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1 – Introduction
𝑛
⃗
𝜃
Surface
𝑂 émettrice
Angle solide
En coordonnées sphériques : 𝑑𝑆 = 𝑟𝑑𝜃(𝑟 sin 𝜃 𝑑𝜑) = 𝑟2 sin 𝜃 𝑑𝜃 𝑑𝜑, l’angle solide
élémentaire (angle sous lequel, à partir d’un point 𝑂, on observe la surface élémentaire 𝑑𝑆)
est défini par :
𝑑𝑆
𝑑Ω = 2 = sin 𝜃 𝑑𝜃 𝑑𝜑, (unité stéradian 𝑆𝑟)
𝑟
L’angle solide maximal, Ω, pour un observateur pouvant regarder dans toutes les directions
2𝜋 𝜋
de l’espace est : Ω = ∫0 ∫0 sin 𝜃 𝑑𝜃 𝑑𝜑 = 4𝜋 𝑆𝑟
𝑑𝑆 𝑂 𝜃
b) Emittance monochromatique directionnelle
𝑑 3Ф
𝑀𝜆,𝐷 = = 𝐿 𝜆,𝐷 cos 𝜃 𝑑Ω, flux émis par unité de surface émettrice dans la direction
𝑑𝑆
𝐷 pour une longueur d’onde donnée.
c) Emittance monochromatique hémisphérique (monochromatique)
d) Emittance totale
flux émis par unité de surface émettrice. On intègre sur toutes les longueurs d’onde.
∞ ∞ ∞
𝑀 = ∫0 𝑀𝜆 𝑑𝜆 = 𝜋 ∫0 𝐿 𝜆 𝑑𝜆, où ∫0 𝐿𝜆 𝑑𝜆 = 𝐿 : luminance totale
e) Eclairement
L’éclairement est le flux reçu par unité se surface réceptrice. L’éclairement d’un récepteur
est analogue à l’émittance d’un émetteur :
𝑑Ф𝑟𝑒ç𝑢
𝐸= (𝑒𝑛 𝑊𝑚−2 )
𝑑𝑆𝑟é𝑐𝑒𝑝𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒
Convention : on utilisera l’indice « 0 » lorsque l’on parlera des propriétés d’un corps noir.
Le corps noir émet de façon isotrope et vérifie donc la loi de Lambert : 𝑀0𝜆 = 𝜋𝐿0𝜆 .
a) Emittance monochromatique
𝐶1 = 2𝜋 ℎ 𝑐 2 et 𝐶2 = ℎ 𝑐/𝑘,
𝑐 : vitesse de la lumière, ℎ est la constante de Planck ℎ = 6.624 × 10−34 𝐽. 𝑠 −1 et 𝑘
la constante de Boltzmann, 𝑘 = 1.3805 × 10 −23 𝐽. 𝐾−1
Cette relation décrit la répartition spectrale de la puissance émise à une température
𝑇 donnée (répartition en fonction de la longueur d’onde) du corps noir.
A une température 𝑇 donnée, la courbe 𝑀0𝜆 (𝑇) admet un maximum pour une
𝑑𝑀0 𝜆 (𝑇)
longueur d’onde 𝜆 𝑚 (𝑇) ; = 0. On montre que :
𝑑𝜆
𝜆 𝑚 . 𝑇 = 2898.77 𝜇𝑚. 𝐾 loi de Wien
Lorsque 𝑇 augmente, l’émittance augmente et la longueur d’onde relative au
maximum de luminance se déplace vers les petites longueurs d’ondes. Le
rayonnement devient visible lorsque la température est suffisamment élevée pour que
les longueurs d’onde émises se trouvent dans la gamme de longueur d’ondes du
visible.
𝑀0 = 𝜎 𝑇 4 loi de Stephan-Boltzmann
2 𝜋5 𝑘4
où 𝜎 = = 5.67 × 10−8 W. m−2 . K −4 constante de Stephen-Bltzmann
15 𝑐 2ℎ3
c) Fraction de l’émittance totale rayonnée par le corps noir dans un intervalle donnée
[𝝀𝟏 , 𝝀𝟐 ] :
𝝀
∫𝝀 𝟐 𝑀𝜆 𝑑𝜆 𝝀 𝝀
∫𝟎 𝟐 𝑀𝜆 𝑑𝜆−∫𝟎 𝟏 𝑀𝜆 𝑑𝜆
𝟏
𝑭𝝀𝟏 −𝝀𝟐 = ∞ = = 𝑭𝟎−𝝀𝟐 − 𝑭𝟎−𝝀𝟏 ,
∫0 𝑀𝜆 𝑑𝜆 𝜎 𝑇4
∞ ∞
∫𝟎 𝑀𝜆 𝑑𝜆 ∫𝟎 𝑀𝜆 𝑑𝜆
On définit : 𝜺𝝀 = ∞ = émissivité monochromatique
∫0 𝑀0 𝜆 𝑑𝜆 𝜎 𝑇4
∞ ∞
∫𝟎 𝜺𝝀 𝑀𝜆 𝑑𝜆 ∫𝟎 𝜺𝝀 𝑀𝜆 𝑑𝜆
𝜺= ∞ = émissivité totale hémisphérique
∫0 𝑀0 𝜆 𝑑𝜆 𝜎 𝑇4
b) Corps gris
Quand 𝜺𝝀 est constant quelle que soit 𝜆 , on parle d’un corps gris.
𝜺𝝀 = 𝜀 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒
c) Emittance d’un corps gris
∞
∫𝟎 𝑀𝜆 𝑑𝜆 𝑀
𝜺𝝀 = ∞ = → 𝑀 = 𝜀 𝑀0 = 𝜀 𝜎 𝑇4
∫0 𝑀0 𝜆 𝑑𝜆 𝑀0
d) Loi de Kirchhoff
Cette loi établit un rapport entre le coefficient d’absorption 𝛼 et le coefficient d’émission
𝜀 d‘une même surface.
Soit une surface grise 𝑑𝑆 à la température 𝑇. Cette surface reçoit un flux 𝑑Ф dont elle
absorbe 𝛼 𝑑Ф . Simultanément elle émet un flux 𝑑Ф′ = 𝑀 𝑑𝑆 = 𝜀 𝜎 𝑇 4 𝑑𝑆 . A l’équilibre
le bilan est nul : 𝛼 𝑑Ф − 𝑑Ф′ = 0
Si la chaleur provient d’une source noire à la même température, les conditions d’équilibre
est satisfaite : 𝛼 𝜎 𝑇 4 𝑑𝑆 − 𝜀 𝜎 𝑇 4 𝑑𝑆 = 0
Pour les corps gris : 𝜶 = 𝜺
Cette loi signifie que quand un corps gris absorbe une fraction de l’énergie qu’il reçoit,
simultanément il émet cette même fraction de l’énergie qui aurait été émise par un corps
noir à la même température.
Pour les corps non gris : 𝜶𝝀 = 𝜺𝝀 , obtenue avec le même genre d’analyse.
Pour les corps noirs : 𝜶 = 𝜺 = 𝟏
6 – Echange radiatifs entre deux surfaces noires séparées par un milieu parfaitement
transparent
a) Dans la plupart des cas réels, plusieurs corps sont placés en interaction mutuelle.
Chaque corps émet du rayonnement dans toutes les directions de l’espace et reçoit un
rayonnement complexe qui est la résultante des émissions directes des corps qui
l’entourent et d’un grand nombre de réflexions. Donc, dans la pratique, le problème
est de calculer le résultat net des échanges par rayonnement entre tous les corps
présents, tâche impossible à réaliser matériellement dans la plupart des cas. On a donc
été amené à étudier certains cas simples pour lesquels le calcul des échanges entre les
corps est possible. Une première approximation consiste à assimiler tous les corps
solides rencontrés à des corps gris : La grande difficulté réside dans la « réduction »
d’un cas réel à un cas connu : c’est ce que l’on appelle la modélisation du problème.
𝑛
⃗1 𝑛
⃗2
𝑑𝑆1 𝑑Ω2 𝑑𝑆2
𝜃1
𝜃2
𝑂1
𝑂2
𝑑Ω1
𝑂1 𝑂2 = 𝑑
flux total 𝑑 2 Ф1 émis par un élément de surface 𝑑𝑆1 d’un corps noir (à la température
𝑑𝑆2 cos 𝜃2
𝑇1 ) dans l’angle solide 𝑑Ω1 (direction 𝑂1 → 𝑂2 ) ; 𝑑Ω1 = et intercepté par
𝑑2
un élément de surface 𝑑𝑆2 s’écrit :
𝑑 2 Ф12 :
𝑑𝑆1 cos 𝜃1 𝑑𝑆2 cos 𝜃2
Ф12 = 𝜎(𝑇1 4 − 𝑇2 4 ) ∬
𝜋 𝑑2
b) Cas de deux surfaces noires infinies : 𝑺𝟏 = 𝑺𝟐
Ф12 = 𝜎(𝑇1 4 − 𝑇2 4 ) 𝑆1
c) Cas de deux surfaces noires finies :
Ф12 = 𝜎(𝑇1 4 − 𝑇2 4 ) 𝑆1 𝐹12 = 𝜎(𝑇1 4 − 𝑇2 4 ) 𝑆2 𝐹21
Ф𝑖𝑗 = 𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗 (𝑀0 𝑖 − 𝑀0𝑗 )
𝑑𝑆𝑖 cos 𝜃𝑖 𝑑𝑆𝑗 cos 𝜃𝑗
𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗 = 𝑆𝑗 𝐹𝑗𝑖 = ∬ relation de réciprocité
𝜋 𝑑2
Les coefficients 𝐹𝑖𝑗 sont des quantités purement géométriques et sans dimension,
e) Exemple : Facteurs de forme pour deux surfaces en " influence totale " 𝑆2
4 4
𝑀0 1 −𝑀0 2
Ф12 = 𝜎(𝑇1 − 𝑇2 ) 𝑆1 𝐹12 = 1
𝑆1 𝐹12
Cette dernière expression pourra être exprimée de manière analogue à celle donnant le
courant électrique qui s’établit entre deux nœuds de potentiels 𝑉1 et 𝑉2 reliés par la
𝑀0 1−𝑀0 2 𝑀0 1 −𝑀0 2 1 1
résistance 𝑅12 : Ф12 = 1 = , avec 𝑅𝑡ℎ = =
𝑅𝑡ℎ 𝑆1 𝐹12 𝑆2 𝐹21
𝑆1 𝐹12
𝑀0 1 1/ 𝑆1 𝐹12 𝑀0 2
Ф
7 – Echange radiatifs entre deux surfaces grises opaques séparées par un milieu
parfaitement transparent
a) Radiosité
Ce type de surface, outre le flux radiatif émis, réfléchit une partie du flux radiatif incident
(qu’elle reçoit). On introduit une nouvelle grandeur 𝐽, appelée radiosité d’une surface,
égale au flux total émis par cette surface. Ce flux total résulte d'une part de la réflexion
d'une partie du flux incident, 𝑬, qui tombe sur cette surface et d'autre part du flux émis
en propre par la surface à cause de sa température :
𝐽 = 𝜀 𝑀0 + 𝜌 𝐸,
0 0 0
𝐽𝑖 −𝜀𝑖 𝑀0 𝑖 𝜀𝑖 𝑆𝑖
Ф𝑖 = (𝜀𝑖 𝑀 𝑖 − 𝛼𝑖 𝐸𝑖 )𝑆𝑖 = 𝜀𝑖 𝑆𝑖 (𝑀 𝑖 − 𝐸𝑖 ) = 𝜀𝑖 𝑆𝑖 (𝑀 𝑖 − )= (𝑀0 𝑖 − 𝐽𝑖 )
1−𝜀𝑖 1−𝜀𝑖
𝜀𝑖 𝑆𝑖 𝑀 𝑖 −𝐽𝑖0 𝑀0 𝑖 −𝐽𝑖
D’où Ф𝑖 = (𝑀0 𝑖 − 𝐽𝑖 ) = 1−𝜀 𝑖
=
1−𝜀 𝑖 𝑅𝑖𝑖
𝜀𝑖 𝑆𝑖
b) Analogie électrique Ф𝑖
𝑀0 1 (1 − 𝜀𝑖 )/𝜀𝑖 𝑆𝑖 𝐽𝑖
1−𝜀 𝑖
𝑹𝒊𝒊 =
𝜀𝑖 𝑆𝑖
𝐽𝑖 −𝐽𝑗 𝐽𝑖 −𝐽𝑗
Ф𝑖𝑗 = 𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗 (𝐽𝑖 − 𝐽𝑗 ) = 𝑆𝑗 𝐹𝑗𝑖 (𝐽𝑖 − 𝐽𝑗 ) = 1 =
𝑅𝑖𝑗
𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗
𝑀0 𝑖−𝐽𝑖
Or Ф𝑖𝑗 = 1−𝜀
𝑖
𝜀𝑖 𝑆 𝑖
𝐽 −𝑀0 𝑗
De même Ф𝑖𝑗 = 𝑗1−𝜀
𝑗
𝜀𝑗 𝑆 𝑗
1−𝜀 1 1−𝜀𝑗
= Ф𝑖𝑗 ( 𝜀 𝑆 𝑖 + 𝑆 𝐹 + 𝜀 𝑆 )
𝑖 𝑖 𝑖 𝑖𝑗 𝑗 𝑗
𝑀0 𝑖 −𝑀0 𝑗
Au final, Ф𝑖𝑗 = 1−𝜀 1 1−𝜀𝑗
𝑖 + +
𝜀𝑖 𝑆𝑖 𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗 𝜀𝑗 𝑆𝑗
d) Écran thermique
L'échange radiatif entre deux surfaces peut être fortement réduit si on intercale entre ces
deux surfaces un écran fait d'un matériau ayant une faible émissivité (donc une très bonne
réflectivité).
Considérons deux surfaces planes parallèles (1 et 2 ) d'aires 𝑆. L'échange net entre ces
deux surfaces pour lesquelles 𝐹𝑖𝑗 = 1, s'écrit simplement
𝑀0 1 −𝑀0 2 𝑆𝜎 (𝑇1 4 −𝑇24 ) 𝑇1 𝑇2
Ф12 = 1−𝜀1 1 1−𝜀2 = 1 1 𝑇3 𝑇3
+ + + −1 𝜀1
𝜀1 𝑆 𝑆 𝜀2 𝑆 𝜀 1 𝜀2 𝜀2
𝜀31 𝜀32
𝑆1 𝑆3 𝑆2
𝑆𝜎(𝑇1 4 −𝑇2 4)
Ф12 = 1 1 1 1
𝜀1 + 𝜀2 −1 + 𝜀31 +𝜀32 −1
( ) ( )
Exemple
On prendra 𝜀1 = 0.8, 𝜀2 = 0.4 et 𝜀3 = 0.05
𝑆𝜎( 𝑇1 4−𝑇24 )
Sans écran : Ф12 = 1 = 0.36 𝑆𝜎 (𝑇1 4 − 𝑇2 4 )
+ 1 −1
0.8 0.4
Exercices
3) On suppose que le rayonnement émis par la face externe du tube est négligeable
par rapport au rayonnement du four. Calculer alors la longueur 𝐿 nécessaire du tube.
6) Quel serait le rayonnement 𝛷𝑡𝑢𝑏𝑒 émis par ce tube si celui-ci était dans sa totalité
à la température 𝑇𝑚𝑎𝑥 ? L’hypothèse de la question 3 ( 𝛷𝑡𝑢𝑏𝑒 négligeable) est-elle
justifiée ?
𝑆2
Tube : 𝜀 = 0.8
Four :
Fluide 𝑇𝐹 = 1200 °𝐶 𝜀 =1
caloporteur
II - Un four de recuit de plaques d’acier est du type triangle équilatéral de 1.40 𝑚 de côté. Les
parois du four sont supposées noires. La surface émettrice 𝑆1 est maintenue à la température
𝑇1 = 1100 𝐾. La deuxième surface est la plaque d’acier dont la température est maintenue égale à
𝑇2 = 700 𝐾. La troisième surface est à la température 𝑇3 .
𝐹𝑖𝑗 est la proportion du flux radiatif reçu par la surface 𝑆𝑗 de la part de la surface 𝑆𝑖.
Les équations de sommation et de réciprocité pour les facteurs de forme 𝐹𝑖𝑗 sont données par :
2) Déterminer les expressions des flux nets 𝛷1𝑗,𝑛𝑒𝑡 . En déduire l’expression du flux 𝛷1 ,𝑛𝑒𝑡
échangé par la face émettrice 𝑆1 du four.
3) Sachant que le flux net surfacique 𝜑1,𝑛𝑒𝑡 = 50 𝑘𝑊/𝑚2, calculer la température 𝑇3 .
4) Calculer les densités de flux nets 𝜑2,𝑛𝑒𝑡 et 𝜑3,𝑛𝑒𝑡.
𝑆3 ,𝑇3
𝐿 𝐿
𝑆2 , 𝑇2
𝐹𝑜𝑢𝑟
𝐿 = 1.40 𝑚 𝑆1 , 𝑇1
On rappelle que le flux net échangé par une surface 𝑆𝑖 avec 𝑆𝑗 est :