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Avril 2006
(Mise à jour 2015)
CESAG/Audit des achats.- Page 1
S O M M A I R E
Page
PREAMBULE 3
I. DEFINITIONS ET GENERALITES 4
1 Achats/Approvisionnements 4
2. Audit 7
3. Contrôle Interne 9
4. Processus et risques 12
A salaire et avantages égaux, si l’on vous proposait un poste de Directeur des Ressources Humaines
et un poste de Directeur des Achats, hormis les paramètres de compétence et d’expérience, ne seriez
vous pas tenté de choisir le second ???
Un sondage effectué lors d’ateliers ou de séminaires a démontré que l’on répond souvent par
l’affirmative à cette question.
Pourquoi la fonction d’achats et de gestion de stocks attire t-elle plus que la fonction de « gestion
des humains » ??
Il est vrai que gérer des stocks semble autrement plus aisé que de gérer des individus avec toute la
problématique de leurs caractères, mentalités et psychologies.
De surcroît, « la fonction de Directeur des Achats offre l’opportunité d’un carnet d’adresses
intéressant ». (Bouvier)
Les relations qu’implique cette fonction constituent un large éventail de connaissances et
d’opportunités de toutes sortes.
Elle ouvre sur un monde ou les « us et coutumes » et autres « modus vivendi » plus ou moins
tolérés, selon les milieux et les environnements sociaux, procurent à l’individu des richesses
additionnelles, souvent plus importantes que ne peut lui procurer son seul salaire.
Ainsi, est-il aisé de comprendre que les risques et faiblesses dans un système d’achats, notamment
sur le plan de l’éthique, aient des conséquences plus importantes et plus immédiates que celles qui
découleraient de la fonction de gestion des ressources humaines.
D’expérience, nous savons que les risques d’absence de contrôle interne, notamment dans les
grandes entreprises industrielles, sont exacerbés dès qu’il s’agit des processus « achats » et
« stocks ».
Ce fait est dû, en grande partie, à la complexité des opérations et à l’intérêt particulier que peuvent
susciter l’objet de ces opérations (marchandises) et les perspectives de gains supplémentaires
(commissions, cadeaux).
A risques importants et fréquents, contrôles récurrents ! C’est pourquoi l’audit des achats prend
généralement une grande place dans le programme annuel de contrôle des auditeurs internes, plus
portés vers l’audit opérationnel que les auditeurs externes.
Le temps est révolu ou l’audit était exclusivement comptable et financier et, de surcroît, la fonction
achats est devenue auditable parce que structurée et bien formalisée (du moins dans les grandes
entreprises).
Les deux vocables sont souvent utilisés indifféremment l’un à la place de l’autre ; l’objectif restant
le même : doter l’entreprise de biens nécessaires à sa marche normale.
Dans la pratique courante, il faut toutefois, noter que le processus global d’achat comprend l’action
d’approvisionner ; c’est-à-dire l’acte d’approcher physiquement les biens commandés et de les
recevoir (transport, logistique et stockage).
La notion d’achat est assez vaste et peut revêtir plusieurs sens et interprétations selon les contextes
dans lesquels il est employé. Il est possible de la cerner par sa définition, ses missions et objectifs,
ses enjeux, son déroulement (processus d’achat) et son positionnement dans l’organigramme.
La fonction achat peut être définie comme la recherche et l’acquisition de produits, services et
prestations correspondants aux besoins des clients internes tout en anticipant et maitrisant les divers
risques encourus à moyen et long terme ou ,de façon plus terre à terre comme l’ensemble des
dépenses externes négociables d’une entreprise en excluant les dépenses sociales.
Sont donc exclus du champ des achats les dépenses telles que :
De toutes ces définitions, on retient que le rôle de la fonction achat est l’approvisionnement en
biens et services nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise.
Il est courant de confondre ces deux notions ; elles sont certes complémentaires mais en réalité
constituent des fonctions bien distinctes.
L’approvisionnement a une fonction tactique traitant les demandes d’achats dans une vision à court
terme, c’est-à-dire pour répondre à un besoin immédiat exprimé et bien souvent récurrent. Cette
fonction intervient donc principalement au niveau du calcul de la quantité à commander, de la
passation de commande, du suivi des livraisons et de la gestion des stocks.
Elle a un rôle technique (identification et calcul des besoins, gestion des stocks, etc.) et intervient
plutôt sur le court terme.
Elle correspond donc à l’exécution et à la gestion opérationnelle des contrats d’achats. Elle se situe
en aval des achats. Tandis que la fonction achat intervient en amont, et englobe les activités telles
que la recherche de fournisseurs, la négociation et la sélection de produits ou composants. Elle a
une vision à moyen et long terme.
Cependant les deux fonctions sont complémentaires car elles se chevauchent. En effet, le processus
d’acquisition de toute organisation comprend ces deux fonctions et toutes les deux sont impliquées
dans la relation avec des interlocuteurs internes et externes. Le schéma ci-après permet de mieux
cerner les deux fonctions.
Dans le cadre de la politique Achats, la fonction Achats a un rôle commercial à moyen et long
termes. Elle prépare, régule les conditions d’approvisionnement et intervient pour résoudre les
problèmes majeurs rencontrés dans le fonctionnement avec les fournisseurs.
La fonction Achats est avant tout une fonction de négociation des conditions d’achats.
Dans un certain contexte, les responsabilités et les tâches afférentes à chaque fonction doivent être
clairement précisées, notamment celles concernant les relations avec le fournisseur.
Pour une question de commodité intellectuelle, considérons, néanmoins, que les deux vocables
sont identiques dans la suite de ce cours.
L’importance que revêt la fonction achat au sein des organisations peut se comprendre à travers les
enjeux et objectifs qui lui sont assignés.
Les enjeux reconnus à la fonction achat peuvent varier d’une organisation à une autre.
Le premier enjeu de la fonction achat est industriel car découlant directement de la définition de sa
mission. On peut comprendre qu’il s’agit d’assurer l’approvisionnement de l’entreprise en produits
et services afin d’assurer la continuité de l’exploitation. Il n’est cependant pas question d’assurer un
approvisionnement à tout prix mais en respectant les critères définis par le besoin et selon un
optimum économique.
L’autre enjeu de la fonction achat est un enjeu de contrôle des coûts, qui fait de cette fonction le
premier levier d’actions sur les coûts. La réalisation d’achats à des coûts bas constitue une véritable
réduction de coût pour les organisations.
Un dernier enjeu est lié au pilotage du risque qui est devenu pour la fonction un enjeu de taille. De
par son ouverture aussi bien sur l’extérieur que sur l’intérieur de l’entreprise, la fonction achat se
retrouve exposée à de nombreux risques et expose donc l’entreprise aux mêmes risques. Une
responsabilité de maitrise absolue de ses risques incombe à cette fonction.
De nouveaux enjeux sont reconnus à la fonction achat .On pourrait citer entre autres :
De nombreuses stratégies sont développées et mise en œuvre par la fonction achat dans l’exécution
de ses tâches. On les retrouve notamment dans le choix des fournisseurs tout en veillant à la
réalisation des objectifs de qualité, coût délai, innovation ; dans la gestion et le développement des
relations avec les fournisseurs clés ; dans les savoirs faire et réseaux de relations privilégiées
développés avec les fournisseurs.
Cet enjeu revient sur la notion de maitrise des coûts. Il reprécise que la fonction achat est engagée
dans les initiatives et plans de réduction des coûts vis-à-vis de la Direction Générale et de la
Direction Financière ; elle demeure un levier d’optimisation des marges. Aussi la fonction achat est
celle qui engage le plus de charges externes dans l’entreprise et est responsable de leur maitrise et
de leur diminution.
(voir les notions de productivité et de performance dans les paragraphes suivants : place des achats
dans l’entreprise)
Ces enjeux sont liés au développement des compétences du personnel du service mais aussi des
autres services internes à travers la maitrise et l’acquisition de savoirs faire techniques et
fonctionnels liés au processus.
Dans l’antiquité Romaine les questeurs, chargés des questions financières, devaient rendre compte
de leur mission devant une assemblée d’« auditeurs ».
Durant les siècles qui suivirent, la France et l’Angleterre imitèrent ce système dans leurs cours
royales.
Le vocable audit signifie une démarche spécifique d’investigation et d’évaluation à partir d’un
référentiel, incluant un diagnostic et conduisant éventuellement à des recommandations.
Lors des premières assises sur l’audit en France (mars1985), le groupe de travail présidé par les
présidents de l’Ordre des Experts Comptables et de la Compagnie Nationale des Commissaires aux
Comptes a constaté que l’ensemble des utilisateurs s’accorde pour définir au sens large l’audit
comme :
« une démarche et une méthodologie menées de façon cohérente par des professionnels utilisant un
ensemble de techniques d’information et d’évaluation afin de porter un jugement motivé et
indépendant faisant référence à des normes sur l’évaluation, l’appréciation, la fiabilité ou
l’efficacité des systèmes et procédures d’une organisation ».(1)
Il existe différentes formes d’audit, classifiées selon leurs objectifs fondamentaux. Les plus souvent
citées sont :
de s’assurer que les états financiers (bilan, compte de résultat et TAFIRE et états annexés)
reflètent la sincérité et la régularité des opérations et donnent une image fidèle de l’entreprise.
L’audit opérationnel :
Il existe autant d’audits opérationnels que de processus dans l’entreprise ; car selon le sens
étymologique du terme il s’agit d’audit des « opérations ».
1
() Atelier ISACI animé par M. NDOYE
CESAG/Audit des achats.- Page 8
L’objectif de ce type d’audit est :
- d’exprimer une opinion responsable et indépendante sur la base de référentiel bâti autour des
critères de régularité, fiabilité et efficience.
Néanmoins, vouloir cloisonner l’audit financier et l’audit opérationnel dans des périmètres
différents est un leurre, tant il est vrai qu’il est illusoire de certifier des états financiers réguliers et
sincères sans vérifier au préalable le degré de maîtrise des opérations en amont de la comptabilité
Par ailleurs, un audit opérationnel qui n’aboutirait pas aux enregistrements comptables aurait « un
goût d’inachevé ».
L’audit stratégique :
Il s’agit de l’audit des choix stratégiques de l’entreprise et de ses plans de développement à plus ou
moins long terme.
En résumé, l’audit stratégique permet d’apprécier la cohérence entre « vision, stratégie et actions ».
A. Définition
« Le contrôle interne est l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise. Il a pour
but, d’un côté, d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de l’information, de
l’autre application des instructions de la Direction et de favoriser l’amélioration des performances.
Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et les procédures de chacune des activités de
l’entreprise, pour maintenir la pérennité de celle-ci ».
« Le Contrôle Interne est un processus mis en œuvre par le Conseil d’Administration, les dirigeants
et le personnel d’une organisation destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation
des objectifs ».
- environnement de contrôle
- évaluation des risques
- activités de contrôle
- information et communication
- pilotage
« Le Contrôle Interne est formé des plans d’organisation et de toutes les méthodes et procédures
adoptées à l’intérieur d’une entreprise pour protéger ses actifs, contrôler l’exactitude des
informations fournies par la comptabilité, accroître le rendement et assurer l’application des
instructions de la Direction ».
Les dispositifs à mettre en œuvre et les composantes spécifiques de la finalité du Contrôle Interne
ressortent bien de cette définition qui est presque identique à celle de l’ordre des experts comptables
français.
On ne peut manquer de relever ici que l’information à prendre en compte ne se réduit pas à
l’information fournie par la comptabilité mais inclut toutes les autres catégories d’informations
(informations fournies par les services de production, de maintenance, de gestion ressources
humaines, de sécurité, de santé…) ; qui plus est, l’exactitude n’est pas le seul critère à satisfaire au
niveau de l’information (il y a en plus la pertinence, la disponibilité à temps, l’exhaustivité).
« Le Contrôle Interne comprend l’ensemble des systèmes de contrôle, financiers et autres, mis en
place par la Direction afin de pouvoir diriger les affaires de l’entreprise de façon ordonnée et
efficace, assurer le respect des politiques de gestion, sauvegarder les actifs, et garantir autant que
possible l’exactitude et l’état complet des informations enregistrées ».
Eléments de l’organisation (incluant ressources, systèmes, procédures, culture et tâches) qui, mis
ensemble, aident à atteindre les objectifs.
Cette définition met l’accent sur les dispositifs et la finalité du Contrôle Interne.
La nouvelle définition de l’audit interne : « L’audit interne est une activité indépendante et
objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui
apporte ses conseils pour les améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée »
Le contrôle interne est le système et l’audit interne, la fonction, l’outil privilégié du contrôle interne.
C’est dire qu’une organisation devrait disposer d’un contrôle interne même si le poste d’auditeur
interne n’existe pas dans son organigramme.
Le contrôle interne n’est pas l’apanage de l’auditeur interne ; il est diffus dans toute l’organisation
et tout le personnel en est responsable du Directeur au Vaguemestre.
Il en résulte que des vocables comme direction ou département du contrôle interne sont inappropriés
du point de vue de la déontologie et de la sémantique.
L’Audit interne et l’Audit externe se distinguent fondamentalement par les objectifs poursuivis et
leur position vis-à-vis de l’organisation auditée.
Il est, néanmoins, indépendant des autres directions, se donnant ainsi plus de latitude et de
pouvoir dans les investigations à mener.
- L’Audit externe, par contre, a pour objectif de « certifier réguliers et sincères » les états
financiers de l’organisation auditée.
Pour ce faire, il se base sur l’évaluation du contrôle interne qui devient ainsi un moyen et non
une fin.
L’Audit externe est périodique et les auditeurs qui le pratiquent sont totalement indépendants de
la Direction Générale et de l’entité auditée.
Il peut être contractuel ou légal et revêt, dans le second cas, les habits du Commissaire aux
Comptes.
Un processus est « un ensemble structuré de tâches visant à fournir un produit ou un service
appréciable par un client, en termes de coût, qualité et délai » (Ernst & Young). Il est stable et
transversal à la différence de la structure ou de la fonction.
Exemple : un piéton qui traverse la rue, risque de se faire écraser par un véhicule.
L’inexistence de pont au dessus de l’autoroute est une faiblesse ; traverser constitue donc un risque.
Les deux termes ont sensiblement la même corrélation qu’entre cause et conséquence.
En l’occurrence le pont rend le risque inhérent inexistant et peut être qualifié de « facteur clé de
succès » ou encore de « bonne pratique ».
Multiplier les facteurs clé de succès et les bonnes pratiques contribue à consolider le contrôle
interne de l’organisation et par conséquent, à réduire considérablement les risques inhérents à son
activité.
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« Il s’agit d’abattre les arrières organisationnels pour travailler en transversalité » (Roger Perrotin
dans manuel des achats, ed org).
Tous ces processus imbriqués et interdépendants concourent à l’atteinte d’un seul objectif : BIEN
ACHETER.
Ce qui suppose une optimisation globale des coûts.
Il est évident que l’importance du processus achats varie selon la taille et l’objet social de
l’entreprise.
Les opérations qui les sous tendent dans une grande entreprise industrielle sont sans commune
mesure avec celles d’une petite et moyenne entreprise (PME) tant du point de vue de leur
complexité que de leur particularité.
Il en est de même entre une entreprise commerciale qui revend en l’état et une entreprise
industrielle qui transforme des matières premières et consommables en produits finis.
Familles et exemples
- Frais généraux : services – voyages – petites fournitures (bureau par ex) – reprographie –
prestations informatiques etc. ;
Les actifs générés par le processus « achats » et enregistrés aux deux postes du bilan que sont les
stocks et les immobilisations sont d’un poids relativement considérable dans le patrimoine de
l’entreprise.
Il n’est pas rare de voir dans les états financiers de certains établissements les stocks et les
immobilisations constituer la moitié, voire les trois quarts du total de l’actif.
Si l’on considère une autre référence, celle du chiffre d’affaires, par exemple « tous secteurs
d’activités confondus, le montant des achats réalisés par les entreprises européennes représente
environ 65 % de leur chiffre d’affaires ».(suite enquête européenne)
Par ailleurs, le processus achats est étroitement lié à la gestion des stocks (surtout en milieu
industriel) et peut, s’il est mal conduit, influer de façon négative sur celle-ci (rupture de stocks ou
surstock ; obsolescence ou stocks inutiles).
Le risque d’un « mauvais » achat se répercute automatiquement sur le processus suivant qu’est le
stock et peut entraîner une perte immédiate.
Une mauvaise coordination entre acheteurs et gestionnaires de stocks pourrait entraîner un arrêt de
la production par rupture de matières première.
La psychose d’une rupture de stock est d’autant plus forte que les pertes qu’elle occasionnerait
peuvent être énormes. Cette psychose explique, d’ailleurs, la pression très forte qu’exerce les
demandeurs – utilisateurs sur les acheteurs.
Les premiers fustigent les « lourdeurs » du système et « l’insouciance » des seconds qui, à leurs
yeux, ne mesurent pas toujours les conséquences d’un retard de livraison.
Le processus achats fait mouvementer un nombre de comptes considérable et les opérations qui le
composent sont la source d’écritures comptables très diverses, de l’engagement de la dépense au
paiement.
Outre les comptes de tiers, les principaux comptes concernés (SYSCOA) sont :
- 31 – marchandises
- 32 – matières et fournitures liées
- 33 – autres approvisionnements
les marchandises sont, selon le SYSCOA, « les objets, matières et fournitures acquis par
l’entreprise et destinés à être revendus en l’état ». Il s’agit là de Sociétés Commerciales.
Les matières premières et fournitures liées sont les « objets, matières et fournitures achetés
pour être incorporés aux produits fabriqués ».
Rentrent dans cette catégorie, les matières premières et les autres matières transformées dans un
processus de fabrication en vue de produits plus élaborés ou finis. C’est le cas des Entreprises
Industrielles.
Les autres approvisionnements sont « les matières, fournitures acquises par l’entreprise et
qui concourent à la fabrication ou à l’exploitation, sans entrer dans la composition des
produits fabriqués ou traités ».
La fonction achat, de par l’importance de ses attributions au sein d’une organisation, participe
inéluctablement à sa performance globale.
Toute économie sur le poste « Achats » a une incidence directe sur le résultat de l’entreprise.
Améliorer le processus « achats » par une bonne organisation, des procédures adaptées et des
contrôles efficaces contribue directement au résultat financier. Tout gain réalisé dans ce processus a
un « effet de levier ».
Une économie d’un point sur le poste Achats (soit 49 au lieu de 50) augmente d’autant le bénéfice :
Ainsi dans un milieu concurrentiel très âpre, une bonne politique générale d’achats constitue un
atout majeur aux cotés d’une politique commerciale hardie.
Il suffit que tous les acteurs d’achats, tout au long du processus, comprennent l’enjeu et
l’importance de « MIEUX ACHETER ».
Dans cet exemple, une diminution du montant des Achats de 5 % améliore la marge de 25 %.
Si l’on définit l’audit comme un examen du processus qui permet « d’éviter les gâchis, les
investissements ou achats injustifiés, les pertes d’opportunités et les risques inacceptables », nous
mesurons toute l’importance qu’il revêt pour le processus achats compte tenu de sa position centrale
et de son impact dans le management de l’entreprise.
« Les achats doivent suivre l’évolution du monde moderne, aussi bien en terme d’organisation que
de stratégie, car ils contribuent massivement aux résultats de l’entreprise en créant une VRAIE
VALEUR AJOUTEE » (Perrotin).
Il est question de plus en plus de « sciences de l’achat » ou e « marketing d’achats » tant il est vrai
que l’acte d’acheter peut comporter tout au long de son processus des « coûts cachés »
préjudiciables à la productivité de l’entreprise (méconnaissance du marché, délai excessivement
longs etc.).
Un des préalables importants de l’efficience du processus reste une bonne organisation (voir Olivier
Bruel – Politique d’achat et gestion des approvisionnements).
Un bon acheteur ne doit pas se limiter au prix d’achat du bien mais à son coût global. Une
estimation prospective devrait lui permettre d’évaluer, même approximativement, le coût de
possession, et le coût d’utilisation du bien à acheter.
Deux biens peuvent avoir le même coût d’acquisition à l’achat et différer fondamentalement du
point de vue de leur coût global. Le choix devrait se porter sur le bien au moindre coût.
Le processus achats, de par sa transversalité comporte, d’amont en aval, et plus que tout autre
processus de gestion, un nombre important d’opérations et d’acteurs :
Une Direction Générale qui se respecte et qui a la volonté d’éviter un pilotage à vue se doit
d’inclure dans sa stratégie une politique générale d’achats, déclinant ainsi dans les grandes lignes :
Les procédures qui décrivent le processus doivent découler de cette politique générale d’achats de
façon claire et précise pour éviter toute interprétation contraire à son essence. Sont définies dans ces
procédures les politiques :
- Qualité : reconnaissance ISO (voir en annexe article 7-4 de la norme ISO 9001 – 2000).
(Extraits de Caverivière)
‘’. La politique Achats
En cohérence avec la stratégie globale, l’entreprise définit sa politique Achats. Pour cela, elle
identifie :
La politique Achats exprime des orientations à court, moyen, long termes et s'accompagne
d'objectifs généraux tels que :
Ces objectifs généraux peuvent conduire a la définition d'objectifs opérationnels à court terme tels
que :
La fonction Achats peut être aussi sollicitée afin de contribuer à la réduction des coûts internes. La
politique Achats rappelle et intègre ces éléments de politique générale qui peuvent rechercher :
une réduction des dysfonctionnements engendrés par des Achats mal maîtrisés (retards et
erreurs de livraisons, défauts de qualité, etc.) ;
Dans certaines entreprises, la notion de politique Achats peut ne pas exister. Il est
alors nécessaire pour l'acheteur ou la fonction Achats de :
La mise en place d'un tel dispositif donne ainsi un sens aux actions entreprises et
permet de mesurer ultérieurement les améliorations et les progrès. ‘’
NOTA :
On entend généralement par Direction Générale, outre le Directeur lui-même, tous ses
collaborateurs directs, tels que son Adjoint, le Secrétaire Général et les autres directeurs (par
délégation).
Le Contrôleur de gestion et ses collaborateurs sont chargés de vérifier l’opportunité de l’achat sur la
base des prévisions consignées dans le budget en cours. Normalement, une demande d’achat ne
devrait se muer en commande ferme qu’après l’avis du Contrôleur de gestion.
Le premier des acheteurs est le Directeur des Achats (ou le Chef du Département Achats) par
délégation du Directeur Général.
Avec ses collaborateurs répartis en départements, services ou sections selon la nature de l’achat, il a
en charge les sous-processus de :
Les acheteurs sont ainsi en contact direct avec les fournisseurs et portent la lourde responsabilité
d’engager l’entreprise en choisissant son interlocuteur extérieur.
3.1.4 – Le Fournisseur
Interlocuteur (ou partenaire) extérieur, le fournisseur après acceptation des termes de la commande
est chargé de son exécution dans les délais prévus et au prix convenu.
Ses relations avec l’entreprise tendent de plus en plus vers un partenariat de longue durée en lieu et
place de transactions occasionnelles. Dans ce contexte, la commande peut devenir un Contrat
définissant avec précision les obligations des deux parties.
3.1.5 – Le Magasinier
Le bien facturé et livré par le fournisseur est reçu par un magasinier en vue d’être stocké ou
consommé directement par le demandeur – utilisateur.
Dans ce dernier cas, le bien n’est qu’en transit au magasin qui constate la réception et établit un bon
de réception (BR) contresigné par le demandeur.
3.1.6 – Le Comptable
Il est l’interlocuteur privilégié de l’Auditeur parce qu’il détient dans son classement tout le dossier
de l’achat :
- commande ou contrat
- bon de réception – livraison
- facture
- copie du titre de paiement
Il tient également à jour le fichier des fournisseurs et facilite énormément le travail d’investigation
de l’Auditeur Externe ou Interne.
Bien que prévu au budget le besoin doit être exprimé par une demande d’achat (DA) du demandeur
– utilisateur.
Dans un système informel cette expression peut rester verbale et aboutir à une commande en bonne
et due forme.
Dans un système bien organisé elle est matérialisée par une DA écrite et dont le numéro est le plus
souvent pré-imprimé et extrait d’un carnet à souche. Les différents services ou départements sont
dotés de carnets de DA par le secrétariat de la Direction des Achats qui en garde la trace à l’aide
d’un registre présenté comme suit :
Les DA émises par les demandeurs doivent être soumises au visa du Contrôle de Gestion pour
attester de l’existence d’une ligne budgétaire et d’une enveloppe financière suffisante. A l’occasion
il précise également le reliquat disponible sur ladite ligne budgétaire.
Pour optimiser l’achat il est nécessaire pour l’acheteur de connaître les conditions et les acteurs du
marché. Il dispose pour cela de revues, publications professionnelles, foires qui sont autant d’outils
de veille technologique et qui permettent la constitution d’une base de données :
- la nature du bien
- les fournisseurs potentiels et leur identification complète (adresse, identité juridique, etc…)
- leurs références
- leurs prix (si possible)
etc…
Le nombre de fournisseurs ainsi classifiés doit être suffisant pour faire jouer la concurrence au
maximum et bénéficier ainsi des moindres prix et des meilleurs produits ou services.
La sélection est faire soit par consultation simple, verbale ou écrite, soit par appel d’offres, restreint
ou élargi. La formule est tributaire de la nature et de l’importance de l’achat.
Le choix définitif n’est fait qu’après des négociations à mener par l’acheteur dans le but d’arriver au
prix considéré comme « incompressible » par le fournisseur.
NOTA : l’utilisateur – demandeur ne doit, en aucune façon, se mettre au contact direct avec le
fournisseur et l’acheteur, en contrepartie, ne doit pas gérer du stock.
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Extrait Caverivière : exemples de sources de recherche
Une fois la commande effectuée en plusieurs exemplaires distribués à tous les acteurs, le
gestionnaire de commande qui est un agent du personnel des achats, est chargé de son classement
provisoire, son suivi et sa relance éventuelle au vu du délai prévu. L’outil informatique est un
auxiliaire précieux dans cette gestion et permet une relance automatique.
Il ne peut y avoir de paiement sans réception effective et préalable (sauf avance ou acompte). D’où
l’importance d’une réception faite de façon objective contradictoire et indépendante (constitution
d’une cellule de réception par exemple)
Ledit secrétariat prend soin au préalable, d’y apposer un tampon dateur et de l’enregistrer
manuellement ou par saisie informatique si l’entreprise est dotée d’un logiciel de gestion du
courrier.
Si l’effectif des services comptables le permet, les factures sont ordonnancées par des sections
différentes selon qu’il s’agit de fournitures, de services ou d’immobilisations (investissements).
La facture ainsi approuvée est enregistrée dans les comptes en attente de l’échéance de paiement.
- le bon de commande
- le bon de livraison du fournisseur
- le bon de réception
- la facture
- et la fiche d’ordonnancement
A l’échéance prévue dans le fichier des fournisseurs le paiement est effectué par espèces, chèque ou
virement selon l’importance du montant et les modalités prévues à l’avance dans le contrat ou le
bon de commande.
Petit Larousse :
Le manuel en est le recueil structure et ordonné.
Toute cette organisation, décrite dans les paragraphes précédents doit faire l’objet d’un manuel de
procédures.
L’article 6 du règlement relatif au Droit Comptable dans les états de l’UEMOA (SYSCOA) stipule :
« Les responsables des comptes mettent en place des procédures de contrôle interne indispensables
à la connaissance qu’ils doivent normalement avoir de la réalité et de l’importance des évènements
et situations liées à l’activité de l’entreprise ».
Plus loin l’article 16 – alinéa 1 et l’article 69 sont plus précis quant à la rédaction du manuel de
procédures :
« Pour maintenir la continuité dans le temps de l’accès à l’information, toute entreprise établit une
documentation décrivant les PROCEDURES et l’organisation comptables ».
« L’entreprise détermine, sous sa responsabilité, les procédures nécessaires à la mise en place d’une
organisation comptable permettant aussi bien un contrôle interne fiable que le contrôle externe
(par l’intermédiaire, le cas échéant de commissaires aux comptes) de la réalité des opérations et de
la qualité des comptes, tout en favorisant la collecte des informations ».
La comptabilité étant en aval de toutes les procédures opérationnelles qui sous-tendent l’activité de
l’entreprise, il semblerait qu’il ne faille pas confiner cette disposition à la seule comptabilisation des
opérations.
Le manuel de procédures puisqu’il constitue un des outils privilégiés du contrôle interne doit être
complet et couvrir l’intégralité des processus.
Il ne peut y avoir de contrôle interne parcellaire et par voie de conséquence, pas de manuel partiel
ou sectoriel !
Les latins disent « verba volent, scripta manent » les paroles s’envolent, les écrits restent.
« L’existence d’un manuel possède un premier intérêt : bien montrer à tous l’importance que la
direction attache au respect des directives. Elle présente surtout l’avantage de rassembler en un
document UNIQUE tous les écrits relatifs à un sujet et encore valides ».
Cf Bouvier page 26
Ce principe d’uniformité est marqué par cette formule consacrée rappelée en préambule de toute
procédure « la présente note de procédure annule et remplace toute autre note traitant du même
objet… »
Ainsi tous les acteurs, de surcroît, parties prenantes à l’élaboration du manuel de procédures,
doivent en avoir la même interprétation, de telle sorte que personne dans le déroulement du
processus décrit ne se sente indispensable !
Le règlement relatif au droit comptable dans les états de l’UEMOA ayant force de loi, toute
entreprise située dans cet espace économique doit se doter d’un manuel de procédures.
- le contrôle récurrent ou prévu dans un programme d’audit annuel ou pluriannuel autorisé par la
Direction Générale ou le Comité d’Audit.
Nous constatons, dans les deux cas, que l’autorisation de la Direction Générale est incontournable ;
même si, dans la pratique, l’ordre de mission est rédigé en détail par l’auditeur lui-même.
Avant de se pencher sur le processus achats proprement dit, il est judicieux de s’enquérir de son
environnement en prenant connaissances des réalités économiques, juridiques, techniques, fiscales
et sociales qui délimitent son champ d’intervention.
« Le Benchmarking se définit comme une démarche permanente de recherche et d’évaluation des
produits et des pratiques les meilleurs, puis de la mise en œuvre de solutions similaires visant à
optimiser la performance de l’entreprise ». (Voir Revue Française de l’Audit Interne n° 136 –
Septembre 1997).
Autrement dit comme dit l’adage : « il ne sert à rien de réinventer la roue ou d’enfoncer des portes
ouvertes ».
Pour auditer le processus achats (ou tout autre processus) l’auditeur doit s’enquérir des meilleures
pratiques sur le sujet et voir dans quelle mesure leur absence dans le processus audité constitue une
faiblesse de contrôle interne.
Cette démarche, pour être efficace, suppose chez l’auditeur un esprit critique et une capacité de
discernement lui permettant ainsi de juger de l’adaptabilité de « la meilleure pratique » dans le
contexte du processus audité.
Une meilleure pratique découverte dans un processus achats d’une autre entreprise devrait être
discutée entre l’auditeur et le propriétaire du processus (Direction Générale et Directeur des Achats)
ou sous-processus (acheteur par exemple) pour la bonne raison que « rien n’est jamais parfaitement
comparable ».
Par ailleurs, l’auditeur peut s’enquérir au niveau des procédures étatiques de l’existence d’un code
des marchés publics ou d’une procédure précise d’engagement des dépenses.
Il peut également demander la réglementation mise en place par les bailleurs de fonds ou autres
organismes internationaux, acteurs de développement du pays.
Au Sénégal, des organismes comme l’USAID, l’Union Européenne ou la Banque Mondiale ont
défini à l’aide d’une réglementation précise le mode de passation des marchés en vue de l’exécution
des programmes qu’ils financent.
- l’interview
- le diagramme ou flow-chart (voir modèle en annexe)
- le test d’existence
- et la grille de séparation des tâches (voir modèle en annexe)
Direction Générale
Directeur des
Achats
Il est étayé par une description des postes matérialisée par des fiches de postes individuelles
classées dans les dossiers du personnel et comprenant :
- l’identification de l’agent
- la position hiérarchique
- le profil (diplômes, références)
- la description des missions essentielles
- la description tâches périodiques et des documents reçus ou produits
Ainsi l’auditeur sait à priori à qui il doit s’adresser pour obtenir les éléments qui lui permettront de
se faire une opinion sur le domaine audité.
4.1.1.2 – L’interview
« Une interview est un entretien avec une personne en vue de l’interroger sur ses actes, ses idées
etc… et de divulguer la teneur de l’entretien ». C’est donc beaucoup plus qu’un simple entretien.
Il est d’ailleurs « difficile d’imaginer une mission sans interview » (Oliver LEMANT – conduite
d’une mission d’audit interne).
L’interview, qui reste une technique primordiale d’audit, obéit à certains préalables fondamentaux :
Dans le cadre du plan d’approche, l’interview permet d’obtenir des éléments d’analyse et
d’orientation générale de la mission d’audit.
Pour atteindre cet objectif, l’auditeur doit prendre un soin particulier à :
- s’enquérir des opérations, de leur enchaînement, des supports documentaires générés, envoyés
ou remis
- résumer les points déterminants dans la conduite de la mission et indiquer les besoins
complémentaires d’informations.
Il permet une visualisation rapide des opérations et des documents générés ainsi que l’enchaînement
des sous-processus et tâches.
- mettre en évidence les principales forces et faiblesses de contrôle interne en évaluant les points
de contrôle stigmatisés dans le schéma (signatures, séparation des tâches, contrôles
arithmétiques, etc…).
Sur la base des interviews menées, du diagramme de circulation des documents et du manuel des
procédures, (s’il existe) l’auditeur est à même de confectionner la grille de séparation des tâches.
Les opérations ou tâches sont classées au préalable suivant une typologie ainsi définie en quatre
domaines :
- conception – autorisation
- exécution
- contrôle
- enregistrement
Le contrôle interne n’est fonctionnel qu’à la condition sine qua non que le travail d’un employé soit
toujours vérifié par un autre employé. Aucun ne doit avoir le contrôle exclusif d’opérations
quelconques ni d’un ensemble quelconque d’opérations.
« Pour que l’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que par la disposition naturelle des choses,
le pouvoir arrête le pouvoir ».
Exemples : constituent des cumuls de fonctions et donc, des faiblesses notoires de contrôle interne
les cas suivants (en vrac) :
- un comptable qui gère les commandes et qui enregistrent les écritures dans les comptes des
fournisseurs (engagement et paiement)
- un contrôleur de factures qui reçoit la marchandise oui qui passe des écritures comptables
- etc
- contrôler et enregistrer
- exécuter et enregistrer
- exécuter et contrôler
Le test d’existence est aussi appelé « test de compréhension » ou « test de conformité ». Il est
différent du test dit de « permanence » que nous verrons dans la partie vérification du
fonctionnement des contrôles (sondages).
Ce test d’existence permet à l’auditeur de vérifier s’il a bien compris le système décrit par
diagramme, interview ou contenu dans le manuel de procédures. Il ne sert pas à prouver
l’application des procédures mais d’en contrôler uniquement l’existence.
Le procédé de ce test consiste à choisir au hasard une ou deux opérations « bouclées » (expression
du besoin au paiement) et vérifier documents à l’appui s’il n’existe pas de rupture dans le
cheminement décrit.
En l’occurrence, en matière d’audit des approvisionnements l’auditeur devra partir du grand livre de
banque (paiement par chèque ou virement) ou du journal de caisse (paiement par espèces) et
retrouver tous les documents afférents à la transaction ainsi soldée :
Le test d’existence doit insister sur les points de contrôle décrits dans la procédure : visas,
signatures, tampons etc…
Bien entendu, les données de la transaction ainsi matérialisée doivent être identiques en tous points
d’un document à un autre : quantités, nature, valeurs…etc…
Enfin, ce test est matérialisé dans le dossier permanent de l’auditeur en annexe de la description
narrative des procédures (liasse de tous les documents – support du processus).
Un objectif d’audit est défini selon un référentiel théorique, lui-même confectionné sur la base des
meilleures pratiques ou des facteurs clés de succès (D’où l’intérêt de la phase décrite
précédemment : revue documentaire et Benchmarking).
Le risque est l’évènement qui pourrait empêcher l’atteinte de cet objectif. Deux notions
antinomiques (évènement négatif) ou convergentes (opportunité).
L’auditeur interne ou externe doit avoir à l’esprit certains critères fondamentaux pour définir les
objectifs d’audit à atteindre :
1. Existence
2. Exhaustivité
3. Propriété
4. Evaluation
- valorisation correcte
- permanence des méthodes
5. Comptabilisation
6. Information
Acquérir les biens et services nécessaires en qualité, au moindre prix et dans les meilleurs
délais et enregistrer correctement et fidèlement la transaction. Les sous objectifs de chaque
sous-processus doivent tendre vers cet objectif global.
Les sous objectifs d’audit par sous-processus peuvent être résumés comme suit :
S’assurer :
- de l’existence d’une politique générale d’achats (DG) et de plans d’achats
- de l’existence d’un budget global et cohérent
- de la participation du Département Achats à l’élaboration du budget
- de l’impossibilité de dépasser les prévisions sans autorisation de la Direction Générale
S’assurer :
- que la demande d’achat (DA – imprimé standard)) est établie par une personne habilitée sur la
base d’un cahier des charges ou de spécifications bien précises ;
- que la DA est autorisée par un supérieur hiérarchique
- que l’objet de la DA est prévu au budget
S’assurer qu’aucune commande ne peut être lancée sans le « visa - budget » du Contrôle de Gestion.
S’assurer :
- de l’existence d’un fichier des fournisseurs mis à jour régulièrement (existence d’une
réglementation d’agrément)
- de l’existence de critères objectifs pour le choix des fournisseurs (prix – qualité – délais)
- de mise en concurrence des fournisseurs au-delà d’un certain seuil (A.O.)
- de l’existence d’une procédure systématique de mise en concurrence…
S’assurer :
- que les commandes sont signées par des responsables habilités (pouvoirs de signature)
- que les conditions d’achat sont exhaustives et claires
- que la relance est faite systématiquement
S’assurer :
S’assurer que :
S’assurer que :
Les faiblesses de contrôle interne sont des failles du système qui risquent d’empêcher l’atteinte des
sous objectifs (ou objectifs spécifiques) prédéfinis et l’objectif global du processus Achats.
Les forces, à contrario, sont les dispositifs aptes à favoriser l’atteinte desdits objectifs.
Il est aidé en cela par son expérience d’auditeur et sa connaissance du domaine audité et au besoin
par un questionnaire de contrôle interne (QCI) (voir cours méthodologie d’audit).
Le tableau synthétique ci-après permet à l’auditeur d’avoir une vue d’ensemble de tout le processus
et une première opinion sur la pertinence du contrôle interne. Il décèle ainsi, à priori, les faiblesses
de conception du système ; les faiblesses d’application ne pouvant être détectées que par des
sondages de vérification. (Voir conduite d’une mission d’audit interne – Olivier LEMANT).
Il est évident, également, que la liste des risques identifiés n’est pas exhaustive.
Bonnes pratiques
Sous-processus Objectifs spécifiques Risques probables
Dispositif de CI existant
1. Existence d’une politique générale
d’achats et prévision des dépenses
1-1 Conception et mise en place d’une Absence de politique générale Texte signé par la Direction Générale
politique générale d’achats par la d’achats. définissant des objectifs globaux
Direction Générale Achats au jour le jour, pilotage à assignés au Département Achats
vue, etc…
1-2 Existence d’un budget et - Absence de prévision des - Elaboration de budget n + 1 en
participation du Département Achats dépenses fin d’exercice n par le Contrôle
à son élaboration - Pilotage a vue (voir 1-1) de Gestion en collaboration avec
- Achats non nécessaires à la toutes les directions – arbitrage
marche de l’entreprise DG
- Absence de rattachement des - Visa budget par le Contrôle de
rubriques de dépenses à des Gestion (voir 3)
centres de responsabilité
préalablement définis
- Etablissement des prévisions de
dépenses « au pif »
(extrapolation pure et simple des
dépenses antérieures)
CI = Contrôle Interne.-
4-3 Procédure de mise en concurrence - Inexistence d’une procédure Procédure d’appel d’offres
des fournisseurs ciblés d’appel d’offres pour les achats obligatoire au-delà d’un certain seuil
importants ou d’une consultation Consultation de trois fournisseurs au
préalable minimum
- Inégalité des fournisseurs quant
aux informations fournies
6-6 Adéquation du profil à l’emploi Méconnaissance du stock par Formation permanente du personnel
quant au personnel du magasin manque de qualification du
personnel
7. Réception et Contrôle de la
facture
7-1 La facture concerne bien l’entreprise - Facture égarée - Identification par le secrétariat du
- Enregistrement de factures DG à l’arrivée du courrier
étrangères à l’entreprise numéro séquentiel interne
- Erreur sur le code fournisseur - Fiche d’ordonnancement établie
par les services comptables (code
fournisseur)
- Distinction de l’original des
copies par un tampon « original »
et un tampon « copie »
7-2 Identité parfaite de la facture (Fa), de - Facture non-conforme à la - fiche d’ordonnancement (voir 7-
la commande (BC) et du bon de commande (prix, quantité) 1)
réception (BR) quant aux biens ou - Enregistrement de factures dont - comparaison systématique entre
travaux facturés (quantités et valeurs l’objet est étranger à l’entreprise les trois documents – facture –
identiques° - Enregistrement de factures BC et BR par le contrôleur de
fictives ou erronées factures indépendant et tampon
- Surfacturation suite collusions de validation plus signature
- Erreur de calcul sur la facture - contrôles arithmétiques verticaux
et horizontaux
La question fondamentale est la suivante : le dispositif de contrôle interne décrit est-il apte à
annihiler ou amoindrir le risque inhérent aux sous-processus qui composent le processus
« Achats » ?
Il s’agit, dans cette phase d’analyse du système, de juger de la pertinence dudit dispositif et de
l’utilité/opportunité des contrôles décrits.
Le test d’existence effectué dans le cadre de la prise de connaissance du domaine audité a fourni à
l’auditeur les supports et les indicateurs qui déterminent la matérialité et l’utilité du contrôle.
- s’il n’est pas trop coûteux (il est aberrent de mettre en branle un contrôle plus coûteux que
l’impact du risque qu’il est censé amoindrir)
- s’il n’est pas trop lourd et encombrant (source de lenteurs inutiles)
- s’il est « incarné » dans une personne qui, seule ou solidairement avec son service, sera tenue
pour responsable du bon ou du mauvais fonctionnement du contrôle
- s’il est le meilleur procédé de contrôle parmi d’autres éventuels
et enfin
- s’il est matérialisé sur un document et vérifiable par l’auditeur.
Une fois décelées les forces et faiblesses du système, il y a lieu de les évaluer du point de vue de
leur impact et de les « hiérarchiser » en fonction du poids des risques encourus.
Dans ce cadre la sensibilité de l’auditeur externe diffère quelque peu de celle de l’auditeur interne.
Souvenons nous que le premier a pour objectif principal la mesure de la régularité et de la sincérité
des états financiers en vue de leur certification ou de leur rejet, tandis que l’auditeur interne se
soucie essentiellement de l’efficacité et des performances du système.
Néanmoins tous les deux, dans un rapport d’orientation, insisteront sur l’impact des faiblesses
décelées sur la comptabilité de l’organisation auditée, et en l’occurrence, sur les comptes relatifs
aux achats.
Exemple : l’agent qui atteste de la réception des biens commandés est également chargé d’en
enregistrer l’entrée dans les fichiers des stocks.
Les sondages effectués par l’auditeur seront très étendus quant aux mouvements de stocks et aux
rapports d’inventaire physique.
Les sondages effectués par l’auditeur interne sont généralement plus étendus du fait qu’il insiste
beaucoup sur les opérations et qu’il subit dans une moindre mesure la contrainte du temps imparti
pour le contrôle.
En définitive, le rapport d’orientation qui définit les objectifs poursuivis par les travaux de contrôle,
est articulé comme suit :
Olivier LEMANT assimile, à juste titre, un programme de vérification des contrôles au plan de vol
d’un aviateur :
« Les auditeurs vont rencontrer des difficultés inattendues, des tempêtes psychologiques, des orages
de réticence et de rétention d’information, parfois de gros nuages d’obstructions ou de trous d’air de
déontologie. Il va falloir réagir, peut être faire un détour, voire faire un atterrissage forcé…. Le plan
de vol et la connaissance des manœuvres sont nécessaires au pilote, mais ne le remplacent pas ; la
méthodologie et les techniques sont nécessaires pour conduire une mission d’audit (interne), elles
ne peuvent suffire ».
Belle allégorie ! Sauf que l’auditeur ne risque pas sa vie comme l’aviateur, ou du moins, pas de la
même façon !
Le programme de vérification reprend les objectifs définis dans le rapport d’orientation et condense
dans un tableau établi par sous-processus :
Nous reprenons ci-après par sous-processus des achats les principaux axes des sondages effectués
par l’auditeur : (huit (8) sous-processus indicatifs).
- les notes d’orientation ou d’objectifs définis par la Direction Générale (planification à long
terme – réflexions sur les évolutions probables des sources d’approvisionnement et de leur
pérennité – simulations sur les évolutions des prix sur le marché – etc)
- les plans d’achats comprenant les prévisions des ventes de produits finis et des achats de
matières et fournitures nécessaires, compte tenu des stocks existants, des stocks de sécurité et
des délais moyens d’approvisionnement
- etc…
En marge de ce sous-processus, mais d’une grande importance, l’auditeur doit vérifier que le
personnel d’achat est qualifié.
L’organigramme lui en a donné une idée plus ou moins précise, mais il doit s’en assurer en :
Ce dernier contrôle répond à l’objectif d’éviter les choix subjectifs et de favoriser l’indépendance de
l’acheteur.
En matière d’achats, il est judicieux d’éviter les relations trop longues entre acheteurs et
fournisseurs – les habitudes et les « affinités » ont moins de chance de s’installer dans le cas d’une
rotation périodique. (Un acheteur ne peut rester à son poste plus de trois ans par exemple)
Quant à l’indépendance de l’acheteur, elle est rendue plus hypothétique par le « mur de silence »
qui entoure très souvent les relations « privilégiées » entre l’acheteur et le fournisseur.
C’est toute la problématique de la corruption active et passive. Le secret est bien gardé !!
Malgré tout l’auditeur peut s’assurer, dans le cadre de ses contrôles, de l’existence d’engagements
moraux comme la déclaration sur l’honneur ou la charte d’éthique.
- de n’acheter que des biens et services destinés aux besoins réels de l’entreprise
- d’être objectif dans les consultations, négociations et réception pour l’intérêt exclusif de
l’entreprise
- d’éviter toute interférence d’enjeux personnels dans ses activités ou ses responsabilités ou toute
activité personnelle susceptible de créer un conflit d’intérêt avec l’entreprise (exemple : établir
une commande à sa propre entreprise).
Les travaux de vérification des contrôles mis en place dans le sous-processus « expression du
besoin » consistent essentiellement à s’assurer que :
Ce visa doit être matérialisé sur toute DA devenue une commande. L’auditeur, dans son sondage,
n’a qu’à vérifier sa matérialité. Il doit également vérifier la signature de la Direction Générale sur
les DA hors budget (autorisation exceptionnelle).
- de l’application de la procédure d’appel d’offres pour les achats supérieurs au plafond fixé
(sondages sur les factures égales ou supérieures audit plafond) (voir annexe sur l’audit des
appels d’offres)
- du caractère objectif des critères de choix des fournisseurs (consulter les P.V. d’appel d’offres et
les derniers prix pratiqués par les fournisseurs pour le même objet).
- les pouvoirs de signature sont respectés (prendre des commandes et vérifier les signataires à
l’aide du recueil des spécimens de signature – voir la dernière mise à jour du recueil)
- les commandes n’ont pas été scindées (saucissonnage) pour éviter l’écueil du plafond défini
dans les procédures (voir les factures de même objet et en deçà du seuil des appels d’offres)
- les commandes et les conditions d’achat ont bien été acceptées par les fournisseurs (vérifier
l’existence de l’exemplaire retourné par le fournisseur en guise d’accusé de réception)
- les commandes non encore honorées ont fait l’objet de relance (voir le dossier des commandes
en cours et relever la dernière date de relance).
Les biens ou services reçus doivent être identiques en tous points à ceux commandés. L’auditeur
pour s’en assurer, procède à un « mariage » :
Les quantités, la qualité, le délai, les prix et conditions de paiement doivent être identiques sur ces
documents.
Il doit, dans le cas d’écarts, vérifier l’existence de bons de retour ou de bons d’avaries oui
manquants et, par conséquent, de factures d’avoir.
L’autorisation des mouvements de stocks (entrées et sorties) est faite par sondage sur la base du
recueil des spécimens de signatures.
Enfin, l’auditeur doit effectuer des sondages physiques dans le magasin de stockage et comparer le
stock vérifié au stock théorique (stock comptable). Ces sondages, pour davantage de fiabilité, sont
faits alternativement dans deux sens :
- choix des articles à leur emplacement physique et comparaison avec le stock théorique
- choix des articles dans le fichier et comptage physique - la règle des 20/80 (les 20 articles les
plus importants en valeur) pourrait s’appliquer dans ce dernier cas.
Avant le dernier sous-processus que constitue le paiement, la facture fait l’objet de contrôles dont
l’auditeur doit vérifier la permanence tout au long de l’exercice :
- vérification des numéros séquentiels à l’arrivée des factures et des tampons divers (date
d’arrivée, « original », « copie », etc…)
- vérification de l’identité parfaite entre BR et facture (faire le lien sur la même feuille de travail
avec 4.3.6 – mariage DA/BC/BR).
- vérifier les imputations comptables et leur validation par la hiérarchie (voir ordonnancement des
factures)
- vérifier que les copies de factures n’ont pas été enregistrées (double enregistrement pouvant
entraîner un double paiement)
- faire l’inventaire des derniers BR et s’assurer qu’ils ont fait l’objet de factures ou de prévisions
(voir contrôle des comptes)
- relever les dates de paiement des factures et les comparer aux dates d’échéance prévues à la
commande (déceler les paiements anticipés non autorisés)
- vérifier l’apposition d’un tampon « PAYE » sur les factures acquittées.
Les vérifications décrites précédemment aboutissent à des conclusions sur chaque feuille de travail
établie par objectif de contrôle.
Le rapport n’est que la mise en ordre desdites conclusions développées par thème.
En introduction l’auditeur doit préciser :
Elles sont relevées brièvement et comportent un intérêt particulier pour la revue des comptes en fin
d’exercice.
En effet, l’objectif de la revue du contrôle interne (procédures) pour l’auditeur externe est
d’aiguiller plus particulièrement le contrôle des comptes sur les résultantes comptables des sous-
processus comportant des faiblesses. Les contrôles sur les comptes Achats, fournisseurs et stocks
seront d’autant plus étendus que le processus « Achats » comportera des lacunes importantes sur le
plan du contrôle interne (voir rapport d’orientation).
Il s’agit des faiblesses dites de conception, décelées dès la description du système et le test
d’existence.
Ce sont généralement des cumuls de fonctions, des incompatibilités, des conflits d’intérêt, ou tout
simplement des absences de contrôles.
Exemples :
Comme dit plus haut, ces lacune obligent l’auditeur externe à plus d’attention (et donc des sondages
plus étendus) sur les comptes Achats – fournisseur et stocks.
L’incidence sur le contrôle des comptes est, en définitive, identique à celle des faiblesses de
conception.
La seule différence, dans ce cas, est qu’il y a lieu de situer les responsabilités et d’en tirer les
conséquences (D.G.)
Les recommandations
Une évaluation annuelle est conseillée pour éviter qu’elles ne restent lettre morte.
L’auditeur externe qui doit se faire une opinion sur la régularité et la sincérité des états financiers et
l’auditeur interne qui doit se soucier de la fiabilité de l’information, ne peuvent, tous deux, atteindre
leur objectif respectif sans examen des comptes relatifs aux achats.
Pour ce faire, deux techniques fondamentales lui sont indispensables : l’inventaire physique et la
confirmation directe des soldes.
- au bilan :
Seules les acquisitions d’immobilisations corporelles rentrent dans le cadre de l’audit des achats, les
procédures d’achat étant sensiblement identiques à celles des autres biens et services (quoique
l’ordonnancement peut revêtir des formes différentes) (voir § 5.3 suivant).
5.2 – Stocks
5.3 – Fournisseurs
Nous savons que le poste « Fournisseurs » au bilan est constitué des soldes, détaillés par ailleurs
dans une balance auxiliaire.
la justification par sondage des factures les plus importantes (choix effectué dans le
détail des soldes ou des mouvements les plus significatifs). Justification effectuée sur
la base de la liasse décrite précédemment (facture, bon de commande, bon de
réception…)
NOTA : les sondages sont d’autant plus étendus que les faiblesses décelées dans le système de
réception, d’ordonnancement et de paiement des factures sont importantes.
L’objectif du contrôle des comptes fournisseurs est la justification de la dette encourue par
l’entreprise quant à sa réalité et quant à sa valeur.
- les soldes inscrits dans les comptes tenus en devises ont été convertis sur la base du cours de
clôture
- les écarts de conversion entre le cours de comptabilisation et le cours de clôture ont été
enregistrés dans les comptes appropriés
- les pertes probables de change ont été provisionnées (principe de prudence)
Une revue analytique permet de déceler les variations importantes d’un exercice à l’autre.
La relative importance de celles-ci est laissée à ’appréciation de l’auditeur selon la taille de l’entité
auditée et le seuil de signification estimé.
Une augmentation des achats de matières (en quantité), par exemple, se justifierait difficilement
dans un contexte de baisse de production avérée.
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