Vous êtes sur la page 1sur 5

Maurice Scève

Portrait de Maurice Scève ©Musées Gadagne


Né entre 1501 et 1511 dans une riche famille, Maurice Scève est la figure centrale des poètes
lyonnais. Sa première publication en 1535 est une traduction d’un roman espagnol paru à la
fin du XVe siècle, écrit par Juan de Flores comme la suite d’une nouvelle italienne de
Boccace [note]. Peu après, il remporte un concours de blasons lancé par Clément Marot en
écrivant le « Blason du sourcil ». Mais la gloire ne vient pour Maurice Scève qu’en 1544,
lorsque parait Délie object de plus haulte vertu, recueil de dizains amoureux d’inspiration
pétrarquiste et néo-platonicienne. Pour la première fois en France, les poèmes sont associés à
des emblèmes, c’est-à-dire à des gravures comportant une inscription que le texte versifié se
charge souvent d’éclairer.
La Saulsaye, publiée en 1547, est un dialogue de bergers vantant la vie solitaire et les charmes
de la nature. Le style humble de cette églogue rompt avec l’hermétisme de Délie. En 1548,
Maurice Scève se fait poète officiel puisqu’il est chargé d’organiser les fêtes données à
l’occasion de l’entrée d’Henri II à Lyon. L’usage étant alors de publier des livrets faisant le
récit des entrées des souverains dans leurs villes, Maurice Scève en fait paraître un en 1549.
Peu de temps avant de mourir, en 1562, il compose Microcosme, une épopée des progrès de
l’humanité depuis la chute d’Adam.
Pernette du Guillet
Buste de Pernette du Guillet aux musées Gadagne ©Alain Basset
Née en 1520 d’une famille noble, femme belle et cultivée, Pernette du Guillet fut à la fois disciple et
inspiratrice de Maurice Scève. C’est en elle que la critique a pu reconnaître la Délie chantée par ce
dernier. Pernette du Guillet meurt en 1545 et c’est Antoine du Moulin, travaillant alors pour
l’imprimeur-libraire Jean de Tournes, qui publie de façon posthume les feuillets épars de la jeune
femme. Son œuvre, centrée sur le thème de l’amour, associe de façon inédite et personnelle les
influences italiennes du pétrarquisme et du néo-platonisme, avec les traditions françaises de l’amour
courtois – hérité du Moyen-âge – et du badinage – ce ton léger, plaisant et spirituel propre à Clément
Marot.
Louise Labé

Nicolas Daum, La fresque des Lyonnais : Louise Labé, Maurice Scève, 2011 (BmL, P0732 018 00008)
Vitrail de Louise Labé par Lucien Bégule (1848-1935), 1899 ©Musées Gadagne

Celle que l’on surnomme la « Belle Cordière » naît entre 1516 et 1524 dans une famille d’artisans.
Eduquée au couvent de la Déserte, alors situé dans l’actuel premier arrondissement de Lyon, elle apprend
le latin et l’italien, et entre en contact avec les milieux humanistes. En 1554, Louise Labé rencontre Olivier
de Magny, poète avec lequel elle engage un dialogue en vers semblable à celui de Maurice Scève avec
Pernette du Guillet. Un an après, le 12 août 1555, paraissent ses Euvres chez Jean de Tournes. Elles
comprennent une épître dédicatoire à Clémence de Bourges dans laquelle la poétesse valorise une amitié
vertueuse, qui contraste avec l’érotisme développé ensuite dans les sonnets. Ceux-ci retracent – à la
façon du Canzoniere de Pétrarque – un parcours amoureux, de la rencontre de l’être aimé au désespoir de
ne pas être aimée en retour, et évoquent finalement le refuge que constitue l’écriture poétique où le
désir peut s’exprimer librement. Figurent encore dans ces Euvres un conte mythologique burlesque,
le Débat de Folie et d’Amour, ainsi que des élégies écrites à partir de modèles latins tel Ovide. La nouvelle
Sappho, ainsi que son œuvre la présentait, s’éteint vers 1566 sans toutefois publier de nouveaux poèmes.

Vous aimerez peut-être aussi