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Université Hassiba Benbouali de CHLEF Filière : Télécommunications

Faculté de Technologie Spécialité : Télécommunications


Département d’Electronique Année 2020/2021

Chapitre I
Equations de Maxwell
I.1. Introduction
Les phénomènes électriques et magnétiques ont tout d’abord été étudiés séparément par
plusieurs physiciens de renom, les principaux étant Franklin(1706 – 1790), Coulomb(1736 –
1806) Oested (1775 – 1851), Ampère (1775 – 1836), Gauss (1777 – 1855) et Faraday (1791
– 1867). C’est cependant à Maxwell (1831 – 1879) que l'on doit la formulation la plus
complète des relations entre les grandeurs électriques et magnétiques. Les équations de
Maxwell spécifient que toute variation spatiale d’un champ électrique ou magnétique en un
point de l’espace entraîne ou est due à l’existence, ou la variation temporelle, d’un autre
champ au même point de l’espace. Il s’agit là de leur forme locale, ou encore différentielle.
I.2. Champ Scalaire et champ vectoriel
Un champ est défini par l'existence d'une grandeur en tout point de l'espace. Selon la nature de
la grandeur, nous pouvons définir deux types de champs :
I.2.1. Champ scalaire
Si a tout point de l'espace, on peut associer une grandeur locale scalaire ( , , ), on définit
une fonction de point a valeur scalaire ( ) = ( , , ). L'ensemble des valeurs prises par ( )
en tout point de l'espace constitue un champ scalaire, comme le Potentiel électrique ( ).
I.2.2. Champ vectoriel
Si a tout point de l'espace, on peut associer une grandeur locale vectorielle ⃗( , , ), on
définit une fonction de point a valeur vectorielle ⃗( ) = ⃗( , , ) L'ensemble des valeurs
prises par ⃗( ) en tout point de l'espace constitue un champ vectoriel. Le champ vectoriel
peut être également fonction d’autre variables et en particulier du temps (noté : ⃗( , ) =
⃗( , , , )).

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I.3. Produit scalaire et produit vectoriel


On considère un point M de coordonnées ( , y, z), dans un repère orthonormé ( ⃗ , ⃗ ⃗ ) alors
le vecteur.

⃗= ⃗ + ⃗ + ⃗ (I.1)



⃗ O
y

M’
x

Figure I.1 : Coordonnées cartésiennes.

et on a : ⃗ = + + (I.2)

soient deux vecteurs :

⃗= ⃗ + ⃗ + ⃗ (I.3)

⃗= ⃗ + ⃗ + ⃗ (I.4)

le produit scalaire de ⃗ et ⃗ est donnée par :


⃗. ⃗ = + + (I.5)

On remarque aussi que : ‖ ⃗‖ = ⃗. ⃗


et que deux vecteurs sont orthogonaux si et seulement si leur produit scalaire est nul.

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Si ( ⃗, ⃗ ) désigne l’angle orienté formé par ⃗ et ⃗, on a aussi la relation :

⃗. ⃗ = ‖ ⃗‖‖ ⃗‖ ( ⃗, ⃗ ) (I.6)

D’autre part, le produit vectoriel de deux vecteurs est un vecteur qui est orthogonal ⃗ et à ⃗
est qui donné par :

⃗ ⃗ ⃗
⃗Ʌ ⃗=! "=( − )⃗ +( − )⃗ +( − ) ⃗ (I.7)

Si ( ⃗, ⃗ ) désigne l’angle orienté formé par ⃗ et ⃗, on a aussi la relation :

⃗ Ʌ ⃗ = ‖ ⃗‖‖ ⃗‖ $%( ⃗, ⃗ ) (I.8)

• Propriétés : soient trois vecteurs ⃗ , ⃗ et &⃗, nous avons :

⃗ . ( ⃗ Ʌ &⃗) = ⃗ . (&⃗ Ʌ ⃗) = &⃗ . ( ⃗ Ʌ ⃗) (I.9)

⃗ Ʌ ( ⃗ Ʌ &⃗) = ⃗ . (&⃗. ⃗) − &⃗ . ( ⃗. ⃗) (I.10)

I.4. Gradient et potentiel scalaires

I.4.1. Gradient

Si ( , , ) est une fonction à valeurs réelles, dans un repère orthonormé ( ⃗ , ⃗ , ⃗ ) son


gradient est le vecteur :

'()*⃗ (+) = ∇⃗(F) = ⃗ + ⃗ + ⃗


./ ./ ./
.0 .1 .2
(I.11)

On peut exprimer également le gradient a l’aide de l’opérateur « nabla » est l’opérateur

∇⃗(3 , 3 , 3 )
3 3 3

∇⃗= .0 ⃗ + .1 ⃗ + .2 ⃗
. . .
(I.12)

L'operateur gradient transforme un champ scalaire +( ) en un champ vectoriel '()*⃗ (+).

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I.4.2. Propriétés de gradient


Si 4 est une constante réelle, si (F) et (G) sont deux fonctions à valeurs réelles différentiables,

'()*⃗ (+ + ') = '()*⃗ (+) + '()*⃗ (')


on a :
(I.13)

'()*⃗ ( . +) = . '()*⃗ (+) (I.14)

'()*⃗ (+. ') = +'()*⃗ (') + ''()*⃗ (+) (I.15)

I.4.3. Rotationnel
Le rotationnelle d’une fonction vectorielle au point ( , , ) :

( ⃗ +⃗ = 6 .17 − 9 ⃗ + 6 .2: − 9 ⃗ + 6 .0 − 9⃗
./ ./8 ./ ./7 ./8 ./:
.2 .0 .1
(I.16)

Le rotationnel peut être également donnée à partir de l’opérateur Nabla comme :

⃗ ⃗ ⃗
( ⃗ +⃗ = ∇⃗ɅF⃗ = ; 3 < = 6 .17 − 9 ⃗ + 6 .2: − 9 ⃗ + 6 .0 − 9⃗
3 3 3 ./ ./8 ./ ./7 ./8 ./:
3 3 .2 .0 .1
+ + +
(I.17)

L’opérateur rotationnel transforme donc un champ vectoriel +⃗ en un champ également


vectoriel ( ⃗ +⃗ .
• Propriétés 1 : Soient trois vecteurs quelconques ⃗, ⃗ et ⃗ . Si = est une fonction
différentiable, si 4 est une constante, on a les relations :

( ⃗ > ⃗ + ⃗ ? = ( ⃗> ⃗ ? + ( ⃗> ⃗ ? (I.18)

( ⃗ > ⃗? = ( ⃗ ( ⃗) (I.19)

( ⃗ ('()*⃗ =) = 0 (I.20)

• Propriétés 2 : Soit ⃗ un champ de vecteurs, supposons que ( ⃗ ( ) = 0 , alors il


existe une fonction = qui vérifie '()*⃗ = = ⃗ .

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I.4.4. Divergence
L’opérateur de divergence transforme donc un champ vectoriel +⃗ en scalaire, donnée par :

*$ > ⃗? = ∇⃗. ⃗ , ou ∇⃗= .0 ⃗ + .1 ⃗ + .2 ⃗


. . .
(I.21)

• Propriété 1 : Si =est une fonction, si 4 est une constante, si ⃗,A⃗ et B⃗ sont des champs
de vecteurs, on a les relations :

*$ > ⃗ Ʌ A⃗ ? = ⃗ ( ⃗>A⃗ ? − A⃗ ( ⃗> ⃗? (I.22)

*$ > ⃗? = *$ ( ⃗) (I.23)

*$ >= ⃗? = = *$ > ⃗? + '()*⃗ (=). ⃗ (I.24)

*$ > ⃗ + A⃗ ? = *$ > ⃗? + *$ (A⃗ ) (I.25)

• Propriété 2 : Champ dérivant d'un potentiel vecteur.

On dit que le champ de vecteurs ⃗ dérive d'un potentiel vecteur, s'il existe un champ de
vecteurs A⃗ deux fois continûment différentiable qui vérifie :

⃗ = ( ⃗(A⃗ ) (I.26)

I.4.5. Laplacien
C’est un opérateur de second ordre, noté ∇⃗ , qui peut agir sur un champ scalaire ou vectoriel.
Laplacien scalaire s’écrit :

∇⃗ +( ) = *$ CD()*⃗ +( )E = 3 +3 +3
3 FG 3F G 3F G
F F F (I.27)

La notation ∇ , pour désigner le laplacien, découle du formalisme utilisant l’opérateur ∇⃗.

*$ CD()*⃗+( )E = ∇⃗. C∇⃗+( )E = ∇⃗ +( ) = ∇ +( ) (I.28)

Laplacien vectoriel s’écrit :

∇ +⃗ ( ) = D()*⃗ C*$ +⃗ ( )E − ( ⃗ +⃗ C( ⃗+⃗ ( )E = ∇ + ⃗ + ∇ + ⃗ + ∇ + ⃗ (I.29)

• Propriété 1 : Si 4 est une constante réelle, si = et D sont deux fonctions, on a :

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∆(= + D) = ∆= + ∆D (I.30)

∆(4=) = 4∆= (I.31)

*$ CD()*⃗ =E = ∆= (I.32)

*$ C=D()*⃗ D − DD()*⃗ =E = =∆D − D∆= (I.33)

I.5. Opérateurs en coordonnées cylindriques et sphériques


En physique, pour des raisons de symétrie du système étudie, les coordonnées cylindriques
ou sphériques sont souvent utilisées. Il est donc nécessaire de connaitre l'expression des
operateurs vectoriels pour de tels systèmes. Pour les systèmes de coordonnées cylindriques et
sphériques nous obtenons alors le Tableau I.1.

= ( $%J = ( $%J L
Désignation Coordonnées cylindriques Coordonnées spheriques

I = ( $%JK I = ( $%J $%L K


= =( J
Définitions

Base locale ( ⃗M , ⃗N , ⃗ ) ( ⃗M , ⃗N , ⃗O )

* = *( * = *(
I* = (*JK I * = (*J K
* =* * = ( $%J*L
Déplacement métriques

Tableau I.1 : Les coordonnées cylindriques et sphériques.

I.5.1. Opérateurs en coordonnées cylindriques

'()*⃗ (+) = P⃗ (+) = ⃗M + ⃗O + ⃗


3G 3G 3G
3M M 3O 3
(I.34)

⃗M ⃗O ⃗
( ⃗+⃗ = P⃗ Ʌ+⃗ = ; <
3 3 3
M 3M 3O 3
+M (+O +
(I.35)

P⃗ . +⃗ = ((+M ) + +
3 3GQ 3GR
M 3M M 3O 3
(I.36)

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∇⃗ + = (( )+ +
3 3G 3F G 3F G
M 3M 3M M F 3O F 3 F
(I.37)

I.5.2. Opérateurs en coordonnées sphériques

'()*⃗ (+) = P⃗ (+) = ⃗M + ⃗N + ⃗O


3G 3G 3G
3S S 3N S TUVN 3O
(I.38)

⃗M W ⃗O W $%J ⃗O
( ⃗+⃗ = P⃗ Ʌ+⃗ = ; 3S <
3 3 3
S F TUVN 3N 3O
+S W+N W $%J +O
(I.39)

P⃗ . +⃗ = (W +S ) + ( $%J +N ) +
3 3 3GQ
SF 3S S TUVN 3N S TUVN 3O
(I.40)

∇⃗ + = (W )+ ( $%J )+
3 3GX 3 3GY 3 F GQ
S F 3S 3S S F TUVN 3N 3N S F TUVN 3F O
(I.41)

I.6. Théorème de Stokes


La circulation de A⃗ le long du contour fermé (C) est égale au flux du rotationnel de A⃗ a
travers une surface quelconque s’appuyant sur ce contour. (Par le théorème de Stokes, on
peut faire le lien entre la circulation, l’intégral de surface et le rotationnel d’un champ).

[_ >∇Ʌ ⃗?. * ⃗ = ∮^ ⃗. *]⃗ (I.42)


Le théorème de Stokes sera particulièrement utile pour convertir les deux premières
équations de Maxwell, et celle dite de continuité de la forme intégrale à la forme
différentielle.
I.7. Théorème de Green-Ostrogradski

Stipule que l‘intégrale de la divergence d’un champ de vecteur A étendu a un volume V est
égale au flux total sortant délimité par une surface fermée S.

[b >∇. ⃗?*` = ∮_ ⃗. *a⃗ (I.43)

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Le théorème de Green unit l’intégrale de surface fermée, l’intégrale de volume et la


divergence. Comme le théorème de Stokes, le théorème de Green permettra de convertir les
deux autres équations de Maxwell restantes de la forme intégrale à la forme différentielle.
I.8. Descriptions des équations de Maxwell
Les équations de Maxwell, au nombre de quatre, sont les équations qui définissent
entièrement le comportement de l’électromagnétisme, autant dans le cas statique, quasi-
statique que pour les signaux variant dans le temps. Grâce aux outils d’analyse vectorielle, il
est possible de démontrer, à partir des équations de Maxwell, différents théorèmes qui
apparaissent comme indispensables lors de l’étude des antennes.

• L’équation de Maxwell-Faraday est issue de la loi de Faraday et décrit le phénomène


d’induction d’une force électromotrice par un champ magnétique variable. Le flux d’un
champ magnétique variable à travers toute surface incluse à l’intérieur d’un contour fermé
donne naissance à une force électromotrice.
• L’équation de Maxwell-Ampère permet de relier le champ magnétique au courant
circulant dans un circuit. Elle est issue de la loi d’Ampère qui relie le champ magnétique au
courant de conduction. Il s’agit du flux d’électrons apparaissant dans un conducteur électrique
entre chaque molécule lorsqu’on le soumet à une force électromotrice. Cependant, cette
équation n’est pas suffisante pour expliquer l’existence d’un courant alternatif dans un circuit
comprenant un condensateur. L’isolant présent entre chaque armature d’un condensateur ne
permet pas la présence d’un courant de conduction à travers celui-ci. Cependant, sous
l’influence du champ électrique variable apparaissant entre les 2 armatures chargées du
condensateur, la variation de charge est identique sur les 2 armatures. Ce flux de charge en
mouvement est appelé courant de déplacement.
• L’équation de Maxwell-Gauss (issue du théorème de Gauss) indique que toute
distribution de charges dans l’espace conduit à l’apparition d’un champ électrique, de telle
sorte que pour tout volume contenant ces charges, le flux du champ électrique sortant de cette
surface est proportionnel à la somme de toutes les charges.
• L’équation de Maxwell-Thompson indique qu’un courant induit un champ magnétique
qui forme une boucle autour de ce courant. Contrairement au champ électrique créé par une
charge, le flux de champ magnétique sortant de toute surface entourant la ligne parcourue par

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un courant est nul. En comparant cette équation avec celle de Maxwell-Gauss, on peut en
conclure qu’il n’y a pas de charges magnétiques analogues aux charges électriques.
I.9. Equations de Maxwell
Chaque équation de Maxwell décrit un effet physique. La forme intégrale des équations
permet de reconnaitre facilement cet effet. Les équations instantanées et sous leurs formes
différentielles sont données par le Tableau I.2.

sous formes différentielles sous formes vectorielles

∂Φ ∂B⃗
c E⃗. dl⃗ = − = fem(V) ∇ΛE⃗ = −
∂t ∂t
Equation de Maxwell-Faraday
n

tu⃗ tu⃗
c p⃗ . *]⃗ = q rs⃗ + v . *⃗ ∇ΛH⃗ = s⃗ +
t t
Equation de Maxwell-Ampère
w T

∇. u⃗ = z
Equation de Maxwell-Gauss c u⃗. * ⃗ = y
T

∇. A⃗ = 0
Equation de Maxwell-Thompson c A⃗ . * ⃗ = 0
T

Tableau I.2 : Les équations de Maxwell.

{⃗ : Champ électrique (V/m).


p⃗ : Champ magnétique (A/m).


A⃗ : Induction magnétique (Tesla) : A⃗ = ⃗ (μT : Perméabilité magnétique (H/m)).
|p

u⃗ : Induction électrique (Coulomb/m2) : u⃗ = }| {⃗ (ɛT : Permittivité diélectrique (F/m)).


s⃗ : Densité de courant (A/m2) : s⃗ = ~{⃗ (σ : Conductivité électrique diélectrique (Ω-1/m)).
z: Densité de charge (Coulomb/m3).

Si les sources et varient sinusoïdalement dans le temps à la fréquence angulaire, les champs
vont aussi suivre cette variation :

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Equation de Maxwell-Faraday ∇Ʌ{⃗ = −•€A⃗

Equation de Maxwell-Ampère ∇Ʌp⃗ = s⃗ + •€u⃗

Equation de Maxwell-Gauss ∇. u⃗ = z

Equation de Maxwell-Thompson ∇. A⃗ = 0

Tableau I.3 : Les équations de Maxwell sous forme harmonique.


I.10. Conditions aux limites
Dans la grande majorité des problèmes d’électromagnétisme, on est confronté à plusieurs
milieux. Il faut savoir comment réagissent les champs à la frontière entre différents mi-
lieux : certaines composantes sont continues en ce sens que leur valeur est identique d’un
côté ou de l’autre de la frontière. Des exemples du rôle des conditions aux limites : la
réflexion ou la transmission des ondes électromagnétiques (optiques ou autres) à l’interface
sur un matériau, la distribution des champs dans une structure tels un condensateur, un câble
et même une antenne.

u⃗•2
A⃗•2
{⃗„2 p⃗„2
za s⃗a
Milieu 2

%⃗1→2

{⃗„1 p⃗„1
Interface

u⃗•1 A⃗•1
Milieu 1

Figure I.2 : Conditions aux limites entre deux milieux de propagation.

Remarque : le milieu 2 peut être identique au milieu 1.


Un système suffisant pour représenter les conditions aux limites entre deux milieux de
propagation est exprimé par:

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{⃗ = {⃗| + {⃗† (I.44)


avec {⃗| = %⃗ Ʌ>{⃗ Ʌ%⃗? (I.45)

et {⃗| = %⃗ >%⃗ . {⃗ ? (I.46)

{⃗ : champ électrique, %⃗ : normale à l’interface ; {⃗| : composante tangentielle ; {⃗† :


composante normale ;
a) Condition sur le champ électrique

{⃗| = {⃗|
Les composantes tangentielles du champ électrique sont égales sur l’interface 1-2 :
(I.47)
b) Condition sur le champ magnétique

p⃗| − p⃗| = s⃗_ Ʌ %⃗


Les composantes tangentielles du champ magnétique sont égales sur l’interface 1-2 :

→ (I.48)
s⃗_ : courant de surface, %⃗ → : normale à l’interface
c) Condition sur le champ d’induction magnétique

A⃗† = A⃗†
Les composantes normales du champ d’induction magnétique sont égales sur l’interface 1-2 :
(I.49)

A⃗ = ⃗
Pour un milieu isotrope le champ d’induction magnétique est égal à :

|p (I.50)
d) Condition sur le déplacement électrique
Les composantes normales du champ d’induction électrique vérifient la relation sur l’interface

u⃗† − u⃗† = z_ %⃗
1-2 :

→ (I.51)

u⃗ = ɛ | {⃗
Pour un milieu isotrope le champ d’induction électrique est égal à :
(I.52)
I.11. Le Théorème de réciprocité de Lorentz

La démonstration de certaines propriétés des circuits passifs linéaires fait appel à un


théorème peu utilisé appelé théorème de réciprocité. Ce théorème se généralise à
l’électromagnétisme de Maxwell sous le nom de théorème de réciprocité de Lorentz. Il est à la
base d’une propriété fondamentale des antennes : le diagramme de rayonnement est identique
à l’émission et à la réception pour tout élément rayonnant passif au comportement linéaire et

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réciproque. Il s’agit de la généralisation du théorème précédent aux champs


électromagnétiques.

Considérons deux densités surfaciques de courants s⃗ et s⃗ qui sont à l’origine des champs
électromagnétiques ({⃗ , p⃗ ) et ({⃗ , p⃗ ). On suppose que ces sources rayonnent dans un
milieu linéaire, isotrope et homogène, caractérisé par une permittivité électrique ɛT et une
perméabilité magnétique μT, Figure I.3.

‰⃗• ‰⃗Š

Œ⃗• Œ⃗Š
‹⃗• ‹⃗Š
Source 1 Source 2

μT ɛT

Figure I.3 : Volume contenant deux sources électriques.

La première source

∇Ʌ{⃗ = −•€A⃗ = −•€ | p⃗ K


ˆ
∇Ʌp⃗ = •€u⃗ + s⃗ = •€}| {⃗ + s⃗
(I.53)

La deuxième source

∇Ʌ{⃗ = −•€A⃗ = −•€ | p⃗ K


ˆ
∇Ʌp⃗ = •€u⃗ + s⃗ = •€}| {⃗ + s⃗
(I.54)

En développant les relations vectorielles ci-dessous, on obtient :

∇. ({⃗ Ʌp⃗ − {⃗ Ʌp⃗ ) = p⃗ . >∇Ʌ{⃗ ? − {⃗ . >∇Ʌp⃗ ? − p⃗ . >∇Ʌ{⃗ ? + {⃗ . >∇Ʌp⃗ ? (I.55)

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∇. >{⃗ Ʌp⃗ − {⃗ Ʌp⃗ ? = p⃗ . >−•€ |p


⃗ ? − {⃗ . >•€}| {⃗ + s⃗ ? − p⃗ . >−•€ ⃗ ?+
|p

{⃗ . >•€}| {⃗ + s⃗ ? (I.56)

ce qui donne

∇. >{⃗ Ʌp⃗ − {⃗ Ʌp⃗ ? = {⃗ . s⃗ − {⃗ . s⃗ (I.57)

Ce théorème de réciprocité de Lorentz tel qu’écrit sous forme différentielle en (I.57), énonce
qu’à tout point de l’espace libre de charges et de courants, on respecte la condition :
∇. >{⃗ Ʌp⃗ − {⃗ Ʌp⃗ ? = 0 (I.58)

Par le théorème de la divergence, on obtient :

∭• { . s * = ∭• { . s * (I.59)

{ produit par la source s , avec le champ { produit par la source s . Ce couplage est
Chacune des intégrales de (I.59) peut être interprétée comme le couplage entre un champ

identique en prenant une source avec le champ correspondant à une autre source, d’où la
réciprocité.
I.12. Puissance électromagnétique (vecteur de Poynting)
C'est un théorème immédiatement déduit des équations de Maxwell, et qui montre leurs
propriétés énergétiques.
Effectuons le produit scalaire de chacun des membres de l’équation :

P•p⃗ = s⃗ + }|
3‘ ⃗
3’
(I.60)

par le vecteur champ électrique. Nous obtenons :

>P•p⃗ ?. {⃗ = s⃗. {⃗ + }| 3’ . {⃗
3‘⃗
(I.61)

effectuons le produit scalaire de chacun des membres de l’équation :

P•{⃗ = −
3“⃗
| 3’ (I.62)

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par le vecteur d’induction magnétique :

>P•{⃗ ?. p⃗ = − . p⃗
3“⃗
| 3’ (I.63)

et retranchons membres à membres les deux relations obtenues :

>P•p⃗ ?. {⃗ − >P•{⃗ ?. p⃗ = s⃗. {⃗ + (}| {⃗ + ⃗ )


|p
3
3’
(I.64)

une expression vectorielle qui peut se mettre sous la forme :

>P•p⃗ ?. {⃗ − >P•{⃗ ?. p⃗ = −P({⃗ Ʌp⃗ ) (I.65)

La densité volumique d’énergie électromagnétique totale t” relative à l’élément de volume

>}| {⃗ + |p
⃗ ? = t”
3
3’
(I.66)

D’où l’écriture condensé de l’égalité, qui constitue le théorème de Poynting :

−P. >{⃗ Ʌp⃗ ? = s⃗. {⃗ + t” (I.67)

Lorsqu’elle est intégrée sur un volume τ, cette relation traduit le fait que la variation de
l’énergie électromagnétique contenue dans ce volume ∭ t” *• , pendant un temps très bref
dτ, est égale à l’énergie qui s’est échappée de cet élément de volume à travers ses parois,
représenté par le terme ∭ P. >{⃗ Ʌp⃗ ? *•, augmentée de l’énergie qui a été convertie par effet

joule représentée par le terme ∭ s⃗. {⃗ *•. Lorsqu’on souhaite connaître la puissance
instantanée P(t) qui s’échappe d’un volume V, entouré par une surface fermée S, il suffit de
sommer la relation sur le volume V :

–( ) = ∭b P. >{⃗ Ʌp⃗ ?*` = ∯_ >{⃗ Ʌp⃗ ?*a⃗ (I.68)

Le vecteur de Poyting :

–⃗ = {⃗ Ʌp⃗ (I.69)

On déduit de la relation (I.69) que sa norme est homogène à une densité surfacique de
puissance. Il s’agit d’une valeur instantanée.

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On peut également définir un vecteur de Poynting complexe :

–⃗ = {⃗ Ʌp⃗ (I.70)

dont la partie réelle représente la valeur moyenne du vecteur de Poynting réel sur une ou
plusieurs période :

ℜ™–⃗š = [œ ›–⃗( )›*


|
|
(I.71)

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