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Lorsqu’un accident survient, aussitôt, les enquêteurs se lancent dans une course contre la
montre pour localiser puis récupérer les boîtes noires de l’avion. Ces opérations peuvent
parfois prendre des proportions fantastiques si l’épave gît par plusieurs centaines de mètres
de profondeur, sous la surface d’un océan. Il faut alors mettre en œuvre des moyens
exceptionnels tels que des mini sous-marins télécommandés pour remonter à la surface les
précieux enregistrements.
C’est le prix qu’accepte de payer le transport aérien au nom de la sécurité. Parce que, les
renseignements que peuvent délivrer les boîtes noires ne seront pas seulement utilisés pour
déterminer les causes et les responsabilités. Ils vont aussi et surtout permettre de
comprendre ce qui s’est réellement passé dans les instants qui ont précédé le drame et d’en
tirer des enseignements pour qu’un tel accident ne puisse jamais se reproduire. C’est en
partie grâce aux boîtes noires que le transport aérien est aujourd’hui le moyen de
locomotion le plus sûre.
Quant les boîtes noires n’ont pas souffert, les bandes ou les disques durs sont intacts. Les
données sont facilement récupérables en vue de leur interprétation. Mais il arrive aussi que
des passages entiers de l’enregistrement soient plus ou moins endommagés. Les techniciens
peuvent être amenés à reconstituer la bande, morceaux par morceaux, avant de la lire sur
un équipement spécifique qui permet de récupérer les signaux enregistrés un à un. Ce sont
alors des heures, voire des journées, de travail pour restituer une minute d’enregistrement.
L’ouverture d’une boîte noire et toutes les opérations qui suivent sont filmées en continu
pour éviter toute contestation ultérieure. La vérité sur le crash est en effet contenu dans les
enregistreurs de vol.
Une fois récupérées, les données font alors l’objet d’un long et méticuleux travail
d’exploitation. L’écoute et à la transcription des enregistreurs phoniques contenus dans le
CWR sont confiées à des spécialistes acousticiens. Ils identifient les alarmes et tous les bruits
enregistrés, ils datent les événements avec précision et transcrivent toutes les
conversations. Dans le même temps, des enquêteurs analysent tous les paramètres
enregistrés et les interprètent. S’ils pensent que cela peut aider à la compréhension des
causes de l’accident, ils peuvent réaliser une animation en 3D des dernières secondes de vol
qui ont conduit au crash.
En France, le dépouillement des enregistreurs de vol est réalisé par le Bureau d’enquêtes et
d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA), implanté sur l’aéroport du Bourget.
Cette structure a compétence pour intervenir sur l’ensemble du territoire français
évidemment, mais également à l’étranger, dans le cadre de sa participation à une enquête
concernant un avion d’exploitation ou de construction française. La réglementation
internationale en la matière est précise et stricte. Il est également fréquent qu’un pays ne
disposant pas de tels moyens d’investigation fasse appel au BEA.
Grâce à la compétence et à la perspicacité des enquêteurs, en livrant leurs secrets, les boîtes
noires ont permis de comprendre, dans la plupart des cas, les raisons des accidents aériens.
Elles ont aussi permis d’en éviter.
Annexe
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20140310.OBS9113/boeing-malaysia-airlines-une-
boite-noire-comment-ca-marche.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bo%C3%AEte_noire_(a%C3%A9ronautique)
http://www.aerobuzz.fr/spip.php?article3828