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Introduction
Les indicateurs colorés sont très utilisés au laboratoire et au lycée :
• pour caractériser une solution (par exemple le papier pH)
• comme indicateur de fin de dosage. Il permettent de s’affranchir des mesures physiques
pour déterminer l’équivalence (pHmètre, conductimètre…).
Les indicateurs colorés sont des espèces chimiques pouvant exister sous plusieurs formes dont
l’une au moins est fortement colorée, les concentrations relatives de ces 2 formes variant en
fonction de certaines propriétés (rédox, acido-basiques, etc…) de la solution. Les changements de
coloration d’une telle solution permettent donc d’étudier l’évolution de la propriété étudiée.
Certains indicateurs sont sensibles :
- au pH du milieu (à la concentration en ions oxonium H3O+) ; ce sont les IC acido-
basiques, ils ont des formes acide et basique.
- au potentiel du milieu, ce sont les IC rédox ; ils ont des formes oxydée et réduite.
- à la présence d’un ligand, les IC de complexation ; ils ont des formes complexée et libre.
- à la présence d’un réactif quelconque dans le cas le plus général (exemple d’un réactif de
fin de dosage par précipitation).
Nous allons, au cours de ce montage,
• découvrir ce qu’est un indicateur coloré,
• comment il peut être caractérisé,
• comment faire le choix de l’IC approprié pour un dosage donné
• ses limites d’utilisation
Les expériences que je vais vous présenter sont basées pour la plus grande partie sur des
indicateurs acido-basique car ce sont aujourd’hui les plus connus et les plus utilisés dans les
laboratoires. Ce sont aussi les seuls à être présentés de façon détaillée aux élèves dans les
programmes du lycée. (Tale S). Ces sont également les plus anciens. En effet, avant d’avoir des
appareils pour mesurer le pH, on utilisait des indicateurs colorés. Des indicateurs colorés naturels
(extraits de plantes comme le tournesol, le chou rouge ou l’artichaut) sont en effet décrits dès le
milieu du XVIIIème siècle pour suivre les titrages acido-basiques (1767 par Lewis : extrait de
tournesol – analyse d’eaux minérales).
I. Propriétés
Quelles sont les propriétés que doit avoir un indicateur coloré :
• Ses 2 formes doivent avoir 2 couleurs différentes (ou un colorée et l’autre pas)
• Il doit avoir une couleur intense : quelques gouttes doivent suffirent pour colorer la solution
(afin de ne pas avoir d’influence sur le dosage par exemple). Il doit donc avoir un coefficient
d’absorption molaire très grand (ε)
• Le changement de couleur doit être instantané
• Et le changement de couleur doit être renversable (réversibilité)
On illustre ces propriétés avec du BBT dans un bécher de HCl. La couleur est jaune. On ajoute
NaOH, la solution devient bleu. On rajoute HCl : jaune.
pKa +1 pH
pKa -1 pKa
bleu. En milieu neutre, mélange des 2 couleurs bleu + jeune (=vert)
Le BBT est une espèce acido-basique dont la forme basique est bleue et la forme acide est jaune.
Mise en évidence de zones de prédominances et d’une zone de virage. Comme toute autre
substance acido-basique, il est caractérisé par son pKa que nous allons déterminer par
spectrophotométrie. Connaissant ce pKa, on sera capable de prévoir les zones de prédominance
et la zone de virage.
InH + H2O = In- + H3O+ Ka =
[In−][⋅ H3O+] pKa= pH +log [In−] => zones de prédominances
[InH ] [InH ]
mesurer les absorbances des différentes solutions
On place la solution dans une cuve. Le spectrophotomètre envoie
I0 I un faisceau monochromatique qui traverse la cuve. On balaye une
certaine plage de longueur d’onde. On mesure l’absorbance.
A=log I 0 = ελ l[c]
I
On ne fait que la fiole jaune en direct. Les autres ont été faites en préparation.
Commenter les courbes : espèce acide colorée en jaune. On aura donc un pic d’absorbance pour
la longueur d’onde correspondant à la couleur complémentaire. Idem pour la forme basique. La
solution tampon, quant à elle, est composée des 2 couleurs, donc 2 max.
Pour avoir une valeur du pKa, on a besoin de faire les mesures sur la solution de pH=7,05 pour
avoir présence en solution de l’espèce basique et de l’espèce acide.
A − A HA
Pour déterminer le pKa, on utilise la formule suivante : pKa = pH + log et on prend les
A A− − A
valeurs des absorbances pour λ=620 nm (car écart grand entre les A à cette longueur d’onde,
d’où une meilleure précision)
AHA = 0,0121 AHA = 0,614 A = 0,272
Le calcul donne pKa=7,17 alors que la valeur tabulée est de 7,1
Hépar
20 mL
IV.1.1 Mise en évidence des colorations - tubes témoin
• Tube n°1 : eau distillée + NET + tampon ammoniacal : couleur bleue (= couleur du NET
non complexé)
• Tube n°2 : = tube n°1 + 1mL chlorure de magnésium : couleur rouge (=couleur du NET
complexé avec Mg2+)
• Tube n°3 : = tube n°2 + EDTA : couleur bleue (le c omplexe de EDTA avec Mg2+ et + fort
qu’avec le NET. Donc NET est à nouveau non complexé, donc bleu)
IV.1.3 Dosage
Equations au cours du dosage
• HIn2- + Mg2+ → [MgHIn] (rouge)
• Dans la burette, EDTA est sous la forme de Na2H2Y : H2Y2- + NH3 → HY3- + NH4+
Puis l’EDTA forme le complexe avec Ca2+ : HY3- + Ca2+ → [CaY]2- + H+
Ce qui donne la réaction totale suivante : H2Y2- + Ca2+ + NH3 → [CaY]2- + H+ + NH4+
• Puis avec Mg2+ : H2Y2- + Mg2+ + NH3 → [MgY]2- + H+ + NH4+
• H2Y2- + [MgHIn] + NH3 → [MgY]2- + HIn2- + H+ + NH4+ (bleu)
Conclusion
En conclusion, un IC doit :
• Etre utilisé en faible quantité
• Avoir sa zone de virage en adéquation avec le saut de pH ou le saut de potentiel. On doit
donc choisir un IC approprié à chaque expérience
• Dans certains cas, on ne peut pas les utiliser (saut de pH trop faibles)
Les indicateurs colorés sont très utilisés au laboratoire, mais très peu dans l’industrie. On les
retrouve également présent dans des kits pour grand public (analyse de l’eau des piscines, des
aquarium, mesure de la dureté de l’eau pour adapter les doses d’anticalcaire, etc…)
BIBLIO
• Sarrazin
• Le Maréchal
• 100 manip
• Souli T1
• BUP n°801 février 1998
• Accompagnement des programmes de TS et TS spé
Questions
Q1 : pourquoi ne pas déterminer le pKa de l’indicateur coloré par dosage ?
R1 : car souvent, les IC sont insolubles dans l’eau (c’est le cas du BBT)
Q10 : BBT : dans la fiole jaune, ca=c ; dans la fiole bleue, cb=c ; dans la fiole verte, c=ca+cb
fonctionnement du spectrophotomètre