LES DIAGRAPHIES NUCLÉAIRES

DE RECONNAISSANCE GÉNIE CIVIL

IL Y A UNE VINGTAINE D’ANNÉES, LES LABORATOIRES DES PONTS ET
CHAUSSÉES ONT DÉVELOPPÉ UNE MÉTHODE DE DIAGRAPHIE
DIFFÉRÉE PERMETTANT D’EFFECTUER IN SITU DES MESURES DE
PARAMÈTRES D’ÉTAT.

CETTE MÉTHODE UTILISANT DES SOURCES RADIOACTIVES

A PRIS LE NOM DE DIAGRAPHIES NUCLÉAIRES.

Ainsi, c’est une méthode qui fait partie des méthodes de reconnaissance géologique et
géotechnique.

Elle permet de caractériser par des paramètres d’état (la masse volumique sèche ρd et la
teneur en eau Wn) des massifs de sol, de réaliser des suivis de remblais et d’effectuer des
auscultations d’ouvrage de fondation.
 APPLICATIONS

RECONNAISSANCES GÉOLOGIQUES DES FORMATIONS DIFFICILES À PRÉLEVER

ESTIMATION DE LA MASSE D'UN DÉPÔT

SUIVI HYDRIQUE D'UN SITE (DRAINAGE,…)

SUIVI DE TASSEMENTS

CONTRÔLE ET SUIVI DE COMBLEMENT DE CARRIÈRES

Ainsi, c’est une méthode qui fait partie des méthodes de reconnaissance géologique et
géotechnique. Elle permet de caractériser par des paramètres d’état (la masse volumique sèche
ρd et la teneur en eau Wn) des massifs de sol, de réaliser des suivis de remblais et d’effectuer
des auscultations d’ouvrage de fondation.
Q U ’ E S T C E QU’ON MESURE
MESURE DE RADIOACTIVITÉ NATURELLE

L’objectif de cette sonde (RAN ou γ-RAY) est d’enregistrer les variations de radioactivité
naturelle des terrains en fonction de la profondeur.

L’intérêt de cette mesure est de repérer les formations par leur émission naturelle de
rayonnements gamma.

Le signal émis varie peu pour une même formation entre différents sondages rapprochés, ce
qui permet de corréler des niveaux repères.

DIAGRAPHIES GAMMA-GAMMA

Les diagraphies gamma-gamma utilisent le phénomène de diffusion Compton des

rayonnements gamma par la matière (Ménard et Cariou, 1978). Le principe de cette
diagraphie consiste à envoyer dans le matériau un flux de photons gamma et de mesurer les
rayonnements diffusés par le matériau.

plus le matériau est dense et moins les rayonnements reçus sont nombreux
La sonde possède un rayon d’investigation de 18 cm environ, selon la nature du matériau et
son état

Mesure de masse volumique

Diamètre : 46 mm Longueur : 1,7 m

La radioactivité naturelle (RAN) des sols ou des roches est due à la présence en
quantité infime de trois radioéléments naturels de longue période, l'Uranium 238,
le Thorium 232, le Potassium 40 et du Radium. Elle peut être mesurée au moyen
d'un compteur à scintillation.

La diagraphie gamma-gamma est peu sensible aux dimensions du forage et à son

équipement.

En revanche, les sols et les roches, selon leur nature, ont une radioactivité
spécifique qui permet de les différencier le long d'un sondage.

Ainsi par exemple, les argiles et certains sables produits de la désagrégation des
massifs primaires, sont nettement plus radioactifs que des craies ou des
calcaires.
Les observations effectuées sur des roches sédimentaires de provenances
diverses montrent que:

1/ la radioactivité moyenne des sables, des grès, des calcaires et des

dolomies est faible,

2/ les argiles, qui absorbent préférentiellement les ions k+, ont une
radioactivité élevée,

3/ la radioactivité des marnes dépend donc avant tout de leur teneur en

argile,

- les gypses et l'anhydrite sont des roches de très faible radioactivité.

La radioactivité à des niveaux géologiques analogues varie très peu.

Il est donc possible de procéder à une interprétation qualitative de la

teneur en argile, à condition de bien connaître le contexte géologique.

Les éléments U, Th et K sont fixés sur les argiles et permettent en principe

le dosage. En revanche, le Radium est mobile et peut être trouvé dans
tous les terrains. Pour que l'interprétation soit valable, il faut mesurer la
part de la radioactivité naturelle due au Radium. On utilise ainsi donc une
sonde sélective qui isole la radioactivité de chaque élément.
Les éléments U, Th et K sont fixés sur les argiles et permettent en
principe le dosage. En revanche, le Radium est mobile et peut être
trouvé dans tous les terrains. Pour que l'interprétation soit valable, il
faut mesurer la part de la radioactivite naturelle due au Radium. On
utilise ainsi donc une sonde sélective qui isole la radioactivité de
chaque élément.

Les rayons gamma ayant un pouvoir de pénétration élevé, la méthode peut être
mise en oeuvre dans un forage nu ou tubé, vide ou plein d'eau, voire dans les
tiges de sondages ou dans les tubes à manchettes après leur scellement au
coulis de gaine.

Si les accès sont faciles, un technicien réalise, lors de campagnes importantes,

200 m de diagraphie par jour.

Rappel donc sur les applications principales de cette méthode sont :

- la reconnaissance de structures géologiques;

- la mise en évidence des pendages, failles, altération;
- l'étude des gisements de graves alluvionnaires ou de roche calcaire;
- le recalage de la coupe des sondages carottés.
La diagraphie gamma-gamma ou de densité est donc basée sur la méthode
nucléaire utilisée pour la mesure du poids volumique des sols : il y a diffusion de
rayon gamma. L’intensité avec laquelle celui-ci est capté au récepteur est d’autant
plus grande que : la densité du terrain est faible ; la porosité est grande ; la
saturation des pores est faible ;… .

Dans la sonde, un premier détecteur est placé à une

distance faible de 20 cm de la source;

Sa mesure est très sensible à l'effet de surface et peu

sensible à la densité.

La mesure du second détecteur, plus éloigné de la source,

soit 40 cm, est moins sensible aux effets de surface, mais
plus aux variations de la densité dans certaines limites de
variations du diamètre.

La définition verticale correspond sensiblement à

l’écartement entre les deux détecteurs s’il n’y en a que
deux.

Eventuellement couplage de cette mesure avec un

diamétreur de forage.
Conditions d’utilisation :

Fonctionne à sec, en eau et boue

Profondeur maximale : 400 mètres

Convient pour tubage PVC, acier et nu sur forages carottés et destructifs

Sonde fonctionnant en modes centré et excentré
La sonde gamma ray mesure la radioactivité naturelle des formations. La sonde
permet ainsi en zone sédimentaire de reconnaître les milieux argileux et en zone
granitique , de reconnaître les gisements d’Uranium.

L’enregistrement se fait en descente et en remontée sur les rayonnements

gamma, émis par le potassium, le thorium et l’uranium contenus naturellement
dans les terrains traversés par le forage.

Le résultat est traduit par des courbes de variation du rayonnement gamma en

fonction de la profondeur du forage.
DIAGRAPHIE NEUTRON-NEUTRON

Cette diagraphie est basée sur la mesure par une source radioactive de la teneur
en eau du sol en place.

En effet, les neutrons sont ralentis par l’hydrogène principalement, ce qui donne
une idée de la porosité du milieu.

L'influence de l'état de surface est éliminée par l'utilisation d'un système à deux
détecteurs.

En revanche, il n'est pas possible de réduire l'influence de la composition

chimique.

En effet, certains éléments, tels que le chlore, le fer et l’argile perturbent fortement
la mesure, aussi l'information fournie par la sonde est-elle liée à la fois à la teneur
en eau et à la composition du matériau ausculté.
PRINCIPE GENERAL

Les formations sont bombardées par des neutrons à haute énergie produits par une source
radioactive fixée au bas de la sonde.

Ces neutrons à haute énergie incidente pénètrent et interagissent avec les formations
perdant une partie de leur énergie; dans cet état ils sont appelés neutrons thermiques.

Du fait que leur masse soit proche de celui d’un neutron, ce sont principalement les atomes
d'hydrogène présents dans les terrains qui sont responsables de cette perte d'énergie.

La sonde neutron est équipée d'un ou plusieurs détecteurs de neutrons thermiques, situés
généralement à une distance comprise entre 15 cm et 40 cm de la source.
Ce type de diagraphie consiste à comptabiliser le nombre de neutrons thermiques qui
arrivent aux détecteurs, lorsque la sonde descend ou remonte dans le forage. Une sonde à
simple espacement ne génèrera qu'un log qualitatif.

Dans le cas d'un outil à double espacement de mesure, le résultat obtenu grâce à la mesure
des deux détecteurs peut être converti en valeurs de porosité en utilisant des coefficients
de calibration appropriés.

Un log qualitatif peut être obtenu dans le cas d'un forage équipé.
Par contre, ce type de mesure ne permet pas de faire la distinction entre
l'hydrogène présent dans les fluides contenus dans les pores (eau,
hydrocarbures) et l'hydrogène qui pourrait être présent comme composant de la
matrice (notamment les minéraux argileux, le gypse, ...). Il est ainsi essentiel
d'interpréter une mesure neutron en conjonction avec d'autres mesures comme
par exemple la mesure du gamma naturel, indicateur d'argile.

1/Rayon d’investigation est fonction de la porosité (si pores saturées en

atomes d’hydrogènes)

2/Sensible à la vitesse d’enregistrement, aux conditions de trou (diamètre,

fluide, position de l’outil, tubage, cimentation)

3/ Outre les atomes d’hydrogènes, influence de la nature des eaux, de la

matrice rocheuse, de la présence d’argile,
Mesure de teneur en eau

Diamètre : 46 mm Longueur : 1,7 m

Le capteur comptabilise les neutrons thermiques (énergie< 0,025 MeV) issus des neutrons ayant été
thermalisés par les chocs avec les atomes de la formation. L'hydrogène étant l'élément le plus apte à
ralentir les neutrons, la diagraphie neutron-neutron, désignée sous le nom de log Neutron, permet de
définir l'indice d'hydrogène
logs de porosité neutron et de radioactivité naturelle
enregistrés dans une séquence carbonatée.

On notera une bande de gypse entre 32 m et 34 m,

identifiée par sa forte porosité et sa faible activité de
radioactivité naturelle.

Les marnes montrent une porosité "anormale" car elles

contiennent une fraction argileuse très importante.
La sonde optique, le pendagemètre, la verticalité, ….
 DIAGRAPHIES ACCESSOIRES ANNEXES
Le diamétreur, le log température, la qualité de l’eau, la géométrie du trou,
MISE EN OEUVRE DES SONDES

Les sondes sont mises en oeuvre à partir d’un véhicule utilitaire. Celui-ci transporte l’ensemble
de la chaîne d’acquisition des mesures ainsi que le treuil de 150 m qui permet leur descente et
leur remontée dans le sondage.

La chaîne d’acquisition se compose :

Ø des sondes qui contiennent les détecteurs et éventuellement les sources radioactives ;
Ø d’une source électrique permettant d’alimenter les sondes ;
Ø d’une série de car tes électroniques permettant un premier traitement du signal ;
Ø d’un ordinateur muni d’une carte et d’un logiciel spécialement conçus pour finaliser le
traitement du signal et enregistrer les mesures.
ETALONNAGE

Pour déterminer la valeur des paramètres d’état, il faut effectuer un étalonnage des sondes et
de la chaîne d’acquisition. Cet étalonnage vise à s’affranchir des trois principaux paramètres
influençant les mesures, autres que le paramètre d’état lui-même, à savoir :

Ø le diamètre du sondage ;
Ø la nature du tubage ;
Ø éventuellement la présence d’eau dans le sondage.

A l’issue de l’étalonnage, on obtient les logs de masse volumique humide et de teneur en eau
volumique dans le sondage ausculté.

Un traitement supplémentaire permet de calculer la masse volumique sèche et la teneur en

eau pondérale.
CONTRAINTES ET LIMITES DE LA MESURE

La présence de sources radioactives impose de suivre des règles de sécurité strictes. En

particulier, la présence d’un tubage dans tous les forages auscultés est absolument
indispensable afin que la sonde ne puisse se trouver bloquée par des éboulements de
matériaux dans le trou.

De plus, le rayon d’investigation étant limité, il faut un diamètre de forage inférieur à 110 mm
pour que le volume de terrain ausculté soit représentatif.
 Reconnaissances géotechniques
visant notamment à définir les
conditions de réemploi des
matériaux extraits lors des
terrassements. Il s’agit en particulier
d’étudier l’état des marno-calcaires
.Cette formation est caractérisée par
une hétérogénéité verticale
importante, due à la présence de
bancs calcaires de 10 à 20
cm d’épaisseur..

Pour cela, des forages destructifs

ont été équipés de tubage afin de
permettre e passage des sondes
de diagraphies nucléaires. A ces
sondages, étaient couplés des
sondages à la tarière réalisés à un
mètre de distance. Des mesures
de teneur en eau pondérale ont
été réalisées à partir de
prélèvements dans ce sondage.
VOLUME D’AUSCULTATION :
CYLINDRE DE 300 - 400 MM DE DIAMÈTRE ENVIRON, CENTRÉ SUR LE TUBAGE

CARACTÉRISTIQUES TUBAGES :
IMPÉRATIF :DIAMÈTRE INTÉRIEUR > 50 MM ET DIAMÈTRE EXTÉRIEUR < 75 MM
TUBAGES REMPLIS OU VIDES D'EAU
TUBAGES EN ACIER OU PVC

RENDEMENT JOURNALIER
AVEC LA SEULE SONDE GAMMA - GAMMA :12 RÉSERVATIONS DE 15 MÈTRES
AVEC LES DEUX SONDES : 8 RÉSERVATIONS DE 15 MÈTRES
PRÉCISION
ERREUR INFÉRIEURE À 3% SUR CHACUN DES PARAMÈTRES

SÉCURITÉ
MOYENNANT LE RESPECT DE QUELQUES RÈGLES SIMPLES DE SÉCURITÉ ETABLIES PAR
CONSTRUCTEUR, LA MÉTHODE NE PRÉSENTE AUCUN RISQUE DE CONTAMINATION
RADIOACTIVE NI POUR LES PERSONNES NI POUR L'ENVIRONNEMENT.

NORME EXPÉRIMENTALE NF P 94-160-5 : AUSCULTATION D'UN ÉLÉMENT DE FONDATION

NORME EXPÉRIMENTALE XP P 94-123 : DIAGRAPHIE DANS LES SONDAGES