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MTU L1 S1 CHIMIE

Rapport de TP :
détermination du pKa
du bleu de
bromophénol (BBP)

Alexandre FRANKE ; L1 chimie ; CH2b, ChEx1.


Le 27/12/2022

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MTU L1 S1 CHIMIE

Introduction :

On s’intéresse ici à la détermination du pKa du bleu de bromophénol.


Le pKa permet de déterminer la force d’un acide. Plus un acide est fort, plus il réagit
avec l’eau. Le bleu de bromophénol est utilisé comme indicateur coloré pour le pH
car il est amphotère et sa zone de virement de couleur se trouve à un pH compris
entre 3 et 4,6. Il peut se comporter comme un acide et comme une base de deux
couples acido-basiques distincts. Il peut servir pour les titrages acido-basiques et
pour les dosages par colorimétrie en utilisant une échelle de teintes.
L’objectif consiste à trouver ce pKa en effectuant une mesure par spectrométrie et
une autre par pH-métrie. Pour cela, on mesure l’absorbance maximale pour
déterminer la longueur d’onde λ max correspondante afin de déterminer la couleur
ainsi que la concentration de la solution à travers la loi de Beer-Lambert. On mesure
ensuite le pH pour finalement arriver au pKa2 du bleu de bromophénol.

Principes :

La spectroscopie UV-visible permet, en mesurant l’absorbance en fonction de la


longueur d’onde, de déterminer la couleur de la solution analysée, c'est-à-dire la
couleur complémentaire de celle correspondant au maximum d’absorption, λ max .
Cette couleur complémentaire est déterminée par le cercle chromatique, à partir de
la courbe d’absorbance :

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Figure 1 : cercle chromatique. La couleur


complémentaire est celle qui est diamétralement
opposée à celle obtenue au maximum
d'absorption.

Figure 2 : variation de l'absorbance (axe des ordonnées) en fonction de la longueur d'onde (axe des
abscisses), régie par la loi de Beer-Lambert : A=ϵlc . Régler le zéro d'absorbance à 610 nm,
longueur d’onde de référence, permet de constater que la forme acide n'absorbe pratiquement pas
à cette longueur d'onde et que la forme basique absorbe beaucoup plus. La couleur observée peut
être considérée comme uniquement proportionnelle à la quantité de la forme basique présente.

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L’équation de la réaction de l’équilibre acido-basique est la suivante :


+¿ ¿
2−¿+ H 3 O ( aq) ¿
−¿+ H O ⇌ B
A H (aq )
2 (l )¿
avec A H−¿ ¿ la forme acide du bleu de bromophénol et B2−¿¿ la
(aq )

forme basique.

Figure 3 : formules moléculaires des formes acide, basique et intermédiaire du bleu de bromophénol.

La constante d’acidité se note K A =¿ ¿ et donc pKa=−log ( K A ).


Or, le pH ayant été mesuré, on transforme l’expression précédente en faisant
intervenir le pH pour trouver la formule qui permettra de calculer le pKa 2.
Pour le pKa2, on a : K A 2=10− pK a =¿ ¿et donc pK a2=−log ( K A2 )=−log ¿ ¿ et donc
2

pH = pK a2 +log ¿ ¿.

Finalement : pK a2= pH +log ¿ ¿.

En pratique, nous étudions deux solutions de bleu de bromophénol dans l’éthanol,


diluées avec de l’eau distillée. L’une est acidifiée, l’autre basifiée. On utilise un
spectrophotomètre pour les mesures d’absorbance, préalablement étalonné à 610
nm, longueur d’onde de référence. On effectue la mesure avec la forme basique

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puis avec la forme acide. À l’équilibre, les concentrations sont équivalentes : ¿. Donc
pH = pKa à l’équivalence. On utilise ensuite un pH-mètre, également étalonné pour
mesurer le pH de la solution.

Mode opératoire :

Avant toute manipulation, il a été vérifié la propreté de la paillasse et de la verrerie.


Cette dernière a été rincée à l’eau distillée si nécessaire. La manipulation s’est faite
avec des équipements de protection individuelle (EPI) : port d’une blouse, de
lunettes ou de surlunettes et d’une paire de gants uniquement pour la pesée du
solide (voir annexe p.9). À température ambiante, une solution de bleu de
bromophénol a été préparée. Pour cela, 0,010 g de bleu de bromophénol solide,
principal réactif, ont été pesés sur un verre de montre, à l’aide d’une balance précise
au centième de gramme, à l’aide d’une spatule. Cette masse a ensuite été diluée
dans 10 mL d’éthanol dans un bécher de 500 mL. Les 490 mL restants ont été ajustés
par de l’eau distillée.
La solution a ensuite été séparée équitablement dans deux fioles jaugées de 250 mL.
1 mL d’acide chlorhydrique HCl a été ajouté dans la première fiole jaugée et 1 mL de
solution de soude NaOH a été ajouté dans la seconde à l’aide de pipettes Pasteur de
1 mL, les concentrations de ces deux solutions étant identiques (2 M).
Dans la première fiole jaugée, le liquide est devenu jaune (solution A) et celui dans
la seconde fiole jaugée est devenu bleu (solution B). Chaque solution a été
homogénéisée en agitant les fioles jaugées.
L’absorbance a ensuite été mesurée. Pour cela, le spectrophotomètre a été
préalablement branché sur secteur, en position de marche et préchauffé.
L’étalonnage s’est ensuite effectué en ayant réalisé un « blanc », plus précisément
un test avec de l’eau distillée. Pour cela, une cuve spectrophotométrique a été
remplie avec cette eau distillée et insérée dans l’appareil. On a ensuite appuyé sur la
touche « zéro » pour calibrer l’appareil.
Dans une autre cuve spectrophotométrique, de manière délicate car il ne faut pas
de trace de doigts à l’endroit où la lumière passe, la solution de bleu de
bromophénol a été introduite. La mesure a été effectuée d’une part avec la solution
acide (A) et d’autre part avec la solution basique (B). La valeur de chaque
absorbance a été notée. Le pH a ensuite été mesuré avec un pH-mètre,
préalablement calibré, respectivement à 4 puis à 7, en plongeant les 2 électrodes du
pH-mètre dans chaque solution tampon (servant à l’étalonnage). La valeur des pH
aura également été notée.

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Enfin, 50 mL de chaque solution A et B ont été prélevés à l’aide d’une pipette jaugée
de 50 mL et d’une propipette afin d’obtenir une solution de couleur intermédiaire.
L’absorbance et le pH de cette solution auront ensuite été mesurés.
Le temps total d’expérience estimé a été de trois heures et quinze minutes environ.

Dispositifs expérimentaux :

Figure 5 : pH-mètre. Bien


Figure 4 : spectrophotomètre plonger les deux électrodes dans
et manière d'introduire une la solution dont on veut
cuve pour effectuer la mesure. déterminer le pH.
Résultats :
Solutions obtenues :

Figure 4 : solutions obtenues à la fin de l'expérience.

BBP + HCl (A) BBP + NaOH (B) BBP (A + B)

On observe trois couleurs différentes en fonction du pH : à gauche la forme


acide, au milieu la forme basique et à droite la forme intermédiaire. La forme
acide est jaune, la forme basique bleue et la forme intermédiaire est verte :
c’est l’équilibre acido-basique puisqu’on a ajouté des volumes équivalents de
solutions A et B (50 mL).

Valeurs trouvées pour l’absorbance et le pH pour les trois solutions :

Solution A (BBP + HCl) B (BBP + NaOH) Intermédiaire (A + B)

Couleur Jaune Bleue Verte

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Caractère Acide Basique Intermédiaire

Absorbance 0,0075 à 610 nm 0,715 à 610 nm 0,357 à 610 nm

pH 2,01 12,42 4,44

Analyse des résultats :

On remarque que la solution verte (A + B) est un état intermédiaire du fait de la


codominance des deux espèces acide et basique introduites en quantités égales (50 mL
de chaque solution A et B). Cela est tout à fait en accord avec l’espèce chimique
étudiée, le bleu de bromophénol car on se trouve dans la zone de virage, celle où
aucune des deux formes de l’espèce chimique n’est majoritaire dans la plage de pH
considérée.
De plus, la valeur de l’absorbance de cette troisième solution est égale à la moitié de
0,715
celle de la solution B : 2
=0,357 à 610 nm.

On détermine le pK a2 à partir des valeurs trouvées expérimentalement :

pK a2= pH +log [ AH ]=4,44+ log (2,0 ) ≈ 4,74. La solution a une teinte plutôt intermédiaire
car le BBP a une couleur jaune lorsque pH <3 et une couleur bleue lorsque pH >4,6 .
Ici, pH = 4,44, la teinte de la solution est donc intermédiaire (verte-bleue).

On peut schématiser cela sur le diagramme de prédominance suivant :

pK a1 <1 pK a2=4,74
Jaune (acide) Vert (intermédiaire) Bleu (basique)

pH
Acide prédomine (pH < 3) Zone de virage (pH ≈ 3-4,6 = pKa) Base prédomine (pH > 4,6)

La valeur de référence étant ici de 4,1*, on peut déterminer l’erreur relative :


4,1−4,74
E R= ×100=13,5 %.
4,74
L’erreur relative est assez faible. Il s’agit d’un écart de 13,5 % par rapport à la
valeur de référence.

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pK a
ref 4,1
On peut en déduire le rendement : τ = pK a = 4,74 × 100≈ 86,5 % , ce qui n’est pas
exp

loin d’être un très bon rendement pour une telle réaction, même si l’erreur
relative est supérieure à 10 %.

Les sources d’erreurs peuvent êtres diverses. Par exemple, des erreurs
systématiques dues à un dépôt indésirable peuvent être relevées lors de la pesée sur
la balance. Il existe aussi des erreurs aléatoires comme l’erreur de type B, due à la
tolérance de la verrerie utilisée, au moment du prélèvement à la pipette jaugée par
exemple. L’incertitude de lecture se combine également à l’incertitude de type B
précédente. Un mauvais étalonnage du spectrophotomètre ou du pH-mètre peut
aussi augmenter les sources d’erreurs.

Conclusion :

Le pKa de la solution de bleu de bromophénol BBP a été déterminé à la suite de


plusieurs mesures : mesure d’absorbance et mesure de pH. Trois solutions ont été
analysées pour déterminer ce pKa. L’une était acide (pH = 2,01), l’autre basique (pH
= 12,42) et la dernière intermédiaire (pH = 4,44). Le calcul de la valeur du pK a2de la
solution intermédiaire a été de 4,74 après mesure de l’absorbance par
spectrophotométrie et du pH.
La spectrophotométrie a toute son importance pour déterminer la couleur de la
solution (jaune pour l’acide, bleue pour la basique, verte pour l’intermédiaire) et la
mesure du pH est nécessaire au calcul du pKa.
Cette expérience aurait également pu être possible avec d’autres indicateurs
colorés de pH comme le rouge de méthyle, le rouge de phénol ou le bleu de
bromothymol.

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Annexe : données de sécurité du bleu de bromophénol

Figure 5 : bleu de bromophénol solide. Le Figure 6 : poudre


pictogramme indique que le produit est de bleu de
bromophénol. toxique et irritant. On doit donc s'équiper
de gants pour le prélèvement ainsi que de
lunettes ou de surlunettes de protection et
d’une blouse. Comme le produit est solide,
sous forme de poudre, il peut être volatile,
d’où l’importance de poser un verre de
montre pendant le transport et de le
laisser sous la sorbonne jusqu’à
l’introduire dans le bécher, toujours muni
d’une paire de gants.

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Médiagraphie :

 Indicateur coloré constante dacidité.pdf , sujet du TP, [En ligne], [Consulté le


27/12/2022].
 *Hagop Demirdjian, Les indicateurs colorés, culturesciences-chimie, Diffusion des
savoirs de l'École Normale Supérieure, septembre 2007, [En ligne], disponible à
l’adresse https://culturesciences.chimie.ens.fr/thematiques/chimie-experimentale/
techniques-d-analyse/les-indicateurs-de-ph, [Consulté le 28/12/2022].

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