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SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................1
CONCLUSION GENERALE..........................................................................................167
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................170
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
GLOSSAIRE
IRPP /IS : Impôt sur les Revenus de Personnes Physiques/ Impôt sur les Sociétés
INTRODUCTION
Le secteur de leasing n’est pas resté à l’abri de cette mutation structurelle, ainsi,
plusieurs mouvements de capitaux ont vu le jour et d’autres pourront éventuellement
apparaître telles que des opérations de fusions, d’introduction en bourse, des alliances
stratégiques etc….
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Ce cadre pratique qui est certes incomplet, mais harmonieux, permet une application
raisonnable des règles prudentielles mises à la charge des sociétés de leasing en matière de
couverture et de division de risques.
- les risques encourus par les sociétés de leasing sont-ils assimilés aux risques
encourus par les banques ?
- et enfin quels sont les types de garanties pouvant être admises en déduction de
risques encourus ?
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PREMIERE PARTIE
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Le leasing, connu également sous le nom de crédit bail, a connu son apparition et son
développement en Tunisie pendant plus d’une vingtaine d’année.
Pour le besoin de l’analyse, j’examinerai dans ce qui suit la définition des concepts de
l’activité ainsi que la genèse et le développement de leasing en Tunisie (section 1), le cadre
réglementaire liés au statut de l’établissement de leasing (section 2) et enfin les exigences
organisationnelles incombant aux établissements de leasing (section 3).
Le leasing est une technique financière qui a été introduite en Tunisie depuis plus
d’une vingtaine d’années.
La loi N° 94-89 du 26 juillet 1994 concernant le leasing a défini, dans son article
premier, le leasing comme étant : « une opération de location d’équipements, de matériels ou
de biens immobiliers achetés ou réalisés en vue de la location, par le bailleur qui en demeure
propriétaire et destinés à être utilisés dans les activités professionnelles, commerciales,
industrielles, agricoles, de pêche ou de service ».
L’opération de leasing s’effectue par un contrat écrit, pour une durée bien déterminée,
en échange d’un loyer et permet au preneur l’acquisition à l’expiration de la durée de la
location, de la totalité ou d’une partie des équipements, du matériel ou des biens immobiliers,
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moyennant un prix convenu qui tient compte, au moins en partie, des versements effectués à
titre de loyers.
Une autre définition peut être avancée pour rejoindre celle prévue par l’article premier
de la loi n°94-89, le contrat de location-financement est défini par le §3 de la norme IAS 17
ainsi que le §4 de la NCT 41 relative aux contrats de location comme « un contrat de location
ayant pour effet de transférer au preneur la quasi–totalité des risques et des avantages
inhérents à la propriété d’un actif. Le transfert peut intervenir ou non in fine ».
Par ailleurs, le leasing est une location financière avec promesse unilatérale de vente
en fin de contrat au profit du locataire à un prix convenu d’avance.
Il est différent :
- du crédit
- de la location simple
- de la location vente
- ou de la vente à tempérament où le transfert de propriété est immédiat.
C'est en 1984 que le leasing a fait son apparition en Tunisie. Le leasing mobilier s'est
développé de 1984 à 1994 sans cadre juridique spécifique. Les contrats se conformaient au
droit commun.
Grâce au travail important fourni durant cette période par la société pionnière "Tunisie
Leasing", à la valeur de son encadrement et à la qualité de son actionnariat, le leasing a
progressé lentement mais sûrement de 1984 à 1990.
A partir de cette année les banques commerciales ont perçu dans le leasing un produit
financier supplémentaire au service de leur clientèle, d'où la création de sociétés de leasing
adossées aux banques (8 sont opérationnelles actuellement), en 2001, naît la première société
non adossée à une banque.
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Dans son article 6, la loi 94-89 du 26 juillet 1994 qui régit le secteur a :
La loi sur le leasing est ainsi claire et motivante. Elle a permis en effet aux cinq
premières sociétés de bien se développer et a facilité la création de sept autres sociétés.
La loi a permis aussi à certaines banques de pratiquer le leasing et surtout elle a facilité
le développement du leasing immobilier dès sa promulgation.
- Une loi relative au secteur claire et motivante, la loi 94-89 du 26 juillet 1994 ;
- des sociétés de leasing dynamiques, bien structurées, bénéficiant de fonds propres
appréciables, répondant pleinement aux règles prudentielles en vigueur et surtout
qui ont adopté au niveau de leur gestion la transparence, la notation et la cotation
en bourse ;
- une adhésion franche et loyale du secteur bancaire partenaire des sociétés de
leasing ;
- l'adoption et la bonne compréhension de l’activité de leasing de la part de la
clientèle.
Tous ces éléments ont permis une croissance très nette du secteur tant au niveau du
nombre de sociétés (12 sociétés à la fin de 20072) qu'au niveau de sa contribution au
développement de l'économie nationale. (MARRAKECHI, 2003, p.57)
1
Les établissements de leasing sont régis par les dispositions de la loi 2001-65 tel que modifiée et complétée par la loi
2006-19 du 2 mai 2006 relative aux établissements de crédit qui abroge la loi 67-51 du 7 décembre 1967.
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Source : Rapport de gestion de la société Arab International Lease 2007.
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Mais ce succès ne doit pas cacher des préoccupations qui peuvent à long terme altérer
ou même ralentir l'évolution du secteur3. Il s'agit notamment :
L’accès au marché monétaire par les sociétés de leasing présente une meilleure
solution pour un refinancement adapté, et l’amélioration des conditions de
financement jugées excessives.
3
Ces arguments confirment la position de Mr Ahmed ABDELKEFI président du conseil d’administration de la société
Tunisie Leasing qui considère que le secteur de leasing est en phase de maturité d’où la régression de tous les indicateurs.
(Voir article publié au forum du site www.webmanagercenter.com).
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- le marché financier :
Des emprunts obligataires sur 5,7 voire 10 ans à taux fixe ou variable, d'où la
nécessité pour les sociétés de leasing d'être notées et cotées en bourse.
- le client (le locataire) supporte tous les risques, frais et charges consécutifs à la
jouissance du bien loué ;
- l'option d'achat au profit du client est contenue dans le contrat et le prix (valeur
résiduelle) fixé d'avance. Cette option permet au client de devenir en fin de contrat
propriétaire du bien.
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Les amendements ont touché, en premier temps, plusieurs articles de la loi 2001-65
(par la loi 2006-19 du 19 Mai 2006) relative aux établissement de crédit, cette reforme
s’articule autour de trois grands axes :
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La réalisation des opérations de leasing à titre habituel, suppose aux termes de l’article
7 de la loi 2001-65 l’obtention suite à une demande l’agrément d’exercer qui est adressée à la
Banque Centrale de Tunisie.
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L'agrément de la Banque Centrale de Tunisie est requis dans les cas suivants:
- tout acte dont peut résulter la cession d'une part importante de l'actif d'un
établissement de crédit susceptible d'entraîner un changement dans sa structure
financière ou dans l'orientation de son activité.
1-1-2- Le retrait
L'agrément peut être retiré par décision du Ministre des Finances: (Article 15 de la loi n°
2001-65)
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ne justifie plus que son actif excède le passif dont il est tenu envers les tiers
d'un montant égal au capital minimum ou à la dotation minimale.
L'établissement de crédit qui s'est vu retirer l'agrément entre en liquidation.
(Article 16 de la loi n° 2001-65)
L’appréciation de cette adéquation a été laissée aux soins des autorités compétentes,
dans la mesure où l’alinéa 4 du même article prévoit que l’agrément précise le capital initial.
L’article 13 de la loi 2001-65 du 10 juillet 2001 a donné lieu à la fixation d’un capital
minimum pour un établissement financier, s’élevant à 3.000.000 DT libéré en totalité lors de
la création de l’établissement.
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La date retenue par l’article 32 de la loi 2001-65 du 10 juillet 2001, pour la clôture de
chaque exercice social est celle du 31 décembre de chaque année.
La société de leasing doit fournir à la Banque Centrale de Tunisie tous les documents,
renseignements, éclaircissements et justifications nécessaires à l’examen de leurs situations et
permettant de s’assurer qu’elle fait une application correcte de la réglementation édictée en
matière de contrôle du crédit. (Article 32 de la loi n° 2001-65)
Les situations comptables doivent être établies compte tenu de règles particulières
énoncées par la Banque Centrale de Tunisie, notamment en matière de traitement, de
classification des créances et de constatation des revenus.
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Le contrôle des activités des établissements de crédit est assuré principalement par :
- Des organes internes tels que le comités d’audit interne, le comité exécutif et le comité
de contrôle de conformité, ces organes ont été instaurés par les dispositions de l’article
34 de la loi N° 2001-65 du 10 Juillet 2001 tel que modifié par la loi 2006-19 du 19
Mai 2006, relative aux établissements de crédit ;
- des organes externes tels que les commissaires aux comptes, la Banque Centrale de
Tunisie et accessoirement par le Conseil du Marché Financier.
L’instauration de cette obligation est régie par les dispositions de l’article 34 de la loi
2001-65 du 10 juillet 2001 ainsi, les établissements de crédit doivent créer un comité
permanent d’audit interne.
- De veiller à ce que les mécanismes appropriés de contrôle interne soient mis en place
par l’établissement.
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- de réviser et de donner son avis sur le rapport annuel y compris les états financiers de
l’établissement avant sa transmission au conseil d’administration ou au conseil de
surveillance pour approbation.
- de revoir tout relevé de l’établissement avant sa soumission aux autorités de
supervision.
- d’examiner tout placements ou opérations susceptibles de nuire à la situation
financière de l’établissement et portés à sa connaissance par les commissaires aux
comptes ou les externes.
La composition ainsi que les personnes intervenantes sont fixées comme suit :
- Les membres sont au nombre de trois au moins dont un président choisi par ses pairs.
Ils sont désignés par le conseil d’administration et choisis autant que possible parmi
les membres ayant des qualifications dans le domaine financier et comptable.
- le Président Directeur Général, le Directeur Général, le Directeur Général Adjoint ou
les membres du directoire ne peuvent être membres du comité permanent d’audit
interne.
- possibilité d’invitation à la réunion du comité permanent d’audit interne des membre
de l’organe de direction, le responsable d’audit interne, les Commissaires aux
Comptes, les auditeurs externes ou toute autre personne dont la présence est jugée
utile (article 59).
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- Les rapports des missions d’audit interne ainsi que le suivi des recommandations des
dites missions.
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- les notifications des résultats de contrôle sur pièces et sur place de la Banque Centrale
de Tunisie.
- les rapports de contrôle effectué par les autorités publiques compétentes, les
Commissaires aux Comptes et les auditeurs externes.
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Les établissements de crédits doivent et, selon les dispositions de l’article 34 quarter,
mettre en place un système de contrôle de la conformité, approuvé par le conseil
d’administration ou le conseil de surveillance et revu annuellement.
A cet effet, les établissements de crédit doivent instituer dans leur organigramme un
organe permanent de contrôle de la conformité qui exerce sous l’autorité du conseil
d’administration ou du conseil de surveillance. Il est chargé notamment de déterminer et
d’évaluer les risques de non conformité aux lois et règlements en vigueur, aux règles de bon
fonctionnement de la profession et aux bonnes pratiques.
La mission, les attributions, les prérogatives ainsi que les obligations et responsabilités
incombant aux commissaires aux comptes sont définies et régies, en ce qui concerne les
sociétés anonymes, par les dispositions des articles 258 à 273, 300, 313, 340 et 375 du code
des sociétés commerciales, qui en délimitent, ainsi, le cadre général.
Les commissaires aux comptes sont également, en ce qui concerne les établissements
de crédit, chargés de missions spécifiques d’audit et de contrôle dont les termes de références,
l’étendue et les modalités sont fixées dans :
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L’obligation de désigner deux ou plusieurs commissaires aux comptes a été instituée par les dispositions de la loi n°2005-96
du 18 Octobre 2005, relative au renforcement de la sécurité des relations financières.
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Par application des dispositions ci-dessus citées du code des sociétés commerciales,
les commissaires aux comptes sont chargés d’une mission d’audit, de vérification de la
régularité et de la sincérité des comptes ainsi qu’au respect des prescriptions édictées par les
articles 12 à 16 du code sus visé, relatifs aux formalités de publications obligatoires.
Dans le cadre de cette mission, les commissaires aux comptes sont appelés à formuler
une opinion claire sur les états financiers de la société contrôlée et apprécier si les états
financiers ont été ou non, établis dans tous leurs aspects significatifs, conformément aux
règles et normes comptables en vigueur. A ce titre, ils accomplissent les opérations suivantes :
Le rapport général ainsi établi doit être rédigé conformément aux dispositions de
l’alinéa deuxième de l’article 269 du code des sociétés commerciales qui
prescrit : « les commissaires aux comptes doivent déclarer expressément dans leur
rapport qu’ils ont effectué un contrôle détaillé et qu’ils approuvent expressément ou
sous réserves, les comptes ou qu’ils les désapprouvent. Est considéré nul et de nul
effet, le rapport qui ne contient pas d’avis explicite ou qui renferme des réserves
incomplètes et imprécises. »,
- vérifier les livres, les caisses, le portefeuille et les valeurs détenues par la société,
- vérifier l’exactitude des informations données sur les comptes de la société, par le
conseil d’administration ou le directoire, selon le cas,
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- s’informer et vérifier le respect des dispositions des articles 200, 202 et 252 du code
des sociétés commerciales, relatifs aux conventions et opérations particulières,
soumises à l’autorisation préalable du conseil d’administration ou du conseil de
surveillance, selon le cas et devant être mentionnées dans le rapport spécial établi à cet
effet par les commissaires aux comptes en vue de leur approbation par l’assemblée
générale des actionnaires de la société auditée,
- vérifier et attester l’exactitude des bases de calcul contenues dans les rapports destinés
à l’assemblée générale des actionnaires, dans le cas d’une augmentation de capital
comportant suppression ou modification quelconques du droit préférentiel de
souscription des actionnaires ou dans celui de conversion des obligations en actions,
- contrôler et vérifier que l’activité et la vie sociales se déroulent dans des conditions
normales. Cette mission, prescrite par l’article 270 du code des sociétés commerciales,
impose aux commissaires aux comptes de signaler à l’assemblée générale des
actionnaires, toutes les irrégularités et inexactitudes relevées au cours de
l’accomplissement de leur mission,
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- Vérifier les procédés et modes de calcul des risques encourus en regard des garanties
et des sûretés prises en déduction,
- évaluer le montant des fonds propres nécessaires pour absorber les risques encourus,
A ce titre, il est notamment recommandé aux commissaires aux comptes, dans le cadre
des prescriptions de l’annexe N° 2 à la note de la Banque Centrale de Tunisie, aux banques
N° 93-23 du 30 Juillet 1993 :
- D’identifier les risques encourus sur un même bénéficiaire qui dépassent 25 % des
fonds propres nets de la banque,
- d’arrêter le montant total des risques encourus, sur un même bénéficiaire, qui dépasse
15% des fonds propres et vérifier qu’il ne dépasse pas 2 fois les dits fonds propres nets
de la banque,
- d’arrêter le montant total des risques encourus sur un même bénéficiaire qui dépasse
5% des fonds propres et vérifier qu’il ne dépasse pas 5 fois les dits fonds propres nets
de la banque,
- d’arrêter le montant total des risques encourus sur les dirigeants, les administrateurs et
les actionnaires détenant une participation dans le capital de la banque auditée,
supérieure à 10% et comparer ce total au plafond de 3 fois les fonds propres nets,
- d’identifier et d’évaluer les concours accordés aux personnes ayant des liens avec
l’établissement et considérées comme telles au sens de l’article 23 de la loi
N° 2001-65 du10 Juillet 2001, relative aux établissements de crédit, ainsi que ceux
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rentrant dans le cadre des dispositions prescrites par les articles 21 et 22 de cette
dernière loi, fixant les critères de plafonnement des participations qu’un établissement
est autorisé à prendre dans une même entreprise.
Les commissaires aux comptes ont également pour devoir d’apprécier les provisions
constituées par l’établissement, de les rapprocher des dispositions réglementaires y afférentes
dont notamment les articles 8, 9 et 10 de la circulaire N° 91-24 du 17 Décembre 1991, les
alinéas N° 3, 4, 5 et 6 de la note aux banques N° 93-23 du 30 Juillet 1993, relatifs aux
modalités d’établissement des rapports d’audit des commissaires aux comptes et les alinéas
N° 5 et 6 du second paragraphe de la même note, afférents à la portée et aux modalités de la
révision des comptes.
Dans le cadre des prescriptions générales ci-dessus énumérées, les commissaires aux
comptes sont tout particulièrement invités, par référence aux critères techniques relatifs à
l’évaluation des actifs, prévus dans l’annexe N° 2 à la note N° 93-23 susvisée, à :
- Le rapport sur le système de contrôle interne : Dans ce rapport, les commissaires aux
comptes font leur diagnostic des faiblesses du système de contrôle interne de
l’établissement en mentionnant, s’il y a lieu, l’incidence directe ou indirecte des
insuffisances constatées, sur les états financiers de l’établissement.
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- le rapport général d’audit des comptes : Dans le cadre de ce rapport, les commissaires
aux comptes formulent leur opinion sur les états financiers et certifient, s’il y a lieu,
que lesdits états sont sincères, réguliers et donnent une image fidèle de la situation
financière et du patrimoine de l’établissement de leasing et ce, sur la base des
diligences normalement requises en application des termes de références et des normes
internationales en vigueur, en matière d’audit des comptes des établissements de
crédit.
- le rapport spécial : dans ce rapport, rédigé en application des dispositions des articles
200, 202 et 252 du code des sociétés commerciales, les commissaires aux comptes
informent l’assemblée générale des actionnaires sur les conventions conclues entre
l’établissement audité et l’un de ses dirigeants qui sont soumises à autorisation.
- le rapport sur les provisions constatées : ce rapport comporte une énumération des
engagements de l’établissement de leasing, des garanties affectées pour la sûreté de
remboursement ainsi que les provisions constatées et détermine, éventuellement,
l’insuffisance de provisions par l’application de la méthodologie réglementaire.
L’article 32 de la loi N° 2001-65 du 10 Juillet 2001 telle que modifiée par la loi 2006-
19 du 2 Mai 2006, a confié à la Banque Centrale de Tunisie le pouvoir de contrôler les
établissements de crédit.
Elle la dote, à cet effet, des instruments de surveillance suivants :
Les établissements de crédit sont tenus de fournir à la Banque Centrale de Tunisie tous
documents, renseignements, éclaircissements et justifications nécessaire à l’examen de leurs
situations et permettant de s’assurer qu’elles font une application correcte de la
réglementation édictée en matière de contrôle des établissements de crédit.
Ce droit est consacré par les obligations édictées à ses établissements afin de faciliter
la collecte d’information par la BCT d’où la nécessité de :
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
L’article 36 de la loi susvisée, ajoute dans son second alinéa, que « lorsque la situation
d’un établissement de crédit le justifie, la Banque Centrale de Tunisie peut adresser aux
membres de son conseil d’administration, aux membres de son directoire, à ses dirigeants ou à
ses mandataires, une injonction à l’effet notamment :
D’augmenter son capital,
d’interdire toute distribution de dividendes,
de constituer des provisions.
- de remettre à la Banque Centrale de Tunisie, dans les six mois qui suivent la clôture
de chaque exercice, un rapport concernant le contrôle qu’ils ont effectué. Ce rapport
est établi dans les conditions et selon les modalités fixées par la Banque Centrale de
Tunisie,
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
De tels termes de références, avec les objectifs qualitatifs qu’ils assignent, donnent aux
missions d’évaluation et d’audit des commissaires aux comptes des établissements de crédit,
une dimension spécifique dans la mesure où ils sont appelés à porter leurs investigations sur
l’application des normes prudentielles et la constitution des provisions requises et à apprécier
les risques encourus par l’établissement audité.
Il est exercé sur la base des documents comptables et financiers et des données
statistiques communiquées périodiquement par les établissements de crédit.
Il est effectué par des missions d’inspection globale inscrites dans le cadre d’un
programme annuel établi par la Banque Centrale de Tunisie. Il constitue un moyen de
vérification de l’exactitude des informations transmises et d’appréciation de l’organisation et
du fonctionnement interne des établissements de crédit.
En plus de ces vérifications périodiques, le contrôle sur place peut revêtir la forme
d’une mission d’inspection ponctuelle ayant l’aspect d’une enquête de courte durée et portant
sur des opérations particulières.
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L’article deuxième de la loi N° 94-117-du 14 Novembre 1994, impose aux sociétés qui
émettent des valeurs mobilières ou des produits financiers, par voie d’appel public à
l’épargne, de publier des prospectus d’émission destinés, remis ou adressés à toute personne
dont la souscription est sollicitée et préparés ou établir selon les modèles fixés par le conseil
du marché financier qui prévoient, parmi leurs composantes, l’avis des commissaires aux
comptes, sur la sincérité des informations financières contenues dans lesdits prospectus.
L’information du public, sur ce plan, procède d’une attitude sélective, dans la mesure
où l’insuffisance de provision n’est pas portée à sa connaissance.
Après la tenue de l’assemblée générale et au plus tard dans les quatre jours ouvrables
qui suivent, les sociétés faisant appel public à l’épargne doivent adresser au Conseil du
Marché Financier et à la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis :
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Elles doivent aussi publier dans un quotidien paraissant à Tunis, au plus tard, dans un
délai d’un mois de leur adoption, leurs états financiers de synthèse, accompagnés des
conclusions des commissaires aux comptes.
A cette fin, les sociétés faisant appel public à l’épargne, adressent au conseil du
marché financier et à la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, à partir de la date de
convocation de l’assemblée générale extraordinaire :
Nous ajoutons encore que ces sociétés sont tenues de fournir aux mêmes organes ci-
dessus cités, tous les renseignements et documents nécessaires à la négociation ou à
l’appréciation de leurs titres. Elles doivent, par ailleurs et à la demande du conseil du marché
financier, procéder à la diffusion de ces informations et de toute autre explication
supplémentaire exigées.
« Les sociétés admises à la cote de la bourse, sont tenues de fournir au conseil du marché
financier et à la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, outre les documents prévus à
l’article 3 de la présente loi, des états provisoires établis sous la responsabilité du conseil
d’administration, au plus tard un mois après la fin de chaque semestre couru de l’exercice.
Ces états doivent être accompagnés de l’avis des commissaires aux comptes sur les résultats
provisoires. Lesdites sociétés doivent procéder à la publication des états provisoires dans un
quotidien paraissant à Tunis, dés leur envoi au conseil du marché financier ».
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Parallèlement, les utilisateurs ont besoin aussi d’informations ayant trait à l’analyse du
portefeuille de la société de leasing.
Les informations demandées dépassent le cadre d’une situation active et passive pour
s’étendre principalement au détail des engagements individuels de chaque relation.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ces conditions ont été fixées par la circulaire de la BCT n°2006-19 du 28 novembre
2006 qui a prévu le 1er janvier 2008 comme date d’entrée en vigueur.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
2-1-1- Objectifs:
L’analyse des objectifs assignés à tout système de contrôle interne permet d’identifier
la multitude de principes simples sur lesquels repose ce système.
L’énumération suivante des principes clés ne peut être qu’a titre indicatif et non
limitatif : (GHRIBI, 2007, p.9)
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- fixation des limites par type de risque encourus, leur respect et leur surveillance,
l’évaluation de l’adéquation des fonds propres au regard de chaque type de risque
avec la prise des actions correctrices à temps en cas de dépassements ;
- Principe des « quatre yeux » (contre vérifications, double contrôle des actifs, doubles
signatures, etc. ...) ;
Cette composition est uniforme à tous les établissements de crédit mais la conception
de ce système doit être adaptée à la nature et aux volumes de leurs activités, à leurs
tailles et aux risques auxquels ils sont exposés.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
L’indépendance des deux niveaux de contrôle ne peut être assurer que par :
- L’affectation d’un ou plusieurs agents pour chaque niveau de contrôle permanent ou
périodique.
- la distinction claire entre les agents chargés exclusivement du contrôle permanent et
ceux responsables des contrôles périodiques.
- l’existence de responsables du contrôle permanent et d’un responsable du contrôle
périodique dont l’identité et le CV de ce dernier est communiquée BCT. (Article 8 de
la circulaire aux établissements de crédit n° 2006-19)
Outre, l’exigence de cette distinction entre les deux niveaux de contrôle, la circulaire
n° 2006-19 et à travers les articles 8,9 et 10 met l’accent sur les qualités majeures d’un
contrôle interne efficient à savoir :
- indépendance et séparation de la fonction de contrôle par rapport aux unités
opérationnelles à travers :
un rattachement hiérarchique différent jusqu’à un niveau suffisamment élevé, ou
une organisation qui garantisse une séparation claire des fonctions d’autorisation,
d’exécution, de comptabilisation et de contrôle, ou
des procédures informatiques.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ce schéma peut éclaircir d’avantage la répartition et la séparation exiger pour les deux
niveaux de contrôle dans un système de contrôle des opérations et des procédures internes.
(GHRIBI, 2007, p.13)
Agents dédiés
Central
Agents pouvant
Opérationne
exercer des fonctions
l
opérationnels
Les exigences instaurées par les articles 12,13 et 14 de la circulaire ont comme
objectifs principaux la mise en place par les établissements de crédit d’une organisation
comptable qui permet le traitement de l’information dans le respect des obligations légales et
réglementaires5.
5
L’article 12 fait référence aux normes comptables bancaires Tunisiennes et particulièrement celles relatives au contrôle
interne.
35
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- de justifier toute information par une pièce d’origine permettant de remonter par un
cheminement ininterrompu au document de synthèse et réciproquement ;
- d’expliquer l’évolution des soldes d’un arrêté comptable à l’autre par la conservation
des mouvements ayant affecté les soldes comptables des postes des états financiers.
Outre les exigences de conception procédurales de l’organisation comptable, d’autres
exigences de contrôle et de sécurité informatiques et technologiques, ainsi il faut prévoir :
- un contrôle périodique des évaluations et des enregistrements comptables dont
l’inadéquation se révèle un facteur de risque important pour la fourniture d’une
information comptable exhaustive, fiable et pertinente ;
- un rapprochement mensuel des résultats comptables et de gestion pour les activités de
marché ;
- le maximum de garanties pour un niveau de sécurité informatique satisfaisant et son
adéquation aux exigences des différents métiers de l’établissement à travers un
réexamen périodique et la mise en place des procédures de secours informatiques ;
- un plan de continuité de l’activité (selon divers scénarios de crises) cohérent et
efficace dans le cadre d’un plan global qui intègre les objectifs définis par
l’établissement ;
- une évaluation régulière de l’organisation et de la disponibilité des ressources
humaines et matérielles au regard des risques liés à la continuité de l’activité.
36
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Quatre risques ont été évoqués par la réglementation en vigueur mais la nouveauté de
la circulaire est l’introduction de deux nouveaux types de risques en l’occurrence :
- le risque de règlement ;
- le risque opérationnel.
Ces exigences sont d’ordre général et évoquent les risques comme un tout
indissociable mais l’apport de la circulaire est d’identifier et de proposer le système de
mesure, de surveillance et de maîtrise des 6 risques énumérés plus haut tout en présentant la
spécificité de chacun d’eux.
L’article 22 de la circulaire 2006-19 définit le risque de crédit comme suit « Le risque
de crédit s’entend du risque encouru en cas de défaillance d’une contrepartie ou de
contreparties considérées comme un même bénéficiaire au sens de la réglementation en
vigueur ».
37
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Afin de remédier à la gravité d’un tel risque, l’établissement doit disposer d’une
procédure de sélection et d’un système de mesure des risques crédit qui permet d’identifier les
engagements bilantiels et hors bilan à l’égard d’une contrepartie ou de bénéficiaires liés par le
même secteur géographique ou économique.
Les demandes de crédit présentées par une relation doivent satisfaire à un minimum
d’informations et de documents lors de la constitution du dossier de crédit.
Ces dossiers doivent contenir les informations quantitatives et qualitatives les plus
récentes (les états financiers des trois derniers exercices 6, situation patrimoniale, les
prévisions d’activités et de trésorerie……).
Le suivi des dossiers de crédit se fait régulièrement par des mises à jour permanentes
et qui doivent être trimestrielles pour les contreparties dont les créances sont classées ou qui
présentent des risques significatifs.
Aussi, l’article 25 de la circulaire 2006-19 exige une étude du profil risque de crédit de
la contrepartie, sur la base de la situation financière et en particulier sa capacité de
remboursement, qualité de gouvernance, secteur d’activité et situation de groupe.
Outre la notation à priori des relations, il est exigé de procéder au début à une mesure
fine de la rentabilité des opérations de crédit (dans le cadre de la décision d’action de crédit)
qui se poursuit avec une périodicité semestrielle.
6
Ces exigences permettent à la Tunisie de se préparer à la création d’une centrale de bilans analogiquement à son homologue
Français.
38
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Les exigences instaurées par cette circulaire, dans la phase de conception d’un système
de mesure, de surveillance et de maîtrise de risque de crédit, sont renforcées d’avantage.
→ Cette panoplie d’exigences n’est en finalité qu’une étape préparant le passage aux
recommandations de Bâle 2.
- Des fluctuations des prix sur les titres de transaction et de placements tel que définis
par les normes comptables et sur tout autre instrument financier prévu par la
réglementation en vigueur.
- Ou des positions susceptibles d’engendrer un risque de change, notamment les
opérations de change au comptant ou à terme ».
La circulaire a introduit une exigence très forte de formalisation pour une activité à
caractère souvent instantané de prise de décision mais à un risque de perte immédiat et
important.
39
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- Le risque de marché représente un aspect sensible et il doit faire l’objet de deux types
de mesures à savoir :
Des mesures quotidiennes pour la détermination de l’ensemble des positions, le
calcul des résultats et l’intégralité des risques de marché avec un suivi du
respect des limites, des procédures internes en la matière et de l’adéquation des
fonds propres au regard des risques de marché.
Des mesures régulières portant sur le développement des scénarios de crise qui
doivent permettre à chaque établissement d’étudier les conditions extrêmes de
marché et leurs éventuelles conséquences.
L’évaluation des risques de marché sur une base consolidée.
Les résultats des mesures des risques de marché doivent être communiqués
conseil d’administration.
40
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- De s’assurer que l’établissement est en mesure de faire face, à tout moment, à ses
exigibilités et d’honorer ses engagements de financement envers la clientèle.
- d’évaluer l’adéquation des fonds propres en fonction du profit de liquidité et de la
liquidité des marchés sur lesquels ils opèrent (article 39 de la circulaire 2006-19).
- d’évaluer les entrées et sorties de trésorerie prévisionnelles à des échéances bien
déterminées et de préciser les différents impasses de liquidité (article 40 de la
circulaire 2006-19).
41
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
42
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ce suivi peut être assuré soit par des cellules au sein d’une direction déjà existante,
soit par la création d’une nouvelle direction soit la « direction des engagements » (ou
direction des risques).
La naissance de cette direction est une décision spécifique à chaque établissement 7 qui
répond généralement à un sentiment de la part des directions générales, de mal maîtriser leurs
risques. (NOUY, (1997), p.24)
7
Danièle Nouy, secrétaire général adjoint de la comite de Bâle, rappelle que « c’est à chaque établissement de crédit de
trouver, en fonction de son histoire, de ses risques et de ses spécificités, l’organisation qui lui convient le mieux ».
43
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Les activités d’une direction des engagements au sein d’une société de leasing peuvent
être variées. A titre d’exemples :
- Une fonction de contrôle proprement dite, mais limitée d’une part aux
procédures générales, et d’autres part, à un examen des états d’engagements ou
d’anomalies permettant de mettre en lumière les carences éventuelles.
- la définition et la mise en place de la centralisation des engagements. La
direction des engagements sera en pratique au cœur du développement d’une
base « Engagements » ; elle en assure par la suite l’évolution et la maintenance.
- l’application globale des engagements des grands secteurs d’activité de
l’établissement, par types d’engagements, zone géographique, groupes…en
liaison avec la documentation.
- un avis motivé sur les propositions de financement signifiantes et qui vérifie
certains critères.
Ainsi, et dans la plupart des établissements de crédit, des chantiers importants sont en
cours afin d’améliorer leurs politiques de gestion de risques et ce suite à la promulgation de la
circulaire 2006-19 du 28 novembre 2006.
L’objectif des organes de contrôle de notre système financier est d’inciter les
intervenants à consacrer d’avantage plus de ressources afin de parvenir à créer des dispositifs
robustes de mesure et de suivi indépendants des risques de crédit.
44
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Pour le bailleur, le leasing est une opération de crédit, garantie par un droit de
propriété sur le bien. Il s’agit en fait de placer un capital pour obtenir des remboursements
successifs qui excèdent la somme décaissée, la différence constitue la rémunération du service
rendu. La conservation de la propriété du bien loué durant la période de remboursement ne
constitue qu’une garantie.
Pour les besoins de l’analyse, nous examinerons dans ce chapitre les aspects pratiques
de l’opération de leasing en commençant par une présentation détaillée des aspects
comptables de l’opération de crédit bail (section 1), le traitement comptable consacré aux
opérations spécifiques liées à l’activité (section 2) et enfin la présentation du régime fiscal
ainsi que les nouvelles amendements apportés au cadre fiscal (section 3).
45
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
L'article 1er de cette loi a défini le leasing comme étant une opération de location
d'équipements, de matériel ou de biens immobiliers achetés ou réalisés en vue de la location,
par le bailleur qui en demeure propriétaire et destinés à être utilisés dans les activités
professionnelles, commerciales, industrielles, agricoles, de pêche ou de services.
Ainsi, la Tunisie se trouve alignée à la position des pays latins qui s'attachent à la
réalité juridique de l'opération en la qualifiant d'opération de location et non de financement.
(MEDHIOUB, 1997, p.42)
Cette interprétation est appuyée par les dispositions de l'article 15 de la même loi qui
stipule que "Le preneur doit inscrire les opérations de leasing dans sa comptabilité en faisant
apparaître séparément dans son compte de résultat, les loyers correspondant à l'exécution du
contrat de leasing…"
Les contrats de leasing ont été toujours comptabilisés, comme étant une opération de
location pure et simple. Le bien donné en location ne peut figurer parmi les immobilisations
de la société et les loyers que paye le preneur sont constatés comme des charges
d'exploitation.
46
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ainsi, il est primordial de remédier aux divergences entre le système comptable et les
règles fiscales pour appliquer la convention de prééminence du fond sur la forme aux contrats
de leasing.
Les dispositions des articles 41, 42, 43 et 44 de la loi 2006-85 du 25 décembre 2006
portant loi de finances de l’année 2007, visant l’harmonisation des dispositions fiscales aux
règles comptables, ont consacré ce passage.
Le bien ne peut plus figurer au bilan du bailleur, mais il faut noter que ces
dispositions s’appliquent aux contrats de leasing conclus à partir du 01/01/2008.
47
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Cette approche reste valable pour les années de la période transitoire, qui s’étale
pendant la durée des contrats en cours conclus avant le 1er janvier 2008.
Les loyers reçus par la société de leasing constituent donc son chiffre d'affaire (le
montant du principal et les intérêts figurant sur l’échéancier de remboursement présente le
revenu d’exploitation).
Les sociétés de leasing avaient toujours une lourde tâche de retraitement du décalage
résultant de la divergence des modes de résorption.
Le régime fiscal des opérations de leasing à été remanié à travers une série de mesures
introduites par les lois n° 2006-85 du 25 décembre 2006 et n° 2007-70 du 27 décembre 2007.
48
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- Les biens détenus dans le cadre de contrat de leasing doivent être comptabilisés au
bilan du bailleur comme des créances pour une valeur égale à l'investissement net de
l'opération et non en immobilisation corporelle (§33 de la NCT 41).
- les loyers sont considérés par le bailleur comme un remboursement progressif du
capital investi auquel s'ajoute un produit financier rémunérant son investissement et
ses services (§34 de la NCT 41).
Pour chaque exercice, le bailleur comptabilise les loyers après déduction du coût des
services, il doit porter la totalité de la somme principale, en déduction de son investissement
brut8.Dans ce cas aucun résultat n'est dégagé à ce stade.
La partie du loyer qui rémunère l'investissement du bailleur et ses services présente les
revenus financiers9.
La question qui se pose à ce stade est la suivante : Est ce que les sociétés de leasing
seront amenées à adopter l’approche économique pour les contrats conclus avant la date de
passage et retraiter les données historiques par conséquence ?
8
Investissement brut : total des paiements minimaux du point de vue du bailleur ainsi que toute valeur résiduelle non garantie
lui revenant.
9
Revenus financiers : Investissements brut – sa valeur actualisée.
10
Dans ce cas, l'article 15 de la loi 94-89 du 26 juillet 1994 portant le schéma de comptabilisation des opérations de leasing,
est abrogé à partir du 1er janvier 2008.
49
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Sur le plan pratique, les travaux de reclassement des biens donnés en location du
poste « immobilisations données en location » vers les « immobilisations financières »,
compte tenu, bien entendu, des différents retraitements liés à l’évaluation du contenu de
chaque compte divisionnaire présentent une tache très lourde et coûteuse.
Dans un premier temps, le client négocie l’achat avec le fournisseur dans le cadre
d’une acquisition au comptant. Le preneur potentiel reçoit les devis, mène les négociations
d’achat et opte pour l'une des offres reçues.
11
Présentation de l’activité de leasing en Belgique (site web d’une société de leasing belge www.inglease.be)
50
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
leasing entre le preneur et la société de leasing, celle-ci fait office d'acheteur (pour le compte
du client) vis-à-vis du fournisseur et conclu avec ce dernier un contrat de livraison (contrat
d'achat) pour réaliser les conditions de transfert de la propriété au bailleur.
Nous essayerons dans ce qui suit d’étayer de façon détaillée le contenu de ces étapes
toute en proposant le schéma comptable qui en découle.
Cette phase est la plus importante car elle définie les éléments constitutifs de la
relation contractuelle entre le bailleur et le preneur à savoir : le choix du bien, sa livraison par
le fournisseur et son acceptation par le preneur.
L’objet des sociétés de leasing est le financement de l'acquisition de biens dont les
spécificités techniques sont validées par le soin du preneur.
C'est ainsi que l'article premier des conditions générales d'un contrat de crédit-bail12
prévoit que le locataire choisi librement le bien et le fournisseur qui lui permet d’assurer le
rendement recherché. Il négocie les prix, les délais et les conditions de paiement du dit bien,
pour ensuite définir les conditions, le lieu, les délais et les modalités de livraisons.
12
Par référence au contrat type de la société Tunisie Leasing.
51
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Cette étape permet de définir l'objet du contrat et engendre par conséquent une relation
entre le bailleur et le fournisseur choisi.
La finalité de cette étape est la signature du contrat d'où la naissance d'un engagement
de financement pour le montant de l'investissement dont le bailleur doit l’enregistrer dans
ses engagements hors bilantiels.
Une fois, le choix du bien et du fournisseur est fait, l'entreprise fournit à la société de
leasing un certain nombre d'informations permettant d'examiner la situation financière du
preneur, d'évaluer l'impact probable de cet investissement additionnel sur sa rentabilité.
Le matériel est délivré au locataire dans les conditions et au lieu librement convenus
avec le fournisseur.
Ce procès verbal est adressé au bailleur dans les délais convenus par remise en main
propre contre décharge ou par lettre recommandée avec accusé de réception et il entraîne le
paiement du prix du matériel.
En aucun cas, un matériel non conforme, avarié, impropre à l'usage auquel il est
destiné ou livré hors le délai limité, ne doit être accepté par le locataire, sauf, accord écrit du
bailleur pour cette dernière éventualité. Toute impossibilité doit être constatée par acte.
52
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Parallèlement, le montant de l'engagement hors bilan est amorti pour le même montant (X).
Approche économique :
Constatation de l'avance :
Débit : 2663 Créance sur contrats encours (X)
Crédit : 532 Trésorerie (X)
Parallèlement, le montant de l'engagement hors bilan est amorti pour le même montant.
53
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Cette phase débute juste après la livraison du bien et s'étend sur une période plus ou
moins importante que sa durée de vie. Au cours de cette période le preneur a la jouissance du
bien considéré et verse à l'établissement de leasing des redevances périodiques couvrant le
remboursement de la mise de fonds initiale, les frais financiers, les frais de gestion ainsi que
la marge de l'établissement de leasing.
54
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Approche économique :
La différence entre les loyers à recevoir plus la valeur résiduelle non garantie, le cas
échéant, et le coût du bien (ou sa valeur comptable) est inscrite à titre de produits financiers
reportés.
Débit : 2662 Créances brutes de leasing
517 Echéances à (-) d'un an / créances de leasing14
2666 Valeur résiduelle
Crédit : 2663 Créances sur contrat en cours (pour solde)
2669 Revenus non acquis à plus d'un an15
519 Revenus non acquis à moins d'un an16
Pour des considérations pratiques, les sociétés de leasing optent pour une échéance
fixe de facturation des redevances.
14
Montant des loyers HT exigibles à moins d'un an (principal + Intérêts).
15
Produit de financement (Intérêts) à plus d'un an.
16
Produit de financement (Intérêts) à moins d'un an.
55
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Approche juridique
Approche économique
Les opérations réalisées pendant cette période sont aussi limitées principalement à la
facturation des loyers et aux flux financiers s'y rattachant.
Parallèlement :
Ce traitement est conforme à la règle qui consiste à imputer les produits reportés aux
résultats sur la durée du bail, selon une formule permettant de dégager un taux de rendement
constant de l'investissement restant dans le contrat de location. (STOLOWY, 2003, p.4)
2-3- Phase post-contractuelle
17
La facturation des intérêts de retard ne peut être systématique pour tous les clients, par soucis de non
aggravation de la situation de ceux qui rencontrent des difficultés financières.
18
Montant du produit de financement (Intérêt) relatif à la 1 ère échéance du contrat de location.
56
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Dans d'autres cas, le contrat est renouvelé pour une durée variable contre une
redevance réduite. Il peut se produire, dans des cas beaucoup plus rares, que le bien soit
restitué à l'établissement de leasing qui le met en rebut s'il est totalement déprécié ou le
revend dans le cas contraire.
A la fin du contrat.
Débit : 2264 Immobilisations, contrat échu.
28261 Amortissements des biens en location.
Crédit : 2261 Immobilisation en location
28264 Amortissement de l’immobilisations/Ct échu
57
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
(A) La plus value sur cession est nulle, le bailleur tient sa comptabilité conformément aux
dispositions fiscales prévues par la loi de finances pour la gestion de l’année 2001,
néanmoins le montant de la valeur résiduelle constitue un produit imposable qu'il convient
d'en tenir compte au niveau du tableau de la détermination du bénéfice fiscal.
Approche économique
Les travaux d'inventaire rattachés aux opérations de leasing, autres que la couverture
des risques portent sur :
Approche juridique
(1) Loyers constatés d'avance : Mt Redevance *(nbre j en N+1/nbre j entre les 2 échéances)
Approche économique
Les loyers sont facturés d'avance, il convient donc de procéder à la régularisation des intérêts
constatés d'avance.
Débit : 7051 Revenus de leasing (même Mt que l’approche juridique)
Crédit : 472 Produits constatés d’avance (1).
19
Pour plus de détails, voir la partie relative au régime fiscal de l’opération de leasing.
58
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
(1) Produits constatés d'avance : Mt Intérêts *(nbre j en N+1/nbre j entre les 2 échéances)
Approche juridique
N'exerçant sur le bien qu'un simple droit de jouissance, l'entreprise ne saurait pratiquer
d’amortissement déductible. Seule la société de leasing est en droit d'effectuer
l'amortissement.
Les sociétés de leasing en tant que sociétés commerciales, peuvent inclure dans leurs
charges déductibles, les amortissements de biens donnés en location.
Les immeubles bâtis objet de contrats de leasing sont amortis en fonction de la période
prévue par ce contrat.
Pour les biens d'équipements et le matériel exploités sous la forme d'un crédit-bail
peuvent être amortis selon les modes suivantes :
- L'amortissement linéaire accéléré.
- l'amortissement dégressif.
- l'amortissement linéaire simple.
Malgré ce régime de faveur prévu par la loi 94-90, les sociétés de leasing ont rencontré
plusieurs difficultés. Ainsi, vu leur caractère hybride de "location-financement", elles sont
dans l'obligation de pratiquer un amortissement physique relatif à la dépréciation des biens
d'équipements et des immeubles objets des contrats de crédit bail, ainsi qu'un amortissement
financier composé par les loyers nécessaires à la reconstitution du matériel après
rémunération des fonds investis20.
Le législateur conscient des difficultés rencontrées lors des travaux de retraitements et
dans l’objectif de faciliter la présentation d’états financiers reflétant la situation réelle et
d’anéantir toute source de divergence nécessitant des travaux de rapprochement lors de la
préparation du résultat fiscal.
20
Les travaux de retraitements pour se conformer aux dispositions fiscales ont présentaient toujours des tâches très
coûteuses en termes de temps alloués ainsi qu’une source d’augmenter le risque fiscal.
59
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
La loi des finances pour l'année 2001, a permis l’harmonisation des règles fiscales
avec les pratiques comptables. A partir de cette date, on ne parle plus d’amortissement
physique mais d’amortissement financier.
Les annuités sont conformes au tableau d'amortissement financier, arrêté en fonction
du prix d'acquisition, du taux d'intérêt, de la durée de location et du prix de cession.
Toutefois, le montant à déduire fiscalement au titre des amortissements financiers ne
doit pas dépasser la différence entre le prix d'acquisition des équipements, matériels ou
immeubles et le prix de cession aux termes de la période de location.
Ainsi, la traduction comptable des dotations d'amortissements ne dépend plus de
l'option retenue par le bailleur quant à la nature financière ou fiscale de sa comptabilité.
L'écriture comptable est la suivante :
Débit : 6811 Dotations aux amortissements
Crédit : 28261 Amortissements des immobilisations en location.
Approche économique
La notion d'amortissement ne se pose pas pour une comptabilité tenue selon l'approche
économique. Ainsi, les immobilisations données en location sont à évaluer parmi les
engagements hors bilan.
Le suivi de la dépréciation de ce type d’engagement peut s’effectuer conformément à
la méthode de l'évaluation forfaitaire retenue pour la détermination des provisions en
application des normes prudentielles, elle consiste à affecter la valeur d'origine du bien d'une
décote déterminée en fonction du type et de l'âge du bien.
Cette méthode pourrait être maintenue pour l'évaluation des engagements reçus.
3-3- Evaluation des actifs et couvertures des risques
Dans ce qui suit, on présentera les traitements comptables appropriés des produits
réservés et des provisions.
60
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Cas 1 : Dans le cas où les revenus nets (Intérêts, inclus dans les loyers) et les autres
produits (préloyers, intérêts intercalaires, intérêts de retard) sont comptabilisés au moment de
la facturation dans un compte de produits réservés, puis virés dès leur encaissement aux
comptes de produits, les retraitements à opérer à l'occasion de l'arrêté de chaque situation
consistent à virer les revenus afférents aux actifs classés en B1, bien qu'ils ne soient pas
encaissés, aux comptes de produits et par conséquent les incorporer au résultat de la période.
Cas 2 : tous les revenus acquis sont enregistrés aux comptes de produits, les
retraitements à opérer consistent à déduire du résultat, tous les produits non encaissés et qui
concernent les actifs classés en B2, B3 et B4. Ces produits sont classés dans un compte d’actif
soustractif à présenter au niveau de la sous rubrique "produits réservés", faisant partie
intégrante de la rubrique générale « Clients et comptes rattachés ».
Dans la pratique, c'est la deuxième méthode de comptabilisation qui est retenue car
elle est simple et permet de limiter le nombre d'opérations comptables. (MEDHIOUB, 1997,
p.64)
Dans le cas contraire, l’écart dégagé est prélevé sur la provision inscrite au passif du
bilan et en cas d’insuffisance, il est procédé à la dotation d’une provision complémentaire.
(DERBEL, 2008, p.)
21
Ce pourcentage varie entre 1% et 1,25% et qui peut être révisé par le commissaire aux comptes s’il juge qu’il est excessif.
61
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Le parcours ordinaire d'un contrat de crédit-bail peut ne pas être respecté par un client,
dont le dossier a été transféré du service recouvrement au service juridique.
Cette phase peut être suivie par des négociations entre le client, le service juridique et
parfois l'avocat du bailleur pour parvenir à un arrangement à l'amiable sans recourt aux
tribunaux.
Les intérêts qui en découlent seront classés, en application des normes prudentielles,
en produits réservés.
Cette opération consiste soit à aménager la répartition des loyers dans le temps et sur
la même durée fixée initialement au contrat, de manière plus rationnelle du point de vue du
locataire, soit à prolonger la durée de contrat, avec ou sans période de grâce.
Sur le plan pratique, un avenant au contrat de location initial est rédigé par le bailleur.
Cet avenant porte les modifications apportées au montant des loyers et s'il y a lieu du
taux d'intérêt22.
22
Définition avancée par le service réalisation de la société Hannibal Lease pour l'opération du rééchelonnement financier.
62
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Dans tous les cas et au même titre que les décisions d’arrangements, ces intérêts
doivent être logés dans un compte de produits réservés. La constatation des revenus est
tributaire de la certitude du bailleur quant au respect du preneur des clauses du nouveau
arrangement (au moins une année, au sens de l'article 12 de la circulaire n°91-24 du 17
décembre 91).
Approche juridique23
Approche économique
23
Dans ce cas, le montant de l'immobilisation donnée en location ne sera pas modifié, au contraire de l'approche économique
ou le raisonnement se concentre sur la valeur de la créance accordée à l'emprunteur.
63
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Et / ou :
24
Les opérations de consolidations des impayés sont d'application rares pour les sociétés de leasing contrairement aux
établissements bancaires.
64
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
compte client ainsi que l’ encours financier, de telle sorte que l'encours de rééchelonnement
est le cumul de l'encours financier et des impayés avant consolidation25.
Un nouvel échéancier de loyers est établi sur une période qui dépasse généralement la
durée du contrat initial.
Les loyers futurs sont alors fixés sur cette base pour permettre au bailleur de récupérer
aussi bien le reliquat du montant initialement investi que la masse des impayés au jour de la
consolidation.
Le prix d'acquisition est généralement fixé à un niveau qui permet d'éponger tous les
montants dus au titre du contrat initial.
Approche juridique
25
Définition avancée par le service réalisation de la société Hannibal Lease.
65
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
(A) généralement : Ce type d'opération affiche comme résultat une plus value.
Et simultanément
Approche économique
Dans une opération de cession bail, un bien est vendu puis repris en location par le
vendeur. Les loyers et le prix de vente sont souvent interdépendants, puisqu'ils sont
habituellement négociés comme un tout et ne sont pas nécessairement fondés sur des valeurs
vénales.
Il s'agit d'une seule opération comportant deux volets : un volet "vente" 26 et un volet
"reprise à bail".
26
Le traitement du résultat de la vente, prévu par la norme Tunisienne relative aux contrats de location, dépend aussi bien du
type de bail en question, que la relation qui s'établit entre d'une part le prix de vente et les loyers futurs, et d'autre part la
valeur général et la valeur comptable.
66
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
S'il apparaît que le bien a une perte de valeur définitive, la valeur comptable du
bien est ramenée à sa valeur récupérable (Réduction de valeur)27.
Cette position est justifiée, par le fait que lorsque la valeur comptable d’un bien
excède sa juste valeur marchande, cela signifie que l’entreprise n’a pas suffisamment amorti
au fil des années ou qu’elle n’a pas constaté la baisse de valeur du bien comme elle aurait du
le faire en vertu du principe de prudence.
Les règles fiscales applicables au bailleur, englobent les régimes fiscaux des
opérations de leasing, en matière de taxes assises sur le chiffre d’affaires (TVA et TCL),
impôts direct (IS), les avantages fiscaux et le droit d’enregistrement.
Les taxes assises sur le chiffre d’affaires examinées dans le cadre de cette présentation
portent sur la TVA et la TCL.
Ayant la qualité d’assujettis obligatoires à la TVA, les bailleurs collectent la TVA sur
les montants facturés au titre des opérations de leasing et déduisant celle ayant grevé les
acquisitions utiles à leurs activités, avec les régularisations qui s’avèrent nécessaires en la
circonstance.
27
En se réfère à la NCT 5 ou la NCT6.
28
Pour plus de détails, on peut se référer à la note commune N°24/2008 intitulée « clarification des règles d’imposition à la
TVA des opérations relatives au leasing ».
67
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
L’article 49 de la loi n° 2007-70 portant loi de finances pour l’année 2008 a prévu que
la collecte de la TVA est faite pour les opérations de leasing sur la base de tous les montants
facturés au titre de ces opérations. Il s’en suit que l’assiette comprend :
- Pour les contrats conclus jusqu’au 31 décembre 2007, les montants relatifs au
loyer facturé au titre des opérations de leasing.
- Pour les contrats conclus à partir du premier janvier 2008, les montants relatifs
au remboursement du coût d’acquisition des éléments d’actif ainsi que les intérêts
facturés au titre des opérations de leasing.
Par ailleurs, tous les autres montants facturés par les entreprises de leasing, à leurs
clients, dans le cadre des contrats de leasing, sont soumis à la TVA, nous citons :
- Les intérêts de retard pour payement tardif des loyers même lorsqu’ils se
rapportent à des biens bénéficiant du régime suspensif sont soumis à la TVA au taux
de 18%. (DGELEF 1070 du 24/7/99).
- Les intérêts intercalaires perçus sur la période qui couvre la date de payement
du fournisseur -par la société de leasing au lieu et à la place du client- et la date de
départ de l’échéancier d’un contrat de leasing.
Ces intérêts sont considérés comme étant des intérêts débiteurs non bancaires et sont
par conséquent soumis à la TVA au taux de 6%.
- L’autofinancement revêt, avant l’entrée en vigueur des nouvelles mesures, le
caractère d’un premier loyer. Même s’il correspond à un remboursement anticipé du
principal ou à une « prise en charge » par le preneur d’une quote-part du prix du
bien, le montant payé à ce titre est soumis à la TVA. N’échappent à l’imposition
que les montants payés à titre de dépôt de fonds (garantie) qui ne viennent pas en
diminution du capital investi.
L’article 50 de la loi de finance pour l’année 2008 a prévu que les entreprises qui
réalisent des opérations de leasing peuvent déduire la TVA grevant leurs achats
d’équipements, matériels et immeubles destinés à être utilisés dans le cadre de contrats de
leasing et ce, nonobstant l’enregistrement comptable de ces achats.
68
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Selon le §4 2 bis de l’article 9 du code TVA : « en cas de cession par les entreprises exerçant
l’activité de leasing des équipements, matériels et bâtiments objet des contrats de leasing au
profit des personnes autres que les contractants soumis à la TVA, il doit être procédé à la
régularisation … ».
On constate que cet article prévoit un régime de faveur pour les équipements,
matériels et bâtiments objet des contrats de leasing, d’où découlent les constatations
suivantes :
L’interrogation soulevée à ce stade est le sort de la TVA lorsque la cession est faite à
un client non assujetti ?
En d’autres termes, la TVA déduite (ou suspendue) par l’entreprise de leasing doit
faire l’objet d’une régularisation lorsque les biens objets du contrat de leasing ont été cédés au
profit des tiers après leur récupération, et ce, dans les délais prévus à l’alinéa IV de l’article 9
du code de la TVA.
69
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
En effet, cet élément (le terrain) peut être considéré comme étant doublement imposé
(lors de sa location et lors de sa cession).
Avant l’entrée en vigueur des nouvelles mesures fiscales introduites par la loi de
finances pour l’année 2008, les entreprises de leasing payaient la TCL sur la base de leur
chiffre d’affaires qui correspond au loyer facture (principal et intérêt). Le nouveau mode de
comptabilisation conduirait à ne constater en chiffre d’affaires que le revenu du leasing c’est-
à-dire les « intérêts » facturés. Ceci aurait pour effet de réduire considérablement le montant
de la taxe supportée par les sociétés de leasing.
Pour les contrats conclus avant le premier janvier 2008 et avant l’entrée en vigueur de
la NCT 41, les entreprises de leasing, comptabilisaient, parmi leurs produits, le montant total
des loyers (facturés ou encaissés selon le cas) sous la rubrique des « revenus bruts de
leasing ».les amortissements financiers, c’est-à-dire les fractions du capital incluses dans des
70
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
redevances de loyers, sont constatés parmi les charges, et sont par conséquent, déduits des
revenus bruts (produits locatifs).
Avec l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions prévues par le loi de finances
supprimant la déduction des amortissements financiers (&VII-19 de l’article 48 Code de l’IRPP
et l’.IS), les entreprises de leasing n’ont plus à constater ces amortissements dans la mesure où
les biens donnés en location sont enregistrés, comme actif financier pour le principal.
Les nouvelles mesures n’auront aucun effet sur la charge fiscale supportée par les
entreprises de leasing au titre de l’impôt sur les sociétés. Elles impliquent des changements
dans le traitement comptable du chiffre d’affaires qui se limitera au revenu net du leasing
c’est-à-dire les produits nets, qui correspondent, selon l’ancien mode de comptabilisation, des
loyers diminués des amortissements financiers.
Dans une note commune n°40/98, la DGELF a précisé que les loyers du leasing ne
peuvent pas être considérés comme loyers au sens de l’article 52 du code de l’IRPP et de l’IS
et sont par conséquent en dehors du champ d’application de la retenue à la source (15%) du
fait que l’article 6 de la loi n°94-89 du 26/07/1994 relative au leasing considère les opérations
de leasing comme une forme de crédit et de ce fait, les montants versés dans le cadre de ces
opérations constituent comme étant une partie des avances sur le prix de cession des biens
donnés en leasing en cas de leur acquisition par le locataire aux termes dudit contrat.
71
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Les entreprises de leasing, facturent pour ces cas les loyers en suspension de la TVA.
Par ailleurs, la facturation est faite en suspension de la TVA toute les fois que le client
présente à l’entreprise de leasing une attestation d’achat en suspension valable dans le temps
et que les autres formalités régissant la vente en suspension sont accomplies (bon de
commande visé par les services compétents de la douane ou de l’administration fiscale).
Dans ce cadre, nous relevons dans la doctrine administrative les précisions suivantes :
(DERBEL, 2008, p.74)
- Les loyers au titre de la location d’un terrain agricole (projet agrée par l’APIA)
dans le cadre d’un contrat de leasing, bénéficient de la suspension de la TVA
(DGAFF 1648 du 18/11/1999).
Les contrats de leasing portant sur des biens meubles sont soumis à l’enregistrement
au droit fixe de 15 dinars par page.
Par ailleurs, il y a lieu de préciser que les opérations de leasing se rapportant aux
immeubles s’effectuent en deux étapes (l’acquisition et la vente).
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Par contre, le contrat de vente d’immeuble a une personne autre que le preneur écarte
le régime de faveur et rend exigible le paiement du droit de mutation de 5% par l’acquéreur.
CONCLUSION
Au cours de cette première partie, nous avons procédé à l’étude du deuxième noyau du
secteur financier, après les banques, soit l’activité de leasing. Pour parvenir, nous avons été
amenés à examiner la nature et les fondements juridiques des opérations de leasing ainsi que
son cadre réglementaire qui se trouve en pleine mutation.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ainsi, plusieurs amendements et nouveautés ont été promulgués et qui ont touchés en
premier lieu la loi régissant les établissements de crédit, et en deuxième lieu la présentation
d’un cadre formel de contrôle interne consacré par une panoplie de circulaires aux
établissements de crédit, comme préparatif à l’application par notre système financier des
recommandations de l’accord de Bâle 2.
Ces circulaires ont été présentées avec le maximum de détails afin de mettre l’accent
sur un tournant réglementaire concernant l’analyse quantitative des risques, qui peuvent
menacer tout établissement, ainsi que l’amélioration du dispositif prudentiel existant par
l’intégration d’un contrôle qualitatif adéquat.
Ainsi, les nouveautés ont cerné en premier temps le cadre fiscal permettant la
requalification de l’opération de leasing, ce qui a permis le déblocage de la promulgation de la
norme comptable relative aux contrats de location.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
DEUXIEME PARTIE
LEASING
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Dans l’exercice de leurs activités, les sociétés de leasing sont exposées à des risques de
différentes natures. Ces risques sont principalement liés au preneur qui présente un risque de
défaillance contre lequel la société de leasing doit se couvrir en disposant des fonds propres
suffisants pour absorber les pertes éventuelles de ses engagements (risques encourus).
Le risque encouru par le bailleur comprenant les actifs bilantiels et les engagements
hors bilantiels dont les règles prudentielles de couvertures de risques ont édicté des normes de
mesures des risques encourus et d’évaluation des éléments de couvertures de ces risques.
Ces règles fixées par les organes de surveillances du secteur (BCT) présentent un
caractère général pour les banques.
L’exposition au risque de contrepartie est mesurée par les montants susceptibles d’être
perdus en cas de défaut de la contrepartie. Elle englobe les engagements figurant au bilan
ainsi que les engagements hors bilan.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Les risques encourus ou les risques bruts sur la clientèle ont été définis par l’article 6
de la circulaire de la BCT n°91-24 du 17 décembre 1991 : « comme étant le total des
concours consentis sous toute les formes (crédit, opération de leasing, participations, apports
en comptes courant associés, engagement par signature…) ».
Les engagements bilantiels sont limités aux deux premières rubriques soit aux encours
financiers des contrats en cours (le montant du principal du financement non encore facturé au
client), et au volumes des impayés qui présentent les annuités facturées et non encore réglées
(figurant au solde du compte client).
Ces deux rubriques peuvent subir plusieurs retraitements afin de dégager le montant
réel de l’engagement bilantiel du preneur. Ces retraitements seront examinés lors de la
présentation de la démarche d’évaluation du tableau d’engagements.
29
Annexe à la circulaire aux banques et établissements financiers n°93-08 du 30 juillet 1993 commentaires relatifs à
l’établissement de la situation mensuelle comptable.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ainsi, l’appréciation de la qualité du risque client est fonction, d’une part, des critères
quantitatifs tels que l’existence d’impayés, la régularité des règlements, le recours au lease
back, le recours au rééchelonnement où à la consolidation, etc.…. d’autre part, elle est
tributaire de critères qualitatifs portant sur les données économiques et financières du client,
de son secteur d’activité (conjoncture du secteur), de l’assise financière du client, de la
rentabilité du projet, de l’engagement vis à vis du secteur financier, de la notation interne ou
même externe allouée à la relation, etc.…
Notant que les actifs détenus directement sur l’Etat ou sur la banque centrale de
Tunisie ne font pas l’objet de classification.
- la gestion et les perspectives d’activité sont jugées satisfaisantes sur la base des
rapports de visite ;
- la forme et le volume des concours dont elles bénéficient sont compatibles tant
avec les besoins de leur activité principale qu’avec leur capacité réelle de
remboursement.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Font partie de cette classe, tous les actifs dont la réalisation ou le recouvrement
intégral dans les délais est encore assuré et qui sont détenus sur des entreprises qui présentent
l’une au moins des caractéristiques suivantes :
Font partie de cette classe, tous les actifs dont la réalisation ou le recouvrement
intégral dans les délais est incertain et qui sont détenus sur des entreprises qui connaissent des
difficultés financières ou autres pouvant mettre en cause leur viabilité et nécessitant la mise en
œuvre de mesure de redressement.
Outre les caractéristiques définies à la classe B1, ces entreprises présentent l’une au
moins de celles qui suivent :
- La forme et le volume des concours ne sont plus compatibles avec leur activité
principale ;
Font également partie de classe 2, les autres actifs restés en suspens et non apurés dans
un délai de 90 jours sans excéder 180 jours.
80
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Font partie de la classe 3, tous les actifs dont la réalisation ou le recouvrement est
menacé et qui sont détenus sur des entreprises dont la situation suggère un degré de pertes
éventuelles appelant une action rigoureuse de la part de l’établissement de crédit pour les
limiter au minimum.
Ces actifs sont généralement détenus sur des entreprises qui présentent, avec plus de
gravité, les caractéristiques de la classe 2.
Font également partie de la classe 3, les autres actifs restés en suspens et non apurés
dans un délai de 180 jours sans excéder 360 jours.
La B.C.T visait à travers la mise en place de ce système à fixer les normes objectives
de financement de créances et de constatation des revenus. En effet, seuls les actifs des classes
B2, B3 et B4 sont considérés comme présentant un caractère douteux nécessitant pour
l’établissement de crédit :
- La constitution de la provision : d’après l’article 10 de la circulaire 91-24 du 17
décembre 1991, les provisions doivent être constituées à concurrence de 20 % pour les
actifs de la classe 2, de 50 % pour les actifs de la classe 3 et de 100 % pour les actifs de
la classe 4.
- la non constatation des produits non encaissés : dans ce cadre, il est stipulé que
seuls les produits afférents aux actifs courants et aux actifs de la classe A sont
81
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
susceptibles d’être incorporés dans le résultat de l’exercice. Pour le cas des autres
actifs, l’incorporation des produits dépend de leur paiement effectif.
Pour apprécier les risques inhérents à l’insolvabilité des débiteurs, les circulaires de la
B.C.T mettent en évidence deux critères objectifs, à savoir l’ancienneté des impayés et le
transfert au contentieux.
C’est le critère prépondérant retenu par la B.C.T pour les besoins de la classification
des créances des établissements de crédit.
Ce critère trouve son bien fondé dans deux raisons, d’une part, il constitue un moyen
d’interprétation des difficultés que connaît le preneur et qui peuvent altérer sa solvabilité
envers la société de leasing.
D’autant plus que, la Banque Centrale de Tunisie, dans chaque définition de la qualité
d’une classe de créance a insisté sur le caractère certain, incertain ou menacé du recouvrement
intégral dans les délais des créances objet de classification.
82
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Cette situation doit être prise en compte par le bailleur lors de l’application du critère
de l’ancienneté des impayés pour les besoins de la classification des créances.
Le montant des impayés doit être pris en compte pour la classification des créances
suivant le critère de l’ancienneté des impayés. En effet, les impayés portant sur des montants
peu significatifs ne peuvent pas être considérés comme un indicateur de risque.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ainsi, le client essaye d’éviter la reprise du matériel ou des équipements loués qui
représente le plus souvent le noyau de son activité.
Pour des besoins de classification, il est indispensable d’examiner les relations qui ont
le même code groupe et détecter toute discordance de classe entre les sociétés adhérentes.
Ainsi, l’évaluateur passe d’une vision individualisée à une vision du groupe.
Dans ce cas le professionnel peut décider d’aggraver ou d’améliorer la classe du client
en fonction de l’état général des sociétés du groupe et la notoriété de ses dirigeants.
Ce critère peut être appliqué pour les groupes de sociétés connus pour le sérieux et la
solvabilité de leurs dirigeants ou à l’inverse pour leur insolvabilité.
30
La rubrique ACNM renferme le total des concours et des impayés du client envers le secteur financier.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
L’évaluation du risque de contrepartie peut être effectuée par le recours aux agences
spécialisées de notation externe. En effet, les sociétés de leasing peuvent demander à leurs
clients, notamment ceux qui sont cotés en bourse, de présenter une notation récente attribuée
par une agence de notation agréée.
De même, étant un établissement de crédit soumis au contrôle de la Banque Centrale
de Tunisie et à l’application de ses circulaires, le bailleur doit demander avant tout
engagement auprès du système financier dépassant vingt cinq millions de dinars, de fournir
une notation récente attribuée par une agence de notation. (Article 2 de la circulaire BCT
n°2001-12)
Ainsi, le recours à la notation externe, comme critère qualitatif, offre l’avantage de
fournir des éléments quantifiés selon des bases comparables du risque émanant de la relation.
Le degré de confiance quant aux notes attribuées par les agences de notation trouve
son fondement dans la méthodologie de mesure (notation) qui est basée sur un suivi
statistique du comportement de défaillance des sociétés. (ABDELGHANI, 2007, p.119)
Toutefois, les éléments d’informations fournis et constamment réactualisés par les
agences de rating ne constituent pas un moyen de prévention totale du risque de contre partie
mais une mesure statistique qui constitue la première approche pour une appréciation
raisonnable du risque de crédit et pour la mesure de l’allocation optimale des fonds propres.
(VEVERKA, 2001, p.46)
En effet, le recours à la notation externe ne permet pas au bailleur de se couvrir contre
le risque de contrepartie relatif aux petites et moyennes entreprises non cotées et qui n’ont pas
d’engagements assez importants envers le secteur financier.
L’objectif d’une information pareille est d’avoir une assurance préalable quant au
risque émanant de l’investissement.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ainsi, il est essentiel de se méfier de la note attribuée par l’agence de rating qui ne
reflète jamais une mesure pertinente du risque d’où le risque de pénaliser un investissement et
réagir excessivement à une dégradation de note.
En matière de gestion de risque de crédit, il reste beaucoup d’effort à fournir par les
établissements de crédit Tunisiens. Ainsi, outre l’obligation de classification des
engagements, les établissements de crédit doivent concevoir des bases de données
informationnelles permettant une préclassification de la relation (note interne).
Tout système de notation permet d’identifier des mesures convenues annexées à une
échelle de risque de contrepartie.
Pour faciliter le recours à ce système par les professionnels, une description sommaire
des bases de conception et de ses composantes parait cruciale.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
En effet, et d’après une description avancée par Eric TORDJMAN31et Naji Freiha32 qui
rappèlent que le « système de notation » au sens de Bâle doit reposer sur une structure
bidimensionnelle :
- La première dimension doit être « orientée vers le risque de défaut de
l’emprunteur », sa classe de risque et sa probabilité de défaut (PD) associée ;
- la seconde composante, séparée et distincte, doit prendre en compte les facteurs
spécifiques de la transaction et refléter la mesure de la perte en cas de défaut (LGD).
Ainsi, au sein du large spectre de « système de notation » une attention particulière est portée
aux aspects méthodologiques :
Cependant, l’échelle de notation doit être suffisamment large pour ne pas concourir à
une discontinuité démesurée de l’appréciation du risque.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Toutefois, il est important de souligner que les procédures mises en place doivent être
définies et contrôlées avec précision afin de garantir un bon arbitrage par le système de
notation interne.
Ainsi, il faut mettre en place des dates de révision obligatoires du système de notation
interne ce qui permet de faire un suivi automatique des mises à jour non effectuées des bases
de données, de l’échelle de notation ou de l’horizon temporel.
La supervision à priori ou à posteriori doit être planifiée et autorisée par une autre
autorité (le comité de crédit ou même la direction générale).
Le professionnel doit vérifier à travers ses tests que le modèle de notation est
conforme aux exigences minimales prévues par la réglementation locale et internationale.
Pour ce faire, et vue la complexité de ces tâches et l’exigence d’une maîtrise éprouvée
des techniques de modélisation, l’évaluateur peut recourir à un autre professionnel de métier
pour les travaux de validation de toutes les composantes du système de notation interne.
89
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
De même, les sociétés de leasing doivent, avant tout engagement, exiger de leurs
clientèles dont les engagements auprès du système financier dépassent cinq millions de dinars,
les états financiers de l’exercice qui précède l’année de l’octroi de crédit, certifiés par un
commissaire aux comptes légalement habilité.
Elles doivent, également, exiger les états financiers des exercices qui suivent l’année
de l’octroi de crédit, certifiés par un commissaire aux comptes légalement habilité.
Toutefois, les sociétés de leasing peuvent à l’appui de tout engagement pris au cours
des six premiers mois de l’année de l’octroi de financement, accepter les état financiers de
l’avant dernier exercice à condition qu’ils soient certifiés par le commissaire aux comptes.
Les rapports financiers demandés par les sociétés de leasing, permettent de s’informer
sur la structure financière de la société, leurs engagements bilantiels et hors bilan, la structure
du groupe, actionnariat et garanties réciproques au sein du groupe, etc.…
La demande des supports financiers permet aux sociétés de leasing de procéder à une
évaluation de la situation du client par une analyse financière.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Cette analyse s’effectue par le calcul de certains ratios permettant de se renseigner sur
les capacités de remboursement des relations.
Les ratios et les commentaires associés sont basés sur un choix personnel de quelques
indicateurs jugés significatifs. Toutefois, tout professionnel peut élargir le périmètre de
sélection.
Dans le contexte d’évaluation, nous allons étudier les ratios et les données s’y
rattachant.
1- Solvabilité générale ou le risque liquidatif : d’après les financiers, les fonds propres
sont un amortisseur de crise, plus ce ratio est élevé moins est la dépendance envers les
créanciers de la société.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
3- Rentabilité financière ou rentabilité des fonds propres : dans les normes de ce ratio, le
rendement pour les actionnaires compte tenu des risques doit être supérieur au
rendement monétaire.
4- Rentabilité économique : c’est le ratio qui mesure la rentabilité économique qui est
dégagée par l’ensemble des capitaux investis dans l’entreprise.
Le bailleur doit veiller, outre la collecte des supports financiers et les travaux
d’évaluation par l’analyse financière, à centraliser d’autres informations qualitatives d’une
utilité accrue et qui se rapportent, d’une part au domaine d’activité du client, à son évolution
et à sa position par rapport à la concurrence etc….
92
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Dans un premier temps, la démarche de classification des engagements sera basée sur
les critères quantitatifs développés ci-dessus.
Et la circulaire 93-23 qui prévoit que les commissaires aux comptes doivent :
« Couvrir dans le cadre de leurs évaluations, au moins 80% du total des actifs du
bilan et hors bilan et particulièrement la totalité des actifs en contentieux, douteux ou
litigieux ainsi que ceux ayant fait l’objet de réservation d’intérêts ou ayant été marqués par
un incident de paiement de quelque nature que ce soit……..»
93
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ainsi que l’annexe 2 à la note aux banques 93-23 prévoit que « La Banque Centrale
de Tunisie exige des banques, une classification de tous leurs actifs quelle qu’en soit la forme
qu’ils figurent au bilan ou en hors bilan et qu’ils soient libellés en dinars ou en devises.
Les provisions constituées doivent également être affectées spécifiquement à tout actif
classé égal ou supérieur à 50 md ou 0,5% des fonds propres nets. …. »
Ainsi, un taux de couverture de 80% des engagements bruts peut être suffisant comme
première étape, même si l’engagement de la dernière relation de l’échantillon est largement
supérieur à 50 md ou 0.5% des fonds propres nets.
L’évaluateur peut, en se basant sur ses connaissances des zones de risques de l’activité
et de la société, inclure d’autres relations dans l’échantillon.
Dans ce qui suit, des requêtes d’ordre pratique seront présentées notamment :
- L’amélioration de la classe de risque justifiée par une baisse du total des impayés
suite à un règlement réel.
Les cas d’amélioration de la classe de risque sans baisse de l’engagement global
nécessitent une attention particulière.
- l’amélioration de la valeur de garanties : la revue des relations dont une action de
consolidation de garanties permet de valider les éléments de couvertures de risque
source d’amélioration du risque encouru.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
En se basant sur le code groupe attribué à chaque relation, l’évaluateur retient les cas
de divergences de classification entre les sociétés appartenant au même groupe.
Requête 3 : Total ACNM par rapport à l’engagement global sur le secteur
Cette requête permet d’identifier des relations dont la solvabilité sur le secteur est
remise en cause. Le volume assez important des autres crédits non mobilisables peut avoir son
influence sur l’image financière du preneur et par conséquent sur la classe à attribuer à la
relation.
L’évaluateur peut fixer le seuil à partir duquel la relation sera incluse dans
l’échantillon de travail.
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- examiner, sur la base de l’état des opérations de lease-back de l’année, les opérations
n’ayant pas donné lieu à un mouvement effectif de fonds. Auquel cas, la
classification du client est opérée abstraction faite de ces opérations ;
- examiner, sur la base de l’état des effets escomptés et non échus, les effets donnés en
règlement d’impayés. Dans ce cas, ces règlements sont considérés comme non
effectués.
Ensuite, l’évaluateur rapproche les données du tableau d’engagement avec les données
comptables. Toute différence entre le montant de l’encours financier global
(encours+impayés) sur le tableau d’engagements et les soldes comptables des rubriques
« immobilisations financières » (encours sur financements octroyés) et « client et comptes
rattachés » (cumul des soldes comptables des comptes clients) sera analysée.
96
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
L’analyse des écarts détectés permet de cerner les relations nécessitant des
retraitements quant à leurs encours ou à leurs soldes des impayés.
Ces écarts sont l’effet de quelques opérations particulières qui seront validées ou
même retraitées par l’évaluateur.
Ces arrangements peuvent toucher à la fois l’encours financier ainsi que les impayés
du client (pour les accords de consolidation). Le risque associé à ce type d’opération est la
minoration des provisions.
L’évaluateur doit être vigilant à détecter tout déguisement de la réalité de l’opération,
et de retraiter son incidence sur la classe de risque et le montant de la provision requise.
97
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Une dérogation à ce principe a été prévue par l’article 12 de la circulaire 91-24 qui
énumère deux conditions à respecter pour l’amélioration de la classe de risque suite à une
opération de consolidation :
98
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Le deuxième type d’action de faveur que les sociétés de leasing peuvent l’accorder à
certains clients en difficultés d’honorer leur engagement, est le rééchelonnement du restant dû
de l’encours client.
1-2-2-2- Retraitement des opérations de lease back sans mouvement réel de fond
La fréquence des financements sous forme de lease back est importante, les sociétés de
leasing acceptent souvent le financement d’une relation en contre partie d’un bien qui lui
appartient.
Le risque inhérent aux opérations de lease back concerne les relations classées dont le
volume des impayés est important.
Le client renonce à l’encaissement des revenus de cession qui seront imputés à son
crédit de compte. Malgré, l’absence de tout mouvement réel de fonds, l’opération de lease
back à permis d’absorber le montant des impayés et d’avoir même un solde créditeur
garantissant le remboursement des échéances futurs.
99
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ainsi, cette opération ne doit en aucun cas camoufler la situation réelle du client qui
doit figurer parmi les relations classées.
L’amélioration de la classe de risque est tributaire du respect des échéances futures des
anciens contrats ainsi que le nouveau contrat relatif à l’opération de lease back.
La société de leasing procède, selon une procédure bien dictée par la direction, à la
cession du bien récupéré et l’imputation des montants encaissés sur le crédit du compte client.
La validation de ces deux mouvements permet de dégager le solde réel des impayés et par
conséquence de déterminer la classe de risque appropriée.
La pratique des sociétés de leasing est de matérialiser leurs créances par des effets de
commerce.
100
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Malgré ces instructions, le recours des sociétés de leasing à l’escompte d’effets est très
probable. Les fonds reçus sont imputés sur le crédit du compte client et réduits par suite du
montant des impayés.
Ces montants ne peuvent être considérés comme des règlements en numéraire mais
une opération de financement à court terme dont le sort de l’encaissement n’est certain qu’à
l’échéance.
Afin de retraiter l’incidence de ces montants, l’évaluateur doit retracer la valeur des
effets à l’escompte pour chaque relation et dégager l’incidence des effets sur le solde client.
Une deuxième étape des travaux de classification des actifs est entamée dans l’objectif
d’affirmer ou d’aggraver la classe de risque attribuée lors de la phase préliminaire. Au cours
de cette étape, les critères qualitatifs de classification sont employés afin de reconstituer une
base de données reflétant l’image financière de la relation envers le bailleur en particulier et
vis-à-vis le secteur financier en général.
Cette phase porte sur l’appréciation du risque client eu égard aux données financières
de son projet, à la situation générale de son secteur d’activité, au volume de ses engagements
envers le système financier etc.…
101
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
L’évaluateur entame une étude par relation qui commence par la collecte des scores et
notes attribués à chaque client successivement par les agences de notation externe (si le score
existe) ainsi que les notes internes accordées par la « direction des engagements ».
Le rapprochement entre les notes et les scores attribués aux clients avec les classes de
risques octroyées lors de la phase de classification préliminaire, permet de fournir une
assurance préalable quant à la situation financière du client. (Les divergences dégagées
peuvent être source pour étendre l’échantillon des relations étudié).
Ainsi, les critères qualitatifs de base qui peuvent déclasser une relation, sont : le
comportement des ratios, les indicateurs financiers et l’importance de la rubrique ACNM.
102
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Dans ce cadre, le tableau suivant résume notre point de vue quant au comportement
des ratios et des indicateurs financiers.
103
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Toutefois, la disponibilité d’une information fiable et récente sur le client suppose une
certaine taille de celui-ci, l’application des critères qualitatifs est fonction du volume des
engagements du client :
- Pour les clients ayant un total des engagements inférieur à 50 md (si l’évaluateur
présume étendre son échantillon sous le seuil de 50 md) : seul le critère d’âge
d’impayés est appliqué.
- pour les clients ayant des engagements supérieurs à 50md, l’application combinée
des critères quantitatifs et qualitatifs exposés ci-dessus est exigée.
Cette décision de reclassement peut être écartée, si l’une des conditions suivantes est vérifiée :
Pour conclure, l’évaluateur possède une large marge de manoeuvre pour confirmer ou
aggraver la classe de risque.
Ainsi, la combinaison de tous les critères et indicateurs disponibles, selon leur degré
d’importance, permet d’avoir une base de données suffisante pour se prononcer sur la classe
de risque appropriée.
104
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Le risque d’insolvabilité du preneur est un scénario très probable contre lequel les
sociétés de leasing cherchent de se prémunir.
Ainsi, les éléments de couverture de risques sont des plus en plus multiples qui
permettent aux sociétés de leasing, avec différents degrés d’efficacité, d’échapper du risque
d’insolvabilité du preneur.
En outre, ces éléments sont diversifiés et de natures différentes tels que les agios
réservés et les garanties imputables qui peuvent couvrir une partie ou la totalité de
l’engagement.
La réservation des agios n’est qu’une suite à une obligation règlementaire de soustraire
les produits ou les revenus dont l’encaissement est raisonnablement incertain et qui ne
peuvent faire partie de l’engagement brut à provisionner.
Aussi, une partie très importante des engagements classés est couverte par la demande
de plusieurs types de garanties dont les sociétés de leasing font appel en se référant à toutes
les techniques consacrées par la loi (hypothèques, …) ou que la liberté contractuelle permet
(les fonds de garanties, les titres sicav…), sans oublier l’élément de garantie le plus important
attaché à la spécificité de l’activité de leasing soit la valeur du matériel loué.
105
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
La notion de réservation des agios dans le secteur de leasing trouve son fondement
dans l’application de deux conventions comptables prévu par le cadre conceptuel du système
comptable Tunisien :
Les agios réservés sont donc des revenus nets courus dont l’encaissement est douteux,
comptabilisés dans des comptes spécifiques d’actifs soustractifs. (Ben Ahmed, 2005, p.37)
Nous présentons dans cette section, le cadre réglementaire régissant les agios réservés
comme préalable pour proposer une démarche de validation et d’évaluation de leurs montants.
106
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
La notion de réservation d’agios lors du calcul des provisions des sociétés de leasing
sont prévues par l’article 9,11 et 12 de la circulaire n° 91-24, l’article 10 de la circulaire 93-
08, le paragraphe 4-3-2 de l’annexe 1 à la note aux banques n° 93-23 et par les paragraphes C
et suivants de l’annexe 2 de la même note.
Pour la détermination du montant des agios à réserver par les sociétés de leasing, il
faut se référer aux dispositions des circulaires citées ci-dessus. La notion de banques
employée par ces circulaires doit être élargie à la notion d’établissements de crédit dont les
sociétés de leasing et d’affacturage font partie.
La circulaire 91-24 prévoit que :
Article 9 : « Pour les actifs des classes 2, 3 et 4 décrites à l'article 8, toute banque ne
doit incorporer dans ses résultats que les intérêts (ou produits) qui, sans ses propres
concours sous quelque forme que ce soit, ont été effectivement remboursés par ses débiteurs.
Tout intérêt (ou produit) précédemment comptabilisé mais non payé est déduit des résultats. »
Article 11 : « A l'exclusion des déficits structurels, peuvent faire l'objet de découvert
pour un montant qui se situe entre quinze et trente jours de chiffre d'affaires, les besoins de
trésorerie même répétitifs, nés de décalages entre les flux de recettes et de dépenses.
Au delà de ce montant, les banques doivent mettre en place des concours dont la
forme et la durée sont mieux adaptées aux besoins réels de l'entreprise.
Les montants non justifiés par ces besoins doivent être réclamés aux bénéficiaires en
vue de leur règlement immédiat.
Au cas où un règlement immédiat s'avère difficile à réaliser, lesdits montants feront
l'objet, une seule fois, d'un échéancier de remboursement en principal et intérêts.
Sont applicables au découvert, les caractéristiques des classes 2, 3 et 4 définies à
l'article 8 de la présente circulaire.
Lorsqu'il est écoulé un délai de 90 jours après l'arrêté des intérêts sans que le compte
n'enregistre des mouvements de recettes susceptibles de compenser le montant intégral des
intérêts débiteurs et autres charges, le découvert (ou le compte débiteur) est considéré
généralement gelé et doit faire partie de la classe 2. Lorsque ce délai dépasse 180 jours sans
excéder 360 jours, le découvert doit faire partie de la classe 3. Au delà d'un délai de 360
jours, le découvert doit faire partie de la classe 4.
107
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Pour les découverts classés, les banques ne doivent incorporer dans leur résultat que
les intérêts effectivement perçus. Tout intérêt précédemment enregistré mais non payé est
déduit des résultats. »
Article 12 : « …..Les intérêts réservés ou différés, ayant fait l'objet d'un arrangement,
d'un rééchelonnement ou d'une consolidation, ne doivent pas être incorporés au résultat de
l'exercice auquel se rapportent l'arrangement, le rééchelonnement ou la consolidation. Seule
la partie effectivement encaissée est incorporée au résultat de l'exercice…..
Dans le cas de nouveaux incidents de paiement, les impayés doivent être totalement
provisionnés. Si le cumul des impayés en principal atteint 25% du total de la créance, celle-ci
doit être inscrite à la classe 4. »
Le paragraphe C de l’annexe 2 de la même note prévoit que « pour les actifs des
classes 2,3 et 4, seuls les intérêts (ou produits) effectivement perçus seront incorporés dans le
compte de résultat. Tout intérêt enregistré mais non payé devrait être déduit du résultat. »
Le commentaire des dispositions prévues par les circulaires de la B.C.T nous amène à
tirer les conclusions suivantes :
- Les intérêts ou produits sur les créances classées 2, 3 et 4 ne doivent être incorporés en
résultat que s’ils ont été effectivement remboursés par le débiteur et sans le concours
de la société de leasing.
108
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
La notion d’intérêts ou produits énoncée par la circulaire 91-24 doit être clarifiée
davantage, ainsi les différents produits à réserver sont :
Le cumul de ces montants présente le montant d’agios réservé pour chaque créance
classée.
La question qui se pose à ce niveau : est-ce qu’il est obligatoire d’intégrer le montant
des intérêts intercalaires non encore encaissés dans le montant global des agios Réservés ?
La réponse parait positive et ce par analogie au revenu encaissé au titre des préloyers,
les intérêts intercalaires couvrent la période entre le paiement du fournisseur du bien et la date
de mise en force.
La nature des revenus est presque la même d’où l’obligation de réserver les revenus
provenant des intérêts intercalaires qui n’incluent pas aussi une portion de capital investi.
Les travaux d’évaluation des agios réservés constituent une tâche de validation de
cette rubrique du tableau d’engagements par relation.
L’incidence des agios réservés par relation sur le montant des provisions est de plus en
plus signifiant, surtout pour les sociétés de leasing ayant des engagements classés assez
importants.
109
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Pour valider cette rubrique, l’exhaustivité n’est pas une finalité en soi mais l’essentiel
est de vérifier un échantillon représentatif de relations.
A cet échantillon, d’autres peuvent s’ajouter suite aux résultats de requêtes pratiques
conçus pour les travaux de validation, on cite à titre d’exemple :
Requête 1 : Baisse du montant des agios réservés sans amélioration de classe 34
L’analyse des variations à la baisse de la rubrique des agios réservés peut amener
l’évaluateur à revoir la classification d’autres relations non prévues dans l’échantillon initial
de classification.
Il doit vérifier que la baisse des agios est due à des règlements effectifs du client afin
de prévoir la possibilité d’amélioration de la classe de risque.
Dans le cas contraire, et si le client à été déjà traité et la classe de risque est maintenue,
l’évaluateur vérifie l’existence de produits financiers non encaissés qui sont inclus dans le
résultat de l’exercice.
La revue d’une façon exhaustive des relations figurant sur l’état définitif des améliorations de
classe permet de s’assurer que le reclassement a été suivi par la baisse des agios à réserver.
34
L’étendue de la requête peut être élargie pour couvrir aussi les cas de baisse des agios réservés sans pour
autant diminuer l’engagement global.
110
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Outre ces requêtes, d’autres consignes sont toujours valables telles que la revue
exhaustive des agios réservés relatifs aux opérations particulières tels que les opérations de
consolidation et de rééchelonnement.
Parfois, ce professionnel peut se trouver devant des situations où les solutions doivent
émaner de l’interprétation et le jugement du professionnel, en absence de toute solution
avancée.
Sur le plan pratique, ce type d’opération n’est pas très récurrent et surtout pour les
décisions de consolidation d’un engagement client.
Les instructions de la BCT, lors des réunions périodiques avec les organes de direction
et de contrôle des sociétés de leasing, cherchent à éviter le recours à ce type d’opérations.
111
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- Puisque par principe, la consolidation regroupe l’ensemble des engagements sous forme
d’un encours en principal non échu, la difficulté qui se pose à l’occasion d’un règlement,
réside dans la manière d’affecter les versements du client entre intérêts et principal.
Une solution à cette situation a été apportée par la norme comptable sectorielle n°24
consacré aux banques qui prévoit que « le montant des revenus repris en résultat, est égal au
montant des encaissements pondérés par le rapport entre le montant total de ces revenus
avant la date de restructuration ou de consolidation et le montant total de l’engagement
après cette même date».
Cette règle de prorata peut être consacrée pour les sociétés de leasing, pour similitude
des contextes, l’exemple d’illustration suivant peut éclaircir cette position : (BEN AHMED,
2006, p.34)
La reprise d’agios doit être calculée comme suit : 30*(100/300)=10md (ce montant est
à constater au produit de l’exercice)
Les règlements reçus ultérieurement peuvent être affectés entre principal et intérêts et,
par conséquent, la reprise des agios réservés peut être constatée en fonction des règlements
des intérêts.
112
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Le deuxième aspect consiste dans la possibilité d’une reprise totale des agios réservés,
justifiée par le règlement de la majorité de l’engagement.
La pratique des choses a donné la possibilité aux sociétés de leasing de prévoir l’une
des deux solutions suivantes :
- Malgré que le règlement de l’engagement client soit partiel, les agios réservés peuvent
être repris en totalité.
- La reprise des agios réservés reste toujours soumise à la règle du prorata.
Ces deux pratiques sont tolérées par la Banque Centrale, l’évaluateur doit calculer
l’incidence de l’application de chaque pratique et s’il est nécessaire il peut traiter les cas de
consolidation au cas par cas afin de statuer sur la pratique à appliquer en se basant sur la
collecte de maximum d’informations sur la situation de ses clients.
La Banque Centrale peut être source de reclassement d’un engagement parmi les
créances douteuses.
113
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ainsi, lors des réunions de mi-parcours, relatives aux situations du 30 juin, la BCT
présente des recommandations de classification à prendre en compte à l’occasion de l’arrêté
des états financiers au 31 décembre.
Pour les travaux d’évaluation, l’évaluateur ou le commissaire aux apports recueilli les
recommandations avancées au cours de la période intercalaire d’évaluation.
Ces recommandations ont une incidence directe sur la classe de la relation, d’où
l’obligation de réestimer le montant des agios à réserver.
2-3-3- Incidence des évènements survenus dans la période intercalaire
Si un ou plusieurs règlements substantiels ont été réalisés par un client,
postérieurement à la date de clôture, et par conséquence il a été reclassé en « B1 »,
l’évaluateur doit vérifier la reprise des agios réservés.
A ce stade, les deux questions qui se posent sont les suivantes :
- Quel est l’ordre d’imputation de ses règlements sur l’engagement du client ?
- Quelle est l’incidence de cet ordre sur la valeur des agios réservés ?
Pour la première question, la pratique des sociétés de leasing réside dans l’imputation
de ses règlements selon l’ordre suivant :
1. les intérêts de retard
2. les préloyers
3. les intérêts intercalaires
4. les intérêts sur loyers
5. le montant du principal
Ainsi, l’imputation des règlements couvre en premier lieu les composantes de l’agio à
réserver. L’effet de cet ordre d’imputation a pour conséquence l’augmentation de
l’engagement brut.
Exemple d’illustration :
114
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Le montant des règlements reçus du client est de 150 md, ce qui a permis d’améliorer
la classe de risque pour passer à la classe « B2 ».
- Impayés : 100 md
- Impayés : 100 md
Préloyers : 10 md
Intérêts / loyers : 30 md
Principal : 35md
Le montant des intérêts et des préloyers sera réservé et déduit par conséquence de
l’engagement global.
115
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Dans le cadre de son activité, toute société cherche de se prémunir contre les risques
d’insolvabilité du débiteur. En effet, lorsque l’obligation n’est garantie par aucune sûreté, un
double danger menace le créancier : (Chaker, 2004, p.)
- D’une part le débiteur peut, entre le jour où sa dette est née et celui où il est poursuivi
par son créancier, aliéner les biens qu’il possédait, car faute de droit de suite, le créancier ne
pourra pas se payer sur les biens cédés sans fraude par son débiteur.
- D’autre part, n’ayant pas de droit de préférence, le créancier se trouve en concours avec
d’autres et ne sera payé qu’au prorata de sa créance.
Pour limiter le risque de crédit, la société de leasing exige parfois de son client, des
garanties, en faisant appel à toutes les techniques consacrées par le droit ou que la liberté
contractuelle permet.
Le droit Tunisien prévoit plusieurs types de garanties qui permettent aux
établissements de crédit, avec différents degrés d’efficacité, de se prémunir contre le risque
d’insolvabilité des débiteurs. (Ben Ahmed, 2005, p.66)
Nous présentons dans ce qui suit, les différents types de garanties que les société de
leasing demandent pour assurer la solvabilité du client.
Cette présentation sera suivie par l’exposition de quelques diligences pour la
vérification des conditions de validité des garanties et l’approbation de leur valeur imputable
sur l’engagement brut pour la couverture de risques.
De même, l’évaluateur procède à d’autres investigations afin de confirmer ou infirmer
la valeur de garantie.
La revue des dispositions de la circulaire 91-24 permet de retracer la typologie des
garanties. Ainsi, l’article 10 dispose que : « La constitution des provisions s’opère compte
tenu des garanties reçu de l’Etat, des organismes d’assurance et des banques aussi que des
garanties sous forme de dépôts ou d’actifs financiers susceptible d’être liquidés sans que leur
valeur soit affectée ».
Les biens meubles et immeubles donnés en garantie par les emprunteurs, ne sont
considérés comme des garanties valables que dans le cas où la société de leasing dispose
d’une hypothèque dûment enregistrée et que des évaluations indépendantes et fréquentes de
ces garanties sont disponibles. En outre, la possibilité d’une liquidation rapide sur le marché
au prix d’évaluation doit être assurée.
116
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Les circulaires de la BCT prévoient une liste de garanties dont le recours à leur
demande par les sociétés de leasing varie d’un type à l’autre.
Les deux catégories énumérées par l’article 10 de la circulaire n°91-24 peuvent être
résumées ainsi :
Catégorie 1 :
Catégorie 2 :
Les biens meubles et immeubles donnés en garantie par les emprunteurs, à condition que :
- La possibilité d’une liquidation rapide sur le marché au prix d’évaluation, soit assurée.
Partant de cette énumération, l’analyse des garanties sera divisée en deux catégories :
- Les sûretés réelles qui peuvent se limiter aux hypothèques pour les sociétés de leasing ;
- Les autres garanties à savoir les actifs financiers, les dépôts de garantie et les cautions
bancaires ou Etatiques.
117
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
1-1- Définition :
L’hypothèque est définie comme étant une sûreté réelle, essentiellement immobilière,
constituée sans la dépossession du débiteur, par une convention, une loi ou une décision de
justice et en vertu de laquelle le créancier a la faculté de faire vendre l’immeuble grevé en
quelques mains qu’il se trouve et d’être payé par préférence à d’autre créanciers. (CHAKER,
2004, p.4)
Une deuxième définition avancée par le droit français : « une hypothèque est une
sûreté immobilière constituée sur un bien immeuble apporté en garantie de la dette par le
débiteur ou un tiers. Elle confère au créancier un droit de préférence et un droit de suite qui
lui permettant de poursuivre la vente en quelque mains que le bien se trouve ». (LAMBERT ;
LANCIAUX, 2005, p.4)
- Quelle que soit la forme de l’hypothèque, elle est définie comme un droit réel
immobilier. Ce caractère peut se vérifier à travers les aspects suivants :
118
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
En conséquence :
Sur le plan pratique, les difficultés rencontrées pour assurer la validité et l’opposabilité
de l’hypothèque à l’égard des tiers, résident dans l’accomplissement et la finalisation des
formalités juridiques et administratives.
35
Le montant de l’emprunt contacté peut être débloque par tranche, le terme utilisation signifie la partie débloqué.
36
La pratique de quelques établissements de crédit est de céder des créances compromise aux sociétés de recouvrement.
119
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
La circulaire de la BCT n°91-24 indique dans son article 10 que la validité de ce type
de garantie n’est assurée que lorsque l’hypothèque est dûment enregistrée.
Est-ce que le terme « dûment enregistrée » donne le sens cherché par les autorités qui
ont rédigé les articles de la circulaire précitée ?
Ainsi, les biens objet de titres fonciers sont des biens immeubles immatriculés sur les
registres de la conservation de la propriété foncière (CPF), et par conséquent, sont identifiés
par leur superficie, leur emplacement, leur statut juridique, leur propriétaire ainsi que les
droits, les charges et les servitudes qui les grèvent.
37
Les formalités à accomplir par les banques pour assurer la validité et l’opposabilité des hypothèques sont identiques pour
tous les établissements de crédit (banque, société de leasing, société de factoring)
38
Conformément à l’article 277 du C.D.R : l’hypothèque sur les titres fonciers est valable et prend rang à la date de son
inscription au registre de la conservation de la propriété foncière, sans égard aux époques successives de la délivrance des
fonds.
120
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Auparavant, la pratique se base sur la demande d’un certificat d’inscription 39qui n’est
qu’un document transitoire précédant l’obtention d’un certificat de propriété. Ce document
n’est plus servi par les services compétents de la CPF.
Ainsi, il nous paraît clairement que le terme ″ hypothèque dûment enregistrée″ n’est
pas approprié, et doit être modifié afin de s’assurer que la prise en compte des hypothèques
sur les titres fonciers ne peut se faire qu’après leur inscription à la CPF, et ce en fonction du
rang attribué et des charges grevant le titre.
La pratique de la Banque Centrale ne permet de retenir une hypothèque sur un titre
foncier que si elle est inscrite à la CPF. (Ben Ahmed, 2005, p.70)
De même, l’existence d’un certificat d’inscription dans le dossier juridique justifiant
l’inscription de l’hypothèque à la CPF n’est pas suffisante.
Ces certificats, à l’inverse des titres des propriétés, ne permettent pas de déterminer le
rang de cette inscription.
Dans ce cas, l’évaluateur n’à aucune assurance quant au rang de l’hypothèque ce qui
pose des difficultés pour la détermination de la valeur de la garantie, par mesure de prudence
toute valeur attribuée présente une surestimation à redresser.
Le jugement de l’évaluateur peut lui permettre d’adopter une attitude moins rigide qui
se résume ainsi 40 :
Puisque l’hypothèque est inscrite, elle est valablement constituée et opposable aux
tiers. Au pire des cas, la société de leasing aura le dernier rang.
Il y a lieu donc de :
39
Le certificat d’inscription ne comporte pas le détail des hypothèques grèvent le titre foncier. Seule l’inscription, objet de la
demande, est mentionnée.
40
Cette position est pratiqué par plusieurs établissements de crédits, les professionnels intervenants (C.A.C) pour l’audit de
ces entités adoptent des positions différentes dont leur fondements est argumenté, ce qui permet de les accepter tous.
121
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
le rang réel du bailleur reconstitué après redressement des engagements atténués par des
actes de mains levés non présentés au CPF.
41
Parfois l’examen des contrats d’hypothèques et les certificats de propriété peuvent présenter des rangs différents.
42
Les hypothèques conférées sur des biens immeubles non immatriculés, sont régies par l’article 279 du CDR qui prévoit
que : « l’inscription sur les registres de la conversation de la propriété foncière est remplacée par la mention de l’hypothèque
sur le titre de propriété, portée par deux notaires »
122
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Cependant, la mention de l’hypothèque peut se faire soit par deux notaires, soit sur un
acte séparé du contrat d’achat. Cette dernière modalité n’est pas acceptée par la Banque
Centrale de Tunisie aux motifs que cette hypothèque n’est pas inscrite conformément à la
réglementation en vigueur et que le propriétaire risque de vendre le bien hypothèque, sans
communiquer à l’acheteur l’acte de l’hypothèque annexé au contrat de vente.
Cette position de la BCT nous semble fondée. (Ben Ahmed, 2005, p.78)
En pratique, et dans le cadre des missions d’audit légal, le commissaire aux comptes
exige aux établissements de crédit de fournir des expertises externes ou des évaluations
internes.
Les arguments soutenant cette pratique sont relatifs aux manquements de compétences
particulières en matière d’évaluation des bien immeubles et aux coûts très élevés pour
l’engagement de spécialistes pour évaluer les biens en question.
123
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Si l’exhaustivité est écartée pour des raisons pratiques, un échantillon représentatif est
à définir, l’évaluateur fixe un seuil au delà duquel des expertises sont exigées. Ce seuil dépend
de l’importance de l’engagement du bailleur.
Cela ne peut pas être systématique, car l’évaluateur doit comparer l’avantage de
procéder à une expertise externe et l’incidence de la valeur de l’hypothèque sur la valeur de
l’engagement, et le montant des honoraires à supporter sont les critères permettant la sélection
de l’échantillon.
Ainsi, lorsque les autres éléments de couvertures de risques parviennent à couvrir les
engagements à provisionner, l’expertise indépendante du bien hypothéqué devienne inutile.
Par contre, et pour les relations à risque, l’évaluateur doit exiger au professionnel
externe de motiver au maximum son rapport d’évaluation. Ainsi, sa lecture doit nous fournir
un niveau élevé de confiance quant à la valeur attribuée au bien évalué, et qui présente une
meilleure documentation à cette valorisation.
Cette documentation sert de support lors des réunions de travail avec le commissaire
aux apports (Article 417 du CSC), les organes de direction et évidemment avec les services
de la Banque Centrale de Tunisie qui veillent au déroulement des travaux d’évaluation à
travers des réunions périodiques avec l’évaluateur.
Ce dernier peut se référer ensuite aux rapports d’expertise externe fournis par le
service juridique de la société de leasing, comme moyen de recoupement.
Les données fournies par le service juridique permettent au professionnel d’avoir une
assurance suffisante quant à la crédibilité des évaluations effectuées en interne et de procéder
par conséquent à quelques tests de vraisemblance pour les relations se trouvant hors
l’échantillon choisi.
L’évaluateur qui se trouve dans un contexte où les expertises sont réalisées en grand
nombre par le même expert, ce qui risquerait de créer un lien de dépendance de fait, et dans
l’obligation d’intensifier les tests de vraisemblance.
124
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- Vérifier que les rapports d’expertise comportent un minimum de détails tel que la
date de l’expertise, la méthodologie, les hypothèses, les critères d’évaluation,
l’emplacement du bien, les superficies couvertes, l’état général, la vétusté…
- Comparer les prix d’un mettre carré du terrain par rapport au standard connu et par
rapport à des évaluations de biens semblables réalisés par d’autres experts.
- Comparer le prix d’un mètre carré construit en charpentes ou en dur par rapport aux
standards connus.
Le professionnel peut se trouver devant des rapports qui sont motivés mais dont la date
d’expertise est ancienne.
Cette position est parfois contestée par des professionnels qui recommandent à la
société de leasing de procéder à une nouvelle expertise pour avoir des données plus récente et
une valeur plus proche de la réalité à la date du déroulement de la mission d’évaluation.
Cette position est défendable, surtout que la mutation environnementale est très rapide
pour les biens immobiliers, surtout dans les zones urbaines à proximité des centres de villes.
125
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Le rôle de l’évaluateur est de répertorier toutes les actions en justice portant sur la
réalisation d’hypothèque.
43
La saisie exécution est régie par les articles 390 à 474 du code de procédure civile et commerciale.
44
En maintes reprises, la société de leasing obtient un jugement pour la réalisation d’un bien mais la vente reste impossible
pendant une longue période malgré les efforts déployés.
126
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
A partir de ce qui précède, on conclut que le bien génère toujours des flux futurs
même en cas d’insolvabilité du débiteur. La récupération du bien et sa cession à n’importe
quelle date permet des rentrées de fonds à la société de leasing.
Partons de cette réalité juridique, une pratique courante 45 s’est propagée dans le secteur
de leasing pour tenir compte de la valeur des flux futurs générés par le matériel loué. Ce
matériel présente en soi une couverture de risque qui peut être déductible de l’engagement
brut du client.
La mise en œuvre de cette pratique consiste à l’application d’une décote forfaitaire sur
la valeur du bien loué (financé), déterminée par référence à sa nature.
La typologie suggérée pour déterminer la nature des biens, n’est pas la même que celle
prévue par l’article 1er de la loi 94-89, qui énumère les biens mobiliers ou immobiliers.
Alors que la typologie pratique retenue pour l’application de cette décote est :
- 20% par an
d’âge pour le matériel roulant.
- 40% par an
d’âge pour le matériel spécifique.
- 5% par an
d’âge pour les biens immobilières.
Des terminologies utilisées par les praticiens comme les notions de matériel roulant et
matériel spécifique, restent vagues et leurs clarifications nécessitent de répondre à deux
questions :
- et ceux
comme matériel spécifique ?
45
Cette pratique ne trouve aucun fondement juridique qui l’appui et ce pour l’absence d’un circulaire régissant ce volet.
46
Le professionnel à la liberté de choisir de se référer ou écarter cette pratique, aussi son jugement peut le mener à modifier
la composition de chaque catégorie.
127
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Pour répondre, il faut se référer à l’usage des sociétés de leasing 47. En fait, le matériel
roulant englobe tous les moyens de transport (voiture de tourisme, camionnette pick-up,
voiture utilitaire, tracteur, camion y compris les bennes, les bus…), le matériel de bâtiments et
de travaux publics (chargeuse, pelle excavatrice sur chenille, brise rochet, bétonnière
hydrostatique…) et le matériel de manutention (chariot élévateur, grue portique…).
La composition du matériel spécifique est très large puisqu’elle couvre tous les
domaines d’où et par élimination on peut dire que, tout matériel non inclut dans la catégorie
du matériel roulant sera considéré comme matériel spécifique dont on peut énumérer quelques
exemples (unité d’injection de plastique, densificateur avec accessoires, matériels de
confection, matériels de climatisation…).
Les travaux de validation des valeurs retenues, au niveau du tableau des engagements,
à ce type de garantie commence par la définition d’un échantillon 48 représentatif de relations
(la même relation peut conclure plusieurs contrats d’où la possibilité de possession de
plusieurs types de matériel), afin de vérifier la conformité des taux de décote saisis ou
programmés sur le logiciel d’exploitation de la société de leasing aux taux d’usage.
Ainsi, des corrections sont à apporter pour les contrats dont les taux de décote sont
différents de 5%, 20% ou 40%49 .
De toute façon, il faut corriger les taux qui ne correspondent pas à la catégorie, ce type
d’erreur peut engendrer des écarts significatifs quant aux valeurs des éléments de couvertures
de risque et simultanément sur le montant des provisions requises.
47
Cette classification a été approuvée par les organes décideurs de T.L et Amen Lease lors des travaux d’évaluation.
48
La vérification de l’exhaustivité de la valeur matériel ne pose aucune difficulté pratique puisque l’utilisation des logiciels
bureautique (Excel ou Access) facilité ce travail.
49
Cette sécurité doit être prévu lors du paramétrage du logiciel afin de réduire au maximum la marge d’erreur.
128
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
D’après des données pratiques d’une société de leasing qui a consacré une bonne
partie de ses financements au secteur du textile, le service engagements a considéré le
matériel loué comme étant un matériel standard50 d’où l’application d’une décote de 20%51.
Cette position a été par la suite confirmée par les services de la B.C.T, d’où
l’accroissement de la valeur des provisions nécessaires pour ses relations.
Afin de maximiser la fiabilité des données inscrites sur les fiches de valorisation, il est
impérativement recommandé de se référer aux dossiers de réalisation des relations
sélectionnées.
- Pour le matériel standard : la facture fournisseur ainsi que la carte grise permettons
de s’assurer du montant de l’investissement et de la date de livraison du bien au
preneur.
- Pour le matériel spécifique : la facture, le bon de livraison ainsi que le procès verbal
de la livraison du bien, signé conjointement permettant de déterminer la base
locative ainsi que la date de livraison.
Il est à préciser que la date retenue pour le calcul de la décote est la date de facturation
ou de la réception du bon de livraison.
Généralement, cette date est très proche de la date de mise en force retenue pour le
calcul des décotes.
50
Cette notion est utilisée par la majorité des sociétés de leasing au lieu du matériel roulant.
51
La BCT a accepté pour longtemps de considérer le matériel de confection comme standard mais à partir de l’exercice
2004, ce type de matériel est classé comme matériel spécifique (la conjoncture économique l’à exigé).
129
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
L’évaluateur peut retenir la date de mise en force comme point de départ, si les deux
dates sont proches, et ce afin d’éviter les écarts entre les valeurs retenues par le bailleur et
l’évaluateur.
Dans ce cadre, l’attention du professionnel doit être focalisée davantage, lors des
travaux de validation des valeurs retenues, sur le matériel spécifique et précisément les
dossiers d’importation.
L’examen des dossiers d’importation a soulevé toujours des écarts significatifs entre la
date de mise en force et la date des factures ou des quittances de dédouanement. L’incidence
de ce décalage consiste à la surévaluation de la garantie.
Pour les biens immobiliers, le travail de l’évaluateur sera défalqué en deux sous
groupes à savoir :
- Les contrats immobiliers ordinaires (tels que les locaux professionnels à usage de
bureaux, commerciale…) ; et
- procès verbal de remise des clés signé par le preneur prouvant la date de réception de
l’immeuble.
Ces diligences ne peuvent pas être les mêmes pour les contrats de bail à construction 52,
la validation de la valeur et la réalité de ce type de contrat dépend de ses termes mais une
expertise indépendante permet de confirmer la réalité et la finalisation des travaux de
construction ainsi que la cohérence entre la valeur du financement et la valeur réelle de la
construction.
52
Ce type de contrat est toujours conjuguer avec un contrat d’hypothèque sur le terrain et la construction à édifier.
130
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
La société de leasing peut accorder des faveurs à quelques relations, sous forme
d’accords pour aménager les termes du contrat initial afin de faciliter de remédier aux
difficultés financières du client.
Toutefois, le risque pratique émanant de ces opérations est de retenir la date et la base
locative de l’avenant au contrat initial. Ce nouveau contrat porte des nouvelles dispositions
relatives à cet arrangement.
Ainsi, l’évaluateur doit se référer aux dossiers de réalisation initiaux pour vérifier la
base locative d’origine et la date de mise en force avant l’accord de rééchelonnement ou de
consolidation.
Enfin, une autre pratique des sociétés de leasing, consiste à l’achat du matériel auprès
du preneur dans l’objectif d’une reprise de jouissance par ce dernier sous forme d’un contrat
de lease back.
Ce rapport doit être motivé et inclure toutes les pièces justificatives (factures,
contrats…) d’achat du matériel faisant l’objet d’opération de lease back.
131
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
La valeur du matériel ne peut être retenue comme élément de couverture de risque que
dans la mesure où il y a une forte probabilité que le matériel loué peut engendrer des rentrées
de fonds, pour la société, en cas de vente.
Il s’ensuit que, la valeur de la garantie n’est retenue qu’après la vérification de tous les
indices remettant en cause la possibilité de récupérer le bien ou sa liquidation pour une valeur
proche de celle inscrite sur l’état des engagements.
Nous considérons que ces indices peuvent altérer d’une façon significative le bien
fondé de la prise en compte de la valeur du matériel en tant qu’élément de couverture :
- Le matériel, bien que récupéré et disponible à la vente depuis six mois et qui ne peut
être vendu ou que la vente ne peut être réalisée que moyennant un bas prix qui ne
coïncide pas avec la valeur théorique du matériel telle que déterminée par
l’application des décotes susvisées. (dans ce cas, un rapport d’expertise peut
permettre de définir la valeur de ce matériel).
Toutes ces informations sont en pratique disponibles dans les états suivants54 :
- Etat des actions de récupération dont le sort est positif et appuyé par un jugement
remontant à plus de six mois et dont l’exécution est encore en cours (matériel non
récupéré, ou matériel récupéré non vendu).
54
La nomination de ses états peut varier d’une compagnie à un autre mais le contenu est presque le même.
132
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Les autres types de garanties sont nombreux, mais la fréquence de leur utilisation dans
la pratique reste faible par rapport à l’importance de la rubrique « hypothèque ».
3-1- Les dépôts de garanties55
Il s’agit de fonds reçus par la société de leasing auprès de leurs clients et qui sont
affectés en garantie de leurs engagements.
La validation de ces montants est très simple car l’évaluateur ne vérifie que les pièces
justificatives pour tenir compte de ces fonds parmi les garanties déductibles des engagements.
3-2- Les garanties reçues des banques
Il s’agit de garanties accordées par les banques pour leurs clients qui vont se procurer
une opération de leasing et ce afin de faciliter l’acceptation du dossier.
Généralement, ce type de caution est avancé au client lorsque la société de leasing est
filiale de la banque ou la participation de cette dernière au capital est importante.
De même, ce type de garantie est vérifiable par simple consultation des pièces
justificatives. Une attention particulière est accordée pour vérifier la date de validité de la
caution.
3-3- Les actifs financiers
Les dépôts d’actifs financiers, tels que les obligations, actions, titres participatifs
etc. …, sont reçus de la clientèle pour garantir le remboursement des concours accordés56.
55
En pratique, l’avancement de fonds à la société de leasing fournit une assurance supplémentaire quant à la solvabilité du
preneur et qui permet une meilleure négociation du taux d’intérêt.
56
Annexe à la circulaire aux banques établissement financiers n°93-08 du 30 juillet 1993 commentaires relatifs à
l’établissement de la situation mensuelle comptable.
133
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Il en découle que, la notion d’actifs financiers peut couvrir des valeurs mobilières
(actions ordinaires, actions à dividendes prioritaires sans droit de vote, certificats
d’investissement, obligations…) ou encore des titres de créances négociables (billets de
trésorerie). (CHAABANE, 2003, p.141)
Les différentes catégories d’actifs financiers précitées ne sont pas toutes admises
comme garanties couvrant le risque client, ainsi les actifs financiers pris en compte sont les
titres susceptibles d’être liquidés sans que leurs valeurs soient affectées tels que les actions
SICAV qui vérifient les conditions suivantes :
- La valeur retenue correspond à la valeur liquidative globale des actions nanties à la
date de la clôture des travaux d’évaluation.
- Confirmation du nantissement à travers une attestation récente.
Les provisions sont généralement déterminées pour chaque relation, en appliquant les
taux de provisions par classe et les risques bruts diminués de l'évaluation des garanties
détenues sur le client et de la valeur du matériel (propriété de l'établissement de leasing)57.
Par ailleurs, les biens meubles et immeubles, donnés en garantie par les emprunteurs,
ne sont considérés comme des garanties valables et par suite déductibles du calcul des
provisions que dans le cas où la société de leasing dispose des éléments suivants :
57
Ce type de garantie reste valable quelque soit l’approche adoptée de comptabilisation des contrats de leasing.
134
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Une assurance sur la possibilité d'une liquidation rapide sur le marché au prix
d'évaluation.
135
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
L'affectation de ces provisions est effectuée à tout actif classé dont le montant est supérieur ou
égal à 50 milles Dinars ou à 0,5% des fonds propres nets.
CONCLUSION
Au cours de cette deuxième partie, nous avons proposé une méthodologie pratique
d’évaluation du tableau d’engagements d’une société de leasing. Cette démarche est requise
afin de surmonter les ambiguïtés, les insuffisances et les incohérences de la réglementation
tunisienne en matière de provisionnement, constituée principalement par les circulaires de la
Banque Centrale.
Ces ambiguïtés et insuffisances se sont traduites par des difficultés pratiques liées à
l’harmonisation des règles prudentielles, destinées aux banques, aux contextes des sociétés de
leasing ainsi qu’à la multiplication des prises de positions de la part des services de la Banque
Centrale ce qui a donné naissance à un complément officieux et non formalisé à la
réglementation en vigueur.
Les insuffisances, au niveau de la réglementation, présentées dans cette deuxième
partie ont touché :
- La Classification et le provisionnement : cette phase est quasiment réduite à une
classification mécanique des créances en fonction du critère de l’ancienneté des
impayés. Cependant, les critères qualitatifs étant d’application secondaire.
L’application mécanique de ce critère est atténuée par la prise en compte de
certaines situations particulières plus ou moins réglementées telles que les
58
20% sur les actifs de classe 2, 50% sur les actifs de classe 3 et 100% sur les actifs de classe 4.
136
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
TROISIEME PARTIE
137
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
CAS PRATIQUE
Le présent cas empirique traite des dossiers de réalisation (ainsi que le dossier
juridique) d’une société de leasing (dans un contexte d’évaluation) se rapportant à des
financements accordés.
Les dossiers traités dans le cadre de cette étude ont été sélectionnés lors d’une mission
d’évaluation financière d’une des sociétés fusionnantes, tout en apportant certaines
modifications aussi bien au niveau des montants des financements qu’au niveau des autres
composantes des engagements des preneurs, dans un double objectif : de couvrir de manière
138
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
quasi exhaustive tous les cas de figure qui méritent d’être analysés et de s’éloigner des
données réelles de la société par souci de confidentialité.
Nous allons présenter quelques dossiers de réalisation dont les données empiriques ont
été regroupées dans des « fiches d’évaluation des engagements » conçues pour les besoins de
la mission.
Chaque dossier aura une analyse distincte permettant de :
139
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- mettre à jour la classification des relations en se basant sur les critères qualitatifs
(notation interne et externe, analyse des ratios, situation financière, ACNM…).
Ces travaux n’ont pour objectif que de refléter la situation réelle du preneur en tenant
compte de toutes les informations disponibles.
L’analyse va porter sur des dossiers de réalisations et des dossiers juridiques dont des
divergences d’appréciation de valeurs entre le bailleur et l’évaluateur sont décelés et qui
présentent une incidence sur la valeur de provisionnement global.
Ces travaux permettront de :
- valider les éléments venant en déduction des risques encours tels :
Les garanties (dépôt de garantie, valeur du matériel, hypothèques, autres
garanties).
Les agios réservés (ce montant est déduit normalement des engagements bruts).
- déterminer le montant des provisions affectées.
Comme il a été susvisé, la détermination des risques encourus par les sociétés de
leasing n’obéit pas à une méthode reconnue et préconisée par les autorités monétaires. Il
devient alors nécessaire de recourir aux normes applicables aux établissements bancaires
moyennant des ajustements et adaptations nécessaires au contexte de l’activité de leasing.
Ainsi, nous espérons que cette démarche ayant le mérite d’être un guide aux
professionnels concernés (experts comptables, commissaires aux apports, responsables des
engagements…) face à un vide réglementaire.
140
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- Une première phase qui consiste, pour chaque relation, à la détermination des
engagements bilantiels et hors bilantiels en procédant à tout retraitement nécessaire lié
au particularisme de l’activité du bailleur. Les engagements ainsi cernés feront l’objet
d’une classification préliminaire, reposant sur l’antériorité des créances telles qu’elles
relèvent de la balance par âge.
- Une deuxième étape de classification basée sur les critères qualitatifs.
Sur la base de ce qui précède, les données traitées du cas présenté seront développées
dans les paragraphes qui suivent.
Les dossiers sélectionnés pour la démarche d’évaluation sont répartis en deux lots distincts :
- Un premier lot de relations retenu pour l’appréciation des travaux de classification des
actifs du bailleur (selon différents critères).
- Et un deuxième lot de dossiers sélectionnés afin de mieux présenter la démarche de
validation des valeurs et les conditions de validité des éléments de couverture de
risques (hypothèques, valeur de matériel…).
Les données de chaque relation seront présentées dans des « fiches d’évaluation des
engagements » permettant comme finalité de déterminer la provision requise.
141
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- La présentation des critères qualitatifs tels que les données et les indicateurs
financiers, l’engagement envers le secteur financier, les notes internes et
externes…, servant pour la détermination de la classe de risque définitive.
Montants investis (Cumul des MEF des contrats vivants) 3 499 4 732 4 732
Encours financier (a) 2 245 2 745 2 745
142
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Impayés (b) 10 14 14
Nombre d'échéances impayées 0 0 0
Agios réservés sur impayés (c) 0 0 0
Engagements par signature (d) 180 180
143
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
* Classification préliminaire.
- La classe a été attribuée au preneur est la classe (A) justifiée par le solde d’impayés quasi
nul.
→ Aucun retraitement du montant des impayés n’est obligatoire, ce qui confirme la classe de
risque attribuée à la relation en question.
144
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
L’engagement global du preneur envers le secteur financier est inférieur à 5MD d’où,
et d’après la circulaire 91 - 24, la notation externe n’est pas obligatoire.
- Les états financiers communiqués n’ont pas été appuyés par le rapport du commissaire
aux comptes ;
- La majorité des ratios retenus pour l’analyse sont signe de la bonne santé financière :
Le résultat de l’exercice ainsi que le cash flow sont améliorés d’une année à l’autre.
Le ratio de couverture de la dette est soit nul, soit supérieur à 20%, la société ne
présente pas de concours bancaires et de passifs financiers (presque nul).
→ D’après l’analyse des données disponibles, l’évaluateur ne peut que confirmer la classe
« A » attribuée à la relation étudiée.
145
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
146
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
* Classification préliminaire
La classification de cette relation comme actif courant par le bailleur, ne cache pas la
situation réelle du preneur. Ainsi, et d’après l’examen du dossier de réalisation et du compte
client, on constate que :
- Malgré que l’indice de recouvrement indique le règlement de toute facturation de
l’année, la réalité démontre qu’une partie assez importante des encaissements ne sont
pas en numéraire mais se sont des entrées de fonds suite à des effets remis à
l’escompte.
→ Le suivi du sort des effets à leurs échéances respectives montre qu’ils ont été rejetés
d’où la nécessité de retraiter le solde des impayés à un montant équivalent aux effets
escomptés.
Cela permet de reclasser évidemment la relation en « B2 ».
147
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- Le recours aux critères qualitatifs de classification nous permet de tirer les conclusions
suivantes :
Absence de toute notation externe (malgré l’important du volume de
l’engagement du client envers le secteur financier qui dépasse largement les 5MD) ;
La rubrique ACNM montre le niveau critique du preneur envers le secteur
financier (presque 12% de l’engagement total).
Absence de toutes informations financières (ni des états financiers, ni rapport
du commissaire aux comptes).
- Ces indices contredisent la bonne note attribuée par le bailleur au preneur.
Montants investis (Cumul des MEF des contrats vivants) 3 651 3 651 3 153 3 153
Encours financier (a) 2 666 2 666 3 039 3 039
Impayés (b) 404 404 1 1
148
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
* Présentation du dossier
* Classification préliminaire
Cette reprise est, conformément à l’article 12 de la circulaire 91-24, n’est admise que
suite à la consolidation des garanties et le respect du nouveau calendrier de remboursement.
149
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
L’évaluateur doit reconstituer le montant des agios réservés générés par les échéances
impayées suite à l’avenant de consolidation.
Le recours aux critères qualitatifs par l’évaluateur ne présente aucune utilité pratique
pour confirmer sa position de classer cette relation en « B4 ».
150
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
151
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Rentabilité financière (Résultat net / Capitaux propres avant résultat) -9,04% -5,06%
Rentabilité économique (EBE (Résultat d'exploit + Amortis) / Total bilan) 7,81% 4,08%
* Classification préliminaire
Le bailleur a attribué la classe « B2 » à cette relation. Ce jugement se trouve fondé car
la balance d’âge des impayés indique un délai de 150j d’ancienneté (inférieur à 6 échéances).
- Le volume de l’ACNM par rapport au total engagements envers le secteur est très
élevé (> 30%).
152
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Aussi, et lors des réunions de mi parcours avec les organes de supervision des
établissements de crédit de la BCT, le preneur figure dans la liste des clients
classés en B4.
153
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- L’extrait du registre foncier précise une hypothèque de 1er rang attribuée à une banque
de la place d’une valeur de 2200.000D.
154
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ainsi, le bailleur et en cas d’aliénation du bien hypothèqué n’a droit qu’au reliquat,
après règlement des engagements du preneur envers la banque, des entrées de fond.
La situation corrigée serait la suivante :
155
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Ces données comparatives (bailleur/évaluateur) sont présentées par contrat, afin de dégager
les écarts et les analyser.
Classe de risque B2
156
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Le bailleur se réfère à la base locative ainsi que la date de la 1 ére échéance du nouveau
contrat pour déterminer la valeur du matériel suite au transfert du bien d’un preneur à
un autre (le transfert est généralement volontaire).
→ La détermination de la valeur du matériel suite à un transfert de contrat se fait par la
reconstitution des données d’origine du contrat initial ainsi mentionnées :
*161 200- (161.200*20%*1412(Nbj)/360)
La situation corrigée serait la suivante :
Engagement Brut 1 168.000
Valeur du Matériel 1 126.934
Hypothèque 0
Provision requise (1168.000- 8.213
1126.934)*20%
157
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
158
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
159
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
160
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
- La date à retenir pour le calcul de la décote est celle du procès verbal de remise de clé
signé par le preneur (le 1er octobre 2001).
161
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Hypothèque 1000.000
Provision requise 793.932
L’analyse de l’écart de valorisation du matériel de la relation « K » dégagé entre les travaux
du bailleur et ceux de l’évaluateur permettent de déceler les constatations suivantes :
- Pour le calcul de la valeur du matériel d’un bien reloué, la base locative à considérer
est la valeur d’origine du bien émanant de la facture fournisseur et non celle de
l’encours financier à la date de mise en force ou de la 1 ère échéance du nouveau
contrat.
162
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
163
EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
Classe de risque B4
Engagement Brut 607.875
Valeur du Matériel 276.619
Hypothèque 0
Provision requise 331.256
L’analyse de l’écart de valorisation du matériel de la relation « L » dégagé entre les travaux
du bailleur et celles de l’évaluateur se justifient ainsi :
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EVALUATION DU TABLEAU D’ENGAGEMENTS D’UNE SOCIETE DE LEASING : PROPOSITION D’UNE DEMARCHE PRATIQUE
→ La date à considérer pour le calcul de la décote est celle de la facture fournisseur qui se
trouve dans le dossier de réalisation du contrat initial avant le transfert du bien.
→ La probabilité que le matériel loué peut engendrer des rentrées de fonds est remise en
question, ce qui amène à annuler toute valeur attribuée comme garantie.
- Pour le 4ème contrat (2411083/00), on a tenu compte de la cession partielle effectuée
sur l’une des deux véhicules objet du contrat.
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CONCLUSION
Le but que nous cherchons de cette partie, purement pratique, est de mettre en oeuvre
la méthodologie proposée pour l’évaluation du tableau d’engagements.
L’échantillon des dossiers retenu est voulu couvrir au maximum les difficultés et les
spécificités pratiques émanant du contexte de leasing.
Ces cas pratiques ont permis de tirer deux conclusions majeures à savoir :
A cet effet, un équilibre est à instaurer entre les critères quantitatifs et qualitatifs afin
d’aboutir à une meilleure démarche de classification.
Ainsi, la vision des établissements de crédit quant aux garanties réelles, comme
éléments de couverture de risque, doit être révisée et ne considérer les garanties obtenues que
d’une importance secondaire.
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CONCLUSION
Considéré comme produit de financement en phase de maturité, le leasing n’a cessé,
pendant plus de vingt ans, de prouver son utilité pratique comme technique de financement.
Les services offerts par les sociétés de leasing sont fortement sollicités surtout par les
petites entreprises, qui optent de plus en plus à ce moyen de financement.
Les dirigeants des sociétés de leasing ainsi que les professionnels intervenants doivent,
plus que jamais, être sensibilisés sur les risques qui affectent le métier du bailleur, d’autant
plus que sur la différence avec les risques des établissements bancaires, du fait que les risques
des sociétés de leasing n’ont pas fait l’objet d’une définition claire, ni d’une réglementation
prudentielle particulière à leurs contextes.
Si un effort a été accompli par le législateur tunisien pour étendre les obligations de
contrôle, de communication des informations et de création d’un comité d’audit au sein des
sociétés de leasing et ce, par la promulgation de la loi n° 2001-65 du 10 juillet 2001 modifiée
et complétée par la loi 2006-19 du 2 mai 2006 relative aux établissements de crédit, qui a
classé les sociétés de leasing parmi les établissements de crédit, la réglementation prudentielle
demeure encore incomplète et insuffisante en matière d’appréciation et d’évaluation de leurs
risques.
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En plus, l’application restreinte des critères de classification limite ces travaux à une
application mécanique des critères quantitatifs et anéantit la finalité soutenue par le recours
aux critères qualitatifs.
Cet état de fait nous a conduits à engager la réflexion sur les modalités d’application
de la réglementation prudentielle aux sociétés de leasing dans le cadre de cette recherche.
Nous avons, a cet effet, développé dans la première partie du mémoire la nature, le
fondement juridique et les aspects théoriques du contrat de leasing en procédant à une revue
de littérature en la matière et en insistant sur les aspects pratiques et organisationnels liés aux
établissements de leasing et notamment leurs traitements comptable et fiscal.
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BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES :
MEMOIRES :
ARTICLES ET ETUDES :
SEMINAIRES ET COLLOQUES :
TEXTES REGLEMENTAIRES :
CODES :
Code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés.
Code de la taxe sur la valeur ajoutée.
Code des droits et procédures fiscaux.
Code des droits d’enregistrement et de timbre.
Code des obligations et des contrats.
Code des sociétés commerciales.
Code des droits réels.
Sites Web
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................1
CONCLUSION GENERALE..........................................................................................167
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................170