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Transfert de Chaleur par rayonnement

1 – Introduction

Le rayonnement thermique est le troisième mode de transfert de la chaleur, avec la


conduction et la convection. Il se fait sous forme d'ondes électromagnétiques et peut
s'observer entre deux corps placés même dans le vide. Il ne nécessite pas forcément la
présence d'un milieu matériel intermédiaire.
Tout corps dont la température est supérieure à 0 K, émet un rayonnement thermique.
Suivant l'approche ondulatoire, on caractérise toute onde électromagnétique par une
longueur d'onde 𝜆 ou une fréquence 𝜈, (𝜆 = 𝑐/𝜈), où 𝑐 est la vitesse de la lumière dans le
vide (2.9979 108 𝑚/𝑠).
Le rayonnement thermique correspond aux longueurs d'onde variant de 0.1 à 100 μm. il inclut
le domaine du visible (ondes lumineuses de spectre variant de 0.4 − 0.7 𝜇𝑚). Il est important
de souligner que tout corps qui émet un rayonnement (source d'énergie), peut aussi être
récepteur des rayonnements thermiques émis par d'autres corps prés ents dans
l'environnement (même très éloignés).

2 – Grandeurs monochromatiques, grandeurs directionnelles

Le champ électromagnétique se décompose ainsi en rayonnements élémentaires


monochromatiques caractérisés par une longueur d’onde λ. Le flux surfacique radiatif
représente la somme sur tout le spectre de longueurs d’onde (𝜆 ∈ [0, +∞[ ) du flux

surfacique monochromatique 𝑑𝛷𝜆 défini sur l’intervalle [𝜆, 𝜆 + 𝑑 𝜆] : ф = ∫𝜆=0 𝑑𝛷𝜆 .
* Outre la distribution spectrale du rayonnement électromagnétique, il existe également une
distribution directionnelle, à laquelle est attachée la notion d’angle solide.
Le rayonnement est isotrope dans le cas où l’émission est indépendante de l’angle 𝜃. Il est
homogène, lorsque l’émission est indépendante de 𝑂. 𝑑Ω

𝑛

𝜃

Surface
𝑂 émettrice
Angle solide
En coordonnées sphériques : 𝑑𝑆 = 𝑟𝑑𝜃(𝑟 sin 𝜃 𝑑𝜑) = 𝑟2 sin 𝜃 𝑑𝜃 𝑑𝜑, l’angle solide
élémentaire (angle sous lequel, à partir d’un point 𝑂, on observe la surface élémentaire 𝑑𝑆)
est défini par :
𝑑𝑆
𝑑Ω = 2 = sin 𝜃 𝑑𝜃 𝑑𝜑, (unité stéradian 𝑆𝑟)
𝑟
L’angle solide maximal, Ω, pour un observateur pouvant regarder dans toutes les directions
2𝜋 𝜋
de l’espace est : Ω = ∫0 ∫0 sin 𝜃 𝑑𝜃 𝑑𝜑 = 4𝜋 𝑆𝑟

3 – Luminance, Emittance, Eclairement


a) Luminance monochromatique directionnelle
C’est le flux de chaleur émis par unité de surface perpendiculaire à la direction d’émission
et contenu dans l’angle solide 𝑑𝛺, pour une longueur d’onde donnée.
𝑑 2Ф𝜆 𝑑 3Ф
𝐿 𝜆,𝐷 = = en 𝑊. 𝑚 −3 . 𝑆𝑟 −1
𝑑𝑆 cos 𝜃 𝑑Ω 𝑑𝑆 cos 𝜃 𝑑Ω 𝑑𝜆 Ɗ
𝑑Ω
𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠 𝜃 : surface apparente :
: surface perpendiculaire à la
𝑛
⃗ 𝜃
direction d’émission 𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠 𝜃

𝑑𝑆 𝑂 𝜃
b) Emittance monochromatique directionnelle
𝑑 3Ф
𝑀𝜆,𝐷 = = 𝐿 𝜆,𝐷 cos 𝜃 𝑑Ω, flux émis par unité de surface émettrice dans la direction
𝑑𝑆
𝐷 pour une longueur d’onde donnée.
c) Emittance monochromatique hémisphérique (monochromatique)

On intègre dans le demi-espace au-dessus de la surface émettrice. Pour un rayonnement


isotrope, la luminance est indépendante de l’angle d’inclinaison 𝜃 : 𝐿 𝜆,𝐷 = 𝐿 𝜆
2𝜋 𝜋/2
𝑀𝜆 = ∫0 ∫0 𝐿 𝜆 cos 𝜃 sin 𝜃 𝑑𝜃 𝑑𝜑 = 𝜋𝐿 𝜆 → 𝑀𝜆 = 𝜋𝐿 𝜆 loi de Lambert

d) Emittance totale
flux émis par unité de surface émettrice. On intègre sur toutes les longueurs d’onde.
∞ ∞ ∞
𝑀 = ∫0 𝑀𝜆 𝑑𝜆 = 𝜋 ∫0 𝐿 𝜆 𝑑𝜆, où ∫0 𝐿𝜆 𝑑𝜆 = 𝐿 : luminance totale

e) Eclairement
L’éclairement est le flux reçu par unité se surface réceptrice. L’éclairement d’un récepteur
est analogue à l’émittance d’un émetteur :
𝑑Ф𝑟𝑒ç𝑢
𝐸= (𝑒𝑛 𝑊𝑚−2 )
𝑑𝑆𝑟é𝑐𝑒𝑝𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒

4 – lois du rayonnement du corps opaque noir


Un corps noir est un corps qui absorbe la totalité du rayonnement qu’il reçoit (pas de flux
réfléchi ni de flux transmis), quelle que soit la longueur d’onde ou la direction du
rayonnement. C’est un émetteur idéal.

Convention : on utilisera l’indice « 0 » lorsque l’on parlera des propriétés d’un corps noir.
Le corps noir émet de façon isotrope et vérifie donc la loi de Lambert : 𝑀0𝜆 = 𝜋𝐿0𝜆 .

a) Emittance monochromatique

Loi de Planck et de Wien : « L’émittance monochromatique du corps noir dépend


seulement de 𝜆 et de 𝑇 ;
𝑑Ф𝜆 𝐶1
𝑀0𝜆 = = 𝑐2 (𝑒𝑛 𝑊𝑚 −2 𝜇𝑚−1 )
𝑑𝑆 5
𝜆 𝑒 −1)
( 𝜆𝑇

𝐶1 = 2𝜋 ℎ 𝑐 2 et 𝐶2 = ℎ 𝑐/𝑘,
𝑐 : vitesse de la lumière, ℎ est la constante de Planck ℎ = 6.624 × 10−34 𝐽. 𝑠 −1 et 𝑘
la constante de Boltzmann, 𝑘 = 1.3805 × 10 −23 𝐽. 𝐾−1
Cette relation décrit la répartition spectrale de la puissance émise à une température
𝑇 donnée (répartition en fonction de la longueur d’onde) du corps noir.
A une température 𝑇 donnée, la courbe 𝑀0𝜆 (𝑇) admet un maximum pour une
𝑑𝑀0 𝜆 (𝑇)
longueur d’onde 𝜆 𝑚 (𝑇) ; = 0. On montre que :
𝑑𝜆
𝜆 𝑚 . 𝑇 = 2898.77 𝜇𝑚. 𝐾 loi de Wien
Lorsque 𝑇 augmente, l’émittance augmente et la longueur d’onde relative au
maximum de luminance se déplace vers les petites longueurs d’ondes. Le
rayonnement devient visible lorsque la température est suffisamment élevée pour que
les longueurs d’onde émises se trouvent dans la gamme de longueur d’ondes du
visible.

Emittance d’un corps noir


Les courbes ci-dessus montrent que la quasi-totalité du rayonnement émis par un corps à
300 𝐾 (le corps humain par exemple) se produit dans l’infrarouge (𝜆 ∈ [0.8 , 100] 𝜇𝑚).
Pour le soleil (𝑇 = 5800𝐾), un certain pourcentage du rayonnement émis se produit
dans le visible (𝜆 ∈ [0.4, 0.7] 𝜇𝑚).
b) Emittance totale du corps noir : loi de Stephan-Boltzmann
L’émittance du corps noir est obtenue par intégration sur toutes les longueurs d’onde :
∞ ∞ 𝐶1
𝑀0 = ∫0 𝑀0𝜆 𝑑𝜆 = ∫0 𝑐2 𝑑𝜆 (en 𝑊𝑚 −2 )
𝜆5( 𝑒𝜆𝑇−1)

On peut facilement montrer (en posant 𝑥 = 𝑐2 /𝜆𝑇, par exemple) que :

𝑀0 = 𝜎 𝑇 4 loi de Stephan-Boltzmann
2 𝜋5 𝑘4
où 𝜎 = = 5.67 × 10−8 W. m−2 . K −4 constante de Stephen-Bltzmann
15 𝑐 2ℎ3
c) Fraction de l’émittance totale rayonnée par le corps noir dans un intervalle donnée
[𝝀𝟏 , 𝝀𝟐 ] :
𝝀
∫𝝀 𝟐 𝑀𝜆 𝑑𝜆 𝝀 𝝀
∫𝟎 𝟐 𝑀𝜆 𝑑𝜆−∫𝟎 𝟏 𝑀𝜆 𝑑𝜆
𝟏
𝑭𝝀𝟏 −𝝀𝟐 = ∞ = = 𝑭𝟎−𝝀𝟐 − 𝑭𝟎−𝝀𝟏 ,
∫0 𝑀𝜆 𝑑𝜆 𝜎 𝑇4

représente la fraction de l’émittance dans une bande donnée de longueurs d’onde.


d) Flux émis par un corps noir
Ф = 𝑀0 𝑆 = 𝑆 𝜎𝑇 4
𝑆 la surface émettrice.
5 – lois de rayonnement d’un corps opaque non noir
a) Coefficient d’émission (émissivité)
Le corps noir est un émetteur idéal. Il émet la totalité du rayonnement qu’il reçoit. Les
corps opaques non noir n’émettent qu’une fraction des rayonnements qu’ils reçoivent.
L’évaluation des propriétés émissives des substances réelles se fait à partir de celles du
corps noir placé dans les mêmes conditions de température et de longueur d’onde à l’aide
de coefficients appelés émissivités.

∞ ∞
∫𝟎 𝑀𝜆 𝑑𝜆 ∫𝟎 𝑀𝜆 𝑑𝜆
On définit : 𝜺𝝀 = ∞ = émissivité monochromatique
∫0 𝑀0 𝜆 𝑑𝜆 𝜎 𝑇4
∞ ∞
∫𝟎 𝜺𝝀 𝑀𝜆 𝑑𝜆 ∫𝟎 𝜺𝝀 𝑀𝜆 𝑑𝜆
𝜺= ∞ = émissivité totale hémisphérique
∫0 𝑀0 𝜆 𝑑𝜆 𝜎 𝑇4

b) Corps gris

Quand 𝜺𝝀 est constant quelle que soit 𝜆 , on parle d’un corps gris.
𝜺𝝀 = 𝜀 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒
c) Emittance d’un corps gris


∫𝟎 𝑀𝜆 𝑑𝜆 𝑀
𝜺𝝀 = ∞ = → 𝑀 = 𝜀 𝑀0 = 𝜀 𝜎 𝑇4
∫0 𝑀0 𝜆 𝑑𝜆 𝑀0

d) Loi de Kirchhoff
Cette loi établit un rapport entre le coefficient d’absorption 𝛼 et le coefficient d’émission
𝜀 d‘une même surface.
Soit une surface grise 𝑑𝑆 à la température 𝑇. Cette surface reçoit un flux 𝑑Ф dont elle
absorbe 𝛼 𝑑Ф . Simultanément elle émet un flux 𝑑Ф′ = 𝑀 𝑑𝑆 = 𝜀 𝜎 𝑇 4 𝑑𝑆 . A l’équilibre
le bilan est nul : 𝛼 𝑑Ф − 𝑑Ф′ = 0
Si la chaleur provient d’une source noire à la même température, les conditions d’équilibre
est satisfaite : 𝛼 𝜎 𝑇 4 𝑑𝑆 − 𝜀 𝜎 𝑇 4 𝑑𝑆 = 0
Pour les corps gris : 𝜶 = 𝜺
Cette loi signifie que quand un corps gris absorbe une fraction de l’énergie qu’il reçoit,
simultanément il émet cette même fraction de l’énergie qui aurait été émise par un corps
noir à la même température.
Pour les corps non gris : 𝜶𝝀 = 𝜺𝝀 , obtenue avec le même genre d’analyse.
Pour les corps noirs : 𝜶 = 𝜺 = 𝟏
6 – Echange radiatifs entre deux surfaces noires séparées par un milieu parfaitement
transparent
a) Dans la plupart des cas réels, plusieurs corps sont placés en interaction mutuelle.
Chaque corps émet du rayonnement dans toutes les directions de l’espace et reçoit un
rayonnement complexe qui est la résultante des émissions directes des corps qui
l’entourent et d’un grand nombre de réflexions. Donc, dans la pratique, le problème
est de calculer le résultat net des échanges par rayonnement entre tous les corps
présents, tâche impossible à réaliser matériellement dans la plupart des cas. On a donc
été amené à étudier certains cas simples pour lesquels le calcul des échanges entre les
corps est possible. Une première approximation consiste à assimiler tous les corps
solides rencontrés à des corps gris : La grande difficulté réside dans la « réduction »
d’un cas réel à un cas connu : c’est ce que l’on appelle la modélisation du problème.

𝑛
⃗1 𝑛
⃗2
𝑑𝑆1 𝑑Ω2 𝑑𝑆2
𝜃1
𝜃2
𝑂1
𝑂2

𝑑Ω1
𝑂1 𝑂2 = 𝑑

flux total 𝑑 2 Ф1 émis par un élément de surface 𝑑𝑆1 d’un corps noir (à la température
𝑑𝑆2 cos 𝜃2
𝑇1 ) dans l’angle solide 𝑑Ω1 (direction 𝑂1 → 𝑂2 ) ; 𝑑Ω1 = et intercepté par
𝑑2
un élément de surface 𝑑𝑆2 s’écrit :

𝑑𝑆1 cos 𝜃1 𝑑𝑆2 cos 𝜃2 𝑀0 1 𝑑𝑆1 cos 𝜃1 𝑑𝑆2 cos 𝜃2


𝑑 2 Ф1 = 𝐿0 1 = =
𝑑2 𝜋 𝑑2

𝜎𝑇1 4 𝑑𝑆1 cos 𝜃1 𝑑𝑆2 cos 𝜃2


𝜋 𝑑2
L’élément de surface 𝑑𝑆2 est noire, ce flux est totalement absorbé.
Simultanément, l’élément de surface 𝑑𝑆2 (à la température 𝑇2 ) émet dans l’angle
𝑑𝑆1 cos 𝜃1
solide 𝑑Ω2 = , un flux 𝑑 2 Ф2 intercepté et totalement absorbé par
𝑑2
l’élément de surface 𝑑𝑆1 :

𝑑𝑆2 cos 𝜃2 𝑑𝑆1 cos 𝜃1 𝑀0 2 𝑑𝑆1 cos 𝜃1 𝑑𝑆2 cos 𝜃2


𝑑 2 Ф2 = 𝐿0 2 = =
𝑑2 𝜋 𝑑2

𝜎𝑇2 4 𝑑𝑆1 cos 𝜃1 𝑑𝑆2 cos 𝜃2


𝜋 𝑑2
le bilan d’échange entre les surfaces 𝑑𝑆1 et 𝑑𝑆2 s’écrit :
𝑑𝑆1 cos 𝜃1 𝑑𝑆2 cos 𝜃2
𝑑 2 Ф12 = 𝑑 2 Ф1 − 𝑑 2 Ф2 = 𝜎(𝑇1 4 − 𝑇2 4 )
𝜋 𝑑2
Le flux total échangé par les surfaces noires 𝑆1 et 𝑆2 est une double intégrale de

𝑑 2 Ф12 :
𝑑𝑆1 cos 𝜃1 𝑑𝑆2 cos 𝜃2
Ф12 = 𝜎(𝑇1 4 − 𝑇2 4 ) ∬
𝜋 𝑑2
b) Cas de deux surfaces noires infinies : 𝑺𝟏 = 𝑺𝟐
Ф12 = 𝜎(𝑇1 4 − 𝑇2 4 ) 𝑆1
c) Cas de deux surfaces noires finies :
Ф12 = 𝜎(𝑇1 4 − 𝑇2 4 ) 𝑆1 𝐹12 = 𝜎(𝑇1 4 − 𝑇2 4 ) 𝑆2 𝐹21
Ф𝑖𝑗 = 𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗 (𝑀0 𝑖 − 𝑀0𝑗 )
𝑑𝑆𝑖 cos 𝜃𝑖 𝑑𝑆𝑗 cos 𝜃𝑗
𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗 = 𝑆𝑗 𝐹𝑗𝑖 = ∬ relation de réciprocité
𝜋 𝑑2
Les coefficients 𝐹𝑖𝑗 sont des quantités purement géométriques et sans dimension,

appelés facteurs de forme (ou facteurs d’angle).


𝐹𝑖𝑗 représente la fraction du flux émis par la surface 𝑆𝑖 qui atteint 𝑆𝑗 .
Ainsi, le problème du calcul des échanges se réduit uniquement au calcul de ces
facteurs d‘angle.
d) Calcul des facteurs de forme
Soit une surface fermée constituée de 𝑛 surfaces noires individuellement isothermes, en
interaction les unes avec les autres.
Pour la 𝑖 è𝑚𝑒 surface, on peut définir 𝑛 facteurs de forme 𝐹𝑖1 , 𝐹𝑖2 , … . 𝐹𝑖𝑖 , … . 𝐹𝑖𝑛 .
𝐹𝑖𝑖 est le facteur de forme de la surface 𝑆𝑖 avec elle-même qui n’existe que si la surface
est concave.
Soit Ф𝑖 = 𝜎𝑇𝑖 4 𝑆𝑖 le flux émis par la surface 𝑆𝑖 , Ф𝑖 = ∑𝑛𝑖=1 𝐹𝑖𝑗 Ф𝑖 → ∑𝑛𝑖=1 𝐹𝑖𝑗 = 1
On pourra alors déterminer les facteurs de forme 𝐹𝑖𝑗 à partir des relations :
𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗 = 𝑆𝑗 𝐹𝑗𝑖 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑟é𝑐𝑖𝑝𝑟𝑜𝑐𝑖𝑡é
{
∑𝑛𝑖=1 𝐹𝑖𝑗 = 1 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

e) Exemple : Facteurs de forme pour deux surfaces en " influence totale " 𝑆2

Soient deux surfaces noires 𝑆1 et 𝑆2 , (𝑆1 contenue dans 𝑆2 .


𝑆1 est convexe, alors 𝐹11 = 0
𝑆1 𝐹12 = 𝑆2 𝐹21
𝐹12 = 1
On a : { 𝐹11 + 𝐹12 = 1 {
𝑆1 𝑆
𝐹21 + 𝐹22 = 1 𝐹21 = 𝑆 et 𝐹22 = 1 − 1
2 𝑆2
𝑆1
f) Analogie électrique des échanges radiatifs entre surfaces noires
La relation exprimant les échanges nets entre deux surfaces noires s’écrit :

4 4
𝑀0 1 −𝑀0 2
Ф12 = 𝜎(𝑇1 − 𝑇2 ) 𝑆1 𝐹12 = 1
𝑆1 𝐹12

Cette dernière expression pourra être exprimée de manière analogue à celle donnant le
courant électrique qui s’établit entre deux nœuds de potentiels 𝑉1 et 𝑉2 reliés par la
𝑀0 1−𝑀0 2 𝑀0 1 −𝑀0 2 1 1
résistance 𝑅12 : Ф12 = 1 = , avec 𝑅𝑡ℎ = =
𝑅𝑡ℎ 𝑆1 𝐹12 𝑆2 𝐹21
𝑆1 𝐹12

𝑀0 1 1/ 𝑆1 𝐹12 𝑀0 2

Ф
7 – Echange radiatifs entre deux surfaces grises opaques séparées par un milieu
parfaitement transparent
a) Radiosité
Ce type de surface, outre le flux radiatif émis, réfléchit une partie du flux radiatif incident
(qu’elle reçoit). On introduit une nouvelle grandeur 𝐽, appelée radiosité d’une surface,
égale au flux total émis par cette surface. Ce flux total résulte d'une part de la réflexion
d'une partie du flux incident, 𝑬, qui tombe sur cette surface et d'autre part du flux émis
en propre par la surface à cause de sa température :

𝐽 = 𝜀 𝑀0 + 𝜌 𝐸,

où 𝐸 est l’éclairement et 𝜌 = 1 − 𝛼, (𝜏 = 0, 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛).


L’introduction de la grandeur radiosité prend tout son intérêt pour des surfaces grises où
ses coefficients ont des valeurs " indépendantes " de la nature des rayonnements émis et
incident.
Le flux radiatif échangé par une surface 𝑆𝑖 est égal à
Ф𝑖 = (𝜀𝑖 𝑀0 𝑖 − 𝛼𝑖 𝐸𝑖 )𝑆𝑖 ,
différence entre celui émis et celui absorbé.

0 0 0
𝐽𝑖 −𝜀𝑖 𝑀0 𝑖 𝜀𝑖 𝑆𝑖
Ф𝑖 = (𝜀𝑖 𝑀 𝑖 − 𝛼𝑖 𝐸𝑖 )𝑆𝑖 = 𝜀𝑖 𝑆𝑖 (𝑀 𝑖 − 𝐸𝑖 ) = 𝜀𝑖 𝑆𝑖 (𝑀 𝑖 − )= (𝑀0 𝑖 − 𝐽𝑖 )
1−𝜀𝑖 1−𝜀𝑖
𝜀𝑖 𝑆𝑖 𝑀 𝑖 −𝐽𝑖0 𝑀0 𝑖 −𝐽𝑖
D’où Ф𝑖 = (𝑀0 𝑖 − 𝐽𝑖 ) = 1−𝜀 𝑖
=
1−𝜀 𝑖 𝑅𝑖𝑖
𝜀𝑖 𝑆𝑖

b) Analogie électrique Ф𝑖
𝑀0 1 (1 − 𝜀𝑖 )/𝜀𝑖 𝑆𝑖 𝐽𝑖
1−𝜀 𝑖
𝑹𝒊𝒊 =
𝜀𝑖 𝑆𝑖

c) Résistance spatiale entre deux surfaces grises

Le bilan d’échange net entre deux surfaces 𝑆𝑖 et 𝑆𝑗 s’écrit :

𝐽𝑖 −𝐽𝑗 𝐽𝑖 −𝐽𝑗
Ф𝑖𝑗 = 𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗 (𝐽𝑖 − 𝐽𝑗 ) = 𝑆𝑗 𝐹𝑗𝑖 (𝐽𝑖 − 𝐽𝑗 ) = 1 =
𝑅𝑖𝑗
𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗

𝑀0 𝑖−𝐽𝑖
Or Ф𝑖𝑗 = 1−𝜀
𝑖
𝜀𝑖 𝑆 𝑖

Ф𝑖𝑗 = 𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗 (𝐽𝑖 − 𝐽𝑗 )

𝐽 −𝑀0 𝑗
De même Ф𝑖𝑗 = 𝑗1−𝜀
𝑗
𝜀𝑗 𝑆 𝑗

D’où 𝑀0 𝑖 − 𝑀0𝑗 = 𝑀0 𝑖 − 𝐽𝑖 + 𝐽𝑖 − 𝐽𝑗 + 𝐽𝑗 − 𝑀0𝑗

1−𝜀 1 1−𝜀𝑗
= Ф𝑖𝑗 ( 𝜀 𝑆 𝑖 + 𝑆 𝐹 + 𝜀 𝑆 )
𝑖 𝑖 𝑖 𝑖𝑗 𝑗 𝑗

𝑀0 𝑖 −𝑀0 𝑗
Au final, Ф𝑖𝑗 = 1−𝜀 1 1−𝜀𝑗
𝑖 + +
𝜀𝑖 𝑆𝑖 𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗 𝜀𝑗 𝑆𝑗

d) Écran thermique
L'échange radiatif entre deux surfaces peut être fortement réduit si on intercale entre ces
deux surfaces un écran fait d'un matériau ayant une faible émissivité (donc une très bonne
réflectivité).
Considérons deux surfaces planes parallèles (1 et 2 ) d'aires 𝑆. L'échange net entre ces
deux surfaces pour lesquelles 𝐹𝑖𝑗 = 1, s'écrit simplement
𝑀0 1 −𝑀0 2 𝑆𝜎 (𝑇1 4 −𝑇24 ) 𝑇1 𝑇2
Ф12 = 1−𝜀1 1 1−𝜀2 = 1 1 𝑇3 𝑇3
+ + + −1 𝜀1
𝜀1 𝑆 𝑆 𝜀2 𝑆 𝜀 1 𝜀2 𝜀2
𝜀31 𝜀32

𝑆1 𝑆3 𝑆2

Si on intercale un écran 3, on rajoute trois résistances au transfert

𝑆𝜎(𝑇1 4 −𝑇2 4)
Ф12 = 1 1 1 1
𝜀1 + 𝜀2 −1 + 𝜀31 +𝜀32 −1
( ) ( )

Exemple
On prendra 𝜀1 = 0.8, 𝜀2 = 0.4 et 𝜀3 = 0.05

𝑆𝜎( 𝑇1 4−𝑇24 )
Sans écran : Ф12 = 1 = 0.36 𝑆𝜎 (𝑇1 4 − 𝑇2 4 )
+ 1 −1
0.8 0.4

𝑆𝜎( 𝑇14 −𝑇2 4)


Avec écran : Ф12 = 1 = 0.024 𝑆𝜎(𝑇1 4 − 𝑇2 4 )
( + 1 −1)+ (0.05
0.8 0.4
1 1
+0.05 −1)

La réduction de l'échange thermique grâce à l'écran est donc de :


0.36−0.024
= 0.934, on a réduit l'échange de 93.4 % !
0.36

Exercices

I - On Considère un four parallélépipédique de surface 𝑆1 .et de températures de parois

𝑇𝐹 = 1400 𝐾 , assimilables à un corps noir.

Un tube, de surface externe 𝑆2 (de diamètre externe 𝐷 = 3 𝑐𝑚, d’épaisseur 𝑒 = 1 𝑚𝑚 et


de conductivité thermique 𝜆 = 20 𝑊/𝑚. °𝐶), dans lequel circule un fluide caloporteur est
disposé à l’intérieur de ce four (voir figure).
Le tube, supposé gris d’émissivité 𝜺 = 𝟎. 𝟖, est chauffé exclusivement par rayonnement.
Le coefficient de transfert convectif interne fluide / paroi est ℎ = 1𝑘𝑊/𝑚2 °𝐶.
Le débit massique du fluide est 𝑚̇ = 1080𝑘𝑔/ℎ, sa masse volumique 𝜌 = 1900𝑘𝑔/𝑚3 et

sa capacité calorifique 𝐶𝑃 = 1,56 𝑘𝐽/𝑘𝑔. °𝐶.

1) Calculer le flux consommé 𝛷 pour porter le fluide caloporteur d’une température


à l’entrée 𝑇𝐸 = 120 °𝐶 à une température à la sortie 𝑇𝑆 = 220 °𝐶.

2) Montrer que 𝑆1 𝐹12 = 𝑆2 .

3) On suppose que le rayonnement émis par la face externe du tube est négligeable
par rapport au rayonnement du four. Calculer alors la longueur 𝐿 nécessaire du tube.

4) Calculer la résistance thermique équivalente 𝑅𝑡ℎ du tube.

5) Calculer la différence de température entre le fluide et la surface externe du tube.


En déduire la température maximale 𝑇𝑚𝑎𝑥 atteinte par la surface extérieure du tube.

6) Quel serait le rayonnement 𝛷𝑡𝑢𝑏𝑒 émis par ce tube si celui-ci était dans sa totalité
à la température 𝑇𝑚𝑎𝑥 ? L’hypothèse de la question 3 ( 𝛷𝑡𝑢𝑏𝑒 négligeable) est-elle
justifiée ?

On donne : la constante de Stephan : 𝜎 = 5.67 10−8 𝑊𝑚 −2 𝐾 −4

𝑆2

Tube : 𝜀 = 0.8

Four :
Fluide 𝑇𝐹 = 1200 °𝐶 𝜀 =1
caloporteur
II - Un four de recuit de plaques d’acier est du type triangle équilatéral de 1.40 𝑚 de côté. Les
parois du four sont supposées noires. La surface émettrice 𝑆1 est maintenue à la température
𝑇1 = 1100 𝐾. La deuxième surface est la plaque d’acier dont la température est maintenue égale à
𝑇2 = 700 𝐾. La troisième surface est à la température 𝑇3 .
𝐹𝑖𝑗 est la proportion du flux radiatif reçu par la surface 𝑆𝑗 de la part de la surface 𝑆𝑖.
Les équations de sommation et de réciprocité pour les facteurs de forme 𝐹𝑖𝑗 sont données par :

∑𝑛𝑗=1 𝐹𝑖𝑗 = 1 , 𝑖 = 1,2,3 𝑒𝑡 𝑆𝑖 𝐹𝑖𝑗 = 𝑆𝑗 𝐹𝑗𝑖, 𝑖 ≠ 𝑗, 𝑖, 𝑗 = 1,2,3

1) Prouver que : 𝐹𝑖𝑖 = 0, 𝑖 = 1,2,3 et 𝐹𝑖𝑗 = 𝐹𝑗𝑖 = 0.5, 𝑖 ≠ 𝑗, 𝑖, 𝑗 = 1,2,3.

2) Déterminer les expressions des flux nets 𝛷1𝑗,𝑛𝑒𝑡 . En déduire l’expression du flux 𝛷1 ,𝑛𝑒𝑡
échangé par la face émettrice 𝑆1 du four.
3) Sachant que le flux net surfacique 𝜑1,𝑛𝑒𝑡 = 50 𝑘𝑊/𝑚2, calculer la température 𝑇3 .
4) Calculer les densités de flux nets 𝜑2,𝑛𝑒𝑡 et 𝜑3,𝑛𝑒𝑡.

𝑆3 ,𝑇3
𝐿 𝐿
𝑆2 , 𝑇2

𝐹𝑜𝑢𝑟

𝐿 = 1.40 𝑚 𝑆1 , 𝑇1

 On rappelle que le flux net échangé par une surface 𝑆𝑖 avec 𝑆𝑗 est :

𝛷𝑖𝑗,𝑛𝑒𝑡 = 𝛷𝑖→𝑗 − 𝛷𝑗→𝑖


 𝜎 = 5.67. 10−8 𝑊𝑚 −2 𝐾 −4 constante de Stephan

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