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Thalia Gajicic, n°22100018 - L2 Médiation culturelle

M5MA001-P Théorie de l’art


Partiel final

Le Pérugin peint entre les années 1490 et 1500 cette œuvre : saint Sébastien. Elle
s’inscrit dans le siècle de la Renaissance, à la fin du Quattrocento. Il est question ici d’en
commenter ce tableau, en retraçant les techniques utilisées, preuves d’inscription dans ce
siècle.

Saint Sébastien est représenté d’une légère auréole, marque religieuse, pieuse et
divine. La position de ses hanches rappelle la posture du contrapposto. Il n’a pas l’air de
souffrir des flèches qui le transperce, dépeignant le récit en question. Ses yeux sont levés au
ciel, regardant probablement le soleil si on en croit l’ombre de son corps au sol. Nous
pouvons même le comparer à la représentation du Christ dans La flagellation du Christ de
Piero della Francesca (1444 et 1478) pour sa posture légère. La représentation du corps de
saint Sébastien est également comparable aux sculptures grecques, à l’image idéale du corps
et de l'antique. La perspective, qui naît au quattrocento, est également travaillée ici avec
précision, mettant en valeur la taille du corps. On peut y distinguer trois espaces, délimités
par le sol dallé. Le premier plan avec saint Sébastien, le second avec l’architecture qu’on
représente à travers un fort jeu de symétrie malgré les ruines de l’édifice à gauche, et enfin le
fond naturel, paysagé. La technique de la couleur est un des points les plus importants

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Thalia Gajicic, n°22100018 - L2 Médiation culturelle

lorsqu’on observe l'œuvre. En effet, l’artiste utilise la peinture à l’huile sur bois, ce qui
permet de mieux maîtriser et définir la technique de la perspective. L’utilisation du coloris
reste précise et délimite le tableau et chaque espace qui le compose. Le Pérugin va faire des
jeux chromatiques en alternance, notamment au niveau du fond paysager à travers des ombres
légères, des effets de lumière entre montagnes et vallées pour créer un effet de profondeur.
Toutes ces techniques de couleur permettent notamment de créer un volume.
La maniera moderna, imitation de la nature contraire à la manière grecque, émane
complètement à travers les détails du tableau. Le Pérugin, entre christiannisme et humanisme,
fait des références à l'architecture grecque par les arcades et leurs moulures, motifs inspirés
des villas romaines antiques, ou encore par la notation au-dessous. De plus, la référence peut
également aller jusqu’à un renvoi à la mythologie grecque qui représente la peste par des
flèches tirées (par Apollon). L’utilisation de la perspective va être associée à ce moment-là
avec l’idée du plaisir, de la jouissance, là où Vasari va par ailleurs reprocher un côté “trop
scolaire” à celle-ci. Michael Baxandall, qui tire conclusion au texte du Zardino di Oration
(Niccolò da Osimo, Venise, 1454), évoque Le Pérugin dans la représentation des “effets de
réels”, notamment à travers l’iconographie du détail des plaies. Il est question pour l’artiste
de préférer fournir un support pour le spectateur qui va lui-même projeter sa vision
personnelle de la dévotion, plutôt que de chercher un réel sentiment de pathétique1. C’est
donc dans un soucis du détail, que ce soit au niveau de la perspective ou de la couleur, que Le
Pérugin va permettre au spectateur de projeter son regard sur l’image de saint Sébastien
qu’on place dans une situation quasi neutre et lumineuse.

1
Arasse, D. (2009). Le Détail : Pour une histoire rapprochée de la peinture
(FLAMMARION), p. 85 - 86.

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