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Les Irovou)' préselllés dOlls ce mémoire olll élé réolisés ou seill d'ulle équipe mùle
ORSfOU/CIRAIJ-CP ou Loboroloire des Ressources Célléliques el Amé/iorolioll des
Plollies frop/coles (L RCAPr). Je remercie IJ. /lAJlOIi pour l'occueil qu'il m'o offert ou
Seill de SOIl loboroloire.
Je liells d remercier IJ. HlC/IiIAC pour m 'ovoir occeplée dOlls so formolioll doclorole,
que /'oi rejoillie d 10 fill de mOIl IJEA, el m 'ovoir permis de réoliser celle Ihèse. ()u 'il
Irouve /ci mo grol/lude pour 10 compréhellsloll d01l1 il 0 foil preuve d mOIl égord el
pour 10 cOIl(;ollce qu'il m'o lémoigllée.
Je remercie vivemelll Uichel #0//?01, Ilolre géllie slolisl/Ciell, pour ses cOllseils
judicieu)' el SOIl oide illeslimoble ou cours de l'ollo(yse slolislique des résullols el lors
de 10 rédoclloll des or/ie/es.
Ues remercieme/7ls v0/71 d 101JIes les perSO/7/7es qlJi m 0/71 occordé lJ/7e oide
lech/7iqlJe précielJse el eflïcoce OIJ cOlJrs de celle Ihèse .. A/7/7e 81ATTES el ElJgé/7ie
IIE8RARIJ qlJi 0/71 réolisé lJ/7e por/ie des dosoges des besoi/7s /7lJlri/ifs OIJ COlJrs de lelJr
sloge OIJ Loboroloire, Chrisli/7e IIIJET lors des éllJdes hislo el cylologiqlJes, JI. CIIAIIIJT el
Sylvie /J1J1J18EAIJ lors des o/7o/yses IIPL C, AIOIo /?lrAI pOlJr 10 réolisolio/7 des clichés
phologrophiqlJes. Ues remercieme/7ls vo/71 d l'éqlJ/pe de JI. PIIJJl81J dlJ CI/?A/J-CE/?/JAf qlJi
o réolisé les dosoges des slJcres sollJbles. je remercie e/7lio 10 slolio/7 Cocolier Uorc
/Jelorme de lï/JErO/?-/Jpo e/7 Côle dïvoire pOlJr 10 fOlJr/7illJre dlJ molériel végélo/' e/7
por/iclJlier, JI. SAIICARl, JI. 81J1JRlJfI), el JI. iI'C1I1J pOlJr lelJr eJ'celle/7le colloborolio/7.
Uerci d mes omis el d mes proches, pOlJr lelJr sOlJlie/7 cO/7slo/7/, /e sois qlJ 'ils /7 0/71
pos besOlo d'êlre cilés pOlJr se reco/7/7oÎlre, el/e sollJe 10IJs mes omis mlJsicie/7s.
E/7lio, merci d mes pore/7ls qIJ/' m '0/71 101J/01Jrs sOlJle/7lJe el e/7colJrogée 101J1 OIJ 10/7g
de ces o/7/7ées...
ABREVIATIONS
1 ABREVIATIONS 1
2,4-D: acide 2,4 dichlorophénoxyacétique
2,4,5-T: acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique
ADP: adénosine diphosphate
ATP: adénosine triphosphate
Ala: alanine
ANOVA: analyse de variance
ANCOVA: analyse de covariance
Arg: argmme
Asn: asparagine
Asp: acide aspartique
BAP: benzylaminopurine
CAH: classification ascendante hiérarchique
CIRAD: Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
Cys : cystéine
DNS : dinitrosalycilate
DTT : 1,4-Dithiothréitol
EtOH : éthanol
FDA: fluorescéine diacétate
F-6-P : fructose-6-phosphate
Gin: glutamine
Glu: acide glutamique
G-6-P: glucose-6-phosphate
Gly : glycine
His : histidine
HPLC : High Perfonnance Liquid Chromatography
Ile : isoleucine
Leu: leucine
LI, L7, L82: noms attribués aux différentes lignées de cals isolés et multipliés à partir
d'explants inflorescentiels de cocotier
Lys: lysine
MetOH: méthanol
Met: methionine
MF: matière fraîche
MS: matière sèche
NADP/
NADPH: nicotinamide-adénine-dinucléotide-phosphate
NJM: Nain Jaune Malais
Norl: norleucine
PB121 : Hybride Nain Jaune Malais x Grand Ouest Africain
ORSTOM: Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en
Coopération
PBC 23 à 26: noms attribués aux différentes lignées de cals isolés et multipliés à partir
d'explants foliaires de cocotier
PBS : tampon phosphate salin
Phe: phénylalanine
PITC : phénylisothyocyanate
Pro: proline
RT: temps de rétention
SAB : sérum albumine de boeuf
SDS : sodium dodecyl sulfate
SDS-PAGE: électrophorèse en gel de polyacrylamide en présence de SDS
Ser: sérine
TEA: triéthylamine
TEMED: tétraméthyléthylène diamine
Thr : thréonine
Tris: Tris-(hydroxyméthyl)-amino méthane
Tyr : tyrosine
Val: valine
VSC : volume cellulaire sédimenté
S01VI:IVIA..IRE
SOMMAIRE 1
INTRODUCTION 1
1- LE COCOTIER 5
1- HISTOIRE DU COCOTIER 5
2- CARACTERISTIQUES BOTANIQUES 7
2.1- Le système racina ire 7
2.2- Le système aérien 7
2.3- Les inflorescences 9
2.4- Le fruit. 9
2.5- Ecologie du cocotier 9
3- MALADIES DU COCOTIER 12
4- UTILISATIONS DU COCOTIER 12
4.1- Utilisations à l'échelle industrielle 14
4.1.1- Le coprah 14
4.1.2- L'eau de coco 14
4.1.3- Le lait de coco 15
4.1.4- La noix de coco rapée 15
4.2- Petites industries et usages en milieu villageois 15
5- SELECllON DU COCOTIER 17
4- OB..IECTI FS 35
DISCUSSION 137
PARllE Il - MISE AU POINT DES TECHNIQUES DE SUSPENSIONS EMBRYOGÈNES 151
INTRODUCTION 151
DISCUSSION 197
ANNEXES 220
INTRO:DUCTION"
INTRODUCTION
INTR.O:DUCTION
e cocotier, surnommé « arbre aux mille usages» est une plante oléagineuse qui
L représente une ressource économique essentielle pour tous les pays de la zone
intertropicale humide. Dans les cocoteraies industrielles, l'albumen déshydraté constitue le
coprah dont on extrait l'huile. La production annuelle actuelle est estimée à 4,9 millions de
tonnes de coprah et 3 millions de tonnes d'huile (DE TAFFIN, 1993). L'Asie et le Pacifique sont
les premières régions exportatrices (plus de 85% de la production mondiale en 1991), en
particulier les Philippines, l'Indonésie, l'Inde, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Sri-Lanka
(tableau 1). L'économie des micro-Etats du Pacifique repose sur cette monoindustrie. Mais
cette plante constitue aussi une culture villageoise. Dans l'économie domestique, 360 types
d'utilisation liés à la culture du cocotier ont été dénombrés, ce qui l'a fait aussi surnommer
« arbre de vie ».
L'huile de coprah, leader sur le marché des oléagineux jusqu'en 1960, n'occupe plus
qu'une place marginale parmi les huiles végétales, et si son marché est encore important, des
jours sombres sont à prévoir. Depuis une trentaine d'années, l'industrie des corps gras
d'origine végétale doit faire face à une demande mondiale de plus en plus exigeante, suivant
les progrès économiques et techniques des pays développés et leur consommation, et suivant
la croissance démographique des pays en voie de développement. Les échanges commerciaux
internationaux se sont trouvés modifiés au profit des pays asiatiques devenus les premiers
exportateurs mondiaux d'oléagineux et au détriment de l'Afrique, autrefois l'une des
premières régions exportatrices.
L'industrie du coprah a du mal à faire face à la demande internationale car elle se heurte
à un certain nombre de problèmes économiques et techniques, malgré les progrès réalisés par
les programmes de sélection agronomique dans l'obtention d'hybrides plus performants
(meilleur rendement et résistance à certaines maladies). Le premier problème résulte du
rythme insuffisant des plantations ou replantations, en particulier aux Philippines, principal
exportateur mondial. Le cocotier, généralement allogame, est essentiellement propagé par
graine. Son taux de production est faible. De plus, comme le souligne SASSON (1986), la
reproduction sexuée engendre des variations importantes dans la descendance pour la
productivité de l'arbre, la rusticité et la résistance aux maladies. Ensuite, la collecte des noix,
le séchage de l'albumen pour obtenir le coprah et l'élaboration de l'huile demandent une
main-d'oeuvre importante dont le coût ne cesse d'augmenter. Enfin, les méthodes d'extraction
de l'huile sont, dans de nombreuses régions, restées artisanales et à faible productivité
(HARRIES, 1994).
1
INTRODUCTION
(1) source: FAO Production Yearbooks 1980 (vol. 34) et 1985 (vol. 39)
(2) source: de Taffin, 1993
2
INTRODUCTION
Les pays de la zone tropicale ont désonnais tendance à lui préférer d'autres oléagineux
locaux: en particulier, le palmier à huile qui gagne du terrain sur le marché international.
Face au déclin du marché du cocotier, les solutions passent en fait par l'amélioration des
techniques traditionnelles d'extraction de l'huile (COCOMUNITY, 1994) et par l'amélioration
de la productivité du matériel végétal. Dans le dernier cas, les biotechnologies pourraient
jouer un rôle primordial.
Depuis plus d'une décennie, des programmes, qui ont pour but la propagation à grande
échelle des meilleurs hybrides issus des programmes de sélection classique, ont vu le jour. La
seule voie possible est le clonage des individus les plus perfonnants (hautement producteurs
ou résistants à certaines maladies) par embryogenèse somatique in vitro.
La multiplication végétative des individus d'élite pourrait générer un matériel de choix
pour les futurs programmes de replantation. Elle pennettrait d'augmenter la productivité et de
faire face aux principales maladies qui déciment actuellement les cocoteraies. Enfin, les
techniques de culture in vitro ouvrent la voie à d'autres techniques, en particulier, la
transfonnation génétique ou encore la cryoconservation des génotypes intéressants.
Sur le cocotier, plusieurs équipes travaillent sur l'embryogenèse somatique. Mais,
comme nous le verrons, le cocotier est une plante extrêmement récalcitrante à la régénération
in vitro.
Dans les pages qui suivent, nous rappellerons les données botaniques concernant la
plante, son mode de reproduction et son importance économique. Il sera fait état des
connaissances sur le concept d'embryogenèse somatique en général et chez le cocotier en
particulier. Enfin, nous situerons les objectifs de cette thèse dans le cadre des recherches
actuelles.
3
INTRODUCTION
4
INTRODUCTION
1- LE COCOTIER.
1- HISTOIRE DU COCOTIER
Le cocotier existe vraisemblablement depuis des millions d'années. Des stipes fossilisés
semblables à ceux du cocotier ont été découverts dans différentes strates géologiques; ils ont
été décrits par Brongniart sous le terme de «Palmacites » (DE KERCHovE, 1878). Des noix de
coco fossiles ont été découvertes en Nouvelle-Zélande et en Inde (DE TAFFIN, 1993). D'après
DE CANDOLLE (1883) : « sa présence en Asie, il y a trois ou quatre mille ans, est constatée par
plusieurs noms sanscrits ».
Cependant, l'origine géographique de l'espèce n'est pas connue avec certitude : « à partir
du Pacifique ou de l'Extrême Orient, le cocotier s'est disséminé dans l'Océan Indien jusqu'en
Afrique. Sa présence en Amérique latine est due à une double introduction par l'Est et
l'Ouest» (DE TAFFIN, 1993).
Au VIe Siècle de l'ère chrétienne, le moine égyptien Cosmos Indicopleustes est le
premier à décrire le cocotier après un voyage aux Indes (DE KERCHovE, 1878; MONOD, 1946).
Au XVIe siècle, Christophe Colomb et Vasco de Gama découvrent le cocotier et les autres
palmiers sur les Côtes du Nouveau Monde. Le bolonais Loys de Barthème proclame le
cocotier: « l'arbre le plus fruitier qui fut au Monde ». Au XVIIe siècle, Dampier et Vancouver
le trouvent dans les îles près de Panama, et sur l'île des Cocos (DE CANDOLLE, 1883). Cette
plante n'était jusqu'alors connue que par son fruit que l'on attribuait à une plante marine
gigantesque, car les noix étaient recueillies dans les océans sans en connaître l'origine. En
effet, les noix, capables de flotter, sont disséminées par les courants marins et ont colonisé
ainsi les Iles et les Continents. Elles suivirent ensuite les migrations humaines). Les
missionnaires l'introduisirent en Guyane, les Portugais sur la côte de Guinée.
1 Pourune présentation détaillée de l'histoire du cocotier, nous renvoyons aux ouvrages de DE KERCHOVE (1878),
de MENOND et PANDALAI (1958), de PURSEGLOVE (1981), et de DETAFFIN (1993).
5
A Folioles
Palme
Rachis
m
e a Inflorescence
Plateau racinaire
~
-
.... . .:.::
D
.-
Pour tenter de déterminer si les noix de coco présentes au Panama avaient à l'origine flotté
jusqu'au Panama à partir des îles du Pacifique ou bien si elles avaient été introduites par
l'homme, WARD et BROOKFIELD (1992) ont testé l'hypothèse d'une dérive maritime trans-
pacifique des noix par un modèle de simulation stochastique faisant intervenir les îles du
Pacifique, la direction des vents et des courants marins. L'hypothèse d'une introduction par
l'homme est la plus plausible.
Le terme de cocotier dériverait du portugais koko qui signifie masque (DE VILMORIN, 1991).
2- CARACTERISTIQUES BOTANIQUES
2 Pour une description morphologique détaillée du cocotier, nous renvoyons aux ouvrages de : MENON et
PANDALAI (1958) et DE TAFFIN (1993)
7
INTRODUCTION
8
INTRODUCTION
conditions de milieu (en moyenne 16 à 17 feuilles émises par an chez les Nains; 13 à 14 chez
les Grands). L'insertion en spirale des feuilles suit une phyllotaxie de 2/5e (HALLE et al. 1978;
DE T AFFIN, 1993).
2.4- Le fruit
Le fruit, improprement appelé noix, est une drupe monosperme (Fig. 1). La graine ne
subit pas de dormance ni de déshydratation. Sous l'épiderme cireux, se trouvent le mésocarpe
fibreux puis l'endocarpe ligneux qui protège la graine. La graine est constituée d'un tégument
séminal adhérant à l'endocarpe et d'un albumen blanchâtre de 10 à 15 mm d'épaisseur; une
cavité centrale contient un liquide opalescent riche en sucres et en substances de croissance :
l'eau de coco (partie liquide de l'albumen). Les fruits arrivent à maturité environ 16 à 18 mois
après la pollinisation. Au cours de la germination, la partie intermédiaire entre le limbe et le
pétiole cotylédonaire s'allonge et entraîne l'axe embryonnaire hors de la graine. La racine
apparaît la première à l'opposé du renflement gemmulaire. Pendant ce temps, le limbe
cotylédonaire (haustorium ou suçoir) grossit et occupe la cavité de la graine en digérant
l'albumen qui s'est solidifié pendant la maturation. On reconnait la maturité de la noix à la
solidification complète de l'albumen, à la décoloration de l'épiderme et à l'abscission de la
noix du régime. Le taux de reproduction est faible : 100 à 200 noix par arbre et par an. Le
tableau 2 présente la composition chimique de noix matures selon JOCHSE et al. (1961).
9
TREEOFLIFE
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3- MALADIES DU COCOTIER
De nombreux ravageurs affectent le cocotier. Parmi eux :
• des insectes défoliateurs ou piqueurs détruisent le feuillage, ce qui réduit la photosynthèse;
• des insectes piqueurs de fleurs et de fruits sont responsables de la chute prématurée des noix
ou de leur déformation qui réduisent la quantité de coprah ;
• des insectes foreurs creusent des galeries dans le stipe ou la flèche.
Certains insectes sont vecteurs de maladies. Les maladies du cocotier sont nombreuses
et peuvent être d'origine fongique ou virale, ou causées par des nématodes, trypanosomes,
mycoplasmes et viroïdes. Ces maladies entraînent la mort de la plante. Le tableau 4 présente
quelques maladies.
4- UTILISATIONS DU COCOTIER
Il existe de très nombreux usages du cocotier (Fig. 2). Il représente l' « arbre de vie»
pour les populations de la zone intertropicale. L'importance de cette plante est représentée
dans l'histoire et les traditions de ces populations. DE KERCHOVE (1878) présente toute une
symbolique intéressante du cocotier. Pour les asiatiques, il a une origine divine. Les Indous
font figurer le cocotier dans toutes les cérémonies religieuses : Brahma désigna la caste des
Chanas pour la culture de cette plante.
Le cocotier, et les palmiers en général, ont inspiré l'art sous toutes ses formes. Ils sont
un emblème pour de nombreux pays. Le cocotier est d'ailleurs représenté sur la pièce de deux
Piso en République des Philippines.
3 Pour une étude détaillée de la nutrition du cocotier, nous renvoyens à l'article de BUCHANAN (1966) et de
nouveau à l'ouvrage de OETAFFIN (1993)
12
INTRODUCTION
(1) Ne sont indiqués que les acides aminés les plus représentatifs
13
INTRODUCTION
4.1.1- LE COPRAH
Le coprah correspond à l'albumen deshydraté et est utilisé pour extraire l'huile de coco.
La teneur en lipides du coprah est proche de 65%. Les lipides sont constitués par des
glycérides d'acides gras à chaîne courte (C8 à CI8:1).
JOCHSE et al. (1961) donnent les chiffres suivants: un million de tonnes de coprah
correspond à 5500 noix et un million de tonnes d'huile à 8960 noix. L'huile de coco contient
50% d'acide laurique (BERGER et ONG, 1985). Elle se solidifie entre 18 et 20°C en formant
une masse concrète blanche inodore.
L'huile est utilisée en pharmacie après hydrogénation (BRUNETON, 1993). Elle sert dans
la fabrication des glycérides semi-synthétiques. Par saponification, elle fournit un savon très
moussant. Elle est utilisée en cosmétologie (POUSSET, 1992).
Elle sert aussi de matière première dans l'industrie des détergents (obtention de lauryl
sulfates) (BRUNETON, 1993). L'huile de coco pourrait être aussi utilisée dans les moteurs
diesel (POUSSET, 1992).
Dans l'industrie alimentaire, elle est consommée sous forme de Végétaline ®, et sous
forme de margarines. Le taux élevé en protéines, sucres et vitamines du coprah permet son
utilisation dans l'alimentation du bétail sous forme de tourteaux (qui correspondent aux
résidus d'extraction de 1'huile).
14
INTRODUCTION
15
INTRODUCTION
16
INTRODUCTION
L' « arbre aux mille usages» pennet aussi la fabrication de palissades, nattes, éventails,
chapeaux, etc ...
Enfin, il est aussi une plante médicinale. Aux Bahamas, l'huile est utilisée comme
antigrippal; en République dominicaine, le coprah et l'huile sont utilisés en cataplasme pour
soulager les brûlures (WENIGER et ROBINEAU, 1986). L'huile est riche en triglycérides qui
peuvent être utilisés pour activer les fonctions métaboliques et immunitaires chez les malades
même à forts traumatismes et activer l'absorption de la vitamine E qui joue un rôle essentiel
dans la reproduction et les fonctions nerveuses et musculaires (KAMEN, 1993). Les racines
fournissent aussi des médicaments (DE TAFFIN, 1993).
Les industries du cocotier restent essentiellement l'apanage de petites unités
villageoises. Certaines études présentent des possibilités de développement intéressantes pour
la valorisation de certains produits de cette plante comme les produits frais tirés de l'amande
(lait de coco, eau de coco, produits glacés, ...) et qui pourraient être réalisées à l'échelle
industrielle (DUPAIGNE, 1971; BERGER et ONG, 1985; BAKAR et al., 1988; POUSSET, 1992).
5- SELECTION DU COCOTIER
Le tableau 6 donne les particularités des deux groupes d'écotype de cocotiers, les Nains
et les Grands, et de certains hybrides créés par l'équipe IRHO/CIRAD. Le schéma de sélection
repose sur la sélection récurrente réciproque (GASCOND et DE NUCE DE LAMOTHE, 1976) et fait
appel à la pollinisation assistée. Les caractères recherchés sont essentiellement l'augmentation
de la production de coprah à l'hectare, mais aussi la résistance à certaines maladies et
l'adaptabilité aux conditions édapho-climatiques.
Les premiers hybrides ont été obtenus par croisement Grand x Grand et Nain x Grand.
Le PB121 (Nain Jaune Malais x Grand Ouest Africain) est l'un des hybrides le plus planté
dans le monde (DE NUCE DE LAMOTHE et BENARD, 1985). La sélection des meilleurs hybrides
est réalisée sur le terrain, sur une durée minimale de 12 ans, en observant le développement
végétatif et en caractérisant la production. Puis les hybrides sélectionnés sont reproduits à
grande échelle. Dans une seconde étape, de nombreux croisements entre les hybrides et l'un
ou l'autre écotype ont été réalisés. Actuellement, la création d'hybrides-4 voies, qui
correspond au croisement entre 2 hybrides, est étudiée.
17
INTRODUCTION
18
INTRODUCTION
P A R El.VIBR.YOGENESE S01VXATIQUE
19
INTRODUCTION
entraînées dans plusieurs cycles cellulaires avant de devenir embryogènes; ces cellules ne sont
pas de type embryogènes au départ.
Pour la majorité des espèces, seuls certains tissus ou cellules sont capables de répondre
positivement au stimulus inducteur de l'embryogenèse. C'est ce que CARMAN (1990) définit
comme la compétence à l'embryogenèse. La nature intrinsèque du tissu en culture et son
environnement jouent un rôle primordial dans la capacité des cellules à régénérer des
embryons. Cette capacité dépend également du génotype, du type d'expIant et de son âge
(WERNICKE et BRETELL, 1980). De plus, toute perturbation physiologique ou biochimique
peut conduire à la formation de copies non conformes à la plante mère ou de structures
tératogènes. Enfin, le potentiel embryogène, très variable d'un cal à l'autre, peut se modifier
20
INTRODUCTION
Au cours de ces années de thèse, nous nous sommes essentiellement intéressée à l'étape
d'initiation de l'embryogenèse: de la formation des cellules embryogènes à l'obtention de
proembryons. Des études récentes ont permis de mieux caractériser les changements
ultrastructuraux et certains facteurs physiologiques et biochimiques impliqués au cours de
l'initiation de l'embryogenèse. Elles ont ainsi permis d'améliorer les conditions de son
apparition.
Dans cette partie, nous tenterons tout d'abord de faire un bilan des hypothèses émises
sur l'origine des cellules embryogènes. Ensuite, nous tenterons de dresser un état des
connaissances sur le rôle des éléments du milieu dans l'acquisition et l'amélioration du
potentiel embryogène, sur les changements ultrastructuraux et métaboliques qui la
caractérisent, et enfin sur la recherche de marqueurs moléculaires des premiers stades de
l'embryogenèse.
21
INTRODUCTION
22
INTRODUCTION
Certaines études suggèrent que la polarité cellulaire joue un rôle important. Elle est
matérialisée par l'existence de divisions asymétriques, mais aussi par une distribution inégale
des composants cytoplasmiques et une synthèse de certains constituants comme les auxines
endogènes, l'ADN et l'ARN qui serait localisée seulement à un pôle de la future cellule
embryogène (MERKLE et al., 1995; YEUNG, 1995). Cette polarité serait comparable à celle
observée au cours de l'embryogenèse zygotique : la polarité de la cellule-oeuf va détenniner
la polarité puis la symétrie bilatérale de l'axe embryonnaire. Lors du développement de la
plante entière, certains processus de différenciation, mais aussi de redifférenciation, sont
associés à des divisions inégales conditionnées par une polarisation cellulaire préalable. Celle-
ci est matérialisée par un gradient marqué de densité cytoplasmique et de répartition des
organites dont l'origine reste encore inconnue (STANGE, 1984; CHAMPAGNAT, 1987).
L'existence de cellules inductrices au sein des cultures est également discutée. On sait
que chez l'animal, les plans de migration et de segmentation cellulaires sont prédétenninés et
sont sous le contrôle de cellules inductrices, dans certaines régions tissulaires (DE JONG et al.,
1993). Chez la plante, les méristèmes pourraient s'engager vers une voie de différenciation
grâce à des réseaux de corrélations contrôlés par les tissus ou organes voisins. CHAMPAGNAT
(1987) suggère que la réexpression de la totipotence cellulaire puis la fonnation de cellules de
type embryogène pourraient également correspondre à un tel influx inducteur. En revanche,
d'autres données suggèrent l'hypothèse inverse : l'isolement progressif de la cellule
embryogène (par épaississement des parois cellulaires et disparition des plasmodesmes)
correspondrait plutôt à une rupture des communications intercellulaires, la cellule puis le
proembryon devenant autonome par rapport à leur environnement. On ne sait pas encore si cet
isolement est prérequis pour l'aptitude à l'embryogenèse. MAHESWARAN et WILLIAMS (1985)
suggèrent qu'il pennet l'induction au sein d'un groupe de cellules d'une nouvelle séquence
morphogénétique, en l'occurence l'embryogenèse, en évitant l'interférence des tissus
adjacents souvent en dégénérescence ou entraînés vers d'autres voies. Cependant, le
mécanisme d'échanges entre les cellules reste encore mal connu pour corroborer ces
hypothèses (STANGE, 1984, CHAMPAGNAT, 1987).
2.2- Rôle des composés du milieu et des facteurs de l'environnement des tissus dans
l'initiation de l'embryogenèse somatique
L'optimisation de la composition des milieux est primordiale pour mener à bien tout
processus de croissance ou de différenciation, en particulier chez une plante récalcitrante
comme le cocotier. De plus, la nature du tissu cultivé in vitro et son état physiologique
peuvent être reliés à des besoins nutritifs spécifiques. Depuis l'avènement des techniques de
culture in vitro, de nombreux milieux synthétiques ont été mis au point pour pennettre la
croissance des tissus et l'initiation des évènements morphogénétiques telle que
23
INTRODUCTION
Le stimulus chimique le plus important est l'apport d'auxines dans les milieux (DE VRIES
et al., 1988 b; VAJRABHAYA, 1988). Leur présence permet l'induction de la callogenèse puis
l'acquisition de la compétence de certaines cellules à l'embryogenèse. Chez certaines espèces,
le maintien ou l'augmentation de la concentration en auxine exogène peuvent permettre la
prolifération indéfinie des masses proembryogènes (MERKLE et al., 1995). C'est en général,
une diminution de leur concentration puis leur élimination qui permettent l'expression des
stades ultérieurs de l'embryogenèse. Le rôle des auxines exogènes sur l'initiation de
l'embryogenèse dépend de la nature de l'expIant (ZIMMERMAN, 1993) et reste encore mal
connu (CARMAN, 1990; VERDEIL, 1993). Actuellement, ce sont surtout des auxines de
synthèses, tel que le 2,4-0, qui sont le plus souvent utilisées. Certains auteurs leur attribuent
un rôle similaire à celui des auxines au cours du développement de la plante entière (DUDITS,
1991). Elles ont un rôle métabolique important en contrôlant la synthèse des macromolécules
de la paroi telle que la cellulose (HALL et ORDIN, 1968; RAYet ABDUL-BAKI, 1968; YOSHIDA
et KOMAE, 1995) et la synthèse de certaines protéines (WIGHTMAN et SETTERFIELD, 1968;
DUDITS et al., 1991); elles régulent aussi la synthèse de l'ADN et de l'ARN (KEY et INGLE,
1968). Les auxines agissent aussi au niveau des pompes à protons membranaires et contrôlent
ainsi étroitement le pH extra et intracellulaire (ROSSIGNOL et al., 1990; BARBIER-BRYGOO et
al. 1995). TAIZ et ZEIGER (1991) suggèrent que les auxines pénétreraient dans la cellule au
niveau de récepteurs membranaires spécifiques, interagiraient avec certains gènes, en
particulier les gènes du développement, bloquant ou activant leur expression, peut-être par
méthylation de certaines régions. Certains récepteurs ont été récemment mis en évidence
(PALME, 1993; JONES, 1994; FILIPPINI et al., 1995).
Comme le suggèrait STREET (1969), les autres éléments du milieu pourraient agir en
synergie avec les hormones sur la croissance des tissus en culture, mais aussi sur
l'embryogenèse. Chez le soja, LAZZERRI et al. (1988) ont montré que l'interaction
auxine/saccharose permet l'initiation de l'embrogenèse. D'autres études montrent que certains
éléments peuvent influer sur la stabilité de l'auxine dans les milieux, en particulier la
concentration en sels (DUNLAP et al., 1986). Certains micronutriments, en particulier le zinc et
le bore des milieux, pourraient interagir avec les substances de croissance pour permettre la
différenciation cellulaire et la morphogenèse (GEORGE et SHERRINGTON, 1984).
24
INTRODUCTION
Les différentes études citées précédemment ont permis de préciser les besoins nutritifs
des cals en condition de croissance et en condition d'initiation de l'embryogenèse, et
d'améliorer la composition des milieux de culture. Cependant, ces études sont essentiellement
basées sur l'approche classique qui consiste à tester l'effet de la concentration des éléments du
milieu sur le taux de production de structures embryogènes. Pour chaque génotype considéré,
le choix de la composition des milieux reste plus ou moins empirique.
En revanche, l'étude analytique des besoins nutritifs spécifiques, consistant à relier de
façon précise la consommation d'un composé à une étape de croissance ou à une phase
morphogénétique d'un tissu in vitro a été très peu étudiée. Cette étude concerne surtout la
nutrition des cals en condition de prolifération : chez le platane (YOUNG, 1973), le riz
(SCHMITZ et LÔRZ, 1990), Actinidia (MEZZETTI et al., 1991); mais rarement en condition
d'initiation de l'embryogenèse somatique: chez le cocotier (DUSSERT, 1991), la luzerne
(DENCHEV et al., 1993).
C'est cette dernière démarche qui a été adoptée chez le cocotier. En comparant des cals
à l'état méristématique et des cals ayant initié l'embryogenèse, une absorption plus importante
des trois cations, ammonium, calcium et magnésium, a été notée en condition d'embryogenèse
pour certaines lignées de cals (VERDEIL, 1993; DUSSERT, 1991). Ces études étaient les
premières à mettre en évidence une implication possible du magnésium au cours de
l'embryogenèse. Ces auteurs soulignent que ce type d'études analytiques permettrait de
déterminer plus précisément les besoins nutritifs spécifiques de l'orientation vers
l'embryogenèse, et ainsi de mieux contrôler la composition du milieu de culture à chaque
étape du processus in vitro.
25
INTRODUCTION
26
INTRODUCTION
Au sein des cultures embryogènes, certains composés peuvent être sécrétés dans le
milieu de culture par les tissus. Ces composés pourraient jouer un rôle fondamental dans
l'initiation et l'expression de l'embryogenèse somatique (VAN ENGELEN et DE VRIES, 1992).
Ils peuvent être des polysaccharides, des protéoglycanes et certaines enzymes :
oxydoréductases et hydrolases.
Des anticorps mono ou polyclonaux dirigés contre des extraits bruts de protéines ont
permis de déceler des polypeptides associés spécifiquement aux stades précoces de
l'embryogenèse et communs à plusieurs espèces (STIRN et JACOBSEN, 1987, 1990;
27
INTRODUCTION
DUDITS et al., 1991; ALTHERR et al., 1993). Des marqueurs protéiques intracellulaires ont
ainsi été mis en évidence (SUNG et OKIMOTO, 1981; KIYOSUE et al., 1991; HILBERT et al.,
1992; KIYOSUE et al. 1992) souvent au niveau interne des membranes plasmiques des cellules
embryogènes (KAWAHARA et KOMAMINE, 1995). Certaines isoenzymes semblent également
jouer un rôle telles que des estérases, glutamate déshydrogénases, malate déshydrogénases,
péroxydases, phosphatase acides (WOCHOCK et BURLESON, 1974; EVERETT et al., 1985;
COPPENS et GILLIS, 1987; CHIBBAR et al., 1988; COPPENS et DEWITTE, 1990; RAo et al.,
1990). Différentes glycoprotéines ont aussi été détectées au niveau de l'espace extracellulaire
(DE VRIES et al., 1988 a; KNox et al., 1991; PENNELL et al., 1991; COUTos-THEVENOT et al.,
1992 b; NIELSEN et HANSEN, 1992; KREUGER et VAN HOLST, 1993), mais aussi une protéine
impliquée dans le transfert des lipides (EP2) (STERK et al., 1991). Toutes ces protéines
semblent essentielles dans l'acquisition du potentiel embryogène de type somatique chez la
carotte (Nun RONCHI, 1991). Certaines protéines et enzymes extracellulaires auraient pour
substrats des polysaccharides contenus dans les parois et la lamelle moyenne (VAN ENGELEN
et DE VRIES, 1992), ces polysaccharides étant peut-être impliqués dans le contrôle de
l'expansion de la paroi cellulaire au moment de la formation des cellules embryogènes et dans
les restructurations pariétales observées lors des stades ultérieurs de l'embryogenèse.
L'expression de certaines de ces protéines est contrôlée par les hormones, en particulier
les auxines (DE VRIES et al., 1988 a). Des «Auxin Binding Proteins» (ou ABP) seraient
impliquées dans la compétence à l'embryogenèse (Lo SCHIAVO, 1995).
28
INTRODUCTION
3-El.VIBR.YOGENESE S01VIATIQUE
C"H"EZ L E COCOTIER.
Depuis 1981, différentes équipes travaillent sur la mise au point des techniques
d'embryogenèse somatique chez le cocotier. Elle permettrait une amélioration sensible de la
productivité et de l'homogénéité des plantations, par clonage d'individus d'élite issus des
programmes de sélection classique. Les travaux ont été menés à partir de tissus d'origine
diverse: sur embryons zygotiques (DE GUZMAN et al., 1978; BHALLA-SARIN et al., 1986), sur
explants foliaires (PANNETIER et BUFFARD-MoREL, 1986; BUFFARD-MoREL et al., 1992), sur
explants inflorescentiels (EEUWENS, 1978; BRANTON ET BLAKE 1984; VERDEIL et al., 1989;
EBERT et al., 1991; VERDEIL et al., 1992; VERDEIL et al., 1994). Cependant, le cocotier est une
plante extrêment récalcitrante à la culture in vitro (BLAKE, 1989; KRIKORIAN, 1989; VERDEIL
et BUFFARD-MoREL, 1995).
Des difficultés de plusieurs ordres ont été rencontrées :
• un brunissement intense des tissus dû à l'oxydation causée par des composés
polyphénoliques ;
• une grande hétérogénéité dans le comportement des explants ;
• une forte capacité rhizogène et une faible compétence à l'embryogenèse et à la caulogenèse ;
• un temps de réponse in vitro très long.
Le brunissement des tissus causé par les polyphénols est essentiellement lié à la haute
sensibilité des tissus à la présence d'auxines chlorées dans le milieu, tel que le 2,4-D, utilisé le
plus souvent dans la callogenèse. Ce problème a été résolu par l'utilisation de charbon actif. Il
a la propriété d'adsorber certains inhibiteurs de croissance tels que les composés
polyphénoliques ou présents dans le milieu tels que les composés furfuraux isssus de la
dégradation des sucres lors de l'autoclavage (DRUART et DE WULF, 1993). Il adsorbe
également les hormones végétales, telles que les auxines, les cytokinines ou l'éthylène
(GEORGE et SHERRINGTON, 1984; EBERT et TAYLOR, 1990; NISSEN et SUTTER, 1990; BÜTER et
al., 1993; EBERT et al., 1993; MENSUALI-SODI et al., 1993; VERDEIL, 1993).
La réponse des tissus en culture est très hétérogène et dépend de l'âge des milieux
utilisés et des variations dans la concentration en 2,4-D qui y sont associées. La forte
hétérogénéité dans la performance des tissus envers la callogenèse et la non reproductibilité
des résultats pourrait être attribuée au charbon actif. L'emploi de charbon actif pose un
problème important car il ne permet pas un contrôle précis de la concentration des facteurs de
29
INTRODUCTION
croissance dans les milieux (VERDEIL et BUFFARD-MoREL, 1995); il constitue donc une source
de variabilité supplémentaire au sein des cultures.
Le cocotier possède un faible potentiel embryogène. L'embryogenèse est souvent
bloquée ou déviée, elle peut conduire à la formation de formes polyembryoniques ou
d'embryons incomplets. Comme d'autres espèces de monocotylédones, ce matériel a une forte
capacité à former des racines (PANNETIER et BUFFARD-MoREL, 1986).
Le cocotier est caractérisé par la lenteur des différents évènements morphogénétiques.
En effet, 4 à 6 mois peuvent s'écouler entre la mise en culture de l'expIant et l'obtention de la
callogenèse, et il faut attendre 2 ou 3 ans pour l'obtention des premiers embryons.
EEUWENS (1976) a cherché à améliorer la callogenèse en optimisant la composition
minérale des milieux. Le milieu, riche en potassium, chlorure et en iode, a été très largement
utilisé sur cocotier. Cependant, les résultats obtenus après plusieurs années d'expérimentation
montrent qu'il existe d'autres facteurs limitants pour la régénération. L'hypothèse d'un
déséquilibre hormonal a été avancée et justifierait la formation fréquente de structures
tératogènes (BRANTON et BLAKE, 1984; BLAKE, 1989). TISSERAT (1988) suggère que les
problèmes rencontrés sont inhérents aux tissus plus qu'aux milieux de culture. La composante
tissulaire est hétérogène au sein d'un lot de cals et elle peut entraîner une forte hétérogénéité
de comportement vis-à-vis de l'aptitude à l'embryogenèse entre les cals (VERDEIL, 1993).
L'existence d'une composante tissulaire fortement déterminée complique la recherche des
facteurs du milieu essentiels pour l'initiation et l'expression de l'embryogenèse.
Dans le but de contourner les problèmes rencontrés, une collection de lignées de cals
homogènes a été établie par l'équipe mixte CIRAD-CP/ORSTOM. Ces cals constituent des
lignées tissulaires établies par la multiplication et le « clonage» des cals primaires obtenus sur
l'expIant. Elles représentent un matériel de choix pour mieux caractériser le comportement
des tissus in vitro vis-à vis des facteurs trophiques et environnementaux (composition du
milieu, phytohormones, conditions de culture). De plus, elles sont composées d'un tissu plus
homogène et plus synchrone dans les évènements embryogènes. Ce qui a permis de
développer une approche analytique des problèmes rencontrés lors de l'embryogenèse:
• une étude histologique systématique a permis de suivre les différentes étapes de
l'embryogenèse, celle-ci peut posséder deux origines: uni ou pluricellulaire (VERDEIL et al.,
1992) ;
• une étude des facteurs nutritifs et hormonaux (dosage des éléments du milieu et analyse
phyto-hormonale) impliqués au cours de l'initiation de l'embryogenèse, a été réalisée sur les
premières lignées de cals obtenues (DusSERT, 1991; VERDEIL, 1993).
30
INTRODUCTION
EXPLANTS EXPLANTS
FOLIAIRES INFLORESCENTIELS
~
COLLECTION DE LIGNEES
TISSULAIRES HOMOGENES
Multiplication
par bourgeonnement
adventif
(multiplication
STRUCTURES
EMBRYOGENES
Formation globulaire
W des e"!bryons possible
maIs non encore
maTtrisée)
EMBRYONS
Diminution du niveau de 2,4-0
~
EMBRYONS MUNIS
DE LEUR POUSSE FEUILLEE 1
1
VITROPLANTS
\..~---- -------------------------~)
31
INTRODUCTION
• Mise en culture:
Explants foliaires :
Les jeunes feuilles utilisées sont protégées par la base du pétiole des feuilles plus âgées
et sont donc stériles. La surface de la feuille la plus externe est désinfectée avec une solution
d'hypochlorite de sodium à 6% de chlore actif. Chaque feuille est ensuite fragmentée en
portions de 1 cm de long (Planche l, photo 1). Les fragments foliaires sont placés dans une
solution antioxydante (saccharose: 30 g.r l , ascorbate de sodium: 100 mg.r l , acide citrique:
150 mg.r l ) et disséqués dans la solution. Chaque foliole est placé côté abaxial sur le milieu de
culture.
Explants inflorescentiels :
La spathe externe des inflorescences est désinfectée dans une solution d'eau de Javel
diluée 16 fois. Les spathes sont retirées en condition stérile et les épillets sont placés dans la
solution antioxydante qui évite le brunissement des tissus. La partie basale qui porte les fleurs
femelles sur chaque épillet est éliminée; la partie distale qui porte les fleurs mâles est
sectionnée en fragments de 1 à 1,5 mm d'épaisseur dans la solution antioxydante. Les explants
inflorescentiels sont alors mis en culture (Planche l, photo 4). Les tubes sont scellés de deux
tours de parafilm, randomisés et placés en chambre de culture à 27°C.
• Callogenèse:
Les cals apparaissent après six mois de culture. Ils peuvent avoir deux origines :
• une origine interne; les cals sont formés à partir de cellules périvasculaires indifférenciées
au sein des explants foliaires et au niveau du rachis des fragments inflorescentiels (VERDEIL
et al. 1992) (Planche l, photo 2 et 3) ;
32
PLANCHE 1
• une ongme superficielle; les cals sont fonnés à la superficie des territoires floraux et
dérivent de méristèmes floraux mâles préexistants (Planche 1, photo 5 et 6).
Les deux types de cals donnent naissance à des cals compacts granuleux à croissance
lente qui prolifèrent à partir d'une assise cellulaire méristématique de type cambial située en
périphérie du cal et protégée par un protodenne (BUFFARD-MoREL et al., 1992; VERDEIL,
1993). La fonnation et la prolifération des cals ont pu être améliorées grâce à différents essais
portant sur l'étude des conditions de culture (composition des milieux, fréquence de
repiquage,...) ou l'étude de la balance auxine/charbon actif (VERDEIL, 1993).
Pour l'obtention des lignées de cals constituant la collection établie au laboratoire, les
cals primaires après leur isolement sont placés sur un milieu renfennant des concentrations en
2,4-D et en charbon actif optimales. Après multiplication du cal et plusieurs repiquages,
différentes lignées de cals de type granuleux peuvent se fonner. Elles sont ensuite maintenues
et multipliées sur milieu de multiplication approprié (Planche II, photo 1).
• Initiation de l'embryogenèse:
Pour pennettre l'initiation de l'embryogenèse, les cals sont placés dans les conditions
d'embryogenèse dès leur isolement de l'expIant sur des milieux contenant du charbon actifet
enrichis en 2,4-D (par comparaison aux milieux de callogenèse). Dans ces conditions, des
structures embryogènes blanches et épidennisées apparaissent (Planche II, photos 2 et 3) entre
2 à 24 mois après l'isolement des cals de l'expIant d'origine.
33
PLANCHE II
L'objectif final poursuivi étant l'obtention d'un matériel disponible à grande échelle
pour les sélectionneurs et les producteurs de matériel végétal, une phase d'amplification des
cultures est actuellement recherchée. Le procédé étudié est la multiplication adventive. Elle
consiste dans le bourgeonnement d'embryons secondaires à la base des premiers embryons
somatiques obtenus. Ce procécé est une des voies adoptées chez certains ligneux et d'autres
Palmacées, comme le palmier à huile, et permet une multiplication végétative à grande
échelle.
34
INTRODUCTION
4 - OBJECTIFS
1°) Dans le but de mieux maîtriser les conditions d'apparition de l'embryogenèse en milieu
gélosé, nous avons réalisé :
• une analyse des besoins nutritifs spécifiques alliée à l'étude des changements
ultrastructuraux et physiologiques qui pourraient accompagner l'initiation de
l'embryogenèse. Une étude histologique et cytologique a été effectuée. Des dosages de la
source carbonée (glucose ou saccharose), des éléments minéraux et du pH dans les milieux
ont été réalisés. Parallèlement, la composition en sucres et protéines solubles, et acides
aminés libres a été analysée au sein des cals. Ces études ont été effectuées en comparant
des cals en condition de multiplication et en condition d'initiation de l'embryogenèse;
35
INTRODUCTION
Cette recherche a été abordée au travers d'essais consistant à vérifier la présence dans des
cals embryogènes d'un marqueur de 50 kDa préalablement mis en évidence chez plusieurs
espèces Mono et Dicotylédones. Ce type de marqueur permettrait de caractériser les tissus
les plus aptes à l'embryogenèse. Ce qui faciliterait la recherche des facteurs impliqués dans
l'expression de l'embryogenèse chez une plante pour laquelle les les évènements qui
conduisent à la régénération sont particulièrement longs à se mettre en place (un an au
moins est nécessaire pour l'obtention d'embryons complets).
2°) Dans le but de faciliter la propagation en masse du cocotier, nous avons recherché
une alternative à l'absence de phase de multiplication des embryons. Notre choix s'est porté
sur la mise au point des suspensions embryogènes. Ces techniques possèdent de nombreux
avantages par rapport aux techniques en milieu solide. Elles permettent une plus forte
prolifération des structures embryogènes; celles-ci sont plus homogènes; les embryons sont
plus isolés et peuvent être obtenus avec un développement relativement synchrone. Elles ont
été adoptées en tant que procédé de régénération chez de nombreuses espèces, en particulier
des palmiers: le palmier à huile (DE TOUCHET et al., 1991) et le palmier dattier (DAGUIN ET
LETOUZE, 1988).
Ces études font l'objet de la seconde partie de ce mémoire. Dans un premier temps,
différentes études ont été réalisées afin de sélectionner le matériel compétent en milieu liquide
au sein de la collection de lignées de cals. Dans un deuxième temps, les conditions
d'obtention et de culture de suspensions embryogènes à partir de ce matériel et la
caractérisation de leurs potentialités embryogènes ont été recherchées.
36
l..VIATEB.IEL & :I.VIET~OI>ES
MATERIEL & METHODES
Le matériel végétal est fourni par la station Marc Delonne en Côte d'Ivoire. Il a été
prélevé sur des individus âgés de 20 à 25 ans et provient de l'hybride Grand Ouest Africain x
Nain Jaune Malais (DE NueE de LAMOTHE et BENARD, 1985) (hybride PB 121 créé par
l'IRHO-CIRAD). Nos travaux ont été réalisés à partir de cals d'origine inflorescentielle et
foliaire.
La lignée L82 dérive, elle aussi, d'explants inflorescentiels du même type d'hybride que
l
L7. Son milieu de multiplication, noté G, est différent du milieu M : il comporte 100 mg.r de
l l
2,4-D,3 g.r l de charbon actif, 7,5 mg.r d'agar, 20 g.r de glucose, 30 mg.r l d'adénine sulfate
(milieu G100) (tableau 7 et annexe 1). L'embryogenèse somatique, d'origine unicellulaire, est
l
initiée en augmentant la concentration en 2,4-D, à raison de 130 et 140 mg.r , en présence de
l l
3 g.r de charbon actif, et en doublant la concentration des macroéléments (100 ml.r au lieu
l
de 50 ml.r de la solution mère définie en annexe 1) (milieux G130 et G140).
37
MA TER/EL & METHODES
(*) Ne sont pas représentés les milieux de maturation des suspensions (Cf. tableau III)
(1) Selon la lignée de cals, l'embryogenèse (E.) a deux origines (ori) possibles: unicellulaire ou
pluricellulaire
(2) La composition des macroéléments est donnée en annexe
(3) Cultures en absence de charbon actif. Milieux préparés en présence de charbon actif pour
permettre la réalisation de l'équilibre 2,4-D libre/2,4-D adsorbé par le charbon actif. Au bout de huit
jours, le charbon est éliminé.
38
MA TER/EL & METHODES
2.1.2- SUSPENSIONS
• Composition des milieux de culture :
Les milieux de base utilisés sont les mêmes que les milieux solides.
Pour la mise en culture des lignées L7, PBC23 et 25, 10 variantes de milieu sont
utilisées; elles contiennent respectivement 40, 60, 80, 100, 110 mg.r' de 2,4-D en présence de
39
MATERIEL & METHODES
1 et 2 g.r l de charbon actif (milieux M40 à MIlO). Les milieux sont distribués dans des
erlenmeyers de 125 ml à raison de 20 ml par erlenmeyer. Les erlenmeyers sont bouchés avec
des capuchons en mousse synthétique, recouverts de papier aluminium et autoclavés. Les
lignées prolifèrent en milieu liquide en présence de charbon actif.
Pour la mise en culture de la lignée L82, les milieux utilisés sont les milieux G80 à
l l
G150, contenant de 80 à 150 mg.r de 2,4-D en présence de 1 à 3 g.r de charbon actif
(annexe 1). L82 prolifère sur un milieu dont on a éliminé le charbon actif. Pour cela, les
milieux sont préparés en présence de charbon actif, dans des bocaux au fond desquels le
charbon se dépose. Le surnageant est utilisé huit jours après la fabrication des milieux. Ce
délai est nécessaire pour la réalisation de l'équilibre 2,4-D libre/2,4-D adsorbé par le charbon
actif en milieu liquide (VERDEIL, 1993; ABERLENC-BERTOSSI, communication personnelle).
Quelle que soit la lignée considérée, le pH des milieux est ajusté à 5, avant l'ajout de
charbon actif. Les milieux sont autoclavés à 110°C.
o Repiquages:
Deux types d'essais ont été pratiqués:
• des essais en milieu liquide en présence de charbon. Les cals sont prélevés à la spatule. Ils
sont déposés dans une boîte de Pétri en verre, contenant 4 à 5 feuilles de papier filtre
stériles pour éliminer l'excès du milieu. Tout le milieu est renouvelé à l'aide d'une pipette
stérile de 20 ml et les cals sont déposés dans les erlenmeyers ;
• des essais en milieu liquide en absence de charbon. Dans ce cas, seule la moitié du milieu
est renouvelée (lO ml) à l'aide d'une pipette stérile. 10 ml de surnageant contenu dans les
bocaux sont prélevés à l'aide d'une pipette stérile et introduits dans les erlenmeyers qui
contiennent les cultures. Les erlenmeyers sont conservés pendant plusieurs cycles de
repIquage.
40
MA TER/EL & METHODES
I
Notation Caséine (mg) BAP (mg.r ) charbon actif (g.r I )
CB 250 1,125
CBx2 500 1,125
CA 2
Cas 250
Casx2 500
0
BAP 1,125
BAPx2 2,25
CC 250 2
300/1 ou 2 300 10u2
100/1 ou 2 100 1 ou 2
41
MA TER/EL & METHODES
TE = MF - MS x 100
MF
2.2.2- SUSPENSIONS
• Evaluation du volume cellulaire et numération cellulaire
o Mesure du Volume Cellulaire sédimenté (VCS) :
Le contenu de l'erlenmeyer (biomasse et milieu) est versé dans un tube à
centrifuger en polystyrène (FALCON) de 15 ml, stérile et gradué. On laisse sédimenter
les suspensions 5 min. au fond du tube. Le volume de suspensions sédimenté est estimé
en fonction des graduations du tube. En cas de mesure en cours de culture, le tube est
agité puis l'intégralité de son contenu est replacé dans l'erlenmeyer initial.
o Dénombrement des constituants cellulaires :
Dans un même erlenmeyer, les différents groupes cellulaires constituant les
suspensions sont comptés sur cellule Nageotte. Quatre catégories ont été considérées:
• les cellules isolées;
• les massifs cellulaires contenant moins de 10 cellules ;
• les massifs cellulaires de 10 à 50 cellules;
• les massifs cellulaires supérieurs à 50 cellules.
Le nombre de cellules par massif est estimé par comptage visuel sur chaque massif
considéré.
Dans chaque erlenmeyer, 1 ml de suspensions est prélevé et déposé sur la cellule
Nageotte. Chaque résultat est la moyenne d'un comptage de 20 colonnes.
42
MA TER/EL & METHODES
3- ETUDE HISTOCYTOLOGIQUE
43
Echantillon
placé dans Echantillon placé
le fixateur dans le premier bain
d'éthanol (30°C) en vue Déshydratation en bains d'éthanol successifs
de la déshydratation (système automatisé)
==
== =
> > == =
Passage de l'échantillon Echantillon conservé
en imprégnation (LKB) : dans la solution Inclusion dans la résine
résine de base 100 ml d'imprégnation solution d'imprégnation 15 ml
benzoyl-peroxy 50% 1 g à 4°C 48h. min. 1 ml de durcisseur LKB
> ~ >
~
Les coupes sont déposées sur une surface Les coupes sont
d'eau bidistillée et récupérées transférées
Réalisation des coupes à l'aide d'un poil de pinceau sur une lame.
au microtome (3,5 /lm) monté sur une pipette Pasteur Les lames sont séchées à 20°C.
8
Coloration des coupes:
les lames sont
--~>
2 lavages
à l'eau
bidistillée
acidifiée avec
de l'HCI(pH<4,5)
--> Séchage complet
des coupes
-->
Coloration
au réactif de Schiff
tout d'abord placées (20 min.)
dans de l'acide périodique
(5 min.)
Lavage ",,--/ ~7
2 lavages sous l'eau du robinet
à l'eau bidistillée :> et lavage
pH<4,5 à l'eau bidistillée
Coloration Montage des lames
au Naphtol Blue Black
(5 min. à 60°C)
1 MICROSCOPIE PHOTONIQUE 1
-~>
-Figure 5-
MA TER/EL & METHODES
46
Prélèvement
des milieux
de culture
pour dosage
t
Congélation des tubes à -20°C
t
Décongélation
t
15000g
et-t 15 min.
4°C
/ t
Dosage des
Dosage des sucres éléments Dosage du 2,4-D libre
minéraux
-Figure 6-
n Détermination du D-glucose avant inversion:
Hexokinase (HK)
D-glucose + ATP ~ G-6-P + ADP
(L'enzyme agit à pH 7,6)
Glucose-6-phosphate deshydrogénase
(G6P-DH)
G-6-P + NADP ~ Gluconate-6-phosphate
+NADPH+H+
2) Détermination du D-fructose :
HK
D-fructose + ATP ---~ F-6-P + ADP
Phospho-glucose isomerase
(PGI)
F-6-P -------:> G-6-P
3) Inversion enzymatique:
fJ-fructosidase
Sucrose + mû ~ D-glucose + D-fructose
-Figure 7-
MA TER/EL & METHODES
49
1) Hydrolyse
1 ml de Surnageant + 1 ml d'HCl3N
t
L
Vortex 15 secondes
t
Bain-marie 15 minutes à 100 oC
t
~~
+ 0,4 ml de NaOH 6,5N
LJ
Vortex 10 secondes
1
y
2) Réaction colorimétrique
L
Vortex 10 secondes
~
Bain-marie 10 minutes à 100 oC
~
3) Mesure de la densité optique
~
lecture à 510 nm
-Figure 8-
-
-~
Cations • ~
(NH4+, K+, Na+, --~ Elution en"Step gradient"
Détection
Ca2+, Mg2+) Passage en 3 min. de l'éluant 1 à l'éluant 2
Surnageant (HCI: 12 mM; monochl d'ac 2,3-diaminopropionique: 0,5 mM
en conductimétrie
HCI : 48 mM; monochl d'ac 2,3-diaminopropionique : 8 mM) et
-Figure 9-
MA TER/EL & METHODES
Les cals sont congelés dans l'azote liquide et conservés à -30°C. Lors de l'analyse, 100
mg de matière fraîche sont broyés dans un mortier en présence d'azote liquide. Les sucres
solubles, saccharose, glucose et fructose, sont extraits dans une solution éthanolique à 80%
sous reflux (2 fois Ih.), évaporés au Rotavapor à 40°C et filtrés (0.45J.lm).
Les sucres sont séparés par chromatographie ionique (HPLC DIüNEX) et détectés par
ampérométrie pulsée. Le gradient d'élution est réalisé pendant 40 min. par un passage de 0 à
0.2 mM de soude. Le flux est de 1 ml.min.- I . La nature des glucides et leur concentration sont
détenninées par rapport à des témoins de concentrations connues. Le protocole est décrit dans
la figure II.
Les dosages sont effectués sur une fraction de chaque cal. L'autre fraction sert à la
détennination du poids de matière sèche. Les résultats sont exprimés en mg par g de matière
sèche. Ces analyses ont été réalisées au CIRAD-GERDAT à Montpellier par Mr. Piombo.
52
Surnageant
Eluants: Chromatogramme:
- éluant A : 0,7 ml de triéthylamine Programmation de longueur d'onde:
2 ml d'acide formique o à 12,5 min. : 270 nm
dans 11 d'eau bidistillée, 12,5 à 15 min. : 230 nm
- éluant B: méthanol 15 à 20 min. : 270 nm
Sensibilité ABS Range: 0,32
Boucle d'injection de 500 ~I (Détecteur Phillips)
Pression: 20 Bar
Débit: 1 ml.min-l
Gradient:
- 4 min. dans 50% d'éluant B
- 10 min. de séparation par passage de 50 à 100% de B
- 2 min. de séparation dans 100% de B
- 4 min. de passage de 100 à 50% de B 1
-Figure 10-
o
Cal conservé à -30°C
~
Fractionnement du
cal en deux parties
de même poids
c
Détermination
de la matière sèche
c
Dosage des sucres
~
Broyage des cals
dans l'azote liquide
~
Extraction des sucres
dans une solution
d'éthanol 80%
sous reflux (2 fois 1h.)
sous agitation
--~.
Chromatographie ionique
Détection par ampérométrie pulsée
Gradient NaOH de 0 à 0,2 mM
Flux 1 ml.min.-l
-Figure 11-
MATERIEL & METHODES
Les acides aminés ne sont pas détectables par les UV : une étape de dérivation est
nécessaire. Celle-ci consiste à fixer aux acides aminés une molécule, le phénylisothiocarbamyl
(PITC) qui absorbe dans l'UV à 254 nm. Un étalon interne, la norleucine (acide aminé de
synthèse) est ajouté dans les échantillons. Il sert de référence pour déterminer l'ordre de sortie
des acides aminés. Il permet aussi d'éliminer la disparité possible entre les différentes
réactions de dérivation et leur influence éventuelle sur les mesures.
Pour la méthode de calcul, l'intégration de la surface des pics peut être faite directement
par le logiciel PU6000 (PHILIPS) par référence avec la surface des pics d'une gamme étalon.
Cependant pour les acides aminés, la proximité de certains pics, en particulier, ceux de la
glycine, de l'arginine et de l'histidine, rend difficile leur intégration individuelle. Il peut en
résulter des erreurs sur l'estimation des temps de rétention, donc sur l'identification des acides
aminés. Nous avons donc préféré une procédure manuelle d'exploitation des aires de pics
déterminées par le logiciel PU6000.
3 répétitions par traitement (cal x variante de milieu x date de prélèvement) ont été
réalisées. Les résultats sont exprimés en mg par gramme de matière sèche.
55
MATERIEL & METHODES
chaque gel. Après migration, les protéines sont fixées par un tampon de fixation (annexe 7) et
révélées au nitrate d'argent. Les gels sont ensuite séchés.
3 répétitions par traitement (cal x variante de milieu x date de prélèvement) ont été
réalisées.
8.1- Extraction
200 mg de matière fraîche de cals sont broyés en présence de 200 III de tampon
d'extraction Tris (annexe 8) et l'ensemble est transféré en tube Eppendorf. Le broyat est
centrifugé à 50000 g à 4°C pendant 30 min. Le surnageant contenant les protéines solubles est
récupéré et placé à -20°C jusqu'à son utilisation. Le contenu en protéines est évalué par le test
ESEN: 2 III d'extrait sont placés sur un carré de papier filtre Whatman; après séchage pendant
10 min., le carré de papier filtre est déposé dans un bain de réactif ESEN (1 g de bleu de
Coomassie G-250, 250 ml d'isopropanol, 100 ml d'acide acétique glacial, , 650 ml d'eau
distillée) pendant 5 min. Il est ensuite rincé avec de l'eau. L'intensité de la coloration de
chaque dépôt est comparée avec celle correspondant à des témoins de quantité connue.
56
o
Cal conservé à -30°C
t
Fractionnement du
cal en deux parties
de même poids Ajouter à 10 III d'extrait :
- 10 III de norleucine à 221 Ilg.ml-I
~ ~
(étalon interne)
C\ CI
- 10 III de solution de séchage
(eau 215, éthanol 2/5, triéthylamine 1/5)
(dans les tubes servant à la séparation
des acides aminés en HPLC)
Dosage des sucres
t ~
Broyage des cals
dans l'azote liquide
Evaporer sous vide au Speedvack 5 min.
t
Extraction des acides aminés
en présence de :
- 2,5 ml de chloroforme pur
- 2,5 ml d'eau "acide"
(pH 3.9 à 4 avec HCI)
t
Transfert des extraits
dans des ft acons Ajouter la solution de dérivation contenant
en verre bouchés le phénylisothiocyanate (PITe)
(phénylisothiocyanate 1/10, éthanol 7/10,
y triéthylamine 1/10, eau 1/10)
1 nuit à 4°C et à l'obscurité
4-y
4500 trs; 10 min.
4°C en tubes
Corex 15 ml Laisser les tubes 30 min. à température ambiante
y
Fj~
f:= 'J/
Evaporer au Speedvack une nuit
Phase aqueuse récupérée
et filtrée sur Millipore
0.45 !lm puis 0.2 !lm
-Figure 12 a)-
Echantillons d'acides aminés dérivés
~
Reprendre dans 100 ~I de l'éluant A d'HPLC
D
Vortex 10 secondes
~ %éluanlB
loo"j-~
,oa/.
Colonne C18 Phase inverse
10%
'------;\"'""0-·20.-----::<30:------:t4Ô:--~:>
Eluants: temps (min.)
- éluant A: 119 g d'acétate de Na,
500 ~I de triéthylamine
dans II d'eau bidistillée, Gradient:
pH 6.4 avec de l'acide acétique - 10 min. de rinçage dans 10% d'éluant B
- éluant B : 600 ml d'acétonitrile, - 25 min. de séparation par passage de 10 à 49% de B
400 ml d'eau - 2 min. de passage de 49% à 100% de B
- 6 min. de rinçage dans 100% de B
Boucle d'injection de 20 ~I - 2 min. de passage de 100% à 10% de B
Four: 38°C - 10 min. de rééquilibrage à 10% de B
Pression: 250 Bar
Débit: 1 mI.min-1
Passeur d'échantillon automatique thermostaté à 4°C
Chromatogramme:
Détection UV à 254 nm
Sensibilité ABS Range: 0,32
(Détecteur Philips)
o
Calibration (étalons externes)
~
Traitement des données
sur logiciel d'intégration PU 6000 Philips
-Figure 12 b)-
MATERIEL & METHODES
59
o Cal conservé à -30°C
Fractionnement du cal
Dénaturation 10 min. à 100°C
en deux parties de même poids
(100 mg)
J::' ~
50 111 d'extrait protéique
CI
Détermination
C\ + 50 111 de solution de charge
contenant du Bleu de Bromophénol
~
~4500 rpm Migration de l'électrophorèse
en condition dénaturante
15 min. Ih. à 150 mV
4°C
ou 12 min. mA puis 90 à 120 min. à 15 mA
[l 1
-
sumagean' récupéré
(extrait protéique)
Culo' éliminé
Fixation des gels
en présence
d'éthanol et d'ac. acétique
pendant 1h. sous agitation
Mesure de la DO à 595 nm
t
Détermination Révélation des gels en présence
de la concentration d'acide citrique et de formaldéhyde
par référence
à une gamme étalon de BSA
-Figure 13-
3 couches de papier filtre Whatman (7 x 10 cm) r--------,.L-----' t
1 membrane de nitrocellulose 0,2 I1m (6,5 x 9 cm)
le gel
f7L-:~~~1
1 feuille de papier Whatrnan ------~
WESTERN BLOT
Transfert des protéines
Préparation pour le WESTERN BLOT
sur la membrane de nitrocellulose
30 à 45 min. à 5,5 mA/cm
/;----/.--
- -- - --
------
------
- -- - --
Coloration de la membrane de nitrocellulose SATURATION DES SITES LIBRES DES PROTEINES
avec une solution de Ponceau Décoloration avec de l'eau bidistillée
(0,2% dans 0,3% de TCA) Fixation dans une solution:
et marquage des bandes polypeptidiques PBS pH 7,4, BSA (w/v) 1%,
serum d'agneau (v/v) 1%
lh. à température ambiante ou toute la nuit
2 lavages d'lh.
dans la solution précédente
MARQUAGE PAR UNE ENZYME
Incubation avec un troisième anticorps
couplé à la phosphatase alcaline,
dilué 1000 fois dans la solution diluante
Incubation 5 min. dans un tampon TRIS: Réaction enzymatique 15 min. avec le substrat:
Tris 0,2 M pH 8,2, CaCI2 2mM Naphtol ASMxP 6 mg dans 15 ml d'eau,
Fast Red 90 mg dans 15 ml d'eau
(Solution de substrat préparée extemporanément)
Réaction stoppée avec de l'eau bidistillée
-Figure 14-
MATERIEL & METHODES
pondérée pour chaque variablej par l'écart-type cri et où Xij et Xkj sont les valeurs observées de
la variable j respectivement sur les individus i et k.
Le critère d'agrégation retenu est celui de WARD (1963). La méthode permet d'obtenir
un dendrogramme, dont le découpage conduit à des groupes d'individus. Les cals sont ainsi
classés, non pas par rapport au traitement qu'ils ont subi, mais pour leur ressemblance dans
leur composition en acides aminés endogènes.
Cet ensemble de méthodes statistiques a permis de dresser une typologie des cals: l, II,
etc. Ainsi, on peut dire que le traitement X à la date T donne par exemple 30% de cals de type
l, 40% de cals de type II et 30% de cals de type IV.
62
:RE8U"LT.A.T8
D es études préliminaires, consistant à étudier le comportement de différentes lignées de
cals en milieu liquide, nous ont permis de montrer que seuls des cals granuleux de type
friable étaient capables de se maintenir en milieu liquide. La notion de friabilité impliquait
que les cals pouvaient facilement s'affranchir de la cohésion cellulaire caractéristique de cals
maintenus en tube sur milieu gélosé et se fractionner spontanément en unités de plus petite
taille dans un environnement liquide. Plusieurs lignées à fort potentiel embryogène présentant
ce caractère friable, ont alors été sélectionnées au sein de la collection.
Avant la mise au point des techniques de suspensions, notre premier objectif a été de
mieux caractériser ces lignées dans leur mode de multiplication et dans le déroulement de
l'initiation de l'embryogenèse somatique. Cette étude a été réalisée en milieu solide.
63
ETUDE DES FACTEURS NUTRITIFS
-PAR.TIEI-
ETUDE DES FACTEURS NUTRITIFS IMPLIQUES
LORS DE L'INITIATION DE L'EMBRYOGENESE SOMATIQUE
EN MILIEU SOLIDE
INTRODUCTION: DEFINITIONS
64
ETUDE DES FACTEURS NUTRITIFS
Dans le présent mémoire, nous nous sommes intéressée aux deux premières étapes, en
comparant systématiquement cals en condition de multiplication et cals en condition
d'initiation de l'embryogenèse somatique. Nous qualifierons de milieu de multiplication, le
milieu gélosé d'entretien des cals, et de milieu d'initiation, le milieu d'initiation de
l'embryogenèse.
65
PLANCHE III
-C~ITR.EI
Qu'elles soient d'origine foliaire ou inflorescentielle, les lignées de cals ont une texture
granuleuse. Macroscopiquement, ces cals sont composés de nodules d'aspect homogène et de
couleur beige-jaune (Planche III, photo 1). Chaque nodule forme une masse assez compacte.
Par contre, ils peuvent se séparer les uns des autres, une fois libérés du tube.
Certaines lignées, dont la texture granuleuse est moins marquée, se caractérisent par une
friabilité plus importante. Ces cals peuvent se fragmenter facilement en unités nodulaires plus
petites que chez le type de cals précédent.
Quelle que soit la lignée embryogène considérée, l'embryogenèse est initiée par passage
des cals sur un milieu comportant une concentration en 2,4-D plus élevée que celle des
milieux de multiplication. Le critère qui permet d'observer que l'embryogenèse est initiée est
la présence de globules blanc-nacrés qui s'individualisent du cal vers le 60e jour de culture
(Planche V, photo 1). Ces globules constituent les structures embryogènes, qui après
diminution de la concentration en 2,4-D, évolueront ensuite en structures embryonnaires puis
en embryons (Cf. Introduction).
66
PLANCHE IV
-
e.
CARACTERISA TION MORPHOLOGIQUE ET STRUCTURALE
Q les cals de « type 1 » dont la prolifération est assurée par une assise méristématique de type
pseudocambial ;
Q les cals de « type II » dont la prolifération est assurée par une assise méristématique de type
protodermique.
L'activité mitotique au niveau du protoderme devient plus importante que celle des
cellules pseudocambiales. Elle entraîne alors une désorganisation de la structure des cals
(Planche IV, photo 1). Après plusieurs repiquages, les tissus superficiels constitués des
cellules de l'assise protodermique peuvent être séparés du cal initial. La prolifération de ce
type de tissu est assurée par des mitoses essentiellement anticlines qui conduisent à
l'obtention de cals, tels que ceux constituant la lignée L82. Ces cals sont essentiellement
constitués de deux assises cellulaires en forme de «rubans» (Planche IV, photo 2). Ils
peuvent également être constitués de groupes de cellules de diamètre plus important sous
67
PLANCHE V
forme de petits nodules méristématiques. Cependant, ces nodules ont tendance à dégénérer.
Cette structure donne un caractère hautement friable aux cals.
68
PLANCHE VII
Pour les cals de type l, la zone parenchymenteuse apparaît peu à peu dégénérée et/ou
vascularisée. Pour les cals de type II, l'initiation de l'embryogenèse s'accompagne d'une
dégénérescence de certaines parties des nodules méristématiques. Il n'est pas rare d'observer
un proembryon isolé au sein d'un nodule dont toutes les autres cellules ont dégénéré (Planche
VI, photo 4).
Quel que soit le type de cals, cellules embryogènes isolées et proembryons peuvent
coexister. A un temps donné, le degré d'orientation vers l'embryogenèse est très variable entre
les nodules.
69
PLANCHE VIII
1. Mitochondries
2. Réticulum endoplasmique granulaire
3. Polysomes et réserves lipoprotéiques
4. Amyloplastes autour du noyau
5. Inclusions denses aux électrons de nature lipidique (L) autour du noyau (N)
dans la cellule embryogène entouré par une paroi modifiée (Pm)
3- CONCLUSION
Cette étude a permis de mieux caractériser les deux lignées de cals en précisant leurs
différences structurales.
Les cals de type 1 sont constitués d'un ensemble de nodules qui possèdent une structure
en trois types tissulaires différents. La formation de ces tissus résulte du fonctionnement
hautement régulé d'une assise méristématique de type cambial. Des divisions anticlines et
périclines permettent la croissance du cal. Le fonctionnement de cette assise est centripète:
les cellules plus au centre des cals se différencient en cellules parenchymenteuses et/ou en
éléments de type trachéide et/ou en fibres de soutien (DUSSERT, 1991). Comme le souligne
VERDEIL (1993), cette assise présente des similitudes avec les méristèmes d'élargissement
secondaires qui assurent l'augmentation du diamètre caulinaire chez de nombreuses
Monocotylédones.
70
PLANCHE IX
En revanche, les cals de type II possèdent une structure constituée d'un seul tissu, siège
d'un plan de divisions essentiellement anticlines responsables du maintien et de la
prolifération du tissu de nature protodermique (VERDEIL, 1993).
Il faut insister sur le fait que ces lignées peuvent être considérées comme des clones de
cals dont on peut obtenir la multiplication sans changer la structure.
Cette étude a permis de caractériser les modifications structurales après le passage des
cals sur milieu d'initiation de l'embryogenèse.
Des modifications structurales différentes chez les deux types de lignée, traduisent la
mise en place des cellules embryogènes. Chez les cals de type l, la destructuration de la zone
pseudocambiale est nécessaire pour permettre l'orientation vers l'embryogenèse au sein de
cette zone essentiellement histogène. Selon certains auteurs (MAHESWARAN et WILLIAMS,
1985; DE JONG et al., 1993; Lo SCHIAVO, 1995), ce sont les auxines, tel que le 2,4-D, qui
pourraient être responsables des modifications du plan de divisions à l'origine de cette
destructuration. Cette destructuration conduit souvent à une friabilité plus importante des cals
(YOSHIDA et KOMAE, 1995). Chez les cals de type II, le plan de division n'est pas modifié,
seule une dégénérescence d'une partie du cal est observée.
Une fois le processus embryogène initié, celui-ci se déroule de façon équivalente quelle
que soit la lignée considérée.
L'initiation de l'embryogenèse s'accompagne de modifications au niveau des parois
pectocellulosiques et de la lamelle moyenne. Ces modifications et la disparition des
communications intercellulaires montrent que la fonnation des cellules embryogènes
s'accompagne d'un isolement physique par rapport au cal environnant. Cet isolement est une
caractéristique de l'embryogenèse dont l'origine est de type unicellulaire et se retrouve chez
de nombreuses espèces (WILLIAMS et MAHESWARAN, 1986; MICHAUX-FERRIERE et
SCHWENDIMAN, 1992; YEUNG, 1995). Il favoriserait la reprogrammation génétique conduisant
à l'embryogenèse. Cet isolement est à mettre en parallèle avec l'isolement du zygote, qui est
entouré par des parois modifiées; chez certaines espèces, celles-ci peuvent être caractérisées
par un dépôt de callose (MERKLE et al., 1995). Un tel dépôt a été observé autour de la cellule
embryogène somatique au moment de son isolement chez certaines espèces (DUBOIS et al.,
1990), et récemment chez le cocotier (VERDEIL, communication personnelle). Ces
caractéristiques pennettent de suggérer que l'initiation de l'embryogenèse somatique
d'origine unicellulaire est très proche, au cours des premiers stades, de l'embryogenèse
sexuée.
71
CARACTERISATION MORPHOLOGIQUE ET STRUCTURALE
Ces modifications ont déjà été observées chez d'autres espèces et certaines études
suggèrent que toutes ces modifications pourraient être sous le contrôle direct du 2,4-D
(YEUNG, 1995). Pour YEUNG (1995), elles seraient essentielles pour exprimer le processus
embryogène.
72
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
- C~IT:R.E II-
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS SPECIFIQUES
AU COURS DE L'INITIATION DE L'EMBRYOGENESE
INTRODUCTION
Cette étude a été réalisée dans le but de définir les besoins nutritifs et les changements
physiologiques qui pourraient accompagner l'initiation de l'embryogenèse après transfert sur
un milieu enrichi en 2,4-D.
En comparant des cals en condition de multiplication et en condition d'initiation de
l'embryogenèse, nous avons suivi la croissance des cals et détenniné leur teneur en eau; nous
avons étudié l'évolution des principaux paramètres et composés du milieu (pH, éléments
minéraux et sucre), et analysé la composition en sucres solubles, en acides aminés libres et en
protéines au sein des cals.
Deux lignées de cals ont été considérées : une lignée de cals de type 1 (L7) et une lignée
de cals de type II (L82).
Les deux lignées ont été maintenues dans les conditions standard de multiplication
suivantes:
l
• pour L7, la source carbonée est le saccharose: 30 g.r , et les concentrations en 2,4-D et en
l l
charbon actif sont: 60 mg.r de 2,4-D et 2 g.r de charbon;
l
• pour L82, la source carbonée est le glucose : 20 g.r , et les concentrations en 2,4-D et en
l l
charbon actif sont: 100 mg.r de 2,4-D et 3 g.r de charbon.
73
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
notre étude, car nous souhaitions vérifier si des différences existaient au niveau nutritionnel
entre les deux milieux.
Les données acquises lors de nos études ont été analysées grâce à des méthodes
statistiques telles que l'analyse de variance et le test de comparaison de moyennes.
L'ensemble des données statistiques est présenté en annexe 9 et nous nous y reporterons
chaque fois qu'il sera nécessaire.
A chaque date de prélèvement, la croissance a été évaluée par le gain (ou la perte) de
matière sèche: différence entre le poids de matière sèche et le poids à la date initiale TO (soit
20 +/- 1 mg)..
1.3- Conclusion
Aux dates de prélèvement considérées, la croissance des cals ne ressemble pas aux
courbes de croissance théoriques en trois phases - phase de latence, phase exponentielle de
croissance, phase stationnaire - classiquement décrites (GEORGE et SHERRINGTON, 1984).
L82 montre une croissance en deux phases:
• la première phase, entre TO et T15, pendant laquelle la croissance est faible. Cette phase
pourrait correspondre à une phase de latence et d'adaptation aux conditions de culture;
74
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
-r
'-'
60 -r
'-'
~
60
~
.c .c
u u
~ ~
'Il
40 'Il
40 d
...
~
...
~
-
:!!
œ
E 20
~
'Q
-
:!!
œ
E 20
~
'Q
b
b
.;= =
.;
C C 0
15 30 45 60 0 15 30 45 60
TempsG) TempsG)
-
0~
'-'
:l ~l GArn
c d -
0~
'-'
:l
1
0
b GArn
œ PERTE
-1 ~
œ
~
0 ~
...= ...=
~
c c
-1 ~
:l :l
-2
-2 c
- -
~ ~
=
~
-3
C
=
~
-3
.!! -4 .!! -4
~ ~
'Q
-5
'Q
-5
=
-
.g -6
œ
·C
œ -7
0
b
15 30 45 60
=
-
.g -6
œ
·C
œ -7
c C
15
he
45 60
> > 0 30
Tempsü) TempsG)
Figure 17 : Gain ou perte de teneur en eau Figure 18 : Gain ou perte de teneur en eau
des cals de la lignée L82 des cals de la lignée L7
• milieu de multiplication G100 • milieu de multiplication M60
• milieu d'initiation G 130 • milieu d'initiation MIlO
• milieu d'initiation G 140
Chaque point représente la moyenne de 3 mesures indépendantes. Les points suivis par la même lettre ne sont pas
significativement différents au seuil de 5% selon le test de Newman et Keuls.
75
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
• la deuxième phase, entre T15 et T60, correspond à la phase de croissance proprement dite,
phase pendant laquelle des différences apparaissent entre condition de multiplication et
condition d'initiation de l'embryogenèse. La croissance est moins importante sur le niveau
l
d'auxine le plus élevé (140 mg.r ).
Nous avons considéré, à chaque date, le gain ou la perte en eau par rapport à la date
initiale TO, en effectuant la différence entre la teneur en eau à cette date et celle à TO.
L'évolution de la teneur en eau est équivalente chez les deux lignées de cals. Une
diminution significative est observée à T8 (Fig. 17 et 18). Ensuite, la teneur en eau augmente
jusqu'à T60. Aucune différence significative existe entre les milieux, comme le confirme
l'analyse de variance (annexe 9 : tableau 1 et 2).
CONCLUSION:
Quelle que soit la lignée, la diminution observée entre TO et T8 pourrait correspondre à
une adaptation à la nouvelle mise en culture. De plus, quelle que soit la concentration en 2,4-
D et en macroéléments, la teneur en eau des cals est équivalente.
Pour chaque composé analysé (sucres, sels minéraux) et pour chaque milieu considéré,
la concentration moyenne du composé au sein des trois tubes de milieu prélevés à TO a tout
d'abord été déterminée. Aux dates de prélèvement suivantes, sur chaque milieu, nous avons
considéré la différence entre la concentration dans un tube de milieu et la moyenne à TO.
76
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
e
20 40
-
..:.
~
15
10
--
..:. 30
~
E
"-'
d
E
..'" 20
40l
"-'
40l
5
Cl b
'"ClCol ~
.c c
::l Col
G Col
~
10
~
a
15 30 45 60 30 45 60
TempsG) TempsG)
Chaque point représente la moyenne de 3 mesures indépendantes. Les points suivis par la même lettre ne sont pas
significativement différents au seuil de 5% selon le test de Newman et Keuls.
77
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Cette différence sera considérée comme étant l'absorption du composé par les cals,
même si l'absorption intracellulaire proprement dite des différents composés n'est pas vérifiée
dans notre étude. Sur chaque milieu, nous avons alors suivi, entre les dates de prélèvements,
les changements observés au niveau de l'absorption moyenne du composé (effectif: n=3).
Pour des raisons pratiques liées à la lourdeur des expérimentations, nous avons dû
limiter les dates de prélèvement. Nous avons considéré quatre étapes importantes de
l'initiation de l'embryogenèse :
• TO, qui correspond à la mise en culture sur milieu d'initiation;
• T15, qui correspond à la présence des premières cellules embryogènes observables après
une étude histologique;
• T28, qui correspond à la présence des premiers proembryons ;
• T60, qui correspond à la date où les premières structures embryogènes sont
macroscopiquement visibles. Cette date correspond également à la fin d'un cycle de
culture.
78
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
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Figure 21 : Absorption du chlore (a), du nitrate (b), du phosphate (c) et du sulfate (d) par les
cals de la lignée L82
• milieu de multiplication G100
 milieu d'initiation G 130
• milieu d'initiation G 140
Chaque point représente la moyenne de 3 mesures indépendantes. Les points suivis par la même lettre ne sont pas
significativement différents au seuil de 5% selon le test de Newman et Keuls.
79
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Le niveau d'absorption du nitrate est plus important que celui du phosphate mais l'allure
des courbes d'absorption montrent une évolution très voisine (Fig. 21 b et c). L'absorption de
ces deux anions n'est pas régulière au cours du temps:
• entre TO et T15, elle apparaît négligeable;
• entre T15 et T60, une absorption significative est observée sur tous les milieux et elle est
l
plus importante sur les milieux d'initiation (1100 mg.r pour le nitrate et 150 mg.r l pour le
l
phosphate à T60) que sur milieu de multiplication (environ 300 mg.r pour le nitrate et
50 mg.r l pour le phosphate à T60).
Pour le sulfate, l'allure de la courbe d'absorption est équivalente entre les milieux
(Fig. 21 d). Entre TO et T15, l'absorption est faible (inférieur à 10 mg.r l ). Entre T15 et T60,
elle devient plus importante et elle est deux fois plus élevée sur milieu de multiplication (40
mg.r l à T60).
80
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
81
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
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0 15 30 45 60
Temps (j)
Figure 22 : Absorption de l'ammonium (a), du chlore (b), du nitrate (c), du phosphate (d) et du
sulfate (e) par les cals de la lignée L7
• milieu de multiplication M6ü
• milieu d'initiation MIlO
Chaque point représente la moyenne de 3 mesures indépendantes. Les points suivis par la même lettre ne sont pas
significativement différents au seuil de 5% selon le test de Newman et Keuls.
82
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
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a
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o 15 30 45 60 o 15 30 45 60
Temps (j) Temps (j)
Chaque point représente la moyenne de 3 mesures indépendantes. Les points suivis par la même lettre ne sont pas
significativement différents au seuil de 5% selon le test de Newman et Keuls.
83
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Enfin, si une corrélation mise en évidence est significative, nous avons vérifié si elle
différait entre les milieux. Une corrélation significative peut être représentée,
mathématiquement, par une droite de régression autour de laquelle se distribuent les données
de deux variables analysées, ceci sur chaque milieu. Un test, dit de parallélisme, est effectué
afin de comparer les deux droites; si la nature de la relation ne change pas entre les milieux,
les pentes des deux droites de régression sont parallèles. Le test de parallèlisme est non
significatif.
Nous ne présentons que les corrélations qui apparaissent les plus significatives (tableau
9). L'ensemble des analyses statistiques sont présentées en annexe (annexe 9 : tableaux 3 et
4).
Les taux d'absorption des trois anions nitrate, phosphate et sulfate sont très corrélés
entre eux (R2>94%)
L'évolution du pH est fortement corrélée à l'évolution des teneurs des quatre ions:
ammonium (L7), nitrate, phosphate et sulfate (environ 70%) et de la teneur du sucre du
milieu: glucose (77%) chez L82 et saccharose (92%) chez L7.
Les corrélations mises en évidence dans l'évolution des paramètres analysés ne sont pas
différentes entre les milieux.
3.5- Discussion
Malgré leur différence fondamentale dans leur structure et malgré une composition des
milieux différente, en particulier au niveau de la nature de la source carbonée, les deux lignées
de cals apparaissent proches dans leurs besoins en composés azotés et minéraux. Les besoins
nutritifs les plus importants sont les besoins en composés carbonés et azotés.
84
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
• Analyse réalisée par une analyse de covariance entre une des variables mesurées et une variable indépendante (ou
covariante), entre les milieux, une détermination du coefficient de corrélation et un test de parallélisme entre les milieux
permet de déterminer si le degré de la corrélation mise en évidence est le même pour chaque milieu (Cf. annexe).
85
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Ce résultat confinne celui obtenu lors d'une étude précédente portant sur la
détennination des besoins nutritifs de cals de cocotier en condition de multiplication mais
réalisée à partir de lignées différentes de celles utilisées ici (VERDEIL, 1993; DUSSERT, 1991).
Comme le suggérait cette étude, les composés azotés, carbonés et minéraux absorbés
auraient essentiellement pour rôle de maintenir le pool métabolique et énergétique au sein des
cals et d'assurer la réalisation des divisions cellulaires, d'où la forte corrélation mise en
évidence dans l'évolution de ces composés (tableau 9).
Le potassium et le chlore sont absorbés en quantité négligeable pour les deux lignées.
Pour L7, le chlore pourrait même être désorbé. De façon générale, ces deux ions sont
impliqués dans le maintien de la pression osmotique et l'équilibre des charges ioniques. Chez
de nombreuses espèces (GEORGE et SHERRINGTON, 1984), le chlore est généralement
nécessaire en très faible quantité, ce qui est à mettre en relation avec le taux d'absorption
négligeable de cet ion, mis en évidence par notre étude. Contrairement à ce qui est observé
dans la plante entière qui nécessite des quantités non négligeables de potassium (RICHTER,
1993), cet ion n'a pas d'influence sur la croissance des cals chez différentes espèces telles que
Daucus carota, Ipomea ou Tagetes et son absorption apparaît négligeable (VELIKY et ROSE,
1973; KETEL, 1986), ce qui rejoint nos observations.
Le calcium et le magnésium ne semblent pas absorbés par les cals des deux lignées
étudiées, contrairement à ce qui était observé chez les autres lignées de cals. Ces deux cations
jouent un rôle dans la protection des membranes et des parois cellulaires (RICHTER, 1993;
GEORGE et SHERRINGTON, 1984). L'absorption négligeable de ces deux ions pourrait être ici
tout simplement liée à l'existence d'un « pool)} endogène suffisant.
Quelle que soit la lignée, de fortes corrélations existent dans l'évolution des différents
composés et celle du pH.
2
Les évolutions du nitrate et du phosphate montrent une forte corrélation (R > 95%).
2
Elles sont aussi fortement corrélées au pH (R >60%). Il est maintenant admis qu'un pH trop
alcalin inhibe leur absorption (GEORGE et SHERRINGTON, 1984). L'absorption de ces deux
éléments n'est effective qu'au voisinage du ISe jour de culture quand le pH atteint un niveau
suffisamment acide: il est de 5 à T15. La corrélation mise en évidence entre le nitrate et le
phosphate pourrait correspondre au fait que l'absorption de ces deux composés est
conditionnée par le niveau de pH.
On a remarqué également que pour la lignée L7, l'absorption en ammonium est corrélée
à l'évolution du pH. Chez d'autres lignées de cals de cocotier, DUSSERT (1991) suggère que la
baisse de pH dans les 15 premiers jours pourrait être due à l'absorption d'ammonium car il a
été montré que celle-ci acidifie le milieu. Elle pourrait ainsi favoriser l'absorption du nitrate
après le ISe jour de culture (DusSERT, 1991). Ceci est plausible dans le cas de la lignée L7
mais pas dans le cas de la lignée L82 pour laquelle l'absorption en ammonium apparaît
86
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
négligeable. On peut alors se demander si les différences observées entre les lignées
pourraient dépendre de l'activité de la nitrate réductase, qui régit l'assimilation du nitrate, et il
serait intéressant de comparer son activité entre les différentes lignées de cals.
o Absorption du sucre :
L82 montre une absorption plus importante du glucose au 28e jour de culture (Fig. 19),
ce résultat est en accord avec ceux obtenus sur d'autres lignées (Dus SERT, 1991) qui
montraient, de leur côté, une absorption plus importante du saccharose à la même période. Il
est intéressant de montrer que des différences existent entre les deux milieux d'initiation:
l'absorption du glucose est plus précoce sur le milieu contenant la plus forte concentration en
2,4-D (140 mg.r l ) (T28) que sur l'autre milieu (130 mg.r l ) (T60).
L7 montre au contraire une absorption du saccharose plus importante en condition de
multiplication (Fig. 20).
o pH:
Le pH des milieux d'initiation est significativement plus acide à partir du 15e jour de
culture.
Les différences observées entre les lignées peuvent être dues à de nombreux facteurs:
concentration différente en 2,4-D, en macroéléments ou bien encore la nature du sucre.
Quelle que soit la lignée considérée, l'absorption plus importante en composés des
milieux est observée essentiellement à partir du 15e jour de culture au moment de la formation
des cellules embryogènes.
Afin de compléter cette étude, nous nous sommes intéressée à la composition en
composés carbonés et azotés solubles au sein des cals: sucres, acides aminés et protéines.
87
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
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Figure 25: Evolution des teneurs en sucres solubles - glucose (a), fructose (b) et saccharose (c)
- au sein des cals de la lignée L82, en pourcentage du poids de matière sèche.
• milieu de multiplication G100
 milieu d'initiation G 130
• milieu d'initiation G 140
Chaque point représente la moyenne de 4 mesures indépendantes. Les points suivis par la même lettre ne sont pas
significativement différents au seuil de 5% selon le test de Newman et Keuls.
BB
ETUDE DES BESOINS NUTRfTfFS
4.1.3- CONCLUSION
89
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
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45 60
Figure 26 : Evolution des teneurs en sucres solubles - glucose (a), fructose (b) et saccharose (c)
- au sein des cals de la lignée L7, en pourcentage du poids de matière sèche.
• milieu de multiplication M60
• milieu d'initiation MIlO
Chaque point représente la moyenne de 4 mesures indépendantes. Les points suivis par la même lettre ne sont pas
significativement différents au seuil de 5% selon le test de Newman et Keuls.
90
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Ces résultats pourraient correspondre en partie au fait que ces deux sucres sont en
équilibre constant entre la synthèse et la dégradation du saccharose selon les besoins
métaboliques des cals (WENDLER et al., 1990; SINGH et al., 1991; RICHTER, 1993; WANG et
al., 1993; BARNES et al., 1994).
Nous avons vérifié que l'hétérogénéité observée n'était pas due à la méthode de dosage.
91
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
92
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
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Temps (j)
45 60
Figure 27: Evolution de la teneur en sérine (a) et en proline (b) en mg par g de matière sèche
des cals de la lignée L82.
• : milieu de multiplication G100
• : milieu d'initiation G 130
• : milieu d'initiation G 140.
Chaque point représente la moyenne de trois mesures indépendantes.
93
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
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o 8 15 28 42 60
Temps (j)
Figure 28 : Evolution de la teneur en sérine (a) et en proline (b) en mg par g de matière sèche
des cals de la lignée L82, en tenant compte des trois répétitions à chaque date de
prélèvement et sur chaque milieu.
• : milieu de multiplication G 100
 : milieu d'initiation G 130
• : milieu d'initiation G 140
94
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Selon l'acide aminé, ces valeurs ne sont pas forcément observées pour un même cal:
par exemple à T8, la variabilité observée dans les teneurs en sérine pour des cals placés sur
milieu de multiplication est due à une teneur très élevée au sein d'un cal, environ 0.55, alors
que les deux autres cals montre une teneur voisine de 0.2 mg par gramme de matière sèche,
teneur observée pour des cals placés sur les deux autres milieux; en revanche à cette date la
teneur en proline montre une forte homogénéité au sein des données. L'hétérogénéité
observée ne provient pas des mêmes individus.
Ces résultats existent pour l'ensemble des acides aminés analysés, quelle que soit la
lignée de cals considérée.
95
011
lI/2
lII3
5)
011
GROUPE 1
lI/2
lII3 Individu aberrant
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t5lt
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~GR~O~U~P~E~III _ __,
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4ZI3
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42It
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fiS
2812 GROUPE V
2812
2813
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4ZI3
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8012
8013
Fig. 29 : Dendrogramme représentant la classification des cals de la lignée L82 selon leur
composition en acides aminés (1) (Analyse réalisée par une classification ascendante
hiérarchique sur les 54 individus de l'expérience)
- Groupe 1 : TO
- Groupe II : T8 et Tl5 sur les deux milieux d'initiation
- Groupe III : T8 et Tl5 sur le milieu de multiplication
- Groupe IV : T28, T42, T60 sur les trois milieux
- Groupe V: T28, T42, T60 sur les deux milieux d'initiation
- Individu aberrant: variabilité non déterminée.
* 60/2 : individu mal classé dans le groupe IV mais bien classé dans le groupe V
-E--7
~
représente la distance (euclidienne) qui sépare les cals ou les groupes de cals
et indique le degré de resssemblance ou de disssemblance entre les cals dans la
composition en acides aminés
-E--7
(1) Acides aminés détectés: alanine, leucine, proline, sérine, thréonine, valine.
La composition moyenne en acides aminés dans chaque groupe est donnée dans le tableau 10
97
TABLEAU 10 : Moyenne des teneurs en acides aminés pour les cinq groupes de la
classification hiérarchique chez la lignée L82
Les résultats sont exprimés en mg par gramme de matière sèche
(1) n : nombre d'individus par groupe, L'analyse comprend 54 individus, Le 54e, individu aberrant n'a pas été
pris en compte. Les résultats sont exprimés en mg par gramme de matière sèche.
Groupes II III IV V II V
% bien classés 100% 96,3% (1) 100%
Acide aminé (2) val pro val
Moyenne (3) 1,630 11,510 1,520 2,210 1,630 10,860
M'In. (4) 0,220 9,070 1,120 1,500 0,220 8,920
Max. (4) 2,630 13,110 1,860 2,760 2,630 12,950
(1) un individu est mal classé dans le groupe IV mais bien classé dans le groupe V
(premier individu 60/2 du dendrogramme de la figure 1)
=
(2) Acide aminé permettant une distinction entre les cals: Pro proline, Val valine =
(3) Moyenne des teneurs en acides aminés entre les groupes (Cf, tableau 1)
(4) Valeurs minimale (min,) and maximale (max,) pour la proline ou la valine au sein des groupes
TABLEAU 12 : Analyse de variance sur les teneurs en acides aminés en fonction des
groupes pris deux à deux chez la lignée L82
=
(1) Test Fisher-Snedecor; niveau de signification: NS non significatif; * =significatif (5%); ** =hautement
=
significatif( 1%); *** très hautement significatif (1 %0)
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Trois acides aminés ont une teneur significativement plus faible au sein du groupe II
(tableaux Il et 12) :
• la valine, 10 fois plus faible;
• la proline, 1,5 fois plus faible;
• la sérine, 2 fois plus faible.
L'analyse discriminante montre que la valine permet à elle seule de différentier les
groupes (tableau 11).
Les groupes IV et V correspondent à des cals prélevés entre T28 et T60. Le groupe V
contient seulement les cals placés sur les milieux d'initiation, tandis que le groupe IV contient
les cals placés sur milieux de multiplication et d'initiation. Les cals des deux groupes sont
classés avec un risque d'erreur de 3,7% (tableau Il). Quatre acides aminés ont une teneur
significativement supérieure au sein du groupe V (tableaux Il et 12) :
• la proline et la leucine, 2 fois plus élevée;
• la valine et l'alanine, 1,5 fois plus élevée.
L'analyse discriminante montre que la proline permet à elle seule de différentier les
groupes (tableau Il).
Une troisième analyse discriminante a été réalisée sur les cals des groupes II et V placés
sur milieu d'initiation et correspondant respectivement aux cals prélevés entre TO et T15 et
entre T28 et T60. La composition en acides aminés permet de classer les cals sans risque
d'erreur (100% d'individus bien classés) (tableau Il).
Trois acides aminés ont des teneurs significativement supérieures après T28 au sein du
groupe V (tableaux Il et 12) :
• la valine, 10 fois plus élevée;
• la proline et la leucine, 2 fois plus élevée.
L'analyse discriminante montre que la proline permet à elle seule de différentier les
groupes (tableau Il).
CONCLUSION:
99
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Ces phases correspondent aux deux phases décrites au cours du suivi de la croissance
des cals et des besoins en composés des milieux de culture: phase de latence, entre TO et T15,
et phase de croissance, entre T 15 et T60.
Deux groupes existent au sein des cals placés sur milieu de multiplication (groupes III et
IV), ils correspondent à l'évolution de la teneur en acides aminés au cours du temps. La
composition en acides aminés des cals placés sur milieu de multiplication est homogène. Cette
homogénéité est caractéristique des cals constituant les lignées, telle que L82, composées d'un
seul type de tissu.
Les groupes mis en évidence correspondent également à une évolution différente des
teneurs en acides aminés entre les cals placés sur les milieux d'initiation (groupes II et V) et sur
milieu de multiplication (groupes III et IV).
En revanche, la composition en acides aminés des cals placés sur milieu d'initiation est
hétérogène entre T28 et T60. Les milieux d'initiation donnent deux groupes de cals avec des
compositions en acides aminés différentes : les cals du groupe V et ceux appartenant au groupe
IV, qui ont une composition en acides aminés équivalente à celle des cals en multiplication.
L'hétérogénéité mise en évidence pourrait donc correspondre à une variabilité
physiologique des cals sur milieu d'initiation. Il est intéressant de noter que les cals placés sur
les deux milieux d'initiation montrent la même hétérogénéité.
Chez les cals de cocotier, l'étude histologique a permis de montrer une hétérogénéité du
degré d'orientation des cals envers l'embryogenèse. En effet, l'embryogenèse somatique n'est
pas synchrone : des cellules méristématiques, des cellules embryogènes et des proembryons à
différents stades de formation peuvent coexister; de plus, il peut arriver que des cals ne soient
pas encore différenciés au moment où les cellules embryogènes et les premiers proembryons
sont normalement observés (entre T15 et T28). L'hétérogénéité de la composition en acides
aminés mise en évidence pourrait correspondre à une hétérogénéité physiologique liée à la
variabilité au niveau de l'orientation des cals vers l'embryogenèse.
Par l'étude histologique et l'analyse de la composition en acides aminés, on peut alors
effectivement considérer deux types de cals sur milieu d'initiation entre T28 et T60 :
• des cals qu'on peut considérer comme bien orientés vers l'embryogenèse caractérisés par la
présence de nombreuses cellules embryogènes et surtout de proembryons, avec une
composition en acides aminés distincte;
• des cals qu'on peut considérer comme étant retournés vers l'état méristématique, avec une
composition en acides aminés équivalente à celle des cals en multiplication.
100
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
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o 15 30 45 60 15 30 45 60
Temps (j) Temps G>
Figure 30 : Evolution des teneurs en acides aminés des cals de la lignée L82 en fonction des
cinq groupes (*) (enmg.g-l de matière sèche).
• cals sur milieu de multiplication
• cals sur milieu d'initiation non orientés vers l'embryogenèse
o cals sur milieu d'initiation bien orientés vers l'embryogenèse
1 à V : groupe auquel appartiennent les cals à chaque temps considéré
101
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Après avoir décrit les groupes de cals et déterminé une hétérogénéité dans leur degré
d'orientation envers l'embryogenèse, nous avons pu suivre l'évolution au cours du temps des
teneurs en acides aminés entre les différents groupes en prenant en compte le degré d'orientation
des cals.
Q Entre TD et T15:
La mise en culture entraîne une modification dans le contenu en acides aminés quel que
soit le type de milieu. Seul le contenu en thréonine, l'acide aminé majoritaire des cals, est
équivalent quels que soient le milieu et la date.
Le stade méristématique sur milieu de multiplication est caractérisé par une forte
augmentation dans le contenu en sérine et valine, et une faible baisse en proline. Sur milieu
d'initiation, l'initiation de l'embryogenèse est caractérisée par une forte baisse des teneurs
en proline et valine; la teneur en sérine augmente mais de façon significativement moins
importante qu'au sein des cals en multiplication. A ce stade, les cals sur milieu d'initiation
sont homogènes.
Q Entre T28 et T6D:
Pour les cals en multiplication, les teneurs en acides aminés restent stables (pour les
acides aminés détectés).
Les cals sur milieu d'initiation révèlent deux tendances. Au sein des cals non
induits, la teneur de chaque acide aminé devient équivalente à celle de cals en
multiplication. Les autres cals s'orientent vers l'embryogenèse et sont caractérisés par une
augmentation des teneurs en proline, valine et leucine. La teneur en alanine n'est pas modifiée
par rapport à la première phase décrite. Au sein des deux types de cals, la teneur en sérine
diminue de façon importante par rapport à la première phase (entre T15 et T28) pour devenir
équivalente à celle des cals en multiplication.
CONCLUSION:
102
011
012
011
012
011
012
15/1
15/1
812
812
4211
-8011
~:~ =:::Jh
2812 - _...
8011
4212
:~~ : Y t - -...
8012
4211
8011
4212
4212
811
811
812
4211
15/1 _ 1..........
-2812
811
2812
2811
-1--'"
2811
1812
1812
représente la distance (euclidienne) qui sépare les cals ou les groupes de cals
et indique le degré de resssemblance ou de disssemblance entre les cals dans la
composition en acides aminés
(1) Acides aminés détectés: alanine, arginine, asparagine, glutamine, leucine, phénylalanine, proline,
sérine, thréonine, tyrosine, valine.
La composition moyenne en acides aminés dans chaque groupe est donnée dans le tableau 13
1a4
TABLEAU 13 : Moyenne des teneurs en acides aminés pour les cinq groupes de la classification
hiérarchique chez la lignée L 7
Les résultats sont exprimés en mg par gramme de matière sèche
Moyenne (3) 185,690 286,280 104,650 22,870 !176,230 104,650 176,230 22,870: 3,940 8,550 176,230 286,280
M'm. (4) i 155,000 269,100. 65,700 19,100 i 169,500 65,700 169,500 19,I00i 2,900 7,400 i 169,500 269,100
! i ! ! ! i
Max. (4) i 224 ,7oo 302,600 ! 143,600 26,800! 181,700 143,600 i 181,700 26,8OO i 6,700 11,500 j 181,700 302,600
(1) un individu est mal classé dans le groupe IV mais bien classé dans le groupe 1(deuxième individu 28/2 du dendrogramme de la figure
et un individu est mal classé dans le groupe 1mais bien classé dans le groupe Il (l'individu 60/1 du dendrogramme de la figure)
(2) Acide aminé pennettant une distinction entre les cals: Pro = proline, Thr = thréonine
(3) Moyenne des teneurs en acides aminés entre les groupes (Cf. tableau 1)
(4) Valeurs minimale (min.) and maximale (max.) pour la thréonine au sein des groupes
TABLEAU 15 : Analyse de variance sur les teneurs en acides aminés en fonction des
groupes pris deux à deux chez la lignée L7
Groupes II et III (1) IV et V (1) 1et IV (1) 1 et V (1) 1 et II (1) 1 et III (1)
alanine 2,14 NS 1,37 NS 17,93 ... 3,37 NS 2,43 NS 0,03 NS
arginine 0,05 NS 0,00 NS 4,40 • 1,83 NS 0,74 NS 0,49 NS
asparagine 4,86 NS 0,29 NS 10,47 2,65 NS 2,36 NS 3,66 NS
glutamine 2,11 NS 2,04 NS 24,63 3,98 NS 13,44 •• 3,12 NS
leucine 0,54 NS 1,59 NS 6,85 • 8,27 • i 9,03 •• 3,68 NS
!phénylalanine! 0,37 NS 3,41 NS 0,61 NS 12,03 ..! 1,14 NS 0,00 NS
! proline ! 0,01 NS 9,38· 0,25 NS 20,43 ••• j 57,86 ••• 28,59 •••
i sérine l 0,13 NS 0,00 NS 19,20 ••• 4,12 NS! 2,09 NS l 0,48 NS
. thréonine j 63,40 ••• 35,14 ••• 112,88 ... 3471,58 ••• 2,23 NS i441,35 •••
tyrosine j 0,04 NS 5,69· 0,30 NS 22,29 ••• 3,01 NS! 2,91 NS
valine i 0,12 NS. 0,53 NS 3,74 NS 0,25 NS l33,01 ••• ! 16,79 ••
(1) Test Fisher-Snedecor; Test : niveau de signification: NS = non significatif; * = significatif (5%); ** = hautement
=
significatif (1%); *** très hautement significatif (1%0)
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Les groupes II et III ne diffèrent que par la teneur en thréonine qui est 1,5 fois plus
élevée dans le groupe III (tableaux 14 et 15).
Une autre analyse a été réalisée entre les deux groupes IV et V. Elle montre que les cals
sont classés sans risque d'erreur (tableau 14). Les deux groupes diffèrent par un nombre
restreint en acides aminés. Deux acides aminés montrent une teneur plus élevée dans le
groupe V (tableaux 14 et 15) :
• la tyrosine avec une teneur 3 fois plus élevée ;
• la proline avec une teneur 2 fois plus élevée.
Un acide aminé montre une teneur moins élevée dans le groupe V : la thréonine avec
une teneur 5 fois moins élevée. La thréonine suffit à différentier les groupes (tableau 14).
Les autres analyses ont consisté à comparer le groupe 1 avec les autres groupes.
Le groupe IV comprend des cals essentiellement prélevés à T8, T15 et T28 sur les deux
milieux. L'analyse discriminante entre les groupes 1 et IV montre que les cals peuvent être
classés avec un risque d'erreur limité à 5% (tableau 14). Six acides aminés ont une teneur
significativement plus élevée dans le groupe 1 (tableaux 14 et 15) :
• la thréonine et la sérine avec une teneur 1,5 fois plus élevée;
• l'alanine avec une teneur 2 fois plus élevée;
• l'arginine et la glutamine avec une teneur 3 fois plus élevée;
• l'asparagine avec une teneur 4 fois plus élevée.
Un seul acide aminé, la leucine, a une teneur 2 fois moins élevée.
La thréonine seule pennet de différentier les groupes (tableau 14).
Le groupe V comprend des cals prélevés à T15 et T28. L'analyse discriminante entre les
deux groupes montre que les cals sont classés sans risque d'erreur (100% de bien classés)
(tableau 14).
106
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Deux acides aminés ont une teneur plus élevée dans le groupe 1 (tableaux 14 et 15):
• la phénylalanine avec une teneur 10 plus élevée;
• la thréonine avec une teneur 8 fois plus élevée.
Trois acides aminés ont une teneur moins élevée dans le groupe 1 :
• la leucine avec une teneur 3 fois moins élevée ;
• la tyrosine avec une teneur 2,5 fois moins élevée;
• la proline avec une teneur 1,5 fois moins élevée.
Quatre acides aminés montrent une teneur moins élevée dans le groupe 1 (tableau 14 et
15) :
• la glutamine et la leucine avec une teneur 4 fois moins élevée;
• la valine avec une teneur 3 fois moins élevée ;
• la proline avec une teneur 2 fois moins élevée.
La proline suffit à différentier les groupes (tableau 14).
Le groupe III comprend des cals prélevés à T42 et T60 sur les deux milieux. L'analyse
discriminante entre les groupes 1 et III montre que les cals peuvent être classés sans risque
d'erreur (100% de bien classés). Trois acides aminés montrent une teneur 3 fois moins élevée
dans le groupe 1 (tableau 14 et 15) : la thréonine, la proline et la valine. La thréonine suffit à
différentier les groupes (tableau 14).
CONCLUSION:
107
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Ces phases correspondent aux deux phases décrites au cours du suivi de la croissance
des cals : phase de croissance, entre T8 et T28, et phase stationnaire de croissance, entre T28
et T60.
108
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
La teneur en thréonine diminue pendant la phase T8-T28 (teneur 2 fois moins importante
dans les groupes IV et V que dans le groupe 1); elle augmente ensuite pendant la période T42-
T60 (teneur 1,5 à 8 fois plus élevée dans les groupes II et III que dans le groupe 1). La teneur en
proline augmente au cours du temps (teneur 2 fois plus élevée dans les groupes IV et V et 3
fois plus élevée dans les groupes II et III).
Le même type de résultats est observé pour les autres acides aminés:
• la phase T8-T28 est caractérisée, au sein des cals, par une teneur plus importante en : leucine
(groupe IV et V), tyrosine (groupe V) et une teneur moins importante en alanine, asparagine,
arginine, glutamine, serine (groupe IV) et en phénylalanine (groupe V) ;
• la phase T28-T60 est caractérisée, au sein des cals, par une teneur plus importante en
glutamine et leucine (groupe II) et en valine (groupe III).
CONCLUSION:
Pendant les deux phases, les changements observés au niveau des acides aminés sont à
mettre en parallèle avec l'absorption régulière en composés exogènes mise en évidence
précédemment. La nature des acides aminés est représentative de la diversité des voies
métaboliques dont ils proviennent et dans lesquelles ils sont impliqués (RICHTER, 1993).
4.2.4- CONCLUSION
Cette étude a permis de caractériser une hétérogénéité du statut physiologique des cals
au sein de chaque lignée. Cette hétérogénéité correspond à une variabilité de la composition
en acides aminés entre des cals prélevés à une même date de prélèvement et sur le même type
de milieu (de multiplication et/ou d'initiation).
Cette hétérogénéité pourrait être liée au degré de différenciation des cals chez L7, et à une
bonne ou mauvaise orientation vers l'embryogenèse chez L82. Chez L7, il n'est pas possible de
discriminer les cals sur milieu de multiplication et sur milieu d'initiation. Cela pourrait signifier
que l'hétérogénéité observée serait plus généralement liée à des changements métaboliques
associés au processus de différenciation dont une voie possible est l'embryogenèse.
L'étude d'un seul acide aminé pourrait permettre de caractériser l'hétérogénéité observée.
En effet, un seul acide aminé (proline ou valine pour L82; thréonine ou proline pour L7)
seulement suffit à discriminer les cals entre deux groupes, en particulier, la proline, acide aminé
commun aux deux lignées.
Seule l'étude réalisée sur la lignée L82 permet d'associer les changements dans la
composition en acides aminés avec l'orientation des cals vers l'embryogenèse. Cette étude
s'avère intéressante car, à notre connaissance, très peu d'études (MEROT, 1988; CLAPOROLS et
al., 1993; MONTORO et al., 1995) ont permis de mettre en relation des changements au niveau
des teneurs en acides aminés avec l'initiation de l'embryogenèse somatique.
109
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Au contraire, nous proposons une méthodologie statistique basée sur une typologie des
cals avant la comparaison proprement dite de l'évolution des teneurs des composés étudiés entre
les milieux.
Dans un premier temps, nous avons suivi l'évolution de la teneur en protéines solubles.
Ensuite, nous avons analysé le profil protéique des cals par électrophorèse
monodimensionnelle. Cette étude qualitative a été réalisée dans le but de vérifier si une
différence pouvait exister entre les deux lignées de cals étudiées dans leur profil protéique.
Nous avons conservé les mêmes dates de prélèvement que lors de l'analyse de la
composition en acides aminés.
A. Etude quantitative
La teneur en protéines évolue différemment entre les milieux (Fig. 32). Entre TO et TS,
la teneur en protéines augmente sur tous les milieux; cependant, elle est significativement plus
élevée sur le milieu d'initiation qui comporte la moins forte concentration en 2,4-D (G130 :
60 mg.g- l de matière sèche; G140 : 40 mg.g- l de matière sèche; GIOO : 30 mg.g- l de matière
sèche). A T42, une augmentation significative est observée seulement sur le milieu
d'initiation comportant la plus forte concentration en 2,4-D (G140 : 60 mg.g- l de matière
sèche).
110
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
B. Etude qualitative
L'étude en électrophorèse monodimensionnelle du profil en protéines solubles chez
L82, montre l'existence d'environ 8 bandes polypeptiques majoritaires (Fig. 34). Pour des
cals placés sur les milieux d'initiation, une bande correspondant à un polypeptide de 14 kDa
montre des changements d'intensité entre les dates de prélèvement. Son intensité est faible au
8e et 15e jour de culture, elle augmente au 28e jour de culture puis cette bande disparaît à
partir du 42e jour de culture sur ces milieux. Pour des cals placés sur milieu de multiplication,
l'intensité de cette bande reste stable quel que soit la date considérée. Le même résultat a été
observé pour les trois gels réalisés pour chacun des trois cals représentant les répétitions de
chaque condition étudiée: date de prélèvement et milieu.
milieu de multiplication (200 mg.g de matière sèche) à partir de T28 (Fig. 33).
)
B. Etude qualitative
L'étude en électrophorèse monodimensionnelle montre exactement le même profil
protéique que celui de la lignée L82. Cependant, la bande correspondant au polypeptide de 14
kDa ne montre aucune différence entre condition de multiplication et condition d'initiation de
l'embryogenèse.
4.3.3- CONCLUSION
L'augmentation de la teneur en protéines en condition d'embryogenèse, observée chez
les deux lignées, est concomitante avec (1) les besoins plus importants en composés nutritifs
au 28e jour de culture, (2) les modifications de la teneur en certains acides aminés (chez les
cals de type II), (3) l'augmentation du nombre de ribosomes observée au microscope
électronique, (4) l'accumulation de réserves protéiques au sein des cellules embryogènes. Ces
faits, confirmant ceux observés au cours des études antérieures réalisées sur d'autres lignées,
traduisent selon toute vraisemblance une augmentation de la protéosynthèse durant l'initiation
de l'embryogenèse.
111
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
80 "'.-.. 400
"'GI .......
GI GI GI
-.c
:C'5 C
"§ b b
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='" =~ 300
c.l
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~ ~ ~ ~ 100 .
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GlCJl
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a
~ E ~ E 0 1 1 1 1 1
~- 15 30 45 60 ~- 0 15 30 45 60
Tempsü) Temps ü)
Chaque point représente la moyenne de 3 mesures indépendantes. Les points suivis par la même lettre ne sont pas
significativement différents au seuil de 5% selon le test de Newman et Keuls.
112
- -45
- -31
- -21
- ~-14KDa
8 15 28 42 8 15 28 42j M
< multiplication >
< initiation ùe
>
l'embryogenèse
Figure 34 : Profil (a) et schéma (b) d'électrophorèse monodimensionnelle des protéines solubles
totales des cals de la lignée de type 1 L82 en condition de multiplication et en
condition d'initiation de l'embryogenèse.
Variabilité d'une bande correspondant à un polypeptide de 14 KDa en condition
d'initiation.
8, 15,28,42 : temps d'analyse
M : marqueur de bande (BSA)
GI00: milieu de multiplication; G130: milieu d'initiation de l'embryogenèse
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
5- CONCLUSION
Sur milieu d'initiation, deux phases d'évolution des cals peuvent être distinguées:
• une première phase, entre TO et T15, qui sera dénommée <pl; elle correspond à la mise en
place des premières cellules embryogènes ;
• une deuxième phase, entre T15 et T60, qui sera dénommée <p2; elle correspond à la
réalisation des remaniements infrastructuraux aux sein des cellules embryogènes et la
fonnation des premiers proembryons.
Elles correspondent à des changements spécifiques au niveau nutritionnel et
physiologique.
114
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Pour L82, en conservant deux milieux d'initiation contenant deux concentrations en 2,4-
l l
D différentes (130 mg.r et 140 mg.r en présence de 2 g.r l de charbon actif), nous avons pu
relier certains changements observés sur milieu d'initiation à l'effet éventuel du 2,4-D :
croissance des cals, modifications observées au niveau des teneurs en composés carbonés et en
protéines, qui dépendent de la concentration en 2,4-D des milieux.
Cependant, quel est le lien entre les changements au niveau nutritionnel observés et
l'effet inducteur du 2,4-D ?
115
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
Le rôle des auxines au cours de l'initiation de l'embryogenèse est encore très mal
connu. Leur rôle pourrait être proche du rôle très complexe de régulation joué par les
honnones au cours du développement de la plante entière. Certaines études ont pennis de
mettre en évidence l'effet régulateur des auxines sur la synthèse des polysaccharides pariétaux
tels que la cellulose (HALL et GROIN, 1968; RAYet ABDUL-BAKI, 1968; WHIGHTMAN et
SETTERFIELD, 1968;ANDERSEN, 1972) et de certaines protéines (WHIGHTMAN et SETTERFIELD,
1968; DUDITS et al., 1991). Ce qui pourrait être en relation avec les changements observés au
niveau de la teneur en saccharose et en protéines.
Certains auteurs suggèrent que les auxines pourraient modifier les voies de transport
métabolique inter et intracellulaires et entraîner les cellules ou tissus vers la différenciation
dont une voie possible est l'embryogenèse (STANGE, 1984; CHAMPAGNAT, 1987; DUDITS et
al., 1991; TAIZ et ZEIGER, 1991). Elles agiraient en modifiant le niveau de pH extra et
intracellulaire (TAIZ et ZEIGER, 1991; DELBARRE et al., 1994). Ce qui pourrait être mis en
parallèle avec l'existence d'un pH plus acide des milieux d'initiation.
Malgré les différences observées entre les deux milieux d'initiation, l'initiation de
l'embryogenèse se déroule de façon équivalente. De plus, les cals placés sur les deux milieux
ne montrent pas de différence dans leur profil en acides aminés. Ils présentent donc le même
degré d'hétérogénéité vis à vis de l'orientation vers l'embryogenèse. Ce qui pennettrait de
confinner que les deux milieux ont un effet équivalent sur le processus embryogène.
Quelle que soit la lignée de cals, les résultats obtenus pourraient correspondre à des
besoins spécifiques en composés carbonés, azotés et/ou minéraux plus importants et à des
changements physiologiques au moment de l'initiation de l'embryogenèse. Cette hypothèse
semble confinner celle d'une augmentation de l'activité métabolique au moment de
l'initiation de l'embryogenèse, suggérée par l'étude histocytologique. Elles seraient également
en accord avec d'autres études. Certains auteurs ont montré qu'un niveau minimum en azote
réduit et en composés carbonés est nécessaire pour initier l'embryogenèse (HALPERIN et
WETHERELL, 1965, WHETERELL et DOUGALL, 1976, THORPE, 1983; AMMIRATO, 1987; EAPEN
et GEORGE, 1990).
116
ETUDE DES BESOINS NUTRITIFS
analyse de variance), réalisée sur les données concernant les sucres et les protéines endogènes,
n'a pas permis de discriminer les cals étudiés.
Chez les cals de type l, l'hétérogénéité mise en évidence serait associée à
l'hétérogénéité structurale et infrastructurale des cals, c'est à dire au degré de différenciation
des cellules de la zone pseudocambiale vers (l) le type parenchymenteux et/ou (2) la
formation d'éléments de type trachéide et/ou (3) l'embryogenèse sur milieu d'initiation. Chez
les cals de type II, elle serait associée à l'hétérogénéité du degré d'orientation des cals vers
l'embryogenèse, seule voie de différenciation que montrent les cals de cette lignée. L'étude
histologique montre que le même fait doit exister chez les cals de type 1 mais il n'a pas été
explicitement montré. Comme nous l'avons suggéré, la forte hétérogénéité structurale des cals
entraînerait une forte hétérogénéité du statut métabolique, ce qui ne permettrait pas de faire la
différence entre condition de multiplication et condition d'initiation de l'embryogenèse.
117
EFFET DE LA CONCENTRA TIaN EN SACCHAROSE
- C~ITRE III-
INFLUENCE D'UNE AUGMENTATION DE LA CONCENTRATION EN SUCRE
EXOGENE SUR L'INITIATION DE L'EMBRYOGENESE
INTRODUCTION
Deux lignées de cals de « type J » (L7 et PBC26) ont été considérées. Elles prolifèrent
en présence de saccharose (30 g.r 1). Trois concentrations en saccharose différentes ont été
testées dans les milieux de multiplication: 60, 90, 120 g.r 1• Nous avons suivi l'évolution de
l'état des cals, placés sur ces milieux, par une étude histologique.
118
PLANCHE X
l
Structure histologique des cals sur milieu enrichi en saccharose (120 g.r )
~Mu
EFFET DE LA CONCENTRA TlON EN SACCHAROSE
D'autre part, avec une concentration quadruplée en saccharose (120 g.r l ), des cellules
de type embryogène sont observées au ISe jour de culture. Elles se divisent pour donner des
proembryons vers le 28e jour de culture. Cellules embryogènes et proembryons montrent des
caractéristiques identiques à celles observées précédemment.
CONCLUSION
Une initiation de l'embryogenèse somatique a été observée en quadruplant la
concentration en saccharose sans augmenter la concentration en 2,4-0. Il est important de
noter que ce résultat a été obtenu sur des milieux dont la concentration en 2,4-0 correspond à
celle des milieux de multiplication.
Ces données expérimentales nous ont conduit à réaliser une étude comparative du
déroulement des évènements précoces de l'embryogenèse sur milieu enrichi en saccharose et
sur milieu enrichi en 2,4-0.
119
PLANCHE XI
Caractéristiques ultrastructurales des cals sur milieu enrichi en saccharose (120 g.r 1)
1 et 2. Dépôt de matériel dense aux électrons de nature lipo-protéique
3. Amyloplastes volumineux dans la cellule embryogène
4. Appareil de Golgi près d'un noyau
5. Détail de microfibrilles de nature cellulosique au niveau des parois
6. Présence d'un matériel dense au niveau de la lamelle moyenne en destructuration entre
deux cellules embryogènes
7. Détail du matériel dense au niveau de la lamelle moyenne
120
PLANCHE XII
Caractéristiques ultrastructurales des cals sur milieu enrichi en saccharose (120 g.r l )
1. Cellules comportant un appareil réticulaire développé
2. Détail de l'appareil réticulaire proche de polyribosomes
3. Figure de type myéloïde proche de la paroi
4. Réticulum endoplasmique en connection avec un plasmodesmme. Présence d'amyloplastes
et de mitochondries
5. Dépôt de matériel au niveau de la paroi
2.3- Conclusion
Les figures de type myéloïde et le réticulum endoplasmique granulaire très vésiculé sont
des figures typiques souvent observées lors d'un stress (LOPEZ-CARBONELL et al., 1994). Une
hypothèse plausible pourrait être que l'enrichissement en sucre dans le milieu provoque un
stress osmotique sur le cal.
Cependant, malgré ces caractéristiques structurales, il apparaît que le saccharose mime
l'action du 2,4-D :
• l'initiation de l'embryogenèse se déroule de façon équivalente sur les milieux
d'initiation;
• l'augmentation de la concentration en sucre ou en auxine entraînent toutes deux une
élévation du degré de différenciation des cellules en éléments xylémiques.
Il est important de noter que les milieux contiennent du charbon actif. Or, il est
maintenant établi que le charbon adsorbe le 2,4-D (EBERT et TAYLOR, 1990). D'autres
composés du milieu peuvent interagir avec l'auxine et modifier son adsorption. On peut donc
se demander si l'augmentation de la concentration en saccharose ne modifierait pas cette
adsorption, l'effet observé sur l'initiation de l'embryogenèse serait alors indirect et dû à une
augmentation de la concentration en 2,4-D libre.
Dans un premier temps, nous avons étudié l'influence du saccharose sur le devenir du
2,4-D libre en présence de charbon actif.
Afin de répondre à cette question, nous avons suivi l'évolution de l'équilibre 2,4-D
libre/2,4-D adsorbé par le charbon actif par des dosages du 2,4-D libre avant la mise en
culture, dés le premier jour de la fabrication des milieux après l'autoclavage jusqu'au ISe jour
après la fabrication des milieux, date à laquelle les milieux sont normalement utilisés pour la
mise en culture. Cette période de 15 jours correspond au temps nécessaire à la réalisation de
l'équilibre 2,4-D libre/2,4-D adsorbé par le charbon (VERDEIL, 1993).
Cette étude a été poursuivie, après mise en culture des cals, en comparant des cals placés
sur milieu enrichi en saccharose, sur milieu enrichi en 2,4-D et sur milieu de multiplication
standard.
121
TABLEAU 16 : Evolution de la concentration en 2,4-D exogène
les dosages ont été réalisés entre le jour de la fabrication des milieux après autoclavage et le 15e jour, date à
laquelle les milieux sont normalement utilisés pour la mise en culture. les résultats sont exprimés en mg.r'
(1) Les concentration initiales en 2,4-0 en présence de 2 g.r' de charbon actif dans les milieux sont les suivantes:
- M6D, milieu de multiplication et M6D/120, milieu d'initiation enrichi en saccharose: 60 mg.r' de 2,4-0
- M11 0, milieu d'initiation enrichi en 2,4-0 : 110 mg.r' de 2,4-0
Les lettres, à côté des valeurs, représentent les groupes des moyennes significativement différents au seuil de 5%
selon le test de Newman et Keuls.
les dosages ont été réalisés entre le jour de la fabrication des milieux après autoclavage et le 15e jour, date à
laquelle les milieux sont normalement utilisés pour la mise en culture
(1) Les concentration initiales en 2,4-0 en présence de 2 g.r' de charbon actif dans les milieux sont les suivantes:
- M60, milieu de multiplication et M60/120, milieu d'initiation enrichi en saccharose: 60 mg.r' de 2,4-0
-:M110, milieu d'initiation enrichi en 2,4-0 : 110 mg.r' de 2,4-0
Les lettres, à côté des valeurs, représentent les groupes des moyennes significativement différents au seuil de 5%
selon le test de Newman et Keuls.
EFFET DE LA CONCENTRA TION EN SACCHAROSE
l
La concentration en 2,4-D après autoclavage est en moyenne de 0,05 mg.r alors qu'elle
l l
est initialement de: 60 mg.r (M60 et M60/120) ou 110 mg.r (MIlO) (tableau 16).
La concentration en auxine n'évolue pas de façon significative jusqu'à T14. Sur milieu
l
enrichi en 2,4-D, elle augmente fortement entre T14 et T15 en passant de 0,05 mg.r à
1 mg.l- I . Sur milieu de multiplication et sur milieu enrichi en saccharose, le niveau de 2,4-D
est équivalent; aucune différence significative n'est observée au cours du temps.
CONCLUSION:
Presque la totalité du 2,4-D est adsorbée par le charbon actif. De plus, l'augmentation de la
concentration en saccharose ne modifie ni le taux d'adsorption du 2,4-D sur le charbon ni
l'équilibre d'adsorption au cours du temps. On ne peut donc pas conclure qu'elle entraîne une
augmentation de la concentration en 2,4-D libre à l'origine de l'initiation de l'embryogenèse.
4.1- Sucres
A TO, date de fabrication des milieux mais après autoclavage, les milieux M60 et MIlO
l
ont une teneur en saccharose pratiquement égale à la concentration initiale de 30 g.r .
l l
Cependant, on ne retrouve pas les 120 g.r initiaux du milieu M60/120, mais environ 73 g.r
(tableau 17). Ensuite, la concentration du sucre n'est pas modifiée.
Nous avons vérifié si la moins forte concentration en saccharose mise en évidence après
autoclavage n'est pas due à la technique de dosage utilisée (méthode colorimétrique de FISHER
et KHOTES (1951)) qui aurait pu montrer des limites de détection. Cependant, ce résultat a été
confirmé en utilisant une technique de dosage différente, la technique enzymatique de
BERGMEYER et BERNT (1974).
Cette technique permet de doser le saccharose et ses deux produits d'hydrolyse le
glucose et le fructose. Or, en utilisant cette technique, nous avons détecté la présence des deux
sucres réducteurs dans le milieu après autoclavage. Les concentrations en glucose et fructose
123
EFFET DE LA CONCENTRA T/ON EN SACCHAROSE
l
sont équivalentes, elles sont d'environ 1.3 g.r sur M60 et MIlO et 3.6 g.r l sur M60/120.
Cette teneur n'est pas différente entre les dates de prélèvement sur M60 et MilO, en revanche
elle augmente légèrement entre Tl et T15 sur M60/120 (tableau 17).
4.3- pH
Le pH des milieux M60 et MIlO montre une évolution équivalente sans différence
significative entre les trois dates de prélèvement (tableau 17).
Sur milieu M60/120, le pH est stable entre TO et Tl puis diminue fortement à T15. Il est
significativement moins élevé que sur les deux autres milieux.
4.4- Conclusion
La moins forte concentration en saccharose mise en évidence après autoclavage n'est
pas due à la technique de dosage car ce résultat est confirmé par deux techniques différentes.
Certaines études suggèrent que le saccharose pourrait être adsorbé sur le charbon actif.
Cependant, si une telle hypothèse était possible, il paraît étonnant qu'on ne retrouve pas le
même résultat sur les deux autres milieux dont la concentration en saccharose n'apparaît pas
modifiée.
Une partie du saccharose est hydrolysée en glucose et fructose, comme le montre la
présence de glucose et fructose à TO après autoclavage (environ 3 g.r l de chaque sucre, soit
environ 5% de la concentration initiale en saccharose). Il est maintenant établi qu'après
autoclavage, le saccharose des milieux est partiellement hydrolysé (GEORGE et SHERRINGTON,
1984). La présence de charbon actif augmente le taux d'hydrolyse pendant l'autoclavage, ce
taux augmente également avec la concentration en saccharose dans les milieux (BÜTER et al.,
1993; DRUART et DE WULF, 1993). L'hydrolyse peut représenter jusqu'à 10% de la
concentration initiale en saccharose. Cependant, les très faibles concentrations des deux sucres
réducteurs ne permettent d'expliquer qu'en partie la diminution observée. Les mêmes études
suggèrent que le saccharose pourrait être dégradé en d'autres composés, tels que les composés
furfuraux, pendant l'autoclavage (DRUART et DE WULF, 1993). Comme l'hydrolyse, le taux de
dégradation augmente avec la concentration du sucre dans les milieux.
124
EFFET DE LA CONCENTRATION EN SACCHAROSE
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1~ 2~1 ----: ~ 1
0 14 28 42 56 0 14 28 42 56
Temps (j) TempsG)
Chaque point représente la moyenne de 4 mesures indépendantes. Les points suivis de la même lettre ne sont pas
significativement différents au seuil de 5% selon le test de Newman et Keuls.
125
EFFET DE LA CONCENTRA TION EN SACCHAROSE
L'étude a été réalisée avec la lignée de cals de type l, L7. La croissance des cals a été
étudiée et leur teneur en eau analysée. En parallèle, l'évolution des paramètres du milieu, pH,
pression osmotique et sucres, a été suivie après la mise en culture. Enfin, la composition en
sucres solubles des cals a été analysée.
126
EFFET DE LA CONCENTRA TION EN SACCHAROSE
CONCLUSION:
La présence de glucose et fructose est due en partie à 1'hydrolyse du saccharose après
autoclavage, comme nous l'avons vu précédemment. Cependant, elle pourrait être due à une
hydrolyse extracellulaire du saccharose en début de culture comme le suggèrent d'autres
études (GEORGE ET SHERRINGTON, 1984).
Le saccharose pourrait être préférentiellement utilisé par les cals à l'inverse des deux sucres
réducteurs qui ne semblent pas absorbés par les cals. En particulier, les fortes valeurs
négatives observées pour les deux sucres sur milieu enrichi en saccharose pourraient
correspondre à un relargage par les cals, mais aussi à une hydrolyse extracellulaire plus
importante du saccharose que sur les deux autres milieux, et qui pourrait être due à un excés
de sucre exogène.
127
EFFET DE LA CONCENTRA T/ON EN SACCHAROSE
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Figure 39 : Absorption du glucose (a), du fructose (b) et du saccharose(c) par les cals
• milieu de multiplication M60
. milieu d'initiation MIlO
o milieu d'initiation M60/120
Chaque point représente la moyenne de 4 mesures indépendantes. Les points suivis de la même lettre ne sont pas
significativement différents au seuil de 5% selon le test de Newman et Keuls.
128
EFFET DE LA CONCENTRATION EN SACCHAROSE
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Temps (j)
Figure 40: Evolution des teneurs en sucres solubles - glucose (a), fructose (b) et saccharose(c)-
au sein des cals, en pourcentages de matière sèche.
• milieu de multiplication M60
.... milieu d'initiation MIlO
o milieu d'initiation M60/120
Chaque point représente la moyenne de 4 mesures indépendantes. Les points suivis de la même lettre ne sont pas
significativement différents au seuil de 5% selon le test de Newman et Keuls.
129
EFFET DE LA CONCENTRA TION EN SACCHAROSE
5.7- Conclusion
Sur milieu enrichi en saccharose, une forte absorption en saccharose a été mise en
évidence à partir du 7e jour de culture. L'apport supplémentaire de saccharose entraîne
également des modifications dans les teneurs en sucres endogènes : une forte augmentation de la
teneur en glucose et fructose entre TO et T14 reliée à une diminution régulière de la teneur en
saccharose. Ces modifications pourraient être en relation avec la croissance significativement
plus importante des cals observée sur ce milieu. En effet, l'enrichissement en sucres
correspond à l'apport de substrats métaboliques et énergétiques supplémentaires favorables à
la croissance des tissus (GEORGE et SHERRINGTON, 1984). En revanche, la teneur en eau
diminue. De façon générale, il est maintenant établi que l'enrichissement en sucre exogène
peut entraîner une augmentation du taux de déshydratation des cals ou des tissus en culture; ce
qui pourrait correspondre à un stress hydrique et osmotique.
6- CONCLUSION
L'effet du saccharose n'est pas un effet indirect qui consisterait à modifier l'adsorption
du 2,4-D sur le charbon actif, ce qui aurait entraîné une augmentation de la concentration en
auxine libre à l'origine de l'initiation de l'embryogenèse.
Différentes observations pourraient permettre de conclure que l'enrichissement en
saccharose agit, par effet osmorégulateur et/ou en tant que substrat énergétique.
La première observation est la pression osmotique élevée des milieux, la diminution
significative de la teneur en eau et l'observation cytologique. Cette dernière montre la
présence de structures cellulaires particulières sur milieu enrichi en saccharose : figures
myéloïdes et réticulum endoplasmique granulaire développé. Ces structures sont typiques
d'un stress (DAVIS et BREZEANU, 1979; LOPEZ-CARBONELL et al., 1994). On peut se demander
si un tel phénomène de stress, en particulier un stress osmotique qui serait provoqué par
l'augmentation de la concentration en sucre, est en relation directe avec l'initiation de
l'embryogenèse. C'est ce que nous verrons dans la discussion.
La seconde observation est la forte absorption en saccharose et les modifications au
niveau de la teneur en sucres endogènes. Elles sont à mettre en parallèle avec (l)
l'accumulation des réserves amylacées et protéiques au sein des cellules embryogènes,
130
EFFET DE LA CONCENTRA TION EN SACCHAROSE
La suite de nos études a portée sur la recherche de marqueurs dits qualitatifs, tels que les
marqueurs moléculaires ou protéiques, qui seraient spécifiques du processus embryogène. La
recherche d'un marqueur protéique précoce de 50 kDa fait l'objet de l'étude présentée dans le
chapitre IV.
131
MARQUEURS PROTEIQUES PRECOCES
- C~IT:RE I"V"-
RECHERCHE DE MARQUEURS PROTEIQUES PRECOCES DE
L'EMBRYOGENESE SOMATIQUE EN MILIEU SOLIDE
132
MARQUEURS PROTEIQUES PRECOCES
Ces études pennettraient le développement d'un système de régénération basé sur le tri,
1'« étiquetage» et la sélection d'un matériel végétal ne répondant qu'aux marqueurs
considérés. Cette étude a été initiée dans le cadre du programme européen STD3 et nous
présentons ici les premiers essais réalisés dans le laboratoire du Professeur Jacobsen à
Hanovre.
Dans la mesure où ce marqueur présente peu de spécificité envers les espèces végétales,
d'une part, et où il est spécifique de la compétence à l'embryogenèse, d'autre part, nous avons
décidé de le rechercher au sein des tissus de cocotier.
133
66
50 KDa
45
31
24
21
234 567 8 9 P M
- <--
M 123456789
Nous présentons ici les résultats préliminaires obtenus au cours d'un stage effectué au
laboratoire du Professeur Jacobsen, afin de rechercher la présence éventuelle du marqueur de
50 kDa au sein des tissus de cocotier.
3- CONCLUSION
135
MARQUEURS PROTEIQUES PRECOCES
La première possibilité est que ce marqueur est présent et exprimé mais que la structure
de la protéine ou de son gène présente une très faible homologie avec celle de la protéine de
pois. Il faut noter qu'un anticorps monoclonal reconnait un site très restreint d'une protéine
(ou épitope) et qu'un seul site d'acide aminé modifié peut entraîner l'absence de fixation de
l'anticorps. Cette hypothèse d'une structure modifiée de la protéine pourrait expliquer, chez
L7, la très faible reconnaissance de la bande de 50 kDa mais aussi celle d'une bande de
24 kDa, qui pourrait correspondre à une autre forme de la protéine; en revanche, elle
n'explique pas l'absence totale de reconnaissance chez L82.
La deuxième hypothèse est que le marqueur est trop faiblement exprimé pour être
détecté. Le marqueur, dont le niveau d'expression dépend de la concentration en auxine
exogène chez le pois, n'est détecté ni sur milieu de multiplication ni sur milieu d'initiation de
l'embryogenèse qui possède une plus forte concentration en 2,4-D. Cette absence
d'expression pourrait alors être liée au caractère très récalcitrant du cocotier envers
l'embryogenèse et la régénération. Les lignées testées sont compétentes pour l'embryogenèse,
cependant, nous avons suggéré qu'au sein d'une même lignée, certains cals retournent à l'état
méristématique au stade de la proembryogenèse après avoir initié le processus embryogène.
Ce qui laisse suggérer l'implication de processus biochimiques complexes. Il est établi que
l'expression des gènes ou des protéines spécifiques de l'embryogenèse dépend d'une
reprogrammation génétique adéquate plus ou moins sous le contrôle des hormones ou autres
facteurs exogènes, qui amène les cellules totipotentes vers la différenciation.
La troisième hypothèse est que le gène de ce marqueur n'est tout simplement pas
présent chez le cocotier. Cependant, l'expression de ce marqueur étant spécifique du
processus embryogène, il paraît étonnant que la protéine ou son gène soit totalement absent
chez le cocotier qui montre des capacités évidentes à l'embryogenèse même en faible
pourcentage.
Les deux premières hypothèses semblent les plus probables. Dans les deux cas, il
apparaît nécessaire, d'une part de vérifier à nouveau la présence du marqueur de 50 kDA en
comparant un plus plus large éventail de tissus ou cals à potentialités embryogènes, et d'autre
part de rechercher des marqueurs protéiques précoces, mais qui soient dans un premier temps
spécifiques du processus embryogène chez le cocotier.
136
PARTIE /- DISCUSSION
PARTIE 1 - DISCUSSION
L e but de l'approche analytique développée dans cette première partie était de mieux
comprendre les conditions d'initiation de l'embryogenèse somatique chez le cocotier.
Nos études ont porté sur la mise en évidence des facteurs nutritifs impliqués lors de ce
phénomène.
Par l'étude histocytologique, nous avons distingué deux phases dans l'évolution des
cals:
Q une phase pendant laquelle les cellules méristématiques effectuent d'importants remaniements
structuraux et infrastructuraux qui les conduisent à la formation des cellules embryogènes
(entre TO et T15 sur milieu d'initiation) ;
Q une phase pendant laquelle les cellules embryogènes accumulent des réserves protéiques et
amylacées, et se divisent pour donner des proembryons (entre T15 et T60).
Des besoins nutritifs différents ont été associés à ces deux phases à que nous exposerons.
Se pose le problème de la spécificité de ces facteurs et de leur signification physiologique.
La phase de différenciation des cellules embryogènes est tout d'abord caractérisée par
une activation de la protéosynthèse. En effet, une augmentation de la teneur en protéines
solubles a été observée au sein des cals. Ce résultat est à mettre en relation avec certains
changements infrastructuraux mis en évidence au microscope électronique très précocement
au cours de la différenciation des cellules embryogènes : émission de micronucléoles au sein
du noyau et augmentation du nombre de ribosomes qui laissaient présager une synthèse active
de protéines. Ce résultat confirme les résultats obtenus sur d'autres lignées de cals de cocotier
(VERDEIL, 1993). Il confirme également les résultats de nombreux auteurs qui ont étudié les
phénomènes biochimiques reliés à l'embryogenèse somatique. Ainsi, chez le tabac (THORPE,
1980) et chez la carotte (FUJIMARA et KOMAMINE, 1982; KAMADA et HARADA, 1982), il a été
observé une augmentation de la teneur en protéines au sein des cals en phase d'initiation de
l'embryogenèse.
137
PARTIE 1- DISCUSSION
La phase de différenciation des cellules embryogènes est aussi caractérisée par une
teneur en sacharose plus importante au sein des cals en condition d'initiation de
l'embryogenèse qu'en condition de multiplication. Ces données expérimentales pourraient
être mises en relation avec l'isolement des premières cellules embryogènes, caractérisé par une
gélification de la lamelle moyenne et par des modifications au niveau des parois
pectocellulosiques : fermeture des plasmodesmes et dépôt de matériel golgien sur la paroi
après fusion des vésicules avec le plasmalemme. Certains auteurs ont montré que ces
modifications requièrent la synthèse de composés polysaccharidiques extracellulaires
supplémentaires (YEUNG, 1995). L'augmentation de la teneur en saccharose pourrait
également être en relation avec la synthèse des premières réserves amylacées au 15e jour de
culture. Le maintien d'un certain niveau en composés carbonés solubles au sein des tissus
pourraient permettre de les synthétiser.
La phase de formation des proembryons est caractérisée par des besoins en glucose,
nitrate et phosphate dans les milieux plus importants et très corrélés. Ces besoins sont
concomitants avec l'augmentation de la protéosynthèse, qui continue pendant cette phase,
alors que la teneur en saccharose diminue. Ces changements ont été mis en évidence
essentiellement entre le 15e et 28e jour de culture, période pendant laquelle les cellules
embryogènes ne se divisent pas mais accumulent des réserves protéiques et amylacées.
Cependant, le facteur sans doute le plus marquant est que les deux phases, mises en
évidence par l'étude histologique, sont caractérisées par des différences dans la nature et les
teneurs en acides aminés au sein des cals. L'analyse de la composition en acides aminés a
permis la révélation d'une hétérogénéité du comportement des cals envers le stimulus
initiateur de l'embryogenèse (augmentation de la concentration en 2,4-D). Si les cals
apparaissent homogènes pendant la phase de formation des cellules embryogènes, deux types
de comportement des cals existent au moment de l'orientation vers la proembryogenèse :
• augmentation des teneurs en acides aminés pour les cals qui s'orienteraient vers la
proembryogenèse ;
• diminution globale des teneurs en acides aminés des cals qui retourneraient à l'état
méristématique. Ces derniers montrent alors des niveaux équivalents à ceux des cals en
multiplication.
Ce résultat est d'autant plus important qu'il a été obtenu sur une lignée dont les cals sont
très homogènes de par leur structure et leur croissance : les cals de type II. En condition de
multiplication, ces cals sont également homogènes dans la consommation des principaux
nutriments et dans leur composition en acides aminés.
138
PARTIE 1- DISCUSSION
Chez la plante entière, MIFLIN et LEA (d'après MOULINEAU, 1994) soulignent que le
dosage des acides aminés à l'intérieur d'un organe donne une vision instantanée de l'état de
cet organe, siège de modifications de synthèses, dégradations et transports vers les autres
parties de la plante.
Qu'en est-il des acides aminés au sein des cals de cocotier?
139
PARTIe 1- DISCUSSION
Les cals bien orientés vers l'embryogenèse sont caractérisés par une augmentation des
teneurs en proline, valine, et leucine, et le maintien de la teneur en alanine par rapport à la
première phase décrite.
L'augmentation de la teneur en proline est un des signaux les plus importants de l'initiation
de l'embryogenèse somatique. Elle permet à elle seule de discriminer les deux groupes de cals
mis en évidence. Le rôle de la proline au cours de l'embryogenèse est surtout décrit en tant que
source d'azote réduit pour favoriser l'embryogenèse chez de nombreuses espèces (GEORGE et
SHERRINGTON, 1984) et en particulier chez le maïs (CLAPOROLS et al., 1993; VAIN, 1992). Une
augmentation de la teneur en proline a été notée au sein de cals de maïs pendant l'initiation de
l'embryogenèse (CLAPOROLS et al., 1993), mais elle était en relation directe avec la présence de
proline dans les milieux. Ainsi, à notre connaissance, notre étude est la première à relier
spécifiquement une augmentation de la teneur en proline endogène avec l'orientation des cals
vers la proembryogenèse.
CLAPOROLS et al. (1993) suggèrent que cet acide aminé pourrait avoir un rôle très proche
de celui qu'il joue au cours des phénomènes de stress. Cet acide aminé serait utilisé en tant
qu'osmoticum et protecteur des parois cellulaires et des membranes cytoplasmiques (HANDA et
al., 1986; PULICH, 1986; MOULINEAU, 1993) et favoriserait la lutte des cellules contre le stress.
Dans le cas présent, l'augmentation de la teneur en proline pourrait constituer une réponse envers
le stress provoqué par l'augmentation de la concentration en 2,4-D nécessaire pour initier
l'embryogenèse. Cette observation souligne le fait que les auxines pourraient entraîner un
processus très proche des mécanismes de stress, ce qui permettrait l'initiation de l'embryogenèse,
comme le suggère YEUNG (1995). L'initiation de l'embryogenèse s'accompagne d'une
dégénérescence importante d'une partie des cals; seules certaines cellules peuvent lutter contre
ce stress en s'isolant physiquement du reste du cal. Ce qui les conduit à exprimer un nouveau
programme morphogénétique : l'embryogenèse.
140
PARTIE 1- DISCUSSION
Nous pourrions interpréter l'isolement des cellules embryogènes puis des proembryons
comme une réaction de défense, et la proline pourrait constituer un marqueur physiologique
particulièrement intéressant de ce phénomène.
L'augmentation des teneurs en proline, valine, leucine, et le maintien de la teneur en
alanine sont concomitants avec l'absorption plus élevée en nitrate. Cette dernière est aussi à
mettre en parallèle avec l'accumulation de réserves protéiques observées au sein des cellules
embryogènes puis des proembryons. Ces observations pourraient permettre d'interpréter
l'augmentation de la teneur en acides aminés comme une synthèse et une accumulation de ces
composés. Celle-ci serait nécessaire pour renouveler la source en azote réduit et permettre la
synthèse de réserves, en particulier de réserves protéiques, au sein des cellules embryogènes puis
des proembryons. L'alanine, la leucine et la valine sont synthétisés à partir du pyruvate, produit
de la glycolyse et la proline provient du métabolisme du cycle citrique. Ils sont donc étroitement
associés au métabolisme respiratoire. On pourrait associer ces résultats à certaines modifications
infrastructurales au sein de la cellule embryogène puis des proembryons : l'augmentation du
nombre de mitochondries et de crêtes mitochondriales observée au voisinage du 28e jour de
culture laisse présager une activation du métabolisme respiratoire, comme cela est aussi suggéré
par certains auteurs (YEUNG, 1995).
141
PARTIE' - DISCUSSION
Toutes les hypothèses émises montrent que l'analyse des teneurs en acides aminés est
un bon indicateur de l'état physiologique des cals au moment de l'embryogenèse somatique
chez les lignées de cals de type II. Elle pourrait permettre de dégager à un stade très précoce
leurs potentialités d'orientation vers l'embryogenèse.
Cependant, pour pouvoir considérer les acides aminés comme des marqueurs
physiologiques fiables de l'orientation vers l'embryogenèse, il est nécessaire de généraliser
les études réalisées à d'autres lignées de cals.
142
PARTIE 1- DISCUSSION
D'un point de vue pratique, l'analyse des acides aminés est-elle aisée?
L'analyse des acides aminés par la méthode chromatographique présente l'avantage
d'analyser pratiquement l'ensemble des acides aminés libres. Et l'analyse réalisée est assez
fine. Cependant, l'application de cette technique fiable et précise exige des moyens techniques
importants. Nous avons vu que la proline pourrait constituer le marqueur le plus important de
l'orientation vers l'embryogenèse chez les cals de type II. De plus, c'est l'un des acides
aminés qui permet le mieux de « marquer» le degré de différenciation très variable que
montrent les cals de type 1. La proline peut être dosée par une méthode colorimétrique (dosage
à la nynhidrine) qui serait une méthode plus simple à mettre en oeuvre en vue d'un dosage
systématique au sein des cals.
143
PARTIE 1- DISCUSSION
144
PARTIE 1- D,SCUSS,ON
Hypothèses formulées
La première hypothèse est que le saccharose pourrait agir indirectement en modifiant
l'équilibre d'adsorption du 2,4-D sur le charbon actif présent dans les milieux. Il est
maintenant établi que le charbon actif adsorbe les hormones présentes dans le milieu mais
aussi d'autres composés, tels que l'adénine sulfate ou encore les vitamines (DRUART et DE
WULF, 1993; EBERT et al., 1993; VERDEIL, 1993). Le saccharose pourrait interagir avec le 2,4-
D pour l'adsorption sur le charbon actif. Ce qui entraînerait une augmentation de la teneur en
auxine libre, celle-ci provoquerait alors l'initiation de l'embryogenèse. Cependant, nous avons
montré que le saccharose ne modifie pas l'adsorption du 2,4-D sur le charbon actif ni
l'équilibre d'adsorption.
145
PARTIE 1- DISCUSSION
La troisième hypothèse formulée est que le saccharose pourrait agir en tant que substrat
métabolique et énergétique. Une forte absorption en saccharose est observée, elle est
concomitante avec une diminution de la teneur en saccharose au sein des cals. Parallèlement, les
teneurs en glucose et fructose augmentent d'abord fortement pendant la formation des cellules
embryogènes entre TO et T15. Puis, elles diminuent pendant la formation des proembryons entre
T15 et T60. Ces changements sont à mettre en relation avec les modifications infrastructurales
au sein des cellules embryogènes et des proembryons : accumulation de réserves amylacées et
lipo-protéiques, remaniement des parois pectocellulosiques et avec la sécrétion de composés
146
PARTIE 1- DISCUSSION
147
PARTIE 1- DISCUSSION
Chez l'hévéa, MONTORD et al. (1993) ont montré que l'augmentation de la concentration en
saccharose peut permettre la friabilisation de cals compacts. Ce qui serait en accord avec ce
qui est observé chez le cocotier. Cependant, cette idée est contradictoire avec ce qui est
observé chez le maïs (FRANSZ, 1988). C'est une diminution de la concentration en saccharose
qui est requise pour la formation des cals de type friable. Selon FRANSZ (1988), le saccharose
pourrait être en relation avec la destructuration des cals de maïs en induisant des processus
biochimiques et enzymatiques responsables de la dissociation cellulaire, en particulier par le
dépôt de composés polysaccharidiques au niveau de la lamelle moyenne et qui permettraient
sa digestion. Chez le cocotier, on pourrait envisager la même hypothèse pour l'effet de
l'augmentation de la concentration en saccharose. Dans ce cas, il serait alors particulièrement
intéressant d'étudier la nature des composés extracellulaires observés au niveau des parois et
de la lamelle moyenne au sein des cals de cocotier.
148
PARTIE 1 - DISCUSSION
niveau génomique, ils agiraient indirectement sur la reprogrammation génétique des cellules
méristématiques par des mécanismes de méthylation de l'ADN (MERKLE et al., 1995).
D'autres études ont montré que l'un ou l'autre composé pourrait agir sur l'initiation des
évènements morphogénétiques en interaction avec les hormones endogènes. YEUNG (1995)
rapporte que récemment, il a été montré que le 2,4-D influence le métabolisme de l'AIA au
sein des cellules de carotte. De même, d'autres études suggèrent également que le rôle
morphogénétique de l'augmentation de la concentration en saccharose exogène pourrait être
dû à une interaction entre le saccharose et la production d'hormones endogènes. Au sein de
racines en culture in vitro, le niveau en saccharose ou autres carbohydrates peut affecter la
synthèse d'auxines endogènes (STREET, 1969). L'augmentation de la concentration en
saccharose, pourrait influencer la production d'autres phytohormones. Lors de la tubérisation
chez la pomme de terre, l'augmentation de la concentration en saccharose peut entraîner une
diminution de la teneur en gibberellines et favoriser la production d'éthylène (SIMKO, 1994).
Lors d'une étude de la nutrition carbonée de bourgeons de pomme cultivés in vitro, CHONG et
PUA (1985) ont montré que l'application d'une seule concentration de saccharose (30 g.r l )
était optimale pour la croissance et la production de bourgeons normaux. Ils suggèrent que la
capacité d'utiliser le saccharose à cette concentration indiquerait que le saccharose induit des
changements au niveau des phytohormones endogènes conduisant à la formation de
bourgeons normaux. Lors de ces études, les auteurs attribuent au saccharose un rôle
équivalent à celui d'une hormone.
Cependant, une question peut être posée les deux composés agissent-ils
indépendamment ou par un effet synergique?
L'initiation de l'embryogenèse sur milieu enrichi en sucre est obtenue en présence de
2,4-D. La présence de l'hormone est nécessaire pour le maintien de l'état méristématique des
cals. Une autre hypothèse pourrait être qu'il existe un certain degré d'interaction entre
l'hormone et le sucre pour initier l'embryogenèse et permettre la formation d'éléments de type
trachéide.
Chez le soja, LAZZERRI et al. (1988) ont montré que le bon déroulement de
l'embryogenèse somatique dépendait d'une balance optimale saccharose/AIA des milieux, du
fait d'une action synergique sur les processus morphogénétiques. Chez la plante entière, les
deux types de composés interagissent dans le contrôle de l'initiation du tissu cambial et la
différenciation du tissu vasculaire (STEWARD, 1969). Les auxines dirigent le flux de
saccharose vers son site d'action et d'accumulation.
149
PARTIE 1- DISCUSSION
Toutes ces hypothèses pourraient suggérer chez les cals de type 1, une interaction
complexe entre les facteurs nutritifs exogènes et les facteurs hormonaux exogènes et
endogènes qui vont conditionner les cellules de la zone méristématique pseudocambiale dans
leur compétence à l'embryogenèse.
150
TECHNIQUES DE SUSPENSIONS EMBRYOGENES
-P.A.R.TIE I I -
MISE AU POINT DES SUSPENSIONS EMBRYOGENES
INTRODUCTION
SOMATIQUE
Les premières suspensions cellulaires ont été obtenues chez la carotte (REINERT, 1958;
STEWARD et al., 1958) en même temps que la mise au point du procédé d'embryogenèse
somatique. Les techniques de suspensions ont ensuite été appliquées à de nombreuses espèces
Di ou Monocotylédones. Chez les Monocotylédones, on peut citer les graminées : le panicum
(Lu et VASIL, 1981), la canne à sucre (Ho et VASIL, 1983), la fétuque (ZAGHMOUT et
TORELLO, 1989), le blé (YANG et al., 1991), et chez d'autres palmacées : le palmier dattier
(DAGUIN et LETOUZE, 1988) et le palmier à huile (DE TOUCHET et al., 1990; TEIXERA et al.,
1995).
Les suspensions cellulaires présentent de nombreux avantages comparés aux cultures en
milieu solide. Elles pennettent une amplification des cultures par une prolifération plus
importante des structures embryogènes. Elles pennettent l'obtention d'embryons isolés avec
un développement plus ou moins synchrone.
La possibilité de rendements élevés pennet la production à grande échelle de plantes
difficiles à reproduire par voie sexuée (LUTZ et al., 1985; NOUAILLE et PETIARD, 1988), d'où
l'intérêt des suspensions pour des plantes récalcitrantes telles que le cocotier.
D'un point de vue plus fondamental, les suspensions constituent un modèle de choix
pour les études portant sur la nutrition et le métabolisme des cellules et des tissus in vitro.
C'est également à partir de suspensions que les principales études portant sur les facteurs
génétiques, moléculaires et physiologiques de l'embryogenèse somatique ont été réalisées.
Enfin, elles représentent le matériel de base des techniques de transfonnation.
151
TECHNIQUES DE SUSPENSIONS EMBRYOGENES
Pour la mise au point des techniques de suspensions sur cocotier, s'est posé en amont le
problème du choix des cals compétents. Les cals devaient tout d'abord posséder un certain
degré de friabilité qui leur permette de s'affranchir de la cohésion cellulaire caractéristique de
cals maintenus sur milieu gélosé et se fractionner spontanément en unités de plus petite taille
en milieu liquide. De plus, il était important de posséder un matériel homogène et contrôlable
quant à l'initiation des évènements embryogènes.
Nous avons alors focalisé nos études sur les lignées de cals composant la collection
établie au laboratoire. Nous rappelons que ces lignées ont été établies par la multiplication et
le « clonage» des cals primaires. Après multiplication du cal et plusieurs repiquages,
différentes lignées de cals de type granuleux peuvent apparaître. Elles sont ensuite maintenues
et multipliées sur un milieu de multiplication approprié.
Un « screening» des lignées de cals basé sur leur degré de friabilité et leurs potentialités
embryogènes a été réalisé. Des lignées granuleuses, qualifiées de type friable, ont été
sélectionnées. Ces lignées appartiennent aux deux types tissulaires étudiés au cours de la
première partie de ce mémoire. Elles diffèrent par leur structure tissulaire :
• la prolifération des cals de « type 1 » est assurée par une assise méristématique de type
cambial;
• la prolifération des cals de « type II » est assurée par une assise méristématique de type
protodermique.
L'embryogenèse somatique est d'origine unicellulaire.
Les études réalisées ont consisté en une démarche analytique comportant trois étapes :
1) une étude du comportement des différentes lignées de cals sélectionnées après leur transfert
en milieu liquide.
Cette étude a été réalisée afin (1) de mieux définir les conditions de maintien et de
prolifération des cals (2) de sélectionner le matériel compétent pour l'établissement des
suspensions (3) de déterminer les conditions du maintien du potentiel embryogène en milieu
liquide. Nous avons réalisé une étude morphologique et structurale des cals et suivi leur
croissance au cours du temps. Pour réaliser cette étude, nous avons fait varier différentes
caractéristiques des milieux et des conditions de culture, telles que les concentrations en 2,4-D
et en charbon actif, la fréquence de repiquages ou le poids d'inoculum.
152
TECHNIQUES DE SUSPENSIONS EMBRYOGENES
Deux voies d'évolution des cals ont été considérées au moment du transfert en milieu
liquide:
• des cals préalablement en condition de multiplication. Les conditions d'initiation
de l'embryogenèse en milieu liquide sont recherchées;
• des cals préalablement induits en embryogenèse sur milieu solide.
Dans les deux cas, les conditions de prolifération des structures proembryogènes sont
recherchées.
2) une fois les suspensions établies, une étude morphologique et structurale des massifs
cellulaires en suspension a été réalisée et leurs modalités de prolifération ont été étudiées.
3) enfin, une phase d'expression des potentialités embryogènes des suspensions a été
recherchée.
153
LiGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
-C~ITR.EI
INTRODUCTION
154
LiGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
Dans un premier temps, nos études ont porté sur le transfert en milieu liquide de cals
préalablement en condition de multiplication. Les essais ont consisté à définir les conditions
de prolifération des cals mais aussi les conditions d'initiation de l'embryogenèse en milieu
liquide.
Dans les tableaux 18 à 21, nous avons récapitulé les résultats obtenus après transfert en
milieu liquide des lignées de cals de type 1 en fonction de l'effet de la concentration en 2,4-D
et de la concentration en charbon actif ainsi que de la fréquence de repiquage. Ces tableaux
nous aideront pour la description des différents résultats obtenus.
1.1- Cals dont la multiplication est assurée par une assise pseudocambiale (<< type 1 »)
155
TABLEAU 18 : Essai de transfert en milieu liquide de lignées de cals de type 1 d'origine inflorescentielle :
Effet de la concentration en 2,4-D, de la concentration en charbon actif et de la fréquence de repiquage
Lignée Milieu solide Milieux Initiation de Embryogenèse Croissance du matériel Etat des cultures Etat des cultures
d'origine de liquides l'embryogenèse somatique après 30 j. frais après 30 j. après 60 j. après 90 j.
inflores- multiplication somatique
centielle
2,4-0/CA après 15 j. Repiquage Repiquage
l
(mg.r'/g.r ) 15 j. 30j. 15 j. 30j.
M60 40/2 - -
.
- +++ ++ multiplication mort
60/2 - - +++ ++ multiplication mort
L7 (60 mg.r
l
l
SO/2 - - - +++ ++ multiplication mort
12 g.r ) 110/2 ++++ ++ + +++ ++ perte PE, croissance mort
2,4-0 40/1 ++++ ++ + ++ + perte PE, croissance mort
ICA 60/1 +++ + - ++ + mort mort
SO/l + + - ++ + mort mort
110/1 + + - ++ + mort mort
* Observations réalisées à partir de 3 erlenmeyers par niveau de traitement « concentration en 2,4-0 x concentration en charbon actif x fréquence de repiquage»,
* Milieux: CA: concentration en charbon actif; 2,4-0 : concentration en 2,4-0.
* Repiquage: repiquages effectués tous les 15 jours ou tous les 30 jours. nt: non testé.
* Initiation de l'embryogenèse somatique en milieu liquide après le 15e jour de culture :
- : pas d'initiation (absence de cellules embryogènes et de proembryons), stade de multiplication maintenu
+ : le nombre de croix exprime une estimation du degré d'initiation de l'embryogenèse en fonction de "observation histologique des cals.
* Croissance du matériel frais:
- poids d'inoculum initial: en moyenne 350 mg dans 20 ml de milieu.
- estimation réalisée au 60e jour de culture par mesure du poids de matière fraîche: + : croissance inférieure à 700 mg; ++ : croissance comprise entre 700 mg et 1500 mg;
+++ : croissance comprise entre 1500 et 2000 mg.
* Etat des cultures après 60 jours et 90 jours: observations effectuées en fonction de la croissance du matériel végétal en milieu liquide et de ('observation histologique:
Perte PE : perte du potentiel embryogène; mort: dégénérescence puis mort des cultures.
TABLEAU 19 : Essai de transfert en milieu liquide de lignées de cals de type 1 d'origine foliaire:
Effet de la concentration en 2,4-D et de la fréquence de repiquage
Lignées de Milieu solide Milieux Initiation de Croissance du Etat des cultures après Etat des cultures après
type 1 de liquides l'embryogenèse matériel frais après 30 j. 60j. 90 j.
d'origine multiplication somatique après 15 j.
foliaire
l
2,4-D (mg.r ) Repiquage Repiquage Repiquage Repiquage
l
(CA: 2 g.r ) 15 j. 30 j. 15 j. 30j. 15 j. 30j. 15 j.
PBC23 MSO 130 + - + + perte PE mort mort
l l
(SO mg.r /2 g.r ) 140 + - + + perte PE mort mort
2,4-D/CA 150 + - + + perte PE mort mort
160 + - + + perte PE mort mort
PBC25 MSO 110 + - + + perte PE mort mort
l l
(SO mg.r /2 g.r ) 120 + - + + perte PE mort mort
2,4-D/CA 130 + - + + perte PE mort mort
* Observations réalisées à partir de 3 erlenmeyers par niveau de traitement « concentration en 2,4-0 x fréquence de repiquage », nt: non testé.
* Milieux: CA : concentration en charbon actif; 2,4-0 : concentration en 2,4-0.
* Repiquage: repiquages effectués tous les 15 jours ou tous les 30 jours.
* Initiation de l'embryogenèse somatique en milieu liquide après le 15e jour de culture:
- : pas d'initiation (absence de cellules embryogènes et de proembryons), stade de multiplication maintenu
+ : le nombre de croix exprime une estimation du degré d'initiation de l'embryogenèse en fonction de l'observation histologique des cals.
* Croissance du matériel frais:
- poids d'inoculum initial: en moyenne 350 mg dans 20 ml de milieu.
- estimation réalisée au 60e jour de culture par mesure du poids de matière fraîche: + : croissance inférieure à 700 mg.
* Etat des cultures après 60 jours et 90 jours: observations effectuées en fonction de la croissance du matériel végétal en milieu liquide et de l'observation histologique:
Perte PE : perte du potentiel embryogène; mort: dégénérescence puis mort des cultures.
LIGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
Pour L7, les groupes de nodules gardent leur aspect granuleux. Une fragmentation des
cals en éléments plus petits est observée mais elle est très limitée. Pour PBC23 et 25, aucune
libération de structures de dimension réduite n'est observée. En revanche, les cals ont
tendance à croître en épaisseur et prennent au cours du temps un aspect très dur et compact.
Les cals montrent un aspect assez homogène entre les erlenmeyers d'un même niveau de
traitement «concentration en 2,4-D x concentration en charbon actif x fréquence de
repiquage» (n=3).
158
PLANCHE XIII
1. Cals de type 1 en milieu liquide (ISe jour de culture) (barre: 100 Ilm)
Nodule en périphérie d'un cal avec réactivation de la zone protodermique
2. Nodule qui s'isole par dégénérescence de la zone de rattachement au cal (barre: 70 Ilm)
3. Initiation de l'embryogenèse en milieu liquide (barre: 130 Ilm)
4. Nodule isolé entouré de particules de charbon actif (barre: 260 Ilm)
5. Cals de type II en milieu liquide (ISe jour de culture) (barre: 100 Ilm)
Quelle que soit la lignée de cals considérée, les cellules embryogènes et les
proembryons formés au sein des nodules dégénérent au bout de 60 jours de culture. Les cals
retrouvent une structure de cals en multiplication puis continuent à se multiplier à l'état
méristématique. Dans nos conditions de culture, il ne nous a pas été possible d'obtenir une
réinitiation de l'embryogenèse avec ce matériel. Les nodules isolés dans le milieu croissent en
épaisseur et deviennent très compacts. Aucune libération d'éléments de taille réduite est alors
observée. Ensuite, les cellules de la zone centrale des cals montrent peu à peu une
différenciation importante en trachéides. Cette structure gagne l'ensemble des cals et conduit
à leur dégénérescence après 90 jours de culture (tableaux 18 et 19).
159
LIGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
2500
CD
s:
~ 2000
,g
.. -
CI)
1:ra E
Cl
1500
E- Temps (j)
CI) 1000
'C
li)
'C
'0 500
C.
Milieux
Figure 42 : Evolution du poids de matière fraîche des cals repiqués tous les 15 jours en milieu
liquide contenant différentes concentrations en 2,4-D :
er
M40/1; M60/1; M80/1; MIIO/1; M60/2; MIIO/2 : le 1 chiffre indique la
e
concentration en 2,4-D en mg.l" et le 2 chiffre, la concentration en charbon actif
-1
en g.1.
* Les parties de courbes en pointillés (----) indiquent que les cals ont dégénéré sur les milieux
correspondants; le dernier poids relevé est donné arbitrairement jusqu'au 60e jour de culture.
* Les valeurs représentent la moyenne de 3 répétitions par niveau de traitement ("concentration
en 2,4-D x concentration en charbon actif x repiquage").
* ANOVA au 30' jour de culture: 2,4-D : F(3 .3~) = 10,74 (**) ; Charbon Actif: F(1 .3~) = 29,09 (**);
Repiquage : F(I.3~) = 60,50 (*..); Effet du 2,4-D en fonction du repiquage : F(3,3~) = 4,5 (*); Effet
du charbon actif en fonction du repiquage : F(I ,3~) = 7,5 (*)
(F = test Fisher-Snedecor; niveau de signification: *** = très hautement significatif (1%0); ** =
hautement significatif (1%); * = significatif (5%» .
160
LIGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
Pour les lignées de cals d'origine foliaire, la croissance apparaît très lente: elle double
en moyenne après deux mois en milieu liquide (700 mg) (tableau 19). Aucune différence entre
les milieux et entre les fréquences de repiquages (tous les 15 ou 30 jours) n'a été observée.
Comme pour L7, les cals choisis pour être repiqués tous les deux mois, dégénèrent
rapidement.
1.2- Cals dont la multiplication est assurée par une assise protodermique (<< type II »)
161
LiGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
1600
1400
CIl
.c: 1200
-.. -
~
~
CIl
:S!
~E
Cl
1000
800
E- 600
CIl
oc
CIl 400
oc 60 Temps (j)
ë5 200
D.
CA /Ropiq .
(g .~l1 ~)
2130
Milieux
(2,4-0: 110 mg.l-1)
Figure 43 : Evolution du poids frais moyen des cals en milieu liquide en présence de
110 mg.l' de 2,4-D, en fonction de la concentration en charbon actif et de la
l
fréquence de repiquage. 2 g.r 1 de charbon actif 1 g.r de charbon actif
*Charbon actif (CA)/Repiquage (Repiq.) : le lor chiffre indique la concentration en charbon actif
en g.l" ; le 2" chiffre, la fréquence de repiquage en jours U)
* Les parties de courbes en pointillés (_._-) indiquent que les cals ont dégénéré sur les milieux
correspondants; le dernier poids relevé est donné arbitrairement jusqu'au 60e jour de culture.
* Les valeurs représentent la moyenne de 3 répétitions par niveau de traitement ("concentration en
2,4-D x concentration en charbon actifx repiquage").
0
* ANGY A au 30 jour de culture: 2,4-D : F(J.3S) = 10,74 (**); Charbon Actif: F(1.3S) = 29,09 (**) ;
Repiquage: F(1 .3S) = 60,50 (***)j Effet du 2,4-D en fonction du repiquage: F(J,3S) = 4,5 (*); Effet
du charbon actif en fonction du repiquage: F(I .3S) = 7,5 (*) (F = test Fisher-Snedecor; niveau de
signification: *** = très hautement significatif (1%0); ** = hautement significatif (1%); * =
significatif (5%)).
162
TABLEAU 20 : Essai de transfert en milieu liquide de lignées de cals de type II :
Effet de la concentration en 2,4-D et de la concentration en charbon actif
Initiation de
Lignée Milieu solide Milieux l' embryogenèse Croissance du Etat des cultures Etat des cultures
de liquides somatique après 15 j. matériel frais après 30 j. après 60 j. après 90 j.
multiplication
* Observations réalisées à partir de 3 erlenmeyers par niveau de traitement « concentration en 2,4-0 x concentration en charbon actif ».
* Milieux: CA : concentration en charbon actif; 2,4-0 : concentration en 2,4-0.
* Repiquage: repiquages effectués tous les 15 jours.
* Initiation de l'embryogenèse somatique en milieu liquide après le 15e jour de culture :
- : pas d'initiation (absence de cellules embryogènes et de proembryons), stade de multiplication maintenu
+ : le nombre de croix exprime une estimation du degré d'initiation de l'embryogenèse en fonction de l'observation histologique des cals.
* Croissance du matériel frais:
- poids d'inoculum initial: en moyenne 350 mg dans 20 ml de milieu.
- estimation réalisée au 60e jour de culture par mesure du poids de matière fraîche: - : pas de croissance; + : croissance inférieure à 700 mg; ++ : croissance comprise
entre 700 mg et 1500 mg.
* Etat des cultures après 60 jours et 90 jours: observations effectuées en fonction de la croissance du matériel végétal en milieu liquide et de l'observation histologique:
Perte PE : perte du potentiel embryogène; mort: dégénérescence puis mort des cultures.
LiGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
Les cals repiqués tous les 30 (ou 60 jours), en présence de 1 ou 2 g.r l de charbon,
dégénèrent rapidement.
1.3- Conclusion
Ces essais préliminaires ont montré des résultats encourageants :
• les cals peuvent se maintenir et se multiplier en milieu liquide en présence de certaines
concentrations en 2,4-D et en charbon actif et d'une fréquence de repiquage optimale de 15
jours;
• une libération d'éléments de dimension assez réduite a pu être obtenue chez les deux types
de cals testés. Cependant, pour les cals de type J, les groupes de cellules qui s'isolent sont
très cohésifs et ne se fragmentent pas eux-même en éléments de taille plus réduite. Ils
deviennent au contraire très compacts, par une différenciation des tissus en trachéides.
Seuls les cals de type Il montrent une forte friabilité par la libération de massifs cellulaires
de taille réduite;
• une initiation de l'embryogenèse d'origine unicellulaire est observée après le passage en
milieu liquide à partir des cals qui sont au départ en condition de multiplication.
Quelle que soit la lignée de cals testée, une dégénérescence des cellules embryogènes
est observée au 60e jour de culture. Les cals retournent à l'état méristématique puis
dégénèrent plus ou moins rapidement. Ces données nous ont conduit à étudier le transfert en
milieu liquide, de cals préalablement induits en embryogenèse en milieu solide.
Des cals dont l'embryogenèse a été initiée en milieu solide enrichi en 2,4-D, mais aussi
sur milieu enrichi en saccharose, ont été transférés en milieu liquide. Une perte du potentiel
embryogène, une absence de prolifération, suivie d'une dégénérescence rapide des cals, sont
observées quel que soit le degré d'évolution des structures embryogènes transférées et quelle
que soit la lignée de cals.
164
LIGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
causes d'hétérogénéité des tissus envers la callogenèse. Il pourrait être aussi en partie relié aux
déviations de l'embryogenèse souvent observées chez le cocotier. En milieu solide, les cals
sont adaptés à un équilibre dynamique 2,4-D libre/2,4-D adsorbé soumis à la désorption
possible du 2,4-D en cours de culture et l'adsorption des composés polyphénoliques produits
par les tissus. Le passage en milieu liquide conduit, d'une part, à modifier cet équilibre et,
d'autre part, à modifier les échanges entre les tissus et le milieu. La pellicule de charbon qui
recouvre de façon très hétérogène les tissus en milieu liquide peut entraîner une forte
variabilité dans la disponibilité du 2,4-D pour les tissus.
Il est à noter que chez le palmier à huile, la prolifération des suspensions nécessite la
présence de charbon actif. Cependant, DE TOUCHET et al. (1991) soulignent que son emploi
est un point négatif pour la maîtrise des paramètres du milieu et ces auteurs ont pour objectif
de s'en affranchir.
Toutes ces données nous ont conduit à tester l'influence du retrait du charbon actif sur le
maintien des cals en milieu liquide.
Les lignées de cals de type 1 dégénèrent au bout de deux jours en milieu liquide en
absence de charbon actif par brunissement intense des tissus, ceci quelle que soit l'approche
envisagée. De même, les cals préalablement induits en embryogenèse en milieu solide,
dégénèrent une fois placés en milieu liquide. Nos études se sont donc focalisées sur les cals de
type II en condition de multiplication avant le transfert en milieu liquide.
165
LIGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
Pour la première approche, nous avons tout d'abord déterminé (par HPLC) la
concentration en 2,4-D libre qui existe dans les milieux liquides, après la réalisation de
l'équilibre d'adsorption. Nous avons sélectionné deux milieux dans lesquels les cals de type II
avaient montré une bonne prolifération et une initiation de l'embryogenèse au cours des essais
l l
précédents (tableau 20) : 110 mg.r et 130 mg.r de 2,4-D en présence de 3 g.r l de charbon
actif.
Le dosage du 2,4-D libre par HPLC dans ces milieux montre respectivement une
l
concentration de 1,25 et 1,5 mg.r .
Nous avons placé les cals dans des milieux de base additionnés de 2,4-D à ces deux
concentrations. Cependant les cals brunissent et dégénèrent rapidement.
Pour la deuxième approche, les cals ont été placés dans des milieux préparés en
l l
présence de 110 mg.r l et 130 mg.r de 2,4-D et de 3 g.r de charbon actif, mais pour lesquels
le charbon actif a été éliminé au moment de la mise en culture. Dans ces conditions, les cals
montrent un début de prolifération.
Aux vues de ces résultats, de nouveaux essais ont été réalisés selon la seconde approche.
Une gamme plus large de concentrations en 2,4-D et en charbon actif a été testée: entre 60 et
150 mg.r l de 2,4-D et 1,2 et 3 g.r l de charbon actif (tableau 21).
Deux fréquences de repiquages ont été testées : tous les 15 ou 30 jours. Seuls les cals
repiqués tous les 15 jours se maintiennent et proliférent.
Cependant, nous avons dû rapidement changer la façon de repiquer. Le renouvellement
complet du milieu ne permet pas une bonne évolution des cals qui ont tendance à jaunir et
e
dégénérer au bout du 3e ou 4 repiquage. Nous avons donc testé l'effet d'un renouvellement de
moitié du milieu de culture à chaque repiquage, le reste étant composé de l'ancien milieu
laissé dans l'erlenmeyer.
Dans ces conditions, les cals prolifèrent et montrent un début de fragmentation en unités
de taille plus réduite. Ce procédé a donc été retenu dans la suite de nos études.
CONCLUSION : Ces essais ont montré la nécessité de préparer les milieux en présence de
charbon actif, même s'il est éliminé au moment de la mise en culture.
Le charbon adsorbe l'excès d'auxine mais il peut aussi adsorber d'autres composés du
milieu, comme par exemple, les vitamines, l'acide ascorbique (DRUART et DE WULF, 1993),
l'adénine sulfate et la BAP (VERDEIL, 1993). L'équilibre 2,4-D libre/2,4-D adsorbé est un
équilibre dynamique et il est difficile de déterminer de façon précise la concentration en
auxine libre.
166
TABLEAU 21 : Essai de transfert en milieu liquide de lignées de cals de type II en absence de charbon actif:
Effet de la concentration en 2,4-D
Lignée Milieu solide Milieux Initiation de Libération de Croissance Etat des cultures après 60 j. Etat des cultures
de liquides l'embryogenèse cellules du matériel après 6 mois
multiplication filtrés après 15 j. après 15j. après 30 j.
* Observations réalisées à partir de 3 erlenmeyers par niveau de traitement « concentration en 2,4-0 x concentration en charbon actif ».
* Milieux: CA : concentration en charbon actif; 2,4-0 : concentration en 2,4-0.
* Repiquage: repiquages effectués tous les 15 jours.
* Initiation de l'embryogenèse somatique en milieu liquide après le 15e jour de culture:
- : pas d'initiation (absence de cellules embryogènes et de proembryons), stade de multiplication maintenu
+ : le nombre de croix exprime une estimation du degré d'initiation de l'embryogenèse en fonction de l'observation histologique des cals.
* Libération de cellules isolées après le 15e jour de culture:
Comptage du nombre de cellules isolées sur Cellule Nageotte.
Pour 20 ml de milieu: - pas de libération de cellules isolées; + : nombre de cellules inférieur à 35000; ++ : nombre de cellules inférieur à 350000;
+++ : nombre de cellules inférieur à 500000.
* Croissance du matériel frais:
- poids d'inoculum initial: en moyenne 350 mg dans 20 ml de milieu.
- estimation réalisée au aOe jour de culture par mesure du volume cellulaire: ++ : croissance doublée en moyenne
* Etat des cultures après 60 jours et 90 jours: observations effectuées en fonction de la croissance du matériel végétal en milieu liquide et de l'observation histologique:
Mainitien PE : maintien du potentiel embryogène; Perte PE : perte du potentiel embryogène; mort: dégénérescence puis mort des cultures.
LIGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
Les milieux sont utilisés 8 jours après leur fabrication. Il a été montré par une étude
cinétique d'adsorption en 2,4-0 que l'adsorption est progressive pendant les 8 jours qui
suivent la fabrication des milieux. Elle est maximale et ne varie plus après cette période
(EBERT et TAYLOR, 1990). Ce résultat a été confirmé au laboratoire (ABERLENC-BERTOSSI,
communication personnelle).
168
PLANCHE XIV
Cm
2
-
TABLEAU 22 : Caractéristiques morphologiques des cals et aspect des milieux
après 15 jours de culture en milieu liquide en fonction de la
concentration en 2,4-D et en charbon actif
Cependant, les cultures s'enrichissent peu à peu d'une population d'agrégats de très
petite taille et de cellules isolées. Lorsque ces agrégats et ces cellules constituent une
biomasse suffisante (entre 400 et 500 mg en poids de matière fraîche), ils sont capables de
proliférer indépendamment des cals qui leur ont donné naissance. Ces massifs donnent, au
bout de 6 mois, au matériel en milieu liquide l'aspect typique de suspensions. Les suspensions
de cocotier ont alors été considérées comme stabilisées.
Après 60 jours de culture, le potentiel embryogène est maintenu sur plusieurs milieux
(tableau 21). Le renouvellement du milieu tous les 15 jours permet de réinitier la formation de
cellules embryogènes et de proembryons et les cals continuent à proliférer et à libérer des
unités de taille très réduite et des cellules isolées (tableau 21).
170
PLANCHE XV
3.5- Conclusion
A partir de ces résultats, nous avons choisi de nous focaliser sur l'étude des lignées de
cals de type II. Ce sont les seules lignées ayant montré un maintien du potentiel embryogène,
une prolifération et enfin une libération d'agrégats cellulaires, en absence de charbon actif.
Cinq concentrations différentes ont permis d'obtenir la prolifération des cals: 60, 80,
I I
110, 130 mg.r I de 2,4-D avec 3 g.r l de charbon et 80 mg.r de 2,4-D avec 2 g.r de charbon.
Sur ces milieux, les cals puis les suspensions ont une couleur blanche ou jaune clair, qui peut
être considérée comme un critère visuel permettant d'apprécier rapidement la prolifération de
I
la suspension. Pour de trop fortes concentrations en 2,4-D libre (150 mg.r de 2,4-D en
présence de 1 à 2 g.r I de charbon), les cultures brunissent puis dégénèrent sans doute sous
_l'effet d'une grande sensibilité à l'auxine et par accumulation de composés polyphénoliques.
La concentration en 2,4-D libre des cinq milieux retenus semble donc bien ajustée pour
assurer la libération et la prolifération des nodules mais aussi l'initiation de l'embryogenèse et
le maintien du potentiel embryogène. En raison de la présence de charbon actif dans les
milieux avant la mise en culture, une certaine proportion de 2,4-D a été adsorbée. De plus, en
renouvelant seulement la moitié du milieu à chaque repiquage, on diminue la quantité de
2,4-D disponible. Ces observations nous ont amené à contrôler la quantité en 2,4-D libre
présente dans les milieux au moment du repiquage.
171
LiGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
2.5 - , - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
2+--------------------
~1
~ 1.5+----------------
N.-
c -1
~
§ oiJ- 1- j - - - - - - - - - - -
.- e
-
~
1.
C
~
CJ
C
Q
0.5+ - - - - - - -
U
G60/3 G80/3 GlIO/3 G130/3 G80/2
Milieux
G60/3, G80/3, G 110/3, G80/2 : milieux de prolifération contenant respectivement 60, 80, 110,
l
130 mg.l" de 2,4-D/ et préparés en présence de 2 ou 3 g.r de charbon actif; le charbon actif est
éiminé au moment du repiquage.
Chaque barre d'histogramme représente la moyenne de 3 répétitions
* Les milieux ont été prélevés 8 jours après leur fabrication; cette période est nécessaire à la
réalisation de l'équilibre 2,4-D libre/ 2,4-D adsorbé par le charbon actif.
172
LiGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
• le dosage de la quantité de 2,4-D libre présente dans les milieux, 8 jours après leur
fabrication, au moment où le charbon est éliminé et les milieu utilisés pour le repiquage;
• un dosage de la quantité de 2,4-D présente dans le milieu le premier jour du cycle de
culture une fois le repiquage réalisé (renouvellement de moitié du milieu).
A la fin d'un cycle de culture, la quantité d'auxine présente dans le milieu est comprise
entre 0,01 et 0,25 mg.r l .
La quantité en 2,4-D libre des milieux neufs est comprise entre 0,3 et 2,25 mg.r l selon
la concentration en 2,4-D initiale.
La quantité de 2,4-D après repiquage est comprise entre 0,25 et 1,25 mg.rl(Fig. 44).
5- CONCLUSION
Ces essais ont permis de sélectionner les cals compétents en milieu liquide. Il faut
souligner ici l'importance d'un contrôle histologique systématique de l'état des cultures. Il
constitue notre principal critère d'étude et le seul moyen pour vérifier que le potentiel
embryogène est maintenu en milieu liquide.
Les nodules qui composent les cals de type 1 possèdent un niveau d'organisation
structural important difficile à dissocier et qui est dû au fonctionnement hautement régulé de
la zone méristématique de type cambial qui caractérise ces cals (VERDEIL, 1993). Elle pourrait
en partie empêcher la friabilisation des cals.
La structure des cals de type II, constitué d'un seul type de tissus de nature
protodermique, est beaucoup plus friable; une fois libérés dans le milieu liquide, ces cals se
séparent facilement. Ils forment tout d'abord une suspension très grossière. Les nodules qui
les composent ont alors une structure très proche de celle des nodules décrits chez le palmier à
huile (DE TOUCHET, 1991). Chez le palmier, les nodules sont capables de proliférer
indéfiniment en présence de 2,4-D. Chez le cocotier, il s'opère une sélection et une
stabilisation d'agrégats de petite dimension constitués en majorité de cellules méristématiques
et structures proembryogènes d'origine unicellulaire. C'est cette catégorie cellulaire qui forme
une suspension considérée comme établie.
173
LIGNEES DE CALS EN MILIEU LIQUIDE
L'initiation de l'embryogenèse doit se dérouler en milieu liquide. En effet, seuls des cals
initialement au stade de multiplication montrent une évolution. Tout se passe comme si les
cals préalablement induits en embryogenèse en milieu solide sont engagés vers un processus
déterminé adapté à l'environnement solide. En fait, cet engagement est lié à la haute
sensibilité des tissus envers le 2,4-D. En présence ou en absence de charbon actif, le passage
en milieu liquide conduit à modifier les échanges entre les tissus et le milieu, en particulier au
niveau de la concentration en 2,4-D. Il semble alors qu'il faut initier le processus
morphogénétique entièrement dans ce nouvel environnement.
Les cals à l'origine des suspensions ne peuvent proliférer qu'en absence de charbon actif
et en renouvelant seulement la moitié du milieu à chaque repiquage. Ces résultats sont
contradictoires avec ceux observés en milieu solide. En effet, les cals de type II ne prolifèrent
qu'en présence de charbon actif en milieu gélosé. Il semble que le procédé utilisé permet un
ajustement optimal de la concentration en auxine.
Après transfert en milieu liquide, six mois sont nécessaires pour considérer les
suspensions comme établies. Au bout de six mois, les massifs cellulaires forment une
suspension stable dont les conditions de culture doivent être étudiées. Les essais en absence de
charbon s'avèrent particulièrement intéressants : ils permettent de faciliter les étapes de mise
en culture et de repiquage. Ils vont nous permettre d'étudier, plus commodément le mode de
prolifération des suspensions. De plus, celles-ci forment une masse hétérogène composée de
différentes catégories cellulaires. Par exemple, les cellules isolées prennent-elles naissance à
partir des plus gros massifs par fragmentation ou bourgeonnement, sont-elles capables de se
diviser? Ces études font l'objet du second chapître.
174
PLANCHE XVI
D : divisions cellulaires.
1
6 -
4
- 5
-
7
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8 - rr;,'~-
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,.
PROLIFERA TlON DES SUSPENSIONS
- C~ITR.E II-
PROLIFERATION DES SUSPENSIONS
INTRODUCTION
Après transfert en milieu liquide, SIX mois sont nécessaires pour considérer les
suspensions comme établies. Le critère retenu est que les cellules isolées ou les groupes de
cellules en suspension sont capables de proliférer indépendamment des cals qui leur ont donné
naIssance.
Après six mois de culture, les suspensions montrant le plus d'homogénéité dans leur
aspect (couleur blanche/jaune) et dans leur mode de prolifération sont celles maintenues sur
un milieu préparé avec 60 mg.r) de 2,4-0. Ce milieu a alors été privilégié. Les cultures sur les
quatre autres milieux qui avaient été sélectionnés (G80/3, G11 0/3, G130/3 et G80/2) ont été
limitées à quelques erlenmeyers.
Toutes les études qui vont suivre ont été réalisées à partir du milieu G60/3.
Après leur établissement, les modalités de croissance des suspensions ont été
déterminées; de plus, leur taux de viabilité et le nombre des différentes catégories cellulaires
existantes a été estimé. Enfin, une étude histocytologique a été réalisée.
175
PLANCHE XVII
Les agrégats sont eux-même composé d'un ensemble d'unités cellulaires aux parois
bien délimitées (Planche XVI, photo 1). Ces unités sont constituées majoritairement de 1 à 2
cellules, mais elles peuvent en contenir plus (Planche XVI, photos 1 et 2). Certaines peuvent
contenir jusqu'à 10 cellules. Elles peuvent se fragmenter en groupe ou isolées dans le milieu
(Planche XVI, photos 2 et 3). Les cellules au sein de chaque unité sont capables de se
dissocier.
Certains agrégats peuvent libérer des files de cellules qui peuvent elles-même s'isoler
dans le milieu (Planche XVI, photos 4 à 6). Les cellules isolées peuvent se diviser, comme en
témoigne la présence de groupes de deux cellules arrondies dont les noyaux sont excentrés et
qui proviennent de la division initiale d'une cellule isolée (Planche XVI, photo 7).
Les agrégats de cellules arrondies côtoient des cellules plus ou moins allongées (Planche
XVI, photo 8). Celles-ci peuvent être en groupe ou isolées dans le milieu (Planche XVI,
photos 9 et 10). L'ensemble du matériel en suspension forme une structure hétérogène au sein
des suspensions (Planche XVII, photo 1).
La prolifération des suspensions est assurée par des divisions cellulaires au sein de
chaque unité qui composent les agrégats en suspension et au sein des cellules isolées
arrondies. Nous n'avons pas observé de division au sein des cellules allongées isolées.
176
PLANCHE XVIII
t-
,.
f
... "
1·
,
5
PROLIFERA TlON DES SUSPENSIONS
La fragmentation des agrégats est assurée par l'existence de zones gélifiées, au sein des
tissus, fortement colorées en rose. Ces zones sont le plus souvent situées entre le complexe
proembryogène ou cellule à libérer et les plages de cellules en dégénérescence et/ou
hautement vacuolisées (Planche XVII, photos 3 et 4).
Les cellules isolées dans le milieu sont capables de se diviser (Planche XVII, photo 5).
Elles sont entourées d'une paroi pectocellulosique épaissie.
La présence de figures myéloïdes et d'un réticulum très développé est signe d'un stress
et d'un certain degré de sénescence (DA VIS et BREZEANU, 1979). Les plages cellulaires qui
montrent ces figures pourraient correspondre aux plages de cellules vacuolisées en
dégénérescence visibles en histologie autour des unités et complexes proembryogènes.
1.3- Discussion
Terminolo~ie utilisée :
Les suspensions de cocotier sont des suspensions cellulaires embryogènes qUI
prolifèrent sous forme de cellules isolées, d'unités et de complexes qualifiés de
proembryogènes par l'analogie que ces structures montrent avec les unités et les complexes
proembryogènes, d'origine unicellulaire, observés en milieu solide.
177
PLANCHE XIX
1. Cellule entourée par une paroi épaissie et d'une lamelle moyenne très complexe et
vésiculée; cellule en voie de séparation du massif-mère
2. Détail d'une lamelle moyenne comportant des zones de fragmentation
3. Zone de fragmentation au sein d'un massif
d
d
3
c-
-e
00
U
2
b
> a
1 1
OJ
0 5 10 15 20 25 30 35
Temps ü)
178
PROLIFERATION DES SUSPENSIONS
Une courbe de croissance a été réalisée sur milieu 060/3 en prélevant des lots différents
de cals tous les 5 jours pendant 35 jours et sans repiquage intermédiaire. A TO, chaque
erlenmeyer a reçu un volume cellulaire égal à 1. Le milieu est constitué de moitié de l'ancien
milieu et de moitié d'un nouveau milieu.
Entre TO et T5, la croissance n'apparaît pas significative (Fig. 45). Entre T5 et T20, elle
augmente fortement pour atteindre un VCS proche de 2,5 ml. Entre T25 et T35, elle se
stabilise jusqu'à un VCS égal à 3.
179
PROLIFERA TlON DES SUSPENSIONS
250000
~
"C
ë 150000
=
N
a.. Cellules isolées
=
-.-
Q
Cloo
r Ij
f
50000
o •
---------
_ ~ _ ~ _ ~ _ ~ ] Massifs de 10 à 50 cellules
= L
-
"Si
~
y
-50000
o 5 10 15 20 25 30 35
.-
~
r Ij
rIj
400--,--------------------,
[li]
=
e 300
~
"C
f
,.Q
200
e
Q
Z 100
Massifs de plus de 50 cellules
0-"-----------------------'
o 5 10 15 20 25 30 35
Temps (j)
180
PROLIFERA TlON DES SUSPENSIONS
Les résultats sont présentés sur la figure 46. A TO, les massifs de 2 à 10 cellules
4
constituent la catégorie cellulaire majoritaire (l 0.1 0 dans les 20 ml de milieu) alors que les
gros massifs sont représentés avec une fréquence faible (inférieure à 200 amas dans les 20 ml
de milieu).
Le taux des différentes catégories cellulaires diminue entre TO et T15. Il augmente entre
T15 et T25. En particulier, le nombre de massifs composés de 2 à 10 cellules (Fig. 46a) et de
4
plus de 50 cellules (Fig. 46b) triple après le 20e jour de culture (respectivement 30.10 et 300
pour 20 ml de milieu). Après T25, le nombre de massifs de petite dimension a tendance à se
stabiliser. Le nombre de massifs de plus de 50 cellules diminue.
2.4- Discussion
L'évolution des différentes catégories cellulaires au sein des suspensions suit
l'évolution en trois phases de la croissance. Les tissus en suspension ne subissent pas de perte
de viabilité au cours de ces trois phases.
On peut rapprocher la courbe de croissance des suspensions des courbes de type
sigmoïdal décrits chez d'autres espèces (STREET, 1969) et en particulier, l'épicéa
(LULSDORf et al., 1992) et le riz (KOBA y ASHI et al., 1992). Elle diffère de la courbe de
croissance très régulière décrite chez le palmier à huile (DE TOUCHET, 1991).
181
PROLIFERA TION DES SUSPENSIONS
Etudes réalisées à l'aide du FDA (f1uorodiacétate), colorant permettant de déceler la viabilité cellulaire
(fluorescence détectée au microscope optique muni d'un spectre UV).
Les résultats sont exprimés en pourcentage * et sont donnés selon les classes définies en annexe
182
PROLIFERA TlON DES SUSPENSIONS
183
PLANCHE XX
l
Structure histologique des suspensions embryogènes sur milieu enrichi en glucose (40 g.r )
Les suspensions ont été transférées de leur milieu de prolifération habituel (60 mg.r l de
l l
2,4-D dans un milieu préparé en présence de 3 g.r de charbon actif; 20 g.r de glucose) dans
le même milieu mais comportant quatre concentrations différentes en glucose: 10, 20, 40,
60 g.r l . Au cours de ce transfert, la totalité du milieu a dû être renouvelée; en revanche, au
cours du repiquage suivant, seule la moitié du milieu a été renouvelée, comme lors d'un
repiquage classique. Le poids de matière sèche et la teneur en eau des cals ont été déterminés,
en parallèle, des mesures de la pression osmotique des milieux ont été effectuées. Une étude
histo-cytologique a été réalisée afin de contrôler l'état des suspensions. Ces études ont été
réalisées à TO, puis au 15e jour de culture au moment du premier repiquage dans les 4
variantes différentes de milieu liquide.
3.1- Mesures de la pression osmotique des milieux et du poids sec des cals
Les résultats présentés dans le tableau 24 ne montrent pas de différence significative au
niveau de la pression osmotique, excepté sur le milieu contenant la plus forte concentration en
glucose. Le poids de matière sèche est d'autant plus élevé que la concentration en glucose
dans les milieux est importante. En revanche, la teneur en eau diminue lorsque les milieux
contiennent 40 ou 60 g.r l de glucose.
184
PROLIFERATION DES SUSPENSIONS
l
Glucose (g.r ) POàTO PO à Tl5
(mmosm.kg- 1 ) (mmosm.kg- 1)
10 197 a 271 ab
20 251 a 197 a
40 376 b 372 b
60 490 c 781 d
Poids sec à Tl5 (1) Teneur en eau
(pour 500 mg de matière fraîche) (% de matière fraîche)
10 27,1 a 94,58 e
20 32,0 ab 93,61 e
40 42,6 c 91,47 f
60 62,4 d 87,51 g
(1) A Ta. le PCV inoculé est de 1, ce qui correspond à 500 mg de suspensions. le poids de matière
sèche est alors de 30 mg en moyenne (94% de teneur en eau).
ANOVA: F (3,16) = 12,89 (.....) (F : test Fisher-Snedecor; niveau de signification: ..... : très hautement
significatif (1 %0).
185
PROLIFERA TION DES SUSPENSIONS
3.3- Conclusion
l
Le doublement de la concentration en glucose des milieux (40 g.r ) pennet :
• une régression des figures de stress;
• une diminution du volume du vacuome au sein des cellules.
On assiste à une réinitialisation des cultures. En effet, après le ISe jour de culture, la
structure des massifs en suspension est très proche de celle des nodules embryogènes à
l'origine des suspensions. Ensuite, les nodules se friabilisent et donnent à nouveau une
suspension de petite taille, constituée de massifs d'unités proembryogènes dont les cellules
possèdent un vacuome très réduit et possèdent des réserves.
Il doit être développé à plus grande échelle de façon à pennettre une optimisation des
conditions de culture.
4- CONCLUSION
L'ensemble de ces études a pennis de préciser la structure et le mode de prolifération
des suspensions.
Les suspensions de cocotier prolifèrent sous fonne de cellules isolées et de massifs
d'unités et de complexes proembryogènes. Leur prolifération est assurée par les divisions
cellulaires au niveau des massifs et la fragmentation spontanée des agrégats les plus
importants, sous l'effet de l'agitation des erlenmeyers et l'existence de zones en
dégénérescence au centre des agrégats. Les massifs de 2 à 10 cellules représentent la catégorie
majoritaire.
Des cellules isolées sont observées. Les cellules isolées peuvent être de deux types :
arrondies ou plus ou moins allongées. Les cellules méristématiques isolées proviennent des
massifs par fragmentation. Certaines sont capables de se diviser. On peut penser qu'elles
peuvent redonner des massifs de taille plus importante. Chez la carotte, COUTOS-THEVENOT
(1990) suggère que les cellules arrondies correspondent aux cellules méristématiques
potentiellement embryogènes. Les cellules plus allongées seraient de type parenchymateux.
Elles pourraient provenir des premières par élongation cellulaire.
Nous devons préciser que des essais de tamisage ont été pratiqués afin d'isoler et
d'homogénéiser les différentes catégories cellulaires selon leur taille. Cependant, dans nos
186
PROLIFERA TION DES SUSPENSIONS
conditions de culture, chaque catégorie une fois isolée ne se maintient pas. Tout se passe
comme si une coopération cellulaire existait en milieu liquide. Cette hypothèse a été suggérée
chez la carotte (CouTos-THEVENOT, 1990). Il est maintenant établi que les milieux de culture
contiennent des molécules extracellulaires excrétées par les cellules ou massifs cellulaires en
suspension : polysaccharides, protéoglycanes et polypeptides (V AN ENGELEN et DE VRIES,
1992). Ces molécules pourraient avoir un rôle de contrôle sur la prolifération cellulaire mais
aussi sur l'initiation et l'expression de l'embryogenèse. Elles pourraient être sécrétées par les
cellules embryogènes et massifs proembryogènes mais aussi par des cellules non
embryogènes présentes au sein des cultures.
187
SUSPENSIONS: POTENTIALITES EMBRYOGENES
- C .....A..PITB.E III -
ETUDE DE L'EXPRESSION DES POTENTIALITES EMBRYOGENES
DES SUSPENSIONS
INTRODUCTION
Principe:
Nous qualifierons de « d'étape d'expression de l'embryogenèse» l'étape qui consiste à
transférer les suspensions de leur milieu de prolifération contenant une auxine à un milieu
sans auxine sur lequel le matériel en suspension pourra donner naissance à un embryon. Ce
qui est recherché, dans un premier temps, est une étape qui pennette l'arrêt de la prolifération
et de la fragmentation des complexes proembryogènes, présents dans les suspensions, de telle
sorte qu'ils soient capables de s'organiser en structures embryogènes plus évoluées, en
l'occurrence des nodules méristématiques en voie d'épidennisation. Dans un deuxième temps,
on recherche la polarisation de ces nodules, l'acquisition du méristème apical et la formation
des embryons somatiques.
Le passage d'un milieu liquide à un milieu solide d'expression de l'embryogenèse, qui
sera qualifié de « milieu d'expression », consiste en un étalement des structures embryogènes.
Nous utiliserons ces tennes lors de la description des résultats.
Les essais ont été effectués à partir des lots de suspensions obtenues sur milieu de
prolifération contenant 20 g.r' de glucose. De plus, ces essais ont été réalisés un an après le
transfert des cals en milieu liquide.
Dans un premier temps, nous avons testé le protocole de régénération mis au point sur le
palmier à huile (DE TOUCHET, 1991).
• Description du procédé utilisé sur le palmier à huile :
Ce procédé comprend deux étapes successives:
o la première étape consiste à transférer pendant un mois les suspensions embryogènes
de leur milieu de prolifération contenant du 2,4-D (et du charbon actif, dans le cas du
188
SUSPENSIONS: POTENTIALITES EMBRYOGENES
palmier à huile, sans charbon actif dans le cas du cocotier) à un milieu liquide sans
hormone (et sans charbon). Cette étape permet l'orientation des massifs embryogènes
en suspension vers l'étape d'expression de l'embryogenèse, après arrêt de leur
prolifération. Ils forment des nodules méristématiques en voie d'épidermisation ;
o la deuxième étape consiste en un transfert des nodules méristématiques, sur milieu
d'expression gélosé en boîte de Pétri. Sur ces derniers milieux, les nodules
méristématiques se polarisent et forment des embryons.
CONCLUSION:
Les résultats observés correspondent à un retour à l'état méristématique des unités
proembryogènes. On peut penser que le temps de passage en milieu liquide sans hormone est
trop long. Dans le cas du palmier à huile, DE TOUCHET (1991) observe une perte du potentiel
embryogène ou des déviations de l'embryogenèse vers la formation de structures haustoriales
(structure qui dérive du limbe cotylédonaire) lorsque ce temps dépasse un mois.
Ces premiers essais nous ont montré la nécessité de mettre au point un procédé
spécifique du cocotier. Nous nous sommes alors orientée vers des temps très courts de passage
en milieu liquide et sur l'étude d'étalement direct en milieu solide d'expression.
Trois poids d'inoculum ont été testés pour l'étalement en milieu gélosé : 50 mg, 100 mg
et 250 mg. Les essais ont été réalisés à partir des suspensions entretenues sur les cinq milieux
de prolifération: G60/3, GSO/3, G11O/3, G130/3 (respectivement 60, SO, 110, 130 mg.r l de
l
2,4-D /dans un milieu préparé en présence de 3 g.r de charbon actif) et GSO/2
189
PLANCHE XXI
1. Structure des massifs cellulaires après étalement (2 mois de culture) (barre: 410 j.lm)
2. Complexes proembryogènes entourés par une paroi pectocellulosique et une lamelle
moyenne complexes (barre: 40 j.lm)
3. Ensemble de complexes proembryogènes isolés en périphérie des massifs étalés
(barre: 210 j.lm)
4. Complexe proembryogène (4 mois de culture) (barre: 50 j.lm)
5. Nodule méristématique en voie d'épidennisation (barre: 210 j.lm)
6. Ensemble de nodules méristématiques isolés (barre: 410 j.lm)
l
(respectivement 80 mg.r l de 2,4-D /dans un milieu préparé en présence de 2 g.r de charbon
actif). Chaque niveau de traitement « milieu de prolifération x milieu d'expression x poids
d'inoculum» comporte 4 répétitions. 8 erlenmeyers de suspensions ont été utilisés par niveau
de traitement.
Le matériel sur boîte de Pétri a été observé régulièrement sous loupe binoculaire. Une
étude histologique a été réalisée afin de suivre l'évolution des structures embryogènes.
Les massifs, qui prolifèrent peu et formeront des structures globulaires, sont composés
d'un ensemble de complexes proembryogènes à différents stades isolés les uns des autres
(Planche XXI, photo 1). Ces complexes peuvent correspondre :
• aux complexes qui étaient déjà présents au sein des suspensions en prolifération.
Cependant, ils ne se fragmentent plus et grossissent;
• aux unités proembryogènes isolées en suspension mais qui pourraient être capables de
s'organiser en complexes proembryogènes une fois étalées en milieu solide.
Ils peuvent se situer au sein d'un massif en dégénérescence (Planche XXI, photo 2) ou
en périphérie (Planche XXI, photo 3). Dans les deux cas, ils sont isolés du reste des massifs
étalés par une lamelle moyenne hautement gélifiée, et côtoient des plages de cellules en
dégénérescence. Cet isolement pourrait être responsable de l'arrêt de la prolifération et de la
fragmentation des complexes proembryogènes provenant du milieu liquide. Les complexes,
une fois isolés, deviennent plus volumineux.
Au bout de 4 mois de culture, la majorité des complexes proembryogènes ont dégénéré.
Cependant, quelques complexes ont grossi et montrent un certain degré de polarisation avec
un pôle composé de proembryons dont les cellules sont vacuolisées et un pôle composé de
proembryons dont les cellules méristématiques ont un cytoplasme dense
190
SUSPENSIONS: POTENTIALITES EMBRYOGENES
(Planche XXI, photo 4). Ces complexes dérivent ensuite en nodules méristématiques
globulaires, en voie d'épidermisation (Planche XXI, photo 5).
La fréquence de ces nodules est très faible. Il est très rare d'observer plus d'un nodule,
qui a un diamètre de 2 à 5 mm, sur une boîte de Pétri. Sur l'ensemble des essais réalisés, une
seule boîte de Pétri contenant un milieu préparé avec de la BAP (1,125 mg.r\ a montré la
présence de 3 nodules regroupés sur le même massif (Planche XXI, photo 6). Ces nodules
sont bien isolés les uns des autres et sont rattachés au reste des structures étalées par une zone
cellulaire assez mince et peu active.
191
SUSPENSIONS: POTENTIALITES EMBRYOGENES
Le passage par un milieu liquide contenant une concentration en 2,4-D de plus en plus
faible pennet d'augmenter sensiblement le taux de nodules. La fréquence la plus élevée est
observée sur les milieux d'expression contenant le milieu de base seul (milieu 0) : 2 nodules
pour les suspensions provenant du milieu de prolifération 060/3 et un poids d'inoculum de
100 mg. 1 nodule sur l'ensemble des 4 boîtes constituant chaque niveau de traitement a été
obtenu dans les conditions suivantes:
Suspensions provenant des milieux de prolifération 0 Il 0/3 et 0130/3 et placées chacune sur
les milieux d'expression contenant soit seulement du milieu de base soit de la caséine et/ou de
laBAP.
Les suspensions étalées avec un poids d'inoculum de 50 ou 250 mg prolifèrent d'abord
sous fonne de cals indifférenciés puis dégénèrent.
2.2.3- CONCLUSION
Un rinçage court en milieu liquide contenant une concentration en 2,4-D de plus en plus
faible pennet d'augmenter la fréquence de nodules. Cependant, le nombre de structures
donnant naissance aux nodules après 4 mois de culture, sont en très faible nombre, de plus une
dégénérescence importante est observée. Le renouvellement d'une moitié seulement du
milieu, tel qu'il est pratiqué à chaque repiquage, a pour effet de diluer le 2,4-D. Celui-ci
pourrait être à une concentration trop élevée dans le milieu de « lavage », ce qui pourrait gêner
l'expression des potentialités embryogènes après l'étalement en milieu gélosé.
Ces résultats nous ont amené à tester l'effet d'un renouvellement complet du milieu de
« lavage» à chaque repiquage toujours en conservant le principe de la baisse progressive en
2,4-D, mais aussi d'un repiquage quotidien en milieu liquide sans honnones.
L'essai de ce dernier procédé repose sur les observations faites chez la vigne.
COUTOS-THÉVENOT el al. (1992 a) suggèrent que des repiquages quotidiens évitent
l'accumulation de composés inhibiteurs extracellulaires. Chez la vigne, ils ont pennis une
réinitiation du potentiel embryogène des cultures. Nous avons testé ce procédé sur cocotier.
192
SUSPENSIONS: POTENTIALITES EMBRYOGENES
TABLEAU 25: Effet d'un renouvellement complet du milieu de« lavage» vis-à-vis
du 2,4-D sur l'étape d'expression des potentialités embryogènes
des suspensions
=
- Nombre de structures globulaires nombre de boites sur les 4 boites de Pétri à chaque niveau de
traitement montrant la présence de structures globulaires, à raison d'une structure par boite
1
- Suspensions provenant d'un milieu de prolifération contenant 60 mg.r de 2,4-0 et préparé avec
1
3 g.r de charbon actif. Le charbon est éliminé au moment des repiquages. _
- Poids d'inoculum : 100 mg
1
(1) CS : milieu de base additionné de caséine (250 mg.r') et de SAP (1,125 mg.r );
CAS: milieu de base additionné de caséine (250 mg.r\
o: milieu de base;
CA : milieu de base additionné de charbon actif (2 g.r\
SAP: milieu de base additionné de SAP (1,125 mg.r\
1
CC : milieu de base additionné de caséine (250 mg.r ).
Les autres milieux d'expression des potentialités embryogènes testés: CASx2 (caséine: 500 mg.r\ CSx2
(caséine: 500, mg.r' et SAP: 2,25 mg.r\ SAPx2 (SAP: 2,25 mg.r') ne montrent jamais la présence de
structures de type globulaire.
(2) 3 nodules obtenus sur une seule boite de Pétri
193
SUSPENSIONS: POTENTIALITES EMBRYOGENES
Ces essais ont été réalisés avec la variante de prolifération G60/3. Nous avons retenu un
poids d'inoculum de 100 mg.
Chaque niveau de traitement comprend 4 répétitions.
Dans tous les cas, le nombre de nodules n'excède pas 1 par boîte, excepté, une boîte de
Pétri contenant de la BAP (1,125 mg.r I ) sur laquelle les 3 nodules isolés, décrits
précédemment, ont été observés. Leur nombre reste très faible. Cependant, le renouvellement
complet du milieu permet d'augmenter leur taux d'obtention sur l'ensemble des boîtes de
l'essai (tableau 25). Le repiquage quotidien en milieu liquide sans hormones ne permet pas
d'améliorer les résultats et au bout de 4 mois, le nombre de boîtes montrant la présence de
nodules a diminué.
A long terme, les nodules obtenus en présence de BAP ont tendance à jaunir et même
parfois à brunir. Nous précisons que nous avons testé l'effet d'une combinaison BAP/charbon
actif qui permettrait d'éviter le brunissement des structures embryogènes grâce aux propriétés
I
d'adsorption du charbon. Aux concentrations testées (100 à 300 mg.r de BAP en présence de
1 et 2 g.r' de charbon actif), aucune formation de type globulaire n'est observée. En revanche,
les massifs étalés réversent vers le stade cal ou dégénèrent. Ces résultats sont dûs à la
difficulté de contrôler le taux de cytokinine réellement adsorbé par le charbon actif, en
présence d'autres composés tels que les composés phénoliques.
194
SUSPENSIONS: POTENTIALITES EMBRYOGENES
4- CONCLUSION
Les nodules méristématiques, observés au 4e mois après étalement sur milieu gélosé dit
d'« expression », dérivent selon toute vraisemblance des complexes proembryogènes
préexistants proliférant en suspension. L'évolution de la proembryogenèse est très proche de
celle observée en milieu solide. Les complexes montrent une polarisation structurale : avec un
pôle de cellules plus actives et un pôle de cellules montrant un appareil vacuolaire plus
développé. Cette polarisation pourrait être un premier signe de la polarisation proprement dite
du nodule méristématique qui conduira à la formation de l'embryon.
Le lavage pendant 4 jours des nodules embryogènes dans des milieux contenant une
concentration en 2,4-D de plus en plus faible permet d'obtenir le plus fort taux de structures
globulaires. Le renouvellement complet du milieu à chaque étape pourrait avoir pour effet de
limiter le « carry-over » hormonal, comme le définit DE TOUCHET (1991). Celui-ci serait dû à
une désorption importante du 2,4-D par les tissus, comme il a été montré chez la carotte
(CouTos-THÉVENOT, 1990). Un rinçage des cultures permet l'élimination de l'hormone et un
bon développement des embryons. Cependant, chez le cocotier, il semble qu'il faut créer un
processus d'adaptation des suspensions à l'absence d'hormone par une diminution progressive
du niveau de 2,4-D. Ce qui pourrait correspondre à établir un équilibre d'échanges entre le
2,4-D désorbé et le 2,4-D apporté par les milieux.
Ce résultat est à mettre en parallèle de ce qui est observé au cours du procédé en milieu
solide. En milieu solide, l'évolution de la proembryogenèse puis l'orientation vers la
maturation des structures embryogènes polarisées se déroule après passage successif de ces
structures sur milieu solide comportant une concentration en 2,4-D de plus en plus faible.
Cependant le passage d'une concentration donnée en 2,4-D à une concentration plus faible se
l
fait dans un intervalle de 2 mois (10 mg.r tous les deux mois en présence de charbon actif).
Il serait intéressant de tester l'effet d'une baisse progressive en 2,4-D sur un intervalle
de temps équivalent à partir des suspensions. Réalisé en milieu liquide, ce procédé pourrait
éventuellement permettre de développer un système d'expression des potentialités
embryogènes en milieu liquide.
195
SUSPENSIONS: POTENTIALITES EMBRYOGENES
actif n'a pas pennis l'obtention de nodules méristématiques. Une alternative serait de tester
l'utilisation d'antioxydants tels que la cystéine ou le PVP qui pennettent d'améliorer les
potentialités embryogènes chez certaines espèces (GEORGE et SHERRINGTON, 1984).
Dans le temps qui nous était imparti, nous n'avons pas pu étudier les conditions
d'obtention de la polarisation des structures de type globulaire et de la fonnation d'embryons
complets. Nos essais ne constituent qu'une étape préliminaire d'un protocole de régénération
éventuel. Cependant, l'observation de nodules en voie d'épidermisation est encourageante.
Les études réalisées soulignent encore les difficultés rencontrées chez le cocotier et le
caractère hautement récalcitrant de cette plante. Cependant, les premiers essais montrent que
cette voie reste encourageante.
196
PARTIE Il - DISCUSSION
- P.A.R.TIE I I - DISCUSSION
es études présentées au cours de cette deuxième partie ont permis d'obtenir pour la
L première fois des suspensions embryogènes chez le cocotier. Des premiers essais
consistant à étudier les conditions d'expression des potentialités embryogènes des suspensions
ont permis d'obtenir l'évolution de la proembryogenèse vers la formation de nodules
méristématiques en voie d'épidermisation. Cependant, peu d'essais consistant à obtenir un
procédé de régénération à partir de ce matériel ont pu être effectués au cours de la thèse.
Nous devons insister sur la lenteur des évènements : il a fallu plus de deux années
d'expérimentation pour déterminer les conditions de maintien et de prolifération de
suspensions. De plus, six mois sont nécessaires pour l'établissement de suspensions après le
transfert des cals en milieu liquide. Ce laps de temps est relativement long par rapport à ceux
décrits chez d'autres espèces. Chez le palmier à huile, il est d'environ 3 mois. Il est à noter
qu'il n'est pas le plus long: on peut citer l'exemple du caféier, pour lequel il faut 8 à 9 mois
depuis le transfert des cals en milieu liquide jusqu'à l'obtention de suspensions (ZAMARRIPA
et a/., 1991).
Enfin, chez le cocotier, la formation de nodules épidermisés a été observé 4 mois après
le transfert des suspensions sur milieu d'expression de l'embryogenèse.
Dans cette partie, nous discuterons du type de cals compétents en milieu liquide, du
mode de prolifération et des potentialités embryogènes des suspensions obtenues en
comparant le système développé sur cocotier avec les systèmes auparavant décrits dans la
littérature chez les autres palmiers mais également chez d'autres plantes.
197
PARTIE JI - DISCUSSION
Cette assise, au fonctionnement histogène (plan des mitoses), possède une structure très
cohésive avec différents états de différenciation. Le fonctionnement de cette assise est
centripète. En périphérie des cals, les cellules méristématiques assurent la croissance des cals
par des plans de divisions très régulés périclines et anticlines. Plus au centre des cals, les
cellules se différencient en éléments de type trachéide, en fibres de soutien ou en cellules
parenchymenteuses. De plus, l'assise méristématique n'est pas en contact direct avec le milieu
mais entourée d'un protoderme régulier. Ce type de structure est un obstacle majeur pour la
friabilisation des cals. Le fonctionnement de cette assise rappelle les méristèmes
d'élargissement secondaire qui assurent l'augmentation du diamètre caulinaire chez de
nombreuses Monocotylédones (CHOUARD, 1936). Les lignées de type l, que nous avons
utilisées au cours de nos essais, sont assez friables dans la mesure où une libération de nodules
de petite taille a pu être observée en milieu liquide. Cependant, nous avons pu observer que
chaque nodule libéré retrouve un diamètre important et une structure très cohésive. Le
fonctionnement de l'assise pseudocambiale est hautement déterminé.
La seule possibilité pour obtenir des cals friables est de faire subir un traitement aux cals
décrits précédemment :
• chez le cocotier, une réactivation de la zone protodermique des cals de type 1 peut
conduire à la formation de cals friables de type II qui sont à l'origine des
suspensions.
Cette zone est normalement mitotiquement très peu active et c'est une augmentation
de la concentration en 2,4-D ou de la fréquence de repiquage qui permet leur
obtention (Cf. 1ère partie, chapitre 1) ;
• chez le palmier à huile, une destructuration complète de la zone pseudocambiale des
cals compacts, par augmentation de la concentration en 2,4-D dans les milieux, peut
entraîner la formation de cals friables composés de nodules embryogènes isolés.
Cependant, ce traitement peut entraîner l'apparition de cals qualifiés de «cals à
croissance rapide », très friables mais responsables d'une anomalie révélée en champ
(anomalie florale) (BESSE, 1992). Des formations de nodules embryogènes friables
peuvent aussi s'isoler spontanément par foyers en périphérie de cals compacts,
qualifiés de cals compacts nodulaires, fortement embryogènes et qui contiennent déjà
des structures embryogènes développées. Ce sont ces cals qui sont utilisés pour
l'établissement de suspensions (DE TOUCHET, 1991). L'obtention de ces cals formés
spontanément sur les cals compacts embryogènes n'est pas maîtrisée, ce qui est un
problème majeur pour le renouvellement des cultures en milieu liquide;
• chez le palmier dattier, on peut obtenir des cals qualifiés de cals embryogènes
granulaires constitués de nodules sphériques et d'un tissu matriciel lâche (DAGUIN et
LETOUZE, 1988). Pour cela, les explants sont placés sur un milieu de callogenèse à
198
PARnE 1/ - DISCUSSION
forte teneur en auxine qui peuvent fonner des organes différenciés et des cals qui
peuvent être isolés. Les nodules qui composent ces cals sont très compacts et
volumineux. Ce sont des proembryons plus ou moins bipolarisés très connectés entre
eux. Seul le passage en milieu liquide entraîne un processus de friabilisation en
pennettant l'individualisation et la prolifération des proembryons, puis des embryons
somatiques qu'ils fonnent, en présence de faible teneur en auxine. Les suspensions
de palmier dattier sont des suspensions embryonnaires. Elles ne représentent qu'une
étape temporaire recherchée pour l'individualisation des embryons. A notre
connaissance, l'entretien de matériel embryogène à l'état indifférencié sous fonne de
suspensions stables n'a pas encore été étudié.
Chez le cocotier, les cals friables de type II rappellent la structure des cals friables
obtenus chez le maïs (FRANSZ, 1988; VAIN, 1992). Chez cette Monocotylédone, ils
proviennent de la multiplication des cellules des régions épidennique et sous-épidennique du
scutellum de l'embryon zygotique utilisé comme expIant. Chez le maïs, trois traitements
peuvent pennettre leur apparition : une augmentation de la concentration en 2,4-D, une
diminution de la concentration en saccharose ou une application de proline dans les milieux
(ARMSTRONG et GREEN, 1985; FRANSZ, 1988).
Que ce soit chez le cocotier ou chez le maïs, ces cals sont considérés comme fortement
embryogènes. Alors que les cals compacts, d'origine interne sur l'expIant, comportent une
forte capacité à régénérer des racines, les cals friables montrent une seule voie réelle de
différenciation : l'embryogenèse. La prolifération des cals est assurée par des divisions
anticlines au sein de l'assise protodennique qui les compose. Cette assise est essentiellement
constituée de deux feuillets de cellules méristématiques fonnant des « rubans» séparés par un
espace intercellulaire important, provenant sans doute d'une dégénérescence de cellules plus
au centre. Ces rubans peuvent cotoyer des zones cellulaires plus vacuolisées. Chez le cocotier,
certaines zones peuvent fonner des agrégats ayant l'aspect de nodules plus ou moins
sphériques. Cependant, les nodules prolifèrent peu en milieu solide; le centre des nodules
dégénère rapidement ne laissant actives que les deux assises cellulaires périphériques et
redonnant aux cals leur aspect de « rubans ». En milieu liquide, les nodules peuvent au
contraire proliférer, se fragmenter et libérer des éléments de taille plus réduite.
Ce type de cals est le seul moyen dans les conditions de culture actuelles d'obtenir des
suspensions.
199
PARTIE Il - DISCUSSION
Les suspensions de cocotier diffèrent des nodules méristématiques (de 1mm) décrits
chez le palmier à huile (DE TOUCHET, 1991). Chez ce dernier, les cellules qui composent les
nodules en suspension sont délimitées par des parois qui apparaissent moins épaissies que
celles des unités et des complexes proembryogènes du cocotier. Le centre des nodules est
composé de cellules méristématiques denses et très actives. Ces cellules possèdent un noyau
volumineux, très coloré par le naphtol blue black. Elles ont une forme plus anguleuse que les
cellules de type embryogène. La périphérie des massifs est au contraire composé de cellules
plus vacuolisées. Ces nodules sont des masses compactes de cellules méristématiques qui se
multiplient à l'état indifférencié en présence de 2,4-D et leurs potentialités embryogènes sont
révélées par un transfert en milieu sans hormone. Chez le palmier, chaque nodule donne
naissance à un nodule méristématique puis à un embryon qui est à première vue d'origine
pluricellulaire. Alors que chez le cocotier, l'intermédiaire stable qui pourrait être à l'origine
d'un embryon serait le complexe proembryogène d'origine unicellulaire.
La structure des agrégats d'unités proembryogènes est assez différente de celle des
massifs très compacts qualifiés de « masses proembryogènes» (<< proembryogenic masses»
ou PEM) chez la carotte (HALPERIN, 1966). Ce sont des groupes plus importants de cellules
méristématiques très cohésives, ils sont isolés et ne forment généralement pas d'agrégats
contrairement à ce que nous avons observé. Ils prolifèrent à l'état indifférencié. Cette structure
se rapproche de ce qui est observé chez le palmier à huile (DE TOUCHET, 1991). Cependant,
comme chez le cocotier, l'embryogenèse est d'origine unicellulaire. Les masses
proembryogènes de carotte sont hétérogènes, les cellules au centre sont vacuolisées et non
embryogènes, les cellules en périphérie sont embryogènes et donne naissance à un embryon.
En milieu liquide sans hormone, les masses portent plusieurs embryons individualisés.
La structure des suspensions de cocotier est très proche de celle des agrégats qui
composent les suspensions chez Pennisetum et Panicum (KARLSSON et VASIL, 1986). Les
agrégats sont composés de plusieurs groupes isolés de 2 à 6 cellules. Ces groupes sont séparés
200
PARTIE 1/ - DISCUSSION
les uns des autres par des parois externes modifiées dépourvues de plasmodesmes des cellules
qui les composent par rapport aux parois internes. Les cellules d'un groupe sont connectées
entre elles par des plasmodesmes. Chaque groupe se sépare de l'agrégat en raison de divisions
cellulaires actives. Chez les deux graminées, les cellules embryogènes possèdent un noyau
volumineux, un nucléole unique et un cytoplasme riche en réserves protéiques et amylacées.
201
PARTIE Il - DISCUSSION
Modalités de prolifération
Les suspensions de cocotier présentent un mode de prolifération plusieurs fois décrit
dans la littérature.
Elles prolifèrent grâce à des divisions cellulaires au sein des agrégats d'unités
proembryogènes et libération spontanée de massifs de plus petite taille au niveau de
différentes zones de fragmentation au sein des agrégats. Ces zones sont très souvent observées
entre le massif à libérer et une zone de cellules en dégénérescence. Ces plages cellulaires sont
observées dés le 15e jour de culture après le transfert des cals friables à l'origine des
suspensions en milieu liquide. Nous avons montré que ce type de structure était en partie dû à
une pression osmotique non adéquate. En transférant les suspensions dans un milieu enrichi
en glucose, ces plages dégénérées régressent. Cependant, l'existence de cellules vacuolisées
en dégénérescence pourrait être une condition nécessaire pour favoriser la fragmentation des
massifs cellulaires.
202
PARTIE Il - DISCUSSION
C'est ce qui est observé chez le Panicum (KARLSSON ET VASIL, 1986). En effet, les
cellules vacuolisées et volumineuses situées au centre des agrégats favorisent la fragmentation
du massif. Chez la carotte, les amas proembryogènes présentent des cellules volumineuses et
sans amidon qui forment des lignes le long desquelles la fragmentation des amas s'effectue
(Mc WILLIAM et al., 1974).
En microscopie électronique, la lamelle moyenne montre la présence de vésicules entre
les unités proembryogènes en fragmentation. Au sein des cals friables de maïs, FRANSZ (1988)
suggère que ces vésicules permettent le dépôt de composés qui vont être responsables de la
digestion de la lamelle moyenne. Cette digestion conduit à une dissociation cellulaire. Selon
le même auteur, c'est le 2,4-D présent dans le milieu qui pourrait être responsable de cette
dissociation. GEORGE et SHERRINGTON (1984) rapportent que les auxines en général pourraient
augmenter l'activité spécifique d'enzymes impliquées dans la synthèse de tels composés. Ce
qui permettrait le maintien des cellules et des massifs cellulaires isolés en suspension.
203
PARTIE Il - DISCUSSION
Limites actuelles
Si l'établissement de suspensions embryogènes est maintenant effectif, l'absence d'un
procédé de régénération limite encore l'utilisation des suspensions embryogènes de cocotier.
En pratiquant un «lavage» des suspensions par une diminution progressive de la
concentration en 2,4-D, puis après étalement en milieu solide contenant de la BAP, nous
avons pu obtenir des nodules méristématiques globulaires en voie d'épidermisation, mais une
question peut être posée: sont-ils régénérables ? Il conviendrait de s'assurer de la conformité
du matériel en terme de capacité régénérative. Pour cela, des études du niveau de ploïdie des
cellules en culture sont en cours. Il a été montré chez d'autres espèces telle que la carotte
(CouTos-THEVENOT, 1990) que la compétence à la régénération pouvait être conditionnée par
le niveau de ploïdie des cellules, l'état polyploïde étant souvent associé à l'état non
embryogène. Néanmoins, la mise en place d'un protoderme sur les nodules observés, et qui
précède ou accompagne généralement la polarisation du proembryon globulaire, est
encourageante.
204
CON"CL"U8ION" GEN"ERAT,1E
CONCLUSION GENERALE
CON"CLUSION GEN"ERALE
es travaux présentés dans ce mémoire font partie d'un ensemble de recherches sur
L l'embryogenèse somatique du cocotier menées dans le cadre d'une collaboration entre
l'ORSrOM et le CIRAD. Les objectifs de ces travaux étaient une étude des facteurs nutritifs
impliqués au cours de l'initiation de l'embryogenèse, la recherche de marqueurs protéiques
précoces spécifiques de l'embryogenèse et la mise au point des techniques de suspensions
embryogènes sur un matériel hautement récalcitrant à la régénération.
Nos études ont montré l'importance des acides aminés au cours de l'initiation de
l'embryogenèse. Sur des lignées de cals homogènes tels que les lignées friables de type II, ils
pourraient constituer des marqueurs quantitatifs physiologiques de l'orientation vers la
proembryogenèse. Ces études pourraient également pennettre de mieux contrôler les
conditions d'apparition de l'embryogenèse en adaptant les milieux de culture dans leur
composition en composés azotés: balance nitrate/ammonium, ajout d'acides aminés.
Elles ont également montré qu'un facteur nutritif pouvait être inducteur de
l'embryogenèse: l'augmentation de la concentration en saccharose des milieux. D'ors et déjà,
nous envisageons d'appliquer l'essai consistant à quadrupler la concentration en saccharose à
d'autres lignées de cals mais aussi et surtout aux cals primaires dés leur apparition sur
l'expIant. La mise en place d'un tel essai pourrait pennettre de limiter l'utilisation du 2,4-D
seulement à la concentration utilisée pour la callogenèse.
Sur un plan fondamental, il serait particulièrement intéressant de mieux préciser le rôle
des acides aminés et du saccharose, par des études plus poussées de leur métabolisme, en
particulier en utilisant des éléments marqués et en suivant leur incorporation au sein des tissus
et des cellules. A long tenne, de telles études pourraient également pennettre de mieux
appréhender le rôle et la synergie possible des différents facteurs nutritifs et honnonaux, en
relation avec la présence de charbon actif, qui interviennent lors de l'embryogenèse.
205
CONCLUS/ON GENERALE
nouveau montré les difficultés rencontrées sur cocotier: l'absence d'un marqueur de 50 kDa,
mis en évidence chez le pois et commun à plusieurs monocotylédones comme le blé ou le
maïs et plusieurs dicotylédones tels que la carotte, le tabac ou le soja (ALTHERR et al., 1993).
De nouveaux essais sont prévus au laboratoire d'Hanovre afin de vérifier à nouveau la
présence du marqueur protéique de 50 kDa sur un plus grand nombre de cals et tissus
embryogènes et pour éventuellement rechercher d'autres marqueurs.
L'ensemble de ces études a été réalisé à partir de lignées de cals maintenues en milieu
solide. Néanmoins, à long terme, les suspensions pourraient constituer un matériel d'étude de
choix des facteurs impliqués dans l'initiation de l'embryogenèse somatique chez le cocotier.
Dans cette optique, il serait particulièrement intéressant de développer le même type d'études
que nous avons présentées dans le présent mémoire à partir du matériel en suspension. La
recherche de marqueurs précoces spécifiques de l'embryogenèse est envisagée sur ce matériel.
Il est évident que la mise au point des techniques de suspension nécessite encore de
nombreux essais. Dans le futur, la priorité sera donnée à l'étude des conditions de
régénération des suspensions. De nouvelles mises en culture sont envisagées. Il faut souligner
que l'obtention de cals friables en amont du procédé ne constitue pas un frein pour
l'établissement de suspensions car leur formation est maintenant bien maîtrisée.
Les résultats de cette thèse, comme ceux obtenus auparavant, montrent qu'il est
primordial de développer une approche analytique des problèmes rencontrés chez le cocotier,
alliant en amont les résultats de la culture in vitro et en aval une meilleure appréhension de la
biologie des cellules manipulées. Il est évident que l'intégration des facteurs impliqués dans la
réca1citrance du cocotier est difficilement appréhendable et ne pourra être abordée que par la
mobilisation de nombreux efforts. Le programme européen STD3 débuté depuis cette année
pourra, nous l'espérons, la réaliser.
206
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ANNEXES
KI 830 mg
H3B03 10 g
MnS04,7H20 18,9 g
ZnS04,7H20 10 g
Na2Mo04,2H20 250 mg
CuS04,7H20 25 mg
CoC12,6H20 25 mg
ANNEXES
26,1 g
24,9 g
- ajouter à 26,1 g d'EDTA du KOH (IN) jusqu'à atteindre un pH = 9 (400 ml env.), ce qui
permet la dissolution de l'EDTA ;
- ajouter ensuite 24,9 g de FeS04, 7 H 20 préalablement dissous dans 300 ml d'eau environ;
- agiter et compléter à Il ;
- faire passer un courant d'air dans la solution pendant 12 h.
SOLUTION DE BIOTINE :
SOLUTION DE 2,4-D :
SOLUTION DE BAP :
PROTOCOLE:
- 100 ~l de solution de FDA dans 10 ml de milieu liquide (le mélange devient trouble)
- Sur une lame, déposer quelques gouttes de suspensions et quelques gouttes du mélange
FDA/milieu
- Ajouter la lamelle
- Attendre 4 à 5 min.
- Compter le taux de viabilité dans les 15 min. qui suivent
ECHELLE UTILISEE:
o 80%-.2.0..%
Ù 50%-~
~ 30%-~
• 10%-.3..0%
• O%-~
•
ANNEXES
MONTAGE:
Un support est fixé au bloc de résine.
Solution de fixation du support au bloc ou « ciment» :
Polyméthylméthacrylate (en poudre) 3g
Solution liquide de méthylméthacrylate et de diméthylparatoluidine 1,5 ml
COUPE:
Les coupes sont faites à l'aide d'un microtome LKB (Historange, modèle 2218) portant un
couteau à lames jetables. Les coupes (3,5 flm.) sont déposées sur une lame préalablement
dégraissée à l'alcool puis séchées sur une plaque chauffante à 20°C.
COLORATION :
Acide periodique:
Acide periodique 1g
Eau milli-Q 100ml
Solution préparée extemporanément
Réactifde Schiff:
Dissoudre 1 g de fuschine basique dans 200 ml d'eau milli-Q bouillante.
Laisser refroidir à 50°C, puis ajouter 20 ml d'HCI IN.
A 30°C, ajouter 2 g de métabisulfite de sodium anhydre. Laisser reposer 24 h. à l'obscurité.
Ajouter 0,5 g de charbon actif, agiter et filtrer.
Le colorant peut être utilisé tant qu'il est incolore ou jaune pâle. Il doit être conservé à l'abri de
la lumière, même pendant son utilisation.
Q Double coloration :
L'excès de Naphthol Blue Black peut être éliminé par passage des lames dans de l'eau
distillée.
ANNEXES
COLORATION:
Filtrer sur MILLIPORE 0,2 J.lm, recouvrir d'un papier aluminium et garder à l'obscurité
ANNEXES
Dissoudre progressivement lOg de DNS dans 200 ml d'une solution de soude 2N. Chauffer,
puis ajouter progressivement 300 g de tartrate de potassium/sodium.
Chauffer jusqu'à dissolution complète, puis ajuster le volume à 1 litre avec de l'eau distillée.
ANNEXES
Réaction de dérivation
H S R
vN=C=S + R-C-C-::?O
1
)
Il
vj-C-j-i- H
1
l "OH pH alcalin
NH2 H H C
//\
o OH
FIGURE 1 : Chromatogramme après injection d'un extrait d'acides aminés (a) et d'un extrait
non dérivé (b); Spectre d'absorption du dérivé PTC de la thréonine * (c).
(* Spectre d'après Ogden et FOldi, LC-GC Magazine of Iiquid and gas chromatography, volume 5
number 1)
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220 240 260 280 300 320 340
Longueur d'onde (nm)
ANNEXES
% éluant B
Ji....
100%
50%
10%
10 20 30 40
temps (min.)
EXTRACTION
Tampon d'extraction (pour 1 1):
TrisHCI 50 mM pH 7,2
NaCI 10 mM
CaC12,2H2ü 1 mM
DTT 1 mM.
ELECTROPHORESES
Migration:
Placer les portoirs portant les gels dans les cuves d'électrophorèse.
Remplir les cuves de tampon d'électrophorèse (pour Il) :
SDS 1g
Glycine 14,4 g
Tris base 3g
Fixation
Fixateur :
EtOH ou MeOH 400 ml
Acide acétique 100 ml
H20 SOO ml
Rincer les gels 2 fois 30 min. dans un mélange MeOH/H20 (SOISO v/v) pour éliminer les
traces d'acide acétique.
Coloration :
Mélange de coloration:
21 ml NaOH 0,36 %
4 ml N03Ag 19,4 %
Ajouter du NH40H 20% jusqu'à l'obtention d'une solution limpide (env. 4 ml)
H20 pour 100 ml.
Placer les gels dans le mélange de coloration jusqu'à révélation des bandes
Rincer les gels S fois 2 min. dans H20
Révélation :
Révélateur :
Acide citrique 1% 2,S ml
Formaldéhyde 0,27 ml
H 20 SOO ml
Après apparition des bandes, rincer 3 fois les gels avec H2 0.
Conserver les gels dans le fixateur.
ANNEXES
EXTRACTION
Tampon d'extraction (pour 50 ml) :
TrisHClI00 mM pH 7,8 48 ml
Polyclar AT 2.5 % (w/v) 2500 mg
DIECA4rnM 2 ml
Bacitracine 10 IlM 50 III
Leupeptine 1 IlM 50 III
ELECTROPHORESES
Migration
Pour Il :
TrisHCl pH 8.7 60,5 g
Glycine 288 g
SDS lOg
Eau milli-Q 1780 ml
Coloration
Pour 1 1 :
TCA 120 g
Coomassie R-250 2g
Méthanol 800 ml
Acide acétique 200 ml
ANNEXES
Les feuilles de papier sont humidifiées dans la solution de Towbin (pour Il):
TrisHC125 mM pH 8.3 3.03 g
Glycine 192 mM 14.41 g
Méthanol 20 % (v/v) 200 ml
ANNEXES
TABLEAU 1 : ANOVA sur l'évolution des caractéristiques physiologiques des cals et des
paramètres des milieux chez la lignée L82
(1) Date: dates de prélèvement de l'analyse, TO, (T8), T15, T28, (T42), T60; milieux: G100 = milieu de
multiplication; G130 et G140 = milieux d'initiation de l'embryogenèse; interaction: combinaison
« milieu x date de prélèvement »;
Test Fisher-Snedecor; niveau de signification : NS = non significatif; * = significatif (5%); ** =
hautement significatif (1%); *** = très hautement significatif (1%0)
(2) n=4, FMilieu (2,27); F Oate (2,27); Flnteraction (4,27), Dates: TO, T8, T15, T28, T42, T60
(3) n=4, FMiiieu (2,36); FOate (3,36); Flnteraction (6,36), Dates: TO, T15, T28, T60
(4) n=3, FMilieu (2,35); FOate (5,36); Flnteraction (5,36), Dates: TO, T8, T15, T28, T42, T60
(4) n=3, FMilieu (2,24); FOate (3,24); Flnteraction (6,24), Dates: TO, T15, T28, T60
ANNEXES
ANNEXE 9 (suite)
TABLEAU 2: ANOVA sur l'évolution des caractéristiques physiologiques des cals et des
paramètres des des milieux chez la lignée L7
(1) Date: dates de prélèvement de l'analyse, TO, (T8), T15, T28, (T42), T60; milieux: G100 = milieu de
multiplication; G130 et G140 = milieux d'initiation de l'embryogenèse; interaction: combinaison
« milieu x date de prélèvement »;
Test Fisher-Snedecor; niveau de signification: NS = non significatif; * = significatif (5%); - = hautement
significatif (1%); *** = très hautement significatif (1%0)
(2) n=4, FMilieu (2,18); F Oate (2,18); Flnteraction (2,18), Dates: Ta, T8, T15, T28, T42, T60
(3) n=4, FMilieu (3,24); F Oate (3,24); Flnteraction (3,24), Dates: TO, T15, T28, T60
(4) n=3, FMilieu (1,24); F Oate (5,24); Flnteraetion (5,24), Dates: Ta, T8, T15, T28, T42, T60
(4) n=3, FMilieu (1,16); F Oate (3,16); Flnteraction (3,16), Dates: Ta, T15, T28, T60
ANNEXES
ANNEXE 9 (suite)
TABLEAU 3 : Relations entre les paramètres des milieux chez la lignée L82
Rt(J)
Variable dépendante Variable Regression Parallèlisme
(2)
Independante Intramilieu
(1)
pH Na.+ 0,73 NS
pH NO J - 17,8 ** 0,93 NS 69%
pH H2P042- 12,4 ** 0,68 NS 61%
pH SO/" 13,9 ** 3,61 NS 62%
pH Glucose 28,1 *** 0,74 NS 77%
NH4+ NO J - 0,33 NS
Na.+ H2P042- 0,80NS
NH/ S042- 0,13 NS
NO- H2PO/" 150,5 *** 0,85 NS 94%
SO}- NO J - 5,89 * 15,25 ** 42%
SO/" H2PO/" 7,15 * Il,5 ** 47%
Glucose NH/ 0?06NS
Glucose NO J - 15,8 ** 2,13 NS 66%
Glucose H2P042- 10,6 * 1,14 NS 56%
Glucose SO/" 12,5 ** 0,48 NS 61%
(1) ANCOVA sur les relation à l'intérieur des milieux; milieux: G100 = milieu de multiplication; G130 et
G140 = milieux d'initiation de l'embryogenèse; interaction : combinaison « milieu x date de
prélèvement »;
La valeur est celle du test F de Fisher-Snedecor
Relations entre les paramètres analysés: F (1,8)
La détermination des relations intramilieu a été faite sur les moyennes de l'interaction « milieu x
date de prélèvement»
(2) Test de parallèlisme sur les pentes de la régression intramilieu
(3) Coefficient de détermination de la régression intramilieu
Relations entre les autres traits analysés: F (2,6)
= = =
Niveau de signification des tests: NS non significatif; * significatif (5%); ** hautement significatif
(1%); *** = très hautement significatif (10/00)
ANNEXES
ANNEXE 9 (suite)
Parallèlisme R (3)
2
Variable dépendante Variable Regression
(2)
Independante intram ilieu
(1 )
(1) ANCOVA sur les relation à l'intérieur des milieux; milieux: G100 = milieu de multiplication; G130 et
G140 = milieux d'initiation de l'embryogenèse; interaction: combinaison « milieu x date de
prélèvement »;
La valeur est celle du test F de Fisher-Snedecor
Relations entre les paramètres analysés: F (1,6)
La détermination des relations intramilieu a été faite sur les moyennes de l'interaction « milieu x
date de prélèvement»
(2) Test de parallèlisme sur les pentes de la régression intramilieu
(3) Coefficient de détermination de la régression intramilieu
Relations entre les autres traits analysés: F (1,6)
Niveau de signification des tests: NS = non significatif; • = significatif (5%); •• = hautement significatif
(1%); ... = très hautement significatif (1%0)
ANNEXES
ANNEXE 9 (fin)
(1) Milieux: M60 = milieu de multiplication; M60/120 et M110 = milieux d'initiation de l'embryogenèse;
date: dates de prèlèvement; interaction: combinaison « milieu x date de prélèvement »;
F : test Fisher-Snedecor; niveau de signification: NS = non significatif; * = sjgnificatif (5%); ** =
=
hautement significatif (1%); *** très hautement significatif (1%0)
(2) n=4, F Miiieu (2,43); FOate (4,43); Flnteraction (8,43), Dates: TO, T1, T7, T14, T15
(3) n=4, FMilieu (2,27); FOate (2,27); Flnteraction (4,27), Dates: TO, T1, T15
TABLEAU 6 : ANOVA sur l'évolution des caractéristiques physiologiques des cals et des
paramètres des milieux après la mise en culture
(1) Milieux: M60 = milieu de multiplication; M60/120 et M110 = milieux d'initiation de l'embryogenèse;
date: dates de prèlèvement; interaction: combinaison « milieu x date de prélèvement »;
F : test Fisher-Snedecor; niveau de signification: NS = non significatif; * = =
significatif (5%); **
hautement significatif (1 %); *** = très hautement significatif (1%0)
(2) n=4, FMilieu (2,81); FOate (8,81); Flnteraction (16,81), Dates: TO, TI, T14, T21, T28, T35, T42, T49, T56
(3) n=4, F Miiieu (2,36); FOate (3,36); Flnteraction (6,36), Dates: TO, T14, T28, T56
(4) n=4, FMiiieu (2,44); FOate (4,44); FlnteraC1ion (8,44), Dates: TO, TI, T14, T28, T56
ABSTRACT
For coconut, propagation by in vitro somatic embryogenesis is the. only way to clone
elite individuals which should allow to ameliorate productivity and homogeneity of coconut
plantations. However, this plant is highly recalcitrant to in vitro regeneration.
An analysis of the nutritional needs has been realised in a way to master conditions for
somatic ernbryogenesis initiation, which is normally observed on media supplemented with
2,4-0. Analysis of the culture media revealed specifie needs in glucose, nitrate and
phosphate during embryogenesis initiation. These observations are closely related to a
decrease in the sucrose level of the embryogenic calli and to an activation of
proteosynthesis.
Analyses of endogenous amine acid in embryogenic calli revealed two types of
behavior: calli weil orientated through somatic embryogenesis were characterised by an
increase in proline, valine, leucine and alanine; on the other hand, calli remaining in a
meristematic way were shown to have a lower level in the total amine acid content. The
hypothesis of amine acids as physiological markers for somatic embryogenesis in coconut is
discussed.
A new induction stimulus has been found: somatic embryogenesis initiation has been
1
observed by using higher concentration in sucrose (120 g.r ,. four time the normal rate) with
no modification of the 2,4-0 concentration.
Search for a 50 kOa protein, shown to be an early embryogenesis specifie marker for
several species, has been realised on embryogenic calli Iines.
The absence of a multiplication phase in coconut regeneration is a Iimiting factor for a
high rate cloning. The obtention of embryogenic suspension could be a solution. For the first
time, coconut suspensions in Iiquid medium has been obtained from friable calli. This was
observed after 6 months of culture in agitated Iiquid medium. The modalities of the
suspension growth are described. First trials of maturation showed the formation of
meristematic globular epidermised structures by decreasing the 2,4-0 concentration on one
hand and increasing the SAP one on the other hand.
KEYS WORDS: Cocos nucifera L., somatic embryogenesis, histocytology, cel! infrastructure,
activated charcoal, 2,4-0, nitrogen nutrition, carbon nutrition, minerai nutrition, sucrose,
embryogenic suspensions.
RESUME
MOTS CLES : Cocos nucifera L., embryogenèse somatique, .hlstocytoloqie, infrastructure cellulaire,
charbon actif, 2,4-0, nutrition azotée, nutrition carbonée, nutrition minérale, saccharose,
suspensions embryogènes.