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Rappels d’Electrostatique

1.1. Introduction et régimes de fonctionnement


1.2. Nature des grandeurs physiques
1.3. Systèmes de coordonnées
1.3.1. Les coordonnées cartésiennes
1.3.2. Les coordonnées cylindriques
1.3.3. Les coordonnées sphériques
1.3.4. Les coordonnées polaires
1.4. Notion d’opérateur différentiel
1.4.1. L’opérateur «Nabla»: ∇
1.4.2. Gradient d’un champ scalaire
1.4.3. Divergence d’un champ vectoriel G
1.4.4. Rotationnel d’un champ vectoriel
1.4.5. Laplacien scalaire
1.4.6. Laplacien vectoriel
1.5. Opérations intégrales sur un champ
1.5.1. Flux d’un champ de vecteurs
1.5.2. Relation entre intégrale de surface et intégrale de volume: théorème
de Green-Ostrogradsky
Application 1: Théorème de Gauss
Application 2 : Equation de Poisson
Application 3 : Equation de Laplace
1.5.3. Circulation d’un champ de vecteurs: Relation intégrale curviligne –
intégrale de surface : théorème de Stokes
1.6. Rappels d’électrostatique
1.6.1. Propriétés électriques d’un matériau
1.6.2. Répartition des charges – Notion de densité de charge
1.6.2.1. Distribution linéique de charge λ:
1.6.2.2. Distribution surfacique de charge σ :
1.6.2.3. Distribution volumique de charge ρ
1.6.3. Les lois électrostatiques
1.6.3.1 Loi de Coulomb
1.6.3.2 Champ et potentiel électrostatiques créés par une ou plusieurs
charges électriques
a. Champ électrostatique
b. Potentiel électrostatique créé par une charge ponctuelle
1.6.4. Comportement du champ E à la traversée d’une surface chargée
1.6.5. Energie potentielle électrostatique
• Cas d’une charge ponctuelle
• Cas d’une distribution de N charges ponctuelles
• Cas d’une distribution continue de charges
1.7. Les équations de Maxwell dans le vide (pour E)

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Chapitre 1: Rappels d’Electrostatique
1.1. Introduction et régimes de fonctionnement

L’électromagnétisme est l’étude de l’interaction entre les charges


électriques et les champs électriques et magnétiques et du mode de
génération de ces derniers.

La plupart des phénomènes qui nous entourent (lumière du soleil,


éclairage artificiel, moteurs, communications, appareillages
médicaux, etc…) relèvent fondamentalement de l’électromagnétisme.

Du point de vue de la théorie fondamentale, ces phénomènes et


effets sont décrits par quatre équations appelées équations de
Maxwell.

La modélisation de l’électromagnétisme nécessite l’introduction de


deux champs vectoriels : le champ électrique et le champ
magnétique dont les propriétés diffèrent selon qu’ils dépendent ou
non du temps.

Il existe, en électromagnétisme, trois régimes de fonctionnement


distincts chacun différent de l’autre suivant sa variation en fonction du
temps:

i. Le régime statique (permanent) (électrostatique, magnétostatique)


ii. Le régime stationnaire (courant continu), (électrostatique,
magnétostatique) et le régime quasi-stationnaire (N < 1KHz).
L’approximation du régime quasi-stationnaire consiste à négliger le
temps de propagation de l'onde électromagnétique dans le circuit
électrique. En gros il faut que la taille de ton circuit soit très petite
devant la longueur d'onde de l'onde.
iii. Le régime variable (courant alternatif, N > 1 KHz).

NB: il est important de savoir dans quel régime nous sommes avant
de traiter un quelconque problème.
En physique, un régime transitoire est le régime d'évolution d'un système qui n'a pas encore atteint un état
stable ou le régime établi. Un régime transitoire peut apparaître lors d'une modification d'un système. Il peut
être caractérisé par un taux d'amortissement, un temps de relaxation ou encore un facteur de qualité.

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1.2. Nature des grandeurs physiques

Les grandeurs décrivant l’état et l’évolution des systèmes


physiques sont de natures géométriques différentes. Elles sont des
scalaires ou des vecteurs pouvant dépendre du vecteur-position r et /ou
du temps t.

Ex: le potentiel électrique V, la température Θ et la densité


volumique de charge ρ sont des champs scalaires; le champ électrique
E, le champ magnétique B, le potentiel vecteur A et la vitesse
d’écoulement v d’un fluide sont des champs vectoriels.

1.3. Systèmes de coordonnées

1.3.1. Les coordonnées cartésiennes

Dans la base , , , la
position du point ( , , ) d’une
particule dans l’espace est repérée

0
par son rayon vecteur tel que:
=! = + + (1.1)
Avec !
=( #
+ #
+ # )$/#
(1.2)
Le volume élémentaire s’écrit : ′
&' = & & & (1.3)

1.3.2. Les coordonnées cylindriques

Dans la base ( , ) , , la Le volume élémentaire s’écrit:


position du point (*, +, ) d’une &' = *&*&+& (1.6)
&,-./ = *&+&
particule dans l’espace est
(1.7.a)
&, = *&+&*
repérée par son rayon vecteur
tel que: (1.7.b)
=! =* ( + (1.4)
Avec = (*# + # )$/#
(1.5)

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23 4 56 &6 78,,896

= * cos +
: = * sin + @ (1.8)
=

1.3.3. Les coordonnées sphériques

Dans la base A , ) , B , la
position du point ( , +, C) d’une
particule dans l’espace est
repérée par son rayon vecteur
tel que:
=! = A (1.9)
Le volume élémentaire s’écrit :
&' = #
sin + & &+&C (1.10)
&, = #
sin + &+&C (1.11)

= sin + cos C
23 4 56 &6 78,,896 : = sin + sin C @ (1.12)
= cos +
1.3.4. Les coordonnées polaires

Dans la base ( A , ) ), la position du point ( , +) d’une particule


dans le plan est repérée par son rayon vecteur tel que:
=! = A (1.13)
= cos +@
23 4 56 &6 78,,896 D
= sin +
(1.14)

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1.4. Notion d’opérateur différentiel

1.4.1. L’opérateur «Nabla»: E

C’est un opérateur vectoriel différentiel qui s’applique à une fonction


scalaire ou vectorielle. Il est défini par ses coordonnées dans ℝG .

H H H
∇= + + (1.15)
H H H
Coordonnées cartésiennes

H 1 H H
∇= + + (1.16)
(
H* )
* H+ H
Coordonnées cylindriques

H 1 H 1 H
∇= + + (1.17)
A
H )
H+ B
sin + HC
Coordonnées sphériques

1.4.2. Gradient d’un champ scalaire

Appliqué à une fonction scalaire K(r), l’opérateur «nabla» donne un


champ vectoriel appelé gradient et noté :
∇(K(r)) ou grad(K(r)) (1.18)
C’est un vecteur dirigé dans la direction de plus forte pente et dont
le module est égal à la pente dans cette direction.
Conséquence 1: plus les lignes sont serrées, plus le module du
gradient est grand.
Conséquence 2 : le vecteur-gradient est perpendiculaire à la
surface définie par K(r) = cte, c-à-d aux lignes d’isovaleurs.
Conséquence 3 : le vecteur-gradient pointe des valeurs basses vers
les valeurs plus hautes

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1.4.3. Divergence d’un champ vectoriel P

Le produit scalaire entre l'opérateur nabla et un champ vectoriel


P(r) définit la divergence de ce champ vectoriel. Le résultat obtenu est
un champ scalaire. On note
QRS T = U ∙ T (1.19)
Le signe de la divergence du vecteur est lié au caractère convergent
ou divergent des lignes du champ G à partir de l’origine.
Si &WX = 0, on en déduit que le champ vectoriel dérive d’un champ
vectoriel Z dont il est le rotationnel; on écrit:
T = 0[\ ] (1.20)
Application:
a
_ . ` dbe = 0 , on en déduit que ∇ ∙ E = 0 (pour une charge ponctuelle)
c

1.4.4. Rotationnel d’un champ vectoriel

Le produit vectoriel entre l'opérateur nabla et un champ vectoriel


G(r) donne le rotationnel de ce champ vectoriel. Le résultat obtenu est
un champ vectoriel.

0[\T = U⋀T (1.21)


Le rotationnel fait intervenir les dérivées partielles croisées d’un
champ de vecteur par exemple H ⁄H . Il caractérise le cisaillement
d’un champ de vecteur.
Si 3h = 0, on en déduit que le champ vectoriel dérive d’un champ
scalaire i dont il est l’opposé du gradient; on écrit: = −_ i
Application:
k
_ ⋀ ` dle = 0 , on en déduit que, pour une charge ponctuelle: U⋀m = n
c

1.4.5. Laplacien scalaire

Le Laplacien scalaire est défini par la divergence du gradient d'un


champ scalaire Ψ(r). Il est noté :

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∆Ψ r 3 _ # Ψ r _ ∙ _Ψ div grad Ψ . (1.22)

∆ " "
sd sd sd
std su d svd
En coordonnées cartésiennes,
Le résultat obtenu est un champ scalaire.

1.4.6. Laplacien vectoriel

d'un champ vectoriel G. Pour chaque composante,, c’est le Laplacien


Le Laplacien vectoriel est défini par le gradient de la divergence

scalaire appliquée à chacune des composantes du champ vectoriel G r .


on note :

#
G 3 ∆ 9 8& &WX G _ _∙G . (1.23)

" "
s d |} s d |} s d |}
{ std
∆Gt ysd|
sud svd

w∆Gu @
s d |~ @
En coordonnées cartésiennes, ∆ " "
~ s d |~

∆Gv z d st su sv
d d d

y s |• " s |• " s d |•
d

x std sud svd

Le Laplacien scalaire d'un champ de scalaires est un champ de


scalaires, alors que le Laplacien vectoriel d'un champ de vecteurs est un
champ de vecteurs.

1.5. Opérations intégrales sur un champ

1.5.1. Flux d’un champ de vecteurs T

Le flux d’un champ de vecteurs à travers une surface &, est :

q ∬ ∙ &, (1
1.24)

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Pour déterminer le flux électrique, deux cas de figure peuvent être
considérés selon la forme de la surface:
Cas d’une surface non fermée Cas d’une surface fermée
(un plan) (un cylindre)

ϕ = ∬ƒ E ∙ dS

Φ = € E ∙ ds = € Eds cos θ ϕ = € E ∙ ds$ + € E ∙ ds# + € E ∙ ds†


„… „d „‡

1.5.2. Relation entre intégrale de surface et intégrale de


volume: théorème de Green-Ostrogradsky

Enoncé: Le flux d’un champ de vecteurs T à travers une surface


fermée S est égale à l’intégrale de volume de la divergence de T
étendue au volume V limité par S.

∭‰ U. T Q‰ = ∯‹ T. Q‹ (1.25)

Application 1: Théorème de Gauss

Dans le cas d’une sphère de rayon r, le champ E et le vecteur surface ds


sont des vecteurs radiaux:
ŒR•\
∯‹ m. Q‹ = Žn
(forme globale du Théorème de Gauss) (1.26)

avec Q •‘’ = ∭” ρ &' , ainsi en tenant compte de (1.25), on obtient:


(
U. m =
Žn
(forme locale du Théorème de Gauss) (1.27)

Cette relation fait intervenir les valeurs du champ en tous les points
de la surface S, ou celles de la densité de charge, en tous les points du
volume τ.

Enoncé du théorème de Gauss : Le flux électrique sortant du champ


électrostatique au travers d’une surface fermée est donné par le

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–—˜™
rapport où ›œ•/ = ∑ Ÿœ•/ représente la somme de toutes les
εš
charges se trouvant à l’intérieur de la surface.

Application 2 : Equation de Poisson

L’équation de Poisson est obtenue à partir de la forme locale du


théorème de Gauss en remplaçant par −_ V.
¢
∆] + =n (1.28)
Žn

Dans le cas d’une distribution volumique, la solution de cette équation


¤
est : Z = £ ∭” &' + ¥h6
A

Application 3 : Equation de Laplace

Dans une région où il n’y a pas de charges (¤ = n , le potentiel satisfait à


l’équation de Laplace:
∆] = n (1.29)

Cette équation est utilisée par exemple dans l’étude des distributions de
charges dans le vide.

1.5.3. Circulation d’un champ de vecteurs: Relation intégrale


curviligne – intégrale de surface : théorème de Stokes

La circulation d’un champ de vecteur T le long d’une courbe fermée


est égale flux du rotationnel de ce champ à travers une surface

¦ = § T . Q© 1.30
¨

∬« U⋀T . Q‹ = ∮¨ T . Q© (1.31)
Application:
∬„ E⋀ . Q‹ = 0, on en déduit que ;

∮- m . Q© = n (1.32)

La circulation du champ électrique créé par une charge ponctuelle le


long d’un contour fermé est nulle.

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1.6. Rappels d’électrostatique

L’électricité correspond à l’étude des courants ordonnés de charges


circulant dans des circuits constitués de composants électriques
(résistance, capacité, inductance, …).

Les dipôles (les composants électriques) sont reliés les uns aux
autres par des fils qui sont des matériaux conducteurs de courant
électrique, constitués:

1.6.1. Propriétés électriques d’un matériau

A l’état fondamental, il y a autant d’électrons que de protons dans un


atome, ce qui fait de l’atome une particule neutre.
Les propriétés électriques d’un matériau dépendent du nombre
d’électrons se trouvant sur la couche externe (couche périphérique).
Il existe trois types de matériaux selon leur pouvoir conducteur du
courant électrique:
- les conducteurs,
- les semi-conducteurs
- et les isolants encore appelés diélectriques.

Figure1: (a) Nuage électronique; (b) Couches


périphériques de différents matériaux
Un diélectrique est un milieu matériel présentant une conductivité nulle
ou négligeable. C’est un matériau polarisable.

1.6.2. Répartition des charges – Notion de densité de charge

La charge électrique macroscopique Q d’un matériau contient un


nombre important de charges électriques élémentaires notées e telle que
› = ®6, où N est un nombre entier définissant le nombre de porteurs de
charges électriques.

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A l’échelle macroscopique, la répartition de la charge se fait de
façon continue sur le corps matériel.
Pour caractériser les systèmes macroscopiques chargés, on
introduit une nouvelle grandeur appelée densité de charges.
Elle dépend de la géométrie du corps chargé (filiforme, surfacique
ou volumique) et permet de modéliser la répartition des charges.

1.6.2.1. Distribution linéique de charge λ:

C’est le cas d’un corps matériel filiforme, de longueur L et de


diamètre négligeable, chargée par la quantité de charge Q. La densité
linéique λ de charge définie par la charge par unité de longueur est
exprimée en (C.m-1).

1.6.2.2. Distribution surfacique de charge σ :

C’est le cas d’un corps matériel de surface S, chargée par la


quantité de charge Q. La densité surfacique de charge σ définie par la
charge par unité de surface est exprimée en (C.m-2).

1.6.2.3. Distribution volumique de charge ρ

C’est le cas d’un corps matériel de volume ν, chargée par la quantité


de charge Q. La densité volumique de charge ρ définie par la charge
par unité de volume est exprimée en (C.m-3).

°=
Œ
²=
Œ Œ
± ³ ¢=
´
° : densité linéique ² : densité surfacique de ¢: densité volumique
de charges charges de charges

Figure 1.1: Répartition uniforme de charges: (a) ligne chargée; (b)


surface chargée; (c) volume chargée

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QŒ QŒ
°(µ) = QŒ
Q© ²(µ) = ¢(µ) =
Q³ Q´

Figure 1.2: Répartition non uniforme des charges: (a) ligne chargée ; (b)
surface chargée ; (c) volume chargé

1.6.3. Les lois électrostatiques

En électrostatique, les distributions de charges sont statiques



= 0) et sans mouvement (la densité de
s’
(indépendantes du temps:
courant J = 0). La loi de conservation de la charge est donc vérifiée :
·(
+_∙¸ =0
·/
(1.33)

1.6.3.1. Loi de Coulomb

La loi fondamentale de l’électrostatique est la loi de Coulomb.


Etablie en 1785 par Charles A. de Coulomb, ingénieur français (1736-
1806), elle exprime l’action qui s’exerce entre deux charges électriques.

• Enoncé de la loi de Coulomb pour deux charges ponctuelles :


La force électrostatique entre deux charges électriques
ponctuelles qº et q» est proportionnelle au produit de la valeur des
charges et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les
sépare.
$ ÁÂ ÁÃ ÁÂ ÁÃ
K¼/½ = d ¼½ =£ ‡ ÅÆ
¾¿Àš ļ½ Ä
(1.34)
ļ½ Ä

º»
¼½ = : vecteur unitaire dirigé de A vers B.
ĺ»Ä
avec;
#
ÄÅÆÄ : la distance entre les deux charges et
ÇÈ = 8,85 ∙ 10Ê$# K ∙ 4Ê$ la permittivité dans le vide ou constante
diélectrique du vide.
$
avec £ = = 9 ∙ 10Ì 4 ∙ K Ê$
¾¿Àš
Cette interaction est portée par la droite qui relie les deux charges.
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Figure I.3: Forces entre charges électriques de signes identiques ou opposés

Pour un système de N charges ponctuelles Íq• ΕÏ$,Ð placées en


des points ÍA• ΕÏ$,Ð , la résultante FÒ des forces électrostatiques exercées
sur une charge qÒ du système est la somme vectorielle des forces
individuelles exercées par chaque charge q• (i ≠ j) :
œÏ$,Ù
Ÿœ
KÕ = Ö KœÕ = £ŸÕ Ö † ×Ø
œ œÚÕ œÕ

Pour une répartition continue de charges, la sommation Σ se


transforme en une intégration ∫ .

Dans le cas d’une répartition linéique, surfacique et volumique


de charges, l’intégrale se fera respectivement sur la longueur du fil
chargé, sur la surface chargée et sur le volume chargé.

1.6.3.2. Champ et potentiel électrostatiques créés par une


ou plusieurs charges électriques

a. Champ électrostatique

Soit FÒ , la résultante des forces électrostatiques exercées sur une charge


qÒ du système:
•Ï$,Ð
q•
FÒ (M) = kq Ò Ö rßà = ŸÕ ( )
r•Ò†
•ÚÒ

FÒ ( ) est la force subie par la charge qÒ placée en M.


œÏ$,Ù
Ÿœ
( )=£ Ö † ×Ø
œÚÕ œÕ

( ) est appelé champ électrostatique créé, en un point M de


l’espace, par les charges Ÿœ . Il est exprimé en N/C ou V/m.
( ) est une force de Coulomb par unité de charge (qÒ = 1 C)
Le sens du champ électrique dépend du signe de la charge.
On appelle ligne de champ une courbe tangente en chaque point
au vecteur champ électrique défini en ce point. Le faisceau des lignes
de champ définit la cartographie du champ électrique.
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Figure I.3: Dépendance du sens du champ électrique du signe de la
charge électrique
(a) : Ÿ > 0, le champ m est un vecteur sortant ou divergent.
(b) : Ÿ < 0, le champ m est un vecteur entrant ou convergent.

b. Potentiel électrostatique créé par une charge ponctuelle

Le potentiel électrique peut être défini à partir de l’énergie potentielle


donc du travail de la force.
Soient deux charges ponctuelles positives Ÿä et Ÿå placées
respectivement en un point O et à l’infini en M. Le travail æ de la force
Fçt’ que le milieu extérieur doit fournir pour ramener Ÿå de l’infini à O est
donné par:
å å å
£Ÿê Ÿå £Ÿê
æ = è Ké / & = è −K . & = − è #
. & = Ÿå
∞ ∞ ∞
K est la force subie par la charge Ÿä
= ÄOMÄ = OM
En considérant le principe de conservation de l’énergie, le travail
fourni est emmagasiné par la charge sous forme d’énergie potentielle :
æ= ì
£Ÿå
ì = Ÿê = Ÿê Zå = Ÿå Zê = ŸZ
Áí Áî
avec Zå = £ , Zê = £
A A
le potentiel créé respectivement par la
charge Ÿå et Ÿê ;
En généralisant, on peut écrire : mï = ð](µ) , l’énergie potentielle
d’une charge q soumise à un potentiel V(M) (exprimé en J/C ou en V
(volt)) est donné par:
Ÿå
Z( ) = £
!

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1.6.4. Comportement du champ à la traversée d’une surface
chargée

Les champs étudiés jusqu’à présent sont soit présents dans le vide,
soit créés par des distributions de charges dans le vide,
indépendamment de toute considération sur des milieux matériels. Mais
certains problèmes, font appel à la traversée d'interfaces entre deux
milieux matériels.
On considère une interface plane séparant deux milieux 1 et 2
portant une charge surfacique ² mais sans charges volumiques. La
relation entre les champs $ et # de part et d’autre de cette interface
peut être obtenue en considérant les deux cas ci-dessous:
• Milieu rectangulaire C coupé en deux (zone 1 et zone 2) de façon
symétrique par une surface S de côté l et de faible épaisseur e suivant z,
la formule de Stokes donne:

§ . &5 = 0
¨

Dans chacune des zones 1 et 2, le champ va être décomposé en


composante normale (projection sur la normale • = ñò ) et tangentielle
(projection sur une direction perpendiculaire à la normale) soit :

$ = $• + $/ et # = #• + #/

§ . &5 = ( $/ − #/ )5 +( $• − #• )6 =0
¨

Si le parcours rectangulaire est perpendiculaire à m\ et si


l’épaisseur e est faible (tend vers 0), alors la composante tangentielle
est continue à la traversée de l’interface.
#/ = $/

• Milieu cylindrique de surface S et de hauteur e, également coupé


en deux par l’interface ; en appliquant le théorème de Gauss on peut
écrire:

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›œ•/ õô
€ . &ô = = &ô$
ó ÇÈ ÇÈ Milieu

=( &ô†
#Ù − $Ù )ô + 2ö 6 ÷ ô Surface de
séparation
Puisque ÷ est continue en chargée õ
ü
&ô#
faisant tendre e vers 0, alors la
Surface de
composante normale donnée par Milieu Gauss
l’équation (1.19) est discontinue cylindrique de
hauteur 6
2
à la traversée de l’interface.
õ
#• = $• +
ÇÈ
1.6.5. Energie potentielle électrostatique
1.6.5.1. Cas d’une charge ponctuelle
Soit un champ E( ) et V(M) son potentiel associé, définis en tout point
M de l’espace.
L’énergie potentielle électrostatique est égale au travail qu’il faut fournir
pour amener une charge électrique q de l’infini à une position M.
ì =æ
Il faudra donc exercer sur la charge Ÿ une force extérieure opposée à la
force électrique due au champ :
Kçt’ = −Ÿ
Le travail fourni est alors la somme des travaux élémentaires de la force
extérieure Kçt’ le long du chemin qui mène la charge de l’infini à M.
å å
ì = æ = è Ké / ∙ &5 = −Ÿ è ∙ &5 = −ŸùZ( ) − Z(∞)û
ø ø
Comme le potentiel, l’énergie potentielle est définie à une constante
près. Et puisque le potentiel est pris nul à l’infini, Z(∞) = 0 , on a :
ì = ŸZ( )
De la relation
å å å
ì = −Ÿ è ∙ &5 = − è Ÿ ∙ &5 = − è K ∙ &5
ø ø ø
On obtient :
K = −9 8& ( ì )
NB : Une charge électrique ponctuelle isolée ne peut avoir une énergie
potentielle. Mais, en interagissant avec le champ d’une autre charge ou

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d’une distribution de charges, elle acquiert une énergie potentielle ì

engendrant une force d’interaction K = −9 8& ì.

1.6.5.2. Cas d’une distribution de N charges ponctuelles

L’énergie potentielle d’un système de distribution de N charges


ponctuelles Ÿœ placées aux points Åœ est égale au travail fourni par
l’extérieur contre les forces électrostatiques qu’elles échangent pour
amener l’ensemble de ces charges de l’infini jusqu’à leurs positions
finales Ŝ .
Soit un système de trois charges Ÿ$ , Ÿ# , Ÿ† placées respectivement
aux points Å$ , Å# , ņ . Pour déterminer l’énergie potentielle de ce
système, on adopte la même démarche que précédemment, qui consiste
à reconstituer le système en amenant les charges l’une après l’autre, de
l’infini à leurs positions définitives.
1ère étape: Dans l’espace vide, on amène d’abord Ÿ$ de l’infini à Å$ .
Le travail effectué est æ$ = 0.
2ème étape: Ÿ$ étant en Å$ , on amène Ÿ# de l’infini à Å# . Ÿ# va
interagir avec Ÿ$ .
Á… Ád
æ# = Ÿ# Z$→# = £
¼… ¼d
Travail effectué:

Zœ→Õ est le potentiel créé en þ par la charge Ÿœ .


3ème étape: Ÿ$ étant en Å$ et Ÿ# en Å# , on amène Ÿ† de l’infini à ņ .
Ÿ† va interagir à la fois avec Ÿ$ et Ÿ# .
Á… Á‡ Ád Á‡
æ† = Ÿ† Z$→† + Ÿ† Z#→† = £ ` + e
¼… ¼‡ ¼d ¼‡
Travail effectué:

Le travail total vaut: æ = æ$ + æ# + æ† = ì


Ÿ$ Ÿ# Ÿ$ Ÿ† Ÿ# Ÿ†
=£ + +
ì
Å$ Å# Å$ ņ Å# ņ
On retrouve la même expression si nous avions d’abord déplacé,
dans l’ordre Ÿ† ensuite Ÿ# et enfin Ÿ$ de l’infini à leurs positions
respectives. Cela permet de simplifier l’expression finale en rendant
symétrique l’expression de ì ci-dessus. D’où:
Ÿ# Ÿ† Ÿ$ Ÿ† Ÿ$ Ÿ#
2 ì = £ Ÿ$ + + Ÿ# + + Ÿ† +
Å$ Å# Å$ ņ Å$ Å# Å# ņ Å$ ņ Å# ņ
= Ÿ$ Z$ + Ÿ# Z# + Ÿ† Z†

Cours Electromagnétisme L3-PC (2017-2018) Chapitre I: Rappels Page 17/20


où Z$ est le potentiel résultant créé par les charges (Ÿ# , Ÿ† ) au point Å$ ,
Z# le potentiel créé par les charges (Ÿ† , Ÿ$ ) au point Å# ,
et Z† le potentiel créé par les charges (Ÿ$ , Ÿ# ) au point ņ .
$
On a donc ì = Ÿ$ Z$ + Ÿ# Z# + Ÿ† Z†
#

soit, en généralisant au cas de N charges ponctuelles,


Ù
1
ì = Ö Ÿœ Zœ &8ü, h3 h 5 ′ 6,78 6 ℎ8 9é
2
œÏ$

1.6.5.3. Cas d’une distribution continue de charges

On étend la sommation discontinue précédente à une sommation


intégrale.
En désignant par &Ÿ la charge élémentaire et par Z le potentiel
auquel est soumis cette charge, on obtient :
1
ì = èZ &Ÿ &8ü, h3 h 5 6,78 6 ℎ8 9é
2
$
Pour une distribution linéaire &Ÿ = &5 ì = Ü Z &5
#
$
Pour une distribution superficielle &Ÿ = õ&, ì = Üó õ Z &,
#
$
Pour une distribution volumique &Ÿ = * &' ì = Ü” * Z &'
#
Dans ce dernier cas, le calcul est effectué dans le domaine où * ≠ 0.
Une autre expression est aussi utilisée avec le champ électrique
en considérant l’équation locale de Maxwell relative au théorème de

ÇÈ
Gauss.

ì = è(∇ ∙ )Z( )&'


2
Utilisant l’identité div ∙ Z = Z div + ∙ gradZ.
= −Ü ∇Z &' + Ü ∇ ∙ Z &'
Àš
On obtient: ì #
Puisque = −∇Z, et utilisant le théorème de la divergence (Green-

ÇÈ
Oestrogratsky), on a:

= è # &' + § Z ∙ ∙ &,
ì
2 ” ó
Z( ) varie en 1 , ( ) varie en 1 , et &, varie en # #

Donc à grande distance ( ⟶ ∞), la deuxième intégrale tend vers 0.


L’énergie potentielle s’écrit alors:

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1
ì = è Ç # &' dans le domaine où ≠ 0
2 ” È
Cette expression montre que l’énergie apparait localisée partout
dans l’espace où le champ électrique n’est pas nul avec une densité

& ì 1
d’énergie égale à:

= = ÇÈ #
&' 2

1.7. Les équations de Maxwell dans le vide


Les équations de Maxwell (établies en 1876) sont l’expression des
lois fondamentales de l’électromagnétisme et constituent à ce titre, les
postulats de base de cette théorie. Elles sont au nombre de quatre et
régissent les phénomènes électriques.
Elles sont locales c'est-à-dire valables en tout point d’un milieu

( , h); Æ( , h) créé
matériel quelconque et à tout instant.
Le champ électromagnétique est le couple

les densités volumiques de charges *( , h) et de courant ( , h).


par une distribution de charges et de courants définie respectivement par

Dans le vide (région de l’espace vide mais en présence de charges),


les équations de Maxwell sont (revoir cours 2ème année):

{ U ∙ m = Žn
(
1
y
yU⋀m = − 2 @
\
zU ∙ Æ = 0 3
y
y
xU⋀ = È ` + ÇÈ ·/ e 4
·

ÇÈ et È représentent la permittivité diélectrique et la perméabilité


magnétique du vide, respectivement.
• L’équation (1) est celle de Maxwell-Gauss. Elle exprime le fait que le
flux de m à travers une surface fermée est reliée à la charge
électrique contenue à l’intérieur d’un volume délimité par cette
surface. Elle décrit comment un champ électrique est généré par des
charges électriques.
• L’équation (2) est celle de Maxwell-Faraday. Elle donne la relation
entre la circulation de sur un contour fermé et la variation
temporelle du flux de à travers une surface qui s’appuie sur ce

Cours Electromagnétisme L3-PC (2017-2018) Chapitre I: Rappels Page 19/20


contour. Elle décrit comment un champ électrique peut être créé
(induit) par la variation temporelle d'un champ magnétique: C’est le
phénomène d’induction très utilisé dans de nombreux générateurs
électriques.
• L’équation (3) est celle de Maxwell-Thomson. Elle exprime que le flux
de à travers n’importe quelle surface fermée est nul. ⟹ il n’existe
pas de «charge magnétique» ou monopole magnétique analogue à la
charge électrique. L'objet de base source d'un champ magnétique est
l'aimant, qui se comporte comme un dipôle magnétique avec un pole
nord et un pole sud.
• L’équation (4) est celle de Maxwell-Ampère. Elle exprime la relation
entre la circulation de sur un contour fermé et le flux du courant à
travers une surface s’appuyant sur ce contour. Autrement, elle
énonce que les champs magnétiques peuvent être générés de deux
manières: par les courants électriques (c'est le théorème d'Ampère)
et par la variation d'un champ électrique (c'est l'apport de Maxwell sur
cette loi).

Ces équations montrent notamment qu'en régime stationnaire, les


champs électrique et magnétique sont indépendants l'un de l'autre,
alors qu'ils ne le sont pas en régime variable où ils sont couplés.
Les champs et peuvent être entièrement déterminés
connaissant leurs divergences et leurs rotationnels.
Les équations de Maxwell sont linéaires, d’où la possibilité de
superposer les solutions.
Les équations de Maxwell sont compatibles entre elles et aussi
avec l’équation locale de conservation de la charge.
Démonstration: on part du fait que &WX(rot G) = 0

Ex1: &WX 3h = 0 ⟺ −&WX ` e = 0 ⟺ − &WXÆ ⟺ &WXÆ = 0


·½ ·
·/ ·/

Ex2: &WX 3h Æ = 0 ⟺ + È ÇÈ ·/ e =0
·
&WX ` È

H H
+ È ÇÈ &WX =0 ⟺ + È ÇÈ &WX =0
Hh Hh
⟺ È &WX È &WX

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H * H*
⟺ + È ÇÈ =0 &WX + =0
È &WX
Hh ÇÈ Hh

l’absence de charges (¤ = n)
En régime permanent en électrostatique (indépendant du temps) et en

D _ ∙ = 0@ = −_ Z
_⋀ = 0
la dernière équation permet d’écrire

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