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Plan du rapport

Introduction Générale…………………………………………………………………………………….3

Première partie : Le secteur d’assurance et cadre réglementaire en Tunisie….11

Chapitre I : Présentation du secteur d’assurance en Tunisie et définition des


compagnies d’assurances………………………………………………………………………………12

1. Présentation du secteur d’assurance en Tunisie……………………………………….12

1.1. Structure et caractéristiques du secteur d’assurance……………………………12

1.2. Organisme de contrôle…………………………………………………………………………15

2. Définition et spécificités des compagnies d’assurance………………………………16

2.1. Définition des compagnies d’assurance……………………………………………….16

2.2. Spécificités des compagnies d’assurance……………………………………………...17

Chapitre II : Cadre règlementaire des compagnies d’assurance en Tunisie……..19

1. Règles juridiques pour les provisions automobiles……………………………………19

1.1. Les indemnités servies dans le cas de de blessure………………………………..23

1.2. Les indemnités servies dans le cas de décès ………………………………………..28

2. Règles comptables régissant les provisions des sinistres à payer………………31

2.1. Définition……………………………………………………………………………………………….31

2.2. Règles de prise en compte …………………………………………………………………….32

2.3. Schéma comptable………………………………………………………………………………..33

2.4. Informations à fournir……………………………………………………………………………34

3. Règles pour l’indemnisation des dégâts automobiles matériels…………………36

Conclusion de la première partie…………………………………………………………………..39

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Plan du rapport

Deuxième partie : L’approche par les risques /approche par process……………40

Introduction à la deuxième partie…………………………………………………………………41

Chapitre I : Les principaux risques liés au contrôle interne et leur impact sur
l’étendue des travaux d’audit………………………………………………………………43

1. Les zones de risques spécifiques au traitement des provisions techniques


dans les compagnies d’assurances et la nécessité d’une approche d’audit
spécifique……………………………………………………………………………………………………..45

1.1. Les zones de risques spécifiques au traitement des provisions techniques


des compagnies d’assurances………………………………………………………………………..45

1.2. Les spécificités de l’approche applicable à l’audit des provisions


techniques……………………………………………………………………………………………………..46

Chapitre II : Validation des principaux comptes significatifs : Les provisions pour


sinistres à payer automobiles………………………………………………………………………..50

1. La revue analytique globale……………………………………………………………………….51

1.1. La revue analytique de compte de résultat……………………………………………..52

1.2. La revue analytique du bilan………………………………………………………………….53

2. La validation des comptes de provisions de sinistres………………………………….53

2.1. Les risques d’audit des provisions pour sinistres à payer……………………….53

2.2. Les travaux d’audit spécifiques………………………………………………………………55

3. Cas empirique…………………………………………………………………………………………….60

Conclusion de la deuxième partie…………………………………………………………………..64

Conclusion générale……………………………………………………………………………………….65

Bibliographie………………………………………………………………………………………………….67

Annexes…………………………………………………………………………………………………………70

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 2
Introduction Générale

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 3
Introduction Générale

Intérêt du sujet

L'activité d'assurance et/ou de réassurance se caractérise par :

• une inversion du cycle de la production: la prime est encaissée


immédiatement, alors que la prestation et le règlement de l'indemnité
interviennent ultérieurement ;

• une promesse de prestation qui peut se réaliser comme elle peut ne pas se
réaliser ;

• un décalage possible entre la survenance du fait dommageable, générateur


du paiement de l'indemnité et le règlement effectif de cette indemnité.

Ces caractéristiques rendent nécessaire le rattachement des charges aux


produits.

Les provisions techniques c’est l'ensemble des provisions évaluées par les
entreprises d'assurance et/ou de réassurance suffisantes pour le règlement
intégral de leur engagement technique vis à vis des assurés ou bénéficiaires de
contrats.

Le qualificatif technique, prévu par la réglementation en vigueur, permet de


faire la distinction avec les autres provisions telles que provisions pour risques
et charges, provisions pour dépréciation.

La norme 27 s'applique à toutes les entreprises d'assurance et/ou de


réassurance soumises à la tenue et à la publication de leurs états financiers en
Tunisie. Elle concerne les provisions techniques en assurance vie et en
assurance non -vie.

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Introduction Générale

Au cours de mon stage effectué dans un cabinet d’audit et de commissariat aux


comptes, j’ai eu à participer et à conduire des missions d’audit de compagnies
d’assurance.

A travers ces missions, j’ai été confronté à la complexité de l’activité des


assurances et la difficulté liée à l’audit des entreprises de ce secteur, lesquelles
trouvent leurs origines dans :

-l’importance du volume des opérations traitées aussi bien en terme de


nombre que de valeur ;

-l’importance des provisions techniques inscrites au bilan d’une compagnie


d’assurance et les difficultés liées à l’appréciation des provisions pour sinistres
à payer des risques « automobiles » du fait :

 du caractère incertain et aléatoire des engagements ;


 de la lenteur du règlement des sinistres de cette catégorie ;
 des divergences de résultats des différentes méthodes statistiques. Ces
divergences résultent soit de l’incohérence des données historiques, soit
des changements dans la politique interne de règlement et de liquidation
des dossiers.

-la rigidité du cadre règlementaire, notamment en matière de règles


d’estimation des provisions et d’évaluation des placements.

Les spécificités et difficultés ci-dessus m’ont incité à engager une réflexion sur
l’approche et l’attitude à adopter par l’auditeur pour se prononcer sur les
comptes d’une compagnie d’assurance.

Par ailleurs, les entreprises d’assurance présentent la particularité d’adopter,


pour les mêmes opérations, des procédures de traitement diverses et d’évoluer
dans un univers fortement informatisé.

Dans ce contexte, nous avons constaté lors des missions de révision que nous
avons effectuées dans ce secteur, que les démarches de révision généralement

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Introduction Générale

mises en œuvre lors de contrôle des autres branches d’activité, s’avéraient


inadaptées ou trop lourdes à mettre en pratique.

Cette situation résulte du fait que par rapport aux autres secteurs
économiques, l’activité d’assurance se caractérise par l’inversion du cycle de
production et par la durée de son processus. En effet, les compagnies
d’assurance définissent leurs tarifs et encaissent leurs primes avant de
connaître le prix de revient de leurs prestations.

La connaissance du coût des sinistres pourra même demander plusieurs années


du fait du décalage existant entre la survenance d’un sinistre et le règlement de
l’indemnité correspondante en assurance.

Les spécificités des risques d’audit de l’activité d’assurance sont liées


principalement aux facteurs ci-après :

Un environnement organisationnel complexe :

L’activité d’assurance se caractérise par l’importance du volume des


transactions et par la diversité quant à leurs natures. L’ampleur des
informations à gérer se traduit par la complexité des traitements et de
l’organisation à mettre en place. En effet, les fonctions technique et
informatique jouent un rôle central dans la réussite du processus de production
des informations relatives à l’activité d’une compagnie d’assurance.

Par conséquent, l’auditeur ou le commissaire aux comptes doit apprécier la


qualité de l’organisation et du système d’information adoptés par la compagnie
d’assurance.

Autrement dit, et compte tenu du volume très important des transactions de


faible valeur enregistrées dans certaines branches, notamment les branches
automobiles, accident de travail et maladie, l’évaluation du contrôle interne
aura une place centrale dans la stratégie globale d’audit des compagnies
d’assurance.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 6
Introduction Générale

Un environnement réglementaire prudentiel

L’assurance met en jeu des capitaux importants qui ne sont pas la propriété des
entreprises d’assurance, mais constituent le gage des assurés et bénéficiaires
de contrats. C’est pourquoi l’Etat intervient, à travers le Comité Général des
Assurances pour d’une part, veiller à la protection des droits des assurés à
l’indemnisation et, d’autre part s’assurer de la solidité de l’assise financière
des entreprises d’assurance et leurs capacités à honorer leurs engagements.

Le contrôle de l’Etat à caractère contraignant et prudentiel se manifeste à


travers notamment l’imposition :

 de règles en matière d’évaluation des provisions techniques et des


placements ;
 de la structure des placements ;
 de contrôle permanent du Comité Général des Assurances ;
 d’un audit externe.

Un référentiel comptable rénové

Parmi les innovations entrées en vigueur depuis 2001, le plan comptable des
assurances. A ce titre, les comptes des sociétés d’assurance sont régis par des
règles strictes en matière d’évaluation et de présentation de l’information. La
complexité des opérations comptables d’assurance nécessite un investissement
important dans la compréhension du système et la vérification de sa
conformité eu égard à la règlementation comptable en vigueur.

Des règles fiscales spécifiques

La prise en connaissance des spécificités fiscales des entreprises d’assurance et


l’étude des principaux risques fiscaux constituent aussi une préoccupation des
auditeurs lors de leurs missions de révision des comptes d’une compagnie
d’assurance.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 7
Introduction Générale

Ces caractéristiques spécifiques à la règlementation et à la complexité des


opérations des entreprises d’assurance se traduisent naturellement sur la
structure de leurs états de synthèse par :

 l’importance des actifs immobilisés affectés aux opérations d’assurance ;


 la particularité du fonctionnement des opérations réalisées avec les
intermédiaires ;
 l’inscription au passif des provisions techniques qui représentent les
engagements pécuniaires des sociétés d’assurance ;
 l’impact sur les comptes du recours à la réassurance du fait de son
caractère légal ou conventionnel.

Le rôle de l’auditeur externe et/ou des commissaires aux comptes est


primordial pour :

-vérifier la correcte application des mesures règlementaires et principalement


celles concernant l’évaluation des provisions techniques et la dépréciation des
actifs ;

-se prononcer sur le caractère suffisant des provisions techniques par rapport
aux engagements de la compagnie vis à vis des assurés.

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Introduction Générale

Présentation des compagnies d’assurances au sein desquelles le stage est


effectué

Informations
générales Cotées/Non cotées Capital social au 31/12/2012 Résultat net au 31/12/2012
Compagnies
d’assurances

ASTREE Cotée 20 000 000 dinars 9 797 685 dinars

COMAR Non cotée 50 000 000 dinars 14 510 275,904 dinars

SALIM Cotée 13 300 000 dinars 4 197 207 dinars

Problématique du sujet

 Quelle est la définition juridique et comptable des provisions pour


sinistres à payer ?
 Quelles sont les obligations de l’assuré et de l’assureur en matière
d’assurance des véhicules terrestres ?
 Quelles sont les règles juridiques pour la détermination des indemnités à
servir en cas de sinistre ?
 Quelles sont les obligations comptables à la charge des compagnies
d’assurance pour le traitement comptable de ces provisions ?
 Quelle est la démarche d’audit pour la validation des comptes des
provisions pour sinistres à payer automobiles ?

Démarche adoptée

L’objet de ce rapport de stage est de proposer aux commissaires aux comptes,


une méthodologie de contrôle qui lui permettra d’exécuter sa mission de
révision en mettant l’accent sur les principales zones de risques spécifiques à
l’activité d’assurance.

L’architecture de notre travail a été conçue en suivant la logique d’une


démarche d’audit. Le sujet comprend deux parties :

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Introduction Générale

La première partie vise à présenter le secteur d’assurance et le cadre


règlementaire en Tunisie, elle comporte deux chapitres.

La deuxième partie définit l’approche d’audit par les risques/approche par


process, elle est présentée sous forme de deux chapitres :

Le premier chapitre traite des principaux risques liés au contrôle interne et leur
impact sur l’étendue de validation des comptes.

Le deuxième chapitre s’intéresse à la validation des comptes des provisions


pour sinistres à payer.

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PARTIE I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

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Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

Chapitre I : Présentation du secteur d’assurance en Tunisie et définition des


compagnies d’assurance
1. Présentation du secteur d’assurance en Tunisie
1.1. Structure et caractéristiques du secteur d’assurance
Les sociétés opérant dans le marché des assurances en Tunisie
s’élèvent à 22 dont trois compagnies off‐shore, quinze entreprises
résidentes opérant sous le statut de société anonyme et quatre sont
constituées en société à forme mutuelle.

La majorité de ces sociétés opèrent, selon le rapport 2010 de la FTUSA,


en multi‐branches alors que d’autres sont spécialisées dans une branche
d’activité comme Hayett, Amina et Magrhebia vie pour l’assurance Vie,
Cotunace pour l’assurance des crédits à l’exportation, Tunis‐Ré en
réassurance et Assurcrédit pour l’assurance des crédits commerciaux
locaux.

Le secteur des assurances en Tunisie est encadré par plusieurs


structures, qui exercent comme instances de régulation ou de
promotion, notamment la Fédération Tunisienne des Sociétés des
Assurances (FTUSA), dont le rôle est de défendre les intérêts
économiques et sociaux de la profession; le Bureau central de
Tarification (BCT) dont la mission est de fixer la prime ou la cotisation
d’assurance moyennant laquelle l’entreprise d’assurances est tenue de
couvrir la responsabilité civile de fait de l’usage du véhicule terrestre à
moteur; le Bureau Unifié Automobile Tunisien (BUAT) qui est une
association professionnelle entre les entreprises d’assurances agréées
pour pratiquer l’assurance de la responsabilité civile du fait de l’usage
des véhicules terrestres à moteur ; et le Comité Général des Assurances
(CGA, structure d’une plus récente création au sein du ministère des
Finances).
Le CGA et la FTUSA se concertent régulièrement sur tout ce qui se
rapporte au secteur des assurances, un comité de suivi se réunit
pratiquement toutes les semaines pour, débattre de l’évolution du
secteur, passer en revue les problèmes du citoyen et les questions qui le
préoccupent et examine les moyens à mettre en œuvre pour améliorer

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Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

l’activité d’assurance et développer le secteur pour qu’il assure


pleinement son rôle dans l’économie du pays.

La plus importante réforme a été la loi 2005, sur l’assurance automobile


qui porte la réparation, notamment, des préjudices corporels au titre de
l’assurance automobile. Les textes légaux et réglementaires, depuis les
années 90, sont devenus plus dynamiques et ils essaient d’accompagner
l’évolution du secteur, même si certains observateurs estiment que les
pouvoirs publics devraient penser à doter le secteur des assurances
d’une structure régulatrice à l’instar de la BCT pour les banques. Son rôle
serait de mettre en place des normes prudentielles, de veiller au respect
des lois du marché et de veiller à ce que certaines compagnies évitent
des pratiques hasardeuses et des politiques de prix risquées pour le
secteur des assurances.

Tout propriétaire d’un véhicule est tenu par la loi à contracter une
assurance (l'assurance de la responsabilité civile du fait de l'usage des
véhicules terrestres à moteur et au régime d'indemnisation des
préjudices résultant des atteintes aux personnes dans les accidents de la
circulation).

Cette assurance doit être contractée auprès d’une société d’assurance


reconnue et autorisée à exercer cette activité par la loi.
Les opérations d'assurances peuvent être présentées au public par
l'entremise des intermédiaires ci-après :

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 13
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

1) Le courtier d’assurances : Le courtier d’assurances est la personne


mettant en rapport des preneurs d’assurances et des entreprises
d’assurances ou de réassurances sans être tenu dans le choix de
celles-ci à l’effet d’assurer ou de réassurer des risques. Le courtier
est le mandataire de l’assuré et est responsable envers lui.
2) L’agent d’assurances : L’agent d’assurances est la personne
chargée en vertu d’un mandat de conclure des contrats
d’assurances au nom et pour le compte d’une ou de plusieurs
entreprises d’assurances. Il exerce individuellement ou dans le
cadre d’une société civile professionnelle.
3) Le producteur en assurance sur la vie : Le producteur en assurance
sur la vie est la personne physique salariée ou non, mandatée par
une entreprise pratiquant les opérations d’assurances sur la vie.
L’activité du producteur est limitée à la présentation des contrats
et éventuellement à l’encaissement des primes. Le producteur en
assurance sur la vie ne peut représenter qu’une entreprise
d’assurance.
4) Les banques chargées en vertu d’une convention de conclure des
contrats d’assurances au nom et pour le compte d’une ou de
plusieurs entreprises d’assurances, quelle que soit sa forme et
nonobstant toutes dispositions contraires, et ce, pour les branches
d’assurances dont la liste est fixée par arrêté du Ministre des
Finances. (Ajouté par l’article 3 de la loi n°2002-37 du 1er avril
2002).
5) L’Office National des Postes chargé en vertu d’une convention de
conclure des contrats d’assurances au nom et pour le compte
d’une ou de plusieurs entreprises d’assurances, et nonobstant
toutes dispositions contraires, et ce, pour les branches
d’assurances dont la liste est fixée par un arrêté du Ministre des
Finances. (Ajouté par l’article 39 L.F n°2003-80 du 29décembre
2003).

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 14
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

1.2. Organisme de contrôle


1.2.1. Contrôle de l’Etat
Les professions du secteur des assurances sont soumises au contrôle du
« Comité Général des Assurances ».
Le contrôle vise à protéger les assurés, les bénéficiaires et toute autre
tierce partie intéressée à la bonne exécution des contrats d’assurances.

Le contrôle porte notamment sur l’application de la règlementation des


assurances, le fonctionnement des entreprises d’assurances et des
entreprises de réassurances et l’emploi des fonds liés à des opérations
d’assurances et des opérations de réassurances. (modifié par l’article
premier de la loi n°2002-37 du 1er avril 2002).
Le contrôle visé est exercé par des contrôleurs des assurances
assermentés, accrédités par les entreprises d’assurances et les
entreprises de réassurances et munis de cartes professionnelles
prouvant leurs identités.
Selon l’article 178 du Code des Assurances, le CGA «veille à la protection
des droits des assurés et des bénéficiaires des contrats d’assurance, à la
solidité de l’assise financière des entreprises d’assurance et de
réassurance ainsi qu’à leur capacité à honorer leurs engagements».
Ce comité a un rôle de régulateur et a pour mission de protéger les droits
des assurés et veiller à ce que les entreprises d’assurances et de
réassurances honorent leurs engagements et respectent les
réglementations en vigueur. Il intervient dans le contrôle des entreprises
d’assurances et de réassurances et des professions liées au secteur, dans
le suivi de l’activité du secteur et supervise toutes les questions d’ordre
juridique et technique se rapportant aux opérations d’assurances et de
réassurances, de la préparation des textes aux études touchant au
développement et à l’organisation du secteur. Il dispose du pouvoir
d’accorder ou de retirer les agréments des intermédiaires en assurances.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 15
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

1.2.2. Audit et CAC


Les sociétés d’assurances multi-branches sont tenues de désigner au
moins deux commissaires aux comptes (CAC) inscrits au tableau de
l’ordre des experts comptables de Tunisie (article 13ter du CSC).

Nonobstant, leurs obligations légales les commissaires aux comptes des


entreprises d’assurances et des entreprises de réassurances sont tenus
de :

1-Signaler, immédiatement au «Comité Général des Assurances », tout


fait de nature à constituer un danger pour les intérêts de la compagnie
ou les bénéficiaires de contrats d’assurances,

2-Remettre au « Comité Général des Assurances », dans les six mois qui
suivent la clôture de chaque exercice, un rapport concernant le contrôle
effectué par eux. Ce contrôle est établi dans les conditions et selon les
modalités fixées par le Ministre des Finances,

3- Adresser au « Comité Général des Assurances » une copie de leur


rapport destiné à l’assemblée général et aux organes de l’entreprise
qu’ils contrôlent.
Une interdiction d’exercer ses fonctions auprès des entreprises
d’assurances et des entreprises de réassurances peut être prononcée par
« le Ministre des Finances sur proposition du comité » à titre provisoire,
pour une durée maximum de trois ans, ou à titre définitif à l’encontre de
tout commissaire aux comptes qui manque aux obligations mises à sa
charge par les paragraphes 1 et 2 ci-dessus.

2. Définition et spécificités des compagnies d’assurance


2.1. Définition des compagnies d’assurance

Sont considérées comme entreprises d’assurances et soumises de ce fait


à agrément, toutes les entreprises qui se livrent, à titre d’activité
habituelle, à la souscription et à l’exécution de contrats d’assurances.
Sont considérées comme entreprises spécialisées en réassurances, les
entreprises qui se livrent exclusivement, à titre d’activité habituelle, aux

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Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

opérations d’acceptation et de cession des risques et ne pratiquant pas la


souscription et l’exécution des contrats d’assurances.

2.2. Spécificités des compagnies d’assurance

Pour être agréées, les entreprises d’assurances doivent être de droit


tunisien et constituées sous l’une des formes suivantes :
*Société anonyme
*Société à forme mutuelle
*Caisse mutuelle agricole constituée conformément aux textes
particuliers la régissant.
Le capital social des sociétés anonymes ne peut être inférieur à dix (10)
millions de dinars entièrement libérés. Le capital social des sociétés
anonymes pratiquant exclusivement une catégorie d’assurance, ne peut
être inférieur à trois (3) millions de dinars entièrement libérés.
Les sociétés d’assurances à forme de mutuelle sont civiles à condition
qu’elles garantissent à leurs adhérents, moyennant cotisation, le
règlement intégral de leurs engagements en cas de réalisation des
risques dont elles ont pris la charge et qu’elles répartissent leurs
excédents de recettes aux adhérents dans les conditions fixées dans les
statuts.
Le fonds commun des sociétés d’assurances à forme de mutuelle ne peut
être inférieur à un million cinq cents mille dinars. Il est constitué des
droits d’entrée acquittés par les adhérents en même temps que la
première cotisation, des emprunts, des subventions, des dons et legs à la
société.
Les entreprises d’assurances et les entreprises de réassurances doivent
produire au « Comité Général des Assurances », dans les délais fixés, ce
qui suit :
- une fois tous les trois mois les documents et les états de conjoncture,
- au plus tard le 31 juillet de chaque année, le compte rendu annuel de
toutes leurs opérations avec les tableaux statistiques et les états
annexes.
La liste et la forme de ces documents, les états de conjoncture, les
tableaux statistiques et les états annexes, joints au compte rendu annuel,
sont fixés par « le comité ».
Elles doivent, en outre, publier chaque année leurs bilans, leurs comptes
de résultats techniques, leurs comptes de résultats et leurs tableaux de

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Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

flux de trésorerie ainsi que les conclusions du commissaire aux comptes


au Journal Officiel de la République Tunisienne et dans au moins deux
quotidiens paraissant à Tunis dans l’un d’entre eux doit être en langue
arabe.
En cas de carence, la publication peut être faite à l’initiative du « Comité
Général des Assurances » aux frais de l’entreprise concernée.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 18
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

Chapitre II : cadre règlementaire des compagnies d’assurance en Tunisie

1. Règles juridiques régissant les provisions au titre de sinistres automobiles


corporels:

a) Définitions :

Selon les dispositions de l'article 9 de l'arrêté du ministre des finances du


27/02/2001 , fixant la liste, le mode de calcul des provisions techniques et les
conditions de leur représentation « Les provisions pour sinistres à payer
représentent la dette de l'entreprise d'assurance envers ses assurés pour les
sinistres, rachats, arrivés à échéance déclarés mais non encore décaissés par
l'entreprise d'assurance ainsi que les sinistres survenus mais non encore
déclarés (les sinistres tardifs) ».

Selon les dispositions de l'article 20 du même arrêté:

« Les provisions pour sinistres à payer correspondent au coût total estimé que
représentera pour l'entreprise d'assurance le paiement de tous les sinistres
survenus jusqu'à la fin de l'exercice, déclarés ou non, déduction faite des
sommes déjà payées au titre de ces sinistres ».

b) Mode de calcul des provisions pour sinistres à payer (sinistres automobiles


corporels):

L'arrêté du ministre des finances de 27/02/2001, a examiné le mode de calcul


des provisions pour sinistres automobile d'une façon générale sans entrer dans
le détail et les techniques de calcul de telles provisions.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 19
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

Selon les dispositions de l'article 20 du même arrêté:

« La provision pour sinistre à payer afférente à l'assurance automobile est


estimée en procédant à une évaluation distincte :

- Des sinistres corporels correspondants à des risques de responsabilité civile.

- Des sinistres matériels correspondants à des risques de responsabilité civile.

- Des sinistres corporels correspondants aux risques autres que les risques de
responsabilité civile.

- Des sinistres matériels correspondants aux risques autres que les risques de
responsabilité civile.

Les sinistres corporels sont évalués dossier par dossier.

Les sinistres matériels sont évalués en utilisant concurremment les trois


méthodes suivantes :

- Evaluation dossier par dossier.

- Evaluation par référence au coût moyen des sinistres des exercices antérieurs.

- Evaluation basée sur les cadences de règlement observées dans l'entreprise


au cours des exercices antérieurs.

L'évaluation la plus élevée étant seule retenue ».

Ainsi ces lacunes ont été comblées par la promulgation de la loi 2005-86 du 15
Août 2005 portant insertion d'un cinquième titre au code des assurances
concernant l'assurance de la responsabilité civile du fait de l'usage des
véhicules terrestres à moteur et au régime d'indemnisation des préjudices
résultant des atteintes aux personnes dans les accidents de la circulation, qui
vient de mettre en place des règles et des techniques précises pour le calcul
des provisions pour sinistres automobiles corporels et pour assurer ainsi le
droit à l'indemnisation pour toute personne victime d'accidents de la route.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 20
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

1) Obligation de conclure un contrat d'assurance :

Les articles 110 et 111 du code des assurances prévoient l'obligation qui
incombe à toute personne physique ou personne morale dont la responsabilité
civile peut être engagée à l'occasion de l'utilisation d'un véhicule terrestre à
moteur et ses remorques, de conclure un contrat d'assurance garantissant la
responsabilité qu'elle peut encourir en raison des dommages résultant des
atteintes aux personnes et aux biens causés par les véhicules.

Les remorques doivent faire l'objet d'un contrat d'assurance séparé du véhicule
remorqueur. Ainsi la remorque prend dans la définition de code des assurances
le sens d'un véhicule.

Est passible d'une amende de 100 à 1 000 Dinars et/ou d'un emprisonnement
de 16 jours à 3 mois toute personne ne respectant pas les dispositions de
l'article 110 de code des assurances.

Parallèlement à ces dispositions obligeant les utilisateurs du véhicule de


conclure un contrat d'assurance, le législateur a mis, les entreprises
d'assurance agrées pour pratiquer l'assurance de la responsabilité civile du fait
de l'usage des véhicules terrestre à moteur, dans l'obligation de fournir cette
assurance aux personnes sus indiquées. En effet, l'article 112 du code des
assurances, donne la possibilité pour toute personne assujettie à l'obligation de
l'assurance de la responsabilité civile résultant de l'usage des véhicules
terrestres, se voit opposer un refus, de saisir le Bureau central de
Tarification rattaché à l'association professionnelle des entreprises
d'assurances. Ce dernier fixe la prime ou la cotisation moyennant
laquelle l'entreprise d'assurance est tenue de couvrir la responsabilité civile.

Toute entreprise d'assurance qui refuse l'assurance de la responsabilité civile


dont la prime a été fixée par le Bureau central de Tarification, est passible de
l'une des sanctions prévues par l'article 87 de code des
assurances (Avertissement, blâme, retrait de l'agrément, etc.) ou elle est
redevable d'une amende allant de 5 000 à 30 000 Dinars.

L'amende de 5 000 à 30 000 Dinars est aussi applicable à toute entreprise


d'assurance qui subordonne son acceptation à la souscription de garanties
supplémentaires couvrant tout autre risque (Article 113).

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 21
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

2) Détermination de la provision pour sinistre à payer :

L'indemnisation des préjudices résultant des accidents de la circulation prévus,


au profit des victimes ou leurs ayants droit en cas de décès, est effectuée en
cas de transaction amiable, conformément aux règles et barèmes prévus par
les codes des assurances.

Les mêmes barèmes sont appliqués par les tribunaux. Dans ce cas, le juge peut
augmenter ou réduire le montant de l'indemnité dans la limite d'un taux ne
dépassant pas 15% pour chaque préjudice pris à part conformément à la
nécessité du cas.

Ainsi, personne ne peut se prévaloir d'une autre loi à l'encontre de l'assureur


pour demander l'indemnisation des préjudices résultant des atteintes des
personnes dans les accidents de la circulation.

L'indemnisation des préjudices résultant des accidents de la circulation


comprend :

* Les frais de soins imputables à l'accident;

* La perte du revenu durant la période d'incapacité temporaire du travail;

* Le préjudice corporel, le préjudice professionnel, le préjudice moral et


esthétique et les frais d'assistance d'une tierce personne dus à l'incapacité
permanente.

* Le préjudice économique, le préjudice moral et les frais funéraires en cas de


décès.

Ainsi ces indemnités peuvent être classées à des indemnités servies aux
victimes dans le cas de blessure et les indemnités servis aux héritiers dans le
cas de décès.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 22
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

1.1. Les indemnités servies dans le cas de blessure:

1.1.1. Les frais de soins imputables à l'accident :

L'indemnisation des frais de soins comprend :

- Les frais de médecin, des dentistes et du personnel paramédical.

- Les frais d'hospitalisation et de soins dans les établissements hospitaliers


publics ou privés.

- Les frais de médicaments, de laboratoires, d'examens, des équipements, des


appareils et des prothèses.

- Les frais de transport de la victime et de ses accompagnants au lieu le plus


proche où elle pourra recevoir les soins requis par son état de santé.

1.1.2. L'indemnisation de la perte de revenu durant la période de l'incapacité


temporaire de travail :

L'indemnisation des préjudices subis pour incapacité temporaire de travail


comporte la perte effective de revenus durant la période d'incapacité fixée par
le certificat médical initial ou les certificats médicaux postérieurs.

La victime est indemnisée sur la base des trois-quarts (3/4) de la perte effective
de son revenu et après déduction des sommes versées par l'employeur, les
caisses de sécurité sociale ou les établissements assimilés.

Le paiement de l'indemnité pour perte de revenu s'effectue en une seule fois.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 23
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

1.1.3. L'indemnisation des préjudices résultant de l'incapacité permanente ;


Détermination de l'IPP (l'Incapacité Physique Permanente) :

L'incapacité permanente est la réduction définitive de la capacité fonctionnelle


de la victime après guérison totale exprimée par rapport à sa capacité
fonctionnelle juste avant la survenance de l'accident.

L'indemnisation des préjudices résultant de l'incapacité permanente comprend


le préjudice corporel, le préjudice professionnel, le préjudice moral et
esthétique et les frais d'assistance d'une tierce personne.

Les dommages résultant de l'incapacité permanente sont évalués par des


médecins légistes et des médecins ayant le certificat d'aptitude à l'évaluation
du dommage corporel inscrits sur une liste fixée par un arrêté du Ministre de la
Justice et des Droits de l'Homme.

Le taux d'incapacité permanente est déterminé par une expertise


médicale compte tenu d'un barème fixé par un arrêté du Ministre des
Finances et du Ministre chargé de la Santé Publique.

 Le préjudice corporel :
Le montant de l'indemnité au titre du préjudice corporel est égal au produit du
nombre des points d'incapacité permanente par un montant représentant la
valeur d'un point d'incapacité.

La valeur du point d'incapacité est fixée en fonction de l'âge de la victime, du


taux d'incapacité et d'un coefficient du Salaire Minimum Interprofessionnel
Annuel Garanti du régime de quarante heures de travail hebdomadaire
conformément au tableau suivant :

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 24
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

L'indemnité au titre de ce préjudice est versée sous forme de capital ou


d'arrérages selon la demande de victime.

 Le préjudice professionnel :
Le montant global de l'indemnité au titre du préjudice professionnel est
déterminé sur la base d'un taux de la perte effective du revenu annuel et fixé
selon un barème qui tient compte de l'âge de la victime et du degré de
l'incidence du préjudice sur son activité professionnelle conformément au
tableau suivant :

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 25
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

L'indemnité au titre de ce préjudice est versée sous forme de capital ou


d'arrérages selon la demande de victime.

 Le préjudice moral et esthétique :


Le montant de l'indemnité au titre du préjudice moral et esthétique est fixé en
fonction du degré du préjudice tel qu'évalué dans le rapport médical.
L'indemnisation au titre de ce préjudice s'effectue sur la base d'un taux du
Salaire Minimum Interprofessionnel Annuel Garanti du régime de quarante
heures de travail hebdomadaire fixé conformément au barème suivant:

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 26
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

L'indemnité au titre de ce préjudice est versée en une seule fois.

 Les frais d'assistance d'une tierce personne :


Lorsque le taux d'incapacité permanente de la victime est égal ou supérieur à
80%, une indemnité pour assistance d'une tierce personne peut lui être
allouée.

La nécessité de l'assistance d'une tierce personne doit être prévue par le


médecin expert et mentionné dans son rapport.

Dans ce cas l'indemnité allouée est égale à 20% de l'indemnité due au titre de
préjudice corporel résultant de l'incapacité permanente. L'indemnité au titre
de ce préjudice est versée sous forme de capital ou d'arrérages selon la
demande de victime.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 27
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

1.2. Les indemnités servies dans le cas de décès:

L'indemnisation des préjudices résultant des accidents de la circulation dans le


cas de décès comprend ; le préjudice économique, le préjudice moral et les
frais funéraires.

1.2.1. Le préjudice économique :

En cas de décès de la victime suite à un accident de la circulation, une


indemnité est allouée au titre du préjudice économique au profit des ayants
droit :

* Le conjoint: à vie sauf en cas de remariage.

* Le père et la mère : à vie à condition d'une prise en charge effective et


permanente.

* Les enfants et les petits-enfants:

-jusqu'à l'âge de vingt ans sans aucune condition.


-jusqu'à la fin de leurs études à condition qu'ils ne dépassent pas l'âge
de vingt- cinq ans.

-sans limitation d'âge pour le handicapé incapable d'exercer une


quelconque activité rémunérée.

-à la fille jusqu'à ce qu'elle dispose de ressources ou qu'elle se marie.

Le calcul de l'indemnité au titre du préjudice économique est effectué sur la


base de 80% de la perte effective des revenus perçus par le défunt.
L'abattement de 20% de revenu de défunt s'explique par le fait que le défunt
aurait engagé des frais personnels s'il était encore vivant.

Il s'agit ainsi d'un abattement forfaitaire représentant la contrepartie des


dépenses personnelles de la victime.

L'indemnité sus indiqué est répartie entre les ayants droits comme suit :

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 28
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

-Le conjoint: 40 % de la perte effective du revenu annuel du défunt si ce dernier


a des enfants et 50 % s'il n'a pas d'enfants;

-La femme divorcée bénéficiant d'une rente viagère : le montant de la pension


de divorce ou de la rente viagère dans la limite de 40 % de la perte effective du
revenu annuel du défunt;

-Les enfants: 20 % de la perte effective du revenu annuel du défunt pour un


seul enfant, 30 % pour deux enfants et 40 % pour trois enfants et plus s'il a du
conjoint survivant. En cas où il n'a pas de conjoint survivant, il est attribué 50%
pour un seul enfant, 60 % pour deux enfants, 70 % pour trois enfants et 80%
pour quatre enfants et plus.

-Le père, la mère et les petits enfants : 10 % repartie d'une manière égale entre
eux.

Le conjoint, le père et la mère peuvent percevoir l'indemnité ou bien sous


forme des rentes mensuelles ou bien sous forme de capital calculé
conformément au tableau de conversion des rentes (ce tableau est fixé par
le décret n° 2007-1871 du 17 juillet 2007, fixant le tableau de conversion des
rentes et le mode de calcul du capital objet de la conversion (Voir annexes 2).

Dans ce cas le choix de mode de versement est considéré définitif et


irrévocable.

1.2.2. Le préjudice moral :

Il est alloué au conjoint, aux enfants, au père et à la mère une indemnité au


titre du préjudice moral qu'ils subissent du fait du décès comme suit:

-Le conjoint : deux fois et demie (2,5) le SMIG du régime de quarante heures de
travail hebdomadaire.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 29
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

-Les enfants deux fois (2) le SMIG du régime de quarante heures de travail
hebdomadaire pour chacun d'eux et à concurrence d'un montant total qui ne
peut excéder six fois le SMIG annuel à répartir d'une manière égale entre eux.

-Le père et la mère : deux fois (2) le SMIG annuel du régime de quarante heures
de travail hebdomadaire pour chacun d'eux.

L'indemnité au titre de préjudice moral est payable en une seule fois.

1.2.3. Les frais funéraires :

Les frais funéraires sont remboursables aux ayants droits dans la limite du
quart (1/4) du SMIG du régime des 40H hebdomadaires.

Remarques :

1. Le conducteur de véhicule terrestre à moteur et ses ayants droit en cas


de décès sont déchus totalement ou partiellement du droit à
l'indemnisation proportionnellement à sa part de responsabilité dans
l'accident.
Lorsque les circonstances d'une collusion entre deux ou plusieurs
véhicules ne permettent pas de d'établir la responsabilité encourue,
chacun des conducteurs ou de ses ayants droit en cas de décès ne reçoit
que la moitié des indemnités dues.

2. Le calcul de l'indemnité servie aux victimes des accidents de la Route se


fait, aussi bien en cas de blessure qu'en cas de décès, sur la base de la
perte effective des revenus perçus par la victime au cours de l'année qui
précède la date de l'accident.
Le revenu perçu par la victime peut être prouvé par la déclaration de l'IR
effectué à l'administration fiscale ou le cas échéant par la déclaration de
CNSS. A défaut de quoi le revenu de la victime est considéré équivalent
au salaire Minimum Interprofessionnel Annuel Garanti applicable au
régime de quarante heures de travail hebdomadaire.

3. Toutes les actions dérivant des accidents de la circulation sont prescrites


dans un délai de trois ans à compter de la date de la connaissance de la

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 30
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

victime ou de ses ayants droit en cas de décès du préjudice subi ou de


celui qui l'a causé.

4. Toutes les actions dérivant des complications survenues après l'accident


et directement attribuables à ce dernier sont prescrites dans un délai de
5 ans de la date de l'accident.

2. Règles comptables régissant les provisions pour sinistres à payer

2.1. Définition :

La NCT 29 prévoit dans son paragraphe quatre la définition des provisions pour
sinistres à payer propre à l'assurance vie : « Il s'agit de la dette de l'entreprise
d'assurance envers ses assurés pour les sinistres, rachats, arrivées à échéance
déclarés mais non encore décaissés par l'entreprise d'assurance ainsi que les
sinistres survenus mais non encore déclarés (les sinistres tardifs) ».

La NCT 29 prévoit dans son paragraphe quatre la définition des provisions pour
sinistres à payer propre à l'assurance non-vie : « La provision pour sinistres à
payer correspond à une évaluation du montant qui sera versé postérieurement
à la clôture de l'exercice au titre d'événements qui se sont réalisés
antérieurement à la clôture de l'exercice.

Les provisions comportent trois types de sinistres restant à payer :

· Les sinistres dont l'évaluation est définitive, connue et pour lesquels il ne


demeure que le mouvement de trésorerie à générer,

· Les sinistres pour lesquels l'évaluation n'est pas définitive et ayant fait ou non
l'objet de règlements partiels,

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 31
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

· Les sinistres survenus antérieurement à la clôture mais dont la survenance n'a


pas été portée, à cette date, à la connaissance de l'entreprise. Il s'agit des
sinistres tardifs ».

Dans ce qui suit nous allons nous intéresser principalement aux provisions pour
sinistres à payer propre à l'assurance non-vie (l'assurance automobile
corporelle représente une branche de l'assurance non-vie).

2.2. Règles de prise en compte et d'évaluation :

Lors de chaque arrêté de comptes, les entreprises doivent inscrire dans les
provisions pour sinistres à payer le montant correspondant aux sinistres
déclarés mais non encore réglés aux bénéficiaires des contrats.

La provision pour sinistres à payer correspond au coût total estimé que


représentera pour l'entreprise d'assurance le paiement de tous les sinistres
survenus jusqu'à la fin de l'exercice, déclarés ou non, déduction faite des
sommes déjà payées au titre de ces sinistres. La provision qui doit être calculée
par catégorie de risque brute de réassurance tient en compte les
considérations suivantes :

· Une provision est en principe constituée séparément pour chaque sinistre à


concurrence du montant prévisible des charges futures. Des méthodes
statistiques autorisées peuvent être utilisées dans la mesure où la provision
constituée est suffisante compte tenu de la nature des risques,

· Cette provision doit tenir compte également des sinistres survenus mais non
déclarés à la date de clôture du bilan. Pour le calcul de cette provision, il est
tenu compte de l'expérience du passé en ce qui concerne le nombre et le
montant des sinistres déclarés après la clôture du bilan,

· Dans le calcul de la provision il est tenu compte des frais de gestion des
sinistres (chargements de gestion), quelle que soit leur origine. Ces frais
doivent être évalués sur la base des frais réels de gestion des sinistres à

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 32
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

condition de justifier de la méthode adoptée dans les notes aux états


financiers. A défaut, les entreprises d'assurance et/ou de réassurance doivent
utiliser des taux qui ne peuvent être inférieurs à ceux prévus par la
réglementation en vigueur.

Ces frais de gestion sont enregistrés en comptabilité séparément dans un sous -


compte du compte principal créé à cet effet.

2.3. Schéma comptable :

Pour la comptabilisation des provisions pour sinistres à payer les entreprises


d'assurance suivent généralement deux étapes :

1. Libération des provisions pour SAP (N-1)

2. Constatation des provisions pour SAP (N)

Constatation de la provision pour sinistre à payer :

• Libération des provisions pour SAP de N-1

(B)Provisions pour sinistres à payer X

(R)Variations de provisions pour X

sinistres à payer

• Constatation des provisions pour SAP de N

(R)Variations de provisions pour sinistres à Y


payer

(B)Provisions pour sinistres à payer Y

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 33
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

Chargement de frais de gestion :

• Libération des provisions pour SAP de N-1

(B)Chargement de gestion A

(R)Variation des chargements de A

gestion

• Constatation des provisions pour SAP de N

(R)Variation des chargements de gestion B

(B)Chargements de gestion B

2.4. Informations à fournir :

Les entreprises d'assurance doivent fournir des informations intelligibles et


détaillées sur les provisions pour sinistres à payer et ce au niveau de bilan, de
l'état de résultat ainsi qu'au niveau des notes aux états financiers.

 Informations à fournir au niveau du bilan :


Le bilan doit faire apparaître :

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 34
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

§ Le montant des provisions pour sinistres à payer non-vie brutes de recours et


la part des réassureurs dans ces provisions,

§ Le montant des provisions pour sinistres à payer nettes de recours et la part


des réassureurs dans ces provisions,

 Informations à fournir au niveau de l'état de résultat technique :


L'état de résultat technique doit apparaître la variation des provisions pour
sinistres à payer pour les opérations brutes, les cessions et rétrocessions et les
opérations nettes (assurance non-vie).

 Informations à fournir au niveau des notes aux états financiers :


Les notes aux états financiers doivent apparaitre :

§ L'analyse détaillée des provisions pour sinistres à payer conformément aux


§.81, 82 et 83 de la Norme de présentation des états financiers (NCT26),

§.81 « Les entreprises doivent préciser le montant des recours à encaisser qui
sont venus en déduction de la provision pour sinistres à payer ».

§.82 «Les entreprises doivent indiquer la différence entre d'une part, le


montant des provisions pour sinistres à payer inscrites au bilan d'ouverture,
relatives aux sinistres survenus au cours des exercices antérieurs et restant à
régler, et d'autre part, le montant total des prestations payées au cours de
l'exercice au titre des sinistres survenus au cours d'exercices antérieurs et des
provisions pour sinistres inscrites au bilan de clôture au titre de ces mêmes
sinistres ».

§.83 « Les entreprises d'assurance non vie doivent établir un état des
règlements et des provisions pour sinistres à payer inscrites à leur bilan pour
l'ensemble de leurs opérations et ce selon le modèle en annexe 1 ».

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 35
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

3. Règles pour l’indemnisation des dégâts automobiles matériels

a)Définitions :

IDA est un sigle qui signifie Indemnisation Directe de l’Assuré. C’est une
convention établie entre la plupart des compagnies d’assurance auto qui a pour
but de simplifier et d’accélérer l’indemnisation des assurés lors
d’accidents automobiles.
La convention IDA harmonise les barèmes des assureurs auto pour gagner du
temps et éviter les délibérations trop longues sur le partage de responsabilité
et de tort. Ainsi, votre assureur vous règle directement les dommages subis par
votre voiture au lieu d’attendre que l’indemnisation vienne de l’assureur de
l’auteur du sinistre.
Il s'agit d'une convention établie entre assureurs qui organise le règlement -
rapide - des accidents automobiles (IDA = Indemnisation Directe de l'Assuré).
 L'assureur de responsabilité civile règle directement les dommages subis par le
véhicule de son propre assuré, au lieu et place de l'assureur de l'auteur
responsable.
 Un barème de responsabilité, élaboré à partir du Code de la route et de la
jurisprudence, permet au vu du constat amiable signé par les différentes
parties, de définir les responsabilités.

b) Mode d’indemnisation selon les conventions IDA et Hors IDA :

1) Convention d’indemnisation directe de l’assuré IDA :

Conscientes de l’importance d’un règlement rapide des sinistres matériels


automobiles, les entreprises adhérentes à la convention dite « Convention
d’Indemnisation Directe de l’Assuré », s’engagent à appliquer entre elles les
dispositions suivantes :

-Les entreprises adhérentes s’obligent à indemniser elles-mêmes leurs assurés


de leurs dommages matériels dans la proportion de la responsabilité de la
partie adverse.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 36
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

-En ce qui concerne les sinistres : le lieu de survenance la Tunisie, collision


entre deux véhicules terrestres à moteur et deux seulement identifiés et
assurés en responsabilité civile auprès d’entreprises adhérentes.

-En ce qui concerne l’assuré : être garanti en responsabilité civile et en défense


et recours.

-En ce qui concerne l’adversaire : connaissance du nom du conducteur du


véhicule, du nom de son assureur et du numéro de son contrat d’assurance.

-En ce qui concerne les dommages : uniquement matériels, pas de lésions


corporelles à quiconque, le montant de l’indemnité allouée à l’assuré ne doit
pas dépasser 5000 dinars en tenant compte du pourcentage de la
responsabilité incombant à la partie adverse et des dommages matériels subis
par le véhicule assuré et évalué par un expert inscrit sur le registre tenu par
FTUSA ou sur présentation d’une facture si les dommages sont inférieurs ou
égaux à 200 dinars.

2) Convention pour le règlement des sinistres Hors (IDA)

Afin de parvenir à des règlements rapides et équitables des sinistres et d’éviter


les procédures judiciaires, les entreprises d’assurances pratiquant l’assurance
automobile et adhérentes à la convention dite « convention hors IDA »
s’engagent à exercer un recours au nom de leurs assurés dans les conditions
suivantes :

-Les accidents sont survenus en Tunisie, impliquant un ou plusieurs véhicules


terrestres à moteur soumis à l’obligation d’assurance conformément à la
législation tunisienne et n’entrant pas dans le champ d’application IDA.

-Les dommages doivent être matériels résultant de l’accident et éprouvés par


le véhicule.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 37
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

-Les moyens de preuve de la matérialité du sinistre sont constitués


exclusivement par l’un de ces documents : constat amiable signé par les deux
parties, reconnaissance écrite de l’auteur responsable, déclaration d’accident
plus deux témoignages, sommation interpellatrice par d’huissier notaire,
procès-verbal administratif.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 38
Partie I : Le secteur d’assurance et cadre règlementaire en Tunisie

Conclusion de la première partie

Il a été soulevé dans cette partie la problématique liée à l’évaluation des


provisions techniques selon les méthodes réglementaires dont les résultats
peuvent parfois être jugés soit aberrants soit insuffisants.

D’ailleurs, la question suivante a été soulevée : est-ce que l’auditeur et/ou le


commissaire aux comptes doit-il s’assurer uniquement que la compagnie a
bien appliqué la réglementation lors de l’évaluation des provisions techniques
ou doit-il mettre en œuvre d’autres méthodes pour s’assurer que ces
provisions sont économiquement suffisantes ?

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 39
PARTIE II : L’approche par les risques/approche par process

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 40
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

Introduction de la deuxième partie

Selon la norme internationale d’audit ISA 315 intitulée la compréhension de


l’entreprise et de son environnement et appréciation des risques
d’inexactitudes significatives « la compréhension de l’entreprise et de son
environnement implique la compréhension :

 Des facteurs se rapportant au secteur d’activité, au contexte


réglementaire et à d’autres éléments externes, y compris le cadre de
présentation de l’information financière qui s’applique ;
 De la nature de l’entreprise, y compris de la sélection et l’application des
conventions comptables par l’entreprise ;
 Des objectifs et stratégies et des risques d’affaires relatifs qui peuvent
avoir comme conséquence des erreurs significatives sur les états
financiers ;
 De la mesure et de la revue de la performance financière de l’entreprise ;
 Du contrôle interne ».

La prise de connaissance des objectifs et stratégies et des risques d’affaires de


l’entreprise : C’est la grande nouveauté de l’approche d’audit par les risques,
bien que ce concept soit relativement ancien et se rapporte à l’approche
« business process » inventée par les cabinets internationaux de conseil
(comme Mc Kinsey international par exemple) puis empruntée par les cabinets
internationaux d’audit.

Les risques d’entreprise ou Business Risk découlent de conditions, de faits, de


circonstances ou de mesures importants qui pourraient avoir une incidence
négative sur la capacité de l’entreprise d’atteindre ses objectifs et de mettre à
exécution ses stratégies.

Il découle donc de ce constat que l’auditeur ne peut identifier les business


risques qu’en connaissant au préalable les business process de l’entreprise.

Un process dépasse les frontières fonctionnelles, avec des flux d’information


qui traversent l’ensemble des métiers. Il permet à une entreprise de passer

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 41
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

d’une approche hiérarchique ou verticale, orientée métier, à une approche


transversale, orientée client.

L’auditeur doit diviser l’entreprise en Méga, Major et sous processus compte


tenu des spécificités de l’entreprise. Il existe des process dits process cœur de
métier qui sont les processus générateurs de valeur, et des process de support
sont à l’opposé des processus qui ne font pas partie du cœur de métier mais
qui sont nécessaires à la réalisation des processus cœur de métier, les
principaux processus de support : ressources humaines, comptabilité, etc.

En comprenant les objectifs et stratégies de l’entreprise ainsi que l’organisation


mise en place pour les atteindre, l’auditeur peut mieux comprendre les
business risques et serait en mesure de conduire l’audit de façon à identifier de
manière plus complète les implications de ces risques sur les états financiers.
Des business risques apparaissent quand les objectifs, les stratégies, les
facteurs clés de succès et le pilotage des business process du client ne sont pas
correctement alignés.

L’auditeur n’est pas obligé dans sa planification d’étudier tous les process de
l’entreprise, il se limite au process significatifs pour l’audit càd les process qui
permettent la réalisation des objectifs et stratégies de celle-ci et qui peuvent
donc être à l’origine de business risques, sources éventuelles d’erreurs
significatives dans les états financiers.

L’identification des business process significatifs est ensuite complétée par


l’identification des process comptables relatifs à ces business process et les
comptes qui sont affectés par ces derniers. La compréhension de la relation
existante entre les business process, les process comptables qu’ils englobent
(classés éventuellement en données répétitives, non répétitives et estimations
comptables) et les comptes significatifs permet d’identifier les business process
qui influencent les comptes significatifs.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 42
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

Chapitre I : Les principaux risques liés au contrôle interne et leur impact sur
l’étendue des travaux d’audit

Le processus de production de l’information comptable et financière au sein de


l’entreprise dicte à l’auditeur une approche d’audit comprenant
essentiellement quatre grandes étapes :

 La prise de connaissance générale et la planification.


 L’évaluation du système de contrôle interne.
 La réalisation des tests de validation des comptes.
 Synthèse des conclusions et rédaction de l’opinion.

Le risque d’audit a été défini comme étant le risque qu’un auditeur exprime
une opinion non appropriée sur une information comportant des inexactitudes
significatives.

Le risque de mission peut donc être formulé comme suit : RA= (RI*RNC)*RND

Avec :

RI : Risque inhérent

RNC : Risque de non contrôle

RND : Risque de non détection

Selon l’ISA 315 « L’auditeur doit obtenir une compréhension du contrôle


interne pertinent pour l’audit ».

La définition du contrôle interne donnée par le COSO (un référentiel qui est
adopté par les organes réglementaires anglo-saxons et la profession d’audit
interne, c’est le dispositif de contrôle interne le plus connu et le plus
communément utilisé) est la suivante : « Le contrôle interne est un processus

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 43
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

mis en œuvre par la direction générale, le management et le personnel, et


conçu pour fournir une assurance raisonnable quant à l’accomplissement des
objectifs :

- Optimisation des opérations (efficacité, efficience et protection de l’actif


de l’entreprise, etc.),
- Fiabilité des informations financières,
- Conformité aux lois et réglementations en vigueur ».

L’IFAC a défini dans l’ISA 315 les composantes du système de contrôle interne
comme suit :

 L’environnement de contrôle ;
 Le processus d’appréciation des risques de l’entreprise ;
 Le système d’information et les business processus connexes liés à
l’information financière et à la communication ;
 Les procédures de contrôle ;
 La surveillance des contrôles.

L’évaluation du dispositif du contrôle interne constitue le noyau central de la


démarche générale d’audit des compagnies d’assurances.

Ainsi, il n’y a, en effet, pas de bonne gestion du risque que dans un dispositif de
contrôle interne cohérent. L’efficacité du contrôle interne renforce l’efficacité
de la gestion des risques. Le processus de gestion des risques nécessite la mise
en place de contrôles internes efficaces pour s’assurer que les risques sont sous
contrôle et sont ramenés à un niveau toléré par l’entreprise.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 44
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

1. Les zones de risques spécifiques au traitement des provisions techniques


dans les compagnies d’assurances et la nécessité d’une approche d’audit
spécifique

1.1. Les zones de risques spécifiques au traitement des provisions techniques


des compagnies d’assurances

1.1.1. Une évaluation délicate faisant appel aux approches statistiques et au


jugement

Pour l’auditeur, l’évaluation des provisions de sinistres constatées par une


compagnie d’assurance présente à la base deux facteurs de risques :

-L’évaluation des montants à provisionner fait appel au jugement et peut


évoluer dans le temps ;

-Le rattachement des sinistres à leur exercice de survenance est rendu difficile
par les décalages de déclaration, ce qui rend nécessaire l’estimation des
sinistres tardifs.

Dans ce domaine, les assureurs peuvent ou pas adopter une opinion prudente.
Les provisions peuvent alors être sous-évalués ou surévalués. Les assureurs
préfèrent dans ce cas garder une marge de sécurité, l’analyse de cette marge
doit être faite dans le temps, pour pouvoir en apprécier le caractère normal.

1.1.2. Des risques liés à la complexité de la technique et à la qualité du support


informatique

Le processus de calcul des provisions mathématiques suppose un traitement


informatique de masse, balayant l’ensemble du portefeuille. Dans la grande
majorité des cas, le montant de provisions relatif à un contrat, pris
individuellement, n’est pas matériel et une erreur de calcul isolée, ne peut
être significative au niveau des états financiers. Les risques majeurs portent
donc principalement sur la présence d’erreurs systématiques dans le

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 45
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

traitement d’une part, et d’autre part, sur la fiabilité et la conservation des


données utilisées.

La complexité des formules de calcul constitue en soi une difficulté, en principe


maitrisée par les actuaires de la compagnie. Toutefois, la présence de
différentes générations de produits, de contrats à clauses non standards ou
nouvellement mis en place par la compagnie constituent des risques
supplémentaires. Notons que ces risques concernent essentiellement
l’assurance-vie.

1.1.3. Des risques particuliers pour des branches à développement long et pour
les contrats collectifs

Plus spécifiquement, ce sont les branches dites à développement long qui


induisent le plus de difficulté. Par exemple, en matière de garanties
Responsabilité Civile, certains risques peuvent mettre plusieurs années avant
d’apparaitre.

Les assurances collectives proposent des garanties multiples dans des contrats
souvent adaptés à chaque client. Leur mode de gestion est différent, et ils sont
sujet à des risques d’audit spécifiques. Par exemple, l’évaluation des provisions
pour les sinistres en incapacité temporaire de travail pose des problèmes car il
convient de tenir compte de l’aléa de la durée et des retards dans la
communication de la reprise du travail par l’assuré.

1.2. Les spécificités de l’approche applicable à l’audit des provisions


techniques

Le point de départ de l’adoption de l’approche d’audit générale au cas de


l’assurance réside dans l’analyse des risques spécifiques.

1.2.1. L’appréciation des risques opérationnels

L’activité d’assurance est par nature plus « risquée ». Les engagements pris par
l’assureur sont souvent à moyen et long terme, la prime qu’il perçoit dès le

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 46
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

début peut être très inférieure au montant qu’il sera amené à régler en cas de
survenance d’un sinistre.

Les risques spécifiques relatifs aux provisions techniques proviennent :

-Du volume de transactions à traiter, qui suppose des systèmes et une


organisation adéquats ;

-De la concentration des masses sur certains postes à des techniques


estimatives (provisions techniques de sinistres).

1.2.2. Une approche reposant largement sur l’évaluation et la qualité du


contrôle interne

L’analyse détaillée des risques permet d’axer les travaux sur les postes des
états financiers de manière à :

- évaluer l’exposition effective de la compagnie à ces risques généraux et à


d’éventuels autres risques spécifiques. En particulier, les politiques de
souscription et la composition du portefeuille seront soigneusement
examinées.

- identifier les procédures mises en place pour contrôler et maitriser les


risques.

Dans le contexte particulier de l’assurance, les aspects suivants sont essentiels :

- les contrôles de pilotage, qui permettent à la direction un suivi de l’activité et


l’anticipation des tendances lourdes qui affectent les comptes : pour
l’assurance-vie, il peut s’agir de compte de résultat technique par produit qui
permet une comparaison de la marge technique dégagée avec la marge
attendue pour le produit.

- pour les compagnies d’assurances, différents outils de surveillance du


portefeuille existent habituellement, comme par exemple un suivi périodique
des taux de sinistralité ou des sinistres « hors normes », par branche.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 47
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

1.2.3. Une approche nécessitant le recours à des spécialistes en système


d’information et à des actuaires

La nécessité de disposer de systèmes d’information fiables est évidente dans


une société d’assurance. Cependant, compte tenu de leur complexité et de leur
intégrité, il est nécessaire d’adopter une approche structurée pour d’abord
obtenir une bonne compréhension de leurs fonctions et de leur impact sur les
comptes, pour identifier et évaluer les contrôles qui en assurent le
fonctionnement et la permanence. L’intervention de spécialistes en systèmes
d’information est requise. Ils utilisent une méthodologie détaillée, qui couvre
en particulier l’organisation de la fonction informatique, et met en évidence les
contrôles clés et les éventuelles zones de faiblesses.

L’implication des actuaires dans le cadre de l’audit des comptes d’une


compagnie d’assurances se justifie également par la nature technique très
« pointu » de certains aspects, essentiellement l’évaluation des provisions
techniques.

Si les méthodes de calcul des provisions techniques non-vie peuvent être


revues par un auditeur expérimenté, il est très délicat pour un auditeur d’avoir
une assurance sur le niveau des provisions techniques vie dans la mesure où
elles reposent fondamentalement sur un calcul mathématique. La technique de
calcul exige des connaissances mathématiques importantes et les actuaires
disposent de la compétence requise.

En pratique l’intervention des actuaires dans le cadre des missions d’audit des
compagnies d’assurance est systématique. Les équipes d’audit spécialisées
dans l’assurance comprennent des actuaires qui sont très initiés aux techniques
d’audit, et qui leur permet de bien cerner l’objectif de leur intervention, et de
comprendre l’importance de leur rôle. Pour une bonne qualité d’intervention,
ils sont mêmes impliqués dans l’élaboration de la stratégie d’audit.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 48
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

1.2.4. Un plan de test adapté

Sur la base de l’analyse des risques et des réponses apportées en termes de


contrôle interne, pour chaque poste des états financiers, un programme de
tests à réaliser est défini et comprend :

- Des tests sur les contrôles afin de pouvoir s’appuyer dans la mesure du
possible sur l’ensemble du dispositif mis en place par la société et qui
assure la fiabilité des comptes ;

- Des revues analytiques, adaptées spécifiquement à l’activité d’assurance


et comprenant par exemple l’analyse des marges techniques des
produits dans une société d’assurance vie, l’examen de la liquidation des
provisions de sinistres et l’évaluation actuarielle des niveaux de
provisionnement, en utilisant bien entendu les outils développés par
compagnie contrôlée et les analyses qu’elle en aura déduit.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 49
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

Chapitre II : Validation des principaux comptes significatifs :

Les provisions pour sinistres à payer automobiles

Selon l’arrêté du Ministre des Finances du 27 février 2001 fixant le mode de


calcul des provisions techniques et les conditions de leur représentation, les
entreprises d’assurances doivent inscrire au passif de leurs bilans les provisions
techniques suivantes :

1) Les provisions techniques en assurance vie :

-Les provisions mathématiques

-Les provisions pour frais de gestion

-Les provisions pour participation aux bénéfices et ristournes

-Les provisions pour sinistres à payer

-Les provisions d’égalisation

-Les provisions des contrats en unités de compte

2) Les provisions techniques en assurance non-vie :

-Les provisions pour primes non acquises

-Les provisions pour risques en cours

-Les provisions pour sinistres à payer

-Les provisions d’équilibrage

-Les provisions d’égalisation

-Les provisions pour participation aux bénéfices et ristournes

-Les provisions mathématiques des rentes

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 50
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

3) La provision pour risque d’exigibilité des engagements techniques

Concernant la représentation de ces provisions techniques, le même arrêté


prévoit dans son titre II, que les actifs admis en représentation des provisions
techniques dont la valeur ne peut être inférieure au montant de ces provisions
sont les suivants :

1) Titres émis par l’Etat ou jouissant de sa garantie

2) Emprunt obligataire

3) Placements immobiliers

4) Actions des sociétés cotées à la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis

5) Parts dans les organismes de placement collectif en valeurs mobilières

6) Parts dans les sociétés d’investissement à capital risque

7) Toutes autres actions ou valeurs mobilières

8) Actions des sociétés d’assurances et de réassurances étrangères

9) Placement sur le marché monétaire et dépôts auprès des établissements


financiers

10) Frais d’acquisition reportés au titre de l’assurance non-vie

11) Avances sur contrats vie

Le présent chapitre traite les particularités d’audit des provisions pour sinistres
à payer.

1. La revue analytique globale

Dans le cadre de la révision des comptes des compagnies d’assurances, la revue


analytique constitue un outil pertinent d’analyse de l’évolution globale des
différents postes du résultat et de bilan. En analysant la structure des états de

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 51
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

synthèse, elle permet d’apprécier les politiques adoptées par les compagnies
d’assurances sur une période bien déterminée, et constitue à ce titre un moyen
de contrôle en soit permettant de détecter les éventuelles erreurs ou
anomalies dans les évaluations. Aussi la revue analytique permet de corroborer
les résultats des autres procédures de contrôle, (notamment les conclusions
découlant de l’appréciation de contrôle interne, de l’appréciation des risques
informatiques, et des tests de validation de comptes en particulier, le calcul des
provisions pour sinistres à payer).

1.1. La revue analytique du compte de résultat

En raison de l’importance des provisions techniques constituées pour faire face


aux sinistres, les variations des estimations ont un effet immédiat sur le
résultat de ces entreprises. Ainsi, la signification du résultat des entreprises
d’assurance n’est pas totalement comparable à celle des autres entreprises. On
peut admettre que des résultats observés au cours d’au moins trois exercices
est une notion plus pertinente que la performance d’un exercice isolé.

1.1.1. Revue analytique du résultat technique

La revue analytique est un outil pertinent pour l’examen du résultat technique


dans le cas d’une compagnie d’assurances. Elle doit être développée en
permanence pour vérifier la cohérence d’ensemble des informations
comptables et apprécier l’évolution des différents postes relatifs aux provisions
techniques vie et non vie par rapport à la tendance générale de la compagnie
et aux différents politiques adoptées.

La revue analytique doit être réalisée sur une période suffisante (3 années au
minimum) pour fournir des éléments significatifs. Elle doit être appliquée selon
une méthodologie constante.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 52
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

1.2. La revue analytique du bilan

L’inversion du cycle de production se traduit directement sur la présentation du


bilan d’une compagnie d’assurance.

La revue analytique du bilan permet à l’auditeur de cerner l’évolution des


postes significatifs d’un exercice à un autre.

2. La validation des comptes de provisions de sinistres

2.1. Les risques d’audit des provisions pour sinistres à payer

A la clôture de l’exercice, il reste des sinistres à régler en plus de ce qui a déjà


été payé durant l’année. Ceci résulte du décalage plus ou moins long qui existe
toujours, entre la date de survenance d’un sinistre et son paiement par la
compagnie. Celle-ci doit évaluer le montant des dettes constituées par les
sinistres qu’elle doit au 31/12, que ces sinistres soient déclarés ou non déclarés
(sinistres tardifs ou IBNR Incurred But Not Recorded). Il s’agit d’une provision
pour sinistres restant à payer.

La provision pour sinistres à payer constitue la valeur estimative des dépenses


en principal et en frais, tant internes qu’externes, nécessaires au règlement de
tous les sinistres survenus et non payés, y compris les capitaux constitutifs des
rentes non encore mises à la charge de l’entreprise.

La compagnie affecte une provision au dossier sinistre au moment de son


ouverture. Celle-ci est souvent estimée sur la base de calcul d’une provision
moyenne déterminée sur la base statistique et actualisée annuellement en
fonction de l’évolution du coût moyen du sinistre. La provision ainsi constituée
est mise à jour par les gestionnaires tout au long du cycle de vie du dossier, en
fonction des éléments d’information reçus (factures, rapports d’expertise …)
ainsi que des règlements partiels effectués. A la clôture, le calcul se fera en
adoptant la méthode dossier par dossier pour l’ensemble des catégories à
l’exception, des sinistres automobiles (garantie responsabilité civile) et les

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 53
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

sinistres accidents de travail (AT) grave pour lesquels il y a application de trois


méthodes (dossier par dossier, cadence des règlements et coût moyen).

2.1.1. Méthode de calcul dossier par dossier

Cette méthode consiste à recenser les dossiers de sinistres des différentes


catégories d’assurances et évaluer pour chacun leur coût (en frais et principal).
Cette évaluation est augmentée d’une estimation du coût des sinistres
survenus mais non déclarés (les sinistres tardifs dénommés aussi Incurred But
Not Recorded IBNR). Une récapitulation est effectuée par exercice de
survenance.

L’évaluation des sinistres tardifs repose sur des méthodes statistiques. C’est
ainsi que l’évaluation du nombre de dossiers tardifs peut être réalisée à partir
de triangles d’évolution des nombres, permettant de déterminer les taux de
tardifs restant à venir par rapport au nombre de dossiers déclarés (méthode de
triangulation).

2.1.2. Méthode de la cadence des règlements

Il s’agit d’évaluer la cadence de règlement des sinistres observée sur au moins


une période de dix exercices. Statistiquement, pour une catégorie donnée, on
observe que les paiements de sinistres s’échelonnent dans le temps de façon
sensiblement constante. Il suffit donc de connaitre cette statistique pour
l’appliquer aux données de l’exercice clos et obtenir ainsi une évaluation de ce
que devrait être payé dans l’avenir.

2.1.3. Méthode du coût moyen

Il s’agit de déterminer le coût moyen des sinistres de la catégorie pour les


exercices précédents. Le coût moyen est obtenu en divisant le total des
paiements pour sinistres effectués au cours des trois dernières années par le
nombre des sinistres définitivement réglés ou classés sans suite pendant ce
temps. Tout accident même s’il ouvre droit à une indemnité à plusieurs
victimes est compté pour un seul sinistre.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 54
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

2.1.4. Autres méthodes

Méthode de boni / mali de liquidation

La méthode des boni-mali de liquidation mesure l’évolution favorable ou


défavorable de la liquidation des charges de sinistres d’un exercice comptable à
l’autre. Les écarts constatés peuvent correspondre soit à un boni soit à un mali.
Il s’agit d’un boni lorsque les provisions constatées à la fin d’un exercice
d’inventaire sont supérieures à la somme des sinistres payés et des provisions
constituées l’année suivante. Dans le cas inverse, c'est-à-dire lorsque les
provisions constatées à la fin d’un exercice d’inventaire sont inférieures à la
somme des sinistres payés et des provisions constituées l’exercice suivant, il
s’agit d’un mali de liquidation.

Cette méthode consiste à observer le taux de variation de la charge de sinistre


dossier à dossier d’un exercice de survenance, constatée à la clôture des
exercices comptables précédents, par rapport à la charge de sinistre du même
exercice de survenance constatée à la clôture de l’exercice d’inventaire. Les
taux de boni-mali ainsi calculés seront utilisés pour projeter l’évolution de la
charge de sinistres des exercices récents.

Retenir l’évaluation la plus élevée de trois méthodes : dossier par dossier, coût
moyen et cadence de règlement.

2.2. Les travaux d’audit spécifiques

L’examen de la provision pour sinistres à payer est dans une grande mesure
effectué lors de l’analyse de contrôle interne. Au cours de cette phase, on aura
pu en effet s’assurer des éléments suivants :

- existence d’une procédure d’inventaire ;

- existence de règles précises en matière d’évaluation des sinistres ;

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 55
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

- appréciation des délais d’enregistrement des déclarations ;

- vérification de l’application des règles d’évaluation des dossiers.

En fonction de ces éléments, les travaux de contrôle des comptes


s’organiseront autour des travaux suivants :

2.2.1. La validation de l’inventaire permanent

La fiabilité de l’inventaire permanent passe par le respect de certaines


procédures :

-Tout dossier a dû être revu au moins une fois dans l’exercice en termes de
clôture possible et de mise à jour de l’évaluation.

-Les dossiers importants ou récents doivent être revus en fin d’exercice.

-Une procédure doit permettre d’intégrer dans la détermination des provisions


les évolutions significatives connues sur les dossiers au début de l’exercice N+1.

-Des rapports d’activité doivent permettre de confirmer les grandes tendances


qui ressortent des informations statistiques.

L’examen des dossiers sinistres doit permettre d’apprécier :

-les procédures de suivi des dossiers sinistres et de mise à jour des évaluations,

-l’évaluation proprement dite sur la base des informations connues,

-l’origine, a posteriori, de sous-évaluation ou surévaluation sur des dossiers


importants.

2.2.2. L’examen du déroulement des sinistres

L’analyse des déroulements des sinistres est le meilleur moyen de juger de la


qualité de la politique de provisionnement d’une compagnie d’assurances. Il

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 56
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

s’agit a posteriori d’examiner pour divers dossiers, les surplus et les déficits nés
des provisions de sinistres des années précédentes, afin d’évaluer l’exactitude
du provisionnement antérieur.

Ce rapprochement est en principe effectué en interne par la compagnie dans la


mesure où il est fait partie intégrante des procédures de contrôle interne. Dans
le cas contraire, il incombe à l’auditeur de procéder à cette analyse. Certains
états du compte rendu statistique et financier sont d’une certaine utilité pour
réaliser cette analyse (D10/D11). L’auditeur devrait donc examiner :

- l’évolution de la charge nette de sinistres,

-le dégagement des bonis-malis sur la liquidation des provisions constituées


dans le passé, sur le dernier exercice comptable mais également depuis
l’origine,

-l’évolution des cadences de règlement, en particulier du pourcentage de la


charge de sinistres réglés dès le premier exercice,

-l’évolution des coûts moyens par dossier, sur la durée de liquidation d’un
exercice mais également d’un exercice par rapport à un autre,

-l’évolution des taux de sinistralité, sur le plan de la liquidation d’un exercice,


ou d’un exercice par rapport à un autre.

2.2.3. La validation des sinistres tardifs (IBNR)

La validation des tardifs peut s’effectuer par l’application de la méthode de


triangulation qui permet sur la base des constatations passées de procéder à
des projections futures et d’estimer les tardifs à provisionner.

Il convient de tenir compte, pour l’estimation des tardifs, du nombre de


déclarés tardifs au début de l’exercice N+1. En effet :

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 57
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

-des évènements survenus en fin d’exercice peuvent provoquer une


augmentation des tardifs ;

-le nombre de dossiers reçus et enregistrés peut varier d’un exercice à l’autre
(nombre de jours ouvrés en décembre, retard tardifs, etc.) ;

-la comparaison des déclarations sur les 13 ou 14 premiers mois permet une
plus grande fiabilité dans l’estimation des tardifs.

2.2.4. L’examen des ajustements sur les provisions

Divers ajustements peuvent être appliqués par rapport au résultat de


l’inventaire dossier par dossier et de l’application des coûts moyens.

-Ajustement par les cadences de règlement : il convient de s’assurer que rien,


sur le plan des procédures comme sur le plan des évènements de l’exercice, ne
remet en cause la stabilité des cadences de règlement, ou de valider au cas
contraire les hypothèses retenues.

-Ajustement sur le Corporel Auto : cette branche nécessite un laps de temps


important avant de pouvoir apprécier correctement les dossiers. Ceci se traduit
généralement, au niveau de l’évaluation par les gestionnaires :

Par une sous-évaluation en première année, en raison d’informations


incomplètes,

Par une surévaluation à partir de la seconde année lorsque les gestionnaires


adoptent une politique d’évaluation prudente.

Il convient par conséquent d’analyser sur plusieurs exercices la liquidation des


évaluations des gestionnaires « Corporel Auto », en décomposant l’évolution
de la charge en tardifs et aggravations.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 58
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

Cette analyse doit permettre d’estimer les ajustements pour « aggravations ».


Toutefois, par application du principe de prudence, il convient de ne pas
retenir des ajustements négatifs qui anticiperaient la liquidation du boni par les
gestionnaires.

D’autres ajustements peuvent être constatés, en particulier :

-pour augmenter les provisions sur des branches à déroulement long, pour
lesquelles le résultat est difficile à apprécier sur les deux premiers exercices,

-pour recharger le niveau global des provisions (politique de résultat).

Dans tous les cas, l’auditeur doit être attentif à ces divers ajustements
notamment ceux qui sont forfaitaires et dont le bienfondé est difficilement
justifiable.

2.2.5. La validation arithmétique

La combinaison des différents éléments à intégrer dans la détermination des


provisions pour sinistres à payer nécessite des travaux relativement lourds
pour valider la décomposition de cette provision. Il est, par conséquent,
nécessaire de valider les reports de données et les calculs réalisés dans le cadre
des travaux de détermination des provisions pour sinistres à payer.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 59
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

3. Cas empirique

Nous allons prendre un cas fictif permettant de démontrer les techniques des
calculs des différentes indemnités servies aux victimes des accidents de la
route.

Données du cas :

Prenons le cas d'un accident causé par un véhicule terrestre. L'accident a eu


lieu le 30/06/2009 dans la voie publique. Il a engendré les victimes suivantes :
Le décès de chauffeur (Mr A) et la blessure de son accompagnant (Mr B). Le
décès d'un piétant (Mr C).

Le chauffeur étant considéré fautif. L'expertise médicale effectuée pour


l'accompagnant indique 21 jours de repos et un taux d'IPP de 25% ; le degré de
l'incidence du préjudice sur son activité professionnelle étant considéré
moyen ; le degré du préjudice moral étant considéré moyen, l'accompagnant
étant à l'âge de 40 ans. Ce dernier n'a pas présenté une attestation de revenu.
Le défunt (piétant) a ses parents à charge (mère et père) ils sont tous les deux à
l'âge de 75 ans, sa femme âgée de 50 ans, une fille à l'âge de 20 ans
poursuivant encore ses études supérieure et un enfant à l'âge de 26 ans. Le
revenu mensuel de défunt figurant au niveau de dernière déclaration fiscale de
l'année 2008 s'élève à 1 000 D.

Solution:

N.B : L'accident est survenu au cours de l'année 2009, de ce fait le SMIG et le


revenu à prendre en considération pour le calcul des différentes indemnités
revenant aux victimes est celui de l'année antérieure à celle de la survenance
de l'accident ; soit l'année 2008 dans le cas de figure.

Le SMIG mensuel afférent à l'année 2008 a été fixé à 217,880 DT par le Décret
n° 2008-2072 du 2 juin 2008.

Ainsi le SMIG annuel s'élève à 2 614,560 DT (217,880 x 12).

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 60
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

Indemnités à servir aux ayants droit de chauffeur (Mr A) :

Le chauffeur étant considéré fautif. Sa responsabilité est totalement engagée


dans la survenance de l'accident. Ainsi et conformément aux dispositions de
code des assurances les ayants droit de ce dernier sont totalement déchus de
leur droit à l'indemnisation.

Indemnités à servir à l'accompagnant (Mr B) :

Il est à signaler que ce dernier n'a présenté aucune pièce justifiant son revenu
et par voie de conséquence toutes les indemnités lui revenant seront calculées
sur la base de SMIG.

Les indemnités à servir ainsi que les règles de leurs calculs sont détaillées au
niveau de tableau suivant :

Indemnité au titre Montant en


de Formule de calcul Calculs DT
L'incapacité Perte effective de revenu x 3/4 2
temporaire de travail x Nr de jrs de repos/360 614,560*(3/4)*(21/360) 114,387
SMIG x IPP x valeur de point
Préjudice corporel d'incapacité 2 614,560*25*12% 7843,68
Préjudice Perte effective de revenu x
professionnel taux de la perte 2 614,560*15% 392,184
Préjudice moral et
esthétique SMIG x taux de préjudice 2 614,560*40% 1045,824

Total 9 396,08

Indemnités à servir aux ayants droit de piétant (Mr C) :

Il est à signaler que l'enfant de défunt (26 ans), n'a droit qu'à l'indemnité au
titre de préjudice moral. Etant donné qu'il ne s'agit pas d'un handicapé et que
son âge a dépassé 25 ans ; il est expressément déchu par la loi des droits au
préjudice économique.
Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 61
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

La perte effective de revenu de défunt s'élève à 1 000 DT.

L'indemnisation sera effectuée conformément au code des assurances sur la


base de 80% de la perte effective de revenu de défunt, soit : 80% x 1 000 = 800
DT.

La base de calcul annuelle s'élève à : 800 x 12 = 9 600 DT.

Les indemnités à servir ainsi que les règles de leurs calculs sont détaillées au
niveau de tableau suivant :

Indemnité Montant
Préjudice revenant au Formule de calcul Calculs en DT
Perte effective de
revenu x 40% x taux
de conversion des
Femme rentes 9 600*40%*22,24017 85 402
Perte effective de
revenu x 20% x taux
Economique de conversion des
fille rentes 9 600*20%*26,89704 51 642
Enfant NA NA NA
Perte effective de
revenu x 5% x taux
de conversion des
Père et mère rentes 9600*5%*(7,20298+7,72672) 7 166
Femme SMIG x 2,5 2 614,560*2,5 6 536
fille SMIG x 2 2 614,560*2 5 229
Moral
Enfant SMIG x 2 2 614,560*2 5 229
Père et mère SMIG x 2 x 2 2 614,560*2*2 10 458
Frais Tous les
funéraires héritiers SMIG x (1/4) 2 614,560*(1/4) 654

Total 172 317

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 62
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

N.B : Les taux de conversion des rentes sont fixés pour les hommes et les
femmes dans le décret n° 2007-1871 du 17 juillet 2007, fixant le tableau de
conversion des rentes et le mode de calcul du capital objet de la conversion
(Voir annexe 2).

La provision pour sinistre à payer au titre de cet accident s'élève en application


des dispositions de code des assurances à 181 713 DT.

Ces calculs restent valable tant qu'un jugement rendu par les tribunaux n'a pas
été prononcé et ce même si les parties optent pour la transaction à l'amiable.

Une fois un jugement a eu lieu c'est le jugement rendu par le tribunal qui fait
fois pour la détermination de montant de la provision pour sinistre à payer.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 63
Partie II : L’approche par les risques/approche par process

Conclusion de la deuxième partie

La revue analytique dans le cadre de l’audit des comptes d’une compagnie


d’assurance est importante du fait qu’elle permet de :

- Corroborer les éléments constatés ou affirmés par le management lors de la


réalisation des travaux d’audit,
- Détecter les incohérences éventuelles dans l’évolution des produits et des
charges, dont l’investigation peut révéler l’existence d’anomalies non détectées
à la suite d’audit.

Il convient de noter aussi que l’analyse du résultat d’une compagnie


d’assurance est assez complexe et nécessite des analyses fines et détaillées.

Une méthodologie de validation des principaux comptes d’une compagnie


d’assurance. Une telle méthodologie repose sur l’identification des risques
spécifiques, la mise en œuvre des contrôles appropriés et l’analyse des
faiblesses rencontrées fréquemment dans les missions d’audit des entreprises
d’assurance.

Les chapitres traitant de ces points ont eu pour objectifs de donner un aperçu :
- Des diligences à dérouler pour la validation des comptes significatifs
-Des principales difficultés rencontrées par l’auditeur lors de la réalisation de
ses travaux de révision des comptes.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 64
Conclusion générale

Conclusion générale

L’activité des assurances constitue avec celle de la banque l’une des activités
les plus complexes. Cette complexité se traduit par :

- L’inversion du cycle de production (fixation de la prime, prix de la prestation,


avant la connaissance du coût de revient de la prestation),

- L’importance du volume des opérations traitées, aussi en terme de nombre


que de valeur,

- Le caractère incertain et aléatoire des engagements de ces entreprises,

- La rigidité du cadre réglementaire, en matière de règles d’estimation des


provisions et d’évaluation des placements.

Compte tenu de ces caractéristiques et spécificités, la question suivante se


trouve posée : Quels sont les éléments et moyens mis en œuvre par un
auditeur afin qu’il soit en mesure de réaliser ses travaux d’audit d’une
compagnie d’assurance et exprimer une opinion sur les comptes ?

A travers notre travail nous avons tenté d’apporter une réponse à cette
question.

Les compagnies d’assurance gèrent des masses financières importantes du fait


de la constitution de provisions techniques liées au cycle inverse de production.
Ces fonds, sur lesquels les compagnies ne disposent que d’un droit de
jouissance, sont la propriété des assurés, et doivent leur être redistribués
ultérieurement. Ceci justifie :

- La forte et stricte réglementation notamment en matière d’évaluation des


provisions techniques et des placements affectés aux opérations d’assurance,

- Les obligations réglementaires,

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 65
Conclusion générale

- L’intervention de l’Etat, à travers le CGA (Comité Général des Assurances),


pour garantir les droits des assurés à l’indemnisation et assurer la solvabilité à
long terme des compagnies d’assurance,

- L’obligation de faire auditer les comptes des entreprises d’assurance par les
commissaires aux comptes et/ou par les auditeurs.

Les points importants des compagnies d’assurance pour lesquels l’auditeur doit
donner une attention particulière sont :

 La prise de connaissance des principales obligations réglementaires,


 La compréhension de l’activité et des principaux systèmes de contrôle
interne,
 L’assimilation des spécificités comptables et fiscales de l’activité
d’assurance,
 L’adoption d’une approche de validation des comptes.

L’architecture de notre travail a été conçue en respectant la logique de la


démarche classique d’audit : prise de connaissance, évaluation de contrôle
interne et validation des comptes.

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BIBLIOGRAPHIE

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Bibliographie

Documentations règlementaires :

-Loi n°92-24 du 9 mars 1992, portant promulgation du code des assurances en


Tunisie.

-Loi n°2005-86 du 15 août 2005, concernant l’assurance de la responsabilité


civile du fait de l’usage des véhicules terrestres à moteur et au régime
d’indemnisation des préjudices résultats des atteintes aux personnes dans les
accidents de circulation entrée en vigueur à partir du 1er janvier 2006 et
constituant le titre V du code des assurances.

-Arrêté du ministre des finances du 27 février 2001, fixant la liste, le mode de


calcul des provisions techniques et les conditions de leur représentation.

-Norme sur le co-commissaires aux comptes de l’ordre des experts comptables


du 6 septembre 2006.

Ouvrages spécialisés :

-Système comptable des entreprises en Tunisie.

-cours de commissariat aux comptes IHEC Carthage Co-commissariat page 50.

-Cours de Contrôle Interne de Monsieur Chokri KHANFIR ISG TUNIS.

-Cours d’audit financier de Monsieur Imed CHIFFI ISG TUNIS.

-Cours d’audit financier de Monsieur Chiheb GHANMI de 2012/2013 ISG TUNIS.

-Union des experts comptables co-commissaires aux comptes, commentaire de


la norme de l’ordre des experts comptables de Tunisie.

-Normes IFRS et comptabilité Tunisienne par Salah DHIBI édition 2010 page 23.

Mémoires d’expertise comptables :

-Les provisions pour sinistres à payer par Fethi SAYAR IHEC de CARTHAGE
TUNIS Session 2008.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 68
Bibliographie

- L’expert- comptable face aux risques d’audit des sociétés d’assurance


dommages au Maroc par Youssef AITYIHYA session mai 2003.

-Les provisions techniques des compagnies d’assurances : Réflexion sur une


approche d’audit sectorielle par Khalid MOUNTASSIR session 2000.

Rapports et autres publications :

-Rapport du Comité Général des Assurances CGA de 2011.

-Convention d’Indemnisation Directe IDA.

- Convention d’Indemnisation Hors IDA.

Sites Web :

www.procomptable.com

www.ftusanet.org

www.salim-ins.com

www.astree.com.tn

www.comar.tn

www.macsa.com.tn

www.webmanagercenter.com

www.annoncesexpress.com

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ANNEXES

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 70
Annexes

Annexe 1 :

Etat des règlements et des provisions pour sinistres à payer

Exercice de N- N- N- N-
Année d'inventaire survenance 4 3 2 1 N
Inventaire N-2 Règlements cumulés Provisions
pour sinistres
Total charges des sinistres Primes acquises %
sinistres - primes acquises

Exercice de N- N- N- N-
Année d'inventaire survenance 4 3 2 1 N
Inventaire N-2 Règlements cumulés Provisions
pour sinistres
Total charges des sinistres Primes acquises %
sinistres - primes acquises

Exercice de N- N- N- N-
Année d'inventaire survenance 4 3 2 1 N
Inventaire N-2 Règlements cumulés Provisions
pour sinistres
Total charges des sinistres Primes acquises %
sinistres - primes acquises

§ Le détail de la provision pour sinistres à payer vie et non -vie, pour les
sinistres dont le montant ou l'évaluation sont définitivement connus et pour
lesquels il ne demeure que le mouvement de trésorerie à générer.

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 71
Annexes

Annexe 2 :

Tableau de conversion des rentes : Décret n° 2007-1871 du 17 juillet


2007

Valeur initiale de un dinar de rente viagère payable à terme échu

Valeur d'un dinar de rente Valeur d'un dinar de rente


(Femmes) (Hommes)
Mensuelle Mensuelle
Age d'inventaire Age d'inventaire
1 27,5502 1 26,77833
2 27,5502 2 26,77833
3 27,5502 3 26,77833
4 27,5502 4 26,77833
5 27,5502 5 26,77833
6 27,5502 6 26,77833
7 27,5502 7 26,77833
8 27,5502 8 26,77833
9 27,5502 9 26,77833
10 27,5502 10 26,77833
11 27,5502 11 26,77833
12 27,5502 12 26,77833
13 27,5502 13 26,77833
14 27,5502 14 26,77833
15 27,5502 15 26,77833
16 27,5502 16 26,77833
17 27,39386 17 26,60767
18 27,23315 18 26,43491
19 27,06747 19 26,25868
20 26,89704 20 26,0792
21 26,72151 21 25,89533
22 26,54087 22 25,707707
23 26,35545 23 25,51391

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 72
24 26,16417 24 25,31452
25 25,96765 25 25,10868
26 25,76543 26 24,89615
27 25,55703 27 24,67618
28 25,34323 28 24,44946
29 25,12235 29 24,21408
30 24,89548 30 23,97129
31 24,66222 31 23,72042
32 24,42221 32 23,46155
33 24,17531 33 23,19452
34 23,92162 34 22,91963
35 23,66034 35 22,63655
36 23,39109 36 22,34489
37 23,11557 37 22,04622
38 22,83175 38 21,73929
39 22,53978 39 21,42397
40 22,24017 40 21,10139
41 21,9327 41 20,77129
42 21,61679 42 20,43379
43 21,2935 43 20,08916
44 20,96159 44 19,73752
45 20,62063 45 19,37799
46 20,2715 46 19,01178
47 19,91448 47 18,63955
48 19,54896 48 18,26067
49 19,17614 49 17,87643
50 18,79353 50 17,48507
51 18,4036 51 17,08869
52 18,00571 52 16,68724
53 17,60033 53 16,28114
54 17,18736 54 15,87048

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55 16,7666 55 15,45512
56 16,34027 56 15,03764
57 15,90678 57 14,61613
58 15,46664 58 14,19167
59 15,02057 59 13,76519
60 14,57034 60 13,33783
61 14,1156 61 12,90951
62 13,65756 62 12,48143
63 13,19531 63 12,05312
64 12,73156 64 11,62642
65 12,26526 65 11,20084
66 11,79904 66 10,7784
67 11,33248 67 10,35868
68 10,86693 68 9,94275
69 10,40399 69 9,53202
70 9,94451 70 9,12697
71 9,48819 71 8,72699
72 9,03747 72 8,3342
73 8,59317 73 7,94915
74 8,15509 74 7,571
75 7,72672 75 7,20298
76 7,30689 76 6,84347
77 6,89653 77 6,49298
78 6,49863 78 6,15394
79 6,11137 79 5,82455
80 5,73763 80 5,50686
81 5,37718 81 5,20067
82 5,03042 82 4,90556
83 4,69745 83 4,62195
84 4,37985 84 4,35144
85 4,13219 85 4,09141
86 3,80278 86 3,84412
87 3,53176 87 3,6081
88 3,27564 88 3,38358
89 3,03347 89 3,16946

Les provisions pour sinistres à payer automobiles dans les compagnies d’assurances Page 74
90 2,80524 90 2,96618
91 2,58932 91 2,7722
92 2,38326 92 2,58575
93 2,18438 93 2,40534
94 1,99728 94 2,23445
95 1,81998 95 2,07208
96 1,65187 96 1,9164
97 1,49426 97 1,768
98 1,34645 98 1,62764

99 et
99 et plus 1,20699 plus 1,49472

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