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2014/2017 Livret de
Présentation
BAHAM
Bernard SOBKOWIAK
AMI/OIMC
Présentation BAHAM
BAHAM est un village de l'ouest Cameroun, en 'pays' Bamiléké.
Situation Géographique
Pa Hom (venant de l’expression Pa Hom meu dye qui signifie : les gens qui enfermèrent un homme
dans une case sans porte) est le chef‐lieu du département des Hauts‐Plateaux, dans la région de l'Ouest
du Cameroun.
La langue parlée est le baham, variante du ghomálá' qui appartient à la famille des langues bamiléké.
Baham est aussi une chefferie traditionnelle Bamiléké, située à 250 km de Douala et 20 km de
Bafoussam.
Le nom du département peut se justifier par sa haute altitude par rapport au niveau de la mer
(1 700 m).
Les villages voisins sont : Bandjoun, Bayangam, Bahouan, Bamendjou, Bapa, Batie, Bandenkop,
Bangou, Bangam…
Climat
Le climat est de type subéquatorial de mousson caractérisé par des températures qui oscillent entre
15 °C et 28 °C.
Démographie
Le recensement de la population de 1987 attribut à Baham 18 440 habitants ; et l'on pourrait l'estimer
aujourd'hui à plus de 51 500 habitants.
Le groupement Baham est constitué de seize villages : Boukue, Cheffou, Chengne, Demgo, Djemgheu,
Hiala, Ho'o, Ka'a, Kaffo, La'agweu, Medjo, Ngouogoua, Pi'i, Pouomze, Souo, Wouom.
Économie
Les principales activités sont :
la culture de rente, principalement des produits vivriers (mais, haricot, patate, pomme de
terre, igname douce, tarot, arachide) ;
l’élevage qui prend de l’essor avec l'apparition d'installations modernes d’élevage de volaille
et de porc ;
puis l'artisanat, Baham étant en effet un haut lieu de production d'objets d'art (objets perlé
et en bambou).
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Pays et histoire
Le royaume de Baham compte de 35 000 à 60 000 habitants (y compris la diaspora) pour une superficie
d’environ 72 km². Il fait partie de la centaine des gung (chefferies ou royaumes) qui se sont
progressivement formés en pays bamiléké au cours de ces six derniers siècles. Le territoire de Baham
se présente sous forme d’une succession de petites collines parfois rocheuses surmontant un haut
plateau de près de 1600 m d’altitude en moyenne. Les hauteurs au sol latéritique, sont couvertes de
maigres pâturages et de cultures assez pauvres, alors que les vallées au sol fertile portent de riches
cultures.
Le musée de Baham dans le paysage
Fovu
Le climat tropical de montagne a deux saisons: la saison sèche de novembre à mi‐mars alors que la
saison des pluies couvre le reste de l’année. Forêts‐galeries, chutes, rochers, cours d’eau, présentant
par endroits un aspect inhabituel, sont des lieux de cultes et le cadre de légendes inquiétantes.
A Baham, on parle le ghomala’, une des langues apparentées du bamiléké central, sous‐groupe des
langues bantu du Grassfield.
De telles langues contemporaines ne sont que le résultat d’une longue diversification sur place se
chiffrant en millénaires d’une langue unique de base datant d’au moins 5000 ans et qui naquit au
Grassland.
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Le royaume de Baham est un petit état‐nation dirigé par un personnage considéré comme sacré, le fo
ou feu (chef, roi).
La capitale tsa où réside le roi est le principal centre culturel, administratif et religieux.
Lieu d’assimilation, de par la rigueur de son organisation, d’équilibre subtil de ses pouvoirs et contre‐
pouvoirs mais surtout des relations dialectiques entre les individus et la communauté, le royaume ou
chefferie au Grassland, à l’exemple de Baham, résiste étonnement au temps en alliant tradition et
modernité.
L'entrée de la résidence royale, tsa
L’émergence du royaume de Baham est mise en évidence par des faits historiques, mais qui sont aussi
le plus souvent entourés de mythes, de légendes, de considérations idéologiques et en outre
contradictoires selon les sources.
D’après l’une des versions, des chasseurs originaires du royaume de Bangam (à l’époque localisé sur
l’actuel plateau bamoum autour de Kougham) traversèrent le Noun à la hauteur de Bamendjing et
vinrent s’installer plus loin dans le secteur abritant l’actuelle résidence royale baham où ils vécurent
en chefs de groupes indépendants.
Par la ruse et la force, l’un d’entre eux ou de leur descendant (Bussu ou Kameugne) réussit à s’imposer
comme roi parmi ses compagnons et des roitelets préétablis et il fonda véritablement Baham au XVIe
ou XVIIe siècle.
Le terme Baham est lui‐même une déformation de «Pa Hom» venant de l’expression «Pa Hom meu
dye» qui signifie littéralement «les gens qui enfermèrent un homme dans une case sans porte»
D’après la légende, ce fait aurait eu lieu pour la conquête du pouvoir soit sous ledit feu Bussu (l’homme
enfermé était un rival selon la 1ère version) soit sous un autre chef, menacé par ses propres enfants
et leurs complices (2e version).
Dans tous les cas l’expression en abrégé «Pa Hom» désignera par la suite le groupe des assaillants, et
plus tard les habitants du secteur et leur territoire.
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Trône perlé du roi Kamdem I
L’histoire de Baham depuis sa fondation jusqu’au début du XXe siècle est marquée par les
déplacements de la résidence royale, l’agrandissement du territoire par les conquêtes, la soumission
de plusieurs populations battues par des rois guerriers dont le plus fameux fut Kamdem I qui fut aussi
grand bâtisseur.
En juin 1905, le capitaine Glauning explore le centre et le sud du plateau bamiléké dont la soumission
à l’autorité impériale allemande était plus théorique que réelle.
D’ailleurs le territoire de Baham lui fut interdit par le roi Kamdem II. Ce fut la guerre. Malgré une
résistance héroïque, le royaume de Baham fut défait et perdit plus d’une centaine d’hommes. La
résidence royale fut incendiée.
Divers objets d’art et emblèmes royaux furent emportés, collectés, pillés, confisqués ou donnés
comme tribut et partirent en Allemagne. En 1928, le roi Pouokam I Guiakam, successeur de Kamdem
II, mena une expédition guerrière contre Bayangam, suite à un vieux contentieux de terrain. L’affaire
fut portée devant le tribunal de Dschang qui condamna Pouokam I à 3 ans de prison et à 20 ans
d’interdiction de séjour.
Roi Pouokam I
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Son fils Kamwa assura l’intérim jusqu’en 1935, année où il succéda définitivement à son père décédé.
Cette passation de pouvoir ne plut pas à tous les Baham d’où quelques dissensions.
Dans les années 1950 et 1960, une guerre de libération sanglante menée par les nationalistes de l’UPC
(Union des Populations du Cameroun) contre le colonisateur français pour l’indépendance totale du
Cameroun, se doubla à Baham de la crise de succession du roi Kamwa mort en 1954: les partisans du
prince Ninyim et ceux du prince Teguia se déchirèrent, chaque camp estimant son combat légitime et
juste.
Roi Kamwa
Malgré la protestation des Baham, l’administration coloniale se mêla du choix et pencha
sournoisement tantôt pour l’un et tantôt pour l’autre selon les opportunités et ses intérêts.
Ainsi en 1954 Ninyim initié et intronisé, accéda‐t‐il au pouvoir.
Mais il est vite en froid avec les notables et l’administration qui l’avaient soutenu. Aussi est‐il remplacé
en 1956 par Téguia qui devient le nouveau roi de Baham.
Roi Ninyim Roi Teguia
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Malgré un retour au pouvoir de feu Ninyim pendant quelques années (avant d’être malheureusement
fusillé en 1964, suite à des démêlés avec le gouvernement post‐colonial dont il était membre), feu
Téguia s’imposa à Baham jusqu’en 1986. Lors de ces troubles, plusieurs éléments importants du
patrimoine culturel de Baham furent détruits, pillés, emportés.
En 1986, à la mort du roi Téguia, son fils Pouokam Max II a accédé au pouvoir.
Roi Pouakam Max II
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Sociétés secrètes et religion
A Baham, l’organisation sociale et politique est fondée
sur la répartition des titres hiérarchisés et sur les
sociétés dites secrètes (seules quelques‐unes sont
authentiquement secrètes) qui constituent : les
rouages religieux, politiques, économiques, militaires,
judiciaires et culturels contrôlant la vie sociale et
limitant au besoin les éventuels abus du pouvoir du roi
feu; l’ossature de tout l’édifice sociale; la tribune qui
permet aux individus de s’exprimer et d’être partie
prenante des affaires du royaume; etc.
Certes, ces associations ne dissimulent pas leur
existence, leur matériel rituel, leurs emblèmes, etc.,
mais pour les plus puissantes ce qui s’y fait réellement,
à savoir les pratiques et les rites, les significations des
symboles, en un mot, l’essentiel, reste interdit au
profane. Les mkem sont d’une grande variété (à
l’accession au pouvoir un roi peut en créer une ou
plusieurs) et chacune peut avoir ses masques, ses
danses, ses symboles et son matériel spécifique qui la
distingue des autres.
La société kou’gaing en
action
La société kom manu’ en parade avec un jeune successeur
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On peut les classer selon leurs fonctions (politiques,
militaires, ésotériques, religieuses, économiques,
judiciaires, etc.), les périodes de leur fondation, leurs
lieux de réunion (les mkem de la résidence royale
s’opposent à celles des quartiers ou des puissants
lignages), la stratification sociale (mkem des princes ou
des membres du sang royal, mkem des serviteurs ou
notables roturiers). Masques, contenants, parures,
costumes, sièges, bref divers éléments de la culture
matérielle sont utilisés par les mkem soit comme matériel
rituel lors de leurs activités, soit comme des emblèmes et
symboles indiquant le rang de chacun, légitimant le
pouvoir et l’autorité du détenteur individuel ou
collectif.Dans les royaumes du plateau bamiléké comme
ici à Baham, le pouvoir a été à l’ombre du secret et
entouré de mystère et de sacré, d’où l’aspect quelque
peu terrifiant, inquiétant et religieux qu’entretiennent les
puissantes sociétés secrètes.Ceci est matérialisé par des
masques, des récipients, des costumes, des statues, des
parures et d’autres productions plastiques tant au niveau
des formes qu’au niveau de la mise en place dramatique
et spectaculaire, leur vision devant provoquer une
intense émotion et frapper les imaginations lors des rites.
Une cérémonie d’initiation
Ceci est matérialisé par des masques, des récipients, des costumes, des statues, des parures et d’autres
productions plastiques tant au niveau des formes qu’au niveau de la mise en place dramatique et
spectaculaire, leur vision devant provoquer une intense émotion et frapper les imaginations lors des
rites. Les objets les plus craints lorsqu’ils sont sacralisés sont ceux associés au kè (kaing), à la fois la
transcendance, la force, le dynamisme, la magie, les rites d’initiation, de fécondité et de fertilité.
La société nye sur la place du marché
Les Baham croient à l’être suprême Si, tout en rendant un culte à de nombreuses divinités, en dehors
du christianisme en plein essor depuis la première moitié du XXe siècle. Le Baham redoute l’action des
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morts, en particulier des ancêtres sur les vivants. Le culte des ancêtres est la base de la religion
autochtone.
L’organisation politique et sociale reposant sur des conceptions religieuses intimement liées au terroir,
ces ancêtres en particulier royaux constituent une sorte de lobby qui de l’au‐delà intervient dans la vie
communautaire.
Le culte qu’on leur rend est périodique et il utilise divers matériels rituels : masques, statues,
récipients, instruments de musique, costumes, etc.
A Baham, il existe des sanctuaires de la famille, du quartier, du lignage et du royaume. Le plus
important parmi la dizaine des principaux sanctuaires est Fovu’.
La société hweneka’ en action
Les croyances des Baham liées à la divination, la malédiction ndo, la sorcellerie, la magie, la protection
et la purification du royaume de façon occulte, donnent lieu à des rites, des danses et diverses
cérémonies qu’animent les sociétés secrètes utilisant un matériel spécifique, des figures sculptées,
peintes, tissées et brodées.
L’apparition la plus spectaculaire de ces productions a lieu lors des cérémonies funéraires, de
l’intronisation des rois et des notables, des rites bisannuels du kaing (rites relatifs à des initiations, à
des cultes de fécondité, à l’évocation et à l’utilisation des forces occultes pour le bien‐être du groupe).
Une des principales raisons qui explique la liaison intime entre l’art et la religion est que l’expression
graphique ou plastique restitue au langage la dimension de l’inexprimable. La difficulté de percevoir le
monde invisible, le problème de montrer les aspects des pouvoirs surnaturels tout en voilant ceux qui
sont réservés aux initiés, impliquent le recours aux symboles.
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Rois et dignitaires
Les objets du patrimoine culturel et artistique de Baham expriment non seulement l’essence de la
royauté nefo (nefeu), mais aussi la hiérarchie, la cohésion et les valeurs sociales. Par exemple, la
royauté, la notabilité ne s’expriment pas seulement par la multiplicité des titres, l’énumération des
pouvoirs, mais aussi et surtout par les emblèmes et les symboles figurés par les objets (sièges, sceptres,
peaux de panthère, constructions, parures, pipes, costumes, dents d’éléphant, statues, etc) et qui en
précisent le degré et valorisent la position sociale de leurs détenteurs.
Les attributions, la puissance, les fonctions et le prestige du roi (feu) et des notables qui
contrebalancent les pouvoirs du monarque sont ainsi matérialisés par divers symboles, des objets
cultuels et culturels. L’art ici est une véritable visualisation du pouvoir et de divers aspects de la vie
sociale. Un certain nombre d’animaux (panthères, éléphants, buffles, serpents, etc) sont des symboles
de la puissance royale.
Le roi Pouokam Max II de Baham entouré de dignitaires
Le roi fo (feu), personnage divinisé, être exceptionnel et représentant des ancêtres fondateurs de
Baham, est au sommet de la hiérarchie sociale. Il a été intronisé après avoir subi maints rituels religieux
et magiques qui ont fait de lui un personnage sacré et maître du royaume gung.
Il est: arbitre de tous les équilibres du groupe; maître des éléments naturels; grand prêtre et chef
religieux; chef de guerre; responsable de la justice coutumière; gestionnaire du territoire; le symbole
vivant de la fécondité, de la prospérité de son peuple et du royaume, etc. Pour accéder au pouvoir, en
principe le nouveau roi doit être né sur la « peau de panthère » (cela veut dire lorsque le père était roi
donc intronisé) et doit succéder à son père.
Ce principe répandu dans tout le Grassland et au cours de l’histoire comporte des exceptions. Ainsi
certains rois ont‐ils pris le pouvoir en succédant à leurs frères, alors que d’autres étaient nés avant
l’accession de leur père au trône. Ceci s’explique par le fait que le système politique, les traditions en
pays bamiléké ne sont pas statiques mais comportent toujours une capacité d’adaptation permettant
de faire face aux circonstances nouvelles et exceptionnelles.
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Reines mères mwemfeu lors de la dense tseu
Le feu est entouré des dignitaires occupant les multiples fonctions et une place précise dans la
hiérarchie sociale: les mkamvu’u (les neuf notables, co‐fondateurs du royaume); la mafo ou mafeu ( la
mère réelle du roi ou sa sœur intronisée ); les serviteurs tshofo ou (tshofeu), futurs prêtres chargés des
cultes royaux ou cadres de l’administration du royaume, les uns (tshofosche ou mtcho’chain) en service
au palais du feu (et commandés par un tadye) et les autres (pom wa ou kamgué) en formation au fam
commandés par les wala’; les wambo ou wabo qui ont fait preuve d’un dévouement remarquable à
l’égard du royaume et du feu; l’état major d’un nouveau feu ou de chaque règne.
Le feu est à la tête de la société Baham fortement
hiérarchisée et qui comprend: les descendants du feu et
les co‐fondateurs mkamvu’u; les serviteurs, les héritiers
des serviteurs du feu et autres anoblis qui ne sont pas de
sang royal; les simples habitants.
La division de la société en plusieurs groupes hiérarchisés
selon les grades, reste l’un des facteurs d’une lutte
permanente pour les titres auxquels sont attachés
avantages et honneurs.
mobilier, instruments de musique, etc).
Un grand notable baham
chez lui
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Ces dignitaires dont les fonctions sont héréditaires et qui en outre sont initiés pour avoir suivi le
nouveau feu au la’kam (lieu où se déroule l’initiation royale) sont:
le kwipou (prince adjoint du roi);
le souop kwo’keloung (prince coupeur du tronc de bananier), le wafo ou wafeu (autre prince, frère
du roi);
le defeu kwo’keloung (d’origine roturière, serviteur du nouveau roi);
le tabwe (roturier d’origine, protecteur du roi de façon occulte);
le somagne (roturier d’origine serviteur à tout faire du roi); le dabou (roturier d’origine qui doit
lécher les mains du nouveau roi lorsqu’il a fini de manger);
le gwanom (sorte de majordome d’origine roturière qui doit goûter les aliments que consomme le
nouveau roi);
la tchushwe (la princesse cuisinière du roi);
la mawoue khoung ( littéralement dame d’amour, 1 ère épouse du roi);
la mawoue djuikam (la 2 e épouse du roi);
la makhoungkam (assistante de la djuikam).
Dignitaires faisant partie du groupe des neuf notables, mkamvu’u
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Baham, itinéraires de la mémoire
collective .
Les lieux de l’histoire, de la légende, du mythe.
I. SEKEM
Ce site s’étendant sur les flancs de deux collines, est situé au village Kha’feu. Il est constitué d’une
végétation où alternent les hautes herbes et des arbres. Sur des amas de pierres sont déposées des
offrandes à l’intérieur d’une clairière. Ce lieu servit de point de replis aux guerriers baham lors de la
campagne contre les Bayangam.
Le notable meukam dzu souo’ fut nommé officiant principal et administrateur de ce sanctuaire par le
premier roi. Cette mission continue d’être menée de nos jours par son descendant du même nom.
Sekem est situé à 7 km du Musée de Baham.
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II. KANG‐MALI
II ‐ le lieu sacré Kang Mali, le foyer
Situé au village Gweugwa, il est constitué d’une chute d’une hauteur d'environ 15 m et entourée d’une
forêt avec des arbres entrelacés de lianes.
L’eau de cette chute serait efficace dans le traitement du bégaiement chez les enfants.
Le prêtre officiant actuel du lieu est le notable defeu Tchuenbou. Kang‐Mali est situé à 10 Km du
Musée de Baham
III. FOVU
Il est situé au village Bou’kue. C’est un vaste domaine formé d'énormes rochers, d’une végétation
boisée et d’un cours d’eau souterrain.
Une grotte constitue le point important de ce lieu. Elle peut abriter une cinquantaine de personnes.
C’est ici que fut intronisé le tout premier roi des Baham Fovu est situé à 4 Km du Musée de Baham.
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IV – MLANG – BEM
IV ‐ le lieu sacré Mlang Bem
Situé entre les villages Ho et Pi, c’est un paysage rocheux se terminant dans une vallée où coule un
ruisseau. Ce site aurait été arraché aux Bapa par les Baham à la suite d’une bataille. Il fut placé par le
roi Kamdem Guemdjo dit Kamdem II sous la supervision du notable Tadye Kamdem.
Mlang‐Bem se trouve à 9 Km du Musée de Baham
V. VAC‐VAC
V ‐ VAC‐VAC
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VI. TOUOK‐MSI
VI‐ Touok Msi
Localisé au cœur du village Kha, ce site se compose de rochers sous lesquels circule un cours d’eau
souterrain qui jaillit par endroit.
Ce lieu est l’une des pépinières où se conservent les plantes médicinales au sein du royaume.
Touok‐Msi se trouve à 10 Km du Musée de Baham.
VII. LIEUGNE
VII‐ Lieugne
C’est le lieu ou logerait le dieu du voyageur. Selon la légende, ce dernier protégerait de tout danger
tous ceux qui traversent Baham. De ce fait, les populations baham et non baham y viennent faire des
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sacrifices. Ce lieu est situé à cheval entre les villages Pou’mdze et La’gweu. Il est constitué de grotte,
de forêt‐galerie et de sable. Il est aussi l’endroit où jadis se réunissaient les rois de Baham et des
royaumes environnants.
Lieugne se trouve à 7 Km du Musée de Baham.
VIII. MKAMKHE
Il est localisé à cheval entre les villages La’gweu
et Pou’mdze et fait suite au site de Lieugne. Il
doit sa renommée à deux faits : abri des
conquérants du roi Kamdem Guemdjo dit
Kamdem II contre les Bahouang.
il est encore le site où le roi Kamwa construisit
une case de contrôle sur pilotis.
Mkamkhe se trouve à 7 Km du Musée de
Baham
VIII‐ Mkamkheu, un autel
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Les figures de justice
A Baham, l’organisation judiciaire épouse presque le contour de l’organisation socio‐politique et
administrative.
Ainsi les différents degrés de juridiction sont‐ils de bas en haut: la famille coiffée par le père, ta; le
lignage ou clan dirigé par le chef tala’ ou ta tundye; le quartier ou village ayant à sa tête le kam pfela’
(chef de cette unité); la province dont le chef est le wala’; le royaume gung dirigé par le roi feu.
Les personnes qui coiffent un degré de juridiction inférieure se soumettent immédiatement quand un
litige est porté devant l’instance qui est hiérarchiquement supérieure à la leur. De proche en proche,
la justice est rendue et le feu tranche en dernier ressort.
Musée de Baham. Les figures de justice
Divers objets (sculptures, calebasses, pierres, etc.) sont employés lors des cérémonies et des rites pour
déterminer la vérité, découvrir le coupable et le détruire.
Les figures de justice présentent diverses formes. Certains spécimens sont censés posséder des
pouvoirs occultes et sont considérés comme dangereux. Ils sont particulièrement faits pour détecter
sorciers et coupables et les éliminer.
Enfin dans l’art apparaît le juge, le penseur ou le justicier représenté par un personnage assis ou
debout, une main (parfois deux) se portant au menton ou tenant un coupe‐coupe.
Il s’agit souvent d’un motif ornant les pipes, les tambours, les cadres de porte, les piliers, les pièces de
mobilier, etc.
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Maternité, fécondité et guerre
La fécondité, la vie gestative, la procréation, sont parmi les sujets les plus obsédants dans diverses
sociétés du Grassland et en particulier à Baham.
Ceci se reflète dans l’art par la très fréquente représentation des femmes enceintes ou portant un
enfant ou deux. Les figures de pères portant également des enfants ne sont pas rares. L’image de la
mère évoque et matérialise le sens de la dynamique, de la continuité qui vibre et marque le but de la
vie à Baham.
D’ailleurs le thème de la mère à l’enfant est assez courant dans les productions artistiques africaines
et il s’appuie sur des traditions remontant à la préhistoire. Les figures de maternité Baham
apparaissent dans divers supports: statues en ronde bosse, mobilier, éléments architecturaux,
instruments de musique, etc. On y retrouve les sous‐ thèmes liés à la gémellité, la fécondité, la
naissance.
Musée de Baham. Maternité, fécondité, guerre
Les jumeaux et leurs parents ont joué un rôle important dans la vie sociale et l’histoire de Baham et
des différents royaumes du Grassland.
Leurs figures apparaissent dans diverses représentations artistiques. Des jumeaux ont fondé plusieurs
royaumes ou ont été des puissants rois. Les jumeaux et leurs parents sont vénérés à Baham, on leur
accorde des pouvoirs exceptionnels (guérison, divination, voyance). Les rites et les cultes relatifs aux
jumeaux sont encore très vivants.
Les thèmes plastiques de la guerre et du guerrier sont très courants dans les arts de Baham. Le guerrier
qu’il soit roi, serviteur, notable, gardien – protecteur ou un être mythique, figure au travers de
nombreux supports. Il apparaît sous la forme d’un personnage tenant un coupe‐coupe, une tête
trophée ou un fusil. Il peut arborer également un uniforme: c’est le cas de certaines œuvres datant de
l’époque coloniale allemande.
Le roi est considéré comme un combattant toujours victorieux et les artistes exaltent parfois avec
exagération les prouesses guerrières des Baham. Les maisons du feu, des grands guerriers, étaient
souvent décorées des crânes d’ennemis vaincus. Les représentations des scènes guerrières
commémorant des victoires militaires apparaissent dans des chambranles, des instruments de
musique, des tambours.
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Architecture
Les Baham ont construit avec habileté plusieurs sortes d’édifices dont les formes varient selon leur
usage, le rang social du propriétaire individuel ou collectif, la nature de la décoration.
La maison traditionnelle classique comprend quatre murs en raphia formant une sorte de
parallélépipède à base carrée et surmontée d’un toit pyramidal ou conique recouvert de paille (de nos
jours surtout de la tôle).
Murs, charpentes, plafond ont été préfabriqués au sol avant d’être mis en place et réunis selon une
technique originale antérieure à la fondation du royaume.
Pa’ baingne, ancienne maison en bois et terre
Depuis la première moitié du XXe siècle, il y a une importante transformation de l’architecture
autochtone.
Ainsi les maisons dites traditionnelles ont‐elles progressivement cédé la place à des maisons
« modernes » en béton ou à des édifices alliant éléments modernes et éléments traditionnels.
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Une importance particulière est attachée à
quatre catégories de construction: la
grande case ou palais royal; la maison du
notable chang; la case d’entrée ko’; la petite
case sans porte tho’ (séjour de tous les
pouvoirs mythiques et des forces magiques
du royaume ou de la localité).
A Baham comme dans tout le Grassland, la
sculpture est intimement liée à
l’architecture. Ce qui est illustré par les
cadres de porte et des piliers sculptés qui
ornent les édifices royaux, les maisons des
grands notables et des sociétés secrètes.
Ils sont indifféremment gravés, sculptés en
bas‐relief, en haut‐relief et ils montrent
dans certains cas un découpage plus ou
moins ajouré.
La nature du décor et le nombre des piliers
et de portes qui composent un édifice
dépendent du rôle social de l’individu et du
groupe propriétaire des lieux. Les artistes
Baham ont été réputés dans la région pour
la réalisation de telles œuvres.
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