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Revue Philosophique de Louvain

Suzanne Stern-Gillet, Aristotle 's philosophy of friendship


Pavlos Kontos

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Kontos Pavlos. Suzanne Stern-Gillet, Aristotle 's philosophy of friendship. In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième
série, tome 98, n°1, 2000. p. 152;

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Histoire de la philosophie

Suzanne Stern-Gillet, Aristotle 's philosophy of friendship (Suny


studies in ancient Greek philosophy). Un vol. 23 x 16 de iv-233 pp. New
York, State University of New York Press, 1995.
S. Stern-Gillet offre une étude studieuse, claire et profonde de
l'analyse aristotélicienne de l'amitié. Les mérites de son travail sont la
cohérence de son interprétation, sa compétence philologique, et
l'honnêteté avec laquelle elle reconnaît les points «non-décidés» de son
argumentation.
Son argumentation est fondée sur l'analyse de la dimension
cognitive qui est incluse dans l'amitié de vertu. Ses prémisses sont les
suivantes: a) la connaissance de soi en tant que connaissance est médiate,
b) le nous, comme source de la connaissance de soi, est en état potentiel
avant la perception de l'autre, c) c'est l'autre, dans la mesure où il
réalise de façon particulière la vertu, qui donne un «scheme» à la
connaissance de soi et induit, en d'autres mots, à l'actualisation noétique de
l'agent. L'autre devient, donc, une source irremplaçable de la
connaissance de soi.
Cette même accentuation de l'élément cognitif conduit l'A. à
soutenir la thèse que l'ami est ce qu'il est selon sa nature essentielle et en
dépit de ses caractéristiques personnelles et contingentes. Malgré les
précautions prises par l'A., cette thèse nous semble être contestable. A la
suite de sa thèse initiale, selon laquelle l'ami dispose d'une identité
personnelle, elle devrait plutôt soutenir que l'identité de l'ami ne concerne
pas la vertu en tant que telle (aplôs), mais précisément sa réalisation
concrète et, inévitablement, contingente.
De même, la valeur cognitive de l'amitié laisse supposer que
l'amitié parfaite et le modèle de l'autarcie ne sont pas incompatibles. En effet,
l'A. soutient que l'amitié est au service de l'autarcie, au lieu de s'y
opposer, puisque l'amitié offre la possibilité de la connaissance de soi,
acquisition présupposée par l'autarcie elle-même.

Pavlos Kontos.

Robert Spaemann, Bonheur et bienveillance. Essai sur l'éthique.


Traduit de l'allemand par Stéphane Robilliard (Philosophie morale).
Un vol. 22 x 15 de xvi-286 pp. Paris, Presses universitaires de France,
1997. Prix: 188 FF.

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