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Rayonnement

ionisant
Radiation capable d'arracher
des électrons à des atomes
Pouvoir de pénétration (exposition
externe). Le rayonnement alpha
(constitué de noyaux d'hélium) est
simplement arrêté par une feuille de
papier. Le rayonnement bêta
(constitué d'électrons ou de positrons)
est arrêté par une plaque d'aluminium.
Le rayonnement gamma (constitué de
photons très énergétiques) est atténué
(et non stoppé) quand il pénètre de la
matière dense, ce qui le rend
particulièrement dangereux pour les
organismes vivants. Il existe d'autres
Nouveau pictogramme de risque
contre les rayonnements ionisants,
transféré le 15 février 2007 par l'AIEA
à ISO. Il doit remplacer le
pictogramme jaune classique,
uniquement « dans certaines
circonstances, spécifiques et
limitées ».

Un rayonnement ionisant est


un rayonnement
électromagnétique ou
corpusculaire capable de
produire directement ou
indirectement des ions (une
ionisation, consiste à créer des
atomes ou des molécules de
charge électrique positive ou
négative) lors de son passage
à travers la matière[1].

Ces rayonnements
ionisants peuvent
être produits par la
radioactivité
d'atomes tels que
l'uranium ou le
plutonium. Ils ont
des applications
dans les domaines de
la défense, la
santé, de la
production
d'électricité, etc.

Pour les organismes vivants,


les rayonnements ionisants
sont nocifs, et même mortels
en cas de dose élevée. Les
rayons ionisants sont de
natures et de sources variées,
leurs propriétés dépendent de
la nature des particules
constitutives du rayonnement
et de leur énergie.

Principaux
rayonnements ionisants
Les rayonnements les plus
énergétiques transfèrent assez
d’énergie aux électrons de la
matière pour les arracher de
leur atome. Les atomes ainsi
privés de certains de leurs
électrons sont alors chargés
positivement. Les atomes
voisins qui accueillent les
électrons se chargent
négativement.

Les atomes chargés


positivement ou négativement
sont appelés ions. Les atomes
qui ont perdu au moins un
électron sont devenus des ions
positifs (cations), tandis que
les atomes qui ont reçu au
moins un électron sont
devenus des ions négatifs
(anions).
Les rayonnements capables de
provoquer de telles réactions
sont dits ionisants.

Par leur énergie, les


rayonnements ionisants sont
pénétrants, c’est-à-dire qu’ils
peuvent traverser la matière.
Le pouvoir de pénétration
dépend du type de
rayonnement et du pouvoir
d'arrêt de la matière. Cela
définit des épaisseurs
différentes de matériaux pour
s'en protéger, si nécessaire et
si possible.

Particules alpha :
noyaux d'hélium

Article détaillé : Particule α.


Pénétration faible. Les
particules α sont émises à une
vitesse avoisinant les
16 000 km/h. Cependant étant
lourdes et chargées
électriquement, elles sont
arrêtées très facilement et
rapidement par les champs
électromagnétiques et les
atomes composant la matière
environnante. Une simple
feuille de papier suffit à arrêter
ces particules. Pour se
protéger, il importe avant tout
que le corps émetteur du
rayonnement alpha ne soit pas
ingurgité.

Particules bêta

Article détaillé : Particule β.

Particules β- :
électrons

Pénétration moyenne. Les


particules β- sont des
électrons. Ces derniers sont
émis avec des énergies allant
de quelques keV à quelques
MeV. Ils peuvent donc
atteindre des vitesses élevées
souvent relativistes.
Cependant, chargés
électriquement, ils vont être
arrêtés par la matière et les
champs électromagnétiques
environnants. Une feuille
d’aluminium de quelques
millimètres peut arrêter les
électrons. Un écran d'un
centimètre de plexiglas arrête
toutes les particules bêta
d'énergie inférieure à 2 MeV.
Pour se protéger, il importe
avant tout que le corps
émetteur du rayonnement bêta
ne soit pas ingurgité.
Particules β+:
positrons

La pénétration est semblable à


celle des électrons. Mais à la
fin de son parcours, un
positron s’annihile avec un
électron rencontré sur son
passage en formant deux
photons gamma de 511 keV
chacun, émis à 180° l'un de
l'autre, ce qui ramène le
problème au cas du
rayonnement gamma.

Rayonnements X et
gamma

Articles détaillés : Rayon X et


Rayon gamma.

Pénétration très grande,


fonction de l’énergie du
rayonnement et de la nature du
milieu traversé.

Chaque matériau est ainsi


caractérisé par une couche de
demi-atténuation qui dépend
de sa nature, du type de
rayonnement et de l'énergie du
rayonnement. La couche de
demi-atténuation (ou
épaisseur moitié) est
l'épaisseur nécessaire pour
réduire de moitié la valeur du
débit de dose de
rayonnements X ou γ. On
définit selon le même principe
une épaisseur dixième, qui ne
laisse passer que 10 % du
débit de dose ; par exemple, en
radioprotection, un écran
dixième en plomb (matière très
utilisée car très efficace) a une
épaisseur de 50 mm.

Au-delà de la dizaine de keV,


l'air n'a plus d'absorption
significative des rayonnements
X et γ. Le plomb est
généralement utilisé comme
élément de radio-protection
dans le domaine médical. En
effet, il a une épaisseur de
demi-absorption de l'ordre de
100 μm à 100 keV. Une
épaisseur de 1 mm de plomb
réduit la dose d'un
rayonnement X de 100 keV
d'un facteur 1 000. L'épaisseur
de demi-absorption du plomb
passe néanmoins à 1 mm vers
250 keV, ce qui signifie qu'une
épaisseur de 10 mm de plomb
serait alors nécessaire pour
réduire la dose d'un facteur
équivalent. En conséquence,
dans les environnements
industriels, où l'énergie peut
parfois atteindre plusieurs
MeV, on utilise des murs en
béton (moins absorbants que
le plomb, mais pratiquement
plus épais) dans le contexte de
la radioprotection. Dans
certains cas, ceux-ci sont
même barités (ajout d'une
charge très dense) pour en
augmenter l'efficacité.
À épaisseur d'écran identique,
le rayonnement gamma est
atténué par : le plomb, l'acier,
le béton, l’eau (par ordre
d'efficacité décroissante).

Neutrons

Article détaillé : Neutron.

Le neutron n'étant pas chargé,


il ne produit pas d'ionisations
en traversant la matière. Les
neutrons libres ne forment
donc pas un rayonnement
ionisant, mais en provoquant
des fissions nucléaires, ils
peuvent générer des
rayonnements ionisants.

Les neutrons libres sont


surtout présents dans les
réacteurs nucléaires ; ils sont
émis, par exemple, lors de la
fission d’atomes d’uranium
235. Ils sont indirectement
ionisants car c’est leur capture
par les noyaux ou leur
interaction avec ceux-ci qui
génère des rayonnements
gamma et/ou diverses
particules. Les neutrons sont
aussi présents aux altitudes de
vol des avions long-courrier et
subsoniques : ils participent à
30 % de la dose reçue par le
personnel navigant.

Pénétration dépendante de
leur énergie.

Le bore et le cadmium,
neutrophages, absorbent
(capturent) les neutrons.

Une forte épaisseur d’eau ou


de paraffine modère (réduit la
vitesse) les neutrons.

Source des
rayonnements ionisants
Les rayonnements ionisants
sont présents sur la Terre
depuis sa création. Les progrès
scientifiques ont amené les
hommes à se servir de
rayonnements ionisants
produits artificiellement. Ces
rayonnements ont donc
aujourd'hui des origines très
diverses.

Les rayonnements cosmiques


sont des rayonnements
ionisants d'origine naturelle.
Ils peuvent provenir du Soleil
mais également d'autres
sources galactiques et extra-
galactiques. Ils sont constitués
de noyaux atomiques, de
particules de haute énergie et
de rayonnements
électromagnétiques. Leur
interaction dans l'atmosphère
produit des éléments
radioactifs, dits d'origine
cosmogénique, ainsi que des
pions se désintégrant en
produisant muons.

La radioactivité produit
différents types de
rayonnements ionisants : les
particules α, les particules β
(β- : électrons, β+ : positrons),
les protons, les neutrons et les
rayons γ. Les radionucléides
responsables de cette
radioactivité ont eux-mêmes
plusieurs origines :

les radionucléides d'origine


cosmogénique sont produits
dans l'atmosphère par les
rayonnements cosmiques
avant de retomber sur Terre.
Parmi eux, on peut citer le
carbone 14 (14C) ou encore le
tritium (3H) ;
les radionucléides d'origine
tellurique sont présents sur la
Terre depuis sa formation.
Certains, possédant une
période radioactive courte par
rapport à l'âge de la Terre ont
pratiquement disparu.
D'autres, ayant une longue
période radioactive, sont les
plus abondants mais ne
présentent pas une forte
activité. Ce sont les
radioéléments ayant une
période radioactive de l'ordre
de grandeur de l'âge de la
Terre qui sont responsables de
la majeure partie de la
radioactivité tellurique : le
potassium 40 (40K), l'uranium
238 (238U) ;
les radioéléments d'origine
artificielle sont souvent
produits de manière contrôlée
dans des cyclotrons ou dans
des réacteurs nucléaires. Elle
est aujourd'hui présente dans
l'environnement
essentiellement du fait des
essais nucléaires
atmosphériques, des
catastrophes nucléaires et des
différents rejets de
radioéléments utilisés en
médecine ou dans les centrales
nucléaires. L'iode 131 (131I) et
le césium 137 (137Cs) sont des
radioéléments d'origine
artificielle.

Certains rayonnements
électromagnétiques sont
également des rayonnements
ionisants. De manière
classique, on considère que
c'est à des longueurs d'onde
inférieures à 0,1 μm qu'un
rayonnement
électromagnétique est
ionisant. Parmi le spectre
électromagnétique, sont donc
considérés comme ionisants
les rayons gamma, les rayons
X et certains ultraviolets. Les
rayons gamma sont issus de la
désexcitation nucléaire faisant
suite à une désintégration
radioactive. Les rayons X et les
rayonnements ultraviolets sont
issus des processus
électromagnétiques comme la
transition électronique ou le
Bremsstrahlung. Ils font partie
des rayonnements cosmiques
mais sont aussi produits de
manière artificielle pour servir
dans divers domaines tels que
la recherche scientifique, la
radiologie médicale ou
l'industrie.

Certains rayonnements
particulaires sont aussi
considérés comme des
rayonnements ionisants. Ils
proviennent des diverses
sources naturelles ci-dessus
mais peuvent aussi être
directement créés de façon
artificielle et utilisés dans des
accélérateurs de particules :
électrons, protons, ions.

Rayonnement Charge Masse


Type de rayonnement
ionisant élémentaire (MeV

Rayonnement
ultraviolet
Rayonnements lointain
Indirectement 0 0
électromagnétiques
ionisant Rayon X

Rayon gamma

Neutron 0 940

Électron /
-1 0,511
particule β-

Positron /
+1 0,511
particule β+
Rayonnements
Directement Muon -1 106
particulaires
ionisant Proton +1 938

Ion 4He /
+2 3730
particule α

Ion 12C +6 11193

Autres ions Variable Variable

E�ets des
rayonnements ionisants
sur l'organisme
Un rayonnement qui pénètre
dans la matière interagit avec
les éléments du milieu et
transfère de l’énergie. Un
rayonnement ionisant possède
assez d'énergie pour créer des
dommages dans la matière
qu'il traverse. Un rayonnement
ionisant atteignant un
organisme vivant peut
endommager ses constituants
cellulaires (ADN, organites). Or,
tous les jours, nous sommes
exposés à une faible dose de
rayonnement. Heureusement,
dans ces conditions, des
mécanismes intra-cellulaires
permettent de réparer les
lésions produites. En revanche,
en cas d'exposition à de fortes
doses, ces mécanismes sont
dépassés et peut alors
apparaître un
dysfonctionnement de
l'organisme, une pathologie,
voire la mort.

Article détaillé : Radiobiologie.

C'est pourquoi dans l'idéal,


l'exposition aux rayonnements
ionisants, lorsqu'elle est
nécessaire ou inévitable, doit
rester la plus faible possible en
vertu des principes de
radioprotection.

Exposition de l'homme
aux rayonnements
ionisants
Pour apprécier à leur juste
valeur les risques liés aux
rayonnements ionisants, il est
nécessaire de s'intéresser ceux
d'origine naturelle auxquels
l'homme a toujours été exposé.
Tous les organismes vivants y
sont adaptés et semblent
capables de corriger, jusqu’à
un certain degré, les dégâts
dus à cette irradiation
naturelle.

En France, l’exposition
annuelle moyenne de l’homme
aux rayonnements ionisants
est d’environ 2 mSv. À cette
radioactivité naturelle
s'ajoutent des rayonnements
de sources artificielles. Ces
rayonnements sont du même
type que ceux émis par des
sources naturelles et leurs
effets sur la matière vivante
sont, à dose égale, identiques.
Ce sont essentiellement les
radiographies médicales ou
dentaires, et moindrement des
rayonnements provenant de
radionucléides ingérés ou
inhalés (avec la fumée de
cigarette par exemple). En
France, le Système
d'Information de la
Surveillance de l'Exposition aux
Rayonnements Ionisants, dit
SISERI, collecte les données
des mesures de
radioprotection des travailleurs
soumis aux rayonnements
ionisants.

Seulement 1,5 % provient


d’autres sources comme les
retombées des essais aériens
des armes nucléaires et les
retombées de la catastrophe
de Tchernobyl, mais leur effet
peut être très aggravé lorsque
la contamination est interne, à
la suite d'une inhalation ou
d'une absorption (cas les plus
courants) de radionucléides
dans les aliments.
L'exposition à la radioactivité
naturelle reste largement
inférieure à une exposition
directe aux rayonnements
ionisants dus, par exemple, à
des incidents ou accidents de
centrales atomiques, où l'on
est confronté à des valeurs de
100 à plus de 10 000 mSv.

Les modes
d'exposition aux
rayonnements

Selon la manière dont les


rayonnements atteignent
l’organisme, on distingue deux
modes d’exposition : externe
ou interne.

L’exposition externe a lieu


lorsque le sujet se trouve
exposé à des sources de
rayonnements qui lui sont
extérieures (substances
radioactives sous forme de
nuage ou de dépôt sur le sol,
sources à usage industriel ou
médical...). L’exposition
externe peut concerner tout
l’organisme ou une partie
seulement de celui-ci. Elle
cesse dès que l’on n’est plus
sur la trajectoire des
rayonnements (cas par
exemple d’une radiographie du
thorax).
L’exposition interne
(contamination interne) est
possible lorsque des
substances radioactives se
trouvent à l’intérieur de
l’organisme. Celles-ci
provoquent une irradiation
interne. Elles ont pu pénétrer
par inhalation, par ingestion,
par une plaie ou par voie
transcutanée, et se distribuent
ensuite dans l’organisme. On
parle alors de contamination
interne. Celle-ci ne cesse que
lorsque les substances
radioactives ont disparu de
l’organisme après un temps
plus ou moins long par
élimination naturelle,
décroissance radioactive,
et/ou traitement.

Une réglementation a défini


depuis 2006 plusieurs modes
d'exposition :

exposition externe sans


contact (à distance) :
irradiation ;
exposition externe avec
contact : contamination
externe ;
exposition interne :
contamination interne.

La contamination peut être


surfacique, ou volumique
(atmosphérique).

Voir aussi Irradiation et


Contamination radioactive.

Valeurs de quelques périodes


radioactives :

iode 131 (131I) : 8,02070


jours ;
carbone 14 (14C) : 5 730
ans ;
potassium 40 (40K) : 1,248
milliard d’années.

Tous les radioisotopes ne sont


pas éliminés naturellement
(urines...) à la même vitesse.
Certains peuvent s’accumuler
dans des organes spécifiques
(os, foie...) avant d’être
évacués du corps.

Pour chacun des éléments


radioactifs, on définit, en plus
de sa période radioactive, une
période biologique.

L'exposition
naturelle

Article détaillé : Rayonnement


de fond.

On [Qui ?] n'a pas démontré de


conséquences sanitaires au
rayonnement naturel, sauf
pour des sujets présentant une
hypersensibilité telle l'ataxie
télangiectasie. Selon une
hypothèse controversée
(hormèse), il y aurait peut-être
même au contraire des effets
bénéfiques aux faibles doses
d'irradiation. En effet, dans
certaines régions du monde
(Ramsar (Iran), Kerala (Inde)),
les doses reçues par les
habitants dépassent 240 fois
les doses généralement
conseillées par les normes
internationales. De plus,
certaines études montrent que
ces populations ne sont pas
plus affectées que celles des
régions avoisinantes, et il
semble avoir plutôt un effet
positif[2]. D'autres études
montrent par contre un
nombre élevé d'aberrations
génétiques, des perturbations
de l'immunité (taux élevé
d'allergies) et une élévation de
la stérilité chez les femmes.

Les rayonnements ionisants


que nous recevons de sources
naturelles ont des origines
diverses et se répartissent en
trois principaux types :

Les rayonnements
cosmiques

On appelle rayonnement
cosmique un flux de particules
(principalement des protons)
dotées d’une énergie très
élevée, de l’ordre du
gigaélectron-volt (GeV). Il est
d’origine solaire ou galactique.
Ces protons de haute énergie
entrent en collision avec les
noyaux des atomes de
l’atmosphère et créent des
fragments eux-mêmes dotés
d’une énergie élevée (protons,
neutrons, muons, neutrinos,
mésons, etc.).

Le débit d’équivalent de dose


dû aux rayonnements
cosmiques est en moyenne de
0,3 mSv·an-1 au niveau de la
mer. Mais il varie
considérablement en fonction
de l’altitude et de la latitude
(voir le tableau ci-dessous).

Variation du débit d’équivalent de dose absorbée (mSv/an) en


fonction de l’altitude et de la latitude
Altitude 0°
30° 50°
(km) (équateur)

0 0,35 0,4 0,5

1 0,60 0,7 0,9

2 1,0 1,3 1,7

3 1,7 2,2 3,0

4 2,6 3,6 5,0

5 4,0 5,8 8,0

10 14,0 23,0 45,0

15 30,0 50,0 110,0

20 35,0 60,0 140,0

Cela a pour conséquence que


certaines populations
subissent une exposition plus
importante que la moyenne. Le
tableau ci-dessous donne les
équivalents de dose reçus par
les populations de villes
situées en altitude.

Débit d’équivalent de dose des rayonnements cosmiques


dans des régions de haute altitude
Altitude Latitude DDDE Population
Ville
(m) (°) (mSv/an) (hab)

La Paz (Bolivie) 3 630 16° S 2,7 1 800 000

Quito (Équateur) 2 850 0°S 1,6 2 600 000

Bogota (Colombie) 2 640 4° N 1,5 8 800 000

Cerro de Pasco (Pérou) 4 259 10° S 3,3 70 000

Lhassa (Tibet) 3 684 30° N 3,1 200 000

Les éléments
radioactifs contenus
dans le sol

Nous sommes exposés aux


rayonnements dus aux
radioéléments présents dans la
croûte terrestre. Il existe une
cinquantaine de radioéléments
naturels dont la plupart font
partie des trois familles
naturelles du thorium, de
l’uranium et de l’actinium.

C’est le thorium qui existe en


quantité la plus importante (10
ppm en moyenne). On trouve
ensuite l’uranium (2 à 3 ppm),
puis l’actinium.

Un autre radioélément
contribue de façon notable : le
potassium 40 (40K), isotope
naturel du potassium
(0,01167 %). Sa
concentration est de l’ordre de
100 à 1 000 Bq·kg-1 de sol.

Le débit de dose radioactive


absorbée moyen dû à
l’ensemble de ces isotopes est
d’environ 0,3 mSv·an-1 en
France. Il varie cependant
largement en fonction de la
composition du sol.
L’équivalent de dose reçu en
Bretagne ou les Vosges est de
deux à trois fois supérieur à
celui reçu dans le Bassin
parisien. Dans certaines
régions, comme l’État de
Kerala sur la côte Sud-Ouest
de l’Inde, il atteint même
30 mSv·an-1.

La chaleur interne de la Terre


provient, selon une proportion
d'environ 80 %, de celle
produite par la radioactivité
naturelle du sol. Voir l'article
Géothermie.

Les éléments
radioactifs naturels
absorbés par
inhalation ou ingestion

Des émanations gazeuses de


certains produits issus de la
désintégration de l’uranium
contenu dans le sol tels que le
radon, ou le potassium des
aliments dont nous retenons
une partie dans notre
organisme (élément dont nous
maintenons en permanence un
stock d'environ 165 g par
personne), provoquent chez
chacun d’entre nous, en
moyenne, une irradiation de
1,55 mSv par an. La principale
source d’irradiation naturelle
est le 222Rn, gaz naturel
radioactif. Elle représente
environ un tiers de l’irradiation
reçue et augmente dans les
régions granitiques.

Toutes les familles naturelles


ont dans leur chaîne de
désintégration un isotope du
radon (222Rn engendré par le
226Ra, et le 220Rn appelé
également thoron, engendré
par le 224Ra). Ces gaz émanent
du sol, des eaux et des
matériaux de construction. Les
valeurs moyennes des
concentrations ont été
évaluées à 2 Bq/m3 en plein air
et 20 Bq/m3 dans les
habitations pour le plus
important d’entre eux : le
222Rn. Ces gaz et leurs
descendants solides irradient
les poumons.

Le potassium étant un élément


important de notre constitution
et vital au bon fonctionnement
de nos cellules (environ 165 g
par personne), l’isotope 40K de
cet élément contribue à une
activité intérieure constante
d'environ 5 000 Bq, auxquels
viennent s'ajouter une part
similaire due à l'activité de
l'ensemble des autres isotopes
instables de notre corps.

Exemple : radioactivité de
différents milieux naturels

Eau de pluie : 0,3 à 1 Bq/L


Eau de rivière : 0,07 Bq/L
(226Ra et descendants) ; 0,07
Bq/L (40K) ; 11 Bq/L (³H)
Eau de mer : 14 Bq/L (40K
essentiellement)
Eau minérale : 1 à 2 Bq/L
(226Ra, 222Rn)
Lait : 60 Bq/L
Sol sédimentaire : 400 Bq/kg
Sol granitique : 8 000 Bq/kg
Corps humain : 8 000 à
10 000 Bq (dont 5 000 dus au
40K).

Le tableau suivant résume la


contribution des diverses
composantes de la
radioactivité naturelle. Il faut
toutefois se souvenir que ce
sont des valeurs moyennes
susceptibles de variations
importantes en fonction de
l’altitude, de la latitude et de la
composition du sous-sol.
Exposition
Source naturelle
(mSv/an)
Rayonnement
0,3
cosmique
Rayonnement
0,32
tellurique
Isotopes
0,01
cosmiques
40K 0,17
222Rn +
0,55
descendants
220Rn +
0,15
descendants
Divers 0,06
Total 1,56

L'exposition
artificielle

Pour chaque habitant,


l’exposition annuelle moyenne
aux sources artificielles
d’irradiation est d’environ 1
mSv. Celles-ci sont
principalement les irradiations
médicales et les applications
industrielles des
rayonnements.

Les centrales nucléaires, les


usines de traitement du
combustible nucléaire usé, les
retombées des anciens essais
nucléaires atmosphériques et
de la catastrophe de
Tchernobyl, etc., exposent
chaque homme en moyenne à
0,002 mSv par an.

Les irradiations
médicales

Il s’agit principalement des


radiographies médicales et
dentaires qui provoquent une
irradiation externe proche de 1
mSv par an (moyenne en
France).
L’essor du radiodiagnostic a
été un des facteurs essentiels
du progrès médical au cours
du XXe siècle. Les équivalents
de dose délivrés par les
différents types d’examens
varient considérablement en
fonction de la profondeur des
organes étudiés et de la
dimension du segment de
l’organisme concerné. À côté
des appareils classiques, sont
apparus progressivement des
appareils plus perfectionnés («
scanners ») qui, associés à des
ordinateurs, permettent de
réaliser des images en coupe
(tomographies) de l’organisme.
Doses délivrées lors des
examens les plus courants en
radiodiagnostic
Dose
Examen médical
(mGy)
Radiographie
0,7
pulmonaire
Radiographie du
2
crâne
Radiographie de
3
l’abdomen
Scanner du crâne 27
Urographie 20
Scanner du corps
160
entier
Transit
90
œsogastroduodénal

La radiothérapie externe est un


des traitements de base des
cancers. On utilise
généralement des
rayonnements de haute
énergie émis par des sources
de cobalt radioactif 60Co ou
par des accélérateurs de
particules.

Dans certains traitements dits


de curiethérapie, un corps
radioactif est placé, soit au
contact immédiat des tissus à
irradier, soit implanté sous
forme d’aiguilles radioactives
(iridium, césium). Les doses
classiquement administrées
sont élevées (40 à 80 Gy) et
espacées dans le temps pour
permettre aux tissus sains de
se régénérer. Les techniques
d'implantation définitive de
grains radioactifs (iode,
palladium) sont en expansion.

La médecine nucléaire utilise


des isotopes radioactifs pour
l’exploration de l’organisme
humain. Elle consiste à injecter
un isotope radioactif qui se fixe
dans la partie à explorer et de
réaliser une image à l’aide
d’une caméra à scintillation
(scintigraphie).

Les isotopes utilisés sont l'iode


131 (131I) pour l’exploration
fonctionnelle de la thyroïde et
surtout le technétium 99m
(99mTc) dont l’intérêt est sa
courte période radioactive (T =
6,02 h) ce qui minimise les
équivalents de dose
administrés. Il peut être
obtenu à partir de molybdène
99mMo par un appareil à
élution.

L'exploration fonctionnelle
d'organes tels que le cerveau
utilise la tomographie à
émission de positons. L'isotope
utilisé est souvent le 18F, (de
période 2 h) injecté sous une
forme liée à un sucre : l'activité
cérébrale consomme du
glucose et les zones les plus
actives lors d'une tâche
cognitive seront visualisées
par une gamma-caméra.
Équivalents de dose après
injection de 99mTc pour
différentes explorations
Équivalent de
dose (mSv par
Exploration
mCi de 99mTc
injecté)
Vessie 0,85
Estomac 0,51
Intestin 2,3
Thyroïde 1,3
Ovaires 0,3
Testicules 0,09
Moelle
0,17
osseuse
Corps
0,11
entier

Synthèse

Voici une vue synthétique des


principales sources
d'exposition de l'homme avec
les équivalents de dose
correspondants.

Il ne faut pas perdre de vue


qu'il s'agit de valeurs
moyennes et que certains
groupes d'individus (tels les
travailleurs de l'énergie
nucléaire et les populations
habitant dans certaines
régions) sont exposés à des
équivalents de dose plus
importants.
Inventaire général des
engagements de dose
(mSv/an) pour un individu
moyen
Exposition Exposition
Radioactivité
interne totale
Radioactivité
0,94 1,64
naturelle
Irradiation à
des fins 0,015 0,8
médicales
Essais
0,02 0,04
nucléaires
Énergie
0,015 0,02
d’origine
nucléaire
Total 0,99 2,5

Utilisation des
rayonnements ionisants
Les rayonnements ionisants
produits par l'uranium
radioactif ou d'autres
combustibles sont utilisés par
les centrales nucléaires pour la
production d'électricité, en
médecine nucléaire, pour la
conception des armes
nucléaires, etc.
Notes et références
1. Le glossaire de la
radioprotection - Rayonnement
ionisant http://www.netpcr.fr
/glossaire-radioprotection
/ionisant-rayonnement/
2. J. de Kervasdoué, Les
prêcheurs de l'apocalypse,
p. 98.

Voir aussi

Articles connexes

Radioactivité | Radioisotope
Radioprotection
Radiotoxicité
Période radioactive | Période
biologique
Interaction rayonnement-
matière
Mesure nucléaire
Liste des unités de mesure
de radioactivité
Instrumentation nucléaire
Pollution radioactive
Échelles et effets de doses
de radiation
Syndrome d'irradiation aiguë
Rayonnement non-ionisant
Commission internationale
de protection radiologique
Convention C115 sur la
protection contre les radiations
irradiation des aliments

Bibliographie

Remy, E., Estades J., 2006,


Déconfiner l’expertise sur les
faibles doses de rayonnements
ionisants, Hydroécol. Appl.,
Tome 15, 123-137
(en) [PDF] Biological and
Epidemiological Information
on Health Risks Attributable to
Ionising Radiation: A Summary
of Judgements for the
Purposes of Radiological
Protection of Humans , Annals
of the ICRP, 2007
(en) ARC, Monographie,
Volume 75 (2000) Ionizing
Radiation, Part 1: X- and
Gamma (g)-Radiation, and
NeutronsRadionuclides
(en) ARC, Monographie,
Volume 78 (2001) Ionizing
Radiation, Part 2: Some
Internally Deposited Ionizing
Radiation
LYNN, M. (1967), Ionizing
radiations in forests and
forestry (excluding the use of
radio-active tracers). Forestry
Abstracts 28 (1), Comm. For.
Bureau Oxford.
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