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Les biens culturels et le droit international humanitaire: la protection des biens culturels en
cas de conflits armés (La Convention de la Haye de 1954, ses Protocoles de 1954 et 1999 et
leur mise en œuvre)
Ce cours parle de la destruction des biens culturels lorsqu’il y a un conflit. Quelles sont les
règles applicables ? La convention de la Haye de 1954 et leurs protocoles.
Syrie, Palmyre
Octobre 2018
(photo Karl Azzam)
Photo symbolique car un archéologue libanais s’est rendu à Palmyre après la destruction de
Daesh. Pilier fragile après une bombe. La colonne n’est pas tombée, seul le tonneau a été
déplacé. Cela montre la résistance et c’est symbolique car montre comment avec le droit on
peut essayer de résister à cette destruction de monument ou de biens culturels.
Plan :
1. Introduction: un sujet malheureusement d’actualité:
• Des bouddhas de Bamyan au temple de Palmyre, en passant par les mausolées de
Tombouctou
• Le trafic illicite de biens provenant de Syrie et le financement du terrorisme
2. Les règles internationales applicables aux biens culturels en cas de conflit armé: Les
conventions de la Haye de 1899 et 1907, la Convention de la Haye de 1954 et ses
Protocoles de 1954 et 1999
3. Le rôle des instances internationales: ONU, UNESCO, CPI
4. La mise en œuvre en Suisse:
• La LPBC
• Application des embargos de l’ONU (Iraq/Syrie)
5. Mesures post-conflits
Bamyan : destruction des bouddhas de Bamyan ordonnée par les talibans en 2001.
Destruction entière car juger contraire à l’interprétation du droit musulman (charia) de la
part des Talibans. Donc destruction organisée et publicisée.
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Palmyre : plus récemment destruction matérielle et assassinat programmé car le directeur
du site archéologique, qui a refusé de dire à Daesh où se trouvait les trésors du musée
caché, a été décapité.
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Ø Art.27 RLH07: des mesures nécessaires doivent être prises pour épargner,
autant que possible, les édifices consacrés aux cultes, aux arts, aux sciences
et à la bienfaisance, les monuments historiques (…) à condition qu’ils ne
soient pas en même temps à un but militaire.
La Convention de la Haye de 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit
armé – Origine
Origine de son adoption, à la veille de la 2ème GM, seule la convention de 1907 était
applicable et n’a pas vraiment été appliquée. Plusieurs textes internationaux sont entrés en
vigueur après la guerre (texte des droits de l’homme, convention de GE etc.). L’Unesco est
créer en 1045. La convention de la Haye adopté en 1954 va s’inscrire dans cette perspective
historique et illustre le large mouvement humanitaire qui prend place. On retrouve ce
mouvement dans le préambule.
La particularité de cette convention est que c’est le premier instrument universel. Avec auj,.
133 ratifications. Le terme « bien culturel » fait pour la première fois l’objet d’une définition.
Préambule:
« Constatant que les biens culturels ont subi de graves dommages au cours des derniers
conflits et (…) qu’ils sont de plus en plus menacés »
« Convaincues que les atteintes portées aux biens culturels, à quelque peuple qu’ils
appartiennent, constituent des atteintes au patrimoine culturel de l’humanité entière étant
donné que chaque peuples apporte sa contribution à la culture mondiale »
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• Bien culturel mobilier ou immobiliers eux-mêmes : site archéologique,
manuscrits etc.
• Les biens immobiliers abritant les biens : ex. musée, bibliothèque
• Centre monumentaux : ex. cité du Vatican.
LA PROTECTION GENERALE
• Principe de sauvegarde (art. 3) : idée et obligation qui demande aux états de
protéger en tant de paix les biens en prévision d’un conflit armé. Pas de prévision des
mesures que les états doivent prendre mais c’est à eux de mettre en œuvre selon
leur moyen financier. Ex. faire un inventaire des biens cultures etc. Par ex. en Suisse
on a mis en place, par le biais de la protection civile, la mise en place de ce principe
pour sauvegarder ces biens.
• Principe de respect (art. 4) : concerne les biens sur le territoire de l’état partie et sur
le territoire de l’adversaire. Interdit d’utiliser ces biens à des fins qui peut les exposer
é une destruction ou détérioration en cas de conflit armé. Interdit les vol, pillage,
destruction et représailles à son encontre. Mais limité par nécessité militaire
impérative.
• La dérogation pour “nécessité militaire impérative“ (art. 4.2) : cette clause est une
clause d’exception. Elle a été exigée par 22 états (8 contre+ 8 abstentions). Il faut
faire des compromis. Les états se sont mis d’accord sur cette nécessité impérative.
C’est la seule dérogation et permet aux belligérants de
• Désigne le fait que dans une situation d’urgence, il n’existe aucun autre
moyen possible d’atteindre le but. Est-ce que l’atteinte au bien permet d’avoir
le résultat obtenu sans autre moyen possible. Ex. placer les troupes d’un
officier une nuit dans un château pour les protéger du froid.
LA PROTECTION SPECIALE
Art.8 par.1
Peuvent être placé sous protection spéciale une nombre restreint de refuges destinés à
abriter des biens culturels meubles en cas de conflit armé, de centres monumentaux et
d’autres biens culturels immeubles de très haute importance, à condition:
a) Qu’ils se trouvent à une distance d’un grand centre industriel ou de tout objectif
militaire important constituant un point sensible, tel par exemple qu’un aérodrome,
une station de radiodiffusion, un établissement travaillant pour la défense nationale,
un port ou une gare de fer d’une certain importance ou une grand voie de
communication.
b) Qu’ils ne soient pas utilisés à des fins militaires.
Procédure lourde et compliquée qui rend presque ineffectif cette protection spéciale.
Ex. de site qui bénéficie cette protection spéciale : la cité du Vatican. Donc elle ne peut
même pas être visée par nécessité militaire impérative.
Conséquences
• Le bien bénéficie d’une immunité et la clause de la nécessité militaire ne s’applique
pas (art.9)
• Exception (art.11)
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Ø Une partie au conflit au conflit utilise un bien sous protection spéciale à des
fins non autorisées; (ou)
Ø En cas de nécessité militaire inéluctable.
Cette protection fait que le BC bénéficie d’une immunité et ne peut même pas être visé par
une clause de nécessité militaire. Mais exception :
- à l’art. 11. La levée de l’immunité peut être faite, si une partie utilise à des fins non
autorisées.
- Ou en cas de nécessité inéluctable : pas définit. Ceraint auteur de doctrine pense
qu’on ne peut pas faire la différence entre ces deux notions.
Ce 1er protocole apparait après le nombre de vol conséquent et de pillage après la 2ème GM :
Mais ne traite pas spécifiquement de l’exportation de BC de territoire occupés. Un certain
nombre d’états ont souhaité d’aborder cette question dans le texte.
Une adoption de la Convention de la Haye de 1954 représente une avancée significative car
réunit les dispositions dans un seul voir deux instruments. Car avant ces dispositions étaient
dispersée ou inexistences. Mais avec des faiblesses. Application par les états au sein de leur
droit interne.
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à Les conflits qui ont éclaté durant les années 1990, notamment en ex-Yougoslavie ont
mis en évidence certaines lacunes dans les modalités de mise en œuvre de la
Convention de la Haye.
à La nature des conflits armés a fondamentalement changé. Ils deviennent de plus en
plus non-internationaux.
à Le régime de la protection spéciale a été un échec avec une procédure trop lourde et
par conséquent seulement 5 biens inscrits sur la liste (dont la cité du Vatican).
Procédure trop lourde pour que le bien bénéficie d’une protection spéciale.
à Des dispositions dans la Convention de 1954 concernant les sanctions trop faibles.
Donc le 2ème protocole, adopté en 1999 a été adopté pour répondre à ces lacunes.
On passe d’un système de protection spéciale a une protection renforcée chgmt des
termes. Le principe de sauvegarde, art. 5. La convention de 54 ne donne pas de précision sur
les mesures à prendre en temps de paix. Mais l’art. 5 de la convention de 99 propose une
liste non-exhaustive notamment avec un inventaire, une protection sur le lieu même, la
désignation des autorités compétente responsable de la protection (ex. en CH la Protection
civile).
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+ définition de la nécessité militaire impérative : 2 conditions : Levée d’immunité du bien si :
- …
- Pas d’autre solution possible pour obtenir un avantage militaire attendu
Cf. art. 11 (4 conditions). Protection + élevée que la PG et plus élevé que la PS car la clause
d’immunité ne va pas s’appliquer :
Tombons des Ascan au Mali et le site d’Angkor au Cambodge : 2 sites inscrits sur cette liste.
donc les parties qui ne respectent pas les obligations du protocoles, encourent une
responsabilité individuelles. Donc les états s’engagent à donner des sanctions dans leur droit
interne. Ex. si une personne a commis une des 3 infractions de l’art. 15 : ce dernier doit soit
extrader la personne, soit le jugé sur la base de sa compétence. Le grand défi qui reste et
que les états parties qui ont ratifié doit le mettre en œuvre au sein de leur droit interne.
Ce traité et ses protocoles doivent donc être mis en place par des législations nationales
comme pour la Convention de 1970 où sont-ils applicables directement ?Ces protocoles ne
sont pas directement applicables. Les compétences de l’art. 17 doivent être intégré dans la
normes pénales nationales.
• Poursuites (art.17)
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commerce illicite. La particularité de cette résolution réside un lien clair entre le trafic
des BS et le financement du terrorisme. Menace contre la paix et la sécurité (art. 7
charte NU). Lorsque le CS adopte une résolution sur la base de l’art. 7 de la charte
des NU, elle devient contraignante.
Donc la protection du patrimoine n’est pas un but en soi mais est un moyen de lutter
contre le terrorisme.
• Résolution 2347 (2017) du Conseil de Sécurité (intégralité de la résolution) :
particularité car c’est la 1ère résolution du CS consacré exclusivement au trafic illicite
et à la destruction du patrimoine culturelle. Elle affirme de lancer des attaques contre
des sites et le patrimoine culturel peut, selon les conditions, constituer un crime de
guerre. Va reconnaitre l’importance de certains acteurs comme l’UNESCO et interpol.
Élaborer une coopération policière et judiciaire pour combattre le trafic illicite. Elle va
faire entrer les acteurs du marché de l’art dans cette lutte (musée, acteurs du marché
des antiquités) dans leurs devoirs de diligence pour lutter contre le trafic illicite.
Avancée significative, car réservé un texte entier signifie que les atteintes au
patrimoine culturelle sont réservées, au même titre que les attaques pour la paix
international, qui ont également fait l’objet de texte spécifique comme le texte
contre la prolifération des armes ou la destruction massive. Donc la protection du
patrimoine devient une condition à la paix et à la sécurité.
Le rôle de l’UNESCO
• Déclaration de l’UNESCO sur la destruction intentionnelle du patrimoine culturel
(2003) : C’est face à l’incapacité des états d’empêcher la destruction des Bouddah de
Bamiyan que l’UNESCO organise une série de réunions qui ont abouti à l’adoption de
ce texte. Les sujets de ce texte sont les états (pas d’autre acteurs) et ne crée pas
d’obligation (= déclaration). Particularité dans le fait qu’elle vise des destructions
intentionnelles en temps de paix comme en temps de guerre (parag. 3). La création
de cet instrument illustre le besoin de réitérer certain principe.
La doctrine était partagée, certain ont vu une recommandation qui ne reflétait pas la
pratique des états.
• Memorandum of Understanding avec le CICR (29 février 2016) et soutien à l’Appel de
Genève : protocole qui renforce la coopération dans le domaine du patrimoine. Est
important dans la mesure ou il apporte plus de point à l’action, la collaboration et
l’infromation entre les deux entités. Echange d’informations entre le CICR et
l’UNESCO notamment sur un BC à risque. Favorise le contact entre l’UNESCO et
d’autres parties notamment pour favoriser l’évacuation de certain biens (le CICR a
l’expérience du terrain) et ouvre la voie à favoriser la ratification par d’autres états.
• Actions sur le terrain: e.g.Tombouctou : suite aux destructions de mosolées de
Tombouctou d’envoyer des experts sur place et d’évaluer les besoins sur place et de
mieux orienter les efforts de réhabilitation. L’UNESCO, grâce au fonds de la
protection des BC en cas de conflits armés, la reconstruction d’un bâtiment au Mali.
L’UNESCO peut aussi intervenir auprès de la cour pénale internationale. C’est ce
qu0elle a fait dans le cas de l’affaire Al Mahdi au Mali.
• Encouragement et soutien des poursuites pénales (cas de Ahmad al Mahdi al Faqi et
la CPI) - Amicus Curiae Observations : L’UNESCO va rappeler que Tombouctou a été
placé en 1988 dans la liste du patrimoine mondial et que les destructions nuisent à
l’identité de la culture du Mali. L’UNESCO va affirmer son soutien à la CPI notamment
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à travers les compensations financières qui vont être versés aux communautés
locales qui ont perdu leur BC.
Le rôle de la CPI
L’affaire al Mahdi al Faqi devant la CPI
(2014-2018)
Faits:
• Destruction systématique des mausolées de Tombouctou (juin-juillet 2012)
• La destruction est ordonnée et supervisée par al Mahdi
• Il est arrêté par la France, remis aux autorités maliennes et transféré à la Haye
pour être jugé devant la CPI
Procédure:
• Aveux complets d’Al Mahdi : et plaide coupable
M. Ahmad al Mahdi a été reconnu coupable de la CPI le 27 septembre 2007 en tant que co-
auteur du crime de guerre, soit d’avoir dirigé des attaques contre des bâtiments à caractère
religieux et historiques à Tombouctou entre juin et juillet 2012.
Il était aussi soupçonné de torture, de mariage forcé et de viol. Critique de la cour d’avoir
limité le champ mais a permis d’avoir une affaire très claire sur la destruction du patrimoine.
Tournant car va créer un précédent très spécifique et très limité pour les prochaines affaires
de la CPI d’en des cas ou d’autres crimes porteront sur le même domaine. Avant les
jugements sur la destruction du patrimoine portait exclusivement sur des circonstances
aggravantes.
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L’affaire Al Mahdi al Faqi devant la CPI (2014-2018)
Droit (jugement du 27 septembre 2016):
• Al Mahdi est déclarée coupable du crime de guerre consistant à attaquer des
bâtiments à caractère religieux et historique (art.8-2-e-iv Statut de Rome).
• Il est condamné à 9 ans d’emprisonnement.
Réparations (ordonnance du 17 août 2017, confirmée en appel le 8 mars 2018):
• 2,7 millions d’Euros au titre de réparations individuelles et collectives.
• Vu l’indigence d’Al Mahdi, le Fonds au profit des victimes est « encouragé » à
compéter les réparations.
Ouverture de manière plus large à d’autres crimes comme la torture, événements cruel et
atteinte à la dignité. L’ouverture du procès à eu lieu cet été, donc procès en cours. Donc
atteinte au patrimoine lié à d’autres crimes, plusieurs chefs d’accusations. Al Hassan n’a pas
fait d’aveu de culpabilité donc affaire à suivre…,
Et la Suisse?
Loi fédérale du 20 juin 2014 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé,
catastrophe ou situation d’urgence (LPBC) : reprend des principes de la convention de la
Haye de 1954 puisqu’elle instaure une protection générale et une protection renforcée. La
confédération peut demander à l’UNESCO la protection spéciale ou renforcée pour un bien
culturelle et instaure des mesures de protection qui se fonde sur le principe de sauvegarde
et de respecte qu’on trouve dans la convention. Mise en place du signe distinctif. Liste de BC
d’importance nationale qu’on appelle l’inventaire LPBC (ex. a GE. Le bâtiment des forces
motrices ou le palais Wilson).
• Objet et définitions (art.1; 2) : la protection des biens mais aussi définir les tâches de
la confédération, des cantons et leurs tâches dans ce domaine.
• Répartition des compétences (art.3 à 5) : Certaines tâches de la confédération.
Compétence des cantons sur leurs BC et protection sur ces biens en collaboration
avec la confédération.
• Mesures de protection, catégories et signes distinctifs (art.6 à 9)
• Refuges (définition) (art.12) dépôts protégés destinés à abriter les pièces les plus
importantes des collections et des archives de biens culturels d’importance
nationale : La confédération a aussi mis en place un système de refuge pour les états
qui se trouve dans un conflit armé. Le texte règle les modalités de transport,
l’accessibilité des biens, la conservation, l’entretien et la responsabilité sur les biens.
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En adhérant à cette convention en 1962, mesure prévisionnelle. En 1966, la Suisse adopte la
loi LPBC. Révision en 2014 en considérant les autres menaces sur le PC comme les
catastrophes naturelles et son adhésion au 2ème protocole de la Convention de la Haye.
La LPBC
• Mise en œuvre de la notion de refuge (safe haven):
Art 12 LPBC : contenu des accords
• Un lieu existant en Suisse, mais vide
Refuge ouvert à Zurich mais n’a jamais accueilli des biens. Il y a que les archives
photographiques du Lichtenstein. Mais la suisse a déjà eu l’occasion, à 3 reprises, d’accueillir
des œuvres.
3 exemples
• 1936-1939 (Société des Nations): transport temporaire en Suisse des chefs d’œuvre
du musée du Prado (Madrid) (137 œuvres). Exposés au MAH et retournées en
Espagne en 1939. : la victoire de Franco est reconnue, le trésor va revenir en
Espagne. Mais 74 toiles vont rester à Genève, exposé au musée d’art et d’histoire à
Genève.
• Musée Afghan en exil (Bubendorf, près de Bâle): initiative privée, soutenue par la
Confédération, musée créé en 1999. L’ensemble des 1400 objets sont retournés en
Afghanistan en 2007 sous le contrôle de l’UNESCO : Au terme d’un accord avec
l’UNESCO, 1400 objets vont être exposés jusqu’en 2007.
• La collection d’antiquités de Gaza à Genève: exposée au MAH en 2007 et devrait
être retournée en 2019 (Le Temps, 2 mars 2019) : Exposition dédié aux trésors de
Gaza inauguré au musée d’art et d’histoire à Genève pour un délai temporaire. La
prise de pouvoir de Amas à Gaza, va rendre le retour de ces objets culturels
impossibles. Entreposé au port-franc.
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Ordonnances Irak (2003) et Syrie (2014)
• Interdictions très large: art. 1a (Irak) et 9a et Annexe 9 (Syrie)
• « Rétroactivité »
• Présomption d’exportation illicite (Irak - art. 1a al.2)
• Sanctions sévères (art. 9 LEmb)
Présomption d’exportation illicite et affirme que l’exportation illégal du bien irakien est
présumée lorsque celui-ci se trouvait en provenance d’Irak après le 2 août 1990.
Ces ordonnances établissent des sanctions sévères. Car quiconque contrevient à ces
obligations peut être punit de prison d’1 an au plus ou de 500’000CHF au plus. Les peines les
plus graves sont de 5 ans d’emprisonnement.
Cas d’un collectionneur genevois qui avait acheté un objet (bas-relief) provenant d’Irak au
frère de Sadam Hussein. Quand les ordonnance sont été adopté, il s’est rendu compte qu’il
risquait très cher, et s’est spontanément offert de restituer l’objet à l’Irak.
Reconstruction
2016 - le mausolée d’Alpha Moya au Mali a été reconstruit selon la technique traditionnelle
connue des maçons maliens
Reproduction 3D
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Travail mémoriel
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Cours 7 12 avril
Les Conventions du Conseil de l’Europe
Autre foyer de la protection du patrimoine que l’UNESCO, l’ONU avec le conseil de l’Europe.
Attention, le conseil de l’Europe (=/UE). C’est une OI créée en 1948, tout de suite après la
2ème GM pour éviter qu’elle se reproduise et solidifier les relations intra-européennes. Ce
n’est pas une communauté économique comme l’UE, mais une communauté plus large,
juridique, centré sur les droits de l’homme. La création principale est le ConventionEDH.
Arrêt sur la garantie de la propriété avec un débat sur le fait de restriction drastique que
peuvent adopter les états quant à la propriété peuvent être jugées valide ou non quant à la
propriété.
PLAN :
I. Le Conseil de l’Europe (CoE) et son action en matière de patrimoine culturel
II. Les conventions du CoE
III. La révision de la Convention européenne sur les infractions visant des biens culturels
de 1985
IV. La Convention européenne sur les infractions visant des biens culturels de 2017
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Le patrimoine est un outil pour éviter les guerres. Le CoE joue le rôle de mettre a disposition
le patrimoine de chaque pays pour renforcer le dialogue, la compréhension mutuelle et
éviter les division qui ont amené à la 2ème GM.
III. La révision de la Convention sur les infractions visant des biens culturels
• Pourquoi la révision de la Convention de Delphes?
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- Elle n’est jamais entrée en vigueur : pas de démarche des villes pour l’application
concrète de ces textes. Texte obligatoire pour tous les états, chaque état aurait
dû appliquer le noyau dur et faire des choix établis par les 3 annexes. Les états qui
ratifient ont la possibilité d’aller plus loin, d’appliquer le texte de la convention à
d’autres infractions comme le vol, les appropriations commisses avec violences
ou menaces et le recel. Mais la destruction ou l’appropriation non. Convention de
Delphes à la carte qui rendait la coopération entre les pays trop difficile.
Seulement les pays qui ont fait les mêmes choix au niveau des définitions
pouvaient coopérer sur la base de ces textes.
- Le CoE a voulu prendre place parmi les organisations internationales qui
combattent le terrorisme : années 2010 ss. Prise de position du CS mais le CoE n’a
rien fait. Avec la résvision, le CoE voulait se positionner.
• Processus de révision
- Décision de 2013 du Comité des Ministres du CoE
- Comité sur les Infractions visant les Biens Culturels (PC-IBC), sous l’autorité du
Comité européen pour les problèmes criminels (CDPC), en coopération étroite
avec le CDCPP
- Négociations en 2016 et 2017 : urgence de répondre aux attentes des états.
Adoption de ces textes adopté en mai 2017
- La Convention de Nicosie a été adopté par le Comité des Ministres le 19 mai 2017
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(« La présente Convention entrera en vigueur le premier jour du mois qui suit
l’expiration d’une période de trois mois après la date à laquelle cinq signataires, dont
au moins trois Etats membres du Conseil de l’Europe, auront exprimé́ leur
consentement à être liés par la Convention » art. 27 al. 3)
• Questions choisies
- Définition (article 2) : copier-coller :
o Définition pour les BC meubles : copier-coller de la convention de
l’UNESCO de 1970
o Définition pour le patrimoine immobilier : Convention de l’UNESCO de
1972 sur le patrimoine mondial
- Trafic illicite : pas d’article précis mais des articles (3 à 9) sur les différentes
parties du phénomène (vol, fouille etc.)
o Vol (article 3) : risque de devoir modifier une définition au niveau
national... Donc article qui renvoie à la définition nationale.
o Fouilles et prélèvements illégaux (article 4) : responsabilité individuelle
des personnes qui essaient de fouiller. Basé sur le texte de la convention
d’UNIDROIT.
o Exportation / importation (articles 5 - 6) : pas introduit de nouvelles
obligations pour les états. Le fait qu’un état a adopté des prohibitions
pour l’exportation, ne signifie pas que l’acte d’exportation et
d’importation est aussi illégal. Ex. l’exportation d’un pays peut être illégal
mais l’importation peut être légal dans le pays y.
o Acquisition (article 7) : diligence requise. La personne aurait dû s’informer.
Origine de l’idée dans le texte de la convention d’UNIDROIT.
o Mise sur le marché (article 8)
- Terrorisme : Le CoE a voulu la révision de cette convention pour répondre au défi
en cours cette année. La responsabilité des terroristes en matière de destruction
et de trafic illicite. Pas de référence au terrorisme dans le texte mais dans le
préambule. Les états voulaient des art. sur le terrorisme mais à la fin des
négociations, les états se sont rendu compte qu’il y a trop de convention contre le
terrorisme. Il ne fallait pas rajouter une autre couche.
- Destruction et détérioration (article 10) : obligation pour les états de punir les
personnes qui détruisent les BC. L’al. 2 prévoit que les pays peuvent prévoir autre
chose, donc peuvent ne pas punir les propriétaires mais le consentement des
propriétaires légalité de la destruction du patrimoine. C’était la fin de la
dernière séance de la négociation. Quand on pensait que l’art. 10 al.1 était finie,
aucune intention, s’élève la main de la délégation française qui disait qu’en
France, le propriétaire a le droit de détruire ou modifier la façade de son
immeuble.
- Circonstances aggravantes (article 15) : par ex. pour le personnel du musée qui
facilite les trafics illicites.
- Mesures de prévention et autres mesures administratives (articles 20 - 21) :
mesure de prévention étaient déjà existantes. Répétition des avis pour les pays.
- Divisions entre pays exportateurs et importateurs : pays exportateurs ont
toujours d’autres avis que les pays importateurs compromis dans le texte de
Nicosie
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- Fabrication et/ou de la vente d’objets d’art faux ou falsifiés : Pas d’article sur les
faux objets
- Participants non préparés ou « lost in translation » : certains participants ne
savaient rien du trafic illicite, ils étaient envoyés pas d’autres ministères mais ne
connaissaient pas les termes juridiques utilisés dans notre domaine.
Convention déjà un succès car 3 états ont ratifié alors que 0 état ont ratifié la convention de
Delphes. Elle est toute jeune donc c’est probable que cette convention entre en vigueur.
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