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Chapitre 2 : Sollicitations
jean-sebastien.villefort@cnam.fr
292, rue St Martin, Paris III
http://btp.cnam.fr/
La ligne (ou fibre) moyenne () d’une poutre est la ligne représentée par la position du centre
de gravité de toutes les sections.
La section droite () est la section plane perpendiculaire à la ligne moyenne ().
1.1.3 Poutre
Une poutre est un solide élancé. Un solide élancé est cinq à trente fois plus long que la plus
grande dimension de la section droite ( ). Dans le modèle poutre, la section droite ( ) circule
le long de la fibre moyenne ( ) pour décrire sa géométrie. Ce point de vue permet d’élaborer
la théorie des poutres qui sera exposée dans le cours.
Cette hypothèse permet d’isoler les poutres et de calculer les réactions d'appui des structures
isostatiques en utilisant le principe fondamental de la statique.
Les matériaux sont supposés homogènes à l’échelle du solide. Ainsi, le béton sera considéré
comme homogène à l’échelle d’une poutre. Les matériaux sont isotropes. Cela signifie que
les caractéristiques mécaniques ne dépendent pas de la direction. Cette hypothèse n’est pas
respectée dans le cas du bois, ni dans le cas du béton armé. Les règlements tiennent compte de
cette complexité pour pouvoir exploiter les calculs rdm.
H H Bv
H
u
B B
B'
+
+
L
L
y A y A y A
H H
V
L.H (L-u).H+v.V
V
RAx V
RAy H
MA H .( L u ) V .v
R Ax V
R Ay H
M H .L
Az
Les règlements de calcul donnent des critères pour savoir s'il est nécessaire de tenir compte
des déplacements des structures dans le calcul des sollicitations.
y
x x+dx
x
’
Cette hypothèse est valable tant que les poutres ont un élancement L/h supérieur à 10.
x x+dx
x
’
x x+dx
x
’
A proximité des points d’application des forces, la répartition des contraintes est complexe.
L’expérience montre qu’au-delà d’une certaine distance dite de régulation, la répartition des
contraintes ne dépend que de la résultante des efforts et des moments extérieurs.
La régularisation de la répartition des contraintes est en général obtenue au delà d'une distance
égale à la hauteur « h » de la poutre. Cette hypothèse permet de traiter le cas des charges
concentrées et des réactions d’appuis.
2.1 Introduction
Le premier chapitre donne une méthode pour calculer les réactions d’appui. Ce second
chapitre est consacré à la détermination des efforts « intérieurs ». Ces efforts intérieurs sont
appelés efforts de cohésion.
y
Fi (Force extérieure) +
RA
Poutre
x x
A B
RAy RBy
Réaction d’appui
Tronçon de +
gauche Torseur de
M cohésion
RAx F F
A 1 G
x
RAy x Coupure
Torseur de y +
cohésion Coupure
Tronçon
-M de droite x
A G
-F
RBy
x L-x
y +
Tronçon de N(x) : Effort normal
gauche V V(x) : Effort tranchant
M M(x) : Moment fléchissant
RAx F
A 1 N
x
G
RAy x
Coupure
x
Principe des actions
V M mutuelles
N N x
A G
V
M
y +
x
Tronçon de
Coupure droite
N G x
A
L-x RB
M V y
Le torseur de cohésion peut également être défini comme le torseur des actions extérieures
s’exerçant sur le tronçon de gauche, exprimé au centre de gravité G d’abscisse x. On passe de
l’une définition à l’autre en utilisant le principe des actions mutuelles (action/réaction).
Tronçon de
gauche Tronçon de
Coupure droite
RAx F
A 1
x
G
RAy x L-x RBy
Tronçon
Coupure de droite
N G x
A
L-x RBy
M V
Par abus de langage, les efforts de cohésions N, V, M, sont appelés « sollicitations ». Par
ailleurs, on appellera sollicitation de traction, de flexion, … certaines compositions d’effort de
cohésion.
2.6.1 Traction
Tronçon de y
N(x) > 0 +
gauche
V(x) = 0
M(x) = 0
RAx F
A 1 N
x
G
RAy x Coupure
Tronçon de y +
N(x) = 0
gauche V(x) = 0
M M(x) ≠ 0
RAx F
A 1
x
G
x
RAy Coupure
Tronçon de y +
N(x) = 0
gauche
V V(x) ≠ 0
F M M(x) ≠ 0
RAx
A 1
x
G
RAy x
Coupure
2.6.5 Flexion traction (N>) ou flexion compression (N<0)
y
N(x) ≠ 0 +
Tronçon de
gauche V(x) ≠ 0
V M(x) ≠ 0
F M
RAx A 1
x
G N
RAy x Coupure
Tronçon de y
gauche +
Vy
RAx F Mz
A 1 G
x
Vz
My
RAy x
z Coupure
Les équations différentielles d’équilibre sont une traduction locale du principe d’équilibre.
Pour les obtenir, une isole un tronçon de poutre de longueur dx, chargé par une densité de
chargement réparti longitudinal n et transversal p. Les efforts de cohésion N,V,M ont
légèrement varié d’une grandeur dN,dV,dM entre x et x+dx.
y p V+dV
M+dM
N
x +
G’ N+dN
G n
M
V dx
N N dN n.dx 0 dN n.dx dN / dx n
V V dV p.dx 0 dV p.dx dV / dx p
G ' M M dM p.dx.dx / 2 V .dx 0 dM V .dx dM / dx V
3.1 Données
y +
10 Les portées sont en m
Les efforts sont en kN
60
x
A B
5
60
x
RAx A B
RAy 5
RAx 60 0 RAx 60
RAy 10 0 RAy 10
A MAz 10.5 0 MAz 50
V +
50 M
60 A N x
x B
10 5
N 60 0 N 60
Équilibre du tronçon : V 10 0 V 10
G ( x ) M 50 10. x 0 M 50 10. x 10.(5 x )
dM
Remarque : ( x ) V ( x )
dx
N 60 0
Équilibre du tronçon : V 10 0
G ( x) M (5 x).10 0
N 60
On retrouve : V 10
M 10.(5 x)
Le torseur de cohésion peut également être défini comme le torseur des actions extérieures
s’exerçant sur le tronçon de gauche, exprimé au centre de gravité G d’abscisse x.
y 10
y +
+ N 60
50 10
A B x
x V
60 M
x 5-x
60 A x
B
10 5 5
N 60 N 60
V 10 V 10
G M 50 10.x M 50 10.x
+ y
50 10 50 V
M
x
60 60 A
N x
60 x
A B x B
10 5 5
10
N 60
On exprime l’équivalence entre les deux torseurs : V 10
G M 50 10.x
3.4 Conclusion
Les deux approches sont équivalentes. L’expérience montre cependant que la première
approche est plus simple à appliquer dans un cours d’initiation. C’est donc celle qui sera
retenue dans les exercices de ce cours.
4.1 Données
y
p= 50 k N/m +
x
A B
5
y
+
p= 50 kN/m
0
x
A B
125 5 125
1
RAy RBy (5.50) 125kN
2
y
+
p= 50 k N/m V
M
N x
A B
x
125
5
N 0 N 0
V 50. x 125 0 V 50. x 125
G ( x ) M .50. x x .125 0
x x2
M 50. 125. x 25. x.5 x
2 2
L
Le chargement et la poutre ont le même axe de symétrique : R Ay R By p.
2
y +
0
x
A B
p.L/2 L p.L/2
y +
p V
M
N x
A B
x
pL/2
L
N 0 N 0
L
V p . x p. L / 2 0 V p . x p. L / 2 p. x
2
G( x)
M 0,5 . x. p . x x. p. L / 2 0
M p . x 2 p .L. x p . x.L x
2 2 2
pL2/8
-pL/2
dM
La relation ( x ) V ( x ) permet de déterminer l’extremum local de M à partir de la
dx
fonction V.
5.1 Méthode
d x
N x n( x) N ( x) n( x).dx N x o
dx
xo
d x
V x p( x ) V ( x ) p( x ).dx V xo
dx x o
d x
M x V ( x ) M ( x ) V ( x ).dx M xo
dx x o
A B
pL/2 pL/2
pL/2
pL/
-pL/2 pL2/8
22
- Moment en xo L / 2 :
L 1 L L L2
M M (0) Aire de V entre 0 et x 0 0 . p. . p.
2 2 2 2 8
p
y
+
x
A L B
p
y
+
RAx A
B
x
L
RAy RBy
Tronçon de y
+
gauche isolé p Vy Mz
A
x
G N
0,5.p.L x
Coupure
- Équilibre horizontal : 𝑁 = 0
y
Mz p +
Vy
= B x
N G L-x 0,5.p.L
Coupure
Tronçon de droite
𝑁=0
x
A L B
Vy
pL/2 +
x
A B
-
-pL/2
Mz
x
A B
-
-pL2/8
Dans les formules p est algébrique (p>0 vers le haut et p<0 vers le bas)
Conservatoire national des arts et métiers JSV - CCV001-02-SOLLICITATIONS-2010C – page 51/61
5.4 Logiciel Pybar
Selon les matériaux et les habitudes de chaque métier, les conventions de signe peuvent
changer.
y +
Tronçon de gauche
isolé N(x) et V(x) sont orientés
V dans le sens inverse du
F M
RAx repère.
A 1
x
G N
RAy x Coupure
y Tronçon de
M V droite isolé +
F
1 B x
Nx G L-x
RBy
Coupure
x
A L B
V
+pL/2
+
x
A B
-
-pL/2
x
A B
+
+pL2/8
M L
L’axe des moments est souvent orienté vers le bas pour que le graphe de M pour placer de
manière intuitive les aciers sur la fibre tendue (en bas quand M>0, en haut quand M<0).
Conservatoire national des arts et métiers JSV - CCV001-02-SOLLICITATIONS-2010C – page 55/61
6.2 Convention de signe adoptée dans le logiciel Autodesk Robot Structural Analysis
Les efforts de compression sont positifs et les efforts de traction sont négatifs. Les moments
fléchissants positifs MY provoquent la traction des fibres de la poutre se trouvant du côté
négatif de l’axe local z. Les moments fléchissants positifs MZ provoquent la traction des
fibres de la poutre se trouvant du côté positif de l’axe local y.
z
Tronçon de +
gauche isolé Vz
My
RAx F
A 1
x
G N
x
RAz Coupure
z Tronçon de +
My Vz droite isolé
F
N 1 B x
x G L-x
RBz
Coupure
x
A L B
Vz
+pL/2 +
x
A B
-
-pL/2
x
A B
+
+pL2/8
My L
Vy y Tronçon de +
Mz droite isolé
F
N 1 B x
x G L-x
RBy
Coupure
x
A L B
Vy
+pL/2 +
x
A B
-
-pL/2
x
A B
-
-pL2/8
Mz L
6.3 Conclusion
La convention adoptée par le cours présente l’intérêt d’être celle de la mécanique des milieux
continus.