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Royaume du Maroc

Direction des Etudes et des prévisions financières


Division Impacts des Politiques Economiques
SIPE

t
Note sur le Secteur marocain des assurances

12 juin 2006

0
INTRODUCTION...........................................................................................................................2
INTRODUCTION...........................................................................................................................2
I. PRESENTATION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR.............................2
1. Volume des primes émises.............................................................................................2
2. Taux de pénétration........................................................................................................4
3. Densité de l’assurance....................................................................................................4
4. La production du secteur................................................................................................5
5. Dépenses d'assurance et consommation finale des ménages.........................................5
6. Les prestations payées....................................................................................................5
II. L’IMPORTANCE DE L’EPARGNE COLLECTEE PAR LE SECTEUR DES
ASSURANCES......................................................................................................................6
III. PANORAMA DE GESTION DE L’EPARGNE INSTITUTIONNELLE PAR LE
SECTEUR DES ASSURANCES...........................................................................................7
1. Volume des placements.................................................................................................7
1.1. Les placements en actions 7
1.2. Les placements en obligations 8
1.3. Parts et actions des OPCVM 8
1.4. Les placements immobiliers 8
1.5. Autre placements 8
2. Rendement des placements............................................................................................8
IV. QUELQUES RECOMMANDATIONS.................................................................................9
Bibliographie.................................................................................................................................11

1
INTRODUCTION

Au cours des dernières années, le secteur marocain des assurances a connu des
mutations profondes à mesure qu’il s’est trouvé confronté aux exigences de la libéralisation et
de l’ouverture. Après des opérations de fusions-acquisitions, le marché marocain des
assurances est composé, jusqu’à fin 2009, de 18 compagnies dont trois entreprises mutuelles
et quinze commerciales. Actuellement, le secteur est régit par le nouveau code des assurances
de 2004 pris pour l'application de la loi n° 17-99 portant code des assurances de 2002. Ce
dernier a instauré, entre autres, des nouvelles règles de gestion visant le renforcement du
contrôle interne des entreprises d’assurance, d’encourager une meilleure gestion des risques et
de promouvoir l’utilisation des modèles internes pour évaluer les besoins en fonds propres.
Depuis lors et jusqu’à fin 2003, aussi bien l’encours des réserves techniques et réglementaires
des compagnies d’assurance que les primes émises ne cessent d’évoluer à la hausse. Cette
évolution a été très notable en 2002 avec l’essor de l’assurance vie. Cette dernière joue un rôle
important dans la mobilisation de l’épargne longue, puisqu’elle assure un effort régulier
d’épargne, combiné à un rendement et une sécurité de placement.

I. PRESENTATION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR

1. Volume des primes émises

Entre 2000 et 2004, le montant des primes émises réalisé par le secteur des assurances au
titre des opérations directes est passé de 10,3 milliards à 12,3 milliards de dirhams en
augmentation annuelle moyenne de 5,2%. Cependant, cette évolution n’est pas homogène dans la
mesure où elle était de 12% en 2002, de 2,1% en 2003 et négative en 2004, soit de -1%. Par
ailleurs, cette évolution reste mitigée par rapport à celle relative à la période 1995-1999 qui était
de 7,9%. Cette tendance baissière de l’évolution des primes émises entre les deux périodes
provient essentiellement de l’infléchissement considérable des primes relatives aux opérations vie
et capitalisation depuis 2003 suite à la récupération par la Caisse Interprofessionnelle Marocaine
de Retraites (CIMR) de la part salariale de la retraite complémentaire qui été souscrite auparavant
auprès des entreprises d’assurances.

La répartition des émissions par branche et catégorie au cours de la période 2000-2004,


montre que c’est la branche automobile qui occupe la première position au sein des assurances
non-vie avec une part moyenne de 35% du total, suivie de la branche accidents corporels avec
12%. La branche accidents de travail arrive au troisième rang avec 9% du total des primes émises.
Quant aux assurances-vie et capitalisation, elles restent dominées par les assurances de groupes
qui retiennent 16% en moyenne du total des primes au cours de la même période.

Par compagnie d’assurance, le secteur continue d’afficher de bons résultats pour les plus
grandes entités bien qu’avec une cadence dégénérée. En 2004, le groupe RMA-Watanya arrive en
tête avec 2550 millions de dirhams, soit 21% de part de marché contre 22% en 2000. En deuxième
position se trouve Axa Assurance Maroc avec 2182 millions de dirhams, soit 18% de part de
marché contre 20% en 2000, suivie de Wafa Assurance avec 1516 millions de dirhams (12,4%),
CNIA Assurance avec 1118 millions de dirhams (9,1%) et Sanad Assurance avec 827 millions de
dirhams (7%).

2
Evolution des primes émises entre 1990 et 2004 (en millions de dirhams )
14000

12000

10000

8000

6000

4000

2000
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Au niveau des pays de l'Afrique du nord, le Maroc retient en 2004 la première place en
matière du volume des primes émises. Ces dernières sont évaluées à 1372 millions de dollars,
contre 611 millions de dollars pour l'Egypte, 554 millions de dollars pour la Tunisie et 480
millions de dollars pour l'Algérie. Toutefois, en terme d'évolution, un renversement de classement
a été constaté. En effets, sur la période 2000-2004, c'est l'Algérie et la Tunisie qui occupent le
premier rang avec des évolutions annuelle moyenne des primes émises de 13,6% et 11,5%
respectivement, suivis du Maroc avec 7,4%, et enfin l'Egypte avec 1,4%. Le Maroc affiche donc
un volume des primes largement supérieur à celui des autres pays de la région. Les principaux
facteurs qui ont contribué à consolider cette performance sont l'augmentation des revenus des
ménages et la diminution des taux d'intérêt.

Masse des primes émises par le secteur des assurances dans les pays
de l'Afrique du Nord (en millions de $)
1400

1200

1000

800

600

400

200

0
1999 2000 2001 2002 2003 2004

Maroc Tunisie Algérie Egypte

Source: rapports de Swiss Re,: Sigma n°9/2000, n°6/2001, n°6/2002, n°8/2003, n°3/2004 et
n°2/2005

2. Taux de pénétration

3
De même, le taux dé pénétration qui rapporte les primes émises au PIB, a évolué de
manière ascendante où il a pris plus de 7 points de base entre 1994 et 2002, passant de 2,3% à
3,04%. Depuis lors le trend de cet indicateur n’a cessé, toutefois, de baisser pour qu’il ne soit
que de 2,8% en 2004. Cette situation s’explique conjointement par la baisse du volume des
primes et la hausse relative du taux de croissance du PIB nominale entre 2002 et 2004. Dans
la branche vie, la pénétration moyenne entre 2000 et 2004 n'a atteint que 0,81% et les
dépenses d'assurance par habitant ont été de 10,8 dollars en moyenne. Dans la branche non
vie, la pénétration moyenne s'est établie à 2,02% vue son caractère quasi obligatoire, et les
dépenses d'assurance par habitant ont atteint 27,4 dollars en moyenne. Avec un taux moyen de
2,83%, le Maroc retient la première place au niveau des pays de l'Afrique de Nord entre 2000
et 2004. La Tunisie vient en deuxième position avec 1,78%, juste devant l'Egypte et l'Algérie
dont les taux de pénétration moyen sont respectivement de 0,65% et 0,57%

Illustration du taux de pé né tration e t de la de nsité


3,1 46
3,1 44
T a u x d e p é n é t r a t io n

3,0

/h ab itan) t
42
3,0
2,9 40

D en s ité(D o llars
2,9 38
2,8 36
2,8
34
2,7
2,7 32

2,6 30
2000 2001 2002 2003 2004

Taux de p énétration Densité

3. Densité de l’assurance

Bien qu’elle demeure encore faible, la densité de l’assurance, qui est la part de revenu par
habitant consacrée à la consommation du service assurance, a connu une évolution notable en
l’espace de cinq ans. Elle est passée de 34 dollars en 2000 à 45 dollars en 2004. Considéré dans
le même échantillon de pays, le Maroc retient la deuxième place juste après la Tunisie. Celle-ci a
fait la plus importante avancée en la matière, passant de 34,7 dollars à 55,8 dollars. En Algérie, la
densité de l’assurance se caractérise par sa faiblesse dans la mesure où elle ne dépasse pas encore
15 dollars. L’Egypte vient en dernier rang avec une chute de sa densité qui oscille 2004 autour de
8,4 dollars contre 9 dollars en 2000.
Taux de pénétration (TP) et la densité d'assurance (DA) dans les pays de l'Afrique du Nord
Maroc Tunisie Algérie Egypte
DA TP DA TP DA TP DA TP
1999 34,4 2,78 35,1 1,58 8,1 0,61 9,1 0,65
2000 33,6 2,79 34,7 1,69 8,5 0,49 8,9 0,62
2001 32,7 2,82 33,1 1,60 9,2 0,51 8,2 0,58
2002 37,0 3,00 38,7 1,80 11,7 0,65 7,3 0,59
2003 42,8 2,85 49,7 1,82 12,7 0,64 8,0 0,68
2004 44,9 2,70 55,8 2,01 14,8 0,58 8,4 0,79
Source: rapports de Swiss Re Centre

4. La production du secteur

4
Selon la comptabilité nationale, la production globale du secteur a été passée de 3572
millions de dirhams en 1999 à 4558 en 2003, soit une progression moyenne de 6,2% par an.
Toutefois cette évolution n'est pas harmonieuse dans la mesure où elle a été de 21,9% et 11,2% en
2000 et 2003 respectivement, mais de -5,7% en 2002 suite à la diminution de la valeur ajoutée en
lien avec l'importance de la perte en réalisations de placements (411,3 millions de dirhams au lieu
de 57,4 en 2001). Rapportée à la production de la branche "Activités financières et assurances" et
à la production totale, la production du secteur ne représente en moyenne à peine 16% et 0,6%
respectivement.

5. Dépenses d'assurance et consommation finale des ménages

A défaut de statistiques par souscripteur, et dans l'objectif d'avoir les dépenses des
ménages consacrées à l'assurance, on a retenu, pour la période 2000-2003, la part de ces dépenses
dans la consommation finale des ménages de 1998. Selon les estimations, la dépense d'assurance
par les ménages a connu une croissance annuelle moyenne d'environ 14% sur toute la période.
Elle passe de 1198 millions en 1999 à 1880 millions de dirhams en 2003.

Le taux de croissance des dépenses en assurance étant supérieur à celui de la


consommation finale, le coefficient de dépense en assurance qui mesure la part des dépenses
d’assurances dans les dépenses globales des ménages, s’en trouve réduit. Il passe de 0,73% en
2000 à 0,69% en 2003. Rapportée au revenu disponible brut ajusté (taux de pénétration des
ménages), les dépenses d'assurance des ménages se sont situées à 0,50% en 2003, après 0,59% en
2000 et 0,57% en 2002. Cette détérioration résulterait ainsi d'une augmentation de l'épargne ou, ce
qui reviendrait au même, d'une compression relative des dépenses dans un contexte de
croissement des revenus.

Taux de pénétration des assurances des ménages entre 2000 et 2003

En millions de dirhams 2000 2001 2002 2003


Dépenses des ménages en assurances (estimé) (I) 1758 1934 1988 1880
Consommation totale finale des ménages (II) 242134 246780 258334 274162
Revenu disponibles brut ajusté des ménages (III) 299469 342814 347923 373802
(I) / (II) en % 0,73 0,78 0,77 0,69
Taux de pénétration (I)/(III) en % 0,59 0,56 0,57 0,50

6. Les prestations payées

De leur côté, les prestations payées sont évoluées d’une manière appréciable passant de
5,3 milliards en 2000 à presque 8 milliards de dirhams en 2004, soit un accroissement moyen de
8,4% par an. Ces prestations sont dominées par l'assurance non vie qui représente en moyenne
70% du total des prestations payées. Cependant, pour cette dernière catégorie d'assurance, la
sinistralité, qui rapporte les prestations et frais aux primes émises, a baissé pour passer de 85% en
2002 à 75% en 2004. L'examen par branche montre la prédominance de "l'automobile" qui
récupère en moyen 46% des prestations non vie payées suivies de celles des "accidents corporels"
et des «accidents de travail » avec une part moyenne de 20,1% et 16% respectivement

De part les évolutions de ses principaux indicateurs, il apparaît que le secteur des
assurances est encore peu développé au Maroc. Plusieurs handicapes sont à l’origine de son
instabilité et de sa faiblesse.

5
II. L’IMPORTANCE DE L’EPARGNE COLLECTEE PAR LE SECTEUR DES
ASSURANCES

A travers les sommes importantes qu'il mobilise et indépendamment des contraintes


susmentionnées, le secteur des assurances joue un rôle important dans la collecte et le
drainage de l'épargne institutionnelle et dans son acheminement vers le financement des
besoins de l'économie. Entre 2000 et 2004 l’encours de l’épargne collectée par les
compagnies d’assurance a marqué une progression annuelle moyenne de 8,7%, passant de
43,2 milliards à 59,7 milliards de dirhams. Sa part dans l’épargne institutionnelle reste
virevolter en moyenne au voisinage de 49%. De ce fait, le secteur accapare 10% du total des
actifs financiers des agents non financiers, dépassant par là les titres d’OPCVM et aux les
placements à moyen terme dont les parts moyennes sont respectivement 5% et 1%.

L’importance de l’épargne des ménages et des entreprises drainée par les compagnies
d’assurance apparaît également à travers la comparaison des montants en jeu avec le niveau
de l’investissement. Ainsi, si le rapport des primes d’assurances émises au PIB (2,9% en
moyenne entre 2000 et 2004) est de l’ordre de grandeur de la FBCF public, les 52 milliards de
réserves et provisions des compagnies d’assurance représentent 55,4% de l’investissement
total ou 64% de l’investissement privé, mais 5,7 fois en moyenne des investissements directs
étrangers.

Toutefois, l’évolution de cette catégorie d’épargne n’est pas homogène. Elle voile des
ventilations d’une année à une autre. En effet, après un renforcement de 9,8% en 2000 et
2001, suite notamment au mouvement de fusions-acquisitions et au développement des
branches vie et capitalisation dont la part s’est progressivement améliorée, les réserves
techniques ont enregistré une hausse de 12,2% en 2002. Cette dernière évolution a été le
résultat de l’entrée en vigueur du code des assurances qui a favorisé la promotion de certains
produits tels que l’officialisation de la bancassurance et a institué de novelles règles de
gestion en matière de fonds propres et de marge de solvabilité. Aussi, la révision des règles de
provisionnement en mars 2002 a largement contribué à cette évolution.

Cependant, en 2003 et malgré la révision en juin de la même année de la loi réglementant


les accidents de travail qui a été jugée exorbitante en matière d’indemnisation, tout en instaurant
un système d’indemnisation par paliers et indépendamment de l’explosion des primes d’assurance
vie, les provisions technique ont enregistré une évolution modérée relativement avec celles
inscrites auparavant., soit 6,3%. Cette diminution provient de la baisse de 660 et 750 points de
base de rythme d’évolution des provisions pour sinistres à payer et des provisions mathématiques
vie respectivement dont les part dans le total des réserves s’élève en moyenne à 49% et à 42%
successivement.

Le même scénario a été constaté en 2004. Les provisions techniques brutes des entreprises
d’assurance, en terme d’évolution, ont poursuivi leur trend baissier pour se situer à 5,5%. Cette
diminution s’explique entre autre par la baisse considérable des primes émises relatives aux
accidents du travail (-12,5%) et celles liées aux assurances de groupes (-32,2%) et de la
capitalisation (-27,5%). Par conséquent, les provisions mathématiques vie et celles pour sinistres à
payer ont diminué 220 et 120 point de base respectivement.

6
III. PANORAMA DE GESTION DE L’EPARGNE INSTITUTIONNELLE PAR LE
SECTEUR DES ASSURANCES

1. Volume des placements

Les compagnies d’assurance répartissent les fonds collectés en diversifiant


prudemment leurs portefeuilles en fonction de règles bien définies de minimisation des
risques à long terme. Gérant des sommes considérables, elles sont attirées par des plus-values
à court terme.

Entre 2000 et 2004 le total des placements bruts effectués par les entreprises
d’assurances ont passé de 48 milliards à 62 milliards de dirhams, en progression moyenne de
6,6% par an. Les placements affectés aux opérations d’assurances représentent, à eux seuls,
plus de 91% en moyenne du total des placements, suivis des immobilisations financières
autres que les placements dont la part oscille au voisinage de 8,1%. Quant aux
immobilisations corporelles et les titres et valeurs de placement (non affectés aux opérations
d’assurance), ils ne représentent à peine que 0,5% et 1% en moyenne respectivement.

Les placements affectés aux opérations d’assurances, qui constituent l’apport du secteur
des assurances au financement de l’économie, ont enregistré au cours de la période 2000 et 2004
une évolution moyenne de 6,5%, passant de 44 milliards à 56,3 milliards de dirhams. Ainsi, la
contribution du secteur à la FBCF totale est estimée en moyenne à 54% sur toute la période. Le
renforcement des placements des assureurs au cours des dernières années s'explique par
l'augmentation des cours des actions et la baisse des taux d'intérêt. Du côté du passif, la
décélération de l'inflation ne nécessite aucun renforcement des provisions. Ces éléments
constituent un stimulant pour la solvabilité des assureurs, justifiant leur capacité à honorer leurs
engagements envers les preneurs d'assurance.

Les placements dans les valeurs mobilières dominent la structure du portefeuille du


secteur. Ils représentent plus de 87% en moyenne du total des placements affectés. Cependant, le
rythme d’évolution de cette catégorie de placement n’a cessé de diminuer d’une année à une autre,
passant de 10,2% en 2001 à 2,4% en 2004. Cette diminution émane, à la fois, des placements en
actions et en obligations dont l’évolution, entre les deux périodes, est passée de 3,7% à -7,3% et
de 40% à -1,3% respectivement. Empruntant la même tendance, les placements en titres de
créances négociables et autres valeurs ont enregistré une régression annuelle moyenne de 11%,
passant de 2,7 milliards en 2000 à 1,7 milliard en 2004. Quant aux placements immobiliers, bien
que leur part ne dépasse pas 7% de l’ensemble des placements réalisés, ils ont marqué une
évolution positive annuelle moyenne de 5,7%.

1.1. Les placements en actions

Entre 2000 et 2004, l’encours du portefeuille en actions détenu directement par les entreprises
d’assurances et qui représente en moyenne 36,3% des placements affectés, a enregistré une
évolution annuelle moyenne de 1,4%. Cette évolution a été de 4,3% en 2000 et de 6,9% en 2003,
avant de baisse de 7,3% en 2004. Ces fluctuations s’expliquent essentiellement par des
oscillations similaires de l’encours des actions cotées. Ces dernières qui accaparent en moyenne
87% du portefeuille ont progressé de 4,8% en moyenne sur toute la période, avec une chute de
2,5% en 2004. A leur côté, les placements en action cotée restent fortement corrélés au rythme de
croissance des cours sur la Bourse des valeurs. En effet, l’exercice 2004 s’est caractérisé par le
recul de 67% du rythme de croissance des cours de bourse des actions cotées après une
amélioration de 37% constatée l’exercice précédent. Quant aux actions non cotées, leur

7
importance reste marginale dans la mesure où leur part dans le total des actions détenues ne
dépasse pas en moyenne 13% entre 2000 et 2004.

1.2. Les placements en obligations

L’encours des obligations brut détenu directement par les entreprises d’assurances et de
réassurance a enregistré au cours de la période 2000-2004 une évolution moyenne de 13,1%.
Cependant, cette évolution n’est pas homogène dans la mesure où elle n’a cessé de diminuer
depuis 2001 pour devenir négative en 2004, soit de -1,4%. Cette situation s’explique
essentiellement par la baisse simultanée du rythme de croissance des bons du Trésor et dont la
part moyenne dans le total d’obligations grignote autour de 57,3%. En effets, entre 2000 et 2004,
le taux de croissance des bons du Trésor détenus par les compagnies est passé de 60% à -
6,2%, après 49,6% et 19,2% en 2001 et 2002 respectivement. Cette tendance baissière
reste justifiée par la chute du rendement des bons du Trésor.

Concernant les obligations cotées, leur encours est passé de 2,3 milliards de dirhams à 1,4
milliards, en diminution annuelle moyenne de 6,8%. Néanmoins, cette évolution a été positive en
2004, soit de 30,6% suite notamment à la sensible amélioration qu’a connue la place au cours de
cette année. Quant aux autres catégories d’obligations du portefeuille des assurances, leur
importance demeure marginale dans la mesure où leur part dans le total des obligations ne dépasse
pas 10%.

1.3. Parts et actions des OPCVM

Les parts et actions des Organismes de Placements Collectifs en Valeurs Mobilières (OPCVM)
détenues par les entreprises d’assurances ont enregistré une progression moyenne de 11,5% en
s’établissant à 16,6 milliards de dirhams en 2004 contre 9,8 milliards en 2000. Aussi leur part
dans le total des placements affectés aux opérations d’assurances n’a cessé d’être améliorée
passant de 22,3% à 29,5%. La part prédominante découle des Fonds communs de placement
(FCP) qui ont, avec un encours moyen de 10,3 milliards de dirhams,, représenté 85% de
l’ensemble des OPCVM. De même, la part revenant aux placements auprès des SICAV, bien
qu’elle demeure marginale dans la mesure où elle ne dépasse pas en moyenne 15,5% de total des
OPCVM, a enregistré une évolution positive estimée à 13,7%. Cette structure s’explique par la
relative faiblesse des risques afférents au placement dans les FCP

1.4. Les placements immobiliers

Les placements immobiliers ont représenté en moyenne 6,7% de l’ensemble des placements et ont
marqué une évolution positive de7,4%. Cependant, cette évolution n’est pas harmonieuse. Elle a
été de 14,1% en 2000 et de -0,5% en 2003. Cette évolution reste identique à celle enregistré par la
rubrique « Terrains et constructions » qui représente presque 87% de l’ensemble des placements
immobiliers.

1.5. Autre placements

Entre 2000 et 2004, l’encours moyen des autres rubriques de placements réunies s’élève à 2,7
milliards de dirhams en évolution annuelle de 2,7% et négative depuis 2001. Il ne représente à
peine 5,5% du total des placements affectés aux opérations d’assurances. Ces placements
englobent en plus des dépôts et des créances financières diverses dont la part dans l’ensemble

8
des placements oscille au tour de 2,7%, les titres de créances négociables. Ces derniers
demeurent dépourvue de toute importance de part les compagnies d’assurance dans la mesure
où ils n’interceptent que 1,6% du total des placements.

2. Rendement des placements

En 2004, les placements affectés aux opérations d’assurances ont généré des revenus
financiers de 2,2 milliards de dirhams contre 1,8 milliards 2000, soit une progression
annuelle moyenne de 6%. Les revenus déduits des valeurs mobilières représentent en
moyenne 88% des l’ensemble des produits financiers réalisés. Quant aux revenus engendrés
par les placements immobiliers et autres placements, leurs parts restent encore faibles dans la
mesure où elles ne dépassent pas en moyenne 7% et 5,5% respectivement. Le taux de
rendement net dégagé par les placements produisant des revenus a été passé de 4,16% en 2000 à
4,24% en 2003, avant de diminuer à 3,94% en 2004, suite notamment à la diminution des taux
d’intérêt sur le marché monétaire et la hausse des cours boursiers. Les principaux facteurs
contribuant au maintien du taux de rendement net à des niveaux moyens au cours des dernières
années sont:
 La diminution du risque du crédit
 Le redressement de la bourse depuis le début de 2001
 L'augmentation des prix de l'immobilier

Après avoir essuyé une perte en 2002 suite à l'importance des charges de sinistres et de
consommations (33% par rapport à 2001), les résultats nets des assurances marocaines se sont
avérés satisfaisants au cours de toute la période considérée. Ces dernières ont même
enregistré des résultats techniques positifs en lien notamment avec le produit élevé des frais et
des prestations payés précaires.

Evolution des résultats comptables du secteur marocain


des assurances entre 2000 et 2004
40%
35%
En % des primes émises

30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
-5%
2000 2001 2002 2003 2004
Résultat des placements Résultat technique Résultat global

IV. QUELQUES RECOMMANDATIONS

9
Le rôle économique que le secteur marocain des assurances pourrait jouer demeure lier
essentiellement à l’essor de l’assurance vie. Car c'est cette dernière composante qui constitue
un potentiel appréciable en matière d'épargne longue et donc un gisement important de
financement des investissements. La faible pénétration de cette catégorie d'assurance (0,81%
en moyenne entre 2000 et 2004) demeure le signe d'un fort potentiel de croissance. C'est
pourquoi les assureurs doivent diversifier les produits relevant de cette catégorie d'assurance
pour satisfaire les besoins de nombreuses couches de la population. Les frais de distribution et
de gestion doivent être réduits afin de rendre les produits plus attrayants. L'officialisation de
la bancassurance, via le code de 2002, s'inscrit dans ce sens. Les conséquences de la
croissance de la bancassurance sur le marché de l'assurance au Maroc seront multiples. Il
s'agit, entre autres, de l'émergence de nouveaux produits financiers, l'élargissement du réseau
de distribution, le lancement dans de nouveaux secteurs d'activité et la réduction des frais de
distribution qui sera partiellement répercutée sur les clients sous la forme de taux de prime
moins élevés.

Par la suite, la contribution du secteur marocain des assurances dans la promotion de


la bourse des valeurs demeure encore marginale. L'introduction, via le nouveau code, des
contrats d'assurance libellés en unités de compte pour l'assurance vie pourrait être un remède à
cette lacune. La baisse des taux d'intérêt bancaire et les bonnes performances enregistrées par
la bourse au cours des dernières années constituent le champ propice pour que cette
innovation devienne opérationnelle. Le contrat en unités de compte permettrait aux assureurs
vie de rapporter le risque d'investissement sur le titulaire de la police. Aussi, l'assurance vie en
unité de compte serait plus efficiente du point de vue de l'utilisation du capital dans la mesure
où ces produits absorbent nettement moins de fonds propres que les produits traditionnels.
Enfin, le fait de proposer des produits en unités de compte ouvrerait aux assureurs de la
branche vie la possibilité de prendre pied sur le marché de la gestion d'actifs pour le compte
des particuliers. Toutefois, pour stimuler le recours à cette innovation financière les pouvoirs
publics sont invités à pourvoir ces produits d'avantages fiscaux.

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Bibliographie

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entreprises d'assurance et de réassurance au Maroc" 1999, 2000, 2001, 2002, 2003 et
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