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Il est préférable de prélever stérilement le sang frais sur un anticoagulant du type EDTA, qui, de plus,
est un inhibiteur des nucléases. De préférence, l'extraction de l'ADN doit être réalisée sur du sang
frais, voire, en cas d'impossibilité technique, sur du sang stocké au maximum 1-2 j à 25 °C.
4- Principes de la méthode au CTAB : lyse, extraction et précipitation
Les cellules peuvent être lysées en utilisant le détergent ionique cétyltriméthylammonium bromure
(CTAB), qui forme un complexe insoluble avec les acides nucléiques dans un environnement à faible
teneur en sels. Dans ces conditions, les polysaccharides, les composés phénoliques et les autres
contaminants restent dans le liquide surnageant et peuvent être lavés. Le complexe d’ADN est
solubilisé en élevant la concentration en sels et précipité avec de l’éthanol ou de l’isopropanol.
5- Protocole :
A- Lyse de la membrane cellulaire :
La lyse correspond à la désintégration de la membrane d’une cellule biologique par un agent physique,
chimique ou biologique afin de libérer les protéines et/ou les acides nucléiques. Elle permet de
produire des lysats cellulaires.
La première étape de l’extraction d’ADN est la rupture de la cellule et de la membrane nucléaire. À
cette fin, l’échantillon homogénéisé est tout d’abord traité avec le tampon d’extraction contenant de
l’EDTA, du Tris/HCl et du CTAB. Toutes les membranes biologiques ont une structure générale
commune comprenant des molécules de lipide et de protéines maintenues ensemble par des
interactions non covalentes.
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La Figure 3 montre comment le détergent piège les lipides et les protéines, autorisant ainsi la
libération de l’ADN génomique, lorsque la membrane cellulaire est exposée au tampon d’extraction au
CTAB. Dans une concentration salique (NaCl) spécifique, le détergent forme un complexe insoluble
avec les acides nucléiques.
L’EDTA est un composant de chélation qui lie le magnésium, entre autres métaux. Le magnésium est un
cofacteur pour la DNAse. En liant le Mg à l’EDTA, l’activité de la DNAse présente est diminuée. La
combinaison Tris/HCl donne à la solution une capacité d’atténuation du pH (un pH faible ou un pH élevé
endommage l’ADN). Il est important de souligner qu’étant donné le risque de dégradation aisée des
acides nucléiques à ce stade de la purification, le temps écoulé entre l’homogénéisation de
l’échantillon et l’ajout de la solution tampon au CTAB devrait être limité. La purification de l’ADN est
réalisée dès que la cellule et les membranes de l’organelle (comme celles qui entourent les
mitochondries et les chloroplastes) sont séparées.
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C- Précipitation :
À ce stade final, l’acide nucléique est libéré du détergent. À cette fin, la solution aqueuse est tout
d’abord traitée à l’aide d’une solution de précipitation composée d’un mélange de CTAB et de NaCl à
concentration élevée (> 0,8 M NaCl). Le sel est indispensable à la formation d’un précipité d’acide
nucléique. L’acétate de sodium peut être préféré au NaCl pour sa capacité de tamponnage. Dans ces
conditions, le détergent, qui est plus soluble dans l’alcool que dans l’eau, peut être élué, tandis que
l’acide nucléique précipite. Le traitement successif par 70% d’éthanol permet une purification ou
élution supplémentaire des sels résiduels.
II- Méthodes de séquences :
1- Introduction :
Le séquençage de l’ADN consiste à déterminer la séquence nucléotidique d’un gène ou d’un fragment
de gêne, ce procédé repose sur la synthèse d’un brin d’ADN par une ADN polymérase.
La séquence d’ADN contient l’information nécessaire aux êtres vivants pour survivre et se reproduire.
La détermination de cette séquence est utile pour les recherches visant à savoir comment vivent les
organismes que pour des sujets appliqués. En médecine, elle peut être utilisée pour identifier,
diagnostiquer et potentiellement trouver des traitements à des maladies génétiques. En biologie,
l'étude des séquences d'ADN est devenue un outil important pour la classification des espèces.
Deux méthodes principales ont d’abord été utilisées : la méthode chimique de Maxam et Gilbert,
aujourd’hui pratiquement abandonnée, et surtout la méthode enzymatique de Sanger aux di
désoxynucléotides qui s’est généralisée en s’adaptant à l’évolution des outils de la génétique
moléculaire.
A- Méthode de Maxam et Gilbert :
1- Définition :
Cette méthode est basée sur une dégradation chimique de l'ADN et utilise les réactivités différentes
des quatre bases A, T, G et C, pour réaliser des coupures sélectives. En reconstituant l'ordre des
coupures, on peut remonter à la séquence des nucléotides de l'ADN correspondant.
Cette technique est basée sur la propriété de certains agents chimiques, l’hydrazine, le diméthyl
sulfate (DMS) et l’acide formique, de modifier les bases de l’ADN. Dans un second temps, la
pipéridine est ajoutée et « casse » les brins d’ADN au niveau des bases modifiées.
2- Procédure :
a- Séparation de brins :
Dénaturation d’un ADN double brin en simple brin en augmentant la température permettre la rupture
des liaisons hydrogène entre les bases nucléiques des deux chaînes complémentaires de l'ADN pour
obtention d’un ADN simple brin.
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2- Principe :
Southern décrivit la méthode consistant à détecter très spécifiquement des fragments d'ADN
transférés sur filtre par leur hybridation à des séquences identiques radioactives.
L'ADN purifié de cellules quelconques, par exemple de leucocytes circulants, est coupé en des sites
très spécifiques par des enzymes de restriction qui reconnaissent des séquences nucléotidiques
bien particulières, dispersées au hasard sur l’ADN. Une très grande variété de fragments est ainsi
produite, dont l'un (ou un tout petit nombre) correspond à une partie ou à la totalité du gène étudié.
Les fragments sont séparés selon leur taille par électrophorèse dans un gel d'agarose, puis
dénaturés par un traitement alcalin : le gel est immergé dans une solution de soude qui sépare les
deux brins d'ADN de chaque fragment. Les fragments, maintenant simples brins, sont transférés par
capillarité sur un filtre de nitrocellulose. Le filtre est alors incubé dans des conditions bien
déterminées avec des petits fragments d'ADN (ou parfois d'ARN), eux aussi dénaturés, de séquence
identique à celle d'une partie du fragment recherché ; ces fragments radioactifs sont appelés
«sonde». Les bases complémentaires forment alors des hybrides stables qui persistent après
lavages répétés du filtre pour éliminer toute trace de sonde radioactive non spécifiquement liée à une
séquence complémentaire.
Le ou les fragments correspondant au gène ou aux séquences intergéniques étudiés apparaît alors .en
autoradiographie sous la forme d'une bande radioactive dont la position dépend de la taille du
fragment qui migre d'autant plus vite qu'il est plus petit.
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B- Hybridation in situ :
1- Définition :
On appelle hybridation in situ (HIS) l'utilisation de sondes d'acides nucléiques pour mettre en évidence
et localiser, dans des cellules ou des tissus, des séquences d'acides nucléiques, complémentaires de
la sonde par leurs bases. L'HIS est un outil incomparable pour étudier l'expression des gènes.
Elle repose sur l'hybridation d'une sonde d'acide nucléique (ADN ou ARN) marquée avec une séquence
complémentaire d'acides nucléiques que l'on cherche à identifier et à localiser. L'HIS s'effectue sur
une coupe histologique de tissu, apportant ainsi des informations précises sur la localisation des
acides nucléiques étudiés.
Les sondes utilisées sont le plus souvent de l'ADN (double brin ou plus rarement monobrin) ou un
ARN-messager ou des oligonucléotides synthétiques. Le marquage des sondes peut être réalisé par
des isotopes radioactifs ou soit fluorescents (FISH) soit non-fluorescents comme la biotine.
En fonction de marquage de la sonde on distingue :
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C- Hybridation en solution :
1- Définition :
L’hybridation en phase liquide repose sur la formation d’hybrides ADN/ARN capturés sur des
microplaques recouvertes d’anticorps spécifiques. Une amplification du signal est ensuite réalisée à
l’aide d’anticorps couplés à la phosphatase alcaline. La détection de la réaction est effectuée par
chimiluminescence.
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2- Principe :
Il s’agit d’une hybridation en solution utilisant des sondes d’ARN reconnaissant plusieurs types de virus.
L’ADN des cellules est dénaturé au contact de la soude, puis hybridé avec un mélange de sondes d’ARN
spécifiques pour donner des molécules hybrides ADN/ARN. Ces derniers sont transférés dans une
microplaque et sont reconnus par des anticorps spécifiques et la révélation se fait par
chimioluminescence.
La radiation lumineuse qui est émise est mesurée en unités RLU (Relative Light Unit). Une intensité RLU
égale ou supérieure à la valeur du seuil critique indique la présence de séquences d’ADN viral dans
l’échantillon.
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V- Variantes de la PCR :
a- La PCR nichée (nested PCR) :
C’est une succession de réactions PCR effectuées afin d’amplifier spécifiquement une séquence, en
réalisant deux PCR successives dont le produit issu de la première PCR est de nouveau amplifié au
cours de la deuxième. L’intérêt majeur de cette deuxième amplification est d’augmenter la spécificité
de cette technique.
Deux couples d'amorces différents sont successivement utilisés dans cette technique :
un couple d'amorces externes qui permettent en premier lieu l’amplification d’un fragment
d'ADN cible, selon la méthode classique de la PCR.
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Les fragments d'ADN obtenus servent alors de matrice pour une seconde PCR.
un couple d'amorces internes qui servent à délimiter la région interne (ou nichée) du
fragment nucléotidique issu de la première amplification avec le premier couple d'amorces, et
donnera des fragments de taille inférieure à ceux obtenus avec la première amplification.
Les résultats de cette PCR doivent être interprétée avec précaution dans la mesure où cette méthode
associe deux PCR classiques successives et permet certes d'augmenter la spécificité ; cependant elle
est difficilement utilisable pour un usage de routine sur des grandes séries car elle nécessite
beaucoup de temps de manipulation et présente d’énormes risques de contaminations.
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c- La RT-PCR :
L’amplification in vitro ne concerne pas seulement l’ADN, l’ARN peut également faire l’objet
d’amplification. Cette dernière est désormais possible grâce à une réaction appelée la RT-PCR, pour
Reverse-transcriptase PCR, une technique permettant de réaliser une amplification à partir d’ARN.
Ce dernier doit passer par une étape préliminaire de transcription inverse au cours de laquelle l’ARN
sera transformé (transcrit) à partir d’une amorce en ADN complémentaire noté ADNc grâce à une
enzyme recombinante ADN polymérase ARN dépendante, également appelée transciptase inverse.
Dans un second temps, l’ADNc synthétisé est amplifié par PCR classique.
Si la technique de la RT-PCR ne présente pas de difficulté technique particulière, elle est, cependant,
rendue délicate par le caractère extrêmement labile de l’ARN, ainsi que la contamination possible des
échantillons d’ARN par de l’ADN, ce qui impose de prendre un certain nombre de précautions dans la
réalisation de l’analyse, surtout lorsque l’on souhaite l’utiliser pour le diagnostic clinique.
1- Les éléments réactionnels de la RT PCR :
L’ARN matrice
Deux types d’ARN matrice peuvent être utilisés en RT-PCR : l’ARN total ou les ARN messagers isolés :
1- L’ARN total :
L’ARN total est le mélange de tous les types d’ARN qui se trouvent dans la cellule : les ARN messagers
(3 à 5 % seulement de l’ARN Total), les ARN de transfert (ARNt), et les ARN ribosomiaux (ARNr). Il faut
noter aussi que la réaction de RT-PCR est limitée lorsqu’elle est réalisée à partir d’ARN total suite à
l’inhibition de la RT par les ARNt, ce qui peut poser problème en cas de cible très minoritaire.
2- Les ARN messagers :
L’obtention de l’ARNm se fait soit par extraction directe soit par passage de l’échantillon sur une
résine contenant des groupements polyT. Cette méthode permet d’augmenter la sensibilité de
l’analyse et éviter la contamination de l’échantillon par de l’ADN. Elle présente également quelques
inconvénients car nécessite un matériel couteux et une pratique complexe pour un rendement
relativement faible suite à l’élimination des ARNm dépourvus de polyA et partiellement dégradés.
L’enzyme : la transcriptase inverse
La majorité des RT commercialisées sont des RT recombinantes pour leur facilité de production
industrielle ainsi que pour la possibilité de sélectionner des clones ayant des mutations qui diminuent
leur activité enzymatique.
Propriétés de la Transcriptase reverse :
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Dépourvue d’activité RNAseH (RNAseH-) : elle dégrade le brin d’ARN au niveau des hétéroduplex
ARN/ADN formés avec les amorces ou le brin d’ADNc en cours de synthèse
Température élevée (> 42 °C et certaines peuvent attendre les 72°C) : cette température favorise la
rétro transcription des séquences contenant des structures secondaires (cas de l’ARN viral).
Haute affinité pour l’ARN : le substrat, dans ce cas l’ARN, doit présenter une affinité pour l’enzyme, de
ce fait le choix est orienté vers des RT isolées à partir de virus car elles auraient une affinité
supérieure par rapport aux autres RT.
Les amorces :
Amorces aléatoires :
Ce sont des séquences de 6 ou 8 nucléotides (généralement hexamère mais les hectomètres sont
utilisés dans le cas de rétro transcription à température élevée) synthétisées aléatoirement. Ces
amorces se fixent sur les ARN matrices présents de façon aléatoire.
Vue la polyvalence que confère ce type d’amorçage, il est largement utilisé pour synthétiser l’ADNc à
partir d’ARNm fragmentés, d’ARN riches en structures secondaires, et dans l’amplification de
plusieurs cibles à partir de la même préparation d’ADNc. La concentration des amorces aléatoires
dépend de la longueur du brin synthétisé, car cette dernière est inversement proportionnelle à la
concentration des amorces.
Les inhibiteurs de RNAses :
Pour protéger l’ARN de la dégradation, des inhibiteurs des enzymes RNases sont commercialisés et
dont la composition est souvent inconnue, ce qui rend le choix plutôt difficile.
Mélange de désoxynucléotides (dNTP) :
C’est le mélange de 4 types de nucléotides, dATP, dTTP, dCTP, dGTP (similaire à la PCR classique)
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