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Travaux pratiques de chimie physique I

Fournier Coralie, Chappuis Emilie


Groupe E 21.10.2009

CRYOSCOPIE & EBULLIOSCOPIE

1. CRYOSCOPIE
1.1 But
Déterminer expérimentalement la constante cryoscopique de l’eau et les abaissements cryoscopiques après
ajout de différents solutés comme de l’urée et du chlorure de sodium.

1.2 Théorie
L’abaissement cryoscopique ou encore l’élévation ébullioscopique sont des propriétés colligatives c’est-à-dire
qu’elles dépendent du nombre de ions en solution. Leur origine vient du fait que l’ajout d’un soluté B diminue
le potentiel chimique _ du solvant A

Les formules théoriques découlent de 3 hypothèses :


 Le soluté n’est pas volatil et ne contribue donc pas à la phase vapeur
 Le soluté ne se dissous pas dans le solvant solide
 la quantité de soluté reste faible

La variation de température de fusion est donnée par : ΔT =


( )
R T f*
⋅ MM solvant ⋅
nsoluté
Δ fus H Θ
1kg solvant

Comme la constante de cryoscopie est égale à : K f =


( )
R T f*
⋅ MM solvant et que
nsoluté
est la définition
Δ fus H Θ
1kg solvant
de la molalité, on peut aboutir à : ΔT = K f ⋅ mb

La valeur de Kf doit être calculée en déterminant l’abaissement cryoscopique à dilution infinie, c’est-à-dire :

⎛ ΔT ⎞
Kf = lim ⎜⎜⎝ m
msoluté →0
⎟⎟
b ⎠

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Ainsi, la cryoscopie permet également de déterminer la masse moléculaire de soluté inconnue en changeant
la variable :
p
msoluté = p est la masse de soluté
MM soluté par kg de solvant

Kf ⎛ ΔT ⎞
On obtient donc : = lim ⎜⎜ ⎟⎟
MM soluté p →0 ⎝ p ⎠

1.3 Partie pratique et résultats


2
( )
R T f* 8.3145 ⋅ (273.15) 2
⋅1.802 ⋅10 − 2 = 1.88 [K kg/mol]
Constante cryoscopique théorique [2] : Kf = ⋅ MM solvant =
Δ fus H Θ 5947

Schéma du montage :

Thermomètre


C
Agitateur

Mélange eau – glace - sel


Solution à étudier

Pour chaque solution, peser le tube sec, puis avec le soluté et finalement avec les 20 ml d’eau. Ensuite,
attendre que la solution descende en dessous de 2 °C et relever la température toutes les 15 secondes
jusqu’à ce que la température se soit stabilisée.

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Graphique n°1 : (pour les données expérimentales, voir annexe)

Détermination des abaissements cryoscopiques

3.0

2.0

1.0
Eau pure [°C]
température [°C]

0.0 NaCl 0.5 g [°C]


0 100 200 300 400 500 600 Urée 0.5 g [°C]
-1.0 Urée 1.0 g [°C]
Urée 1.5 g [°C]
-2.0

-3.0

-4.0
temps [s]

Tableau n°1 : abaissements cryoscopiques

Delta T
NaCl 0.5 g 1.70
Urée 0.5 g 0.90
Urée 1.0 g 1.80
Urée 1.5 g 2.70

Tableau n°2 et 3 : Comparaison des valeurs théoriques et expérimentales

Valeurs théoriques
delta T /
m(urée) [mol/kg] p [g/kg] delta T [K] delta T / p
m(urée)
0.07009 4.20961 0.12983 1.85233 0.03084
0.13890 8.34233 0.25589 1.84226 0.03067
0.25262 15.17236 0.46339 1.83434 0.03054
0.37368 22.44322 0.68065 1.82148 0.03033
0.52561 31.56814 0.94911 1.80573 0.03007
1.52130 91.36928 2.67320 1.75718 0.02926

Valeurs expérimentales
Solutions m [g] m(b) [mol/kg] p [g/kg] delta T [K] delta T / m(b) delta T / p
Urée 0.5 gr 0.5133 0.41690 25.03902 0.9 2.15879 0.03594
Urée 1.0 gr 1.0230 0.84741 50.89552 1.8 2.12412 0.03537
Urée 1.5 gr 1.6056 1.32343 79.48515 2.7 2.04015 0.03397
NaCl 0.5 gr 0.5015 0.86246 50.40201 1.7 1.97111 0.03373

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msoluté
MM soluté
Calculs de la molalité : mb = ⋅ nbre(ions )
msolvant

L’urée ne se dissociant pas dans l’eau, on ne tient pas compte du nombre d’ions (prendre 1). Par contre, le
NaCl se dissocie en Na+ et Cl-, il faut donc multiplier par deux.

Calcul de p : p = mb ⋅ MM soluté

Graphique n°2 et 3 :

Urée
delta T / m(b) en fonction de m(b)
2.20000
y = -0.1317x + 2.2213
valeurs théoriques
2.10000
valeurs
2.00000 expérimentales
Linéaire (valeurs
1.90000 théoriques)
y = -0.063x + 1.8491 Linéaire (valeurs
expérimentales)
1.80000

1.70000
0.00000 0.50000 1.00000 1.50000 2.00000

Urée
delta T / p en fonction de p
0.03700
y = -4E-05x + 0.037 Valeurs théoriques
0.03600
0.03500 Valeurs
0.03400 expérimentales
0.03300 Linéaire (Valeurs
0.03200 expérimentales)
Linéaire (Valeurs
0.03100
y = -2E-05x + 0.0308 théoriques)
0.03000
0.02900
0.00000 20.0000 40.0000 60.0000 80.0000 100.000
0 0 0 0 00

Limite de dilution :

Pour vérifier l’exactitude de nos résultats, l’ordonnée à l’origine du graphique n° 2 doit être égale à la valeur de
⎛ ΔT ⎞
Kf selon la formule suivante : K f = lim ⎜⎜ ⎟⎟ et pour le graphique n°3 il faut multiplier l’ordonnée à
msoluté →0 ⎝ mb ⎠

l’origine par la masse molaire du soluté d’après la formule :

Kf ⎛ ΔT ⎞
= lim ⎜⎜ ⎟⎟
MM soluté p →0 ⎝ p ⎠

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Tableau n°4 : Contrôle limite de dilution

Graphique n°2 Graphique n°3


Kf expérimental
[K kg / mol] 2.22 2.22
Kf théorique
[K kg / mol] 1.85 1.85
Kf théorique
calculé [2] 1.88
[K kg / mol]

1.4 Discussion des résultats


L’erreur relative entre le Kf expérimental et le Kf théorique – calculé à l’aide de la température et la variation
d’enthalpie de fusion de l’eau – est égale à 18.1 %. Les plus grandes sources d’erreur sont probablement les
pesées qui sont importante puisqu’à travers la molalité, elles déterminent la valeur de la constante. Or, alors
que la précision de la balance utilisée pour peser la masse du soluté est de ± 0.0001 g, celle utilisée pour
peser le tube et l’eau n’est précise qu’à ± 0.1 g.
A masse égale (ici 0.5 grammes), le chlorure de sodium permet un abaissement cryoscopique plus important
que l’urée. Ceci vient probablement du fait que le NaCl forme deux ions en se dissociant ce qui double la
valeur de la variation de température. En effet, les facteurs qui rentrent en jeu pour l’abaissement
cryoscopique, d’après la formule, sont la constante cryoscopique et la molalité de la solution. Donc pour cette
expérience, où le solvant utilisé est identique, le seul facteur qui joue un rôle est la molalité. L’urée et le NaCl
ayant pratiquement la même masse molaire, la grandeur de l’abaissement sera dépendante du nombre d’ions
dissous. Finalement à masse molaire équivalente, on préfèrera le composé formant plus d’ions en solution.
Cette propriété colligative est par exemple utilisée l’hiver afin de dégeler les routes. Le fait de saler les routes
permet d’abaisser le point de fusion de l’eau qui ne gèlera donc plus à 0°C.

2. EBULLIOSCOPIE
2.1 But
Déterminer expérimentalement la constante ébullioscopique de l’eau et l’augmentation ébullioscopique après
plusieurs ajouts d’eau salée.

2.2 Théorie
Pour l’ébullioscopie, la théorie est identique à la cryoscopie (cf. point 1.2)
2

La constante ébullioscopique est donnée par : K éb =


R Téb* ( )
⋅ MM solvant
Δ éb H Θ

Et donc, l’augmentation ébullioscopique équivaut à : ΔT = K éb ⋅ mb

2.3 Partie pratique et résultats


2

K =
R Téb* ( )
⋅ MM =
8.3145 ⋅ (373.15) 2
⋅ 1.802 ⋅ 10 − 2 = 0.51 [K kg/mol]
Constante ébullioscopique théorique [2] : éb Δ H Θ solvant
40653
éb

Relevé la température d’ébullition de l’eau pure puis après plusieurs ajouts de 20 ml d’eau salée ayant une
concentration massique de 303 g/L
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Tableau n°5 : Calcul de l’élévation ébullioscopique théorique

élévation
Ajout eau salée concentration élévation
T éb [°C] m(b) [mol/kg] ébullioscopique
[ml] [mol/L] ébullioscopique
Théorique
0 99.3 0 0 0 0.0
20 100.2 0.856 0.9 1.711 0.9
40 101.2 1.467 1.9 2.933 1.5
60 101.7 1.925 2.4 3.850 2.0
80 102.0 2.282 2.7 4.563 2.3
100 102.3 2.567 3.0 5.133 2.6

τ NaCl 300
La concentration en sel des ajouts est égale à : c NaCl = = = 5.13 M
MM NaCl 58.44

Ensuite, pour calculer la concentration en sel à l’intérieur du ballon après chaque ajout de solution concentrée
c NaCl ⋅ Vajout
de 5.13 M, on utilise la formule suivante : c solution = , avec Vinitial = 100 ml.
Vajout + Vinitial
Ensuite, pour la molalité, il suffit de multiplier la concentration par 2 (nombre d’ions en solution) puisqu’un litre
d’eau pèse 1 kilo.

Enfin, l’élévation ébullioscopique est calculée d’après la formule suivante : ΔT = K éb ⋅ mb

Graphique n°4 : Comparaison de l’élévation ébullioscopique théorique et expérimentale

élévation ébullioscopique

3.5
y = 0.6x - 0.0026
3.0

2.5
théorique
2.0
delta T

expérimental
1.5
y = 0.5132x + 1E-15
1.0 Linéaire
(expérimental)
0.5 Linéaire
0.0 (théorique)
0 1 2 3 4 5 6
-0.5
molalité [mol/kg]

La pente de la droite de régression nous donne la valeur de la constante ébullioscopique

Tableau n°6 : constante ébullioscopique

Kéb expérimental 0.60


Kéb théorique 0.51

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2.4 Discussion des résultats


L’erreur relative entre la valeur expérimentale et théorique équivaut à 17.6 %, ce qui reste dans le même
ordre de grandeur que pour la constante cryoscopique.
Finalement, la présence de soluté dans un solvant a pour conséquence de baisser son point de fusion et
d’élever sa température d’ébullition. Cette dernière propriété est utilisée pour vérifier la pureté d’un composé :
s’il bout à une température plus élevée, il contient donc des impuretés.

3. EXERCICES
Calculer l’intervalle de température dans lequel on peut observer (dans des conditions d’équilibre) une solution
(liquide) de 0.7 gr de CaCl2 dans 20 mL d’eau.

Le chlorure de calcium se dissout dans l’eau suivant l’équation suivante :

CaCl2 (s) _ Ca2+ (aq) + 2 Cl- (aq)

Cela nous fait donc trois ions en solution

mCaCl2 0.7 g
MM CaCl2 110.98 g/mol
Molalité de la solution : msoluté = ⋅ 3 ions = ⋅ 3 = 0.9461 mol/kg
meau 0.02 kg

Abaissement cryoscopique [2]:

Kf =
( )
R T f*
⋅ MM solvant = 1.88 [K kg / mol]
Δ fus H Θ

ΔT = K f ⋅ msoluté = 1.78

Augmentation ébullioscopique [2]:


2

K éb =
( )
R Téb*
⋅ MM solvant = 0.51 [K kg / mol]
Δ éb H Θ

ΔT = K éb ⋅ msoluté = 0.49

La solution sera donc liquide de -1.78 °C à 100.49°C

4. SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Polycopié des travaux pratiques de chimie physique I
[2] www.wikipedia.org, 14.10.2009

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5. ANNEXE
Tableau n°7 : données expérimentales

Temps [s] Eau pure [°C] NaCl 0.5 g [°C] Urée 0.5 g [°C] Urée 1.0 g [°C] Urée 1.5 g [°C]
0 2.0 2.0 2.0 1.8 2.0
15 1.8 1.8 1.8 1.4 1.8
30 1.6 1.6 1.6 0.9 1.6
45 1.4 1.4 1.3 0.5 1.4
60 1.2 1.3 1.1 0.2 1.1
75 1.0 1.1 0.9 -0.3 1.0
90 0.9 0.9 0.7 -0.7 0.7
105 0.7 0.7 0.6 -1.2 0.6
120 0.5 0.5 0.4 -1.7 0.4
135 0.3 0.4 0.2 -2.1 0.2
150 0.2 0.2 0.1 -2.4 0.1
165 0.0 0.1 -0.2 -2.6 -0.3
180 -0.3 0.0 -0.5 -2.2 -0.6
195 -0.5 -0.3 -0.7 -2.2 -0.7
210 -0.7 -0.6 -0.9 -2.2 -1.0
225 -1.0 -0.7 -1.2 -2.2 -1.2
240 -0.5 -1.0 -1.4 -2.2 -1.4
255 -0.4 -1.2 -1.6 -1.6
270 -0.4 -1.4 -1.9 -1.8
285 -0.4 -1.6 -1.7 -2.0
300 -0.4 -1.9 -1.3 -2.1
315 -0.4 -2.0 -1.3 -2.3
330 -0.4 -2.1 -1.3 -2.5
345 -2.3 -1.3 -2.7
360 -2.5 -1.3 -2.9
375 -2.7 -3.0
390 -2.4 -3.2
405 -2.1 -3.4
420 -2.1 -3.4
435 -2.1 -3.5
450 -2.1 -3.7
465 -2.1 -3.5
480 -3.1
495 -3.1
510 -3.1
525 -3.1
540 -3.1

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