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AVIS
SUR LA VALIDATION
EN MIDI-PYRÉNÉES
CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL REGIONAL
MIDI-PYRÉNÉES
Assemblée Plénière
EN MIDI-PYRÉNÉES
AVIS ADOPTE :
POUR : 84
CONTRE : 1
ABSTENTIONS : 8
EXTRAIT DE L’INTERVENTION
DE JEAN-LOUIS CHAUZY
PRESIDENT
DU
ASSEMBLEE PLENIERE
LUNDI 15 DECEMBRE 2 0 0 3
Monsieur le Préfet de Région,
Monsieur le Premier Vice-Président du Conseil Régional,
Monsieur le Secrétaire Général aux Affaires Régionales,
Mesdames, Messieurs les Conseillers Régionaux,
Mesdames, Messieurs, les Conseillers Economiques et sociaux,
Chers collègues,
Je suis heureux, Monsieur le Préfet, de vous accueillir pour la première fois au sein de
notre assemblée. Je sais, depuis votre arrivée à Toulouse le 1er septembre, que vous avez
déjà acquis une solide connaissance des dossiers économiques et sociaux de la Haute-
garonne et de la Région, fait le tour des personnalités et des collectivités qui les composent.
Ce n’est pas et ne sera pas de tout repos, mais vous le saviez déjà.
Les CESR ne vous sont pas inconnus. Je sais par mes collègues de Champagne-
Ardenne et de la Réunion la qualité des relations de travail que vous aviez organisées avec
les acteurs économiques, sociaux et associatifs. Vous devez savoir que dans cette grande,
belle et difficile région, vous pouvez compter sur l’investissement, les travaux, l’expertise de
la seconde assemblée régionale, sa capacité à défendre ses idées, une certaine conception de
l’intérêt général et de l’avenir de cette région.
Je sais que notre travail sur la Validation des Acquis de l’Expérience est pour vous
d’un grand intérêt, je vous renouvelle notre reconnaissance d’avoir dégagé un peu de temps
pour participer à nos débats.
Odile LAURENT va vous présenter cet avis riche et argumenté qui prend le temps de
préciser les concepts de « certification » et d’« expérience » et d’expliquer l’émergence de la
notion de « Validation des Acquis de l'Expérience » définie par la loi de modernisation
sociale du 27 janvier 2002. Il s’agit bien de l’émergence d’un nouveau droit d’accès aux
diplômes qui demande, pour être effectif, que les moyens d’accès à ce droit soient donnés à
ceux qui ne les ont pas.
Et si la détermination de tous les acteurs, Etat, Région, Partenaires sociaux, et leur
volonté de travailler ensemble, est nécessaire pour promouvoir la V.A.E., le Conseil
Régional est bien dans son rôle de « pilote », de coordination de tous les acteurs de la
formation et de la certification, pour mettre en œuvre ce droit à la Validation des Acquis de
l'Expérience.
( …)
Je vous en remercie.
INTERVENTION DE CLAUDE DUPUY
PRÉSIDENT DE LA COMMISSION
« ÉDUCATION, FORMATION, EMPLOI, SPORTS »
La VAE va prendre le relais de l’école qui ne joue plus aujourd’hui le rôle d’ascenseur
social qu’elle a assumé durant des générations, en permettant tout à la fois l’accès à la
qualification et la promotion sociale des individus issus de tous les milieux sociaux.
De même, la formation professionnelle continue, issue des lois de 1971, n’a pas
permis l’accroissement de qualification de plus en plus attendu par des entreprises en pleine
évolution et sur le marché du travail.
Il est à noter qu’il a été très tôt préoccupé de la mise en œuvre de la VAE, qu’il s’est
investi dans les expérimentations « PERY ». Cet engagement fait que notre Région est déjà
dotée du dispositif d’information et que les Points Relais Conseil, après une année de
fonctionnement, ont acquis de l’expérience et peuvent aussi évoluer positivement. En
inscrivant la VAE comme un chantier opérationnel du PRDF, le Conseil Régional permet à la
Région d’avancer sur la voie d’une organisation coordonnée et cohérente.
Je remercie ici les élus et les techniciens qui ont associé régulièrement les conseillers
du CESR aux travaux de ce chantier, en particulier Marie-Claude BASCOUL et Philippe
RAUCH, et qui ont su également tenir compte de leurs remarques.
A l’heure des remerciements, je voudrais réparer une omission, qui sera également réparée
dans la version définitive de l’avis sur la VAE.
En effet, je souhaite remercier, d’une part, les responsables des Points Relais Conseil, qui
malgré leur charge de travail d’accueil des candidats à la VAE, ont répondu à l’enquête très
précise que la Commission leur avait adressée, pendant les vacances d’été. Les résultats ont
été très précieux pour élaborer notre avis.
D’autre part, remercier aussi le CARIF-OREF et l’animatrice de la Cellule Régionale Inter-
Services, Catherine AYRAUD, qui a réalisé le bilan d’activité des Points Relais Conseil et a
autorisé sa publication dans notre avis.
Mais, le Conseil Régional, seul, ne peut tout assumer et qu’il revient aussi à l’État,
Monsieur le Préfet, et à ses services de promouvoir la VAE. Les services des Ministères
« valideurs » ne peuvent le faire que s’ils disposent des moyens humains et matériels, répartis
équitablement.
Aussi, la VAE, étant une voie d’accès au diplôme comme les autres comme l’affirme
la loi, elle doit bénéficier des mêmes moyens en tenant compte de la montée en puissance de
ce dispositif. Par avance, je vous remercie de l’attention portée à ce dossier.
PRÉSENTATION DE L’AVIS
PAR LE RAPPORTEUR Odile LAURENT
Quel est le concept qui se cache derrière cette association singulière des trois mots
« validation, acquis, expérience » ?
Le Code du travail en définit le principe dans son article L 900-1 :
« Toute personne engagée dans la vie active est en droit de faire valider les acquis de son
expérience, notamment professionnelle, en vue de l’acquisition d’un diplôme, d’un titre à
finalité professionnelle ou d’un certificat de qualification. »
Ce droit individuel ouvre une nouvelle voie d’acquisition d’un titre ou d’un diplôme
professionnel : la formation initiale, continue ou en alternance ne sont désormais plus les seuls
moyens d’y accéder.
La Validation des Acquis de l’Expérience s’adresse à des adultes qui ont un vécu, une histoire
professionnelle et des acquis, c’est-à-dire des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être
construits et maîtrisés dans une activité professionnelle sociale ou de formation.
La démarche de validation va consister à faire reconnaître publiquement ces acquis par
l’obtention d’une certification, c’est-à-dire d’un titre ou d’un diplôme enregistrés dans le
répertoire national des certifications professionnelles.
Ces certifications sont construites en référence à des activités professionnelles traduites en un
ensemble d’objectifs de formation identifiant les savoirs et les capacités à atteindre. Elles sont
enregistrées dans les référentiels de diplômes.
De plus, elles sont découpées en unités permettant ainsi de les obtenir partiellement ou en
totalité. Dans le cadre de la VAE, on parlera respectivement de validation partielle et
validation totale.
On voit bien que la notion d’expérience est centrale dans la démarche de VAE. Attardons-
nous donc quelques instants sur ce terme d’expérience et sur les méthodes qui vont permettre
de la révéler.
L’idée selon laquelle l’activité est productrice de connaissances n’est pas nouvelle : Taylor
insistait déjà sur la grande masse de connaissances traditionnelles que les ouvriers avaient
acquises par l’expérience. Mais, l’expérience, c’est aussi travailler sans y penser, ou encore
travailler avec son expérience tout en s’en passant.
Le but recherché avec la VAE étant de dire son expérience, et de la faire reconnaître par
autrui, deux problèmes de méthode se posent alors : pour l’observateur qui ne peut observer
ce qui n’est pas visible, pour le sujet qui n’est pas conscient de son expérience puisqu’il fait
en sorte que son expérience n’encombre pas sa mémoire. L’expérience est donc difficile à
rendre compte. C’est bien à cette difficulté que va être confronté le candidat à la VAE. Il va
être obligé de décrire son travail avec son propre style, ses mots à lui, mais aussi dire ce qui
lui a permis d’apprendre en le mettant en relation avec les exigences du référentiel du diplôme
visé.
Si la VAE est un droit individuel tout récent, puisqu’il est défini par la loi dite de
modernisation sociale du 17 janvier 2002. Elle fait suite à plusieurs dispositifs qui
reconnaissent que l’expérience professionnelle est source de connaissance. Ainsi, une loi de
1934 permet à des techniciens sous certaines conditions, d’acquérir un titre d’ingénieur
diplômé d’état. Puis, dans les années 60, les besoins de reconversion des bassins miniers font
apparaître la notion de validation des acquis et introduisent le système des unités
capitalisables pour les diplômes. Plus tard, dans les années 80, les politiques en faveur des
jeunes, par les contrats de formation en alternance, développent le principe selon lequel « on
apprend en situation de travail », enfin la loi du 20 juillet 1992 qui institue les procédures de
Validation des Acquis Professionnels ou VAP ouvre des possibilités de dispense d’une partie
des épreuves des examens pour les diplômes de l’éducation nationale et de l’agriculture.
La VAE, quant à elle, bien qu’elle s’inscrive dans la continuité de ces différents dispositifs,
elle s’en distancie par les éléments suivants :
La Validation des Acquis de l’Expérience peut ainsi être considérée comme une nouvelle
chance pour accéder à la certification, qui n’a pu être obtenue, pour des raisons multiples, lors
d’un premier parcours de formation. En cela, elle s’inscrit dans les valeurs fondatrices du
courant de l’éducation permanente et de la formation tout au long de la vie. Elle reste,
toutefois, un dispositif technique très encadré.
Le candidat ne doit la confondre ni avec l’équivalence de titres et de diplômes, ni avec une
« conversion automatique » de l’expérience en diplôme. Il ne suffit pas d’envoyer un
Curriculum Vitae ou de se soumettre à quelques formalités pour obtenir un diplôme ou un
titre. C’est pourquoi, la circulaire d’avril 2002 de la Direction Générale du Travail et de la
Formation Professionnelle offre aux Régions qui le souhaitent la possibilité d’instaurer un
réseau d’information et de conseil à travers des structures de proximité, les Points Relais
Conseils, animés et coordonnés par la Cellule Régionale Inter-Services, la CRIS en Midi-
Pyrénées.
Nous venons de définir ce qu’est la VAE. Mais pourquoi ce dispositif est-il pertinent ? En
d’autres termes, qu’apporte socialement la détention d’un titre ou d’un diplôme ?
Comme le montre les statistiques nationales, la détention d’un diplôme favorise l’accès à
l’emploi, le maintien dans l’emploi et l’évolution professionnelle. Elle permet aussi d’accéder
à un concours ou de s’installer à son compte.
Or, même si la situation de Midi-Pyrénées est plus favorable que pour la France entière, il
n’en reste pas moins que plus de 45 % des personnes vivant dans notre région n’ont pas atteint
le premier niveau de qualification professionnelle, c’est-à-dire le CAP ou le BEP. Toutefois,
les postes occupés par les personnes en activité requièrent pour la plupart un niveau au moins
équivalent à ce premier niveau de qualification. Ces personnes exercent donc une activité
pour laquelle elles ne détiennent pas le niveau de diplôme correspondant au travail effectué et,
de ce fait, constituent un vivier important pour la Validation des Acquis de l’Expérience en
région.
Les premiers chiffres de demande de renseignements sur la VAE en région, en forte
augmentation depuis un an, sont d’ailleurs là pour nous le confirmer. Ces candidats à la VAE
sont pour environ 60 % des personnes en activité, près des 2/3 sont des femmes et près des
2/3 ont entre 30 et 44 ans. Rares sont les candidats demandant une validation au titre
d’expériences associatives ou syndicales.
C’est pourquoi
le CESR propose la constitution d’un groupe de travail sur la prise en compte de
l’expérience associative, syndicale et politique dans la VAE, au sein de la Cellule
Régionale Inter-Services afin d’élaborer des mesures capables de promouvoir cette voie
d’entrée dans la VAE.
Les personnes, s’engageant dans une démarche VAE, visent essentiellement l’obtention du
niveau de qualification supérieur à celui détenu. Pour l’enseignement supérieur, on note que
les candidats se portent plus volontiers sur des dispenses de formation que sur la validation
totale du diplôme.
Quant aux résultats des premières demandes de validation, recueillis auprès des certificateurs
de façon informelle, ils font apparaître que 50 à 60 % des candidats obtiennent la validation
totale du diplôme visé.
Le nombre de validations partielles reste donc important.
Ainsi, le CESR préconise la mise en place d’un dispositif régional de collecte statistique
des résultats de validation, qui permettrait, d’une part, une meilleure analyse de
l’efficacité du dispositif VAE en région et, d’autre part, pourrait aider au repérage
des formations à développer pour les candidats ayant obtenu une validation partielle.
Quant aux motivations poussant ces adultes à s’engager dans une démarche VAE, elles sont
principalement de trois ordres :
ils recherchent la reconnaissance d’un niveau professionnel atteint afin de se valoriser
eux-mêmes ;
ils se servent du dispositif comme tremplin dans leur déroulement de carrière ;
ils cherchent à reprendre des études ou à accéder à une certification nécessaire à la
création ou à la reprise d’entreprise.
Malgré les fortes motivations des candidats à la VAE, ces derniers rencontrent des difficultés
à s’inscrire dans le dispositif. En effet, les témoignages des candidats auditionnés font
apparaître :
que l’accès à l’information ne se fait pas aisément,
que le choix du titre ou du diplôme est complexe,
que l’exercice écrit qui consiste à dire son expérience est difficile à appréhender.
En règle générale, on constate que les plus formés et les plus informés y ont recours plus
facilement que les publics plus en difficulté. Or, un des enjeux de la VAE est de bénéficier au
plus grand nombre et en particulier aux personnes de bas niveau de qualification ou qui en
sont le plus éloignées. L’ensemble des difficultés que nous venons de citer, auxquelles se
trouve confronté le candidat montre qu’il est indispensable de développer en région un
dispositif capable de soutenir le candidat tout au long de sa démarche. C’est la raison pour
laquelle, des structures d’aide personnalisée, les Points Relais Conseil, existent en région.
Toutefois, ces structures d’aide personnalisée en VAE ne sauraient à elles-seules être les
garantes de la réussite du dispositif de VAE. En effet, comment ce droit individuel pourrait-il
être promu si le candidat n’obtient pas en retour une reconnaissance sociale des efforts
entrepris ?
Pour le CESR, la VAE, droit individuel, doit être considérée comme un élément de la
formation tout au long de la vie. Pour assurer sa réussite, elle doit s’inscrire dans une logique
de projet professionnel, favorisant l’évolution de carrière, pour une promotion dans
l’entreprise, qu’elle relève d’une démarche collective ou d’une initiative individuelle.
de renforcer l’information des entreprises et des salariés afin de convaincre ces derniers de
l’intérêt de la démarche VAE ;
de mobiliser l’ensemble des acteurs, branches, chambres consulaires, partenaires sociaux
et associations, pour qu’ils contribuent à l’accès de tous au parcours de VAE.
Maintenant, examinons plus précisément en quoi consiste ce parcours de VAE et quelles sont
les conditions de sa réussite en région.
Dans le cas d’une validation totale, le candidat a terminé sa démarche. Dans le cas où la
validation est partielle, l’intéressé va devoir rechercher les formations préconisées par le
certificateur. Il reste alors au candidat 5 ans pour valider l’intégralité de la certification
visée.
On voit bien à l’examen des étapes du processus de VAE qu’il est essentiel que le candidat
dispose tout au long de sa démarche, d’un soutien personnalisé pour l’aider à surmonter ses
difficultés. Ce soutien individualisé ne doit pas se contenter de répondre aux interrogations
techniques liées à la démarche, mais doit aussi permettre au candidat de trouver des solutions
à ses contraintes personnelles telles que les déplacements ou les gardes d’enfants en
particulier pour les femmes.
Pour le CESR, cette compétence « suivi personnalisé » relève d’une structure de proximité,
les Points Relais Conseil, dispositifs d’information et de conseil sont à ce titre bien adaptés. Il
considère que l’ensemble des besoins de la personne doit être pris en compte et que des
mesures particulières de politique régionale pourraient être mises en place, en ciblant les
publics prioritaires définis dans le PRDF. Toutefois, il pourrait être fait appel à d’autres
sources de financement. Le rôle de coordination de la Région trouverait là son plein exercice,
rôle qui pourrait s’exercer dans le cadre d’un protocole d’accord.
C’est pourquoi le CESR propose la signature d’un protocole d’accord entre la région,
l’État, les partenaires sociaux ayant pour objectif de développer et d’accompagner la
VAE sur le territoire.
Les Points Relais Conseil en Midi-Pyrénées sont au nombre de 10 à titre principal et sont
répartis sur le territoire à travers des antennes de proximité. Ils répondent à l’ensemble des
demandes de VAE. Un onzième, à travers un site Internet, est dédié à l’offre de validation de
l’enseignement supérieur.
Le maillage du territoire des PRC semble satisfaisant.
Toutefois, compte-tenu de l’implication des partenaires sociaux dans le processus de
VAE, le CESR est favorable à ce que le FONGECIF Midi-Pyrénées s’inscrive dans le
réseau des PRC.
Les Points Relais Conseil doivent conseiller, c’est-à-dire apporter une réponse structurée,
objective et individualisée à un grand nombre de personnes, basée sur une écoute des besoins
de la personne et sur une maîtrise des informations nécessaires à ce conseil.
Pour le CESR, le rôle de conseil consiste tout d’abord à avertir le candidat de l’exigence de la
démarche VAE. Toutefois, ce « conseil » n’est pas prescriptif. En effet, il appartient au
certificateur, qui maîtrise ses certifications et ses référentiels, de définir avec le candidat le
titre ou le diplôme auquel ce dernier peut postuler avec une bonne chance de réussite.
Après un an de fonctionnement des PRC en Midi-Pyrénées, où en est-on ?
D’après une enquête menée auprès des PRC, on constate :
Par ailleurs, les PRC attirent l’attention sur le manque de ressources financières et humaines
dont ils disposent. En effet, les PRC dépassent souvent l’enveloppe budgétaire allouée à la
VAE et sont contraints de puiser dans leurs ressources propres.
Ainsi, le CESR recommande au Conseil régional dans le cadre du chantier N°4 du
PRDF d’analyser avec les PRC les charges induites par leur mission de VAE et
d’adapter, avec ses partenaires, les moyens tant humains que matériels aux besoins
rencontrés.
Les conseillers PRC et les candidats à la VAE rencontrent en règle générale des difficultés à
apporter une information pertinente sur les titres et diplômes accessibles, sur la disponibilité
des référentiels, sur les calendriers de sessions de validation et sur les possibilités de prise en
charge. Ainsi, le CESR propose les pistes suivantes :
Par ailleurs, le CESR propose de renforcer les échanges entre les PRC et les
certificateurs à travers la constitution de groupes de travail au sein de la CRIS, une
relation régulière entre ces structures étant jugées indispensables à la qualité de
l’information et de l’accompagnement du candidat à la VAE.
Quant à la phase de post-validation, en cas de validation partielle, elle ne semble pas vraiment
être prise en compte par les pouvoirs publics. Or, le taux de validation partielle est de l’ordre
de 40 % d’après les premiers résultats de validations. Le CESR s’inquiète donc de
l’accompagnement et du suivi des candidats ayant obtenu une validation partielle. En
particulier, il convient d’inventer de nouveaux modes de formation prenant en compte le
parcours individuel du candidat.
C’est pourquoi, dans le but de soutenir la phase « post » validation, lors de validation
partielle, le CESR engage le Conseil Régional à initier un travail d’ingénierie de la
formation qui pourrait s’effectuer dans le cadre de l’élaboration du Programme
Régional de Formation Professionnelle.
Malgré les points à améliorer que nous venons de souligner, le CESR se félicite de l’existence
de ces structures de proximité, d’accueil, de conseil et d’orientation que sont les PRC. Ces
structures, en assurant l’accompagnement généraliste du candidat, jouent un rôle pivot dans le
dispositif de VAE.
L’accompagnement technique, quant à lui, du ressort des certificateurs, a pour rôle d’aider le
candidat à rendre compte de son expérience professionnelle ou bénévole :
Le CESR salue en particulier l’effort de convergence des modalités d’accès à la VAE des
différents établissements de l’enseignement supérieur en région, mené au sein du Centre
Régional Inter-écoles de Validation des Acquis, et encourage ces derniers à poursuivre
l’harmonisation engagée car les procédures diffèrent encore trop d’un établissement à
l’autre.
le CESR recommande que pour l’enseignement supérieur soit mis en place des outils
communs tel un « dossier type » de validation, sur le modèle du dossier du Ministère de
l’Education nationale, qui sert de support au montage du dossier pour le candidat et de
guide de lecture de l’expérience pour le jury.
Le chantier N°4 du PRDF, lieu de réflexion et d’échanges sur la VAE en région pendant cette
année de premier exercice a permis la structuration des lieux d’information.
Les questions liées à l’accompagnement et à son financement sont les prochaines étapes, avec
deux préoccupations majeures, celle de la gestion du flux de demandes par les services
valideurs et celle de la prise en charge financière de cette phase pour les moins qualifiés avec
une réflexion sur les mesures à prendre et les critères d’éligibilité.
On rappellera tout d’abord, que le jury de validation, comme pour l’examen, est dans sa forme
plénière. Il est souverain et composé à parité de professionnels et de formateurs, en respectant
la représentation hommes-femmes.
le CESR considérant que l’entretien est un élément clef du dispositif de la VAE puisqu’il
est le garant d’une bonne évaluation du candidat à travers l’instauration d’un dialogue,
il recommande à tous les certificateurs de rendre cet entretien obligatoire.
Les membres de jurys auditionnés constatent que ceux qui obtiennent la validation totale sont
ceux dont l’expérience est en relation directe avec les référentiels et qui ont constitué un
dossier sérieux et conséquent suite à un accompagnement.
Le plus dommageable pour le candidat est de constater lors de l’entretien avec le jury que le
diplôme visé ne correspond pas à son profil. Ainsi,
Le CESR considère que l’instauration d’un « rapporteur » peut être préjudiciable aux
candidats à la VAE. En effet, il constitue un filtre entre le candidat et les membres du jury et
ainsi, ne permet pas au jury de se constituer une appréciation collective des acquis du
candidat.
Le CESR recommande donc l’abandon de la pratique du rapporteur, les membres des
jurys devant siéger le temps nécessaire à l’examen du dossier et à l’entretien avec le
candidat, d’autant que cette pratique n’existe pas pour les autres jurys d’examen.
Dans l’enseignement supérieur, le CESR a noté que les procédures de VAE ne se mettent en
place que progressivement, car toutes les difficultés ne sont pas encore surmontées. En
particulier,
l’enseignement supérieur propose des formations dont le nombre d’étudiants est limité par
voie réglementaire ou législative. Les candidats à la VAE viennent donc concurrencer les
étudiants en formation initiale.
des réticences sont encore très fortes au sein des systèmes de formation du supérieur, le
nombre de validations partielles, suivies d’une période de formation, supérieur au nombre
de validations totales accordées en atteste.
Ainsi le CESR souhaite que pour les formations soumises au numerus clausus, des
mesures au plan national soient prises afin d’intégrer les candidats à la VAE, en
s’inspirant des mécanismes des admis sur titre dans les grandes écoles.
Par ailleurs, le CESR note encore trop de réticences dans l’enseignement supérieur pour
cette nouvelle modalité d’obtention du diplôme. Il engage donc les structures à favoriser
la « révolution culturelle » nécessaire à l’acceptation de la délivrance d’un diplôme sur
la seule expérience, sans aucun recours à la formation.
Comme nous l’avons dit tout au long de cet exposé, un grand nombre d’acteurs est à fédérer
pour assurer la réussite du dispositif en région. La Cellule Régionale Inter-Services assure ce
rôle de pilotage du dispositif en région. En Midi-Pyrénées, elle est adossée au CARIF/OREF
et a pour mission :
Il apparaît donc que le rôle de coordination de la CRIS est central dans le dispositif VAE.
Par ailleurs, le CESR préconise de renforcer les échanges entre certificateurs dans le
cadre de la Cellule Régionale Inter-Services
De plus, le CESR propose qu’une évaluation régulière de la VAE soit incluse dans les
missions de la CRIS et qu’elle produise à cet effet un rapport annuel sur la VAE.
Nous avons jusqu’à présent parlé des modalités techniques de la VAE. Maintenant, nous
allons nous intéresser à son financement.
Les publics, s’engageant dans la VAE, et ayant un statut (salariés, professions libérales,
artisans, commerçants, demandeurs d’emploi … ), sont pris en charge au titre de la formation
professionnelle continue.
Pour les salariées, faisant une démarche VAE à titre individuel, le FONGECIF Midi-Pyrénées
a décidé de financer toutes les demandes de VAE pour 2003. En cas de validation partielle, le
FONGECIF s’engage sur 12 mois de formation, ce qui peut s’avérer insuffisant pour aller au
bout du parcours de validation totale.
Reste à régler le cas des personnes ayant des statuts précaires, sans statut ou encore se
trouvant hors de la sphère du travail (bénévoles, associatifs …).
C’est pourquoi, le CESR propose que les aides du Conseil Régional, pour la phase
d’accompagnement technique bénéficient en particulier à ces catégories de publics.
Quant à la Région, elle s’est engagée dès 2003 dans le financement de la VAE en instaurant le
chèque VAE pour les emplois jeunes arrivant au terme de leur contrat en 2003 et 2004. Le
CESR rappelle que ce chèque VAE ne peut constituer à lui seul une vraie politique de soutien
à la VAE et qu’une réelle réflexion doit s’engager afin de trouver des dispositifs de
financement capables de prendre en compte les publics n’entrant pas dans le champ de la
formation professionnelle continue et pour lesquels la VAE constitue une véritable
opportunité.
C’est pourquoi le CESR propose que le Conseil Régional utilise le cadre du Programme
Régional de Formation Professionnelle pour définir et mettre en place les formations
adaptées conduisant avec succès le candidat à la certification.
Par ailleurs, compte-tenu de l’ambition régionale en matière de développement de la
VAE, le CESR préconise au Conseil Régional de se doter d’outils prévisionnels
d’évaluation financière afin d’établir les contours d’une enveloppe budgétaire destinée à
la VAE en région.
En conclusion, la Validation des Acquis de l’Expérience, parce qu’elle réinterroge les liens
entre formation et expérience est un projet social ambitieux. Afin que cet outil soit un
véritable facteur de promotion sociale au service de la société toute entière, une forte
mobilisation de tous les acteurs, État, Région, partenaires sociaux est requise. Des moyens
spécifiques doivent être attribués à ce dispositif afin que les objectifs affichés par la région
deviennent réalité.
La région par sa double compétence, que lui confère les lois de décentralisation, sur le
développement économique et le développement de la politique régionale de formation, a
toute autorité pour affirmer son rôle de pilote et faire en sorte que la VAE constitue une réelle
opportunité pour les personnes de Midi-Pyrénées.
Cet Avis a été élaboré sous l’autorité
de la Commission « Éducation-Emploi-Formation-Sports »
Claude AVERSENQ
Jean-Louis COLOMBIES
Serge CRABIÉ
Claude DUPUY
Michel-Joseph DURAND
Hélios GONZALO
Jean-Luc GUETTAT
Odile LAURENT
Yannick LE QUENTREC
Bernard MARET
Roland MORANCHO
René MOUYSSET
Philippe SEVERAC
Michel TOURNIER
Marie-Denise XERRI
Madame Christine BOY, Déléguée régionale Formation AFT-IFTIM, membre de jury VAE
BEP Conducteur routier et accompagnatrice pour le BTS Transports
Monsieur Louis MALLET, Directeur Général Adjoint des Services du Conseil Régional
Midi-Pyrénées
Madame Anne PHILIPPE, responsable VAE au pôle social à la Direction des Affaires
Sanitaires et Sociales de Midi-Pyrénées (DRASS)
Monsieur Olivier SEGUELA, lauréat à une validation totale du Brevet Professionnel Coiffure,
option coloriste-permanentiste obtenu à la session de juin 2003
Ainsi que
les responsables des Points Relais Conseil pour avoir répondu à l’enquête qui leur a été
adressée
les responsables du CARIF-OREF et l’animatrice de la Cellule Régionale Inter-Services,
Catherine AYRAUD
SOMMAIRE
Introduction........................................................................................................ 5
SYNTHESE ...................................................................................................................................................................41
3. LA VAE DANS LES ENTREPRISES ET VUE PAR LES BRANCHES PROFESSIONNELLES ............54
3.1. LES ENTREPRISES ...............................................................................................................................................54
3.2. LES POSITIONS DES BRANCHES PROFESSIONNELLES .........................................................................................55
3.3. LES CRAINTES PARTAGÉES PAR LES BRANCHES PROFESSIONNELLES ...............................................................57
2. L’ACCOMPAGNEMENT GÉNÉRALISTE.......................................................................................................63
Conclusion ....................................................................................................... 88
Monsieur F., salarié reconnu pour ses compétences dans les entreprises du bâtiment, a
souhaité être titulaire d’un titre. Il s’est engagé dans une validation des certificats de
compétence professionnelle du titre Constructeur en béton armé du Ministère du Travail
proposé par l’AFPA.
L’importance de cette nouvelle disposition a d’ailleurs été soulignée par l’ensemble des
partenaires sociaux à travers l’article 3 de l’Accord National Interprofessionnel du 20
septembre 2003 relatif à l’accès des salariés à la formation tout au long de la vie
professionnelle. Ce dernier stipule que les modalités de mise en œuvre de la Validation des
Acquis de l’Expérience seront négociées au cours du premier semestre 2004 dans le cadre
d’un Accord National Interprofessionnel.
Cette étude dans sa première partie, considère la terminologie et les concepts qui s’y font jour,
la construction et l’architecture de la validation des acquis.
Dans un deuxième temps, à partir d’un état des lieux et de la perception de cette démarche
tant par les individus que par les entreprises et les branches professionnelles, se dégagent des
phases incontournables pour la réussite d’un tel dispositif.
L’accès à l’information de toutes les personnes, quel que soit leur statut, pour envisager une
validation, le déroulement du processus, de la demande à la certification, constituent autant de
conditions de réussite pour cette nouvelle voie de certification. Pour qu’un tel dispositif puisse
se développer dans l’objectif de l’accroissement de la qualification et de la formation tout au
long de la vie, il doit s’accompagner des moyens financiers nécessaires à un fonctionnement
équilibré et équitable.
C’est pourquoi le Conseil Économique et Social Régional s’est emparé de ce sujet afin
d’apporter une contribution qui servira l’ensemble des acteurs intervenant à des degrés divers
et aux différentes étapes qui jalonnent le parcours de la Validation des Acquis de
l’Expérience.
Première partie
La Validation des Acquis de l’Expérience : concepts, construction
et architecture
1. De quoi parle-t-on ?
Tous ces nouveaux « validés », « diplômés » ou « dispensés » ont été confrontés dans leur
démarche à des étapes, avec l’utilisation d’une terminologie, renvoyant à des notions qui
demandent à être clarifiées : faire reconnaître et valider ses acquis de l’expérience, être
évalué, prouver sa compétence, pour obtenir une qualification, certifiée par un titre, diplôme,
ou un certificat.
« Toute personne engagée dans la vie active est en droit de faire valider les acquis de son
expérience, notamment professionnelle, en vue de l’acquisition d’un diplôme, d’un titre à
finalité professionnelle ou d’un certificat de qualification figurant sur une liste établie par
la commission paritaire nationale de l’emploi d’une branche professionnelle, enregistrés
dans le répertoire national des certifications professionnelles enregistrées à l’article L. 335-
6 du code de l’éducation. »
Article L. 900-1 du code du travail (extrait)
1.1. Reconnaître
La Validation des Acquis de l’Expérience s’adresse à des adultes qui ont un vécu, une
histoire professionnelle et des « acquis », c’est-à-dire, « des savoirs, des savoir-faire
et des savoir-être, construits et maîtrisés dans une activité professionnelle, sociale
ou de formation ». La première étape consiste à les faire reconnaître pour pouvoir les
valider.
Le bilan de compétence, depuis la loi de 1991, permet d’identifier les compétences et les
potentialités d’un individu susceptibles d’être mobilisées dans un projet professionnel
et/ou pour une formation. Il permet à la personne de faire le point et les résultats restent
sa propriété ; ils ne peuvent être communiqués qu’avec son accord.
Avec la VAE, le candidat recherche la reconnaissance publique de ses compétences
par l’obtention d’un diplôme.
1.2. Certifier
Les premiers référentiels ont été élaborés par le Ministère de l’Éducation nationale pour
l’ensemble des diplômes à finalité professionnelle et technologique, du CAP au BTS au
sein des Commissions Professionnelles Consultatives (CPC), composées à parité
d’enseignants et de représentants employeurs et syndicaux du secteur d’activités.
Cette méthodologie est reprise par d’autres ministères, la DRAF, la DRJS, la DRASS
notamment, pour les diplômes qui deviennent accessibles par la VAE.
Pour ses titres, le Ministère du Travail a opté pour une évaluation basée sur un faisceau de
preuves de « résultats ». Le titre est découpé en Certificats de Compétences Professionnelles
(CCP). Des observations en situations de travail réelles (ou simulées) et un ensemble
d’éléments attestés par des tiers permettent d’évaluer et de certifier. Il en va de même pour les
Certificats de Compétence en Entreprise (CCE) développés par l’Association des Chambres
de Commerce et d’Industrie (AFCCI).
1.2.2 La valeur sociale du diplôme
Les diplômes jouissent d’une reconnaissance importante en France. Ils constituent des
repères stables et un système de références collectives pour les individus comme pour les
entreprises.
Traditionnellement, les connaissances et les savoirs faire sont formalisés dans des
programmes et acquis dans des parcours de formation, (formation initiale ou continue). Ils
sont contrôlés par une série d’épreuves constituant l’examen final qui conduit à la délivrance
de la certification : le diplôme. Il est national, délivré de façon identique sur tout le territoire,
sous le contrôle d’un jury, il respecte l’anonymat des candidats. Le baccalauréat est
l’archétype de ce modèle d’évaluation, considéré comme représentatif d’un principe d’équité
sociale, objectif et fiable.
La détention d’un titre ou d’un diplôme favorise l’accès à l’emploi, le maintien dans l’emploi
et l’évolution professionnelle. Elle constitue une référence fondamentale du recrutement, en
cas de changement de travail. Elle permet de se prémunir contre le chômage, de se
repositionner sur le marché du travail en cas de reclassement ou de licenciement. Elle permet
d’accéder à un concours ou de s’installer à son compte. Elle est le point central de
l’articulation entre l’univers de la formation et celui de la production, certes controversé mais
toujours revendiqué par les salariés comme par les pratiques des employeurs.
En effet, le niveau de diplôme, même s’il ne détermine pas entièrement son avenir, contribue
à placer l’individu dans la société aussi bien dans son cadre professionnel que dans son cadre
social. Base des conventions collectives négociées dans les branches et des accords
d’entreprises, le niveau de diplôme est aussi un élément important du système de gestion des
ressources humaines. Il participe à la construction de la hiérarchie sociale de l’entreprise. Il
détermine le niveau minimal de rémunération et le poste de travail à l’embauche. Il est donc
un élément structurant du déroulement de carrière.
Les différents modes de certification en vigueur sont regroupés selon trois grands ensembles :
les diplômes, délivrés par l’Etat ou pour le compte de l’Etat, les différents
ministères (diplômes nationaux du secondaire comme du supérieur du Ministère de
l’éducation nationale, diplômes délivrés en co-tutelle par celui-ci et d’autres
ministères et d’une partie des diplômes délivrés par le Ministère de l’Agriculture),
ainsi que les titres d’ingénieurs habilités par la Commission du titre d’ingénieur.
les titres et diplômes délivrés sous couvert d’autres ministères, d’organismes
consulaires, d’établissements publics ou privés en leur nom propre, homologués
par l’ancienne Commission Technique d’Homologation qui leur attribuait un
niveau dans un secteur professionnel identifié et des spécialités de formation.
les certificats de qualification professionnelle (CQP) créés et reconnus par les
partenaires sociaux et les branches professionnelles.
Plus de 15 000 diplômes, titres ou certificats différents ont été recensés dont 11 000 pour
l’enseignement supérieur, plus de 700 diplômes professionnels et technologiques, près de 450
certificats de qualification professionnelle et tout autant pour les titres.
Les diplômes ou titres des professions réglementées (santé, sécurité, défense nationale)
n’entrent pas dans le champ de la Validation des Acquis de l’Expérience.
Avec la VAE, la certification devient le point central du système et non plus le cursus de
formation qui y mène. Le diplôme devient un gage d’aptitudes, de connaissances et de
compétences dans un domaine professionnel, construites dans l’activité. Au cours de toute
démarche, le candidat se tournera vers les « certificateurs » ou « valideurs », garant du
diplôme visé pour connaître les modalités et les procédures propres à chacun. Dans tous les
cas, le candidat à la VAE va devoir confronter ses acquis au référentiel du diplôme visé.
En fait, s’il est possible de disposer de références stabilisées et fiables par rapport à
l’ensemble des concepts, c’est sur le terme d’expérience que se joue la Validation des Acquis
de l’Expérience. Car elle est fondée sur la conception d’une possible construction de savoirs,
en dehors de situations formelles d’apprentissage. De fait, la VAE postule l’expérience,
professionnelle ou bénévole, associative ou syndicale, comme formatrice et pouvant être mise
en regard du contenu d’un diplôme.
Pour l’élaboration de cet avis, le CESR s’est appuyé essentiellement sur les travaux de
l’équipe clinique de l’activité du Laboratoire de psychologie du travail et de l’action
Christophe DEJOURS, du Conservatoire National des Arts et Métiers, dirigée par Yves
CLOT et à laquelle appartient Bernard PROT, chargé d’études. Cette équipe a travaillé
pendant quatre ans et a réalisé trois études successives pour le Ministère de l’Éducation
nationale sur la Validation des Acquis Professionnels. La première a porté sur l’analyse des
dossiers des candidats, la seconde sur l’analyse de l’activité des accompagnateurs et la
dernière sur l’analyse de l’activité des membres de jurys d’octroi de dispenses.
L’idée selon laquelle l’activité est productrice de connaissances et de compétences n’est pas
nouvelle. Taylor en 1907 insistait sur « la grande masse des connaissances traditionnelles que
les ouvriers avaient acquises par l’expérience ».
Dans la conception taylorienne, le transfert des connaissances se fait de la « tête et du corps »
des ouvriers vers le bureau des méthodes, sur le modèle de « l’extraction », qui ensuite les
codifie. Cette organisation scientifique du travail a été revisitée par l’ergonomie qui a permis
de mettre en lumière un écart entre le travail prescrit et le travail réalisé. Ce dernier est le fruit
d’un dialogue entre le prescripteur et le travailleur.
Travailler, c’est « re-concevoir la tâche prescrite, sans nier ni dénigrer la prescription tout en
faisant avec ». En fait, la connaissance se développe dans la résolution de problèmes. Ainsi,
l’expérience se trouve entre ce qui est prévu et ce qui est probable. C’est le fait de surmonter
toute une série de problèmes en sachant que l’on n’est pas toujours en situation de le faire.
Elle se développe dans un collectif de travail et circule, permettant ainsi d’anticiper les
conduites des autres.
Mais l’expérience, c’est aussi « pouvoir travailler sans y penser », c’est travailler avec son
expérience en s’en passant, c’est dépasser l’horizon de la tâche et se donner de nouveaux
objectifs, c’est y mettre du « sien ». C’est « ré-inventer » ce qu’on ne nous a pas demandé de
faire.
Deux problèmes de méthode se posent : pour l’observateur qui ne peut observer que ce qui est
visible, et pour le sujet qui fait en sorte que son expérience n’encombre pas sa conscience.
Parce que l’expérience est multiple et complexe, il est difficile d’en rendre compte. Pour les
certifications basées sur la production d’un dossier « prouvant l’expérience », c’est bien à
cette difficulté que va être confronté le candidat à la validation des acquis, obligé de
« décrire » son travail mais aussi de « dire ce qu’il lui a permis d’apprendre » en le mettant en
relation avec les exigences d’un référentiel du diplôme visé. La formalisation de l’expérience
provoque ainsi la confrontation entre les concepts quotidiens (non conscients et empiriques) et
les concepts scientifiques (concepts structurés au sein d’un système et conscients). Elle
propose à ces concepts pragmatiques, par la médiation des concepts scientifiques, de se
détacher des contextes précis de l’action pour se généraliser.
Le candidat est amené à réaliser une activité inattendue qui ne correspond pas à la simple
description de son savoir faire. Il est attendu de lui qu’il se distancie de son travail ou de son
activité, qu’il les ré-interroge en les pensant de plusieurs points de vue et qu’il l’écrive pour
un jury. Par la mise en mots, en langage écrit, il réalise une nouvelle expérience et acquiert de
nouvelles connaissances.
Le rapport PERY, en 2000, repérait déjà que la confrontation entre les acquis de l’expérience
et les savoirs théoriques permettait la progression des compétences. Le dispositif conduisant à
la validation lui confère une mission formatrice en l’inscrivant dans le développement de la
formation permanente.
L’expérience est appelée à se traduire en mots. Cette production n’est pas une simple
description du travail prescrit, ni des tâches assurées, ni la copie du programme de formation.
Le candidat doit dire son expérience avec son propre style, ses mots à lui. Il y a un travail
itératif entre la manière de convoquer l’expérience, qui n’est pas seulement un travail de
mémoire, et la manière de la dire autrement, dans une adresse à d’autres destinataires, dans
une « répétition sans répétition » comme le dit Yves CLOT, pour parvenir à s’en
« déprendre », sans perdre de vue l’objectif de la certification. C’est en cela qu’on a pu parler
d’une « épreuve » pour le candidat, au sens d’une difficulté à surmonter.
L’expérience d’une démarche de VAE n’a pas seulement d’incidence sur le candidat lui-
même et ne se limite pas à l’expression d’un droit individuel. À termes, elle peut transformer
l’ensemble de la formation, modifier les pratiques des acteurs, du tuteur à l’enseignant et aux
formateurs. Les concepteurs de référentiels de titre ou de diplôme eux-mêmes devront en tenir
compte pour les écrire.
Cette approche de la validation de l’expérience nous conduit à considérer comment elle s’est
construite.
À la fin des années 60, en raison des besoins de reconversion, les modalités d’accès aux
certifications s’enrichissent par le système des unités capitalisables. Ainsi une formation n’est
plus définie par sa durée mais par les capacités à posséder en fin de formation. Le diplôme est
découpé en petites unités qui peuvent être obtenues séparément, leur addition ou capitalisation
permet l’obtention de la totalité du diplôme sur une durée de cinq ans. Cette nouvelle
procédure conduit à une nouvelle formulation : la validation des acquis.
Dans les années 80, les politiques en faveur des jeunes, par les contrats de formation en
alternance, développent le principe selon lequel « on apprend en situation de travail », (depuis
1983 pour les jeunes et développées en 1987, en 1993 pour les adultes dans le cadre du plan
de formation et du Congé Individuel de Formation).
Cette évolution trouve son apogée avec la loi de 1992 sur la Validation des Acquis
Professionnels. Elle est d’abord conçue comme un moyen de permettre l’accès à la formation
continue pour des individus qui n’avaient pas les diplômes pré-requis. Elle a été pensée et
instrumentée comme une aide à l’accès aux dispositifs de formation initiale ou continue.
Il est à remarquer qu’en France, cette reconnaissance et validation des acquis s’inscrivent
dans une continuité historique. Elles trouvent leur fondement dans une loi de 1934 portant sur
la possibilité offerte aux techniciens de plus de 35 ans, justifiant de 5 années d’expérience
professionnelle dans des fonctions communément confiées à des ingénieurs, d’acquérir un
titre d’ingénieur diplômé d’État.
Ce texte comporte un principe novateur : la validation pleine et entière n’exige aucune
formation préalable. Cette loi, toujours en vigueur, a été révisée par le décret N° 20001-274
du 30 mars 2001 qui supprime les conditions d’âge requises des candidats.
Ces dispositions seront complétées par le décret du 23 août 1985 fixant les conditions de
validation des études quels qu’en aient été les modalités, la durée et le mode de sanction, des
expériences professionnelles liées à une activité salariée ou non, ou d’un stage, ou des acquis
personnels hors tout système de formation, pour l’accès aux différents niveaux de
l’enseignement supérieur.
La loi du 20 juillet 1992 et le décret d’application du 27 mars 1993, instituant les procédures
de validation des acquis professionnels, marquent un pas supplémentaire dans la construction
des certifications.
Ils ouvrent les possibilités de dispense d’une partie des épreuves des examens pour les
diplômes de l’enseignement supérieur, technologique et professionnel des Ministères de
l’Éducation nationale et de l’Agriculture. Ils permettent d’obtenir un diplôme en prenant en
compte, pour partie, l’expérience professionnelle du candidat à partir du descriptif de ses
activités.
Après la dispense d’épreuves accordée, une partie de formation est incluse et il appartient au
candidat de compléter sa formation et de s’inscrire à l’examen. Il dispose d’un délai de cinq
ans pour faire aboutir sa démarche de validation.
Malgré sa pertinence, ce dispositif n’a pas trouvé auprès des personnes le succès attendu. Il
est resté confidentiel et a été peu usité, tant au plan national qu’en région.
Pour exemple, en 2001, pour les diplômes de l’enseignement professionnel, délivrés par le
Ministère de l’Éducation nationale, près de 6 000 personnes ont déposé un dossier de
validation de leur expérience professionnelle (soit moins de 0,03 % de la population active).
4 500 d’entre elles ont été dispensées d’une partie des épreuves aux examens pour
5 381 dossiers examinés par les jurys. Ces statistiques montrent que, dans 55 % des cas, il
s’agit de « candidates » femmes, et que, dans plus de huit cas sur dix, les personnes
disposaient d’un emploi, le diplôme le plus recherché étant le BTS.
En Midi-Pyrénées, 220 dossiers ont été déposés et 194 ont obtenu au moins une dispense,
pour une population active totale de 600 000 personnes environ.
La principale raison de la faiblesse de ces chiffres est à rechercher dans le fait que le candidat
parvient à faire valider les épreuves à caractère professionnel et chute sur les épreuves
d’enseignement général pour lesquelles il n’a pas les bases suffisantes pour le niveau requis. Il
est donc conduit à représenter ces épreuves, à être interrogé et noté sur ce qu’il maîtrise le
moins. De plus, pour obtenir l’intégralité du diplôme, il doit obtenir la moyenne à toutes les
épreuves, ne bénéficiant pas du système de compensation.
À cela s’ajoute une nouvelle problématique et une interrogation majeure : vers quelle
formation se tourner pour réussir ces épreuves manquantes ? Quels organismes ou structures
offrent ces compléments de formation en enseignement général et est-il possible de les
proposer tant les demandes peuvent être diverses ? De plus, il est demandé au candidat de se
remettre dans un contexte d’études et dans une logique d’examen, tels qu’il a pu, parfois, les
connaître et en éprouver le rejet en formation initiale.
La procédure est apparue comme complexe, lourde et lente. De plus, des réticences ont été
enregistrées tant de la part des enseignants pour reconnaître la valeur de l’expérience
professionnelle acquise hors collectif pédagogique, que des entreprises par crainte de
revendications salariales.
Cette nouvelle loi sur la Validation des Acquis de l’Expérience est arrivée à un moment
opportun où la question de la certification est devenue centrale aussi bien pour les individus
que pour les entreprises. Les niveaux de seuil d’embauche sont devenus plus exigeants
compte tenu également de la nécessité de mise aux normes des entreprises. Être détenteur du
« bon diplôme » devient un impératif pour accéder à l’emploi et s’y maintenir. Les difficultés
de recrutement, qui se sont fait jour récemment, sont plus imputables à un déficit de personnes
qualifiées dans le secteur qu’à une pénurie de main d’œuvre.
Dans ce cadre, la Validation des Acquis de l’Expérience introduit des aménagements et des
élargissements essentiels lui conférant un second souffle et une nouvelle portée. Elle devient
pour des millions de français adultes sans qualification reconnue « une possibilité historique
de se voir reconnaître un patrimoine professionnel et personnel trop souvent réduit à des
savoir-faire informels non solvables ».
3. Le cadre juridique de la VAE : la VAE mode d’emploi
3.1. La loi et les décrets d’application
La loi du 17 janvier 2002 dite de « modernisation sociale », par ses articles 133 à 146, abroge
la loi de 1992 et vient modifier le code du travail (dans son titre IX) et le code de l’éducation.
Elle énonce trois principes généraux auxquels cinq décrets d’application apportent des
précisions pour leur mise en œuvre.
Toute personne engagée dans la vie active peut désormais acquérir la totalité d’un
diplôme ou d’un titre à finalité professionnelle (le cas échéant de l’enseignement
supérieur) ou encore d’un certificat de qualification répertorié par une branche
professionnelle.
La validation des acquis produit les mêmes effets que les autres modes de contrôle des
connaissances et aptitudes.
Le décret n° 2002-615 du 26 avril 2002, dit de portée générale, définit les conditions de
mise en œuvre de la VAE pour l’ensemble des titres, diplômes ou certificats, à l’exception
des titres et des diplômes de l’enseignement supérieur.
La VAE s’adresse à tout type de public, quel que soit son statut -salarié en CDI, CDD,
intérimaire, non salarié (membre d’une profession libérale, exploitant agricole, artisan,
commerçant, travailleur indépendant…), agent public, titulaire ou non, demandeur
d’emploi, indemnisé ou non, bénévole ayant une expérience associative ou syndicale-, et,
de manière générale, toute personne, avec ou sans qualification reconnue, désirant en
acquérir une, la compléter ou l’adapter, afin de reprendre une activité.
Arrêté du Ministre
Arrêté du Premier Ministre
La finalité de ce répertoire est ambitieuse et il peut permettre de construire entre les acteurs
concernés un dialogue efficace sur la nature des connaissances et compétences requises dans
le champ des activités professionnelles.
Par ce biais, et la VAE en est le moteur, l’élaboration des référentiels peut s’en trouver
modifiée et améliorée. De même, une incitation à la construction modulaire et à
l’individualisation des parcours doit en découler.
L’idée de disposer d’une liste, dans une même nomenclature, de tous les diplômes quelle que
soit l’autorité créatrice, n’est pas nouvelle. La Commission Technique d’Homologation devait
jouer ce rôle d’unification, mais elle y a échoué.
Le RNCP et la CNCP sont les deux piliers de la Validation des Acquis de l’Expérience et, de
leur bon fonctionnement, dépend le développement de la VAE.
Elles sont définies par la loi et fixent les grandes étapes à réaliser par le candidat.
Le congé de validation
Si le candidat à la VAE est salarié, il a droit à un congé pour validation de 24
heures, sur le temps de travail, consécutives ou non, selon des modalités identiques à
celles du bilan de compétence (demande d’autorisation d’absence, accord de
l’employeur et attestation de fréquentation effective, maintien du salaire, coût de la
prestation). Une seule autorisation de congé pour Validation des Acquis de
l’Expérience par an est accordée dans la même entreprise.
Les salariés intéressés doivent adresser à leur employeur une demande d’autorisation
d’absence au plus tard 60 jours avant le début des actions de validation. Cette
demande mentionne le diplôme, le titre ou le certificat de qualification visé, les dates,
la nature et la durée des actions d’actions d’accompagnement, ainsi que la
dénomination de l’organisme qui délivre la certification. L’employeur fait connaître
par écrit son accord ou les raisons de service motivant le report de l’autorisation
d’absence (6 mois maximum), dans les 30 jours suivant la réception de la demande. Le
délai de franchise entre deux congés de VAE est d’un an.
Le financement
Pour le financement, les actions de validation des acquis entrent dans le champ de
la formation professionnelle continue. Pour les salariés et les entreprises, elles
peuvent être imputées au niveau du Plan de Formation et dans le cadre de l’obligation
de financement de la formation incombant aux entreprises (CIF, PARE-PAP...).
la VAE est une voie d’accès à la certification au même titre que les autres, certains
ont parlé de l’instauration d’une « quatrième voie ».
l’expérience associative, syndicale, politique, peut être reconnue au même titre que
l’expérience professionnelle salariale.
La Validation des Acquis de l’Expérience peut être considérée comme une nouvelle
chance pour accéder à la certification, qui n’a pu être obtenue, pour des raisons
multiples, lors d’un premier parcours de formation. En cela, elle s’inscrit dans les
valeurs fondatrices du courant de l’éducation permanente et de la formation tout au
long de la vie. Elle reste, toutefois, un dispositif technique très encadré.
Ces remarques montrent bien que toute l’attention doit être portée sur la mise en œuvre
du dispositif.
Deuxième partie
La structure du salariat se modifie avec une amplification du secteur tertiaire sur le secteur de
la production : les employés deviennent le groupe numériquement dominant. En Midi-
Pyrénées, le tertiaire représente 68,5 % de l’ensemble des effectifs salariés (623 473 salariés
champ Assedic). Les postes dans les commerces et services, la santé et l’action sociale, le
commerce et réparation automobile, la recherche et développement, le conseil et assistance
sont sur-représentés par rapport au niveau national.
Les changements sont extrêmement rapides et s’amplifient sous les effets des relations
économiques européennes, internationales et mondiales. La structure démographique,
caractérisée par le vieillissement de la population active, commence à influer sur le marché de
l’emploi et pèsera dans les prochaines années sur les besoins de qualification et de
requalification des individus et des entreprises.
Les données nationales font apparaître une répartition de la population active par niveau de
diplôme en mars 2001 en France dominée par le niveau V (ces données ne sont pas
disponibles au plan régional) :
En 2001, plus d’un quart de la population française se trouve sans diplôme (le brevet ne
sanctionnant qu’une fin d’études en collège).
L’élévation du niveau de formation atteint par les différentes générations, au terme de leurs
études, s’est accrûe. En effet, 30 % des personnes d’au moins 25 ans ont déclaré être titulaires
du baccalauréat contre 22 % en 1990 et 13 % en 1975.
En Midi-Pyrénées, cette même élévation est constatée entre les deux derniers recensements de
1990 et de 1999. Elle est marquée par un fort recul du nombre de personnes ne disposant
d’aucun diplôme (- 33,4 %) et fort taux d’augmentation des diplômés du supérieur (+ 83,8 %)
qui profite aux jeunes femmes (+ 114,4 %).
La part des non-diplômés est en nette régression par rapport à la situation de 1990. Elle reste
cependant à un niveau élevé : plus de 45 % des personnes vivant en Midi-Pyrénées n’ont
pas atteint le premier niveau de qualification professionnelle, c’est-à-dire un CAP ou un
BEP.
Bien que la situation de Midi-Pyrénées soit plus favorable que pour la France entière,
notamment en nombre de diplômés de niveau Bac et Bac plus deux, le niveau V CAP et BEP
représente toujours le niveau de diplôme le plus détenu (23,3 % de la population de + de 15
ans non scolarisés contre 24,8 % pour la France).
Selon « Le Point sur l’Emploi » édité mensuellement par la DRTEFP, à fin août 2003, Midi-
Pyrénées compte 100 991 demandeurs d’emploi de catégorie 1 en données brutes, soit 4,9 %
de plus qu’un an auparavant (contre + 5,8 % au niveau national). Le chômage augmente dans
toutes les classes d’âge.
Le chômage des femmes repart à la hausse chez les jeunes et les demandeurs âgés de 50 ans et
plus. Le taux d’évolution de la demande des femmes reste néanmoins, tous âges confondus,
mieux orienté que celui des hommes (+ 3,3 % contre + 6,6 %).
Le chômage de longue durée augmente pour la première fois depuis janvier 1999 (+ 1,6 % sur
un an) particulièrement en raison de la forte hausse du nombre des demandeurs inscrits depuis
un à deux ans.
Les inscriptions enregistrées par l’ANPE ont été légèrement plus nombreuses en août 2003
qu’au cours du mois d’août 2002 (+ 0,5 %). Dans le même temps, le nombre de demandeurs
d’emploi sortants chutait de – 10,1 % par rapport au même mois que l’année précédente avec
toujours une baisse significative des reprises d’emploi (- 13,7 %). Les sorties des demandeurs
d’emploi de longue durée (> 1 an) diminuent fortement : - 26,6 % sur un an.
En juin 2003, quatre départements de la région ont un taux de chômage supérieur ou égal à 10
% : la Haute-Garonne (10,4 %), les Hautes-Pyrénées (10,3 %), le Tarn (10,1 %) et l’Ariège
(10,0 %). Les départements les plus ruraux conservent un taux de chômage plus faible.
Comme l’indique la note de conjoncture réalisée pour l’avis du CESR sur les orientations
budgétaires 2004 de la Région Midi-Pyrénées adopté le 23 octobre dernier :
Ces chiffres ne prennent pas en compte les licenciements hors plans sociaux dans les
entreprises de moins de 10 salariés.
Dans ce contexte, il apparaît que la détention d’une certification par les personnes joue un rôle
« protecteur » dans la mesure où il facilite l’accès à l’emploi et le maintien dans l’emploi,
comme le montrent les statistiques nationales (ces données ne sont pas disponibles en
région) :
L’enquête « Formation Continue 2000 », réalisée par l’INSEE en mars 2000, précise
que « les employeurs financent plutôt les formations courtes, d’un jour à une semaine,
proches des activités de leurs salariés. Les pouvoirs publics et les salariés sont plus
nombreux à financer des formations plus longues et plus variées. Elle constate
également que si les probabilités de promotion sont légèrement plus favorables, la
formation semble plutôt suivre la promotion que la déclencher. Hors promotion, le
gain de salaire est actuellement très faible. »
L’enquête 2003 « Emploi et Compétences » réalisée par la CRCI Midi-Pyrénées avec l’appui
technique du LIRHE et de l’INRA, co-financée par la DRTEFP, l’INRA, le FSE, CRCI et
CCI Midi-Pyrénées, auprès de 1 315 entreprises, montre que « ce sont toujours les entreprises
de plus de 10 salariés qui ont le plus recours à la formation continue : 80 % contre 43 % pour
les entreprises de moins de 10 salariés. »
Les chiffres de demande de renseignements sur la VAE sont en nette progression en Midi-
Pyrénées. Toutes les structures d’information, qu’elles soient spécialisées comme les dix
Points Relais Conseil, mis en place par le Conseil Régional et l’État, ou les services de
certification et les universités directement sollicités, ont enregistré un afflux de demandes. Les
chiffres ne sont pas encore stabilisés pour l’année 2003 et leur décompte pour 2002 est
difficile en raison de la période transitoire entre la VAP et la VAE.
Du 1er décembre 2002 au 30 juin 2003, les Points Relais Conseil de Midi-Pyrénées ont reçu
2 635 personnes, avec des différences importantes entre les départements, la Haute-Garonne
représentant le plus gros volume de demandes d’information.
Cependant, toutes les demandes d’information ne transitent pas par les Points Relais Conseil.
Les candidats peuvent s’adresser directement aux services valideurs des différents Ministères
ou aux universités.
Le mouvement est identique pour les universités toulousaines à la rentrée de septembre 2003 :
200 candidats pour UT1 Sciences sociales, 110 à UT2-MIRAIL contre 74 dossiers en 2002 et
UT3 Paul Sabatier attend 250 à 300 candidats contre 122 en 2002. Une cinquantaine de
dossiers sont actuellement en cours de traitement par le Centre Régional Inter-écoles
d’Ingénieurs de Validation des Acquis (CRIVA).
2.2. Les profils des candidats, les diplômes visés, les résultats de validation
Le bilan d’activités des PRC permet de caractériser ces demandes d’information sur la VAE.
Les demandeurs viennent de tous les secteurs de l’activité régionale (textile, bâtiment,
services, animation socioculturelle et sports, administrations), avec une forte demande
émanant des secteurs des services collectifs, sociaux et personnels, du commerce, réparation
automobile et articles domestiques, de la santé et de l’action sociale. À eux seuls, ils
représentent 54 % de la demande d’information.
Près des 2/3 des demandeurs sont des femmes et près de 2/3 de l’ensemble ont entre 30 et
44 ans. La situation professionnelle au moment de la demande d’information conseil
montre que ce sont majoritairement des personnes en emploi (CDI ou CDD),
40 % environ sont demandeurs d’emploi. Rares sont les candidats demandant une
validation au titre d’expériences associatives ou syndicales.
2.2.2. Les diplômes visés
Les diplômes de l’Éducation nationale sont les plus demandés, parce que tous accessibles par
la VAE, connus et reconnus, pour exemple le BTS qui a une bonne réputation d’insertion et
qui permet d’accéder à des emplois de responsabilité. Les diplômes de l’action sociale (de
niveau V et IV), de la Jeunesse et des Sports (essentiellement du niveau IV) correspondent à
des secteurs en voie de professionnalisation et d’exigence de certification. De plus, peu de ces
certifications sont ouvertes à la VAE, ce qui explique le pourcentage élevé de prestations non
abouties (38 %).
Les statistiques d’activités des Points Relais Conseil ne font pas apparaître les résultats des
démarches de validation. En effet, ce sont des éléments détenus par les certificateurs et par les
candidats.
Les résultats des premières demandes de validation, communiqués par les certificateurs d’une
manière informelle encore pour l’exercice 2003, font apparaître que 50 à 60 % des candidats
obtiennent la validation totale du diplôme visé. Il s’agit de résultats partiels, d’une
« moyenne » issue des premières sessions de jurys.
Ainsi, le DAVA indique que les résultats des 6 premiers mois varient en fonction du diplôme
visé. 44 % des candidats à un BTS ont obtenu la validation totale et 55 % des candidats à un
CAP et BEP. 2 % des candidats ne valident aucune unité. En règle générale, les candidats
obtiennent la validation d’au moins une unité. En 2002, et pour la seule VAE sur les derniers
six mois de l’année, 157 dossiers ont été présentés, 60 validations totales ont été délivrées,
soit un taux de 38 %.
La DRASS, pour sa part, signale que 156 candidats ont été convoqués aux jurys de DEAVS
de juillet 2003. 56 ont obtenu une validation totale, 90 ont validé entre 1 et 10 unités de
compétences constitutives du diplôme, 6 candidats ne se sont pas présentés et 4 n’ont rien
obtenu. Une nouvelle session de validation est en cours d’organisation en décembre.
Pour la DRAF comme pour la DRJS, l’organisation des jurys de diplômes relève de la
compétence de chaque directeur régional et est fonction de l’implantation des diplômes. Ces
certificateurs maîtrisent les résultats des diplômes délivrés en Midi-Pyrénées. Pour exemple,
le BEATEP, diplôme de niveau IV, a comptabilisé lors de la session de juin 2003, 12 dossiers
pour lesquels 3 validations totales et 4 validations partielles ont été délivrées. 5 candidats
n’ont obtenu aucune validation.
Actuellement, 102 demandes de validation ont été reçues par la DRAF de Midi-Pyrénées.
42 concernent les BTSA, 40 les diplômes de niveau IV (BP, Bac Pro, BTA), 20 des diplômes
de niveau V (CAPA, BPA, BEPA). Parmi les diplômes demandés, 40 d’entre eux, tous
niveaux confondus, peuvent permettre une installation en agriculture ou conforter, ce qui est
le cas pour plusieurs, une poursuite d’activité de production par l’introduction de la pluri-
activité. Le reste des demandes émane de salariés cherchant à faire valider des acquis soit
pour conforter leur emploi dans une structure (laboratoire, coopérative, entreprise de service,
encadrement dans une collectivité…), soit pour accéder à une responsabilité ou à une
titularisation sur un poste dans une association (CAT, …) ou une collectivité territoriale
(Mairie, …). Actuellement, les jurys sont en phase d’organisation, les résultats sont encore
trop partiels pour être communiqués.
Les certificateurs interrogés ont bien précisé que la VAE est une démarche, un processus qui,
selon la loi, ouvre droit à cinq années pour réaliser la validation totale du diplôme ou titre
visé. Les candidats ont donc la possibilité, quand ils se sentent prêts, de représenter les unités
non validées une première fois, lors de nouvelles sessions de jurys.
Dans l’enseignement supérieur, le dispositif VAE s’est mis en place progressivement en 2002.
Pour l’année 2003-2004, les procédures sont en place et les sessions de validation sont en
cours dans toutes les universités de Midi-Pyrénées. Les résultats connus sont encore très
partiels.
À l’université de Toulouse le Mirail qui a commencé les validations en 2002, les résultats de
ces sessions de jurys font apparaître 7 validations totales, 10 partielles, 11 accès dérogatoires
à une formation, 10 réorientations et 6 refus pour 74 dossiers déposés et traités dont 57 dans
les enseignements généraux.
Pour l’exercice 2003 et pour l’ensemble de ses UFR, IUP et IUT, l’Université Paul Sabatier a
enregistré, 34 candidatures à la VAE. Les jurys de soutenance ont examiné 28 dossiers et
accordé 15 validations totales et 13 validations partielles. Les 6 autres dossiers sont en
instance de soutenance. Ces bons résultats à l’UPS ont plusieurs explications : ces premiers
candidats sont motivés, la phase préparatoire, relativement longue, leur a permis
l’appropriation de la méthodologie de la VAE, l’expérience professionnelle importante, de 15
à 25 ans, leur conféraient des compétences et des connaissances d’un bon niveau.
Les résultats de validation étant détenus par les candidats et les certificateurs, le CESR
préconise la mise en place d’un dispositif régional de collecte statistique des résultats de
validation. En effet, la constitution d’une base de données des résultats des sessions de
validation permettrait, d’une part, une meilleure analyse de l’efficacité du dispositif
VAE en région et, d’autre part, pourrait aider au repérage des fonctions à développer
pour les candidats ayant obtenu une validation partielle.
L’accès à la VAE s’inscrit dans des projets individuels dont les objectifs sont diversifiés et
souvent complexes.
Ensuite viennent les motivations liées aux évolutions professionnelles. La VAE est perçue
comme susceptible d’offrir de meilleures chances sur le marché du travail, interne à
l’entreprise ou externe. Elle est un atout supplémentaire dans une recherche d’emploi, une
démarche d’anticipation des changements, un positionnement personnel par rapport à des
choix de l’entreprise, pour une promotion professionnelle.
Par ce biais, les candidats recherchent aussi l’accès à la formation, à la reprise d’études
dans l’enseignement supérieur, et aux titres ou diplômes nécessaires pour la création ou
la reprise d’entreprise, notamment pour tout ce qui concerne les professions réglementées et
exigeant une certification de qualification à un certain niveau (en général de niveau IV
professionnel ou Bac plus 2) pour l’installation à son compte (coiffeurs, agriculteurs,
opticiens, agents immobiliers …). Ils ont aussi ainsi accès aux concours de la Fonction
publique.
2.4. Les difficultés rencontrées par les candidats
L’enquête réalisée auprès des Points Relais Conseil ainsi que le Bilan de la Cellule Régionale
Inter-Services pointent plusieurs niveaux de difficultés qui ont été confirmés par les
témoignages des candidats auditionnés dans les domaines suivants :
l’information : les candidats n’ont pas une vision globale de la VAE car le dispositif
est récent et ils ne trouvent pas d’information sur leur lieu d’activité.
le choix de la certification : les candidats ont du mal à déterminer leur expérience par
rapport à un diplôme ou titre, les référentiels n’étant pas toujours immédiatement
accessibles. Il leur faut aussi rechercher les référentiels et se les procurer. Enfin, le
candidat doit vérifier si le diplôme visé est accessible par la VAE. Pour cette raison,
38 % des demandes de VAE sont différées. Les candidats signalent des difficultés de
repérage des certificateurs. Enfin ils souhaiteraient avoir une meilleure lisibilité des
procédures des valideurs, les modalités et les dates des sessions de validation. Certains
candidats ont des problèmes d’équivalence des diplômes et de l’expérience à
l’étranger.
la constitution du dossier : certains ont de grandes difficultés dans l’expression écrite
et souhaitent un appui pour la rédaction de leur dossier. D’autres ont du mal à
rassembler ou obtenir des preuves de leur expérience, par exemple les bénévoles.
D’une manière générale, les candidats rencontrent des difficultés personnelles d’accès et de
mobilisation en raison de leur statut, en particulier, les conjoints d’artisans n’ayant pas opté
pour un des statuts officiels. Les difficultés sont dans l’ensemble renforcées pour les femmes.
L’organisation de la vie familiale repose essentiellement sur elles et nuit à leur disponibilité.
Les personnes en activité manquent également de temps. Les démarches et les procédures leur
paraissent trop longues et trop lentes. Enfin, se pose la question des financements des coûts
d’accompagnement.
Par ailleurs, au vu des statistiques, les candidats qui ont des facilités de communication et de
relation à autrui s’engagent davantage dans la démarche VAE et y réussissent mieux. Les plus
formés et les plus informés y ont recours plus facilement que les publics plus en
difficulté. Or, un des enjeux de la VAE est de bénéficier au plus grand nombre et en
particulier aux personnes de bas niveaux de qualification ou qui en sont les plus éloignées.
Enfin qu’advient-il des candidats qui ont échoué totalement dans leur démarche de VAE ?
Les conséquences de l’échec peuvent être alors « terribles » aussi bien pour les salariés
« dévalorisés » à titre personnel et « précarisés » dans leur emploi, que pour l’entreprise qui
prend la mesure de « l’incompétence » de son personnel.
D’après les témoignages, dans certains cas, pour obtenir une reconnaissance la plus
immédiate possible, les candidats peuvent être conduit à viser un titre ou diplôme plus
modeste que celui auquel ils pourraient prétendre.
L’ensemble des difficultés auxquelles le candidat se trouve confronté montre qu’il est
indispensable de développer en région un dispositif capable de soutenir le candidat tout
au long de sa démarche de VAE. C’est la raison pour laquelle, des structures d’aide
personnalisée en VAE existent en région, ce sont les Points Relais Conseil.
Une hiérarchie de valeur implicite, entre le diplôme obtenu à l’issue d’un parcours de
formation initiale et le diplôme obtenu à l’issue d’une démarche VAE, est encore souvent
inscrite dans les mentalités. Elle se double d’une hiérarchie entre les acquis de l’expérience
professionnelle et les acquis d’une expérience accumulée en dehors d’une situation
traditionnelle de travail, c’est-à-dire le bénévolat et la vie associative, syndicale ou politique.
Même si la demande des « bénévoles » est encore faible d’après les premiers chiffres
recueillis en région, elle est susceptible d’évoluer rapidement au vu du nombre de personnes
impliquées dans ces types d’activités.
La reconnaissance des acquis issus des expériences de cette nature, qu’ils constituent la
demande de validation totale pour accéder au diplôme ou qu’ils viennent la compléter,
est inscrite dans la loi et placée sur le même plan que les autres. Cependant, elle nécessite une
transformation profonde des mentalités de la part de tous :
Sans cette prise de conscience de la valeur de ce type d’expérience, la VAE ne sera jamais
tout à fait un droit individuel et risque de rester, à ces égards, identique à la Validation des
Acquis Professionnels.
Proposition 2
Ces hiérarchies se trouvent renforcées dans certains contextes, notamment dans les grandes
écoles où la référence à la notoriété et au prestige est très prisée.
Certaines auditions ont fait apparaître l’idée que la notoriété de l’entreprise sur laquelle le
candidat s’appuie pour faire valoir son expérience pourrait favoriser l’obtention de sa
certification.
Le CESR considère que seule la valeur intrinsèque de l’expérience vécue par le candidat doit
être décisive dans le processus d’évaluation et que, en aucun cas, l’expérience doit être
appréciée en référence à des valeurs subjectives telles que la notoriété.
Parmi les entreprises, les premières à conduire des actions de VAE ont été le plus souvent
motivées par les éléments suivants :
l’obligation pour leurs salariés de détenir des titres ou des diplômes pour exercer des
métiers qui, aujourd’hui, ne nécessitent pas de certification particulière et qui sont
progressivement soumis à des contraintes réglementaires. C’est en particulier le cas
des métiers de l’animation et du sport ;
le souhait d’accéder à une certification d’entreprise, nationale, européenne ou
internationale, pour conserver leur compétitivité ou accéder à de nouveaux marchés,
contraignant le personnel de l’entreprise à détenir certains titres ou diplômes ;
l’obligation de mieux qualifier leurs employés afin de conserver leur compétitivité
face aux évolutions technologiques. Dans ce cas, elles inscrivent la démarche VAE
dans le cadre de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Lorsque la Validation des Acquis de l’Expérience est initiée par l’employeur, elle doit se faire
avec le consentement du salarié. Ce dernier peut refuser d’y participer et ne subira alors
aucune sanction, comme le stipule la loi.
La VAE peut ne pas connaître les mêmes développements selon la taille de l’entreprise. Les
« grandes » entreprises parce qu’elles sont mieux informées et mieux structurées avec des
services de Ressources Humaines, parce que les organisations syndicales y sont présentes et
plus organisées, serviront de relais pour informer et pour organiser la VAE.
Les plus « petites » et les « très petites entreprises », même si elles sont favorables à la VAE,
rencontreront plus de difficultés pour en faire bénéficier leurs salariés. Enfin, l’absence du
salarié pendant son congé de validation et la durée de la démarche VAE, débouchant
éventuellement sur des périodes de formation, peut entraîner une gêne temporaire dans la
gestion d’une petite structure.
3.2. Les positions des branches professionnelles
Pour les branches professionnelles, trois grands types d’attitudes sont repérables à partir des
auditions réalisées :
les branches favorables, qui s’y engagent avec prudence. Leur approche centrée sur
les « métiers » les porte à valoriser l’expérience, donc la validation des acquis, au
détriment du diplôme obtenu via un cursus scolaire. Ces branches sont très engagées
dans l’apprentissage et marquent une préférence pour ce type de formation par
alternance.
Elles voient dans la VAE une opportunité pour que leurs salariés accèdent à la
certification et jugent que les entreprises se trouvent valorisées, reconnues dans leur
rôle « formateur », comme entreprise « apprenante ».
Souvent confrontées à des difficultés de recrutement de personnel qualifié ou à un fort
turn-over, elles y voient un moyen de mobiliser et de re-mobiliser les salariés, de les
motiver, de les fidéliser et de rendre leurs métiers plus attractifs en favorisant ce
processus d’évolution professionnelle. Représentant majoritairement le secteur
artisanal, ces branches souhaitent ainsi qualifier les chefs d’entreprise et également les
conjoints, majoritairement des femmes.
Parmi ces branches se déclarant plutôt favorables, certaines ne portent pas leurs efforts
sur la VAE parce que le diplôme n’est pas la référence dans leur politique de
recrutement ni pour la progression aux postes de responsabilités dans les entreprises,
souvent de petite et très petite taille. Elles préfèrent le CQP et sont peu enclines à la
formation continue parce qu’elles la considèrent comme une « charge », Elles
craignent également que le salarié formé les quitte pour une entreprise concurrente,
souvent plus grande, mieux « disante » en termes de rémunération et de conditions de
travail.
Dans les secteurs social, médico-social et de santé, la mise en place de la VAE oblige
à résoudre, au préalable, la question d’élaboration des référentiels.
Concernant les métiers de l’action sociale et médico-sociale, les référentiels sont
établis par la Direction Générale des Affaires Sociales (Ministère des Affaires
Sociales). Actuellement, seuls existent les référentiels des auxiliaires de vie sociale
(fin 2002) et des éducateurs spécialisés (2003). Les prochains référentiels pourraient
concerner les assistants de service social, les conseillères en économie sociale et
familiale, les éducateurs techniques spécialisés, les aides médicaux pédagogiques, et,
malgré les réticences, les directeurs d’établissements ou services sociaux et médico-
sociaux.
En ce qui concerne les professionnels de santé, le référentiel des Aides soignants
pourrait être validé prochainement par la Direction Générale de la Santé (Ministère de
la Santé).
Le cas des professions du secteur médical est plus délicat. Réglementées, elles ne
permettent pas l’accès des certifications par la VAE. La validation des acquis n’est
utilisée que pour la spécialisation des infirmières, par exemple les IBODE, infirmières
de bloc opératoire dans les centres de cancérologie. Des réflexions sont en cours.
les branches « réservées » qui expriment une certaine méfiance. Leurs arguments
s’appuient sur le fait que la VAE repose sur du « déclaratif » et que, par conséquent, il
est très difficile de vérifier les dires du candidat, de vérifier son expérience
professionnelle et ses compétences.
Le dispositif VAE est jugé insuffisamment contrôlé pour éviter ces dérives. Pour ces
branches, les jurys ne disposent pas des moyens adéquats de contrôle des
connaissances, ne peuvent pas poser de questions de connaissance directement au
candidat, comme ils le font lors d’un examen traditionnel. De plus, le temps imparti à
l’entretien est jugé trop court pour apprécier le candidat. Elles considèrent donc que
les deux voies d’accès ne sont pas d’égale valeur et les jugent peu équitables. Pour
elles, l’expérience équivaut à une équivalence, pas à un diplôme. Elles restent sur le
schéma VAP.
La présence de professionnels, représentatifs de leurs métiers, dans les jurys de
validation leur paraît indispensable, car, à leur avis, les enseignants n’ont pas toujours
une connaissance de la réalité de la profession.
La participation effective des professionnels aux jurys de validation est un souci partagé par
l’ensemble des partenaires sociaux. Elle est jugée garante de la qualité de la certification
délivrée par la voie de la VAE. Et pour les branches, la mobilisation des professionnels passe
aussi par une meilleure prise en compte des frais liés à cette participation : elle doit donner
lieu à une indemnisation « prévue et correcte ».
Les référentiels sont un autre thème récurrent, leur construction devrait davantage tenir
compte de « l’acte professionnel », notamment pour les plus bas niveaux ayant des difficultés
à l’écrit et référencé par eux à une situation scolaire.
Par ailleurs, pour ce qui concerne la formation professionnelle des adultes, la majorité des
branches accordent davantage d’importance aux certifications de qualification professionnelle
(CQP), pour les niveaux V et IV, qui correspondent mieux à leurs attentes que les diplômes, et
dont elles ont la maîtrise des contenus. Les CQP sont en instance d’inscription dans le RNCP.
Dans le cadre de l’entreprise, la VAE est un droit individuel qui permet aux salariés de faire
reconnaître que leur activité de travail est l’occasion d’acquisition de savoirs et de savoir-faire
susceptibles d’être l’objet d’une certification. Cette expérience acquise, reconnue comme une
qualification, doit être rémunérée comme telle.
Plus largement, dans un marché du travail marqué par la précarité, les risques liés au chômage
et aux restructurations, la VAE est un moyen, pour les salariés, de maîtriser leur parcours
professionnel. Dans un contexte où près de 40 % de la population active a, au mieux, une
formation de niveau V et où les exigences des entreprises augmentent en matière de
qualification, des efforts considérables sont nécessaires pour éviter la marginalisation de toute
une frange de la population active. La VAE constitue un outil de sécurisation des trajectoires
professionnelles de plus en plus soumises à la mobilité, aux ruptures, aux reconversions. À ce
titre, elle se rattache à une nouvelle définition de la formation tout au long de la vie et au
principe de l’établissement d’un droit à la formation individuel, transférable et collectivement
garanti.
Pour les représentants des salariés, il est essentiel que la VAE s’inscrive dans une logique de
promotion professionnelle en faveur des salariés, en sachant qu’elle ne doit pas pour autant se
limiter à ces seules attentes en termes de réussite de vie professionnelle mais doit aussi
intégrer des attentes en termes de développement de l’individu citoyen et des attentes en
termes de développement personnel.
Il convient donc :
Toutefois, des freins et des réticences, notamment dans les TPE et certaines PME/PMI, sont à
surmonter aussi bien de la part de l’employeur qui craint des revendications salariales et des
pertes de jours travaillés que de la part du salarié qui n’est pas demandeur.
Des démarches de promotion du dispositif VAE ont déjà été initiées en Midi-Pyrénées :
De leur côté, les CCI de la région, sous la houlette de la Chambre Régionale, sont
mobilisées et mènent des réflexions sur les actions possibles vers les entreprises et pour
les titres qu’elles délivrent. Actuellement, une expérimentation est en cours sur les
possibles passerelles entre ses CCE (certificats de compétences en entreprise) et les CCP
(certificats de compétences professionnelles) des titres du Ministère du Travail avec
l’AFPA.
Droit individuel, la VAE peut être aussi utile à l’entreprise dans le cadre de la gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences. Elle peut, en effet, aider à anticiper les besoins
en qualifications et en formation et, de ce fait, contribuer à optimiser le plan de formation de
l’entreprise. A ce titre, la VAE doit bien s’inscrire dans une réelle dynamique de
reconnaissance de qualification des salariés de l’entreprise et ne doit pas se cantonner à être
utilisée lorsque des contraintes extérieures l’y poussent telles que l’obligation de mise à
niveau normative ou l’accompagnement à la personne dans le cadre de plans sociaux.
Pour le CESR, la VAE, droit individuel, doit être considérée comme un élément de la
formation tout au long de la vie. Pour assurer sa réussite, elle doit s’inscrire dans une
logique de projet professionnel, favorisant l’évolution de carrière, pour une promotion
dans l’entreprise, qu’elle relève d’une démarche collective ou d’une initiative
individuelle.
« de permettre à chaque salarié d’être acteur de son évolution professionnelle grâce aux
entretiens professionnels dont il bénéficie ou aux actions de bilan de compétences ou de
Validation des Acquis de l’Expérience auxquelles il participe. »
Troisième partie
La Validation des Acquis de l’Expérience : les conditions de la
réussite en Région
Cette compréhension est liée au niveau d’information dont le candidat dispose pour y entrer
et la mener à bien. Dans le processus de validation, des étapes sont à franchir, le candidat a
besoin d’un conseil et d’un accompagnement, pour se présenter devant le jury de validation
de la certification qu’il a choisie.
Restent à déterminer quelles sont les frontières entre ces fonctions, celle d’information, de
conseil, d’orientation, qui est une manière d’accompagner la personne, et celle
d’accompagnement à la validation, qualifié d’accompagnement plus « technique », et quelles
sont les structures ou les organismes chargés de les conduire.
Le dispositif en région permet d’assurer la mise en œuvre des différentes étapes à travers un
service de proximité, les Points Relais Conseil, et un outil de coordination régional, la Cellule
Régionale Inter-Services.
La chronologie des étapes de la VAE
Information générale
Certificateur identifié
Recevabilité
Constitution du dossier
Dépôt du dossier
Certification
Résultats de validation
Ces centres de ressource en VAE vont lui fournir des informations précises sur le dispositif en
précisant bien au candidat que la démarche dans laquelle il s’engage est exigeante puisqu’il
s’agit d’apporter la preuve des expériences acquises et de les mettre en regard du référentiel
du diplôme ou du titre choisi. Une fois les modalités de la démarche bien comprises, le
candidat est invité à construire son projet professionnel, élément déterminant dans le choix de
la certification visée. Lorsque le type de titre ou de diplôme souhaité est identifié, le candidat
est dirigé vers le certificateur.
Dès lors que le candidat connaît le certificateur, il va avec le concours de ce dernier être
amené jusqu’à son entretien devant le jury de validation. Pour ce faire, le certificateur
l’informe sur son dispositif propre, l’aide à identifier la certification précise recherchée. Le
candidat dépose alors officiellement sa demande de VAE. Le certificateur vérifie la
recevabilité de la demande, c’est-à-dire si la demande répond bien aux exigences
réglementaires de la VAE.
Si la demande est jugée recevable, le candidat rentre dans la phase technique de sa démarche,
il élabore le dossier de validation qui sera examiné par le jury. Cette phase d’élaboration du
dossier est l’étape maîtresse de la démarche. En effet, le candidat va durant ce travail, qui peut
s’étaler sur plusieurs mois, devoir lire son expérience à travers le référentiel de la certification
retenue. Ce travail nécessite une méthodologie particulière que le certificateur se propose
d’expliquer à travers des séances personnalisées de soutien. Cette aide individualisée est
communément appelée « accompagnement ». Cet accompagnement n’est pas obligatoire,
mais est vivement recommandé pour mener à bien la démarche de validation comme le
montrent les premiers résultats de validation.
Une fois le dossier élaboré, le dossier est déposé en vue d’être examiné par le jury de
validation qui, après délibération, décide du niveau de validation à accorder. La validation
peut être totale, partielle ou rejetée. Si la validation est totale le candidat a terminé sa
démarche puisqu’il a obtenu le titre ou le diplôme visé. Lorsque la validation est refusée, le
candidat doit chercher à analyser les causes de son échec en s’appuyant sur les compétences
d’un conseiller du Point Relais Conseil. Il doit donc reprendre contact avec le conseiller PRC
avec lequel il a débuté sa démarche ou prendre contact avec un Point Relais Conseil de son
choix s’il a construit seul sa démarche de VAE.
Quant au candidat ayant obtenu une validation partielle, le certificateur le conseille sur les
formations à suivre. Il se retrouve alors confronté aux complexités du dispositif de formation
professionnelle et devra rechercher, comme pour le candidat n’ayant obtenu aucune
validation, un soutien auprès de structures de conseil et d’orientation de proximité. Le PRC
est tout désigné pour assurer cette fonction.
On voit bien à l’examen des étapes du processus de VAE qu’il est essentiel que le candidat
dispose tout au long de sa démarche, depuis la demande d’information jusqu’à l’obtention de
son titre ou diplôme, d’un soutien personnalisé pour l’aider à surmonter ses difficultés. Ce
soutien individualisé ne doit pas se contenter de répondre aux interrogations techniques liées à
la démarche, mais doit aussi permettre au candidat de trouver des solutions à ses contraintes
personnelles telles que les déplacements ou les gardes d’enfants en particulier pour les
femmes.
2. L’accompagnement généraliste
2.1. Son objectif
L’accompagnement généraliste consiste, comme nous l’avons déjà dit plus haut, à proposer à
la personne s’engageant dans une démarche VAE de l’aider en prenant en compte les
caractéristiques de sa situation personnelle. Il comprend l’identification du coût de la
démarche VAE pour la personne et les modalités de prise en charge de ce coût. Il contribue
ainsi à résoudre les difficultés rencontrées au quotidien tout au long du parcours de validation
y compris la phase de post-validation qu’il s’agisse d’information, de conseil, d’orientation ou
de soutien logistique telle qu’une aide au transport ou à la garde d’enfants.
Ces deux expérimentations ont montré, d’une part, l’efficacité d’un partenariat étroit entre les
Conseils Régionaux et les services de l’État, d’autre part l’intérêt de s’appuyer sur des
structures de proximité, existantes, assurant ces fonctions d’information et d’orientation sur la
formation professionnelle.
Proposition 2 Bis
Le CESR propose la signature d’un protocole d’accord entre la Région, l’État et les
partenaires sociaux ayant pour objectif de développer la VAE sur le territoire.
2.3. Le dispositif en région de l’accompagnement généraliste : les
Points Relais Conseil
Le choix des structures supports s’est fait à partir des réponses à l’appel d’offre de septembre
2OO2 sur la base d’un cahier des charges et d’une charte définissant les missions et les
obligations. Cet appel d’offres écartait les organismes de formation, et les certificateurs, et
s’adressait aux structures déjà compétentes dans l’accueil et l’orientation des publics.
Depuis décembre 2002, ce sont dix Points Relais Conseil PRC en VAE qui sont opérationnels
en Midi-Pyrénées. Ils pilotent 25 sites répartis sur le territoire régional afin d’en assurer le
maillage aussi bien dans les zones urbaines que dans les zones rurales. Majoritairement, les
structures labellisées sont des centres de bilan de compétence (CIBC), deux CIO, des PICO
du Ministère de l’agriculture, le CIDF, l’AFPA et le CRAJEP, une CCI, afin de tenir compte
de la diversité des demandes et des réponses possibles. Leurs compétences sont
territorialisées, sans restriction d’intervention toutefois. Ils sont des points ressources aussi
bien pour les individus que pour les entreprises. Ils n’ont pas l’exclusivité de l’information
conseil orientation qui continue à être assurée par les acteurs déjà présents (missions locales,
ANPE, PAIO, CRIJ, MIF, FONGECIF, OPCA, etc.).
Les Points Relais Conseil en Midi-Pyrénées
Toulouse
Gourdon
Figeac
Cahors Decazeville
Villefranche Rodez
de Rouergue
Moissac Caussade
Millau
Castelsarrasin
Lectoure Montauban Saint-Affrique
Condom Gaillac Albi
Nogaro Fleurance
Ondes Graulhet
Riscle Auch
Plaisance Toulouse
du Gers Mirande Castres
L'Isle-Jourdain
Auzeville
Vic en Castanet Mazamet
Bigorre Muret Tolosan
Tarbes
Saint-Gaudens Pamiers
Lourdes Lannemezan
Bagnères de Foix
Bigorre Saint-Girons
Lavelanet
Bien que les PRC soient généralistes et susceptibles de répondre à l’ensemble des demandes
sur les certifications en région, il est apparu nécessaire de mettre en place un Point Relais
Conseil dédié à l’offre de validation de l’enseignement supérieur compte tenu de la
complexité des systèmes de validation dans les universités et les grandes écoles. Ressource
pour les autres PRC comme pour les candidats, c’est un portail spécifique qui est en cours
d’élaboration et sera fonctionnel dans le courant de l’année 2004. Il aura aussi comme autre
avantage d’assurer la lisibilité de l’offre du supérieur en Midi-Pyrénées pour les autres publics
que les candidats à la validation.
Par ailleurs, les partenaires État Région sont également sollicités par les partenaires sociaux
réunis au sein de la COPIRE pour la mise en place d’un Point Relais Conseil. Ils souhaitent
que le FONGECIF en soit le support.
Proposition 3
Compte tenu de l’implication que les partenaires sociaux tiennent de la loi dans le
processus de VAE, le CESR est favorable à ce que le FONGECIF Midi-Pyrénées
s’inscrive dans le réseau des Points Relais Conseil.
Les Points Relais Conseil sont ouverts à toute personne, (quel que soit son âge, son statut, son
niveau d’études, sa qualification, son lieu de résidence, etc.), qui désire s’informer sur la VAE
ou envisage de se lancer dans une démarche VAE.
Les Points Relais Conseil doivent apporter une réponse structurée, objective et
individualisée à un grand nombre de personnes, basée sur une écoute des besoins de la
personne et sur une maîtrise des informations nécessaires au conseil. Cette notion de
« conseil » mérite d’être explicitée.
Pour le CESR, le rôle de conseil consiste tout d’abord à avertir le candidat de l’exigence
de la démarche VAE, le processus de VAE ne correspondant à l’envoi ni d’une
candidature spontanée ni d’un CV. Ensuite, le conseiller l’aide à l’élaboration de son projet
de qualification, à la détermination du titre ou du diplôme. Il lui explique qu’il devra
construire un dossier, répondre à un entretien ou satisfaire à une évaluation en situation
professionnelle devant un jury en apportant les preuves de ses expériences et de ses
connaissances. Ce « conseil » n’est pas prescriptif. En effet, il appartient au certificateur,
qui maîtrise ses certifications et ses référentiels, de définir avec le candidat le titre ou le
diplôme auquel ce dernier peut postuler avec une bonne chance de réussite.
2.3.3. Après un an de fonctionnement : un premier bilan
L’accueil du public se fait du lundi au vendredi, aux horaires normaux de travail sous la
forme :
soit, d’un entretien individuel d’une heure à une heure et demie avec une prise de
rendez-vous préalable ;
soit, d’un échange collectif d’une durée de deux heures à deux heures et demie.
Après cette première information, pendant laquelle des documents informatifs sont transmis,
les candidats, qui souhaitent s’engager dans la démarche, bénéficient d’un entretien
personnalisé avec un conseiller d’une durée comprise entre une heure et six heures.
Durant cet entretien, le conseiller engage un dialogue actif avec le candidat afin d’accomplir
ses missions qu’il définit comme comprenant :
Le CESR note avec satisfaction que les PRC se conforment majoritairement aux prescriptions
du cahier des charges et considèrent qu’ils n’ont pas à intervenir dans l’accompagnement
technique incombant au seul valideur. Ils effectuent un travail de mise en confiance, d’écoute,
d’explicitation, d’entretien, d’analyse du projet et de sa faisabilité, de motivation et de
verbalisation. Au contact des personnes, ils notent de la part des candidats une forte demande
de soutien tout au long de la démarche, c’est-à-dire jusqu’à la validation totale du titre ou du
diplôme choisi, en raison de leur proximité, de leur expérience et de leur neutralité.
Cette demande montre bien que la notion d’accompagnement généraliste est pertinente.
2.3.3.2. Les difficultés rencontrées
Le bon développement de la VAE dans tous les milieux, professionnels, bénévoles, associatifs
ou syndicaux, est étroitement lié à la qualité de l’information et à sa bonne circulation.
Or, malgré les campagnes de presse, l’édition de plaquettes, l’existence de sites Internet, la
diffusion très large de l’information assurée par l’ensemble des services publics et des
services au public, aussi bien par le Ministère du Travail que par les autres ministères, les
ANPE, les Missions Locales, les CIBC, tous les organismes liés à la formation
professionnelle, la CAF, les possibilités offertes par la VAE ont encore beaucoup de
difficultés à pénétrer les milieux et à parvenir aux individus. L’information transite le plus
souvent par le bouche-à-oreille et le niveau d’information est insuffisant.
Les conseillers des PRC attirent en particulier l’attention sur les moyens à mettre en œuvre
pour diffuser l’information auprès des publics les plus éloignés de la démarche VAE et pour
lesquels elle serait la plus pertinente. Certains d’entre eux proposent la mise en place d’une
démarche active de « pré-conseil » pour ce public de faible qualification pour leur expliquer
dans un premier temps ce qu’est la Validation et l’intérêt pour eux. Cette action devrait être
étudiée dans le cadre du chantier du PRDF. De la même manière, certains suggèrent de former
des personnels volontaires au sein des entreprises afin qu’ils effectuent un premier travail
d’information auprès des responsables d’entreprise et des salariés.
Proposition 4
Les PRC sont face à une demande importante et croissante tant en termes de fréquentation par
les personnes que de sollicitations d’information de la part des entreprises auxquels ils ne
peuvent répondre avec les moyens dont ils disposent actuellement. D’autant plus que cette
demande se double d’un travail administratif relatif à la constitution des dossiers des
candidats qui, aux dires des conseillers des PRC, alourdit le travail. Par ailleurs, les liens avec
les autres PRC, les réunions de travail pour l’élaboration de documents communs ou les
actions de professionnalisation, organisées par la CRIS, sont autant d’occasion d’échanges de
pratiques et d’information jugées indispensables. Cependant, les conseillers en VAE ont des
difficultés à concilier ces temps de formation et leur présence nécessaire sur le terrain.
Ainsi, les PRC dépassent l’enveloppe allouée à la VAE et sont contraints de puiser dans leurs
ressources propres pour assurer leur mission de VAE.
Proposition 5
Dans l’exercice de leurs missions, les conseillers PRC rencontrent des difficultés liées à la
diversité des demandes individuelles et à leur complexité, qui impliquent d’importants
travaux de recherche pour apporter l’information la plus pertinente aussi bien sur les titres ou
diplômes accessibles, sur la disponibilité des référentiels, sur les calendriers des sessions de
validation, sur les possibilités de prise en charge financière.
Or, le choix de la certification est un facteur de réussite du candidat à la VAE, les membres
des jurys auditionnés l’ont tous confirmé. Il explique le renoncement des candidats à
poursuivre la démarche et il conditionne les taux d’obtention totale ou partielle de validation.
Pour le CESR, la construction du Répertoire National des Certifications Professionnelles et sa
mise à disposition sur le site national doivent rapidement se mettre en place. L’accès aux
fiches descriptives permettant la mise en perspective des différents titres ou diplômes, est
reporté de 6 mois en 6 mois. La lisibilité des certifications, de leurs contenus et de leurs
modalités, est la garantie de la mise en œuvre de la loi.
Proposition 6
Devant les difficultés rencontrées, aussi bien par les conseillers PRC que par les
candidats à la VAE, pour accéder au RNCP et aux référentiels, ces derniers devant être
le plus souvent achetés, le CESR propose les pistes suivantes :
faire figurer dans toutes les plaquettes la référence du site du RNCP et de rendre ce
dernier consultable dans tous les lieux d’accueil des publics,
mettre à disposition gratuitement les référentiels dans les Points Relais Conseil et
dans les centres certificateurs, par exemple dans les lycées des métiers qui assurent le
maillage du territoire pour le DAVA du Ministère de l’Éducation nationale, ,
mettre en place, mais à plus long terme, un « centre régional des référentiels » qui
regrouperait l’offre de certification et qui diffuserait gratuitement les référentiels
aux candidats.
Par ailleurs, les conseillers PRC soulignent que le suivi des candidats pendant la procédure et
après la validation par le jury est lui aussi difficile à assurer car les personnes ne reviennent
pas forcément vers le PRC. Des relances téléphoniques sont souvent nécessaires pour
connaître la situation des candidats.
C’est pourquoi, ils sont demandeurs d’une meilleure reconnaissance de leur rôle et de leurs
missions par les organismes valideurs afin que la transmission des informations et les
échanges soient plus réguliers et s’établissent au niveau départemental par l’organisation de
réunions de concertation.
Proposition 7
Une relation régulière et une meilleure articulation entre les PRC et les certificateurs
étant jugées comme les éléments centraux de la qualité de l’information et de
l’accompagnement du candidat à la VAE, le CESR propose de renforcer les échanges
entre ces structures à travers la constitution de groupes de travail au sein de la CRIS et
animés par le Conseil Régional dans le cadre du chantier N° 4 du PRDF.
Pour la phase amont de la démarche VAE, les dispositifs ont été réfléchis, prévus, se sont mis
en place progressivement, les acteurs se sont mobilisés. Un financement de 9 millions d’euros
était inscrit au budget 2003 pour l’information et l’orientation.
En revanche, la phase aval de la démarche, les situations de validation partielle et même
d’échec, ne semble pas être prise en compte par les pouvoirs publics. Si les taux de validation
totale, au vu des résultats communiqués par certains valideurs pour 2002-2003, sont élevés, de
l’ordre de 50 à 60 % pour certains diplômes, le CESR s’inquiète de l’accompagnement et du
suivi des candidats ayant obtenu une validation partielle. Il est permis de penser que les taux
actuels de validation totale sont surdimensionnés dans la mesure où la VAE attire des
candidatures de publics expérimentés intéressés par la démarche. Qu’adviendra-t-il en
« rythme de croisière » et si l’effort, comme il est demandé, porte sur les publics les plus
éloignés de la qualification ?
Proposition 8
Pour soutenir la phase « post » validation, dans les cas de validation partielle, le CESR
engage le Conseil Régional à initier un travail d’ingénierie de la formation afin de
mobiliser les organismes de formation pour répondre à ces nouveaux besoins qu’ils
émanent des individus, des services d’aide et de suivi des demandeurs d’emploi, ou des
entreprises. Elle nécessitera l’individualisation des parcours de formation, leur
diversification et leur modularisation.
De plus, le Conseil Régional peut jouer un rôle moteur en élaborant des réponses
adaptées dans le cadre du Programme Régional de Formation Professionnelle, et en
s’appuyant notamment sur l’utilisation de la formation ouverte et à distance, des
réseaux SARAPP et PYRAMIDE.
3. L’accompagnement technique
3.1. Son contour
Durant la première année de mise en place de la VAE, cette notion clé inscrite dans la loi a
donné lieu à différentes interprétations dans son acception, dans son organisation et dans sa
dévolution, chacun des organismes qui intervenait auprès du candidat revendiquant cette
fonction d’accompagnement.
À présent, en Midi-Pyrénées, elle semble stabilisée grâce aux travaux de réflexion du Chantier
régional VAE. Elle vient s’ajouter aux fonctions d’information et de conseil, assurées par les
PRC, et est du ressort des valideurs. Les circulaires des différents ministères certificateurs en
précisent également les contours.
L’accompagnement est donc une nouvelle forme de médiation dont le rôle est d’aider les
personnes à trouver en elles-mêmes les ressources dont elles ont besoin pour s’ajuster aux
exigences de la certification.
Ce point est capital : il ne s’agit pas de faire « à la place » du candidat, de rédiger pour lui,
mais bien de l’accompagner, au sens du « compagnonnage », lui apprendre à se repérer et à
faire par lui-même, avec « ses » mots et « ses » lacunes. Il ne s’agit pas non plus de recopier
un référentiel, ni de se soumettre à quelques formalités « codifiées ».
Des craintes se sont exprimées de voir fleurir des « officines » pouvant se spécialiser dans
l’accompagnement en pratiquant de telles méthodes, et donc de voir se développer une
« marchandisation » de l’accompagnement. Pour le moment, en Région, cette éventualité
semble écartée dans la mesure où les partenaires État-Région sont d’accord pour
considérer que seuls les organismes valideurs, ou les organismes qu’ils agréent à cet
effet, sont en mesure d’assurer un accompagnement de qualité et pour ne financer,
éventuellement, que les prestations offertes par ces certificateurs.
Effectivement, des organismes peuvent proposer de telles prestations et il faut remarquer que
la VAE est un droit individuel et que les candidats n’ont pas obligation à être accompagnés
par les services valideurs.
La dernière circulaire du 1er août 2003 précise que les intervenants peuvent être des
conseillers d’orientation psychologues, des conseillers en formation continue, des enseignants
d’enseignement professionnel et technologiques, des professionnels. La prestation
d’accompagnement est assurée par les DAVA.
L’accompagnement pour l’élaboration du dossier comprend des phasages, dont la durée varie
selon les besoins du public. Les coûts sont différenciés et varient selon les certificateurs. Ils
s’échelonnent dans une gamme de 300 à 350 euros pour les accompagnements courts (de 2 à
5 heures) à 700 euros, voire 1 000 plus pour les plus longs incluant aussi la préparation à
l’entretien avec le jury (8, 12 ou 14 heures).
la phase initiale ou phase 0 porte sur une information générale sur la validation dans
l’enseignement supérieur ;
la phase 1 pour que le candidat détermine sa stratégie de validation pour dispense ou
pour la VAE. S’il opte pour la dispense, le montant à acquitter est de 150 euros ;
La phase 2 concerne la VAE. La durée de l’accompagnement par un référent et par les
services est de 8 heures. Le coût s’élève à 760 euros. qui viennent s’ajouter aux frais
d’inscription à l’université qui sont obligatoires.
Les grandes écoles regroupées dans le CRIVA ont prévu un phasage en deux temps : une
étude de recevabilité du dossier de candidature et un accompagnement pour l’élaboration du
dossier et la validation.
Dans les deux cas, le candidat doit s’acquitter des frais d’inscription de l’établissement
d’enseignement supérieur qui sont obligatoires pour toute démarche de validation et peuvent
atteindre des sommes importantes dans le cas des grandes écoles.
Ce « début » d’harmonisation des pratiques entre les différents valideurs a été rendu
possible grâce aux travaux du chantier régional VAE du PRDF qui a été le lieu de
réflexion et d’échanges pendant cette année de premier exercice et qui a vu la
structuration des lieux d’information.
Proposition 9
Lorsque la demande d’une validation est jugée recevable (durée de l’expérience, titre visé,
nombre de demandes de validation …) par le certificateur, le candidat :
s’inscrit à l’examen du diplôme visé auprès des services des examens du certificateur,
dans l’académie de son choix pour l’Éducation nationale. Une seule demande par diplôme
et par année civile est autorisée, à concurrence de 3 diplômes maximum par an. Il
s’acquitte des droits d’inscription à l’examen du diplôme visé.
transmet son dossier en plusieurs exemplaires à une date fixée en fonction de la date de la
session de validation, qui se déroule avant la date de l’examen. Les sessions se déroulent
tout au long de l’année. Généralement deux sessions sont programmées, de préférence en
octobre et en février/mars. Ainsi, un candidat qui n’a obtenu qu’une validation partielle
pourra également se présenter à l’examen traditionnel pour les matières non validées. Il
dispose d’une période de 5 ans pour valider la totalité de la certification. Le dossier est le
même quel que soit le diplôme ou titre visé.
est ensuite convoqué pour un entretien, de 30 à 45 minutes environ. Pendant les 10
premières minutes, il se présente et expose les expériences et les connaissances contenues
dans son dossier. Il n’est questionné que sur ce qu’il a déclaré dans son dossier, attesté par
les employeurs ou les organismes pour lesquels il a mené une activité.
Dans le décret de portée générale du 26 avril 2002, l’entretien est facultatif. En Midi-
Pyrénées, les certificateurs déclarent l’avoir rendu obligatoire.
Après délibération du jury, il reçoit une « attestation de dispense d’épreuves ou d’unités »
spécifiant ce qu’il a obtenu, tout ou partie. Si la validation est totale, le diplôme officiel lui
est délivré après la session de l’examen (juin/juillet).
Pour la validation comme pour l’examen, le jury est dans sa forme plénière. Sa composition
est fixée par le décret du 26 avril 2002, à parité de professionnels et de formateurs, en
respectant la représentation hommes-femmes. Le jury est souverain.
La tâche du jury s’avère complexe et difficile, il n’est plus dans le cadre prédéfini d’un
programme de formation.
Dès la lecture du dossier, chaque membre du jury analyse les descriptions d’expériences en
fonction de sa propre spécialité, et du niveau d’exigence du diplôme. Il repère les exemples
qui ont permis au candidat de mobiliser, dans son activité, plusieurs types de compétences et
de connaissances et il les évalue au regard du référentiel.
Par l’exposé de l’expérience, le jury déduit l’acquisition ou non des connaissances et obtient
ainsi la confirmation de la véracité des descriptions. Il opère collégialement et non dans une
logique disciplinaire, en pondérant entre les matières et en se référant aux exigences de
l’examen sanctionnant le cursus scolaire.
4.2.2. L’entretien
Proposition 10
Le CESR considère que l’entretien du candidat avec les membres du jury est
absolument primordial. Les membres de jurys de Validation des Acquis de l’Expérience
l’ont d’ailleurs tous confirmé. En effet, l’entretien est un élément clef du dispositif de la
VAE puisqu’il est le garant d’une bonne évaluation du candidat à travers l’instauration
d’un dialogue. Il permet de vérifier la véracité des preuves apportées dans le dossier du
candidat.
Le CESR recommande à tous les certificateurs de rendre cet entretien obligatoire.
4.2.3. La délibération
Pour leur décision finale, validation totale ou partielle, ou rejet, Les membres de jury de
validation tiennent compte des objectifs de la démarche de la personne afin d’orienter leurs
décisions. Ils sont très conscients de leur responsabilité par rapport à la valeur de la
certification et vis-à-vis des candidats.
Ils ont remarqué que certains candidats n’ont pas toujours une connaissance suffisante des
contenus des référentiels, d’autres ne savent pas bien quel est le profil-métier du diplôme
auquel ils postulent. Un grand nombre a des difficultés à se présenter devant un jury. Le plus
dommageable pour le candidat est de constater lors de l’entretien avec le jury que le diplôme
visé ne correspond pas à son profil. En effet, la recevabilité du dossier ne prend en compte
que la procédure « administrative », c’est-à-dire les conditions administratives d’accès au
dossier, et pas suffisamment le « profil » du demandeur.
Les membres de jurys auditionnés constatent que ceux qui obtiennent la validation totale sont
ceux dont l’expérience est en relation directe avec les référentiels et qui ont constitué un
dossier sérieux et conséquent suite à un accompagnement.
Dans le cas de validation partielle, ils ont l’obligation de prescrire les compléments de
formations ou d’expériences nécessaires à l’obtention finale. Ils témoignent qu’à cet instant,
les candidats sont « perdus ». Ces éléments montrent à l’évidence que les phases « amont » à
la certification sont déterminantes pour la réussite ou l’échec d’une démarche VAE.
Proposition 11
Afin d’éviter d’attendre la délibération du jury pour constater que le titre visé par le
candidat ne convient pas, le choix du diplôme doit être confirmé au moment de la
recevabilité de la demande par le certificateur. Cette phase amont doit être approfondie
par le certificateur pour mieux orienter le candidat.
Les participants au jury de VAE participent déjà aux jurys d’examen traditionnel et/ou ont
participé à des jurys de VAP. Ils prennent donc appui sur cette « expérience » professionnelle
et ils la jugent indispensable à la fois pour maîtriser le référentiel du diplôme et apprécier les
profils des candidats en regard des candidats de formation initiale. Cet aller-retour entre
certification en examen traditionnel et en validation des acquis construit leur
professionnalisme. Spécialiser les membres de jurys dans un des modes de certification ne
semble pas opportun aux responsables et pourrait instituer une certification à deux niveaux,
d’inégale valeur.
4.4. Les limites
Ces trois phases du jury indispensables, lire, entendre, délibérer, nécessitent du temps. En
moyenne, un jury considère 2 à 3 candidatures par demi-journée et au maximum 7 dans la
journée. Il mobilise les formateurs et les professionnels pour des sessions longues, souvent sur
deux journées et les sessions sont multipliées en fonction du nombre de demandes de VAE.
Elles sont organisées tout au long de l’année.
Il est constaté qu’il est de plus en plus difficile d’être assuré de la participation de
professionnels de l’entreprise dans les jurys. Et la montée des flux de candidatures inquiète les
responsables. Ces sessions de validation s’ajoutent aux sessions d’examen. Autant
d’enseignants et de formateurs qui ne sont plus dans leur classe ou devant les formés, autant
de professionnels, employeurs ou salariés qui ne sont plus à leur poste, dans l’entreprise.
Cette faible participation des professionnels déséquilibre les jurys et peut s’avérer
préjudiciable pour le candidat car le professionnel est le plus à même d’apprécier la
réalité de l’expérience professionnelle.
Proposition 12
Pour le CESR, la composition des jurys prévue par les textes doit être respectée ; la
présence des professionnels, aux côtés des formateurs, est indispensable.
C’est pourquoi, l’État doit davantage prendre en compte le défraiement des
professionnels, sinon leur participation ne sera pas assurée. Le seul remboursement des
frais de déplacements n’est plus suffisant.
Par ailleurs, le CESR recommande aux branches professionnelles d’être attentives à la
désignation des Conseillers de l’Enseignement Technologique qui vont être renouvelés
en janvier 2004 ; les Conseillers de l’Enseignement Technologique étant les
professionnels référents pour les jurys des diplômes de l’Éducation nationale.
Quant aux formateurs, la préparation des sujets d’examen, la participation aux jurys d’examen
de formation initiale entrent dans leurs obligations de service au même titre que les cours. À
cela s’ajoute les sessions de validation. En conséquence, l’organisation de leur programme en
formation initiale s’en trouve modifiée et se traduit le plus souvent par un surcroît de travail.
Pour certains secteurs d’activités et pour certaines spécialités de diplômes dont le flux est
faible en formation initiale, le nombre de représentants professionnels et de formateurs est
insuffisant pour renouveler les membres du jury. Ce sont toujours les mêmes qui sont
sollicités.
Proposition 13
Par ailleurs, il n’existe pas de lieu institutionnel, organisé, d’échanges de pratiques entre les
différents jurys, entre les différents certificateurs, entre les Régions, au plan national. Chacun
opère dans son domaine de compétence. En région, le chantier VAE du PRDF favorise ces
échanges de pratiques.
Proposition 14
Tous les diplômes de l’enseignement supérieur sont accessibles par la VAE, généraux ou à
finalité professionnelle. Le diplôme est construit par chaque établissement d’enseignement
supérieur. Il fait l’objet d’une habilitation du Ministère, mais il n’existe pas de maquette
nationale de diplôme du supérieur et il n’existe donc pas de référentiels nationaux comme
pour les autres diplômes de l’enseignement secondaire. Cette caractéristique, liée à
l’autonomie des universités, représente un frein au développement de la VAE dans la mesure
où les référentiels sont à réaliser. La structuration des diplômes et des enseignements est
construite sur une logique disciplinaire. La VAP de 1992 a permis d’initier ce travail de mise
en forme de référentiel et de le finaliser pour les diplômes professionnalisés (du DUT au
DESS), mais il est loin d’être achevé pour l’ensemble des diplômes des universités et des
grandes écoles.
Ce travail de création et de mise en forme des référentiels est une des premières tâches que
s’est assigné le « CRIVA », Centre Régional Inter-écoles de Validation des Acquis, créé en
Midi-Pyrénées et regroupant la majorité des grandes écoles d’ingénieurs de Midi-Pyrénées
(INPT, INSA, École des Mines, ENSICA, ENIT). Groupe de mutualisation, il vise à accroître
le niveau d’informations sur la VAE et il gère les candidatures. Il juge de la recevabilité de la
demande et oriente vers le bon titre, la « bonne filière ». Une convention entre la CRIVA et
l’individu, ainsi que l’employeur si le candidat est salarié, précise les notions de recevabilité,
d’accompagnement et de procédures, déterminées par chaque école.
Le Conseil d’Administration de chaque établissement fixe les règles communes de validation,
le montant des prestations et des exonérations, la constitution des jurys ainsi que, le cas
échéant, les modalités particulières applicables aux divers types de diplômes. Les prestations
comprennent les frais d’administration, d’accompagnement par un spécialiste et les frais de
jurys, c’est-à-dire, la rémunération de ses membres.
Proposition 15
Le CESR constate que, bien qu’un effort d’harmonisation louable ait été consenti en
Midi-Pyrénées, les procédures sont encore trop différentes d’un établissement à l’autre,
ce qui relève de l’autonomie des établissements, et de l’organisation des enseignements
propres à chacune de ses composantes. Il engage donc les différents établissements de
l’enseignement supérieur à poursuivre cette harmonisation.
La Validation des Acquis dans l’enseignement supérieur, est régie par deux décrets : celui du
23 août 1985 permettant l’accès aux différents niveaux de l’enseignement supérieur (VA) et
celui du 24 avril 2002 fixant les conditions de validation des acquis de l’expérience (VAE).
Le premier vise la reprise d’études par dispenses de titres ou de pré-requis, le second vise
l’acquisition de tout ou partie d’un diplôme sans suivre une formation.
Dans les deux cas, le candidat doit élaborer un dossier et s’entretenir avec un jury.
Proposition 16
Afin de guider le candidat dans la constitution de son dossier, le CESR recommande que
soit mis en place des outils communs tel un « dossier type » de validation, sur le modèle
du dossier du Ministère de l’Education nationale, qui sert de guide au montage du
dossier pour le candidat et de guide de lecture de l’expérience pour le jury. D’ailleurs,
de tels supports de travail ont été mis en place par d’autres universités comme en
témoignent des articles de presse.
Dans la pratique, ces deux textes s’appliquent consécutivement. Le recours à la Validation des
Acquis relevant du décret de 1985 est plus fréquent que les demandes de Validation des
Acquis de l’Expérience.
Enfin, l’enseignement supérieur propose des formations dont le nombre d’étudiants est limité
par voie législative ou réglementaire. Cette spécificité pose une autre problématique d’accès
aux diplômes par la VAE. Les écoles d’ingénieurs et, dans une moindre mesure, les
universités avec les DESS, appliquent le numerus clausus ou des quotas. Elles sont
confrontées à des problèmes d’intégration de ces candidatures qui viennent en concurrence
des étudiants de formation initiale.
Proposition 17
Concernant les formations qui entrent dans le cadre du numerus clausus, le CESR
souhaite que des mesures au plan national soient prises pour une prise en compte des
candidats à la Validation des Acquis de l’Expérience et mises en œuvre par les
directeurs. Des places « VAE » doivent être réservées dans ces formations pour les
candidats VAE qui ont obtenu une validation partielle et ont besoin de compléments de
formation. Cette démarche existe déjà pour les admis sur titre dans les grandes écoles.
Les procédures VAE se mettent progressivement en place car toutes les difficultés ne sont pas
surmontées. En particulier, des réticences sont encore très fortes au sein de ces systèmes de
formation. Le nombre de validations partielles, suivie d’une période de formation, supérieur
au nombre de validations totales accordées en atteste.
Proposition 18
Considérant qu’une place d’égale dignité doit être accordée entre la formation initiale
ou la formation continue et la VAE, le CESR note encore trop de réticences dans
l’enseignement supérieur pour cette nouvelle modalité d’obtention du diplôme. Il engage
donc les structures à favoriser la « révolution culturelle » nécessaire à l’acceptation de la
délivrance d’un diplôme sur la seule expérience, sans aucun recours à la formation.
Les décrets sont très précis. Le jury n’est pas forcément un jury de diplômes, il comprend une
majorité d’enseignants chercheurs, « ainsi que des personnes ayant une activité principale
autre que l’enseignement et compétentes pour apprécier la nature des acquis, notamment
professionnels ». La présence de professionnels de l’entreprise n’est pas obligatoire, dans la
pratique, ils sont présents, ils ne sont pas défrayés. Chaque établissement a donc toute latitude
pour leur composition.
Le CESR considère que l’instauration d’un « rapporteur » peut être préjudiciable aux
candidats à la VAE. En effet, il constitue un filtre entre le candidat et les membres du
jury et ainsi, ne permet pas au jury de se constituer une appréciation collective des
acquis du candidat.
Le CESR recommande donc l’abandon de la pratique du rapporteur, les membres des
jurys devant siéger le temps nécessaire à l’examen du dossier et à l’entretien avec le
candidat, d’autant que cette pratique n’existe pas pour les autres jurys d’examen.
La CRIS assure le pilotage du dispositif en région. Interface entre les acteurs de la VAE en
région, elle n’a pas contact avec le public. Elle a mis en place un plan de professionnalisation
des conseillers des Points Relais Conseil afin d’accroître la qualité des services, réalisé des
outils de communication telle la plaquette, des outils de liaison et un premier bilan des
activités des PRC depuis leur ouverture en décembre 2002.
Proposition 20
Il apparaît que, pour être effective, la Validation des Acquis de l’Expérience nécessite un
partenariat fort et régulier entre les intervenants, le rôle de coordination de la CRIS est
donc central. Par conséquent, le CESR encourage la poursuite du travail de
rapprochement initié par le chantier régional VAE du PRDF qui a déjà abouti à une
première clarification des missions de chacun et à une meilleure lisibilité du paysage de
la VAE. Comme il l’a indiqué dans son dernier avis sur le bilan à mi-parcours du PRDF
2001-2006, le décloisonnement entre les différentes structures intervenantes doit être
poursuivi et approfondi.
Proposition 21
Le CESR propose qu’une évaluation régulière de la VAE soit incluse dans les missions
de la CRIS et qu’elle produise à cet effet un rapport annuel sur la mise en œuvre de la
VAE, dans la région, tant sur des aspects quantitatifs que qualitatifs.
Lorsque la VAE s’inscrit dans le cadre du Plan de formation de l’entreprise, les dépenses
correspondantes, y compris les frais liés à l’accompagnement du candidat et à la préparation
de cette validation font partie intégrante de l’obligation financière des employeurs d’au moins
10 salariés.
Quand la démarche de VAE est faite à titre individuel, la prise en charge financière peut être
accordée par un organisme collecteur agréé au titre du congé individuel de formation (CIF),
aussi bien pour la rémunération, correspondant à celle que le salarié aurait perçue en
travaillant normalement, que les frais de la prestation de validation, si la VAE se déroule
pendant le temps de travail.
Selon les modalités prévues par la loi, les salariés bénéficient d’un congé pour Validation des
Acquis de l’Expérience. Cette autorisation d’absence de 24 heures, continue ou discontinue,
permet de suivre l’accompagnement pour préparer la validation et de participer aux épreuves
de validation organisées par l’organisme habilité à délivrer la certification.
Le congé de validation constitue un pas législatif important, mais qui peut être jugé
insuffisant, surtout pour les publics les moins autonomes et de faible niveau initial. Sa durée
de 24 heures représente bien peu en regard du temps à investir dans la constitution du dossier,
des besoins d’accompagnement, d’autant qu’elle inclut également l’entretien avec le jury.
Cette durée peut se révéler dissuasive.
Il est à remarquer que ces demandes viennent en diminution de la ressource régionale pour
l’ensemble des CIF et les responsables s’inquiètent des effets des validations partielles et des
demandes de prise en charge de formations complémentaires qu’elles ne manqueront pas de
susciter. Les écarts se creusent déjà entre la demande des salariés, notamment les CDI, et la
réponse du FONGECIF. Pour exemple, en 10 ans, la demande de CIF en Midi-Pyrénées a été
multipliée par trois et la réponse par deux.
Proposition 22
Pour les professions libérales, les exploitants agricoles, les artisans, les commerçants, les
travailleurs indépendants, …, la prise en charge de la VAE est prévue par les différents
organismes collecteurs de ces professions (AGEFICE, FIF-PL, FAFEA).
Pour les demandeurs d’emploi, les financeurs potentiels sont l’ASSEDIC, l’État et les
Conseils Régionaux, les modalités de financement s’établissant dans le cadre du Plan d’Aide
au Retour à l’Emploi (PARE) ou du Projet d’Action Personnalisé (PAP).
Ces possibilités de financement ne sont pas accessibles aux personnes ayant des statuts
précaires, ou se trouvant hors de la sphère du travail : bénévoles, associatifs ou syndicaux, ou
encore « sans statut », notamment les conjoints d’artisans comme signalé précédemment.
Toutefois, dans certains cas et sous certaines conditions, ils peuvent solliciter l’aide de l’État
ou la Région pour bénéficier de stages de la formation professionnelle.
Proposition 23
Le CESR propose que les aides du Conseil Régional, pour la phase d’accompagnement
technique assurée par les certificateurs et les organismes agréés, bénéficient en
particulier à ces catégories de publics (demandeurs d’emploi, situations précaires,
bénévoles associatifs et syndicaux, ou sans statut) exclus de fait des modes de
financement pris en compte au titre de la formation professionnelle continue.
6.2. Les moyens
Certains ministères ont prévu des crédits « VAE ». Par exemple, en 2003, la DRJS dispose de
crédits d’accompagnement en Midi-Pyrénées, la DRTEFP dont une partie des crédits
déconcentrés vient en appui des actions des validations pour les publics ciblés dans les
politiques de l’emploi.
Pour les universités, seule l’Université Paul Sabatier a pu inscrire une ligne budgétaire dans
son Contrat Quadriennal, malgré tout insuffisante pour faire face à l’afflux des candidats.
Elles doivent puiser sur leurs ressources propres.
Les coûts des prestations, bien que calculés au plus prés, restent à la charge de la personne qui
doit trouver les moyens de financer. Le constat, fait aussi bien par les PRC que par le biais de
certains témoignages, met en évidence que les candidats à la VAE ne sont pas réellement au
courant de financements possibles par les organismes appropriés selon leur situation.
Proposition 24
Jusqu’à présent, l’effort du Conseil Régional a porté essentiellement sur le dispositif amont de
l’information conseil. Le financement de l’accompagnement est un problème d’une autre
envergure sur lequel il travaille, en utilisant les domaines de compétences transférés.
Ainsi, le Conseil Régional, en juillet 2003 et pour un an, a mis en place à titre expérimental un
« chèque VAE » à destination des emplois-jeunes qui arrivent au terme de leur contrat en
2003 et 2004 et qui souhaitent s'engager dans cette démarche afin de favoriser leur
professionnalisation.
D’un montant de 500 euros maximum, ce chèque contribue à la prise en charge financière des
frais de validation et d'accompagnement que proposent les certificateurs pour préparer la
VAE.
Le jeune est invité à se rendre dans le réseau des Points Relais Conseil afin de s'informer et
d'être conseillé dans le choix du diplôme qui validera le mieux son expérience, puis à prendre
contact avec le certificateur du diplôme visé. Celui-ci communique au Conseil Régional un
devis correspondant à l'accompagnement et à la validation envisagés. Après acceptation du
devis, le chèque VAE est édité et adressé au jeune bénéficiaire.
Le CESR rappelle ici la position prise sur le chèque VAE, en faveur des Emplois-Jeunes, dans
son avis sur le bilan du PRDF du 23 octobre 2003, à savoir que ce chèque ne peut constituer à
lui seul une vraie politique régionale de soutien à la VAE. En conséquence, le CESR
encourage le Conseil Régional à transformer ce chèque VAE, qui a permis une réponse
immédiate, en une politique durable de conventionnement pour l’accompagnement
technique, comme il l’a déjà indiqué dans sa proposition 9, sur la base d’un cahier des
charges. Un tel conventionnement faciliterait les relations partenariales indispensables à
la qualité de cette mission de service public.
Concernant les salariés, un développement en Région pourrait aussi prendre appui sur une
politique plus ambitieuse et plus lisible des Contrats d’objectifs, telle que la propose le CESR
dans son avis sur le Bilan à mi-parcours du Plan Régional de Développement de Formation
2001-2006.
Ces contrats d’objectifs peuvent constituer un cadre partenarial adapté pour inscrire la
Validation des Acquis de l’Expérience dans une politique régionale de formation en
complémentarité avec les différentes voies de formation professionnelle initiale et continue
Pour les publics non salariés, qui n’ont pas accès aux différents dispositifs de financement de
la formation professionnelle et pour lesquels la VAE constitue une véritable opportunité de
reconnaissance de qualification, un effort particulier de prise en charge doit être engagé.
Toutefois, ces aides financières doivent être le support d’une vraie politique de
développement de la formation pour les jeunes et les adultes. C’est pourquoi, le CESR
préconise de les définir dans le cadre du PRFP.
Proposition 25
Pour les publics non salariés et qui n’ont pas l’accès aux différentes formes de
financement de la VAE, le CESR propose que le Conseil Régional utilise le cadre du
Programme Régional de Formation Professionnelle pour définir et mettre en place les
formations adaptées conduisant avec succès à la certification par conventionnement avec
les certificateurs et les organismes de formation. De même, la phase d’accompagnement
« technique » pourrait être prise en charge dans ce cadre.
Par ailleurs, afin d’établir les contours d’une enveloppe budgétaire destinée à la VAE en
Région, il semble nécessaire que le Conseil Régional se dote d’outils prévisionnels
d’évaluation.
Proposition 26
Compte tenu des choix sur des publics prioritaires, il semble nécessaire au CESR de
mettre en place une évaluation « prévisionnelle », chargée de calculer les coûts de
fonctionnement engendrés par l’ensemble du dispositif VAE compte tenu des objectifs
quantitatifs fixés afin de mesurer l’ampleur des financements à mettre en œuvre, et en
regard les sources de financements potentiels.
CONCLUSION
Les enjeux d’une telle démarche portent aussi bien sur les individus, les entreprises, sur les
systèmes de certification que sur la formation professionnelle dans son acception la plus large.
La VAE, parce qu’elle est un droit individuel et que toutes les personnes ne sont pas au
même niveau, induit une nouvelle approche de la pédagogie, de l’organisation et du
financement.
La loi est généreuse, mais sans de véritables moyens financiers, nécessaires pour une réelle
mise en œuvre et pour assurer une montée en puissance prévisible en raison des attentes
qu’elle suscite, elle n’atteindra pas l’objectif de « qualification » accessible par tous, et par
chacun, en position d’acteur responsable.
Ces obstacles financiers s’accompagnent aussi d’obstacles culturels. La VAE n’est pas une
procédure dérogatoire mais la quatrième voie de certification, complémentaire, d’égale
dignité, avec les autres voies de certification. Elle doit être « reconnue » par la société toute
entière et dans le monde du travail.
Seule la détermination de tous les acteurs, État, Région, partenaires sociaux, et leur volonté de
travailler ensemble permettront de réelles avancées pour mieux faire connaître la Validation
des Acquis de l’Expérience. Des moyens supplémentaires doivent être dégagés tant sur les
dispositifs d’information que d’accompagnement à partir d’une évaluation.
Le Conseil Régional est dans son rôle « pilote » de coordination en ce domaine. Il devra
veiller au développement de la cohérence entre toutes les interventions et entre tous les
acteurs de la formation et de la certification pour la réelle mise en œuvre de ce droit à la
Validation des Acquis de l’Expérience dont l’effet attendu est l’accroissement de la
qualification pour tous les Midi-Pyrénéens.
RÉCAPITULATIF DES PROPOSITIONS
Proposition 1
Les résultats de validation étant détenus par les candidats et les certificateurs, le CESR
préconise la mise en place d’un dispositif régional de collecte statistique des résultats de
validation. En effet, la constitution d’une base de données des résultats des sessions de
validation permettrait, d’une part, une meilleure analyse de l’efficacité du dispositif
VAE en région et, d’autre part, pourrait aider au repérage des fonctions à développer
pour les candidats ayant obtenu une validation partielle.
Proposition 2
Proposition 2 Bis
Le CESR propose la signature d’un protocole d’accord entre la Région, l’État et les
partenaires sociaux ayant pour objectif de développer la VAE sur le territoire.
Proposition 3
Compte tenu de l’implication que les partenaires sociaux tiennent de la loi dans le
processus de VAE, le CESR est favorable à ce que le FONGECIF Midi-Pyrénées
s’inscrive dans le réseau des Points Relais Conseil.
Proposition 4
Proposition 5
Devant les difficultés rencontrées, aussi bien par les conseillers PRC que par les
candidats à la VAE, pour accéder au RNCP et aux référentiels, ces derniers devant être
le plus souvent achetés, le CESR propose les pistes suivantes :
faire figurer dans toutes les plaquettes la référence du site du RNCP et de rendre ce
dernier consultable dans tous les lieux d’accueil des publics,
mettre à disposition gratuitement les référentiels dans les Points Relais Conseil et
dans les centres certificateurs, par exemple dans les lycées des métiers qui assurent le
maillage du territoire pour le DAVA du Ministère de l’Éducation nationale, ,
mettre en place, mais à plus long terme , un « centre régional des référentiels » qui
regrouperait l’offre de certification et qui diffuserait gratuitement les référentiels
aux candidats.
Proposition 7
Une relation régulière et une meilleure articulation entre les PRC et les certificateurs
étant jugées comme les éléments centraux de la qualité de l’information et de
l’accompagnement du candidat à la VAE, le CESR propose de renforcer les échanges
entre ces structures à travers la constitution de groupes de travail au sein de la CRIS et
animés par le Conseil Régional dans le cadre du chantier N° 4 du PRDF.
Proposition 8
Pour soutenir la phase « post » validation, dans les cas de validation partielle, le CESR
engage le Conseil Régional à initier un travail d’ingénierie de la formation afin de
mobiliser les organismes de formation pour répondre à ces nouveaux besoins qu’ils
émanent des individus, des services d’aide et de suivi des demandeurs d’emploi, ou des
entreprises. Elle nécessitera l’individualisation des parcours de formation, leur
diversification et leur modularisation.
De plus, le Conseil Régional peut jouer un rôle moteur en élaborant des réponses
adaptées dans le cadre du Programme Régional de Formation Professionnelle, et en
s’appuyant notamment sur l’utilisation de la formation ouverte et à distance, des
réseaux SARAPP et PYRAMIDE.
Proposition 9
Le CESR considère que l’entretien du candidat avec les membres du jury est
absolument primordial. Les membres de jurys de Validation des Acquis de l’Expérience
l’ont d’ailleurs tous confirmé. En effet, l’entretien est un élément clef du dispositif de la
VAE puisqu’il est le garant d’une bonne évaluation du candidat à travers l’instauration
d’un dialogue. Il permet de vérifier la véracité des preuves apportées dans le dossier du
candidat.
Le CESR recommande à tous les certificateurs de rendre cet entretien obligatoire.
Proposition 11
Afin d’éviter d’attendre la délibération du jury pour constater que le titre visé par le
candidat ne convient pas, le choix du diplôme doit être confirmé au moment de la
recevabilité de la demande par le certificateur. Cette phase amont doit être approfondie
par le certificateur pour mieux orienter le candidat.
Proposition 12
Pour le CESR, la composition des jurys prévue par les textes doit être respectée ; la
présence des professionnels, aux côtés des formateurs, est indispensable.
C’est pourquoi, l’État doit davantage prendre en compte le défraiement des
professionnels, sinon leur participation ne sera pas assurée. Le seul remboursement des
frais de déplacements n’est plus suffisant.
Par ailleurs, le CESR recommande aux branches professionnelles d’être attentives à la
désignation des Conseillers de l’Enseignement Technologique qui vont être renouvelés
en janvier 2004 ; les Conseillers de l’Enseignement Technologique étant les
professionnels référents pour les jurys des diplômes de l’Éducation nationale.
Proposition 13
Proposition 15
Le CESR constate que, bien qu’un effort d’harmonisation louable ait été consenti en
Midi-Pyrénées, les procédures sont encore trop différentes d’un établissement à l’autre,
ce qui relève de l’autonomie des établissements, et de l’organisation des enseignements
propres à chacune de ses composantes. Il engage donc les différents établissements de
l’enseignement supérieur à poursuivre cette harmonisation.
Proposition 16
Afin de guider le candidat dans la constitution de son dossier, le CESR recommande que
soit mis en place des outils communs tel un « dossier type » de validation, sur le modèle
du dossier du Ministère de l’Education nationale, qui sert de guide au montage du
dossier pour le candidat et de guide de lecture de l’expérience pour le jury. D’ailleurs,
de tels supports de travail ont été mis en place par d’autres universités comme en
témoignent des articles de presse.
Proposition 17
Concernant les formations qui entrent dans le cadre du numerus clausus, le CESR
souhaite que des mesures au plan national soient prises pour une prise en compte des
candidats à la Validation des Acquis de l’Expérience et mises en œuvre par les
directeurs. Des places « VAE » doivent être réservées dans ces formations pour les
candidats VAE qui ont obtenu une validation partielle et ont besoin de compléments de
formation. Cette démarche existe déjà pour les admis sur titre dans les grandes écoles.
Proposition 18
Considérant qu’une place d’égale dignité doit être accordée entre la formation initiale
ou la formation continue et la VAE, le CESR note encore trop de réticences dans
l’enseignement supérieur pour cette nouvelle modalité d’obtention du diplôme. Il engage
donc les structures à favoriser la « révolution culturelle » nécessaire à l’acceptation de la
délivrance d’un diplôme sur la seule expérience, sans aucun recours à la formation.
Proposition 19
Le CESR considère que l’instauration d’un « rapporteur » peut être préjudiciable aux
candidats à la VAE. En effet, il constitue un filtre entre le candidat et les membres du
jury et ainsi, ne permet pas au jury de se constituer une appréciation collective des
acquis du candidat.
Le CESR recommande donc l’abandon de la pratique du rapporteur, les membres des
jurys devant siéger le temps nécessaire à l’examen du dossier et à l’entretien avec le
candidat, d’autant que cette pratique n’existe pas pour les autres jurys d’examen.
Proposition 20
Il apparaît que, pour être effective, la Validation des Acquis de l’Expérience nécessite un
partenariat fort et régulier entre les intervenants, le rôle de coordination de la CRIS est
donc central. Par conséquent, le CESR encourage la poursuite du travail de
rapprochement initié par le chantier régional VAE du PRDF qui a déjà abouti à une
première clarification des missions de chacun et à une meilleure lisibilité du paysage de
la VAE. Comme il l’a indiqué dans son dernier avis sur le bilan à mi-parcours du PRDF
2001-2006, le décloisonnement entre les différentes structures intervenantes doit être
poursuivi et approfondi.
Proposition 21
Le CESR propose qu’une évaluation régulière de la VAE soit incluse dans les missions
de la CRIS et qu’elle produise à cet effet un rapport annuel sur la mise en œuvre de la
VAE, dans la région, tant sur des aspects quantitatifs que qualitatifs.
Proposition 22
Le CESR propose que les aides du Conseil Régional, pour la phase d’accompagnement
technique assurée par les certificateurs et les organismes agréés, bénéficient en
particulier à ces catégories de publics (demandeurs d’emploi, situations précaires,
bénévoles associatifs et syndicaux, ou sans statut) exclus de fait des modes de
financement pris en compte au titre de la formation professionnelle continue.
Proposition 24
Proposition 25
Pour les publics non salariés et qui n’ont pas l’accès aux différentes formes de
financement de la VAE, le CESR propose que le Conseil Régional utilise le cadre du
Programme Régional de Formation Professionnelle pour définir et mettre en place les
formations adaptées conduisant avec succès à la certification par conventionnement avec
les certificateurs et les organismes de formation. De même, la phase d’accompagnement
« technique » pourrait être prise en charge dans ce cadre.
Proposition 26
Compte tenu des choix sur des publics prioritaires, il semble nécessaire au CESR de
mettre en place une évaluation « prévisionnelle », chargée de calculer les coûts de
fonctionnement engendrés par l’ensemble du dispositif VAE compte tenu des objectifs
quantitatifs fixés afin de mesurer l’ampleur des financements à mettre en œuvre, et en
regard les sources de financements potentiels.
EXPLICATIONS DE VOTE
Présentées par :
La VAE est un progrès social car elle approfondit la VAP tout en la sortant d’une certaine
confidentialité. Sa portée est désormais générale et elle ouvre un accès possible à l’intégralité
du diplôme. La VAE devrait donc rencontrer un large écho auprès du public car elle
correspond à de réels besoins de qualifications reconnues tant de la part des entreprises que
des salariés. En effet, quoi qu’on en dise, le diplôme reste une référence. S’il n’est pas une
assurance contre le chômage, les statistiques prouvent qu’il permet d’en sortir, voire d’en
réduire fortement le risque lorsque le niveau de diplôme est élevé. La VAE peut aussi
favoriser la promotion sociale et la mobilité professionnelle volontaire des salariés qu’il ne
faut pas confondre avec les exigences d’évolution technique ou de rentabilité des entreprises.
La VAE est aussi une évolution notable dans la société. L’extension du champ de
reconnaissance des acquis au-delà de l’activité professionnelle est une autre différence
majeure de la VAP. Désormais, est pris en compte l’ensemble des activités sociales des
personnes. L’expérience acquise dans une activité associative ou syndicale est reconnue au
même titre que l’expérience professionnelle. De ce point de vue, la VAE représente donc une
avancée pour le concept d’Éducation Populaire. Ceux qui le croyaient désuet en trouveront au
contraire toute la justification et toute la modernité. En effet, la VAE s’inscrit dans le droit fil
de cette Éducation née avec CONDORCET dans le combat pour l’instruction publique, les
bibliothèques et les universités populaires, la démocratisation de l’accès à la culture et
poursuivie par les congés payés, les congés cadre jeunesse, l’éducation permanente, les
35 heures et ce que l’on appelle aujourd’hui la formation tout au long de la vie… . Le principe
de la VAE rejoint aussi les valeurs humanistes et sociales du concept d’Éducation Populaire
foncé sur l’idée de progrès humain.
Depuis longtemps déjà, des sociologues ont montré que l’engagement dans divers
mouvements de jeunesse ou l’animation volontaire en centres de vacances et de loisirs
constituent non seulement des rites de passage vers l’âge adulte mais aussi de véritables
acquis pour le futur élu ou le futur pédagogue comme pour le citoyen et le parent. De la même
manière, les expériences de militantisme associatif, syndical ou politique représentent
d’importants acquis transférables. Les exemples sont nombreux : responsables d’associations,
militants bénévoles au sein de toutes ces structures associatives qui tissent le lien social ou en
maintiennent le fil fragile, mais aussi militants syndicaux ou politiques dans le cadre de
l’exercice de leurs mandats, élus des comités d’entreprise.
En inscrivant la reconnaissance d’acquis issus de ce type d’expérience, à côté des diverses
formations et de l’expérience au travail, la VAE prend acte de l’existence d’un chemin
original pouvant conduire à des compétences. Cette « quatrième voie », pour reprendre
l’expression de l’avis du CESR, s’appuie en particulier sur le ressort de l’engagement
personnel et collectif. Cet engagement est largement producteur de sens. Un sens qui, on le
sait, est un formidable accélérateur d’acquisition de savoirs et de compétences. Ce n’est, en
effet, qu’à travers ce prisme du sens, en tant que moteur des apprentissages, que l’on peut
comprendre pourquoi des militants associatifs ou syndicaux sont devenus dans divers
domaines de véritables experts, reconnus et parfois redoutés par les spécialistes.
Pour que cette « quatrième voie » ne soit pas une simple ruelle, il faudra une forte évolution
des mentalités, que souligne l’avis du CESR. Elle concerne en premier lieu tous ces acteurs
engagés de la société qui doivent « s’autoriser » à poursuivre cet engagement jusque dans sa
reconnaissance par la VAE. Elle concerne les associations, les syndicats, qui doivent pouvoir
les informer et les appuyer. Elle concerne aussi les PRC, les accompagnateurs et les
certificateurs qui doivent intégrer cette dimension dans leurs approches respectives de la
VAE. Elle concerne enfin l’État et le Conseil Régional, qui, au travers de la CRIS, doivent
veiller à cette prise en compte dans la VAE.
Ne nous y trompons pas, la VAE n’est pas un nouveau remède miracle contre tous les maux
de notre société. Ne la confondons pas avec ce qu’elle n’est pas. Elle ne forme pas, elle ne
qualifie pas … elle reconnaît simplement (si l’on peut dire) avec un diplôme, la qualification
si elle existe. Mais cette reconnaissance, ce « simplement », sont malgré tout fondamentaux
car ils montrent que l’ascenseur social que l’on croyait en panne, peut se remettre à marcher.
L’avis du CESR prend en compte toutes ces dimensions, ces enjeux. Le groupe
« associations » se reconnaît pleinement dans cet avis pour lequel il votera.
EXPLICATION DE VOTE DE LA FSU
M. le représentant du Préfet,
M. le représentant du Conseil régional,
M. le Président et chers collègues,
La Validation des Acquis de l’Expérience, mise en place par la loi de modernisation sociale
de 2002, en élargissant l’accès à la certification des qualifications, s’inscrit dans le processus
de la formation tout au long de la vie et constitue un enjeu important pour la société.
Elle repose sur l’idée fondamentale que le travail, l’activité professionnelle, mais aussi
bénévole, associative ou syndicale est source de construction de savoirs, d’acquisitions de
connaissances théoriques et pratiques, susceptibles d’être validées, à travers un titre ou un
diplôme reconnu. Et donc valorisées, c’est sans doute pour cela que la confusion des deux
termes est si souvent faite.
Si l’on n’apprend pas qu’à l’école, ni seulement pendant la période de formation initiale mais
tout au long de la vie, il est nécessaire que chacun puisse, en s’appuyant sur un socle solide de
départ, bénéficier d’un accès élargi à la formation continue et à la validation de ses acquis.
La FSU défend donc une conception ambitieuse de la formation tout au long de la vie, conçue
comme un droit individuel garanti collectivement par la loi, un moyen de promotion
professionnelle et sociale, et non comme moyen de parfaire « l’employabilité » que chaque
salarié, dans le modèle libéral, aurait la charge d’apporter la preuve.
La place du diplôme
Mais la VAE n’a de sens que si elle s’exerce à l’intérieur d’un système de reconnaissance
des qualifications professionnelles dont les diplômes – avec les référentiels qui les
constituent - et les titres délivrés par ou au nom de l’Etat constituent les repères
centraux. C’est dire toute l’importance du Répertoire National des Certifications
Professionnelles, la référence qu’il constitue.
Car « la qualification repose sur la tentative d’objectiver les qualités de l’individu par le
diplôme et l’expérience » selon la définition que propose la sociologue Danièle LINHART,
contrairement à la compétence, concept beaucoup plus flou, laissé à l’appréciation de
l’entreprise voire d’un chef de service, et reposant sur la subjectivité de notions comme la
capacité à s’adapter, la mobilité, flexibilité, disponibilité, …
La VAE n’a de sens que si elle délivre les mêmes certifications reconnues, au plan national, et
par les conventions collectives, que les autres voies existantes.
Garantir le droit individuel à la VAE, c’est garantir l’accès de tous, à un accueil et une
information large - trop restreinte aujourd’hui -, à une orientation de qualité, phases
stratégiques qui « aiguillent » la demande de validation sur de bons rails, organisées de
manière visible et cohérente, prise en charge par des organismes publics ou investis d’une
mission de service public, disposant de personnels formés et qualifiés à cet effet.
La phase d’accompagnement du candidat est tout aussi fondamentale, et, bien que non
obligatoire, sans doute celle où il y a le plus à craindre de voir se développer un véritable
marché, avec l’apparition d’officines proposant leurs services payants à des candidats à la
recherche des garanties - ou de l’illusion de garantie - du succès. S’agissant d’une étape aussi
importante, conditionnant souvent le succès ou l’échec de la démarche, elle ne saurait devenir
une activité sur laquelle ne s’exercerait aucune forme de contrôle des pouvoirs publics.
Enfin, la phase de validation, qui reste de la maîtrise des certificateurs, doit bénéficier des
moyens nécessaires pour la constitution, le fonctionnement, la formation spécifique des jurys,
le défraiement des professionnels qui y participent, ce qui suppose des moyens (postes
d’enseignants supplémentaires notamment pour le premier valideur qu’est l’Education
Nationale) et crédits budgétaires qui ne sont pas prévus aujourd’hui par l’État. Le projet
d’avis détaille suffisamment ces aspects et fait des propositions qu’il n’est pas besoin de
paraphraser.
Le projet d’avis reprend un certain nombre de ces préoccupations et formule des propositions
qui, à partir de l’existant, de la mise en place dans notre région du dispositif VAE, visent à
améliorer le dispositif et peuvent contribuer à la construction d’un tel service public de la
VAE.
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Mesdames et messieurs les conseillers,
Au moment où dans les pays européens, l’éducation et la formation tout au long de la vie sont
proclamés comme des impératifs du développement économique, social et de la citoyenneté,
au moment où la société de la connaissance et le renouvellement générationnel vont induire
d’importants besoins d’emplois tant quantitatifs que qualitatifs, le dispositif de Validation des
Acquis de l’Expérience institué par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002
constitue un enjeu individuel et collectif :
- Il s’agit de la place qui reviendra aux individus dans ces changements et du rôle plus ou
moins actif qu’ils y joueront.
- Il s’agit des évolutions dans le travail, dans son organisation et dans les rapports salariaux.
- Il s’agit aussi des modalités d’accès à la formation, des droits que cela suppose et des
choix financiers que cela engage.
La CGT souhaite porter l’attention sur plusieurs aspects novateurs de la loi et les défis qu’elle
engage :
La VAE est d’abord un nouveau droit individuel et non contraignant, inscrit dans le code du
travail et le code de l’éducation. Elle part de l’idée fondamentale que l’activité de travail et
l’activité sociale ne se réduisent pas à un ensemble de tâches prescrites mais mobilisent
l’activité créatrice et l’intelligence des personnes. S’appuyant sur la reconnaissance de cette
expérience distincte des savoirs acquis par l’éducation formelle, la VAE peut répondre à des
attentes en termes d’ascension sociale et professionnelle jusque-là peu reconnues. Les études
statistiques soulignent en effet de manière récurrente le faible impact en France de la
formation sur les changements de postes, de classification, de type de travail et sur la
progression salariale. De ce point de vue, on ne peut ignorer la déception de nombreux
salariés qui, entrés en formation avec l’espoir d’en retirer un bénéfice financier, l’ont attendu
en vain. C’est donc une relance possible de l’attractivité de la formation-qualification du point
de vue de la personne qui se joue ici.
Au plan juridique, il est important de souligner que la loi a marqué l’articulation entre
validation et formation en termes de complémentarité et non en les substituant l’une à l’autre.
Si elle confère à la validation un statut égal à la formation, elle ne les place pas pour autant
sur un pied d’égalité : la validation est bien une reconnaissance a posteriori d’acquis, de
connaissances et de compétences dont les référents se trouvent, en amont, en termes de
contenus de formation. En ce sens, loin de se substituer à la formation ou de se réduire à une
simple dispense, la Validation des Acquis peut être un facteur venant dynamiser le
développement de la formation tout au long de la vie, au même titre que l’accord national sur
la formation professionnelle de septembre 2003, approuvé par l’ensemble des organisations
syndicales, qui instaure un droit à la formation, individuel et transférable, pour tous les
salariés.
Nouvelle chance d’accès à la qualification pour des individus qui jusque-là en avaient été
écartés pour des raisons diverses, la VAE est aussi un moyen supplémentaire de protection
contre le chômage, la mobilité et la précarité grandissante du travail. Mais, pour ce faire, elle
doit être mise en œuvre de façon à ce qu’elle pèse réellement et positivement sur les
trajectoires professionnelles. Il faut ici revenir à l’ambition fondamentale des accords de 1970
et de la loi de 1971 qui était d’essayer de lier le plus possible l’accès à la formation et la
progression professionnelle des individus, ambition par rapport à laquelle le système, tel qu’il
fonctionne jusqu’à maintenant, a en quelque sorte failli.
Autre aspect novateur, la VAE ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise et s’adresse
désormais à un public plus large et plus diversifié. Elle renforce l’idée d’un continuum des
apprentissages qui ne se cantonnent plus seulement à la formation initiale, même si celle-ci
garde un caractère fondamental. Elle entérine la reconnaissance de la pluralité des voies
d’apprentissage en considérant que l’expérience associative et l’expérience militante sont
comme, l’expérience de travail, source de savoirs et de savoir-faire. Les formes d’éducation
traditionnellement centrées en France sur le travail et l’emploi s’ouvrent ainsi à des formes
d’éducation davantage tournées vers la figure du citoyen, comme dans certains pays d’Europe
du Nord.
C’est dans ce nouveau paysage de la VAE, que s’accentue la question du service public, plus
particulièrement au moment où les services marchands, qui ne sont pas une nouveauté sur le
terrain de la formation avec les dérives financières auxquelles on a pu assister parfois, gagnent
la totalité de l’espace de formation. Compte tenu des enjeux en termes de cohésion sociale et
territoriale, en termes d’insertion des individus, de résorption des inégalités d’accès et
d’action en faveur des plus démunis, la CGT se prononce résolument en faveur d’un service
public de formation qui doit pouvoir pleinement jouer son rôle. Ceci implique la construction
non plus seulement d’une offre standardisée mais aussi une nouvelle approche de ces services
qui s’oriente également sur la demande par un accompagnement personnalisé des candidats,
par une individualisation et une modularisation des parcours de formation. Cette conception
du service public, dont l’accès est libre et gratuit, suppose bien sûr à son tour des moyens
financiers spécifiques, des personnels qualifiés et sous statut.
Dernier défi que nous retiendrons, la VAE a pour point commun avec la formation de poser la
question de la reconnaissance des acquis de la formation et de l’expérience, des compétences
et des qualifications et de sa traduction en termes d’organisation du travail, de classification et
de rémunération. Force est de constater que les salariées ont compris cela et témoignent d’un
engouement certain pour cette quatrième voie de certification dans l’espoir d’améliorer leur
vie professionnelle et sociale. Dans ce contexte, il est par contre regrettable qu’une partie des
branches professionnelles auditionnées, hormis quelques heureuses exceptions qui n’ont
d’ailleurs pas l’air de s’en plaindre, affichent une conception relativement étroite et utilitariste
des contenus de ces apprentissages et de leurs objectifs. Fidèles aux positions du MEDEF,
elles se contentent de prôner un système de Validation des Acquis propres à l’entreprise et
indépendant du dispositif institutionnel légal, système établi sur l’argument selon lequel, seul
l’employeur sait de quelles compétences il a besoin dans l’organisation de son travail et donc,
seul, il est habilité à les valider.
*****
En dernier point, nous souhaitons vous alerter sur les problèmes relatifs au financement et au
fonctionnement des GRETA de Midi-Pyrénées.
En effet, au moment où nous sommes sollicités pour formuler un avis sur la VAE, dispositif
important de la reconnaissance de la qualification et de la formation, les personnels des
GRETA de l'Académie de TOULOUSE sont à nouveau confrontés à la baisse de quotité de
certains contrats, à la révision de ceux-ci et à la volonté abusive du Rectorat de re-qualifier les
heures de formation (modification des règles de calcul des heures en non-conformité avec le
décret 93-412 du 19 mars 1993).
Or, aucune sollicitation des partenaires sociaux n'a été engagée par le Rectorat Midi-
Pyrénées :
- d’une part, au niveau de la Région, pour actualiser les niveaux de financement des actions
de formation et pour identifier de possibles nouvelles actions.
- d’autre part, pour saisir les organisations représentatives patronales afin d’envisager de
confier aux GRETA des actions relevant des plans de formation des entreprises et de leur
financement.
Si de telles orientations persistaient, c’est l’outil même GRETA-service public qui à terme
disparaîtrait comme l’AFPA qui se trouve face à un problème analogue.
Il importe donc que la région se saisisse rapidement de cette situation dans le cadre de ses
compétences en matière de formation professionnelle pour préserver et pérenniser ces centres
de formations qui oeuvrent à l’équilibre et à l’aménagement du territoire.
EXPLICATION DE VOTE DU GROUPE FORCE OUVRIÈRE
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Économique et Social,
Chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Le concept de formation tout au long de la vie a pour ambition d’ouvrir un véritable droit pour
tous, qualifié de seconde chance permanente.
Cette démarche s’appuie sur l’affirmation que demain, le travailleur devrait évoluer vers
davantage de mobilité professionnelle et/ou géographique et sur le maintien de sa
qualification et de son employabilité.
La différence entre compétence et qualification est illustrée par les trois constats suivants :
- on est qualifié de manière générale pour pouvoir être compétent dans des situations
diverses ;
- un individu compétent est reconnu par sa hiérarchie sans que cette reconnaissance ait
nécessairement une valeur institutionnelle, à l’inverse de l’individu qualifié ;
- la qualification confère un droit opposable à des tiers et est partie intégrante des
conventions collectives.
L’accord relatif à l’accès des salariés à la formation tout au long de la vie professionnelle
introduit un nouveau droit individuel à la formation transférable. Ce nouveau droit doit
permettre de réduire l’inégalité d’accès des salariés à la formation. Dans cet accord, les
partenaires sociaux, d’une part, souhaitent développer l’information et l’accès à la Validation
des Acquis de l’Expérience et, d’autre part, prévoient de négocier un accord national
interprofessionnel fixant les modalités d’un dispositif d’accès aux certifications de
qualification professionnelle de branche. Par ailleurs, il est demandé à chaque branche
professionnelle, qui en serait dépourvue, de prévoir la mise en place d’un observatoire
opérationnel prospectif des métiers et des qualifications à compétences régionales. Dans ce
cadre, la Commission Paritaire Nationale de la Formation professionnelle devra s’assurer que
les COPIRE soient bien informées des priorités définies sur la formation professionnelle.
Ces dernières années, est apparu un déficit entre l’offre et la demande d’emploi dans certains
secteurs d’activité, plus communément appelés « métiers en tension ». Ce phénomène devrait
aller en s’accentuant à l’horizon 2006, où l’on devrait observer un retournement de tendance
démographique, moins de jeunes arrivant sur le « marché de l’emploi ».
L’inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi, la multiplication des plans sociaux dans
les entreprises (grandes ou petites) ont amené les partenaires à légiférer. Ainsi la loi de
modernisation sociale du 17 janvier 20002 a introduit le nouveau dispositif qu’est la
Validation des Acquis de l’Expérience que se différencie principalement de la Validation des
Acquis Professionnels par la possibilité, donnée à un impétrant, d’obtenir un diplôme sans
obligation de passer d’examen….
Cette possibilité de validation totale d’un diplôme ne doit pas introduire une remise en cause
larvée du niveau des diplômes et construire une démarche « compétences », risquant
d’annihiler les efforts déployés par le salarié pour se donner les connaissances nécessaires à sa
liberté dans le choix de son travail et la reconnaissance pécuniaire qu’il est en droit d’attendre.
Pour Force Ouvrière, toute Validation des Acquis de l’Expérience doit conduire à un progrès
pour l’individu. Elle doit donc être dynamique et s’inscrire dans un processus de formation
conforté par le Droit Individuel à la Formation (DIF) prévu par l’accord national
interprofessionnel du 20 septembre 2003. Il convient de procurer à l’individu les moyens
propres à satisfaire ses ambitions si possible assortis d’une reconnaissance de nouvelle
capacité au plan professionnel, ce qui ne va pas nécessairement de pair avec la logique des
employeurs de ne rémunérer que certaines capacités du salarié réellement mises en œuvre et
regroupées sous l’appellation de compétences.
Le projet d’avis est conforme avec notre conception de la mise en œuvre de la VAE. C’est
pourquoi nous le voterons.
EXPLICATION DE VOTE DU GROUPE CFDT
Nous sommes nombreux à faire le lapsus consistant à parler de valorisation des acquis au lieu
de validation. C’est sûrement parce que le terme de validation est un terme très statique et
administratif alors que valorisation est plus dynamique. Il est probable que c’est ce terme qui
passera dans les mœurs.
La VAP devenue la VAE méritait qu’on s’y penche sérieusement et, en ce sens, le rapport qui
nous est soumis aujourd’hui est un rapport d’étape car de nombreux points restent à
approfondir entre nous.
Pour le groupe CFDT, la VAE doit être considérée comme un dispositif à part entière de
l’ensemble des dispositifs qui concourent à développer la qualification de salariés et des
demandeurs. L’accord interprofessionnel a fait ce choix d’intégrer la VAE dans ce processus
de progression des individus au même titre que le bilan de compétence, l’entretien
professionnel, le DIF, le CIF, etc… C’est dans ce cadre-là que nous devons tous travailler
sans crainte de voir un dispositif phagocyté par un autre dispositif car chacun, à sa place, se
complète pour permettre à chaque salarié d’occuper son emploi et de construire sa carrière
professionnelle interne et externe.
Il ne faut pas avoir peur de la VAE, car un salarié qui valorise par la VAE ses compétences
acquises dans l’entreprise par le travail qu’il a effectué, et par la formation qu’il a suivie,
contribue à une plus grande appétence dans les prises de responsabilité. L’enquête du Conseil
Régional montre que 2/3 des bénéficiaires ont un objectif de dynamique professionnelle.
La VAE ne réglera pas tous les problèmes mais sa mise en œuvre, ainsi que les autres outils
du DIF prévus dans l’accord Formation Professionnelle, doivent participer à l’activation du
Dialogue Social dans les entreprises.
La VAP n’a pas eu le succès escompté. Pour la VAE, des initiatives ont déjà été prises et
d’autres restent à développer :
l’effort de la Région sur l’information–orientation à travers les PRC doit être salué,
l’effort des partenaires sociaux dans notre région est important à travers différents organismes
comme la COPIRE et le FONGECIF,
Un mot tout d’abord sur le rôle essentiel dans ce dispositif des Points Relais Conseil. La
fonction qu’ils doivent assurer, qualifiée « d’accompagnement généraliste », est une
fonction noble : il s’agit en fait d’une fonction CONSEIL qui concourt à l’enjeu poursuivi
par la formation en général et réaffirmé dans le préambule de l’accord interprofessionnel
du 20 septembre 2003 : « permettre à chaque salarié d’être acteur de son évolution
professionnelle », c’est-à-dire de développer son autonomie. Il s’agit donc ni de leurrer le
demandeur, ni de choisir à sa place… C’est une fonction difficile pour laquelle il est
essentiel de professionnaliser ceux qui ont à l’exercer.
De même, le rôle de l’accompagnement technique, assuré par les certificateurs, doit aussi
être précisé : loin de rechercher une « normalisation » de cette étape, il importe de clarifier
les prestations qu’il recouvre et de sensibiliser ses opérateurs au fait, par exemple, que les
conditions du premier accueil du candidat constituent un élément clé pour son engagement
véritable dans la démarche.
Il reste un sujet sur lequel nous n’avons pas pu avancer par manque de temps, celui des non
qualifiés et des bas niveaux de qualification. Le système actuel tel qu’il s’instaure est
extrêmement sélectif et il faudra prendre garde à ne pas laisser ces salariés au bord du chemin,
alors qu’ils en ont autant besoin que les autres voire plus. C’est un véritable enjeu sur une
catégorie de salariés qui n’ont bénéficié d’aucune formation mais qui disposent pourtant d’un
savoir faire, d’une expérience, et qui sont plus touchés par la perte d’emploi notamment en
raison de l’âge, et d’un parcours professionnel qui en première approche ne peut être valorisé
par un diplôme classique.
Dans le même ordre d’idée, notons dans l’enquête du Conseil Régional que seulement
15 % des bénéficiaires proviennent du secteur productif (GFE 1 à 13). Cela doit nous
interroger, comme la mesure d’une expérience associative et syndicale difficilement
traduisible dans les dossiers.
Une des conditions de réussite de la VAE repose sur l’implication du Conseil Régional dans
l’évolution de l’appareil de formation, sur sa capacité à impulser et à aider les organismes à
réussir l’individualisation. La VAE génère des demandes « sur mesure », tous les organismes
n’y sont pas préparés ou n’en ont pas les moyens. Il faudra une action concertée des
représentants de la commande publique avec les partenaires sociaux sur l’offre, pour avancer
efficacement dans cet objectif, non seulement sur le contenu, mais aussi sur l’organisation des
formations et leurs modalités pédagogiques.
Ces remarques montrent bien que nous ne sommes qu’au début d’un processus qualifié
parfois de révolutionnaire tant il concourt à diversifier les voies d’accès à la qualification. Le
rapport pointe bien l’essentiel des axes de progrès pour son développement.
La CFDT le votera.
EXPLICATION DE VOTE DE L’UNION RÉGIONALE CGC
La CFE CGC voudrait particulièrement insister sur un point évoqué dans le dossier : « la prise
en compte de l’expérience : des mentalités à faire évoluer ».
Il s’agirait pour les militants de faire reconnaître les compétences qu’ils détiennent pour les
avoir mises en pratique dans l’exercice de leurs différents mandats.
Dès lors, « prendre des responsabilités syndicales » pourrait devenir plus attractif pour les
salariés et, en particulier, ceux de l’encadrement. Nous verrions, alors, de jeunes talents qui
consacreraient quelques années de leur vie professionnelle à une juste cause : le syndicalisme.
Ils pourraient rebondir ensuite, dans la vie professionnelle, forts d’une expérience reconnue.
Chacun y gagnerait :
Alors que dispositif se met progressivement en place sur tout le territoire national, nous
pouvons nous arrêter un instant pour faire le point sur la montée en charge de la Validation
des Acquis de l’Expérience.
Plus de 150 000 personnes ont été candidates à l’obtention d’une certification professionnelle
par le biais de la VAE :
Pardonnez-moi pour ces quelques chiffres, ils sont nécessaires pour illustrer mon intervention.
Comme tous les partenaires sociaux, mon organisation syndicale, la CFTC, est très favorable
à tout ce qui touche de près ou de loin à la promotion de la personne. C’est pour cette raison
que nous attendons beaucoup de tous les acteurs de la VAE afin qu’ils instaurent un travail en
partenariat et non de dissocier les missions entre dispensateurs, évaluateurs et certificateurs.
Pour nous, l’objectif de la VAE est de conduire à un certification complète le plus possible de
candidats.
Cette démarche du salarié, de l’employé ou du demandeur d’emploi, engage une réflexion non
seulement sur sa situation personnelle et professionnelle dans une perspective généralement
d’évolution (ou de reconversion) de carrière, en interne ou en externe, mais aussi sur la base
des compétences et de l’expérience acquises réellement identifiées.
Car les finalités poursuivies par l’un (le salarié) et par l’autre (l’entreprise) répondent au
même souci de prévention, d’anticipation, de préoccupations, quant à un devenir incertain que
l’on souhaite meilleur.
Dans ce même ordre d’idées, je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec les
démarches qualité que les entreprises performantes, dynamiques et soucieuses de l’équilibre
de leur personnel, mettent en œuvre.
En effet, les principes posés par les démarches qualité, « dire ce que l’on fait », « faire ce que
l’on dit » et « écrire ce que l’on fait » peuvent tout aussi bien s’appliquer à la démarche
collective qu’une entreprise veut développer en référence à une norme ISO par exemple, qu’à
une démarche individuelle qu’un salarié veut développer en recourant à une prestation de
VAE.
Un espoir est né avec cette source nouvelle qui reconnaîtra et validera des compétences qui, à
leur tour, donneront un sens au travail et à l’expérience de l’homme et, ainsi, notre société
poursuivra son évolution.
La tâche est difficile, certes, mais les bonnes volontés existent tant au sein de cette assemblée
que dans nos administrations et, comme le dit SÉNÈQUE, « ce n’est pas parce que les choses
sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas que les choses sont
difficiles ».
Le rapport réalisé par le CESR dans le cadre de son auto-saisine sur la VAE apparaît très
complet, presque trop notamment sur la première partie concernant le rappel du contexte et du
cadre législatif de la VAE. De cette première partie, il faut retenir que la VAE constitue avant
tout un droit individuel, une nouvelle chance pour les individus d’accéder à la certification
(avec toutes ses conséquences positives pour le développement personnel et professionnel).
Les entreprises apparaissent peu impliquées, de prime abord, dans les dispositifs de VAE.
Il est tout à fait opportun, dans la deuxième partie, de resituer la problématique dans le
contexte économique et social actuel, notamment de Midi-pyrénées. Le secteur industriel de
la région subit une érosion de ses effectifs, et le tertiaire continue à créer des emplois, mais à
un rythme en nette décélération. Dans ce contexte difficile et incertain, la VAE peut
modestement contribuer à constituer un « garde-fou » au niveau social (il sera d’ailleurs
intéressant de mesurer l’impact de ce rôle), bien qu’il ne faille pas en exagérer la portée par
rapport à l’employabilité des actifs.
Il est nécessaire de souligner que les besoins en qualification sont de plus en plus exigeants,
que la part des non-diplômés reste encore trop importante et que l’accès au niveau optimal
doit être recherché, au regard des besoins de l’économie régionale. En complément des
nombreuses sources citées sur le sujet dans le rapport du CESR, on peut indiquer celle du
Haut Comité Education Economie qui, dans son avis n° 9 d’Octobre 2003, souligne que « la
nécessité d’augmenter les sorties avec un diplôme d’enseignement supérieur est
incontournable, et que les sorties infra-baccalauréat doivent encore être réduites ».
Il est important également, dans la deuxième partie, de faire un pont sur la vision de la
VAE par les candidats et les entreprises. Il fait apparaître une distorsion forte entre les
individus qui sont, pour une partie seulement, très intéressés pour accéder à la VAE, et les
entreprises, malheureusement insuffisamment considérées dans le projet. Pour la plupart
d’entre elles, la VAE pourrait valablement s’intégrer dans une démarche anticipatrice de
gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Pourtant, le monde économique est
peu sollicité par ce dispositif, entraînant des réticences qui nécessitent un important travail
d’information et d’accompagnement sur ces questions.
Il est tout à fait essentiel et intéressant que le rapport du CESR débouche sur des
propositions concrètes dans la deuxième et troisième partie. Le 1er collège se propose de
réagir par rapport à celles-ci en les organisant et en s’attachant à réintégrer des propositions
en faveur des entreprises.
En ce sens, le 1er collège est tout à fait d’accord avec la proposition 4 qui recommande
d’intensifier la communication au niveau régional. Celle-ci doit s’organiser bien sûr autour
de la Cellule Régionale Inter-services et des Points Relais Conseil mis en place depuis fin
2002, mais doit aussi impliquer de manière beaucoup plus large l’ensemble des acteurs de
l’information et de l’orientation cités dans cette proposition, en particulier les Maisons
Communes Emploi-Formation, les Missions Locales, l’ANPE, l’ASSEDIC, les Mairies ainsi
que les organisations professionnelles et les Compagnies Consulaires. Des outils communs
d’information doivent être mis en place par la CRIS dans le cadre du chantier n° 4 du PRDF,
et mis à disposition de ces différents acteurs. Ponctuellement, des actions particulières
d’information proposées par ces derniers peuvent être valorisées et soutenues financièrement,
en dehors du dispositif des Points Relais Conseil. En effet, comme le sous-entend la
proposition 5, les PRC présentent d’ores et déjà un phénomène de saturation des demandes
et doivent être relayés par les autres structures d’information citées plus haut, notamment
pour l’information de premier niveau.
Concernant le dispositif de VAE lui-même, il comprend un certain nombre de phases qui font
l’objet de préconisations du CESR :
- Sur l’accès à la certification, le rapport souligne de manière très juste que « les plus
formés et les plus informés y ont recours plus facilement que les publics en
difficulté ». L’un des enjeux fort de la VAE serait d’être accessible au plus grand
nombre, notamment aux personnes en recherche d’emploi et aux niveaux
faiblement qualifié (niveau IV et infra). Il est important de développer de manière
conséquente l’accompagnement en faveur de ces publics. Ce point nous semble plus
important que la prise en compte plus marquée de l’expérience associative, syndicale
et politique dans la VAE. Le 1er Collège exprime un avis très réservé sur ce point,
qui fait l’objet de la proposition 2.
- Sur l’orientation des publics, la proposition 16 de mise en place d’un dossier type de
validation apparaît intéressante. Il semble tout à fait possible de réfléchir au moins à
un dossier commun entre les certificateurs sur la recevabilité du dossier, en prenant
exemple sur les modèles déjà utilisés par ceux des ministères, et notamment celui de
l’Education Nationale. En revanche, le deuxième volet du dossier de validation doit
être laissé à l’initiative de chaque certificateur. En effet, le cadre législatif laisse une
grande latitude aux valideurs pour définir les modalités d’évaluation. Aussi, cette
latitude doit être conservée afin qu’ils définissent les modalités les plus pertinentes au
regard du diplôme, titre ou certificat de qualification professionnelle qu’ils délivrent.
- Sur l’accompagnement, outre le fait de l’intensifier pour les publics faiblement
qualifiés, il paraît au 1er Collège important de veiller, comme il est indiqué dans la
proposition 9, à ce qu’il ne se développe pas de manière anarchique, en proposant
des conventionnements « encadrés » avec les certificateurs.
- Sur les conséquences liées aux validations partielles, il est essentiel d’aider les
organismes de formation à réaliser un travail d’ingénierie pour leur permettre de
proposer aux candidats des modules complémentaires afin de compléter leurs
compétences en vue de la certification globale (cf. proposition 8). Il faut soutenir ces
initiatives complexes et coûteuses en termes de temps et d’organisation pour les
organismes de formation. Le 1er Collège soutient également la proposition 17 qui
demande à ce que des places VAE soient réservées dans les formations qui entrent
dans le cadre du numerus clausus, mais également de manière plus large dans
l’ensemble des formations de l’enseignement supérieur. Sur ce dernier sujet, le
CESR note avec justesse, dans sa proposition 8, la nécessaire adaptation du système
Enseignement Supérieur qui présente encore « trop de réticences » pour cette nouvelle
modalité d’obtention du diplôme.
Comme il est indiqué dans la proposition 12, il est essentiel de mettre en évidence le
rôle des jurys, et notamment des professionnels dans le cadre de ces jurys. Le 1er
Collège pense qu’il faut aller plus loin que la proposition du CESR qui recommande
« aux branches professionnelles d’être attentives à la désignation des Conseillers de
l’Enseignement Technologique qui vont être renouvelés en janvier 2004 ». Certaines
organisations professionnelles et le Réseau des CCI ont proposé de travailler plus
particulièrement sur l’identification et la formation des professionnels, ce qui
apparaît nécessaire pour garantir la qualité du travail qui pourra être réalisé par ces
jurys. Cette proposition permettra avant tout d’alimenter les jurys des principaux
certificateurs, notamment ceux de l’Education Nationale. Il est donc proposé d’établir
un partenariat étroit avec ces différents certificateurs, ce qui rejoint la proposition
14 du rapport du CESR.
Concernant le dispositif régional de coordination sur la VAE, le 1er Collège valide les
propositions 7 et 20, qui proposent un rôle central de coordination de la CRIS et du
chantier n° 4 du PRDF, associant les principaux acteurs régionaux de la VAE, et dont le
fonctionnement jusqu’à présent apparaît tout à fait satisfaisant. Cette coordination doit
permettre de poursuivre le travail de décloisonnement entre les différentes et nombreuses
structures intervenantes (à la fois sur l’information, l’orientation, l’accompagnement et la
validation).
La proposition 1, qui vise à constituer une base de données sur les résultats des sessions de
validation, apparaît également nécessaire pour orienter l’action des partenaires en fonction
des résultats concrets sur l’accès à la validation. D’après le 1er Collège, cette base de données
devrait également être coordonnée par la CRIS et le chantier n° 4 du PRDF, avec un
engagement fort des valideurs à faire remonter un certain nombre de statistiques.
Les échanges entre certificateurs doivent être également renforcés dans le cadre de la CRIS
(cf. proposition 14), notamment en vue de la réalisation d’outils d’information et
méthodologiques communs, comme nous l’avons indiqué plus haut.
Enfin, le 1er Collège soutient tout à fait favorablement la nécessité d’une évaluation du
dispositif régional de VAE, comme il est suggéré dans la proposition 21.
Le 1er Collège reconnaît la qualité globale du travail réalisé, et ne donnera pas de « consignes
de vote ».
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Economique et Social,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Mesdames et Messieurs,
Déjà de nombreuses entreprises réalisent la promotion de leur personnel par des mesures
internes de passage au statut d’ingénieur, selon des procédures plus ou moins complexes. En
tant que telle cette promotion interne d’« Ingénieurs Maison » n’a pas de reconnaissance
extérieure à l’entreprise.
Dès l’entre-deux guerre, l’article 8 de la loi du 10 juillet 1934 définissait les bases d’un accès
officiel au titre d’ingénieur diplômé à travers la possibilité d’une reconnaissance
professionnelle et sans qu’une formation par une école habilitée soit exigée. Le candidat
admis reçoit le titre d’Ingénieur Diplômé par l’Etat, avec mention de sa spécialité. Cette
procédure a concerné longtemps les Ingénieurs Maison, la Commission des Titres de
l’Ingénieur CTI) a réfléchi à des aménagements permettant de la rendre abordable à un plus
grand nombre.
Par ailleurs la CTI souhaite que les Ecoles d’Ingénieurs offrent à des techniciens supérieurs
ayant au moins trois ans d’expérience professionnelle, diplômés ou non, la possibilité
d’accéder à la préparation du titre d’ingénieur diplômé à travers une formation adaptée
assurée par un établissement habilité. Le titre du diplôme préparé est alors celui de
l’établissement. C’est l’arrêté du 31 janvier 1974, dit arrêté Fontanet, qui en précise les
dispositions. Il y a sans doute lieu, comme le souhaite la CTI que ces dispositifs puissent
évoluer pour prendre en compte la Validation des Acquis.
D’autres propositions existent également qui conduisent à des diplômes reconnus comme
ceux délivrés par le CNAM ou le CESI. Il s’agit là de formations qui sont proposées à des
personnes ayant déjà une expérience professionnelle, celle-ci étant prise en compte lors de
l’examen des candidatures ou pour la validation de modules nécessaires à l’obtention du
diplôme.
Il convient également de noter les procédures mises en place par la Société Nationale des
Ingénieurs Professionnels de France (IPF). Dès sa création en 1936, son objectif était la
certification d’ingénieurs. Dans les premières années, elle délivrait un certificat de
qualification d’ingénieur professionnel. Depuis 1997, date de son accréditation par le Comité
Français d’Accréditation en référence à la norme NF EN 45013, elle délivre un Certificat de
Compétence d’Ingénieur Professionnel (CCIP). Il est demandé aux candidats d’exercer une
fonction d’ingénieur depuis au minimum 4 ans.
Enfin il convient de faire mention du Répertoire des Ingénieurs mis en place en 1998 par le
Conseil National des Ingénieurs et Scientifiques de France (CNISF). À côté des ingénieurs
diplômés qui sont inscrits de droit au Répertoire, et des scientifiques diplômés de l’Université
à un niveau au moins égal à Bac+5 qui occupent des fonctions d’ingénieur, il a été créé la
catégorie des Ingénieurs Reconnus ; il s’agit, pour ces derniers, de personnes exerçant depuis
au moins 5 ans des fonctions d’ingénieurs et qui sont proposés au jury d’admission du CNISF
par des associations dites de référence. Notre Union Régionale est l’une de ces associations
habilitées à instruire les dossiers et les présenter au jury paritaire mis en place par le CNISF.
Ce sont donc divers dispositifs qui existent déjà pour assurer la reconnaissance des acquis de
l’expérience aux personnes exerçant effectivement des fonctions d’ingénieurs. Ces dispositifs,
ou certaines de leurs modalités, mériteraient sans doute d’être revus à la lumière de la loi du
17 janvier 2002. C’est par exemple cette démarche qu’ont entreprise actuellement les IPF qui
oeuvrent pour que leur certificat CCIP puisse être répertorié au Répertoire National des
Certifications Professionnelles : nous souhaitons que cette démarche débouche sur un résultat
satisfaisant.
La démarche entreprise dans le cadre de la nouvelle loi par des Grandes Ecoles d’Ingénieurs
de la Région, regroupées au sein du Centre Régional Inter-écoles de Validation des Acquis
(CRIVA) mentionné dans le Projet d’Avis, vient compléter le dispositif décrit ci-dessus en
offrant la possibilité d’obtenir le diplôme d’une de ces Ecoles par la voie d’une validation
totale ou partielle de l’expérience acquise. Il sera donc important de suivre les résultats de la
procédure expérimentale mise en place pour cette année 2003-2004, en particulier en ce qui
concerne l’orientation des candidats vers tel ou tel diplôme et les résultats de la validation
elle-même.
Enfin, et comme l’a rappelé à juste titre le Projet d’Avis, l’information des candidats
potentiels, mais aussi des entreprises, est un facteur essentiel de réussite des différents
dispositifs existant ou qui se mettent en place. Les entreprises ont un rôle essentiel à jouer
pour que leurs salariés qui bénéficient d’une expérience puissent voir celle-ci reconnue aussi
bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise, et pour qu’ils puissent choisir le dispositif de
validation qui conviendra le mieux ; par ailleurs il nous paraît indispensable que des
professionnels soient bien présents dans les jurys de validation.
C’est au titre du groupe Associations et, plus particulièrement, des Associations Familiales, en
complément de l’intervention de Jean Louis COLOMBIÈS, que j’interviens dans ce débat sur
la Validation des Acquis de l’Expérience et pour insister sur ce que représente à nos yeux ce
dispositif, prévu dans le cadre de la loi de modernisation sociale du 27 janvier 2002, qui
succède au dispositif, plus restrictif, de la Validation des Acquis Professionnels, mis en œuvre
depuis 10 ans.
Ce dispositif qui s’adresse certes à tous les salariés, mais également à toute personne engagée
dans la vie active, bénévoles d’associations, de syndicats, membres de professions libérales…
et donc à toute personne ayant une expérience et des acquis qu’elle souhaite faire reconnaître
et valider, peut être une nouvelle chance et un atout pour nos concitoyens. Cela peut
également les amener à prendre conscience de l’importance d’une formation tout au long de la
vie. La formation initiale, certes indispensable, doit de nos jours être considérée comme une
base de départ, mais non comme un aboutissement.
La VAE peut permettre à des bénévoles, qui assument des responsabilités, de valoriser leur
engagement. C’est une situation que nous rencontrons dans nos Associations Familiales, ou
généralement, de jeunes mères ou pères de famille arrêtent durant quelques années leur
activité professionnelle pour subvenir aux besoins éducatifs de leurs enfants en bas âge.
Lorsqu’ils veulent reprendre ultérieurement une activité professionnelle, la VAE peut être un
atout non négligeable.
Cette démarche peut aussi être un moyen de donner ou redonner confiance, grâce à une
reconnaissance sociale liée à la validation un savoir-faire et du savoir-être.
Mais faut-il encore que nous prenions les moyens de faire connaître ce dispositif auprès des
acteurs de terrain, salariés, bénévoles … et l’enjeu qu’il représente.
L’expérience de la VAP nous montre qu’il peut garder un caractère très confidentiel si nous
ne nous mobilisons pas suffisamment.
Le projet d’avis qui vient de nous être présenté par son rapporteur, Odile LAURENT, nous
paraît être un excellent document de base, sur lequel nous pouvons nous appuyer pour
vulgariser le dispositif.
Pour cela, comme il est dit en conclusion, seule la détermination de tous les acteurs, État,
Région, partenaires sociaux, et leur volonté de travailler ensemble, permettront de réelles
avancées pour mieux faire connaître la Validation des Acquis de l’Expérience, mais,
également pour contribuer à l’évolution des mentalités, pour une réelle prise en compte de ce
moyen de qualification et de promotion sociale. Les mouvements, tels que les Associations
Familiales, qui ont une action transversale auprès des diverses tranches d’âge de groupes
socioprofessionnels variés, peuvent jouer un grand rôle dans cette prise de conscience
concernant l’évolution des mentalités.
Nous pensons également, comme il est dit en conclusion du projet d’avis, que le Conseil
régional doit avoir un rôle « pilote » de coordination dans ce domaine grâce notamment au
maillage territorial avec les Points Relais Conseil. Mais, nous tenons également à attirer
l’attention de tous les acteurs sur les réseaux existants et notamment sur leurs têtes de réseaux
régionales ou départementales, qu’elles soient professionnelles, associatives ou syndicales,
qui peuvent jouer un grand rôle.
Je tiens, en terminant mon intervention, à dire une nouvelle fois que la réussite de ce dispositif
VAE nous paraît être un atout déterminant pour permettre à la région Midi-Pyrénées de suivre
et de s’adapter aux rapides changements engendrés notamment par les évolutions
scientifiques, technologiques, socio-économiques liées à l’ouverture de plus en plus grande de
notre pays, dans le cadre de l’élargissement de l’Europe et de la mondialisation des échanges.
J’adresse, en terminant, toutes mes félicitations aux acteurs et rédacteurs de ce rapport pour sa
clarté, sa richesse de son contenu et la perspicacité des propositions qui y sont faites.
Annexe 2 Le glossaire
Annexe 11 Sigles
LOI
Loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002, de modernisation sociale (articles 133 à 146)
DÉCRETS
Décret n° 2002-1460, 2002-12-16, relatif au contrôle des organismes qui assistent des
candidats à une Validation des Acquis de l'Expérience et modifiant le titre IX du livre IX du
code du travail (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat),
Décret n° 2002-1459, 2002-12-16, relatif à la prise en charge par les employeurs des
actions de Validation des Acquis de l'Expérience et portant modification du titre V du livre IX
du code du travail (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat),
Décret n° 2002-617, du 26 avril 2002, Décret pris en application des articles L. 335-6 du
code de l'éducation et L. 900-1 du code du travail, relatif à la Commission nationale de la
certification professionnelle,
Décret n° 2002-616, du 26 avril 2002, Décret pris en application des articles L. 335-6 du
code de l'éducation et L. 900-1 du code du travail, relatif au répertoire national des
certifications professionnelles,
Décret n° 2002-615, du 26 avril 2002, pris pour l'application de l'article 900-1 du code du
travail et des articles L. 335-5 et L. 335-6 du code de l'éducation relatif à la Validation des
Acquis de l'Expérience pour la délivrance d'une certification professionnelle,
Décret n° 2002-529, 2002-04-16, pris pour l'application des articles L. 613-3 et L. 613-4 du
code de l'éducation et relatif à la validation d'études supérieures accomplies en France ou à
l'étranger,
Décret n° 2001-274, du 30 mars 2001, Décret relatif au titre d'ingénieur diplômé par l'Etat,
Décret n° 85-906, du 23 août 1985, fixant les conditions de validation des études,
expériences professionnelles ou acquis personnels en vue de l’accès aux différents niveaux de
l’enseignement supérieur,
CIRCULAIRES
Le glossaire
ACQUIS : ensemble des savoirs et des capacités (savoirs, savoir-faire et savoir-être) dont un
individu manifeste la maîtrise dans une activité professionnelle, sociale ou de formation
(Guide de la validation, ADEP/Ministère de l'Éducation Nationale, 1991 ; AFNOR 50.750).
Les acquis exigés pour suivre une formation constituent les pré-requis.
Les acquis peuvent être professionnels : le candidat a déjà une expérience professionnelle,
même modeste.
Ils peuvent être sociaux : le candidat par son expérience de la vie maîtrise certaines capacités
élémentaires comme parler en public, s'habiller avec élégance, conduire une automobile, etc.
Ils peuvent être enfin de type éducatif. Par la formation qu'il a reçue, le candidat pense qu'il
peut apporter la preuve qu'il maîtrise déjà certains des objectifs intermédiaires ou terminaux
du cycle de formation qu'il se propose de suivre. (Éducation nationale).
ACTIVITE : Ensemble des tâches effectivement réalisées par la personne concourant à une
ou plusieurs fonctions dans l'entreprise, selon des conditions d'exercice identifiées (Ministère
de l'Éducation Nationale, Référentiel des activités professionnelles, juin 1991 ; CPC,
Document n°91/1).
APPRECIATION :
Estimation, synthèse plus ou moins subjective d'un ensemble d'évaluations (J. Prat, Bulletin
des Administrateurs de l'Éducation, 1982, n° 1).
Dans la procédure de Validation des Acquis Professionnels, il est demandé au jury de
validation de porter, si nécessaire, à la connaissance du jury de délivrance, une appréciation
sur les acquis du candidat, afin de réduire les effets de l'absence de compensation inhérente à
l'octroi d'une dispense.
En conséquence, il est demandé que cette appréciation mette uniquement en valeur les aspects
positifs de l'évaluation, et que le jugement qu'elle comporte soit étayé par des critères
d'évaluation précis.
ATTESTATION : acte par lequel on reconnaît l’existence d’un fait (attestation de formation,
attestation d ’emploi, attestation de compétences).
ATTESTATION DE FORMATION : document correspondant à la preuve écrite qu’un
individu a suivi une formation. Il peut être délivré par un organisme de formation ou d ’autres
instances compétentes et n ’atteste que des acquis.
CAPACITES : ensemble des performances constatées qui peuvent être définies par un ou des
référentiels de contenu de formation (AFNOR X 50-750)
Assurance donnée par écrit, reconnaissant au titulaire un certain niveau de capacité vérifié par
un contrôle. Le certificat ne peut être délivré que par le dispensateur de formation (AFNOR X
50-750).
CERTIFICATION : acte par lequel on atteste qu’une chose est vraie. Attestation écrite
délivrée par une autorité habilitée à le faire.
Dans le contexte de la formation et de la validation des acquis individuels : opération ou
document qui authentifie les compétences et savoir-faire d ’un individu par rapport à une
norme formalisée par le référentiel. Lorsque cette norme concerne une qualification
professionnelle, la certification renvoie à un diplôme, un titre ou un certificat de qualification
professionnelle. Ceci confère au document délivré sa dimension juridique.
CLASSIFICATION : hiérarchie des emplois et, en règle générale, des postes établie le plus
souvent en référence à une grille construite à priori. Les classifications sont définies par une
convention collective.
- un ensemble de savoirs, savoir-faire et savoir-être qui sont manifestés dans l’exercice d’un
emploi/métier, dans une situation donnée (LE ROME - répertoire opérationnel des métiers et
des emplois de l’ANPE)
- la capacité d’exécuter des activités dans une occupation ou une fonction d’après les
standards attendus dans un emploi ou aptitude à agir dans des situations de travail ou à des
postes en vertu des critères requis par l’emploi (NVQ ’s)
- une capacité à agir pour obtenir un résultat dans une situation donnée, avec des moyens
donnés. Ou « ensemble de savoir-faire opérationnels, de connaissances (générales et
techniques) et de comportements professionnels, structurés, mobilisés et utilisables en
fonction d ’objectifs, dans des situations de travail actuelles et futures » (D. THIERRY -
Développement et Emploi - GPPEC)
- a skill … « an ability of a high order enabling the individual to perform a complex motor
act smoothly and with precision » the power to perform an act. An ability may be innate or it
may be tre result of practice » (JP CHAPLIN - Dictionary of psychology)
DIPLÔME :
- Pièce, matérielle ou non, établissant un privilège ou un droit ayant une dimension juridique ;
il conditionne l’accès à certaines professions et à certaines formations ou concours. Cette
appellation est réservée aux titres délivrés par et sous le contrôle du ministère de l’éducation
nationale (diplômes nationaux d’État ou diplômes délivrés par des établissements privés ou
consulaires et revêtus d’un « visa » ministériel en application de l’arrêté du 15 février 1921 de
la loi sur l’enseignement professionnel) ou d’un autre ministère. La notion de diplôme
national est fixée par l’article 17 de la loi de 1984. Enfin, existent des diplômes
d’établissements (article 17 précité) et des diplômes d’ingénieurs (loi du 10 juillet 1934).
- émanant d'une autorité compétente, le diplôme a une dimension juridique. Il établit un droit,
voire un privilège. Le diplôme de l'enseignement technologique et professionnel de
l'Éducation nationale atteste un ensemble de compétences et de savoirs requis pour l'exercice
d'une fonction donnée, et pour la poursuite d'études, quels que soient les lieux de formation et
les modalités de l'acquisition (d'après le Ministère de l'Éducation Nationale/ADEP, Guide de
la validation, 1991 ; Ministère de l'Éducation Nationale, 1er décembre 1992).
DISPENSE : Il existe des systèmes de dispense qui sont des procédures codifiées par des
textes et appliquées automatiquement ; dans ce cas-là on ne se situe pas dans le champ de la
validation des acquis. À titre d’exemple : avoir élevé 3 enfants dispense d’avoir acquis un
certain niveau d’études pour la passation d’un concours administratif ; équivalence de
diplôme en université ; dérogation officielle comme, par exemple l’accès à la formation
d’aide soignante grâce à la prise en compte de l’expérience.
Ce principe de dispense s’applique aux pré-requis à l’entrée dans une formation, à une partie
du parcours de formation voire aux épreuves permettant l’octroi d’un diplôme ou d’un titre.
Ceci suppose que la nature de la dispense accordée fasse l’objet d’un texte réglementaire
officiel, de type arrêté cosigné par les ministères concernés.
Possibilité pour un candidat de ne pas subir une épreuve, compte tenu de ses acquis (titre ou
diplôme, bénéfices venant d’une autre spécialité, Validation des Acquis Professionnels). Le
candidat ayant fait valoir une dispense n’obtient pas de note à l’épreuve correspondante
(Ministère de l’Éducation nationale - guide réglementaire - octobre 1997).
EMPLOI : au sens de l’emploi exercé, tout travail rémunérateur exécuté pour un employeur
ou pour son propre compte ; au sens des emplois repérés, référents standardisés, composés de
fonctions uniques ou combinées, correspondant à des situations de travail appelant des
compétences identifiées, observables et relativement homogènes (BIT, AFPA…).
ÉQUIVALENCE (dans le champ de la certification) : octroi d’une valeur égale entre deux
certifications et l’accès aux mêmes droits. Dans le cas de certifications ministérielles, il s’agit
d’une reconnaissance mutuelle pour attribuer une valeur identique à la totalité ou à une partie
des diplômes ou titres qu’ils délivrent ; Ceci suppose que la nature de cette reconnaissance
mutuelle fasse l’objet d’un texte réglementaire officiel, de type arrêté cosigné par les
ministères concernés, ou liste officielle établie par le ministère ou l’institution qui
« reconnaît ». L’usage des « équivalences » se situe notamment dans le champ d’une
inscription dans une formation lors d’un changement de filière.
ÉPREUVE : Composante d'un examen qui vise à vérifier les acquis des candidats par rapport
à des connaissances et compétences définies par un programme ou un référentiel.
ÉVALUER :
"Confronter un référent à un référé", ou un ensemble d'informations à un ensemble de
critères" (de Ketele, 1991).
"Mettre en relation, de façon explicite ou implicite, un référé (ce qui est constaté ou
appréhendé de façon immédiate, ce qui fait l'objet d'une investigation systématique ou d'une
mesure), avec un référent (ce qui joue le rôle de norme, ce qui doit être, ce qui est l'objectif
poursuivi...) M. Lesne, Lire les pratiques de formation d'adultes, 1984).
JURY DE VALIDATION :
Instance désignée par les textes officiels en vigueur pour la Validation des Acquis
Professionnels, qui est seule habilitée à octroyer des dispenses d’unités ou d’épreuves
constitutives d’un diplôme donné, à la suite de l’analyse des acquis d’une personne issus de
son expérience.
QUALIFICATION : la définition de cette notion peut être abordée selon deux approches :
l’emploi ou l’individu. Ici on entend par qualification, la reconnaissance sociale de la maîtrise
des savoirs et des compétences nécessaires à la tenue d’un emploi.
Selon l ’AFPA, il convient de distinguer la qualification acquise par la formation, attestée par
l ’obtention d ’un diplôme, la qualification du poste de travail, définie d ’une façon négociée
ou non, dans la branche ou dans l ’entreprise, et la qualification de chaque personne comprise
comme capacité individuelle opératoire pour occuper un poste de travail.
RECONNAÎTRE :
- accepter, tenir pour vrai (ou pour tel), admettre officiellement l’existence juridique de …
(Petit Robert)
- juger, déterminer comme déjà connu - admettre comme vrai, réel ou légitime (Anne-Marie
CHARRAUD 1999)
SAVOIR : ensemble d’informations détenues en propre par un individu. Le savoir peut être
compris comme un terme générique. Il se décline en connaissance, savoir-faire, savoir-être.
Ensemble des connaissances théoriques et pratiques (AFNOR X 50-750).
SAVOIR-FAIRE : mise en œuvre d ’un savoir et d ’une habileté pour une réalisation
spécifique (AFNOR X 50-750).
SITUATION DE TRAVAIL : ensemble des conditions dans lesquelles est réalisée la tâche
ou l'activité (MNNQ, Classeur Validation, 1991).
l’homologation valide un titre, en le situant dans l’échelle des niveaux de formation, sur
la base d’un dossier élaboré par l’organisme de formation, se référant à un lieu de
formation et à une formation précise (Ministère de l’Éducation Nationale).
Pour la première fois, toutes les certifications reconnues par l'État seront réunies dans un
même espace. Sa consultation permettra :
Les diplômes et les titres à finalité professionnelle sont classés par domaine d'activité et par
niveau. Les certificats de qualification sont, quant à eux, classés séparément par domaine
d'activité. Le répertoire mentionne également les correspondances entre les certifications,
ainsi que les reconnaissances mutuelles, partielles ou totales lorsqu'elles sont explicitement
prévues par les autorités qui les délivrent.
1. les diplômes et titres à finalité professionnelle délivrés par l'Etat. Ceux-ci ayant été
créés après avis d'instances consultatives, en accord avec les organisations représentatives
d'employeurs et de salariés.
2. certains titres homologués pour une durée maximale de trois ans à compter de la date
de l'arrêté d'homologation (et au plus tard jusqu'au 18 janvier 2005) :
* les titres dont l'homologation était en cours de validité avant la promulgation
du décret relatif au répertoire
* les titres homologués après avis de la Commission nationale de la
certification professionnelle qui reprend, jusqu'au 18 janvier 2005, la mission
de la Commission technique d'homologation.
et sur demande des autorités ou organismes qui les ont créés, après avis de la Commission
nationale de la certification professionnelle prévue à l'article L. 335-6 du code de l'éducation.,
les diplômes et titres à finalité professionnelle ainsi que les certificats de qualification
professionnelle seront enregistrés. Leur validité est de cinq ans à compter de la publication de
l’arrêté du Premier Ministre. Les certifications enregistrées sont reconnues sur l’ensemble du
territoire.
Elle est composée de seize représentants ministériels, de dix partenaires sociaux, de trois
représentants élus des chambres consulaires, de trois représentants élus des régions et de
douze personnes qualifiées. Ces commissaires sont nommés par arrêté du Premier ministre
pour une durée de cinq ans renouvelable.
Pour l'instruction des demandes d'enregistrement dans le répertoire national des certifications
professionnelles et afin de préparer ses avis, elle s'appuie sur les travaux d'une commission
spécialisée composée de dix représentants ministériels et de dix partenaires sociaux. Elle est
dotée d'une structure permanente dénommée secrétariat national, comprenant des chargés de
mission ainsi qu'un réseau de correspondants régionaux.
Formation et diplômes
Annexe 6
ARIEGE
CIBC de l'Ariège
Maison Commune Emploi Formation
18, rue de l'Espinet
09000 FOIX
Tél : 05.61.02.68.00 Fax : 05.61.65.15.03
Mel : cibc-ariege@wanadoo.fr
Antennes : Foix, Pamiers, Lavelanet, Saint Girons
AVEYRON
CIBC de l'Aveyron
6 rue Abbé Bessou
12000 RODEZ
Tel : 05 65 68 21 55 - Fax : 05 65 43 15 21
e-mail : cibc.villefranche@voila.fr
Antennes : Decazeville, Villefranche de Rouergue, Rodez et Millau
PICO Millau
7 avenue du Général de Gaulle
12 100 MILLAU
Tel : 05 65 60 07 47 - Fax : 05 65 59 19 25
e-mail : cfa.millau@educagri.fr
CIDF
Centre d'information et de Documentation des femmes et des familles
95 grande rue Saint Michel
31400 TOULOUSE
Tél : 05 34 31 23 31 - Fax : 05 34 31 23 30
Mel : cidf31@wanadoo.fr
Antennes : Toulouse et quartiers BagaTélle, Reynerie, Les Izards.
CROP-AFPA
Unité bilan ingénierie sociale
5 rue Goudouli
31400 TOULOUSE
Tél : 05 34 31 82 10 - Fax : 05 34 31 82 19
Mel : francine.delforge@afpa.fr
Antennes : Toulouse Demoiselles, Toulouse Basso Cambo, Toulouse Centre, Toulouse Palays
CRAJEP
63 bis avenue Saint Exupéry
31400 Toulouse
Tel : 05 34 30 91 11 - Fax : 05 62 71 67 21
e-mail : cperie@francasmp.com
Antenne : Muret, Toulouse Demoiselles, Toulouse Cépière, Toulouse Amidonniers
PICO AUZEVILLE
BP 37
31326 CASTANET TOLOSAN
Tél : 05 61 75 08 31 - Fax : 05 61 73 10 50
Mel : cfa.toulouse@educagri.fr
Antennes : Auterive, Auzeville, Revel, Villefranche, Caraman, Ondes
CIBC du Gers
Route de Mirande
BP 1
32001 AUCH
Tél : 05 62 05 26 40 - Fax : 05 62 61 85 22
Mel : cibc.gers@wanadoo.fr
Antennes : Auch, L'Isle Jourdain, Plaisance du Gers, Lectoure, Condom, Nogaro.
PICO MIRANDE
Domaine de Valentées
32300 MIRANDE
Tél : 05 62 66 54 64 - Fax : 05 62 66 53 85
Mel : cfppa.mirande@educagri.fr
Antennes : Mirande, Riscle
LOT
CIBC du Lot
56 bis rue Gambetta
46000 CAHORS
Tél : 05 65 30 19 90 - Fax : 05 65 35 97 18
Mel : cibc46@wanadoo.fr
CIBC du Lot
8 bis rue de la Croix blanche
46100 FIGEAC
Tel. 05 65 34 20 49
Fax : 05 65 34 80 01
CIO Cahors
28 boulevard Gambetta
46000 CAHORS
Tél : 05 65 30 19 05 - Fax : 05 65 35 12 39
Mel : ciocahors@ac-toulouse.fr
Antennes : Cahors, Figeac et Gourdon
HAUTES PYRENEES
AFPA SOP
92 rue Alsace Lorraine
65000 TARBES
Tel : 05 62 36 98 00 - Fax : 05 62 37 51 79
e-mail : genevieve.camus@afpa.fr
Antenne : Lourdes
TARN
CIBC du Tarn
Maison commune de l'emploi et de la formation
7 place de l'Albinque
81100 CASTRES Tél : 05 63 51 63 40 - Fax : 05 63 72 03 40
Mel : cibc.castres@wanadoo.fr
Antennes : Castres, Albi, Gaillac, Graulhet, Mazamet
TARN et GARONNE
PICO Montauban
Domaine de Capou - 1915 route de Bordeaux
82000 MONTAUBAN
Tel. 05 63 21 23 39 - Fax : 05 63 03 39 13
e-mail : pascale.tesseyre@educagri.fr
PICO MOISSAC
BP 23 Avenue de Sarlac
82201 MOISSAC
Tél : 05 63 04 63 10 - Fax : 05 63 034 63 11
e-mail : cfppa.moissac@educagri.fr
Antennes : Montauban, Moissac
CCI du Tarn et Garonne
22 allée de Mortarieu
BP 527
82065 MONTAUBAN
Tél : 05 63 22 26 30 - Fax : 05 63 22 26 29
e-mail : b.bru@montauban.cci.fr
Antenne : Montauban
Annexe 8
CRIS
Annexe 9
Adresse géographique : Manufacture des Tabacs, 21 allée de Brienne, Bâtiment A, 1er étage,
bureaux MA 107.
Tél. : 05 61 12 86 59.
Fax : 05 61 12 86 60.
Mél : cathycd@univ-tlse1.fr
www.univ-tlse1.fr
Sigles
B
BEP Brevet d'Etudes Professionnelles
BEPC Brevet d'Etudes du Premier Cycle
BTS Brevet de Technicien Supérieur
BP Brevet Professionnel
C
CAF Caisse d’Allocations Familiales
CAP Certificat d’Aptitude Professionnelle
CAPEB Confédération des Artisans et des Petites Entreprises du Bâtiment
CARIF-OREF Centre d'Animation, de Ressources et d'Information sur les Formations -
Observatoire régional sur l'emploi et la formation
CCE Certificat de Compétence en Entreprise
CCI Chambre de Commerce et d’Industrie
CCP Certificat de Compétences Professionnelles
CDD Contrat à Durée Déterminée
CDI Contrat à Durée Indéterminée
CET Conseiller de l’Enseignement Technologique
CEP Certificat d'Etudes Primaires
CESR Conseil Economique Social et Régional
CIBC Centre Interinstitutionnel de Bilan de Compétences
CIDF Centre d'Information sur les Droits des Femmes
CIDJ Centre d’Information et de Documentation pour Jeunes
CIF Congé Individuel de Formation
CIO Centre d’Information et d’Orientation
CNAM Conservatoire National des Arts et Métiers
CNCP Commission Nationale de la Certification Professionnelle
COPIRE Commission Paritaire Interprofessionnelle Régionale de l’Emploi
CPC Commission Professionnelle Consultative
CRAJEP Conseil Régional des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire
CRCI Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie
CRIJ Centre Régional d'Information Jeunesse
CRIS Cellule Régionale Inter Services
CQP Certificat de Qualification Professionnelle
CRAJEP Comité Régional des Associations de Jeunesse et d'Education Populaire
CRIVA Centre Régional Inter-écoles de Validation des Acquis
D
DAVA Dispositif Académique de Validation des Acquis
DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales
DEAVS Diplôme d’Etat d’Auxiliaire de Vie Sociale
DESS Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées
DRASS Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales
DDTEFP Direction Départementale du Travail, de l’Emploi et de la Formation
Professionnelle
DRTEFP Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation
Professionnelle
E
ENIT Ecole Nationale d'Ingénieurs de Tarbes
ENSICA Ecole Nationale Supérieure d'Ingénieurs de Constructions Aéronautiques
F
FAFIH Fonds National Assurance Formation Industrie Hotelrance
FAFEA Fonds d’Assurance Formation des Exploitants Agricoles
FEHAP Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Assistance Privés
FFB Fédération Française du Bâtiment
FIF-PL Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux
FONGECIF FONds pour la Gestion du Congé Individuel de Formation
I
IBODE Infirmier de Bloc Opératoire Diplômé d'Etat
INPT Institut National Polytechnique de Toulouse
INRA Institut National de Recherche Agronomique
INSA Institut National des Sciences Appliquées
INSEE Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
M
MIF Maison de l'Information sur la Formation
MIJ Mission Intercommunale Jeunesse
O
OPACIF Organisme Paritaire Agréé pour le Congé Individuel de Formation
OPCA Organisme Paritaire Collecteur Agréé
P
PAIO Permanence d’Accueil d’Information et d’Orientation
PAP Projet d’Action Personnalisé
PARE Plan d’Aide au Retour à l’Emploi
PICO Points Information Conseil Orientation
PME Petites et Moyennes Entreprises
PMI Petites et Moyennes Industries
PRC Points Relais Conseil
PRDF Plan Régional de Développement des Formations professionnelles
PRFP Programmes Régionaux de Formation Professionnelle
R
RNCP Répertoire National des Certifications Professionnelles
S
SARAPP Site Antenne Rurale de l'Atelier de Pédagogie Personnalisée
SCUIO Service Commun Universitaire d’Information et d’Orientation
U
UIMM Union des Industries Mécaniques et Métallurgiques
UNISAE Union Nationale Interprofessionnelle des Syndicats d’Associations Employeurs
V
VAE Validation des Acquis de l’Expérience
VAP Validation des Acquis Professionnels
Annexe 12
www.cariforef-mp.asso.fr
www.centre-inffo.fr
www.legifrance.gouv.fr
www.service-public.fr
www.assembleenationale.fr
www.senat.fr
www.education.gouv.fr
www.emploi.gouv.fr
www.eduscol.education.fr
www.anfh.asso.fr/valipro