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Année Universitaire : 2021-2022

Master Sciences et Techniques : Biotechnologie Microbienne

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

Contribution au traitement des effluents de dinanderie de


Fès par couplage entre le Réacteur Séquentiel Discontinu
et la colonne de filtration à l’échelle pilote

Présenté par : Mlle Fofana Agaicha

Encadré par : Pr. MERZOUKI Mohammed

Soutenu le : 20/07/2022

Devant le jury composé de :

Pr. MERZOUKI Mohammed Encadrant

Pr. EL FARRICHA Omar Co-encadrant

Pr. TAHRI Ali Examinateur

Pr. BOUKIR Abdellatif Examinateur

FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE FES


 B.P. 2202 – Route d’Imouzzer – FES
 212 (35) 60 80 14 – 212 (35) 60 96 35 – 212 (35) 60 29 53 – Fax : 212 (35) 60 82 14
www.fst-usmba.ac.ma
Dédicaces
Au nom d’ALLAH le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux et que la paix soit
sur Son bien aimé et Son prophète MOHAMED.

Je dédie ce modeste travail :

A mes très chers parents,


Je ne saurais exprimer pleinement l’amour profond et le respect que j’ai pour vous,
rien au monde ne vaut les efforts que vous avez fournis jour et nuit pour mon
éducation et mon bien être. Ce travail est le fruit de vos sacrifices et vos efforts.
Puisse ALLAH vous récompenser par la meilleure des récompenses.

A mes adorables petits frères et sœur,


Saly, Becaye et Moussa, Dieu Seul sait l’amour que j’ai pour vous, je tâcherais de
rester toujours cette grande sœur modèle afin que vous suiviez mes traces et que nos
parents soient fiers de nous.

A vous mes vaillants professeurs,


En gratitude à votre patience, votre dévouement et vos conseils.

A tous mes ami(e)s,


A tous ceux qui me sont chères,
A tous ceux qui m’aiment.
Remerciements
Je remercie le bon Dieu de m’avoir facilité mes études jusque-là, louange
à Allah, le Meilleur des facilitateurs.

Toute ma gratitude et mes sincères remerciements vont à l’endroit de mon


encadrant Pr. MERZOUKI MOHAMMED, Directeur du laboratoire de
Biotechnologie, Environnement, Agroalimentaire et Santé de la Faculté des Sciences
Dhar El Mahraz-Université Sidi Mohamed Ben Abdellah (Fès-Maroc) qui n’a ménagé
aucun effort pour la réalisation de ce travail. Merci infiniment Monsieur pour vos
remarques et vos précieuses et surtout pour le temps que vous avez bien voulu me
consacrer afin de parfaire ce mémoire.

Je tiens à remercier également mon Co-encadrant Pr El FARRICHA OMAR,


professeur à la Faculté des Sciences et Technique de Fès (Maroc), pour sa participation
au déroulement de ce travail.

Mes reconnaissantes s’adressent aussi aux membres de jury : Pr. TAHRI ALI, Pr.
BOUKIR ABDELLATIF, d’avoir accepté d'évaluer ce modeste travail et de l'enrichir
avec des remarques constructives.

J’adresse également mes vifs remerciements à tous mes enseignants de la filière


Biotechnologie Microbienne, principalement au Pr. HAGGOUD ABDELLATIF
(responsable de ladite filière) pour leur pédagogie et leur professionnalisme.

Merci à tous les membres du laboratoire de Biotechnologie,


Environnement, Agroalimentaire et Santé de la Faculté des Sciences Dhar El Mahraz :
Hajar, Halima, Imane, Malika, Khaoula, Soumia et Abdelhadi pour leur
sympathie, leurs conseils, et réponses à mes interrogations, ainsi que les bons moments
que j’ai eu à passer avec eux.

Merci pour tout


Résumé
L’activité artisanale de dinanderies occupe la deuxième place au sein de l’artisanat
fassi avec 1859 unités et elle représente 23% de l’ensemble du secteur artisanal. Les
effluents de ces industries de traitement de surface des métaux, riches en métaux lourds,
sont directement rejetés dans les réseaux d’assainissement sans traitement préalable, ce qui
est très dangereux pour l’environnement et pour la santé humaine. Le présent travail vise à
étudier une méthode de traitement de ces effluents de dinanderies de Fès (Maroc) à l’échelle
pilote. Pour ce faire, nous avons effectué dans un premier temps un traitement biologique
avec le réacteur séquentiel discontinu ou Sequencing Batch Reactor (SBR) qui a subi des
cycles de 24 heures correspondant à 22h d’aération-agitation et environ 2h de décantation.
Puis dans un second temps un traitement physique par filtration dans une colonne garnie de
cendres volantes. Ensuite afin d’optimiser le traitement de ces effluents de dinanderie, nous
avons procédé à l'isolement et à la sélection des souches microbiennes à partir de la boue
activée ainsi que des parois des bassins de deux ateliers de dinanderie de Fès à Ain Nokbi.
Pour ensuite faire des tests de bioaugmentation de ces souches.

Les résultats obtenus ont montré que le traitement de l’effluent brut de dinanderie par le
SBR couplé à la colonne de filtration a permis d’avoir un effluent après traitement qui
répond aux normes marocaines de rejet avec des taux d’abattement de 43,97%, 94,69% et
75,96% respectivement pour la DCO totale, les matières en suspension (MES) et la
conductivité électrique ainsi qu’une moyenne de pH de 7,9 ± 0,14 ; accompagné d’un taux
de décoloration de 83,03%. Seuls ces quatre paramètres (DCO totale, MES, conductivité
électrique et pH) ne répondaient pas aux normes après caractérisation physico-chimique de
l’effluent brut (ou réel). Le traitement a également permis presqu’une élimination totale du
nickel et du cuivre dans l’effluent réel ainsi que de l’argent. Et cela avec des taux
d’abattement de 99,88% pour le nickel, 99,4% pour le cuivre et 88,27% pour l’argent.
L’évaluation de la performance de l’élimination de la DCO de l’effluent synthétique de
dinanderie par 6 souches isolées, dites performantes en termes d’élimination de la DCO
totale, a montré que les plus forts taux d’abattement de la DCO sont obtenus avec le
traitement à une concentration de 6% de la souche testée. Avec comme plus fort taux
d’élimination de la DCO 46,53% obtenu avec l’isolat B2. Alors malgré la toxicité de ces
effluents de dinanderie, nous avons pu les traiter par couplage entre le SBR et la colonne de
filtration afin qu’ils puissent être rejetés, selon les normes marocaines de rejet dans le milieu
récepteur sans causer préjudice ni à l’environnement ni à la l’Homme.
Mots clés : Dinanderies, Traitement, Réacteur Séquentiel Discontinu, Colonne de filtration,
Métaux lourds.

Abstract

The handicraft activity of brassware occupies the second place within the Fassi handicraft (1859
units, representing 23% of the entire handicraft sector). The effluents of these industries of
surface treatment of metals, rich in heavy metals, are directly discharged into the sewerage
system without prior treatment. The present work constitutes a study of new methods of
treatment of these effluents of the dinanderies of Fez (Morocco) on a pilot scale. To do this, we
first applied a biological treatment with the Sequencing Batch Reactor (SBR) and then a
physical treatment by filtration in a column packed with fly ash. In order to optimize the
treatment of these effluents, we proceeded to the isolation and selection of microbial strains
from the activated sludge as well as from the walls of the basins of two workshops of
coppersmithing of Fez. To then make bioaugmentation tests of these strains. The SBR
underwent cycles of 24 hours corresponding to 22h of aeration-agitation and about 2h of
decantation.

The results obtained showed that the treatment of the raw effluent of the coppersmith's shop by
the SBR coupled with the filtration column allowed to have an effluent after treatment which
meets the Moroccan standards of rejection with abatement rates of 43.97%, 94.69% and 75.96%
respectively for the total COD, the Total suspended solids (TSS) and the electric conductivity
as well as an average of pH of 7.9 ± 0.14; with a rate of decoloration of 83.03%. Only these
four parameters did not meet the standards after physicochemical characterization of the
effluent. The treatment also allowed almost total elimination of nickel and copper in the actual
effluent as well as silver. This was achieved with removal rates of 99.88% for nickel, 99.4%
for copper and 88.27% for silver. The evaluation of the COD removal performance of the
synthetic brassware effluent by 6 isolated strains, said to perform well in terms of total COD
removal, showed that the highest COD removal rates are obtained with the treatment at a
concentration of 6%. The highest COD removal rate was 46.53% obtained with isolate B2. So
despite the toxicity of these effluents of coppersmith, we could treat them by coupling between
the SBR and the filtration column so that they can be released into the receiving environment
without causing harm to the environment or to the man according to the Moroccan standards of
rejection.

Keywords : Brassware, Treatment, Sequencing Batch Reactor, Filtration column, Heavy metals.
Table de matière
Résumé ....................................................................................................................................................................... 5
TABLE DES FIGURES .................................................................................................................................................... 9
TABLE DES TABLEAUX .............................................................................................................................................. 10
LISTE DES ABREVIATIONS ......................................................................................................................................... 11

INTRODUCTION GÉNÉRALE ......................................................................................................................................... 1

PARTIE 1 : APERÇU BIBLIOGRAPHIQUE ....................................................................................................................... 3

I. POLLUTION DES EAUX AU MAROC .................................................................................................................................. 4


I.1. Généralités ........................................................................................................................................................... 4
I.2. Industrie de dinanderies de Fès et leurs effluents ................................................................................................ 6
I.3. Impacts des effluents de dinanderie sur l’environnement et sur l’Homme .......................................................... 8
II. TRAITEMENTS DES EAUX USÉES ...................................................................................................................................... 9
II.1. Généralités .......................................................................................................................................................... 9
II.2. Traitements des effluents chargés en métaux lourds ......................................................................................... 9
III. CENDRES À CHARBON ................................................................................................................................................ 14
III.1. Généralités ....................................................................................................................................................... 14
III.2. Cendres volantes à charbon ............................................................................................................................. 14

PARTIE 2 : MATÉRIEL ET MÉTHODES ..........................................................................................................................15

I. TRAITEMENT DE L’EFFLUENT DE DINANDERIE PAR LA METHODE DU SBR ............................................................................... 16


I.1. Échantillonnage : .................................................................................................................................... 16
I.2. Structure du pilote ...................................................................................................................................... 16
I.3. Fonctionnement du pilote ........................................................................................................................... 17
II. ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES ................................................................................................................................... 19
II.1. Température et pH ..................................................................................................................................... 19
II.2. Conductivité électrique ............................................................................................................................... 19
II.3. Demande chimique en oxygène .................................................................................................................. 20
II.4. Demande biologique en oxygène (DBO5) ................................................................................................... 20
II.5. Matières en suspensions ............................................................................................................................. 20
II.6. Orthophosphates ........................................................................................................................................ 21
II.7. Ammonium ................................................................................................................................................. 21
II.8. Nitrites ........................................................................................................................................................ 21
II.9. Nitrates ....................................................................................................................................................... 21
II.10. Sulfates ....................................................................................................................................................... 22
II.11. Chlorures ..................................................................................................................................................... 22
II.12. Coloration ........................................................................................................................................................ 22
III. ANALYSE DES MÉTAUX LOURDS .................................................................................................................................... 23
IV. ANALYSES MICROBIOLOGIQUES.................................................................................................................................... 23
IV.1. Flore mésophile aérobie totale (FMAT) : ..................................................................................................... 23
IV.2. Coliformes totaux et fécaux ........................................................................................................................ 24
IV.3. Streptocoques fécaux .................................................................................................................................. 24
IV.4. Staphylocoques ........................................................................................................................................... 24
IV.5. Levures ........................................................................................................................................................ 24
IV.6. Champignons .............................................................................................................................................. 24
V. TEST DE BIOAUGMENTATION ....................................................................................................................................... 25
V.1. Prélèvement ................................................................................................................................................ 25
V.2. Isolement des souches ................................................................................................................................ 25
V.3. Test de bioaugmentation des isolats .......................................................................................................... 26
V.4. Etude de l'effet antagoniste des isolats bactériens..................................................................................... 27

PARTIE 3 : RÉSULTATS ET DISCUSSION .......................................................................................................................29

I. CARACTÉRISATION PHYSICO-CHIMIQUE, MICROBIOLOGIQUE ET MÉTALLIQUE DE L’EFFLUENT DE DINANDERIE ............................... 30


I.1. Caractérisation physico-chimique ............................................................................................................... 30
I.2. Caractérisation métallique .......................................................................................................................... 32
I.3. Caractérisation microbiologique ................................................................................................................. 33
II. TRAITEMENT DE L’EFFLUENT DE DINANDERIE PAR COUPLAGE ENTRE LE SBR ET LA COLONNE DE FILTRATION ................................ 35
II.1. Évolution du pH dans le SBR pendant un cycle de traitement de 24h ......................................................... 35
II.2 Évolution de la température dans le SBR pendant un cycle de traitement de 24h ..................................... 35
II.3 Évolution de l’oxygène dissout dans le SBR pendant un cycle de traitement de 24h .................................. 36
II.4. Étude de la qualité physico-chimique de l’effluent réel avant et après le traitement par la méthode du
réacteur SBR couplée à la colonne de filtration ....................................................................................................... 37
II.5. Étude de la qualité métallique des effluents réels de dinanderie avant et après traitement par la méthode
du réacteur SBR couplée à la colonne de filtration .................................................................................................. 39
II.6. Étude de la charge microbienne des effluents réels de dinanderie avant et après traitement par la
méthode du réacteur SBR couplée à la colonne de filtration ................................................................................... 41
III. TEST DE BIOAUGMENTATION DES ISOLATS ...................................................................................................................... 44
III.1. Elimination de la DCO par les isolats performants ...................................................................................... 44

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................................................47

PERSPECTIVES ............................................................................................................................................................49

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..............................................................................................................................50

ANNEXE
TABLE DES FIGURES
Figure 1: Photographie des différents bassins composant la chaine de production [11]. ................................. 7
Figure 2: Photographie des supports de manipulation d’un atelier de dinanderie[3]. ...................................... 7
Figure 3 : Photographie du pilote. .................................................................................................................. 17
Figure 4: Photographie de la décantabilité de la boue. ................................................................................... 18
Figure 5: Photographie de l'effluent synthétique. ........................................................................................... 26
Figure 6: Photographie des bactéries repiquées en spots sur la gélose nutritive. ........................................... 28
Figure 7 : Évolution du pH au cours du cycle de 24h. ................................................................................... 35
Figure 8: Évolution de la température au cours du cycle de 24h.................................................................... 36
Figure 9: Évolution de la température au cours du cycle 24h. ....................................................................... 37
Figure 10: Courbes de l’étude des paramètres physico-chimiques de l’effluent réel avant et après le
traitement. ........................................................................................................................................................ 37
Figure 11: Taux d’abattement moyens de la DCO, de la DBO5, des MES, de la conductivité électrique et
des éléments nutritifs après traitement. ........................................................................................................... 38
Figure 12: Histogramme des densités optiques (a) et photo (b) de l’effluent brut (ou réel) et de l’effluent
traité. ................................................................................................................................................................ 39
Figure 13: Histogrammes de l’analyse des éléments métalliques de l’effluent réel avant et après le
traitement. ........................................................................................................................................................ 40
Figure 14 : Taux d’élimination des métaux lourds après traitement. ............................................................. 40
Figure 15 : Photographie des boites de pétris du milieu Slanetz et Bartley après traitement de l’effluent réel
de dinanderie. .................................................................................................................................................. 42
Figure 16 : Photographie des boites de Pétri du milieu Chapman après traitement de l’effluent réel de
dinanderie. ....................................................................................................................................................... 43
Figure 17 : Bactéries jaunes du milieu Chapman vu au microscope optique au grossissement ×1000.......... 43
Figure 18 : Evolution de la DCO au cours du test de bioaugmentation des 6 isolats à des concentration de
2 %, 4 % et 6 % pendant 48h........................................................................................................................... 45
Figure 19 : Taux d'élimination de la DCO avec les six isolats performants à 2 %, 4 % et 6 %. .................... 45
TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Composition chimique de l’effluent synthétique. ....................................................................... 27
Tableau 2 : Caractérisation physico-chimique de l’effluent réel de dinanderie. ............................................ 30
Tableau 3 : Caractérisation métallique des effluents réels de dinanderie. ..................................................... 33
Tableau 4 : Les concentrations moyennes des microorganismes contenus dans l’effluent réel de dinanderie
étudié. .............................................................................................................................................................. 34
Tableau 5 : Charge microbienne des effluents réels de dinanderie avant et après traitement. ....................... 41
LISTE DES ABREVIATIONS
SBR : Sequencing Batch Reactor

Ni : Nickel

Cd : Cadmium

CN : Cyanure

Cu : Cuivre

MES : Matières en suspension

DCO : Demande chimique en oxygène

DBO5 : Demande biologique en oxygène

STEP : Station d’épuration

GN : Gélose nutritive

YPG : Yeast Pepton Glucose

EM : Extrait de Malt

rpm : Rotations Par Minute

JLEC : Jorf Lasfar Electric Company

IB : Indice de Boue

UFC : Unité Formant Colonie


Introduction générale
En relation avec la place particulière qu’elle tient dans l’histoire du Maroc, Fès a de tout
temps apporté une contribution considérable à l’économie du royaume, grâce à la diversité des
activités artisanales déployées sur son territoire et à leur réputation bien au-delà des frontières.
L’activité des métaux faisant partie de ces activités artisanales et particulièrement la dinanderie
qui occupe la deuxième place au sein de l’artisanat fassi (1859 unités, représentant 23% de
l’ensemble du secteur artisanal). Après celle du cuir et tissage (4 364 unités, correspondant à
55% du même secteur). Cette place est importante en comparaison avec d’autres activités
artisanales, comme le bois (10%) et la poterie (3,60%). Le secteur du traitement de surface des
métaux est aussi un grand pourvoyeur d’emplois, pas moins de 3000 personnes y sont
employées en permanence, soit 29% de l’emploi artisanal [1]. Ce secteur est important, par
ailleurs, pour sa forte contribution aux exportations de produits artisanaux [2].

Mais cette activité industrielle de dinanderie introduit différents produits chimiques dans son
procédé de traitement de surface des objets métalliques et génère un volume important de rejet.
La composition chimique de ces effluents, riches en métaux lourds présente un degré de toxicité
dangereux pour l’environnement et pour la santé humaine. Aucune méthode de traitement et de
réutilisation des eaux usées de dinanderie n'a été employée jusqu’à ce jour [3].

La centrale thermique gérée par la société de Jorf Lasfar Electric Company (JLEC) à 17 Km
d’EL Jadida, engendre environ 600 000 tonnes de cendres dont 80% de cendres volantes. Ces
cendres volantes à charbon sont des résidus solides de la combustion du charbon. Dans les
centrales thermiques, elles sont capturées par des précipitateurs électrostatiques ou d'autres
équipements de filtration des gaz avant que ces derniers n'atteignent les cheminées et ne
polluent l’environnement. Elles sont stockées dans la centrale thermique ou à proximité, puis
mises en décharge, ou offertes ou vendues pour divers usages [4].

Alors afin que l’activité de traitement de surface des métaux puisse prospérer sans causer de
préjudice à l’environnement et à la santé humaine, le traitement de ces effluents s’avère plus
que primordiale. Ce présent projet de fin d’étude effectué au sein du Laboratoire de
Biotechnologie, Environnement, Agroalimentaire et Santé de la Faculté des Sciences Dhar El
Mahraz, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, vise à trouver un moyen efficace pour traiter

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ces effluents de dinanderie tout en valorisant les cendres volantes à charbon. Et cela à travers
un système biologique en aérobie à savoir le SBR (Sequencing Batch Reactor) puis un
traitement physique par filtration dans une colonne garnie de cendres volantes. Ce manuscrit
du projet de fin d’étude se compose de trois grandes parties à savoir :

❖ Un aperçu bibliographique du sujet ;


❖ Une partie de matériel et méthodes utilisés au cours de ce projet ;
❖ Et enfin les résultats de nos travaux après traitement de ces effluents (couplage d’un
traitement biologique et physique) obtenues au cours de cette étude et la discussion.

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Partie 1 : Aperçu
bibliographique

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I. Pollution des eaux au Maroc
I.1. Généralités
La pollution est une modification défavorable du milieu naturel qui apparaît en totalité
ou en partie comme un sous-produit de l’action humaine, au travers d’effets directs ou indirects
altérant les critères de répartition des flux d’énergie, des niveaux de radiation, de la constitution
physico-chimique du milieu naturel et de l’abondance des espèces vivantes. Ces modifications
peuvent affecter l’homme directement ou au travers des ressources agricoles, en eau et autres
produits biologiques. Elles peuvent aussi l’affecter en altérant les objets physiques qu’il possède
et/ou les possibilités récréatives du milieu [5].

Les villes marocaines déversent plus de 600 millions m3 par an d’eaux usées, dont 45% sont
traités grâce à 117 stations d’épuration. Et seulement 20% du volume de ces eaux sont réutilisés.
Le pays connaît une situation de stress hydrique (moins de 1 000 m3 /hab/an) et devrait connaître
une pénurie d’eau (moins de 500 m3 /hab/an) au-delà de 2025. Les changements climatiques
pourraient accentuer les impacts négatifs de la rareté, de la disparité spatio-temporelle et de la
forte dégradation qui caractérisent les ressources en eau dans une région semi-aride [6].

On peut citer trois (3) origines principales de la pollution des eaux à savoir :

Pollution agricole

Dans les périmètres irrigués du Maroc, la pollution nitrique diffuse des eaux souterraines
augmente le risque de détérioration de la qualité des ressources hydriques et engendre un risque
sanitaire pour la population rurale qui s'approvisionne le plus souvent dans l’aquifère. Au
Maroc, les zones irriguées qui ne représentent que 10 à 12% de la superficie agricole totale
reçoivent plus de 50% d’engrais utilisés [7]. En effet, l'intensification de l’agriculture a été le
plus souvent accompagnée d'une irrigation non maîtrisée et d'une fertilisation minérale
excessive pouvant avoir un impact négatif sur la qualité des ressources en eaux qui se traduit
essentiellement par la pollution nitrique diffuse des eaux souterraines. Cette pollution, d'origine
agricole provoque la réduction des ressources hydriques de bonne qualité et accentue le
déséquilibre que connaît le secteur de l'eau au Maroc [8]. L’usage également du phosphore dans
l’agriculture, lié à l’utilisation d’engrais, contribue ainsi à la pollution des eaux superficielles.
Pourtant, la principale source du phosphore n’est pas l’agriculture, mais les eaux usées
domestiques et l’industrie. Les régions du Maroc les plus touchées par la pollution d’origine
agricole sont essentiellement le périmètre du Tadla qui est l'un des plus anciens périmètres
irrigués du Maroc ainsi que la ville de Settat située dans la région de la Chaouia Ouardigha [9].
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À cette pollution d'origine agricole s'ajoutent les rejets non contrôlés et sans cesse croissants des
eaux usées urbaines et des effluents industriels très riches en matières minérales et/ou
organiques.

Pollution urbaine :

Elle est due aux rejets domestiques qui sont constitués principalement par les eaux de
cuisine, de lessive et de toilette, ainsi que l’eau de lavage des locaux. Ce type d’eau, véhicules
essentiellement des produits organiques biodégradables, caractérisés par des teneurs en azote
ammoniacal élevées, des matières en suspension et matières dissoutes. Cette pollution
domestique est la principale cause de l’augmentation du phosphore dans les eaux usées,
substance responsable, avec les nitrates (facilement absorbé par les plantes), du phénomène
d’eutrophisation [5].

Pollution industrielle :

Au Maroc, les études ont montré que les rejets liquides dans le milieu récepteur par le secteur
industriel s’élèvent à plus de 964 millions de m3 /an dont 80 millions de m3 /an est rejeté dans
le domaine public hydraulique [10]. Ce type de pollution pourrait avoir un effet toxique sur les
organismes vivants et porter atteinte au pouvoir d’autoépuration des cours d'eau puis ainsi causer
l'accumulation de certains éléments dans la chaîne alimentaire comme les métaux, la
radioactivité, etc. Ces rejets proviennent d’industries diverses qui sont principalement installées
au niveau du rivage à la fois pour se débarrasser des déchets directement et aussi pour faire
refroidir leurs machines (industrie alimentaire, industrie agricole, dinanderies, tannerie et textile,
industrie chimique, industrie pétrochimique).

Les eaux usées industrielles renferment des composés organiques et minéraux qui varient en
fonction de la nature, de la diversité et de la quantité des industries. Elles peuvent être classées
en trois catégories :

• Les eaux usées industrielles à caractère minérale dominant qui englobent les eaux de
métallurgie, de traitement de surfaces (comme les effluents de dinandiers), des circuits de
refroidissement des centrales thermiques et nucléaires (chargées en métaux lourds et en
éléments radioactifs). Ces industries sont localisées principalement à Fès.
• Les eaux usées industrielles à caractère organique dominant provenant des abattoirs,
d’industries agroalimentaires (Casablanca, Rabat), d’industries pétrolières et de transports.
Elles sont chargées en graisses et en hydrocarbures, ainsi que différents colorants.

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• Les eaux usées industrielles à caractère mixte, générées par les industries chimiques, les
tanneries et les industries de textiles [3]. Ces effluents de toutes origines constituent une
véritable menace pour l’équilibre écologique d’où la nécessité de leur traitement avant de
les rejeter dans le milieu naturel.

I.2. Industrie de dinanderies de Fès et leurs effluents


Au Maroc, les agglomérations artisanales s’observent dans les vieux centres urbains. La
ville de Fès figure parmi les villes du royaume où sont concentrées d’anciennes et riches
traditions artisanales, ainsi que des savoir-faire ancestraux transmis de génération en génération.
L’artisanat est, aujourd’hui comme hier, l’une des principales activités économiques de la ville.
Vu la diversité des ateliers et des activités artisanales, la ville de Fès se considère comme la
première ville des artisanats dans le royaume du Maroc. Ces ateliers sont beaucoup plus présents
dans la zone d’Aïn Nokbi. Le site Aïn Nokbi est un lotissement d’une superficie d’environ 6,07
hectares, équipé conjointement par l’administration centrale en charge de l’artisanat et les
autorités communales de Fès, pour accueillir les unités de dinanderie déplacées de la médina.
Ce site a été retenu essentiellement pour les avantages que procure sa proximité de la médina
(3,5 kilomètres approximativement) et pour les facilités que présentent sa topographie et sa
traversée par l’oued Boukhrareb (qui permet le drainage des rejets liquides en aval de la ville)
[2].

I.2.1. Description d’un atelier de dinanderie


Un atelier de dinanderie est composé d'une suite de bassins formant une chaine de
production. Les bassins correspondent soit à des bains de traitement soit à des bains de rinçage.
Les pièces subissent une succession de trempages dans ces bains afin d’obtenir le traitement
désiré [10]. Les effluents sont obtenus à partir de quatre bassins à savoir le bassin du nickelage,
le bassin de dégraissage-cuivrage, le bassin d’argenture et le bassin de rinçage (figure 1) [11].

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Figure 1: Photographie des différents bassins composant la chaine de production [11].

Le passage de la pièce métallique à traiter d’un bain à l’autre s’effectue par l’intermédiaire d’un
système de manipulation appelé support sur lequel les pièces sont suspendues (figure 2) [3].

Figure 2: Photographie des supports de manipulation d’un atelier de dinanderie[3].

I.2.2. Caractérisation des effluents de dinanderies


Les eaux usées issues de ces ateliers proviennent essentiellement des eaux contenues
dans les bassins de traitement et de rinçage. Elles contiennent de la matière organique, des
acides (acide borique), des sels métalliques, des cyanures et des métaux lourds dérivés surtout
de la dissolution des sulfates de nickel et de chlorure de nickel. Cette pollution en métaux lourds

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est représentée essentiellement par le nickel (Ni) et le cuivre (Cu); l’argent (Ag). Ainsi que le
cadmium (Cd), le cyanure (CN) et le zinc (Zn) en faible quantité. Ces effluents des dinanderies
sont caractérisés par une large gamme de variation de pH allant de 4,7 à 7,5 et des
concentrations très élevées en Ni et en Cu qui sont respectivement 600 et 160 mg. L-1 ; soit
1600 à 16000 fois supérieures aux concentrations maximales mesurées dans l’oued Fès. Les
eaux usées de dinanderies sont très différentes et leurs caractéristiques varient d’une dinanderie
à une autre [3].

I.3. Impacts des effluents de dinanderie sur l’environnement et sur l’Homme


Les eaux usées ont des impacts sur le milieu naturel mais également sur la santé de l'Homme
surtout s’ils sont riches en métaux lourds, ce qui est le cas de ces effluents de dinanderie.

I.3.1. Sur le milieu naturel


L’impact non négligeable des eaux usées sur la qualité des milieux naturels est dû
essentiellement au fait que le réseau de collecte des eaux usées ne couvre par l’ensemble de la
population.
I.3.1.1 Eaux superficielles
Il arrive que ces eaux riches en matières organiques et minérales soient déversées
directement dans le milieu naturel. Cela provoque alors un phénomène d’eutrophisation, c'est
-à-dire la prolifération d’algues qui diminue la quantité d’oxygène contenue dans l’eau et ceci
conduit à la mort des poissons et d’autres organismes aquatiques par asphyxie. Les métaux
lourds comme le mercure, le chrome et l’arsenic, peuvent avoir des effets sur les espèces
aquatiques les plus fragiles. Les eaux usées de dinanderies peuvent contenir en plus du nickel
(Ni), du cuivre (Cu) et zinc (Zn), deux métaux lourds qui font l’objet d’une attention
particulière à savoir le plomb et le cadmium car ces derniers sont très toxiques et ont une
durée de vie très longue.
I.3.1.2 Eaux souterraines
La qualité de l’eau des nappes phréatiques peut être dégradée par les eaux usées, lorsqu’il
y a un défaut au niveau de l’étanchéité de la station d’épuration ou lorsque le système
d’assainissement non collectif présente des dysfonctionnements ou même par diffusion dans
le sol de certains composés chimiques.
I.3.1.3 Sur la santé de ľ homme
L’eau, ressource naturelle indispensable à la vie, est aussi devenue, de manière directe ou
indirecte, la première cause de mortalité et de maladie au monde. L’inégalité dans la
répartition des ressources en eau associée à la dégradation de la qualité de l’eau engendrent
de grands problèmes de santé. Ainsi, dans les pays en voies de développement, 80% des

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maladies sont dues à l’eau, un africain sur deux souffre d’une maladie hydrique. Le contact
prolongé avec les eaux usées lors de baignades peut entrainer des infections au niveau de la
peau, de la gorge, du nez et des oreilles. Le problème est encore plus sérieux avec les eaux
usées de dinanderies riches en métaux lourds qui sont cancérigènes pour l’homme et
biopersistants [12].

Le traitement de ces eaux usées de dinanderies avant leur rejet dans le milieu naturel est donc
nécessaire voir même primordial.

II. Traitements des eaux usées


II.1. Généralités
D’autant plus que les caractéristiques et le traitement des effluents domestiques sont
bien connues, autant les rejets industriels posent de gros problèmes de par leur diversité et leur
composition. Donc on peut dire que pour chaque catégorie d’effluents industriels un traitement
particulier doit être appliqué. De par la composition des rejets et les propriétés chimiques des
molécules qui les composent, il n’est pas toujours facile de les traiter [13].

En ce qui concerne les traitements actuels des effluents aqueux (domestiques ou industriels) on
distingue les traitements biologiques et les traitements physico-chimiques. Les traitements
biologiques sont à privilégier si l’effluent renferme de la matière organique partiellement
biodégradable, sinon un traitement physico-chimique sera appliqué. Au cours de ce projet de
fin d’études nous travaillons sur le couplage d’un traitement biologique dans un bioréacteur
SBR et un traitement physique par une colonne de filtration garnie de cendres volantes. Le
passage de l’effluent de dinanderie, après traitement dans le SBR, à travers la colonne de
filtration pourrait provoquer la formation de biofilm. La colonne de filtration deviendrait ainsi
un biofiltre permettant d’éliminer une plus grande diversité de polluants puisque l’action
des micro-organismes serait localisée ce qui rendrait le traitement plus efficace [14].

II.2. Traitements des effluents chargés en métaux lourds


II.2.1. Traitements physico-chimiques
Les métaux lourds sont éliminés des eaux usées par précipitation chimique suivie d’une
phase de séparation des solides, qui peut inclure la clarification, la flottation et /ou la filtration.

Ce traitement physico-chimique ou traitement primaire, est une séparation physique, liquide


– solide, dont l’objectif est de retenir le maximum de matières en suspension (MES) présentes
dans les eaux usées. Les matières en suspension que l’on peut habituellement éliminer par

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décantation font l’objet de traitement primaire. La clarification globale des rejets nécessite
l’élimination complémentaire de la pollution particulaire, colloïdale ou finement dispersée.
Cette clarification peut être obtenue par l’utilisation de réactifs chimiques lors d’un traitement
par voie physico – chimique qui implique la mise en œuvre d’une coagulation – floculation
en amont d’une séparation solide – liquide par décantation ou flottation [12]. Ce traitement
physico-chimique peut être précédé par une phase d’épuration grossière appelée
prétraitement, le dégrillage, le dessablage et le dégraissage-déshuilage. Tous les éléments
solides volumineux et grossiers (sables, corps gras) sont éliminés ce qui pourraient d’ailleurs
endommager les installations par la suite [14].

II.2.1.1. Coagulation – floculation


La coagulation résulte de l’addition de réactifs chimiques qui apporte au milieu des
cations multivalents, dans une dispersion aqueuse, afin d’assembler en agrégats plus gros les
fines particules dispersées. Ces nouveaux agrégats peuvent être éliminés, après floculation, par
des procédés telle la décantation ou la filtration. La floculation est considérée ici comme un
processus distinct qui a lieu en fin de coagulation. Elle consiste à favoriser la formation de flocs
macroscopiques avec ou sans utilisation d’additifs tels les adjuvants de floculation. Donc la
coagulation est la déstabilisation des particules colloïdales par addition d’un réactif chimique
(coagulant) et la floculation est l’agglomération de ces particules déchargées en microflocs [12].

II.2.1.2. Décantation
La décantation est la méthode de séparation la plus fréquente des matières en suspension
(MES) et des colloïdes. La décantation a pour but d’éliminer les particules en suspension dont
la densité est supérieure à celle de l’eau, ces particules s’accumulent au fond du bassin de
décantation qu’on extrait périodiquement. L’eau clarifiée, située près de la surface, est dirigée
vers l’unité de filtration.

II.2.1.3. Flottation
Par opposition à la décantation, la flottation est un procédé de séparation solide-liquide
ou liquide-liquide qui s’applique à des particules dont la masse volumique est inférieure à celle
de l’eau :

- Si cette différence de masse volumique est naturellement suffisante pour une séparation, cette
flottation est dite naturelle ;

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- La flottation est dite assistée si elle met en œuvre des moyens extérieurs afin d’améliorer la
séparation de particules naturellement flottables. C’est-à-dire en provoquant une turbulence de
façon à séparer les particules lourdes, minérales ou organiques, agglomérées avec les graisses ;

- La flottation est dite provoquée lorsque la masse volumique de la particule, à l’origine


supérieure à celle du liquide est artificiellement réduite. Elle tire parti de l’aptitude qu’ont
certaines particules solides (ou liquides) à s’unir à des bulles de gaz (l’air en général). Le gaz
produit une fixation de fines bulles d’air sur les matières en suspension. Pour cela, on abaisse
la tension superficielle de l’eau par l’addition de produits mouillants, qu’on appelle agents
moussants.

II.2.2.4. Filtration
La filtration est un procédé physique destiné à clarifier un liquide qui contient des
matières solides en suspensions. La séparation se fait en faisant passer le mélange au travers
d’un milieu filtrant, milieu poreux adapté aux caractéristiques de la suspension à filtre, sous
l’action d’une force de pression fournissant à la suspension l’énergie nécessaire qui lui permet
de traverser le milieu poreux [15]. La filtration, habituellement précédée des traitements de
coagulation-floculation et de décantation, permet d’obtenir une bonne élimination des bactéries,
de la couleur, de la turbidité et indirectement de certains goûts et odeurs [12].

II.2.2. Traitement biologique


Communément appelé traitement secondaire, les procédés biologiques, très efficaces,
permettent une réduction de plus 90 % de la DBO des effluents issus du traitement primaire. Il
a pour cible principale la dégradation des matières organiques et repose sur l’action d’une riche
flore microbienne dans laquelle les bactéries jouent un rôle prépondérant. La biodégradation
des eaux usées d’origine urbaine ne pose généralement pas de problèmes car ces eaux
constituent un milieu de culture équilibré qui convient bien à la croissance microbienne. Il n’en
est pas de même pour les effluents industriels qui devraient idéalement être traités à part, étant
donné leur composition. En effet, ces effluents contiennent souvent des produits qui risquent
d’inhiber la croissance de tous les micro-organismes ou de stimuler notablement celle d’une
espèce au détriment des autres.

Le traitement biologique peut être réalisé à l’aide de procédés aérobies et anaérobie. Les
principaux procédés aérobies sont ceux du lagunage, du SBR et du lit bactérien. Le seul procédé
anaérobie utilisé est la digestion anaérobie [5].

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II.2.2.1. Lagunage
Le lagunage est un procédé très proche de l’auto-épuration consistant à faire circuler des
effluents dans une série de bassins pendant un temps suffisamment long. Il est pratiqué dans les
régions très ensoleillées, dans des bassins de profondeur faible. Le principe général consiste à
recréer dans des bassins des chaînes alimentaires aquatiques. Le rayonnement solaire est la
source d'énergie qui permet la production de matières vivantes (protistes, plantes, animaux,
champignons, bactéries) par les chaînes trophiques. Les substances nutritives sont apportées
par l'effluent et les végétaux sont les producteurs du système en matière consommables et en
oxygène. Les bactéries assurent la part prépondérante de l'épuration et la microfaune contribue
à l'éclaircissement du milieu par ingestion directe des populations algales et des bactéries. Ce
procédé simple demande des surfaces importantes car les temps de réactions sont très longs de
l'ordre de 30 à 60 jours et une profondeur des bassins de 0.5 à1.2 m. Pour que le lagunage
s'effectue dans les meilleures conditions d'aérobiose, tout en évitant les odeurs et la prolifération
des insectes, il faut prévoir une décantation primaire des effluents. On empêche, ainsi, un
colmatage rapide des bassins.

Selon les régions, on peut traiter par ce procédé de 25 à 50 kg de DBO5 par hectare et par jour.
L'inconvénient majeur de ce type de procédé est le dépôt qui se produit à la longue et qui reste
en phase anaérobie [16].

II.2.2.2. Sequencing batch reactor (SBR) ou Réacteur Séquentiel Discontinu (RSD)


Le réacteur séquentiel discontinu ou en anglais Sequencing Batch Reactor (SBR) est un
procédé à boues activées correspondant à un réacteur unique de type mélange intégral dans
lequel se réalisent simultanément l’aération et agitation puis la clarification d’où le nom de
réacteur « séquentiel ». Sa particularité réside dans le fait que l’aération-agitation, la décantation
et la clarification se déroulent dans une même cuve. La décantation des boues s’opère lorsque
l’aération et l’agitation sont arrêtées et un dispositif de vidange est utilisé pour soutirer le
surnageant.

L’alimentation et le vidange sont contrôlés au moyen d’appareils de régulation automatiques,


fiables et peu coûteux. De nos jours l’évolution et la popularisation de ces équipements ont fait
en sorte que le procédé du SBR est devenu très concurrentiel sur plusieurs plan, économique,
performance et fiabilité. Les différentes étapes du traitement se réalisent lors d’intervalles de
temps prédéfinis et programmables, l’ensemble des étapes constituant un cycle.

Un cycle typique comprend cinq séquences regroupées en trois phases :

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• Alimentation (eau brute ou décantée) et réaction (aération/agitation du réacteur) ;

• Décantation (séparation des MES) ;

• Vidange (soutirage de l’eau traitée) puis repos (extraction des boues en excès)

Les avantages de ce procédé sont les suivants :

• Procédé compact ;

• Coûts d’installation et de fonctionnement faibles ;

• Rendement épuratoire élevé ;

• Pas de recirculation des boues ;

• Elimination de l’azote en raison que dans le procédé du SBR, il y’a une phase aérobie permettant
l’oxydation de l’azote ammoniacal en nitrite puis en nitrate (nitrification), suivie
éventuellement d’une phase anaérobie permettant une dénitrification ;

• Elimination du phosphore par modification des séquences de fonctionnement, mais sans ajout
d’ouvrages supplémentaires ;

• Bonne fiabilité technique ;

• Besoin en main d’œuvre limité ;

• Possibilité de rejet direct des effluents traités dans le milieu naturel [4].

II.2.2.3. Lits bactériens


Ce procédé consiste à faire ruisseler l’effluent contenant la pollution sur un support sur
lequel un biofilm est formé alors que l'air chemine naturellement à travers le lit bactérien qui
repose sur une grille. Un décrochage de la biomasse peut être provoqué par une augmentation
de la phase endogène, par l'action des larves et/ou par la vitesse de passage du fluide alors une
décantation secondaire est indispensable. La hauteur du lit bactérien est de 1 à 3 m pour un
garnissage classique et de 6 à 12 m pour des garnissages plastiques. Une aération permanente
s'établit de bas en haut. La distribution régulière de l'effluent est réalisée par des éléments fixes
(rigoles, rampes fixes) ou mobiles (sprinklers rotatifs) [16].

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III. Cendres à charbon
III.1. Généralités
La zone industrielle de Jorf Lasfar se compte parmi les pôles industriels les plus importants
au Maroc. Elle abrite plusieurs unités à savoir la centrale thermique gérée par la société de Jorf
Lasfar Electric Company (JLEC) située à une distance de 17 Km d’EL Jadida sur la route qui
mène à El Oualidia. Pour produire de l’électricité, la centrale JLEC utilise le charbon comme
combustible principal et engendre par conséquent de grandes quantités de cendres : des cendres
volantes et des cendres de foyer. La consommation annuelle de JLEC en charbon est estimée à
3 400 000 tonnes, elle engendre environ 600 000 tonnes de cendres dont 80% de cendres volantes
[4].

III.2. Cendres volantes à charbon


Les cendres volantes à charbon sont des poudres fines issues de la combustion du charbon,
pulvérisées dans les chaudières des centrales thermiques. Elles sont entraînées par les flux des
rejets gazeux engendrés par la réaction de combustion et sont ainsi captées par des filtres
électrostatiques qui les séparent des rejets gazeux afin d’éviter leur rejet dans l’air. Ces cendres
volantes sont pouzzolaniques c'est-à-dire que lorsqu’elles sont mélangées avec la chaux, elles
ont tendance à réagir avec cette dernière pour former des silicates de chaux hydratés très peu
solubles. Cette propriété s’appelle la pouzzolanicité. Le pouvoir pouzzolanique se manifeste
par deux phénomènes successifs : la combinaison avec la chaux pour former des composés
insolubles puis le durcissement. Cela confère donc à ces cendres volantes une certaine porosité
favorisant ainsi leur utilisation comme agent filtrant.

Les cendres de foyer sont aussi des résidus solides de la combustion du charbon dans les
centrales thermiques. Contrairement aux cendres volantes qui sont très fines et récupérées au
niveau des électro-filtres, les cendres de foyer (ou mâchefers) ont une forme granulométrique
similaire au sable et sont récupérées à la sortie de la chaudière puis refroidies à l’eau [4].

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Partie 2 : Matériel et
méthodes

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I. Traitement de l’effluent de dinanderie par la
méthode du SBR
I.1. Échantillonnage :
L’effluent traité a été prélevé au sein de deux ateliers de dinanderie situés dans la zone
industrielle d’Ain Nokbi et spécialisé dans le traitement de surface des objets métalliques à
savoir le nickelage et l’argenture. Les eaux sortantes des bassins de nickelage, de dégraissage-
cuivrage et d’argenture ont été prélevées en grande quantité dans des bidons de 20 L à 45 L
avant leur rejet dans les égouts de la ville, puis ramener à la Faculté des Sciences de Fès où se
trouve le pilote.

I.2. Structure du pilote


Le pilote (figure 3) utilisé au cours de ce projet est constitué de :

• Une cuve de stockage avec un volume de 100 L, servant à stocker l’effluent de dinanderie et
muni d’un couvert ;
• Une cuve de traitement de l’effluent qui est le SBR. Elle a un volume de 100 L et un volume
utile de 70 L. Cette cuve est reliée à la cuve de stockage par un tuyau liaison en plastique
muni d’une pompe et d’une valve permettant le passage de l’effluent de la cuve de stockage
vers le SBR. L’agitation est assurée par une hélice à ruban hélicoïdale (agitation verticale)
afin d’éviter les forces de cisaillement. L’aération est assurée par un compresseur réglé à une
pression d’air de 2 Bar. Le compresseur est relié au SBR par un tuyau liaison fin en plastique.
La température est maintenue aux environs de 30°C par un thermostat. Le volume utile du
SBR est composé de 12 L de boues activées correspondant au 1/6 du volume utile et de 58 L
d’eau de robinet ou d’effluent réel de dinanderie.
• Et d’une colonne de filtration de l’effluent réel de dinanderie après traitement dans le SBR,
constituée essentiellement de cendres volantes à charbon. Cette colonne de filtration est reliée
au SBR par un tuyau de liaison muni d’une pompe et d’une valve. Ce tuyau se terminant par
un sprinkler débouche à la surface de la colonne de filtration, permettant ainsi d’arroser la
surface de la colonne de filtration avec l’effluent traité par la boue activée.

La cuve de traitement et la colonne de filtration comprennent chacune un robinet permettant


de récupérer l’effluent après traitement. L’alimentation et le soutirage sont contrôlés au
moyen de programmateurs automatiques fiables et peu coûteux.

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Figure 3 : Photographie du pilote.

I.3. Fonctionnement du pilote


I.3.1. Phase d’adaptation
Dans un premier temps, les boues activées (12 L) utilisées qui provenait de la station
d’épuration (STEP) de la ville de Fès ont été soumises à une phase d’adaptation avec l’eau de
robinet pendant 5 jours. Puis avec l’effluent réel de dinanderie dilué ½ pendant 1 semaine à
raison de 10 L par 24h (durée d’un cycle). Pour cela, les trois bassins (nickelage, dégraissage-
cuivrage et argenture) ont été mélangés en quantités égales (15L pour chaque bassin) dans la
cuve de stockage afin d’obtenir un effluent réel de dinanderie. Cet effluent a été dilué avec 45
L d’eau de robinet ce qui fait un total de 90L d’effluent réel dilué ½. Le pH de l’effluent dilué
½ a été ajusté entre 7 et 8. L’effluent réel de dinanderie étant pauvre en azote ammoniacal et en
phosphate qui sont utilisés en tant que nutriments car ils entrent dans la composition cellulaires
(protéines, membrane cellulaire, ADN). Le rapport Carbone/Azote/Phosphore (C/N/P) qui est
égal au rapport 100/5/1 a été ajusté. Et cela après dosage de la DCO, de l’ammonium (NH4+) et
l’orthophosphate (PO43-) de l’effluent dilué ½.

Le SBR a ainsi été alimenté de manière discontinue avec un volume de 10 L d’effluent réel de
dinanderie chaque 24h. Cette phase d’adaptation a permis à la boue de s’adapter à l’effluent de
dinanderie riche en métaux lourds et pauvre en matière organique contrairement aux effluents
que reçoit la STEP de Fès qui sont riches en matière organique.
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Le cycle de 24h du SBR est reparti comme suit :

1) Alimentation = 1 minute (10L/min)


2) Agitation-Aération = 22 heures
3) Décantation = 1h55 minutes
4) Soutirage (passage du SBR vers la colonne de filtration) = 1 minute (10L/min)
5) Repos = 2 à 3 minutes

Juste après l’arrêt de la phase d’agitation-aération 1 L de la liqueur mixte était récupéré dans
une éprouvette pour faire une décantation de celle-ci afin de connaitre le volume décanté des
boues et de calculer l’indice de boue (IB) appelé aussi l’indice de Mohlman (IM)

𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑏𝑜𝑢𝑒𝑠 𝑑é𝑐𝑎𝑛𝑡é (𝑚𝑙 )


IB =
𝑀𝐸𝑆 (𝑔. 𝐿 − 1)

Figure 4: Photographie de la décantabilité de la boue.

I.3.2. Phase de traitement


Le SBR est alimenté cette fois-ci selon le même processus que pour la phase
d’adaptation sauf que l’effluent n’est pas dilué. 24h après la fin du cycle, l’effluent traité et

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filtré est récupéré à la sortie de la colonne de filtration puis soumis à une série d’analyses
physico-chimiques, métallique et microbiologique ainsi que l’effluent brut.

Les taux d’abattement des MES, de la DCO, de la DBO5, de NH4+, NO3- , NO2- et le taux de
décoloration ont été calculés au cours du traitement aérobie des effluents de dinanderies par le
SBR en utilisant la formule suivante :

Ce − Cs
Taux d′abattement = × 100
𝐶𝑆

Ce : la valeur du paramètre enregistré dans l’effluent réel de dinanderie.

Cs : la valeur du paramètre enregistré à la sortie de la colonne de filtration.

II. Analyses physico-chimiques


L’évaluation de l’efficacité du traitement a été démontrée par des analyses
physicochimiques de l’effluent brut et des filtrats après filtration dans la colonne de cendres
volantes, ces analyses ont été effectuées une fois par semaine par les méthodes décrites par
Rodier[17]. Parmi ces analyses nous pouvons citer :

II.1. Température et pH
Le pH (ou potentiel hydrogène) qui est la concentration en ions H+ de l'eau et la
température ont été mesurés à l’aide d’un multiparamètre de la marque HANNA
INSTRUMENTS.

II.2. Conductivité électrique


La mesure de la conductivité électrique nous renseigne sur l'aptitude de l’effluent de
dinanderie à permettre le passage d'un courant électrique suite au déplacement libre des
conducteurs électriques comme les sels et les métaux lourds (fer, cuivre, zinc, plomb, chlorure,
sulfate, sodium etc.). La conductivité est exprimée en milli-siemens par centimètre (mS/cm) ou
micro-siemens par centimètre (μS/cm). Elle est mesurée à l'aide du même multiparamètre que
le pH et la température.

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II.3. Demande chimique en oxygène
La demande chimique en oxygène (DCO), est la quantité d’O2 consommée par la matière
organique oxydable chimiquement dans l’effluent. Elle permet d’évaluer la charge polluante de
ce dernier.

Un échantillon de 2ml avant et après traitement de l’effluent de dinanderie est mélangé à une
petite quantité de sulfate de mercure (0,04 g), afin de complexer les chlorures de l’eau à
analyser. 3 ml de sulfate d’argent jouant le rôle de catalyseur et 1ml de dichromate de potassium
comme oxydant fort. Le mélange est soumis au DCO-mètre de marque HACH pendant 120
minutes à 150°C. Les valeurs de la DCO sont déterminées par mesure de la densité optique au
spectrophotomètre type UV/visible de marque JENWAY6105, à une longueur d’onde de 585
nm. Les résultats sont exprimés en mg d’O2/L.

II.4. Demande biologique en oxygène (DBO5)


La DBO5 ou la demande biologique en oxygène est la quantité d’oxygène consommée pendant
5 jours par les microorganismes pour dégrader la matière organique biodégradable. Sa
détermination consiste à incuber un volume (V) de l’échantillon estimé à partir de la DCO de
l’effluent, durant 5 jours dans un DBO-mètre de type OxitopR IS6 (ET 618-4/619-4) à
l’obscurité et à une température de 20°C. Elle est aussi exprimée en mg d’O2/L.

II.5. Matières en suspensions


Les matières en suspension (MES) ont été déterminées par centrifugation à 8000 tours
pendant 10 minutes. Le maximum du surnageant a été retiré et le culot a été recueilli dans un
creuset, puis séché à l’étuve à 105°C pendant 24 heures. Le poids des matières en suspension
est déterminé par pesée différentielle. La teneur de l’effluent brut et des filtrats (après
traitement) en matières en suspension est exprimée en g/L. Cette teneur est calculée en
appliquant la formule suivante :

g poids f − poids i
MES ( ) = × 1000
l V(15ml)

Pi=Poids sec du creuset.

Pf= Poids final du creuset après séchage à l’étuve pendant 24 heures à 105°C.

V : Volume centrifugé ou prise d’essai.

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II.6. Orthophosphates
En milieu acide les orthophosphates forment avec le molybdate d’ammonium et le
tartrate double de sodium et de potassium, un complexe phosphomolybdique qui est réduit par
l’acide ascorbique, développant ainsi une coloration bleue. 20ml d’échantillon à analyser sont
ajoutés à 1ml d’acide ascorbique. Le mélange est agité énergétiquement puis 4ml du réactif
combiné sont ajoutés. Le mélange est laissé au repos pendant 30min, la lecture est effectuée au
spectrophotomètre à une longueur d’onde de 880 nm.

II.7. Ammonium
En milieu alcalin et en présence de nitroprusiate qui agit comme catalyseur, les ions
NH4+ traités par une solution de chlore et le phénol donnent du bleu d’indophénol susceptible
d’un dosage colorimétrique.

Dans un erlenmeyer propre, 20ml d’échantillon est ajouté à 1ml de solution de nitroprusiate de
sodium et à 1ml de la solution chlorée. Le mélange est bien agité puis placé à l’obscurité
pendant au moins 6h. La lecture est faite au spectrophotomètre à UV/visible à une longueur
d’onde de 630 nm.

II.8. Nitrites
Il s’agit également d’un dosage colorimétrique dans lequel l’acide sulfurique en milieu
chlorhydrique forme avec les ions NO2- en présence d’ions NH4+ et de phénol un complexe
coloré en jaune dont l’intensité est proportionnelle à la concentration en NO2-.

A 50 ml de l’échantillon est ajouté 2 ml du réactif de Zambelli. Le mélange est bien agité et


laissé reposer pendant 10 minutes, puis y est additionné 2 ml d’ammoniaque pur. La lecture est
effectuée au spectrophotomètre à une longueur d’onde de 435 nm.

II.9. Nitrates
En présence de salicylate de sodium et d’acide sulfurique, il y a formation d’un complexe
paranitro-salicylate de sodium, ce complexe est coloré en jaune.

1 ml de salicylate de sodium est ajouté à 10 ml d’échantillon et évaporé sur une plaque


chauffante et puis laisser refroidir. Le résidu est repris par 2ml d’acide sulfurique concentré en
ayant prendre soin de l’humecter complètement. Enfin 15 ml de l’eau bidistillée et 15 ml de
tartrate double de sodium et de potassium sont ajoutés ce qui provoque le développement d’une
coloration jaune. La lecture est effectuée au spectrophotomètre à une longueur d’onde de 415
nm.

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II.10. Sulfates
Les sulfates (SO42-) sont précipités en milieu chlorhydrique à l’état de sulfate de baryum.
Le précipité ainsi obtenu est stabilisé à l’aide d’une solution de tween 20 ou de polyvinyl-
pyrolidone.

A 50 ml de l’échantillon est additionné 1ml de l’acide chlorhydrique au 1/10 et 5 ml de solution


de chlorure de baryum stabilisé. Le mélange est agité énergétiquement puis laisser reposer 15
minutes. La lecture est effectuée au spectrophotomètre à 650 nm.

II.11. Chlorures
Les chlorures sont dosés en milieu neutre par une solution titrée de nitrate d’argent en
présence de chromate de potassium. La fin de la réaction est indiquée par l’apparition de la
teinte rouge caractéristique du chromate d’argent.

A 100 ml d’échantillon préalablement filtrée puis introduit dans un erlenmeyer de 250 ml est
ajouté 2 à 3 gouttes d’acide nitrique pur et une pincée de carbonate de calcium (CaCO3). A ce
mélange est additionné 3 gouttes de la solution de chromate de potassium à 10% puis au moyen
d’une burette graduée, la solution de nitrate d’argent y est versée jusqu’à l’apparition d’une
teinte rougeâtre qui doit persister 1 à 3 minutes.

Soit V le nombre de millilitres de nitrate d’argent 0,1N utilisé, pour 100 ml de prise on a :

• V×10×3,55 donne la teneur en chlorures exprimée en milligrammes de Cl- par litre


d’effluent.

En plus de ces analyses physico-chimiques, des analyses microbiologiques ont été effectuées
afin de faire une comparaison des charges microbiologiques de l’effluent brut et celle de
l’effluent traité.

II.12. Coloration

Afin de calculer le taux de décoloration, un balayage spectral a été effectué pour déterminer
la longueur d’onde à laquelle l’absorbance de l’effluent réel est maximale. Tous les échantillons
analysés absorbent fortement la lumière à 301 nm ainsi le taux de décoloration est calculé selon
la formule suivante :

DO de l’effluent brut 301nm − DO du filtrat 301nm


Taux de décoloration = × 100
DO de l’effluent brut 301nm

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III. Analyse des métaux lourds
Le dosage des métaux lourds a été réalisé par la spectrométrie à plasma à couplage inductif
(ICP) dans un appareil de type Horriba Jobin Yvon au Centre Universitaire Régional d’Interface
(CURI) de Fès. La solution à analyser est pulvérisée dans un four, transformée par la suite en
vapeurs atomiques, sous l’effet de la source (lampe à cathode renfermant l’élément à doser).
Ces vapeurs subissent des radiations atomiques caractérisant chaque atome. L’intensité de
l’absorption dépend directement du nombre de particules absorbant la lumière selon la loi de
Beer Lambert. Selon cette loi :

log (I0/It) = A = DO

I : intensité après absorption par les atomes.

I0 : intensité initiale de la source lumineuse.

IV. Analyses microbiologiques


Des analyses microbiologiques de l’effluent brut et de l’effluent après traitement
biologique et filtration ont été réalisées au sein du laboratoire juste après le prélèvement, afin
d’éviter toute modification éventuelle de la concentration microbienne. Une série de dilutions
décimales, de 10-1 à 10-4 de l’effluent brut et de l’effluent traité a été réalisée dans l’eau distillée
stérile. Un volume de 0,1 ml de chaque dilution a été étalé à la surface des boîtes de Pétri
contenant le milieu gélosé convenable. Parmi les boites comptables seules les boites de Pétri
qui ont donné un nombre de colonies compris entre 30 et 300 colonies ont été prises en compte.
Le nombre d’unité formant colonie (UFC) est calculé par la relation suivante :

UFC/ml = N x F/ V

Avec N : Nombre de colonies, F : Facteur de dilution, et V : Volume étalé en ml

Les microorganismes analysés sont :

IV.1. Flore mésophile aérobie totale (FMAT) :


La microflore aérobie totale regroupe le nombre total de micro-organismes, en particulier les
bactéries se développant dans les conditions aérobies. Le dénombrement des FMAT a été
effectué sur gélose nutritive (voir la composition dans l’annexe 3) qui est un milieu riche et non
sélectif, par étalement sur gélose d’un volume de 100 µL. La lecture des boites a été réalisée
après 24 heures d’incubation à 30 °C.
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IV.2. Coliformes totaux et fécaux
Les coliformes sont généralement des bactéries en bâtonnets, non sporogènes, à Gram négatif,
oxydase négative, anaérobies-aérobies facultatifs. Le dénombrement des coliformes totaux et
fécaux a été réalisé sur milieu Désoxycholate lactose agar (DL) (Biokar Diagnostics, France)
(voir la composition dans l’annexe 4). Les boites étalées sont incubées à 44°C pendant 48h pour
les coliformes fécaux, et à 37°C pour les coliformes totaux pendant 24 heures. Après incubation,
les colonies lactose positives développées sur le milieu DL sont dénombrées.

IV.3. Streptocoques fécaux


Le milieu de culture utilisé est Slanetz et Bartley (Biokar Diagnostics, France) (Milieu Slanetz
et Bartley, Annexe 5). Après ensemencement sur gélose, les boites sont incubées à 37°C
pendant 24 à 48 heures. Après incubation, toutes les colonies de coloration rouge, rose ou
marron sont dénombrées.

IV.4. Staphylocoques
Les staphylocoques ont la particularité de pousser sur les milieux hypersalés et sont capables
de fermenter le mannitol. Ils ont alors été ensemencés sur gélose de Chapman (Biokar
Diagnostics, France) (Milieu Chapman, Annexe 6) contenant 7,5 % de NaCl et le mannitol
comme source de carbone. L’incubation a été faite à 37°C pendant 24 à 48 h.

IV.5. Levures
Le milieu Yeast-Peptone-Glucose, YPG (Biokar Diagnostics, France) (Milieu YPG, Annexe
1) a été utilisé pour le dénombrement des levures, auquel est ajouté de l’ampicilline (50 μg/ml)
comme antibiotiques afin d’inhiber la croissance bactérienne. Lensemencement a été fait sur
gélose et l’incubation a été réalisée à 30°C pendant 2 à 5 jours.

IV.6. Champignons
Le milieu extrait de malt (EM) (Biokar Diagnostics, France) (Milieu Extrait de Malt,
Annexe 2) a été utilisé pour le dénombrement des champignons, auquel est ajouté de
l’ampicilline (50 μg/ml) comme antibiotiques afin d’inhiber toute croissance bactérienne.
L’incubation a été réalisée à 30°C pendant 3 à 7 jours. Après incubation, les colonies de
champignons reconnues par leur aspect filamenteux ont été dénombrées.

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V. Test de bioaugmentation
Le terme de bio-augmentation désigne l’ajout de substances biologiques dans un
écosystème afin d’y induire ou de renforcer certaines propriétés c’est-à-dire accroitre la
diversité biologique ou l'activité métabolique d'une culture bactérienne par ajout de
microorganismes exogènes. Avant cela un test de bioaugmentation est préalablement effectué
afin de sélectionner les souches à introduire dans le système à étudier. Pour ce faire deux
prélèvements ont été effectués, un au niveau de deux ateliers de dinanderie et l’autre au niveau
de la liqueur mixte de la boue après alimentation du SBR avec l’effluent brut de dinanderie.

V.1. Prélèvement
Le prélèvement au niveau des deux ateliers de dinanderie à Aïn Nokbi (Fès) a été fait sur
les parois des trois bassins (nickelage, dégraissage-cuivrage, argenture) avec des écouvillons
stériles et en conditions stériles afin de voir s’il y a des souches résistantes à ces métaux lourds
capables de les détoxifier. Les écouvillons ont été transportés dans des flacons stériles contenant
chacun un barreau magnétique et 90 ml de l’eau distillée stérile, des ateliers au laboratoire. Un
autre prélèvement a été effectué au niveau de la liqueur mixte du SBR après alimentation avec
l’effluent brut et cela afin d’isoler les souches qui interviennent dans le traitement de l’effluent.

V.2. Isolement des souches


Après prélèvement, les 3 flacons (un flacon pour chaque bassin) contenant chacun 90 ml de
l’eau distillée et un barreau magnétique ont ensuite été soumis à une agitation de 2h afin de
libérer le maximum de microorganismes contenu dans les écouvillons. Une série de dilution
décimale des échantillons dans l’eau distillée stérile a été réalisée, de 10-1 à 10-3 dans des tubes
eppendorfs de 1,5 ml à partir de ces flacons représentant la dilution 10-1. Un volume de 0,1 ml
de chaque dilution a été étalé sur des boites de Pétri contenant des géloses des milieux YPG,
extrait de malt et de gélose nutritive afin d’isoler des levures, des champignons et des bactéries.
Les boites de gélose nutritive ont été incubées à 30°C pendant 24h, les boites du milieu YPG et
de l’extrait de malt (EM) ont aussi été incubées à 30°C mais pendant 3 à 5 jours.

Les isolats de bactéries, levures et champignons morphologiquement distincts ont été


sélectionnés et purifiés par ensemencement par épuisement jusqu’à l’obtention de souches
pures. Les isolats purs ont été stockées sur des milieux gélosés adéquats à 4°C comme cultures
de travail. La conservation des même isolats purs a été réalisée par ajout d'un volume de 800 µl
de la préculture dans des tubes eppendorfs stériles contenant 200 µl de glycérol stérile. Les
tubes eppendorfs ont été par la suite conservés à -80°C.
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V.3. Test de bioaugmentation des isolats
Au cours de ce projet, 38 isolats ont été testés. Pour chaque isolat, des volumes de 98 ml, 96
ml et 94 ml d’effluent synthétique (non réel) ont été versé chacun dans un erlenmeyer de 250
ml, puis stérilisés à 115°C pendant 15 minutes dans un autoclave de marque BIOBASE. Le test
avec un effluent synthétique (figure 5) est nécessaire puisque les quantités des produits utilisés
pour le traitement des objets métalliques diffèrent d’une dinanderie à une autre. Les trois
erlenmeyers, ceux de 98 ml, 96 ml et 94 ml ont ensuite été inoculés respectivement avec 2ml,
4ml et 6ml d’une préculture en milieu liquide de l’isolat à tester afin d’obtenir des inocula de
2%, 4% et 6% (v/v). Un premier prélèvement, juste après l’inoculation, de 2 ml du contenu de
chaque erlenmeyer, correspondant au T=0h a été effectué puis le dosage de la DCO réalisé.

Les erlenmeyers sont ensuite incubés sous agitation à 30°C à 150 rpm dans un Incubateurs à
agitation SI500. Dans le but d’effectuer une cinétique de la DCO des isolats à tester, un
prélèvement de 2 ml du contenu de chaque erlenmeyer inoculé (2%, 4% et 6%), a été effectué
chaque 2h (pour les isolats de bactéries et de levures) puis la DCO dosée afin d’observer s’il y
a une diminution ou non de la DCO. Pour le premier jour du test de bioaugmentation quatre (4)
à cinq (5) prélèvements ont été effectués chaque deux heures mais le deuxième (24h
d’incubation) et troisième jours (48h d’incubation) un seul prélèvement est effectué. Au bout
du troisième jours s’il y a une augmentation de la DCO, le test de bioaugmentation est arrêté.
Par contre pour les isolats de champignons (sur milieu extrait de malt) le prélèvement a été
effectué chaque 3h avec trois (3) prélèvements le premier jour et un seul prélèvement par la
suite pendant 12 jours puisque les champignons demandent beaucoup plus de temps pour
croitre.

Figure 5: Photographie de l'effluent synthétique.


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Il est important de noter que la coloration bleuâtre de ces effluents résulte de la présence du
nickel qui représente une part importante des produits utilisés. La composition chimique de cet
effluent synthétique simulant les effluents réels de dinanderie est détaillée dans le tableau 1

Tableau 1 : Composition chimique de l’effluent synthétique.

Composés chimiques Quantité en g/L


Nitrate d’argent (AgNO3) 1.2
Dichromate de potassium 0.0005
(K2Cr2O7)
Sulfate de cadmium octahydrate 0.004
(3CdSO4,8H2O)
Chlorure de cobalt (II) (CoCl2) 0.002
Sulfate de cuivre (CuSO4) 7
Chlorure de fer (III) (FeCl3) 0.001
Dioxyde de plomb (PbO2) 0.0005
Sulfate de zinc (ZnSO4) 0.0006
Sulfate de nickel (NiSO4) 0.5
Cyanure de potassium (KCN) 0.5
Chlorure d’ammonium (NH4Cl) 1.077
Nitrite de sodium (NaNO2) 0.0009

Glucose (C6H12O6) 0.5


Oligo-élements 2 ml/L

V.4. Etude de l'effet antagoniste des isolats bactériens


V.4.1. Méthode de surcouche
Pour mettre en évidence le pouvoir antagoniste des isolats sélectionnés avant de faire le
test de bioaugmentation du consortium des souches performantes, nous avons procédé par la
méthode de surcouche ; décrite par Tagg et al [18], qui est une méthode rapide et moins
couteuse, permettant de cribler dans une même boite de Pétri plusieurs isolats mais pour cette
étude nous avons cribler un seul isolat par boite de Pétri afin de pouvoir mieux visualiser les
grandes auréoles d’inhibition au cas où il y en auraient.

Comme le montre la figure ci-dessous, les isolats testés sont d’abord repiqués en spots sur la
gélose adéquate et incubées pendant 12-24h à 30°C. Le repiquage par spot consiste à prélever
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à l'aide d'une anse stérile une petite colonie et de bien l’étaler au centre de la boite gélosé en
faisant des petits mouvements circulaires.

Figure 6: Photographie des bactéries repiquées en spots sur la gélose nutritive.

Dès que la période d’incubation est terminée, les boites sont recouvertes par une surcouche
(milieu gélosé à 0,4% d’agar) et maintenu en surfusion à 45°C puis inoculée par 100 µl de
préculture fraîche de notre isolat cible indicateur. Après solidification de la surcouche, les boites
sont incubées à la température optimale de croissance, 30°C pendant 48-72h pour les bactéries
(milieu GN) et 3 à 5 jours pour les levures (milieu YPG). Le résultat est considéré positif
autrement dit, une souche telle a un effet antagoniste si elle est entourée d’une auréole
d’inhibition de croissance de la souche indicatrice, c’est-à-dire qu’elle inhibe la croissance de
la souche indicatrice.

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Partie 3 : Résultats et
Discussion

Page | 29
I. Caractérisation physico-chimique, microbiologique
et métallique de l’effluent de dinanderie
I.1. Caractérisation physico-chimique
La caractérisation de l’effluent réel de dinanderie a concerné la détermination des valeurs
minimales, maximales ainsi que des moyennes de chaque paramètre étudié, connu comme étant
un indicateur de la qualité de l’eau. Ces valeurs obtenues ont été comparées avec celles fixées
par les normes marocaines des rejets. Les résultats des analyses physico-chimiques des effluents
de dinanderie sont présentés dans le tableau 2.

Tableau 2 : Caractérisation physico-chimique de l’effluent réel de dinanderie.

Paramètres Valeur Valeur Moyenne Normes


minimale maximale Marocaines
de rejets
pH 8,6 11 9,9 5,5-9,5
T (°C) 20 23 20,67
DCOT (mg O2/L) 614,7 633 632,6 500
DBO5 (mg O2/L) 5,4 7,4 6,4 100
SO42- (mg/L) 160,7 339,4 249,7 600
PO43- (mg/L) 2,7 3,2 2,9 -
NH4+ (mg/L) 4,2 6,2 5,2 -
NO3- (mg/L) 0,501 0,522 0,511 -
NO2- (mg/L) 0,1 0,3 0,2 -
Cl- (mg/L) 549,2 844,9 701,4 -
MES (mg/L) 2040 1899 1888,3 100
Conductivité 3790 5623 4351 2700
électrique (µS/cm)

D’après ces résultats (tableau 2) nous constatons dans ces effluents de dinanderie :

• Un pH généralement basique avec une moyenne de 9,9 donc supérieur aux normes
marocaines de rejet [19]. Il a été noté que le pH de cet effluent brut présente des
fluctuations importantes et les valeurs enregistrées varient entre 8,6 et 11.

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• Une température avec des valeurs inférieures à 30°C (norme autorisée) et la plupart
des valeurs oscillent autour de 20°C avec une moyenne de 20,67 °C.
• Une DCO totale supérieure aux normes Marocaines de rejet [19], avec une moyenne
de 632,6 mgO2/l.
• Une conductivité électrique élevée de l’ordre de 4351 µS.cm-1, due à l’utilisation de
sels de métaux. Cela peut s’expliquer par une forte intensité du travail au niveau de
l’atelier de dinanderie. Plus il y a de pièces métalliques à confectionner, plus la
quantité de sels de métaux (sels de cuivre, des chlorures de nickel, du sulfate de nickel
surtout) utilisées augmente, ce qui fait augmenter la conductivité électrique et vice-
versa. Cette valeur de la conductivité dépasse de loin la norme marocaine qui est de
2700 µS.cm-1. Les valeurs enregistrées au cours des différents prélèvements sont
relativement élevées et cela peut causer des problèmes d’agressivité au niveau des
canalisations. Au-delà de 3 000 µS.cm-1, les conditions sont défavorables pour un
équilibre écologique normal [20]. En plus, cette salinité élevée pourrait être un
handicap au traitement biologique de ces effluents et le rendement serait peu efficace.
Dans une étude menée par Islam et al.,[21], une concentration élevée en sels provoque
la désintégration des cellules microbiennes, sensibles aux fortes concentrations de sels,
par un effet de plasmolyse.
• Une moyenne de la quantité de matières en suspension de ces effluents de l’ordre de
1888,3 mg.L-1. Cette valeur dépasse de loin la norme marocaine de rejet [19] qui fixe
la teneur en MES à 100 mg.L-1.
• Une faible quantité de matière organique biodégradable allant de 5,4 à 7,4 mg d’O2.L-
1
qui est largement inférieure à la valeur de la DBO5 fixée par la norme marocaine de
rejet [19] qui est de 100 mg.L-1.
• Des valeurs des composés azotés restent relativement faibles. Il n’y a pas de valeur
limite de rejet fixée par les normes marocaines mais ces composés azotés, associée à
d’autres éléments nutritifs pourraient provoquer des perturbations écologiques du
milieu aquatique. Et par conséquent une stimulation du développement de la flore
aquatique. Le taux de NH4+ enregistré au cours des différents prélèvements varient
entre 4,2 et 6,2 mg.L-1. L'azote ammoniacal peut entraîner la mort des poissons lorsque
sa fraction non ionisée, NH3 toxique, est abondante :
NH3 + H2O ⇔ NH4 + H2O
La transformation du NH4+ en NH3 est plus rapide lorsque la température augmente et
lorsque le pH est de 7,5 à 8,5. La vie aquatique peut être perturbée par des

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concentrations d'environ 2 mg.L-1 de NH3 [22]. Les concentrations en NO3- varient
entre 0,501 mg.L-1 et 0,522 mg.L-1,ce qui est relativement faible.
• Des valeurs enregistrées en orthophosphates sont comprises entre 2,7 et 3,2 mg.L-1.
Une concentration importante de phosphates peut entraîner la prolifération des algues
qui est un élément nutritif pour les végétaux. Or, les algues sont responsables de
l'eutrophisation des eaux stagnantes. Cependant, le phosphore est le facteur limitant
sur lequel il est possible de jouer efficacement pour réduire l’eutrophisation.
L'évolution des concentrations en orthophosphates dans les rejets de dinanderie a
montré que ces effluents bruts sont moins concentrés en PO43- [3].
• Les concentrations en chlorures de ces effluents sont comprises entre 549,2 et 844,9
mg.L-1. Les concentrations de chlorure supérieures à 250 mg/L dans l'eau peuvent
provoquer la corrosion des réseaux d’assainissement. Alors un traitement préalable
s’impose même avant le rejet dans les canalisation [23].

Cependant, pour tous les prélèvements effectués, les effluents de dinanderie ont un rapport
DCO/DBO5 supérieur à 4. Ce qui montre que ces effluents sont difficilement biodégradables
par les microorganismes. La différence entre les valeurs obtenues pour chaque paramètre peut
être expliquée par la fréquence de rinçage, le temps du prélèvement (matin ou soir) et le nombre
des pièces traitées avant le prélèvement. Nous pouvons donc conclure que les effluents de
dinanderie de la ville de Fès ne répondent pas aux normes marocaines de rejet du point de vue
DCO, conductivité électrique, matière en suspension (MES) et pH. Cette caractérisation des
effluents réels de dinanderie de Fès concorde avec celle de l’étude menée par Laidi [3].

I.2. Caractérisation métallique


L’analyse métallique de l’effluent réel de dinanderie s’est portée sur sept métaux lourds
à savoir l’argent (Ag), le cadmium (Cd), le cobalt (Co), le chrome total (Cr), le cuivre total
(Cu), le nickel (Ni) et le plomb total (Pb). Cette analyse (tableau 3) a montré que l’effluent réel
de dinanderie de Fès est riche essentiellement en nickel (8,8725 mg/L), puis en cuivre (1,6746
mg/L) et enfin en argent (0,0853 mg/L) puisque ces dinanderies utilisent principalement des
sels de cuivre, des chlorures de nickel, du sulfate de nickel, et du cyanure d’argent au cours des
opérations de cuivrage, nickelage et d’argenture. Les quatre autres métaux lourds analysés
avaient des valeurs négligeables, inférieures à 0,01 mg/L dans l’effluent réel étudié. Ces
résultats obtenus concordent avec ceux de Laidi [3] mais avec des concentrations minimales
plus élevées qui sont de l’ordre de 1.12 mg.L-1 , 9,54 mg.L-1 et 10 mg.L-1 respectivement pour
l’argent, le cuivre et le nickel. Et des concentrations maximales de 3,05 mg.L-1, 10,64 mg.L-1
et 150,94 mg.l-1 respectivement pour l’argent, le cuivre et le nickel. Cette faible concentration
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de nickel, de cuivre et d’argent dans notre effluent réel analysé peut s’expliquer par la baisse
de l’activité des industries de dinanderies suite à la survenue de la pandémie du Covid 19.

Selon les normes marocaines de rejet [19], les effluents rejetés dans le réseau des égouts ne
doivent pas dépasser 2 mg.L-1 de cuivre, 5 mg.L-1 de nickel et 0,1 mg.L-1 d’argent. L’effluent
réel de dinanderie étudié répond aux normes marocaines de rejet pour tous les six métaux
analysés sauf pour le nickel avec une concentration de 8,8725 mg/L. Ces trois métaux (nickel,
cuivre et argent) à une certaine concentration, constituent tous un risque pour le milieu récepteur
et pour l’Homme. Presque toutes les formes chimiques du nickel sont cancérigènes. Une longue
exposition au nickel soluble (1 mg.m-3) peut augmenter le risque du cancer des poumons et de
la cavité nasale [24]. Quant au cuivre, il est fatal pour les algues à des faibles concentrations
[25]. La concentration minimale létale du cuivre est de 1,85 mg.L−1 pour l’espèce
d' Asparagopsis armata (algue rouge marine) [26]. Le cuivre possède une toxicité pour
l'organisme lorsqu'il est présent à un taux trop élevé. L'ingestion de quantité excessive peut
provoquer une intoxication au cuivre, mais le phénomène est "assez rare". Le surdosage peut
abîmer les reins ou le foie. L’argent provoque la mort ainsi que des effets sur la croissance et la
reproduction chez les organismes aquatiques à de très faibles concentrations, et chez les
organismes vivant dans les sédiments et le sol à des concentrations modérées [20].

Tableau 3 : Caractérisation métallique des effluents réels de dinanderie.

Éléments Avant Normes


métalliques en traitement Marocaines de
mg/l mg/l rejets
Argent (Ag) 0,0853 0,1
Cadmium (Cd) < 0,01 0,25
Cobalt (Co) < 0,01 0,5
Chrome total (Cr) < 0,01 2
Cuivre total (Cu) 1,6746 2
Nickel (Ni) 8,8725 5
Plomb total (Pb) < 0,01 1

I.3. Caractérisation microbiologique


Les résultats de l’analyse microbiologique de l’effluent brut de dinanderie sont présentés dans
le tableau 4 sous forme de concentrations moyennes de la flore mésophile totale, de coliformes
totaux, de germes indicateurs de la contamination fécale (coliformes fécaux et streptocoques
fécaux), de staphylocoques, de levures et de champignons.

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Tableau 4 : Les concentrations moyennes des microorganismes contenus dans l’effluent réel de
dinanderie étudié.

Germes Concentrations UFC.ml-1


FMAT 151.104
Coliformes totaux 9.103
Coliformes fécaux 1,76.102
Streptocoques fécaux <1
Staphylocoques <1
Levures 135.102
Champignons <1

Ce dénombrement nous permet de déduire que les germes présents sont constitués par la flore
mésophile aérobie total, témoin d’une pollution globale, de coliformes totaux, de quelques
coliformes fécaux et de levures. Cette faible diversité microbienne, avec une absence totale de
certains micro-organismes spécifiques tels que les streptocoques fécaux, les staphylocoques et
les champignons, pourrait s’expliquer par la toxicité des métaux qui rend impossible la
croissance de nombreux germes. Ces métaux lourds peuvent engendrer une diminution de la
diversité ainsi qu’une perte de l'activité biologique de nombreux germes [27]. Les champignons
également ne sont pas insensibles à la présence des métaux lourds dans le milieu. De
nombreuses études montrent une diminution du potentiel de croissance sur un milieu contaminé
et une inhibition de l’assimilation de l’azote chez Paxillus involutus (champignons
ectomycorhiziens) causée par la présence de métaux lourds [20]. La plupart des champignons
tolérants aux métaux lourds sont des champignons filamenteux surtout ceux du genre
Aspergillus [28].

Même si les effluents ont été prélevés directement au niveau des bassins des ateliers de
dinanderie avant leur rejet dans les réseaux d’assainissement et par conséquent avant leur
contact avec les effluents contaminés par les matières fécales. Pourtant, certains coliformes
fécaux ont été isolés, ces coliformes pourraient provenir de la mauvaise hygiène de l’homme
et/ou du matériel ou même des bassins contaminés par des déchets d’animaux (des oiseaux par
exemple) lors du travail, puisque les bassins de traitement ne sont pas couverts. La présence de
levure n’est pas étonnante car le potentiel de tolérance de certaines espèces de levures aux
métaux lourds a été montré par Abdul Rehman et al., [21] et par Imane Boularab et al., [29].

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II. Traitement de l’effluent de dinanderie par couplage
entre le SBR et la colonne de filtration
II.1. Évolution du pH dans le SBR pendant un cycle de traitement de 24h
La variation du pH au cours du fonctionnement du SBR, pendant le traitement des
effluents réels de dinanderies est représentée dans la figure 7. Au cours du cycle, nous avons
constaté une augmentation du pH allant de 7,22 à 8,25 en fonction du temps. Ceci peut être
expliqué par la formation des ions OH-, due à la dissociation de substances basiques comme
l’ammoniaque au cours du processus de la nitrification. Les ions OH- sont libérés dans le
milieu extérieur, ce qui favorise l’augmentation du pH [30].

8,4
8,2
8
7,8
7,6
pH

7,4
7,2
7
6,8
6,6
T=0h T=2h T=4h T=6h T=24h
pH 7,22 7,91 7,94 7,99 8,25
Temps en heure

Figure 7 : Évolution du pH au cours du cycle de 24h.

II.2 Évolution de la température dans le SBR pendant un cycle de


traitement de 24h
L’effluent réel de dinanderie a été traité dans le SBR à une température mésophile, aux
environs de 30°C. La variation de la température au cours du fonctionnement du SBR pendant
le traitement des effluents réels de dinanderies est représentée dans la figure 8. Puisque le
traitement a été effectué en hiver, le SBR a été réchauffé à l’aide d’un thermostat. La
température dans le SBR variait entre 25,6°C au début du cycle et 27,4°C à la fin du cycle
(Figure 8). Cette augmentation de la température pourrait être due au métabolisme bactérien et
principalement à la dégradation de la matière organique. Ghunmi et Jamrah [31] ont trouvé qu’à

Page | 35
une température de 20 à 37°C, l’activité des microorganismes augmente avec l’augmentation
de la température. Au-delà de 37°C, cette activité diminue et chute brusquement après 40°C.

28

27,5

27
Température en °C

26,5

26

25,5

25

24,5

24
T=0h T=2h T=4h T=6h T=24h
Température °C 25,6 25,6 25,7 25,4 27,4
Temps en heure

Figure 8: Évolution de la température au cours du cycle de 24h.

II.3 Évolution de l’oxygène dissout dans le SBR pendant un cycle de


traitement de 24h
L’oxygène dissous est un substrat essentiel utilisé par les bactéries nitrifiantes surtout afin
de réaliser les réactions d’oxydation. Une concentration d’au moins 2 mg O2.L-1 est nécessaire
pour maintenir le réacteur en aérobie. La concentration d’oxygène dissous enregistrée au début
du cycle de fonctionnement du SBR était de 7 mg O2.L-1 (Figure 9). Pendant la phase d’aération-
agitation, une diminution progressive de la concentration en oxygène dissous est observée et
elle atteint 6,95 mg O2.L-1 à la fin du cycle. Cette diminution peut s’expliquer par une
multiplication de la biomasse dans le SBR qui consomme donc beaucoup plus d’oxygène
dissous au cours du cycle. En parallèle il y a certainement une dégradation de la DCO dans le
bioréacteur, qui se traduit par une diminution des composés organiques et des sels minéraux
(consommateurs d’oxygène dissous) ce qui par contre pourrait conduire à une augmentation de
la concentration d’oxygène dissous. Mais la vitesse de croissance des microorganismes de la
boue dépasserait celle de la biodégradation de la DCO ce qui expliquerait cette diminution de
l’oxygène dissous. De plus la température augmente au cours du cycle ce qui provoque aussi
une diminution de la solubilité de l’oxygène.

Page | 36
7,1
7
6,9
6,8

l
6,7

O2 dissous mgO2/
6,6
6,5
6,4
6,3
6,2
6,1
T=0h T=2h T=4h T=6h T=24h
O2 dissout mgO2/l 7 6,55 6,49 6,4 6,95
Temps en heure

Figure 9: Évolution de la température au cours du cycle 24h.

II.4. Étude de la qualité physico-chimique de l’effluent réel avant et


après le traitement par la méthode du réacteur SBR couplée à la colonne de
filtration
Après une caractérisation de l’effluent réel de dinanderie de Fès, nous avons constaté que cet
effluent ne répondait pas aux normes marocaines de rejet du point de vue DCO, MES,
conductivité électrique et pH. Les résultats obtenus après traitement de l’effluent par la méthode
du réacteur SBR couplée à la colonne de filtration sont présentés dans la figure 10.

5000,0
4500,0
4000,0
3500,0
3000,0
2500,0
2000,0
1500,0
1000,0
500,0
0,0
Condu
DCOT DBO5
SO4 PO4 NH4+ NO3- NO2- Cl- MES ctivité
pH T (°C) (mg (mg
(mg/L) (mg/L) (mg/L) (mg/L) (mg/L) (mg/L) (mg/L) (µS/c
O2/L) O2/L)
m)
Moyenne Avant 9,9 20,7 632,6 6,4 249,7 2,9 5,2 0,5 0,2 701,4 1888,3 4351,0
Moyenne Après 7,9 17,5 354,4 3,2 66,4 0,5 0,7 4,9 4,8 505,9 100,3 1046,0
Normes Marocaines de rejets 9,5 500,0 100,0 600,0 100,0 2700,0

Moyenne Avant Moyenne Après Normes Marocaines de rejets

Figure 10: Courbes de l’étude des paramètres physico-chimiques de l’effluent réel avant et après le
traitement.

Page | 37
D’après ces résultats (figure 10), après le traitement nous constatons une diminution de
l’ensemble des paramètres physico-chimiques analysés dans l’effluent réel. A l’exception
du nitrite et du nitrate dont les concentrations augmentent ce qui est dû au phénomène de
nitrification dans le bioréacteur. Le traitement de cet effluent réel par le couplage réacteur
SBR-colonne de filtration nous a donc permis d’avoir des moyennes de concentrations de
la DCO totale de 354,4 mg/L, de la matière en suspension 100,3 mg/L, de la conductivité
électrique de 1046 µS/cm, ainsi qu’une moyenne de pH de 7,9. Notre effluent réel de
dinanderie répond aux normes marocaines de rejet du point de vue pH, DCO totale, MES
et conductivité électrique.

100
90
80
Taux d'abattement

70
60
50
40
30
20
10
0
Conductivi
DCOT DBO5 SO4 PO4 NH4+ MES
té (µS/cm)
Taux d'abattement 43,97 50,00 73,40 83,81 86,06 94,69 75,96
Titre de l'axe

Figure 11: Taux d’abattement moyens de la DCO, de la DBO5, des MES, de la conductivité électrique
et des éléments nutritifs après traitement.

Nous avons obtenu des taux d’abattements de 43,97%, 94,69% et 75,96% respectivement
pour la DCO totale, les MES et la conductivité électrique. Les autres paramètres qui
répondaient déjà aux normes ont également été éliminés avec des taux d’abattement de 50%,
73,4%, 83,81%, 86,06% respectivement pour la DBO5, les sulfates, les orthophosphates et
l’ammonium (figure 11). Le manque d’abattement des nitrates prouve qu’il n’y a pas de
bactéries dénitrifiantes dans la boue capable d’utiliser à la fois l'oxygène et le nitrate en
aérobiose comme l’a montré Takaya et al., [32].

Ces taux d’élimination de la DCO et de la DBO5 de 43,97% et 50% respectivement sont


beaucoup plus faible par rapport aux taux d’abattement des autres éléments. Cela pourrait
être expliqué par la toxicité de l’effluent réel de dinanderie, riche en métaux lourds, qui
inhibent la croissance microbienne surtout celle des hétérotrophes responsables de la

Page | 38
dégradation de la matière organique dans le bioréacteur. L’étude menée par Juliastuti et al.,
[33] confirme ces résultats.

En plus de ces remarquables taux d’abattement des paramètres physico-chimique, le


traitement a également permis une importante décoloration (figure 12) de l’effluent réel de
dinanderie avec un taux de décoloration de 81,03%.

a 3,5 b
3

2,5

1,5

0,5

0
DO 301nm DO 301nm
Effluent brut Effluent traité
Série1 2,905 0,551

Figure 12: Histogramme des densités optiques (a) et photo (b) de l’effluent brut (ou réel) et de
l’effluent traité.

II.5. Étude de la qualité métallique des effluents réels de dinanderie avant


et après traitement par la méthode du réacteur SBR couplée à la colonne de
filtration
L’analyse métallique de l’effluent réel de dinanderie nous a montré que
parmi les métaux lourds analysés, seule la concentration en nickel ne répondait pas aux
normes marocaines de rejet. Mais en générale, cet effluent est aussi riche en cuivre et en
argent. Les résultats obtenus avant et après traitement sont présentés dans la figure 13.

Page | 39
10

Éléments métalliques en mg/l


9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Avant traitement Après traitement Normes Marocaines de
rejets

Argent (Ag) Cuivre total (Cu) Nickel (Ni)

Figure 13: Histogrammes de l’analyse des éléments métalliques de l’effluent réel avant et après le
traitement.

Ces résultats (figure 13) nous montrent qu’après le traitement il y a presqu’une


élimination totale du nickel et du cuivre dans l’effluent réel ainsi que de l’argent. Et cela
avec des taux d’abattement de 99,88% pour le nickel, 99,4% pour le cuivre et 88,27%
pour l’argent (figure 14).

120

100
Taux d'abattement

80

60

40

20

0
Argent (Ag) Cuivre total (Cu) Nickel (Ni)
Taux d'abattement 88,27 99,4 99,88

Figure 14 : Taux d’élimination des métaux lourds après traitement.

La réduction de ces composés métalliques après traitement biologiques dans


le SBR puis filtration de l'effluent réel de dinanderie pourrait être due à leur élimination
par la biomasse des boues activées. Ces microorganismes utilisent différents mécanismes
en fonction de leur dépendance ou de l'activité de leur métabolisme comme la
Page | 40
bioaccumulation (séquestration des métaux lourds par la biomasse vivante) et l'adsorption
ou la biosorption (processus de fixation passive qui est généralement rapide).

II.6. Étude de la charge microbienne des effluents réels de dinanderie


avant et après traitement par la méthode du réacteur SBR couplée à la
colonne de filtration
Contrairement aux autres paramètres analysés, la charge microbienne de l’effluent réel
de dinanderie augmente après le traitement (tableau 5). Ce qui n’est pas étonnant puisque
l’effluent, toxique n’est pas très riche en microorganismes et comme le traitement se fait en
partie avec la boue activée dans le SBR suivi d’une filtration. Cette boue contient une
importante biodiversité microbienne alors l’effluent s’enrichit davantage en
microorganismes. Cette importante charge microbienne de l’effluent à la sortie du SBR avec
une mauvaise décantabilité des eaux à la sorties (indice de boue faible) est considérablement
diminuée par la filtration à travers la colonne des cendres volantes. Mais la charge
microbienne de l’effluent après traitement reste supérieure à la charge avant traitement. Ceci
pourrait s’expliquer par une faible formation du biofilm à l’intérieur de la colonne de
filtration ce qui provoquerait une hausse de la concentration des microorganismes.

Tableau 5 : Charge microbienne des effluents réels de dinanderie avant et après traitement.

Concentrations UFC.ml-1
Germes Avant traitement Après traitement
FMAT 151.104 258.104
Coliformes totaux 9.103 5.104
Coliformes fécaux 176 71.102
Streptocoques fécaux <1 <1
Staphylocoques <1 <1
Levures 135.102 81.103
Champignons <1 5.102

Concernant les boites de Pétri des milieux Slanetz et Bartley et Chapman, des colonies ont
été obtenues mais en réalité il ne s’agissait ni de colonies de staphylocoque, ni celles de
streptocoque.

Sur les boites de pétris du milieu Slanetz et Bartley avant traitement et après traitement, de
petites colonies blanches et opaques ont été obtenues pour la dilution 10-1 (figure 15). Or sur
le milieu Slanetz et Bartley, les colonies de streptocoques sont roses ou rouges car ils sont
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capables de réduire le chlorure de triphényltétrazolium (TTC) contenu dans ce milieu de
culture.

Figure 15 : Photographie des boites de pétris du milieu Slanetz et Bartley après traitement de l’effluent réel
de dinanderie.

Une coloration de Gram nous a permis de confirmer qu’effectivement il ne s’agissait pas de


colonies de streptocoques. L’observation microscopique après la coloration de Gram a montré
des coccobacilles roses à Gram- or les streptocoques sont de cocci à Gram+. Alors on peut
dire que ni l’effluent brut ni l’effluent traité ne contenaient de streptocoques. Il y avait
seulement des bactéries capables de résister à l’azide de sodium (agent inhibiteur du milieu
Slanetz et Bartley).

Également sur les boites de Pétri du milieu Chapman, des colonies jaunes et blanches ont été
obtenues (figure 16). Les staphylocoques pathogènes aussi se présentent sous forme de
colonies jaunes sur le milieu Chapman et cela est dû à l’acidification du milieu par
fermentation du mannitol et virage du rouge de phénol. Alors une coloration de Gram de ces
colonies jaunes a été effectuée afin de mieux les visualiser.

Page | 42
Figure 16 : Photographie des boites de Pétri du milieu Chapman après traitement de l’effluent réel de
dinanderie.

L’observation microscopique après la coloration de Gram des colonies jaunes nous a donné
des bacilles à Gram+ en chaine (figure 17). Or avec la coloration de Gram, les staphylocoques
pathogènes se présentent sous forme de cocci à Gram+ en grappe. Alors notre effluent traité
de dinanderie ne contient pas de staphylocoques pathogènes mais ce sont juste des bactéries
capables de fermenter le mannitol et de résister à de fortes concentrations de chlorure de
sodium soit 7,5% dans le milieu Chapman.

Figure 17 : Bactéries jaunes du milieu Chapman vu au microscope optique au grossissement ×1000

Page | 43
III. Test de bioaugmentation des isolats
III.1. Elimination de la DCO par les isolats performants
Parmi les 38 isolats testés, les plus performants en termes d’élimination de la DCO
étaient au nombre de six dont 3 isolats (B1, B2 et B3) sur milieu GN, deux (L1 et L2) sur
milieu YPG et 1 isolat (C1) sur milieu EM. La figure 18 présente l’évolution de la DCO au
cours du traitement de l’effluent réel de dinanderie par ces six isolats performants.

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Isolat C1
5000
2%
4000 4%

DCO mgO2/L
6%
3000

2000

1000

T=0h
T=3h
T 6h
T==9h
T 24h
h
h h
T=168 (6 )
T=192 (7 )
T= 21 h ( j)
T=240 h ( j)
T=264 (1 j)
28 h 0j)
(1 j)
)
h j
h j

2j
T= T=48
T=120 =96
T=144 (5

6 8
h 9

8h (11
T=
Temps en heure

Figure 18 : Evolution de la DCO au cours du test de bioaugmentation des 6 isolats à des concentration de
2 %, 4 % et 6 % pendant 48h.

Tous ces isolats performants provenaient de prélèvement fait à partir des parois des bassins
de dinanderie excepté l’isolat C1 qui a été isolé à partir de la boue activée.

46,53
Taux d'abattement de la DCO (%)

50 44,1
42,03
45 39,8 39,38
37,4
40
33,06 32
35 30
30 23,56
23,06
25
16,59 17,3 16,5
20
12,33 11,6
15
7,6
10
5 0
0
2% 4% 6% 2% 4% 6% 2% 4% 6% 2% 4% 6% 2% 4% 6% 2% 4% 6%
B1 B2 B3 L1 L2 C1
Isolats testés

Figure 19 : Taux d'élimination de la DCO avec les six isolats performants à 2 %, 4 % et 6 %.

Les résultats (figure 19) montrent que l’isolat B2 (milieu GN) à une concentration de 6%
présente le taux d’élimination de la DCO le plus élevé avec 46,53%, suivi par l’isolat L1
(milieu YPG) avec 44,1% à une concentration 4%, ensuite l’isolat C1 (milieu EM) avec
42,03% à une concentration 6%. Mais les trois autres isolats présentaient un maximum de
taux d'élimination de la DCO d'environ 39,8% pour l’isolat L2 à une concentration 4% ; 37,4
% pour l’isolat B3 à une concentration 6% ; 33,06% pour l’isolat B1 à une concentration 2%
après 48h d’incubation pour tous les isolats testés sauf pour l’isolat C1 (12 jours
d’incubation). Le taux d'élimination de la DCO n’est pas proportionnel aux trois
concentrations testées (2%, 4% et 6 %) de ces six isolats, puisque pour certains isolats le taux
maximum d’abattement de la DCO est obtenu avec 2% de la culture, pour d’autres 4% ou 6%.

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Comme le montre la figure 18, l'augmentation des taux d'élimination peut s'expliquer par la
performance de chaque isolat testé. La biodégradation augmenterait normalement avec le
temps et avec l'adaptation des souches. Il est bien connu que la croissance des
microorganismes dans un nouvel environnement est généralement divisée en phase de latente,
phase exponentielle, phase stationnaire et en phase de déclin [34]. Généralement après
inoculation (T = 0h) de l’effluent synthétique de dinanderie par les cultures à tester, les
cellules ne se multiplient pas immédiatement. Elles ont tendance à s'adapter aux conditions
de leur nouvel environnement. Cette période représente la phase de latence [35]. La phase
exponentielle se caractérise par une augmentation exponentielle du nombre de cellules tant
que les nutriments sont disponibles. Ceci pourrait se traduire par une importante
consommation de la matière organique (DCO) donc une augmentation du taux d'abattement
par les isolats capables de la dégrader et de résister à l’effluent synthétique riche en métaux
lourds. Puis s'ensuit la phase stationnaire de croissance au cours de laquelle le nombre de
divisions cellulaire équivaut au nombre de cellules qui meurent. Pendant cette phase, la
concentration de la DCO a tendance à rester stable. Et enfin la phase de déclin au cours de
laquelle il y a une mort massive des cellules due à l’accumulation des déchets et l’épuisement
des nutriments du milieu à la fin de l’incubation (T=48h). Ce qui pourrait expliquer
l’augmentation de la DCO. L'analyse statistique (ANOVA à deux facteurs) a montré que le
facteur 1 (concentrations microbiennes) et le facteur 2 (souches) ont un effet significatif sur
l'élimination de la DCO (P < 0,0001, pour les deux les facteurs). De plus, cet effet est combiné
car la valeur P de l'interaction entre ces deux facteurs est hautement significative (P < 0,0001).
Selon le test t, chaque concentration microbienne a un impact significatif sur l'élimination de
la DCO, mais la concentration de 6 % manifeste un effet statistiquement plus fort que les 4 %
et 2 %. Cela concorde avec l’étude menée par Boughadi [36].

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Conclusion générale
Le travail décrit dans ce mémoire de master avait pour objectif principal, l’étude
d’une méthode de traitement des effluents de dinanderies de Fès (Maroc) à l’échelle pilote.
Pour ce faire, nous avons appliqué dans un premier temps un traitement biologique avec le
réacteur séquentiel discontinu puis un traitement physique par filtration dans une colonne
garnie de cendres volantes. Afin d’optimiser le traitement de ces effluents de dinanderie,
nous avons procédé à l'isolement et à la sélection des souches microbiennes à partir de la
boue activée ainsi que des parois des bassins de deux ateliers de dinanderie de Fès. Pour
ensuite faire des tests de bioaugmentation de ces souches.

Nos résultats ont montré que :

Après analyse des paramètres physico-chimiques de l’effluent brut de dinanderie, il s’est


avéré que cet effluent ne répond pas aux normes marocaines de rejet en termes de la DCO,
des MES, du pH et de la conductivité électrique. Par contre l’analyse microbiologique n’a
révélé aucune contamination par rapport aux normes marocaines de rejet.

Le traitement de l’effluent brut (réel) de dinanderie par le SBR couplé à la colonne de


filtration a permis d’avoir un effluent après traitement qui répond aux normes marocaines de
rejet avec des taux d’abattement de 43,97%, 94,69% et 75,96% respectivement pour la DCO
totale, les MES et la conductivité électrique ainsi qu’une moyenne de pH de 7,9. Avec un
taux de décoloration de 83,03% de l’effluent traité. Le traitement a également permis
presqu’une élimination totale du nickel et du cuivre dans l’effluent réel ainsi que de l’argent.
Et cela avec des taux d’abattement de 99,88% pour le nickel, 99,4% pour le cuivre et
88,27% pour l’argent.

Après prélèvement, 38 souches ont été isolées parmi lesquelles six étaient performantes dont
3 isolats (B1, B2, B3) sur milieu GN, 2 isolats (L1 et L2) sur milieu YPG et 1 isolat (C1) sur
milieu EM. L’évaluation de la performance de l’élimination de la DCO de l’effluent
synthétique de dinanderie par nos 6 isolats a montré que les plus forts taux d’abattement de
la DCO sont obtenus avec le traitement à une concentration de 6% de la souche testée. Avec
comme plus fort taux d’élimination de la DCO, 46,53% obtenu avec l’isolat B2 à une
concentration de 6%.

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La recherche de l'effet antagoniste entre nos isolats bactériens, effectuée par la méthode de
surcouche a montré qu’aucun de nos isolats n’est doué d'une activité antimicrobienne de ce
fait il n’y a pas d’effet antagoniste entre eux.

Les effluents industriels et plus particulièrement celle des dinanderies de Fès sont de nature
très variable. Certains procédés industriels produisent des eaux dont les caractéristiques
permettent des traitements connus tel que le traitement par boues activées que l’on retrouve
dans les STEP des eaux usées urbaines. Mais parfois les traitements conventionnels ne
suffisent pas ce qui est le cas de ces effluents réels de dinanderie. Raison pour laquelle nous
avons couplé deux procédés de traitement (SBR et colonne de filtration). Les coûts
d’exploitation de ces unités de traitement sont non négligeables d’autant plus qu’il faut
souvent traiter les sous-produits. Alors malgré la toxicité de ces effluents de dinanderie,
nous avons pu les traiter par couplage entre le SBR et la colonne de filtration afin qu’ils
puissent être rejetés, selon les normes marocaines de rejet dans le milieu récepteur sans
causer préjudice ni à l’environnement ni à la l’Homme.

Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet de traitement des effluents de dinanderies de la


ville de Fès par un procédé physico-chimique et biologique, financé par le ministère de
l’environnement Marocain.

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Perspectives
Nos objectifs ont pu être atteintes, mais il reste un certain nombre de points pour compléter
cette étude tels que :

• Identification microscopique et moléculaires des souches performantes en termes


d’élimination de la DCO et de détoxification de métaux lourds.
• Tester les souches performantes que nous avons isolées en culture mixte à l'échelle
du laboratoire.
• Faire la bio-augmentation à l'échelle pilote surtout dans le SBR. Afin de tester leurs
performances en termes d’abattement de la matière organique.
• Puis l’application de ce système du traitement à l’échelle industriel.

Page | 49
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denitrifying bacteria that produce low levels of nitrous oxide,” Appl. Environ. Microbiol., vol. 69, no.
6, pp. 3152–3157, 2003, doi: 10.1128/AEM.69.6.3152-3157.2003.

[33] S. R. Juliastuti, J. Baeyens, C. Creemers, D. Bixio, and E. Lodewyckx, “The inhibitory effects of
heavy metals and organic compounds on the net maximum specific growth rate of the autotrophic
biomass in activated sludge,” J. Hazard. Mater., vol. 100, no. 1–3, pp. 271–283, 2003, doi:
10.1016/S0304-3894(03)00116-X.

[34] G. T. Yates and T. Smotzer, “On the lag phase and initial decline of microbial growth curves,” J.
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Theor. Biol., vol. 244, no. 3, pp. 511–517, 2007, doi: 10.1016/j.jtbi.2006.08.017.

[35] R. L. Bertranda, “Lag phase is a dynamic, organized, adaptive, and evolvable period that prepares
bacteria for cell division,” J. Bacteriol., vol. 201, no. 7, p. 57, 2019, doi: 10.1128/JB.00697-18.

[36] I. BOUGHADI, “Evaluation de la capacité épuratrice des souches bactériennes isolées à partir des
lixiviats de la décharge contrôlée de la ville de Fès,” Mémoire de Master, p. 48, 2018.

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Annexes
Annexe 1 : Composition du milieu YPG (Yeast, Peptone, Glucose)
✓ Extrait de levure : 10 g
✓ Peptone : 20 g
✓ Glucose : 20 g
✓ Agar : 20 g
✓ Eau distillée q.s.p. 1000 ml

Dissoudre les composants à chaud, puis stériliser le milieu à 120°C pendant 20 minutes.

Annexe 2 : Composition du milieu extrait de malt


✓ Extrait de malt : 20 g
✓ Agar : 20 g
✓ Eau distillée q.s.p. 1000 ml

Dissoudre les composants à chaud, puis stériliser le milieu à 120°C pendant 20 minutes.

Annexe 3 : Composition de la gélose nutritive commercialisée.


✓ Tryptone 5 g
✓ Extrait de viande 3 g
✓ Eau distillée q.s.p. 1000 ml

Dissoudre les composants à chaud, puis stériliser le milieu à 120°C pendant 20 minutes.

Annexe 4 : Composition du milieu Désoxycholate (DL)


Le milieu n’est pas autoclavable car il est sensible à la chaleur, il est porté à ébullition puis
coulé sur boite stérilement.

✓ Peptone 10 g
✓ Lactose 10 g
✓ Désoxycholate de sodium 2 g
✓ Chlorure de sodium 5 g
✓ Dipotassium phosphate 2 g
✓ Citrate ferreux 1 g
✓ Citrate de sodium 1 g
✓ Rouge neutre 0,03 g
✓ Agar 20 g
✓ Eau distillée q.s.p. 1000 ml
Annexe 5 : Composition du milieu Slanetz et Bartley
✓ Hydrolysat trypsique de caséine 20 g
✓ Extrait de levure 5 g
✓ Glucose 2 g
✓ Azide de sodium 0,4 g
✓ Agar 10 g
✓ Eau distillée q.s.p. 1000 ml

Dissoudre les composants à chaud, puis stériliser le milieu à 120°C pendant 20 minutes.

Annexe 6 : Composition du milieu Chapman


✓ Peptone 11 g
✓ Extrait de viande 1 g
✓ Chlorure de sodium 75 g
✓ Mannitol 10g
✓ Rouge de phénol 0,025 g
✓ Agar 15 g
✓ Eau distillée q.s.p. 1000 ml

Dissoudre les composants à chaud, puis stériliser le milieu à 120°C pendant 20 minutes.

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