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Centre de cas

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Le choc des valeurs à la Maison des Jeunes (C)


Cas produit par Julie GENDRON sous la supervision de Nathalie LEMIEUX et de la profes-
seure Caroline AUBÉ.

Le fonctionnement du CA de la MDJ
Depuis les débuts de la MDJ, un CA voit à son bon fonctionnement. Il est composé de quatre
adultes représentant la communauté (parent, professeur, personnel du CLSC, etc.) et de trois
jeunes fréquentant la MDJ. Ces membres sont élus lors de l'assemblée générale annuelle. Parmi
ces sept représentants, quatre occupent un poste spécifique, c'est-à-dire celui de président, de
vice-président, de secrétaire et de trésorier; les trois autres ont un titre d'administrateur. Le
mandat du CA consiste à déterminer les orientations, les objectifs et les priorités de la MDJ et de
voir à leur réalisation. Les principaux domaines d'intervention du CA sont la planification
stratégique et la gestion financière. Membre du Regroupement des Maison des Jeunes du Québec,
le CA s'assure de participer activement aux activités et aux événements organisés par le regrou-
pement.

La coordinatrice de la MDJ, Madeleine, relève directement du CA. Elle assiste à toutes les
rencontres, mais elle ne possède pas de droit de vote. Mensuellement, elle doit remettre aux
membres du CA un rapport détaillé des activités réalisées sous sa supervision, ainsi qu’un bilan
financier réalisé par le commis comptable. Elle doit également s’assurer que tous les employés
assument correctement leurs responsabilités. Bref, Madeleine s’occupe de la gestion quotidienne
de la MDJ, mais lorsqu’elle doit prendre une décision d’une certaine importance, elle doit se
référer au CA.

La rencontre du 29 novembre
Lorsque le temps est venu de discuter de la trésorerie, le président céda la parole au trésorier et à
Louis-Thomas.

Trésorier : Bonsoir Louis-Thomas. Je vais te laisser présenter ton bilan.

Louis-Thomas : Bonsoir à tous. Je suis bien content de vous présenter le bilan financier dernier
mois.

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Tous droits réservés pour tous pays. Toute traduction ou toute modification sous quelque forme que ce soit est interdite.
Ce cas est destiné à servir de cadre de discussion à caractère pédagogique et ne comporte aucun jugement sur la situation
administrative dont il traite.
Déposé au Centre de cas HEC Montréal, 3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal (Québec) Canada H3T 2A7.
L'utilisation de ce document est permise seulement pour Benoit Cherré de ESG UQAM jusqu'au 18 décembre 2013.
Le choc des valeurs à la Maison des Jeunes (C)

Trésorier : Nous te remercions Louis-Thomas d’être des nôtres ce soir.

Louis-Thomas : C’est la première fois que j’ai la chance de vous rencontrer en personne depuis
mon embauche. Voilà maintenant le troisième bilan que je produis depuis que je travaille
à la MDJ. Je suis certain que vous aurez plusieurs questions à me poser étant donné les
résultats du bilan actuel. Vous l’avez probablement déjà examiné, car il vous a été envoyé
par courriel la semaine dernière. Voici votre copie papier. J’aimerais tout d’abord vous
dire que j’accorde une grande importance au respect du budget comme vous nous l’avez
clairement demandé. De plus, je m’efforce d’améliorer les liquidités de la MDJ. Or, vous
avez sans doute remarqué que le présent bilan est assez décevant. Les liquidités sont
inférieures à ce qui avait été prévu.

Trésorier : Effectivement, Louis-Thomas, nous l’avons tous remarqué. As-tu des explications à
nous donner?

Louis-Thomas : Certainement! Depuis plusieurs semaines, nous avons dû faire face à différents
imprévus. D’abord, Sophie a payé un taxi à un jeune qui avait peur de retourner chez lui
en raison d’un attroupement intimidant de délinquants près de la MDJ. En outre, les
sorties effectuées avec les jeunes se sont avérées beaucoup plus coûteuses que prévues.
Par exemple, Gabrielle était certaine que le coût de la sortie à la Récréathèque incluait le
repas du midi des 20 jeunes. Elle avait donc dit aux jeunes de ne pas apporter de lunch.
Comme le repas n’était finalement pas inclus, elle a dû acheter des lunchs pour tous les
jeunes. De plus, la semaine dernière, l’imprimante de Madeleine a rendu l’âme. Elle était
désuète, mais nous étions convaincus qu’elle fonctionnerait encore quelques années. Le
jour même, Madeleine est allée en acheter une autre sans même en discuter avec moi au
préalable. Ainsi, elle a pensé faire un bon coup en achetant une imprimante multifonc-
tionnelle qui peut à la fois télécopier, photocopier et scanner. Le coût de cette imprimante
n’était aucunement prévu dans le budget.

Trésorier : Maintenant, comment envisagez-vous, Madeleine et toi, compenser le budget pour


ces dépenses additionnelles?

Louis-Thomas : Il faudrait d’abord faire prendre conscience à Madeleine de l’importance de la


situation dans laquelle nous nous trouvons.

Trésorier : Que veux-tu dire, Louis-Thomas?

Louis-Thomas : Depuis mon entrée en fonction, j’ai appris à connaître davantage Madeleine.
Elle est très gentille et très aimable. Elle aime rendre service à tout le monde. Elle est
continuellement optimiste. Cependant, j’ai l’impression qu’elle ne se rend pas compte de
l’importance des difficultés financières auxquelles fait face la MDJ. Si elle avait été le
moindrement réaliste, elle n’aurait pas fait l’achat de l’imprimante sans me consulter. Je
n’ai pas osé lui demander de la retourner au magasin. J’ai aussi l’impression que la super-
vision des employés ne constitue pas une priorité pour Madeleine. Sophie et Gabrielle
font tout ce qu’elles désirent sans demander l’avis de Madeleine. De plus, Madeleine ne
lit jamais les rapports que je produis puisqu’elle ne les comprend pas. Ce qui me déçoit le
plus, c’est qu’elle ne veut même pas que je tente de lui expliquer les chiffres afin qu’elle

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prenne conscience de la situation. Bref, il me sera bien difficile de répondre à vos attentes
avec une supérieure aussi peu disciplinée et inconsciente des défis auxquels je suis
confronté. Somme toute, je la respecte tout de même en raison de son grand dévouement
pour la MDJ.

2005-11-21

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