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RAPPORT DE L’ACTIVITE
I - A.S.S.S.E.A. 13 .........................................................
II - LES SERVICES
¾ Le Service ARCHIPEL..................................................................................................
• IDENTIFICATION DE L’ASSOCIATION
• LE PROJET ASSOCIATIF
RAISON SOCIALE
A.S.S.S.E.A. 13
Association du Service Social de Sauvegarde de l’Enfance, de
L’Adolescence et des Jeunes Adultes des Bouches-du-Rhône.
STATUT JURIDIQUE
Association Loi 1901 sans but lucratif
27 avril 1935
ADRESSES
DECLARATION EN PREFECTURE
• Convention Médiation
Direction Départementale des Affaires Sanitaires & Sociales
CONVENTION GENERALE
AUTRES CONVENTIONS
• Convention avec la région PACA pour la mise en œuvre des actions de formation
relevant du programme régional de formation.
REFERENCES ADMINISTRATIVES
FORMATION
Déclaration du 22.06.95 sous le n°93.13.06386.13
de la Délégation Régionale de la Formation
Professionnelle.
Pour ce faire :
- a été écartée la participation des membres dit « de droit » pour la plupart porteurs de
la double casquette : contrôleurs, financeurs ou donneurs d’ordre, susceptible d’être
confrontés à une double responsabilité incompatible avec chacune de leurs fonctions
dans l’association et dans leur administration ;
- A été mise en place une véritable structure démocratique constituée
D’une part d’un pouvoir législatif que représentent l’assemblée générale et sa
commission permanente,
D’autre part un pouvoir exécutif confié au conseil de direction avec
interdiction à ses membres de participer à la commission permanente chargée de le
contrôler.
- A été donné à l’assemblée générale le pouvoir d’élire elle-même (au lieu et place de
l’ancien conseil d’administration) le président de l’association et tous les membres de la
commission permanente et du conseil de direction, ce qui renforce en outre leur
légitimité.
- A été réduit le nombre des membres composant ces deux derniers rouages.
- A été substituée à une réunion trimestrielle du conseil d’administration une réunion
bimestrielle de la commission permanente.
- A enfin été créé un Comité technique à deux volets qui se réunit chaque fois qu’il y a
lieu :
L’un où siègent, aux côtés notamment du président de l’association et du
directeur général, les représentants des administrations ou des tribunaux dans le but
de rechercher les moyens d’un meilleur partenariat,
L’autre, aux côtés des mêmes, ou siègent des représentants des salariés et
des services concernés pour échanger les analyses sur des questions importantes de
fonctionnement qui ne relèvent pas de la compétence du Comité d’Entreprise
AIX-EN-PROVENCE
ARLES
AUBAGNE
MARTIGUES
SALON-de-PROVENCE
TARASCON
VITROLLES
E.S. - A.E.M.O. - I.O.E. Centre Urbain – 155 Ave Y.RABIN (Im GMF) 13127 VITROLLES
04.42.46.88.66
PRESIDENT D’HONNEUR
PRESIDENT
Monsieur Claude SALAVAGIONE
Procureur général honoraire Cour d’Appel d’Aix en Provence
PRESIDENT DELEGUE
SECRETAIRE GENERAL
MEMBRE QUALIFIE
PRESIDENTE
Mme AUMERAS
Pédiatre
Monsieur HUGONENQ
Médecin psychiatre
• arrête les choix des valeurs sur lesquelles l’association appuie ses actions,
Cet esprit est illustré par les changements successifs de dénominations ; le Comité est
devenu Service Social de Sauvegarde de l’Enfance, puis Association du Service Social de
Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence le 8 novembre 1989 et enfin Association du
Service Social de Sauvegarde de l’Enfance, de l’Adolescence et des Jeunes Adultes des
Bouches-du-Rhône le 18 mai 1997.
Ce fondement même de son existence perdure et doit perdurer de nos jours dans le
cadre du milieu ouvert, centré autour des idées directrices de:
Au travers d’actions :
h De prise en charge des cas qui lui sont confiés par les tribunaux,
activité principale mais aussi en s’ouvrant de plus en plus sur l’extérieur
du monde judiciaire,
Ses activités et actions sont exercées dans le cadre d’une association à but non lucratif
régie par la loi du 1er juillet 1901 et celui de ses statuts révisés pour les dernières fois
aux assemblées générales extraordinaires des 18 mai 1997 et 10 novembre 1998.
h D’esprit associatif générant son ouverture à toute personne autre que ses
salariés qui accepte d’œuvrer dans une obligation de bénévolat intégral tant en sa
qualité d’adhérent, que de membre d’une instance dirigeante ou d’une fonction
prévue par ses statuts ; le seul moteur souhaité est la volonté de mettre son
expérience, ses connaissances, voire ses relations et une partie de son temps au
service de la protection et de l’aide aux mineurs et jeunes en danger ;
Les rapports de l’association avec ses salariés sont régis, sur le plan strict du
droit, par la législation du travail, les conventions auxquelles l’association a
adhéré directement, ou indirectement par son appartenance à des fédérations ou
syndicats nationaux et régionaux, et les accords internes, observation faite que
l’association n’est pas une personne morale de droit commercial mais de droit
privé associatif.
Ces fondamentaux déterminent les grandes orientations des actions de l’association, ses
objectifs généraux et la nature des outils à utiliser.
Ils constituent les principes directeurs et les moyens que le programme institutionnel
établi par le directeur général, doit mettre en place et en œuvre.
A leur lumière, il est clair que la principale raison d’être de l’association est le
militantisme en faveur des enfants et des jeunes les plus fragilisés, qui implique des
actions :
Pour réaliser cette noble finalité, l’association doit avoir pour objectifs constants :
h La recherche d’une meilleure connaissance de ses activités par les pouvoirs publics,
les autres organismes ou associations oeuvrant dans le même secteur, notamment par la
présence d’un de ses membres dans leurs organes dirigeants ou des commissions
d’études, ainsi que par les groupements de types libéraux ou les entreprises susceptibles
de lui fournir des aides de toutes natures.
______________________________
I - PREAMBULE
II - LES STATISTIQUES
L’année 2006 a été marquée par des événements de différentes natures qui ont
contribué à la fois à enrichir et à perturber le mode organisationnel du service AEICO.
Parmi ceux-ci :
Le départ en retraite de Madame Gautier, collaboratrice passionnée par sa fin de
carrière au sein du service AEICO qui a pu enrichir le travail d’accueil par un apport
professionnel spécifique (du à son passage au service Archipel) dont ses partenaires ont
pu bénéficier.
- Au niveau du Tribunal des Enfants d’Aix en Provence, les locaux ont pu être
réaménagés en concertation avec les professionnels.
Ils sont composés d’un seul bureau ce qui nécessite une articulation entre les services
lors d’une cohabitation qui ne peut être que ponctuelle.
Récapitulatif année 2006 de l’activité sur les trois lieux d’accueil du service AEICO
Jours annuels Journées Personnes Ratio par
Permanence effectuées Reçues matinées
à assurer
TPE Marseille 132,5 132,5 1157 4,3
TPE AIX 132,5 129 723 2,1
MJDAUBAGNE 29,5 27 79 1,5
Personnes reçues
2005 2006
Personnes reçues 1720 1959
On note une nette reprise de l’activité de l’accueil des usagers au TPE de Marseille.
Nous retrouvons une activité supérieure à celle observée au cours de l’année 2005.
¬On peut déjà indiquer que lors des périodes de vacances scolaires un afflux de
population est noté.
Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’organisation du travail car le service, comme
l’ensemble des organisations est en effectif réduit.
Les périodes les plus prolixes ont été les mois de juillet et d’août ainsi que les vacances
de Pâques où « le pic » de 6 personnes par matinée a été atteint.
Il s’est effectué sur 258 matinées soit 129 jours, 9 matinées n’ont pas été assurées en
raison d’un arrêt maladie prolongé au cours de l’année 2006
Personnes reçues 72 79
Ratios par 1/2 journées d’accueil 1,4 1,5
Cette mission est bien repérée par les partenaires notamment la protection judicaire de
la jeunesse et les services du Conseil général (la polyvalence entre autre) qui n’hésitent
pas à nous solliciter, de même on observe une continuité de contacts avec le service
social scolaire.
Comparatif des demandes exprimées sur l’ensemble des lieux d’accueil du public :
Les demandes d’accès au droit se maintiennent sauf à la MJD d’Aubagne où elles ont
explosées.
Cela tient en partie au fait que notre présence constante depuis plus d’un an nous
permet de pouvoir être mieux repéré par les usagers et les partenaires.
La réponse juridique ne suffit pas aux populations qui souhaitent rencontrer un
travailleur social. L’entretien permet d’aborder de manière pédagogique le rapport à
l’institution judiciaire et l’ensemble des procédures auxquelles sont confrontées
simultanément certains justiciables ( JAF, Parquet pour non représentation d’enfant,
commissariat, Juge des enfants…)
Les services du conseil général sont moins pourvoyeurs de public et cela apparaît
cohérent par rapport à leur mission.
Les personnes qu’ils continuent à adresser au service AEICO le sont le plus souvent
pour des sollicitations concernant des demandes d’accès au droit (émancipation, révision
de pension alimentaire, exercice de l’exercice de l’autorité parentale dans le cadre de
couple séparé, voire de cellule familiale recomposée…)
Les demandes soutenues par les services de l’Education Nationale sont en légère
progression, elles concernent le plus souvent des demandes d’accès au droit et non pas
des sollicitations d’ouverture de dossier dans le cadre de l’assistance éducative
5 demandes ont été traitées au Tribunal d’Instance de Marseille en 2006 soit une
baisse de 75% par rapport à 2005.
Elles concernent exclusivement les mineurs n’ayant pas de représentant légal dans le
département ou sur le territoire national.
La baisse de 75% est à mettre en corrélation avec la baisse des demandes formulées
par les « jeunes errants ».
Les requêtes soutenues auprès des juges pour enfants sont en augmentation sensible
sur les trois sites 8%. Elles concernent en moyenne 26% des populations reçues.
Elles sont suivies à 91% d’une ouverture d’un dossier d’assistance éducative.
6 Les requêtes présentées au juge des enfants concernent bien des enfants en danger
immédiat.
Une évaluation est effectuée par rapport aux situations qui sont soumises aussi bien
par les partenaires institutionnels (juge des tutelles, juge des affaires familiales,
professions libérales etc.) que par les usagers.
Chaque situation pour laquelle une requête est envisagée génère des entretiens
complémentaires (en moyenne 3 entretiens par situation), ainsi que des liaisons avec des
partenaires, ou des membres de la famille élargie.
Cette pratique professionnelle permet de respecter le cadre de la notion du
contradictoire et de veiller à ce que chaque détenteur de l’autorité parentale soit
informé de ses droits et de la situation de son enfant.
Tout parent ne répondant pas à la proposition de rencontre est tenu au courant par
courrier de la suite donnée à la requête du mineur ou de l’autre détenteur de l’autorité
parentale.
Pour arriver à cette formalisation un certain nombre de démarches doit être conduit
au-delà du premier entretien avec le justiciable, illustrées par le tableau ci-dessous.
6 Une légère progression des liaisons avec les services du conseil général.
6 Une augmentation des liaisons ave l’éducation nationale
Une augmentation en direction des partenaires médicaux
Cette évolution est à mettre en corrélation avec l’évolution des populations suivies et
notamment l’augmentation de la tranche d’âge des adolescents. Ces jeunes sont souvent
déscolarisés et présentent un état de santé déficient.
6 On note une légère augmentation des liaisons avec les partenaires judiciaires.
On observe un développement en 2006 d’un travail de partenariat avec les services de
l’AVAD, car nous recevons de plus en plus de victimes notamment dans le cadre de
l’exercice des droits de visite. Un territoire géographique est plus particulièrement
représentatif de cette situation il est situé à la périphérie Est de Marseille.
6 Les liaisons avec les partenaires demeurent stables
MJD 35 50
NC : non communiqué
MJD : maison de la justice et du droit d’Aubagne
En ce qui concerne le TPE d’Aix en Provence l’estimation est basée sur 4 communications
par jour ce qui est bien en deçà de la quotidienneté des appels.
Le professionnel qui occupe le bureau a deux lignes téléphoniques à gérer.
Pour ce qui concerne le service AEICO du TPE Marseille 3 lignes téléphoniques sont à la
disposition du public.
Une permanence téléphonique journalière est assurée par un professionnel, et
l’ensemble des collaborateurs a pour consigne de ne pas laisser sonner dans le vide un
appel. L’estimation est basée sur 10 appels jour.
De plus en plus de partenaires nous sollicitons pour des conseils techniques.
Comparatif annuel des ouvertures de dossiers suite aux requêtes présentées aux
magistrats.
Comparatif entre les saisines des différents services suite aux requêtes présentées.
Dossiers ASSSEA 13 AUTRE
ouverts
2004 139 114 / 82% 25 / 18%
2005 321 180/ 56% 141/ 44%
2006 397 211 /53% 186/ 47%
Afin de permettre à l’information de circuler ont été mises en place des rencontres
régulières et individuelles avec la CDES
C’est en 1996 que cette appellation a été adoptée en lieu et place de l’enquête rapide par
la circulaire du 18 décembre 1996.
Initialement limitée au champ pénal, son application a été étendue au champ du civil par
la circulaire du 28 septembre 1987.
Pièces jointes annexe I I concernant les textes législatifs.
On observe sur la juridiction marseillaise une baisse des demandes en 2006 de 8,5% par
rapport à l’année précédente.
Cette baisse constante s’est amplifiée depuis 2004.
Au niveau de la juridiction Aixoise après avoir constaté une augmentation des demandes
entre 2003 et 2005 nous avons pu stopper cette évolution.
Ces demandes font apparaître des pratiques diverses et variées au niveau des
juridictions et des professionnels y exerçant leur activité.
Tableau concernant les évolutions des saisines en RRSE des juridictions Marseille (7
cabinets) AIX en Provence (4 cabinets)
Un travail a été engagé avec la nouvelle présidente du TPE pour réfléchir aux demandes
adressées au service AEICO dans le cadre des RRSE, il nécessite, entre autre, un
travail :
Il s’agit en fait de procéder à une investigation qui ne peut se faire sur le plan technique
qu’après un certain nombre de démarches, car il s’agit d’apporter au magistrat des
éléments d’aide à la décision de différents types.
Ce travail correspond à un besoin. Les chiffres sont là pour corroborer cette analyse.
Au TPE de Marseille, le service du SEAT est fort peu sollicité pour remplir cette
mission compte tenu de sa spécialisation dans le champ du pénal.
Au niveau d’AIX en Provence on observe la même situation.
L’ASSSEA est saisie dans 55% des cas suite aux demandes de RRSE. Une légère baisse
se dessine de 2% en 2006.
Les 47% de RRSE restant n’aboutissent pas à une ouverture de dossiers d’assistance
éducative, il y des orientations diverses :
- vers des partenaires ANEF, ARS, entre autre
- vers le JAF, les juges des tutelles,
- vers des dispositifs de droit commun, conseil général, mission locale, préfecture.
- vers des services ayant déjà en charge la situation, CG, AEMO, MECS etc..
Les parents représentent le groupe de personne qui est majoritairement reçu par le
service AEICO sur les trois sites géographiques.
Il est en augmentation de 5% dans la juridiction marseillaise et de 2% sur Aubagne.
Deux catégories sont repérées :
Un nombre important de familles recomposées, et de familles monoparentales.
Cette tranche de population sera étudiée de manière plus affinée dés 2007.
Les demandes sont focalisées sur l’aide éducative que nous traiterons dans la
problématique illustrée cette année.
La saisine du TPE, majoritairement se fait lors des divergences sur le plan éducatif qui
émergent entre les membres de la famille.
Certains grands parents voulant se substituer à leurs propres enfants.
D’autres ont servi de relais auprès des petits enfants lors de périodes défaillantes des
parents et ils acceptent mal de permettre aux parents de réintégrer leur rôle et
fonction.
Ces dissensions familiales sont aigues et facteurs de grandes tensions qui se
répercutent au niveau professionnel en raison de démonstrations douloureuses
émotionnellement.
Sur la juridiction de Marseille, il y a une baisse importante 3% de saisine par les grands
parents. Cela peut être en partie significatif d’un délabrement du tissu social et de
famille monoparentale plus importante que sur l’extérieur.
Les jeunes majeurs les réticences pour répondre aux demandes de ces populations sont
similaires sur le plan judiciaire et au niveau du droit commun.
Les projets présentés par ces jeunes sont examinés minutieusement et les orientations
effectuées recadrent les partenaires par rapport aux missions respectives économiques
font sentir leur poids dans le type de réponses apportées.
Nous sommes régulièrement sollicités par certains partenaires qui effectuent des
permanences à la Maison de la Justice et du Droit pour diverses informations relatives
à l’organisation générale de la protection de l’enfance sur le territoire national.
(Notaire, huissier, représentant des prud’hommes…)
En conclusion on observe que les deux tiers de la population reçue sont composés
par des adultes, et un tiers par des jeunes.
Les parents représentent un quart des personnes reçues.
Le service AEICO est sollicité par des personnes de plus en plus jeunes, qu’elles soient
elles mêmes parents, grands-parents voire les jeunes eux-mêmes pour une
problématique similaire qui concerne leurs inquiétudes face à l’adolescence, aux actes
posés pendant cette période de vie, aux répercussions qui en découlent sur le climat
familial et aux conséquences quant à l’avenir des jeunes.
La majorité des adolescents va plutôt bien, ils ont même un élan, une ambition et surtout
une capacité d’adaptation à un monde en plein changement qui n’a rien à envier à leurs
aînés et qui font défaut à beaucoup d’adultes.
C’est pourquoi il est d’autant plus désolant de voir un pourcentage non négligeable
d’entre eux, s’enfoncer dans des conduites d’autodestruction et d’auto sabotage de
leurs potentialités.
Le suicide et la tentative de suicide en sont l’illustration la plus exemplaire, mais c’est
aussi le cas des conduites autodestructrices que sont l’alcoolisme, la toxicomanie, les
troubles des conduites alimentaires, le refus scolaire et toutes ces attitudes
d’opposition et de passivité active.
Ces attitudes apparaissent de façon plus ou moins spectaculaire à la puberté.
Or ceux qui arrivent à l’adolescence avec le plus d’insécurité intérieure, une moindre
estime d’eux-mêmes, vont être ceux qui auront le plus besoin de recevoir un soutien de
la part des adultes mais aussi ceux qui vont souvent le moins le tolérer. Ils vont vivre en
effet toute demande à l’égard des adultes comme une menace pour leur autonomie.
Le drame est que plus on veut aider l’adolescent plus il renforce son refus et son
opposition.
Comment les aider ? Comment créer les conditions d’une rencontre positive, c'est-à-dire
nourrissante mais aussi acceptable pour ces jeunes avec les adultes ? Pour le faire, il
nous faut essayer de comprendre ce qui peut sous-tendre de telles attitudes.
Nous nous sommes penchés prioritairement sur le vécu des parents quand l’adolescent va
mal, puisque c’est la population qui nous sollicite le plus.
Etre parent représente sans doute, à notre époque, l’une des aventures les plus
communes mais aussi les plus exaltantes qui soient.
Sigmund Freud répondait à une mère déstabilisée par le devenir inattendu de son fils :
« de toute façon, quoi que vous auriez fait ou ferez en tant que parent, pour votre
enfant, ce sera mal ! ».
Outre le fait qu’elle vient réveiller des souvenirs, plus ou moins enfouis, renvoyant à leur
propre histoire, l’adolescence de leur enfant correspond souvent pour les parents à une
phase particulière de leur existence, qui a pu être qualifiée de « crise de milieu de vie ».
Elle s’accompagne d’une certaine prise de conscience de leur vieillissement, qui peut
coïncider avec des difficultés dans divers domaines (santé, profession, couple, etc..),
mais aussi chez leurs propres parents qui, eux, s’approchent parfois de leur disparition.
Autant de circonstances qui peuvent contribuer à fragiliser un ou les deux parents, les
rendre moins disponibles vis-à-vis de leur adolescent, provocant ainsi des réactions en
cascade.
Par ailleurs il n’existe plus de consensus social sur les attitudes éducatives à adopter ;
le modèle plus « démocratique » qu’autoritaire qui prévaut comporte l’avantage d’être
plus souple, plus malléable, plus ajusté aux besoins de chaque enfant, mais induit parfois
un flou de repère et des limites, laissées à l’appréciation et au bon vouloir de chacun. Il
devient difficile, voire impossible, de se référer à une norme , à des règles
générales,tout interdit posé à l’adolescent risquant d’être ressenti comme arbitraire (
et à justifier la cas échéant).
Il appartient toujours aux parents de poser les limites, contenantes et protectrices et
ceci est encore plus indispensable en cas de difficultés psychologiques.
6 L’adolescent malmène ses parents, les accablant de reproches et les fuyant autant que
possible.
Il est d’usage que père et mère, chacun à leur tour ou simultanément, expérimente
toute la gamme des sentiments à l’égard de l’adolescent.
Ils peuvent osciller de la colère au rejet, en passant par l’incompréhension, l’angoisse, la
peur, la tristesse, le désespoir.
Les parents profondément touchés par cette situation qui leur échappe, ont besoin
d’être eux-mêmes soutenus et guidés.
Ils nous confient qu’ils ont souvent eu l’impression de ne pas être écoutés ni entendus,
quand ils ne se sentent pas exclus ou rendus responsables de la situation.
Il n’est pas rare également que les parents entrent en conflit l’un avec l’autre à cette
occasion en recherchant le responsable premier et unique de la situation. C’est pourquoi
nous rencontrons systématiquement chaque détenteur de l’autorité parentale, et si cela
n’est pas possible nous informons chaque parent de toute démarche entreprise par
rapport à son enfant.
Au-delà des parents, c’est toute la famille qui peut d’emblée ou progressivement, se
trouver désorganisée par les troubles de tout ordre de l’un de ses membres « mon fils
aimé ne supporte plus son frère …sa jeune sœur veut s’en aller … »
L’éclosion de troubles chez un adolescent est toujours un traumatisme pour ses
proches, qui vont réagir diversement selon leur lien avec l’intéressé et leur propre
personnalité.
Plus la relation établie avec l’adolescent est intense, plus le maintien d’une « bonne
distance » est délicat et pourtant nécessaire.
C’est par le biais des diverses manifestations de son état de malaise que l’adolescent
exprime un mal être impossible à formuler autrement. L’adolescent cherche en quelque
sorte à « traduire » son malaise à le mettre en forme. Il est en quête de personnes ou
de structure susceptible de contenir ses émotions et sensations, c'est-à-dire de les
accueillir, de les comprendre et de les lui restituer de manière tolérable.
L’aggravation des troubles est fréquente en cas de réponse inadéquate à la souffrance
de l’adolescent : celui-ci monte en puissance, multiplie les signaux d’appel que sont ses
symptômes et fait en sorte que soient impliqués au fur et à mesure des adultes de plus
en plus nombreux.
Ces adultes ont l’impression pénible d’être contraint d’intervenir, de se trouver obligés
d’imposer à l’intéressé de respecter des limites et de rétablir ainsi des relations tandis
que l’adolescent prétend refuser tout contact et n’avoir rien demandé à personne.
Nous retrouvons là ce qui est majoritairement décrit par les parents et confirmé le plus
souvent par l’établissement scolaire et l’environnement immédiat.
Il convient à notre sens, de considérer de manière différente les signes qui évoquent
plus probablement un trouble psychiatrique grave en voie de constitution.
6 Négligence majeure vis-à-vis de l’hygiène corporelle ou vestimentaire
6 Insomnie massive, inversion totale du rythme jour/nuit
6 Discours bizarre, hermétique, ésotérique, mystico-philosophique, propos délirants,
hallucinations.
L’orientation est faite vers le champ du secteur médical. La maison des adolescents et
un partenaire de proximité immédiate et un lieu ressource.
Les couples parentaux qui se présentent sont en grande détresse et n’arrivent pas à
surmonter le constat d’échec éducatif.
Cette souffrance est destructrice, elle a des impacts retentissants sur l’ensemble de
leur existence et sur leur propre personne psychique.
Le sentiment de culpabilité est une réaction normale voire une étape quasi inévitable,
dans laquelle quelques fois des individus s’engluent.
Nous insistons beaucoup au niveau du service AEICO sur la notion de soins en direction
des parents afin que ceux-ci puissent surmonter les conséquences des troubles de leur
adolescent, ou prendre soins d’eux-mêmes et s’occuper entre autre de leurs propres
soucis.
La loi du 4 Mars 2002 avait pour ambition d’accompagner un changement des mentalités,
mais également de l’encourager.
Faire en sorte que les parents s’entendent au de là de la séparation, pour le bien être de
l’enfant : cet énoncé, louable, comporte cependant sa propre contradiction
Le premier bilan fait apparaître que cette loi n’est qu’une étape vers une coparentalité
encore en construction.
Le discours des partenaires évolue.
Les avancées sont plus lentes au niveau des pratiques professionnelles.
Au service AEICO, nous nous sommes attachés à ce qu’au cours de chaque entretien
cette notion soit abordée avec chaque parent dans le cadre d’une information générale
sur ce qu’est l’autorité parentale.
L’autorité parentale est un terme qui demeure fort imprécis pour les familles. Certains
parents ne comprennent pas ce qui est sous tendu derrière ces deux substantifs.
Il n’y a pas que la barrière de la langue qui entre en considération dans cette
méconnaissance des signifiants de ces termes.
Le langage juridique demeure hermétique pour bon nombre de citoyens.
Cette « pédagogie explicative » demande une disponibilité importante qui s’intègre mal
dans un temps de permanence.
Ce type de fonctionnement nous a amené à nous rapprocher à chaque fois que cela a été
possible d’un certains nombres de partenaires et notamment des chefs d’établissements
scolaires du primaire. En effet, ils nous sollicitent comme service ressource pour
clarifier des notions de droit et demander des conseils dans certaines situations
d’enfants en difficultés.
Conclusion :
L’année 2007 se présente comme une année charnière avec la loi sur la prévention
de la délinquance, et la loi réformant la protection de l’enfance qui instaure le
«secret social partagé» et qui prend en compte le sort des mineurs étrangers
isolés.
En effet, il est désormais prévu que « la protection de l’enfance a également pour
but de prévenir les difficultés que peuvent rencontrer les mineurs privés
temporairement ou définitivement de la protection de leur famille et d’assurer leur
prise en charge ».
Nous avons choisi cette année de nous pencher sur la problématique des mineurs
étrangers ne vivant pas auprès de leurs parents, ou de tout autre détenteur de
l’autorité parentale. En effet, plusieurs enquêtes sociales nous ont été confiées ces
dernières années, notamment pour des mineurs vivant de façon isolée sur le territoire
français, souvent sans aucun document justifiant de leur identité.
Nous avons, dans un premier temps, invité à une réunion de travail une juriste du
C.A.D.E. afin de réactualiser nos connaissances en matière de législation dans ce
domaine où les lois, les décrets, les circulaires se succèdent et où nos références sont
parfois bousculées, voire faussées, par l’actualité.
Il existe un D.C.E.M., document de circulation pour les mineurs étrangers, qui facilite
leurs déplacements, y compris d’un pays à un autre, mais qui n’a aucune autre valeur.
L’obtention d’un Titre de Séjour, à solliciter à l’âge de 18 ans, est soumise à un élément
primordial, à savoir le mode d’entrée sur le territoire français. C’est celui-ci qui
déterminera la recevabilité de la demande.
Un mineur dont les parents sont en situation régulière pourra ainsi prétendre à sa
propre régularisation sans difficulté, si lui-même est né sur le territoire français, ou s’il
l’a rejoint à travers une procédure de regroupement familial.
Dans le cas contraire, la demande sera soumise à l’appréciation des services de la
Préfecture.
Il existe notamment un article de la loi qui prévoit une possibilité pour un mineur, ayant
été confié avant ses 16 ans et durant au moins 3 ans à l’A.S.E., de solliciter un Titre de
Séjour. Il faut alors apporter les preuves officielles (jugement) de ce placement et il
faut que le mineur puisse faire état de son insertion dans la société française. Le point
essentiel dans tout dossier est la continuité officielle de la présence du mineur sur le
territoire.
L’obtention de la nationalité française est possible pour tout enfant né en France ayant
passé 5 ans sur le territoire entre 11 et 18 ans de façon continue. Là encore, il est
primordial de pouvoir attester de cette présence continue sur le territoire à travers
des documents officiels.
Le mineur de 16 ans révolus peut effectuer cette demande par anticipation, sans
attendre ses 18 ans. De plus, les parents d’un mineur de 13 ans révolus, eux-mêmes en
situation régulière sur le territoire français peuvent déposer cette demande en lieu et
place de leur enfant.
Il est important toutefois que le mineur soit clairement associé et partie prenante de
cette démarche. Il devra en effet se positionner lors d’un entretien avec les services de
la Préfecture.
La loi prévoit également la possibilité pour un mineur ayant été confié, avant ses 16 ans
et durant plus de 3 ans à l’A.S.E. ou plus de 5 ans chez un tiers de nationalité française,
de solliciter, avant sa majorité, la nationalité française. Là encore, il lui faudra apporter
les preuves de ce placement et de son insertion dans la société française. Le point
essentiel reste la continuité officielle de la présence du mineur sur le territoire.
Les enfants recueillis par Kafala par des personnes de nationalité française peuvent
bénéficier de cette disposition s’ils le souhaitent (art. 21-12 du Code Civil).
Pour l’un comme pour l’autre, l’importante notion d’insertion, bien que non développée
dans les textes, semble recouvrir notamment l’insertion scolaire et professionnelle. Il
est arrivé que certains mineurs obtiennent une réponse positive à leur demande bien
qu’ayant commis un délit durant leur minorité.
1-4 La Kafala
La Kafala est une institution de droit musulman (jointe en annexe 2). La Kafala est une
décision judiciaire qui équivaut en droit français à une délégation d’autorité parentale.
Elle est reconnue de fait en France dès lors qu’elle est prononcée par un tribunal du pays
d’origine et non par un notaire. Sauf exception, un enfant étranger recueilli par Kafala
n’a pas de droit spécifique à entrer en France. L’enfant est considéré comme un enfant
confié et non pas adopté. S’il souhaite entrer en France et s’y établir, il doit effectuer
une demande de visa long séjour. Toutefois, il s’avère qu’il est en fait très difficile
d’obtenir un visa pour ces enfants. En revanche, la Kafala peut permettre à un couple en
situation régulière, auquel un enfant a été confié, de solliciter l’entrée de cet enfant sur
le territoire français au travers d’un dossier de regroupement familial.
Le phénomène est relativement nouveau puisqu’il a émergé vers 1980 pour s’affirmer à
partir de 1990. Ils sont de 20000 à 25000 en Europe. Entre 4000 et 5000 mineurs
isolés arrivent en France chaque année, dont 2500 à 3000 en provenance des pays
méditerranéens. Ils ont en général entre 10 et 18 ans, et essentiellement des garçons
(cf. « Le Monde » du 31 mai 2005). Plus de la moitié sont pris en charge par l’Aide
Sociale à l’Enfance. Notre service peut être missionné soit pour des enfants déjà
confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance, soit pour des enfants encore à la rue ou chez des
tiers.
La protection judiciaire des mineurs ne fait pas spécificité de l’origine de l’enfant. Tout
mineur isolé, qu’il soit français ou étranger, est considéré comme étant en danger au
titre de l’art. 375 et l’art. 375-5 du Code Civil.
Les mineurs étrangers isolés ne sont en réalité pas perçus comme des enfants comme
les autres, à tel point que souvent la dimension « enfance » peut s’estomper et se diluer
dans la dimension « immigration ». On note une certaine méfiance des acteurs sociaux à
l’égard de ces enfants et de leurs éventuels mensonges et/ou omissions sur leur
parcours.
Dans tous les cas les équipes sont confrontées à une forme d’injonction contradictoire
que l’on pourrait résumer ainsi : « insérez les provisoirement ou à minima ». En effet, le
retour au pays est souvent la solution qui apparaît trop souvent comme la seule
alternative face au danger résultant de l’isolement familial (prostitution, délinquance,
utilisation de la détresse par des réseaux…).
- notion d’urgence :
Il apparaît souvent important d’intervenir de manière rapide afin qu’une mesure de
protection se mette en place, avant que ces mineurs deviennent de jeunes majeurs sans
papiers ;
- problème de communication :
Nous nous heurtons bien souvent au barrage de la langue, à la méfiance et à
l’appréhension de ces enfants vis-à-vis de l’adulte et de la loi (parfois vécue comme plus
coercitive que protectrice). Cette attitude peut être en lien avec leur vécu.
- absence de référent :
Nous n’avons accès à l’histoire du jeune que par le biais de sa propre parole. Compte tenu
de l’absence d’insertion sociale, professionnelle ou scolaire, nous ne pouvons recueillir
aucune information le concernant. De même que son isolement familial nous prive de
l’observation du milieu dans lequel il a pu évoluer.
- moyens :
Une fois évaluée la nécessité d’un placement s’ajoutent des difficultés matérielles. Au
déficit habituel de places dans les structures d’accueil se greffe la réticence des
établissements à accueillir des mineurs isolés. Celle-ci peut s’expliquer entre autres par
l’inadéquation du dispositif traditionnel à la situation particulière de ces mineurs :
situation administrative qui freine l’insertion, pas de possibilité de sorties en week-ends
ou en vacances, absence d’autorité parentale, de référent, de personne ressource, le
service gardien ne pouvant assurer, s’il n’est pas désigné tuteur, que les actes usuels
relatifs à l’éducation et à la surveillance des mineurs.
Les moyens existants, comme nous l’avons vu, ne nous permettent pas de répondre
de manière suffisamment adaptée à la problématique de ces jeunes. Ceux-ci
auraient besoin d’un accompagnement, de lieux d’accueil spécifiques qui prennent en
compte la globalité de leur situation tant affective, morale, psychologique,
qu’administrative et éducative.
Ce phénomène appelle des réponses qui pourraient aussi, en amont, passer par une
nouvelle politique de coopération internationale, mais aussi, tout simplement par la
saisine du Juge des Tutelles. Elle paraît incontournable pour l’ensemble de ces
mineurs isolés afin d’envisager la désignation d’un administrateur ad hoc, d’un
tuteur, voire une tutelle d’Etat.
La Kafala est une institution de droit musulman qui s’apparente à un recueil légal
d’enfant. Elle recouvre à peu près les attributions de la tutelle en France. << Cette
institution de droit musulman, qui se limite à confier la prise en charge et l’éducation de
l’enfant à la personne qui le recueille, se rapproche en réalité de la délégation d’autorité
parentale du droit français.>>
Elle correspond à une pratique de longue date, codifiée dans les années 1980.
h En Algérie
L’article 116 du code de la famille dispose : <<Le recueil légal (KAFALA) est l’engagement
de prendre bénévolement en charge l’entretien, l’éducation et la protection d’un enfant
mineur au même titre que le ferait un père pour son fils. Il est établi par un acte légal.>>
La Kafala peut être notariale (article 117) ou judiciaire.
h Au Maroc
La Kafala n’est pas codifiée dans la moudawana (code du statut personnel et des
successions). Il convient de se reporter notamment à un dahir (décret) de 1993 qui
définit ainsi la kafala : <<Elle est un acte par lequel les enfants abandonnés sont
systématiquement confiés soit à des institutions spécialisées, soit à des couples
musulmans mariés depuis au moins trois ans.>>
Il s’agit d’un jugement relatif à l’état et à la capacité des personnes qui doit produire
ses effets en France indépendamment de toute déclaration d’exequatur. La Kafala, en
tant que telle, devrait être reconnue en France. Des difficultés peuvent cependant se
présenter : les jurisprudences classiques sur la validité des décisions étrangères
relatives au statut des personnes sont peu connues malgré leur importance.
Les administrations françaises ont donc tendance à exiger des décisions françaises, ce
qui induit des demandes de tutelle ou de délégation d’autorité parentale au juge
français, sur la base de l’acte de Kafala (alors analysé comme un acte de consentement).
L’enfant marocain (ou algérien), recueilli au Maroc (ou en Algérie), peut-il faire l’objet
d’une adoption en France alors que sa loi personnelle ignore l’adoption ?
La jurisprudence considère que la loi nationale de l’adoptant régit les conditions et les
effets de l’adoption (loi française) et que la loi nationale de l’adopté régit les modalités
du consentement (loi marocaine ou loi algérienne).
Ainsi donc un enfant étranger, entré en France avec un couple français ou binational et
sans avoir été adopté dans son pays d’origine, sera soumis aux règles de l’adoption
française mais le juge consultera également la loi algérienne ou marocaine afin de
s’assurer que le consentement du représentant légal de l’enfant a été donné
conformément au droit du pays d’où vient l’enfant.
Toutefois, un arrêt du 1er juillet 1997 revient partiellement sur cette jurisprudence en
estimant qu’il convient de refuser le prononcé de l’adoption pour un enfant légalement
représenté au Maroc par une institution publique.
L’enfant ayant fait l’objet d’une kafala judiciaire algérienne et entré par la procédure du
regroupement familial obtient à sa majorité le même titre de séjour que son parent,
demandeur du regroupement familial (cf. accords franco-algériens). Il ouvre droit aux
prestations familiales.
L’article 21-12 du Code Civil prévoit que l’enfant recueilli en France et élevé par une
personne de nationalité française peut réclamer la nationalité française pendant sa
minorité.
Le fait d’avoir pu passer 32 enquêtes sur AIX nous a permis de mieux supporter l’été, le
seul problème a été de ne pas gérer en direct ces ordonnances pour pouvoir répondre
aux Magistrats de Marseille à l’origine de celles-ci.
Le personnel s’est pleinement mobilisé et impliqué au cours de l’année afin de tenir le
rythme imposé par les différents Magistrats, pour les besoins de la tarification…
Les Assistantes sociales ont véritablement apprécié l’ouverture offerte par les J.I au
pénal comme au civil malgré les difficultés liées aux faits et aux actes eux-mêmes mais
aussi aux distances imposées.. et au double visa que l’on s’est imposé à plusieurs…
Activités internes :
Quelle qu’ait été la charge de travail des assistants sociaux, les entretiens centrés sur
l’écoute et l’observation des mineurs et de leur famille ont constitué l’essentiel de la
démarche d’investigation.
Le rythme et l’organisation des permanences ont été maintenus. Chaque travailleur social
a assuré une permanence hebdomadaire au Pôle d’Aix. A ces permanences se sont
ajoutées celles effectués en remplacement des collègues absents (congés).
Le rythme des réunions de l’équipe animées par le chef de service et le conseiller
technique a été espacé.
Activités externes :
a)Composition de l’équipe :
b) Absences :
c) Formation :
Une formation à l’approche ethno clinique a été sollicitée par une assistante sociale.
II - SIOE MARSEILLE
La particularité, cette année encore, du S.I.O.E. est la gestion du flux des mesures
toujours aussi irrégulier avec des hausses épuisantes et des baisses inquiétantes.
Malgré les tableaux indiquant aux magistrats le nombre de mesures en cours et la
capacité des trois services, la gestion reste difficile. Nous n’arrivons pas à obtenir une
régularité du prononcé des ordonnances, ou tout du moins à éviter une suractivité et/ou
une sous activité trop importantes.
C’est une situation particulièrement inconfortable pour les équipes qui vivent des
périodes épuisantes. C’est dans ces moments-là que chacun évalue que le profil des
mineurs est de plus en plus inquiétant : réalité ou fatigue.
C’est ainsi que nous avons décidé pour l’année 2007 de faire des repérages au moyen de
tableaux permettant de mieux identifier les populations auprès desquelles nous
travaillons. Il faudra persévérer sur plusieurs années pour pouvoir comparer et noter
l’évolution des familles et des mineurs de façon pertinente.
Nous entreprenons une démarche de quantification des actes réalisés au cours de nos
investigations. En moyenne, sur un mois, tous congés confondus, nous travaillons 17
journées par mois. Cela correspond à 136 heures de travail qui nous sont imparties pour
réaliser l’ensemble des actes suivants :
- Les visites à domicile sont autour du nombre de 15, durent en moyenne 1 heure.
Les trajets prennent au minimum une demi-heure de déplacement, ainsi nous
comptabilisons 15 heures de rencontres à domicile pour 20 heures de
déplacement.
- Nous recevons en moyenne 4 rendez-vous au SIOE par mois en dehors des temps
de permanence : cela représente donc 4 heures.
Les accompagnements psychologiques, lorsque les parents ne les effectuent pas eux-
mêmes. Chaque rendez-vous mobilise au mois 2 heures à l’intervenant : 1 heure de
transport à l’aller et 1 heure de transport au retour de la rencontre psychologique. Soit
une heure en moyenne par mois.
Les rédactions : rapports de fin de mesure au nombre de 3 par mois. Chaque rédaction
mobilise 8 heures d’écriture en moyenne, soit 24 heures par mois.
Les corrections et relecture rajoutent 1 heure par rapport soit 3 heures. Les notes
d’information au nombre de 3 par mois représentent une heure par note, soit 3 heures
par mois.
Dès cet instant, nous comptabilisons déjà plus de 157 heures de travail effectif par
mois. Ne sont pas encore comptabilisés :
- temps d’élaboration avec le chef de service
- temps de gestion des situations des collègues en urgence
- démarches avec la Brigade des Mineurs et consultations de dossier au tribunal
- liaisons après mesure avec les services d’AEMO par exemple
- le suivi des stagiaires
- les rencontres avec les établissements scolaires
- les statistiques, frais de déplacements, budget éducatif et de vie sociale
- les rapports d’activité
- les réunions trimestrielles
Ainsi nous observons que 157 heures par mois correspondent à 20 jours travaillés par
mois, soit 4 semaines pleines. Ainsi les RTT apparaissent comme du temps travaillé et
non de repos. Pour travailler réellement 136 heures par mois, la norme devrait être
rapportée à 15 dossiers maximum et non 18
L’activité au sein du Service I.O.E. s’est accélérée d’une part, lors de la mise en place
des R.T.T. et de l’évolution du profil des dossiers qui nous sont attribués. Par ailleurs,
l’accroissement constant des voitures circulant en région PACA et la multiplicité des
chantiers mis en place dans la ville de Marseille articulée à l’étendue du secteur à
couvrir, ont au contraire contribué à réduire le nombre de visites, et surtout, le temps
passé auprès des familles. Les exigences des magistrats – rapports rendus dans un
certain délai, présence aux audiences- demandent une forte mobilisation du travailleur
social.
¾ Les audiences : Il nous est demandé d’être présents aux audiences de fin
de mesure. Depuis peu nous sommes également sollicités pour participer aux
audiences d’ouverture de dossier. Nous consacrons globalement jusqu’à une
demi-journée pour une audience
D’une façon générale, la partie investigation de notre mandat ne nous pose pas de
difficultés particulières. C’est la réalisation de l’orientation qui se révèle souvent ardue.
Certains circuits d’orientation (type CDES) sont saturés. Certaines institutions
demandent que soit accomplie un véritable parcours de combattant avant une éventuelle
admission définitive.
Des situations qui ont déjà fait l’objet de multiples interventions, et qui nous sont
adressées par défaut, restent difficiles voire impossibles à résoudre.
Nous observons de même le paradoxe de certaines institutions qui mettent les mineurs
en danger en se déchargeant de leurs responsabilités au bénéfice d’une restructuration
réduisant ainsi leur temps de prise en charge. Ces institutions n’instrumentalisent-elles
pas la justice pour mieux se défausser ? Demeurent-elles en accord avec leur raison
sociale ?
Janvier 28
Février 24
Mars 33
Avril 24
Mai 25
Juin 33
Juillet 28
Août 15
Septembre 31
Octobre 34
Novembre 29
Décembre 36
Total 340
25 1
65 2
51 3
38 4
46 5
35 6
44 7
35 8
1 B AIX
Quatre cabinets ont prononcé plus d’ordonnances que prévu par les quotas : les cabinets
2/3/5/7. Ce sont des magistrats qui habituellement nous mandatent le plus. Nous
constatons cependant une baisse générale. Exception du Cabinet N°7 qui, avec l’arrivée
d’un nouveau juge des enfants, a augmenté de façon très conséquente le nombre
d’ordonnances d’ I.O.E.
3)
4)
Janvier 2007 26
Février 2007 17
Mars 2007 28
Avril 2007 34
Mai 2007 29
Juin 2007 35
TOTAL 169
Il faudra donc être extrêmement vigilant pour respecter les quotas fixés par la P.J.J.
MOUVEMENTS DU PERSONNEL :
Ces mouvements du personnel sont considérables compte tenu qu’il s’agit d’une petite
équipe. A chaque fois, l’intégration des personnes a été relativement facile, chacun
s’appliquant à accueillir, former et informer les nouveaux arrivés. Aucun problème
majeur ne s’est posé. Même s’il est vrai que le travail en I.O.E. nécessite de grandes
capacités d’adaptation, l’équipe, face à ses mouvements de personnel (deux par an en
moyenne), s’est montrée très performante.
FORMATION :
Y. DEPIEDS et R. PEUCELLE ont terminé en fin d’année une formation avec le docteur
Jourdan TEPPA qui a duré deux années. Ils ont beaucoup apprécié ce travail de
supervision.
P. MENON a fait une formation informatique qui lui a permis de participer au groupe de
travail qui met en place le site internet de l’A.S.S.S.E.A.
LES LOCAUX :
Les locaux de l’Espace D. GARCIN sont partagés par l’Archipel et le S.I.O.E. Ils sont
plutôt agréables et vastes. Cependant ils ont maintenant besoin d’être rénovés :
propreté, peinture.
Ces travaux deviennent urgents et nécessaires pour recevoir les familles et les mineurs
dans une ambiance accueillante et chaleureuse qui leur permettent de se sentir à l’aise
et d’être rassurés.
GESTION DE LA COMMUNICATION :
Le projet de Service a été consulté et lu par l’ensemble de l’équipe, il n’a jamais été
demandé et lu par les usagers. Depuis le 01.01.2007, nous remettons aux familles le
livret d’accueil.
Commentaire :
Le nombre de mesures reçues en 2003 (227) et 2004(224) était sensiblement le même.
En 2005, il a accusé une diminution sensible (189 dont 7 prorogations, soit 35 mesures
de moins) qui s’est poursuivie en 2006 (174, soit 15 mesures de moins qu’en 2005).
Commentaire :
Alors que jusqu’à présent les garçons étaient, de manière très nette, majoritairement
concernés par les mesures d’IOE, en 2006 le nombre de filles et de garçons a été
quasiment identique.
Commentaires :
La tranche d’âge des 14/16 ans est majoritaire.
A noter, le nombre non négligeable de mesures concernant de jeunes enfants (37
enfants de moins de 10ans) ainsi que l’absence de mesures jeunes majeurs.
Quelle que soit la charge de travail, les travailleurs sociaux s’attachent à privilégier le
temps passé avec les usagers : parents (entretiens dans les locaux du Pôle et /ou des
antennes, à domicile) et mineurs (entretiens dans les locaux du Pôle et/ou des antennes,
à domicile- rencontres, démarches, partage d’activités à l’extérieur).
Différents thèmes ont été abordés dans le cadre d’une réflexion collective de l’équipe,
dont voici la synthèse :
- Les placements :
Le constat est fait d’une diminution, au fil du temps, des placements réalisés.
La population change-t-elle ou les difficultés de réalisation d’un placement (manque de
familles d’accueil, de structures etc. ...) sont telles qu’elles conduisent à envisager
d’autres orientations ?
Inutile de rappeler le parcours du combattant « chronophage », qu’est, pour tout
travailleur social, la réalisation d’un placement.
Force est de constater les exigences accrues des établissements, une plus grande
sélection.
De nombreux mineurs concernés par des mesures d’assistance éducative, qu’ils soient ou
non en grandes difficultés sociales, n’ont pas de demande, se situent dans un rejet de
l’autorité. Ceux en rupture avec la scolarité, leur famille, ont besoin de se poser, de se
retrouver, avant de pouvoir penser à se projeter dans une phase de formation,
d’insertion. Or le fonctionnement traditionnel de nombre de structures ne peut
répondre à leurs besoins.
Le développement des SAPMN, des modes de prise en charge atypique, adaptés à
l’évolution des populations accueillies, apparaît comme étant une priorité.
Par ailleurs, la situation des mineurs nécessitant des soins psychiatriques demeure très
préoccupante. Lorsque la problématique essentielle est cette nécessité impérieuse, les
relais de prise en charge avec lesquels peut travailler, en partenariat, le service d’ IOE
restent très limités.
- En 2007, un recueil et une analyse de données sociologiques sur chaque unité de travail
devraient permettre une connaissance plus affinée de la population concernée par les
mesures d’IOE.
Composition de l’équipe :
A ces permanences s’ajoutent celles des collègues absents pour congés, formation.
Absences :
Deux arrêts maladie prolongés ont marqué le fonctionnement du service :
-arrêt du chef de service du 07/12/05 au 12/06/06 suivi d’une reprise de l’activité à mi-
temps thérapeutique du 13/06/06 au 13/12/06.
Du 07/12/05 au 12/06/06, un relais a été assuré par la conseillère technique.
Néanmoins, les travailleurs sociaux ont assumé, durant cette période, de nombreuses
tâches habituellement effectuées par le chef de service : consultation des dossiers au
tribunal, enregistrement des mesures, premiers entretiens, notamment.
-arrêt du psychiatre du 18/10/06 à début janvier 2007. Pendant cette absence, 6
examens ont été réalisés, à Aix, par le psychiatre de l’IOE de Marseille qui a également
participé aux réunions de synthèse concernant les 6 mineurs rencontrés.
Formations :
Deux travailleurs sociaux ont terminé en juin 2006 une formation longue :
-Accompagnement des travailleurs sociaux dans leurs interactions professionnelles avec
les familles résistantes.(supervision).
Le retour fait est positif en termes d’intérêt du contenu de la formation,
d’enrichissement de la pratique professionnelle.
CONCLUSION
La question de la régulation du flux des mesures reste une préoccupation centrale, non
seulement en termes d’activité chiffrée du service,de l’association, mais également dans
le quotidien de l’équipe.
Si une suractivité prolongée entraîne fatigue et tension et questionne la qualité du
travail et la pluridisciplinarité, une sous activité, même si elle permet des prises en
charge de grande qualité, génère, si elle s’inscrit dans la durée, une réelle inquiétude.
Le fléchissement très net de l’activité au cours du dernier trimestre de l’année conduit
à prévoir, en janvier 2007, une nouvelle répartition des mesures entre les 3 unités de
travail (Marseille-Aix-Tarascon).L’équipe est consciente de cette nécessité, dont elle
mesure les enjeux.
Une réflexion avec les magistrats sur les mesures d’investigation, notamment sur les
critères conduisant à une décision d’IOE ou d’enquête sociale parait opportune.
II - LA MEDIATION PENALE
Une fermeture a été annoncée le 30 juin 2006, une deuxième le 31 décembre 2006.
C’est beaucoup de pression pour une équipe déjà malmenée, mais aussi pour les familles
qui ont reçu les deux annonces avec beaucoup d’inquiétude, craignant de voir le lien
fragile, qui les unit à leurs enfants rompu. Certaines même se sont mobilisées pour
soutenir Archipel, comme beaucoup d’avocats, travailleurs sociaux, magistrats,
responsables de Service.
J. MARCHETTI
Conseillère Technique
Dossiers Enfants
72 97
D.G.A.S.
Dossiers Filles Garçons
18 12 10
En janvier 2006, toutes les décisions des Juges aux Affaires Familiales de la Cour
d’Appel ont été retournées aux juridictions, le Service n’étant plus en mesure d’assurer
la prestation du fait du non financement des Enquêtes Sociales relatives à l’exercice du
droit de visite (circulaire du 25.11.2005). Les situations relevant du Conseil Général ont
pu, par ailleurs, être assurées. A compter d’avril 2006, les décisions J.A.F et C.A. ont pu
à nouveau être acceptées sous une nouvelle forme, les rencontres à Archipel étant mises
en place sous couvert d’une Enquête Sociale (après négociation avec les instances
délégatrices).
De janvier à avril 2006, l’équipe a géré les situations en cours de 2005 et les dossiers
du Conseil Général. En 2006, nous avons reçu 110 nouveaux dossiers dont 77 sous forme
d’enquête sociale à compter d’avril. L’équipe est toujours constituée de deux travailleurs
sociaux à temps complet et un emploi jeune (agent de convivialité). La présence de
l’emploi jeune a été effective de janvier à avril 2006 avec des interventions ponctuelles
les samedis 21 octobre (matinée) et 18.11 la journée.
L’E.I.C.S Archipel fonctionne du lundi au vendredi et deux samedis par mois. Les temps
de rencontre sont fixés à deux mercredis et à deux samedis par mois de 9h à 17 h pour
les situations classiques. D’autres temps de rencontre, mardi et vendredi, sont réservés
au Conseil Général, le reste de la semaine étant occupé aux entretiens individuels et
communs avec les parties, la gestion des dossiers, aux liaisons administratives et
sociales, à la rédaction des Enquêtes Sociales et aux temps de réunion d’équipe.
Dossiers Enfants
101 136
ACTIVITE AU 31/12/2006
Dossiers Enfants
118 157
- menaces – injures : 2
- violences intra familiales : 32
- non représentation d’enfants : 49
- non paiement de pension alimentaire : 17
100
Nous avions « abandonné » les locaux situés au 15, rue Fortia en raison des difficultés
budgétaires évoquées dans le rapport d’activité de l’année 2005.
Notre installation au 95, rue de Lodi annoncée en septembre 2005 était tout à fait
terminée en début d’année 2006.
Pour nous permettre de réaliser au mieux notre activité, l’association a fait aménager
une « salle-bureau » pour l’accueil des personnes. Celle-ci a été installée de façon à
favoriser le climat d’empathie auquel nous sommes attachés dans l’espace de parole
spécifique de la médiation familiale.
Notre plus grande difficulté résidant et réside toujours dans le fait que notre activité,
dont l’un des fondement éthique est la neutralité, s’exerce dans un lieu très connoté
(protection judiciaire de l’enfance). Nous avons donc dû, vis-à-vis des personnes reçues,
insister sur la position spécifique du service de médiation familiale et de ses médiateurs
afin de lever toute confusion et amalgame.
Jusqu’à présent, cela n’a pas posé de problème particulier pour les personnes accueillies
y compris lorsque nous avons reçu des parents dont l’enfant faisait l’objet d’une mesure
d’I.O.E.
Deux médiatrices familiales exercent leur activité : l’une à temps plein, la deuxième à
temps partiel.
Cette permanence semble répondre aux besoins du public de plus en plus sensibilisé à
l’intérêt de rétablir une communication dans l’intérêt des enfants.
Analyse de la pratique :
En collaboration avec l’une de nos collègues de la C.A.F., nous nous sommes chargées de
l’organisation des séances d’analyse de la pratique avec Claire DENIS comme
intervenant. Ces séances sont au nombre de trois par an. Elles sont organisées pour le
Réseau 13 (Marseille uniquement).
Nous avons également organisé trois séances d’analyse de la pratique entre pairs au
cours de l’année car l’échange entre collègues de différents services de médiation
familiale est très enrichissant.
Réseau 13 :
Notre participation assidue et active s’est poursuivie tout au long de l’année au sein du
Réseau 13. Celui-ci, bien que n’ayant pas d’existence juridique, est reconnu par les
institutions qui financent et soutiennent les services de médiation familiale. Il est régi
par la charte et le règlement intérieur que nous avons finalisé en 2005 et que les
différents services répondant aux critères définis ont avalisés.
Nous avons axé notre travail sur les écrits en médiation familiale. L’objectif était de
réfléchir au sens de ces écrits afin de nous permettre d’harmoniser notre pratique dans
ce domaine.
Ce travail nous est apparu particulièrement utile dans une période où nous avons encore
beaucoup à construire en ce qui concerne notre reconnaissance et notre travail vis-à-vis
des Magistrats, des avocats….
Les rencontres se poursuivent au rythme d’une par trimestre. L’année 2006 a été très
occupée par la mise en place de la V.A.E., notre région étant très en retard par rapport
aux autres régions du territoire français.
Nous avons participé, en tant que représentant du Réseau 13, à la délégation chargée de
rencontrer la D.R.A.S.S. (avec un médiateur familial représentant la FENAMEF et un
médiateur familial représentant l’APMF).
Cette année 2006 a été celle qui a vu se réaliser ce que nous attendions depuis
longtemps. Ainsi notre service a pu bénéficier de la prestation de service pour l’année
2006. Un poste de médiateur familial a été financé ainsi qu’une partie des frais de
fonctionnement et de secrétariat. Cette prestation, bien entendu, ne couvre pas tous
Deux membres du réseau y participent lors d’une réunion annuelle. Nous avons prévu le
renouvellement de ces membres afin que chaque service puisse participer à cette
instance.
A cet effet, nous avons organisé sur une semaine plusieurs demi journées de présence
et d’animation au T.G.I. de Marseille, journées réparties entre différents services du
Réseau.
Nous avons ainsi pu engager des échanges avec les Magistrats mais surtout avec les
avocats et les personnes présentes ces jours-là au Tribunal, distribuer notre
plaquette….
Nous avons cette année encore assuré les cours de sensibilisation à la médiation
familiale auprès des élèves assistants sociaux 3ème année.
Nous avons participé au jury de sélection pour la nouvelle promotion des étudiants
médiateurs familiaux.
Etant reconnu comme site qualifiant par l’I.R.T.S., nous avons, au cours de l’année,
accueilli deux stagiaires et participé en tant que référent de stage à leur épreuve de
certification.
EN CONCLUSION :
I – INTRODUCTION
1°) L’utilisation des outils de médiation ethno clinique dans l’exercice d’une
mesure d’action éducative en milieu ouvert. AEMO Aix
Les objectifs déterminés dans le Projet de Service élaboré en 2005 ont été développés
dans le courant de l’année 2006, en particulier :
Vis-à-vis des familles, mise en place dés janvier du D.I.P.C. et diffusion des Livrets
d’Accueil dans le courant du dernier trimestre 2006, suivi de la consultation du Projet
de Service. Evaluation des actions par le biais de la mise en œuvre des grilles
thématiques.
Vis-à-vis des personnels, mise en œuvre de la nouvelle méthodologie, groupes de travail
spécifiques sur la méthodologie Maltraitance et sur l’élaboration d’un « Livret du
Travailleur Social en AEMO ». Démarrage de l’accompagnement des stagiaires avec deux
référentes de site filière Assistants Sociaux et deux référents, filière Educateurs
Spécialisés.
Vis-à-vis des Partenaires, concrétisation avec le CG 13 d’un partenariat continu par le
biais de groupes de travail sur l Action Educative à Domicile (A.E.D.) d’une part, sur un
projet de protocole relais avec l’ASE lors de placements hors urgence d’autre part.
Signature d’une convention site qualifiant avec les centres de formation Institut
Régional en Travail Social (IRTS) et l’Institut Méditerranéen de Formation (IMF).
L’année 2006 a été une année consacrée à la mise en œuvre concrète des divers
documents rendus obligatoires par la loi 2002-2.
Les différentes étapes de ce travail ont été développées dans le chapitre « Exigences
de la Loi 2002-2 »
h Faits Marquants
En application de l’article 375-4 du Code Civil, le Juge des Enfants ne peut ordonner une
mesure d’assistance éducative en milieu ouvert lorsqu’en application de l’article 375-3, il
a été décidé de confier le mineur en danger à un service départemental de l’aide sociale
à l’enfance.
De ce fait les services de l’ASE ont engagé une procédure d’appel dans le courant du
2ème trimestre 2006 concernant une décision judiciaire renouvelant le placement d’un
enfant au service de l’ASE conjointement à une mesure d’AEMO.
Ces dispositions dites de « Double mesure » ont été réformées par décision de la Cour
d’Appel et ont amené le Service d’AEMO à être particulièrement vigilant quant au
respect de ces dispositions légales.
Cet engagement a été clairement réaffirmé par les directions des deux services, ASE
et AEMO lors des différentes réunions partenariales dans le courant du dernier
trimestre 2006. Lors de la réunion du 30 octobre 2006, la Direction de l’A.S.E et de
l’ASSSEA 13 ont engagé leurs institutions dans l’élaboration d’un protocole de relais
pour le 31 Mars 2007. Un groupe de travail a été crée à cet effet constitué de
représentants des deux institutions.
Rapport activité 2006 88
h Evolution de l’environnement
Au niveau du TPE l’année 2006 a vu la mise en place d’un huitième Cabinet. Dans
l’ensemble des TPE, Marseille, Aix et Tarascon, le service demeure engagé dans une
collaboration pour conduire à des échanges fructueux. L’activité des cabinets reste
soutenue dans le département, et en particulier sur Marseille contrairement à un
discours évoquant la « déjudiciarisation » au niveau national.
Conjointement et afin d’améliorer les conditions d’interventions en cas de besoin, une
rencontre de travail avec la Brigade des Mineurs a permis d’échanger sur les limites de
nos interventions respectives et de mettre en œuvre un document facilitant la
communication inter-services.
Au niveau de l’Aide Sociale à l’Enfance, cette année a été marquée, dans le droit fil de
la présentation des orientations du Schéma Départemental en février 2006 par un
ensemble de relations partenariales visant à améliorer ou à développer articulation et
complémentarité des services.
L’activité du Service est restée soutenue tout au long de l’année avec toutefois des
différences très sensibles d’un secteur à l’autre.
Au global 5 447 enfants ont été suivis en Assistance Educative dans l’année 2006 soit
5 % de moins qu’en 2005. Il est à noter que ce chiffre correspond aux mesures
facturées mais que le chiffre des suivis réalisés est plus important.
En décembre 2006, 3700 Enfants (2233 Dossiers) étaient suivis au réel soit 4% de
moins qu’en 2005. Marseille réalise – 2,5 % d’activité et le Nord du département
– 6 % d’activité.
Le Ratio de mesures par Travailleur Social est resté plus élevé sur Marseille tout au
long de l’année passant de 32 à 31 et avoisinant 29 sur Aix et les antennes.
Par contre il est à noter une augmentation du taux de rotation des mesures de prés de
+ 2 % pour l’année ce qui ne peut s’expliquer uniquement par l’augmentation de mesures
de plus courte durée. (37 % en 2005).
L’Habilitation
La mise en œuvre de ces outils a été impulsée dès le mois de janvier 2006 avec en
particulier la nouvelle Méthodologie incluant le DIPC et les grilles thématiques
d’évaluation. Le Livret d’Accueil qui a nécessité une élaboration plurielle a été diffusé
quant à lui à partir du dernier trimestre 2006.
Pour rappel cette plus grande lisibilité de l’intervention en AEMO Judiciaire doit
permettre de positionner clairement la mesure dans l’ensemble du dispositif d’action
sociale.
h LE LIVRET D’ACCUEIL
En 2005, le Service s’est doté d’un nouveau projet de Service intégrant l’ensemble des
dernières dispositions législatives et réglementaires.
A l’interne, sur l’ensemble des unités, force est de constater que le personnel a peu ou
pas consulté le document, les stagiaires par contre ont toutes consulté le projet.
Pour rappel, le choix a été fait d’un document relativement synthétique précisant
l’objectif général de la mesure éducative ainsi que les objectifs spécifiques définis par
la décision judiciaire.
Le DIPC doit être réalisé dans le courant du premier mois avec la famille concernée et
validé par l’institution.
Le document est remis à la famille et une copie est conservée au dossier éducatif.
Le bilan élaboré en fin d’année sur chaque unité de travail permet d’appréhender quelle a
été sa prise en compte dans la relation Travailleurs Sociaux / Usagers.
Près de la moitié des DIPC ont été réalisés, ce qui est appréciable pour la première
année.
h L’EVALUATION
La démarche d’évaluation, après la présentation faite aux équipes fin 2005 a nécessité
31 réunions afin de poursuivre les explications et apporter aux travailleurs sociaux un
soutien et une aide dans la compréhension et l’utilisation des outils. Manifestement, ce
travail n’a pas été suffisant pour que l’adhésion à cette forme de réflexion puisse
exister et s’intensifier.
h LA METHODOLOGIE
Direction et Coordinateur ont présenté ensemble la nouvelle méthodologie d’intervention
et de l’écrit dans chaque unité de travail.
Si en début d’année et comme tout changement, cette mise en place a soulevé de
multiples résistances et polémiques, les rapports d’activité d’un certain nombre d’unités
de travail soulignent l’intérêt certain de la trame du nouveau rapport d’activité qui incite
à développer des axes de travail de manière plus synthétique.
Le cahier de suggestions ouvert dans chaque unité afin de travailler sur les
réajustements jugés utiles est resté vierge le plus souvent et les Chefs de Service se
sont montrés plus engagés à y travailler.
L’accompagnement des usagers c’est aussi l’accompagnement vers les dispositifs de droit
commun. Force est de noter que les familles les plus vulnérables ayant besoin d’un
maximum de soutien se trouvent trop souvent délaissées par les dispositifs de droit
commun alors qu’il conviendrait au contraire comme le préconise la loi de rénovation
sociale de mettre les personnes les plus en difficulté au cœur du dispositif
d’intervention sociale.
L’accompagnement des usagers, c’est encore lorsque la mesure d’action éducative n’est
plus efficiente pour réduire la situation de danger vécue par un enfant, assurer sa
protection par la mise en œuvre d’un accueil, le rapport d’activité 2006 comme les
précédents, indique l’absence de réponses soit par manque de places dans les structures
prévues à cette effet soit par absence de structures adaptées aux problématiques
rencontrées.
L’ensemble du Service se retrouve avec les personnels des autres services (Enquêtes
Sociales, S.I.O.E., A.E.I.C.O., Archipel) lors des réunions trimestrielles. Cette année les
thèmes des réunions ont été les suivants :
La majorité des départs du service a été motivée par une mise à la retraite, normale ou
suite à une invalidité (13 salariés), une dizaine de salariés ont quitté le service en fin de
contrat à durée déterminée.
h Formation
Formations qualifiantes :
3 cadres ont suivis une formation qualifiante (CAFERUIS et DESU) et 3 autres une
formation complémentaire concernant le CAFERUIS. 1 personne est en formation
d’éducateur Spécialisé en cours d’emploi.
Formations de Groupe :
5 groupes de salariés (de 7 à 15 salariés) ont suivi une formation sur les thèmes liés à
l’exercice de la mesure :
La Psychogénéalogie, le Transgénérationnel, les Ecrits Judiciaires, Faire face à
l’agressivité, Familles résistantes. Ces formations ont duré de 2 à 8 jours.
Un groupe de 9 salariés a continué le travail autour de l’Evaluation engagé les années
précédentes.
Certains salariés (de 1 à 3 personnes) ont bénéficié de formations de 2 à 10 jours sur
des thèmes variés :
Groupe de paroles, troubles du comportement, travail social et pathologies mentales,
communication, ainsi que des formations en lien avec l’informatique, Internet, logiciel
Alpha PJJ, création d’un site WEB.
Au total prés de la moitié des salariés ont été engagés dans une action de formation de
plus ou moins longue durée en 2006.
Cela illustre bien la volonté de formation permanente de l’Association et du Service.
Le secteur d’Arles, quant à lui attend son déménagement dans de nouveaux locaux
depuis plusieurs années. Ce projet semble reporté actuellement et l’équipe ne pouvait
continuer à exercer son activité dans une maison ancienne certes pleine de charme, mais
vétuste. L’ASSSEA 13 là aussi a mis en œuvre une réfection des locaux, peinture de tout
le local et renouvellement de tous les investissements (bureau et salle de réunion) en
deux phases, 2006 et 2007. L’ensemble de ce projet a là aussi été mené en concertation
avec l’équipe et le Chef de Service en lien avec la Direction.
L’antenne d’Arles exerce son activité sur l’ensemble du ressort judiciaire du Tribunal
pour enfants de Tarascon. Le secteur d’intervention est extrêmement vaste et est
composé d’un ensemble de communes aux réalités diverses. Cela rend l’exercice de la
mesure d’action éducative singulière. Le sentiment d’isolement est décrit par les
travailleurs sociaux comme un phénomène récurent. L’accroissement des familles
recomposées et des nouvelles formes de parentalité modifie l’exercice de la mesure en
milieu ouvert qui s’effectue désormais sur plusieurs lieux de résidence. Cette nouvelle
réalité n’est pas propre à Arles mais accentue encore l’ensemble des contraintes liées
aux déplacements et à un rayon d’intervention si vaste qu’il permet de moins en moins
cette relation de proximité nécessaire à l’exercice d’une mesure d’action éducative en
milieu ordinaire en lien avec l’environnement proche des personnes accompagnées.
L’association a tenté cette année de renforcer les moyens techniques (téléphonie-
internet, nouveau local sur St Andiol).
L’antenne de Salon a poursuivi son installation dans des locaux trouvés en 2005. Une
grande salle de réunion permet outre les rencontres de travail en interne de développer
les relations partenariales sur un secteur géographique vécu comme central pour le Nord
du Département. Une grande salle d’activité a permis en 2006 la tenue d’activités
éducatives et notamment la mise en place d’un groupe de parole d’adolescents autour des
conduites alimentaires.
Tout au long de l’année, le Service a progressivement équipé les Unités de travail d’un
accès à Internet à la Corderie, à l’AEMO Centre et projette l’installation sur chaque
secteur en 2007.
Les familles suivies en AEMO utilisant quasi exclusivement des téléphones mobiles, le
Service s’est équipé d’une flotte de 75 portables à forfait limité afin de réduire au
Budget l’impact financier de ces communications. Il est à noter que ce développement a
été vécu de manière très positive sur les antennes où il a été possible d’équiper
individuellement chaque travailleur social, ce qui n’a pas été possible partout. Le Service
aura à faire évoluer ce dispositif qui reste insatisfaisant au regard des besoins.
Véhicules de Service
Le Service utilise des véhicules de Service répartis majoritairement sur l’extérieur.
CONCLUSION
LA LOLF n’est pas à examiner uniquement sous l’angle des équilibres budgétaires mais
comme élément participant à la modernisation de l’Etat, pilote de l’action publique par le
résultat et la performance. En 2006, dans un contexte économique difficile, sa mise en
application a soulevé bien des interrogations et l’objectif affiché de la réduction de la
dette a mis en avant bien plus les contraintes financières qu’un objectif qualitatif resté
dans le discours « politique » que nous n’avons pas retrouvé sur le terrain.
La vigilance appelée par les Présidents d’Associations adhérents au SNASEA afin
d’éviter une instrumentalisation de la LOLF et sa transformation en une simple
rationalisation de choix budgétaires n’a-t-elle pas été prémonitoire ?
Comme le souligne Louis Percerot, Secrétaire Général du SNASEA,
« La Performance est-elle aussi facilement mesurable dans les domaines sociaux et
médico-sociaux ? Au vu de quels objectifs les responsables administratifs effectueront-
ils la mesure de la performance ? Comment nos organisations pourront-elles s’inviter
pour prendre part à ces débats ? » .
Cette confusion dans les responsabilités, les champs de compétences, les rôles et les
statuts ne peut nous laisser indifférents et nous aurons à réfléchir à la portée des
dispositifs dans lesquels il nous sera demandé de nous inscrire dans les mois et les
années à venir. Les valeurs d’indépendance, de solidarité, de militantisme social de
l’Association se verront de ce fait clairement mises à l’épreuve.
L’ensemble des rapports d’activité de l’année 2006 des unités de travail illustrent par
leur richesse l’implication des équipes et de leurs Chefs de Service dans
l’accompagnement auprès de familles dans des situations sociales de plus en plus
dégradées, mais ces documents reflètent aussi l’inquiétude, le découragement voire la
démobilisation des travailleurs sociaux qui restent en « première ligne » sur le front du
champ social. Sachons garder leurs suggestions toujours présentes à l’esprit afin de
continuer à promouvoir l’action éducative comme vecteur d’une insertion sociale des
familles que nous ne voulons pas abandonner dans les zones de non droit.
¾ En ce qui concerne l’accueil des usagers au sein du service, il ne s’agit pas d’une
particularité propre à ce service, puisqu’il se pratique également sur certaines
antennes. Ce qui le rend particulier par contre, c’est qu’il s’adresse à l’ensemble
des intervenants du service (travailleurs sociaux, chef de service, psychologue,
puéricultrice) qu’ils soient de permanence ou pas. C’est dans cette optique que
les permanences ont été redéfinies afin de préserver une présence durant les
heures d’ouvertures. Cette pratique permet de traiter des demandes
particulières et d’en repérer les effets, notamment pour les situations dites
«d’urgence » qui peuvent être rapidement apaisées.
En ce qui concerne les tranches d’âges, elles se décomposent dans la manière suivante :
• De 1 à 5 ans : 45 enfants (+9/2005)
• De 6 à 10 ans : 35 enfants
• De 11 à 15 ans : 26 enfants
• De 16 à 18 ans : 21 enfants
• 10 jeunes majeures
En dernier lieu, les chiffres laissent toujours apparaître une forte concentration sur la
petite enfance jusqu’à dix ans (80 enfants) dans laquelle les problématiques se situent
sur le versant des familles monoparentales en lien avec des problématiques d’ordres
psychologique et/ou sociale qui demandent un travail de prévention et un
accompagnement particulier (travail sur le lien social, PMI, participation à l’activité
« parents/jeunes enfants », CMP, scolarité…)
Par ailleurs, la paupérisation de la population (en dessous du seuil de pauvreté, pas
d’accès au droit commun en raison d’une situation irrégulière en France…) se confirme de
plus en plus.
Il y a ensuite une tranche d’âge importante entre 11 et 15 ans (26 enfants) qui laisse
entrevoir des problématiques d’ordre relationnel parents/enfants ainsi que certaines
difficultés scolaires (travail en partenariat avec les Collèges, l’I.A. CDES et les CFA)
Enfin, la tranche d’âges des 16-18 ans reste stable depuis le début de l’année (21 ados)
alors que les groupes d’activités (notamment la voile) avaient été constitués dans une
prise en charge précise de certaines problématiques (rupture scolaire, errance sociale,
difficulté d’orientation professionnelle…) C’est également dans ce cadre précis que le
Les mesures jeunes majeurs ont augmentées, elles représentent dix suivis sur l’année
(+8) et se sont orientées sur des recherches de placements dans des structures
adaptées.
D.HARPIGNIES
Chef de Service Educatif
B/ REFLEXIONS DE L’EQUIPE
ESSAI D’ETUDE SOCIOLOGIQUE
Tous les travailleurs sociaux, tous les chefs de service, qui ont exercé leurs fonctions
sur le secteur du centre ville de Marseille s’accordent pour reconnaître la spécificité de
ce secteur. Mais de quelle réalité parlent-ils ? De quoi est faite cette « spécificité » ?
A part le projet particulier de l’équipe de la rue Sainte, qui met en place de nouvelles
pratiques d’interventions pour mieux répondre aux besoins spécifiques de ce secteur,
nous n’avons trouvé nulle part d’étude sociologique explicite. Seuls les sentiments et les
à priori des uns et des autres circulaient.
a) la démarche méthodologique
A partir de constats empiriques sur notre réalité professionnelle, nous avons tenté de
dégager certains critères d’évaluation.
Pour que notre analyse puisse s’écarter de nos a priori, nous avons choisi de reprendre
les critères choisis par L’ODAS et le SNATEM dans l’étude menée en 1997 sur 10 000
signalements. Certains de ses résultats figurent dans la colonne « NATIONAL » des
deux tableaux ci-joints.
Nous avons pris en compte toutes les mesures AEMO exercées en 2006 sur l’ensemble
de l’unité de travail comme terrain d’étude.
b) les constats
- Du 1/6/06 au 31/12/06 :
79% des demandes d’aides financières étaient sollicitées par l’équipe du 1° 6°7°
21% … . . . . . . . . . . . . . .. . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . …..2° 3°
- le secteur parait sous équipé pour prendre en charge les difficultés matérielles
de la population : les RESTOS DU COEUR n’interviennent pas sur le 1ier
arrondissement de Marseille, les associations caritatives n’aident que
ponctuellement et qu’un nombre très limité de fois chaque famille.
- Les familles qui s’adressent aux services sociaux de droit commun, n’obtiennent
un rendez-vous qu’au bout d’une attente de plusieurs semaines (4 à 5 en moyenne)
- Il n’existe pas de classe de SEGPA dans les collèges du centre ville, ce qui
occasionne des frais supplémentaires pour les familles qui doivent assurer les
déplacements.
- De nombreuses familles vivent soit dans des structures d’accueil d’urgence qui
sont, pour la ville de Marseille, toutes concentrées sur le premier
arrondissement : la Draille, l’hôtel de la famille…soit dans des hôtels meublés,
soit dans de vieux logements dans lesquels se posent toujours les conséquences
du Saturnisme pour les enfants et plus dangereusement pour les plus jeunes
d’entre eux.
C- Définitions
La notion d’enfants en danger recouvre les enfants maltraités et les enfants en risque.
Il est important de bien distinguer ces deux appellations
Enfant maltraité :
Enfant victime de violences physiques, d’abus sexuels, de violences psychologiques, de
négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et
psychologique.
Enfant en risque :
Enfant qui connaît des conditions d’existences risquant de compromettre sa santé, sa
sécurité, sa moralité, son éducation ou son entretien, sans pour autant être maltraité.
Nous avons distingué :
d- analyse et commentaires
Nos résultats apparaissent sous la forme de deux tableaux. Sur chacun d’eux, il est
possible de voir apparaître pour chaque rubrique, des pourcentages différenciés par
secteur d’intervention (1° 6° 7°) (2° 3°).
Ces chiffres sont à comparer non seulement entre eux, mais aussi avec ceux figurant
dans la colonne « national » qui émanent de l’étude de l’ODAS réalisée sur 10 000
signalements effectués en 1997 sur tout le territoire français.
De façon générale, il apparaît que les résultats « Nationaux » sont majoritairement en
adéquation avec ceux obtenus sur le secteur (2° 3°)
Par contre, tous les taux obtenus sur le (1° 6° 7°) sont supérieurs de manière très
significative.
Le taux de « maltraitance » est 5 fois supérieur sur le secteur (1° 6° 7°) par rapport au
(2° 3°).
Les autres causes de danger sont 30 points supérieurs sur le (1° 6° 7°) par rapport au
(2° 3°) et « national »
91% des familles du (1° 6° 7°) sont socialement isolées et 62% sont des familles mono
parentales, alors que 14% sur le (2° 3°) sont isolées et 11% sont mono parentales.
Ces quelques résultats sont assez significatifs pour confirmer nos « à priori » en
matière de spécificité de la réalité sociale et économique du centre ville de Marseille :
- plus de précarité
- plus d’isolement
- plus de carences
- plus de maltraitance
- plus de difficultés d’intégration sociale.
1. A C T I V I T E S I N T E R N E S
En interne mon activité professionnelle est centrée, comme tout un chacun, sur le temps
passé auprès des usagers, que ce soit dans le cadre des visites à domicile (outil de base),
de notre travail relationnel, lieu où se créée et se fédère la relation aux…) mais aussi
dans le travail annexe, telles les audiences, les recherches de placement, les démarches
pour trouver ces lieux, etc.… (cette année j’ai été amenée à réaliser 3 placements) et j’ai
beaucoup été en lien avec « l’éducation spécialisée » (équipes éducatives, réunion CMP et
ITEP, suivi de scolarité) pour 3 « ados » en rupture scolaire, sans ancrage, pour lesquels
une orientation spécialisée adaptée était sollicitée dans les attendus du Magistrat,
trouver la solution, et pour une petite fille en intégration scolaire avec auxiliaire de vie
scolaire et SESSAD pour laquelle une orientation en IME est à réaliser et qui est
positionnée en liste d’attente pour laquelle on se heurte à son jeune âge (bientôt révolu
car elle aura 6 ans en août 2007 et d’autres structures pourront être contactées).
Par ailleurs, auprès d’une mère de famille particulièrement fragile j’ai mis en place
depuis le début de l’année 2006 un accompagnement mère/enfant. J’ai effectué
diverses sorties avec elle et ses deux enfants pour l’amener à accepter une prise en
charge en CLSH… et une ouverture sur des activités sportives. Nous l’avons
accompagnée dans ses démarches (centre aéré) et Association SCO. Le centre aéré a pu
se mettre en place 5 jours pour les vacances de Noël (2ème semaine des vacances) au
CLSH du Trioulet pour les activités sportives. L’aîné a choisi le football, il pourra
intégrer le club après les vacances de février 2007, nous allons aider au financement
des frais accessoires avec une participation laissée à la mère.
Cette prise en charge intensive m’a permis une approche différente de la cellule
familiale, m’a aidée dans mon analyse et a permis de faire tomber certaines résistances
de la mère de famille, qui a pu ainsi mieux réagir et accepter une démarche de soins
qu’elle assume maintenant seule.
Le bilan de cette situation est positif, la mère a enfin compris la nécessité de son suivi
personnel pour assumer et améliorer son positionnement maternel et mieux assumer, à
terme, le quotidien de ses deux enfants, difficiles, et ciblés à l’école, surtout pour le
deuxième, comme perturbateurs.
Plus sûre d’elle et en confiance, elle a repris contact avec les enseignants, dialogue et
fait part de son positionnement. Nous la soutenons toujours dans ce sens et participons
aux réunions de suivi de scolarité où nous lui laissons le plus possible la parole et
valorisons ses prises de position. Cet accompagnement m’a beaucoup absorbée et a pris
de mon temps, mais le bilan est encourageant car ce temps passé est somme toute très
constructif. 2007 en verra la récolte…
Actuellement la famille, très défensive, est dans la coopération et sollicite notre soutien
(vient aux permanences de secteur…). Le soutien, les encouragements pour faire
comprendre et accepter notre présence ont été payants. Le bilan s’avère concret pet
positif pour l’avenir de la mesure, la famille acceptant les « sorties repas » pour les
enfants. Nous allons les planifier pour 2007 et éventuellement les réaliser
différemment en fonction de l’âge de manière à créer une relation adaptée aux
demandes et aux besoins de cette fratrie.
Pour une autre famille, j’ai passé du temps à tenter de renouer un dialogue entre ses
parents, séparés, très remontés, où le père, ayant obtenu la résidence de l’enfant, ne
permettait pas à la mère, qui avait l’autorité parentale conjointe, de renouer le dialogue
et le lien avec son fils. Ce couple très disparate (âge, situation socioprofessionnelle…) ne
parvenait plus à se parler en tant que parents. Résultats très mitigés… (Je ne suis pas
spécialiste en médiation conjugale…).
Je tente de les orienter vers une consultation adaptée, mais ce n’est pas gagné. Le seul
résultat, la mère peut à nouveau exercer sont droit de visite et moins de conflits en
présence de l’enfant. Mais le discours reste encore dénigrant, aucune confiance du père
vis-à-vis des capacités de la mère, il y a encore du temps à passer pour avancer dans la
compréhension du rôle parental. A suivre et à poursuivre.
Enfin, pour une autre famille (où 3 générations s’affrontent, la grand-mère, la sœur
aînée et la mère) de l’enfant, j’ai été prise « à partie » pour valider laquelle était la
mieux placée pour assumer la prise en charge de l’enfant et lui assurer au mieux son
quotidien. Mon action et mon rôle de tiers ont été « malmenés » et mis à dure épreuve.
In fine, c’est pas résolu. L’enfant reste au centre d’un conflit intra-générationnel et
otage de cette situation.
Arriver à faire accepter à la mère de famille qu’elle doit et qu’elle peut assumer seule,
sans s’appuyer sur sa mère et sa sœur, la prise en charge globale de son fils, n’est pas
gagné. Donc à suivre là aussi. Ce travail de « négociation » m’a pris du temps tout le 2ème
semestre 2006.
¾ sur ce secteur très diversifié par la population il s’avère que je suis amenée à
travailler avec 5 mères de famille à « dépendance alcoolique » dont 4 familles
sont monoparentales avec leurs enfants ;
Au niveau « d’ado » difficile, une m’a particulièrement fait « galérer » jusqu’au 09.06,
date de la fin de mesure et de son transfert de prise en charge à la PJJ en regard aux
multiples actes de délinquance posés. Aucune suite, aucun projet, aucune collaboration
réelle de la mère de famille, qui, par peur des représailles de sa fille (violence, chantage
en lien avec sa dépendance alcoolique) banalisait et surprotégeait sa fille, dans le plein
pouvoir, qui s’autorisait tout.
Que de temps passé à lui « courir après », à prendre des rendez-vous non honorés, à
négocier des contacts (collège puis SIP, puis terrain de stage…) pour aboutir à rien, si
ce n’est, à nouveau, des actes de délinquance, des heures de travaux d’intérêt général
non effectués.
Cette situation m’a laissée un sentiment d’échec face à mon impossibilité d’aider cette
ado, en grande souffrance, à sortir de sa spirale. Je n’ai pu que constater son escalade
dans la violence, dans les actes répréhensibles et le fait qu’elle allait « droit au mur ».
Cette ado n’a jamais été ouverte à la relation, toujours dans la victimisation, refusant
toute aide extérieure, soins psychologiques… J’ai là l’impression d’avoir « raté le
coche ». Ce qui m’a « réconfortée » c’est d’apprendre que le SAE Marseille Sud Est,
mandaté auprès d’elle, rencontre les mêmes difficultés…
A ce temps consacré aux familles s’ajoute celui passé à écrire, à relater et à rendre
compte aux Magistrats de notre action auprès (rédaction note, rapport, etc.…). Ce
travail est important et variable, il est indispensable d’avoir une bonne organisation (ce
qui m’est quelquefois difficile) et d’être synthétique (ce qui est encore difficile de
structurer mon bavardage…). Heureusement qu’il y a les ateliers d’écriture.
Ajoutons à cela les nouveaux documents (DIPC + fiche de prise de contact…). Nouveau
cadre de méthodologie qui demande un temps de réorganisation et d’adaptation. Mais on
s’y fait, cela vient.
2. A C T I V I T E S E X T E R N E S
Je remarque que j’effectue peu « d’activité repas » avec des enfants ou ados. Ces
rencontres autour d’un repas ne me permettent pas un réel échange, bien souvent je mes
suis aperçue que les enfants se comportaient en « consommateur » et utilisateur du lieu
(comme jeux et cadeaux au Mac Do). Je préfère un échange plus concret où l’on peut
discuter sans « interférence » des problèmes, des difficultés du moment, de la situation
en général. Cela me semble plus positif. Néanmoins je n’exclue pas ce type « d’outil »,
mais ponctuel, en réponse à une situation précise et plus avec des ados que des jeunes
enfants.
Rapport activité 2006 110
D’ailleurs je vais le mettre en pratique pour 2 familles… comme quoi il ne faut pas dire
(fontaine je ne boirai pas de ton eau…).
Pour une famille en particulier, durant cette année 2006, j’ai mis en place un dispositif
de sortie avec la mère. Résultat très prometteur, la mère de famille a pris confiance et
a permis la réalisation d’activités (football) et centre aéré car l’extérieur, ainsi
apprivoisé, ne lui a plus fait peur… J’ai été le fil d’Ariane vers la socialisation familiale.
En parallèle j’ai :
¾ provoqué 2 CARS pour 2 situations pour lesquelles, après les placements réalisés,
je passais le relais à l’ASE.
Pour ce qui est de la recherche de terrain de stage, j’ai orienté vers le SIP (3), pour
l’instant les stages proposés n’ont pas débouché sur un contrat.
En résumé, j’ai poursuivi cette année 2006 de la même façon mes activités externes et
internes auprès des familles, j’ai amorcé une nouvelle manière d’intervenir auprès d’une
famille, j’ai continué les accompagnements des parents dans des situations très
particulières auprès des collèges, réunions de synthèse et suivi de scolarité, visite de
pré admission, suivi médical d’un parent. J’ai eu un travail de partenariat plus interne
pour 2 situations avec l’ITEP Sanderval et pour 1 situation particulière (adoption ratée)
avec l’ASE et la Maison de l’Adoption, situation qui s’est finalisée par un placement que
nous avons préparé et réalisé. Ce placement a donné lieu à diverses réunions, rencontres
avec des intervenants de la Maison de l’Adoption, etc.….
Que de temps passé à… faire au mieux et du mieux pour les familles, avec leur accord,
pour sortir des difficultés.
Y.POULARD
Secteur SUD 5ème, 8ème, 9ème, 10ème arrondissements
a) INTRODUCTION
La production des travailleurs sociaux de l'unité de travail est remise avec le présent
écrit. Ces derniers ont donc souhaité s'exprimer sur différents thèmes tels que les
problématiques adolescentes, le placement; ils ont restitué des données chiffrées
relatives au temps passé auprès des usagers, tout ceci en lien avec la charge de travail.
L'intérêt porté à ces différents thèmes fait écho à des situations lourdes,
particulièrement difficiles, qui ont ponctué le quotidien professionnel de chacun tout au
long de l'année.
Ainsi, plusieurs adolescents cumulant de multiples problématiques ont demandé un regain
d'énergie, quant ils n'ont pas monopolisé les travailleurs sociaux et/ou l'équipe élargie
des journées entières; ceci parfois au détriment des autres suivis. Pour autant, il me
parait très réducteur de considérer que systématiquement un adolescent devrait
compter pour deux mesures : tous les adolescents ne mobilisent pas la même intensité
d'intervention, de plus et malgré les problématiques parentales, il est important de
solliciter les parents. S'il est en charge d'une mesure éducative, le travailleur social
garde un rôle de responsabilisation de la fonction parentale, de diagnostic en vue
d'orientation vers des prises en charges adaptées à la problématique du jeune…
Je souhaite m'inscrire en faux sur cette tendance qui consisterait à laisser penser que
nous sommes incompétents et/ou totalement démunis face à certaines problématiques.
Je pense tout le contraire et peux observer au quotidien la qualité du travail fourni
auprès des adolescents aussi. Je rappelle au passage que nous avons avant tout une
obligation de moyens, moyens largement mis en œuvre en l'occurrence. Si nous "savons
faire" avec les adolescents, nous pouvons malgré tout déplorer que:
* certaines mesures nous arrivent un peu trop tard au sens où les jeunes sont parfois
dans une rupture déjà amorcée voire consommée;
* l'importance de la scolarité et de l'éducation scolaire semble avoir perdu un terrain
considérable et l'âge de l'obligation scolaire fixe une limite au-delà de laquelle
l'Education Nationale ne se sent plus concernée.
* le manque de structures spécialisées notamment en matière de soins fait cruellement
défaut. Pour autant et à chaque fois que cela a été nécessaire et même s'il fallu
inventer, innover, "bidouiller", des solutions d'orientation ont été trouvées et proposées.
Peut être faut il nous interroger davantage sur les limites qui sont les nôtres, les
accepter et, avec la plus grande humilité considérer que nous ne pouvons malgré toutes
les bonnes volontés être à toutes les places.
Il est évident qu'avec plus de temps et moins de charge de travail les effets de la
mesure éducative pourraient être différents, mais il en est ainsi pour toutes les
tranches d'âge, et pas seulement pour les adolescents.
ACTIVITES INTERNES :
L'étude du temps passé auprès des usagers ne peut reposer que sur le déclaratif des
travailleurs sociaux. Ainsi, les chiffres communiqués font apparaître une hausse très
importante du temps moyen passé avec les usagers. On passe en effet de 28% en 2005 à
42.4% en 2006.
Si la surcharge de travail a été nettement moins pesante cette année 2006 en
comparaison de 2005, il n'en reste pas moins qu'elle a été réelle.
janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre
ratios 31,8 32,12 31,33 32,4 31,82 32,4 32,88 33,65 35,38 34,33 32,59 32,19
Le pic observé sur le graphique présenté par les T.S. s'explique par l'activité d'été
reconduite cette année encore sur Aquacity. Pour autant, la répercussion de cette
activité - "lourde" en terme d'heures passées auprès des enfants sur l'ensemble - n'est
pas significative. Certains T.S. qui ne participent jamais à ces sorties sont pourtant ceux
qui déclarent passer en moyenne 45 % directement auprès des usagers.
Malgré la charge de travail, les temps de sorties éducatives ont été maintenus voire
augmentés. L'activité Aquacity reconduite, demeure consacrée à des mineurs inoccupés
ou oisifs. Elle permet de créer du lien différemment avec les enfants, mais aussi avec
leurs parents sollicités et impliqués (leur accord est obligatoire, la confection du repas
leur revient). Ils apprécient cet espace temps consacré et il est même arrivé qu'une
maman soit associée à une sortie.
L'activité reste plébiscitée et régulièrement évoquée par les enfants tout au long de
l'année. Le choix (respectable) de certains T.S. de ne pas participer à cette activité,
n'empêche pas d'autres sorties éducatives où sont observés des temps de parole aux
enfants.
380
368
370
360 357
349
350 342
337 339 338
340 336
332 331
330 enf suivis
322
318
320 312
310
300
290
280
ril
in
éc
ai
ût
r
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s
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ar
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br
br
br
av
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vr
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to
em
ju
fe
31
ja
oc
ve
ce
pt
no
dé
se
Les secteurs des 15ème et 16ème arrondissements n'ont pas connu de changements
majeurs ; les situations socio-économiques sont parfois très dégradées. Les carences
éducatives, l'absentéisme scolaire, les problèmes psychologiques s'y trouvent comme
ailleurs.
Le regard porté sur l'activité 2006 m'amène pourtant à noter certaines particularités,
certaines tendances, qui, jusqu'ici n'étaient pas évidentes :
- Les mesures d'AEMO ne sont plus autant qu'avant concentrées sur des cités. Les
familles installées dans de l'habitat diffus ou résidentiel font davantage l'objet de
suivis éducatifs.
- Les conflits conjugaux et la violence conjugale et/ou familiale me paraissent en
augmentation ;
- Il en va de même pour l'alcoolisme et notamment celui des mères ;
- Le nombre de familles menacées d'expulsion ou celles qui l'ont été est lui aussi en
augmentation ;
- Les mesures d'AEMO ordonnées par le cabinet 6 surtout, le sont le plus souvent sans
enquête sociale préalable. Si une investigation s'est déroulée, elle a plutôt pris la
forme d'une I.O.E, mais ceci est loin d'être la majorité des cas. Tout le travail de
préparation, d'introduction de la mesure éducative, de maturation dans la
reconnaissance des problématiques, de verbalisation des difficultés, fait réellement
défaut et nous amène à naviguer à vue pendant toute une période ou pire à passer à
côté d'éléments importants. Le magistrat interpellé sur cette question comprend les
difficultés, mais n'entend pas modifier sa pratique ;
- Je note une augmentation du nombre de dossiers de parents malentendants où il est
nécessaire d'avoir recours à une personne maîtrisant le langage des signes. Une
formation dans ce domaine est sans aucun doute à promouvoir.
S'il n'est pas dans mes habitudes de verser dans un pessimisme chronique, je suis
obligée de constater que l'exercice même des mesures d'A.E.M.O. est le plus souvent
lourd, chargé sur le plan émotionnel. Les problématiques sont multiples, compliquées par
des facteurs psychologiques, économiques et sociaux dans lesquels sont enlisées les
familles au point de laisser de côté les enfants, leur éducation. D'où notre rôle plus que
jamais à revendiquer en terme de soutien et d'accompagnement de ces familles. La
technicité et la compétence consistent en premier lieu pour le T.S. à créer du lien et à
s'investir dans une relation d'aide.
Certes les échecs existent, et le sentiment de ne pas avancer, voire de régresser est
aussi une réalité, mais nombre de situations évoluent et les mineurs en tirent ou en
tireront à terme des bénéfices. N'est-ce pas cela le plus important ???
D'autres partenariats mériteraient sans aucun doute d'être développés. Je pense par
exemple à un travail d'une plus grande proximité avec les deux MDS de notre secteur.
Travail qui permettrait une meilleure connaissance mutuelle des missions, un partage des
évaluations relatives aux problématiques, une mise en commun facilitée.
Les tentatives pour aller dans ce sens n'ont jusqu'ici rien donné (refus d'accueillir une
permanence des T.S. d'AEMO sur la MDS, aucune rencontre entre les responsables et
moi-même - ce en quoi je partage une responsabilité..) 2007 connaîtra peut-être des
changements à ce niveau ?
C.KEMPF
Chef du Service Educatif
III- le placement.
C.Peyranne, A.Castelli-Grémont.
Socrate - "le père s'habitue à devoir traiter son fils d'égal à égal et à craindre ses
enfants, le fils s'égale à son père, n'a plus honte de rien et ne craint plus ses parents,
parce qu'il veut être libre… »
Adimante: " C'est bien ce qui se passe"
Socrate : " À tout cela, dis-je, s'ajoutent encore ces petits inconvénients : le
professeur, dans un tel cas, craint ses élèves et les flatte, les élèves n'ont cure de leurs
professeurs, pas plus que de tous ceux qui s'occupent d'eux ; et, pour tout dire, les
jeunes imitent les anciens et s'opposent violemment à eux en paroles et en actes, tandis
que les anciens, s'abaissant au niveau des jeunes, se gavent de bouffonneries et de
plaisanteries, imitant les jeunes pour ne pas paraître désagréables et despotiques. "
Si ces problèmes semblent après tout, pour la plupart, plus ou moins spécifiques à la
période de l’adolescence et pris isolément peuvent recevoir une aide appropriée, nous
constatons que de nombreux adolescents présentent un cumul de plusieurs
problématiques voir parfois toutes !
Face à de tels « cas » nous sommes parfois totalement impuissants ou du moins, les
moyens dont nous disposons ne nous semblent plus forcément adaptés.
Une telle prise en charge requiert en effet dés le début de la mesure un investissement
en temps supérieur, consacré principalement à établir une relation afin de pouvoir
seulement envisager un projet d’intervention.
Les différents moyens d’entrer et de maintenir le contact nécessitent une présence
accrue auprès de l’adolescent notamment par l’intermédiaire de repas, de sorties
éducatives, d’accompagnement, d’entretiens. Ces moyens existent déjà mais ne suffisent
pas toujours ou bien ne sont pas applicable avec certains adolescents qui échappent à ce
mode « classique » d’intervention.
Sur une période de quinze à vingt ans, les problématiques familiales ont semblablement
changé, changements liés à divers facteurs socio-économiques, politiques etc.…
Nous avons pu observer un accroissement des familles monoparentales, de nouvelles
immigrations (Comores, Roumanie, Ex-Yougoslavie), une paupérisation en augmentation
(situation de chômage, de personne percevant le R.M.I.).
Les problèmes de logement se sont accentués.
La consommation est devenue de plus en plus importante tout comme le problème de
surendettement.
De nouveaux modes de communication et d’information se sont imposés (Internet,
téléphone portable….) mais paradoxalement, on repère de plus en plus de difficulté à se
parler, davantage d’individualisme, moins de solidarité familiale.
2. L’autorité parentale
L’éclatement de la famille (davantage de monoparentalité), l’appauvrissement (chômage,
RMI, sans-papiers), la surconsommation (encouragé par les médias et les politiques
dominantes), et le surendettement qui va avec, ont participé à affaiblir l’autorité
parentale.
Ces phénomènes ont fragilisés la structure familiale, (le plus souvent des femmes seules
élevant leurs enfants).
Les états de mal-être ont progressé (stress, fragilités psychologiques, décompensations
même).
On assiste à l’inversions des rôles enfants / parents, liées à diverses problématiques :
analphabétisme, alcoolisme, histoire familiale difficile, fragilité psychologique.
3. La délinquance
La perte d’autorité parentale est un terrain propice à la délinquance et ce qui est
nouveau c’est l’augmentation de la délinquance chez les filles et chez les enfants de plus
en plus jeunes. Il est observé plus de violence dans les établissements scolaires, plus de
racket, de vandalisme, d’agressions d’enfants envers des adultes et bien sur plus
d’exclusions et de déscolarisations.
La consommation d’alcool et de drogues chez les plus jeunes ici aussi amplifiée : signe
aussi d’une société malade, voire décadente ? Le plus de répression, le plus
d’incarcération de mineurs, le plus de travailleurs sociaux « indics » et le moins de
budget pour développer les systèmes de préventions ne feraient qu’accroître les
problèmes précités.
4. L’autorité judiciaire
Elle est aussi fragilisée. Nous observons une présence de plus en plus limitée des
familles et des mineurs aux audiences. La recherche d’une adhésion de la famille à
l’action éducative est évidemment indispensable.
Mais n’y a t’il pas une erreur d’appréciation pour le magistrat de ne présenter notre
intervention que sur un versant d’aide ? (C’est une tendance).
Nous avons également observé que les jeunes, sanctionnés de mesures pénales (liberté
surveillée, contrôle judiciaire…), doivent régulièrement attendre des mois voir des
années avant d’être pris en charge par un éducateur de la PJJ. Ceci discréditant la
sanction, l’acte répréhensible posé et plus largement l’autorité judiciaire.
5. L’évolution institutionnelle :
• « les disparitions » (régressions) : puéricultrices, travailleuses familiales,
médecins, conseillers en économie, éducateurs scolaires.
• « les créations » : le S.I.P. (Service d’Insertion Professionnelle).
• Valorisation du pôle psychologique en lien avec les nouvelles problématiques
sociales.
III- Le placement
Sur le thème du placement, nous notons une évolution des pratiques de chacun, liée nous
semble t-il à trois points spécifiques : le premier point relève de l’évolution particulière
des problématiques, la deuxième de la charge de travail et enfin nous notons le paradoxe
entre action éducative et placement.
2. La surcharge de travail.
Il nous semble qu’elle a un impact direct sur la qualité même de la relation éducative, et
que, par conséquent certains placements, (parce que le temps à passer auprès du jeune
et de sa famille n’a pu être trouvé) en seraient la conséquence. Ce constat d’échec
doublement culpabilisant pour les travailleurs sociaux est heureusement relayé par
l’institution dans le cadre d’une écoute bienveillante…
Qu’en est-il de la considérable charge administrative à laquelle nous devons faire face,
DIPC et évaluation qui viennent se surajouter à la multitude de documents déjà
existants…
Par ailleurs, le choix de désectorisation au niveau du secteur est aussi complexe à gérer,
nous avons ainsi pu relever que sur l’ensemble du secteur nous traitions avec 7 collèges,
1 lycée, 40 écoles maternelles, 38 primaires, 3 LEP, 14 PMI…. Le travail de partenariat
pourtant encouragé par notre hiérarchie s’en trouve totalement compromis. C’est au
coup par coup, avec déperdition d’information nuisible à la bonne évolution des situations
que nous oeuvrons au mieux ???
S’il est vrai que ce travail de partenariat pouvait, participer au maintien de l’enfant dans
son milieu naturel (pensons à la possibilité d’étayages mis en place avec des interventions
pluridisciplinaires) force est de constater qu’aujourd’hui chacun se revoie la balle, et
c’est l’enfant qui en subie les conséquences directes.
Le placement devrait rester un objectif de travail qui aurait pour utilité la sauvegarde
des intérêts de l’enfant (physiques, psychologiques…) dans un premier temps, mais
surtout et cela est essentiel devrait permettre la restauration du lien entre le mineur
et sa famille, entre le mineur et la société.
Société que nous représentons avec ses injonctions paradoxales :
• Protéger sans moyen adéquats pour aboutir à
• Un placement onéreux à double titre : humain et financier.
Nous avons vu que se pose la question même d’en arriver à un placement, (dernier
« recours » d’une action éducative en milieu ouvert !) à défaut d’avoir pu travailler de
façon concentrée avec le jeune. Le temps nécessaire à l’instauration d’une relation
fructueuse (aisée ou mal aisée) entre le jeune et l’adulte. Et ce alors que nous la posons
comme fondamentale et motrice du travail socio-éducatif.
C’est cette relation avec le jeune qui nous permet d’atteindre les objectifs de travail :
accompagnement et mission de protection de l’individu !
… Platon, si tu savais !
J’ai effectué les deux niveaux de la formation ethno psychiatrie organisée par
l’ASSSEA 13 et participé dans ce cadre aux consultations de médiation ethno clinique.
Ma motivation pour cette formation a sans doute été guidée par mes interventions
auprès d’une population migratoire sur les quartiers nord de Marseille. J’ai réalisé
l’impact de cette formation quelques mois plus tard, dans l’exercice de ma fonction sur
un secteur moins caractérisé par des populations venues d’ailleurs et dans une
fréquentation assidue de la consultation.
J’ai pris conscience que différence culturelle ne signifie pas « frontière ».(régions,
ethnies)
Progressivement, j’apprends à ne pas m’opposer à leur logique, à démontrer ce qu’il faut
faire ou ne pas faire, qui a raison ou pas… J’essaie du mieux que je peux de m’extraire
des notions de comparer, juger, ordonner. Eux aussi ont des choses importantes à dire,
à être entendues et à être reconnues.
Ce n’est pas toujours facile de tenir compte de l’hétérogénéité, car figer dans l’identité
culturelle peut être dangereux, je pense, en effet, qu’elle est en mouvement tout le
temps.
Il me semble que des jeunes qui dysfonctionnent ne peuvent se poser ici sur la terre
d’accueil que lorsqu’ils sont enracinés là bas, dans leurs origines parentales, ancestrales
et rituelles. Mon travail est de les aider à donner alors du sens à l’écriture de leur
scénario de vie et de leur mal être. Cette approche professionnelle incite à une
dynamique de recherche constante dans le « avant et après », « ici et ailleurs ».
Le travailleur social que je suis est le fil conducteur, le pont, le lien entre ces pôles,
permettant une relation à la fois empathique et professionnelle.
Cette démarche professionnelle dynamique est pour moi un outil complémentaire à tous
les autres que je mets en œuvre.
Cette approche est tout aussi efficiente dans les familles « d’ici » dans son aspect inter
et transgénérationnel.
Bénédicte CATTEAU
Educatrice Spécialisée
Antenne d’Aix.
A/ Généralités
Dans nos sociétés, la sédentarité et l’abondance conjuguent leurs effets : le corps prend
du poids. Les médecins, nutritionnistes ou de santé publique, la population et les
responsables politiques ont pris peu à peu conscience de cette dérive. L’obésité devient
l’ennemi à combattre. Dans un même temps les linéaires des grandes surfaces se
chargent de produits toujours plus attrayants, plus nombreux, plus faciles à consommer.
Cet étalage est relayé par d’intenses campagnes publicitaires promouvant la satisfaction
de nos désirs comme droit fondamental de l’être humain : plus rien ne semble justifier la
frustration.
Toutefois, les spots publicitaires utilisent tous des mannequins filiformes, longilignes,
sur lesquels les calories semblent glisser comme l’eau sur les plumes du canard !
Peu préparés à l’insatisfaction, avides d’expériences nouvelles, comment l’adolescent
peut-il réagir quand il est confronté à de telles contradictions ?
Le corps est vite maltraité face à de nouveaux paradoxes.
Pour renforcer les dysfonctionnements surnommés : la « mal bouffe », nous faisons le
constat que les repas de familles ont tendance à disparaître, au vu et au su de chacun,
livrant les enfants à la solitude d’une satisfaction orale. Faim qui se transforme en
besoin « d’absorber » de la nourriture, fonction de remplissage pour lutter contre le
vide. Les nouvelles données sociologiques (familles éclatées, recomposées, en précarité
financière, divorces conflictuels (histoires douloureuses qui « alimentent » notre
service) favorisent le vide et les dépressions sous jacentes des adolescents.
La nourriture semble faire office de « doudou ».
CONSTATS ET OBSERVATIONS
3/Réponses sociales
Le phénomène obésité est fortement médiatisé, mais au terme de nos démarches
(lecture, recherche, rencontres avec les professionnels), l’intérêt ne va pas, à ce jour,
au-delà de constats, de statistiques, de messages alarmistes. Nous sommes simplement
dans une prise de conscience collective.
Seules les infirmières scolaires répondent à une injonction de l’éducation nationale et
interviennent dans le cadre du PNS (programme nutrition santé), dépistage et
prévention du surpoids et essentiellement à titre individuel.
Si les collègues ne semblaient pas noter une recrudescence de cette problématique lors
de la présentation de notre questionnaire, ils réalisaient qu’ils ne s’étaient peut-être pas
penchés sur ces problèmes de surpoids et n’avaient peut-être pas été attentifs à une
évolution. La certitude d’une non progression n’a pas été établie.
C’est en nous intéressant aux réponses appropriées que nous avons déploré le sous
équipement dans notre région, en matière de structures spécialisées.
Nous constatons qu’il n’y a pas d’implantation dans notre secteur géographique. Deux
établissements fonctionnent hors département (Var et Hautes Alpes) et sont saturés
(délai d’attente de 6 à 12 mois, dans le meilleur des cas).
De surcroît, il s’avère que les enfants accueillis doivent relever d’un parcours scolaire
classique. Notre public scolarisé en CLIS, SEGPA ou CFA échappe à une possibilité de
prise en charge par ces établissements. Il faut savoir qu’ils proposent une scolarité sans
professeur pour dispenser les cours. Il y a un enseignant qui intervient à la demande de
l’élève. Celui ci doit être autonome dans ses apprentissages, type enseignement CNED.
Armées de notre seule expérience, nous avons utilisé une démarche empirique pour
dresser ces constats et trouver des réponses ponctuelles pour apporter une aide par
notre action éducative. Et parallèlement, nous nous sommes interrogées sur les réponses
apportées par les adultes accompagnant ces mineurs souffrant de « frénésie »
alimentaire.
Nous sommes incontestablement dans la maltraitance :
• Comment peut-on permettre à un enfant de « dévorer » au point de mettre en
danger sa santé physique avant tout et psychique ensuite.
• Comment peut-on ne pas entendre la souffrance de son enfant ?
• Comment peut-on ne pas voir cette souffrance quand elle ne cesse d’enfler ?
• Comment peut-on penser que ce problème est celui de l’enfant et non celui des
adultes accompagnateurs ?
Ces questions nous amènent à nous interroger sur le mode opératoire du travailleur
social dans la relation d’aide concernant l’obésité ou le surpoids des enfants suivis
en AEMO ?
1/ Fonctionnement du groupe
A /Modalités d’accueil
Nous avons accueilli depuis septembre 05, au rythme d’un mercredi par mois, des
enfants de 7 à 17ans, filles et garçons. L’antenne de SALON a généré un noyau de 4 à 5
enfants, agrémenté d’autres de l’antenne d’AIX EN PROVENCE. Nous avons fixé à huit
le nombre de participants.
B /Cadre du groupe
C/ Gestion de l’activité
• Achat du goûter
• Accompagnement aller et retour pour une grande partie des enfants
• Disponibilité d’une intervenante pour l’accueil des enfants accompagnés par les
parents ou les travailleurs sociaux
• Gestion des appels téléphoniques (parents, enfants, TS) avant les réunions, voire
après
• Temps de liaison avec les collègues hors secteurs
2/ Evaluation
Nous avons travaillé auprès de ces enfants avec notre seule expérience de travailleur
social, sachant que l’encadrement d’un groupe de parole requiert un savoir-faire pour
contenir et accompagner la parole psychologique.
Par ailleurs, nous faisons le constat que ce travail sur la problématique de l’obésité
infantile nécessite un investissement (temps, énergie, disponibilité) bien au-delà de nos
possibilités matérielles.
3/ Analyse et besoins
a) Analyse
Au terme de l’année écoulée, nous dressons un constat de l’activité. Depuis deux mois,
nous étions en questionnement à plusieurs niveaux :
• Cadre posé (règles du groupe, temps de rencontre, flexibilité, mouvance des
participants),
• Profil des participants (tranche d’âge, critères d’acceptation ou de refus, entre
autres la durée du mandat),
• Organisation matérielle (prise en charge des accompagnements hors secteur de
l’antenne de SALON),
• Pertinence de l’accueil de participants extérieurs à l’antenne de SALON (impact
sur le travail éducatif du fait de l’impossible lien avec le parent),
• Comment accueillir, supporter et contenir la souffrance déposée par les enfants
du groupe ?
• Comment dynamiser chaque séance compte tenu du phénomène fluctuant du
groupe ?
• Interrogation quant au rythme des séances
En mai, nous avons participé à une formation « troubles des conduites alimentaires des
adolescents» et lors de la deuxième session, la formatrice (psychologue clinicienne
groupaliste) nous a permis de verbaliser ce questionnement, nous alertant sur les enjeux
affectifs, psychologiques et symboliques :
• Travail du transfert et du contre transfert (l’animatrice est vécue comme
substitut maternel).
• Problématique incestueuse pour la plupart (nous l’avons en effet vérifié).
• Obligation de faire du groupe un espace suffisamment sécurisant et contenant (
• Séances trop longues et fréquence insuffisante (déperdition de l’investissement
des participants (rythme conseillé bimensuel).
Pour conclure, il nous est apparu que ce travail ne peut perdurer de façon constructive,
que s’il est assorti de certaines garanties pour le groupe, comme pour les intervenants.
Pour cela, la mise en place d’une supervision d’une formation à l’animation de groupe et
d’une décharge de travail semblent primordiales.
Le projet a été mené par Chantal ORSINI et Mireille TUZZOLINO, assistantes sociales
du pôle d’Aix-en-Provence et régulé par Alice ATHÉNOUR psychologue.
Préambule
Veuillez entrer dans le Groupe de Paroles où les idées se tricotent aux cours des
échanges, et montent point par point : dire « non », lâcher prise, poser un cadre, se
raconter…
Un sentiment enfoui par les années, par les non-dit, surgit du tréfonds d’un inconscient
qui affleurait dans les poids à porter par la mère, dénié par le père, trouvant alors un
exutoire pour apparaître émouvant, soulageant son auteur, apaisant le Groupe emporté
dans les dédales de l’intimité qui se dévoile. Résonance chez l’autre mère qui fait écho
avec son propre vécu, faisant émerger une similitude profonde que l’assistance
n’attendait pas. Magie des mots, magie de la parole, proximité qui émerge, partage du
poids du vécu, partage d’une souffrance que le Groupe accueille.
Les parents en face à face, se font tantôt miroir, tantôt limites, tantôt conseils et
encouragements, montrant un chemin à suivre, une idée à interpeller.
Les professionnels encouragent ces attitudes, sollicitant la réflexion, la réaction,
l’expression des sentiments. L’un relance le débat voire renvoie à une réflexion ? L’autre
pose le cadre, recadre la parole qui s’emballe, ouvre et ferme le lieu de paroles. Chacun a
une écoute attentive, suivant le cheminement de la parole, reformule, interpelle,
accueille l’émotion, interroge le groupe, …
Pourquoi certains parents resteraient-ils dans ce lieu de paroles où pourtant, ils
abordent quelque chose de leur intimité, de leur moi profond, ils déballent ce qu’ils
taisent parfois à leurs proches ? Peut-être, pourrons-nous dire que le GROUPE DE
PAROLES existe dans sa singularité, emballant telle une enveloppe les mots qui
s’échappent, les émotions qui éclatent. Mais nous devons aussi en sortir de ce groupe de
parole. Mettre un terme, une limite au Groupe, c’est aussi donner une limite, poser un
« non » aux parents.
Le projet du groupe de paroles ouvert aux parents d’adolescents s’est inscrit dans le
cadre de recherche d’alternatives au placement dans le schéma départemental. La loi de
2002 a changé le cadre des interventions privilégiant l’accompagnement des parents
dans l’exercice de leur fonction parentale en mettant l’usager au centre du dispositif.
Les groupes de paroles donnent la parole aux parents, ils s’inscrivent dans l’esprit de la
loi.
Les groupes de paroles constituent un outil en plein développement. Ils recréent un
espace social d’échanges dans une société où le lien social et familial tend à se délier.
Nous avons retenu le nom « d’Espace de paroles pour les parents d’adolescents », comme
dénomination de cette méthode de travail, dénomination que nous retrouvons sur la
plaquette de présentation aux familles et aux collègues de l’AEMO.
Aucun thème n’a été proposé aux parents qui ont eux-mêmes évoqué et amené les sujets
et les problématiques abordés. Ils entraient tous dans le cadre défini par sa
dénomination « d’espace de paroles de parents d’adolescents ».
Les sujets évoqués et travaillés avec les parents ont été riches et nombreux,
ayant une résonance chez tous les parents.
- L’adolescent
- Le parent ou le couple parental
-Le rôle parental
- La question du tiers entre le (ou les) parents et l’adolescent
-L’AEMO, le Juge des Enfants : la démarche des parents envers ces instances, ce
tiers
- Les postures différentes entre les père, mère, grands-parents, voire des
professionnels face à l’adolescent
Les thèmes choisis par les parents restent bien ceux abordés en AEMO lors de nos
diverses interventions. S’ils touchent à l’intimité de la famille, ces thèmes restent
fédérateurs du groupe et porteurs de réflexions.
Le groupe de paroles ouvert aux parents d’adolescents trouve toute sa place au sein du
service de l’AEMO avec un travail sur la parentalité.
Le groupe de paroles est un outil supplémentaire dans le travail éducatif qui permet
de moduler notre intervention en fonction des besoins des familles et de leur
adhésion. Car, dans l’éducatif, il y a parfois tout intérêt à changer de méthode
lorsqu’une méthode ne fonctionne pas.
La richesse du groupe est que chacun peut cheminer comme il le sent et comme il le
peut, à son rythme. Le groupe de parole est libre, il n’y a pas d’obligation de parler ou de
ne pas parler, seul le respect du cadre proposé par les animateurs est à accepter par le
participant. Il faut différencier le groupe de paroles du groupe conversationnel qui n’a
pas de thème et aucun objectif préalablement défini.
Nous sommes là dans un paradoxe d’une action éducative individuelle que d’inscrire
les parents dans un groupe alors que notre service est missionné pour une action
éducative envers un mineur nommément désigné. Nous pouvons pour cela établir un,
parallèle avec les sorties éducatives ou ateliers avec plusieurs mineurs voire avec
plusieurs parents en présence.
La présence des parents doit être volontaire comme pour tout groupe de parole qui
plus est dans le cadre d’une mission judiciaire.
Conclusion : Sept séances enrichissantes pour les familles et les animatrices avec
des enseignements à en tirer.
L’étayage apporté à l’action éducative auprès des parents avec les groupes de paroles
d’adolescents, s’inscrit bien dans le cadre des interventions de l’AEMO, comme outil
spécifique en complément aux outils habituels (entretiens, visites à domicile). Le groupe
de paroles apporte une nouvelle méthode qui permet de multiplier nos outils et de les
adapter aux besoins de la population suivie voire de créer une dynamique favorisant
parfois un changement plus rapide chez certains parents et d’aboutir plus rapidement à
des résultats . Ainsi, l’antenne AEMO d’Aix-en-Provence a initié le groupe de paroles
ouvert aux parents d’adolescents, l’antenne de Salon le groupe de paroles ouvert aux
enfants souffrant d’obésité. Ainsi, s’installe une dynamique de groupe qui n’existe pas
en entretien individuel et devient lieu de ressourcement pour les participants.
Le dernier trimestre 2006, quatre familles (dont cinq parents) étaient intéressées pour
participer au groupe de paroles, mais deux n’étaient disponibles que le samedi et les
deux autres en semaine. Le projet se maintient et ne pourra se concrétiser qu’avec un
nombre suffisant de participants, nécessaire à la dynamique de groupe.
Chantal ORSINI
L’accompagnateur est
Partant du constat qu’en période de crise au sein de la famille d’un adolescent une
grande partie de l’énergie de l’intervenant social était monopolisée par les parents eux-
mêmes. Les plaintes récurrentes de ces derniers provoquaient de nombreuses
interventions similaires. L’isolement de ces parents semblait renforcer la dramatisation
et l’aggravation de la situation du mineur.
Chacune des séances, à part la première, n’a reçu la visite que de parents d’adolescents
que je suivais dans le cadre des mesures AEMO. La désaffection des familles suivies par
ma collègue m’amène à m’interroger sur les conditions que j’ai choisies de créer pour
faciliter la participation des personne à ce processus innovent.
Les effets de cette participation ont rapidement été visibles. Non seulement la
dédramatisation de la situation désormais portée par le groupe, a provoqué un
apaisement des relations parents/adolescent, elle a permis aussi de recadrer de façon
positive les difficultés du jeune qui apparaissaient banales aux regards des difficultés
des autres jeunes de son âge.
Les conseils portés par les autres parents étaient considérés comme crédibles puisque
expérimentés. Ils avaient plus d’impacts et semblaient plus en adéquation avec les
autres parents.
Alors que dans chacune des situations présentées, il avait été question de placement dès
l’ouverture de la mesure éducative, soit à l’initiative des parents soit à la demande du
jeune, l’évolution de la situation a permis de ne plus du tout l’envisager comme une sortie
de crise (mon rôle consistait à développer les capacités suivantes : chercheur).
THEÂTRE ENFANTS
Monique BART – AEMO
Michel DUCROS – La Variante
Les enfants ont également proposé des contes (contes de Grimm) dont deux furent
choisis par eux-mêmes et travaillé théâtralement en vue de représentations de fin
d’année.
Le groupe constitué d’adolescents assez différents s’est très vite montré soudé, chacun
acceptant l’autre dans ses difficultés ou ses différences et nous avons pu noter chez
certains d’énormes progrès dans la prise de confiance en soi et dans la gestion et le
respect du groupe.
Cette expérience a été riche par l’apport de chaque adolescent, par la qualité de leur
relation et par le plaisir commun à « passer » sur scène, sans jugement et avec une réelle
solidarité.
Une représentation en fin de stage a eu lieu et a permis un aboutissement dans le travail
et un réel plaisir théâtral, ainsi que de nombreux échanges travailleurs sociaux, parents
et ados.
Un réel travail partenarial a pu se faire avec les travailleurs sociaux AEMO concernés
ayant en charge une mesure éducative concernant des enfants ou jeunes participant aux
ateliers ou au stage, par le biais d’informations données sur le jeune, sur ses difficultés
et ses craintes. Un retour pouvait se faire auprès du travailleur social concerné sur la
régularité, l’évolution constatée, les « progrès » accomplis et les changements en cours.
Cela autour de discussions et de questionnements en vue d’une meilleure prise en charge
et cela d’une manière réciproque.
Ce travail s’est fait également avec d’autres travailleurs sociaux concernés, partenaires
de terrain.
En 2003, une jeune professionnelle assistante sociale, Marie HOTOME, a mis en place
un projet, accompagnée d’un collègue éducateur Jean-Louis WAGNER, afin de
développer la communication entre l’enfant et le travailleur social au travers du regard
sur l’animal : le cheval.
7 sessions ont été organisées, sous la responsabilité d’A. RABAIOLI (en l’absence de
Marie HOTOME) et de Jean-Louis WAGNER, ainsi que 2 mini stages de 5 journées et
demi.
Soit 45 journées et demie, pour 54 enfants concernés.
D’une part, une seule monitrice, diplômée d’Etat, est référent du projet et prend en
charge les enfants durant toutes les séances. Elle a choisi de devenir notre
interlocutrice privilégiée, compte tenu de l’intérêt qu’elle porte à notre démarche.
D’autre part, avec son appui et ses conseils, l’organisation de chaque session s’en est
trouvée améliorée, chaque séance est maintenant programmée :
- 1ère séance : sensibilisation et découverte du poney.
- 2ème séance : voltige (prise en charge individuelle, puis en binôme des enfants sur
un même poney, en longe, pour effectuer des exercices ayant pour but de le
mettre en confiance),
- 3ème séance ; exercices diversifiés de chaque enfant sur son poney,
- 4ème séance : ballade dans les collines,
- 5ème séance : démonstration en présence des familles, remise du diplôme autour
d’un goûter.
Cette nouvelle organisation, avec l’aide d’une monitrice diplômée d’Etat a permis de
mieux structurer l’activité et ainsi d’en améliorer les finalités.
De leur côté, les enfants demeurent toujours très demandeurs pour poursuivre ou
recommencer une nouvelle session poney. Nous avons pu constater que les groupes
d’enfants, formés pour l’activité, créaient une dynamique réelle, les enfants sollicitant
d’autres sorties éducatives avec ce même groupe.
Par ailleurs, nous avons, encore cette année, l’exemple d’une adolescente qui s’est
inscrite individuellement à l’année en centre équestre ; nous pouvons rappeler qu’une
adolescente est actuellement en formation « palefrenier » à la suite d’une participation
aux premières sessions de l’activité.
L’activité équestre adaptée, à Vitrolles, se pérennise et garde tout son sens initial.
Pour autant, nous restons en difficulté pour répondre aux nombreuses demandes en
faveur des adolescents. »
(Extrait du rapport annuel 2006 Marie Hotome et Jean-Louis Wagner - Eq. C)
IV - LE BILAN CHIFFRE
Beaucoup d’entre eux, à partir du regard posé sur leur passé, s’efforcent de décrire la
spécificité de leur approche, et la complémentarité de celle-ci avec la démarche des
travailleurs sociaux.
Bien singulière est la place du psychologue, tantôt acteur et tantôt observateur (le
cycliste et celui qui l’encourage au bord du chemin ?), comme l’explique Mireille
DUMAINE (AEMO Marseille et Aubagne) : « J’ai pu expérimenter à la fois la force et la
fragilité de cette place. Somme toute, nous sommes des empêcheurs de tourner en rond,
dans tous les sens du terme.
Nous sommes à la fois dans la proximité et dans la distance, notre parole est décalée,
nous sommes un tout petit peu à côté. Notre questionnement des pratiques est une gêne,
mais une nécessité.
C’est de cette place décalée que le psychologue peut faire entendre sa différence, mais
aussi sa complémentarité, comme le décrit Blandine DARBON, AEMO Marseille et
Vitrolles : « En AEMO, cette structure de relation paraît d’autant plus juste que le
psychologue n’est pas exactement un thérapeute indépendant, engoncé qu’il est par le
cadre judiciaire. Son travail n’est pas détachable mais toujours inclus dans une mesure
éducative.
Fort heureusement, même secondaire, même engoncé par le cadre ou par son rôle d’outil
possible pour l’intervenant, l’autre n’est pas un objet. Il nous semble que c’est parce que
le psychologue, après avoir repéré la place à laquelle il est sollicité, ne répond que
partiellement ou de manière légèrement décalé, qu’il manifeste bien, si cela était encore
nécessaire, qu’il est vivant, qu’il est lui-même un sujet désirant.
Le secret, l’alchimie réussie, serait que ce qu’il désire relève de la même intention que ce
que vise l’intervenant social, c'est-à-dire : l’évolution positive des familles. Ah, les voilà
enfin celles-ci, celles qui sont au cœur de notre travail, à l’origine de nos réflexions,
celles pour qui finalement on s’enquiquine à être en cohérence. A ce(s) sujet(s), ou à leur
propos, il nous semble que si les visées sont identiques, les chemins diffèrent.
Outre les consultations qui peuvent viser un effet thérapeutique direct, le psychologue,
dans son soutien à la réflexion des équipes, chemine de façon indirecte pour l’évolution
des familles. Dans ce cadre, son rôle n’est pas tant de juxtaposer un avis psychologique à
celui du travailleur social, mais bien d’établir avec lui un espace de questionnement
créatif pour son intervention.
Cet espace de mobilité pour la pensée semble s’élaborer de paire avec l’échange de
parole, en PSE ou en temps informel, comme un lieu qui s’ouvre dans l’intermédiaire entre
deux pensées. C’est peut-être ce qui permet d’entendre ce paradoxe étonnant que c’est
parfois simplement en recevant ce que l’intervenant donne à entendre de la situation que
cela crée chez lui l’espace d’un point de vue différent, d’une pensée autre, ceci avec le
phénomène créatif que cela engendre. […] Si la fonction du psy semble maintenant
clairement accordée à l’éducatif, il reste à noter que ce n’est finalement pas le
psychologue qui est directement aidant, mais bien plus la relation que le travailleur
social réussit à établir avec lui, ou avec ce qu’il s’en représente.»
C’est de ce même décalage et de cette même complémentarité qu’il est aussi question
dans l’analyse d’une autre psychologue (Armelle PERNOT, AEMO Salon-de-Provence) :
« Il convient pour le clinicien de permettre au travailleur social de se dégager du réel de
l’histoire familiale qui fait obstacle. Elle entre en résonance bien souvent avec sa propre
histoire.
La mise à distance des problématiques familiales, par la prise de conscience et la
symbolisation des répercussions sur eux-mêmes, des souffrances des usagers, contribue
à faciliter le travail d’élaboration psychique, en mobilisant ses ressources personnelles.
Le psychologue, en partant de la personne elle-même, a à repérer le fonctionnement et
les résistances du travailleur social et à le soutenir en posant un contenant à ses
angoisses.
Le psychologue travaille par ailleurs le décalage qui existe souvent entre les “attentes
du juges” et ce qui est réellement soutenable dans l’exercice de la mesure.
La place de tiers l’autorise alors à s’affranchir de la “commande judiciaire”, position que
ne peut prendre l’intervenant social qui se retrouve alors pris dans une sorte d’impasse
psychologique.
De cette place de tiers, il peut repérer les projections imaginaires, les effets de miroir
et en restituer quelque chose à l’équipe.
L’élaboration de ce travail autour d’une situation familiale permet que se dessine des
stratégies d’intervention.
Dans ses possibles “projets socio-éducatifs”, l’intervention du psychologue auprès des
familles peut constituer une piste. »
Les psychologues du SIOE ne sont pas en reste dans ce travail collectif de réflexion qui
doit contribuer à mieux cerner la place des uns et des autres et l’articulation nécessaire
entre eux.
Le rapport rédigé en commun par deux de ceux-ci (Daniel DELAPORTE & David SUISSA,
SIOE de Marseille) revient encore sur cette place singulière, décalée, du psychologue
clinicien dans la démarche d’investigation pluridisciplinaire :
« Il reste essentiel de préserver le caractère non interventionniste du
psychologue. Précisons que l'action n'est pas strictement un « faire » mais réside
substantiellement dans l'observation, l'analyse et le décryptage du discours du sujet
confronté au discours de l'intervenant éducatif. Par sa posture, le psychologue va
s'inscrire dans une position tierce comme référent symbolique, en ce sens où son
intervention va venir croiser plusieurs histoires singulières : celle de l'adolescent, de la
famille, celle de l'intervenant éducatif et la sienne propre.
Aussi avons-nous la conviction que l'éclairage clinique, lors des réunions, peut favoriser
chez l'éducateur, l'amorce d'un travail d'élaboration psychique qui va lui permettre de
se dégager peu à peu du réel de l'histoire familiale et de la problématique adolescente
auxquelles il se heurte.
L'intervention du psychologue devrait faciliter une meilleure prise de distance de la
part du référent éducatif tant vis à vis de la problématique de l'adolescent que vis à vis
de la résonance qu'entraînent, pour eux, les souffrances du sujet. C'est, en effet, dans
la mesure où le psychologue parviendra à se situer dans son rôle de « tiers », dans le
travail en équipe, qu'il pourra être à l'écoute de l'intensité des projections imaginaires,
de l'émergence de l'angoisse, des motions agressives ainsi qu'à l'écoute d'un discours
reposant, souvent, sur la dramatisation des conduites.
D'autre part, l'approche clinique du psychologue devrait pouvoir atténuer les effets de
miroir et la portée négative d'éventuels jugements et de commentaires non pertinents.
Une place à part est laissée au plus récent secteur d’activité de l’ASSSEA 13. En fait, il
ne s’agit pas vraiment d’un secteur à part, puisqu’il est au confluent de tous les autres
services de l’association : c’est le dispositif de médiation ethnoclinique. Depuis l’année
2006, une des psychologues de l’association est chargée d’organiser et d’animer (avec
beaucoup d’autres…) ce dispositif de sensibilisation, de formation et de consultation.
Au carrefour de tous les services depuis la mise en place des premières actions de
sensibilisation, en 2000 (donc au siècle dernier, déjà !), ce dispositif suscite l’intérêt de
beaucoup, mais il attise les passions de bien d’autres. Ce politiquement incorrect agite
les esprits…
Comme « nul n’est prophète en son pays » (cette expression trouve ici toute sa saveur…),
c’est au cœur même de l’ASSSEA 13 que les résistances sont les plus vives. Ainsi, quand
la pratique éducative prend son inspiration dans les concepts théoriques véhiculés par ce
dispositif, elle peut donner lieu à des malentendus, par toujours dépourvus de sous-
entendus qui ne s’inscrivent pas forcément dans une logique professionnelle.
Service d'A.E.M.O.
Consultations psychologiques :
C’est, au total, 1342 rendez-vous qui ont été organisés et effectivement réalisés par
l’ensemble des psychologues du service d’AEMO en 2006, répartis comme suit :
* Premier trimestre :
-rendez-vous fixés : 144 garçons / 171 filles / 173 familles
- rendez-vous honorés : 101 garçons / 126 filles / 126 familles
* Deuxième trimestre :
-rendez-vous fixés : 172 garçons / 210 filles / 213 familles
- rendez-vous honorés : 114 garçons / 161 filles / 161 familles
* Troisième trimestre :
-rendez-vous fixés : 62 garçons / 140 filles / 100 familles
- rendez-vous honorés : 40 garçons / 87 filles / 57 familles
* Quatrième trimestre :
-rendez-vous fixés : 143 garçons / 209 filles / 215 familles
- rendez-vous honorés : 100 garçons / 138 filles / 131 familles
* TOTAL ANNUEL :
-rendez-vous fixés : 521 garçons / 730 filles / 701 familles
- rendez-vous honorés : 355 garçons / 512 filles / 475 familles
Consultations psychiatriques :
Service d'IOE
Examens psychologiques :
Examens psychiatriques :
L’action du SIP Jeunes n’a pu se construire ces trois dernières années qu’à partir de
l’action éducative. Dans un premier temps, il a fallu établir une communication avec
l’ensemble des acteurs de terrain que sont la Chambre des Métiers, les entreprises, la
Chambre de Commerce, les différents CFA (Centre de Formation des Apprentis), les
équipes éducatives des deux institutions partenaires et les jeunes eux-mêmes, afin de
mettre en œuvre les stratégies individualisées et adaptées.
Il a été construit, avec chaque jeune accueilli sur les permanences du SIP Jeunes le
mardi et le mercredi matins, un parcours personnalisé adapté à la réalité de chacun.
Cette pratique éducative repose essentiellement sur l’exercice de quatre fonctions :
- accueil,
- évaluation des besoins,
- apprécier la ou les motivations du jeune,
- un accompagnement suivi et évaluation.
Les travailleurs sociaux de ces deux institutions que sont la PJJ et la Sauvegarde
peuvent objectivement dire aujourd’hui tout l’intérêt d’une prise en charge éducative au
quotidien, qui nous rappelle de façon récurrente pour toutes les situations individuelles
de jeunes, qu’il ne peut y avoir d’évolution positive de l’ensemble des parcours de chacun
d’entre eux que si le contenu des activités de jour a été défini.
Sur cette réalité, le SIPJ s’est donné les moyens d’être compétent en matière d’activité
de jour afin de pouvoir construire avec chaque jeune un parcours individualisé
d’intégration sociale et professionnelle avec pour objectif d’être un complément à la
prise en charge éducative.
Son rôle principal consiste à accueillir en priorité des jeunes qui ne sont plus soumis à
l’obligation scolaire et sans qualification ni projet professionnel et tous ceux soumis à
l’obligation scolaire et en grande difficulté.
L’objectif du SIP Jeunes c’est de les aider à construire avec eux un parcours
personnalisé d’insertion sociale et professionnelle.
Le travail du SIP Jeunes n’est basé que sur une pédagogie d’alternance selon l’âge des
jeunes :
- stage scolaire,
- mise en situation de stage, convention de stage (SIP Jeunes),
- contrat d’apprentissage,
- contrat de professionnalisation,
- classe de CPA (Classe de Préparation à l’Apprentissage),
sont les outils essentiels du SIP Jeunes.
a) Fonctionnement général
Du 1er Novembre 2005 au 30 octobre 2006, le SIP Jeunes a reçu 207 jeunes âgés de 14
à 21 ans orientés par les travailleurs sociaux de la sauvegarde et de la PJJ des Bouches-
du-Rhône.
Les temps de permanences sont les mardis et mercredis de 9 h à 12 h sans rendez-vous.
Deux salariés sont détachés sur ce dispositif et se partagent l’accueil des jeunes qui se
présentent, sans distinction d’appartenance de service.
Les demandes varient d’un jeune à l’autre mais ce que l’on peut constater c’est que d’une
façon générale la demande reste toujours l’emploi (dans le cadre de l’apprentissage,
voire dans le cadre de CPA pour les plus jeunes).
L’entretien individuel peut varier dans la durée d’un jeune à l’autre. C’est un moment qui
permet de pouvoir rapidement identifier la situation familiale, le niveau scolaire et
d’éventuelles expériences professionnelles. Ce moment d’accueil permet d’évaluer
rapidement et objectivement les attentes du jeune et d’élaborer un parcours
professionnel avec lui.
L’action du SIP Jeunes est bien repérée par l’ensemble des travailleurs sociaux qui se
sont approprié cet outil de travail complémentaire à leur action éducative.
Certains jeunes souhaitent intégrer l’emploi après quelques semaines d’un parcours en
entreprise, d’autres ont pu prendre conscience que l’emploi n’était pas la réponse la plus
appropriée et de ce fait sont orientés sur des dispositifs de droit commun.
Pour d’autres encore, la rencontre avec le monde du travail leur permet de prendre
conscience des difficultés et des réalités de l’entreprise et les renvoie à une nécessaire
rescolarisation.
Enfin, pour certains jeunes, les stages peuvent déboucher sur des contrats
d’apprentissage, voire de professionnalisation et pour les plus jeunes sur des
orientations en classe de CPA.
b) Le partenariat
Créer un partenariat c’est travailler avec toutes les synergies présentes sur le terrain
dans le respect de chacun. S’apprécier et se reconnaître dans nos fonctions, demande du
temps.
Les liens avec les partenaires peuvent se faire de façon simple mais si on rencontre des
difficultés comme cela peut être parfois le cas avec certains CPE de collège, de bonnes
relations au quotidien permettent dans la plupart des situations la réalisation d’un
travail de qualité, au bénéfice des jeunes.
L’accueil des jeunes sur le dispositif SIP Jeunes a permis un travail de proximité avec
l’ensemble des travailleurs sociaux et les responsables des services.
Toutes les situations sont discutées avec les référents afin de cerner au plus pré un
cadre général permettant de mieux cibler la demande.
Chaque jeune est mis en situation de pouvoir exprimer ses aspirations sans pression, le
temps lui est donné lors de cet entretien afin d’élaborer une vision la plus exhaustive.
Tous ceci permet la construction d’un parcours personnalisé.
1A) Graphique : population reçue, classée par tranche d’âge et par sexe
PJJ – SAUVEGARDE
-----------------------
1) Tableau : détail des différents contrats en alternance
Graphique n° 1A
On pourra constater sur les graphiques suivants que les éducateurs de l’ASSSEA 13 ont,
comme l’année 2005, davantage orienté des jeunes âgés de 14 ans, mais la nouveauté
c’est la part importante des jeunes toujours soumis à l’obligation scolaire qui ont fait
appel au service du SIP Jeunes afin que le service construise avec eux un parcours
personnalisé de formation. Quant aux éducateurs et assistantes sociales de la PJJ ils
ont davantage orienté les 16/17 ans qui représentent la moitié de l’effectif des jeunes
PJJ.
Le constat que l’on peut faire c’est que comme les deux années précédentes, la demande
est souvent identique. Les jeunes formulent le souhait de pouvoir rapidement intégrer le
travail par le biais ou d’un contrat d’apprentissage ou par des classes de CPA pour les
plus jeunes.
Graphique n° 1B
Ce graphique présente les jeunes orientés par l’ensemble des équipes éducatives de la
Sauvegarde.
Ce que l’on peut dire c’est que la grande majorité du public reçu par le dispositif du SIP
Jeunes sont les 16/17 ans et 15 ans, suivis des 14 ans.
Les jeunes majeurs ne représentent pas plus de 3 % de la population accueillie.
Graphique n° 1C
Il représente les jeunes adressés par les équipes de la PJJ. Le constat est
pratiquement identique à l’année 2005 avec une majorité de garçons orientés, 98 % sont
sur ordonnance 45. Les 16/17 ans représentent 43 jeunes, les 3/4. de l’effectif PJJ
(voir graphique pour les pourcentages par tranche d’âge).
Tableau n° 1
Il représente l’ensemble des contrats signés entre le 1er juillet 2006 au 31 décembre
2006. 35 contrats d’apprentissages ont été signés sur cette période de six mois. On
pourra voir de façon détaillée l’ensemble des 35 contrats qui ont été signés par tranche
d’âge par secteur d’activité et par sexe.
A ce jour, certains jeunes sont en rupture de contrat et de nouveau à la recherche d’un
nouveau contrat ou ont déjà signé un autre contrat.
Tableau n°1
Tableau n° 2
Il représente l’ensemble des jeunes qui ont été orientés par les équipes éducatives et
toujours soumis à l’obligation scolaire (14/15 ans) pour lesquels un parcours personnalisé
a été mis en place pour chacun des jeunes reçus.
Certains ont été maintenus dans un cadre scolaire classique avec des aménagements
entre le monde du travail et une scolarité adaptée.
Les autres ont été orientés vers des classes de CPA (Classe de Préparation à
l’Apprentissage) afin d’éviter toute rupture scolaire.
- 14 jeunes ont été orientés vers les CFA sur des classes de CPA.
- 5 jeunes de 15 ans ont signé des contrats d’apprentissage à la sortie d’une classe de
3ème générale dans des secteurs différents.
- 37 jeunes ont été maintenus dans un cadre scolaire avec un parcours personnalité afin
de les intégrer plus en douceur au monde du travail.
- 3 jeunes ont été déscolarisés sans que l’on trouve une réponse à un parcours de
formation.
Le SIP Jeunes s’est donné pour mission de travailler en amont de l’échec scolaire pour
les 14/15 ans soumis à l’obligation scolaire, d’œuvrer pour la prochaine campagne
d’apprentissage qui débutera le 1er juillet 2007 dont on sait qu’ils vont quitter l’école.
Tableau n°2
Autres orientations qui regroupent tous les jeunes qui ont été orientés vers des
dispositifs de droit commun dans la mesure où la population du SIPJ tend à se rajeunir
cela explique le peu d’orientation vers les missions locales, 3 jeunes seulement ont été
inscrits dans ces dispositifs.
ORIENTATIONS DIVERSES
Graphique n° 2A
Ce graphique général démontre qu’il ne nous a pas été donné de pouvoir réaliser
une parité exacte entre le nombre de filles et de garçons.
Ce graphique est néanmoins assez conforme aux observations sociologiques en matière
d’insertion sur cette tranche d’age. IL paraît admis que les filles poursuivent plus un
cursus scolaire traditionnel (quelles que soient leurs difficultés par ailleurs) et que les
garçons se situent plus dans les ruptures.
Néanmoins notre pourcentage d’insertion auprès des filles est cette année en légère
augmentation, au global, alors que par ailleurs le nombre de filles orientées par la PJJ
est en baisse.
90
38%
80
25%
70
60 27% SERIE 1
50 SERIE 2
40
30 6%
20
2%
10
0
14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans
70
32%
60
18%
50
31% SERIE 1
40
SERIE 2
7%
30
20
10 0%
1% 1% 1%
0
14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans 21 ans
30
42%
25
31%
20
SERIE 1
15 14%
SERIE 2
10
8%
5
2%
2% 2%
0
14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans
PJJ SAUVEGARDE
FILLES
35%
FILLES
GARCONS
GARCONS
65%
SAUVEGARDE
43 % FILLES
FILLES
GARCON
S
57% GARCONS
63 85 148
PJJ
FILLES
15%
FILLES
GARCONS
GARCONS
85%
Avec 35 contrats d’apprentissage signés, plus de 250 mises en situation de stage (de
découverte, d’orientation, d’observation, de vérification de projet) le SIPJ a prouvé, une
fois de plus, tout l’étendu de ses compétences et de son efficacité dans la construction
des parcours individualisés et personnalisés des jeunes les plus en marge des différents
dispositifs de droit commun.
En travaillant en complémentarité le SIPJ a su s’imposer, comme activité de jour,
repérer au cœur du dispositif d’intégration sociale et d’insertion professionnelle du
secteur associatif conventionné et du secteur public de la PJJ des Bouches-du-Rhône.
Il nous semble essentiel de poursuivre notre travail axé sur la construction de parcours
d’insertion personnalisé, car celui-ci permet d’embrasser la totalité du profil du jeune,
en le rendant acteur de son orientation, dans un partenariat institutionnel.