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ELECTROMAGNETISME

RELATIVITE RESTREINTE

1
NOTIONS MATHEMATIQUES
PRELIMINAIRES

2
1.1 Calcul vectoriel

1.1.1 Produit scalaire de deux vecteurs

Considérons deux vecteurs a et b faisant

un angle  entre eux.

3
Figure 1.1 : Deux vecteurs a et b formant
un angle 
Le produit scalaire de a par b est la grandeur
scalaire définie par :
a  b = ab cos(a, b) = ab cos( )
4
Le calcul du produit scalaire peut se faire à
partir des composantes des deux vecteurs.

 a x   bx 
  
a  b =  a y    b y  = a x bx + a y b y + a z bz
  
 a z   bz 

5
1.1.2 Produit vectoriel de deux vecteurs

On appelle produit vectoriel de a par b

le vecteur c = ab dont :

•la direction est perpendiculaire à la fois à a et


à b ;

6
.

•le sens est donné par la règle du tire-bouchon


(par exemple) ;

•la norme, en désignant par  l’angle entre a

et b , par : c = ab sin( )

7
Figure 1.2 Détermination du sens du produit
vectoriel par la règle du tire-bouchon

Les vecteurs a, b, c forment un trièdre direct.


8
Anticommutativité :

a  b = −b  a
Double produit vectoriel :

a  (b  c) = (a  c)b − (a  b)c

Produit mixte :

a  (b  c) = c  (a  b) = b  (c  a)
9
Expression en fonction des composantes des
vecteurs

 a x   bx   a y bz − a z b y 
     
a  b =  a y    b y  =  a z bx − a x bz 
     
 z  z 
a b a x b y − a y b x

10
1.2 Opérateurs vectoriels

1.2.1 Opérateur gradient

L’opérateur gradient, grad , associe à une

fonction scalaire f ( x, y, z ) un vecteur de

 f f f 
composantes  , , 

 x y z 

11
f f f
Comme df = dx + dy + dz , on en déduit
x y z

( )
df = grad f  d OM .

Le vecteur grad f peut être défini à partir de

l’opérateur nabla  .

grad f =  f
12
Expression dans les différents systèmes de
coordonnées

Coordonnées cartésiennes : f = f ( x, y, z )

f f f
grad f =  f = e x + e y + e z
x y z

13
Coordonnées cylindriques : f = f (r , , z )

grad f =  f = (gradf )r e r + (gradf ) e + (gradf )z e z

d OM = dr e r + rd e + dz e z

On en déduit :

( )
df = grad f  d OM = (gradf )r dr + (gradf ) rd + (gradf )z dz

14
f f f
Or df = dr + d + dz
r  z

D’où :
f 1 f f
grad f =  f = e r + e + e z
r r  z

15
Coordonnées sphériques : f = f (r , , )

Comme précédemment, on montre que :

f 1 f 1 f
grad f =  f = e r + e + e
r r  r sin  

16
f et p étant des fonctions scalaires :

grad ( fp ) = f grad p + p grad f

Le gradient d’une fonction en un point


représente la variation ou la gradation de cette
fonction en ce point.

17
1.2.2 Opérateur divergence

L’opérateur divergence, div , associe à un vecteur

A , le scalaire div A =   A

Expression dans les différents systèmes de


coordonnées

18
Coordonnées cartésiennes

Ax Ay Az


div A = + +
x y z

Coordonnées cylindriques

1  (rAr ) 1 A Az


div A = + +
r r r  z

19
Coordonnées sphériques

1  (r 2 Ar ) 1  ( A sin  ) 1 A
div A =   A = 2 + +
r r r sin   r sin  

La divergence d’un champ de vecteur en un


point représente la variation du flux de ce
champ de vecteur en ce point.
20
Autrement dit, la divergence d’un champ de
vecteur en un point représente la différence
entre le flux entrant et le flux sortant de ce
champ de vecteurs en ce point.

21
Divergence et flux d’un vecteur

Le flux d’un champ vectoriel A à travers

une surface fermée S est relié à la divergence


de A par le théorème de Green-Ostrogradski

(ou théorème de la divergence).

22
 =  A  d S =  div Ad
S D

Ce théorème relie la surface fermée S et le


volume D qu’elle définit.

23
f étant une fonction scalaire :

div( f A) = ( grad f )  A + fdiv A

24
1.2.3 Opérateur rotationnel

L’opérateur rotationnel, rot , associe à un vecteur

A le vecteur axial (ou «pseudo-vecteur»

rot A =   A

Expression dans les différents systèmes de


coordonnées 25
Coordonnées cartésiennes

 Az Ay 
rot A =   A =  − e x +
 y z 
 Ax Az 
 − e y +
 z x 
 Ay Ax 
 − e z
 x y 
26
Coordonnées cylindriques
 1 Az A 
rot A =   A =  − e r +
 r  z 
 Ar Az 
 − e +
 z r 
1   (rA ) Ar 
 − e z
r  r  
27
Coordonnées sphériques
1  A sin  A 
rot A =   A =  − e r +
r sin     

 1 Ar 1  (rA ) 
 − e +
 r sin   r r 

1   (rA ) Ar 
 − e
r  r  
28
Le rotationnel d’un champ de vecteurs indique
le caractère tournant de ce champ de vecteurs
et l’orientation de son axe de rotation éventuel.

29
Rotationnel et circulation d’un vecteur

La circulation d’un champ vectoriel A


sur un contour fermé (C) est reliée au
rotationnel de A par le théorème de Stokes.

( )
C =  A  d l =  rot A  d S
C S

Ce théorème relie le contour fermé (C) à la


surface S qui s’y appuie. 30
Autres relations utiles

rot (rot A) = grad (div A) −  A

div( A  B) = B  rot A − A  rot B

div(rot A) = 0
31
f étant une fonction scalaire :

rot ( grad f ) = 0

rot ( f A) = ( grad f )  A + f rot A

32
1.2.4 Opérateur Laplacien

L’opérateur Laplacien,  , peut s’appliquer


à une fonction scalaire et par extension à un
vecteur.

Cas d’une fonction scalaire

f = div( grad f )

33
Coordonnées cartésiennes

 f  f  f
2 2 2
f = + 2 + 2
x 2
y z

Coordonnées cylindriques

1   f  1  f  f
2 2
f = r  + 2 + 2
r r  r  r  2
z

34
Coordonnées sphériques

1   2 f  1   f  1  f 2
f = 2  r + 2  sin   + 2 2
r r  r  r sin      r sin   2

35
Cas d’un vecteur :
Par extension, le Laplacien d’un vecteur est le
vecteur dont chaque composante est le
Laplacien de la coordonnée correspondante de
la fonction vectorielle.
 Ax 
 
 A Ay 
 
 Az  36
Le laplacien est la vitesse de la variation. La
nullité du laplacien exprime la régularité de la
fonction et sa variation autour d’un point
considéré. Sa non nullité exprime un
changement de l’intensité de la variation de la
fonction autour du point considéré

37
EQUATIONS D’ELECTROSTATIQUE ET
DE MAGNETOSTATIQUE

38
2.1 Equations d’électrostatique

2.1.1 Equations du champ

Considérons un champ électrostatique créé par


une distribution de charges statiques  dans

un volume D de l’espace.

39
Nous avons noté que :

E = − gradV (2.1)

Qint
S E  d S =  0 (2.2)

 E  dl = 0
C
(2.3.a)

40
De l’équation (2.3.a) et suivant le théorème de
Stokes :


C
E  d l = 
S
rot E  d S = 0 ; d’où :

rot E = O (2.3.b)

41
De l’équation (2.2) et suivant le théorème de
Green-Ostrogradski :

S E  d S = 
D
div E  d =  d ; d’où :
D
0

 

D 

 div E −



0 
d = 0 et par suite,


div E = (2.4)
0 42
2.1.2 Equation de poisson

Nous pouvons réécrire l’équation (2.4)


expression locale du théorème de Gauss, en
introduisant l’opérateur différentiel laplacien.

E = − gradV

43
div E =   E = −  gradV = −div( gradV ) = −V

d’où :
 
− V = ou V + = 0 (2.5)
0 0
(équation de poisson)
44
2.2 Equations de magnétostatique
2.2.1 Equation de continuité
L’intensité du courant électrique, à travers une
surface S fermée orientée, est donnée par le
flux du vecteur densité volumique de courant
j à travers cette surface.
I =  j  d S (2.6)
S 45
Si Q est la charge totale contenue à l’intérieur
d’un volume D et s’écoulant à travers une
surface S fermée orientée, la conservation de
la charge permet d’écrire :
dQ
I =− (2.7)
dt

46
Avec (2.6) et (2.7), on a :

j  d S +  d = 0 ; Q =  d


d

S
dt D D

d
0 = d  + dj vid 
D
td D



D
div jd +  d = 0
D
t
47


D
( div j +
t
) d = 0 ; d’où :


div j + =0 (2.8)
t

L’équation (2.8) est l’équation locale de


conservation de la charge ou équation de
continuité de la charge électrique.
48
En magnétostatique , on est en régime
stationnaire ou permanent, j et  ne dépendent
pas du temps. Par conséquent : div j = 0

En régime permanent, j est à flux conservatif :


I =  j  d S = 0
S

Tout ce qui entre en un point en ressort : c’est


la loi des nœuds. 49
2.2.2 Equations du champ
Quelle que soit sa source, le champ magnétique

B est un champ de vecteur à flux conservatif.


Ainsi, quelle que soit la surface fermée S :

 B  d S = 0
S
(2.9)

50
On en déduit :

div B = 0 (2.10)
Le théorème d’Ampère indique que :

C
B  d l =  0  I enlacé (2.11)

Soit  une surface délimitée par le contour (C) ;

51
I enlacé par (C) est : I =  j  d S


Par suite, B  d l = 0
C 

j  d S

En appliquant le théorème de Stokes on a :



( rot B −  0 j )  d S = 0 (2.12)

52
.

Par conséquent, quelle que soit la surface


fermée orientée, on a :

rot B =  0 j (2.13)

L’équation (2.13) est la formulation locale du


théorème d’Ampère. Elle relie le champ B
à sa source j
53
Les équations (2.10) et (2.13) constituent les
équations locales de la magnétostatique.

54
2.2.3 Equation du potentiel vecteur

La relation div B = 0 signifie que B est un

champ de rotationnel. Ainsi, il existe au moins


un champ de vecteur A tel que :

rot A = B (2.14)

55
A est appelé potentiel vecteur.
Avec (2.13) et (2.14), on peut écrire :

rot (rot A) =  0 j

Or rot (rot A) = grad (div A) −  A

Ainsi, grad (div A) −  A =  0 j


56
En choisissant A tel que div A = 0 ,

on obtient une équation du type «équation de


Poisson» :

 A + 0 j = 0 (2.15)

57
La condition div A = 0 est la jauge de Coulomb.

La solution générale de l’équation (2.15) est :

0 j
A=
4 
D
r
d (2.16)

58
EQUATIONS DE MAXWELL

59
3.1 Equations de Maxwell dans le vide

Ce sont deux équations de rotationnel et deux


équations de divergence.

•Equations de rotationnel

60
Equation de Maxwell-Faraday :
B
rot E = − (3.1)
t
Il n’y a pas de courant magnétique.
Equation de Maxwell-Ampère :
E
rot B = 0 ( j +  0 ) (3.2)
t
Les champs électrique et magnétique sont
couplés, d’où le terme électromagnétisme.
61
•Equations de divergence

Equation de Maxwell-Gauss :

div E = (3.3)
0
Equation de Maxwell-Thomson :
div B = 0 (3.4)
Il n’y a pas de «monopoles magnétiques»,
c’est-à-dire de charges magnétiques.
62
Les champs E et B sont découplés.
Les équations (3.1) et (3.4) sont appelées
équations de structure (indépendantes des
sources).

Les équations (3.2) et (3.3) reliant les champs

E et B aux sources respectives  et j


sont appelées équations aux sources.
63
3.2 Potentiel vecteur et potentiel scalaire du
champ électromagnétique

3.2.1 Potentiels et changement de jauge

Equations de Maxwell indépendantes des


sources :
B
rot E = −
t
div B = 0
64
div B = 0  B est un champ de rotationnel,
c’est-à-dire qu’il existe un vecteur A ,
potentiel vecteur du champ électromagnétique
tel que :
A
rot ( E + )=0 (3.5)
t
A
L’équation (3.5) signifie que E + est un
t
champ de gradient. 65
A
Par suite, E + = − gradV , soit :
t

A
E = − gradV − ;
t

V potentiel scalaire du champ électromagnétique .

66
Considérons deux couples ( A,V ) et ( A' , V ' )

correspondant au même champ


électromagnétique ( E , B)
On a : rot A = B et rot A' = B , soit

rot ( A − A' ) = 0 et A' = A + 

67
A  A'
E = −V − et E = −V '−
t t

A  A' ; par suite,


D’où : − V − = −V '−
t t

V = (V '+ ) et on admet que :
t

V '= V −
t 68
En résumé :
Si le couple ( A,V ) correspond à un champ

électromagnétique caractérisé en chaque point


par les champs E et B , le couple

( A' = A +  ,V ' = V − )
t
où  est une fonction arbitraire qui correspond
au même champ électromagnétique.
69
Opter pour un couple de potentiels, c’est
choisir une jauge.

Une fonction arbitraire  définit un


changement de jauge.

Le champ électromagnétique est


remarquablement invariant par changement de
jauge : c’est l’invariance de jauge.
70
3.2.2 Potentiels et sources, choix d’une jauge

Equation de Maxwell-Gauss : div E =
0
 A , on a :
Avec E = − gradV −
t

A 
div(− gradV − )= , soit :
t 0
71
 (div A) 
V + =− (3.6)
t 0
Equation de Maxwell-Ampère :
E
rot B =  0 j +  0  0
t
 A
rot (rot A) =  0 j +  0  0 (−V − )
t t
72
V 2
 A
grad (div A) −  A =  0 j −  0  0 ( ) −  0  0 2
t t

 A
2
V
 A −  0  0 2 +  0 j = grad (div A +  0  0 )
t t
(3.7)

73
On peut découpler les équations (3.6) et (3.7)
en utilisant les conditions de jauge.

Condition de jauge de Coulomb : div A = 0


Ces équations deviennent :

V = − (3.8)
0
 A
2
V
 A −  0 0 2 +  0 j −  0  0 grad ( ) = 0 (3.9)
t t
74
Condition de jauge de Lorentz :
V
div A +  0  0 =0
t
Ces équations deviennent :

V 
2
V −  0  0 2 + = 0 (3.10)
t 0

75
 A
2
 A −  0 0 2 + 0 j = 0 (3.11)
t
Les équations (3.10) et (3.11) sont les
équations de Poisson des potentiels.

En introduisant le d’Alembertien :

76
Les équations (3.10) et (3.11) deviennent :

(3.12)

(3.13)

Les solutions des équations de Poisson sont


connues sous le nom de potentiels retardés.
77
Considérant un point P situé à l’intérieur d’un
volume fini  contenant une distribution de
charges et un point M de l’espace situé en
dehors de ce volume, on a les solutions :

78
PM
1
 ( P, t − )
V (M , t ) = 
4 0 P PM
c d

PM
j ( P, t − )
0

A( M , t ) = c d
4 P PM

79
Ces solutions sont appelées potentiels retardés
car les valeurs des potentiels en un point M à
un instant t dépendent de celles des sources en
tous les points P à l’instant antérieur t−PM/c.

80
La quantité PM/c correspond au temps de
propagation de P à M à la vitesse c des effets
d’une variation des sources.

81
3.2.3 Théorème de Poynting
Une particule de charge q se déplaçant à la
vitesse v dans un champ électromagnétique
subit la force de Lorentz : F = q E + q.v  B
Cette particule reçoit du champ
électromagnétique une puissance
P = F  v = q.v  E
82
Un volume élémentaire d contenant k types

de particules reçoit la puissance élémentaire :

dP =  (qk nk d ).(v k  E ) =  (qk nk v k )  ( E.d )


k k

nk : nombre de particules de type k.

83
La densité volumique de courant est exprimée
par J =  q k nk v k
k

On a donc : dP = J  Ed

La puissance reçue par les charges dans un


volume V fixe est :
P =  J  Ed (3.14)
V 84
À partir de l’équation de Maxwell-Ampère
 E , on a :
rot B =  0 J +  0  0
t

rot B  E ; l’équation (3.14) devient :


J= −0
0 t

rot B E
P =  ( −0 )  Ed (3.15)
V
0 t
85
rot B E
P =  (  E −0  E )d (3.16)
V
0 t

Or div( E  B) = rot E  B − E  rot B ; donc

− div( E  B) + rot E  B = E  rot B (3.17)

Avec l’équation de Maxwell-Faraday :


 B , l’équation (3.17) devient :
rot E = −
t
86
B
− div( E  B) −  B = E  rot B (3.18)
t
Les équations (3.16) et (3.18) entraînent :
 E  B B  B  E 
P = −   div( )+  + 0 E  d
    t  t 
V  0 0 
(3.19)

En appliquant le théorème de Green-


Ostrogradski, on a :
87
EB  0E 2
B 2
P = −  ( )  d S −  ( + )d
S
0 V
t 2 2 0
(3.20)
Le volume étant fixe, on peut réécrire
l’équation (3.20)
EB d 0E 2
B 2
P +  ( )  d S = −  ( + )d (3.21)
S
0 dt V 2 2 0

C’est le théorème de Poynting.


88
0E 2 B2
La quantité WEB = + peut s’interpréter
2 2 0

comme la densité d’énergie électromagnétique


associée au champ. Son intégrale est l’énergie
électromagnétique contenue dans V.
EB
La grandeur R = est le vecteur de Poynting.
0

89
Son intégrale sur S est le flux d’énergie
électromagnétique à travers S.

Forme locale du théorème de Poynting :

WEB
+ j  E + div R = 0
t
90
3.3 Ondes électromagnétiques

Un signal (ou une impulsion) est une


déformation localisée de courte durée d’un
milieu continu et élastique.

91
Cette déformation ne reste pas localisée à
l’endroit où elle est produite, mais elle se
déplace après sa création, dans un milieu
élastique : ce phénomène de déplacement est
appelé propagation.

92
Si, lors du passage de la déformation, les
différents points du milieu se déplacent
perpendiculairement à la direction de
propagation, la déformation est un signal
transversal.

93
Si, lors du passage de la déformation, les
différents points du milieu se déplacent dans la
direction de propagation, la déformation est un
signal longitudinal.

94
Une onde est une série de signaux ou
d’impulsions identiques qui se suivent à des
intervalles de temps réguliers ; elle peut être
transversale ou longitudinale, en fonction de la
nature des signaux.

95
Une onde se déplace sans transport de matière.
Le déplacement d’une onde peut nécessiter un
support matériel (onde mécanique) ou peut ne
pas nécessiter un support matériel (onde
électromagnétique: la lumière)

96
3.3.1 Equation d’onde

Equations de Maxwell dans le vide en absence


de charges et de courants ( = 0 et j = 0 )

B
rot E = − (3.22)
t
97
div B = 0 (3.23)

div E = 0 (3.24)
E
rot B =  0  0 (3.25)
t

A partir de l’équation (3.22), on peut écrire :



rot (rot E ) = − (rot B)
t
98
 E
2
D’où : grad (div E ) −  E = − 0  0
t 2

2
 E
Par suite :  E −  0  0 =0 (3.26)
t 2

De même à partir de l’équation (3.25), on


obtient :
 B
2
 B −  0 0 2 = 0 (3.27)
t 99
Rappelons les équations (3.6) et (3.7) obtenues
avec les potentiels :

 
(3.6) : V + (div A) = −
t 0
2 A V
(3.7) :  A −  0  0 2 +  0 j = grad (div A +  0  0 )
t t

100
Dans la condition de jauge de Coulomb, div A = 0 ,

ces équations deviennent :

V =0 (3.28)
 A
2
 A −  0 0 =0 (3.29)
t 2

101
Dans la condition de jauge de Lorentz,
V
div A +  0  0 = 0 , ces équations deviennent :
t

V2
V −  0 0 2 = 0 (3.30)
t

 A
2
 A −  0 0 2 = 0 (3.31)
t
102
Conclusion :

En l’absence de charges et de courants, les


champs E, B et les potentiels satisfont à la

même équation aux dérivées partielles :



2
 −  0 0 2 = 0 (3.32)
t
 est une grandeur vectorielle ou scalaire. 103
L’équation (3.32) porte le nom d’équation
d’onde ou équation de d’Alembert.

104
3.3.2 Quelques solutions de l’équation d’onde
3.3.2.1 Onde plane
On dit qu’une onde est plane si, à chaque
instant la grandeur physique qui la caractérise a
la même valeur en tout point du plan
perpendiculaire à une direction fixe. Cette
direction est appelée direction de propagation
de l’onde. 105
L’équation de d’Alembert admet notamment
comme solution des ondes planes.

Si la direction de propagation est Ox alors

 =  ( x, t ) et l’équation (3.32) devient :

 1 
2 2
− = 0 (3.33)
x c t
2 2 2

106
L’équation (3.33) a pour solution générale :

 ( x, t ) = f ( x − ct ) + g ( x + ct ) (3.34)
x
f ( x − ct ) ou f (t − ) correspond à une
c
onde plane se propageant suivant les x positifs
à la célérité c. Elle est appelée onde plane
progressive.
107
x
g ( x + ct ) ou g (t + ) correspond à une
c
onde plane se propageant suivant les x négatifs
à la célérité c. Elle est appelée onde plane
régressive.

108
De façon générale, l’onde plane dans une
direction donnée par un vecteur unitaire u
est la somme de deux ondes planes se
propageant en sens inverses dans cette
direction.

109
 (r , t ) = f (u  r − ct ) + g (u  r + ct )
ou
ur ur
 (r , t ) = f (t − ) + g (t + )
c c
r = OM est le vecteur position considéré.
O : origine des coordonnées et M un point
quelconque de l’espace.
110
3.3.2.2 Onde plane progressive
monochromatique (OPPM)

Une OPPM est de la forme

 ( x, t ) = A cos(t − kx +  )

  0 est la pulsation (en rad.s-1)

k est le nombre d’onde (en rad.m-1)


111
A est l’amplitude
t − kx +  est la phase de l’onde et  est la

phase à l’origine.

La fonction  scalaire vérifie l’équation de

d’Alembert. On a donc :

2
1 
2
 2
− 2 2 = (−k + 2 ) A cos(t − kx +  ) = 0
2

x 2
c t c

(3.35)
112
Ce résultat devant être vrai pour tout x et tout t,
k et ω doivent obéir à la relation de

dispersion : k =
c

 peut être réécrit en fonction de la longueur


d’onde  (période spatiale) et de la fréquence 
1
ou de la période (temporelle) T =

113
2 2  = cT
k=  = 2 =
 T

Pour une onde plane progressive


monochromatique se propageant dans la
direction et le sens indiqués par un vecteur
unitaire u ,

 (r , t ) = A cos(t − k  r +  ) (3.36)
114

k= u est le vecteur d’onde.
c
On peut utiliser la notation complexe :

 (r , t ) = Ae i (t − k r + )

 (r , t ) = Re (r , t )
115
 = −i k Ae i (t _ k r + )
= −i k ;

d’où :   −i k

= iAe i (t − k r + )
= i ;
t

d’où :  i
t 116
Intéressons-nous au cas où 

est le champ électrique ou le champ


magnétique.

Des relations de Maxwell on a :

  E = 0  −i k  E = 0 ;

d’où k ⊥ E
117
  B = 0  −i k  B = 0 ;

d’où : k⊥B
E et B sont orthogonaux à la direction de
de propagation de l’onde. On dit qu’ils sont
transverses.

118
u  E ; les vecteurs u , E , B forment
B=
c
un trièdre direct.

E = c. B

La densité d’énergie du champ


électromagnétique associé à l’onde est :
119
0E B2 2
B 2
WEB = + = 0E =
2

2 2 0 0

EB E 2
R= = u ;
0 0c

R est donc dirigé dans le sens de propagation

de l’onde.
120
Polarisation d’une OPPM

Dans une OPPM, les grandeurs qui oscillent au


cours du temps sont des vecteurs, le champ
électrique E et le champ magnétique B

L’évolution dans le temps et dans l’espace de la


direction de ces vecteurs est la polarisation de
l’onde. 121
Si chacun de ces vecteurs oscille en gardant
une direction fixe dans l’espace, l’onde a une
polarisation rectiligne.

La lumière naturelle est non polarisée : les


directions de E et de B varient de façon aléatoire.

La polarisation peut aussi être circulaire ou


elliptique.
122
Figure 3.1 : Propagation du champ
électromagnétique d’une OPPM
123
RELATIVITE RESTREINTE

124
4.1 Principe de relativité galiléen

4.1.1 Référentiel galiléen

Un référentiel galiléen ( ou inertiel) est un


référentiel dans lequel le principe d’inertie est
valable.

125
Tous les référentiels galiléens sont en
translation rectiligne, uniforme, les uns par
rapport aux autres.

Le référentiel particulier dans lequel un objet


est au repos est qualifié de référentiel propre
à cet objet.

126
4.1.2 Principe de relativité galiléen

Galilée (Dialogues, 1632) insiste sur le fait


qu’il est impossible de distinguer le repos du
mouvement rectiligne uniforme en effectuant
des expériences locales.

127
Cette observation conduit au principe de
relativité galiléen : les lois de la mécanique
sont invariantes lorsqu’on change de
référentiel d’inertie.

En d’autres termes, il n’y a pas de référentiel


privilégié dans lequel les lois de la mécanique
devraient être formulées.
128
4.2 Principes de la relativité restreinte
4.2.1 Introduction

A la fin du 19ème siècle, une des préoccupations


des physiciens était les propriétés du milieu
dans lequel se propage la lumière.

129
Ce milieu est supposé être l’éther, par analogie
à l’air ou l’eau pour l’onde sonore, une
substance plutôt mystérieuse qui était censée
être au repos par rapport à l’espace absolu et
osciller au passage d’une onde
électromagnétique.

130
Ainsi, en admettant que la lumière se propage
avec une vitesse c constante par rapport à
l’éther, la vitesse de la lumière par rapport à
l’observateur (la Terre) devait dépendre du
mouvement de celui-ci par rapport à l’éther.

131
Michelson et Morley commencèrent une série
d’expérience pour mettre en évidence une
variation de la vitesse de la lumière par rapport
à la Terre selon la direction de propagation, au
moyen d’un interféromètre.

132
4.2.2 Expérience de Michelson et Morley

Figure 4.1 : Schéma du dispositif pour


l’expérience de Michelson et Morley
133
L’interféromètre de Michelson est constitué
d’une lame semi-réfléchissante P séparant un
faisceau lumineux en deux, et de deux miroirs
M1 et M2 placés à égale distance L de la lame.

Les deux faisceaux réfléchis sont recombinés


par la lame semi-réfléchissante et leur figure
d’interférence est observée sur un écran.
134
Admettons que la vitesse de la lumière par
rapport à l'éther est c, et que la vitesse de la
Terre par rapport à l'éther est v.

135
Figure 4.2 : Représentation des trajets de la
lumière pour la détermination des durées de
parcours
136
Durée du trajet aller-retour lame-M1-lame
(en vert)
2L 2L
t1 = = 2 1
c −v
2 2
v 2
c(1 − 2 )
c
1
 1  2
v et  = 
Posons  = c 1−  2



2l
On a : t1 = 
c
137
Durée du trajet aller-retour lame-M2-lame
(en rouge)
L L 2 Lc 2L 2L 2
t2 = + = 2 2= = 
c+v c−v c −v v 2
c
c(1 − 2 )
c
L’expérience montre donc que t1  t2

138
Aucun décalage n’a été observé dans
l’expérience de Michelson et Morley ni dans
les expériences similaires. En faisant tourner le
dispositif de 90°, on devrait observer un
déplacement des phénomènes d’interférences.

139
Contrairement aux prévisions, aucun
déplacement n’a été observé. Il fallait donc
conclure que t1 = t2.

Remarque :
Si on ne tient pas compte du mouvement de la
Terre par rapport à l’éther, on trouve t1 = t2.

140
4.2.3 Interprétation d’Einstein : principes de
la relativité restreinte

En 1905, dans son article ‘l’électrodynamique


des corps en mouvement’, Einstein propose une
interprétation du fait expérimental précédent en
s’appuyant sur deux principes :
141
(1)Toutes les lois de la physique sont les
mêmes dans tout référentiel galiléen

(2)Dans le vide, la lumière se propage


toujours à la vitesse constante c, quel que
soit le référentiel galiléen considéré.

142
Le premier principe revient à généraliser le
principe de relativité à toutes les lois de la
physique.
Le deuxième principe prend acte des échecs
répétés de mesurer une anisotropie de la vitesse
de la lumière.
La notion d’éther ne présente alors plus
d’intérêt. 143
4.3 Notion d’évènement
4.3.1 Définition

On définit un événement par le lieu et l’instant


où il se produit. Ainsi, un événement survenant
à une particule matérielle sera déterminé par la
donnée des trois coordonnées de position, par
exemple x, y, z, et la variable temps t.
144
De façon commode, on utilise un espace à
quatre (4) dimensions dont les points sont
appelés points d’univers.

145
4.3.2 Transformation de Galilée

La transformation de Galilée permet de


déterminer les coordonnées d’un événement
dans un référentiel galiléen R connaissant ses
coordonnées dans un autre référentiel galiléen
R’ de vitesse Ve par rapport à R.

146
Figure 4.3 : Référentiels galiléens R et R’

147
 x = x '+ ve t
 y = y'


z = z'

t = t '
Cette transformation est caractéristique de la
cinématique newtonienne. On voit que la
durée est un invariant : on dit aussi que le
temps est une grandeur universelle ; c’est le
principe d’universalité du temps. 148
4.3.2.1 Transformation galiléenne du champ
électromagnétique
Considérons, dans un champ
électromagnétique, deux référentiels inertiels R
fixe et R’ en translation rectiligne uniforme par
rapport à R, de vitesse V e par rapport à R.

149
Soit une particule de charge q se déplaçant à la
vitesse V ' par rapport à R’.

La particule subit la force de Lorentz :

Dans R’ : F ' = q ' ( E '+V ' B ')


Dans R : F = q( E + V  B)

150
La charge est invariante, q = q’ et, La force l’est
aussi, F = F '

En outre, V = V '+V e

q( E + V  B) = q( E '+(V − V e )  B)
Par suite : E = E '−V e  B ' et B = B'

151
Ainsi, deux observateurs qui se déplacent l’un
par rapport à l’autre n’attribuent pas la même
valeur à la partie électrique de l’interaction.

152
4.3.2.2 Non-invariance de certaines
équations de Maxwell par transformation de
Galilée
E x E y E z
E = 0  + + =0
x y z
E x = E ' x

Or E = E '−V e  B ' soit  E y = E ' y +Ve B' z

 E z = E ' z −Ve B' y
153
 x' = x − Ve t
 y' = y

De plus : 
z' = z

t ' = t

f fonction à deux variables indépendantes u


et v, f(u,v)

Les variables indépendantes u et v sont aussi


des fonctions de variables indépendantes x et y
154
 f f u f v
 = +
 x u x v x
On a : 
 f f u f v
= +

 y u y v y

155
De ce qui précède :

  x'  t ' 
= +
 x x' x t ' x x' =

  x'  t '  
 = + = − Ve
 t x '  t t ' t t ' x '
   
= ,
 y y ' z z '=

156
On obtient ainsi :

 E x E ' x
 x = x'

 E y E ' y B' z
 = + Ve
 y y ' y '
 E E ' B '
 = − Ve
z z y

 z z ' z '
157
B' z B' y
D’où :   E = 'E '+Ve ( − )
y ' z '

L’équation   E = 0 n’est donc pas invariante

par changement de référentiel galiléen.

Par contre, l’équation   B = 0 l’est (à montrer).

158
Ainsi, nous sommes conduits à abandonner la
transformation de Galilée pour une nouvelle
transformation qui laisse invariante les
équations de Maxwell et qui restitue la
transformation de Galilée lorsque la vitesse des
particules est faible devant la célérité c.

159
4.4 Transformation spéciale de Lorentz

On appelle transformation spéciale de Lorentz


la transformation qui satisfait à l’invariance de
la vitesse de la lumière dans le vide par rapport
à deux référentiels galiléens R et R’.

Elle relie les coordonnées spatio-temporelle du


référentiel R à celles de R’ et inversement.
160
Passage de R’ à R
 x =  ( x'+Ve t ' )
 y = y'


z = z'

t =  (t '+ Ve x' )

 c2

où Ve désigne la vitesse de R’ (en mouvement


de translation suivant l’axe des x) par
rapport à R ;
161
1
 1 
( )
2 1

le coefficient  =   = 1 −  2 2 , avec
1− 
2

Ve
= est le facteur relativiste entre R et R’.
c

Dans ces relations, l’origine des temps et des


espaces est la même pour les deux référentiels.
Ainsi, le temps n’est plus un paramètre
universel.
162
Passage de R à R’
On permute les coordonnées et on change Ve
en − Ve

 x' =  ( x − Ve t )
 y' = y


z' = z

t ' =  (t − Ve x )

 c 2
163
Propriétés de la transformation de Lorentz

(1) la transformation de Lorentz se réduit à la


transformation de Galilée entre deux
référentiels galiléens pour Ve  c .

En effet, γ  1, Ve x c  t et donc
2
t' = t

164
(2) la vitesse relative Ve ne peut dépasser
.
c
La vitesse c apparaît comme une vitesse limite
puisque γ n’est réel que si Ve  c

(3) la transformation réalise l’invariance de


c t −x −y −z
2 2 2 2 2

165
(4) le fait que t  t ' signifie que, si un observateur

dans R mesure un intervalle de temps t entre


deux événements, un observateur dans R’
mesurera alors, en général, un intervalle de
temps différent t’ entre les deux mêmes
événements.

166
En particulier, si deux événements sont
simultanés dans R, ils ne le sont pas
nécessairement dans R’

167
4.5 Conséquences de la transformation de
Lorentz

4.5.1 Relativité de la simultanéité

Deux événements sont dits simultanés si des


horloges synchronisés, placées aux points où ils
se produisent, donnent la même indication.

168
Considérons deux événements E1 et E2 décrits
dans un référentiel R par les coordonnées
suivantes :
E1 ( x1 , y1 , z1 , t1 )

E 2 ( x2 , y 2 , z 2 , t 2 )

169
Supposons E1 et E2 simultanés dans R : t1 = t2.
Le sont-ils aussi dans R’, en translation
rectiligne uniforme par rapport à R ?

La durée qui sépare E1 et E2 dans R’ est :

Ve
t ' 2 −t '1 = − 2 ( x2 − x1 )
c
170
Ainsi, ces deux événements, simultanés dans
R, ne seront simultanés dans R’ que s’ils sont
localisés en des points de même abscisse. La
simultanéité ne présente donc pas de
caractère universel.

171
4.5.2 Dilatation du temps

Considérons deux événements distincts E1 et E2


qui, dans un référentiel R, se produisent à des
instants différents, mais au même endroit. Dans
R, t = (t2 – t1)  0 ; x = (x2 – x1) = 0.

172
Considérons les mêmes événements dans un
référentiel R’ en mouvement par rapport à R
suivant l’axe des x. Les nouvelles coordonnées
(t '1 , x'1 ) et (t ' 2 , x' 2 ) se déduisent de (t ,x ) et
1 1

(t2,x2) par la transformation de Lorentz.

173

En particulier t ' = t ' 2 −t '1 =  (t − x) = t
c
  1  t '  t

L’intervalle de temps entre deux événements


mesuré dans un référentiel inertiel quelconque
est donc toujours supérieur à l’intervalle de
temps mesuré dans R où les deux événements
ont la même position.
174
Ce célèbre phénomène relativiste est appelé
dilatation du temps : le temps s’écoule plus
lentement dans un référentiel mobile.

175
4.5.3 Contraction des longueurs

La longueur d’un objet dépend du référentiel


dans lequel s’effectue la mesure. Plus
précisément, la longueur mesurée dans un
référentiel quelconque sera toujours inférieure à
la longueur mesurée dans le référentiel
particulier où l’objet est immobile.
176
Il s’agit du phénomène de contraction des
longueurs. Lorsque le mouvement relatif entre
les deux référentiels est parallèle à la règle, la
longueur mesurée L’ s’exprime en fonction de la
longueur au repos L (longueur propre) par la
L
relation : L' =

177
L'  L : la longueur d’un objet mesurée dans un

référentiel mobile est beaucoup plus courte que


sa longueur propre (telle que mesurée dans son
référentiel propre, immobile).

178

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