Vous êtes sur la page 1sur 170

EXERCICE 2006

RAPPORT DE L’ACTIVITE

G.FASSIO Juin 2007

Rapport activité 2006 1


SOMMAIRE

I - A.S.S.S.E.A. 13 .........................................................

¾ Identification de l’Association. …………………………………………….. 4


¾ Implantation des Services ……………………………………………………… 8
¾ Conseil de Direction – Commission Permanente………………… 10
¾ Le Projet Associatif………………………………………………………………… 13

II - LES SERVICES

¾ Le service Accueil, Ecoute, Information, Conseil, Orientation (AEICO).........

¾ Le service des Enquêtes sociales (S.E.S.) ...............................................................

¾ Le Service ARCHIPEL..................................................................................................

¾ Le Service Investigation, Orientation, Education – (IOE)..................................

¾ Le service d’ Action Educative en Milieu Ouvert – (A.E.M.O) ............................

¾ Le pôle médico-psychologique ....................................................................................

¾ Le Service d’insertion professionnelle Jeunes « SIP JEUNES » .....................

Rapport activité 2006 2


I - A.S.S.S.E.A. 13

• IDENTIFICATION DE L’ASSOCIATION

• IMPLANTATION DES SERVICES

• MEMBRES DU CONSEIL DE DIRECTION

• MEMBRES DE LA COMMISSION PERMANENTE

• LE PROJET ASSOCIATIF

Rapport activité 2006 3


IDENTIFICATION DE L’ASSOCIATION

RAISON SOCIALE

A.S.S.S.E.A. 13
Association du Service Social de Sauvegarde de l’Enfance, de
L’Adolescence et des Jeunes Adultes des Bouches-du-Rhône.

STATUT JURIDIQUE
Association Loi 1901 sans but lucratif

DATE DE CREATION ET DECLARATION EN PREFECTURE

27 avril 1935
ADRESSES

• Siège social : Palais de Justice


6 Rue Joseph Autran
13006 MARSEILLE
℡ .04.91.33.30.42

• Direction Générale et Services Administratifs


28, Bd de la Corderie
13007 MARSEILLE
℡ 04.91.54.92.86 - Fax .04.91.54.21.96

DECLARATION EN PREFECTURE

• « Comité de Protection de l’Enfance en danger physique ou moral » déclaré à la


Préfecture des Bouches-du-Rhône le 27 avril 1935 sous le numéro 118868
régulièrement publié au J.O. du 10 mai 1935.

Titre confirmé devenu :


• « Service Social de Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence » déclaré à la
Préfecture des Bouches-du-Rhône le 4 août 1971, régulièrement publié au J.O.
du 24 août 1971.

Titre confirmé devenu :

• « Association du Service Social de Sauvegarde de l’Enfance et de


l’Adolescence des Bouches-du-Rhône » en date du 8 novembre 1989,
régulièrement publié au J.O. du 6 décembre 1989.

Rapport activité 2006 4


Titre confirmé devenu :

• « Association du Service Social de Sauvegarde de l’Enfance, de l’Adolescence


et des Jeunes Adultes des Bouches-du-Rhône » en date du 22 juillet 1997
régulièrement publié au J.O. du 16 août 1997.

ARRETES D’HABILITATION ET RENOUVELLEMENTS

• Enquêtes sociales 27 avril 1935


Arrêtés préfectoraux des 17 mars 1962 et 17 février 1992
Arrêté préfectoral du 11 janvier 1993 modifiant celui du
17.02.92, arrêté préfectoral du 28 septembre 2001

• A.E.M.O. arrêtés préfectoraux des 9 février 1962, 17 février 1992


(Action Educative en Milieu Ouvert) et du 13 novembre 2001

• I.O.E. arrêtés préfectoraux des 3 juillet 1979, 17 février 1992,


28 juillet 1997 et 28 juin 2002

AGREMENTS - HABILITATIONS - CONVENTIONS

• Médiation Tribunal de Grande Instance de Marseille - 18 novembre 1994


Tribunal de Grande Instance de Tarascon - 6 février 1995

• Convention Médiation Pénale Ministère de la Justice - 19 mars 1997

• Convention Médiation
Direction Départementale des Affaires Sanitaires & Sociales

(DASS) 31 octobre 1996 - Renouvellement annuel

• Point Rencontre C.A.F.- 18 mars 2004


Lieu d’accueil Archipel : Convention DISS au 01.01.98
Convention Conseil Général 22.12.00
SIP Jeunes Service d’Insertion Professionnelle Jeunes
Convention 01/12/2004, DDPJJ
(Programme des actions d’insertion sociale et professionnelle de la
protection judiciaire de la jeunesse des Bouches du Rhône)

CONVENTION GENERALE

Santé Justice de Protection Judiciaire Globale du 1er février 1977

Rapport activité 2006 5


CONVENTIONS PARTENARIALES INTER-ASSOCIATIONS

• Convention avec l’association « RESONNANCES » pour le développement de la


médiation en Arles.

• Convention avec l’Association « Voile Impulsion » pour les activités Voiles.

• Convention avec les spectacles « alizés » pour les activités musicales

• Convention avec « Les collets Rouges » pour les activités poney

AUTRES CONVENTIONS

• De nombreuses conventions nous lient avec les mairies d’arrondissements et les


centres sociaux où nous tenons des permanences ainsi qu’avec les C.C.A.S. de Berre,
Fos et Rognac.

• Convention avec la région PACA pour la mise en œuvre des actions de formation
relevant du programme régional de formation.

REFERENCES ADMINISTRATIVES

• Numéro FINESS 13 07 90 215


• Numéro SIRET 782 883 300 00025
• Code APE 853 K
• C.N.I.L. Commission Nationale Informatique et Liberté
Agrément numéro 23 139 - Acte réglementaire paru
aux Nouvelles Affiches de Marseille le 12 août 1987
• Codes Catégories
- Enquêtes Sociales 418
- A.E.M.O. 295
- I.O.E. 342
• URSSAF BDR 130-67-504

FORMATION
Déclaration du 22.06.95 sous le n°93.13.06386.13
de la Délégation Régionale de la Formation
Professionnelle.

ZONE D’INTERVENTION Département des Bouches-du-Rhône

MISSION La Sauvegarde et la protection de l’Enfance, de


L’Adolescence et des Jeunes Adultes en danger
physique ou moral et, plus généralement, l’aide à la
jeunesse en difficulté pour l’ensemble du
département des Bouches-du-Rhône.

Rapport activité 2006 6


NOUVELLE GOUVERNANCE

A la structure classique : assemblée générale, conseil d’administration et Bureau a


succédé au 1er juin 2005 (statuts votés par l’A.G. du 28 avril 2005) une structure
nouvelle, composée de l’assemblée générale, de sa commission permanente et d’un conseil
de direction.

Le but recherché était de démocratiser le fonctionnement des organes dirigeants et de


donner plus d’allant aux adhérents bénévoles qui en composent les rouages essentiels en
dépoussiérant les anciens, dont l’usage, né de l’absence quasi constante de très
nombreux administrateurs, concentrait les véritables pouvoirs entre les mains des
membres du Bureau siégeant aussi au Conseil d’administration avec un nombre de
procurations qui les y rendait majoritaires. De fait, ils se contrôlaient eux-mêmes.

Pour ce faire :

- a été écartée la participation des membres dit « de droit » pour la plupart porteurs de
la double casquette : contrôleurs, financeurs ou donneurs d’ordre, susceptible d’être
confrontés à une double responsabilité incompatible avec chacune de leurs fonctions
dans l’association et dans leur administration ;
- A été mise en place une véritable structure démocratique constituée
D’une part d’un pouvoir législatif que représentent l’assemblée générale et sa
commission permanente,
D’autre part un pouvoir exécutif confié au conseil de direction avec
interdiction à ses membres de participer à la commission permanente chargée de le
contrôler.
- A été donné à l’assemblée générale le pouvoir d’élire elle-même (au lieu et place de
l’ancien conseil d’administration) le président de l’association et tous les membres de la
commission permanente et du conseil de direction, ce qui renforce en outre leur
légitimité.
- A été réduit le nombre des membres composant ces deux derniers rouages.
- A été substituée à une réunion trimestrielle du conseil d’administration une réunion
bimestrielle de la commission permanente.
- A enfin été créé un Comité technique à deux volets qui se réunit chaque fois qu’il y a
lieu :
L’un où siègent, aux côtés notamment du président de l’association et du
directeur général, les représentants des administrations ou des tribunaux dans le but
de rechercher les moyens d’un meilleur partenariat,
L’autre, aux côtés des mêmes, ou siègent des représentants des salariés et
des services concernés pour échanger les analyses sur des questions importantes de
fonctionnement qui ne relèvent pas de la compétence du Comité d’Entreprise

Rapport activité 2006 7


IMPLANTATION DES SERVICES
MARSEILLE
Enquêtes Sociales
Action Educative en Milieu Ouvert 28 Bd de la Corderie - 13007 MARSEILLE 04.91.54.92.86

Accueil – A.E.I.C.O. Palais de Justice - 6 Rue Joseph Autran - 13006 -


04.91.33.30.42

ARCHIPEL : Enquêtes Juges aux Affaires Familiales


Espace D.GARCIN – 95 Rue de Lodi
I.O.E. Investigation et Orientation Educative 13006 MARSEILLE – 04.95.08.21.24

Espace Rencontre 1 a, Rue Melchion - 13006 MARSEILLE - 04.95.08.21.24


Médiation familiale 15 Rue Fortia – 13001 MARSEILLE – 04.91.13.72.46

AEMO Centre Ville 42 Rue Sainte - 13001 MARSEILLE - 04.96.11.20.60

AIX-EN-PROVENCE

Accueil – A.E.I.C.O. Palais de Justice - 40, Bd Carnot - 13616 Aix-en-Provence


04.42.21.46.33

A.E.M.O – Résidence du Soleil – 395 Route des Milles


Enquêtes Sociales – E.S. 13090 Aix-en-Provence 04.42.91.02.00
I.O.E. Investigation et Orientation Educative

ARLES

E.S. - A.E.M.O. - I.O.E. 10, rue Cornillon - 13200 ARLES – 04.90.96.53.46


Espace Rencontre

AUBAGNE

E.S. - A.E.M.O. - I.O.E. 20, rue Jean-Jacques Rousseau - 13400 AUBAGNE


04.42.84.03.60

MARTIGUES

E.S. - A.E.M.O. - I.O.E. Z.I. Le Carré d’As - Lot 14 - 1 Rue Lépine


13500 MARTIGUES - 04.42.07.23.50

SALON-de-PROVENCE

E .S - A.E.M.O. - I.O.E. 2 Impasse du Château d’Eau – La Monaque


- 13300 SALON DE PROVENCE
04.90.53.36.73

TARASCON

Accueil - E.S. - IOE 23 Rue du Château - 13150 TARASCON – 04.90.90.12.80

VITROLLES

E.S. - A.E.M.O. - I.O.E. Centre Urbain – 155 Ave Y.RABIN (Im GMF) 13127 VITROLLES
04.42.46.88.66

Rapport activité 2006 8


MEMBRES DU CONSEIL DE DIRECTION

PRESIDENT D’HONNEUR

Monsieur Henri CORRAZE


Directeur adjoint honoraire du Travail
Ancien Assesseur au Tribunal pour Enfants

PRESIDENT
Monsieur Claude SALAVAGIONE
Procureur général honoraire Cour d’Appel d’Aix en Provence

PRESIDENT DELEGUE

Madame Jeanne ROBINEAU, retraitée


Responsable du service social de la Manutention du Port Autonome
de Marseille

SECRETAIRE GENERAL

Monsieur Jean Louis JOLY


Commandant de Police honoraire
TRESORIER

Madame Claude MARSAL, retraitée


Comptable

MEMBRE QUALIFIE

Madame Eliette CHRESTIAN


Chef de service honoraire du Service Social d’Acconage et des
Docks au Port de Marseille

Rapport activité 2006 9


MEMBRES DE LA COMMISSION PERMANENTE

PRESIDENTE

Mademoiselle Claudette VASSAL, retraitée


Directrice générale de l’ASSSEA 13
MEMBRES
L’ADDAP
La MAISON DE L’APPRENTI
L’ADSEA

Madame MONDOLONI Charlotte, retraitée


Conseiller d’ambassade au ministère des Affaires Etrangères

Mme AUMERAS
Pédiatre

Madame Nicole AMPHOUX, retraitée


Chargée d’études au ministère de l’Environnement

Madame SOTER – SALAVAGIONE Marceline, retraitée


Comptable

Monsieur Christian ROQUE


Procureur général honoraire à la Cour d’Appel de Poitiers

Monsieur Roger MEYER, retraité


Directeur du service des Tutelles - UDAF

Monsieur HUGONENQ
Médecin psychiatre

Rapport activité 2006 10


LE PROJET ASSOCIATIF

• présente l’identité de l’association, ses racines et ses fondements,

• arrête les choix des valeurs sur lesquelles l’association appuie ses actions,

• détermine la politique et les objectifs généraux de l’association.

Il se différencie du programme institutionnel présenté par le directeur général


qui détermine les actions à conduire dans ce cadre et les moyens techniques de
les réaliser.

Rapport activité 2006 11


LES RACINES

L’association du Service Social de Sauvegarde de l’Enfance, de l’Adolescence et des


Jeunes Adultes des Bouches-du-Rhône trouve sa source dans l’action entreprise en 1893
par Me VIDAL-NAQUET, avoué et Me Emile CHAUSSE, bâtonnier de l’ordre des
avocats au barreau de Marseille, par la création du Comité de Défense des enfants
traduits en Justice.

L’action de ce Comité, strictement cantonnée à la défense, a été poursuivie et


développée, en l’adaptant à l’évolution des mœurs et de l’état des esprits, par le Comité
de Défense et de Protection de l’Enfance créée en 1935 sous l’impulsion de Me VIDAL-
NAQUET et M.Emile CHAUSSE, par Mesdames Marguerite ANGLES et POINSO
CHAPUIS, fortes de leur humanisme moderne, de leurs expériences et de la philosophie
naissante, sur le plan national, de l’individualisation des sanctions, dans le but de faire
substituer au traitement collectif des jeunes délinquants, soumis au même
emprisonnement que les adultes, un traitement individualisé concentré autour de
réponses plus éducatives en les considérant davantage comme des victimes de la société
et des êtres en devenir.

Cet esprit est illustré par les changements successifs de dénominations ; le Comité est
devenu Service Social de Sauvegarde de l’Enfance, puis Association du Service Social de
Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence le 8 novembre 1989 et enfin Association du
Service Social de Sauvegarde de l’Enfance, de l’Adolescence et des Jeunes Adultes des
Bouches-du-Rhône le 18 mai 1997.

Il a guidé, sous les impulsions successives de Mme POINSO-CHAPUIS, Mme CAILLOL,


Mme de SAINT-PAUL, et Melle GARCIN, l’adaptation des actions de l’association aux
évolutions législatives de l’ordonnance du deux février 1945 sur l’enfance délinquante et
de l’article 375 du code civil introduisant en 1958 la notion d’aide aux mineurs en danger,
complétées par celle de la prise en charge individuelle véritablement installée en 1965,
en privilégiant sans cesse la recherche d’une meilleure socialisation.

Rapport activité 2006 12


LES FONDEMENTS DE L’ACTION

Ce fondement même de son existence perdure et doit perdurer de nos jours dans le
cadre du milieu ouvert, centré autour des idées directrices de:

h L’aide et la protection des mineurs en danger,


h L’aide morale et matérielle à leur apporter,
h Le maintien ou le rétablissement des liens familiaux,

Au travers d’actions :

h De prise en charge des cas qui lui sont confiés par les tribunaux,
activité principale mais aussi en s’ouvrant de plus en plus sur l’extérieur
du monde judiciaire,

h De recherche de la prévention tant en amont qu’en aval de l’intervention


dans le conflit ou l’urgence,

h D’une plus grande pénétration de la vie sociale des jeunes en difficultés


pour des raisons diverses,

h d’interventions sur les signalements ou missions données par d’autres


administrations, institutions, associations ou comités, développant de ce
fait le partenariat,

h Le recours à des outils nouveaux comme les médiations familiales et les


entretiens de parentalité pour garder aux enfants de familles désunies ou
en conflit, les liens familiaux indispensables à leur épanouissement, sauf
les cas extrêmes qui commandent un éloignement au moins temporaire de
la famille ou d’un de ses membres.

De ce fait l’association tend de plus en plus à s’affirmer comme indépendante des


tribunaux tout en étant consciente de la très grande part qu’ils prennent dans son
activité et qu’elle souhaite voir maintenue, sinon privilégiée, en soulignant que les
missions qui lui sont ainsi confiées entrent de plain-pied dans ses objectifs, mais en
revendiquant sa maîtrise d’œuvre dans le mandat judiciaire qui lui est donné sous
réserve des injonctions de l’ordonnance.

Rapport activité 2006 13


Elle continue cependant d’effacer dans les esprits l’idée, attachée à son implantation
principale dans les années d’après guerre dans les locaux du Palais de Justice de
Marseille, qu’elle est un service social étatique de la Justice.

Ses activités et actions sont exercées dans le cadre d’une association à but non lucratif
régie par la loi du 1er juillet 1901 et celui de ses statuts révisés pour les dernières fois
aux assemblées générales extraordinaires des 18 mai 1997 et 10 novembre 1998.

Elles sont accompagnées par ses adhésions :

h Sur les plans éducatif et fonctionnel,


• au CREAI
• à l’URIOPSS
• à la FN3S
• à l’AFIREM
• à l’ANDESI
• à la FENAMEF

h Sur le plan corporatif


• au SNASEA
• au GNDA

non exclusives de toute adhésion nouvelle qui s’imposerait.

Rapport activité 2006 14


LES VALEURS

L’association s’appuie sur les valeurs :

h De légitimité par les habilitations et autorisations délivrées par les pouvoirs


publics ;

h D’humanité comme le respect de la juste place de chacun dans la société, la


dignité de chacun et des libertés et des droits, en particulier pour les enfants,
tels qu’ils sont définis dans les conventions internationales, sans faire d’eux des
êtres privilégiés qui n’auraient aucun devoir envers la famille ou la société :

h D’esprit associatif générant son ouverture à toute personne autre que ses
salariés qui accepte d’œuvrer dans une obligation de bénévolat intégral tant en sa
qualité d’adhérent, que de membre d’une instance dirigeante ou d’une fonction
prévue par ses statuts ; le seul moteur souhaité est la volonté de mettre son
expérience, ses connaissances, voire ses relations et une partie de son temps au
service de la protection et de l’aide aux mineurs et jeunes en danger ;

h De professionnalisme, pour assurer la meilleure qualité possible des services,


par le choix de salariés compétents, animés autant que faire se peut par la même
foi :

Les rapports de l’association avec ses salariés sont régis, sur le plan strict du
droit, par la législation du travail, les conventions auxquelles l’association a
adhéré directement, ou indirectement par son appartenance à des fédérations ou
syndicats nationaux et régionaux, et les accords internes, observation faite que
l’association n’est pas une personne morale de droit commercial mais de droit
privé associatif.

Ces rapports juridiques n’excluent pas la cordialité, l’écoute et la recherche de


solutions consensuelles aux problèmes posés, dans l’intérêt de l’association et de
ses activités :

h de neutralité philosophique : l’association ne privilégie aucune option culturelle,


religieuse ou politique, elle respecte les choix de chacun, sauf si les décisions,
actions, actes ou comportements constituent un écran à la pratique
professionnelle ou sont susceptibles de donner à penser que l’association s’engage
ou est engagée dans un sens partisan.

h De respect, voire re-fondation de la famille, cellule primaire de la vie sociale et


organe privilégié de transmission des valeurs,

Rapport activité 2006 15


h De militantisme permanent pour promouvoir toutes les actions nécessaires à
l’adaptation de ses activités et de celles des pouvoirs publics auprès desquels elle
veut participer dans un esprit de partenariat et d’une pleine citoyenneté civile et
sociale du monde associatif ; le but de ce militantisme est de contribuer à la
prise en compte des besoins des enfants et des jeunes en difficulté et à leur
satisfaction en parvenant à leur insertion ou réinsertion dans la vie sociale et
familiale.

Rapport activité 2006 16


LES OBJECTIFS

Ces fondamentaux déterminent les grandes orientations des actions de l’association, ses
objectifs généraux et la nature des outils à utiliser.
Ils constituent les principes directeurs et les moyens que le programme institutionnel
établi par le directeur général, doit mettre en place et en œuvre.

A leur lumière, il est clair que la principale raison d’être de l’association est le
militantisme en faveur des enfants et des jeunes les plus fragilisés, qui implique des
actions :

h Directement menées sur leur personne, mais aussi :


h Sur leurs familles dont le rôle est celui ci-dessus défini,
h Leur environnement, y compris scolaire.

Pour réaliser cette noble finalité, l’association doit avoir pour objectifs constants :

h L’affirmation de la primauté de l’intérêt de l’enfant ou du jeune sur toute autre


considération, dans le respect du secret professionnel défini par les lois en vigueur et
de la conscience des acteurs

h Une fonction de veille continue pour observer l’existence ou la révélation de besoins


des populations concernées et leurs évolutions nécessitant :

a) la mise en place de rapports réguliers avec ses acteurs de


terrain, pour recenser les besoins, les analyser et déterminer les
solutions envisageables et possibles.

b) soit leur mise en œuvre directe – serait-ce à titre expérimental


– en créant, innovant ou faisant évoluer les services et les
actions.

c) soit la sollicitation d’autres associations ou encore plus les


pouvoirs publics.

h La recherche de la cohérence entre l’association et ses services, l’association et


d’autres intervenants en :

B Référant les actions recensées, conduites ou projetées à l’objet social,

B Veillant à l’ancrage des projets institutionnels sur le projet associatif,

B S’inscrivant dans une politique et une logique de travail en réseau pour


connaître les besoins en amont de l’intervention judiciaire et assurer la continuité
du soutien nécessaire après la fin de notre mission.

Rapport activité 2006 17


h La mise en place d’outils performants d’évaluation de ses actions, de plus en plus
nécessaires à la maîtrise de son objet social et même au contrôle des pouvoirs publics
dont l’association tient la majorité de ses ressources. L’instauration d’un dialogue avec le
jeune ou sa famille sur les objectifs à atteindre, ainsi que l’appréciation des résultats
peuvent être bénéfiques.

h La recherche de l’engagement de ses membres par une communication plus appropriée


et plus dense de ses activités, de ses besoins, de ses projets et de ses études dans le
but d’y associer le plus grand nombre d’acteurs possible.

h La recherche d’une meilleure connaissance de ses activités par les pouvoirs publics,
les autres organismes ou associations oeuvrant dans le même secteur, notamment par la
présence d’un de ses membres dans leurs organes dirigeants ou des commissions
d’études, ainsi que par les groupements de types libéraux ou les entreprises susceptibles
de lui fournir des aides de toutes natures.

______________________________

Le projet associatif constitue la déclinaison de l’objet social de l’association, il


est l’outil indispensable de sa lisibilité et de son dynamisme sans lequel elle est
condamnée à péricliter tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Il est le véritable poumon de sa vie.

A ce titre, il se doit d’être l’objet de visites et réactualisations périodiques.

Rapport activité 2006 18


II – LES SERVICES

Rapport activité 2006 19


Service Accueil, Ecoute, Information, Conseil, Orientation
Au Palais de Justice de Marseille et d’Aix en Provence

I - PREAMBULE

II - LES STATISTIQUES

1°) l’accueil physique au sein des tribunaux


2°) l’accueil téléphonique
3°) l’accueil au siège
4°) le recueil de renseignements socio éducatifs (RRSE)

III - LES CARACTERISTIQUES DES POPULATIONS RECUES

IV - LA PROBLEMATIQUE QUI EMERGE CETTE ANNEE

Rapport activité 2006 20


I - PREAMBULE

L’année 2006 a été marquée par des événements de différentes natures qui ont
contribué à la fois à enrichir et à perturber le mode organisationnel du service AEICO.

Parmi ceux-ci :
Le départ en retraite de Madame Gautier, collaboratrice passionnée par sa fin de
carrière au sein du service AEICO qui a pu enrichir le travail d’accueil par un apport
professionnel spécifique (du à son passage au service Archipel) dont ses partenaires ont
pu bénéficier.

L’arrivée de nouveaux collaborateurs, en les personnes de Madame GAZZOTTI et de


Madame SOULA, qui ont su s’intégrer et apporter leur contribution dynamique à
l’équipe.

L’ensemble de ces événements a eu un impact non négligeable sur l’organisation du


travail en terme de surcharge, d’encadrement moins présent, de travail de partenariat
mis en stand –by, de difficultés matérielles etc.…

- Au niveau du Tribunal des Enfants d’Aix en Provence, les locaux ont pu être
réaménagés en concertation avec les professionnels.
Ils sont composés d’un seul bureau ce qui nécessite une articulation entre les services
lors d’une cohabitation qui ne peut être que ponctuelle.

- Au niveau du TPE Marseille trois bureaux sont occupés.


En effet le bureau d’accueil est utilisé l’après midi par les éducateurs du SEAT.
Cet état de fait n’est pas sans conséquence sur les conditions de travail, car nous
recevons du public tous les après-midi, dans le cadre des réponses au « soit transmis »
des juges pour enfants.

L’ensemble du personnel peut être remercié, pour la solidarité et la disponibilité


constante qui ne s’est pas démentie tout au long de l’année.

Rapport activité 2006 21


II - LES STATISTIQUES

1°) L’ACCUEIL PHYSIQUE AU SEIN DES TRIBUNAUX


Marseille, AIX, maison de la justice Aubagne

Récapitulatif année 2006 de l’activité sur les trois lieux d’accueil du service AEICO
Jours annuels Journées Personnes Ratio par
Permanence effectuées Reçues matinées
à assurer
TPE Marseille 132,5 132,5 1157 4,3
TPE AIX 132,5 129 723 2,1
MJDAUBAGNE 29,5 27 79 1,5

Ce tableau fait apparaître la charge annuelle de matinées consacrées en 2006 à


l’activité d’accueil, qui constitue la principale mission du service AEICO :

Personnes reçues

2005 2006
Personnes reçues 1720 1959

On constate une progression du public reçu de 1,3% en 2007


Le ratio de personnes reçues par matinées sur l’ensemble de sites est de 6,5

L’accueil du public au TPE de Marseille en 2006


Il s’effectue sur 265 matinées soit 132,5 jours annuels

Tableau comparatif de cette activité

Année 2002 2003 2004 2005 2006


Personnes reçues 869 1002 1115 958 1157
Ratios matinées 3,4 4 4,4 3,8 4,3

On note une nette reprise de l’activité de l’accueil des usagers au TPE de Marseille.
Nous retrouvons une activité supérieure à celle observée au cours de l’année 2005.

¬On peut déjà indiquer que lors des périodes de vacances scolaires un afflux de
population est noté.
Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’organisation du travail car le service, comme
l’ensemble des organisations est en effectif réduit.
Les périodes les plus prolixes ont été les mois de juillet et d’août ainsi que les vacances
de Pâques où « le pic » de 6 personnes par matinée a été atteint.

Rapport activité 2006 22


¬On observe un afflux pendant les périodes où le service du SEAT n’assure plus
l’accueil civil l’après midi. Les populations se présentent sur la matinée suivante. Ce
scénario s’est reproduit à de nombreuses reprises en 2006.

L’accueil du public au sein du TPE d’Aix en Provence en 2006

Il s’est effectué sur 258 matinées soit 129 jours, 9 matinées n’ont pas été assurées en
raison d’un arrêt maladie prolongé au cours de l’année 2006

Tableau comparatif de cette activité

Année 2005 2006


Personnes Reçues 690 723
Ratios matinées 1,9 2,1

On constate une légère hausse du nombre de personnes accueillies.


Il est à noter que les magistrats et les greffiers n’hésitent pas à solliciter le service
AEICO certains après - midi pour recevoir des personnes en grande détresse.
Nous répondons présent uniquement dans le souci du respect de la mission de
protection de l’enfance, fondateur des valeurs associatives de l’ASSSEA 13.
Une vigilance s’est instaurée afin que ces sollicitations demeurent exceptionnelles

L’accueil du public à la maison de la justice et du droit d’Aubagne en 2006.

Il s’est effectué sur 54 après- midi

Année 2005 2006

Personnes reçues 72 79
Ratios par 1/2 journées d’accueil 1,4 1,5

Cette prestation s’étoffe au fil du temps.


On observe une progression des usagers reçus au cours de l’année 2006, compte tenu
du fait que l’année n’a pas pu être intégralement assurée contrairement à l’année
précédente.

Cette mission est bien repérée par les partenaires notamment la protection judicaire de
la jeunesse et les services du Conseil général (la polyvalence entre autre) qui n’hésitent
pas à nous solliciter, de même on observe une continuité de contacts avec le service
social scolaire.

Rapport activité 2006 23


ANALYSE de l’ACTIVITÉ d’ACCUEIL PHYSIQUE

L’ensemble de ces accueils du public produit un certain nombre de démarches, liaisons


et entretiens à mener.
Ceci afin de pouvoir évaluer le danger encouru par les mineurs, les difficultés
éducatives des parents et orienter au mieux de leurs intérêts les justiciables (parents
et mineurs).

Comparatif des demandes exprimées sur l’ensemble des lieux d’accueil du public :

Marseille Aix Aubagne


2005 2006 2005 2006 2005 2006
Assistance 46% 36% 46% 49% 19% 11%
éducative
Conseils 20% 37% 33% 30% 39% 52%
éducatifs
Accès au droit 25% 26% 17% 15% 14% 28%
Autre 8% 1% 4% 6% 28% 7%

Les demandes d’accès au droit se maintiennent sauf à la MJD d’Aubagne où elles ont
explosées.
Cela tient en partie au fait que notre présence constante depuis plus d’un an nous
permet de pouvoir être mieux repéré par les usagers et les partenaires.
La réponse juridique ne suffit pas aux populations qui souhaitent rencontrer un
travailleur social. L’entretien permet d’aborder de manière pédagogique le rapport à
l’institution judiciaire et l’ensemble des procédures auxquelles sont confrontées
simultanément certains justiciables ( JAF, Parquet pour non représentation d’enfant,
commissariat, Juge des enfants…)

Les demandes d’assistance éducative et de conseils éducatifs sont en progression pour


le site de Marseille (66 % à 71%) et d’Aubagne (58% à 63%) pour l’année 2006.
En ce qui concerne le site d’Aix en Provence, elles demeurent constante 79%.
Le service AEICO est de plus en plus sollicité par des parents confrontés à des
difficultés sur le plan éducatif, pour des enfants de tous âges.

Répartition des origines de la démarche des populations au sein des tribunaux


2005 2006
Démarche personnelle 36% 41%
Service du Conseil général 22% 16%
Education nationale 5% 6%
Services médicaux (CMPP, hôpitaux, 12% 12%
autre 35% 24%

On observe donc une nette augmentation des démarches personnelles.

Rapport activité 2006 24


¬ Ce « bouche à oreille » continue de fonctionner « c’est ma voisine qui a ses enfants
suivis par …etc.….. »
¬ Certains ne veulent pas avoir recours à leur environnement familial, professionnel ou à
des spécialistes.
Ils ont souvent fait le tour des médecins et des psychologues ; quelquefois ces parents
ont pu avoir un contact avec le commissariat.
Ils recherchent auprès d’un(e) assistant(e) social(e) la possibilité de pouvoir être
écoutés de pouvoir exprimer leurs peurs, leurs angoisses et paradoxalement, la
démarche au tribunal est moins douloureuse pour eux car les représentations du juge
pour enfants sont associées pour la majorité d’entre eux à l’obtention d’une aide
concrète.
Cette observation générale est confirmée par les fonctionnaires de la maison du Droit
et de la justice du pays d’Aubagne, qui ont été confrontés à ce type de situation. La
structure plus familiale de ce lieu permet un accueil individualisé de proximité. Les
populations ne se satisfont pas du renseignement fourni par un administratif, et veulent
rencontrer un travailleur social.
¬ Les partenaires nous adressent des populations. On repère de nombreux
établissements relevant du champ médico-social (IMPRO, ..) la médecine libérale entre
autre.

Les services du conseil général sont moins pourvoyeurs de public et cela apparaît
cohérent par rapport à leur mission.
Les personnes qu’ils continuent à adresser au service AEICO le sont le plus souvent
pour des sollicitations concernant des demandes d’accès au droit (émancipation, révision
de pension alimentaire, exercice de l’exercice de l’autorité parentale dans le cadre de
couple séparé, voire de cellule familiale recomposée…)

Les demandes soutenues par les services de l’Education Nationale sont en légère
progression, elles concernent le plus souvent des demandes d’accès au droit et non pas
des sollicitations d’ouverture de dossier dans le cadre de l’assistance éducative

Les services médicaux


Les interlocuteurs qui nous sollicitent sont plus particulièrement des médecins libéraux
En ce qui concerne les CMP nous nous heurtons à une absence totale de travail de
partenariat, la plupart des professionnels se retranchant derrière le secret
professionnel.

Récapitulatif du traitement des demandes concernant l’assistance éducative

Marseille Aix Aubagne

2005 2006 2005 2006 2005 2006


Signalements présentés au parquet 20 5 6 3 0 0
des mineurs

Requêtes soutenues auprès du juge 293 328 156 175 8 11


des enfants

Rapport activité 2006 25


Les signalements présentés au parquet sont en baisse sur tous les sites.

5 demandes ont été traitées au Tribunal d’Instance de Marseille en 2006 soit une
baisse de 75% par rapport à 2005.
Elles concernent exclusivement les mineurs n’ayant pas de représentant légal dans le
département ou sur le territoire national.
La baisse de 75% est à mettre en corrélation avec la baisse des demandes formulées
par les « jeunes errants ».

Les requêtes soutenues auprès des juges pour enfants sont en augmentation sensible
sur les trois sites 8%. Elles concernent en moyenne 26% des populations reçues.
Elles sont suivies à 91% d’une ouverture d’un dossier d’assistance éducative.

Ces constats sont significatifs des éléments suivants :

6 Le service AEICO a été en vigilance constante en 2006 pour ne pas se laisser


instrumentaliser pour effectuer les signalements.

6 Les requêtes présentées au juge des enfants concernent bien des enfants en danger
immédiat.
Une évaluation est effectuée par rapport aux situations qui sont soumises aussi bien
par les partenaires institutionnels (juge des tutelles, juge des affaires familiales,
professions libérales etc.) que par les usagers.

Chaque situation pour laquelle une requête est envisagée génère des entretiens
complémentaires (en moyenne 3 entretiens par situation), ainsi que des liaisons avec des
partenaires, ou des membres de la famille élargie.
Cette pratique professionnelle permet de respecter le cadre de la notion du
contradictoire et de veiller à ce que chaque détenteur de l’autorité parentale soit
informé de ses droits et de la situation de son enfant.
Tout parent ne répondant pas à la proposition de rencontre est tenu au courant par
courrier de la suite donnée à la requête du mineur ou de l’autre détenteur de l’autorité
parentale.

Pour arriver à cette formalisation un certain nombre de démarches doit être conduit
au-delà du premier entretien avec le justiciable, illustrées par le tableau ci-dessous.

Récapitulatif des démarches 2005 2006


Liaison avec les services du conseil général 939 958
Liaison avec les services de l’éducation nationale 855 926
Liaisons avec les partenaires judiciaires (avocat, parquet, 282 389
service de police de gendarmerie, AVAD,)
Liaisons avec le secteur sanitaire 298 353
Liaisons avec le secteur associatif (MECS, ARS, ANEF.) 455 510
Réception de membres de la famille 320 282

Rapport activité 2006 26


On note :

6 Une légère progression des liaisons avec les services du conseil général.
6 Une augmentation des liaisons ave l’éducation nationale
Une augmentation en direction des partenaires médicaux
Cette évolution est à mettre en corrélation avec l’évolution des populations suivies et
notamment l’augmentation de la tranche d’âge des adolescents. Ces jeunes sont souvent
déscolarisés et présentent un état de santé déficient.
6 On note une légère augmentation des liaisons avec les partenaires judiciaires.
On observe un développement en 2006 d’un travail de partenariat avec les services de
l’AVAD, car nous recevons de plus en plus de victimes notamment dans le cadre de
l’exercice des droits de visite. Un territoire géographique est plus particulièrement
représentatif de cette situation il est situé à la périphérie Est de Marseille.
6 Les liaisons avec les partenaires demeurent stables

Lorsque l’évaluation conduite fait apparaître la nécessité d’une intervention soit du


Procureur de la République soit du Juge pour Enfant, la demande écrite du justiciable
est soutenue par un écrit du professionnel du service.
Ce document permet au juge de faire une première évaluation et de prendre les
mesures appropriées : classement sans suite après entretien, mesure d’investigation,
etc.….

2°) L’ACCUEIL TELEPHONIQUE

Tableau comparatif des communications téléphoniques reçues annuellement.

2002 2003 2004 2005 2006


TPE Marseille 1758 2053 2602 ~2589 ~2650
TPE Aix NC NC NC ~1000 ~1200

MJD 35 50

NC : non communiqué
MJD : maison de la justice et du droit d’Aubagne

En ce qui concerne le TPE d’Aix en Provence l’estimation est basée sur 4 communications
par jour ce qui est bien en deçà de la quotidienneté des appels.
Le professionnel qui occupe le bureau a deux lignes téléphoniques à gérer.

Pour ce qui concerne le service AEICO du TPE Marseille 3 lignes téléphoniques sont à la
disposition du public.
Une permanence téléphonique journalière est assurée par un professionnel, et
l’ensemble des collaborateurs a pour consigne de ne pas laisser sonner dans le vide un
appel. L’estimation est basée sur 10 appels jour.
De plus en plus de partenaires nous sollicitons pour des conseils techniques.

Rapport activité 2006 27


¬Les questionnements qui sont adressés, mettent en exergue une méconnaissance
partielle de l’organisation de la protection de l’enfance, voire quelquefois totale par des
professionnels (travailleurs sociaux) en activité.
De jeunes professionnels sont en difficulté et n’osent pas avoir recours à leur
hiérarchie, d’autres profitent d’une demande technique pour s’informer sur le
fonctionnement général ; certains utilisent le service comme soutien technique en
l’absence de leur cadre.

Des professionnels plus aguerris ont besoin de renseignements juridiques et nous


repèrent comme service ressource.
Des partenaires associatifs qui méconnaissent où n’ont qu’une connaissance parcellaire
du mode de fonctionnement du TPE n’hésitent pas à nous interpeller pour leur servir de
« guide » (ARS, ADAPP, SOS femmes battues, service social scolaire, mission locale, …)
Il est à noter que ces professionnels se déplacent au TPE pour nous rencontrer et
accompagnent des mineurs.

¬Les médecins libéraux s’adressent à nous :


Soit pour connaître le cheminement des signalements effectués car ils n’ont pas de
retour,
Soit pour que nous servions de relais avec les services du Conseil Général où avec leur
collègue de l’éducation nationale,
Soit pour s’assurer que la situation relève de la compétence du juge. Il est difficile
pour certains de faire le distinguo seul dans leur cabinet en situation d’urgence, entre
risque de danger et danger immédiat.
La formation qui est assurée par l’ UREMEC à laquelle nous participons depuis 1998 est
en direction des médecins libéraux. Il s’agit de praticiens divers (médecins de médecine
générale, pédiatre, psychiatre,) Le module de formation est axé sur les adolescents en
difficulté il a pour objectif de cerner l’organisation du champ de la Protection de
l’Enfance et de favoriser un travail de partenariat.

De nombreux appels concernent des demandes de conseil en matière de droit de visite,


souvent les justiciables mettent en avant le fait que leur conseil n’est pas joignable, et
désirent obtenir une meilleure compréhension de la loi.
Ces types de demandes sont porteurs d’une grande souffrance, mettent en exergue des
situations de tensions extrêmes, et sont effectuées dans l’urgence.

Comparatif annuel des ouvertures de dossiers suite aux requêtes présentées aux
magistrats.

Année Personnes Requêtes Dossiers ES SIOE AEMO Autre


reçues présentées ouverts
2003 1002 287 155 38 52 25 40
2004 1115 320 139 45 42 27 25
2005 1720 522 321 58 86 36 141
2006 1959 569 397 62 111 38 186

Rapport activité 2006 28


En 2005 et 2006, le TPE D’Aix-en-Provence et la Maison de la Justice et du Droit d’
Aubagne sont compris dans le chiffre global, ce qui explique la nette augmentation de
personnes reçues et donc de requêtes présentées .

Le taux de requêtes est stable depuis 2003


Les ouvertures en direction du service SIOE continuent de progresser.
Les ouvertures en direction des services d’ES et d’AEMO sont stables.

Comparatif entre les saisines des différents services suite aux requêtes présentées.
Dossiers ASSSEA 13 AUTRE
ouverts
2004 139 114 / 82% 25 / 18%
2005 321 180/ 56% 141/ 44%
2006 397 211 /53% 186/ 47%

Par rapport aux dossiers ouverts après présentation des requêtes :


6 On observe une baisse des saisines de l’association en 2006 de 3% par rapport à
l’année 2005 alors que les saisines en direction des magistrats ont augmentées de 12%
6 On observe un transfert entre l’année 2006 et 2005 de la saisine de l’ASSSEA en
direction des autres services. Elle confirme la tendance engagée par les juges depuis
2004 afin de rééquilibrer les saisines entre l’ASSSEA et les autres partenaires.
Cette évolution va introduire une modification des grilles statistiques qualitatives en
2007 afin de vérifier si cette tendance s’inscrit dans la durée.

3°) L’ACCUEIL AU SIEGE

Répartition des taches affectées à ce poste de travail


année 2003 2004 2005 2006
Usagers reçus se présentant spontanément. 93 83 21 32

Usagers reçus connus par ASSSEA 13 11 21 39 56


Communications reçues 1915 1784 1952 3628
Intervention en direction du service ES 18 46 58
Vérifications des casiers des T S des 185 221
services AEMO et ES
Prises de messages pour le service d’AEMO 1637 1988 2563
et d’ES
Participation à la gestion d’une urgence par le 14 20
service d’AEMO
Conseil technique extra muros 284
Conseil technique intra muros 137
Réunion 5 1 1
Participation à la CDES 18 11 o

Rapport activité 2006 29


La grille de travail est réactualisée annuellement en collaboration avec le personnel
affecté à la mission.

Afin de permettre à l’information de circuler ont été mises en place des rencontres
régulières et individuelles avec la CDES

Au niveau statistique on observe :

6 La participation à la réunion trimestrielle de l’ASSSEA 13 perdure. Le personnel


d’AEICO au siège est présent une fois sur deux, ceci afin de soutenir les chefs de
service AEMO et ES du siège.

6 La participation à la gestion d’une urgence à la demande des chefs de service d’AEMO


est en augmentation de 6% par rapport à 2005.
Cette demande est intéressante car elle replace les professionnels dans une fonction où
leur technicité est sollicitée.

6 Le nombre de communications téléphoniques reçues est en nette progression de 53,8%


par rapport à 2005.
Ce qui à un effet sur le nombre de messages pris qui est en hausse de 12,8%
Cette tache représente le poste de travail le plus important et au demeurant celui qui
est vécu comme le moins technique par les professionnels.

6 En ce qui concerne le public reçu il y a là aussi une nette augmentation


Deux profils sont observés :
- les usagers qui se présentent spontanément. Il faudra être vigilant pour que les
pics de 2003 et 2004 ne se reproduisent pas et que la permanence d’accueil des
TPE ne soit pas doublée au sein du siège social de l’ASSSEA. Ce qui ne
correspond pas à l’objectif fixé par l’association.
- Les usagers connus de l’ASSSEA sont des personnes qui se présentent en dehors
de la permanence du professionnel qui suit la situation. Il y a là une augmentation
de l’ordre de 14%.
Cet accueil du public a le mérite d’orienter les populations vers les dispositifs adéquats,
soit de calmer l’inquiétude de population en détresse soit de dédramatiser certaines
situations.
La technicité des professionnels est sollicitée à bon escient.

6 Les interventions en direction du service ES sont en augmentation.


Les interventions peuvent porter sur la réception de public, sur la recherche d’un lieu de
placement, sur le contact avec un professionnel pour lui signaler une situation
particulière suite à un appel téléphonique etc.…

Rapport activité 2006 30


4°) LE RECUEIL DE RENSEIGNEMENTS SOCIO –EDUCATIFS (RRSE).

Bref rappel historique :

C’est en 1996 que cette appellation a été adoptée en lieu et place de l’enquête rapide par
la circulaire du 18 décembre 1996.
Initialement limitée au champ pénal, son application a été étendue au champ du civil par
la circulaire du 28 septembre 1987.
Pièces jointes annexe I I concernant les textes législatifs.

Tableau comparatif annuel des demandes des juges des enfants.


Année Marseille Aix en Provence
7 magistrats 4 magistrats
2003 254 27
2004 154 31
2005 128 45
2006 109 37

On observe sur la juridiction marseillaise une baisse des demandes en 2006 de 8,5% par
rapport à l’année précédente.
Cette baisse constante s’est amplifiée depuis 2004.

Au niveau de la juridiction Aixoise après avoir constaté une augmentation des demandes
entre 2003 et 2005 nous avons pu stopper cette évolution.

L’évolution du ratio mensuel de saisine en RRSE

Année Marseille Aix en


Provence
2005 15 3,7
2006 9 3
%baisse -6% -0,8%

Ces demandes font apparaître des pratiques diverses et variées au niveau des
juridictions et des professionnels y exerçant leur activité.

Tableau concernant les évolutions des saisines en RRSE des juridictions Marseille (7
cabinets) AIX en Provence (4 cabinets)

Année Cb1 Cb2 Cb3 Cb4 Cb5 Cb6 Cb Cb Cb Cb Cb


7 A B C D
2005 11 11 11 41 17 19 6
2006 18 17 1 11 23 10 6 17 6 8 5

Rapport activité 2006 31


Des écarts de 1 à 23 sont constatés entre les magistrats du TPE de Marseille en 2006.

Un travail a été engagé avec la nouvelle présidente du TPE pour réfléchir aux demandes
adressées au service AEICO dans le cadre des RRSE, il nécessite, entre autre, un
travail :

ÎDe secrétariat important


Î De recherche (lecture de dossier ….)
Î De liaisons avec les partenaires
ÎD’entretiens
ÎDe rédaction ;

Il s’agit en fait de procéder à une investigation qui ne peut se faire sur le plan technique
qu’après un certain nombre de démarches, car il s’agit d’apporter au magistrat des
éléments d’aide à la décision de différents types.

Quelques exemples en date du 12.01.2007.: « procéder à une enquête rapide » «


refaire un point sur cette situation, les derniers éléments étant anciens,26.07.2006 et
la famille ayant déménagé, une audience est fixée au 02.02.2007.

Ce travail correspond à un besoin. Les chiffres sont là pour corroborer cette analyse.
Au TPE de Marseille, le service du SEAT est fort peu sollicité pour remplir cette
mission compte tenu de sa spécialisation dans le champ du pénal.
Au niveau d’AIX en Provence on observe la même situation.

Si l’on repart des textes, le RRSE consiste à un recueil d’informations succinctes,


permettant une appréhension ponctuelle de la situation d’un mineur.

Il vise à permettre aux magistrats (juge des enfants) de disposer de renseignements


sur la situation du mineur dans un temps très bref.

Les éléments constitutifs de l’intervention du service.


1) prendre contact avec la famille avant d’entreprendre les démarches de recueil de
renseignements et leur préciser l’objet de la mesure et ses modalités de mise en
œuvre ;
2) informer les interlocuteurs, auprès desquels sont recueillis les renseignements,
du cadre dans lequel est sollicité leur concours,
3) transmettre un écrit au magistrat présentant les renseignements recueillis ainsi
que les modalités de leur recueil.

Une évaluation de cette pratique a été engagée en 2006 afin de « recaler »


l’intervention.
Malgré tout le service AEICO demeure fortement imprégné par le militantisme
associatif développé depuis de nombreuses années et par une éthique professionnelle
tout à l’honneur des collaborateurs.

Rapport activité 2006 32


Toute intervention engage la responsabilité du professionnel et ne peut se faire qu’après
un minimum de démarches, liaisons, entretiens, ceci afin de garantir l’accès aux droits
des populations et de permettre à chaque citoyen de pouvoir accéder au principe du
contradictoire.

Cette charge de travail arrive en 3ème position dans l’organisation du travail du


service. Elle se démarque du « rendre compte au juge dans les plus brefs délais »
indiqué dans la circulaire.

Tableau concernant les ouvertures de dossiers suite aux saisines en RRES.

MARSEILLE ES SIOE AEMO Saisine AUTRE


AIX ASSSEA
2005 173 31 45 20 96 65
2006 142 12 44 14 76 62

% en 2005 18% 26% 11% 55% 45%


% en 2006 8,4% 31% 10% 53% 47%

L’ASSSEA est saisie dans 55% des cas suite aux demandes de RRSE. Une légère baisse
se dessine de 2% en 2006.

Les 47% de RRSE restant n’aboutissent pas à une ouverture de dossiers d’assistance
éducative, il y des orientations diverses :
- vers des partenaires ANEF, ARS, entre autre
- vers le JAF, les juges des tutelles,
- vers des dispositifs de droit commun, conseil général, mission locale, préfecture.
- vers des services ayant déjà en charge la situation, CG, AEMO, MECS etc..

III - LES CARACTERISTIQUES DES POPULATIONS RECUES

1959 personnes ont été reçues en 2006


Catégories de populations reçues en 2007 sur l’ensemble des juridictions

Marseille AIX AUBAGNE


2005 2006 2005 2006 2005 2006
Parents 40% 45% 45% 51% 53%
Grands parents 20% 17% 38% 38% 42%
Membre de la famille 2% 6% 3% 3%
Mineurs// 30% 28% 9% 8% 2%
Jeunes majeurs 7% 6% 2% 0 0
Mineurs isolé 2% 0,5% 0 0 0 0
Associations travailleuses sociales 1% 1,5% 0 0 0 0

Rapport activité 2006 33


On observe des différences importantes au niveau des populations qui sollicitent de
l’aide selon les sites.
Pour partie elles s’avèrent être en corrélation avec des facteurs sociologiques tels
que l’habitat, les équipements sociaux éducatifs, l’environnement urbain et périurbain
entre autre, les appartenances sociales etc.…

Les parents représentent le groupe de personne qui est majoritairement reçu par le
service AEICO sur les trois sites géographiques.
Il est en augmentation de 5% dans la juridiction marseillaise et de 2% sur Aubagne.
Deux catégories sont repérées :
Un nombre important de familles recomposées, et de familles monoparentales.
Cette tranche de population sera étudiée de manière plus affinée dés 2007.
Les demandes sont focalisées sur l’aide éducative que nous traiterons dans la
problématique illustrée cette année.

Les grands parents


Ils sont en deuxième ligne sur les juridictions d’Aubagne et d’Aix en Provence.
Ceci est en partie lié à la proximité de l’habitat. Souvent les différentes générations
habitent le même village voire la même petite ville. Les accompagnements scolaires et de
loisirs sont souvent faits par les grands parents, qui sont des personnes relais.

La saisine du TPE, majoritairement se fait lors des divergences sur le plan éducatif qui
émergent entre les membres de la famille.
Certains grands parents voulant se substituer à leurs propres enfants.
D’autres ont servi de relais auprès des petits enfants lors de périodes défaillantes des
parents et ils acceptent mal de permettre aux parents de réintégrer leur rôle et
fonction.
Ces dissensions familiales sont aigues et facteurs de grandes tensions qui se
répercutent au niveau professionnel en raison de démonstrations douloureuses
émotionnellement.

Sur la juridiction de Marseille, il y a une baisse importante 3% de saisine par les grands
parents. Cela peut être en partie significatif d’un délabrement du tissu social et de
famille monoparentale plus importante que sur l’extérieur.

Les mineurs arrivent en troisième position.


Sur l’agglomération de Marseille, il y a une légère baisse, elle est plus nettement
significative sur la MJD d’Aubagne.

Les jeunes majeurs les réticences pour répondre aux demandes de ces populations sont
similaires sur le plan judiciaire et au niveau du droit commun.
Les projets présentés par ces jeunes sont examinés minutieusement et les orientations
effectuées recadrent les partenaires par rapport aux missions respectives économiques
font sentir leur poids dans le type de réponses apportées.

Les mineurs isolés cette population ne se manifeste qu’à Marseille.


La baisse spectaculaire de cette année nous interroge car le phénomène migratoire ne
s’est pas tari. La question est : par quelle frontière passe ces jeunes ? Par quel réseau ?

Rapport activité 2006 34


Les services du SEAT du TPE observent le même phénomène de baisse.
La presse est muette actuellement, les partenaires partagent nos interrogations.
Cette problématique des mineurs isolés reste à suivre, car il est craindre qu’elle ne
ressurgisse avec plus d’acuité.

2% de professionnels ont recours auprès du service à un conseil technique par rapport


(comment faire un signalement, vers qui orienter un J.A.F., un J.E.)

Nous sommes régulièrement sollicités par certains partenaires qui effectuent des
permanences à la Maison de la Justice et du Droit pour diverses informations relatives
à l’organisation générale de la protection de l’enfance sur le territoire national.
(Notaire, huissier, représentant des prud’hommes…)

En conclusion on observe que les deux tiers de la population reçue sont composés
par des adultes, et un tiers par des jeunes.
Les parents représentent un quart des personnes reçues.

IV - LA PROBLEMATIQUE QUI EMERGE CETTE ANNEE

Le service AEICO est sollicité par des personnes de plus en plus jeunes, qu’elles soient
elles mêmes parents, grands-parents voire les jeunes eux-mêmes pour une
problématique similaire qui concerne leurs inquiétudes face à l’adolescence, aux actes
posés pendant cette période de vie, aux répercussions qui en découlent sur le climat
familial et aux conséquences quant à l’avenir des jeunes.

La majorité des adolescents va plutôt bien, ils ont même un élan, une ambition et surtout
une capacité d’adaptation à un monde en plein changement qui n’a rien à envier à leurs
aînés et qui font défaut à beaucoup d’adultes.
C’est pourquoi il est d’autant plus désolant de voir un pourcentage non négligeable
d’entre eux, s’enfoncer dans des conduites d’autodestruction et d’auto sabotage de
leurs potentialités.
Le suicide et la tentative de suicide en sont l’illustration la plus exemplaire, mais c’est
aussi le cas des conduites autodestructrices que sont l’alcoolisme, la toxicomanie, les
troubles des conduites alimentaires, le refus scolaire et toutes ces attitudes
d’opposition et de passivité active.
Ces attitudes apparaissent de façon plus ou moins spectaculaire à la puberté.

L’adolescence, c’est passer de la dépendance infantile à une position plus autonome.


L’adolescent doit aménager une nouvelle distance relationnelle avec les adultes et
notamment ceux dont il est le plus dépendant affectivement : les parents et les proches.

Or ceux qui arrivent à l’adolescence avec le plus d’insécurité intérieure, une moindre
estime d’eux-mêmes, vont être ceux qui auront le plus besoin de recevoir un soutien de
la part des adultes mais aussi ceux qui vont souvent le moins le tolérer. Ils vont vivre en
effet toute demande à l’égard des adultes comme une menace pour leur autonomie.
Le drame est que plus on veut aider l’adolescent plus il renforce son refus et son
opposition.

Rapport activité 2006 35


D’où les situations de crises aigue :
- qui amènent les familles en extrême détresse à se rendre au tribunal pour
enfants afin se solliciter aide et conseil voire le placement de leur enfant ;
- qui conduisent des adolescents en rupture à solliciter leur propre placement.

Comment les aider ? Comment créer les conditions d’une rencontre positive, c'est-à-dire
nourrissante mais aussi acceptable pour ces jeunes avec les adultes ? Pour le faire, il
nous faut essayer de comprendre ce qui peut sous-tendre de telles attitudes.
Nous nous sommes penchés prioritairement sur le vécu des parents quand l’adolescent va
mal, puisque c’est la population qui nous sollicite le plus.

Etre parent représente sans doute, à notre époque, l’une des aventures les plus
communes mais aussi les plus exaltantes qui soient.
Sigmund Freud répondait à une mère déstabilisée par le devenir inattendu de son fils :
« de toute façon, quoi que vous auriez fait ou ferez en tant que parent, pour votre
enfant, ce sera mal ! ».

Face à un adolescent en difficulté psychologique, en risque de s’abîmer voire de se


détruire, Donald Winnicot rappelait qu’il s’agissait avant tout, pour les parents mais
aussi pour les adultes alentour de survivre…. Façon brutale, là encore, d’insister sur la
gravité de la situation, de pointer l’intensité des forces en présence et leur pouvoir de
remise en question des équilibres établis.

La première intention soignante au niveau du service AEICO ; quand le désarroi de


l’adolescent suscite en écho celui de ses proches, quand le cercle vicieux de l’inquiétude
s’étend en tache d’huile et pousse à s’enfermer alors que des ouvertures existent ; est
de rendre un minimum de confiance et d’espoir à ses parents d’abord et à tous ceux qui
l’entourent ensuite.

Outre le fait qu’elle vient réveiller des souvenirs, plus ou moins enfouis, renvoyant à leur
propre histoire, l’adolescence de leur enfant correspond souvent pour les parents à une
phase particulière de leur existence, qui a pu être qualifiée de « crise de milieu de vie ».
Elle s’accompagne d’une certaine prise de conscience de leur vieillissement, qui peut
coïncider avec des difficultés dans divers domaines (santé, profession, couple, etc..),
mais aussi chez leurs propres parents qui, eux, s’approchent parfois de leur disparition.
Autant de circonstances qui peuvent contribuer à fragiliser un ou les deux parents, les
rendre moins disponibles vis-à-vis de leur adolescent, provocant ainsi des réactions en
cascade.

Quand l’adolescent va mal, le retentissement sur l’équilibre familial semble inévitable,


que celui-ci ait un rôle dans le déclenchement des troubles ou non.
La principale difficulté pour les parents consiste à reconnaître la souffrance de
l’adolescent puis à tenir leur place tout en ayant conscience de leurs limites.

Rapport activité 2006 36


La famille dite « nucléaire » réduite aux parents et aux enfants (actuellement la plus
répandue), a l’inconvénient de concentrer les attentes de chacun à l’égard de ses
proches et donc de focaliser les éventuelles tensions sur un petit nombre d’individus.
Les interventions des oncles, tantes et autres …, sont restreintes.

Par ailleurs il n’existe plus de consensus social sur les attitudes éducatives à adopter ;
le modèle plus « démocratique » qu’autoritaire qui prévaut comporte l’avantage d’être
plus souple, plus malléable, plus ajusté aux besoins de chaque enfant, mais induit parfois
un flou de repère et des limites, laissées à l’appréciation et au bon vouloir de chacun. Il
devient difficile, voire impossible, de se référer à une norme , à des règles
générales,tout interdit posé à l’adolescent risquant d’être ressenti comme arbitraire (
et à justifier la cas échéant).
Il appartient toujours aux parents de poser les limites, contenantes et protectrices et
ceci est encore plus indispensable en cas de difficultés psychologiques.

Schématiquement deux cas de figure apparaissent plus fréquemment :


6 L’adolescent en souffrance épargne ses parents, en circonscrivant ses troubles hors
du cadre familial, rapidement le rétrécissement des activités confine l’adolescent dans
sa chambre.

6 L’adolescent malmène ses parents, les accablant de reproches et les fuyant autant que
possible.

Il est d’usage que père et mère, chacun à leur tour ou simultanément, expérimente
toute la gamme des sentiments à l’égard de l’adolescent.
Ils peuvent osciller de la colère au rejet, en passant par l’incompréhension, l’angoisse, la
peur, la tristesse, le désespoir.
Les parents profondément touchés par cette situation qui leur échappe, ont besoin
d’être eux-mêmes soutenus et guidés.
Ils nous confient qu’ils ont souvent eu l’impression de ne pas être écoutés ni entendus,
quand ils ne se sentent pas exclus ou rendus responsables de la situation.

Il n’est pas rare également que les parents entrent en conflit l’un avec l’autre à cette
occasion en recherchant le responsable premier et unique de la situation. C’est pourquoi
nous rencontrons systématiquement chaque détenteur de l’autorité parentale, et si cela
n’est pas possible nous informons chaque parent de toute démarche entreprise par
rapport à son enfant.

Au-delà des parents, c’est toute la famille qui peut d’emblée ou progressivement, se
trouver désorganisée par les troubles de tout ordre de l’un de ses membres « mon fils
aimé ne supporte plus son frère …sa jeune sœur veut s’en aller … »
L’éclosion de troubles chez un adolescent est toujours un traumatisme pour ses
proches, qui vont réagir diversement selon leur lien avec l’intéressé et leur propre
personnalité.

Plus la relation établie avec l’adolescent est intense, plus le maintien d’une « bonne
distance » est délicat et pourtant nécessaire.

Rapport activité 2006 37


Bien entendu la famille doit s’impliquer, se remettre en question et évoluer
parallèlement à l’adolescent, mais elle doit maintenir son existence et ne pas se
polariser excessivement et exclusivement sur lui.

Quand l’adolescent va mal

C’est par le biais des diverses manifestations de son état de malaise que l’adolescent
exprime un mal être impossible à formuler autrement. L’adolescent cherche en quelque
sorte à « traduire » son malaise à le mettre en forme. Il est en quête de personnes ou
de structure susceptible de contenir ses émotions et sensations, c'est-à-dire de les
accueillir, de les comprendre et de les lui restituer de manière tolérable.
L’aggravation des troubles est fréquente en cas de réponse inadéquate à la souffrance
de l’adolescent : celui-ci monte en puissance, multiplie les signaux d’appel que sont ses
symptômes et fait en sorte que soient impliqués au fur et à mesure des adultes de plus
en plus nombreux.
Ces adultes ont l’impression pénible d’être contraint d’intervenir, de se trouver obligés
d’imposer à l’intéressé de respecter des limites et de rétablir ainsi des relations tandis
que l’adolescent prétend refuser tout contact et n’avoir rien demandé à personne.

Il est possible d’énumérer un certain nombre de manifestations qui sont souvent


évoquées par les parents mais qu’ils n’arrivent pas à relier entre elles.

Les manifestations initiales


6 Plaintes corporelles
6 Consommation excessives ou restriction alimentaire, variations importantes du poids.
6 Consommation d’alcool, de haschisch ou d’autres toxiques
6 Sorties permanentes, « mauvaises fréquentations »
6 Idée, menace ou tentative de suicide, automutilation ou scarification.
6 Fugue
6 Acte de violence, délinquance
6 Attitude de « tyran familial »
6 Repli au domicile, retrait, silence, évitement des relations.
6 Fléchissement scolaire, absentéisme.

Nous retrouvons là ce qui est majoritairement décrit par les parents et confirmé le plus
souvent par l’établissement scolaire et l’environnement immédiat.

Il convient à notre sens, de considérer de manière différente les signes qui évoquent
plus probablement un trouble psychiatrique grave en voie de constitution.
6 Négligence majeure vis-à-vis de l’hygiène corporelle ou vestimentaire
6 Insomnie massive, inversion totale du rythme jour/nuit
6 Discours bizarre, hermétique, ésotérique, mystico-philosophique, propos délirants,
hallucinations.
L’orientation est faite vers le champ du secteur médical. La maison des adolescents et
un partenaire de proximité immédiate et un lieu ressource.

Rapport activité 2006 38


D’autres signes se manifestent de façon plus insidieuse :

6 Crises dites de « tétanies » ou de « spasmophilie »


6 Perte brutale ou récurrente d’une fonction dite de « relation »
6 Idées obsédantes, répétitives, rituelles (où manies) concernant la propreté, le
rangement envahissant l’esprit et limitant le temps libre de l’adolescent voire de sa
famille.
Dans ces cas là, le conseil éducatif est de soutenir une prise de contact le plus
rapidement possible avec un médecin et d’accompagner les parents :
- dans la prise de conscience de leurs limites, car ils ne peuvent ni ne doivent se
positionner comme soignant,
- dans la nécessité de s’entourer de professionnels pouvant leur apporter une aide.

Les couples parentaux qui se présentent sont en grande détresse et n’arrivent pas à
surmonter le constat d’échec éducatif.
Cette souffrance est destructrice, elle a des impacts retentissants sur l’ensemble de
leur existence et sur leur propre personne psychique.
Le sentiment de culpabilité est une réaction normale voire une étape quasi inévitable,
dans laquelle quelques fois des individus s’engluent.
Nous insistons beaucoup au niveau du service AEICO sur la notion de soins en direction
des parents afin que ceux-ci puissent surmonter les conséquences des troubles de leur
adolescent, ou prendre soins d’eux-mêmes et s’occuper entre autre de leurs propres
soucis.

Evolution des pratiques professionnelles.


Le concept de coparentalité face aux difficultés éducatives

La loi du 4 Mars 2002 avait pour ambition d’accompagner un changement des mentalités,
mais également de l’encourager.
Faire en sorte que les parents s’entendent au de là de la séparation, pour le bien être de
l’enfant : cet énoncé, louable, comporte cependant sa propre contradiction
Le premier bilan fait apparaître que cette loi n’est qu’une étape vers une coparentalité
encore en construction.
Le discours des partenaires évolue.
Les avancées sont plus lentes au niveau des pratiques professionnelles.

Au service AEICO, nous nous sommes attachés à ce qu’au cours de chaque entretien
cette notion soit abordée avec chaque parent dans le cadre d’une information générale
sur ce qu’est l’autorité parentale.

L’autorité parentale est un terme qui demeure fort imprécis pour les familles. Certains
parents ne comprennent pas ce qui est sous tendu derrière ces deux substantifs.
Il n’y a pas que la barrière de la langue qui entre en considération dans cette
méconnaissance des signifiants de ces termes.
Le langage juridique demeure hermétique pour bon nombre de citoyens.

Rapport activité 2006 39


Nous nous sommes attelés au développement d’une pédagogie explicative par rapport à
certains termes tant en direction des parents que des mineurs.
Tout ceci dans l’objectif de faciliter l’accès aux droits de chaque citoyen.

Les notions d’attributs de l’autorité parentale, d’actes usuels de la vie, le concept de co


parentalité sont abordées avec les pères et mères.

Cette « pédagogie explicative » demande une disponibilité importante qui s’intègre mal
dans un temps de permanence.

Nous avons donc constaté :


¬ L’allongement des entretiens,
¬ La nécessité d’un deuxième entretien pour certains types de populations,
¬ Des sollicitations des personnes reçues pour des explications complémentaires.
Les parents n’hésitent pas à nous contacter pour demander des précisions, pour
dialoguer. Ils nous informent des solutions misent en place, des tentatives de
repositionnement dans la fonction parentale, de restauration de leur autorité, de leur
échec etc.…

Ce type de fonctionnement nous a amené à nous rapprocher à chaque fois que cela a été
possible d’un certains nombres de partenaires et notamment des chefs d’établissements
scolaires du primaire. En effet, ils nous sollicitent comme service ressource pour
clarifier des notions de droit et demander des conseils dans certaines situations
d’enfants en difficultés.

Lors des permanences du mercredi à la MJD d’Aubagne, un essai de rapprochement avec


les avocats de l’enfant se dessine. Il est encore difficile à formaliser car les
intervenants changent souvent.

Conclusion :

L’année 2007 se présente comme une année charnière avec la loi sur la prévention
de la délinquance, et la loi réformant la protection de l’enfance qui instaure le
«secret social partagé» et qui prend en compte le sort des mineurs étrangers
isolés.
En effet, il est désormais prévu que « la protection de l’enfance a également pour
but de prévenir les difficultés que peuvent rencontrer les mineurs privés
temporairement ou définitivement de la protection de leur famille et d’assurer leur
prise en charge ».

Les 5 guides nationaux d’accompagnement de la réforme qui seront à la disposition


de professionnels de l’enfance courant avril 2007 et professionnels, seront un outil
et un support.

Rapport activité 2006 40


Le service des enquêtes sociales

I - REFLEXIONS SUR LA SITUATION DES MINEURS ISOLES


ET L ENQUETE SOCIALE

1°) Rappel de quelques points de droit


2°) Les mineurs isolés
3°) Qu’est-ce que la KAFALA ?

II - L’ACTIVITE ANNUELLE EN CHIFFRES SUR MARSEILLE


Tableaux

III - LE SERVICE ENQUETES SOCIALES AIX/TARASCON

1°) Les usagers et l’investigation


2°) La gestion des moyens humains

Rapport activité 2006 41


I – REFLEXIONS SUR LA SITUATION DES MINEURS ISOLES
ET L’ENQUETE SOCIALE

Nous avons choisi cette année de nous pencher sur la problématique des mineurs
étrangers ne vivant pas auprès de leurs parents, ou de tout autre détenteur de
l’autorité parentale. En effet, plusieurs enquêtes sociales nous ont été confiées ces
dernières années, notamment pour des mineurs vivant de façon isolée sur le territoire
français, souvent sans aucun document justifiant de leur identité.

Nous avons, dans un premier temps, invité à une réunion de travail une juriste du
C.A.D.E. afin de réactualiser nos connaissances en matière de législation dans ce
domaine où les lois, les décrets, les circulaires se succèdent et où nos références sont
parfois bousculées, voire faussées, par l’actualité.

Nous travaillons donc aujourd’hui dans le cadre de la loi du 25 Juillet 2006.

Il apparaît primordial de rappeler en préalable à tout développement que :


- la notion de « situation irrégulière » n’est pas applicable aux mineurs,
- la loi sur la protection judiciaire concerne tous les mineurs présents sur le territoire,
indépendamment de leur situation administrative, de leur nationalité.

Il existe un D.C.E.M., document de circulation pour les mineurs étrangers, qui facilite
leurs déplacements, y compris d’un pays à un autre, mais qui n’a aucune autre valeur.

1°) - RAPPEL DE QUELQUES POINTS DE DROIT

1-1 Obtention d’un Titre de Séjour

L’obtention d’un Titre de Séjour, à solliciter à l’âge de 18 ans, est soumise à un élément
primordial, à savoir le mode d’entrée sur le territoire français. C’est celui-ci qui
déterminera la recevabilité de la demande.

Un mineur dont les parents sont en situation régulière pourra ainsi prétendre à sa
propre régularisation sans difficulté, si lui-même est né sur le territoire français, ou s’il
l’a rejoint à travers une procédure de regroupement familial.
Dans le cas contraire, la demande sera soumise à l’appréciation des services de la
Préfecture.

Il existe notamment un article de la loi qui prévoit une possibilité pour un mineur, ayant
été confié avant ses 16 ans et durant au moins 3 ans à l’A.S.E., de solliciter un Titre de
Séjour. Il faut alors apporter les preuves officielles (jugement) de ce placement et il
faut que le mineur puisse faire état de son insertion dans la société française. Le point
essentiel dans tout dossier est la continuité officielle de la présence du mineur sur le
territoire.

Rapport activité 2006 42


Les textes prévoient que la demande d’obtention d’un Titre de Séjour doit s’effectuer
au moment de la majorité. Cependant, il existe une possibilité de l’effectuer par
anticipation lorsqu’à 16 ans un mineur s’engage dans la voie de l’apprentissage dans la
mesure où il lui faut présenter pour signer tout contrat d’apprentissage un Titre de
Séjour l’autorisant à travailler. Toutefois aucun Titre de Séjour n’est délivré sans
passeport en cours de validité.

1-2 Obtention de la nationalité française

L’obtention de la nationalité française est possible pour tout enfant né en France ayant
passé 5 ans sur le territoire entre 11 et 18 ans de façon continue. Là encore, il est
primordial de pouvoir attester de cette présence continue sur le territoire à travers
des documents officiels.
Le mineur de 16 ans révolus peut effectuer cette demande par anticipation, sans
attendre ses 18 ans. De plus, les parents d’un mineur de 13 ans révolus, eux-mêmes en
situation régulière sur le territoire français peuvent déposer cette demande en lieu et
place de leur enfant.

Il est important toutefois que le mineur soit clairement associé et partie prenante de
cette démarche. Il devra en effet se positionner lors d’un entretien avec les services de
la Préfecture.
La loi prévoit également la possibilité pour un mineur ayant été confié, avant ses 16 ans
et durant plus de 3 ans à l’A.S.E. ou plus de 5 ans chez un tiers de nationalité française,
de solliciter, avant sa majorité, la nationalité française. Là encore, il lui faudra apporter
les preuves de ce placement et de son insertion dans la société française. Le point
essentiel reste la continuité officielle de la présence du mineur sur le territoire.
Les enfants recueillis par Kafala par des personnes de nationalité française peuvent
bénéficier de cette disposition s’ils le souhaitent (art. 21-12 du Code Civil).

1-3 Point commun à l’obtention d’un Titre de Séjour et de la


Nationalité française

Pour l’un comme pour l’autre, l’importante notion d’insertion, bien que non développée
dans les textes, semble recouvrir notamment l’insertion scolaire et professionnelle. Il
est arrivé que certains mineurs obtiennent une réponse positive à leur demande bien
qu’ayant commis un délit durant leur minorité.

1-4 La Kafala
La Kafala est une institution de droit musulman (jointe en annexe 2). La Kafala est une
décision judiciaire qui équivaut en droit français à une délégation d’autorité parentale.
Elle est reconnue de fait en France dès lors qu’elle est prononcée par un tribunal du pays
d’origine et non par un notaire. Sauf exception, un enfant étranger recueilli par Kafala
n’a pas de droit spécifique à entrer en France. L’enfant est considéré comme un enfant
confié et non pas adopté. S’il souhaite entrer en France et s’y établir, il doit effectuer
une demande de visa long séjour. Toutefois, il s’avère qu’il est en fait très difficile
d’obtenir un visa pour ces enfants. En revanche, la Kafala peut permettre à un couple en
situation régulière, auquel un enfant a été confié, de solliciter l’entrée de cet enfant sur
le territoire français au travers d’un dossier de regroupement familial.

Rapport activité 2006 43


A notre niveau, un mineur confié par Kafala à un tiers n’est donc pas à considérer comme
étant isolé sur le territoire français. Ce tiers est notre interlocuteur et est à
questionner comme tout détenteur d’autorité parentale, tant dans ses droits que dans
ses devoirs à l’égard du mineur.

2°) LES MINEURS ISOLES

Le phénomène est relativement nouveau puisqu’il a émergé vers 1980 pour s’affirmer à
partir de 1990. Ils sont de 20000 à 25000 en Europe. Entre 4000 et 5000 mineurs
isolés arrivent en France chaque année, dont 2500 à 3000 en provenance des pays
méditerranéens. Ils ont en général entre 10 et 18 ans, et essentiellement des garçons
(cf. « Le Monde » du 31 mai 2005). Plus de la moitié sont pris en charge par l’Aide
Sociale à l’Enfance. Notre service peut être missionné soit pour des enfants déjà
confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance, soit pour des enfants encore à la rue ou chez des
tiers.

2-1 Contexte de leur arrivée en France

Plusieurs raisons amènent les mineurs isolés à venir en France.


On trouve :
- les mineurs fugueurs en quête d’un monde meilleur,
- les mineurs qui fuient un pays en guerre ou en situation de persécution
politique,
- les mineurs poussés à partir par leur famille dans un projet global de soutien
familial,
- les mineurs vendus ou échangés contre « une dette de servitude »,
- les mineurs victimes d’enlèvements ou de fausses promesses de travail par
des réseaux de trafiquants très organisés.

Ils arrivent en France de différentes manières :


- ils sont amenés par un membre présumé de leur famille qui les laissera seuls
dés leur arrivée,
- ils arrivent seuls dans le but de retrouver un membre de la famille,
- ils sont amenés par un passeur. C’est souvent le cas pour tous ceux qui auront
à régler une dette de servitude qui, si elle n’était pas honorée aurait des
répercussions néfastes pour la famille restée au pays et menacée par le réseau.

Rapport activité 2006 44


2-2 Protection des mineurs isolés

La protection judiciaire des mineurs ne fait pas spécificité de l’origine de l’enfant. Tout
mineur isolé, qu’il soit français ou étranger, est considéré comme étant en danger au
titre de l’art. 375 et l’art. 375-5 du Code Civil.

L’absence de détenteur d’autorité parentale génère une situation de danger à plusieurs


niveaux ;
- matériel,
- affectif,
- médical,
- sécurité
- moralité
- éducation.
Selon l’autorité saisie (Aide Sociale à l’Enfance, Parquet ou Juge des Enfants) l’idée
d’enfance en danger est interprétée différemment. L’Aide Sociale à l’Enfance attend
souvent une ordonnance de placement du Parquet pour « aligner sa ligne de conduite sur
la décision ».
Par ailleurs, il existe des positions différentes au sein du judiciaire entre le Parquet
« davantage sélectif », et le Juge de Enfants « davantage protecteur ».
Résultat : « la mise sous tutelle n’est pas systématique ». C’est pourtant elle qui autorise
les démarches déterminantes pour l’avenir de l’enfant, comme la demande d’asile ou
l’acquisition de la nationalité.

La protection des mineurs pose le postulat de la minorité. Certains mineurs ne


connaissent pas leur âge réel, à l’inverse d’autres, mais tous ont un intérêt à se déclarer
mineurs s’ils veulent bénéficier de la protection judiciaire. Le recours à l’expertise
osseuse est un moyen qui peut être utilisé. Ce procédé est discutable quant à sa fiabilité
puisqu’il est admis que la marge d’erreur peut aller jusqu’à 2 ans et demi. Le juge est
libre d’en apprécier la validité.

2-3 Pratique et difficultés de l’enquête sociale

Les mineurs étrangers isolés ne sont en réalité pas perçus comme des enfants comme
les autres, à tel point que souvent la dimension « enfance » peut s’estomper et se diluer
dans la dimension « immigration ». On note une certaine méfiance des acteurs sociaux à
l’égard de ces enfants et de leurs éventuels mensonges et/ou omissions sur leur
parcours.

Dans tous les cas les équipes sont confrontées à une forme d’injonction contradictoire
que l’on pourrait résumer ainsi : « insérez les provisoirement ou à minima ». En effet, le
retour au pays est souvent la solution qui apparaît trop souvent comme la seule
alternative face au danger résultant de l’isolement familial (prostitution, délinquance,
utilisation de la détresse par des réseaux…).

Rapport activité 2006 45


Au-delà de ces difficultés contextuelles, nous nous heurtons à d’autres, intrinsèques à
l’enquête sociale :

- problème de localisation des enfants :


Il nous arrive souvent de recevoir des ordonnances sans adresse, avec une localisation
imprécise, provisoire (sur un banc face à l’hôtel X, sur un parking, sous une tente) ou
erronée ;

- notion d’urgence :
Il apparaît souvent important d’intervenir de manière rapide afin qu’une mesure de
protection se mette en place, avant que ces mineurs deviennent de jeunes majeurs sans
papiers ;

- problème de communication :
Nous nous heurtons bien souvent au barrage de la langue, à la méfiance et à
l’appréhension de ces enfants vis-à-vis de l’adulte et de la loi (parfois vécue comme plus
coercitive que protectrice). Cette attitude peut être en lien avec leur vécu.

- absence de référent :
Nous n’avons accès à l’histoire du jeune que par le biais de sa propre parole. Compte tenu
de l’absence d’insertion sociale, professionnelle ou scolaire, nous ne pouvons recueillir
aucune information le concernant. De même que son isolement familial nous prive de
l’observation du milieu dans lequel il a pu évoluer.

- décalage entre les orientations préconisées et la perception du mineur quant à


l’intérêt qu’elles représentent pour lui :
Le placement, qui nous apparaît comme étant la solution, peut être vécu par ces jeunes
comme un enfermement, et ce d’autant qu’ils ont vécu dans la rue depuis longtemps.

- difficultés d’organisation d’un éventuel retour dans le pays d’origine :


Même lorsque le mineur le souhaite, nous nous heurtons à l’impossibilité de joindre les
éventuels accueillants, et à celle d’évaluer les conditions de vie qui peuvent être
offertes.

- moyens :
Une fois évaluée la nécessité d’un placement s’ajoutent des difficultés matérielles. Au
déficit habituel de places dans les structures d’accueil se greffe la réticence des
établissements à accueillir des mineurs isolés. Celle-ci peut s’expliquer entre autres par
l’inadéquation du dispositif traditionnel à la situation particulière de ces mineurs :
situation administrative qui freine l’insertion, pas de possibilité de sorties en week-ends
ou en vacances, absence d’autorité parentale, de référent, de personne ressource, le
service gardien ne pouvant assurer, s’il n’est pas désigné tuteur, que les actes usuels
relatifs à l’éducation et à la surveillance des mineurs.

Rapport activité 2006 46


CONCLUSION

Les moyens existants, comme nous l’avons vu, ne nous permettent pas de répondre
de manière suffisamment adaptée à la problématique de ces jeunes. Ceux-ci
auraient besoin d’un accompagnement, de lieux d’accueil spécifiques qui prennent en
compte la globalité de leur situation tant affective, morale, psychologique,
qu’administrative et éducative.
Ce phénomène appelle des réponses qui pourraient aussi, en amont, passer par une
nouvelle politique de coopération internationale, mais aussi, tout simplement par la
saisine du Juge des Tutelles. Elle paraît incontournable pour l’ensemble de ces
mineurs isolés afin d’envisager la désignation d’un administrateur ad hoc, d’un
tuteur, voire une tutelle d’Etat.

3°) QU’EST-CE QUE LA KAFALA ?

La Kafala est une institution de droit musulman qui s’apparente à un recueil légal
d’enfant. Elle recouvre à peu près les attributions de la tutelle en France. << Cette
institution de droit musulman, qui se limite à confier la prise en charge et l’éducation de
l’enfant à la personne qui le recueille, se rapproche en réalité de la délégation d’autorité
parentale du droit français.>>

La kafala est un contrat par lequel un adulte ou un couple musulman s’engage à


entretenir et à élever l’enfant qui lui a été confié.

La Kafala n’entraîne pas de création de lien de filiation entre l’enfant et la famille


d’accueil et ne rompt pas les liens de l’enfant avec sa famille naturelle. A noter que
l’enfant recueilli par Kafala ne pourra porter le nom de sa famille d’accueil (sauf en
Algérie, et dans l’hypothèse d’un enfant sans filiation connue. Cf. décret exécutif n° 92-
94 du 13 janvier 1992).

Elle correspond à une pratique de longue date, codifiée dans les années 1980.

h En Algérie

L’article 116 du code de la famille dispose : <<Le recueil légal (KAFALA) est l’engagement
de prendre bénévolement en charge l’entretien, l’éducation et la protection d’un enfant
mineur au même titre que le ferait un père pour son fils. Il est établi par un acte légal.>>
La Kafala peut être notariale (article 117) ou judiciaire.

h Au Maroc

La Kafala n’est pas codifiée dans la moudawana (code du statut personnel et des
successions). Il convient de se reporter notamment à un dahir (décret) de 1993 qui
définit ainsi la kafala : <<Elle est un acte par lequel les enfants abandonnés sont
systématiquement confiés soit à des institutions spécialisées, soit à des couples
musulmans mariés depuis au moins trois ans.>>

Rapport activité 2006 47


L’objet est d’assurer l’éducation de l’enfant dans une <<ambiance familiale et saine tout
en subvenant à ses besoins essentiels>> ;

Elle consiste généralement en :


- un acte de prise en charge adoulaire (passé devant adouls ou notaires) ;
- un acte de recueil devant le tribunal de première instance qui authentifie la
validité de l’acte adoulaire.

A) KAFALA ET ADOPTION EN DROIT FRANCAIS

De nombreux couples algériens, marocains, binationaux ou français recueillent des


enfants par Kafala et tentent d’obtenir des tribunaux français un jugement d’adoption.

Préalablement, il faut se pencher sur la question de la validité de la Kafala en France en


droit civil.

Il s’agit d’un jugement relatif à l’état et à la capacité des personnes qui doit produire
ses effets en France indépendamment de toute déclaration d’exequatur. La Kafala, en
tant que telle, devrait être reconnue en France. Des difficultés peuvent cependant se
présenter : les jurisprudences classiques sur la validité des décisions étrangères
relatives au statut des personnes sont peu connues malgré leur importance.

Les administrations françaises ont donc tendance à exiger des décisions françaises, ce
qui induit des demandes de tutelle ou de délégation d’autorité parentale au juge
français, sur la base de l’acte de Kafala (alors analysé comme un acte de consentement).
L’enfant marocain (ou algérien), recueilli au Maroc (ou en Algérie), peut-il faire l’objet
d’une adoption en France alors que sa loi personnelle ignore l’adoption ?

La jurisprudence considère que la loi nationale de l’adoptant régit les conditions et les
effets de l’adoption (loi française) et que la loi nationale de l’adopté régit les modalités
du consentement (loi marocaine ou loi algérienne).

Ainsi donc un enfant étranger, entré en France avec un couple français ou binational et
sans avoir été adopté dans son pays d’origine, sera soumis aux règles de l’adoption
française mais le juge consultera également la loi algérienne ou marocaine afin de
s’assurer que le consentement du représentant légal de l’enfant a été donné
conformément au droit du pays d’où vient l’enfant.

B) QUEL CONSENTEMENT POSSIBLE SI LA LOI NATIONALE


INTERDIT L’ADOPTION ?

La jurisprudence a été extrêmement fluctuante, et parfois contradictoire : jusqu’en


1995, une jurisprudence majoritaire s’opposait au prononcé d’une adoption simple ou
plénière en faveur d’un enfant originaire d’un pays ne connaissant pas l’institution de
l’adoption.

Rapport activité 2006 48


Un arrêt rendu le 10 mai 1995 par la Cour de Cassation est revenu sur ce principe,
considérant que l’adoption était valable à condition que le représentant légal ait donné
son consentement en pleine connaissance de cause des effets attachés par la loi
française à l’adoption.
Les tribunaux ont alors accepté de prononcer des adoptions simples ou plénières pour
des enfants marocains dès lors que le représentant marocain avait consenti à l’adoption
en connaissance des effets de celle-ci.

Toutefois, un arrêt du 1er juillet 1997 revient partiellement sur cette jurisprudence en
estimant qu’il convient de refuser le prononcé de l’adoption pour un enfant légalement
représenté au Maroc par une institution publique.

C) A QUEL TITRE DE SEJOUR POURRA T-IL PRETENDRE LORSQUE SON


AGE RENDRA CE DOCUMENT EXIGIBLE ?

L’enfant ayant fait l’objet d’une kafala judiciaire algérienne et entré par la procédure du
regroupement familial obtient à sa majorité le même titre de séjour que son parent,
demandeur du regroupement familial (cf. accords franco-algériens). Il ouvre droit aux
prestations familiales.

Autres types de Kafala :


- si l’enfant est entré avant l’âge de dix ans, il aura droit à une carte de séjour
temporaire <<vie privée et familiale>> valable un an ;
- si l’enfant est entré après l’âge dix ans, la situation est plus problématique :
l’enfant aura éventuellement droit à une carte de séjour temporaire <<vie privée
et familiale>>.

D) QUEL SONT LES EFFETS DE LA KAFALA SUR L’ACQUISITION DE LA


NATIONALITE FRANCAISE ?

L’article 21-12 du Code Civil prévoit que l’enfant recueilli en France et élevé par une
personne de nationalité française peut réclamer la nationalité française pendant sa
minorité.

Rapport activité 2006 49


II – L’ACTIVITE ANNUELLE EN CHIFFRES SUR MARSEILLE

Rapport activité 2006 50


Rapport activité 2006 51
Rapport activité 2006 52
Rapport activité 2006 53
Rapport activité 2006 54
Rapport activité 2006 55
Activité annuelle Marseille

L’année 2006 a vu augmenter le chiffre global des délégations, plus 42.


En matière de protection plus : 23
En matière de délinquance : plus 7
En matière d’instruction : plus 10
Et + 2 cour d’appel

Le fait d’avoir pu passer 32 enquêtes sur AIX nous a permis de mieux supporter l’été, le
seul problème a été de ne pas gérer en direct ces ordonnances pour pouvoir répondre
aux Magistrats de Marseille à l’origine de celles-ci.
Le personnel s’est pleinement mobilisé et impliqué au cours de l’année afin de tenir le
rythme imposé par les différents Magistrats, pour les besoins de la tarification…

Les Assistantes sociales ont véritablement apprécié l’ouverture offerte par les J.I au
pénal comme au civil malgré les difficultés liées aux faits et aux actes eux-mêmes mais
aussi aux distances imposées.. et au double visa que l’on s’est imposé à plusieurs…

Rapport activité 2006 56


III - SERVICE ENQUETES SOCIALES AIX/TARASCON

1°) LES USAGERS ET L’ INVESTIGATION

a)Bilan des activités internes et externes :

Activités internes :

Le fléchissement de l’ordonnancement du service Aix -Tarascon (193 ordonnances


reçues en 2006) a conduit à mettre en œuvre la solidarité entre les services d’enquêtes
sociales. C’est ainsi que 32 enquêtes ordonnées par le TE de Marseille (enquêtes de
délinquance essentiellement) ont été attribuées aux travailleurs sociaux du service des
enquêtes sociales d’Aix -Tarascon.

Si ce fonctionnement a permis à l’ ASSSEA de faire face à un afflux d’enquêtes


ordonnées par le TE de Marseille et d’éviter un effondrement de l’activité du service
Aix -Tarascon, la concentration des attributions de ces ordonnances aux assistants
sociaux de celui-ci sur les derniers mois de l’année ne manquera pas de poser certaines
difficultés en début d’année 2007. En effet, la réception par un travailleur social de
8,10, voire 12 ordonnances en un mois, entraîne, même avec une organisation la plus
rigoureuse possible de l’emploi du temps, un retard, prévisible, dans le dépôt des
rapports d’enquêtes.

A compter de septembre, la suspension de l’attribution d’enquêtes sociales ordonnées


par le TE d’Aix à un travailleur social de l’équipe, particulièrement mobilisé par la
réalisation des enquêtes sociales de délinquance ordonnées par le TE de Marseille,
conjuguée à l’afflux d’enquêtes ordonnées par ce même tribunal, a entraîné un véritable
éclatement des territoires d’intervention. Des trajets d’une durée d’1heure30 à 2heures
pour réaliser un entretien à domicile ont pu s’imposer.

Quelle qu’ait été la charge de travail des assistants sociaux, les entretiens centrés sur
l’écoute et l’observation des mineurs et de leur famille ont constitué l’essentiel de la
démarche d’investigation.
Le rythme et l’organisation des permanences ont été maintenus. Chaque travailleur social
a assuré une permanence hebdomadaire au Pôle d’Aix. A ces permanences se sont
ajoutées celles effectués en remplacement des collègues absents (congés).
Le rythme des réunions de l’équipe animées par le chef de service et le conseiller
technique a été espacé.

Activités externes :

Le recueil d’éléments d’informations dans l’environnement de la famille est resté un


point clé de la dynamique de l’intervention.
Un délitement du partenariat avec les interlocuteurs privilégiés du service des enquêtes
sociales (service social du Conseil Général et service social en faveur des élèves
notamment) est observé.

Rapport activité 2006 57


Aux échanges relatifs à la situation des usagers en vue d’une cohérence de travail
autour de l’aide à apporter tendent à se substituer des contacts avec le service des
enquêtes sociales visant à :
- communiquer au travailleur social des informations, le plus souvent en cas de faits
graves ou de situation évaluée comme urgente,
- demander une intervention se situant dans le champ d’un accompagnement éducatif et
non de l’investigation.
Le désinvestissement de certains acteurs sociaux du suivi des familles après le
signalement au Parquet en vue de l’ouverture d’un dossier en assistance éducative est de
plus en plus patent. Force est de constater que la place de l’enquête sociale reste
imprécise pour nombre d’entre eux (malgré les informations données à ce sujet), qui
considèrent leur rapport de signalement comme une enquête sociale, sollicitent une
mesure d’IOE ou un accompagnement éducatif et ne comprennent pas la décision du
magistrat prononçant une enquête sociale.

b) Accompagnement éducatif et médico social des usagers :

L’année a été émaillée pour l’ensemble des membres de l’équipe d’interventions


particulièrement complexes.
Un des travailleurs sociaux a eu, par exemple, à intervenir dans des situations telles
que :
- enquête ordonnée à la suite du suicide d’une jeune mère d’un bébé de quelques mois,
pris en charge par son père en grande difficulté sur le plan psychologique,
-enquête ordonnée à la suite du retour au domicile maternel de deux enfants en bas âge
après une hospitalisation dans un état comateux à la suite d’une administration d’un
produit médicamenteux au sein du milieu familial,
-décès, en cours d’enquête, d’un père de famille, victime d’un homicide ayant fait la une
des faits divers dans les médias de la région.
Ordonnée dans des situations ou les frontières entre le psychiatrique, le judiciaire et le
socio éducatif sont perméables l’enquête sociale tient lieu d’expertise du milieu familial,
réalisée le plus souvent dans l’urgence et déterminante dans les décisions qui seront
prises par le magistrat.
Le questionnement qui en résulte pour le service s’organise autour de trois axes :
-de quelle manière rendre compte de la situation ?
-à partir de quelles compétences ?
-autour de quelles responsabilités ?

Dans ce type de situations particulièrement génératrices d’anxiété, des temps d’échange


du travailleur social avec un professionnel tel qu’un psychologue, complémentaires au
soutien apporté par le chef de service et par le conseiller technique, apparaissent
nécessaires.
Des temps de sensibilisation, de formation concernant des thèmes tels que le suicide, le
syndrome de Munchausen par procuration, l’anorexie, etc. sont indiqués.

Rapport activité 2006 58


2°) LA GESTION DES MOYENS HUMAINS

a)Composition de l’équipe :

-4 assistants sociaux (3 assistantes sociales et un assistant social) à temps plein,


-2 assistantes sociales à temps partiel, dont l’une a intégré le service des enquêtes
sociales le 01/02/06,
soit 5,32 équivalent temps plein.
L’équipe intervient sur les juridictions des tribunaux pour enfants d’Aix et de Tarascon.
Le chef de service assure également l’encadrement du service d’IOE d’Aix (dont les
travailleurs sociaux sont au nombre de 5, à temps plein).

En 2006 le fonctionnement de l’équipe a été marqué par :


-l’absence prolongée du chef de service(arrêt maladie du 07/12/05 au 12/06/06 suivi
d’une reprise de l’activité à mi-temps thérapeutique du 13/06/06 au 13/12/06 au
service d’IOE) .
Une assistante sociale de l’ASSSEA ayant travaillé plusieurs années au service des
enquêtes sociales d’Aix, nommée « faisant fonction de cadre », a assuré la fonction de
chef de service durant cette période.
-le changement de conseiller technique.

b) Absences :

-Arrêt maladie du chef de service évoqué précédemment,


- 3 arrêts maladie d’un travailleur social d’une durée totale de 26 jours.

c) Formation :

Une formation à l’approche ethno clinique a été sollicitée par une assistante sociale.

d) Participation à la formation des stagiaires :

Le chef de service a reçu ponctuellement des stagiaires d’autres services de


l’association pour une information sur les enquêtes sociales.

Rapport activité 2006 59


CONCLUSION

Le fléchissement de l’activité sur l’année, la question de la régulation du flux des


mesures ont constitué, en 2006, des préoccupations centrales, non seulement en termes
d’activité chiffrée du service, de l’association, mais également dans le quotidien de
l’équipe.
Si une suractivité prolongée entraîne fatigue et tension et questionne la qualité du
travail, une sous activité, même si elle permet des prises en charge de grande qualité,
génère, si elle s’inscrit dans la durée, une réelle inquiétude.

La question d’une éventuelle mutualisation, dans un avenir indéterminé, des services


d’investigation suscite des interrogations, liées pour partie à l’imprécision des
informations accessibles sur ce sujet. Cette perspective est néanmoins appréhendée par
l’équipe du service des enquêtes sociales d’Aix-Tarascon comme une ouverture possible.

Rapport activité 2006 60


Le service Investigation Orientation Educative

I - SYNTHESE DE L’ACTIVITE DU DEPARTEMENT

II - SIOE MARSEILLE

1°) L’activité du groupe A


2°) L’activité du groupe B
3°) L’évolution de la prise en charge des dossiers
4°) Les statistiques

III - SIOE AIX

1°) Données statistiques de l’activité en 2006


2°) Bilan des activités internes et externes
3°) Accompagnement éducatif et médico social des usagers
4°) Gestion des moyens humains

Rapport activité 2006 61


I – SYNTHESE DE L ACTIVITE DU DEPARTEMENT

La particularité, cette année encore, du S.I.O.E. est la gestion du flux des mesures
toujours aussi irrégulier avec des hausses épuisantes et des baisses inquiétantes.
Malgré les tableaux indiquant aux magistrats le nombre de mesures en cours et la
capacité des trois services, la gestion reste difficile. Nous n’arrivons pas à obtenir une
régularité du prononcé des ordonnances, ou tout du moins à éviter une suractivité et/ou
une sous activité trop importantes.
C’est une situation particulièrement inconfortable pour les équipes qui vivent des
périodes épuisantes. C’est dans ces moments-là que chacun évalue que le profil des
mineurs est de plus en plus inquiétant : réalité ou fatigue.
C’est ainsi que nous avons décidé pour l’année 2007 de faire des repérages au moyen de
tableaux permettant de mieux identifier les populations auprès desquelles nous
travaillons. Il faudra persévérer sur plusieurs années pour pouvoir comparer et noter
l’évolution des familles et des mineurs de façon pertinente.

Cette année a vu la mise en place de la méthodologie d’intervention en I.O.E. Elle avait


été travaillée par la Conseillère Technique et les Chefs de Service, et présentée à
l’ensemble des équipes en présence du Directeur Général lors d’une séance de travail le
07.12.2006. Courant 2007, il faudra faire le bilan de la mise en œuvre de cette
méthodologie et procéder éventuellement à des réajustements.
Un autre point essentiel à développer : le mouvement du personnel. L’antenne de
Marseille a accueilli trois nouveaux travailleurs sociaux (dont un en remplacement de B.
BLANC faisant fonction de chef de service), celle d’Aix deux.
En ce qui concerne les chefs de service, il y a eu aussi des changements. M. GUERIN a
remplacé A. PINOS (en maladie) durant une partie du premier semestre 2006. Puis B.
BLANC a remplacé J. MARCHETTI en qualité de faisant fonction au poste de chef de
service sur Marseille. J. MARCHETTI a remplacé M. GUERIN en qualité aussi de faisant
fonction au poste de conseillère technique. La gestion du S.I.O.E. est en pointillé et
peut-être remise en question à tous moments. Il ne faudrait pas qu’au jeu des chaises
musicales nous fassions de fausses notes.

Rapport activité 2006 62


II - S.I.O.E. - MARSEILLE

1°) L’ACTIVITE - Groupe A

Nous entreprenons une démarche de quantification des actes réalisés au cours de nos
investigations. En moyenne, sur un mois, tous congés confondus, nous travaillons 17
journées par mois. Cela correspond à 136 heures de travail qui nous sont imparties pour
réaliser l’ensemble des actes suivants :

- les permanences hebdomadaires et exceptionnelles sont au nombre de 4, ce qui


correspond à 16 heures ;

- les réunions hebdomadaires de synthèses, mensuelles, et extérieures, soit 17 h


30

- les audiences de début de mesure, fin de mesure et placement correspondent à


10 h par mois.

- Les sorties et repas avec les mineurs, déplacements compris comprennent 6


heures

- Les visites à domicile sont autour du nombre de 15, durent en moyenne 1 heure.
Les trajets prennent au minimum une demi-heure de déplacement, ainsi nous
comptabilisons 15 heures de rencontres à domicile pour 20 heures de
déplacement.

- Nous recevons en moyenne 4 rendez-vous au SIOE par mois en dehors des temps
de permanence : cela représente donc 4 heures.

- 3 nouveaux dossiers par mois sont attribués, en moyenne, à chaque travailleur


social. Cela comprend la consultation du dossier, la formalisation de fiches
méthodologiques, la prise de rendez-vous et le contact du signalant. Soit 2
heures par dossier, donc 6 heures par mois ;

Les accompagnements psychologiques, lorsque les parents ne les effectuent pas eux-
mêmes. Chaque rendez-vous mobilise au mois 2 heures à l’intervenant : 1 heure de
transport à l’aller et 1 heure de transport au retour de la rencontre psychologique. Soit
une heure en moyenne par mois.
Les rédactions : rapports de fin de mesure au nombre de 3 par mois. Chaque rédaction
mobilise 8 heures d’écriture en moyenne, soit 24 heures par mois.

Les corrections et relecture rajoutent 1 heure par rapport soit 3 heures. Les notes
d’information au nombre de 3 par mois représentent une heure par note, soit 3 heures
par mois.

Le travail administratif et appels téléphoniques divers représentent 12 heures par mois.

Rapport activité 2006 63


Les placements sont au nombre de 6 par an en moyenne par travailleur social. Soit un
impact horaire d’1/2 placement par mois. Chaque placement représente :
- 4 heures de recherches téléphoniques soit 2 heures par mois
- 4 heures de rédaction de résumé social soit 2 h par mois
- ½ heure d’envoi par courrier et fax soit ¼ heure par mois
- 4 heures de visites de pré admission (transport compris) soit 2 heures
- ½ heure de liens avec l’établissement et la famille, soit ¼ d’heure par mois
- 2 heures de rédaction de note au magistrat, soit 1 heure par mois
- 2 heures de liens téléphoniques avec la DGAS et le Juge des Enfants, soit 1
heure par mois
- 1 heure pour la rédaction et l’envoi de la fiche de liaison avec la DGAS, soit ½
heure par mois
- 4 heures de réalisation de l’admission (transport compris) soit 2 heures par mois
- 1 heure de réalisation d’une note finale au juge des enfants, soit ½ heure par mois
- temps perdu en recherche de stationnement de retour au S.I.O.E. : 4 H par mois.

Dès cet instant, nous comptabilisons déjà plus de 157 heures de travail effectif par
mois. Ne sont pas encore comptabilisés :
- temps d’élaboration avec le chef de service
- temps de gestion des situations des collègues en urgence
- démarches avec la Brigade des Mineurs et consultations de dossier au tribunal
- liaisons après mesure avec les services d’AEMO par exemple
- le suivi des stagiaires
- les rencontres avec les établissements scolaires
- les statistiques, frais de déplacements, budget éducatif et de vie sociale
- les rapports d’activité
- les réunions trimestrielles

Ainsi nous observons que 157 heures par mois correspondent à 20 jours travaillés par
mois, soit 4 semaines pleines. Ainsi les RTT apparaissent comme du temps travaillé et
non de repos. Pour travailler réellement 136 heures par mois, la norme devrait être
rapportée à 15 dossiers maximum et non 18

Rapport activité 2006 64


2°) L’ACTIVITE - Groupe B :

L’activité au sein du Service I.O.E. s’est accélérée d’une part, lors de la mise en place
des R.T.T. et de l’évolution du profil des dossiers qui nous sont attribués. Par ailleurs,
l’accroissement constant des voitures circulant en région PACA et la multiplicité des
chantiers mis en place dans la ville de Marseille articulée à l’étendue du secteur à
couvrir, ont au contraire contribué à réduire le nombre de visites, et surtout, le temps
passé auprès des familles. Les exigences des magistrats – rapports rendus dans un
certain délai, présence aux audiences- demandent une forte mobilisation du travailleur
social.

¾ Le phénomène R.T.T. : La réduction de la norme –de 21 dossiers nous


passons à 18 – a-t-elle été réellement calculée au plus juste ? Deux jours de
travail en moins par mois nécessitent des semaines compactes avec parfois
des journées d’une dizaine d’heures non stop.

¾ La circulation : Beaucoup de temps perdu dans les embouteillages, avec le


stress que cela génère et les risques encourus. Malgré le casse-tête d’une
organisation pour essayer de grouper les visites dans un même
arrondissement, il nous arrive souvent de devoir traverser la ville, quitter
Marseille pour aller dans les villages environnants. Rien n’est prévisible car
tout dépend de la disponibilité des familles.

¾ Les audiences : Il nous est demandé d’être présents aux audiences de fin
de mesure. Depuis peu nous sommes également sollicités pour participer aux
audiences d’ouverture de dossier. Nous consacrons globalement jusqu’à une
demi-journée pour une audience

3°) EVOLUTION DE LA PRISE EN CHARGE DES DOSSIERS :

D’une façon générale, la partie investigation de notre mandat ne nous pose pas de
difficultés particulières. C’est la réalisation de l’orientation qui se révèle souvent ardue.
Certains circuits d’orientation (type CDES) sont saturés. Certaines institutions
demandent que soit accomplie un véritable parcours de combattant avant une éventuelle
admission définitive.

Des situations qui ont déjà fait l’objet de multiples interventions, et qui nous sont
adressées par défaut, restent difficiles voire impossibles à résoudre.

Nous observons de même le paradoxe de certaines institutions qui mettent les mineurs
en danger en se déchargeant de leurs responsabilités au bénéfice d’une restructuration
réduisant ainsi leur temps de prise en charge. Ces institutions n’instrumentalisent-elles
pas la justice pour mieux se défausser ? Demeurent-elles en accord avec leur raison
sociale ?

Rapport activité 2006 65


EN CONCLUSION :

L’I.O.E. ressemble actuellement à une usine de production en série où rien ne doit


interrompre la cadence. Si un travailleur social se retrouve en arrêt-maladie, toute
l’équipe en subit les conséquences. Ce « flux tendu » est véritablement épuisant,
d’autant que nos missions paraissent partir dans tous les sens et révélant de multiples
aspects.

4°) LES STATISTIQUES

Le Service I.O.E. de l’A.S.S.S.E.A. doit traiter annuellement 504 mesures. Celui de


Marseille a la charge de réaliser 288 mesures : 36 par an par travailleur social soit :
36 X 8 T.S. = 288

MESURES PRONONCEES EN 2005

Janvier 28
Février 24
Mars 33
Avril 24
Mai 25
Juin 33
Juillet 28
Août 15
Septembre 31
Octobre 34
Novembre 29
Décembre 36
Total 340

ANNEES NOMBRE DE MESURES


2001 234
2002 261
2003 288
2004 367
2005 316
2006 340

Depuis 2001, le nombre de mesures ne cesse d’augmenter sauf en 2005 où nous


constatons une baisse conséquente de 51 ordonnances. En 2007 apparaît une légère
augmentation, il faut toutefois soustraire 12 prorogations qui ne seront pas financées,
plus quatre mainlevées pour lesquelles un point d’interrogation demeure en ce qui
concerne le financement.

Rapport activité 2006 66


En 2006, nous avons enregistré en moyenne 28 mesures par mois. L’augmentation est
notable en fin d’année. Avec le passage au paiement à l’acte, le nombre de mesures qui se
termineront le premier semestre 2007 est de 172. Nous aurons donc accompli au
31/06/2007 plus de la moitié de l’activité (280 : 2 = 144) soit 28 mesures de plus.

2) Répartition par Cabinet :

Nombre de mesures Cabinet

25 1
65 2
51 3
38 4
46 5
35 6
44 7
35 8
1 B AIX

Quatre cabinets ont prononcé plus d’ordonnances que prévu par les quotas : les cabinets
2/3/5/7. Ce sont des magistrats qui habituellement nous mandatent le plus. Nous
constatons cependant une baisse générale. Exception du Cabinet N°7 qui, avec l’arrivée
d’un nouveau juge des enfants, a augmenté de façon très conséquente le nombre
d’ordonnances d’ I.O.E.

3)

REPARTITION PAR ORDONNANCE

Total Ordonnance 45 Article 375


340 34 306

Le nombre d’ordonnance 45 paraît assez stable chaque année.

4)

NOMBRE DE MESURES QUI SE TERMINERONT EN 2007

Janvier 2007 26
Février 2007 17
Mars 2007 28
Avril 2007 34
Mai 2007 29
Juin 2007 35
TOTAL 169

Il faudra donc être extrêmement vigilant pour respecter les quotas fixés par la P.J.J.

Rapport activité 2006 67


REPARTITION PAR SEXE

Fille Garçon TOTAL


136 204 340
40 % 60 % 100 %

REPARTITION PAR AGE

AGE NOMBRE DE MESURES


0 3
1 2
2 4
3 3
4 5
5 1
6 2
7 4
8 7
9 11
10 10
11 8
12 23
13 23
14 45
15 72
16 57
17 46
18 14
TOTAL 340

MOUVEMENTS DU PERSONNEL :

Depuis 2000, l’équipe d’ I.O.E. a intégré 10 travailleurs sociaux, un psychologue et deux


chefs de service.

Ces mouvements du personnel sont considérables compte tenu qu’il s’agit d’une petite
équipe. A chaque fois, l’intégration des personnes a été relativement facile, chacun
s’appliquant à accueillir, former et informer les nouveaux arrivés. Aucun problème
majeur ne s’est posé. Même s’il est vrai que le travail en I.O.E. nécessite de grandes
capacités d’adaptation, l’équipe, face à ses mouvements de personnel (deux par an en
moyenne), s’est montrée très performante.

Rapport activité 2006 68


FORMATION DES STAGIAIRES :

Nous accueillons depuis septembre 2006, deux stagiaires éducateurs. De Septembre


2005 à Avril 2006, nous avons formé deux jeunes éducatrices, dont l’une d’entre elles
est maintenant employée au Service d’ A.E.M.O. Jusqu’à présent, il y a toujours eu des
travailleurs sociaux volontaires pour accueillir des stagiaires.

L’équipe apprécie ce travail de formation, elle accueille et intègre facilement les


stagiaires. Chacun participe, les élèves éducateurs travaillent avec pratiquement tous
les membres de l’équipe.

FORMATION :

Y. DEPIEDS et R. PEUCELLE ont terminé en fin d’année une formation avec le docteur
Jourdan TEPPA qui a duré deux années. Ils ont beaucoup apprécié ce travail de
supervision.

P. MENON a fait une formation informatique qui lui a permis de participer au groupe de
travail qui met en place le site internet de l’A.S.S.S.E.A.

P. BONNAUD a participé à la formation psycho généalogie.

LES LOCAUX :

Les locaux de l’Espace D. GARCIN sont partagés par l’Archipel et le S.I.O.E. Ils sont
plutôt agréables et vastes. Cependant ils ont maintenant besoin d’être rénovés :
propreté, peinture.

Ces travaux deviennent urgents et nécessaires pour recevoir les familles et les mineurs
dans une ambiance accueillante et chaleureuse qui leur permettent de se sentir à l’aise
et d’être rassurés.

Nous espérons que cette année verra la réalisation de ces travaux.

GESTION DE LA COMMUNICATION :

Le projet de Service a été consulté et lu par l’ensemble de l’équipe, il n’a jamais été
demandé et lu par les usagers. Depuis le 01.01.2007, nous remettons aux familles le
livret d’accueil.

Rapport activité 2006 69


III – SIOE - AIX

1°) DONNEES STATISTIQUES DE L’ACTIVITE EN 2006 :

1-Mesures prononcées et terminées en 2006

Mois Mesures prononcées Mesures terminées


Janvier 9 12
Février 12 7
Mars 22 22
Avril 20 26
Mai 22 8
Juin 23 6
Juillet 19 9
Août 12 12
Septembre 14 23
Octobre 7 20
Novembre 3 22
Décembre 11 23
TOTAL 174 190

Commentaire :
Le nombre de mesures reçues en 2003 (227) et 2004(224) était sensiblement le même.
En 2005, il a accusé une diminution sensible (189 dont 7 prorogations, soit 35 mesures
de moins) qui s’est poursuivie en 2006 (174, soit 15 mesures de moins qu’en 2005).

2-Répartition par cabinet

Cabinet Nombre de mesures


A 34
B 40
C 58
D 42

3-Répartition par ordonnance

Ordonnances 45 Article 375


2 172

Rapport activité 2006 70


Commentaire :
Le nombre d’ordonnances de 45 reste insignifiant au regard des mandatements
(2 sur l’année).

4-Répartition par sexe

Filles Garçons Total


86 88 174

Commentaire :
Alors que jusqu’à présent les garçons étaient, de manière très nette, majoritairement
concernés par les mesures d’IOE, en 2006 le nombre de filles et de garçons a été
quasiment identique.

5-Répartition par âge

Age Nombre de mesures


0 2
1 1
2 3
3 2
4 5
5 5
6 5
7 4
8 10
9 6
10 16
11 10
12 16
13 14
14 19
15 25
16 23
17 8
18 0
TOTAL : 174

Commentaires :
La tranche d’âge des 14/16 ans est majoritaire.
A noter, le nombre non négligeable de mesures concernant de jeunes enfants (37
enfants de moins de 10ans) ainsi que l’absence de mesures jeunes majeurs.

Rapport activité 2006 71


2°) BILAN DES ACTIVITES INTERNES ET EXTERNES :

La concentration des ordonnances reçues sur la période de mars à juillet conjuguée à


l’organisation de l’activité d’un travailleur social en prévision de son départ du service
(utilisation du compte épargne temps précédent un départ à la retraite), mise en place
au premier semestre, à savoir l’arrêt de l’attribution de nouvelles mesures à compter
du 01/05/06, a conduit à un surcroît d’activité pendant plusieurs mois.
C’est ainsi que 4 travailleurs sociaux ont assumé simultanément 22 mesures (normes :
18), seuil maximum déterminé par le chef de service, du mois de juin au mois d’octobre.
La consultation des dossiers au TE et les premiers entretiens ont été réalisés par le
chef de service ainsi que par le travailleur social ne recevant plus de nouvelles mesures.
Les autres travailleurs sociaux ont été sollicités ponctuellement, notamment durant la
période des congés d’été.
Les consultations des psychologues ont été fixées dans des délais plus longs que ne le
prévoit la méthodologie d’intervention du service.
La gestion des situations, de la réception des ordonnances à l’attribution, différée, des
dossiers a été assurée, non sans difficultés, par le chef de service,
L’équipe s’est fortement mobilisée pour répondre aux exigences institutionnelles et
assumer ce surcroît d’activité dont les effets négatifs sur l’exercice des mesures sont
indéniables : le temps d’intervention effective des travailleurs sociaux auprès des
usagers est réduit, la dimension éducative de la mesure s’en trouve altérée, la présence
aux audiences est moins assidue.
Le fléchissement de l’activité qui a suivi cette période a permis à l’équipe de « souffler »
et de retrouver une qualité d’intervention. Cependant son caractère durable l’a rendu
problématique.

Quelle que soit la charge de travail, les travailleurs sociaux s’attachent à privilégier le
temps passé avec les usagers : parents (entretiens dans les locaux du Pôle et /ou des
antennes, à domicile) et mineurs (entretiens dans les locaux du Pôle et/ou des antennes,
à domicile- rencontres, démarches, partage d’activités à l’extérieur).

Une réunion de l’équipe à laquelle a participé le travailleur social intervenant sur le


secteur d’Arles-Tarascon, animée par le conseiller technique et le chef de service, a été
organisée le 16/11/06 (informations, réflexion sur l’activité de l’année).
Une réunion de l’ensemble du service d’IOE , à l’initiative et en présence du Directeur
Général, autour de la méthodologie d’intervention, revue par les chefs de service et la
conseillère technique dans le cadre de séances de travail ,a eu lieu le 07/12/06, à
Marseille.
Ces réunions, d’une demi journée chacune, ont favorisé la poursuite d’une réflexion et
d’échanges sur les pratiques professionnelles, les particularités des territoires
d’intervention.

Rapport activité 2006 72


3°) ACCOMPAGNEMENT EDUCATIF ET MEDICO SOCIAL DES
USAGERS

Différents thèmes ont été abordés dans le cadre d’une réflexion collective de l’équipe,
dont voici la synthèse :

- La pertinence de la mesure d’IOE :


Certaines mesures soulèvent des interrogations quant à leur pertinence. Sont évoquées
celles concernant de jeunes enfants, des fratries, des mineurs ayant déjà bénéficié de
mesures d’assistance éducative,notamment des mesures d’AEMO de longue durée.
Dans certaines de ces situations, des mesures d’IOE sont prononcées alors que des
mesures d’enquête sociale seraient selon notre point de vue plus appropriées et vice
versa.

- Les placements :
Le constat est fait d’une diminution, au fil du temps, des placements réalisés.
La population change-t-elle ou les difficultés de réalisation d’un placement (manque de
familles d’accueil, de structures etc. ...) sont telles qu’elles conduisent à envisager
d’autres orientations ?
Inutile de rappeler le parcours du combattant « chronophage », qu’est, pour tout
travailleur social, la réalisation d’un placement.
Force est de constater les exigences accrues des établissements, une plus grande
sélection.
De nombreux mineurs concernés par des mesures d’assistance éducative, qu’ils soient ou
non en grandes difficultés sociales, n’ont pas de demande, se situent dans un rejet de
l’autorité. Ceux en rupture avec la scolarité, leur famille, ont besoin de se poser, de se
retrouver, avant de pouvoir penser à se projeter dans une phase de formation,
d’insertion. Or le fonctionnement traditionnel de nombre de structures ne peut
répondre à leurs besoins.
Le développement des SAPMN, des modes de prise en charge atypique, adaptés à
l’évolution des populations accueillies, apparaît comme étant une priorité.

- Les ados « border-line » :


Le nombre de mesures concernant ce profil d’adolescent semble augmenter.
Sont pointées les difficultés de prise en charge psychologiques des adolescents en
général (listes d’attente en CMP).
Il convient de rappeler que dans le cadre des mesures d’IOE , qui doivent être des
mesures souples, dynamiques, l’intervention des psychologues à domicile, dans des
situations particulières, peut être envisagée.

Par ailleurs, la situation des mineurs nécessitant des soins psychiatriques demeure très
préoccupante. Lorsque la problématique essentielle est cette nécessité impérieuse, les
relais de prise en charge avec lesquels peut travailler, en partenariat, le service d’ IOE
restent très limités.

Rapport activité 2006 73


- La place de l’éducatif dans l’exercice de la mesure d’IOE :
Certains travailleurs sociaux s’inscrivent davantage dans l’investigation, d’autres dans
des pratiques éducatives, mais tous « font de l’éducatif ». Nombre de mesures se
terminent par un non lieu à assistance éducative.
Certaines rumeurs concernant une réduction de la durée de la mesure d’IOE qui
passerait de 6 à 4 mois (durée habituelle de la mesure d’enquête sociale) suscitent des
inquiétudes, la dimension éducative de la mesure risquant alors d’être sacrifiée.

- En 2007, un recueil et une analyse de données sociologiques sur chaque unité de travail
devraient permettre une connaissance plus affinée de la population concernée par les
mesures d’IOE.

4°) LA GESTION DES MOYENS HUMAINS

Composition de l’équipe :

-5 travailleurs sociaux à temps plein,


-1 psychologue à temps plein,
-1 psychologue à quart de temps (partage d’un mi-temps entre Aix et Tarascon),
-1 psychiatre assurant une vacation de 8 heures par semaine.

A la fin de l’année 2006, des modifications sont intervenues dans la composition de


l’équipe :
-départ le 29/09/d’une assistante sociale (utilisation du compte-épargne temps avant un
départ à la retraite),
-absence à compter du 03/11 d’un éducateur, en congé parental, pour une durée
initialement prévue de 6 mois,
-arrivée le 02/11 de 2 éducatrices en remplacement de ces travailleurs sociaux.
L’intégration de ces professionnelles au sein de l’équipe s’est réalisée rapidement, sans
difficulté particulière.

L’organisation des synthèses mise en place en janvier 2005(réunions concentrées sur


une journée) n’a pas été modifiée. Elle permet, en période d’activité normale, une
régulation correcte de toutes les situations.
Le changement du jour de synthèse (fixé jusqu’à présent le lundi), souhaité par les
travailleurs sociaux et le chef de service, se heurte à des difficultés d’organisation qui
ne semblent pas pouvoir être résolues dans un proche avenir (le mi-temps d’une des deux
psychologues dans une autre institution ne peut être modifié).

Le rythme et l’organisation des permanences ont été maintenus.


Chaque travailleur social assure une permanence hebdomadaire. Les permanences du
mercredi et du vendredi après-midi sont assurées par roulement (planning mensuel
établi par le chef de service).C’est ainsi qu’habituellement, chaque mois, les travailleurs
sociaux assurent leur permanence hebdomadaire, une permanence le mercredi et une
autre le vendredi.

A ces permanences s’ajoutent celles des collègues absents pour congés, formation.

Rapport activité 2006 74


La question de l’opportunité du maintien de la permanence du mercredi a été posée par
les travailleurs sociaux à partir du constat du faible nombre de sollicitations du service
par les usagers et les partenaires cette demie journée là. La présence des travailleurs
sociaux sur leur secteur le mercredi après-midi semble être plus judicieuse. Le
remplacement de cette permanence par une astreinte est envisagé, après accord de la
conseillère technique, sous réserve de l’attribution d’un téléphone mobile à chaque
travailleur social.

Absences :
Deux arrêts maladie prolongés ont marqué le fonctionnement du service :
-arrêt du chef de service du 07/12/05 au 12/06/06 suivi d’une reprise de l’activité à mi-
temps thérapeutique du 13/06/06 au 13/12/06.
Du 07/12/05 au 12/06/06, un relais a été assuré par la conseillère technique.
Néanmoins, les travailleurs sociaux ont assumé, durant cette période, de nombreuses
tâches habituellement effectuées par le chef de service : consultation des dossiers au
tribunal, enregistrement des mesures, premiers entretiens, notamment.
-arrêt du psychiatre du 18/10/06 à début janvier 2007. Pendant cette absence, 6
examens ont été réalisés, à Aix, par le psychiatre de l’IOE de Marseille qui a également
participé aux réunions de synthèse concernant les 6 mineurs rencontrés.

Formations :
Deux travailleurs sociaux ont terminé en juin 2006 une formation longue :
-Accompagnement des travailleurs sociaux dans leurs interactions professionnelles avec
les familles résistantes.(supervision).
Le retour fait est positif en termes d’intérêt du contenu de la formation,
d’enrichissement de la pratique professionnelle.

Participation à la formation des stagiaires :


L’accueil d’une stagiaire éducatrice par un travailleur social a été organisé. Il ne s’est
pas concrétisé, l’étudiant ayant opté pour un autre lieu de stage.
L’équipe a reçu ponctuellement des stagiaires d’autres services de l’association pour une
information, une participation à des synthèses.

CONCLUSION

La question de la régulation du flux des mesures reste une préoccupation centrale, non
seulement en termes d’activité chiffrée du service,de l’association, mais également dans
le quotidien de l’équipe.
Si une suractivité prolongée entraîne fatigue et tension et questionne la qualité du
travail et la pluridisciplinarité, une sous activité, même si elle permet des prises en
charge de grande qualité, génère, si elle s’inscrit dans la durée, une réelle inquiétude.
Le fléchissement très net de l’activité au cours du dernier trimestre de l’année conduit
à prévoir, en janvier 2007, une nouvelle répartition des mesures entre les 3 unités de
travail (Marseille-Aix-Tarascon).L’équipe est consciente de cette nécessité, dont elle
mesure les enjeux.

Une réflexion avec les magistrats sur les mesures d’investigation, notamment sur les
critères conduisant à une décision d’IOE ou d’enquête sociale parait opportune.

Rapport activité 2006 75


I - L’ESPACE RENCONTRE

II - LA MEDIATION PENALE

III - LA MEDIATION FAMILIALE

Rapport activité 2006 76


Cette année a été marquée par bien des aléas : dossiers subventions, démarches,
rencontres, refus de paiement… les tracas habituels. Cependant, l’essentiel à noter est
la question de la fermeture de l’Espace Rencontre, après celui des enquêtes sociales,
l’abandon des locaux rue Fortia pour le Service de Médiation Familiale et la réduction de
l’Equipe Espace Rencontre à deux travailleurs sociaux.

Une fermeture a été annoncée le 30 juin 2006, une deuxième le 31 décembre 2006.
C’est beaucoup de pression pour une équipe déjà malmenée, mais aussi pour les familles
qui ont reçu les deux annonces avec beaucoup d’inquiétude, craignant de voir le lien
fragile, qui les unit à leurs enfants rompu. Certaines même se sont mobilisées pour
soutenir Archipel, comme beaucoup d’avocats, travailleurs sociaux, magistrats,
responsables de Service.

Si le soutien moral est essentiel et marque une reconnaissance du travail d’Archipel, il


n’en reste pas moins que seul le soutien financier est efficace et peut changer le cours
des choses.

La mobilisation et le militantisme associatif des membres de la commission permanente,


du conseil de direction ont pu maintenir l’Espace Rencontre Marseille ouvert, celui-ci de
Tarascon a fermé. La partie était loin d’être gagnée, il a fallu beaucoup de ténacité et
de conviction. L’A.S.S.S.E.A. a joué pleinement son rôle dans le secteur associatif, il n’y a
pas d’autre lieu sur Marseille identique, répondant aux besoins des familles pour
maintenir le fil fragile et vital qu’est la relation parents/enfants. L’absence de ce lien
peut obérer toute une existence amenant souffrance, échecs, questionnements,
recherches…

« Il suffirait simplement qu’il m’appelle


D’où vient ma vie, certainement pas du ciel
Lui raconter mon enfance, son absence tous les jours
Comment briser le silence qui l’entoure »

J. MARCHETTI
Conseillère Technique

Rapport activité 2006 77


I - ESPACE RENCONTRE

1°) ACTIVITE EN COURS AU 31.12.2006

Dossiers Enfants
72 97

T.G.I. Marseille T.G.I. AIX Cour d’Appel AIX

Dossiers Filles Garçons Dossiers Filles Garçons Dossiers Filles Garçons


46 32 34 3 2 1 5 4 2

D.G.A.S.
Dossiers Filles Garçons
18 12 10

Rapport activité 2006 78


L’année 2006 a été marquée par de nombreuses incertitudes concernant la poursuite de
l’activité de l’Espace Rencontre.
L’équipe, en collaboration avec le Chef de Service et la Direction, a travaillé à
l’élaboration de nouvelles techniques et une réorientation permettant ainsi la poursuite
de l’activité à titre expérimental. Ainsi l’Espace Rencontre est devenu l’Espace
Intermédiaire de Cohésion Sociale à compter du premier trimestre 2006. (E.I.C.S.)

En janvier 2006, toutes les décisions des Juges aux Affaires Familiales de la Cour
d’Appel ont été retournées aux juridictions, le Service n’étant plus en mesure d’assurer
la prestation du fait du non financement des Enquêtes Sociales relatives à l’exercice du
droit de visite (circulaire du 25.11.2005). Les situations relevant du Conseil Général ont
pu, par ailleurs, être assurées. A compter d’avril 2006, les décisions J.A.F et C.A. ont pu
à nouveau être acceptées sous une nouvelle forme, les rencontres à Archipel étant mises
en place sous couvert d’une Enquête Sociale (après négociation avec les instances
délégatrices).

De janvier à avril 2006, l’équipe a géré les situations en cours de 2005 et les dossiers
du Conseil Général. En 2006, nous avons reçu 110 nouveaux dossiers dont 77 sous forme
d’enquête sociale à compter d’avril. L’équipe est toujours constituée de deux travailleurs
sociaux à temps complet et un emploi jeune (agent de convivialité). La présence de
l’emploi jeune a été effective de janvier à avril 2006 avec des interventions ponctuelles
les samedis 21 octobre (matinée) et 18.11 la journée.

L’E.I.C.S Archipel fonctionne du lundi au vendredi et deux samedis par mois. Les temps
de rencontre sont fixés à deux mercredis et à deux samedis par mois de 9h à 17 h pour
les situations classiques. D’autres temps de rencontre, mardi et vendredi, sont réservés
au Conseil Général, le reste de la semaine étant occupé aux entretiens individuels et
communs avec les parties, la gestion des dossiers, aux liaisons administratives et
sociales, à la rédaction des Enquêtes Sociales et aux temps de réunion d’équipe.

En fin d’année, le Conseil d’Administration a dû décider la fermeture administrative de


l’E.I.C.S. en permettant la poursuite des dossiers en cours. Une réouverture est
envisagée fixant un nouveau fonctionnement :
- ouverture mercredi, jeudi, vendredi et 3 samedis par mois
- aucun rapport sur le déroulement des droits de visite (Etat des lieux sur le
quantitatif fourni)
- deux intervenants à 4/5 plus un emploi jeune
- 150 dossiers J.A.F. plus réponses aux sollicitations du Conseil Général

Rapport activité 2006 79


2°) ACTIVITE AU 31/12/2005

Dossiers Enfants
101 136

DOSSIERS EN COURS AU 31.12.2005

T.G.I. Marseille T.G.I. AIX Cour d’Appel AIX


Dossiers Filles Garçons Dossiers Filles Garçons Dossiers Filles Garçons
65 36 43 11 7 8 1 1 0

D.G.A.S. Cour d’Appel Toulouse T.G.I. Extérieur


Dossiers Filles Garçons Dossier Filles Garçons Dossiers Filles Garçons
s
22 20 18 1 0 1 1 0 2

ACTIVITE AU 31/12/2006

Dossiers Enfants
118 157

T.G.I. Marseille T.G.I. AIX Cour d’Appel AIX


Dossiers Filles Garçons Dossier Filles Garçons Dossiers Filles Garçons
s
81 52 57 3 2 1 5 4 2

D.G.A.S. T.G.I. Draguignan T.G.I. Laon


Dossiers Filles Garçons Dossiers Filles Garçon Dossiers Filles Garçon
27 19 18 1 1 0 1 1 0

Rapport activité 2006 80


II - LA MEDIATION PENALE

RAPPORT D’ACTIVITE MEDIATION PENALE

Cette année, le service de médiation pénale à caractère familial de l’A.S.S.S.E.A. a reçu


100 médiations pénales :

- menaces – injures : 2
- violences intra familiales : 32
- non représentation d’enfants : 49
- non paiement de pension alimentaire : 17
100

L’équipe est intervenue essentiellement autour des questions de non représentation


d’enfants et des violences intra familiales.

Durant l’année 2006, 49 mesures de médiations pénales ont été terminées.

23 ont abouti à un protocole d’accord signé.

26 n’ont pas abouti : non réponse à la convocation, refus de la procédure ou du protocole


pour l’une ou les deux parties.

La durée des médiations pénales est en moyenne de 3 mois et plus.

Rapport activité 2006 81


III - LA MEDIATION FAMILIALE

Tout au long de l’année 2006, le Centre Départemental de Médiation Familiale a


poursuivi son activité, centrée essentiellement sur Marseille, mais aussi notamment sur
Salon, Arles et La Ciotat.

Nous avions « abandonné » les locaux situés au 15, rue Fortia en raison des difficultés
budgétaires évoquées dans le rapport d’activité de l’année 2005.

Notre installation au 95, rue de Lodi annoncée en septembre 2005 était tout à fait
terminée en début d’année 2006.

Pour nous permettre de réaliser au mieux notre activité, l’association a fait aménager
une « salle-bureau » pour l’accueil des personnes. Celle-ci a été installée de façon à
favoriser le climat d’empathie auquel nous sommes attachés dans l’espace de parole
spécifique de la médiation familiale.

Un bureau a également été affecté au secrétariat qui gère toute la partie


administrative du travail et l’accueil (téléphonique essentiellement) des personnes.

Notre plus grande difficulté résidant et réside toujours dans le fait que notre activité,
dont l’un des fondement éthique est la neutralité, s’exerce dans un lieu très connoté
(protection judiciaire de l’enfance). Nous avons donc dû, vis-à-vis des personnes reçues,
insister sur la position spécifique du service de médiation familiale et de ses médiateurs
afin de lever toute confusion et amalgame.

Jusqu’à présent, cela n’a pas posé de problème particulier pour les personnes accueillies
y compris lorsque nous avons reçu des parents dont l’enfant faisait l’objet d’une mesure
d’I.O.E.

Deux médiatrices familiales exercent leur activité : l’une à temps plein, la deuxième à
temps partiel.

Notre activité se décline autour de la réalisation de médiations familiales :

- médiations familiales ordonnées,


- médiations familiales conventionnelles.

Au terme de l’année, le volume global de ces médiations a été en légère diminution.


Nous avons reçu peu de situations relevant de conflit intergénérationnel, la très grande
majorité des dossiers concernant des situations de conflits parentaux, des demandes de
reprise de dialogue.

Rapport activité 2006 82


Les lois de réforme de l’autorité parentale (2002) et du divorce (2004-2005) n’ont pas
entraîné une augmentation très significative de la demande.

Les ordonnances reçues au cours de l’année proviennent des T.G.I. de Marseille


essentiellement, d’Aix-en-Provence et de la Cour d’Appel.

Le Tribunal de Tarascon ne nous a confié aucune mission.

Le nombre d’injonctions ordonnées par les Magistrats est stable.

Permanences de médiation familiale sur le département :

Ces permanences sont maintenues :

- à la Maison du Droit d’Arles, 2 fois par mois,

- à la Maison de la Justice et du Droit de Salon-de-Provence, 2 fois par mois,

Nous avons pu y observer une augmentation du taux de fréquentation. Certaines d’entre


elles ont débouché sur la mise en place d’un processus de médiation familiale.

Cette permanence semble répondre aux besoins du public de plus en plus sensibilisé à
l’intérêt de rétablir une communication dans l’intérêt des enfants.

- à la Ciotat, la permanence mensuelle que nous assurions au cours de l’année 2005 en


partenariat avec le service de médiation familiale de la C.A.F. 13 n’a pas été maintenue
pendant l’année 2006 pour des raisons matérielles (locaux ne pouvant plus être utilisés).

Cependant nous avons poursuivi, dans ce même partenariat, un travail de sensibilisation à


la médiation familiale en participant ensemble, tout au long de l’année, aux réunions
organisées dans le cadre de la politique de la ville, entre tous les partenaires sociaux et
éducatifs, dans le cadre d’un travail sur la charte des principes du réseau
d’accompagnement à la fonction parentale. Un projet de convention a été élaboré. Celui-
ci devrait aboutir, au cours de l’année 2007.
Il nous donnerait la possibilité, en participant à la politique développée sur la ville de La
Ciotat, de « remettre en route » deux permanences mensuelles, l’une assurée par nos
collègues de la C.A.F., l’autre par nous-mêmes, dans les locaux de l’association « Petits
Pieds, Grands Pas » qui se situent dans le centre ville. Ces permanences auront pour
objet, l’accueil des personnes dans le cadre d’entretiens d’informations à la médiation
familiale et de conduite de processus.

Analyse de la pratique :

En collaboration avec l’une de nos collègues de la C.A.F., nous nous sommes chargées de
l’organisation des séances d’analyse de la pratique avec Claire DENIS comme
intervenant. Ces séances sont au nombre de trois par an. Elles sont organisées pour le
Réseau 13 (Marseille uniquement).

Rapport activité 2006 83


L’utilité de ces séances (dont le caractère obligatoire est retenu dans les textes
officiels : comité national consultatif et circulaire concernant la prestation de service
de la CNAF) n’est plus à démontrer et nous en tirons un grand profit.

Nous avons également organisé trois séances d’analyse de la pratique entre pairs au
cours de l’année car l’échange entre collègues de différents services de médiation
familiale est très enrichissant.

Réseau 13 :

Notre participation assidue et active s’est poursuivie tout au long de l’année au sein du
Réseau 13. Celui-ci, bien que n’ayant pas d’existence juridique, est reconnu par les
institutions qui financent et soutiennent les services de médiation familiale. Il est régi
par la charte et le règlement intérieur que nous avons finalisé en 2005 et que les
différents services répondant aux critères définis ont avalisés.

« La commission Médiation Familiale Droit et Justice » a poursuivi son travail tout au


long de l’année 2006.

Nous avons axé notre travail sur les écrits en médiation familiale. L’objectif était de
réfléchir au sens de ces écrits afin de nous permettre d’harmoniser notre pratique dans
ce domaine.

Ce travail nous est apparu particulièrement utile dans une période où nous avons encore
beaucoup à construire en ce qui concerne notre reconnaissance et notre travail vis-à-vis
des Magistrats, des avocats….

Réseau Sud-Est et V.A.E. :

Les rencontres se poursuivent au rythme d’une par trimestre. L’année 2006 a été très
occupée par la mise en place de la V.A.E., notre région étant très en retard par rapport
aux autres régions du territoire français.

Nous avons participé, en tant que représentant du Réseau 13, à la délégation chargée de
rencontrer la D.R.A.S.S. (avec un médiateur familial représentant la FENAMEF et un
médiateur familial représentant l’APMF).

Finalement le processus de V.A.E. s’est mis en route en septembre 2006. Deux


médiateurs familiaux du service ont déposé leurs demandes (livret 1). Celles-ci ont été
acceptées. Ces médiateurs familiaux sont donc en cours de V.A.E.

La prestation de service C.A.F. et comité de coordination :

Cette année 2006 a été celle qui a vu se réaliser ce que nous attendions depuis
longtemps. Ainsi notre service a pu bénéficier de la prestation de service pour l’année
2006. Un poste de médiateur familial a été financé ainsi qu’une partie des frais de
fonctionnement et de secrétariat. Cette prestation, bien entendu, ne couvre pas tous

Rapport activité 2006 84


les besoins et d’autres demandes de subventions doivent être effectuées comme par le
passé.

Outre le comité de pilotage, un comité de coordination de la médiation familiale voit le


jour, selon les dispositions de la circulaire concernant la médiation familiale.

Deux membres du réseau y participent lors d’une réunion annuelle. Nous avons prévu le
renouvellement de ces membres afin que chaque service puisse participer à cette
instance.

Action de promotion de la médiation familiale :

Dans le cadre de la semaine de la promotion de la médiation familiale proposée par


l’APMF, nous avons participé à l’action entreprise par le Réseau 13.

A cet effet, nous avons organisé sur une semaine plusieurs demi journées de présence
et d’animation au T.G.I. de Marseille, journées réparties entre différents services du
Réseau.

Nous avons ainsi pu engager des échanges avec les Magistrats mais surtout avec les
avocats et les personnes présentes ces jours-là au Tribunal, distribuer notre
plaquette….

Projet centre de détention de Tarascon :

Au cours de l’année 2006, la convention entre notre association et le centre de


détention de Tarascon a été élaborée.

La concrétisation de ce projet a été plus longue qu’initialement prévu. Le début de


l’activité de médiation familiale et principalement de remise en lien des pères détenus
avec leur(s) enfant(s) devrait effectivement débuter en début d’année 2007.

Partenariat avec l’I.R.T.S. :

Nous avons cette année encore assuré les cours de sensibilisation à la médiation
familiale auprès des élèves assistants sociaux 3ème année.

Nous avons participé au jury de sélection pour la nouvelle promotion des étudiants
médiateurs familiaux.

Nous avons été membre du jury de l’épreuve de certification « communication de la


médiation familiale » et de « ce rapport de stage » en qualité de formateur.

Etant reconnu comme site qualifiant par l’I.R.T.S., nous avons, au cours de l’année,
accueilli deux stagiaires et participé en tant que référent de stage à leur épreuve de
certification.

Rapport activité 2006 85


L’accueil et l’encadrement de deux stagiaires nous oblige à une grande disponibilité et
représente une charge certes nécessaire mais non négligeable.

Nous assurons également le suivi d’un mémoire dans le cadre de la formation.

EN CONCLUSION :

L’arrivée de la prestation de service tant attendue concrétise une avancée dans la


reconnaissance et le soutien que les institutions et en l’occurrence la CNAF, peuvent
apporter à la médiation familiale.

Malgré l’évolution favorable de la situation de notre service constatée au cours de


l’année 2006, des efforts à fournir pour maintenir cette activité restent nécessaires et
importants.

Rapport activité 2006 86


Service d’Action Educative en Milieu Ouvert

I – INTRODUCTION

II – LES USAGERS ET L’ ACTION EDUCATIVE


1°) L’activité
2°) La mise en œuvre des exigences de la loi 2002-2
3°) La gestion des ressources humaines
4°) La gestion des ressources techniques
5°) La gestion de la communication

III – ILLUSTRATION DE LA PRATIQUE EN AEMO AU SEIN DES UNITES DE


TRAVAIL DE MARSEILLE : TEMOIGNAGES

1°) Le Centre ville de Marseille :


1. Une approche diversifiée
2. Réflexion de l’équipe : essai d’étude sociologique
2°) Le quotidien d’un travailleur social en AEMO
3°) Secteur AEMO du 15ème et 16ème

IV – ILLUSTRATION DE LA PRATIQUE EN AEMO AU SEIN DES UNITES DE


TRAVAIL SUR LE DEPARTEMENT : TEMOIGNAGES

1°) L’utilisation des outils de médiation ethno clinique dans l’exercice d’une
mesure d’action éducative en milieu ouvert. AEMO Aix

2°) Un espace de parole autour de l’obésité infantile : AEMO Salon

3°) Expérimentation du groupe de parole de parents d’adolescents


Echanges autour de la Parentalité. AEMO Aix

4°) Bilan de l’activité THEATRE ADO ET THEATRE ENFANTS


AEMO Aix

5°) L’activité EQUESTRE – AEMO Vitrolles

Rapport activité 2006 87


I - INTRODUCTION

h Rappel du Projet de Service

Les objectifs déterminés dans le Projet de Service élaboré en 2005 ont été développés
dans le courant de l’année 2006, en particulier :

Vis-à-vis des familles, mise en place dés janvier du D.I.P.C. et diffusion des Livrets
d’Accueil dans le courant du dernier trimestre 2006, suivi de la consultation du Projet
de Service. Evaluation des actions par le biais de la mise en œuvre des grilles
thématiques.
Vis-à-vis des personnels, mise en œuvre de la nouvelle méthodologie, groupes de travail
spécifiques sur la méthodologie Maltraitance et sur l’élaboration d’un « Livret du
Travailleur Social en AEMO ». Démarrage de l’accompagnement des stagiaires avec deux
référentes de site filière Assistants Sociaux et deux référents, filière Educateurs
Spécialisés.
Vis-à-vis des Partenaires, concrétisation avec le CG 13 d’un partenariat continu par le
biais de groupes de travail sur l Action Educative à Domicile (A.E.D.) d’une part, sur un
projet de protocole relais avec l’ASE lors de placements hors urgence d’autre part.
Signature d’une convention site qualifiant avec les centres de formation Institut
Régional en Travail Social (IRTS) et l’Institut Méditerranéen de Formation (IMF).

h Rappel des Objectifs principaux de l’année

L’année 2006 a été une année consacrée à la mise en œuvre concrète des divers
documents rendus obligatoires par la loi 2002-2.
Les différentes étapes de ce travail ont été développées dans le chapitre « Exigences
de la Loi 2002-2 »

h Faits Marquants

En application de l’article 375-4 du Code Civil, le Juge des Enfants ne peut ordonner une
mesure d’assistance éducative en milieu ouvert lorsqu’en application de l’article 375-3, il
a été décidé de confier le mineur en danger à un service départemental de l’aide sociale
à l’enfance.
De ce fait les services de l’ASE ont engagé une procédure d’appel dans le courant du
2ème trimestre 2006 concernant une décision judiciaire renouvelant le placement d’un
enfant au service de l’ASE conjointement à une mesure d’AEMO.
Ces dispositions dites de « Double mesure » ont été réformées par décision de la Cour
d’Appel et ont amené le Service d’AEMO à être particulièrement vigilant quant au
respect de ces dispositions légales.
Cet engagement a été clairement réaffirmé par les directions des deux services, ASE
et AEMO lors des différentes réunions partenariales dans le courant du dernier
trimestre 2006. Lors de la réunion du 30 octobre 2006, la Direction de l’A.S.E et de
l’ASSSEA 13 ont engagé leurs institutions dans l’élaboration d’un protocole de relais
pour le 31 Mars 2007. Un groupe de travail a été crée à cet effet constitué de
représentants des deux institutions.
Rapport activité 2006 88
h Evolution de l’environnement

Au niveau du TPE l’année 2006 a vu la mise en place d’un huitième Cabinet. Dans
l’ensemble des TPE, Marseille, Aix et Tarascon, le service demeure engagé dans une
collaboration pour conduire à des échanges fructueux. L’activité des cabinets reste
soutenue dans le département, et en particulier sur Marseille contrairement à un
discours évoquant la « déjudiciarisation » au niveau national.
Conjointement et afin d’améliorer les conditions d’interventions en cas de besoin, une
rencontre de travail avec la Brigade des Mineurs a permis d’échanger sur les limites de
nos interventions respectives et de mettre en œuvre un document facilitant la
communication inter-services.

Au niveau de l’Aide Sociale à l’Enfance, cette année a été marquée, dans le droit fil de
la présentation des orientations du Schéma Départemental en février 2006 par un
ensemble de relations partenariales visant à améliorer ou à développer articulation et
complémentarité des services.

Au niveau de la Protection Judiciaire de la Jeunesse dans le département cette année


a permis là aussi de concrétiser par des réunions de travail communes la
complémentarité voulue de part et d’autres ( Suivi des dossiers Jeunes Majeurs en
particulier)

II - LES USAGERS ET L’ACTION EDUCATIVE

1°) L’ ACTIVITE, Analyse Quantitative

L’activité du Service est restée soutenue tout au long de l’année avec toutefois des
différences très sensibles d’un secteur à l’autre.

Au global 5 447 enfants ont été suivis en Assistance Educative dans l’année 2006 soit
5 % de moins qu’en 2005. Il est à noter que ce chiffre correspond aux mesures
facturées mais que le chiffre des suivis réalisés est plus important.

En décembre 2006, 3700 Enfants (2233 Dossiers) étaient suivis au réel soit 4% de
moins qu’en 2005. Marseille réalise – 2,5 % d’activité et le Nord du département
– 6 % d’activité.

Sur Marseille tout au long de l’année,


3 secteurs (Centre Ville et secteurs Nord) ont été en surcharge importante,
un 4ème secteur (Secteur Sud) durant le deuxième et le troisième trimestre.
Sur les antennes Martigues a été en surcharge de mars à juillet puis en septembre
octobre Aix en Provence.

Le Ratio de mesures par Travailleur Social est resté plus élevé sur Marseille tout au
long de l’année passant de 32 à 31 et avoisinant 29 sur Aix et les antennes.

Le ratio global du service pour le département passe de 30,63 en 2005


Rapport activité 2006 89
à 29,23 en 2006.

Le stock du nombre de mesures au niveau facturation à fin décembre 2006 est de


3482 mineurs suivis au 31 décembre 2006 (2203 dossiers) – 5 %
3673 mineurs suivis au 31 décembre 2005
3798 mineurs suivis à fin décembre 2004.

Par contre il est à noter une augmentation du taux de rotation des mesures de prés de
+ 2 % pour l’année ce qui ne peut s’expliquer uniquement par l’augmentation de mesures
de plus courte durée. (37 % en 2005).

Dans l’ensemble le nombre total de sorties en cours d’année correspond à


38,63 % du nombre de mesures suivies.

Le Nombre de Places : sur effectif, sous effectif

Dans la mesure où le Service est tenu de se conformer à la prise en charge prévue au


Budget Prévisionnel soit 1 427 000 journées (dont 1 397 176 journées concernant les
mineurs relevant du CG 13), l’activité du service reste contingentée.
Toutefois il est à noter que contrairement à la fin de l’année 2005 le Service n’a pas eu
à intervenir auprès des Juges des Enfants du département pour les sensibiliser à une
suractivité.

Le léger infléchissement de l’activité sur le secteur du TPE d’Aix-en Provence a


particulièrement été sensible sur le secteur de Salon dans le courant du deuxième
semestre.

L’Habilitation

L’ASSSEA 13 a procédé à la demande de renouvellement de l’Habilitation du service


AEMO. La précédente habilitation couvrant la période de novembre 2001 à novembre
2006. Pas de modification substantielle dans cette demande, le service proposant le
maintien de l’activité et des effectifs.

2°) LA MISE EN ŒUVRE DES EXIGENCES DE LA LOI 2002-2

L’objectif 2005, finalisation, mise en forme, validation, mise en œuvre interne et


diffusion des différents documents a été respecté.

La mise en œuvre de ces outils a été impulsée dès le mois de janvier 2006 avec en
particulier la nouvelle Méthodologie incluant le DIPC et les grilles thématiques
d’évaluation. Le Livret d’Accueil qui a nécessité une élaboration plurielle a été diffusé
quant à lui à partir du dernier trimestre 2006.

Rapport activité 2006 90


Cette année nous a permis de cerner l’adhésion, les résistances, les souhaits de
réajustement engendrés par ces nouveaux dispositifs rendus obligatoires dans le cadre
législatif.

Pour rappel cette plus grande lisibilité de l’intervention en AEMO Judiciaire doit
permettre de positionner clairement la mesure dans l’ensemble du dispositif d’action
sociale.

h LE LIVRET D’ACCUEIL

Elaboré au sein de la Commission Communication, le document final a été validé dans le


courant du premier semestre et diffusé au sein des équipes dans le courant du dernier
trimestre 2006 :

Le Livret d’Accueil est remis à chaque usager lors de la première rencontre, au


démarrage d’une mesure d’Enquête Sociale, d’ I.O.E. ou d’A.E.M.O.
Actuellement la diffusion est trop récente pour évaluer le retour du document relatif à
la participation des usagers, le Service n’ayant eu aucun retour en 2006.

h LE PROJET DE SERVICE A.E.M.O.

En 2005, le Service s’est doté d’un nouveau projet de Service intégrant l’ensemble des
dernières dispositions législatives et réglementaires.

A l’interne, sur l’ensemble des unités, force est de constater que le personnel a peu ou
pas consulté le document, les stagiaires par contre ont toutes consulté le projet.

En consultation externe, aucun usager n’a demandé à consulter le document ; faut-il y


voir, comme le souligne un Chef de Service, un défaut d’information de notre part
envers les usagers ?

h LE DOCUMENT INDIVIDUEL DE PRISE EN CHARGE, le DIPC

En application de l’article L 311-4 du Code de l’Action Sociale et de la Famille, le D.I.P.C.


a été mis en œuvre à compter de janvier 2006.

Pour rappel, le choix a été fait d’un document relativement synthétique précisant
l’objectif général de la mesure éducative ainsi que les objectifs spécifiques définis par
la décision judiciaire.
Le DIPC doit être réalisé dans le courant du premier mois avec la famille concernée et
validé par l’institution.
Le document est remis à la famille et une copie est conservée au dossier éducatif.

Le bilan élaboré en fin d’année sur chaque unité de travail permet d’appréhender quelle a
été sa prise en compte dans la relation Travailleurs Sociaux / Usagers.
Près de la moitié des DIPC ont été réalisés, ce qui est appréciable pour la première
année.

Rapport activité 2006 91


Si la majorité des T.S. entend cette nécessité de se conformer à la loi dans le respect
de l’usager, il serait faux de dire que la consigne a été strictement observée. Toutefois
même si le manque de temps invoqué ou le manque de réflexe a amené les Chefs de
Service à le réclamer cette année, l’impulsion est donnée et l’instruction des DIPC
rentre dans les pratiques professionnelles. Il a été noté quelques difficultés de mise en
œuvre avec des familles en opposition avec la décision judiciaire n’adhérant pas à cette
notion de projet partagé. Néanmoins, cette formalisation écrite rendue obligatoire lors
de la mise en ouvre de la mesure constitue pour certains professionnels « un outil qui
ouvre le dialogue avec l’ensemble des membres de la famille » reprend les attendus de
la décision judiciaire et fixe les premiers objectifs concertés de l’accompagnement. Elle
préfigure le projet d’action éducative en milieu ouvert et valide l’adhésion effective des
personnes concernées.

h L’EVALUATION

La démarche d’évaluation, après la présentation faite aux équipes fin 2005 a nécessité
31 réunions afin de poursuivre les explications et apporter aux travailleurs sociaux un
soutien et une aide dans la compréhension et l’utilisation des outils. Manifestement, ce
travail n’a pas été suffisant pour que l’adhésion à cette forme de réflexion puisse
exister et s’intensifier.

Les documents transmis au coordinateur chargé de piloter le dispositif nous amène à


penser que nous aurions pu faire différemment même si d’autres services n’ayant pas
procédé de la même manière, et avec un formateur différent, se retrouvent aussi en
difficulté pour mettre en application la procédure d’évaluation.

Le comité de suivi composé de Travailleurs Sociaux, de Chefs de Service et du


Coordonnateur a courageusement choisi de s’engager dans un réajustement au cours du
dernier trimestre 2006 afin de proposer un document synthétisant à la fois la
problématique familiale, les axes prioritaires d’intervention, l’évaluation de l’impact de la
mesure. Ce document se veut beaucoup plus ancré sur la pratique professionnelle et sera
finalisé dans le courant du premier trimestre 2007.
Ce travail important en terme d’investissement sur le fond (textes à adapter, réflexion
collective) et sur la forme (disponibilité horaire des TS et des Chefs de Service
concernés) s’ajoute au travail des équipes au quotidien et n’a pas de prise en compte
réelle en terme de décharge.

h LA METHODOLOGIE
Direction et Coordinateur ont présenté ensemble la nouvelle méthodologie d’intervention
et de l’écrit dans chaque unité de travail.
Si en début d’année et comme tout changement, cette mise en place a soulevé de
multiples résistances et polémiques, les rapports d’activité d’un certain nombre d’unités
de travail soulignent l’intérêt certain de la trame du nouveau rapport d’activité qui incite
à développer des axes de travail de manière plus synthétique.
Le cahier de suggestions ouvert dans chaque unité afin de travailler sur les
réajustements jugés utiles est resté vierge le plus souvent et les Chefs de Service se
sont montrés plus engagés à y travailler.

Rapport activité 2006 92


h BILAN DES ACTIVITES

Accompagnement Educatif et Médico-Social des Usagers


L’accompagnement éducatif des usagers prend des formes diverses. A coté de
l’entretien au domicile ou au service, des sorties éducatives, se développent des modes
opératoires particuliers, parfois ponctuels de l’exercice de la mesure éducative. C’est
ainsi qu’en 2006 a pu se créer sur Salon un espace de parole pour adolescents sur le
thème des troubles de la conduite alimentaire, sur Aix, un espace de parole pour parents
d’adolescents. Perdurent depuis plusieurs années, plusieurs ateliers théâtre et une
activité Poney à Vitrolles. L’AEMO Centre à Marseille continue activement l’atelier
« Parents de jeunes enfants » et l’atelier voile.

L’accompagnement des usagers c’est aussi l’accompagnement vers les dispositifs de droit
commun. Force est de noter que les familles les plus vulnérables ayant besoin d’un
maximum de soutien se trouvent trop souvent délaissées par les dispositifs de droit
commun alors qu’il conviendrait au contraire comme le préconise la loi de rénovation
sociale de mettre les personnes les plus en difficulté au cœur du dispositif
d’intervention sociale.

L’accompagnement des usagers, c’est encore lorsque la mesure d’action éducative n’est
plus efficiente pour réduire la situation de danger vécue par un enfant, assurer sa
protection par la mise en œuvre d’un accueil, le rapport d’activité 2006 comme les
précédents, indique l’absence de réponses soit par manque de places dans les structures
prévues à cette effet soit par absence de structures adaptées aux problématiques
rencontrées.

h OBJECTIFS ET PREVISIONS SUR 3 A 5 ANS

Au niveau Partenariat, le Service reste engagé à finaliser le Protocole et le relais


entre ses équipes et celles de l’ ASE afin d’améliorer la continuité de l’intervention
éducative au sein d’une même famille lors d’un placement hors urgence.

La réaffirmation du nécessaire accompagnement des familles vers les services de droit


commun, rappelé dans le programme de mise en œuvre du schéma départemental
entraîne la construction au quotidien d’une meilleure articulation avec les services de
polyvalence.

Le développement de la spécificité de certaines Unités, telle que celle mise en œuvre à l’


AEMO centre se doit d’être soutenue en étoffant les moyens dans des champs
complémentaires (ouverture sur des places en crèche en vue d’une alternative au
placement pour de très jeunes enfants).

Rapport activité 2006 93


3°) LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
ORGANIGRAMME retenu par les autorités de Tarification

Rapport activité 2006 94


Tableau de la pyramide des âges

Le Service compte 202 salariés, 165 femmes soit 82 %, et 37 hommes soit 18 %

Rapport activité 2006 95


h Réunions inter services

L’ensemble du Service se retrouve avec les personnels des autres services (Enquêtes
Sociales, S.I.O.E., A.E.I.C.O., Archipel) lors des réunions trimestrielles. Cette année les
thèmes des réunions ont été les suivants :

« Les élections des représentants du Personnel »


«Intervention de l’AMPTA » (Asso Méditerranéenne de Prévention et de Traitement
des Addictions). Point d’actualité sur l’accueil et la prise en charge des usagers de
drogues, cannabis en particulier ; conduites à risques, moyens de la prévention,
législation.
« Intervention de Monsieur B FAYOLLE » Président de chambre honoraire, sur la Cour
d’Assises.
L’ensemble des cadres se retrouve le matin des réunions trimestrielles.

h Réunions des cadres AEMO

Six Réunions pédagogiques regroupant Directions, Coordinateur et Chefs de service


AEMO ont eu lieu dont 2 consacrées à des « journées Evaluation », indépendamment des
réunions techniques (1 réunion tous les 2 mois environ) par secteur (nord et sud).

Le travail par ateliers puis en grand groupe a permis d’aborder :


* L’accueil et l’accompagnement des nouveaux salariés,
* Le Protocole et la Convention proposées au CG concernant la Protection administrative
(AED)
* L’accompagnement et le retrait lors des placements difficiles, les modalités de
collaboration avec la Brigade des Mineurs.
* Le projet de protocole ASE / AEMO lors des placements hors « urgence ».

h Mouvements de Personnel : Recrutements et départs.

21 personnes ont intégré le Service, 1 personnel administratif et 20 Travailleurs


sociaux, 17 femmes, 4 hommes. Nous n’avons pas eu à noter de difficulté de
recrutement et de ce fait de postes non pourvus.
Il est à noter la difficulté constante de recruter des Travailleurs sociaux masculins,
Educateurs Spécialisés ou Assistants Sociaux, les candidatures féminines restent
majoritaires. Cette modalité influe sur la mixité des équipes, certaines équipes étant
pratiquement entièrement féminines.

L’intégration des nouveaux salariés, 12 éducateurs(trices) spécialisés(es) et 8


assistants sociaux ont été intégrés naturellement et chaleureusement.

La majorité des départs du service a été motivée par une mise à la retraite, normale ou
suite à une invalidité (13 salariés), une dizaine de salariés ont quitté le service en fin de
contrat à durée déterminée.

Rapport activité 2006 96


h Accidents du travail

5 salariés du Service AEMO ont été victimes d’accidents du travail et 1 salarié


d’accident de trajet.

h Formation

10 cadres, Direction, Chefs de service ou Psychologues ont participé à des colloques,


congrès ou assises sur des thèmes liés à la Protection judiciaire.

Formations qualifiantes :
3 cadres ont suivis une formation qualifiante (CAFERUIS et DESU) et 3 autres une
formation complémentaire concernant le CAFERUIS. 1 personne est en formation
d’éducateur Spécialisé en cours d’emploi.
Formations de Groupe :
5 groupes de salariés (de 7 à 15 salariés) ont suivi une formation sur les thèmes liés à
l’exercice de la mesure :
La Psychogénéalogie, le Transgénérationnel, les Ecrits Judiciaires, Faire face à
l’agressivité, Familles résistantes. Ces formations ont duré de 2 à 8 jours.
Un groupe de 9 salariés a continué le travail autour de l’Evaluation engagé les années
précédentes.
Certains salariés (de 1 à 3 personnes) ont bénéficié de formations de 2 à 10 jours sur
des thèmes variés :
Groupe de paroles, troubles du comportement, travail social et pathologies mentales,
communication, ainsi que des formations en lien avec l’informatique, Internet, logiciel
Alpha PJJ, création d’un site WEB.

L’Ethnopsychiatrie s’est poursuivie sur plusieurs niveaux ; sensibilisation à


l’ethnopsychiatrie pour l’ensemble des Chefs de service, Ethno niveau 1 et niveau 2 pour
9 salariés et participation aux Palabres des Iles du Frioul pour 6 salariés,
indépendamment du groupe des organisateurs issus des tous les services.

Au total prés de la moitié des salariés ont été engagés dans une action de formation de
plus ou moins longue durée en 2006.
Cela illustre bien la volonté de formation permanente de l’Association et du Service.

4°) LA GESTION DES RESSOURCES TECHNIQUES

Réalisation matérielle des projets :


Le Service a continué d’aménager les bureaux de permanence des équipes de travail à la
Corderie.
Par ailleurs, un effort important a été consacré à trois secteurs en particulier : l’AEMO
Centre Ville à Marseille, le secteur de Salon et celui d’Arles.

Rapport activité 2006 97


L’AEMO Centre fonctionnait depuis de nombreuses années dans des locaux situés rue
Sainte, l’un consacré aux ateliers (Salle Fragonard) l’autre aux bureaux et à la salle de
réunion. L’équipe oeuvrait dans un contexte nécessitant un gros effort de
réaménagement, tant au niveau travaux qu’au niveau investissement (mobilier de
bureaux, aménagement des salles et amélioration de l’accueil des familles).
Ce projet a pu être mené à bien tout au long de l’année 2006 grâce aux subventions de
deux organismes privés, 4000 euros attribués par la Fondation CMA CGM et 1000 euros
attribués par le Club Déclic de la Banque Populaire Provençale et Corse.
Par ailleurs, l’ASSSEA 13 a consacré un gros budget aux travaux de peinture des locaux
et de réfection de la téléphonie, de l’informatique et de l’éclairage.
Les Travailleurs sociaux ont investi du temps et de gros efforts « physiques » dans ce
projet, en particulier pour la salle Fragonard, en lien avec la Direction et le personnel
technique.
La finalisation de ce projet a réuni équipe, Direction et Administrateurs autour d’un
sympathique apéritif avec donateurs et partenaires, Présidente et magistrats du TPE de
Marseille, manifestation qui a mis en exergue l’excellent travail de proximité effectué
par cette équipe.

Le secteur d’Arles, quant à lui attend son déménagement dans de nouveaux locaux
depuis plusieurs années. Ce projet semble reporté actuellement et l’équipe ne pouvait
continuer à exercer son activité dans une maison ancienne certes pleine de charme, mais
vétuste. L’ASSSEA 13 là aussi a mis en œuvre une réfection des locaux, peinture de tout
le local et renouvellement de tous les investissements (bureau et salle de réunion) en
deux phases, 2006 et 2007. L’ensemble de ce projet a là aussi été mené en concertation
avec l’équipe et le Chef de Service en lien avec la Direction.

L’antenne d’Arles exerce son activité sur l’ensemble du ressort judiciaire du Tribunal
pour enfants de Tarascon. Le secteur d’intervention est extrêmement vaste et est
composé d’un ensemble de communes aux réalités diverses. Cela rend l’exercice de la
mesure d’action éducative singulière. Le sentiment d’isolement est décrit par les
travailleurs sociaux comme un phénomène récurent. L’accroissement des familles
recomposées et des nouvelles formes de parentalité modifie l’exercice de la mesure en
milieu ouvert qui s’effectue désormais sur plusieurs lieux de résidence. Cette nouvelle
réalité n’est pas propre à Arles mais accentue encore l’ensemble des contraintes liées
aux déplacements et à un rayon d’intervention si vaste qu’il permet de moins en moins
cette relation de proximité nécessaire à l’exercice d’une mesure d’action éducative en
milieu ordinaire en lien avec l’environnement proche des personnes accompagnées.
L’association a tenté cette année de renforcer les moyens techniques (téléphonie-
internet, nouveau local sur St Andiol).

L’antenne de Salon a poursuivi son installation dans des locaux trouvés en 2005. Une
grande salle de réunion permet outre les rencontres de travail en interne de développer
les relations partenariales sur un secteur géographique vécu comme central pour le Nord
du Département. Une grande salle d’activité a permis en 2006 la tenue d’activités
éducatives et notamment la mise en place d’un groupe de parole d’adolescents autour des
conduites alimentaires.

Rapport activité 2006 98


Informatique, Internet, Téléphonie

Tout au long de l’année, le Service a progressivement équipé les Unités de travail d’un
accès à Internet à la Corderie, à l’AEMO Centre et projette l’installation sur chaque
secteur en 2007.
Les familles suivies en AEMO utilisant quasi exclusivement des téléphones mobiles, le
Service s’est équipé d’une flotte de 75 portables à forfait limité afin de réduire au
Budget l’impact financier de ces communications. Il est à noter que ce développement a
été vécu de manière très positive sur les antennes où il a été possible d’équiper
individuellement chaque travailleur social, ce qui n’a pas été possible partout. Le Service
aura à faire évoluer ce dispositif qui reste insatisfaisant au regard des besoins.

Véhicules de Service
Le Service utilise des véhicules de Service répartis majoritairement sur l’extérieur.

5°) LA GESTION DE LA COMMUNICATION

Le Service a activement concrétisé les documents visant à améliorer la communication


en direction des familles, Livret d’Accueil, DIPC en particulier. Il nous appartient de ne
pas en faire une « coquille vide » mais bien d’y donner tout son sens non pas seulement
dans la forme mais surtout dans le fond, c'est-à-dire dans la qualité de la relation, qui
ne se « décrète » pas de manière administrative mais qui se vit au quotidien de nos
pratiques.

Par ailleurs le souci d’améliorer relations et communication avec l’ensemble de nos


partenaires, Brigade des Mineurs et ASE en particulier en 2006 nous a engagés de
manière constructive et progressive à élaborer des « protocoles », « fiche relais »
« transmission » qui questionnent l’ensemble de nos engagements professionnels. Ce
mouvement nous amène à les envisager de manière positive dans les années à venir.

CONCLUSION

LA LOLF n’est pas à examiner uniquement sous l’angle des équilibres budgétaires mais
comme élément participant à la modernisation de l’Etat, pilote de l’action publique par le
résultat et la performance. En 2006, dans un contexte économique difficile, sa mise en
application a soulevé bien des interrogations et l’objectif affiché de la réduction de la
dette a mis en avant bien plus les contraintes financières qu’un objectif qualitatif resté
dans le discours « politique » que nous n’avons pas retrouvé sur le terrain.
La vigilance appelée par les Présidents d’Associations adhérents au SNASEA afin
d’éviter une instrumentalisation de la LOLF et sa transformation en une simple
rationalisation de choix budgétaires n’a-t-elle pas été prémonitoire ?
Comme le souligne Louis Percerot, Secrétaire Général du SNASEA,
« La Performance est-elle aussi facilement mesurable dans les domaines sociaux et
médico-sociaux ? Au vu de quels objectifs les responsables administratifs effectueront-
ils la mesure de la performance ? Comment nos organisations pourront-elles s’inviter
pour prendre part à ces débats ? » .

Rapport activité 2006 99


La Prévention de la Délinquance et le Projet de Loi en gestation durant toute l’année
2006 (la loi 2007-297 a été votée le 5 mars 2007) a soulevé émotion et réprobation de
nombre d’acteurs du champ social.
Les Travailleurs sociaux s’inquiètent du « repérage » qui serait lié à tout
accompagnement éducatif, les Maires d’un rôle auquel ils ne sont pas préparés et pour
lequel ils ne disposent pas des moyens adéquats (évaluation, coordination, transmission)
les Magistrats d’un « tout sécuritaire » au nom duquel il leur est demandé plus de
fermeté, les Associations Familiales du glissement de la notion d’autorité parentale à
celle de parents responsables donc punissables.

Cette confusion dans les responsabilités, les champs de compétences, les rôles et les
statuts ne peut nous laisser indifférents et nous aurons à réfléchir à la portée des
dispositifs dans lesquels il nous sera demandé de nous inscrire dans les mois et les
années à venir. Les valeurs d’indépendance, de solidarité, de militantisme social de
l’Association se verront de ce fait clairement mises à l’épreuve.

Pourtant les notions fondamentales de prévention et les moyens corrélatifs sont


toujours absents du débat et surtout des grands choix budgétaires nationaux et à notre
niveau, départementaux. Les Bouches-du-Rhône demeurent un département en grande
difficulté et Marseille en particulier remporte un triste palmarès quant aux critères
sociaux de précarité. Force est de constater que les propositions budgétaires visant à
promouvoir des adaptations qualitatives telle que l’AEMO centre (financement
d’activités collectives spécifiques, temps de psychologue) restent lettre morte et ne
reçoivent que peu de soutien en terme budgétaire de la part des administrations
concernées.

Le travail des équipes et des Chefs de Service

L’ensemble des rapports d’activité de l’année 2006 des unités de travail illustrent par
leur richesse l’implication des équipes et de leurs Chefs de Service dans
l’accompagnement auprès de familles dans des situations sociales de plus en plus
dégradées, mais ces documents reflètent aussi l’inquiétude, le découragement voire la
démobilisation des travailleurs sociaux qui restent en « première ligne » sur le front du
champ social. Sachons garder leurs suggestions toujours présentes à l’esprit afin de
continuer à promouvoir l’action éducative comme vecteur d’une insertion sociale des
familles que nous ne voulons pas abandonner dans les zones de non droit.

Rapport activité 2006 100


III - ILLUSTRATION DE LA PRATIQUE EN AEMO AU SEIN
DES UNITES DE TRAVAIL DE MARSEILLE

1)° AEMO CENTRE VILLE :

A/ UNE APPROCHE DIVERSIFIEE

a) STATISTIQUES GLOBALES 2006 :

¾ Tout d’abord, en terme d’accompagnement (relation éducative avec la famille et


les jeunes, audiences, réunions partenaires) le temps passé avec les usagers ou
les démarches correspondent à 25 %de l’activité éducative. Il répond
également à une phase de travail qui demeure en corrélation avec les activités
lorsqu’elles sont mises en place pour certains enfants ou adolescents.

¾ En ce qui concerne l’accueil des usagers au sein du service, il ne s’agit pas d’une
particularité propre à ce service, puisqu’il se pratique également sur certaines
antennes. Ce qui le rend particulier par contre, c’est qu’il s’adresse à l’ensemble
des intervenants du service (travailleurs sociaux, chef de service, psychologue,
puéricultrice) qu’ils soient de permanence ou pas. C’est dans cette optique que
les permanences ont été redéfinies afin de préserver une présence durant les
heures d’ouvertures. Cette pratique permet de traiter des demandes
particulières et d’en repérer les effets, notamment pour les situations dites
«d’urgence » qui peuvent être rapidement apaisées.

Au cours de l’année 2006 cette particularité c’est tout de même précisée et


s’est étendue au chef de service et à la psychologue.

¾ Dans le même sens, le chef de service effectue systématiquement un


premier entretien au service avec les familles au début de la mesure, avant
d’attribuer le dossier. Il constitue de ce fait un fil conducteur tout au long
de la mesure et un repère pour les usagers en l’absence des T.S. référents.
Dans ce même ordre d’idée propre à l’élaboration des projets éducatifs,
l’ensemble de l’équipe est présente lors des P.S.E. ce qui rend possible une
connaissance (ou du moins un repère global) des situations suivies par les
travailleurs sociaux référents.

Rapport activité 2006 101


¾ Les Visites A Domicile. représentent 27% de l’activité (en augmentation de 3
points) Cependant, c’est un résultat global qui varie selon les pratiques de
chacun (prise en charge d’une activité, participation à certains ateliers…)

¾ Sur l’exercice 2006, les activités constituent la marge la plus importante de


l’intervention, 51 % selon l’activité, mais le calcul des grilles de présence n’est
plus adapté. En effet, lors des activités les travailleurs sociaux sont en
présence de plusieurs enfants, ados ou parents et cette particularité vient
gonfler un résultat largement en décalage avec la réalité (total des
pourcentages = 120%)

b) BILAN UNITE DE TRAVAIL 2006 :

Sur l’ensemble de l’année, 137mesures ont été ordonnées (nouvelles mesures et


renouvellement) et 36 se sont terminées sans renouvellement. Ces chiffres demeurent
inscrits dans une globalité et il ne m’a pas été possible de mesurer la charge de travail
réelle en termes de fluctuation (période d’affluence ou baisse des mesures au cours de
l’année…). Toutefois sur l’ensemble de l’année la moyenne de mesure par TS est de
24.90 (ratio/ETP) et le chiffre mensuel du service est de 30 dossiers en moyenne,
sachant que de janvier à avril 2006 l’effectif comptait un poste en moins, 2 en mai.
L’équipe (6 TS) a pu trouver un équilibre à partir du mois d’août.

En ce qui concerne les tranches d’âges, elles se décomposent dans la manière suivante :
• De 1 à 5 ans : 45 enfants (+9/2005)
• De 6 à 10 ans : 35 enfants
• De 11 à 15 ans : 26 enfants
• De 16 à 18 ans : 21 enfants
• 10 jeunes majeures

En dernier lieu, les chiffres laissent toujours apparaître une forte concentration sur la
petite enfance jusqu’à dix ans (80 enfants) dans laquelle les problématiques se situent
sur le versant des familles monoparentales en lien avec des problématiques d’ordres
psychologique et/ou sociale qui demandent un travail de prévention et un
accompagnement particulier (travail sur le lien social, PMI, participation à l’activité
« parents/jeunes enfants », CMP, scolarité…)
Par ailleurs, la paupérisation de la population (en dessous du seuil de pauvreté, pas
d’accès au droit commun en raison d’une situation irrégulière en France…) se confirme de
plus en plus.

Il y a ensuite une tranche d’âge importante entre 11 et 15 ans (26 enfants) qui laisse
entrevoir des problématiques d’ordre relationnel parents/enfants ainsi que certaines
difficultés scolaires (travail en partenariat avec les Collèges, l’I.A. CDES et les CFA)

Enfin, la tranche d’âges des 16-18 ans reste stable depuis le début de l’année (21 ados)
alors que les groupes d’activités (notamment la voile) avaient été constitués dans une
prise en charge précise de certaines problématiques (rupture scolaire, errance sociale,
difficulté d’orientation professionnelle…) C’est également dans ce cadre précis que le

Rapport activité 2006 102


S.I.P. intervient directement dans les locaux de l’AEMO Centre depuis le mois de
novembre 2005.
A ce sujet, il serait utile de repenser la spécificité de l’AEMO Centre par rapport à ce
public… Un projet de service est à l’étude avec l’ensemble de l’équipe.

Les mesures jeunes majeurs ont augmentées, elles représentent dix suivis sur l’année
(+8) et se sont orientées sur des recherches de placements dans des structures
adaptées.

D.HARPIGNIES
Chef de Service Educatif

B/ REFLEXIONS DE L’EQUIPE
ESSAI D’ETUDE SOCIOLOGIQUE

Tous les travailleurs sociaux, tous les chefs de service, qui ont exercé leurs fonctions
sur le secteur du centre ville de Marseille s’accordent pour reconnaître la spécificité de
ce secteur. Mais de quelle réalité parlent-ils ? De quoi est faite cette « spécificité » ?
A part le projet particulier de l’équipe de la rue Sainte, qui met en place de nouvelles
pratiques d’interventions pour mieux répondre aux besoins spécifiques de ce secteur,
nous n’avons trouvé nulle part d’étude sociologique explicite. Seuls les sentiments et les
à priori des uns et des autres circulaient.

a) la démarche méthodologique

A partir de constats empiriques sur notre réalité professionnelle, nous avons tenté de
dégager certains critères d’évaluation.
Pour que notre analyse puisse s’écarter de nos a priori, nous avons choisi de reprendre
les critères choisis par L’ODAS et le SNATEM dans l’étude menée en 1997 sur 10 000
signalements. Certains de ses résultats figurent dans la colonne « NATIONAL » des
deux tableaux ci-joints.

Nous avons pris en compte toutes les mesures AEMO exercées en 2006 sur l’ensemble
de l’unité de travail comme terrain d’étude.

b) les constats

- Du 1/6/06 au 31/12/06 :
79% des demandes d’aides financières étaient sollicitées par l’équipe du 1° 6°7°
21% … . . . . . . . . . . . . . .. . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . …..2° 3°

- le secteur parait sous équipé pour prendre en charge les difficultés matérielles
de la population : les RESTOS DU COEUR n’interviennent pas sur le 1ier
arrondissement de Marseille, les associations caritatives n’aident que
ponctuellement et qu’un nombre très limité de fois chaque famille.

Rapport activité 2006 103


- La précarité des familles amène les intervenants AEMO à répondre en premier
lieu aux problèmes sociaux dans leur ensemble et ils ne peuvent se centrer
essentiellement sur les difficultés éducatives.

- Les familles qui s’adressent aux services sociaux de droit commun, n’obtiennent
un rendez-vous qu’au bout d’une attente de plusieurs semaines (4 à 5 en moyenne)

- Il n’existe pas de classe de SEGPA dans les collèges du centre ville, ce qui
occasionne des frais supplémentaires pour les familles qui doivent assurer les
déplacements.

- La part du budget familial consacré au logement très précaire est supérieure à


celle que consacrent les familles vivant dans un logement avec un bail, car elles ne
peuvent prétendre aux allocations logement.

- De nombreuses familles vivent soit dans des structures d’accueil d’urgence qui
sont, pour la ville de Marseille, toutes concentrées sur le premier
arrondissement : la Draille, l’hôtel de la famille…soit dans des hôtels meublés,
soit dans de vieux logements dans lesquels se posent toujours les conséquences
du Saturnisme pour les enfants et plus dangereusement pour les plus jeunes
d’entre eux.

- Précarité de la situation administrative des nombreuses familles sans papier.

C- Définitions

La notion d’enfants en danger recouvre les enfants maltraités et les enfants en risque.
Il est important de bien distinguer ces deux appellations

Enfant maltraité :
Enfant victime de violences physiques, d’abus sexuels, de violences psychologiques, de
négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et
psychologique.

Enfant en risque :
Enfant qui connaît des conditions d’existences risquant de compromettre sa santé, sa
sécurité, sa moralité, son éducation ou son entretien, sans pour autant être maltraité.
Nous avons distingué :

- les causes du danger :


Maltraitance
Éducation compromise
Développement psychique compromis
Problème de socialisation
Intégration dans la société compromise

Rapport activité 2006 104


- les facteurs de dangers :

Carences éducatives des parents


Immaturité des parents
Repli sur soi
Difficultés des parents à transmettre des repères
d’intégration
Conflits conjugaux et séparation en tenant compte de la
dimension relationnelle en spécifiant si les conflits
concernent les parents et les enfants, les parents entre
eux, ou entre la famille et son environnement.
Inoccupation qui engendre l’isolement tant social que
relationnel
Précarité économique
Famille mono parentale

d- analyse et commentaires

Nos résultats apparaissent sous la forme de deux tableaux. Sur chacun d’eux, il est
possible de voir apparaître pour chaque rubrique, des pourcentages différenciés par
secteur d’intervention (1° 6° 7°) (2° 3°).
Ces chiffres sont à comparer non seulement entre eux, mais aussi avec ceux figurant
dans la colonne « national » qui émanent de l’étude de l’ODAS réalisée sur 10 000
signalements effectués en 1997 sur tout le territoire français.
De façon générale, il apparaît que les résultats « Nationaux » sont majoritairement en
adéquation avec ceux obtenus sur le secteur (2° 3°)
Par contre, tous les taux obtenus sur le (1° 6° 7°) sont supérieurs de manière très
significative.
Le taux de « maltraitance » est 5 fois supérieur sur le secteur (1° 6° 7°) par rapport au
(2° 3°).
Les autres causes de danger sont 30 points supérieurs sur le (1° 6° 7°) par rapport au
(2° 3°) et « national »
91% des familles du (1° 6° 7°) sont socialement isolées et 62% sont des familles mono
parentales, alors que 14% sur le (2° 3°) sont isolées et 11% sont mono parentales.

Ces quelques résultats sont assez significatifs pour confirmer nos « à priori » en
matière de spécificité de la réalité sociale et économique du centre ville de Marseille :
- plus de précarité
- plus d’isolement
- plus de carences
- plus de maltraitance
- plus de difficultés d’intégration sociale.

Equipe 6ème, 7ème, 1er, 2 et 3ème arrondissements

Rapport activité 2006 105


Rapport activité 2006 106
Rapport activité 2006 107
2°) LE QUOTIDIEN D’UN TRAVAILLEUR SOCIAL EN AEMO

1. A C T I V I T E S I N T E R N E S

En interne mon activité professionnelle est centrée, comme tout un chacun, sur le temps
passé auprès des usagers, que ce soit dans le cadre des visites à domicile (outil de base),
de notre travail relationnel, lieu où se créée et se fédère la relation aux…) mais aussi
dans le travail annexe, telles les audiences, les recherches de placement, les démarches
pour trouver ces lieux, etc.… (cette année j’ai été amenée à réaliser 3 placements) et j’ai
beaucoup été en lien avec « l’éducation spécialisée » (équipes éducatives, réunion CMP et
ITEP, suivi de scolarité) pour 3 « ados » en rupture scolaire, sans ancrage, pour lesquels
une orientation spécialisée adaptée était sollicitée dans les attendus du Magistrat,
trouver la solution, et pour une petite fille en intégration scolaire avec auxiliaire de vie
scolaire et SESSAD pour laquelle une orientation en IME est à réaliser et qui est
positionnée en liste d’attente pour laquelle on se heurte à son jeune âge (bientôt révolu
car elle aura 6 ans en août 2007 et d’autres structures pourront être contactées).

Par ailleurs, auprès d’une mère de famille particulièrement fragile j’ai mis en place
depuis le début de l’année 2006 un accompagnement mère/enfant. J’ai effectué
diverses sorties avec elle et ses deux enfants pour l’amener à accepter une prise en
charge en CLSH… et une ouverture sur des activités sportives. Nous l’avons
accompagnée dans ses démarches (centre aéré) et Association SCO. Le centre aéré a pu
se mettre en place 5 jours pour les vacances de Noël (2ème semaine des vacances) au
CLSH du Trioulet pour les activités sportives. L’aîné a choisi le football, il pourra
intégrer le club après les vacances de février 2007, nous allons aider au financement
des frais accessoires avec une participation laissée à la mère.

Cette prise en charge intensive m’a permis une approche différente de la cellule
familiale, m’a aidée dans mon analyse et a permis de faire tomber certaines résistances
de la mère de famille, qui a pu ainsi mieux réagir et accepter une démarche de soins
qu’elle assume maintenant seule.

Le bilan de cette situation est positif, la mère a enfin compris la nécessité de son suivi
personnel pour assumer et améliorer son positionnement maternel et mieux assumer, à
terme, le quotidien de ses deux enfants, difficiles, et ciblés à l’école, surtout pour le
deuxième, comme perturbateurs.

Plus sûre d’elle et en confiance, elle a repris contact avec les enseignants, dialogue et
fait part de son positionnement. Nous la soutenons toujours dans ce sens et participons
aux réunions de suivi de scolarité où nous lui laissons le plus possible la parole et
valorisons ses prises de position. Cet accompagnement m’a beaucoup absorbée et a pris
de mon temps, mais le bilan est encourageant car ce temps passé est somme toute très
constructif. 2007 en verra la récolte…

Rapport activité 2006 108


Pour une autre famille, avec 4 enfants, j’ai dû « alterner » mon temps de présence en
« scindant » la famille en deux : rôle et interventions auprès des deux aînés, puis action
à mener avec les deux plus jeunes, en interventions avec les collèges, l’école et les
discours suivis mis en place pour les 2 plus jeunes. Cela m’a pris du temps au niveau du
travail de partenariat à mettre en place. La famille est de plus endettée, bénéficiant
aussi d’une mesure de TPS. Ce travail m’a occupée le dernier trimestre 2006.

Actuellement la famille, très défensive, est dans la coopération et sollicite notre soutien
(vient aux permanences de secteur…). Le soutien, les encouragements pour faire
comprendre et accepter notre présence ont été payants. Le bilan s’avère concret pet
positif pour l’avenir de la mesure, la famille acceptant les « sorties repas » pour les
enfants. Nous allons les planifier pour 2007 et éventuellement les réaliser
différemment en fonction de l’âge de manière à créer une relation adaptée aux
demandes et aux besoins de cette fratrie.

Pour une autre famille, j’ai passé du temps à tenter de renouer un dialogue entre ses
parents, séparés, très remontés, où le père, ayant obtenu la résidence de l’enfant, ne
permettait pas à la mère, qui avait l’autorité parentale conjointe, de renouer le dialogue
et le lien avec son fils. Ce couple très disparate (âge, situation socioprofessionnelle…) ne
parvenait plus à se parler en tant que parents. Résultats très mitigés… (Je ne suis pas
spécialiste en médiation conjugale…).

Je tente de les orienter vers une consultation adaptée, mais ce n’est pas gagné. Le seul
résultat, la mère peut à nouveau exercer sont droit de visite et moins de conflits en
présence de l’enfant. Mais le discours reste encore dénigrant, aucune confiance du père
vis-à-vis des capacités de la mère, il y a encore du temps à passer pour avancer dans la
compréhension du rôle parental. A suivre et à poursuivre.

Enfin, pour une autre famille (où 3 générations s’affrontent, la grand-mère, la sœur
aînée et la mère) de l’enfant, j’ai été prise « à partie » pour valider laquelle était la
mieux placée pour assumer la prise en charge de l’enfant et lui assurer au mieux son
quotidien. Mon action et mon rôle de tiers ont été « malmenés » et mis à dure épreuve.
In fine, c’est pas résolu. L’enfant reste au centre d’un conflit intra-générationnel et
otage de cette situation.

Arriver à faire accepter à la mère de famille qu’elle doit et qu’elle peut assumer seule,
sans s’appuyer sur sa mère et sa sœur, la prise en charge globale de son fils, n’est pas
gagné. Donc à suivre là aussi. Ce travail de « négociation » m’a pris du temps tout le 2ème
semestre 2006.

Un autre constat s’est imposé à moi :

¾ sur ce secteur très diversifié par la population il s’avère que je suis amenée à
travailler avec 5 mères de famille à « dépendance alcoolique » dont 4 familles
sont monoparentales avec leurs enfants ;

Rapport activité 2006 109


¾ peu de famille sont insérées professionnellement : 10 familles ont un emploi, 2
familles sont en invalidité, 1 famille à la retraite, le reste dépend de prestations
(RMI, AAH, API) ;

¾ au niveau de la population des « enfants » sous AEMO peu de jeunes enfants de


moins de 5 ans (6), la grosse proportion entre 6 et 14 ans (21), quelques
adolescents (6), pas de jeune majeur et au 31.12.06 2 « ados » sans ancrage
scolaire ni pré-professionnel, pour lesquels nous sommes en lien avec le Service
SIP.

Au niveau « d’ado » difficile, une m’a particulièrement fait « galérer » jusqu’au 09.06,
date de la fin de mesure et de son transfert de prise en charge à la PJJ en regard aux
multiples actes de délinquance posés. Aucune suite, aucun projet, aucune collaboration
réelle de la mère de famille, qui, par peur des représailles de sa fille (violence, chantage
en lien avec sa dépendance alcoolique) banalisait et surprotégeait sa fille, dans le plein
pouvoir, qui s’autorisait tout.
Que de temps passé à lui « courir après », à prendre des rendez-vous non honorés, à
négocier des contacts (collège puis SIP, puis terrain de stage…) pour aboutir à rien, si
ce n’est, à nouveau, des actes de délinquance, des heures de travaux d’intérêt général
non effectués.

Cette situation m’a laissée un sentiment d’échec face à mon impossibilité d’aider cette
ado, en grande souffrance, à sortir de sa spirale. Je n’ai pu que constater son escalade
dans la violence, dans les actes répréhensibles et le fait qu’elle allait « droit au mur ».
Cette ado n’a jamais été ouverte à la relation, toujours dans la victimisation, refusant
toute aide extérieure, soins psychologiques… J’ai là l’impression d’avoir « raté le
coche ». Ce qui m’a « réconfortée » c’est d’apprendre que le SAE Marseille Sud Est,
mandaté auprès d’elle, rencontre les mêmes difficultés…

A ce temps consacré aux familles s’ajoute celui passé à écrire, à relater et à rendre
compte aux Magistrats de notre action auprès (rédaction note, rapport, etc.…). Ce
travail est important et variable, il est indispensable d’avoir une bonne organisation (ce
qui m’est quelquefois difficile) et d’être synthétique (ce qui est encore difficile de
structurer mon bavardage…). Heureusement qu’il y a les ateliers d’écriture.
Ajoutons à cela les nouveaux documents (DIPC + fiche de prise de contact…). Nouveau
cadre de méthodologie qui demande un temps de réorganisation et d’adaptation. Mais on
s’y fait, cela vient.

2. A C T I V I T E S E X T E R N E S

Je remarque que j’effectue peu « d’activité repas » avec des enfants ou ados. Ces
rencontres autour d’un repas ne me permettent pas un réel échange, bien souvent je mes
suis aperçue que les enfants se comportaient en « consommateur » et utilisateur du lieu
(comme jeux et cadeaux au Mac Do). Je préfère un échange plus concret où l’on peut
discuter sans « interférence » des problèmes, des difficultés du moment, de la situation
en général. Cela me semble plus positif. Néanmoins je n’exclue pas ce type « d’outil »,
mais ponctuel, en réponse à une situation précise et plus avec des ados que des jeunes
enfants.
Rapport activité 2006 110
D’ailleurs je vais le mettre en pratique pour 2 familles… comme quoi il ne faut pas dire
(fontaine je ne boirai pas de ton eau…).

Pour une famille en particulier, durant cette année 2006, j’ai mis en place un dispositif
de sortie avec la mère. Résultat très prometteur, la mère de famille a pris confiance et
a permis la réalisation d’activités (football) et centre aéré car l’extérieur, ainsi
apprivoisé, ne lui a plus fait peur… J’ai été le fil d’Ariane vers la socialisation familiale.

En parallèle j’ai :

¾ continué à réaliser des accompagnements de mères, le plus souvent au collège ou


en équipe éducative ;

¾ assisté le plus souvent, en fonction de ma disponibilité, aux réunions de CCPE, de


synthèse dans les établissements : ITEP et autres ;

¾ provoqué 2 CARS pour 2 situations pour lesquelles, après les placements réalisés,
je passais le relais à l’ASE.

Tout ce travail de collaboration et de partenariat, dans l’intérêt des enfants et des


familles, prend du temps.

Pour ce qui est de la recherche de terrain de stage, j’ai orienté vers le SIP (3), pour
l’instant les stages proposés n’ont pas débouché sur un contrat.

En résumé, j’ai poursuivi cette année 2006 de la même façon mes activités externes et
internes auprès des familles, j’ai amorcé une nouvelle manière d’intervenir auprès d’une
famille, j’ai continué les accompagnements des parents dans des situations très
particulières auprès des collèges, réunions de synthèse et suivi de scolarité, visite de
pré admission, suivi médical d’un parent. J’ai eu un travail de partenariat plus interne
pour 2 situations avec l’ITEP Sanderval et pour 1 situation particulière (adoption ratée)
avec l’ASE et la Maison de l’Adoption, situation qui s’est finalisée par un placement que
nous avons préparé et réalisé. Ce placement a donné lieu à diverses réunions, rencontres
avec des intervenants de la Maison de l’Adoption, etc.….

Que de temps passé à… faire au mieux et du mieux pour les familles, avec leur accord,
pour sortir des difficultés.

Y.POULARD
Secteur SUD 5ème, 8ème, 9ème, 10ème arrondissements

Rapport activité 2006 111


3°) SECTEUR AEMO DU 15 ET 16ème

a) INTRODUCTION

La production des travailleurs sociaux de l'unité de travail est remise avec le présent
écrit. Ces derniers ont donc souhaité s'exprimer sur différents thèmes tels que les
problématiques adolescentes, le placement; ils ont restitué des données chiffrées
relatives au temps passé auprès des usagers, tout ceci en lien avec la charge de travail.
L'intérêt porté à ces différents thèmes fait écho à des situations lourdes,
particulièrement difficiles, qui ont ponctué le quotidien professionnel de chacun tout au
long de l'année.
Ainsi, plusieurs adolescents cumulant de multiples problématiques ont demandé un regain
d'énergie, quant ils n'ont pas monopolisé les travailleurs sociaux et/ou l'équipe élargie
des journées entières; ceci parfois au détriment des autres suivis. Pour autant, il me
parait très réducteur de considérer que systématiquement un adolescent devrait
compter pour deux mesures : tous les adolescents ne mobilisent pas la même intensité
d'intervention, de plus et malgré les problématiques parentales, il est important de
solliciter les parents. S'il est en charge d'une mesure éducative, le travailleur social
garde un rôle de responsabilisation de la fonction parentale, de diagnostic en vue
d'orientation vers des prises en charges adaptées à la problématique du jeune…
Je souhaite m'inscrire en faux sur cette tendance qui consisterait à laisser penser que
nous sommes incompétents et/ou totalement démunis face à certaines problématiques.
Je pense tout le contraire et peux observer au quotidien la qualité du travail fourni
auprès des adolescents aussi. Je rappelle au passage que nous avons avant tout une
obligation de moyens, moyens largement mis en œuvre en l'occurrence. Si nous "savons
faire" avec les adolescents, nous pouvons malgré tout déplorer que:
* certaines mesures nous arrivent un peu trop tard au sens où les jeunes sont parfois
dans une rupture déjà amorcée voire consommée;
* l'importance de la scolarité et de l'éducation scolaire semble avoir perdu un terrain
considérable et l'âge de l'obligation scolaire fixe une limite au-delà de laquelle
l'Education Nationale ne se sent plus concernée.
* le manque de structures spécialisées notamment en matière de soins fait cruellement
défaut. Pour autant et à chaque fois que cela a été nécessaire et même s'il fallu
inventer, innover, "bidouiller", des solutions d'orientation ont été trouvées et proposées.

Peut être faut il nous interroger davantage sur les limites qui sont les nôtres, les
accepter et, avec la plus grande humilité considérer que nous ne pouvons malgré toutes
les bonnes volontés être à toutes les places.

Il est évident qu'avec plus de temps et moins de charge de travail les effets de la
mesure éducative pourraient être différents, mais il en est ainsi pour toutes les
tranches d'âge, et pas seulement pour les adolescents.

Rapport activité 2006 112


A propos du thème évoqué du placement : depuis ces dernières années le nombre
d'enfants placés n'a pas augmenté de manière significative : 34 enfants en 2004, 28 en
2005 et 31 en 2006.
La moyenne calculée sur les cinq dernières années révèle un chiffre de 27.4 enfants
placés par an.
Le nombre de PJASE a en revanche augmenté, les juges des enfants optant pour ce type
de placement.
Les relais qui devraient être pris par l'ASE ne le sont pas sur notre secteur. Le
nombre de commissions d'admission ASE est en effet insignifiant.
En conséquence, soit les juges ont maintenu des doubles mesures malgré nos multiples
demandes de mainlevées, soit les familles se sont retrouvées sans plus aucun suivi.
C'est ce dernier point qui est bien entendu à déplorer et qui est le plus souvent difficile
à "vivre" pour les enfants et leurs parents mais aussi pour les travailleurs sociaux
d'AEMO qui ont travaillé, préparé ce placement et qui s'inquiètent du vide qui va suivre
l'arrêt de la mesure. Loin d'être une finalité le placement est le commencement d'une
nouvelle étape de la vie de l'enfant qui mérite d'être soutenue, encouragée et
accompagnée par un intervenant tiers qui ne peut être le lieu d'accueil.
Les familles font directement les frais de certains problèmes institutionnels, après le
placement et même parfois avant même qu'il n'intervienne :
Il n'est pas rare de nous voir refuser une candidature de la part d'un établissement au
seul prétexte qu'il n'y aura pas d'équipe enfance qui prendra le relais.
Mes collègues de Nord Est se veulent optimistes et à chacune de nos rencontres
m'assurent que tout va bientôt rentrer dans l'ordre. Espérons, dans l'intérêt de tous,
qu'ils seront entendus.

b) LES USAGERS ET L'ACTION EDUCATIVE

Effectif de l'unité de travail:


Bilan des activités internes et externes :

ACTIVITES INTERNES :
L'étude du temps passé auprès des usagers ne peut reposer que sur le déclaratif des
travailleurs sociaux. Ainsi, les chiffres communiqués font apparaître une hausse très
importante du temps moyen passé avec les usagers. On passe en effet de 28% en 2005 à
42.4% en 2006.
Si la surcharge de travail a été nettement moins pesante cette année 2006 en
comparaison de 2005, il n'en reste pas moins qu'elle a été réelle.

Rapport activité 2006 113


Le ratio moyen annuel est de 32,8 % sur les 30 enfants/TS fixé par la norme :

janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre
ratios 31,8 32,12 31,33 32,4 31,82 32,4 32,88 33,65 35,38 34,33 32,59 32,19

Cette augmentation du temps passé auprès des usagers vient-elle au détriment du


travail en équipe, de l'implication des T.S. dans les réunions de partenariat ? Peut-être
est-elle aussi en lien avec la méthodologie de l'écrit qui a amené à espacer le rythme des
écrits remis au Juge des Enfants ? En tout état de cause, il me semble que le travail
administratif est en effet nettement moins investi par les T.S. ; je confirme par ailleurs
le manque de réunion d'équipes et le manque de temps pour participer à des réunions où
nous sommes régulièrement invités. Pour le premier point, j'ai pris l'engagement à la
demande des T.S. de tenir le rythme d'une réunion de l'ensemble de l'unité de travail
tous les deux mois a minima (ce qui, il est vrai, tendait à se perdre ces derniers mois).

Ma participation parallèle à différentes activités (IRP mais aussi intervention auprès


des centres de formation, suivi des stagiaires…) vient aussi réduire les temps de réunion
d'équipes ce que je déplore et tente de limiter.

Le pic observé sur le graphique présenté par les T.S. s'explique par l'activité d'été
reconduite cette année encore sur Aquacity. Pour autant, la répercussion de cette
activité - "lourde" en terme d'heures passées auprès des enfants sur l'ensemble - n'est
pas significative. Certains T.S. qui ne participent jamais à ces sorties sont pourtant ceux
qui déclarent passer en moyenne 45 % directement auprès des usagers.

18 % du temps est consacré aux permanences.


L'évaluation n'a pas été une activité consommatrice de temps dans la mesure où tout au
long de l'année certains n'ont rien rempli des grilles demandées ; d'autres ont essayé,
mais n'ont pas réussi. Aucune restitution n'a été faite en juillet comme demandé et ce,
pour les T.S. tout comme pour moi-même. Il a semblé préférable à un T.S. et à moi de
nous investir dans des séances de travail visant à élaborer un document d'évaluation au
plus près de nos pratiques et ce, en terme de faisabilité et de sens.

Rapport activité 2006 114


ACTIVITES EXTERNES

Malgré la charge de travail, les temps de sorties éducatives ont été maintenus voire
augmentés. L'activité Aquacity reconduite, demeure consacrée à des mineurs inoccupés
ou oisifs. Elle permet de créer du lien différemment avec les enfants, mais aussi avec
leurs parents sollicités et impliqués (leur accord est obligatoire, la confection du repas
leur revient). Ils apprécient cet espace temps consacré et il est même arrivé qu'une
maman soit associée à une sortie.

L'activité reste plébiscitée et régulièrement évoquée par les enfants tout au long de
l'année. Le choix (respectable) de certains T.S. de ne pas participer à cette activité,
n'empêche pas d'autres sorties éducatives où sont observés des temps de parole aux
enfants.

Sur l'activité globale, on note une augmentation progressive de l'activité jusqu'en


septembre 2006 puis un léger fléchissement jusqu'à la fin de l'année. Ces chiffres en
baisse sont en partie dus aux mainlevées demandées suite à des PJ ASE intervenus dans
l'année.
enf suivis

380
368
370
360 357
349
350 342
337 339 338
340 336
332 331
330 enf suivis
322
318
320 312
310
300
290
280
ril

in

éc
ai

ût
r

e
t
s

e
ille
ie
ie

ar

br

br

br
br
av

ju
m

ao

-d
vr
nv

m
to
em
ju
fe

31
ja

oc

ve

ce
pt

no


se

L'activité annuelle par équipe confirme la charge de travail à hauteur ou au-delà de 60


enfants suivis par mois par équipe (chacune étant constituée de deux T.S. sauf l'équipe
5 constituée elle de deux T.S. + 1 à 1/2 temps).
La répartition des mesures ne suit plus la seule logique géographique (l'ensemble des
T.S. intervenant sur tout le territoire des 15ème et 16ème arrondissements) mais tient
davantage compte des mesures en cours. Ainsi, les T.S. les "moins chargés" se verront
attribuer les mesures en priorité. L'équipe 2 s'est rapidement rapprochée des 60
enfants dès l'instant où au T.S. arrivé en fin d'année 2005 est venu s'ajouter un
nouveau collègue. Ces 2 T.S. ont eu à faire face à nombre de nouvelles mesures
(nouvellement prononcée, mais aussi celles récupérées sur les différents secteurs où
elles avaient été dispatchées en fin d'année 2005. (Au plus fort de la surcharge de
travail).
Rapport activité 2006 115
c) ACCOMPAGNEMENT EDUCATIF ET MEDICO SOCIAL DES USAGERS:

Les secteurs des 15ème et 16ème arrondissements n'ont pas connu de changements
majeurs ; les situations socio-économiques sont parfois très dégradées. Les carences
éducatives, l'absentéisme scolaire, les problèmes psychologiques s'y trouvent comme
ailleurs.

Le regard porté sur l'activité 2006 m'amène pourtant à noter certaines particularités,
certaines tendances, qui, jusqu'ici n'étaient pas évidentes :

- Les mesures d'AEMO ne sont plus autant qu'avant concentrées sur des cités. Les
familles installées dans de l'habitat diffus ou résidentiel font davantage l'objet de
suivis éducatifs.
- Les conflits conjugaux et la violence conjugale et/ou familiale me paraissent en
augmentation ;
- Il en va de même pour l'alcoolisme et notamment celui des mères ;
- Le nombre de familles menacées d'expulsion ou celles qui l'ont été est lui aussi en
augmentation ;
- Les mesures d'AEMO ordonnées par le cabinet 6 surtout, le sont le plus souvent sans
enquête sociale préalable. Si une investigation s'est déroulée, elle a plutôt pris la
forme d'une I.O.E, mais ceci est loin d'être la majorité des cas. Tout le travail de
préparation, d'introduction de la mesure éducative, de maturation dans la
reconnaissance des problématiques, de verbalisation des difficultés, fait réellement
défaut et nous amène à naviguer à vue pendant toute une période ou pire à passer à
côté d'éléments importants. Le magistrat interpellé sur cette question comprend les
difficultés, mais n'entend pas modifier sa pratique ;
- Je note une augmentation du nombre de dossiers de parents malentendants où il est
nécessaire d'avoir recours à une personne maîtrisant le langage des signes. Une
formation dans ce domaine est sans aucun doute à promouvoir.

S'il n'est pas dans mes habitudes de verser dans un pessimisme chronique, je suis
obligée de constater que l'exercice même des mesures d'A.E.M.O. est le plus souvent
lourd, chargé sur le plan émotionnel. Les problématiques sont multiples, compliquées par
des facteurs psychologiques, économiques et sociaux dans lesquels sont enlisées les
familles au point de laisser de côté les enfants, leur éducation. D'où notre rôle plus que
jamais à revendiquer en terme de soutien et d'accompagnement de ces familles. La
technicité et la compétence consistent en premier lieu pour le T.S. à créer du lien et à
s'investir dans une relation d'aide.
Certes les échecs existent, et le sentiment de ne pas avancer, voire de régresser est
aussi une réalité, mais nombre de situations évoluent et les mineurs en tirent ou en
tireront à terme des bénéfices. N'est-ce pas cela le plus important ???

Rapport activité 2006 116


d) LE PARTENARIAT

Les partenaires médico-sociaux-éducatifs-psychologiques et scolaires sont multiples et


variés sur notre secteur. Ceci ne constitue en rien un handicap. J'y vois bien au
contraire une grande richesse et ouverture sur de multiples pratiques. Le travail en
réseau existe même s'il a besoin d'être relancé ou mobilisé. A condition d'avoir pu
trouver du temps, les T.S. et moi-même nous sommes impliqués. Chacune de nos
participations à des différentes réunions, collectifs de T.S… a été riche en échanges, en
informations recueillies… Des institutions telles que le C.G, l'A.D.D.A.P. et la Sauvegarde
ont fait bloc face à des dérives ou tentatives de dérives (Ex. : les GLTD attendaient
des T.S. que des situations soient nominativement évoquées…

Les centres sociaux de notre secteur demeurent des partenaires majeurs. Il en va de


même pour la maison de l'apprenti.

D'autres partenariats mériteraient sans aucun doute d'être développés. Je pense par
exemple à un travail d'une plus grande proximité avec les deux MDS de notre secteur.
Travail qui permettrait une meilleure connaissance mutuelle des missions, un partage des
évaluations relatives aux problématiques, une mise en commun facilitée.

Les tentatives pour aller dans ce sens n'ont jusqu'ici rien donné (refus d'accueillir une
permanence des T.S. d'AEMO sur la MDS, aucune rencontre entre les responsables et
moi-même - ce en quoi je partage une responsabilité..) 2007 connaîtra peut-être des
changements à ce niveau ?

C.KEMPF
Chef du Service Educatif

Rapport activité 2006 117


I- Quoi de neuf depuis Platon et Socrate ?

II- Evolution des problématiques familiales.

III- le placement.

D.Le Gallic, A.Delprat, C.Mespoulet,

MD.Cargemel, T.Le Zallic, O.Costa, J.Lana,

E.Vartanian, MB.Baroni, S.Marocchino,

C.Peyranne, A.Castelli-Grémont.

Rapport activité 2006 118


Quoi de neuf depuis Platon et Socrate ?

Socrate - "le père s'habitue à devoir traiter son fils d'égal à égal et à craindre ses
enfants, le fils s'égale à son père, n'a plus honte de rien et ne craint plus ses parents,
parce qu'il veut être libre… »
Adimante: " C'est bien ce qui se passe"
Socrate : " À tout cela, dis-je, s'ajoutent encore ces petits inconvénients : le
professeur, dans un tel cas, craint ses élèves et les flatte, les élèves n'ont cure de leurs
professeurs, pas plus que de tous ceux qui s'occupent d'eux ; et, pour tout dire, les
jeunes imitent les anciens et s'opposent violemment à eux en paroles et en actes, tandis
que les anciens, s'abaissant au niveau des jeunes, se gavent de bouffonneries et de
plaisanteries, imitant les jeunes pour ne pas paraître désagréables et despotiques. "

Platon, République, VIII

On pourrait être tenté en lisant ce texte de faire un parallèle entre la jeunesse


d’hier et celle d’aujourd’hui et dire que déjà à cette époque les conflits de génération
étaient communs et qu’en fin de compte « il faut bien que jeunesse se passe… »
Si la société de Platon et Socrate produisait déjà des difficultés dans les rapports
entre jeunes et adultes force est de constater que la « jeunesse d’aujourd’hui » a
également bien changée.
De là à dire que « l’on a la jeunesse que l’on mérite » ...
Dans le cadre de notre intervention professionnelle auprès des adolescents nous
constatons régulièrement les difficultés spécifiques à cette tranche d’âge et nous
posons la question d’une prise en compte particulière en A.E.M.O.
L’intervention auprès d’adolescents ne nous paraît pas en effet de même nature que
l’intervention auprès de jeunes enfants.
En quoi diffère-t-elle ?
Première constatation : les adolescents ne nous paraissent plus présenter tout à fait les
mêmes « caractéristiques » qu’auparavant. Qu’est ce qui semble les différencier ?

1. Des problématiques multiples et surtout cumulées:

¾ usages et abus de stupéfiants, de boissons alcoolisées,


¾ Problèmes de santé fréquents,
¾ difficultés importantes à pouvoir s’exprimer et à établir une communication, un
dialogue,
¾ niveau d’instruction bas,
¾ problèmes familiaux,
¾ violences diverses, reçues ou données !
¾ délinquance à différents degrés,
¾ refus de l’autorité systématique,
¾ refus de la moindre contrainte,
¾ comportement caractériel,

Rapport activité 2006 119


¾ stress permanent,
¾ conditions de vie matérielle précaires,
¾ environnement permissif.

Si ces problèmes semblent après tout, pour la plupart, plus ou moins spécifiques à la
période de l’adolescence et pris isolément peuvent recevoir une aide appropriée, nous
constatons que de nombreux adolescents présentent un cumul de plusieurs
problématiques voir parfois toutes !
Face à de tels « cas » nous sommes parfois totalement impuissants ou du moins, les
moyens dont nous disposons ne nous semblent plus forcément adaptés.
Une telle prise en charge requiert en effet dés le début de la mesure un investissement
en temps supérieur, consacré principalement à établir une relation afin de pouvoir
seulement envisager un projet d’intervention.
Les différents moyens d’entrer et de maintenir le contact nécessitent une présence
accrue auprès de l’adolescent notamment par l’intermédiaire de repas, de sorties
éducatives, d’accompagnement, d’entretiens. Ces moyens existent déjà mais ne suffisent
pas toujours ou bien ne sont pas applicable avec certains adolescents qui échappent à ce
mode « classique » d’intervention.

¾ Problèmes psychologiques voir psychiatriques


Il y a un rapport entre un lien social sinistré et des risques de dépersonnalisation dont
l’adolescence se fait l’écho très particulièrement. Les questions de l’origine et de la
mort, en lien à l’accès à la sexualité génital sont en jeu. D’autre part, la problématique
adolescente est celle de la rencontre, et on repère ces allers retours entre idéalisation
et déception, entre identification et désidentification dans les jeux de mise à l’épreuve
de l’adulte « accompagnateur » (éducateur, psychologue…).

Le repérage de problématique(s) psychologique(s) doit être posé (et travaillé) de façon


extrêmement prudente compte tenu que l’adolescence est une période de réactualisation
de conflit(s) psychique(s) qui ne s’installe(nt) pas obligatoirement et qui ne sont pas de
l’ordre de ce passage, de ce temps de crise, avec un aspect dynamique aussi…

2. Quelques solutions évoquées :

¾ Une présence psychologique particulière qui permet un travail « d’offre » dans un


cadre donné, repéré par le jeune, pouvant alors être plus opérant, plus pertinent.
¾ prise en compte dans les normes de la charge spécifique des ados (ex : 1 ado
équivaut à 2 mesures),
¾ augmentation du budget éducatif,
¾ tarification différente auprès du Conseil Général.

Rapport activité 2006 120


II- Evolution des problématiques familiales

Sur une période de quinze à vingt ans, les problématiques familiales ont semblablement
changé, changements liés à divers facteurs socio-économiques, politiques etc.…
Nous avons pu observer un accroissement des familles monoparentales, de nouvelles
immigrations (Comores, Roumanie, Ex-Yougoslavie), une paupérisation en augmentation
(situation de chômage, de personne percevant le R.M.I.).
Les problèmes de logement se sont accentués.
La consommation est devenue de plus en plus importante tout comme le problème de
surendettement.
De nouveaux modes de communication et d’information se sont imposés (Internet,
téléphone portable….) mais paradoxalement, on repère de plus en plus de difficulté à se
parler, davantage d’individualisme, moins de solidarité familiale.

1. Les immigrations nouvelles


Elles ont posées un problème d’insertion avec les difficultés liées à la régularisation des
sans-papiers, des situations de non droit, de clandestinité, de travail non déclaré,
d’absence de ressources.
Paradoxalement, des centres sociaux (pourtant très actifs dans l’objectif d’intégration),
sont contraints de fermer pour manque de subvention…

2. L’autorité parentale
L’éclatement de la famille (davantage de monoparentalité), l’appauvrissement (chômage,
RMI, sans-papiers), la surconsommation (encouragé par les médias et les politiques
dominantes), et le surendettement qui va avec, ont participé à affaiblir l’autorité
parentale.
Ces phénomènes ont fragilisés la structure familiale, (le plus souvent des femmes seules
élevant leurs enfants).
Les états de mal-être ont progressé (stress, fragilités psychologiques, décompensations
même).
On assiste à l’inversions des rôles enfants / parents, liées à diverses problématiques :
analphabétisme, alcoolisme, histoire familiale difficile, fragilité psychologique.

3. La délinquance
La perte d’autorité parentale est un terrain propice à la délinquance et ce qui est
nouveau c’est l’augmentation de la délinquance chez les filles et chez les enfants de plus
en plus jeunes. Il est observé plus de violence dans les établissements scolaires, plus de
racket, de vandalisme, d’agressions d’enfants envers des adultes et bien sur plus
d’exclusions et de déscolarisations.
La consommation d’alcool et de drogues chez les plus jeunes ici aussi amplifiée : signe
aussi d’une société malade, voire décadente ? Le plus de répression, le plus
d’incarcération de mineurs, le plus de travailleurs sociaux « indics » et le moins de
budget pour développer les systèmes de préventions ne feraient qu’accroître les
problèmes précités.

Rapport activité 2006 121


Les réponses politiques apportées pour remédier à ces problématiques sont étonnantes,
et l’on peut se demander si elles vont dans le sens de soutenir le système de protection
de l’enfance et de l’adolescence ?

4. L’autorité judiciaire
Elle est aussi fragilisée. Nous observons une présence de plus en plus limitée des
familles et des mineurs aux audiences. La recherche d’une adhésion de la famille à
l’action éducative est évidemment indispensable.
Mais n’y a t’il pas une erreur d’appréciation pour le magistrat de ne présenter notre
intervention que sur un versant d’aide ? (C’est une tendance).
Nous avons également observé que les jeunes, sanctionnés de mesures pénales (liberté
surveillée, contrôle judiciaire…), doivent régulièrement attendre des mois voir des
années avant d’être pris en charge par un éducateur de la PJJ. Ceci discréditant la
sanction, l’acte répréhensible posé et plus largement l’autorité judiciaire.

5. L’évolution institutionnelle :
• « les disparitions » (régressions) : puéricultrices, travailleuses familiales,
médecins, conseillers en économie, éducateurs scolaires.
• « les créations » : le S.I.P. (Service d’Insertion Professionnelle).
• Valorisation du pôle psychologique en lien avec les nouvelles problématiques
sociales.

III- Le placement

Sur le thème du placement, nous notons une évolution des pratiques de chacun, liée nous
semble t-il à trois points spécifiques : le premier point relève de l’évolution particulière
des problématiques, la deuxième de la charge de travail et enfin nous notons le paradoxe
entre action éducative et placement.

1. L’évolution des problématiques :


Elle semble avoir une incidence sur les motifs et les conditions même du placement ;
ainsi, les situations que nous rencontrons sont de plus en plus dégradées. Ceci peut
s’expliquer par des signalements (scolaires, CMPP, DGAS…) de plus en plus tardifs.
L’A.E.M.O. serait donc le dernier lieu d’un constat d’échec ? Prononcé trop tardivement,
elle serait le dernier recours ?
Les problématiques concernant les mineurs et leur famille sont multifactorielles et les
troubles psychologiques et /ou psychiatriques sont notables. Pour ces situations, il est
illusoire de penser à une admission adaptée où l’intérêt de l’enfant serait l’objectif
essentiel de travail. Quels établissements se mobilisent aujourd’hui autour de l’accueil
d’un enfant déscolarisé qui rencontre des troubles d’ordre divers (encoprésie…) alors
même que les listes d’attente leur permettent d’effectuer un choix stratégique ? Ainsi
ces enfants, en péril, se retrouvent admis en foyer d’urgence (au mieux) ou maintenus
dans leur famille sans qu’aucune échéance ne puisse être fixée… Se pose alors la
question de la responsabilité du travailleur social quant au maintien dans un milieu
naturel considéré comme dangereux…
Sont également à noter les impératifs administratifs tels que les mainlevées de mesures
d’A.E.M.O. une fois la décision de placement A.S.E. prise par le juge des enfants et la
discontinuité du travail engagé auprès des familles. Et c’est ainsi que chaque travailleur
Rapport activité 2006 122
social confronte à cet état de fait (rupture et ses conséquences), semble se poser la
question : le placement serait donc une véritable finalité ?

Les réponses administratives, économiques, prennent elles toutes la mesure de l’intérêt


de l’usager ? Mais au-delà du cynisme qui découle de ces incohérences, nous nous devons
de rester fidèles à certaines valeurs qui nous le souhaitons à terme viendraient contrer
le discours ambiant tel que « après nous le déluge » ou « un de moins »…

2. La surcharge de travail.
Il nous semble qu’elle a un impact direct sur la qualité même de la relation éducative, et
que, par conséquent certains placements, (parce que le temps à passer auprès du jeune
et de sa famille n’a pu être trouvé) en seraient la conséquence. Ce constat d’échec
doublement culpabilisant pour les travailleurs sociaux est heureusement relayé par
l’institution dans le cadre d’une écoute bienveillante…
Qu’en est-il de la considérable charge administrative à laquelle nous devons faire face,
DIPC et évaluation qui viennent se surajouter à la multitude de documents déjà
existants…
Par ailleurs, le choix de désectorisation au niveau du secteur est aussi complexe à gérer,
nous avons ainsi pu relever que sur l’ensemble du secteur nous traitions avec 7 collèges,
1 lycée, 40 écoles maternelles, 38 primaires, 3 LEP, 14 PMI…. Le travail de partenariat
pourtant encouragé par notre hiérarchie s’en trouve totalement compromis. C’est au
coup par coup, avec déperdition d’information nuisible à la bonne évolution des situations
que nous oeuvrons au mieux ???
S’il est vrai que ce travail de partenariat pouvait, participer au maintien de l’enfant dans
son milieu naturel (pensons à la possibilité d’étayages mis en place avec des interventions
pluridisciplinaires) force est de constater qu’aujourd’hui chacun se revoie la balle, et
c’est l’enfant qui en subie les conséquences directes.

3. Le paradoxe action éducative / placement.


Ce paradoxe entre action éducative en milieu ouvert et exigences des magistrats autour
du placement devrait certainement être interrogé. Notre mission consiste à réduire le
danger encouru par l’enfant dans son milieu naturel par le biais de nos compétences
(évaluations des situations, analyse des problématiques, mise en place de projets
adaptés)… Et c’est ainsi que parfois nous ne serions plus que de simples exécutant.
Quelles conséquences à cela ? Et bien, pour une équipe qui a dû effectuer un retrait en
urgence c’est par exemple un lieu de permanence qui ne peut plus l’accueillir et une cité,
disons le, devenue hostile face à l’incompréhension de ce type d’intervention.

Le placement devrait rester un objectif de travail qui aurait pour utilité la sauvegarde
des intérêts de l’enfant (physiques, psychologiques…) dans un premier temps, mais
surtout et cela est essentiel devrait permettre la restauration du lien entre le mineur
et sa famille, entre le mineur et la société.
Société que nous représentons avec ses injonctions paradoxales :
• Protéger sans moyen adéquats pour aboutir à
• Un placement onéreux à double titre : humain et financier.

Rapport activité 2006 123


- Pour conclure :
Le constat suivant est fait : les situations familiales dont le service A.E.M.O a la charge,
sont de plus en plus dégradées, et l’on a vu des préoccupations très importantes quant à
la prise en charge des adolescents de plus en plus en souffrance.
Alors qu’il faudrait davantage de temps à consacrer aux jeunes, le nombre trop
important de dossiers, l’augmentation des taches administratives (DIPC, carnet
d’accueil, évaluation…) ne permettent pas d’amplifier qualitativement cet
accompagnement. Cette dérive peut même aller au détriment des temps de réflexions
mis en place institutionnellement !

Nous avons vu que se pose la question même d’en arriver à un placement, (dernier
« recours » d’une action éducative en milieu ouvert !) à défaut d’avoir pu travailler de
façon concentrée avec le jeune. Le temps nécessaire à l’instauration d’une relation
fructueuse (aisée ou mal aisée) entre le jeune et l’adulte. Et ce alors que nous la posons
comme fondamentale et motrice du travail socio-éducatif.
C’est cette relation avec le jeune qui nous permet d’atteindre les objectifs de travail :
accompagnement et mission de protection de l’individu !

… Platon, si tu savais !

Rapport activité 2006 124


IV - ILLUSTRATION DE LA PRATIQUE EN AEMO AU SEIN DES
UNITES DE TRAVAIL SUR LE DEPARTEMENT : TEMOIGNAGES

1/ L’utilisation des outils de médiation ethno clinique dans l’exercice d’une


mesure d’action éducative en milieu ouvert. AEMO Aix

2/ Un espace de parole autour de l’obésité infantile : AEMO Salon

3/ Expérimentation du groupe de parole de parents d’adolescents


Echanges autour de la Parentalité. AEMO Aix

4/ Bilan de l’activité THEATRE ADO ET THEATRE ENFANTS


AEMO Aix

5/ L’activité EQUESTRE – AEMO Vitrolles

Rapport activité 2006 125


1°) L’UTILISATION DES OUTILS DE MEDIATION ETHNO CLINIQUE DANS
L’EXERCICE D’UNE MESURE D’ACTION EDUCATIVE EN MILIEU OUVERT

J’ai effectué les deux niveaux de la formation ethno psychiatrie organisée par
l’ASSSEA 13 et participé dans ce cadre aux consultations de médiation ethno clinique.
Ma motivation pour cette formation a sans doute été guidée par mes interventions
auprès d’une population migratoire sur les quartiers nord de Marseille. J’ai réalisé
l’impact de cette formation quelques mois plus tard, dans l’exercice de ma fonction sur
un secteur moins caractérisé par des populations venues d’ailleurs et dans une
fréquentation assidue de la consultation.

J’ai découvert une nouvelle façon d’intervenir en se présentant (nos origines)), en


respectant la souffrance et l’identité de ces familles venues d’ailleurs, avec « les rituels,
les ancêtres, les esprits, les morts, leur culture, la nourriture … ». Cette nouvelle
approche me questionne et m’incite à réinventer ma pratique. professionnelle.
Rapidement je me rends compte que les familles parents/enfants/adolescents sont en
capacité d’identifier leur malaise et de placer l’intervenant que je suis en position de les
accompagner dans la résolution de la problématique de fond qui est une problématique
« transgénérationnelle, culturelle, rituelle ».
La famille devient actrice de son devenir. Ne rejoint-on pas l’esprit de la loi du
02/01/02 « donner la parole aux familles, c’est leur rendre leur place de sujet ».

J’ai pris conscience que différence culturelle ne signifie pas « frontière ».(régions,
ethnies)
Progressivement, j’apprends à ne pas m’opposer à leur logique, à démontrer ce qu’il faut
faire ou ne pas faire, qui a raison ou pas… J’essaie du mieux que je peux de m’extraire
des notions de comparer, juger, ordonner. Eux aussi ont des choses importantes à dire,
à être entendues et à être reconnues.
Ce n’est pas toujours facile de tenir compte de l’hétérogénéité, car figer dans l’identité
culturelle peut être dangereux, je pense, en effet, qu’elle est en mouvement tout le
temps.

Il me semble que des jeunes qui dysfonctionnent ne peuvent se poser ici sur la terre
d’accueil que lorsqu’ils sont enracinés là bas, dans leurs origines parentales, ancestrales
et rituelles. Mon travail est de les aider à donner alors du sens à l’écriture de leur
scénario de vie et de leur mal être. Cette approche professionnelle incite à une
dynamique de recherche constante dans le « avant et après », « ici et ailleurs ».
Le travailleur social que je suis est le fil conducteur, le pont, le lien entre ces pôles,
permettant une relation à la fois empathique et professionnelle.

Cette démarche professionnelle dynamique est pour moi un outil complémentaire à tous
les autres que je mets en œuvre.

Cette approche est tout aussi efficiente dans les familles « d’ici » dans son aspect inter
et transgénérationnel.

J’ai pu quelquefois avec la psychologue du service recevoir des familles d’origine


française où les outils de la consultation de médiation ont été utilisés.
Rapport activité 2006 126
Novice dans l’utilisation de cette démarche, à ce jour, il me semble qu’elle permet une
réelle rencontre avec l’autre.

La relecture de l’histoire familiale par la référence théorique de l’ethnopsychiatrie


permet à la famille de se la réapproprier, de renouer des liens brisés, de poser « des
ancrages culturels, générationnels pour la construction du devenir des intéressés ».

Bénédicte CATTEAU
Educatrice Spécialisée
Antenne d’Aix.

Rapport activité 2006 127


2°) UN ESPACE DE PAROLE AUTOUR DE L’OBESITE INFANTILE ET DES
CONDUITES ALIMENTAIRES

A/ Généralités

Dans nos sociétés, la sédentarité et l’abondance conjuguent leurs effets : le corps prend
du poids. Les médecins, nutritionnistes ou de santé publique, la population et les
responsables politiques ont pris peu à peu conscience de cette dérive. L’obésité devient
l’ennemi à combattre. Dans un même temps les linéaires des grandes surfaces se
chargent de produits toujours plus attrayants, plus nombreux, plus faciles à consommer.
Cet étalage est relayé par d’intenses campagnes publicitaires promouvant la satisfaction
de nos désirs comme droit fondamental de l’être humain : plus rien ne semble justifier la
frustration.
Toutefois, les spots publicitaires utilisent tous des mannequins filiformes, longilignes,
sur lesquels les calories semblent glisser comme l’eau sur les plumes du canard !
Peu préparés à l’insatisfaction, avides d’expériences nouvelles, comment l’adolescent
peut-il réagir quand il est confronté à de telles contradictions ?
Le corps est vite maltraité face à de nouveaux paradoxes.
Pour renforcer les dysfonctionnements surnommés : la « mal bouffe », nous faisons le
constat que les repas de familles ont tendance à disparaître, au vu et au su de chacun,
livrant les enfants à la solitude d’une satisfaction orale. Faim qui se transforme en
besoin « d’absorber » de la nourriture, fonction de remplissage pour lutter contre le
vide. Les nouvelles données sociologiques (familles éclatées, recomposées, en précarité
financière, divorces conflictuels (histoires douloureuses qui « alimentent » notre
service) favorisent le vide et les dépressions sous jacentes des adolescents.
La nourriture semble faire office de « doudou ».

B/ Définitions (obésité, obésité infantile, troubles alimentaires)

L’obésité correspond à une augmentation excessive de la masse grasse de


l’organisme, dans une proportion telle qu’elle peut avoir une influence sur l’état de
santé.
L’obésité se définit par le dépassement des courbes de corpulence standard.
Consacrée épidémie depuis trois décennies, l’obésité touche de plus en plus les enfants
en bas âge, compromettant leur capital santé. On compte trois à quatre fois plus
d’enfants obèses en 2000 que dans les années 70.
Les experts avancent des chiffres qui donnent le vertige : en 2020, 20% de la
population française sera atteinte d’obésité. Mais déjà aujourd’hui, un enfant sur huit
est trop gros et deux tiers d’entre eux n’auront pas perdu leurs kilos à l’âge adulte. On
parle d’obésité infantile.
Les troubles nutritionnels sont liés à la gravité et à la durée des habitudes diététiques
dysfonctionnelles. Il faut distinguer conduites et comportements alimentaires.

Rapport activité 2006 128


Nous allons appeler « conduites alimentaires » une manière de manger : manger les
plats dans un ordre donné, boire en mangeant, manger à 18 heures sont des conduites
alimentaires.
Le « comportement alimentaire » représente l’investissement du sujet (positif ou
négatif) dans une conduite alimentaire donnée : manger debout, manger seul, manger
vite, avec avidité, indifférence, appétit, sont des comportements alimentaires. Cet
investissement est fonction du regard des autres sur l’alimentation. Un trouble du
comportement alimentaire consiste en un mal être lié à un comportement anormal et à
ses déterminants psychiques (angoisse, stress, dépression).
Ainsi, on voit donc que les troubles du comportement alimentaires sont fondés à la fois
par l’idée que se fait la société de ce qu’il est « bon et sain » de manger et par la
perception de soi de l’adolescent : confiance en soi, image de soi, introversion.

CONSTATS ET OBSERVATIONS

A/ Repérage sur le terrain

1/ Nouvelle problématique dans nos dossiers


Dans le cadre des PSE et des échanges informels avec les collègues, nous avons pris
conscience d’une nouvelle problématique qui touchait plus particulièrement les enfants,
préadolescents et adolescents, à savoir un problème de surpoids et d’obésité. Quand il
s’agissait de parler de « comment va le mineur ? », Il était évoqué, dans les propos, une
souffrance perçue par le travailleur social et non verbalisée par l’enfant. Et aussi une
impuissance face à ces kilos en trop, qui générait une position de repli de l’enfant seul
avec son problème et sa détresse. Certains d’entre eux évoquent leur refus d’aller à la
piscine (le corps ne peut être découvert et exposé aux moqueries des autres), refus de
faire du sport (les mouvements et déplacements sont difficiles, sujet à railleries et la
performance physique est mise à mal en cas de kilos de trop) et l’obligation de s’habiller
aux rayons « tailles fortes », sans compter un handicap physique au quotidien (marche
pénible).
Pour l’adolescent confronté à un corps trop gros, l’isolement devient vite la réponse à sa
souffrance. Cette solitude le conduit à la consommation de produits sucrés qui adoucit
sa détresse et qui suppose une aggravation de sa problématique.

2/Réponses des parents


En nous intéressant de plus près à ces situations, nous pouvons constater que l’isolement
de ces enfants prend toute sa dimension quand nous réalisons que les parents, il s’agit
notamment de la mère, ne peuvent pas les accompagner dans cette détresse. S’agissant
de la majorité de nos mesures, les parents n’entendent pas la souffrance de leur enfant,
n’imaginent même pas qu’il y a de la souffrance. Cette impossibilité d’être présent trouve
différentes raisons.

Rapport activité 2006 129


Nous avons recensé plusieurs cas de figures :
• parents obèses (les deux ou l’un d’eux) ou en surpoids, qui banaliseront pour ne
pas être renvoyés à leur propre souffrance.
• Parents obèses ou en surpoids qui perdurent dans leur comportement alimentaire
(excès de sucre, repas vite fait et vite avalé) et qui vont alors proposer à leur
enfant de se débrouiller seul, puisque ce n’est pas leur souci. Cela suppose que
ces parents continuent à acheter gâteaux et bonbons, dévorer chips et
hamburgers, et à refuser de voir combien l’enfant de la fratrie en surpoids est
dans une grande solitude et une gestion impossible de son envie de manger.
• Parents de corpulence normale, non concernés par des troubles du comportement,
qui pensent qu’il ne s’agit que d’une question de volonté et que leur enfant n’en a
pas, alors tant pis pour lui.
• Parents dans la maîtrise, perpétuellement au régime, et qui projettent sur
l’enfant des jugements sur son corps : on est « mince et actif » en opposition à
« gros et sans volonté ».
• Parents d’enfants plus petits (l’après maternelle et le danger d’un début
d’autonomie), qui maintiennent le mineur dans une dépendance affective. Le voir
grandir suppose de le « perdre » et que deviendrait la mère ? Elle peut ainsi, en
le nourrissant de « bonnes choses » et en le promenant en poussettes, en le
surprotégeant, garder « son petit ». Ces enfants sont en surpoids et déjà
victimes des moqueries de leurs camarades, à l’école.
• Parents attachés à des valeurs familiales, culturelles qui accordent une grande
place à la nourriture, aux repas qui comblent, remplissent. Le « mieux vaut faire
envie que pitié » résiste encore aux diktats de la mode et des pressions sociales
(images de la féminité en lien avec la minceur dans les magazines).
• Parents privés dans leur enfance de »douceur », qui laissent leurs enfants y
accéder librement.
• Parents privés de nourriture dans leur enfance, pour raison économique, et qui
souhaitent que leurs enfants profitent de l’opulence offerte par notre société de
consommation. Ils comblent un besoin de réparation.

3/Réponses sociales
Le phénomène obésité est fortement médiatisé, mais au terme de nos démarches
(lecture, recherche, rencontres avec les professionnels), l’intérêt ne va pas, à ce jour,
au-delà de constats, de statistiques, de messages alarmistes. Nous sommes simplement
dans une prise de conscience collective.
Seules les infirmières scolaires répondent à une injonction de l’éducation nationale et
interviennent dans le cadre du PNS (programme nutrition santé), dépistage et
prévention du surpoids et essentiellement à titre individuel.

4/ Etat des lieux


Un état des lieux sur les différentes antennes nous a permis de constater que l’obésité
touche tous les milieux sociaux, toutes les origines ou cultures, et une majorité
d’adolescents. « L’adolescente se trouve dans la nécessité d’intégrer des données
nouvelles concernant son corps, sa représentation, son identité personnelle, ses rapports
sociaux, son intimité avec l’autre sexe, données toutes inédites jusqu’alors.

Rapport activité 2006 130


Les conduites qui en découlent sont en rapport direct avec les avatars de la fin du
processus de sexualisation qui intervient avant que la sexualité au sens strict ne se
mette en acte. On ne peut parler d’adolescent sans évoquer son corps : il n’y a
d’adolescent que parce que le changement pubertaire travaille le corps de l’enfant,
bouleverse ses repères spatiaux et la linéarité de son développement physique »
(Docteur CASSUTO, Hôtel Dieu à PARIS).
Nous constatons, d’après les informations recueillies sur les antennes, que,
contrairement à la « rumeur », l’obésité touche autant, sinon plus, de garçons que de
filles. Nous pensons seulement que ces dernières parviennent à en parler plus aisément
et à envisager une maîtrise de leur poids (l’anorexie est d’ailleurs une problématique qui
concerne essentiellement les filles).
Selon les études sociologiques de Marie CHOQUET, alors que l’image des garçons
s’améliore avec l’age, celle des filles ne se modifie pas. Plus de la moitié des adolescents
se juge séduisant, ayant du charme. Les adolescentes ont une impression bien moins
positive d’elles-mêmes (27% s’estiment séduisantes, 40% ayant du charme). 15% des
filles contre 4%des garçons suivent un régime.
Le numéro « ACCENTS (magazine régional) de mars 2005 consacre un article à l’obésité.
Laurence MEMER, diététicienne en PMI fait le constat suivant : « au niveau des
consultations PMI et de planification, dans les crèches et des écoles maternelles et de
manière générale dans la société, on constate que l’obésité est en progression
importante chez les jeunes enfants de 6 ans à 18 ans ».
Il s’agit là d’un phénomène nouveau qui suppose d’autres hypothèses que la
transformation du corps à l’adolescence.

Si les collègues ne semblaient pas noter une recrudescence de cette problématique lors
de la présentation de notre questionnaire, ils réalisaient qu’ils ne s’étaient peut-être pas
penchés sur ces problèmes de surpoids et n’avaient peut-être pas été attentifs à une
évolution. La certitude d’une non progression n’a pas été établie.

B/ Pénurie et paradoxe en matière de structures spécifiques

C’est en nous intéressant aux réponses appropriées que nous avons déploré le sous
équipement dans notre région, en matière de structures spécialisées.
Nous constatons qu’il n’y a pas d’implantation dans notre secteur géographique. Deux
établissements fonctionnent hors département (Var et Hautes Alpes) et sont saturés
(délai d’attente de 6 à 12 mois, dans le meilleur des cas).
De surcroît, il s’avère que les enfants accueillis doivent relever d’un parcours scolaire
classique. Notre public scolarisé en CLIS, SEGPA ou CFA échappe à une possibilité de
prise en charge par ces établissements. Il faut savoir qu’ils proposent une scolarité sans
professeur pour dispenser les cours. Il y a un enseignant qui intervient à la demande de
l’élève. Celui ci doit être autonome dans ses apprentissages, type enseignement CNED.

Rapport activité 2006 131


C/ Réflexion

Armées de notre seule expérience, nous avons utilisé une démarche empirique pour
dresser ces constats et trouver des réponses ponctuelles pour apporter une aide par
notre action éducative. Et parallèlement, nous nous sommes interrogées sur les réponses
apportées par les adultes accompagnant ces mineurs souffrant de « frénésie »
alimentaire.
Nous sommes incontestablement dans la maltraitance :
• Comment peut-on permettre à un enfant de « dévorer » au point de mettre en
danger sa santé physique avant tout et psychique ensuite.
• Comment peut-on ne pas entendre la souffrance de son enfant ?
• Comment peut-on ne pas voir cette souffrance quand elle ne cesse d’enfler ?
• Comment peut-on penser que ce problème est celui de l’enfant et non celui des
adultes accompagnateurs ?

Ces questions nous amènent à nous interroger sur le mode opératoire du travailleur
social dans la relation d’aide concernant l’obésité ou le surpoids des enfants suivis
en AEMO ?

BILAN DE FONCTIONNEMENT 2005-2006

1/ Fonctionnement du groupe

A /Modalités d’accueil

Nous avons accueilli depuis septembre 05, au rythme d’un mercredi par mois, des
enfants de 7 à 17ans, filles et garçons. L’antenne de SALON a généré un noyau de 4 à 5
enfants, agrémenté d’autres de l’antenne d’AIX EN PROVENCE. Nous avons fixé à huit
le nombre de participants.

B /Cadre du groupe

Deux intervenantes proposent un espace de parole, deux heures trente durant,


ponctuées par un goûter partagé. La circulation de la parole était soumise à des règles
classiques régissant un groupe de parole et redéfinies à chaque début de séance.

C/ Gestion de l’activité

• Achat du goûter
• Accompagnement aller et retour pour une grande partie des enfants
• Disponibilité d’une intervenante pour l’accueil des enfants accompagnés par les
parents ou les travailleurs sociaux
• Gestion des appels téléphoniques (parents, enfants, TS) avant les réunions, voire
après
• Temps de liaison avec les collègues hors secteurs

Rapport activité 2006 132


• Temps de concertation et de bilan pour les intervenantes, avant et après
l’activité
• Temps de régulation avec la psychologue du service
• Temps de bilan avec la direction
• Temps de rédaction (formation, budget vie sociale, additif au projet)
• Organisation d’une visite aux oiseaux (maison diététique à SANARY), en plus des
séances mensuelles
• Liaisons téléphoniques avec la directrice de l’établissement

2/ Evaluation

Nous avons travaillé auprès de ces enfants avec notre seule expérience de travailleur
social, sachant que l’encadrement d’un groupe de parole requiert un savoir-faire pour
contenir et accompagner la parole psychologique.
Par ailleurs, nous faisons le constat que ce travail sur la problématique de l’obésité
infantile nécessite un investissement (temps, énergie, disponibilité) bien au-delà de nos
possibilités matérielles.

3/ Analyse et besoins

a) Analyse

Au terme de l’année écoulée, nous dressons un constat de l’activité. Depuis deux mois,
nous étions en questionnement à plusieurs niveaux :
• Cadre posé (règles du groupe, temps de rencontre, flexibilité, mouvance des
participants),
• Profil des participants (tranche d’âge, critères d’acceptation ou de refus, entre
autres la durée du mandat),
• Organisation matérielle (prise en charge des accompagnements hors secteur de
l’antenne de SALON),
• Pertinence de l’accueil de participants extérieurs à l’antenne de SALON (impact
sur le travail éducatif du fait de l’impossible lien avec le parent),
• Comment accueillir, supporter et contenir la souffrance déposée par les enfants
du groupe ?
• Comment dynamiser chaque séance compte tenu du phénomène fluctuant du
groupe ?
• Interrogation quant au rythme des séances

En mai, nous avons participé à une formation « troubles des conduites alimentaires des
adolescents» et lors de la deuxième session, la formatrice (psychologue clinicienne
groupaliste) nous a permis de verbaliser ce questionnement, nous alertant sur les enjeux
affectifs, psychologiques et symboliques :
• Travail du transfert et du contre transfert (l’animatrice est vécue comme
substitut maternel).
• Problématique incestueuse pour la plupart (nous l’avons en effet vérifié).
• Obligation de faire du groupe un espace suffisamment sécurisant et contenant (
• Séances trop longues et fréquence insuffisante (déperdition de l’investissement
des participants (rythme conseillé bimensuel).

Rapport activité 2006 133


Conclusion :

Pour conclure, il nous est apparu que ce travail ne peut perdurer de façon constructive,
que s’il est assorti de certaines garanties pour le groupe, comme pour les intervenants.

Pour cela, la mise en place d’une supervision d’une formation à l’animation de groupe et
d’une décharge de travail semblent primordiales.

MARIE CHRISTINE CALICAT


EVELYNE MOTTIN

Rapport activité 2006 134


3°) EXPERIMENTATION DU GROUPE DE PAROLE DE PARENTS
D’ADOLESCENTS
Echanges autour de la Parentalité

Le projet a été mené par Chantal ORSINI et Mireille TUZZOLINO, assistantes sociales
du pôle d’Aix-en-Provence et régulé par Alice ATHÉNOUR psychologue.

Préambule

Veuillez entrer dans le Groupe de Paroles où les idées se tricotent aux cours des
échanges, et montent point par point : dire « non », lâcher prise, poser un cadre, se
raconter…
Un sentiment enfoui par les années, par les non-dit, surgit du tréfonds d’un inconscient
qui affleurait dans les poids à porter par la mère, dénié par le père, trouvant alors un
exutoire pour apparaître émouvant, soulageant son auteur, apaisant le Groupe emporté
dans les dédales de l’intimité qui se dévoile. Résonance chez l’autre mère qui fait écho
avec son propre vécu, faisant émerger une similitude profonde que l’assistance
n’attendait pas. Magie des mots, magie de la parole, proximité qui émerge, partage du
poids du vécu, partage d’une souffrance que le Groupe accueille.
Les parents en face à face, se font tantôt miroir, tantôt limites, tantôt conseils et
encouragements, montrant un chemin à suivre, une idée à interpeller.
Les professionnels encouragent ces attitudes, sollicitant la réflexion, la réaction,
l’expression des sentiments. L’un relance le débat voire renvoie à une réflexion ? L’autre
pose le cadre, recadre la parole qui s’emballe, ouvre et ferme le lieu de paroles. Chacun a
une écoute attentive, suivant le cheminement de la parole, reformule, interpelle,
accueille l’émotion, interroge le groupe, …
Pourquoi certains parents resteraient-ils dans ce lieu de paroles où pourtant, ils
abordent quelque chose de leur intimité, de leur moi profond, ils déballent ce qu’ils
taisent parfois à leurs proches ? Peut-être, pourrons-nous dire que le GROUPE DE
PAROLES existe dans sa singularité, emballant telle une enveloppe les mots qui
s’échappent, les émotions qui éclatent. Mais nous devons aussi en sortir de ce groupe de
parole. Mettre un terme, une limite au Groupe, c’est aussi donner une limite, poser un
« non » aux parents.

Le projet du groupe de paroles ouvert aux parents d’adolescents s’est inscrit dans le
cadre de recherche d’alternatives au placement dans le schéma départemental. La loi de
2002 a changé le cadre des interventions privilégiant l’accompagnement des parents
dans l’exercice de leur fonction parentale en mettant l’usager au centre du dispositif.
Les groupes de paroles donnent la parole aux parents, ils s’inscrivent dans l’esprit de la
loi.
Les groupes de paroles constituent un outil en plein développement. Ils recréent un
espace social d’échanges dans une société où le lien social et familial tend à se délier.

Nous avons retenu le nom « d’Espace de paroles pour les parents d’adolescents », comme
dénomination de cette méthode de travail, dénomination que nous retrouvons sur la
plaquette de présentation aux familles et aux collègues de l’AEMO.

Rapport activité 2006 135


La vie et le déroulement des groupes de paroles ouverts aux parents d’adolescents

Cette expérimentation s’est déroulée au cours de sept séances de Décembre 05 à


Juin 06, toutes suivies par une régulation des deux animatrices avec Alice
ATHÉNOUR, psychologue.

Aucun thème n’a été proposé aux parents qui ont eux-mêmes évoqué et amené les sujets
et les problématiques abordés. Ils entraient tous dans le cadre défini par sa
dénomination « d’espace de paroles de parents d’adolescents ».
Les sujets évoqués et travaillés avec les parents ont été riches et nombreux,
ayant une résonance chez tous les parents.
- L’adolescent
- Le parent ou le couple parental
-Le rôle parental
- La question du tiers entre le (ou les) parents et l’adolescent
-L’AEMO, le Juge des Enfants : la démarche des parents envers ces instances, ce
tiers
- Les postures différentes entre les père, mère, grands-parents, voire des
professionnels face à l’adolescent

Les thèmes choisis par les parents restent bien ceux abordés en AEMO lors de nos
diverses interventions. S’ils touchent à l’intimité de la famille, ces thèmes restent
fédérateurs du groupe et porteurs de réflexions.

Les régulations avec Alice ATHÉNOUR, psychologue ont été indispensables et


enrichissantes pour les animatrices, pour aborder en sa présence la notion du
groupe de paroles, rappelant la dimension forte du groupe et la question du poids
que le parent ne porte plus seul et les effets de la dimension du groupe.

La mesure d’AEMO et groupe de paroles

Le groupe de paroles ouvert aux parents d’adolescents trouve toute sa place au sein du
service de l’AEMO avec un travail sur la parentalité.
Le groupe de paroles est un outil supplémentaire dans le travail éducatif qui permet
de moduler notre intervention en fonction des besoins des familles et de leur
adhésion. Car, dans l’éducatif, il y a parfois tout intérêt à changer de méthode
lorsqu’une méthode ne fonctionne pas.

La richesse du groupe est que chacun peut cheminer comme il le sent et comme il le
peut, à son rythme. Le groupe de parole est libre, il n’y a pas d’obligation de parler ou de
ne pas parler, seul le respect du cadre proposé par les animateurs est à accepter par le
participant. Il faut différencier le groupe de paroles du groupe conversationnel qui n’a
pas de thème et aucun objectif préalablement défini.

Un groupe de paroles n’est pas obligatoirement thérapeutique, il peut simplement comme


dans cette expérience aborder un ou plusieurs thèmes, même s’il fait appel à
l’imagination, aux affects et aux représentations sociales.

Rapport activité 2006 136


Eléments de déontologie

Nous sommes là dans un paradoxe d’une action éducative individuelle que d’inscrire
les parents dans un groupe alors que notre service est missionné pour une action
éducative envers un mineur nommément désigné. Nous pouvons pour cela établir un,
parallèle avec les sorties éducatives ou ateliers avec plusieurs mineurs voire avec
plusieurs parents en présence.
La présence des parents doit être volontaire comme pour tout groupe de parole qui
plus est dans le cadre d’une mission judiciaire.

Conclusion : Sept séances enrichissantes pour les familles et les animatrices avec
des enseignements à en tirer.

Les objectifs s’inscrivant dans le cadre de recherche d’alternatives au placement


ont été atteints puisque aucun adolescent dont les parents ont participé à ces
groupes de paroles n’ont été ni placés, ni aucune demande de cet ordre n’a émané
des famille alors qu’antérieurement à leur participation au groupe de paroles, ils
étaient à un moment ou à un autre de leur situation dans cet alternative au
placement pour la plupart des familles présentes.

L’étayage apporté à l’action éducative auprès des parents avec les groupes de paroles
d’adolescents, s’inscrit bien dans le cadre des interventions de l’AEMO, comme outil
spécifique en complément aux outils habituels (entretiens, visites à domicile). Le groupe
de paroles apporte une nouvelle méthode qui permet de multiplier nos outils et de les
adapter aux besoins de la population suivie voire de créer une dynamique favorisant
parfois un changement plus rapide chez certains parents et d’aboutir plus rapidement à
des résultats . Ainsi, l’antenne AEMO d’Aix-en-Provence a initié le groupe de paroles
ouvert aux parents d’adolescents, l’antenne de Salon le groupe de paroles ouvert aux
enfants souffrant d’obésité. Ainsi, s’installe une dynamique de groupe qui n’existe pas
en entretien individuel et devient lieu de ressourcement pour les participants.

Le dernier trimestre 2006, quatre familles (dont cinq parents) étaient intéressées pour
participer au groupe de paroles, mais deux n’étaient disponibles que le samedi et les
deux autres en semaine. Le projet se maintient et ne pourra se concrétiser qu’avec un
nombre suffisant de participants, nécessaire à la dynamique de groupe.

Chantal ORSINI

Rapport activité 2006 137


La notion D’ACCOMPAGNEMENT DANS LE CADRE DU GROUPE
DE PAROLE DE PARENTS D’ADOLESCENTS

Accompagner signifie aller de compagnie avec quelqu’un. Qu’il s’agisse d’accompagner un


parent à participer au groupe de parole de parents d’adolescents mis à sa disposition, où
d’accompagner un travailleur social dans l’exercice de sa mission de protection auprès
d’un enfant et d’une famille, comporte quelques points communs, voire quelques
dispositions particulières identiques.

Les principales démarches qui marquent la démarche d’accompagnateur sont d’après


Gérard WIEL : écouter/clarifier/préparer/aider à la décision.
L’accompagnateur est lié au projet, à al demande et à liberté d’agir. L’accompagnateur
est un médiateur.

L’accompagnateur est

‚ un expert qui donne son avis,


‚ un conseil qui donne des pistes et prévient les risques,
‚ un chercheur qui aide à faire des hypothèses, cherche des matériaux,
‚ un formateur qui élabore des outils,
‚ un animateur qui régule les relations,
‚ un animateur facilitateur qui fournit des outils pour aider à réfléchir.

LE GROUPE DE PAROLE DE PARENTS D’ADOLESCENTS

Mené sur le secteur d’Aix-en-Provence, ce projet élaboré et mis en place avec


Madame ORSINI, a été expérimenté de décembre 05 à fin juin 06.
En ce qui me concerne, ma nomination au poste de faisant fonction de chef de service
sur Marseille, a mis fin à ma participation à ce travail.

Partant du constat qu’en période de crise au sein de la famille d’un adolescent une
grande partie de l’énergie de l’intervenant social était monopolisée par les parents eux-
mêmes. Les plaintes récurrentes de ces derniers provoquaient de nombreuses
interventions similaires. L’isolement de ces parents semblait renforcer la dramatisation
et l’aggravation de la situation du mineur.

L’intérêt du groupe de parole étant d’offrir un lieu d’écoute et de résonance des


problèmes particuliers pour soulager les maux par les mots. Le groupe porteur allégeait
les « poids » des participants qui ont tous évoqué beaucoup de satisfaction lors de notre
séance d’évaluation.

Chacune des séances, à part la première, n’a reçu la visite que de parents d’adolescents
que je suivais dans le cadre des mesures AEMO. La désaffection des familles suivies par
ma collègue m’amène à m’interroger sur les conditions que j’ai choisies de créer pour
faciliter la participation des personne à ce processus innovent.

Rapport activité 2006 138


Lorsque je présentais la mesure éducative, j’incluais volontairement ce groupe de parole
comme un outil de plus à ma disposition pour aider la famille à trouver ses solutions à la
crise qu’elle traversait, au même titre que mes rencontres familiales et individuelles, les
sorties éducatives, les réflexions en équipe avec la psychologue, le chef de service…
Lorsqu’une relation de confiance paraissait être établie avec les parents très
demandeurs d’entretiens au cours desquels étaient abordés toutes leurs préoccupations
autour de leur adolescent, je leur donnais une information détaillée sur le groupe de
parole, son fonctionnement et son intérêt pour eux (mon rôle consistait à développer les
capacités suivantes : écoute conseil chercheur).
Je les laissais réfléchir à une participation, puis les invitais en insistant sur le fait qu’ils
me retrouveraient au sein du groupe non seulement pour les accueillir et les introduire
mais aussi en temps qu’animatrice respectueuse du cadre et de la confidentialité des
débats.
Tous ceux que j’ai accompagnés, sauf un père de famille, ont participé avec beaucoup de
satisfaction à ce groupe de parole.
A la question seriez-vous venus si je n’avais pas été présente dans le groupe ? Ils ont
tous répondu « non ».
Dans ce cadre là, l’accompagnement même physique semble avoir été nécessaire au moins
pour la première fois puisque ensuite, ils s’étaient engagés à revenir sans moi.

Les effets de cette participation ont rapidement été visibles. Non seulement la
dédramatisation de la situation désormais portée par le groupe, a provoqué un
apaisement des relations parents/adolescent, elle a permis aussi de recadrer de façon
positive les difficultés du jeune qui apparaissaient banales aux regards des difficultés
des autres jeunes de son âge.
Les conseils portés par les autres parents étaient considérés comme crédibles puisque
expérimentés. Ils avaient plus d’impacts et semblaient plus en adéquation avec les
autres parents.

L’expression de chacun dans le respect de sa parole a permis même au plus réservés de


s’exprimer. La qualité des échanges entre les parents nous a montré leurs capacités
toujours intactes pour créer du lien entre eux (mon rôle consistait à développer les
capacités suivantes : animateur, facilitateur).

Alors que dans chacune des situations présentées, il avait été question de placement dès
l’ouverture de la mesure éducative, soit à l’initiative des parents soit à la demande du
jeune, l’évolution de la situation a permis de ne plus du tout l’envisager comme une sortie
de crise (mon rôle consistait à développer les capacités suivantes : chercheur).

En conclusion, cette expérience a atteint son objectif en s’inscrivant dans les


propositions alternatives aux placements et dans le recentrage de l’usager au sein du
dispositif d’action sociale
Mireille Tuzzolino.

Rapport activité 2006 139


4°) BILAN DE L’ACTIVITÉ
« THEÂTRE ADOS » et « THEÂTRE ENFANTS »
ANNÉE 2005/2006

Partenariat ASSSEA 13 / Compagnie La Variante


dans le cadre du contrat ville d’Aix en Provence

THEÂTRE ENFANTS
Monique BART – AEMO
Michel DUCROS – La Variante

Cette activité a concerné 11 enfants dont 6 bénéficiaient d’une mesure d’AEMO.

Un premier travail de lecture de contes africains amenés par nous-même a pu se faire,


suivi de mises en scène et de mises en espace théâtral.

Les enfants ont également proposé des contes (contes de Grimm) dont deux furent
choisis par eux-mêmes et travaillé théâtralement en vue de représentations de fin
d’année.

La gestion du groupe, majoritairement composé de garçons, a par moment été difficile du


fait de la personnalité de chacun et de certaines perturbations liées à l’histoire familiale,
au retard et aux absences. Le travail engagé avec chacun et entre eux a permis
l’émergence d’une cohésion du groupe, une bonne entente, une gestion théâtrale positive
et ce avec des origines familiales et des problèmes différents.
Cette cohésion dynamique a été un moteur dans la mise en place des représentations de
fin d’année qui se sont bien déroulées en présence de nombreux spectateurs (parents,
amis, travailleurs sociaux et un groupe du centre aéré du Centre Social ADIS). Les
enfants ont su gérer les passages sur scène dans le calme et le respect des uns et des
autres, et chacun y a trouvé sa place.

La dernière représentation du 21.06.2006, s’est ponctuée par un goûter en présence des


spectateurs et des acteurs ce qui a permis de nombreux échanges intéressants dans une
ambiance sympathique, où certains parents assez isolés ou peu habitués au théâtre ont
découvert une qualité relationnelle.

Rapport activité 2006 140


THEÂTRE ADOS
Monique BART – AEMO / Valérie HERNANDEZ – La Variante

Cette activité a concerné 11 adolescents et le groupe final, de 8 adolescents était


constitué de 7 filles et 1 garçon dont 4 en suivi AEMO.
L’objectif de l’année était une création collective à partir des impros proposées par les
acteurs adolescents, le sujet étant la « télé-réalité ». Les propositions étaient reprises
ensuite dans un texte écrit, ce qui a demandé aux « animateurs » un certain nombre
d’heures de travail en plus des heures d’ateliers.

Le groupe constitué d’adolescents assez différents s’est très vite montré soudé, chacun
acceptant l’autre dans ses difficultés ou ses différences et nous avons pu noter chez
certains d’énormes progrès dans la prise de confiance en soi et dans la gestion et le
respect du groupe.

Théâtralement, nous avons pu observer de grands progrès chez certains (élocution,


timidité, acceptation du corps, acceptation de l’autre).
Trios représentations de fin d’année ont eu lieu et c’est avec un grand plaisir que les
adolescents ont pu se mettre en scène devant un public assez nombreux.

Un goûter regroupant parents, ados et amis a eu lieu lors de la dernière représentation


et a permis beaucoup d’échanges intéressants, certains parents « découvrant » leur
enfant sur scène et avouant leur surprise positive…
Cette valorisation a permis une autre dynamique dans la relation parents / enfants, un
autre regard des adultes sur l’adolescent.

STAGE ADOS – VACANCES DE PÂQUES


Monique BART – AEMO / Valérie HERNANDEZ – La Variante

Il a eu lieu tous les après-midi pendant une semaine. Il a regroupé 13 adolescents de 12


ans à 17 ans, dont 6 en suivi AEMO.
Il avait pour contenu un travail sur la voix, le corps, l’impro, la relation aux autres et sur
scène etc.…, et une exploration d’un texte théâtral « Musée » de JM. RIBES.

Cette expérience a été riche par l’apport de chaque adolescent, par la qualité de leur
relation et par le plaisir commun à « passer » sur scène, sans jugement et avec une réelle
solidarité.
Une représentation en fin de stage a eu lieu et a permis un aboutissement dans le travail
et un réel plaisir théâtral, ainsi que de nombreux échanges travailleurs sociaux, parents
et ados.

Rapport activité 2006 141


L’ATELIER THÉÂTRE UN VÉRITABLE SUPPORT À LA PRISE
EN CHARGE ÉDUCATIVE EN AEMO

Un réel travail partenarial a pu se faire avec les travailleurs sociaux AEMO concernés
ayant en charge une mesure éducative concernant des enfants ou jeunes participant aux
ateliers ou au stage, par le biais d’informations données sur le jeune, sur ses difficultés
et ses craintes. Un retour pouvait se faire auprès du travailleur social concerné sur la
régularité, l’évolution constatée, les « progrès » accomplis et les changements en cours.
Cela autour de discussions et de questionnements en vue d’une meilleure prise en charge
et cela d’une manière réciproque.
Ce travail s’est fait également avec d’autres travailleurs sociaux concernés, partenaires
de terrain.

Le travail éducatif entrepris auprès de ces enfants et adolescents nous permet de


constater que l’outil théâtral est un véritable support à la prise en charge éducative en
AEMO ; cela a permis de mettre en évidence certaines difficultés et d’y travailler
(connaissance de soi, de son corps, timidité, manque d’assurance, relation à l’autre,
satisfaction de son ego et mise à l’écart du sentiment d’échec, revalorisation de son
image, relations avec la famille et changement dans le regard porté par les parents,
capacité à être dans l’écoute, respect de l’autre et des consignes, prises en compte du
groupe et du projet commun).

PROJET POUR L’ANNÉE 2006/2007

L’expérience va être renouvelée avec deux ateliers :


Atelier enfants : les mercredis de 14 h 30 à 16 h 00 coût (par trimestre) 40 €
Atelier ados : les mercredis de 16 h 30 à 18 h 30 coût (par trimestre) 50 €

Changement de lieu pour l’année scolaire 2006/2007.:


Centre Social ADIS
Allée des Amandiers – Jas de Bouffan
13090 – AIX EN PROVENCE
04 42 20 83 20

(Adhésion au Centre Social : 13 € pour l’année)


Monique BART

Rapport activité 2006 142


5°) L’ACTIVITE EQUESTRE
Elle se poursuit, aux Collets Rouges, à Vitrolles.

En 2003, une jeune professionnelle assistante sociale, Marie HOTOME, a mis en place
un projet, accompagnée d’un collègue éducateur Jean-Louis WAGNER, afin de
développer la communication entre l’enfant et le travailleur social au travers du regard
sur l’animal : le cheval.
7 sessions ont été organisées, sous la responsabilité d’A. RABAIOLI (en l’absence de
Marie HOTOME) et de Jean-Louis WAGNER, ainsi que 2 mini stages de 5 journées et
demi.
Soit 45 journées et demie, pour 54 enfants concernés.

« Les principaux participants sont originaires des antennes de Vitrolles, Salon de


Provence, Martigues, Marseille15ème, 16ème, 1er et 2ème arrondissements.
Ainsi l’activité fonctionne essentiellement avec les travailleurs sociaux « habitués », les
nouveaux participants restent encore rares.
En ce qui concerne les objectifs initiaux, fixés de l’activité équestre adaptée, nous
avons pu poursuivre nos actions.

De plus, au fur et à mesure des séances, l’organisation s’est améliorée.

D’une part, une seule monitrice, diplômée d’Etat, est référent du projet et prend en
charge les enfants durant toutes les séances. Elle a choisi de devenir notre
interlocutrice privilégiée, compte tenu de l’intérêt qu’elle porte à notre démarche.

D’autre part, avec son appui et ses conseils, l’organisation de chaque session s’en est
trouvée améliorée, chaque séance est maintenant programmée :
- 1ère séance : sensibilisation et découverte du poney.
- 2ème séance : voltige (prise en charge individuelle, puis en binôme des enfants sur
un même poney, en longe, pour effectuer des exercices ayant pour but de le
mettre en confiance),
- 3ème séance ; exercices diversifiés de chaque enfant sur son poney,
- 4ème séance : ballade dans les collines,
- 5ème séance : démonstration en présence des familles, remise du diplôme autour
d’un goûter.

Cette nouvelle organisation, avec l’aide d’une monitrice diplômée d’Etat a permis de
mieux structurer l’activité et ainsi d’en améliorer les finalités.

En retour, les travailleurs sociaux ayant participé à l’activité, s’accordent toujours à


dire qu’ils sont en mesure de faire de nombreuses observations utiles pour améliorer
leurs prises en charge éducative en faveur des enfants.

Rapport activité 2006 143


De plus, ils disent qu’une relation de confiance s’installe plus facilement entre la famille,
l’enfant et le service.

De leur côté, les enfants demeurent toujours très demandeurs pour poursuivre ou
recommencer une nouvelle session poney. Nous avons pu constater que les groupes
d’enfants, formés pour l’activité, créaient une dynamique réelle, les enfants sollicitant
d’autres sorties éducatives avec ce même groupe.
Par ailleurs, nous avons, encore cette année, l’exemple d’une adolescente qui s’est
inscrite individuellement à l’année en centre équestre ; nous pouvons rappeler qu’une
adolescente est actuellement en formation « palefrenier » à la suite d’une participation
aux premières sessions de l’activité.
L’activité équestre adaptée, à Vitrolles, se pérennise et garde tout son sens initial.

Pour autant, nous restons en difficulté pour répondre aux nombreuses demandes en
faveur des adolescents. »
(Extrait du rapport annuel 2006 Marie Hotome et Jean-Louis Wagner - Eq. C)

Rapport activité 2006 144


Les Collets Rouges,
en 2006

Rapport activité 2006 145


I - LES PSYCHOLOGUES DE L’AEMO

II - LES PSYCHOLOGUES DU SIOE

III - L’ESPACE DE MEDIATION ETHNOCLINIQUE

IV - LE BILAN CHIFFRE

1°) du Service AEMO


2°) du Service IOE
3°) de la consultation de médiation ethnoclinique

Rapport activité 2006 146


Comme chaque année, au moment de ce rapport écrit qui se veut être le reflet de
l’activité de toute une année, je me permets d’extraire quelques brèves citations puisées
dans les rapports des psychologues de l’association.

Beaucoup d’entre eux, à partir du regard posé sur leur passé, s’efforcent de décrire la
spécificité de leur approche, et la complémentarité de celle-ci avec la démarche des
travailleurs sociaux.

I - LES PSYCHOLOGUES DE L’AEMO

Il en est ainsi, par exemple, de l’intervention du psychologue lors des réunions


institutionnelles : Pour Charles Heim (AEMO Aubagne / La Ciotat) « …C’est en cela que
consiste mon travail dans les réunions d’équipes, quand on parle d’une famille que je ne
connais pas : créer, de mon point de vue de psychologue, extérieur à cette relation, une
réalité différente de celle des acteurs eux-mêmes, et que je leur présente comme une
ouverture, ou une alternative possible à leur propre vision, quand celle-ci leur pose
problème dans le processus de travail. Cette réalité différente prend souvent la forme
d’une construction commune à la famille et à l’intervenant ; c’est-à-dire qu’elle cherche à
conforter cette vision d’une communication permanente, dans un contexte d’aide
contrainte, dans laquelle famille et intervenant sont engagés […] Autrement dit, pendant
ces réunions je m’efforce de répondre à ces deux questions :
Comment est-ce que j’entends que ça se passe pour l’enfant, sa famille, l’enfant et sa
famille, entre eux et les intervenants (A.E.M.O. et/ou autres) ?
2- A quoi et à qui ça sert que ça se passe ainsi ?
Une de mes idées générales est en effet que je ne suis pas compétent en action
éducative, qui est la mission du service, alors que mes collègues le sont. Quand donc ils
demandent une collaboration, (et je pense la même chose pour les demandes de
consultation), je postule que leurs compétences se trouvent « coincées » par une trop
grande proximité ou implication vis-à-vis des familles ou des enfants. Aller au contact
des gens ne permet pas toujours le recul nécessaire, mais peut au contraire provoquer
des échos ou des résonances personnelles, parfois trop émotionnelles, et donc gênantes
sur le plan intellectuel et technique. Je propose donc, quand je m’en sens capable, le
« point de vue » d’un personnage, spécialiste de la relation et extérieur à telle relation
singulière.
Je m’efforce de rendre les intervenants attentifs à ce que la famille est en train de
leur faire pour préserver un équilibre familial, même problématique, menacé par leur
intervention. Ceci est bien, de mon point de vue, un travail de psychologue. »

Bien singulière est la place du psychologue, tantôt acteur et tantôt observateur (le
cycliste et celui qui l’encourage au bord du chemin ?), comme l’explique Mireille
DUMAINE (AEMO Marseille et Aubagne) : « J’ai pu expérimenter à la fois la force et la
fragilité de cette place. Somme toute, nous sommes des empêcheurs de tourner en rond,
dans tous les sens du terme.
Nous sommes à la fois dans la proximité et dans la distance, notre parole est décalée,
nous sommes un tout petit peu à côté. Notre questionnement des pratiques est une gêne,
mais une nécessité.

Rapport activité 2006 147


Il paraît qu’on ne peut pas être sur le vélo et se regarder pédaler (dixit un de mes
collègues), eh bien, si, justement, il faut, et c’est la raison pour laquelle nous sommes en
constant déséquilibre : nous incitons les gens à regarder ce qu’ils font, ça les aide et ça
les agresse tout à la fois, ce qui explique que nous ayons affaire à de multiples
résistances : des familles, des travailleurs sociaux, de l’institution.
Le pouvoir des mots que nous prononçons est important ; de la façon dont on qualifie un
comportement, il peut prendre des sens très différents : une mère « agressive » peut
être une mère inquiète, un père « rejetant » peut devenir un père protecteur s’il met de
la distance avec son enfant trop proche. »

C’est de cette place décalée que le psychologue peut faire entendre sa différence, mais
aussi sa complémentarité, comme le décrit Blandine DARBON, AEMO Marseille et
Vitrolles : « En AEMO, cette structure de relation paraît d’autant plus juste que le
psychologue n’est pas exactement un thérapeute indépendant, engoncé qu’il est par le
cadre judiciaire. Son travail n’est pas détachable mais toujours inclus dans une mesure
éducative.
Fort heureusement, même secondaire, même engoncé par le cadre ou par son rôle d’outil
possible pour l’intervenant, l’autre n’est pas un objet. Il nous semble que c’est parce que
le psychologue, après avoir repéré la place à laquelle il est sollicité, ne répond que
partiellement ou de manière légèrement décalé, qu’il manifeste bien, si cela était encore
nécessaire, qu’il est vivant, qu’il est lui-même un sujet désirant.
Le secret, l’alchimie réussie, serait que ce qu’il désire relève de la même intention que ce
que vise l’intervenant social, c'est-à-dire : l’évolution positive des familles. Ah, les voilà
enfin celles-ci, celles qui sont au cœur de notre travail, à l’origine de nos réflexions,
celles pour qui finalement on s’enquiquine à être en cohérence. A ce(s) sujet(s), ou à leur
propos, il nous semble que si les visées sont identiques, les chemins diffèrent.
Outre les consultations qui peuvent viser un effet thérapeutique direct, le psychologue,
dans son soutien à la réflexion des équipes, chemine de façon indirecte pour l’évolution
des familles. Dans ce cadre, son rôle n’est pas tant de juxtaposer un avis psychologique à
celui du travailleur social, mais bien d’établir avec lui un espace de questionnement
créatif pour son intervention.
Cet espace de mobilité pour la pensée semble s’élaborer de paire avec l’échange de
parole, en PSE ou en temps informel, comme un lieu qui s’ouvre dans l’intermédiaire entre
deux pensées. C’est peut-être ce qui permet d’entendre ce paradoxe étonnant que c’est
parfois simplement en recevant ce que l’intervenant donne à entendre de la situation que
cela crée chez lui l’espace d’un point de vue différent, d’une pensée autre, ceci avec le
phénomène créatif que cela engendre. […] Si la fonction du psy semble maintenant
clairement accordée à l’éducatif, il reste à noter que ce n’est finalement pas le
psychologue qui est directement aidant, mais bien plus la relation que le travailleur
social réussit à établir avec lui, ou avec ce qu’il s’en représente.»

On retrouve la même idée de complémentarité dans le rapport d’activité de Sonya


NEGRIN, AEMO Marseille et Martigues : « En ce qui concerne la place du psychologue,
l'écueil à éviter fut celui de se laisser assigner à une place de « décideur », au sein de
laquelle le risque était de déserter la place que le psychologue doit prendre, à savoir
d'être à la fois un peu "dedans" et un peu "dehors".

Rapport activité 2006 148


Pour conclure il est intéressant de mentionner que c'est d'ailleurs souvent à cette place
que les usagers peuvent nous mettre dans l'accompagnement que nous leur proposons. En
effet, nous faisons partie de l'accompagnement éducatif, avec notre spécificité, mais
celle-ci les emmène dans un "ailleurs". C'est probablement cet "ailleurs", qui permet aux
personnes que nous recevons, de dépasser cette aide contrainte, et de pouvoir se situer
à un moment donné dans une demande. »

C’est de ce même décalage et de cette même complémentarité qu’il est aussi question
dans l’analyse d’une autre psychologue (Armelle PERNOT, AEMO Salon-de-Provence) :
« Il convient pour le clinicien de permettre au travailleur social de se dégager du réel de
l’histoire familiale qui fait obstacle. Elle entre en résonance bien souvent avec sa propre
histoire.
La mise à distance des problématiques familiales, par la prise de conscience et la
symbolisation des répercussions sur eux-mêmes, des souffrances des usagers, contribue
à faciliter le travail d’élaboration psychique, en mobilisant ses ressources personnelles.
Le psychologue, en partant de la personne elle-même, a à repérer le fonctionnement et
les résistances du travailleur social et à le soutenir en posant un contenant à ses
angoisses.
Le psychologue travaille par ailleurs le décalage qui existe souvent entre les “attentes
du juges” et ce qui est réellement soutenable dans l’exercice de la mesure.
La place de tiers l’autorise alors à s’affranchir de la “commande judiciaire”, position que
ne peut prendre l’intervenant social qui se retrouve alors pris dans une sorte d’impasse
psychologique.
De cette place de tiers, il peut repérer les projections imaginaires, les effets de miroir
et en restituer quelque chose à l’équipe.
L’élaboration de ce travail autour d’une situation familiale permet que se dessine des
stratégies d’intervention.
Dans ses possibles “projets socio-éducatifs”, l’intervention du psychologue auprès des
familles peut constituer une piste. »

Certains insistent sur la particularité de cette intervention facultative en service


d’AEMO, alors qu’elle est institutionnellement systématique au SIOE. Pour Karine
LELION (AEMO Aix et Arles, mais aussi ex-SIOE…) : « Le cadre de l'AEMO bouscule
d'emblée car il octroie au psychologue une place toute particulière, une place à part.
Outre la contrainte judiciaire qui frustre le psychologue d'une demande tout à fait libre
de la part des usagers, le psychologue bien généralement n'intervient qu'à la demande
de l'équipe, porteuse souvent de la demande de consultation. Qu'importe me semble-t-il
de s'arrêter à cette modalité là, l'essentiel étant davantage d'apporter du sens à la
réponse.
Par ailleurs, ce qui peut être déconcertant pour le psychologue en AEMO, c'est que son
intervention n'apparaît en aucune trace visible. En IOE par exemple, le psychologue
figure dans les cases d'un agenda en tant qu'intervenant systématique à la
compréhension d'une dynamique familiale ; il participe aux réunions en y mettant son
grain de sel à chaque situation présentée, ce qui en soi coule de source puisqu'il
rencontre systématiquement chaque intéressé.
Il rend toujours un écrit au magistrat ; pour finir, dans l'intitulé de la mission
"Investigation et Orientation Educative", son intervention n'interpelle pas.

Rapport activité 2006 149


En AEMO, le psychologue est là, mais rien ne stipule son existence, et le cadre dans
lequel il intervient lui laisse a priori peu de place. […] Mon identité ne s'impose pas en
une réalité car elle compose avec le symbolique. Je travaille à symboliser la relation avec
cet autre que représente l’enfant, à la fois en sa filiation, issu de soi et différent
comme sujet de sa propre histoire. Tenter de remettre des repères symboliques qui
font défaut situant chacun à sa place, les parents comme parents, les enfants comme
enfants, le père et la mère comme homme et femme, et le professionnel comme un
professionnel.
[…] En réunion de PSE, il s'agit de dire ce qui est en nous et ce qui réagit. Je pense que
ma création, c'est la création de l'Autre que je fais parler autrement, en une autre
réalité. Mon rôle c'est de faire parler ce qui n'est pas audible quand l'Autre parle. Il
s'agit pour moi de faire parler le rapport que ce dernier entretient à ses diverses
missions, aux écarts entre ce qu'il veut faire et les effets de son intervention sur la
famille. J'interroge le sens et les enjeux de son implication, pouvant ainsi permettre une
certaine décentration émotionnelle. En effet, chaque spectateur d'une relation en
devient un acteur malgré lui. A partir du moment où il interagit, il agit. »

II - LES PSYCHOLOGUES DU SIOE

Les psychologues du SIOE ne sont pas en reste dans ce travail collectif de réflexion qui
doit contribuer à mieux cerner la place des uns et des autres et l’articulation nécessaire
entre eux.

Le rapport rédigé en commun par deux de ceux-ci (Daniel DELAPORTE & David SUISSA,
SIOE de Marseille) revient encore sur cette place singulière, décalée, du psychologue
clinicien dans la démarche d’investigation pluridisciplinaire :
« Il reste essentiel de préserver le caractère non interventionniste du
psychologue. Précisons que l'action n'est pas strictement un « faire » mais réside
substantiellement dans l'observation, l'analyse et le décryptage du discours du sujet
confronté au discours de l'intervenant éducatif. Par sa posture, le psychologue va
s'inscrire dans une position tierce comme référent symbolique, en ce sens où son
intervention va venir croiser plusieurs histoires singulières : celle de l'adolescent, de la
famille, celle de l'intervenant éducatif et la sienne propre.
Aussi avons-nous la conviction que l'éclairage clinique, lors des réunions, peut favoriser
chez l'éducateur, l'amorce d'un travail d'élaboration psychique qui va lui permettre de
se dégager peu à peu du réel de l'histoire familiale et de la problématique adolescente
auxquelles il se heurte.
L'intervention du psychologue devrait faciliter une meilleure prise de distance de la
part du référent éducatif tant vis à vis de la problématique de l'adolescent que vis à vis
de la résonance qu'entraînent, pour eux, les souffrances du sujet. C'est, en effet, dans
la mesure où le psychologue parviendra à se situer dans son rôle de « tiers », dans le
travail en équipe, qu'il pourra être à l'écoute de l'intensité des projections imaginaires,
de l'émergence de l'angoisse, des motions agressives ainsi qu'à l'écoute d'un discours
reposant, souvent, sur la dramatisation des conduites.
D'autre part, l'approche clinique du psychologue devrait pouvoir atténuer les effets de
miroir et la portée négative d'éventuels jugements et de commentaires non pertinents.

Rapport activité 2006 150


La réflexion d’une troisième psychologue du SIOE (Carole BEAUMONT, SIOE d’Aix-en-
Provence) enfonce le clou de la collaboration nécessaire :
« Comment la technicité de psychologue peut elle être employée puis mise à disposition
dans une perspective de travail pluridisciplinaire ?
La question de l'identité professionnelle se pose alors, il convient de repenser sa
pratique et sa fonction selon une demande institutionnelle, qui certainement au départ
était elle-même assez floue.
Une observation initiale de l'environnement professionnel nous apparaît prioritairement
nécessaire.
Un travail d'analyse des besoins voire de la demande si elle existe, concomitant à une
injonction institutionnelle, permet de délimiter les champs de sa pratique dans son
rapport avec l'autre et ainsi de clarifier sa place.
Notre fonction est unitaire mais nos activités plurielles. Leurs lectures peuvent se faire
dans des directions multiples intra service avec un partage des connaissances, un travail
de perlaboration commun et de mise en perspective et de guidance. Celles-ci puisent
dans un projet d'extériorité. Elles se déroulent également en relation intime avec le
sujet, avec un travail d'écoute, d'interprétation et d'analyse. Ici, il nous paraît de
nouveau important de préciser notre rôle et notre place à l'interlocuteur.
C'est peut-être dans cette relation privilégiée avec le sujet que chacun des
professionnels de l'ASSSEA 13 est en mesure d'apprécier sa fonction et l'étendue de
son rôle.
Il est pour cela essentiel que nous ayons une connaissance précise du but de notre
démarche et du cadre dans lequel celle-ci évolue.
C'est une condition sine qua non pour mener au partage des connaissances et à une
collaboration respectueuse des pratiques de chacun. »

Il y a aussi un équilibre à trouver, pour les psychologues du SIOE, entre le temps


consacré à l’évaluation diagnostique (le rendez-vous unique du mineur paraît bien
insuffisant…) et celui de la confrontation des points de vue en réunion de synthèse.
C’est de cet équilibre, dont dépend également la réussite d’une investigation
pluridisciplinaire, que le rapport d’activité de Laurence L’HEREEC, SIOE d’Arles et
d’Aix-en-Provence, se fait l’écho : « le fonctionnement par « rendez-vous unique »
propre aux psychologues en IOE reste globalement insuffisant pour permettre une
approche approfondie de certaines problématiques rencontrées : intrications de
facteurs culturels, de conflits liés à l’adolescence, de pathologies éventuelles, de
problématiques plus familiales qu’individuelles…
Si, pour atténuer cette difficulté, les rencontres avec les parents sont devenues
régulières, reste que la pratique classique de la consultation unique demanderait à être
assouplie pour permettre un travail plus respectueux des usagers.
Les pistes lancées en ce sens (déplacement du psychologue dans son lieu de vie, foyer
d’hébergement, rencontre avec le Juge…) ne sont pas aisées à mettre en place car, très
chronophage pour la plupart, elles ne sont pas assorties d’une modification des pratiques
et sont à expérimenter tout en maintenant le rythme classique des « consultation-
rédaction ». Elles ne sont pas non plus prises en compte dans les normes imposées au
psychologue…

Rapport activité 2006 151


On note par ailleurs la mise en place d’un nouveau fonctionnement d’équipe où les temps
de réunion, plus fréquents, diminuent d’autant le temps de présence sur le terrain et
rend plus difficile le respect des normes imposées. En effet sur le 50% qui m’est
affecté je passe parfois 1 jour 1/2 par semaine en réunion et il ne me reste donc plus
qu’un seul jour pour les ‘’sacro-saintes consultations/rédactions’’.

III-L’ESPACE DE MEDIATION ETHNOCLINIQUE

Une place à part est laissée au plus récent secteur d’activité de l’ASSSEA 13. En fait, il
ne s’agit pas vraiment d’un secteur à part, puisqu’il est au confluent de tous les autres
services de l’association : c’est le dispositif de médiation ethnoclinique. Depuis l’année
2006, une des psychologues de l’association est chargée d’organiser et d’animer (avec
beaucoup d’autres…) ce dispositif de sensibilisation, de formation et de consultation.

Au carrefour de tous les services depuis la mise en place des premières actions de
sensibilisation, en 2000 (donc au siècle dernier, déjà !), ce dispositif suscite l’intérêt de
beaucoup, mais il attise les passions de bien d’autres. Ce politiquement incorrect agite
les esprits…
Comme « nul n’est prophète en son pays » (cette expression trouve ici toute sa saveur…),
c’est au cœur même de l’ASSSEA 13 que les résistances sont les plus vives. Ainsi, quand
la pratique éducative prend son inspiration dans les concepts théoriques véhiculés par ce
dispositif, elle peut donner lieu à des malentendus, par toujours dépourvus de sous-
entendus qui ne s’inscrivent pas forcément dans une logique professionnelle.

Alice ATHENOUR, AEMO Aix-en-Provence et dispositif de médiation ethnoclinique, en


rapporte un exemple de cette inspiration, qui a fait débat, et qui mérite quelques
explications : « Une des manières, sans doute, de considérer "l'usager" au centre du
dispositif, est de s'approcher de ce cœur là. Ce qui s'y passe nous échappe, pour la plus
grande part, mais l'expérience montre que la mise en lumière, en perspective, d'un
certain nombre de malentendus entre les générations, de secrets, peuvent permettre à
l'enfant, l'adolescent, davantage encore, de repérer un peu mieux de quoi il a été
fabriqué. Certes, de "chair", bien sûr, mais avec ces objets, ces choses qui fondent une
façon d'être ... humain ; dans la dimension de ce qui fait groupe : un nous, un eux ; dans
la dimension de mythes quelquefois inconnus de lui ; dans toutes les contradictions, les
échappées que cela suppose et qui resteront insues. Est-il possible alors de rester dans
un discours normatif, extérieur ? Ni pour les "usagers", ni pour les intervenants... Les
objets prennent sans doute leur place dans la façon dont ils centrent sur l'essentiel, de
par leur force, leur puissance...Le livre sacré dont il a été question est bien sûr
exemplaire à cet égard. »

Et maintenant, trêve de littérature ! Après les lettres…passons aux chiffres.

Ils sont aussi le reflet d’une activité, n’est-ce pas ?

Rapport activité 2006 152


IV - LE BILAN CHIFFRÉ

Service d'A.E.M.O.
Consultations psychologiques :

C’est, au total, 1342 rendez-vous qui ont été organisés et effectivement réalisés par
l’ensemble des psychologues du service d’AEMO en 2006, répartis comme suit :

* Premier trimestre :
-rendez-vous fixés : 144 garçons / 171 filles / 173 familles
- rendez-vous honorés : 101 garçons / 126 filles / 126 familles

* Deuxième trimestre :
-rendez-vous fixés : 172 garçons / 210 filles / 213 familles
- rendez-vous honorés : 114 garçons / 161 filles / 161 familles

* Troisième trimestre :
-rendez-vous fixés : 62 garçons / 140 filles / 100 familles
- rendez-vous honorés : 40 garçons / 87 filles / 57 familles

* Quatrième trimestre :
-rendez-vous fixés : 143 garçons / 209 filles / 215 familles
- rendez-vous honorés : 100 garçons / 138 filles / 131 familles

* TOTAL ANNUEL :
-rendez-vous fixés : 521 garçons / 730 filles / 701 familles
- rendez-vous honorés : 355 garçons / 512 filles / 475 familles

Consultations psychiatriques :

- enfants convoqués : 28 garçons/17 filles


- enfants examinés : 19 garçons/ 10 fille

Service d'IOE
Examens psychologiques :

o Daniel DELAPORTE (Marseille) :


ƒ mineurs convoqués : 99 garçons / 90 filles
ƒ mineurs examinés : 66 garçons / 62 filles

o David SUISSA (Marseille):


ƒ mineurs convoqués : 130 garçons / 77 filles
ƒ mineurs examinés : 79 garçons / 52 filles

Rapport activité 2006 153


o Carole BEAUMONT (Aix-en-Provence) :

ƒ mineurs convoqués : 98 garçons / 85 filles


ƒ mineurs examinés : 79 garçons / 70 filles

o Laurence L'HEREEC (Aix et Arles) :

ƒ mineurs examinés à Aix : 8 garçons / 22 filles


ƒ mineurs examinés à Arles : 20 garçons / 11 filles

SOIT UN TOTAL GENERAL DE : 469 mineurs différents examinés

Examens psychiatriques :

• A Marseille : 104 mineurs examinés


• A Aix-en-Provence : 33 mineurs examinés
• A Arles : 35 mineurs examinés

SOIT UN TOTAL GENERAL DE : 172 mineurs différents examinés

1. Consultation de médiation ethnoclinique

* Nombre de journées de consultation : 24

* Nombre de situations présentées par des équipes de professionnels : 37, dont :


Comores : 9, Mayotte : 3, Algérie : 6, Côte d'Ivoire : 2, Tunisie : 4, Maroc : 4, Gabon : 1,
Congo : 1, Sénégal : 4, Madagascar : 2, Mali : 1.
* Nombre de familles accueillies : 10,
dont : Comores : 4, Mayotte : 1, Algérie : 1, Tunisie : 2, Côte d'Ivoire : 1, Sénégal : 1.

* Nombre d'équipes rencontrées : 47 (74 professionnels au total),


dont : MILIEU OUVERT ÉDUCATIF Marseille : 13, MILIEU OUVERT ÉDUCATIF Aix :
7, MILIEU OUVERT ÉDUCATIF Martigues : 1, MILIEU OUVERT ÉDUCATIF Salon : 1,
Service d’investigation Marseille : 5, Service d’investigation Aix : 1, Service AEMO
Marseille : 2, Accueil Palais Marseille : 1, Institut de Rééducation Marseille (SESSAD) :
2, Institut Médico-Educatif (SESSAD) : 1, Aide Sociale à l’Enfance Aix : 1, Aide Sociale
à l’Enfance Marseille : 3, MECS Arles : 2, MECS Marseille : 2, MECS Aix : IAP
Manosque : 1, ADDAP 13 Aix : 1, Hôpital Timone : 2, Collège Marseille : 1.

Docteur Thierry USO


Conseiller technique
Pôle médicopsychologique

Rapport activité 2006 154


Service d’insertion professionnelle Jeunes

I - OBJECTIFS ET DEMARCHE PEDAGOGIQUE DU DISPOSITF

II - FONCTIONNEMENT GENERAL DU SIP

1°) Le fonctionnement général


2°) Le partenariat
3°) Le parcours personnalisé

III - BILAN QUANTITATIF ET QUALITATIF POUR LA PERIODE


DU 1ER NOVEMBRE 2005 AU 30 OCTOBRE 2006

Les tableaux et graphiques

Rapport activité 2006 155


I - OBJECTIF ET DEMARCHE PEDAGOGIQUE DU DISPOSITIF

L’action du SIP Jeunes n’a pu se construire ces trois dernières années qu’à partir de
l’action éducative. Dans un premier temps, il a fallu établir une communication avec
l’ensemble des acteurs de terrain que sont la Chambre des Métiers, les entreprises, la
Chambre de Commerce, les différents CFA (Centre de Formation des Apprentis), les
équipes éducatives des deux institutions partenaires et les jeunes eux-mêmes, afin de
mettre en œuvre les stratégies individualisées et adaptées.
Il a été construit, avec chaque jeune accueilli sur les permanences du SIP Jeunes le
mardi et le mercredi matins, un parcours personnalisé adapté à la réalité de chacun.
Cette pratique éducative repose essentiellement sur l’exercice de quatre fonctions :
- accueil,
- évaluation des besoins,
- apprécier la ou les motivations du jeune,
- un accompagnement suivi et évaluation.

Les travailleurs sociaux de ces deux institutions que sont la PJJ et la Sauvegarde
peuvent objectivement dire aujourd’hui tout l’intérêt d’une prise en charge éducative au
quotidien, qui nous rappelle de façon récurrente pour toutes les situations individuelles
de jeunes, qu’il ne peut y avoir d’évolution positive de l’ensemble des parcours de chacun
d’entre eux que si le contenu des activités de jour a été défini.
Sur cette réalité, le SIPJ s’est donné les moyens d’être compétent en matière d’activité
de jour afin de pouvoir construire avec chaque jeune un parcours individualisé
d’intégration sociale et professionnelle avec pour objectif d’être un complément à la
prise en charge éducative.

Le SIPJ se veut être avant tout un outil de travail supplémentaire et de coordination


d’autres missions luttant contre l’exclusion des jeunes.
Il a déjà été précisé dans les deux précédents rapports d’activités le rôle du SIPJ, il
nous paraît essentiel et indispensable de le rappeler de nouveau.

Son rôle principal consiste à accueillir en priorité des jeunes qui ne sont plus soumis à
l’obligation scolaire et sans qualification ni projet professionnel et tous ceux soumis à
l’obligation scolaire et en grande difficulté.

L’objectif du SIP Jeunes c’est de les aider à construire avec eux un parcours
personnalisé d’insertion sociale et professionnelle.

Le travail du SIP Jeunes n’est basé que sur une pédagogie d’alternance selon l’âge des
jeunes :
- stage scolaire,
- mise en situation de stage, convention de stage (SIP Jeunes),
- contrat d’apprentissage,
- contrat de professionnalisation,
- classe de CPA (Classe de Préparation à l’Apprentissage),
sont les outils essentiels du SIP Jeunes.

Rapport activité 2006 156


Cette action permet à tous les jeunes de ces deux institutions de pouvoir découvrir le
monde du travail de façon adaptée par le biais de différents stages ou contrats de
travail que nous avons évoqués plus haut afin de leur laisser le temps d’un choix
professionnel avant une orientation définitive.

II - FONCTIONNEMENT GENERAL DU SIP

a) Fonctionnement général

Du 1er Novembre 2005 au 30 octobre 2006, le SIP Jeunes a reçu 207 jeunes âgés de 14
à 21 ans orientés par les travailleurs sociaux de la sauvegarde et de la PJJ des Bouches-
du-Rhône.
Les temps de permanences sont les mardis et mercredis de 9 h à 12 h sans rendez-vous.
Deux salariés sont détachés sur ce dispositif et se partagent l’accueil des jeunes qui se
présentent, sans distinction d’appartenance de service.
Les demandes varient d’un jeune à l’autre mais ce que l’on peut constater c’est que d’une
façon générale la demande reste toujours l’emploi (dans le cadre de l’apprentissage,
voire dans le cadre de CPA pour les plus jeunes).
L’entretien individuel peut varier dans la durée d’un jeune à l’autre. C’est un moment qui
permet de pouvoir rapidement identifier la situation familiale, le niveau scolaire et
d’éventuelles expériences professionnelles. Ce moment d’accueil permet d’évaluer
rapidement et objectivement les attentes du jeune et d’élaborer un parcours
professionnel avec lui.
L’action du SIP Jeunes est bien repérée par l’ensemble des travailleurs sociaux qui se
sont approprié cet outil de travail complémentaire à leur action éducative.

Certains jeunes souhaitent intégrer l’emploi après quelques semaines d’un parcours en
entreprise, d’autres ont pu prendre conscience que l’emploi n’était pas la réponse la plus
appropriée et de ce fait sont orientés sur des dispositifs de droit commun.
Pour d’autres encore, la rencontre avec le monde du travail leur permet de prendre
conscience des difficultés et des réalités de l’entreprise et les renvoie à une nécessaire
rescolarisation.
Enfin, pour certains jeunes, les stages peuvent déboucher sur des contrats
d’apprentissage, voire de professionnalisation et pour les plus jeunes sur des
orientations en classe de CPA.

b) Le partenariat

Créer un partenariat c’est travailler avec toutes les synergies présentes sur le terrain
dans le respect de chacun. S’apprécier et se reconnaître dans nos fonctions, demande du
temps.

Les liens avec les partenaires peuvent se faire de façon simple mais si on rencontre des
difficultés comme cela peut être parfois le cas avec certains CPE de collège, de bonnes
relations au quotidien permettent dans la plupart des situations la réalisation d’un
travail de qualité, au bénéfice des jeunes.

Rapport activité 2006 157


c) Le parcours personnalisé

L’accueil des jeunes sur le dispositif SIP Jeunes a permis un travail de proximité avec
l’ensemble des travailleurs sociaux et les responsables des services.
Toutes les situations sont discutées avec les référents afin de cerner au plus pré un
cadre général permettant de mieux cibler la demande.
Chaque jeune est mis en situation de pouvoir exprimer ses aspirations sans pression, le
temps lui est donné lors de cet entretien afin d’élaborer une vision la plus exhaustive.
Tous ceci permet la construction d’un parcours personnalisé.

III - BILAN QUANTITATIF ET QUALITATIF POUR LA


PERIODE DU 1ER NOVEMBRE 2005 AU 30 OCTOBRE 2006

1A) Graphique : population reçue, classée par tranche d’âge et par sexe
PJJ – SAUVEGARDE

1B) Graphique : population SAUVEGARDE

1C) Graphique : population PJJ

-----------------------
1) Tableau : détail des différents contrats en alternance

2) Tableau : stage scolaire / CPA classe de préparation à l’apprentissage

3) Tableau : orientation diverses

Graphique n° 1A

Pourcentage de jeunes par tranches d’ages


Le premier constat que l’on peut faire pour cette année 2006 c’est le nombre de plus en
plus croissant des jeunes toujours soumis à l’obligation scolaire (14/15 ans). Comme
l’année précédente, la grande majorité des jeunes orientés par l’ensemble des
travailleurs sociaux de ces deux institutions reste la tranche d’âge des 16/17 ans. Les
jeunes majeurs ne représentent qu’un faible pourcentage.

On pourra constater sur les graphiques suivants que les éducateurs de l’ASSSEA 13 ont,
comme l’année 2005, davantage orienté des jeunes âgés de 14 ans, mais la nouveauté
c’est la part importante des jeunes toujours soumis à l’obligation scolaire qui ont fait
appel au service du SIP Jeunes afin que le service construise avec eux un parcours
personnalisé de formation. Quant aux éducateurs et assistantes sociales de la PJJ ils
ont davantage orienté les 16/17 ans qui représentent la moitié de l’effectif des jeunes
PJJ.

Rapport activité 2006 158


- Commentaire général

Le constat que l’on peut faire c’est que comme les deux années précédentes, la demande
est souvent identique. Les jeunes formulent le souhait de pouvoir rapidement intégrer le
travail par le biais ou d’un contrat d’apprentissage ou par des classes de CPA pour les
plus jeunes.

Graphique n° 1B

Ce graphique présente les jeunes orientés par l’ensemble des équipes éducatives de la
Sauvegarde.
Ce que l’on peut dire c’est que la grande majorité du public reçu par le dispositif du SIP
Jeunes sont les 16/17 ans et 15 ans, suivis des 14 ans.
Les jeunes majeurs ne représentent pas plus de 3 % de la population accueillie.

Graphique n° 1C

Il représente les jeunes adressés par les équipes de la PJJ. Le constat est
pratiquement identique à l’année 2005 avec une majorité de garçons orientés, 98 % sont
sur ordonnance 45. Les 16/17 ans représentent 43 jeunes, les 3/4. de l’effectif PJJ
(voir graphique pour les pourcentages par tranche d’âge).

a) Les contrats en alternance

Tableau n° 1
Il représente l’ensemble des contrats signés entre le 1er juillet 2006 au 31 décembre
2006. 35 contrats d’apprentissages ont été signés sur cette période de six mois. On
pourra voir de façon détaillée l’ensemble des 35 contrats qui ont été signés par tranche
d’âge par secteur d’activité et par sexe.
A ce jour, certains jeunes sont en rupture de contrat et de nouveau à la recherche d’un
nouveau contrat ou ont déjà signé un autre contrat.

Rapport activité 2006 159


LES CONTRATS EN ALTERNANCES

Tableau n°1

SEXE AGE SECTEUR


G 17 ans Cuisine
G 16 as Vente
F 16 ans Vente
G 16 ans Cuisine
G 16 ans Salle
F 16 ans Salle
G 16 ans Coiffure
G 15 ans Coiffure
F 16 ans Pressing
G 15 ans Salle
F 17 ans Vente
F 17 ans Vente
G 17 ans Paysagiste
F 17 ans Salle
G 17 ans Salle
G 16 ans Boulangerie
G 17 ans Cuisine
F 16 ans Service
F 16 ans Cuisine
F 16 ans Vente
F 17 ans Pâtisserie
G 16 ans Salle
G 17 ans Carrosserie
F 15 ans Salle
G 17 ans Bâtiment
G 17 ans Vente
G 15 ans Métallerie
F 15 ans Coiffure
F 16 ans Salle
G 16 ans Cuisine
F 17 ans Salle
F 17 ans Vente
G 16 ans Bâtiment
F 17 ans Salle
G 16 ans cuisine

Rapport activité 2006 160


b) Autres orientations

Tableau n° 2
Il représente l’ensemble des jeunes qui ont été orientés par les équipes éducatives et
toujours soumis à l’obligation scolaire (14/15 ans) pour lesquels un parcours personnalisé
a été mis en place pour chacun des jeunes reçus.
Certains ont été maintenus dans un cadre scolaire classique avec des aménagements
entre le monde du travail et une scolarité adaptée.
Les autres ont été orientés vers des classes de CPA (Classe de Préparation à
l’Apprentissage) afin d’éviter toute rupture scolaire.

- 14 jeunes ont été orientés vers les CFA sur des classes de CPA.

- 5 jeunes de 15 ans ont signé des contrats d’apprentissage à la sortie d’une classe de
3ème générale dans des secteurs différents.

- 37 jeunes ont été maintenus dans un cadre scolaire avec un parcours personnalité afin
de les intégrer plus en douceur au monde du travail.

- 3 jeunes ont été déscolarisés sans que l’on trouve une réponse à un parcours de
formation.

Le SIP Jeunes s’est donné pour mission de travailler en amont de l’échec scolaire pour
les 14/15 ans soumis à l’obligation scolaire, d’œuvrer pour la prochaine campagne
d’apprentissage qui débutera le 1er juillet 2007 dont on sait qu’ils vont quitter l’école.

STAGE SCOLAIRE ET ORIENTATION CPA

Tableau n°2

SEXE AGE SECTEUR


G 16 ans S. Scolaire : Boulangerie
G 15 ans S. Scolaire : Boulangerie
F 15 ans Crèche
G 15 ans S. Scolaire : Salle
F 15 ans S. Scolaire : Vente
F 15 ans CPA : Vente
G 15 ans S. Scolaire : Vente
G 15 ans S. Scolaire : Cuisine
G 15 ans CPA : Bâtiment
F 15 ans S. Scolaire : Salle
G 15 ans S. Scolaire : Boulangerie
G 15 ans CPA : Carrosserie
Rapport activité 2006 161
F 15 ans Déscolarisée
F 16 ans S. Scolaire : secrétariat
G 15 ans S. Scolaire : Bâtiment
G 15 ans S. Scolaire : Bâtiment
G 15 ans CPA : Bâtiment
G 15 ans CPA : Mécanique
G 15 ans Déscolarisé
G 15 ans CPA :Mécanique
F 15 ans S. Scolaire : Petite
enfance
F 15 ans CPA : coiffure
G 15 ans S. Scolaire : Maçonnerie
F 15 ans CPA : Vente
G 15 ans S. Scolaire : Bâtiment
F 15 ans S. Scolaire : Vente
F 15 ans S. Scolaire : Vente
G 15 ans CPA : Bâtiment
G 15 ans S. Scolaire : Boulangerie
F 15ans S. Scolaire : Vente
G 15 ans S. Scolaire : Bâtiment
F 15 ans S. Scolaire : Coiffure
G 15 ans CPA : Bâtiment
F 15 ans S. Scolaire : Service
F 15 ans Déscolarisée
G 15 ans CPA : Mécanique moto
G 15 ans S. Scolaire : Bâtiment
G 15 ans CPA : Bâtiment
G 15 ans S. Scolaire : Service
G 15 ans S. Scolaire : Bâtiment
F 15 ans CPA : Salle
G 15 ans S. Scolaire : Boulangerie
F 15 ans S. Scolaire : Salle
G 15 ans CPA : Bâtiment
G 15 ans S. Scolaire : Salle
G 15 ans S. Scolaire : Pâtisserie

Rapport activité 2006 162


Tableau n° 3

Autres orientations qui regroupent tous les jeunes qui ont été orientés vers des
dispositifs de droit commun dans la mesure où la population du SIPJ tend à se rajeunir
cela explique le peu d’orientation vers les missions locales, 3 jeunes seulement ont été
inscrits dans ces dispositifs.

ORIENTATIONS DIVERSES

SEXE AGE DROIT COMMUN


F 16 ans Mission locale
F 16 ans Mission locale
G 16 ans Mission locale

Graphique n° 2A

Ce graphique général démontre qu’il ne nous a pas été donné de pouvoir réaliser
une parité exacte entre le nombre de filles et de garçons.
Ce graphique est néanmoins assez conforme aux observations sociologiques en matière
d’insertion sur cette tranche d’age. IL paraît admis que les filles poursuivent plus un
cursus scolaire traditionnel (quelles que soient leurs difficultés par ailleurs) et que les
garçons se situent plus dans les ruptures.
Néanmoins notre pourcentage d’insertion auprès des filles est cette année en légère
augmentation, au global, alors que par ailleurs le nombre de filles orientées par la PJJ
est en baisse.

Rapport activité 2006 163


Graphique 1A

POURCENTAGE DE JEUNES PAR TRANCHES D'AGES PJJ &


SAUVEGARDE

90
38%
80
25%
70
60 27% SERIE 1
50 SERIE 2
40
30 6%
20
2%
10
0
14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans

14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans Total


12 55 79 52 4 3 2 207
6% 27% 38% 25% 2% 1% 1% 100%

Rapport activité 2006 164


Graphique 1B

POURCENTAGE DE JEUNES PAR TRANCHES D'AGES


SAUVEGARDE

70
32%
60
18%
50
31% SERIE 1
40
SERIE 2
7%
30

20

10 0%
1% 1% 1%
0
14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans 21 ans

14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans 21 ans Total


11 46 61 27 0 2 2 1 150
7% 31% 32% 18% 0% 1% 1% 1% 100%

Rapport activité 2006 165


Graphique 1C

POURCENTAGE DE JEUNES PAR TRANCHES D'AGES PJJ

30
42%
25
31%

20

SERIE 1
15 14%
SERIE 2
10
8%
5
2%
2% 2%
0
14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans

14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans Total


1 8 18 25 5 1 1 59
2% 14% 31% 42% 8% 2% 2% 100%

Rapport activité 2006 166


Graphique 2A

PJJ SAUVEGARDE

FILLES
35%

FILLES
GARCONS

GARCONS
65%

FILLES GARCONS TOTAL


72 135 207
35% 65% 100%

Rapport activité 2006 167


Graphique 2B

SAUVEGARDE

43 % FILLES

FILLES

GARCON
S

57% GARCONS

FILLE GARCON TOTAL

63 85 148

43% 57% 100%

Rapport activité 2006 168


Graphique 2C

PJJ
FILLES
15%

FILLES
GARCONS

GARCONS
85%

FILLES GARCONS TOTAL


9 50 59
15% 85% 100%

Rapport activité 2006 169


CONCLUSION

Avec 35 contrats d’apprentissage signés, plus de 250 mises en situation de stage (de
découverte, d’orientation, d’observation, de vérification de projet) le SIPJ a prouvé, une
fois de plus, tout l’étendu de ses compétences et de son efficacité dans la construction
des parcours individualisés et personnalisés des jeunes les plus en marge des différents
dispositifs de droit commun.
En travaillant en complémentarité le SIPJ a su s’imposer, comme activité de jour,
repérer au cœur du dispositif d’intégration sociale et d’insertion professionnelle du
secteur associatif conventionné et du secteur public de la PJJ des Bouches-du-Rhône.

Il nous semble essentiel de poursuivre notre travail axé sur la construction de parcours
d’insertion personnalisé, car celui-ci permet d’embrasser la totalité du profil du jeune,
en le rendant acteur de son orientation, dans un partenariat institutionnel.

La qualité du relationnel que le SIP Jeunes instaure avec le réseau des


« professionnels » chargés d’accueillir les jeunes permet d’améliorer ce dispositif en
l’étendant à d’autres professions, voire d’autres structures, d’autres entreprises...

Enfin, en conservant les moyens actuellement alloués au fonctionnement du SIP Jeunes,


il s’avèrera difficile de ne pas instaurer des listes d’attente pour s’assurer d’une plus
grande efficacité d’intervention auprès des jeunes… sauf à espérer que d’autres moyens
seront mis à la disposition de ce service.

Rapport d’activité 2006 170

Vous aimerez peut-être aussi