Vous êtes sur la page 1sur 18

Cours 6 29 mars

Les biens culturels et le droit international humanitaire: la protection des biens culturels en
cas de conflits armés (La Convention de la Haye de 1954, ses Protocoles de 1954 et 1999 et
leur mise en œuvre)

Ce cours parle de la destruction des biens culturels lorsqu’il y a un conflit. Quelles sont les
règles applicables ? La convention de la Haye de 1954 et leurs protocoles.

Syrie, Palmyre
Octobre 2018
(photo Karl Azzam)

Photo symbolique car un archéologue libanais s’est rendu à Palmyre après la destruction de
Daesh. Pilier fragile après une bombe. La colonne n’est pas tombée, seul le tonneau a été
déplacé. Cela montre la résistance et c’est symbolique car montre comment avec le droit on
peut essayer de résister à cette destruction de monument ou de biens culturels.

Plan :
1. Introduction: un sujet malheureusement d’actualité:
• Des bouddhas de Bamyan au temple de Palmyre, en passant par les mausolées de
Tombouctou
• Le trafic illicite de biens provenant de Syrie et le financement du terrorisme
2. Les règles internationales applicables aux biens culturels en cas de conflit armé: Les
conventions de la Haye de 1899 et 1907, la Convention de la Haye de 1954 et ses
Protocoles de 1954 et 1999
3. Le rôle des instances internationales: ONU, UNESCO, CPI
4. La mise en œuvre en Suisse:
• La LPBC
• Application des embargos de l’ONU (Iraq/Syrie)
5. Mesures post-conflits

Bamyan : destruction des bouddhas de Bamyan ordonnée par les talibans en 2001.
Destruction entière car juger contraire à l’interprétation du droit musulman (charia) de la
part des Talibans. Donc destruction organisée et publicisée.

1
Palmyre : plus récemment destruction matérielle et assassinat programmé car le directeur
du site archéologique, qui a refusé de dire à Daesh où se trouvait les trésors du musée
caché, a été décapité.

Tombouctou : Mausolées de la ville de Tombouctou ont été détruit par un mouvement


djihadiste.

La question de la destruction existe depuis toujours ! La réaction du droit, on peut la mettre


avec les écrits d’un internationaliste, Emer de Vattel qui a écrit le principe du droit des gens.
Premier écrit en droit international public. La première fois que l’on a codifié cela, c’est dans
la convention de la Haye de 1899 et son règlement. On voit la notion de patrimoine
apparaitre dans le droit international. La convention de la Haye de 1907 interdit de détruire
la propriété ennemie et de bombarder les villes, villages, habitations et bâtiments. Puis des
mesures nécessaires doivent être prises pour épargner les édifices consacrés aux cultes, arts,
sciences, monuments historiques à condition qu’il n’y ait pas de but militaire.

Conventions de la Haye de 1899 et 1907


• Convention II de la Haye de 1899 et son règlement annexé concernant les lois et
coutumes de la guerre sur terre
 Première apparition du patrimoine dans le droit international codifié.
• Convention IV de la Haye du 18 octobre 1907 et son règlement annexé
Ø Art. 23g RLH07 : interdiction de détruire les propriétés ennemies.
Ø Art.25 RLH07: interdiction de bombarder les villes, villages, habitations et
bâtiments qui ne sont pas défendus par quelque moyen que ce soit.

2
Ø Art.27 RLH07: des mesures nécessaires doivent être prises pour épargner,
autant que possible, les édifices consacrés aux cultes, aux arts, aux sciences
et à la bienfaisance, les monuments historiques (…) à condition qu’ils ne
soient pas en même temps à un but militaire.

1ère Guerre Mondiale

Mais cela n’a pas empêché la destruction.


Anecdote : Georges Washington a emprunté le livre de Emir de Vattel et ne l’a jamais rendu.
Ce livre avait donc disparu des collections de la bibliothèque de New York pendant 220 ans.
Donc même Emir de Vattel a fait l’objet d’un pillage.

La Convention de la Haye de 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit
armé – Origine

Origine de son adoption, à la veille de la 2ème GM, seule la convention de 1907 était
applicable et n’a pas vraiment été appliquée. Plusieurs textes internationaux sont entrés en
vigueur après la guerre (texte des droits de l’homme, convention de GE etc.). L’Unesco est
créer en 1045. La convention de la Haye adopté en 1954 va s’inscrire dans cette perspective
historique et illustre le large mouvement humanitaire qui prend place. On retrouve ce
mouvement dans le préambule.
La particularité de cette convention est que c’est le premier instrument universel. Avec auj,.
133 ratifications. Le terme « bien culturel » fait pour la première fois l’objet d’une définition.

Préambule:
« Constatant que les biens culturels ont subi de graves dommages au cours des derniers
conflits et (…) qu’ils sont de plus en plus menacés »

« Convaincues que les atteintes portées aux biens culturels, à quelque peuple qu’ils
appartiennent, constituent des atteintes au patrimoine culturel de l’humanité entière étant
donné que chaque peuples apporte sa contribution à la culture mondiale »

La Convention de la Haye de 1954 - Les grands principes


• 1er instrument du droit des conflits armés ne traitant que du patrimoine culturel
• Nombre de ratifications à ce jour: 133
• Définition (large) des biens culturels (art. 1) : couvre les biens meubles et immeubles.
Biens qui représentent une importance pour les peuples. 3 catégories de biens :

3
• Bien culturel mobilier ou immobiliers eux-mêmes : site archéologique,
manuscrits etc.
• Les biens immobiliers abritant les biens : ex. musée, bibliothèque
• Centre monumentaux : ex. cité du Vatican.

LA PROTECTION GENERALE
• Principe de sauvegarde (art. 3) : idée et obligation qui demande aux états de
protéger en tant de paix les biens en prévision d’un conflit armé. Pas de prévision des
mesures que les états doivent prendre mais c’est à eux de mettre en œuvre selon
leur moyen financier. Ex. faire un inventaire des biens cultures etc. Par ex. en Suisse
on a mis en place, par le biais de la protection civile, la mise en place de ce principe
pour sauvegarder ces biens.
• Principe de respect (art. 4) : concerne les biens sur le territoire de l’état partie et sur
le territoire de l’adversaire. Interdit d’utiliser ces biens à des fins qui peut les exposer
é une destruction ou détérioration en cas de conflit armé. Interdit les vol, pillage,
destruction et représailles à son encontre. Mais limité par nécessité militaire
impérative.
• La dérogation pour “nécessité militaire impérative“ (art. 4.2) : cette clause est une
clause d’exception. Elle a été exigée par 22 états (8 contre+ 8 abstentions). Il faut
faire des compromis. Les états se sont mis d’accord sur cette nécessité impérative.
C’est la seule dérogation et permet aux belligérants de
• Désigne le fait que dans une situation d’urgence, il n’existe aucun autre
moyen possible d’atteindre le but. Est-ce que l’atteinte au bien permet d’avoir
le résultat obtenu sans autre moyen possible. Ex. placer les troupes d’un
officier une nuit dans un château pour les protéger du froid.

LA PROTECTION SPECIALE
Art.8 par.1
Peuvent être placé sous protection spéciale une nombre restreint de refuges destinés à
abriter des biens culturels meubles en cas de conflit armé, de centres monumentaux et
d’autres biens culturels immeubles de très haute importance, à condition:
a) Qu’ils se trouvent à une distance d’un grand centre industriel ou de tout objectif
militaire important constituant un point sensible, tel par exemple qu’un aérodrome,
une station de radiodiffusion, un établissement travaillant pour la défense nationale,
un port ou une gare de fer d’une certain importance ou une grand voie de
communication.
b) Qu’ils ne soient pas utilisés à des fins militaires.

Procédure lourde et compliquée qui rend presque ineffectif cette protection spéciale.
Ex. de site qui bénéficie cette protection spéciale : la cité du Vatican. Donc elle ne peut
même pas être visée par nécessité militaire impérative.

Conséquences
• Le bien bénéficie d’une immunité et la clause de la nécessité militaire ne s’applique
pas (art.9)
• Exception (art.11)

4
Ø Une partie au conflit au conflit utilise un bien sous protection spéciale à des
fins non autorisées; (ou)
Ø En cas de nécessité militaire inéluctable.

Cette protection fait que le BC bénéficie d’une immunité et ne peut même pas être visé par
une clause de nécessité militaire. Mais exception :
- à l’art. 11. La levée de l’immunité peut être faite, si une partie utilise à des fins non
autorisées.
- Ou en cas de nécessité inéluctable : pas définit. Ceraint auteur de doctrine pense
qu’on ne peut pas faire la différence entre ces deux notions.

Symbole de la Convention : indique les BC protégé sur le territoire d’un état.

Ce 1er protocole apparait après le nombre de vol conséquent et de pillage après la 2ème GM :
Mais ne traite pas spécifiquement de l’exportation de BC de territoire occupés. Un certain
nombre d’états ont souhaité d’aborder cette question dans le texte.

Le Premier Protocole de la Convention de la Haye de 1954


• Premier texte relatif à la lutte contre l’exportation illicite (suite à un conflit armé)
• Tenus d’empêcher l’exportation des biens culturels qui proviennent du territoire
occupé (art.1.1)
• Obligation de séquestrer et de remettre aux autorités les biens culturels exportés
illicitement (art. 1.2 et art. 1.3)
• Indemnisation du détenteur de bonne foi (art. 1.4)
• Efficacité très limitée du Protocole, malgré le nombre important de ratifications (110)

Une adoption de la Convention de la Haye de 1954 représente une avancée significative car
réunit les dispositions dans un seul voir deux instruments. Car avant ces dispositions étaient
dispersée ou inexistences. Mais avec des faiblesses. Application par les états au sein de leur
droit interne.

Le Deuxième Protocole de la Convention de La Haye de 1999 – pourquoi?

5
à Les conflits qui ont éclaté durant les années 1990, notamment en ex-Yougoslavie ont
mis en évidence certaines lacunes dans les modalités de mise en œuvre de la
Convention de la Haye.
à La nature des conflits armés a fondamentalement changé. Ils deviennent de plus en
plus non-internationaux.
à Le régime de la protection spéciale a été un échec avec une procédure trop lourde et
par conséquent seulement 5 biens inscrits sur la liste (dont la cité du Vatican).
Procédure trop lourde pour que le bien bénéficie d’une protection spéciale.
à Des dispositions dans la Convention de 1954 concernant les sanctions trop faibles.

Donc le 2ème protocole, adopté en 1999 a été adopté pour répondre à ces lacunes.

Le Deuxième Protocole de la Convention de La Haye de 1999 - Les grands principes


• Ratifications: 84
• Application aux conflits armés de caractère non international (art. 22)
• Création d’un cadre institutionnel (art. 23-29)
• Principe de la sauvegarde (art.5)
• Définition de la "nécessité militaire impérative "(art. 6)
• Création d’un système de protection renforcée (art. 10-14)
Art.11
Un bien culturel peut être placé sous protection renforcée s’il satisfait aux trois conditions
suivantes:
a) il s’agit d’un patrimoine culturel qui revêt la plus haute importance pour l’humanité;
b) il est protégé par des mesures internes, juridiques et administratives, adéquates, qui
reconnaissent sa valeur culturelle et historique exceptionnelle et qui garantissent le plus haut
niveau de protection;
c) il n’est pas utilisé à des fins militaires ou pour protéger des sites militaires, et la Partie
sous le contrôle duquel il se trouve a confirmé dans une déclaration qu’il ne sera pas ainsi
utilisé.

La CA va rester le même car la définition de l’objet de la protection


Mais augmentation du champ car s’applique aussi aux conflits armés non internationaux ce
qui n’était pas le cas de l’ancienne convention.
Cadre institutionnel : 2 organismes :
- Comité pour la protection des BC : composé de représentant de 12 EM élu pour 4
ans.
- Fonds pour la protection des BC en cas de conflit armé. Va fournir une aide financière
et va intervenir lorsqu’un état doit prendre des mesures d’urgence. Ce fond est
volontairement alimenté par les EM.

On passe d’un système de protection spéciale a une protection renforcée  chgmt des
termes. Le principe de sauvegarde, art. 5. La convention de 54 ne donne pas de précision sur
les mesures à prendre en temps de paix. Mais l’art. 5 de la convention de 99 propose une
liste non-exhaustive notamment avec un inventaire, une protection sur le lieu même, la
désignation des autorités compétente responsable de la protection (ex. en CH la Protection
civile).

6
+ définition de la nécessité militaire impérative : 2 conditions : Levée d’immunité du bien si :
- …
- Pas d’autre solution possible pour obtenir un avantage militaire attendu
Cf. art. 11 (4 conditions). Protection + élevée que la PG et plus élevé que la PS car la clause
d’immunité ne va pas s’appliquer :
Tombons des Ascan au Mali et le site d’Angkor au Cambodge : 2 sites inscrits sur cette liste.

• Etablissement de responsabilités pénales (art. 15)


Commet une infraction au sens du présent Protocole toute personne qui, intentionnellement
et en violation de la Convention ou du présent Protocole, accomplit l’un des actes ci-après:
a) faire d’un bien culturel sous protection renforcée l’objet d’une attaque;
b) utiliser un bien culturel sous protection renforcée ou ses abords immédiats à l’appui d’une
action militaire;
c) détruire ou s’approprier sur une grande échelle des biens culturels protégés par la
Convention et le présent Protocole;
d) faire d’un bien culturel couvert par la Convention et le présent Protocole l’objet d’une
attaque;
e) le vol, le pillage ou le détournement de biens culturels protégés par la Convention, et les
actes de vandalisme dirigés contre des biens culturels protégés par la Convention.

 donc les parties qui ne respectent pas les obligations du protocoles, encourent une
responsabilité individuelles. Donc les états s’engagent à donner des sanctions dans leur droit
interne. Ex. si une personne a commis une des 3 infractions de l’art. 15 : ce dernier doit soit
extrader la personne, soit le jugé sur la base de sa compétence. Le grand défi qui reste et
que les états parties qui ont ratifié doit le mettre en œuvre au sein de leur droit interne.
Ce traité et ses protocoles doivent donc être mis en place par des législations nationales
comme pour la Convention de 1970 où sont-ils applicables directement ?Ces protocoles ne
sont pas directement applicables. Les compétences de l’art. 17 doivent être intégré dans la
normes pénales nationales.

• Poursuites (art.17)

Le rôle du Conseil de sécurité des Nations-Unies


• Sur la base du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies (art.39 et art.41)
• Résolution 1483 (2003) du Conseil de Sécurité (NN 7) – Irak : 1ère résolution adoptée
le 22 mai 32003 adoptée dans le cadre du conflit irakien. Résolution sur le
désarmement de l’Irak avec au paragr. 7 le principe de protéger le patrimoine
historique et culturel de l’Irak. Demande aux états de faciliter le retour des biens
irakien et interdit le commerce ou le transfert des objets qui sont sortis de manière
illicite du territoire.
• Résolution 2199 (2015) du Conseil de Sécurité (NN 15 à 17) – Syrie : adopte la
résolution 2199 qui représente un pas de plus dans l’agenda du CS. Résolution
adoptée dans le but de renforcer l’appauvrissement de l’état islamique et du front Al-
Nosra et va dédier au patrimoine culturel 3 paragraphe (15 à 17). Le CS condamne les
destructions du patrimoine culturel en Syrie, relève avec préoccupations que le
pillage et le trafic illicite des biens culturels sont une source de financement au
terrorisme et décide que les EM doivent prendre des mesures pour empêcher ce

7
commerce illicite. La particularité de cette résolution réside un lien clair entre le trafic
des BS et le financement du terrorisme. Menace contre la paix et la sécurité (art. 7
charte NU). Lorsque le CS adopte une résolution sur la base de l’art. 7 de la charte
des NU, elle devient contraignante.
Donc la protection du patrimoine n’est pas un but en soi mais est un moyen de lutter
contre le terrorisme.
• Résolution 2347 (2017) du Conseil de Sécurité (intégralité de la résolution) :
particularité car c’est la 1ère résolution du CS consacré exclusivement au trafic illicite
et à la destruction du patrimoine culturelle. Elle affirme de lancer des attaques contre
des sites et le patrimoine culturel peut, selon les conditions, constituer un crime de
guerre. Va reconnaitre l’importance de certains acteurs comme l’UNESCO et interpol.
Élaborer une coopération policière et judiciaire pour combattre le trafic illicite. Elle va
faire entrer les acteurs du marché de l’art dans cette lutte (musée, acteurs du marché
des antiquités) dans leurs devoirs de diligence pour lutter contre le trafic illicite.
Avancée significative, car réservé un texte entier signifie que les atteintes au
patrimoine culturelle sont réservées, au même titre que les attaques pour la paix
international, qui ont également fait l’objet de texte spécifique comme le texte
contre la prolifération des armes ou la destruction massive. Donc la protection du
patrimoine devient une condition à la paix et à la sécurité.

Le rôle de l’UNESCO
• Déclaration de l’UNESCO sur la destruction intentionnelle du patrimoine culturel
(2003) : C’est face à l’incapacité des états d’empêcher la destruction des Bouddah de
Bamiyan que l’UNESCO organise une série de réunions qui ont abouti à l’adoption de
ce texte. Les sujets de ce texte sont les états (pas d’autre acteurs) et ne crée pas
d’obligation (= déclaration). Particularité dans le fait qu’elle vise des destructions
intentionnelles en temps de paix comme en temps de guerre (parag. 3). La création
de cet instrument illustre le besoin de réitérer certain principe.
La doctrine était partagée, certain ont vu une recommandation qui ne reflétait pas la
pratique des états.
• Memorandum of Understanding avec le CICR (29 février 2016) et soutien à l’Appel de
Genève : protocole qui renforce la coopération dans le domaine du patrimoine. Est
important dans la mesure ou il apporte plus de point à l’action, la collaboration et
l’infromation entre les deux entités. Echange d’informations entre le CICR et
l’UNESCO notamment sur un BC à risque. Favorise le contact entre l’UNESCO et
d’autres parties notamment pour favoriser l’évacuation de certain biens (le CICR a
l’expérience du terrain) et ouvre la voie à favoriser la ratification par d’autres états.
• Actions sur le terrain: e.g.Tombouctou : suite aux destructions de mosolées de
Tombouctou d’envoyer des experts sur place et d’évaluer les besoins sur place et de
mieux orienter les efforts de réhabilitation. L’UNESCO, grâce au fonds de la
protection des BC en cas de conflits armés, la reconstruction d’un bâtiment au Mali.
L’UNESCO peut aussi intervenir auprès de la cour pénale internationale. C’est ce
qu0elle a fait dans le cas de l’affaire Al Mahdi au Mali.
• Encouragement et soutien des poursuites pénales (cas de Ahmad al Mahdi al Faqi et
la CPI) - Amicus Curiae Observations : L’UNESCO va rappeler que Tombouctou a été
placé en 1988 dans la liste du patrimoine mondial et que les destructions nuisent à
l’identité de la culture du Mali. L’UNESCO va affirmer son soutien à la CPI notamment

8
à travers les compensations financières qui vont être versés aux communautés
locales qui ont perdu leur BC.

Le rôle de la CPI
L’affaire al Mahdi al Faqi devant la CPI
(2014-2018)
Faits:
• Destruction systématique des mausolées de Tombouctou (juin-juillet 2012)
• La destruction est ordonnée et supervisée par al Mahdi
• Il est arrêté par la France, remis aux autorités maliennes et transféré à la Haye
pour être jugé devant la CPI
Procédure:
• Aveux complets d’Al Mahdi : et plaide coupable

M. Ahmad al Mahdi a été reconnu coupable de la CPI le 27 septembre 2007 en tant que co-
auteur du crime de guerre, soit d’avoir dirigé des attaques contre des bâtiments à caractère
religieux et historiques à Tombouctou entre juin et juillet 2012.

M. Ahmad al Mahdi était un enseignant Malien membre du groupe touareg salafiste


djihadiste actif pendant la guerre du Mali. Il participe au saccage de monuments historiques
et religieux à Tombouctou pendant l'été 2012, ce qui le conduit à être jugé pour crime de
guerre en 2016 devant la Cour pénale internationale (CPI). Il est la première personne jugée
devant la Cour pour des actes de destruction du patrimoine, et aussi le premier accusé à y
plaider coupable. Il est condamné à neuf ans de prison et condamné à versé 2,7 millions
d’Euros à titre de réparation collective et individuelle. 3ème affaire qui va jusqu’à une
ordonnance de réparation par la cour. Qui sont les victimes de ces atteintes ? 3 groupes
identifiés :
1) La communauté tombouctienne
2) La population du Mali
3) La communauté internationale
Ces 3 groupes vont obtenir une réparation. La procédure n’est toujours pas terminée auj.
Comme Al-Mahdi ne pourra pas payer cette somme, c’est le fonds d’aide aux victimes
(organe de la CPI) qui s’occupe de cette phase et va payer ces réparations. Mis en œuvre de
3 ans pour les réparations individuelles. Le 30 mars, le fonds a versé au peuple malien et à la
communauté internationale 1 Euro symbolique à titre de réparation. Il ne reste plus qu’à
mettre en œuvre la réparation individuelle, par ex. les personnes dont leurs ancêtres se
trouvait dans les Mausolées.

Il était aussi soupçonné de torture, de mariage forcé et de viol. Critique de la cour d’avoir
limité le champ mais a permis d’avoir une affaire très claire sur la destruction du patrimoine.

Tournant car va créer un précédent très spécifique et très limité pour les prochaines affaires
de la CPI d’en des cas ou d’autres crimes porteront sur le même domaine. Avant les
jugements sur la destruction du patrimoine portait exclusivement sur des circonstances
aggravantes.

9
L’affaire Al Mahdi al Faqi devant la CPI (2014-2018)
Droit (jugement du 27 septembre 2016):
• Al Mahdi est déclarée coupable du crime de guerre consistant à attaquer des
bâtiments à caractère religieux et historique (art.8-2-e-iv Statut de Rome).
• Il est condamné à 9 ans d’emprisonnement.
Réparations (ordonnance du 17 août 2017, confirmée en appel le 8 mars 2018):
• 2,7 millions d’Euros au titre de réparations individuelles et collectives.
• Vu l’indigence d’Al Mahdi, le Fonds au profit des victimes est « encouragé » à
compéter les réparations.

L’affaire Al Hassan devant la CPI


(2020)
• Al Hassan aurait été membre d’Ansar Eddine.
• Il est suspecté de crimes contre l'humanité prétendument commis à Tombouctou, au
Mali, dans le contexte d'une attaque généralisée et systématique commis par les
groupes armés Ansar Eddine contre la population civile de Tombouctou et d’avoir
mené des attaques contre des biens protégés.
• 27 mars 2018: mandat d’arrêt délivré
• 31 mars 2018: remis à la CPI
• 14 juillet 2020:ouverture du procès.

Ouverture de manière plus large à d’autres crimes comme la torture, événements cruel et
atteinte à la dignité. L’ouverture du procès à eu lieu cet été, donc procès en cours. Donc
atteinte au patrimoine lié à d’autres crimes, plusieurs chefs d’accusations. Al Hassan n’a pas
fait d’aveu de culpabilité donc affaire à suivre…,

Et la Suisse?
Loi fédérale du 20 juin 2014 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé,
catastrophe ou situation d’urgence (LPBC) : reprend des principes de la convention de la
Haye de 1954 puisqu’elle instaure une protection générale et une protection renforcée. La
confédération peut demander à l’UNESCO la protection spéciale ou renforcée pour un bien
culturelle et instaure des mesures de protection qui se fonde sur le principe de sauvegarde
et de respecte qu’on trouve dans la convention. Mise en place du signe distinctif. Liste de BC
d’importance nationale qu’on appelle l’inventaire LPBC (ex. a GE. Le bâtiment des forces
motrices ou le palais Wilson).
• Objet et définitions (art.1; 2) : la protection des biens mais aussi définir les tâches de
la confédération, des cantons et leurs tâches dans ce domaine.
• Répartition des compétences (art.3 à 5) : Certaines tâches de la confédération.
Compétence des cantons sur leurs BC et protection sur ces biens en collaboration
avec la confédération.
• Mesures de protection, catégories et signes distinctifs (art.6 à 9)
• Refuges (définition) (art.12)  dépôts protégés destinés à abriter les pièces les plus
importantes des collections et des archives de biens culturels d’importance
nationale : La confédération a aussi mis en place un système de refuge pour les états
qui se trouve dans un conflit armé. Le texte règle les modalités de transport,
l’accessibilité des biens, la conservation, l’entretien et la responsabilité sur les biens.

10
En adhérant à cette convention en 1962, mesure prévisionnelle. En 1966, la Suisse adopte la
loi LPBC. Révision en 2014 en considérant les autres menaces sur le PC comme les
catastrophes naturelles et son adhésion au 2ème protocole de la Convention de la Haye.

La LPBC
• Mise en œuvre de la notion de refuge (safe haven):
Art 12 LPBC : contenu des accords
• Un lieu existant en Suisse, mais vide

Refuge ouvert à Zurich mais n’a jamais accueilli des biens. Il y a que les archives
photographiques du Lichtenstein. Mais la suisse a déjà eu l’occasion, à 3 reprises, d’accueillir
des œuvres.

3 exemples
• 1936-1939 (Société des Nations): transport temporaire en Suisse des chefs d’œuvre
du musée du Prado (Madrid) (137 œuvres). Exposés au MAH et retournées en
Espagne en 1939. : la victoire de Franco est reconnue, le trésor va revenir en
Espagne. Mais 74 toiles vont rester à Genève, exposé au musée d’art et d’histoire à
Genève.

• Musée Afghan en exil (Bubendorf, près de Bâle): initiative privée, soutenue par la
Confédération, musée créé en 1999. L’ensemble des 1400 objets sont retournés en
Afghanistan en 2007 sous le contrôle de l’UNESCO : Au terme d’un accord avec
l’UNESCO, 1400 objets vont être exposés jusqu’en 2007.
• La collection d’antiquités de Gaza à Genève: exposée au MAH en 2007 et devrait
être retournée en 2019 (Le Temps, 2 mars 2019) : Exposition dédié aux trésors de
Gaza inauguré au musée d’art et d’histoire à Genève pour un délai temporaire. La
prise de pouvoir de Amas à Gaza, va rendre le retour de ces objets culturels
impossibles. Entreposé au port-franc.

L’application des embargos de l’ONU en Suisse

11
Ordonnances Irak (2003) et Syrie (2014)
• Interdictions très large: art. 1a (Irak) et 9a et Annexe 9 (Syrie)
• « Rétroactivité »
• Présomption d’exportation illicite (Irak - art. 1a al.2)
• Sanctions sévères (art. 9 LEmb)

Présomption d’exportation illicite et affirme que l’exportation illégal du bien irakien est
présumée lorsque celui-ci se trouvait en provenance d’Irak après le 2 août 1990.
Ces ordonnances établissent des sanctions sévères. Car quiconque contrevient à ces
obligations peut être punit de prison d’1 an au plus ou de 500’000CHF au plus. Les peines les
plus graves sont de 5 ans d’emprisonnement.

Cas d’un collectionneur genevois qui avait acheté un objet (bas-relief) provenant d’Irak au
frère de Sadam Hussein. Quand les ordonnance sont été adopté, il s’est rendu compte qu’il
risquait très cher, et s’est spontanément offert de restituer l’objet à l’Irak.

Que faire après ?


Mesures post-conflits
• Restauration (sauvegarde d’urgence) : aide à consolider un bien qui a souffert de
dégât dans un conflit armé.
• Reconstruction
• Travail mémoriel (laisser tel quel) : reconstruire une histoire autour du bien
• Reproductions (matérielles ou virtuelles)
• Restitution des biens culturels : sortis du pays
• Lutte renforcée contre le trafic illicite

Reconstruction

2016 - le mausolée d’Alpha Moya au Mali a été reconstruit selon la technique traditionnelle
connue des maçons maliens

Reproduction 3D

2021 - Afghanistan : un des Bouddhas de Bamiyan


de retour en 3D

Un des bouddah a été projeté dans une niche vide


https://www.nouvelobs.com/monde/
20210309.AFP6360/afghanistan-un-des-bouddhas-
de-bamiyan-de-retour-en-3d.html

12
Travail mémoriel

Hiroshima: Le Dôme de Genbaku sert à rappeler les ravages de la bombe nucléaire


Bâtiment qui est resté après la bombe. On a consolidé le bâtiment. Flamme de la paix qui ne
s’est jamais éteinte et s’éteindra le jour ou l’arme nucléaire disparaitra de la terre.

Une initiative récente à Genève


ALIPH: une organisation internationale avec siège à Genève pour financer la prévention, la
protection d’urgence et la réhabilitation du patrimoine culturel dans les zones de conflit
(2017).

International alliance for the protection of heritage in conflict areas www.aliph-


foundation.org
Aliph a bénéficié d’un soutien des Émirats arabes unis et de la France. Le but d’Aliph est de
réunir tous les pays, états et particulier qui veulent lutter contre la destruction et prévenir
contre ces destructions. Créer en 2017 lors d’une cérémonie à Abu-Dhabi. Fondation de
droit suisse avec son siège à Genève. Elle n’a pas pour but d’agir sur le terrain mais de
financer des projets avec des institutions locales.

13
Cours 7 12 avril
Les Conventions du Conseil de l’Europe

Dr. Alessandro Chechi

Autre foyer de la protection du patrimoine que l’UNESCO, l’ONU avec le conseil de l’Europe.

Attention, le conseil de l’Europe (=/UE). C’est une OI créée en 1948, tout de suite après la
2ème GM pour éviter qu’elle se reproduise et solidifier les relations intra-européennes. Ce
n’est pas une communauté économique comme l’UE, mais une communauté plus large,
juridique, centré sur les droits de l’homme. La création principale est le ConventionEDH.
Arrêt sur la garantie de la propriété avec un débat sur le fait de restriction drastique que
peuvent adopter les états quant à la propriété peuvent être jugées valide ou non quant à la
propriété.

Convention importantes adoptées en matière de patrimoine culturelle, notamment la


convention-cadre du CoE (convention de Faro de 2005). A été ratifié en 2019 par la Suisse.
Cette convention cadre est très générale et vise à promouvoir le respect du patrimoine
culturel européen. La relation avec les DH et les libertés fondamentales. Cette convention
pose comme principe qu’on ne peut jamais limiter ou portée atteinte aux DH. On vise à ce
que le patrimoine culturel soit protéger d’une manière globale, en tant que patrimoine mais
aussi en tant qu’un ensemble de biens qui appartient à une communauté patrimoniale
(ensemble de personnes qui attache de la valeur a certain aspect spécifique du patrimoine
culturelle). Laisser l’accès au patrimoine à la société.

PLAN :
I. Le Conseil de l’Europe (CoE) et son action en matière de patrimoine culturel
II. Les conventions du CoE
III. La révision de la Convention européenne sur les infractions visant des biens culturels
de 1985
IV. La Convention européenne sur les infractions visant des biens culturels de 2017

I. Le CoE et le patrimoine culturel


• Qu’est-ce c’est le Conseil de l’Europe ? Autre OI européenne. La Suisse fait partie de
cette organisation et à un intérêt à ratifié les instruments adoptés par le CoE.

14
Le patrimoine est un outil pour éviter les guerres. Le CoE joue le rôle de mettre a disposition
le patrimoine de chaque pays pour renforcer le dialogue, la compréhension mutuelle et
éviter les division qui ont amené à la 2ème GM.

• L’action du Conseil de l’Europe en matière de patrimoine culturel vise à promouvoir


la diversité et le dialogue notamment à travers l’accès au patrimoine
• Le patrimoine est considéré comme support d’identité et de mémoire collective et
facteur de compréhension mutuelle entre les peuples
• Le Comité directeur de la culture, du patrimoine et du paysage (CDCPP)

II. Les conventions du CoE


Voir: http://www.coe.int/fr/web/conventions/full-list : les conventions du CoE est nommé
par dans la ville ou la convention est adoptée
1. Convention culturelle européenne de 1954 : texte générale mais ne s’occupe pas des
problèmes, défis du patrimoine culturelle (trafic illicite, destruction) mais que
d’inviter les états à partager leur patrimoine. Ex. art. 2 engagement de chaque pays à
encourager les nationaux à l’étudie des langues, histoire et autre pays contractant.
But : renforcer la compréhension mutuelle entre les pays. Base juridique pour
adopter d’autres textes et ligne générale de la compétence du CoE en matière de
patrimoine culturelle.
2. Convention pour la protection du patrimoine archéologique de 1969 (Convention de
Londres), révisée en 1992 (Convention de La Valette) : La convention de Londres a
été révisée, car elle s’occupait que des problèmes typiques du patrimoine
archéologique, comme les fouilles illicites, protection des sites, lutte contre le trafic
illicite. Révision en introduisant des nouveaux principes comme la conservation
intégrée, faciliter les dialogues entre les archéologues, urbanistes pour préserver le
patrimoine archéologique dans le cas de développement des villes et du territoire.
3. Convention sur les infractions visant des biens culturels de 1985 (Convention de
Delphes), révisée en 2017 (Convention de Nicosie) : Convention de Delphes jamais
entrée en vigueur.

III. La révision de la Convention sur les infractions visant des biens culturels
• Pourquoi la révision de la Convention de Delphes?

15
- Elle n’est jamais entrée en vigueur : pas de démarche des villes pour l’application
concrète de ces textes. Texte obligatoire pour tous les états, chaque état aurait
dû appliquer le noyau dur et faire des choix établis par les 3 annexes. Les états qui
ratifient ont la possibilité d’aller plus loin, d’appliquer le texte de la convention à
d’autres infractions comme le vol, les appropriations commisses avec violences
ou menaces et le recel. Mais la destruction ou l’appropriation non. Convention de
Delphes à la carte qui rendait la coopération entre les pays trop difficile.
Seulement les pays qui ont fait les mêmes choix au niveau des définitions
pouvaient coopérer sur la base de ces textes.
- Le CoE a voulu prendre place parmi les organisations internationales qui
combattent le terrorisme : années 2010 ss. Prise de position du CS mais le CoE n’a
rien fait. Avec la résvision, le CoE voulait se positionner.
• Processus de révision
- Décision de 2013 du Comité des Ministres du CoE
- Comité sur les Infractions visant les Biens Culturels (PC-IBC), sous l’autorité du
Comité européen pour les problèmes criminels (CDPC), en coopération étroite
avec le CDCPP
- Négociations en 2016 et 2017 : urgence de répondre aux attentes des états.
Adoption de ces textes adopté en mai 2017
- La Convention de Nicosie a été adopté par le Comité des Ministres le 19 mai 2017

Convention écrite par Dr. Chechi + autres experts.


La convention de Nicosie est bcp plus simple que la convention de Delphes, pas de
convention à la carte, de choix ! Possibilité de ratifier et de Modifier si nécessaire le droit
national pour punir, criminaliser les personnes qui commettent les infractions.

IV. La Convention sur les infractions visant des biens culturels


• Valeur ajoutée
- La Convention de Nicosie est le seul traité axé sur les activités illicites touchant le
patrimoine culturel et prévoyant des sanctions pénales  limites des conventions
de l’UNESCO de 1954 et 1970 et d’UNIDROIT de 1995 : la convention de Nicosie
est la seul qui prévoit des punitions pour les criminelles en cas de paix ou de
guerre. La convention de la Haye, de l’UNESCO, d’unidroit s’occupent d’autre
chose. Par ex. la Convention de la Haye de 54 s’occupe des sanctions pénales
mais que pour les biens de grande importance en cas de conflit armé. Convention
de l’UNESCO et unidroit s’occupe du trafic illicite mais laisse la culpabilité et les
sanctions aux états. Donc la convention de Nicosie est là pour punir les
criminelles.
- La Convention de Nicosie est ouverte à la signature des États membres du CoE et
des États non-membres : convention ouverte à tous les pays du monde et pas
seulement aux pays membre du CoE.
• État des signatures et ratifications
- 9 états ont signé
- 3 états ont ratifié (Chypre, Grèce, Mexique) : montre la vocation internationale.
Procédure de ratification ralentie partout à cause du covid. Pour des effets
juridiques concrets il faut attendre encore la ratification par 5 pays dont au moins
3 membres du CoE donc plus que 2.

16
(« La présente Convention entrera en vigueur le premier jour du mois qui suit
l’expiration d’une période de trois mois après la date à laquelle cinq signataires, dont
au moins trois Etats membres du Conseil de l’Europe, auront exprimé́ leur
consentement à être liés par la Convention » art. 27 al. 3)
• Questions choisies
- Définition (article 2) : copier-coller :
o Définition pour les BC meubles : copier-coller de la convention de
l’UNESCO de 1970
o Définition pour le patrimoine immobilier :  Convention de l’UNESCO de
1972 sur le patrimoine mondial
- Trafic illicite : pas d’article précis mais des articles (3 à 9) sur les différentes
parties du phénomène (vol, fouille etc.)
o Vol (article 3) : risque de devoir modifier une définition au niveau
national... Donc article qui renvoie à la définition nationale.
o Fouilles et prélèvements illégaux (article 4) : responsabilité individuelle
des personnes qui essaient de fouiller. Basé sur le texte de la convention
d’UNIDROIT.
o Exportation / importation (articles 5 - 6) : pas introduit de nouvelles
obligations pour les états. Le fait qu’un état a adopté des prohibitions
pour l’exportation, ne signifie pas que l’acte d’exportation et
d’importation est aussi illégal. Ex. l’exportation d’un pays peut être illégal
mais l’importation peut être légal dans le pays y.
o Acquisition (article 7) : diligence requise. La personne aurait dû s’informer.
Origine de l’idée dans le texte de la convention d’UNIDROIT.
o Mise sur le marché (article 8)
- Terrorisme : Le CoE a voulu la révision de cette convention pour répondre au défi
en cours cette année. La responsabilité des terroristes en matière de destruction
et de trafic illicite. Pas de référence au terrorisme dans le texte mais dans le
préambule. Les états voulaient des art. sur le terrorisme mais à la fin des
négociations, les états se sont rendu compte qu’il y a trop de convention contre le
terrorisme. Il ne fallait pas rajouter une autre couche.
- Destruction et détérioration (article 10) : obligation pour les états de punir les
personnes qui détruisent les BC. L’al. 2 prévoit que les pays peuvent prévoir autre
chose, donc peuvent ne pas punir les propriétaires mais le consentement des
propriétaires  légalité de la destruction du patrimoine. C’était la fin de la
dernière séance de la négociation. Quand on pensait que l’art. 10 al.1 était finie,
aucune intention, s’élève la main de la délégation française qui disait qu’en
France, le propriétaire a le droit de détruire ou modifier la façade de son
immeuble.
- Circonstances aggravantes (article 15) : par ex. pour le personnel du musée qui
facilite les trafics illicites.
- Mesures de prévention et autres mesures administratives (articles 20 - 21) :
mesure de prévention étaient déjà existantes. Répétition des avis pour les pays.
- Divisions entre pays exportateurs et importateurs : pays exportateurs ont
toujours d’autres avis que les pays importateurs  compromis dans le texte de
Nicosie

17
- Fabrication et/ou de la vente d’objets d’art faux ou falsifiés : Pas d’article sur les
faux objets
- Participants non préparés ou « lost in translation » : certains participants ne
savaient rien du trafic illicite, ils étaient envoyés pas d’autres ministères mais ne
connaissaient pas les termes juridiques utilisés dans notre domaine.

Convention déjà un succès car 3 états ont ratifié alors que 0 état ont ratifié la convention de
Delphes. Elle est toute jeune donc c’est probable que cette convention entre en vigueur.

18

Vous aimerez peut-être aussi