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Le porte-à-faux
Imaginaire de l’apesanteur dans
l’architecture contemporaine
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Le porte-à-faux : imaginaire de l’apesanteur dans l’architecture contemporaine.
Sommaire
Avant-propos ......................................................................................................................... 4
Introduction .......................................................................................................................... 5
I. Relation gravitaire au sol ........................................................................................... 8
1) La verticale et les horizontales ................................................................................................... 8
2) Abstraction du sol ..................................................................................................................... 10
3) L’exaltation de l’horizontale ..................................................................................................... 14
La Fallingwater house .................................................................................................................. 14
MAXXI .......................................................................................................................................... 18
II. Rapport à la ville ...................................................................................................... 22
1) Une posture ancienne ............................................................................................................... 22
Whitney Museum .......................................................................................................................... 23
Projet d’extension du Whitney Museum ................................................................................... 25
2) Condenser l’emprise, densifier le ciel...................................................................................... 25
WOZOCO’s 100 .......................................................................................................................... 27
3) Faire signe ................................................................................................................................... 30
Collège naval.................................................................................................................................. 30
III. Mutation technologique et esthétique .................................................................... 34
1) Solutions constructives ............................................................................................................. 34
2) Exhibition des forces ................................................................................................................ 35
Milstein Hall .................................................................................................................................. 35
L’extension de l’école Buffon ..................................................................................................... 36
3) Effacement des moyens ............................................................................................................ 39
VitraHaus ....................................................................................................................................... 39
Conclusion .......................................................................................................................... 43
Bibliographie ...................................................................................................................... 44
Glossaire .............................................................................................................................. 47
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MEMOIRE - Jérôme Boussin – 2011/2012
Avant-propos
Le mémoire d’architecture est pour moi l’occasion d’approfondir un questionnement sur
le sens de l’architecture. Le temps dévolu à cet exercice, permettant de développer une
problématique et de structurer une réflexion, manque bien souvent dans les autres formes
d’exercices proposés durant le cursus. Je souhaite donc mettre à profit ce temps pour découvrir,
aborder, explorer les aspects aussi simples et fondamentaux que les dimensions horizontales et
verticales de l’architecture par le biais du porte-à-faux*.
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Le porte-à-faux : imaginaire de l’apesanteur dans l’architecture contemporaine.
Introduction
« C’est quelque chose qui va vous soutenir, vous supporter. Un porte-à-faux pourrait être aussi une main
tendue, une aile. Les branches d’un arbre sont un porte-à-faux. Ce n’est pas une forme étrange, mais une forme
fortement reliée à la manière dont la nature travaille. »
(CALATRAVA, 2004)
Si Calatrava s’inspire de la nature pour fabriquer ses formes élancées, le porte-à-faux n’en
reste pas moins un élément de langage de l’architecture moderne et contemporaine parmi ceux
qui provoquent le plus d’étonnement. En mettant des charges à distance, des masses en
lévitation, des plans horizontaux sans verticale, porter à faux (c'est-à-dire sans support
intermédiaire) revient à défier les lois de la gravité. Les porte-à-faux évoquent également
l’élévation du terrain de l’action de l’homme par delà la sécurité du sol commun, une
démonstration de puissance de l’horizontalité. Plein et vide, légèreté et poids, autonomie et
dépendance, verticale et horizontale, instabilité et équilibre se situent au cœur des
questionnements de l’homme, et peuvent se matérialiser et s’exprimer dans l’architecture.
Evoquée dés l’antiquité, la posture en console* est largement fustigée et décrite comme
contraire à la nature par Vitruve dans son chapitre dédié à la solidité des édifices (PERRAULT,
1837). Plein sur plein, vide sur vide. Chez les anciens le beau étant associé à la réalisation d’un
ordre, tout ce qui déroge au règne de la mesure et de l’harmonie doit être banni. Sans remonter
aussi loin dans le temps, Auguste Perret n’hésitait pas à faire remarquer que « la vue de
l’effort fatigue » (GARGIANI, 1994). Celui-ci plaidait ainsi pour une architecture classique au point
de masquer partiellement la structure de ses œuvres afin de n’en laisser apparaitre que l’évidence
d’une descente de charges classique. « Car le but de l’art n’est pas de nous étonner, ni de nous émouvoir.
L’étonnement, l’émotion sont des chocs sans durée, des sentiments contingents, anecdotiques. L’ultime but de l’art
est de nous conduire dialectiquement de satisfaction en satisfaction, par delà l’admiration, jusqu’à la sereine
délectation » (PERRET, 1952).
A l’Ecole des beaux-arts, un projet n’était jugé que sous la forme de trois dessins
complémentaires, nécessaires et suffisants : le plan, la coupe et l’élévation. Par simplification,
certains auteurs feront correspondre chacune de ces représentations avec l’un des paramètres
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Ces défis à la gravité impliquent de solides structures qui témoignent souvent d’une étroite
coopération entre architectes et ingénieurs car elles sollicitent la matière dans ses derniers
retranchements, que ces structures soient visible ou non. Structures ultraperformantes et
« peaux » légères, permettent de donner l’illusion de poids à un volume creux. Il ne s’agit plus
dans ce cas de faire corps avec le système constructif et d’utiliser celui-ci comme générateur
fondamental d’espace, mais de l’utiliser comme un moyen d’atteindre l’effet recherché. Ce
dispositif ne produit cependant essentiellement son effet que depuis l’extérieur de l’édifice.
L’effacement des moyens structurels mis en œuvre tend à donner la priorité à l’apparence
extérieure du bâtiment.
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« Comme le fil à plomb est l’indice de la gravité, c’est-à-dire de la chute des corps, l’horizon dégagé est la
ligne de niveau de leur projection outre monde » (VIRILIO, 2004).
Parmi le nombre infini de directions suivant lesquelles nous pouvons nous mouvoir dans
l’espace tridimensionnel, la verticale se singularise par l’entière soumission de notre espace
terrestre à l’attraction gravitationnelle. Géométriquement, les trois coordonnées du système
cartésien de l’espace sont d’importance égale, mais la verticale se distingue de toutes les autres
directions contenues dans le plan horizontal du sol. Cette asymétrie de l’espace assimile
essentiellement l’existence à la verticalité. Tout comme il faut se dresser pour exister, l’homme n’a
de cesse d’édifier (ARNHEIM, 1977). Comme le souligne Calatrava (page 5), l’analogie entre le
porte-à-faux et l’arbre est assez évidente. Le tronc d’un arbre qui se développe par accroissement
dans toutes les directions est le prototype de la forme dans l’espace gravitationnel. Et c’est
certainement en cela qu’un porte-à-faux interroge ces dimensions fondamentales. En s’éloignant
de l’axe du vecteur de la pesanteur qui le tire inexorablement vers le centre de la terre, le porte-à-
faux adopte un comportement singulier qui le distingue du reste du bâtiment par son
indépendance supposé aux lois qui régissent toutes constructions, comme s’il refusait
l’aplatissement archaïque sur le sol. Variations sur le contact avec le sol, ces figures en équilibre
questionnent l’horizon, dynamise le territoire monotone, ou se fichent à l’horizontale dans les
pentes escarpées. Ce dispositif agit sur nos perceptions jusqu’à l’étonnement lorsque le porte-à-
faux est volontairement poussé à l’extrême. (LORIERS, 2004).
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Fig. 2 - House N, Sharon Neuman Architects & Oded Stern-Meiraz, Yehuda, Israel, 2008.
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2) Abstraction du sol
Avec le développement des techniques constructives permettant de jouer avec les lois
élémentaires, la dynamique des formes engendrées par les porte-à-faux ôte au sol sa fonction
d’assise fondamentale. Si les volumes d’un bâtiment ne reposent pas tous sur le sol, un certain
nombre d’infrastructures cachées sous cette surface sont indispensables à la statique globale de
l’édifice. Le sol devient la surface sous laquelle se joue l’invisibilité de l’ancrage des masses
(LORIERS, 2004).
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« Les différentes cellules d’espaces (les volumes, les balcons, etc.) se développent excentriquement, du centre
à la périphérie du cube, par quoi les dimensions de hauteur, de largeur, de profondeur, de temps, reçoivent une
nouvelle expression plastique » (VAN DOESBOURG, 1925). Cette composition « périphérique », à
laquelle est attaché un principe lévitationnel s’oppose à la composition concentrique
traditionnelle, à laquelle est attaché un principe gravitationnel (LUCAN, 2009).
Fig. 4 - Maison particulière, Theo Van Doesburg et Cornelis Van Eesteren, 1923
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plus d’un recours à une technique de pointe qu’à un réel emprunt esthétique au courant abstrait
(FRAMPTON, 2006). Cette volonté de secouer l’espace, comme l’ont pu être les arts durant le
XXe siècle, en s’émancipant des codes traditionnels fait émerger une nouvelle esthétique.
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sommet de leur art, architectes et ingénieurs parviennent à maintenir au-dessus de nos têtes ces
« enclumes célestes » que sont devenus ces projets à peine arrimés au sol devenu superflu.
Superstructure à la Piranèse ou, comme Friedman le suggérait, dans laquelle le niveau zéro
n'existe plus, s'étant dissout dans une présence multiple et simultanée de niveaux. Une ville où La
place devient un espace vide ou Pôle d’échange multimodale, le parc est désormais un
empilement d'espaces publics la rue est devenue une connexion d'itinéraires prolongée par des
ascenseurs, des rampes et des escalators... Dans ce monde, la qualité spatiale n'est plus traduite en
morphologie ou géométrie, mais en diversité et proximité. Peu importe alors où se trouve le
niveau zéro, puisqu'il existe en même temps à plusieurs altitudes. La différence entre ce qui se
trouve au-dessous ou au-dessus du sol ne s'applique plus.
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3) L’exaltation de l’horizontale
La Fallingwater house
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le bâtiment risque de s’effondrer. Il est décidé en 1996 de consolider l’édifice. Avant d’entamer
tous travaux, les poutres, les sols et les parapets sont sondés par radar ultrasons et détection
magnétique à haute résolution. Il apparaît qu’il n’existe qu’un moyen de pérenniser le chef-
d’œuvre de Wright sans modifier son aspect extérieur : la précontrainte par post-tension des
poutres principales. Les poutres maîtresses en béton ont été percées dans toute leur longueur afin
d’y glisser des câbles d’acier qui ont été ensuite tendus pour redresser et rigidifier la structure
(COURGE, 2011). Lynda Waggoner, la conservatrice de la Fallingwater rappelle comme pour
excuser le génie irascible et têtu que : « Wright poussait à la limite une technologie, le béton armé, et le
concept du porte-à-faux, qui n'avaient jamais été utilisés dans la construction d'une maison privée avant
Fallingwater ».
Fig. 7 - Fallingwater house, Frank Lloyd Wright, Mill run, Pennsylvanie, 1936
Ces larges porte-à-faux mis en évidence par la coupe (Fig. 8) continueront d’enchanter les
visiteurs de la maison en symbolisant la liberté. Cette liberté est acquise par l’apparente libre
superposition de plans parallèles au sol. Plans de l’action de l’homme nullement entravée par
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aucun obstacle et qui semblent en mouvement autour de leur ancrage. Constitué à l’arrière de la
maison par de grands murs de pierres issues d’une carrière proche du site, l’assemblage des
ancrages rappelle également les strates telluriques présent sur le site creusé par la rivière (MAC
CARTER, 1994). Si la terre reste le support de l’homme, celui-ci revendique sa liberté en tentant
de s’affranchir de la gravité.
De l’intérieur, les plans horizontaux projette le regard vers l’extérieur de la maison mais
l’on ne perçoit que les arbres. Les garde-corps en béton armé (Fig. 9), tel l’horizon artificiel d’un
cockpit auquel se réfère le pilote coupé de tout repère, empêche la vue du sol.
En flottant ainsi au-dessus de la rivière, la tête dans les arbres, le lien avec le sol n’est ici ni
visuel, ni physique. Il est purement symbolique. Au lieu de poster la maison en face du spectacle
de la rivière cheminant entre les rochers, le génie de l’architecte a été de faire planer la maison et
ses habitants au dessus de son environnement. Les habitants de cette maison ne sont plus
simplement spectateurs de la nature mais des éléments à part entière de celle-ci. L’exaltation du
plan horizontal, mis en exergue par les porte-à-faux et illustrant la relation privilégiée de l’homme
avec la nature chère à Wright, passe par l’abstraction du sol.
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Le porte-à-faux : imaginaire de l’apesanteur dans l’architecture contemporaine.
Pour Wright, le principe du porte-à-faux, tel qu’il est adopté ici, est potentiellement
porteur d’une nouvelle esthétique. Pour illustrer celle-ci avec une image familière, il évoque le
garçon de café et son plateau porté à bout de bras : « […] pourquoi ne pas porter les planchers comme un
garçon de café porte son plateau, au bout de son bras levé, et posé, au centre, sur ces doigts – la charge étant placé
en équilibre ? Tous les supports seraient ainsi contrés sous les dalles des planchers, au lieu que les dalles fussent
posées sur les murs, à l’extrémité, comme cela se fait généralement. » (WRIGHT, 1998) . L’architecte
développe ici un nouveau système qui donne aux éléments architecturaux de nouvelles
significations. Le mur n’est plus un mur traditionnel qui doit nécessairement porter. Il est devenu
un écran, la paroi d’une boite, une clôture de l’espace ou bien encore une protection contre les
agressions extérieures. « C’est en ce sens, dit-il, que je travaillais à l’élimination du mur comme mur pour
l’amener à la fonction d’écran, comme moyen d’ouvrir l’espace […] ». Wright est un des premiers architectes
à introduire la notion de « plan ouvert », une ouverture de l’espace qui se fait au profit du plan
horizontale et de la fluidité spatiale (spatial flow).
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MAXXI
Le Musée d’Art moderne du XXIe siècle (MAXXI) conçu par Zaha Hadid architects et
Patrick Schumacher représente la nouvelle attraction de Rome. Comme d’habitude chez
l’architecte, l’apparente complexité formelle est prétexte à une exaltation fluide de l’espace, à
travers jeux de lumières et de matières. Reprise des flux et des axes du tissu urbain existant pour y
superposer de nouveaux flux (Fig. 10). Des axes que l’architecture enlace, rappelle et transforme
pour donner corps à ce musée. La description du projet par l’architecte est éclairante : « En
entrelaçant sa circulation au contexte urbain, le bâtiment partage sa dimension publique avec la ville, superposant
les cheminement à l’espace ouvert. En dehors de cette relation circulatoire, les éléments architecturaux s’alignent
géométriquement avec les trames urbaines qui se rejoignent sur le site. » (JODIDIO, 2009). Fluidité,
contamination, transmutation, qui tente d’assurer la continuité entre intérieur et extérieur.
Si l’ensemble des galeries suivent 4 axes majeurs issus du contexte urbain, le volume
culminant en porte-à-faux a l’exclusivité d’un de ces axes. Surplombant l’esplanade et pointant
l’angle tronqué du site, il annonce sans complexe l’importance de sa posture.
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Pour atteindre le hall, il faut passer sous l’enceinte du bâtiment qui marque insidieusement
cette limite sans gêner le mouvement. Un corps de béton brut soulevé du sol, superposant des
porte-à-faux spectaculaires repris par de rares faisceaux de poteaux acier auxquels l’architecte
nous a déjà habitué (Fig. 11). Le message est clair, c’est un voyage en apesanteur qui attend le
visiteur.
La structure est réduite à l’utilisation de murs porteurs en béton banché, tantôt droits,
tantôt obliques, qui guident eux aussi la déambulation et libèrent l’intérieur du musée de tout
poteau. Le MAXXI n’a pas de peau, son béton soyeux est à la fois sa structure et son épiderme.
L’ensemble s’étale horizontalement sur près de 220 mètres, occupant l’ensemble du site en L sans
chercher à dominer l’environnement.
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terme, concrétisé par un espace très lumineux en porte-à-faux : un aquarium panoramique qui
offre un promontoire sur Rome. L’idée du mouvement à travers l’espace est essentielle au
concept de cette réalisation. Tout en offrant une riche palette de potentialité au conservateur, le
cheminement à travers le musée est une trajectoire à travers des ambiances diverses, des vues
filtrées et des atmosphères lumineuses différenciées.
Comme une histoire qui suspendrait son dénouement à son point culminant, l’édifice
choisi le porte-à-faux pour interrompre le cheminement entrepris plus bas et renouer
visuellement avec l’espace public, sa propre trame, et ses propres flux (Fig. 13). Le MAXXI
rejette l'idée d’un bâtiment "fermé" en faveur d'une dimension plus large qui prolonge les espaces
intérieurs vers les espaces extérieurs autour de l’édifice, ouvert au voisinage environnent. Son
volume en porte-à-faux, annonce ou rappelle de façon schématique, tel un logotype, la
composition même du musée : une longue gallérie qui s’enlace sur elle-même pour ne s’achever
que coupée à vif au dessus du vide. La boucle est bouclée au dessus même de l’endroit où elle
avait commencée, au terme d’une aventure architecturale en orbite autour des choses, sans jamais
en toucher le cœur. Si les cheminements éloignent de « l’objet » et refusent la sanctification de
l’œuvre d’art, c’est pour aller vers des domaines d’associations multiples qui anticipent la nécessité
de changement, en reliant et projetant l’espace muséale dans la ville (Fig. 14).
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Ce qui peut nous intéresser ici, c’est la structure de pensée ayant donné cette expression
formelle. Une certaine logique du tâtonnement dont découle cet urbanisme fait d’accumulations
étonnantes, non seulement agencées les unes à côté des autres mais aussi les unes sur les autres,
les unes dans l’autres. Dans un contexte non plus fermé mais cette fois totalement ouvert et sans
limite, la ville contemporaine semble vouloir renouer avec la tentation de surplomber l’espace
public.
Whitney Museum
Né en Hongrie en 1902, Marcel Breuer s’est formé au Bauhaus et son « art total ». C’est
certainement la raison pour laquelle il est autant connu pour ses meubles que ses constructions,
qui vont de la maison à structure légère préfabriqué à la plus monumentale architecture. Avec le
musée Whitney Breuer signe un retour à la masse, un anti « less is more » (Fig. 16). Pendant que
Mies van der Rohe, le grand maître du verre et de l’acier, développe son style qui deviendra
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international, Breuer utilise le béton pour exprimer sa fibre sculpturale. Les réalisations de
l’ingénieur italien Pier Luigi Nervi l’ont convaincu du potentiel de ce matériau (REMMELE,
2003).
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Le Projet de OMA pour l’extension du Whitney Museum se penche, se tord, se dresse au-
dessus la pyramide inversée de Breuer (Fig. 18). Si ce projet ne verra pas le jour, l’hommage à
Breuer et à ses porte-à-faux est évident. Cette figure complexe résout pourtant l’essentiel des
problèmes posés : voisiner une icône architecturale, renouveler le statut du musée et doubler la
surface d’exposition sur une surface au sol réduite à l’extrême. En superposant ici 3 entités
hétéroclites (1 Breuer + 1 immeuble classé + 1 OMA), Koolhaas joue avec les règles du jeu
urbain dictées dans New York délire (KOOLHAAS, 1978). Le porte-à-faux illustre ici, au-delà la
figure du déséquilibre, la méga-architecture de la densité dont OMA est si friand.
Fig. 18 - Projet pour l'extension du Whitney Museum, OMA, Rem Koolhaas, 2001
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WOZOCO’s 100
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La structure principale en béton est 8cm plus épaisse qu’il n’aurait été structurellement
nécessaire pour améliorer l’isolation phonique. Ce surplus de matière permet également de
maintenir les éléments métalliques auxquelles sont accrochées les structures en console des
appartements suspendus, sans avoir à faire peser une charge supplémentaire sur les murs porteurs
(Fig. 21). En restreignant le cloisonnement des appartements de la façade sud, il a été possible
d’économiser de 7 à 8 pourcents la surface, ce qui s’est avéré suffisant pour financer les 50
pourcents de surcout des unités en porte-à-faux.
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Alors que le bardage extérieur de l’édifice ne laisse pas entrevoir l’étendue des forces en
action, l’intérieur des appartements suspendus est quant à lui fortement marqué par la présence
de structures métalliques coffrées au point de pouvoir donner l’impression de vivre dans une grue
(Fig. 22)… Quel que soit la véracité des contraintes ayant conduit à l’emploi décrit comme
« évident » du porte-à-faux (les architectes ayant un don naturel pour les explications à
posteriori…), c’est la posture des concepteurs qui nous intéresse ici. L’aspect héroïque ou
sculptural du porte-à-faux n’est pas ici mis en avant. L’emploi de cette spectaculaire structure est
présenté comme la conséquence d’un contexte urbain et juridique.
MVRDV développe avec ce projet un prototype de densification original dont le but est
d’augmenter les surfaces habitables correctement orientées, tout en laissant le sol intact et en
renouvelant l’image de l’habitat social. Une solution qu’ils proposent de généraliser, y compris
aux immeubles existant pour notamment adapter les vieux centres urbains aux exigences
contemporaines. Dans Farmax (MVRDV, 1998), ils préconisent une planification urbaine en 3D.
« Remplacer la planification en deux dimensions » afin de « générer une véritable densification ». Cela implique
pour eux une ville qui n'est pas seulement devant, derrière ou à côté de vous, mais aussi au-dessus
et au-dessous. Seule existe la simultanéité, dans un monde où la densité génère une « culture de la
congestion » décrite par Rem Koolhaas dans New York Délire (KOOLHAAS, 1978).
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3) Faire signe
S’il ne s’agit que d’inviter le consommateur d’espace au vertige des aplombs, des empilements
décalés, des obliques en équilibre, on n’en restera certainement qu’à des considérations
esthétiques. Les tendances sculpturales décelables dans la mise en forme de certains programmes
architecturaux, en particulier les multiples usages du porte-à-faux, sont à appréhender dans une
problématique générale de reconquête du territoire urbain. S'ils empruntent une part de leurs
significations à ces précédents modernes, les porte-à-faux contemporains trouvent d'abord leurs
raisons dans la résistance qu'ils opposent au territoire urbain et à son isotropie* croissante. Le
mode d’engendrement de l’espace urbain ne fonctionne plus de manière organique, mais par
juxtaposition brutale de projets aux éléments programmatiques divers sur un territoire étalé et
dilaté. Il devient alors nécessaire pour l’objet architecturale de faire signe pour exister et de
développer un rapport affirmé au territoire (ADAM, 2009). La nécessité de s’émanciper des
contraintes traditionnelles, d’une vérité unique, trouve dans l’utilisation contemporaine du porte-
à-faux un champ d’expression. Tout n’est évidemment pas si évident car, dans nombre
d’expériences récentes, on a l’impression d’assister à des recherches formelles dans lesquelles il
est souvent difficile de trouver un sens. Une nouvelle tyrannie de l’innovation à tout crin. Il
semble que la règle soit : « Que peut-on inventer pour se faire connaître ? ». Bien sur, il faut
obtenir des commandes et il y a peu de chance que cela change. Même les plus grands
succombent à la séduction de l’image, de l’émergence anecdotique. L’architecture aura-t-elle la
force de résister au combat marketing que se livrent métropoles et compagnies mondialisées ? À
moins qu’un sursaut du niveau culturel de nos décideurs leur fasse prendre subitement
conscience que nous sommes sortis du XXe siècle… Il y a fort heureusement des cas où la
nécessité de se faire valoir entre en résonnance avec le programme et le contexte du projet.
Collège naval
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Le porte-à-faux : imaginaire de l’apesanteur dans l’architecture contemporaine.
Le volume affuté et sinueux offre une icône verticale à ce projet. Cette forme en périscope
induit naturellement une forte directionnalitée au bâtiment. Tel un phare, la morphologie de
l’édifice semble d’avantage s’adresser au grand large et aux bateaux qui en viennent qu’aux élèves
qui le fréquentent quotidiennement (Fig. 25). Alors qu’au rez-de-chaussée, ce phénomène
souligne le rapport de proximité avec l’eau du premier auditorium grâce à une immense ouverture
vitrée fait face à la Meuse, au dernier étage, la spectaculaire salle de conférence en porte-à-faux
accompagne le flux vers la mer du Nord. Les deux aboutissements, immenses orifices au cadre
blanc, contiennent les deux amphithéâtres du complexe éducationnel. Ainsi, ces deux lieux
d’enseignement s’ouvrent sur l’intense activité portuaire de Rotterdam, la matière même de cet
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établissement spécialisé. Les étudiants ont depuis leurs locaux d’enseignement une vue
magnifique sur leur futur lieu de travail (VAN DEN HEUVEL, 2006).
La structure d’acier de l’auditorium en porte-à-faux a d’abord été assemblée sur le site puis
hissée en haut de la tour de béton pour y être arrimée. Le renversement du volume en sailli est ici
encore contrebalancé par le poids du reste de l’édifice. Pour camoufler ce subterfuge, l’ensemble
est recouvert de panneaux aluminiums qui donnent au bâtiment un air de pile de containers prêts
à être embarqués (GANDOLFI, 2005)
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l’on nomme effort tranchant qui correspond à la charge de la poutre. L’encastrement de la poutre
en porte-à-faux doit donc être conçu pour transmettre au reste du bâtiment un moment de
renversement et l’effort tranchant. Pour répondre à ce double objectif, l’architecte dispose de
multiples solutions constructives, dans lesquelles on peut distinguer deux attitudes possibles face
à l’utilisation architecturale de la structure. Elles transcrivent des effets biens différents.
« Un espace n’en est pas un tant qu’on n’aperçoit pas comment il est créé. »
Dans la lignée constructive, la puissance de la structure mis en œuvre pour soulever les
masses dans le vide peut se révéler, avec par exemple l’emploi de poutres treillis ou Vierendeel*, en
acier ou en béton, à l’échelle démesurée et pouvant elle-même devenir un espace habité, évoquant
une esthétique largement inspirés de l’ouvrage d’art (Fig. 22). Ce type de dispositif aura plutôt
tendance à mettre en valeur la structure et par la même révéler l’étendu des forces mis en jeu pour
réaliser l’architecture en porte-à-faux.
Milstein Hall
Le projet de Rem Koolhass pour Milstein Hall, la faculté d'art, d'architecture et de planification
urbaine (AAP) de Cornell University propose une extension de 43 000 m2 (Fig. 28). Situé au nord
du campus, Milstein Hall forme la face arrière du Quarré des Arts. Le projet propose une vaste
boite horizontale à la structure expressive, qui relie différents bâtiments du campus et passe au
dessus d'une avenue. Il s’agit d’une énorme plateforme multi-programmatique reliant les
bâtiments existant et déborde en porte-à-faux au-delà de ses limites. Cette position établit une
relation urbaine particulière que l’on peut rapprocher des exemples proposés plus haut et
présentant une posture similaire vis-à-vis de l’espace public. Mais ce qui nous intéressera ici, c’est
plutôt l’expressivité de la structure mis en œuvre.
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Fig. 28 - Milstein Hall de la Cornell University, OMA, Ithaca, New York USA, 2011.
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projet tient moins à la performance d’ingénieur qu’au fait que le bâtiment s’encastre dans un
volume végétal, « c’est une construction dans les arbres, un porte-à-faux qui porte des feuilles » (Fig. 30 et Fig.
30Fig. 31). L’analogie entre le porte-à-faux et la façon de croitre des arbres est évidente. Le
mimétisme se retrouve également dans le dessin du garde-corps fait d’un entrelacs métallique se
mariant à la ramure des arbres voisins (Fig. 32).
Coté technique, les poutres forment une arborescence qui se mêle à celle des arbres
adjacents. Leurs membrures, de sections aléatoires, évoquent un dessin d’enfant. La performance
a été étudiée par Nick Green, du bureau YRM. L’ingénieur britannique avait pour mission de ne
rien changer au dessin, « Juste d’épaissir les barres, confirme Edouard François. Tout est porteur, comme
une arborescence. » (RAMBERT, 1999). Une sophistication technique à peine soupçonnable. Les
fragments et matériaux d’origine divers sont arrangés et recomposés, croisés et empilés pour
donner vie à une nouvelle génération d’artefacts hybrides réconciliant l’esprit constructif avec la
sensualité. Comme le souligne Duncan Lewis, cette légèreté n’est rendu possible que par un
arrimage lourd assurant la stabilité du porte-à-faux au renversement, et qui a d’ailleurs engouffré
une bonne partie du budget de ce projet. Le calcul de la structure enchevêtrée qui constitue la
poutre en porte-à-faux n’a quant à lui posé aucun problème particulier (LEWIS, 1999). Il faut en
effet que l’ouvrage stabilisateur (ici la partie de l’extension reposant sur le bâtiment mère) soit
d’un poids propre sensiblement plus important que celui en porte-à-faux.
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MEMOIRE - Jérôme Boussin – 2011/2012
Le lien au sol n’est assuré que par le biais du végétal. Le projet ne renie pas la gravité mais
prétend, sous licence poétique, s’en remettre aux arbres pour assurer sa tenue. Porteuse
d’imaginaire, cette architecture qui a fait hurler certains parents ravit les enfants. Cette
monumentale cabane dans les arbres concrétise en effet le jeu primordial et quasi-inné de tout
enfant. Le porte-à-faux sert ici à sortir l’édifice des convenances pour en faire ce que Michel
Foucault nommait une hétérotopie. Un « espace autre » qui, bien que concret, héberge
l’imaginaire : une école comme une cabane d’enfant perchée dans les arbres (GUEPRATTE,
2008). Le jeu est ici de placer l’individu dans une situation qui suppose un rapport avec le monde
différent de celui qui est habituel dans la vie sociale « normale ». En jouant avec les stéréotypes et
les connotations naturalistes dans un environnement lesté de massives barres ou de tours trop
banales, L’architecte fait planer un instant de poésie.
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Le porte-à-faux : imaginaire de l’apesanteur dans l’architecture contemporaine.
VitraHaus
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& de Meuron (Fig. 33). En superposant 7 volumes extrudés à partir de la forme archétypique de
la maison à deux pans (sorte de longère ?) de toiture inclinés, les architectes Bâlois jouent à un
surprenant mikado sur le même site que le design muséum de Frank Gehry et autres Ando, Sizza,
Hadid... Vitra a vraisemblablement décidé de collectionner des objets architecturaux signés par les
stars de l’architecture contemporaine.
Le concept consiste à projeter dans le vide des segments de bâtiments considérables. Les
porte-à-faux, pouvant aller jusqu’à 15 mètres, sont contrebalancés par leurs pendants de l’autre
côté du noyau central sur lequel le mikado prend appui (MAGROU, 2011). Les « tubes » de
béton au format divers se comportent telles des poutres qui prennent appui les uns sur les autres.
La forme pure et familière du profil ainsi que l’empilement ludique de la composition confèrent à
l’ensemble une magie indéniable. D’autant plus que cette apparente simplicité formelle révèle en
réalité une silhouette sans cesse changeante. C’est effectivement la façon dont sont agencées ces
formes simples qui génère la complexité du projet (Fig. 35). Une sorte de réponse au Vitra design
Museum de Ghery ? A l’intérieur, on ne perçoit plus l’empilement des « tubes », encore moins la
complexité de la descente des charges. Au fil de sa déambulation dans l’édifice, le visiteur explore
le paysage environnant au travers les ouvertures situées sur le pignon des « maisons » (Fig. 34). La
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Le porte-à-faux : imaginaire de l’apesanteur dans l’architecture contemporaine.
VitraHaus propose ainsi un savant panoptique des paysages alentours : la colline de Tüllingen, à
l’est, la Forêt Noire, au nord, les Vosges et le Rhin, à l’ouest, la silhouette des tours de la ville de
Bâle, au sud. Cette découverte, systématiquement soulignée par un porte-à-faux, fait partie de
l’expérience physique de ce bâtiment (POY, 2010).
Avec des épaisseurs de béton quasi égales sur toutes les faces (25 cm pour les murs, 26 cm
pour les dalles, 30 cm pour certains pans inclinés et jusqu’à 45 cm pour certains murs renforcés),
celles-ci jouent toutes un rôle structurel. Les charges verticales et horizontales se répartissent
indistinctement dans toutes les composantes de l’édifice. La rigidité de chaque « tube » permet
leurs projections horizontales dans le vide, l’extrusion de chaque « maison » étant poursuivie par
les échappées visuelles. Ce caractère n’est pas sans rappeler la Fallingwater house de F.L. Wright
qui met le porte-à-faux pour étirer l’horizontal, à la conquête visuelle du paysage environnant
(WEIL, 2004).
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MEMOIRE - Jérôme Boussin – 2011/2012
Toutefois, les seuils de tolérance sont parfois critiques, notamment dans les parties en
console. Les ingénieurs se sont donc évertués à minimiser les vibrations aux extrémités afin que
leurs légères perceptions n’incommodent pas les usagers. Cet empilement d’apparence simple
s’avère être en fait un véritable tour de force dont le secret réside ici encore dans la collaboration
entre architectes et ingénieurs dès la phase d’esquisse. L’ossature complexe se confond avec
l’architecture, au même titre qu’un véritable ouvrage d’art, sans alourdir le concept initial et sans
que cela apparaisse.
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Le porte-à-faux : imaginaire de l’apesanteur dans l’architecture contemporaine.
Conclusion
L’architecture moderne exprimait déjà avec le porte-à-faux cette idée de décollement, ce
refus de la gravité reléguant le sol à un rôle secondaire. Cette posture triomphante et
libéralisatrice traduit la pensée des modernes du refus de l’ordre établi pour une architecture
nouvelle allant dans le sens de l’histoire et du progrès.
« On peut retrouver le plaisir comme catégorie fondamentale de l’architecture (…). L’architecture peut
alors devenir un art vivant, un art de la vie.» (FAREL, 1991).
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MEMOIRE - Jérôme Boussin – 2011/2012
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Le porte-à-faux : imaginaire de l’apesanteur dans l’architecture contemporaine.
Glossaire
5ème façade, n. f. La hauteur des édifices modernes a multiplié les vues plongeantes sur les
bâtiments moins hauts, rendant visible une surface souvent traités avec peu d’égard. Considérant
le nouveau conteste urbain contemporain, le concept de la 5ème façade se propose de porter la
même attention à la toiture qu’aux autres façades (généralement quatre) de l’édifice.
Cantilever, adj. et n. m. (1883 ; empr. A l’angl. Cantilever, de cant « rebord » et lever « levier »).
Qui est suspendu en porte-à-faux (REY, 2005).
Console, n. f. En architecture, une console est une pièce servant de support à un balcon ou à un
élément en saillie par rapport à la façade. La console se distingue du corbeau par ses dimensions
plus grandes elle est donc généralement constituée de plusieurs pierres, au contraire du corbeau.
Corbeau, n. m. C’est un élément saillant d'un mur. Il permet de soutenir une poutre en structure
intérieure, une corniche ou autre avant-corps en structure extérieure. Son nom vient de l'animal
qui se perche en haut de mur.
Encorbellement, n. m. Position d’une construction en saillie du plan vertical d’un mur, soutenue
en porte-à-faux par un assemblage de corbeaux ou de consoles.
Poutre Vierendeel, n. f. Ou poutre échelle, est une poutre constituée de deux membrures
continues reliées par des montants verticaux encastrés et formant ainsi un réseau à mailles
carrées.
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