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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

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DEPARTEMENT D’HISTOIRE

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Exposé

THEME :

EGYPTE DE MEHEMET ALI

Présenté par : Sous la direction de :


Ousseynou Siré
Diouf Monsieur Ambroise Djéré
Mendy

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PLAN
INTRODUCTION
I. La conquête de la prise de pouvoir

1. Le débarquement des Français 1798-1801


2. La succession des gouverneurs d’Égypte entre 1802 et 1805

II. Les réformes et transformations sous le règne de Méhémet Ali

1. Modernisation de l’armée et réformes militaires


2. Politiques économiques et agraires

3. Innovations dans l’éducation et la modernisation sociale et de


l’industrie

III. L’indépendance de l’Égypte 1831-1840


1. La guerre du sultan Mahmoud II 1831-1833 et
1839-1841
2. La fin du règne de Mèhèmet Ali 1841-1849

CONCLUSION

2
INTRODUCTION
Méhémet Ali est généralement considéré comme le fondateur de l’Égypte moderne.
Il est né en 1769 dans le port de Kaválla qui appartenait à la partie albanaise de la
Macédoine, faisant donc de lui un sujet à la fois albanais et de l’empire ottoman. Après la
mort de son père, Ibrahim Aga, il est élevé par son oncle et se marie avec Amine, veuve
d’Ali Bey et cousine du gouverneur de la région. Ayant gouvernée de 1805 à 1849, il a
notamment effectué de nombreuses réformes dont le succès a par ailleurs été variable,
et a cherché tout au long de son règne à bâtir un empire égyptien et à acquérir une
indépendance plus grande vis-à-vis de la Sublime Porte.

I. La conquête de la prise de pouvoir


1. Le débarquement des Français 1798-1801
La campagne d'Égypte est l'expédition militaire en Égypte menée par le général Bonaparte
et ses successeurs, de 1798 à 1801, dans le but de s'emparer de l'Égypte et de l'Orient et
de barrer la route des Indes à la Grande-Bretagne, dans le cadre de la lutte contre cette
dernière puisqu'elle maintenait les hostilités contre la France révolutionnaire.
Méhémet Ali est né en 1769 dans le port de Kavalla qui appartenait à la partie
albanaise de la Macédoine, faisant donc de lui un sujet à la fois albanais et de
l’Empire ottoman. Après la mort de son père, Ibrahim Aga, il est élevé par son oncle et
se marie avec Amine, veuve d’Ali Bey et cousine du gouverneur de la région.

Le 1er et 2 juillet 1798 correspondent au débarquement français sur le sol égyptien et


à la prise d’Alexandrie. Le 21 juillet a lieu la bataille d’Imbabeh ou la victoire des
Pyramides sur les Mamelouks. Le 24 juillet, les troupes françaises font leur entrée au
Caire. En moins d’un mois, les Français se sont rendus maîtres des deux plus
grandes villes égyptiennes. Cependant, le 1er août 1798, Nelson détruit la flotte
française. Cette bataille navale d’Aboukir, ou bataille du Nil, va fortement contrecarrer
les ambitions orientales de Napoléon et enliser l’armée française sur le territoire
égyptien. La flotte française ayant été détruite en rade d’Aboukir, Alexandrie n’eut
qu’un rôle secondaire. Cet événement modifia les stratégies de conquête des
territoires limitrophes et justifia le choix de faire du Caire la principale place de dépôt
de l’armée d’Orient pour les opérations militaires à venir. Les places de dépôts sont
pour les armées ce que sont les arsenaux pour les flottes. Une place de dépôt est la
plupart du temps située dans une grande ville et comprend au moins un hôpital
militaire. Une priorité absolue est accordée à la construction de magasins à poudre et
de casernes. La place de dépôt sert aussi au stationnement des parcs d’artillerie, aux
écuries pour la cavalerie, aux entrepôts de munitions et aux magasins de vivres. Les
places de dépôt sont nécessaires pour faire des campagnes et il n’y a évidemment
pas de guerre offensive sans arrière.

Les 21 et 22 octobre 1798, la population du Caire se révolte contre les Français qui
bombardent la ville. Cette première révolte, réprimée violemment, impose aux
Français de revoir l’ensemble de leurs moyens militaires pour un contrôle plus effectif
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de la ville. La première phase des grands travaux du Caire commence le lendemain
de la première insurrection. Les Français les appellent aussi des travaux
d’embellissement de la ville avec l’agrandissement de certaines rues (pl. 1). Les
fortifications du Caire sont aménagées fin octobre, les soldats français réarment la
Citadelle et créent des fortins sur les hauteurs qui dominent Le Caire 9. Les plus
anciens et les principaux forts sont situés aux points cardinaux, il fallait « ceinturer la
ville » : au nord, la tour Camin, au sud, le fort Muireur, à l’est, le fort Dupuy et à l’ouest
le fort de l’Institut (pl. 2). Au total, douze forts sont créés en 1798.

En 1798, le génie français s’installa d’abord dans la ferme d’Ibrāhīm Bey, près du Nil
et face à l’île d’al‑Rawḍa. La ferme fut fortifiée avec une enceinte terrassée et
rebaptisée fort Debroye. Rapidement le lieu fut converti en hôpital militaire 13. Au vu
de la localisation des différentes installations, c’est l’île d’al‑Rawḍa et ses alentours
qui avaient été choisis pour être la partie névralgique et centrale de la place de dépôt
du Caire (pl. 2) 14.

Le 10 février 1799 (an VIII), Bonaparte quitte le Caire pour l’Expédition de Syrie. Le
fort d’al‑ʿArīš est pris le 20 février 1799 et Jaffa, en Palestine, est soumise le 6 mars.
Le siège de Saint-Jean-d’Acre débute le 19 mars et se solde par une défaite, mais les
Français remportent la victoire du Mont-Thabor le 17 mai 1799. Pendant la campagne
de Syrie, la situation au Caire est stable et les ouvrages commandés par Bonaparte
sont terminés. Cependant la situation des troupes françaises est intenable, ils sont
face à des ennemis sur les mers avec les Anglais, sur les terres avec les Ottomans, et
font face à des révoltes dans les villes égyptiennes. Le 14 juin 1799, Bonaparte est de
retour au Caire. Les Français remportent la bataille terrestre ­d’Aboukir le 25 juillet.
Cependant, Bonaparte ne voit aucune issue favorable à l’Expédition d’Éypte, alors
que les affaires et ses ambitions personnelles le rappellent en France. Il quitte
l’Égypte le 22 août 1799 et laisse le commandement de l’armée à Kléber.

A la suite de la décision du fils du gouverneur, placé à la tête du contingent, de rentrer


au pays, Méhémet Ali est alors nommé à sa place. Il gravit rapidement la hiérarchie
militaire, étant tout d’abord nommé colonel après un fait d’armes contre les Français,
puis général. Cependant, lorsque les Français se retirent d’Egypte et qu’il s’agit de
régler le problème de la vacance du pouvoir et du désordre instauré en Egypte,
Méhémet Ali n’est pas en position d’être nommé gouverneur de l’Egypte.

2. La succession des gouverneurs d’Égypte entre 1802 et 1805


La situation de l’Egypte est déchirée entre deux pouvoirs concurrents : celui des
Mamelouks qui, bien qu’affaibli, est toujours présent et celui de l’Empire ottoman qui
renforce son contrôle sur la province égyptienne. A ces deux forces s’ajoutent les
Britanniques dont la visée principale est d’empêcher un éventuel retour des Français en
Egypte, et qui soutiennent le retour au pouvoir des Mamelouks, considérés comme plus
aisément manœuvrables qu’un Pacha nommé et délégué par la sublime Porte. Entre
1802 et 1805, quatre gouverneurs d’Egypte se succèdent : Khusrew Pacha, Tahir
Pacha, Ali-el-Djezain et Kurchid Pacha. Après les assassinats de Tahir Pacha et d’Ali-
el-Djezain, Kurchid Pacha devient gouverneur. Mais Méhémet Ali, en tant que
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commandant des Albanais, c’est-à-dire de la principale entité militaire du pays, est au
premier rang des prétendants à la succession. Il décide alors de s’allier avec les ulémas
(docteurs de la loi islamique) qui ont pris la tête du mouvement de protestation et de
résistance face aux Mamelouks et acquiert au moyen de cette alliance une forte
popularité au Caire. Le 12 mai 1805, Méhémet Ali manœuvre ses troupes albanaises,
qui n’ont pas été payées, de sorte que celles-ci reportent leur colère contre le
gouverneur Kurchid Pacha. Celui-ci, se sentant menacé, prend la fuite. Les ulémas
proclament alors Méhémet Ali Pacha d’Egypte. Cependant, soucieux d’agir dans le
cadre de la légalité, il faut encore pour Méhémet Ali attendre la confirmation de son
investiture par Selim III. Les ulémas demandent au sultan de ratifier leur décision : le
sultan, n’étant pas réellement en mesure d’empêcher cette désignation et considérant
qu’il peut céder aux Egyptiens sur ce point, confirme l’investiture du nouveau Pacha
dans un firman datant du 18 juin 1805. Méhémet Ali devient alors officiellement et
légalement Pacha d’Egypte.

II. Les réformes et transformations sous le règne de Méhémet Ali

1. Modernisation de l’armée et réformes militaires


Méhémet Ali a reconnu dès le début de son règne l'importance d'une armée moderne et
bien entraînée pour consolider son pouvoir et défendre l'Égypte contre les menaces
extérieures. Pour moderniser l'armée égyptienne, il a entrepris une série de réformes
audacieuses :

-Formation et équipement : Méhémet Ali a envoyé des officiers égyptiens en Europe


pour étudier les techniques militaires occidentales. À leur retour, il a réorganisé l'armée
égyptienne sur le modèle européen, en mettant l'accent sur la discipline, la formation et
l'équipement modernes.

-Introduction de nouvelles armes : Pour renforcer les capacités de l'armée égyptienne,


Méhémet Ali a introduit de nouvelles armes et technologies militaires importées
d'Europe, notamment des fusils à percussion, des canons et des équipements de
fortification. Cette modernisation de l'arsenal militaire égyptien a amélioré sa capacité
de défense et d'offensive.

-Conscription et organisation : Méhémet Ali a mis en place un système de conscription


obligatoire pour constituer une force armée nationale capable de rivaliser avec les
armées européennes et ottomanes. Il a également réorganisé l'armée en divisions et en
régiments bien structurés, dotés d'une chaîne de commandement claire et d'une
discipline stricte.

-Utilisation de la force militaire : Méhémet Ali a utilisé son armée modernisée pour
étendre son autorité et consolider son contrôle sur l'Égypte. Il a mené plusieurs
campagnes militaires réussies contre ses rivaux internes et externes, consolidant ainsi
son emprise sur le pays et étendant son influence dans la région.

Grâce à ces réformes militaires audacieuses, Méhémet Ali a transformé l'armée


égyptienne en une force puissante et moderne, capable de rivaliser avec les armées
5
européennes et ottomanes de l'époque. Cette modernisation de l'armée a non
seulement renforcé le pouvoir de Méhémet Ali en Égypte, mais elle a également
contribué à faire de l'Égypte une puissance militaire émergente dans la région
méditerranéenne.

2. Politiques économiques et agraires


Méhémet Ali a entrepris des réformes économiques et agraires d'envergure afin de
moderniser l'économie égyptienne et de consolider son pouvoir.

-Diversification agricole : Conscient de l'importance de l'agriculture dans l'économie


égyptienne, Méhémet Ali a encouragé la diversification des cultures. Il a introduit de
nouvelles cultures lucratives telles que le coton, le lin et la canne à sucre, aux côtés des
cultures traditionnelles comme le blé et le riz. Cette diversification a permis de stimuler
les exportations et de renforcer la base économique du pays.

-Réforme foncière : Méhémet Ali a entrepris une réforme foncière visant à redistribuer
les terres pour favoriser une répartition plus équitable de la propriété foncière. Il a
confisqué les vastes domaines des élites terriennes et les a redistribués aux petits
agriculteurs. Cette politique a contribué à améliorer les conditions de vie des
agriculteurs et à accroître la production agricole.

-Investissements dans les infrastructures : Reconnaissant l'importance des


infrastructures pour le développement économique, Méhémet Ali a investi massivement
dans la construction de canaux d'irrigation, de routes et de ports. Ces infrastructures
ont permis d'augmenter la productivité agricole, de faciliter les échanges commerciaux
et de renforcer l'intégration économique du pays.

-Encouragement du commerce : Méhémet Ali a encouragé le développement du


commerce intérieur et extérieur en réduisant les taxes et les restrictions commerciales.
Il a conclu des accords commerciaux avec des partenaires étrangers, notamment la
France et le Royaume-Uni, afin de promouvoir les échanges commerciaux et d'attirer
les investissements étrangers.

-Création de monopoles d'État : Pour maximiser les revenus de l'État, Méhémet Ali a
établi des monopoles d'État sur certaines industries clés telles que le tabac, le sel et le
coton. Ces monopoles lui ont permis de contrôler les prix, de collecter des taxes et de
financer ses réformes et ses projets de modernisation.

Grâce à ces réformes économiques et agraires, Méhémet Ali a contribué à transformer


l'Égypte en une économie plus dynamique et diversifiée. Ses politiques ont favorisé la
croissance économique, stimulé le commerce et renforcé la position de l'Égypte sur la
scène internationale. Ces réformes ont eu un impact durable sur l'économie égyptienne
et ont posé les bases du développement économique du pays au cours des décennies
suivantes.

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3. Innovations dans l’éducation et la modernisation sociale et de
l’industrie
Méhémet Ali a compris que pour moderniser l'Égypte et consolider son pouvoir, il était
essentiel d'investir dans l'éducation et de promouvoir la modernisation sociale. Ses
réformes dans ce domaine ont été significatives.

-Création d'institutions éducatives : Méhémet Ali a fondé de nouvelles écoles et


institutions d'enseignement à travers l'Égypte, avec un accent particulier sur l'éducation
primaire et secondaire. Ces écoles ont été conçues pour offrir une éducation de qualité
aux jeunes Égyptiens, afin de former une main-d'œuvre instruite et compétente pour les
besoins émergents de l'économie en développement.

-Promotion de l'enseignement supérieur : En plus des écoles primaires et secondaires,


Méhémet Ali a également établi des institutions d'enseignement supérieur, y compris
des écoles techniques et des académies militaires. Ces établissements visaient à
former des ingénieurs, des médecins, des officiers militaires et d'autres professionnels
nécessaires pour moderniser l'Égypte et renforcer son potentiel économique et militaire.

-Encouragement de l'éducation des femmes : Contrairement à la norme de l'époque,


Méhémet Ali a encouragé l'éducation des femmes en Égypte. Il a établi des écoles
spéciales pour les filles, leur offrant ainsi l'opportunité d'acquérir des connaissances et
des compétences qui leur permettraient de jouer un rôle plus actif dans la société.

-Modernisation sociale : Parallèlement à ses efforts dans le domaine de l'éducation,


Méhémet Ali a également entrepris des réformes sociales visant à moderniser la
société égyptienne. Il a encouragé l'adoption de nouvelles technologies et pratiques
agricoles, l'amélioration des infrastructures sanitaires et la promotion de la santé
publique.

-Immigration européenne : Pour favoriser la modernisation et l'innovation, Méhémet Ali


a encouragé l'immigration d'experts européens en Égypte. Des ingénieurs, des
architectes, des médecins et d'autres professionnels européens ont été invités à
apporter leur expertise et leur savoir-faire pour contribuer au développement du pays.

A partir de 1816, Méhémet Ali décide de développer de la même façon l’industrie,


poussé notamment par les nombreux conseillers français ou européens dont il est
entouré. Pour cela, il s’arroge à nouveau le monopole des moyens de production
industriels et entame la construction d’usines. Cependant, contrairement au relatif
succès de la politique agricole qui a permis l’implantation de deux nouvelles cultures
que sont le coton et la canne à sucre, la politique industrielle est un échec en raison de
la faiblesse des relais de l’administration, de la faiblesse de l’équipement et des
machines européennes souvent inadaptées.

Au final, les tentatives de modernisation de l’Egypte par l’importation, en partie, du


modèle occidental, ne connaissent qu’une réussite partielle et Méhémet Ali lui-même

7
constate la difficulté « d’adapter un modèle occidental à une économie en voie de
développement

En résumé, les réformes éducatives et sociales de Méhémet Ali ont joué un rôle crucial
dans la modernisation de l'Égypte au XIXe siècle. Elles ont permis de former une main-
d'œuvre qualifiée, de promouvoir l'égalité des sexes, d'encourager l'innovation et
d'améliorer les conditions de vie pour de nombreux Égyptiens. Ces réformes ont jeté les
bases d'une société plus éclairée, dynamique et progressiste, contribuant ainsi à
l'émergence de l'Égypte en tant que puissance régionale influente.

III. L’indépendance de l’Égypte 1831-1840

1. La guerre du sultan Mahmoud II 1831-1833 et 1839-1841


Les relations de Méhémet Ali avec le pouvoir ottoman apparaissent conflictuelles. Celui-
ci est désireux de procurer plus d’indépendance à l’Egypte, et par conséquent à lui-
même en tant que Pacha d’Egypte, mais il semble que Méhémet Ali est conscient de
devoir opérer dans les cadres définis par le pouvoir ottoman. Il entre cependant en
guerre contre le sultan Mahmoud II en 1831, pour deux raisons : la première est sa
rancœur vis-à-vis du sultan de ne pas lui avoir donné la Syrie en échange de son aide
lors de la guerre d’indépendance grecque, la seconde est d’ordre religieuse. La guerre
qu’il mène contre les Ottomans est une atteinte directe contre le sultan, ainsi qu’un
signe de rébellion ouverte. L’expédition est une réussite sur le plan militaire : le 21
décembre 1832, lors de la bataille de Konya, l’armée égyptienne constituée de 15 000
hommes bat l’armée ottomane. Pour mettre fin à cette guerre, Français et Britanniques
interviennent de façon diplomatique et la solution négociée en 1833, lors de la
convention de Kutayah, donne à l’Egypte le contrôle sur la Syrie et la Palestine. C’est
alors l’apogée de l’Empire de Méhémet Ali et de son règne.

En 1839, le sultan Mahmoud II reprend la guerre mais connaît une défaite décisive face
au fils de Méhémet Ali, Ibrahim Pacha, gouverneur de Syrie. Les armées égyptiennes
menacent à nouveau Constantinople et les grandes puissances européennes
interviennent dans le but de conserver l’Empire ottoman et, plus largement, l’équilibre
des puissances en Europe. La convention de Londres, signée le 15 juillet 1840, donne
alors à Méhémet Ali le pachalik d’Egypte, c’est-à-dire une certaine forme
d’indépendance, pour lui et ses descendants, instituant de fait une dynastie héréditaire,
ainsi que Saint-Jean d’Âcre et la Syrie méridionale durant sa vie seulement. Tous les
autres territoires doivent être évacués. Cependant, la convention est en partie un
échec, le Pacha refusant de se plier à de telles conditions et envisageant même à un
moment une entrée en guerre contre les grandes puissances. Suite à d’importantes
négociations et à la prise de conscience de Méhémet Ali du danger qu’il court d’être
destitué de son poste de gouverneur, un compromis est trouvé : Méhémet Ali obtient la
pachalik héréditaire d’Egypte à l’exclusion de toutes autres possessions. Farouk, le
dernier roi d’Egypte, est ainsi un descendant authentique de Méhémet Ali.

2. La fin du régne de Mèhèmet Ali 1841-1849


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15 septembre 1840 Mehmet Ali n’ayant pas encore répondu à l’ultimatum lancé par les
puissances après la convention de Londres, le sultan le dépose et prétend nommer un
autre pacha en Égypte. La crise est relancée mais le départ de Thiers et une révolte de la
Syrie permettent d’aboutir à un compromis. Le sultan accepte de rétablir Mehmet Ali
comme pacha héréditaire d’Égypte mais il doit retirer ses troupes de Syrie (firman du 19
avril 1841). Mehmet-Ali était surtout attaché à l’indépendance de l’Égypte alors q’Ibrahim
rêvait de supplanter le sultan ottoman et de faire de l’Égypte le centre d’un puissant
Empire arabe.

Ces événements marquent la fin des ambitions de conquête de Méhémet Ali. La fin de son
règne, entre 1841 et 1849, est marquée par des difficultés financières et par les luttes de
pouvoir entre ses différents fils pour lui succéder. A sa mort, le 2 août 1849, à l’âge de 80
ans, son petit-fils Abbas lui succède.

CONCLUSION
Méhémet Ali occupe une place à part dans l’histoire de l’Egypte, il est en effet considéré
comme le fondateur de l’Egypte moderne du fait de ses projets de modernisation et de ses
innovations économiques et politiques. Mais, plus que cela, il apparaît comme le garant
d’une figure du nationalisme égyptien, ayant cherché à émanciper l’Egypte du pouvoir
ottoman et à faire de celle-ci le cœur d’un vaste empire panarabe. Bien que le personnage
et ses actions aient été amplement critiqués et controversés, il n’en demeure pas moins,
ne serait-ce que dans l’imaginaire national, le fondateur de l’Egypte moderne.

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