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3. SYNTHESE SUR LES OPTIONS TECHNIQUES POUR L’ENSEMBLE DES APPLICATIONS DE LA CHAINE DU
FROID
ET DE LA CLIMATISATION ......................................................................................................... 13
3.1 Technologies alternatives aux cycles à compression de vapeur .............................. 13
3.2 Evolution de l’utilisation de l’ammoniac ..................................................................... 13
3.3 Utilisation du CO2 ...................................................................................................... 14
3.4 Les hydrocarbures ..................................................................................................... 14
3.5 Les HFC..................................................................................................................... 15
4. Le froid domestique.............................................................................................................. 17
4.1 Performances comparatives de systèmes fonctionnant à l'isobutane et au R-134a. 17
4.2 Poids relatifs de la consommation énergétique et des émissions............................. 18
4.3 Coûts des équipements ............................................................................................. 19
4.4 Evolution mondiale..................................................................................................... 19
7. LA CLIMATISATION AUTOMOBILE............................................................................................... 25
7.1 Cycle transcritique utilisant le CO2 ............................................................................ 25
7.2 Conception de systèmes indirects utilisant des hydrocarbures................................. 27
Bibliographie ................................................................................................................................ 30
Evaluation des fluides frigorigènes à faible GWP pour le froid domestique et commercial, les transports
réfrigérés et la climatisation automobile
D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin, Mai 1999
1. LES FLUIDES FRIGORIGENES A FAIBLE GWP
L’inclusion des HFC dans le panier des gaz à effet de serre entraîne une conséquence
immédiate : le GWP devient un critère de sélection pour les fluides frigorigènes. Les HFC,
développés à partir de 1989 comme fluides frigorigènes de remplacement des CFC1 et
des HCFC2, présentent généralement des GWP élevés sauf pour certains d’entre eux qui
alors sont modérément inflammables.
L’intégration du GWP dans les critères de sélection des fluides frigorigènes implique un
réexamen de l’ensemble des molécules disponibles. D’un point de vue strictement
scientifique des molécules HCFC qui ont à la fois un très faible ODP et un très faible
GWP peuvent constituer des molécules à réétudier même si le Protocole de Montréal les
a interdites de production.
Le développement ci-dessous présente les fluides ou les familles de fluide à faible GWP
et qui peuvent correspondre, seuls ou en mélanges, aux critères de sélection des
concepteurs d’équipements frigorifiques.
Le R-123 représente un excellent exemple d'un fluide dont la production va être arrêtée
alors que son impact sur l'environnement est extrêmement faible. Ce fluide est un HCFC
dont la production est, à court terme, interdite par le Protocole de Montréal mais dont les
valeurs tant d'ODP que de GWP sont extrêmement faibles (cf. tableau 1).
Le R-124 est un peu dans le même cas mais avec des valeurs plus élevées aussi bien
pour l'ODP que le GWP. Ce composant peut rentrer dans des mélanges, comme celui
indiqué dans le tableau 1, qui peuvent représenter des compromis intéressants à la fois
en termes environnementaux et pour leurs niveaux de température.
Le R-123, utilisé à grande échelle aux Etats-Unis, mérite une description plus détaillée.
C'est un fluide modérément toxique (classification Ashrae B1) dont la limite d'exposition
chronique est fixée à 30 p.p.m., ce qui amène à un confinement strict de ce fluide dans
les équipements frigorifiques qui en sont chargés. Le R-123 est uniquement utilisé dans
les groupes refroidisseurs d'eau centrifuges où il a remplacé le R-11. Ce remplacement
s'est massivement effectué aux Etats-Unis mais ne s'est pas généralisé dans les autres
pays, en raison du faible nombre de groupes refroidisseurs d'eau utilisant le R-11 hors
des Etats-Unis.
1
CFC : Chloro Fluoro Carbure
2
HCFC : Hydro Chloro Fluoro Carbure
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suffisamment élevée pour que les méthodes de maintenance soient strictes. Ce fluide
présente un excellent compromis entre ses facilités de confinement et son action
potentielle sur l'environnement. Cependant, à court terme, le R-123 est interdit de
production par le Protocole de Montréal, compte tenu de son ODP de 0,014. Cette
décision tient plutôt du simplisme réglementaire que d'une attitude rationnelle basée sur
une analyse intégrant l'impact effectif sur l'environnement global.
Un certain nombre de HFC dont le GWP est inférieur à 1 000 sont connus. Les seules
substitutions possibles se font entre le fluor et l’hydrogène d’où un nombre de possibilités
réduit.
Une des voies du développement de futures molécules pour les fluides frigorigènes sera
d’associer des molécules à faible GWP, pouvant être faiblement inflammables, à des
fluides qui ont des propriétés d’agent d’extinction.
Des tentatives dans ce sens sont à noter, en particulier pour des formulations de
mélanges de R-32 et de R-134a. La firme japonaise Daikin travaille sur de telles
formulations. Le mélange indiqué au tableau 2 constitue un autre exemple de mélange
proposé par des fabricants mais la concentration en R-152a laisse présager son
inflammabilité.
L'activité de recherche pour des molécules de substitution aux CFC et HCFC ne s'est pas
limitée aux seuls HFC. Des brevets déposés par des entreprises de génie chimique sur
des éthers fluorés, des alcools, des amines, des composants soufrés se retrouvent dans
les bases de données à partir de 1970. Dès la conférence de Gaithersburg (1989), la
famille des éthers est considérée comme méritant analyse. La publication déjà citée de D.
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Bivens [BIV98] présente une excellente synthèse sur les activités de recherche pour des
molécules qui soient à la fois non toxiques, non inflammables et dont la durée de vie
atmosphérique soit courte.
En l'état des connaissances actuelles, des contradictions fortes existent pour concevoir
des molécules qui aient une certaine stabilité chimique, une durée de vie atmosphérique
courte et qui soient non inflammables.
Par contre, les molécules connues avant même l'introduction des CFC dans les années
30 et présentant un GWP faible ou nul existent, mais elles ne couvrent pas le champ des
diverses applications frigorifiques et de climatisation tout en restant des fluides à sécurité
acceptable. Ces fluides connus sont l'eau, le gaz carbonique, l'ammoniac et certains
hydrocarbures (propane, butane, isobutane, éthane).
L'étude présentée porte sur l'analyse des potentiels et des limites de ces fluides à faible
GWP comme remplaçants possibles des HCFC (encore en usage) et des frigorigènes
hydro-fluorés (HFC).
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2. METHODE D’EVALUATION
Parmi les différents acteurs économiques impliqués dans le choix des fluides frigorigènes,
l’acteur économique clé est le fabricant de matériel frigorifique et de climatisation. C’est lui
qui assume la responsabilité technique de la conception de l’équipement mais aussi la
responsabilité juridique en cas d’accident, lorsque cet accident indique que les choix
initiaux, comme celui du fluide frigorigène, sont impliqués.
Ce rappel est fait pour aider à différentier les conclusions provenant d'experts, de
laboratoires ou d'organisations environnementalistes qui n'ont aucune responsabilité
directe sur les conséquences de la conception, de l'exploitation, de la maintenance, ni de
la mise au rebut des équipements. Les processus d'évaluation des risques et de fixation
des limites d'utilisation de fluides frigorigènes toxiques ou inflammables doivent être
connus. Les règles d'élaboration des groupes de normalisation doivent être décrites pour
comprendre la nature des conclusions provenant de la mise à jours des normes de
sécurité.
Les critères de choix d’un fluide frigorigène sont multiples mais ils n'ont pas tous le même
poids quant à la décision finale d'utilisation. Les principaux sont les suivants :
• les propriétés thermodynamiques,
• les critères de sécurité (toxicité et inflammabilité),
• les critères environnementaux (ODP3, GWP),
• l'efficacité énergétique associant fluide et système,
• la compatibilité avec le lubrifiant,
• la compatibilité avec les matériaux métalliques et les élastomères.
Les critères principaux seront repris pour chaque fluide de remplacement dans chacune
des applications traitées.
P
C
3
ODP : Ozone Depletion Potential (Potentiel d’appauvrissement de l’ozone)
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lnP
Les contraintes thermodynamiques pour le
choix des fluides frigorigènes proviennent
essentiellement des niveaux des Pcond
températures d’évaporation et de
condensation associés à une application
particulière. Ces fluides à changement de Pévap
Les zones d’efficacité maximales (cf. figure 2) peuvent être légèrement différentes d’un
fluide à l’autre, mais le respect de ces contraintes permet de trouver les fluides les mieux
adaptés à une application donnée. Il reste cependant plusieurs degrés de liberté ou
(plusieurs contraintes supplémentaires) selon les composants constituant un équipement
frigorifique. Des équipements identiques quant à leur usage peuvent donc être
développés avec des fluides différents. La pression et la température critiques d'un
fluide vont déterminer sa zone d'application, même si ces critères ne sont pas suffisants.
Pour les groupes centrifuges de grande puissance, il est intéressant d’utiliser les fluides à
basse pression qui permettent d’éviter la réglementation des appareils à pression et
autorisent des épaisseurs beaucoup plus faibles pour les échangeurs. L’inconvénient
associé à ce fonctionnement basse pression, à savoir la faible masse volumique du fluide
frigorigène à l’aspiration du compresseur, est surmonté par l’utilisation de compresseurs
centrifuges tournant à très grande vitesse (15 000 à 20 000 tr/mn), ce qui permet de
garder une taille réduite du compresseur et donc des coûts initiaux réduits. Aux Etats-Unis
le choix du R-123, pour les groupes refroidisseurs d'eau, a permis un développement très
rapide de ce fluide frigorigène.
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Cas particuliers de l’eau et du CO2
Pour l’eau, le point triple (coexistence des phases liquide, solide et gazeuse, cf. figure 1),
dont la température est aux alentours de 0 °C, crée deux contraintes évidentes :
• l’impossibilité de produire du froid en dessous de 0 °C à coût acceptable et
• dans tous les cas, un fonctionnement à très faible pression impliquant des volumes
déplacés « monumentaux ». Pour une température d’évaporation de 2 °C, la masse
volumique est de 5 g/m3, ce qui induit des tailles d’installations gigantesques. Les
quelques machines existantes constituent des singularités ou des prouesses
techniques.
Les normes de sécurité mécanique des matériels frigorifiques sont toutes basées sur trois
classifications : des fluides, des systèmes et des types d'occupations de bâtiment.
2. Les systèmes frigorifiques peuvent être à détente directe ou utilisant des caloporteurs,
ce sont alors des systèmes "indirects".
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Tableau 4 – Classement de sécurité des fluides frigorigènes (ASHRAE34)
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Un système indirect est composé de deux
circuits au moins : le circuit frigorifique
Aérofrigorifère
contenant le fluide frigorigène refroidit un fluide
intermédiaire (caloporteur, eau ou eau
glycolée, saumure ou huile silicone selon les
niveaux de température) et ce fluide
caloporteur circule dans les échangeurs
refroidissant ou réchauffant les pièces. La
figure 4 présente le schéma d’un système
Pompe indirect. Les pompes à chaleur enterrées
réchauffant les planchers d’une habitation en
sont une application typique.
Echangeur primaire
Selon les mêmes normes de sécurité, un nombre plus ou moins grand de types
d’occupation est défini. Une analyse synthétique met en évidence trois grandes
classes :
• les occupations de type industriel où seul un personnel entraîné et averti est
autorisé à circuler ;
• les occupations de type résidentiel qui regroupent tous types de bâtiments quelle
que soit la densité d’occupation ;
• une troisième classe regroupe les établissements demandant des précautions
supplémentaires compte tenu des difficultés de mobilité de leurs occupants
(hôpitaux, maisons de retraite, prisons).
La logique est la suivante, pour un type d’occupation et un type de système, seuls les
fluides de sécurité sont acceptés ou les fluides toxiques et inflammables peuvent être
utilisés dans des limites de charge prédéfinies.
Pour les salles des machines abritant des systèmes chargés de fluides dangereux
dans des bâtiments recevant du public, la réflexion technique est balbutiante puisque
les cinquante années d’expérience ont porté sur des salles des machines dont les
systèmes fonctionnaient uniquement avec des fluides de sécurité. La conception de
salles des machines où les risques d’explosion ou de diffusion des produits toxiques
dans les aires d’occupation non industrielle constitue un domaine où les règles
doivent être élaborées. Il serait intéressant à ce propos d’examiner les décisions de la
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Préfecture de Paris concernant la salle des machines de la Maison de la Radio qui
fonctionnait depuis plus de 25 ans avec de l’ammoniac et a été transformée en
installation fonctionnant au R-134a en 1996.
Compte tenu de l’interdiction des fluides de types CFC et HCFC par le Protocole de
Montréal, un processus de mise à jour des normes de sécurité est en cours depuis
presque dix ans.
Cette mise à jour se fait à la fois dans les normes de sécurité électrique et les normes de
sécurité mécanique. Compte tenu des contradictions possibles sur la fixation des limites
d’utilisation des fluides frigorigènes inflammables, un groupe commun ISO/IEC a été mis
en place pour coordonner les travaux et pour que les limites fixées dans chaque série de
norme électrique et mécanique soient en cohérence.
Pour ce qui est normes électriques, le tableau 5 indique les limites de charge maximum
pour les appareils domestiques. Ces appareils sont donc utilisés dans n’importe quel type
d’occupation.
Pour les normes de sécurité mécanique, en Europe le processus de mise à jour est
effectué selon la « nouvelle approche ». La révision des limites d’utilisation des fluides
inflammables ou toxiques ainsi que la mise à jour de la liste des fluides frigorigènes
disponibles et leur classification de sécurité se fait au sein d’un comité de normalisation
européen, le TC 182 pour l’édition d’une nouvelle norme sur la sécurité des matériels
frigorifiques pr EN-378. Cette norme entraînera le remplacement de la norme française
NFE 35-400 qui est encore la référence actuelle tant que la pr EN-378 n’est pas votée.
Au niveau international, il existe aussi une norme de sécurité des matériels frigorifiques
ISO 5149 ce qui constitue un écart aux règles de non-duplication des travaux entre l’ISO
et le CEN. Dans les discussions de ce groupe de normalisation les écarts de position
entre les entreprises des différentes aires géographiques sont grands. Les entreprises
multinationales américaines et japonaises, leaders du marché mondial, préfèrent de loin
mettre en place des politiques techniques homogènes et ne pas développer, quant au
fluide, des équipements spécifiques à une aire géographique. Ces entreprises sont donc
particulièrement réticentes aux règles proposées dans le projet de norme européen
pr EN-378.
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Tableau 6 : Limites de charge pour les fluides frigorigènes inflammables
selon les différentes normes et les types d’occupation
Nota : les rédacteurs de la norme ne craignant pas les contradictions indiquent ces limites de
charge pour les différents types d’occupation mais en même temps indiquent que les fluides
inflammables sont interdits pour les systèmes de conditionnement d’air.
Il existe des particularités régionales permettant à une solution technique d’être appliquée
plus facilement dans une aire géographique que dans d’autres. Le froid domestique en
est un exemple typique. La taille des équipements, et donc la charge en fluide frigorigène,
permettent d’utiliser certains fluides comme l’isobutane en Europe, alors que la taille des
équipements, la charge et la conception même créent des surcoûts extrêmement
importants dans d’autres aires géographiques comme l’Amérique du Nord.
Par contre, il n’existe pas de consensus au niveau mondial pour les systèmes de
climatisation et certaines sociétés européennes proposent la possibilité d’utiliser dans les
équipements domestiques des charges jusqu’à 1,5 kg de fluides inflammables.
Dans les mois qui viennent, le projet de norme européen pr-EN 378 devrait être adopté,
bien que ce texte comporte des prescriptions qui ne font pas l’unanimité. La position
française, en particulier, insiste sur l’absence de critères scientifiques présidant aux
limites de charges de fluides inflammables pouvant aller jusqu’à 10 kg dans les salles des
machines mises en place dans des bâtiments à usage de bureaux.
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puisque l’expérience historique ne porte que sur l’utilisation de fluides de sécurité dans
tous les domaines d’application sauf le domaine industriel.
2. Selon le type d'installation, la responsabilité juridique en cas d'accident porte soit sur
l'utilisateur final (pour les installations industrielles), soit sur l'installateur (lorsque la
charge est effectuée sur site), soit sur le constructeur de matériel pour les équipements
chargés en usine.
3. Le consensus dans les normes de sécurité s'est à peu près effectué autour de la limite
de 150 g de charge de fluide inflammable dans des systèmes à détente directe. Par
contre, un nombre limité de sociétés européennes insistent pour que la limite soit fixée
à 1,5 kg.
4. Dans tous les cas, pour les charges dépassant 1,5 kg, seuls les systèmes
indirects sont considérés comme acceptables. Le passage d’un système direct à
un système indirect implique une surconsommation d’énergie à évaluer selon les
niveaux de température de l’application. Ceci sera précisé dans la partie réservée au
froid commercial.
5. Selon le projet pr-EN 378, il est possible d'utiliser de l'ammoniac en système indirect,
avec une salle des machines, SANS restriction de charge pour toutes les catégories
d'occupation.
En Europe, les "barrières" dues aux normes de sécurité telles qu'elles sont parfois
décrites par les promoteurs de l'extension massive de l'ammoniac ou des hydrocarbures,
sont bien minces. L'essentiel est de comprendre quelles barrières d'utilisation relèvent
elles, essentiellement, d'une appréciation des utilisateurs, des installateurs et des
fabricants de matériels.
Le choix du fluide frigorigène n’est qu’un élément de cette conception globale. Par contre,
lorsque des comparaisons sont effectuées entre deux fluides dont l'un est un fluide
inflammable et l'autre un HFC et que, dans un cas, il est possible d’utiliser un système à
détente directe (pour les HFC) et dans l’autre, un système indirect est nécessaire (pour
les HC), une pénalité énergétique additionnelle existe indiscutablement pour l'utilisation
d’un fluide inflammable.
L’impact du passage d’un système direct à un système indirect est indiqué plus en détail
dans les sections dédiées à chaque application, mais globalement la surconsommation
d'énergie dépend des niveaux de températures. Les accroissements de consommation
sont en accord avec la théorie la plus générale de l’efficacité énergétique à savoir que les
consommations sont d’autant plus grandes que :
1. le niveau de température d’évaporation est bas,
2. l’écart de température entre source et puits (évaporation et condensation) est grand.
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Le tableau 5 précise les enjeux.
Passage d’un système direct Entre 2 et 10 °C, typiques des 2 à 5 % constatés au niveau
à un système indirect groupes refroidisseurs d’eau de l’évaporateur.
Pour une analyse comparative complète de différentes solutions techniques, par exemple
la comparaison d’un système fonctionnant avec un HFC par rapport à un système
fonctionnant avec un hydrocarbure, la seule analyse du GWP des deux fluides est
insuffisante, une analyse complète sur le cycle de vie de l’équipement doit être réalisée.
Différentes analyses déjà effectuées sur les équipements frigorifiques montrent que deux
contributions sont essentielles : les émissions de CO2 associées à la consommation
d'énergie et les émissions directes de fluide frigorigène à l’atmosphère. Le concept de
TEWI4 a été introduit pour prendre ces éléments en compte. La formule (1) [DUM95]
permet de calculer les différentes contributions et, selon les applications, la contribution
provenant de la consommation d’énergie peut être prépondérante ou, au contraire, la
contribution provenant des émissions de fluide frigorigène est équivalente, voire
supérieure.
TEWI = (GWP x mi x (1-dr)) + [(GWP x mi x de) + (E x b x t) ] x n (1)
avec
TEWI kg de CO2 produit pendant la durée de vie de l’équipement
b émission de CO2 par kWh d’énergie électrique produite (kg CO2/kWh)
de taux d’émission annuel (kg de fluide émis/kg de charge initiale)
dr efficacité de récupération lors de la mise au rebut (kg de fluide récupéré/charge
initiale)
E consommation journalière d’électricité (kWh / 24 h)
mi charge initiale de fluide frigorigène (kg)
t nombre de jours de fonctionnement annuel (jours/an)
n durée de vie de l’installation (an).
Ce type d’analyse est utilisé pour les différentes applications mais un certain nombre de
réserves doivent être faites : les valeurs absolues du TEWI dépendent de la structure de
4
TEWI : Total Equivalent Warming Impact (Effet de serre équivalent total)
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production de l’électricité, extrêmement différente d’un pays à l’autre. Par exemple, en
France la valeur moyenne en 1998 est de 95 g équivalent CO2 /kWh [LEP99] alors que la
valeur moyenne européenne est de 513 g équivalent CO2/kWh. Cette variation de 1 à 5
de la contribution en CO2 due à la consommation d’énergie peut "déplacer" le poids relatif
des contributions directe et indirecte. Par contre, pour une structure de production
d’énergie donnée, les valeurs relatives des émissions ont un sens, pour analyser l’impact
des différentes solutions techniques visant à minimiser les consommations d’énergie ou
les émissions des fluides frigorigènes.
Le rapport du Comité des Options Techniques du PNUE, édité à trois reprises en 1991,
1994 et 1998 ([PNU91], [PNU94], ([PNU98]), indique les options techniques choisies au
fur et à mesure de la substitution des CFC et des HCFC. Ces trois rapports permettent de
suivre :
1. les solutions techniques qui ont été considérées comme prometteuses à une date
donnée, puis qui ont été abandonnées,
2. les solutions techniques originales qui se sont consolidées et
3. le courant principal des options bien établies.
Ces rapports ont un intérêt direct pour l’analyse présentée puisqu’ils permettent de situer
la diffusion de certaines techniques, l’état de maturité de techniques alternatives aux HFC
et les incertitudes demeurant encore sur le choix des futurs fluides et de leur mise en
œuvre. Deux types d’approches sont présentées ci-dessous, l’une par fluide et l’autre par
application. Ces deux approches sont nécessaires et permettent d’une part, de saisir les
particularités d’un fluide et le nombre d’applications où il peut être utilisé. L’approche par
application souligne bien les spécificités et les contraintes d’un domaine particulier.
Dans les rapports de 91 et 94, les solutions alternatives aux cycles à compression de
vapeur telles que les systèmes à absorption, le froid thermo-acoustique et le cycle Stirling,
ont été parmi les technologies qui ont suscité le plus d’intérêt.
Dans le rapport de 1998, il n’est quasiment plus fait mention de l’intérêt de ces
technologies alternatives, en tout cas pour les plus "ésotériques". Seul le système à
absorption a maintenu ses niches d’applications en particulier pour les groupes
refroidisseurs d’eau. Cependant, les mêmes réserves qui avaient été faites sur les limites
de l’efficacité énergétique de ces systèmes sont confirmées. Les développements
techniques effectués pendant plus d’une dizaine d’années ont permis de fixer l’efficacité
énergétique maximale de ces systèmes pour des cycles +2 / +35 °C à 1,4. Cette valeur
correspond à quelques machines prototypes, les meilleures machines disponibles sur le
marché (eau/bromure de lithium double effet) ayant des coefficients de performance
frigorifique entre 1 et 1,1.
Pour situer l’état de la compétition avec les groupes centrifuges sur des cycles identiques,
les coefficients de performance des groupes refroidisseurs d’eau centrifuges se situent
entre 5 et 6. Même en prenant en compte le rendement de production de l’énergie
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électrique, le bilan global en terme d’émission de CO2 est nettement en faveur des
systèmes à compression.
L’ammoniac a toujours été utilisé même aux Etats-Unis (mais très peu au Japon) dans les
procédés agroalimentaires et dans l’entreposage. Les installations contenant de grandes
quantités d’ammoniac demandent une amélioration des règles de sécurité, c’est l’objet
entre autre de la directive européenne dite Seveso. La situation actuelle permet plusieurs
constats.
1. L’ammoniac accroît lentement ses parts de marché dans le domaine des procédés
agroalimentaires.
2. Un certain nombre de constructeurs de matériels proposent de nouveaux groupes
refroidisseurs d’eau fonctionnant à l’ammoniac et utilisant, par exemple, des
échangeurs en aluminium (York USA) ou des échangeurs à plaques en inox (Sabroe
ou CIAT par exemple).
Les surcoûts de ces systèmes utilisant l’ammoniac ne sont pas négligeables (entre 15
et 20 %). Les compresseurs sont obligatoirement des compresseurs ouverts, ce qui est
défavorable au confinement du fluide.
3. Un certain nombre d’installations prototypes utilisant des systèmes indirects à
caloporteur ont été mises en place dans des supermarchés en Suède, Norvège,
Grande-Bretagne, au Luxembourg et en Allemagne. L’impact énergétique de ces
solutions est évalué dans la partie consacrée à cette application.
4. Contrairement à ce qui avait été prévu dans le rapport de 1994, la Marine Marchande
n’a pas substitué le R-22 par l’ammoniac, la balance avantages / inconvénients ayant
abouti au choix d’un mélange de HFC, le R-410A.
L’utilisation de ce fluide n’est apparue comme une option technique que dans le rapport
de 1998. L’intérêt le plus important porte sur la possibilité d’utiliser le CO2 dans les
systèmes de climatisation automobile. Un projet européen RACE de plus de 5 millions
d’ECUs a rassemblé depuis 1996 des constructeurs automobiles, Mercedes et BMW, et
différents équipementiers. Les avantages et inconvénients de cette technologie sont
analysés dans la section consacrée à la climatisation automobile.
1. Les conditions d'une utilisation sure des hydrocarbures en froid domestique sont
analysées. Environ 30 % du marché des équipements neufs sont chargés à
l'isobutane.
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2. Le nombre d'équipements de climatisation vendus annuellement en Europe est de
l'ordre de 15 000, ce sont principalement les systèmes de climatisation dits "mobiles".
Le fluide utilisé est alors le propane. Sur un marché annuel européen de l’ordre de 500
000 unités (intégrant les split systèmes, les portables, …), cela représente donc
environ 3 % des équipements qui sont proposés avec des hydrocarbures. Le
consensus sur la charge maximale admissible est loin d’être acquis et fait l’objet
d’évaluations contradictoires dans les groupes de normalisation spécialisés ISO, IEC et
CEN.
3. En froid commercial une dizaine d'installations pilotes ont été mises en place dans des
supermarchés en Allemagne. Des aires de vente de produits frais de quelques stations
services en Grande-Bretagne ont été équipées de systèmes chargés aux
hydrocarbures. Ceci est évalué dans la section sur le froid commercial.
Les HFC constituent l’option majeure de remplacement des CFC et des HCFC.
♦ Le R-134a
Ce fluide a remplacé le R-12 dans deux applications : le froid domestique et la
climatisation automobile. Au niveau mondial, le rapport du TOC5 [PNU98] établit que
plus de 92 % des équipements neufs en froid domestique sont chargés avec du
R-134a, et donc 8 % correspondent à la production des équipements fonctionnant à
l’isobutane.
♦ Mélanges de HFC
En froid commercial, le remplacement du R-502 s’est fait de manière préférentielle
par du R-404A dans les équipements neufs.
Dans de nombreuses applications où il est encore possible d’utiliser le R-22, les choix
ne sont pas encore définitifs et, selon les niveaux de température, le R-22 pourra être
remplacé soit par du R-404A, soit par du R-407C, soit par du R-410A, voire dans
certains cas par du R-134a. A l’heure actuelle, la plupart des sociétés japonaises et
aussi des sociétés européennes proposent des matériels de conditionnement d’air
(air /air) de petites et moyennes puissances fonctionnant soit au R-410A, soit au
R-407C.
Pour le transport frigorifique, les options majeures sont aussi des mélanges de HFC
(R-404A, R-410A). Des détails sont donnés dans la section dédiée à cette
application.
5
TOC : Technical Option Committee (Comité des Options Techniques)
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Tableau 6 - Evolution des fluides frigorigènes de 1990 à 1999 compte tenu de la mise en application du Protocole de Montréal avec prise en compte des
contraintes du Protocole de Kyoto.
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4. LE FROID DOMESTIQUE
La réussite de la substitution du R-134a par l’isobutane en froid domestique chez les
fabricants de réfrigérateurs allemands, constitue une référence pour les promoteurs de
l'usage des hydrocarbures dans d'autres applications frigorifiques.
Le parc européen est d’environ 120 millions d’unités. A l’heure actuelle environ 12 millions
de réfrigérateurs ou de congélateurs installés fonctionnent au R-600a. Même si ces
chiffres sont importants, un manque de recul existe puisque très peu d’équipements ont
achevé leur cycle de vie. Le froid domestique est un cas particulier. Plusieurs
caractéristiques des réfrigérateurs et congélateurs domestiques rendent l’utilisation des
fluides inflammables possibles :
• la charge de fluide inflammable varie entre 25 et 150 g,
• les systèmes sont entièrement soudés,
• la maintenance pendant le cycle de vie du produit porte essentiellement sur la
régulation et les joints de porte,
• et donc les ouvertures du circuit frigorifique sont extrêmement rares.
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au R-134a, soit au R-600a, et pour plusieurs niveaux de températures d'évaporation et de
condensation. Les figures 5 et 6 résument les données les plus importantes de cette
annexe et permettent les constats suivants.
1. Compte tenu de la masse volumique beaucoup plus faible du R-600a, le volume
balayé et donc la taille des compresseurs au R-600a est plus grande. Ceci est indiqué
sur la figure par le rassemblement vers les hauts volumes balayés de la plupart des
points représentatifs des compresseurs au R-600a (cf. figure 5).
2. La dispersion des performances des différents compresseurs est identique à basse
température mais on ne constate aucun avantage significatif en terme de
performances du compresseur pour ceux fonctionnant au R-600a comparativement à
ceux fonctionnant au R-134a.
3. De la même manière la figure 6 indique que le niveau de performance est identique
même si un léger avantage semble perceptible pour les systèmes au R-600a,
l'échantillon n'est cependant pas suffisamment grand pour pouvoir conclure.
1,8 2,5
1,6
1,4 2
1,2
1,5
COP
CO P
0,8 1 R134a
R134a
0,6 F600a
R600a 0,5
0,4
0,2 0
0 0 1 2 3 4 5 6
Vo lu m e b a la yé (c m 3 /r e v )
0 5 10 15 20
Volume balayé (cm3/rev)
Tk = 35 °C, Te = - 30 °C Tk = 35 °C, Te = - 15 °C
Figure 5 – Performances à Tévaporation = -30°C Figure 6 – Performances à Tévaporation = -15°C
Sur les 15 ans du cycle de vie et en prenant la teneur moyenne européenne de 513 g
équivalent CO2/kWh, l'émission en CO2 sur le cycle de vie du réfrigérateur est de :
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La charge moyenne de ce type de réfrigérateur congélateur est de l'ordre de 140 g soit,
en supposant l'émission totale du R-134a, un équivalent CO2 de :
A l'occasion des projets financés par le fonds multilatéral pour favoriser l'arrêt d'utilisation
du R-12 en froid domestique dans les pays de l'article 5 (du Protocole de Montréal), une
promotion active de l'utilisation des hydrocarbures a été menée en Amérique du Sud, en
Inde, en Chine, à la fois par un certain nombre de sociétés allemandes de réfrigérateurs
et par un bureau d'étude spécialisé GTZ. Que ce soit en Inde ou au Brésil, aucune
compagnie indienne (11) ou brésilienne (une dizaine) n'a choisi le passage au R-600a.
Par contre, ces compagnies ont opté pour un passage rapide du R-12 au R-134a. Cela
peut s'expliquer par les liens des sociétés locales avec de grandes sociétés
multinationales, mais même des sociétés à capitaux purement nationaux n'ont pas choisi
la voie des fluides inflammables. Seule la Chine se distingue par le choix de deux
entreprises qui développent des réfrigérateurs fonctionnant à l'isobutane. Une autre
entreprise chinoise a choisi le passage au R-152a et plusieurs autres au R-134a.
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5. LE FROID COMMERCIAL
En froid commercial, trois types d'équipements de conception et de charge en frigorigène
significativement différentes doivent être distingués.
♦ Les centrales de compresseurs situées dans des salles des machines constituent
la troisième famille d'équipements. Ces systèmes peuvent avoir des tailles très
différentes selon qu'ils sont installés en super ou en hypermarchés. Ils sont dans tous
les cas composés de 3 parties distinctes :
• des condenseurs souvent situés en toiture rejettent la chaleur à l'atmosphère,
• des évaporateurs situés soit dans les meubles frigorifiques en aire de vente, soit
en chambre froide et
• les compresseurs rassemblés en salle des machines.
Les charges sont de l'ordre de 250 à 400 kg en supermarchés et de 800 kg à
2 tonnes en hypermarchés.
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MFV
Une étude détaillée [LEPE97] a été réalisée par le Centre d’Energétique. Elle est basée
sur
• les caractéristiques réelles des compresseurs et des pompes disponibles sur le
marché,
• les différents niveaux de températures mesurés sur des centrales
de systèmes à détente directe
et de systèmes à détente indirecte,
et prend comme exemple l'architecture dite « monotube dynamique » promue en France
par une grande société d'installations. Cette structure permet de tirer avantage pour le
circuit basse température d'une température de condensation de l'ordre de 5 °C alors que
la température maximale d'été est de 40 °C.
Les calculs détaillés présentés au tableau 7 montrent que, pour cette configuration, la
surconsommation associée au système indirect est de l'ordre de 33 %.
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L'énergie de pompage pour les caloporteurs est tout à fait significative et les écarts de
température supplémentaires entraînent des surconsommations d'environ 2,5 % par
degré de température, soit de l'ordre de 10 % de la consommation des compresseurs,
pour un écart minimum de 4 K entre la température d’évaporation du fluide frigorigène et
la température moyenne du caloporteur.
Dans les cinq pays les plus peuplés d’Europe, il existe de l’ordre de 23 000 supermarchés
et plus de 2 500 hypermarchés (S > 2 500 m2). Un certain nombre d’installations
expérimentales ont été mises en place dès 1996. Le nombre de supermarchés
fonctionnant avec de l’ammoniac est de l’ordre d’une cinquantaine et une dizaine environ
fonctionnent avec des hydrocarbures. Seulement 2 ou 3 hypermarchés européens
fonctionnent à l’ammoniac (au Luxembourg et en Grande Bretagne) et les autres
installations se trouvent principalement en Allemagne. La direction technique de la plus
grande chaîne allemande Tengelmann [CLO98] a indiqué que les systèmes indirects
fonctionnant aux hydrocarbures dans plusieurs supermarchés affichent une
surconsommation énergétique de 25 %. Plusieurs options complexes utilisant l’ammoniac
et le CO2 sont étudiées en Norvège et en Suède, pour limiter les pertes énergétiques des
systèmes caloporteurs en basse température.
Des calculs comparatifs, basés sur des caractéristiques réelles de compresseurs, ont été
réalisés sur des cycles typiques de systèmes à détente directe utilisant le R-404A et pour
des systèmes indirects à compression fonctionnant avec un écart de température
supplémentaire de 4 K. Ces calculs, présentés en annexe 3, vérifient que l'accroissement
de la seule consommation des compresseurs se situe entre 10 et 25 % selon les niveaux
de température. A ces surconsommations des compresseurs s’ajoutent les
consommations associées à la circulation des caloporteurs.
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Pour les systèmes de froid commercial centralisés, on constate qu'il il faut faire porter
l'effort aussi bien sur la diminution des consommations que sur la limitation des émissions
de fluides frigorigènes
La surémission en CO2 pour l’ensemble des applications vaut 30 659 tequiv CO2 annuels
avec les hypothèses prises en compte.
La charge de fluide frigorigène en froid commercial centralisé peut être limitée [PAN99]
non pas en utilisant un système indirect à caloporteur pour fournir le froid, mais avec un
système à eau glycolée pour évacuer la chaleur. Cette solution consiste à passer d'un
système à condensation directe à un système à condensation indirecte sur aéroréfrigérant
ou sur tour de refroidissement. La surconsommation énergétique est alors limitée à moins
de 3 % et la charge frigorigène diminuée de plus de 35 %.
5.5 Synthèse
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surconsommations à l’ensemble des systèmes frigorifiques des hyper et des
supermarchés, la surémission en CO2 dépasse 130 000 tequiv CO2 /an.
• Les fluides inflammables ne peuvent être utilisés que pour des supermarchés de petite
taille ; la conception sûre des salles de machines proches des aires de vente n'en est
qu'à ses prémisses et entraînera des surcoûts qui ne sont pas précisément établis.
• Pour les hypermarchés, seul l'ammoniac apparaît potentiellement utilisable ; beaucoup
reste à faire là aussi en terme de conception sûre d'installations de grandes tailles
situées dans des établissements recevant du public.
• La récupération des caloporteurs, en cas de fuite, et leur destruction, lors de la mise au
rebut des équipements, sont deux problèmes sans réponse technique convaincante à
l'heure actuelle.
• L’utilisation de l'ammoniac ou des hydrocarbures dans les installations de froid
commercial amène un faible impact en terme de communication environnementale
pour les entreprises utilisatrices mais un fort impact négatif en cas d'accident.
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6. LES TRANSPORTS FRIGORIFIQUES
Les fluides frigorigènes utilisés à l'heure actuelle pour les systèmes frigorifiques dans les
transports frigorifiques dépendent essentiellement de la puissance du système.
L'ensemble des camions et des camionnettes de petite puissance fonctionnent avec des
groupes appelés poulie-moteur (dont la technologie est dérivée de la climatisation
automobile) chargés au R-134a.
Pour les systèmes de grande puissance, dits à moteur thermique indépendant, le fluide
frigorigène choisi est le R-404A.
Par contre, une politique systématique de limitation des émissions tend à se mettre en
place. Frigiking [VAL99], en particulier, va présenter sur le marché un groupe de
compression hermétique ouvrable. L'entraînement du compresseur n'est donc plus
effectué par un moteur thermique mais par un moteur électrique. Cette modification va
permettre un changement significatif du niveau d'émission.
Un certain nombre d'études ont été menées ([JAN93], [LIT95]) indiquant que le niveau de
risque est "acceptable". L'acceptation du risque doit être faite à la fois par le transporteur
et par le fabricant de matériel. Actuellement, même les concurrents mineurs des deux
groupes présentés ci-dessus n'offrent pas sur le marché de matériels fonctionnant aux
hydrocarbures.
Le rapport du TOC fait mention d'un prototype fonctionnant au propane, sans indiquer le
fabriquant. Dans tous les cas, il ne semble pas raisonnable d'utiliser du propane pour des
charges de l'ordre de 4 kg en système à détente directe dans le volume intérieur d'un
camion frigorifique. Il semble donc au minimum indispensable d'utiliser un système
indirect pour le transfert de froid dans l'enceinte frigorifique.
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7. LA CLIMATISATION AUTOMOBILE
Pour la climatisation automobile, le passage du R-12 au R-134a s’est fait à partir de 1994
et depuis cette date, l’ensemble des véhicules neufs fabriqués fonctionne avec du R-
134a. Depuis 1994, deux options techniques sont étudiées utilisant :
• le gaz carbonique avec un cycle transcritique générant de très hautes pressions et
posant une série de problèmes technique délicats ;
• les fluides inflammables. Dans ce cas, la seule option raisonnable semble être
l’utilisation de systèmes indirects pour qu’il n’y ait pas de fluide inflammable dans
l’habitacle. Cette option entraîne aussi un accroissement des consommations
d’énergie.
Les travaux sur la "renaissance" de cycles frigorifiques utilisant le CO2 comme fluide
frigorigène ont commencé en 1993 dans le laboratoire norvégien SINTEF ([PET94],
[HAF98]) associé à l'université de Trondheim. Lorenzen [LOR94] avait connu ce fluide
comme jeune ingénieur dans les années 30 et a contribué à définir des arrangements
permettant d'améliorer l'efficacité du cycle transcritique.
Le fluide ne passe à l'état liquide qu'au cours de la détente, qu’il peut d'ailleurs être
judicieux d'effectuer en deux étapes.
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Figure 9 – Schéma de principe d'un système frigorifique au CO2 fonctionnant avec refroidisseur HP
[WER97]
Des calculs élaborés, prenant en compte les résultats actuels d’efficacité énergétique de
systèmes fonctionnant au CO2 et de systèmes fonctionnant au R-134a [BHA99], montrent
que des accroissements significatifs des surfaces d’échanges sont nécessaires pour que
le CO2 présente des efficacités énergétiques comparables à celle du R-134a. En terme de
consommation d’énergie, la marge de progression du R-134a semble supérieure à celle
du CO2 [HIR98].
Le fonctionnement d'un système de climatisation automobile est avant tout marqué par les
variations extrêmement fortes des vitesses d'entraînement du compresseur. Les calculs
de cycle en régime établi ne constituent donc qu'une évaluation lointaine pour les
conditions de fonctionnement réelles.
Un compresseur au CO2 se doit donc d'être à volume variable s'il veut pouvoir rivaliser
avec ses homologues au R-134a. Des travaux de R&D significatifs ont eu lieu pendant
ces cinq dernières années [WER98], en particulier à l'intérieur d'un projet européen RACE
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regroupant Mercedes, BMW, Behr, Valeo et d'autres encore. Des systèmes ont été
développés et utilisés en conditions routières. Des évaluations contradictoires sont en
cours au niveau mondial sous l'égide d'un comité ad hoc de la SAE. Pour tous les
constructeurs, la préférence se porte vers l’application mondiale de la solution technique
présentant le meilleur compromis, ne serait-ce que pour des questions évidentes de
facilité de maintenance.
Conclusions actuelles
Les charges typiques des systèmes de climatisation au R-134a en Europe se situent aux
environs de 700 g. Même si la charge au propane peut être réduite aux environs de 350 à
400 g, ces quantités de fluide apparaissent comme entraînant des risques non
acceptables dans les systèmes en détente directe. En cas de fuite à l'évaporateur, le
fluide se répand dans l'habitacle. Des essais effectués en Australie [MVR96] montrent les
dommages considérables en cas d'explosion à l'intérieur de l'habitacle.
Les constructeurs automobiles s'accordent sur le fait que si des fluides frigorigènes
inflammables sont utilisés, le système doit être indirect au niveau de l'habitacle.
Des calculs ont été réalisés sur la base des caractéristiques réelles de compresseurs de
climatisation automobile.
Sont connus :
le rendement isentropique et
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le rendement volumétrique du compresseur en fonction de la vitesse de rotation
(variant de 800 à 3800 tr/mn) et du taux de compression
5 3,5
4,5
3
4
P uissa nce frigorifique (kW )
3,5 2,5
3
2
R 134a
CO P
2,5
R 290
1,5
2
1,5 1 R 134a
1 R 290
0,5
0,5
0 0
800 1400 2000 2600 3200 3800 800 1400 2000 2600 3200 3800
V ite sse (t/m n ) Vite ss e (t/m n )
Les figures 10 et 11 indiquent qu’à vitesse de rotation égale, le propane (R-290) permet
d’obtenir une puissance frigorifique volumétrique supérieure de 15 % mais que par contre,
le coefficient de performance du R-290 est inférieur de 25 à 30 % à celui du R-134a,
compte tenu de la conception indirecte du système de refroidissement.
Des calculs basés uniquement sur des cycles théoriques, c’est-à-dire prenant en compte
une efficacité de compresseur de 100 %, indiquent que le R-600a ne convient pas aux
conditions de fonctionnement de la climatisation automobile. Par contre, le R-152a permet
d’obtenir des performances supérieures de 6 à 19 % à celles du R-134a.
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Tableau 8 - Impact de réchauffement global (kg de CO2/an) (d’après [GHO99])
Globalement, cependant, les systèmes indirects aussi bien au propane qu’au R-152a
présentent des TEWI qui seront statistiquement inférieurs à ceux d’un système utilisant le
R-134a émettant environ 95 g de fluide par an à l’atmosphère.
Par contre, si les émissions de R-134a sont réduites à 50 g/an, le système au R-134a
dispose d’un TEWI égal ou inférieur à ceux des deux autres solutions.
Conclusions
♦ L’utilisation de systèmes indirects avec des fluides à faible GWP, comme le propane
ou le R-152a, peut constituer une alternative technique aux systèmes fonctionnant au
CO2 pour les entreprises qui n’ont pas développé l’ensemble des technologies à haute
pression nécessaires à l’utilisation de ce fluide.
♦ L’étude de l’utilisation des inflammables en climatisation automobile n’en est qu’à des
pré-évaluations. Les implications, aussi bien du point de vue de l’accroissement du
poids que des difficultés d’entretien de tels systèmes, sont loin d’être résolues.
♦ Il est vraisemblable que les études des systèmes indirects vont se développer aussi
bien pour limiter la charge de fluide frigorigène, pour améliorer le confinement du
système que pour utiliser des fluides qui peuvent présenter un danger.
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D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin 30
Bibliographie
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D. Clodic, Y.S. Chang, A.M. Pougin 31
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