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Beaucamp F. David (Maurice) — Un rétable des « Sept Archanges » au Musée de Douai. — Fascicule XXXII des Mémoires et
travaux publiés par des professeurs des Facultés catholiques de Lille, 1927. In: Revue du Nord, tome 14, n°56, novembre
1928. pp. 292-296;
https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1928_num_14_56_5429_t1_0292_0000_2
porte un voile couvert de fleurs ; Ogriel, une épée, Gabriel, un miroir et une
palme.
C'est à peu de chose près les noms et les emblèmes que donne aux sept
archanges un tableau de Martin de Vos (1536-1603) gravé par Raphaël
Sade.ler (1561-1628). Il est vrai que Martin de Vos a également peint deux
séries d'archanges — celles-ci de neuf figures, très différentes comme noms
et attributs, du tableau gravé par Sadeler. Et même, la première de ces
deux séries diffère beaucoup de la seconde. La première a été gravée par
G. de Jode (1509-1591) ; la seconde, par Crispin de Passe l'ancien (1565-
1637), et Philippe Galle, de Haarlem (1537-1610) — (Bibl. Nat. Cabinet
des Estampes. R. d. 1).
Ainsi les rapports entre les sept archanges de Douai et ceux de la fresque
de Palerme paraissent bien établis. Et le rétable de Douai, comme le
démontre clairement M. David, respecte une tradition très ancienne.
Mais l'auteur ne démontre pas moins clairement que ce rétable est une
œuvre factice, composite, faite de pièces rapportées, non sans habileté
d'ailleurs. « II n'est pas absolument sûr que les pièces proviennent d'une
même source ». Mais si on admet la même source - — et nous l'admettons
comme M. David — il devient évident que, suivant l'observation de
l'auteur, le panneau de Douai est constitué des restes d'encadrement d'un
tableau d'autel ou rétable qui « vraisemblablement n'a jamais servi de
rétable en son état actuel ».
« Sans être une œuvre d'art de premier ordre, conclut M. David, le soi-
disant rétable n'est pas non plus une œuvre banale. A défaut d'autre, il à le
mérite d'enrichir une série iconographique jusqu'ici bien indigente, en nous
offrant un groupe complet des Sept Archanges avec leurs attributs et de
remettre en mémoire une dévotion longtemps combattue, tolérée parfois,
le plus souvent condamnée, et peu à peu tombée dans l'oubli ».
On ne pourrait mieux, nous semble-t-il, définir l'intérêt du rétable de
Douai. Sachons gré à M. David d'avoir publié son utile travail. Non sejale-
ment nous reconnaissons avec lui, dans le rétable qu'il a si bien étudié, une
œuvre florentine ou romaine exécutée entre 1540 et 1560 environ, mais
encore nous félicitons l'auteur de l'information très abondante et de la
critique prudente et sûre, sur lesquelles s'appuient ses rapprochements et
ses conclusions (1).
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