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Introduction :
Selon la théorie de Bronsted et Lowry, un acide est une substance capable de céder
un proton. En solution aqueuse le proton libéré sert à protoner l'eau pour donner l'ion
hydronium H3O+. Ainsi les acides réagissent sur l'eau pour donner H 3O+ et leur base
conjuguée : Acide + eau ----> Base + H3O+. Selon les acides, cette réaction peut être
totale ou équilibrée. Si la réaction est totale l'acide est fort, si elle est équilibrée
l'acide est faible. Nous allons illustrer expérimentalement les différences de
propriétés entre ces deux sortes d'acides.
I) Comparaison pH-métrique :
Faire bouillir préalablement un litre d'eau distillée. Cette opération est destinée à
chasser au maximum le dioxyde de carbone dissout. L'eau ainsi préparée doit avoir
un pH proche de 7, le vérifier au pH-mètre. Préparer ensuite par dilutions
successives d'une solution titrée 1 M, des solutions 10 -1, 10-2 , 10-3, 10-4, 10-5, 10-6 et
10-7 M d'acide chlorhydrique et d'acide acétique. Mesurer le pH de ces solutions avec
un pH-mètre préalablement étalonné à pH = 4 et pH = 7. Tracer ensuite sur un
même graphe les courbes pH = f (-logC) pour les deux acides. On utilisera de
préférence un tableur-grapheur. Les deux courbes très différentes d'aspect doivent
se superposer pour les fortes dilutions. Cela est une illustration de la loi de dilution
d'Ostwald : pour les fortes dilutions les électrolytes faibles se comportent comme des
électrolytes forts. Montrer qu'on retrouve les approximations classiques pH = -Log C
et pH = ½ (pKa-logC) pour les faibles dilutions. Pour cela faire une régression
linéaire.
1) Mode opératoire :
Dans un becher 250 ml muni d'un agitateur introduire 10 ml (pipette) d'acide
chlorhydrique 0,1 M et 90 ml d'eau distillée. Immerger dans le becher une électrode
double Verre/Calomel reliée à un pH-mètre et une cellule de conductimétrie relié à
un conductimètre. Lire pH et conductance de la solution initiale puis verser la solution
de soude 0,1 M par fractions de 0,5 ml. Lire après chaque ajout pH et conductance
de la solution. Verser ainsi 20 à 25 ml de Soude.
Procéder de manière identique pour la solution 0,1 M d'acide acétique. Tracer les
deux courbes de titrage pH-mètrique sur un même graphique. Procéder de même
pour les titrages conductimétriques. Utiliser un grapheur si possible.
On peut aussi réaliser une simulation informatique des deux titrages : voir
thème N° 29 et disquette d’accompagnement Fichier ComppH.
Pour l'acide fort la conductance diminue régulièrement en début de titrage passe par
un minimum au point équivalent puis augmente régulièrement.
Cela s'explique par la mobilité différente des ions concernés (voir thème N° 7).
Au départ la conductance est très faible puisque l'acide est peu dissocié. Il se forme
des ions A- peu mobiles et on ajoute des ions Na+, la conductance augmente donc
jusqu'au point équivalent. Après le point équivalent on ajoute des ions OH- très
mobiles et la conductance augmente plus rapidement d'où le changement de pente
observé.
(Il est plus facile de réaliser la réaction avec un morceau de craie CaCO 3.)
Les acides peuvent réagir avec les alcools pour donner des esters. Toutefois selon
l'acide utilisé les produits obtenus seront très différents.
* La formation d'esters nitriques est aussi réalisable mais l'oxydation de l'alcool est
une réaction parasite non négligeable et les esters nitriques formés sont des
explosifs dont la célèbre nitroglycérine est le prototype.
* L'acide sulfurique donne aussi des esters mais la réaction conduit surtout aux
alcènes par déshydratation de l'alcool.