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Corrigés

“En route pour le BAC !”


Le Commentaire Composé
Apprentissage et évaluation

Classes de Seconde, Première et Terminale


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“En route pour le BAC !”


Le Commentaire Composé
Apprentissage et évaluation

Classes de Seconde, Première et Terminale

GUEYE Nonka Pierre,


Professeur de Lycée,
Coordonnateur National de Français.

AIE Séverin,
Professeur de Lycée,
Encadreur de Français.

TANOH Alcide
Professeur de Lycée,
Encadreur de Français.

© Vallesse Éditions, Abidjan, 2015


ISBN : 978-2-916532-42-4
Toute reproduction interdite sous peine de poursuites judiciaires.
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➢ détermine l’intention de l’auteur.
Incitation au combat, à la lutte jusqu’à la victoire finale.
Situation d’apprentissage :
➢ Fais ressortir l’originalité de ce texte.
L’originalité de ce texte tient à l’écriture, à la peinture que présente le poète.
Au cours de leurs recherches à la bibliothèque, des élèves de la Cette écriture fonde sa spécificité sur :
classe de Seconde (ou)Première du Lycée Moderne/ Municipal - Le poème descriptif en vers libres ;
de… découvrent ceci : « la lecture méthodique prépare au com- - La liberté de ton ;
mentaire composé ». À partir de textes dont le sens a été - Le choix puisés de la nature.
construit en Lecture méthodique avec leur professeur de Fran-
çais, ces élèves décident de s’organiser pour analyser le libellé, ➢ dégage l’idée générale.
identifier les centres d’intérêt, rechercher et organiser les idées Le poète loue l’intrépidité des guerriers.

➢ retenons
en vue de rédiger un commentaire composé.

Texte 1 :
Pour faire l’analyse globale d’un texte, il me faut :

- Identifier le genre (poésie, roman, théâtre, nouvelle, etc.) ;


1 Ils allaient
Front haut,
Ces conquérants infatigables, - Identifier le thème ;
Et leurs têtes noires effrayaient les fauves à l’affût.
- Déterminer la nature ;
- Relever les informations pertinentes fournies par le paratexte ;
5 Nulle entrave n’inquiétait leurs jambes trempées

- Décrire l’effet que le texte produit sur moi ;


Et leurs cœurs étaient de granit.

- Indiquer la tonalité dominante ;


Sur le chemin de la gloire,

- Faire ressortir son originalité ;


Ni la soif ni la faim n’arrêtait leur marche.

- Dégager l’idée générale.


Le soleil qui chauffe
10 Et qui d’ordinaire ramollit l’ardeur au combat,
Le soleil les vivifiait,
Eux,
Et décuplait leur souffle inépuisable. éTaPe 2 : L’analyse du libellé
Et la pluie,
15 Même l’averse des rudes hivernages L’exploitation du libellé
Ne pouvait alourdir leurs pas.
C’étaient des génies infernaux, 1.1 Identifie les différentes parties du libellé.
Des fils d’invisibles puissances souterraines ; • La consigne : Vous ferez de ce texte un commentaire composé.
L’énergie leur venait du sol qu’ils foulaient aux pieds, • L’information (les centres d’intérêt) : Vous montrerez comment à tra-
20 Aux menaces du tonnerre insolent, vers l’hostilité de la nature, le poète rend compte de la farouche détermina-
C’est par un mépris souverain qu’ils répondaient ; tion des guerriers.
Même l’éclair qui embrase le sentier obscur les amusait ;
La tempête aussi les amusait, 1.2 Identifie les centres d’intérêt (Thème et éléments formels pré-
Parce qu’elle offrait à leurs oreilles brûlantes sents).
25 Une musique pieuse et guerrière.
- centre d’intérêt n°1 : L’hostilité de la nature.
Bottey ZADY Zaourou, Fer de lance,
NEI, 2002, Livre I, pages 51 – 52. - centre d’intérêt n°2 : La farouche détermination
des guerriers.
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez comment à travers
l’hostilité de la nature, le poète rend compte de la farouche détermination des guer-
1.3 explique chaque centre d’intérêt :
riers.

I. PremIère acTIvITé :
La conSTrucTIon du SenS du TexTe
Centre d’intérêt N°1 Centre d’intérêt N°2

L’étude du texte-support
-------------------------
• Peinture de la nature en tant
• Caractère épique de la marche.
éTaPe 1 : analyse globale du texte
qu’entrave à la marche des guer-
• Ferme résolution des guerriers
riers.
dans
➢ Identifie le genre de ce texte.
ou
la quête et la conquête de leur
Caractéristiques de la nature
Genre : poétique. idéal.
comme frein à l’action des guer-

➢ Quelle est la nature de ce texte ? (le type éventuellement).


riers.

Texte poétique ( poème descriptif ).

➢ relève les informations que te fournit le paratexte.


➢ retenons
• Auteur : Bottey ZADI Zaourou, éminent hommes de lettres
Ivoirien, poète et dramaturge ;

Pour analyser un libellé, il me faut :


• Titre : Fer de lance, titre évocateur laissant présager une lutte avant-gar-
diste ;
• Année de parution : 2002, début de la crise militaro-politique qui a secoué
le Côte d’ivoire. - Identifier ses différentes parties ;
- Indiquer les centres d’intérêt ;
➢ Identifie le thème du texte.
Thème : la guerre.
- Expliquer les centres d’intérêt.

➢ décris l’effet que ce texte produit sur toi.


éTaPe 3 : analyse détaillée du texte
Sentiment d’admiration pour l’intrépidité de ces guerriers.

➢ Quelle est la tonalité dominante dans ce texte ?


• Identifie les indices textuels en rapport avec les centres d’intérêt
• Détermine leur(s) effet(s) de sens.
La tonalité épique.

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➢ retenons
outils de la Indices textuels Leur effet de sens
langue relevés (interprétation)
• Les termes évaluatifs : Pour l’analyse détaillée du texte, il me faut :
Ce vocabulaire mélioratif
- Identifier les indices textuels en rapport avec les centres
- V. 3 « infatigables » ; donne

d’intérêt ;
- V.17 : « génies infernaux » ; plus d’effet, de majestuo-

- Analyser ces indices ;


- V.18 : « Fils d’invisibles sité aux guerriers.
puissances souterraines »
- Interpréter ces indices (déterminer leurs effets de sens).
Indices
d’énonciation • La tonalité épique : Le tableau réalisé de ces
- V.4 / V. 11/ V.19/ V.21-23 combattants relève du sur-
naturel. Ils sont habillés de éTaPe 4 : détermination des idées convergentes de chaque centre
traits et de qualités qui font d’intérêt
d’eux des êtres surnaturels.
• Alternance de vers courts • Le rythme des vers sug- - centre d’Intérêt n°1 : L’hostilité de la nature.
et de vers longs : gère la marche progressive,
Outils de la Idées convergentes
La syntaxe - V.1/ V.2 # V. 3 /V. 4. déterminée et graduelle des Indices textuels ou citations
langue retenues
et rythme - V.9 # V. 13» guerriers.
• Le champ lexical du sup- • Souffrance d’ordre phy-
• Les guerriers s’accordent plice, de la difficulté : siologique ;
de rares moments de répit. - V. 8 : « soif / faim »
• L’emploi itératif de la Une succession et un en- - V. 9 : « soleil » ; • Souffrance liée à la nature
conjonction de coordination chaînement rapide d’ac- - V. 14 « pluie » ; Ces termes traduisent l’hos-
Le lexique
« Et » : tions montrant : - V. 15 : « averse / hiver- tilité des conditions maté-
nage » ; rielles d’existence de cet
Indices d’orga- - V.4/ V. 6 /V. 10 / V. 13 / • le caractère irréversible
V. 14 - V. 22 : « éclair » ; espace symbole d’inimitié.
nisation et linéaire de la marche : - V. 20 : « tonnerre » ;
absence réelle de dangers ; - V. 23 : « tempête »
• une marche imperturba-
• Les métaphores : • Caractérisation de l’adver-
ble.
- V. 8 : « soif / faim » sité, de l’hostilité des élé-
• Le champ lexical du sup- Ces termes traduisent - V. 9 : « soleil » ; V. 14 ments de la nature ;
plice, de la difficulté : l’hostilité, des conditions « pluie » ;
- V. 8 : « soif / faim » matérielles d’existence de - V. 15 : « averse / hiver- • Espace implacable, rude ;
- V. 9 : « soleil » ; cet espace. Les figures de nage » ; • Situation de non-vie.
- V. 14 « pluie » ; style - V. 22 « éclair » ; V. 20 « ton-
- V. 15 : « averse / hiver- nerre » ; • Symbole de la férocité et
nage » ; - V/ 23 : « tempête ». » de la cruauté.
Indices - V. 22 : « éclair » ; - V. 4 « fauves »
• Caractérisation de la dés-
lexicaux - V. 20 : « tonnerre » ;
- V/ 23 : « tempête • L’allégorie : v. 8 « soif / hydratation et de l’inani-
faim » tion.

- centre d’intérêt n°2 La farouche détermination


• Le champ lexical de la puis- Imperturbabilité et invul-
sance, de la force physique : nérabilité : ces guerriers
- V. 3 « infatigables » ; sont un véritable tsunami.
- V.17 : « génies infer- Outils de la Idées convergentes
Indices textuels
naux » ; langue retenues
- V.18 : « Fils d’invisibles • Le champ lexical de la puis- Imperturbabilité et invul-
puissances souterraines » sance, de la force physique : nérabilité : ces guerriers
• Les hyperboles : Ces hyperboles consacrent - V. 3 : « infatigables » ; sont un véritable tsunami »
- V.4 : « Leurs têtes noires le caractère épique de la Le lexique - V.17 : « génies infernaux » ;
effrayaient les fauves... » marche des combattants : - V.18 : « Fils d’invisibles
- V. 18 : « Des fils d’invisibles gravité et solennité du mo- puissances souterraines »
puissances souter- ment.
raines » ; L’emploi itératif de la Une succession et un en-
- V. 19 : « L’énergie leur • Cœur : symbole de ten-
conjonction de coordination chaînement rapide d’ac-
venait du sol … » dresse ;
La syntaxe « Et » : tions montrant le caractère
•Granit : symbole de du-
et rythme irréversible et linéaire de la
•L’oxymore métaphorique : reté.
- V.4/ V. 6 /V. 10 / V. 13 / V. 14 marche : absence
- V.6 : « cœur de granit » Cette figure montre bien
réelle de dangers.
que ces guerriers sont le
• La synecdoque : symbole achevé de l’insen- Alternance de vers courts et Le rythme des vers suggère
La prosodie
(éléments de
- V.4 : « têtes noires » sibilité. Ils sont formatés de vers longs : la marche progressive, dé-
poésie)
Les figures de pour le combat, pour l’ad- - V.1/ V.2 # V. 3 /V. 4. terminée et graduelle des
style, etc. • Les métaphores : versité. - V.9 # V. 13 guerriers.
- V. 14 « pluie » ;
Caractère farouche, ombra- • Les hyperboles : Ces hyperboles consacrent
- V. 15 : « averse / hiver-
geux des guerriers : ils sont - V.4 : « Leurs têtes noires
le caractère épique de la
nage » ;
de véritables épouvantails. effrayaient les fauves... »marche des combattants :
- V. 22 : « éclair » ;
- V. 18 : « Des fils d’invisibles
gravité et solennité du mo-
- V. 20 : « tonnerre » ; • Caractérisation de l’adver- puissances souterraines » ;ment.
- V. 23 : « tempête ». sité, de l’hostilité des élé- - V. 19 : « L’énergie leur ve-
• Cœur : symbole de ten-
ments de la nature ; Les figures nait du sol… » dresse ;
• L’allégorie : • Espace implacable, rude ; de style • Granit : symbole de dureté.
v. 8 « soif / faim » • Situation de non-vie. • L’oxymore métaphorique : • Cœur : symbole de ten-
- V.6 : « cœur de granit » dresse ;
Caractérisation de :
• Déshydratation ;
• Inanition (ne sont pas un
obstacle à leur marche).

-4-
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éTaPe 3 : détermination du plan détaillé du développement
• La synecdoque : • Granit : symbole de dureté.

centre d’intérêt 1 : L’hostilité de la nature


- V.4 : « têtes noires » Cette figure montre bien
que ces guerriers sont le
symbole achevé de l’insen-
sibilité. Ils sont « formatés » Analyse des indices
Titres et sous-titres Interprétation
pour le combat, pour l’ad- textuels
versité. Titre 1 : Le tableau des éléments constitutifs de la nature
Caractère farouche, ombra-
geux des guerriers : ils sont Sous-titre 1 : La cruauté • la valeur connotative •L’environnement est
de véritables épouvantails. des éléments de la na- des verbes et termes : marqué par la férocité
ture -v.9 « soleil qui et la cruauté caractéri-
chauffe… ramollit » sée métaphoriquement
-v.14-16 : « pluie, par le terme « fauves ».
Sous-titre 2 : Un cadre averse ; rudes hiver-
Les temps Utilisation de l’imparfait de • Temps par excellence de
étouffant et déshuma- nages… alourdir les •L’absolutisme de la
verbaux l’indicatif la description ;
nisant pas. » nature dont le règne
• Ces actions s’inscrivent
• La métaphorisation impressionnant et in-
dans la durée.
de la férocité. •Les métaphores : contesté contribue à
-V. 8 : « soif / faim » vider les hommes de
II. deuxIème acTIvITé : L’organISaTIon deS cenTreS d’InTérêT -V. 9 : « soleil » ; toute substance vitale.
-V. 14 « pluie » ;
éTaPe 1 : détermination des titres et des sous-titres de chaque cen- -V. 15 : « averse / hiver- •Ces images sont la
tre d’intérêt nage » ; caractérisation de
-V. 22 : « éclair » ; l’adversité, de l’hostilité
Détermine les titres et les sous-titres de chaque centre -V. 20 : « tonnerre » ; des éléments de la
d’intérêt à partir des idées convergentes que tu as retenues. Après avoir -V/ 23 : « tempête ». nature ;
déterminé ces idées convergentes, il te faut les regrouper par affinités •L’espace est implaca-
(thème, sens, etc.) et leur donner un titre. • L’allégorie : ble, fort rude.
V. 8 « soif / faim »
NB : Un Centre d’Intérêt peut comporter deux (02) ou trois (03) titres, et même •Le tableau qui est
plus. Le nombre de sous-titres est aussi fonction de la richesse du texte et du • Le champ lexical du peint conduit à une
titre concerné. supplice, de la diffi- situation de non-vie
culté : marquée par la déshy-
éTaPe 2 : détermination de la structure du développement - V. 8 : « soif / faim » dratation et l’inanition.
-V 9 « soleil » ; V14

centre d’intérêt n°1 : centre d’intérêt n°2 : La farouche


« pluie » ; •Cette souffrance est
-V. 15 : « averse / hiver- d’ordre physiologique ;
L’hostilité de la nature détermination des guerriers. nage » ;
Titre 1 : Le tableau des éléments Titre 1 : La peinture des guerriers. -V. 22 : « éclair » ; La souffrance, ici, est
constitutifs de la nature Sous-titre 1 : les qualités exception- -V. 20 : « tonnerre » liée à la nature. Ces
nelles des combattants. -V. 23 : « tempête » termes traduisent l’hos-
Sous-titre 1 : La cruauté des élé- tilité des conditions
ments de la nature. Sous-titre 2 : Des guerriers formatés matérielles d’existence
pour l’adversité. de cet espace symbole
Sous-titre 2 : un cadre étouffant et d’inimitié.
déshumanisant
Titre 2 : La pérennité des épreuves
Les éléments de la transition 1 Les éléments de la transition 1
Outre son caractère étouffant et dés- Ces traits caractéristiques que mon- • La gradation ascen- • La structuration du
humanisant, cet univers semble être trent que ces combattants sont une dante : poème est révélatrice
gagné par une sorte de fatalité et force qui avance et que rien ne peut - v.8 : « soleil » ; de la succession inin-
d’immuabilité dans la succession des arrêter. - v.15 : « rudes hiver- terrompue des élé-
faits nages » ; ments de la nature.
- v.23 : « tempête »
Titre 2 : La réponse des guerriers à • Cet enchaînement se
Titre 2 : La pérennité des épreuves Sous-titre 1 : La succes-
l’hostilité de la nature. produit à un rythme
sion ininterrompue des
Sous-titre 1 : Le caractère résolu de
Sous-titre 1 : La succession ininter- éléments de la nature • La personnification de démentiel.
la marche des guerriers. la suprématie de la na-
rompue des éléments de la nature.
Sous-titre 2 : L’absence ture : • L’attitude méprisante
Sous-titre 2 : La suprématie des
Sous-titre 2 : L’absence d’éclaircie d’éclaircie dans la gri- - v.20 : « les menaces du et dédaigneuse de la
guerriers sur les éléments de la na- tonnerre insolent » nature est symbolisée
dans la grisaille.. saille
ture. par le tonnerre.

Les éléments de la transition 2 • La nature se montre


Les éléments de la transition 2 L’attitude ostentatoire des éléments hautaine et supérieure
Malgré sa rudesse, sa violence, et de la nature n’est que « fétu de parce que rien ne sem-
son inhumanité, la nature se révélera paille » devant l’allure martiale, al- ble lui résister.
d’un vide surprenante, au regard de tière et noble des guerriers que
la ferme résolution des guerriers. « nulle entrave n’inquiétait sur le
chemin de la gloire » (V. 5-7).

-5-
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III. TroISIème acTIvITé :
centre d’intérêt 2 : La farouche détermination des guerriers.
La rédacTIon de L’InTroducTIon eT de La concLuSIon
analyse des indices
Titres et sous-titres Interprétation 1. L’introduction
textuels
Titre 1 : La peinture des guerriers • Éléments constitutifs de l’introduction du Commentaire Composé
• Les guerriers sont
Sous-titre 1 : Des guer- • Le champ lexical de la présentés dans leur a)Situe le texte : Nous pourrions partir du thème de la guerre et, conséquem-
riers aux qualités ex- puissance, de la force solennité, dans leur ment, de celui de la liberté. La quête de la liberté et du plein épanouissement
ceptionnelles physique : majestuosité. reste tributaire de l’engagement, de la lutte.
- V. 3 : « infatigables » ;
- V.17 : « génies infer- • Ils sont imperturba- b) Présente les caractéristiques du texte :
Sous-titre 2 : Des guer- naux » ; bles et invulnérables : - Auteur : Bottey ZADI Zaourou, poète ivoirien.
riers formatés pour - V.18 : « Fils d’invisi- ces guerriers sont un - Œuvre : Fer de lance, œuvre poétique parue aux Éditions NEI, en 2002.
l’adversité bles puissances souter- véritable tsunami. - Texte : Texte descriptif sans titre, à tonalité épique.
raines » - Idée générale du texte : le poète loue l’intrépidité des guerriers.
• Cœur : symbole de - Le thème : la guerre.
• L’oxymore métapho- tendresse ;
rique : • Granit : symbole de c) Annonce des Centres d’Intérêt
- V6 : « cœur de granit » dureté. - Centre d’intérêt N°1 : L’hostilité de la nature.
- Centre d’intérêt N°2 : La farouche détermination des guerriers.

• rédige l’introduction
Cette figure montre
bien que ces guerriers
sont le symbole achevé
de l’insensibilité. Ils La quête de la liberté et du plein épanouissement reste, somme toute, tribu-
sont « formatés » pour taire de l’engagement, de la lutte. Nombreux sont les écrivains qui y ont
consacré leurs œuvres Parmi eux, nous retenons Bottey ZADI Zaourou, poète
ivoirien, auteur de Fer de lance, une œuvre poétique parue aux Éditions NEI,
le combat, pour l’adver-
sité.
en 2002, période où la Côte d’Ivoire a connu le début de la crise militaro-po-
Titre 1 : La réponse des guerriers à l’hostilité de la nature litique de son histoire.
Dans cette page extraite de l’œuvre susmentionnée, ZADI loue l’intrépidité
• V1 ; 2 : « Ils allaient Cette marche est des guerriers. Dans le cadre de notre analyse, nous nous emploierons à mon-
/Front haut » altière, ferme et irrésis- trer comment, par le biais de l’hostilité de la nature, le poète rend compte
tible : les guerriers sont de la farouche détermination des guerriers.

➢ retenons
• L’emploi de « Et » : comme un torrent, un
V4 ; V6 V10 ; V 13 ; tsunami.
V14.
• Une succession et un Pour faire l’introduction du commentaire composé, il me faut :
a) Situer le texte : tu peux partir des contextes (thématique ;
• Alternance de vers enchaînement rapide
courts et de vers longs : d’actions montrant le
V1 ; V2 # V 3 ; caractère irréversible et esthétique ; biographique ; historique, etc.).

b) Présenter les caractéristiques du texte.


V 4 ; V9 # V13. linéaire de la marche :
absence réelle de dan-
• Les hyperboles : gers. Auteur : nom, nationalité, époque, place par rapport à ce courant
Sous-titre 1 : -V4 : « Leurs têtes littéraire.
Le caractère résolu de noires effrayaient les • Le rythme des vers Œuvre : titre, genre littéraire, date de parution.
la marche fauves... » suggère la marche pro- Texte : nature et titre, tonalité.
- V18 : « Des fils d’invi- gressive, déterminée et
Idée générale du texte : le thème, Le traitement particulier qu’en
sibles puissances sou- graduelle des guerriers.
terraines » ; fait cet auteur.

c) Annonce des centres d’intérêt (tu partiras du plus simple au


- V19 : « L’énergie leur • Ces hyperboles consa-
venait du sol, etc. » crent le caractère
épique de la marche plus complexe ou encore du plus évident au moins apparent).
• La synecdoque : des combattants : gra-
- V4 : « têtes noires » vité et solennité du mo-

2. conclusion
• La métaphore : v4 : ment.
« fauves »
« Et leurs têtes noires • Cette image révèle le
effrayaient les fauves ». caractère farouche, om- • Éléments constitutifs de la conclusion du commentaire composé

a- Fais le bilan du devoir


brageux des guerriers :
• Utilisation de l’impar- ils sont de véritables
• Propose une synthèse des deux centres d’intérêt.
fait de l’indicatif épouvantails, une ter-
Sous-titre 2 : • Opposition de vers : reur.
La suprématie des -V9 ;10 # v11 ;13 : L’hostilité de la nature, loin d’être un élément inhibiteur, fonctionne comme
guerriers sur les un déclic, un élément catalyseur qui met en branle les guerriers.
« Le soleil qui chauffe … • Temps par excellence
• Produis un jugement critique.
éléments de la nature qui ramollit » # « Le de la description ;
soleil les vivifiait … dé- • Ces actions s’inscri-
La littérarité de ce texte se fonde sur les nombreuses images et, surtout, sur
cuplait leur souffle… » vent dans la durée.
son caractère épique perceptible dans la peinture des guerriers et dans la
marche de ceux-ci sur « le chemin de la gloire ».
• Le fonctionnement
antithétique de ces vers b- Propose l’ouverture
illustre la supériorité, la
suprématie des com- Il peut être établi un rapprochement entre ce texte et le poème « Les conqué-
battants. rants » extrait de du poète franco-espagnol José Maria de HEREDIA.
Au lieu de les anéantir,
la chaleur devient une • rédige l’introduction
source d’énergie adjuvante.
Au terme de notre analyse, il importe de souligner que le déchaînement de
la nature, symbole d’hostilité et d’animosité, ne constitue nullement une

-6-
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entrave à la marche des guerriers. A contrario, il exerce sur ceux-ci un véri- espace. Les traits distinctifs de ce milieu sont la déshydratation et l’inanition
table déclic, un véritable ressort qui, en se bandant, les met en branle et les perceptibles dans la caractérisation allégorique des termes « soif et faim »
« jette » sur « le chemin de la gloire. ». (V.8). Ces images indiquent bien que cet espace est un espace de non-vie, un
L’usage des images et la très forte dose de tonalité épique confèrent à ce texte espace déshumanisant parce qu’il réduit ceux qui y vivent à l’état de loque,
une réelle spécificité quoique le thème – la guerre/ la liberté – soit usité. d’épave. Outre son caractère étouffant et à la limite déshumanisant, cet uni-
A ce propos, nous pouvons établir un rapprochement entre ce texte et le vers semble être gagné par une sorte de fatalité et d’immuabilité dans la suc-
poème « Les conquérants » extrait de Les trophées, œuvre du poète espagnol cession des faits.
José Maria de HEREDIA. La construction du poème est, à cet effet, révélatrice de la succession inin-
terrompue des éléments de la nature avec toute la force et toute la violence
➢ retenons qu’ils charrient. Ces éléments naturels s’enchaînent et se déchaînent à une
vitesse frénétique, démentielle : nous partons de « soleil » (V.8), arrivons à
Pour faire la conclusion du commentaire composé, il me faut : « averse / hivernages » (V/15) pour aboutir à « tempête » (V.23).
a) Faire le bilan du devoir :
Il y a une gradation ascendante. Et, apparemment, il n’y a aucune éclaircie
- Faire une synthèse des deux centres d’intérêt ;
pour les guerriers. Ils sont condamnés à périr sous l’avalanche de catas-
- Produire un jugement critique (l’intérêt littéraire de ce texte : trophes. Ce sentiment de suprématie de la nature se justifie par son attitude
Le style de l’auteur et l’usage particulier des images). méprisante symbolisée par les « menaces du tonnerre insolent » (V.20). Mal-

b) Proposer l’ouverture (point de vue de l’auteur sur le thème


gré sa rudesse, sa violence, et son inhumanité, la nature se révélera, en réa-
lité, d’un vide surprenant, au regard de la ferme résolution des guerriers.
traité et le rapprochement thématique et/ou littéraire avec un

vI. SIxIème acTIvITé : La rédacTIon du commenTaIre comPoSé


autre auteur, un autre texte ou œuvre, etc.).

L’introduction

Iv. QuaTrIème acTIvITé : La rédacTIon d’un ParagraPhe La quête de la liberté et du plein épanouissement reste, somme toute, tri-
butaire de l’engagement, de la lutte. Nombreux sont les écrivains qui y ont
Rédaction d’un paragraphe avec insertion des citations relevées. consacré leurs œuvres Parmi eux, nous retenons Bottey ZADI Zaourou, poète
• Rédige le sous-titre 2 du titre 1 du centre d’intérêt 1. ivoirien, auteur de Fer de lance, une œuvre poétique parue aux Éditions NEI,
en 2002.
- centre d’intérêt n° 1 : L’hostilité de la nature. Dans cette page extraite de l’œuvre susmentionnée, ZADI loue l’intrépidité
• Titre 1 : Le tableau des éléments constitutifs de la nature des guerriers. Dans le cadre de notre analyse, nous nous emploierons à mon-
• Sous-titre 2 : Un cadre étouffant et déshumanisant. trer comment, par le biais de l’hostilité de la nature, le poète rend compte
de la farouche détermination des guerriers.
L’espace peint dans ce texte se révèle, pour ceux qui le meublent, comme un
cadre invivable au regard des difficultés liées aux conditions matérielles Le développement
d’existence. Le lexique est, à cet effet, éloquent : « soif / faim » (V.8), « soleil »
(V.9), « averse / hivernages » (V.14), « tonnerre » (V.20), « éclair » (V.22), centre d’intérêt n°1 : L’hostilité de la nature
« tempête » (V.23). Ces termes déterminent le champ lexical du supplice, de
la souffrance, traduisant ainsi l’hostilité et l’inimitié de cet espace. Les traits Titre 1 : Le tableau des éléments constitutifs de la nature
distinctifs de ce milieu sont la déshydratation et l’inanition perceptibles dans
la caractérisation allégorique des termes « soif et faim » (V.8), « soleil » (V.9). Sous-titre 1 : La cruauté des éléments de la nature
Ces images indiquent bien que cet espace est un espace de non-vie, un es-
pace déshumanisant parce qu’il réduit ceux qui y vivent à l’état de loque, Les éléments naturels semblent régner en maîtres absolus dans cet environ-
nement marqué par la cruauté et la férocité suggérées par l’utilisation mé-
➢ retenons taphorique de « fauves » (V.4). Par ailleurs, cet absolutisme se lit dans le

Pour rédiger un paragraphe, il me faut :


choix et la valeur des verbes et/ou des termes marquant les actions de ces
éléments : « soleil qui chauffe… ramollit l’allure » (V.9), « pluie, averse, rudes

- Indiquer l’idée directrice ;


hivernages … alourdir les pas » (V.14-16, « menaces du tonnerre » (V.20).

- Étayer cette idée à l’aide des indices textuels relevés dans Transition 1 : Les éléments de la nature se liguent contre les guerriers aux
le texte et mis entre guillemets ; fins d’entraver leur marche en les vidant de toute substance, de toute énergie
- Analyser ces indices textuels ; vitales.
- Interpréter ces indices textuels (déterminer leurs effets Sous-titre 2 : Un cadre étouffant et déshumanisant.
de sens).
L’espace peint dans ce texte se révèle, pour ceux qui le meublent, comme un
cadre invivable au regard des difficultés liées aux conditions matérielles
d’existence. Le lexique est, à cet effet, éloquent : « soif / faim » (V.8), « soleil »
(V.9), « averse / hivernages » (V.14), « tonnerre » (V.20), « éclair » (V.22),
v. cInQuIème acTIvITé : La rédacTIon d’un cenTre d’InTérêT « tempête » (V.23). Ces termes déterminent le champ lexical du supplice, de
la souffrance, traduisant ainsi l’hostilité et l’inimitié de cet espace. Les traits
- centre d’intérêt n° 1 : L’hostilité de la nature. distinctifs de ce milieu sont la déshydratation et l’inanition perceptibles dans
la caractérisation allégorique des termes « soif et faim » (V.8). Ces images
Les éléments naturels semblent régner en maîtres absolus dans cet environ- indiquent bien que cet espace est un espace de non-vie, un espace déshu-
nement marqué par la cruauté et la férocité suggérées par l’utilisation mé- manisant parce qu’il réduit ceux qui y vivent à l’état de loque, d’épave.
taphorique de « fauves » (V.4). Par ailleurs, cet absolutisme se lit dans le
choix et la valeur des verbes et/ou des termes marquant les actions de ces Transition 2 : Outre son caractère étouffant et à la limite déshumanisant,
éléments : « soleil qui chauffe… ramollit l’allure » (V.9), « pluie, averse, rudes cet univers semble être gagné par une sorte de fatalité et d’immuabilité dans
hivernages … alourdir les pas » (V.14-16, « menaces du tonnerre » (V.20). la succession des faits.
Les éléments de la nature se liguent contre les guerriers aux fins d’entraver
leur marche en les vidant de toute substance, de toute énergie vitales. Titre 2 : La pérennité des épreuves
En outre l’espace peint dans ce texte se révèle, pour ceux qui le meublent,
comme un cadre invivable au regard des difficultés liées aux conditions Sous-titre 1 : La succession ininterrompue des éléments de la nature.
matérielles d’existence. Le lexique est, à cet effet, éloquent : « soif / faim »
(V.8), « soleil » (V.9), « averse / hivernages » (V.14), « tonnerre » (V.20), La construction du poème est, à cet effet, révélatrice de la succession inin-
« éclair » (V.22), « tempête » (V.23). Ces termes déterminent le champ lexical terrompue des éléments de la nature avec toute la force et toute la violence
du supplice, de la souffrance, traduisant ainsi l’hostilité et l’inimitié de cet qu’ils charrient.

-7-
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:50 Page8

Corrigés
Ces éléments naturels s’enchaînent et se déchaînent à une vitesse frénétique, La conclusion
démentielle : nous partons de « soleil » (V.8), arrivons à « averse / hiver-
nages » (V/15) pour aboutir à « tempête » (V.23). Il y a une gradation ascen- Au terme de notre analyse, il importe de souligner que le déchaînement de
dante la nature, symbole d’hostilité, ne constitue nullement une entrave à la
Transition 1 : Et, apparemment, il n’y a aucune éclaircie pour les guerriers.
marche des guerriers. A contrario, il exerce sur ceux-ci un véritable déclic,
un véritable ressort qui, en se bandant, les met en branle et les « jette » sur
Ils sont condamnés à périr sous l’avalanche de catastrophes.
« le chemin de la gloire. ».
Sous-titre 2 : L’absence d’éclaircie dans la grisaille L’usage des images et la très forte dose de tonalité épique confèrent à ce texte
Ce sentiment de suprématie de la nature se justifie par son attitude mépri- une réelle spécificité quoique le thème – la guerre/ la liberté – soit usité.
sante symbolisée par les « menaces du tonnerre insolent » (V.20). A ce propos, nous pouvons établir un rapprochement entre ce texte et le
poème « Les conquérants » extrait de Les trophées, œuvre du poète franco-es-
Transition 2
pagnol José Maria de HEREDIA.
Malgré sa rudesse, sa violence, et son inhumanité, la nature se révélera d’un
vide surprenant, au regard de la ferme résolution des guerriers.
centre d’intérêt n°2 : La farouche détermination des TexTe 2 :
guerriers.
Titre 1 : La peinture des guerriers.
1 Les gigantesques pelles mécaniques rasaient les haies sans même
Sous-titre 1 : Les qualités exceptionnelles des guerriers
paraître s’en apercevoir, broyaient les broussailles avec mépris,
bousculaient les talus comme on piétine une fourmilière, comblaient
Affrontant l’hostilité et les difficultés caractéristiques du cadre spatial et des les fossés, les abreuvoirs, laminaient les bosses sur les quelles
éléments de la nature, se présentent les guerriers, dans leur gravité, leur so- 5 aimaient à se planter les vaches curieuses pour mieux jouir du
lennité et leur majestuosité. Ce tableau valorisant se fonde sur les termes paysage.
évaluatifs : V. 3 « infatigables » ; V.17 : « génies infernaux » ; .18 : « Fils d’in- Même les grands chênes hautains subissaient la loi du plus fort. La
visibles puissances souterraines ». Ils permettent également de déterminer lame à l’avant du bulldozer se collait contre l’écorce, le régime du
le champ lexical de la puissance, de la force physique. moteur montait en puissance et l’énorme masse se mettait à pous-
Transition 1 : Ce vocabulaire mélioratif donne plus d’effet(s) à l’allure de
10 ser. En assurance têtue. La rage de la mécanique se communiquait
alors à l’ensemble de la terre. Les trépidations des manettes, tiges
ces guerriers imperturbables et quasi –invulnérables.
métalliques verticales coiffées d’un bouton de Bakélite(1) noire, fai-
Sous-titre 2 : Des guerriers formatés pour l’adversité. saient trembler tout le corps de l’homme crispé sur les commandes.
Les chenilles patinaient. Face à cette débauche d’énergie, la ramure
Hormis leur aspect ombrageux, ces guerriers sont le symbole achevé de l’in-
15 oscillait. On voulait croire qu’il s’agit d’une il comme certaines nuits,
sensibilité ainsi que le montre l’oxymore métaphorique : « un cœur de gra-
la lune paraît glisser à travers les nuées. Mais sur cette présomption,
nit » (V.6). Ils sont formatés pour l’adversité et pour le combat. Cela dénote
la machine redoublait de violence, bélier furieux acharné à la perte
de leur dureté, de leur insensibilité et même de leur invulnérabilité.
de sa victime, et bientôt il fallait se rendre à l’évidence : les nuages
Transition 2 : Ces traits caractéristiques que montrent que ces combat- défilaient et l’arbre s’inclinait. Il ne s’abattait pas brutalement
tants sont une force qui avance et que rien ne peut arrêter. 20 comme celui qui cède sous les coups de la cognée. À chaque degré
Titre 2 : La réponse des guerriers à l’hostilité de la nature.
de son inclinaison, il s’accrochait à toutes ses racines, refusant de
Sous-titre 1 : Le caractère résolu de la marche.
capituler, emportant quand elles se déchaussaient un morceau de
la terre-mère comme une preuve d’arrachement. Sous une dernière
Ils sont comme un torrent, avançant de façon martiale : « Ils allaient / front poussée triomphale, l’arbre enfin se couchait dans un froissement
haut » (V.1/2). Cette marche résolue, irrésistible, irréversible trouve plus 25 de feuillage couvert par le bruit du moteur, gisant, branches et ra-
d’éclat dans son caractère épique perceptible à ces hyperboles : V.4 : « Leurs cines de part et d’autre du fût, comme un os symétrique.
têtes noires effrayaient les fauves... », « Le soleil les vivifiait » (V.11), V18 :
« Des fils d’invisibles puissances souterraines » ; V. 19 : « L’énergie leur Jean ROUTEAUD,
venait du sol… », « .. l’éclair … les amusait » (V.22/23). Ces images offrent un des hommes illustres,
tableau relevant du surnaturel. Les guerriers sont habillés de traits et qua- Les Éditions de minuit, 1993.
Bakélite : Résine synthétique, matière plastique protégeant certains objets.
lités faisant d’eux des êtres surnaturels.
Par ailleurs, le caractère résolu et ferme de la marche est rendu par la struc-
turation du texte. L’emploi itératif de la conjonction de coordination « Et » Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez comment l’auteur
aux V.4/ V. 6 /V. 10 / V. 13 / V. 14 indique un enchaînement, une succession nous présente le combat qui oppose la machine à la nature et la défaite de cette der-
rapide d’actions montrant le caractère irréversible et linéaire de la marche : nière.

Texte de Jean ROUTAUD, des hommes illustres, Les Éditions de minuit,


absence réelle de dangers. Et, les actions initiées et exécutées par ces guer-
riers s’inscrivent dans la durée, ainsi que le précise l’emploi de l’imparfait
de l’indicatif. 1993.

I. PremIère acTIvITé :
Transition 1 : Ces guerriers sont une véritable terreur, un tsunami sur « le

La conSTrucTIon du SenS du TexTe


chemin de la gloire ».
Sous-titre 2 : La suprématie des guerriers sur les éléments de la nature.
L’étude du texte-support
Malgré son caractère déshumanisant, la nature « fait pâle figure » devant ------------------------
les combattants : « Et leurs têtes noires effrayaient les fauves… ». éTaPe 1 : analyse globale du texte
La synecdoque « têtes noires » suggère le caractère ombrageux et farouche
de ces guerriers qui sont de véritables épouvantails. (V.4), « Ni la soif, ni la (Après plusieurs lectures du texte, réponds aux questions / consignes sui-
faim n’arrêtait leur marche » (V. 8), « Le soleil les vivifiait ». Comme l’albatros vantes)
riant de l’archer, les guerriers affirment leur suprématie sur la nature. Cette
suprématie est rendue par le fonctionnement antithétique des V.9 /10 : « Le - Le genre de ce texte : un texte romanesque
soleil qui chauffe / Et qui d’ordinaire ramollit l’ardeur au combat » # V. 11/13 - La nature de ce texte : un récit descriptif
: « Le soleil les vivifiait / Et décuplait leur souffle inépuisable ». Elle trouve - les informations fournies par le paratexte. Le roman Des hommes illustres
plus de poids dans l’attitude déterminée des guerriers. « Aux menaces du est une œuvre écrite en 1993 par le romancier français Jean ROUTAUD.
tonnerre … par un mépris souverain qu’ils répondaient », « … l’éclair qui em- - Le thème du texte : la machine et la nature.
brase le sentier obscur les amusait ». - L’effet que ce texte produit sur toi : une révolte doublée d’une compassion.
Cette suprématie se lit aussi par la mise en opposition de « tempête » (V.23) La machine, sous la conduite de
à « musique pieuse et guerrière » (V.25), le caractère destructeur de la tem- l’homme, détruit la nature.
pête en contraste avec la solennité et la gravité de la musique pieuse. Et, les - La tonalité dominante dans ce texte : réaliste.
actions qu’exécutent les guerriers s’inscrivent dans la durée, ainsi que le sug- - L’intention de l’auteur : C’est un cri d’alarme. Sans le dire, l’auteur décrie
gère l’emploi de l’imparfait de l’indicatif. (critique) la déforestation, la destruction de la flore.

Transition 2 : L’attitude méprisante des éléments de la nature ne résiste


- L’originalité de ce texte : L’auteur a réussi à transformer un défrichage quel-
conque en un combat à mort entre la machine et la forêt (les arbres).
pas devant l’irrésistible avancée des guerriers que « nulle entrave n’inquié- - Idée générale : Une lutte pour la survie entre la machine et la nature.

-8-
tait sur le chemin de la gloire » (V. 5-7).
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:50 Page9

Corrigés
étape 2 : L’analyse du libellé Champs lexicaux du/de La machine se présente
----------------------- la : comme un monstre
L’exploitation du libellé -machine : « gigan- conçue et fabriquée
1.1 Les différentes parties du libellé. tesques pelles méca- par l’homme pour dé-
niques », « bulldozer », truire et tuer.
• La consigne : Vous ferez de ce texte un commentaire composé. La « tiges mécaniques »
consigne est claire. Il s’agit de faire un commentaire composé et non un autre (L9), « les chenilles »
exercice. -gigantisme : « gigan- Elle a la force d’une
• L’information : Ce sont les centres d’intérêt que voici : tesques » (l1), « bulldo- bête féroce insensible
Vous montrerez comment l’auteur nous présente le combat qui oppose la zer » (L6), « énorme et qui ne ménage aucun
machine à la nature et la défaite de cette dernière. Indices masse » (L7) ; effort pour détruire la
1.2 Identifie les centres d’intérêt (Thème et éléments formels présents). lexicaux -force et violence : nature

• centre d’intérêt n°1 : Le combat qui oppose la machine à la nature


« plus fort », « bulldo-

• centre d’intérêt n°2 : La défaite de la nature


zer » (L6), « débauche
d’énergie », « puis-
1.3 explique chaque centre d’intérêt sance », violence » Les techniques de la

centre d’intérêt n°1 centre d’intérêt n°2


(L14) ; (L7), « bélier fu- boxe sont ici utilisées
rieux acharné » (L14) par la machine pour dé-
Montrer à travers des indices tex- Montrer à travers des indices tex- -destruction : « ra- stabiliser le chêne et
tuels que la destruction de la forêt tuels que la machine a eu raison de saient » (L1), l’obliger à succomber.
dans ce texte ressemble à un com- la nature. La machine a réussi à dé- « broyaient » (L1), « la-
bat entre la machine et la nature. truire la nature minaient » (L3)

éTaPe 3 : analyse détaillée du texte


-combat : « subis- Dans un baroud d’hon-
saient » (L2), « se col- neur, le chêne résiste
Indices textuels Leur effet de sens
lait » (L6), « les coups » pour ne pas perdre la
outils de la langue
relevés (interprétation)
(L16), « la cognée ») face. Il est convaincu
(L16) qu’il s’agit d’un combat
« On voulait croire » Le narrateur assiste en -végétation : « haies », épique pour la survie
(l11) spectateur impuissant « les talus » (L2), « les de son espèce et de la
« Il fallait se rendre à la destruction de la chênes », « la ramure », flore en général.
Indices d’énonciation
l’évidence » (l15) nature par la machine « les frondaisons »,
Les imparfaits de des- « branches », « ra-
cription cines », « du fût » Ce combat épique
-Le premier para- L’auteur révèle le -résistance vaine : sonne le glas l’arbre
graphe est constitué rythme accéléré des ac- « s’accrochait », « refu- qui n’a pu résister à la
d’un seul paragraphe tions menées par la ma- sant de capituler » fougue et aux assauts
avec plusieurs proposi- chine et la facilité avec de la machine : c’est
tions juxtaposées com- laquelle les éléments de -défaite ou la capitula- désormais le règne de
posées de verbes la nature sont anéantis tion : « s’inclinait » 15, la machine. La nature
d’action : les uns après les autres. « cède » 16, « inclinai- cède la place à la ma-
La syntaxe « rasaient », son » 17, « capituler » chine.
Effet d’étouffement à 18
et rythme « broyaient », « bouscu-
première vue mais au- -mort : « se couchait »,
laient », « comblaient »,
delà cela est la preuve « couvert par le bruit »,
« laminaient »
de la solidarité de toute « gisant ».
-Les phrases courtes
la flore dans le combat
s’entremêlent aux
contre la machine : un
phrases longues dans le
combat épique que Métaphore : « un bélier -L’acharnement de la
deuxième paragraphe.
livre la nature. furieux » force brutale qui a
Accumulation de envie de vaincre.
Le texte s’articule au- 1-La nature fait d’une
verbes d’action : « Les -L’auteur dès l’entame
tour de deux axes : bouchée les éléments
gigantesques pelles du texte montre que la
1. « les gigantesques … inférieurs de la na-
mécaniques rasaient machine par ses actions
du paysage. ture : c’est une forme
les haies sans même et avec beaucoup d’ai-
2. « Même … os symé- d’échauffement avant
paraître s’en aperce- sance inconsciente,
trique » le combat avec le poids
voir, broyaient les
-combat : « subis- lourd.
broussailles
saient » (L2), « se col- 2-Le combat propre-
sème le chaos dans la
lait » (L6), « les coups » ment dit commence
avec mépris, bouscu- nature, imposant ainsi
(L16), « la cognée ») avec le « chêne » ma-
laient les talus comme sa vision de l’espace.
(L16) jestueux, « hautain ». Les figures
on piétine une fourmi- Elle établit une nou-
-végétation : « haies », ici le combat se fait de style,
lière, comblaient les velle échelle de valeurs
« les talus » (L2), « les avec méthode, straté- etc.
fossés, les abreuvoirs, par l’uniformisation du
chênes », « la ramure », gie : étape par étape
laminaient les bosses » paysage.
Indices d’organisation « les frondaisons », jusqu’à la victoire fi-
« branches », « ra- nale de la machine et
Hyperboles : les nom- - La suprématie (hégé-
cines », « du fût » la mise KO de l’arbre.
breux pluriels «les gi- monie) sans commune
-résistance vaine :
gantesques pelles », mesure de la machine
« s’accrochait », « refu-
« les chenilles », tiges
sant de capituler »
mécaniques », les
coups » qui révèlent le -l’arbre impuissant,
-défaite ou la capitula-
statut de la machine souffre le martyre, ago-
tion : « s’inclinait » 15,
nise sans riposter dans
« cède » 16, « inclinai-
ce combat inégal.
son » 17, « capituler »
18
-mort : « se couchait »,
« couvert par le bruit »,
« gisant ».

-9-
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Corrigés

Comparaisons : « Il ne -Les deux belligérants verbes d’action : « ra- la nature sont anéantis
s’abattait pas brutale- éprouvent des senti- saient », « broyaient », les uns après les autres.
ment comme celui qui ments dignes des ad- « bousculaient », « com-
cède sous les coups de versaires (mépris de blaient », « laminaient » Effet d’étouffement à
la cognée. », « gisant, l’autre, la honte de la première vue amis au-
branches et racines de défaite, la joie du vain- Les phrases courtes delà cela est la preuve
part et d’autre du fût, queur). s’entremêlent aux de la solidarité de toute
comme un os symé- -La douleur de la des- phrases longues dans le la flore dans le combat
Les figures trique. » truction puis de la mort deuxième paragraphe. cotre la machine : un
de style, de l’arbre est rendu combat épique que
etc. Pe r s o n n i f i c a t i o n s : moins âpre en signe livre la nature.
« elles se déchaus- d’hommage dû à son Métaphore : « un bé- -L’acharnement de la
saient » rang. lier furieux » force brutale qui a
« avec mépris », « une envie de vaincre voire
poussée triomphale », Personnifications : de tuer.
« elles se déchaus- -Les deux belligérants
Euphémisme : « se cou- Les figures de
saient » éprouvent des senti-
chait » style
« avec mépris », « une ments dignes des ad-
poussée triomphale », versaires (mépris de
éTaPe 4 : détermination des idées convergentes de chaque centre l’autre, la honte de la
d’intérêt défaite, la joie du vain-
queur).
centre d’Intérêt n°1 : Le combat qui oppose la machine à la nature
centre d’intérêt n°2 : La défaite de la nature.
Indices textuels ou Idées convergentes
outils de la langue
citations retenues
Idées convergentes
outils de la langue Indices textuels
« On voulait croire » Le narrateur assiste en retenues
(L11) spectateur impuissant
« Il fallait se rendre à la destruction de la Le premier La nature fait d’une
Indices d’énonciation paragraphe : « les gi- bouchée les éléments
l’évidence » (L 15) nature par la machine
Les imparfaits de des- gantesques … du pay- inférieurs de la na-
Les indices
cription. sage ». ture : c’est une forme
d’organisation
d’échauffement avant
Le deuxième para- Le combat proprement le combat avec le poids
graphe : « Même … os dit commence avec le lourd.
symétrique » « chêne » majestueux,
« hautain ». ici le com- Le champ lexical de la : Dans un baroud d’hon-
bat se fait avec mé- -résistance vaine : neur, le chêne résiste
Indices d’organisation thode, stratégie : étape « s’accrochait », « refu- pour ne pas perdre la
par étape jusqu’à la vic- sant de capituler » face. Il est convaincu
toire finale de la ma- qu’il s’agit d’un combat
chine et la mise KO de -défaite ou la capitula- épique pour la survie
l’arbre. tion : « s’inclinait » 15, de son espèce et de la
« cède » 16, « inclinai- flore en général
-machine : « gigan- La machine se présente son » 17, « capituler »
Les indices lexicaux Ce combat épique
tesques pelles méca- comme un monstre 18
niques », « bulldozer », conçue et fabriquée par -mort : « se couchait », sonne le glas l’arbre
Les indices lexicaux
« tiges mécaniques » l’homme pour à dé- « couvert par le bruit », qui n’a pu résister à la
(L9), « les chenilles » truire et tuer. « gisant » fougue et aux assauts
-gigantisme : « gigan- de la machine : c’est
tesques » (L 1), « bull- Elle a la force d’une désormais le règne de
dozer » (L6), « énorme bête féroce insensible la machine. La ma-
masse » (L7) ; et qui ne ménage aucun chine cède la place à la
-force et violence : effort pour détruire la machine.
« plus fort », « bulldo- nature. Accumulation de L’auteur dès l’entame
zer » (L6), « débauche verbes d’action : « Les du texte montre que la
d’énergie », « puis- La nature est un adver- gigantesques pelles machine par ses ac-
sance », « violence » saire faible, sans dé- mécaniques rasaient tions et avec beaucoup
(L14) (L7), « bélier fu- fense. les haies sans même d’aisance inconsciente,
rieux acharné » (L14) paraître s’en aperce- sème le chaos dans la
Les techniques de la voir, broyaient les nature imposant ainsi
-végétation : « haies », boxe sont ici utilisées broussailles sa vision de l’espace.
« les talus » (L2), « les par la machine pour dé- avec mépris, bouscu- Elle établit une nou-
chênes », « la ramure », stabiliser le chêne et laient les talus comme velle échelle de valeurs
« les frondaisons », l’obliger à succomber. on piétine une fourmi- par l’uniformisation du
« branches », « ra- Les figures lière, comblaient les paysage.
cines », « du fût » de style fossés, les abreuvoirs,
-combat : « subis- laminaient les bosses » - La suprématie (hégé-
saient » (L2), « se col- monie) sans commune
lait » (L6), « les coups » Hyperboles : les nom- mesure de la machine
(L16), « la cognée ») breux pluriels «les gi-
gantesques pelles », La douleur de la des-
(L16) truction puis de la
« les chenilles », tiges
mécaniques », les mort est rendu moins
-Le premier paragraphe L’auteur révèle le âpre en signe d’hom-
est constitué d’une rythme accéléré des ac- coups » qui révèlent le
La syntaxe mage à son rang, le
phrase avec plusieurs tions menées par la ma- statut de la machine
et rythme grand arbre qu’il fut.
propositions juxtapo- chine et la facilité avec Euphémisme : « se
sées composées de laquelle les éléments de couchait »

- 10 -
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Corrigés
II. deuxième activité : L’organisation des centres d’intérêt Le combat proprement

éTaPe 1 : détermination des titres et des sous-titres de chaque centre


Le deuxième para- dit commence avec le

d’intérêt (voir étape 2).


graphe : « Même … os « chêne » majestueux,

éTaPe 2 : détermination de la structure du développement


symétrique » « hautain ». ici le com-
bat se fait avec mé-
centre d’intérêt n°1
centre d’intérêt n°2
Le champ lexical du thode, stratégie : étape
combat : « subissaient » par étape jusqu’à la vic-
Le combat qui oppose la machine
La défaite de la nature (L2), « se collait » (L6), toire finale de la ma-
à la nature.
« les coups » (L16), « la chine et la mise KO de

Titre 1 : La capacité des adver- Titre 1 : L’attitude de la nature face


cognée ») (L16) l’arbre.

saires à la machine Les phrases courtes Les techniques de la


s’entremêlent aux boxe sont ici utilisées
Sous-titre 1 : Des adversaires aux Sous-titre 1 : L’impuissance de la phrases longues dans le par la machine pour dé-
forces inégales nature face au caractère hégémo- deuxième paragraphe. stabiliser le chêne et
Sous-titre 2 : Une peinture pathé- nique de la machine l’obliger à succomber.
tique Sous-titre 2 : L’absence de résis-
tance de la nature Le champ lexical de La preuve de la solida-
force et violence : « plus rité de toute la flore
-La violence du combat fort », « bulldozer » dans cette ultime
Les éléments de la transition 1 : Un Les éléments de la transition 1 : La (L6), « débauche contre la machine : un
spectacle désolant qu’il est donné nature n’a pas les moyens de lutter -Un combat à mort d’énergie », « puis- combat noble que livre
de voir. contre la machine. sance », violence » la nature.
(L14) (L7), « bélier fu-
Titre 2 : La nature du combat Titre 2 : Une défaite tragique rieux acharné » (L14) Elle a la force d’une
bête féroce insensible
Sous-titre 1 : Un combat tactique Sous-titre 1 : La déchéance Métaphore : « un bélier et qui ne ménage aucun
Sous-titre 2 : Un combat violent Sous-titre 2 : La mort furieux » effort pour détruire la
Sous-titre 3 : Un combat à mort nature.

Les éléments de la transition 2 : Les éléments de la transition 2 : En -L’acharnement de la


C’est un combat pour la survie qui somme, l’inégalité des forces entre force brutale qui a
voit incontestablement la victoire les deux belligérants a eu raison de Personnifications : « les envie de vaincre voire
de la machine et la défaite de la na- la nature. Ainsi elle disparaît parce grands chênes hau- de tuer.
ture. qu’elle n’a pas les moyens pour tains » « elles se dé-
sauvegarder sa pérennité. chaussaient »,
« gisant », -Les deux belligérants

éTaPe 3 : détermination du plan détaillé du développement.


« broyaient avec mé- éprouvent des senti-
pris », « une poussée ments et se comportent
triomphale ». comme des hommes au
Centre d’intérêt 1 : Le combat qui oppose la machine à la nature combat.
analyse des indices
Titres et sous-titres Interprétations
textuels Centre d’intérêt 2 : La défaite de la nature

analyse des indices


Titres et sous-titres Interprétations
textuels
-Une peinture pathé- La machine se présente
tique comme un monstre
- Le champ lexical de la conçue puis fabriquée Hyperboles : les nom- La suprématie (hégémo-
machine : « gigan- par l’homme pour à dé- breux pluriels «les gi- nie) sans commune me-
tesques pelles méca- truire et tuer. gantesques pelles », sure de la machine
niques », « bulldozer », « les chenilles », tiges
« tiges mécaniques » La nature est un adver- Avec de tels atouts dont est
mécaniques », les doté le monstre, la nature
(L9), « les chenilles » saire faible, sans dé- coups » qui révèlent le n’a aucune chance pour la
- Le champ lexical du gi- fense. statut de la machine battre
La capacité des adver- gantisme : « gigan-
saires tesques » (l1), Le narrateur assiste en Le premier paragraphe Dès l’entame du texte, l’au-
« bulldozer » (L6), spectateur impuissant L’attitude de la nature est constitué d’une teur montre que la ma-
-Des antagonistes aux « énorme masse » (L7) ; à la destruction de la face à la machine. chine par ses actions et
phrase avec plusieurs
forces inégales - Le champ lexical vé- nature par la machine. avec beaucoup d’aisance
propositions juxtapo- inconsciente, sème le
gétation : (L2), « les • L’impuissance de la sées composée d’une chaos dans la nature impo-
chênes », « la ramure », nature face au carac- accumulation de verbes sant ainsi sa vision de l’es-
« les frondaisons », tère hégémonique de d’action à l’imparfait : pace. Elle établit une
« branches », « ra- la machine « rasaient », nouvelle échelle de valeurs
cines », « du fût » « broyaient », « bouscu- par l’uniformisation du
« On voulait croire » (L • L’absence de résis- paysage.
laient », « comblaient »,
11) tance « laminaient » L’auteur révèle le rythme
« Il fallait se rendre
accéléré des actions me-
l’évidence » (L 15) Champ lexical de la ré- nées par la machine.
-Les imparfaits de des- sistance vaine : « s’ac-
cription crochait », « refusant de Dans un baroud d’honneur,
capituler » le chêne résiste pour ne
-Le premier paragraphe C’est la mise en condi-
pas perdre la face. Il est
La nature du combat est constitué d’une tion de la machine convaincu qu’il s’agit d’un
phrase avec plusieurs L’auteur révèle le combat épique pour la
-Un combat tactique propositions juxtapo- rythme accéléré des ac- survie de son espèce et de
sées composée de tions menées par la ma- la flore en général.
verbes d’action : « ra- chine et la facilité avec
saient », « broyaient », laquelle les éléments de
« bousculaient », « com- la nature sont anéantis
blaient », « laminaient » les uns après les autres.

- 11 -
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Champ lexical de dé- Ce combat épique survie des êtres vivants, de tous les êtres vivants. Mais, « la puissance » et
faite ou la capitula- sonne le glas l’arbre la « violence » du « bulldozer » semblent contrarier ce généreux projet, eu
tion : « s’inclinait » 15,qui n’a pu résister à la égardà la « débauche d’énergie » que la machine déploie comme l’indique
« cède » 16, « inclinai- fougue et aux assauts de la métaphore très expressive « bélier furieux acharné ». En somme, la ma-
son » 17, « capituler » de la machine : c’est chine est l’incarnation de la force brutale d’une bête féroce et insensible et
La déchéance et la 18 désormais le règne de qui ne ménage aucun effort pour détruire son adversaire.
mort la machine. La nature Finalement, les deux belligérants, personnifiés par l’auteur, se livrent un com-
-mort : « se couchait », cède la place à la ma- bat à mort. En effet, la « poussée triomphale » de la machine marque la fin du
• La déchéance de la « couvert par le bruit », chine. combat et la mort du « chêne » « gisant » et dont les racines « se déchaus-
nature « gisant ». saient » de la « terre-mère » qui lui assurait la vie.
La machine règne en Le combat consacre incontestablement la victoire de la machine et la défaite
• La mort maître sur l’espace de la nature.
qu’occupait la nature. La défaite de la nature s’observe par son attitude face à la machine et par
Elle a réussi à transfor- sa déchéance et sa mort.
mer à sa guise la na- En effet, on remarque une impuissance criante de la nature vis-à-vis du ca-
ture ractère hégémonique de la machine, ce que révèlent les hyperboles consti-
tuées d’une pléthore de pluriels utilisés par l’auteur pour désigner la
machine. Ce sont, entre autres, les groupes nominaux « les gigantesques

III. TroISIème acTIvITé : La rédaction du commentaire composé


pelles », « les chenilles », tiges mécaniques ». Avec de tels atouts dont est
doté ce monstre, la nature n’a aucune chance pour lui résister et le battre.
Par ailleurs, la nature n’a opposé qu’une faible résistance à l’acharnement
Avec le développement de la science et des technologies, et les besoins de dévastateur du poids lourd. C’est donc avec une aisance à nulle autre pareille
plus en plus croissants d’espace, le génie humain perfectionne les machines que la machine sème le chaos dans la nature, lui imposant, de ce fait, sa vi-
pour dompter de la nature voire la détruire. Certains écrivains ont tiré la sion de l’espace. Ainsi, le mastodonte accumule-t-il les actes de provocation
sonnette d’alarme à travers leurs écrits sur les effets pervers de cette situa- qu’on perçoit au début du texte, à travers les verbes d’action « rasaient » (L1),
tion. Se sentant interpellé par cet état de fait, Jean ROUTAUD, écrivain fran- « broyaient » (L2), « bousculaient » (L2), « comblaient » (L3) et « laminaient »
çais du 20ème siècle, dans une page tirée de son roman Des hommes (L3), sans être inquiété outre mesure par son adversaire qui n’a aucune pré-
illustres paru en 1993, nous laisse découvrir, à travers une description réa- disposition contre cette hargne. Cependant, on a pu noter un soupçon de ré-
liste, une lutte pour la survie entre la machine et la nature. Le combat qui a sistance de la part du chêne qui, voulant sauver l’honneur, « s’accrochait »
opposé les deux adversaires a vu la défaite pathétique de la nature. tout en « refusant de capituler », convaincu qu’il est de livrer ici un combat
pour la survie des plantes en particulier et des êtres vivants, en général,
Le combat qui oppose la machine et la nature sort de l’ordinaire et s’observe l’homme y compris. Comme on le constate, la nature n’a pas les moyens de
à deux niveaux : la capacité des adversaires et la nature du combat. lutter contre la machine, elle donc vouée à la déchéance et à une mort cer-
De prime abord, en parcourant le texte, l’on se rend compte que l’auteur a taine.
pris soin de présenter, de manière éparse certes, les deux adversaires dont Enfin, la défaite de la nature est tragique. D’une part, représentée par l’un
les forces et les atouts sont démesurément inégaux. des « grands chênes hautains », des géants aux pieds d’argile, si on s’en tient
La machine est constituée d’éléments énormes en métal tel que l’acier à la fable de Fontaine « Le chêne et le roseau », elle a subi « la loi du plus fort ».
comme le prouve champ lexical du gigantisme : « gigantesques » (l1), « bull- C’est donc un arbre déchu qu’il nous est donné de voir comme l’illustre si
dozer » (L6), « énorme masse » (L7) Il s’oppose en tous points au lexique de bien le champ lexical de la capitulation : « s’inclinait » 15, « cède » 16, « incli-
la végétation constitué de mots tels que « haies », « talus » (L2), « les naison » 17, et « capituler » 18. Ainsi, la nature n’a pas pu contenir la fougue et
chênes », (L5) « ramure » (L10) et « les frondaisons » (L12). Ici, la machine les assauts de la machine qui règne, désormais, en maître et sans partage.
se présente comme un monstre terrifiant conçu et fabriqué par l’homme D’autre part, la victoire de cette dernière sonne le glas de la nature « gisant »
pour détruire la nature, un ensemble d’éléments vivants, sans défense. C’est et dont le cri de détresse, « froissement de feuillage » est « couvert par le bruit
donc un combat dont l’issu est prévisible vu la composition de chaque anta- du moteur » comme pour annihiler l’existence de son adversaire et affirmer
goniste. sa suprématie.
Aussi, au travers d’une peintre pathétique de la scène, le narrateur ne se fait- En somme, l’inégalité des forces entre les deux belligérants a eu raison de la
il aucun doute quant à l’issue de cette bataille, au regard du rapport des nature. Ainsi, disparait-elle parce qu’elle n’a pas les moyens de sauvegarder
forces en présence, en témoignent les nombreux imparfaits de description sa pérennité.
(rasaient, broyaient, oscillait …s’inclinait, …) qui parsèment le texte. Il avoue En définitive, cette page descriptive rendue émouvante par son auteur, nous
son impuissance face à ce décor qui se résume sa conviction : « Il fallait se a donné de vivre un combat aussi particulier que disproportionné. Elle a
rendre à l’évidence » même s’il ne « voulait » pas « croire » à cette réalité. Le consacré la victoire écrasante de la machine, une redoutable adversaire sans
narrateur souffre de voir s’éteindre cette belle nature qui servait à tous, hu- état d’âme et la destruction de la nature qui n’était pas prédisposée à un tel
mains et animaux. C’est avec une pointe d’amertume qu’il dit que « les combat. Jean ROUTAUD, à travers cette scène banale, lance un cri d’alarme
vaches curieuses aimaient à se planter pour mieux jouir du paysage ». consécutif à l’impact négatif que subit l’environnement par la faute des
Ainsi, le lecteur comme le narrateur assistent à un spectacle de désolation hommes. Il rejoint ainsi tous les défenseurs de l’environnement, à l’instar de
qui a l’air d’un combat pour la survie. l’ONG Greenpeace, qui craignant pour la vie de l’homme de demain, luttent
Ce combat est d’abord tactique. En parcourant le premier paragraphe du par tous les moyens pour sa sauvegarde.
texte, il en ressort plusieurs verbes d’action (« rasaient », « broyaient »,
« bousculaient », « comblaient », « laminaient ») qui sont assez révélateurs
de l’engagement et de l’agressivité au combat de la machine. En effet, la ma-
chine imprime à ce combat une série d’actions qui se succèdent à un rythme Texte n°3 : Le roi Podogan 1er
effréné. On pourrait y voir une mise en condition voire un échauffement de
l’engin s’exerçant sur les éléments de bas niveaux tels les « haies », les brous- 1 Podogan : Alors toi, tu ne fais que parler contre moi ?
sailles » et les « talus ». Cette attitude est l’expression de la facilité avec la- Le Fou : Le seigneur Podogan sait bien que Le Fou ne parle contre
quelle les éléments de la nature sont anéantis par les « gigantesques pelles personne.
mécaniques ». Par la suite, le combat proprement dit est engagé dans le Il dit ce qui se passe dans le village, c’est tout.
deuxième paragraphe avec le « chêne » qui, malgré la majesté affichée, subit 5 Podogan : Vous, les gens de la presse …
les foudres d’une machine aussi bien méthodique que stratégique et dont Le Fou : Gens de la presse ? Qui ?
l’ultime objectif demeure la victoire. Podogan : Hé, ne fais pas le malin. C’est pareil, non ? Bon, eh
On assiste, en outre, à une violente bataille, digne d’un combat de boxe tel bien, moi, si je t’ai appelé, c’est pour te faire du bien.
que le démontre le champ lexical du combat : « subissaient » (L2), « se col- (Il sort de l’argent). Que dirais-tu par exemple d’une petite somme
lait » (L6), « les coups » (L16), « la cognée ») (L16). Le lexique employé par 10 de cent cauris ?
l’auteur est caractéristique des techniques de boxe utilisées par la machine Le Fou : C’est une bonne chose.
pour déstabiliser son adversaire. Toutefois, de son côté, la nature convoque Podogan : Eh bien, cette somme est pour toi. (Il lui remet l’argent).
tous ses éléments à une solidarité effective, à un front commun comme le Ça, c’est pour que tu cesses de dire du mal de moi. Tu auras encore
confirme l’entremêlement de phrases courtes et longues que l’on observe cent cauris si tu peux m’aider à combattre mes ennemis.
dans le deuxième paragraphe, à l’image de ce fragment de texte de quatre 15 Le Fou : Le seigneur Podogan a des ennemis ?
phrases : « Même les grands chênes hautains… l’homme crispé sur les com- Podogan : Tu veux me dire que tu ne sais pas qu’Agbo-Kpanzo et sa
mandes. ». Elle (la nature) est convaincue de la noblesse du combat, gage de bande sont contre moi ?

- 12 -
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20 Le Fou : Pourquoi sont-ils contre vous ?
Podogan : Est-ce que je sais ? C’est peut-être à cause du poste de étape 2 : L’analyse du libellé
Premier Conseiller.
Le Fou : Le poste de Premier Conseiller ? Ils sont trop petits. C’est à L’exploitation du libellé
25 vous que cela convient.
Podogan : C’est à moi que cela convient ? 1.1 Identifie les différentes parties du libellé.
Le Fou : Oui. Et même mieux.
Podogan : Mieux ? Ça veut dire quoi ? • La consigne :
Le Fou : Eh bien, ça veut dire la couronne. Je vous trouve beaucoup Vous ferez de ce texte un commentaire composé.
30 de prestance, seigneur Podogan. Lorsque je vous vois passer, je dis
en moi-même : Podogan doit être Roi. Lorsque vous marchez, j’ai • L’information : (les centres d’intérêt)
l’impression d’entendre retentir le tam-tam du griot chantant vos
louanges, pour rythmer chacun de vos pas. Quand je vous vois assis, Vous montrerez comment l’auteur dénonce la corruption
j’imagine une multitude de courtisans autour de vous. Chacun s’exé- et la démagogie ainsi que la collusion entre la presse et le
35 cutant à se montrer le plus zélé, le plus fidèle à votre service ; quand pouvoir.
vous souriez, ils sourient ; quand vous êtes triste, ils le deviennent
aussi. J’entends dans la rue, sur les places publiques, partout, des 1.2 Identifie les centres d’intérêt (Thème et éléments formels présents).
milliers de voix chanter :
Tu es digne d’être Roi, centre d’intérêt n°1 : La corruption et la démagogie.
40 Ô Seigneur Podogan, centre d’intérêt n°2 : La collusion entre la presse et le pouvoir.
Vive le Roi Podogan 1er.
Podogan : Comme transporté par le rêve du Fou. Vive le Roi Podo- 1.3 explique chaque centre d’intérêt :

centre d’intérêt n°1 centre d’intérêt n°2


gan 1er !

La dénonciation de la corruption La collusion entre la presse et le


Senouvo agbota ZInSou, La Tortue qui chante,
et de la démagogie pouvoir
Collection Monde noir Poche,
Hatier, Paris, 1988.
L’auteur dévoile cette politique Cette complicité destructrice entre
faite d’achat ou de manipulation de le politique et la presse permet au
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez comment
la conscience du peuple. Les dirigeant de se maintenir au pou-
l’auteur dénonce la corruption et la démagogie ainsi que la collusion entre
hommes politiques sont flattés par voir au détriment du peuple ou
la presse et le pouvoir.
la presse qui leur attribue des qua- d’un adversaire. Dans cette entente,
lités et une image tronquées, façon- chaque partie y tire des intérêts.
nées grâce à des dessous de table.
I. PremIère acTIvITé :
La conSTrucTIon du SenS du TexTe éTaPe 2 : analyse détaillée du texte
-----------------
L’étude du texte-support • Identifie les indices textuels en rapport avec les centres d’intérêt
• Détermine leur(s) effet(s) de sens.
éTaPe 1 : analyse globale du texte
Indices textuels Leur effet de sens
Outils de la langue
Identifie le genre de ce texte. relevés (interprétation)
•Ce texte est un extrait théâtral (Le théâtre). - Les marques de per- Le texte est fortement

Quelle est la nature de ce texte ? (le type éventuellement).


sonne : les pronoms et marqué par la pré-
les adjectifs possessifs sence quasi perma-
•C’est un dialogue.
relève les informations que te fournit le paratexte.
« toi, je, tu, te, vous, nente de deux
moi, personne ». personnages au rang
• L’auteur : Senouvo Agbota ZINSOU (probablement de nationalité béni- Indices d’énonciation - Les présentatifs : social différent : « tu »
noise) ; « c’est … que », « c’est / « vous ».
• Titre du texte : Le Roi Pogodan 1er ; … à cause de », « c’est à L’emploi des présenta-
• L’œuvre : La Tortue qui chante ; vous que ». tifs a une valeur d’in-
• L’édition : Hatier ; - Les repères tempo- sistance ou
• La collection : Monde noir poche ; rels : « Lorsque », d’explication.
• L’année de parution : 1988. Le printemps de la presse « quand ».
africaine n’a pas encore vu le jour. Elle est encore aux
ordres des hommes politiques. - Un registre familier Nette opposition qui
Identifie le thème du texte. presque populaire : dénote des différences
• Le pouvoir et la presse. « Toi, tu ne fais que de classe sociale des
parler contre moi » ; deux personnages en
décris l’effet que ce texte produit sur toi. « Vous, les gens de la présence : une parodie
• Inquiétude mêlée de désespoir devant la corruption de presse » ; ou caricature de roi
la presse et le manque d’épaisseur du personnage de « C’est pareil, non ? (niveau de langue mé-
Podogan. Bon, eh bien, moi … » ; diocre révélateur du
« Mieux ? Ça veut dire niveau d’étude très ap-
Quelle est la tonalité dominante dans ce texte ? quoi ? ». proximatif de l’homme
• Tonalité satirique politique) ; en face de
détermine l’intention de l’auteur.
Le registre de langue - Un registre courant lui un journaliste (Le
• Dénoncer l’entente secrète (complicité) entre les presque soutenu : Fou) au niveau de
journalistes et les pouvoirs politiques. « Le Fou ne parle langue standard et
contre personne » ; même soutenu à cer-
Fais ressortir l’originalité de ce texte. « Le seigneur Podogan tains endroits.
• Condamnation de la duplicité de la presse sous la a des ennemis ? » ;
forme théâtrale, dans une langue à la limite familière « C’est à vous que cela
et doublée d’une ironie. Faire découvrir l’autre face convient » ;
de la presse. « Je vous trouve beau-
coup de prestance »,
dégage l’idée générale de ce texte. etc.
• L’encensement du pouvoir par la presse.

- 13 -
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- Les localisateurs : Ils situent, ici, les ac- « Le poste de Premier


(adverbes, prépositions tions et les objets dans Conseiller … convient » ;
et noms de lieux) : l’espace évoqué par les « je vous trouve beaucoup
« … se passe dans le personnages. de prestance » ;
village » ; Les trois derniers loca- « Je dis en moi-même …
Indices d’organisation « … autour de vous » ; lisateurs apparaissent doit être roi » ;
« … dans la rue … » ; dans une gradation as- « griot chantant vos
« … sur les places pu- cendante qui traduit louanges » ;
bliques » ; l’omniprésence du roi « une multitude de cour-
« partout ». Pogodan. tisans autour de vous » ;
«… des milliers de voix
- Le champ lexical de la Le texte est parcouru
chanter :
corruption : par un réseau de
* Tu es digne d’être roi
« … c’est pour te faire duchamps lexicaux élo-
* Ô seigneur Podogan
bien » ; gieux, louangeur qui
* Vive le Roi Podogan ».
« Que dirais-tu …somme fouette l’orgueil du roi
de cent cauris ? » ; Podogan. Celui-ci ap- - La périphrase : - Un discours laudatif :
paraît alors comme un
« cette somme est à toi » ; « Vous, les gens de la corrompu, Le Fou (il a
« Tu auras encore cent personnage grotesque presse » ; reçu de l’argent de Po-
cauris … mes ennemis » ; dont les propos et les - L’hyperbole : dogan),
actes vont jusqu'à la « Ils sont trop petits » L’encense en lui faisant
- Le champ lexical des bêtise, à la sottise. Il Les figures - Une gradation (ascen- miroiter son avenir po-
éloges (flatteries) : compte se maintenir de style dante) : litique.
« Le Seigneur Podogan au pouvoir en corrom- « J’entends dans la rue, - Podogan, un person-
sait …» ; pant la presse. sur les places publique, nage borné : il compte
Indices «Le poste de Premier partout ». bâtir son pouvoir sur
lexicaux Conseiller … convient » ; - Une hyperbole de fausses louanges,
« je vous trouve beau- « des milliers de voix des hommages popu-
coup de prestance » ; chanter » ; laires.
« Je dis en moi-même …
doit être roi » ; - Le présent de l’indi- - Le futur se trans-
« griot chantant vos catif forme en présent : Le
louanges » ; « fais, parle, se passe, Fou évoque l’avenir po-
« une multitude de Les temps est, cesses, veux, sont, litique du Roi Podogan,
courtisans autour de verbaux doit, trouve, marchez, comme assuré, incon-
vous » ; imagine, vois, devien- testable.
«… des milliers de voix nent, êtes, souriez,
chanter : sourient, entends ».
* Tu es digne d’être roi
* Ô seigneur Podogan centre d’intérêt n°2 : La dénonciation de la collusion entre la presse
* Vive le Roi Podogan ». et le pouvoir.

Indices textuels Idées convergentes


Outils de la langue
- Les synecdoques : Les deux personnages,
« Vous, les gens de la dans leur complicité, relevés retenues
presse (périphrase) » ; usent de nombreuses
« Ils sont trop petits ». images, tantôt pour se - Le champ lexical de la - La duplicité de la
(hyperbole). désigner, tantôt pour complicité : presse : L’autre face ca-
- Une gradation (ascen- étaler, dans un dis- « Alors, toi tu ne fais … chée de la presse : ser-
Les figures contre moi ? » ; vir un pouvoir
dante) : cours laudatif, la popu-
de style, etc. «Vous les gens de la corrompu. Le journa-
« J’entends dans la rue, larité illusoire de
sur les places publique, l’autre. presse » ; liste devient parfois un
partout ». « ça, c’est pour que tu hypocrite, menteur.
- Une hyperbole Le lexique cesses … de moi » ; - Une politique de l’au-
« des milliers de voix « «Le poste de Premier truche : comme l'au-
chanter ». Conseiller … truche qui se cache la
convient » ; tête pour échapper au
éTaPe 4 : détermination des idées convergentes de chaque centre « Oui, et même mieux péril, Podogan pense
d’intérêt … la couronne ». que la presse seule suf-
fit pour s’éterniser au
centre d’Intérêt n°1 : La corruption et la démagogie. pouvoir.
- La périphrase : - La complicité entre
Indices textuels Idées convergentes
Outils de la langue
« Vous, les gens de la deux pouvoirs : De la
relevés retenues presse » ; méfiance, le Roi Podo-
- Le champ lexical de la - Une scène de corrup- - L’hyperbole : gan passe à la
corruption : tion : le roi Podogan « Ils sont trop petits ». confiance, à une assu-
« … c’est pour te faire du achetant les services « des milliers de voix rance béate qui dé-
bien » ; de Le Fou, le journa- Les figures chanter ». bouche sur de la
« Que dirais-tu …somme liste. de style - Une gradation (ascen- confidence.
de cent cauris ? » ; - Vers la confiscation dante) : - La presse, un opium
« cette somme est à toi » ; du pouvoir : Il compte « J’entends dans la rue, du pouvoir : Tout pou-
« Tu auras encore cent se maintenir au pou- sur les places publique, voir politique ne peut
Le lexique partout ». s’exercer sans la presse
cauris … mes ennemis » ; voir en corrompant la
presse. qui sert alors à résou-
- Le champ lexical des - La caricature d’un dre des difficultés, des
éloges (flatteries) : dictateur : les traits problèmes réels.
« Le Seigneur Podogan moraux du personnage
sait …» ; sont présentés sous
des aspects moqueurs.

- 14 -
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Corrigés

- Le présent de l’indi- - Un avenir politique Les traits moraux du


catif certain : Le journaliste personnage sont pré-
« fais, parle, se passe, (corrompu) évoque sentés sous des as-
Les temps est, cesses, veux, sont, avec certitude un bril- pects moqueurs. Son
verbaux doit, trouve, marchez, lant avenir politique langage (niveau de
imagine, vois, devien- surfait du Roi Podogan. langue médiocre) est
nent, êtes, souriez, exemple parlant du
sourient, entends ». portrait dépréciatif de
cet homme. C’est à la
II. deuxIème acTIvITé : L’organISaTIon deS cenTreS d’InTérêT
limite un clown qui
s’ignore.
éTaPe 1 : détermine les titres et les sous-titres de chaque centre d’in- Centre d’intérêt 2 : La dénonciation de la collusion entre le pouvoir et la presse.
térêt à partir des idées convergentes.
Le pouvoir et la « Alors, toi tu ne fais … L’autre face cachée de
presse : des alliés. moi ? » ; la presse : être à la
centre d’intérêt n°1 : La dénon- centre d’intérêt n°2 : La dénon- «Vous les gens de la solde d’un pouvoir po-
ciation de corruption et de la déma- ciation de la collusion entre la La duplicité de la presse presse » ; litique. Le journaliste
gogie. presse et le pouvoir. « ça, c’est pour que … devient parfois un cor-
de moi » ; rompu, un hypocrite
Titre 1 : Une relation de corruption. Titre 1 : Le pouvoir et la presse : des « Le poste de Premier et un menteur. L’argent
Sous-titre 1 : Une scène de corrup- alliés. … convient » ; apparaît alors comme
tion Sous-titre 1 : La duplicité de la « et même mieux … la le ciment entre la
Sous-titre 2 : Vers la confiscation du presse couronne ». presse et le pouvoir.
pouvoir Sous-titre 2 : Une politique de l’au-
Sous-titre 3 : La caricature d’un dic- truche Podogan : Une politique Le Roi Podogan,
tateur. de l’autruche comme l'autruche qui
Les éléments de la transition 1 : Par Les éléments de la transition 1 : La se cache la tête pour
la corruption, le roi Podogan s’allie presse n’a toujours pas été ce que échapper au péril,
à la presse pour se maintenir au le mortel des hommes pense. Elle a pense que la presse
pouvoir. C’est un personnage cré- une face cachée qu’utilisent bien de seule suffit pour obte-
dule et sans épaisseur réelle. politiciens. nir le meilleur poste et
s’éterniser au pouvoir.
Titre 2 : Éloge d’un personnage Titre 2 : La presse un autre pouvoir. Il est aux antipodes
borné. Sous-titre 1 : La complicité entre des réalités que vit la
Sous-titre 1 : Un discours laudatif deux pouvoirs population.
Sous-titre 2 : Podogan, un person- Sous-titre 2 : Un avenir politique La presse un autre « Vous, les gens de la La complicité entre deux pou-
nage borné certain pouvoir. presse » ; voirs : de la méfiance, le Roi Podo-
« Ils sont trop petits ». gan passe à la confiance, à une
La complicité entre « J’entends dans la rue,
éTaPe 2 : détermine la structure du développement.
assurance qui débouche sur de la
deux pouvoirs sur les places publique, confidence. Tout pouvoir politique
partout ».
Centre d’intérêt 1 : La dénonciation de la corruption et de la démagogie.
ne peut s’exercer sans la presse
« des milliers de voix qui sert alors à résoudre des diffi-
analyse des indices Interprétations chanter : » ;
Titres et sous-titres
cultés, des problèmes réels.
textuels
« fais, parle, se passe, est, Par des propos léni-
une relation de cor- - Le champ lexical de
cesses, veux, sont, doit, fiants, Le Fou promet un
Le roi Podogan établit
ruption. la corruption :
Un avenir politique trouve, marchez, ima-
une alliance d’intérêt
Une scène de corrup- « c’est pour te faire du
avenir politique certain
certain gine, vois, deviennent,
avec le journaliste
tion bien » ;
à Podogan.
êtes, souriez, sourient, Pour apaiser les appré-
pour se maintenir au
« Que dirais-tu … de
entends ».
pouvoir. Pour lui, l’ar-
cent cauris ? » ;
hensions de Podogan,
gent reste le moyen sûr
éloge d’un person- « cette somme est à
Le Fou use du présent
d’avoir la presse dans
nage borné toi » ;
de l’indicatif, le temps
son camp.
Un discours élogieux « Tu auras encore …
de la vérité.
mes ennemis » ;
Podogan est ensorcelé
Podogan est si obsédé
le Fou qui de fait, dé-
par le pouvoir qu’il ne
La caricature d’un dic- « Le Seigneur Podogan fait plus la différence
tient le véritable pou-
tateur sait … » ;
voir. (Cf. sa longue
entre le vrai et le faux.
«Le poste de Premier … Le discours élogieux,
réplique).
convient » ;
III. TroISIème acTIvITé : La rédacTIon du commenTaIre com-
laudatif du journaliste
« je vous trouve … pres- corrompu fouette son
tance » ; orgueil. L’homme de PoSé
« Je dis en moi-même … presse l’encense en lui
être roi » ;
Dans bien de pays, le respect des principes de démocratie et l’impartialité
faisant miroiter son
« griot chantant vos
de la presse sont loin d’être acceptés par certains hommes politiques. Au
avenir politique ra-
louanges » ;
moyen de la corruption et d’achat de conscience, ils parviennent à se main-
dieux. Il apparaît alors
« une multitude … au-
tenir au pouvoir. Cette inclination à vouloir occuper de hauts postes de res-
comme un personnage
tour de vous » ;
ponsabilités politiques, débouche, malheureusement sur le culte de la
grotesque dont les pro-
«… des milliers de voix pos et les actes vont
personnalité avec le concours manifeste des médias.

chanter :
Senouvo Agbota ZINSOU, poète d’origine béninoise fustige, dans ‘‘Le roi Po-
jusqu'à la bêtise, à la dogan 1er’‘, extrait de La Tortue qui chante, pièce de théâtre satirique parue
* Tu es digne d’être roi sottise.
* Ô seigneur Podogan
en 1988 aux Éditions Hatier, l’encensement du pouvoir par la presse.

* Vive le Roi Podogan ».


Dans un style singulièrement ironique, il se livre à la dénonciation de la cor-
ruption et de la démagogie puis dévoile la collusion entre la presse et le pou-
voir.
Le pouvoir est tellement une obsession pour Podogan, qu’il ne fait plus la
différence entre le vrai et le faux.
Le Fou ne tarde pas à s’en apercevoir lorsqu’il désigne Podogan par le titre
ronflant « Le Seigneur Podogan… », c’est-à-dire personne noble par sa
- 15 -
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Corrigés
conduite et qui peut dépenser de façon ostentatoire. Le discours élogieux, I. PremIère acTIvITé :
laudatif du journaliste corrompu fouette son orgueil. Celui-ci va jusqu’à af- La conSTrucTIon du SenS du TexTe
firmer que « Le poste de Premier » … « convient » parfaitement à Podo- ------------------
ganL’homme de presse l’encense en lui faisant miroiter son avenir politique. L’étude du texte-support
Il apparaît alors comme un personnage grotesque dont les propos et les actes
vont jusqu'à la bêtise, à la sottise. Son niveau de langue médiocre est exemple éTaPe 1 : analyse globale du texte
parlant du portrait dépréciatif de cet homme « tu ne fais que parler contre (Après plusieurs lectures du texte, réponds aux questions / consignes sui-
moi » ; « Hé, ne fais pas … c’est pareil, non » ; « mieux, ça veut dire quoi ? ». vantes)
C’est, à la limite, un clown qui s’ignore.
- Le genre de ce texte : un texte poétique
Les traits moraux du personnage sont alors présentés sous des aspects mo-
- La nature de ce texte : un sonnet
queurs « je vous trouve … prestance » ; « Je dis en moi-même que Podogan
- Les informations fournies par le paratexte : Jules Laforgue est un poète
doit être roi ». Le personnage est sur les nuages quand le Fou lui fait la pein-
symboliste français du 19ème siècle. Les écrivains symbolistes utilisent le
ture de sa future cour « griot chantant vos louanges » ; « une multitude …
symbole pour atteindre une réalité concrète. Ils considèrent qu’ils ont, à
autour de vous » ; «… des milliers de voix chanter » ; « Ô seigneur Podogan » ;
eux seuls, la capacité de déchiffrer les mystères du monde. Le titre de ce
et le clou de cette parodie, c’est que Podogan croit le discours laudatif du
poème « Spleen » a été déjà évoqué par Charles Baudelaire, en 1857. Il
Fou lorsque dans une vision onirique, il s’écrie « Vive le Roi Podogan ».
évoquait le mal-être des écrivains de cette époque.
Le pouvoir est tellement une obsession pour Podogan, qu’il ne fait plus la
- Le thème du texte : l’ennui ou l’abattement du poète
différence entre le vrai et le faux. Le Fou ne tarde pas à s’en apercevoir
- L’effet que ce texte produit sur toi : On ressent une sorte d’étouffement,
lorsqu’il désigne Podogan par « … Seigneur Podogan… », c’est-à-dire per-
on a l’impression de mourir d’ennui.
sonne noble par sa conduite et qui peut dépenser de façon ostentatoire. Le
- La tonalité dominante dans ce texte : lyrique
discours élogieux, laudatif du journaliste corrompu fouette son orgueil.
- L’intention de l’auteur : Le poète met en exergue la souffrance du poète
Celui-ci va jusqu’à affirmer que « Le poste de Premier Conseiller » … «
dont l’inspiration a tari. Un poète qui ne produit pas peut mourir.
convient » parfaitement à Podogan. L’homme de presse l’encense en lui fai-
- L’originalité de ce texte : L’auteur explique l’ennui que vit le poète de ma-
sant miroiter un avenir politique. Il apparaît alors comme un personnage
nière presque simpliste. Le style n’est pas éprouvé comme on est en droit
grotesque dont les propos et les actes vont jusqu'à la bêtise, à la sottise. Son
de s’attendre. Le vocabulaire y est très banal.
niveau de langue médiocre est exemple parlant du portrait dépréciatif de cet
éTaPe 2 : L’analyse du libellé
homme « tu ne fais que parler contre moi » ; « Hé, ne fais pas … c’est pareil,
L’exploitation du libellé
non » ; « Mieux, ça veut dire quoi ? ». C’est à la limite un clown qui s’ignore
tant par son parler que par ses actes.
Les traits moraux du personnage sont alors présentés sous des aspects mo- 1.1 Les différentes parties du libellé.
queurs « je vous trouve … prestance » ; « Je dis en moi-même que Podogan • La consigne : Vous ferez de ce texte un commentaire composé. La
doit être roi ». Le personnage est sur les nuages quand le Fou lui fait la pein- consigne est claire. Il s’agit de faire un commentaire composé et non un autre
ture de sa future cour « griot chantant vos louanges » ; « une multitude … exercice.
autour de vous » ; «… des milliers de voix chanter » ; « Ô seigneur Podogan » ; • L’information : Ce sont les centres d’intérêt que voici :
et le clou de cette parodie, c’est que Podogan croit le discours laudatif du Le développement du spleen et la situation désespérée qui en découle.
1.2 Identifie les centres d’intérêt (Thème et éléments formels présents).
Fou lorsque dans une vision onirique, il s’écrie « Vive le Roi Podogan ».
En fin de compte, l’analyse de cet extrait de théâtre nous a permis de décou- • Centre d’intérêt N°1 : Le développement du spleen.
vrir qu’entre le pouvoir et la presse, il existe une réelle complicité basée sur • Centre d’intérêt N°2 : La situation désespérée du poète.
1.3 explique chaque centre d’intérêt :
des intérêts politiques et financiers.
Le double niveau de langue utilisé par le poète confère à cet extrait une ori-
centre d’intérêt n°1 centre d’intérêt n°2
ginalité indéniable. Cette prise de position hardie dans le traitement du
thème sous l’angle satirique vise à créer une prise de conscience chez le lec-
teur. À travers des indices textuels, mon- À travers des indices textuels, mon-
En décriant cette complicité contraire à la morale, Senouvo A. ZINSOU em- trer comment se développe le trer que le spleen a des effets né-
boîte le pas à nombre d’écrivains africains : Chinua Achebé dans Le déma- spleen. C’est-à-dire, ce qui montre fastes sur le poète mais aussi les
gogue, Tierno Monemembo dans Les crapauds-brousse, Alioune Fantouré l’abattement voire la déprime du moyens utilisés pour surmonter
dans Le Cercles des tropiques. poète. En un mot, ce qui fonde ce cette situation
spleen.

éTaPe 3 : analyse détaillée du texte


Texte :
Spleen Indices textuels Leur effet de sens
Outils de la langue
relevés (interprétation)
1 Tout m’ennuie aujourd’hui. J’écarte mon rideau
En haut, le ciel gris rayé d’une éternelle pluie -Emploi excessif de la -Lyrisme du poète. Il
En la rue où dans une brume de suie première personne : est seul à vivre cette si-
Les ombres vont, glissant parmi les flaques d’eau. « je », « mon », « m’ » tuation d’abattement.
-les impératifs « sor- -Besoin dédoublement
Indices d’énonciation tons » ; « couchons- du poète pour fuir la
5 Je regarde sans voir, fouillant mon vieux cerveau,
Et machinalement sur la vitre ternie nous » solitude.
Je fais du bout des doigts de la calligraphie, - « sortons », « peut- -Espoir du poète.
Bah ! Sortons, je verrai peut-être du nouveau. être du nouveau »
Un sonnet parfait : -Stagnation, pas d’évo-
Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne. deux quatrains, deux lution ; pas de création
10 Des fiacres, de la boue, et l’averse toujours … tercets, forme figée par poétique.
Puis le soir et les gaz1 et je rentre à pas lourds … les règles de la versifi- Contenu pauvre du
cation classique poème
Je mange, et je baille, et je lis, rien me passionne … des rimes embrassées
Bah ! Couchons-nous. Minuit. Une heure. Ah ! Chacun dort. et plates « pluie/suie », -Expression d’étouffe-
Seul, je ne puis dormir et je m’ennuie encor. « ternie/calligraphie ment physique et intel-
Prosodie
-Les assonances na- lectuel du poète qui
Jules LAFORGUE2, Les Complaintes, Gallimard, 1885. sales (en) et (on) par- n’arrive pas à éclore.
courent le sonnet Le sommeil, ultime re-
1-Système d’éclairage public de l’époque alimenté par le gaz. fuge, est impossible :
2-Poète symboliste français du XIXème siècle. La chute du poème : échec et aveu d’impuis-
« je ne puis dormir et sance du poète face au
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez le déve- je m’ennuis encor » spleen.
loppement du spleen et la situation désespérée qui en découle.

- 16 -
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Corrigés

-Absence de verbes vé- -Passiveté et oisiveté -Les gouttes « une La métaphore des bar-
ritables d’action du poète éternelle pluie » à va- reaux d’une prison. Le
-les actes quotidiens Des actes d’une bana- leur symboliste. poète se sent comme
dans des phrases ver- lité déconcertante qui -Métaphore : « vieux en prison et donc inca-
bales minimales : relèvent du quotidien cerveau » pable de créer : il vit
« j’écarte mon rideau », et conduisant l’oisi- un véritable drame car
« je regarde », « je ren- veté, au désœuvre- son cerveau est anes-
tre », « je mange et ment, donc à l’ennui. thésié : d’où la pau-
baille et lis », « je m’en- vreté du poème au
nuie encor ». Le poète s’interroge niveau lexical et des fi-
sur la fin de la situa- gures de style.
-Les points de suspen- tion qu’il vit.
éTaPe 4 : détermination des idées convergentes de chaque centre
sion aux vers 10, 11, -Le caractère d’une
d’intérêt
La syntaxe et rythme 12. personne exténuée
-les phrases nominales dont le rythme verbal
centre d’Intérêt n°1 : Le développement du spleen
réduites et elliptiques : est haché
« Pas de livres parus », -Le poète est devenu

Indices textuels Idées convergentes


« Personne », « Bah », insomniaque.
Outils de la langue
citations retenues
Minuit » - Pas de satisfaction :
Proposition négative présence constante des
« Je ne puis dormir » ténèbres (ciel gris, une Champ lexical de la sai- Monotonie ressentie à
Les actions contenues brume de suie, le soir, son pluvieuse : travers l’évocation de
dans de nombreuses les gaz, Minuit), « pluie », « avers », l’espace et de ses com-
propositions : « flaques d’eau », « ciel posantes
« J’écarte mon ri- gris » due à « l’éternelle
deau », « je fais de la pluie » Le temps pluvieux est
calligraphie » devenu pérenne
La forme cyclique du - Persistance de Emploi de l’adverbe de
Indices lexicaux temps : « toujours ». Progression inexorable
poème : le poème com- l’étouffement : perma-
Indices d’organisation mence et se termine nence de la pluie-pri- du temps vers les ténè-
par le verbe « ennuie ». son Le champ lexical tradui- bres qui s’installent
sant l’avancée des ténè- comme un rideau im-
Champ lexical de la sai- Monotonie ressentie à bres : « ciel gris », pénétrable.
son pluvieuse : » travers l’évocation de « brume de suie », « le
pluie », « avers », l’espace et de ses com- soir et les gaz », « mi-
« flaques d’eau », « ciel posantes nuit »
gris » due à « l’éternelle
pluie » Le temps pluvieux est Un sonnet parfait : Stagnation, pas d’évo-
devenu pérenne deux quatrains, deux lution ; pas de création
Emploi de l’adverbe de tercets, forme figée par poétique
temps : « toujours » Progression inexorable les règles de la versifi- Contenu pauvre du
du temps vers les ténè- Indices de prosodie cation classique poème
Le champ lexical tradui- bres qui s’installent des rimes embrassées
sant l’avancée des ténè- comme un rideau impé- et plates « pluie/suie »,
bres : « ciel gris », nétrable « ternie/calligraphie.
« brume de suie », « le
soir et les gaz », « mi- -Absence de verbes véri- Passiveté et oisiveté du
Indices lexicaux nuit » tables d’action poète
-les actes quotidiens Des actes d’une banalité
-Le camp lexical de l’in- Désespérément seul, le dans des phrases ver- déconcertante qui relè-
dolence : « tout m’en- poète a un besoin d’un bales minimales : vent du quotidien et
nuie », « je m’ennuie dédoublement de sa La syntaxe « j’écarte mon rideau », conduisant l’oisiveté, au
encor », « rien ne me personne pour fuir la et rythme « je regarde », « je ren- désœuvrement, donc à
passionne » solitude tre », « je mange et baille l’ennui.
-L’expressivité de l’ad- et lis », « je m’ennuie
jectif qualificatif « seul » encor » Le poète s’interroge sur
-L’emploi de l’adverbe : -Le poète n’a pas la la fin de la situation
« machinalement » pleine conscience de Les points de suspension qu’il vit.
-Le champ lexical de ses actes aux vers 10, 11, 12.
l’absence, du vide « les -Absence de vie dans
Le chiasme : L’envahissante nature
ombres », « Personne », l’espace alentour
« En haut, le ciel gris rayé concourt à l’installation
« chacun dort »
d’une éternelle pluie des ténèbres. Le poète a
En bas la rue où dans le sentiment de vivre
L’envahissante nature
- Le chiasme : une brume de suie » dans un milieu carcéral
concourt à l’installation
« En haut, le ciel gris Les figures qui l’étouffe.
des ténèbres. Le poète a
rayé d’une éternelle de style La métonymie : « Les Son milieu de vie est
le sentiment de vivre
pluie ombres vont, glissant … l’image d’un étau qui
dans un milieu carcéral
En bas la rue où dans » l’oppresse
qui l’étouffe.
une brume de suie » L’envahissement de la
Son milieu de vie est
nature des ténèbres.
l’image d’un étau qui
Les figures - La métonymie : « Les
l’oppresse
de style, ombres vont, glissant …
L’envahissement de la
etc. »
nature des ténèbres

- 17 -
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Corrigés
centre d’intérêt n°2 : La situation désespérée du poète. centre d’intérêt n°1 : Le dévelop- centre d’intérêt n°2 : La situation
pement du spleen désespérée du poète.
Idées convergentes Titre 1 : L’ennui Titre 1 : Les effets néfastes du
Outils de la langue Indices textuels
retenues spleen sur le poète
-Emploi excessif de la Lyrisme du poète. Il est Sous-titre 1 : La forme du poème
première personne : » seul à vivre cette situa- Sous-titre 2 : Le temps pluvieux Sous-titre 1 : Le poète agit comme
je », « mon », « m’ » tion d’abattement. Sous-titre 3 : L’absence d’actions. un automate
-les impératifs « sor- Besoin dédoublement Sous-titre 2 : La solitude du poète

Les éléments de la transition 1 Les éléments de la transition 1


Indices d’énonciation tons » et « couchons- du poète pour fuir la
nous » solitude.
Le temps pluvieux, l’inaction et la Le poète est atteint intellectuelle-
- « sortons », « peut- -Espoir du poète.
pauvreté du poème révèlent un as- ment car esseulé.
être du nouveau »
pect de l’abattement du poète.

Titre 2 : Un temps inquiétant ren- Titre 2 : Les vaines tentatives du


La forme cyclique du - Persistance de
poème : le poème com- l’étouffement : perma-
Les indices forcé par les ténèbres poète pour remédier à cette situa-
mence et se termine nence de la pluie-pri-
d’organisation tion
par le verbe « en- son
nuie ». Sous-titre 1 : L’omniprésence de la
nature Sous-titre 1 : La quête de la lu-
- Le camp lexical de l’in- Désespérément seul, le Sous-titre 2 : la volonté d’étendre mière
dolence : « tout m’en- poète a un besoin d’un les ténèbres Sous-titre 2 : La recherche d’un es-
nuie », « je m’ennuie dédoublement de sa pace nouveau
encor », « rien ne me personne pour fuir la Sous-titre 3 : La création littéraire
passionne » solitude Sous-titre 4 : la quête du sommeil
-L’expressivité de l’ad-
jectif qualificatif « seul » Les éléments de la transition 2 : Les éléments de la transition 2 :
Indices lexicaux -L’emploi de l’adverbe -Le poète n’a pas la L’obscurité environnante exerce Le poète ne réussit à surmonter le
« machinalement » pleine conscience de une forme d’oppression sur le mal-être malgré ses efforts.
-Le champ lexical de ses actes poète. Finalement, le développe- Il est condamné à subir le spleen
l’absence, du vide « les -Absence de vie dans ment du spleen entraîne l’ennui étant dont donné qu’il vit un vérita-
ombres », « Personne », l’espace alentour dans une atmosphère monotone ble enfer dans un univers à la fois
« chacun dort ». qui, de facto, crée chez le poète une morose et angoissante.
situation désespérée.

étape 3 : détermination du plan détaillé du développement


-Les assonances na- -Expression d’étouffe-
sales (en) et (on) par- ment physique et intel-

centre d’intérêt 1 : Le développement du spleen


courent le sonnet lectuel du poète qui
n’arrive pas à éclore.

analyse des indices Interprétations


-La chute du poème :
Titres et sous-titres
Indices de prosodie
textuels
« je ne puis dormir et je -Le sommeil, ultime re-
m’ennuis encor » fuge, est impossible :
échec et aveu d’impuis- Un sonnet parfait : Stagnation, pas d’évo-
sance du poète face au deux quatrains, deux lution ; pas de création
spleen. tercets, forme figée par poétique
-les phrases nominales Le caractère d’une per- L’ennui les règles de la versifi- Contenu pauvre du
réduites et elliptiques : sonne exténuée dont le • La forme du poème cation classique poème
« Pas de livres parus », rythme verbal est des rimes embrassées
« Personne », « bah », haché et plates « pluie/suie »,
Minuit » -Le poète est devenu in- « ternie/calligraphie.
Proposition négative somniaque. Champ lexical de la sai- Monotonie ressentie à
La syntaxe « Je ne puis dormir » - Pas de satisfaction :
et rythme son pluvieuse : » travers l’évocation de
Les actions contenues présence constante des pluie », « avers », l’espace et de ses com-
dans de nombreuses ténèbres (ciel gris, une « flaques d’eau », « ciel posantes
propositions : « J’écarte brume de suie, le soir, gris » due à « l’éter-
mon rideau », « je fais les gaz, Minuit), nelle pluie » -Le temps pluvieux est
de la calligraphie ». •Le temps pluvieux Emploi de l’adverbe de devenu pérenne
temps : « toujours » -Le poète s’interroge
-Les gouttes « une éter- La métaphore des bar- Les points de suspen- sur la fin de la situa-
nelle pluie » à valeur reaux d’une prison. Le sion aux vers 10, 11, tion qu’il vit.
symboliste. poète se sent comme en 12
-Métaphore « vieux cer- prison et donc incapa-
veau » ble de créer : il vit un
Les figures -Absence de véritables Passivité et oisiveté du
véritable drame car son
de style verbes d’action poète
cerveau est anesthésié
-Les actes quotidiens Des actes d’une bana-
d’où la pauvreté du
dans des phrases ver- lité déconcertante qui
poème au niveau lexical
bales minimales : relèvent du quotidien
et des figures de style.
« j’écarte mon rideau », et conduisant l’oisi-
« je regarde », « je ren- veté, au désœuvre-
• L’absence d’actions tre », « je mange et ment, donc à l’ennui.
II. deuxième activité : L’organisation des centres d’intérêt baille et lis », « je m’en-
nuie encor »
étape 1 : Détermination des titres et des sous-titres de chaque centre d’in-
térêt (Voir Étape 2) -Les assonances na- -Expression d’étouffe-
sales (en) et (on) par- ment physique et intel-
étape 2 : Détermination de la structure du développement courent le sonnet lectuel du poète qui
n’arrive pas à éclore.

- 18 -
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Corrigés

Le chiasme : L’envahissante nature Les actions contenues Pas de satisfaction :


Les vaines tentatives
« En haut, le ciel gris concourt à l’installa- dans de nombreuses présence constante des
du poète pour remé-
Un temps inquiétant rayé d’une éternelle tion des ténèbres. Le propositions : ténèbres (ciel gris, une
dier à cette situation
renforcé par les ténè- pluie poète a le sentiment de « J’écarte mon rideau », brume de suie, le soir,
• La quête de la lu-
bres En bas la rue où dans vivre dans un milieu « je fais de la calligra- les gaz, Minuit),
mière
• Omniprésence de la une brume de suie » carcéral qui l’étouffe. phie »
nature Son milieu de vie est
- « sortons », « peut-être -Espoir du poète
l’image d’un étau qui
du nouveau »
l’oppresse.
• La recherche d’un es- La forme cyclique du -Persistance de l’étouf-
-La métonymie : « Les -L’envahissement de la pace nouveau poème : le poème com- fement : permanence
ombres vont, glissant nature des ténèbres mence et se termine de la pluie-prison
…» -Progression inexora- par le verbe « ennuie ».
-Le champ lexical tra- ble du temps vers les Métaphore : « fouillant Le poète est incapable
• La volonté d’exten- duisant l’avancée des ténèbres qui s’instal- mon vieux cerveau » d’inspiration : son cer-
sion des ténèbres ténèbres : « ciel gris », lent comme un rideau veau ne répond plus ; il
« brume de suie », « le impénétrable. • la création littéraire est anesthésié, d’où la
soir et les gaz », « mi- pauvreté du poème au
nuit ». niveau lexical et des fi-
gures de style.

Transition : L’obscurité environnante exerce une forme d’oppression sur La chute du poème : Le sommeil, ultime re-
le poète. « je ne puis dormir et fuge, est impossible :
Finalement, le développement du spleen entraîne l’ennui dans une atmo- • Le sommeil je m’ennuis encor » échec et aveu d’impuis-
sphère monotone qui, de facto, crée chez le poète une situation désespérée sance du poète face au
spleen.

Conclusion partielle : Le poète ne réussit à surmonter le mal-être malgré


Centre d’intérêt : La situation désespérée du poète

analyse des indices Interprétations


Titres et sous-titres
textuels
ses efforts.
Il est condamné à subir le spleen étant dont donné qu’il vit un véritable
enfer dans un univers à la fois morose et angoissante.
-La proposition « je re- Le poète n’a pas la
Texte 3 : un instituteur pas comme les autres
garde sans voir » ; pleine conscience de
l’adverbe « machinale- ses actes
ment »
1 Le nouvel instituteur Kavouo Bi Kassawla, excédé par les incongruités
-Le camp lexical de l’in- Le caractère d’une per-
qu’il n’aurait jamais imaginées, comprit déjà que l’enseignement pri-
dolence : « tout m’en- sonne exténuée dont le
maire lui sera incontestablement un purgatoire. L’ambiance morose de
Les effets néfastes du nuie », « je m’ennuie rythme verbal est
ce jour lui semblait particulièrement insupportable.
Une note lui parvint. « Réunion à 10 heures. Ordre du jour : 1) Cotisation
spleen sur le poète. encor », « rien ne me haché
pour souhaiter bon anniversaire au fils aîné de Monsieur l’Inspecteur. 2)
5
• Le poète agit comme passionne »
Cotisation pour faire don de deux complets pagnes à la seconde épouse de
un automate -les phrases nominales Le poète est devenu in-
Monsieur l’Inspecteur qui vient d’accoucher d’un garçon. 3) Divers. Compte
réduites et elliptiques : somniaque.
tenu de l’importance des points à débattre, la présence de chacun est in-
« Pas de livres parus »,
dispensable ».
« Personne », « bah »,
10
Minuit »
Quand il eut fini de lire, une chaleur brûlante venue de toutes les par-
Proposition négative
ties de son corps, l’étouffa. Plus de doute, il venait de voir dans ses pro-
« Je ne puis dormir ».
pres mains quelque chose de plus dédaigneux qui le rassura que demain
Champ lexical de la sai- Monotonie ressentie à est trop matinal pour le réveil de ses Terres de leur coma ancestral. De
son pluvieuse : » travers l’évocation de 15 nouveau, il ressortit précipitamment de la classe, presqu’en courant, mo-
pluie », « avers », l’espace et de ses com- nologuant comme un désœuvré qui n’arrivait plus à supporter le fardeau
« flaques d’eau », « ciel posantes des peines. Envers et contre la déontologie du métier, au mépris de
gris » due à « l’éternelle l’éthique, il fonça comme un prédateur sur le vénérable Directeur d’école
• La solitude du poète qui se trouvait encore au bureau. Il lui jeta la note au nez et se mit à
pluie » -Le temps pluvieux est
Emploi de l’adverbe de devenu pérenne 20 crier :
temps : « toujours » -Le poète s’interroge 1 - Que vous ai-je fait de méchant ce matin pour me provoquer de la sorte ?
Les points de suspen- sur la fin de la situation Méfiez-vous de moi. Je ne suis pas comme vous. Ah, oui ! Que cela soit
sion aux vers 10, 11,12 qu’il vit. su par vous-même et par vos adjoints qui ne savent ni se cultiver, ni s’ha-
biller. E me regardant bien, des pieds à la tête, pensez-vous que je suis
-Le champ lexical de Absence de vie dans
25 capable de telle lâcheté ? Dans cette école, considérez que je suis mort
l’absence, du vide « les l’espace alentour.
tant qu’il s’agira de cotisations pour faire plaisir à Monsieur l’Inspecteur.
ombres », « Personne », Lyrisme du poète. Il est
- Diantre ! Tu es fou de me parler ainsi ? Un peu de respect.
« chacun dort » seul à vivre cette situa-
- Avec tout ce que je vois ici, c’est un fou qui peut résister contre ce flot
-Emploi excessif de la tion d’abattement.
de tares et d’indécences. Je n’ai pas choisi ce métier pour être la risée
première personne : -Désespérément seul, le
30 du monde. Un instituteur d’avant est d’une époque révolue. Vraiment
« je », « mon », « m’ » poète a un besoin d’un
révolue. Une nouvelle ère, l’ère de la parole libérée, du nouvel esprit, est
-L’expressivité de l’ad- dédoublement de sa
arrivée. Avant vous viviez d’idolâtrie et de soumission. Mais pourquoi
jectif qualificatif « seul » personne pour fuir la
tout cela ? Un patron n’est pas un fétiche ni un masque sacré. C’est un
• L’absence d’actions -les impératifs « sor- solitude
homme dans les veines duquel coule le sang humain. Faites un effort
tons » et « couchons- -La métaphore des bar-
40 pour comprendre les époques et les sceaux qui les caractérisent. Com-
nous » reaux d’une prison. Le
prenez que moi Kassawla, descendant de Kavouo, je ne suis pas devenu
-Les gouttes « une éter- poète se sent comme en
instituteur pour les kermesses et la déification d’un être humain. Si nous
nelle pluie » à valeur prison et donc incapa-
continuons à nous vendre nous-mêmes, sûrement, on nous achètera à
symboliste. ble de créer : il vit un
vil prix. Tout cela pour remporter quel laurier ?
-Métaphore « vieux cer- véritable drame.
veau »
GOLI BI Irié,
mon adultère pour un enfant, PP 55 – 58, Éditions Matrices, 2012.

Dans un commentaire composé, vous montrerez comment l’auteur dénonce


certaines pratiques à l’école primaire et traduit l’état d’âme de l’instituteur.
- 19 -
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:50 Page20

Corrigés
I. PremIère acTIvITé : étape 3 : analyse détaillée du texte
La conSTrucTIon du SenS du TexTe
---------------------- • Identifie les indices textuels en rapport avec les centres d’intérêt
L’étude du texte-support • Détermine leur(s) effet(s) de sens.

éTaPe 1 : analyse globale du texte Indices textuels Leur effet de sens (in-
Outils de la langue
relevés terprétation)
Identifie le genre de ce texte.
Genre : romanesque. Indices d’énonciation • Les marques de la per- • Expression d’une
sonne : émotion.
Quelle est le type de ce texte ? -l.13 à l.20 :
Texte dialogue narratif. « je/me/moi » • Tentative de symbiose
- l.26-27 : « Nous » opérée par le jeune ins-
relève les informations que fournit le paratexte. • Les types de phrases : tituteur.
• Auteur : Goli BI IRIÉ, Professeur d’Histoire-Géographie, actuellement - les phrases interroga-
Censeur Lu Lycée Moderne de Bassam. tives : • Expression de l’indi-
• Titre : « Un instituteur pas comme les autres », incite à la lecture du texte. *l.13/ l.16/ l.22/ l.27 gnation : Kassawla est
• (C’est le début du texte et non le chapeau de présentation) - les phrases impéra- excédé.
• Œuvre : Mon adultère pour un enfant, œuvre parue aux Éditions tives :
Matrice ; L.13-14 • Marques de l’injonc-
• Année de parution : 2012 qui voit la naissance d’une nouvelle catégorie L.24 : « Faites un ef- tion, de la menace : le
d’instituteurs que le syndicalisme de revendication a libérée. fort… » jeune prend de l’ascen-
L.25 : « Comprenez… » dant sur son directeur.
Identifie le thème du texte. L.16 : « Considérez… »
Thème : l’école ou l’institution scolaire. - les phrases exclama- • Distanciation, désoli-
tives : darisation entre Kas-
décris l’effet que ce texte produit sur toi. L.14-15 : « Méfiez- sawla et ses collègues
• Sentiment d’indignation au regard de l’attitude de ceux qui incarnent l’ins- vous… »
titution scolaire ; - les phrases négatives : • Tableau sombre, re-
• Regard amusé devant la réaction compréhensible mais excessive du jeune L.14 : « Je ne suis pas gard dépréciatif porté
instituteur. comme vous. » sur l’institution sco-
L.15 : « vos adjoints qui laire.
Quelle est la tonalité dominante dans ce texte ? ne savent ni se cultiver,
La tonalité satirique. ni s’habiller. » • Élévation du supé-
• Les termes déprécia- rieur hiérarchique au
détermine l’intention de l’auteur. tifs : rang de divinité/
Incitation à la résistance et appel au changement relativement à ces pra- - Premier paragraphe :
tiques peu orthodoxes. « incongruités / purga- • Critique acerbe de
toire / ambiance mo- pratiques et d’hommes
Fais ressortir l’originalité de ce texte. rose ». dévalorisant le système
L’originalité de ce texte tient à la simplicité de l’écriture et à la peinture de - l.19-20 : « flot de tares scolaire.
personnages-symboles. et d’indécences. »
- Ton véhément ; • Les termes évaluatifs :
- Thème puisé du quotidien. - l.2 : « Monsieur l’Ins-
pecteur. »
dégage l’idée générale. - l.11-12 : « Vénérable
L’auteur dénonce des pratiques peu orthodoxes ayant cours dans l’institution Directeur »
scolaire, notamment dans le milieu des instituteurs. - l.23 : « Patron »
• La tonalité satirique

étape 2 : L’analyse du libellé


La syntaxe • Enchaînement, succes- • Rapidité du ton et du
et rythme sion de phrases interro- rythme des phrases

L’exploitation du libellé
gatives et de phrases pour traduire la colère
impératives : et l’exaspération du

1.1 Identifie les différentes parties du libellé.


- l.13 à l.27 jeune instituteur.

• Questions rhétoriques : • État de défiance vis-à-


• La consigne : - l.13 : « Que vous ai-je vis de l’autorité.
• Dans un commentaire composé. fait… de la sorte ? »
L’information : (les centres d’intérêt) - l.16 : « Pensez-vous que
je suis capable de telle lâ-
• Vous montrerez comment l’auteur dénonce certaines pratiques à l’école cheté ? »
primaire et traduit .l’état d’âme du jeune instituteur. - l.27 : « Tout cela pour

1.2 Identifie les centres d’intérêt (Thème et éléments formels présents).


quel laurier ? »
Indices • Le champ lexical du • Déification du chef :
centre d’intérêt n°1 lexicaux sacré : l’Inspecteur est assimilé
La dénonciation de certaines pratiques à l’école primaire. - l.23 « : « un masque à un dieu.
sacré. » • Marques de l’achat de
centre d’intérêt n°2 - l.23 : « un fétiche. » conscience, du trafic
L’état d’âme du jeune instituteur. - l.22 : « idolâtrie » d’influence.
• le champ lexical de la • Pratique du passe-
1.3 explique chaque centre d’intérêt : corruption : droit.
- l.1/2 : « cotisation »

centre d’intérêt n°1 centre d’intérêt n°2


- l.26 : « …nous ven-
dre. »
• Mise en relief des dérives et les • Expression des sentiments du - l.27 : « nous acheter à
travers de l’institution scolaire. jeune instituteur. vil prix. »

- 20 -
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page21

Corrigés

• Les comparaisons : • Expression de la co-


- l.10 ; : « courant, mo- lère et de l’indignation *l.13-14 • Marques de l’injonc-
nologuant comme un de Kassawla. *l.24 : « Faites un ef- tion, de la menace : le
Les figures désœuvré » ; fort… » jeune prend de l’ascen-
de style, - l.11 : « fonça comme • Caractérisation des in- *l.25 : « Comprenez… » dant sur son directeur.
etc. un prédateur » justices, des exactions ; *l.16 : « Considérez… »
• l’allégorie : - les phrases exclama- • Distanciation, désoli-
- l.10 : « fardeau de tives : darisation entre Kas-
peines » *l.14-15 : « Méfiez- sawla et ses collègues
vous… »
• Utilisation du passé • Emploi du passé sim-
- les phrases négatives :
simple : ple : actions brèves et
*l.14 : « Je ne suis pas
- l.7 : « étouffa » rapides traduisant la
comme vous. »
- l.9 : « ressortit précipi- colère et l’indignation
Les temps verbaux *l.15 : « vos adjoints qui
tamment » de Kassawla.
ne savent ni se cultiver,
- l.11 : « fonça »
ni s’habiller. »
- l.12 : « jeta »
- l.12 : « se mit à crier ». • Les comparaisons : • Expression de la co-
- l.10 ; : « courant, mo- lère et de l’indignation
étape 4 : détermination des idées convergentes de chaque centre nologuant comme un de Kassawla.
d’intérêt Les figures
désœuvré » ; • Caractérisation des in-
- l.11 : « fonça comme justices, des exactions ;
centre d’Intérêt n°1 : La dénonciation de certaines pratiques liées à l’école
de style un prédateur »
primaire. • l’allégorie :
- l.10 : « fardeau de

Indices textuels ou ci- Idées convergentes


peines »
Outils de la langue
tations retenues • Utilisation du passé • Emploi du passé sim-
simple : ple : actions brèves et
• Le champ lexical du • Déification du chef : - l.7 : « étouffa » rapides traduisant la
sacré : l’Inspecteur est assi- - l.9 : « ressortit précipi- colère et l’indignation
Les temps
- l.23 « : « un masque milé à un dieu. tamment » de Kassawla.
verbaux
sacré. » • Marques de l’achat de - l.11 : « fonça »
- l.23 : « un fétiche. » conscience, du trafic - l.12 : « jeta »
- l.22 : « idolâtrie » d’influence. - l.12 : « se mit à crier ».
• le champ lexical de la • Pratique du passe-
corruption : droit.
- l.1/2 : « cotisation » • Tableau sombre, re- La syntaxe • Enchaînement, succes- • Rapidité du ton et du
- l.26 : « …nous ven- gard dépréciatif porté et rythme sion de phrases interro- rythme des phrases pour
dre. » sur l’institution sco- gatives et de phrases traduire la colère et
- l.27 : « nous acheter à laire. impératives : l’exaspération du jeune
vil prix. » • Élévation du supé- - l.13 à l.27 instituteur.
Le lexique • Les termes déprécia- rieur hiérarchique au
tifs : rang de divinité/ • Questions rhétoriques : • État de défiance vis-à-
- Chapeau de présenta- - L.13 : « Que vous ai-je vis de l’autorité.
tion : « incongruités / fait… la sorte ? »
purgatoire / ambiance - l.16 : « Pensez-vous que
morose » je suis capable de telle lâ-
- l.19-20 : « flot de tares cheté ? »
et d’indécences. » - l.27 : « Tout cela pour
• Les termes évaluatifs : quel laurier ? »
- l.2 : « Monsieur l’Ins-
pecteur. »
- l.11-12 : « Vénérable Après avoir eu une entrevue houleuse à propos de sa mutation avec le Directeur
Directeur » général de l’enseignement, Mallot, un instituteur rebelle, fait plus ample
- l.23 : « Patron » connaissance avec Hortense, la secrétaire particulière. Celle-ci lui parle de son
patron.

hortense : Quel pays ! Avant l’indépendance ça sentait le Blanc. Au-


Les indices • La tonalité satirique • Critique acerbe de pra-
d’énonciation tiques et d’hommes dé- 1
valorisant le système jourd’hui, ça sent encore. Le Noir. Dans nos bureaux. Les autres nous
scolaire. jouaient avec la peau seulement. Aujourd’hui, les « nôtres » nous
jouent avec le cœur. Ils nous maltraitent comme avec notre permis-

centre d’intérêt n°2 : L’état d’âme du jeune instituteur.


5 sion. C’est plus dur. (Un temps).
Vous savez le directeur ? Un véritable poids lourd. Mais pour avoir
le boulot et la voiture, il fallait passer par là. (Un temps).

Idées convergentes
Je le déteste. Mais surtout je me déteste. Je suis devenu très amère
Outils de la langue Indices textuels
retenues
à moi-même. Oh, si vous saviez combien. Tous ces baisers puants
10 qui vous éparpillent la peau ! Tous ces gestes louches ! Cette odeur
de salive ! Ces moments crasseux ! Quand je sors de ses mains, je
• Les marques de la • Expression d’une
me lave fortement – je frotte, je rince, je gratte. Mais les nerfs. C’est
personne : émotion.
têtu les nerfs. Je n’arrive pas à remonter à ma chair jusqu’à moi. Re-
- l.13 à l.20 :
faire surface jusqu’à moi. Par degrés, lentement, je sombre dans
« je/me/moi » • Tentative de symbiose
15 l’odeur du vin et du tabac. Et quand je fais la somme de ma viande
- l.26-27 : « Nous » opérée par le jeune ins-
Les indices – toujours – même résultat : manquant. Déficit. J’essaie de combler
• Les types de phrases : tituteur.
d’énonciation avec mes villas, mes voitures, mes affaires et le cigare. Mais toujours
- les phrases interroga-
« manquant ». Et le drame : toujours personne en face. Vous appre-
tives : • Expression de l’indi-
nez à laisser la vie. Personne en face. Même pas son ombre. (Un
*l.13/ l.16/ l.22/ l.27 gnation : Kassawla est
20 temps).
- les phrases impéra- excédé.
Mais vous c’est différent. Vous êtes l’envers du Lebango1. Vous êtes
tives :

- 21 -
là, seul peut-être, mais présent, conservé sans doute, mais plein. Et
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page22

Corrigés
le bruit que vous faites, ça colle. Ça reste longtemps dans les oreilles. Leur effet de sens
Le bruit de vos pas rime avec celui de vos poumons. À moi ça me Outils de la langue Indices textuels relevés
(interprétation)
25 dit : « Putain, putain, putain ! » Où que j’aille. Quoique je fasse.
C’est têtu, voyez-vous ? (Un temps). Indices de la personne : -Hortense s’ouvre à
Oh, je n’ai besoin de vertu, moi. C’est enfantin la vertu. Mais j’ai be- « je », « moi », « nous », Mallot pour qu’il com-
soin de moi. Je suis crasseusement orgueilleuse. Si bien que ça « Vous » (L5, 16, 17) prenne son drame mal-
m’embête de passer par les autres pour arriver à moi. (Un temps). gré l’apparence de
« les nôtres » (L3) bien-être qu’elle af-
SonY Lab’ou Tansi, Je soussigné cardiaque, Indices spatio-tempo- fiche.
Éditions Hatier, 1981, PP 137-139, rels : -Les patrons noirs qui
Tableau 4, Scène 1. « Avant l’indépen- sont censés améliorer
dance » (L1)// la condition des secré-
1 Lebango : nom du pays imaginaire. « ça sentait » (L1) taires sont ceux-là qui
« Aujourd’hui » (L2) les rabaissent.
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez com- « du Lebango » : pays -Hortense a connu les
ment, à travers les propos d’Hortense, l’auteur dénonce les relations indé- où vivent Hortense et, patrons blancs avant de
licates entre le patron et sa secrétaire et révèle le drame quotidien que Mallot et le Directeur travailler sous les or-
cette femme. « Dans nos bureaux » dres de ses frères noirs

I. PremIère acTIvITé :
-Utilisation du présent du Lebango. Préférence
La conSTrucTIon du SenS du TexTe
actuel. d’Hortense pour les pa-
trons blancs
----------------------
L’étude du texte-support
Modalisateurs :
-Termes dépréciatifs -Les bureaux n’ont plus
« Un véritable poids » leur fonction initiale ;
éTaPe 1 : analyse globale du texte (L5), « baisers puants », ce sont des lieux de
« odeur de salive », luxure
- Le genre de ce texte : texte théâtral. « Ces moments cras- -Hortense exprime la
- La nature de ce texte : une tirade, une longue réplique seux », « Putain », « dé- souffrance qu’elle en-
- Les informations fournies par le paratexte : Sony La’bou - Tansi, écrivain teste » dure au jour le jourau
congolais, très engagé. L’Afrique indépendante a 21 ans et est gérée par ses -Portrait mélioratif : contact de son patron.
propres fils au moment où paraît la pièce. Le titre Je soussigné cardiaque, « vous c’est différent »,
est assez révélateur. Il peut révéler les difficultés existentielles des habitants Indices d’énonciation
« l’envers du Le- -Hortense a développé
du pays imaginaire, le Lebango. Le chapeau de présentation nous révèle bango1. », « seul peut- une véritable aversion
qu’Hortense est la secrétaire particulière d’un directeur général de l’ensei- être », mais présent, pour son patron
gnement. Elle s’adresse à Mallot, un instituteur qui vient d’avoir une discus- « conservé sans doute »,
sion houleuse avec le directeur. mais plein. -Discours laudatif. Ad-
- Le thème du texte : les relations secrétaire/patron. miration d’Hortense
- L’effet que ce texte produit sur toi : un sentiment de dégoût et de compas- « il fallait passer par là. », pour Mallot, seul à se
sion à la fois. soustraire de ce climat
-Les points d’exclama- de corruption qui gan-
- Les tonalités dominantes dans ce texte : satirique et lyrique
tion grène le Lebango.
- L’intention de l’auteur : Lever le voile sur les relations entre les patrons
Tonalité satirique
et les secrétaires.
Les phrases déclaratives -Droit de cuissage féo-
- L’originalité de ce texte : un texte très simple, avec un niveau de langue tru-
« les « nôtres » nous dal, une triste réalité
culent à la limite du vulgaire pour dénoncer un fait de société.
jouent avec le cœur. Ils pour obtenir du travail
- Idée générale du texte : dénonciation des relations indélicates entre un pa-
nous maltraitent » -Expression d’exaspéra-
tron et sa secrétaire.
« Mais pour avoir le tion
éTaPe 2 : L’analyse du libellé
boulot et la voiture, il
fallait passer par là » -Dénonciation du com-

L’exploitation du libellé
Tonalité pathétique portement indélicat des
Phrases déclaratives : patrons à l’égard de
2.1 Les différentes parties du libellé.
« Je n’arrive pas à re- leurs secrétaires
• La consigne : Vous ferez de ce texte un commentaire composé. La
monter à ma chair -Perte de la personna-
jusqu’à moi. Refaire lité d’Hortense
consigne est claire. Il s’agit de faire un commentaire composé et non un
surface jusqu’à moi. » -Expression de la souf-
autre exercice.
• L’information : Ce sont les centres d’intérêt que voici :
Les phrases exclama- france, du dégoût, dé-
tives personnalisation ? Le
Vous montrerez comment, à travers les propos d’Hortense, l’auteur dé-
« Tous ces baisers lecteur éprouve de la
nonce les relations entre le patron et sa secrétaire et révèle le drame que
puants qui vous … Ces compassion pour la se-
cette dernière vit au quotidien.
moments crasseux ! » crétaire.
2.2 Identifie les centres d’intérêt De nombreuses phrases -Faible niveau d’étude

centre d’intérêt n°1 : La dénonciation des relations indélicates entre le


nominales : « Un vérita- d’Hortense
ble poids lourd », « Mais -Registre familier, vul-
patron et la secrétaire toujours « manquant », gaire par endroits.

centre d’intérêt n°2 : Le drame vécu au quotidien par Hortense


« Putain, putain, pu-
tain » -Ahanements. Désir de

2.3 explique chaque centre d’intérêt :


-Rythme saccadé de communiquer sa souf-
phrases courtes, ellip- france pour se libérer.
tiques à structure ba- Les propos d’Hortense
La syntaxe et rythme sique (S-V-C) sont proférés comme
Centre d’intérêt N°1 Centre d’intérêt N°2 -Abondantes phrases qu’elle les ressent. Ce
À travers des indices textuels, mon- À travers des indices textuels, mon- emphatiques fami- n’est pas un développe-
trer comment le dramaturge met à trer qu’Hortense souffre, tous les lières : « ça colle », « ça ment raisonné
nu, condamne la liaison entre un jours, de la liaison qu’elle entre- reste », « c’est enfan-
patron et sa secrétaire. Ce sont des tient avec son patron, le directeur tin », « ça m’embête », -Soit l’émotion l’étreint,
rapports exempts de moralité que « je n’ai pas de vertu, soit elle cherche les
les deux personnages entretien- moi mots pour exprimer ce
nent. -les didascalies : « Un qu’elle ressent.
temps » 5 fois

- 22 -
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page23

Corrigés
centre d’Intérêt n°1 : La dénonciation des relations entre le patron et la
secrétaire
Champ lexical du /de -signes extérieurs de
la : richesse, de réussite ne
Indices textuels ou Idées convergentes
Outils de la langue
-Aisance : « mes villas,sont qu’apparence.
mes voitures, mes af- Biens obtenus en citations retenues
faires et le cigare. » échange de sa relation
(L14) assidue avec le patron. Indices de la personne : -Allusion aux patrons
-Contrainte de vivre « les nôtres » (L3) noirs.
Puanteur et de l’abjec- une relation infernale
tion : « ces baisers qu’elle abhorre. Les Indices spatio-tempo- -Hortense a connu les
puants », (L8), « odeur moments passés avec rels : patrons blancs avant de
de salive », (L9), son patron sont une « Avant l’indépen- travailler sous les or-
« l’odeur du vin et du torture physique et dance » (L1)// dres de ses frères noirs
Indices
tabac » (L12), « cras- morale : un supplice, « ça sentait » (L1) du Lebango. Préférence
lexicaux
seusement », un néolo- un calvaire « Aujourd’hui » (L2) d’Hortense pour les pa-
gisme « tansien ». -Physique désagréable « du Lebango » : pays trons blancs.
(L24) du patron qui ne cor- où vivent Hortense et,
respond pas aux cri- Mallot et le Directeur -Les bureaux n’ont plus
- aversion : « poids tères de beauté - « Dans nos bureaux » leur fonction initiale :
lourd », « déteste » d’Hortense. Un homme ce sont des lieux de
qui ne la mérite pas. Modalisateurs : luxure
- manque : « man- -La vie d’Hortense est -Termes dépréciatifs
quant. Déficit » (L14), un échec criant. Une « Un véritable poids » -Hortense exprime la
« toujours manquant » femme terriblement et (L5), « baisers puants », souffrance qu’elle en-
(L25) désespérément seule. « odeur de salive », « dure jour au contact de
Ces moments cras- son patron
-Les accumulations : -Possession de nom- seux », « Putain », « dé- -Hortense a développé
« mes villas, mes voi- breux biens matériels teste » une véritable aversion
tures, mes affaires et le pour son patron
cigare » (L14) -Efforts continus et « il fallait passer par -Droit de cuissage féo-
soutenus d’Hortense là. » dal, une triste réalité
-la gradation ascen- pour se débarrasser de Indices d’énonciation pour obtenir du travail
dante : « je frotte, je la souillure dont elle -Portrait mélioratif : -Discours laudatif. Ad-
rince, je gratte. » (L10) victime au quotidien « vous c’est différent », miration d’Hortense
-Destruction morale, « l’envers du Le- pour Mallot, seul à se
« Par degrés, lente- perdition inexorable bango1. », « seul peut- soustraire de ce climat
ment, je sombre » être », mais présent, de corruption qui gan-
(L12) -Finesse des patrons « conservé sans doute », grène le Lebango
blancs opposée à l’in- mais plein.
L’antithèse : « Les au- sensibilité et la mal- -Expression d’exaspéra-
tres nous jouaient avec veillance des patrons -Les points d’exclama- tion
la peau seulement. // noirs tion
les « nôtres » nous -Dénonciation du com-
jouent avec le cœur » -Réprobation profonde Tonalité satirique portement indélicat des
(L3), « ils nous maltrai- de la liaison : amer- Les phrases déclara- patrons à l’égard de
tent »(L4) tume et dégoût mor- tives leurs secrétaires.
bide d’Hortense. « les « nôtres » nous
Les hyperboles : « Tous jouent avec le cœur. Ils -Perte de des valeurs
ces baisers puants qui -Solitude d’une femme nous maltraitent » humaines. Elle se vend
Les figures vous éparpillent la malheureuse qui n’a « Mais pour avoir le corps et âme pour de
de style, etc. peau ! Tous ces gestes personne (un époux) boulot et la voiture, il futiles biens matériels.
louches ! » (L8) ; « Ces pour la sortir de cet fallait passer par là »
moments crasseux ! engrenage Modalisateurs
- Refus de changer de « c’est enfantin la
« Personne en face. vie. Femme condam- vertu ». mais je n’ai pas
Même pas son née. de vertu, moi ».
ombre. » (L16)
-Caractère envahissant Champ lexical du/de la : - Contrainte de vivre
« Je suis crasseuse- et grossier du direc- Puanteur et de l’abjec- une relation infernale
ment orgueilleuse » (L teur. tion : « ces baisers qu’elle abhorre. Les
24) puants », (L8), « odeur moments passés avec
-Mallot, un homme in- de salive », (L9), son patron sont une
-L’emploi de nombreux tègre, audacieux et en- « ’odeur du vin et du torture physique et mo-
pluriels pour désigner gagé qui n’a pas peur tabac » (L12), « cras- rale : un supplice, un
le directeur de décrier la situation Indices lexicaux seusement » (L24) calvaire
déplorable. Mallot (Cf.
-Métaphore filée : « Et chapeau de présenta- -aversion : « poids -Physique désagréable
le bruit que vous faites, tion) est cet homme lourd », « déteste » du patron qui ne cor-
ça colle. Ça reste long- qui peut combler le respond pas aux cri-
temps dans les oreilles. vide qu’elle a participé tères de beauté
Le bruit de vos pas à créer autour d’elle. d’Hortense. Un homme
rime avec celui de vos qui ne la mérite pas.
poumons. »
La syntaxe et rythme De nombreuses phrases -Registre familier, vul-
étape 3 : analyse détaillée du texte
nominales : « Un vérita- gaire par endroits
ble poids lourd », « Mais Faible niveau d’étude
éTaPe 4 : détermination des idées convergentes de chaque centre
toujours « manquant », d’Hortense
d’intérêt
« Putain, putain, pu-
tain »,

- 23 -
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page24

Corrigés

-la gradation ascen- Efforts continus et sou- Les figures -L’ accumulation : « mes -Possession de nom-
dante : « je frotte, je tenus d’Hortense pour de style villas, mes voitures, breux biens matériels
rince, je gratte. » (L10) se débarrasser de la mes affaires et le ci-
souillure dont elle vic- gare » (L14) -Finesse des patrons
Les hyperboles : « Tous time au quotidien. blancs opposée à l’in-
ces baisers puants qui L’antithèse : « Les au- sensibilité et la malveil-
vous éparpillent la -Réprobation profonde tres nous jouaient avec lance des patrons noirs
peau ! Tous ces gestes de la liaison ; amer- la peau seulement. //
louches ! » (L8) ; « Ces tume et dégoût mor- les « nôtres » nous -Destruction morale,
moments crasseux ! bide d’Hortense jouent avec le cœur » perdition inexorable
(L3), « ils nous maltrai- -Solitude d’une femme
« Je suis crasseusement - Refus de changer de tent »(L4) malheureuse qui n’a
orgueilleuse » (L 24) vie. Femme condamnée. personne (un époux)
Les figures de style -Caractère envahissant « Par degrés, lentement, pour la sortir de cet en-
-L’emploi de nombreux et grossier du directeur. je sombre » (L12) grenage
pluriels pour désigner « Personne en face.
le directeur - Mallot, un homme in- Même pas son ombre. »
tègre, audacieux et en- (L16)
-Métaphore filée : « Et gagé qui n’a pas peur de
II. deuxIème acTIvITé :
le bruit que vous faites, décrier la situation dé-
L’organISaTIon deS cenTreS d’InTérêT
ça colle. Ça reste long- plorable. Mallot est cet
temps dans les oreilles. homme qui peut com-
éTaPe 1 : détermination des titres et des sous-titres de chaque cen-
Le bruit de vos pas rime bler le né de sa liaison
tre d’intérêt (Voir Étape 2).
avec celui de vos pou- avec son patron. (Cf.
éTaPe 2 : détermination de la structure du développement.
mons. » - chapeau de présenta-
tion).

centre d’intérêt n°2 : Le drame vécu au quotidien par Hortense


Centre d’intérêt N°1 : Centre d’intérêt N°2 :
La dénonciation des relations entre Le drame vécu au quotidien par
le patron et la secrétaire. Hortense.
Outils de la langue Indices textuels Idées convergentes
retenues Titre 1 : Le comportement contrasté Titre 1 : Les sentiments nés de la re-
des personnages lation
Indices de la personne : -Hortense s’ouvre à
« je », « moi », « nous », Mallot pour qu’il com- Sous-titre 1 : Comparaison des pa- Sous-titre 1 : L’amertume et la colère
« Vous » (L5, 16, 17) prenne son drame mal- trons européens et africains Sous-titre 2 : La répugnance
gré l’apparence de Sous-titre 2 : Une relation de com- Sous-titre 3 : La solitude
Indices spatio-tempo- bien-être qu’elle af- promission
rels : fiche. Sous-titre 3 : Mallot, une consolation
-Utilisation du présent
actuel -Hortense exprime la Les éléments de la transition 1 Les Les éléments de la transition 1
Indices d’énonciation souffrance qu’elle en- patrons n’entretiennent pas de Hortense est une femme qui souffre
Tonalité lyrique dure jour au contact de saines relations avec leurs secré- car elle vit le martyre.
Phrases déclaratives : son patron taires. Hortense pense que l’avène-
« Je n’arrive pas à re- ment des personnes comme Mallot
monter à ma chair -Perte de la personna- est une bénédiction pour le Lebango.
jusqu’à moi. Refaire lité d’Hortense
Titre 2 : Les aspects de la relation Titre 2 : Une femme consciente de sa
surface jusqu’à moi. -Expression de la souf-
d’Hortense avec son patron propre situation
Les phrases exclama- france, du dégoût, dé-
tives personnalisation. Le
Sous-titre 1 : Une relation abjecte Sous-titre 1 : La réprobation de la
« Tous ces baisers lecteur éprouve de la
Sous-titre 2 : Une relation dégra- liaison par Hortense
puants qui vous… Ces compassion pour la se-
dante et de sujétion Sous-titre 2 : La lutte pour retrouver
moments crasseux ! » crétaire.
Sous-titre 3 : Une relation scanda- la dignité perdue
leuse Sous-titre 3 : Une femme résignée
.Champ lexical de l’ai- -Signes extérieurs de
sance : « mes villas, richesse, de réussite ne
mes voitures, mes af- sont qu’apparence. Les éléments de la transition 2 : Les éléments de la transition 2
faires et le cigare. » Biens obtenus en L’indécence de la liaison corrompt et Consciente de la réalité affligeante
Indices lexicaux (L14) échange de sa relation perturbe foncièrement Hortense. qu’elle vit, Hortense n’en demeure
assidue avec le patron. pas moins une femme perdue.
-manque : « manquant. -La vie d’Hortense est
Déficit » (L14), « tou- un échec cuisant. Une
éTaPe 3 : détermination du plan détaillé du développement
jours manquant » femme terriblement
(L25) seule.
-Rythme saccadé de -Ahanements. Désir de centre d’intérêt 1 : La dénonciation des relations entre le patron et la
phrases courtes, ellip- communiquer sa souf- secrétaire
Analyse des indices Interprétations
tiques à structure ba- france pour se libérer.
Titres et sous-titres
textuels
sique (S-V-C) Les propos d’Hortense
sont proférés comme
La syntaxe -Abondantes phrases qu’elle les ressent. Ce Le comportement Indices spatio-tempo- Hortense a connu les
et rythme emphatiques fami- n’est pas un développe- contrasté des person- rels : patrons blancs avant
lières : « ça colle », « ça ment raisonné nages évoqués « Avant l’indépen- de travailler sous les
reste », « c’est enfan- •Comparaison entre dance » (L1)// ordres de ses frères
tin », « ça m’embête », « -Soit l’émotion l’étreint, patrons européens et « ça sentait » (L1) noirs du Lebango. Pré-
je n’ai pas de vertu, moi soit elle cherche les africains « Aujourd’hui » (L2) férence d’Hortense
mots pour exprimer ce « du Lebango » : pays pour les patrons
-les didascalies : « Un qu’elle ressent. où vivent Hortense et, blancs.
temps » 5 fois Mallot et le Directeur
« Dans nos bureaux »

- 24 -
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page25

Corrigés

• Une relation scanda- Modalisateurs Perte de la des valeurs


Tonalité satirique -Les bureaux n’ont plus leuse « c’est enfantin la humaines. Elle se vend
Les phrases déclara- leur fonction initiale ; vertu ». mais je n’ai pas corps et âme pour de
tives ce sont des lieux de de vertu, moi » futiles biens matériels.
L’antithèse : « Les au- luxure.

centre d’intérêt 1 : Le drame vécu au quotidien par Hortense


tres nous jouaient avec
la peau seulement. // -Prévenance des pa-
Analyse des indices Interprétations
les « nôtres » nous trons blancs opposée à
Titres et sous-titres
textuels
jouent avec le cœur » l’insensibilité et la mal-
(L3), « ils nous maltrai- veillance des patrons
tent »(L4) noirs Les patrons noirs Les sentiments nés de Indices spatio-tempo- -Hortense exprime la
qui sont censés amélio- liaison rels souffrance qu’elle en-
rer la condition des se- • L’amertume et la co- -Utilisation du présent dure au jour le jour au
crétaires sont ceux-là lère actuel pour montrer ce contact de son patron
qui les rabaissent. qu’elle endure au quo-
-Ahanements. Désir
tidien
• Une relation de com- De nombreuses phrases -Registre familier, vul- frénétique de commu-
Rythme saccadé de
promission nominales : « Un vérita- gaire par endroits niquer sa souffrance
nombreuses phrases
ble poids lourd », « Mais -Faible niveau d’étude pour se libérer. Les
emphatiques, ellip-
toujours « manquant », d’Hortense. Le poste de propos d’Hortense
tiques et sans complé-
« Putain,putain, pu- secrétaire lui a été of- sont proférés comme
ments : « ça colle », «
tain », fert en contrepartie de qu’elle les ressent. Ce
ça reste », « c’est en-
ses charmes. n’est pas un dévelop-
fantin », « ça m’em-
Tonalité satirique pement raisonné
bête »,
« Mais pour avoir le -Dénonciation du droit -Expression d’exaspé-
boulot et la voiture, il de cuissage des patrons ration
fallait passer par là » à l’égard de leurs secré- -Les points d’exclama- -Soit la colère l’étreint,
taires. tion soit elle cherche les
•Mallot, une consola- Indices de la personne : -Hortense s’ouvre à -les didascalies : « Un mots pour exprimer ce
tion « je », « moi », « nous », Mallot pour qu’il com- temps » 5 fois qu’elle ressent mais
« Vous » (L5, 16, 17) prenne le drame qu’elle avec beaucoup de diffi-
endure malgré l’appa- cultés.
-Métaphore filée : « Et rence de bien-être •La répugnance Les hyperboles : « Tous -Rage, dégoût morbide
le bruit que vous faites, qu’elle affiche. ces baisers puants qui d’Hortense
ça colle. Ça reste long- vous éparpillent la -L’humiliation et la
temps dans les oreilles. - Mallot, un homme in- peau ! Tous ces gestes souillure d’Hortense
Le bruit de vos pas rime tègre, audacieux et en- louches ! » (L8) ; « Ces
avec celui de vos pou- gagé qui n’a pas peur de moments crasseux !
mons. » décrier la situation dé- • La solitude Champ lexical de l’ai- -Signes extérieurs de ri-
plorable. Mallot est cet sance et de l’abondance : chesse, de réussite ne
-Portrait mélioratif : homme qui peut com- « mes villas, mes voi- sont qu’apparence. Biens
« vous c’est différent », bler le né de sa liaison tures, mes affaires et le obtenus en échange de
« l’envers du Le- avec son patron. (Cf. cigare. » (L14) sa relation assidue avec
bango1. », « seul peut- chapeau de présenta- le patron.
être », mais présent, tion) -manque : « manquant.
« conservé sans doute », Déficit » (L14), « tou- -La vie d’Hortense est un
mais plein. -Discours laudatif. Ad- jours manquant » (L25) échec cuisant. Une
Qualité miration d’Hortense Hyperbole : « Personne femme terriblement
pour Mallot, seul à se en face. Même pas son seule.
soustraire de ce climat ombre. » (L16) -Solitude d’une femme
de corruption qui gan- malheureuse qui n’a per-
grène le Lebango sonne (un époux) pour la

Les différents aspects Modalisateurs :


sortir de cet engrenage
Hortense exprime la
de leur relation
Une femme consciente Les hyperboles : « Tous Hortense a en abjection
-Termes dépréciatifs souffrance qu’elle en- de sa situation ces baisers puants qui ses ébats avec le direc-
• Une relation abjecte « Un véritable poids » dure jour au contact de • Réprobation de la liai- vous éparpillent la peau ! teur.
(L5), « baisers puants », son patron son Tous ces gestes
« odeur de salive », « Ces -Hortense a développé louches ! » (L8) ; « Ces -Efforts continus et sou-
moments crasseux », « une véritable aversion • La lutte pour retrou- moments crasseux ! tenus d’Hortense pour
Putain », « déteste » pour son patron. ver dignité perdue se débarrasser de la
-la gradation ascen-
souillure dont elle vic-
-L’emploi de nombreux -Caractère envahissant dante : « je frotte, je
• Une femme résignée time au quotidien.
pluriels à valeur hyper- et grossier du directeur. rince, je gratte. » (L10)
bolique pour désigner le - Phrases déclaratives :
-Réellement, refus de
directeur -Tonalité lyrique : « Je
changer de vie. Femme
n’arrive pas à remonter à
• Une relation dégra- Champ lexical du/de la : - Contrainte de vivre condamnée et résignée.
ma chair jusqu’à moi. Re-
dante et de sujétion -Puanteur et de l’abjec- une relation infernale Aucune échappatoire ne
faire surface jusqu’à moi
tion : « ces baisers qu’elle abhorre. Les mo- lui est offerte.
puants », (L8), « odeur ments passés avec son -l’hyperbole « Je suis
de salive », (L9), patron sont une torture crasseusement orgueil- -Une femme qui a perdu
« l’odeur du vin et du physique et morale : un leuse » (L 24) tout repère, sans per-
tabac » (L12), « crasseu- supplice, un calvaire sonnalité
« ça m’embête de passer
sement » (L24) -Physique désagréable
par les autres pour arri-
-aversion : « poids du patron qui ne corres- -Destruction morale,
ver à moi. » (L26)
lourd », « déteste » pond pas aux critères de perdition inexorable
beauté d’Hortense. Un Gradation descendante :
homme qui ne la mérite « Par degrés, lentement,
pas. je sombre » (L12)

- 25 -
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page26

Corrigés
Texte n°6 : Le roi christophe dégage l’idée générale.
Après avoir expulsé les Français et les Anglais d’Haïti, Christophe en devient le
Appel à la conscience du peuple haïtien.
président puis se proclame roi. Vite, il constate que son peuple s’installe dans
étape 2 : L’analyse du libellé
la paresse, l’oisiveté et la débauche. Il alors réunit alors un Conseil
---------------
christophe : L’exploitation du libellé

1.1 Identifie les différentes parties du libellé.


1 Bon ! … Messieurs, la vraie question est que nous sommes pau-
vres, et qu’il dépend de nous d’être riches ; que nous avons faim et
La consigne :
que des terres sont là, qui n’attendent que des bras et notre volonté.
Bahon, Vallière, Mont Organisé, une belle réserve, à peine entamée.
• Vous ferez de ce texte un commentaire composé.
L’information : (les centres d’intérêt)
5 Et l’Artibonite, notre fleuve national ! Rossignol Lachicotte, Rossi-
gnol-des-Dunes, Rossignol-du-Lagon, jadis les plus belles cotonne-
• Vous montrerez le projet de société du Roi Christophe et les ressources
ries du monde, aujourd’hui un effritement.
dont il dispose pour le réaliser.
Vous entendez ! À refaire ! À remonter. Tout. Terre et eau. Percer
1.2 Identifie les centres d’intérêt (Thème et éléments formels présents).
la route. Refaire la terre. Gouverner l’eau. Savez-vous que l’Artibo-
10 nite, non pas notre fleuve national-je dirais notre papa-fleuve, on
centre d’intérêt n°1
peut en faire le Nil de Haïti ? Et vous me demandez du repos ! Et
vous croyez qu’à la faveur de la paix retrouvée, chacun pourra se
Le projet de société du Roi Christophe.
prélasser sur sa dodeline(1) ? , et après la sieste sous la véranda de
centre d’intérêt n°2
ses rêves, entre deux rasades de clairin(2) , fumer du cachimbo(3) ?
15 Une raque. Vous savez ce que l’on appelle une raque : l’énorme
Les ressources dont il dispose pour le réaliser.
fondrière, l’interminable passage de boue. Précisément sur les
1.3 explique chaque centre d’intérêt :
berges de l’Artibonite, vous connaissez la raque à Maurepas, cette
boue compacte, infinie, et ce siècle c’est la pluie, la longue marche

centre d’intérêt n°1 centre d’intérêt n°2


sous la longue pluie. Oui, dans la raque, nous sommes dans la raque
20 de l’histoire.
En sortir, pour les nègres, c’est cela la liberté. Et bougre ! Mal- • Présentation de l’itinéraire que • Mise en relief des moyens de l’ac-
heur à vous si vous croyez que l’on vous tendra la main ! Alors, vous Christophe veut imprimer à son ac- tion de Christophe :
m’entendez : on n’a pas le droit d’être las. Allez, Messieurs ! tion : - Les ressources humaines ;
aimé ceSaIre, La Tragédie du roi Christophe,
- Étape initiale : l’état de pauvreté du - Les ressources matérielles.
peuple ;
Éditions Présence Africaine, Paris, 1963 - Étape finale : le plein épanouisse-
Acte II, scène 6, PP 97-98. ment.
- Dodeline : fauteuil en bois ou en rotin qui produit un balancement lent et
régulier ; il sert à se reposer.
- Clairin : Boisson fortement alcoolisée obtenue à partir de la fermentation Texte 6 :
du jus de la canne à sucre (Antilles).
- Cachimbo : Pipe rustique (simple, peu raffinée) en terre cuite. gorgé de sang
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez le projet de société
du roi Christophe et les ressources dont il dispose pour le réaliser.
1 Gorgé de sang, de sang, du sang
des milliers d’âmes innocentes

La conSTrucTIon du SenS du TexTe


couchées silencieusement inertes sans souffle
sur tes mottes de terre calcinée,
--------------------
L’étude du texte-support 5 Mon peuple aux flancs poignardés
aux côtes brisées dans le carcan de la haine
éTaPe 1 : analyse globale du texte ces soleils crispés qui tombent tombent tombent

Identifie le genre de ce texte.


sur ta face tatouée, dans tes yeux qui interrogent
si jamais reviendra
Genre : théâtrale / dramaturgique. 10 la paix des brousses natales !
Quel est le type de ce texte ? Ces soleils crispés qui roulent éperdument
Texte narratif / texte de nature injonctive. sur tes tempes brûlées
relève les informations que te fournit le paratexte. sur tes joues griffées
• Auteur : Aimé Césaire, éminent homme de culture, homme politique et seraient-ils des perles de rosée en déroute
écrivain émérite, chantre de la négritude ; 15 ou des larmes d’enfants sans père ni mère
• Titre : La tragédie du Roi Christophe, titre évocateur laissant présager seraient-ils bruine ou averse,
l’issue de l’engagement de Christophe ; ou goutte de sang qui tremble tremble tremble
• Chapeau de présentation : présentation de l’origine de l’action devant sur nos faces et nos paumes écorchées ?
mener le peuple à l’auto-détermination. Là, dedans les forêts obscures bat encore
• Année de parution : 1963, premières heures des indépendances afri- 20 Le sourd tam-tam le tam-tam sourd de la mort
caines et début de la construction des États africains. Éclatent des cris d’épouvante
Identifie le thème du texte. Enchevêtrées aux lourds nuages noirs
Thème : la responsabilité / le culte de l’effort / la prise en charge de soi. qui pèsent sur les villages.

décris l’effet que ce texte produit sur toi. Ah ! me revient toujours la triste mélopée
• Sentiment d’admiration pour la vision de Christophe ; 25 d’hommes morts, de case en feu, des caillots de sang
• Inquiétude au regard de son caractère autoritaire. et ces soleils crispés qui crient crient crient

Quelle est la tonalité dominante dans ce texte ? - Lubila !


La tonalité oratoire. Je les vois encore rouler éperdument

détermine l’intention de l’auteur.


sur nos corps défigurés.

Incitation à la conjugaison et à la fédération des énergies.


muKaLa Kadima n’ZuJI,
Fais ressortir l’originalité de ce texte : Redire les mots anciens,
- Tirade ; Éditions Saint-Germains- des- Prés, Paris, 1977.
- Abondances d’images ;
- Caractère allégorique du message de Christophe. Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez les consé-
quences apocalyptiques de la guerre sur les hommes et sur la nature.
- 26 -
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page27

Corrigés
I. PremIère acTIvITé : éTaPe 2 : analyse détaillée du texte
La construction du sens du texte
------------------- maintenant, reprends ton texte et traite les consignes suivantes :
L’étude du texte-support
• Identifie les indices textuels en rapport avec les centres d’intérêt.
étape 1 : analyse globale du texte • Détermine leur(s) effet(s) de sens.
(Après plusieurs lectures du texte, réponds aux questions
/ consignes suivantes) Indices textuels Leur effet de sens (in-
Outils de la langue
relevés terprétation)
Identifie le genre de ce texte.
•Ce texte appartient au genre poétique - « Mon » V5 ; « ta » - pronoms personnels

Quelle est la nature de ce texte ? (le type éventuellement).


V8 ; « tes » V4, 12 et traduisant une union,
13 ; « nos » V18 et 29. une solidarité entre le
•Ce texte est un poème (poème en vers libres). Adjectifs possessifs des poète et son peuple.
relève les informations que te fournit le paratexte. 1ères personnes du Idée de partage.
• Titre du texte : Gorgé de sang. singulier et du pluriel.
• L’auteur : MUKALA Kadima N’ZUJI ; Indices d’énonciation Le présent de l’indica-
• L’œuvre : Redire les mots anciens ; - « tombent » V7 ; « tif exprime ici la per-
• Éditions : Saint-Germain-des-Prés, Paris ; tremble » V17 ; « écla- manence de l’action
• Année : 1977. tent » V21 ; « revient » évoquée : les souf-
V24 ; « crient » V26 ; « frances endurées de-
Identifie le thème du texte. vois » V 28 : Verbes meurent encore
• Le thème : La guerre (Ses conséquences matérielles et humaines) d’action au présent du vivaces, inoubliables
décris l’effet que ce texte produit sur toi.
mode indicatif dans les esprits.
• Horreur, révolte, indignation - V1 « Gorgé de sang, - Syntaxe brisée, sacca-
de sang, du sang » ; dée : idée d’un liquide
Quelle est la tonalité dominante dans ce texte ? La syntaxe - V25 « d’hommes qui coule par saccades
• Tonalité tragique et rythme morts, de case en feu, comme du sang sor-
… sang » ; tant d’une blessure ou-
détermine l’intention de l’auteur. verte
• Dénoncer la barbarie, la cruauté des envahisseurs, de la guerre.
- Préposition « sur » - Emploi presqu’ana-
Fais ressortir l’originalité de ce texte.
V4, 8, 12, 13, 18, 23 et phorique de cette pré-
29 : position qui localise
• Poème écrit en vers libres ;
Indices d’organisation avec précision les par-
• Texte poétique qui s’apparente à un récit ;
ties du corps soumises
• Simplicité du lexique et du style : objectif véritablement didactique.
aux brutalités, aux
dégage l’idée générale de ce texte.
souffrances physiques.
• La description des horreurs de la guerre - Substantifs et adjec- - Le poète met le doigt

éTaPe 2 : L’analyse du libellé


tifs qualificatifs qui tra- sur les coups portés
duisent les impacts de sans doute au moyen
----------------
L’exploitation du libellé
la violence : d'un instrument tran-
« Gorgé de sang » V1 ; « chant ou d’une arme à

1. Identifie les différentes parties du libellé.


terre calcinée » V4 ; pour anéantir aussi
« flancs poignardés » bien les être humains

• La consigne : Vous ferez de ce texte un commentaire composé.


V5 ; « côtes brisées » que la nature. mutila-

• L’information : Les conséquences apocalyptiques de la guerre sur les


V6 ; tion,
Indices « tempes brûlées » Rien n’a été épargné.
hommes et sur la nature. lexicaux V12 ; « joues griffées »

2. Identifie les centres d’intérêt (Thème et éléments formels présents).


V13 ;
« paumes écorchées »

Premier centre d’intérêt : Les conséquences apocalyptiques de la guerre


V18 ; « cris d’épou-
vante » V21 ; « hommes
sur les hommes.
deuxième centre d’intérêt : Les conséquences apocalyptiques de la
morts » ; « caillots de
sang » V25
guerre sur la nature. « corps défigurés »

3. explique chaque centre d’intérêt :


V29.
« couchées silencieuse- - La mélodique pro-

centre d’intérêt n°1 : Les consé- centre d’intérêt n°2 : Les consé-
ment … souffle » V3 ; duite par les sons qui
« ces soleils crispés … se dégagent de ces vers
quences apocalyptiques de la quences apocalyptiques de la Indices de tombent » V7 ; est enrouée, coton-
guerre sur les hommes. guerre sur la nature. prosodie « Le sourd tam-tam le neuse. C’est une vérita-
La guerre a laissé de graves sé- La guerre n’a pas eu pour effets que tam-tam sourd … » ble complainte
quelles sur les hommes. Elle les a la mort des hommes, elle a considé- V20. similaire à celle d’un
touchés aussi bien physiquement rablement endommagé la nature et blessé agonissant.
que moralement. Le carnage a été les biens matériels de tous genres : - L’hyperbole/ l’exagé- - Le poète présente les
tel qu’il est comparé à une apoca- la terre, la brousse, les forêts, les ration : traumatismes phy-
lypse, c’est-à-dire à une fin du villages. V1 « Gorgé de sang, de siques et moraux en
monde. sang, du sang » ; leur donnant plus
V2 « des milliers d'importance, en les
Les figures d’âmes innocentes » ; exagérant.
de style, - Les métaphores /
etc. comparaisons :
V6 « carcan de la
haine »
V2 « âmes inno-
centes » ;

- 27 -
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page28

Corrigés
éTaPe 4 : détermination des idées convergentes de chaque centre II. deuxIème acTIvITé : L’organISaTIon deS cenTreS d’InTérêT
d’intérêt
- La détermination de la structure du développement. (cf Plan détaillé du
NB : Tous ces relevés doivent avoir un lien étroit avec les centres d’intérêt. développement).
- La détermination du plan détaillé du développement.
centre d’Intérêt n°1 : Les conséquences apocalyptiques de la guerre sur les
hommes. Centre d’intérêt N°1 : Les conséquences apocalyptiques de la guerre sur
les hommes.
Indices textuels Leur effet de sens (in-
Outils de la langue
relevés terprétation) Titres et sous-titres Relevé et analyse des Interprétations
indices textuels
V1 « Gorgé de sang » ; - Les impacts de la vio-
Titre 1 : Une impitoyable hécatombe
V4 « terre calcinée » ; lence ;
V5 « flancs poignar- - Une violence totale : Sous-titre 1 : La vio- Nombreux participes - Localisation précise
dés » ; « côtes brisées » nombreuses victimes lence physique passés issus de verbes des parties du corps
V6 ; humaines ; d’action et de substan- soumises aux brutali-
V12 « tempes brû- Sous-titre 2 : La vio- tifs désignant des élé- tés, aux souffrances
lées » ; « joues griffées » lence morale / psycho- ments du corps physiques.
Le lexique V13 ; logique humains. « corps défigurés » :
V18 « paumes écor- - V5 « flancs poignar- c’est tout l’organisme
chées » ; dés » ; (extérieur) humain qui
V21 « cris d’épou- - V6 « côtes brisées » ; est l’objet de ces vio-
vante » ; « hommes - V12 « tempes lences.
morts » ; « caillots de brûlées » ;
sang » V25 - V13 « joues
« corps défigurés » griffées » ; - L’endurance morale
V29. - V18 « paumes écor- des souffrances de-
- V1 « Gorgé de sang, de Une effusion sanguine ; chées » ; meure encore vivaces,
sang, du sang » ; Un carnage d’une rare - V29 « corps inoubliables dans les
La syntaxe défigurés ». esprits.
- V25 « d’hommes férocité
et rythme
morts, de case en feu, …
sang » ; Noms et verbes expri-
mant la douleur psy-
- V3 « couchées silen- - La mélodie de com- chologique0
cieusement … souffle » ; plainte ; - V21 « cris d’épou-
- V7 « ces soleils crispés - Le gémissement d’un vante » ;
La prosodie … tombent » ; blessé agonissant. - V7 « tombent » ;
(éléments de poésie) - V20 « Le sourd tam-tam - La destruction d’élé- - V17 « tremble » ;
le tam-tam sourd …» ments cosmiques. - V26 « crient » V26

Transition : Les conséquences apocalyptiques de la guerre sont mar-


- V1 « Gorgé de sang, - L’expression de trau- quées par le carnage d’êtres humains. cette boucherie sans précédent a
de sang, du sang » ; matismes ; plongé les survivants dans le désarroi.
- V2 « des milliers - Meurtre de per- Titre 2 : La détresse totale du peuple
Les figures d’âmes innocentes » ; sonnes sans défense.
Sous-titre 1 : Une im- - V8 « … tes yeux qui Le peuple s’aban-
de style - V6 « carcan de la
puissance à la limite de interrogent » donne, refuse de lut-
haine » ;
la reddition ou de la - V21 « …des cris … ter, vaincu par les
- V2 « âmes
capitulation. pèsent sur les vil- envahisseurs.
innocentes ».
lages »
- V7 « tombent » ; Une souffrance perma- L’adverbe absolu (de
- V17 « tremble » ; nente. Sous-titre 2 : Une ab- Adverbes et opposition temps) « jamais » pré-
- V21 « éclatent » ; « sence d’espoir. temporelle : futur et cédé de « si » un autre
Les temps présent de l’indicatif. adverbe introduit une
revient » V24 ;
verbaux - V9 « … si jamais re- donnée hypothétique :
- V26 « crient » V26 ; «
vois » V 28 : viendra toute espérance est
la paix des brousses alors impossible pour
natales » le peuple.
centre d’intérêt n°2 : Les conséquences apocalyptiques de la guerre sur la - V19 « … me revient
nature. la triste mélopée
d’hommes morts »
- V28 « … je les vois
Idées convergentes
encore rouler sur nos
Outils de la langue Indices textuels retenues
corps ».
Transition : En définitive, le poète Mukala Kadima met le doigt sur les
conséquences apocalyptiques des conflits armés marqués par le carnage
- V4 « terre calcinée » - Destruction de la na- d’êtres humains qui les a plongés dans le désarroi. L’auteur n’occulte pas
- V10 « des brousses ture. aussi les conséquences de la guerre sur la nature.
Le lexique natales » - Habitat dévasté.
- V19 « les forêts obs- Centre d’intérêt N°2 : Les conséquences apocalyptiques de la guerre sur la
cures » nature
- V25 « case en feu » Titres et sous-titres Relevé et analyse des in- Interprétations
dices textuels
La syntaxe - V20 « Le sourd tam- - La destruction d’élé-
et rythme tam le tam-tam sourd » ments cosmiques ; Titre 1 : La destruction de la faune
- La disparition de la
joie de vivre : la cul-
ture se meurt.

- 28 -
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Corrigés

Sous-titre 1 : La dévas- Le lexique de végéta- La guerre n’a pas fait L’incapacité à échapper à cette boucherie provoque chez les hommes un sen-
tation de la végétation tion que des ravages hu- timent de panique. La longue interrogation contenue dans les vers 11 à 18
et du sol V4 «… mottes de terre mains ; la nature a, elle « Ces soleils crispés … nos paumes écorchées ? » rend très bien compte de
calcinée » aussi, été profondé- ce trouble moral que vivent ces victimes torturées, violentées, assassinées.
Sous-titre 2 : La des- V10 « … brousses na- ment atteinte. C’est Dans ces conditions d’impuissance, les êtres humains n’ont plus d’espoir de
truction des éléments tales » toute la botanie de la survie.
cosmiques V14 «… perle de rosée terre qui est touchée, y
en déroute » compris l’eau. C’est avec insistance que le poète rend compte de cette chute inexorable de
V16 «… bruine ou la dernière bouée de sauvetage que constitue l’espoir de son peuple. Ce dés-
averse » Le soleil, astre, univer- espoir est exprimé par les vers 7 « Ces soleils qui tombent, tombent, tom-
V19 «… les forêts obs- sellement connu bent » et les vers 7 « qui tombe tombe tombe » et vers 26 « qui crient crient
cures » comme extrêmement crient ». Cette triple répétition des verbes « tombe » et « crient » marque in-
brûlant, apparaît ici siste sur cet effondrement de l’espoir et d’un avenir lumineux, pacifique.
Personnification inha- angoissé comme un Enfin, comme dans une tragédie savamment préparée, les hommes impuis-
bituelle et construction être humain. Même les sants ne peuvent que crier, vers 21 « éclatent des cris d’épouvante ».
antithétique nuages d’ordinaire lé-
V 7, 11 et 24 « … ces gers, deviennent pe- En définitive, le poète MUKALA kadima met le doigt sur les conséquences
soleils crispés » sants, alourdis. apocalyptiques des conflits armés marqués par le carnage d’êtres humains
V22 « … lourds nuages qui les a plongés dans le désarroi. L’auteur n’occulte pas aussi les consé-
noirs » quences de la guerre sur la nature

L’homme et la nature ne faisant qu’un, le poète dénonce les effets collatéraux


Transition : La guerre n’épargne ni la végétation ni l’eau ainsi que de la guerre sur la nature, seconde victime des conflits armés.
l’écorce terrestre. Ses effets s’étendent également jusqu’aux habitations La nature n’a pas aussi échappé à cette destruction, comme si pour confirmer
des hommes. la fin du monde.
Titre 2 : La destruction de l’habitat humain. Le vers 4 « terre calcinée » traduit le degré des dégâts causés à cette terre
nourricière. Elle a été passée au feu, la rendant ainsi stérile, impropre dés-
Sous-titre 1 : Des vil- Groupes nominaux dé- La destruction totale ormais à la culture. À l’horizon, c’est le spectre des famines, des maladies et
lages inhabitables signant l’espace vital des habitations se ré- de la mort qui se profile. Il en est de même au vers 19 « forêts obscures » : la
des hommes. vèle comme la fin du flore devient mystérieuse en cette période de guerre. L’astre solaire
V21 « … lourds nuages monde. n’échappe.
noirs qui pèsent sur les
villages » Véritable fin du monde, les conséquences de la guerre s’étendent jusque sur
V25 « … case en feu ». des éléments cosmiques comme le soleil. C’est sous la forme d’une person-
nification que le poète le fait remarquer aux vers 7, 11 et 26 « ces soleils cris-
pés ». Quant au vers 22, l’expression « lourds nuages noirs » et le verbe « pèsent »
III. Sixième activité : La rédaction du commentaire composé indiquent une idée d’étouffement, comme si le ciel est devenu un couvercle
qui enferme « les villages » et condamne tout l’univers au désespoir et à la
Depuis des décennies, des conflits sanglants éclatent partout dans le monde, mort inéluctable.
particulièrement en Afrique avec de graves conséquences économiques et
sociales. Ces guerres sont le plus souvent liées à une mauvaise gouvernance A la lumière de l’étude de ce poème, l’on s’aperçoit que les conséquences
ou à l’inobservance de la Constitution ou des règles de démocratie. apocalyptiques engendrées par la sont multiformes : ni les hommes ni les
Le poète congolais MUKALA Kadima N’JUZI, dans son œuvre poétique Redire éléments terrestres et célestes n’ont pu échapper à la folie meurtrière des
les mots anciens parue aux Éditions Saint-Germain-des-Prés à Paris en 1977, envahisseurs. Ce texte apparaît comme une dénonciation énergique des ef-
stigmatise, dans son poème « Gorgé de sang », sur un ton tragique, les hor- fets pervers de la guerre.
reurs de la guerre.
Dans le commentaire composé qui va suivre, nous montrerons, dans un pre- Le style du poète soutenu par de fortes images riches et variées confère à ce
mier temps, les conséquences apocalyptiques de la guerre sur les hommes, texte une valeur didactique indéniable.
puis en second lieu sur la nature.
D’autres auteurs, même éloignés dans le temps et l’espace, tels que Voltaire
Dans ce poème au titre évocateur, Mukala Kadima N’JUZI s’écrie devant les dans Candide et Jean Giraudoux dans La guerre de Troie n’aura pas lieu, ont
conséquences apocalyptiques de la guerre. Celles-ci, multiformes et parti- réussi à faire la satire de la guerre et de ses absurdités.
culièrement meurtrières, touchent d’abord les êtres humains.

Texte 5
C’est sous la forme d’une hécatombe que les conséquences apocalyptiques
de la guerre sont présentées. Le poète le traduit par les carnages exercés sur
Ce court texte est extrait de Mission terminée de l’écrivain camerounais Mongo BETI. L’œu-
des innocentes personnes.
vre relate un pan de l’histoire coloniale de son pays, le Cameroun. Ici, c’est un aspect de
l’école de cette époque qui y est peint.
De ce point de vue, c’est une extermination d’âmes innocentes. Il s’agit du
massacre exprimé dans le poème par l’écoulement du « sang » de « milliers
d’âmes » aux vers 1 et 2. En effet, la répétition du substantif « sang » dans
1 Vous rappelez-vous l’époque ? Les pères menaient leurs enfants à
les vers 1 « Gorgé de sang, de sang, du sang » et 25 « des caillots de sang ». À
l’école, comme on pousse des troupeaux vers un abattoir. Des vil-
cela s’ajoute l’assonance en « an » dans le mot sang pour exprimer les gé-
lages de brousse éloignés de plus de cinquante kilomètres, arri-
missements de douleur des victimes.
vaient de tout jeunes enfants, conduits par leurs parents, pour
5 s’inscrire à une école, n’importe laquelle.
Cette cruauté découle d’un acte injustifié aux yeux du poète : la violence phy-
sique. Le texte présente celle-ci comme singulièrement violente, dévasta-
Population pitoyable, ces jeunes enfants ! Hébergés par de vagues
trice. Les nombreux adjectifs qualificatifs et les participes passés dans les
parents autour de l’école ou de vagues relations de leur père, mal
vers 5 « flancs poignardés », vers 6 « côtes brisées », vers 11 « tempes brû-
nourris, faméliques, rossés à longueur de journée par des moniteurs
lées », vers 12 « joues griffées » et enfin au vers 18 « paumes écorchées »
ignares, abrutis par des livres qui leur présentaient un univers sans
traduisent éloquemment cette barbarie.
10 ressemblance avec le leur, se battant sans cesse, ces gosses-là,
On note également un autre type de violence : la violence morale. Elle est
c’étaient nous.
marquée par la construction chiasmique du vers 20 :
« Le sourd tam-tam
Catéchisés, confirmés, gavés de communions comme de petites oies
le tam-tam sourd ».
du bon Dieu, confessés à Pâques et à Trinité, enrôlés sous les ban-
15 nières des défilés du Quatorze Juillet, militarisés, présentés à toutes
Cela révèle que la joie habituelle vécue au son des tam-tams n’existe presque
les commissions nationales et internationales comme une fierté, ces
plus. Les tam-tams étant devenus désormais enroués, étouffés. Le peuple est
gosses-là, c’étaient nous.
dans la détresse totale.
- 29 -
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page30

Corrigés
Dépenaillés, querelleurs, vantards, teigneux, froussards, galeux, cha- éTaPe 3 : analyse détaillée du texte
pardeurs, les pieds rongés de chiques, ces gosses-là, c’étaient nous.
20 Une faune minuscule et piaillante, égarée dans le siècle comme des Outils de la langue Indices textuels relevés Leur effet de sens (in-
poussins dans l’Atlantique. terprétation)

mongo BeTI, mission terminée, 1957,


Indices d’énonciation « Vous rappelez-vous » Le narrateur, comme
(ligne1) dans une scène d’expo-
Pari, Éditions BUCHET / Chastel, PP 231 – 232.
« comme on pousse sition fait connaître les
des troupeaux » (ligne circonstances et les
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez comment
2) personnages du récit
l’auteur dépeint les conditions de vie des écoliers de cette époque et la mé-
« conduits par leurs ainsi que le fait majeur
diocrité de l’éducation qu’ils reçoivent.
parents » (ligne 3) ou thème.
« c’étaient nous »
I. PremIère acTIvITé : La conSTrucTIon du SenS du TexTe
(lignes 9, 14, 16)
Pronoms personnels
-------------------
L’étude du texte-support
variés : les définis et
les indéfinis
éTaPe 1 : analyse globale du texte La syntaxe - Le premier para- Schéma classique du

(Après plusieurs lectures du texte, réponds aux questions / consignes sui-


graphe : « Vous rappe- récit. Ce paragraphe

vantes)
lez-vous … ces fonctionne comme une
gosses-là, c’étaient situation initiale dans
nous » : les person- laquelle le narrateur
- Le genre de ce texte : un texte romanesque nages, le temps, l’es- est également person-
- La nature de ce texte : un récit complexe (narration et portrait pace. nage.
- Les informations fournies par le paratexte : Mongo BETI, écrivain came-
rounais. Mission terminée est l’un de ses romans écrit vers la fin de la colo- - Le deuxième para- Description (portrait
nisation et publié en France en 1957, aux Éditions BUCHET / Chastel. Ce graphe : « Population physique) révélant
texte est un extrait des pages 231 – 232. pitoyable … ces gosses- l’extrême pauvreté des
- Le thème du texte : L’école coloniale. là, c’étaient nous » : un familles.
- L’effet que ce texte produit sur toi : Un sourire derrière lequel le lecteur portrait physique défa-
éprouve un sentiment de révolte devant les conditions de vie de ses premiers vorable des écoliers. Forme insidieuse d’ac-
écoliers. culturation de ces
- La tonalité dominante dans ce texte : ironique. - Le troisième para- jeunes innocents : c’est
- L’intention de l’auteur : Dénoncer le piètre enseignement dispensé par des graphe : « Catéchisés, l’assimilation des va-
enseignants mal formés. Cette éducation était loin des réalités locales de ces confirmés … gosses-là, leurs culturelles d'un
écoliers. c’étaient nous » : Édu- autre groupe humain,
- L’originalité de ce texte : L’auteur, derrière la raillerie (l’ironie), réussit à cation plus chrétienne en l’occurrence de l’Oc-
dévoiler les mauvaises conditions de l’éducation des enfants de cette période (catholique) que cident.
coloniale de son pays. laïque. Apprentissage
- Idée générale : Une critique ironique de l’éducation en période coloniale. forcé d’une autre édu- Le portrait moral peu

éTaPe 2 : L’analyse du libellé


cation. reluisant que présente
l’auteur est la suite lo-
------------
L’exploitation du libellé
- Le quatrième para- gique des faits précé-
graphe : « Dépenaillés, dents : le physique, la

1.1 Les différentes parties du libellé.


querelleurs … dans pauvreté des parents
l’Atlantique » : un por- et l’éducation de ces
trait moral dépréciatif élèves.
• La consigne : Vous ferez de ce texte un commentaire composé. La consigne de ces écoliers.
précise clairement qu’il s’agit de faire un commentaire composé de ce texte
et non un autre exercice. Indices d’organisation Le texte s’organise au- La structure interne de
• L’information : Elle est constituée des centres d’intérêt suivants : Vous tour de trois axes prin- ce texte est simple :
montrerez comment l’auteur dépeint les conditions de vie des écoliers de cipaux de sa structure souci de l’auteur de
cette époque et la médiocrité de l’éducation qu’ils reçoivent. interne : permettre au lecteur
- Premier axe : L’expo- d’accéder plus facile-
1.2 Identifie les centres d’intérêt (Thème et éléments formels présents).
sition : cadre du récit, ment au sens premier
personnages princi- du texte : valeur didac-
centre d’intérêt n°1 : La peinture des conditions de vie des écoliers de cette
paux, époque. tique.
- Deuxième axe : Le
époque.
centre d’intérêt n°2 : Un enseignement médiocre dispensé.
portrait physique et
moral des écoliers.
1.3 explique chaque centre d’intérêt
- Troisième axe : L’en-
seignement et l’éduca-
tion reçus à l’école par
les écoliers.
Centre d’intérêt N°1 : La peinture Centre d’intérêt N°2 : Un enseigne- Le lexique : Riche lexique évoquant
des conditions de la vie écoliers de ment médiocre dispensé aux éco- - « menaient » (verbe un milieu animalier :
cette époque. liers. Indices lexicaux mener) : Faire avancer tantôt bêtes sauvages,
Montrer, à travers le relevé des in- Montrer, à travers le relevé des in- un animal en marchant à tantôt animaux domes-
dices textuels et de leur analyse, dices textuels et de leur analyse, sa tête, à ses côtés, ou en tiques.
que les conditions de vie des éco- que l’enseignement et l’éducation le poussant devant soi. Caractéristique : la doci-
liers (portrait moral et physique) donnés aux écoliers étaient très en « des troupeaux » : lité liée sans doute à
de cette époque étaient particuliè- dessous de la moyenne. Troupe de bêtes sau- l’innocente de ces
rement mauvaises, pénibles. vages ou encore d’ani- gosses.
maux domestiques qu'on
élève et nourrit ensem-
ble.
« abattoir » : Lieu où l'on
abat les animaux de bou-
cherie.

- 30 -
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page31

Corrigés

« faune » : Ensemble * Champ lexical de la re- Une éducation qui s’ac-


des animaux d'une ré- - Malgré leur âge, ces ligion (catholique). compagne d’actes de
gion ou d'un milieu dé- enfants présentaient un violence, de brutalité.
terminé. aspect physique dépré- - « population pitoya- Ces sévices corporels
« piaillante » : Pousser ciatif : mauvaise ali- ble » ; « vagues pa- font partie intégrante
de petits cris en parlant mentation, ils étaient rents » de cette formation.
de certains oiseaux. vêtus des guenilles ou « vagues relations » ; « Ces gosses-là » ont fini
Nous avons : haillons. « mal nourris » ; alors par développer
* Champ lexical de l’es- Conséquence, ils « faméliques » ; « ros- des comportements co-
pèce animale. avaient un état de santé sés » ; « gavés de com- léreux, impétueux dans
corporel déplorable. munions » ; cette situation grégaire.
Le portrait de ces éco-
« enrôlés » ; « van-
liers
tards » ; « dépenail-
•Le portrait physique
lés » ; « querelleurs » ;
* « jeunes enfants »
« froussards » ; « ga-
* « faméliques »
leux » ; « chapardeurs »
* « Dépenaillés »
- Objet de maltraitance, * Champ lexical de la
* « galeux,, teigneux, les
ces gosses ont fini par maltraitance
pieds rongés de
devenir des garne-
chiques ». Les figures Comparaisons : - L’obéissance et la disci-
ments, turbulents et in-
de style, etc. - « menaient les en- pline aveugles de ces en-
supportables.
•Le portrait moral fants… comme on pousse fants font d’eux des
- L’éducation religieuse
* « Population pitoya- des troupeaux… » animaux. L’hostie est
donnée comme une fé-
ble » - « gavés de communions considérée ici comme
rule n’a rien changé à
* « rossés à longueur comme de petites l’abondante nourriture
leur mauvaise
de journée » oies… » donnée aux oies pour les
conduite ; pas même
* «abrutis par des li- - « égarée dans le siècle engraisser. En fin de
cette sorte de formation
vres » comme des poussins… » compte ces écoliers par-
militaire qu’on leur a
* « se battant sans Métaphore animale ticuliers sont tantôt com-
donnée pour les disci-
cesse » (comme des troupeaux ; parés à des mammifères
pliner
* « Catéchisés, confir- comme de petites oies ; ruminants tantôt à des
més, gavés de commu- comme des poussins) volailles.
L’école, le nouveau mi-
nions, confessés à
lieu d’existence de ces
Pâques » Métaphores doublée
écoliers ; sorte de saut
* « militarisés » d’une mise en apposi-
dans l’inconnu. Nou-
tion :
velle famille, nouvelle
- « l’école » : Établisse-
éducation. L’école et la
ment dans lequel est - « enrôlés sous les ban- - Presque contraints, ces
religion, voici ce pour
donné un enseigne- nières des défilés du écoliers portaient le dra-
quoi ils (ces gosses),
ment collectif Quatorze juillet » ; peau lors des proces-
quittent leur cadre na-
- « s’inscrire » : écrire - « Une faune minuscule sions de la fête de
turel pour apprendre
son nom, marquer sa et piaillante » libération de la France.
une autre civilisation.
présence pour faire ou - « égarée dans le siè- - Ils finissent par s’ac-
recevoir quelque chose. cle… » commoder avec ce nou-
- « moniteurs » : Fonc- vel environnement au
- L’éducation reçue à
tionnaires subalternes point de ressentir de la
l’école s’accompagnait
de l'enseignement élé- joie.
d’une formation spiri-
mentaire, inférieur à
tuelle donnée sous
l'instituteur dans la hié- Hyperboles : - Idée d’exagération que
toutes formes de
rarchie administrative - « égarée dans le siè- traduit l’existence de ces
contraintes. : maîtrise
scolaire. cle… » enfants : abandonnés au
obligatoire de tout le ri-
- « des livres » : Ou- hasard, ils sont totale-
tuel ou cérémonial de la
vrages utilisés le plus ment perdus, désorien-
messe chez les chré-
souvent dans le milieu tés. Coupés de leurs
tiens catholiques.
scolaire. origines ils sont comme
* Champ lexical de prisonniers condamnés
l’école. à errer.
- « Catéchisés » : Ins-
truits dans la religion Insistance : - Le narrateur met, avec
chrétienne ou encore - « c’étaient nous ». force, l’accent sur les
endoctrinés. personnages de l’his-
- « confirmés » : Confé- toire. Il parle en tant
rer le sacrement de la que représentant de tous
confirmation (faire des- ces écoliers de cette
cendre le Saint Esprit époque. Il semble pren-
sur un chrétien). dre à témoin le lecteur
- « communions » : Ré- de ce douloureux pan de
ception du sacrement son passé. L’imparfait (le
de l'eucharistie. passé) révèle le regard
- « confessés » : Dans que l’auteur jette au-
l’église catholique, dé- jourd’hui sur cette en-
clarer ses péchés dans fance écolière faite de
le sacrement de la péni- brimades mais aussi de
tence. joies.
- « Pâques » : Fête chré-
tienne célébrée tous les
ans pour commémorer
la résurrection du
Christ.

- 31 -
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Corrigés
éTaPe 4 : détermination des idées convergentes
de chaque centre d’intérêt
- « abrutis » : fatiguer - La religion, formation
inutilement l’esprit. spirituelle :

centre d’Intérêt n°1 : La peinture des conditions de la vie écoliers de cette


- « des livres » : Ou- l’éducation reçue à

époque.
vrages ou supports l’école était s’accompa-
d’apprentissage. gnée d’une formation
Outils de la langue Indices textuels ou ci- Idées convergentes re- * Champ lexical de spirituelle donnée sous
tations tenues l’école. toutes les formes de
contraintes : maîtrise
Indices d’énonciation « Vous rappelez-vous » « Scène d’exposition » : - « Catéchisés » : Ins- obligatoire de tout le ri-
(ligne1) introduction : les cir- truits ou endoctrinés tuel ou cérémonial de la
« comme on pousse constances, les per- dans la religion chré- messe chez les chré-
des troupeaux » (ligne sonnages du récit et le tienne. tiens catholiques (la ca-
2) fait majeur ou thème. - « confirmés » : ont téchèse, la communion,
« conduits par leurs reçu le sacrement de la la confession et la
parents » (ligne 3) confirmation. Pâques, la deuxième
« c’étaient nous » - « communions » : Ré- fête catholique après
(lignes 9, 14, 16) ception de l'eucharis- Noël)
Pronoms personnels tie.
variés : les définis et - « confessés » : décla- - Une éducation qui
les indéfinis rer ses péchés dans le s’accompagne d’actes
Indices d’organisation - Le premier para- - Description (portrait sacrement de la péni- de violence, de bruta-
graphe : les person- physique) : l’extrême tence. lité.
nages, le temps, pauvreté des familles. - « Pâques » : Fête chré- - développement chez
l’espace. Acculturation de ces tienne célébrée tous les « Ces gosses-là » de
- Le deuxième para- jeunes innocents. - Le ans pour commémorer comportements colé-
graphe : un portrait portrait moral peu re- la résurrection du reux, impétueux dans
physique défavorable luisant la suite logique Christ. cette situation grégaire.
des écoliers. des faits précédents : le * Champ lexical de la re-
- Le troisième para- physique, la pauvreté ligion (catholique).
graphe : Éducation plus des parents et l’éduca-
chrétienne (catholique) tion de ces élèves. - « population pitoya-
que laïque. Apprentis- ble » ; « vagues pa-
sage forcé d’une autre rents »
éducation. « vagues relations » ; «
- Le quatrième para- mal nourris » ;
graphe : un portrait « rossés » ; « gavés de
moral dépréciatif de ces communions » ; « enrô-
écoliers. lés » ; « querelleurs » «
galeux » ; « chapar-
Les indices lexicaux Le lexique : - Riche lexique du mi- deurs ».
- « menaient » : Faire lieu animalier : bêtes * Champ lexical de la
avancer un animal ; sauvages ou animaux maltraitance.
- «des troupeaux » : domestiques.
Troupe de bêtes sau- - Caractéristique : la do-
vages ou domestique.. cilité et l’innocente de La syntaxe - Le premier para- - Récit ordonné fonction-
«abattoir » : Lieu où ces gosses. et rythme graphe : les person- nant comme un discours
l'on abat les animaux nages, le temps, l’espace. oral adressé à des audi-
de boucherie. - Aspect physique dé- - Le deuxième para- teurs présents.
« faune » : Ensemble préciatif : mauvaise ali- graphe : un portrait phy- - Un portrait physique
des animaux d'un mi- mentation, vêtus de sique défavorable des révélateur de l’extrême
lieu déterminé. guenilles ou haillons. écoliers. pauvreté des familles.
« piaillante » : Petits - État de santé corporel - Le troisième para- - Acculturation très pla-
cris de certains oiseaux. déplorable. graphe : Éducation plus nifiée de ces jeunes inno-
* Champ lexical de l’es- chrétienne (catholique) cents : assimiler les
pèce animale. - Garnements, turbu- que laïque et l’apprentis- valeurs culturelles occi-
lents et insupportables. sage forcé d’une autre dentales.
Le portrait de ces éco- - L’éducation reli- éducation. - Un portrait moral peu
liers gieuse : une férule - Le quatrième para- reluisant de ces écoliers.
•Le portrait physique presqu’inutile : mau- graphe : un portrait
* « jeunes enfants » ; * vaise conduite ; moral dépréciatif de ces
« faméliques » - Une sorte de forma- écoliers.
* « Dépenaillés » ; * « tion militaire pour les Les figures Comparaisons : - Dévalorisation de la
galeux,, teigneux, les discipliner de style - « menaient les enfantspersonnalité humaine
pieds rongés de - L’école, le nouveau … comme on pousse de ces écoliers : ils
chiques ». milieu : nouvelle édu- des troupeaux …» sont ravalés au rang
- « l’école » : le lieu où cation. - « gavés de commu- d’animaux.
ils reçoivent un ensei- - La religion, formation nions comme de petites - L’hostie vue comme
gnement et une éduca- spirituelle. oies » symbole d’abondance
tion collectifs - Apprentissage forcé - « égarée dans le siècle
gratuite (oies sont en-
- « s’inscrire » : écrire d’une autre civilisation comme des poussin » graissées pour leur
son nom pour marquer au moyen du livre. Métaphore animale. foie).
sa présence. - Fonctionnaires sub- - Ces écoliers particu-
- « moniteurs » : l'insti- alternes inférieurs à Métaphores et mise en liers sont tantôt des
tuteur. l'instituteur dans la apposition : mammifères tantôt des
- « ignares » : sans hiérarchie administra- - «… enrôlés sous les volailles : les princi-
grande instruction, tive scolaire. Ils sont bannières des défilés pales espèces animales
presqu’ignorant ou il- sans grande instruc- du Quatorze juillet » ; sur la terre
lettré. tion, presqu’ignorant - « Une faune minuscule
ou illettré et piaillante »

- 32 -
Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page33

Corrigés

Les figures - «… égarée dans le siè- - Immensité et spécifi- II. deuxIème acTIvITé : L’organISaTIon deS cenTreS d’InTérêT

étape 1 : Détermination des titres et des sous-titres de chaque centre d’in-


de style cle …» cité du nouvel environ-
nement : abandonnés,
térêt (Voir Étape 2).
étape 2 : Détermination de la structure du développement
Hyperboles : ils sont désorientés car
- «… égarée dans le siè- coupés de leurs ori-
cle …» gines.
- Ils sont des prison- Centre d’intérêt N°1 : La peinture Centre d’intérêt N°2 : Un enseigne-
Insistance : niers condamnés à des conditions de la vie écoliers de ment médiocre dispensé aux éco-
- «… c’étaient nous » errer. cette époque. liers..
- Le narrateur / auteur
Titre 1 : Le portrait des écoliers Titre 1 : Une parodie d’école.
L’accumulation (des prend à témoin le lec-
qualificatifs) teur de ce douloureux
Sous-titre 1 : Un portrait physique Sous-titre 1 : Une pédagogie dé-
- « mal nourris, famé- pan de son passé en je-
dépréciatif voyée
liques, rossés, abrutis » tant un regard critique
Sous-titre 2 : Un portrait moral né- Sous-titre 2 : Une sévère éducation
sur cette enfance éco-
gatif religieuse
lière.
Les éléments de la transition 1 : Ce Les éléments de la transition 1 : Ce
- Fréquence d’actes de
portrait très détaillé et particuliè- regard satirique que l’auteur jette
violence et de priva-
rement dépréciatif s’est accompa- sur son école d’enfance d’autrefois
tions de besoins élé-
gné d’une existence pénible pour est conforme au contenu qui y était
mentaires : la
ces jeune écoliers. transmis aux écoliers
nourriture.

centre d’intérêt n°2 : Un enseignement médiocre dispensé aux écoliers.. Titre 2 : Une vie très difficile. Titre 2 : Le maître et l’enseigne-
ment donné

Idées convergentes
Sous-titre 1 : Un environnement fa-
Outils de la langue Indices textuels
retenues
milial aléatoire Sous-titre 1 : De médiocres péda-
Sous-titre 2 : Une sous-alimenta- gogues
Les indices d’organisa- - Les trois premiers pa- Présentation de l’école tion et des sévisses Sous-titre 2 : Des connaissances
tion ragraphes : ils dérou- - les conditions de vie inadaptées
lent un récit complet (hébergement, restau-
et détaillé de la dou- ration). Les éléments de la transition 2 : Le Les éléments de conclusion par-
loureuse et pénible vie - Contenus de l’ensei- triste tableau des conditions de vie tielle : L’auteur jette Le regard ré-
scolaire de ces écoliers gnement reçu, difficile de ces jeunes écoliers s’est trospectif sur un chapitre de sa vie,
: - Qualification des for- encore plus assombrit par la qua- celle d’écolier, marquée par des
mateurs. lité de l’enseignement reçu dans conditions pénibles et une éduca-
ces écoles tion médiocre et inadaptée.
Les indices lexicaux « menaient … à Avec des méthodes et

éTaPe 3 : détermination du plan détaillé du développement


l’école » « s’inscrire … des pratiques diffé-
à l’école » rentes, l’école et
- « moniteurs ignares » l’église tendent à obte-
« abrutis par des li- nir un résultat com- Centre d’Intérêt N°1 : La peinture des conditions de la vie écoliers de
vres » mun : l’instruction cette époque.
Analyse des indices Interprétations
- « catéchisés … complète de ces jeunes
Titres et sous-titres
textuels
Pâques », etc. enfants.
- « sans ressemblance Or, les enseignants
avec leur univers » n’ont pas le niveau mi- Titre 1 : Le portrait des Le portrait de ces éco- - L’aspect physique sin-
* L’école et l’église : nimum requis. écoliers liers gulièrement déprécia-
deux systèmes d’édu- Le contenu enseigné •Le portrait physique tif de ces jeunes
cation aux méthodes et ne prend pas en Sous-titre 1 : Un por- « jeunes enfants » ; écoliers dénote de la
objectifs différents. compte les réalités lo- trait physique dépré- «faméliques » mauvaise alimentation
cales : ces jeunes éco- ciatif. « Dépenaillés » ; « ga- et des guenilles ou
liers sont passés d’un leux, teigneux, les haillons qu’ils portent.
milieu connu à un Sous-titre 2 : Un por- pieds rongés de En un mot leur état de
monde nouveau où ils trait moral négatif chiques ». santé corporel est dé-
acquièrent d’autres - Multitude de qualifi- plorable.
comportements. catifs dévalorisants et
Les figures Métaphore Un enseignement sco- dégoûtants qui pei- - Le portrait moral est
de style - « menaient … un abat- laire défectueux et ina- gnent la physionomie quant à lui contrasté :
toir » dapté : situation des enfants. ces garnements sont à
- « moniteurs ignares » géographique de l’école la fois turbulents et in-
- « abrutis par des li-(n’importe quelle école), •Le portrait moral supportables mais
vres » prise en charge paren- * « Population pitoya- aussi ils ressentent de
tale (vagues parents, ble » la joie dans leur nouvel
Gradation ascendante vagues connaissances), * «abrutis par des li- environnement.
- « Catéchisés, confir- des enseignants presque vres » - Ce portrait moral est
més, gavés, confessés » incultes. * « se battant sans complété par une édu-
cesse » cation religieuse sorte
* « Catéchisés, confir- de férule presqu’inu-
Degré d’acculturation més, gavés de commu- tile.
(spirituelle) des éco- nions, confessés à
liers : soumission pro- Pâques »
gressive dans - Nombreux participes
l’acquisition du christia- passés qui décrivent
nisme. l’état affectif et psycho-
logique de ces écoliers.

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Mon cahier Corrigés final 8_Mise en page 1 16/08/16 15:51 Page34

Corrigés
III. TroISIème acTIvITé : La rédacTIon du commenTaIre com-
PoSé
Titre 2 : Une vie très •Un environnement fa- - Les parents ne mesu-
difficile. milial et scolaire défa- rent pas l’importance
vorisés de l’école : ils la voient
Sous-titre 1 : Un envi- - « population pitoya- comme une institution On a coutume de dire que l’école, en Afrique, a emboîté le pas à la pénétration
ronnement familial ble » ; « vagues imposée. Peu importe coloniale. Elle a été surtout créée pour former des cadres subalternes, auxi-
aléatoire. parents » ; « vagues re- les conditions de vie liaires entre le colon et les dirigeants locaux.
lations » ; de leurs enfants, moins L’écrivain camerounais Mongo BETI, dans cet extrait de son roman Mission
- « menaient » ; « des encore la qualité de la terminée paru en 1957 aux Éditions BUCHET - Chastel à Paris, dévoile de
villages éloignés … ar- personne qui sera façon ironique des conditions de vie des premiers écoliers de son pays.
Sous-titre 2 : Une sous- rivaient de tout jeunes chargée de veiller sur Dans un commentaire composé, nous montrerons dans un premier temps
alimentation enfants » ces mineurs. Ces pa- la peinture des conditions de vie des écoliers de cette époque coloniale puis
rents sont loin d’imagi- dans un second temps la médiocrité de l’enseignement qu’ils y recevaient.
ner ce qu’endurent
•Une sous-alimenta- leurs enfants dans les Contrairement à ce qu’on pourrait attendre, les écoliers de cette époque sont
tion et des sévisses : salles de classe. présentés sous une image totalement dépréciative où l’ironie et la compa-
- « mal nourris » ; raison se côtoient allègrement pour dépeindre leurs conditions de vie.
- «faméliques » - Ces gosses étaient Aussi loin que remontent les souvenirs de l’auteur, lui revient l’image de ses
- « chapardeurs » des malnutris. Cette condisciples d’infortune. Leurs conditions de vie sont restées gravées dans
- « rossés à longueur carence alimentaire est sa mémoire. Son récit, pour mieux en saisir la quintessence, le narrateur
de journée » liée au bon aloi de pointe un doigt accusateur sur « les parents » qui les ont faits « hébergés »
celui qui héberge l’en- chez des « vagues parents » ou « relations ». Ils ne mesurent donc pas l’im-
fant. Par ailleurs, les portance de l’école : ils la voient comme une institution imposée. Peu im-
parents sont loin porte les conditions de vie de leurs enfants, moins encore la qualité de la
d’imaginer ce qu’endu- personne qui sera chargée de veiller sur ces mineurs. Ils sont loin d’imaginer
rent leurs enfants ce qu’endurent leurs enfants chez ces tuteurs et dans les salles de classe aux
dans les salles de mains des moniteurs.
classe, aux mains des Ainsi, l’aspect physique singulièrement dépréciatif de ces jeunes écoliers
moniteurs. dénote-t-il de leur mauvaise alimentation comme le montre l’adjectif quali-
En fin de compte, la ficatif « faméliques » (L6) pour mieux traduire cette quasi absence d’aliment.
fréquence d’actes de Suivent ensuite une multitude de qualificatifs dévalorisants et dégoûtants
violence et de priva- qui peignent la physionomie des écoliers « dépenaillés » ; « galeux, teigneux,
tions de nourriture les pieds rongés de chiques » (L14 et 15 du texte). Ce pitoyable portrait phy-
constituent les condi- sique s’achève par leur tenue vestimentaire qui inspire pitié et compassion.
tions de vie de « ces L’emploi du mot « dépenaillés », synonyme de guenilles ou haillons renforce
gosses-là ». cette réalité crue que Mongo BETI peint avec un brin d’ironie. En un mot,
Malgré leur jeune âge, leur état de santé corporel est déplorable. En fin de
compte, la fréquence d’actes de violence et de privations de nourriture
Centre d’intérêt N°2 : Un enseignement médiocre dispensé aux écoliers. constitue les conditions de vie de « ces gosses-là ».

Analyse des indices Interprétations


Titres et sous-titres
Quant au portrait moral, il est peu reluisant. On note une véritable dévalori-
textuels
sation de la personnalité humaine de ces écoliers : ils sont ravalés au rang
d’animaux. Le verbe « menaient » (verbe mener, comme pour faire avancer
Titre 1 : Une parodie Sous-titre 1 : Une pé- - Cette école était une un animal en marchant à sa tête, à ses côtés) et les substantifs « troupeaux ;
d’école. dagogie dévoyée. véritable caricature. «abattoir » « faune » forment ensemble, ici, le champ lexical le plus expressif
- « rossés à longueur Les écoliers étaient de l’espèce animale.
Sous-titre 1 : Une pé- de journée » objet de maltraitance. L’expression « Population pitoyable » cache assez mal cette émotion pénible
dagogie dévoyée. « moniteurs ignares » - Les enseignants n’ont du spectacle des souffrances de ces écoliers que l’auteur réussit à nous faire
pas les compétences partager. Dans cette existence grégaire, « ces gosses-là » ont fini par déve-
Sous-titre 2 : Une sé- Sous-titre 2 : Une sé- requises. Ils sont à la lopper des comportements presque violents car « se battant sans cesse ».
vère éducation reli- vère éducation reli- limite des illettrés. Dans cet environnement presque carcéral, ces élèves reçoivent à l’école un
gieuse gieuse enseignement qui, au lieu de les conduire vers la réussite intellectuelle,
- « Catéchisés », - L’éducation reçue à réduit leurs aptitudes parce que « abrutis par des livres ».
- « confirmés », l’école s’accompagnait Comme pour canaliser ces conduites, on a eu recours au spirituel à travers
- « gavés de commu- d’une formation spiri- une éducation religieuse, sorte de férule presqu’inutile. L’éducation reçue
nions », tuelle donnée sous à l’école s’accompagnant d’une formation spirituelle donnée sous forme de
- « confessés à toutes les formes de contraintes pour la maîtrise obligatoire de tout le rituel ou cérémonial de la
Pâques », contraintes : maîtrise messe chez les chrétiens catholiques. Les nombreux participes passés qui
- « Trinité » obligatoire de tout le décrivent l’état affectif et psychologique de ces écoliers sont assez éloquents
- « bon Dieu » rituel ou cérémonial de à travers la gradation (L9) « Catéchisés, confirmés, gavés de communions,
la messe chez les chré- confessés à Pâques ».
tiens catholiques.
Le triste tableau des conditions de vie difficile de ces jeunes écoliers s’est
Titre 2 : Le maître et Sous-titre 1 : De mé- - C’est à une satire que encore plus assombri par la qualité de l’enseignement reçue dans ces écoles
l’enseignement donné diocres pédagogues se livre l’auteur en pré-
« moniteurs ignares » sentant ces ensei- C’est de façon ironique que l’auteur qualifie les formateurs commis à leur
Sous-titre 1 : De mé- gnants et leur éducation. En effet, c’est une véritable caricature de l’école qui est présentée.
diocres pédagogues enseignement : ni l’un Cette pédagogie dévoyée emploie des méthodes surannées. Les écoliers
ni l’autre ne répond étaient objet de maltraitance car « rossés à longueur de journée » par « mo-
vraiment aux normes niteurs ignares ». Ces enseignants n’ont pas les compétences requises. Ils
d’une véritable école : sont à la limite des illettrés.
Sous-titre 2 : Des « abrutis par des livres les contenus enseignés L’école n’était pas laïque. Elle s’accompagnait d’une formation spirituelle
connaissances inadap- … sans ressemblance sont en inadéquation donnée sous toutes formes de contraintes : maîtrise obligatoire de tout le
tées avec le leur » avec le vécu quotidien rituel ou cérémonial de la messe chez les chrétiens catholiques. L’auteur le
de ces enfants. dit si bien à travers « Catéchisés, confirmés, gavés de communions, confessés
à Pâques ».
Avec des méthodes et des pratiques différentes, l’école et l’église tendent à
obtenir un résultat commun : l’instruction complète de ces jeunes enfants.
Or, les enseignants n’ont pas le niveau minimum requis et le contenu ensei-
gné ne prend pas en compte les réalités locales ; les élèves sont en définitive

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Corrigés
« abrutis par des livres qui leur présentaient un univers sans ressemblance avec le leur » : ils sont donc passés d’un milieu connu à un monde nouveau. Les
contenus enseignés sont en inadéquation avec le vécu quotidien de ces enfants : enseignement scolaire défectueux et inadapté, situation géographique de
l’école « pour s’inscrire à une école, n’importe laquelle », prise en charge parentale « vagues parents, vagues connaissances », des enseignants presque
incultes « moniteurs ignares ».
C’est à une satire que se livre l’auteur en présentant ces enseignants et leur enseignement : ni l’un ni l’autre ne répond vraiment aux normes d’une véritable
école. Mongo BETI jette ainsi un regard rétrospectif sur un chapitre de sa vie, celle d’écolier, marquée par des conditions d’existence pénibles et une éducation
médiocre et inadaptée.

En faisant la peinture à la fois ironique et pathétique de la vie des premiers écoliers de cette époque, l’auteur, loin de condamner ce système, semble louer
le courage de tous ses acteurs qui acceptent l’intrusion d’une nouvelle civilisation.
Ce court texte est d’une rare beauté tant au niveau des images que de la tonalité.
Ces écoliers et ces « moniteurs ignares » décrits ici sont représentatifs de ces nombreux pionniers qui ont emprunté le chemin rocailleux mais plein d’espoir
de l’école occidentale coloniale.
L’écrivain Mongo BETI n’est sans doute pas le seul à avoir traité la thématique de l’école coloniale. Son compatriote Ferdinand OYONO dans Le vieux nègre
et la médaille et Une vie de boy et l’ivoirien Bernard B. DADIE dans Climbié ont décrit cette école-là sous un angle similaire, avec la particularité qui les ca-
ractérise.

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Mise en page : Vallesse Éditions


Achevé d’imprimer en Côte d’Ivoire
4ème trimestre 2015
Maquette couverture : Abraham NIAMIEN
Dépôt légal : N° 12524

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