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SOMMAIRE .................................................................................................................................... 2
RESUME ................................................................................................................................... 4
ABSTRACT ................................................................................................................................... 6
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 8
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DES REGIMES DE SOLVABILITE DES SOCIETES D’ASSURANCES VIE ...... 11
CONCLUSION ................................................................................................................................. 92
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................. 94
ANNEXES ................................................................................................................................. 98
2
LISTE DES ABREVIATIONS
• ORSA : Own Risk and Solvency Assessment ou Évaluation interne des risques et de la
solvabilité ;
3
RESUME
Le secteur des assurances, en raison de sa spécificité, est fortement règlementé. La solvabilité des
sociétés d’assurances est une préoccupation permanente dans le système de régulation.
La CIMA envisage d’emboiter le pas, en passant du régime de solvabilité basée sur les règles à celui
basé sur les risques, pour être notamment en conformité avec les principes de bases de l’IAIS. Le
régime de solvabilité basé sur les risques dit Solvabilité 2, adopté par l’EIOPA, autorité de
supervision de l’Union Européenne, est celui sur lequel est basée notre étude.
Le mémoire se propose de présenter une démarche explicite avec une méthodologie et des outils
pratiques pour évaluer, selon l’approche de solvabilité basée sur les risques, la solvabilité
prospective d’une société d’assurance vie. La société, objet de l’étude, commercialise
principalement des contrats d’épargne et accessoirement des contrats de prévoyance collective. Il
s’agira d’identifier les risques caractérisant l’activité d’une telle société et d’évaluer leurs impacts
sur sa solvabilité.
S’agissant de la valorisation de l’actif, les règles d’évaluation des différentes catégories détenues
sont d’abord exposées, puis valorisés suivant un modèle d’évaluation propre à chaque catégorie.
La société détient en portefeuille, des obligations d’Etats et autres valeurs détenues par les
institutions financières, des obligations d’entreprises, des actions cotées et non cotées et des
avoirs en banques sous forme de dépôts à terme.
Les obligations d’Etats sont valorisées avec la courbe de taux sans risque et les obligations
d’entreprises sont évaluées avec la courbe de taux construite à partir des obligations cotées émises
par des entreprises en circulation sur le marché boursier. Les courbes de taux sont l’œuvre des
travaux de GBONGUE et al. [2017] qui ont proposé un GSE pertinent pour la zone CIPRES et par
ricochet pour la zone CIMA.
Les actions sont évaluées avec le modèle Black & Scholes et les avoirs en banques avec la courbe
de taux sans risque à un an.
Pour la valorisation du passif, les principes sont d’abord exposés. Le portefeuille de la société est à
majorité composé de produits épargne et accessoirement de produits décès. La valorisation des
produits épargne, un peu complexe du fait que cette valorisation dépend des performances
financières de l’actif et du comportement des assurés, est ensuite exposée en prenant en compte
cette dépendance.
4
Après avoir déterminé la valeur de marché de l’actif et la valeur économique du passif en situation
de run-off (les nouvelles affaires ne sont pas prises en compte dans le périmètre d’évaluation), le
bilan économique de la société est présenté et les fonds propres nécessaires (SCR) pour assurer
une solvabilité avec une probabilité de 99,5% sont déterminés.
La sensibilité du SCR aux paramètres estimés dans les différents modèles est testée. Il en ressort
que les paramètres ayant un impact significatif sur le SCR sont une baisse du taux sans risque et
une dérive des rachats de contrats.
L’implémentation de toutes les formules de calcul de l’actif et du passif en valeur économique, est
5
ABSTRACT
The insurance sector, because of its specificity, is highly regulated. The insurance companies’
solvency is a permanent concern in the regulatory system.
In order to better understand the solvency of insurance companies, several supervisory authorities
in the insurance sector have decided to make a fundamental change by opting for a solvency regime
reflecting the risk profile of each insurance company, detriment to the rules-based solvency regime.
CIMA plans to follow suit, moving from the rules-based solvency regime to the risk-based regime,
to be notably in line with the basic principles of IAIS. The risk-based solvency regime known as
Solvency 2, adopted by EIOPA, the supervisory authority of the European Union, is the one on which
our study is based.
The thesis proposes to present an explicit approach with a methodology and practical tools to
assess, according to the risk-based solvency approach, the prospective solvency of a life insurance
company. The company, the subject of the study, mainly markets savings contracts and incidentally
collective provident contracts. The aim will be to identify the risks characterizing the activity of such
a company and to assess their impact on its solvency.
With regard to the valuation of the asset, the valuation rules for the different categories held are
first exposed, then valued according to a valuation model specific to each category. The company
holds portfolios of government and other securities held by financial institutions, corporate bonds,
listed and unlisted stocks and bank deposits in the form of term deposits.
Government bonds are valued using the risk-free yield curve and corporate bonds are valued using
the yield curve constructed from listed bonds issued by companies in circulation on the stock
market. The rate curves are the work of GBONGUE et al. [2017] who proposed a relevant ESG for
the CIPRES area and in turn for the CIMA area.
Equities are valued using the Black & Scholes model and assets in banks with the one-year risk-free
yield curve.
For the valuation of the liabilities, the principles are first exposed. The company's portfolio is mainly
composed of savings products and incidentally death products. The savings products’ valuation,
which is a little complex since this valuation depends on the financial performance of the assets
and the insured behavior, is then exposed taking this dependence into account.
After determining the assets’ market value and the liabilities’ economic value in a run-off situation
(new business is not taken into account in the valuation perimeter), the company economic balance
sheet is presented and the capital required (SCR) to ensure solvency with a probability of 99.5% is
determined.
6
The SCR sensitivity to the parameters estimated in the different models is tested. It emerges that
the parameters having a significant impact on the SCR are a drop in the risk-free rate and a drift in
contract redemptions.
The implementation of all formulas for calculating assets and liabilities in economic value, is done
with Mathematica software version 11.2.
7
INTRODUCTION
La spécificité de l’activité d’assurance, caractérisée par l’inversion de son cycle de production, par
la collecte de fonds importants auprès du public et par le rôle d’investisseurs institutionnels joué
par les sociétés d’assurances, a conduit, dans quasiment tous les pays du monde, à la mise en place
d’une réglementation spécifique traitant de la régulation, de la supervision et de la solvabilité des
sociétés d’assurance. Les approches de mesure de cette solvabilité ont toujours été source de
préoccupations.
L’IAIS et plusieurs autorités de supervision du secteur des assurances ont décidé d’un changement
en profondeur en optant pour un régime de solvabilité reflétant le profil des risques de chaque
entreprise d’assurances.
Cette nouvelle approche de solvabilité propose une grille d’analyse des risques et définit la
quantification du besoin en capital généré par chacun de ces risques. Les risques pris en compte
sont notamment le risque de souscription, le risque de marché, le risque de contrepartie et, le
risque opérationnel. C’est suivant cette approche par les risques que l’Union Européenne a adopté
une directive en 2009 qui met en place les bases d’une nouvelle approche de solvabilité dite
Solvabilité 2.
La CIMA, autorité de supervision et de régulation du secteur des assurances dans les quatorze (14)
pays membres dont huit (08) pays de l’UEMOA et six (06) pays de la CEMAC, envisage de passer du
régime de solvabilité basée sur les règles à celui basé sur les risques, pour être notamment en
conformité avec les principes de base de l’IAIS. Le régime de solvabilité basé sur les risques dit
Solvabilité 2, adopté par l’EIOPA, autorité de supervision de l’Union Européenne, est celui sur lequel
a été basée notre étude.
Le choix du sujet portant sur la mesure de la solvabilité prospective d’une société d’assurance vise
ainsi à anticiper le changement du cadre règlementaire dans la zone CIMA.
La problématique traitée est de déterminer le SCR évalué selon les règles de solvabilité basées sur
les risques, à partir d’une projection en valeur de marché de l’actif et de la meilleure estimation
(« best estimate ») du passif en situation de run-off (les nouvelles affaires ne sont pas pris en
compte dans le périmètre d’évaluation).
8
L’objectif principal de ce mémoire est de proposer une méthodologie et des outils pratiques pour
évaluer, selon l’approche de solvabilité basée sur les risques, la solvabilité prospective d’une société
d’assurance vie de la zone CIMA, dans un contexte de marché financier embryonnaire et peu
dynamique. La société, objet de l’étude, commercialise principalement des contrats d’épargne en
unité monétaire et accessoirement des contrats de prévoyance collective. Il s’agira d’identifier les
risques pesant sur la solvabilité d’une telle société et d’en évaluer leur impact.
Les objectifs secondaires visés sont d’une part de construire un modèle adéquat de projection de
l’actif et d’autre part de proposer le « best estimate » du passif, après prise en compte des
interactions entre ces deux grandeurs.
Pour atteindre les objectifs définis ci-dessus, le mémoire est composé de trois (03) parties.
La première partie traite des régimes de solvabilité des sociétés d’assurances vie. Elle présentera le
régime actuel en vigueur dans la zone CIMA et, les fondements et objectifs de la nouvelle approche
de solvabilité. Cette présentation des régimes de solvabilité est nécessaire pour comprendre les
problématiques liées à la solvabilité des sociétés d’assurances afin de mieux aborder les autres
parties du mémoire.
La troisième partie présente le modèle de solvabilité prospective d’une société d’assurance vie de
la zone CIMA ainsi que la sensibilité du capital de solvabilité (SCR) aux incertitudes des paramètres
estimés.
Il est important de rappeler que sur le contour du sujet, notre étude portera principalement sur le
cas d’une société d’assurance vie. Les dispositions réglementaires portant sur les sociétés non vie
ne sont rappelées que si elles contribuent à une meilleure compréhension de la partie illustrée.
Par ailleurs, il n’est pas traité dans ce mémoire la modélisation des rachats et celle des décès qui
sont des problématiques pouvant constituer, à elles seules, des sujets complets de mémoire. Un
modèle simple est proposé pour les rachats et la table de mortalité règlementaire est utilisée pour
la modélisation de la mortalité des assurés en portefeuille.
En outre, le risque opérationnel, vu sa spécificité nécessitant une base de données structurées des
incidents de perte, n’est pas traité. Le risque de crédit, négligeable pour cette société, est
également exclu du champ de l’étude.
Il est nécessaire d’indiquer que le sujet comporte quelques limites. La première limite est la
problématique liée à la modélisation des phénomènes qui n’est qu’une représentation de la réalité
9
et non la réalité elle-même. Les conclusions de ce mémoire sont basées sur des modèles
notamment des modèles de projection de l’actif et du passif. Des biais d’appréciation sur les
résultats obtenus pourraient être constatés du fait des incertitudes sur les paramètres estimés.
La deuxième limite est liée aux marchés financiers de la sous-région qui n’est pas encore dynamique
pour garantir des prix de marché convenables aux actifs notamment des actions et des obligations
et pour permettre la construction de meilleurs indicateurs comme les courbes de taux, paramètres
utiles pour la projection de l’actif et du passif.
Cependant, ces limites ne constituent pas de véritables freins pour avoir un aperçu de ce que serait
la solvabilité d’une société d’assurance vie de la CIMA par application des principes la solvabilité
basée sur les risques.
10
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DES REGIMES DE SOLVABILITE DES SOCIETES
D’ASSURANCES VIE
Cette présentation des régimes de solvabilité est nécessaire pour comprendre les problématiques
liées à la solvabilité des sociétés d’assurances afin de mieux aborder les autres parties du mémoire.
Cette première partie traite successivement du régime de solvabilité basé sur les règles (Chapitre
1), en vigueur actuellement dans la zone CIMA et des fondements de la nouvelle approche de
solvabilité basée sur les risques (Chapitre 2).
Le régime de solvabilité basée sur les règles est fondé sur les trois (03) piliers suivants :
• une marge de solvabilité indexée sur les cotisations et sur les sinistres en assurance non vie
et sur les provisions mathématiques en assurance vie.
Ces principes de valorisation sont ceux encore en vigueur dans la zone CIMA. Ce chapitre traite
d’abord des dispositions réglementaires en matière de solvabilité dans le contexte de la CIMA
(Section 1), présente ensuite les principales limites de ce régime (Section 2) et aborde enfin les
avantages du changement de régime pour ce marché d’assurances (Section 3).
Après une brève présentation de la CIMA (I), la section abordera les dispositions réglementaires de
solvabilité en vigueur dans cette zone (II) et un cas pratique de calcul de la marge de solvabilité (III).
I. Présentation de la CIMA
La CIMA est une organisation intégrée de l’industrie des assurances. Elle a été instituée par un Traité
signé le 10 juillet 1992 par les gouvernements des quatorze (14) pays membres1. Elle est l’autorité
de régulation et de supervision des sociétés d’assurances dans ces pays.
Son organe régulateur est la CRCA qui est chargée du contrôle des sociétés d’assurances, de la
surveillance générale et concourt à l’organisation des marchés nationaux d’assurances.
1
Les pays membres de la CIMA :
- UEMOA : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo.
- CEMAC : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad.
11
Les chiffres clés de la zone CIMA sont présentés dans les paragraphes qui suivent.
Le nombre de sociétés par pays membre se présente au 31 décembre 2016 comme suit :
La zone CIMA est un espace économique qui comporte cent quatre-vingt-deux (182) sociétés
d’assurances en activité au 31 décembre 2016 dont 67 sociétés d’assurances vie.
Les primes émises au 31 décembre 2016 sont réparties par pays membre comme suit :
2
En Guinée Bissau, ce sont des succursales des sociétés agréées en zone CIMA, qui y exercent l’activité. Les
chiffres sur les primes émises sont ainsi pris en compte dans les données des autres pays où sont situées les
sociétés mères.
12
Les marchés principaux sont les marchés ivoirien, camerounais, sénégalais et gabonais.
Les primes émises en zone CIMA se chiffrent à 1 100 millions de FCFA (1,77 millions de dollars US)
dont 336 millions de FCFA (0,54 millions de dollars US) de primes émises par les sociétés
d’assurances vie, soit 69% en non vie et 31% en Vie. Les proportions en Afrique sont de 28% en non
vie et 72% en vie. Dans le monde, elles sont de 43% en non vie et 57% en vie.
Les taux de croissance des primes émises sur les dix (10) dernières années se présentent comme
suit :
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
2006 2008 2010 2012 2014 2016
Le marché CIMA est un caractérisé par un taux de croissance moyen de 8% par an.
I.4. Placements
Le montant des placements effectués par les entreprises d’assurances par pays, au 31 décembre
2016, est donné comme suit :
Tableau 3 : Placements des sociétés d’assurances par pays en 2016 (Montant en millions de FCFA)
Proportion
Pays Non Vie Vie Total
Non Vie Vie
Bénin 55 617 56 787 112 404 49,5% 50,5%
Burkina 56 946 70 722 127 667 44,6% 55,4%
Cameroun 140 589 205 142 345 732 40,7% 59,3%
Centrafrique 7 848 0 7 848 100,0% -
Congo 47 520 11 691 59 212 80,3% 19,7%
Cote D'Ivoire 179 481 498 110 677 592 26,5% 73,5%
Gabon 75 993 67 050 143 044 53,1% 46,9%
Guinée Equatoriale 11 347 0 11 347 100,0% -
Mali 32 549 16 034 48 582 67,0% 33,0%
Niger 30 018 14 475 44 493 67,5% 32,5%
Sénégal 114 360 123 965 238 325 48,0% 52,0%
Tchad 11 386 1 849 13 236 86,0% 14,0%
Togo 30 461 66 920 97 381 31,3% 68,7%
Total 794 116 1 132 746 1 926 861 41,2% 58,8%
Source : Rapport annuel CIMA sur l’exercice 2016.
13
Les placements des sociétés d’assurances se chiffrent à 1 927 milliards de FCFA (3,09 milliards de
dollars US) au 31 décembre 2016 dont 1 133 milliards de FCFA (1,82 milliards de dollars US) détenus
par les sociétés d’assurances vie.
La contribution des sociétés d’assurances dans le financement de l’économique des pays membres
est importante.
Le tableau ci-dessous présente le marché CIMA par rapport au marché africain des assurances.
Tableau 4 : Primes émises par marché africain en 2016 (Montant en millions de FCFA)
Volumes des primes émises en 2016 Taux de
Zones
En milliards FCFA En milliards de $ USD Part pénétration
Afrique du Sud 26 074,0 41,9 69% 14,27%
Maroc 2 178,0 3,5 6% 3,48%
Kenya 1 182,4 1,9 3% 2,80%
Nigéria 684,5 1,1 2% 0,27%
Pays CIMA 1 120,1 1,8 3% 1,00%
Autres pays Afrique 6 534,0 10,5 17% ND
Total Afrique 37 773,0 60,7 100% 2,77%
Afrique 37 773,0 60,7 1% 2,77%
Monde 2 944 738,5 4 732,10 100% 6,20%
Source : Rapport Sigma n°3/2017.
Avec un total de primes émises de 1,8 milliards de dollars US, le marché CIMA représente 3% du total
des primes émises en Afrique. Le taux de pénétration (Primes émises/Produit intérieur brut) est de
1% contre un taux de 2,77% en Afrique.
Malgré la faiblesse des chiffres, le marché reste prometteur avec un fort potentiel de croissance
notamment en assurance vie. Une accentuation des règles de solvabilité contribuera à renforcer la
solvabilité des entreprises d’assurances et booster cette croissance.
Le régime actuel de solvabilité en zone CIMA repose sur trois (03) piliers fondamentaux. Ce sont :
le principe de la suffisance des provisions techniques, le principe de l’admission des actifs en coût
historique et le principe d’une marge de solvabilité suffisante. Ces différents piliers seront examinés
successivement, après avoir préalablement présenté l’architecture générale de la solvabilité 1.
L’architecture générale des trois (03) piliers de solvabilité 1 se présente comme suit :
14
Tableau 5 : Architecture générale de solvabilité 1
Actif Passif
L’article 334 du code des assurances3 dispose notamment que les entreprises d’assurances doivent
être en mesure de justifier des provisions techniques suffisantes pour le règlement intégral de leurs
engagements vis-à-vis des assurés et bénéficiaires des contrats d’assurances.
La suffisance des provisions techniques suppose de garantir leur exhaustivité et leur correcte
évaluation.
Les provisions techniques correspondant aux opérations d'assurance vie4 et aux opérations de
capitalisation, prévues par le code des assurances, sont les suivantes :
• provision pour participation aux excédents : montant des participations aux bénéfices
attribués aux bénéficiaires de contrats lorsque ces bénéfices ne sont pas payables
immédiatement après la liquidation de l'exercice qui les a produits ;
• autres provisions non spécifiques aux opérations d’assurances vie : provision pour sinistres
à payer, provision pour risque d’exigibilité, etc ;
• toutes autres provisions techniques qui peuvent être fixées par la CRCA.
3
Sauf mention contraire dans la suite du mémoire, le code des assurances est celui de la CIMA.
4
Les provisions techniques des opérations d’assurances non vie sont listées à l’article 334-8 du code des
assurances. Ces provisions n’ont pas été listées expressément, le mémoire traitant des opérations
d’assurances vie.
15
II.3. Pilier 2 : Principe de l’admission des actifs
Selon les dispositions de l’article 335 du code des assurances, les engagements réglementés tels
que définis à l'article 334 doivent, à toute époque, être représentés par des actifs équivalents,
placés et localisés sur le territoire de l'Etat membre sur lequel les risques ont été souscrits.
Toutefois, dans une quotité maximale de 50 % des actifs représentatifs des engagements
réglementés, les actifs placés et localisés dans d'autres Etats membres de la CIMA sont admis.
Pour être pris en compte en couverture des engagements réglementés, les actifs doivent être
évalués en valeur comptable (coût historique) suivant les dispositions de l’article 410 du code des
assurances et figurer sur la liste des catégories prévues à l’article 335-1 du code des assurances.
Libellés dans la même monnaie que celle des engagements réglementés, selon la règle de la
congruence, les actifs sont admis avec des limites par catégorie d’actifs (règles de limitation) et par
émetteur (règles de dispersion) comme le prescrivent les articles 335-1 et suivants du code des
assurances.
Le respect des deux premiers principes, à savoir des provisions suffisantes et des actifs admissibles
en coût historique, ne garantit pas une solvabilité suffisante de l’entité, notamment du fait d’une
dérive importante de la sinistralité par rapport à celle anticipée à travers le tarif.
La réglementation a ainsi été renforcée en exigeant une autre « couche » de sécurité : la marge de
solvabilité.
Le principe de disposer d’une marge de solvabilité suffisante est consacré par l’article 337 du code
des assurances. Cet article dispose notamment que toute entreprise doit justifier de l'existence
d'une marge de solvabilité suffisante fonction du volume ou de l’importance de ses activités.
Pour la détermination de la marge de solvabilité disponible, sont pris en compte les éléments
énumérés à l’article 337-1 du code des assurances.
Selon les dispositions de l’article 337-3 du code des assurances, le montant minimal réglementaire
de la marge, pour les sociétés d’assurances vie, est calculé par rapport aux provisions
mathématiques (PM) suivant la formule ci-après :
Avec :
𝑀𝑜𝑛𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑃𝑀 𝑎𝑝𝑟è𝑠 𝑐𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑛 𝑟é𝑎𝑠𝑠𝑢𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒
• 𝑇𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑒𝑟𝑣𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑃𝑀 = )
𝑀𝑜𝑛𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑃𝑀 𝑏𝑟𝑢𝑡𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑟é𝑎𝑠𝑠𝑢𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒
16
A ce montant, s’ajoute celui correspondant aux assurances complémentaires calculé selon la
méthode appliquée aux assurances non vie (cf. article 337-2 du code des assurances).
Les fonds propres doivent en permanence être supérieurs au minimum de la marge de solvabilité.
Un exemple explicatif est présenté dans ce paragraphe pour illustrer les dispositions
réglementaires ci-dessus exposées.
On considère deux entreprises d’assurances vie de la zone CIMA en difficultés soumises à un plan
de financement de la CRCA en vertu des dispositions de l’article 321-1 du code des assurances. Les
bilans selon les règles comptables en vigueur sont présentés comme suit.
Société A
Actifs Passif
Postes Montants Postes Montants
Actifs représentatifs 9 000 Fonds propres -1 000
Autres 1 000 Provisions techniques 11 000
Total 10 000 Total 10 000
Autres informations :
• les provisions techniques sont composées de 95% de produits épargne et de 5% des produits
décès ;
Société B
Actifs Passif
Postes Montants Postes Montants
Actifs représentatifs 9 000 Fonds propres -1 000
Autres 1 000 Provisions techniques 11 000
Total 10 000 Total 10 000
17
Autres informations :
• les provisions techniques sont composées de 5% de produits épargne et de 95% des produits
décès ;
Le besoin de financement correspondant est le plus élevé des deux déficits suivants :
• déficit de couverture des actifs qui correspond à la différence entre les provisions
techniques et les actifs représentatifs ;
• déficit de marge qui est égal à la différence entre l’exigence de solvabilité minimum et la
marge de solvabilité disponible.
Besoin de financement =Max (Déficit de couverture des actifs, Déficit de marge) 2 000
Besoin de financement =Max (Déficit de couverture des actifs, Déficit de marge) 2 000
18
III.2.3. Analyse de la situation financière des deux sociétés
Au vu des caractéristiques des bilans, les besoins de financement fixés selon les règles actuelles de
solvabilité, sont identiques pour les deux sociétés. Pourtant, les profils de risques ne sont pas
identiques pour les deux sociétés.
Le risque financier auquel est soumis la société A est moindre puisque l’Etat, garant du
remboursement des coupons et du nominal des obligations, est supposé solvable. Elle n’est
exposée au risque de mortalité que faiblement puisque les contrats décès représentent une faible
proportion de son portefeuille.
En revanche, la société B est exposée au risque financier non seulement sur ses actifs, des actions
cotées, mais également au risque de mortalité en cas d’une dérive de la mortalité des assurés.
Solvabilité 1 jouit d’une relative simplicité dans son implémentation car les montants des actifs et
des passifs sont connus ou déterminables et les évaluations sont faciles à mettre en œuvre et à
vérifier.
Dans son principe d’évaluation des actifs en valeur historique, le régime actuel ne prend en compte
les plus-values latentes sur les valeurs des actifs qu’après une demande expresse formulée par les
sociétés à la CRCA qui en apprécie la pertinence des valeurs retenues suivant les règles fixées, avant
autorisation.
L’exigence de marge tient compte du taux de cession en réassurance mais insuffisamment car le
profil de risques souscrits par l’entité n’est pas considéré. L’exigence de marge est la même pour
les sociétés A et B, soit 468, alors que le taux de conservation est différent d’une société à l’autre.
5
En assurance non vie, une hausse tarifaire entrainerait un accroissement du besoin en fonds propres sans
qu’il y ait forcément un accroissement de risque, puisque la solvabilité est indexée sur les cotisations.
19
Fort de ces quelques constats, certes illustrés avec l’exemple de la CIMA mais généralisables, la
nécessité de changer de régime de solvabilité basée sur les risques s’est posée comme une priorité
pour diverses autorités de contrôle, notamment les autorités du marché européen.
Diverses critiques ont été faites à l’égard du régime de solvabilité 1 dont les principales sont
exposées ci-après.
Diverses critiques ont été faites à l’encontre du régime de solvabilité 1 dont les principales sont ci-
dessus résumées.
L’environnement économique a changé durant ces dernières décennies et est caractérisé par les
aspects non exhaustifs suivants :
Le régime de solvabilité basée sur les règles n’est pas adapté à cet environnement économique.
Le manque de sensibilité au risque est la critique majeure de Solvabilité 1. Elle ne prend pas en
compte correctement les risques principaux auxquels sont exposées les sociétés d’assurances. Ces
risques, présentés plus bas, sont :
• le risque de souscription ;
• le risque de marché ;
• le risque de contrepartie ;
• le risque opérationnel.
20
III. Absence d’exigences qualitatives notables sur la gestion des risques et de
gouvernance
Les exigences en matière de gestion des risques et de gouvernance ont été insuffisamment
réglementées par le régime de Solvabilité 1. Certaines législations ne font pas obligation aux
autorités de contrôle de vérifier régulièrement ces exigences qualitatives.
Les assureurs ne sont vraiment pas incités à améliorer leur gestion des risques ou à consentir des
investissements en la matière. Il importe donc d’envisager un régime de solvabilité plus conformes
aux standards internationaux pour la zone CIMA. Telle est la volonté manifestée lors des états
généraux de l’assurance tenus en mars 2018.
Le changement de régime pour le marché CIMA présente quelques avantages pour les différents
acteurs du marché.
Les avantages pour les assureurs du changement de cadre réglementaire en matière de solvabilité
sont les suivants :
• une meilleure comparabilité des situations financières facilitant les transactions dans le
argument commercial ;
actuarielle ;
CIMA.
21
II. Avantages pour l’autorité de contrôle
L’autorité de contrôle tirera profit du changement de régime de solvabilité basée sur les risques.
Les avantages sont les suivants :
• une conformité de la réglementation aux ICP de l’IAIS, notamment les ICP 16 et 17 relatifs
solvabilité des assureurs par l’exigence de fonds propres des sociétés adaptés à chaque
profil de société.
Une situation financière confortable et fidèle du patrimoine des entreprises d’assurances garantira
au mieux les intérêts des assurés et bénéficiaires des contrats d’assurances notamment par :
Le renforcement des fonds propres, de la gestion des risques et de la gouvernance des sociétés
d’assurances aura des conséquences pour les économies des pays membres, au nombre
desquelles :
d’assurances plus solvables conduisant au financement des économies des pays membres ;
• le développement des marchés financiers régionaux par une présence accrue des sociétés
d’assurances.
22
La solvabilité des sociétés d’assurances de la CIMA est basée sur les règles. Ce régime dit Solvabilité
1, repose sur trois (03) piliers : le principe de la suffisance des provisions techniques, le principe de
l’admission des actifs en coût historique et le principe d’une marge de solvabilité suffisante.
Diverses critiques ont été faites à l’encontre de ce régime notamment son manque d’adaptation à
l’environnement économique et financier actuel, son manque de sensibilité au risque et son
absence d’exigences qualitatives notables en matière de gestion de risques et de gouvernance.
Diverses autorités de régulation du secteur des assurances ont entrepris de modifier ce régime de
solvabilité pour adopter le régime de solvabilité basée sur les risques. La CIMA souhaite en faire de
même dans les années à venir. L’adoption de ce nouveau régime de solvabilité présente quelques
avantages pour les différents acteurs du marché.
23
CHAPITRE2 : APPROCHE NOUVELLE DE SOLVABILITE : SOLVABILITE 2
Contrairement à Solvabilité 1, basée sur des règles, Solvabilité 2 est basée sur les principes.
Le mémoire ayant pour objectif principal de présenter la situation de solvabilité selon ce nouveau
cadre réglementaire, il est important d’en relever ses objectifs et ses principes (Section 1), de
ressortir ensuite ses exigences (Section 2) et de présenter enfin ses piliers (Section 3).
Solvabilité 2 s’est fixé plusieurs objectifs ambitieux et a défini des principes directeurs dont l’exposé
est ci-dessous présenté.
Les objectifs ambitieux fixés au régime de solvabilité par la Commission européenne (Marie Laure
DREYFUSS[2013] ) se déclinent comme suit :
À partir de ces grands objectifs, un certain nombre de principes directeurs ont été déclinés
notamment :
• assurer un équilibre entre la protection des assurés et le coût du capital pour les assureurs
afin de favoriser ainsi une approche fondée sur le profil de risque particulier de l'entreprise
d'assurances ;
• promouvoir une bonne gestion des risques et responsabiliser les assureurs en leur donnant
plus de liberté dans la gestion de leurs propres risques ;
• harmoniser les normes et les pratiques prudentielles non seulement dans l'Union
européenne, mais aussi au sein du secteur financier.
Par ailleurs, même si la Directive n’a pas explicitement utilisé l’expression de « pilier », les acteurs
en ont identifié un plan structuré de Solvabilité 2 autour de trois (03) piliers.
24
II. Principe d’évaluation économique
Ce cadre réglementaire consacre l’évaluation de l’actif et du passif selon une vision économique,
schématisée ci-dessous.
I.1. Principe
L’un des principes clés du nouveau régime est l’exigence de fonds propres, reflétant le profil de
risque propre à chaque entreprise d’assurance. De ce fait, les assureurs sont encouragés à mieux
gérer leurs risques.
Les entreprises d’assurances qui ont une bonne gestion de leurs risques par l’utilisation des
techniques appropriées d’identification, de mesure et d’atténuation des risques ou par la
diversification de leurs activités pourraient être autorisées à alléger leurs fonds propres.
En revanche, les « risk lovers » seront invités à renforcer leurs fonds propres, pour être en mesure
de sauvegarder au mieux les intérêts des assurés et bénéficiaires des contrats d’assurances.
25
I.2. Risques pris en compte
L’exigence de capital économique ou SCR reflète le risque réel de l’entreprise, compte tenu de tous
les risques quantifiables. Les risques quantifiables notamment pris en compte dans le modèle de
base par ce régime de solvabilité sont présentés ci-dessous :
• le risque de marché est l’incertitude associée à la valeur et aux rendements des actifs
financiers ;
• le risque de souscription provient de l’incertitude lié à la mesure des engagements pris par
l’assureur ;
• le risque de contrepartie est le risque que court l’assureur du fait du défaut potentiel de ses
partenaires réassureurs, bancaires ou emprunteurs ;
• le risque opérationnel est lié aux procédures de gestion internes et aux conséquences d’un
dysfonctionnement interne.
Une gestion rigoureuse des risques et un contrôle interne efficace sont d’une grande importance
dans ce régime de solvabilité basé sur les risques.
La Directive européenne a défini clairement les fonctions clés pour une qualité de la gestion des
risques et de la solidité du contrôle interne. L’organisation de l’entreprise d’assurance doit se
focaliser sur la gestion de sa solvabilité.
Le régime nouveau s’appuie davantage sur des principes et moins sur des règles. Le corollaire en
ait que les entreprises auront plus de liberté. Elles sont tenues de se conformer à des principes de
saine gestion et non à des règles qui pourraient paraitre arbitraires.
Les entreprises qui auront un système de gestion efficace de leurs risques bénéficieront d’une
exigence de fonds propres moindre que celles qui n’en disposeraient pas.
Ayant consacré des principes majeurs tels que la valorisation économique des actifs et des passifs
et la gestion rigoureuse des risques, le régime a planté les bases d’une grande transparence et
d’une meilleure information pour le public.
Les entreprises d’assurances avec les meilleures pratiques en matière de transparence, devraient
tirer quelques avantages auprès des investisseurs et des souscripteurs d’assurances notamment.
26
Section 3 : Piliers de Solvabilité 2
• Actifs et passifs
• Investissements • Système de gouvernance • Reporting et autres
• SCR: • Contrôle des risques informations pour le
✓ Formule standard • Contrôle prudentiel, droits et superviseur
✓ Modèle interne obligations des autorités de • Public disclosure :
• MCR contrôle communication vers le public
• Fonds propres
Source : Les grands principes de Solvabilité 2, L’argus Editions, 2ème édition. 2013, page 73.
Le premier pilier de Solvabilité 2 définit plusieurs règles quantitatives qui portent sur :
Le principe de l’évaluation à la « fair value » ou juste valeur, est privilégié et la notion de prudence
disparait notamment dans l’évaluation des actifs et des passifs.
La juste valeur est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre
parties bien informées, consentantes, et agissant dans des conditions de concurrence normale.
Le concept de la « fair value » consiste donc à donner une valeur de marché aux actifs et aux passifs.
Il permet de donner une image plus économique et plus réaliste de la valeur de l’entreprise.
Elles se décomposent en un « best estimate » des engagements auquel s’ajoute une marge pour
risque.
27
I.1.1. Définition du best estimate
Le best estimate correspond à la valeur actuelle probable des flux de trésorerie futurs. Il est
déterminé à l’aide de la courbe de taux sans risque, sur la base d’informations actuelles crédibles
et d’hypothèses réalistes.
La marge pour risque couvre les risques liés à l’écoulement des passifs sur la totalité de leur durée.
Elle est déterminée de façon à permettre le transfert ou la liquidation des engagements
d’assurance ou de réassurance.
Deux méthodes de calcul de la marge ont été envisagées comme hypothèses de travail lors des
travaux préparatoires (les études quantitatives d’impact) :
• la première méthode envisagée est que la marge pour risque serait égale à la différence
entre le best estimate et le 75e centile de la distribution de probabilité sous-jacente, jusqu’à
la liquidation ;
• la seconde méthode est que la marge pour risque est une fonction du coût que
représenterait la mobilisation de capitaux propres à hauteur du SCR, jusqu’à la liquidation
des engagements en cours. C’est cette dernière méthode qui a été finalement retenue. Elle
est dite « méthode du coût du capital ».
Le taux du coût du capital est égal au taux supplémentaire que supporterait une entreprise ayant
des fonds propres éligibles suffisants pour satisfaire aux normes du capital requis. Ce taux s’ajoute
au taux sans risque. Il a été fixé par la Directive à 6%. Autrement dit, après avoir calculé le capital
requis par les provisions techniques évaluées au best estimate, l’entreprise majore de 6% le résultat
obtenu.
Le SCR correspond au niveau des fonds propres permettant à une entreprise d’absorber des pertes
imprévues importantes et de garantir une sécurité raisonnable aux assurés et aux souscripteurs.
Les paramètres de calcul du SCR doivent être établis de manière à prendre en compte les risques
quantifiables auxquels une entreprise possédant un portefeuille de risques diversifiés est exposée,
sur la base d’un besoin de fonds propres économiques avec un niveau de confiance de 99,5%,
correspondant à une probabilité de ruine de 0,5% à un horizon d’un an.
La ruine est constatée quand le montant des actifs admissibles est inférieur à celui des provisions
techniques.
28
I.2.2. Minimum de Capital Requis (MCR)
Le MCR est exigé aux entreprises pour justifier le maintien de leur agrément.
L’entreprise d’assurances doit investir dans des actifs présentant des risques qui peuvent être
identifiés, mesurés, suivis, gérés, contrôlés, déclarés et pris en compte dans la couverture du SCR.
L’entreprise devra ainsi être capable de limiter l’acquisition d’actifs dont les risques présentés ne
sont pas compréhensibles.
Le deuxième pilier fixe des normes qualitatives de surveillance visant à renforcer la gouvernance
des entreprises d’assurances et de réassurances. Ces normes sont consacrées aux règles de
contrôle interne et de gestion des risques.
Le fondement de Solvabilité 2 repose sur une maîtrise des risques et à leur correcte évaluation. Les
entreprises d’assurances sont ainsi obligées de mettre en place un dispositif interne d’évaluation
de leurs risques. Cette évaluation devra notamment permettre de :
• ajuster l’adéquation entre les fonds propres de l’entreprise et les exigences de capital ;
• identifier les mesures de risques dans le modèle interne ou dans le modèle standard qui
s’écartent sensiblement de la réalité ;
Pour l’évaluation de leurs risques et de leurs besoins en fonds propres conformément au cadre
défini par l’ORSA, les entreprises seront ainsi tenues de prévoir une méthodologie de contrôle et
des procédures de contrôles documentés.
29
II.2. Gouvernance
Le régime de solvabilité adopté par l’Union européenne définit de manière assez précise un certain
nombre de principes concernant la gouvernance, applicables aux entreprises d’assurances.
La Directive précise notamment que certains risques ne peuvent être convenablement maîtrisés
qu’au moyen d’exigences concernant la gouvernance, et non par des exigences quantitatives
exprimées dans le SCR. Elle indique ainsi que l’efficacité du système de gouvernance revêt donc
une importance critique pour la qualité de la gestion de l’entreprise d’assurance et pour le système
de contrôle.
• une fonction de gestion des risques : elle qui met en œuvre les procédures pour déceler,
mesurer, contrôler, gérer, déclarer en permanence les risques de souscription, de
provisionnement, de gestion actif/passif, d’investissement, de liquidité, de concentration
et les risques opérationnels. Elle gère également la réassurance.
• une fonction de vérification de la conformité : elle a pour objectif de vérifier que l’entreprise
respect la loi. La complexité des règles fiscales et sociales, la prolifération des codes
d’éthique, les recommandations des associations patronales, la difficulté de concilier le
droit national et le droit communautaire renforcent l’importance de cette fonction qui
devra être une structure de veille juridique sur ces sujets.
• une fonction de contrôle interne : elle vérifie en continu que les directives en matière de
risques sont effectivement appliquées.
• une fonction actuarielle : elle a pour rôle la certification du best estimate des provisions
techniques, la gestion du SCR, la mise en place de modèles internes, le cas échéant.
A côté de ces fonctions, l’audit interne conserve également toute son importance. Indépendante
des autres fonctions ci-dessus et des activités opérationnelles, elle est directement liée à l’organe
d’administration. Elle a pour rôle de vérifier l’efficacité du contrôle interne et les autres aspects de
la gouvernance.
Le troisième pilier concerne les obligations de reporting et de communication qui sont plus fortes
que sous Solvabilité 1. Ces obligations concernent le reporting à l’autorité de supervision et la
communication destinée au public.
30
III.1. Reporting à l’autorité de supervision
Les informations essentielles à rendre accessibles au public par les entreprises d’assurances
concernent leur solvabilité et leur situation financière.
Le régime de solvabilité adoptée par l’Union européenne, dit Solvabilité 2, est basé sur un principe
d’évaluation en valeur économique des actifs et des passifs et d’exigences de fonds propres basés
sur les risques, de renforcement de la gestion des risques et de contrôle interne, de gestion basée
sur des principes et de meilleure information du public.
Ce régime repose sur trois (03) piliers : les exigences quantitatives (provisions techniques,
exigences de capital de solvabilité et actifs éligibles), les exigences qualitatives et de surveillance
prudentielle (gestion des risques gouvernance) et le reporting et communication (reporting à
l’autorité de supervision et communication avec le public).
31
Conclusion partielle de la partie
Cette partie introductive a permis de mettre en exergue les limites du régime de Solvabilité 1,
encore en vigueur sur le marché CIMA. Ce régime ne tient pas compte de risques majeurs pris par
les assureurs vie notamment le risque de marché, le risque opérationnel et le risque de
contrepartie.
Dans un contexte de changement de régime de solvabilité opéré par la plupart des régulateurs,
notamment pour être conforme aux ICP 16 et 17 de l’IAIS, le marché de la
CIMA tirera de réels avantages à migrer vers l’adoption des principes nouveaux de solvabilité des
entreprises d’asssurances.
Mais, au regard de la longue marche de l’Union européenne pour aboutir au regime actuel, des
travaux préparatoires et importants s’avèrent nécessaires pour une adaptation de ce régime au
contexte des entreprises d’assuranes de la zone CIMA. L’environnement économique et la taille
des entreprises d’assurance de la zone CIMA ne sont pas sembables à ceux de l’Union Européenne,
pour justifier une transposition en l’état de l’actuel régime européen.
La deuxième partie traitera de l’application des principes de Solvabilté 2 à une société d’assurances
vie du marché CIMA et permettra de tirer les enseignements de l’application d’un tel dispositif.
32
DEUXIEME PARTIE : MODELISATION PROSPECTIVE DU BILAN ECONOMIQUE DE LA SOCIETE
Cette deuxième partie est consacrée à la présentation des modèles de valorisation des actifs
financiers notamment les obligations, les actions, l’immobilier et le monétaire, à l’exclusion des
produits dérivés en raison de leur quasi-absence dans les bilans des assureurs vie de la zone CIMA.
Ainsi, le modèle standard pour le calcul du SCR suppose de définir les bases telles que les
coefficients de corrélations entre les différents risques encourus par les sociétés d’assurances,
après une étude préalable du marché.
Pour ce faire, il convient de valoriser successivement les actifs en portefeuille, suivant les principes
de Solvabilité 2 (Chapitre 1) ainsi que ses passifs, en tenant compte des interactions actif /passif en
assurance vie dont les sources sont notamment la participation des assurés aux bénéfices
techniques et financiers réalisés par la société d’assurances (Chapitre 2).
Le choix d’un modèle d’actif est un élément délicat dans la mise en place d’un modèle interne. Deux
types de modèles d’actifs sont généralement utilisés en assurance dans le cadre des
problématiques d’allocations d’actifs :
• les modèles composites qui s’appuient sur une description de chaque classe d’actifs, puis
les agrègent, en introduisant des corrélations, pour proposer une description globale de
l’actif ;
• les modèles intégrés qui proposent une description structurée de plusieurs classes d’actifs
reliées entre elles par une variable explicative de référence (l’inflation par exemple).
Le modèle choisi devra prendre en compte la modélisation cohérente de la dépendance entre les
classes d’actifs. Des modélisations de risques relativement avancées sont proposées, mais les
dépendances, qui peuvent d’ailleurs être dynamiques, entre ces risques sont encore mal gérées, la
crise financière de 2008 ayant mis en évidence ces faiblesses.
Différentes grandeurs, comme l’inflation par exemple, peuvent être considérées comme des
déterminants de la dépendance entre les classes d’actifs et leur utilisation dans un modèle
composite est délicate. D’où le privilège accordé à l’approche intégrée.
33
Sont ainsi exposées d’abord les conclusions des travaux de M. Florent GBONGUE, M. Fréderic
PLANCHET et M. Arthur AHOUSSI6, sur un Générateur de scénarios économiques (GSE) en zone
CIPRES construit sur la base du modèle intégré d’Ahlgrim et al. [2005] (Section 1).
La spécification et le calibrage des modèles du GSE sont ensuite présentés (Section 2) avant de
procéder à la valorisation des actifs détenus par la société, suivant ce modèle (Section 3).
Cette section est fortement inspirée des travaux de l’article écrit par Messieurs Florent Gbongue,
Fréderic Planchet et Arthur Ahoussi, proposant un modèle de projection des scénarios
économiques pour le développement de la zone CIPRES, dans l’optique de fournir aux
professionnels, une analyse prospective de la solvabilité des entreprises d’assurances.
Cet article propose un GSE pour la zone CIPRES comprenant les pays membres de la CIMA. Ce qui
justifie la pertinence du choix de cette étude.
Permettant de projeter des facteurs de risques économiques et financiers, un GSE est très
important pour le pilotage technique de l’activité d’assurance, notamment pour l’évaluation des
provisions techniques et la gestion des risques financiers.
Du fait de l’insuffisance des données dans la zone CIPRES, les modèles de GSE applicables ailleurs
ne sont pas transposables à cette zone. Les auteurs ont ainsi proposé une démarche de conception
d’un GSE pertinent, adapté au contexte de la CIPRES dont la présentation est faite dans les
paragraphes ci-après.
I. Vue synoptique
Les variables du GSE de la zone CIPRES sont les suivantes : les taux d’intérêts réels et nominaux,
l’indice des prix à la consommation, l’inflation anticipée, l’écart des taux, les rendements des
obligations de sociétés, les rendements des actions, le rendement de monétaire, le rendement de
l’immobilier, le taux de chômage, le taux de croissance.
Le GSE proposé se base sur deux variables motrices : les taux d’intérêt nominaux des obligations
d’Etats et l’indice des prix à la consommation.
La connaissance de ces deux variables permet de déterminer les autres variables du GSE, excepté
les actions. Le rendement des actions provient de la fluctuation ou la volatilité du prix des actions
sur le marché boursier régional.
6
L’article dont le titre est intitulé : Proposition d’un modèle de projection des scénarios économiques pour le
développement de la zone CIPRES, est disponible sur le www.ressources-actuarielles.net.
34
I.1. Interactions taux d’intérêt nominaux et autres variables
Les taux d’intérêt nominaux des États permettent de déterminer l’inflation anticipée grâce à la
relation de Fisher, les écarts de taux et in fine les rendements des obligations de société (ils dérivent
de la courbe des taux des entreprises obtenus par la somme de la courbe des taux nominaux des
États et de la courbe des écarts de taux).
L’indice des prix à la consommation est une variable importante du GSE. Sa dynamique permet de
déterminer le taux de chômage grâce à la courbe de Phillips (relation empirique négative
décroissante entre le taux de chômage et l’inflation ou taux de croissance des salaires nominaux),
le rendement de l’immobilier, les taux d’intérêt réels et in fine le rendement du monétaire (il
provient de la courbe des taux réels).
Les différentes interactions entre les variables du GSE sont présentées par les auteurs comme suit.
Rendement du
monétaire
Les modèles des différentes variables pertinentes pour l’étude seront présentés dans cette section
ainsi que l’estimation des paramètres de ces modèles, tels que proposés par les auteurs.
I. Taux d’inflation
35
Equation Paramètres
Où :
• 𝑞𝑡 est le taux d’inflation instantanée ;
𝑑𝑞𝑡 = 𝑘𝑞 (𝑢𝑞 − 𝑞𝑡 )𝑑𝑡 + 𝜎𝑞 𝑑𝐵𝑞 • 𝑘𝑞 est la vitesse de retour à la moyenne ;
• 𝑢𝑞 est le taux d’inflation moyen ;
• 𝜎𝑞 est l’écart type de l’erreur ;
• 𝐵𝑞 un mouvement brownien standard.
Pour les applications, la discrétisation exacte7 donnée en annexe 6 du mémoire est utilisée.
Les paramètres sont estimés à partir des données sur les indices des prix à la consommation
disponibles sur le site internet de la BCEAO8 et suivant les détails produits en annexe 6. Les valeurs
des paramètres obtenues sont les suivants :
1,5%
1,0%
0,5%
0,0%
2015 2020 2025 2030
Le taux d’inflation future est proche de l’objectif cible d’environ 2% fixé par les autorités bancaires.
Les taux d’intérêt nominaux qui se forment sur le marché financier, reflètent les anticipations des
agents économiques sur la croissance réelle de l’économie et de l’inflation future (Fisher9 [1939]).
7
Diverses méthodes de discrétisation existent mais c’est le schéma d’Euler qui utilisé ici.
8
https://www.bceao.int
9
Fisher (1867-1947) est un économiste américain connu pour ses travaux sur les taux d’intérêts et la théorie
du capital.
36
Plusieurs méthodes existent pour déterminer les taux d’intérêt nominaux et par déduction une
courbe de taux nominaux. Cette courbe est ainsi obtenue de manière indirecte après déduction de
la structure par terme des taux d’intérêts réels et de l’inflation anticipée.
Dans le contexte de la zone CIPRES (Gbongue [2017]), les marchés ne fournissent pas, en temps
réel, les rendements des titres en circulation. En outre, les prix des obligations et les intérêts courus
à chaque date de cotation ne sont pas disponibles.
Les auteurs de l’article ont ainsi opté pour une approche par les prix, à l’opposé de l’approche par
les rendements qui est beaucoup utilisée dans la littérature.
L’analyse comparative des modèles de taux d’intérêt et la pratique les a conduits à retenir le modèle
de Nelson Siegel [1987] pour la simulation des taux d’intérêt nominaux du GSE de la zone CIMA.
1 𝑚 𝑛𝑜𝑚
𝑅𝑡 𝑛𝑜𝑚 (𝑚) = ∫ 𝑓 (𝑢) 𝑑𝑢
𝑚 0 𝑡
𝑚
1 − exp(− ) 𝑚
𝑛𝑜𝑚 𝑛𝑜𝑚 𝑛𝑜𝑚 𝜏1 𝑛𝑜𝑚
𝑅𝑡 𝑛𝑜𝑚
(𝑚) = 𝛽0 + (𝛽1 + 𝛽2 )( 𝑚 ) − 𝛽2 𝑛𝑜𝑚 exp(− )
𝑛𝑜𝑚
𝜏1 𝑛𝑜𝑚
𝜏1
Le calibrage de ce modèle pour fixer les paramètres et la qualité de l’ajustement sont présentés
dans l’article de Gbongue et al. [2017]. Ces paramètres dont les valeurs sont ci-dessous, sont utilisés
dans ce mémoire :
37
Figure 4 : Courbe de taux sans risque de la zone UEMOA au 31 décembre 2016
6.0
5.5
5.0
4.5
4.0
3.5
0 10 20 30 40 50
Les obligations d’Etats sont valorisées à partir de cette courbe de taux sans risque.
Pour le tracé de la courbe du taux, le code Mathematica est donné au II.1. du programme joint en
annexe 11.
Il existe deux principales méthodes (Stander [2005]) pour estimer le rendement des obligations
émises par les entreprises :
• la méthode indirecte : le rendement des obligations émises par les entreprises est déduit à
partir de la somme des écarts des taux (cf. Gbongue [2017] pour les détails pour la CIPRES)
et des taux nominaux ;
• la méthode directe : la courbe des taux des entreprises est directement estimée sans
expressément faire référence aux écarts de taux. Dans ce cas, elle est construite de la
même manière que la courbe de taux sans risque.
La méthode directe et le modèle de Nelson Siegel ont été retenus pour la CIPRES par les auteurs.
Ces travaux serviront de base pour la valorisation des obligations émises par les entreprises en
portefeuille.
Les paramètres ont la même interprétation que celles présentées pour la courbe de taux sans
risque.
38
1 𝑚 𝑒𝑛𝑡
𝑅𝑡 𝑒𝑛𝑡 (𝑚) = ∫ 𝑓 (𝑢) 𝑑𝑢
𝑚 0 𝑡
Le calibrage de ce modèle pour fixer les paramètres et la qualité de l’ajustement sont présentés
dans l’article de Gbongue et al. [2017]. Ces paramètres dont les valeurs sont ci-dessous, sont utilisés
dans ce mémoire :
L’allure de la courbe de taux des entreprises est donnée par le graphique ci-après :
0 10 20 30 40 50
Pour le tracé de la courbe du taux, le code Mathematica est présenté au II.2. du programme joint
en annexe 11.
Une approche naturelle de projeter le rendement des actions est l’utilisation du modèle de Black-
Scholes [1973] qui suppose que la dynamique du prix des actions suit un mouvement brownien
géométrique.
Ce modèle est retenu pour la modélisation des actions cotées sur le marché boursier de la BRVM.
Dans ce modèle, la dynamique du rendement 𝑟𝑡𝑖 de l’action i à la date t, s’exprime comme suit :
39
𝑑𝑆𝑡𝑖
𝑑𝑟𝑡𝑖 = = 𝜇𝑖 𝑑𝑡 + 𝜎𝑖 𝑑𝐵𝑟 (𝑡) , où 𝑆𝑡𝑖 est le prix de l’action i à la date t, 𝜇𝑖 et 𝜎𝑖 sont respectivement la
𝑆𝑡𝑖
Le prix de l’action i à la date t est ainsi obtenu par l’application du lemme d’Itô10 comme suit :
𝑖
𝜎𝑖2
𝑆𝑡+1 = 𝑆𝑡𝑖 exp(𝜇𝑖 − + 𝜎𝜀(𝑡))
2
Les rendements des actions sont corrélés au taux sans risque. Dans la détermination des
rendements des actions du portefeuille étudié, cette corrélation est prise en compte. Ces aspects
seront présentés dans la section suivante.
La dynamique des rendements de l’immobilier est décrite par le modèle de Vasicek, sans tenir
compte de l’inflation proposé par Ahlgrin et al. [2005] et est donnée par l’expression :
Equation Paramètres
Où :
• 𝑟𝑡 est le rendement de l’immobilier ;
• 𝑘𝑟 est la vitesse de retour à la moyenne ;
𝑑𝑟𝑡 = 𝑘𝑟 (𝑢𝑟 − 𝑟𝑡 )𝑑𝑡 + 𝜎𝑟 𝑑𝐵𝑟
• 𝑢𝑟 est le taux d’inflation moyen ;
• 𝜎𝑟 est l’écart type de l’erreur ;
• 𝐵𝑟 un mouvement brownien standard.
Après plusieurs manipulations, exposées en annexe 7, les paramètres estimés s’expriment comme
suit :
Paramètres Estimateurs
1 𝐸𝜃 (𝑟𝑡 |𝑟0 )−𝑢𝑟
La vitesse de retour à la moyenne : 𝑘𝑟 = − ln( )
𝑡 𝑟0 −𝑢𝑟
La société étudiée ne possède pas d’actifs immobiliers. Cette partie est présentée dans la mesure
où il s’agit d’un actif important dans la structure des actifs des sociétés d’assurances de la zone
CIMA. Le lecteur pourrait être amené à modéliser le rendement des actifs immobiliers dans une
étude similaire.
10 Le lecteur pourrait se reporter à la page 629 du livre de Roland Portait et Patrice Poncet, Finance de
marché, Instruments de base, produits dérivés, portefeuille et risque, Dalloz, 3è édition, 2012.
40
IV. Rendement du monétaire
Le monétaire, assimilé aux DAT, est considéré comme un actif sans risque. Dans le cas du marché
CIMA (GBONGUE et al.[2017]), son rendement correspond ainsi au taux à un an observé sur la
courbe de taux nominaux sans risque, construite à partir des obligations d’Etats cotées sur le
marché de la BRVM.
Soit 𝑀𝑡 le montant du monétaire à la date t ; sa dynamique est donnée par l’expression suivante :
Où :
• 𝐹𝐹𝐸𝑡 représente le montant des flux financiers entrants comprenant les coupons perçus
et remboursements sur les obligations en portefeuille (Etats et sociétés) ;
• 𝐹𝐹𝑆𝑡 représente le montant des flux financiers sortants comprenant les prestations payées
(rachats partiels, rachats totaux, prestations décès, capitaux échus) ;
Certes le monétaire est un actif sans risque, mais il est géré par des banques commerciales dont la
probabilité de faillite n’est pas nulle. Le risque de contrepartie non négligeable qui en découle doit
être pris en compte dans la modélisation de cet actif.
Du fait des difficultés à obtenir les données pour la modélisation du risque de crédit des banques
commerciales, la probabilité de faillite des banques n’est pas étudiée dans ce mémoire. Elle fait
l’objet d’une hypothèse de travail.
La société étudiée est une entreprise d’assurances vie du marché CIMA. Le bilan historique simplifié
(le bilan détaillé est présenté en annexe 2) se présente au 31 décembre 2016 comme suit (montants
en millions de FCFA) :
Actifs Passif
Postes Montants Postes Montants
Fonds propres 5 711
Actifs représentatifs 89 257
Provisions techniques 84 874
Autres actifs 6 338 Autres passifs 5 009
Total 95 595 Total 95 595
Comme l’exige l’article 335-1 du code des assurances, les actifs représentatifs des engagements
réglementés sont composés :
41
• d’obligations et autres valeurs d'Etats, obligations des organismes internationaux et
obligations des institutions financières, dans la suite désignées par obligations d’Etats et
organismes assimilés ;
• d’avoirs en banques.
La valeur historique de chaque catégorie et leur proportion dans le portefeuille se présente comme
suit :
Tableau 7 : Répartition des placements en valeurs historiques par catégorie
Catégorie Valeur historique Proportion
Obligations d'Etats et organismes assimilés 19 612 22,0%
Obligations émises par des entreprises 4 638 5,2%
Actions cotées et non cotées 5 981 6,7%
Avoirs en banques 59 026 66,1%
Total 89 257 100,0%
Ces actifs sont valorisés dans le cadre de ce mémoire suivant des modèles ci-dessus présentés.
La société dispose dans son portefeuille des obligations d’Etats et organismes assimilés d’une part
et des obligations de sociétés commerciales d’autre part.
Les obligations d’Etats et organismes assimilés sont valorisées au moyen de la courbe de taux sans
risque et les obligations des entreprises commerciales avec la courbe de taux nominaux obtenue
des obligations de sociétés admises sur le marché financier.
La société dispose en portefeuille, 96 titres obligataires (cf. annexe 3 pour les détails) pour un coût
d’achat de 19 841 millions de FCFA répartis par maturité comme suit :
Figure 6 : Répartition des obligations des Etats et organismes assimilés en portefeuille par maturité
4 657
4 145 3 975
2 066
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
42
Les obligations d’Etats et organismes assimilés en portefeuille de la société ont une maturité
maximale de 12 ans.
Soient :
𝑛𝑖
𝑐𝑖 . 𝑉𝑅𝑖 𝑉𝑅𝑖
𝑉𝑂𝑖 (𝑡 = 0) = ∑ +
(1 + 𝑟𝑘 )𝑘 (1 + 𝑟𝑘 )𝑛𝑖
𝑘=1
Au moyen de cette formule, les obligations ont été évaluées au 31 décembre 2016 à 20 996 millions
de FCFA.
L’évolution de la valorisation du portefeuille des obligations d’Etats sur les prochaines années est
présentée comme suit :
Figure 7 : Evolution des valeurs des obligations des Etats en portefeuille
20 996
19 906
17 747 16 617
16 341
11 339
6 911
6 190 6 183
1 907
836 836 83 84 85 86
2016 2018 2020 2022 2024 2026 2028 2030 2032
La société dispose en portefeuille, 15 obligations (cf. annexe 3 pour les détails) sous cette rubrique
pour un coût d’achat de 4 638 millions de FCFA répartis par maturité comme suit :
43
Figure 8 : Répartition des obligations d’entreprises en portefeuille par maturité
1 641
1 440
833
438
286
1 2 3 4 5
Les obligations d’entreprises en portefeuille de la société ont une maturité maximale de cinq (05)
ans.
Soient :
• 𝑟𝑘𝑠 , le taux observé à la date k sur la courbe des taux nominaux construite à partir des
obligations cotées de sociétés.
𝑛𝑖𝑠
𝑐𝑖𝑠 . 𝑉𝑅𝑖𝑠 𝑉𝑅𝑖𝑠
𝑉𝑂𝑖𝑠 (𝑡 = 0) = ∑ + 𝑠
(1 + 𝑟𝑘𝑠 )𝑘 (1 + 𝑟𝑘𝑠 )𝑛𝑖
𝑘=1
Au moyen de cette formule, les obligations ont été évaluées au 31 décembre 2016 à 5 136 millions
de FCFA.
L’évolution de la valorisation du portefeuille des obligations de sociétés sur les prochaines années
est présentée comme suit :
5 136
3 555 3 542
3 051 2 719
1 789
44
Pour la valorisation du portefeuille des obligations d’entreprises en portefeuille, le code
Mathematica est présenté au VI.2. du programme joint en annexe 11.
La société détient 14 actions cotées, 5 actions non cotées et 2 fonds communs de placement,
représentant un coût d’achat de 5 753 millions de FCFA et une valeur de marché affichée dans les
comptes de 14 423 millions de FCFA au 31 décembre 2016 (cf. détails en annexe 3).
Les rendements et les volatilités des actions cotées qui serviront à leur valorisation dans les
paragraphes ci-après sont obtenus à partir des relevés des cours sur le marché boursier BRVM.
Par souci de simplification, les actions non cotées et les fonds communs de placement sont
valorisés avec le rendement moyen et la volatilité moyenne obtenue avec l’indice BRVM 10.
Dans la mesure où les rendements des actions sont corrélés au taux court sans risque, la démarche
consiste à présenter d’abord la dynamique du taux court.
La dynamique retenue pour le taux court est un processus de Vasicek donné par :
Equation Paramètres
Où :
• 𝑟𝑡 est le taux court ;
𝑑𝑟𝑡 = 𝑘𝑟 (𝑟∞ − 𝑟𝑡 )𝑑𝑡 + 𝜎𝑟 𝑑𝐵𝑟 • 𝑘𝑟 est la vitesse de retour à la moyenne ;
• 𝑟∞ est le taux sans risque à long terme ;
• 𝜎𝑟 est l’écart type de l’erreur ;
• 𝐵𝑟 un mouvement brownien standard.
Les paramètres estimés suivant la méthode exposée en annexe 8 sont les suivants :
45
Equation Paramètres
Où :
𝑑𝑟𝑡𝑖 = 𝜇𝑖 𝑑𝑡 + 𝜎𝑖 𝑑𝐵𝑖 (𝑡) + √1 − 𝜌2 𝑑𝐵𝑟 (𝑡) • 𝜇𝑖 est la moyenne et 𝜎𝑖 est l’écart-type du rendement 𝑟𝑡𝑖 ;
• 𝜌 coefficient de corrélation entre le rendement 𝑟𝑡𝑖 de l’action i et le
taux sans risque 𝑟𝑡 ; 𝜌 est supposé invariable pour toutes les actions ;
• 𝐵𝑖 et 𝐵𝑟 deux mouvements browniens standards indépendants sous
la probabilité historique.
Par souci de simplification, on considérera que l’action a un taux de distribution de dividende nul.
De plus, ces actions sont considérées être détenues sur un horizon d’au moins une année avant leur
vente éventuelle ; les flux de trésorerie sortants sont en priorité payés avec les avoirs bancaires.
Ainsi, le prix de l’action i à la date t est ainsi obtenu par l’application du lemme d’Itô comme suit :
𝑖 (𝑡) 𝑖 (𝑡
𝜎𝑖2
𝑆 =𝑆 − 1) exp(𝜇𝑖 − + 𝜎𝑖 𝜀𝑖 (𝑡 − 1) + √1 − 𝜌2 𝜎𝑟 𝜀𝑟 (𝑡 − 1))
2
La valeur espérée 𝑉𝐴𝑖 de l’action à la date t est la valeur moyenne obtenue par simulation de la
formule ci-dessous pour chaque action :
𝑁𝑆
1
𝑉𝐴𝑖 (𝑡) = ∑ 𝑆𝑗𝑖 (𝑡)
𝑁𝑆
𝑘=1
Les distributions des actions sur les cinq (05) prochaines années avec 5 000 simulations en
considérant 𝜌 = 0,25 sont présentées comme suit :
Figure 10 : Distribution des valeurs des actions sur les cinq (05) prochaines années
Année 1 Année 3
Année 2
Année 4 Année 5
En t=1, l’espérance de la valeur des actions s’établit à 15 563 millions de FCFA et en t=5, à 21 234
millions de FCFA.
Le SCR dans la troisième partie est évalué en faisant varier le coefficient de corrélation 𝜌 pour en
apprécier son impact.
46
Le code Mathematica ayant permis d’évaluer toutes les actions en portefeuille est présenté au VI.3.
du programme joint en annexe 11.
Les avoirs en banque de la société se chiffrent à 61 737 millions de FCFA (cf. détails annexe 3) au 31
décembre 2016. Ces avoirs sont composés principalement de DAT. Les dépôts à vue, de valeurs
négligeables, sont donc assimilés aux DAT.
La dynamique des avoirs en banque est donnée selon l’équation précédemment exposée :
On fera l’hypothèse que les coupons et les prestations sont régulièrement payés tout au long de
l’année, soit en moyenne en milieu d’années. Ce qui permet d’avoir l’équation affinée comme suit :
Pour prendre en compte le risque lié à la faillite bancaire, on retiendra une probabilité de faillite du
système bancaire de 0,5% et en cas de faillite, un taux de recouvrement de 50% (qu’on fera varier
dans le chapitre 2 de la troisième partie pour en apprécier son impact sur le SCR). En principe, un
modèle suffisamment élaboré pour mesurer le risque de faillite des banques dans lesquelles
l’entreprise, objet de la présente étude, y détient des avoirs, serait approprié. Mais cela suppose de
disposer de données pertinentes permettant de prendre en compte ce risque.
Equation Composantes
Où :
𝑇𝑥𝑅𝑒𝑐. 𝑀(𝑡), 𝑠𝑖 𝑃𝑟𝑜𝑏𝑎𝐹𝑎𝑖𝑙𝑙𝑖𝑡𝑒 < 𝑅𝑎𝑛𝑑𝑜𝑚()
• 𝑇𝑥𝑅𝑒𝑐 taux de recouvrement ;
𝑀(𝑡, 𝑗) = • NS désigne le nombre de
simulations ;
• 𝑅𝑎𝑛𝑑𝑜𝑚() est un nombre
𝑀(𝑡), 𝑠𝑖𝑛𝑜𝑛 compris entre 0 et 1 et généré de
façon aléatoire.
𝑁𝑆
1
̅ (𝑡) =
𝑀 ∑ 𝑀 (𝑡, 𝑗)
𝑁𝑆
𝑗=1
47
III.2.1. Flux de trésorerie entrants
Les flux de trésorerie entrants sont principalement composés des coupons perçus et des
remboursements d’obligations d’Etats et d’entreprises en portefeuille ; les dividendes perçus sur
les actions sont supposés négligeables.
En situation de run-off, la structure des flux entrants se présentent dans le temps comme suit :
6 583
6 531
4 044 4 318
3 421
2 782
1 525 1 715
1 084 1 105
746
359 46
4 4 4 85
2 016 2 021 2 026 2 031 2 036
Du fait que les obligations ont des durées de remboursement différentes et des valeurs nominales
différentes, les flux entrants ont une évolution non régulière.
Les flux sortants sont principalement des prestations de rachats partiels, de rachats totaux, de
décès et des prestations de contrats échus.
En situation de run-off, la structure des flux sortants se présentent dans le temps comme suit :
21 621
14 615
9 895
6 685
4 538
3 057
2 013
1 6 11 16 21 26 31 36 41
Les flux sortants sont significatifs en première année du fait qu’une bonne partie, soit 10% des
provisions mathématiques, des contrats arrivent à échéance dans une année.
48
III. 2.3. Flux de trésorerie projetés
Suivant la formule de calcul présentée et sur la base de 5 000 simulations pour prendre en compte
le risque de survenance d’une faillite bancaire, avec une probabilité de 0,5% et un taux de
recouvrement choisi de 50% en cas de faillite, les valeurs des avoirs en banques projetées sur les
cinq (05) prochaines années sont présentées comme suit :
Valeur totale (en millions de FCFA) 61 738 49 757 35 107 24 000 14 208 5 170
Pour la détermination des flux futurs de trésorerie, le code Mathematica est présenté VII.4. du
programme joint en annexe 11.
La société dispose en portefeuilles les actifs de diverses catégories. Ces actifs ont été évalués au
moyen de différents modèles. Une présentation synthétique des modèles de valorisations pour
chaque type d’actif est fournie dans le tableau suivant :
Courbe de taux sans Courbe de taux construite à partir des titres publics
Obligations d'Etats
risque cotées, avec le modèle de Nelson-Siegel.
Courbe de taux
construite à partir des Courbe de taux construite émises par des entreprises,
Obligations de sociétés
obligations émises par avec le modèle de Nelson-Siegel.
des entreprises
49
CHAPITRE 2 : MODELISATION STOCHASTIQUE DU PASSIF DE LA SOCIETE
La valeur économique du passif de la société est la question qui est traitée dans ce chapitre. La
société commercialise plusieurs produits qui peuvent être regroupés en deux (02) catégories :
• les produits épargne dont certains comportent une garantie complémentaire décès ;
Les engagements relatifs à ces produits sont examinés et valorisés dans chacune des sections ci-
après. Sont exposés d’abord les principes généraux de l’évaluation des provisions techniques
(Section 1), ensuite le best estimate des provisions techniques des produits d’épargne (Section 2)
et enfin celui des provisions techniques des produits décès (Section 3).
Les principes de Solvabilité 2 relatifs à l’évaluation des provisions techniques constituent une
nouveauté en comparaison des règles de calcul de Solvabilité 1. Le principe de la vision économique
du bilan, c’est-à-dire l’approche en juste valeur, modifie profondément les méthodes de calcul des
provisions techniques dont les principes sont rappelés infra.
I. Principes de calcul
La Directive Solvabilité 2 a réaffirmé que le calcul des provisions techniques doit, d’une part, être
compatible avec l’évaluation des actifs et autres passifs et, d’autre part, être conforme à l’évolution
internationale en matière de comptabilité et de contrôle (référence faite aux normes ISA/IFRS).
Les informations fournies par les marchés financiers ainsi que les données de marché relatives aux
risques de souscription devront être utilisées pour calculer les provisions techniques. Ce calcul
devra être cohérent avec les informations fournies par les marchés financiers.
Cette valeur correspond donc au montant qu’une autre entreprise d’assurances serait
probablement amenée à demander pour reprendre et honorer les engagements y relatifs.
50
I.4. Principes de la prudence, de la fiabilité et de l’objectivité
Les provisions techniques devront être calculées d’une manière prudente, fiable et objective.
L’évaluation du best estimate des engagements pour les contrats d’épargne en unité monétaire
constitue un sujet complexe du fait de la forte dépendance entre les prestations et les
performances financières de l’actif, induite par les risques biologiques, comportementaux et
économiques des assurés.
La juste appréciation de cette dépendance n’est pas aisée. La politique de gestion de l’actif de
l’assureur peut aussi avoir un impact significatif sur le best estimate quel que soit l’univers des
risques imputables aux assurés.
Le best estimate d’un produit épargne n’est donc pas unique et est normatif. Un modèle simple
d’évaluation présentant une certaine robustesse est une solution pertinente, Planchet et al. [2014].
La valeur de rachat d’un contrat épargne, à la date t, est donnée par l’expression :
𝑡 Où :
𝑃𝑀(𝑡) = 𝑉𝑅(𝑡) exp (− ∫ ( 𝜇(𝑢) )𝑑𝑢)
0
• 𝑉𝑅(𝑡) est la valeur de rachat en t
• 𝜇(𝑡) est le taux de sortie instantanée ;
• 𝑃𝑀(𝑡 ) = 𝑉𝑅(𝑡 ) 𝑆(𝑡 ) •
𝑡
𝑆(𝑡) = exp(− ∫0 𝜇(𝑢)𝑑𝑢)
Le taux servi 𝑟𝑠 (𝑡) dépend des performances financières de l’actif et de la politique de revalorisation
des contrats de l’assureur. Cela pose une difficulté majeure dans la mise en œuvre du calcul du best
estimate d’un tel contrat ; la dynamique de la provision mathématique 𝑃𝑀(𝑡) étant complexe à
modéliser.
51
En pratique, l’on a recours à la simulation pour le calcul du best estimate. Si cela permet de décrire
la dynamique des flux, la lourdeur des calculs rend cette méthode difficile à utiliser, à paramétrer
et à maintenir.
Une approche intéressante proposée par Planchet et al. [2014], pour le calcul du best estimate des
contrats d’épargne via une formule explicite, sans recourir à des simulations consommatrices de
temps, est la spécification de la dynamique du taux servi. C’est cette approche qui est retenue dans
le cadre de ce mémoire, à une exception près où la prise en compte des rachats partiels dans
l’évaluation du best estimate se fera par simulation ; les rachats partiels ayant un effet de
dépréciation sur les provisions mathématiques.
Après plusieurs manipulations dont les détails sont exposés en annexe 9, le best estimate d’un flux
de prestation est donné par l’expression :
Où :
𝐵𝐸𝑇(𝑇) = 𝔼𝑄 (𝐵𝐸𝑇 𝐹 (𝑇))
• 𝜇𝑅 (𝑡) est le taux de sortie instantanée par rachat
𝑇 total ;
𝐵𝐸𝑇(𝑇) = 𝑉𝑅(0)𝔼𝑄 (∫0 𝑆𝐷 (𝑡) 𝑆𝑅 (𝑡) (𝜇𝐷 (𝑡) + 𝜇𝑅 (𝑡) −
• 𝜇𝐷 (𝑡) est le taux de sortie instantanée par décès ;
𝑡 𝑡
𝜇𝐷 (𝑡)𝜇𝑅 (𝑡)) 𝑒𝑥𝑝 (∫0 (𝑟𝑠 (𝑢) − 𝑟(𝑢))𝑑𝑢) 𝑑𝑡 + • 𝑆𝑅 (𝑡) = 𝑒𝑥𝑝(− ∫0 𝜇𝑅 (𝑢)𝑑𝑢) est la fonction de survie
des décès ;
𝑇
𝑆𝐷 (𝑇) 𝑆𝑅 (𝑇) 𝑒𝑥𝑝 (∫0 (𝑟𝑠 (𝑢) − 𝑟(𝑢))𝑑𝑢)); • 𝑡
𝑆𝐷 (𝑡) = 𝑒𝑥𝑝(− ∫0 𝜇𝐷 (𝑢)𝑑𝑢) est la fonction de
survie des décès.
Le best estimate dépend de l’écart entre le taux de rendement du contrat (taux servi par l’assureur)
et le taux sans risque noté 𝜔(𝑡) = 𝑟𝑠 (𝑡) − 𝑟(𝑡).
II.1.4.1. Expression
Equation Paramètres
Où :
𝑑𝜔(𝑡) = 𝑘𝜔 (𝜔∞ − 𝜔(𝑡))𝑑𝑡 + 𝜎𝜔 𝑑𝐵𝜔 • 𝑘𝜔 est la capacité de réaction de l’assureur pour ajuster son taux servi ;
• 𝜔∞ est l’écart de taux à long terme ;
• 𝜎𝜔 est la volatilité de l’écart avec le taux servi;
• 𝐵𝜔 un mouvement brownien standard.
52
II.1.4.2. Calibrage des paramètres
La démarche de détermination des paramètres est exposée en annexe 10. Les valeurs obtenues
sont les suivantes :
La comparaison de l’écart de taux servi, obtenu selon la méthode décrite dans l’annexe 10 et l’écart
de taux projeté suivant le modèle ci-dessus, sont présentés comme suit :
Figure 13 : Comparaison des courbes d’ajustement du modèle et des données générés de l’écart de taux
Le code R ayant permis de déterminer les paramètres de l’écart de taux ainsi que de son tracé est
présenté en annexe 10.
Le contrat épargne laisse la faculté à l’assuré de racheter son contrat avant le terme initialement
fixé. Cette option dépend de certains facteurs exogènes et propres à l’assuré lui-même. Les
facteurs non exhaustifs susceptibles d’influer sur les rachats (partiels et totaux) sont notamment
la durée de détention du contrat, l’âge à la souscription, le niveau de richesse de l’assuré, le secteur
d’activité de l’assuré, l’anciennement dans son activité, le nombres de personnes dépendantes
dans le foyer, la rentabilité du contrat.
53
Les rachats structurels 𝜇𝑠 (𝑡) sont indépendants de la rentabilité du contrat. Quant aux rachats
conjoncturels, ils dépendent de l’écart entre le taux servi et le taux sans risque.
Un modèle simple pour les rachats conjoncturels comme l’a préconisé Planchet et al. [2014], est
retenu et est de la forme :
Equation Explication
Cette expression traduit l’effet de la baisse des rachats
𝜇𝑐 (𝜔(𝑡)) = −𝜂 𝜔(𝑡) lorsque le taux servi par l’assureur est supérieur au taux sans
risque et l’effet de la hausse des rachats dans le cas contraire.
𝜇𝑐 (𝜔(𝑡)) = −𝜂(𝑟𝑠 (𝑡) − 𝑟(𝑡) )
Cet effet est symbolisé par le paramètre 𝜂.
Equation Paramètres
Où :
𝑡
𝑆𝑅 (𝑡) = exp (− ∫ 𝜇𝑅 (𝑢)𝑑𝑢 ) •
𝑡
𝑆𝑆 (𝑡) = exp(− ∫0 𝜇𝑠 (𝑡)𝑑𝑢) est la fonction de survie des
0
rachats structurels ;
𝑡
𝑡 • 𝑆𝐶 (𝑡) = exp(− ∫0 𝜇𝑐 (𝜔(𝑡))𝑑𝑢) est la fonction de survie
𝑆𝑅 (𝑡) = 𝑒𝑥𝑝 (− ∫ (𝜇𝑠 (𝑡) + 𝜇𝑐 (𝜔(𝑡))𝑑𝑢) des rachats conjoncturels.
0
Avec cette spécification de la fonction de survie des rachats et, sans perte de généralités, en
suppose que : 𝑉𝑅(0) = 1, l’expression du best estimate revient, après plusieurs manipulations (cf.
annexe 9 pour la démonstration inspirée de Planchet [2014]11), à la forme ci-après :
Equation Composante
𝑇 Où :
𝐵𝐸𝑇(𝑇) = 𝑉𝑅(0)𝔼𝑄 (∫0 𝑆𝐷 (𝑡) 𝑆𝑅 (𝑡) (𝜇𝐷 (𝑡) + 𝜇𝑅 (𝑡) −
𝑡
𝑡 • 𝜃1 (𝑡) = 𝔼𝑄 (exp(∫0 (𝜔(𝑢) −
𝜇𝐷 (𝑡)𝜇𝑅 (𝑡)) exp (∫0 (𝑟𝑠 (𝑢) − 𝑟(𝑢))𝑑𝑢 ) 𝑑𝑡 +
𝜇𝑐 (𝜔(𝑡)))𝑑𝑢))
𝑇
𝑆𝐷 (𝑇) 𝑆𝑅 (𝑇) exp (∫0 (𝑟𝑠 (𝑢) − 𝑟(𝑢))𝑑𝑢 )) ; 𝑡
• 𝜃2 (𝑡) = 𝔼𝑄 (𝜇𝑐 (𝜔(𝑡)) exp(∫0 (𝜔(𝑢) −
𝜇𝑐 (𝜔(𝑡)))𝑑𝑢))
𝑇 𝑡
• 𝑆𝑆 (𝑡) = exp(− ∫0 𝜇𝑠 (𝑡)𝑑𝑢) est la fonction
𝐵𝐸𝑇(𝑇) = ∫ 𝑆𝐷 (𝑡) 𝑆𝑆 (𝑡)( (𝜇𝐷 (𝑡) + 𝜇𝑠 (𝑡) − 𝜇𝐷 (𝑡)𝜇𝑆 (𝑡))𝜃1 (𝑡)
0
de survie des rachats structurels.
11 La démonstration est présentée à la page 134 du livre GUIBERT Quentin et la « Solvabilité prospective en
assurance, Méthodes quantitatives pour l’ORSA », Economica, 1ère édition, 2014.
54
Equation
𝑇
𝑆𝐷 (𝑘 − 1) − 𝑆𝐷 (𝑘) 𝑆𝑆 (𝑘 − 1) − 𝑆𝑆 (𝑘) 𝑆𝐷 (𝑘 − 1) − 𝑆𝐷 (𝑘) 𝑆𝑆 (𝑘 − 1) − 𝑆𝑆 (𝑘)
𝐵𝐸𝑇(0, 𝑇) = ∑ 𝑆𝐷 (𝑘 − 1) 𝑆𝑆 (𝑘 − 1) (( + − )𝜃1 (𝑘)
𝑆𝐷 (𝑘 − 1) 𝑆𝑆 (𝑘 − 1) 𝑆𝐷 (𝑘 − 1) 𝑆𝑆 (𝑘 − 1)
𝑘=0
Ou plus généralement :
𝑇
𝑆𝐷 (u − t − 1) − 𝑆𝐷 (𝑢 − 𝑡)
𝐵𝐸𝑇(𝑡, 𝑇) = ∑ 𝑆𝐷 (𝑢 − 𝑡 − 1) 𝑆𝑆 (𝑢 − 𝑡 − 1) ((
𝑆𝐷 (u − t − 1)
𝑢=t+1
𝑆𝑆 (𝑢 − 𝑡 − 1) − 𝑆𝑆 (𝑢 − 𝑡) 𝑆𝐷 (u − t − 1) − 𝑆𝐷 (𝑢 − 𝑡) 𝑆𝑆 (𝑢 − 𝑡 − 1) − 𝑆𝑆 (𝑢 − 𝑡)
+ − )𝜃1 (𝑢 − 𝑡) + 𝜃2 (𝑢 − 𝑡))
𝑆𝑆 (𝑢 − 𝑡 − 1) 𝑆𝐷 (u − t − 1) 𝑆𝑆 (𝑢 − 𝑡 − 1)
Pour prendre en compte la possibilité que le contrat fasse l’objet d’un rachat partiel, à une date k
donnée, l’expression du best estimate est obtenue en pratique par simulation dans le logiciel
Mathematica. La formule simulée est la suivante :
Equation Composantes
Où :
𝑇𝑥𝑅𝑃. 𝑃𝑀(𝑡) 𝑒 −𝑟(1)+(1 − 𝑇𝑥𝑅𝑃). 𝑃𝑀(𝑡) 𝐵𝐸𝑇(𝑡, 𝑇)., 𝑠𝑖 𝑃𝑟𝑎𝑏𝑎𝑅𝑃 (𝑡) <𝑅𝑎𝑛𝑑𝑜𝑚()
• 𝑇𝑥𝑅𝑃 est le taux de
récupération de de la
𝐵𝐸𝑇 (𝑡, 𝑇, 𝑗) = PM en cas de rachat
partiel ;
• 𝑅𝑎𝑛𝑑𝑜𝑚() est un
𝑃𝑀(𝑡) 𝐵𝐸𝑇(𝑡, 𝑇), 𝑠𝑖𝑛𝑜𝑛 nombre aléatoire
généré entre 0 et 1 ;
𝑁𝑆
1 • NS désigne le nombre
̅̅̅̅̅̅̅(𝑡, 𝑇) =
𝐵𝐸𝑇 ∑ 𝐵𝐸𝑇 (𝑡, 𝑇, 𝑗)
𝑁𝑆 de simulations.
𝑗=1
Le best estimate d’un contrat Décès est la somme actualisée des flux probables futurs déterminés
ou déterminables. Son évaluation est simple du fait de l’absence d’interaction entre le passif et les
capitaux garantis.
Equation Composantes
𝑇 Où :
𝑆𝐷 (𝑘 − 1) − 𝑆𝐷 (𝑘) 𝐶𝑘
𝐵𝐸𝑇(𝑇) = ∑ 𝑆𝐷 (𝑘 − 1) • 𝐶𝑘 est le capital garanti en k ;
𝑆𝐷 (𝑘 − 1) (1 + 𝑟)𝑘
𝑘=0 • 𝑟 est le taux sans risque.
55
La présentation des principes de calcul ainsi faite, la valorisation des garanties du portefeuille de la
société s’en trouve facilitée. Ce sont ces principes et formules de calcul qui sont traduits dans le
logiciel Mathematica pour évaluer les montants du best estimate des provisions techniques.
Les principes exposés dans la section 1 sont utilisés dans la présente section pour la valorisation des
produits épargne commercialisés par la société.
La société commercialise divers produits d’épargne dont les provisions mathématiques évaluées
suivant les principes de Solvabilité 1 s’élèvent à 79 556 millions de FCFA dont 47 679 millions au titre
de contrats épargne simple et 31 877 millions de FCFA au titre de contrats épargne avec option
décès. Elles sont réparties comme suit :
m
Figure 14 : Réparation des provisions mathématiques des produits épargne simple en fonction de la durée résiduelle
du contrat
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41
Les provisions mathématiques relatives aux contrats à échoir dans un (01) s’élèvent à 5 310 millions
de FCFA.
La plupart des contrats du produit épargne 2 arrivent à échéance dans 16 ans. Ce qui explique le pic
à la seizième année avec un montant des provisions mathématiques de 7 869 millions de FCFA. Le
portefeuille des produits épargne simple s’éteint totalement dans 42 ans.
56
I.2. Produits épargne avec option décès
La répartition des provisions mathématiques des produits épargne avec option décès en fonction
de la durée résiduelle de l’engagement se présente comme suit :
Figure 15 : Réparation des provisions mathématiques des produits épargne avec Option en fonction de la durée
résiduelle du contrat
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45
Les provisions mathématiques relatives aux contrats à échoir dans un (01) s’élèvent à 2 561 millions
de FCFA. Le portefeuille des produits épargne avec option décès s’éteint totalement dans 41 ans.
Le rachat partiel est une option offerte à l’assuré consistant à récupérer une partie de la provision
mathématique de son contrat. Cette option a pour effet d’entrainer une réduction de la provision
mathématique, mais ne met pas fin au contrat.
Pour le portefeuille étudié, les flux générés par ces rachats partiels sont importants et ne sauraient
être négligés dans le calcul du best estimate des engagements.
Sur les cinq (05) dernières années, les flux des rachats partiels se présentent comme suit :
Se basant sur les statistiques des années 2012 à 2016, leur répartition en fonction de la durée qui
s’est écoulée entre la date d’effet et la date de rachat partiel est présentée comme suit :
57
Figure 16 : Répartition des rachats partiels par durée de détention du contrat
Pour la détermination du paramètre de la loi suivie par les rachats partiels et pour le tracé du
graphique ci-dessus, le code Mathematica, est présenté au III. du programme joint en annexe 11.
Plusieurs modèles dans la littérature permettent de modéliser les options prévues dans les contrats
d’assurances. On suppose par simplification que les rachats suivent une loi exponentielle de
paramètre λ1 (l’explication du choix de cette loi est donnée en annexe 5).
1
λ1 =
𝑑𝑢𝑟é𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑎𝑐ℎ𝑎𝑡 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒𝑙
1
λ1 =
8,74
λ1 = 0,1145
Soit T, la variable aléatoire mesurant la durée entre la date d’effet et la date de rachat partiel.
58
II.1.3. Taux de récupération moyen au titre des rachats partiels
Les statistiques du taux de récupération des rachats partiels se présentent comme suit :
Le taux moyen de récupération des rachats partiel est de 2%. Ce taux est retenu pour estimer les
flux de rachats partiels.
Equation Composantes
𝑡 Où :
𝑃𝑀(𝑡) = 𝑃𝑀(𝑡 − 1) exp (∫ ( 𝑟(𝑢) + 𝜔(𝑢) − 𝜇(𝑢))𝑑𝑢 ) • 𝜇(𝑡) = 𝜇𝐷 (𝑡) + 𝜇𝑅 (𝑡) −
𝑡−1 𝜇𝐷 (𝑡)𝜇𝑅 (𝑡)
• 𝑟𝑠 est le taux servi ;
𝑃𝑀(𝑡) ≈ 𝑃𝑀(𝑡 − 1). ( 𝑟(𝑡 − 1) + 𝜔(𝑡 − 1))(1 − 𝑃𝑟𝑜𝑏𝑎𝑅𝑇(𝑡)𝑃𝑟𝑜𝑏𝑎 𝑑𝑒 𝑑é𝑐è𝑠(𝑡) )
• 𝜔 l’écart entre le taux servi rs et le
taux sans risque r ;
𝑆𝐷 (𝑡 − 1) − 𝑆𝐷 (𝑡) 𝑆𝑅 (𝑡 − 1) − 𝑆𝑅 𝑡
𝑃𝑀(𝑡) ≈ 𝑃𝑀(𝑡 − 1). ( 𝑟(𝑡 − 1) + 𝜔(𝑡 − 1))(1 − ) • 𝜔(𝑡) = 𝑟𝑠 (𝑡) − 𝑟(𝑡) ;
𝑆𝐷 (𝑡 − 1) 𝑆𝑅 (𝑡 − 1)
• 𝑃𝑟𝑜𝑏𝑎𝑅𝑃, probabilité de rachat.
Le code Mathematica pour le calcul de la provision mathématique PM, est au VII.3. du programme
joint en annexe 11.
Equation Composantes
Où :
𝑇𝑥𝑅𝑃. 𝑃𝑀(𝑡 − 1), 𝑠𝑖 𝑃𝑟𝑎𝑏𝑎𝑅𝑃(𝑡) < 𝑅𝑎𝑛𝑑𝑜𝑚(), • 𝑇𝑥𝑅𝑃 est le taux de récupération
𝐹𝑙𝑢𝑥 𝑅𝑃 (𝑡, 𝑗) = de de la PM en cas de rachat
partiel ;
0, 𝑠𝑖𝑛𝑜𝑛
• NS désigne le nombre de
simulations ;
𝑁𝑆 • 𝑅𝑎𝑛𝑑𝑜𝑚() est un nombre
1 aléatoire généré entre 0 et 1 ;
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐹𝑙𝑢𝑥 𝑅𝑃 (𝑡) = ∑ 𝐹𝑙𝑢𝑥 𝑅𝑃 (𝑡, 𝑗)
𝑁𝑆
𝑗=1
59
Figure 17 : Répartition des flux de rachats partiels (en millions de FCFA) projetés dans le temps
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43
Le code Mathematica pour le calcul et l’exportation sous format Excel des résultats des flux de
rachats partiels, est au VII.6. du programme joint en annexe 11.
Le rachat total est une option offerte à l’assuré consistant à récupérer la totalité de la provision
mathématique. Le rachat total met fin au contrat.
Sur les cinq (05) dernières années, les flux des rachats totaux structurels se présentent comme
suit :
Se basant sur les statistiques des années 2012 à 2016, leur évolution en fonction de la durée écoulée
entre la date d’effet et la date de rachat total est présentée comme suit :
Figure 18 : Répartition des rachats totaux structurels par durée de détention du contrat
60
Pour la détermination du paramètre de la loi suivie par les rachats totaux structurels et pour le tracé
du graphique ci-dessus, le code Mathematica est présenté au IV. du programme joint en annexe 11.
Tout comme le cas des rachats partiels, plusieurs modèles dans la littérature permettent de
modéliser les options de rachat totaux prévues dans les contrats d’assurance.
On supposera par simplification que les rachats structurels suivent une loi exponentielle de
paramètre λ2 .
1
λ2 =
𝑑𝑢𝑟é𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑎𝑐ℎ𝑎𝑡 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙
1
λ2 =
5,44
λ2 = 0,1838
Soit T, la variable aléatoire mesurant la durée entre la date d’effet et la date de rachat total.
Equation Composantes
• à t< 10 ans : Où
𝐹𝑙𝑢𝑥 𝑅𝑇 (𝑡) ≈ (1 − 𝑃é𝑛𝑎𝑙𝑖𝑡é 𝑟𝑎𝑐ℎ𝑎𝑡)𝑃𝑀(𝑡 − 1)𝑆𝑅 (𝑡 − 1)𝑆𝐷 (𝑡 − 1)𝑞𝑟 (𝑡) • 𝑞𝑟 (𝑡) = 𝑃𝑟𝑜𝑏𝑎 𝑑𝑒 𝑟𝑎𝑐ℎ𝑎𝑡 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑒𝑛 𝑡
𝑆𝑅 (𝑡−1)−𝑆𝑅 (𝑡)
• 𝑞𝑟 (𝑡) =
• à t≥ 10 ans : 𝑆𝑅 (𝑡−1)
61
II.2.4. Flux probables de rachats totaux
Figure 19 : Répartition des flux de rachats totaux (en millions de FCFA) projetés dans le temps
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43
Le code Mathematica pour le calcul et l’exportation sous format Excel des résultats des flux de
rachats totaux structurels, est présenté au VII.6. du programme joint en annexe 11.
Equation Composantes
Où :
𝐹𝑙𝑢𝑥 𝐷𝑒𝑐𝑒𝑠 (𝑡) ≈ 𝑃𝑀(𝑡 − 1)𝑆𝑅 (𝑡 − 1)𝑆𝐷 (𝑡 − 1)𝑞𝑑 (𝑡 − 1) • 𝑞𝑑 (𝑡) =
𝑆𝐷 (𝑡)−𝑆𝐷 (𝑡+1)
=
𝑙(𝑥)−𝑙(𝑥+𝑡)
𝑆𝐷 (𝑡) 𝑙(𝑥)
A ces flux, est ajouté le flux relatif à la garantie optionnelle décès. Le capital garanti est la valeur de
la provision mathématique à la date du décès sans qu’elle puisse être inférieure à 200 000 FCFA et
supérieure à 2 000 000 FCFA.
• Si 200 000 < PM(t) < 2 000 000, Capital décès garanti en (t) = PM(t) ;
62
II.3.2. Flux probables de décès
Figure 20 : Répartition des flux de décès (en millions de FCFA) projetés dans le temps
700
600
500
400
300
200
100
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43
Le code Mathematica pour le calcul et l’exportation sous format Excel des résultats des flux de
décès, est présenté au VII.6. du programme joint en annexe 11.
Les sorties à terme sont les contrats n’ayant fait l’objet ni de rachat partiel, ni de décès mais échus
dans l’année.
Figure 21 : Répartition des flux des échéances à terme (en millions de FCFA) projetés dans le temps
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43
63
Le code Mathematica pour le calcul et l’exportation sous forme Excel des résultats des flux
terminaux, est présenté au VII.6. du programme joint en annexe 11.
Les projections du best estimate sur un horizon de cinq (05) ans sont résumées par produit comme
suit :
Tableau 11 : Montant du best estimate par produit épargne sur les cinq (05) prochaines années
Produit BE0 BE1 BE2 BE3 BE4
Produit épargne 1 13 218 11 756 11 263 10 857 10 464
Produit épargne 2 12 340 9 123 7 986 6 984 6 172
Produit épargne 3 11 039 10 556 10 289 9 994 9 747
Produit épargne 4 8 022 8 229 8 419 8 625 8 816
Produit épargne 5 5 726 5 182 4 622 4 323 4 138
Produit épargne 6 4 372 4 530 4 653 4 783 4 910
Produit épargne 7 3 179 3 091 3 036 2 892 2 842
Produit épargne 8 220 199 202 205 206
Total 58 115 52 666 50 471 48 662 47 296
III.1.2. Analyse
Figure 22 : Evolution du best estimate des produits épargne simple (en millions de FCFA) dans le temps
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43
Une bonne partie des contrats arrive à échéance dans un an. Ce qui fait que le best estimate en
année 1, qui est de 58 115 millions de FCFA, baisse accentuée en année 2 et une baisse régulière
jusqu’à la fin de l’année 16 avant de connaitre une chute après cette date.
Les projections du best estimate sur un horizon de cinq (05) ans sont résumées par produit comme
suit :
64
Tableau 12 : Best estimate par produit épargne avec option décès sur les cinq (05) prochaines années
Produit BE0 BE1 BE2 BE3 BE4
Produit épargne avec option Décès 1 17 739 17 107 16 879 16 627 16 465
Produit épargne avec option Décès 2 16 630 15 361 14 886 14 365 13 994
Produit épargne avec option Décès 3 2 611 2 595 2 619 2 654 2 681
Produit épargne avec option Décès 4 2 261 1 849 1 766 1 659 1 378
Produit épargne avec option Décès 5 183 188 192 197 202
Produit épargne avec option Décès 6 106 109 110 111 112
Produit épargne avec option Décès 7 66 65 65 61 62
Produit épargne avec option Décès 8 59 61 62 63 65
Produit épargne avec option Décès 9 11 10 11 11 11
Produit épargne avec option Décès 10 4 4 4 4 4
Total 39 668 37 348 36 594 35 754 34 973
III.2.2. Analyse
Figure 23 : Evolution du best estimate des produits épargne avec Option Décès (en millions de FCFA) dans le temps
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43
Les produits décès en portefeuille sont des contrats de prévoyances décès collectives souscrits par
des entreprises au profit de leurs salariés. Ces contrats sont annuels et se reconduisent par tacite
reconduction, à charge pour la partie qui souhaite résilier le contrat d’en informer l’autre partie à
l’avance.
L’observation de la durée de présence des contrats dans le portefeuille indique que ces contrats ne
seront pas résiliés à court terme. Ces conditions permettent ainsi de formuler l’hypothèse selon
laquelle, le paiement de la prime est obligatoire pour un cours terme. Le best estimate est évalué
suivant cette hypothèse.
Les provisions mathématiques de ces contrats se chiffrent à 745 millions de FCFA et sont reparties
par produit comme suit (montant en millions de FCFA) :
65
Tableau 13 : Provisions mathématiques par type de produit décès
Type Produits Provisions mathématiques
Produit Décès 1 586
Produit Décès 2 106
Décès
Produit Décès 3 54
Total Décès 745
Ces contrats étant annuels et se reconduisant par tacite reconduction, l’expression du best estimate
est donnée comme suit :
Equation Composantes
Où :
𝑆𝐷 (𝑡 − 1) − 𝑆𝐷 (𝑡) 𝐶
𝐵𝐸𝑇(𝑡) = 𝑆𝐷 (𝑡 − 1). . • C est le capital garanti ;
𝑆𝐷 (𝑡 − 1) (1 + 𝑟)
• 𝑟 est le taux sans risque.
Les projections du best estimate (montant en millions de FCFA) sur un horizon de cinq (05) ans sont
résumées par produit comme suit :
Tableau 14 : Montant du best estimate par produit décès sur les cinq (05) prochaines années
Figure 24 : Evolution du best estimate des produits Décès (en millions de FCFA) dans le temps
1 000
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43
66
Le best estimate s’amplifie du fait de l’augmentation de l’âge des assurés qui entraine une mortalité
relativement plus élevée.
Quant à la baisse drastique à la 16ème année, elle s’explique par la sortie des contrats du produit 1
reconductible sur une durée maximale de seize (16) ans.
Le code Mathematica pour le calcul et l’exportation sous format Excel des résultats du best
estimate, est présenté au VII.6. du programme joint en annexe 11.
Ce chapitre a permis de comprendre l’évaluation best estimate des engagements de deux types de
contrats des contrats commercialisés par la société : épargne et décès. La méthode du best
estimate exposée ci-dessus, permet de contourner celle des simulations, consommatrice de temps.
L’évaluation des passifs d’assurances vie suivant les principes de Solvabilité 2 est une notion dont
la mise en œuvre n’est pas aisée du fait des interactions entre les performances financières de
l’actif, de la politique de distribution des bénéfices techniques et financiers de l’assuré et le
comportement des assurés.
67
Conclusion partielle de la partie
Cette partie a permis de mettre en évidence les modèles de détermination des valeurs de marché
de l’actif et du passif de la société.
S’agissant de la valorisation de l’actif, les règles d’évaluation des différents titres détenus ont été
d’abord exposées. Les titres ont été ensuite valorisés. La société a en portefeuille, des obligations
d’Etats et autres valeurs émises par les institutions financières, des obligations d’entreprises, des
actions cotées et non cotées et des avoirs en banques sous forme de dépôts à terme.
Les obligations d’Etats ont été valorisées avec la courbe de taux sans risque et les obligations
d’entreprises ont été évaluées avec la courbe de taux construite des obligations d’entreprises en
circulation sur le marché boursier. Les courbes de taux sont l’œuvre des travaux de GBONGUE et
al.[2017] qui ont proposé un GSE pertinent pour la zone CIPRES et par ricochet pour la zone CIMA.
Les actions ont été évaluées avec le modèle Black & Scholes et les avoirs en banques avec la courbe
de taux sans risque à un an.
S’agissant de la valorisation du passif, les principes ont d’abord été exposés. Le portefeuille de la
société est à majorité composé par des produits épargne et accessoirement des produits décès. La
valorisation des produits épargne, un peu complexe du fait des dépendances avec les
performances financières de l’actif, a été ensuite présentée en prenant en compte cette
dépendance induite par le comportement de l’assuré et même par celui de l’assureur.
La troisième partie, se penche sur la détermination du capital économique nécessaire pour garantir
le respect des engagements de la société vis-à-vis des assurés et bénéficiaires des contrats
d’assurances.
68
TROISIEME PARTIE : EVALUATION DE LA SOLVABILITE PROSPECTIVE DE LA SOCIETE
Dans cette dernière partie, il est question de déterminer le SCR, à partir des valeurs de marché de
l’actif et de passif, obtenues dans la partie précédente.
Les modèles utilisés peuvent souffrir de quelques imperfections. Les conditions économiques et le
comportement des assurés peuvent tout aussi varier.
Pour toutes ces raisons, il convient de relever les spécifications de la modélisation (Chapitre 1) avant
de tester la sensiblité du SCR aux variations de certains paramètres (Chapitre 2).
Le calcul du SCR repose sur la dynamique de l’actif net qui suppose de connaitre, les dynamiques
des composantes du bilan : l’actif global en valeur de marché et le passif global en valeur
économique.
L’actif a plusieurs composantes dont les règles de valorisation ont été exposées dans la deuxième
partie. Il est ici question de rappeler ces formules de calcul et de présenter celle de l’actif global
avant de procéder à la détermination du montant de l’actif net.
Les dynamiques des différentes composantes de l’actif ont été présentées dans la deuxième partie
du mémoire. Il s’agit ici de donner la description de l’actif global qui n’est autre que la somme des
dynamiques de chaque sous-groupe d’actifs détenus en portefeuille que sont les obligations d’Etat,
les obligations des entreprises, les actions cotées et le monétaire.
La valeur de l’obligation i et la valeur totale des obligations d’Etats en portefeuille sont exprimées
comme suit :
69
Désignation Equation Composantes
𝑛𝑖 Où :
La valeur de l’obligation 𝑐𝑖 𝑉𝑅𝑖 𝑉𝑅𝑖
𝑉𝑂𝑖 (𝑡) = ∑ +
(1 + 𝑟𝑘 )𝑘 (1 + 𝑟𝑘 )𝑛𝑖 • 𝑉𝑅𝑖 est la valeur de remboursement
d’Etat i : 𝑘=1 de l’obligation à l’échéance 𝑛𝑖 ;
• 𝑐𝑖 le coupon (en %) versé aux périodes
𝑘 (𝑘 ≤ 𝑛𝑖 ) ;
La valeur totale des
• 𝑟𝑘 est le taux observé à la date k sur la
obligations d’Etats en 𝑁𝑏 𝑛𝑖 courbe de taux sans risque ;
𝑐𝑖 𝑉𝑅𝑖 𝑉𝑅𝑖
portefeuille: 𝑉𝑇𝑂𝐸(𝑡) = ∑ (∑ + ) • 𝑁𝑏 est le nombre d’obligations d’Etats
(1 + 𝑟𝑘 )𝑘 (1 + 𝑟𝑘 )𝑛𝑖
𝑖=1 𝑘=1 en portefeuille.
I.1.3. Actions
La valeur de l’action i et la valeur totale des actions en portefeuille sont exprimées comme suit :
I.1.4. Monétaire
La valeur du monétaire en t :
70
La valeur totale du monétaire simulée en t :
Equation Composantes
Où :
𝑇𝑥. 𝑅𝑒𝑐. 𝑉𝑇𝑀(𝑡), 𝑠𝑖 𝑃𝑟𝑜𝑏𝑎𝐹𝑎𝑖𝑙𝑙𝑖𝑡𝑒 < 𝑅𝑎𝑛𝑑𝑜𝑚() • 𝑇𝑥. 𝑅𝑒𝑐 taux de recouvrement,
𝑉𝑇𝑀(𝑡, 𝑗) = • NS désigne le nombre de simulations
• 𝑅𝑎𝑛𝑑𝑜𝑚() est, un nombre aléatoire généré
𝑉𝑇𝑀(𝑡), 𝑠𝑖𝑛𝑜𝑛 entre 0 et 1.
𝑁𝑆
1
̅̅̅̅̅̅ (𝑡) =
𝑉𝑇𝑀 ∑ 𝑉𝑇𝑀 (𝑡, 𝑗)
𝑁𝑆
𝑗=1
Désignation Equation
𝑉𝑇𝐴(𝑡) = 𝑉𝑇𝑂𝐸(𝑡) + 𝑉𝑇𝑂𝑆(𝑡) + 𝑉𝑇𝐴𝑐(𝑡) + 𝑉𝑇𝑀(𝑡)
𝑁𝑏 𝑛𝑖
𝑐𝑖 𝑉𝑅𝑖 𝑉𝑅𝑖
𝑉𝑇𝐴(𝑡) = ∑(∑ 𝑘
+ )
La valeur totale de (1 + 𝑟𝑘 ) (1 + 𝑟𝑘 )𝑛𝑖
𝑖=1 𝑘=1
l’actif global : 𝑠 𝑛𝑖𝑠 𝑐𝑖𝑠 𝑉𝑅𝑖𝑠 𝑉𝑅𝑖𝑠 1 𝜎𝑖2
+ ∑𝑁𝑏
𝑖=1 (∑𝑘=1 (1+𝑟 𝑠 )𝑘 + 𝑠 )+ ∑𝑁𝑎 𝑁𝑆 𝑖
𝑗=1 ∑𝑘=1 𝑆 (𝑡 − 1) 𝑒𝑥𝑝(𝜇𝑖 − + 𝜎𝑖 𝜀𝑖 (𝑡 − 1) +
𝑘 (1+𝑟𝑘𝑠 )𝑛𝑖 𝑁𝑆 2
√1 − 𝜌2 𝜎𝑟 𝜀𝑟 (𝑡 − 1))+ 𝑉𝑇𝑀
̅̅̅̅̅ (𝑡)
La valeur du best estimate d’un contrat épargne simple i et la valeur totale du best estimate sont
données par :
71
II.2. Produits épargne avec option décès
La valeur du best estimate d’un contrat épargne avec option décès i et la valeur totale du best
estimate sont données par :
épargnes :
L’expression du best estimate d’un contrat décès en portefeuille en t, est donné comme suit :
III.1. Expression
Désignation Equation
l’actif net global : 𝐴𝑁(𝑡) = 𝑉𝑇𝐴(𝑡) − (𝑉𝑇𝐵𝐸 𝐸𝑝(𝑡) + 𝑉𝑇𝐵𝐸 𝐸𝑝𝑂𝑑(𝑡) + 𝑉𝑇𝐵𝐸 𝐷𝑒𝑐(𝑡)
72
III.2. Distribution de l’actif net actualisé
Les valeurs des actifs et les valeurs du passif étant obtenues, la distribution de l’actif net actualisé
sur une année, se présente comme suit :
Figure 25 : Distribution de l’actif net (en millions de FCFA) une année après
Les valeurs prises par l’actif net actualisé sont toutes négatives. En année 1, les engagements sont
supérieurs à la valeur de marché de l’actif global.
Le code Mathematica pour le calcul de l’actif net global et pour le tracé de sa distribution, est
présenté au IX.1. du programme joint en annexe 11.
La spécification de l’équation du SCR est basée sur la notion de « Value at Risk » ou VaR qui est
préalablement présentée.
I. Notion de VaR
I.1. Signification
La « Value at Risk » ou VaR est une notion développée d’abord dans le monde financier pour
mesurer le risque de marché d’un portefeuille d’instruments financiers, avant d’être largement
repris dans les problématiques du secteur des assurances.
Elle correspond au montant de pertes qui ne devrait être dépassé qu’avec une probabilité donnée
sur un horizon de temps donné.
Soit X, la variable aléatoire mesurant le montant du sinistre engendré par un risque assuré donné.
73
Equation Composantes
𝑉𝑎𝑅𝛼 (𝑋) désigne concrètement le montant qui permettra de couvrir le sinistre engendré par le
risque X avec la probabilité 𝛼. Autrement, si une société, disposant d’un montant de ressources
égales à 𝑉𝑎𝑅𝛼 (𝑋), assure un risque unique X, sa probabilité de ruine est égale à 1 − 𝛼.
0.4
0.3
𝐷𝑒𝑛𝑠𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑋
0.2
𝑃𝑟𝑜𝑏𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝛼 0.1
𝑉𝑎𝑅𝛼 (𝑋)
3 2 1 1 2 3
Le SCR correspond au montant des fonds propres dont doit disposer une entreprise d’assurances
pour faire face à ses engagements à horizon d’un an et au niveau de confiance de 99,5%.
• L’horizon d’une année : il impose de pouvoir disposer de la distribution des fonds propres
économiques dans un an. Les fonds propres économiques en date initiale, sont une
grandeur déterministe alors qu’un an plus tard, ces fonds deviennent une variable aléatoire
dont les valeurs dépendent des nombreuses incertitudes (financières, démographiques,
74
…) qui se sont réalisées pendant l’année.
Equation Composantes
𝑡+1
𝑆𝐶𝑅(𝑡) = 𝐴𝑁(𝑡) − 𝑉𝑎𝑅𝑡 (𝐴𝑁(𝑡 + 1)𝑒 − ∫𝑡 𝑟(𝑢)𝑑𝑢
; 99,5%) Où 𝐴𝑁(𝑡) est l’actif net.
Le code Mathematica pour le calcul du SCR, est présenté au XI.5. du programme joint en annexe 11.
Pour rappel, la marge pour risque couvre les risques liés à l’écoulement des passifs sur la totalité
de leur durée. Elle est déterminée de façon à permettre le transfert ou la liquidation des
engagements d’assurances ou de réassurances.
La marge pour risque permet de prendre en compte l’incertitude liée à l’évaluation du best estimate
et en conséquence, protège mieux les intérêts des assurés.
La méthode retenue par la Directive pour la détermination de la marge pour risque est la méthode
dite « du coût du capital ».
L’idée de cette méthode est que la marge pour risque est une fonction du coût que représenterait
la mobilisation de capitaux propres à hauteur du SCR, jusqu’à la liquidation des engagements en
cours.
Le taux du coût du capital est égal au taux supplémentaire que supporterait une entreprise ayant
des fonds propres éligibles suffisants pour satisfaire aux normes du capital requis. Ce taux s’ajoute
75
au taux sans risque. Il a été fixé par la Directive à 6%. Autrement dit, après avoir calculé le capital
requis par les provisions techniques évaluées au best estimate, l’entreprise majore de 6% le résultat
obtenu.
Ne disposant pas d’un taux fiable du coût du capital dans la zone CIMA, et par souci de
simplification, au titre de la marge pour risque, une majoration de 10% du best estimate est retenue.
III.3. Estimation de la valeur du SCR avec prise en compte de la marge pour risque
L’implémentation dans le logiciel Mathematica, a permis de fixer les valeurs économiques de l’actif
et du passif et le bilan économique (montants en millions de FCFA) se présente comme suit :
FP0 FP1
A0 3 720 A1 -2 650
102 270 88 210
BE0+RM0 BE1+RM1
98 550 90 860
Les fonds propres initiaux, se chiffrent à 3 720 millions de FCFA et les fonds propres deviennent
négatifs à t=1, soit – 2 630 millions de FCFA.
SCR = 5 840
76
Equation Composantes
𝐴𝑁(𝑡) Où :
𝜋(𝑡) =
𝑆𝐶𝑅(𝑡)
• 𝐴𝑁(𝑡) est l’actif net ;
𝑉𝑇𝐴(𝑡) − (𝑉𝑇𝐵𝐸 𝐸𝑝(𝑡) + 𝑉𝑇𝐵𝐸 𝐸𝑝𝑂𝑑(𝑡) + 𝑉𝑇𝐵𝐸 𝐷𝑒𝑐(𝑡)
𝜋(𝑡) =
𝐴𝑁(𝑡) − 𝑉𝑎𝑅𝑡 (𝐴𝑁(𝑡 + 1)𝑒 −𝑟(𝑡) ; 99,5%)
• 𝑆𝐶𝑅(𝑡) est le capital économique nécessaire à la
solvabilité.
𝐴𝑁(0)
𝜋(0) =
𝑆𝐶𝑅(0)
3 720
𝜋(0) =
5 840
𝜋(𝑡) = 63,4%
Le taux de couverture étant inférieure à 100%, la compagnie ne dispose pas de fonds propres
suffisants pour couvrir le SCR.
Ce chapitre a permis de comprendre la détermination des fonds propres nécessaires pour garantir
la solvabilité d’une société d’assurances vie avec une probabilité de 99,5%.
L’évaluation des fonds propres nécessitent de connaitre les valeurs de marchés de l’actif, du passif
et la distribution dans le temps de l’actif net.
77
CHAPITRE 2 : SENSIBILITE DU SCR AUX INCERTITUDES DES PARAMETRES ESTIMES
Les performances financières des actifs dans lesquels investissent les assureurs sont largement
dépendant des conditions de marché. Leurs bilans sont ainsi exposés au risque de marché. C’est la
raison pour laquelle, la Directive Solvabilité 2, impose une mesure de risque cohérente avec le
marché pour la zone euro.
Le marché financier de la zone CIMA est peu mature. Les assureurs vie notamment sont exposés à
un risque de marché encore plus important.
Il est important de mesurer l’impact sur le SCR des changements de conditions de marché pour
apprécier ce qu’il en est si ces principes de solvabilité sont transposés dans la zone CIMA (Section
1). Par ailleurs, il est aussi important de mesurer l’impact sur le SCR, du changement de
comportement (décès et rachats) des assurés (Section 2). Il est aussi utile d’apprécier l’impact sur
le SCR de la variation des coefficients de corrélations (entre le taux de rendement des actions et le
taux sans risque et entre le taux de rendement des actions et le taux servi) et du taux de
recouvrement en cas de faillite bancaire (Section 3).
Section 1 : Impact sur le SCR d’un risque de modèle sur les actifs
Les obligations d’Etats et d’entreprises détenues par la société, ont été estimées avec les courbes
de taux construites via le modèle de Nielson-Siegel. Ce modèle possède de bonnes capacités de
prédiction des taux futures. Il est moins complexe car ne comportant que quatre (04) paramètres
et financièrement interprétables.
Cependant, le modèle de Nelson-Siegel n’est pas adapté aux situations de crises financières et n’est
pas capable de reproduire toutes les fluctuations que connaissent les courbes de taux durant une
période de crise.
Par ailleurs dans la zone CIMA, les titres obligataires ayant permis de construire les courbes de taux
ne sont pas en nombre suffisant pour être rassuré que la courbe de taux obtenue est la meilleure ;
d’où la nécessité de tester l’impact sur le SCR d’une erreur de mesure des paramètres obtenus.
Les actions cotées détenues par la société sont susceptibles de subir une dépréciation significative.
L’impact d’une telle dépréciation sur le SCR est tout aussi nécessaire à apprécier.
I. Impact sur le SCR d’une erreur d’estimation des paramètres du modèle des
obligations d’Etats
L’expression du taux d’intérêt nominal, suivant le modèle de Nelson Siegel, est rappelée comme
suit :
78
𝑚
1 − exp(− ) 𝑚
𝑛𝑜𝑚 𝑛𝑜𝑚 𝑛𝑜𝑚 𝜏1 𝑛𝑜𝑚
𝑅𝑡 𝑛𝑜𝑚
(𝑚) = 𝛽0 + (𝛽1 + 𝛽2 )( 𝑚 ) − 𝛽2 𝑛𝑜𝑚 exp(− )
𝑛𝑜𝑚
𝜏1 𝑛𝑜𝑚
𝜏1
Les paramètres 𝛽0 𝑛𝑜𝑚 , 𝛽1 𝑛𝑜𝑚 , 𝛽2 𝑛𝑜𝑚 et 𝜏1 𝑛𝑜𝑚 ont tous un rôle spécifique et chacun d’eux a une
influence particulière sur la forme de la courbe de taux (cf. annexe 5 pour plus de détails). Ces
influences sur la courbe et sur le SCR sont présentées dans les paragraphes qui suivent.
L’allure de la courbe de taux sans risque en faisant varier le facteur de niveau 𝛽0 𝑛𝑜𝑚 se présente
comme suit :
0 5.4
4 0 5.6
0 5.8
0 6.0
3
0 6.2
0 10 20 30 40 50
Le graphique ci-dessus retrace l’effet de ce facteur, en le faisant varier et en fixant les autres
paramètres du modèle. La courbe subit des variations parallèles.
L’impact sur le SCR d’un changement du facteur de niveau 𝛽0 𝑛𝑜𝑚 est décrit comme suit :
Les chiffres ci-dessus traduisent qu’une variation du facteur de niveau 𝛽0 𝑛𝑜𝑚 a un impact sur le
montant du SCR. Une baisse de ce facteur de 12,9% entraine une hausse du SCR de 9,1%.
L’allure de la courbe de taux sans risque en faisant varier le facteur de rotation 𝛽1 𝑛𝑜𝑚 se présente
comme suit :
79
Figure 28 : Allure de la courbe de taux en fonction de 𝜷𝟏 𝒏𝒐𝒎
6.0
5.5
5.0 1 2.0
1 3.0
4.5
1 3.7
4.0
1 4.0
3.5
1 5.0
0 10 20 30 40 50
Le graphique ci-dessus retrace l’effet de ce facteur, en le faisant varier et en fixant les autres
paramètres du modèle. Pour des maturités proches de 0, l’écart est bien symbolisé par 𝛽0 𝑛𝑜𝑚 +
𝛽1 𝑛𝑜𝑚 .
L’impact sur le SCR d’un changement du facteur de rotation 𝛽1 𝑛𝑜𝑚 est décrit comme suit :
Une augmentation du facteur de rotation 𝛽1 𝑛𝑜𝑚 entraine une baisse du SCR et inversement.
L’allure de la courbe de taux sans risque en faisant varier le facteur de courbure 𝛽2 𝑛𝑜𝑚 se présente
comme suit :
6.0
5.5
2 2.5
5.0 2 1.85
2 1.0
4.5
2 1.0
4.0
2 2.0
3.5
0 10 20 30 40 50
80
Le graphique ci-dessus retrace l’effet de ce facteur, en le faisant varier et en fixant les autres
paramètres du modèle. La courbure est orientée vers le haut si 𝛽2 𝑛𝑜𝑚 > 0 et inversement.
L’impact sur le SCR d’un changement du facteur de courbure 𝛽2 𝑛𝑜𝑚 est décrit comme suit :
Une baisse du facteur de courbure 𝛽2 𝑛𝑜𝑚 entraine une hausse du SCR et inversement.
L’allure de la courbe de taux sans risque en faisant varier le paramètre d’échelle 𝜏1 𝑛𝑜𝑚 se présente
comme suit :
6.0
5.5
0.2
5.0
0.4
4.5 0.6
4.0
0.8
1
3.5
0 10 20 30 40 50
Le graphique ci-dessus retrace l’effet de ce facteur, en le faisant varier et en fixant les autres
paramètres du modèle.
L’impact sur le SCR d’un changement du paramètre d’échelle 𝜏1 𝑛𝑜𝑚 est décrit comme suit :
Une baisse du paramètre d’échelle 𝜏1 𝑛𝑜𝑚 entraine une baisse du SCR et inversement.
81
I.5. Effet des chocs sur la courbe de taux
La mesure du risque de taux suppose de fournir une structure de facteurs de chocs à la hausse et à
la baisse qui se veut représentative des risques supportés par les assureurs. Les calibrages de chocs
effectués sous Solvabilité 2 dans l’Union européenne ont été construits à partir des données
financières issues des précédentes crises financières.
En zone CIMA, le manque de données ne permet pas de construire des facteurs de chocs
pertinents. Meguem Siaka [2017] s’est penchée sur la question dans son mémoire et a proposé des
facteurs de chocs de la zone CIMA, et en particulier pour l’UEMOA.
Ces facteurs de chocs ont été utilisés pour les besoins de ce mémoire afin d’apprécier leur impact
sur le SCR. Ensuite, d’autres facteurs de chocs en pourcentage (à la hausse et à la baisse) sur la
courbe sont testés.
Pour les maturités au-delà de quinze (15) ans, les facteurs de chocs ont été considérés comme les
mêmes que ceux de la maturité de quinze (15).
82
Figure 31 : courbes des taux après application des chocs
10
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41
rt rtUp rtDown
Un choc à la hausse entraine une baisse de l’exigence de capital économique de 24,3%. En revanche,
un choc à la baisse a pour effet d’augmenter le SCR de 22,1%.
Choc 0
5 Choc 20
Choc 10
Choc 10
4
Choc 20
0 10 20 30 40 50
83
Chocs -20% -10% 0% 10% 20%
Montant du SCR 8 260 6 390 5 840 5 180 3 960
Variation 41,4% 9,4% - -11,3% -32,2%
Un choc à la hausse de 20% entraine une baisse de l’exigence de capital économique de 32,2%. En
revanche, un choc à la baisse de 20% a pour effet d’augmenter le SCR de 41,4%.
II. Impact sur le SCR d’une erreur d’estimation des paramètres du modèle des
obligations de sociétés
On rappelle que l’expression du taux d’intérêt des obligations émises par les entreprises est la
suivante :
𝑚
1 − exp(− ) 𝑚
𝜏1 𝑒𝑛𝑡
𝑅𝑡 𝑒𝑛𝑡 (𝑚) = 𝛽0 𝑒𝑛𝑡 + (𝛽1 𝑒𝑛𝑡 + 𝛽2 𝑒𝑛𝑡 ) ( 𝑚 ) − 𝛽2 𝑒𝑛𝑡 exp(− )
𝜏1 𝑒𝑛𝑡
𝜏1 𝑒𝑛𝑡
L’allure de la courbe de taux sans risque en faisant varier le facteur de niveau 𝛽0 𝑒𝑛𝑡 se présente
comme suit :
s0 6.2
6 s0 6.4
s0 6.6
s0 6.8
5
s0 7.0
0 10 20 30 40 50
Le graphique ci-dessus retrace l’effet de ce facteur, en le faisant varier et en fixant les autres
paramètres du modèle.
L’impact sur le SCR d’un changement du facteur de niveau 𝛽0 𝑒𝑛𝑡 est décrit comme suit :
84
Valeurs 𝛽0 𝑒𝑛𝑡 7,0 6,8 6,6 6,4 6,2
Variation - -2,9% -5,7% -8,6% -11,4%
Montant du SCR 5 840 5 770 5 780 5 800 5 820
Variation - -1,2% -1,0% -0,7% -0,3%
Les chiffres ci-dessus traduisent qu’une erreur d’estimation du facteur de niveau 𝛽0 𝑒𝑛𝑡 a un impact
peu significatif sur le montant du SCR.
L’allure de la courbe de taux sans risque en faisant varier le facteur de rotation 𝛽1 𝑒𝑛𝑡 se présente
comme suit :
6
s1 5.5
s1 5.0
5
s1 4.5
4 s1 4.0
s1 3.5
3
0 10 20 30 40 50
Le graphique ci-dessus retrace l’effet de ce facteur, en le faisant varier et en fixant les autres
paramètres du modèle.
L’impact sur le SCR d’un changement du facteur de rotation 𝛽1 𝑒𝑛𝑡 est décrit comme suit :
L’allure de la courbe de taux sans risque en faisant varier le facteur de courbure 𝛽2 𝑒𝑛𝑡 se présente
comme suit :
85
Figure 35 : Allure de la courbe de taux en fonction de 𝜷𝟐 𝒆𝒏𝒕
7.0
6.5
6.0
s2 4.0
5.5
s2 3.0
5.0 s2 2.0
s2 1.0
4.5
s2 0.0215
0 10 20 30 40 50
Le graphique ci-dessus retrace l’effet de ce facteur, en le faisant varier et en fixant les autres
paramètres du modèle.
L’impact sur le SCR d’un changement du facteur de courbure 𝛽2 𝑒𝑛𝑡 est décrit comme suit :
Une erreur sur le facteur de courbure 𝛽2 𝑒𝑛𝑡 n’a pas d’un impact significatif sur le SCR.
L’allure de la courbe de taux sans risque en faisant varier le paramètre d’échelle 𝜏1 𝑒𝑛𝑡 se présente
comme suit :
7.0
6.5
s 0.5
6.0
s 1.0
5.5 s 1.5
s 2.0
5.0
s 2.5
4.5
0 10 20 30 40 50
86
Le graphique ci-dessus retrace l’effet de ce facteur, en le faisant varier et en fixant les autres
paramètres du modèle.
L’impact sur le SCR d’un changement du paramètre d’échelle 𝜏1 𝑒𝑛𝑡 est décrit comme suit :
III. Impact sur le SCR d’ une erreur d’estimation des paramètres du modèle des
actions
La BRVM a connu une performance financière exemplaire depuis son lancement en 1998. Elle offre
des rendements élevés de l’ordre de 7% contre 4% en zone Euro. Un rendement élevé est la
rémunération d’un risque élevé, le risque dans la zone CIMA est donc élevé. La chute du marché fin
2017 de l’ordre de 17% conforte cette thèse. D’où la nécessité de mesurer l’impact de ce risque sur
le SCR.
L’impact sur le SCR d’une variation du rendement des actions est décrit comme suit :
Une hausse du rendement de 80% des actions conduit à une baisse du SCR de 2,9%. En revanche,
une baisse du rendement de 80% entraine une hausse de 3,4% du SCR.
L’impact sur le SCR d’une variation de volatilité des actions est décrit comme suit :
87
Une hausse de la volatilité de 80% des actions entraine une baisse du SCR de l’ordre de 20,4% et une
baisse de la volatilité de 80% entraine une hausse de 17,0% du SCR. En effet, la variation de la
volatilité des actions influence à la fois la valeur de l’actif et celle du passif dont l’effet résultant est
celui constaté dans le tableau.
IV. Impact sur le SCR d’une erreur d’estimation du taux de recouvrement en cas de
faillite bancaire
L’impact sur le SCR d’une variation du taux de recouvrement en cas de ruine du secteur bancaire
(ruine avec probabilité fixée à 0,5%) est décrit comme suit :
Les comportements des assurés peuvent connaitre des changements et les options prévues dans
les contrats d’assurances notamment les rachats peuvent être exercées de manière massive du fait
des conditions économiques ou de la rentabilité des produits d’assurances. Leur mortalité peut
aussi connaitre une variation.
La présente section vise à tester l’impact de ces comportements économiques et biologiques sur
l’exigence de capital économique.
L’impact sur le SCR d’une variation des rachats structurels est décrit comme suit :
Une hausse des rachats de 80% des actions conduit à une hausse du SCR de 62,8%. En revanche, la
baisse des rachats n’entraine pas d’exigence de SCR.
88
L’allure de rachats conjoncturels en fonction des valeurs de 𝜂 est présentée comme suit :
0,04
0,02
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41
-0,02
-0,04
L’impact sur le SCR d’une variation du coefficient 𝜂 est décrit comme suit :
Variation de 𝜂 0 1 2 3 4
Montant du SCR 0 0 5 840 7 750 16 750
Variation en % -100,0% -100,0% - 32,7% 186,8%
L’absence de rachats conjoncturels (𝜂 = 0), entraine un SCR nul. En revanche, une forte
dépendance des rachats conjoncturels (𝜂 = 4) de l’écart de taux servi, entraine une explosion du
SCR de 186,8%.
L’impact sur le SCR d’une variation de la mortalité des assurés est décrit comme suit :
La baisse de la mortalité de 80% entraine une baisse de 4,5% du SCR. Mais, la hausse de la mortalité
de 80% entraine une hausse de 4,1% du SCR.
Section 3 : Impact sur le SCR d’une erreur d’estimation des correlations entre le rendement
de l’actif, les taux servis et les taux sans risque
I. Impact sur le SCR d’une erreur sur la correlation entre le taux servi par la société et le
taux de rendement de l’actif
L’impact sur le SCR d’une variation du coefficient de corrélation entre le taux servi par la société et
le taux de rendement de l’actif est décrit comme suit :
89
Valeurs du coefficient de corrélation 0,95 0,75 0,50 0,25 0
Montant du SCR 5 840 5 770 5 780 5 790 5 790
Variation - -1,2% -1,0% -0,9% -0,9%
La variation du coefficient entre le taux servi par la société et le taux de rendement de l’actif n’a
pas d’impact significatif sur le SCR.
II. Impact sur le SCR d’une erreur sur la correlation entre le taux sans risque et le taux
de rendement de l’actif
L’impact sur le SCR d’une variation du coefficient de corrélation entre le taux sans risque et le taux
de rendement de l’actif est décrit comme suit :
La variation du coefficient entre le taux sans risque et le taux de rendement de l’actif n’a pas
d’impact significatif sur le SCR.
Ce chapitre a permis de comprendre les effets sur le SCR de certains facteurs de risques inhérents
à l’activité d’assurances.
A travers cet exposé et le programme informatique en annexe 11, il possible d’évaluer l’impact des
facteurs de risques sur les fonds propres nécessaires à la solvabilité de la société d’assurances.
90
Conclusion partielle de la partie
Cette dernière partie a été consacrée au calcul du SCR ainsi qu’à l’impact sur celui-ci de la variation
des paramètres ayant servi à la détermination de la valeur de marché de l’actif et du passif.
Le SCR correspond au montant des fonds propres dont doit disposer une entreprise d’assurances
pour faire face à ses engagements à horizon d’un an et au niveau de confiance de 99,5%. Ce seuil
représente le niveau de confiance de solvabilité requis. La probabilité de l’événement « ruine
économique » est dans ce cas inférieur à 0,5%.
Après avoir déterminé les valeurs de marché de l’actif global et du passif total, la distribution de
l’actif net a été déterminée. En utilisant la formule de calcul du SCR et au moyen de simulation,
l’exigence de capital économique a été déterminée et se chiffre à 5 840 millions de FCFA.
L’activité de l’assurance vie est caractérisée par de nombreux risques dont ceux résultant de
rendements de l’actif et du comportement de l’assuré (rachats, décès, …). L’influence de ces
risques sur le capital de solvabilité a été testée. Les paramètres ayant un impact significatif sur ce
montant sont une baisse importante du taux sans risque et une dérive de rachats de contrats
d’assurances.
91
CONCLUSION
Le mémoire a permis de mettre en exergue les limites du régime de Solvabilité 1, encore en vigueur
sur le marché CIMA. Ce régime ne tient pas compte de risques majeurs pris par les assureurs vie
notamment le risque de marché, le risque opérationnel et le risque de contrepartie.
Dans un contexte de changement de régime de solvabilité opéré par la plupart des régulateurs,
notamment pour être conforme aux ICP 16 et 17 de l’IAIS, le marché de la CIMA tirera de réels
avantages à migrer vers l’adoption des principes nouveaux de solvabilité des entreprises
d’asssurances, mais adapté au conteste économique du marché.
Il a permis également de mettre en évidence les modèles de détermination des valeurs de marché
de l’actif et du passif de la société. Les obligations d’Etats ont été valorisées avec la courbe de taux
sans risque et les obligations d’entreprises ont été évaluées avec la courbe de taux construite des
obligations d’entreprises en circulation sur le marché boursier. Les actions ont été évaluées avec le
modèle Black & Scholes et les avoirs en banques avec la courbe de taux sans risque à un an.
S’agissant du passif, la valorisation des produits épargne, un peu complexe du fait des dépendances
avec les performances financières de l’actif, a été ensuite présentée en prenant en compte cette
dépendance induite par le comportement de l’assuré et même par celui de l’assureur.
Après avoir déterminé la valeur de marché de l’actif et la valeur économique du passif en situation
de run-off (les nouvelles affaires ne sont pas prises en compte dans le périmètre d’évaluation), le
bilan économique de la société a été présenté et les fonds propres nécessaires (SCR) pour assurer
une solvabilité avec une probabilité de 99,5% ont été déterminés et se chiffrent à 5 840 millions de
FCFA.
L’activité de l’assurance vie est caractérisée par de nombreux risques dont les incertitudes sur le
rendement de l’actif et le comportement des assurés. L’influence de ces risques sur le capital de
solvabilité ont été testé. Les paramètres ayant un impact significatif sur ce montant sont une baisse
importante du taux sans risque et une dérive de rachats de contrats d’assurances.
L’implémentation de toutes les formules de calcul de l’actif et du passif a été faite avec les logiciels
R et Mathematica. Le programme complet est joint en annexe de la présente étude.
Plusieurs enseignements ont été tirés de la conduite de cette étude. Pour aboutir à un modèle de
solvabilité adéquat et adapté au marché de la CIMA, de nombreux défis mais non insurmontables
restent à surmonter. C’est la raison pour laquelle les recommandations ci-après sont formulées.
Tout d’abord, la nécessité de mettre en place plusieurs phases ponctuées par des études d’impacts
quantitatives (QIS) pour apprécier les conséquences sur la situation financière des sociétés
92
d’assurances qui ont des tailles différentes et des environnements économiques spécifiques
différents. Ces QIS permettraient d’identifier tous les risques du marché des assurances de la CIMA,
adoptés par tous les acteurs du marché, autorité de contrôle et sociétés d’assurances, et de définir
les coefficients de corrélation entre ces risques. Ces QIS permettraient aussi de construire une
courbe de taux de référence officielle et définir les facteurs de chocs pour le risque de taux, adaptés
au marché.
En outre, les systèmes d’informations des sociétés d’assurances devraient être améliorés.
L’autorité de contrôle devrait adopter une réglementation pour mieux encadrer le fonctionnement
des sociétés en matière de système d’informations.
Par ailleurs, la nécessité d’adopter une règlementation pour faire auditer les provisions techniques
des sociétés d’assurances par des auditeurs indépendants demeure primordiale.
Enfin, l’autorité de contrôle devra, de concert avec les acteurs du marché, encourager la formation
des actuaires et la mise en place des instituts d’actuaires, soit dans chaque pays ou à l’échelle du
marché CIMA. Le rôle des actuaires dans la mise en place d’un tel régime n’est plus à démontrer.
L’identification et la gestion des risques nécessitent des acteurs qualifiés.
Ces recommandations pourraient, par une action concertée et cohérente de l’ensemble des acteurs
avec en tête le régulateur, conduire en douceur à moyen terme vers un régime de solvabilité basé
sur les risques sans perturbation majeure et parfaitement adapté au marché des assurances de la
CIMA.
93
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janvier 2019.
appliquées avec le logiciel .
Consulté pour la
Site de la BCEAO qui contient des
• https://www.bceao.int/ dernière fois en
données à caractères financiers
janvier 2019.
Consulté pour la
• https://www.iaisweb.org/home Site l’IAIS consacré aux ICP dernière fois en
janvier 2019.
97
ANNEXES
Annexe 4: Extrait de la base de résultats du best estimate des contrats en portefeuille ............................... 105
Annexe 8 : Valorisation des actions et détermination des paramètres de l’équation du taux court .............. 113