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Introduction

Mehmet Ali né à la fin des années 1760 à Kavala en Macédoine orientale (alors dans l'Empire


ottoman) et mort le 2 août 1849 à Alexandrie en Égypte, est un officier ottoman
d'origine turco albanaise, vice-roi d'Égypte de 1804 à 1849, il a notamment effectué de
nombreuses réformes, dont le succès a par ailleurs été variable, et a cherché tout au long de son
règne à batre un Empire égyptien et à acquérir une indépendance plus grande vis-à-vis considéré
comme le fondateur de l'Égypte moderne.
Il est le fils d'Ibrahim Agha, commandant du contingent local d'irréguliers et marchand de tabac
d'origine turque de Konya et de Zainab, la fille du gouverneur de la ville Husain Agha.
Lorsqu'il perdit son père durant son enfance, Méhémet Ali fut élevé par son oncle et ses cousins.
En récompense de son travail acharné, son oncle lui attribua le rang de Bölükbaşı afin qu'il puisse
collecter les impôts dans sa ville de Kavala. Il s'acquitta de cette tâche avec succès et s'éleva au
rang de second commandant sous les ordres de son cousin Sarachesme Halil Agha dans le
contingent des volontaires de Kavala qui furent envoyés afin de réoccuper l'Égypte après le retrait
de Bonaparte.

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1 Ascension au pouvoir en Égypte

Méhémet Ali Arrive en Égypte le 11 mars 1801 par ordre du sultan Ottaman pour combattre les
français parceque Le retrait français avait laissé la province ottomane sans dirigeant.
Le pouvoir des mamelouks affaibli n'avait pas été anéanti, les Ottomans profitant alors de cette
faiblesse pour rétablir leur contrôle sur la région.

Au cours de cette période d'anarchie, Méhémet Ali utilisa ses troupes albanaises sur deux fronts,
le premier afin de conquérir le pouvoir et le second pour son prestige personnel.
En 1805, le peuple lassé par l'instabilité chronique se révolte, dirigé par les oulémas. Un groupe
de notables égyptiens demanda la démission du wāii (gouverneur), Ahmad Kurshid Pacha, et la
prise du pouvoir par Méhémet Ali.

Le sultan ottoman Selim III n'étant pas en mesure de s'opposer à l'ascension de Méhémet Ali,


consolida la position de ce dernier. Pendant les combats entre les mamelouks et les Ottomans
entre 1801 et 1805, Méhémet Ali veilla à ne jamais perdre le soutien populaire qui l'avait mené
là. En se positionnant comme le protecteur du peuple, Méhémet Ali réussit à contenir l'opposition
populaire jusqu'à l'affermissement de son pouvoir.

2 Massacre des Mamlûks

De 1805 à 1811, Muhammad Ali consacre l'essentiel de ses actions à consolider son pouvoir en
éliminant tous ses concourants politiques et militaires, en particuliers, les puissants Mamlûks,
divisés et installés en Haute-Égypte. Il utilise de différents types de ruses, mais son coup final, a
eu lieu le 01 mars 1811, où il invite le plus part des chefs Mamlûks à la citadelle du Caire pour

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assister à la cérémonie de la nomination et le départ de son fils Ahmad Tosson à la tête de
l'armée Égyptienne, en campagne contre les Wahhabites.
Au moment où ces Mamlûks traversaient un passage couvert, Muhammad Ali donne l'ordre
d'ouvrir le feu, 480 Mamlûks ont été masacrés. Ensuite il envoie son fils Ibrahim en Haute-
Égypte pour poursuivre et éliminer les Mamlûks qui ont réussi à échapper à ce massacre. En
effet, quand il a reçu l'ordre du sultan ottoman Mahmud II d'envoyer son armée en Arabie pour
mater la révolte des Wahhâbites, il trouve irraisonnable de faire partir cette armée tant qu'il n'a
pas fait disparaître ses rivaux Mamlûks qui ne cherchent qu'à l'éliminer du pouvoir en Égypte.

Malgré son acharnement contre les Mamlûks, quelques-uns ont été épargnés, et incorporés plus
tard à l'armée et à l'administration sous le règne de Muhammad Ali et ses successeurs.
Pour consolider son pouvoir, il devait aussi contrôler et réduire la puissance des Ashraf et les
'Uléma' (les sommités religieuses, qui sont très influents dans l'administration, l'économie du
pays et dans le domaine social et surtout religieux. Un des plus influents de ces notables, est
'Umar Makram, nakib al-ashraf En 1809, Muhammad Ali l'isole et l'exile après avoir entré en
conflit avec lui et les 'Uléma qui protestaient contre les taxes imposées par l'administration
égyptienne sur les terres de waqf dans certaine province.

3 La modernisation de l'Égypte et le développement des secteurs


économiques et vitaux

Muhammad Ali, dès son ascension au pouvoir, il se met au travail pour développer et moderniser
l'Égypte dans tous les domaines : économiques, sociaux, éducatifs, politiques et militaires. Il
modernise le système d'impositions pour augmenter au maximum les revenus de l'État ; il étend
la superficie des terres cultivables et modernise l'agriculture et le système de prélèvements des
impôts il inclut dans ce système d'impositions les terres des (waqf) les terres qui sont possédées
par les institutions religieuses et leurs revenus servent à administrer et entretenir ces institutions).
Il encourage l'extension des cultures traditionnelles comme le blé, l'orge, les haricots, le riz, la
canne à sucre, le sésame, l'indigo, le coton courte soie, le chanvre, et il introduit des nouvelles
cultures comme le coton longue soie ; l'Égypte devient l'un des principaux producteurs mondiaux
de coton et son économie dépendait beaucoup du prix mondial de ce produit.
Le commerce intérieur et extérieur ont connu aussi, une importante amélioration, il est contrôlé et
taxé efficacement par l'État.
L'industrie locale a été modernisée pour réduire les importations ; des manufactures et des usines
utilisant des technologies modernes ont été ouvertes ; d'abord, des usines d'armement et ensuite
des usines de l'industrie agroalimentaire, comme les moulins à riz et les raffineries de sucre et
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aussi, les manufactures d'idigo et des tanneries...

Dès 1809, il envoie des missions d'étudiants pour apprendre dans les grandes écoles et universités
en Europe. En 1816, une école de cadastre a été créée en Égypte, et plus tard, des écoles
militaires utilisant des programmes européens voient le jour. Muhammad Ali s'efforce de
moderniser et organiser l'enseignement primaire et secondaire ; il permet d'ouvrir des écoles de
l'enseignement supérieur, comme les écoles de Médecine, de pharmacie, de médecine vétérinaire,
de chimie, de génie civile, des langues, des institutions de traduction. Il modernise aussi, le
réseau routier en général et dans les villes et dans la campagne, il construit des ponts, des canaux
d'irrigation, des barrages, des établissements publics admiratifs et utilitaires, des hôpitaux, puis
des palais pour les membres de sa famille et les grands responsables de l'État ; ensuite, il distribue
à ces privilégiés des vastes terres agricoles, ce qui fait naître en Égypte les grands et riches
propriétaires qui pèsent lourdement sur la population égyptienne ; l'inégalité sociale s'accentue.
Pour cette campagne de modernisation de l'Égypte, Muhammad 'Ali était obligé de chercher
l'aide des pays industriels, en particulier les deux grandes puissances économiques et militaires
rivales de l'époque, la Grande-Bretagne et la France, mais à partir de 1820, il se montre plus
confiant et plus amical avec la France, ce qui lui cause la rivalité des Britanniques qui vont
l'empêcher plus tard, de réaliser son grand rêve d'un empire s'étendant du Soudan à l'Arabie et la
Grand Syrie

4 Une Egypte independante

Les relations de Méhémet Ali avec le pouvoir ottoman apparaissent conflictuelles. Celui-ci est
désireux de procurer plus d’indépendance à l’Egypte, et par conséquent à lui-même en tant que
Pacha d’Egypte, mais il semble que Méhémet Ali est conscient de devoir opérer dans les cadres
définis par le pouvoir ottoman. Il entre cependant en guerre contre le sultan Mahmoud II en 1831,
pour deux raisons : la première est sa rancœur vis-à-vis du sultan de ne pas lui avoir donné la
Syrie en échange de son aide lors de la guerre d’indépendance grecque, la seconde est d’ordre
religieuse. La guerre qu’il mène contre les Ottomans est une atteinte directe contre le sultan, ainsi
qu’un signe de rébellion ouverte. L’expédition est une réussite sur le plan militaire : le 21
décembre 1832, lors de la bataille de Konya, l’armée égyptienne constituée de 15 000 hommes
bat l’armée ottomane. Pour mettre fin à cette guerre, Français et Britanniques interviennent de
façon diplomatique et la solution négociée en 1833, lors de la convention de Kutayah, donne à
l’Egypte le contrôle sur la Syrie et la Palestine. C’est alors l’apogée de l’Empire de Méhémet Ali
et de son règne.

En 1839, le sultan Mahmoud II reprend la guerre mais connaît une défaite décisive face au fils de
Méhémet Ali, Ibrahim Pacha, gouverneur de Syrie. Les armées égyptiennes menacent à nouveau
Constantinople et les grandes puissances européennes interviennent dans le but de conserver
l’Empire ottoman et, plus largement, l’équilibre des puissances en Europe. La convention de
Londres, signée le 15 juillet 1840, donne alors à Méhémet Ali le pachalik d’Egypte, c’est-à-dire
une certaine forme d’indépendance, pour lui et ses descendants, instituant de fait une dynastie
héréditaire, ainsi que Saint-Jean d’Âcre et la Syrie méridionale durant sa vie seulement. Tous les
autres territoires doivent être évacués. Cependant, la convention est en partie un échec, le Pacha
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refusant de se plier à de telles conditions et envisageant même à un moment une entrée en guerre
contre les grandes puissances. Suite à d’importantes négociations et à la prise de conscience de
Méhémet Ali du danger qu’il court d’être destitué de son poste de gouverneur, un compromis est
trouvé : Méhémet Ali obtient la pachalik héréditaire d’Egypte à l’exclusion de toutes autres
possessions. Farouk, le dernier roi d’Egypte, est ainsi un descendant authentique de Méhémet Ali.

Ces événements marquent la fin des ambitions de conquête de Méhémet Ali. La fin de son règne,
entre 1841 et 1849, est marquée par des difficultés financières et par les luttes de pouvoir entre
ses différents fils pour lui succéder. A sa mort, le 2 août 1849, à l’âge de 80 ans, son petit-fils
Abbas lui succède.

5 Les dernières années de Muhammad Ali

Muhammad Ali reste à la tête de l'Etat d'Égypte jusqu' au 2 mars 1848, à cette date, du fait de son
âge, et de son incapacité mentale, c'est son fils Ibrahim Pacha qui le remplace sous l'ordre du
sultan ottoman Ibrahim Pacha meurt, avant son père, le 10 novembre 1848 et c'est 'Abbas Helmy
I le fils d'Ahmad Tosson fils de Muhammad Aly Pacha qui devient wali (vice-roi d’Égypte
Après avoir vu son fils et son petit-fils gouverner l'Égypte, le fondateur de la dynastie,
Muhammad Ali meurt le 2 auôt 1849, à Alexandrie a été enterré dans la mosquée qui porte son
nom ) , à la citadelle du Caire La construction de cette mosquée a été commencée durant le règne
de Muhammad Ali, mais c'est le vice-roi d'Égypte, 'Abbas Helmy I(1848-1854) qui l'a achevé.

Les historiens donnent à Muhammad Ali le titre de "fondateur de l'Égypte moderne et le


précurseur du réveil du monde arabe il est pour les Arabes l'exemple le plus parlant d'un
dirigeant, d'origine albanais, donc ne parlant pas l'arabe, qui a consacré une grande partie de sa
vie à reconstruire l'Égypte, puis en profitant des progrès économiques, politiques, sociaux et
militaires obtenus en Égypte, il a tenté, avec beaucoup de conviction, de libérer l'Égypte et sa
jumelle la Syrie, de la domination ottomane.

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