Isostatisme 1

INP-HB FABRICATION MECANIQUE INP-HB/ESI
Chapitre 2 Isostatisme GME
Objectifs : A l’issue de ce cours, à partir des spécifications d’un dessin de définition,

l’étudiant doit être capable de réaliser :
• la mise en position isostatique géométrique d’une pièce ;
• la mise en position isostatique technologique d’une pièce ;
• le maintien en position d’une pièce.
1. GENERALITES
1.1. Mise en situation
1.2. Définitions
2. SYMBOLISATION GEOMETRIQUE
2.1. Normale de repérage
2.2. Mise en position
PLAN DU COURS
3. SYMBOLISATION TECHNOLOGIQUE
3.1. Modélisation
3.2. Symboles composés
4. MATERIELS DE MAINTIEN EN POSITION

4.1. Implication du maintien en position
4.2. Type de serrage
4.3. Modes de serrage.
CHEVALIER, Guide pratique de la productique, hachette

C.BARLIER & B. POULET, Memotech : génie mécanique, productique
mécanique, deuxième édition, éditions Casteilla
Bibliographies
G. PARQUET & L. MARCHE, Guide de la productique, édition Delagrave, 2004
K.BEN MATTHIEU, Dossier pédagogique : Fabrication Mécanique, 2006-2007
S. BOUKEBBAB, Cours Bureau d’étude et méthodes TEC 341
1
1. GENERALITES
1.1. Mise en situation
Sur une série de pièces au nombre de 1000, on
envisage percer un trou de diamètre Ø
Pièce
respectant les cotes a et b (voir figure 1). On percée
a
positionne la première pièce sur la table de la b
perceuse. Avant de percer le trou, la pièce doit
être immobilisée (mise en position et maintien
en position par serrage).
3
Si on met en place une nouvelle pièce,
cette pièce n’étant pas « identique » à la Fig. 1 : Immobilisation d’une pièce sur une perceuse
précédente. La position de la pièce par
rapport aux surfaces de mise en position peut
varier de plusieurs façons, donc la mise en position n’est pas unique. Ainsi la position du
trou usiné n’est pas unique et les cotes a et b ne seront pas respectées.
Comment peut-on positionner les 1000 pièces sur la table de la machine pour avoir une mise
en position unique (isostatique) ?
L’isostatisme nous permettra donc de déterminer une mise en position unique pour toutes les
pièces.
1.2. Définitions
1.2.1. Isostatisme
En fabrication, l’isostatisme, c’est l’étude de
la suppression des degrés de liberté d’une
pièce. En effet pendant les
opérations d’usinage, il est nécessaire que
celle-ci soit bien mise en place et que toute
la série de pièces occupe une même position.
1.3. Notion de degrés de liberté

Un solide dans l’espace, par rapport à un Fig. 2 : Solide dans l’espace
repère orthonormé, possède six (6)
possibilités de mouvements :
✓ 3 translations suivant les axes : Tx, Ty, Tz et
✓ 3 rotations autour des axes : Rx, Ry et Rz.
2
On appelle degré de liberté une possibilité d’un Vue de face Vue de gauche
mouvement relatif de rotation ou de translation d’un

solide (Pièce) par rapport à un autre (Montage). Un
solide dans l’espace possède six (6) degrés de Vue de dessus
liberté.
Fig. 6
1.3.1. Mise en position isostatique
Une mise en position est dite isostatique si elle n’autorise à la pièce qu’une seule position
possible dans l’étau (ou le montage d’usinage).
Remarque : il ne faut pas confondre la Mise en Position (MIP) qui correspond à

l’isostatisme (c'est-à-dire l’élimination des degrés de liberté de la pièce) et le Maintien en
Position (MAP) qui correspond au serrage de la pièce.
2. SYMBOLISATION GEOMETRIQUE
Cette symbolisation sert à l’élimination des degrés de liberté. Elle est utilisée pour
l’établissement des projets d’étude de fabrication.
2.1. Normale de repérage
2.1.1. Définition
On élimine un degré de liberté part un
contact ponctuel (fig.3). Le contact
ponctuel peut être schématisé par un
vecteur normal (perpendiculaire) à la
surface considérée. Ce vecteur est appelé
normale de repérage.
2.2.2. Schématisation et position

La représentation d’une normale de repérage est
normalisée. Le symbole est toujours placé du
coté libre de matière à l’emplacement
choisi. a) Recommandé b) Acceptable
Si nécessaire, il peut être projeté sous
forme d’une surface quadrillée délimité par
un trait fin (cercle) (fig.4).
Fig. 5 : Position du symbole
3
Remarque :
Le symbole d’une normale de repérage peut être placé sur une ligne d’attache, si on manque
de place pour le représenter.
2.2.3. Cas particulier : Liaison orientable (Fig.6)

On utilise une liaison orientable lorsqu’ il s’agit de respecter une cote
angulaire ou une spécification géométrique d’orientation (inclinaison,
parallélisme, perpendicularité).
Cette liaison n’élimine qu’un degré de liberté en rotation. Le symbole doit être représenté
dans ses différentes projections. Cette liaison interdit la rotation figurée par un arc orienté sur
le symbole
2.2.4. Principe d’utilisation

a) Repérez les normales par un chiffre de 1 à
6 au maximum dans chaque vue. (Fig.7)
b) Affectez les normales en supposant la pièce
transparente (pas de normale en trait
interrompu) ;
c) Les normales de repérages doivent être
aussi distant que possible les unes des autres; Fig. 7
d) N’affectez jamais une normale sur une

surface usinée (marquée en trait gras). (Fig.7)
e) Affectez à chaque surface de référence autant de normales de repérage qu’elle doit
éliminer de degrés de liberté. (Fig. 7 et 8)
2.2. Mise en position

2.2.1. Mise en position par une liaison (ou par une surface de référence)
Une mise en position est principalement assurée par une seule surface de référence où le
nombre de normales affectées à cette surface ne peut être supérieur aux degrés de liberté que
la surface peut éliminer. Il est aussi important de savoir que cette surface de référence est due
à certaines liaisons.
4
Centrage y
Court ou 1 1 x
Linéaire
Cylindre court
annulaire -
(L/D > 1)
2ddl : 2 2
2T
(Ty, Tx, )
Cylindre
y
Cylindre long Centrage 1 x
1 2
(L/D > 1,5) Long ou 2
Pivot
glissant - 3 4 3 4
4ddl :
2T, 2R
(Ty, Tx, Ry, Rx)
Pivot -
5ddl :
Cône droit de 3T, 2R
Cône révolution (Ty, Tx, Tz,
Ry, Rx)
Fig. 8
2.2.2. Mise en position par un système de références
Un système de référence est composé par plusieurs surfaces de références. Une mise en
position par un système de référence permet d’obtenir une mise en position isostatique.
5
Principes d’une mise en position isostatique

Pour obtenir une mise en position isostatique il faut que :
✓ Le nombre de normales de repérage doit être égale au nombre de degrés de liberté de la
pièce à éliminer.
✓ Chacune des normales de repérage doit éliminer un degré de liberté.
Règles
1) Affectez de la plus grande à la plus petite surface autant de normales de repérage qu’elle
doit éliminer de degrés de liberté (le nombre total de ddl ≤ 6 sinon la mise en position
est dite hyperstatique.).
2) Accordez la priorité à la cotation géométrique.
3) La surface liée à une spécification la plus « serrée » (IT petit) doit bénéficier du nombre
maximum de normal (selon sa dimension).
4) Chaque symbole précise la suppression d'un degré de liberté.
5) Chaque surface concernée par la Mise en Position (MIP) doit être à l'origine d'une cote
de fabrication.
Exemple: Réalisons la mise en position isostatique des pièces suivantes :

±0 ,3
± 0 ,5
20
35 ± 0 ,5
6
3. SYMBOLISATION TECHNOLOGIQUE
La symbolisation technologique permet de définir les types de solutions technologiques à
adopter pour mettre en position et maintenir en position une pièce mécanique en cours de
fabrication. Cela après que l'avant projet d’étude de fabrication soit satisfaisant, c'est-à-
dire dans le contrat de phase.
3.1. Modélisation
La symbolisation utilisée dans la mise en position technologique doit donnée les
renseignements précis et clairs sur le système de mise en position (figure 10).
3.1.1. Constituants du symbole technologique

Chaque symbole technologique est constitué de 4 sous symboles :
Symbole de la Nature de la surface Fonction technologique Symbole indiquant le

technologie employé de mise en position de l’élément d’appui type d’appui ou
appartemant à la pièce stechnologique symbole de la touche
Fig.9
7
3.1.2. Différents sous symboles
8
3.2. Symboles composés
4. MATERIELS DE MAINTIEN EN POSITION
4.1. Implication du maintien en position

Pour empêcher la pièce de bouger lors de l’usinage, il faut la
maintenir en contact avec les zones de mise en position. Quelques
règles à respecter pour les mettre en place.
• S’opposer aux forces de coupe.
• Ne pas déformer la pièce lors du serrage. Fig.12 : un étau

• Adapter le système en fonction de la série (utilisation de bridages polyvalents ou
automatisés).
9
4.2. Type de serrages

On distingue quatre types de serrages : les serrages
mécaniques, les serrages hydrauliques et
pneumatiques, les serrages magnétiques et Les
serrages par aspiration.
- Serrages mécaniques
Ce type de serrage peut être réalisé par des vis, Fig.13
des cames, des étaux, des mandrins. Les serrages
mécaniques sont très utilisés
On distingue deux cas de figures :
✓ La surface supérieure à usiner est

complètement concernée par l’usinage
(aucun obstacle). Les brides réglables sans
paliers (fig.13) assurent l’accessibilité sur
toute la surface et
permettent de compenser les
différences de hauteur de serrage. Fig.14
✓ La surface supérieure n’est pas entièrement concernée par l’usinage, pour cela, il
existe plusieurs bridages qui peuvent faire appel à des
actions mécaniques ou hydrauliques (fig.14)
- Serrages hydrauliques et pneumatiques

Ils sont de plus particulièrement réservés aux travaux de
série. Le serrage est fourni par un fluide sous pression.
L’effort peut être dosé avec précision.
10
- Serrages magnétiques (fig.15) Fig.15

Ils sont surtout destinés aux travaux de rectification.
- Serrages par aspiration

Ils sont utilisés pour la fixation des pièces de grandes
dimensions.
4.3. Modes de serrages

Les modes de serrages sont variés et très nombreuses, Fig.14 on distingue principalement :
- Serrage sur mandrin de centrage expansible (Fig.14)
Ils assurent simultanément la mise en position
radiale du cylindre de référence d’appui et le
maintien en position.
- Serrage sur bague expansible (Fig.15)
Fig.15
Elles assurent simultanément la mise en position
radiale du cylindre de référence et le maintien en position. En
théorie, il faudrait pour limiter les risques de flexion, que les
serrages soient opposés aux appuis.
En pratique on réduit leur nombre pour diminuer les temps de
serrage, on veille donc particulièrement à ce qu’ils:
- ne s’exercent pas sur les parties déformables ;
- s’opposent à la chute et au basculement de la pièce avant ou Fig.16 : pince biconique

pendant l’usinage ;
- Soient perpendiculaires aux surfaces d’appui.
EXERCICES
Exercice n°1 :
On donne le dessin de définition partielle d’une pièce. La pièce est usinée sur un tour
parallèle équipé d'un mandrin muni de trois (3) mors durs à serrage concentrique et d'une
butée de broche à touche bombée.
11
A
A
1) Réalisez la mise en position isostatique de la pièce (P) à l’aide de symbole géométrique.

2) Réalisez la mise en position isostatique de la pièce (P) à l’aide de symbole
technologique Solution
F2 F2
F1 F1
A A
Mise en position isostatique Mise en position isostatique

géométrique technologique
Exercice n°2 :
Réalisez la mise en position isostatique des pièces ci-dessous à l’aide du symbole
géométrique
Ø0,5 A
12
0.5 B
// 2 A
Cf 1
± 0,5
40
A
± 0,3 B
30
Exercice n°3 : Réalisez la mise en position isostatique de la pièce (P) à l’aide de symbole
géométrique
Exercice n°4 : Réalisez la mise en position isostatique de la pièce (P) à l’aide de symbole
technologique
13
Exercice n°5
La pièce (P) est réalisée en tournage sur une machine équipée d'un mandrin (A) muni de
trois (3) mors durs à serrage concentrique d'une butée de broche et d'une contre-pointe
tournante. (voir figure ci-dessous) . Illustrez par un dessin : a) la mise en position isostatique
géométrique,
b) la mise en position isostatique technologique.
14

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1.3. Notion de degrés de liberté

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mouvement relatif de rotation ou de translation d’un

Remarque : il ne faut pas confondre la Mise en Position (MIP) qui correspond à

2.1. Normale de repérage

2.2.2. Schématisation et position

Chapitre 2 Isostatisme GME

2.2.3. Cas particulier : Liaison orientable (Fig.6)

2.2.4. Principe d’utilisation

d) N’affectez jamais une normale sur une

2.2. Mise en position

Chapitre 2 Isostatisme GME

Chapitre 2 Isostatisme GME

Principes d’une mise en position isostatique

2) Accordez la priorité à la cotation géométrique.

4) Chaque symbole précise la suppression d'un degré de liberté.

Exemple: Réalisons la mise en position isostatique des pièces suivantes :

Chapitre 2 Isostatisme GME

3.1.1. Constituants du symbole technologique

Symbole de la Nature de la surface Fonction technologique Symbole indiquant le

Chapitre 2 Isostatisme GME

3.1.2. Différents sous symboles

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3.2. Symboles composés

4. MATERIELS DE MAINTIEN EN POSITION

4.1. Implication du maintien en position

• Ne pas déformer la pièce lors du serrage. Fig.12 : un étau

Chapitre 2 Isostatisme GME

4.2. Type de serrages

On distingue deux cas de figures :

✓ La surface supérieure à usiner est

- Serrages hydrauliques et pneumatiques

Chapitre 2 Isostatisme GME

- Serrages magnétiques (fig.15) Fig.15

- Serrages par aspiration

4.3. Modes de serrages

- s’opposent à la chute et au basculement de la pièce avant ou Fig.16 : pince biconique

Chapitre 2 Isostatisme GME

1) Réalisez la mise en position isostatique de la pièce (P) à l’aide de symbole géométrique.

Mise en position isostatique Mise en position isostatique

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