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Remerciement

Nous souhaitons, tout d’abord, d’exprimer notre profonde gratitude et


nos sincères remerciements à Mr Nabil Kesraoui, professeur à l’Institut
Supérieure des Etudes Technologique de Rades pour la confiance qu’il
nous a consentie à nos capacités, son enthousiasme envers notre travail
et ses remarques pertinentes. Il nous a guidé dans notre travail et nous
a aidés à trouver des solutions pour avancer ainsi que pour le temps
qu’il nous a consacré.

Nous remercions également, Monsieur Chiheb Ghanmi notre


encadreur professionnel pour nous avoir accueilli au sein de son équipe
et nous avoir guidé dans son domaine.

Nous présentons nos sincères remerciements aux nombres du jury


d’avoir consacré une Partie de leur temps à examiner notre travail.

Qu’ils trouvent ici toute notre gratitude et haute considération.

Nos pensées iront vers nos familles, et surtout nos parents, qui nous
auront permis de poursuivre nos études jusqu’à aujourd’hui.

Sommaire
1
Partie 1 : présentation du cabinet d’expertise GAC et le secteur
d’assurance en Tunisie :

Chapitre  1 : présentation de lieu de stage (GAC) et le cadre


réglementaire en Tunisie :
Section 1 : présentation de lieux de stage 

1- Historique de la GAC
2- Carte d’identité GAC

Section 2 : l’assurance en Tunisie et ces particularités :

1- Définition de l’assurance et ces différentes catégories


2- Les compagnies d’assurance en Tunisie

Section 3 : cadre réglementaire de l’activité de l’assurance :

1- Définition de cadre réglementaire de l’assurance


2- Cadre comptable spécifique
3- Règles fiscales spécifiques

 Objectif du sujet

Chapitre 2 : l’audit des provisions techniques :


Section 1 : provision technique

1- qu’est ce qu’une provision technique ? (selon NCT 29)


2- les types des provisions techniques
3- Structure des provisions techniques

Section 2 : l’audit et la responsabilité de commissaire au compte

1- Définition de l’audit
2- La mission du commissaire aux comptes dans les compagnies d’assurances 
a. Diligences normales
b. Diligences spécifiques (la circulaire du Ministre des finances n°258)

Partie 2 : Cas pratique :

2
Chapitre 3 : l’audit des provisions techniques dans les compagnies
d’assurance :
Section 1 : l’audit de PPNA (Provision Prime Non Acquise) :

1- méthode d’évaluation
2- calcul
3- exemple (cas)

Section 2 : l’audit SAP (sinistre a payé) vie et non-vie :

1- méthode d’évaluation (par catégorie de dossier)


2- calcul
3- Evaluation SAP :
 Assurance vie
 Assurance non vie
4- Provisions pour SAP branche automobiles corporels
5- Provisions pour SAP branche incendies
6- Provisions pour SAP branche risques divers

Section 3 : observation du commissaire au compte (partie comptable)

1- Particularité du bilan
2- L’opinion d’audit

 Conclusion générale
 Bibliographie
 Annexes
 Explication des abréviations

Intérêt de sujet

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 Nous espérons que notre travail présentera un certain intérêt aussi
bien pour les professionnels que pour nous les stagiaires :

 Pour les auditeurs :


Ils peuvent trouver une démarche particulière spécifique aux
compagnies d’assurances, il serait une base sur la quelle on peut
toujours apporter des améliorations en fonction des objectifs de la
mission.

 Pour nous :
Il s’agit d’un cadre idéal pour renforcer nos connaissances en matière
d’audit et particulièrement en audit des sociétés d’assurance.

 L'activité d'assurance et/ou de réassurance se caractérise par :

• une inversion du cycle de la production: la prime est encaissée


immédiatement, alors que la prestation et le règlement de l'indemnité
interviennent ultérieurement ;

• une promesse de prestation qui peut se réaliser comme elle peut ne


pas se réaliser ;

• un décalage possible entre la survenance du fait dommageable,


générateur du paiement de l'indemnité et le règlement effectif de cette
indemnité.

Les provisions techniques représentent l'ensemble des provisions


évaluées par les entreprises d'assurance et/ou de réassurance
suffisantes pour le règlement intégral de leurs engagements techniques
vis à vis des assurés ou bénéficiaires de contrats.

Le qualificatif technique, prévu par la réglementation en vigueur, permet


de faire la distinction avec les autres provisions telles que provisions
pour risques et charges, provisions pour dépréciation.

4
La norme comptable tunisienne n°27 s'applique à toutes les entreprises
d'assurance et/ou de réassurance soumises à la tenue et à la publication
de leurs états financiers en Tunisie. Elle concerne les provisions
techniques en assurance vie et en assurance non-vie

Problématique :

L’objet de ce rapport de stage est de proposer aux commissaires aux


comptes, une méthodologie de contrôle qui leurs permettra d’exécuter
sa mission de révision en mettant l’accent sur les principales zones de
risques spécifiques à l’activité d’assurance.

Introduction générale

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L’une des spécificités majeures de l’activité d’assurance est l’inversion
du cycle de production par rapport à celui d’une entreprise industrielle ou
commerciale. L’assureur offre une garantie à l’assuré contre un risque
qui est aléatoire dans sa réalisation et dans son montant moyennant le
payement d’une prime, il ne connaît pas à priori le coût exact de la
prestation et ceci justifie l’intérêt des provisions que constituent les
compagnies pour faire face à leurs engagements éventuels et c’est la
raison qui explique l’existence de tout un dispositif réglementaire qui
couvre tous les aspects de la vie d’une compagnie.

C’est ainsi que les comptes des provisions techniques sont, sans aucun
doute, les comptes les plus significatifs dans une compagnie
d’assurance et qui sont évalués selon des méthodes réglementaires bien
définies.

Cette difficulté pratique motive le choix de notre sujet. Les


professionnels de l’audit sont parfaitement conscients de la nécessité
d’une approche sectorielle cohérente qui prend en considération les
spécificités de l’activité d’assurance. Dans le cadre de ce rapport, nous
nous intéressons à l’audit des provisions techniques des
compagnies d’assurances.

L’architecture de notre travail à été conçue en suivant la même logique


que celle relative à une démarche d’audit.

Le sujet comprend trois chapitres : le premier présente brièvement le


cabinet de la Générale d’Audit et Conseil, lieu du stage et le secteur
d’assurance en Tunisie.

Le deuxième expose la nécessité d’une approche d’audit spécifique


applicable à l’audit des provisions techniques.

Le dernier chapitre s’intéresse aux principaux travaux d’audit


spécifiques à la validation du contrôle des comptes des provisions
techniques d’une compagnie d’assurances et l’émission de l’opinion
d’audit.

Bonne lecture…

Partie 1 : présentation du cabinet d’expertise GAC et le


secteur d’assurance en Tunisie :
6
Chapitre  1 : présentation de lieu de stage (GAC) et le cadre
réglementaire en Tunisie :
Avant de rentrer dans le sujet, nous avons jugé utile de commencer par
présenter le lieu de stage, puis d’expliquer les spécificités de l’activité
d’assurance...

Section 1 : présentation de lieux de stage :


La générale d’audit et conseil (GAC), est une société d’expertise
comptable et de commissariat aux comptes ayant la forme d’une SARL.
Elle est inscrite au tableau de l’Ordre des Experts Comptables de
Tunisie et membre tunisien du réseau de CPA Associates International,
(CPAAI) est un réseau d’audit et conseil qui comprend 151 membres
dans 67 pays à travers le monde.

1- Historique de la GAC :
Ce cabinet a été fondé en 1998 par cinq associés, bénéficiant de plus de quinze
années d’ancienneté dans le domaine de l’expertise comptable, les différents
associés sont présentés ci dessous :

Ghanmi Chiheb, Expert Comptable, Commissaire aux Comptes, membre de l’ordre


des Experts Comptables de Tunisie.

Ben Hammadi Kais, Expert comptable, Commissaire aux Comptes, membre de


l’ordre des Experts Comptables de Tunisie.

Jaziri Mohamed Majdi, Expert comptable, Commissaire aux Comptes, membre de


l’ordre des Experts Comptables de Tunisie.

Mokhtar Imed, Commissaire aux Comptes, membre de la Compagnie des


Comptables de Tunisie.

Najar Mohamed Mehdi, Expert comptable, Commissaire aux Comptes, membre de


l’ordre des Experts Comptables de Tunisie.

2- Carte d’identité GAC :


Nom juridique : la Générale d’Audit et Conseil

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Raison sociale : la Générale d’Audit et Conseil sise à 9 Place Ibn Hafs,
Mutuelle_ville, 1002 Tunis Tunisie.

Forme juridique : Société à responsabilité limitée « SARL »

Nom commercial : « GAC »

Date de création : 1998

Tél: 00 216 71 282 730 / 71 288 259 / 71 283 150

Fax: 00 216 71 289 827

E-mail : gac.audit@gnet.tn

Mission : GAC est un cabinet de prestations de services d'audit (Audit), fiscaux


(Taxe) et de conseil (Advisory).

La structure stable du cabinet : La structure stable du cabinet comporte, outre


les fondateurs, une trentaine de collaborateurs englobant des experts comptables,
des réviseurs comptables, des maîtrisards en gestion comptable, des comptables et
des agents administratifs.

La Générale d’Audit et Conseil intervient dans plusieurs domaines d’expertise


comptable et elle dispose dans chacun de ces domaines d’un solide référence
auprès de clients renommés :

o Commissariat aux comptes: (Arabe Tunisien Bank, COMAR, STAR,


ASTREE…)
o Assistance comptable et fiscale: (Hôtel IBEROSTAR AVERROES,
MICROSOFT Tunisie…)
o Audit des comptes et diagnostic des procédures : (Groupe Driss(Textile),
TUNERA….)
o Diagnostic stratégique et évaluation des entreprises : (ANPE, Hôtel Abou
Nawas…)
o Formation: (STB, BNA, ATB, NAIB, ATTIJARI BANK, AMEN BANK, B.AT……)
o Elaboration des manuels comptables: (SOTETEL, SRTGN, SOTEFI,
SELECTA……)

Section 2 : l’assurance en Tunisie et ces particularités :


1- Définition de l’assurance et ces différentes catégories :
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D’une manière générale l’assurance peut être définit comme :

« Une réunion de personnes qui craignant l’arrivée d’un événement


dommageable pour elles, se cotisent pour permettre à ceux qui seront frappés
par cet événement, de faire face à ces conséquences. »

D’une manière plus précise selon M.josef Hémard* 


(Joseph Hémard est un dessinateur et illustrateur français né le 2 août 1880 aux Mureaux et mort
à Paris 14e le 9 août 1961. Référence (théorie et pratique des assurances terrestres)

« L’assurance est une opération par laquelle une partie, l’assuré, se fait
promettre, moyennant une rémunération (la prime), pour lui ou pour un tiers,
en cas de réalisation d’un risque, une prestation versé par l’assureur qui,
prenant en charge un ensembles de risque, les compense conformément aux
lois de la statistique. »

Une assurance est un service qui fournit une prestation lors de la survenance d'un


événement futur incertain et aléatoire souvent appelé "risque".

execution de
emission et la prestation par
encaissement de la décaissement
prime (cout réel non généralement
connue) fractionnés

survenance de
sinistre

 La prestation, généralement financière, l’engagement pris par l’assureur en


cas de réalisation du risque.

En Tunisie, la forme des entreprises d’assurances est définit par l’article 53 du code
des assurances qui précise que les entreprises d’assurance doivent être de droit
tunisien et constituées sous l’une des formes suivantes ( société anonyme, société à
la forme de mutuelle, caisse mutuelle agricole, l’assurance Takaful ou islamique)

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Et dans le secteur de l’assurance en parle aussi d'assurance, de la réassurance et
de la coassurance…

Toutes les définitions de l'assurance ont l'avantage de faire ressortir les éléments
qui caractérisent l'opération d'assurance :

 Le risque :

Le risque est l’événement dommageable tel que le vol, la perte, l'incendie,


l'accident...etc. Le risque a un caractère futur, incertain et aléatoire puisqu'il dépend
d'un événement hasardeux provoquant le sinistre. Le mot « risque » en assurance
recouvre plusieurs notions :

-Il désigne l’objet assuré

-Il est utilisé en matière de tarification

-Il correspond à l’événement assuré

 Le sinistre :

Le sinistre est la réalisation d'un risque entrant dans l'objet du contrat d'assurance.
Le sinistre fait naître l'obligation pour une entreprise d'assurance d'exécuter la
garantie prévue dans un contrat d'assurance.

 La prime ou la cotisation :

Le prime est le prix de l'assurance, elle représente techniquement le coût de la


garantie du risque ; juridiquement elle est la contrepartie de la sécurité vendue par
l'assureur. C'est la somme payée par l'assuré à une entreprise d'assurance pour la
garantie du risque.

 La mutualité :

La mutualité est le principe de base de l'assurance selon lequel les cotisations


modiques versées par chacun des membres d'un groupe de personnes (les assurés)
sont utilisées et suffisent théoriquement à l'indemnisation de quelques-unes d'entre
elles qui s'avèrent victime de l'événement assuré. À cet effet, le rôle de l'assureur
est de mutualiser les risques : les mettre en commun, les répartir et les compenser
en s'appuyant sur des lois mathématiques appliquées sur les statistiques collectées.

 Le courtier d’assurances:

Le courtier d’assurances est la personne mettant en rapport des preneurs


d’assurances et des entreprises d’assurances ou de réassurances sans être tenu

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dans le choix de celles-ci à l’effet d’assurer ou de réassurer des risques. Le courtier
est le mandataire de l’assuré et est responsable envers lui.

 L’agent d’assurances:

L’agent d’assurances est la personne chargée en vertu d’un mandat de conclure des
contrats d’assurances au nom et pour le compte d’une ou de plusieurs entreprises
d’assurances. Il exerce individuellement ou dans le cadre d’une société civile
professionnelle.

2- Les compagnies d’assurance en Tunisie :


En Tunisie, les 23 compagnies d’assurance qui existent sont réparties comme suit :

 13 compagnies sont engagées dans des branches multiples


 10 compagnies spécialisées: cinq (05) sont spécialisées en assurance vie,
trois (03) en assurance Takaful, une en assurance exportation et assurance crédit
et une en réassurance.
Les compagnies se répartissent en 18 sociétés anonymes, quatre assurances
mutuelles.

A la fin de l’année 2013, le total des actifs financiers des assureurs tunisiens s’élevait
à 3421 MDT soit 4,5 % du PIB (progressant ainsi de 9,7 % par rapport à 2012). 

Section 3 : cadre réglementaire de l’activité de l’assurance:


1- Définition de cadre réglementaire de l’assurance :
Selon les dispositions de l'article 9 de l'arrêté du ministre des finances du
27/02/2001 , fixant la liste, le mode de calcul des provisions techniques et les
conditions de leur représentation « Les provisions pour sinistres à payer
représentent la dette de l'entreprise d'assurance envers ses assurés pour les
sinistres, rachats, arrivés à échéance déclarés mais non encore décaissés par
l'entreprise d'assurance ainsi que les sinistres survenus mais non encore
déclarés (les sinistres tardifs) ».

Selon les dispositions de l'article20 du même arrêté:

« Les provisions pour sinistres à payer correspondent au coût total estimé que
représentera pour l'entreprise d'assurance le paiement de tous les sinistres

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survenus jusqu'à la fin de l'exercice, déclarés ou non, déduction faite des
sommes déjà payées au titre de ces sinistres»

2- Cadre comptable spécifique :


Les comptes des compagnies d’assurances sont tenus selon un plan comptable
spécifique.

Le plan comptable sectoriel de l'assurance regroupe l'ensemble des comptes de


comptabilité générale en 9 classes numérotées de 1 à 9. Ces classes correspondent
à la décomposition suivante :

Tableau 1 : Plant comptable des assurances

Classe 1 Capitaux permanents


Classe 2 Placements
Classe 3 Provisions techniques
Classe 4 Comptes de tiers et de régularisation
Classe 5 Autres actifs
Classe 6 Charges par destinations
Classe 7 Produit
Classe 8 Comptes spéciaux
Classe 9 Charges par nature

3- Règles fiscales spécifiques :


La prise en connaissance des spécificités fiscales des entreprises d’assurance et
l’étude des principaux risques fiscaux constituent aussi une préoccupation des
auditeurs lors de leurs missions de révision des comptes d’une compagnie
d’assurance.

 Objectif du sujet:
L’objectif principal est une contribution très humble dans la conception d’un guide
spécifique pour l’application des dispositions du code d’assurance et le respect des
réglementations en vigueurs, dans l’audit des provisions techniques, à travers un cas
pratique à une compagnie d’assurances.

Chapitre 2 : l’audit des provisions techniques :

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Le présent chapitre a pour objet de présenter une approche applicable à l’audit des
provisions techniques spécifique à des compagnies d’assurances.

Section 1 : les provisions techniques :


A la date de clôture des comptes, les compagnies d’assurances doivent évaluer les
engagements pris envers leurs assurés et bénéficiaires de contrats. Ces évaluations
sont l’équivalent, pour les compagnies d’assurances, des travaux d’inventaire
effectués par les entreprises industrielles et commerciales. Les engagements
techniques évalués constituent ce qu’on appelle communément « les provisions
techniques ».

1- qu’est ce qu’une provision technique ? (selon NCT 29) :


Il s'agit de l'ensemble des provisions évaluées par les entreprises d'assurance et/ou
de réassurance suffisantes pour le règlement intégral de leur engagement technique
vis à vis des assurés ou bénéficiaires de contrats. Le qualificatif technique, prévu par
la réglementation en vigueur, permet de faire la distinction avec les autres provisions
telles que provisions pour risques et charges, provisions pour dépréciation.

Il y a trois conditions pour que des provisions puissent être reconnues comme étant
des provisions techniques :

 Elles doivent couvrir les engagements envers les assurés.


 Elles doivent être liées à la technique même de l’assurance.
 Elles doivent être imposées par la réglementation.

Assurance Non-Vie Assurance Vie


Assurances de Assurance Santé
Assurances de biens responsabilité (de (accidents, malades, Assurances Vie (vie,
(appartenant à l’assuré) l’assuré envers les invalidité, incapacité, décès, épargne,
tiers) frais médicaux) retraite)
Assurances IARD Assurances de personnes
*IARDT : incendie, accident, risque divers, transport

Au niveau des différentes branches d’assurance, on a :

- assurances de choses ou de dommages aux biens du patrimoine, l’assuré et le


bénéficiaire de l’indemnité sont la même personne.

- assurances de responsabilité ou de dommages causés par l’assuré à des tiers


excepté les préjudices intentionnels, l’assuré et le bénéficiaire sont 2 personnes
différentes.

- assurances de personnes, certains contrats prévoient des prestations en cas


d’atteinte à l’intégrité physique ; décès, invalidité (en cas de décès, l’assuré et le
bénéficiaire sont 2 personnes différentes), d’autres permettent la constitution d’une

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épargne et le versement de celle-ci sous forme de rente ou de capital si la personne
assurée est en vie au terme du contrat (assurances en cas de vie)

2- Exemples des types des provisions techniques :


Provision pour sinistres SAP (vie)  :
« Il s'agit de la dette de l'entreprise d'assurance envers ses assurés pour les
sinistres, rachats, arrivées à échéance déclarés mais non encore décaissés par
l'entreprise d'assurance ainsi que les sinistres survenus mais non encore déclarés
(les sinistres tardifs) ».

Provision pour sinistres SAP (non vie) :


«La provision pour sinistres à payer correspond à une évaluation du montant qui sera
versé postérieurement à la clôture de l'exercice au titre d'événements qui se sont
réalisés antérieurement à la clôture de l'exercice ».

Autres provisions techniques (vie) :


« Il s'agit des montants provisionnés pour permettre d'égaliser les fluctuations des
taux de sinistres pour les années à venir dans le cadre des opérations d'assurance
de groupe contre le risque décès ».

Autres provisions techniques (non vie) :


« Il s'agit des montants provisionnés conformément aux dispositions légales et
réglementaires permettant d'égaliser les fluctuations des taux de sinistres pour les
années à venir ou de couvrir des risques spéciaux ».

 Le sujet sera focalisé sur l’examen des provisions techniques vie et non vie qui
comprennent les provisions de primes et les provisions de sinistres.

3- Structure des provisions techniques :


Une étude faite à partir d’un certain nombre des sociétés d’assurance a permis de
retenir le poids de chaque rubrique dans la masse totale du bilan conformément au
tableau suivant :

Tableau 3 : Bilan des assurances

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Actifs
Rubrique Pourcentages
Immobilisation 5à7%
Placement 60 à 63 %
Créances 11 à 23 %
Autres éléments d’actif 18 à 20 %
Totale 100%

Passifs
Rubrique Pourcentages
Capitaux propres 17 à 19 %
Autres dettes financières 6à8%
Provisions techniques 70 à 75 %
Autres éléments de passifs 3à5%
Totale 100%

Les provisions techniques en matière des assurances de dommage représentent une


grande part dans le total des engagements d’une compagnie d’assurance (plus de
50%). Les branches automobiles corporelles et automobiles matériels en constituent
les principales composantes (plus de 70%).

Un exemple détaillé par catégorie de provisions illustre ces propos :

Tableau 4 : Les provisions par catégorie

Catégorie %
Provision pour sinistres à payer PSAP IARD 56
Provision d'assurance vie 30
Provision pour primes non acquises PPNA 12
Autres provisions techniques 2
Total 100%

La ventilation des provisions pour SAP IARD (Incendie, Accidents et Risques Divers)
par branche pourrait se présenter comme suit :

Tableau 5 : Les PSAP IARD par branche

Branche %
Automobile 72
Incendie 4
Risques divers 22.5
Vie 0.5
Total 100%

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Section 2 : l’audit et la responsabilité de commissaire au
compte :
1- Définition de l’audit :
Selon Obert (1994), l’audit financier est : l’examen critique auquel procède un
professionnel indépendant et externe à l’entreprise en vue d’exprimer une opinion
motivée sur la fidélité de l’image donnée par des documents financier de l’entrepris.

* Cette définition permet de mettre en évidence certains concepts de base de la


mission d’audit :

 La Démarche d’audit :

L’audit n’est pas mené d’une manière subjective selon le « vouloir » et la disponibilité
du professionnel, mais selon une démarche précise conformément à des normes
professionnelles (les normes d’audit).

 L’objectif de l’audit :

L’objectif visé par le commissaire aux comptes à travers son audit dans une société
d’assurance est d’exprimer son opinion sur l’évaluation des provisions techniques
grâce aux assertions d’audit. Ces derniers sont définis d’après Kanèye (2004)
comme : « les critères dont la réalisation conditionne la régularité, la sincérité et
l’image fidèle que donnent les états financiers ».

2- La mission du commissaire aux comptes dans les


compagnies d’assurances :
Le commissaire aux comptes (CAC) contrôle la comptabilité des personnes morales
de droit privé et de droit public en vue de leur certification.

Il vérifie que leurs comptes sont réguliers et sincères, qu'ils sont conformes à la
situation réelle de l'entreprise et que la vie sociale se déroule dans des conditions
normales.

a. Diligences normales :
La démarche générale d’audit se déroule en quatre grandes étapes suivantes :

A) Prise de connaissance de l’entité et de son secteur d’activité ;


B) Évaluation du contrôle interne ;
C) Examen des comptes financiers ;
D) Opinion et rapport

 Prise de connaissance de l’entité et de son secteur d’activité ;


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Cette prise de connaissance est obligatoire au terme de l’ISA 315. Elle permet à
l’auditeur de prendre connaissance du contexte général de la société et d’évaluer les
principaux risques. Il va ensuite s’appuyer sur cette prise de connaissance pour
planifier et orienter sa mission. L’auditeur doit acquérir la connaissance du secteur
d’activité concerné, de l’environnement réglementaire et des autres facteurs
externes, y compris le référentiel comptable applicable, ces facteurs incluent les
éléments sectoriels.

C’est au cours de cette première étape que l’auditeur met en place le dossier
permanent (ou le complète s’il existe déjà) et rédige le plan de mission.

L’auditeur doit mettre en œuvre les procédures suivantes d’évaluation des risques :

a) demande d’information auprès de la direction et d’autres personnes au sein de


l’entité qui, d’après le jugement de l’auditeur, peuvent disposer d’informations utiles
pour aider à identifier les risques d’anomalies significatives dues aux fraudes et
erreurs ;

b) procédure analytique ; et

c) observation physique et inspection

Pour atteindre ses objectifs, il va mener des entretiens avec les personnes clés de
l’entreprise et exploiter la documentation ainsi que les comptes de l’entreprise.

 Evaluation du contrôle interne ;

Le contrôle interne est un processus mis en œuvre par la direction, la hiérarchie, le


personnel d’une entreprise, et destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la
réalisation des objectifs :

(a) promouvoir l’efficience et l’efficacité,

(b) protéger les actifs,

(c) garantir la fiabilité de l’information financière, et

(d) assurer la conformité aux disposions légales et réglementaires

Au cours de cette deuxième étape, l’auditeur va rechercher les différents risques et


en apprécier les incidences possibles sur la nature et l'étendue de ses travaux. Il va
pour se faire étudier les procédures de contrôle interne aboutissant à la production
des comptes financiers. Cette étape lui permet de mettre en œuvre une approche
par les risques, ce qui va lui éviter de contrôler exhaustivement les comptes
financiers mais bien de se focaliser sur les points risqués.

Pour rappel, l’objectif du commissaire aux comptes est d’exprimer une opinion
motivée sur la régularité, la sincérité et l'image fidèle des informations financières qui
lui sont soumises. Il n’a pas pour objectif de prouver que les informations sont justes.

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Pour s’assurer d’atteindre cet objectif, l’auditeur va établir un seuil de signification.
Ce seuil, un chiffre, va lui donner une limite chiffrée au-delà de laquelle une erreur,
une inexactitude ou une omission peut affecter la régularité, la sincérité et l'image
fidèle des comptes annuels. Ce seuil va être utilisé tout au long de sa mission pour
programmer l'étendue des sondages et apprécier la gravité des anomalies
éventuellement constatées. Il s’agit bien sûr d’une notion subjective, qui est établie
en fonction de critères quantitatifs (bénéfice net, capitaux propres…) et qualitatifs
(intuition fondée sur analyse effectuée). Il relève donc du pouvoir de décision du
commissaire aux comptes.

 Examen des comptes financiers ;

Cette troisième étape est dans la continuité des deux précédentes. En effet, une fois
qu’on a pris connaissance de l’environnement de l’entreprise, de son contrôle interne
et qu’on a ciblé les risques, il est nécessaire d’analyser les comptes de manière plus
précise afin d’identifier les éventuelles anomalies significatives. Il s’agit des critères
auxquels doit répondre l'information financière pour qu'elle soit régulière et sincère.

Ces assertions s’appliquent à chaque poste du bilan et du compte de résultat et aux


informations contenues dans l’annexe. Globalement il existe 6 assertions :
exhaustivité, réalité, propriété, correcte évaluation, séparation des exercices,
correcte imputation. Pour valider ces assertions, l’auditeur va mettre en œuvre des
procédures d’audit. Il va ensuite consigner tous ses travaux dans un dossier de
travail. Ce dossier va permettre au commissaire aux comptes de :

 Rendre la mission plus efficace grâce au suivi de l’avancement des travaux ;


 Contrôler les travaux de ses collaborateurs ;
 Justifier les conclusions tirées et apporter la preuve des diligences effectuées.

 Opinion et rapport ;

Le commissaire aux comptes a pour vocation d’émettre une opinion indépendante


sur la qualité de l’information financière sur laquelle il doit se prononcer. La difficulté
majeure est que le commissaire aux comptes doit tenir compte des risques
intervenus après la clôture de l’exercice sous revue. A ce propos li reste vigilant
jusqu’à l’établissement de son rapport, pour identifier les éléments significatifs et
prendre en compte leur incidence éventuelle sur les états financiers ou sur l’émission
de son opinion.

En général, l’auditeur ne dispose d’aucun élément de preuve, il dispose


d’informations orales venant des dirigeants de l’entreprise. Il lui revient alors de
demander à la direction d’établir une lettre d’affirmation. Cette dernière n’exonère
pas le commissaire aux comptes de sa responsabilité mais elle a l’avantage de
clarifier la responsabilité des dirigeants pour des informations non communiquées et
qui ne peuvent être découvertes que par un entretien avec la direction et qui auraient
conduit le commissaire aux comptes à modifier son opinion.

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Dans l’exercice de ses fonctions, le commissaire aux comptes peut émettre trois
types d’opinions pour qualifier les informations contenues dans les états financiers de
l’entreprise auditée :

- La certification pure et simple :

Le commissaire aux comptes estime que les comptes sont les comptes sont réguliers
et sincère et donnent une image fidèle de l’activité de l’entreprise ainsi que son
patrimoine ;

- La certification avec réserve :

Le commissaire aux comptes juge qu’une irrégularité est significative mais son
importance n’est pas suffisante pour considérer que les états financiers ne reflètent
pas la réalité, à l’exception de la réserve formulée;

- Le refus de certifier :

Le commissaire aux comptes peut aussi refuser de certifier en cas d’incertitude ou


d’absence d’éléments probants (indispensabilité des pièces justificatives pour valider
les comptes, refus des dirigeants d’accepter qu’on circularise certains tiers…)

b. Diligences spécifiques (la circulaire du Ministre des finances n°258):


La démarche de l'audit financier est toujours la même, il suffit d'adapter aux
spécificités de chaque mission.

A) Appréciation des risques :

L’activité d’assurance est par nature « risquée » qu’une autre. Les engagements pris
par l’assureur sont souvent à moyen ou long terme, la prime qu’il perçoit dès le début
peut être très inférieure au montant qu’il sera amené à régler en cas de survenance
d’un sinistre. Nous avons présenté ci-dessus les risques spécifiques relatifs au
traitement des provisions technique et qui proviennent :

 Du volume de transactions à traiter : qui suppose des systèmes et une


organisation adéquate
 De la centralisation des masses sur certains postes à des techniques
estimatives : provisions techniques de primes ou de sinistres.

Tableau 2: Les risques et l’approche d’audit

Risques Approche d’audit

19
 Non exhaustivité des sinistres  Analyse critique des procédures /
déclarés (évaluation, règlements, contrôle interne
tardifs, Cut off)
 Sinistres fictifs  Appréciation du système
 Evaluation non correcte et non d’information
mise à jour des sinistres
 Non respect de la bonne période
 Erreur de centralisation des
dossiers *Intégration des données
dans l’inventaire permanent (non
saisie des mouvements, omission)

 Risque de perte d’information  Evaluation du système


d’information

 Evolution anormale des provisions  Analyse et contrôle des


Techniques changements de la réglementation

 Erreur d’application des méthodes  Contrôle de respect de la


Réglementaires réglementation
 Validation de l’inventaire
permanent

 Erreur de totalisation des calculs  Validation des calculs


des états des provisions arithmétiques
techniques  Validation de l’intégration des
données

B) Evaluation et qualité du contrôle interne :

L’auditeur doit vérifier l’existence d’une procédure d’identification et d’analyse des


risques pertinents à la détermination des provisions techniques et à l’atteinte des
objectifs des services sinistre. L’activité du contrôle concernent les politiques et
procédures que les dirigeants on établi pour empêcher la survenance des risques.
Nous pouvons entre autre retenir :

 Des séparations de tâches adéquates ;


 Des transactions et activités dûment autorisées ;
 Des pièces et documentes comptables appropriés ;
 Des contrôles physiques sur les biens et les enregistrements.

20
Pour éviter les risques de déclarations frauduleuses de sinistres et des omissions de
sinistres, le responsable du service sinistre et contentieux doit s’assurer à l’ouverture
des dossiers que :

 Le registre des sinistres est régulièrement tenu ;


 Les agents et courtiers transmettent correctement les informations ;
 Pour tout sinistre ouvert il existe un contrat couvrant les garanties ;
 Les dossiers sont correctement répertoriés, classés et documentés.

21
Partie 2  : Cas pratique

22
Chapitre 3 : l’audit des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance :
Dans ce chapitre, nous allons exposer les principaux travaux d’audit spécifiques à la
validation du contrôle des comptes des provisions techniques en assurances
dommages notamment, en ce qui concerne la PPNA (provision pour primes non
acquises) et la provision pour SAP vie et non vie, à travers des cas pratiques et nous
clôturons avec l’émission de l’opinion d’audit.

Section 1 : l’audit de PPNA (Provision Prime Non Acquise) :


Les provisions pour primes non acquises sont des provisions destinées à constater,
pour l'ensemble des contrats en cours, la part des primes émises et des primes
restant à émettre se rapportant à la période comprise entre la date d'inventaire et la
date de la prochaine échéance de prime ou, à défaut, du terme du contrat.

L’existence de ces provisions provient essentiellement :

 D’un retard dans la saisie des informations à la clôture de l’exercice (retard


des services internes de la compagnie ou retard de transmission des
informations de la part des intermédiaires) ;
 Du décalage entre la clôture comptable et la clôture avancée des systèmes
informatiques liés à la production des contrats en vue d’accélérer le processus
de clôture des comptes ;
 Des spécificités de certains contrats (régularisation des contrats accident de
travail par exemple)

 Dès l’émission de la prime, même si elle n’a pas été encore encaissée, elle
sera constatée en produit. Il faut faire la distinction entre émission et
encaissement

1- méthode d’évaluation :
Le calcul de la provision pour primes non acquises est directement défini par la
réglementation. Compte tenu du nombre important de contrats généralement en
portefeuille, il est courant que cette provision fasse l’objet d’un calcul automatisé
intégré au système d’information de la compagnie. Cette dernière devrait au moment
de la saisie du contrat connaître et enregistrer les données suivantes :

 La durée et la période de couverture


 La date de prise d’effet de la garantie

23
2- calcul :
PPNA = Prime x [période de report / période totale de la prime]

Le calcul des commissions correspondantes suit la même méthode de calcul que


celle adoptée pour la détermination des PPNA.

3- exemple (cas) :
Un assureur a conclut un contrat d’assurance automobile avec son assuré, prend
effet à partir du 11/08/2012 jusqu’au 10/08/2013, contre une prime totale annuelle de
1 716,669 DT. La CAT estime la PPNA à 1 044,111 avec une commission de
241,700.

Evaluation de la PPNA

Provision client Provision auditeur Ecart Observation


1 044,111 1 716,669 * (222 / 356) = 1 044,111 0 Rien à signaler

* 222 = 10/08/2013 - 31/12/2012

* 356 = (10/08/2013 - 11/08/2012+1)

La commission à reporter est donc calculée comme suit :

[241,7001 * (1 044,111 / 1 716,669)] = 147,007

Section 2 : l’audit SAP (sinistre a payé) vie et non-vie :


Selon l’article 20 de l’arrêté du ministre des finances du 27 février 2001, « Les
provisions pour sinistres à payer correspondent au coût total estimé que
représentera pour l'entreprise d'assurance le paiement de tous les sinistres survenus
jusqu'à la fin de l'exercice, déclarés ou non, déduction faite des sommes déjà
payées au titre de ces sinistres ».

Les provisions pour sinistres à payer représentent la valeur estimative des dépenses
en principal et frais pour sinistres non réglés et le montant des dépenses pour
sinistres réglés restant à payer à la date d’inventaire.

Autrement dit, elles représentent les dettes de la compagnie envers les bénéficiaires
de contrats au titre des sinistres survenus antérieurement à la date de l’inventaire.

24
1- méthode d’évaluation (par catégorie de dossier) :
Le principe de base de l'évaluation des provisions de sinistres est l'évaluation par les
gestionnaires de sinistres des sommes restant à payer dossier par dossier, elle reste,
de l’avis de professionnels et des organes de contrôle, la méthode la plus crédible.
Au montant ainsi obtenu, les sociétés doivent ajouter :

 Une estimation pour "sinistres tardifs" (sinistres survenus dans l'année mais
non encore déclarés – on utilise souvent l'abréviation anglaise IBNR :
"Incurred But Not Reported") ;
 Une provision pour frais de gestion de sinistres internes (que les
gestionnaires ne peuvent pas appréhender).

Les frais de gestion des sinistres ne doivent pas être inférieurs à 5% du montant des
provisions pour sinistres à payer.

2- calcul :
Pour trouver la PPSAP il faut calculer le coût moyen :

Il s’agit d’une méthode consistant à déterminer rétrospectivement un coût moyen de


sinistre sur 5 ans et l’appliquer au nombre de sinistres survenus au cours de
l’exercice.

Coût total des sinistres terminés au cours des cinq derniers exercices
Coût moyen =
Dossiers réglés et fermés pendant ce temps

3- Evaluation SAP :
 Assurance vie :
A l’occasion de l’octroi d’un crédit bancaire ou prêt employer, l’emprunteur et pour
garantir le remboursement intégral de son crédit, même en cas de décès il demeure
redevable envers sa banque ou son employeur, il conclue un contrat d’assurance
dommage vie en assurant le montant du capital emprunté. Dans ce cas, l’assurance
s’engage à rembourser à sa place le capital restant dû en cas du décès de son
assuré.

La fausse déclaration sanctionnée par le code des assurances, dans son article 8,
par la nullité du contrat. Elle est présente, dans ce type de contrat, beaucoup plus
par apport aux autres contrats d’assurances dommages. A titre d’exemple l’assuré
ne déclare pas la consommation du tabac, par contre la constatation médicale
montre que la cause du décès est le tabagisme.

25
Dans ce cas l’assurance refuse le remboursement du capital restant dû suite à la
nullité du contrat.

 La méthode d’évaluation retenue dans ce type de contrat est la méthode de


dossier par dossier.

Exemple :

La banque qui a déclaré le décès de son client le 05/03/2012, assuré chez la


compagnie auditée, demande le remboursement du capital restant dû, arrêté à la
somme du 5893.880 DT, conformément au tableau d’amortissement annexé à sa
déclaration.

Tableau 6 : Amortissement d’un crédit bancaire

Montant de l’emprunt : 10 000 DT


Durée du prêt : 12 mois
Taux annuel de crédit : 5%
Mensualité du crédit : 856.070

TABLEAU D’AMORTISSEMENT

N° DATE D'ECHEANCE CAPITAL AMT. INTERETS MENSUALITE


RESTANT PRINCIPAL
DU
1 01/11/2011 9185.590 814.410 41.670 856.070
2 01/12/2011 8367.790 817.800 38.270 856.070
3 01/01/2012 7546.580 821.210 34.870 856.070
4 01/02/2012 6721.950 824.630 31.440 856.070
5 01/03/2012 5893.880 828.070 28.010 856.070
6 01/04/2012 5062.370 831.520 24.560 856.070
7 01/05/2012 4227.390 834.980 21.090 856.070
8 01/06/2012 3388.920 838.460 17.610 856.070
9 01/07/2012 2546.970 841.950 14.120 856.070
10 01/08/2012 1701.510 845.460 10.610 856.070
11 01/09/2012 852.520 848.990 7.090 856.070
12 01/10/2012 0.000 852.520 3.550 856.070
Totale 1010000 272.840 10272.840

L’assurance a réservé la somme du 5 900 DT pour le règlement ultérieur de ce


dossier.

Evaluation de la PSAP vie

Provision client Provision Auditeur Ecart Observation


5900.000 5 893,880 6.120 R.A.S

26
 Assurance non vie :
Dans cette partie, l’évaluation de provisions pour SAP IARD, nous nous somme
intéressés aux :

 Provision pour SAP branche automobiles corporels et matériels ;


 Provision pour SAP branche incendie et
 Provision pour SAP branche risque divers

Au niveau de chaque dossier il faut se référer soit :

 la déclaration du client
 Factures
 rapport d’expertise Degrés d’exactitude
 Jugement du tribunal concerné

Exemples de sinistres :

Risque divers : vol d’une maison, vol d’une chambre d’hôtel, vol de câbles
téléphonique
Incendie : marchandises avariées suite à une infiltration d’eau, stock de tissus
incendiés au sein de l’usine
Responsabilité civile : champs d’huitres et Clovis dévasté par une fuite de
pétrole, en effectuant des travaux l’entreprise a endommagé des câbles
téléphoniques
branche automobile : L’évaluation pour cette branche est réglementée selon
la loi 2005-84.

4- Provisions pour SAP branche automobiles corporels :


Branche automobile : il s’agit de la branche la plus volumineuse en termes de
dossiers et de sinistres. L’évaluation pour cette branche est réglementée selon la loi
2005-84.
Il existe des dossiers causant des dégâts corporels, c’est-à-dire des blessés suite à
des accidents de la voie publique. L’évaluation se fait ainsi :
- cout moyen, exemple : 8000dt / blessé en cas de manque d’information
- évaluation selon la loi 2005-84 en cas de rapport d’expertise médicale
- jugement en cas de litige / règlement à l’amiable

A) Les indemnités servies dans le cas de blessures :


Les indemnités servies dans le cas de blessures comprennent les frais de soins
imputable à l’accident, la perte de revenu durant la période de l’incapacité temporaire
de travail et les préjudices résultant de l'incapacité permanente

 Les frais de soins imputables à l’accident :


27
D’après l’article 128 du présent code, les frais de soins imputables à l’accident
comprennent :

- Les frais des médecins, des dentistes et du personnel paramédical;


- Les frais d'hospitalisation et de soins dans les établissements hospitaliers publics
ou privés;
- Les frais des médicaments, de laboratoires, d'examens, des équipements, des
appareils et des prothèses;
- Les frais de transport de la victime et de ses accompagnants au lieu le plus
proche où elle pourra recevoir les soins requis par son état de santé.

 La perte de revenu durant la période de l’incapacité temporaire


de travail :
Selon l’article 130, « L'indemnisation des préjudices subis pour incapacité temporaire
de travail comporte la perte effective de revenus durant la période d'incapacité fixée
par le certificat médical initial ou les certificats médicaux postérieurs ».

« La victime est indemnisée sur la base des trois-quarts de la perte effective de son
revenu tel que prévu à l'article 127 du présent code et après déduction des sommes
versées par l'employeur, les caisses de sécurité sociale ou les établissements
assimilés ».

« Le paiement de l'indemnité pour perte de revenu s'effectue en une seule fois ».

 Les préjudices résultant de l'incapacité :


L'incapacité permanente est la réduction définitive de la capacité fonctionnelle de la
victime après guérison totale exprimée par rapport à sa capacité fonctionnelle juste
avant la survenance de l'accident.

L'indemnisation des préjudices résultant de l'incapacité permanente comprend le


préjudice corporel, le préjudice professionnel, le préjudice moral et esthétique et les
frais d'assistance d'une tierce personne.

Les dommages résultant de l'incapacité permanente sont évalués par des médecins
légistes et des médecins ayant le certificat d'aptitude à l'évaluation du dommage
corporel inscrits sur une liste fixée par un arrêté du Ministre de la Justice et des droits
de l'Homme. Le taux d'incapacité permanente est déterminé par une expertise
médicale compte tenu d'un barème fixé par un arrêté du ministre des finances et du
ministre chargé de la santé publique. Parmi les types des préjudices :

1. Préjudice corporel :

28
Selon l’article 133 du code, « le montant de l'indemnité au titre du préjudice corporel
est égal au produit du nombre des points d'incapacité permanente par un montant
représentant la valeur d'un point d'incapacité »

2. Le préjudice professionnel :
Selon l’article 134, « l’indemnité l'indemnité au titre du préjudice professionnel est
calculée conformément aux dispositions de l’article 127 du présent code ».

3. Le préjudice esthétique et moral :


Selon l’article 136 du code, « Le montant de l'indemnité au titre du préjudice moral et
esthétique est fixé en fonction du degré du préjudice tel qu'évalué dans le rapport
médical. » L'indemnisation au titre de ce préjudice s'effectue sur la base d'un taux
du Salaire Minimum Interprofessionnel Annuel Garanti du régime de quarante heures
de travail hebdomadaire fixé conformément au barème suivant :

Tableau n°7:

Degré du préjudice Montant de l'indemnité


Nul 0%
Très léger 10%
léger 15%
Modéré 25%
Moyen 40%
Assez important 80%
Important 150%
Très important 300%

B) Les indemnités servies dans le cas de décès :


L'indemnisation des préjudices résultant des accidents de la circulation dans le cas
de décès comprend le préjudice économique, le préjudice moral et les frais
funéraires.

 Le préjudice économique :
Selon les articles 144 et 145 du code, le calcul de l'indemnité au titre du préjudice
économique est effectué sur la base de 80% de la perte effective des revenus perçus
par le défunt, et elle est répartie entre les personnes visées ci-dessus comme suit :

Tableau 8 : Préjudice économique pour le conjoint :

Situation Formules

29
Avec enfants 40% x 80% x SA* ou SMIG x TCR*
Sans enfants 50% x 80% x SA ou SMIG x TCR
Femme divorcée 40% x 80% x SA ou SMIG x TCR

* SA : salaire annuel * TCR : taux de conversion des rentes (Annexe n°1)

Tableau 9 : Préjudice économique pour les enfants :

Nombre d’enfant Formules


1 20% x 80% SA ou SMIG x X*
2 (30% x 80% x SA ou SMIG) / 2 x X
3 (40% x 80% x SA ou SMIG) / 3 x X

En cas où il n’y a pas de conjoint survivant :

Nombre d’enfant Formules


1 50% x 80% x SA ou SMIG x X
2 (60% x 80% x SA ou SMIG) / 2 x X
3 (70% x 80% x SA ou SMIG) / 3 x X
4 ou plus (80% x 80% x SA ou SMIG) / nbre d’enfant x X

* Avec X égale à (25ans – l’âge) si c’est un garçon ou égale à (30ans – l’âge) si c’est une fille.

Sans limitation d'âge pour l'handicapé incapable d'exercer une quelconque activité
rémunérée et la fille jusqu'à ce qu'elle dispose de ressources ou qu'elle se marie.

Tableau n°10 : Préjudice économique pour les parents et les petits enfants :

Réparti entre les deux Formules


10% x 80% x SA ou SMIG x TCR

Les parents bénéficient du préjudice économique condition d'une prise en charge


effective et permanente.

 Le préjudice moral :
Selon l’article 146 du code, Il est alloué au conjoint, aux enfants, au père et à la mère
une indemnité au titre du préjudice moral qu'ils subissent du fait du décès comme
suit :

Tableau 11 : Préjudice moral

Bénéficiaires Formules

30
Conjoint 2,5 x SMIG
Enfants 2 x n* x SMIG
Parents 2 x SMIG pour chacun

* n : nombre d’enfant, au maximum trois enfants

 Les frais funéraires:


L’article 147 prévoie : « Les frais funéraires sont remboursés aux ayants droits sur la
base du quart (1/4) du SMIG annuel du régime de quarante heures de travail
hebdomadaire ».

Les mêmes barèmes et les mêmes formules sont appliqués par les tribunaux et le
juge peut augmenter ou réduire le montant de l’indemnité dans la limite d’un taux ne
dépassant pas quinze pour cent pour chaque préjudice pris à part conformément à la
nécessité du cas.

 Exemple d’illustration:
Prenant le cas d'un accident causé par un véhicule terrestre. L'accident a eu lieu le
30/06/2012 dans la voie publique. Il a engendré les victimes suivantes :

Le décès de chauffeur (Mr A) ; la blessure de son accompagnant (Mr B) et le décès


d'un piétant (Mr C) sur place.

Le chauffeur étant considéré fautif. L'expertise médicale effectuée pour


l'accompagnant indique 21 jours de repos et un taux d'IPP de 25% ; le degré de
l'incidence du préjudice sur son activité professionnelle étant considéré moyen ; le
degré du préjudice moral étant considéré également moyen, l'accompagnant étant à
l'âge de 40 ans. Les frais d’hospitalisation et de médicaments s’élève à 200 DT. Ce
dernier n'a pas présenté une attestation de revenu.

Le défunt (piétant) a été marié, sa femme âgée de 37 ans enceinte en 3 mois et ils
ont un garçon mineur à l’âge de 4 ans. Sa mère âgée de 77 ans a été à sa charge.
Le revenu mensuel de défunt figurant au niveau de dernière déclaration fiscale de
l'année 2011 s'élève à 1 000 D.

Calcul des indemnités : L'accident est survenu au cours de l'année 2012, de ce fait
le SMIG et le revenu à prendre en considération pour le calcul des différentes
indemnités revenant aux victimes est celui de l'année antérieure à celle de la
survenance de l'accident ; soit l'année 2011 dans le cas de figure.

A) Indemnités à servir aux ayants droit de chauffeur (Mr A) :


Le chauffeur étant considéré fautif. Sa responsabilité est totalement engagée dans la
survenance de l'accident. Ainsi et conformément aux dispositions de code des

31
assurances les ayants droit de ce dernier sont totalement déchus de leur droit à
l'indemnisation.

B) Indemnités à servir à l'accompagnant (Mr B) :


Il est à signaler que ce dernier n'a présenté aucune pièce justifiant son revenu et par
voie de conséquence toutes les indemnités lui revenant seront calculées sur la base
de SMIG. Le SMIG mensuel afférent à l'année 2011 a été fixé à 246,306 DT. Ainsi le
SMIG annuel s'élève à 2 955,672 DT (246,306 x 12). Les indemnités à servir ainsi
que les règles de leurs calculs sont détaillées au niveau de tableau suivant :

Tableau 12 : Calcul des indemnités de blessé :

Indemnité au titre de Formule de calcul Calculs Montant en


DT
Frais médicaux 200.000
Incapacité temporaire Perte effective de 2 955,672*(3/4)*(21/360) 129,311
de travail revenu x (¾) x Nr
de jrs de repos /
360
Préjudice corporel SMIG x IPP x 2 955,672*25*12% 8 867,016
valeur de point
d'incapacité
Préjudice Perte effective de 2 955,672*15% 443,350
professionnel revenu x taux de la
perte
Préjudice moral et SMIG x taux de 2 955,672*40% 1 182,2688
esthétique préjudice
Total 10 821,945
C) Indemnités à servir aux ayants droit de piétant (Mr C) :
La base de calcul annuelle s'élève à : 1000 x 12 = 12 000 DT.

Les indemnités à servir ainsi que les règles de leurs calculs sont détaillées au niveau
de tableau suivant :

Tableau 13 : Calcul des indemnités de décédé :

Préjudice Indemnité Formule de calcul Calculs Montant en


revenant au DT
Economique Conjoint 40% x 80% x SA x TCR 40%*80%*12000 * 88 763,789
23,11557
Enfants (30% x 80% x SA) / 2 x X (30%*80%*12000)/ 73 440,000
2*(21+30)
Mère (10% x 80% x SA)/2 x (10%*80%*12000)/ 3 310,320
TCR 2*6,8965
Moral Conjoint 2,5 x SMIG 2,5 * 2955,672 7 389,180
Enfants 2 x NBR d'enfant x SMIG 2 * 2 * 2 955,672 11 822,688
Mère 2 x SMIG 2 * 2 955,672 5 911,344

32
Frais Tous les ¼ x SMIG 2 955,672/ 4 738,918
funéraires hérités
Total 191 0376,239
* Avec X = (25 – 4) pour le garçon et (30 – 0) pour la fille

Coût de dossier 10 821,945 + 191 376,239 202 198,184


Majoration de 15 % 202 198,184 * 1,15 232 527,912
Droit d’enregistrement 5% 232 527,912 * 5 % 11 626,396
Provision pour SAP 232 527,912 + 11 626,396 244 154,308

La provision pour SAP au titre de cet accident réservée par l’assurance s'élève à
250 000 DT.

Tableau 14 : Evaluation de la PSAP automobile corporel

PROVISION CLIENT PROVISION AUDITEUR ECART OBSERVATION


250 000,000 244 154,308 5 845,692 R.A.S

Ces calculs restent valable tant qu'un jugement rendu par les tribunaux n'a pas été
prononcé et ce même si les parties optent pour la transaction à l'amiable.

Une fois un jugement a eu lieu c'est le jugement rendu par le tribunal qui fait fois pour
la détermination de montant de la provision pour sinistre à payer.

5- Provisions pour SAP branche incendies :


L'assurance contre l'incendie répond de tous dommages causés aux objets assurés
par conflagration, embrasement ou combustion. Toutefois, il ne répond pas sauf
convention contraire, de ceux occasionnés par la seule action de la chaleur ou par le
contact direct et immédiat du feu s'il n'y a eu ni incendie, ni commencement
d'incendie. Sont assimilés aux dommages occasionnés par l'incendie ceux causés
aux objets compris dans l'assurance par le secours et par les mesures de sauvetage.

L'assureur répond, nonobstant toute stipulation contraire, de la perte ou de la


disparition des objets assurés survenus pendant l'incendie, à moins qu'il ne prouve
que cette perte ou disparition provienne d'un vol. L'assureur répond des dommages
occasionnés par l'incendie même causés par un vice propre de la chose assurée.

Les personnes physiques ou morales exploitant une industrie, un commerce ou un


établissement hôtelier doivent couvrir contre l'incendie, les biens servant à leur
exploitation. Les infractions aux dispositions de cet article sont constatées par les

33
agents relevant du Ministère Finances. Tout exploitant d'une industrie, d'un
commerce ou d'un établissement hôtelier, doit justifier de la couverture du risque
incendie dans les conditions déterminées par les articles 2 et 3, auprès d'une
entreprise d'assurance agréée à pratiquer ce risque en Tunisie. L'assurance doit
couvrir les éléments principaux affectés à l'exploitation en particulier: les immeubles,
les aménagements, le mobilier, Le matériel ou outillage, les marchandises et les
produits en stocks.

La valeur des biens à assurer est, celle portée au contrat d'assurance qui les couvre.
Cependant, l'indemnisation en cas de sinistres obéit aux dispositions de l'article 31.

Les personnes soumises aux obligations prévues par les articles précédents du
présent décret doivent être en mesure de justifier qu'elles ont satisfait aux dites
obligations par la production d'un contrat d'assurance en cours de validité. Toutefois
la note de couverture peut servir de preuve .Toute personne assujettie à l'obligation
d'assurance qui, ayant sollicité la souscription d'un contrat auprès des entreprises
d'assurances agréées à pratiquer le risque « Incendie » se voit opposer un refus,
peut saisir le Ministre du Plan et des Finance. Le Ministre du Plan et des Finances
fixe le montant de la prime moyennant laquelle le risque devra être couvert auprès
des entreprises désignées à cet effet.

 Exemple d’illustration :
A la date du 05/03/2012, un incendie est survenu au dépôt d’un assuré qui a atteint
la totalité des marchandises stockées. L’expert dans son rapport préliminaire, n’a pas
précisé la cause de l’incendie et il a apprécié la valeur des marchandises à 1 500
000 DT et la mise en état de dépôt à 50 000 DT.

La fiche de garantie annexée au dossier comprend les éléments suivants :

Tableau15 : Fiche de garantie incendie

Date de sin Date Biens assurés Valeur


d’ouverture Date d’effet assurée
05/03/2012 11/08/2012 25/10/2011  Bâtiments 200 000,000
 Matériels et outillages 1 200 000,000
 Stock de marchandises 800 000,000

L’assureur réserve 850 000 DT pour ce sinistre.

 Calcul du montant de l’indemnité :

34
Tableau 16 : Evaluation de la PSAP incendie

PROVISION PROVISION ECART OBSERVATION


CLIENT AUDITEUR
850 000,000 850 000,000 0 R.A.S

L’assurance rembourse à la limite du capital assuré.

6- Provisions pour SAP branche risques divers RD :


La branche Risques Divers est la dernière retenue dans cette partie. Elle couvre une
série d'assurances : l'assurance individuelle contre les accidents corporels,
l'assurance contre les risques du travail, l'assurance scolaire, les dommages, les
vols, les risques techniques et les risques spéciaux.

La provision pour SAP RD se calcule à partir du rapport d’expertise du sinistre, du


jugement du tribunal et des preuves qui justifient le dommage subit et sa valeur
(factures, déclaration fiscale…).

 Exemple d’illustration :

Lors d’accouchement d’une femme dans une polyclinique, une faute médicale a
causé dommage grave pour le bébé. Une monoplégie du membre supérieur,
l’incapacité physique permanant (IPP) attient 90%. Les frais médicaux s’élève à 20
000 DT selon le jugement du tribunal de première instance. L’assurance estime le
coût total du dossier à 120 000 DT.

La fiche de garantie annexée au dossier comprend les éléments suivants :

Tableau 17 : Fiche de garantie RD

Date de sin Date Date d’effet Capital assurés Valeur assurée


d’ouverture
05/03/2009 20/09/2009 01/01/2009 Bâtiments 1 000 000,000
Matériels et outillages 2 200 000,000
R.C / corporel 1 500 000,000

 Calcul du montant de l’indemnité :

Tableau 18 : Evaluation de la PSAP RD

PROVISION CLIENT PROVISION CLIENT ECART OBSERVATION

35
120 000,000 120 000,000 0 R.A.S

L’estimation de 100 000 DT n’est basée sur aucune formule ni règle mathématique,
tout simplement c’est une estimation proche des autres indemnités des dossiers de
même degré de gravité de sinistre dont le jugement définitif est environ 100 000 DT.

 Dans le cas où l’écart dégagé est significatif, le commissaire aux comptes doit
discuter le dossier avec le gestionnaire concerné pour valider l’écart. Une fois l’écart
est confirmé, une modification à lieu au niveau des états financier.

Section 3 : observation du commissaire au compte


(Partie comptable)
L'objectif de toute démarche d'audit exposée tout au long de ce mémoire est de
pouvoir arriver en fin de compte à émettre une opinion sur les comptes des
provisions techniques.

L’auditeur est effectivement amené à porter un jugement sur le niveau de ces


provisions et à en tirer les conséquences au niveau du rapport d’opinion qu’il doit
produire.

La question est donc de savoir ; si la compagnie a constitué des provisions


techniques suffisantes pour être en mesure de répondre à ses engagements futurs
ou si lesdites provisions sont excédentaires.

1) Particularités du bilan :
A- disparition du courant et non courant :

Dans une entreprise classique industrielle, il faut d’abord s’équiper de matériels


industriels pour pouvoir produire les outputs.
On aura donc en premier lieu des opérations d’investissements qui constituent des
acquisitions d’immobilisations. Ces dernières, étant des biens destinés à êtres
utilisées durablement par elle-même, constituent des ressources d’avantages
économiques futurs.
La création au bilan d’une partie regroupant les actifs non courants s’impose.
2 conditions nécessaires :

- Les éléments ne font pas partie du cycle d’exploitation


- Intention de les conserver sur plus d’un an

Par la suite, viennent les opérations d’exploitation d’approvisionnement, de


production, de stockage et de vente. Ces opérations sont récurrentes, cycliques et
conditionnent l’existence de l’entreprise d’où la nécessité de la partie regroupant les
actifs courant au niveau du bilan.

36
Au niveau de l’assurance, il existe une logique complètement différente. Il faut savoir
que cette dernière ne produit pas des biens qu’elle est destinée à revendre avec une
certaine marge mais elle vend des contrats de couverture de risque. Due à la
particularité de son cycle d’exploitation, la division en courant et non courant n’est
pas du tout nécessaire. A travers le bilan, le tiers utilisateur a besoin de voir en
premier lieu ces 3 éléments :

Actif Capitaux propre et passifs


Primes encaissées et transformées en Capitaux propres
placements représentatives des Des engagements envers les assurés
engagements techniques présentés sous forme de provisions
techniques

 L’essentiel pour l’utilisateur est d’apprécier si l’ensemble des engagements


techniques sont couverts par les placements nécessaires et si ce n’est pas le
cas, il voudra pouvoir apprécier la marge de la solvabilité qui est calculée a
partir des capitaux propres ajustées.

B- Résultat d’examen du compte de provision technique  :

On suppose que l’examen des provisions techniques abouti à une sous évaluation
globale des PPNA et provisions pour SAP respectivement de 45 000 DT et 97 000
DT.

Ces écarts sont considérés significatifs par rapport au seuil de signification fixé par
l’auditeur. Le seuil de signification appelé également seuil de matérialité est la limite
à partir de laquelle une anomalie contenue dans un élément donné est de nature à
influencer la décision des utilisateurs de cet élément. Selon l’ISA 320 :

« Des informations sont significatives si leur omission ou leur anomalie sont


susceptibles d’influencer les décisions économiques prises les utilisateurs se fondant
sur les états financiers ».

Si on considère que 45 000 DT ET 97 000 DT dans les provisions techniques sont


significatifs, on considère donc que ces mêmes montants sont significatifs au niveau
du bilan. La thèse contraire aboutirait à valider la moitié d’une écriture comptable
(débit) et à refuser ou exprimer une réserve sur la deuxième moitié (crédit) de la
même écriture ce qui n’est pas logique. Nous demanderons aux dirigeants de la
société de passer l’écriture de régularisation.

Passation des écritures de régularisation : extrait du journal

31/12/2012

8028 Dotation aux provisions techniques 45 000


37
31 Provisions pour primes non acquises 45 000

Augmentation des PPNA

8020 Dotation aux provisions techniques 97 000

3250 Provisions pour sinistres à payer 97 000

Augmentation des PSAP

2) L’opinion d’audit :
Nous accepterons les provisions techniques inscrites au bilan de la société audité
sous réserve de la prise en compte de des ajustements et des écritures comptables
mentionnées dans le paragraphe précédent. En effet, la surévaluation des provisions
peut être acceptable à chaque fois que l’entreprise dispose des actifs suffisants.

Les travaux avaient relevé suivant les cas soit une insuffisance ou surévaluations
des provisions. Après la prise en compte des ajustements et des comptes des
provisions qui permet de présenter des états financiers reflétant la réalité exacte des
comptes.

Hypothèse : si la société n’a pas ajusté ses provisions, dans ce cas, l’auditeur
certifie les états financiers dans son rapport avec réserve des montants en question.
Une deuxième hypothèse possible décrit des insuffisances et des anomalies
touchant deux ou plusieurs autres comptes pousse l’auditeur à refuser la certification
car dans ce cas, ces comptes ne reflètent pas la régularité et la cinérite des états
financiers de la société.

Conclusion Générale
L’objet de ce mémoire a été de mener une réflexion sur une approche d’audit
sectorielle à travers une démarche rigoureuse et spécifique et des objectifs précis,

38
permettant de pouvoir contrôler l’évaluation des provisions techniques des
compagnies d’assurances et d’émettre une opinion d’audit.

Dans le domaine des assurances, les difficultés sont inhérentes à la complexité du


secteur. Les sociétés d’assurances vendent des produits dont elles ne connaissent
pas encore le coût réel. Le montant de la prime est connu, mais en revanche, le coût
du sinistre reste une inconnue ainsi que sa survenance. Ceci est du fait que le cycle
de production est inversé comparativement à la plus part des secteurs. D’où la
nécessité de constituer des provisions techniques conformément à la réglementation
en vigueur et c’est ce qui fait l’intérêt de notre thème.

En guise de conclusion, nous pensons que l’adéquation d’une approche aux


spécificités de l’assurance et de façon précise aux particularités des provisions
techniques passe par la prise en compte des risques inhérents à l’activité
d’assurance, l’évaluation et la qualité du contrôle interne et le recours à des
spécialistes en système d’information et des actuaires.

En terme d’audit des provisions techniques, nous avons procédé aux travaux
spécifique à la validation des contrôles des comptes des provisions par l’application
des techniques d’évaluation des PPNA et provisions pour SAP IARD afin de nous
assurer de la régularité et la sincérité des primes reportées et des sinistres connus.
Qu’il s’agisse d’une mission d’audit légal ou une mission spécifique, les diligences à
accorder aux provisions techniques doivent rester à la dimension de leur importance.
S’il est possible de donner une opinion avec réserve ou un refus de certification sans
appréciation valide des provisions techniques, aucune certification avec réserve n’est
admissible sans un examen professionnel de ces montants tant élevés.

En définitive, ce mémoire a été l’occasion, non seulement de mettre en évidence les


particularités du secteur, en terme d’organisation et de réglementation, mais
également de tenter de proposer une méthodologie adaptée aux difficultés pratiques
soulevées.

Bibliographie
 Documentations règlementaires:

39
-Loi n°92-24du 9 mars 1992, portant promulgation du code des assurances en
Tunisie.

-Loi n°2005-86 du 15 août 2005, concernant l’assurance de la responsabilité civile du


fait de l’usage des véhicules terrestres à moteur et au régime d’indemnisation des
préjudices résultats des atteintes aux personnes dans les accidents de circulation
entrée en vigueur à partir du 1er janvier 2006 et constituant le titre V du code des
assurances.

-Plan comptable des assurances

-Code des assurances

-les NC 26 et NC29

 Ouvrages spécialisés:
-Cours d’audit financier de Monsieur Chiheb GHANMI de 2012/2013 ISG TUNIS.

-Union des experts comptables co-commissaires aux comptes, commentaire de la


norme de l’ordre des experts comptables de Tunisie.

 Rapports et autres publications:


-Rapport du Comité Général des Assurances CGA de 2011

 Sites Web :
-http://www.astree.com.tn

-http://www.jurisitetunisie.com

-http://www.bvmt.com.tn

-http://www.procomptable.com

Annexes

40
Annexe n°1 : TABLEAU DE CONVERSION DES RENTES DECRET 2007_1871
du 17-07-2007

Valeur initiale de un dinar de rente viagère payable à terme échu (Hommes)

Âge Mensuelle d'inventaire


Moins de 17 ans 26.77833
17 26.60767
18 26.43491
19 26.25868
20 26.07920
21 25.89533
22 25.70707
23 25.51391
24 25.31452
25 25.10868
26 24.89615
27 24.67618
28 24.44946
29 24.21408
30 23.97129
31 23.72042
32 23.46155
33 23.19452
34 22.91963
35 22.63655
36 22.34489
37 22.04622
38 21.73929
39 21.42397
40 21.10139
41 20.77129
42 20.43379
43 20.08916
44 19.73752
45 19.37799
46 19.01178
47 18.63955
48 18.26067
49 17.87643
50 17.48507
51 17.08869
52 16.68724
53 16.28114
54 15.87048
55 15.45512
56 15.03764
57 14.61613
58 14.19167
41
59 13.76519
60 13.33783
61 12.90951
62 12.48143
63 12.05312
64 11.6262
65 11.20084
66 10.77840
67 10.35868
68 9.94275
69 9.53202
70 9.12697
71 8.72699
72 8.33420
73 7.94915
74 7.75100
75 7.20298
76 6.84347
77 6.49298
78 6.15394
79 5.82455
80 5.50686
81 5.20067
82 4.90556
83 4.62195
84 4.35144
85 4.09141
86 3.84412
87 3.60810
88 3.38358
89 3.16946
90 2.96618
91 2.77220
92 2.58575
93 2.40534
94 2.23445
95 2.07208
96 1.91640
97 1.76800
98 1.62764
99 et plus 1.49472

Valeur initiale de un dinar de rente viagère payable à terme échu (Femmes)

42
Âge Mensuelle d'inventaire
Moins de 17 ans 27,55020
17 27.39386
18 27.23315
19 27.06747
20 26.89704
21 26.72151
22 26.54087
23 26.35545
24 26.16417
25 25.96765
26 25.76543
27 25.55703
28 25.34323
29 25.12235
30 24.89548
31 24.66222
32 24.42221
33 24.17531
34 23.92162
35 23.66034
36 23.39109
37 23.11557
38 22.83175
39 22.53978
40 22.24017
41 21.93270
42 21.61679
43 21.29350
44 20,96159
45 20.62063
46 20.27150
47 19.91448
48 19.45896
49 19.17614
50 18.79353
51 18.40360
52 18.00571
53 17.60033
54 17.18736
55 16.76660
56 16.34027
57 15.90678
58 15.46664
59 15.02075
60 14.57034
61 14.11560
62 13.65756

43
63 13.19531
64 12.73156
65 12.26526
66 11.79904
67 11.33248
68 10.86693
69 10.40399
70 9.94451
71 9.48819
72 9.03747
73 8.59317
74 8.15509
75 7.72672
76 7.30689
77 6.89653
78 6.49863
79 6.11137
80 5.73763
81 5.37718
82 5.03042
83 4.69745
84 4.37985
85 4.13219
86 3.80278
87 3.53176
88 3.27564
89 3.03347
90 2.80524
91 2.58932
92 2.38326
93 2.18438
94 1.99728
95 1.81998
96 1.65187
97 1.49426
98 1.34645
99 et plus 1.20699

Source : JORT N°60 du 27 juillet 2007

44
Annexe n°2 : Etat des règlements et des provisions pour sinistres à
payer
Année d'inventaire Exercice de N N N N
survenance - - - - N
4 3 2 1
Inventaire N-2Règlements cumulés Provisions pour sinistres
Total charges des sinistres Primes acquises % sinistres-
primes acquises
Année d'inventaire Exercice de N N N N
survenance - - - - N
4 3 2 1
Inventaire N-2Règlements cumulés Provisions pour sinistres

Total charges des sinistres Primes acquises % sinistres-


primes acquises
Année d'inventaire Exercice de N N N N
survenance - - - - N
4 3 2 1
Inventaire N-2Règlements cumulés Provisions pour sinistres

Total charges des sinistres Primes acquises % sinistres-


primes acquises

 Le détail de la provision pour sinistres à payer vie et non -vie, pour les sinistres
dont le montant ou l'évaluation sont définitivement connus et pour lesquels il ne
demeure que le mouvement de trésorerie à générer.

45
Annexe n°3 : pour le préjudice corporel :
La valeur du point d'incapacité est fixée en fonction de l'âge de la victime, du taux
d'incapacité et d'un coefficient du Salaire Minimum Interprofessionnel Annuel
Garanti du régime de quarante heures de travail hebdomadaire conformément au
tableau suivant:

Age de la De 18 De 25 De 30 De 40 60
Victime Années Années Années Années Années
Entières Entières Entières Entières Entières
Moins Jusqu’avant Jusqu’avant Jusqu’avant Jusqu’avant Et
de L’âge de L’âge de L’âge de L’âge de Plus
taux
d’incapacité 18 ans 25 ans 30 ans 40 ans 60 ans
De 10% 10% 10% 10% 9% 9%
15
De 11% 11% 11% 11% 11% 9%
610
De 12% 12% 12% 12% 11% 9%
1115
De 14% 12% 12% 12% 11% 11%
1620
De 15% 14% 14% 14% 12% 11%
2130
De 16% 15% 15% 14% 12% 11%
3140
De 16% 16% 15% 15% 13% 11%
4150
De 17% 17% 16% 16% 14% 12%
5170
De 23% 18% 17% 17% 15% 13%
7190
De 26% 21% 20% 20% 17% 16%
91100

L'indemnité au titre de ce préjudice est versée sous forme de capital ou d'arrérages


selon la demande de victime.

46
Annexe n°4 : Pour Le préjudice professionnel :
Le montant global de l'indemnité au titre du préjudice professionnel est
déterminé sur la base d'un taux de la perte effective du revenu annuel et fixé selon
un barème qui tient compte de l'âge de la victime et du degré de l'incidence
du préjudice sur son activité professionnelle conformément au tableau suivant:

Age de la De 18 De 25 De 30 De 35 De 40 De 45 50
Victime Années Années Années Années Années Années Années
Entières Entières Entières Entières Entières Entières Entières
Jusqu’ Jusqu’ Jusqu’ Jusqu’ Jusqu’ Jusqu’ Et
avant avant avant avant avant avant Plus
taux
d’incapacité L’âge de L’âge de L’âge de L’âge de L’âge de L’âge de
25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans

1ére degré 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%
(effet nul)
2ém degré 10% 10% 8% 8% 6% 6% 5%
(effet léger)
3ém degré 30% 25% 20% 15% 15% 10% 10%
(effet
moyen)
4ém degré 50% 45% 40% 35% 30% 25% 15%
(effet assez
important)
5ém degré 70% 65% 60% 55% 45% 35% 25%
(effet
important)
6ém degré 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40%
(effet très
important)

L'indemnité au titre de ce préjudice est versée sous forme de capital ou d'arrérages


selon la demande de victime.

47

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