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Assemblée Plénière

Séance du 15 Décembre 2003

AVIS

SUR LA VALIDATION

DES ACQUIS DE L’EXPÉRIENCE

EN MIDI-PYRÉNÉES
CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL REGIONAL
MIDI-PYRÉNÉES

Assemblée Plénière

Séance du 15 décembre 2003

AVIS SUR LA VALIDATION

DES ACQUIS DE L’EXPÉRIENCE

EN MIDI-PYRÉNÉES

Rapporteur : Odile LAURENT

AVIS ADOPTE :

POUR : 84

CONTRE : 1

ABSTENTIONS : 8
EXTRAIT DE L’INTERVENTION
DE JEAN-LOUIS CHAUZY

PRESIDENT

DU

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL


DE MIDI-PYRENEES

ASSEMBLEE PLENIERE

LUNDI 15 DECEMBRE 2 0 0 3
Monsieur le Préfet de Région,
Monsieur le Premier Vice-Président du Conseil Régional,
Monsieur le Secrétaire Général aux Affaires Régionales,
Mesdames, Messieurs les Conseillers Régionaux,
Mesdames, Messieurs, les Conseillers Economiques et sociaux,
Chers collègues,

Permettez-moi, pour commencer, de vous remercier de votre présence, Monsieur le


Préfet et Monsieur le Premier Vice-Président du Conseil Régional, à cette assemblée
plénière du CESR. Elle manifeste l’intérêt que vous attachez aux deux sujets qui vont être
abordés ; le premier sur la Validation des Acquis de l'Expérience et le second sur le projet de
Budget Primitif de 2004 pour la Région Midi-Pyrénées.

Je suis heureux, Monsieur le Préfet, de vous accueillir pour la première fois au sein de
notre assemblée. Je sais, depuis votre arrivée à Toulouse le 1er septembre, que vous avez
déjà acquis une solide connaissance des dossiers économiques et sociaux de la Haute-
garonne et de la Région, fait le tour des personnalités et des collectivités qui les composent.
Ce n’est pas et ne sera pas de tout repos, mais vous le saviez déjà.

Les CESR ne vous sont pas inconnus. Je sais par mes collègues de Champagne-
Ardenne et de la Réunion la qualité des relations de travail que vous aviez organisées avec
les acteurs économiques, sociaux et associatifs. Vous devez savoir que dans cette grande,
belle et difficile région, vous pouvez compter sur l’investissement, les travaux, l’expertise de
la seconde assemblée régionale, sa capacité à défendre ses idées, une certaine conception de
l’intérêt général et de l’avenir de cette région.

Je sais que notre travail sur la Validation des Acquis de l’Expérience est pour vous
d’un grand intérêt, je vous renouvelle notre reconnaissance d’avoir dégagé un peu de temps
pour participer à nos débats.

LA VALIDATION DES ACQUIS DE L'EXPÉRIENCE


La préparation de l’avis sur la Validation des Acquis de l'Expérience dont le cahier des
charges, préparé par la commission « Education, Formation, Emploi, Sport » le 11 février
2002, a été adopté en Bureau le 20 septembre 2002, a demandé un gros investissement à
cette Commission que je tiens à féliciter pour le travail réalisé.

Odile LAURENT va vous présenter cet avis riche et argumenté qui prend le temps de
préciser les concepts de « certification » et d’« expérience » et d’expliquer l’émergence de la
notion de « Validation des Acquis de l'Expérience » définie par la loi de modernisation
sociale du 27 janvier 2002. Il s’agit bien de l’émergence d’un nouveau droit d’accès aux
diplômes qui demande, pour être effectif, que les moyens d’accès à ce droit soient donnés à
ceux qui ne les ont pas.
Et si la détermination de tous les acteurs, Etat, Région, Partenaires sociaux, et leur
volonté de travailler ensemble, est nécessaire pour promouvoir la V.A.E., le Conseil
Régional est bien dans son rôle de « pilote », de coordination de tous les acteurs de la
formation et de la certification, pour mettre en œuvre ce droit à la Validation des Acquis de
l'Expérience.

Ce rôle, la Région a déjà commencé à l’assumer avec efficacité dans le cadre du


chantier du PRDF et avec la mise en place des Points Relais Conseil en VAE. La
présentation de cet avis est pour moi l’occasion d’en rendre hommage à cette tribune.

( …)

Je vous en remercie.
INTERVENTION DE CLAUDE DUPUY
PRÉSIDENT DE LA COMMISSION
« ÉDUCATION, FORMATION, EMPLOI, SPORTS »

Mesdames et Messieurs les Présidents,


Mesdames et Messieurs les Conseillers,

La Commission « Éducation, Formation, Emploi, Sports » du Conseil Économique et


Social s’est auto-saisie du thème de la Validation des Acquis de l’Expérience au moment de la
construction de la loi de modernisation sociale et de sa promulgation en janvier 2002, pour
finaliser aujourd’hui son projet d’avis.

La VAE est un thème fort.

Elle marque la volonté de l’État de diversifier les modalités d’accès à la certification et


d’impulser ainsi une nouvelle logique pour faciliter l’accès à la formation et rendre effectif le
concept de formation tout au long de la vie.

Elle représente un changement considérable dans le fonctionnement des institutions en


permettant la reconnaissance du caractère formateur du travail et de l’expérience
professionnelle, mais aussi extra-professionnelle, comme voie d’accès aux diplômes et aux
titres.

La VAE va prendre le relais de l’école qui ne joue plus aujourd’hui le rôle d’ascenseur
social qu’elle a assumé durant des générations, en permettant tout à la fois l’accès à la
qualification et la promotion sociale des individus issus de tous les milieux sociaux.

De même, la formation professionnelle continue, issue des lois de 1971, n’a pas
permis l’accroissement de qualification de plus en plus attendu par des entreprises en pleine
évolution et sur le marché du travail.

La VAE va dynamiser la formation professionnelle continue, qui, avec l’accord


interprofessionnel du 20 septembre 2003, doit trouver un second souffle. Chaque personne a
ainsi les moyens d’être acteur de son projet de vie personnel et professionnel en lui permettant
de se positionner par rapport à ses besoins de qualification.

Mais, un droit n’existe que s’il est effectif.

Par ses 26 propositions, le CESR encourage le Conseil Régional de Midi-Pyrénées à


faire plus encore, à faire mieux.

Il est à noter qu’il a été très tôt préoccupé de la mise en œuvre de la VAE, qu’il s’est
investi dans les expérimentations « PERY ». Cet engagement fait que notre Région est déjà
dotée du dispositif d’information et que les Points Relais Conseil, après une année de
fonctionnement, ont acquis de l’expérience et peuvent aussi évoluer positivement. En
inscrivant la VAE comme un chantier opérationnel du PRDF, le Conseil Régional permet à la
Région d’avancer sur la voie d’une organisation coordonnée et cohérente.

Je remercie ici les élus et les techniciens qui ont associé régulièrement les conseillers
du CESR aux travaux de ce chantier, en particulier Marie-Claude BASCOUL et Philippe
RAUCH, et qui ont su également tenir compte de leurs remarques.
A l’heure des remerciements, je voudrais réparer une omission, qui sera également réparée
dans la version définitive de l’avis sur la VAE.
En effet, je souhaite remercier, d’une part, les responsables des Points Relais Conseil, qui
malgré leur charge de travail d’accueil des candidats à la VAE, ont répondu à l’enquête très
précise que la Commission leur avait adressée, pendant les vacances d’été. Les résultats ont
été très précieux pour élaborer notre avis.
D’autre part, remercier aussi le CARIF-OREF et l’animatrice de la Cellule Régionale Inter-
Services, Catherine AYRAUD, qui a réalisé le bilan d’activité des Points Relais Conseil et a
autorisé sa publication dans notre avis.

Mais, le Conseil Régional, seul, ne peut tout assumer et qu’il revient aussi à l’État,
Monsieur le Préfet, et à ses services de promouvoir la VAE. Les services des Ministères
« valideurs » ne peuvent le faire que s’ils disposent des moyens humains et matériels, répartis
équitablement.

Aussi, la VAE, étant une voie d’accès au diplôme comme les autres comme l’affirme
la loi, elle doit bénéficier des mêmes moyens en tenant compte de la montée en puissance de
ce dispositif. Par avance, je vous remercie de l’attention portée à ce dossier.
PRÉSENTATION DE L’AVIS
PAR LE RAPPORTEUR Odile LAURENT

La Validation des Acquis de l’Expérience ou VAE en Midi-Pyrénées

Quel est le concept qui se cache derrière cette association singulière des trois mots
« validation, acquis, expérience » ?
Le Code du travail en définit le principe dans son article L 900-1 :

« Toute personne engagée dans la vie active est en droit de faire valider les acquis de son
expérience, notamment professionnelle, en vue de l’acquisition d’un diplôme, d’un titre à
finalité professionnelle ou d’un certificat de qualification. »

Ce droit individuel ouvre une nouvelle voie d’acquisition d’un titre ou d’un diplôme
professionnel : la formation initiale, continue ou en alternance ne sont désormais plus les seuls
moyens d’y accéder.

La Validation des Acquis de l’Expérience s’adresse à des adultes qui ont un vécu, une histoire
professionnelle et des acquis, c’est-à-dire des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être
construits et maîtrisés dans une activité professionnelle sociale ou de formation.
La démarche de validation va consister à faire reconnaître publiquement ces acquis par
l’obtention d’une certification, c’est-à-dire d’un titre ou d’un diplôme enregistrés dans le
répertoire national des certifications professionnelles.
Ces certifications sont construites en référence à des activités professionnelles traduites en un
ensemble d’objectifs de formation identifiant les savoirs et les capacités à atteindre. Elles sont
enregistrées dans les référentiels de diplômes.
De plus, elles sont découpées en unités permettant ainsi de les obtenir partiellement ou en
totalité. Dans le cadre de la VAE, on parlera respectivement de validation partielle et
validation totale.

De fait, la VAE postule l’expérience, professionnelle, bénévole, associative ou syndicale,


comme formatrice et pouvant être mise en regard d’une certification. Ainsi, l’individu engagé
dans le dispositif de VAE va donc devoir mettre en correspondance sa propre expérience et le
contenu d’un titre ou d’un diplôme, en d’autres termes, le candidat à la VAE va être amené à
dire son expérience.

On voit bien que la notion d’expérience est centrale dans la démarche de VAE. Attardons-
nous donc quelques instants sur ce terme d’expérience et sur les méthodes qui vont permettre
de la révéler.

L’idée selon laquelle l’activité est productrice de connaissances n’est pas nouvelle : Taylor
insistait déjà sur la grande masse de connaissances traditionnelles que les ouvriers avaient
acquises par l’expérience. Mais, l’expérience, c’est aussi travailler sans y penser, ou encore
travailler avec son expérience tout en s’en passant.
Le but recherché avec la VAE étant de dire son expérience, et de la faire reconnaître par
autrui, deux problèmes de méthode se posent alors : pour l’observateur qui ne peut observer
ce qui n’est pas visible, pour le sujet qui n’est pas conscient de son expérience puisqu’il fait
en sorte que son expérience n’encombre pas sa mémoire. L’expérience est donc difficile à
rendre compte. C’est bien à cette difficulté que va être confronté le candidat à la VAE. Il va
être obligé de décrire son travail avec son propre style, ses mots à lui, mais aussi dire ce qui
lui a permis d’apprendre en le mettant en relation avec les exigences du référentiel du diplôme
visé.

Si la VAE est un droit individuel tout récent, puisqu’il est défini par la loi dite de
modernisation sociale du 17 janvier 2002. Elle fait suite à plusieurs dispositifs qui
reconnaissent que l’expérience professionnelle est source de connaissance. Ainsi, une loi de
1934 permet à des techniciens sous certaines conditions, d’acquérir un titre d’ingénieur
diplômé d’état. Puis, dans les années 60, les besoins de reconversion des bassins miniers font
apparaître la notion de validation des acquis et introduisent le système des unités
capitalisables pour les diplômes. Plus tard, dans les années 80, les politiques en faveur des
jeunes, par les contrats de formation en alternance, développent le principe selon lequel « on
apprend en situation de travail », enfin la loi du 20 juillet 1992 qui institue les procédures de
Validation des Acquis Professionnels ou VAP ouvre des possibilités de dispense d’une partie
des épreuves des examens pour les diplômes de l’éducation nationale et de l’agriculture.

La VAE, quant à elle, bien qu’elle s’inscrive dans la continuité de ces différents dispositifs,
elle s’en distancie par les éléments suivants :

 le droit à la VAE est un droit individuel.


 la VAE est une voie d’accès à la certification au même titre que les autres. En effet, la
totalité d’un titre ou d’un diplôme peut être obtenue. La certification doit toutefois être
obtenue dans un délai de 5 ans suivant la demande.
 l’expérience associative, syndicale, politique, est reconnue au même titre que l’expérience
professionnelle salariale.
 3 ans d’activités professionnelles ou bénévoles suffisent pour accéder au dispositif
 La démarche VAE rentre dans le champ de la formation professionnelle continue et donne
droit à un congé de validation pour les salariés.

La Validation des Acquis de l’Expérience peut ainsi être considérée comme une nouvelle
chance pour accéder à la certification, qui n’a pu être obtenue, pour des raisons multiples, lors
d’un premier parcours de formation. En cela, elle s’inscrit dans les valeurs fondatrices du
courant de l’éducation permanente et de la formation tout au long de la vie. Elle reste,
toutefois, un dispositif technique très encadré.
Le candidat ne doit la confondre ni avec l’équivalence de titres et de diplômes, ni avec une
« conversion automatique » de l’expérience en diplôme. Il ne suffit pas d’envoyer un
Curriculum Vitae ou de se soumettre à quelques formalités pour obtenir un diplôme ou un
titre. C’est pourquoi, la circulaire d’avril 2002 de la Direction Générale du Travail et de la
Formation Professionnelle offre aux Régions qui le souhaitent la possibilité d’instaurer un
réseau d’information et de conseil à travers des structures de proximité, les Points Relais
Conseils, animés et coordonnés par la Cellule Régionale Inter-Services, la CRIS en Midi-
Pyrénées.

Nous venons de définir ce qu’est la VAE. Mais pourquoi ce dispositif est-il pertinent ? En
d’autres termes, qu’apporte socialement la détention d’un titre ou d’un diplôme ?

Comme le montre les statistiques nationales, la détention d’un diplôme favorise l’accès à
l’emploi, le maintien dans l’emploi et l’évolution professionnelle. Elle permet aussi d’accéder
à un concours ou de s’installer à son compte.
Or, même si la situation de Midi-Pyrénées est plus favorable que pour la France entière, il
n’en reste pas moins que plus de 45 % des personnes vivant dans notre région n’ont pas atteint
le premier niveau de qualification professionnelle, c’est-à-dire le CAP ou le BEP. Toutefois,
les postes occupés par les personnes en activité requièrent pour la plupart un niveau au moins
équivalent à ce premier niveau de qualification. Ces personnes exercent donc une activité
pour laquelle elles ne détiennent pas le niveau de diplôme correspondant au travail effectué et,
de ce fait, constituent un vivier important pour la Validation des Acquis de l’Expérience en
région.
Les premiers chiffres de demande de renseignements sur la VAE en région, en forte
augmentation depuis un an, sont d’ailleurs là pour nous le confirmer. Ces candidats à la VAE
sont pour environ 60 % des personnes en activité, près des 2/3 sont des femmes et près des
2/3 ont entre 30 et 44 ans. Rares sont les candidats demandant une validation au titre
d’expériences associatives ou syndicales.

C’est pourquoi
le CESR propose la constitution d’un groupe de travail sur la prise en compte de
l’expérience associative, syndicale et politique dans la VAE, au sein de la Cellule
Régionale Inter-Services afin d’élaborer des mesures capables de promouvoir cette voie
d’entrée dans la VAE.

Les personnes, s’engageant dans une démarche VAE, visent essentiellement l’obtention du
niveau de qualification supérieur à celui détenu. Pour l’enseignement supérieur, on note que
les candidats se portent plus volontiers sur des dispenses de formation que sur la validation
totale du diplôme.
Quant aux résultats des premières demandes de validation, recueillis auprès des certificateurs
de façon informelle, ils font apparaître que 50 à 60 % des candidats obtiennent la validation
totale du diplôme visé.
Le nombre de validations partielles reste donc important.

Ainsi, le CESR préconise la mise en place d’un dispositif régional de collecte statistique
des résultats de validation, qui permettrait, d’une part, une meilleure analyse de
l’efficacité du dispositif VAE en région et, d’autre part, pourrait aider au repérage
des formations à développer pour les candidats ayant obtenu une validation partielle.

Quant aux motivations poussant ces adultes à s’engager dans une démarche VAE, elles sont
principalement de trois ordres :
 ils recherchent la reconnaissance d’un niveau professionnel atteint afin de se valoriser
eux-mêmes ;
 ils se servent du dispositif comme tremplin dans leur déroulement de carrière ;
 ils cherchent à reprendre des études ou à accéder à une certification nécessaire à la
création ou à la reprise d’entreprise.

Malgré les fortes motivations des candidats à la VAE, ces derniers rencontrent des difficultés
à s’inscrire dans le dispositif. En effet, les témoignages des candidats auditionnés font
apparaître :
 que l’accès à l’information ne se fait pas aisément,
 que le choix du titre ou du diplôme est complexe,
 que l’exercice écrit qui consiste à dire son expérience est difficile à appréhender.

En règle générale, on constate que les plus formés et les plus informés y ont recours plus
facilement que les publics plus en difficulté. Or, un des enjeux de la VAE est de bénéficier au
plus grand nombre et en particulier aux personnes de bas niveau de qualification ou qui en
sont le plus éloignées. L’ensemble des difficultés que nous venons de citer, auxquelles se
trouve confronté le candidat montre qu’il est indispensable de développer en région un
dispositif capable de soutenir le candidat tout au long de sa démarche. C’est la raison pour
laquelle, des structures d’aide personnalisée, les Points Relais Conseil, existent en région.
Toutefois, ces structures d’aide personnalisée en VAE ne sauraient à elles-seules être les
garantes de la réussite du dispositif de VAE. En effet, comment ce droit individuel pourrait-il
être promu si le candidat n’obtient pas en retour une reconnaissance sociale des efforts
entrepris ?

Pour le CESR, la VAE, droit individuel, doit être considérée comme un élément de la
formation tout au long de la vie. Pour assurer sa réussite, elle doit s’inscrire dans une logique
de projet professionnel, favorisant l’évolution de carrière, pour une promotion dans
l’entreprise, qu’elle relève d’une démarche collective ou d’une initiative individuelle.

Pour atteindre cet objectif ambitieux, il convient :

 de renforcer l’information des entreprises et des salariés afin de convaincre ces derniers de
l’intérêt de la démarche VAE ;
 de mobiliser l’ensemble des acteurs, branches, chambres consulaires, partenaires sociaux
et associations, pour qu’ils contribuent à l’accès de tous au parcours de VAE.

Maintenant, examinons plus précisément en quoi consiste ce parcours de VAE et quelles sont
les conditions de sa réussite en région.

Commentaires associés au schéma : Le parcours du candidat


Après avoir pris connaissance de l’existence du dispositif VAE, le candidat à la VAE va
s’engager dans une démarche constituée des étapes suivantes :

 l’étape de conseil et d’orientation préliminaire durant laquelle le candidat va être amené à


élaborer son projet professionnel qui va le guider dans le choix de la certification visée et
lui permettre d’identifier l’organisme certificateur ;
 l’étape d’orientation définitive réalisée par les services du certificateur qui permet
d’effectuer le choix définitif du diplôme ou titre, de faire la demande de VAE ;
 si la demande de VAE est jugée recevable d’un strict point de vue réglementaire, le
candidat bascule dans la phase d’élaboration de son dossier de validation. Une aide
technique peut alors être apportée par le certificateur à la demande de l’intéressé.
 Lorsque le dossier est finalisé, le candidat dépose son dossier et se prépare à comparaître
devant le jury de validation qui délibère et délivre tout ou partie du diplôme ou encore
rejette la validation.

Dans le cas d’une validation totale, le candidat a terminé sa démarche. Dans le cas où la
validation est partielle, l’intéressé va devoir rechercher les formations préconisées par le
certificateur. Il reste alors au candidat 5 ans pour valider l’intégralité de la certification
visée.
On voit bien à l’examen des étapes du processus de VAE qu’il est essentiel que le candidat
dispose tout au long de sa démarche, d’un soutien personnalisé pour l’aider à surmonter ses
difficultés. Ce soutien individualisé ne doit pas se contenter de répondre aux interrogations
techniques liées à la démarche, mais doit aussi permettre au candidat de trouver des solutions
à ses contraintes personnelles telles que les déplacements ou les gardes d’enfants en
particulier pour les femmes.

Afin de bien distinguer cet accompagnement à la personne tout au long de la démarche de


VAE de l’accompagnement conduit par le certificateur, le CESR a souhaité donner deux
dénominations distinctes à ces deux types d’accompagnement, à savoir :

 l’accompagnement généraliste désignant l’aide personnalisée à la personne depuis


l’entrée dans le dispositif jusqu’à l’obtention de la validation totale,

 l’accompagnement technique pour celui relevant du certificateur.

Pour le CESR, cette compétence « suivi personnalisé » relève d’une structure de proximité,
les Points Relais Conseil, dispositifs d’information et de conseil sont à ce titre bien adaptés. Il
considère que l’ensemble des besoins de la personne doit être pris en compte et que des
mesures particulières de politique régionale pourraient être mises en place, en ciblant les
publics prioritaires définis dans le PRDF. Toutefois, il pourrait être fait appel à d’autres
sources de financement. Le rôle de coordination de la Région trouverait là son plein exercice,
rôle qui pourrait s’exercer dans le cadre d’un protocole d’accord.

C’est pourquoi le CESR propose la signature d’un protocole d’accord entre la région,
l’État, les partenaires sociaux ayant pour objectif de développer et d’accompagner la
VAE sur le territoire.

Les Points Relais Conseil en Midi-Pyrénées sont au nombre de 10 à titre principal et sont
répartis sur le territoire à travers des antennes de proximité. Ils répondent à l’ensemble des
demandes de VAE. Un onzième, à travers un site Internet, est dédié à l’offre de validation de
l’enseignement supérieur.
Le maillage du territoire des PRC semble satisfaisant.
Toutefois, compte-tenu de l’implication des partenaires sociaux dans le processus de
VAE, le CESR est favorable à ce que le FONGECIF Midi-Pyrénées s’inscrive dans le
réseau des PRC.

Les Points Relais Conseil doivent conseiller, c’est-à-dire apporter une réponse structurée,
objective et individualisée à un grand nombre de personnes, basée sur une écoute des besoins
de la personne et sur une maîtrise des informations nécessaires à ce conseil.

Pour le CESR, le rôle de conseil consiste tout d’abord à avertir le candidat de l’exigence de la
démarche VAE. Toutefois, ce « conseil » n’est pas prescriptif. En effet, il appartient au
certificateur, qui maîtrise ses certifications et ses référentiels, de définir avec le candidat le
titre ou le diplôme auquel ce dernier peut postuler avec une bonne chance de réussite.
Après un an de fonctionnement des PRC en Midi-Pyrénées, où en est-on ?
D’après une enquête menée auprès des PRC, on constate :

 que ces derniers se conforment majoritairement au cahier des charges de la région,


 et que l’information amont est à consolider, les personnes arrivant dans les PRC ayant une
connaissance encore trop floue du dispositif, surtout celles ayant un faible niveau de
qualification.

Le CESR recommande donc d’intensifier la communication sur la VAE et le dispositif


VAE mis en place en région en s’inspirant des pistes préconisées par le CESR dans son
rapport, à travers la proposition 4.

Par ailleurs, les PRC attirent l’attention sur le manque de ressources financières et humaines
dont ils disposent. En effet, les PRC dépassent souvent l’enveloppe budgétaire allouée à la
VAE et sont contraints de puiser dans leurs ressources propres.
Ainsi, le CESR recommande au Conseil régional dans le cadre du chantier N°4 du
PRDF d’analyser avec les PRC les charges induites par leur mission de VAE et
d’adapter, avec ses partenaires, les moyens tant humains que matériels aux besoins
rencontrés.

Les conseillers PRC et les candidats à la VAE rencontrent en règle générale des difficultés à
apporter une information pertinente sur les titres et diplômes accessibles, sur la disponibilité
des référentiels, sur les calendriers de sessions de validation et sur les possibilités de prise en
charge. Ainsi, le CESR propose les pistes suivantes :

 rendre consultable le site du RNCP (Répertoire National de la Certification


Professionnelle) dans tous les lieux d’accueil des publics ;
 mettre à disposition gratuitement les référentiels dans les Points Relais Conseil et
dans les centres certificateurs ;
 mettre en place, mais à plus long terme, un « centre régional des référentiels » qui
regrouperait l’offre de certification et qui diffuserait gratuitement les référentiels
aux candidats.

Par ailleurs, le CESR propose de renforcer les échanges entre les PRC et les
certificateurs à travers la constitution de groupes de travail au sein de la CRIS, une
relation régulière entre ces structures étant jugées indispensables à la qualité de
l’information et de l’accompagnement du candidat à la VAE.

Quant à la phase de post-validation, en cas de validation partielle, elle ne semble pas vraiment
être prise en compte par les pouvoirs publics. Or, le taux de validation partielle est de l’ordre
de 40 % d’après les premiers résultats de validations. Le CESR s’inquiète donc de
l’accompagnement et du suivi des candidats ayant obtenu une validation partielle. En
particulier, il convient d’inventer de nouveaux modes de formation prenant en compte le
parcours individuel du candidat.

C’est pourquoi, dans le but de soutenir la phase « post » validation, lors de validation
partielle, le CESR engage le Conseil Régional à initier un travail d’ingénierie de la
formation qui pourrait s’effectuer dans le cadre de l’élaboration du Programme
Régional de Formation Professionnelle.
Malgré les points à améliorer que nous venons de souligner, le CESR se félicite de l’existence
de ces structures de proximité, d’accueil, de conseil et d’orientation que sont les PRC. Ces
structures, en assurant l’accompagnement généraliste du candidat, jouent un rôle pivot dans le
dispositif de VAE.

L’accompagnement technique, quant à lui, du ressort des certificateurs, a pour rôle d’aider le
candidat à rendre compte de son expérience professionnelle ou bénévole :

 en le guidant dans l’identification des activités exercées et des compétences acquises,


 en l’épaulant dans la constitution et la rédaction de son dossier, la compilation des preuves
de son expérience,
 en le préparant à l’entretien du jury de validation.

Les modalités d’accompagnement sont propres à chaque valideur. On retrouve cependant,


quel que soit le certificateur, au moins une phase d’information et de détermination du titre ou
du diplôme, et une phase d’accompagnement technique à proprement dite.
On note toutefois, un début d’harmonisation des pratiques entre les différents valideurs, qui a
été rendu possible grâce aux travaux du chantier régional VAE du PRDF.

Le CESR salue en particulier l’effort de convergence des modalités d’accès à la VAE des
différents établissements de l’enseignement supérieur en région, mené au sein du Centre
Régional Inter-écoles de Validation des Acquis, et encourage ces derniers à poursuivre
l’harmonisation engagée car les procédures diffèrent encore trop d’un établissement à
l’autre.

En ce qui concerne l’étape d’écriture du dossier, les certificateurs de l’enseignement


secondaire ont pour la plupart mis à la disposition du candidat des outils d’aide à la
constitution du dossier. Ces supports ont été considérés par les candidats auditionnés comme
très utiles. Or, dans l’enseignement supérieur, de tels guides n’existent pas en région. C’est
pourquoi,

le CESR recommande que pour l’enseignement supérieur soit mis en place des outils
communs tel un « dossier type » de validation, sur le modèle du dossier du Ministère de
l’Education nationale, qui sert de support au montage du dossier pour le candidat et de
guide de lecture de l’expérience pour le jury.

Le chantier N°4 du PRDF, lieu de réflexion et d’échanges sur la VAE en région pendant cette
année de premier exercice a permis la structuration des lieux d’information.
Les questions liées à l’accompagnement et à son financement sont les prochaines étapes, avec
deux préoccupations majeures, celle de la gestion du flux de demandes par les services
valideurs et celle de la prise en charge financière de cette phase pour les moins qualifiés avec
une réflexion sur les mesures à prendre et les critères d’éligibilité.

Ainsi, le CESR soutient, d’ores et déjà, la piste du conventionnement pour


l’accompagnement technique avec les certificateurs ou les organismes agréés par les
certificateurs, sur la base d’un cahier des charges, envisagée par les responsables
régionaux du chantier N° 4 du PRDF.
La crédibilité du dispositif VAE repose pour une large part sur le bon fonctionnement des
jurys de validation, puisqu’ils sont les garants de la valeur du diplôme et que d’eux seuls,
dépend l’attribution de tout ou partie du diplôme. Il convient donc d’examiner avec attention
leurs tâches et leurs moyens afin de vérifier que ces jurys peuvent assumer leur rôle.

On rappellera tout d’abord, que le jury de validation, comme pour l’examen, est dans sa forme
plénière. Il est souverain et composé à parité de professionnels et de formateurs, en respectant
la représentation hommes-femmes.

Le travail des jurys consiste à étudier le dossier, entendre le candidat et délibérer.


La tâche du jury de validation s’avère complexe et difficile. En effet, il n’opère plus dans le
cadre prédéfini d’un programme de formation. Par l’exposé de l’expérience décrite dans le
dossier, le jury déduit l’acquisition ou non des connaissances et obtient ainsi la confirmation
de la véracité des descriptions. Lors de l’entretien avec le candidat, les membres du jury
vérifient, à l’aide de questions centrées sur l’expérience professionnelle, la véracité des
preuves apportées dans le dossier du candidat. On rappelle que l’entretien n’est pas
obligatoire par la loi. Cependant,

le CESR considérant que l’entretien est un élément clef du dispositif de la VAE puisqu’il
est le garant d’une bonne évaluation du candidat à travers l’instauration d’un dialogue,
il recommande à tous les certificateurs de rendre cet entretien obligatoire.

Les membres de jurys auditionnés constatent que ceux qui obtiennent la validation totale sont
ceux dont l’expérience est en relation directe avec les référentiels et qui ont constitué un
dossier sérieux et conséquent suite à un accompagnement.
Le plus dommageable pour le candidat est de constater lors de l’entretien avec le jury que le
diplôme visé ne correspond pas à son profil. Ainsi,

Le CESR suggère que, le choix du diplôme soit confirmé au moment de la recevabilité de


la demande par le certificateur. Cette phase amont doit être approfondie par le
certificateur pour mieux orienter le candidat.

Lire, entendre, délibérer nécessite du temps : en moyenne le jury considère 2 à 3 candidatures


par demi-journée. Une disponibilité de tous les membres du jury, qu’ils soient formateurs ou
professionnels est indispensable. En effet, l’absence du professionnel peut s’avérer
préjudiciable pour le candidat car le professionnel est le plus à même d’apprécier la réalité de
l’expérience professionnelle. Les formateurs, quant à eux, dans l’obligation d’y participer,
doivent faire face à un surcroît de travail et se voient donc contraints de réorganiser leur
programme de formation initiale.
Ainsi, faute de temps des membres du jury, certains établissements de l’enseignement
supérieur ont mis en place un rapporteur dont la mission est de lire le dossier du candidat et
d’en réaliser la synthèse. Lors de l’entretien, le candidat est interrogé par le jury à partir de ce
résumé.

Le CESR considère que l’instauration d’un « rapporteur » peut être préjudiciable aux
candidats à la VAE. En effet, il constitue un filtre entre le candidat et les membres du jury et
ainsi, ne permet pas au jury de se constituer une appréciation collective des acquis du
candidat.
Le CESR recommande donc l’abandon de la pratique du rapporteur, les membres des
jurys devant siéger le temps nécessaire à l’examen du dossier et à l’entretien avec le
candidat, d’autant que cette pratique n’existe pas pour les autres jurys d’examen.

Pour le CESR, les conditions de développement de la VAE et de son fonctionnement durable


passent par le règlement des questions logistiques de l’organisation des jurys. C’est pourquoi,
l’Etat doit :

 davantage prendre en compte le défraiement des professionnels, afin d’assurer la


présence de ces derniers auprès des formateurs, le seul remboursement des frais de
déplacement n’est plus suffisant ;
 prévoir des aménagements des temps de service pour les enseignants et les
formateurs afin de leur permettre de concilier leurs différentes obligations.

Dans l’enseignement supérieur, le CESR a noté que les procédures de VAE ne se mettent en
place que progressivement, car toutes les difficultés ne sont pas encore surmontées. En
particulier,

 l’enseignement supérieur propose des formations dont le nombre d’étudiants est limité par
voie réglementaire ou législative. Les candidats à la VAE viennent donc concurrencer les
étudiants en formation initiale.
 des réticences sont encore très fortes au sein des systèmes de formation du supérieur, le
nombre de validations partielles, suivies d’une période de formation, supérieur au nombre
de validations totales accordées en atteste.

Ainsi le CESR souhaite que pour les formations soumises au numerus clausus, des
mesures au plan national soient prises afin d’intégrer les candidats à la VAE, en
s’inspirant des mécanismes des admis sur titre dans les grandes écoles.

Par ailleurs, le CESR note encore trop de réticences dans l’enseignement supérieur pour
cette nouvelle modalité d’obtention du diplôme. Il engage donc les structures à favoriser
la « révolution culturelle » nécessaire à l’acceptation de la délivrance d’un diplôme sur
la seule expérience, sans aucun recours à la formation.

Comme nous l’avons dit tout au long de cet exposé, un grand nombre d’acteurs est à fédérer
pour assurer la réussite du dispositif en région. La Cellule Régionale Inter-Services assure ce
rôle de pilotage du dispositif en région. En Midi-Pyrénées, elle est adossée au CARIF/OREF
et a pour mission :

 de produire et diffuser une information régulière et actualisée,


 d’animer le réseau des PRC,
 d’aider les responsables socio-économiques à intégrer la VAE dans les politiques
territoriales d’emploi et d’insertion,
 de constituer une banque de données VAE en région.

Il apparaît donc que le rôle de coordination de la CRIS est central dans le dispositif VAE.

Par conséquent, le CESR encourage la poursuite du travail de rapprochement initié par


le chantier régional VAE du PRDF qui a déjà abouti à une première clarification des
missions de chacun et à une meilleure lisibilité du paysage de la VAE. Toutefois, le
décloisonnement entre les différentes structures intervenantes doit être poursuivi et
approfondi.

Par ailleurs, le CESR préconise de renforcer les échanges entre certificateurs dans le
cadre de la Cellule Régionale Inter-Services

De plus, le CESR propose qu’une évaluation régulière de la VAE soit incluse dans les
missions de la CRIS et qu’elle produise à cet effet un rapport annuel sur la VAE.

Nous avons jusqu’à présent parlé des modalités techniques de la VAE. Maintenant, nous
allons nous intéresser à son financement.
Les publics, s’engageant dans la VAE, et ayant un statut (salariés, professions libérales,
artisans, commerçants, demandeurs d’emploi … ), sont pris en charge au titre de la formation
professionnelle continue.
Pour les salariées, faisant une démarche VAE à titre individuel, le FONGECIF Midi-Pyrénées
a décidé de financer toutes les demandes de VAE pour 2003. En cas de validation partielle, le
FONGECIF s’engage sur 12 mois de formation, ce qui peut s’avérer insuffisant pour aller au
bout du parcours de validation totale.

C’est pourquoi, le CESR préconise l’établissement de conventions impliquant l’État, les


branches et la Région afin de relayer les financements du FONGECIF suite à une
validation partielle.

Reste à régler le cas des personnes ayant des statuts précaires, sans statut ou encore se
trouvant hors de la sphère du travail (bénévoles, associatifs …).

C’est pourquoi, le CESR propose que les aides du Conseil Régional, pour la phase
d’accompagnement technique bénéficient en particulier à ces catégories de publics.

Le financement de l’accompagnement technique, des compléments de formation et du congé


de validation pour les salariés, ne saurait à lui seul garantir un bon développement de la VAE
en région. En effet, l’État, garant des certifications doit se doter de moyens financiers adaptés
pour prendre en compte la VAE. Ainsi, des crédits spécifiques doivent être identifiés dans
tous les ministères concernés, le financement des jurys doit être assuré par l’État et non par le
candidat.
C’est pourquoi, le CESR recommande de distinguer le coût associé à la phase
d’accompagnement du coût nécessaire au fonctionnement des jurys de validation.

Quant à la Région, elle s’est engagée dès 2003 dans le financement de la VAE en instaurant le
chèque VAE pour les emplois jeunes arrivant au terme de leur contrat en 2003 et 2004. Le
CESR rappelle que ce chèque VAE ne peut constituer à lui seul une vraie politique de soutien
à la VAE et qu’une réelle réflexion doit s’engager afin de trouver des dispositifs de
financement capables de prendre en compte les publics n’entrant pas dans le champ de la
formation professionnelle continue et pour lesquels la VAE constitue une véritable
opportunité.

C’est pourquoi le CESR propose que le Conseil Régional utilise le cadre du Programme
Régional de Formation Professionnelle pour définir et mettre en place les formations
adaptées conduisant avec succès le candidat à la certification.
Par ailleurs, compte-tenu de l’ambition régionale en matière de développement de la
VAE, le CESR préconise au Conseil Régional de se doter d’outils prévisionnels
d’évaluation financière afin d’établir les contours d’une enveloppe budgétaire destinée à
la VAE en région.

En conclusion, la Validation des Acquis de l’Expérience, parce qu’elle réinterroge les liens
entre formation et expérience est un projet social ambitieux. Afin que cet outil soit un
véritable facteur de promotion sociale au service de la société toute entière, une forte
mobilisation de tous les acteurs, État, Région, partenaires sociaux est requise. Des moyens
spécifiques doivent être attribués à ce dispositif afin que les objectifs affichés par la région
deviennent réalité.
La région par sa double compétence, que lui confère les lois de décentralisation, sur le
développement économique et le développement de la politique régionale de formation, a
toute autorité pour affirmer son rôle de pilote et faire en sorte que la VAE constitue une réelle
opportunité pour les personnes de Midi-Pyrénées.
Cet Avis a été élaboré sous l’autorité
de la Commission « Éducation-Emploi-Formation-Sports »

Présidée par Claude DUPUY

Rapporteur : Odile LAURENT

Membres du Groupe de Travail

Claude AVERSENQ
Jean-Louis COLOMBIES
Serge CRABIÉ
Claude DUPUY
Michel-Joseph DURAND
Hélios GONZALO
Jean-Luc GUETTAT
Odile LAURENT
Yannick LE QUENTREC
Bernard MARET
Roland MORANCHO
René MOUYSSET
Philippe SEVERAC
Michel TOURNIER
Marie-Denise XERRI

Chargée de mission : Evelyne ROUCH


De nombreuses personnalités ou organismes ont contribué
par leur audition à l’élaboration de notre étude.

Qu’ils soient ici chaleureusement remerciés.

Madame Myriam ANDRÉ, chargée de mission VAE à la Chambre de Commerce et


d’Industrie de RODEZ

Madame Dominique ANDREAU, FAFIH Délégation Sud, Assistante régionale

Monsieur Bernard BERGÉ, Directeur du FONGECIF (FONds pour la Gestion du Congé


Individuel de Formation) de Midi-Pyrénées

Madame Christine BOY, Déléguée régionale Formation AFT-IFTIM, membre de jury VAE
BEP Conducteur routier et accompagnatrice pour le BTS Transports

Madame Corinne CYR, lauréate à une validation totale du Baccalauréat professionnel


Secrétariat obtenu à la session de juin 2003

Monsieur Patrick CAVANIÉ, Président de la Commission Formation de la Fédération


Française du Bâtiment (FFB) de Midi-Pyrénées

Monsieur José DECROCQ, Inspecteur de l’Éducation Nationale, animateur du Dispositif


Académique de Validation des Acquis (DAVA) de l’Académie de Toulouse

Monsieur Olivier DELAHAYE, Directeur du Centre Régional Inter-écoles de Validation des


Acquis (CRIVA), professeur associé et responsable de formation continue à l’Institut National
Polytechnique de Toulouse

Monsieur DELLAVALLE, Président de la Commission sociale de l’Union des Industries et


des Métiers de la Métallurgie de Midi-Pyrénées, DRH de LIEBHERR AEROSPACE à
Toulouse

Monsieur Guy DURAND, Inspecteur d’Académie – Inspecteur Pédagogique Régional,


Académie de Toulouse, organisateur des jurys de BTS tertiaires

Madame Marie GOXE, Déléguée régionale Formation à la CAPEB de Midi-Pyrénées

Madame Frédérique JEZEGABEL, Déléguée générale de l’Union des Industries et des


Métiers de la Métallurgie de Midi-Pyrénées

Monsieur Louis MALLET, Directeur Général Adjoint des Services du Conseil Régional
Midi-Pyrénées

Madame Françoise MAY-CARLES, responsable du pôle social à la Direction des Affaires


Sanitaires et Sociales de Midi-Pyrénées (DRASS)

Monsieur Joël MICAS, ingénieur développement au Dispositif Académique de Validation des


Acquis (DAVA) de l’Académie de Toulouse
Monsieur Laurent MANDINE, Chef de centre ELIS, SANELIS Midi-Pyrénées, membre de
jury VAE BTS assistant de gestion PMI-PME

Monsieur MEURVILLE, professeur d’électricité-électronique au Lycée Eugène Montel de


Colomiers, membre de jury VAE

Monsieur Michel MONTAGNE, représentant de l’Union Nationale Interprofessionnelle des


Syndicats d’Associations Employeurs (UNISAE) de Midi-Pyrénées

Monsieur Robert PÉNARD, secrétaire du Collège « employeurs » de la Commission Paritaire


Interprofessionnelle Régionale de l’Emploi (COPIRE), Monsieur André BAUDRY, secrétaire
du Collège « salariés » étant excusé

Madame Claudine PÉRIÉ, responsable VAE à l’Union Nationale Inter-professionnelle des


Syndicats d’Associations Employeurs (UNISAE) de Midi-Pyrénées

Madame Anne PHILIPPE, responsable VAE au pôle social à la Direction des Affaires
Sanitaires et Sociales de Midi-Pyrénées (DRASS)

Monsieur Charles de PINDRAY, Directeur du Pôle de valorisation professionnelle de


l’Université de Toulouse Le Mirail (UTM)

Monsieur Bernard PROT, chargé d’études au Laboratoire de Psychologie du Travail et de


l’Action Christophe Dejours du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)

Madame Caroline RAGO-SALVIGNOL, Responsable du Service Emploi-Formation de la


Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie de Midi-Pyrénées

Madame Danièle RAVAT, Inspectrice d’Académie du Lot, Pilote du Dispositif Académique


de la Validation des Acquis (DAVA) de l’Académie de Toulouse

Monsieur Olivier SEGUELA, lauréat à une validation totale du Brevet Professionnel Coiffure,
option coloriste-permanentiste obtenu à la session de juin 2003

Monsieur Francis SOUBRIÉ, représentant la Fédération des Établissements Hospitaliers et


d’Assistance Privés (FEHAP)

Madame THOUET, professeur de vente au Lycée professionnel Gabriel Péri de Toulouse,


membre de jury VAE

Monsieur Marc VAESKEN, Chef de Travaux et professeur en audiovisuel au Lycée des


Arènes de Toulouse, membre de jury VAE

Madame Frédérique VICQ, FAFIH, Responsable Ingénierie de Formation

Ainsi que
 les responsables des Points Relais Conseil pour avoir répondu à l’enquête qui leur a été
adressée
 les responsables du CARIF-OREF et l’animatrice de la Cellule Régionale Inter-Services,
Catherine AYRAUD
SOMMAIRE

Introduction........................................................................................................ 5

Première partie ................................................................................................. 28


La Validation des Acquis de l’Expérience : concepts, construction et
architecture....................................................................................................... 28

1. DE QUOI PARLE-T-ON ?.....................................................................................................................................28

1.1. RECONNAÎTRE ....................................................................................................................................................28


1.2. CERTIFIER...........................................................................................................................................................29
1.2.1 Les référentiels ...........................................................................................................................................29
1.2.2 La valeur sociale du diplôme .....................................................................................................................30
1.2.3. Les modes de certification.........................................................................................................................30
1.2.4. L’expérience traduite en diplôme ou titre ................................................................................................31
1.3. QU’EST-CE QUE L’EXPÉRIENCE ET COMMENT DIRE SON EXPÉRIENCE ? ...........................................................31

2. L’ÉMERGENCE DE LA NOTION DE VALIDATION DES ACQUIS..........................................................33

2.1. LES ORIGINES ......................................................................................................................................................33


2.2. LA VAP, UN DISPOSITIF PERTINENT MAIS PEU PERFORMANT ...........................................................................34
2.3. LA VAE : UNE NOUVELLE DYNAMIQUE ............................................................................................................35

3. LE CADRE JURIDIQUE DE LA VAE : LA VAE MODE D’EMPLOI .........................................................36

3.1. LA LOI ET LES DÉCRETS D’APPLICATION ...........................................................................................................36


3.2. LA PROCÉDURE ET LES MODALITÉS DE LA VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPÉRIENCE .................................38

SYNTHESE ...................................................................................................................................................................41

Deuxième partie ............................................................................................... 42


La Validation des Acquis de l’Expérience en Midi-Pyrénées............................ 42
État des lieux.................................................................................................... 42

1. UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EN ÉVOLUTION ET UN DÉFICIT DE


QUALIFICATION ......................................................................................................................................................42
1.1. MÊME SI LE NOMBRE DE DIPLÔMÉS AUGMENTE, LA PART DES NON-DIPLÔMÉS RESTE ENCORE TROP
IMPORTANTE ..............................................................................................................................................................43
1.2. LE DIPLÔME ET L’EMPLOI ..................................................................................................................................45
1.3. LA FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE ET LA QUALIFICATION .............................................................47

2. LES CARACTÉRISTIQUES DE LA VAE EN MIDI-PYRÉNÉES ................................................................48


2.1. UNE DEMANDE CROISSANTE ..............................................................................................................................48
2.2. LES PROFILS DES CANDIDATS, LES DIPLÔMES VISÉS, LES RÉSULTATS DE VALIDATION ....................................48
2.2.1. Les profils des candidats...........................................................................................................................48
2.2.2. Les diplômes visés .....................................................................................................................................49
2.2.3. Pour l’enseignement supérieur, ................................................................................................................49
2.2.4. Les résultats de validation ........................................................................................................................49
2.3. LES MOTIVATIONS DES CANDIDATS ...................................................................................................................51
2.4. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LES CANDIDATS......................................................................................52
2.5. LA PRISE EN COMPTE DE L’EXPÉRIENCE : DES MENTALITÉS À FAIRE ÉVOLUER ................................................53

3. LA VAE DANS LES ENTREPRISES ET VUE PAR LES BRANCHES PROFESSIONNELLES ............54
3.1. LES ENTREPRISES ...............................................................................................................................................54
3.2. LES POSITIONS DES BRANCHES PROFESSIONNELLES .........................................................................................55
3.3. LES CRAINTES PARTAGÉES PAR LES BRANCHES PROFESSIONNELLES ...............................................................57

4. LA VAE VUE PAR LES REPRÉSENTANTS DES SALARIÉS......................................................................57

5. LA VAE : UN DROIT INDIVIDUEL À PROMOUVOIR ET À FAIRE RECONNAÎTRE PAR


L’EMPLOYEUR .........................................................................................................................................................58

Troisième partie ............................................................................................... 60


La Validation des Acquis de l’Expérience : les conditions de la réussite en
Région.............................................................................................................. 60

1. LES ÉTAPES CLÉS DE LA VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPÉRIENCE......................................60


La chronologie des étapes de la VAE ...........................................................................................................................61
Le candidat face à sa démarche de VAE ......................................................................................................................62

2. L’ACCOMPAGNEMENT GÉNÉRALISTE.......................................................................................................63

2.1. SON OBJECTIF .....................................................................................................................................................63


2.2. UN IDÉE QUI S’EST VITE IMPOSÉE ......................................................................................................................63
Proposition 2 Bis................................................................................................................................................................64
2.3. LE DISPOSITIF EN RÉGION DE L’ACCOMPAGNEMENT GÉNÉRALISTE : LES POINTS RELAIS CONSEIL................65
2.3.1. Les structures, supports aux Points Relais Conseil .................................................................................65
Les Points Relais Conseil en Midi-Pyrénées ................................................................................................................66
2.3.2. Leurs rôles .................................................................................................................................................67
2.3.3. Après un an de fonctionnement : un premier bilan..................................................................................68
2.3.3.1. L’accueil, l’information et le conseil...................................................................................................................68
2.3.3.2. Les difficultés rencontrées ...................................................................................................................................69
Une information amont à consolider......................................................................................................................69
Des moyens à adapter .............................................................................................................................................70
Des liens avec les certificateurs à renforcer...........................................................................................................70
2.3.3.3. L’aide de post-validation après la validation partielle : un accompagnement à construire...............................71
3. L’ACCOMPAGNEMENT TECHNIQUE ...........................................................................................................72
3.1. SON CONTOUR ....................................................................................................................................................72
3.2. LES MODALITÉS D’ACCOMPAGNEMENT TECHNIQUE ET LEURS COÛTS .............................................................73

4. LA CERTIFICATION : LES JURYS DE VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPÉRIENCE ...............75

4.1. LA PROCÉDURE DE CERTIFICATION POUR LE CANDIDAT ...................................................................................75


4.2. LE JURY ET SON FONCTIONNEMENT ...................................................................................................................76
4.2.1. L’examen du dossier..................................................................................................................................76
4.2.2. L’entretien..................................................................................................................................................76
4.2.3. La délibération ..........................................................................................................................................76
4.3. LA FORMATION DES MEMBRES DU JURY ............................................................................................................77
4.4. LES LIMITES........................................................................................................................................................78
4.5. LE CAS SPÉCIFIQUE DE PROCÉDURE ET DE FONCTIONNEMENT DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DES
GRANDES ÉCOLES ......................................................................................................................................................79
4.5.1. les dispositions générales..........................................................................................................................79
4.5.2. la composition et le fonctionnement des jurys des établissements d’enseignement supérieur...............81

5. LE DISPOSITIF DE COORDINATION AU NIVEAU RÉGIONAL : LA CELLULE RÉGIONALE


INTER-SERVICES .....................................................................................................................................................82

6. LES FINANCEMENTS POUR UNE DÉMARCHE VAE.................................................................................83

6.1. LE FINANCEMENT SELON LE STATUT DU CANDIDAT .........................................................................................83


6.1.1. Le financement pour les salariés ..............................................................................................................83
6.1.2. Les autres publics ......................................................................................................................................84
6.2. LES MOYENS .......................................................................................................................................................85
6.2.1. Les moyens de l’État..................................................................................................................................85
6.2.2. Les moyens en Région ...............................................................................................................................86

Conclusion ....................................................................................................... 88

Récapitulatif des propositions........................................................................... 89

Explications de vote ......................................................................................... 77

Annexes ......................................................................................................... 105


INTRODUCTION

Madame C. a obtenu le Baccalauréat Professionnel Secrétariat à la session de juin 2003 par la


Validation des Acquis de l’Expérience. Elle a fait cette démarche car, nouvellement arrivée
dans la région et comptabilisant 9 années de travail dans une association, elle souhaitait
accéder aux offres d’emploi exigeant au minimum ce niveau IV de qualification.

Monsieur S. est à présent titulaire du Brevet Professionnel Coiffure, option Permanentiste-


coloriste depuis juin 2003, validant 12 années d’expérience dont quatre années comme
manager d’un salon pour le compte d’une chaîne de coiffure. Il souhaite à présent poursuivre
pour devenir formateur, ou éventuellement s’installer à son compte.

Mademoiselle L. vient d’obtenir le BTS Hôtellerie-Restauration après 10 ans d’expérience à


l’étranger. Ce diplôme lui permet d’intégrer une entreprise régionale et d’occuper le poste de
maître d’hôtel.

Monsieur F., salarié reconnu pour ses compétences dans les entreprises du bâtiment, a
souhaité être titulaire d’un titre. Il s’est engagé dans une validation des certificats de
compétence professionnelle du titre Constructeur en béton armé du Ministère du Travail
proposé par l’AFPA.

Madame Y. L. est actuellement en formation dans l’enseignement supérieur. Elle a pu grâce à


une validation des acquis de son expérience dans une structure syndicale être dispensée de
deux années de préparation du titre universitaire et bénéficier d’un parcours adapté.

Autant de témoignages et d’exemples qui pourraient être multipliés en Midi-Pyrénées, comme


au plan national, depuis que la loi de modernisation sociale du 27 janvier 2002 a instauré la
Validation des Acquis « de l’Expérience », parachevant le mouvement d’accès à la
certification initié en France depuis les années 80-90.

Désormais, l’expérience, c’est-à-dire tout ce qu’il est possible d’acquérir en termes de


connaissances, aptitudes, comportements et compétences, qu’elle soit professionnelle ou née
d’une activité bénévole ou associative, est considérée comme une richesse à valoriser. Et cette
valorisation se traduit par l’obtention d’une certification, titre ou diplôme. La loi établit ainsi
un nouveau moyen d’accès à la certification.

À travers le dispositif de Validation des Acquis de l’Expérience, considéré comme un volet


essentiel de la réforme de la formation professionnelle, les pouvoirs publics visent à maintenir
la cohésion sociale

 En augmentant le niveau de qualification des personnes puisqu’elle institue ce droit


individuel à transformer son expérience en titre ou diplôme socialement reconnus ;
 En facilitant l’accès à l’emploi ;
 En améliorant leur mobilité au sein de l’entreprise, dans les entreprises d’une même
branche professionnelle, entre secteurs d’activités, dans une logique de « formation tout
au long de la vie » et en permettant d’accéder à des cursus de formation sans justifier du
niveau d’études ou de diplômes ou titre normalement requis ;
 En favorisant la reconnaissance sociale qui peut devenir un moyen de promotion sociale.
Le parcours de formation initiale de l’individu ne suffit plus à lui garantir son maintien sur le
marché du travail et à le prémunir contre toutes les formes de précarité. Les qualifications et
les compétences doivent pouvoir être développées et renouvelées pendant la vie active de
chacun, professionnelle ou bénévole. Elles doivent aussi être reconnues afin que
l’individu puisse évaluer les progrès qu’il a accomplis et, éventuellement, ses besoins en
formation. C’est ce que propose le dispositif de Validation des Acquis de l’Expérience.

L’importance de cette nouvelle disposition a d’ailleurs été soulignée par l’ensemble des
partenaires sociaux à travers l’article 3 de l’Accord National Interprofessionnel du 20
septembre 2003 relatif à l’accès des salariés à la formation tout au long de la vie
professionnelle. Ce dernier stipule que les modalités de mise en œuvre de la Validation des
Acquis de l’Expérience seront négociées au cours du premier semestre 2004 dans le cadre
d’un Accord National Interprofessionnel.

Cette étude dans sa première partie, considère la terminologie et les concepts qui s’y font jour,
la construction et l’architecture de la validation des acquis.

Dans un deuxième temps, à partir d’un état des lieux et de la perception de cette démarche
tant par les individus que par les entreprises et les branches professionnelles, se dégagent des
phases incontournables pour la réussite d’un tel dispositif.

L’accès à l’information de toutes les personnes, quel que soit leur statut, pour envisager une
validation, le déroulement du processus, de la demande à la certification, constituent autant de
conditions de réussite pour cette nouvelle voie de certification. Pour qu’un tel dispositif puisse
se développer dans l’objectif de l’accroissement de la qualification et de la formation tout au
long de la vie, il doit s’accompagner des moyens financiers nécessaires à un fonctionnement
équilibré et équitable.

C’est pourquoi le Conseil Économique et Social Régional s’est emparé de ce sujet afin
d’apporter une contribution qui servira l’ensemble des acteurs intervenant à des degrés divers
et aux différentes étapes qui jalonnent le parcours de la Validation des Acquis de
l’Expérience.
Première partie
La Validation des Acquis de l’Expérience : concepts, construction
et architecture

1. De quoi parle-t-on ?
Tous ces nouveaux « validés », « diplômés » ou « dispensés » ont été confrontés dans leur
démarche à des étapes, avec l’utilisation d’une terminologie, renvoyant à des notions qui
demandent à être clarifiées : faire reconnaître et valider ses acquis de l’expérience, être
évalué, prouver sa compétence, pour obtenir une qualification, certifiée par un titre, diplôme,
ou un certificat.

« Toute personne engagée dans la vie active est en droit de faire valider les acquis de son
expérience, notamment professionnelle, en vue de l’acquisition d’un diplôme, d’un titre à
finalité professionnelle ou d’un certificat de qualification figurant sur une liste établie par
la commission paritaire nationale de l’emploi d’une branche professionnelle, enregistrés
dans le répertoire national des certifications professionnelles enregistrées à l’article L. 335-
6 du code de l’éducation. »
Article L. 900-1 du code du travail (extrait)

1.1. Reconnaître
La Validation des Acquis de l’Expérience s’adresse à des adultes qui ont un vécu, une
histoire professionnelle et des « acquis », c’est-à-dire, « des savoirs, des savoir-faire
et des savoir-être, construits et maîtrisés dans une activité professionnelle, sociale
ou de formation ». La première étape consiste à les faire reconnaître pour pouvoir les
valider.

« Reconnaître » correspond à un processus d’identification d’éléments « connus »,


suivi d’une appropriation pour « être reconnus ».

La reconnaissance des acquis est la prise en compte du capital de formation et


d’expériences qu’un individu peut prouver pour lui-même et pour autrui. Elle suppose le
repérage des acquis en fonction d’un projet de qualification ou d’insertion.

La reconnaissance des acquis se traduit par une attestation (certificat ou bilan de


compétence) faisant état des connaissances et compétences acquises par l’individu par le
biais d’expériences professionnelles, sociales ou de formation.

La démarche de validation se différencie de celle du bilan de compétence.

Le bilan de compétence, depuis la loi de 1991, permet d’identifier les compétences et les
potentialités d’un individu susceptibles d’être mobilisées dans un projet professionnel
et/ou pour une formation. Il permet à la personne de faire le point et les résultats restent
sa propriété ; ils ne peuvent être communiqués qu’avec son accord.
Avec la VAE, le candidat recherche la reconnaissance publique de ses compétences
par l’obtention d’un diplôme.

La compétence se définit, alors, comme « un ensemble des savoir-faire et des


connaissances mobilisés dans une action et adaptés aux exigences d’une situation
donnée ». Pour certains, la compétence professionnelle ne s’observe que dans une
situation de travail réelle. Les savoirs de natures différentes, les savoir-faire et les
comportements attendus sont combinés et mis en œuvre avec des degrés de performance
divers, ils sont liés à un environnement mais transférables et mobilisables à des degrés
variés dans d’autres contextes.
Pour d’autres, la compétence ne mobilise pas que les ressources de l’individu issues de la
sphère du travail, elle intègre des éléments de la vie personnelle et sociale.

1.2. Certifier

L’opération de validation est un acte officiel qui consiste à « certifier » au nom de


l’autorité compétente, habilitée par l’État, qu’un individu a fait la preuve, par des
moyens codifiés à l’avance de sa maîtrise des connaissances et compétences requises
pour un titre ou un diplôme. Par la certification, une autorité responsable s’engage sur
l’objet reconnu et validé.

La certification atteste d’une qualification, c’est-à-dire de « capacités à réaliser des


activités professionnelles dans le cadre de plusieurs situations de travail, à des degrés
de responsabilités définies dans un « référentiel ».

1.2.1 Les référentiels

Les certifications, diplômes et titres, sont construits en « référence » à des activités


professionnelles contextualisées traduites en objectifs de formation pour pouvoir vérifier à
la fin du parcours les savoirs et les capacités atteints, ce sont les « référentiels de
diplôme » constitués par le référentiel des activités professionnelles, le référentiel de
formation et le référentiel de certification.

Les premiers référentiels ont été élaborés par le Ministère de l’Éducation nationale pour
l’ensemble des diplômes à finalité professionnelle et technologique, du CAP au BTS au
sein des Commissions Professionnelles Consultatives (CPC), composées à parité
d’enseignants et de représentants employeurs et syndicaux du secteur d’activités.

Cette méthodologie est reprise par d’autres ministères, la DRAF, la DRJS, la DRASS
notamment, pour les diplômes qui deviennent accessibles par la VAE.

Pour ses titres, le Ministère du Travail a opté pour une évaluation basée sur un faisceau de
preuves de « résultats ». Le titre est découpé en Certificats de Compétences Professionnelles
(CCP). Des observations en situations de travail réelles (ou simulées) et un ensemble
d’éléments attestés par des tiers permettent d’évaluer et de certifier. Il en va de même pour les
Certificats de Compétence en Entreprise (CCE) développés par l’Association des Chambres
de Commerce et d’Industrie (AFCCI).
1.2.2 La valeur sociale du diplôme

Les diplômes jouissent d’une reconnaissance importante en France. Ils constituent des
repères stables et un système de références collectives pour les individus comme pour les
entreprises.

Traditionnellement, les connaissances et les savoirs faire sont formalisés dans des
programmes et acquis dans des parcours de formation, (formation initiale ou continue). Ils
sont contrôlés par une série d’épreuves constituant l’examen final qui conduit à la délivrance
de la certification : le diplôme. Il est national, délivré de façon identique sur tout le territoire,
sous le contrôle d’un jury, il respecte l’anonymat des candidats. Le baccalauréat est
l’archétype de ce modèle d’évaluation, considéré comme représentatif d’un principe d’équité
sociale, objectif et fiable.

La détention d’un titre ou d’un diplôme favorise l’accès à l’emploi, le maintien dans l’emploi
et l’évolution professionnelle. Elle constitue une référence fondamentale du recrutement, en
cas de changement de travail. Elle permet de se prémunir contre le chômage, de se
repositionner sur le marché du travail en cas de reclassement ou de licenciement. Elle permet
d’accéder à un concours ou de s’installer à son compte. Elle est le point central de
l’articulation entre l’univers de la formation et celui de la production, certes controversé mais
toujours revendiqué par les salariés comme par les pratiques des employeurs.

En effet, le niveau de diplôme, même s’il ne détermine pas entièrement son avenir, contribue
à placer l’individu dans la société aussi bien dans son cadre professionnel que dans son cadre
social. Base des conventions collectives négociées dans les branches et des accords
d’entreprises, le niveau de diplôme est aussi un élément important du système de gestion des
ressources humaines. Il participe à la construction de la hiérarchie sociale de l’entreprise. Il
détermine le niveau minimal de rémunération et le poste de travail à l’embauche. Il est donc
un élément structurant du déroulement de carrière.

À l’origine, la certification est un monopole absolu de l’État. Mais, en réponse à des


demandes sociales diverses et évolutives, les voies d’accès à la certification se sont
multipliées.

1.2.3. Les modes de certification

Les différents modes de certification en vigueur sont regroupés selon trois grands ensembles :

 les diplômes, délivrés par l’Etat ou pour le compte de l’Etat, les différents
ministères (diplômes nationaux du secondaire comme du supérieur du Ministère de
l’éducation nationale, diplômes délivrés en co-tutelle par celui-ci et d’autres
ministères et d’une partie des diplômes délivrés par le Ministère de l’Agriculture),
ainsi que les titres d’ingénieurs habilités par la Commission du titre d’ingénieur.
 les titres et diplômes délivrés sous couvert d’autres ministères, d’organismes
consulaires, d’établissements publics ou privés en leur nom propre, homologués
par l’ancienne Commission Technique d’Homologation qui leur attribuait un
niveau dans un secteur professionnel identifié et des spécialités de formation.
 les certificats de qualification professionnelle (CQP) créés et reconnus par les
partenaires sociaux et les branches professionnelles.

Plus de 15 000 diplômes, titres ou certificats différents ont été recensés dont 11 000 pour
l’enseignement supérieur, plus de 700 diplômes professionnels et technologiques, près de 450
certificats de qualification professionnelle et tout autant pour les titres.
Les diplômes ou titres des professions réglementées (santé, sécurité, défense nationale)
n’entrent pas dans le champ de la Validation des Acquis de l’Expérience.

1.2.4. L’expérience traduite en diplôme ou titre

Avec la VAE, la certification devient le point central du système et non plus le cursus de
formation qui y mène. Le diplôme devient un gage d’aptitudes, de connaissances et de
compétences dans un domaine professionnel, construites dans l’activité. Au cours de toute
démarche, le candidat se tournera vers les « certificateurs » ou « valideurs », garant du
diplôme visé pour connaître les modalités et les procédures propres à chacun. Dans tous les
cas, le candidat à la VAE va devoir confronter ses acquis au référentiel du diplôme visé.

En fait, s’il est possible de disposer de références stabilisées et fiables par rapport à
l’ensemble des concepts, c’est sur le terme d’expérience que se joue la Validation des Acquis
de l’Expérience. Car elle est fondée sur la conception d’une possible construction de savoirs,
en dehors de situations formelles d’apprentissage. De fait, la VAE postule l’expérience,
professionnelle ou bénévole, associative ou syndicale, comme formatrice et pouvant être mise
en regard du contenu d’un diplôme.

1.3. Qu’est-ce que l’expérience et comment dire son expérience ?

Pour l’élaboration de cet avis, le CESR s’est appuyé essentiellement sur les travaux de
l’équipe clinique de l’activité du Laboratoire de psychologie du travail et de l’action
Christophe DEJOURS, du Conservatoire National des Arts et Métiers, dirigée par Yves
CLOT et à laquelle appartient Bernard PROT, chargé d’études. Cette équipe a travaillé
pendant quatre ans et a réalisé trois études successives pour le Ministère de l’Éducation
nationale sur la Validation des Acquis Professionnels. La première a porté sur l’analyse des
dossiers des candidats, la seconde sur l’analyse de l’activité des accompagnateurs et la
dernière sur l’analyse de l’activité des membres de jurys d’octroi de dispenses.

L’idée selon laquelle l’activité est productrice de connaissances et de compétences n’est pas
nouvelle. Taylor en 1907 insistait sur « la grande masse des connaissances traditionnelles que
les ouvriers avaient acquises par l’expérience ».
Dans la conception taylorienne, le transfert des connaissances se fait de la « tête et du corps »
des ouvriers vers le bureau des méthodes, sur le modèle de « l’extraction », qui ensuite les
codifie. Cette organisation scientifique du travail a été revisitée par l’ergonomie qui a permis
de mettre en lumière un écart entre le travail prescrit et le travail réalisé. Ce dernier est le fruit
d’un dialogue entre le prescripteur et le travailleur.

Travailler, c’est « re-concevoir la tâche prescrite, sans nier ni dénigrer la prescription tout en
faisant avec ». En fait, la connaissance se développe dans la résolution de problèmes. Ainsi,
l’expérience se trouve entre ce qui est prévu et ce qui est probable. C’est le fait de surmonter
toute une série de problèmes en sachant que l’on n’est pas toujours en situation de le faire.
Elle se développe dans un collectif de travail et circule, permettant ainsi d’anticiper les
conduites des autres.

Mais l’expérience, c’est aussi « pouvoir travailler sans y penser », c’est travailler avec son
expérience en s’en passant, c’est dépasser l’horizon de la tâche et se donner de nouveaux
objectifs, c’est y mettre du « sien ». C’est « ré-inventer » ce qu’on ne nous a pas demandé de
faire.

Deux problèmes de méthode se posent : pour l’observateur qui ne peut observer que ce qui est
visible, et pour le sujet qui fait en sorte que son expérience n’encombre pas sa conscience.

Parce que l’expérience est multiple et complexe, il est difficile d’en rendre compte. Pour les
certifications basées sur la production d’un dossier « prouvant l’expérience », c’est bien à
cette difficulté que va être confronté le candidat à la validation des acquis, obligé de
« décrire » son travail mais aussi de « dire ce qu’il lui a permis d’apprendre » en le mettant en
relation avec les exigences d’un référentiel du diplôme visé. La formalisation de l’expérience
provoque ainsi la confrontation entre les concepts quotidiens (non conscients et empiriques) et
les concepts scientifiques (concepts structurés au sein d’un système et conscients). Elle
propose à ces concepts pragmatiques, par la médiation des concepts scientifiques, de se
détacher des contextes précis de l’action pour se généraliser.

Le candidat est amené à réaliser une activité inattendue qui ne correspond pas à la simple
description de son savoir faire. Il est attendu de lui qu’il se distancie de son travail ou de son
activité, qu’il les ré-interroge en les pensant de plusieurs points de vue et qu’il l’écrive pour
un jury. Par la mise en mots, en langage écrit, il réalise une nouvelle expérience et acquiert de
nouvelles connaissances.
Le rapport PERY, en 2000, repérait déjà que la confrontation entre les acquis de l’expérience
et les savoirs théoriques permettait la progression des compétences. Le dispositif conduisant à
la validation lui confère une mission formatrice en l’inscrivant dans le développement de la
formation permanente.

L’expérience est appelée à se traduire en mots. Cette production n’est pas une simple
description du travail prescrit, ni des tâches assurées, ni la copie du programme de formation.
Le candidat doit dire son expérience avec son propre style, ses mots à lui. Il y a un travail
itératif entre la manière de convoquer l’expérience, qui n’est pas seulement un travail de
mémoire, et la manière de la dire autrement, dans une adresse à d’autres destinataires, dans
une « répétition sans répétition » comme le dit Yves CLOT, pour parvenir à s’en
« déprendre », sans perdre de vue l’objectif de la certification. C’est en cela qu’on a pu parler
d’une « épreuve » pour le candidat, au sens d’une difficulté à surmonter.
L’expérience d’une démarche de VAE n’a pas seulement d’incidence sur le candidat lui-
même et ne se limite pas à l’expression d’un droit individuel. À termes, elle peut transformer
l’ensemble de la formation, modifier les pratiques des acteurs, du tuteur à l’enseignant et aux
formateurs. Les concepteurs de référentiels de titre ou de diplôme eux-mêmes devront en tenir
compte pour les écrire.

Cette approche de la validation de l’expérience nous conduit à considérer comment elle s’est
construite.

2. L’émergence de la notion de validation des acquis

2.1. les origines

À la fin des années 60, en raison des besoins de reconversion, les modalités d’accès aux
certifications s’enrichissent par le système des unités capitalisables. Ainsi une formation n’est
plus définie par sa durée mais par les capacités à posséder en fin de formation. Le diplôme est
découpé en petites unités qui peuvent être obtenues séparément, leur addition ou capitalisation
permet l’obtention de la totalité du diplôme sur une durée de cinq ans. Cette nouvelle
procédure conduit à une nouvelle formulation : la validation des acquis.

Dans les années 80, les politiques en faveur des jeunes, par les contrats de formation en
alternance, développent le principe selon lequel « on apprend en situation de travail », (depuis
1983 pour les jeunes et développées en 1987, en 1993 pour les adultes dans le cadre du plan
de formation et du Congé Individuel de Formation).

Cette évolution trouve son apogée avec la loi de 1992 sur la Validation des Acquis
Professionnels. Elle est d’abord conçue comme un moyen de permettre l’accès à la formation
continue pour des individus qui n’avaient pas les diplômes pré-requis. Elle a été pensée et
instrumentée comme une aide à l’accès aux dispositifs de formation initiale ou continue.

Il est à remarquer qu’en France, cette reconnaissance et validation des acquis s’inscrivent
dans une continuité historique. Elles trouvent leur fondement dans une loi de 1934 portant sur
la possibilité offerte aux techniciens de plus de 35 ans, justifiant de 5 années d’expérience
professionnelle dans des fonctions communément confiées à des ingénieurs, d’acquérir un
titre d’ingénieur diplômé d’État.
Ce texte comporte un principe novateur : la validation pleine et entière n’exige aucune
formation préalable. Cette loi, toujours en vigueur, a été révisée par le décret N° 20001-274
du 30 mars 2001 qui supprime les conditions d’âge requises des candidats.

Ces dispositions seront complétées par le décret du 23 août 1985 fixant les conditions de
validation des études quels qu’en aient été les modalités, la durée et le mode de sanction, des
expériences professionnelles liées à une activité salariée ou non, ou d’un stage, ou des acquis
personnels hors tout système de formation, pour l’accès aux différents niveaux de
l’enseignement supérieur.

Ce décret concernant l’enseignement supérieur constitue une avancée considérable dans la


mesure où il induit que le savoir peut être acquis et produit en dehors des lieux spécialisés, de
manière « informelle ». C’est une appréciation globale du candidat en fonction de la
formation qu’il souhaite suivre et un re-positionnement le dispensant de titres ou diplômes
pour accéder à une formation ou lui permettant de faire acte de candidature à un concours
d’entrée. Ce texte est toujours en vigueur dans l’enseignement supérieur.

2.2. La VAP, un dispositif pertinent mais peu performant

La loi du 20 juillet 1992 et le décret d’application du 27 mars 1993, instituant les procédures
de validation des acquis professionnels, marquent un pas supplémentaire dans la construction
des certifications.

Ils ouvrent les possibilités de dispense d’une partie des épreuves des examens pour les
diplômes de l’enseignement supérieur, technologique et professionnel des Ministères de
l’Éducation nationale et de l’Agriculture. Ils permettent d’obtenir un diplôme en prenant en
compte, pour partie, l’expérience professionnelle du candidat à partir du descriptif de ses
activités.

La dispense est délivrée par un jury de validation, en fonction d’une expérience


professionnelle d’au minimum 5 ans. La dispense est de plein droit. Elle équivaut au succès
de l’épreuve dont le candidat a été dispensé. Cependant, aucun diplôme ne peut être obtenu
dans son intégralité, le candidat devra au minimum présenter une unité à l’examen.

Après la dispense d’épreuves accordée, une partie de formation est incluse et il appartient au
candidat de compléter sa formation et de s’inscrire à l’examen. Il dispose d’un délai de cinq
ans pour faire aboutir sa démarche de validation.

Malgré sa pertinence, ce dispositif n’a pas trouvé auprès des personnes le succès attendu. Il
est resté confidentiel et a été peu usité, tant au plan national qu’en région.

Pour exemple, en 2001, pour les diplômes de l’enseignement professionnel, délivrés par le
Ministère de l’Éducation nationale, près de 6 000 personnes ont déposé un dossier de
validation de leur expérience professionnelle (soit moins de 0,03 % de la population active).
4 500 d’entre elles ont été dispensées d’une partie des épreuves aux examens pour
5 381 dossiers examinés par les jurys. Ces statistiques montrent que, dans 55 % des cas, il
s’agit de « candidates » femmes, et que, dans plus de huit cas sur dix, les personnes
disposaient d’un emploi, le diplôme le plus recherché étant le BTS.

En Midi-Pyrénées, 220 dossiers ont été déposés et 194 ont obtenu au moins une dispense,
pour une population active totale de 600 000 personnes environ.

La principale raison de la faiblesse de ces chiffres est à rechercher dans le fait que le candidat
parvient à faire valider les épreuves à caractère professionnel et chute sur les épreuves
d’enseignement général pour lesquelles il n’a pas les bases suffisantes pour le niveau requis. Il
est donc conduit à représenter ces épreuves, à être interrogé et noté sur ce qu’il maîtrise le
moins. De plus, pour obtenir l’intégralité du diplôme, il doit obtenir la moyenne à toutes les
épreuves, ne bénéficiant pas du système de compensation.
À cela s’ajoute une nouvelle problématique et une interrogation majeure : vers quelle
formation se tourner pour réussir ces épreuves manquantes ? Quels organismes ou structures
offrent ces compléments de formation en enseignement général et est-il possible de les
proposer tant les demandes peuvent être diverses ? De plus, il est demandé au candidat de se
remettre dans un contexte d’études et dans une logique d’examen, tels qu’il a pu, parfois, les
connaître et en éprouver le rejet en formation initiale.

La procédure est apparue comme complexe, lourde et lente. De plus, des réticences ont été
enregistrées tant de la part des enseignants pour reconnaître la valeur de l’expérience
professionnelle acquise hors collectif pédagogique, que des entreprises par crainte de
revendications salariales.

À ces difficultés de mise en œuvre de ce dispositif VAP, vient s’ajouter un contexte


économique très dégradé, marqué par un chômage massif. Dans son rapport sur « les défis et
enjeux de la formation professionnelle » en 1998, Nicole PERY soulignait déjà que les
relations d’emploi ont évolué. Elles sont caractérisées par une plus grande instabilité liée à la
recherche d’une plus grande flexibilité de la production : multiplication des contrats précaires,
recours à l’intérim, éclatements des statuts, émergence de nouvelles formes d’emploi,
développement de l’emploi dans le secteur associatif, diversification du travail indépendant,
augmentation de l’emploi dans les petites entreprises davantage soumises aux aléas du
marché, apparition de nouvelles technologies de communication, mondialisation des
échanges.

La mobilité professionnelle s’est accrue et les parcours professionnels connaissent des


ruptures de toutes sortes, pour les femmes en particulier. La qualification professionnelle, la
détention du diplôme ou titre, deviennent alors des moyens de se prémunir contre les risques
de « l’insécurité » de l’emploi, pour autant qu’elles puissent se renouveler.

2.3. La VAE : une nouvelle dynamique

Cette nouvelle loi sur la Validation des Acquis de l’Expérience est arrivée à un moment
opportun où la question de la certification est devenue centrale aussi bien pour les individus
que pour les entreprises. Les niveaux de seuil d’embauche sont devenus plus exigeants
compte tenu également de la nécessité de mise aux normes des entreprises. Être détenteur du
« bon diplôme » devient un impératif pour accéder à l’emploi et s’y maintenir. Les difficultés
de recrutement, qui se sont fait jour récemment, sont plus imputables à un déficit de personnes
qualifiées dans le secteur qu’à une pénurie de main d’œuvre.

Dans ce cadre, la Validation des Acquis de l’Expérience introduit des aménagements et des
élargissements essentiels lui conférant un second souffle et une nouvelle portée. Elle devient
pour des millions de français adultes sans qualification reconnue « une possibilité historique
de se voir reconnaître un patrimoine professionnel et personnel trop souvent réduit à des
savoir-faire informels non solvables ».
3. Le cadre juridique de la VAE : la VAE mode d’emploi
3.1. La loi et les décrets d’application

La loi du 17 janvier 2002 dite de « modernisation sociale », par ses articles 133 à 146, abroge
la loi de 1992 et vient modifier le code du travail (dans son titre IX) et le code de l’éducation.
Elle énonce trois principes généraux auxquels cinq décrets d’application apportent des
précisions pour leur mise en œuvre.

 Toute personne engagée dans la vie active peut désormais acquérir la totalité d’un
diplôme ou d’un titre à finalité professionnelle (le cas échéant de l’enseignement
supérieur) ou encore d’un certificat de qualification répertorié par une branche
professionnelle.
La validation des acquis produit les mêmes effets que les autres modes de contrôle des
connaissances et aptitudes.

 La VAE permet également d’accéder à un cursus de formation sans justifier d’un


niveau d’études ou des diplômes et titres normalement requis. Le jury de ce diplôme ou
titre à finalité professionnelle, délivré au nom de l’État ou par des établissements publics
ayant une mission de formation, peut dispenser le candidat désirant l’acquérir, des titres et
des diplômes requis pour le préparer.

 Le refus d’un salarié de consentir, à la demande de son employeur, à une action de


validation des acquis, ne constitue ni une faute, ni un motif de licenciements.

Le décret n° 2002-615 du 26 avril 2002, dit de portée générale, définit les conditions de
mise en œuvre de la VAE pour l’ensemble des titres, diplômes ou certificats, à l’exception
des titres et des diplômes de l’enseignement supérieur.

 La VAE s’adresse à tout type de public, quel que soit son statut -salarié en CDI, CDD,
intérimaire, non salarié (membre d’une profession libérale, exploitant agricole, artisan,
commerçant, travailleur indépendant…), agent public, titulaire ou non, demandeur
d’emploi, indemnisé ou non, bénévole ayant une expérience associative ou syndicale-, et,
de manière générale, toute personne, avec ou sans qualification reconnue, désirant en
acquérir une, la compléter ou l’adapter, afin de reprendre une activité.

 La VAE s’applique à l’ensemble des diplômes, titres et certificats de qualification,


qu’ils soient délivrés par l’État, au nom de l’État, au titre d’un organisme de formation
consulaire ou privé, un certificat de qualification professionnelle de branche
professionnelle, à condition qu’ils soient répertoriés au Répertoire National des
Certifications Professionnelles (RNCP), régi par la nouvelle Commission Nationale de la
Certification Professionnelle (CNCP), placée sous l'autorité du Premier Ministre, et à
condition, toutefois, que le règlement d’obtention ne l’interdise pas notamment pour des
raisons liées à la santé, à la sécurité ou à la défense nationale.
La construction des certifications professionnelles
Tous les diplômes et Diplômes ou Certificats de
titres délivrés par les titres créés par qualification paritaires
ministères des organismes de branche
privés

Élaborés avec les Demande d'instruction pour inscription au


partenaires répertoire national
sociaux

Commission nationale de la certification


professionnelle
Composition interministérielle et
interprofessionnelle

Arrêté du Ministre
Arrêté du Premier Ministre

Répertoire national des certifications professionnelles

La finalité de ce répertoire est ambitieuse et il peut permettre de construire entre les acteurs
concernés un dialogue efficace sur la nature des connaissances et compétences requises dans
le champ des activités professionnelles.

Par ce biais, et la VAE en est le moteur, l’élaboration des référentiels peut s’en trouver
modifiée et améliorée. De même, une incitation à la construction modulaire et à
l’individualisation des parcours doit en découler.

L’idée de disposer d’une liste, dans une même nomenclature, de tous les diplômes quelle que
soit l’autorité créatrice, n’est pas nouvelle. La Commission Technique d’Homologation devait
jouer ce rôle d’unification, mais elle y a échoué.
Le RNCP et la CNCP sont les deux piliers de la Validation des Acquis de l’Expérience et, de
leur bon fonctionnement, dépend le développement de la VAE.

La nature de l’expérience susceptible de donner lieu à validation doit être en rapport


direct avec le contenu du titre ou diplôme visé. La durée minimale d’expérience exigée
est fixée à 3 ans (continue ou discontinue), toutefois, le cas échéant, le valideur ou
certificateur pourra exiger une durée d’expérience supérieure. Les périodes de formation
initiale ou continue, ainsi que les stages ou expériences en milieu professionnel effectués pour
la préparation d’un diplôme ou d’un titre ne sont pas pris en compte, excepté pour les
diplômes de l’enseignement supérieur.

3.2. La procédure et les modalités de la Validation des Acquis de l’Expérience

Elles sont définies par la loi et fixent les grandes étapes à réaliser par le candidat.

Dans ce premier temps, désigné généralement comme celui de la demande et de


l’information, deux cas de figure se présentent :

a ) Le candidat a déterminé le diplôme qu’il vise et il s’adresse directement à


l’institution ou à l’organisme qui délivre le diplôme, titre ou certificat de qualification
qu’il veut obtenir. Les modalités de la demande sont fixées par l’autorité qui délivre la
certification et c’est cette autorité qui notifiera au candidat la recevabilité de sa
demande ou son rejet motivé.
Les institutions ou organismes certificateurs sont fonction de la certification visée :
Ministère de l’Agriculture, Ministère de la Jeunesse, de l’Éducation et de la
Recherche, Ministère des Sports, Ministère de l’Emploi et de la Solidarité
(DRTEFP/DDTEFP/Centres AFPA pour le secteur travail et DRASS/DDASS pour le
secteur affaires sociales), les Universités et les Écoles d’ingénieurs pour
l’enseignement supérieur, les organismes consulaires (Chambres d’Agriculture,
Chambres de Commerce et d’Industrie, Chambres des Métiers), les Branches
professionnelles (organisation paritaire de la branche) et organismes privés.

b) Si le candidat n’a pas fait de choix de projet ou d’orientation, il peut s’adresser en


amont à l’un des organismes ayant une mission générale d’information et
d’orientation : ANPE, CIO, SUIO, PAIO, CIDJ, Mission locale, etc..
Il est à remarquer qu’à la suite des expérimentations, un nouveau dispositif
d’information et d’orientation a été mis en place par les Conseils Régionaux et le
Ministère du Travail, les « Points Relais Conseil ». Ils prennent appui sur les structures
d’information existantes, ils sont animés et coordonnés par une Cellule Régionale Inter
Services (CRIS en Midi-Pyrénées).
Deuxième temps : le dossier et l’accompagnement
La Constitution du dossier peut donner lieu à un accompagnement afin d’aider le
candidat à décrire les activités qu’il a exercées et à mettre en relation ses compétences
avec celles qui sont exigées par le référentiel de la certification visée.
L’accompagnateur apporte au candidat une méthode d ’analyse de son expérience et
une manière de la traduire dans des termes qui en facilitent la validation ; il avertit le
candidat s’il juge ses compétences professionnelles insuffisantes au regard de la
certification visée et des exigences demandées.
Seul le candidat décide de faire une demande de VAE ou non. Il ne peut déposer
qu’une seule demande pour la même année civile et pour le même diplôme, titre
ou certificat de qualification. Pour des diplômes ou titres différents, il ne pourra
pas déposer plus de 3 demandes au cours de la même année.

Troisième temps : le passage devant le jury et la validation


La demande de VAE et les documents qui l’accompagnent sont soumis à un jury
constitué et présidé conformément au règlement et aux dispositions régissant la
certification demandée. Les décrets en fixe la composition : une présence significative
des représentants qualifiés (au moins un quart) des professions concernées (pour
moitié employeurs et pour moitié salariés) et une représentation équilibrée entre les
hommes et les femmes.
Les jurys de l’enseignement supérieur comprennent une majorité d’enseignants-
chercheurs.
La décision du jury intervient au vu du dossier constitué par le candidat et à l’issue
d’un entretien, qui n’est pas obligatoire, ou, selon le cas, après une « mise en situation
professionnelle réelle ou reconstituée ». Le jury est souverain et décide de la validation
totale ou partielle. Dans ce dernier cas, le jury se prononce sur les compléments à
acquérir par le candidat soit par la formation soit par une nouvelle expérience. Le
candidat pourra se soumettre à un contrôle complémentaire pour l’obtention de la
totalité du diplôme dans un délai de 5 ans. Dans tous les cas, l’autorité qui délivre la
certification doit notifier sa décision qui est souveraine et ne peut être contestée.

Le congé de validation
Si le candidat à la VAE est salarié, il a droit à un congé pour validation de 24
heures, sur le temps de travail, consécutives ou non, selon des modalités identiques à
celles du bilan de compétence (demande d’autorisation d’absence, accord de
l’employeur et attestation de fréquentation effective, maintien du salaire, coût de la
prestation). Une seule autorisation de congé pour Validation des Acquis de
l’Expérience par an est accordée dans la même entreprise.

Les salariés intéressés doivent adresser à leur employeur une demande d’autorisation
d’absence au plus tard 60 jours avant le début des actions de validation. Cette
demande mentionne le diplôme, le titre ou le certificat de qualification visé, les dates,
la nature et la durée des actions d’actions d’accompagnement, ainsi que la
dénomination de l’organisme qui délivre la certification. L’employeur fait connaître
par écrit son accord ou les raisons de service motivant le report de l’autorisation
d’absence (6 mois maximum), dans les 30 jours suivant la réception de la demande. Le
délai de franchise entre deux congés de VAE est d’un an.
Le financement
Pour le financement, les actions de validation des acquis entrent dans le champ de
la formation professionnelle continue. Pour les salariés et les entreprises, elles
peuvent être imputées au niveau du Plan de Formation et dans le cadre de l’obligation
de financement de la formation incombant aux entreprises (CIF, PARE-PAP...).

Publics Financeurs Cadre du financement


Salariés (en CDI, CDD, Entreprises Dans le cadre du plan de
intérim…) formation
OPCA Dans le cadre des fonds
OPACIF mutualisés
Agents publics (titulaires ou Administration Dans le cadre du plan de
non titulaires) Établissements publics formation

Non salariés Organismes collecteurs Dans le cadre de la prise en


(professions libérales, (AGEFICE, FIF-PL, FAFEA) charge prévue par ces
exploitants agricoles, artisans, organismes
commerçants, travailleurs
indépendants…)
Demandeurs d’emploi ASSEDIC, État, Dans le cadre du PARE,( Plan
(indemnisés ou non) Conseils Régionaux d’Aide au Retour à l’Emploi),
du PAP (Projet d’Action
Personnalisé)
Toute personne souhaitant - L’intéressé lui-même En tant que stagiaire de la
acquérir une certification, la - L’intéressé avec l’aide de Formation Professionnelle
compléter ou l’adapter l’État ou de la Région
dans certaines conditions
SYNTHESE

Cinq points forts se dégagent de ce cadre législatif :

 le droit à la VAE est un droit individuel.

 la VAE est une voie d’accès à la certification au même titre que les autres, certains
ont parlé de l’instauration d’une « quatrième voie ».

 l’expérience associative, syndicale, politique, peut être reconnue au même titre que
l’expérience professionnelle salariale.

 3 ans d’activités professionnelles ou bénévoles suffisent pour accéder à la Validation


des Acquis de l’Expérience.

 La démarche VAE donne droit à un congé de validation pour les salariés.

La Validation des Acquis de l’Expérience peut être considérée comme une nouvelle
chance pour accéder à la certification, qui n’a pu être obtenue, pour des raisons
multiples, lors d’un premier parcours de formation. En cela, elle s’inscrit dans les
valeurs fondatrices du courant de l’éducation permanente et de la formation tout au
long de la vie. Elle reste, toutefois, un dispositif technique très encadré.

Le candidat ne doit la confondre ni avec l’équivalence de titres et de diplômes, ni avec


une « conversion automatique » de l’expérience en diplôme. Il ne suffit pas d’envoyer un
Curriculum Vitae ou de se soumettre à quelques formalités pour obtenir un diplôme ou
un titre. La démarche est exigeante et peuvent se faire jour des écarts importants entre
les attentes des candidats et les procédures réelles de la validation.

Ces remarques montrent bien que toute l’attention doit être portée sur la mise en œuvre
du dispositif.
Deuxième partie

La Validation des Acquis de l’Expérience en Midi-Pyrénées


État des lieux

1. Un contexte économique et social en évolution et un déficit de


qualification

Le contexte socio-économique, tant en Midi-Pyrénées qu’en France, est en mutation.


L’évolution des technologies et des systèmes d’organisation du travail induit des besoins en
qualification de plus en plus élevés. Les normes et la réglementation nationale, européenne et
internationale renforcent ce besoin.

La structure du salariat se modifie avec une amplification du secteur tertiaire sur le secteur de
la production : les employés deviennent le groupe numériquement dominant. En Midi-
Pyrénées, le tertiaire représente 68,5 % de l’ensemble des effectifs salariés (623 473 salariés
champ Assedic). Les postes dans les commerces et services, la santé et l’action sociale, le
commerce et réparation automobile, la recherche et développement, le conseil et assistance
sont sur-représentés par rapport au niveau national.

Les changements sont extrêmement rapides et s’amplifient sous les effets des relations
économiques européennes, internationales et mondiales. La structure démographique,
caractérisée par le vieillissement de la population active, commence à influer sur le marché de
l’emploi et pèsera dans les prochaines années sur les besoins de qualification et de
requalification des individus et des entreprises.

La demande de professionnalisation de certains secteurs d’activité, un travail parfois difficile


et faiblement rémunéré, et le différentiel important entre la qualification recherchée par les
entreprises et le niveau de qualification des personnes, se présentant sur le marché du travail,
ont entraîné récemment, pour certains secteurs d’activités, des déficits de main d’œuvre et des
difficultés de recrutement.
1.1. Même si le nombre de diplômés augmente, la part des non-diplômés
reste encore trop importante

Les données nationales font apparaître une répartition de la population active par niveau de
diplôme en mars 2001 en France dominée par le niveau V (ces données ne sont pas
disponibles au plan régional) :

Aucun diplôme ou CEP (Certificat d’études primaire) 23 %


BEPC (seul) 7%
CAP, BEP ou diplôme de niveau V 29 %
BAC, Brevet professionnel 14 %
BAC + 2 13 %
Diplôme supérieur 12 %
En cours d’études supérieures 2%
Source INSEE – enquête emploi – mars 2001

Comme le montre le tableau ci-dessous, en vingt ans, le niveau de diplôme de la population


active s’est fortement élevé. Cette tendance semble toutefois marquer le pas ces dernières
années.

Évolution de la structure de la population active selon le diplôme possédé de 1982 à 2001

Aucun Certificat BEPC ou CAP, BEP Bac et Supérieur


diplôme d’études brevet équivalence au Bac
primaires
Recensement de la population
1982 29,8 19,1 7 22,2 11,1 10,9
1990 20,9 14,5 8 28,1 13,1 15,2
Enquêtes annuelles sur l’emploi
1990 22,2 14,5 7,9 28,5 11,2 15,7
1996 19,0 9,9 7,8 29,8 12,5 21,0
1999 25,3 7,1 29,1 13,4 25,1
2001 23,4 7,5 29,1 14,4 25,7
Source INSEE – enquête emploi – mars 2001

En 2001, plus d’un quart de la population française se trouve sans diplôme (le brevet ne
sanctionnant qu’une fin d’études en collège).

L’élévation du niveau de formation atteint par les différentes générations, au terme de leurs
études, s’est accrûe. En effet, 30 % des personnes d’au moins 25 ans ont déclaré être titulaires
du baccalauréat contre 22 % en 1990 et 13 % en 1975.

Aujourd’hui, près de 38 % des jeunes sortent de formation initiale en étant diplômés de


l’enseignement supérieur et moins de 8 % sans aucune qualification. En 1980, ces deux
groupes étaient d’importance à peu près équivalente, environ 15 %.
Cette élévation du niveau de formation concerne particulièrement les jeunes femmes. En mars
2001, 38 % des femmes âgées de 25 à 29 ans et qui ne poursuivaient plus d’études déclarent
posséder un diplôme de l’enseignement supérieur contre 15 % en 1980. Pour les hommes de
cet âge, cette proportion s’élève à 32 % en mars 2001, contre 12 % en 1980.

En Midi-Pyrénées, cette même élévation est constatée entre les deux derniers recensements de
1990 et de 1999. Elle est marquée par un fort recul du nombre de personnes ne disposant
d’aucun diplôme (- 33,4 %) et fort taux d’augmentation des diplômés du supérieur (+ 83,8 %)
qui profite aux jeunes femmes (+ 114,4 %).

Sur une population de 2 551 687 en 1999, Midi-Pyrénées compte près de


2 millions d’individus non scolarisés dont le niveau de diplômes se répartit de la manière
suivante :

1999 Variation 1999/1990 en %


Ensemble Hommes Femmes Ensemble Hommes Femmes
Population non 1 918 376 923 161 995 215 5,8 5,9 5,8
scolarisée
100 % 100 % 100 %
Titulaire (%)
D’aucun diplôme 18,6 17,9 19,3 - 33,4 - 31,9 -,34,7
Du CEP 18,3 16,0 20,3 - 8,0 - 12,7 - 4,3
Du BEPC 8,4 7,2 9,5 12,8 16,7 10,3
Du CAP ou du BEP 23,8 28,7 19,3 29,7 27,0 33,5
Du Bac ou du BP 12,9 12,3 13,5 23,1 21,7 24,3
D’un diplôme de
niveau Bac + 2 9,1 7,8 10,2 64,7 62,3 66,4
D’un diplôme du
supérieur 8,9 10,1 7,8 83,8 64,3 114,4
Source INSEE – enquête emploi – mars 2001

La part des non-diplômés est en nette régression par rapport à la situation de 1990. Elle reste
cependant à un niveau élevé : plus de 45 % des personnes vivant en Midi-Pyrénées n’ont
pas atteint le premier niveau de qualification professionnelle, c’est-à-dire un CAP ou un
BEP.

Bien que la situation de Midi-Pyrénées soit plus favorable que pour la France entière,
notamment en nombre de diplômés de niveau Bac et Bac plus deux, le niveau V CAP et BEP
représente toujours le niveau de diplôme le plus détenu (23,3 % de la population de + de 15
ans non scolarisés contre 24,8 % pour la France).

Beaucoup de personnes en Midi-Pyrénées exercent une activité pour laquelle elles ne


détiennent pas le niveau de diplôme correspondant au poste occupé. On a donc là un
vivier important pour la Validation des Acquis de l’Expérience.
1.2. Le diplôme et l’emploi

Selon « Le Point sur l’Emploi » édité mensuellement par la DRTEFP, à fin août 2003, Midi-
Pyrénées compte 100 991 demandeurs d’emploi de catégorie 1 en données brutes, soit 4,9 %
de plus qu’un an auparavant (contre + 5,8 % au niveau national). Le chômage augmente dans
toutes les classes d’âge.

Le chômage des femmes repart à la hausse chez les jeunes et les demandeurs âgés de 50 ans et
plus. Le taux d’évolution de la demande des femmes reste néanmoins, tous âges confondus,
mieux orienté que celui des hommes (+ 3,3 % contre + 6,6 %).

Le chômage de longue durée augmente pour la première fois depuis janvier 1999 (+ 1,6 % sur
un an) particulièrement en raison de la forte hausse du nombre des demandeurs inscrits depuis
un à deux ans.

Les inscriptions enregistrées par l’ANPE ont été légèrement plus nombreuses en août 2003
qu’au cours du mois d’août 2002 (+ 0,5 %). Dans le même temps, le nombre de demandeurs
d’emploi sortants chutait de – 10,1 % par rapport au même mois que l’année précédente avec
toujours une baisse significative des reprises d’emploi (- 13,7 %). Les sorties des demandeurs
d’emploi de longue durée (> 1 an) diminuent fortement : - 26,6 % sur un an.

En juin 2003, quatre départements de la région ont un taux de chômage supérieur ou égal à 10
% : la Haute-Garonne (10,4 %), les Hautes-Pyrénées (10,3 %), le Tarn (10,1 %) et l’Ariège
(10,0 %). Les départements les plus ruraux conservent un taux de chômage plus faible.

Comme l’indique la note de conjoncture réalisée pour l’avis du CESR sur les orientations
budgétaires 2004 de la Région Midi-Pyrénées adopté le 23 octobre dernier :

« S’agissant de l’emploi salarié, la construction, le tertiaire et l’ensemble des secteurs


confondus enregistrent une légère hausse tandis que l’emploi industriel ne cesse de se
dégrader. L’industrie subit une érosion de ses effectifs, mais le tertiaire continue à créer des
emplois, à un rythme en nette décélération. »
« S’agissant des perspectives de chômage, le tableau suivant, extrait de la Dépêche du Midi
du 10 septembre 2003, indique les plans sociaux annoncés dans la région dans les mois à
venir. »

Ces chiffres ne prennent pas en compte les licenciements hors plans sociaux dans les
entreprises de moins de 10 salariés.

Dans ce contexte, il apparaît que la détention d’une certification par les personnes joue un rôle
« protecteur » dans la mesure où il facilite l’accès à l’emploi et le maintien dans l’emploi,
comme le montrent les statistiques nationales (ces données ne sont pas disponibles en
région) :

Taux de chômage selon le diplôme


Diplômes regroupés Taux de chômage
Aucun diplôme ou CEP seul 14,1 %
BEPC, CAP, BEP 8,4 %
Baccalauréat 7,8 %
BAC + 2 5,2 %
Diplôme supérieur à BAC + 2 4,9 %
Source INSEE – enquête emploi – mars 2001
1.3. La formation professionnelle continue et la qualification

Les éléments de diagnostic du Secrétariat d’État à la formation professionnelle, dans le cadre


de la préparation de la réforme de la formation professionnelle et du Groupe de travail du
Conseil supérieur de l’égalité professionnelle, font apparaître en 1998 :

« les inégalités en matière de Formation professionnelle continue sont fortes, selon la


taille des entreprises (9 % des salariés des entreprises de moins de 20 salariés accèdent
à la formation contre 46 % de ceux des entreprises de plus de 2000 salariés), selon les
catégories socioprofessionnelles (un cadre a trois fois plus de chances de se former
qu’un ouvrier, selon le sexe …) et les femmes cumulent les handicaps. Le système tel
qu’il a été organisé en 1971 n’est pas efficace. Il accroît les inégalités constatées à la
sortie du système de formation initiale. »

L’enquête « Formation Continue 2000 », réalisée par l’INSEE en mars 2000, précise
que « les employeurs financent plutôt les formations courtes, d’un jour à une semaine,
proches des activités de leurs salariés. Les pouvoirs publics et les salariés sont plus
nombreux à financer des formations plus longues et plus variées. Elle constate
également que si les probabilités de promotion sont légèrement plus favorables, la
formation semble plutôt suivre la promotion que la déclencher. Hors promotion, le
gain de salaire est actuellement très faible. »

L’enquête 2003 « Emploi et Compétences » réalisée par la CRCI Midi-Pyrénées avec l’appui
technique du LIRHE et de l’INRA, co-financée par la DRTEFP, l’INRA, le FSE, CRCI et
CCI Midi-Pyrénées, auprès de 1 315 entreprises, montre que « ce sont toujours les entreprises
de plus de 10 salariés qui ont le plus recours à la formation continue : 80 % contre 43 % pour
les entreprises de moins de 10 salariés. »

« Le fait notable est la progression, relativement importante ces dernières années, du


recours à la formation des petites structures. En 1998, seulement31 % d’entre elles
déclaraient pratiquer la formation. (…)
Les secteurs les plus dynamiques en termes de recours à la formation continue sont les
services et le BTP pour les petites entreprises et, l’industrie et le BTP pour les plus
grandes. L’obligation de former dans certains domaines, par exemple la sécurité,
explique le dynamisme de certains secteurs.
Plus la taille de l’entreprise croît, plus le budget consacré à la formation augmente et
dépasse le minimum légal (2,7 % de la masse salariale en 2000 pour 1,5 % légal). Les
petites structures sont loin d’utiliser l’équivalent de leur contribution aux fonds de
formation.
Globalement, près d’un salarié sur trois a suivi une formation en 2002. La proportion
de salariés accédant à la formation augmente avec la taille de l’entreprise. »

Comme la formation continue, la VAE constitue un point d’appui pour la progression


professionnelle des individus et un moyen supplémentaire de protection contre les aléas
du chômage et des restructurations. Il y a toutefois un enjeu à ce que ce nouveau
dispositif ne reproduise pas les inégalités d’accès constatées dans la formation
professionnelle continue. Des efforts particuliers doivent être faits en direction de la
partie la moins dotée et la plus précarisée de la population active, par exemple dans
certains secteurs émergents comme celui des emplois de services aux personnes.
2. Les caractéristiques de la VAE en Midi-Pyrénées
2.1. Une demande croissante

Les chiffres de demande de renseignements sur la VAE sont en nette progression en Midi-
Pyrénées. Toutes les structures d’information, qu’elles soient spécialisées comme les dix
Points Relais Conseil, mis en place par le Conseil Régional et l’État, ou les services de
certification et les universités directement sollicités, ont enregistré un afflux de demandes. Les
chiffres ne sont pas encore stabilisés pour l’année 2003 et leur décompte pour 2002 est
difficile en raison de la période transitoire entre la VAP et la VAE.

Du 1er décembre 2002 au 30 juin 2003, les Points Relais Conseil de Midi-Pyrénées ont reçu
2 635 personnes, avec des différences importantes entre les départements, la Haute-Garonne
représentant le plus gros volume de demandes d’information.

Cependant, toutes les demandes d’information ne transitent pas par les Points Relais Conseil.
Les candidats peuvent s’adresser directement aux services valideurs des différents Ministères
ou aux universités.

À titre d’exemple, le bilan 2002 du DAVA du Ministère de l’Éducation nationale fait


apparaître que plus de 3 000 personnes ont sollicité le service par téléphone et 1 225 ont été
accueillies dans ses locaux. En février 2003, la Direction Régionale de la Santé et des Affaires
Sociales avait enregistré 394 demandes de VAE pour le seul diplôme accessible, le DEAVS
(Diplôme d’État d’Auxiliaire de Vie Sociale).

Le mouvement est identique pour les universités toulousaines à la rentrée de septembre 2003 :
200 candidats pour UT1 Sciences sociales, 110 à UT2-MIRAIL contre 74 dossiers en 2002 et
UT3 Paul Sabatier attend 250 à 300 candidats contre 122 en 2002. Une cinquantaine de
dossiers sont actuellement en cours de traitement par le Centre Régional Inter-écoles
d’Ingénieurs de Validation des Acquis (CRIVA).

2.2. Les profils des candidats, les diplômes visés, les résultats de validation

Le bilan d’activités des PRC permet de caractériser ces demandes d’information sur la VAE.

2.2.1. Les profils des candidats

Les demandeurs viennent de tous les secteurs de l’activité régionale (textile, bâtiment,
services, animation socioculturelle et sports, administrations), avec une forte demande
émanant des secteurs des services collectifs, sociaux et personnels, du commerce, réparation
automobile et articles domestiques, de la santé et de l’action sociale. À eux seuls, ils
représentent 54 % de la demande d’information.

Près des 2/3 des demandeurs sont des femmes et près de 2/3 de l’ensemble ont entre 30 et
44 ans. La situation professionnelle au moment de la demande d’information conseil
montre que ce sont majoritairement des personnes en emploi (CDI ou CDD),
40 % environ sont demandeurs d’emploi. Rares sont les candidats demandant une
validation au titre d’expériences associatives ou syndicales.
2.2.2. Les diplômes visés

35 % ont un niveau V initial, 28 % un niveau IV initial et 18 % un niveau III initial. Les


candidats à la VAE visent essentiellement l’obtention du niveau supérieur puisque le niveau
III est le plus demandé (32 %) suivi du niveau IV (35 %) et du niveau V (23 %). Ce sont les
diplômes de l’enseignement professionnel et technologique de l’Éducation nationale qui sont
les plus demandés (plus de 60 %), suivi des diplômes gérés par la Direction Régionale des
Affaires Sanitaires et Sociales (18,6 %) et par la Direction Régionale de la Jeunesse et des
Sports (11,3 %).

Les diplômes de l’Éducation nationale sont les plus demandés, parce que tous accessibles par
la VAE, connus et reconnus, pour exemple le BTS qui a une bonne réputation d’insertion et
qui permet d’accéder à des emplois de responsabilité. Les diplômes de l’action sociale (de
niveau V et IV), de la Jeunesse et des Sports (essentiellement du niveau IV) correspondent à
des secteurs en voie de professionnalisation et d’exigence de certification. De plus, peu de ces
certifications sont ouvertes à la VAE, ce qui explique le pourcentage élevé de prestations non
abouties (38 %).

2.2.3. Pour l’enseignement supérieur,

Les demandes portent essentiellement sur les diplômes professionnalisés, licences


professionnelles, DESS, et de plus en plus sur les diplômes d’enseignement général, de type
licence ou maîtrise, notamment pour l’Université du Mirail. Lors d’une démarche VAE dans
l’enseignement supérieur, le choix des candidats se porte plutôt sur les dispenses de formation
que sur la validation totale du titre ou du diplôme.

2.2.4. Les résultats de validation

Les statistiques d’activités des Points Relais Conseil ne font pas apparaître les résultats des
démarches de validation. En effet, ce sont des éléments détenus par les certificateurs et par les
candidats.

Les résultats des premières demandes de validation, communiqués par les certificateurs d’une
manière informelle encore pour l’exercice 2003, font apparaître que 50 à 60 % des candidats
obtiennent la validation totale du diplôme visé. Il s’agit de résultats partiels, d’une
« moyenne » issue des premières sessions de jurys.

Ainsi, le DAVA indique que les résultats des 6 premiers mois varient en fonction du diplôme
visé. 44 % des candidats à un BTS ont obtenu la validation totale et 55 % des candidats à un
CAP et BEP. 2 % des candidats ne valident aucune unité. En règle générale, les candidats
obtiennent la validation d’au moins une unité. En 2002, et pour la seule VAE sur les derniers
six mois de l’année, 157 dossiers ont été présentés, 60 validations totales ont été délivrées,
soit un taux de 38 %.

La DRASS, pour sa part, signale que 156 candidats ont été convoqués aux jurys de DEAVS
de juillet 2003. 56 ont obtenu une validation totale, 90 ont validé entre 1 et 10 unités de
compétences constitutives du diplôme, 6 candidats ne se sont pas présentés et 4 n’ont rien
obtenu. Une nouvelle session de validation est en cours d’organisation en décembre.
Pour la DRAF comme pour la DRJS, l’organisation des jurys de diplômes relève de la
compétence de chaque directeur régional et est fonction de l’implantation des diplômes. Ces
certificateurs maîtrisent les résultats des diplômes délivrés en Midi-Pyrénées. Pour exemple,
le BEATEP, diplôme de niveau IV, a comptabilisé lors de la session de juin 2003, 12 dossiers
pour lesquels 3 validations totales et 4 validations partielles ont été délivrées. 5 candidats
n’ont obtenu aucune validation.

Actuellement, 102 demandes de validation ont été reçues par la DRAF de Midi-Pyrénées.
42 concernent les BTSA, 40 les diplômes de niveau IV (BP, Bac Pro, BTA), 20 des diplômes
de niveau V (CAPA, BPA, BEPA). Parmi les diplômes demandés, 40 d’entre eux, tous
niveaux confondus, peuvent permettre une installation en agriculture ou conforter, ce qui est
le cas pour plusieurs, une poursuite d’activité de production par l’introduction de la pluri-
activité. Le reste des demandes émane de salariés cherchant à faire valider des acquis soit
pour conforter leur emploi dans une structure (laboratoire, coopérative, entreprise de service,
encadrement dans une collectivité…), soit pour accéder à une responsabilité ou à une
titularisation sur un poste dans une association (CAT, …) ou une collectivité territoriale
(Mairie, …). Actuellement, les jurys sont en phase d’organisation, les résultats sont encore
trop partiels pour être communiqués.

Les certificateurs interrogés ont bien précisé que la VAE est une démarche, un processus qui,
selon la loi, ouvre droit à cinq années pour réaliser la validation totale du diplôme ou titre
visé. Les candidats ont donc la possibilité, quand ils se sentent prêts, de représenter les unités
non validées une première fois, lors de nouvelles sessions de jurys.

Dans l’enseignement supérieur, le dispositif VAE s’est mis en place progressivement en 2002.
Pour l’année 2003-2004, les procédures sont en place et les sessions de validation sont en
cours dans toutes les universités de Midi-Pyrénées. Les résultats connus sont encore très
partiels.

À l’université de Toulouse le Mirail qui a commencé les validations en 2002, les résultats de
ces sessions de jurys font apparaître 7 validations totales, 10 partielles, 11 accès dérogatoires
à une formation, 10 réorientations et 6 refus pour 74 dossiers déposés et traités dont 57 dans
les enseignements généraux.

Pour l’exercice 2003 et pour l’ensemble de ses UFR, IUP et IUT, l’Université Paul Sabatier a
enregistré, 34 candidatures à la VAE. Les jurys de soutenance ont examiné 28 dossiers et
accordé 15 validations totales et 13 validations partielles. Les 6 autres dossiers sont en
instance de soutenance. Ces bons résultats à l’UPS ont plusieurs explications : ces premiers
candidats sont motivés, la phase préparatoire, relativement longue, leur a permis
l’appropriation de la méthodologie de la VAE, l’expérience professionnelle importante, de 15
à 25 ans, leur conféraient des compétences et des connaissances d’un bon niveau.

Pour le diplôme national d’œnologie, proposé conjointement par l’ENSAT et l’Université


Paul Sabatier et accessible par la VAE, 5 candidats se sont présentés. Aucune validation totale
n’a été accordée, 4 validations partielles ont été obtenues et un refus de validation enregistré.

Ce rapide panorama, ponctuel, montre que globalement le nombre de validations partielles


reste important. Il démontre que l’accès à ces informations est nécessaire pour une analyse
détaillée, utile également aux Points Relais Conseil, et pour la préparation de la phase « aval »
de la validation.
Proposition 1

Les résultats de validation étant détenus par les candidats et les certificateurs, le CESR
préconise la mise en place d’un dispositif régional de collecte statistique des résultats de
validation. En effet, la constitution d’une base de données des résultats des sessions de
validation permettrait, d’une part, une meilleure analyse de l’efficacité du dispositif
VAE en région et, d’autre part, pourrait aider au repérage des fonctions à développer
pour les candidats ayant obtenu une validation partielle.

2.3. Les motivations des candidats

L’accès à la VAE s’inscrit dans des projets individuels dont les objectifs sont diversifiés et
souvent complexes.

Tout d’abord, accéder au diplôme constitue la reconnaissance d’un niveau professionnel


atteint. Le candidat estime que son activité professionnelle correspond à un niveau de titre ou
de diplôme qu’il ne possède pas même si cela ne change rien dans l’immédiat à sa situation
professionnelle. C’est une façon pour lui, et pour son environnement, dans la famille et dans
la vie sociale, « d’officialiser » la concordance des deux niveaux. Au-delà d’une
reconnaissance professionnelle de qualification, la démarche correspond à une
reconnaissance personnelle, une valorisation de soi. Quelquefois, la VAE donne
l’opportunité à la personne de prendre une « revanche personnelle », de surmonter ce qu’elle a
vécu comme un échec à l’école ou à l’université, ou ce qui reste un regret.

Ensuite viennent les motivations liées aux évolutions professionnelles. La VAE est perçue
comme susceptible d’offrir de meilleures chances sur le marché du travail, interne à
l’entreprise ou externe. Elle est un atout supplémentaire dans une recherche d’emploi, une
démarche d’anticipation des changements, un positionnement personnel par rapport à des
choix de l’entreprise, pour une promotion professionnelle.

Par ce biais, les candidats recherchent aussi l’accès à la formation, à la reprise d’études
dans l’enseignement supérieur, et aux titres ou diplômes nécessaires pour la création ou
la reprise d’entreprise, notamment pour tout ce qui concerne les professions réglementées et
exigeant une certification de qualification à un certain niveau (en général de niveau IV
professionnel ou Bac plus 2) pour l’installation à son compte (coiffeurs, agriculteurs,
opticiens, agents immobiliers …). Ils ont aussi ainsi accès aux concours de la Fonction
publique.
2.4. Les difficultés rencontrées par les candidats

L’enquête réalisée auprès des Points Relais Conseil ainsi que le Bilan de la Cellule Régionale
Inter-Services pointent plusieurs niveaux de difficultés qui ont été confirmés par les
témoignages des candidats auditionnés dans les domaines suivants :

 l’information : les candidats n’ont pas une vision globale de la VAE car le dispositif
est récent et ils ne trouvent pas d’information sur leur lieu d’activité.
 le choix de la certification : les candidats ont du mal à déterminer leur expérience par
rapport à un diplôme ou titre, les référentiels n’étant pas toujours immédiatement
accessibles. Il leur faut aussi rechercher les référentiels et se les procurer. Enfin, le
candidat doit vérifier si le diplôme visé est accessible par la VAE. Pour cette raison,
38 % des demandes de VAE sont différées. Les candidats signalent des difficultés de
repérage des certificateurs. Enfin ils souhaiteraient avoir une meilleure lisibilité des
procédures des valideurs, les modalités et les dates des sessions de validation. Certains
candidats ont des problèmes d’équivalence des diplômes et de l’expérience à
l’étranger.
 la constitution du dossier : certains ont de grandes difficultés dans l’expression écrite
et souhaitent un appui pour la rédaction de leur dossier. D’autres ont du mal à
rassembler ou obtenir des preuves de leur expérience, par exemple les bénévoles.

D’une manière générale, les candidats rencontrent des difficultés personnelles d’accès et de
mobilisation en raison de leur statut, en particulier, les conjoints d’artisans n’ayant pas opté
pour un des statuts officiels. Les difficultés sont dans l’ensemble renforcées pour les femmes.
L’organisation de la vie familiale repose essentiellement sur elles et nuit à leur disponibilité.
Les personnes en activité manquent également de temps. Les démarches et les procédures leur
paraissent trop longues et trop lentes. Enfin, se pose la question des financements des coûts
d’accompagnement.

Par ailleurs, au vu des statistiques, les candidats qui ont des facilités de communication et de
relation à autrui s’engagent davantage dans la démarche VAE et y réussissent mieux. Les plus
formés et les plus informés y ont recours plus facilement que les publics plus en
difficulté. Or, un des enjeux de la VAE est de bénéficier au plus grand nombre et en
particulier aux personnes de bas niveaux de qualification ou qui en sont les plus éloignées.

Dans le cas de validation partielle, trouver les compléments de formation ou d’expérience


n’est pas chose facile. Les conditions de réalisation pas davantage.

Enfin qu’advient-il des candidats qui ont échoué totalement dans leur démarche de VAE ?
Les conséquences de l’échec peuvent être alors « terribles » aussi bien pour les salariés
« dévalorisés » à titre personnel et « précarisés » dans leur emploi, que pour l’entreprise qui
prend la mesure de « l’incompétence » de son personnel.

D’après les témoignages, dans certains cas, pour obtenir une reconnaissance la plus
immédiate possible, les candidats peuvent être conduit à viser un titre ou diplôme plus
modeste que celui auquel ils pourraient prétendre.
L’ensemble des difficultés auxquelles le candidat se trouve confronté montre qu’il est
indispensable de développer en région un dispositif capable de soutenir le candidat tout
au long de sa démarche de VAE. C’est la raison pour laquelle, des structures d’aide
personnalisée en VAE existent en région, ce sont les Points Relais Conseil.

2.5. La prise en compte de l’expérience : des mentalités à faire évoluer

Une hiérarchie de valeur implicite, entre le diplôme obtenu à l’issue d’un parcours de
formation initiale et le diplôme obtenu à l’issue d’une démarche VAE, est encore souvent
inscrite dans les mentalités. Elle se double d’une hiérarchie entre les acquis de l’expérience
professionnelle et les acquis d’une expérience accumulée en dehors d’une situation
traditionnelle de travail, c’est-à-dire le bénévolat et la vie associative, syndicale ou politique.

Même si la demande des « bénévoles » est encore faible d’après les premiers chiffres
recueillis en région, elle est susceptible d’évoluer rapidement au vu du nombre de personnes
impliquées dans ces types d’activités.

La reconnaissance des acquis issus des expériences de cette nature, qu’ils constituent la
demande de validation totale pour accéder au diplôme ou qu’ils viennent la compléter,
est inscrite dans la loi et placée sur le même plan que les autres. Cependant, elle nécessite une
transformation profonde des mentalités de la part de tous :

 des acteurs associatifs, syndicaux, politiques qui doivent prendre conscience de la


valeur intrinsèque de ce type d’expérience,
 des responsables des structures, qui délivrent les attestations et qui, par là même,
détiennent une part importante de la crédibilité de ce type d’expérience,
 des dispositifs d’information et de conseil qui doivent intégrer que cette expérience est
mobilisable au même titre que les autres,
 des certificateurs qui doivent savoir lire l’expérience associative, syndicale ou
politique avec le regard spécifique nécessaire.

Sans cette prise de conscience de la valeur de ce type d’expérience, la VAE ne sera jamais
tout à fait un droit individuel et risque de rester, à ces égards, identique à la Validation des
Acquis Professionnels.

Proposition 2

Le CESR propose la constitution d’un groupe de travail sur la prise en compte de


l’expérience associative, syndicale et politique dans la VAE, au sein de la Cellule
Régionale Inter-Services. Regroupant l’ensemble des partenaires, il contribuerait à cette
transformation des mentalités, et élaborerait des mesures utiles à la prise en compte
permanente et systématique de cette voie d’entrée dans la VAE.

Ces hiérarchies se trouvent renforcées dans certains contextes, notamment dans les grandes
écoles où la référence à la notoriété et au prestige est très prisée.
Certaines auditions ont fait apparaître l’idée que la notoriété de l’entreprise sur laquelle le
candidat s’appuie pour faire valoir son expérience pourrait favoriser l’obtention de sa
certification.

Le CESR considère que seule la valeur intrinsèque de l’expérience vécue par le candidat doit
être décisive dans le processus d’évaluation et que, en aucun cas, l’expérience doit être
appréciée en référence à des valeurs subjectives telles que la notoriété.

3. La VAE dans les entreprises et vue par les branches


professionnelles
3.1. Les entreprises

Parmi les entreprises, les premières à conduire des actions de VAE ont été le plus souvent
motivées par les éléments suivants :

 l’obligation pour leurs salariés de détenir des titres ou des diplômes pour exercer des
métiers qui, aujourd’hui, ne nécessitent pas de certification particulière et qui sont
progressivement soumis à des contraintes réglementaires. C’est en particulier le cas
des métiers de l’animation et du sport ;
 le souhait d’accéder à une certification d’entreprise, nationale, européenne ou
internationale, pour conserver leur compétitivité ou accéder à de nouveaux marchés,
contraignant le personnel de l’entreprise à détenir certains titres ou diplômes ;
 l’obligation de mieux qualifier leurs employés afin de conserver leur compétitivité
face aux évolutions technologiques. Dans ce cas, elles inscrivent la démarche VAE
dans le cadre de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

Lorsque la Validation des Acquis de l’Expérience est initiée par l’employeur, elle doit se faire
avec le consentement du salarié. Ce dernier peut refuser d’y participer et ne subira alors
aucune sanction, comme le stipule la loi.

La démarche de VAE des employeurs s’accompagne d’une négociation des modalités de sa


mise en œuvre avec les valideurs et les salariés. Des accords nationaux ont été signés, en
particulier avec l’Éducation nationale, pour mettre en place des validations collectives. Même
si chaque cas est traité individuellement, c’est tout un groupe qui fait l’objet de la procédure.
L’entreprise joue un rôle de « facilitateur », étant capable d’orienter le salarié vers la
certification la plus adaptée et de mettre en œuvre les éventuelles formations nécessaires au
bon déroulement de la démarche.

La VAE peut ne pas connaître les mêmes développements selon la taille de l’entreprise. Les
« grandes » entreprises parce qu’elles sont mieux informées et mieux structurées avec des
services de Ressources Humaines, parce que les organisations syndicales y sont présentes et
plus organisées, serviront de relais pour informer et pour organiser la VAE.
Les plus « petites » et les « très petites entreprises », même si elles sont favorables à la VAE,
rencontreront plus de difficultés pour en faire bénéficier leurs salariés. Enfin, l’absence du
salarié pendant son congé de validation et la durée de la démarche VAE, débouchant
éventuellement sur des périodes de formation, peut entraîner une gêne temporaire dans la
gestion d’une petite structure.
3.2. Les positions des branches professionnelles

Pour les branches professionnelles, trois grands types d’attitudes sont repérables à partir des
auditions réalisées :

 les branches favorables, qui s’y engagent avec prudence. Leur approche centrée sur
les « métiers » les porte à valoriser l’expérience, donc la validation des acquis, au
détriment du diplôme obtenu via un cursus scolaire. Ces branches sont très engagées
dans l’apprentissage et marquent une préférence pour ce type de formation par
alternance.
Elles voient dans la VAE une opportunité pour que leurs salariés accèdent à la
certification et jugent que les entreprises se trouvent valorisées, reconnues dans leur
rôle « formateur », comme entreprise « apprenante ».
Souvent confrontées à des difficultés de recrutement de personnel qualifié ou à un fort
turn-over, elles y voient un moyen de mobiliser et de re-mobiliser les salariés, de les
motiver, de les fidéliser et de rendre leurs métiers plus attractifs en favorisant ce
processus d’évolution professionnelle. Représentant majoritairement le secteur
artisanal, ces branches souhaitent ainsi qualifier les chefs d’entreprise et également les
conjoints, majoritairement des femmes.

Certaines branches, comme l’hôtellerie-restauration, la CAPEB, ou la FFB,


considèrent également que la VAE ne doit pas être une fin en soi mais un véritable
outil de gestion des ressources humaines et, ainsi, doit d’abord profiter à ceux qui
n’ont aucun diplôme ou titre, aux premiers niveaux de qualification. Elles s’inquiètent
cependant des coûts engendrés par les démarches VAE qui pourraient se faire au
détriment de la formation professionnelle continue à laquelle elles se disent très
attachées.

Parmi ces branches se déclarant plutôt favorables, certaines ne portent pas leurs efforts
sur la VAE parce que le diplôme n’est pas la référence dans leur politique de
recrutement ni pour la progression aux postes de responsabilités dans les entreprises,
souvent de petite et très petite taille. Elles préfèrent le CQP et sont peu enclines à la
formation continue parce qu’elles la considèrent comme une « charge », Elles
craignent également que le salarié formé les quitte pour une entreprise concurrente,
souvent plus grande, mieux « disante » en termes de rémunération et de conditions de
travail.

 les branches favorables, parce que contraintes par la réglementation ou encore en


voie de professionnalisation. Les secteurs du travail médico-social et de l’animation
sociale, culturelle, sportive sont les plus concernés.
À l’origine, il y a un constat de carence : carence des personnels qualifiés, avec un
nombre très important de « faisant fonction », et carence des certifications accessibles
par la VAE face à une réglementation toujours plus exigeante et à un cadre financier
contraint.
La VAE peut être un moyen de « régulariser » des situations, de « professionnaliser »
des personnes, souvent bénévoles, pour répondre à ces exigences. Ces secteurs n’ont
pas ou peu pratiqué la Validation des Acquis Professionnels (VAP), ou s’y sont
engagés récemment sous la contrainte des échéances réglementaires. La VAE
progresse lentement car l’ingénierie de formation se met en place depuis un an
seulement.
Souvent, les personnels en poste ont un niveau de formation initiale faible, ils sont
parfois titulaires de brevets non professionnels, et se trouvent dans l’obligation de se
certifier pour conserver leur emploi ou échapper à la précarité de l’emploi. Les
difficultés sont amplifiées parce que ce public est majoritairement féminin, avec des
contraintes familiales fortes et parce qu’il est disséminé sur le territoire régional. De
fait, ces branches recherchent à travers une démarche de VAE la possibilité de mettre
en place des actions de formation professionnelle conduisant avec succès leur
personnel à la certification devenue obligatoire. Toutefois, les délais nécessaires à ces
formations sont souvent difficilement compatibles avec les échéances réglementaires.
Le risque est grand de voir s’accroître les taux d’échec à ces certifications.

Dans les secteurs social, médico-social et de santé, la mise en place de la VAE oblige
à résoudre, au préalable, la question d’élaboration des référentiels.
Concernant les métiers de l’action sociale et médico-sociale, les référentiels sont
établis par la Direction Générale des Affaires Sociales (Ministère des Affaires
Sociales). Actuellement, seuls existent les référentiels des auxiliaires de vie sociale
(fin 2002) et des éducateurs spécialisés (2003). Les prochains référentiels pourraient
concerner les assistants de service social, les conseillères en économie sociale et
familiale, les éducateurs techniques spécialisés, les aides médicaux pédagogiques, et,
malgré les réticences, les directeurs d’établissements ou services sociaux et médico-
sociaux.
En ce qui concerne les professionnels de santé, le référentiel des Aides soignants
pourrait être validé prochainement par la Direction Générale de la Santé (Ministère de
la Santé).

Le cas des professions du secteur médical est plus délicat. Réglementées, elles ne
permettent pas l’accès des certifications par la VAE. La validation des acquis n’est
utilisée que pour la spécialisation des infirmières, par exemple les IBODE, infirmières
de bloc opératoire dans les centres de cancérologie. Des réflexions sont en cours.

 les branches « réservées » qui expriment une certaine méfiance. Leurs arguments
s’appuient sur le fait que la VAE repose sur du « déclaratif » et que, par conséquent, il
est très difficile de vérifier les dires du candidat, de vérifier son expérience
professionnelle et ses compétences.
Le dispositif VAE est jugé insuffisamment contrôlé pour éviter ces dérives. Pour ces
branches, les jurys ne disposent pas des moyens adéquats de contrôle des
connaissances, ne peuvent pas poser de questions de connaissance directement au
candidat, comme ils le font lors d’un examen traditionnel. De plus, le temps imparti à
l’entretien est jugé trop court pour apprécier le candidat. Elles considèrent donc que
les deux voies d’accès ne sont pas d’égale valeur et les jugent peu équitables. Pour
elles, l’expérience équivaut à une équivalence, pas à un diplôme. Elles restent sur le
schéma VAP.
La présence de professionnels, représentatifs de leurs métiers, dans les jurys de
validation leur paraît indispensable, car, à leur avis, les enseignants n’ont pas toujours
une connaissance de la réalité de la profession.

Aujourd’hui, le choix des professionnels, laissés à la libre appréciation des


certificateurs, ne leur paraît pas garantir la juste évaluation du candidat. Elles
proposent de constituer des listes de professionnels, experts en Validation des Acquis
de l’Expérience, désignés et formés, pour participer aux jurys. Une démarche en ce
sens a été faite par l’UIMM auprès des services du Rectorat.

3.3. Les craintes partagées par les branches professionnelles

La participation effective des professionnels aux jurys de validation est un souci partagé par
l’ensemble des partenaires sociaux. Elle est jugée garante de la qualité de la certification
délivrée par la voie de la VAE. Et pour les branches, la mobilisation des professionnels passe
aussi par une meilleure prise en compte des frais liés à cette participation : elle doit donner
lieu à une indemnisation « prévue et correcte ».

Les référentiels sont un autre thème récurrent, leur construction devrait davantage tenir
compte de « l’acte professionnel », notamment pour les plus bas niveaux ayant des difficultés
à l’écrit et référencé par eux à une situation scolaire.

Étant donnée la démarche individuelle des demandeurs de la VAE, certaines branches


professionnelles craignent, à des degrés divers, de manière explicite ou non, les
revendications de promotion ou de salaire que pourrait susciter l’obtention d’une certification
par une démarche VAE. Pour elles, il ne doit pas y avoir automaticité entre le diplôme validé
et la promotion du salarié dans l’entreprise, dans la mesure où le poste correspondant n’existe
pas.

Par ailleurs, pour ce qui concerne la formation professionnelle des adultes, la majorité des
branches accordent davantage d’importance aux certifications de qualification professionnelle
(CQP), pour les niveaux V et IV, qui correspondent mieux à leurs attentes que les diplômes, et
dont elles ont la maîtrise des contenus. Les CQP sont en instance d’inscription dans le RNCP.

4. La VAE vue par les représentants des salariés


Les représentants des salariés s’inscrivent, quant à eux, résolument dans l’esprit de progrès
social qui anime la démarche de Validation des Acquis de l’Expérience.

Dans le cadre de l’entreprise, la VAE est un droit individuel qui permet aux salariés de faire
reconnaître que leur activité de travail est l’occasion d’acquisition de savoirs et de savoir-faire
susceptibles d’être l’objet d’une certification. Cette expérience acquise, reconnue comme une
qualification, doit être rémunérée comme telle.

Au sein de l’entreprise, la VAE est un outil supplémentaire de promotion professionnelle, que


ce soit pour les changements de poste, de classification, de type de travail ou de progression
salariale. Elle doit contribuer à redynamiser l’ascenseur social, en particulier pour les salariés
les moins qualifiés.

Plus largement, dans un marché du travail marqué par la précarité, les risques liés au chômage
et aux restructurations, la VAE est un moyen, pour les salariés, de maîtriser leur parcours
professionnel. Dans un contexte où près de 40 % de la population active a, au mieux, une
formation de niveau V et où les exigences des entreprises augmentent en matière de
qualification, des efforts considérables sont nécessaires pour éviter la marginalisation de toute
une frange de la population active. La VAE constitue un outil de sécurisation des trajectoires
professionnelles de plus en plus soumises à la mobilité, aux ruptures, aux reconversions. À ce
titre, elle se rattache à une nouvelle définition de la formation tout au long de la vie et au
principe de l’établissement d’un droit à la formation individuel, transférable et collectivement
garanti.

Pour les représentants des salariés, il est essentiel que la VAE s’inscrive dans une logique de
promotion professionnelle en faveur des salariés, en sachant qu’elle ne doit pas pour autant se
limiter à ces seules attentes en termes de réussite de vie professionnelle mais doit aussi
intégrer des attentes en termes de développement de l’individu citoyen et des attentes en
termes de développement personnel.

Il convient donc :

 de renforcer l’information des entreprises et des salariés afin de convaincre ces


derniers de l’intérêt de la démarche VAE ;
 de mobiliser l’ensemble des acteurs, branches, chambres consulaires, partenaires
sociaux et associations pour qu’ils contribuent à l’accès de tous au parcours de VAE.

5. La VAE : un droit individuel à promouvoir et à faire


reconnaître par l’employeur
Les employeurs (entreprises, partenaires sociaux, associations ou collectivités locales)
peuvent jouer un rôle déterminant pour la diffusion et la réussite de la démarche VAE en
incitant leurs salariés à s’engager dans le dispositif.

Toutefois, des freins et des réticences, notamment dans les TPE et certaines PME/PMI, sont à
surmonter aussi bien de la part de l’employeur qui craint des revendications salariales et des
pertes de jours travaillés que de la part du salarié qui n’est pas demandeur.

Des démarches de promotion du dispositif VAE ont déjà été initiées en Midi-Pyrénées :

 la COPIRE, en 2001, a soutenu l’expérimentation initiée par le Conseil Régional Midi-


Pyrénées et menée par le FONGECIF Midi-Pyrénées de septembre 2001 à décembre
2002. Elle participe aux travaux du chantier sur la VAE du Plan Régional de
Développement des Formations professionnelles (PRDF). Elle souhaite être un vecteur
important du développement de la VAE en s’appuyant sur les savoir-faire et le
fonctionnement du FONGECIF.

 De leur côté, les CCI de la région, sous la houlette de la Chambre Régionale, sont
mobilisées et mènent des réflexions sur les actions possibles vers les entreprises et pour
les titres qu’elles délivrent. Actuellement, une expérimentation est en cours sur les
possibles passerelles entre ses CCE (certificats de compétences en entreprise) et les CCP
(certificats de compétences professionnelles) des titres du Ministère du Travail avec
l’AFPA.

Droit individuel, la VAE peut être aussi utile à l’entreprise dans le cadre de la gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences. Elle peut, en effet, aider à anticiper les besoins
en qualifications et en formation et, de ce fait, contribuer à optimiser le plan de formation de
l’entreprise. A ce titre, la VAE doit bien s’inscrire dans une réelle dynamique de
reconnaissance de qualification des salariés de l’entreprise et ne doit pas se cantonner à être
utilisée lorsque des contraintes extérieures l’y poussent telles que l’obligation de mise à
niveau normative ou l’accompagnement à la personne dans le cadre de plans sociaux.

Pour le CESR, la VAE, droit individuel, doit être considérée comme un élément de la
formation tout au long de la vie. Pour assurer sa réussite, elle doit s’inscrire dans une
logique de projet professionnel, favorisant l’évolution de carrière, pour une promotion
dans l’entreprise, qu’elle relève d’une démarche collective ou d’une initiative
individuelle.

L’accord national Inter-professionnel sur la formation professionnelle du 20 septembre 2003


relatif à l’accès des salariés à la formation tout au long de la vie professionnelle, signé par
l’ensemble des partenaires sociaux, s’inscrit dans cette logique en déclarant dans son
préambule « comme un objectif » :

« de permettre à chaque salarié d’être acteur de son évolution professionnelle grâce aux
entretiens professionnels dont il bénéficie ou aux actions de bilan de compétences ou de
Validation des Acquis de l’Expérience auxquelles il participe. »
Troisième partie
La Validation des Acquis de l’Expérience : les conditions de la
réussite en Région

1. Les étapes clés de la Validation des Acquis de l’Expérience


Les conditions de la réussite d’une démarche individuelle de VAE reposent sur la bonne
compréhension, par le candidat, de l’intérêt de la démarche et du processus enclenché.

Cette compréhension est liée au niveau d’information dont le candidat dispose pour y entrer
et la mener à bien. Dans le processus de validation, des étapes sont à franchir, le candidat a
besoin d’un conseil et d’un accompagnement, pour se présenter devant le jury de validation
de la certification qu’il a choisie.

Restent à déterminer quelles sont les frontières entre ces fonctions, celle d’information, de
conseil, d’orientation, qui est une manière d’accompagner la personne, et celle
d’accompagnement à la validation, qualifié d’accompagnement plus « technique », et quelles
sont les structures ou les organismes chargés de les conduire.

Le dispositif en région permet d’assurer la mise en œuvre des différentes étapes à travers un
service de proximité, les Points Relais Conseil, et un outil de coordination régional, la Cellule
Régionale Inter-Services.
La chronologie des étapes de la VAE
Information générale

Information grand public en amont de la démarche


Acteurs : ANPE, missions locales, CRIJ, MIJ …

Conseil, orientation préliminaire


Le candidat est intéressé par la
VAE mais a encore besoin - demande d’informations précises sur le
d’affiner son projet dispositif
- élaboration du projet professionnel
personnel
- choix du type de diplôme visé
- identification du certificateur

Acteur institutionnel : Point Relais Conseil

Certificateur identifié

Le candidat a identifié par lui-même Orientation définitive


la certification visée : il s’adresse
directement au certificateur identifié
- information sur le dispositif
propre du certificateur
- choix définitive de la
certification visée
- dépôt de la demande de VAE

Acteur institutionnel : Certificateur

Recevabilité

Constitution du dossier

Le candidat élabore son dossier en bénéficiant


ou non d’une aide appelée accompagnement
technique

Acteur institutionnel : certificateur

Dépôt du dossier

Certification

Entretien avec le jury


Délibération du jury

Acteur institutionnel : certificateur

Résultats de validation

Post validation en cas de validation partielle

- identification des formations


Validation totale complémentaires à effectuer
- basculement dans le dispositif de
Fin de la démarche formation professionnel continu

Acteur institutionnel : Point relais conseil


Le candidat face à sa démarche de VAE
Après avoir été informé des possibilités offertes par la VAE par l’intermédiaire de campagnes
de presse, de plaquettes, de sites Internet ou tout autre moyen mis à sa disposition, le potentiel
candidat à la VAE devient un véritable candidat à la VAE lorsqu’il commence à réfléchir
comment l’obtention d’une certification peut l’aider à faire aboutir son projet professionnel. Il
s’engage alors dans sa démarche VAE qui est constituée d’une succession d’étapes comme
l’illustre le schéma ci-dessus.

Si le candidat a identifié le titre ou le diplôme visé, il s’adresse alors directement au


certificateur concerné. Par contre, lorsque le candidat a une idée encore floue de ce que
représente une démarche VAE et n’a donc pas encore déterminé la certification recherchée, il
a à sa disposition les Points Relais Conseil, structures régionales d’information, de conseil et
d’orientation en VAE.

Ces centres de ressource en VAE vont lui fournir des informations précises sur le dispositif en
précisant bien au candidat que la démarche dans laquelle il s’engage est exigeante puisqu’il
s’agit d’apporter la preuve des expériences acquises et de les mettre en regard du référentiel
du diplôme ou du titre choisi. Une fois les modalités de la démarche bien comprises, le
candidat est invité à construire son projet professionnel, élément déterminant dans le choix de
la certification visée. Lorsque le type de titre ou de diplôme souhaité est identifié, le candidat
est dirigé vers le certificateur.

Dès lors que le candidat connaît le certificateur, il va avec le concours de ce dernier être
amené jusqu’à son entretien devant le jury de validation. Pour ce faire, le certificateur
l’informe sur son dispositif propre, l’aide à identifier la certification précise recherchée. Le
candidat dépose alors officiellement sa demande de VAE. Le certificateur vérifie la
recevabilité de la demande, c’est-à-dire si la demande répond bien aux exigences
réglementaires de la VAE.

Si la demande est jugée recevable, le candidat rentre dans la phase technique de sa démarche,
il élabore le dossier de validation qui sera examiné par le jury. Cette phase d’élaboration du
dossier est l’étape maîtresse de la démarche. En effet, le candidat va durant ce travail, qui peut
s’étaler sur plusieurs mois, devoir lire son expérience à travers le référentiel de la certification
retenue. Ce travail nécessite une méthodologie particulière que le certificateur se propose
d’expliquer à travers des séances personnalisées de soutien. Cette aide individualisée est
communément appelée « accompagnement ». Cet accompagnement n’est pas obligatoire,
mais est vivement recommandé pour mener à bien la démarche de validation comme le
montrent les premiers résultats de validation.

Une fois le dossier élaboré, le dossier est déposé en vue d’être examiné par le jury de
validation qui, après délibération, décide du niveau de validation à accorder. La validation
peut être totale, partielle ou rejetée. Si la validation est totale le candidat a terminé sa
démarche puisqu’il a obtenu le titre ou le diplôme visé. Lorsque la validation est refusée, le
candidat doit chercher à analyser les causes de son échec en s’appuyant sur les compétences
d’un conseiller du Point Relais Conseil. Il doit donc reprendre contact avec le conseiller PRC
avec lequel il a débuté sa démarche ou prendre contact avec un Point Relais Conseil de son
choix s’il a construit seul sa démarche de VAE.
Quant au candidat ayant obtenu une validation partielle, le certificateur le conseille sur les
formations à suivre. Il se retrouve alors confronté aux complexités du dispositif de formation
professionnelle et devra rechercher, comme pour le candidat n’ayant obtenu aucune
validation, un soutien auprès de structures de conseil et d’orientation de proximité. Le PRC
est tout désigné pour assurer cette fonction.

On voit bien à l’examen des étapes du processus de VAE qu’il est essentiel que le candidat
dispose tout au long de sa démarche, depuis la demande d’information jusqu’à l’obtention de
son titre ou diplôme, d’un soutien personnalisé pour l’aider à surmonter ses difficultés. Ce
soutien individualisé ne doit pas se contenter de répondre aux interrogations techniques liées à
la démarche, mais doit aussi permettre au candidat de trouver des solutions à ses contraintes
personnelles telles que les déplacements ou les gardes d’enfants en particulier pour les
femmes.

Afin de bien distinguer cet accompagnement à la personne tout au long de la démarche de


VAE de l’accompagnement conduit par le certificateur, le CESR a souhaité donner deux
dénominations distinctes à ces deux types d’accompagnement, à savoir :

 l’accompagnement généraliste désignant l’aide personnalisée à la personne depuis


l’entrée dans le dispositif jusqu’à l’obtention de la validation totale, même si cette
dernière s’étale dans le temps, comme le permet la loi puisqu’on rappelle que le candidat a
un délai de cinq ans maximum pour obtenir sa validation totale à partir du dépôt de sa
demande de VAE.

 l’accompagnement technique pour celui relevant du certificateur.

2. L’accompagnement généraliste
2.1. Son objectif

L’accompagnement généraliste consiste, comme nous l’avons déjà dit plus haut, à proposer à
la personne s’engageant dans une démarche VAE de l’aider en prenant en compte les
caractéristiques de sa situation personnelle. Il comprend l’identification du coût de la
démarche VAE pour la personne et les modalités de prise en charge de ce coût. Il contribue
ainsi à résoudre les difficultés rencontrées au quotidien tout au long du parcours de validation
y compris la phase de post-validation qu’il s’agisse d’information, de conseil, d’orientation ou
de soutien logistique telle qu’une aide au transport ou à la garde d’enfants.

2.2. Un idée qui s’est vite imposée

La nécessité de mettre en place un dispositif d’information et de conseil en amont de l’action


de validation pour en faciliter l’accès s’est imposé très rapidement pendant l’élaboration de la
loi. En effet, la complexité et la diversité des modes de certification, la multiplicité des
certificateurs imposaient la création de structures chargées d’une mission de service public
d’information et de conseil objectifs, ouvertes à toutes les personnes intéressées. Cette
information et ce conseil ne doivent pas reposer exclusivement sur l’offre de validation mais
s’appuyer sur des projets professionnels individuels ou les révéler.
Sous l’impulsion de l’État, des expérimentations ont été menées dans les régions. C’est ainsi
que, dès 2001, les régions Aquitaine, Limousin, Midi-Pyrénées et le Secrétariat d’Etat à la
formation professionnelle ont choisi d’expérimenter la mise en place d’un réseau d’accueil et
d’information dédié à la Validation des Acquis de l’Expérience s’appuyant sur des structures
déjà existantes qui assuraient déjà ces fonctions d’information et de conseil sur la formation
professionnelle auprès du public.

En Midi-Pyrénées, cette expérimentation s’est inscrite dans le cadre du Chantier opérationnel


« plan de développement de la VAE » du Plan de Développement de la Formation
Professionnelle (PRDF), adopté en 2001, visant à multiplier par cinq en cinq ans le nombre de
validations avec l’appui de l’ensemble des partenaires. Elle s’est accompagnée d’une autre
expérimentation conduite par le FONGECIF plus axée sur l’accompagnement des candidats
de bas niveaux de qualification.

Ces deux expérimentations ont montré, d’une part, l’efficacité d’un partenariat étroit entre les
Conseils Régionaux et les services de l’État, d’autre part l’intérêt de s’appuyer sur des
structures de proximité, existantes, assurant ces fonctions d’information et d’orientation sur la
formation professionnelle.

Progressivement, pendant l’année 2002, la structuration du service d’information conseil de la


VAE s’est mise en place : au plan national avec la Commission Nationale de Certification
Professionnelle, au plan régional avec une Cellule Régionale d’Information Inter-Services et
au plan local avec des Points Relais d’Information et de Conseil. Elle a trouvé son cadre et les
conditions de financement par la circulaire d’avril 2002 de la Direction Générale du Travail et
de la Formation Professionnelle permettant aux Régions qui le souhaitent de mettre en place
ce réseau d’information. Ce service est gratuit, co-financé par l’Etat et par la Région, avec
l’appui de fonds européens.

Pour le CESR, cette compétence « suivi personnalisé » relève d’une structure de


proximité, les Points Relais Conseil sont à ce titre bien adaptés. Il considère que
l’ensemble des besoins de la personne doit être pris en considération et que des mesures
particulières de politique régionale pourraient être mises en place, en ciblant les publics
prioritaires définis dans le PRDF. Toutefois, il pourrait être fait appel à d’autres sources
de financement. Le rôle de coordination de la Région trouverait là son plein exercice.

Proposition 2 Bis

Le CESR propose la signature d’un protocole d’accord entre la Région, l’État et les
partenaires sociaux ayant pour objectif de développer la VAE sur le territoire.
2.3. Le dispositif en région de l’accompagnement généraliste : les
Points Relais Conseil

2.3.1. Les structures, supports aux Points Relais Conseil

Le choix des structures supports s’est fait à partir des réponses à l’appel d’offre de septembre
2OO2 sur la base d’un cahier des charges et d’une charte définissant les missions et les
obligations. Cet appel d’offres écartait les organismes de formation, et les certificateurs, et
s’adressait aux structures déjà compétentes dans l’accueil et l’orientation des publics.

Depuis décembre 2002, ce sont dix Points Relais Conseil PRC en VAE qui sont opérationnels
en Midi-Pyrénées. Ils pilotent 25 sites répartis sur le territoire régional afin d’en assurer le
maillage aussi bien dans les zones urbaines que dans les zones rurales. Majoritairement, les
structures labellisées sont des centres de bilan de compétence (CIBC), deux CIO, des PICO
du Ministère de l’agriculture, le CIDF, l’AFPA et le CRAJEP, une CCI, afin de tenir compte
de la diversité des demandes et des réponses possibles. Leurs compétences sont
territorialisées, sans restriction d’intervention toutefois. Ils sont des points ressources aussi
bien pour les individus que pour les entreprises. Ils n’ont pas l’exclusivité de l’information
conseil orientation qui continue à être assurée par les acteurs déjà présents (missions locales,
ANPE, PAIO, CRIJ, MIF, FONGECIF, OPCA, etc.).
Les Points Relais Conseil en Midi-Pyrénées
Toulouse

Gourdon

Figeac

Cahors Decazeville

Villefranche Rodez
de Rouergue

Moissac Caussade
Millau
Castelsarrasin
Lectoure Montauban Saint-Affrique
Condom Gaillac Albi

Nogaro Fleurance
Ondes Graulhet
Riscle Auch
Plaisance Toulouse
du Gers Mirande Castres
L'Isle-Jourdain
Auzeville
Vic en Castanet Mazamet
Bigorre Muret Tolosan
Tarbes

Saint-Gaudens Pamiers
Lourdes Lannemezan

Bagnères de Foix
Bigorre Saint-Girons
Lavelanet

Bien que les PRC soient généralistes et susceptibles de répondre à l’ensemble des demandes
sur les certifications en région, il est apparu nécessaire de mettre en place un Point Relais
Conseil dédié à l’offre de validation de l’enseignement supérieur compte tenu de la
complexité des systèmes de validation dans les universités et les grandes écoles. Ressource
pour les autres PRC comme pour les candidats, c’est un portail spécifique qui est en cours
d’élaboration et sera fonctionnel dans le courant de l’année 2004. Il aura aussi comme autre
avantage d’assurer la lisibilité de l’offre du supérieur en Midi-Pyrénées pour les autres publics
que les candidats à la validation.
Par ailleurs, les partenaires État Région sont également sollicités par les partenaires sociaux
réunis au sein de la COPIRE pour la mise en place d’un Point Relais Conseil. Ils souhaitent
que le FONGECIF en soit le support.

Proposition 3

Compte tenu de l’implication que les partenaires sociaux tiennent de la loi dans le
processus de VAE, le CESR est favorable à ce que le FONGECIF Midi-Pyrénées
s’inscrive dans le réseau des Points Relais Conseil.

2.3.2. Leurs rôles

Les Points Relais Conseil sont ouverts à toute personne, (quel que soit son âge, son statut, son
niveau d’études, sa qualification, son lieu de résidence, etc.), qui désire s’informer sur la VAE
ou envisage de se lancer dans une démarche VAE.

Lieux d’informations « généralistes », ils ont pour missions :

 D’accueillir et de présenter les possibilités offertes par la VAE ;


 D’informer sur les différents systèmes de certification, les modalités de validation
et d’accompagnement, les exigences et les conditions réglementaires, l’offre
régionale de certification ;
 D’analyser la demande du candidat afin de clarifier ses objectifs, d’étudier les
différentes hypothèses de certification en fonction de l’expérience et du projet
personnel et professionnel, de l’aider à choisir le titre ou le diplôme le plus adapté ;
 De mettre le candidat en relation avec les organismes certificateurs ;
 De suivre le candidat en tant que référent dans sa démarche notamment en cas
d’échec ou d’abandon en cours de dispositif pour l’élaboration de stratégies
alternatives ;
 D’assurer les remontées d’information nécessaires à l’évaluation du dispositif.

Les Points Relais Conseil doivent apporter une réponse structurée, objective et
individualisée à un grand nombre de personnes, basée sur une écoute des besoins de la
personne et sur une maîtrise des informations nécessaires au conseil. Cette notion de
« conseil » mérite d’être explicitée.

Pour le CESR, le rôle de conseil consiste tout d’abord à avertir le candidat de l’exigence
de la démarche VAE, le processus de VAE ne correspondant à l’envoi ni d’une
candidature spontanée ni d’un CV. Ensuite, le conseiller l’aide à l’élaboration de son projet
de qualification, à la détermination du titre ou du diplôme. Il lui explique qu’il devra
construire un dossier, répondre à un entretien ou satisfaire à une évaluation en situation
professionnelle devant un jury en apportant les preuves de ses expériences et de ses
connaissances. Ce « conseil » n’est pas prescriptif. En effet, il appartient au certificateur,
qui maîtrise ses certifications et ses référentiels, de définir avec le candidat le titre ou le
diplôme auquel ce dernier peut postuler avec une bonne chance de réussite.
2.3.3. Après un an de fonctionnement : un premier bilan

Suite à un questionnement de ces structures, il ressort un certain nombre de points qui


éclairent leurs modes de fonctionnement et appellent quelques remarques.

2.3.3.1. L’accueil, l’information et le conseil

L’accueil du public se fait du lundi au vendredi, aux horaires normaux de travail sous la
forme :

 soit, d’un entretien individuel d’une heure à une heure et demie avec une prise de
rendez-vous préalable ;
 soit, d’un échange collectif d’une durée de deux heures à deux heures et demie.

Après cette première information, pendant laquelle des documents informatifs sont transmis,
les candidats, qui souhaitent s’engager dans la démarche, bénéficient d’un entretien
personnalisé avec un conseiller d’une durée comprise entre une heure et six heures.

Durant cet entretien, le conseiller engage un dialogue actif avec le candidat afin d’accomplir
ses missions qu’il définit comme comprenant :

 un questionnement sur la situation de la personne, sur son activité pour en apprécier


les expériences potentielles à valider, déterminer les éléments liés à la situation
personnelle moteurs ou freins de la démarche,
 une aide aux choix des titres ou diplômes les plus adaptés accompagnée de la
présentation des référentiels, sans toutefois intervenir directement dans ce choix, en
incitant le candidat à bien prendre en compte les exigences du titre ou du diplôme, son
expérience et son projet professionnel ainsi que le marché de l’emploi,
 une construction de scenarii alternatifs à la validation dans certains cas,
 une mise en relation avec le service certificateur identifié,
 une information sur les financements possibles à partir des informations légales
transmises par les organismes financeurs et relayées par la CRIS et le FONGECIF,
 enfin, un suivi de la personne tout au long de la procédure.

Le CESR note avec satisfaction que les PRC se conforment majoritairement aux prescriptions
du cahier des charges et considèrent qu’ils n’ont pas à intervenir dans l’accompagnement
technique incombant au seul valideur. Ils effectuent un travail de mise en confiance, d’écoute,
d’explicitation, d’entretien, d’analyse du projet et de sa faisabilité, de motivation et de
verbalisation. Au contact des personnes, ils notent de la part des candidats une forte demande
de soutien tout au long de la démarche, c’est-à-dire jusqu’à la validation totale du titre ou du
diplôme choisi, en raison de leur proximité, de leur expérience et de leur neutralité.
Cette demande montre bien que la notion d’accompagnement généraliste est pertinente.
2.3.3.2. Les difficultés rencontrées

Une information amont à consolider

Le bon développement de la VAE dans tous les milieux, professionnels, bénévoles, associatifs
ou syndicaux, est étroitement lié à la qualité de l’information et à sa bonne circulation.

Or, malgré les campagnes de presse, l’édition de plaquettes, l’existence de sites Internet, la
diffusion très large de l’information assurée par l’ensemble des services publics et des
services au public, aussi bien par le Ministère du Travail que par les autres ministères, les
ANPE, les Missions Locales, les CIBC, tous les organismes liés à la formation
professionnelle, la CAF, les possibilités offertes par la VAE ont encore beaucoup de
difficultés à pénétrer les milieux et à parvenir aux individus. L’information transite le plus
souvent par le bouche-à-oreille et le niveau d’information est insuffisant.

Les conseillers des PRC attirent en particulier l’attention sur les moyens à mettre en œuvre
pour diffuser l’information auprès des publics les plus éloignés de la démarche VAE et pour
lesquels elle serait la plus pertinente. Certains d’entre eux proposent la mise en place d’une
démarche active de « pré-conseil » pour ce public de faible qualification pour leur expliquer
dans un premier temps ce qu’est la Validation et l’intérêt pour eux. Cette action devrait être
étudiée dans le cadre du chantier du PRDF. De la même manière, certains suggèrent de former
des personnels volontaires au sein des entreprises afin qu’ils effectuent un premier travail
d’information auprès des responsables d’entreprise et des salariés.

Proposition 4

Constatant que la connaissance de la démarche VAE reste encore très confidentielle


auprès du grand public, le CESR recommande d’intensifier la communication sur la
démarche VAE et le dispositif VAE mis en place en région :

 en effectuant des campagnes d’affichage,


 en mobilisant les organismes touchant différents types de publics comme la Sécurité
Sociale, les mutuelles, les associations, les mairies, les départements, les chambres
consulaires (Chambres de Métiers, Chambres de Commerce et d’Industrie,
Chambres d’Agriculture) …, par exemple, par la diffusion de la plaquette réalisée
par la Cellule Régionale Inter-Services,
 en impliquant les Maisons Communes Emploi Formation et le Réseau Régional
Emploi Formation, l’ANPE, l’ASSEDIC, …, dans la promotion de la VAE par la
diffusion de plaquettes informatives et l’installation de bornes informatiques
relayant les sites Internet des différents acteurs institutionnels de la VAE,
notamment celui du CARIF/OREF,
 en dotant toutes les structures d’accueil régionales et des services de l’État des
moyens informatiques nécessaires à la diffusion de l’information sans oublier les
réseaux SARAPP et PYRAMIDE,
 en popularisant la démarche VAE auprès des jeunes en formation initiale par
l’intermédiaire de dispositifs existants tels que les journées d’information sur les
métiers, Info Sup, les conseillers d’orientation psychologues, …,
 en intensifiant les informations auprès de tous les acteurs de l’entreprise.
Des moyens à adapter

Les PRC sont face à une demande importante et croissante tant en termes de fréquentation par
les personnes que de sollicitations d’information de la part des entreprises auxquels ils ne
peuvent répondre avec les moyens dont ils disposent actuellement. D’autant plus que cette
demande se double d’un travail administratif relatif à la constitution des dossiers des
candidats qui, aux dires des conseillers des PRC, alourdit le travail. Par ailleurs, les liens avec
les autres PRC, les réunions de travail pour l’élaboration de documents communs ou les
actions de professionnalisation, organisées par la CRIS, sont autant d’occasion d’échanges de
pratiques et d’information jugées indispensables. Cependant, les conseillers en VAE ont des
difficultés à concilier ces temps de formation et leur présence nécessaire sur le terrain.

Ainsi, les PRC dépassent l’enveloppe allouée à la VAE et sont contraints de puiser dans leurs
ressources propres pour assurer leur mission de VAE.

Proposition 5

Après un an de fonctionnement des Points Relais Conseil, le CESR recommande au


Conseil régional dans le cadre du chantier N°4 du PRDF d’analyser avec les PRC les
charges induites par leur mission de VAE et d’adapter, avec ses partenaires, les moyens
tant humains que matériels aux besoins rencontrés.

Des liens avec les certificateurs à renforcer

Dans l’exercice de leurs missions, les conseillers PRC rencontrent des difficultés liées à la
diversité des demandes individuelles et à leur complexité, qui impliquent d’importants
travaux de recherche pour apporter l’information la plus pertinente aussi bien sur les titres ou
diplômes accessibles, sur la disponibilité des référentiels, sur les calendriers des sessions de
validation, sur les possibilités de prise en charge financière.
Or, le choix de la certification est un facteur de réussite du candidat à la VAE, les membres
des jurys auditionnés l’ont tous confirmé. Il explique le renoncement des candidats à
poursuivre la démarche et il conditionne les taux d’obtention totale ou partielle de validation.
Pour le CESR, la construction du Répertoire National des Certifications Professionnelles et sa
mise à disposition sur le site national doivent rapidement se mettre en place. L’accès aux
fiches descriptives permettant la mise en perspective des différents titres ou diplômes, est
reporté de 6 mois en 6 mois. La lisibilité des certifications, de leurs contenus et de leurs
modalités, est la garantie de la mise en œuvre de la loi.
Proposition 6

Devant les difficultés rencontrées, aussi bien par les conseillers PRC que par les
candidats à la VAE, pour accéder au RNCP et aux référentiels, ces derniers devant être
le plus souvent achetés, le CESR propose les pistes suivantes :

 faire figurer dans toutes les plaquettes la référence du site du RNCP et de rendre ce
dernier consultable dans tous les lieux d’accueil des publics,
 mettre à disposition gratuitement les référentiels dans les Points Relais Conseil et
dans les centres certificateurs, par exemple dans les lycées des métiers qui assurent le
maillage du territoire pour le DAVA du Ministère de l’Éducation nationale, ,
 mettre en place, mais à plus long terme, un « centre régional des référentiels » qui
regrouperait l’offre de certification et qui diffuserait gratuitement les référentiels
aux candidats.

Par ailleurs, les conseillers PRC soulignent que le suivi des candidats pendant la procédure et
après la validation par le jury est lui aussi difficile à assurer car les personnes ne reviennent
pas forcément vers le PRC. Des relances téléphoniques sont souvent nécessaires pour
connaître la situation des candidats.
C’est pourquoi, ils sont demandeurs d’une meilleure reconnaissance de leur rôle et de leurs
missions par les organismes valideurs afin que la transmission des informations et les
échanges soient plus réguliers et s’établissent au niveau départemental par l’organisation de
réunions de concertation.

Proposition 7

Une relation régulière et une meilleure articulation entre les PRC et les certificateurs
étant jugées comme les éléments centraux de la qualité de l’information et de
l’accompagnement du candidat à la VAE, le CESR propose de renforcer les échanges
entre ces structures à travers la constitution de groupes de travail au sein de la CRIS et
animés par le Conseil Régional dans le cadre du chantier N° 4 du PRDF.

2.3.3.3. L’aide de post-validation après la validation partielle :


un accompagnement à construire

Le CESR remarque que seul l’accompagnement qui va, de la demande de validation au


passage devant le jury, a été vraiment considéré. En cas de validation partielle et bien que le
jury soit dans l’obligation d’indiquer quels sont les compléments de connaissances ou
d’expériences à acquérir, le candidat se retrouve seul, sans appui. Les responsables de jury ont
bien mentionné qu’ils sentaient les candidats « perdus », s’interrogeant sur la manière de faire
et où, et sur les interlocuteurs.

Pour la phase amont de la démarche VAE, les dispositifs ont été réfléchis, prévus, se sont mis
en place progressivement, les acteurs se sont mobilisés. Un financement de 9 millions d’euros
était inscrit au budget 2003 pour l’information et l’orientation.
En revanche, la phase aval de la démarche, les situations de validation partielle et même
d’échec, ne semble pas être prise en compte par les pouvoirs publics. Si les taux de validation
totale, au vu des résultats communiqués par certains valideurs pour 2002-2003, sont élevés, de
l’ordre de 50 à 60 % pour certains diplômes, le CESR s’inquiète de l’accompagnement et du
suivi des candidats ayant obtenu une validation partielle. Il est permis de penser que les taux
actuels de validation totale sont surdimensionnés dans la mesure où la VAE attire des
candidatures de publics expérimentés intéressés par la démarche. Qu’adviendra-t-il en
« rythme de croisière » et si l’effort, comme il est demandé, porte sur les publics les plus
éloignés de la qualification ?

Proposition 8

Pour soutenir la phase « post » validation, dans les cas de validation partielle, le CESR
engage le Conseil Régional à initier un travail d’ingénierie de la formation afin de
mobiliser les organismes de formation pour répondre à ces nouveaux besoins qu’ils
émanent des individus, des services d’aide et de suivi des demandeurs d’emploi, ou des
entreprises. Elle nécessitera l’individualisation des parcours de formation, leur
diversification et leur modularisation.
De plus, le Conseil Régional peut jouer un rôle moteur en élaborant des réponses
adaptées dans le cadre du Programme Régional de Formation Professionnelle, et en
s’appuyant notamment sur l’utilisation de la formation ouverte et à distance, des
réseaux SARAPP et PYRAMIDE.

3. L’accompagnement technique
3.1. Son contour

Durant la première année de mise en place de la VAE, cette notion clé inscrite dans la loi a
donné lieu à différentes interprétations dans son acception, dans son organisation et dans sa
dévolution, chacun des organismes qui intervenait auprès du candidat revendiquant cette
fonction d’accompagnement.

À présent, en Midi-Pyrénées, elle semble stabilisée grâce aux travaux de réflexion du Chantier
régional VAE. Elle vient s’ajouter aux fonctions d’information et de conseil, assurées par les
PRC, et est du ressort des valideurs. Les circulaires des différents ministères certificateurs en
précisent également les contours.

En effet, après le choix du titre ou du diplôme, il revient au candidat de se tourner vers le


service valideur pour que ce dernier juge de la recevabilité de sa demande de validation en
termes réglementaires et lui précise les modalités d’obtention (dossier ou procédure
d’évaluation en situation professionnelle).

Le candidat peut solliciter, auprès du valideur, un accompagnement individuel, ce dernier


n’est pas obligatoire, simplement recommandé. Le candidat décide seul d’en bénéficier ou
non. Dans la pratique, les jurys notent que les candidats « accompagnés » réussissent mieux
que les autres, ils obtiennent en plus grand nombre la validation totale. L’accompagnement
réduit le nombre d’échec ou de validation partielle.
Les services « valideurs » sont bien distincts des services des examens ou concours des
principaux ministères. Il est bien précisé dans les textes qu’un accompagnateur ne peut être
membre d’un jury, ou s’il en fait partie, prendre part aux délibérations du jury.

L’accompagnement est donc une nouvelle forme de médiation dont le rôle est d’aider les
personnes à trouver en elles-mêmes les ressources dont elles ont besoin pour s’ajuster aux
exigences de la certification.

L’accompagnement proposé doit aider la personne dans l’exercice de la formalisation de leur


expérience professionnelle ou bénévole, l’aider à mettre en perspective et à récapituler les
activités exercées et les compétences, aider à la constitution du dossier, à sa rédaction et à la
compilation des preuves les plus pertinentes, enfin à la préparation à l’entretien du jury de
validation.

Ce point est capital : il ne s’agit pas de faire « à la place » du candidat, de rédiger pour lui,
mais bien de l’accompagner, au sens du « compagnonnage », lui apprendre à se repérer et à
faire par lui-même, avec « ses » mots et « ses » lacunes. Il ne s’agit pas non plus de recopier
un référentiel, ni de se soumettre à quelques formalités « codifiées ».

Des craintes se sont exprimées de voir fleurir des « officines » pouvant se spécialiser dans
l’accompagnement en pratiquant de telles méthodes, et donc de voir se développer une
« marchandisation » de l’accompagnement. Pour le moment, en Région, cette éventualité
semble écartée dans la mesure où les partenaires État-Région sont d’accord pour
considérer que seuls les organismes valideurs, ou les organismes qu’ils agréent à cet
effet, sont en mesure d’assurer un accompagnement de qualité et pour ne financer,
éventuellement, que les prestations offertes par ces certificateurs.

Effectivement, des organismes peuvent proposer de telles prestations et il faut remarquer que
la VAE est un droit individuel et que les candidats n’ont pas obligation à être accompagnés
par les services valideurs.

3.2. Les modalités d’accompagnement technique et leurs coûts

Les modalités d’accompagnement se sont construites à partir de 1992-1993 pour la mise en


œuvre de la Validation des Acquis de l’Expérience qui ne concernaient que les diplômes du
Ministère de l’Éducation nationale. L’accompagnement comportait une première phase
d’information et de détermination du diplôme et une phase d’accompagnement proprement
dite réalisée par un binôme composé d’un spécialiste en analyse du travail, appelé
méthodologue, et d’un enseignant de la spécialité, maîtrisant le contenu du diplôme visé, le
référentiel. Cet accompagnement conjugue appui méthodologique et recherche d’adéquation
entre expérience et connaissances.

La dernière circulaire du 1er août 2003 précise que les intervenants peuvent être des
conseillers d’orientation psychologues, des conseillers en formation continue, des enseignants
d’enseignement professionnel et technologiques, des professionnels. La prestation
d’accompagnement est assurée par les DAVA.

Le DAVA de l’Académie de Toulouse a opté pour le maintien de cet accompagnement en


binôme même s’il reste coûteux. Il est pour lui une garantie de qualité.
Les services chargés de la validation des autres ministères se sont largement inspirés des
modalités de l’Éducation nationale, tout en conservant quelques spécificités. Il existe
cependant une bipolarisation des modes d’accompagnement et de leurs coûts selon que la
validation est faite à partir d’un dossier ou d’une situation professionnelle.

L’accompagnement pour l’élaboration du dossier comprend des phasages, dont la durée varie
selon les besoins du public. Les coûts sont différenciés et varient selon les certificateurs. Ils
s’échelonnent dans une gamme de 300 à 350 euros pour les accompagnements courts (de 2 à
5 heures) à 700 euros, voire 1 000 plus pour les plus longs incluant aussi la préparation à
l’entretien avec le jury (8, 12 ou 14 heures).

Pour répondre à l’accroissement du nombre des candidats, certaines phases se déroulent en


petit groupe de 8 à 10 personnes, ou en ateliers de type APP.

Certains certificateurs, notamment la Direction de la Jeunesse et les Sports et la DRASS, qui


ne dispensent pas elles-mêmes l’ensemble des formations, délèguent déjà l’accompagnement
à des organismes qu’elles agréent et dont elles forment les personnels.

Les validations en situation professionnelle du Ministère du Travail, assurées par l’AFPA,


n’ont pu encore trouver leur rythme compte tenu des difficultés liées à la destruction des
centres lors de l’explosion de l’usine AZF. Elles ont débuté en juillet 2003 pour le secteur du
bâtiment, et ne débuteront qu’en 2004 pour le secteur industriel.

Les universités de Midi-Pyrénées ont opté pour un accompagnement identique dans le


phasage, la procédure et la tarification, voté par les Conseils d’administration. Par contre, les
procédures d’exonérations varient selon l’établissement. Cet accompagnement comprend 3
phases :

 la phase initiale ou phase 0 porte sur une information générale sur la validation dans
l’enseignement supérieur ;
 la phase 1 pour que le candidat détermine sa stratégie de validation pour dispense ou
pour la VAE. S’il opte pour la dispense, le montant à acquitter est de 150 euros ;
 La phase 2 concerne la VAE. La durée de l’accompagnement par un référent et par les
services est de 8 heures. Le coût s’élève à 760 euros. qui viennent s’ajouter aux frais
d’inscription à l’université qui sont obligatoires.

Les grandes écoles regroupées dans le CRIVA ont prévu un phasage en deux temps : une
étude de recevabilité du dossier de candidature et un accompagnement pour l’élaboration du
dossier et la validation.

Dans les deux cas, le candidat doit s’acquitter des frais d’inscription de l’établissement
d’enseignement supérieur qui sont obligatoires pour toute démarche de validation et peuvent
atteindre des sommes importantes dans le cas des grandes écoles.
Ce « début » d’harmonisation des pratiques entre les différents valideurs a été rendu
possible grâce aux travaux du chantier régional VAE du PRDF qui a été le lieu de
réflexion et d’échanges pendant cette année de premier exercice et qui a vu la
structuration des lieux d’information.

Les questions liées à l’accompagnement et à son financement en sont les prochaines


étapes, avec deux préoccupations majeures, celle de la prise en charge financière de cette
phase pour les moins qualifiés avec une réflexion sur les mesures à prendre et les
critères d’éligibilité, celle de la gestion du flux de demandes par les services valideurs.

Proposition 9

Le CESR soutient la piste du conventionnement pour l’accompagnement technique avec


les certificateurs ou les organismes agréés par les certificateurs, sur la base d’un cahier
des charges, envisagée par les responsables régionaux du chantier N° 4 du PRDF.

4. La certification : Les jurys de Validation des Acquis de


l’Expérience
Chaque certificateur, dans le cadre légal, définit ses modalités d’accès à la VAE. Cependant, à
l’exception du Ministère du Travail et des Affaires sociales qui a opté pour la validation en
situation professionnelle, et de l’enseignement supérieur qui fait l’objet de décrets spécifiques,
les principaux cerficateurs ont mis en place une procédure à peu près semblable dans ses
grandes lignes, comme en ont témoigné les candidats et les membres de jury entendus.

4.1. La procédure de certification pour le candidat

Lorsque la demande d’une validation est jugée recevable (durée de l’expérience, titre visé,
nombre de demandes de validation …) par le certificateur, le candidat :

 s’inscrit à l’examen du diplôme visé auprès des services des examens du certificateur,
dans l’académie de son choix pour l’Éducation nationale. Une seule demande par diplôme
et par année civile est autorisée, à concurrence de 3 diplômes maximum par an. Il
s’acquitte des droits d’inscription à l’examen du diplôme visé.
 transmet son dossier en plusieurs exemplaires à une date fixée en fonction de la date de la
session de validation, qui se déroule avant la date de l’examen. Les sessions se déroulent
tout au long de l’année. Généralement deux sessions sont programmées, de préférence en
octobre et en février/mars. Ainsi, un candidat qui n’a obtenu qu’une validation partielle
pourra également se présenter à l’examen traditionnel pour les matières non validées. Il
dispose d’une période de 5 ans pour valider la totalité de la certification. Le dossier est le
même quel que soit le diplôme ou titre visé.
 est ensuite convoqué pour un entretien, de 30 à 45 minutes environ. Pendant les 10
premières minutes, il se présente et expose les expériences et les connaissances contenues
dans son dossier. Il n’est questionné que sur ce qu’il a déclaré dans son dossier, attesté par
les employeurs ou les organismes pour lesquels il a mené une activité.
 Dans le décret de portée générale du 26 avril 2002, l’entretien est facultatif. En Midi-
Pyrénées, les certificateurs déclarent l’avoir rendu obligatoire.
 Après délibération du jury, il reçoit une « attestation de dispense d’épreuves ou d’unités »
spécifiant ce qu’il a obtenu, tout ou partie. Si la validation est totale, le diplôme officiel lui
est délivré après la session de l’examen (juin/juillet).

Pour la validation comme pour l’examen, le jury est dans sa forme plénière. Sa composition
est fixée par le décret du 26 avril 2002, à parité de professionnels et de formateurs, en
respectant la représentation hommes-femmes. Le jury est souverain.

4.2. Le jury et son fonctionnement

Le travail des jurys consiste à étudier le dossier, entendre le candidat et délibérer.

4.2.1. L’examen du dossier

La tâche du jury s’avère complexe et difficile, il n’est plus dans le cadre prédéfini d’un
programme de formation.
Dès la lecture du dossier, chaque membre du jury analyse les descriptions d’expériences en
fonction de sa propre spécialité, et du niveau d’exigence du diplôme. Il repère les exemples
qui ont permis au candidat de mobiliser, dans son activité, plusieurs types de compétences et
de connaissances et il les évalue au regard du référentiel.
Par l’exposé de l’expérience, le jury déduit l’acquisition ou non des connaissances et obtient
ainsi la confirmation de la véracité des descriptions. Il opère collégialement et non dans une
logique disciplinaire, en pondérant entre les matières et en se référant aux exigences de
l’examen sanctionnant le cursus scolaire.

4.2.2. L’entretien

L’approche des membres de jury, professionnels comme formateurs, s’apparente à celle de


« l’entretien de recrutement ou d’embauche ». Ils identifient des capacités que développe le
candidat dans son activité et vérifient bien si les dires correspondent à une expérience réelle et
personnelle. Ils considèrent la manière de se présenter, le profil, l’âge et les motivations du
candidat.

Proposition 10

Le CESR considère que l’entretien du candidat avec les membres du jury est
absolument primordial. Les membres de jurys de Validation des Acquis de l’Expérience
l’ont d’ailleurs tous confirmé. En effet, l’entretien est un élément clef du dispositif de la
VAE puisqu’il est le garant d’une bonne évaluation du candidat à travers l’instauration
d’un dialogue. Il permet de vérifier la véracité des preuves apportées dans le dossier du
candidat.
Le CESR recommande à tous les certificateurs de rendre cet entretien obligatoire.

4.2.3. La délibération

Pour leur décision finale, validation totale ou partielle, ou rejet, Les membres de jury de
validation tiennent compte des objectifs de la démarche de la personne afin d’orienter leurs
décisions. Ils sont très conscients de leur responsabilité par rapport à la valeur de la
certification et vis-à-vis des candidats.

Ils ont remarqué que certains candidats n’ont pas toujours une connaissance suffisante des
contenus des référentiels, d’autres ne savent pas bien quel est le profil-métier du diplôme
auquel ils postulent. Un grand nombre a des difficultés à se présenter devant un jury. Le plus
dommageable pour le candidat est de constater lors de l’entretien avec le jury que le diplôme
visé ne correspond pas à son profil. En effet, la recevabilité du dossier ne prend en compte
que la procédure « administrative », c’est-à-dire les conditions administratives d’accès au
dossier, et pas suffisamment le « profil » du demandeur.

Les membres de jurys auditionnés constatent que ceux qui obtiennent la validation totale sont
ceux dont l’expérience est en relation directe avec les référentiels et qui ont constitué un
dossier sérieux et conséquent suite à un accompagnement.

Dans le cas de validation partielle, ils ont l’obligation de prescrire les compléments de
formations ou d’expériences nécessaires à l’obtention finale. Ils témoignent qu’à cet instant,
les candidats sont « perdus ». Ces éléments montrent à l’évidence que les phases « amont » à
la certification sont déterminantes pour la réussite ou l’échec d’une démarche VAE.

Proposition 11

Afin d’éviter d’attendre la délibération du jury pour constater que le titre visé par le
candidat ne convient pas, le choix du diplôme doit être confirmé au moment de la
recevabilité de la demande par le certificateur. Cette phase amont doit être approfondie
par le certificateur pour mieux orienter le candidat.

4.3. La formation des membres du jury

En Midi-Pyrénées, la VAE se met en place progressivement. Les certificateurs organisent


leurs dispositifs, en intégrant ce besoin d’information et de formation. Tous les ministères
délivrant des titres ou des diplômes par la VAE ont programmé des plans de formation qui
sont mis en œuvre en région (DRAF, DRJS, DRASS …). Par exemple, des séances de 1 heure
30 à 2 heures sont programmées par les corps d’inspection de l’Education nationale et les
responsables des dispositifs VAE. Des regroupements de membres de jury, professionnels et
enseignants, se sont déroulés et se déroulent encore. La manière de situer le niveau d’exigence
du diplôme, l’utilisation du référentiel, la pondération entre les disciplines sont au cœur de ces
formations.

Les participants au jury de VAE participent déjà aux jurys d’examen traditionnel et/ou ont
participé à des jurys de VAP. Ils prennent donc appui sur cette « expérience » professionnelle
et ils la jugent indispensable à la fois pour maîtriser le référentiel du diplôme et apprécier les
profils des candidats en regard des candidats de formation initiale. Cet aller-retour entre
certification en examen traditionnel et en validation des acquis construit leur
professionnalisme. Spécialiser les membres de jurys dans un des modes de certification ne
semble pas opportun aux responsables et pourrait instituer une certification à deux niveaux,
d’inégale valeur.
4.4. Les limites

Ces trois phases du jury indispensables, lire, entendre, délibérer, nécessitent du temps. En
moyenne, un jury considère 2 à 3 candidatures par demi-journée et au maximum 7 dans la
journée. Il mobilise les formateurs et les professionnels pour des sessions longues, souvent sur
deux journées et les sessions sont multipliées en fonction du nombre de demandes de VAE.
Elles sont organisées tout au long de l’année.

Il est constaté qu’il est de plus en plus difficile d’être assuré de la participation de
professionnels de l’entreprise dans les jurys. Et la montée des flux de candidatures inquiète les
responsables. Ces sessions de validation s’ajoutent aux sessions d’examen. Autant
d’enseignants et de formateurs qui ne sont plus dans leur classe ou devant les formés, autant
de professionnels, employeurs ou salariés qui ne sont plus à leur poste, dans l’entreprise.

Cet élément peut à terme constituer un frein au développement de la VAE. Ce facteur


« temps » conditionne la participation des professionnels aux jurys et repose sur leur capacité
ou leur possibilité à se rendre disponible.

Cette faible participation des professionnels déséquilibre les jurys et peut s’avérer
préjudiciable pour le candidat car le professionnel est le plus à même d’apprécier la
réalité de l’expérience professionnelle.

Proposition 12

Pour le CESR, la composition des jurys prévue par les textes doit être respectée ; la
présence des professionnels, aux côtés des formateurs, est indispensable.
C’est pourquoi, l’État doit davantage prendre en compte le défraiement des
professionnels, sinon leur participation ne sera pas assurée. Le seul remboursement des
frais de déplacements n’est plus suffisant.
Par ailleurs, le CESR recommande aux branches professionnelles d’être attentives à la
désignation des Conseillers de l’Enseignement Technologique qui vont être renouvelés
en janvier 2004 ; les Conseillers de l’Enseignement Technologique étant les
professionnels référents pour les jurys des diplômes de l’Éducation nationale.

Quant aux formateurs, la préparation des sujets d’examen, la participation aux jurys d’examen
de formation initiale entrent dans leurs obligations de service au même titre que les cours. À
cela s’ajoute les sessions de validation. En conséquence, l’organisation de leur programme en
formation initiale s’en trouve modifiée et se traduit le plus souvent par un surcroît de travail.

Pour certains secteurs d’activités et pour certaines spécialités de diplômes dont le flux est
faible en formation initiale, le nombre de représentants professionnels et de formateurs est
insuffisant pour renouveler les membres du jury. Ce sont toujours les mêmes qui sont
sollicités.
Proposition 13

Pour le CESR, les conditions de développement de la VAE et de son fonctionnement


durable passent par le règlement des questions logistiques de l’organisation des jurys.
C’est pourquoi, le CESR demande à l’État de prévoir des aménagements des temps de
services pour les enseignants et les formateurs afin de leur permettre de concilier leurs
différentes obligations d’autant plus que la montée en puissance du dispositif VAE est
programmée. En effet, l’objectif fixé par la Région est de multiplier par 5 en 5 ans les
demandes de VAE.

Par ailleurs, il n’existe pas de lieu institutionnel, organisé, d’échanges de pratiques entre les
différents jurys, entre les différents certificateurs, entre les Régions, au plan national. Chacun
opère dans son domaine de compétence. En région, le chantier VAE du PRDF favorise ces
échanges de pratiques.

Proposition 14

Le CESR préconise de renforcer les échanges entre certificateurs dans le cadre de la


Cellule Régionale Inter-Services.

4.5. Le cas spécifique de procédure et de fonctionnement de


l’enseignement supérieur et des grandes écoles

4.5.1. Les dispositions générales

Tous les diplômes de l’enseignement supérieur sont accessibles par la VAE, généraux ou à
finalité professionnelle. Le diplôme est construit par chaque établissement d’enseignement
supérieur. Il fait l’objet d’une habilitation du Ministère, mais il n’existe pas de maquette
nationale de diplôme du supérieur et il n’existe donc pas de référentiels nationaux comme
pour les autres diplômes de l’enseignement secondaire. Cette caractéristique, liée à
l’autonomie des universités, représente un frein au développement de la VAE dans la mesure
où les référentiels sont à réaliser. La structuration des diplômes et des enseignements est
construite sur une logique disciplinaire. La VAP de 1992 a permis d’initier ce travail de mise
en forme de référentiel et de le finaliser pour les diplômes professionnalisés (du DUT au
DESS), mais il est loin d’être achevé pour l’ensemble des diplômes des universités et des
grandes écoles.

Ce travail de création et de mise en forme des référentiels est une des premières tâches que
s’est assigné le « CRIVA », Centre Régional Inter-écoles de Validation des Acquis, créé en
Midi-Pyrénées et regroupant la majorité des grandes écoles d’ingénieurs de Midi-Pyrénées
(INPT, INSA, École des Mines, ENSICA, ENIT). Groupe de mutualisation, il vise à accroître
le niveau d’informations sur la VAE et il gère les candidatures. Il juge de la recevabilité de la
demande et oriente vers le bon titre, la « bonne filière ». Une convention entre la CRIVA et
l’individu, ainsi que l’employeur si le candidat est salarié, précise les notions de recevabilité,
d’accompagnement et de procédures, déterminées par chaque école.
Le Conseil d’Administration de chaque établissement fixe les règles communes de validation,
le montant des prestations et des exonérations, la constitution des jurys ainsi que, le cas
échéant, les modalités particulières applicables aux divers types de diplômes. Les prestations
comprennent les frais d’administration, d’accompagnement par un spécialiste et les frais de
jurys, c’est-à-dire, la rémunération de ses membres.

En Midi-Pyrénées, une démarche inter-universitaire s’est mise en place dans le cadre du


chantier du PRDF du Conseil Régional sur la Validation des Acquis de l’Expérience. Le
groupe de travail académique comprenant les représentants des universités et le CRIVA s’est
assigné deux tâches : harmoniser les textes, les procédures et les tarifications de l’offre de
VAE régionale, et porter les projets communs auprès des partenaires institutionnels.

Proposition 15

Le CESR constate que, bien qu’un effort d’harmonisation louable ait été consenti en
Midi-Pyrénées, les procédures sont encore trop différentes d’un établissement à l’autre,
ce qui relève de l’autonomie des établissements, et de l’organisation des enseignements
propres à chacune de ses composantes. Il engage donc les différents établissements de
l’enseignement supérieur à poursuivre cette harmonisation.

La Validation des Acquis dans l’enseignement supérieur, est régie par deux décrets : celui du
23 août 1985 permettant l’accès aux différents niveaux de l’enseignement supérieur (VA) et
celui du 24 avril 2002 fixant les conditions de validation des acquis de l’expérience (VAE).
Le premier vise la reprise d’études par dispenses de titres ou de pré-requis, le second vise
l’acquisition de tout ou partie d’un diplôme sans suivre une formation.
Dans les deux cas, le candidat doit élaborer un dossier et s’entretenir avec un jury.

Toute demande de validation s’accompagne de la demande d’inscription à l’établissement


d’enseignement supérieur. Le candidat a ensuite le choix entre la dispense ou la validation, et
ce choix est stratégique et financier. Dans le cas de la dispense, il s’acquitte de l’inscription et
se présente devant une commission avec un dossier qualifié de « plus léger ». La démarche
VAE est plus « exigeante » pour le candidat. Elle nécessite la constitution d’un dossier plus
élaboré, l’entretien avec le jury est plus contraignant. De plus, aucun « dossier type » n’est
mis à disposition du candidat afin de le guider dans sa tâche. Enfin, s’il décide de s’inscrire
dans la démarche, les phases d’accompagnement lui sont facturées, en plus des droits
d’inscription.

Proposition 16

Afin de guider le candidat dans la constitution de son dossier, le CESR recommande que
soit mis en place des outils communs tel un « dossier type » de validation, sur le modèle
du dossier du Ministère de l’Education nationale, qui sert de guide au montage du
dossier pour le candidat et de guide de lecture de l’expérience pour le jury. D’ailleurs,
de tels supports de travail ont été mis en place par d’autres universités comme en
témoignent des articles de presse.

Dans la pratique, ces deux textes s’appliquent consécutivement. Le recours à la Validation des
Acquis relevant du décret de 1985 est plus fréquent que les demandes de Validation des
Acquis de l’Expérience.
Enfin, l’enseignement supérieur propose des formations dont le nombre d’étudiants est limité
par voie législative ou réglementaire. Cette spécificité pose une autre problématique d’accès
aux diplômes par la VAE. Les écoles d’ingénieurs et, dans une moindre mesure, les
universités avec les DESS, appliquent le numerus clausus ou des quotas. Elles sont
confrontées à des problèmes d’intégration de ces candidatures qui viennent en concurrence
des étudiants de formation initiale.

Proposition 17

Concernant les formations qui entrent dans le cadre du numerus clausus, le CESR
souhaite que des mesures au plan national soient prises pour une prise en compte des
candidats à la Validation des Acquis de l’Expérience et mises en œuvre par les
directeurs. Des places « VAE » doivent être réservées dans ces formations pour les
candidats VAE qui ont obtenu une validation partielle et ont besoin de compléments de
formation. Cette démarche existe déjà pour les admis sur titre dans les grandes écoles.

Les procédures VAE se mettent progressivement en place car toutes les difficultés ne sont pas
surmontées. En particulier, des réticences sont encore très fortes au sein de ces systèmes de
formation. Le nombre de validations partielles, suivie d’une période de formation, supérieur
au nombre de validations totales accordées en atteste.

Proposition 18

Considérant qu’une place d’égale dignité doit être accordée entre la formation initiale
ou la formation continue et la VAE, le CESR note encore trop de réticences dans
l’enseignement supérieur pour cette nouvelle modalité d’obtention du diplôme. Il engage
donc les structures à favoriser la « révolution culturelle » nécessaire à l’acceptation de la
délivrance d’un diplôme sur la seule expérience, sans aucun recours à la formation.

4.5.2. La composition et le fonctionnement des jurys des établissements


d’enseignement supérieur

Les décrets sont très précis. Le jury n’est pas forcément un jury de diplômes, il comprend une
majorité d’enseignants chercheurs, « ainsi que des personnes ayant une activité principale
autre que l’enseignement et compétentes pour apprécier la nature des acquis, notamment
professionnels ». La présence de professionnels de l’entreprise n’est pas obligatoire, dans la
pratique, ils sont présents, ils ne sont pas défrayés. Chaque établissement a donc toute latitude
pour leur composition.

Le jury examine le dossier, s’entretient avec le candidat et délibère, comme décrit


précédemment. Seule, l’université du Mirail a mis en place un fonctionnement particulier
pour « alléger » le travail des jurys de VAE. Face à des dossiers volumineux et faute de
temps, les jurys sont assistés d’un « rapporteur », enseignant chercheur du département du
diplôme visé, chargé de lire le dossier du candidat et d’en réaliser une synthèse. Lors de
l’entretien, le candidat est interrogé par le jury à partir de ce résumé.
Proposition 19

Le CESR considère que l’instauration d’un « rapporteur » peut être préjudiciable aux
candidats à la VAE. En effet, il constitue un filtre entre le candidat et les membres du
jury et ainsi, ne permet pas au jury de se constituer une appréciation collective des
acquis du candidat.
Le CESR recommande donc l’abandon de la pratique du rapporteur, les membres des
jurys devant siéger le temps nécessaire à l’examen du dossier et à l’entretien avec le
candidat, d’autant que cette pratique n’existe pas pour les autres jurys d’examen.

5. Le dispositif de coordination au niveau régional : la Cellule


Régionale Inter-Services
Au plan régional, niveau stratégique pour une vision globale partagée et pour la cohérence du
service, la Cellule Régionale Inter-services, adossée, en Midi-Pyrénées, au CARIF-OREF, est
chargée :

 de produire et de diffuser une information régulièrement actualisée et adaptée au niveau


régional, en articulation avec le niveau national, sur les certifications et la Validation des
Acquis de l’Expérience auprès des Points Relais Conseil, et plus largement, auprès de
l’ensemble des lieux d’accueil, d’information et d’orientation ;
 de constituer une banque de ressources partagées sur la validation accessibles aux PRC et
la capitalisation des actions menées dans la région ;
 d’animer le réseau des PRC et de professionnaliser les acteurs de ce réseau en liaison avec
les certificateurs et d’assurer le suivi du dispositif par le recueil des données statistiques
relatives aux opérations de validation ;
 d’apporter des informations aux responsables socio-économiques afin de les aider à
intégrer la VAE dans la gestion des ressources humaines et les politiques territoriales
d’emploi et d’insertion.

La CRIS assure le pilotage du dispositif en région. Interface entre les acteurs de la VAE en
région, elle n’a pas contact avec le public. Elle a mis en place un plan de professionnalisation
des conseillers des Points Relais Conseil afin d’accroître la qualité des services, réalisé des
outils de communication telle la plaquette, des outils de liaison et un premier bilan des
activités des PRC depuis leur ouverture en décembre 2002.

Proposition 20

Il apparaît que, pour être effective, la Validation des Acquis de l’Expérience nécessite un
partenariat fort et régulier entre les intervenants, le rôle de coordination de la CRIS est
donc central. Par conséquent, le CESR encourage la poursuite du travail de
rapprochement initié par le chantier régional VAE du PRDF qui a déjà abouti à une
première clarification des missions de chacun et à une meilleure lisibilité du paysage de
la VAE. Comme il l’a indiqué dans son dernier avis sur le bilan à mi-parcours du PRDF
2001-2006, le décloisonnement entre les différentes structures intervenantes doit être
poursuivi et approfondi.
Proposition 21

Le CESR propose qu’une évaluation régulière de la VAE soit incluse dans les missions
de la CRIS et qu’elle produise à cet effet un rapport annuel sur la mise en œuvre de la
VAE, dans la région, tant sur des aspects quantitatifs que qualitatifs.

6. Les financements pour une démarche VAE


6.1. Le financement selon le statut du candidat

Le statut du candidat conditionne l’accès à la démarche VAE et aux compléments de


formation ou d’expérience car les possibilités d’aides au financement vont varier en fonction
de sa situation.
6.1.1. Le financement pour les salariés

Lorsque la VAE s’inscrit dans le cadre du Plan de formation de l’entreprise, les dépenses
correspondantes, y compris les frais liés à l’accompagnement du candidat et à la préparation
de cette validation font partie intégrante de l’obligation financière des employeurs d’au moins
10 salariés.

Quand la démarche de VAE est faite à titre individuel, la prise en charge financière peut être
accordée par un organisme collecteur agréé au titre du congé individuel de formation (CIF),
aussi bien pour la rémunération, correspondant à celle que le salarié aurait perçue en
travaillant normalement, que les frais de la prestation de validation, si la VAE se déroule
pendant le temps de travail.

Selon les modalités prévues par la loi, les salariés bénéficient d’un congé pour Validation des
Acquis de l’Expérience. Cette autorisation d’absence de 24 heures, continue ou discontinue,
permet de suivre l’accompagnement pour préparer la validation et de participer aux épreuves
de validation organisées par l’organisme habilité à délivrer la certification.

Le congé de validation constitue un pas législatif important, mais qui peut être jugé
insuffisant, surtout pour les publics les moins autonomes et de faible niveau initial. Sa durée
de 24 heures représente bien peu en regard du temps à investir dans la constitution du dossier,
des besoins d’accompagnement, d’autant qu’elle inclut également l’entretien avec le jury.
Cette durée peut se révéler dissuasive.

Sur la base des résultats de l’expérimentation menée en Région, le FONGECIF Midi-


Pyrénées, a décidé de financer toutes les demandes de VAE en 2003 à hauteur de 150 euros
pour les 24 heures. La condition émise par le FONGECIF Midi-Pyrénées est de n’avoir qu’un
interlocuteur « accompagnateur », le certificateur, qui prend la responsabilité totale de la
prestation, qu’il l’effectue lui-même ou qu’il la sous-traite. Le FONGECIF considère les
demandes au cas par cas. Il peut prendre en considération des dépassements de coûts de
prestation sur justification de dépassement. Une convention stipule les obligations de toutes
les parties. Le FONGECIF s’engage pour 12 mois de formation dans les cas de validations
partielles, ce qui peut se révéler insuffisant pour aller au bout du parcours de validation totale.

Il est à remarquer que ces demandes viennent en diminution de la ressource régionale pour
l’ensemble des CIF et les responsables s’inquiètent des effets des validations partielles et des
demandes de prise en charge de formations complémentaires qu’elles ne manqueront pas de
susciter. Les écarts se creusent déjà entre la demande des salariés, notamment les CDI, et la
réponse du FONGECIF. Pour exemple, en 10 ans, la demande de CIF en Midi-Pyrénées a été
multipliée par trois et la réponse par deux.

Proposition 22

Des partenariats, sous forme de conventionnement quadripartite (partenaires sociaux,


Région, État), devraient intervenir pour relayer les financements des compléments de
formation suite à une validation partielle de VAE, notamment lorsqu’ils dépassent la
durée de 12 mois prévue par le FONGECIF.

6.1.2. Les autres publics

Pour les professions libérales, les exploitants agricoles, les artisans, les commerçants, les
travailleurs indépendants, …, la prise en charge de la VAE est prévue par les différents
organismes collecteurs de ces professions (AGEFICE, FIF-PL, FAFEA).

Pour les demandeurs d’emploi, les financeurs potentiels sont l’ASSEDIC, l’État et les
Conseils Régionaux, les modalités de financement s’établissant dans le cadre du Plan d’Aide
au Retour à l’Emploi (PARE) ou du Projet d’Action Personnalisé (PAP).

Ces possibilités de financement ne sont pas accessibles aux personnes ayant des statuts
précaires, ou se trouvant hors de la sphère du travail : bénévoles, associatifs ou syndicaux, ou
encore « sans statut », notamment les conjoints d’artisans comme signalé précédemment.
Toutefois, dans certains cas et sous certaines conditions, ils peuvent solliciter l’aide de l’État
ou la Région pour bénéficier de stages de la formation professionnelle.

Proposition 23

Le CESR propose que les aides du Conseil Régional, pour la phase d’accompagnement
technique assurée par les certificateurs et les organismes agréés, bénéficient en
particulier à ces catégories de publics (demandeurs d’emploi, situations précaires,
bénévoles associatifs et syndicaux, ou sans statut) exclus de fait des modes de
financement pris en compte au titre de la formation professionnelle continue.
6.2. Les moyens

6.2.1. Les moyens de l’État

Certains ministères ont prévu des crédits « VAE ». Par exemple, en 2003, la DRJS dispose de
crédits d’accompagnement en Midi-Pyrénées, la DRTEFP dont une partie des crédits
déconcentrés vient en appui des actions des validations pour les publics ciblés dans les
politiques de l’emploi.

D’autres comme l’Éducation nationale et l’Agriculture ne disposent pas de ligne budgétaire


spécifique, l’État prend en charge la formation des acteurs de la VAE et supporte les frais
d’organisation des validations et des certifications.

Pour les universités, seule l’Université Paul Sabatier a pu inscrire une ligne budgétaire dans
son Contrat Quadriennal, malgré tout insuffisante pour faire face à l’afflux des candidats.
Elles doivent puiser sur leurs ressources propres.

Ainsi, l’État confie des missions supplémentaires d’accompagnement et de validation à ses


établissements de formation dans le strict cadre des attributions budgétaires habituelles. Or, le
développement de la VAE doit passer par un financement spécifique pour que l’offre de
validation ne reste pas dans une logique de Validation des Acquis Professionnels et s’inscrire
dans une perspective de formation tout au long de la vie.

Les coûts des prestations, bien que calculés au plus prés, restent à la charge de la personne qui
doit trouver les moyens de financer. Le constat, fait aussi bien par les PRC que par le biais de
certains témoignages, met en évidence que les candidats à la VAE ne sont pas réellement au
courant de financements possibles par les organismes appropriés selon leur situation.

Proposition 24

La loi de finance doit prendre en compte la VAE en prévoyant l’inscription de ce type de


crédits dans tous les budgets ministériels concernés.
L’État doit réguler l’attribution de crédits entre les différents Ministères certificateurs.
Tous les ministères doivent affecter dans leur budget des crédits déconcentrés dédiés à la
VAE.
La prise en compte par l’État du fonctionnement et du financement des jurys est
obligatoire pour maintenir leur indépendance et l’égalité d’accès pour tous. L’État,
garant des certifications, doit mettre les moyens nécessaires à leur bon déroulement et
prendre en compte la montée en puissance du dispositif ainsi que les conséquences pour
les formateurs comme pour les professionnels.
La mise en place de la validation représente une charge de travail supplémentaire pour
les acteurs, en conséquence, les coûts doivent être assurés par l’État et non par les
candidats, même s’ils sont importants compte tenu du nombre de jurys nécessaires à la
validation.
Le CESR recommande que le montage financier distingue la phase « accompagnement »
et la phase « jury de validation » afin de faciliter la prise en charge par les différents
financeurs potentiels.
6.2.2. Les moyens en Région

Jusqu’à présent, l’effort du Conseil Régional a porté essentiellement sur le dispositif amont de
l’information conseil. Le financement de l’accompagnement est un problème d’une autre
envergure sur lequel il travaille, en utilisant les domaines de compétences transférés.

Ainsi, le Conseil Régional, en juillet 2003 et pour un an, a mis en place à titre expérimental un
« chèque VAE » à destination des emplois-jeunes qui arrivent au terme de leur contrat en
2003 et 2004 et qui souhaitent s'engager dans cette démarche afin de favoriser leur
professionnalisation.

D’un montant de 500 euros maximum, ce chèque contribue à la prise en charge financière des
frais de validation et d'accompagnement que proposent les certificateurs pour préparer la
VAE.
Le jeune est invité à se rendre dans le réseau des Points Relais Conseil afin de s'informer et
d'être conseillé dans le choix du diplôme qui validera le mieux son expérience, puis à prendre
contact avec le certificateur du diplôme visé. Celui-ci communique au Conseil Régional un
devis correspondant à l'accompagnement et à la validation envisagés. Après acceptation du
devis, le chèque VAE est édité et adressé au jeune bénéficiaire.

Le CESR rappelle ici la position prise sur le chèque VAE, en faveur des Emplois-Jeunes, dans
son avis sur le bilan du PRDF du 23 octobre 2003, à savoir que ce chèque ne peut constituer à
lui seul une vraie politique régionale de soutien à la VAE. En conséquence, le CESR
encourage le Conseil Régional à transformer ce chèque VAE, qui a permis une réponse
immédiate, en une politique durable de conventionnement pour l’accompagnement
technique, comme il l’a déjà indiqué dans sa proposition 9, sur la base d’un cahier des
charges. Un tel conventionnement faciliterait les relations partenariales indispensables à
la qualité de cette mission de service public.

Concernant les salariés, un développement en Région pourrait aussi prendre appui sur une
politique plus ambitieuse et plus lisible des Contrats d’objectifs, telle que la propose le CESR
dans son avis sur le Bilan à mi-parcours du Plan Régional de Développement de Formation
2001-2006.

Ces contrats d’objectifs peuvent constituer un cadre partenarial adapté pour inscrire la
Validation des Acquis de l’Expérience dans une politique régionale de formation en
complémentarité avec les différentes voies de formation professionnelle initiale et continue

Pour les publics non salariés, qui n’ont pas accès aux différents dispositifs de financement de
la formation professionnelle et pour lesquels la VAE constitue une véritable opportunité de
reconnaissance de qualification, un effort particulier de prise en charge doit être engagé.
Toutefois, ces aides financières doivent être le support d’une vraie politique de
développement de la formation pour les jeunes et les adultes. C’est pourquoi, le CESR
préconise de les définir dans le cadre du PRFP.
Proposition 25

Pour les publics non salariés et qui n’ont pas l’accès aux différentes formes de
financement de la VAE, le CESR propose que le Conseil Régional utilise le cadre du
Programme Régional de Formation Professionnelle pour définir et mettre en place les
formations adaptées conduisant avec succès à la certification par conventionnement avec
les certificateurs et les organismes de formation. De même, la phase d’accompagnement
« technique » pourrait être prise en charge dans ce cadre.

Par ailleurs, afin d’établir les contours d’une enveloppe budgétaire destinée à la VAE en
Région, il semble nécessaire que le Conseil Régional se dote d’outils prévisionnels
d’évaluation.

Proposition 26

Compte tenu des choix sur des publics prioritaires, il semble nécessaire au CESR de
mettre en place une évaluation « prévisionnelle », chargée de calculer les coûts de
fonctionnement engendrés par l’ensemble du dispositif VAE compte tenu des objectifs
quantitatifs fixés afin de mesurer l’ampleur des financements à mettre en œuvre, et en
regard les sources de financements potentiels.
CONCLUSION

La VAE est un projet ambitieux. En reconnaissant les qualifications inhérentes à l’expérience


acquise en situation « d’agir », elle donne à chaque individu, une double opportunité :

 Celle d’accéder au diplôme ou titre, ou certificat, permettant une reconnaissance


personnelle et de disposer d’un outil de promotion sociale
 Celle de jalonner sa progression personnelle et professionnelle tout au long de sa vie.

Les enjeux d’une telle démarche portent aussi bien sur les individus, les entreprises, sur les
systèmes de certification que sur la formation professionnelle dans son acception la plus large.

La VAE, parce qu’elle est un droit individuel et que toutes les personnes ne sont pas au
même niveau, induit une nouvelle approche de la pédagogie, de l’organisation et du
financement.

La loi est généreuse, mais sans de véritables moyens financiers, nécessaires pour une réelle
mise en œuvre et pour assurer une montée en puissance prévisible en raison des attentes
qu’elle suscite, elle n’atteindra pas l’objectif de « qualification » accessible par tous, et par
chacun, en position d’acteur responsable.

Ces obstacles financiers s’accompagnent aussi d’obstacles culturels. La VAE n’est pas une
procédure dérogatoire mais la quatrième voie de certification, complémentaire, d’égale
dignité, avec les autres voies de certification. Elle doit être « reconnue » par la société toute
entière et dans le monde du travail.

Seule la détermination de tous les acteurs, État, Région, partenaires sociaux, et leur volonté de
travailler ensemble permettront de réelles avancées pour mieux faire connaître la Validation
des Acquis de l’Expérience. Des moyens supplémentaires doivent être dégagés tant sur les
dispositifs d’information que d’accompagnement à partir d’une évaluation.

Le Conseil Régional est dans son rôle « pilote » de coordination en ce domaine. Il devra
veiller au développement de la cohérence entre toutes les interventions et entre tous les
acteurs de la formation et de la certification pour la réelle mise en œuvre de ce droit à la
Validation des Acquis de l’Expérience dont l’effet attendu est l’accroissement de la
qualification pour tous les Midi-Pyrénéens.
RÉCAPITULATIF DES PROPOSITIONS

Proposition 1

Les résultats de validation étant détenus par les candidats et les certificateurs, le CESR
préconise la mise en place d’un dispositif régional de collecte statistique des résultats de
validation. En effet, la constitution d’une base de données des résultats des sessions de
validation permettrait, d’une part, une meilleure analyse de l’efficacité du dispositif
VAE en région et, d’autre part, pourrait aider au repérage des fonctions à développer
pour les candidats ayant obtenu une validation partielle.

Proposition 2

Le CESR propose la constitution d’un groupe de travail sur la prise en compte de


l’expérience associative, syndicale et politique dans la VAE, au sein de la Cellule
Régionale Inter-Services. Regroupant l’ensemble des partenaires, il contribuerait à cette
transformation des mentalités, et élaborerait des mesures utiles à la prise en compte
permanente et systématique de cette voie d’entrée dans la VAE.

Proposition 2 Bis

Le CESR propose la signature d’un protocole d’accord entre la Région, l’État et les
partenaires sociaux ayant pour objectif de développer la VAE sur le territoire.

Proposition 3

Compte tenu de l’implication que les partenaires sociaux tiennent de la loi dans le
processus de VAE, le CESR est favorable à ce que le FONGECIF Midi-Pyrénées
s’inscrive dans le réseau des Points Relais Conseil.
Proposition 4

Constatant que la connaissance de la démarche VAE reste encore très confidentielle


auprès du grand public, le CESR recommande d’intensifier la communication sur la
démarche VAE et le dispositif VAE mis en place en région :

 en effectuant des campagnes d’affichage,


 en mobilisant les organismes touchant différents types de publics comme la Sécurité
Sociale, les mutuelles, les associations, les mairies, les départements, les chambres
consulaires (Chambres de Métiers, Chambres de Commerce et d’Industrie,
Chambres d’Agriculture) …, par exemple, par la diffusion de la plaquette réalisée
par la Cellule Régionale Inter-Services,
 en impliquant les Maisons Communes Emploi Formation et le Réseau Régional
Emploi Formation, l’ANPE, l’ASSEDIC, …, dans la promotion de la VAE par la
diffusion de plaquettes informatives et l’installation de bornes informatiques
relayant les sites Internet des différents acteurs institutionnels de la VAE,
notamment celui du CARIF/OREF,
 en dotant toutes les structures d’accueil régionales et des services de l’État des
moyens informatiques nécessaires à la diffusion de l’information sans oublier les
réseaux SARAPP et PYRAMIDE,
 en popularisant la démarche VAE auprès des jeunes en formation initiale par
l’intermédiaire de dispositifs existants tels que les journées d’information sur les
métiers, Info Sup, les conseillers d’orientation psychologues, …,
 en intensifiant les informations auprès de tous les acteurs de l’entreprise.

Proposition 5

Après un an de fonctionnement des PRC, le CESR recommande au Conseil régional


dans le cadre du chantier N°4 du PRDF d’analyser avec les Points Relais Conseil les
charges induites par leur mission de VAE et d’adapter, avec ses partenaires, les moyens
tant humains que matériels aux besoins rencontrés.
Proposition 6

Devant les difficultés rencontrées, aussi bien par les conseillers PRC que par les
candidats à la VAE, pour accéder au RNCP et aux référentiels, ces derniers devant être
le plus souvent achetés, le CESR propose les pistes suivantes :

 faire figurer dans toutes les plaquettes la référence du site du RNCP et de rendre ce
dernier consultable dans tous les lieux d’accueil des publics,
 mettre à disposition gratuitement les référentiels dans les Points Relais Conseil et
dans les centres certificateurs, par exemple dans les lycées des métiers qui assurent le
maillage du territoire pour le DAVA du Ministère de l’Éducation nationale, ,
 mettre en place, mais à plus long terme , un « centre régional des référentiels » qui
regrouperait l’offre de certification et qui diffuserait gratuitement les référentiels
aux candidats.

Proposition 7

Une relation régulière et une meilleure articulation entre les PRC et les certificateurs
étant jugées comme les éléments centraux de la qualité de l’information et de
l’accompagnement du candidat à la VAE, le CESR propose de renforcer les échanges
entre ces structures à travers la constitution de groupes de travail au sein de la CRIS et
animés par le Conseil Régional dans le cadre du chantier N° 4 du PRDF.

Proposition 8

Pour soutenir la phase « post » validation, dans les cas de validation partielle, le CESR
engage le Conseil Régional à initier un travail d’ingénierie de la formation afin de
mobiliser les organismes de formation pour répondre à ces nouveaux besoins qu’ils
émanent des individus, des services d’aide et de suivi des demandeurs d’emploi, ou des
entreprises. Elle nécessitera l’individualisation des parcours de formation, leur
diversification et leur modularisation.
De plus, le Conseil Régional peut jouer un rôle moteur en élaborant des réponses
adaptées dans le cadre du Programme Régional de Formation Professionnelle, et en
s’appuyant notamment sur l’utilisation de la formation ouverte et à distance, des
réseaux SARAPP et PYRAMIDE.

Proposition 9

Le CESR soutient la piste du conventionnement pour l’accompagnement technique avec


les certificateurs ou les organismes agréés par les certificateurs, sur la base d’un cahier
des charges, envisagée par les responsables régionaux du chantier N° 4 du PRDF.
Proposition 10

Le CESR considère que l’entretien du candidat avec les membres du jury est
absolument primordial. Les membres de jurys de Validation des Acquis de l’Expérience
l’ont d’ailleurs tous confirmé. En effet, l’entretien est un élément clef du dispositif de la
VAE puisqu’il est le garant d’une bonne évaluation du candidat à travers l’instauration
d’un dialogue. Il permet de vérifier la véracité des preuves apportées dans le dossier du
candidat.
Le CESR recommande à tous les certificateurs de rendre cet entretien obligatoire.

Proposition 11

Afin d’éviter d’attendre la délibération du jury pour constater que le titre visé par le
candidat ne convient pas, le choix du diplôme doit être confirmé au moment de la
recevabilité de la demande par le certificateur. Cette phase amont doit être approfondie
par le certificateur pour mieux orienter le candidat.

Proposition 12

Pour le CESR, la composition des jurys prévue par les textes doit être respectée ; la
présence des professionnels, aux côtés des formateurs, est indispensable.
C’est pourquoi, l’État doit davantage prendre en compte le défraiement des
professionnels, sinon leur participation ne sera pas assurée. Le seul remboursement des
frais de déplacements n’est plus suffisant.
Par ailleurs, le CESR recommande aux branches professionnelles d’être attentives à la
désignation des Conseillers de l’Enseignement Technologique qui vont être renouvelés
en janvier 2004 ; les Conseillers de l’Enseignement Technologique étant les
professionnels référents pour les jurys des diplômes de l’Éducation nationale.

Proposition 13

Pour le CESR, les conditions de développement de la VAE et de son fonctionnement


durable passent par le règlement des questions logistiques de l’organisation des jurys.
C’est pourquoi, le CESR demande à l’État de prévoir des aménagements des temps de
services pour les enseignants et les formateurs afin de leur permettre de concilier leurs
différentes obligations d’autant plus que la montée en puissance du dispositif VAE est
programmée. En effet, l’objectif fixé par la Région est de multiplier par 5 en 5 ans les
demandes de VAE.
Proposition 14

Le CESR préconise de renforcer les échanges entre certificateurs dans le cadre de la


Cellule Régionale Inter-Services.

Proposition 15

Le CESR constate que, bien qu’un effort d’harmonisation louable ait été consenti en
Midi-Pyrénées, les procédures sont encore trop différentes d’un établissement à l’autre,
ce qui relève de l’autonomie des établissements, et de l’organisation des enseignements
propres à chacune de ses composantes. Il engage donc les différents établissements de
l’enseignement supérieur à poursuivre cette harmonisation.

Proposition 16

Afin de guider le candidat dans la constitution de son dossier, le CESR recommande que
soit mis en place des outils communs tel un « dossier type » de validation, sur le modèle
du dossier du Ministère de l’Education nationale, qui sert de guide au montage du
dossier pour le candidat et de guide de lecture de l’expérience pour le jury. D’ailleurs,
de tels supports de travail ont été mis en place par d’autres universités comme en
témoignent des articles de presse.

Proposition 17

Concernant les formations qui entrent dans le cadre du numerus clausus, le CESR
souhaite que des mesures au plan national soient prises pour une prise en compte des
candidats à la Validation des Acquis de l’Expérience et mises en œuvre par les
directeurs. Des places « VAE » doivent être réservées dans ces formations pour les
candidats VAE qui ont obtenu une validation partielle et ont besoin de compléments de
formation. Cette démarche existe déjà pour les admis sur titre dans les grandes écoles.

Proposition 18

Considérant qu’une place d’égale dignité doit être accordée entre la formation initiale
ou la formation continue et la VAE, le CESR note encore trop de réticences dans
l’enseignement supérieur pour cette nouvelle modalité d’obtention du diplôme. Il engage
donc les structures à favoriser la « révolution culturelle » nécessaire à l’acceptation de la
délivrance d’un diplôme sur la seule expérience, sans aucun recours à la formation.
Proposition 19

Le CESR considère que l’instauration d’un « rapporteur » peut être préjudiciable aux
candidats à la VAE. En effet, il constitue un filtre entre le candidat et les membres du
jury et ainsi, ne permet pas au jury de se constituer une appréciation collective des
acquis du candidat.
Le CESR recommande donc l’abandon de la pratique du rapporteur, les membres des
jurys devant siéger le temps nécessaire à l’examen du dossier et à l’entretien avec le
candidat, d’autant que cette pratique n’existe pas pour les autres jurys d’examen.

Proposition 20

Il apparaît que, pour être effective, la Validation des Acquis de l’Expérience nécessite un
partenariat fort et régulier entre les intervenants, le rôle de coordination de la CRIS est
donc central. Par conséquent, le CESR encourage la poursuite du travail de
rapprochement initié par le chantier régional VAE du PRDF qui a déjà abouti à une
première clarification des missions de chacun et à une meilleure lisibilité du paysage de
la VAE. Comme il l’a indiqué dans son dernier avis sur le bilan à mi-parcours du PRDF
2001-2006, le décloisonnement entre les différentes structures intervenantes doit être
poursuivi et approfondi.

Proposition 21

Le CESR propose qu’une évaluation régulière de la VAE soit incluse dans les missions
de la CRIS et qu’elle produise à cet effet un rapport annuel sur la mise en œuvre de la
VAE, dans la région, tant sur des aspects quantitatifs que qualitatifs.

Proposition 22

Des partenariats, sous forme de conventionnement quadripartite (partenaires sociaux,


Région, État), devraient intervenir pour relayer les financements des compléments de
formation suite à une validation partielle de VAE, notamment lorsqu’ils dépassent la
durée de 12 mois prévue par le FONGECIF.
Proposition 23

Le CESR propose que les aides du Conseil Régional, pour la phase d’accompagnement
technique assurée par les certificateurs et les organismes agréés, bénéficient en
particulier à ces catégories de publics (demandeurs d’emploi, situations précaires,
bénévoles associatifs et syndicaux, ou sans statut) exclus de fait des modes de
financement pris en compte au titre de la formation professionnelle continue.

Proposition 24

La loi de finance doit prendre en compte la VAE en prévoyant l’inscription de ce type de


crédits dans tous les budgets ministériels concernés.
L’État doit réguler l’attribution de crédits entre les différents Ministères certificateurs.
Tous les ministères doivent affecter dans leur budget des crédits déconcentrés dédiés à la
VAE.
La prise en compte par l’État du fonctionnement et du financement des jurys est
obligatoire pour maintenir leur indépendance et l’égalité d’accès pour tous. L’État,
garant des certifications, doit mettre les moyens nécessaires à leur bon déroulement et
prendre en compte la montée en puissance du dispositif ainsi que les conséquences pour
les formateurs comme pour les professionnels.
La mise en place de la validation représente une charge de travail supplémentaire pour
les acteurs, en conséquence, les coûts doivent être assurés par l’État et non par les
candidats, même s’ils sont importants compte tenu du nombre de jurys nécessaires à la
validation.
Le CESR recommande que le montage financier distingue la phase « accompagnement »
et la phase « jury de validation » afin de faciliter la prise en charge par les différents
financeurs potentiels.

Proposition 25

Pour les publics non salariés et qui n’ont pas l’accès aux différentes formes de
financement de la VAE, le CESR propose que le Conseil Régional utilise le cadre du
Programme Régional de Formation Professionnelle pour définir et mettre en place les
formations adaptées conduisant avec succès à la certification par conventionnement avec
les certificateurs et les organismes de formation. De même, la phase d’accompagnement
« technique » pourrait être prise en charge dans ce cadre.

Proposition 26

Compte tenu des choix sur des publics prioritaires, il semble nécessaire au CESR de
mettre en place une évaluation « prévisionnelle », chargée de calculer les coûts de
fonctionnement engendrés par l’ensemble du dispositif VAE compte tenu des objectifs
quantitatifs fixés afin de mesurer l’ampleur des financements à mettre en œuvre, et en
regard les sources de financements potentiels.
EXPLICATIONS DE VOTE

Présentées par :

Jean-Louis COLOMBIES au nom du Groupe des Associations

Philippe SÉVERAC au nom de la FSU

Yannick LE QUENTREC au nom du Groupe CGT

Philippe LEMAITRE au nom du Groupe Force Ouvrière

Michel CADIERGUES au nom du Groupe CFDT

François PAPON au nom de l’Union Régionale CGC

Jean-Luc GUETTAT au nom de l’Union Régionale CFTC

Louis GUIGUE au nom du 1er Collège

Pierre MOLETTE au nom de l’Union Régionale des


Ingénieurs et Scientifiques de la
Région

Bernard ALBERT au nom de l’Union Régionale des


Organisations familiales
EXPLICATION DE VOTE DU GROUPE ASSOCIATIONS

Présentée par Jean-Louis COLOMBIES

La VAE s’inscrit dans un objectif de modernisation sociale. Une modernisation qui va


incontestablement dans le sens du progrès social. Deux notions qui pourtant ne riment pas
toujours ensemble. Mais la VAE marque aussi une évolution significative dans notre société.

La VAE est un progrès social car elle approfondit la VAP tout en la sortant d’une certaine
confidentialité. Sa portée est désormais générale et elle ouvre un accès possible à l’intégralité
du diplôme. La VAE devrait donc rencontrer un large écho auprès du public car elle
correspond à de réels besoins de qualifications reconnues tant de la part des entreprises que
des salariés. En effet, quoi qu’on en dise, le diplôme reste une référence. S’il n’est pas une
assurance contre le chômage, les statistiques prouvent qu’il permet d’en sortir, voire d’en
réduire fortement le risque lorsque le niveau de diplôme est élevé. La VAE peut aussi
favoriser la promotion sociale et la mobilité professionnelle volontaire des salariés qu’il ne
faut pas confondre avec les exigences d’évolution technique ou de rentabilité des entreprises.

La VAE est aussi une évolution notable dans la société. L’extension du champ de
reconnaissance des acquis au-delà de l’activité professionnelle est une autre différence
majeure de la VAP. Désormais, est pris en compte l’ensemble des activités sociales des
personnes. L’expérience acquise dans une activité associative ou syndicale est reconnue au
même titre que l’expérience professionnelle. De ce point de vue, la VAE représente donc une
avancée pour le concept d’Éducation Populaire. Ceux qui le croyaient désuet en trouveront au
contraire toute la justification et toute la modernité. En effet, la VAE s’inscrit dans le droit fil
de cette Éducation née avec CONDORCET dans le combat pour l’instruction publique, les
bibliothèques et les universités populaires, la démocratisation de l’accès à la culture et
poursuivie par les congés payés, les congés cadre jeunesse, l’éducation permanente, les
35 heures et ce que l’on appelle aujourd’hui la formation tout au long de la vie… . Le principe
de la VAE rejoint aussi les valeurs humanistes et sociales du concept d’Éducation Populaire
foncé sur l’idée de progrès humain.

Depuis longtemps déjà, des sociologues ont montré que l’engagement dans divers
mouvements de jeunesse ou l’animation volontaire en centres de vacances et de loisirs
constituent non seulement des rites de passage vers l’âge adulte mais aussi de véritables
acquis pour le futur élu ou le futur pédagogue comme pour le citoyen et le parent. De la même
manière, les expériences de militantisme associatif, syndical ou politique représentent
d’importants acquis transférables. Les exemples sont nombreux : responsables d’associations,
militants bénévoles au sein de toutes ces structures associatives qui tissent le lien social ou en
maintiennent le fil fragile, mais aussi militants syndicaux ou politiques dans le cadre de
l’exercice de leurs mandats, élus des comités d’entreprise.
En inscrivant la reconnaissance d’acquis issus de ce type d’expérience, à côté des diverses
formations et de l’expérience au travail, la VAE prend acte de l’existence d’un chemin
original pouvant conduire à des compétences. Cette « quatrième voie », pour reprendre
l’expression de l’avis du CESR, s’appuie en particulier sur le ressort de l’engagement
personnel et collectif. Cet engagement est largement producteur de sens. Un sens qui, on le
sait, est un formidable accélérateur d’acquisition de savoirs et de compétences. Ce n’est, en
effet, qu’à travers ce prisme du sens, en tant que moteur des apprentissages, que l’on peut
comprendre pourquoi des militants associatifs ou syndicaux sont devenus dans divers
domaines de véritables experts, reconnus et parfois redoutés par les spécialistes.

Pour que cette « quatrième voie » ne soit pas une simple ruelle, il faudra une forte évolution
des mentalités, que souligne l’avis du CESR. Elle concerne en premier lieu tous ces acteurs
engagés de la société qui doivent « s’autoriser » à poursuivre cet engagement jusque dans sa
reconnaissance par la VAE. Elle concerne les associations, les syndicats, qui doivent pouvoir
les informer et les appuyer. Elle concerne aussi les PRC, les accompagnateurs et les
certificateurs qui doivent intégrer cette dimension dans leurs approches respectives de la
VAE. Elle concerne enfin l’État et le Conseil Régional, qui, au travers de la CRIS, doivent
veiller à cette prise en compte dans la VAE.

Ne nous y trompons pas, la VAE n’est pas un nouveau remède miracle contre tous les maux
de notre société. Ne la confondons pas avec ce qu’elle n’est pas. Elle ne forme pas, elle ne
qualifie pas … elle reconnaît simplement (si l’on peut dire) avec un diplôme, la qualification
si elle existe. Mais cette reconnaissance, ce « simplement », sont malgré tout fondamentaux
car ils montrent que l’ascenseur social que l’on croyait en panne, peut se remettre à marcher.

L’avis du CESR prend en compte toutes ces dimensions, ces enjeux. Le groupe
« associations » se reconnaît pleinement dans cet avis pour lequel il votera.
EXPLICATION DE VOTE DE LA FSU

Présentée par Philippe SEVERAC

M. le représentant du Préfet,
M. le représentant du Conseil régional,
M. le Président et chers collègues,

Les principes de la VAE

La Validation des Acquis de l’Expérience, mise en place par la loi de modernisation sociale
de 2002, en élargissant l’accès à la certification des qualifications, s’inscrit dans le processus
de la formation tout au long de la vie et constitue un enjeu important pour la société.
Elle repose sur l’idée fondamentale que le travail, l’activité professionnelle, mais aussi
bénévole, associative ou syndicale est source de construction de savoirs, d’acquisitions de
connaissances théoriques et pratiques, susceptibles d’être validées, à travers un titre ou un
diplôme reconnu. Et donc valorisées, c’est sans doute pour cela que la confusion des deux
termes est si souvent faite.
Si l’on n’apprend pas qu’à l’école, ni seulement pendant la période de formation initiale mais
tout au long de la vie, il est nécessaire que chacun puisse, en s’appuyant sur un socle solide de
départ, bénéficier d’un accès élargi à la formation continue et à la validation de ses acquis.
La FSU défend donc une conception ambitieuse de la formation tout au long de la vie, conçue
comme un droit individuel garanti collectivement par la loi, un moyen de promotion
professionnelle et sociale, et non comme moyen de parfaire « l’employabilité » que chaque
salarié, dans le modèle libéral, aurait la charge d’apporter la preuve.

VAE et formation initiale et continue

Si formation et validation ne se confondent pas, elles sont complémentaires.


La VAE ne saurait donc remplacer la formation initiale diplômante, se substituer à elle ou
permettre de la raccourcir, ni même dispenser de la formation continue.
Bien au contraire, elle renforce la nécessité de leur développement. La formation initiale,
-que nous souhaitons voir confortée par une scolarité obligatoire portée à 18 ans-, doit
donner à tous un socle de connaissances solides et une culture générale la plus large
possible, conditions indispensables pour bénéficier pleinement du droit à la formation
tout au long de la vie et permettre les adaptations futures. Plus le socle est solide et large,
plus facile est l’accès à la formation continue et à la VAE et plus aisées les adaptations
aux changements de métiers, aux évolutions des techniques et du monde du travail en
général. Les chances de se prémunir du chômage ou de retrouver un emploi augmentent
avec le niveau de diplôme et de qualification.
De même, un diplôme acquis grâce à la VAE ou une validation partielle inciteront le salarié à
étendre ses compétences grâce à la formation continue, si les moyens lui en sont donnés.
La FSU se positionne pour un accroissement des moyens permettant une reconnaissance et
une élévation des qualifications, nécessaire aujourd’hui au développement économique
comme au développement des individus et à leur promotion professionnelle.

La place du diplôme

Mais la VAE n’a de sens que si elle s’exerce à l’intérieur d’un système de reconnaissance
des qualifications professionnelles dont les diplômes – avec les référentiels qui les
constituent - et les titres délivrés par ou au nom de l’Etat constituent les repères
centraux. C’est dire toute l’importance du Répertoire National des Certifications
Professionnelles, la référence qu’il constitue.

Car « la qualification repose sur la tentative d’objectiver les qualités de l’individu par le
diplôme et l’expérience » selon la définition que propose la sociologue Danièle LINHART,
contrairement à la compétence, concept beaucoup plus flou, laissé à l’appréciation de
l’entreprise voire d’un chef de service, et reposant sur la subjectivité de notions comme la
capacité à s’adapter, la mobilité, flexibilité, disponibilité, …

La VAE n’a de sens que si elle délivre les mêmes certifications reconnues, au plan national, et
par les conventions collectives, que les autres voies existantes.

La valeur du diplôme délivré est un élément fondamental du système sinon, la VAE ne


délivrerait que de la monnaie de singe.

Une démarche valorisante

La VAE a d’ores et déjà suscité de nombreux espoirs comme en témoigne le nombre


grandissant de candidats en Midi-Pyrénées et ailleurs, même si l’information réelle sur le
dispositif reste bien insuffisante : l’enjeu est donc d’une grande importance.
La VAE n’est pas une simple formalité, se résumant à la délivrance d’un diplôme, elle
constitue une démarche elle-même formatrice, qui demande des efforts de la part du candidat
et un investissement personnel indéniable, mais qui est, en retour, valorisante de soi.
Car qui dit savoir, dit réflexion et théorisation de son expérience et de sa pratique pour aboutir
à une connaissance consciente et transférable. Cela suppose de prendre de la distance,
expliciter son expérience et l’évaluer au regard des référentiels de compétences du diplôme
recherché. C’est sur cela que repose la démarche VAE et c’est cela qui fonde la nécessité,
entre autres, du dossier que remplit le candidat, de l’entretien avec le jury, que nous
souhaitons voir généralisé et l’importance de la phase d’accompagnement du candidat,
souvent décisive.

Un enjeu important : la construction d’un véritable service public de la VAE

Garantir le droit individuel à la VAE, c’est garantir l’accès de tous, à un accueil et une
information large - trop restreinte aujourd’hui -, à une orientation de qualité, phases
stratégiques qui « aiguillent » la demande de validation sur de bons rails, organisées de
manière visible et cohérente, prise en charge par des organismes publics ou investis d’une
mission de service public, disposant de personnels formés et qualifiés à cet effet.
La phase d’accompagnement du candidat est tout aussi fondamentale, et, bien que non
obligatoire, sans doute celle où il y a le plus à craindre de voir se développer un véritable
marché, avec l’apparition d’officines proposant leurs services payants à des candidats à la
recherche des garanties - ou de l’illusion de garantie - du succès. S’agissant d’une étape aussi
importante, conditionnant souvent le succès ou l’échec de la démarche, elle ne saurait devenir
une activité sur laquelle ne s’exercerait aucune forme de contrôle des pouvoirs publics.
Enfin, la phase de validation, qui reste de la maîtrise des certificateurs, doit bénéficier des
moyens nécessaires pour la constitution, le fonctionnement, la formation spécifique des jurys,
le défraiement des professionnels qui y participent, ce qui suppose des moyens (postes
d’enseignants supplémentaires notamment pour le premier valideur qu’est l’Education
Nationale) et crédits budgétaires qui ne sont pas prévus aujourd’hui par l’État. Le projet
d’avis détaille suffisamment ces aspects et fait des propositions qu’il n’est pas besoin de
paraphraser.

En fait, c’est la nécessité de la construction d’un véritable service public moderne et de


qualité de la formation tout au long de la vie et de la VAE, associant divers partenaires,
qui est posée aujourd’hui, donnant une cohérence d’ensemble du système et garantissant
l’accès à tous, - et, en particulier, ceux qui aujourd’hui sont le plus éloignés de la formation et
de la qualification -, évitant les risques de marchandisation, assurant les financements
pérennes – ce qui suppose de sortir de la logique d’attribution de chèques individuels pour la
VAE - pour développer une offre gratuite dans tous ces domaines, et donner les moyens
humains et matériels nécessaires au bon fonctionnement et à la réussite de la VAE.
Le Conseil Régional, dans son rapport de présentation du budget 2004, en rappelle l’objectif,
nous le partageons. Si le chantier est ouvert, il faut maintenant aller plus loin.

Le projet d’avis reprend un certain nombre de ces préoccupations et formule des propositions
qui, à partir de l’existant, de la mise en place dans notre région du dispositif VAE, visent à
améliorer le dispositif et peuvent contribuer à la construction d’un tel service public de la
VAE.

C’est pourquoi la FSU votera le rapport.


EXPLICATION DE VOTE DU GROUPE CGT

Présentée par Yannick LE QUENTREC

Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Mesdames et messieurs les conseillers,

Au moment où dans les pays européens, l’éducation et la formation tout au long de la vie sont
proclamés comme des impératifs du développement économique, social et de la citoyenneté,
au moment où la société de la connaissance et le renouvellement générationnel vont induire
d’importants besoins d’emplois tant quantitatifs que qualitatifs, le dispositif de Validation des
Acquis de l’Expérience institué par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002
constitue un enjeu individuel et collectif :

- Il s’agit de la place qui reviendra aux individus dans ces changements et du rôle plus ou
moins actif qu’ils y joueront.
- Il s’agit des évolutions dans le travail, dans son organisation et dans les rapports salariaux.
- Il s’agit aussi des modalités d’accès à la formation, des droits que cela suppose et des
choix financiers que cela engage.

La CGT souhaite porter l’attention sur plusieurs aspects novateurs de la loi et les défis qu’elle
engage :

La VAE est d’abord un nouveau droit individuel et non contraignant, inscrit dans le code du
travail et le code de l’éducation. Elle part de l’idée fondamentale que l’activité de travail et
l’activité sociale ne se réduisent pas à un ensemble de tâches prescrites mais mobilisent
l’activité créatrice et l’intelligence des personnes. S’appuyant sur la reconnaissance de cette
expérience distincte des savoirs acquis par l’éducation formelle, la VAE peut répondre à des
attentes en termes d’ascension sociale et professionnelle jusque-là peu reconnues. Les études
statistiques soulignent en effet de manière récurrente le faible impact en France de la
formation sur les changements de postes, de classification, de type de travail et sur la
progression salariale. De ce point de vue, on ne peut ignorer la déception de nombreux
salariés qui, entrés en formation avec l’espoir d’en retirer un bénéfice financier, l’ont attendu
en vain. C’est donc une relance possible de l’attractivité de la formation-qualification du point
de vue de la personne qui se joue ici.

Au plan juridique, il est important de souligner que la loi a marqué l’articulation entre
validation et formation en termes de complémentarité et non en les substituant l’une à l’autre.
Si elle confère à la validation un statut égal à la formation, elle ne les place pas pour autant
sur un pied d’égalité : la validation est bien une reconnaissance a posteriori d’acquis, de
connaissances et de compétences dont les référents se trouvent, en amont, en termes de
contenus de formation. En ce sens, loin de se substituer à la formation ou de se réduire à une
simple dispense, la Validation des Acquis peut être un facteur venant dynamiser le
développement de la formation tout au long de la vie, au même titre que l’accord national sur
la formation professionnelle de septembre 2003, approuvé par l’ensemble des organisations
syndicales, qui instaure un droit à la formation, individuel et transférable, pour tous les
salariés.
Nouvelle chance d’accès à la qualification pour des individus qui jusque-là en avaient été
écartés pour des raisons diverses, la VAE est aussi un moyen supplémentaire de protection
contre le chômage, la mobilité et la précarité grandissante du travail. Mais, pour ce faire, elle
doit être mise en œuvre de façon à ce qu’elle pèse réellement et positivement sur les
trajectoires professionnelles. Il faut ici revenir à l’ambition fondamentale des accords de 1970
et de la loi de 1971 qui était d’essayer de lier le plus possible l’accès à la formation et la
progression professionnelle des individus, ambition par rapport à laquelle le système, tel qu’il
fonctionne jusqu’à maintenant, a en quelque sorte failli.

Autre aspect novateur, la VAE ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise et s’adresse
désormais à un public plus large et plus diversifié. Elle renforce l’idée d’un continuum des
apprentissages qui ne se cantonnent plus seulement à la formation initiale, même si celle-ci
garde un caractère fondamental. Elle entérine la reconnaissance de la pluralité des voies
d’apprentissage en considérant que l’expérience associative et l’expérience militante sont
comme, l’expérience de travail, source de savoirs et de savoir-faire. Les formes d’éducation
traditionnellement centrées en France sur le travail et l’emploi s’ouvrent ainsi à des formes
d’éducation davantage tournées vers la figure du citoyen, comme dans certains pays d’Europe
du Nord.

C’est dans ce nouveau paysage de la VAE, que s’accentue la question du service public, plus
particulièrement au moment où les services marchands, qui ne sont pas une nouveauté sur le
terrain de la formation avec les dérives financières auxquelles on a pu assister parfois, gagnent
la totalité de l’espace de formation. Compte tenu des enjeux en termes de cohésion sociale et
territoriale, en termes d’insertion des individus, de résorption des inégalités d’accès et
d’action en faveur des plus démunis, la CGT se prononce résolument en faveur d’un service
public de formation qui doit pouvoir pleinement jouer son rôle. Ceci implique la construction
non plus seulement d’une offre standardisée mais aussi une nouvelle approche de ces services
qui s’oriente également sur la demande par un accompagnement personnalisé des candidats,
par une individualisation et une modularisation des parcours de formation. Cette conception
du service public, dont l’accès est libre et gratuit, suppose bien sûr à son tour des moyens
financiers spécifiques, des personnels qualifiés et sous statut.

Dernier défi que nous retiendrons, la VAE a pour point commun avec la formation de poser la
question de la reconnaissance des acquis de la formation et de l’expérience, des compétences
et des qualifications et de sa traduction en termes d’organisation du travail, de classification et
de rémunération. Force est de constater que les salariées ont compris cela et témoignent d’un
engouement certain pour cette quatrième voie de certification dans l’espoir d’améliorer leur
vie professionnelle et sociale. Dans ce contexte, il est par contre regrettable qu’une partie des
branches professionnelles auditionnées, hormis quelques heureuses exceptions qui n’ont
d’ailleurs pas l’air de s’en plaindre, affichent une conception relativement étroite et utilitariste
des contenus de ces apprentissages et de leurs objectifs. Fidèles aux positions du MEDEF,
elles se contentent de prôner un système de Validation des Acquis propres à l’entreprise et
indépendant du dispositif institutionnel légal, système établi sur l’argument selon lequel, seul
l’employeur sait de quelles compétences il a besoin dans l’organisation de son travail et donc,
seul, il est habilité à les valider.

En adoptant une perspective plus ambitieuse et progressiste, soucieuse du bien commun,


l’avis du CESR sur la Validation des Acquis de l’Expérience se démarque de cette vision
réductrice, y compris pour l’avenir des entreprises. Cet avis, en regard de certains travaux
conduits sur ce thème dans d’autres régions a, de plus, l’intérêt de mobiliser des informations
quantitatives et qualitatives sur les réalités de notre territoire. Il nous présente une vision
incarnée des acteurs institutionnels, des partenaires sociaux et des publics potentiels. Il
indique des pistes d’action opérationnelles. Il ne fait pas non plus l’impasse, c’est
suffisamment rare pour le souligner, sur la question toujours d’actualité de l’égalité entre les
hommes et les femmes, fortement représentées parmi les candidats à la VAE. En ce sens, le
travail du CESR ne contredit pas, mais complète l’argumentaire régional du 13 juin 2002
intitulé « Eléments d’un diagnostic comparé de la situation des hommes et des femmes en
matière d’emploi-formation en Midi-Pyrénées. Pour tous ces motifs, nous le voterons.

*****

En dernier point, nous souhaitons vous alerter sur les problèmes relatifs au financement et au
fonctionnement des GRETA de Midi-Pyrénées.

En effet, au moment où nous sommes sollicités pour formuler un avis sur la VAE, dispositif
important de la reconnaissance de la qualification et de la formation, les personnels des
GRETA de l'Académie de TOULOUSE sont à nouveau confrontés à la baisse de quotité de
certains contrats, à la révision de ceux-ci et à la volonté abusive du Rectorat de re-qualifier les
heures de formation (modification des règles de calcul des heures en non-conformité avec le
décret 93-412 du 19 mars 1993).

Or, aucune sollicitation des partenaires sociaux n'a été engagée par le Rectorat Midi-
Pyrénées :

- d’une part, au niveau de la Région, pour actualiser les niveaux de financement des actions
de formation et pour identifier de possibles nouvelles actions.
- d’autre part, pour saisir les organisations représentatives patronales afin d’envisager de
confier aux GRETA des actions relevant des plans de formation des entreprises et de leur
financement.

Dans le cadre de l'organisation de la formation en Midi-Pyrénées (PRDF), il est absolument


anormal que cette démarche ne soit pas systématique, comme il est anormal que la seule
variable de gestion des GRETA soit l'ajustement de la masse salariale au détriment des
personnels.

Si de telles orientations persistaient, c’est l’outil même GRETA-service public qui à terme
disparaîtrait comme l’AFPA qui se trouve face à un problème analogue.

Il importe donc que la région se saisisse rapidement de cette situation dans le cadre de ses
compétences en matière de formation professionnelle pour préserver et pérenniser ces centres
de formations qui oeuvrent à l’équilibre et à l’aménagement du territoire.
EXPLICATION DE VOTE DU GROUPE FORCE OUVRIÈRE

Présentée par Philippe LEMAITRE

Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Économique et Social,
Chers collègues,
Mesdames, Messieurs,

Le concept de formation tout au long de la vie a pour ambition d’ouvrir un véritable droit pour
tous, qualifié de seconde chance permanente.

Cette démarche s’appuie sur l’affirmation que demain, le travailleur devrait évoluer vers
davantage de mobilité professionnelle et/ou géographique et sur le maintien de sa
qualification et de son employabilité.

Si cette dernière notion tient à l’adaptabilité de l’individu, la notion de qualification, elle,


inclue des compétences.

La différence entre compétence et qualification est illustrée par les trois constats suivants :

- on est qualifié de manière générale pour pouvoir être compétent dans des situations
diverses ;
- un individu compétent est reconnu par sa hiérarchie sans que cette reconnaissance ait
nécessairement une valeur institutionnelle, à l’inverse de l’individu qualifié ;
- la qualification confère un droit opposable à des tiers et est partie intégrante des
conventions collectives.

L’accord relatif à l’accès des salariés à la formation tout au long de la vie professionnelle
introduit un nouveau droit individuel à la formation transférable. Ce nouveau droit doit
permettre de réduire l’inégalité d’accès des salariés à la formation. Dans cet accord, les
partenaires sociaux, d’une part, souhaitent développer l’information et l’accès à la Validation
des Acquis de l’Expérience et, d’autre part, prévoient de négocier un accord national
interprofessionnel fixant les modalités d’un dispositif d’accès aux certifications de
qualification professionnelle de branche. Par ailleurs, il est demandé à chaque branche
professionnelle, qui en serait dépourvue, de prévoir la mise en place d’un observatoire
opérationnel prospectif des métiers et des qualifications à compétences régionales. Dans ce
cadre, la Commission Paritaire Nationale de la Formation professionnelle devra s’assurer que
les COPIRE soient bien informées des priorités définies sur la formation professionnelle.

Ces dernières années, est apparu un déficit entre l’offre et la demande d’emploi dans certains
secteurs d’activité, plus communément appelés « métiers en tension ». Ce phénomène devrait
aller en s’accentuant à l’horizon 2006, où l’on devrait observer un retournement de tendance
démographique, moins de jeunes arrivant sur le « marché de l’emploi ».
L’inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi, la multiplication des plans sociaux dans
les entreprises (grandes ou petites) ont amené les partenaires à légiférer. Ainsi la loi de
modernisation sociale du 17 janvier 20002 a introduit le nouveau dispositif qu’est la
Validation des Acquis de l’Expérience que se différencie principalement de la Validation des
Acquis Professionnels par la possibilité, donnée à un impétrant, d’obtenir un diplôme sans
obligation de passer d’examen….

Cette possibilité de validation totale d’un diplôme ne doit pas introduire une remise en cause
larvée du niveau des diplômes et construire une démarche « compétences », risquant
d’annihiler les efforts déployés par le salarié pour se donner les connaissances nécessaires à sa
liberté dans le choix de son travail et la reconnaissance pécuniaire qu’il est en droit d’attendre.

Comme le souligne le projet d’avis du Conseil Économique et Social Régional, la Validation


des Acquis de l’Expérience doit faire l’objet d’un financement public dans le cadre de la loi
de finances afin d’assurer l’égalité d’accès à ce nouvel outil à la disposition des salariés et des
demandeurs d’emploi.

Pour Force Ouvrière, toute Validation des Acquis de l’Expérience doit conduire à un progrès
pour l’individu. Elle doit donc être dynamique et s’inscrire dans un processus de formation
conforté par le Droit Individuel à la Formation (DIF) prévu par l’accord national
interprofessionnel du 20 septembre 2003. Il convient de procurer à l’individu les moyens
propres à satisfaire ses ambitions si possible assortis d’une reconnaissance de nouvelle
capacité au plan professionnel, ce qui ne va pas nécessairement de pair avec la logique des
employeurs de ne rémunérer que certaines capacités du salarié réellement mises en œuvre et
regroupées sous l’appellation de compétences.

Le projet d’avis est conforme avec notre conception de la mise en œuvre de la VAE. C’est
pourquoi nous le voterons.
EXPLICATION DE VOTE DU GROUPE CFDT

Présentée par Michel CADIERGUES

Nous sommes nombreux à faire le lapsus consistant à parler de valorisation des acquis au lieu
de validation. C’est sûrement parce que le terme de validation est un terme très statique et
administratif alors que valorisation est plus dynamique. Il est probable que c’est ce terme qui
passera dans les mœurs.

La VAP devenue la VAE méritait qu’on s’y penche sérieusement et, en ce sens, le rapport qui
nous est soumis aujourd’hui est un rapport d’étape car de nombreux points restent à
approfondir entre nous.

Pour le groupe CFDT, la VAE doit être considérée comme un dispositif à part entière de
l’ensemble des dispositifs qui concourent à développer la qualification de salariés et des
demandeurs. L’accord interprofessionnel a fait ce choix d’intégrer la VAE dans ce processus
de progression des individus au même titre que le bilan de compétence, l’entretien
professionnel, le DIF, le CIF, etc… C’est dans ce cadre-là que nous devons tous travailler
sans crainte de voir un dispositif phagocyté par un autre dispositif car chacun, à sa place, se
complète pour permettre à chaque salarié d’occuper son emploi et de construire sa carrière
professionnelle interne et externe.

Il ne faut pas avoir peur de la VAE, car un salarié qui valorise par la VAE ses compétences
acquises dans l’entreprise par le travail qu’il a effectué, et par la formation qu’il a suivie,
contribue à une plus grande appétence dans les prises de responsabilité. L’enquête du Conseil
Régional montre que 2/3 des bénéficiaires ont un objectif de dynamique professionnelle.

La VAE ne réglera pas tous les problèmes mais sa mise en œuvre, ainsi que les autres outils
du DIF prévus dans l’accord Formation Professionnelle, doivent participer à l’activation du
Dialogue Social dans les entreprises.

La VAP n’a pas eu le succès escompté. Pour la VAE, des initiatives ont déjà été prises et
d’autres restent à développer :

l’effort de la Région sur l’information–orientation à travers les PRC doit être salué,

l’effort des partenaires sociaux dans notre région est important à travers différents organismes
comme la COPIRE et le FONGECIF,

l’introduction obligatoire de la VAE dans les négociations de branche (clause de l’accord


interprofessionnelle) doit pouvoir relancer l’information, le financement de
l’accompagnement du candidat.
Quelques remarques cependant :

 Un mot tout d’abord sur le rôle essentiel dans ce dispositif des Points Relais Conseil. La
fonction qu’ils doivent assurer, qualifiée « d’accompagnement généraliste », est une
fonction noble : il s’agit en fait d’une fonction CONSEIL qui concourt à l’enjeu poursuivi
par la formation en général et réaffirmé dans le préambule de l’accord interprofessionnel
du 20 septembre 2003 : « permettre à chaque salarié d’être acteur de son évolution
professionnelle », c’est-à-dire de développer son autonomie. Il s’agit donc ni de leurrer le
demandeur, ni de choisir à sa place… C’est une fonction difficile pour laquelle il est
essentiel de professionnaliser ceux qui ont à l’exercer.

 De même, le rôle de l’accompagnement technique, assuré par les certificateurs, doit aussi
être précisé : loin de rechercher une « normalisation » de cette étape, il importe de clarifier
les prestations qu’il recouvre et de sensibiliser ses opérateurs au fait, par exemple, que les
conditions du premier accueil du candidat constituent un élément clé pour son engagement
véritable dans la démarche.

Il reste un sujet sur lequel nous n’avons pas pu avancer par manque de temps, celui des non
qualifiés et des bas niveaux de qualification. Le système actuel tel qu’il s’instaure est
extrêmement sélectif et il faudra prendre garde à ne pas laisser ces salariés au bord du chemin,
alors qu’ils en ont autant besoin que les autres voire plus. C’est un véritable enjeu sur une
catégorie de salariés qui n’ont bénéficié d’aucune formation mais qui disposent pourtant d’un
savoir faire, d’une expérience, et qui sont plus touchés par la perte d’emploi notamment en
raison de l’âge, et d’un parcours professionnel qui en première approche ne peut être valorisé
par un diplôme classique.

Dans le même ordre d’idée, notons dans l’enquête du Conseil Régional que seulement
15 % des bénéficiaires proviennent du secteur productif (GFE 1 à 13). Cela doit nous
interroger, comme la mesure d’une expérience associative et syndicale difficilement
traduisible dans les dossiers.

Une des conditions de réussite de la VAE repose sur l’implication du Conseil Régional dans
l’évolution de l’appareil de formation, sur sa capacité à impulser et à aider les organismes à
réussir l’individualisation. La VAE génère des demandes « sur mesure », tous les organismes
n’y sont pas préparés ou n’en ont pas les moyens. Il faudra une action concertée des
représentants de la commande publique avec les partenaires sociaux sur l’offre, pour avancer
efficacement dans cet objectif, non seulement sur le contenu, mais aussi sur l’organisation des
formations et leurs modalités pédagogiques.

Ces remarques montrent bien que nous ne sommes qu’au début d’un processus qualifié
parfois de révolutionnaire tant il concourt à diversifier les voies d’accès à la qualification. Le
rapport pointe bien l’essentiel des axes de progrès pour son développement.

La CFDT le votera.
EXPLICATION DE VOTE DE L’UNION RÉGIONALE CGC

Présentée par François PAPON

Monsieur le représentant du Préfet,


Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,

Le projet d’avis, élaboré sous l’autorité de la Commission « Éducation, Emploi, Formation,


Sports » et rapporté par Odile LAURENT, n’appelle aucune remarque de la part de la CFE
CGC sinon de dire que c’est un travail de qualité.

La CFE CGC voudrait particulièrement insister sur un point évoqué dans le dossier : « la prise
en compte de l’expérience : des mentalités à faire évoluer ».

La proposition de constituer un groupe de travail régional sur la prise en compte de


l’expérience syndicale est importante.

Les responsables syndicaux témoignent en général de qualités et de compétences qui


nécessiteraient, peut-être un jour, d’être appréciées et valorisées. Cette idée de valider les
acquis de l’expérience pour l’obtention d’un diplôme professionnel est en soi une sorte de
rénovation culturelle.

Il s’agirait pour les militants de faire reconnaître les compétences qu’ils détiennent pour les
avoir mises en pratique dans l’exercice de leurs différents mandats.

Dès lors, « prendre des responsabilités syndicales » pourrait devenir plus attractif pour les
salariés et, en particulier, ceux de l’encadrement. Nous verrions, alors, de jeunes talents qui
consacreraient quelques années de leur vie professionnelle à une juste cause : le syndicalisme.
Ils pourraient rebondir ensuite, dans la vie professionnelle, forts d’une expérience reconnue.

Chacun y gagnerait :

- le syndicalisme en général par une valorisation de l’action syndicale riche de potentiels ;


- le militant par la reconnaissance que son engagement syndical n’est plus forcément
synonyme de blocage de carrière professionnelle ;
- l’entreprise ou l’administration qui accepteraient alors plus volontiers le
professionnalisme de ses partenaires en portant un autre regard sur ces salariés
« particuliers » qui s’engagent socialement au service des autres.

Sur cet espoir, la CFE CGC votera le projet d’avis.


EXPLICATION DE VOTE DE L’UNION REGIONALE CFTC

Présentée par Jean-Luc GUETTAT

Monsieur le représentant du Préfet de Région,


Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Mes chers collègues,

Alors que dispositif se met progressivement en place sur tout le territoire national, nous
pouvons nous arrêter un instant pour faire le point sur la montée en charge de la Validation
des Acquis de l’Expérience.

Plus de 150 000 personnes ont été candidates à l’obtention d’une certification professionnelle
par le biais de la VAE :

- 60 000 ont sollicité le dispositif de l’Education Nationale (Bac + 2 le plus souvent) ;


- 47 000 ont sollicité le dispositif du Ministère du Travail (CAP/BEP) ;
- 9 000 ont sollicité le dispositif pour les CQP (Certificat de Qualification
Professionnelle)
- 36 000 ont sollicité le dispositif privé : Chambres de Commerce, Grandes Ecoles
(sources DGEFP – Direction Générale Emploi et Formation Professionnelle).

Pardonnez-moi pour ces quelques chiffres, ils sont nécessaires pour illustrer mon intervention.

En effet, la loi de modernisation sociale adoptée par l’Assemblée Nationale institue un


nouveau droit individuel qui permet aux personnes de faire reconnaître leurs acquis
personnels et professionnels dans l’optique de se voir attribuer un titre, un diplôme ou une
certification de qualification reconnue par une autorité compétente, à égalité de dignité et
d’effet par rapport aux autres modalités d’obtention.

Comme tous les partenaires sociaux, mon organisation syndicale, la CFTC, est très favorable
à tout ce qui touche de près ou de loin à la promotion de la personne. C’est pour cette raison
que nous attendons beaucoup de tous les acteurs de la VAE afin qu’ils instaurent un travail en
partenariat et non de dissocier les missions entre dispensateurs, évaluateurs et certificateurs.

Pour nous, l’objectif de la VAE est de conduire à un certification complète le plus possible de
candidats.

Cette démarche du salarié, de l’employé ou du demandeur d’emploi, engage une réflexion non
seulement sur sa situation personnelle et professionnelle dans une perspective généralement
d’évolution (ou de reconversion) de carrière, en interne ou en externe, mais aussi sur la base
des compétences et de l’expérience acquises réellement identifiées.

Reconnaissance de soi, par soi et pour soi, la démarche appelle nécessairement la


confrontation avec l’autre, conseiller-médiateur, tiers social, garant d’une éthique et d’une
méthodologie propres à solliciter une légitimation individuelle du travail entrepris.
Même si la VAE répond à un souci qui relève de l’intime, l’entreprise pourrait en faire son
profit dans une approche manageriale, participative et incitative, en tentant de faire coïncider
les projets individuels de ses salariés avec le sien propre.

Car les finalités poursuivies par l’un (le salarié) et par l’autre (l’entreprise) répondent au
même souci de prévention, d’anticipation, de préoccupations, quant à un devenir incertain que
l’on souhaite meilleur.

Dans ce même ordre d’idées, je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec les
démarches qualité que les entreprises performantes, dynamiques et soucieuses de l’équilibre
de leur personnel, mettent en œuvre.

En effet, les principes posés par les démarches qualité, « dire ce que l’on fait », « faire ce que
l’on dit » et « écrire ce que l’on fait » peuvent tout aussi bien s’appliquer à la démarche
collective qu’une entreprise veut développer en référence à une norme ISO par exemple, qu’à
une démarche individuelle qu’un salarié veut développer en recourant à une prestation de
VAE.

La notion même de « traçabilité », reflet de l’historicité singulière déclinée dans un


portefeuille de compétence, grande mémoire de l’identité personnelle et professionnelle d’un
individu, ressemble étrangement au manuel de qualité de l’entreprise : tous les deux
participent à une même logique à savoir la description et la traduction de tâches ou de
procédures par rapport à un référentiel ou une norme avec le souci d’en apporter la preuve.

Mesdames et Messieurs, dans la période actuelle d’incertitude et d’interrogations et en


attendant la reprise et la croissance, faisons une halte, le temps d’un bilan personnel et
professionnel et, pour une fois, regardons dans le rétroviseur au lieu de pédaler le nez dans le
guidon et, comme dit la sagesse orientale, « interroge l’homme d’expérience, n’interroge pas
le médecin ».

Un espoir est né avec cette source nouvelle qui reconnaîtra et validera des compétences qui, à
leur tour, donneront un sens au travail et à l’expérience de l’homme et, ainsi, notre société
poursuivra son évolution.

La tâche est difficile, certes, mais les bonnes volontés existent tant au sein de cette assemblée
que dans nos administrations et, comme le dit SÉNÈQUE, « ce n’est pas parce que les choses
sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas que les choses sont
difficiles ».

La CFDT votera ce projet d’avis.

Je vous remercie de votre attention.


EXPLICATION DE VOTE DU PREMIER COLLEGE

Présentée par Louis GUIGUE

Le rapport réalisé par le CESR dans le cadre de son auto-saisine sur la VAE apparaît très
complet, presque trop notamment sur la première partie concernant le rappel du contexte et du
cadre législatif de la VAE. De cette première partie, il faut retenir que la VAE constitue avant
tout un droit individuel, une nouvelle chance pour les individus d’accéder à la certification
(avec toutes ses conséquences positives pour le développement personnel et professionnel).
Les entreprises apparaissent peu impliquées, de prime abord, dans les dispositifs de VAE.

Il est tout à fait opportun, dans la deuxième partie, de resituer la problématique dans le
contexte économique et social actuel, notamment de Midi-pyrénées. Le secteur industriel de
la région subit une érosion de ses effectifs, et le tertiaire continue à créer des emplois, mais à
un rythme en nette décélération. Dans ce contexte difficile et incertain, la VAE peut
modestement contribuer à constituer un « garde-fou » au niveau social (il sera d’ailleurs
intéressant de mesurer l’impact de ce rôle), bien qu’il ne faille pas en exagérer la portée par
rapport à l’employabilité des actifs.

Il est nécessaire de souligner que les besoins en qualification sont de plus en plus exigeants,
que la part des non-diplômés reste encore trop importante et que l’accès au niveau optimal
doit être recherché, au regard des besoins de l’économie régionale. En complément des
nombreuses sources citées sur le sujet dans le rapport du CESR, on peut indiquer celle du
Haut Comité Education Economie qui, dans son avis n° 9 d’Octobre 2003, souligne que « la
nécessité d’augmenter les sorties avec un diplôme d’enseignement supérieur est
incontournable, et que les sorties infra-baccalauréat doivent encore être réduites ».

Il est important également, dans la deuxième partie, de faire un pont sur la vision de la
VAE par les candidats et les entreprises. Il fait apparaître une distorsion forte entre les
individus qui sont, pour une partie seulement, très intéressés pour accéder à la VAE, et les
entreprises, malheureusement insuffisamment considérées dans le projet. Pour la plupart
d’entre elles, la VAE pourrait valablement s’intégrer dans une démarche anticipatrice de
gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Pourtant, le monde économique est
peu sollicité par ce dispositif, entraînant des réticences qui nécessitent un important travail
d’information et d’accompagnement sur ces questions.

Il est tout à fait essentiel et intéressant que le rapport du CESR débouche sur des
propositions concrètes dans la deuxième et troisième partie. Le 1er collège se propose de
réagir par rapport à celles-ci en les organisant et en s’attachant à réintégrer des propositions
en faveur des entreprises.

S’agissant tout d’abord des propositions relatives à l’information et la promotion du


dispositif, elles sont essentielles pour un processus qui, comme beaucoup de dispositifs
enploi-formation, apparaît compliqué et technique.

En ce sens, le 1er collège est tout à fait d’accord avec la proposition 4 qui recommande
d’intensifier la communication au niveau régional. Celle-ci doit s’organiser bien sûr autour
de la Cellule Régionale Inter-services et des Points Relais Conseil mis en place depuis fin
2002, mais doit aussi impliquer de manière beaucoup plus large l’ensemble des acteurs de
l’information et de l’orientation cités dans cette proposition, en particulier les Maisons
Communes Emploi-Formation, les Missions Locales, l’ANPE, l’ASSEDIC, les Mairies ainsi
que les organisations professionnelles et les Compagnies Consulaires. Des outils communs
d’information doivent être mis en place par la CRIS dans le cadre du chantier n° 4 du PRDF,
et mis à disposition de ces différents acteurs. Ponctuellement, des actions particulières
d’information proposées par ces derniers peuvent être valorisées et soutenues financièrement,
en dehors du dispositif des Points Relais Conseil. En effet, comme le sous-entend la
proposition 5, les PRC présentent d’ores et déjà un phénomène de saturation des demandes
et doivent être relayés par les autres structures d’information citées plus haut, notamment
pour l’information de premier niveau.

En termes d’outils, l’idée du Centre Régional des Référentiels de la proposition 6 apparaît


intéressante, mais sera plus longue à mettre en place. Le 1er Collège pense que ce Centre
doit être piloté par la CRIS et le groupe de travail n° 4 du PRDF afin de ne pas multiplier
les lieux de coordination du dispositif. L’information concernant la déclinaison régionale du
RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) doit également passer par les
Points Relais Conseil, mais également certainement par un autre niveau de relais plus large.

En complément de l’information auprès des publics, les organisations professionnelles et


les Compagnie Consulaires doivent jouer un rôle essentiel dans l’information auprès des
entreprises, surtout dans l’accompagnement pour anticiper les besoins en compétences
internes, ainsi que l’intégration des démarches de GPEC et de VAE. Ces actions doivent
être valorisées et soutenues financièrement par les acteurs régionaux de la VAE, si l’on veut
que l’ensemble du dispositif réussisse à mobiliser les entreprises et les personnes.

Concernant le dispositif de VAE lui-même, il comprend un certain nombre de phases qui font
l’objet de préconisations du CESR :

- Sur l’accès à la certification, le rapport souligne de manière très juste que « les plus
formés et les plus informés y ont recours plus facilement que les publics en
difficulté ». L’un des enjeux fort de la VAE serait d’être accessible au plus grand
nombre, notamment aux personnes en recherche d’emploi et aux niveaux
faiblement qualifié (niveau IV et infra). Il est important de développer de manière
conséquente l’accompagnement en faveur de ces publics. Ce point nous semble plus
important que la prise en compte plus marquée de l’expérience associative, syndicale
et politique dans la VAE. Le 1er Collège exprime un avis très réservé sur ce point,
qui fait l’objet de la proposition 2.

- Sur l’orientation des publics, la proposition 16 de mise en place d’un dossier type de
validation apparaît intéressante. Il semble tout à fait possible de réfléchir au moins à
un dossier commun entre les certificateurs sur la recevabilité du dossier, en prenant
exemple sur les modèles déjà utilisés par ceux des ministères, et notamment celui de
l’Education Nationale. En revanche, le deuxième volet du dossier de validation doit
être laissé à l’initiative de chaque certificateur. En effet, le cadre législatif laisse une
grande latitude aux valideurs pour définir les modalités d’évaluation. Aussi, cette
latitude doit être conservée afin qu’ils définissent les modalités les plus pertinentes au
regard du diplôme, titre ou certificat de qualification professionnelle qu’ils délivrent.
- Sur l’accompagnement, outre le fait de l’intensifier pour les publics faiblement
qualifiés, il paraît au 1er Collège important de veiller, comme il est indiqué dans la
proposition 9, à ce qu’il ne se développe pas de manière anarchique, en proposant
des conventionnements « encadrés » avec les certificateurs.

- Sur les conséquences liées aux validations partielles, il est essentiel d’aider les
organismes de formation à réaliser un travail d’ingénierie pour leur permettre de
proposer aux candidats des modules complémentaires afin de compléter leurs
compétences en vue de la certification globale (cf. proposition 8). Il faut soutenir ces
initiatives complexes et coûteuses en termes de temps et d’organisation pour les
organismes de formation. Le 1er Collège soutient également la proposition 17 qui
demande à ce que des places VAE soient réservées dans les formations qui entrent
dans le cadre du numerus clausus, mais également de manière plus large dans
l’ensemble des formations de l’enseignement supérieur. Sur ce dernier sujet, le
CESR note avec justesse, dans sa proposition 8, la nécessaire adaptation du système
Enseignement Supérieur qui présente encore « trop de réticences » pour cette nouvelle
modalité d’obtention du diplôme.

En complément, le 1er Collège souhaite que, dans le cadre de la CRIS et du chantier


PRDF n° 4, un travail de réflexion et d’harmonisation des coûts d’accès à la VAE
soit réalisé entre les certificateurs, afin de ne pas présenter de trop grandes distorsions
qui pourraient avoir pour conséquence d’augmenter les inégalités d’accès vers
certaines certifications.

- Sur les financements, le 1er Collège soutient la proposition 22 de


conventionnement quadripartite (branches, Région, Etat, Europe) pour relayer les
financements des compléments de formation suite à une validation partielle de VAE,
notamment lorsqu’ils dépassent la durée de 12 mois prévue par le FONGECIF. Il
paraît également nécessaire de prévoir la prise en charge des coûts des salariés et
des chefs d’entreprises intervenant dans le cadre des jurys, afin que ceux-ci puissent
réellement fonctionner.

- Sur l’entretien avec le candidat, le 1er Collège le considère absolument primordial,


comme garant d’une bonne évaluation des personnes à travers l’instauration d’un
dialogue. Comme l’indique la proposition 19, il faut éviter l’instauration d’un
rapporteur qui constitue un filtre préjudiciable entre le jury et le candidat. En
revanche, il doit être recommandé aux jurys d’adapter leur attitude et leurs
exigences au niveau des candidats, et notamment à ceux des bas niveaux de
qualification.

Comme il est indiqué dans la proposition 12, il est essentiel de mettre en évidence le
rôle des jurys, et notamment des professionnels dans le cadre de ces jurys. Le 1er
Collège pense qu’il faut aller plus loin que la proposition du CESR qui recommande
« aux branches professionnelles d’être attentives à la désignation des Conseillers de
l’Enseignement Technologique qui vont être renouvelés en janvier 2004 ». Certaines
organisations professionnelles et le Réseau des CCI ont proposé de travailler plus
particulièrement sur l’identification et la formation des professionnels, ce qui
apparaît nécessaire pour garantir la qualité du travail qui pourra être réalisé par ces
jurys. Cette proposition permettra avant tout d’alimenter les jurys des principaux
certificateurs, notamment ceux de l’Education Nationale. Il est donc proposé d’établir
un partenariat étroit avec ces différents certificateurs, ce qui rejoint la proposition
14 du rapport du CESR.

- Il faut également aller au-delà de la proposition 13 du CESR, qui « demande à l’Etat


de prévoir des aménagements de service pour les enseignants et les formateurs afin de
s’intégrer plus facilement dans le cadre des jurys VAE ». Le 1er Collège souhaite que
les professionnels, dont le rôle dans le cadre des jurys est essentiel, puissent
bénéficier d’une prise en charge financière à la hauteur de leur mobilisation et de
leur formation. Cet aspect est essentiel pour inciter les employeurs à impliquer
certains de leurs salariés dans cette démarche et à valoriser leur rôle pédagogique.

Concernant le dispositif régional de coordination sur la VAE, le 1er Collège valide les
propositions 7 et 20, qui proposent un rôle central de coordination de la CRIS et du
chantier n° 4 du PRDF, associant les principaux acteurs régionaux de la VAE, et dont le
fonctionnement jusqu’à présent apparaît tout à fait satisfaisant. Cette coordination doit
permettre de poursuivre le travail de décloisonnement entre les différentes et nombreuses
structures intervenantes (à la fois sur l’information, l’orientation, l’accompagnement et la
validation).

La proposition 1, qui vise à constituer une base de données sur les résultats des sessions de
validation, apparaît également nécessaire pour orienter l’action des partenaires en fonction
des résultats concrets sur l’accès à la validation. D’après le 1er Collège, cette base de données
devrait également être coordonnée par la CRIS et le chantier n° 4 du PRDF, avec un
engagement fort des valideurs à faire remonter un certain nombre de statistiques.

Les échanges entre certificateurs doivent être également renforcés dans le cadre de la CRIS
(cf. proposition 14), notamment en vue de la réalisation d’outils d’information et
méthodologiques communs, comme nous l’avons indiqué plus haut.
Enfin, le 1er Collège soutient tout à fait favorablement la nécessité d’une évaluation du
dispositif régional de VAE, comme il est suggéré dans la proposition 21.

Le 1er Collège reconnaît la qualité globale du travail réalisé, et ne donnera pas de « consignes
de vote ».

Je vous remercie de votre attention.


EXPLICATION DE VOTE
DE L’UNION REGIONALE DES INGENIEURS
ET SCIENTIFIQUES DE LA REGION

Présentée par Pierre MOLETTE

Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Economique et Social,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi de faire une brève intervention relative à la reconnaissance des fonctions


d’ingénieur.

Déjà de nombreuses entreprises réalisent la promotion de leur personnel par des mesures
internes de passage au statut d’ingénieur, selon des procédures plus ou moins complexes. En
tant que telle cette promotion interne d’« Ingénieurs Maison » n’a pas de reconnaissance
extérieure à l’entreprise.

Cependant des dispositions existent déjà pour assurer cette reconnaissance.

Dès l’entre-deux guerre, l’article 8 de la loi du 10 juillet 1934 définissait les bases d’un accès
officiel au titre d’ingénieur diplômé à travers la possibilité d’une reconnaissance
professionnelle et sans qu’une formation par une école habilitée soit exigée. Le candidat
admis reçoit le titre d’Ingénieur Diplômé par l’Etat, avec mention de sa spécialité. Cette
procédure a concerné longtemps les Ingénieurs Maison, la Commission des Titres de
l’Ingénieur CTI) a réfléchi à des aménagements permettant de la rendre abordable à un plus
grand nombre.

Par ailleurs la CTI souhaite que les Ecoles d’Ingénieurs offrent à des techniciens supérieurs
ayant au moins trois ans d’expérience professionnelle, diplômés ou non, la possibilité
d’accéder à la préparation du titre d’ingénieur diplômé à travers une formation adaptée
assurée par un établissement habilité. Le titre du diplôme préparé est alors celui de
l’établissement. C’est l’arrêté du 31 janvier 1974, dit arrêté Fontanet, qui en précise les
dispositions. Il y a sans doute lieu, comme le souhaite la CTI que ces dispositifs puissent
évoluer pour prendre en compte la Validation des Acquis.

D’autres propositions existent également qui conduisent à des diplômes reconnus comme
ceux délivrés par le CNAM ou le CESI. Il s’agit là de formations qui sont proposées à des
personnes ayant déjà une expérience professionnelle, celle-ci étant prise en compte lors de
l’examen des candidatures ou pour la validation de modules nécessaires à l’obtention du
diplôme.

Il convient également de noter les procédures mises en place par la Société Nationale des
Ingénieurs Professionnels de France (IPF). Dès sa création en 1936, son objectif était la
certification d’ingénieurs. Dans les premières années, elle délivrait un certificat de
qualification d’ingénieur professionnel. Depuis 1997, date de son accréditation par le Comité
Français d’Accréditation en référence à la norme NF EN 45013, elle délivre un Certificat de
Compétence d’Ingénieur Professionnel (CCIP). Il est demandé aux candidats d’exercer une
fonction d’ingénieur depuis au minimum 4 ans.

Enfin il convient de faire mention du Répertoire des Ingénieurs mis en place en 1998 par le
Conseil National des Ingénieurs et Scientifiques de France (CNISF). À côté des ingénieurs
diplômés qui sont inscrits de droit au Répertoire, et des scientifiques diplômés de l’Université
à un niveau au moins égal à Bac+5 qui occupent des fonctions d’ingénieur, il a été créé la
catégorie des Ingénieurs Reconnus ; il s’agit, pour ces derniers, de personnes exerçant depuis
au moins 5 ans des fonctions d’ingénieurs et qui sont proposés au jury d’admission du CNISF
par des associations dites de référence. Notre Union Régionale est l’une de ces associations
habilitées à instruire les dossiers et les présenter au jury paritaire mis en place par le CNISF.

De par la signature le 19 décembre 2000 de l’Accord de Paris entre le CNISF et ses


homologues britannique et italiens, c’est à une reconnaissance internationale que sont appelés
les ingénieurs inscrits au Répertoire. Des discussions ont été engagées pour étendre cet accord
à d’autres pays tels l’Allemagne et l’Espagne.

Ce sont donc divers dispositifs qui existent déjà pour assurer la reconnaissance des acquis de
l’expérience aux personnes exerçant effectivement des fonctions d’ingénieurs. Ces dispositifs,
ou certaines de leurs modalités, mériteraient sans doute d’être revus à la lumière de la loi du
17 janvier 2002. C’est par exemple cette démarche qu’ont entreprise actuellement les IPF qui
oeuvrent pour que leur certificat CCIP puisse être répertorié au Répertoire National des
Certifications Professionnelles : nous souhaitons que cette démarche débouche sur un résultat
satisfaisant.

La démarche entreprise dans le cadre de la nouvelle loi par des Grandes Ecoles d’Ingénieurs
de la Région, regroupées au sein du Centre Régional Inter-écoles de Validation des Acquis
(CRIVA) mentionné dans le Projet d’Avis, vient compléter le dispositif décrit ci-dessus en
offrant la possibilité d’obtenir le diplôme d’une de ces Ecoles par la voie d’une validation
totale ou partielle de l’expérience acquise. Il sera donc important de suivre les résultats de la
procédure expérimentale mise en place pour cette année 2003-2004, en particulier en ce qui
concerne l’orientation des candidats vers tel ou tel diplôme et les résultats de la validation
elle-même.

Enfin, et comme l’a rappelé à juste titre le Projet d’Avis, l’information des candidats
potentiels, mais aussi des entreprises, est un facteur essentiel de réussite des différents
dispositifs existant ou qui se mettent en place. Les entreprises ont un rôle essentiel à jouer
pour que leurs salariés qui bénéficient d’une expérience puissent voir celle-ci reconnue aussi
bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise, et pour qu’ils puissent choisir le dispositif de
validation qui conviendra le mieux ; par ailleurs il nous paraît indispensable que des
professionnels soient bien présents dans les jurys de validation.

Nous voterons le Projet d’Avis


EXPLICATION DE VOTE
DE L’UNION REGIONALE DES ORGANISATIONS
FAMILIALES

Présentée par Bernard ALBERT

C’est au titre du groupe Associations et, plus particulièrement, des Associations Familiales, en
complément de l’intervention de Jean Louis COLOMBIÈS, que j’interviens dans ce débat sur
la Validation des Acquis de l’Expérience et pour insister sur ce que représente à nos yeux ce
dispositif, prévu dans le cadre de la loi de modernisation sociale du 27 janvier 2002, qui
succède au dispositif, plus restrictif, de la Validation des Acquis Professionnels, mis en œuvre
depuis 10 ans.

Ce dispositif qui s’adresse certes à tous les salariés, mais également à toute personne engagée
dans la vie active, bénévoles d’associations, de syndicats, membres de professions libérales…
et donc à toute personne ayant une expérience et des acquis qu’elle souhaite faire reconnaître
et valider, peut être une nouvelle chance et un atout pour nos concitoyens. Cela peut
également les amener à prendre conscience de l’importance d’une formation tout au long de la
vie. La formation initiale, certes indispensable, doit de nos jours être considérée comme une
base de départ, mais non comme un aboutissement.

La VAE peut permettre à des bénévoles, qui assument des responsabilités, de valoriser leur
engagement. C’est une situation que nous rencontrons dans nos Associations Familiales, ou
généralement, de jeunes mères ou pères de famille arrêtent durant quelques années leur
activité professionnelle pour subvenir aux besoins éducatifs de leurs enfants en bas âge.
Lorsqu’ils veulent reprendre ultérieurement une activité professionnelle, la VAE peut être un
atout non négligeable.

Cette démarche peut aussi être un moyen de donner ou redonner confiance, grâce à une
reconnaissance sociale liée à la validation un savoir-faire et du savoir-être.

Mais faut-il encore que nous prenions les moyens de faire connaître ce dispositif auprès des
acteurs de terrain, salariés, bénévoles … et l’enjeu qu’il représente.

L’expérience de la VAP nous montre qu’il peut garder un caractère très confidentiel si nous
ne nous mobilisons pas suffisamment.

Le projet d’avis qui vient de nous être présenté par son rapporteur, Odile LAURENT, nous
paraît être un excellent document de base, sur lequel nous pouvons nous appuyer pour
vulgariser le dispositif.

Pour cela, comme il est dit en conclusion, seule la détermination de tous les acteurs, État,
Région, partenaires sociaux, et leur volonté de travailler ensemble, permettront de réelles
avancées pour mieux faire connaître la Validation des Acquis de l’Expérience, mais,
également pour contribuer à l’évolution des mentalités, pour une réelle prise en compte de ce
moyen de qualification et de promotion sociale. Les mouvements, tels que les Associations
Familiales, qui ont une action transversale auprès des diverses tranches d’âge de groupes
socioprofessionnels variés, peuvent jouer un grand rôle dans cette prise de conscience
concernant l’évolution des mentalités.

Nous pensons également, comme il est dit en conclusion du projet d’avis, que le Conseil
régional doit avoir un rôle « pilote » de coordination dans ce domaine grâce notamment au
maillage territorial avec les Points Relais Conseil. Mais, nous tenons également à attirer
l’attention de tous les acteurs sur les réseaux existants et notamment sur leurs têtes de réseaux
régionales ou départementales, qu’elles soient professionnelles, associatives ou syndicales,
qui peuvent jouer un grand rôle.

Pour aller dans le sens de l’évolution et de la transformation des mentalités, la proposition 2,


qui préconise la constitution d’un groupe de travail sur la prise en compte de l’expérience
associative, syndicale et politique dans la VAE, au sein de la Cellule Régionale Inter-
Services, regroupant l’ensemble des partenaires, nous paraît très pertinente.

Je tiens, en terminant mon intervention, à dire une nouvelle fois que la réussite de ce dispositif
VAE nous paraît être un atout déterminant pour permettre à la région Midi-Pyrénées de suivre
et de s’adapter aux rapides changements engendrés notamment par les évolutions
scientifiques, technologiques, socio-économiques liées à l’ouverture de plus en plus grande de
notre pays, dans le cadre de l’élargissement de l’Europe et de la mondialisation des échanges.

Nous revendiquons l’implication de la représentation des familles pour contribuer à la mise en


œuvre de ce dispositif qui les concerne tout particulièrement.

J’adresse, en terminant, toutes mes félicitations aux acteurs et rédacteurs de ce rapport pour sa
clarté, sa richesse de son contenu et la perspicacité des propositions qui y sont faites.

Nous voterons cet Avis.


Annexes
Annexe 1 Les principaux textes législatifs de référence

Annexe 2 Le glossaire

Annexe 3 Les niveaux de qualification

Annexe 4 Le Répertoire National des Certifications Professionnelles


Et la Commission Nationale de la Certification
Professionnelle

Annexe 5 Formation et diplômes

Annexe 6 Diplômes et insertion sur le marché du travail

Annexe 7 La liste des Points Relais Conseil

Annexe 8 La Cellule Régionale Inter-Services

Annexe 9 Bilan d’activités des Points Relais Conseil

Annexe 10 La liste des certificateurs ou organismes valideurs

Annexe 11 Sigles

Annexe 12 Sites INTERNET de référence


Annexe 1

Les principaux textes législatifs de référence

LOI
 Loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002, de modernisation sociale (articles 133 à 146)

DÉCRETS
 Décret n° 2002-1460, 2002-12-16, relatif au contrôle des organismes qui assistent des
candidats à une Validation des Acquis de l'Expérience et modifiant le titre IX du livre IX du
code du travail (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat),

 Décret n° 2002-1459, 2002-12-16, relatif à la prise en charge par les employeurs des
actions de Validation des Acquis de l'Expérience et portant modification du titre V du livre IX
du code du travail (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat),

 Décret n° 2002-795, 2002-05-03, relatif au congé pour Validation des Acquis de


l'Expérience,

 Décret n° 2002-617, du 26 avril 2002, Décret pris en application des articles L. 335-6 du
code de l'éducation et L. 900-1 du code du travail, relatif à la Commission nationale de la
certification professionnelle,

 Décret n° 2002-616, du 26 avril 2002, Décret pris en application des articles L. 335-6 du
code de l'éducation et L. 900-1 du code du travail, relatif au répertoire national des
certifications professionnelles,

 Décret n° 2002-615, du 26 avril 2002, pris pour l'application de l'article 900-1 du code du
travail et des articles L. 335-5 et L. 335-6 du code de l'éducation relatif à la Validation des
Acquis de l'Expérience pour la délivrance d'une certification professionnelle,

 Décret n° 2002-590, 2002-04-24, pris pour l'application du premier alinéa de l'article L.


613-3 et de l'article L. 613-4 du code de l'éducation et relatif à la Validation des Acquis de
l'Expérience par les établissements d'enseignement supérieur,

 Décret n° 2002-529, 2002-04-16, pris pour l'application des articles L. 613-3 et L. 613-4 du
code de l'éducation et relatif à la validation d'études supérieures accomplies en France ou à
l'étranger,

 Décret n° 2001-274, du 30 mars 2001, Décret relatif au titre d'ingénieur diplômé par l'Etat,

 Décret n° 85-906, du 23 août 1985, fixant les conditions de validation des études,
expériences professionnelles ou acquis personnels en vue de l’accès aux différents niveaux de
l’enseignement supérieur,
CIRCULAIRES

 Circulaire n° 2002-24, du 23 mars 2002, BOTR du 20 juin 2002, relatif à l’élaboration


d’un dispositif d’information et de conseil en VAE.

 Circulaire DGEFP n° 2003-11, du 27 mai 2003, à paraître au BOTR, concernant les


précisions relatives à l’utilisation des crédits déconcentrés destinés à la mise en œuvre de la
VAE.

 Circulaire n° 2003-127 du 1 08 2003 du Ministère de l’Éducation nationale relative à


l’organisation de la Validation des Acquis de l’Expérience.

Pour plus d’informations :

Site Internet du CARIF-OREF Midi-Pyrénées rubrique VAE


Site Internet Service Public rubrique VAE
Site Internet Légifrance Code du Travail et Code de l’Éducation
Annexe 2

Le glossaire

Ce glossaire est établi à partir de documents émanant :

- du Ministère de l’emploi et de la solidarité


Repères pour la certification et la validation des acquis
(Anne-Marie CHARRAUD - DGEFP)

- du Ministère de la jeunesse, de l’éducation et de la recherche

- de sites Internet relatifs à la formation professionnelle (Eduscol, Centre Inffo,


CEDEFOP …)

ACQUIS : ensemble des savoirs et des capacités (savoirs, savoir-faire et savoir-être) dont un
individu manifeste la maîtrise dans une activité professionnelle, sociale ou de formation
(Guide de la validation, ADEP/Ministère de l'Éducation Nationale, 1991 ; AFNOR 50.750).

Les acquis exigés pour suivre une formation constituent les pré-requis.
Les acquis peuvent être professionnels : le candidat a déjà une expérience professionnelle,
même modeste.
Ils peuvent être sociaux : le candidat par son expérience de la vie maîtrise certaines capacités
élémentaires comme parler en public, s'habiller avec élégance, conduire une automobile, etc.
Ils peuvent être enfin de type éducatif. Par la formation qu'il a reçue, le candidat pense qu'il
peut apporter la preuve qu'il maîtrise déjà certains des objectifs intermédiaires ou terminaux
du cycle de formation qu'il se propose de suivre. (Éducation nationale).

ACTIVITE : Ensemble des tâches effectivement réalisées par la personne concourant à une
ou plusieurs fonctions dans l'entreprise, selon des conditions d'exercice identifiées (Ministère
de l'Éducation Nationale, Référentiel des activités professionnelles, juin 1991 ; CPC,
Document n°91/1).

APPRECIATION :
Estimation, synthèse plus ou moins subjective d'un ensemble d'évaluations (J. Prat, Bulletin
des Administrateurs de l'Éducation, 1982, n° 1).
Dans la procédure de Validation des Acquis Professionnels, il est demandé au jury de
validation de porter, si nécessaire, à la connaissance du jury de délivrance, une appréciation
sur les acquis du candidat, afin de réduire les effets de l'absence de compensation inhérente à
l'octroi d'une dispense.
En conséquence, il est demandé que cette appréciation mette uniquement en valeur les aspects
positifs de l'évaluation, et que le jugement qu'elle comporte soit étayé par des critères
d'évaluation précis.

ATTESTATION : acte par lequel on reconnaît l’existence d’un fait (attestation de formation,
attestation d ’emploi, attestation de compétences).
ATTESTATION DE FORMATION : document correspondant à la preuve écrite qu’un
individu a suivi une formation. Il peut être délivré par un organisme de formation ou d ’autres
instances compétentes et n ’atteste que des acquis.

BILAN DE COMPETENCES : opération qui permet à une personne d’identifier et


d’analyser ses compétences personnelles et professionnelles, ses aptitudes et ses motivations
afin de déterminer un projet professionnel et, le cas échéant, un projet de formation
Le bilan consiste en une évaluation établie à partir de différentes méthodes (entretiens,
diagnostics, auto-diagnostics, tests...), afin de déterminer un projet professionnel et, le cas
échéant, un projet de formation.
Les résultats sont restitués à la personne et leur synthèse ne peut être communiquée à un tiers
qu'avec l'accord de l'intéressé (loi 1990 ; AFNOR).

CAPACITE : disposition ou faculté innée acquise ou développée permettant à une personne


d’accomplir une activité physique, intellectuelle ou professionnelle donnée.

CAPACITES : ensemble des performances constatées qui peuvent être définies par un ou des
référentiels de contenu de formation (AFNOR X 50-750)

CERTIFICAT : document apportant la preuve écrite de l’authenticité des éléments qu’il


décrit ; Ce terme est souvent employé dans le libellé des certifications.

Assurance donnée par écrit, reconnaissant au titulaire un certain niveau de capacité vérifié par
un contrôle. Le certificat ne peut être délivré que par le dispensateur de formation (AFNOR X
50-750).

CERTIFICATION : acte par lequel on atteste qu’une chose est vraie. Attestation écrite
délivrée par une autorité habilitée à le faire.
Dans le contexte de la formation et de la validation des acquis individuels : opération ou
document qui authentifie les compétences et savoir-faire d ’un individu par rapport à une
norme formalisée par le référentiel. Lorsque cette norme concerne une qualification
professionnelle, la certification renvoie à un diplôme, un titre ou un certificat de qualification
professionnelle. Ceci confère au document délivré sa dimension juridique.

CERTIFICAT DE QUALIFICATION PROFESSIONNELLE (CQP) : certificat délivré


par une Commission Paritaire Nationale pour l’Emploi (CNPE) de branche et reconnue dans
la classification des conventions collectives de la branche. Document écrit, délivré par une
branche professionnelle, qui atteste la maîtrise par un individu de capacités et de compétences
requises par un emploi ou un métier.

CLASSIFICATION : hiérarchie des emplois et, en règle générale, des postes établie le plus
souvent en référence à une grille construite à priori. Les classifications sont définies par une
convention collective.

COMMISSION NATIONALE DE LA CERTIFICATION PROFESSIONNELLE : elle


est chargée d'établir et de mettre à jour le répertoire national des certifications
professionnelles. Elle veille à la qualité de l'information en direction des personnes et des
entreprises sur les certifications inscrites au répertoire national des certifications
professionnelles dans les établissements membres de la Communauté Européenne.
CERTIFICAT DE COMPÉTENCE PROFESSIONNELLE (CCP) : unité découpant
certains titres homologués du Ministère de l’emploi délivrés par les DDTEFP avec l’AFPA
(arrêté du 2 mars 2001). Cette validation de compétences vise la mobilité professionnelle.

CERTIFICAT DE COMPETENCE EN ENTREPRISE : certification développée par les


Chambres de Commerce et d’Industrie. Elle vise la mobilité professionnelle.

COMPETENCE : il a été recensé une centaine de définitions dans la littérature récente

- ensemble de savoir-faire, de comportements et de connaissances mobilisées dans une action


et adapté aux exigences d’une situation d’emploi. La compétence est une capacité mise en
œuvre dans une situation donnée.(CPC/Éducation nationale/DGTEFP)

- un ensemble de savoirs, savoir-faire et savoir-être qui sont manifestés dans l’exercice d’un
emploi/métier, dans une situation donnée (LE ROME - répertoire opérationnel des métiers et
des emplois de l’ANPE)

- mise en œuvre de capacités en situation professionnelle qui permettent d’exercer


convenablement une fonction ou une activité (AFNOR)

- la capacité d’exécuter des activités dans une occupation ou une fonction d’après les
standards attendus dans un emploi ou aptitude à agir dans des situations de travail ou à des
postes en vertu des critères requis par l’emploi (NVQ ’s)

- compétence professionnelle : mise en œuvre, en situation professionnelle de capacités qui


permettent d’exercer convenablement une fonction ou une activité (AFPA)

- compétence professionnelle : capacité à utiliser et à combiner des connaissances et des


savoir-faire acquis pour maîtriser une situation professionnelle donnée et pour obtenir des
résultats (MEDEF)

- une capacité à agir pour obtenir un résultat dans une situation donnée, avec des moyens
donnés. Ou « ensemble de savoir-faire opérationnels, de connaissances (générales et
techniques) et de comportements professionnels, structurés, mobilisés et utilisables en
fonction d ’objectifs, dans des situations de travail actuelles et futures » (D. THIERRY -
Développement et Emploi - GPPEC)

- ensemble de connaissances, savoir-faire et de comportements structurés en fonction d’un but


dans un type donné de situation de travail (Gérard DONNADIEU - Classification-
qualification)

- ensemble de connaissances, de capacités d’actions et de comportements structurés en


fonction d ’un but dans un type de situation donnée (Patrick GILBERT/Michel PARLIER - la
gestion des compétences)

- un savoir-faire opérationnel validé, c’est-à-dire capacité à faire (et pas seulement à


connaître) opérationnel, c’est-à-dire mis en œuvre concrètement en situation de travail, validé,
c’est-à-dire reconnu par l’environnement. C’est une autre façon de dire « utile, utilisable,
utilisé » (Alain MEIGNANT - Education permanente - n° 105)
- le savoir mobiliser ses connaissances et ses qualités pour faire face à un problème donné,
autrement dit, les compétences désignent les connaissances et les qualités mise en situation
(N. MANDON - CEREQ)

- a skill … « an ability of a high order enabling the individual to perform a complex motor
act smoothly and with precision » the power to perform an act. An ability may be innate or it
may be tre result of practice » (JP CHAPLIN - Dictionary of psychology)

CONNAISSANCES (= SAVOIRS) : informations générales ou spécialisées qu’un individu


détient en propre.

DIPLÔME :
- Pièce, matérielle ou non, établissant un privilège ou un droit ayant une dimension juridique ;
il conditionne l’accès à certaines professions et à certaines formations ou concours. Cette
appellation est réservée aux titres délivrés par et sous le contrôle du ministère de l’éducation
nationale (diplômes nationaux d’État ou diplômes délivrés par des établissements privés ou
consulaires et revêtus d’un « visa » ministériel en application de l’arrêté du 15 février 1921 de
la loi sur l’enseignement professionnel) ou d’un autre ministère. La notion de diplôme
national est fixée par l’article 17 de la loi de 1984. Enfin, existent des diplômes
d’établissements (article 17 précité) et des diplômes d’ingénieurs (loi du 10 juillet 1934).

- émanant d'une autorité compétente, le diplôme a une dimension juridique. Il établit un droit,
voire un privilège. Le diplôme de l'enseignement technologique et professionnel de
l'Éducation nationale atteste un ensemble de compétences et de savoirs requis pour l'exercice
d'une fonction donnée, et pour la poursuite d'études, quels que soient les lieux de formation et
les modalités de l'acquisition (d'après le Ministère de l'Éducation Nationale/ADEP, Guide de
la validation, 1991 ; Ministère de l'Éducation Nationale, 1er décembre 1992).

DISPENSE : Il existe des systèmes de dispense qui sont des procédures codifiées par des
textes et appliquées automatiquement ; dans ce cas-là on ne se situe pas dans le champ de la
validation des acquis. À titre d’exemple : avoir élevé 3 enfants dispense d’avoir acquis un
certain niveau d’études pour la passation d’un concours administratif ; équivalence de
diplôme en université ; dérogation officielle comme, par exemple l’accès à la formation
d’aide soignante grâce à la prise en compte de l’expérience.

Ce principe de dispense s’applique aux pré-requis à l’entrée dans une formation, à une partie
du parcours de formation voire aux épreuves permettant l’octroi d’un diplôme ou d’un titre.
Ceci suppose que la nature de la dispense accordée fasse l’objet d’un texte réglementaire
officiel, de type arrêté cosigné par les ministères concernés.

Possibilité pour un candidat de ne pas subir une épreuve, compte tenu de ses acquis (titre ou
diplôme, bénéfices venant d’une autre spécialité, Validation des Acquis Professionnels). Le
candidat ayant fait valoir une dispense n’obtient pas de note à l’épreuve correspondante
(Ministère de l’Éducation nationale - guide réglementaire - octobre 1997).

EMPLOI : au sens de l’emploi exercé, tout travail rémunérateur exécuté pour un employeur
ou pour son propre compte ; au sens des emplois repérés, référents standardisés, composés de
fonctions uniques ou combinées, correspondant à des situations de travail appelant des
compétences identifiées, observables et relativement homogènes (BIT, AFPA…).
ÉQUIVALENCE (dans le champ de la certification) : octroi d’une valeur égale entre deux
certifications et l’accès aux mêmes droits. Dans le cas de certifications ministérielles, il s’agit
d’une reconnaissance mutuelle pour attribuer une valeur identique à la totalité ou à une partie
des diplômes ou titres qu’ils délivrent ; Ceci suppose que la nature de cette reconnaissance
mutuelle fasse l’objet d’un texte réglementaire officiel, de type arrêté cosigné par les
ministères concernés, ou liste officielle établie par le ministère ou l’institution qui
« reconnaît ». L’usage des « équivalences » se situe notamment dans le champ d’une
inscription dans une formation lors d’un changement de filière.

ÉPREUVE : Composante d'un examen qui vise à vérifier les acquis des candidats par rapport
à des connaissances et compétences définies par un programme ou un référentiel.

ÉVALUER :
"Confronter un référent à un référé", ou un ensemble d'informations à un ensemble de
critères" (de Ketele, 1991).
"Mettre en relation, de façon explicite ou implicite, un référé (ce qui est constaté ou
appréhendé de façon immédiate, ce qui fait l'objet d'une investigation systématique ou d'une
mesure), avec un référent (ce qui joue le rôle de norme, ce qui doit être, ce qui est l'objectif
poursuivi...) M. Lesne, Lire les pratiques de formation d'adultes, 1984).

ÉVALUATION : fait d’attribuer une valeur à quelque chose. « Examiner le degré


d’adéquation entre un ensemble d’informations et un ensemble de critères correspondant à
l’objectif visé » (GNL des CIBC 1998).

ÉVALUATION DES ACQUIS : Appréciation des compétences et des connaissances


maîtrisées par un individu à un moment donné.
Les instruments (critères, normes...) et supports de l'appréciation (épreuves, tests...) sont
variables.

HOMOLOGATION : mode de validation public. Homologuer un titre, un diplôme, c’est le


situer en fonction du niveau de formation et du type de qualification professionnelle auxquels
il conduit, en référence à une nomenclature interministérielle (GNL des CIBC 1998).
L’homologation fait l’objet d’une publication au Journal Officiel sous la signature du
Ministère du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, par délégation du Premier
Ministre. Ces décisions sont établies après un avis émis par la Commission Technique
d’Homologation. Cet avis se fonde sur un dossier et un audit réalisé par un rapporteur expert
nommé par la Commission.

Jusqu’à la promulgation de la loi de modernisation sociale, les diplômes de l’Éducation


nationale étaient homologués de droit, pour les autres, l’homologation était une
reconnaissance par l’État d’un niveau de formation. Une fois homologué, le titre était inscrit
sur une liste d’homologation. Toute homologation faisait l’objet d’un examen triennal pour
vérifier sa qualité.

La loi du 17 janvier 2002 crée le Répertoire National des Certifications Professionnelles


(RNCP) et la Commission Nationale de la Certification Professionnelle (CNCP) chargée
d’établir et d ’actualiser ce répertoire.
JURY DE DELIVRANCE DE DIPLÔME :
Instance désignée par les textes officiels en vigueur, qui est seule habilitée à délivrer un
diplôme professionnel ou technologique.

JURY DE VALIDATION :
Instance désignée par les textes officiels en vigueur pour la Validation des Acquis
Professionnels, qui est seule habilitée à octroyer des dispenses d’unités ou d’épreuves
constitutives d’un diplôme donné, à la suite de l’analyse des acquis d’une personne issus de
son expérience.

MODALITES DE VALIDATION : procédure permettant la délivrance de certification.

NIVEAU DE QUALIFICATION : situation d’un individu dans une grille de qualification


qui répartit les connaissances et les savoir-faire dans un métier (ou un ensemble de métiers
proches) entre les différents postes. Le niveau de qualification prend en compte les
compétences (essentiellement techniques), le niveau de complexité des opérations à réaliser et
les degrés d’autonomie, de décision et d’anticipation.

PORTEFEUILLE DE COMPETENCE : appelé portfolio par ses créateurs nord-


américains, il est un dossier personnel, documenté et systématique. Il est constitué par la
personne pour reconnaître ses acquis ou pour les faire reconnaître sur le plan institutionnel ou
professionnel. Il est le résultat d’une démarche personnelle et il demeure la propriété de son
auteur qui reste maître de son utilisation et de sa maintenance.

POSITIONNEMENT : opération consistant à effectuer une comparaison entre les capacités


et les niveaux de performance atteints par la personne et ceux qui sont énoncés dans le
référentiel du diplôme ou de l’activité professionnelle. À l’Éducation nationale, comme pour
la plupart des ministères, le positionnement n’a pas valeur de validation. (Ministère de
l'Éducation Nationale/ADEP, le système des unités capitalisables, 1984). En formation
professionnelle continue, il permet un allègement de parcours de formation.

PRÉ-ACQUIS : dans le cadre des formations diplômantes, on appelle pré-acquis un objectif


intermédiaire ou terminal qui est déjà maîtrisé par un jeune ou un adulte, avant le début de la
formation. La validation d'acquis permet d'officialiser ce constat et, par conséquent, de
dispenser de suivre tout ou partie de la formation.

PRÉ-REQUIS : savoirs et savoir-faire nécessaires préliminaires pour suivre efficacement un


module de formation ou une formation complète (AFNOR-NFX 50-750-1).

QUALIFICATION : la définition de cette notion peut être abordée selon deux approches :
l’emploi ou l’individu. Ici on entend par qualification, la reconnaissance sociale de la maîtrise
des savoirs et des compétences nécessaires à la tenue d’un emploi.

Selon l ’AFPA, il convient de distinguer la qualification acquise par la formation, attestée par
l ’obtention d ’un diplôme, la qualification du poste de travail, définie d ’une façon négociée
ou non, dans la branche ou dans l ’entreprise, et la qualification de chaque personne comprise
comme capacité individuelle opératoire pour occuper un poste de travail.
RECONNAÎTRE :
- accepter, tenir pour vrai (ou pour tel), admettre officiellement l’existence juridique de …
(Petit Robert)
- juger, déterminer comme déjà connu - admettre comme vrai, réel ou légitime (Anne-Marie
CHARRAUD 1999)

RECONNAISSANCE DES ACQUIS : prise en compte du capital de formation et


d’expériences qu’un individu peut prouver pour lui-même et pour autrui (AFNOR avril 1992).
La reconnaissance des acquis suppose le repérage et l'identification des acquis en fonction
d'un projet de qualification ou d'insertion.
Attestation (ou certificat) délivré par un organisme de formation ou une entreprise, qui fait
état des connaissances et compétences acquises par un individu, à la faveur d'expériences
professionnelles, sociales ou de formation (Ministère de l'Éducation Nationale, 1er décembre
1992).
Ces acquis peuvent être consignés dans un document de type bilan ou portefeuille.
La reconnaissance des acquis ne peut donner lieu à la validation et n’a pas valeur de
validation.

REFERENTIEL : Liste d'une série d'actes de performances observables détaillant un


ensemble de capacités (référentiel de formation) ou de compétences (référentiel de métier ou
de fonction) (AFNOR NFX 50-750-1).
Un référentiel est un document officiel, habituellement lié à un titre ou à un diplôme, dont il
remplace le programme.

REFERENTIEL DES ACTIVITES PROFESSIONNELLES : Document descriptif du


contenu et du mode de réalisation des tâches et des activités, des conditions d'exercices, des
buts, objectifs ou finalités visés.
Cette description relève de l'emploi-type, dans la mesure où elle regroupe l'analyse de
situations professionnelles suffisamment proches pour constituer une entité, et constitutives
d'un emploi ou d'un métier générique d'un ou plusieurs secteurs professionnels (Ministère de
l'Éducation Nationale/CPC, document n° 93/1).
Le référentiel ne traite pas de compétences. Il décrit un emploi et non des compétences.

REFERENTIEL DE DIPLÔME OU DE CERTIFICATION : Document qui fait, avec


précision, l'inventaire des capacités, compétences et savoirs exigés pour l'obtention du
diplôme visé. Il indique les situations dans lesquelles celles-ci peuvent être appréciées, les
niveaux à atteindre, les critères de réussite, qui permettent de déterminer le niveau atteint, ou
de situer la performance du formé.
Le référentiel n'est pas un programme, mais un instrument de mesure. Il indique ce qu'il faut
évaluer, la manière et les mesures de l'évaluation. (Ministère de l'Éducation Nationale, Arrêté
de 1992 ; MNNQ, Classeur Validation 1991).
REFERENTIEL DE FORMATION : Document décrivant le programme et l'organisation
pédagogique du cursus de l'action de formation. Il peut faire l'objet d'un cahier des charges et
sert de base à l'élaboration des épreuves et situations permettant l'évaluation des acquisitions
visées.

REFERENTIEL D’EVALUATION : Document précisant par quels moyens seront vérifiés


les objectifs pédagogiques prévus afin de s'assurer que les capacités et connaissances acquises
ont été intégrées.

RESPONSABILITES : les responsabilités exercées sont les fonctions occupées dans un


« emploi-métier » en termes « d’autonomie » vis-à-vis d’une équipe, d’un process, d’un
secteur de production (ROME, CEREQ).

SAVOIR : ensemble d’informations détenues en propre par un individu. Le savoir peut être
compris comme un terme générique. Il se décline en connaissance, savoir-faire, savoir-être.
Ensemble des connaissances théoriques et pratiques (AFNOR X 50-750).

SAVOIR-ÊTRE : terme impropre renvoyant à un ensemble de comportements et attitudes


attendus dans une situation donnée (AFNOR X 50-750).

SAVOIR-FAIRE : mise en œuvre d ’un savoir et d ’une habileté pour une réalisation
spécifique (AFNOR X 50-750).

SITUATION DE TRAVAIL : ensemble des conditions dans lesquelles est réalisée la tâche
ou l'activité (MNNQ, Classeur Validation, 1991).

TACHE : description d'un élément de l'activité correspondant à une prestation attendue, à


partir des ressources dont dispose la personne, et en fonction des exigences qui lui sont fixées
(Ministère de l'Éducation Nationale, Référentiel des Activités professionnelles, juin 1991 ;
CPC, Document n°91/1).

TITRES HOMOLOGUES : titre professionnel dont l’homologation est prononcée par la


Commission Technique d’Homologation (CTH) des titres et diplômes de l’enseignement
technologique. Il valide une formation qualifiante et est reconnu par la Commission
Professionnelle Consultative concernée (AFPA).

 l’homologation valide un titre, en le situant dans l’échelle des niveaux de formation, sur
la base d’un dossier élaboré par l’organisme de formation, se référant à un lieu de
formation et à une formation précise (Ministère de l’Éducation Nationale).

UNITE DE CONTRÔLE CAPITALISABLE : dans un domaine donné constitutif d’un


diplôme, ensemble des compétences et des savoirs caractéristiques d’un niveau d’exigence
donné. Dans chaque domaine, il existe un ensemble d’unités de contrôle, soit hiérarchisées,
soit indépendantes. Ces unités définissent le minimum exigible ouvrant droit à la délivrance
d’éléments de diplômes et ne limitent en rien le champ nécessairement plus large propre à la
formation.

VALIDER : rendre ou déclarer valide.


VALIDE :qui présente les conditions requises pour produire son effet (Petit ROBERT).
En droit : qui n’est entaché d ’aucune clause de nullité
En psychologie : se rapportant à un test : qui mesure effectivement ce qu’il est censé mesurer
(Anne-Marie CHARRAUD).

VALIDATION DES ACQUIS (dans le cadre de la VAP - loi de 1992) :


Procédure entreprise en vue d'une reconnaissance institutionnelle des acquis. Acte officiel par
lequel des acquis sont reconnus (AFNOR - NFX 50-750-1).
Acte officiel qui consiste à certifier, au nom de l'autorité compétente, habilitée par l'État,
qu'un individu a fait la preuve, par des moyens codifiés à l'avance, qu'il maîtrise les
connaissances et les compétences requises pour un diplôme ou un titre homologué donné.
On valide par des diplômes nationaux, des titres ou par des certificats de qualification définis
dans des conventions collectives de branche, et reconnus par la Commission paritaire de
l'emploi de la branche (Ministère de l'Éducation Nationale/ADEP, Crédit formation : guide la
validation, 1991).

VALIDATION DES ACQUIS (dans le cadre de la VAP - loi de 1992) :


Opération visant à attribuer une valeur aux acquis d’un individu par rapport à une norme
préalablement définie et selon des moyens codifiés à l’avance. Cette opération est formalisée
par l’attestation de cette valeur, établie par une autorité compétente habilitée par l’État. Elle
aboutit à la délivrance de certifications.

VALIDATION DES ACQUIS PROFESSIONNELS (dans le cadre de la VAP - loi de


1992) : modalité spécifique de délivrance de diplômes professionnels ou technologiques par
l’octroi de dispenses d’épreuves ou d’unités constitutives du diplôme, selon la démarche de
déduction des connaissances et des compétences, à partir de l’analyse de la description écrite
et/ou orale de l’activité de travail. Un diplôme ne peut être obtenu uniquement par cette seule
modalité.
Annexe 3

Les niveaux de qualification

NIVEAU À quoi correspond-il ?

Niveau VI Abandon sans diplôme à la fin de la


scolarité obligatoire (16 ans)

Niveau V bis Poursuite d’études pendant au moins 1 an


vers un diplôme de niveau V

Niveau V CAP (Certificat d’Aptitude


Professionnelle)
Ou
BEP (Brevet d’Etudes Professionnelles)

Niveau IV Baccalauréat général, technologique ou


professionnel

Niveau III BTS (Brevet de Technicien Supérieur)


DUT (Diplôme Universitaire de
Technologie)
DEUG (Diplômes d’Etudes Universitaires
Générales)

Niveau II et Niveau I Niveau égal ou supérieur à la Licence


Annexe 4

Le Répertoire National des Certifications Professionnelles


et la Commission Nationale de la Certification Professionnelle

Ce Répertoire National des Certifications Professionnelles doit permettre de tenir à la


disposition des personnes et des entreprises une information constamment à jour sur les
diplômes et les titres à finalité professionnelle ainsi que sur les certificats de qualification
figurant sur les listes établies par les commissions paritaires nationales de l'emploi des
branches professionnelles. Il vise à faciliter l'accès à l'emploi, la gestion des ressources
humaines et la mobilité professionnelle.

Pour la première fois, toutes les certifications reconnues par l'État seront réunies dans un
même espace. Sa consultation permettra :

* de savoir si une certification bénéficie de la reconnaissance de l'État


* de connaître le niveau de qualification certifié par le diplôme, titre ou certificat
* d'obtenir des informations sur le(s) secteur(s) d'activités, les types d'emplois
accessibles par le titulaire du titre, diplôme ou certificat, les modalités d'accès à la
certification officiellement reconnues (formation initiale, formation continue,
Validation des Acquis de l'Expérience), les possibilités d'accès à d'autres
certifications...

Les diplômes et les titres à finalité professionnelle sont classés par domaine d'activité et par
niveau. Les certificats de qualification sont, quant à eux, classés séparément par domaine
d'activité. Le répertoire mentionne également les correspondances entre les certifications,
ainsi que les reconnaissances mutuelles, partielles ou totales lorsqu'elles sont explicitement
prévues par les autorités qui les délivrent.

Sont enregistrés de droit :

1. les diplômes et titres à finalité professionnelle délivrés par l'Etat. Ceux-ci ayant été
créés après avis d'instances consultatives, en accord avec les organisations représentatives
d'employeurs et de salariés.
2. certains titres homologués pour une durée maximale de trois ans à compter de la date
de l'arrêté d'homologation (et au plus tard jusqu'au 18 janvier 2005) :
* les titres dont l'homologation était en cours de validité avant la promulgation
du décret relatif au répertoire
* les titres homologués après avis de la Commission nationale de la
certification professionnelle qui reprend, jusqu'au 18 janvier 2005, la mission
de la Commission technique d'homologation.
et sur demande des autorités ou organismes qui les ont créés, après avis de la Commission
nationale de la certification professionnelle prévue à l'article L. 335-6 du code de l'éducation.,
les diplômes et titres à finalité professionnelle ainsi que les certificats de qualification
professionnelle seront enregistrés. Leur validité est de cinq ans à compter de la publication de
l’arrêté du Premier Ministre. Les certifications enregistrées sont reconnues sur l’ensemble du
territoire.

À terme, le répertoire national des certifications professionnelles mentionnera les


correspondances entre les certifications, permettant ainsi d'informer sur les passerelles
possibles entre certifications. La version complète du répertoire national des certifications
professionnelles devrait être disponible à l'horizon 2004, d’ici là les enregistrements se feront
progressivement.

La Commission Nationale de la Certification Professionnelle (CNCP) a pour objectif :

* d'établir et d'actualiser le répertoire national des certifications professionnelles,


* de veiller au renouvellement et à l'adaptation des diplômes et titres, tout en
s'informant sur l'évolution des qualifications et de l'organisation du travail,
* d'émettre des recommandations à l'attention des institutions délivrant des diplômes,
des titres à finalité professionnelle ou des certificats de qualification. Elle signale aux
particuliers et aux entreprises les éventuelles correspondances totales ou partielles
entre les certifications enregistrées dans le répertoire national, ainsi qu'entre ces
dernières et d'autres certifications, notamment européennes.

Elle est composée de seize représentants ministériels, de dix partenaires sociaux, de trois
représentants élus des chambres consulaires, de trois représentants élus des régions et de
douze personnes qualifiées. Ces commissaires sont nommés par arrêté du Premier ministre
pour une durée de cinq ans renouvelable.

Pour l'instruction des demandes d'enregistrement dans le répertoire national des certifications
professionnelles et afin de préparer ses avis, elle s'appuie sur les travaux d'une commission
spécialisée composée de dix représentants ministériels et de dix partenaires sociaux. Elle est
dotée d'une structure permanente dénommée secrétariat national, comprenant des chargés de
mission ainsi qu'un réseau de correspondants régionaux.

Site Internet : http://www.cncp.gouv.fr


Annexe 5

Formation et diplômes
Annexe 6

Diplômes et insertion sur le marché du travail


Annexe 7

La liste des Points Relais Conseil


(structures pilotes en gras)

ARIEGE

CIBC de l'Ariège
Maison Commune Emploi Formation
18, rue de l'Espinet
09000 FOIX
Tél : 05.61.02.68.00 Fax : 05.61.65.15.03
Mel : cibc-ariege@wanadoo.fr
Antennes : Foix, Pamiers, Lavelanet, Saint Girons

AVEYRON

CIBC de l'Aveyron
6 rue Abbé Bessou
12000 RODEZ
Tel : 05 65 68 21 55 - Fax : 05 65 43 15 21
e-mail : cibc.villefranche@voila.fr
Antennes : Decazeville, Villefranche de Rouergue, Rodez et Millau

PICO Villefranche de rouergue


BP 413
Domaine de Beauregard
12204 VILLEFRANCHE de ROUERGUE
Tel : 05 65 81 16 76 - Fax : 05 65 45 63 72
e-mail : jean-luc.silot@educagri.fr

PICO Saint Affrique


Route de Bournac
12 400 SAINT AFFRIQUE
Tel : 05 65 98 10 35 - Fax : 05 65 49 03 58
e-mail : martine.colne@educagri.fr

PICO Millau
7 avenue du Général de Gaulle
12 100 MILLAU
Tel : 05 65 60 07 47 - Fax : 05 65 59 19 25
e-mail : cfa.millau@educagri.fr

PICO Rodez - BP 3355


Route d'Espalion
12 000 RODEZ
Tel : 05 65 77 75 02 - Fax : 05 65 77 75 19
e-mail : frederic.golberg@educagri.fr
HAUTE GARONNE

CIBC de Haute Garonne


16 bis rue de Naples
31500 TOULOUSE
Tél : 05 34 25 48 25 - Fax : 05 34 25 48 00
Mel : cibc.hg@wanadoo.fr
Antenne :Toulouse

CIDF
Centre d'information et de Documentation des femmes et des familles
95 grande rue Saint Michel
31400 TOULOUSE
Tél : 05 34 31 23 31 - Fax : 05 34 31 23 30
Mel : cidf31@wanadoo.fr
Antennes : Toulouse et quartiers BagaTélle, Reynerie, Les Izards.

CROP-AFPA
Unité bilan ingénierie sociale
5 rue Goudouli
31400 TOULOUSE
Tél : 05 34 31 82 10 - Fax : 05 34 31 82 19
Mel : francine.delforge@afpa.fr
Antennes : Toulouse Demoiselles, Toulouse Basso Cambo, Toulouse Centre, Toulouse Palays

CRAJEP
63 bis avenue Saint Exupéry
31400 Toulouse
Tel : 05 34 30 91 11 - Fax : 05 62 71 67 21
e-mail : cperie@francasmp.com
Antenne : Muret, Toulouse Demoiselles, Toulouse Cépière, Toulouse Amidonniers

PICO AUZEVILLE
BP 37
31326 CASTANET TOLOSAN
Tél : 05 61 75 08 31 - Fax : 05 61 73 10 50
Mel : cfa.toulouse@educagri.fr
Antennes : Auterive, Auzeville, Revel, Villefranche, Caraman, Ondes

CIO Saint Gaudens


4 avenue du Maréchal Foch
31800 SAINT GAUDENS
Tél : 05 62 00 98 60 - Fax : 05 62 00 98 69
Mel : cio.stgaudens@ac-toulouse.fr
Antenne : Saint Gaudens
GERS

CIBC du Gers
Route de Mirande
BP 1
32001 AUCH
Tél : 05 62 05 26 40 - Fax : 05 62 61 85 22
Mel : cibc.gers@wanadoo.fr
Antennes : Auch, L'Isle Jourdain, Plaisance du Gers, Lectoure, Condom, Nogaro.

PICO MIRANDE
Domaine de Valentées
32300 MIRANDE
Tél : 05 62 66 54 64 - Fax : 05 62 66 53 85
Mel : cfppa.mirande@educagri.fr
Antennes : Mirande, Riscle

LOT

CIBC du Lot
56 bis rue Gambetta
46000 CAHORS
Tél : 05 65 30 19 90 - Fax : 05 65 35 97 18
Mel : cibc46@wanadoo.fr

CIBC du Lot
8 bis rue de la Croix blanche
46100 FIGEAC
Tel. 05 65 34 20 49
Fax : 05 65 34 80 01

CIO Cahors
28 boulevard Gambetta
46000 CAHORS
Tél : 05 65 30 19 05 - Fax : 05 65 35 12 39
Mel : ciocahors@ac-toulouse.fr
Antennes : Cahors, Figeac et Gourdon

HAUTES PYRENEES

CIBC des Hautes Pyrénées


16 rue Massey 65000 TARBES
Tél : 05 62 51 94 67 - Fax : 05 62 51 85 90
e-mail : cibc65@wanadoo.fr
Antenne : Bagnères-de-Bigorre
PICO Lannemezan
116 rue du Bidalet
65300 LANNEMEZAN
Tel : 05 62 98 07 94 - Fax : 05 62 98 30 20
e-mail : cfppa.lannemezan@educagri.fr
Antenne : Vic-en-Bigorre

AFPA SOP
92 rue Alsace Lorraine
65000 TARBES
Tel : 05 62 36 98 00 - Fax : 05 62 37 51 79
e-mail : genevieve.camus@afpa.fr
Antenne : Lourdes

TARN

CIBC du Tarn
Maison commune de l'emploi et de la formation
7 place de l'Albinque
81100 CASTRES Tél : 05 63 51 63 40 - Fax : 05 63 72 03 40
Mel : cibc.castres@wanadoo.fr
Antennes : Castres, Albi, Gaillac, Graulhet, Mazamet

TARN et GARONNE

CIBC du Tarn et Garonne


67 faubourg Lacapelle
82000 MONTAUBAN
Tél : 05 63 66 51 37 - Fax : 05 63 20 48 53
Mel : info@cibc82.com
Antennes : Calstelsarrasin, Caussade

PICO Montauban
Domaine de Capou - 1915 route de Bordeaux
82000 MONTAUBAN
Tel. 05 63 21 23 39 - Fax : 05 63 03 39 13
e-mail : pascale.tesseyre@educagri.fr

PICO MOISSAC
BP 23 Avenue de Sarlac
82201 MOISSAC
Tél : 05 63 04 63 10 - Fax : 05 63 034 63 11
e-mail : cfppa.moissac@educagri.fr
Antennes : Montauban, Moissac
CCI du Tarn et Garonne
22 allée de Mortarieu
BP 527
82065 MONTAUBAN
Tél : 05 63 22 26 30 - Fax : 05 63 22 26 29
e-mail : b.bru@montauban.cci.fr
Antenne : Montauban
Annexe 8

La Cellule Régionale Inter-Services

CRIS
Annexe 9

Bilan d’activités des Points Relais Conseil


Annexe 10

La liste des certificateurs ou organismes valideurs

Diplômes du ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche


CAP - BEP- Mention Complémentaire - Baccalauréat technologique - Baccalauréat
professionnel - BP - BT - Brevet des Métiers d'Art - Mention complémentaire - BTS -
Diplôme des Métiers d'Art.

DAVA (Dispositif académique de validation des acquis)


José Decrocq
Lycée Rive Gauche, avenue Jean Baylet, 31081 Toulouse cedex
Tél. : 05.62.87.81.50.
Mel : jose.decroq@ac-toulouse.fr

Diplômes du ministère de l'agriculture de l’alimentation, de la pêche et des affaires


rurales
CAPA - BEPA – BPA - Baccalauréat professionnel - Baccalauréat technologique – BP – BTA
– BTSA – autres certificats (capacité et spécialisation)

Direction régionale agriculture et forêt (DRAF)/SRFD Midi-Pyrénées


Jean-marie Gendre
Cité administrative, bâtiment E, boulevard Armand Duportal, 31074 Toulouse cedex
Tél. : 05.61.10.62.46.
Mel : jean.marie.gendre@educagri.fr

Diplômes du ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité (CCP)


AFPA
Gérard Roure
Direction Régionale Midi-Pyrénées, 1 allées Jean Griffon, BP 4428, 31405 Toulouse cedex 4
Numéro vert : 0800 02 8000.
Mel : gerard.roure@afpa.fr

Diplômes du ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées


DEAVS
Direction régionale des Affaires sanitaires et sociales (DRASS)
Pôle social
71, allées Jean Jaurès, 31050 Toulouse cedex
Tél. : 05.62.73.94 34 Fax : 05 62 73 94 40.
http://midi-pyrenees.sante.gouv.fr/
Diplômes du ministère des Sports
BAPAAT - BEATEP - BEES
Direction régionale et départementale Jeunesse et Sports
Alain Tinguely
5, rue du Pont Montaudran, Halle aux Grains, BP 7009, 31068 Toulouse cedex 7
Tél. : 05.34.41.73.76 ou Tél. : 05.34.41.73.44.
Mel : alain.tinguely@jeunesse-sport.gouv.fr
www.drdjs-midi-pyrenees.jeunesse-sports.gouv.fr

Diplômes de l'enseignement supérieur


DEUG - Licence - Maîtrise - DEA - DUT - Licence professionnelle - MST - MSG - Maîtrise -
IUP - DESS
Université Toulouse 1-Sciences sociales
Catherine Cluzeaud-Delvit
Adresse postale : Formation Continue - UT1 - Sciences Sociales, Place Anatole France, 31042
Toulouse cedex

Adresse géographique : Manufacture des Tabacs, 21 allée de Brienne, Bâtiment A, 1er étage,
bureaux MA 107.
Tél. : 05 61 12 86 59.
Fax : 05 61 12 86 60.
Mél : cathycd@univ-tlse1.fr
www.univ-tlse1.fr

Université Toulouse 2-Le Mirail


Martine Maydieu
Chargée de mission Service de la Formation continue
5 allées Antonio Machado 31058 Toulouse cedex 1
Tél : 05 61 50 43 69 - Fax : 05 61 50 49 62
www.univ-tlse2.fr

Université Toulouse 3 -Paul Sabatier


Pierre Dubouix
Mission formation continue et apprentissage
Adresse postale : 118, route de Narbonne - 31062 Toulouse cedex
Adresse géographique : 1, avenue Latécoère, Toulouse Rangueil
Tél. : 05 61 55 66 30 - Fax : 05 61 55 87 01.
Mél : comforco@cict.fr
www.ups-tlse.fr

Ecoles d'ingénieurs CRIVA (Centre Régional Inter-Écoles de Validation des Acquis)


Olivier Delahaye
Institut national polytechnique de Toulouse, Formation continue
6 allée Emile Monso, BP 4038
31029 Toulouse cedex 4
Tél. : 05 62 24 21 02 - Fax : 05 62 24 21 01.
Mel : delahaye@inp-toulouse.fr
www.univ-inpt.fr
Annexe 11

Sigles

AFCCI Association Française des Chambres de Commerce et d’Industrie


AFPA Association pour la Formation Professionnelle des Adultes
AGEFICE Association de GEstion du FInancement de la Formation des Chefs
d’Entreprises
ANPE Agence Nationale Pour l’Emploi
ASSEDIC ASSociation pour l'Emploi Dans l'Industrie et le Commerce

B
BEP Brevet d'Etudes Professionnelles
BEPC Brevet d'Etudes du Premier Cycle
BTS Brevet de Technicien Supérieur
BP Brevet Professionnel

C
CAF Caisse d’Allocations Familiales
CAP Certificat d’Aptitude Professionnelle
CAPEB Confédération des Artisans et des Petites Entreprises du Bâtiment
CARIF-OREF Centre d'Animation, de Ressources et d'Information sur les Formations -
Observatoire régional sur l'emploi et la formation
CCE Certificat de Compétence en Entreprise
CCI Chambre de Commerce et d’Industrie
CCP Certificat de Compétences Professionnelles
CDD Contrat à Durée Déterminée
CDI Contrat à Durée Indéterminée
CET Conseiller de l’Enseignement Technologique
CEP Certificat d'Etudes Primaires
CESR Conseil Economique Social et Régional
CIBC Centre Interinstitutionnel de Bilan de Compétences
CIDF Centre d'Information sur les Droits des Femmes
CIDJ Centre d’Information et de Documentation pour Jeunes
CIF Congé Individuel de Formation
CIO Centre d’Information et d’Orientation
CNAM Conservatoire National des Arts et Métiers
CNCP Commission Nationale de la Certification Professionnelle
COPIRE Commission Paritaire Interprofessionnelle Régionale de l’Emploi
CPC Commission Professionnelle Consultative
CRAJEP Conseil Régional des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire
CRCI Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie
CRIJ Centre Régional d'Information Jeunesse
CRIS Cellule Régionale Inter Services
CQP Certificat de Qualification Professionnelle
CRAJEP Comité Régional des Associations de Jeunesse et d'Education Populaire
CRIVA Centre Régional Inter-écoles de Validation des Acquis

D
DAVA Dispositif Académique de Validation des Acquis
DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales
DEAVS Diplôme d’Etat d’Auxiliaire de Vie Sociale
DESS Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées
DRASS Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales
DDTEFP Direction Départementale du Travail, de l’Emploi et de la Formation
Professionnelle
DRTEFP Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation
Professionnelle

E
ENIT Ecole Nationale d'Ingénieurs de Tarbes
ENSICA Ecole Nationale Supérieure d'Ingénieurs de Constructions Aéronautiques

F
FAFIH Fonds National Assurance Formation Industrie Hotelrance
FAFEA Fonds d’Assurance Formation des Exploitants Agricoles
FEHAP Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Assistance Privés
FFB Fédération Française du Bâtiment
FIF-PL Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux
FONGECIF FONds pour la Gestion du Congé Individuel de Formation

I
IBODE Infirmier de Bloc Opératoire Diplômé d'Etat
INPT Institut National Polytechnique de Toulouse
INRA Institut National de Recherche Agronomique
INSA Institut National des Sciences Appliquées
INSEE Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

M
MIF Maison de l'Information sur la Formation
MIJ Mission Intercommunale Jeunesse
O
OPACIF Organisme Paritaire Agréé pour le Congé Individuel de Formation
OPCA Organisme Paritaire Collecteur Agréé

P
PAIO Permanence d’Accueil d’Information et d’Orientation
PAP Projet d’Action Personnalisé
PARE Plan d’Aide au Retour à l’Emploi
PICO Points Information Conseil Orientation
PME Petites et Moyennes Entreprises
PMI Petites et Moyennes Industries
PRC Points Relais Conseil
PRDF Plan Régional de Développement des Formations professionnelles
PRFP Programmes Régionaux de Formation Professionnelle

R
RNCP Répertoire National des Certifications Professionnelles

S
SARAPP Site Antenne Rurale de l'Atelier de Pédagogie Personnalisée
SCUIO Service Commun Universitaire d’Information et d’Orientation

U
UIMM Union des Industries Mécaniques et Métallurgiques
UNISAE Union Nationale Interprofessionnelle des Syndicats d’Associations Employeurs

V
VAE Validation des Acquis de l’Expérience
VAP Validation des Acquis Professionnels
Annexe 12

Sites INTERNET de référence

 www.cariforef-mp.asso.fr

 www.centre-inffo.fr

 www.legifrance.gouv.fr

 www.service-public.fr

 www.travail.gouv.fr (dossier VAE)

 www.assembleenationale.fr

 www.senat.fr

 www.education.gouv.fr

 www.emploi.gouv.fr

 www.eduscol.education.fr

 www.anfh.asso.fr/valipro

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