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EVALUATION DE FLUIDES FRIGORIGENES A FAIBLE GWP

POUR LE FROID DOMESTIQUE ET COMMERCIAL,


LES TRANSPORTS REFRIGERES
ET LA CLIMATISATION AUTOMOBILE
SOMMAIRE
SYNTHESE ...................................................................................................................................... I

1. LES FLUIDES FRIGORIGENES A FAIBLE GWP .............................................................................. 2


1.1 HCFC à faible GWP..................................................................................................... 2
1.2 HFC à faible GWP et leurs mélanges.......................................................................... 3
1.3 Molécules de synthèse à faible GWP de type éther, amine, alcool ............................ 3
1.4 Molécules inorganiques et hydrocarbures à faible GWP ............................................ 4

2. METHODE D’EVALUATION .......................................................................................................... 4


2.1 Propriétés thermodynamiques..................................................................................... 5
2.2 Sécurité des matériels frigorifiques et conséquences sur la structure
des installations ........................................................................................................... 7
2.3 Efficacité énergétique et conséquences en terme d’émissions de CO2 .................... 11

3. SYNTHESE SUR LES OPTIONS TECHNIQUES POUR L’ENSEMBLE DES APPLICATIONS DE LA CHAINE DU
FROID
ET DE LA CLIMATISATION ......................................................................................................... 13
3.1 Technologies alternatives aux cycles à compression de vapeur .............................. 13
3.2 Evolution de l’utilisation de l’ammoniac ..................................................................... 13
3.3 Utilisation du CO2 ...................................................................................................... 14
3.4 Les hydrocarbures ..................................................................................................... 14
3.5 Les HFC..................................................................................................................... 15

4. Le froid domestique.............................................................................................................. 17
4.1 Performances comparatives de systèmes fonctionnant à l'isobutane et au R-134a. 17
4.2 Poids relatifs de la consommation énergétique et des émissions............................. 18
4.3 Coûts des équipements ............................................................................................. 19
4.4 Evolution mondiale..................................................................................................... 19

5. LE FROID COMMERCIAL ............................................................................................................... 20


5.1 Utilisation de fluides à faible GWP ............................................................................ 20
5.2 Utilisation des fluides inflammables........................................................................... 22
5.3 Consommation d'énergie et émissions de fluides frigorigènes ................................. 22
5.4 Limitation de la charge de fluide frigorigène.............................................................. 23
5.5 Synthèse .................................................................................................................... 23

6. LES TRANSPORTS FRIGORIFIQUES ........................................................................................... 24


6.1 Utilisation des inflammables dans les transports frigorifiques ................................... 24
6.2 Système direct ou système indirect ........................................................................... 24

7. LA CLIMATISATION AUTOMOBILE............................................................................................... 25
7.1 Cycle transcritique utilisant le CO2 ............................................................................ 25
7.2 Conception de systèmes indirects utilisant des hydrocarbures................................. 27

Bibliographie ................................................................................................................................ 30

Annexe 1 – Tableau des fluides


Annexe 2 – Le froid domestique
Annexe 3 – Le froid commercial
Annexe 4 - Les transports frigorifiques
Annexe 5 - La climatisation automobile

Evaluation des fluides frigorigènes à faible GWP pour le froid domestique et commercial, les transports
réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin, Mai 1999
1. LES FLUIDES FRIGORIGENES A FAIBLE GWP
L’inclusion des HFC dans le panier des gaz à effet de serre entraîne une conséquence
immédiate : le GWP devient un critère de sélection pour les fluides frigorigènes. Les HFC,
développés à partir de 1989 comme fluides frigorigènes de remplacement des CFC1 et
des HCFC2, présentent généralement des GWP élevés sauf pour certains d’entre eux qui
alors sont modérément inflammables.

L’intégration du GWP dans les critères de sélection des fluides frigorigènes implique un
réexamen de l’ensemble des molécules disponibles. D’un point de vue strictement
scientifique des molécules HCFC qui ont à la fois un très faible ODP et un très faible
GWP peuvent constituer des molécules à réétudier même si le Protocole de Montréal les
a interdites de production.

Le développement ci-dessous présente les fluides ou les familles de fluide à faible GWP
et qui peuvent correspondre, seuls ou en mélanges, aux critères de sélection des
concepteurs d’équipements frigorifiques.

1.1 HCFC à faible GWP

Le R-123 représente un excellent exemple d'un fluide dont la production va être arrêtée
alors que son impact sur l'environnement est extrêmement faible. Ce fluide est un HCFC
dont la production est, à court terme, interdite par le Protocole de Montréal mais dont les
valeurs tant d'ODP que de GWP sont extrêmement faibles (cf. tableau 1).

Le R-124 est un peu dans le même cas mais avec des valeurs plus élevées aussi bien
pour l'ODP que le GWP. Ce composant peut rentrer dans des mélanges, comme celui
indiqué dans le tableau 1, qui peuvent représenter des compromis intéressants à la fois
en termes environnementaux et pour leurs niveaux de température.

Tableau 1 – Propriétés de HCFC à faible ODP et GWP

Point Durée de vie ODP GWP


Fluide Formule d'ébullition atmosphérique (kg de CO2)
chimique normal (°C) (an)
R-123 CHCl2CF3 27,8 1,4 0,014 93
R-124 CHClFCF3 -12 6,1 0,03 470
Mélange de HCFC R-124/123 (42/58) 0 / 0,021 250

Le R-123, utilisé à grande échelle aux Etats-Unis, mérite une description plus détaillée.
C'est un fluide modérément toxique (classification Ashrae B1) dont la limite d'exposition
chronique est fixée à 30 p.p.m., ce qui amène à un confinement strict de ce fluide dans
les équipements frigorifiques qui en sont chargés. Le R-123 est uniquement utilisé dans
les groupes refroidisseurs d'eau centrifuges où il a remplacé le R-11. Ce remplacement
s'est massivement effectué aux Etats-Unis mais ne s'est pas généralisé dans les autres
pays, en raison du faible nombre de groupes refroidisseurs d'eau utilisant le R-11 hors
des Etats-Unis.

Ce fluide frigorigène correspond à une niche d'application où le niveau de confinement est


devenu extrêmement élevé. Les taux d'émission sont faibles à la fois parce que
l'évaporation s'effectue à pression infra-atmosphérique - le système est un groupe dont le
circuit est entièrement situé en salle des machines - et la puissance frigorifique est

1
CFC : Chloro Fluoro Carbure
2
HCFC : Hydro Chloro Fluoro Carbure

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suffisamment élevée pour que les méthodes de maintenance soient strictes. Ce fluide
présente un excellent compromis entre ses facilités de confinement et son action
potentielle sur l'environnement. Cependant, à court terme, le R-123 est interdit de
production par le Protocole de Montréal, compte tenu de son ODP de 0,014. Cette
décision tient plutôt du simplisme réglementaire que d'une attitude rationnelle basée sur
une analyse intégrant l'impact effectif sur l'environnement global.

1.2 HFC à faible GWP et leurs mélanges

Un certain nombre de HFC dont le GWP est inférieur à 1 000 sont connus. Les seules
substitutions possibles se font entre le fluor et l’hydrogène d’où un nombre de possibilités
réduit.

A titre d’exemples, le tableau 2 présente des fluides issus de la substitution partielle de


l’hydrogène par le fluor pour les 3 hydrocarbures qui constituent les principales molécules
d’origine des HFC à savoir, le méthane pour le R-32, l’éthane pour le R-152a et le
propane pour le R-245ca. Chacune de ces molécules est faiblement inflammable, le R-
152a montre cependant des caractéristiques d’explosivité significativement supérieures
aux deux autres molécules. Ceci n’est pas pour surprendre car le nombre d’atomes
d’hydrogène (4) est supérieur. Des études systématiques menées par Bivens & alii
[BIV98] indiquent :
ƒ qu’un ratio du nombre d'atomes de fluor sur le nombre d’atomes de (fluor + hydrogène)
de l'ordre de 0,7 indique que la molécule est non inflammable ;
ƒ qu'il est possible de trouver des molécules non inflammables ayant un ratio F/(F+H) de
0,6 ;
ƒ a contrario, pour des ratios inférieurs, la molécule est systématiquement inflammable.

Tableau – 2 Propriétés de HFC à faible GWP


Formule Point Durée de vie GWP
Fluide chimique d'ébullition atmosphérique (kg de CO2)
normal (°C) (an)
R-32 CH2F2 - 51 5,6 650
R-152a CH3CHF2 - 24 1,5 140
R-245ca CH2FCF2CHF2 25 6,6 560
R-134a/R-152a (20/80) - - 24 - 370

Une des voies du développement de futures molécules pour les fluides frigorigènes sera
d’associer des molécules à faible GWP, pouvant être faiblement inflammables, à des
fluides qui ont des propriétés d’agent d’extinction.

Des tentatives dans ce sens sont à noter, en particulier pour des formulations de
mélanges de R-32 et de R-134a. La firme japonaise Daikin travaille sur de telles
formulations. Le mélange indiqué au tableau 2 constitue un autre exemple de mélange
proposé par des fabricants mais la concentration en R-152a laisse présager son
inflammabilité.

1.3 Molécules de synthèse à faible GWP de type éther, amine, alcool

L'activité de recherche pour des molécules de substitution aux CFC et HCFC ne s'est pas
limitée aux seuls HFC. Des brevets déposés par des entreprises de génie chimique sur
des éthers fluorés, des alcools, des amines, des composants soufrés se retrouvent dans
les bases de données à partir de 1970. Dès la conférence de Gaithersburg (1989), la
famille des éthers est considérée comme méritant analyse. La publication déjà citée de D.

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Bivens [BIV98] présente une excellente synthèse sur les activités de recherche pour des
molécules qui soient à la fois non toxiques, non inflammables et dont la durée de vie
atmosphérique soit courte.

Le nombre de molécules correspondant à l'ensemble de ces contraintes est


particulièrement réduit. Certaines molécules comme le E-134 (CHF2OCHF2) permettent
de remplacer le R-114, utilisé dans une application niche (le froid et la climatisation dans
les sous-marins). La durée de vie atmosphérique du E-134 est cependant de 8 ans et son
GWP, non encore défini, doit être supérieur à 500. De la même manière que pour les
HFC, le nombre d'atomes d'hydrogène limite la durée de vie atmosphérique et rend le
fluide inflammable à partir d'un certain seuil. Par contre, la présence d'oxygène ne
raccourcit pas la durée de vie atmosphérique du produit et ne crée donc pas un avantage
structurel aux molécules de cette famille comparativement aux HFC.

Tableau 3 – Fluides frigorigènes à base d'éther


Formule Point Durée de vie GWP
Fluide chimique d'ébullition atmosphérique (kg de CO2)
normal (°C) (an)
E134 CHF2OCHF2 6,2 8 /
E143a CH3OCF3 - 24 5,1 450
E170 Dimethylether CH3OCH3 78 / < 20

En l'état des connaissances actuelles, des contradictions fortes existent pour concevoir
des molécules qui aient une certaine stabilité chimique, une durée de vie atmosphérique
courte et qui soient non inflammables.

L'enjeu économique associé à la synthétisation, à coût acceptable, d’une ou de plusieurs


molécules offrant un compromis sur les critères d'usage, de sécurité et d'environnement
global est suffisant pour penser que les efforts de R&D du génie chimique vont se
poursuivre dans les années à venir.

1.4 Molécules inorganiques et hydrocarbures à faible GWP

Par contre, les molécules connues avant même l'introduction des CFC dans les années
30 et présentant un GWP faible ou nul existent, mais elles ne couvrent pas le champ des
diverses applications frigorifiques et de climatisation tout en restant des fluides à sécurité
acceptable. Ces fluides connus sont l'eau, le gaz carbonique, l'ammoniac et certains
hydrocarbures (propane, butane, isobutane, éthane).

L'étude présentée porte sur l'analyse des potentiels et des limites de ces fluides à faible
GWP comme remplaçants possibles des HCFC (encore en usage) et des frigorigènes
hydro-fluorés (HFC).

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2. METHODE D’EVALUATION
Parmi les différents acteurs économiques impliqués dans le choix des fluides frigorigènes,
l’acteur économique clé est le fabricant de matériel frigorifique et de climatisation. C’est lui
qui assume la responsabilité technique de la conception de l’équipement mais aussi la
responsabilité juridique en cas d’accident, lorsque cet accident indique que les choix
initiaux, comme celui du fluide frigorigène, sont impliqués.
Ce rappel est fait pour aider à différentier les conclusions provenant d'experts, de
laboratoires ou d'organisations environnementalistes qui n'ont aucune responsabilité
directe sur les conséquences de la conception, de l'exploitation, de la maintenance, ni de
la mise au rebut des équipements. Les processus d'évaluation des risques et de fixation
des limites d'utilisation de fluides frigorigènes toxiques ou inflammables doivent être
connus. Les règles d'élaboration des groupes de normalisation doivent être décrites pour
comprendre la nature des conclusions provenant de la mise à jours des normes de
sécurité.
Les critères de choix d’un fluide frigorigène sont multiples mais ils n'ont pas tous le même
poids quant à la décision finale d'utilisation. Les principaux sont les suivants :
• les propriétés thermodynamiques,
• les critères de sécurité (toxicité et inflammabilité),
• les critères environnementaux (ODP3, GWP),
• l'efficacité énergétique associant fluide et système,
• la compatibilité avec le lubrifiant,
• la compatibilité avec les matériaux métalliques et les élastomères.
Les critères principaux seront repris pour chaque fluide de remplacement dans chacune
des applications traitées.

2.1 Propriétés thermodynamiques

Le tableau en annexe 1 présente les différents fluides frigorigènes utilisables à l'heure


actuelle à l'exclusion des fluides chlorés interdits (maintenant ou à terme) par le Protocole
de Montréal. Ces fluides sont répartis en trois familles :
• les HFC et leurs mélanges,
• les hydrocarbures,
• les fluides inorganiques (eau, ammoniac, dioxyde de carbone).

P
C

A l’heure actuelle, comme cela a été


brièvement montré à la section 1, il n’existe
pas d’autre fluide frigorigène disponible Liquide

présentant des propriétés Vapeur


thermodynamiques adaptées aux
Solide
différentes applications frigorifiques et de
climatisation. A température ambiante, les
fluides à changement de phase liquide /
vapeur doivent être, par définition (cf. figure T
1), au-dessus de leur point triple et au-
dessous de leur point critique, sinon les T
cycles frigorifiques ne sont plus des cycles
usuels. Figure 1 - Diagramme pression -température de
coexistence des trois phases
solide, liquide, gazeuse de tout corps pur

3
ODP : Ozone Depletion Potential (Potentiel d’appauvrissement de l’ozone)

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lnP
Les contraintes thermodynamiques pour le
choix des fluides frigorigènes proviennent
essentiellement des niveaux des Pcond
températures d’évaporation et de
condensation associés à une application
particulière. Ces fluides à changement de Pévap

phase présentent une efficacité énergétique


maximale lorsque :

ƒ la pression de condensation se situe


entre 50 et 85 % et
ƒ la pression d’évaporation entre 5 et 15 h

% de la pression critique. Figure 2 – Zones d'efficacité maximale pour


l'évaporation et la condensation
des fluides à changement de phase
représentées dans le diagramme de Mollier

Les zones d’efficacité maximales (cf. figure 2) peuvent être légèrement différentes d’un
fluide à l’autre, mais le respect de ces contraintes permet de trouver les fluides les mieux
adaptés à une application donnée. Il reste cependant plusieurs degrés de liberté ou
(plusieurs contraintes supplémentaires) selon les composants constituant un équipement
frigorifique. Des équipements identiques quant à leur usage peuvent donc être
développés avec des fluides différents. La pression et la température critiques d'un
fluide vont déterminer sa zone d'application, même si ces critères ne sont pas suffisants.

D’autres choix associés aux propriétés thermodynamiques, prennent en compte les


spécificités des applications. Deux exemples éclairent ces considérations.

Exemple 1 – Intérêt du R-123 pour les groupes centrifuges

Pour les groupes centrifuges de grande puissance, il est intéressant d’utiliser les fluides à
basse pression qui permettent d’éviter la réglementation des appareils à pression et
autorisent des épaisseurs beaucoup plus faibles pour les échangeurs. L’inconvénient
associé à ce fonctionnement basse pression, à savoir la faible masse volumique du fluide
frigorigène à l’aspiration du compresseur, est surmonté par l’utilisation de compresseurs
centrifuges tournant à très grande vitesse (15 000 à 20 000 tr/mn), ce qui permet de
garder une taille réduite du compresseur et donc des coûts initiaux réduits. Aux Etats-Unis
le choix du R-123, pour les groupes refroidisseurs d'eau, a permis un développement très
rapide de ce fluide frigorigène.

Exemple n° 2 - Intérêt du R-410A pour les systèmes de climatisation de faible puissance

Ce fluide est au contraire un frigorigène qualifié haute pression. A l’aspiration, la pression


est de 8 bar pour une température de saturation de 2 °C et de 31 bar au refoulement du
compresseur pour une température de saturation de 50 °C. Avec ce fluide, les
constructeurs peuvent utiliser des compresseurs de petite taille compatibles avec les
matériels extrêmement compacts que sont les systèmes de climatisation individuels dits
split systems.

Les propriétés thermodynamiques définissent donc un certain nombre de contraintes


impliquant des impacts directs en terme de coût. Selon la nature de l’application, la
puissance, etc… l’analyse multi critères des constructeurs de matériels intègre les
propriétés thermodynamiques dans une conception globale de l’équipement.

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Cas particuliers de l’eau et du CO2

L’eau et le CO2 représentent deux cas limites d'utilisation.

Pour l’eau, le point triple (coexistence des phases liquide, solide et gazeuse, cf. figure 1),
dont la température est aux alentours de 0 °C, crée deux contraintes évidentes :
• l’impossibilité de produire du froid en dessous de 0 °C à coût acceptable et
• dans tous les cas, un fonctionnement à très faible pression impliquant des volumes
déplacés « monumentaux ». Pour une température d’évaporation de 2 °C, la masse
volumique est de 5 g/m3, ce qui induit des tailles d’installations gigantesques. Les
quelques machines existantes constituent des singularités ou des prouesses
techniques.

Les limites d’usage du CO2 proviennent de sa température critique relativement basse


(31°C), ce qui implique la conception de systèmes fonctionnant selon un cycle
transcritique. Ce cycle induit des fonctionnements à très haute pression et le
développement de composants ad hoc. La pression correspondant à la température de
2 °C est de 36 bar et les pressions typiques au refoulement du compresseur se situent
entre 90 et 140 bar. La section consacrée à la climatisation automobile détaille les
implications sur la conception des matériels et sur l’efficacité énergétique. Historiquement
le CO2 était utilisé avant les CFC et dès que ces fluides ont été introduits, il a
progressivement disparu des applications frigorifiques.

2.2 Sécurité des matériels frigorifiques et conséquences sur la structure


des installations

2.2.1 Classification pour les normes de sécurité mécaniques

Les normes de sécurité mécanique des matériels frigorifiques sont toutes basées sur trois
classifications : des fluides, des systèmes et des types d'occupations de bâtiment.

1. Les fluides frigorigènes peuvent être :


ni toxiques, ni inflammables,
faiblement toxiques ou inflammables,
fortement toxiques ou inflammables.

2. Les systèmes frigorifiques peuvent être à détente directe ou utilisant des caloporteurs,
ce sont alors des systèmes "indirects".

3. Les occupations peuvent être de type industriel, résidentiel ou accueillant des


personnes à mobilité limitée.

¾ Classification des fluides frigorigènes


Cette classification est identique dans son principe pour les différentes normes (ISO
5149, pr-EN 378, NF E 35-400, ASHRAE 15 et 34). La mise sur le marché de
nouveaux fluides suppose que les études de toxicité et d’inflammabilité soient
préalablement effectuées. Même si une nouvelle norme ISO 817 est en cours de
rédaction, l’acceptation des nouveaux fluides frigorigènes intervient au sein d’un seul
comité de normalisation au niveau mondial, celui de l’ASHRAE 34 [ASH97].

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Tableau 4 – Classement de sécurité des fluides frigorigènes (ASHRAE34)

Faible toxicité Haute toxicité


Limite inférieure
d’inflammabilité
3
Inflammable A3 B3 ≤ 0,10 kg/m ou
chaleur de combustion
≥ 19 000 kJ/kg
Limite inférieure
Faiblement A2 B2 d’inflammabilité
3
inflammable > 0,10 kg/m et chaleur
de combustion
< 19 000 kJ/kg
Aucune limite inférieure
Non inflammable A1 B1 d’inflammabilité sur la
base des essais modifiés
de l’ASTM E681-85
Toxique pour des
Aucune toxicité connue concentrations < 400 ppm
pour des (basé sur les données
concentrations ≤ 400 ppm LEA-TWA ou des indices
consistants)

En particulier, les tests d’inflammabilité sont effectués selon la norme américaine


ASTM 681-85 permettant de fixer les limites supérieure et inférieure d’inflammabilité
et donc la classification du fluide en non inflammable, faiblement inflammable ou
inflammable. Cette classification se traduit par l’obtention d’une classe de sécurité
conforme à la figure 2.
Le projet de norme européenne pr-EN 378 regroupe les 6 catégories du tableau 4 en
seulement 3 :
L1 correspond au groupe A1, non inflammable.
L2 rassemble les rubriques faiblement toxique et inflammable (A2, B1, B2)
L3 regroupe les fluides A3 et B3.
Cette norme est basée sur les connaissances techniques et scientifiques élaborées
par la norme américaine ASHRAE 34. Au niveau européen, il n’existe pas
d'élaboration propre, ni d'essais spécifiques réalisés permettant de classer
différemment les fluides frigorigènes.

¾ Les types de systèmes frigorifiques


Il existe de nombreux agencements possibles des systèmes frigorifiques mais les
systèmes à détente directe peuvent être facilement différenciés des systèmes
indirects.

Un système à détente directe (cf. figure 3) Qk

est constitué par un circuit frigorifique


Condenseur
dont le fluide frigorigène circule dans les
échangeurs refroidissant directement
l’atmosphère d’un sous-volume Compresseur
Détendeur
(réfrigérateur) ou d’une pièce W

(climatisation). C’est le cas de la plupart


des petits équipements domestiques. En
cas de fuite, le fluide frigorigène est Evaporateur
directement rejeté dans le sous-volume
ou la pièce. Qo

Figure 3 -Système direct

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Un système indirect est composé de deux
circuits au moins : le circuit frigorifique
Aérofrigorifère
contenant le fluide frigorigène refroidit un fluide
intermédiaire (caloporteur, eau ou eau
glycolée, saumure ou huile silicone selon les
niveaux de température) et ce fluide
caloporteur circule dans les échangeurs
refroidissant ou réchauffant les pièces. La
figure 4 présente le schéma d’un système
Pompe indirect. Les pompes à chaleur enterrées
réchauffant les planchers d’une habitation en
sont une application typique.
Echangeur primaire

Pour les installations fixes, les systèmes


indirects permettent d'installer le système
frigorifique dans une salle des machines et
donc de mieux contrôler les éventuelles fuites
Détendeur Compresseur
Condenseur de fluide frigorigène. Les salles des machines
sont usuellement réalisées pour des
installations de puissances moyenne ou
grande. Plusieurs variantes sont possibles :
Figure 4 - Système indirect système indirect uniquement du côté
évaporateur ou seulement du côté condenseur
ou des deux côtés.

¾ Les types d’occupation

Selon les mêmes normes de sécurité, un nombre plus ou moins grand de types
d’occupation est défini. Une analyse synthétique met en évidence trois grandes
classes :
• les occupations de type industriel où seul un personnel entraîné et averti est
autorisé à circuler ;
• les occupations de type résidentiel qui regroupent tous types de bâtiments quelle
que soit la densité d’occupation ;
• une troisième classe regroupe les établissements demandant des précautions
supplémentaires compte tenu des difficultés de mobilité de leurs occupants
(hôpitaux, maisons de retraite, prisons).
La logique est la suivante, pour un type d’occupation et un type de système, seuls les
fluides de sécurité sont acceptés ou les fluides toxiques et inflammables peuvent être
utilisés dans des limites de charge prédéfinies.

Note sur les salles des machines


Les salles des machines ne sont pas des zones d’occupation. Seul un personnel
qualifié et entraîné peut y accéder. La ventilation de ces salles est conçue pour éviter
les risques d’asphyxie ou pour maintenir l’atmosphère au-dessous de concentrations
critiques pour les fluides toxiques et/ou inflammables.

Pour les salles des machines abritant des systèmes chargés de fluides dangereux
dans des bâtiments recevant du public, la réflexion technique est balbutiante puisque
les cinquante années d’expérience ont porté sur des salles des machines dont les
systèmes fonctionnaient uniquement avec des fluides de sécurité. La conception de
salles des machines où les risques d’explosion ou de diffusion des produits toxiques
dans les aires d’occupation non industrielle constitue un domaine où les règles
doivent être élaborées. Il serait intéressant à ce propos d’examiner les décisions de la

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Préfecture de Paris concernant la salle des machines de la Maison de la Radio qui
fonctionnait depuis plus de 25 ans avec de l’ammoniac et a été transformée en
installation fonctionnant au R-134a en 1996.

2.2.2 Mise à jour des normes de sécurité des matériels frigorifiques

Compte tenu de l’interdiction des fluides de types CFC et HCFC par le Protocole de
Montréal, un processus de mise à jour des normes de sécurité est en cours depuis
presque dix ans.

Cette mise à jour se fait à la fois dans les normes de sécurité électrique et les normes de
sécurité mécanique. Compte tenu des contradictions possibles sur la fixation des limites
d’utilisation des fluides frigorigènes inflammables, un groupe commun ISO/IEC a été mis
en place pour coordonner les travaux et pour que les limites fixées dans chaque série de
norme électrique et mécanique soient en cohérence.

Tableau 5 - Limites d’utilisation des HC selon les types d’applications

Norme de sécurité électrique Limite de charge de fluide A3


IEC 335-2-24 150 g
Réfrigérateurs domestiques
IEC 335-2-40
Déshumidificateurs et systèmes En cours de discussion.
de climatisation mobile

Pour ce qui est normes électriques, le tableau 5 indique les limites de charge maximum
pour les appareils domestiques. Ces appareils sont donc utilisés dans n’importe quel type
d’occupation.

Pour les normes de sécurité mécanique, en Europe le processus de mise à jour est
effectué selon la « nouvelle approche ». La révision des limites d’utilisation des fluides
inflammables ou toxiques ainsi que la mise à jour de la liste des fluides frigorigènes
disponibles et leur classification de sécurité se fait au sein d’un comité de normalisation
européen, le TC 182 pour l’édition d’une nouvelle norme sur la sécurité des matériels
frigorifiques pr EN-378. Cette norme entraînera le remplacement de la norme française
NFE 35-400 qui est encore la référence actuelle tant que la pr EN-378 n’est pas votée.

Au niveau international, il existe aussi une norme de sécurité des matériels frigorifiques
ISO 5149 ce qui constitue un écart aux règles de non-duplication des travaux entre l’ISO
et le CEN. Dans les discussions de ce groupe de normalisation les écarts de position
entre les entreprises des différentes aires géographiques sont grands. Les entreprises
multinationales américaines et japonaises, leaders du marché mondial, préfèrent de loin
mettre en place des politiques techniques homogènes et ne pas développer, quant au
fluide, des équipements spécifiques à une aire géographique. Ces entreprises sont donc
particulièrement réticentes aux règles proposées dans le projet de norme européen
pr EN-378.

Le tableau 6 indique les règles adoptées selon les différentes normes.

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Tableau 6 : Limites de charge pour les fluides frigorigènes inflammables
selon les différentes normes et les types d’occupation

Normes Type d’occupation


Général Personnes à Industriel
mobilité restreinte
E 35-400 Interdit Interdit
BS 4434 idem pr EN-378
DIN 7003 150 g sinon pr EN-378
ASHRAE 15 Interdit
ISO 5149 En discussion
Pr EN-378
ƒ Système direct 1,5 kg 1,5 kg 10 kg
ƒ Système semi-indirect 2,5 kg 1,5 kg 25 kg
si salle des machines en sous sol 1 kg maximum
ƒ Système indirect en salle des machines 10 kg 5 kg pas de limite
si salle des machines en sous sol 1 kg maximum

Nota : les rédacteurs de la norme ne craignant pas les contradictions indiquent ces limites de
charge pour les différents types d’occupation mais en même temps indiquent que les fluides
inflammables sont interdits pour les systèmes de conditionnement d’air.

La norme britannique BS 4434 et la norme allemande DIN 7003, rédigées en parallèle


avec le projet de norme européen pr EN-378, seront annulées à la parution de la pr EN-
378.

Il existe des particularités régionales permettant à une solution technique d’être appliquée
plus facilement dans une aire géographique que dans d’autres. Le froid domestique en
est un exemple typique. La taille des équipements, et donc la charge en fluide frigorigène,
permettent d’utiliser certains fluides comme l’isobutane en Europe, alors que la taille des
équipements, la charge et la conception même créent des surcoûts extrêmement
importants dans d’autres aires géographiques comme l’Amérique du Nord.

Dans les discussions techniques en cours au sein des différents comités de


normalisation, il existe un consensus à peu près établi pour accepter une charge
maximale de fluide inflammable de 150 g dans les équipements domestiques, en
particulier dans les réfrigérateurs ou les congélateurs dont les systèmes sont entièrement
soudés.

Par contre, il n’existe pas de consensus au niveau mondial pour les systèmes de
climatisation et certaines sociétés européennes proposent la possibilité d’utiliser dans les
équipements domestiques des charges jusqu’à 1,5 kg de fluides inflammables.

Dans les mois qui viennent, le projet de norme européen pr-EN 378 devrait être adopté,
bien que ce texte comporte des prescriptions qui ne font pas l’unanimité. La position
française, en particulier, insiste sur l’absence de critères scientifiques présidant aux
limites de charges de fluides inflammables pouvant aller jusqu’à 10 kg dans les salles des
machines mises en place dans des bâtiments à usage de bureaux.

Les éléments suivants sont essentiels.

1. Le niveau d’acceptabilité des critères de sécurité des fluides toxiques ou inflammables


est actuellement en évaluation continue. Le retour d’expérience est extrêmement faible

Evaluation des fluides frigorigènes à faible GWP pour le froid domestique et commercial, les transports
réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin, Mai 1999 10
puisque l’expérience historique ne porte que sur l’utilisation de fluides de sécurité dans
tous les domaines d’application sauf le domaine industriel.

2. Selon le type d'installation, la responsabilité juridique en cas d'accident porte soit sur
l'utilisateur final (pour les installations industrielles), soit sur l'installateur (lorsque la
charge est effectuée sur site), soit sur le constructeur de matériel pour les équipements
chargés en usine.

3. Le consensus dans les normes de sécurité s'est à peu près effectué autour de la limite
de 150 g de charge de fluide inflammable dans des systèmes à détente directe. Par
contre, un nombre limité de sociétés européennes insistent pour que la limite soit fixée
à 1,5 kg.

4. Dans tous les cas, pour les charges dépassant 1,5 kg, seuls les systèmes
indirects sont considérés comme acceptables. Le passage d’un système direct à
un système indirect implique une surconsommation d’énergie à évaluer selon les
niveaux de température de l’application. Ceci sera précisé dans la partie réservée au
froid commercial.

5. Selon le projet pr-EN 378, il est possible d'utiliser de l'ammoniac en système indirect,
avec une salle des machines, SANS restriction de charge pour toutes les catégories
d'occupation.

En Europe, les "barrières" dues aux normes de sécurité telles qu'elles sont parfois
décrites par les promoteurs de l'extension massive de l'ammoniac ou des hydrocarbures,
sont bien minces. L'essentiel est de comprendre quelles barrières d'utilisation relèvent
elles, essentiellement, d'une appréciation des utilisateurs, des installateurs et des
fabricants de matériels.

2.3 Efficacité énergétique et conséquences en terme d’émissions de CO2

Pour la plupart des systèmes frigorifiques ou de climatisation domestiques, des critères


réglementaires définissant une efficacité énergétique minimum ont été mis en place. Les
méthodes peuvent être fort différentes, labels, seuil minimum d'efficacité énergétique,
accord volontaire d’industriels, etc…

L’efficacité énergétique est un critère essentiel dans la conception des systèmes


frigorifiques et de climatisation. Elle dépend du dimensionnement des échangeurs, du
rendement énergétique du compresseur, de la régulation et du fluide frigorigène. La
consommation énergétique résulte de la conception globale du système.

Le choix du fluide frigorigène n’est qu’un élément de cette conception globale. Par contre,
lorsque des comparaisons sont effectuées entre deux fluides dont l'un est un fluide
inflammable et l'autre un HFC et que, dans un cas, il est possible d’utiliser un système à
détente directe (pour les HFC) et dans l’autre, un système indirect est nécessaire (pour
les HC), une pénalité énergétique additionnelle existe indiscutablement pour l'utilisation
d’un fluide inflammable.

L’impact du passage d’un système direct à un système indirect est indiqué plus en détail
dans les sections dédiées à chaque application, mais globalement la surconsommation
d'énergie dépend des niveaux de températures. Les accroissements de consommation
sont en accord avec la théorie la plus générale de l’efficacité énergétique à savoir que les
consommations sont d’autant plus grandes que :
1. le niveau de température d’évaporation est bas,
2. l’écart de température entre source et puits (évaporation et condensation) est grand.

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réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin, Mai 1999 11
Le tableau 5 précise les enjeux.

Tableau 5 – Surconsommations des systèmes indirects comparativement aux systèmes directs

Configuration du système Niveaux de températures Surconsommation


Passage d’un système à Températures de Selon la conception des
condensation directe à un condensation dans l’année : circuits, la pénalisation
système indirect sur tour de entre + 15 et + 45 °C énergétique est quasiment
refroidissement ou sur nulle ou de l’ordre de 2 à 3 %
aéroréfrigérant comparativement aux
systèmes directs.

Passage d’un système direct Entre 2 et 10 °C, typiques des 2 à 5 % constatés au niveau
à un système indirect groupes refroidisseurs d’eau de l’évaporateur.

Utilisations frigorifiques dites Températures d’évaporation : Entre 5 et 15 %


positives, correspondant au entre – 10 et –15 °C (comparativement à la détente
maintien en température des directe).
produits frais en aire de vente
ou en chambre froide.

Passage d’un système direct Entre – 30 et – 40°C Entre 25 et 35 %.


à un système indirect pour
des systèmes basses
températures.

Pour une analyse comparative complète de différentes solutions techniques, par exemple
la comparaison d’un système fonctionnant avec un HFC par rapport à un système
fonctionnant avec un hydrocarbure, la seule analyse du GWP des deux fluides est
insuffisante, une analyse complète sur le cycle de vie de l’équipement doit être réalisée.

Différentes analyses déjà effectuées sur les équipements frigorifiques montrent que deux
contributions sont essentielles : les émissions de CO2 associées à la consommation
d'énergie et les émissions directes de fluide frigorigène à l’atmosphère. Le concept de
TEWI4 a été introduit pour prendre ces éléments en compte. La formule (1) [DUM95]
permet de calculer les différentes contributions et, selon les applications, la contribution
provenant de la consommation d’énergie peut être prépondérante ou, au contraire, la
contribution provenant des émissions de fluide frigorigène est équivalente, voire
supérieure.
TEWI = (GWP x mi x (1-dr)) + [(GWP x mi x de) + (E x b x t) ] x n (1)
avec
TEWI kg de CO2 produit pendant la durée de vie de l’équipement
b émission de CO2 par kWh d’énergie électrique produite (kg CO2/kWh)
de taux d’émission annuel (kg de fluide émis/kg de charge initiale)
dr efficacité de récupération lors de la mise au rebut (kg de fluide récupéré/charge
initiale)
E consommation journalière d’électricité (kWh / 24 h)
mi charge initiale de fluide frigorigène (kg)
t nombre de jours de fonctionnement annuel (jours/an)
n durée de vie de l’installation (an).

Ce type d’analyse est utilisé pour les différentes applications mais un certain nombre de
réserves doivent être faites : les valeurs absolues du TEWI dépendent de la structure de
4
TEWI : Total Equivalent Warming Impact (Effet de serre équivalent total)

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réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin, Mai 1999 12
production de l’électricité, extrêmement différente d’un pays à l’autre. Par exemple, en
France la valeur moyenne en 1998 est de 95 g équivalent CO2 /kWh [LEP99] alors que la
valeur moyenne européenne est de 513 g équivalent CO2/kWh. Cette variation de 1 à 5
de la contribution en CO2 due à la consommation d’énergie peut "déplacer" le poids relatif
des contributions directe et indirecte. Par contre, pour une structure de production
d’énergie donnée, les valeurs relatives des émissions ont un sens, pour analyser l’impact
des différentes solutions techniques visant à minimiser les consommations d’énergie ou
les émissions des fluides frigorigènes.

Enfin, les analyses des impacts environnementaux de la consommation d’énergie d’une


part, et des émissions de fluide frigorigène d’autre part, sont autoportantes et n’ont pas
besoin de recourir au concept de TEWI pour générer des politiques spécifiques de
limitation des émissions ou d'amélioration de l'efficacité énergétique.

3. SYNTHESE SUR LES OPTIONS TECHNIQUES POUR L’ENSEMBLE DES


APPLICATIONS DE LA CHAINE DU FROID ET DE LA CLIMATISATION

Le rapport du Comité des Options Techniques du PNUE, édité à trois reprises en 1991,
1994 et 1998 ([PNU91], [PNU94], ([PNU98]), indique les options techniques choisies au
fur et à mesure de la substitution des CFC et des HCFC. Ces trois rapports permettent de
suivre :
1. les solutions techniques qui ont été considérées comme prometteuses à une date
donnée, puis qui ont été abandonnées,
2. les solutions techniques originales qui se sont consolidées et
3. le courant principal des options bien établies.
Ces rapports ont un intérêt direct pour l’analyse présentée puisqu’ils permettent de situer
la diffusion de certaines techniques, l’état de maturité de techniques alternatives aux HFC
et les incertitudes demeurant encore sur le choix des futurs fluides et de leur mise en
œuvre. Deux types d’approches sont présentées ci-dessous, l’une par fluide et l’autre par
application. Ces deux approches sont nécessaires et permettent d’une part, de saisir les
particularités d’un fluide et le nombre d’applications où il peut être utilisé. L’approche par
application souligne bien les spécificités et les contraintes d’un domaine particulier.

3.1 Technologies alternatives aux cycles à compression de vapeur

Dans les rapports de 91 et 94, les solutions alternatives aux cycles à compression de
vapeur telles que les systèmes à absorption, le froid thermo-acoustique et le cycle Stirling,
ont été parmi les technologies qui ont suscité le plus d’intérêt.

Dans le rapport de 1998, il n’est quasiment plus fait mention de l’intérêt de ces
technologies alternatives, en tout cas pour les plus "ésotériques". Seul le système à
absorption a maintenu ses niches d’applications en particulier pour les groupes
refroidisseurs d’eau. Cependant, les mêmes réserves qui avaient été faites sur les limites
de l’efficacité énergétique de ces systèmes sont confirmées. Les développements
techniques effectués pendant plus d’une dizaine d’années ont permis de fixer l’efficacité
énergétique maximale de ces systèmes pour des cycles +2 / +35 °C à 1,4. Cette valeur
correspond à quelques machines prototypes, les meilleures machines disponibles sur le
marché (eau/bromure de lithium double effet) ayant des coefficients de performance
frigorifique entre 1 et 1,1.

Pour situer l’état de la compétition avec les groupes centrifuges sur des cycles identiques,
les coefficients de performance des groupes refroidisseurs d’eau centrifuges se situent
entre 5 et 6. Même en prenant en compte le rendement de production de l’énergie

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réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin, Mai 1999 13
électrique, le bilan global en terme d’émission de CO2 est nettement en faveur des
systèmes à compression.

3.2 Evolution de l’utilisation de l’ammoniac

L’ammoniac a toujours été utilisé même aux Etats-Unis (mais très peu au Japon) dans les
procédés agroalimentaires et dans l’entreposage. Les installations contenant de grandes
quantités d’ammoniac demandent une amélioration des règles de sécurité, c’est l’objet
entre autre de la directive européenne dite Seveso. La situation actuelle permet plusieurs
constats.
1. L’ammoniac accroît lentement ses parts de marché dans le domaine des procédés
agroalimentaires.
2. Un certain nombre de constructeurs de matériels proposent de nouveaux groupes
refroidisseurs d’eau fonctionnant à l’ammoniac et utilisant, par exemple, des
échangeurs en aluminium (York USA) ou des échangeurs à plaques en inox (Sabroe
ou CIAT par exemple).
Les surcoûts de ces systèmes utilisant l’ammoniac ne sont pas négligeables (entre 15
et 20 %). Les compresseurs sont obligatoirement des compresseurs ouverts, ce qui est
défavorable au confinement du fluide.
3. Un certain nombre d’installations prototypes utilisant des systèmes indirects à
caloporteur ont été mises en place dans des supermarchés en Suède, Norvège,
Grande-Bretagne, au Luxembourg et en Allemagne. L’impact énergétique de ces
solutions est évalué dans la partie consacrée à cette application.
4. Contrairement à ce qui avait été prévu dans le rapport de 1994, la Marine Marchande
n’a pas substitué le R-22 par l’ammoniac, la balance avantages / inconvénients ayant
abouti au choix d’un mélange de HFC, le R-410A.

3.3 Utilisation du CO2

L’utilisation de ce fluide n’est apparue comme une option technique que dans le rapport
de 1998. L’intérêt le plus important porte sur la possibilité d’utiliser le CO2 dans les
systèmes de climatisation automobile. Un projet européen RACE de plus de 5 millions
d’ECUs a rassemblé depuis 1996 des constructeurs automobiles, Mercedes et BMW, et
différents équipementiers. Les avantages et inconvénients de cette technologie sont
analysés dans la section consacrée à la climatisation automobile.

Plusieurs laboratoires européens mais aussi américains et surtout le laboratoire norvégien


SINTEF ont développé un grand nombre d’études techniques et de prototypes pour
l’utilisation du CO2 dans les pompes à chaleur résidentielles et les systèmes de
réfrigération commerciaux. L’ensemble de ces équipements est à l'état de prototype.
L'éventuelle industrialisation est toujours présentée de manière "glissante" à 5 ans.

3.4 Les hydrocarbures

Le succès de l’utilisation de l’isobutane en réfrigération domestique en Allemagne est


apparu suffisamment prometteur pour que le PNUE demande un rapport sur l’évaluation
"précoce" [PNU97] de l'utilisation des hydrocarbures en réfrigération. Les principaux
points de ce rapport sont résumés ci-après.

1. Les conditions d'une utilisation sure des hydrocarbures en froid domestique sont
analysées. Environ 30 % du marché des équipements neufs sont chargés à
l'isobutane.

Evaluation des fluides frigorigènes à faible GWP pour le froid domestique et commercial, les transports
réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin, Mai 1999 14
2. Le nombre d'équipements de climatisation vendus annuellement en Europe est de
l'ordre de 15 000, ce sont principalement les systèmes de climatisation dits "mobiles".
Le fluide utilisé est alors le propane. Sur un marché annuel européen de l’ordre de 500
000 unités (intégrant les split systèmes, les portables, …), cela représente donc
environ 3 % des équipements qui sont proposés avec des hydrocarbures. Le
consensus sur la charge maximale admissible est loin d’être acquis et fait l’objet
d’évaluations contradictoires dans les groupes de normalisation spécialisés ISO, IEC et
CEN.

3. En froid commercial une dizaine d'installations pilotes ont été mises en place dans des
supermarchés en Allemagne. Des aires de vente de produits frais de quelques stations
services en Grande-Bretagne ont été équipées de systèmes chargés aux
hydrocarbures. Ceci est évalué dans la section sur le froid commercial.

4. Enfin certaines entreprises proposent des groupes refroidisseurs d’eau fonctionnant


aux hydrocarbures sur un marché très limité pour l’instant.

3.5 Les HFC

Les HFC constituent l’option majeure de remplacement des CFC et des HCFC.

♦ Le R-134a
Ce fluide a remplacé le R-12 dans deux applications : le froid domestique et la
climatisation automobile. Au niveau mondial, le rapport du TOC5 [PNU98] établit que
plus de 92 % des équipements neufs en froid domestique sont chargés avec du
R-134a, et donc 8 % correspondent à la production des équipements fonctionnant à
l’isobutane.

Depuis 1994, 100 % des équipements de climatisation automobile neufs fonctionnent


au R-134a. La plupart des nouveaux conteneurs frigorifiques aussi. Ceux qui ne
fonctionnent pas avec des HFC continuent à fonctionner soit avec du R-22, soit avec
des mélanges à base de R-22.

Dans un certain nombre de petits équipements de froid commercial, le R-134a a


aussi essentiellement remplacé le R-12.

♦ Mélanges de HFC
En froid commercial, le remplacement du R-502 s’est fait de manière préférentielle
par du R-404A dans les équipements neufs.

Dans de nombreuses applications où il est encore possible d’utiliser le R-22, les choix
ne sont pas encore définitifs et, selon les niveaux de température, le R-22 pourra être
remplacé soit par du R-404A, soit par du R-407C, soit par du R-410A, voire dans
certains cas par du R-134a. A l’heure actuelle, la plupart des sociétés japonaises et
aussi des sociétés européennes proposent des matériels de conditionnement d’air
(air /air) de petites et moyennes puissances fonctionnant soit au R-410A, soit au
R-407C.

Pour le transport frigorifique, les options majeures sont aussi des mélanges de HFC
(R-404A, R-410A). Des détails sont donnés dans la section dédiée à cette
application.

5
TOC : Technical Option Committee (Comité des Options Techniques)

Evaluation des fluides frigorigènes à faible GWP pour le froid domestique et commercial, les transports
réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin, Mai 1999 15
Tableau 6 - Evolution des fluides frigorigènes de 1990 à 1999 compte tenu de la mise en application du Protocole de Montréal avec prise en compte des
contraintes du Protocole de Kyoto.

Application Fluides frigorigènes Fluides de HFC HC NH3 CO2 Observations


avant 1990 remplacement
intermédiaires
Froid domestique R-12 -- R-134a R-600a
Froid commercial R-12, R-502, R-22 Mélanges à base R-134a, R-404A, R- Propylène R-1170 Oui.
de R-22 507
IAA R-12, R-502, R-22, Mélanges à base R-134a, R-404A, R- -- Oui.
NH3 de R-22 507
Procédés R-12, R-502, R-22, Mélanges à base R-134a, R-404A, R- -- Un peu.
industriels NH3 de R-22 507
Climatisation air/air R-22, R-12 -- R-134a, R-407C, R-290
R-410A (un peu dans les
équipements
domestiques)
Groupes R-11, R-12 R-123 R-134a Un peu. Quelques systèmes à
refroidisseurs d’eau absorption.
Transports R-12, R-22, R-502 R-22 R-134a, R-404A, R-
frigorifiques 410A
Climatisation R-12 R-134a A l’étude.
embarquée

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D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin, Mai 1999 16
4. LE FROID DOMESTIQUE
La réussite de la substitution du R-134a par l’isobutane en froid domestique chez les
fabricants de réfrigérateurs allemands, constitue une référence pour les promoteurs de
l'usage des hydrocarbures dans d'autres applications frigorifiques.

Reprenons les faits essentiels sur l'utilisation de l'isobutane en froid domestique.

Le marché européen annuel est de l’ordre de 10 millions d’unités (réfrigérateurs,


congélateurs, réfrigérateurs-congélateurs). Un tiers de ce marché annuel est composé
d’équipements chargés avec de l’isobutane.

Le parc européen est d’environ 120 millions d’unités. A l’heure actuelle environ 12 millions
de réfrigérateurs ou de congélateurs installés fonctionnent au R-600a. Même si ces
chiffres sont importants, un manque de recul existe puisque très peu d’équipements ont
achevé leur cycle de vie. Le froid domestique est un cas particulier. Plusieurs
caractéristiques des réfrigérateurs et congélateurs domestiques rendent l’utilisation des
fluides inflammables possibles :
• la charge de fluide inflammable varie entre 25 et 150 g,
• les systèmes sont entièrement soudés,
• la maintenance pendant le cycle de vie du produit porte essentiellement sur la
régulation et les joints de porte,
• et donc les ouvertures du circuit frigorifique sont extrêmement rares.

La réparation in situ du système frigorifique pose cependant des problèmes non


négligeables de sécurité. En Allemagne, une formation spéciale est dispensée par les
grands fabricants qui disposent d'un service après vente intégré, ce qui est très spécifique
à ce pays.

La mise au rebut des réfrigérateurs et congélateurs fonctionnant à l'isobutane ne s'est pas


encore posée à grande échelle puisque le temps de vie moyen de ces équipements est
de l'ordre de 15 ans. La mise au rebut significative ne commencera donc que dans les
années 2009/2010. Alors que 30 % des marchés européens de ces équipements sont
vendus avec de l'isobutane, plusieurs particularités sont à noter.
♦ Dans de nombreux pays (Italie, France et Espagne, par exemple) aucune promotion
particulière n'est faite sur le fluide frigorigène contenu dans l'équipement. L'isobutane
en tant que tel ne présente pas d'attrait particulier pour le consommateur.
♦ En terme de sécurité, aucun affichage n'est effectué indiquant que l'équipement
contient un fluide inflammable. Seule une étiquette sur le compresseur, donc non
visible a priori par l’acheteur, permet de savoir que l’équipement contient du R-600a
plutôt que du R-134a avec cependant le signe d'une petite flamme lorsque c'est du R-
600a. Les fabricants de matériel considèrent d'un commun accord qu'il vaut mieux ne
pas informer l'utilisateur. Ceci est contraire à un des principes essentiels de la
sécurité, à savoir que l'utilisateur adapte son comportement lorsqu'il est averti de la
présence d'une matière dangereuse.

4.1 Performances comparatives de systèmes fonctionnant à l'isobutane et


au R-134a.

Les figures 5 et 6 montrent la variation du coefficient de performance d'un ensemble de


compresseurs DANFOSS considérés comme étant parmi les compresseurs à plus haute
efficacité du marché. Des calculs détaillés, présentés en annexe 2, permettent d'analyser
l'évolution des performances d'une cinquantaine de ces compresseurs fonctionnant soit

Evaluation des fluides frigorigènes à faible GWP pour le froid domestique et commercial, les transports
réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin 17
au R-134a, soit au R-600a, et pour plusieurs niveaux de températures d'évaporation et de
condensation. Les figures 5 et 6 résument les données les plus importantes de cette
annexe et permettent les constats suivants.
1. Compte tenu de la masse volumique beaucoup plus faible du R-600a, le volume
balayé et donc la taille des compresseurs au R-600a est plus grande. Ceci est indiqué
sur la figure par le rassemblement vers les hauts volumes balayés de la plupart des
points représentatifs des compresseurs au R-600a (cf. figure 5).
2. La dispersion des performances des différents compresseurs est identique à basse
température mais on ne constate aucun avantage significatif en terme de
performances du compresseur pour ceux fonctionnant au R-600a comparativement à
ceux fonctionnant au R-134a.
3. De la même manière la figure 6 indique que le niveau de performance est identique
même si un léger avantage semble perceptible pour les systèmes au R-600a,
l'échantillon n'est cependant pas suffisamment grand pour pouvoir conclure.

1,8 2,5
1,6
1,4 2

1,2
1,5
COP

CO P
0,8 1 R134a
R134a
0,6 F600a
R600a 0,5
0,4
0,2 0
0 0 1 2 3 4 5 6
Vo lu m e b a la yé (c m 3 /r e v )
0 5 10 15 20
Volume balayé (cm3/rev)

Tk = 35 °C, Te = - 30 °C Tk = 35 °C, Te = - 15 °C
Figure 5 – Performances à Tévaporation = -30°C Figure 6 – Performances à Tévaporation = -15°C

L'efficacité énergétique d'un réfrigérateur ou d'un congélateur ne dépend pas que du


rendement du compresseur. La conception globale du système permet d'aboutir à un
niveau de performance donné. La consommation d'un réfrigérateur dépend de l'ensemble
des particularités qui définissent les propriétés d'usage de l'équipement : l'isolation de
l'armoire, la taille des échangeurs, le mode de dégivrage, l'existence ou non de
ventilateurs (système no frost).

La comparaison des consommations de modèles de réfrigérateurs ou de congélateurs


telles qu'elles sont affichées actuellement n'indique pas d'avantage énergétique particulier
pour l'isobutane comparativement au R-134a.

4.2 Poids relatifs de la consommation énergétique et des émissions

Pour un réfrigérateur congélateur, produit le plus vendu en Europe, le volume moyen du


réfrigérateur est de 230 l et celui du congélateur de 100 l. En septembre 99, compte tenu
de la réglementation européenne, la consommation maximale de ces équipements devra
être de 425 kWh/an.

Sur les 15 ans du cycle de vie et en prenant la teneur moyenne européenne de 513 g
équivalent CO2/kWh, l'émission en CO2 sur le cycle de vie du réfrigérateur est de :

Consommation annuelle x durée de vie de l’équipement x teneur en CO2 du kWh =


Emissions en kg de CO2

425 x 15 x 0,513 = 3 270 kg de CO2

Evaluation des fluides frigorigènes à faible GWP pour le froid domestique et commercial, les transports
réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin 18
La charge moyenne de ce type de réfrigérateur congélateur est de l'ordre de 140 g soit,
en supposant l'émission totale du R-134a, un équivalent CO2 de :

Charge x GWP = Emissions en kg équivalent CO2

0,14 x 1300 = 182 kgéquiv CO2

La contribution additionnelle à l'effet de serre du R-134a correspond donc à environ 5 %


de la consommation d'énergie de l'équipement. Les efforts pour réduire l'impact des
réfrigérateurs congélateurs sur l'effet de serre doivent donc être concentrés sur la
consommation d'énergie.

4.3 Coûts des équipements

Le surcoût associé à la mise en sécurité des équipements électriques d'un réfrigérateur


ou d'un congélateur est difficile à connaître. Il varie d'un constructeur à un autre mais,
pour l’utilisateur, il n'entraîne pas un prix différent des équipements chargés au R-600a ou
au R-134a. Par contre, pour les systèmes de froid ventilé (dits no frost), plusieurs
précautions supplémentaires doivent être prises pour éviter que des étincelles se
produisent à l'intérieur du volume du réfrigérateur congélateur. Ces précautions entraînent
certainement un surcoût pour les systèmes fonctionnant à l'isobutane.

4.4 Evolution mondiale

L’aire européenne se singularise comparativement au reste du monde. Ni les


constructeurs américains, ni les constructeurs japonais n'ont développé de modèles
fonctionnant à l'isobutane pour leur marché national. La taille moyenne des réfrigérateurs
américains (au moins double de celle de leurs homologues européens), et aussi la
production intégrée de glaçons et d’eau glacée, entraînent une puissance électrique mais
aussi une charge de fluide frigorigène qui sont nettement plus élevées comparativement
aux modèles européens. Bien que n'atteignant pas la taille des équipements américains,
les réfrigérateurs congélateurs japonais sont aussi en moyenne plus grands que les
équipements européens. Les niveaux de charge et les traditions de mise en sécurité des
matériels domestiques expliquent certainement ces différences de comportements.

A l'occasion des projets financés par le fonds multilatéral pour favoriser l'arrêt d'utilisation
du R-12 en froid domestique dans les pays de l'article 5 (du Protocole de Montréal), une
promotion active de l'utilisation des hydrocarbures a été menée en Amérique du Sud, en
Inde, en Chine, à la fois par un certain nombre de sociétés allemandes de réfrigérateurs
et par un bureau d'étude spécialisé GTZ. Que ce soit en Inde ou au Brésil, aucune
compagnie indienne (11) ou brésilienne (une dizaine) n'a choisi le passage au R-600a.
Par contre, ces compagnies ont opté pour un passage rapide du R-12 au R-134a. Cela
peut s'expliquer par les liens des sociétés locales avec de grandes sociétés
multinationales, mais même des sociétés à capitaux purement nationaux n'ont pas choisi
la voie des fluides inflammables. Seule la Chine se distingue par le choix de deux
entreprises qui développent des réfrigérateurs fonctionnant à l'isobutane. Une autre
entreprise chinoise a choisi le passage au R-152a et plusieurs autres au R-134a.

En résumé, le consensus industriel sur la possibilité d’utiliser l’isobutane dans les


réfrigérateurs et les congélateurs s’est fait parmi les grandes sociétés allemandes leaders
du marché européen. Cette solution ne se généralise pas du fait que le R-134a présente
des performances égales à celles de l’isobutane et que dans les autres aires
géographiques, la solution HFC a prévalu d'autant que les équipements peuvent poser
des difficultés techniques plus importantes pour une mise en sécurité acceptable.

Evaluation des fluides frigorigènes à faible GWP pour le froid domestique et commercial, les transports
réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin 19
5. LE FROID COMMERCIAL
En froid commercial, trois types d'équipements de conception et de charge en frigorigène
significativement différentes doivent être distingués.

♦ Les systèmes à groupe logé regroupent certains meubles frigorifiques de vente,


des machines à glaçons, des fontaines à eau, des distributeurs de boissons, des
caves à vin de restauration, etc.
La structure du système frigorifique entièrement soudé de ces machines est très
proche de celle des réfrigérateurs congélateurs domestiques. Cependant, certains de
ces équipements sont dotés de ventilateurs destinés à évacuer la chaleur, ce qui
implique des problèmes particuliers de nettoyage de surface mais aussi de sécurité
(étincelles des moteurs des ventilateurs). La charge se situe entre 200 g et 2 kg.

♦ Les unités de condensation comportent un ou plusieurs compresseurs associés à


un condenseur doté d'un ventilateur. Ce type d'équipement est capable de refroidir
une petite chambre froide aussi bien qu'un ou deux meubles frigorifiques de vente.
Ces composants sont typiques du froid commercial dans le secteur du commerce
alimentaire spécialisé (boulangeries, boucheries, etc.). La charge de frigorigène se
situe entre 1 et 10 kg.

♦ Les centrales de compresseurs situées dans des salles des machines constituent
la troisième famille d'équipements. Ces systèmes peuvent avoir des tailles très
différentes selon qu'ils sont installés en super ou en hypermarchés. Ils sont dans tous
les cas composés de 3 parties distinctes :
• des condenseurs souvent situés en toiture rejettent la chaleur à l'atmosphère,
• des évaporateurs situés soit dans les meubles frigorifiques en aire de vente, soit
en chambre froide et
• les compresseurs rassemblés en salle des machines.
Les charges sont de l'ordre de 250 à 400 kg en supermarchés et de 800 kg à
2 tonnes en hypermarchés.

5.1 Utilisation de fluides à faible GWP

Pour les équipements à groupe logé, un certain nombre de sociétés en Grande


Bretagne, en Allemagne, au Danemark et en Suède proposent des caves à vin de
restaurant, des fontaines à eau, des distributeurs de boissons fonctionnant avec soit du
R-600a, soit avec des mélanges de R-600a/R-290. Les charges de ces équipements
varient typiquement de 100 g à 1,5 kg. Il est difficile de parler de parts de marché puisque
ces équipements ne sont proposés à la vente que depuis 1997 et que la solution
principalement choisie par la majorité des constructeurs européens est à base de HFC (le
R-134a, le R-404A ou le R-507).
Pour les unités de condensation, en France aucun de ces équipements fonctionnant
aux inflammables n’est proposé compte tenu de la charge associée. En Grande Bretagne,
une dizaine d'unités de condensation chargées d’un mélange R-600a/R-290 ont été
installées dans des stations services d'une enseigne pour refroidir les meubles
frigorifiques de vente. La charge en fluide frigorigène de ces équipements se situe entre 2
et 5 kg.
Pour les systèmes frigorifiques centralisés, il est impossible d'utiliser en détente directe
des fluides inflammables, même pour les puissances frigorifiques correspondant à des
supermarchés. Même avec des systèmes indirects les charges sont de l'ordre de
plusieurs dizaines de kilogrammes pour les supermarchés et de plusieurs centaines de
kilogrammes pour les hypermarchés.

Evaluation des fluides frigorigènes à faible GWP pour le froid domestique et commercial, les transports
réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin 20
MFV

La figure 7 présente le schéma de principe


d'un système à caloporteur. Ce système
comporte un évaporateur primaire, où est
refroidi un caloporteur circulant par pompe
dans les différents meubles frigorifiques de
vente et aussi les chambres froides. Pompe

L'évaporateur primaire crée un écart de


température supplémentaire impliquant une
température d'évaporation plus basse Echangeur primaire

d'environ 4 °C pour les systèmes indirects


comparativement aux systèmes directs. De
plus, les pompes nécessaires à la
circulation du caloporteur ont une Détendeur Compresseur
consommation non négligeable. Condenseur

Figure 7 – Schéma à caloporteur

Une étude détaillée [LEPE97] a été réalisée par le Centre d’Energétique. Elle est basée
sur
• les caractéristiques réelles des compresseurs et des pompes disponibles sur le
marché,
• les différents niveaux de températures mesurés sur des centrales
ƒ de systèmes à détente directe
ƒ et de systèmes à détente indirecte,
et prend comme exemple l'architecture dite « monotube dynamique » promue en France
par une grande société d'installations. Cette structure permet de tirer avantage pour le
circuit basse température d'une température de condensation de l'ordre de 5 °C alors que
la température maximale d'été est de 40 °C.

Les calculs détaillés présentés au tableau 7 montrent que, pour cette configuration, la
surconsommation associée au système indirect est de l'ordre de 33 %.

Tableau 7 – Comparaison des consommations énergétiques de systèmes direct et indirect

Système direct Système indirect


Désignation Froid positif Froid Froid positif Froid
négatif négatif
Puissance frigorifique (kW) 812,1 97,8 1 013,9 114,1
Tévap (°C) de 0 à -35 -16 -42
– 12 °C
Tcond (°C) + 40 + 40 + 40 +5
Pcompresseur (kW) 268,3 73,2 376,6 39,8
Ppompe (kW) 33,73 7,29
Fonctionnement (h/j) 18 / 24 18 / 24 18 / 24 18 / 24
Consommation annuelle (MWh) 1 766,7 480,9 2 697 309,8
Consommation annuelle totale (MWh) 2 247,60 3 006,80
Charge en fluide (kg) 1 735 765

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réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin 21
L'énergie de pompage pour les caloporteurs est tout à fait significative et les écarts de
température supplémentaires entraînent des surconsommations d'environ 2,5 % par
degré de température, soit de l'ordre de 10 % de la consommation des compresseurs,
pour un écart minimum de 4 K entre la température d’évaporation du fluide frigorigène et
la température moyenne du caloporteur.

Enfin, l'énergie mécanique de pompage transmise au fluide constitue une contribution


thermique qu'il faut compenser. Ces trois postes essentiels permettent de comprendre les
surconsommations des systèmes indirects comparativement aux systèmes directs.

5.2 Utilisation des fluides inflammables

Dans les cinq pays les plus peuplés d’Europe, il existe de l’ordre de 23 000 supermarchés
et plus de 2 500 hypermarchés (S > 2 500 m2). Un certain nombre d’installations
expérimentales ont été mises en place dès 1996. Le nombre de supermarchés
fonctionnant avec de l’ammoniac est de l’ordre d’une cinquantaine et une dizaine environ
fonctionnent avec des hydrocarbures. Seulement 2 ou 3 hypermarchés européens
fonctionnent à l’ammoniac (au Luxembourg et en Grande Bretagne) et les autres
installations se trouvent principalement en Allemagne. La direction technique de la plus
grande chaîne allemande Tengelmann [CLO98] a indiqué que les systèmes indirects
fonctionnant aux hydrocarbures dans plusieurs supermarchés affichent une
surconsommation énergétique de 25 %. Plusieurs options complexes utilisant l’ammoniac
et le CO2 sont étudiées en Norvège et en Suède, pour limiter les pertes énergétiques des
systèmes caloporteurs en basse température.

Des calculs comparatifs, basés sur des caractéristiques réelles de compresseurs, ont été
réalisés sur des cycles typiques de systèmes à détente directe utilisant le R-404A et pour
des systèmes indirects à compression fonctionnant avec un écart de température
supplémentaire de 4 K. Ces calculs, présentés en annexe 3, vérifient que l'accroissement
de la seule consommation des compresseurs se situe entre 10 et 25 % selon les niveaux
de température. A ces surconsommations des compresseurs s’ajoutent les
consommations associées à la circulation des caloporteurs.

5.3 Consommation d'énergie et émissions de fluides frigorigènes

En reprenant les données du tableau 7, indiquant une consommation prévisionnelle


annuelle d'environ 2 247 MWh, la contribution additionnelle à l'effet de serre due à la
consommation d'énergie d'un système à détente directe d’un hypermarché est la suivante
(en prenant la teneur moyenne européenne de 513 g équivalent CO2/kWh) :

Consommation annuelle x teneur en CO2 du kWh = Contribution additionnelle indirecte

2 247,7 103 x 0,513 gequiv CO2/kWh = 1 153 tequiv CO2

En prenant la teneur moyenne française de 95 gequiv CO2/kWh, il vient :

2 247,7 103 x 0,95 gequiv CO2/kWh = 213,5 tequiv CO2

En considérant un taux d'émission de 30 % par an, une charge de 1 735 kg et en prenant


comme fluide le R-404A dont le GWP est de 3 260 kgequiv CO2, la contribution
additionnelle à l'effet de serre provenant des émissions de fluide frigorigène, est de :

Charge x taux de fuite x GWP = Contribution directe

1 735 x 0,3 x 3 260 = 1 696 tequiv CO2

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réfrigérés et la climatisation automobile
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Pour les systèmes de froid commercial centralisés, on constate qu'il il faut faire porter
l'effort aussi bien sur la diminution des consommations que sur la limitation des émissions
de fluides frigorigènes

Si on tente de généraliser à l’ensemble des supermarchés et des hypermarchés l’impact


du passage à des systèmes indirects, il est possible de faire une évaluation globale en
utilisant des données des études [PIC 96 et BIL 95]. Ces deux études donnent comme
évaluation de la consommation des seuls compresseurs frigorifiques 2,35 TWh/an soit
2,35.109 kWh. En considérant que
ƒ 2/3 de cette consommation est affectée à des applications de froid positif et donc le
tiers résiduel à des applications de froid négatif et
ƒ la surconsommation moyenne est de 15 % en froid positif et de 25 % en froid négatif,
la surémission en CO2 liée à la généralisation des systèmes indirects est calculée ci-
dessous.

¾ Calcul de la surconsommation en froid positif

2,35 E9 x 2/3 x 0,15 = 126,9.106 kWh

soit en prenant la teneur en CO2 du kWh français,

126,9 E6 x 0,095/1000 = 12 055 tequiv CO2 supplémentaires.

¾ Calcul de la surconsommation en froid négatif

2,35 E9 x 1/3 x 0,25 = 195,8.106 kWh

soit en prenant la teneur en CO2 du kWh français,

195,8 E6 x 0,095/1000 = 18 604 tequiv CO2 supplémentaires.

La surémission en CO2 pour l’ensemble des applications vaut 30 659 tequiv CO2 annuels
avec les hypothèses prises en compte.

5.4 Limitation de la charge de fluide frigorigène

La charge de fluide frigorigène en froid commercial centralisé peut être limitée [PAN99]
non pas en utilisant un système indirect à caloporteur pour fournir le froid, mais avec un
système à eau glycolée pour évacuer la chaleur. Cette solution consiste à passer d'un
système à condensation directe à un système à condensation indirecte sur aéroréfrigérant
ou sur tour de refroidissement. La surconsommation énergétique est alors limitée à moins
de 3 % et la charge frigorigène diminuée de plus de 35 %.

De manière additionnelle à la minimisation de la charge de fluide frigorigène, l'utilisation


préférentielle de mélanges de HFC à bas GWP et l'amélioration de l'étanchéité des
systèmes amèneront à changer le niveau d'émission actuel en tonnes équivalent CO2.

5.5 Synthèse

Pour l'utilisation de fluides inflammables à la place des HFC en froid commercial


centralisé, des inconvénients, voire des impossibilités, existent.
• Le surcoût initial d'un système à caloporteur est de l’ordre de 15 %.
• La baisse d’efficacité énergétique due à la distribution du froid par caloporteur se situe
entre 15 et 25 % selon le niveau de température et en appliquant ces

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surconsommations à l’ensemble des systèmes frigorifiques des hyper et des
supermarchés, la surémission en CO2 dépasse 130 000 tequiv CO2 /an.
• Les fluides inflammables ne peuvent être utilisés que pour des supermarchés de petite
taille ; la conception sûre des salles de machines proches des aires de vente n'en est
qu'à ses prémisses et entraînera des surcoûts qui ne sont pas précisément établis.
• Pour les hypermarchés, seul l'ammoniac apparaît potentiellement utilisable ; beaucoup
reste à faire là aussi en terme de conception sûre d'installations de grandes tailles
situées dans des établissements recevant du public.
• La récupération des caloporteurs, en cas de fuite, et leur destruction, lors de la mise au
rebut des équipements, sont deux problèmes sans réponse technique convaincante à
l'heure actuelle.
• L’utilisation de l'ammoniac ou des hydrocarbures dans les installations de froid
commercial amène un faible impact en terme de communication environnementale
pour les entreprises utilisatrices mais un fort impact négatif en cas d'accident.

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6. LES TRANSPORTS FRIGORIFIQUES
Les fluides frigorigènes utilisés à l'heure actuelle pour les systèmes frigorifiques dans les
transports frigorifiques dépendent essentiellement de la puissance du système.
L'ensemble des camions et des camionnettes de petite puissance fonctionnent avec des
groupes appelés poulie-moteur (dont la technologie est dérivée de la climatisation
automobile) chargés au R-134a.

Pour les systèmes de grande puissance, dits à moteur thermique indépendant, le fluide
frigorigène choisi est le R-404A.

Deux sociétés, Thermoking et Carrier Frigiking, se partagent 90 % du marché mondial.


Ces entreprises multinationales ont une politique technique globale et aucune de ces
deux sociétés n'a choisi d'utiliser de fluides inflammables en remplacement du R-404A.

Par contre, une politique systématique de limitation des émissions tend à se mettre en
place. Frigiking [VAL99], en particulier, va présenter sur le marché un groupe de
compression hermétique ouvrable. L'entraînement du compresseur n'est donc plus
effectué par un moteur thermique mais par un moteur électrique. Cette modification va
permettre un changement significatif du niveau d'émission.

6.1 Utilisation des inflammables dans les transports frigorifiques

Un certain nombre d'études ont été menées ([JAN93], [LIT95]) indiquant que le niveau de
risque est "acceptable". L'acceptation du risque doit être faite à la fois par le transporteur
et par le fabricant de matériel. Actuellement, même les concurrents mineurs des deux
groupes présentés ci-dessus n'offrent pas sur le marché de matériels fonctionnant aux
hydrocarbures.

Le rapport du TOC fait mention d'un prototype fonctionnant au propane, sans indiquer le
fabriquant. Dans tous les cas, il ne semble pas raisonnable d'utiliser du propane pour des
charges de l'ordre de 4 kg en système à détente directe dans le volume intérieur d'un
camion frigorifique. Il semble donc au minimum indispensable d'utiliser un système
indirect pour le transfert de froid dans l'enceinte frigorifique.

6.2 Système direct ou système indirect

Des calculs effectués en prenant les caractéristiques typiques de compresseurs dédiés à


l'utilisation des transports frigorifiques indiquent un accroissement de la consommation
d'énergie du compresseur de l'ordre de 25 %. De plus, la consommation de la pompe de
circulation du caloporteur doit être prise en compte. Les calculs sont présentés en
annexe 4.

Le passage à un système caloporteur limite le risque d'explosion dans le volume réfrigéré


et limite aussi la quantité de fluide frigorigène. Mais un camion frigorifique embarque avec
lui le groupe de réfrigération, le concept de "salle de machines" n'a pas de sens pour ce
type de véhicule. En cas d'accident, l'accroissement des dommages associés à la charge
de fluide inflammable est certain.

En conclusion, un écart important est constaté entre les messages techniques en


provenance de laboratoires, les déclarations d'associations environnementalistes
indiquant que le passage aux fluides inflammables pour les transports frigorifiques peut se
faire à risque "acceptable" et les produits effectivement commercialisés par les fabricants
de ces matériels qui ne proposent aucun matériel utilisant des fluides inflammables.

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7. LA CLIMATISATION AUTOMOBILE
Pour la climatisation automobile, le passage du R-12 au R-134a s’est fait à partir de 1994
et depuis cette date, l’ensemble des véhicules neufs fabriqués fonctionne avec du R-
134a. Depuis 1994, deux options techniques sont étudiées utilisant :
• le gaz carbonique avec un cycle transcritique générant de très hautes pressions et
posant une série de problèmes technique délicats ;
• les fluides inflammables. Dans ce cas, la seule option raisonnable semble être
l’utilisation de systèmes indirects pour qu’il n’y ait pas de fluide inflammable dans
l’habitacle. Cette option entraîne aussi un accroissement des consommations
d’énergie.

7.1 Cycle transcritique utilisant le CO2

Les travaux sur la "renaissance" de cycles frigorifiques utilisant le CO2 comme fluide
frigorigène ont commencé en 1993 dans le laboratoire norvégien SINTEF ([PET94],
[HAF98]) associé à l'université de Trondheim. Lorenzen [LOR94] avait connu ce fluide
comme jeune ingénieur dans les années 30 et a contribué à définir des arrangements
permettant d'améliorer l'efficacité du cycle transcritique.

Figure 8 Représentation d'un cycle transcritique dans un diagramme de Mollier [WER97]

Comme l'indique la figure 8, les évolutions spécifiques de ce type de cycle proviennent du


fait que le refroidissement du fluide après compression n'entraîne pas de changement de
phase ; de plus ce refroidissement n'a aucune raison de se faire à pression constante. La
haute pression est maintenue constante par une vanne modulante qui laisse passer un
débit en maintenant la pression au-dessus d'un seuil prédéterminé. Les pressions
typiques se situent entre 90 et 140 bar selon les niveaux de température extérieure et
selon le réglage choisi. Le niveau de cette pression constitue un paramètre d'optimisation
du cycle.

Le fluide ne passe à l'état liquide qu'au cours de la détente, qu’il peut d'ailleurs être
judicieux d'effectuer en deux étapes.

Comme l’indique la figure 9, il est quasiment indispensable d'utiliser un échangeur interne


permettant de refroidir très fortement, voire de liquéfier partiellement, le gaz sortant du
refroidisseur externe (gas cooler).

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D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin 26
Figure 9 – Schéma de principe d'un système frigorifique au CO2 fonctionnant avec refroidisseur HP
[WER97]

Les complications dans la conception des échangeurs sont considérées comme


acceptables. Par contre, la conception de compresseurs embarqués de petite taille
pouvant supporter des pressions de refoulement de 140 bar est résolument nouvelle.

La pression d'évaporation à 2 °C est d'environ 35 bar. Le taux de compression reste donc


raisonnable mais l'ECART entre la haute et la basse pression pose des problèmes
nouveaux en terme d'étanchéité piston – cylindre.

Des calculs élaborés, prenant en compte les résultats actuels d’efficacité énergétique de
systèmes fonctionnant au CO2 et de systèmes fonctionnant au R-134a [BHA99], montrent
que des accroissements significatifs des surfaces d’échanges sont nécessaires pour que
le CO2 présente des efficacités énergétiques comparables à celle du R-134a. En terme de
consommation d’énergie, la marge de progression du R-134a semble supérieure à celle
du CO2 [HIR98].

Particularités des systèmes de climatisation automobile

Le fonctionnement d'un système de climatisation automobile est avant tout marqué par les
variations extrêmement fortes des vitesses d'entraînement du compresseur. Les calculs
de cycle en régime établi ne constituent donc qu'une évaluation lointaine pour les
conditions de fonctionnement réelles.

Les compresseurs de climatisation automobile sont à entraînement mécanique direct pour


deux raisons.
• L'énergie mécanique appelée est en moyenne de 3 kW et peut s'élever jusqu'à 5 kW
[BAR98]. Lors des démarrages à haute température, aucun alternateur classique et de
poids acceptable ne permet de fournir une telle énergie électrique.
• Pour un tel niveau d'énergie, la double conversion mécanique électrique (le moteur
thermique entraînant l'alternateur, puis l'alternateur entraînant le compresseur) est une
"catastrophe" énergétique.

Chacune de ces deux raisons est suffisante. Les compresseurs de climatisation


automobile sont dotés depuis le début des années 90 d'une régulation interne appelée
"volume variable" permettant d'adapter la cylindrée du compresseur à la fois à la vitesse
d'entraînement du moteur et aux besoins frigorifiques. Ces compresseurs à volume
variable consomment beaucoup moins d'énergie (de l'ordre de 20 à 30 % selon les cycles
de fonctionnement) que leurs prédécesseurs à volume fixe.

Un compresseur au CO2 se doit donc d'être à volume variable s'il veut pouvoir rivaliser
avec ses homologues au R-134a. Des travaux de R&D significatifs ont eu lieu pendant
ces cinq dernières années [WER98], en particulier à l'intérieur d'un projet européen RACE

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réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin 27
regroupant Mercedes, BMW, Behr, Valeo et d'autres encore. Des systèmes ont été
développés et utilisés en conditions routières. Des évaluations contradictoires sont en
cours au niveau mondial sous l'égide d'un comité ad hoc de la SAE. Pour tous les
constructeurs, la préférence se porte vers l’application mondiale de la solution technique
présentant le meilleur compromis, ne serait-ce que pour des questions évidentes de
facilité de maintenance.

Conclusions actuelles

Les conclusions actuelles de ce groupe de travail telles qu'elles ressortent des


publications ([ATK98], [BAK98]) sont résumées ci-dessous.
• La technologie au CO2 n'est pas arrivée à maturité.
• Des difficultés technologiques doivent être prises en compte : la masse d'un système
CO2 actuel est 20 % plus élevée que celle du système homologue au R-134a. Cet
écart n'est pas acceptable en terme de surconsommation.
• Des flexibles souples entièrement métalliques à coût et à masse acceptables doivent
être développés et ne sont pas disponibles à l'heure actuelle.
• Le développement de compresseurs à haute efficacité au CO2 suppose des
investissements de R&D élevés qui vont réduire significativement l'offre de matériel.
• La consommation énergétique d'une boucle au CO2 comparativement à celle d'une
boucle au R-134a suppose que les constructeurs se mettent d'accord sur la manière
de mesurer cette consommation. Des essais montrent que la consommation est, à
l'heure actuelle, de l’ordre de 5 % supérieure, mais des analyses beaucoup plus fines
sont nécessaires selon les niveaux de température et les conditions de roulage.
• Les questions liées à la fiabilité, à la maintenance et à la recharge des systèmes au
CO2 sont prématurées mais nettement plus complexes qu'avec le R-134a, compte tenu
du niveau de pression très élevé de ce fluide.

Le développement de systèmes de climatisation fonctionnant au CO2, s’il réussit,


constituera une rupture technologique. Les équipementiers qui ne seront pas en mesure
de proposer de tels systèmes pourront perdre des parts de marché et ils proposeront
alors des systèmes fonctionnant aux hydrocarbures, technologies moins difficiles à
développer.

7.2 Conception de systèmes indirects utilisant des hydrocarbures

Les charges typiques des systèmes de climatisation au R-134a en Europe se situent aux
environs de 700 g. Même si la charge au propane peut être réduite aux environs de 350 à
400 g, ces quantités de fluide apparaissent comme entraînant des risques non
acceptables dans les systèmes en détente directe. En cas de fuite à l'évaporateur, le
fluide se répand dans l'habitacle. Des essais effectués en Australie [MVR96] montrent les
dommages considérables en cas d'explosion à l'intérieur de l'habitacle.

Les constructeurs automobiles s'accordent sur le fait que si des fluides frigorigènes
inflammables sont utilisés, le système doit être indirect au niveau de l'habitacle.

7.2.1 Première comparaison R-134a en système direct et propane (R-290) en


système indirect

Des calculs ont été réalisés sur la base des caractéristiques réelles de compresseurs de
climatisation automobile.
Sont connus :
ƒ le rendement isentropique et

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réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin 28
ƒ le rendement volumétrique du compresseur en fonction de la vitesse de rotation
(variant de 800 à 3800 tr/mn) et du taux de compression

Il est considéré que


ƒ la température d'évaporation du propane est de 4 K inférieure à la température
d'évaporation du R-134a, soit – 2 °C au lieu de + 2 °C,
ƒ la température de condensation du propane est supérieure de 2 K à celle du R-134a.

5 3,5
4,5
3
4
P uissa nce frigorifique (kW )

3,5 2,5

3
2
R 134a

CO P
2,5
R 290
1,5
2

1,5 1 R 134a

1 R 290
0,5
0,5

0 0
800 1400 2000 2600 3200 3800 800 1400 2000 2600 3200 3800
V ite sse (t/m n ) Vite ss e (t/m n )

Figure 10 – Variation de Q0 en fonction Figure 11 - Variation du COP en fonction


de la vitesse de rotation pour TK = 50°C de la vitesse de rotation pour TK = 52°C

Les figures 10 et 11 indiquent qu’à vitesse de rotation égale, le propane (R-290) permet
d’obtenir une puissance frigorifique volumétrique supérieure de 15 % mais que par contre,
le coefficient de performance du R-290 est inférieur de 25 à 30 % à celui du R-134a,
compte tenu de la conception indirecte du système de refroidissement.

7.2.2 Analyse systématique des fluides inflammables comparativement au R-134a

A l’occasion du Congrès International de Détroit de mars 1999, M. Ghobdane de Delphi a


présenté une étude systématique [GHO99] des fluides de remplacement du R-134a.
Parmi les candidats, il a retenu le R-152a, le R-290, le R-600a et le RC-270
(cyclopropane).

Des calculs basés uniquement sur des cycles théoriques, c’est-à-dire prenant en compte
une efficacité de compresseur de 100 %, indiquent que le R-600a ne convient pas aux
conditions de fonctionnement de la climatisation automobile. Par contre, le R-152a permet
d’obtenir des performances supérieures de 6 à 19 % à celles du R-134a.

Le R-290 et le RC-270 en détente directe montrent aussi des performances supérieures à


celles du R-134a. Par contre, l’efficacité énergétique globale du système en détente
directe fonctionnant au R-134a est supérieure de 23 % à celle du R-152a impliquant
l’utilisation d’un système indirect.

Le tableau 8 indique la contribution directe par émission de fluide frigorigène et la


contribution indirecte associée à la consommation d’énergie. Les systèmes à caloporteur
consomment plus d’énergie quel que soit le niveau de la température extérieure mais,
selon la fréquence des températures d’air élevées, la part des émissions de CO2 relevant
de la consommation devient plus importante et inversement. Cela entraîne des TEWI plus
faibles pour les systèmes indirects lorsque les systèmes de climatisation fonctionnent
moins fréquemment du fait de températures extérieures moins élevées.

Evaluation des fluides frigorigènes à faible GWP pour le froid domestique et commercial, les transports
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D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin 29
Tableau 8 - Impact de réchauffement global (kg de CO2/an) (d’après [GHO99])

Fluide R-134a R-152a R-290


Système à détente directe à caloporteur Indirect
Contributions directes par émission de frigorigène et
indirectes associées à la consommation d’énergie (kg de CO2)
Directes Indirectes Directes Indirectes Directes Indirectes
T = 38 °C 125 262 20 316 2 313
T = 26 °C 125 135 20 150 2 151
TEWI (kg CO2) 260<TEWI<387 170<TEWI<336 153<TEWI<315

Globalement, cependant, les systèmes indirects aussi bien au propane qu’au R-152a
présentent des TEWI qui seront statistiquement inférieurs à ceux d’un système utilisant le
R-134a émettant environ 95 g de fluide par an à l’atmosphère.

Par contre, si les émissions de R-134a sont réduites à 50 g/an, le système au R-134a
dispose d’un TEWI égal ou inférieur à ceux des deux autres solutions.

Conclusions

♦ Des fluides inflammables comme le HFC-152a ou le propane R-290 ou le


cyclopropane RC-270 peuvent être mis en œuvre dans des technologies connues
contrairement aux développements avec le CO2.

♦ Le confinement de fluides inflammables dans un système de climatisation automobile


implique des développements technologiques nouveaux car ce sont des fluides sous
pression dans un environnement à haute température.

♦ Les analyses développées par M. Ghobdane, ne prennent en compte qu’un système


simplement indirect pour l’évaporateur alors qu’une analyse des risques potentiels peut
amener à un système doublement indirect (pour l’évaporateur et le condenseur),
l’efficacité énergétique en étant diminuée comme l’indiquent les calculs effectués au
paragraphe 7.2.1.

♦ L’utilisation de systèmes indirects avec des fluides à faible GWP, comme le propane
ou le R-152a, peut constituer une alternative technique aux systèmes fonctionnant au
CO2 pour les entreprises qui n’ont pas développé l’ensemble des technologies à haute
pression nécessaires à l’utilisation de ce fluide.

♦ L’étude de l’utilisation des inflammables en climatisation automobile n’en est qu’à des
pré-évaluations. Les implications, aussi bien du point de vue de l’accroissement du
poids que des difficultés d’entretien de tels systèmes, sont loin d’être résolues.

♦ Il est vraisemblable que les études des systèmes indirects vont se développer aussi
bien pour limiter la charge de fluide frigorigène, pour améliorer le confinement du
système que pour utiliser des fluides qui peuvent présenter un danger.

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