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d’Education et de Formation
Gharb-Chrarda-Bni H’ssen
L’enseignement de la poésie au
cycle collégial
Année de formation
2012 - 2013
Table de matières
Introduction :………………………………………………………………………………..1
Première partie :
1- Forme et structure
a. Le genre
b. Les types.
II- Séquence didactique autour d’un poème extrait du recueil Parolesde J.Prévert :
Conclusion :
Remerciements
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer mes vifs remerciements :
Je remercie aussi tous mes Professeurs et mes amis de classe que j’ai eu
l’honneur de côtoyer pendant ma période de formation.
Enfin, j’adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis qui
m’ont toujours soutenus et encouragés au cours de la réalisation de ce mémoire.
Dédicace
Ce mémoire est dédié à :
Mes parents qui m’ont toujours poussé et motivé dans mes études.
Mon frère.
J’espère qu’ils trouveront dans cette dédicace de mémoire tout l’amour que je
leur porte.
Introduction
La poésie est l’un des genres littéraires enseignée au cycle collégial. Quoi
qu’elle soit présente dans tous les niveaux ; première année, deuxième année et
somme de difficultés, aussi bien sur le plan didactique que sur le plan
donc le problème de l’élève via ce genre littéraire? Et quelle est la place que
collégial ?
Pour ce faire et suite aux lectures ayants nourri notre réflexion en vue
poésie, nous avons opté pour une première partie qui propose, en premier lieu,
celle-ci ainsi que les procédés techniques qui l’organisent, autrement dit la
Il s’agit, dans la sous-partie actuelle, de définir de façon détaillée la poésie et de citer les
différents types de poème.
Les poètes ont laissé, au fil des siècles, la trace de leurs sentiments, de leurs
impressions et de leurs sensibilités comme héritage pour les générations suivantes qui en ont
fait leur patrimoine.
Pour chanter ses sentiments au Moyen Age, le poète s’accompagnait d’une lyre. .
Homère1, dans l’Antiquité, allait de ville en ville, racontant aux populations des histoires
pleines de fureur et de tristesse. Parmi ces sentiments chantés, il y en a un qui jouera un rôle
fondamental dans la construction de la poésie romantique tel que celui de la souffrance, c’est
du moins ce que confirme Alfred de Musset quand il écrit : « Rien ne nous rend si grands
qu’une grande douleur.» et que «les plus désespérés sont les chants les plus beaux ».2
Les parnassiens prônent à partir de 1860 une poésie impersonnelle, leur objectif était
d’écrire pour montrer la beauté de la langue. Ce courant apparait contre le Romantisme. Les
1
Homère est un poète du VIII ème siècle avant J-C. On lui attribue les deux premières œuvres de la littérature :
L’Iliade et L’Odyssée
2
Musset, A., Poésies, « La Nuit de mai », « La muse », édition, année, page
parnassiens accordent la priorité à la fabrication du vers et à sa structure. Ils établissent le
culte de la beauté impassible.
Victor Hugo, qui vient après, définit cette attitude, en particulier dans deux poèmes
des Contemplations »: « Ibo » (j’irai) et « Les Mages ». il affirme que « le poète est un être
élu et le possesseur d’un trésor qui l’égale à Dieu: le verbe. Il lui est donné d’interroger ce
que Hugo appelle la « bouche d’ombre », c’est-à-dire le mystère de l’univers, qu’il traduit
dans un langage clair »3.
les poètes symbolistes dont les représentants sont Charles Baudelaire et Arthur
Rimbaud succèdent après. Pour Baudelaire, la poésie est différente de la vérité, qui est « la
pâture de la raison »4, c’est cette aspiration vers une beauté supérieure qui reste le but et le
principe de la poésie. Arthur Rimbaud, quant à lui, illustre le profile du poète voyant dans les
Lettres : « Je veux être poète et je travaille à me rendre voyant [...] en 1871 Il s’agit d’arriver
à l’inconnu par le dérèglement de tous les sens. »5
a- Le genre
De ce qui précède, il est bien marquant qu’en passant d’un courant de pensées à
l’autre, les idées ainsi que la forme varient. Cela présuppose la présence de plusieurs genres.
En littérature française, il existe plusieurs genres poétiques :
La poésie lyrique
C’est une poésie chantée avec la lyre comme accompagnement. La poésie lyrique
aborde généralement des émotions et des sentiments liés à l’existence : les thèmes récurrents
sont l’amour, la mort, la nature, etc. Le poète essaie d’évoquer alors ce qu’il ressent, mais
aussi ce que peuvent ressentir tous les hommes. « Le lyrisme exprime toujours une émotion,
un bouleversement de la sensibilité. »6
3
Victor, H., Contemplations, « Ibo », « Les Mages », édition, année, page
4
Baudelaire, C. titre, édition, année, page
5
Rimbaud, A., Lettres, « la Lettre du voyant », édition, année, page
6
JOUBERT, Jean-Louis, Genres et formes de la poésie, Paris, Armand colin, Collection U lettres, , 2003
L’élégie
Dans l’Antiquité, l’élégie est un poème lyrique qui exprime dans la plus part des
temps des sentiments mélancoliques provoqués par la mort ou un amour malheureux et
désespéré. L’élégie est aussi un poème sentimental Au XVIIIe siècle, généralement
d’inspiration amoureuse, qui exprime la mélancolie pour les romantiques.
La poésie épique
Il s’agit en fait d’accorder à un fait ou à un héros une grandeur et une force
extraordinaires. La poésie épique n’est pas forcément liée à l’épopée.
Les actions représentées sont extraordinaires dans la poésie épique, c’est pourquoi
l’hyperbole est fréquemment employée ainsi que les comparaisons grandioses.
La poésie satirique
La satire est un poème de forme libre, à rimes plates.
Le poème satirique critique les vices et les hommes ridicules, ou bien il s’agit d’individus ou
de groupes sociaux, ou encore de toute une société. Par exemple, les Satires de Boileau. La
tonalité est souvent ironique et / ou humoristique. Au XVIIème siècle, La ville de Paris voit
exploser sa démographie et les transports se multiplient. Boileau en tant que représentant du
Classique dont il a théorisé les principes et les règles dans son Art Poétique, attaque dans les
Satires les mœurs déréglés et les mauvais gouts de son époque. « Les embarras de Paris »,
poème daté de 1860 inspiré « des embarras de Rome » de Juvénal présente la journée du poète
confronté au bruit et aux encombrements de la villeet de la foule. Ne cessant de se plaindre, il
fait l'observation satirique de la vie parisienne.
La poésie didactique
Le poème didactique vise à enseigner quelque chose. Il peut s’agir d’un enseignement
moral (une fable, par exemple), philosophique ou religieux, comme il peut s’agir d’un
enseignement scientifique comme il est le cas dans l’Art poétique de Boileau par exemple.
Dans la poésie didactique, on emploie beaucoup le jeu sur les rythmes et les sonorités.
b- Les types.
L’épopée :
L’épopée est un groupe poétique qui célèbre avec éclat l’héroïsme et le courage. Dans
l’Antiquité, « elle raconte l’affrontement des armées, exalte le combat, célèbre les héros
vainqueurs dont elle fait des personnages mythiques. L’épopée se distingue par son
importante longueur. »7
La ballade :
La ballade est une espèce de rondeau composé de trois couplets et d’un envoi, en vers
égaux, avec un refrain, c’est-à-dire avec le retour du même vers à la fin des couplets, ainsi
qu’à la fin de l’envoi. Les parties correspondantes des trois couplets sont sur les mêmes rimes
et l’envoi conserve les rimes de la partie à laquelle il répond. Les deux formes les plus
fréquentes de la ballade sont :
la petite ballade : trois huitains d’octosyllabes suivis d’un quatrain ;
la grande ballade : trois dizains de décasyllabes suivis en principe d’un quintile.
Le rondeau
Le rondeau est une espèce de sonnet dont le caractère principal est la naïveté. Mais
cette naïveté n’exclut pas la délicatesse, la finesse même, avec une simplicité marquante.
C’est un petit poème, qui tient quelquefois de l’épigramme8 et plus souvent du madrigal.
Le rondeau est composé de treize vers de dix ou de huit syllabes, qui roulent sur deux
rimes dont huit sont féminines et cinq masculines, ou bien huit masculines et cinq féminines.
Il doit y avoir, après le cinquième vers, un repos ou un sens complet. Le premier hémistiche
ou les premiers mots du rondeau, doivent se trouver à la suite du huitième et du treizième
vers, pour servir de refrain.
L’ode
« L’ode est le nom donné, chez les grecs, à tout poème lyrique qui peut être chanté, et
qui se distingue de l’élégie »9. Chez les modernes, l’ode est un petit poème lyrique, où le
poète exhale les sentiments de son âme. Tout ce qui agite l’âme avec violence, tout ce qui lui
7
Ministère chargé de l’enseignement secondaire et technique, Lire un texte poétique, «Les types de poèmes »,
Juin 1998, p 13
8
L’épigramme est une petite pièce de poésie sur un sujet quelconque, imitant par sa brièveté les inscriptions,
offrant une pensée ingénieuse ou délicate exprimée avec grâce et précision.
9
Ministère chargé de l’enseignement secondaire et techniques, idem, p 11
cause une émotion douce, tout ce qui l’impressionne et fait naître en elle un enthousiasme
véritable, peut devenir la matière de l’ode.
Le sonnet
Le sonnet est un petit poème destiné à renfermer une pensée profonde et gracieuse,
qui se prépare dans les onze premiers vers, et qui se manifeste dans les trois derniers, en
présentant quelque chose de frappant et de relevé. Le sonnet est composé de quatorze vers de
même mesure. Les huit premiers sont partagés en deux quatrains et roulent sur deux rimes.
Les six derniers vers forment deux tercets avec trois rimes différentes. Le premier tercet
commence par deux rimes semblables, l'arrangement des quatre derniers vers est arbitraire. Le
sens doit être complet après chaque quatrain et chaque tercet. Boileau a bien exprimé les
principales règles de la structure matérielle du sonnet en disant :
« Voulut qu'en deux quatrains de mesure pareille
La rime avec deux sons frappât huit fois l'oreille,
Et qu'ensuite six vers artistement rangés
Fussent en deux tercets par le sens partagés » 10
La fable
Elle a une visée satirique, une portée morale qui peut être exposée au début ou à la fin
du poème par une maxime générale, elle a comme caractéristique majeure, de faire parler des
animaux. La fontaine s’inspire des fables de l’antiquité pour créer une véritable « comédie
humaine ». Il multiplie les rythmes, les contrastes, sollicite le récit, le dialogue le discours et
l’allégorie.
Le poème en prose
10
Ministère chargé de l’enseignement secondaire et technique, op cit, p 12
quelques paragraphes de longueur à peu prés égale. Baudelaire a également des productions
de ce genre, notamment dans son recueil Le spleen de Paris.
La poésie libre
« Apparu à la fin du XIX siècle, la poésie libre bouleverse les règles qui gouvernent
l’écriture poétique en abandonnant la régularité du vers, la strophe et la rime et en
introduisant une liberté nouvelle dans la poésie »11. Jaques Prevert est Le chef de fil de ce
type de poésie ; ses productions dans ce genre sont multiples, à savoir son fameux recueil
Paroles dont l’intitulé de ce recueil reflète en quelque sorte les principes de la poésie libre :
Parler, mais poétiquement sans pour autant respecter les règles classiques.
Comme l’indique son titre, cette partie porte principalement sur les différentes
techniques qui organisent un texte poétique. En effet, il en sera question d’une définition
générale tout en détaillant l’essentiel.
« L’analyse de la poésie, même contemporaine, ne saurait se passer d’une
connaissance approfondie de la versification, discipline rigoureuse, délicate, et qui ouvre à
une étude plus complète de ce tout signifiant qu’est le poème »12
2- Vers et strophes
Les vers sont traditionnellement définis par le nombre de syllabes qui leur donne un
nom. Quels sont donc ses types ?
La rime :
C’est le retour, à la fin de deux ou plusieurs vers, d’un même son vocalique et de sons
consonnes qui le suivent. En faisant correspondre un vers à un ou plusieurs autres vers, elle
assure une unité mélodique .Non seulement, elle réunit deux mots par leurs sons, mais elle les
relie aussi par leurs sens, montrant leurs ressemblances ou leurs oppositions. la qualité de la
rime dépend du nombre de sons communs qui la constituent à la fin du vers.La rime
féminine celle qui se termine par un « e » , même si après le « e » figure une marque du
pluriel (s, nt).On appelle rime masculine toutes les autres rimes. La versification classique
impose la règle de l’alternance des rimes féminines et masculines. La disposition des rimes
est déterminée par leur succession. Plusieurs combinaisons sont possibles.La rime intérieure :
Elle répète au milieu du vers la rime située à la fin du vers. Elle crée un écho sonore dans le
vers.
Les régularités sonores du vers libre : Les vers libres ne respectent pas les règles
concernant les rimes. Ils leur substituent d’autres régularités sonores, variables selon les
poètes.
L’unité sonore :
A la lumière de ce qui précède, nous allons essayer de vérifier la place que préservent
les Orientations pédagogiques pour l’enseignement de la poésie au cycle collégial. Nous
allons proposer également, une séquence didactique autour d’un poème extrait du receuil
Paroles de Jacques Prévert, proposant une manière d’enseignement la poésie.
13
Jenny, L., Versification, méthodes et problèmes ( cours), DPT de français moderne- Université de Genève,
2003,
Chapitre II : Enseigner la poésie
Il est intéressant de savoir quelles sont les réponses apportées par les élèves du collège Oulad
Oujih, de Kénitra, à la question suivante : qu’est ce que la poésie ?
a- C’est la musique de la parole (la rime) C’est beau, c’est magnifique, ça fait du bien….
(elle est jolie)
b- on ne peut pas dire on ce qui concerne la première réponse que c’est une rime du fait
que les corpus que rencontrent ces élèves sont anciens au niveau de la forme. Ce qui
est frappant c’est des modalités poétiques proposées à travers ces corpus. La
constance des formes, la poésie dite classique serait dominante. Donc les corpus sont
relativement construits sur des arguments formels, traditionnels comme la strophe, la
rythmique comparée, la rime…Voilà pourquoi un élève du collège donne ce genre de
définition c’est le fait de s’habituer sur un seul genre ou modèle qui le pousse à donner
une telle définition
Aux questions :- Quels sont les poètes que vous connaissez ? ou : - Pouvez-vous citer le
début de poèmes qui vous restent en mémoire ? la plupart des élèves en citant un début de
fable de La Fontaine, et ce qui est intéressant c’est que dans l’exemple dont les anciens élèves
du système scolaire public marocain se remémorent, il y a prédilection de trois temps ou
encore de trois genre : la Pléiade (Ronsard, du Bellay…), le Romantisme et le Parnasse, pour
le 20ème, le répertoire est aléatoire si l’on excepte la fréquence de Prévert.
les élèves limitent la poésie à la rime, parce que les corpus qu’ils ont eu avaient une
représentation étroite et réduite de ce que pourrait être la poésie, c’est-à-dire attachée à une
forme fixe et régulière à partir de la permanence d’un corpus restrictif qui se manifeste à
travers un certain nombre de textes qu’on trouve toujours et qui sont toujours les mêmes, ce
qui figure la représentation de la poésie dans l’esprit des élèves.
En ce qui concerne la seconde réponse, les élèves pensent à un beau de la pensée et le beau
formel renvoie à un beau moral. Ce dire est fondé sur ce qu’on lit et on transmet aux élèves
concernant la beauté et les représentations harmonieuses du monde.
Cette idée du beau renvoie au beau classique qui est fondé sur l’ordre, la clarté, l’équilibre et
la rigueur. Quand on dit que la poésie « c’est beau », on renvoie à une forme harmonieuse
équilibrée parce qu’elle nous met dans une sorte de paradis ou tout serait beau et bien. Beau et
bien aussi bien dans le fond de la pensée que dans le fond du cœur, la poésie serait aussi le
beau de la langue.
Mais la poésie peut ne pas être belle, elle peut ne pas être la beauté de la langue, elle peut être
autre chose comme la colère, le désespoir, le doute …
Il est fréquent que les enseignants mentionnent leur malaise au sujet de l’enseignement de
la poésie, soit parce qu’ils ne sont pas sûrs de ce qu’il faut faire pour l’enseigner efficacement,
ou parce qu’ils la trouvent eux-mêmes difficile à comprendre. Dans le quotidien de l’élève, la
poésie est souvent étrangère ou peu développée du fait que beaucoup d’élèves n’ont de
rapport avec la poésie qu’à travers l’école (collège).
La poésie peut permettre aux élèves de ressentir et d’exprimer toute leurs émotions et
leurs sentiments de manière inhabituelle tout en manipulant la langue ou le langage poétique.
Le poète s’exerce à la pratique contrôlée de la langue, donc chaque mot est important parce
qu’on utilise beaucoup de techniques comme : sons, rimes, image, contrastes, juxtaposition…
tout cela aide à dynamiser la force de mémorisation. En effet les poèmes enrichissent le
lexique par les thèmes qu’ils évoquent et la syntaxe par les structures qu’ils utilisent. Alors
l’élève acquiert un langage propre à la poésie en côtoyant régulièrement les rimes, les vers, les
strophes…
L’enseignant doit à son tour sensibiliser les élèves à la différence de la nature de la langue
(le poème par l’économie de mots grammaticaux, esquive le fonctionnement de la langue).
Nous pouvons demander aux élèves d’utiliser les préfixes, suffixes et morphèmes pour
fabriquer d’autres mots et de travailler sur les contrastes, les contraires et les connotations que
peut comporter le poème étudié.
L’étude de la langue doit être finalisée et insérée lors de la séance d’écriture, alors les
élèves vont comprendre que c’est pour créer poésies, faire naitre un plaisir poétique, une
émotion et que la maîtrise de la langue est nécessaire.
Nombreux sont les élèves qui ne maitrisent pas le langage oral et écrit car il ya parmi eux
ceux qui sont confrontés au décalage entre la culture scolaire et la culture
familiale « l’entourage sociale et scolaire imposent aux enfants des normes langagières qui
interdisent certains usages intérieurs et très personnalisés, dit incorrecte ou impropres du
langage articulé commun »14
Etudier la grammaire à travers la poésie peut être un moyen de changer le rapport avec la
langue et de faire cette activité aux élèves, elle permet de ne pas éloigner l’étude de la
grammaire à celles de la lecture, l’expression orale et l’écrit. Avec la poésie, on aborde une
14
Jean, G., Dans la poésie des enfants, édition,
dimension plus libre de l’usage de la langue ou la syntaxe peut être bousculée, le lexique
recrée et des mots largement mobilisés. Donc l’élève doit être interpelé par la poésie
envisagée dans les manuels scolaires du français, il doit tisser une relation proche avec elle
pour bénéficier de tous ces avantages cités.
Pour réussir une activité de création et d’écriture collective ou individuelle des poèmes,
nous empruntons à Béatrice Lecaillou_Libert la démarche pédagogique qu’elle utilise dans
ses ateliers poétiques et qui a donné de bons résultats :
A- Bain de poésie
B- Apprivoiser le poème
1- Récolter les réactions sans rejet, les classer sur de grands papiers de conférence
que l’on conservera durant le travail.
2- Afficher sur une grande feuille deux ou trois séquences de poème en les
agrandissant.
a- La structure textuelle : son écriture favorisera l’écriture surtout chez les moins
entrainés ;
2- A tour de rôle, les élèves transcrivent sur de grandes feuilles leurs meilleures
séquences.
1- Un débat s’engage sous la forme d’une critique : cohérence, cohésion, choix des
mots, mise en page, thèmes.
E- Après le poème
2- L’envoyer à un destinataire.
Dans la deuxième partie de notre étude, nous allons essayer de mettre l’accent sur la
façon d’approcher un poème didactiquement parlant. Nous avons choisis un poème
extrait du recueil Paroles de J.Prevert , pour la simple raison qu’il va nous servir de base
à l’élaboration de séquences didactiques pour les élèves du 3ème année du collège.
3- « L’unité d’un recueil poétique est moins évidente que celle d’un roman, fondée sur
l’intrigue, ou celle d’une pièce de théâtre. Il est cependant nécessaire, pour
comprendre les enjeux d’un poème, de le replacer dans son texte et d’étudier la
composition du recueil »
Deuxième partie :
Dans cette partie nous essayerons d’étudier la manière dont la poésie est enseignée dans le
cycle collégial et de proposer le projet d’une séquence didactique portant sur l’étude d’un
poème.
Dans les Orientations pédagogiques la poésie n’est pas mentionnée autant que les autres
disciplines. Il faut avouer que la poésie est difficile à cerner et à définir, de plus les
enseignants n’ont aucune indication concernant la programmation d’activités liées à la poésie,
c’est-à-dire sur comment aborder ce genre littéraire. De ce fait, nous constatons que
l’enseignement de la poésie reste marginalisé par rapport à celui des œuvres intégrales même
si le texte poétique présente plusieurs avantages par rapport aux autres genres littéraires. Dans
un autre cadre, nous remarquons que la poésie pose plusieurs problèmes quant à son
exploitation par les enseignants dans la planification qu’ils font des différentes activités
propre à la discipline du français.
15
MEN, Orientations pédagogiques, Rabat, édition août, année 2009
II- Séquence didactique autour d’un poème extrait du recueil
Paroles16 de J.Prévert :
Compétences visées :
Sous compétences:
Spectacle
La Pluie et le beau temps
16
Œuvre de J. Prévert, J.
Lumières d’homme
Histoires et d'autres histoires
Fatras
Imaginaires
Choses et autres
Le titre du recueil Paroles, sonne comme un défi, un refus de se soumettre à la tradition qui
privilégie l'écrit et l'imprimé ; ce que confirment les propos de Prévert rapportés par un
journaliste : "Il n'est pas vrai que les écrits restent. Ce sont les paroles". Propos qui font écho,
en plus provocateurs, à ceux qu'il avait déjà mis dans la bouche d'un facteur - homme de
lettres à sa manière, un confrère en somme : « les écrits s'envolent, les paroles restent » [Drôle
d'immeuble, La Pluie et le Beau Temps]. Donne-t-il par là raison à un critique de Paroles qui
se demandera - sans penser particulièrement au titre - s'il ne s'agirait pas « sous couleur de
désinvolture d'une démarche poétique particulièrement ambitieuse ? » Il est permis de le
soutenir, même si Prévert vise moins à substituer une hiérarchie à une autre qu'à suggérer, à la
faveur d'un renversement, l'égale valeur de tous les modes d'expression. »
Le poème Barbara est composé d’une seule strophe de 58 vers hétérométriques. Les rimes
sont inégalement irrégulières, la ponctuation est absente : Prévert privilégie ainsi la liberté
poétique. Il joue cependant sur les effets de rythme et des répétitions.
En effet, le poète interpelle « Barbara » aperçue un jour de pluie dans la ville de Brest
dévastée depuis par la guerre.
1.2 Tableau récapitulatif de la séquence
- utiliser les
moyens de la
narration
2. Activité : Travaux encadrés
Durée : 1H
Consigne : Effectuez des recherches concernant la poésie libre ses caractéristiques, son
historique et son objectif.
Déroulement de l’activité :
- Débat
- Synthèse
Synthèse :
Le vers libre apparait à la fin du XIXème siècle avec les poètes symbolistes, le vers libre se
distingue, par une grande liberté de forme : liberté de l’organisation des vers au sein de la
strophe, et d’une liberté dans le décompte des syllabes, liberté dans l’utilisation des rimes qui
peuvent parfois disparaître. C’est un vers qui n'obéit pas à une structure régulière : où il n’ya
ni mètre, ni rimes, ni strophes.
-Le rythme : le vers libre établit un accord entre le vers et la syntaxe, ce qui donne une pause
forte en fin du vers et pas d’enjambement sur plus de deux vers.
-Il se dispense parfois de ponctuation
-Une force des mots : comme l’unité traditionnelle du vers est détruite, c’est le mot qui
devient une unité. Les mots grammaticaux, les liaisons sont alors soit supprimées, soit isolés,
dissociés du reste
Activité de lecture:
Durée : 1h
Barbara
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Phase 1 :
Mise en situation
-Distribuer le poème aux élèves et leur demander de le lire silencieusement avant d’effectuer
une lecture magistrale.
Phase 2 :
Observation/ découverte :
- Identification du poème:
Le C’est un texte de circonstances qui se réfère aux 165 bombardements de la ville de Brest
entre le 19 juin 1940 et le 18 septembre 1944. La destruction complète de la ville inspire une
réflexion pessimiste sur l’amour et la vie.
- construction de sens:
-expliquer aux élèves qu’il s’agit en réalité d’une rengaine écrite dans un style familier
avec des répétitions et des reprises.
- Le thème (ou le poème) général ne vous parait-il pas qu’il ressemble à une chanson ?
(La nostalgie du bonheur passé est une résurgence des souvenirs c’est un retour brutal.)
Phase 4 :
-Explication du poème ;
-poser des questions pour orienter les élèves à mieux comprendre le poème, comme :
-quels sont les vers qui évoquent la nostalgie du bonheur passé et les souvenir du poète?
(Barbara, avec un sourire et une beauté, représente la femme en général et son apparition
lumineuse, ce que les trois adjectifs du vers 4 et le vers 27 reprend à travers la forme
embarrassée des vers ?
(Cette rencontre amoureuse est très simple : c’est le croisement de deux sourires et
l’échange de regards inconnus.)
(La reprise des trois adjectifs du vers 21 essaye de traduire l’émotion du jeune amoureux;
le poète est témoin de la scène et il prend parti pour les amoureux, comme le montre le
tutoiement de proximité utilisé avec insistance depuis le début.)
Quel est l’obstacle qui constitue un aléa pour le bonheur du jeune et de sa bien-aimée (La
guerre fait irruption dans le bonheur amoureux et le ton change.)
Phase 5 :
(Le principal crime de la guerre aux yeux du poète est de séparer les amants.)
-Expliquer quelques noms de villes et de pays aux élèves (Brest, Siam, Bretagne)
- (Ce désespoir se traduit à travers une métaphore et une comparaison: La métaphore est celle
des nuages avec des chiens. Cette métaphore montre que la guerre laisse derrière elle une ville
dévastée. Dans l’imaginaire du poète, les nuages deviennent des chiens crevés.
Le dernier mot du poème « rien » donne l’idée de destruction absolue. A partir du v.46, il
n’est plus question ni de Barbara ni de celui qu’elle aime. Toute la place est faite au désastre
marqué par l’expression de la violence soudaine des bombardements qui n’ont rien à voir
avec la douceur bienfaisante de la pluie des premiers vers. On remarque également la forte
présence dans les quatre derniers vers de l’allitération en –r (Brest, pourrir, brest, reste, rien)
qui exprime toute la violence de la guerre.
Phase 6 :
-Autre lecture. Préciser qu’il faut du silence pour mieux apprécier la poésie. (la poésie c’est
la music des mots).
bilan/traces écrites :
Paroles est un ouvrage de son auteur Jacques Prévert, né le 4 février 1900 et mort le 11
avril 1977.
Il est considéré comme un des plus grands poètes du XXème siècle et il est publié dans
la collection de La Pléiade, synonyme de consécration et d’honneur pour un écrivain.
Le poème « Barbara » est extrait du recueil Paroles, paru en 1946.
(C’est un texte de circonstances qui réfère aux 165 bombardements de la ville de Brest
entre le 19 juin 1940 et le 18 septembre 1944. La destruction de la ville inspire une
réflexion pessimiste sur l’amour et la vie. Ce poème a des apparences de la facilité d’une
chanson populaire.
Ce poème se caractérise par la simplicité du vocabulaire, les effets de reprise et de refrain,
le caractère universel des thèmes évoqués (l’amour et le bonheur, la guerre et la
destruction) et l’expression directe de la révolte du poète. Ce qui a donné à ce texte une
musicalité qui touche le public.
Activité de langue:
I- Mise en situation
Support :
Oh Barbara (…)
III- conceptualisation :
-quelle est la valeur de cette conjonction de cette conjonction de coordination ? (elle exprime
le choix, une alternative)
Il pleuvait avant ;
et
Mais ce n'est plus pareil.
Par quel moyen sont-elles liées ? (Mais)
Traces écrites :
Phrases Valeurs
-apprendre un poème.
Déroulement/consigne :
Phase 1 :
o Dissimulation du poème.
o (première mémorisation)
Phase 2 :
Demander aux élèves de donner quelques remarques sur l’auteur (c’ est un sénéacte et poète,
J.prevert est un homme français né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, et mort le
11 avril 1977 à Omonville-la-Petite.
o Quels sont les mots qui montrent ou qui prouvent que le poète a un sentiment
d’amour envers Barbara ?
Phase 4 :
o Autre lectures. Exiger le silence des élèves pour mieux apprécier la poésie. (la
poésie c’est la musique des mots)
Phase 5 :
o Apprentissage du poème.
Phase 6 :
La poésie est un genre littéraire qui occupe une place cruciale dans le domaine de
l’enseignement vu les divers apprentissages qu’elle assure, et le plaisir qu’elle engendre.
Les activités poétiques en classe sont source de plaisir et d’enrichissement pour les élèves et
même pour les enseignants les accompagnent dans cette démarche. Les différentes activités
proposées permettent aux élèves de prendre la parole pour discuter d’un thème relevé de leur
vécu, ce qui leurs donne une certaine fluidité dans la structure syntaxique, dans l’écoute, dans
la création et la langue en général.
On peut dire que ce travail a essayé de mettre le point sur les problèmes posés par
l’enseignement de la poésie au collégial, ensuite de proposer une des séquences didactiques
permettant d’introduire la poésie de manière correcte et approfondie. Tout cela, dans le but de
renforcer l’enseignement de la poésie et la rendre plus présente au sein de nos programmes vu
le rôle primordiale qu’elle joue, outre son aspect esthétique, elle établie des rapports entre le
texte et la culture, enrichit le lexique des apprenant et demeure un outil efficace de
communication…outre d’autres fonctions qu’on résume dans la citation qui suit de Daniel
Briolet, professeur à l’Université de Nantes, qui écrit dans son ouvrage intitulé Lire la poésie
française du XXe siècle :
« Plus que jamais la poésie est aujourd’hui travail sur le langage, exploration
de l’infinité de ses possibles face à mille menaces d’uniformisation linguistique.
Celles-ci résultent indirectement d’une accélération sans fin des
mutations technologiques issues de la révolution industrielle. L’aventure de
la poésie moderne est donc aventure d’exploration, de connaissance, de découverte.
Aventure d’être et aventure de langage, elle mérite d’être connue et
authentiquement partagée »17
17
Daniel Briolet ; Lire la poésie française du XXe siècle :
Bibliographie
Œuvres :
- J.Peytard et all, Littérature et classe de langue (FLE) Hatier
credif, Paris 1982
- J.M.Adam Produire le poème, édition J.Duculot, Paris
Gembloux 1986
- J.P.Goldenstein, Entrée en littérature, Hachette
Sites web :
http://www.universalis.fr/encyclopedie/vers-libre/
http://www.gallimard.fr/Footer/Ressources/Entretiens-et-documents/Histoire-d-un-livre-
Paroles-de-Jacques-Prevert
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paroles_%28po%C3%A8mes%29