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Un réseau de trafiquants de drogue vient d'être démantelé par le Service régional de la

police judiciaire (SRPJ) de Fada N'Gourma et cela, dans le cadre de la lutte contre le
grand banditisme et la criminalité transfrontière et transnationale.
Le chef de service de cette unité policière de Fada, Jean Guy Ilboudo, qui a donné cette
information lors d'une conférence de presse, a lâché la bombe suivante : près des 2/3
des établissements secondaires de la ville de Fada N'Gourma et ses environs sont
touchés par le phénomène de la drogue.
Déjà, en avril 2018, les éléments du SRPJ de Fada avaient l'information selon laquelle
les lieux de prédilection de la consommation du cannabis sont surtout les établissements
secondaires.
Le cas de Fada n'est pas isolé. En effet, la consommation de la drogue en milieu
scolaire, touche toutes les villes frontalières du pays. Et le phénomène ne se limite pas à
ces parties du territoire national. Il est aussi observable dans presque toutes les localités
de l'intérieur.
Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, par exemple, sont devenues des villes sanctuaires de
la vente et de la consommation de la drogue. Et certains établissements secondaires de
ces deux agglomérations ont la triste réputation d'être de grands fumoirs de drogue.
Tous les services de police en charge de lutter contre le phénomène le certifieront. Le
moins donc que l'on puisse dire, c'est que l'heure est grave.
La situation commande donc que le traitement du problème soit à la hauteur du péril qui
sévit actuellement dans nos lycées et collèges. Bien sûr, le gouvernement est interpellé.
Car, le phénomène est en train d'hypothéquer sérieusement l'avenir de tout le pays.
Si rien de décisif n'est fait, tous nos collèges et lycées risquent de se transformer
en narco- établissements
Et la législation, malheureusement, n'est pas dissuasive au point de porter un grand
coup aux trafiquants de drogue. En tout cas, l'on est en droit d'avoir cette impression ;
tant les cas sont récurrents. Et les conséquences sont tout simplement désastreuses.
L'une d'elles est la violence inouïe qui a pris racine dans nos enceintes scolaires.
Elle est dirigée non seulement contre les élèves eux-mêmes, mais aussi contre les
enseignants. Et au moindre mouvement d'humeur, l'on assiste à des scènes dans nos
lycées et collèges d'une violence, qui ne laissent pas planer de doute quant à leur
origine. Qui ne se souvient pas des faits graves de violences qui se sont passés dans un
des collèges justement de la région de l'Est ?
C'était, sauf erreur ou omission de notre part, en 2019. Cette année-là, des élèves de
cette partie du pays s'en étaient pris violemment à leurs enseignants. Des motos et des
domiciles de ces derniers avaient été incendiés.
Certains professeurs avaient été simplement humiliés et passés à tabac par des élèves
en furie. Ce sont des actes dignes de consommateurs de drogue.
D'ailleurs, l'on est fondé à établir un lien entre le grand banditisme qui sévit à l'Est et le
fait que cette région a toujours été un des hauts lieux de vente et de consommation de
drogue.
En tout cas, la révélation selon laquelle près des 2/3 des établissements secondaires de
la ville de Fada N'Gourma et environnants sont touchés par le phénomène, fait peur. Et
la peur se transforme en frayeur quand on sait que les élèves qui s'adonnent à la
pratique peuvent être de potentielles recrues des terroristes.
Mais il faut tout de suite reconnaître que le gouvernement, à lui seul, ne peut pas
efficacement lutter contre le phénomène. Il faut l'implication effective des parents
d'élèves. Certains parents, en effet, ont pratiquement abdiqué par rapport à ce que leurs
rejetons font à l'école et en dehors.
Un tel comportement constitue un terrain favorable aux pratiques addictives des élèves.
En réalité, les enfants sont imprévisibles. A la maison, ils se comportent généralement
comme des anges. Mais parfois, hors de la maison, ils se comportent comme de vrais
diables. Certains parents ont appris cela à leurs dépens.
Bref, c'est toute la communauté éducative qui doit prendre le problème à bras le corps.
Car, à l'allure où vont les choses, si rien de décisif n'est fait pour inverser les tendances,
tous nos collèges et lycées risquent de se transformer en narco- établissements. Rien
qu'à y penser, l'on a froid dans le dos.

Lire l'article original sur Le Pays.

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