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UNIVERSITÉ DE TUNIS EL MANAR

FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE


GESTION DE DE TUNIS

THESE
Pour l’obtention du titre de
Docteur en Sciences Économiques

IMPACT DE L’ENTREPRENEURIAT SUR LA


CROISSANCE ECONOMIQUE ET SON EFFET SUR LA
QUALITE DE L’ENVIRONNEMENT

Préparée et soutenue publiquement le 16 décembre 2017 par :

Amel REZGUI

Unité de recherche Développement Financier et Innovation

Jury:

Nadia Ouertani Abaoub Professeur à l’ESC – Tunis Université de la Manouba Président (rapporteur)
Ghazi Boulila Professeur à l’ESSEC – Tunis Université de Tunis Directeur de recherche
Sana Harbi Professeur à l’ISFFS – Sousse Université de Sousse Rapporteur
Slim Ben Youssef Professeur à l’ESC – Tunis Université de la Manouba Suffragant
Slim Driss Professeur à l’ESSEC – Tunis Université de Tunis Suffragant

Année universitaire 2017 – 2018


Année universitaire 2017 – 2018
La FSEG de Tunis El Manar n’entend donner aucune approbation, ni
improbation aux opinions émises dans cette thèse de doctorat, ces opinions doivent
être considérées comme propres à leur auteur

Année universitaire 2017 – 2018


« L'entrepreneuriat est ni une science ni un art. Il s'agit d'une pratique »

Peter Drucker

Année universitaire 2017 – 2018


Remerciements

J
e tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la
réalisation de ce travail de recherche. J’exprime toute ma gratitude et
ma reconnaissance à mon Directeur de thèse, Monsieur le Professeur
Ghazi Boulila qui a accepté de diriger ce travail durant ces années d’étude. Je le
remercie pour ses précieux conseils et ses remarques pertinentes. Durant la période
de la rédaction de la thèse, il m’a fourni l’encouragement et un ensemble d’idées et
de suggestions pour parfaire mon travail. Je remercie les rapporteurs Madame
Nadia Ouertani Abaoub et Madame Sana Harbi qui ont accepté d’évaluer
ce travail de recherche.

Je tiens à remercier Monsieur Naoufel Liouane pour sa contribution dans la


modélisation empirique de ce travail. Je le remercie aussi pour ses conseils et sa
disponibilité pour discuter de certaines problématiques.

Merci à tous…
Amel Rezgui

Année universitaire 2017 – 2018


Liste des abréviations
WGI : World Global Indicateurs
PIB : Produit Intérieur Brut
WDI : World Developement Indicators
PME : Petites et Moyennes Entreprises
IDE : Investissements Directs Étrangers
TAE : Taux de l’Activité Entrepreneuriale Totale
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économique
R&D : Recherche et Développement
VAR : Vecteur Autoregressif
ICRG : Interest Countries Risk Guide
FMI : Fond Monétaire Internationale
MMG : Méthode des Moments Généralisés
GES : Gaz à Effet de Serre
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
GEM : Global Entrepreneurship Monitor
OMPI : Organisation Mondiale de Propriété Intellectuelle
TIC : Technologies de l’Information et de la Communication
CEK : Courbe Environnementale de Kuznets
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
SFI : Société Financière Internationale
CNUCED : Conférence des Nations-Unis sur le Commerce et le Développement
BAD : Banque Africaine de Développement
OMPI : Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle

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Résumé de la thèse

L ’objectif de cette thèse est d’étudier, d’une part, les effets des réformes institutionnelles et du
contrôle de la corruption sur la croissance économique et sur la croissance de
l’entrepreneuriat et de l’innovation et d’autre part, d’évaluer les effets de l’entrepreneuriat
des services sur la qualité de l’environnement. D’abord, nous avons étudié l’impact des réformes
institutionnelles sur la croissance de l’entrepreneuriat sur un ensemble de 92 pays du GEM durant
la période 2001-2015 à travers la méthode des Moments Généralisés en panel dynamique. Les
réformes commerciales accroissent la croissance économique en présence d’une forte intensité de
l’entrepreneuriat. De même, nous avons identifié que l’accroissement de l’entrepreneuriat entrave le
contrôle de la corruption. Il est nécessaire donc pour l’ensemble des pays du GEM de promouvoir
l’activité entrepreneuriale à forte croissance tout en optant pour des mesures et des règles strictes
assurant le contrôle continu de l’environnement institutionnel. De plus, la corruption constitue une
entrave au développement des activités économiques et à l’amélioration de la qualité des
organisations. Nous avons étudié l’impact du contrôle de la corruption sur la croissance de
l’entrepreneuriat et sur le niveau des innovations en appliquant deux modèles d’estimation, la
régression quantile et le modèle binomial négatif à effets aléatoires. Nous avons conclu que le
contrôle de la corruption exerçait un effet positif sur l’entrepreneuriat, sur l’innovation et sur les
IDE. La mise en disposition d’un système organisationnel règlementé est essentielle pour maintenir
les activités entrepreneuriales, les processus d’innovation et d’invention et l’attraction des IDE.
L’amélioration du système de gouvernance contribue donc à l’accroissement de l’entrepreneuriat
des services et des innovations en vue d’améliorer la qualité de l’environnement. Nous avons procédé
à étudier l’impact de ces grandeurs sur la qualité de l’environnement sur un ensemble de 25 pays de
l’OCDE durant la période 2001-2013 suivant une analyse en panel de cointégration. Nous avons
observé que l’entrepreneuriat des services a occupé un rôle important dans l’amélioration de la
qualité de l’environnement dans les pays développés. Pour encourager le développement des
technologies environnementales, il est important de se concentrer sur la R & D (recherche et
développement) financée par des fonds publics.

Mots-clés : Réformes institutionnelles et commerciales, Entrepreneuriat, Croissance Economique, Innovation


et Développement durable.

Année universitaire 2017 – 2018


Thesis abstract

T
he objective of this thesis is to study the effects of institutional reforms and control
corruption on economic growth and on entrepreneurship growth and innovation and to
study the effects of service entrepreneurship environmental quality. First, we studied the
impact of institutional reforms on the entrepreneurship growth on a set of 92 developed and
developing countries during the period 2001-2015 through the method of Generalized Moments of
dynamic panel. Trade reforms increase economic growth in the presence of a high entrepreneurship
intensity. Similarly, we have identified that increasing entrepreneurship hinders the control of
corruption. It is therefore necessary for all GEM countries to promote high-growth entrepreneurial
activity while opting for strict measures and rules ensuring continuous monitoring of the
institutional environment. In addition, corruption hinders the development of economic activities
and the improvement of the quality of organizations. We studied the impact of corruption control
on entrepreneurial growth and on the innovation level by applying two estimation models, quantile
regression and the negative binomial random effects model. We concluded that controlling
corruption had a positive effect on entrepreneurship, innovation and foreign direct investments. The
provision of a regulated organizational system is essential to maintain entrepreneurial activities,
innovation, invention processes and to attract the foreign direct investments. Improving the
governance system therefore contributes to increasing the entrepreneurship of services and
innovations in order to improve the environmental quality. We have studied the impact of these
determinants on the environmental quality for a set of 25 OECD countries during the period 2001-
2013 following a cointegration panel analysis. As a result, service entrepreneurship has played an
important role in improving the quality of the environment in developed countries. To encourage
the development of environmental technologies, it is important to focus on publicly funded research
and development (R & D).Keywords: Institutional and commercial reforms, Entrepreneurship, Economic
Growth, Innovation and Sustainable Development.

Année universitaire 2017 – 2018


Sommaire, Listes des figures & Listes des Tableaux

Sommaire
Introduction générale ..................................................................................................................................... ……2
Chapitre 1. Rôles des réformes institutionnelles dans la relation entre l’entrepreneuriat et la croissance
économique : analyse théorique et validation empirique dans les pays développés et les pays en développement ...13
Section I. Concept du développement durable et de la croissance économique et émergence de
l’entrepreneuriat………………………………………………………………………………………………………15
Section II. La privatisation comme instrument de l’entrepreneuriat et de la croissance économique : analyse
théorique ………………………………………………………………………………………………………….…..24
Section III. Entrepreneuriat, environnement institutionnel et croissance économique : revue de la
littérature……………………………………………………………………………………………………………..38
Section IV. Validation empirique de l’impact de l’entrepreneuriat sur la croissance économique et le rôle des
réformes institutionnelles et commerciales dans l’explication de cette
relation………………………………………………………………………………………………………………..55
Chapitre 2. Corruption et innovation et leurs impacts sur la croissance de l’entrepreneuriat : analyse théorique
et validation empirique dans les pays développés et les pays en développement .....................................................83
Section I. La relation entre l’entrepreneuriat et la corruption : analyse de la revue de la
littérature……………………………………………………………………………………………………………..85
Section II. L’entrepreneuriat et l’innovation : analyse de la revue de la littérature....................................93
Section III. Impact de la corruption et de l’innovation sur la croissance de l’activité entrepreneuriale :
validation empirique ........................................................................................................................................... 111
Chapitre 3. L’impact de l’entrepreneuriat sur la qualité de l’environnement et le rôle du développement des
activités entrepreneuriales innovatrices : analyse de Cointégration en panel dans les pays de l’OCDE ............. …147
Section I. Définition des concepts clés de l’entrepreneuriat et du développement
durable……………………………………………………………………………………………………………….149
Section II. La relation entre les défaillances des marchés et l’entrepreneuriat durable et les caractéristiques
des nouveaux entrepreneurs durables ................................................................................................................. 154
Section III. La relation entre l’entrepreneuriat et la dégradation de l’environnement : analyse de la revue de la
littérature…………………………………………………………………………………………………………….158
Section IV. Étude de l’impact de l’entrepreneuriat sur la qualité de l’environnement : analyse de cointégration
sur des données de panel ..................................................................................................................................... 163
Conclusion générale ............................................................................................................................................ 224
Table des matières …………………………………………………………………………………………………..292

2015 – 2016 Thèse de Doctorat en Sciences Économiques


Sommaire, Listes des figures & Listes des Tableaux

Liste des figures


Figure 1 : Illustration de la Courbe de Kuznets des inégalités de revenus ....................................... 18
Figure 2 : schéma illustrant la relation entre l’indice du développement humain (HDI) et l’Activité
Entrepreneuriale Totale (TEA) sur la période 2001-2006 ................................................................ 39
Figure 3 : Schéma illustrant la relation entre l’indice du développement humain (HDI) et la nécessité
de l’activité entrepreneuriale (NEC) sur la période 2001-2006 ........................................................ 40
Figure 4 : Les engagements pour le renforcement de l’entrepreneuriat en France .......................... 47
Figure 5 : Illustration de la part des personnels opérant dans des activités de R&D par différentes
catégories d’entreprises en France en 2011 ...................................................................................... 50
Figure 6 : Illustration de la part des personnels opérant dans des activités de R&D par différentes
catégories d’entreprises en France en 2013 ...................................................................................... 51
Figure 7 : Évaluation chiffrée de l’activité de R&D en France en 2011 .......................................... 52
Figure 8 : Évaluation chiffrée de l’activité de R&D en France en 2013 .......................................... 53
Figure 9 : Évaluation chiffrée de l’activité de R&D en France en 2011 .......................................... 54
Figure 10 : Stratégies de développement financier .......................................................................... 71
Figure 11 : Modèle SECI de la conversion des connaissances ........................................................ 109
Figure 12 : Relation entre le contrôle de la corruption et la richesse dans les pays du GEM ......... 121
Figure 13 : Relation entre le contrôle de la corruption et l’entrepreneuriat à court-terme pour le 20ème
quantile .......................................................................................................................................... 126
Figure 14 : Relation entre le contrôle de la corruption et l’entrepreneuriat à court-terme pour le 90ème
quantile .......................................................................................................................................... 127
Figure 15 : Illustration de l’allure de la courbe relative à la relation entre le contrôle de la corruption
et l’entrepreneuriat à court-terme pour le 90ème quantile............................................................... 128
Figure 16 : Relation de long-terme entre le contrôle de la corruption et l’entrepreneuriat à pour le
90ème quantile ................................................................................................................................. 128
Figure 17 : Relation entre le contrôle de la corruption et la demande de brevets par les résidents133
Figure 18 : Relation entre le contrôle de la corruption et les dépenses en R&D ............................ 134
Figure 19 : Relation de court-terme entre le contrôle de la corruption et les exportations des hautes
technologies ................................................................................................................................... 135
Figure 20 : Relation de long-terme entre le contrôle de la corruption et les exportations des hautes
technologies ................................................................................................................................... 135
Figure 21 : Relation entre le contrôle de la corruption et les investissements directs étrangers .... 138
Figure 22 : Contributions des IDE dans le volume des exportations et dans le PIB (dans le monde)
....................................................................................................................................................... 140
Figure 23 : Différentes phases de développement et dégradation environnementale .................... 159
Figure 24 : Illustration de la CEK de la relation entre les émissions polluantes et le niveau de revenu
dans les pays de l’OCDE durant la période 2001-2013................................................................... 195
Figure 25 : Part des émissions carboniques dans les pays de l’OCDE et autres régions dans le monde
en 1990 ........................................................................................................................................... 196
Figure 26 : Prévisions des parts des émissions de CO2 dans les pays de l’OCDE et autres régions selon
le modèle GREEN de l’OCDE en 2050 .......................................................................................... 197
Figure 27 : Illustration de la Courbe Environnementale de Kuznets de la relation entre les émissions
polluantes et le niveau de revenu dans les pays de l’OCDE en 2001 .............................................. 198

2015 – 2016 Thèse de Doctorat en Sciences Économiques


Sommaire, Listes des figures & Listes des Tableaux

Figure 28 : Illustration de la Courbe Environnementale de Kuznets de la relation entre les émissions


polluantes et le niveau de revenu dans les pays de l’OCDE en 2005 .............................................. 199
Figure 29 : Relation entre les émissions polluantes et le niveau de revenu dans les pays de l’OCDE
en 2010 ........................................................................................................................................... 201
Figure 30 : Relation entre les émissions polluantes et le niveau de revenu dans les pays de l’OCDE
en 2013 ........................................................................................................................................... 201
Figure 33 : Part de l’énergie utilisée par différents moyens de transport dans les pays de l’OCDE et
dans les pays non-OCDE en 2000 et en 2005 ................................................................................. 204
Figure 34 : Illustration de la relation entre les émissions polluantes et l’entrepreneuriat dans les pays
de l’OCDE ...................................................................................................................................... 209
Figure 35 : Évolution de l’entrepreneuriat dans les pays de l’OCDE durant la période 2001-
2013……………………………………………………………………………………………………………………………………………….211
Figure 36 : Activité entrepreneuriale totale dans les pays de l’OCDE entre 2001 et 2013 ............. 212
Figure 37 : Volume des brevets déposés par les résidents dans les pays de l’OCDE durant la période
2001 et 2013 ................................................................................................................................... 213
Figure 38 : Tendance de l’évolution des dépenses en recherche et développement en pourcentage du
PIB au Danemark ........................................................................................................................... 214
Figure 39 : Évolutions du nombre des brevets déposés dans le domaine de la technologie dans les
pays de l’OCDE durant la période 1999-2013 ................................................................................ 218
Figure 40 : Schématisation de quelques dispositifs spécifiques mis en place par certaines entreprises
françaises innovantes ..................................................................................................................... 243
Figure 41 : Évolution des missions de CO 2 générées par la combustion de l’énergie à travers le
monde…………………………………………………………………………………………………………………………………………...264
Figure 42 : Tendance des évolutions du volume des brevets déposés par les non-résidents au
Danemark ...................................................................................................................................... 265
Figure 43 : Evolution du nombre des brevets liés aux TIC............................................................ 266
Figure 44 : Volume des brevets déposés dans les domaines de la gestion de l’environnement dans le
cadre des activités de l’entrepreneuriat et de dévloppement durable ................................................ 267
Figure 45 : Volume des brevets déposés dans les domaines des activités propres (activités
l’entrepreneuriat et de développement durable) ............................................................................ 267
Figure 46 : Le pourcentage des dépenses consacrées par le budget pudget public en faveur de la
recherche et de développement dans les activités de l’environnement dans les pays de l’OCDE en 2009
....................................................................................................................................................... 268
Figure 47 : Tendance des dépenses gouvernementales des recherches et développement destinées aux
activités de l’énergie et de l’amélioration de la qualité de l’environnement dans le pays de l’OCDE
....................................................................................................................................................... 270

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Sommaire, Listes des figures & Listes des Tableaux

Liste des tableaux


Tableau 1 : Évaluation chiffrée de l’activité de R&D en France en 2011 ........................................ 48
Tableau 2 : Évaluation chiffrée de l’activité de R&D en France en 2013 ........................................ 49
Tableau 3 : Définition des variables de l’étude ................................................................................ 56
Tableau 4 : Présentation des statistiques descriptives des variables ............................................... 60
Tableau 5 : Matrice de corrélation des variables .............................................................................. 63
Tableau 6 : Estimation en données de Panel Dynamique par la Méthode des Moments Généralisés
GMM (Arellano-Bound) ................................................................................................................... 69
Tableau 7 : Définition des variables de l’étude .............................................................................. 113
Tableau 8 : Matrice de corrélation des variables ............................................................................ 120
Tableau 9 : Estimations de l’hypothèse H1 par la méthode des régressions quantiles ................... 122
Tableau 10 : Estimations des hypothèses H2 et H3 par la méthode des régressions binomiales
négatives à effets aléatoires ........................................................................................................... 131
Tableau 11 : Éléments de distinction entre l’écopreneur et l’entrepreneur en développement durable
....................................................................................................................................................... 152
Tableau 12 : Les facteurs à l’origine de l’émergence et du développement des activités
entrepreneuriales dans le cadre du développement durable (DD) ................................................. 155
Tableau 13 : Définition des variables de l’étude ............................................................................ 171
Tableau 14 : choix du nombre de retards ....................................................................................... 176
Tableau 15 : Résultats des tests de cointégration en panel de Pedroni .......................................... 184
Tableau 16 : Résultats du test de cointégration en panel de Kao .................................................. 185
Tableau 17 : Résultats des tests de causalités de Granger en panel ............................................... 188
Tableau 18 : Estimation des paramètres de la relation de long-terme sans l’introduction de la
tendance et de la constante ............................................................................................................ 193
Tableau 19 : Estimation des paramètres de la relation de long-terme avec l’introduction de la
tendance et de la constante ............................................................................................................ 193
Annexes :
Tableau 20 : Présentation des statistiques descriptives des variables ........................................... 244
Tableau 21 : Présentation de quelques définitions de l’entrepreneur et de l’ecopreneur dans la cadre
du développement durable............................................................................................................. 246
Tableau 22 : Présentation des différentes typologies des entrepreneurs en développement durable
....................................................................................................................................................... 248
Tableau 23 : Statistiques descriptives des variables de l’étude ...................................................... 252
Tableau 24 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des émissions de CO 2 par
tête (CO2p)..................................................................................................................................... 253
Tableau 25 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable de l’entrepreneuriat
(ENTREP) ................................................................................................................................... 253
Tableau 26 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable la valeur ajoutée du
secteur des services dans le PIB (SERV) ..................................................................................... 253
Tableau 27 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable richesse (PIB réel par
tête)................................................................................................................................................ 254
Tableau 28 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable richesse (PIB réel par tête
au carré) ......................................................................................................................................... 254
Tableau 29 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des marques déposées
(MARQ_DEP) ............................................................................................................................. 254

2015 – 2016 Thèse de Doctorat en Sciences Économiques


Sommaire, Listes des figures & Listes des Tableaux

Tableau 30 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des brevets déposés
(BREV_DEP) .............................................................................................................................. 255
Tableau 31 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable de la voix et
Responsabilité (RESP) ................................................................................................................ 255
Tableau 32 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des émissions de CO 2 par
tête (CO2p)..................................................................................................................................... 256
Tableau 33 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable de l’entrepreneuriat
(ENTREP) ................................................................................................................................... 256
Tableau 34 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable la valeur ajoutée du
secteur des services dans le PIB (SERV) ..................................................................................... 256
Tableau 35 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable richesse (PIB réel par
tête)................................................................................................................................................ 257
Tableau 36 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable richesse (PIB réel par tête
au carré) ......................................................................................................................................... 257
Tableau 37 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des marques déposées
(MARQ_DEP) ............................................................................................................................. 257
Tableau 38 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des brevets déposés
(BREV_DEP) .............................................................................................................................. 258
Tableau 39 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable de la voix et
Responsabilité (RESP )................................................................................................................ 258
Tableau 40 : Résultats des tests de cointégration en panel (test de Pedroni) ................................ 259
Tableau 41 : Résultats des tests de cointégration en panel (test de Kao) ...................................... 261
Tableau 42 : Estimation du modèle de Vecteur à Corrections d’erreurs ........................................ 262
Tableau 43 : Evolution du volume des brevets sur les technologies liées à la minimisation du
changement climatique et à la gestion de l’environnement ........................................................... 269

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Introduction Générale

INTRODUCTION GÉNÉRALE

« L’entrepreneur construit une entreprise; le technicien construit un emploi. »

Michael Gerber

1
Introduction Générale

Introduction générale
a théorie de l’entrepreneuriat a été développée dans un premier temps par Richard

L Cantillon (1755)[1] et a connu une réelle popularisation à travers Mill, J. S. (1848), (Gasse, Y.
(1983) ; Laurent, P. (1989) ; Aidis, R. (2003)). Les historiens du monde des affaires des années
1940 et 1950 ont été considérés comme les pionniers de l'étude de l'entrepreneuriat en
explorant de nouvelles possibilités dans le domaine des affaires. Depuis les années 1980,
l'entrepreneuriat apparaît comme un sujet d'intérêt croissant chez les chercheurs de plusieurs
domaines de recherche et chez les spécialistes des sciences sociales et autres. Selon Cooper, A. (2003),
en particulier dans les écoles de commerce, ce sujet a gagné un caractère juste et justifié. Cet intérêt
scientifique a été stimulé par une série de développements récents aux États-Unis caractérisés par
la vitalité des start-up dans les industries de haute technologie, par l'expansion du financement par
capital-risque et à travers les succès des grappes régionales 2.

L'entrepreneuriat est considéré comme un mécanisme essentiel de développement


économique. D’où le rôle de l’efficacité des réformes institutionnelles dans la promotion de
l’entrepreneuriat. L'entrepreneuriat a été qualifié comme l'un des facteurs de production. Il s’agit
d’un facteur créateur de richesse en combinant d’autres facteurs de base pour le processus productif
avec de nouveaux moyens.

En analysant l’activité économique, les défaillances du marché ont constitué une entrave pour
la création des entreprises dans divers domaines. L’entrepreneuriat est un promoteur de la
croissance économique et un facteur nécessaire pour le développement des nations à travers la
dynamique de la création de nouvelles sources d’emplois et l’atténuation des taux de chômage.
Dans ce sens, l’entrepreneuriat a été soutenu par les pouvoirs publics. Dans le cadre du
développement de l’activité entrepreneuriale, la mise en place de politiques et de mesures est
fondamentale.

Premièrement, nous identifions les politiques qui s’articulent autour de la mise en disposition
de programmes en faveur de la création des entreprises et de l’écosystème en général. L’ensemble

1
«Cantillon est un économiste anglais (influencé par W. Petty) se situant dans la tradition française; voir le point de vue de J.
Schumpeter (1954), L’Essai, écrit entre 1720 et 1730, a été publié semble-t-il après sa mort en 1755. (1755) », (Laurent, P. (1989)).
2 Selon Boyer, M., et al. (1980), « Les grappes sont plutôt des groupes d'industries liées par des relations interindustrielles observées

empiriquement. Une grappe peut contenir aussi bien des industries manufacturières que des industries de services », (Boyer, M., et
al. (1980), page 50).

2
Introduction Générale

de ces politiques tend à encourager l’entrepreneuriat à travers la mise en place d’un ensemble de
moyens matériels assurant les formations continues. Deuxièmement, nous identifions un autre type
de politiques servant à simplifier les procédures d’accès aux moyens de financements directs et
indirects pour les nouveaux entrepreneurs. Ces mesures tentent d’accorder des emprunts et des
prêts en favorisant des garanties pour stimuler la création des entreprises et encourager celles qui
commencent à se développer. L’ensemble de mesures de soutien relatif au financement d’une ou
de plusieurs entreprises ou le financement d’un ou de plusieurs projets d’entreprise innovante
encouragent les investisseurs internationaux à développer diverses activités dans plusieurs régions
à travers le monde. Pour le troisième type, nous parlons des politiques de réglementation de
l’environnement institutionnel et de l’amélioration de la qualité de gouvernance qui tendent
spécifiquement à « réduire les obstacles réglementaires et administratifs », (OCDE, (2012)).

L’environnement institutionnel et économique possède un rôle important dans la


réglementation des activités entrepreneuriales. Pour développer l’entrepreneuriat et favoriser la
compétitivité à l’échelle internationale, un cadre juridique important et une bonne qualité de
gouvernance peuvent maintenir les activités de l’entrepreneuriat. Les politiques visant
l’amélioration de la qualité des institutions, le développement financier et la promotion du
commerce international renforcent la croissance des jeunes entreprises. L’amélioration des
règlements permettent à ces dernières d’attirer les IDE et de bénéficier de nouvelles technologies
de l’information et de la communication.

Dans le secteur financier, les réformes mises en œuvre pour régler les activités de financement
des entreprises, visant à renforcer et à encourager les activités du secteur industriel, commercial et
des services, sont considérées comme des réformes propices au développement financier et aux
stimulateurs de la croissance économique. L’ensemble de ces réformes possède un effet direct sur
le déroulement de l’activité entrepreneuriale. L’adoption d’un environnement institutionnel basé
principalement sur des règles et des normes attire davantage les IDE provenant de l’étranger. Si un
pays est caractérisé par une forte activité entrepreneuriale, il faut donc opter pour des mesures qui
règlent cette activité et contrôlent les tentatives de corruption entravant la croissance des
entreprises, en particulier et la croissance économique en général.

Si les pays optent pour un cadre réglementaire stricte, nous nous attendons à ce que la mise
en applications de ces réformes contribue à l’accroissement de l’activité entrepreneuriale en
obtenant un impact positif de l’entrepreneuriat sur la croissance économique.

3
Introduction Générale

Dans ce même sujet d’analyse relatif à la qualité de la gouvernance, ces dernières années, la
corruption a fait l'objet d'une attention croissante dans plusieurs domaines d’étude. L’activité de
l’entrepreneuriat de sa part est influencée par le niveau de la corruption et les innovations réalisées.
La corruption engendre des coûts élevés à supporter par les gouvernements et les entreprises. Elle
constitue une entrave pour l’accroissement de la productivité et pour l’investissement dans des
nouvelles technologies et des activités innovantes.

Au niveau des entreprises, la corruption créée souvent des obstacles à l'entrée de nouvelles
firmes et entrave la concurrence et l’esprit de la compétitivité. La corruption agit comme une taxe
régressive qui profite aux entreprises existantes ayant un pouvoir sur le marché et créée des
incitations négatives pour les entrepreneurs. Elle décourage la création des entreprises par de
nouveaux entrepreneurs ambitieux et décourage l’innovation dans les entreprises installées.

Dans ce cadre, le contrôle de la corruption pourrait avoir un effet positif sur l’accroissement
de l’entrepreneuriat et sur l’accélération des activités de recherche et développement. Il rétablit la
confiance institutionnelle au sein des entreprises. L’État et les institutions de marché constituent
de leur part des acteurs majeurs dans le rétablissement de la confiance à travers l’adoption de
politiques et de stratégies fiables et impartiales respectant la loi et les règles du commerce. La
confiance facilite le développement du tissu commercial et assure la coordination entre diverses
activités économiques

Sur le plan du développement technologique, le contrôle de la corruption intensifie les


activités innovantes. L'innovation est de plus en plus reconnue comme le principal moteur de la
compétitivité des entreprises à long terme, c'est donc sans doute l'un des domaines clés dans
lesquels les dirigeants d'entreprise cherchent à acquérir ou à conserver un avantage par rapport à
leurs concurrents. S'efforcer de gagner et de garder un avantage concurrentiel dans l'innovation
peut s’effectuer à travers des méthodes injustes, impliquant parfois des pratiques de corruption à
grande échelle. (Habiyaremye, A., et Raymond, W. (2013))

Concernant la façon dont la corruption affecte l'innovation, ce sujet a reçu une attention
limitée contrairement au nombre volumineux d'études consacrées à l’étude de l’effet de la
corruption sur la croissance. Étant le principal moteur de croissance à long terme, l'innovation
mérite une place plus importante dans ce corpus de la littérature. Les rares études portant sur cette
question ont généralement suggéré que la corruption est préjudiciable à l'innovation et affaiblie la

4
Introduction Générale

qualité et la situation des entreprises innovantes, (Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009) ; Waldemar, F. S.
(2012)). D’autant plus, les chances d'avoir à payer des pots de vin augmentent significativement
pour les entreprises innovantes par rapport aux non-innovantes, (Ayyagari, M., et Doidge, C. (2010)).
(Alexis H. et Wladimir R., (2013))

La corruption affaiblie les fondements de la confiance institutionnelle qui sont nécessaires au


développement de l'activité entrepreneuriale et innovatrice. Elle réduit les incitations à investir dans
des idées novatrices en affectant négativement l'ampleur des récompenses que l'entrepreneuriat et
l'innovation peuvent générer. Un niveau élevé du contrôle de la corruption peut accroitre le taux
de l’activité entrepreneuriale à travers l’amélioration du niveau des IDE et le renforcement de
l’activité innovatrice.

La mise en application des normes et des règles pour le contrôle des tentatives de corruption
et pour le renforcement de l’activité économique peut avoir des conséquences encore plus
bénéfiques sur le climat entrepreneurial dans les pays d’accueil. La bonne qualité de gouvernance
constitue un avantage pour les pays en développement et les pays en transition. Elle attire les
investisseurs étrangers qui constituent des sociétés étrangères puissantes ayant un effet stratégique
sur les entreprises locales.

La réglementation de l’environnement des affaires contribue à l’intensification des activités


entrepreneuriales et des activités d’innovation qui peuvent de leurs parts aboutir à une amélioration
de la qualité de l’environnement et à une orientation des nouveaux entrepreneurs vers
l’entrepreneuriat du développement durable. Si l’activité entrepreneuriale est basée principalement
sur des activités plus développées et sur des technologies propres, cela encouragera le
développement de l’entrepreneuriat vert qui répond aux exigences des individus, en particulier, et
aux objectifs du développement durable, en général.

Garantir la « durabilité environnementale » est le septième objectif de la déclaration des Nations-


Unis pour le développement. L'impact de l'entrepreneuriat sur la durabilité de l'environnement dans
les économies développées doit être analysé empiriquement puisque certains pays développés
comme ceux de l’OCDE ont réalisé des records dans l’orientation des activités entrepreneuriales
vers l’innovation technologique pour améliorer la qualité de l’environnement. Ils ont orienté aussi
leurs activités vers la production des biens environnementaux ayant un rôle important dans
l’amélioration de l’écosystème. Dans le cadre du développement durable, il est donc nécessaire

5
Introduction Générale

d’opter pour des politiques et des stratégies encourageant l’entrepreneuriat durable et stimulant les
entrepreneurs durables ou les écopreneurs pour renforcer les activités d’innovation et pour produire
davantage de produits écologiques se soumettant aux normes et aux standards.

Le concept de durabilité environnementale continue à être une question litigieuse dans tous
les domaines de l'économie, de la gouvernance et dans divers domaines incorporés dans ce même
contexte d’analyse. Si les entrepreneurs de tout niveau continuent à produire, la capacité de soutenir
les écosystèmes deviendra menacée dans le cas des restrictions faibles organisant le niveau
d’utilisation des ressources naturelles et autres.

La « durabilité de l’environnement » a été définie selon Goodland, R. (1995) comme « l’ensemble des
services environnementaux fondamentaux, l’ensemble des sources et les fonctions technologiques qui doivent être
maintenus durant la période pendant laquelle la durabilité est requise » 3. Les services environnementaux
fondamentaux sont essentiels au développement durable. Dans ce cadre, le renforcement des
activités innovantes, la création et la production des technologies en faveur de la minimisation des
dédommagements environnementaux doivent être soutenus et développés par les nouveaux
entrepreneurs.

L’environnement peut constituer dans ce sens une contrainte pour certaines entreprises
opérant dans des activités industrielles à forte intensité polluante. Pour qu'une entreprise puisse
survivre à long terme, elle doit assurer un processus d’adaptation et une réponse favorable aux
mutations de l'environnement dans lequel elle opère ses activités. Les changements dans
l'environnement externe d'une entreprise conduisent à un changement dans la stratégie, dans la
structure, dans la technologie ou dans la nature des ressources humaines que l'entreprise emploie.
Plusieurs entreprises européennes optent pour les stratégies de l’innovation pour protéger
l’environnement et pour assurer leur durabilité dans l’environnement des affaires. Les pays de
l’OCDE ont enregistré des niveaux élevés d’activités innovatrices. Au cours de la période 2010-
2012, les plus fortes proportions d'entreprises ayant une importante activité d'innovation ont été
enregistrées en Allemagne (66,9% des entreprises), au Luxembourg (66,1%) et en Irlande (58,7%),
(Eurostat, (2015)4). Jusqu’à la période récente, les pays de l’OCDE sont en train de renforcer leurs
efforts dans les activités d’innovation à travers l’encouragement de la R&D et la mise en œuvre de
politiques environnementales rigides pour le développement de l’entrepreneuriat durable.

3 Goodland, R. (1995); Riti, J. S., et al. (2015)


4 Bourgeais, V. (2015). The proportion of innovative enterprises fell below 50% in the EU in 2010-2012. Eurostat news release.

6
Introduction Générale

L’histoire de l’entrepreneuriat de service dans le cadre d’un environnement institutionnel bien réglé
est complexe et touche en même temps divers piliers de l’économie, de l’environnement
institutionnel et de la durabilité de l’environnement.

L’objectif de cette thèse est d’étudier, d’une part, les effets des réformes institutionnelles et
du contrôle de la corruption sur la croissance économique et sur la croissance de l’entrepreneuriat
et de l’innovation et d’autre part, d’évaluer les effets de l’entrepreneuriat des services sur la qualité
de l’environnement.

Par conséquent, la question centrale est quel est l’impact de l’entrepreneuriat sur la croissance
économique et sur la qualité de l’environnement dans le cadre du développement de
l’environnement institutionnel et du contrôle de la corruption ?

Nous développons une revue de la littérature théorique traitant toutes les dimensions de notre
problématique en mettant l’accent sur le rôle des réformes institutionnelles et commerciales dans
la croissance de l’entrepreneuriat (Iyigun, M. et Rodrik, D., (2004) ; (Baliamoune-Lutz, M. (2007)).
Nous prenons en considération des variables de l’environnement institutionnel reflétant la qualité
de gouvernance. Pour évaluer les relations existantes entre nos variables, nous utilisons une
approche économétrique qui servira à une étude empirique de l’impact de la qualité de
l’environnement institutionnel sur la croissance de l’activité entrepreneuriale. Nous utilisons donc
la méthode des moments généralisés pour les tests économétriques. Une telle méthode semble la
plus adéquate pour résoudre plusieurs problèmes économétriques de simultanéité des variables.
Etant donné qu’un environnement institutionnel bien régularisé aboutit à un accroissement des
activités de l’entrepreneuriat et des innovations, nous essayons ensuite de se focaliser sur le
contrôle de la corruption comme déterminant essentiel de l’amélioration de l’entrepreneuriat et de
l’innovation. Nous développons une revue de la littérature théorique basées sur de nombreux
travaux antérieurs (Koenker, R., et Hallock, K. F. (2001) ; Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009))
dans ce même domaine de recherche tout en adoptant une nouvelle technique d’estimation. Cette
dernière va combler les lacunes des travaux antérieurs. Nous allons mettre l’accent sur le rôle du
contrôle de la corruption dans la croissance de l’entrepreneuriat et des innovations en prenant en
considération la présence des investissements directs étrangers. Nous adoptons donc deux
méthodes économétriques spécifiques, les régressions quantiles et le modèle binomial négatif à
effets aléatoires. La première estimation à travers les régressions quantiles s’effectuera en coupe
transversale pour détecter l’évolution de la relation entre le contrôle de la corruption et

7
Introduction Générale

l’entrepreneuriat sur plusieurs quantiles. La deuxième estimation s’effectuera sur le panel entier.
L’utilisation d’une telle méthode se justifie par la présence de deux variables dépendantes qui
possèdent plusieurs observations manquantes. Nous testons par la suite trois hypothèses
spécifiques. Une première hypothèse valorisant la relation entre l’entrepreneuriat et le contrôle de
la corruption. Une deuxième hypothèse traitant la relation entre le contrôle de la corruption et le
niveau des innovations réalisées. Nous présentons notre variable relative à l’innovation suivant
deux indicateurs spécifiques, la R&D et les exportations des hautes technologies. Une dernière
hypothèse valorisera le rôle important des IDE dans la relation entre le contrôle de la corruption et
l’innovation. La présence d’un environnement institutionnel rigide aboutit à une intensification de
l’entrepreneuriat et à un accroissement des activités innovatrices. Cela contribuera par la suite à la
promotion de l’entrepreneuriat vert ayant pour but d’améliorer la qualité de l’environnement. Nous
développons dans ce qui suit une analyse théorique consolidée par une étude empirique qui
évaluera l’impact de l’entrepreneuriat des services et des innovations sur la qualité de
l’environnement. Nous intégrons donc un indicateur de l’environnement en présence des variables
de l’innovation. Nous adoptons une méthodologie d’estimation suivant une analyse de
cointégration sur des données de panel. Nous prenons en considération plusieurs dimensions,
l’environnement des affaires, l’environnement économique et de l’environnement institutionnel
dans un ensemble de pays industrialisés.

Adaptée à notre contexte d’étude, la réponse à notre problématique soulève trois points essentiels.

Quel est l’impact des réformes institutionnelles et commerciales sur la relation liant
l’entrepreneuriat à la croissance ?

Quel est l’impact du contrôle de la corruption sur l’activité innovatrice et sur l’activité
entrepreneuriale ?

Quel est le rôle de l’entrepreneuriat dans le développement durable, plus précisément quel est
son impact sur la qualité de l’environnement et quelles sont les perspectives entrepreneuriales
adoptées pour développer l’entrepreneuriat vert ?

Pour répondre à notre problématique, nous nous sommes focalisés sur des modélisations
théoriques et empiriques fondamentales intégrant divers déterminants, notamment,
l’entrepreneuriat, la dimension institutionnelle, le développement financier, la croissance

8
Introduction Générale

économique, le contrôle de la corruption, l’innovation par la promotion de la R&D et la qualité de


l’environnement.

Les apports de notre recherche se présentent suivant plusieurs niveaux. D’une part,
contrairement à d’autres travaux qui se sont intéressés sur quelques déterminants de
l’entrepreneuriat, nous essayons d’introduire plusieurs dimensions de l’étude de l’entrepreneuriat
(sa relation avec l’environnement institutionnel, avec le contrôle de la corruption, l’accroissement
des IDE, l’innovation, la responsabilité sociale, le développement des marques et son interaction
avec l’intensité des émissions de CO2 sur un ensemble de pays de l’OCDE) et de son effet sur la
croissance économique en particulier et sur le développement durable en général.

D’autre part, nous intégrons la dimension de l’environnement, de l’entrepreneuriat durable,


des co-entrepreneurs et sur les produits à développer pour protéger l’environnement). Nous avons
développé une estimation à travers deux techniques d’estimation spécifiques : la méthode de la
régression quantile et la méthode Binomiale négative à effets aléatoires qui ne sont pas utilisées
souvent dans les études sur l’entrepreneuriat et l’innovation. Nous développons une partie
empirique en panel de cointégration au niveau du chapitre trois qui traitera en particulier le rôle de
l’entrepreneuriat dans l’amélioration de l’environnement sur un panel de 26 pays de l’OCDE en
intégrant la dimension de la responsabilisation et du développement des produits d’innovation.
Sachant que ces études ont rarement été traitées.

En suivant cette démarche d’idées, nous commençons par répondre à l’ensemble des points,
suivant une organisation structurée de cette thèse en trois chapitres.

Dans le premier chapitre, nous analyserons l’impact des réformes institutionnelles et


commerciales sur les effets de la croissance de l’activité entrepreneuriale sur un ensemble de
données de panel de 92 pays développés (OCDE), émergents et en développement sur la période
couvrant 2001-2015 par une estimation à travers la Méthode des Moments Généralisés (GMM) de la
dynamique d’Arrelano Bond. Notre premier chapitre sera organisé comme suit : dans une première
section, nous développerons théoriquement le concept du développement durable, de la croissance
économique et de l’émergence de l’entrepreneuriat. Dans une deuxième section, nous exposerons
une analyse théorique mettant l’accent sur le rôle de la privatisation comme instrument de
l’entrepreneuriat et de la croissance économique. Une troisième section portera sur une revue de la
littérature théorique et empirique sur la relation entre l’entrepreneuriat, les réformes

9
Introduction Générale

institutionnelles et commerciales et la croissance économique. Enfin, dans la quatrième section qui


servira comme validation empirique, nous étudierons l’effet de l’activité entrepreneuriale sur la
croissance économique et le rôle des réformes dans la nature de cette relation.

Notre deuxième chapitre, servira comme une étude de l’impact du contrôle de la corruption
sur l’activité innovatrice et sur l’activité entrepreneuriale pour le cas de 90 pays développés et en
développement inclus dans le Global Entrepreneurship Monitor durant la période 2001-2015. Nous
introduirons des variables de l’environnement institutionnel et économique ayant un impact
indirect sur l’accroissement de l’activité entrepreneuriale. Ce chapitre sera organisé suivant trois
sections spécifiques. Une revue de la littérature théorique et empirique traitant théoriquement la
relation entre l’entrepreneuriat et la corruption sera présentée au niveau de la première section. Une
deuxième section mettra l’accent sur une analyse théorique suivant une revue de la littérature
étudiant la relation entre l’innovation et l’entrepreneuriat tout en mettant l’accent sur les
fondements de l’économie de la connaissance et son rôle dans le développement de l’innovation.
Enfin, une troisième section servira comme application empirique suivant laquelle nous étudions
l’impact du contrôle de la corruption sur l’activité entrepreneuriale et sur un ensemble d’indicateurs
de l’innovation tout en discutant des mesures nécessaires à adopter pour encourager les IDE et
promouvoir l’activité innovatrice. Dans cette validation empirique et dans le but de tester quelques
hypothèses, nous utiliserons deux méthodes économétriques spécifiques n’étant pas été traitées
auparavant dans ce genre d’études. Pour l’hypothèse H1 relative à la relation entre le contrôle de
la corruption et l’entrepreneuriat, nous appliquerons la technique des régressions Quantiles. Pour
les hypothèses H2 (traitant la relation entre le contrôle de la corruption et les IDE) et H3 (relative
à la relation entre le contrôle de la corruption et l’innovation), nous adopterons le Modèle Binomial
Négatif à effets aléatoires (Random Effects Negatif Binomial Model, (RENBM)).

Dans un troisième chapitre, nous estimerons l’impact de l’entrepreneuriat et de quelques


déterminants de l’environnement institutionnel et celui des affaires (innovation et évolution
technologique) sur la qualité de l’environnement dans un ensemble de 26 pays de l’OCDE durant
la période 2001-2013. Dans une première partie servant comme revue de la littérature théorique,
nous développerons une analyse théorique suivant laquelle nous traiterons la relation entre
l’entrepreneuriat et le développement durable. Nous définirons les concepts clé (l’entrepreneuriat
et le développement durable). Puis, nous mettrons l’accent sur les défaillances des marchés qui ont
engendré l’apparition de nouveau « entrepreneurs durables » et sur les caractéristiques des incitations
des entrepreneurs et leurs orientations dans la gestion efficace des ressources environnementales.

10
Introduction Générale

Par la suite, nous analyserons une revue de la littérature théorique présentant les caractères
spécifiques des entrepreneurs. Dans une deuxième partie, nous procéderons à une validation
empirique de notre étude qui s’effectuera sur la base d’une analyse de la relation de cointégration
en panel puis une estimation de l’impact des déterminants de l’environnement entrepreneurial sur
la pollution de l’air à travers la méthode des moindres carrés modifiés (FMOLS).

Dans la conclusion, nous exposons nos résultats de recherche et nous présenterons les
perspectives de recherches.

11
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

CHAPITRE 1

Rôles des Réformes Institutionnelles dans la Relation entre


l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique : Analyse
Théorique et Validation Empirique dans les pays
Développés et les pays en Développement

« Rien n’est possible sans les hommes, rien n’est durable sans les institutions. »

Jean Monnet

12
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Chapitre 1. Rôles des réformes institutionnelles dans la


relation entre l’entrepreneuriat et la croissance
économique : analyse théorique et validation empirique
dans les pays développés et les pays en développement

I. Introduction

'entrepreneuriat a longtemps été considéré comme un mécanisme essentiel de

L développement économique (Schumpeter, J. A., et Perroux, F. (1935) ; Schumpeter, J. A. (1942) ;


Landes, D. S. (1998); Baumol, W. J. (2002); Audretsch, D. B., et al. (2001, 2001b, 2002, 2006)). Dans
leurs études Stam, W. (2008) et Parker, S. C. (2018) ont montré des résultats contradictoires quant à
l’effet de l’entrepreneuriat sur la croissance économique (effet négatif). Cette contradiction des
résultats est expliquée par une grande hétérogénéité de l'entrepreneuriat à travers les pays et par
un contexte économique dans lequel a lieu la croissance économique.

Sans rien changer dans ce que nous avons retenu à travers l’analyse de la littérature
économique, la croissance des pays et l’évolution vers un stade plus avancé de leurs économies
portant sur un avenir assez distant sont expliquées par des facteurs spécifiques responsables de
l’accomplissement de l’activité de production. La maximisation de profit de cette dernière
dépend notamment de l’efficacité du capital humain et du capital physique dont l’évolution est
basée sur l’avancement technologique et sur le progrès technique.

Par ailleurs, les bénéfices financiers dégagés des activités industrielles dépendent de la
qualité des reformes politiques (réformes institutionnelles, qualité de la gouvernance, fraude,
corruption...), financières (liées au développement financier) et commerciales (ouverture à
l’échelle internationale...), mais aussi des variations de la situation du climat qui peuvent être
favorables ou défavorables à la croissance de la santé humaine et de leur rendement dans le
travail.

En effet, la création de gains de productivité et la croissance des secteurs générateurs de


valeur ne se réalisent qu’à travers le bon fonctionnement du capital humain accumulé dont les
facteurs institutionnels et climatiques peuvent faciliter son action. Il en résulte que les facteurs
humains sont les préalables créateurs de richesses.

13
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Au sein de l’environnement économique, l’entrepreneuriat ou « entrepreneurship » est


considéré comme un élément essentiel parmi les combinaisons constituant les facteurs
primordiaux à la croissance économique, (Audretsch, D. B., et Keilbach, M. (2004); Audretsch, D. (2006)
; Audretsch, D. B. (2007)).

Dans le cadre de la mondialisation de l’activité économique et de son internationalisation,


l’ouverture commerciale, comme politique promotrice de la croissance, exige une crédibilité et
une confiance afin de s’adapter aux normes standards du commerce fixées par la loi dont le
respect est essentiel pour soutenir l’activité commerciale. Ce soutien s’effectue par le
développement d’un réseau de coordination bien organisé entre les marchés locaux et les
marchés internationaux. Ces différentes conditions ne peuvent se réaliser qu’à travers
l’établissement d’une panoplie de normes et de règles juridiques bien déterminées garantissant
le respect des droits de propriété, améliorant la qualité du bien-être social et assurant la mise en
application et le respect des réformes institutionnelles, commerciales et financières ayant un
impact immédiat sur la relation liant l’entrepreneuriat à la croissance économique, (Van Stel, A.,
et al. (2010)).

Les études de (Acemoglu, D. et al. (2001) ; Acemoglu, D. et al. (2002) ; Acemoglu, D. et al. (2003) ;
Rodrik, D., et al. (2004) ; Baliamoune-Lutz M. et L. Ndikumana (2007) et Mina Baliamoune Lutz, (2009)) ont
mis l’accent sur l’importance des réformes institutionnelles, commerciales et financières dans
la croissance économique. Cette importance réside dans leur influence directe sur l’activité
d’investissement. À cet égard, il est possible que l’activité entrepreneuriale soit affectée par ces
différentes réformes. Cette idée a été justifié au niveau des travaux de (Gentry, W. M., et Hubbard,
R. G. (2000) ; Guiso, L., et Schivardi, F. (2011) ; Rmalho, R., et al. (2008)) dans lesquels ils prouvaient que
l’activité entrepreneuriale pouvait être influencée par les réformes institutionnelles,
commerciales et financières ayant un effet sur les politiques monétaires (relatives aux
contraintes de liquidité, stabilité des prix, octroi de crédits, (…)) et la dynamique
macroéconomique en général.

Certains travaux, par exemple, insistaient sur la présence d’une interaction entre l’activité
entrepreneuriale et les réformes institutionnelles, commerciales et financières ayant un effet sur
la croissance économique. D’autres déduisaient que l’existence d’une interaction entre la
croissance économique et l’activité entrepreneuriale pouvait conduire à une relation entre cette
dernière et les différentes réformes. Il s’avère qu’une évolution positive de l’activité
commerciale et des secteurs financiers est un atout pour l’accroissement de l’activité
entrepreneuriale.

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

L’objectif de ce premier chapitre est d’analyser l’impact des réformes institutionnelles


et commerciales sur les effets de la croissance de l’activité entrepreneuriale sur un ensemble de
données de panel de 92 pays développés (OCDE), émergents et en développement sur la période
couvrant 2001-2015 par une estimation à travers la Méthode des Moments Généralisés (GMM) de la
dynamique d’Arrelano Bond. Notre premier chapitre sera organisé comme suit : dans une
première section, nous développerons théoriquement le concept du développement durable et
de la croissance économique et de l’émergence de l’entrepreneuriat. Dans une deuxième
section, nous exposerons une analyse théorique mettant l’accent sur le rôle de la privatisation
comme instrument de l’entrepreneuriat et de la croissance économique. Une troisième section
portera sur une revue de la littérature théorique et empirique sur la relation entre
l’entrepreneuriat, les réformes institutionnelles et commerciales et la croissance économique.
Enfin, dans la quatrième section servant comme validation empirique, nous étudierons l’effet
de l’activité entrepreneuriale sur la croissance économique et le rôle des réformes dans la nature
de cette relation.

Section I. Concept du développement durable et de la croissance


économique et émergence de l’entrepreneuriat

I. Concept du développement durable

Selon l’analyse de la littérature de l’évolution économique des nations, la notion du


développement durable dans les pays en voie de développement durant les années 1950 et 1960
a été liée au « monde de l’entreprise ». De plus, cette notion a été associée à d’autres facteurs. Son
émergence a eu lieu, d’une part, au développement des différentes activités entrepreneuriales
relatives à l’implantation de nouvelles grandes entités autonomes publiques et privées et en
d’autre part au facteur de l’accroissement de la population active et à l’évolution de la situation
des travailleurs. Tous ces facteurs ont joué un rôle important dans la survie des firmes.

Le développement durable est défini selon la norvégienne Gro Harlem Bruntland [5] comme
un « développement qui permet la satisfaction des besoins présents, sans compromettre la capacité des
générations futures à satisfaire les leurs »6. En d’autre terme, il s’agit de satisfaire les besoins et les
désirs des individus au présent en réservant les richesses pour les générations futures afin
qu’elles puissent satisfaire aussi leurs désirs. Dans ce cadre, les stratégies de création des biens
et de fabrication de produits sont fondées sur la notion de la spécialisation. Il s’agit de la

5Présidente de l’Organisation des Nations-Unis en 1987.


6Costes, F., Martinet, V., & Rotillon, G. (2003). Développement durable et théorie de la croissance. Séminaire'Economie
de l'Environnement et des Ressources Naturelles', Paris.

15
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

concentration industrielle dans le but de créer des économies d’échelle en optant pour une
production en série avec une importante échelle. Les entreprises bénéficient de coûts unitaires
de production de marchandises liés à l’augmentation des quantités produites et du volume des
ventes.

De plus, les stratégies de développement sont mises en œuvre en vue de lutter contre la
dégradation continue des ressources (de grande valeur) dans le contexte de la « rareté des
richesses ». Prenons par exemple le cas du bois qui constitue la principale richesse dans certaines
régions et dont la protection est fondamentale. (Boutillier, S. (2008)).

Une production en volume avec une qualité performante nécessite des technologies plus
avancées sur le plan scientifique et technique ce qui a incité un grand nombre de pays à
encourager les investissements directs étrangers en favorisant un climat favorable pour
différentes filiales étrangères d’une puissance multinationale et en les protégeant par des
politiques publiques rigides garantissant leur bon fonctionnement. (Byé, M., et Destanne de Bernis,
G. (1987); Boutillier, S. (2008))

À cette époque (années 1950), les pays en voie de développement n’étaient pas dotés de
nombreuses capacités, des compétences et d’un savoir humain pour gérer les hautes
technologies. Ainsi, ils n’avaient pas de moyens financiers nécessaires pour mettre à disposition
les capitaux nécessaires à la consolidation des activités de recherche et développement et pour
accroitre le taux d’innovation domestique. Durant la période entre 1950 et 1970, ces différents
problèmes de déficience sur le plan technique et scientifique dans les pays en voie de
développement, furent attirés par plusieurs chercheurs et analystes (Amin, S. (1970) ; Wallerstein, I.
M. (1980) ; Braudel, F. (1985)) pour déterminer l’ampleur de l’état d’insuffisance d’un certain niveau
d’avancement et de l’incapacité de ces pays à assurer la bonne utilisation et la bonne
exploitation de toutes ces technologies de pointe. (Boutillier, S. (2008))

Un changement brutal et profond sur le plan « économique, politique, social et technologique »


pendant les années 1970 est à l’origine de la crise économique vécue par les pays en
développement et les pays développés. Ce changement dont le secteur industriel est important,
a donné naissance à une nouvelle structuration économique pour faire face à la répercussion de
la baisse de la productivité sur l’ensemble de l’économie due à la période de récession. Le
rétablissement et la constitution des entreprises, des grands marchés et des activités
industrielles, nécessitent des moyens énormes et des entrepreneurs d’une grande compétence
pour mettre en œuvre des stratégies et des plans efficaces pour parvenir à vaincre les obstacles
financiers. (Boutillier, S. (2008))

16
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Pour faire face à ces difficultés, les différents acteurs économiques faisaient des
propositions étayées par des arguments solides. Il en résulte la naissance d’une nouvelle
structure économique fondée sur de nouveaux concepts fondamentaux dépendants les uns des
autres.

Un ensemble d’éléments apparaissaient et constituaient un nouveau système d’institutions


spécifiques basées sur « l’entrepreneuriat, le microcrédit et le développement durable » où nous
constatons une dévalorisation du pouvoir de l’État dans l’organisation du marché.

L’État dans ce sens ne va plus assumer les responsabilités liées à la création et à


l’exploitation des entreprises productrices des biens et des services et ne va plus accorder des
mesures de soutien. (Lindert, P. H. (2004) ; Boutillier, S. (2008)). Le rôle de l’État dans ce cas se
limitait à la création d’un environnement favorable pour les investisseurs et les nouveaux
entrepreneurs ambitieux en réglant d’une manière stricte l’environnement institutionnel dans la
mesure où le marché à cette époque avait un rôle prédominant dans l’organisation de l’activité
économique.

Par ailleurs, les difficultés vécues par les jeunes entrepreneurs et les artisans qui n’avaient
pas les moyens nécessaires pour octroyer des crédits bancaires ont été résolues par le
« microcrédit » en leurs accordant les moyens de financement nécessaires à travers des prêts à
faibles montants.

II. Émergence de l’entrepreneuriat

La dimension de l’environnement n’apparait qu’à partir de la réalisation d’un certain


niveau de développement. Au cours des années 50, certains analystes étaient optimistes quant
à la répartition des biens et des services réalisés entre les individus grâce aux mécanismes
efficaces du marché. Cette idée a été émise au niveau des travaux de Kuznets et Rostow. Les
années 50 ont été marquées par l’apparition d’une nouvelle hypothèse de la courbe de Kuznets
favorisant une relation en forme de « U inversé » entre le niveau de développement économique
d’un pays et les inégalités du revenu.

Lorsque la croissance est basée sur l’activité d’investissement, « la période d’augmentation des
inégalités ne serait que provisoire et elle finit par se stabiliser si un niveau minimum de revenu est atteint »,
Kuznets, S. (1955). Dans ce sens, Kuznets, S. (1955) a affirmé que la relation entre l’accroissement
du revenu et le partage des richesses entre les individus d’une façon équitable est positive au-
delà de la réalisation d’un certain seuil de revenu jugé maximal.

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

La figure (1) ci-dessous montre une relation ayant la forme de « U inversé » entre le
développement économique et les inégalités sociales. L’augmentation de ces dernières ne
s’illustre que dans la première phase (primaire ou provisoire) jusqu'à l’atteinte d’un niveau de
revenu jugé maximal (point de retournement). La deuxième phase consiste à un rétablissement
de l’équilibre au niveau des revenus répartis (réalisation d’une répartition équitable).

Figure 1 : Illustration de la Courbe de Kuznets des inégalités de revenus

Source : Boutard A., Brodhag C. et Gondran N. « Lorsque le développement perd le Nord », page 28.

Selon Rostow, l’accumulation continue des connaissances et du savoir-faire ainsi que


l’accumulation des capitaux à travers le temps assurent le développement économique. La prise
en considération de la composante environnementale est apparue certainement dans les pays
développés. Ce problème s’explique par quelques déterminants culturels et intellectuels qui ont
influencé les orientations des pensées des individus et de leurs comportements. Ces derniers
n’ont pas estimé l’importance des mouvements de défense de l’environnement dans
l’amélioration du bien-être de la société en général et de chaque individu en particulier. Cela
peut s’expliquer en grande partie par l’insuffisance des moyens financiers nécessaires favorisés
par les sociétés pour améliorer la qualité de l’environnement et pour assurer des conditions de
vie plus évoluées. C’est alors le rôle des acteurs de l’environnement économique qui apparait
comme important.

Après la seconde guerre mondiale, le rôle de l’État dans l’économie des pays en
développement est devenu prédominant. Cette intervention des autorités publiques dans la prise
de décisions sur le plan économique et social s’est articulée dans le cadre de la mise en œuvre
des politiques de développement, des situations économiques et des conditions sociales. Cette
période a été marquée par le fondement des grandes entreprises qui a conduit par la suite à la
création de l’emploi. Ces entreprises ont contribué à la réalisation du développement
économique des nations. À cette époque, il y’a eu le développement des industries à forte

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

intensité capitalistique constituées par de grandes entreprises dont les objectifs sont orientés
vers des activités de télécommunication, de l’énergie et autres, (Boutillier, S. (2008).

Le rôle de l’État a été primordial dans les pays en développement et dans les pays
développés. De même, les grandes entreprises dans le monde entier ont constitué un fondement
assez solide du développement économique sur tous les plans. Selon Maddison, A. (2001), la
période des années 50 et 70 a été marquée par une croissance économique remarquable et une
évolution des conditions de vie des nations. Le modèle basé sur l’intervention de l’État et sur
la fondation des grandes entreprises a marqué son efficacité.

Dans les pays développés et ceux en développement, il est important de souligner le rôle
de l’intervention de l’État dans l’activité économique ainsi que l’importance de l’implantation
des grandes firmes. Le même cas pour les pays capitalistiques et les pays socialistes. Dans ce
sens, certains auteurs ont affirmé qu’il s’agissait d’une grande similitude entre le régime
capitalistique et celui socialiste, (Schumpeter, J. A., et Perroux, F. (1935) ; Schumpeter, J. A. (1942)),
(Boutillier, S. (2006, 2008)). En ce qui concerne les conditions de l’hygiène et de la propreté
individuelle, cette période a été marquée par une évolution favorable de ces conditions. Nous
avons enregistré des taux faibles d’alphabétisation, (Bairoch, P. (1997)). Il en résulte une
amélioration des conditions de vie des pays du Sud. Grace au développement social, ces pays
ont pu réaliser des conditions semblables à celles des pays du Nord.

Selon Rostow, W. W., et Du Rouret, M. J. (1963), les pays industrialisés peuvent être un modèle
favorable à suivre par les pays en développement. Dans ce cadre, Rostow, W. W., et Du Rouret, M.
J. (1963) a mis l’accent sur le temps nécessaire et les différents stades à prendre en considération
pour accroitre la richesse des nations et pour relancer la croissance économique. Après les
années 70, l’échelle de l’activité économique s’est ralentie précisément dans les pays à forte
activité industrielle. Cette situation a été suivie d’un accroissement du niveau de chômage qui
a continué à augmenter considérablement. La situation s’est aggravée dans les pays industriels
et a été marquée par un accroissement du niveau de pauvreté. Avant cette période, les autorités
publiques n’ont pas pensé à des politiques radicales pour l’amélioration de la situation sociale.
L’idée que la pauvreté pouvait s’accroitre sur la longue période à cause des conditions
économiques non favorables n’a pas accaparé l’esprit des décideurs politiques à cette époque.

Dans le cadre de la promotion de la croissance et du développement économique, les


différentes politiques émises étaient efficaces spécialement dans certaines périodes. En
contrepartie, avec l’aggravation de la situation économique, ces politiques étaient incapables
de résoudre les problèmes et de sauver la situation. En effet, pour rattraper la situation, les États

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

ont augmenté leurs dépenses publiques qui n’ont pas pu être financées par les revenus générés
à travers la croissance de l’activité économique.

C’est au début des années 80 que certaines entreprises en Mexique ont déclaré leur faillite
à cause de l’augmentation des taux d’endettement des pays en voie de développement. Après
le Mexique, plusieurs autorités publiques ont annoncé les conditions désastreuses de leurs
situations économiques, (George, S. (1992) et Boutillier, S. (2008)). Cependant, d’autres pays en
développement comme les pays d’Asie du Sud Est ont réussi à prouver leur existence sur des
marchés internationaux pour rivaliser d’autres pays. Nous pouvons citer alors, la Singapour, le
Taiwan, le Hong Kong et la Corée du Sud.

Pour promouvoir une politique de promotion du développement économique, l’ensemble


de ces pays s’est basé sur la force du secteur public. De même, il a opté pour des stratégies
d’ouverture à l’international où il a intégré plusieurs filiales de ses entreprises locales sur des
marchés internationaux. Ainsi, il a principalement opté pour des stratégies qui encouragent
l’accroissement des exportations et la réduction des flux des importations, (Salama, P. (1976) ;
(Boutillier, S. (2008)).

L’environnement économique de ces pays s’est divisé en deux grandes parties dont les
activités économiques n’étaient pas bien équilibrées. Ce déséquilibre est expliqué par la
différence de l’esprit des grandes firmes internationales fondées. Il s’agit de nouvelles
entreprises modernes possédant un entrepreneuriat qui s’est différencié totalement des
entreprises « classiques » opérant dans le secteur public. Notons que durant cette période, le
niveau de la pauvreté a augmenté ainsi que la situation de l’activité économique a continué à se
dégrader.

Dans les grandes villes par exemple, l’activité économique s’est limitée à des petits ateliers
de fabrication de chaussures. À cet égard, la période entre les années 50 et les 70 a été marquée
par une croissance économique basée certainement sur des grandes entreprises et sur des
grandes industries, comme celles des pays développés et industrialisés, et sur des activités
restreintes dont le volume de production était réduit notamment dans les pays en
développement. Les grandes firmes ont opté pour des stratégies de diminution des coûts
unitaires de production des marchandises grâce à l’augmentation des quantités produites et du
volume des ventes. Les gains de productivité ont permis de lutter contre la pauvreté et de
protéger les ressources rares au sein de l’environnement. En contrepartie, les petites activités
restreintes ont eu tendance à se développer pour devenir des entreprises ayant un important
poids dans le marché. (Boutillier, S. (2008)).

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Selon Robert, C. (1995), vers la fin des années 70, certains décideurs politiques des pays à
forte production industrielle ont réfléchi de nouveau à l’implantation de grandes entreprises
pour relancer l’activité économique et pour soutenir sa croissance. Ces décisions sont nées suite
à la crise économique durant cette période. Malgré le bouleversement dans le fonctionnement
des organisations durant cette époque, (Coriat, B. (1979).), l’environnement économique a vécu la
création de nouveaux produits par des entrepreneurs innovateurs. Citons le cas de l’innovation
du micro-ordinateur Apple qui a été développé en 1979.

De même, d’autres entrepreneurs innovateurs comme Bill Gates ont réussi à valoriser de
nouveau le rôle de l’entrepreneur dans l’environnement économique vers les années 80,
(Boutillier, S., et Uzunidis, D. (1999, 2003) ; Boutillier, S. (2008)). Nous ne parlons donc pas du concept
de Schumpeter qui a caractérisé l’entrepreneur par sa capacité de créer et d’innover mais nous
parlons plutôt du rôle de l’entrepreneur dans la création de l’emploi et dans la réduction des
taux de chômage. À cette époque, l’environnement économique de certains pays industrialisés
et développés a vécu le développement des marchés financiers et la recherche de nouvelles
formes et alternatives financières pour maintenir la durabilité des entreprises.

De même, le développement de l’environnement des affaires s’est basé sur le « micro-


crédit » comme importante source financière en donnant plus de chance aux investisseurs de
créer des petites entreprises opérant dans les activités de l’agriculture et de l’artisanat, (Labie, M.
(2004) ; Boutillier, S. (2008)).

C’est à travers les petites et moyennes entreprises établies durant les années 80 que
l’activité économique a réalisé son développement et sa croissance. Ces petites firmes créées
sont considérées comme facteurs clés aboutissant à un changement bénéfique de
l’environnement socio-économique dans les pays en développement et dans les pays
développés et garantissant une rénovation du milieu des affaires, (Boussard, L. T., et al. (1989) ;
Boutillier, S. (2008)). Cette période des années 80 a été marquée par une restriction de
l’intervention de l’État dans le secteur financier où l’environnement social des pays en
développement a vécu l’apparition des inégalités de classes. À cet égard, le nombre des riches
a augmenté considérablement.

Vers la fin des années 80, la chute du mur de Berlin et la dissolution de l’Union soviétique
ont conduit à une faiblesse extrême du rôle du marché dans la régulation de l’activité
économique en présence d’un régime démocratique. D’où la fin de la politique préconisant
l’intérêt collectif.

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

À la fin des années 90, un événement marquant a caractérisé le milieu économique des
pays en développement. Un nombre assez important d’entreprises de différentes régions du
monde se sont localisées dans les économies développées et d’autres en développement.

Pour faire face à cette situation, un ensemble de mesures a été pris par la banque mondiale
considérée comme importante organisation à l’échelle internationale. Parmi ces mesures,
l’entrepreneuriat a été pris en considération comme principal axe pour résoudre les problèmes
économiques. L’activité entrepreneuriale dans ce sens pouvait contribuer à la réduction du
niveau de la pauvreté en facilitant l’accès au micro-crédit.

L’environnement et la protection de sa qualité ont été les priorités des organisations


mondiales (programme des Nations Unis) à cette époque. De même, le développement du
secteur de l’agriculture a aussi été une priorité énoncée au niveau des travaux de la banque
mondiale. Dans ce cadre, l’idée de développer un entrepreneuriat efficace respectant les normes
de l’environnement en se basant principalement sur l’innovation sera exposée théoriquement et
empiriquement dans le deuxième et le troisième chapitre de ce travail.

III. L’entrepreneuriat et le micro-crédit

Durant la période des années 70, l’environnement économique a connu des perturbations
justifiées par une décroissance suivie d’un accroissement du niveau de chômage.
L’entrepreneur investisseur a eu une place importante pour rétablir l’activité professionnelle.
De même, les petites entreprises créées sont considérées comme une solution idéale pour
rétablir la croissance de l’activité économique.

Baumol, W. J. (1968) a justifié une absence des entrepreneurs durant cette période où la théorie
économique n’a pas marqué leur rôle dans la résolution des problèmes économiques. La banque
mondiale durant les années 80 a mis en application des politiques et des dispositions que les
pays industrialisés et autres en développement ont suivi pour faciliter et pour encourager la
création de nouvelles entreprises, (Boutillier, S. (2008)). Nous parlons alors de l’entrepreneuriat
ou de l’entrepreneuriat. Une nomenclature apparue vers les années 80 et qui a existé jusqu’à
aujourd’hui.

Contrairement aux pays développés et industrialisés, les pays en développement ont


préconisé une nouvelle forme d’offre de crédit pour encourager les petits entrepreneurs à
fortune moyenne afin de procéder à la création des petites entreprises : nous parlons du micro-
crédit. Même les personnes qui ne possèdent pas des moyens de financement nécessaires pour
investir. À travers cette nouvelle forme de crédit, ont pu entamer l’environnement des affaires

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

et ont développé des projets générateurs d’importante valeur ajoutée et d’importants revenus,
(Labie, M. (2004) ; Boutillier, S. (2008)).

Cependant, la situation sociale des pays s’est aggravée depuis ces années (80) à cause de
déséquilibre entre les recettes réalisées et les dépenses. Pour garantir un équilibre économique
et pour réaliser une meilleure performance, il était nécessaire d’éliminer les obstacles entravant
toute entrée et sortie des entreprises sur le marché.

Dans ce sens, l’environnement institutionnel ne devrait pas imposer des barrières entravant
l’entrée de nouvelles entreprises créées. Une telle idée a été démontrée par la théorie des
marchés incontestables. Le choix d’opter pour les politiques de privatisation des entreprises
publiques est apparu entre les années 70 et 80. Nous mettons l’accent dans une section suivante
sur la politique de privatisation en tant qu’instrument nécessaire pour relancer et pour maintenir
l’activité économique. Pour les pays en développement, les tentatives de corruption et le
manque de libertés civiles ont été les principales causes de la perturbation de l’environnement
économique ce qui explique le rôle non efficace de l’État dans la réglementation de l’économie.

Khan, M. H. (2003) a justifié l’accélération de l’application des politiques de privatisation par


l’incapacité de l’État à créer un environnement propice pour l’investissement et à garantir le
respect des droits de propriété, (Khan, M. H. (2003) ; (Boutillier, S. (2008)).

Il a été nécessaire que l’État règle l’activité économique en favorisant une concurrence
parfaite pour qu’il ait un équilibre entre les petites et les grandes entreprises ayant une force sur
le marché. Ces dernières ont dominé le marché et ont donc profité de la fixation des prix élevés.
Le pouvoir administratif à cette époque a été critiqué dans la mesure où les fonctions de l’État
ont été développées dans toutes les directions et il a été donc impossible de les maitriser et de
les organiser. Cette situation a provoqué un risque pour les petites firmes nouvellement créées
en engendrant des pertes économiques liées aux coûts élevés à supporter, (Boutillier, S. (2008)).

Le respect des conditions administratives a été requis pour assurer une bonne fonction des
entreprises. Pour les petites entreprises, le respect des normes administratives a été couteux
dans la mesure où les coûts à supporter ont représenté 4% de leur PIB.

La réglementation de l’administration a été consolidée par les politiques mises en œuvre


pour veiller à ce que les normes de la législation fiscale et les normes du travail soient
respectées. Ces politiques ont aussi exigé le respect des normes institutionnelles et
environnementales. Respecter l’ensemble de ces contraintes a pesé lourd sur les revenus
générés par une petite et moyenne entreprise.

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Dans certains pays, les actions adoptées pour trouver une nouvelle voie de développement
économique et pour améliorer la situation sociale ont été entravées par la crise sociale. Une
nouvelle notion relative à l’ « économie sociale », est apparue et amplifiée par le rôle des
entrepreneurs sociaux dont les activités économiques fonctionnent à travers le secteur privé et
le secteur public.

Les entrepreneurs sociaux dans ce cas se sont engagés à améliorer et à développer les
activités économiques qui n’ont pas été prises en considération par la fonction publique. Ces
activités abandonnées ont été améliorées par l’intervention des nouveaux entrepreneurs
ambitieux.

Après cette époque, plusieurs problèmes relatifs à l’environnement ont été posés. Nous
allons par la suite mettre l’accent sur la relation entre l’entrepreneuriat et le développement
durable et le rôle des entrepreneurs innovateurs dans la prise en considération de
l’environnement après avoir exposé une revue de la littérature traitant le concept de la
privatisation comme instrument important de l’entrepreneuriat.

Section II. La privatisation comme instrument de l’entrepreneuriat et de la


croissance économique : analyse théorique 7

I. Présentation du concept de la privatisation

Selon Hatimi, I. E., et Somers, W. J. (2004), « le processus de privatisation apparaît comme étant une
évolution institutionnelle majeure qui nécessite le passage d’un modèle de fonctionnement public ancré dans les
habitudes des individus à un autre privé différent et incertain ». De ce fait, la privatisation est une
politique choisie par divers pays en vue de maintenir la croissance économique et d’améliorer
la qualité des entreprises.

Il faut de même mettre l’accent sur la privatisation comme importante forme


d’entrepreneuriat. La privatisation des entreprises à participation publique a occupé un rôle
essentiel dans la littérature économique comme stratégie optimale d’amélioration du tissu
productif des pays qui ont réalisé un important niveau de développement. Au début des années
80, l’environnement économique des pays en voie de développement a été marqué par
l’incapacité des gouvernements à maintenir l’équilibre financier des entreprises publiques à
cause de l’effet des crises financières de cette époque. Cela a incité les États à recourir à de

7 Cette section a été extraite du travail du mastère portant sur l’impact de la privatisation sur la croissance économique
élaborée par Amel Rezgui et encadrée par le Professeur Ghazi Boulila.

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

nouveaux modes de gestion à travers le transfert des institutions Étatiques à de nouveaux


« investisseurs stratégiques » possédant des moyens de financement assez importants.

Au début des années 90, ce processus de restructuration a été manifesté comme élément
fondamental permettant à divers pays à travers le monde d’accéder au monde économique
extérieur dans le cadre de la globalisation et de la mondialisation des activités économiques. À
l’occasion de la restriction de l’action de l’État dans la gestion des entreprises et de la réalisation
d’une performance économique remarquable et une stabilisation de l’activité économique, les
pays les moins avancés et les pays caractérisés par un passage graduel de leurs situations
économiques et politiques ont opté pour des programmes de privatisation d’importance
considérable.

Une telle politique a été considérée comme point central et essentiel constituant le
fondement de l’efficacité de l’ensemble des activités productives au sein des différents secteurs
de l’environnement économique.

Dans ce sens, Filipovic, A. (2006), a défini la privatisation comme « méthode de réaffectation des
actifs et des fonctions du secteur public au secteur privé. Elle est considérée comme facteur qui pourrait jouer un
rôle sérieux dans la quête de la croissance économique ».

Par ailleurs, la privatisation s’est manifestée comme processus de transformation et


d’évolution des situations économiques tout au long des années 90 et au commencement de l’an
2000 dans les pays de « la communauté des États indépendants, (Commonwealth of Independent States
(CIS), des pays de l’Europe Centrale et Orientale et des pays du Baltique, (Central and East European and the
Baltic (CEEB) countries) », (Hanousek, J., et al. (2005)).

La recommandation insistante de ce processus dans ces pays a eu lieu à travers ce que nous
appelons « le Consensus de Washington » qui est fondée sur l’idée que le développement de
l’efficacité du tissu économique ne se réalise qu’à travers le transfert de la propriété publique
au milieu privé, (Hanousek, J., et al. (2005) d’après Roland, G. (2001)). Dans le cadre de la croissance
économique des pays et de la durabilité de cette croissance, William Easerly dans son travail « The
Elusive Quest for Growth » a mis l’accent sur la nécessité d’opter pour un ensemble de mesures
économiques tendant à réduire les dettes extérieures et intérieures des pays et à assainir les
finances publiques, (Filipovic, A. (2006)).

Dans ce même contexte, les instruments de soutien, tels que les aides au développement
par les subventions aux entreprises génératrices de rendements dans le but de supporter leurs

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

activités d’investissement, peut contribuer efficacement à la croissance. En plus, cette


croissance peut s’améliorer et s’accroitre suite à des mesures devant être prises par les autorités
publiques visant « le contrôle de la population », « les investissements en capital humain », ainsi que le
respect des droits de propriété et la réglementation des conditions de la concurrence, (Filipovic,
A. (2006)).

La privatisation a abouti, de sa part, à la création de nouvelles technologies de


développement à travers les investissements directs étrangers suite aux opérations de transfert
des entreprises à participation Étatique aux investisseurs étrangers possédant de nouvelles
compétences et d’un ensemble de connaissances pratiques connues par la notion du « savoir-
faire ».

Ce nouveau mode de gestion peut conduire à l’efficacité des entreprises privatisées dans
une ambiance de respect des droits de propriétés et de décentralisation de la prise de décision
afin d’atteindre une flexibilité du style du management permettant à l’entreprise de résister
contre l’incertitude de l’environnement économique et sa fluctuation continue.

Un tel succès de la politique de privatisation dans un pays s’explique par la gestion


pragmatique de ses entreprises tout en respectant les formalités régissant la réglementation des
conditions économiques. Par ailleurs, ce succès peut aussi résulter du choix optimal et efficace
de la méthode de restructuration des entreprises et du degré de réussite des modes de contrôle
dans les firmes privatisées. Il est de même lié au bon déroulement de la fonction des entreprises
privées, à l’accroissement de leurs rendements et à la réduction de l’engagement des pays face
aux économies étrangères par une diminution du montant de la dette nationale.

En plus, une telle politique peut favoriser à différents pays un moyen de pénétrer les
marchés de capitaux internationaux, une évolution positive des mesures destinées à orienter le
comportement économique des nouveaux propriétaires, une efficience économique à travers
l’arrivée massive des flux de capitaux, une exportation d’un savoir-faire technique vers les pays
en voie de développement et une consolidation de la position d’intégration des entreprises
locales dans les domaines d’activités internationales, (Perotti, E. C., et al,. (1999)).

La sous-section suivante traitera d’une manière détaillée la structure théorique de la


privatisation, son évolution et ses attentes théoriques.

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

II. Présentation de la structure de la privatisation et son évolution : analyse de la revue


de la littérature théorique

1. Présentation du cadre théorique de la privatisation des entreprises

Dans le courant des dernières décennies, la structuration de l’environnement économique


a connu une nouvelle évolution particulière dans la mise en application de nouveaux
instruments économiques visant la croissance et le développement du tissu économique. Dans
ce contexte, la nouvelle vague de privatisation est caractérisée par la notion de la politique de
l’époque récente.

Pour une bonne raison, en tant que politique pouvant contribuer efficacement à la
performance économique, la première mise en œuvre de cet instrument a eu lieu au début de
l’année 1957 à la République Fédérale Allemande dans le cadre d’une acquisition des investisseurs
privés de la part de l’État dans Volkswagen, (Filipovic, A. (2006)).

Outre, l’environnement de l’activité économique des débuts des années 80 a connu des
restructurations d’autres entités publiques dans divers pays du monde à travers l’accélération
du mode de privatisation. Il en résulte par la suite la privatisation de Telecom par Margaret Tacher
en Grande Bretagne et la privatisation vécue par la France pour ces grands établissements
financiers, (Megginson, W. L., et Netter, J. M. (2001) ; Filipovic, A. (2006)).

Selon Megginson, W. L., et al. (1996), le processus de privatisation a touché beaucoup d’autres
pays. Il s’est propagé au Japon et au Mexique où les droits de possession des États des entreprises
de communications ont été transférés vers le privé. Les conditions politiques relatives à la
disparition des types de gouvernement appliquant la doctrine connus par « le régime communiste »
dans l’ancien Union Soviétique ainsi que dans les pays de l’Europe Orientale a contribué à
l’accélération de la procédure de privatisation.

Dans les périodes récentes, la mise en application d’un tel processus par les pays les moins
développés a été généralisé progressivement afin d’accroitre la croissance économique de ces
pays tel est le cas de la Chine et du Cuba. Selon Poole Jr, R. W. (1996), le transfert de l’ensemble de
biens matériels et immatériels du domaine de l’activité publique vers le secteur privé a été
évalué à 468 millions de dollars tout au long la période couvrant 1984-1994, (Poole Jr, R. W.
(1996)).

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

2. Le choix de la politique de la privatisation

Dans plusieurs pays à travers le monde, les institutions publiques sont caractérisées par
une taille très élevée.

D’une part, le souci de ces pays est de faire diminuer la taille de ces entités publiques.
Dans ce cadre, dans certaines entreprises publiques, la privatisation est choisie comme
meilleure solution afin d’éliminer les départements dont la fonction n’est pas nécessaire et qui
sont fondés sur l’importance du pouvoir de l’administration, (Filipovic, A. (2006)).

D’autre part, plusieurs pays ont opté pour la privatisation en vue d’accélérer la croissance
économique et d’accroitre l’efficacité de l’activité productive. Pour une bonne raison, l’activité
menée par le secteur privé a pour but d’accroitre le développement économique et de répondre
aux nouvelles exigences par l’amplification de la productivité et de la distribution adéquate des
richesses ce qui ne peut pas être offert par le secteur public dont les orientations sont de type
politique.

Dans ce même contexte, Poole Jr, R. W. (1996) a soutenu l’idée que le secteur privé possède
des orientations économiques ayant pour but de développer et d’améliorer les conditions du
marché face à la concurrence étrangère, (Filipovic, A. (2006) d’après Poole Jr, R. W. (1996)).

Selon Easterly, W. (2001), toutes les entreprises à participation publique peuvent être
confrontées à la « corruption » et à la gestion non pragmatique de plusieurs objectifs ce qui va
influencer négativement le développement économique, (Filipovic, A. (2006) d’après Easterly, W.
(2001)).

Dans ce contexte, Poole Jr, R. W. (1996) a justifié le rôle positif que peut jouer la privatisation
en tant que moteur de croissance du fait que les institutions publiques privatisées se
caractérisaient par l’absence du rôle de l’État dans le processus administratif ce qui va réduire
l’ensemble de répercussions allant vers une détérioration de la croissance de l’économie,
(Filipovic, A. (2006) d’après Poole Jr, R. W. (1996)).

Le concept de la privatisation et son importance ont aussi été amarqués au niveau du


théorème de Ronald Coase qui sera développé dans ce qui suit.

2.1 Introduction au théorème de Ronald Coase

Selon Ronald Coase, le sujet de l’«externalité» peut se régler par le changement envers le
secteur privé à travers la privatisation des entités publiques. La négociation ne va pas nécessiter

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Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

des coûts puisqu’elle est conduite par une stimulation volontaire des agents économiques. Cette
négociation va aboutir à l’obtention de la « solution optimale de Pareto ». Mankiw, N. G. (2014) a
justifié cette vision inspirée du théorème de Ronald Coase en soutenant l’idée que l’intéressement
des différents agents économiques dans la démarche de « coût-bénéfice » contribuait à l’obtention
de la solution idéale dans le but d’éviter les « externalités », (Filipovic, A. (2006)).

Dans le même cadre d’analyse du sujet des « externalités », le domaine des activités
privées doit être accompagné par une mise en application d’instruments et de formalités et faire
en sorte d’identifier la meilleure méthode permettant d’aboutir au résultat des « externalités
positives ». Si les droits émis sont appliqués d’une manière adéquate, cela contribuera par la suite
à l’obtention de résultats efficaces. Pour une bonne raison, le théorème de Ronald Coase justifie
l’idée que la définition des règles de droits sans les appliquer d’une manière officielle n’est pas
suffisante pour éviter les « externalités » issues de l’activité économique, (Filipovic, A. (2006)).

Par ailleurs, en s’inspirant du théorème de Ronald Coase, Medema, S. G., et Zerbe, R. O. (1999) ont
mis l’accent sur l’importance de privatiser les institutions publiques pour obtenir un marché
réalisant une fonction efficace et ayant toujours pour sujet d’éviter les «externalités», (Filipovic,
A. (2006)).

2.2 Évolution de la politique de privatisation

2.2.1 La politique de privatisation dans les pays « en transition »

Dans les pays « en transition » caractérisés par un passage graduel de l’évolution de leurs
situations économiques, la procédure de privatisation s’est développée dans un contexte de
changement au niveau de l’environnement économique, ((Estrin, S., et al. (2009)).

Selon Lau, L. J., et al. (2000), dans ces pays à l’exception de la Chine, les États se sont basés
sur les changements radicaux en vue d’améliorer et de maintenir la stabilité économique suivant
ce qui est appelé par Svejnar, J. (2002) « les reformes de type I ». Ce premier type de réforme est basé
sur « la stabilisation macro-économique, la libéralisation des prix et le démantèlement des institutions du
système communistes », ((Estrin, S., et al. (2009)).

La majorité des économies « en transition » sont ouvertes à l’environnement extérieur dans


le contexte de la globalisation ce qui est dû à une gestion pragmatique et à une distribution des
richesses d’une manière efficiente suivant des prix fixés par les marchés mondiaux, ((Estrin, S.,
et al. (2009)). Les aides pécuniaires versées par l’État aux institutions publiques vont être

29
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

minimisées par l’accès des firmes à la concurrence internationale. En effet, les entreprises
privées se caractérisent par la diversité de leurs activités et sont les plus aptes à concurrencer
l’environnement extérieur. Une telle aide tend à améliorer et à accroitre l’acquisition d’autres
ressources nécessaires aux activités économiques des firmes, ((Estrin, S., et al. (2009)).

Selon Svejnar, J. (2002), « les réformes de type II » se sont basées dans un premier lieu sur la mise
en application des instruments de réglementation basés sur la loi et devant être appliqués par
toutes les entreprises. Cela peut permettre la réalisation d’une économie efficace dont la
fonction repose sur la réglementation du marché économique, ((Estrin, S., et al. (2009)).

Par ailleurs, ces différentes réformes ont mis l’accent dans un deuxième lieu sur la
privatisation des institutions publiques ainsi que sur la mise en pratique d’un ensemble
d’éléments pouvant créer une économie bien régulée. Cette dernière est fondée sur des
instruments juridiques ayant une orientation vers le marché pour énoncer clairement le respect
des droits de propriété suivant des accords officiels et d’empêcher les « tentatives de corruption »,
(Estrin, S., et al. (2009)).

2.2.2 Évolution du processus de privatisation dans les pays industrialisés et dans les
pays en voie de développement

Les recettes de privatisation ont été accélérées d’une manière progressive dans les pays de
l’OCDE dans la période récente. Pour une bonne raison, selon les données préconisées par
l’OCDE (2002)8, le montant provenant de la privatisation a été évalué à 16.1 milliard de dollars
pour l’année 1990 avec une accélération après les 10 ans où il a pu atteindre 67.1 milliard de
dollars. Par ailleurs, ces recettes ont atteint une valeur maximale en 1998 jugée importante
évaluée à 100.6 milliard de dollars. (Mahboodi, L. (2002) ; Iimi, A. (2003))

Aussi, dans le même cadre, les pays en voie de développement ont opté pour d’importants
programmes de privatisation similaires à ceux des pays de l’OCDE dans la mesure où nous
avons identifié un accroissement remarquable entre 1990 et 2000 dont les montants sont passés
de 13.1 à 87.8 milliards de dollars. Selon Iimi, A. (2003), la mise en pratique de la politique de
privatisation dans les pays en voie de développement n’a pas été qualifiée de manière précise
par sa dimension ou par son aspect pratique mais notamment par sa vitesse de déroulement
similaire à celle optée par les pays industrialisés, (Iimi, A. (2003)). Dans ce cadre, le souci des
économistes est de savoir si la privatisation aura les mêmes effets sur la performance

8 Mahboodi, L. (2002). Recent Privatisation Trends in OECD Countries. Financial Market Trends, (82), 43-58.

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

économique et sur l’efficacité des entreprises dans les pays les moins avancés comme dans les
pays industrialisés.

En effet, Iimi, A. (2003) a expliqué que la politique de privatisation optée par des pays en
cas d’« externalités significatives » dégagées par la mise en œuvre de l’État allait nuire à la
croissance économique et à la progression du « stock de capital public ». Outre, c’est le degré de
progression économique des pays qui influence l’effet que peut exercer la politique de
privatisation sur le développement économique de ces pays, (Iimi, A. (2003)).

3. Les attentes de la politique de privatisation

Dans la période récente, le passage graduel des pays est soutenu par la réflexion abstraite
du « capitalisme » et du « socialisme ». Kornai, J. (1994) a donné plus de valeur à deux processus de
modification qui constituaient l’élément permettant l’accès à une évolution de l’environnement
économique des pays où il s’agit de porter les gains et les bénéfices du marché (réalisés par un
ensemble de personnes morales ou physiques participant à la production, à la distribution et à
la consommation de richesses) à leur plus haut niveau.

Dans ce cadre, il a souligné l’importance du « renforcement de l’activité de la vente en fixant un


prix de libéralisation » et de « l’exécution d’une contrainte budgétaire à travers la privatisation et l’élimination
des mécanismes de soutien du gouvernement », (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999)).

Blanchard, O. J. (1997) de sa part nous a souligné deux autres actions fondamentales dont la
fonction pouvait contribuer efficacement au processus de modification par évolution des
situations économiques des marchés, (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999)). La première
action consiste à « la réallocation des ressources des anciennes vers les nouvelles activités » et ce « via les
fermetures et les faillites des anciennes entreprises et via la création de nouvelles firmes ». La deuxième action
se résume notamment à « la restructuration des entreprises vivantes, (Blanchard, O. J. (1997)) » et ce « via
la rationalisation du travail, le changement de la gamme de produits et l’accès à de nouveaux investisseurs »,
(Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999))

Ces différentes actions se sont inspirées du principe général de Schumpeter relatif à la


« destruction créatrice ». Il s’agit d’une modification des différents processus qui marquent une
évolution par la mise en application de mesures provoquant une réaction permettant
d’encourager « l’activité entrepreneuriale » dans les différentes entités autonomes, (Havrylyshyn, M.
O., et McGettigan, M. D. (1999)).

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Ces dernières se sont considérées comme les facteurs les plus importants possédant une
forte aptitude à créer des mutations favorables à la croissance de l’environnement économique.
Dans ce contexte, l’ensemble précis de concepts et d’idées sur lesquels s’est basée « l’économie
de marché » a mis l’accent sur l’importance des « entreprises privées » comme promotrices de
croissance et de développement, (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999)).

La solution adéquate afin d’aboutir à une évolution positive de l’efficacité des entreprises
a été traitée suivant deux écoles de pensée. Les partisans de la première école ont mis l’accent
sur la nécessité de privatiser les entreprises et de se focaliser sur l’augmentation du budget de
l’État. Par ailleurs, la privatisation a été prise en considération par la deuxième école de pensée
comme étant indispensable tout en insistant sur la mise en œuvre d’une panoplie d’instruments
garantissant la réglementation du cadre institutionnel, (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D.
(1999)).

Dans ce sens, Frydman (1997) a soutenu l’idée que « la stabilisation macro-économique de


discipline budgétaire, la faible inflation, la libéralisation des prix et des échanges et les contraintes budgétaires
strictes pour les entreprises aboutissent à la création d’un environnement suffisamment compétitif pour les
entreprises les plus viables pour se restructurer et pour d'autres pour réduire ou cesser leurs activités »,
(Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999), p (29)).

Si le gouvernement focalise ses efforts seulement sur l’action de privatiser les actifs de
l’État et sur la bienveillance de la création d’un environnement propice pour les entreprises, son
objectif relatif à l’action visant à motiver les entités nouvellement créées à travers des
incitations et des stimulations (aides, subventions, (etc.)) ne sera pas largement pris en
considération, (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999)).

En revanche, l’idée des partisans du « révisionnisme » inspirée par Nellis, J. (1998) a déclaré la
nécessité de veiller à ce que « les conditions de la concurrence » et « les institutions du marché » soient
contrôlées quel que soit la méthode de privatisation optée par l’État, (Havrylyshyn, M. O., et
McGettigan, M. D. (1999)). En d’autre terme, veiller au respect de ces deux conditions est crucial
pour le succès de la méthode de privatisation qui ne doit pas entraver la surveillance attentive
et prolongée du respect des deux conditions citées ci-dessus, (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M.
D. (1999) ; Jerome, A. (2008)).

Le transfert des actifs publics au milieu privé est fondé sur l’idée que les entreprises privées
sont plus efficaces et possèdent un rendement important par comparaison aux entreprises à
participation Étatique dont l’objectif est orienté seulement vers la stabilité politique. Une telle

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

efficience des entreprises privatisées résulte d’une part de la volonté attribuée aux personnes à
possession légale et officielle de ces entreprises à faire évoluer positivement les rendements de
leurs activités, d’autre part, les propriétaires sont incités à diriger leurs entreprises puisqu’ils
vont bénéficier de l’obtention des avantages financiers, (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D.
(1999) d’après Barberis, N., et al. (1996)).

Pour une bonne raison, le fonctionnement des entreprises privées est plus efficient que
celui évoqué par les entreprises Étatiques. Cela a été prouvé au niveau des analyses menées par
Vining, A. R., et Boardman, A. E. (1992) et Megginson, W. L., et al. (1994) où les entreprises privatisées ont
été caractérisées par un niveau de performance et un gain d’activité assez importants.

En outre, Frydman, R. (1997) a justifié aussi la nécessité de la privatisation vu que la gestion


du gouvernement n’aboutissait pas à de bons résultats dans un environnement dont la situation
est difficile à prévoir malgré que les conditions de la concurrence soient respectées. (Havrylyshyn,
M. O., et McGettigan, M. D. (1999))

Nous exposons dans l’annexe (1) une présentation théorique des différentes méthodes de
privatisation en présentant par la suite leurs avantages et leurs inconvénients.

III. Relation entre la privatisation et l’environnement institutionnel : la nécessité d’un


environnement réglementé et la contribution de la politique de privatisation

Nous choisissons dans cette section de traiter les facteurs qui doivent être mis en place afin
que la privatisation puisse contribuer positivement à la croissance économique des pays. En
plus, nous mettons l’accent sur l’importance de sa contribution dans l’environnement
économique.

1. La privatisation et l’environnement : l’importance d’un environnement propice


pour développer le secteur privé

Dans un contexte d’assurer une évolution du secteur privé vers un stade plus avancé qui
peut durer longtemps et rester stable, chaque pays doit choisir une méthode de privatisation
efficace et favoriser un climat d’investissement propice dans un environnement favorable et
bien régularisé.

Dans ce sens, Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999) a présenté deux suppositions dont
les fondements sont opposés. En effet, la première supposition est fondée sur « l’ensemble des
expériences et des circonstances environnementales, sur la concurrence et sur la possibilité d’entrée dans le

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

marché »9 qui constituent les facteurs clé de la croissance et conduisent notamment à l’efficacité
des firmes sans prendre en considération le choix de la méthode de privatisation. En revanche,
en se basant sur la deuxième supposition, nous identifions le rôle du choix de la méthode de
privatisation adéquate comme promotrice de performance des entreprises.

Pour une bonne raison Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999) ont justifié cette
supposition du fait qu’à travers la méthode relative au « management-employees buyouts »,
l’évolution de l’environnement sur la longue durée, en assurant une concurrence saine, pourra
être entravée si les propriétaires décident d’exploiter et de jouir d’un privilège économique
exclusif sans concurrence.

Dans ce sens, il faut traiter ces deux suppositions simultanément où le bon choix de la
méthode adéquate de privatisation aboutira à des résultats efficaces si les conditions
environnementales sont appropriées en favorisant un bon climat d’investissement.

2. Les facteurs nécessaires à la réalisation d’un environnement bien régularisé

Un environnement approprié est basé sur quatre facteurs essentiels : « la stabilité


macroéconomique, l’application des contraintes budgétaires strictes, l’adoption des marchés concurrentiels et
enfin l’adoption des droits de propriété adéquats », (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999)).

2.1 La stabilité macroéconomique

La progression de l’activité du secteur privé nécessite que les caractéristiques globales de


l’activité économique d’un pays soient stables. Pour une bonne raison, les niveaux élevés du
taux d’inflation peuvent influencer négativement la croissance économique. Cette hausse de
prix se justifie notamment par un accroissement des taux d’intérêt décourageant l’octroi de
crédits pour investir dans le secteur privé.

D’une manière générale, une inflation élevée contribue à « des dépenses budgétaires excessives,
à des déficits budgétaires élevés susceptibles d’engendrer des incertitudes chez les investisseurs du secteur privé,
à la volatilité et à la dépréciation du taux de change et à l’incertitude quant aux régimes commerciaux
internationaux », (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999)).

Mais aussi, nous savons bien que les conditions environnementales ne sont pas stables
dans le temps. Il est donc difficile pour les investisseurs de prédire la situation future. Cette

9Havrylyshyn, M. O., & McGettigan, M. D. (1999). Privatization in transition countries: A sampling of the literature.
International Monetary Fund.

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

incertitude face à la situation environnementale et le choix des investisseurs de projets d’une


durée de vie courte peuvent contribuer défavorablement à la situation du secteur privé et
peuvent nuire à sa croissance.

2.2 L’application des contraintes budgétaires strictes

La progression et l’amélioration des performances du secteur privé sont liées à la mise en


œuvre des « contraintes budgétaires bien définies et strictes ». Selon Kornai, J. (1994), « une contrainte
budgétaire peu intense se définie comme une subvention versée par l’État aux entreprises déficitaires pour
assurer leur survie », (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999) d’après Kornai, J. (1994), p 81).

Ces mesures d’aide peuvent se manifester dans diverses formes tels que « les subventions
budgétaires directes, l’abaissement sélectif des impôts sur des entreprises ayant besoin d’une assistance, les
crédits bancaires, (etc.) ». Dans ce contexte, si une entreprise opte pour un objectif de gain de
bénéfices, elle s’intéressera donc sur le sujet de profits et focalisera ses efforts à réaliser cet
objectif, (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999) d’après la Banque Mondiale, (1996), p 45).

L’action de diminution des aides pécuniaires versées par l’État connues par les « subventions
budgétaires » dans les pays « en transition » a entrainé un accroissement de la quantité d’impôts à
payer. En d’autre terme, une « contrainte stricte » exercée pat l’État reflète l’idée que le
gouvernement n’a pas abaissé les impôts à prélever à partir les activités des entreprises. Par
ailleurs, à l’égard de l’accroissement des montants d’impôts, les entreprises seront incapables
de payer ces sommes d’argent.

Dans ce sens, l’accumulation de ce stock d’impôts impayés par les entreprises va induire
à un affaiblissement des « contraintes budgétaires » imposées par le gouvernement. Les
subventions accordées par l’État peuvent prendre diverses formes. Comme mesure d’assistance,
dans les pays « en transition » les tarifs d’énergies sont soutenus par l’État. Nous pouvons citer
aussi comme autres formes de soutien, les avances des sommes d’argents sous couvert de
remboursement, la réduction des montants d’impôts, (etc.), (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M.
D. (1999)).

2.3 Les marchés concurrentiels

Si le style de management des entreprises se fonde sur une prise de décision qui résulte
d’un pouvoir non centralisé (où l’entreprise ne peut se focaliser sur un critère bien déterminé
dans son activité (qualité, service, (etc.)), elles possèderont dans ce cas des capacités à résister

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

contre la puissance de la compétition au sein de l’environnement économique où la force de la


demande dépasse largement la production.

Par ailleurs, pour favoriser des conditions d’une concurrence saine, il faut que la décision
de l’État soit orientée vers l’élimination des « contraintes budgétaires peu intenses » accordées aux
entreprises.

Dans le même cadre, Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999) soutiennent l’idée que
« l’abolition de la planification centrale et la libéralisation des prix et des échanges ont également été des
importantes sources de pression concurrentielle pour assurer la progression de la transition », (Havrylyshyn, M.
O., et McGettigan, M. D. (1999) ; p 31).

L’ouverture à l’environnement extérieur à travers le commerce international aboutit à un


accroissement du nombre de rivalités au sein du marché. Cette forte rivalité selon des travaux
antérieurs a été considérée comme promotrice de à croissance et à l’amélioration de la
performance des entreprises. Elle a abouti à l’apparition de nouvelles entités sur le marché
appelées « de novo ». Dans ce cadre l’abolition des barrières à l’entrée et à la sortie pour des
nouveaux concurrents sans « coûts irrécupérables » justifie « la théorie des marchés incontestables ».
Dans un contexte de résister contre la compétition au sein de l’environnement économique, les
entreprises doivent opter pour des styles de gestion souples et adaptés facilement aux
circonstances de l’environnement, (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999) ; Iimi, A. (2003)).

2.4 Les droits de propriété adéquats

La réglementation des droits de propriété assure la progression et l’efficience au sein des


entreprises. En outre, si ces droits de possession sont clairement définis, les propriétaires seront
encouragés à travailler et à donner un plus. Ils peuvent dans ce cas profiter d’une possession
exclusive et absolue des actifs et avoir le droit de les céder et de les exploiter librement. Par
ailleurs, les déficiences des droits de propriété sont liées à « une faiblesse de la garantie des lois, à la
mise en application des procédures judicaires inefficaces, à l’enregistrement multiples de la possession de certains
biens, (etc.) », (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999)).

Selon Rapaczynski, A. (1996) le respect des droits de propriété doit être favorisé par
l’ensemble des entités de l’environnement constituant le marché économique dans la mesure
où la mise en application, seulement des instruments juridiques garantissant le bon
fonctionnement de l’activité économique, n’est pas suffisant.

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

3. Le respect des droits de propriété

La prise en considération et l’appréciation de l’importance du principe des droits de


propriété sont cruciales et sur lesquelles s’est fondée la réflexion théorique de la notion de
privatisation. Par ailleurs, afin de généraliser progressivement les capacités des marchés
consacrés spécifiquement à des activités particulières, l’environnement économique doit avoir
des capacités et des compétences pour résister contre l’ensemble des opérations financières et
commerciales au sein de la vie économique. (Filipovic, A. (2006))

Dans certains cas, afin de restreindre le champ d’activité des entreprises en se spécialisant
dans une fonction particulière, il est nécessaire d’avoir des ressources supplémentaires devant
être distribuées équitablement. Cependant, ces deux positions nécessitent particulièrement des
opérations dont les coûts sont très bas et dont la fixation dépend de la contrainte des prix du
marché. Dans ce même cadre, Mankiw, N. G. (2014) a mis l’accent sur l’importance du respect
des droits de propriété suivant un ensemble d’instruments et de formalités de régulation des
conditions du marché afin de bénéficier d’une concurrence pure et parfaite basée sur des prix
appropriés où les opérations entre les agents économiques seront traitées d’une manière
efficace, (Filipovic, A. (2006)).

Dans le même contexte du respect des droits de propriété, Soto, H. D. (1996) a affirmé
que « pour qu’ils soient échangés dans des marchés élargis, les droits de propriété doivent être « officialisés », en
d’autre terme, incarnés universellement suivant d’instruments de change standardisés qui sont enregistrés dans
un système central régi par des règles juridiques ».

Soto, H. D. (1996), a voulu montrer que les mesures de soutien à la croissance économique
des pays les moins développés, en tant que politique destinée pour le long-terme, peuvent se
réaliser à travers la mise en disposition de la formalité des droits de propriété. Le manque de
respect de ces droits peut retarder le développement de ces pays et peut restreindre les échanges
entre les marchés locaux et aussi à l’échelle mondiale. (Filipovic, A. (2006))

Le contexte de l’importance de la notion des droits de propriété a été aussi pris en


considération par Easterly, W. (2001) dans le domaine de l’investissement pour maintenir un
développement économique sur une longue durée. En effet, le respect de droits crée un
encouragement des agents économiques à investir dans un contexte de sécurité assurant le
respect de leurs propriétés. Cette propriété, d’une manière officielle, garantie à ces agents
économiques d’obtenir des crédits ce qui va contribuer à une amplification de l’activité
d’investissement. (Filipovic, A. (2006))

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Selon Soto, H. D. (1996), si les agents dont l’activité est liée à l’exploitation de la terre
garantissent leurs propriétés, la protection des possessions stimulera ces individus à investir à
long-terme dans leurs propriétés sans délocaliser leurs fonds pour les investir dans d’autres
propriétés, (Filipovic, A. (2006)). Cette situation va maintenir la position de l’activité
d’investissement tout en créant une productivité continue suivie d’un rendement stabilisé au
cours du temps. En privatisant les entreprises, la proportion des agents propriétaires dans
l’environnement économique augmente, ce qui va les encourager à accroitre leurs
investissements sur une longue période.

Nous traitons dans ce qui suit, suivant une revue de la littérature, le rôle des réformes de
l’environnement institutionnel dans la relation entre l’entrepreneuriat et la croissance
économique.

Section III. Entrepreneuriat, environnement institutionnel et croissance


économique : revue de la littérature

I. L’intensité de l’activité entrepreneuriale

La réglementation du milieu institutionnel est exigée dans les pays en développement


puisqu’ils sont caractérisés par une forte intensité de l’activité entrepreneuriale et un fort taux
de création d’entreprises. Le progrès de cette activité est une conséquence immédiate du progrès
des actions des différents entrepreneurs.

Dans ce cas, ce changement graduel favorisant l’évolution bénéfique de l’environnement


conduit à une amélioration en réduisant le taux de pauvreté dans plusieurs régions à travers le
monde et en atteignant un indice de développement humain (HDI) assez remarquable et une
croissance soutenable.

En effet, dans les pays pauvres caractérisés par un taux de chômage assez élevé, les
compétences et les caractéristiques professionnels (dont disposent les individus pauvres de la
population, souffrant d’un manque de capitaux ou d’un emploi avec une rémunération stable)
peuvent être exploités d’une manière optimale. En d’autre terme, si le capital de la connaissance
est géré efficacement, il y aura une amélioration de la situation économique et sociale de ces
individus en créant une source d’emploi stable, (Banerjee, A. V., et Duflo, E. (2007).

Les différentes analyses dans ce domaine de recherche liant l’entrepreneuriat, la pauvreté


et le développement humain, nous amènent à conclure que les pays dont le développement

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

humain est faible sont caractérisés par un taux de création d’entreprise élevé ce qui a été illustré
au niveau de la figure (2) présentée ci-dessous.

Cette schématisation nous montre qu’une forte intensité de l’activité entrepreneuriale


(TEA, Total Entrepreneurial Activity) (les points en rouge) a été illustrée au niveau des pays
dont le développement humain est faible. En revanche, les pays avancés dont l’indice de
développement humain est élevé sont caractérisés par un taux d’entrepreneuriat assez faible (les
points en vert).

Figure 2 : schéma illustrant la relation entre l’indice du développement humain (HDI) et


l’Activité Entrepreneuriale Totale (TEA) sur la période 2001-2006

Source : José Ernesto Amorós et Oscar Cristi ; (2009)

Certains auteurs comme (Reynolds, P. D., et al. (2005)) ont expliqué cette forte intensité de
l’entrepreneuriat dans les pays en développement par une certaine motivation qui stimule
certaines personnes à créer leurs propres emplois. Selon ces auteurs, cette « motivation » ou cette
stimulation est une réponse immédiate de ces personnes qui « n’ont pas pu trouver un rôle approprié
dans le monde du travail et la création d’une nouvelle entreprise est leur meilleure option disponible », (Reynolds,
P. D., et al. (2005)).

Selon les analyses des projets du rapport « Global Entrepreneurship Monitor (GEM) », les
mauvaises situations économiques et sociales ; avec un taux de chômage élevé, un revenu faible
et un taux de pauvreté aussi important ; vont créer une nécessité à la création d’entreprise ce
qui explique l’importance du nombre d’entrepreneurs dans les pays en voie de développement
illustré au niveau de la figure (3).

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Figure 3 : Schéma illustrant la relation entre l’indice du développement humain (HDI) et la


nécessité de l’activité entrepreneuriale (NEC) sur la période 2001-2006

Source : José Ernesto Amorós et Oscar Cristi ; (2009).

Cette illustration nous montre une concentration de la nécessité de la création d’entreprise


dans les pays caractérisés par un niveau de développement humain faible (points en rouge).

Dans ce cadre, cette forte intensité peut être expliquée par un climat d’investissement où
il n’y a pas une prise en considération du respect des réformes institutionnelles, commerciales
et financières provoquant une détérioration de la productivité avec un accroissement du nombre
de personnes sans emploi, (Caballero, R. (2006)).

II. L’effet des réformes sur l’interaction entre l’entrepreneuriat et la croissance


économique

Le rôle prépondérant que peut jouer l’entrepreneuriat dans la performance économique


dans les pays les moins avancés et les plus avancés a été apprécié depuis longtemps dans les
débats des analyses du développement économique, (Harbison, F. (1956) ; Papanek, G. F., (1962) ;
Baumol, W. J. (1968) ; Leibenstein, H. (1968)).

Selon certains analystes, les défaillances de la qualité des institutions peuvent être
expliquées par des lacunes au niveau de l’activité entrepreneuriale (Iyigun, M. F., et Owen, A. L.
(1998) ; Colombatto, E. (2004)), comme nous pouvons aussi expliquer l’échec des dispositifs
institutionnels par le manque de régulation et par la façon de la mise en application des normes

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

et des règles favorisant le bon fonctionnement de l’activité entrepreneuriale, (Iyigun, M., et Rodrik,
D. (2004)).

1. L’interaction entre les réformes de l’environnement des affaires et la croissance


économique

Une littérature assez riche a été développée sur le sujet relatif à la relation entre les
réformes (institutionnelles, commerciales et financières) et le développement économique.
Récemment, d’innombrables études se sont intéressées à l’évaluation de l’interaction entre le
développement financier et la croissance économique tel est le cas de (Demetriades, P. O., et
Hussein, K. A. (1996) ; Beck, T., et al. (2000) ; Benhabib, J., et Spiegel, M. M. (2000) ; Levine, R., Loayza, N., et
Beck, T. (2000) ; Beck, T., et Levine, R. (2004) et Shan, J. (2005)). Les résultats obtenus, quant à la relation
liant le développement financier au développement économique, se sont différenciés dans la
mesure où plusieurs analystes ont soutenu l’idée que le développement financier conduit
immédiatement à la performance économique. D’autres études ont pu démontrer des issus
inverses.

En effet, parmi les études démontrant que le développement financier n’entraine pas une
croissance économique, nous pouvons citer l’analyse émise par (Thornton, J. (1996)) sur un
échantillon comportant 22 pays de l’Asie et de l’Amérique. En plus, suivant une modélisation
VAR sur un ensemble de pays de l’OCDE, (Shan, J. (2005)) a prouvé l’absence de causalité entre
le développement financier et la croissance économique. En revanche, certains chercheurs ont
pu identifier une causalité entre le développement financier et la croissance tel est le cas de
l’évaluation par la modélisation VAR effectuée par (Luintel, K. B., et Khan, M. (1999)) où ils ont
trouvé un lien causal bidirectionnel entre ces deux grandeurs à travers un échantillon constitué
de 10 pays ce qui a été aussi illustré au niveau de l’étude de (Calderón, C., et Liu, L. (2003)).

En plus de ces analyses, une étude de cointégration élaborée par (Demetriades, P. O., et
Hussein, K. A. (1996)) à travers laquelle ils ont pu justifier une liaison bidirectionnelle entre le
développement financier et la croissance économique sur un ensemble de 16 pays. Sur la base
d’une autre analyse sur les données du Maroc étudiant l’effet des reformes sur le développement
économique, (Baliamoune-Lutz, M. (2003)) a démontré que la croissance économique est la
déterminante principale du développement financier. En d’autre terme, c’est le niveau de la
croissance économique qui peut conditionner le développement et le progrès des réformes
financières.

41
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

En se référant à d’autres analyses approfondies de différentes revues de la littérature,


d’innombrables études ont mis l’accent sur les réformes de l’ouverture commerciale
(libéralisation commerciale) et son impact sur le développement économique. Récemment,
cette relation a été étudiée à travers des analyses de plusieurs chercheurs, où nous pouvons
citer : (Dornbusch, R. (1992) ; Rodrik, D. (1992) ; Edwards, S. (1993) et Edwards, S. (1998) ; Sachs, J. D., et al.
(1995) ; Krueger, A. (1998) ; Frankel, J. A., et Romer, D. H. (1999) ; Rodriguez, F., et Rodrik, D. (2000) et Rodrik,
D., et al. (2004)).

Selon une analyse menée par Edwards, S. (1998) ; Dollar, D., et Kraay, A. (2004)), suivant laquelle
ils ont démontré que la libéralisation commerciale est un stimulus pour la croissance
économique et possède un impact positif sur le développement économique. Ce résultat peut
compléter ce qui a été prouvé par (Sachs, J. D., et al. (1995) ; Sachs, J. D., et Warner, A. M. (1997)), qui
ont justifié que « l’ouverture commerciale peut augmenter la vitesse de la convergence des économies ».

En revanche, une littérature assez récente développée par (Frankel, J.A. et Romer, D.; (1999) ;
Mukhopadhyay, H. (1999) ; Rodriguez, F., et Rodrik, D. (2000) ; Baliamoune, M. N. (2002) et Yanikkaya, H.
(2003)) dans ce même domaine de recherche a démontré des résultats contradictoires avec ceux
cités précédemment.

En effet, Addison, T., et Baliamoune-Lutz, M. (2006) ; Baliamoune-Lutz, M., et Ndikumana, L. (2007))


ont prouvé que la libéralisation commerciale est liée négativement à la croissance économique
dans la mesure où l’obtention d’une corrélation positive et significative entre ces deux
grandeurs dépend de la réglementation de l’environnement institutionnel. Dans ce cadre
d’analyse, plusieurs travaux empiriques ont mis l’accent sur l’importance du rôle des réformes
institutionnelles dans le règlement de l’activité commerciale et dans la croissance économique
en général, ce qui a été démontré au niveau des études de (Scully, G. W. (1988) ; Knack, S., et Keefer,
P. (1995) ; Acemoglu, D. et al. (2002) ; Acemoglu, D. et al. (2003) ; Easterly, W., et Levine, R. (1997) ; Easterly,
W., et Levine, R. (2003) et Rodrik, D., et al. (2004)).

L’efficacité des réformes institutionnelles, commerciales et financières peut contribuer à


la performance économique ainsi qu’à l’accroissement de l’activité entrepreneuriale.

2. L’interaction entre les réformes de l’environnement des affaires et


l’entrepreneuriat

La maximisation de l’activité entrepreneuriale dépend notamment de l’allocation optimale


du capital humain nécessaire pour son achèvement et son progrès, ainsi que la mise en œuvre

42
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

des réformes et des politiques de régularisation de l’environnement institutionnel afin de


développer le commerce international et s’ouvrir à l’échelle internationale.

Après avoir assuré l’activité productive d’un bon soutien harmonisé par la mise en
application des normes et des règles assurant une bonne qualité de direction avec une lutte
contre tout type de comportements nuisant à la croissance et au développement économique,
nous nous attendons à obtenir une corrélation positive et significative entre l’entrepreneuriat et
les réformes institutionnelles et commerciales, (Baliamoune-Lutz, M. (2007)).

Dans ce sens, (Baumol, W. J. (1996)) a prouvé la même idée affirmant que « la politique
commerciale peut influer sur l'attribution de l'entrepreneuriat puisqu’elle ne peut pas influer sur son offre ». En
d’autre terme, pour que nous puissions évaluer l’impact que peut jouer l’entrepreneuriat sur le
développement économique, nous devons étudier dans un premier temps son interaction avec
les réformes commerciales et institutionnelles.

Une analyse menée par (Papanek, G. F. (1962)) pour le cas du Pakistan durant la période
(1947-1959) selon laquelle l’auteur justifiait l’importance des conditions favorables qui ont
favorisé un accroissement de l’activité entrepreneuriale. En effet, ces différentes conditions
incluent « l’action du gouvernement face à la lutte contre la corruption et les fuites de capitaux, la mise en action
des normes standards contrôlant l’activité de l’importation et une bonne qualité des institutions en faveur de
l’activité entrepreneuriale, (etc.) », (Papanek, G. F. (1962) ; Baliamoune-Lutz, M. (2007)). La favorisation de
ces différentes conditions peut stimuler et accroitre l’activité d’investissement qui est le
déterminant principal de l’évolution bénéfique de l’entrepreneuriat.

Par ailleurs, il y a eu le développement d’un nouveau modèle théorique inspiré des «


marchés imparfaits » à travers (Banerjee, A. V., et Newman, A. F. (1993)), où ils ont considéré que les
individus pauvres de la population et sans emploi pouvaient avoir des salaires en travaillant au
profit des nouveaux entrepreneurs qui sont à l’origine des individus possédant beaucoup
d’argent. Selon cette étude, ils ont démontré que le choix des différentes professions pouvait
exercer une influence sur le développement à travers « la répartition de la richesse et le niveau des
revenus », (Amorós, J. E., et Cristi, O. (2010)). Mais cette imperfection des marchés peut être
influencée par les réformes institutionnelles ayant pour résultat la perturbation des niveaux de
croissance de l’activité entrepreneuriale, (Amorós, J. E., et Cristi, O. (2010)).

Selon Baliamoune-Lutz, M. (2007), les actions réciproques liant l’entrepreneuriat aux réformes
institutionnelles conduiront à la modification des niveaux de croissance de l’activité
entrepreneuriale. En effet, Iyigun, M., et Rodrik, D. (2004) ont mis au point un nouveau modèle

43
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

permettant de mieux comprendre les différentes interactions entre l’entrepreneuriat et les


réformes institutionnelles. Selon ce modèle, les décisions d’investir dans une activité
économique « sont portées à l’incertain » où ils ont montré que l’activité entrepreneuriale pouvait
influencer la relation liant les réformes à la croissance économique. Ils ont prouvé qu’un
accroissement au niveau de l’activité entrepreneuriale pouvait conduire à un effet négatif exercé
par les réformes institutionnelles sur le développement économique. En revanche, la croissance
économique peut être influencée positivement par les réformes institutionnelles lorsqu’il s’agit
d’un niveau faible de l’activité entrepreneuriale.

Depuis longtemps, l’entrepreneuriat a été considéré comme un facteur primordial du


développement économique vu son rôle prépondérant.

III. L’entrepreneuriat et la croissance économique

Selon Leff, N. H. (1979) et Baliamoune-Lutz, M. (2007), « l'entrepreneuriat fait clairement référence à la


capacité d'innovation, d'investissement et d'expansion militante dans de nouveaux marchés, de nouveaux
produits et de nouvelles techniques ». Il en résulte que l’activité entrepreneuriale est basée sur l’action
des entrepreneurs à donner naissance à de nouvelles opportunités créant de la richesse, (Amorós,
J. E., et Cristi, O. (2010)).

D’après les analyses de Schumpeter, l’activité d’innovation est considérée comme action de
premier degré pour les entrepreneurs. Le progrès technologique et technique et l’accès à de
nouvelles sources d’informations contribuent positivement à l’activité de recherche et
développement. Par ailleurs, la possibilité d’obtenir les avancements technologiques et le
développement de la qualité d’information peuvent être influencés par les réformes de
l’environnement des affaires, (Amorós, J. E., et Cristi, O. (2010)).

La littérature économique a traité le rôle des entrepreneurs et du capital humain dans le


développement de l’activité entrepreneuriale à travers le monde. Dans ce cadre d’analyse,
plusieurs travaux empiriques ont été développés. D’une part, Murphy, K. M., et al. (1991) ont mené
une étude évaluant l’impact de « l’allocation des talents » sur la croissance économique, (Amorós, J.
E., et Cristi, O. (2010)). Aussi, l’analyse de l’impact de l’activité entrepreneuriale sur le niveau de
développement économique a fait l’objet de l’étude de Colombatto, E., et Melnik, A. (2006) où ils
ont développé une différence entre l’entrepreneuriat productif et l’entrepreneuriat improductif,
(Amorós, J. E., et Cristi, O. (2010)). D’autre part, les conditions influençant la décision de
l’entrepreneuriat (la possibilité d’obtenir des crédits et de la liquidité nécessaire pour entamer

44
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

un investissement) et leur effet sur la croissance économique ont été discutées au niveau de
l’analyse menée par Banerjee, A. V., et Newman, A. F. (1993).

Certaines recherches ont mis l’accent sur le rôle de l’entrepreneuriat dans la réduction du
chômage dans tous les pays à travers le monde. Cette activité entrepreneuriale peut se
manifester à travers l’emploi indépendant (self-employment) qui peut jouer aussi un rôle
principal dans la promotion de nouvelles occasions d’emploi. Plusieurs analyses (comme celle
de Thurik, A. R. (2009) ont mis en évidence le rôle prépondérant de l’entrepreneuriat comme
déterminant promoteur de l’emploi. Ces différentes analyses ont démontré que certains
changements des économies, dans les périodes récentes, se sont basés sur l’importance des
Petites et Moyennes Entreprises (PME).

Avant, la croissance de l’activité économique était fondée notamment sur la fonction des
entreprises de grande taille (Caves, R. E. (1996)) et le succès de leurs activités était fondé
particulièrement sur les économies d’échelles provoquées par la production de masse. À cette
époque, les investissements privés dans les petites entreprises n’ont pas trouvé leur chance pour
progresser au fil du temps. En effet, dans leur article Amorós, J. E., et Cristi, O. (2010) ont énuméré
les causes suivant lesquelles la fonction des entreprises de petite taille n’a pas pu trouver son
progrès.

i- L’inefficacité financière et matérielle (selon le travail de Pratten, C. F. (1971)),


ii- La faible rémunération des travailleurs (selon Brown, C., et Medoff, J. (1989)),
iii- L’incapacité de maintenir d’une façon continue des projets d’innovation (selon
Chandler Junior, A. (1990)).
Mais dans le cadre de la mondialisation de l’activité économique, promouvant un
avancement technologique et engendrant des changements environnementaux, l’ensemble des
actions et des opérations effectuées dans les domaines industriels et autres se sont orientées vers
les petites entreprises à cause des nouvelles mutations subies par les marchés (la fragmentation
des marchés, la concurrence, la diversification des produits (…)), (Carlsson, B. (1992) ; Acs, Z. J., et
Audretsch, D. B. (Eds.). (1993)).

Selon Brown, C. et Medoff, J.; (1989), ces changements environnementaux sont expliqués par
quatre facteurs essentiels, à savoir : « l’augmentation de l'offre de travail, l'évolution des goûts des
consommateurs, l’assouplissement de la réglementation et le fait que l'économie mondiale a été en vertu d'une
période de destruction créatrice », (Faria, J. R., et al. (2010)).

45
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

IV. Évaluation de l’activité entrepreneuriale : cas de la France

Pour évaluer le rôle des grandes entreprises par rapport aux petites et moyennes
entreprises, nous avons pris le cas de la France pour les années 2011 et 2013 afin de mettre
l’accent sur le niveau de l’activité de R&D. Le choix du cas de la France est justifié par le poids
remarquable de ce pays dans le domaine de création des entreprises en Europe.

Dans le cadre de la promotion de l’emploi et de la relance de l’activité économique,


l’entrepreneuriat est considéré comme important facteur dont le gouvernement français a mis
l’accent en fixant des stratégies et des politiques soutenant les entrepreneurs, en particulier, et
l’entrepreneuriat, en général.

Le développement de l’entrepreneuriat en France a été consolidé par un ensemble


d’engagements (présentés au niveau de la figure (4)) mentionnés par le gouvernement et basés
sur trois principaux axes :

- Le renforcement et le développement de l’entrepreneuriat.


- La mise en œuvre de stratégies pour accroitre les aides nécessaires au développement
des activités des entreprises.
- Le développement financier et la mise en œuvre des mesures en faveur de la gestion des
risques pour les activités d’investissement.

46
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Figure 4 : Les engagements pour le renforcement de l’entrepreneuriat en France

Source : http://creer-gagner.com/entreprenariat-france/

Si nous analysons les activités de R&D, l’année 2011 a été marquée par une intensification
de ces activités et a été soutenue par 14000 entreprises. Le nombre des PME parmi ces
entreprises a été considéré comme important et a été évalué à 11760 l’équivalent de 84% de la

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

totalité des entreprises (dont 4704 sont des micro-entreprises), (MENESR, (2013))10. Dans le
tableau (1) et le tableau (2) illustrés ci-dessous respectivement pour l’année 2011 et l’année
2013, nous exposons une évaluation des activités de R&D réalisées par différentes catégories
d’entreprises en France.

Tableau 1 : Évaluation chiffrée de l’activité de R&D en France en 2011

Micro- Petites et Entreprises Entreprises Nombre


Entreprises Moyennes de taille de Grande total des
Entreprises intermédiaire taille Entreprises

Nombre d’entreprises 5 200 6 500 2 000 250 13 950


Effectif de l’ensemble des 10 950 41 500 64 300 122 200 238 950
personnels de recherche
(en ETP)
Part des chercheurs par 64.3 64.1 60.0 62.3 62.1
rapport à l’ensemble des
personnels de recherche
(en%)
DIRD en milliards d’euros 800 3 470 6 960 17 540 28 770
DIRD / Chiffre d’affaires 28.3 6.4 2.7 2.6 2.9
hors taxes (en %)
Soutien public direct à la 110 330 270 1 570 2 280
R&D en millions d’euros
Soutien public direct / DIRD 14.1 9.4 3.9 9.0 7.9
(en %)

Note : ETP : Équivalent Temps Plein. DIRD : Dépense Intérieure de R&D


Source : Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, (2013).

En 2011, les dépenses effectuées par les PME en faveur des activités de R&D ont été
évaluées à 28,8 milliards d’euros dont 61% (de l’ensemble de ces dépenses) ont été consacrés
par 250 entreprises de grandes tailles. Outre, 24% des dépenses sont réalisées par les entreprises
de taille moyenne. (MENESR, (2015))

En 2011, la DIRD effectuée par les grandes entreprises est très importante par rapport aux
autres catégories d’entreprises. Mais le soutien public est plus important pour le cas des micro-
entreprises où il représente le taux le plus élevé par rapport aux autres entreprises. De plus, les
grandes entreprises possèdent un poids solide dans le renforcement des activités de R&D. Avec

10 Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.


(http://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/7/EESR7_R_27
la_r_d_dans_les_pme_les_eti_et_les_grandes_entreprises.php. (Source : MENESR-DGESIP/DGRI-SIES, Insee, Bureau
Van Dijk, DIANE, Banque de France).

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

un niveau de 61% de la DIRD, les grandes entreprises françaises « réalisent les trois quarts de leur
effort en haute et moyenne-haute technologie », (MENESR, (2013)).

Tableau 2 : Évaluation chiffrée de l’activité de R&D en France en 2013

Micro- Petites et Entreprises Entreprises Nombre


Entreprises Moyennes de taille de Grande total des
Entreprises intermédiaire taille Entreprises
Dépenses intérieures de 840 4 260 8 130 17 480 30 710
recherche en milliards
d’euros
Dépenses intérieures de 3 14 26 57 100
recherche (en % du total)
Soutien public direct à la 150 420 300 1 850 2 720
R&D en millions d’euros
Soutien public direct / DIRD 18 10 4 11 9
(en %)
Effectif de l’ensemble des 11 180 46 900 71 900 121 470 251 450
personnels de recherche
(en ETP)
Effectif de l’ensemble des 4 19 29 48 100
personnels (en %)
Part des chercheurs par 67 66 61 65 64
rapport à l’ensemble des
personnels de recherche
(en%)

Note : ETP : Équivalent Temps Plein. DIRD : Dépense Intérieure de R&D


Source : Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, (2013), (2015)

De même, l’année 2013 a été marquée par une intensification des dépenses en faveur des
activités de R&D. Elles ont été évaluées à 30,7 milliards d’euros dont 57% des dépenses ont
été consacrées par des entreprises de grande taille et ¼ des dépenses ont été réalisées par les
entreprises de taille moyenne. En 2013, en consacrant 17% des dépenses intérieures de
recherche et développement, les PME ont contribué à la création de 23% de postes destinés aux
chercheurs dans des activités de R&D. (MENESR, (2015))

Nous observons dans la figure (5) pour l’année 2011 et la figure (6) pour l’année 2013 que
les activités de la R&D ont constitué une source de création d’emplois. La totalité des emplois
créée a été évaluée à 238500 (emplois) pour l’année 2011 contre 251450 (emplois) durant
l’année 2013. Nous observons une part assez importante des chercheurs opérant dans des
activités de R&D qui a représenté 62,1 % de l’ensemble des employés en 2011 et qui a
augmenté durant l’année 2013 pour atteindre 64%. (MENESR, (2013, 2015))

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Les PME ont représenté une part assez élevée des chercheurs opérant dans des activités de
R&D dans la totalité des personnels par rapport aux autres catégories d’entreprises. En 2011,
la part des ingénieurs dans les PME a été légèrement plus élevée et a été évaluée à 64% (du
nombre total des personnels). Durant l’année 2013, cette part a augmenté de 2% et a atteint
66%.

En contrepartie, en 2011, les entreprises de tailles intermédiaires ont été constituées de


60% de chercheurs en R&D (contre 61% en 2013). Nous avons enregistré durant la même année
une part de 62,3% d’ingénieurs opérant dans des activités de R&D (contre 65% en 2013) pour
le cas des entreprises de grande taille. Un pourcentage de 51% d’ingénieurs dans les activités
de R&D ne pourra se réaliser que si les entreprises de grandes tailles réalisent un niveau de 61%
de la DIRD. (MENESR, (2013, 2015))

Figure 5 : Illustration de la part des personnels opérant dans des activités de R&D par
différentes catégories d’entreprises en France en 2011

Source : Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, (2013).

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Figure 6 : Illustration de la part des personnels opérant dans des activités de R&D par
différentes catégories d’entreprises en France en 2013

Source : Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, (2013).

Les activités de services en France sont d’une importance majeure. Les activités de R&D
effectuées par les micro-entreprises, relatives aux activités de services destinées spécialement
aux entreprises, ont représenté en 2011 et en 2013 les ¾ de la totalité des activités de R&D. La
part de 50% des dépenses des PME a été consacrée au développement des activités de services.
Ces derniers ont été présentées par « des activités scientifiques et techniques spécialisées et des activités
informatiques de l’édition, de l’audiovisuel et de la diffusion », (MENESR, (2013)).11

11http://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/7/EESR7_R_27

la_r_d_dans_les_pme_les_eti_et_les_grandes_entreprises.php : Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement


Supérieur et de la Recherche, (Source : MENESR-DGESIP/DGRI-SIES, Insee, Bureau Van Dijk, DIANE, Banque de
France).

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Figure 7 : Évaluation chiffrée de l’activité de R&D en France en 2011

Source : Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, (2013).

Pareillement, pour les deux années 2011 et 2013, 50% des dépenses en faveur des activités
de services ont été consacrés par les PME françaises (qui n’incluent pas les micro-entreprises)
(voir la figure (7 : année 2011) et (8 : année 2013)).

Cependant, en 2011, les entreprises de grande taille ont consacré une part importante des
dépenses en faveur des industries dont les activités sont destinées principalement à la
fabrication de la « haute technologie » et de la « moyenne-haute technologie ». Cette part a
été évaluée à 75% en 2011. L’industrie de la fabrication des automobiles a bénéficié d’une part
de 24% des dépenses en contrepartie d’une part de 16% a été consacrée spécialement au
développement des activités relatives aux navigations aériennes et spéciales. L’industrie de la
fabrication des produits et des outils pharmaceutiques a bénéficié de sa part de 11% des
dépenses des grandes entreprises. Les entreprises de taille moyenne ou intermédiaire ont opté
pour des activités de R&D plus diversifiées. (MENESR, (2013))

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Figure 8 : Évaluation chiffrée de l’activité de R&D en France en 2013

Source : Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, (2013).

En 2013, les grandes entreprises ont consacré 44% de leurs dépenses en faveur du
développement et de l’amélioration des activités des industries opérant dans les hautes
technologies (les produits pharmaceutiques, les outils informatiques, les produits électroniques
et l’industrie de la fabrication des outils optiques). Une part de 31% des dépenses a été destinée
aux activités opérant dans la « moyenne et haute technologie ». Nous avons évalué une part de ¾ des
dépenses effectuées par les entreprises de taille moyenne (intermédiaire) en faveur des activités
industrielles qui ne sont pas spécialisées dans des domaines spécifiques.

Au niveau de la figure (9), durant l’année 2011, la dépense intérieure de recherche et


développement réalisée par des PME a été estimée à 15 % de l’ensemble des dépenses
intérieures effectuées par la totalité des entreprises.

Cependant la dépense extérieure de recherche et développement a été moins importante


que la DIRD et a représenté seulement 8% de l’ensemble des dépenses extérieures totales
effectuées par toutes les entreprises.

Le gouvernement français accorde une importance majeure aux activités des PME. Le
« financement public direct » des PME a été adopté en France comme l’une des stratégies
gouvernementales pour la relance de la croissance économique. La part du foncement public
accordé à ces petites entreprises a été estimée à 19 % de la totalité des financements accordés à
toutes les entreprises.

53
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

De plus, durant l’année 2011, la part des PME dans les « financements publics sous contrat » a
été évaluée à 9% en contrepartie d’une part dans les « financements publics hors contrat » a été
relative à 58% et une part importante dans les « financements locaux » a été estimée à 51%.
(MENESR, (2013))

Figure 9 : Évaluation chiffrée de l’activité de R&D en France en 2011

Source : Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, (2013).

En comparaison avec l’année 2011, la part de la dépense intérieure de recherche et


développement réalisée par des PME a augmenté durant l’année 2013 et a été estimée à 17 %
de l’ensemble des dépenses intérieures effectuées par la totalité des entreprises. Cependant, la
dépense extérieure de recherche et développement a été moins importante que la DIRD, mais a
augmenté en 2013 et a représenté 10% de l’ensemble des dépenses extérieures totales effectuées
par toutes les entreprises. Le gouvernement français a consolidé ses efforts en 2013 en
accordant de plus une importance majeure aux activités des PME. Le « financement public direct »
des PME a été considéré comme l’une des stratégies gouvernementales pour la relance de la
croissance économique en 2013. La part des dépenses accordées aux PME a été estimée à 21 %
de la totalité des financements accordées à toutes les entreprises. (MENESR, (2015))

Dans ce qui suit, nous procéderons à une application empirique selon laquelle nous
analyserons la relation entre les réformes institutionnelles, la croissance économique et
l’entrepreneuriat pour un ensemble de pays appartenant au GEM.

54
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Section IV. Validation empirique de l’impact de l’entrepreneuriat sur la


croissance économique et le rôle des réformes institutionnelles et
commerciales dans l’explication de cette relation

Notre objectif dans ce chapitre, est d’analyser l’impact des réformes institutionnelles et
commerciales sur les effets de la croissance de l’activité entrepreneuriale sur un ensemble de
données de panel de 92 pays à travers le monde sur la période couvrant 2001-201512 par une
estimation en panel dynamique à travers la Méthode des Moments Généralisés (GMM) de la
dynamique d’Arrelano Bond. Nous procédons dans cette application à évaluer en particulier
l’impact des réformes institutionnelles et commerciales sur la relation entre l’évolution de
l’activité entrepreneuriale et la croissance économique.

Nous nous basons sur un échantillon de 92 pays qui ont fait l’objet d’une étude mondiale
par un consortium d’universités (GEM)13 dont 52 pays en développement, 6 pays émergents et
34 pays de l’OCDE.

Dans ce cadre, nous mettons l’accent sur le rôle des reformes dans le développement
économique où nous nous focalisons sur la qualité des institutions, sur le secteur financier
« financial development » et sur les reformes de l’ouverture au commerce extérieur « openess » qui
sont toujours prises en considération par les pays développés et les pays moins avancés.

Nous essayons d’apporter les éléments de réponses à ces trois questions spécifiques :

1/ Existe-t-il un effet positif des réformes et de l’entrepreneuriat sur la croissance économique ?

2/ Statistiquement, peut-on obtenir une interaction significative entre les réformes et


l’entrepreneuriat ?

3/ Comment peut-on évaluer la nature des effets des différents termes d’interaction14 associés
à chaque niveau d’entrepreneuriat ?

12 Le choix de la période d’échantillonnage est fondé principalement sur la disponibilité des données relatives à
l’entrepreneuriat. Ces données n’étaient pas disponibles avant les années 90 et les années 2000 pour les pays en
développement et même pour quelques pays développé et émergents. Dans la mesure où notre échantillon contient les pays
de l’Europe central et orientale, nous avons pris en considération la période de transition économique vécue par ces pays.
13 Global Entrepreneurship Monitor (présentation : http://www.gemconsortium.org/What-is-GEM). Le GEM vise à

analyser le niveau d’entrepreneuriat au sein d’un large nombre de pays à travers le monde entier. La liste des pays sera
présentée au niveau de l’annexe (1). Les pays développés (les pays industrialisés de l’OCDE) sont présentés au niveau de
la liste (A). Les pays en développement sont présentés au niveau de la liste (B).
14 Interaction entre entrepreneuriat et réforme institutionnelle (ENTREP*TRADE) et interaction entre entrepreneuriat

et réforme commerciale (ENTREP*ICRG).

55
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

I. Description et présentation des données

Nous exposons l’ensemble des variables utilisées dans l’étude empirique de ce premier
chapitre le tableau (3) suivant en mettant l’accent sur les sources nécessaires d’extraction des
données. Dans ce qui suit, nous définirons clairement l’ensemble de ces variables utilisées dans
les estimations ultérieures.

Tableau 3 : Définition des variables de l’étude

Variables Définition Sources

CROISSANCE Taux de croissance de revenu par tête. Il s’agit de la Banque Mondiale (2016).
variable dépendante. Fond Monétaire International
(2016).

ENTREP L’indice de l’activité entrepreneuriale totale. COMPENDIA, New


Entrepreneurship International
(NEI) (2016).

ICRG Interst Country Risk Guide. Cette variable exprime Banque Mondiale (2016).
la réforme institutionnelle. Il s’agit d’une évaluation
qui varie entre 0 et 100 (0 : risque très élevé et 100 :
risque très faible).

TRADE Le taux d’ouverture commercial. Cette variable Banque Mondiale (2016).


exprime la réforme de la politique commerciale.

PRIVCRED Crédit domestique accordé au secteur privé. Cette Banque Mondiale (2016).
variable la réforme du développement financier.

REVENU Le PIB réel par tête en Parité de Pouvoir d’Achat Banque Mondiale (2016).
(PPA). Il s’agit d’un indicateur de richesse.

LITER Le taux d’alphabétisation total des adultes. Cette Banque Mondiale (2016)
variable exprime le développement humain.

FEMLITER Le taux d’alphabétisation des femmes adultes. Cette Banque Mondiale (2016)
variable est définie par pourcentage des femmes
adultes âgées de 15 ans et plus.

MALLITER Le taux d’alphabétisation des hommes adultes. Banque Mondiale (2016)


Cette variable est définie par le pourcentage des
hommes adultes âgés de 15 ans et plus.

FERT Le taux de fertilité totale. Banque Mondiale (2016)

56
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Termes d’interaction

ENTREP*TRADE Le terme d’interaction entre la variable de Calculée par l’auteur en se basant


l’entrepreneuriat et la variable de l’ouverture sur la base de données de la
commerciale. banque mondiale (2016).

ENTREP*ICRG Le terme d’interaction entre la variable de Calculée par l’auteur en se basant


l’entrepreneuriat et la variable de la réforme sur la base de données de la
institutionnelle. banque mondiale (2016).

ENTREP2*TRADE Le terme d’interaction entre le carré de la variable Calculée par l’auteur en se basant
de l’entrepreneuriat et la variable de l’ouverture sur la base de données de la
commerciale. banque mondiale (2016).

ENTREP2*ICRG Le terme d’interaction entre le carré de la variable Calculée par l’auteur en se basant
de l’entrepreneuriat et la variable de la réforme sur la base de données de la
institutionnelle. banque mondiale (2016).

REVENU*PRIVCRED Le terme d’interaction entre la variable du PIB réel Calculée par l’auteur en se basant
par tête en Parité de pouvoir d’Achat (qui exprimé sur la base de données de la
le niveau de revenu) et la variable du crédit banque mondiale (2016).
domestique accordé au secteur privé.

ENTREP*LITER Le terme d’interaction entre la variable de Calculée par l’auteur en se basant


l’entrepreneuriat et la variable du taux sur la base de données de la
d’alphabétisation total des adultes. banque mondiale (2016).
Variables dummies

OCDE_C Il s’agit d’une variable nominale. Nous avons


accordé 1 si le pays est l’un des pays de l’OCDE.

PVD_C Il s’agit d’une variable nominale. Nous avons


accordé 0 si le pays est l’un des pays en
développement.

Source : Notre synthèse en se basant sur les séries de données de la Banque Mondiale (WDI, (2016)) et de
COMPENDIA (NEI) (2016).

Comme variable dépendante mesurant la croissance économique nous choisissons :

 Le taux de croissance de revenu par tête (CROISSANCE) en se focalisant sur la base de


données de la Banque Mondiale (2016) et le Fond Monétaire International (FMI)
(2016). Nous nous sommes basées sur la variable relative à la « Croissance du RNB par
habitant (% annuel) » dans la mesure où le RNB par habitant est calculé par la banque
mondiale et désigne « le revenu national brut divisé par la population au milieu de l’année »,
(Banque Mondiale, (2016)).

57
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Dans notre cas d’étude, nous choisissons les variables suivantes :


 La variable de l’entrepreneuriat [15] (ENTREP) est définie par l’ « indice de l’activité
entrepreneuriale totale » (total entrepreneurial activity index (TEA)). Cette variable
est extraite de la base de données présentée par COMPENDIA (NEI) [16]. Notons que
plusieurs analyses antérieures ont choisi de définir la variable de l’entrepreneuriat par
« le ratio des travailleurs dont l’emploi est indépendant sur le total d’emploi non agricole »17. Nous
justifions le choix de la variable de l’indice de l’activité entrepreneuriale totale comme
indicateur de l’entrepreneuriat par la disponibilité des données dans les pays de notre
échantillon à partir de l’année 2001.

 La réforme institutionnelle est exprimée en fonction de la variable ICRG (Interest


Country Risk Guide) qui sert comme évaluation des risques politiques, financiers et
économiques (0 : risque très élevé et 100 : risque très faible).

Nous nous basons dans ce cadre sur l’indice de la base de données de la Banque Mondiale
(2016) dont la qualité des institutions 18 est évaluée par la transparence, la corruption dans
les secteurs publics, la reddition de comptes, (…).

 La réforme de la politique commerciale est exprimée en fonction de l’ouverture à


l’international (TRADE): la variable de l’ouverture est définie comme la sommation
des exportations et des importations en pourcentage du PIB.

Selon Baliamoune-Lutz, M. (2007) et Baliamoune-Lutz, M. (2009)) à partir des années 90, il s’est
avéré que la structure économique de plusieurs pays a été fondée sur l’ouverture commerciale
orientée principalement vers les exportations.

Les changements dans les structures des entreprises nouvellement créées quant aux choix
des régimes commerciaux adéquats nécessitent des coûts pour les entreprises dont l’objectif est
d’accroitre les flux des exportations, (Iyigun, M. et Rodrik, D.; (2004) ; Baliamoune-Lutz, M. (2007) et
Baliamoune-Lutz, M. (2009)). Selon Iyigun, M. et Rodrik, D.; (2004), les réformes commerciales sont
définies par l’accès à de nouveaux régimes commerciaux. Dans leur étude Selon Iyigun, M. et

15Ilfaut noter que le GEM favorise une mesure permettant d’évaluer le niveau de l’entrepreneuriat Facchini, F. (2007) et
l’activité des entrepreneurs qui est définie par « l’indice de l’activité entrepreneuriale (TEA) », (Facchini, F. (2007)).
16New Entrepreneurship International (NEI).
17Voir Iyigun, M., & Rodrik, D. (2004) et Baliamoune-Lutz, M. (2007) et Baliamoune-Lutz, M. (2009)).
18Voir les travaux de Hall, R. et Jones, C. (1999); Porta, R. L., et al. (1998) ; Acemoglu, D. et al. (2001) et Bräutigam, D.

A., & Knack, S. (2004).

58
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Rodrik, D., (2004) ont choisi l’introduction d’une variable mathématique pouvant être remplacée
arbitrairement par une autre selon le cas des pays 19.

 Plusieurs travaux20 ont mis l’accent sur le rôle prépondérant des marchés de capitaux en
matière d’encouragement des entrepreneurs dont la capacité financière est jugée faible.
Dans ce sens, nous choisissons la variable relative au crédit domestique accordé au
secteur privé (PRIVCRED) pour la réforme du développement financier. Nous
utilisons la base de données issue de la Banque Mondiale (2016).
Dans cette estimation nous incluons aussi les termes d’interaction de la plupart de ces variables
avec la variable de l’entrepreneuriat.

 Comme indicateur de richesse, nous intégrons le logarithme naturel du PIB réel par tête
en parité de pouvoir d’achat (REVENU), (en utilisant la base de données issue de la
Banque Mondiale (2016)).

 Comme indicateur de développement humain, nous introduisons la variable (LITER)


relative au taux d’alphabétisation total des adultes [21]. Cette variable est extraite de la
base de données de la Banque Mondiale (2016).

Il est nécessaire de consacrer une attention particulière à l’importance du capital humain


[22] dans les estimations des modèles de croissance. Plusieurs examens détaillés de la relation
entre l’entrepreneuriat et la croissance économique ont mis l’accent sur l’intérêt de
l’accumulation du capital humain. L'intérêt des chercheurs par la prise en considération du
capital humain s’est manifesté au niveau de nombreuses études appliquant le concept de
l'entrepreneuriat (Chandler, G. N., et Hanks, S. H. (1998) ; Davidsson, P., et Honig, B. (2003) ; Rauch, A., et al.
(2005)). Prenons de plus le cas de l’étude de Schmitz Jr, J. A. (1989) dans laquelle l’auteur s’est
intéressé au rôle de la connaissance dans le développement.

Dans notre estimation nous avons inclut les termes d’interaction de ces différentes
variables avec la variable d’entrepreneuriat.

19Ilstravaillaient sur la période 1984-1994. Pour les pays ayant subis une réforme dans cette période, ils leurs accordaient
1 et pour les autres 0.
20Voir les travaux d’Evans, D. S., & Jovanovic, B. (1989) ; Holtz-Eakin, D., et al. (1994) ; Blanchflower, D. G., & Oswald,

A. J. (1998) ; De Meza, D. & Webb, D. (1999) et Hurst, E., & Lusardi, A. (2004).
21On va introduire avec cette variable le taux d’alphabétisation des femmes adultes (FEMLITER) (pourcentage des

femmes adultes âgées de 15 et plus et le taux d’alphabétisation des hommes adultes (MALLITER) (le pourcentage des
hommes adultes âgés de 15 et plus).
22Le rôle du capital humain est conçu dans les analyses de Lucas Jr, R. E. (1988); Romer, P. M. (1990) et Mankiw, G.,

Weil, D., & Romer, D. (1992).

59
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

La croissance et la nature de l’effet du capital humain dépendent également du genre23 des


êtres humains. Pour en tenir compte, nous introduisons la variable suivante:
- Le taux de fertilité totale, (FERT). Nous nous basons sur la base de données de la Banque
Mondiale (2016).

Pour les deux dernières variables, il s’agit de deux variables nominales, nous avons
accordé 1 si le pays est l’un des pays de l’OCDE et 0 si le pays est un pays en développement.
Il faut bien noter que l’ensemble de ces variables sont transformées en logarithme naturel. Le
tableau (4) présenté ci-dessous illustre les statistiques descriptives des variables du modèle.

Tableau 4 : Présentation des statistiques descriptives des variables

VARIABLES OBS MAX MIN MEAN STD DEV


ENTREP 919 42,65 1,48 10,8971055 7,04027764
Ln_ENTREP 919 3,753027274 0,392042088 2,209745963 0,593552426
TRADE 1335 455,276715 20,2578929 91,0459601 63,013089
Ln_TRADE 1335 6,1209054 3,00854449 4,35530018 0,52966301
ICRG 955 4,5 1,5 3,05549738 0,52859396
Ln_ICRG 955 1,5040774 0,40546511 1,10056949 0,18578468
PRIVCRED 1293 312,153609 0,18587041 65,9323353 49,4938096
lnPRIVCRED 1293 5,7434954 -1,68270556 3,85918498 0,90607081
CROISSANCE 1217 29,4974765 -16,0160542 2,42295872 3,87520288
REVENU 1345 101926,424 512,875394 20843,8715 16947,0114
lnREVENU 1345 11,5320065 6,24003292 9,57129631 0,95939101
FEMLITER 220 99,90791 17,9772 83,1656755 17,7673389
lnFEMLITER 220 4,60424886 2,88910429 4,38827228 0,28286212
MALITTER 220 99,90298 41,93662 90,1282483 10,4565584
lnMALLITER 220 4,60419952 3,73615943 4,49310639 0,13465227
LITER 220 99,8959 29,82034 86,6124855 13,925015
lnLITER 220 4,60412864 3,39519071 4,44479312 0,19629064
FERT 1288 6,866 0,901 2,32746646 1,17488583
lnFERT 1288 1,9265817 -0,10425002 0,74866657 0,41490541

Source : présentation de l’auteur

II. Analyse des corrélations et présentation de la méthodologie d’estimation

1. Analyse des corrélations

Nous étudierons dans cette sous-section la nature de la corrélation entre les variables.
D’après la présentation de la matrice de corrélation des variables au niveau du tableau (5), la

23Voir le travail de Baliamoune-Lutz, M. (2007).

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Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

corrélation entre la variable de la croissance et les autres variables est jugée faible dont la plus
forte (0.36) correspond au rapport entre la variable ICRG et le taux de croissance du revenu par
tête ce qui signifie notamment que la croissance économique est influencée par la qualité des
institutions. La mise en place d'un cadre institutionnel et juridique efficace possède un rôle
fondamental dans le développement des pays. Il encourager la croissance en facilitant les
transitions économiques et les réformes sociales.

L’amélioration de la qualité des institutions peut garantir la stabilité politique,


l’accroissement de la responsabilité gouvernementale, l’augmentation des pratiques de contrôle
de la corruption. Ces facteurs constituent un avantage majeur pour réaliser le succès des
politiques économiques. L’instauration d’un cadre réglementaire garantissant l’amélioration de
la qualité des institutions favorise de sa part le respect des règles juridiques. Il garantit la
stabilité des règles de droit, les libertés politiques et économiques et le respect des minorités,
(…).

Le développement de la qualité de la gouvernance et les changements bénéfiques dans le


niveau des réformes institutionnelles adoptées et le contrôle de leur complémentarité ont un
effet considérable sur la croissance des pays. Bartelt, W., et al. (2013) ont conclu que les réformes
mises en application réduisant la complémentarité des institutions possédaient un impact négatif
important sur la croissance économique.

Les auteurs ont justifié cette idée à travers le cas de l’Ukraine et de la Moldavie où la
conséquence immédiate de ce déséquilibre conduisait à l’augmentation de la corruption et à
l'instabilité politique. Le développement des institutions basées sur l'amélioration du capital
social qui contrecarrerait la corruption peut contribuer à l'élimination du « déficit de gouvernance »
dans l’ensemble des pays. Les capacités de changement des pays s'améliorent en fonction des
améliorations considérables apportées à la qualité des institutions.

De plus, nous remarquons une forte corrélation linéaire entre la variable relative au revenu
par tête en logarithme naturel et les variables suivantes : la variable mesurant la qualité des
institutions (ICRG), la variable mesurant le développement humain relative au taux
d’alphabétisation total des adultes (LITER), la variable du taux de fertilité totale (FERT) et
l’instrument mesurant le développement financier défini par les crédits accordés au secteur
privé (PRIVCRED).

De plus, nous constatons que toutes les corrélations de la variable de l’ouverture


commerciale avec la plupart des variables du modèle sont jugées faibles dans la mesure où elles
n’ont pas dépassé la valeur de (0.25). Cependant, en observant les corrélations de la variable de

61
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

la réforme institutionnelle avec la majorité des autres variables, nous identifions des
corrélations fortes dépassant notamment la moyenne (0.5) à l’exception de la variable
dépendante (CROISSANCE).

La variable principale de l’entrepreneuriat (ENTREP) est corrélée négativement avec la


variable ICRG suivant un coefficient de corrélation évalué à (-0.68). Elle est aussi corrélée
négativement avec la plupart des variables à l’exception de la variable endogène
(CROISSANCE) et du taux de fertilité total.

Vu que nous avons travaillé dans un premier temps sur un échantillon total, un tel résultat
ne semble pas surprenant en raison de faibles indices de l’activité entrepreneuriale dans les pays
en développement en comparaison avec les pays développés. Quant aux signes des deux
corrélations entre la croissance économique et les deux variables suivantes : le taux
d’alphabétisation des femmes adultes (FEMLITER) et le taux d’alphabétisation des hommes
adultes (MALLITER) sont de signes positifs. En revanche, la variable du taux d’alphabétisation
des femmes adultes est fortement corrélée seulement avec la variable de l’entrepreneuriat.

62
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique : Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays
Développés et les Pays en Développement

Tableau 5 : Matrice de corrélation des variables

Matrice de corrélation des variables


CROISSANCE REVENU TRADE ICRG ENTREP FERT LITER FEMLITER MALLITER PRIVCRED
CROISSANCE 1.0000
REVENU -0.4538*** 1.0000
(0.0000)
TRADE 0.1400*** 0.5919* 1.0000
(0.0000) (0.0565)
ICRG 0.3627*** 0.8803*** -0.0588** 1.0000
(0.0015) (0.0000) (0.0106)
ENTREP 0.3420* 0.6129*** -0.2655* -0.6850** 1.0000
(0.0618) (0.0004) (0.0808) (0.0150)
FERT -0.0432*** -0.5856*** -0.2697*** -0.8346*** 0.6406*** 1.0000
(0.0049) (0.0000) (0.0000) (0.0000) (0.0000) (0.0000)
LITER 0.0948** 0.8912** 0.2155** 0.6198*** -0.2001*** -0.3793 1.0000
(0.0057) (0.0412) (0.0427) (0.0001) (0.0057) (0.0000)
FEMLITER 0.0350*** 0.7800 0.2309** 0.7439*** -0.1242* -0.1421*** 0.5948*** 1.0000
(0.0082) (0.3920) (0.0433) (0.0000) (0.0854) (0.0000) (0.0000)
MALLITER 0.1204 0.7266*** 0.1940** 0.6892*** -0.6563 -0.4420*** 0.8830 0.5514*** 1.0000
(0.5682) (0.0000) (0.0456) (0.0007) (0.3815) (0.0000) (0.0000) (0.0000)
PRIVCRED 0.2377*** 0.7404*** 0.1877*** 0.5421*** -0.4055* -0.3960*** 0.3127*** 0.1334*** 0.3097*** 1.0000
(0.0000) (0.0000) (0.0000) 0.0000 (0.0568) (0.0000) (0.0003) (0.0001) (0.0013)

Notes : Le terme REVENU est défini par la variable du PIB réel par tête en Parité de pouvoir d’Achat (PPA). Les valeurs entre parenthèses correspondent
aux probabilités. (*) est relatif à la significativité au seuil de 10%. (**) est relatif à la significativité au seuil de 5%. (***) est relatif à la significativité au
seuil de 1%.

63
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

2. Présentation de la méthodologie d’estimation

Notre étude empirique de ce chapitre sera appliquée à travers la méthode du GMM dans le
cadre d’une analyse en données de panel dynamique.

Nous nous baserons sur des données annuelles d’un panel de 92 pays développés et en
développement. Cette estimation s’effectuera à travers la Méthode des Moments Généralisés
(GMM) de la dynamique d’Arrelano Bond. L’un des choix de cette méthode se justifie par sa
capacité de combler les lacunes de la méthode des moindres carrés ordinaires dans l’explication
de la relation liant l’entrepreneuriat à la croissance économique.

2.1 Estimation en données de panel : présentation de la technique de GMM

2.1.1 Justification du choix de la méthode d’estimation

Dans les modèles dynamiques, l’ensemble des retards relatifs à la variable endogène
peuvent jouer un rôle important dans la mesure où ils permettent d’expliquer la variable
dépendante. Ils se manifestent comme des variables explicatives de la variable principale
endogène. Si nous cherchons à atteindre une efficience dans nos estimations, opter pour des
techniques classiques comme celles des MCO ne permet pas d’optimiser les résultats. En
contrepartie, la technique des GMM dynamique est la méthode économétrique la plus adéquate
permettant de résoudre plusieurs problèmes économétriques. Elle permet de sa part de résoudre
les problèmes relatifs aux « causalités inversées », d’éviter les problèmes de la simultanéité des
variables connues par la notion des « biais de simultanéité » sans oublier de mentionner le rôle de
la technique du GMM dans la résolution des problèmes des « variables omises » et dans la
consolidation des résultats.

Dans notre étude de la relation entre l’entrepreneuriat et l’ensemble des variables du


modèle, la technique d’estimation du GMM permet de résoudre les problèmes d’endogénéité
des variables. Dans ce cadre, nous avons précédé à intégrer des régressions des variables
instrumentales.

La technique d’estimation du GMM en panel dynamique, s’articule suivant deux étapes


d’estimation. Selon Arellano, M., et Bond, S. (1991), nous identifions l’estimation première
différence et l’estimation en système. Pour la première partie d’estimation par l’estimateur
GMM, au niveau de l’équation de base à estimer (qui englobe toutes les variables) du modèle,
une première différence de cette équation est définie pour chaque période étudiée. D’une part,
le rôle de l’estimateur GMM dans cette partie de l’estimation est de faire disparaitre les effets

64
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

individuels (des pays) connus par « les effets spécifiques ». D’autre part, en première différence,
au niveau des variables exogènes de l’équation, l’estimateur GMM dans ce cas tend à les
instrumenter à travers leurs valeurs retardées (d’un an ou plus) au niveau de l’équation en
niveau. (Arellano, M., et Bond, S. (1991) ; Feki, C., et Chtourou, N. (2014))

Après avoir effectué l’instrumentation des variables de l’équation en première différence


avec leurs valeurs retardées (d’une période ou plus) en niveau, l’estimateur GMM relatif à la
deuxième partie de l’estimation « en système » sert comme combinaison des deux équations
(en première différence et en niveau).

2.1.2 Présentation de la méthode d’estimation du GMM

Une approche pour obtenir des conditions du moment pour l'estimation GMM nous permet
de trouver un ensemble de variables instrumentales (VIi) et des résidus (ei) pour satisfaire les
conditions d'orthogonalité, (Hu, Q. (2002)):

E VIi ei   0 1.1

Puisque les résidus (ei) est une fonction des paramètres, les estimateurs peuvent être
obtenus en résolvant ces conditions de moment. Si le nombre de conditions de moment (NCM)
est égal au nombre de paramètres (P), il en résulte que le système est identifié. En revanche, si
(CM > P), il en résulte que le système est sur-identifié. (Hu, Q. (2002))

Ensuite, les conditions du moment de l’échantillon se présentent comme suit :

n
M     M i    VI ' e Y ,    2.1
i 1

Dans le cas d’une « sur–identification » du système, l'estimateur 𝛿̂𝐺 de la technique du GMM


sera obtenu en minimisant la spécification suivante :

F  M    1M    3.1
'

Avec П-1 qui est définie par la matrice de poids, (Chamberlain, G. (1994), Hu, Q. (2002)). La
technique du GMM possède un avantage où elle fournit un test de spécification facile pour la
validité des restrictions (instruments) de « sur–identification ». Dans notre cas d’étude, nous allons
appliquer le « test de Sargan » pour vérifier la validité des instruments.

65
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Les résultats de nos estimations au niveau du tableau (6) montrent que nous devons
accepter l'hypothèse nulle dans toutes les régressions à l’exception de la régression (7). Cela
veut dire que toutes les conditions de moment sont valides à un niveau signification de 1% pour
les régressions (1), (2), (3), (4), (5) et (6) et à un niveau de signification de 5% pour la régression
(8).

2.1.3 Présentation de l’équation d’estimation de la méthode de GMM

L’équation principale dont l’estimation s’est basée est la suivante, (Baliamoune-Lutz, M.


(2007)) :

Zi ,t     Zi ,t 1   Yi ,t  i  t  ei ,t  4.1

Z représente la variable du taux de croissance du revenu national par habitant


(CROISSANCEi,t-). La variable de revenu dépend d’un ensemble d’éléments explicatifs
représenté par le vecteur Y (qui représente les variables exogènes) définies par le PIB par tête
en logarithme naturel (REVENU), l’entrepreneuriat (lnENTREP), l’ICGR (lnICRG),
l’ouverture commerciale (lnTRADE), le taux d’alphabétisation (lnLITER), le taux de fertilité
(lnFERT), le crédit domestique accordé au secteur privé (lnPRIVCRED) et les termes
d’interaction (différenciés) de ces variables avec la variable de l’entrepreneuriat.

L’effet des pays est mesuré à travers le coefficient μi tandis que l’effet du temps est spécifié
à travers le coefficient λt.

Nous pouvons donc spécifier l’équation (5.1) comme suit :

CROISSANCEi,t =  +   CROISSANCEi,t-1  +1  lnREVENU i,t  + 2  lnFERTi,t  +  3 lnPRIVCREDi,t  + 4  lnICRGi,t  + 5  lnTRADEi,t 


+6  lnENTREPi,t  +7 ln  ENTREP* TRADEi,t  +8ln  ENTREP* ICRGi,t  + 9ln  ENTREP 2 * TRADEi,t  +10ln  ENTREP 2 * TRADEi,t 
+11ln  ENTREP 2 * ICRGi,t  +12ln  REVENU * PRIVCREDi,t  + 13 lnLITER  + 14ln  ENTREP* LITER  + i + t +ei,t  5.1

Avec Zi,t-1 représente la variable dépendante retardée. Il s’agit de la variable du taux de


croissance du revenu par tête retardée (CROISSANCEi,t-1).

Après avoir appliqué la méthode d’Arellano Bond à la première équation, nous aurons
donc l’équation (6.1) différenciée sous la forme générale suivante, (Baliamoune-Lutz, M. (2007)) :

Zi ,t  Zi ,t 1  Yi ,t  i  t  ei ,t  6.1

66
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Dans cette équation ΔZ représente le taux de croissance de revenu réel par tête différencié
et ΔY intègre l’ensemble des variables explicatives différenciées ; le PIB par tête en logarithme
naturel (lnREVENU), l’entrepreneuriat (lnENTREP), l’ICGR (lnICRG), l’ouverture
commerciale (lnTRADE), le taux d’alphabétisation (lnLITER), le taux de fertilité (lnFERT), le
crédit domestique accordé au secteur privé (lnPRIVCRED) et les termes d’interaction
(différenciés) de ces variables avec la variable de l’entrepreneuriat (en introduisant le
logarithme).

Nous aurons donc la spécification suivante relative à notre modèle :

CROISSANCEi,t =   CROISSANCEi,t-1  +1  lnREVENU i,t  + 2   lnFERTi,t  +3   lnPRIVCREDi,t  +4   lnICRGi,t 
+5   lnTRADEi,t  +6   lnENTREPi,t  +7 ln  ENTREP* TRADEi,t  +8 ln  ENTREP* ICRGi,t  +9 ln  ENTREP 2 * TRADEi,t 
+10 ln  ENTREP 2 * TRADEi,t  +11ln  ENTREP 2 * ICRGi,t  +12 ln  REVENU * PRIVCREDi,t  + 13  lnLITER 
+14 ln  ENTREP* LITER  + i + t +ei,t  7.1

Dans la première régression de cette estimation, nous intégrons les variables suivantes : le
PIB réel par tête au prix constant ($ PPA) en logarithme naturel, le taux de fertilité totale.
Comme indicateur de développement financier, nous choisissons la variable relative au crédit
domestique accordé au secteur privé (PRIVCRED). La réforme institutionnelle est exprimée en
fonction de la variable d’ICRG, la variable (TRADE) définie la réforme commerciale connue
par la réforme de la libéralisation commerciale. La variable principale qui est celle de
l’entrepreneuriat est présentée par (ENTREP). Nous remarquons que la condition de la
convergence économique [24] vers l’équilibre de long-terme de cet échantillon est vérifiée dans
la plupart des régressions suivantes suivant des coefficients négatifs et statistiquement
significatifs de la variable du PIB réel par tête en ($ PPA) logarithme naturel.

III. Présentation et discussion des résultats des estimations

Les résultats d’estimations sont illustrés au niveau du tableau (6). Au niveau de la colonne
(1), à l’exception de la variable du taux de fertilité qui est non significative, nous observons que
la croissance économique est corrélée négativement avec le crédit accordé au secteur privé
suivant un coefficient de la variable (PRIVCRED) de signe négatif et statistiquement
significatif au seuil de 10%.

Les résultats dans ce cas sont conformes à ceux illustrés par De Gregorio, J., et Guidotti, P. E.
(1995) qui ont travaillé sur un panel de 12 pays de l’Amérique Latine, (Panizza, U. (2012)). En

24La théorie endogène de la croissance économique.

67
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

revanche, nos résultats sont contradictoires à ceux illustrés au niveau de l’étude de Loayza, N. V.,
et Ranciere, R. (2006) qui ont soutenu une relation positive et significative entre les ressources
financières et le développement économique. Contrairement aux résultats de court-terme de
Kaminsky, G. L., et Reinhart, C. M. (1999) où ils ont prouvé une relation négative tandis que cette
relation devient positive à long-terme.

Une corrélation négative entre le développement financier et la croissance économique


pourrait être expliquée par les crises financières qu’a vécues l’environnement économique
durant la période de l’étude. De plus, la corrélation négative entre le développement financier
et la croissance économique pourrait être la résultante d’une expansion rapide du secteur
financier dans le cadre d’une absence des réglementations et des lois rigides. L’absence d’un
cadre réglementaire rigide et stricte provoque une diminution de la croissance des pays,
(Subandono, (2015)). Un tel résultat peut refléter l’idée que certaines ressources financières n’ont
été pas orientées vers des activités génératrices de la valeur ajoutée. (De Gregorio, J., et Guidotti, P.
E. (1995) ; Panizza, U. (2012))

68
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique : Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays
Développés et les Pays en Développement

Tableau 6 : Estimation en données de Panel Dynamique par la Méthode des Moments Généralisés GMM (Arellano-Bound)

Variable indépendante : CROISSANCE (taux de croissance de revenu par tête)

Reg(1) Reg(2) Reg(3) Reg(4) Reg(5) Reg(6) Reg(7) Reg(8)


(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)
LnMALLITER LnFEMLITER
Taux de croissance de revenu par 0.2169*** 0.2135* 0.2140* 0.2137*** 0.2140*** 0.2127*** 0.1687*** 0.1448**
tête (retardé) (0.0524) (0.0516) (0.0516) (0.0517) (0.0518) (0.0518) (0.0579) (0.0582)
Variables endogènes
LnREVENU -0.5345*** -0.5455*** -0.5439*** -0.5425*** -0.5428*** -0.5552*** -0.0203* 0.0797**
(0.0750) (0.0744) (0.0746) (0.0748) (0.0750) (0.0759) (0.0117) (0.0383)
LnFERT 0.0647
(0.1072)
LnPRIVCRED -0.2664* -0.2396* -0.2585* -0.2604* -0.2610* -0.2492* -0.0037 -0.1156*
(0.1386) (0.1333) (0.1344) (0.1346) (0.1352) (0.1358) (0.0217) (0.0647)
LnICRG 0.2806*** 0.2802*** 0.2066** 0.0478* 0.0500 0.0505 0.2568 -0.0697
(Réforme institutionnelle) (0.0267) (0.0265) (0.0767) (0.0267) (0.0753) (0.0753) (0.2395) (0.2346)
LnTRADE 0.1879** 0.2576** 0.1958*** 0.2312*** 0.2419*** 0.2263** 0.0184 0.1574
(Réforme commerciale) (0.0730) (0.1128) (0.0727) (0.0870) (0.0892) (0.0897) (0.0258) (0.6636)
LnENTREP 0.1042** 0.2162*** 0.1361*** 0.2249*** 0.2224** 0.1250** -0.1082* -0.1174**
(0.1028) (0.2421) (0.1420) (0.1113) (0.1269) (0.22560) (0.1446) (0.2281)
LnENTREP*TRADE -0.2514** -0.0243* -0.1059** -0.3256** -0.3087** -0.2438* -0.1177***
(0.1192) (0.0127) (0.0452) (0.1420) (0.1580) (0.1474) (0.1266)
LnENTREP*ICRG 0.0791** 0.0239 0.1480** 0.1183** 0.3079* 0.0433**
(0.0341) (0.0407) (0.0734) (0.0456) (0.1818) (0.0245)
LnENTREP2*TRADE -0.0809** 0.2527** 0.3087** 0.2985* 0.1616***
(0.0339) (0.1175) (0.1354) (0.1790) (0.0590)
LnENTREP2*ICRG -0.1480** -0.1569* -0.1233** -0.1222***
(0.0733) (0.0399) (0.2036) (0.4083)
LnREVENU*PRIVCRED 0.0194
(0.0140)
LnLITER -0.1219*** -0.4296*
(0.1068) (0.2308)
LnENTREP*LITER 0.7173* 0.2088*
(0.4333) (0.6950)
Variables exogènes
OCDE_C -0.0411*** -0.0415*** -0.0416*** -0.0409 -0.0409*** -0.0389*** -0.1841* 0.0112
(0.0088) (0.0087) (0.0087) (0.0087) (0.0087) (0.0092) (0.1026) (0.0062)
PVD_C -0.0475*** -0.0500*** -0.0493*** -0.0487*** -0.0488*** -0.0489*** -0.0218** 0.0212

69
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique : Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays
Développés et les Pays en Développement
(0.0096) (0.0089) (0.0089) (0.0089) (0.0090) (0.0090) (0.0089) (0.0051)

Nb d’observations 549 (69) 549 (69) 549 (69) 549 (69) 549 (69) 549 (69) 514(66) 517(66)

(5):Test de Sargan 100.2084 100.2906 99.4219 100.0463 99.67609 100.8325 66.4137 64.7962
(0.0000) (0.0000) (0.0000) (0.0000) (0.0000) (0.0000) (0.1843) (0.0135)
(prob>chi2)
(6):Ordre : z -1.231 -1.3295 -1.3003 -1.3003 -1.2971 -1.3185 -4.7633 -5.8708
(0.2183) (0.1837) (0.1935) (0.1935) (0.1946) (0.1873) (0.0000) (0.0000)
(prob > z)

Notes : (1) Estimation avec la Méthode des Moments Généralisés (GMM) de la dynamique d’Arrelano Bond. (2) (***) : Significativité au seuil de
1% ; (**) : significativité au seuil de 5% et (*) : significativité au seuil de 10%. (3) Les valeurs entre parenthèses sont relatives aux erreurs
standards (écarts types). (4) Il faut noter que toutes les variables d’interaction sont transformées en logarithme naturel. (5) : Le test de Sargan
c’est le test de la validité des instruments (dans notre cas d’études tous les instruments sont valides à l’exception de la régression (7). (6) : C’est
le test d’autocorrelation de second ordre, la moyenne d’auto-covariance des résidus d’ordre 2 est 0.

70
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Il est donc nécessaire d’opter pour un ensemble de mesures de réglementation de


l’environnement institutionnel et du secteur financier pour assurer une répartition équitable des
ressources financières. Une nouvelle vision du développement du secteur financier peut
s’illustrer à travers la figure (10) ci-dessous.

Figure 10 : Stratégies de développement financier

Faciliter le développement financier pour toutes les entreprises,


de grande, de moyen et de petite taille.

• Intégrer les secteurs formels et informels.


• Augmenter les avantages en faveur de toutes les entrepries
existentes et en faveurs les jeunes entreprenuers.

• Accroître la mobilisation des ressources


• Faciliter l'épargne et l'investissement
• Améliorer l'allocation des ressources

- Promouvoir la croissance
économique
- Promouvoir la distribution
Création de la confiance équitable des ressources
institutionnelle - Réduction de la pauvreté

- Augmentation de la
mobilisation des ressources
- Amélioration de
l'intermédiation des
ressources
Source: Kingdom of Cambodia Nation Religion King, FINANCIAL SECTOR DEVELOPMENT
STRATEGY: Development Plan for 2001-2010 to address priorities and sequencing forthe period of
2006-2015.

Pour assurer une efficacité du développement financier et une stabilité financière, il faut
veiller à mettre en place un système juridique et réglementaire fondamental. Il est donc
recommandé de favoriser la transparence afin de réduire les coûts et les difficultés relatifs à la

71
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

construction des accords commerciaux à long-terme et au soutien de leur financement et de leur


développent nécessaires.

En même temps, l'effort continu de développer la capacité humaine dans l'ensemble du


secteur financier est essentiel dans les circonstances économiques et financières particulières
des économies en développement. Cette combinaison de fondations appropriées, d'application
de la transparence et de développement des ressources humaines dans tous les aspects du secteur
financier soutiendra l'innovation et l'investissement dans les entreprises constituant les facteurs
clés chemin vers la réduction de la pauvreté et vers la promotion de l’entrepreneuriat.

Assurer l'accès au financement des Petites, Moyennes et Micro-Entreprises (PMME) est


essentiel en raison de leur rôle clé dans la croissance économique et dans le développement
durable. Selon la Banque mondiale, assurer un accès sans contrainte au financement peut aider
environ 400,000,000 PMMP dans les pays en développement à élargir considérablement leurs
opportunités économiques, à employer plus de personnes et à générer des revenus
supplémentaires, (World Bank. (2013), CNUCED, (2015)).

En revanche, nous obtenons une interaction positive et significative (au seuil de 1%) entre
la croissance économique et la variable de l’ICRG relative à indicateur de la réforme
institutionnelle. L’amélioration de la qualité des institutions améliore la croissance
économique. De même, nous obtenons une corrélation positive et significative au seuil de 5%
entre la croissance économique et respectivement : la variable de l’entrepreneuriat (ENTREP)
et la variable de la libéralisation commerciale (TRADE).

D’une part, l’entrepreneuriat accroit la croissance économique à travers la création de


nouvelles sources d’emplois. Une économie dépend beaucoup du niveau de la performance des
activités entrepreneuriales. L’entrepreneuriat joue un rôle essentiel dans la croissance du revenu
national et elle permet l’augmentation du revenu par habitant des personnes. La promotion de
l’entrepreneuriat dépend de la performance des entrepreneurs qui jouent un rôle majeur dans
l’amélioration de l’environnement économique et social. Les entrepreneurs peuvent
promouvoir la croissance économique à travers plusieurs axes. Sur le plan des investissements,
les entrepreneurs investissent dans ce qu'il faut pour l'économie. Le progrès économique
dépendra beaucoup de ses contributions. Tous les entrepreneurs investiront dans des produits
et des services pour répondre aux besoins de la société. Leurs investissements garantiront
l’accroissement des richesses. Sur le plan de la promotion de l’emploi, les entrepreneurs mettent
en place diverses entreprises et établissements pour créer plus d’emplois dans l'économie. C'est

72
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

une contribution majeure qu'un employeur peut faire pour fournir un revenu à un employé qui
peut répondre à ses besoins.

L’entrepreneuriat renforce le secteur commercial sur plusieurs plans en échangeant des


produits à l'étranger et en explorant des marchés internationaux. Sur le plan économique,
l’entrepreneuriat contribue à l’accroissement du produit national brut. L’augmentation du
niveau de l’entrepreneuriat apporte une contribution considérable à l'économie nationale et à
l'économie internationale dans son ensemble. Dans la mesure où le Produit National Brut du
pays est calculé en fonction du nombre total de produits et services disponibles dans un pays,
plus les produits et les services disponibles apportent de la valeur ajoutée en réalisant
d’importants volumes de vente, plus les pays seront capables de réaliser une prospérité
économique soutenable.

L'entrepreneuriat est essentiel au développement économique d'un pays. La progression


d'un pays dépendra des compétences et des performances de ces entreprises et des talents des
entrepreneurs ainsi que de leur travail acharné pour fournir les biens et services nécessaires
requis par les citoyens.

En d’autre part, le commerce international promouvait la croissance économique et


améliore des pays et améliore leurs conditions.

Au niveau de la deuxième régression de la colonne (5), nous avons choisi d’exclure la


variable du taux de fertilité en raison de son insignifiance au niveau de la première régression.
Nous introduisons la variable d’interaction entre l’activité entrepreneuriale et la libéralisation
commerciale (ENTREP*TRADE).

Notre choix de calcul de l’interaction entre ces deux variables s’est basé sur les estimations
antérieures qui ont démontré que leur corrélation était toujours significative (cas de l’étude
d’Iyigun, M. et Rodrik, D.; (2004); Baliamoune-Lutz, M. (2007) ; (…)).

Dans les modèles des études précédentes, nous identifions que la variable d’interaction
(ENTREP*TRADE) en log naturel est corrélée négativement avec la croissance économique.
De même pour notre cas, le terme d’interaction entre l’entrepreneuriat et la réforme
commerciale est corrélé négativement avec la variable de la croissance économique. Cependant,
une série de corrélations positives et significatives identifiée entre la croissance économique et
respectivement la réforme commerciale au seuil de 1% et la variable de l’entrepreneuriat au
seuil de 5%.

73
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

De même l’ouverture à l’extérieur influençait la croissance économique positivement


suivant un coefficient de la variable (TRADE) de signe positif et statistiquement significatif au
seuil de 5%. [25]

Dans ce cadre, il est nécessaire d’encourager le commerce international et la libéralisation


des échanges pour promouvoir la croissance économique et pour consolider les activités des
entrepreneurs.

Au niveau de la troisième régression de la colonne (3), nous avons intégré de plus le terme
d’interaction entre la variable de l’entrepreneuriat et l’indicateur de la qualité des institutions
(ENTREP*ICRG). Les résultats nous ont montré une corrélation négative et significative entre
cette variable et la croissance économique suivant un niveau de significativité au seuil de 10%.
Pour le reste des variables du modèle, nous remarquons qu’elles ont gardé pratiquement les
mêmes résultats quant aux signes des coefficients et de leur significativité.

Au niveau de la 4ème et la 5ème régression ((4) et (5)), nous introduisons l’interaction du


carré de la variable de l’entrepreneuriat respectivement avec l’ouverture commerciale et la
qualité des institutions, (ENTREP2*TRADE) et (ENTREP2*ICRG). Dans ce sens, nous pouvons
savoir si la variation et le changement du niveau de l’entrepreneuriat ont bien une influence
directe sur l’interaction de l’entrepreneuriat avec l’ouverture commerciale et avec la qualité des
institutions, (Baliamoune-Lutz, M. (2007)).

Au niveau de la colonne (4), nous obtenons un coefficient de la variable d’interaction


(ENTREP2*TRADE) de signe négatif avec un niveau de significativité fixé au seuil de 5%. Le
signe du coefficient de la variable (ENTREP2*ICRG) au niveau de la colonne (5) est négatif et
significatif au seuil de 5%. En revanche, avec l’introduction de ce terme d’interaction (colonne
(5)), nous observons un changement du signe du coefficient de la variable (ENTREP2*TRADE)
qui devient positif tout en gardant le même seuil de significativité (5%). 26

Selon Calderón, C., et Liu, L. (2003), le niveau de développement et de progression des pays
aura une influence sur l’effet du développement financier et sur la croissance économique. Nous
introduisons donc la variable d’interaction entre le revenu et la variable de crédit accordé au
secteur privé au niveau de la colonne (6). Les résultats nous montrent, un coefficient du terme
d’interaction (REVENU*PRIVCRED) de signe positif et non significatif.

25Il faut noter que la condition de la convergence de cet échantillon vers l’équilibre de long-terme est vérifiée au niveau de
la plupart des régressions suite à des coefficients négatifs et statistiquement significatifs au seuil de 1%.
26Il faut notre qu’au niveau des régressions (5), (6), (7) et (8), nous obtenons un coefficient de la variable d’interaction de

signe positif lorsque le coefficient de la variable de la qualité des institutions est devenue non significatif.

74
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Il en résulte que si les pays optent pour des réformes promouvant le développement
financier (en améliorant la qualité de institutions financières et de leurs services), cela permettra
d’accroitre le rythme de la croissance de l’entrepreneuriat et le développement des marchés
dans l’ensemble des pays développés et des pays en développement. Cette corrélation non
significative identifiée peut être expliquée par les circonstances vécues par les pays de notre
échantillon durant la période d’étude (2001-2015)

Un impact positif du développement financier sur la croissance leurs permettent de réaliser


un niveau d’épargne assez élevé à travers une meilleure allocation des ressources monétaires et
matérielles. Il faut que l’ensemble des pays opte pour une panoplie de mesures assurant le
développement financier en améliorant la qualité des institutions financières et en veillant à
respecter la réglementation de l’environnement institutionnel.

Au niveau des deux dernières régressions de l’estimation, nous avons mis l’accent sur le
rôle du capital humain. Nous introduisons la variable du taux d’alphabétisation des adultes
(male/femelle) (LITER), l’interaction du taux d’alphabétisation des hommes adultes avec
l’entrepreneuriat (MALLITER) au niveau de la colonne (7). La colonne (8) porte sur
l’interaction de l’entrepreneuriat avec le taux d’alphabétisation des femmes adultes
(FEMLITER). [27]

Pour l’estimation , en introduisant le taux d’alphabétisation des hommes adultes (LITER)


(colonne (7)), nous obtenons un coefficient de cette variable qui est plus significatif
(significativité au seuil de 1%) en comparaison avec le coefficient de la variable du taux
d’alphabétisation des femmes adultes (LITER) illustré dans la colonne (8) à un niveau de
significativité de 10%. Cependant, les coefficients du terme d’interaction de l’entrepreneuriat
respectivement avec le taux d’alphabétisation des hommes adultes et celui des femmes adultes
nous montrent un même niveau de significativité au seuil de 10%.

En comparaisons avec les résultats obtenus dans la 5 ème et la 6ème régression ((5) et (6)), le
reste des variables du modèle des deux dernières régressions conserve pratiquement les mêmes
signes. En revanche ; conformément aux issus d’Iyigun, M. et Rodrik, D., (2004) et de Baliamoune-
Lutz, M. (2007) ; nous illustrons un changement du signe de la variable de l’entrepreneuriat où
nous avons enregistré des coefficients de signes négatifs et significatifs au seuil de 10% pour la
7ème régression (7) et 5% pour la 8ème régression (8).

27À la manière de Baliamoune-Lutz, M. (2007), LITER, ENTREP*LITER (MALLITER et FEMLITER), sont


considérées comme endogènes.

75
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Les termes d’interaction (ENTREP*LITER (male : MALLITER) / (femelle :


FEMLITER)) possèdent des coefficients de signes positifs justifiant le rôle du capital humain
dans la consolidation et l’intensification de l’activité entrepreneuriale. L’effet que peut avoir
cette dernière sur le niveau de la croissance économique dépend des réformes commerciales et
institutionnelles.

C’est à travers la colonne (5) que nous concluons que les réformes commerciales exercent
un effet positif lorsque nous enregistrons une forte activité entrepreneuriale. Dans le cas où le
niveau de cette dernière est faible, les reformes commerciales ont un effet négatif. Les accords
commerciaux d'ouverture vers les marchés internationaux sont essentiels pour réaliser le succès
à long terme des petites et des grandes entreprises. De même, la promotion des exportations
joue également un rôle utile, en particulier dans le cas des PME. Il faut donc encourager les
activités commerciales en favorisant un système de réglementation propice pour l’ensemble des
activités des entreprises. De même, il faut veiller à l’application des accords commerciaux en
appliquant les règles et les normes. La bonne application des accords commerciaux peut ouvrir
la voie à la réussite des entreprises existantes.

Avec l'établissement de règles claires de propriété intellectuelle, les accords commerciaux


protègent l'innovation et le contenu créatif capturé dans de nombreuses exportations. Si la
propriété intellectuelle n’est pas respectée les entrepreneurs courront le risque de voir leurs
innovations diffusées gratuitement.

En ouvrant les marchés publics et en assurant la transparence dans les appels d'offres,
l’accroissement des activités commerciales donne aux entrepreneurs internationaux un accès
élargi à des opportunités lucratives. Nous citons donc les contrats commerciaux pour les routes,
les écoles et les cliniques pouvant être accomplis par les entreprises de construction, les
entreprises opérant dans l’industrie des équipements médicaux. Cela contribue à
l’accroissement de l’activité économique.

Pour le cas des réformes institutionnelles, nous tirons comme conséquence que
l’amélioration de la qualité des institutions n’a un effet positif que pour un niveau faible de
l’activité entrepreneuriale. Tandis que l’évolution de cette activité conduit à un effet négatif de
l’amélioration de la qualité des institutions conformément aux issus d’Iyigun, M. et Rodrik, D.,
(2004) dans l’analyse de leur modèle théorique en montrant que « les réformes institutionnelles ne
sont efficaces qu’en présence d’une faible activité entrepreneuriale ». (Iyigun, M. et Rodrik, D., (2004) ;
(Baliamoune-Lutz, M. (2007))

76
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Pour que la qualité des institutions n’entrave pas le niveau de l’entrepreneuriat d’un pays,
les gouvernements devraient implanter un ensemble de mesures de contrôle dans le but de
veiller à ce que le fonctionnement des institutions respect les normes et les lois. Il faut donc
assurer la protection des droits de propriété et implanter un système juridique efficace afin de
maintenir la politique macroéconomique et politique.

IV. Discussions des résultats

Dans ce premier chapitre, nous proposons de répondre à certaines questions spécifiques


posées au niveau de l’introduction. La première question est la suivante :

1/ Existe-t-il un effet positif des réformes et de l’entrepreneuriat sur la croissance


économique ?

Nous procéderons à déterminer la nature de l’effet que peut exercer les réformes
institutionnelles, commerciales et financières et l’entrepreneuriat sur la croissance économique
et particulièrement le rôle et l’impact direct de ces reformes sur les effets de la croissance de
l’activité entrepreneuriale. En effet, la nature de l’incidence des réformes est liée dans un
premier temps au niveau atteint par les pays en matière d’activité entrepreneuriale.

D’une part, nous obtenons une corrélation positive et significative entre la croissance
économique et la réforme commerciale ce qui justifie un effet positif et direct, tandis que l’effet
de son interaction avec l’entrepreneuriat sur la croissance des pays du GEM est jugé positif
mais indirect. D’autre part, pour le cas de l’effet des réformes institutionnelles, nous ne pouvons
le justifier qu’à travers la nature de l’interaction liant l’entrepreneuriat à la qualité des
institutions. Dans cette estimation, nous avons illustré une incidence négative et significative
entre ces deux variables. En conclusion, l’effet exercé par l’entrepreneuriat est soumis à une
influence déterminante des réformes et du niveau atteint par l’activité entrepreneuriale.

D’après les résultats obtenus au niveau de cette investigation, il est possible de répondre
clairement à la deuxième question posée au niveau de ce travail :

2/ Statistiquement, peut-on obtenir une interaction significative entre les réformes et


l’entrepreneuriat ?

En observant les coefficients du tableau (6), nous constatons que les termes d’interaction
liant l’entrepreneuriat aux réformes (commerciales et institutionnelles) étaient statistiquement
significatifs à différents seuils.

77
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Pour pouvoir apporter les éléments de réponse à la dernière question :

3/Comment peut-on évaluer la nature des effets des différents termes d’interaction
associés à chaque niveau d’entrepreneuriat ?
Nous procéderons à une analyse mathématique de l’effet de linéarité des coefficients
correspondants à la présence ou non d’une relation de proportionnalité entre la variable de
l’entrepreneuriat et les deux séries de son interaction avec les réformes. Nous remarquons par
la suite que les effets sont non linéaires. De ce fait, il apparait l’existence d’un effet de seuil
(threshold effects) dépendant des niveaux de l’entrepreneuriat atteints. Autrement dit, d’après
la séries des coefficients de la variable d’interaction pour le cas de la reforme commerciale,
c’est à travers un certain seuil atteint par l’activité entrepreneuriale au niveau de la 5 ème
régression (5) que nous avons observé une série de coefficients de ce terme d’interaction
(ENTREP*TRADE) dont les valeurs ont commencé à diminuer.

En analysant la série des coefficients du terme d’interaction entre l’entrepreneuriat et les


réformes institutionnelles associés à chaque niveau d’activité entrepreneuriale, nous constatons
un effet des rendements décroissants (diminishing returns). En terme plus explicite, chaque
passage d’un certain niveau de l’entrepreneuriat à un autre plus élevé est suivi par une
diminution de la valeur du terme d’interaction (ENTEP*ICRG).

78
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

V. Conclusion

D ans ce premier chapitre, nous avons étudié profondément l’impact des réformes
politiques et institutionnelles sur l’effet de la croissance de l’activité
entrepreneuriale dans un échantillon constitué d’un ensemble de 92 pays développés
(pays de l’OCDE), 52 pays en développement et 6 pays émergents appartenant au GEM durant
la période 2001-2015. Cette estimation en panel dynamique s’est effectuée à travers la Méthode
des Moments Généralisés (GMM) de la dynamique d’Arrelano Bond où les régressions de base
se sont fondées sur la variable de l’entrepreneuriat, sur les réformes politiques et
institutionnelles et sur leurs interactions. Pour les trois dernières régressions, nous avons a mis
l’accent sur le rôle du développement financier et du capital humain dans la consolidation et
l’intensification de l’activité entrepreneuriale.

Dans cette étude, nous avons conclu que la croissance économique est influencée de façon
différente par l’interaction entre les réformes commerciales et l’entrepreneuriat et de même par
l’interaction entre cette dernière et les réformes institutionnelles. En effet, les réformes
commerciales exercent un effet positif lorsque nous enregistrons une forte activité
entrepreneuriale. Cependant, dans le cas où le niveau de cette dernière est faible, les reformes
commerciales ont un effet négatif sur la croissance économique conformément aux issus du
modèle théorique développé par Iyigun, M. et Rodrik, D., (2004) et aux résultats du travail
de Baliamoune-Lutz, M. (2007).

Pour le cas des réformes institutionnelles, nous tirons comme conséquence que
l’amélioration de la qualité des institutions n’a un effet positif que pour un niveau faible de
l’activité entrepreneuriale. Tandis que la variation continue du niveau de cette activité et de son
évolution dans le temps conduisent à un effet négatif de l’amélioration de la qualité des
institutions conformément aux issus du modèle théorique développé par Iyigun, M. et Rodrik, D.,
(2004) et aux résultats du travail de Baliamoune-Lutz, M. (2007).

Au niveau de ce premier chapitre, nous avons apporté des éléments de réponses claires
aux questions spécifiques exposées au niveau de notre introduction :

1/ Existe-t-il un effet positif des réformes et de l’entrepreneuriat sur la croissance économique ?

2/ Statistiquement, peut-on obtenir une interaction significative entre les réformes et


l’entrepreneuriat ?

79
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

3/ Comment peut-on évaluer la nature des effets des différents termes d’interaction associés à
chaque niveau d’entrepreneuriat ?

En effet, pour discuter de la première question relative à la possibilité d’existence d’un


effet positif de l’entrepreneuriat et de ses interactions avec les reformes sur la croissance
économique, il faut analyser profondément la nature des effets obtenus au niveau des résultats.
Nous ne pouvons pas apporter une réponse claire et précise à cette première question dans la
mesure où nous avons identifié une relation positive et directe liant la croissance économique à
la réforme politique, tandis que nous avons enregistré un l’effet indirect de l’interaction de cette
dernière avec l’activité entrepreneuriale.

En revanche, tandis que l’effet exercé par les réformes institutionnelles dépend dans une
large mesure du niveau de l’activité entrepreneuriale atteint, nous pouvons donc conclure que
les réformes institutionnelles affectent la croissance des pays du GEM d’une façon indirecte.
En conclusion, l’effet que peut avoir l’entrepreneuriat sur la croissance économique des pays
du GEM durant la période 2001-2015 est soumis à une influence déterminante des réformes
politiques et institutionnelles et du degré de progression et d’avancement de l’activité
entrepreneuriale.

En observant attentivement les résultats économétriques obtenus quant à la significativité


des termes d’interaction liant l’entrepreneuriat aux réformes, nous pouvons donc répondre par
« oui » pour la deuxième question. De même pour la réponse de la troisième question. En effet,
nous remarquons d’après une analyse de la proportionnalité des coefficients obtenus que les
effets sont non linéaires. De ce fait, il apparait l’existence d’un effet de seuil (threshold effects)
dépendant des degrés d’intensité de l’entrepreneuriat. En analysant la série des coefficients du
terme d’interaction entre l’entrepreneuriat et les réformes institutionnelles associés à chaque
niveau d’activité entrepreneuriale, nous constatons un effet de rendements décroissants
(diminishing returns) ce qui justifie que la variation et l’amplification de l’activité
entrepreneuriale est expliquée par un effet négatif de l’amélioration de la qualité des institutions
dans l’ensemble de cet échantillon.

Nous remarquons qu’un accroissement de l’activité entrepreneuriale peut conduire à un


effet positif des réformes politiques. Dans ce cadre, la prise en considération de l’importance
des petites et moyennes entreprises en tant que moteur pour la croissance des pays en
développement et d’autres en transition est essentielle dans le choix des stratégies de
développement de moyen et de long-terme.

80
Chapitre 1 : Rôles des Réformes Institutionnelles Dans la Relation Entre l’Entrepreneuriat et la Croissance Économique :
Analyse Théorique et Validation Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Une nouvelle restructuration de l’activité économique est fondamentale. Elle se basera


aussi sur l’amélioration de la qualité des entreprises existantes en apportant des améliorations
sur le plan qualitatif et quantitatif, en assurant le contrôle de la corruption, en promouvant
l’accès à de nouvelles technologies de l’information, en effectuant le choix efficace de
nouvelles compétences, en favorisant le développement de ces compétences et en assurant
l’amélioration de l’éducation (…).

Par ailleurs, le marché financier joue un rôle hyper-important dans le financement du


secteur des PME vue son importance au niveau de son dynamisme et de sa capacité à créer de
l’emploi et à contribuer efficacement à la croissance des pays. Nous démontrons aussi qu’un
accroissement de l’activité entrepreneuriale conduit à un effet négatif de l’amélioration de la
qualité des institutions. Pour maintenir une activité entrepreneuriale intensive en présence d’une
bonne qualité de gouvernance, les gouvernements doivent créer des cellules de contrôle
spécifiques par domaine d’activité après avoir mis en œuvre de strictes procédures à l’intérieur
de chaque entreprise ayant pour but le contrôle de la fraude pour s’assurer que tout
accroissement de l’activité entrepreneuriale n’entraine pas un effet négatif des réformes
institutionnelles.

Pour développer une activité entrepreneuriale rigide, il faut encourager les investissements
directs étrangers et assurer un cadre institutionnel bien réglementé pour mieux contrôler la
corruption et accroitre l’activité d’innovation. Dans ce cadre, il est nécessaire de mettre l’accent
sur le rôle du contrôle de la corruption sur la croissance de l’activité entrepreneuriale et sur le
renforcement des activités de recherche et de développement et des activités innovatrices en
encourageant en premier lieu les IDE pour accroitre les connaissances pour bénéficier des
capacités et du potentiel des entrepreneurs étrangers et pour créer de nouvelles sources
d’emploi. Cela fera l’objet de notre deuxième chapitre ou nous mettrons l’accent sur
l’interaction entre le contrôle de la corruption, la croissance de l’entrepreneuriat et de
l’innovation et les investissements directs étrangers.

81
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

CHAPITRE 2

Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance


de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et Validation
Empirique Dans les Pays Développés et les Pays en
Développement

« Le monde de la technologie c’est l’innovation du jour au lendemain »


Kevine Kanibi

Une partie de ce chapitre a été présentée suivant une communication intitulée : « Impact du Contrôle de la
Corruption sur l‘Activité Innovatrice: Évidence Empirique par le Modèle Binomial Négatif à Effets Aléatoires
dans les pays Développés et en Développement » lors de la 5ème Conférence Internationale en Économie-Gestion
et Commerce International, EGCI-2017 à Sousse-Tunisie (20-22 Mars 2017).

De même, cette partie a fait l’objet d’une publication sous forme d’un papier de recherche dans la « Revue
Internationale d'Economie et de Gestion Stratégique des Processus d'Affaires (ESMB) » dont les détails sont les
suivants :

Amel Rezgui et Naoufel Liouane, (2017), « Impact du Contrôle de la Corruption sur l‘Activité Innovatrice:
Évidence Empirique par le Modèle Binomial Négatif à Effets Aléatoires dans les pays Développés et en
Développement ». International Journal of Economics & Strategic Management of Business Process (ESMB),
Vol. 9 pp 214-228, IPECO-2017. ISSN 2356-5608.
(http://ipco-co.com/ESMB_Journal/vol9/Issue2/222.pdf)

82
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Chapitre 2. Corruption et innovation et leurs impacts


sur la croissance de l’entrepreneuriat : analyse théorique
et validation empirique dans les pays développés et les
pays en développement

I. Introduction

L a recherche sur l’impact des phénomènes de la corruption sur l’activité


entrepreneuriale dans le secteur public et autres a fait l'objet, ces dernières années,
d'une croissante attention selon plusieurs auteurs. Selon Macrae, J. (1982) la corruption
est définie comme un accord impliquant un échange privé entre deux parties. Dans son travail,
Bardhan, P. (1997) a traité les entraves de la corruption et son effet néfaste sur l’activité
économique en particulier et sur l’environnement social en général. Dans ce sens, l’auteur a
expliqué que la corruption possède une influence sur l'allocation des ressources, que ce soit
immédiatement ou sur la période à venir. D’autant plus, elle implique une utilisation excessive
de la responsabilité publique ou collective pour des intérêts privés et personnels (Bardhan, P.
(1997) ; Avnimelech, G., et al. (2011)).

La corruption est un phénomène qui existe à la fois dans les pays développés et en
développent. Une des formes de la corruption est liée principalement à la recherche de la rente.
Cette forme liée aux particuliers et aux responsables dans les domaines d’activités publiques
est relative à l’obtention d’un privilège à travers la manipulation et l’exploitation des ressources
publiques de l’environnement économique ou politique. Il s’agit notamment d’une exploitation
de richesse ou d’un revenu généré pratiquement par une activité dont le surplus de ce revenu
est destiné à la société entière (collectivité). Nous parlons dans certains cas des droits
particuliers détenus par certains responsables pour l’obtention d’un produit ou d’un service dans
le but d’accroitre leurs revenus personnels : il s’agit de la notion de « rent-seeking ».

Selon Bhagwati, J. N. (1996), il s’agit d’une exploitation non efficace des richesses définie
comme une activité non productive étant donné que les fonctionnaires du gouvernement ont le
pouvoir de redistribuer des ressources ou d'accorder des concessions réglementaires dans la
mesure où cette autorité peut être exploitée pour des gains personnels.

83
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Rose-Ackerman, S. (1999) a expliqué que la motivation des particuliers par le phénomène de


la corruption existe à chaque fois qu'un fonctionnaire détient un pouvoir discrétionnaire relatif
à la distribution d'une richesse donnée au niveau des activités du secteur public ou privé. En
théorie, plus le pouvoir discrétionnaire accordé aux fonctionnaires est grand, plus les chercheurs
de la rente auront plus de possibilités de s’orienter vers des activités non productives au
détriment de l’amélioration de l’activité économique et de l’entrepreneuriat. Ces pratiques
s’effectuent en négligeant les efforts en faveur de l'entrepreneuriat productif et durable en
profitant principalement de la force des groupes de pression, (Baumol, W. J. (1996), Rose-Ackerman,
S. (1999), Avnimelech, G., et al. (2011)).

Selon, Jain, A. K. (2001) et Rose-Ackerman, S. (1997), plusieurs organisations internationales


telles que le Fond Monétaire International (FMI), l'Organisation de Coopération et de
Développement Économique (OCDE) ainsi que la Banque mondiale ont encouragé des
campagnes contre les tentatives de corruption. D’autant plus, la Banque Mondiale et l’Institut
National de Transparence ont fourni un ensemble de données sur la perception de la corruption.
Nous utilisons dans notre travail l’indice de contrôle de la corruption pour estimer son effet sur
l’entrepreneuriat productif.

De même, dans le domaine des technologies, la corruption constitue une entrave aux
activités de l’innovation et des investissements étrangers (IDE). Il est donc important de
développer un système de contrôle pour réaliser un entrepreneuriat plus qualifié, d’accroitre les
richesses et d’assurer leur exploitation dans le domaine des affaires et de la création d’emploi.
Un environnement économique, où l’organisation et le déroulement de l’activité
entrepreneuriale sont bien réglés par des mesures strictes, attire les investissements directs
étrangers. Ces derniers constituent une opportunité de développement et d’ouverture à l’échelle
internationale.

Nous procédons donc à étudier l’interaction entre ces différents indicateurs pour discuter
des mesures nécessaires à développer dans les pays du GEM afin de maintenir une activité
entrepreneuriale durable et une bonne qualité de gouvernance.

Nous avons utilisé deux méthodes économétriques plus développées et adéquates pour des
analyses dont le nombre d’observations des variables n’est pas important. Nous nous basons
sur la méthode des régressions quantiles pour la variable dépendante de l’entrepreneuriat et sur
la méthode des régressions binomiales négatives à effets aléatoires pour les trois autres
variables dépendantes de l’environnement des affaires relatives à la demande de brevets par les
résidents, la recherche et développement et les exportations des hautes technologies. Aussi, ce

84
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

modèle est utilisé pour tester aussi l’impact du contrôle de la corruption sur le niveau des IDE
et le rôle de ces derniers dans le développement de l’activité innovatrice.

Dans ce deuxième chapitre, nous étudions l’impact du contrôle de la corruption sur


l’activité innovatrice et sur l’activité entrepreneuriale pour le cas de 92 pays développés et en
développement inclus dans le Global Entrepreneurship Monitor durant la période 2001-2015.
Nous introduisons des variables de l’environnement institutionnel et économique ayant un
impact indirect sur l’accroissement de l’activité entrepreneuriale. Ce chapitre sera organisé
suivant trois sections spécifiques. Une revue de la littérature théorique et empirique traitant
théoriquement la relation entre l’entrepreneuriat et la corruption sera présentée au niveau de la
première section. Une deuxième section mettra l’accent sur une analyse théorique suivant une
revue de la littérature étudiant la relation entre l’innovation et l’entrepreneuriat tout en mettant
l’accent sur les fondements de l’économie de la connaissance et son rôle dans le développement
de l’innovation. Enfin, une troisième section servira comme application empirique où nous
étudierons l’impact du contrôle de la corruption sur l’activité entrepreneuriale et sur un
ensemble d’indicateurs de l’innovation tout en discutant des mesures nécessaires à adopter pour
encourager les IDE et promouvoir l’activité innovatrice.

Section I. La relation entre l’entrepreneuriat et la corruption : analyse de


la revue de la littérature

I. Les types de la corruption

Deux types de corruption se définissent selon Osterfeld, D. (1992) dans le cas d’une économie
fortement réglementée. Nous distinguons la « corruption expansive » et la « corruption restrictive ».

1. La corruption « expansive »

La corruption expansive est relative à des activités ayant pour rôle l’amélioration de la
compétitivité et le renforcement de la flexibilité du marché. Comme un exemple de corruption
expansive, Osterfeld, D. (1992) a mis l’accent sur les pratiques de « soudoiement » des juges, des
politiciens et des bureaucrates par les membres du secteur privé en leur accordant un pot-de-
vin, (Ndenkop, O. A. (2015)). Selon Mbaku, J. M. (1996), le paiement d’un pot-de-vin aux
fonctionnaires permet d’atténuer les effets néfastes d’une réglementation gouvernementale
excessive et stricte et d’améliorer la participation dans la vie économique, (Ndenkop, O. A. (2015)).

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

2. La corruption « restrictive »

Ce type de corruption limite les possibilités d'échanges productifs et socialement


bénéfiques entre les agents économiques. Selon Osterfeld, D. (1992), ce type de corruption se
caractérise par une redistribution du revenu et de la richesse en faveur des individus ou des
groupes particuliers. La plupart des actes de corruption dans le secteur public relèvent de la
catégorie restrictive et impliquent l'appropriation illégale de ressources publiques et l'utilisation
illégale de la position publique d'un individu pour son enrichissement personnel. La corruption
du secteur public entrave le bon fonctionnement des systèmes de marché. D’autant plus, elle
retarde la croissance économique en général et le développement de l’activité entrepreneuriale
en particulier, (Osterfeld, D. (1992) ; Ndenkop, O. A. (2015)).

II. Les indices de corruption et l’activité entrepreneuriale

Dans son travail Mauro, P. (1995), a constaté une corrélation négative entre la corruption et
l’entrepreneuriat. En effet, l’auteur a démontré que la corruption était négativement liée au taux
d'investissement, quel que soit le degré de la mise en application et du respect des formalités
administratives. L’auteur a expliqué que l'inefficacité institutionnelle provoquait un
décroissement du niveau des investissements. Everhart, S. S., et Sumlinski, M. A. (2001) constatent
que l'investissement public constitue une entrave pour l'investissement privé dans les pays
caractérisés par un niveau élevé de corruption. Il s’agit notamment de la notion de « crowding-
out effect » qui pourrait expliquer cette situation. Cet effet est expliqué selon la théorie
économique par l’impact négatif exercé par le secteur public sur le secteur privé. Si les dépenses
gouvernementales du secteur public s’intensifient au cours de temps, cela diminuera les
dépenses dans le secteur privé. Dans ce cadre, Everhart, S. S., et Sumlinski, M. A. (2001) expliquent
que si la corruption est venue entraver les projets du gouvernement, la qualité de l'infrastructure
se dégradera ce qui va décourager l'investissement privé, (Everhart, S. S., et Sumlinski, M. A. (2001) ;
Ndenkop, O. A. (2015)).

1. Le domaine politique

Dans plusieurs pays, les lois sont influencées par les riches et les puissants. Les grandes
entreprises soutiennent les politiciens en influençant leurs orientations dans le choix des
politiques gouvernementales et dans l’élaboration des règlements en fonction de leurs intérêts
commerciaux et, dans certains cas, pour obtenir des contrats gouvernementaux. La corruption
dans ce cadre crée des barrières à l'entrée pour les petites entreprises. Si les politiciens protègent
les grandes entreprises, leurs positions constitueront une entrave pour la création des petites et

86
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

moyennes entreprises. L’État devrait donc créer une atmosphère qui encourage
l’entrepreneuriat particulièrement pour les jeunes entrepreneurs. (Palifka, B., et Bonnie, J. (2006) ;
Ndenkop, O. A. (2015)). Selon Abramo, C. W. (2004), malgré que les lois dans les marchés publics
soient strictes, il semble que la corruption et le « népotisme » soient fréquents, (Palifka, B., et Bonnie,
J. (2006)).

2. Le domaine de la taxation

Si le niveau de la taxe est assez élevé, les entreprises chercheront tous les moyens qui leur
permettent d’achever cette taxe en favorisant les ressources nécessaires. Dans la plupart des
pays à travers le monde, le principal objectif de la corruption dans le domaine des impôts est
de réduire la taxe totale évaluée. Pour les grandes entreprises opérant dans des activités
multinationales, les coûts monétaires de ce type de corruption peuvent être inférieurs à la taxe
elle-même. Dans ce cadre, les faveurs accordées à l’entreprise sont variées. En effet, les
entreprises peuvent bénéficier des audits et des inspections plus relaxants qui ne constituent pas
une menace pour la société. Les inspections pourraient cacher les pratiques de fraudes fiscales
identifiées au niveau des inspections, conseiller certaines formes juridiques d’atténuer les
charges fiscales (en accordant des déductions fiscales qui ne devraient pas être accordées) et
annuler les amendes déjà évaluées en glissant dans certains cas des valeurs non déclarées.
L’entreprise bénéficie de ces avantages particuliers dans le but de réduire et d’alléger la taxe.
(Abramo, C. W. (2004) ; Palifka, B., et Bonnie, J. (2006) ; Ndenkop, O. A. (2015))

Il est donc difficile de déterminer l’effet de ces pratiques sur l’entrepreneuriat. D’une part,
un volume d’impôts plus faible (même en payant le pot-de-vin pour bénéficier de cette
réduction) permet aux entreprises de garder d’importantes ressources financières disponibles
pour les activités d’investissement. En d’autre part, ces pratiques de corruption représentent une
incertitude. Baumol, W. J. (1996) a expliqué que ces pratiques exigent l’utilisation des ressources
humaines et sociales et engendrent une réduction au niveau de l’activité entrepreneuriale des
entreprises qui sont engagées dans la corruption pour résoudre leurs problèmes, (Palifka, B., et
Bonnie, J. (2006) ; Ndenkop, O. A. (2015)).

3. La corruption et la privatisation

La privatisation des entreprises publiques réduit le contrôle de ces entreprises et enlève les
composantes de la bureaucratie de l’État dans la participation dans l’allocation des ressources,
Palifka, B., et Bonnie, J. (2006). Ceci peut réduire le contrôle de l'incidence de la corruption dans le
cas où elle est pratiquée par des entreprises privées, Palifka, B., et Bonnie, J. (2006). Dans certains

87
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

cas, la privatisation peut avoir un effet défavorable sur l'entrepreneuriat dans le secteur privé en
présence d’un taux élevé de corruption et d’une faible capacité financière des entreprises
privatisées, Palifka, B., et Bonnie, J. (2006). Palifka, B., et Bonnie, J. (2006) a justifié cette idée par
l’importance de l’investissement dans la recherche et développement dans les entreprises du
secteur par rapport aux entreprises opérant dans le secteur privé. Pour le cas du Brésil, en 1985
«les dépenses de recherche et de développement par employé étaient 2,5 fois plus grandes dans les entreprises que
dans les entreprises privées », (Baer, W. (2001) ; Palifka, B., et Bonnie, J. (2006)). Baer, W. (2001) a soutenu l’idée
que la privatisation de l’ensemble de ces entreprises pouvait réduire l’intensité des innovations à travers la R&D
sur la longue période, (Baer, W. (2001) ; Palifka, B., et Bonnie, J. (2006)).

D’autant plus, les entreprises privées seront moins incitées à investir dans la R&D que les
entreprises étatiques en présence d’un niveau élevé de corruption. Notons donc que la plupart
des ressources financières seront destinées à réduire le niveau de la corruption et seront
orientées vers l’application d’un contrôle continu des tentatives de corruption. Ces différentes
conditions vont réduire les capacités des entreprises privées à accroitre leurs investissements
dans les activités de recherche et développement, (Baer, W. (2001) ; Palifka, B., et Bonnie, J. (2006).

III. Le rôle de la qualité de gouvernance dans l’activité entrepreneuriale : analyse de


la revue de la littérature

1. Contrôle de la corruption et performance économique

Diverses études empiriques ont montré l’importance du rôle de la qualité de gouvernance


dans l’amélioration du niveau des investissements directs étrangers et dans la stabilisation des
conditions politiques, économiques et sociales. Selon Kaufmann, R. K., et al. (2006a), la
performance économique et le développement des nations sont expliqués en grande partie par
l’amélioration de la qualité de la gouvernance des pays.

Plusieurs analyses dans le cadre de la lutte contre la corruption ont justifié, à travers des
preuves convaincantes, que la création d’un bon climat d’investissement favorisant une
efficacité de l’activité entrepreneuriale et de l’activité innovatrice dépendait notamment du
contrôle de la corruption et du développement de la « confiance institutionnalisée » qui peut de sa
part stimuler le commerce. (Rose-Ackerman, S. (2001, 2004))

En outre, la corruption entraine un accroissement des coûts de transaction, une


détérioration des rendements dont le contrôle permet aux entrepreneurs innovateurs de générer

88
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

les richesses supplémentaires, « augmenter la fiabilité des flux de trésorerie, et donc motiver des niveaux
plus élevés de l'activité entrepreneuriale et de l’activité d’innovation ». (Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009))

Le contrôle de la corruption peut exercer un effet positif et significatif sur le


développement économique seulement pour le cas où la corruption est élevée. Dans ce cadre,
la relation liant le contrôle de la corruption à l’accroissement de l’activité entrepreneuriale est
qualifiée par une « relation positive et convexe ». (Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009))

Si les pays de notre échantillon sont caractérisés par un niveau de corruption assez élevé,
dans ce sens, nous nous attendons à ce que la relation liant le contrôle de la corruption et
l’activité entrepreneuriale soit positive et convexe.

Dans ce cadre d’analyse, l’application empirique de notre chapitre va faire l’objet d’une
vérification de ces différentes hypothèses :

H1 : « Il existe une relation convexe (forme en U) et positive entre le contrôle de la corruption et le montant de
l'activité entrepreneuriale interne qui se produit entre les nations ». (Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009))

H2 : « Il existe une relation convexe (forme en U) et positive entre le contrôle de la corruption et le montant de
l'activité d'innovation nationales qui se produit au sein d'une économie ». (Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009))

H3 : « Le niveau des investissements directs étrangers influence positivement la relation entre la lutte contre la
corruption et le montant de l'activité d'innovation nationale: les niveaux les plus élevés de l'activité d’innovation
seront observés lorsque les niveaux des IDE sont élevés que lorsqu’ils sont faibles ». (Anokhin, S., et Schulze, W.
S. (2009))

Une variété de travaux de recherche s’est focalisée sur l’étude de la relation entre le
contrôle de corruption et un ensemble d’indicateurs économiques. Plusieurs chercheurs de leur
part, ont prouvé une relation positive et monotone entre le contrôle de la corruption et la
croissance économique en se basant sur le revenu intérieur brut en tant qu’indicateur de la
croissance économique (Kaufmann, D., et Kraay, A. (2003)).

De même, Rose-Ackerman, S. (2004) ont prouvé que le contrôle de la corruption contribue à


l’amélioration du bien-être social en se basant sur l’indice du développement humain des
Nations Unis. Par ailleurs, nous distinguons les mêmes résultats sur le rôle du contrôle de la
corruption dans l’amélioration de l’environnement économique. Une corrélation positive a
aussi été prouvée au niveau du travail de Ciocchini, F., et al. (2003) pour le cas des obligations à
bons de souscription. Le contrôle de la corruption influence positivement les mouvements des

89
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

investissements en augmentant les investissements directs étrangers, encourageant les jeunes


entrepreneurs à investir au sein d’un environnement bien contrôlé et bien réglé et en augmentant
les revenus dans le réinvestissement des capitaux générés, ce qui a été prouvé au niveau des
études de (Lambsdorff, J. G. (2003) ; Mauro, P. (1995)). Il en résulte alors un accroissement et une
amélioration de la productivité totale, (Lambsdorff, J. G. (2003) ; Rivera‐Batiz, F. L. (2002)).

Le sujet de la nature de la forme de la relation liant le contrôle de la corruption à l’ensemble


des facteurs et des indicateurs économiques a connu des contradictions. En effet, certains
travaux ont conclu qu’il s’agissait d’une relation positive et directe tandis que d’autres analyses
prouvaient une relation positive mais ayant une forme curviligne, (Anokhin, S., et Schulze, W. S.
(2009)).

Selon, Kaufmann, R. K., et al. (2006a), une économie compétitive se base sur la performance
de ses institutions et de ses entreprises dotées des systèmes de contrôle de la corruption
hautement performants en présence d’une bon mode de gouvernance. En effet, quel que soit le
niveau de développement atteint par les pays, une bonne qualité de gouvernance et une bonne
gestion du domaine des affaires contribuent d’une manière significative et efficace à
l’amélioration de l’activité économique, (Kaufmann, R. K., et al. (2006a) ; Anokhin, S., et Schulze, W. S.
(2009)).

Bien que certains chercheurs n’aient pas pu déterminer comment le contrôle de la


corruption pouvait agir sur l’amélioration de l’activité économique à cause de la difficulté au
niveau de la détermination de la combinaison d’éléments nécessaires destinés à améliorer le
bien-être économique, d’autres supposent que la réalisation d’un niveau de développement
économique important facilite le contrôle de la corruption en favorisant les moyens financiers
nécessaires à accomplir cette activité en optant pour les meilleures techniques de contrôle et de
gestion, (Bardhan, P. (1997) ; Rose-Ackerman, S. (2001, 2004) ; Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009)).

2. Le contrôle de la corruption et la confiance institutionnelle

En analysant la littérature, diverses études illustrent que l’importance de la lutte contre les
tentatives de corruption et l’amélioration de la qualité de la gouvernance au sein de
l’environnement institutionnel des pays ont joué un rôle fondamental dans la performance
économique et dans l’accroissement de l’activité entrepreneuriale et de son amélioration.

Petrella, F., et Richez-Battesti, N. (2010) a justifié cette idée par le fait que « le mode de gouvernance
doit avant tout refléter le compromis social à l’œuvre, différent dans chaque entreprise ». Ces résultats ont

90
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

fait recours à un ensemble d’indicateurs de l’environnement économiques, (Anokhin, S., et Schulze,


W. S. (2009)).

Au sein de l’environnement économique et institutionnel, il « existe une incertitude liée à


l’échange, la confiance est d’autant plus nécessaire qu’elle permet de réduire les coûts de transaction » [28],
(Petrella, F., et Richez-Battesti, N. (2010)). Dans ce cadre, le contrôle de la corruption dans les
institutions développe la « confiance institutionnelle » qui contribue d’une part à l’accroissement de
l’activité entrepreneuriale en gérant efficacement les relations d’échanges entre les
organisations et les agents économiques. D’autre part, il s’agit d’une stimulation des entreprises
existantes à améliorer leur situation en focalisant leurs efforts sur les activités de R&D et en
encourageant les activités d’innovation. La notion de « confiance » est cruciale dans le cadre de
la consolidation des relations entre différents agents économiques ou entre diverses entités à
travers différentes régions particulières, (Fadahunsi, A., et Rosa, P. (2002)).

Dans la mesure où le secteur commercial joue un rôle fondamental dans la croissance des
pays, les activités commerciales dans les secteurs générateurs de forte valeur ajoutée (le
commerce des armées par exemple) nécessite des moyens énormes pour assurer une bonne
coordination entre les pays en raison des distances. La facilité des communications et des
coordinations et l’amélioration des activités commerciales ne peuvent être réalisées qu’à travers
l’innovation et l’importance de l’entrepreneuriat.

De même, pour rendre possible l’investissement dans les activités innovatrices [29] et avoir
une gestion efficace des transactions entre différents agents économiques, il est important de
réaliser un bon développement de la «confiance institutionnelle » en se basant bien évidemment sur
le bon règlement des échanges au sein de l’environnement des affaires, (Luhmann, N. (1988) ; Rose-
Ackerman, S. (2001); (Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009)).

C’est à travers la confiance institutionnelle que se développe la confiance interpersonnelle


permettant d’encourager l’esprit de partage de toutes les valeurs entre les individus et les
groupes. La confiance de sa part décourage l’opportunisme et développe le travail en groupe,
(Rose-Ackerman, S. (2001)).

L’environnement des affaires est constitué par des entreprises publiques et privées. Toutes
les organisations sont exposées aux tentatives de corruption. La corruption est l’incitation à agir
contre le devoir et les normes. Il s’agit du non-respect des fondements de la confiance

28 Petrella, F., & Richez-Battesti, N. (2010)


29 Il s’agit des innovations à forte valeur ajoutée et qui nécessitent des moyens de financement colossaux.

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

interpersonnelle. Dans le domaine des affaires, la relation entre les agents au sein de
l’environnement est très importante dans le développement de l’entrepreneuriat. L’entrepreneur
accorde une grande importance aux contacts directs et indirects pour développer l’entreprise.

La capacité des entrepreneurs à faire confiance aux agents de l’entreprise et autres est un
facteur clé promouvant la réussite de nouvelles entreprises et la création de nouveaux services
et produits à forte valeur ajoutée. Selon Baker, T., et al. (2005), c’est la valeur ajoutée créée par
l’entreprise et sa maintenance qui déterminent la décision de l’entrepreneur de poursuivre ou
de suspendre son activité. En cas de corruption, l’entrepreneur fait face à un risque
d’opportunisme des personnes impliquées dans les activités de l’entreprise et de profiter des
bénéfices dégagés au détriment de l’entrepreneur. Nous parlons alors d’un risque de l’asymétrie
de l’information pour le cas des activités économiques complexes. En absence de confiance
envers les institutions, les futurs entrepreneurs ne peuvent donc pas s’appuyer sur cette dernière
pour gérer l’activité entrepreneuriale.

Les activités économiques complexes ; dont le contrôle et la surveillance sont couteux ;


influencent le comportement des entreprises, (Uhlenbruck, K., et al. 2006). Elles possèdent un effet
sur le volume des investissements directs étrangers, (Hannafey, F. T. (2003); Lenway, S. A., et Murtha,
T. P. (1994)), et sur la nature des décisions d’entrée des entrepreneurs sur le marché
d’investissement, (Rodriguez, P., et al. (2005)). La corruption augmente donc les coûts de
transaction ce qui entraine un décroissement de la rentabilité, (Luhmann, N. (1988)).

Si les activités entrepreneuriales sont contrôlées efficacement, la corruption pourra


s’atténuer. Il en résulte que la confiance est un facteur suffisant pour la motivation du secteur
commercial et pour le décroissement des coûts de transaction. Dans le but d’expliquer comment
la corruption peut agir sur l’innovation et sur l’entrepreneuriat, notre analyse empirique dans la
troisième section tente d’expliquer comment les formes de la corruption influencent l’ampleur
de l’incitation à l’innovation et à la création des entreprises.

En effet, la défaillance de l’activité entrepreneuriale est expliquée par les revenus utilisés
pour le contrôle de la corruption, par la diminution de la rentabilité des entreprises et par
l’accroissement des coûts de transaction. Ces revenus en absence de tentatives de corruption
peuvent être réinvestis dans des activités innovatrices. Quoique la forme de la relation liant le
contrôle de la corruption à la croissance de l’entrepreneuriat et à l’innovation soit directe,
Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009) expliquent qu’il s’agit d’une relation ascendante mais qui peut
avoir une forme concave ou convexe. Nous nous attendons à ce que la lutte contre la corruption

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

possède un effet positif sur la croissance de l’innovation et de l’entrepreneuriat dans le cas où


le niveau de la corruption est plus élevé.

Dans ce cadre, la relation entre la lutte contre la corruption et l’activité entrepreneuriale


serait convexe et positif. Rose-Ackerman, S. (2001, 2004) expliquent que pendant la première phase
de la lutte contre la corruption, la confiance institutionnelle se rétablit lentement au cours du
temps. Pendant cette phase d’amélioration des procédures de lutte contre la corruption, les
entrepreneurs optent pour de nouvelles formes d’activités innovatrices comme première
expérience en payant les tarifs nécessaires. Donc l’activité entrepreneuriale s’accroit lentement
au cours du temps. Au début de la première phase, les revenus générés par l’entrepreneuriat
sont en moyenne utilisés pour rétablir la confiance institutionnelle. Après, nous enregistrons
une accélération de la croissance de l’activité entrepreneuriale à mesure que la confiance se
rétablit et l’activité innovatrice devient rentable, (Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009)). Barro, R. J.
(1991, 1996) a identifié une relation positive et convexe entre le meilleur contrôle de la corruption
et le développement économique.

Section II. L’entrepreneuriat et l’innovation : analyse de la revue de la


littérature

I. Développement du concept de l’innovation

« Une innovation est la mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé nouveau ou
sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode
organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures.
», (OCDE, (2005) ; Daniel, S. et al. (2014) (30))

Si nous analysons les travaux de Schumpeter J. A., nous obtenons deux hypothèses
essentielles. En effet, les entreprises possédant un monopole sur le marché des affaires sont
influencées positivement par la dominance des innovations. De plus, d’importantes innovations
dans le domaine des affaires sont dominées par les grandes entreprises que par les petites.
Plusieurs travaux ont consolidé cette idée relative à l’importance de la taille de l’entreprise pour
accroitre les innovations technologiques, (Soete, L. L. (1979), Kamien, M. I., et Schwartz, N. L. (1982),
Acs, Z. J., et Audretsch, D. B. (1987, 1990, 1991), (Haudeville, B., & Bouacida, R. Y. (2006)).

30Il s’agit du rapport présenté par Daniel, S. et al. (2014) : « débrider l’innovation : enjeux pour les entreprises et l’emploi,
défi pour les politiques publiques ».

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

En analysant les travaux empiriques traitant cette relation, les analyses ne montrent aucune
solution sur le plan théorique ou empirique. Pour cette raison, plusieurs auteurs comme M.I.
Kamien et N.L. Schwartz (1975; 1982), Baldwin, W. L., et Scott, J. T. (1987)., Cohen, W. M., et Levin, R. C. (1989),
Scherer, F. M. (1992) et Cohen, W. M. (1995) ont développé des analyses basées sur des sondages. Il
est nécessaire d’expliquer le comportement de l’innovation à travers l’analyse des capacités
acquises par les firmes. Cette idée a été mise en évidence dans le travail Cohen, W. M. (1995) qui
a remise en cause les études traitant la relation entre la taille de la firme et son volume
d’innovation. Dans cette partie de la revue de la littérature théorique et en se basant sur des
analyses antérieurs, nous exposons quelques limites relatives aux études qui ont mis l’accent
sur la relation entre la taille de l’entreprise et le volume de l’activité innovatrice. De même,
nous mettons l’accent sur l’économie de la connaissance et sa valeur dans l’amélioration de
l’activité économique.

Dans cette section, nous exposons une sous-section traitant le modèle développé par
Schumpeter. Dans ce qui suit, nous traitons une partie sur l’économie de la connaissance et son
effet sur l’activité économique.

II. Le modèle Schumpétérien

1. La théorie Schumpétérienne de l’innovation

La théorie du développement économique a été développée par Schumpeter. Il a été


fortement influencé par les analyses présentées par Karl Marx puis devenu un grand partisan du
système capitaliste. Schumpeter a confirmé que le capitalisme a apporté un grand progrès
économique et social tout en mettant l’accent sur l’idée qui confirme que le système stagnera
et finira par se décomposer (Jhingan, M. L. (1997) ; Ndenkop, O. A. (2015)). La théorie du
développement économique de Schumpeter s’articule sur une idée centrale relative au rôle de
l'innovateur dans la progression de l’activité économique. Le rôle de l' « entrepreneur », qui est
une appellation donnée par des économistes modernes, a été conçu et divisé par Schumpeter en
trois notions spécifiques. Selon Schumpeter, l’entrepreneur est l'innovateur, le gestionnaire et
l’offreur de fonds ou le capitaliste. (Ndenkop, O. A. (2015))

Schumpeter a considéré que l’innovation est la fonction centrale de l’entrepreneur.


L’innovateur est donc la personne qui cherche, au cours de la réalisation des profits, à mettre
en pratique des changements ou des innovations dans des domaines particuliers. Nous parlons
par exemple de nouveaux biens, de nouvelles utilisations des anciens biens, de l'ouverture de
nouveaux marchés, de l'utilisation de nouvelles matières premières, de la réorganisation des

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

produits, de la création de nouveaux produits et technologies vertes (…). Schumpeter a considéré


un entrepreneur comme un innovateur s’il procède à créer une nouvelle idée capable de changer
la pratique de l’activité économique présente. Selon Schumpeter, les nouveaux innovateurs
pourraient potentiellement construire la « nouvelle entreprise » et contribuer à l’accroissement de
son nombre. Cet accroissement devrait être encouragé et consolidé puisqu’il pourrait constituer
la nouvelle société de la technologie.

Dans sa pensée, Schumpeter a mentionné l’importance des crédits accordés. Ces crédits
constituent des fonds pour les entrepreneurs innovateurs afin qu’ils puissent réaliser leurs
innovations et leurs inventions. Il est nécessaire donc de faciliter l’accès à ces fonds pour
encourager l’entrepreneuriat de l’innovation. (Ndenkop, O. A. (2015))

Si ces méthodes se sont révélées fructueuses, une multitude d'entrepreneurs se sont


orientés vers le processus d’imitation des innovations de l’entreprise mère et ils vont utiliser
cette innovation imitée dans le même but. Il en résulte par la suite un progrès rapide des
investissements et une progression de l’activité économique. Cette condition représente un
avantage favorable pour la relance de l’activité économique. En effet, les nouveaux
investisseurs deviennent plus productifs et vont inonder le marché avec leurs nouveaux produits
ce qui va permettre par la suite de réduite les dettes et les créances des entreprises. Il en résulte
donc un paiement rapide des crédits en suspens. (Ndenkop, O. A. (2015))

Selon Schumpeter, l'innovateur pourrait échouer dans la mise en œuvre du programme


entrepreneurial si son activité ne respecte pas l'éthique des acteurs sociaux, économiques et
politiques dans le système social. Le problème qui se pose à ce niveau pourrait s’expliquer par
la non comptabilisation des crédits et leur utilisation dans d’autres intérêts hors le
développement de l’activité entrepreneuriale. La théorie suggère que ces problèmes, liés aux
fonds, entravent le renforcement des capacités de l’entreprise, l’acquisition de nouvelles
compétences et la mise en application de nouvelles formations. De plus, les fonds destinés au
développement de l’activité entrepreneuriale pourraient être utilisés à d’autres fins entravant la
réalisation des objectifs de développement. Schumpeter expliquait que l’esprit de développement
entrepreneurial dans ce cas est lié à l’esprit de l’entrepreneur innovateur. Selon la théorie, au
niveau des activités liées au développement de l’entrepreneuriat, la corruption engendre le
ralentissement de la croissance économique, la mauvaise gestion de l’organisation, les
insuffisances infrastructurelles et les faibles engagements politiques et économiques à atteindre
les objectifs de développement. Ces indicateurs reflètent la présence des tentatives de
corruption.

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

2. Analyse de la revue de la littérature

En analysant la revue de la littérature théorique, plusieurs résultats en découlent. Comme


premier résultat, nous concluons que plus la taille de l’entreprise est grande, plus l’activité de
la recherche et développement est améliorée. Cette activité s’accroit proportionnellement avec
l’accroissement de la taille de la firme. En contrepartie, un effet négatif a été démontré dans
certaines études entre l’accroissement de la taille de la firme et l’intensité de la recherche et
développement jusqu’à ce que l’entreprise atteigne une phase de croissance suivant laquelle la
taille s’accroit plus dans le temps. Dans cette nouvelle phase, nous réalisons une nouvelle
relation positive justifiant un accroissement de l’intensité de la recherche et développement,
(Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006)).

La proportionnalité de la relation liant la taille de l’entreprise à l’activité de recherche et


développement a été validée empiriquement dans plusieurs études. Nous pourrions expliquer
ces résultats par la capacité de la grande firme à maintenir et développer son activité
d’innovation en raison des moyens et des ressources dont elle dispose. Nous parlons dans ce
sens de la capacité financière. Les grandes entreprises sont capables de diversifier leurs
activités. Cette diversification renforce l’activité de recherche et développement et la développe
au cours du temps. En ce qui concerne les coûts, il s’avère que la consolidation de la recherche
dans une entreprise nécessite des coûts de financement énormes. Dans ce cadre, mettre en œuvre
des activités innovatrices formelles et durables, les maintenir et les renforcer ne peuvent pas se
réaliser par une petite et moyenne entreprise.

Dans le marché des affaires, une grande entreprise possède des relations extérieures solides
avec les parties prenantes du milieu économique. À titre d’exemple, avoir un brevet nécessite
un financement suffisant et une connaissance approfondie basée sur la transparence de
l’information où il était impossible pour une entreprise de petite taille de respecter ces
conditions. Ces différentes facilités sont quasi absentes dans les entreprises de petite taille où
le développement de l’activité innovatrice ne peut pas se réaliser dans ces firmes. Nous
pourrions expliquer cette idée par la nature des activités innovatrices adoptées par les petites et
moyennes entreprises qui sont caractérisées bien évidemment par leur informalité et leur non
durabilité. (Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006))

Un autre type de résultat a été démontré dans une variété d’études empiriques.
L’accroissement de l’intensité des activités innovantes n’est pas lié proportionnellement à
l’augmentation de la taille de la firme. En d’autres termes, tout élargissement de la taille de
l’entreprise est accompagné par une augmentation moins importante des innovations. La taille

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

restreinte d’une firme lui permet d’être plus flexible sur le marché et d’être capable de s’adapter
aux mutations de l’environnement économique. Ces petites firmes pourraient donc contribuer
efficacement à la croissance en raison de la valeur dont elles possèdent ainsi que leurs structures
organisationnelles qui s’adaptent facilement aux comportements du marché. (Haudeville, B., et
Bouacida, R. Y. (2006))

Un autre résultat prouvé à travers les travaux antérieurs est relatif à la relation entre la
taille de la firme et la productivité de la recherche et développement. L’accroissement de la
productivité des activités de recherches et développement n’est pas proportionnel à
l’augmentation de la taille de la firme. Un tel résultat pourrait s’expliquer par les dépenses
couteuses que supporte une entreprise de grande taille pour régler sa structure organisationnelle
et maintenir ses fonctions. D’autant plus, pour que l’entreprise assure un bon fonctionnement
de son administration, dont l’activité est organisée par des procédures rigides et par une
hiérarchie de pouvoir stricte, cela exige des moyens de financement colossaux. Il en résulte
donc un décroissement niveau de la productivité. (Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006))

3. Mécanismes de la relation entre la taille de l’entreprise et l’innovation

Des résultats différents nous permettent de justifier l’importance des grandes firmes et des
petites et moyennes entreprises dans la croissance et l’amélioration des méthodes innovatrices.
Nous ne pouvons donc pas conclure qu’une grande firme est capable d’innover plus qu’une
petite firme et vice versa mais nous estimons que chaque type d’entreprise possède une capacité
d’innovation distinctive. Pour identifier la nature de la relation entre l’innovation et la taille de
l’entreprise, il faut tenir compte des facteurs de l’environnement. Le coût de l’innovation est un
mécanisme important qui a été pris en considération dans d’autres travaux pour expliquer la
relation entre la taille de la firme et son intensité d’innovation. De même, certaines autres études
se sont intéressées à l’intégration des aspects organisationnels (comme autre mécanisme) dans
l’explication d’une telle relation.

Cohen, W. M., et Klepper, S. (1996) n’ont pas identifié des résultats claire pour le cas où les
activités de recherches étaient plus couteuses. Pour la question des coûts de recherche élevés,
si l’entreprise est de grande taille, elle pourra donc opter pour le développement sa qualité de
production à travers l’intensification des activités innovatrices, (Haudeville, B., et Bouacida, R. Y.
(2006)). Il est à noter que les petites et moyennes firmes peuvent mettre en place des activités
de recherche et d’innovation puisque certaines formes d’innovation ne sont pas couteuses.

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Pour les entreprises ayant orienté leurs activités dans la production des innovations, dans
son évidence empirique Galbraith, J. K. (1956) n’a pas identifié la réalisation des économies
d’échelle pour le cas de ces entreprises. Une variété d’études a démontré que la productivité de
l’innovation se décroit pour le cas d’une petite firme. La taille de l’entreprise explique fortement
la croissance de la productivité des activités innovatrices. Ce résultat a été prouvé au niveau des
travaux de Bound, J., et al. (1982) ; Pavitt, K., et al. (1987) ; Audretsch, D. B., et Acs, Z. J. (1991).

Il s’agit de la capacité financière importante et d’autres moyens et ressources dont dispose


la grande entreprise qui explique sa supériorité par rapport à une petite et moyenne entreprise.
Les études empiriques sur les entreprises de petite taille ont montré qu’il s’agit des entités
autonomes dont les capacités sont limitées et qui possèdent une situation financière très
précaire. Selon Stiglitz, J. E., et Weiss, A. (1981), la taille de l’entreprise influence la limitation de
l’octroi de crédit. Ce résultat a été consolidé par Fazzari, S. M., et al. (1988) qui prouvé qu’il existe
une relation positive entre les liquidités disponibles et la taille de l’entreprise. Toute
augmentation de la taille de l’entreprise permet d’accroitre la part de sa liquidité. Les petites et
moyennes entreprises comme les PME françaises (Levratto, N. (1994)) sont exposées à des
conditions bien déterminées et à de grandes contraintes pour régler la mise en disposition des
capitaux nécessaires.

Si nous nous intéressons au deuxième mécanisme relatif à la structure organisationnelle,


l’activité de la recherche et développement sera facilement réalisée si l’entreprise est de grande
taille et possède des activités diversifiées ce qui n’est pas le cas pour les petites entreprises.

Si nous prenons le cas d’une industrie plus développée comme celle pharmaceutique
caractérisée par la réalisation des économies d’échelle et d’un important nombre de projets de
recherche, selon les interprétations de Henderson, R., et Cockburn, I. (1993), la diversification des
variétés et des procédées produits conduisent à l’amélioration et à l’intensification des
recherches ce qui augmentent les dépenses nécessaires pour y parvenir. Kamien, M. I., et Schwartz,
N. L. (1975) ont montré que la recherche de la nature de la relation (positive) entre la
diversification des activités au sein d’une entreprise et sa taille n’a été prise en compte que dans
quelques travaux. De même, l’existence d’un impact positif que peuvent avoir la diversification
des activités et l’intensité des activités innovatrices n’a été testé que dans peu de travaux
empiriques.

Les entreprises de petite taille sont caractérisées par une forte flexibilité au niveau de la
structure de leurs organisations. Elles se caractérisent par leur aptitude à s’adapter à toutes
circonstances du marché des affaires. Cette flexibilité se considère comme un facteur

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

déterminant dans l’intensité de l’innovation. Elle permet aux petites entreprises de traverser
toutes les périodes de fortes turbulences.

Dans son travail Greenan, N. (1996) a procédé à une comparaison entre les grandes
entreprises et les firmes de petite taille en termes de structure organisationnelle du travail en
France. En effet, c’est à travers la structure organisationnelle dont dispose la firme que nous
pouvons savoir si elle est flexible ou non. L’auteur a expliqué que le mode d’organisation de la
firme se présente en fonction des niveaux hiérarchiques proposés par les dirigeants et les
différentes formes de coordination adoptées dans chaque firme. Comme résultat, l’auteur
explique que l’augmentation de la taille de la firme conduit à une augmentation du pouvoir
hiérarchique ce qui réduit la capacité de l’entreprise à réagir aux différentes mutations et
turbulences de l’environnement.

Cependant, Greenan, N. (1996) a mis l’accent sur l’importance de la taille de la firme pour
avoir un mode de coordination plus efficace. Il en résulte que la taille de l’entreprise possède
un impact positif sur son mode de coordination. Pour les grandes entreprises, l’organisation de
l’ensemble des personnes et des moyens intervenant dans le projet serait plus facile et plus
contrôlable.

Au sein du marché des affaires, si les entreprises et les entrepreneurs sont capables de
saisir et de profiter des opportunités existantes, il en résultera donc la réalisation d’une bonne
qualité de l’activité entrepreneuriale. La capacité d’une entreprise à profiter des circonstances
favorables dans l’environnement est liée à sa taille. Les grandes firmes, possèdent les meilleurs
entrepreneurs qui sont les plus compétents, ont la bonne manière de concevoir et appréhender
les choses en raison de leur grande carrière et expérience. Il en résulte que les entreprises de
grande taille possèdent plus de chances à saisir toutes les opportunités, (Kamien, M. I., et Schwartz,
N. L. (1975) ; Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006)). Dans ce même esprit d’analyse, ces différentes
idées ont été réétudiées dans le travail de Birkinshaw, J. (1994). L’auteur a essayé de vérifier si les
entreprises de grande taille spécialement les multinationales étaient aptes à créer de nouvelles
aptitudes entrepreneuriales innovatrices susceptibles d’être développées pour renforcer les
activités de leurs entités autonomes.

Pour surmonter certains problèmes liés aux risques de la défaillance organisationnelle et


des changements au sein de l’environnement, certaines petites et moyennes entreprises décident
de s’associer pour partager les risques et les frais liés à leur projet commun. Il s’agit des
coopérations bénéfiques pour la situation des entreprises de petite taille. Ces dernières
pourraient dans ce cadre collaborer avec des entreprises ayant un poids important et avec des

99
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

unités et des centres de recherches des universités pour améliorer la qualité de recherche et
développement.

À cet égard, nous mettons l’accent sur ce qui a été développé selon Alfred Marshall dans ses
« principes d’économie politique » sur le « district industriel », (Piore, M. J., et Sabel, C. F. (1984) et Brusco, S.
(1982) ; Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006)). Ce district marshallien repose sur les axes suivants :
la spécialisation des ouvriers, la complémentarité des industries et les échanges bénéfiques du
savoir-faire et des connaissances entre les entreprises, (Marshall, A. (1890)). Il s’agit d’une
transmission du savoir-faire et d’une diffusion des connaissances nécessaires à l’amélioration
des activités.

Les entreprises de petite taille peuvent bénéficier d’un avantage en matière d’amélioration
des activités d’innovation et d’invention à travers les échanges des grandes entreprises avec les
unités et les centres des milieux universitaires. Cette idée a été démontrée dans l’analyse de
Link, A. N., et Rees, J. (1990) et Senker, J. (1994).

Il s’est avéré que la coopération des petites et moyennes entreprises, produisant les
technologies de haute qualité, avec les milieux académiques leur bénéficie des externalités
positives et leur permet d’éviter tout type de déséconomies d’échelle ce qui n’est pas le cas pour
les grandes entreprises. Cette idée se justifie par la coopération limitée des grandes firmes avec
les milieux académiques. Les relations des grandes firmes avec ces milieux sont limitées et plus
étroites en raison de leurs tailles. En analysant la revue de la littérature théorique, nous ne
pouvons pas avoir des conclusions suffisantes quant à la relation entre l’innovation et la taille
de l’entreprise. Nous devons prendre en considération certains facteurs internes et externes pour
expliquer le phénomène de l’évolution de l’intensité de l’activité d’innovation selon la taille
des firmes.

La prise en considération des aspects qualitatifs dont dispose la firme est fondamentale.
Nous essayons dans ce qui suit de mettre l’accent sur ce que nous appelons l’économie de la
connaissance et de son importance dans le schéma de la réussite de l’activité innovatrice de
l’entreprise.

4. Le processus « destruction créatrice » de Schumpeter

L’activité innovatrice dans l’entreprise lui permet de créer des « innovations » spécifiques.
Selon Schumpeter, l’innovation créée est supposée temporaire et limitée (dans le temps). C’est le
cycle de vie de l’innovation créée qui décide de sa durabilité. En d’autre terme, si l’innovation
ne peut ne pas être utilisée longtemps, son cycle de vie dans ce cas sera dans une phase de déclin

100
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

et il sera donc impossible de l’utiliser pour une longue durée. C’est à cause du développement
technologique continu et des changements des modes de production et des techniques que les
anciennes innovations perdent leurs poids et les entreprises les remplacent par de nouvelles
innovations plus adaptées et plus évoluées.

Il s’agit de la création d’un nouveau procédé qui définit le phénomène de Schumpeter relatif
au processus de la « destruction créatrice », c’est-à-dire de nouvelles innovations créées appelées
« innovations incrémentales » (développées sur la base d’une nouvelle innovation fondamentale)
remplacent les anciennes innovations. (Daniel, S. et al. (2014)). Selon Jean-Baptiste Michau, « le
processus de destruction créatrice est un moteur essentiel de la croissance. En conduisant à l’obsolescence des
technologies existantes, l’innovation s’accompagne nécessairement d’un renouvellement structurel de
l’économie »31.

III. L’innovation et l’environnement

1. Caractéristique du processus de l’innovation

Il s’agit d’un processus qualifié comme global, (Daniel, S. et al. (2014)). D’Oslo, M. (2005)
présente l’innovation suivant quatre définitions. La première catégorie d’innovation est
« l’innovation d’un produit » relative à une mise en place d’un nouveau bien ou d’un service ayant
des caractéristiques plus améliorées et plus développées.

Une deuxième catégorie définie par « l’innovation de procédé » qui justifie la création et le
développement d’une nouvelle technique de production ou d’une méthode de distribution plus
améliorée sur le plan de ses caractéristiques. De plus, une autre catégorie d’innovation est
relative à une nouvelle méthode créée sur le plan du marketing. Nous parlons de « l’innovation de
commercialisation » qualifiée par la mise en place d’une nouvelle méthode de commercialisation
ayant la capacité d’assurer une meilleure promotion pour les produits, etc. Enfin, le processus
d’innovation peut toucher de même la structure organisationnelle. Il s’agit d’opter pour une
nouvelle pratique d’organisation plus développée. Cette catégorie d’innovation assure une
amélioration des conditions de travail et permet à l’entreprise d’avoir plus de chances pour
améliorer ses relations avec l’environnement extérieur. (Daniel, S. et al. (2014))

En France par exemple, selon quelques analyses effectuées par le Conseil d’Analyse
Économique en 2010, 20% des innovations ont été développées sur le plan des techniques et
des outils de production, tandis que 80% de ces innovations ont touché le plan organisationnel

31 Source : éclairages économiques : http://www.eclaireco.org/DestructionCreatrice.

101
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

(sur le plan financier, marketing, etc.). Il en résulte donc l’apparition d’un nouveau modèle
d’innovation qui touche l’organisation de l’entreprise dans son aspect global. Il s’agit d’un
changement au niveau du processus de l’innovation qui a dépassé celui classique focalisé
seulement sur les hautes technologies pour assurer une innovation dans tous les départements
de l’organisation, (Economique, C. D. A. (2010)32), (Daniel, S. et al. (2014)).

2. Rôle de l’innovation dans la création de l’emploi

Selon une analyse effectuée auprès des entreprises françaises entre l’année 2012 et l’année
2013, 60% des employés salariés supposent que l’activité innovatrice est essentielle dans les
entreprises et contribue à la réduction du taux de chômage et à la création de nouvelles
opportunités d’emploi. Le rôle de l’innovation dans la création d’emplois est expliqué de même
par le phénomène de Schumpeter relatif à la « destruction créatrice » 33
des entreprises. En effet,
dans la mesure où la durée de vie des innovations est limitée, une entreprise en situation de
monopole grâce à une innovation particulière qui la caractérise par rapport aux autres
entreprises ne peut pas garder sa situation pour longtemps. L’innovation créée par
l’entrepreneur représente une force pour l’entreprise d’une part, et consolide la croissance
économique d’autre part. L’évolution rapide de l’innovation créée conduit au vieillissement et
à l’inadaptation des technologies existantes. Si plusieurs entreprises optent pour des activités
d’innovation dans le but de concurrencer d’autres entreprises, d’accroitre leurs parts de marché
et d’améliorer leurs activités et leurs offres, cela réduira la chance pour une entreprise en
monopole de résister sur ce marché et de forcer son activité, (Siagh, A. R. (2014)). Nous parlons
donc de la destruction de plusieurs entreprises pour créer d’autres plus innovantes. Cette
destruction est définie par la disparition de cette firme en situation de monopole et la création
de plusieurs opportunités d’emplois par l’ensemble des nouvelles firmes innovantes créées à la
place. (Daniel, S. et al. (2014))

3. Innovation des entreprises françaises

Une part très importante des employés des entreprises françaises durant l’année 2014 (vers
52%) ont estimé un encouragement auprès de leurs entreprises pour qu’ils puissent proposer de
nouvelles idées, imaginer de nouvelles méthodes d’organisation, etc. Il s’agit des incitations
personnelles à l’innovation et au changement bénéfique qui apparaissent d’une façon
importante dans les entreprises de grandes tailles. En 2014, la France a enregistré 62% des

32 Economique, C. D. A. (2010). Créativité et innovation dans les territoires. Rapport du groupe de travail commun au
Conseil d’analyse économique, à la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale
et à l’Académie des technologies, mai, disponible sur www. cae. gouv. fr/IMG/pdf/092-a. pdf.
33 Schumpeter, J. A. (1942). Impérialisme et classes sociales, 1919, traduction française, Ed. de Minuit, 1972. Capitalisme,

socialisme et démocratie.

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

employées qui ont possédé des incitations à l’innovation. Cependant, en raison de leurs tailles,
les petites et moyennes entreprises n’ont enregistré que 48% de leurs employés ayant une
sensation positive orientée vers l’esprit d’innovation et d’imagination de nouvelles alternatives
plus améliorées dans la firme. Il est encore important de mettre l’accent sur le rôle de
l’intégration des salariés dans les activités d’innovation puisqu’ils constituent la base solide
dans l’accomplissement de ces activités. Dans ce sens, il faut encourager les PME pour assurer
la progression rapide de leurs processus d’innovation. (Daniel, S. et al. (2014))

Dans l’annexe (3), nous exposons une schématisation relative à quelques dispositifs
spécifiques qui ont été mis en place par certaines entreprises françaises innovantes. Parmi les
actions des dispositifs internes, nous citons, l’amélioration des outils, le développement de
l’organisation interne, etc. Au niveau de la figure (40), nous remarquons que certaines
entreprises sont focalisées sur le développement de leur département des ressources humaines,
par le recrutement de nouvelles compétences et de nouveaux profits ayant un entrepreneuriat
plus créatif. D’autres entreprises ont mis l’accent sur l’organisation de la structure interne de
l’entreprise. Il s’agit de l’amélioration des méthodes de travail. D’autres firmes ont favorisé le
développement sur le plan technique et technologique. Ces entreprises essayent de capter toute
information portant sur l’apparition des innovations pour bénéficier du développement de ces
nouvelles innovations.

IV. L’économie de la connaissance et son rôle dans l’activité de l’innovation : analyse


de la revue de la littérature

Avant de valoriser l’apport de l’économie de la connaissance, notons bien que « la revue


d’économie industrielle » a exposé dans son numéro important de 1999 une analyse théorique
dans laquelle s’est développée une littérature bien détaillée sur ce sujet de recherche.

Nous analysons les nouvelles idées et les tendances dans l’interprétation de la conjoncture
du Schumpeter à travers l’analyse des spécificités des petites et moyennes entreprises et leur
pouvoir dans la création et la diffusion des connaissances. Nous analyserons l’aspect particulier
de l’économie de la connaissance et son rôle sur le plan opérationnel pour expliquer encore la
relation entre l’augmentation de la taille de la firme et l’intensité de l’activité innovatrice.

Pour mieux analyser les aspects qualitatifs de l’entreprise à travers l’ensemble des
connaissances acquises dans le but d’accroitre et d’améliorer les performances des innovations,
nous mettons l’accent sur les petites et moyennes entreprises. En analysant les caractères
spécifiques des entreprises, Rizzoni, A. (1994) a présenté trois caractéristiques des entreprises
dépendant pratiquement de la nature de l’activité innovatrice et de son développement. Nous

103
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

citons les « entreprises routinières » qui possèdent les mêmes manières de gestion de leurs
organisations et qui se basent sur les mêmes activités. Ces firmes n’optent pas pour des
décisions de changement vu leurs caractéristiques traditionnelles et classiques. Un autre type
plus évolué relatif aux entreprises plus actives et qui savent résoudre habilement les difficultés
du domaine des affaires. Cet aspect est qualifié de la notion de « débrouillardise ». Le dernier type
cité par l’auteur est relatif aux « entreprises révolutionnaires » apportant de profonds changements
dans leur domaine. Le degré de l’activité innovatrice à cet égard varie principalement selon la
nature de l’entreprise et l’aspect de son fonctionnement, (Rizzoni, A. (1994) ; Kaminski, P. (1996) ;
Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006)).

En se référant au modèle développé et présenté par Nonaka, I., et al. (1994), relatif à la création
de connaissances, l’analyse explicative et descriptive de Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006) a
porté sur une démonstration de la manière dont les petites et moyennes entreprises appliquaient
les procédures relatives à la création et à la diffusion des connaissances nécessaires à leurs
propres activités innovatrices. Chaque firme possède un aspect spécifique de son processus
d’innovation. Cette dernière se déroule en développant un ensemble de connaissances
spécifiques.

L’innovation pour chaque firme dépend des performances et des compétences


indispensables. Ces dernières sont liées à l’ensemble des connaissances nécessaires sur le plan
opérationnel, aux moyens nécessaires pour la production et l’adoption des modes de gestion et
au contrôle qui conviennent de manière adéquate dans le processus de l’innovation.

Dans une première sous-section, nous mettons l’accent dans un premier lieu sur le modèle
de création des connaissances. Dans un deuxième lieu, nous présentons la relation entre les
innovations des firmes précisément les petites et moyennes entreprises et la création de
connaissances.

1. Présentation du modèle de la création de connaissances

Comme nous avons déjà mentionné auparavant, la théorie de la création de connaissances


a été créée et présentée dans l’analyse d’ Nonaka, I., et al. (1994). Il s’agit des connaissances
requises pour le fonctionnement organisationnel. Selon Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006), il
faut tenir compte de deux types de connaissances et des interactions entre elles. Nous identifions
le premier type relatif aux connaissances qui ne sont pas formellement exprimées et appelées
les « connaissances tacites » et le deuxième type est relatif aux « connaissances codifiées ». Dans son
travail, Nonaka, I., et al. (1994) a proposé le développement d’un moyen ou d’un outil de dialogue

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

qui devrait être continu et interrompu de l’ensemble des connaissances dont dispose l’entreprise
pour la création et la diffusion de nouvelles connaissances. En se basant sur les analyses
antérieures, nous présenterons dans ce qui suit trois points essentiels. Puis, nous présenterons
le fondement théorique relatif à la théorie de la création de connaissances en distinguant entre
les connaissances implicites et les connaissances explicites. Enfin, nous mettrons l’accent sur
le facteur essentiel permettant une création et une diffusion continue des connaissances, à
savoir, « l’engagement » et les différents modes pour convertir les connaissances requises dans une
entreprise. Nous nous baserons dans ce qui suit sur les travaux d’ Nonaka, I., et al. (1994) et Nonaka,
I., et Takeuchi, H. (1997).

2. Fondements théoriques de la théorie de la création de connaissances

Selon la théorie de la connaissance organisationnelle, la création des connaissances se base


sur deux dimensions particulières (Nonaka, I., et al. (1994) ; Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006)).

Une différence établie entre les connaissances tacites et les connaissances explicites se
manifeste comme une première dimension de la théorie de la création de connaissances qui
concerne le mode de fonctionnement de la firme. Nous parlons alors de la notion de
« l’épistémologie » qui reflète la distinction entre ces deux types de connaissances. Les personnes
travaillant au sein d’une firme possèdent un ensemble d’expériences, de compétences et de
savoir-faire.

Les interactions entre l’ensemble de ces individus définie la deuxième dimension connue
par la notion d’ « ontologie ». Cette dimension « se rapporte aux niveaux d’entités créatrices de
connaissance (individu, groupe organisationnel, inter organisationnel) », (Mezzourh, S., et Nakara, W. (2009)).
L’interaction de la dimension « ontologique » et de la dimension « épistémologique » s’effectuent à
travers les modèles de la conversion des connaissances notée « SECI » que nous développerons
dans ce qui suit.

La connaissance englobe la connaissance implicite et la connaissance explicite. Dans ce


qui suit, nous présenterons brièvement ces deux notions.

2.1 Les connaissances tacites

Si nous parlons des compétences et des qualifications, chaque individu possède des
aptitudes professionnelles. Il s’agit des capacités qui caractérisent ces individus à réaliser une
activité. D’autant plus, nous parlons aussi de l’ensemble des savoir-faire et des connaissances
intellectuelles d’un individu dans un domaine d’activité particulier dans l’entreprise. Il s’agit

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

donc des connaissances tacites ou implicites qui englobent les intuitions caractérisant chaque
individu. Polanyi, M. (1967) a caractérisé les connaissances tacites par leurs aspects privés. Il
s’agit de connaissances strictement personnelles appartenant à un individu particulier et ne
peuvent pas être transmises. Parfois les individus trouvent des difficultés à traduire l’ensemble
de ces connaissances. Leur diffusion et leur transmission s’effectuent à travers les traditions et
les expériences éprouvées au sein d’une entreprise.

Les connaissances tacites se transmettent à travers la préparation professionnelle à un


métier ou à une technique au sein d’une firme. Il s’agit d’un processus d’apprentissage qui
s’effectue à travers un entrainement bien déterminé relatif à une tâche particulière.

Les connaissances tacites qualifient la qualité de la structure de l’organisation d’une


entreprise et son efficacité. C’est à travers ces connaissances que les entreprises puissent réaliser
leurs missions et assurer une unité de travail. Chaque firme peut surmonter quelques problèmes
sur le plan organisationnel et fonctionnel. Les connaissances requises développent l’esprit de
créativité qui est une source de résolution de certains problèmes à travers le développement des
procédures permettant de déterminer la méthode de recherche la plus efficace.

2.2 Les connaissances codifiées

Nous parlons des connaissances explicites ou codifiées, l’ensemble des connaissances


notées et traduites sous forme d’informations communiquées et présentées explicitement. La
communication des informations leur permet d’être utilisées comme des produits
commercialisables. Nous pouvons alors les imprimer, les stocker et les traduire sous forme des
bases de données. Ces différents aspects des informations permettent leur introduction dans des
systèmes particuliers. Leur reproduction et leur diffusion sous formes d’exemplaires seraient
alors faciles à effectuer.

La structure organisationnelle se représente comme un élément soutenant et maintenant la


création des connaissances. Nous citons alors les facteurs essentiels pour la création de
connaissances. Les réseaux informatiques sont des outils plus développés pour la transmission
des informations. Il est donc nécessaire de procéder à la codification des informations et fournir
les outils et les moyens indispensables à l’utilisation de ce type de connaissances où les
technologies de l’information et de télécommunications jouent un rôle essentiel dans leur
utilisation et leur diffusion à longue distance.

Les entreprises peuvent bénéficier de l’avantage de la codification des connaissances. Ces


connaissances codifiées peuvent donc être acquises avec des coûts moins chers. Les entreprises

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

ont de ce fait un accès facile à l’ensemble des bases de données au lieu de créer leurs propres
documentations qui semblent couteuses. Si l’entreprise opte pour un ensemble de compétences
et de connaissances d’un système expert, cela pourra accroitre l’efficience de son activité. La
codification des connaissances leurs permet d’être stockées et transmises dans un support en
leurs donnant l’aspect et les caractéristiques d’un bien matériel pouvant être commercialisé.

Parmi les limites des connaissances codifiées est relatif aux changements de
l’environnement. Le processus de la codification est caractérisé par ses coûts élevés sachant
très bien que l’ensemble de ces connaissances codifiées ont une durée de vie très courte en
raison de la mutation et du changement dans l’environnement.

Notons bien que le point central qui permet de distinguer les connaissances tacites des
connaissances explicites est relatif à leurs caractéristiques. D’une part, les connaissances
implicites sont privées et peu communicables. Elles sont intériorisées à leurs propres
propriétaires. D’autre part, elles sont liées à des circonstances, à des conditions de la structure
organisationnelle et à la structure des activités (développement des technologies par exemple,
etc.). À peu près, une grande partie des connaissances sont implicites. Les connaissances
explicites sont celles organisées explicitement par des normes et des standards et sont en d’autre
terme formalisées. Citons par exemple les normes ISO 9000.

Nous mettons l’accent maintenant sur le rôle de l’engagement des individus, comme
facteur primordial, pour assurer le processus de la création des connaissances et des autres
facteurs clés nécessaires à leur conversion.

3. L’engagement des individus comme facteur de création de connaissances

Le rôle des individus dans la création des connaissances est prédominant. Cette
prédominance est justifiée par la notion d’engagement. Les membres de l’entreprise sont
engagés dans le processus de la création et de l’accumulation des connaissances. Certains
individus acquièrent des connaissances à travers un travail intellectuel, un apprentissage ou un
ensemble d’expériences. La création des connaissances dépend en premier lieu des idées et des
visons des personnels. L’engagement des individus envers la création de nouvelles
connaissances et l’amélioration de la situation de leurs entreprises dépend de quelques facteurs
fondamentaux ayant une influence directe sur leurs comportements.

Nous développons donc les notions suivantes, « l’intention, l’autonomie et la fluctuation »,


(Nonaka, I., et al. (1994) ; Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006)).

107
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

3.1 L’intention

Selon Nonaka, I., et al. (1994), « l’intention est plus qu’un état d’esprit », (Nonaka, I., et al. (1994) ;
Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006)). L’intention se représente comme un axe solide ou un
vecteur qui renforce une action bien orientée. Une telle action assure la durabilité et la continuité
d’une entreprise et de son activité à travers le renforcement de l’action des individus.
L’intention ou la volonté des individus se manifeste par la réalisation d’un modèle relatif à
l’acquisition des connaissances. Ce modèle cognitif leur permet de mieux comprendre
l’environnement et son évolution. Il est donc nécessaire d’adopter des critères de valeur et
d’opter pour des modes afin d’assurer un jugement de l’ensemble des connaissances et
d’informations. (Nonaka, I., et al. (1994) ; Haudeville, B., et Bouacida, R. Y. (2006)).

Les intentions sont caractérisées par leur variété. Elles se différencient d’un individu à un
autre selon sa vision, ses perspectives et ses connaissances. Il en résulte donc qu’il existe une
variété en termes d’intentions au sein d’une organisation. Ces intentions diversifiées permettent
à l’entreprise de bénéficier davantage d’une grande flexibilité dans le processus de l’obtention
des informations et de leur interprétation. (Nonaka, I., et al. (1994) ; Haudeville, B., et Bouacida, R. Y.
(2006)).

3.2 L’autonomie

L’autonomie est relative à la liberté d’action et à l’indépendance. En favorisant ces critères


au sein de l’entreprise, les individus obtiennent davantage une grande liberté dans leurs
croyances et leurs opinions. Cela favorisera le développement de grandes opportunités futures
pour l’entreprise. Selon Nonaka, I., et al. (1994), il s’agit d’une auto-organisation. Cette nouvelle
forme de la structure organisationnelle aboutit à la création des connaissances à travers les
actions combinées des compétences individuelles en valorisant leur synergie.

3.3 La fluctuation

L’entreprise est en relation avec l’environnement extérieur à travers l’interaction des


individus avec le milieu extérieur. Nous définissons alors la dimension « ontologique » de la
création des connaissances. Les individus au sein de l’environnement peuvent subir un
changement de leurs comportements à cause des fluctuations et des mutations de
l’environnement. Ces fluctuations poussent les individus à modifier leurs manières d’agir à
propos du monde externe. La fluctuation des tendances économiques et sociales orientent les
perspectives et les décisions des individus en les incitant à créer de nouvelles connaissances.
Cette nouvelle orientation consiste à rechercher des méthodes et des outils aboutissant à une

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

compréhension des changements de l’environnement. La capacité des individus à créer des


connaissances est influencée par les facteurs de « l’intention » et « l’autonomie ».

Il est intéressant d’analyser les connaissances en profondeur, saisir leur nature, présenter
et interpréter leur dimension pour déterminer le rôle de leur « dynamisme ». Pour mieux
comprendre le processus de conversion des connaissances, nous nous référons au travail
développé par Nonaka, I., et al. (1994) et Nonaka, I., et Takeuchi, H. (1997). Leur travail est considéré
comme la référence la plus considérable dans la littérature qui s’articule autour du « management
des connaissances ».

4. Facteurs clés de la conversion et de la diffusion des connaissances

Pour créer de nouvelles connaissances, l’hypothèse développée par Nonaka, I., et al. (1994)
s’articule autour de la conversion des connaissances explicites et des connaissances implicites.
Cette conversion entre ces deux types de connaissances est la source principale de la création
de nouvelles connaissances. La conversion dans ce sens joue un rôle fondamental puisqu’elle
contribue à la précision et à la clarification du processus au cours duquel se transforment les
connaissances déjà existantes en nouveaux savoir acquis. La conversion s’illustre à travers
quatre formes suivant un modèle noté « SECI ». Nous distinguons la première forme relative à
la « socialisation ». Une deuxième forme est relative à la « combinaison ».Une troisième forme se
définie par la notion de l’ « externalisation » ou l’ « extériorisation » et enfin nous distinguons la
dernière forme relative à l’ « internalisation » ou l’ « intériorisation ». Ces différents modes se
présentent dans la figure (11) suivante, ci-dessous :

Figure 11 : Modèle SECI de la conversion des connaissances

Source : Nonaka, I., et Takeuchi, H. (1997) et (Mezzourh, S., et Nakara, W. (2009).

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Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

4.1 La socialisation

À travers les expériences acquises, les individus acquièrent un ensemble de connaissances


implicites. Les expériences vécues par certaines personnes sont considérées comme des
connaissances implicites. Selon Mezzourh, S., et Nakara, W. (2009), la socialisation dans ce sens est
définie par « un maillage de savoirs tacites entre eux». Selon ce mode de conversion, les individus
devraient partager l’ensemble de leurs connaissances et expériences.

Ce partage mutuel assure une compréhension et une confiance entre les individus au sein
d’un même groupe et permet aux parties prenantes d’échanger ces informations à travers la
communication. Selon Guilhon, B. (1994), les expériences dont dispose l’entreprise constituent
une base solide pour améliorer et développer les connaissances implicites au sein de
l’entreprise. Il en résulte que les individus doivent observer ces connaissances et les imiter pour
pouvoir les apprendre et les utiliser. Il est nécessaire dans ce cas de développer des interfaces
d’interaction basées sur la communication pour faciliter le partage et l’échange des
connaissances et des expériences, (Munier, F. (2003).).

4.2 La combinaison

Selon Mezzourh, S., et Nakara, W. (2009), la combinaison dans ce sens est définie par « un
maillage de savoirs explicites en vue de produire de nouvelles idées et de nouveaux concepts ». Il s’agit dans ce
sens d’un partage d’une façon directe de l’ensemble des connaissances codifiées entre les
membres de l’entreprise. Ce partage s’effectue à travers des réunions par exemple ou à travers
des communications directes ou téléphoniques. De plus le partage de certaines informations à
travers les documents et les supports constitue une essentielle méthode de transfert et d’échange
de l’ensemble des connaissances. C’est à travers cette combinaison que les individus
interagissent entre eux ce qui permet par la suite la création de nouvelles connaissances.
L’augmentation des interfaces de communications intra-organisationnelles à travers les réseaux
plus développés accroit les processus de combinaisons. C’est l’esprit du travail d’équipe qui
assurera une bonne coordination entre les individus et qui facilitera l’enrichissement de ces
connaissances à travers les efforts des services de documentation (ces services jouent un rôle
important dans l’exposition des documents nécessaires). (Munier, F. (2003).)

4.3 L’externalisation

Ce phénomène apparait pour résoudre certains problèmes de contradiction dans les


comportements des individus qui constituent des entraves pour le fonctionnement de
l’entreprise. Ce modèle de conversion des connaissances constitue la base de la nouvelle

110
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

économie de la connaissance qui considère que les connaissances codifiées peuvent être
transformées en connaissances explicites.

Au sein de l’entreprise, si les communications et les relations entre les individus (ayant
des intuitions tacites) provoquent des conflits capables de freiner l’évolution de l’activité
entrepreneuriale, l’externalisation des connaissances apparaitra alors comme un modèle idéal
assurant de nouveau l’échange des connaissances et des idées. Pour ce faire, il est nécessaire
d’opter pour l’idée basée sur l’organisation des réunions sous la direction d’un animateur. Ces
réunions devraient être organisées d’une façon répétitive pour résoudre les problèmes avec des
techniques créatives et formalisées. Cette technique est appelée le « brainstorming » et a été
développée en 1939. (Munier, F. (2003).)

4.4 L’internalisation

Il s’agit d’une nouvelle acquisition des connaissances et des savoirs explicitent. Ces
connaissances seront utilisées pour développer de nouvelles expériences quotidiennes qui
deviendront par la suite des connaissances tacites relatives à chaque individu. Si chaque
individu effectue une tache précise dans l’entreprise, il sera qualifié et il donc pourra acquérir
une expérience spécifique par rapport aux autres individus. Nous parlons donc des nouvelles
connaissances tacites qui sont nées à travers un processus d’apprentissage relatif à chaque
individu par le biais de la répétition quotidienne de ces activités. Le développement de la
qualification et des compétences des individus constitue une amélioration de l’activité de
l’entreprise. (Munier, F. (2003).)

Dans ce qui suit, nous passerons à une validation empirique suivant laquelle nous
essayerons de tester l’impact du contrôle de la corruption sur l’intensité de l’innovation et de
l’activité entrepreneuriale.

Section III. Impact de la corruption et de l’innovation sur la croissance de


l’activité entrepreneuriale : validation empirique

À travers une investigation empirique, nous vérifierons la forme de la relation entre


l’amélioration du contrôle de la corruption, la croissance de l’entrepreneuriat et le niveau de
l’innovation. Dans ce cadre d’analyse, notre application empirique va faire l’objet d’une
vérification de ces différentes hypothèses citées auparavant :

 H1 : « Il existe une relation convexe (en forme de U) et positive entre le contrôle de la corruption et le
montant de l'activité entrepreneuriale interne qui se produit entre les nations ».

111
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

 H2 : « Il existe une relation convexe (en forme de U) et positive entre le contrôle de la corruption et le
montant de l'activité d'innovation nationales qui se produit au sein d'une économie ».

 H3 : « Le niveau des investissements directs étrangers influence positivement la relation entre la lutte
contre la corruption et le montant de l'activité d'innovation nationale: les niveaux les plus élevés de
l'activité d’innovation sont observés lorsque les niveaux des IDE sont élevés et non lorsqu’ils sont
faibles ».

Dans cette validation empirique nous nous basons sur quatre variables dépendantes
suivant deux modélisations empiriques à travers deux modèles spécifiques : les régressions
quantiles et le Modèle Binomial Négatif à Effets Aléatoires. Dans un premier temps, pour
répondre à la première hypothèse H1 (relative à la nature de la relation entre le contrôle de la
corruption et l’entrepreneuriat), nous choisissons la variable dépendante relative à l’indice de
l’activité entrepreneuriale totale (ENTREP) comme indicateur de l’entrepreneuriat. Nous
appliquons notre estimation à travers les régressions quantiles. Dans un deuxième temps, nous
vérifions les deux hypothèses H2 (relative à la nature de la relation entre le contrôle de la
corruption et l’innovation) et H3 (relative à la nature de la relation entre le contrôle de la
corruption et l’innovation en présence des IDE) en introduisant successivement trois nouvelles
variables dépendantes (la variable de la R&D, la variable des brevets déposés et la variable des
exportations des hautes technologies) servant comme indicateurs de l’innovation. Nous
appliquons notre deuxième estimation à travers le Modèle Binomial Négatif à Effets
aléatoires.

I. Présentation des variables de l’étude et illustration de la méthodologie


d’estimation
1. Présentation des variables et des sources d’extraction des données

Dans ce travail, nous nous basons sur ensemble de données de 92 pays [34] qui couvre une
période de 14 ans allant de 2001 à 2015. Notre échantillon est constitué de 34 pays de l’OCDE,
52 pays en développement et 6 pays émergents. Les données sont extraites de diverses sources.
Les données de la variable de l’innovation et des investissements directs étrangers sont obtenues
à travers des indicateurs de la banque mondiale (WDI, (2016)). La variable de l’entrepreneuriat
est extraite de la base de données de COMPENDIA (2016) et du Global Entrepreneurship Monitor
(2016). Le GEM dans ce sens utilise des méthodes d’enquête pour estimer les niveaux de
l’activité entrepreneuriale dans chaque pays. Pour l’indicateur relatif à la lutte contre la

34 Il s’agit du même échantillon des pays et de la même période d’étude utilisés dans le chapitre (1).

112
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

corruption, nous nous focalisons sur les mesures de Kaufmann, R. K., et al. (2006a). Une base
calculée et exposée dans World Governance Indicators, (WDI) (2016). Enfin, les données du
commerce international sont issues de la base de données de la Banque Mondiale (WDI, (2016)).

Nous exposons l’ensemble des variables utilisées dans l’étude empirique de ce deuxième
chapitre dans le tableau (7) suivant en mettant l’accent sur les sources nécessaires d’extraction
de données. Dans ce qui suit, nous définirons clairement l’ensemble de ces variables utilisées
dans les estimations ultérieures. Les statistiques descriptives des variables sont exposées dans
le tableau (20) au niveau de l’annexe (4).

Tableau 7 : Définition des variables de l’étude

Variables Définition Sources

ENTREP L’indice de l’activité entrepreneuriale COMPENDIA, New


totale, (total entrepreneurial activity Entrepreneurship
index (TEA)). International (NEI)
(2016).

Patent_R La demande de brevets par les résidents. Banque Mondiale (2016).


Variables de l’innovation

R&D Les dépenses en recherche et Banque Mondiale (2016).


développement.

Exp_Htech Les exportations de haute technologie (en Banque Mondiale (2016).


% des exportations de biens manufacturés).

Ctr_Corrp Le contrôle de la corruption. L’indice du Kaufmann, R. K., et al.


contrôle de la corruption est mis à l'échelle (2006a)
avec un intervalle allant de – 2,5 (faible) à
(WGI, (2016)).
2,5 (élevé).

N_FDI Les investissements directs étrangers sont Banque Mondiale (2016)


exprimés en fonction des entrées nettes
d’investissements directs étrangers en
pourcentage du PIB.

PIBp Le PIB par tête au prix constant ($ 2010). Banque Mondiale (2016)
Il s’agit d’un indicateur de richesse.

113
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

TRADE L’ouverture commerciale est exprimée en Banque Mondiale (2016)


fonction de la somme des importations et
des exportations en pourcentage du PIB.

POP La population totale. Banque Mondiale (2016)

Termes d’interaction

N_FDI*Ctr_Corrp Le terme d’interaction entre la variable des Calculée par l’auteur en se


investissements directs étrangers et la basant sur la base de données
variable du contrôle de la corruption. de la banque mondiale
(2016) et des indices de
Kaufman.

(N_FDI*Corrup) 2 Le carré du terme d’interaction entre la Calculée par l’auteur en se


variable des investissements directs basant sur la base de données
étrangers et la variable du contrôle de la de la banque mondiale
corruption. (2016).

Source : Notre synthèse en se basant sur les séries de données de la Banque Mondiale (WDI, (2016)) et de
COMPENDIA (NEI) (2016).

1.1 Les variables dépendantes

Dans notre étude, nous utilisons un seul indicateur de l’entrepreneuriat et trois indicateurs
spécifiques pour l’activité d’innovation.

 En effet, la variable de l’entrepreneuriat (ENTREP) est définie par l’ « indice de l’activité


entrepreneuriale totale » (total entrepreneurial activity index (TEA)).
Cet indice est défini par le pourcentage de personnes dans le pays, ayant 18 à 64 ans, qui sont
activement engagés dans le démarrage ou la gestion d'une nouvelle entreprise. Selon Reynolds,
P. D., et al. (2003), les entrepreneurs qui gèrent deux activités différentes sont comptés une seule
fois. Nous nous basons sur une estimation en moyenne au cours de la période de l’étude à cause
des lacunes dans la base de données du GEM (35).

 Pour l’innovation, nous choisissons trois indicateurs différents. Elle est exprimée en
fonction de la variable relative aux demandes de brevet résidents (Ptent_R).
En effet, un bon climat favorisé par l’accroissement des activités innovatrices est caractérisé
par l’accroissement des demandes de brevets.

35Pour certains pays, le GEM ne fait pas une enquête pour chaque année. Nous procéderons alors à une estimation en
coupe transversale à la manière d’Anokhin, S., & Schulze, W. S. (2009).

114
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

 Nous introduisons aussi la variable relative aux dépenses en recherche et développement


(R&D) comme une mesure de l’innovation.
Les activités des entrepreneurs innovateurs se basent notamment sur la recherche et
développement de nouveaux outils de gestion et de production et le développement de nouvelles
technologies. Les subventions de la R&D coopératives permettent aux entreprises d’accéder à
des connaissances, à des compétences et à des ressources éducatives uniques dans les
établissements. Si les dépenses en R&D sont importantes, les entrepreneurs innovateurs
pourront améliorer leurs entreprises et bénéficier des technologies les plus évoluées.

 Enfin, l’innovation est exprimée aussi en fonction des exportations de haute technologie (en
% des exportations de biens manufacturés) (Exp_Htech).
L’exportation de haute technologie est un élément de puissance pour les pays et justifie
l’intensité de la R&D dans chaque pays.

1.2 Les variables indépendantes

Le contrôle de la corruption (Ctr_Corrp), reflète la perception de la mesure dans laquelle


la puissance publique est exercée à des fins privées, y compris les petites et grandes formes de
corruption. La lutte contre la corruption est l'une des six dimensions de la gouvernance. Elle est
mesurée dans le cadre du projet de recherche de Kaufmann, R. K., et al. (2006a) qui fournit un
ensemble d’indicateurs de la gouvernance dans la plupart des pays du monde. L’indice du
contrôle de la corruption est mis à l'échelle avec un intervalle allant de -2,5 (faible) à 2,5 (élevé).
Cette mesure de la corruption est utilisée dans la plupart des pays du monde (184 pays) avec un
indice de perception de la corruption qui classe les pays selon leur degré de corruption de leur
secteur public, (Cuervo-Cazurra, A. (2006) ; Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009)). Kaufmann, R. K., et al.
(2006a) se basaient sur des sources de données fournies par 25 organisations. Les indicateurs
sont ajustés suivant un intervalle spécifique allant de -2.5 (faible) à 2.5 (élevé). Les sources de
données de la corruption se basent sur un ensemble de questions des différentes parties
prenantes qui intègrent des informations sur la taille et la fréquence de paiement et autres.

1.3 La variable modératrice

Les investissements étrangers directs (N_FDI) sont mesurés par les entrées nettes
d'investissements directs étrangers en pourcentage du PIB.

115
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

1.4 Les variables de contrôle

 La richesse des nations a un effet sur les dépendes de R&D et sur le niveau de
l’innovation.
Donc, nous introduisons dans notre étude la variable du PIB par tête au prix contant ($ 2010)
en logarithme naturel (Ln_PIBp) comme mesure de la richesse pour notre échantillon, (Olson, M.
(1996) ; Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009)).

 Le commerce international et la libéralisation des échanges peuvent influencer les


investissements directs étrangers.
De ce fait, nous choisissons d’intégrer la variable relative à l’ouverture commerciale en
logarithme naturel comme variable de contrôle (Ln_Trade). Cette variable est représentée par
le commerce extérieur en % du PIB.

 Enfin, nous prenons en considération la variable de la population. Nous intégrons la


variable relative à la population totale durant la période 2001-2015.

2. Présentation des méthodes d’estimation

Il est difficile dans notre cas d’aborder une analyse en données de panel dans la mesure où
la base de données fournie par le GEM et COMPENDIA possède des données manquantes. Il est
à noter que certains pays n’ont pas été interrogés par le GEM chaque année. Dans une première
sous-partie, nous procéderons à une estimation en moyenne (à travers la méthode des
régressions quantiles) en vue de combler les lacunes au niveau des données. Dans une deuxième
sous-partie, nous appliquerons une deuxième méthode d’estimation dans le cadre du
développement du Modèle Binomial Négatif à Effets Aléatoires. Nous allons justifier le choix
de ces méthodes d’estimation abordées dans cette étude empirique du deuxième chapitre en
présentant à chaque fois la méthodologie d’estimation pour chaque modèle.

2.1 Estimation de l’hypothèse H1 par la méthode des régressions Quantiles


2.1.1 Justification du choix de la technique d’estimation

Notre hypothèse H1 relative à la relation entre le contrôle de la corruption et


l’entrepreneuriat est vérifiée suivant une estimation en coupe transversale à travers la régression
quantile qui est une technique non paramétrique, (Koenker, R., et Hallock, K. F. (2001) ; Anokhin, S., et
Schulze, W. S. (2009)).

En effet, les régressions quantiles sont définies comme des outils statistiques décrivant
l’effet des variables explicatives sur une variable d’intérêt. « Elles permettent une description plus

116
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

riche que les régressions linéaires classiques, puisqu’elles s’intéressent à l’ensemble de la distribution
conditionnelle de la variable d’intérêt et non seulement à la moyenne de celle-ci. En outre, elles peuvent être plus
adaptées pour certains types de données (variables censurées ou tronquées, présence de valeurs extrêmes, modèles
non linéaires...) », (D’Haultfoeuille, X., et Givord, P. (2014) : page (2)).

Les estimations par la méthode des moindres carrés ordinaires supposent implicitement
que les relations avec les variables indépendantes sont réparties uniformément au tour de la
moyenne de la variable dépendante.

Donc, la MCO estime un seul changement qui est valable pour l’ensemble de la
distribution. Cependant, la régression quantile est utile quand il s’agit d’une variance inégale
dans toute la distribution. Dans ce cas, il n’existe pas de relation unique décrivant les variations
des valeurs de la variable endogène, (Cade, B. S., et Noon, B. R. (2003) ; Anokhin, S., et Schulze, W. S.
(2009)).

L’une des spécificités de la régression quantile dans la distribution est d’examiner les
différentes relations de la variable dépendante à des niveaux spécifiés. En effet, la nature de la
relation de l’ensemble des variables explicatives n’est pas uniforme dans toute la distribution
ce qui est le cas pour la richesse dont l’effet n’est pas uniforme à travers les pays. D’autant plus,
la richesse n’est pas distribuée de manière égale au sein de chaque pays qui dépend du niveau
de développement. Dans leurs travaux, Olson, M. (1996) ; Audretsch, D. B., et Thurik, A. R. (2001) ;
Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009)). Tang, L., et Koveos, P. E. (2004) suggèrent que la variable de l’indice
de l’activité entrepreneuriale totale peut avoir les mêmes propriétés de répartition à travers toute
la distribution. Il est à noter que les résultats de la régression quantile se présentent et
s’interprètent pareillement à ceux de la MCO, (Koenker, R., et Hallock, K. F. (2001)).

2.1.2 Méthodologie d’estimation des régressions Quantiles

Nous nous basons sur le modèle de régression quantile développé par Koenker, R. W., et d'Orey, V.
(1987). Ce modèle s’illustre comme suit :

Yi  X i'   i 1.2

Avec,

X i'  Quantile Yi X i   2.2

117
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Notons bien que (i = 1,..., p) [36].

Dans la première équation, 𝛼𝑘 et 𝑋𝑖 sont (Jx1) vecteurs et 𝑋𝑖1 est à peu près égale à 1. De
plus, l’expression 𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑙𝑒𝑘 (𝑌⁄𝑋)désigne le κème Quantile conditionnel de Y donné par X. En
se basant sur l’équation (1.2), dans notre cas d’étude, la spécification d’estimation des
régressions quantiles s’exprime comme suit :

 Ln _ ENTREP i   Ln _ GDPp  Ln _ Trade  Ln _ Pop  Ctr _ Corrp  Ctr _ Corrp2 i   i 3.2 


'

2.2 Estimation des hypothèses H2 et H3 par la méthode des régressions Binomiales


Négatives à effets aléatoires

Dans la deuxième partie de notre d’étude, nous testons les deux hypothèses H2 et H3 à
travers une estimation en données de panel de 92 pays à l’aide de la méthode d’estimation du
Modèle Négatif Binomial à Effets Aléatoires (Random Effect Negative Binomial Regression
(RENBR)).

2.2.1 Choix de la technique d’estimation

Selon Levine, N. (2010), le principal avantage du modèle binomial négatif avec la correction
de dispersion linéaire est qu'il intègre la théorie de Poisson mais il permet d’avoir une plus
grande souplesse où plusieurs distributions sous-jacentes peuvent être opérationnelles. Sur le
plan mathématique, le modèle binomial négatif sépare les hypothèses de la moyenne de celles
de la dispersion tandis que la correction par le modèle de Poisson avec la dispersion linéaire
s’effectue suivants deux étapes. La première étape consiste à vérifier l’existence ou non d’une
surdispersion puis au cours de la deuxième étape, le modèle de poisson effectue l’ajustement.
Pour le modèle binomial négatif, la séparation de la moyenne de la dispersion peut également
permettre de modéliser d'autres estimations de dispersion, telles que le log normal (Lord, D.
(2006)). Ceci est très utile pour modéliser les données très asymétriques. Tandis que nous allons
estimer nos deux hypothèses sur le panel entier où la plupart des observations des indicateurs
de l’innovation possèdent des variables manquantes sur plusieurs années, le modèle binomial
négatif est la méthode économétrique la plus adéquate à utiliser.

Dans notre cas d’étude, nous choisissons une estimation de notre travail avec des effets
aléatoires car nous avons obtenu une probabilité de statistique du test d’Hausman supérieure à
10% (0.7213).

36 Il faut bien noter que « / » désigne le terme « sachant que ».

118
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

2.2.2 Présentation de la technique d’estimation

Pour estimer le modèle binomial négatif à effets aléatoires, il faut tout d’abord présenter
le modèle de base de Poisson.

Pour le cas des variables discrètes, nous parlons des modèles de Poisson comme la base des
différents modèles économétriques appliqués pour ce type de variables.

Nous définissions donc la spécification de la distribution de Poisson suivante :

Pr  Yit  v  exp   it   it /  !  4.2

Avec v = (0,1,2…,) et 𝛽𝑖𝑡 = exp(𝑋𝑖𝑡  ) . Notons bien que les indices « it » représentent la
dimension temporelle relative à la période « t » et la dimension individuelle relative à
l’ensemble des pays « i ».

Le terme 𝑌𝑖𝑡 représente les variables dépendantes. Les variables indépendantes sont
exprimées en fonction du terme 𝑋𝑖𝑡 . Concernant le terme П représente un vecteur de paramètres
du modèle. Pour un échantillon composé de « P » pays, nous définissons donc la « Log-
vraisemblance » de l’ensemble de ces pays par l’équation suivante :

P Ti

 
i 1 t 1
it Yit X it   ln Yit   5.2 

Nous définissons « Ti » par la période de l’étude. De plus, selon Dionne, G., et Vanasse, C.
(1997) « la Log-vraisemblance est globalement concave et l'estimation des paramètres qui la maximisent est
directe ».

Pour estimer l’équation (5.2), il faut assurer une certaines conditions. Une des conditions
nécessaires, c’est qu’il faut que les différentes observations du modèles soient indépendantes
les unes des autres. Selon, Hsiao, C. (1986) et Baltagi, B. H. (1995), cette condition ne peut pas être
respectée s’il s’agit des estimations en panel.

En se référant aux travaux de Hausman, J. A., et al. (1984), nous pouvons présenter deux types
de modèles, les modèles à effets fixes et les modèles à effets aléatoires.

Nous posons l’expression suivante du modèle aléatoire comme suit :

it  exp  0  X it   Vi   6.2

119
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Le terme λ0 désigne une constante. L’ensemble des variables indépendantes du modèle est
exprimé par le terme Xit. Ces variables explicatives sont observées et varient en fonction des
pays (i) et en fonction du temps (t). Selon, Georges D. et Charles V. (1996) le terme Vi représente un
vecteurs des variables explicatives qui sont plus caractéristiques dans la mesure où elles ne
varient pas en fonction de la dimension temporelle et celle individuelle. Elles peuvent ne pas
être intégrées dans les estimations. Les paramètres λ et α correspondent à des vecteurs dont les
dimensions sont biens déterminées.

Pour choisir entre la méthode d’estimation du modèle binomial à effets fixes ou à effets
aléatoires, nous procédons à effectuer le test d’Hausman. (Dionne, G., et Vanasse, C. (1997))

II. Présentation et interprétations des résultats des estimations

Nous exposons dans le tableau (8) les résultats des corrélations des variables. Le tableau
(9) et le tableau (10) sont relatifs aux résultats des estimations des trois hypothèses. Le tableau
(9) est relatif aux résultats des estimations de l’impact du contrôle de la corruption sur l’intensité
de l’entrepreneuriat pour l’hypothèse H1. Le tableau (10) représente les résultats des estimations
des hypothèses H2 et H3.

Tableau 8 : Matrice de corrélation des variables

Ln_Patent_R Ln_R&D Ln_Exp_Htech N_FDI Ln_ENTREP Ctr_corrp Ln_PIBp Ln_Trade Ln_Pop


Ln_Patent_R 1.00
Ln_R&D 0.082 1.00
Ln_Exp_Htech 0.077 0.91* 1.00
N_FDI 2.980 -0.507* -0.477* 1.00
Ln_ENTREP 8.691 0.028 0.223* -0.231 1.00
Ctr_corrp -0.118 -0.192 -0.209 0.445* -0.169 1.00
Ln_PIBp 0.488* 0.038 0.033 0.198 -0.287* 0.757*** 1.00
Ln_Trade -0.551** -0.426* -0.593** 0.801*** -0.321* 0.443** 0.249 1.00
Ln_Pop 0.492** 0.079 0.06 0.252 0.259 0.4** -0.58** -0.831*** 1.00

Note : (*) désigne la significativité au seuil de 10%. (**) désigne la significativité au seuil de 5% et
(***) désigne la significativité au seuil de 1%.

En observant la matrice de corrélation des variables, dans le tableau (8) la corrélation entre
le contrôle de la corruption et la richesse est positive et significative (0.757***) où il s’agit
d’une relation très importante. De même, la représentation graphique de la relation entre le
contrôle de la corruption et le niveau de revenu justifie ces résultats. Il s’agit d’une relation
positive illustrée par une allure croissante et monotone entre le contrôle des tentatives de
corruption et l’accumulation de la richesse.

120
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

La richesse s’accroit avec un niveau élevé du contrôle de la corruption comme le montre


la figure (12). Ces résultats sont conformes à ceux identifiés dans les travaux de Kaufmann, D., et
al. (2006) et Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009).

De même, les résultats obtenus confirment les issus de Mauro, P. (1995), Leite, M. C., et
Weidmann, J. (1999), Davoodi, H., et Tanzi, V. (2002) et Abed, M. G. T., et Davoodi, M. H. R. (2000) qui ont
identifié une corrélation négative et significative entre la croissance du PIB réel et la corruption.

Les résultats de corrélation entre la richesse et l’innovation réalisée et entre les brevets et
le taux de l’activité entrepreneuriale sont variés. Pour ce qui et de la relation entre la richesse
et le niveau de l’innovation réalisée, l’observation des résultats de la matrice de corrélation nous
montre une corrélation positive et significative entre ces deux facteurs (0.488*) mais d’une
ampleur moins important que celle obtenue entre la richesse et le contrôle de la corruption.

Figure 12 : Relation entre le contrôle de la corruption et la richesse dans les pays du GEM
11
10
9
ln_pib

Ln_PIBp
8 7
6

-1 0 1 2 3
Ctr_Corrp

95% CI Fitted values

Note : Fitted values : désignne les valeurs ajustées – 95% CI : désigne l’intervalle de confiance à 5% – Ln_PIBp :
désigne le logarithme naturel du PIB réel par téte – Ctr_Corrp : désigne le contrôle de la corruption

Source : Présentation de l’auteur à travers le logiciel STATA en se basant sur les données du modèle.

Outre, la matrice de corrélation nous montre une absence de corrélation entre


l’entrepreneuriat et le niveau des brevets réalisés.

121
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

1. Analyse des résultats des estimations de l’hypothèse H1 relative à la relation entre


l’entrepreneuriat et le contrôle de la corruption par la méthode des régressions
quantiles

Nous commençons par l’analyse des résultats du modèle (1) dans le tableau (9) relatifs à
l’étude de l’impact de quelques facteurs de l’environnement économique et institutionnel sur
l’intensité de l’activité entrepreneuriale. Pour la première variable relative au niveau de revenu
mesurant la richesse, nous obtenons un coefficient de signe négatif et significatif au seuil de
1% pour les quatre quantiles. Ces résultats sont conformes à ceux illustrés dans le travail de
Reynolds, P. D., et al. (2003) qui ont identifié des relations négatives entre l'activité entrepreneuriale
et le PIB réel par habitant au niveau de toutes les nations étudiées.

Tableau 9 : Estimations de l’hypothèse H1 par la méthode des régressions quantiles

Estimation de l’hypothèse H1 par les régressions


quantiles

Modèles : M_1.A M_1.B M_1.C M_1.D

Regressions 10th Quantile 20th Quantile 30th Quantile 90th Quantile

Variables: Ln_ENTREP Ln_ENTREP Ln_ENTREP Ln_ENTREP

Ln_PIBp -2.030*** -2.549*** -2.497*** -6.475***


(Richesse) (0.454) (0.812) (0.814) (1.365)
Ln_Trade -0.681 -1.135 -1.393 -3.212
(0.818) (1.465) (1.469) (2.461)
Ln_Pop -0.160 -3.3851*** -0.641 -2.018***
(0.252) (0.127) (0.453) (0.760)
Ctr_corrp 2.974** 1.355* 1.240** -1.359**
(0.877) (0.571) (0.575) (0.939)
Ctr_Corrp2 -0.306 -0.566 -0.237 1.845*
(0.387) (0.694) (0.694) (1.166)
N_FDI - - - -
N_FDI*Ctr_Corrp - - - -
(N_FDI*Corrup) 2 - - - -
Constante 29.363*** 44.292*** 47.041*** 123.026
(7.910) (14.161) (14.197) (23.785)
Nombre 675 90 90 90
d’observations
Pseudo Pseudo Pseudo Pseudo
Signification du
modèle R2=0.1347 R2=0.1324 R2=0.1376 R2=0.4678

Note : les valeurs entre parenthèses correspondent aux écarts types des coefficients estimés.
(***) : désigne la significativité au seuil de 1%. (**) : désigne la significativité au seuil de 5%.
(*) : désigne la significativité au seuil de 10%.

122
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Les mêmes résultats ont été illustrés dans les travaux de Schultz, T. W. (1980), Yamada, G.
(1996), et Iyigun, M. F., et Owen, A. L. (1998). En effet, nous nous basons dans notre étude sur le taux
de l’activité entrepreneuriale totale qui engobe à la fois l’entrepreneuriat par nécessité [37] et
l’entrepreneuriat par opportunité [38]. Un tel résultat obtenu présentant une corrélation négative
et significative entre l’entrepreneuriat et la richesse peut s’expliquer par l’accroissement de
l’entrepreneuriat par opportunité suite à l’augmentation du niveau de la richesse.

Dans ce sens, nous concluons qu’il existe une relation directe liant la richesse de la
collectivité au niveau de l’entrepreneuriat. D’une part, tout accroissement de la richesse de la
nation engendre une diminution de l’intensité de l’entrepreneuriat par nécessité. Cette dernière
constitue une forme d’entrepreneuriat destinée principalement à développer une activité
individuelle dans le but de créer un auto-emploi et de chercher de nouvelles sources de revenu,
(Fayolle, A. (2010)). Donc, l’accroissement du revenu de la collectivité constitue une entrave pour
la création de ce type d’activité. D’où un décroissement du taux de l’entrepreneuriat. D’autre
part, avec l’accroissement de la richesse, c’est l’entrepreneuriat d’opportunité qui va
s’accroitre. Cette forme d’entrepreneuriat est destinée principalement à la création de grands
projets « dotés d’un potentiel de développement, initiés par des individus très motivés pour les concrétiser »,
(Fayolle, A. (2010))39.

L’ouverture commerciale ne possède aucun effet significatif sur l’activité entrepreneuriale


dans notre échantillon durant la période d’étude 2001-2015. Pour ce qui est de la population,
nous avons identifié des coefficients de cette variable de signes positifs et significatifs au seuil
de 1% seulement au niveau du 20ème et du 90ème quantile.

Nous pouvons donc justifier qu’un accroissement de la population contribue à


l’accroissement de l’intensité de l’activité entrepreneuriale. Ces résultats sont conformes à ceux
identifiés dans l’étude de Reynolds, P. D., et al. (1995) et de Julien, P. A., et Cadieux, L. (2010) qui ont
confirmé que l’accroissement démographique est un facteur favorisant la création des
entreprises et principalement les petites et moyennes entreprises. Reynolds, P. D., et al. (1995) ont
confirmé que la densité de la population constitue l’effet le plus important sur le niveau de la
création, de la survie et de la disparition des entreprises de petite taille sur le marché. Il en
résulte que l’évolution du facteur démographique a un impact direct sur la volatilité des petites

37 Selon « STARTUPSALGERIENNES », (2014), https://startupsalgeriennes.wordpress.com/2014/10/10/quel-type-


dentrepreneur-etes-vous-de-necessite-ou dopportunite/
38 Selon « STARTAUPSALGERIENNES », (2014), https://startupsalgeriennes.wordpress.com/2014/10/10/quel-type-

dentrepreneur-etes-vous-de-necessite-ou dopportunite/
39Fayolle, A. (2010). Organisation entrepreneuriale et orientation vers les opportunités. Revue française de gestion, (7),

149-169.

123
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

firmes. Ces études confirment que la croissance de la population est le facteur clé de la création
des firmes et du développement de l’emploi indépendant. D’autres études comme celles de
Salgado-Banda, H. (2007) ont mis l’accent sur le rôle des entrepreneurs et leurs capacités à créer,
à détecter les opportunités, à développer et à accélérer l’évolution des tendances technologiques
et innovatrices.

Trois points essentiels sont analysés.

En effet, la croissance démographique est accompagnée par un accroissement du niveau


de la consommation et de la demande nationale. L’impact positif de l’accroissement de la
population sur le niveau de l’entrepreneuriat s’explique dans ce cadre par deux idées
essentielles. D’une part, avec la croissance de la population et l’évolution de l’environnement
économique et les exigences des individus, de nouveaux besoins apparaissent poussant les
consommateurs à vouloir les satisfaire. Par ailleurs, avec l’accroissement du taux de chômage,
chaque individu de sa part cherche à créer son propre revenu en développant des activités
individuelles. Selon Julien, P. A., et Cadieux, L. (2010) « une croissance de la population entraîne presque
nécessairement la création de salons de coiffure, de petits garages de réparation de voitures ou de petits
restaurants et de dépanneurs de quartier. C’est ce qu’on appelle des firmes banales », (page 51) 40. Avec la mise
en place de mécanismes d’aides et de soutien des activités indépendantes, chaque employeur
indépendant a la capacité d’élargir la taille de son projet et d’améliorer la qualité des activités
présentées. Il en résulte donc un développement progressif des activités entrepreneuriales d’une
façon indirecte à travers l’auto-emploi.

D’autant plus, l’augmentation de la demande nationale constitue un facteur important qui


stimule les jeunes entrepreneurs en les incitant à créer de nouvelles petites entreprises
spécialisées dans des activités ayant une capacité à répondre aux besoins des consommateurs à
l’échelle nationale et internationale. Il existe donc une relation directe entre les « ambitions
entrepreneuriales » et l’élargissement de la taille de la population. En effet, la population adulte
peut jouer un rôle important dans l’accélération du rythme de la création des entreprises. Si la
population adulte est qualifiée par sa compétence, cela contribuera à améliorer la qualité de
l’entrepreneuriat. Nous parlons donc des « ambitions entrepreneuriales » qui se résument par les
efforts fournis de la part des entrepreneurs existants et les nouveaux entrepreneurs pour créer
de nouveaux produits de haute qualité et pour élargir la part du marché en visant spécialement
les marchés internationaux. Il en résulte donc l’apparition de nouvelles firmes et organisations
ce qui va accroitre la croissance économique et le niveau de revenu national. Cette évolution

40 Julien, P. A., & Cadieux, L. (2010). Rapport d’étude: La mesure de l’entrepreneuriat.

124
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

économique va stimuler les processus d’innovation pour consolider les positions des entreprises
et accroitre leurs capacités compétitives. Nous parlons donc des ambitions « constructives » ayant
pour rôle d’accroitre et d’améliorer l’activité entrepreneuriale ce qui va stimuler la création des
« activités entrepreneuriales présentant un haut potentiel de croissance (high-aspiration entrepreneurship) »,
(Monitor, G. G. E. (2009), (Baldegger, R. J., et al. (2009) [41]).

Par ailleurs, un autre point relatif à la croissance de la demande nationale suite à


l’accroissement démographique est lié à l’importance des petites et moyennes entreprises
existantes sur le marché et leurs aptitudes à améliorer leurs activités d’innovation pour s’adapter
au dynamisme du marché. La croissance de la population et l’évolution de l’environnement
social stimulent le dynamisme des PME déjà existantes sur le marché et les encouragent à être
plus distinctives pour qu’elles puissent répondre aux nouvelles exigences de la population. Dans
ce sens, la croissance démographique contribue à l’accroissement de l’activité entrepreneuriale.
En effet, Salgado-Banda, H. (2007) ont justifié que la croissance et l’évolution de l’environnement
économique national sont provoquées principalement par les activités les plus développées des
PME déjà existantes.

D’après l’analyse de l’auteur, les entreprises nouvellement créées ne favorisent pas la


croissance nationale. Pour réaliser leur croissance rapide, les entreprises déjà créées sont donc
capables d’accroitre leurs capacités productives en élargissant leurs capitaux et en augmentant
le nombre de leurs employés pour maximiser leurs productions et opter pour de nouvelles
innovations stratégiques. « Ces entreprises peuvent être considérées comme plus entrepreneuriales »,
Salgado-Banda, H. (2007). Le développement de ces entreprises nécessite la présence d’autres
organisations et entreprises comme celles « de capital de risque, les firmes-conseils, les compagnies de
transport, les firmes de commercialisation, etc. » Salgado-Banda, H. (2007). Il en résulte donc un
développement et une progression des activités entrepreneuriales régionales. Dans ce même
cadre d’analyse, l’amélioration de la qualité de ces entreprises nécessite un ensemble de
connaissances, de savoirs et de compétences. Tous ces facteurs encouragent les entreprises à
rechercher de nouvelles opportunités d’affaires, à améliorer la qualité des services et à opter
pour des innovations radicales afin de rivaliser les firmes internationales.

 Pour l’estimation de la première hypothèse (H1), nous avons utilisé la régression


quantile pour tester la relation entre le contrôle de la corruption et le taux de l’activité
entrepreneuriale totale (ENTREP) à chaque décile de la distribution.

41Baldegger, R. J., Brülhart, A. A., Schüffel, P. E., & Straub, T. (2012). Global Entrepreneurship Monitor.
Unternehmertum im Weltweiten Vergleich, Länderbericht Schweiz.

125
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

À travers les estimations des régressions quantiles, nous remarquons au niveau des
résultats exposés dans le tableau (9) que la relation entre le contrôle de la corruption et
l’entrepreneuriat est linéaire et positive au niveau du 10ème, du 20ème et du 30ème quantile où
nous observons respectivement des coefficients (de la variable du contrôle de la corruption) de
signes positifs et significatifs aux seuils de 5%, 1% et 5%. Les résultats des coefficients du carré
du contrôle de la corruption sont non significatifs au niveau du 10 ème, du 20ème et du 30ème
quantile. Nous concluons donc qu’il s’agit d’une relation monotone croissante au niveau de
ces quantiles (à court-terme). Dans la figure (13) ci-dessous, nous exposons la présentation de
cette relation de court-terme pour le 20ème quantile.

Figure 13 : Relation entre le contrôle de la corruption et l’entrepreneuriat à court-terme


pour le 20ème quantile

40
Nigeria
Bolivie
Malawi Ghana
Ouganda
30 Pérou
Namibie
Equateur Botswana
Indonésie Colombie
Venezuela
ENTREP 20 Thaïlande
République
Philippines Dominicaine
Trinité-et-Tobago
Guatemala
Jamaïque Chili
Yémen Rép
LibanChine Maroc
ElMonténégro
Salvador Barbade Nouvelle-Zélande
Ethiopie
Argentine
Viêt-Nam BrésilJordanie Costa Rica
Estonie
Uruguay
IranInde
Rép islamique
Mexique République slovaque Islande
Panama Etats-Unis Australie
10 Kazakhstan Canada
PakistanÉgypte Rép
Macédoine
Bosnie
arabe
Lettonie
Turquie Corée du Sud
Pologne Tchèque
et Herzégovine
Lituanie Irlande
Émirats arabes unis Luxembourg
Norvège
Bangladesh
Rép arabeSerbie
syrienne République
Grèce Hongrie
Afrique du Sud Portugal Singapour
Tunisie
Malaisie
Croatie
Arabie
Roumanie Saoudite Israël Espagne Suisse
Autriche
Royaume-Uni
Pays-Bas
Suriname Slovénie France Allemagne Finlande
Danemark
Suède
Fédération de Russie Italie Belgique Hong Kong
Japon

0
-1 0 1 2 3
Ctr_Corrp

Fitted values ENTREP

Note : Fitted values : désignne les valeurs ajustées – ENTREP : désigne l’entrepreneuriat – Ctr_Corrp : désigne
le contrôle de la corruption

Source : Présentation de l’auteur à travers le logiciel STATA en se basant sur les données du modèle.

Au niveau du 90ème quantile, nous observons un coefficient négatif et significatif de la


variable du contrôle de la corruption au seuil de 5%, tandis que la relation entre le carré du
contrôle de la corruption et l’entrepreneuriat (relation de long-terme) est positive et significative
au seuil de 10%. Il en résulte alors une relation curviligne et positive (à long-terme) entre le
contrôle de la corruption et l’activité entrepreneuriale suivant la forme de « U » (une légère
phase décroissante suive d’une phase croissante). Conformément aux issus d’Anokhin, S., et
Schulze, W. S. (2009). À long-terme, un niveau élevé de contrôle de la corruption contribue à
l’accroissement et à l’intensification de l’activité entrepreneuriale. L’illustration de la relation
de court terme entre l’entrepreneuriat et le contrôle de la corruption est présentée dans les
figures (14) et (15).

126
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Il s’avère que l’influence de la maitrise de la corruption sur l’activité entrepreneuriale est


assez importante pour le cas des pays possédant un taux de création d’entreprises qui n’est pas
élevé. Nous justifions ces résultats par les illustrations graphiques des figures ci-dessous. Dans
la figure (14), nous observons que les pays en développement possédant un niveau élevé de
l’activité entrepreneuriale, sont caractérisés par un niveau faible de contrôle de la corruption
comme la Bolivie, le Nigéria, etc.

Pour ce qui est des pays développés, nous observons que le Danemark, les États-Unis, la
Slovénie et autres, sont situés sur la figure en bas à droite. Ce résulte illustre l’importance des
règles et des normes dans les pays développés pour régler l’entrepreneuriat et l’environnement
des affaires. La plupart des pays développés sont alors caractérisés par des taux de
l’entrepreneuriat moins élevés que les pays en développement. Le taux élevé de la création des
entreprises dans les pays en développement par rapport aux pays développés s’explique par la
nature des activités adoptées, le niveau faible du contrôle de la corruption (illustré dans la figure
(14)) et la facilité de la création des entreprises dans les pays en développement.

Figure 14 : Relation entre le contrôle de la corruption et l’entrepreneuriat à court-terme


pour le 90ème quantile
40

Nigeria
Bolivie
Malawi Ghana
Ouganda
30

Pérou
Namibie
Equateur Botswana
Indonésie
entrep

Colombie
10 ENTREP

Venezuela
20

Thaïlande
République Dominicaine
PhilippinesTrinité-et-Tobago
Guatemala
Jamaïque Chili
Yémen Rép
LibanChine
EthiopieElMaroc
Salvador
Monténégro Barbade Nouvelle-Zélande
Argentine
Viêt-Nam BrésilJordanieCosta Rica
Estonie
Uruguay
IranInde
Rép islamique
Mexique Islande
Panama République slovaque Etats-Unis Australie
Kazakhstan
Pakistan Égypte Rép
Macédoine
Bosnie
arabe
et
Lettonie
Turquie Corée du Sud
Herzégovine
Pologne Émirats arabesIrlande
unis
Canada
Norvège
Luxembourg
Bangladesh
Rép arabeSerbie
syrienne République
Lituanie
Grèce Hongrie
Afrique du SudTchèque Singapour
Tunisie
Malaisie
Croatie
Arabie
Roumanie Saoudite Israël
Portugal
Espagne Suisse
Autriche
Royaume-Uni
Pays-Bas
Suriname Finlande
Suède
Danemark
Fédération de Russie Italie Slovénie France Allemagne
Hong Kong
Belgique
Japon
0

-1 0 1 2 3
Ctr_Corrp

Fitted values ENTREP


95% CI Fitted values

Note : Fitted values : désignne les valeurs ajustées – ENTREP : désigne l’entrepreneuriat – Ctr_Corrp : désigne
le contrôle de la corruption. 95% CI : désigne l’intervalle de confiance au seuil de 5%.

Source : Présentation de l’auteur à travers le logiciel STATA en se basant sur les données du modèle.

127
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Figure 15 : Illustration de l’allure de la courbe relative à la relation entre le contrôle de la


corruption et l’entrepreneuriat à court-terme pour le 90ème quantile

25
20
15
ENTREP

10
5

-1 0 1 2 3
Ctr_Corrp
Fitted values

Note : Fitted values : désignne les valeurs ajustées – ENTREP : désigne l’entrepreneuriat – Ctr_Corrp : désigne
le contrôle de la corruption.

Source : Présentation de l’auteur à travers le logiciel STATA en se basant sur les données du modèle.

Figure 16 : Relation de long-terme entre le contrôle de la corruption et l’entrepreneuriat à


pour le 90ème quantile

25

20

ENTREP 15

10

0 2 4 Ctr_Corrp2 6 8

Fitted values

Note : Fitted values : désignne les valeurs ajustées – ENTREP : désigne l’entrepreneuriat – Ctr_Corrp2 : désigne
le carré du contrôle de la corruption.

Source : Présentation de l’auteur à travers le logiciel STATA en se basant sur les données du modèle.

Dans la figure (15), nous illustrons l’allure de la courbe relative à la relation négative entre
le contrôle de la corruption et l’entrepreneuriat pour le 90 ème quantile à court-terme.

128
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

La relation de long-terme entre le contrôle de la corruption et le taux de l’activité


entrepreneuriale s’illustre dans la figure (16). Cette relation est présentée en fonction du carré
de la variable du contrôle de la corruption (Corrp_Ctr).

Conformément aux résultats illustrés dans l’étude d’Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009), les
estimations dans les modèles 1_A, 1_B, 1_C et 1_D montrent que l’influence d’un niveau élevé
du contrôle de la corruption sur l’activité entrepreneuriale est forte seulement dans les pays
caractérisés par une faible intensité de l’entrepreneuriat comme le montre la figure (14) pour le
cas du court-terme pour le 90ème quantile. Nous observons dans cette figure qu’un haut niveau
du contrôle de la corruption est observé au niveau des pays de l’OCDE caractérisés par une
faible intensité de l’entrepreneuriat. Il en résulte que l’hypothèse H1 est vérifiée. En effet, le
contrôle de la corruption contribue à un décroissement de l’activité entrepreneuriale à court-
terme suivie d’un niveau d’entrepreneuriat plus élevé à long-terme avec l’accroissement du
niveau de contrôle de la corruption. Nous parlons alors d’une relation convexe (positive à long-
terme). Nous nous intéressons donc à la phase de long-terme où le contrôle de la corruption
permet d’accélérer de nouveau la création des entreprises. Les pays en développement, comme
les pays de l’Afrique par exemple caractérisés par une forte intensité de l’activité
entrepreneuriale, sont incapables d’opter pour un système rigoureux de contrôle de la
corruption. L’insuffisance de la mise en place des normes et des politiques de réglementation
de l’environnement institutionnel accroit le niveau de la corruption. Cette faiblesse extrême des
actions de contrôle de la corruption peut s’expliquer par l’insuffisance des moyens nécessaires
pour contrôler toutes les activités de l’environnement des affaires.

En effet, la mise en place d’une panoplie de mesures et de stratégies pour contrôler la


corruption nécessite des moyens de financement colossaux dans la mesure où les petites firmes
nouvellement créées ne sont pas capables de favoriser tous ces moyens pour contrôler leurs
activités. Ce phénomène décourage certains entrepreneurs à poursuivre et à développer leurs
projets. En contrepartie, les grandes entreprises possèdent une part de marché assez importante
et sont les plus compétitives. Si les grandes entreprises utilisent des pratiques de corruption
pour maintenir leurs activités et leurs positions, cela entravera le développement des petites
firmes.

Dans le domaine des activités productives, les tentatives de corruption sont considérées
comme des taxes imposées sur les activités entrepreneuriales. En comparaison avec les grandes
entreprises, les petites et moyennes entreprises ne possèdent pas de ressources financières
nécessaires pour accroitre leurs activités et élargir leurs offres ce qui incite certaines entreprises
à quitter le marché. Nous avons déjà démontré que les pays en développement caractérisés par

129
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

de faibles taux de contrôle de la corruption possèdent les taux de l’entrepreneuriat les plus
élevés. Dans les pays de l’OCDE par exemple, le niveau de contrôle de la corruption identifié
est très élevé et le taux de création des entreprises est considéré comme acceptable (faible en
comparaison avec les pays en développement). Ces pays optent pour un système institutionnel
favorisant le respect des normes et des lois contrairement aux pays en développement.

Après que certaines entreprises ont maintenu leurs activités, le contrôle de la corruption
permet de gagner une confiance institutionnelle et opter pour des pratiques respectant les
normes et les standards permettant aux entreprises de minimiser les coûts des pratiques
corrompues. Il en résulte donc la création de nouvelles sources de richesses et par la suite un
élargissement des activités, une diversification de l’offre des produits, la création de nouvelles
idées et de nouveaux projets dans l’avenir. Toutes ces évolutions bénéfiques vont attirer de
nouveaux investisseurs locaux, de nouveaux entrepreneurs ambitieux et de nouveaux
investisseurs étrangers. Tout environnement ayant une capacité de contrôle de la corruption
attire des investissements directs étrangers.

Les pays développés dont les taux de contrôle de la corruption sont considérés comme
élevés, se basent sur un système organisationnel bien régularisé. Les entreprises informent leurs
employés des lois anti-corruption et des normes à respecter pour assurer de bonnes transactions
commerciales. Ces lois sont extraites de l’ensemble des normes et des règles optées par le cadre
juridique du pays où l’entreprise est implantée. Nous avons mis l’accent sur ce point dans la
mesure où pour une entreprise, les principaux domaines qui sont exposés à des risques de
corruption sont le domaine de la vente et celui du marketing.

Les personnels à cet égard, peuvent être influencés par des pratiques de la corruption pour
atteindre leurs objectifs personnels. Principalement, ceux qui sont en relation étroite avec les
agents publics, peuvent faire face à des pratiques corrompues ce qui engendre des pertes pour
certaines entreprises sur le plan qualitatif et quantitatif.

Il s’avère donc que le contrôle de la corruption est un facteur de développement sur le plan
économique, politique et social, il assure une concurrence saine sur le marché et par la suite le
développement de nouvelles activités innovatrices, il renforce la productivité de tous les
secteurs, il renforce la croissance économique et par la suite il favorise la durabilité de cette
croissance. Il en résulte donc un développement du tissu commercial dans le cadre de la
mondialisation des activités économiques. Un bon système d’affaire stimule les entreprises à
accroitre leurs capacités en développant des partenariats avec des entrepreneurs internationaux
et en créant de nouvelles activités plus développées. Si les pays mettent en œuvre des cadres

130
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

juridiques strictes pour contrôler les activités des entreprises dans le secteur public et celui
privé, nous aurons donc des secteurs d’activités à forte prédominance des pratiques anti-
corruption caractérisées par une forte responsabilité sociale. Tout accroissement de l’activité
entrepreneuriale s’effectue en présence d’un système légal et un dispositif de réglementations
biens renforcées. De plus, tout accroissement de l’entrepreneuriat est dû principalement à la
transparence et à la gratuité de l’information.

2. Analyse des résultats des estimations de l’hypothèse H2 relative à la relation entre


l’innovation et le contrôle de la corruption par le Modèle Binomial Négatif à Effets
Aléatoires

 Passant à l’estimation du modèle (2) relatif à l’impact du contrôle de la corruption sur


l’innovation réalisée dans le cadre de la vérification de l’hypothèse H2.

Les résultats des estimations sont illustrés dans le tableau (10).

Tableau 10 : Estimations des hypothèses H2 et H3 par la méthode des régressions binomiales


négatives à effets aléatoires

Hypothèses H2 H3
vérifiées
Model 2 Model 3 Model 4 Model 5 Model 6 Model 7

Random Effect Negative


Binomial Regression
Variables: Ln_Patent_R Ln_R&D Ln_Exp_Htec N_FDI Ln_Patent_R Ln_Exp_Htec
h h
Ln_PIBp 1.773*** -0.409*** -2.243*** -0.013 0.705*** -0.254***
(Richesse) (0.857) (0.101) (0.265) (0.062) (0.357) (0.065)
Ln_Trade 0.176*** 0.045 -0.015 0.601*** 0.281** -0.025
(0.266) (0.128) (0.088) (0.107) (0.165) (0.089)
Ln_Pop 0.355*** 0.443*** 0.266*** 0.056 0.350*** 0.248***
(0.039) (0.046) (0.151) (0.045) (0.039) (0.452)
Ctr_corrp 0.046 0.321* 0.387*** -0.027 0.036 0.397***
(0.075) (0.183) (0.086) (0.099) (0.080) (0.090)
Ctr_Corrp2 0.124* -0.036 0.229** 0.035* 0.018 -0.147*
(0.029) (0.066) (0.635) (0.046) (0.031) (0.037)
N_FDI - - - - -0.116* -0.007
(0.104) (0.005)
N_FDI*Ctr_Corrp - - - - 0.103* -0.002
(0.07) (0.008)
(N_FDI*Corrup) 2 - 1- - - 0.0009 0.143*
(0.003) (0.003)
Constante -10.907*** 11.101 -3.088*** -1.673 -10.832*** -2.781**
(23.785) (193.172) (1.114) (1.127) (1.077) (1.144)
Nombre 825 724 1038 1022 822 1034
d’observations

131
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Wald Wald Wald Wald Wald Wald


Signification du X2(5) X2(5) X2(5) X2(5) X2(8) X2(8)
modèle =376.20*** =120.44*** =86.22*** =33.62*** =389.18*** =91.31***
(0.000) (0.000) (0.000) (0.000) (0.000) (0.000)
Note : les valeurs entre parenthèses correspondent aux écarts types des coefficients estimés. (***) :
désigne la significativité au seuil de 1%. (**) : désigne la significativité au seuil de 5%. (*) : désigne
la significativité au seuil de 10%.

L’innovation réalisée est illustrée en fonction de trois variables spécifiques : la demande


de brevets par les résidents, la recherche et développement et l’exportation des hautes
technologies comme indicateur du développement technologique. Nous observons un
coefficient de la variable (Ctr_Corrp) de signe positif mais non significatif tandis que le carré
de cette variable possède un coefficient positif et significatif au seuil de 10%.

Nous pouvons donc conclure que la relation entre ces variables prend une allure positive
d’une courbe ascendante (légèrement concave) ce qui est illustré graphiquement au niveau de
la figure (17).

Nous observons à l’extrémité de la courbe une légère phase descendante. Si les entreprises
consacrent une part assez importante pour assurer un système de contrôle de la corruption solide
et stable, cela pourra constituer une entrave pour le développement de nouvelles technologies
et pour l’accroissement du nombre des inventions et des marques déposées. Ces dernières
nécessitent des moyens de financement énormes pour que l’entreprise puisse concurrencer les
firmes multinationales et obtenir un avantage technologique puissant.

Il est donc nécessaire de maintenir cette relation et de la consolider pour que le contrôle
de la corruption n’influence pas négativement à long-terme le développement de l’entreprise et
sa position sur le marché par rapport à ses rivales.

132
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Figure 17 : Relation entre le contrôle de la corruption et la demande de brevets par les


résidents

40000
20000
brev_dep

Patent_R

0
-20000
-40000

-1 0 1 2 3
Ctr_Corrp

95% CI Fitted values

Note : Fitted values : désigne les valeurs ajustées – Patent_R : désigne la demande de brevets par les résidents –
Ctr_Corrp : désigne le contrôle de la corruption. 95% CI désigne l’intervalle de confiance au seuil de 5%.

Source : Présentation de l’auteur à travers le logiciel STATA en se basant sur les données du modèle.

Pour les deux autres indicateurs de l’innovation (R&D) et (Exp_Htech), nous observons
des résultats différents à ceux de la variable de la demande de brevets. En effet, nous
observons au niveau du modèle (3) (les dépenses en R&D) et (4) (l’exportation des hautes technologies)
deux coefficients de la variable du contrôle de la corruption de signes positifs et significatifs
respectivement aux seuils de 10% et de 1%.

Mais nous identifions un coefficient du carré de cette variable de signe négatif mais non
significatifs pour le modèle (3). Ces résultats montrent qu’il s’agit d’une relation linéaire
et positive (non curviligne) entre le contrôle de la corruption et les dépenses en R&D.
Ces résultats justifient le rôle et l’importance du contrôle de la corruption dans la promotion
de la recherche et développement dans la mesure où toute pratique de corruption dans le cadre
d’une mauvaise gouvernance constitue une entrave pour la croissance économique et par la
suite pour le développement des entreprises innovantes, (Mauro, P. (1995) et Goyette, J. (2016)).
Ces résultats sont justifiés par la schématisation de la figure (18).

133
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Figure 18 : Relation entre le contrôle de la corruption et les dépenses en R&D

3
2
R&D
rd
1
0

-1 0 1 2 3
Ctr_Corrp

95% CI Fitted values

Note : Fitted values : désigne les valeurs ajustées – R&D : désigne la recherche et développement– Ctr_Corrp :
désigne le contrôle de la corruption. 95% CI : désigne l’intervalle de confiance au seuil de 5%.

Source : Présentation de l’auteur à travers le logiciel STATA en se basant sur les données du modèle.

De même, il s’agit d’une relation croissante et linéaire entre le contrôle de la corruption


et l’exportation des hautes technologies à court-terme (où nous avons obtenu un coefficient
du contrôle de la corruption de signe positif et significatif au seuil de 1% (voir la figure (19)
relative à la relation de court-terme). Outre, les résultats dans le tableau (10), nous montrent
un coefficient positif et significatif au seuil de 5% pour la variable relative au carré du contrôle
de la corruption (Ctr_Corrp) à long-terme illustré au niveau du modèle (4). Il s’agit d’une
relation positive et croissante entre le contrôle de la corruption et les exportations des hautes
technologies. Dans la figure (20), nous observons l’allure de la relation (croissante et
monotone à long terme) entre l’innovation par les hautes technologies exportées et le contrôle
de la corruption.

134
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Figure 19 : Relation de court-terme entre le contrôle de la corruption et les exportations des


hautes technologies

25
20
exp_htech

15
10
5

-2 -1 0 1 2 3
Ctr_Corrp

95% CI Fitted values

Note : Fitted values : désigne les valeurs ajustées – Exp_Htech : désigne les exportations des hautes
technologies – Ctr_Corrp : désigne le contrôle de la corruption. 95% CI : désigne l’intervalle de confiance au
seuil de 5%.
Source : Présentation de l’auteur à travers le logiciel STATA en se basant sur les données du modèle.

Figure 20 : Relation de long-terme entre le contrôle de la corruption et les exportations des


hautes technologies
30
25
exp_htech

20
15
10

0 2 4 6 8
(Ctr_Corrp)?

95% CI Fitted values

Note : Fitted values : désigne les valeurs ajustées – Exp_Htech : désigne les exportations des hautes
technologies – (Ctr_Corrp)2 : désigne le carré du contrôle de la corruption. 95% CI : désigne l’intervalle de
confiance au seuil de 5%.
Source : Présentation de l’auteur à travers le logiciel STATA en se basant sur les données du modèle.

L’ensemble des résultats illustrés sont en faveur d’une relation positive entre le contrôle
de la corruption et le niveau de l’innovation réalisé. À long-terme (dans les périodes
ultérieures), les évolutions des facteurs de l’environnement économique et institutionnel

135
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

pourraient modifier les tendances de la relation entre le contrôle de la corruption et les


innovations réalisées pour le cas de la variable de la demande de brevets.

Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009) ont justifié que la relation entre la maitrise de la
corruption et les innovations technologiques réalisées pourraient suivre d’autres trajectoires
non linéaires sur la base d’une influence d’autres facteurs économiques. Nos issus pourraient
se justifier par le choix de la période de l’étude et de l’échantillon des pays. Nous n’avons pas
classifié notre échantillon en pays en développement et pays développés dans la mesure où
les données utilisées dans ce travail ne sont pas disponibles pour toutes les années. Nous avons
donc choisi seulement les pays ayant un grand nombre d’observations et appartenant au GEM.

Il en résulte que l’hypothèse H2 n’est pas vérifiée pour notre cas d’étude pour la
convexité (et la nature de la relation) de la courbe dans la mesure où la relation obtenue entre
le contrôle de la corruption et l’innovation est positive mais non convexe: un niveau élevé de
contrôle de la corruption est associé à un accroissement du niveau des innovations réalisées
dans les pays de notre échantillon durant la période 2001-2015. En effet, ce résultat pourrait
s’expliquer par les effets bénéfiques du contrôle de la corruption dans la mesure où les
sommes d’argent consacrées par l’entreprise pour payer des pots-de-vin afin de bénéficier
d’une affaire quelconque en sa faveur, seront orientées directement vers des activités
d’innovation et d’invention. Donc, la gestion efficace des ressources financières de
l’entreprise lui permet d’améliorer sa position, de sacrifier ses ressources à l’amélioration de
son image et d’entamer les marchés à forte intensité d’innovations technologiques. Cette
nouvelle orientation constitue un défi pour ces entreprises pour le développement et la
progression. Les nouvelles orientations des entreprises seront donc en faveur des secteurs de
la technologie de l’information et de la communication.

Il est à noter que dans notre échantillon d’étude basé principalement sur des pays de
l’OCDE, sur des pays en développement et et sur quelques pays émergents appartenant au
GEM, que la plupart des entreprises a réussi à créer un climat favorable pour attirer les IDE.
Ces derniers jouent un rôle important dans le développement et spécialement dans les
innovations ce qui va être présenté au niveau de l’hypothèse H3.

Pour lutter contre la corruption et les pratiques entravant la croissance et le


développement de l’activité entrepreneuriale, plusieurs pays comme ceux de l’OCDE et
certains pays de l’Europe, ont favorisé un système de régulation de l’environnement
institutionnel pour renforcer l’entrepreneuriat et les activités innovatrices. Ces nouveaux
modes de régulation (basés sur le contrôle de la fiscalité, le respect des règles et la mise en

136
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

application des systèmes pour contrôler l’exécution des accords, (Meisel, N., et Ould Aoudia, J.
(2007), ont été considéré comme efficaces pour l’application des plans et des programmes de
création de la richesse des nations, pour la promotion et l’intensification de l’innovation
technologique et pour le développement du secteur des technologies et des services de haute
qualité.

Il faut que les pays en développement suivent le chemin du développement comme celui
des pays développés et ceux émergents en renforçant les activités de contrôle des institutions,
en vérifiant les procédures de l’application des lois et en encouragent les IDE provenant des
pays développés. Un contrôle de la corruption et une meilleure qualité de gouvernance
constituent un climat propice attirant les investisseurs étrangers à installer leurs activités dans
les pays du Sud. L’amélioration de la qualité des services institutionnels, l’application des
lois et la stabilité politique devaient être les priorités primordiales pour les stratégies des pays
en développement.

 Avant de modéliser la relation présentée par H3, nous allons valider nos arguments
conceptuels au niveau du modèle (5) en faisant une régression de la variable des
investissements directs étrangers sur l'ensemble des variables utilisées pour tester
l’hypothèse H2.

Comme dans les modèles (2) et (3) et (4), et en cohérence avec les résultats d'autres
études sur la relation entre la corruption et les IDE, nous observons que la variable
(Ctr_Corrp) possède un coefficient négatif et non significatif à court-terme. La tendance de
la relation entre ces deux variables n’est pas claire à court-terme puisque les résultats ne sont
pas significatifs. Cependant, le coefficient du carré de la variable du contrôle de la corruption
possède un signe positif et significatif au seuil de 10% ce qui explique l’existence d’une
relation positive et croissante (monotone) entre ces variables (voir la figure (21)).

137
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Figure 21 : Relation entre le contrôle de la corruption et les investissements directs étrangers

10
8
6
N_FDI
ide

4
2
0

-1 0 1 2 3
Ctr_Corrp

95% CI Fitted values

Note : Fitted values : désigne les valeurs ajustées – N_FDI : désigne les investissements dierects étrangers nets
– Ctr_Corrp : désigne le contrôle de la corruption. 95% CI : désigne l’intervalle de confiance au seuil de 5%.

Source : Présentation de l’auteur à travers le logiciel STATA en se basant sur les données du modèle.

L’illustration graphique de cette relation ne montre pas de l’apparition d’une nouvelle


tendance (décroissante) durant la période de l’étude. La courbe suit une seule trajectoire
ascendante et monotone. Conformément aux résultats illustrés au niveau de l’étude d’Anokhin,
S., et Schulze, W. S. (2009) qui ont identifié une relation positive et légèrement concave entre le
contrôle de la corruption et le niveau des IDE pour un ensemble de 64 pays développés et en
développement durant la période 1996-2002.

Il en résulte donc qu’un accroissement du contrôle des tentatives de corruption contribue


à l’accroissement des investissements directs étrangers et encourage les investisseurs et les
entrepreneurs étrangers à créer de nouveaux projets et de nouvelles firmes.

Nos issus sont conformes aux résultats prouvés dans les études de Wei, S. J. (2000), Drabek,
Z., et Payne, W. (2002) et Habib, M., et Zurawicki, L. (2001) qui ont soutenu l’idée que les niveaux élevés
de la corruption freine les investissements directs étrangers. Dans les milieux à forte intensité
de corruption, nous estimons que les opérations de la minimisation des coûts, ainsi que d'autres
conséquences néfastes de la corruption limitent les activités de l’amélioration de la croissance
économique (Wintrobe, R. (1995))) et réduisent l'incitation des éventuels entrepreneurs à innover.

Nous nous basons sur le travail d’AlAzzawi, S. (2004) pour tester l’hypothèse H3 dont le
travail s’est fondé sur l’importance du développement des connaissances.

138
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Nous avons testé l’hypothèse H2 relative au rôle du contrôle de la corruption dans le


renforcement des innovations technologiques. D’après les résultats des estimations de cette
hypothèse (H2), le contrôle de la corruption possède un effet direct sur le niveau de la demande
de brevets. Il s’agit bien évidemment d’un effet positif. D’autant plus, la lutte contre la
corruption pourrait intensifier (et influencer) indirectement le niveau de l’innovation nationale
à travers les investissements directs étrangers.

 Dans le cadre de l’estimation de l’hypothèse H3, nous mettons l’accent sur le rôle des
IDE dans le renforcement des technologies et dans l’amélioration des innovations et des
inventions à travers l’importance du savoir-faire acquis par le transfert des
connaissances, (Al-Awazzi (2004)).

Nous procéderons donc au niveau des modèles (6) et (7) à la détermination du signe du
carré de la variable du contrôle de la corruption et celle des investissements directs étrangers
(N_FDI) en utilisant le modèle binomial négatif à effets aléatoires pour mieux comprendre les
incidences du terme d’interaction entre les IDE, le contrôle de la corruption et de son carré.
Nous avons utilisé la même méthode d’estimation, comme dans le modèle (2) (relatif à la
demande de brevets déposés), les modèles (3) et (4) (relatifs à l’innovation réalisée par la R&D
et les hautes technologies exportées) et le modèle (5) (relatif aux IDE).

Nous mettrons aussi l’accent sur le signe du produit de ces deux variables
(N_FDI*Ctr_Corrp) et sur le signe de la variable de leur carré (N_FDI*Ctr_Corrp) 2.

Si nous commençons par l’analyse du résultat de la variable (N_FDI*Ctr_Corrp), au


niveau du modèle (6) (relatif aux brevets déposés), nous illustrons un coefficient de cette
variable de signe positif et significatif au seuil de 10%. Ce résultat justifie que les IDE possèdent
un effet positif, bénéfique et considérable dans la relation liant les innovations réalisées au
niveau du contrôle de la corruption. Il en résulte qu’un accroissement des IDE consolide l’effet
du contrôle de la corruption sur les niveaux des brevets déposés par les résidents à court terme.

Sur le long-terme, cette relation pourrait prendre différentes formes en fonction des
évolutions de l’environnement des affaires, de l’environnement politique et de l’environnement
économiques. De même, un niveau élevé de contrôle de la corruption contribue à un effet positif
des IDE sur le niveau des brevets déposés. La variable des IDE est corrélée négativement avec
le niveau des brevets déposés, ce qui justifie le rôle de la règlementation des institutions dans
l’exploitation efficace des IDE dans des activités développées.

139
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Dans le modèle (7) des exportations des hautes technologies, à court-terme, la variable
d’interaction entre les IDE et le contrôle de la corruption ne possède aucun effet significatif sur
le niveau des technologies exportées.

Nous avons obtenu un coefficient de ce terme d’interaction de signe négatif et non


significatif. En revanche, nous observons que le carré de la variable (N_FDI*Ctr_Corrp)2
possède un signe positif et significatif au seuil de 10%. Il s’agit donc d’une relation positive et
significative entre le contrôle de la corruption et le niveau de l’innovation en présence d’une
forte intensité des IDE. Ces résultats sont conformes à ceux trouvés dans l’étude d’Anokhin, S.,
et Schulze, W. S. (2009). Nous soutenons alors l’hypothèse H3. Donc, la relation liant l’ensemble
de ces variables n’est pas linéaire globalement où il s’agit d’une relation curviligne dont la
significativité de cette relation n’a été confirmée qu’à long-terme.

 Nous allons alors discuter les résultats illustrés au niveau des estimations des modèles,
(5), (6) et (7).

Nos résultats ont mis l’accent sur le rôle important des IDE dans les activités des
innovations et du développement du domaine des technologies. De même, le contrôle de la
corruption accroit le niveau des innovations avec une forte intensité des IDE. En effet, les IDE
sont considérés comme un moyen efficace pour la croissance économique.

Dans la figure (22), nous observons les contributions des IDE dans le volume des
exportations et dans le PIB durant les périodes, 1980, 1990 et entre 2000-2012.

Figure 22 : Contributions des IDE dans le volume des exportations et dans le PIB (dans le
monde)

Sources: CNUCED, OMC, FMI (source : The conference Board of Canada [ 42 ])

42 Source : http://www.conferenceboard.ca/hcp/provincial-fr/economy-fr/inward-fdi-fr.aspx.

140
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Nous observons une accélération du rythme des IDE dans le monde entier à partir de
l’année 1990 avec une légère baisse à partir de l’année 2000. C’est à travers la mondialisation
que les IDE ont progressés à travers le monde dans le cadre de la libéralisation des échanges.
Les IDE ont été considérés comme un facteur nécessaire pour restructurer l’activité économique
et l’activité commerciale. Ils sont nécessaires pour stimuler les mouvements des échanges à
travers le monde et attirer davantage les entrepreneurs créateurs. Ils contribuent de plus à
l’augmentation du revenu et par la suite à la création des richesses. Nous remarquons qu’au
début des années 2000, les flux des IDE sont presque égaux à ceux des exportations des
marchandises. Il en résulte que l’accroissement des IDE consolident les activités commerciales
et renforcent le secteur du commerce. Les IDE encouragent l’accroissement de la productivité
et l’amélioration de la qualité de gestion des entreprises en permettant aux entrepreneurs de
moderniser les outils de production et les systèmes de production. Il est donc nécessaire
d’éliminer tous les obstacles dans le secteur du commerce international précisément dans les
pays en développement. Nous observons au niveau de la figure (22) que les IDE ont contribué
énormément dans l’accroissement du PIB à partir des années 2000. Il s’agit d’un moyen de
croissance et de relance économique qu’il faut consolider pour bénéficier d’avantage de son
effet positif tout en optant pour des stratégies de contrôle et de maintenance de la qualité des
institutions.

Nous avons déjà démontré que les IDE sont la source principale de la promotion des
innovations. En effet, à travers la diffusion et le transfert du savoir-faire dans le domaine de la
gestion des nouvelles technologies et de la promotion de la gestion efficace des ressources, les
IDE constituent une source pour les innovations technologiques. Pour notre échantillon, et
durant la période 2001-2015, il s’avère que les IDE ont constitué un avantage pour l’activité
entrepreneuriale pour l’ensemble de ces pays du GEM.

En effet, les entreprises multinationales possédant des branches d’activités dans certains
pays, peuvent transférer à leurs filiales de nouvelles connaissances et de nouveaux procédés et
outils mettant en œuvre un ensemble de découvertes et d’applications scientifiques récentes
facilitant les méthodes de travail. De même, les entreprises locales (nationales) ayant des
relations avec l’ensemble de ces filiales multinationales vont bénéficier de l’ensemble des
compétences acquises, du savoir-faire et du transfert des technologies de pointe.

Sur le plan de la productivité, les IDE permettent l’accroissement du rendement avec une
amélioration de la qualité de la production tout en renforçant la compétitivité des entreprises.
Pour une bonne raison, certaines études ont souligné l’importance de la productivité des
entreprises basées sur une participation étrangère dominante. Cette productivité a enregistré un

141
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

accroissement considérable. En moyenne, une entreprise sous le cadre d’un contrôle étranger
est caractérisée par un rendement moyen dépassant parfois les 20% en comparaison avec les
entreprises dont la participation majoritaire est détenue par des investisseurs nationaux. Cette
importance en termes de productivité est expliquée par le rôle des technologies les plus
adéquates adoptées par ce type d’entreprise ainsi que leur capacité de gestion efficace en raison
de la performance des compétences et des méthodes de gestions et d’innovation. Les revenus
supplémentaires générés par les IDE seraient alors consacrés aux activités de recherche et
développement. D’autant plus, les IDE représentent une source de revenu pour le gouvernement
grâce aux impôts payés par les investisseurs étrangers.

Cette importante idée met l’accent sur le rôle de l’importance de la régularisation du milieu
institutionnel. En effet, si le contrôle de la corruption peut être appliqué d’une façon continue,
les impôts et les sommes fiscales payés par les investisseurs internationaux augmenteront le
budget de l’État. Ce dernier de sa part va soutenir l’aide accordée dans le domaine de la
recherche et de développement ce qui va accroitre l’intensité des activités innovatrices et
l’amélioration du secteur des services et les autres entreprises de high-tech. Cette idée justifie
le rôle d’une forte intensité des IDE dans l’effet du contrôle de la corruption sur le niveau des
innovations réalisées.

Une autre idée se développe dans ce même cadre qui est relative à l’importance de la
réglementation de l’environnement des affaires sur la base de la réglementation du milieu
institutionnel pour attirer davantage les IDE. Le développement et l’amélioration de la situation
des pays nécessitent un mouvement élevé des IDE qui sont considérés comme stratégiques pour
chaque pays. En effet, les IDE assurent une augmentation du capital des entreprises et donc un
accroissement des capitaux des pays. Un tel accroissement s’effectue à travers la création de
nouvelles opportunités d’emplois, l’amélioration de la qualité des services et l’augmentation du
rendement.

Pour accroitre l’intensité des IDE, les pays ont veillé à stabiliser l’environnement politique
tout en optant pour des décisions adéquates pour le développement. De même, les pays ont donc
assuré une amélioration de l’environnement juridique et de l’adoption des lois et des mesures
strictes pour le contrôle de la qualité de la gouvernance. Toutes ces mesures ont contribué à
l’accroissement des innovations avec l’accroissement du niveau de contrôle de la corruption en
présence d’une forte intensité des IDE. Il en résulte aussi que les IDE stimulent de leur part
l’amélioration de l’environnement politique et de la qualité des institutions. Cette idée justifie
le résultat de l’hypothèse H3.

142
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

III. Conclusion

ans ce chapitre, nous avons étudié l’impact du contrôle de la corruption sur

D l’entrepreneuriat et sur l’activité innovatrice toute en se focalisant sur le rôle des IDE
dans la relation entre le contrôle de la corruption et le domaine du développement
technologique. Cette étude a porté sur un ensemble de 92 pays : 34 pays de l’OCDE, 52 pays
en développement et 6 pays émergents appartenant au Global Entrepreneurship Monitoring. Cette
étude a porté sur la période 2001-2015 suivant la disponibilité des données. Nous nous sommes
basés sur le modèle des régressions quantiles et le Modèle Binomial Négatif à effets aléatoires
qui s’adaptent aux analyses caractérisées par des observations manquantes dans la mesure où
la variable de l’entrepreneuriat et celle de la recherche et développement ne sont disponibles
que pour un certain nombre de pays.

Au niveau du 10ème, du 20ème et du 30ème quantile, la relation entre le contrôle de la


corruption et l’entrepreneuriat est positive est linéaire. Sur la courte période, il parait que l’effet
du contrôle de la corruption sur l’intensité de l’activité entrepreneuriale n’est important que
pour les pays de l’OCDE ayant une faible intensité de l’entrepreneuriat.

Cependant, le 90ème quantile nous a montré une relation curviligne convexe caractérisée
par deux phases spécifiques, une première phase illustrant une relation négative et significative
(décroissante) et une deuxième phase illustrant une relation positive (croissante). Ces résultats
sont similaires à ceux présentés au niveau de l’étude d’Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009) où les
auteurs ont montré qu’un niveau élevé du contrôle de la corruption intensifie l’activité
entrepreneuriale. Conformément aux résultats d’Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009), nous avons
prouvé à court terme pour le 90 ème quantile que les niveaux élevés du contrôle de la corruption
étaient associés à des niveaux faibles de l’entrepreneuriat. Un contrôle élevé de la corruption
contribue à un décroissement de l’entrepreneuriat à court-terme et une intensification de cette
activité à long-terme. Ces résultats ne sont observés que pour les pays de l’OCDE. Il en résulte
que l’hypothèse H1 est vérifiée pour notre étude conformément à l’étude d’Anokhin, S., et Schulze,
W. S. (2009) et aux études de Mauro, P. (1995), Ades, A., et Tella, R. D. (1997); Tanzi, V., et Davoodi, H.
(1998) ; Davoodi, H., et Tanzi, V. (2002) qui ont prouvé une relation négative entre la corruption et
l’investissement dans les activités entrepreneuriales. Dans son travail Mauro, M. P. (1996), a
constaté une corrélation négative entre la corruption et l’entrepreneuriat. En effet, l’auteur a
démontré que la corruption est négativement liée au taux d'investissement, quel que soit le degré
de la mise en application et le respect des formalités administratives. L’auteur a expliqué que
l'inefficacité institutionnelle provoquait un décroissement du niveau des investissements.

143
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

Dans ce cadre, pour les pays en développement caractérisés par une faiblesse au niveau
des mesures et des normes adoptées pour régler la qualité des institution et veiller à l’application
des lois, il est donc important que les gouvernements mettent en œuvre les moyens de
financement nécessaires pour soutenir les activités de lutte contre la corruption. L’État devrait
donc accorder des subventions pour l’amélioration de la production et pour accélérer le rythme
de recherche et développement dans le cadre de la promotion de l’innovation.

Pour l’hypothèse H2 relative à l’impact du contrôle de la corruption sur le niveau des


innovations réalisées. Nous avons obtenu une relation positive et légèrement concave entre le
contrôle de la corruption et la demande de brevets par les résidents. Par ailleurs, le contrôle de
la corruption est corrélé positivement et significativement avec l’activité de recherche et
développement suivant une relation linéaire croissante et monotone. Enfin, nous avons obtenu
les mêmes résultats pour la variable des exportations des hautes technologies où nous
identifions une relation positive et linéaire entre cette variable et le contrôle de la corruption
dans l’ensemble des pays du GEM durant la période 2001-2015. Contrairement aux issus de
Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009) qui ont justifié que la relation entre le contrôle de la corruption
et les innovations technologiques réalisées pouvaient suivre d’autres trajectoires non linéaires
sur la base de l’influence d’autre facteurs économiques, nos résultats sont en faveur d’une
relation positive et linéaire. Globalement, l’hypothèse H2 n’est pas acceptée pour notre étude
(à cause de la non-convexité de nos courbes qui est l’un des critères de cette hypothèse). Il en
résulte qu’un accroissement du contrôle des tentatives de la corruption contribue à
l’accroissement des investissements étrangers et encourage les investisseurs et les entrepreneurs
étrangers à créer de nouveaux projets et de nouvelles firmes.

L’hypothèse H3 est vérifiée pour l’ensemble de l’échantillon. Les niveaux d'activité de


brevets, de l'innovation et des exportations des hautes technologies dans l’ensemble de ces pays
sont plus grands avec un fort contrôle de la corruption lorsque les IDE sont de forte intensité.
Le résultat a été prouvé à travers le signe positif et significatif du carré du terme d’interaction
entre le contrôle de la corruption et les innovations réalisées. Ces résultats sont conformes avec
les issues de (Al-Awazzi, 2004). De même, un effet positif des IDE sur l’activité innovatrice ne se
réalise qu’avec un niveau élevé du contrôle de la corruption. Cependant, nos résultats ne sont
pas conformes aux issues de Anokhin, S., et Schulze, W. S. (2009), qui ont prouvé que les niveaux
d'activité des brevets réalisés et de l’intensité des activités innovatrices dans 60 pays du GEM
durant la période 1996-2002 ne sont grands que pour un faible niveau des IDE.

Pour notre étude, afin de promouvoir les activités des innovations et du développement
des technologies en respectant les normes et les standards et en améliorant la qualité des

144
Chapitre 2 : Corruption et Innovation et leurs Impacts sur la Croissance de l’Entrepreneuriat : Analyse Théorique et
Validation Empirique dans les Pays Développés et les Pays en Développement

institutions, il est nécessaire de bien contrôler les IDE. Dans le cadre de la promotion de la
compétitivité des entreprises, bénéficier d’une activité entrepreneuriale progressive et d’une
activité innovatrice plus efficace et renforcer l’application des règles pour diminuer le niveau
de la corruption dépendent en premier lieu de la qualité des IDE dans les pays.

En conclusion, nos issus sont conformes à la théorie et aux analyses antérieures. Les efforts
visant à favoriser l'entrepreneuriat et l'innovation dans une économie seront plus productifs s’ils
sont accompagnés par des réformes politiques visant à lutter contre la corruption.

L’accroissement de l’entrepreneuriat et des activités d’innovation peut aboutir à une


amélioration de la croissance économique et de la qualité de l’environnement. Si l’activité
entrepreneuriale est basée principalement sur des activités plus développées et sur des
technologies propres cela encouragera le développement de l’entrepreneuriat vert qui répond
aux exigences des individus en particulier et aux objectifs du développement durable en général.
Il est donc important d’analyser l’impact de l’entrepreneuriat sur la qualité de l’environnement
pour pouvoir fixer les branches d’activités capables de minimiser les dédommagements de
l’environnement. Cette idée fera l’objet de notre troisième chapitre.

145
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

CHAPITRE 3

Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de


l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en
Panel dans les Pays de l’OCDE

« L’utilisation des possibilités technologiques contemporaines permet une élévation du


produit par tête, grâce à la constitution de nouvelles industries et à l’élaboration des
nouvelles méthodes de production. »
Simon Kuznets, Aspects quantitatifs de la croissance économique des nations, BIRD, 1963

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Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Chapitre 3. L’impact de l’entrepreneuriat sur la qualité de


l’environnement et le rôle du développement des activités
entrepreneuriales innovatrices : analyse de Cointégration en
panel dans les pays de l’OCDE

I. Introduction

l’échelle mondiale, la dégradation de l'environnement est le problème central des

À périodes récentes. Tous les acteurs de l’environnement économique, politique et social


sont préoccupés par les niveaux croissants de la dégradation des sols, de l’érosion des
sols, de la déforestation, des toxines industrielles et de la pollution de l’air en général, (Volery,
T. (2002) ; McEwen, T. (2013)). Selon le Groupe international sur l'évolution du climat (2007) et les Nations
Unies (2005), le développement économique et l’accroissement des activités industrielles sont
les principales causes de la dégradation de l'environnement à travers le monde.

Selon Georgescu-Roegen, N. (1971) et Meadows, D. H., et al. (1972), l'activité économique nécessite
de grandes quantités d'énergie et de matériaux et génère une grande quantité de déchets
entraînant une dégradation continue de la qualité de l'environnement. Il est donc nécessaire de
procéder au développement des outils de production et de gestion des ressources. Selon Cohen,
B., et Winn, M. I. (2007), « les entreprises et les industries sont souvent considérées comme l’une des principaux
contributeurs de la détérioration de la composante environnementale ». Cette idée a été soutenue par
Volery, T. (2002) qui a expliqué que dans leurs décisions relatives à l’accroissement de l’activité
économique et à la réalisation des niveaux élevés de croissance, les pays n’ont pas tenu compte
de la protection de l’environnement. Il en résulte que les périodes d’expansion industrielle ont
abouti à des effets néfastes sur la qualité de l'environnement, (UNDP, U. (2004) ; Dean, T. J., et
McMullen, J. S. (2007) ; McEwen, T. (2013)).

Récemment, le développement des activités entrepreneuriales et le champ d’application


de l’ensemble de ces activités ont pris en considération le concept du développement durable
et son importance dans l’esprit de nouveaux entrepreneurs. De même, la prise en considération
de la composante environnementale et de sa protection par le développement de nouveaux
projets « propres » ont été parmi les priorités du thème de « l’entrepreneuriat vert ». Selon Brugmann,
J., et Prahalad, C. K. (2007), l’entrepreneuriat pourrait favoriser les actions et les activités

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Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

nécessaires pour mettre les économies à travers le monde sur le chemin de la voie d’un avenir
durable à travers la résolution des problèmes sociaux et environnementaux. Plusieurs auteurs
(comme Cohen, B., et Winn, M. I. (2007); Dean, T. J., et McMullen, J. S. (2007); York, J. G., et Venkataraman, S.
(2010)) soutiennent l’idée que les entrepreneurs peuvent contribuer à résoudre les problèmes
environnementaux en créant de nouveaux produits et services plus respectueux au
développement de l'environnement.

Pour tirer le meilleur des actions entrepreneuriales sur le plan quantitatif et qualitatif, il
faut bien exploiter les potentiels d’innovation et encourager les activités de R&D. Toutes ces
mesures pourraient développer les potentiels des entrepreneurs innovateurs à créer des solutions
commerciales et industrielles innovantes afin de relever les défis environnementaux, (Cohen, B.,
et Winn, M. I. (2007)).

Dans ce dernier chapitre, nous allons présenter une analyse théorique traitant la relation
entre l’entrepreneuriat et le développement durable et une validation empirique étudiant la
nature de cette relation. En analysant la littérature économique, certains travaux, qui ont été
menés dans le cadre de l’analyse de l’effet de l’entrepreneuriat sur la qualité de
l’environnement, se sont intéressés seulement aux estimations au niveau individuel de quelques
pays.

Notre apport dans ce travail est d’intégrer quelques variables de l’environnement


entrepreneurial afin de tester la relation entre l’entrepreneuriat et la qualité de l’environnement
sur un panel de pays ayant une capacité industrielle remarquable et de donner les implications
économiques nécessaires. L’objectif principal de ce troisième chapitre est de déterminer
l’impact de l’entrepreneuriat et de quelques déterminants de l’environnement institutionnel et
celui des affaires (innovation et évolution technologique) sur la qualité de l’environnement dans
un ensemble de 26 pays de l’OCDE durant la période 2001-2013.

Dans un premier lieu, nous développerons une analyse théorique suivant laquelle nous
traiterons la relation entre l’entrepreneuriat et le développement durable. Nous définirons les
concepts clé (l’entrepreneuriat et le développement durable). Puis, nous mettrons l’accent sur
les défaillances des marchés qui ont engendré l’apparition de nouveau « entrepreneurs durables »
et sur les caractéristiques des incitations des entrepreneurs et leurs orientations dans la gestion
efficace des ressources environnementales. Par la suite nous analyserons une revue de la
littérature théorique présentant les caractères spécifiques des entrepreneurs.

Dans un deuxième lieu, nous procéderons à une validation empirique de notre étude qui
s’effectuera sur la base d’une analyse de la relation de cointégration en panel puis une

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Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

estimation de l’impact des déterminants de l’environnement entrepreneurial sur la pollution de


l’air à travers la méthode des moindres carrés modifiés (FMOLS).

Section I. Définition des concepts clés de l’entrepreneuriat et du


développement durable

Le développement durable a connu son émergence durant les périodes récentes. Dans ce
cadre d’analyse, plusieurs travaux ont démontré la non-durabilité de la relation entre les
activités humaines et l’écosystème. De même, le développement de l’entrepreneuriat durable,
protégeant l’environnement et assurant sa soutenabilité, a connu son émergence durant la
période récente avec la dégradation continue de l’environnement et la progression du
phénomène du réchauffement planétaire provoqué par l’activité industrielle en premier lieu.

Il en résulte l’apparition d’un nouveau type d’entrepreneurs dont l’esprit est orienté vers
l’entrepreneuriat social et dont les activités sont créées principalement par des organismes à but
non lucratif. Cette idée reflète une autre caractéristique de l’entrepreneuriat disposé à apporter
son aide et son soutien aux différents composants de l’environnement.

Il s’agit donc de l’entrepreneuriat qui prend en considération la dimension « humanitaire »


dans le cadre de la mise en place des organismes ayant des activités créatives destinées au
développement propre. La littérature économique a traité plusieurs notions de l’entrepreneur.
Dans son travail Linnanen, L. (2005) a introduit le rôle de « l’entrepreneur environnemental ». La notion
de « l’entrepreneur écologique » a été mise en évidence dans l’étude de Marsden, T., et Smith, E. (2005).
La notion « d’écoproneur » a été illustrée dans les travaux de Pastakia, A. (1998) ; Isaak, R. (2002);
Schaltegger, S. (2002) et Dixon, S. E., et Clifford, A. (2007). Walley et Taylor, (2002) et Berchicci, L. (2005) qui
ont introduit la notion de « l’entrepreneur vert ». Une autre caractéristique des entrepreneurs a été
développée dans les travaux de Cohen, B., et Winn, M. I. (2007); Dean, T. J., et McMullen, J. S. (2007);
Katsikis, I., et Kyrgidou, L. (2008); Choi, D. Y., et Gray, E. R. (2008) Il est à noter que ces différentes
caractéristiques des entrepreneurs sont très rapprochées, elles s’articulent autour d’un seul
concept relatif au champ du développement durable.

L’ensemble de ces économistes a défini l’entrepreneur selon un angle précis tout en


respectant le thème du développement durable. L’analyse du comportement des entrepreneurs
dans le champ de développement durable a émergé vers les années 90. Nous exposons dans ce
qui suit quelques définitions développées dans quelques revues durant la période 1998 et 2008.
Depuis les années 2000, un ensemble de définitions de l’entrepreneur et de l’écoproneur est
apparu dans différentes disciplines. Dans le tableau (21) de l’annexe (5), nous exposons les

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Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

différentes définitions de l’entrepreneur dans le champ du développement durable. Les notions


utilisées durant la période des années 2000, sont liées aux personnes ayant des profits
spécifiques et des incitations vers la prise en considération de l’environnement. Ces individus
s’intéressent aux effets de leurs activités sur l’environnement et essayent de trouver la solution
idéale pour assurer une croissance verte, (Pastakia, A. (1998) ; Choi, D. Y., et Gray, E. R. (2008) et Bres,
L., et al. (2011)).

I. Concepts d’entrepreneur et d’écopreneur

Il s’est avéré que la notion d’ « entrepreneur en développement durable » est développée


récemment par rapport aux anciens concepts relatifs aux « entrepreneurs verts » ou d’ « écopreneur ».
Selon Bres, L., et al. (2011), ces deux notions sont similaires.

Plusieurs auteurs se sont intéressés vers les années 90 à discuter le concept de l’écopreneur.
La tendance des analyses de leurs travaux consacrés à ce sujet sont orientés de nouveau vers les
analyses portant sur les bonnes pratiques utilisées par ces individus, (Pastakia, A. (1998); Dixon, S.
E., et Clifford, A. (2007)). Les auteurs considèrent que les pratiques analysées des entrepreneurs
leurs permettent de savoir si leurs activités sont conformes à l’éthique professionnelle. De
même, les auteurs sont ainsi capables de détecter l’ensemble des outils utilisés pour atteindre
leurs objectifs et analyser leurs ampleurs, (Pastakia, A. (1998); Isaak, R. (2002); Schaltegger, S. (2002);
Dixon, S. E., et Clifford, A. (2007)).

Sur le plan normatif, c’est à travers ces analyses que les économistes peuvent connaitre les
importants entrepreneurs ayant joué un rôle fondamental dans la préservation de la qualité de
l’environnement et peuvent aussi connaitre ceux qui ont contribué par la suite à des
changements bénéfiques au niveau de la croissance des pays, (Pastakia, A. (1998); Isaak, R. (2002);
Schaltegger, S. (2002) ; Dixon, S. E., et Clifford, A. (2007)). Selon Dougherty, D., et Heller, T. (1994), cette
notion du rôle des entrepreneurs dans le développement durable a dominé le monde des affaires.
La notion relative à l’« entrepreneur en développement durable » a été mise en évidence et généralisée
dans la littérature pendant l’année 2007.

Certains auteurs se sont basés sur l’analyse Schumpetérienne relative à la création destructrice
pour mieux justifier l’apparition des entrepreneurs en développement durable « sustainable
developement entrepreneur ». Cette notion est apparu avec les travaux d’Albrecht, J. (2002); Pastakia,
A. (1998); Cohen, B., et Winn, M. I. (2007) ; Dean, T. J., et McMullen, J. S. (2007) tout en mettant l’accent sur
quelques explications économiques pour mieux comprendre l’émergence de ce type
d’entrepreneurs.

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Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Cependant, les travaux de Pastakia, A. (1998) ; Schaltegger, S. (2002); Dixon, S. E., et Clifford, A.
(2007) ; Isaak, R. (2016) ont développé la notion d’écopreneur. Selon les adeptes du concept des
entrepreneurs en développement durable, ces derniers sont apparus en raison des échecs liés
aux marchés pour résoudre certains problèmes tout en profitant de ces défaillances dans un
cadre de protection de l’environnement. Cette idée a été justifiée par l’analyse de Schumpeter.

Selon Bres, L., et al. (2011), dans tous les domaines de l’activité économique, de nouvelles
demandes apparaissent sur le marché et de nouveaux entrepreneurs essayent de répondre aux
besoins et aux exigences de l’environnement en se focalisant sur des segments de marché plus
particuliers. Si un marché est en défaillance, cela permet aux entrepreneurs en développement
durable de profiter des opportunités existantes et de gérer les ressources environnementales
efficacement pour protéger l’environnement. Cette idée a été soutenue par les travaux de Dean,
T. J., et McMullen, J. S. (2007) ; Cohen, B., et Winn, M. I. (2007). Le champ de l’entrepreneuriat dans le
cadre du développement durable, nous amène à connaitre les incitations des entrepreneurs, leurs
désirs et leurs préférences.

Selon Katiskis et Kyrgidous, (2007), c’est la défaillance des marchés qui justifie la présence
de ce type d’entrepreneurs ayant une volonté extrême à résoudre ces problèmes. Cette idée est
justifiée par la variété des intuitions des entrepreneurs. En effet, certains entrepreneurs estiment
que la création des entreprises pourra jouer un rôle extrême dans le développement durable si
ces entrepreneurs sont engagés incités à lutter contre la dégradation de l’environnement. Dans
ce cas, la création d’une entreprise constitue un avantage social et environnemental particulier.
Outre, d’autres entrepreneurs possèdent une autre vision relative à la nécessité du respect des
normes environnementales. Ils créent donc une nouvelle firme ou transforment une firme déjà
existante dans le but d’appliquer les normes et les lois en faveur de l’environnement. Par
ailleurs, nous trouvons aussi des entrepreneurs qui sont orientés vers des activités qui régissent
dans le cadre du développement durable. Ces entrepreneurs ne sont pas engagés dans des
activités écologiques mais leurs orientations sont destinées aux activités du développement
durable. Selon eux, cette branche d’activité constitue une opportunité d’affaire gagnante sur le
plan écologique et financier même pour les générations futures.

Cette distinction des intuitions et des incitations des entrepreneurs nous permet de dégager
la différence entre l’écopreneur et l’entrepreneur en développement durable. Dans le tableau
(11) présenté ci-dessous, nous exposons cette distinction.

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Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Tableau 11 : Éléments de distinction entre l’écopreneur et l’entrepreneur en développement


durable

Sujets abordés Ecopreneur Entrepreneur en


développement durable

Discipline scientifique (branche Éthique (moral) / Gestion Économie


du savoir)

Base d’analyse Brundtland Schumpeter

Origine de l’apparition Une motivation personnelle Défaillances du marché

Il s’agit d’une personne qui Macro-analyses (analyse des


joue un rôle important et évolutions dans la société, dans
considéré comme un « héros » l’environnement).
ou une personne « idéal » que
Caractéristique de
tous les membres de la société
l’entrepreneur
doivent suivre, (Isaak, R. (2016),
Bres, L., et al. (2011)).

Il s’agit des individus qui


optent pour des activités
d’innovation dans le marché,
« agents innovateurs », Dean, T. J., et
McMullen, J. S. (2007), Bres, L., et al,
(2011)).

Il s’agit des entrepreneurs qui Ces entrepreneurs sont


transforment et améliorent le caractérisés par leur réactivité
système environnemental. où selon Argyris, C. (1993) nous
Selon Argyris, C. (2000), cet effet définissons la notion de
L’impact résultant sur la société
est défini par la notion de « Simple-loop ». Ils sont capables
« Double-loop ». de s’adapter aux changements
et aux évolutions des marchés
« proactifs ». Selon la conception
Schumpétérienne, ils cherchent
toujours à inventer de
nouveaux produits et procédés.

Source : Bres, L., et al. (2011).

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Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

II. Les différentes perspectives de l’analyse du champ du développement durable

Il était nécessaire selon Cohen, B., et Winn, M. I. (2007) de promouvoir et d’appliquer le champ
de l’entrepreneuriat de développement durable pour combler les lacunes des défaillances des
marchés. Malgré les dédommagements environnementaux générés par ces imperfections des
marchés, ces derniers ont constitué un point de départ pour l’apparition d’un ensemble
d’inventions et d’innovations technologiques, techniques et même organisationnelles. Collis, D.
J., et Montgomery, C. (2005) ont défini les actions de base de l’entrepreneuriat en développement
durable. Il s’agit d’une discipline ayant pour objet d’élaborer et d’analyser un modèle de
l’entrepreneuriat qui constitue un avantage absolu pour la société et pour l’environnement. Il
s’agit d’un modèle entrepreneurial capable de trouver des solutions à l’échelle régionale et
nationale en contrepartie d’un revenu générée pour l’entrepreneur. De même, l’activité
entrepreneuriale devrait dégager des revenus supplémentaires pour les entrepreneurs. Ces
revenus seront donc dégagés entre la période relative à la diffusion du procédé innové et le
moment où d’autres entreprises utilisent les caractéristiques de cette innovation pour l’imiter,
(Bres, L., et al. (2011)).

Cohen, B., et Winn, M. I. (2007) ont donc distingué deux importantes voies de recherche qui
découlent de ces analyses. Nous distinguons donc le premier axe qui se focalise sur la relation
existante entre les défaillances des marchés et l’ensemble des opportunités que les entrepreneurs
peuvent tirer en faveur de la préservation de la composante environnementale. Un deuxième
axe d’analyse est relatif à l’émergence du champ de l’entrepreneuriat durable qui est considéré
selon plusieurs auteurs comme un champ académique et qui nécessite encore une large
construction, (Katsikis, I. N., et Kyrgidou, L. P. (2007); Choi, D. Y., et Gray, E. R. (2008)). Ce qui
différencie ce dernier champ de celui de l’entrepreneuriat est la façon de concevoir
l’environnement et de le considérer comme une priorité primordiale. Le champ de
l’entrepreneuriat en développement durable intègre aussi la prise en considération des objectifs
sociaux.

Selon Dean, T. J., et McMullen, J. S. (2007), si nous analysons la position de l’entrepreneuriat du


développement durable dans les disciplines de l’économie, nous constatons qu’elle intègre des
concepts de « l’économie du bien-être » et des concepts de l’analyse classique de l’activité
entrepreneuriale. Deux idées différentes qui en découlent : d’une part ces auteurs considèrent
que les problèmes sociaux et environnementaux sont dûs à l’imperfection des marchés. Cette
idée est inspirée de l’économie du bien-être cherchant à améliorer la situation de l’individu. Ces
défaillances constituent donc des entraves pour la réalisation des objectifs du développement

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Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

durable. Les défaillances des marchés sont considérées comme des circonstances favorables
pour fonder des projets d’affaires. Il en résulte alors que le domaine spécifique de
l’entrepreneuriat de développement durable s’intéresse surtout à la manière dont les
entrepreneurs exploitent ces opportunités en faveur de la protection de l’environnement. Dans
ce même contexte d’analyse, certains auteurs considèrent que l’entrepreneuriat destiné à la
gestion efficace de l’environnement est une grande sous-branche de l’entrepreneuriat de
développement durable. Cette dernière intègre donc la dimension de « l’entrepreneuriat » et la
dimension de « l’économie de l’environnement », (Bres, L., et al. (2011)).

Section II. La relation entre les défaillances des marchés et


l’entrepreneuriat durable et les caractéristiques des nouveaux
entrepreneurs durables

I. Les facteurs de l’entrepreneuriat en développement durable

L’entrepreneuriat en développement durable a émergé en raison de plusieurs facteurs.


Dean, T. J., et McMullen, J. S. (2007) a justifié une telle émergence par l’amplification des
endommagements de l’environnement. L’auteur a justifié que la persistance de ces problèmes
a conduit à l’orientation des activités vers la préservation de l’environnement et la création des
activités protectrices sur la longue durée. Rose, N. (1990), a mis l’accent sur l’importance de la
variété des opportunités saisies. Ces dernières ont constitué une base solide dans la création de
plusieurs projets.

Clifton, N. (2008) a souligné l’idée de l’image que l’entreprise voudrait donner à la société.
La volonté de l’entreprise à améliorer son image et à valoriser son poids sur le marché est à
l’origine de l’apparition des pratiques et des activités prenant en considération le concept du
développement durable. Un autre facteur a été mentionné par Dale, A., et Newman, L. (2008) ;
Doherty, N. A. (1997) qui concerne l’augmentation rapide des prix des produits bruts susceptibles
à la production des énergies renouvelables.

De même, les matières premières et les outils nécessaires pour favoriser les économies
d’énergie ont connu une hausse rapide de leur prix ce qui a attiré plusieurs entrepreneurs à
investir dans ce champ d’activité. Pendant la dernière décennie, l’environnement économique
a connu l’apparition de plusieurs secteurs et d’une multitude d’activités où plusieurs
entrepreneurs sont orientés vers l’investissement dans les activités du développement durables.
Cette idée a été traitée au niveau des études de Dean, T. J., et McMullen, J. S. (2007) ; Broad, (1991).

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Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Selon Merritt, M. (2001) et Todd, W. (2007) l’investissement dans les énergies renouvelables a
connu son ampleur durant la période récente, (Bres, L., et al. (2011)).

II. Les différentes catégories des déterminants du développement durable

Dans le tableau (12) ci-dessous, nous exposons l’ensemble des facteurs qui sont à l’origine
de l’émergence et du développement des activités entrepreneuriales dans le cadre du
développement durable.

Tableau 12 : Les facteurs à l’origine de l’émergence et du développement des activités


entrepreneuriales dans le cadre du développement durable (DD)

Influence du
Partisans (auteurs-année facteur sur le
de l’étude) Déterminants plan :

Doherty 1997 La nouvelle tendance du recours aux énergies International/


Fiona 2006 renouvelables et aux techniques pour économiser Global
Todd 2007 l’énergie suite à l’augmentation importante du prix
Dale 2008 du pétrole.

Broad 1991 Les fonds énormes destinés à des investissements International/


Kahlenberg 1992 dans l’environnement ont encouragé la Global
Merritt 2001 consolidation de l’entrepreneuriat du
Seabrook 2004 développement durable.
Dean 2007
Gangemi 2008

Dean 2007 L’amplification des dédommagements de International


l’environnement et la dégradation (Mondial)/Global
environnementale continue.
Influence du
Partisans (auteurs-année facteur sur le
de l’étude) Déterminants plan :

Rose 1990 Plusieurs opportunités ont été saisies par la International


création de plusieurs projets d’affaires en raison de (Mondial)/Global
la « Crise environnementale ».

Bonnet et al. 2006 La prise en considération de la composante National/Local


Tracey et Philippis 2007 environnementale et son intégration dans l’esprit
de la société et dans la culture des comportements
à travers l’éducation.

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Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Isaak, R. 2002 Les autorités publiques sont incitées par National/Local


l’encouragement de la promotion des projets
d’affaires à travers l’allégement des contraintes
fiscales et l’encouragement des entrepreneurs à la
création des activités en faveur de
l’environnement à travers les compagnes
d’opinion.

Clifton 2008 Les entreprises sont incitées à améliorer leurs de l’entreprise


images et à accroitre leurs parts de marché à
travers la promotion d’une bonne image.

Schaper 2005 Promouvoir des activités et des produits propres de l’entreprise


pour bénéficier de la bonne image et pour
l’enraciner dans l’esprit des membres de la société.

Hendrickson Tuttle 1997 Analyse des caractéristiques des marchés (en Marché, régional,
respectant les valeurs éthiques et en assurant une local…
conformité entre ce qui est demandé et ce qui est
offert).
Source : Bres, L., et al. (2011)).

Les différents facteurs relatifs à l’émergence de l’entrepreneuriat en développement


durable peuvent être classifiés selon trois catégories. Certains déterminants sont liés aux
« valeurs ». D’autres déterminants sont liés au « marché ». Le reste des facteurs est associé à la
« conformité ». Cette classification a été proposée par Uhlaner Hendrickson, L., et Tuttle, D. B. (1997).

En effet, les actions des entrepreneurs sont fondées sur des règles de la morale et des
bonnes mœurs qui se regroupent dans la catégorie des « valeurs ». C’est à travers la prise en
considération de l’ensemble de ces valeurs, l’entrepreneur cherche à fonder une entreprise dont
les pratiques sont destinées à des activités dont les objectifs principaux sont liés à l’ensemble
des opportunités qui s’articulent autour des activités ayant pour rôle de répondre aux objectifs
du développement durable. Enfin, nous parlons du concept de la « conformité » dans le sens où
les entrepreneurs devraient respecter les normes et les standards imposés par les autorités et les
institutions publiques. Ces pressions amènent à la création des activités conformes aux normes,
capables d’améliorer le bien-être social et de protéger de l’environnement.

Nous essayons par la suite de traiter les caractéristiques des entrepreneurs durables.

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Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

III. Les caractéristiques spécifiques des nouveaux entrepreneurs

Pour mieux identifier les caractéristiques des nouveaux entrepreneurs, nous procédons à
examiner deux types d’approches. Ces approches se fondent essentiellement sur des études de
cas individuelles effectuées par des entrepreneurs.

1. L’approche des « intra-cas »

En analysant les travaux sur la base de quelques études de cas, certains auteurs ont tiré
quelques caractéristiques d’entrepreneurs. Ils sont caractérisés par leur complexité et leur
caractère « fascinant ». Selon Choi, D. Y., et Gray, E. R. (2008), certains entrepreneurs sont qualifiés
par un haut degré d’éthique professionnelle et par leur respect des normes et des standards.
Dans l’analyse de ces comportements, Taylor, D. W., et Walley, E. E. (2004) ; Walley, E. E., et Taylor, D.
W. (2002) ; Linnanen, L. (2005) et Schaper, M. T., et al. (2005) ont mis l’accent sur deux concepts clés
d’entrepreneurs. Certains entrepreneurs ont des comportements « pragmatiques » et d’autres sont
caractérisés par leur capacité de construire une vision éclaircie, il s’agit du concept de
« l’idéalisme ». Entre ces deux traits spécifiques, nous remarquons deux tendances qui ne
représentent pas de compatibilité mais qui encouragent l’entrepreneuriat.

Il en résulte de ce fait l’apparition des entreprises « gagnant – gagnant – gagnant » capables de


générer des bénéfices supplémentaires tout en respectant les normes environnementales, en
maximisant le bien-être général et en améliorant la situation sociale et économique, (Bres, L., et
al. (2011) ; Raufflet, E., et al. (2016)). Schaper, M. T., et al. (2005) a considéré ces entrepreneurs comme
des « héros » en raison des nobles valeurs qu’ils possèdent et grâce à leurs actions en faveur de
l’amélioration de la société indépendamment de leurs incitations réelles et de leurs motivations
(Schaper, M. T., et al. (2005)). Notons que le nombre d’entrepreneurs pour le développement durable
a été multiplié durant la dernière décennie, (Dougherty, D., et Heller, T. (1994) ; Waddock, S. (2008) ;
Bres, L., et al. (2011)).

2. L’approche basée sur les typologies des entrepreneurs

L’ensemble de recherches effectuées dans le cadre d’un regroupement méthodique et


hiérarchique au niveau de la classification des typologies des entrepreneurs, s’articule autour
de la notion d’ « opportunisme » et d’ « idéalisme ». Ces recherches « taxonomiques » nous proposent
d’identifier plusieurs types d’entrepreneurs durables, (Linnanen, L. (2005) ; Schaper, M. T., et al.
(2005) ; Walley et Taylor, (2002) ; Bres, L., et al. (2011)). Selon les adeptes qui ont réclamé la formation
d’une nouvelle branche d’activité relative à l’entrepreneuriat et au développement durable

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Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

depuis l’année 2007, un entrepreneur en développement durable est celui qui exploite d’une
manière efficace toutes défaillances existantes sur le marché et prend part à les réduire. Dans
ce cadre, une typologie des entrepreneurs durable a été suggérée sur la base de la notion des
défaillances des marchés, par Dean, T. J., et McMullen, J. S. (2007). D’autant plus, sur le plan politique
suivant lequel s’articule l’idée de la mise en œuvre d’un ensemble de règles et de lois soutenant
le développement durable, Gerlach, A. (2006) a mis l’accent sur une typologie de l’entrepreneuriat
et du développement durable. Cette typologie est en relation avec l’ensemble des normes
favorisant et renforçant le développement durable. Ces promoteurs se caractérisent par leurs
compétences et leurs connaissances acquises dans des domaines particuliers. Sur la base de
leurs domaines de compétences, les promoteurs du développement durable pourraient intervenir
dans l’enchaînement d’actions planifiées et destinées spécialement à définir les règles et les
normes nécessaires pour promouvoir le développement durable. « À chacune des étapes de ce
processus, un type particulier d’entrepreneur en développement durable intervient de manière privilégiée,
(Gerlach, A. (2006)) », (Bres, L., et al. (2011)). Dans le tableau (22) de l’annexe (6), en se basant sur le
travail de (Bres, L., et al. (2011)), nous exposons les différentes typologies des entrepreneurs en
développement durable.

Section III. La relation entre l’entrepreneuriat et la dégradation de


l’environnement : analyse de la revue de la littérature

I. L’entrepreneuriat et la Courbe Environnementale de Kuznets (CEK)

L'hypothèse de la courbe environnementale de Kuznets postule une relation en « U »


inversé entre les différents polluants engendrés par l’activité économique et humaine et le
niveau de revenu par habitant (PIB où croissance économique en général). Dans ce sens, la
pression environnementale augmente jusqu'à ce qu’elle atteigne un certain niveau maximal à
mesure que le revenu augmente et au-delà de ce niveau, la dégradation de l’environnement
diminue, (Riti, J. S., et al. (2015)). La CEK révèle en fait comment une mesure techniquement
spécifiée et appliquée suivant laquelle la qualité de l'environnement change et s’améliore à
mesure que les fortunes d'un pays augmentent (figure (23)).

Une littérature importante sur la CEK s'est développée au cours de la période récente. Un
seul point commun à toutes ces études est relatif à l'affirmation selon laquelle la qualité de
l'environnement se détériore aux premières phases du développement ou de la croissance
économique et s'améliore par la suite au niveau des phases ultérieures de développement. En
d'autre terme, la pression environnementale augmente plus rapidement que le revenu jusqu’à
l’atteinte d’un stade optimal du développement et se ralentit par rapport à la croissance continue

158
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

de revenu. Cette hypothèse stipule une relation en « U » inversé entre la dégradation de


l'environnement et le revenu par habitant, de sorte que la croissance réduit l'impact
environnemental de l'activité économique. (Panayotou, T. (1993) ; Riti, J. S., et al. (2015))

Figure 23 : Différentes phases de développement et dégradation environnementale

Source: Theodore, P. (2003). Economic growth and the environment. Economic Survey of Europe, (2).

Le concept de la CEK est apparu au début des années 90 dans le cadre de l’étude de
Grossman, G. M., et Krueger, A. B. (1991). Si l'hypothèse de la CEK était vraie, et ne constitue pas une
menace pour l'environnement, comme ce qui a été prétendu par un ensemble de scientifiques
(comme Meadows, D. H., et al. (1972)), la croissance économique constitue une éventuelle
amélioration de l'environnement (Arrow, K. J., et al. (2012)). Ce changement de mentalité était
présenté dans l'idée émergente du développement économique durable promulguée dans le
cadre du rapport de Brandtland de l’Organisation des Nations-Unis rédigé en 1987 par la Commission
Mondiale sur l'Environnement et sur le Développement suivant une publication intitulée « Notre Avenir à
Tous ». La possibilité de parvenir à la durabilité en amplifiant l'activité économique était une
perspective attrayante pour toutes les économies à travers le monde, (Rees, W. E. (1990) ; Riti, J. S.,
et al. (2015)).

La CEK est un phénomène qui a été étudié empiriquement dans plusieurs travaux
empiriques [43].

En particulier, Riti, J. S., et al. (2015) ont mentionné que peu d’études ont accordé une attention
particulière aux propriétés statistiques des données utilisées, telles que la dépendance en série
ou les tendances stochastiques des séries chronologiques. De même, Riti, J. S., et al. (2015) ont

43Suri, V., et Chapman, D. (1998) ; List, J. A., et Gallet, C. A. (1999); Panayotou, T. (2000) ; Khanna, N., et Plassmann,
F. (2004); Dinda, S. (2005); Richmond, A. K., et Kaufmann, R. K. (2006); Verbeke, T., et De Clercq, M. (2006) ; Culas, R.
J. (2007), (…))

159
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

souligné l’idée de la non prise en compte des questions d’adéquation du modèle telles que le
problème des variables omises. La plupart des études ont supposé que, si les coefficients des
régressions sont significatifs et ont les signes attendus, dans ce cas la relation en « U » inversé
de la CEK existe, (Riti, J. S., et al. (2015)).

II. Présentation de l’approche du système sociotechnique

Les systèmes technologiques contiennent des composantes complexes, idée soutenue par.
Parmi les composants des systèmes technologiques, nous retrouvons des « artefacts » (il s’agit d’un
effet artificiel indésirable des produits subis des transformations par l’activité humaine) tels que le turbo, les
générateurs, le transfert et la transmission dans les systèmes de lumière et d'électricité. Les
systèmes technologiques incluent également l'organisation, comme les entreprises
manufacturières, les sociétés de services publics et les banques d'investissement, et ils intègrent
des éléments généralement étiquetés comme des livres scientifiques, des articles et des
programmes d'enseignement et de recherche universitaires, (Riti, J. S., et al. (2015)).

La théorie du système sociotechnique soutient l’idée que l'objectif économique ne devrait


pas seulement être réévalué par la mesure du PIB comme indicateur de la performance
économique et du progrès social. Au contraire, la vitalité environnementale devrait également
être incluse comme variable dans la mesure du PIB, (Stiglitz, J. E., et al. (2009) ; Riti, J. S., et al. (2015)).

III. La persistance de l’approche du système socio-écologique

Selon Folke, C. (2006) « le concept de résilience des systèmes socio-écologiques intègre l'idée de
l'adaptation, l'apprentissage et l’auto-organisation en plus de la capacité générale de persister contre la
perturbation, (Folke, C. (2006)) », Riti, J. S., et al. (2015)). C’est à travers la recherche effectuée par
Holling, C. S. (1973) que le terme de la « résilience » est apparu dans les 70. Holling, C. S. (1973), a
défini la « résilience de l’environnement » comme « une mesure de la persistance des systèmes et de leur
capacité à absorber les changements et les perturbations de l’environnement », (Riti, J. S., et al. (2015)).

L’approche de résilience du système socio-écologique à la durabilité environnementale


est un concept qui tient compte des systèmes de l'homme et de la nature. Dans cette approche,
trois aspects sont essentiels: la résilience, l’adaptabilité et la transformation, (Pisano, U. (2012) ;
Riti, J. S., et al. (2015)).

160
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

1. La résilience

La résilience d'un système peut être mesurée par sa capacité, à partir de son seuil à un point
de rupture entre deux régimes d'un système, de résister, d’absorber la perturbation et de rétablir
son fonctionnement après un choc ou un changement inattendu, Riti, J. S., et al. (2015)). Pisano, U.
(2012) a affirmé pour qu’un système au seuil de l’environnement puisse maintenir un niveau de
stabilité bien déterminé, il ne faut pas qu’il dépasse les points de choc ou de rupture pour éviter
tout changement éventuel du régime adapté, (Pisano, U. (2012) ; Riti, J. S., et al. (2015)).

2. L’adaptabilité

Ainsi, les ressources environnementales peuvent être maintenues par leur adaptabilité dans
l'écosystème, c’est-à-dire leur aptitude à changer, à évoluer et à être flexible, (Riti, J. S., et al.
(2015)).

3. La transformation

Une troisième caractéristique de cette approche est relative à la « transformation ». La


transformation est donc définie selon Pisano, U. (2012) comme « la capacité de créer un système
fondamentalement nouveau lorsque des conditions écologiques, économiques ou sociales (en intégrant les
conditions politiques) rendent le système existant insoutenable », (Pisano, U. (2012) ; Riti, J. S., et al. (2015)).
Le concept de la transformation développé dans le cadre de la durabilité de l’environnement est
de savoir si les ressources sont renouvelables ou non. C’est Holling, C. S. (2001), qui a mis de
même l'accent sur cette approche de la transformation, en soutenant l’idée que « l'ère de la gestion
des écosystèmes grâce à une augmentation progressive de l'efficacité est terminée. Nous sommes maintenant dans
une ère de transformation, où la gestion des écosystèmes doit construire et maintenir la résilience écologique
ainsi que la flexibilité sociale nécessaire pour y faire face, pour innover et pour adopter une résolution »,
(Holling, C. S. (2001)). (Riti, J. S., et al. (2015))

IV. Analyse de la revue de la littérature empirique

Durant la dernière décennie, nous observons une attention particulière dans plusieurs
travaux sur le concept du rôle des entreprises dans la durabilité en général. Nous citons par
exemple les travaux de Bansal, P., et Roth, K. (2000) ; Hart, M. M., et al. (1995) ; Porter, M. E., et Van der
Linde, C. (1995) ; Dean, T. J., et McMullen, J. S. (2007) ; Meyer, M. R., et al. (2000). Plusieurs travaux comme
ceux d’Anderson, T. L., et Huggins, L. E. (2008) ; Cohen, B., et Winn, M. I. (2007) ; Dean, T. J., et McMullen, J. S.
(2007) et Meek, W. R., (2009) ont mis l’accent sur l'entrepreneuriat environnemental.

161
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Dans leur analyse, Dean, T. J., et McMullen, J. S. (2007) ont effectué une synthèse des théories
de l'entrepreneuriat, de l'environnement et de l'économie du bien-être. Leur synthèse s’est
effectuée dans le but de développer une conception de l'entrepreneuriat environnemental
comme un sous-ensemble du concept plus large de l'entrepreneuriat durable et de décrire les
moyens nécessaires pour que l'action entrepreneuriale puisse résoudre les défis
environnementaux et surmonter les obstacles qui constituent les entraves pour le
fonctionnement efficace du marché des ressources environnementales, (Dean, T. J., et McMullen, J.
S. (2007); Riti, J. S., et al. (2015)).

Dans leur analyse, Dean, T. J., et McMullen, J. S. (2007) ont soutenu que les défaillances du
marché 44 représentent des opportunités pour les entrepreneurs et stimulent la rentabilité tout en
réduisant les comportements économiques engendrant la dégradation de l'environnement. Dans
ce même cadre d’analyse des défaillances de marché, Cohen, B., et Winn, M. I. (2007) ont mis
l’accent dans leur travail sur d’autres types de défaillances de marché. Cohen, B., et Winn, M. I.
(2007) ont traité les échecs du marché relatifs à « l'inefficacité des entreprises, les externalités dans
l’environnement économique, les mécanismes de prix et l'imperfection de l'information diffusée », (Cohen, B., et
Winn, M. I. (2007) ; Riti, J. S., et al. (2015)). Une autre idée a été développée dans le travail de Cohen,
B., et Winn, M. I. (2007) relative à l’étude des effets des activités humaines (dans le cadre de
l’activité de production, de l’activité économique et d’autres activités) sur l’écosystème. (Riti, J.
S., et al. (2015))

Si nous analysons les deux travaux mentionnés ci-dessous relatifs aux défaillances des
marchés, le contexte de l’entrepreneuriat environnemental a été analysé dans un cadre
théorique. Ces travaux ont montré théoriquement quelques solutions appropriées comme des
propositions à la résolution des problèmes de la dégradation de l'environnement. Ces travaux
ne montrent aucun examen dans le cadre d’une étendue géographique. Les analyses de ces
travaux sont développées suivant des analyses de l'économie ou du système mondial et aucun
lien direct avec une région particulière n’a été identifié, (Riti, J. S., et al. (2015).

Pour combler les lacunes du manque d’études, une analyse empirique menée par Riti, J. S.,
et al. (2015) suivant laquelle les auteurs ont analysé la CEK pour le cas de l’économie nigérienne
suivant une analyse de cointégration et une estimation avec la méthode des moindres carrés
modifiés.

44 Nous citons par exemple, les biens publics, les externalités négatives, le pouvoir monopolistique de certaines entreprises,
l’intervention gouvernementale inadéquate dans certains secteurs et les systèmes d’informations imparfaites à cause de la
non transparence de l’information dans l’environnement économique.

162
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Les auteurs se sont basés sur des séries chronologiques de données annuelles durant la
période 2000-2012. Riti, J. S., et al. (2015) ont identifié l’existence d’une relation à long terme entre
l'entreprenariat et les émissions carboniques par habitant comme mesure de la durabilité
environnementale. De plus, les résultats prouvent encore l'existence de la courbe
environnementale de Kuznets ayant la forme de « U » inversé. Par ailleurs, pour l’économie
nigérienne, il existe une relation positive et significative entre le pourcentage du secteur des
services et les émissions de CO2 par tête. Les auteurs ont expliqué que cela est dû à
l'alimentation électrique irrégulière dans l'économie nigérienne qui rend les entreprises de
services dépendantes des générateurs autonomes qui font usage de combustibles fossiles et
émettent une grande quantité de CO2.

Cette étude a été effectuée au niveau individuel. Pour combler les lacunes du manque des
investigations empiriques étudiant la relation entre l’entrepreneuriat et la qualité de
l’environnement, nous procédons dans la section suivante à une étude intégrant des variables
de l’environnement des affaires, de l’environnement économique et de l’environnement
institutionnel dans l’ensemble des pays de l’OCDE durant la période 2001-2013.

Section IV. Étude de l’impact de l’entrepreneuriat sur la qualité de


l’environnement : analyse de cointégration sur des données de panel

I. Tests de racine unitaire en panel : illustration de la méthodologie d’estimation

Les travaux suivant des études d’investigations empiriques basées sur les tests de racine
unitaire ont attiré l’attention de plusieurs chercheurs. Selon Abuaf, N., et Jorion, P. (1990), l’ajout
des informations transversales (cross-sectional information) augmente la chance pour avoir des
résultats des tests de racine unitaire plus robustes. Dans ce cadre, ces tests deviennent plus
puissants et significatifs. Le travail de Levin, A., et Lin, C. F. (1993) republié finalement dans la
version de l’année 2002 par Levin, A., et al. (2002) a mentionné que l’auteur a proposé une étude
en panel capable de restreindre les paramètres (αi) en les rendant identiques entre les différents
pays en employant un test de Dickey Fuller Augmenté (Augmented Dickey Fuller). Le modèle pour les
tests de racine unitaire s’écrit comme suit :

k 1
X it  it   it X it 1    j X it  j  eit 1.3
j 1

Avec, « X » est la variable dépendante, t= 1,….T, représente la période de temps et i = 1,


….P, représente l’ensemble des pays dans le panel. Dans son travail Levine L., (1993), l’hypothèse

163
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

nulle relative à l’absence de racine unitaire a été testée pour αi=α=0 pour l’ensemble des pays
contre l’hypothèse alternative relative à la présence de racine unitaire pour α1=α2=……α<0
pour l’ensemble des pays du panel.

Dans son travail Lee, C. C. (2005) a mis l’accent sur un inconvénient pour ce test concernant
le paramètre (α) qui est identique pour tous les pays du panel au niveau des deux hypothèses du
test de la stationnarité. Dans ce cadre d’analyse, en analysant les travaux antérieurs, une autre
approche a été développée par Im, K. S., et al. (1997) pour résoudre le problème de la restriction du
paramètre (αi) qui est semblable pour tous les pays. En effet, Im, K. S., et al. (1997), a essayé de
défendre l’hypothèse nulle des coefficients autorégressifs de premier ordre effectuée au niveau
du test de Levin L, (1993) pour les varier entre les pays du panel au niveau de l’hypothèse
alternative. L’auteur dans ce cas, a essayé de tester l’hypothèse de l’absence de racine unitaire
(hypothèse nulle) pour αi=0 pour l’ensemble des pays du panel contre un test de l’hypothèse
alternative (présence de racine unitaire) (αi<0) pour l’ensemble des pays (i) constituant le panel.

Le test d’Im, K. S., et al. (1997) s’est appuyé sur l’approche de la « moyenne ». En d’autre terme,
il s’agit de l’application de « l’approche de la moyenne des groupes de pays », (« mean-group approach »).
Une telle approche s’est basée sur la moyenne de l’ensemble des statistiques (t αi) (il s’agit des
t statistiques) pour exécuter la statistique̅̅̅
𝑀.

̅ est exprimée comme suit :


La statistique 𝑀

M

P . t  Moy t    2.3

V t

Notons bien que :

t 1  P  . P
t
i 1  i
 3.3

Dans l’équation (2.3), nous définissons le terme 𝑀𝑜𝑦(𝑡̅) par la moyenne des statistiques t αi.

Le terme 𝑉(𝑡̅) désigne la variance des statistiques t αi. L’ensemble de ces « t » statistiques
notés « tαi » sont élaborés par « simulation » et sont présentés (tabulés) dans le travail d’Im, K. S.,
et al. (1997).

164
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

̅ est convergente vers la loi normale standard. Im, K. S., et al. (1997) se sont
La statistique 𝑀
appuyés sur les résultats de la méthode de Monte Carlo [45] pour démontrer et justifier que leurs
tests correspondants possèdent des propriétés, d’échantillon, plus favorables et respectables par
rapport aux tests effectués par Levine L., (1993). Cependant, une autre vision a été présentée par
Hadri, K. (2000) qui a affirmé que l’obtention d’un test plus solide exige que l’hypothèse nulle
soit inversée pour qu’elle soit une hypothèse alternative de stationnarité. Hadri, K. (2000) a
illustré la statistique du Multiplicateur de la Grange dans l’équation (4.3) la suivante :

 1 T 2 
1 P  T2  
^
. Eit t ^
LM  .  t 1 , avec, Eit .  ij  4.3
P i 1  ^


j 1
 2 
  

Selon Lee, C. C. (2005), l’estimation par Newey, W. K., et West, K. D. (1987) de la variance de
̂
long-terme des termes de perturbation dans le modèle justifie le paramètre 𝜎 2
𝜀.

Dans notre étude, comme nous avons mentionné auparavant, nous employons plusieurs
tests de racine unitaire en panel pour exploiter la puissance de la dimension individuelle des
données. Plus précisément, nous utilisons de plus les tests proposés par Levin, A., et al, (2002) (LL).
Ce test suppose qu’il existe un processus de racine unitaire commun pour tout le panel dans la
mesure où le coefficient αi de l’équation (1.3) est identique à travers les coupes transversales.
Comme celui de Dickey–Fuller–Augmenté, le test de L.L se base sur une hypothèse nulle H0 relative
à la non stationnarité des variables (existence de racine unitaire).

Levin, A., et al, (2002) ont pris en compte les tests de racine unitaire en panel relatifs aux
versions des tests de Dickey–Fuller–Augmenté effectués avec et sans la tendance. Ces différents
tests restreignent les paramètres αi pour qu’ils soient identiques à travers les différentes sections
transversales. Notons bien que les tests d’ADF permettent aux termes de la différence première
d’avoir un nombre de retards variés entre les pays du panel, (OdeyemiGbenga A, (2014)) [46].

45 Selon Schmidheiny, K. (2016), le terme « Monte Carlo » se réfère à des procédures dans lesquelles les quantités d'intérêt
sont approchées en générant de nombreuses réalisations aléatoires d'un processus stochastique et en les moyennant d'une
certaine manière. « Une expérience de Monte Carlo implique les étapes suivantes: (1) supposer des valeurs pour les parties
exogènes du modèle ou les extraire de leur fonction de distribution respective ; (2) tracer un échantillon (pseudo) aléatoire
de taille N pour les termes d'erreur dans le modèle statistique à partir de leurs fonctions de distribution de probabilité
respectives ; (3) calculer les parties endogènes du modèle statistique ; (5) calculer la valeur (estimée) qui vous intéresse ; (6)
répéter les étapes (1) à (4) T fois, selon le processus du modèle ; (6) Examiner la distribution empirique des valeurs R »,
(Schmidheiny, K. (2016)).
46 Odeyemi, G. A. (2014). The Real Exchange Rate of Oil Exporting Countries: An African Experience. Research Journal

of Finance and Accounting. Vol 5, No 11.

165
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

II. Différence entre les séries temporelles et les séries en données de panel

1. Tests de racine unitaire : tests de stationnarité

La méthode de la vérification de la stationnarité des variables (pour le cas d’une série


temporelle) pour détecter l’existence ou l’absence d’une racine en appliquant le test de racine
unitaire simple, celui de Dickey-Fuller, a été remise en cause dans plusieurs travaux, (Al-Iriani, M.
A. (2006), Okey, M. K. N. (2009)). Dans ce même cadre d’analyse, plusieurs travaux de la littérature
récente ont valorisé l’importance des tests de stationnarité en panel. Nous citons alors les tests
de racine unitaire en panel relatifs aux tests de Levin-Lin-Chu (2002), de Breitung (2000), de Im-
Pesaran-Shin (2003), de Fisher-ADF, de Fisher-PP et finalement de Hadri (2000). Dans notre étude,
nous développons les quatre premiers tests pour tester la stationnarité des variables.

Dans le cas d’une estimation de la relation de cointégration en panel, les tests de


stationnarité (test de racine unitaire) basés sur les tests de Levin-Lin-Chu (2002) et le test de
Breitung (2000) permettent d’obtenir une « racine unitaire autorégressive et homogène (sous l’hypothèse
alternative, le coefficient autorégressif est le même pour tous les individus pour le test Levin-Lin-Chu », (Okey
M. et Komlagan N. (2009)).

En revanche, si nous nous référons au test de Im-Pesaran-Shin, (2003), la racine unitaire


obtenue est « hétérogène où l’hypothèse alternative autorise la présence d’un sous-ensemble d’individus de
taille N dont la variable d’intérêt suit un processus stationnaire », (Okey M. et Komlagan N. (2009)).

Dans leur travail Riti, J. S., et al. (2015) ont procédé à une étude de cointégration entre les
émissions de CO2 et l’activité entrepreneuriale suivant une série temporelle pour détecter la
relation de long-terme pour le cas du Nigéria en utilisant la méthode d’estimation des moindres
carrés modifiés durant la période 2000-2012. Une période d’étude de douze ans n’est pas
suffisante pour effectuer les analyses en série temporelle et pour obtenir des résultats solides.
Une étude en données de panel semble plus adéquate dans ce cas de travail.

La différence entre la série temporelle et la série en données de panel est relative à


l’intégration de la dimension individuelle en plus de la dimension temporelle dans les séries de
données de panel. De plus, si le nombre de pays de l’échantillon est faible, cette situation se
traduira par une incapacité des tests de cointégration de préciser s’il existe ou non une relation
de long-terme. Selon Hurlin, C., et Mignon, V. (2007)47 « l’ajout de la dimension individuelle permet

47Hurlin, C., & Mignon, V. (2007). Une synthèse des tests de cointégration sur données de panel. Economie & prévision,
(4), 241-265.

166
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

d’accroître le nombre de données en incluant l’information relative à des pays différents et mener ainsi à une
analyse multi-pays ». De plus, les tests de stationnarité et de cointégration prennent en compte la
relation de dépendance réciproque entre les pays (individus) du panel, d’où l’importance de
l’intégration de la dimension individuelle.

2. Tests de cointégration

La relation de cointégration est définie par Yoo, S. H. (2006) comme une relation de
coévolution sur la longue période entre deux séries de variables ou plus. Les tests cointégration
de Johansen, S. (1988) et ceux de causalités de Granger, C. W. (1986) ne peuvent pas être appliqués
pour un panel de pays. Ces différents tests sont valables seulement pour des estimations pour
le cas des séries temporelles (n’intégrant pas la dimension individuelle (application pour le cas
d’un seul pays)).

Pour le cas des estimations de la relation de cointégration pour l’hypothèse nulle H0


(correspondante à l’absence de la relation de long-terme) sur des données de Panel, plusieurs
tests ont été développés. Nous citons alors, le test de Perdroni (1995, 1997, 1999, 2004), le test de
Kao (1999) et le test de Bai et Ng (2001).

« Pedroni (1995, 1997) a proposé divers tests de cointégration en deux étapes visant à appréhender
l’hypothèse nulle d’absence de cointégration intra-individuelle à la fois pour des Panels homogènes et hétérogènes
en présence d’un seul régresseur dans les relations de cointégration. Pedroni (1999, 2004) propose une extension
au cas où les relations de cointégration comprennent plus de deux variables et développe sept (7) tests basés sur
l’estimation des résidus du modèle de long terme » (Okey M. et Komlagan N., (2009)), [48].

L’ensemble des pays constituant le panel ne possèdent pas les mêmes caractéristiques.
Dans ce sens, le test de Pedroni a pris en compte cette hypothèse d’hétérogénéité puisque les
paramètres de l’ensemble des individus de l’échantillon sont différents.

Hurlin, C., et Mignon, V. (2007) ont mentionné dans leur travail que l’existence de la relation de
cointégration (en acceptant l’hypothèse alternative H1) ne justifie pas que les pays possèdent
les mêmes paramètres. Cette relation de long-terme peut avoir des paramètres distinctifs pour
chaque pays au sein du panel.

Le test de Kao (1999) basé aussi sur l’hypothèse alternative relative à la présence de vecteur
de cointégration traite seulement le cas d’homogénéité de vecteurs de la relation de long-terme

48Okey, M. K. N. (2009). Consommation d’énergies et croissance du PIB dans les pays de l’UEMOA: Une analyse en
données de panel.

167
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

dans la mesure où l’hétérogénéité n’est pas prise en considération par ce test et ceci est valable
seulement pour le cas d’un système à deux variables.

Dans ce qui suit, pour analyser la relation de cointégration en Panel, nous procéderons à
l’application du test de Pedroni qui adopte la tendance et la constante et le test de Kao (1999) qui
admet seulement le terme de la constante.

3. Estimation en données de Panel : tests de cointégration en Panel

La régression des séries en panel incluant les deux dimensions, individuelle et temporelle
se présente par l’équation (5.3) suivante, (Pedroni, P. (1999) et Lee, C. C. (2005)) :

X it  it  it .t  Aii  eit  5.3


Notons bien que les variables Xit et Ait sont des variables observables (la première est
dépendante et la deuxième est indépendante). La dimension de la variable à expliquer est de
(P*T)*1, tandis que la dimension des variables explicatives est de (P*T)*m.

Dans le panel des pays, l’hypothèse nulle de l’absence de cointégration (H0) a été
examinée par Pedroni, P. (1999) en développant des propriétés pour les échantillons limités pour
pouvoir appliquer les tests statistiques adéquats. Ces tests prennent en considération
l’hétérogénéité des pays au sein du panel et l’hétérogénéité des vecteurs de cointégration et de
la dynamique de long-terme puisque les différents pays du panel ne possèdent pas les mêmes
caractéristiques (donc ils possèdent des paramètres différents). Dans ce cadre, deux types de
tests ont été développés par Pedroni. Le premier test est basé principalement sur une approche
« intra–dimensionnelle » qui contient quatre statistiques. Il s’agit notamment de « panel υ–statistic » :
relatif au test d’Im–P esaran–Shin pour tout le panel ; « panel ρ–statistic » : relatif au test de Levin–
Lin–Chu pour tout le panel ; « panel PP–statistic » : relatif au test de Fisher–Phillips – Perran pour
tout le panel et « panel ADF–statistic » : relatif au test de Fisher–Augmented–Dickey-Fuller pour tout
le panel. Ces tests servent à regrouper les coefficients autorégressifs à travers les différents pays
du panel sur les résidus estimés pour effectuer les tests de racine unitaire.

Le deuxième test développé par Pedroni est constitué de trois statistiques en se basant sur
une approche « inter-dimensionnelle » (un test intergroupe de pays). Il s’agit notamment de « group
ρ–statistic ; group PP–statistic et group ADF–statistic ». L’ensemble de ces tests s’effectuent en se
basant sur une variété d’estimateurs capables de déterminer et de calculer la moyenne des
coefficients estimés au niveau individuel pour chaque pays.

168
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Selon Pedroni, P. (1999), les statistiques des tests de cointégration du panel hétérogène et de
la moyenne des groupes hétérogènes du panel sont déterminées suivant la démarché développée
dans ce qui suit.

Nous commençons par le premier test, relatif à l’approche « intra-dimensionnelle », composé


principalement de quatre statistiques spécifiques qui se déterminent comme suit, (Pedroni, P.
(1999) ; Lee, C. C. (2005)) :

 Le « panel υ–statistic » : relatif au test d’Im–Pesaran–Shin pour tout le panel s’illustre par
l’expression suivante, (Pedroni, P. (1999), Lee, C. C. (2005)) :
1
 P T  ^ 2 ^ 2  
M v     .    6.3
 i 1 i 1  Z 11i e it 1 

 Le « panel ρ–statistic » : relatif au test de Levin–L in–Chu pour tout le panel s’illustre par
l’expression suivante, (Pedroni, P. (1999), Lee, C. C. (2005)) :
1
 P T  ^ 2 ^ 2   P T ^ 2  ^ ^ 
M        .
^
.    7.3
 i 1 i 1  Z 11i eit 1   i 1 i 1 Z 11i  eit 1 e it  i 
. .

 Le « panel PP–statistic » : relatif au test de Fisher–Phillips–Perran pour tout le panel se


détermine par la statistique suivante, (Pedroni, P. (1999), Lee, C. C. (2005)) :
1/ 2
 ^ 2 P T  ^ 2 ^ 2   P T 2
^ ^ 
.  .
^ ^
M t     .   8.3
 i i 1 i 1  Z 11i e it 1    i
. .
i 1 i 1 Z 11i  e it 1 e it

 Le « panel ADF–statistic » : relatif au test de Fisher–Augmented–Dickey–Fuller pour tout le


panel s’illustre par la statistique suivante, (Pedroni, P. (1999), Lee, C. C. (2005)) :
1/ 2
 ^ *2 P T  ^ 2 ^ *2   P T  ^*  ^* 
2
M t   .  .
^
*
.   .    .   9.3
 v i i 1 i 1  Z 11i e it 1   i 1 i 1 Z 11i   e it 1  eit 

Nous passons à la deuxième catégorie des tests développés par Perdoni en se basant sur une
approche « inter-dimensionnelle » pour les groupes de panel. Nous présentons donc les trois
statistiques spécifiques comme suit, (Pedroni, P. (1999), Lee, C. C. (2005)):

 Le « group ρ–statistic » s’illustre par l’expression de la statistique suivante :


1
~  T ^2  T ^
P
^ 
M      . 
^
.   10.3
i 1  i 1 e it 1  i 1  e it 1 e it  i

169
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

 Le « group Phillips –Perran–statistic » s’illustre par l’expression de la statistique suivante :


1/ 2
~  ^ 2 T ^2 
P T
^ ^ 
M t    . . 
^
 .   11.3
i 1  i i 1 e it 1  i 1  e it 1 e it  i 

 Le « group Augmented–Dickey–Fuller–statistic » s’illustre par l’expression de la statistique


suivante :
1/ 2
~ *  T  ^ 2   ^ *2  
P T
 ^* ^* 
M t       .    .  .  12.3
i 1  i 1  v i   e it 1   i 1  e it 1 e it 

Notons bien que 𝑒̂𝑖𝑡 représente le terme résiduel estimé de l’équation (4.3). Le terme 𝑍̂11𝑖
2

désigne la matrice de covariance de long-terme estimé pour le terme ∆̂2𝑒𝑖𝑡 . Pour chaque individu
« i » (pays) du panel, la variance de long-terme est exprimée en fonction du terme ̂𝜎𝑖2 . Les
variances de la période présente « contemporaneous variances » s’illustrent par les termes suivants :
𝑣̂𝑖2 et ̂𝑣𝑖∗2 .

Dans ce qui suit, nous allons étudier la relation de cointégration entre la qualité de
l’environnement et l’entrepreneuriat et autres variables de l’environnement institutionnel et de
celui des affaires.

III. Application empirique pour le cas des pays de l’OCDE : estimation de la


relation de cointégration en panel

Dans cette partie, nous allons analyser l’impact de l’entrepreneuriat et de certaines


variables de l’environnement intentionnel et de celui des affaires sur la qualité de
l’environnement. Dans cette partie, nous nous basons sur une estimation de la relation de
cointégration en Panel. Nous allons donc estimer la relation de cointégration entre la qualité de
l’environnement et de l’ensemble de ces variables durant la période 2001-2013 sur 26 pays de
l’OCDE. Le choix de cette période d’étude est lié principalement à la disponibilité des données.
L’ensemble des pays en développement utilisé dans les parties antécédentes ne possèdent pas
une base solide de la variable de l’entrepreneuriat et d’autres variables de l’environnement des
affaires comme la variable des « marques déposées ». Nous exposons dans l’annexe (7) la liste
des pays de l’OCDE.

1. Présentation et définition des variables du modèle

Nous exposons l’ensemble des variables utilisées dans l’étude empirique de ce troisième
chapitre dans le tableau suivant en mettant l’accent sur les sources nécessaires d’extraction de

170
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

données. Dans ce qui suit, nous définirons clairement l’ensemble de ces variables utilisées dans
les estimations ultérieures.

Tableau 13 : Définition des variables de l’étude

Variables Définition Sources

CO2p Il s’agit de la variable dépendante mesurant la Banque Mondiale (2016).


dégradation environnementale. Elle est exprimée
par les émissions de CO2 des bâtiments résidentiels
et des services commerciaux et publics (en % de la
combustion totale du combustible).

PIBp PIB réel par tête (constant 2010 USD). Banque Mondiale (2016).

ENTREP L’indice de l’activité entrepreneuriale totale. COMPENDIA, New


Entrepreneurship International
(NEI) (2016).

SERV la valeur ajoutée du secteur des services en Banque Mondiale (2016).


pourcentage du PIB.

MARQ_DEP La variable des « marques déposées ». Elle est Banque Mondiale (2016).
exprimée en fonction de la variable des « demandes
de dépôt des marques de commerce ».

BREV_DEP La variable de la « demande de brevets par les Banque Mondiale (2016).


résidents ». Elle reflète l’ampleur de la recherche et
développement dans les entreprises.

RESP la variable « voix et responsabilité » (RESP) qui Kaufmann, D. (2007)


reflète les perceptions du degré de la participation
des citoyens et des entreprises dans la vie WGI, (2016)
économique et politique.

Source : Notre synthèse en se basant sur les séries de données de la Banque Mondiale (WDI, (2016)) et de
COMPENDIA (NEI) (2016).

1.1 La variable mesurant la qualité de l’environnement

La variable dépendante qui mesure la dégradation de l’environnement est exprimée par les
émissions de CO2 des bâtiments résidentiels et des services commerciaux et publics (en % de la combustion totale

171
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

du combustible)49. Nous avons choisi cette variable en raison de la disponibilité des données
jusqu’à l’année 2013 d’une part. D’autre part, ce genre d’émissions polluantes intègre celles
générées par les services commerciaux de l’environnement des affaires puisque nous nous
intéressons à l’activité entrepreneuriale. D’où le rôle du transport dans l’intensification des
émissions liées principalement aux activités et aux services commerciaux.

Dans l’annexe (8), nous développons un point important traitant la distinction entre les
émissions nationales et les émissions internationales.

1.2 La richesse

Comme variable indépendante, nous nous basons sur les séries annuelles de la variable du
PIB réel par tête. La base de données est extraite de la série de la banque mondiale (Word
Development Indicator, (2016)). La banque mondiale s’est basée sur la série du PIB par habitant
qui est « le produit intérieur brut divisé par la population au milieu de l'année. Le PIB est la somme de la valeur
ajoutée brute de tous les producteurs résidents de l'économie plus les taxes sur les produits et moins les
subventions non incluses dans la valeur des produits. Il est calculé sans faire de déductions pour amortissement
des actifs fabriqués ou pour épuisement et dégradation des ressources naturelles. Les données sont en dollars
américains constants de 2010, (contant 2010 USD) », (Banque Mondiale, (2016)50). Nous allons intégrer le
carré de la variable du PIB par habitant au prix constant pour vérifier l’hypothèse de la Courbe
Environnementale de Kuznets.

1.3 L’activité entrepreneuriale

Pour mesurer l’activité entrepreneuriale, nous nous basons sur la variable du premier et du
deuxième chapitre (ENTREP) qui est définie par l’ « indice de l’activité entrepreneuriale totale » (total
entrepreneurial activity index (TEA)). Cette variable est extraite de la base de données présentée par
COMPENDIA (NEI)51. En se basant sur le travail de Riti, J. S., et al. (2015), nous allons utiliser la
variable relative à la valeur ajoutée du secteur des services en pourcentage du PIB (SERV)
(service value added (% of GDP)52) comme autre mesure de l’entrepreneuriat et dont la base de
données est extraite de la série des variables présentées par la Banque Mondiale, (2016).

49 Les émissions de CO2 des constructions résidentielles et des services commerciaux et publics intègrent toutes les émissions

provenant de la combustion des combustibles des ménages. De même, elles englobent les activités des services
commerciaux et publics. Elles comprennent les émissions de toutes les activités des divisions 41, 50-52, 55, 63-67, 70-75,
80, 85, 90-93 et 99 de la CITI, (Banque Mondiale, (2016)).
50 http://data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.PCAP.KD?end=2015&start=2015&view=bar.
51 New Entrepreneurship International (NEI).
52 Selon la définition de la Banque Mondiale (2016) l’ensemble des services comprennent la valeur ajoutée dans le commerce

de gros et de détail (y compris les hôtels et restaurants), les transports et les services gouvernementaux, financiers,
professionnels et personnels tels que l'éducation, les soins de santé et les services immobiliers. Ils incluent de même les frais
de service bancaire imputés, les droits à l'importation et les écarts statistiques relevés par les compilateurs nationaux, ainsi

172
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Les travaux relatifs au thème de l’entrepreneuriat et son interaction avec l’environnement


n’ont pas intégré les variables donnant une indication sur l’évolution du volume des marques
déposées dans le marché. Cette indication permet d’évaluer l’évolution du marché et de sa
créativité. L’invention technologique de même est importante dans la précision de l’évolution
de l’activité entrepreneuriale, d’où la nécessité d’intégrer la variable de demande de brevets.

1.4 Évolution de l’environnement des affaires

En prenant en considération l’environnement des affaires et son évolution à travers le


développement technologique réalisé et des inventions des entreprises, nous intégrons d’une
part, la variable des « marques déposées » et d’autre part, la variable des « brevets déposés ».

1.4.1 Les marques déposées : évolution des activités des entreprises et règlement des
droits de propriété

En effet, la variable des « marques déposées » (MARQ_DEP) est exprimée en fonction de la


variable des « demandes de dépôt des marques de commerce » extraite de la base de données de la Banque
Mondiale, (2016). D’une part, cette variable indique l’évolution de l’activité de l’entreprise et
donne une information sur la qualité des activités de création de nouvelles marques. Nous
étudions donc leur impact sur la qualité de l’environnement. D’autre part, en se basant sur
l’Organisation Mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), il s’agit d’une demande de
protection du droit de propriété d’un produit donné inventé et produit spécifiquement par une
entreprise donnée. Au sein de l’environnement des affaires, il existe des offices régionaux ou
nationaux qui protègent la propriété intellectuelle. Donc, l’entreprise demande d’enregistrer une
marque de commerce (distinctive pour un produit ou un procédé) auprès de l’un des offices.
Pour un produit donné, accorder une marque de commerce permet de distinguer le produit et
de l’identifier par rapport à plusieurs marques dans le marché. La marque de commerce dans
ce cadre possède un rôle de protection du propriétaire en lui attribuant un droit réservé d’usage
de cette marque. Ce règlement encourage les entrepreneurs à accroitre leurs activités et d’être
motivés pour créer davantage, (Banque Mondiale, (2016)).

que les écarts découlant du rééchelonnement. La Banque Mondiale a défini la valeur ajoutée par « la production nette d'un
secteur après addition de toutes les sorties et soustraction des intrants intermédiaires. Elle est calculée sans tenir compte des
déductions pour amortissement des actifs fabriqués ou de l'appauvrissement et de la dégradation des ressources naturelles »,
(Banque Mondiale, (2016)).

173
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

1.4.2 Les brevets déposés : indicateur de l’évolution technologique

Nous intégrons de plus la variable de la « demande de brevets par les résidents » (BREV_DEP)
pour évaluer l’importance des innovations et les inventions technologiques des entreprises et
leur rôle dans l’amélioration de la qualité de l’environnement.

Cette variable reflète aussi l’intensité de la recherche et développement pour les


entreprises. Une quantité assez importante des brevets déposés reflète une importante
orientation vers les activités de recherche et développement. Nous nous basons sur la base de
la Banque Mondiale, (2016). Selon l’Organisation Mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI),
« un brevet protège le propriétaire de l'invention pendant une période limitée, habituellement pendant 20 ans »,
(Banque Mondiale, (2016)). Cette protection constitue un avantage dans le domaine des affaires en
encourageant l’activité entrepreneuriale dans le cadre de l’invention et de la création de
nouveaux procédés.

1.5 Voix et responsabilité

Comme une autre variable de contrôle, nous ajoutons la variable « voix et responsabilité »
(RESP) qui reflète les perceptions du degré de la participation des citoyens et des entreprises
dans la vie économique et politique.

Il est important pour un entrepreneur d’avoir un poids social valorisé par sa participation
dans les activités de l’environnement économique, social et politique. En effet cette notion est
intégrée dans le concept de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Il est nécessaire
d’encourager les entreprises à améliorer leurs stratégies de gouvernance, leurs activités et leurs
orientations envers les activités propres et protectrices de l’environnement. L’environnement
est caractérisé par une pression sur tous les plans. Nous parlons des pressions économiques,
politiques, sociales et même environnementales. Citons par exemple le cas de la France où une
grande majorité des entreprises ont favorisé et renforcé leurs stratégies de la responsabilisation
sociale.

L’ensemble de ces mesures stratégies sont orientées vers « la conservation ou la reconquête de


leur légitimité aux yeux de l’opinion publique » (Ferreira, N. (2008))53. L’Union européenne a mis
l’accent sur le concept de la responsabilité sociale suivant laquelle « les entreprises intègrent les
préoccupations sociales, environnementales et économiques dans les activités et leurs interactions avec leurs
parties prenantes (salariés, actionnaires, investisseurs, consommateurs, pouvoirs publics et ONG) sur une base

53 Ferreira, N. (2008). Entrepreneuriat responsable et territoire. Marché et organisations, (2), 52-60.

174
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

volontaire », (Européen, L. V. (2001); Ferreira, N. (2008)). Nous nous attendons donc à ce que cette
responsabilisation améliore la relation entre l’entrepreneuriat et la qualité de l’environnement.
De plus, nous nous attendons à ce que la variable de la « voix et responsabilité » soit corrélée
négativement avec la variable de la qualité de l’environnement.

Définissons donc la variable utilisée dans notre étude. Il s’agit d’un indicateur de
gouvernance extrait de la base de données réalisée par les travaux de Kaufmann, D. (2007), plus
précisément, la « voix et responsabilité » (RESP), reflète la perception du degré de la participation
d'un pays et de tous ces organismes dans la sélection de leur gouvernement. Il s’agit aussi d’un
indicateur de la liberté d'expression, la liberté d'association et les médias libres. La « voix et
responsabilité » est l'une des six dimensions de la gouvernance. Elle est mesurée dans le cadre
du projet de recherche de Kaufmann, D., et al. (2006) et mise à l'échelle avec un intervalle allant de
-2,5 (faible) à 2,5 (élevé). Cette mesure de la voix et responsabilité est fournie par les indicateurs
de gouvernance mondiale (WGI, 2016)54 qui résument les points de vue d’un grand nombre
d’entreprises, de citoyens et d’experts interrogés dans les pays développés et les pays en
développement à l’égard de la qualité de gouvernance. Il s’agit notamment d’une base de
données résultant des travaux d’un certain nombre d’instituts de sondage, de groupes de
réflexion, d’organisations non gouvernementales et des avis des entreprises privées.

Les statistiques descriptives des variables du modèle sont illustrées dans le tableau (23) au
niveau de l’annexe (9). Notons que toutes les figures de cette partie utilisées dans
l’interprétation seront exposées dans l’annexe.

2. Méthodologie d’estimation et présentation des résultats

2.1 Le choix du nombre de retards

Avant de procéder aux tests de stationnarité, il est nécessaire de sélectionner le nombre de


retards. Dans un premier temps, le retard est choisi selon un nombre maximal noté par pmax.
Nous sélectionnons ce nombre selon le critère d’information que nous développons par la suite.

Nous utilisons des critères d’information en tant que moyens permettant de déterminer le
nombre de retards adéquat aux variables du modèle afin d’appliquer la série des tests de
stationnarité en panel pour l’ensemble des variables du modèle.

54 World Governance Indicators (WGI) est un projet illustrant des indicateurs de la qualité de gouvernance de 200 pays
sur la période 1996 – 2015 en présentant spécifiquement six dimensions de la gouvernance. Il s’agit des indicateurs globaux
et individuels. Source : http://info.worldbank.org/governance/wgi/index.aspx#home

175
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Nous nous basons sur les deux critères les plus connus, à savoir ; le critère d’information
de Schwartz (1978) ;(SIC) ; et le critère d’information d’Akaike ;(AIC). Nous sélectionnons le
nombre de retards sélectionné qui est compris entre [0, rmax] et qui minimise l’un de ces cirières
d’information, dans la mesure où :

- La formule suivante définie le critère d’information de Schwartz :

SRC log T
SIC  log( )  p( ) 13.3 
T T

- La formule suivante définie le critère d’information d’Akaike :

SRC 2p
AIC  log( ) 14.3
T T

SRC est définie par la somme des carrés résiduels et r par le nombre qui correspond aux
paramètres dans le modèle estimé.

Selon les résultats exposés dans le tableau (14) ci-dessous, le nombre de retards choisi est r=1.

Tableau 14 : choix du nombre de retards

Endogenous variables: LN_CO2_BAT_SERV


Exogenous variables: LN_ENTREP LN_SERV_VA LN_MARQ_DEP LN_BREV_DEP LN_PIB RESP
Sample: 2001 2013
Included observations: 130

Lag LogL LR FPE AIC SC HQ

1 617.1690 NA 3.77e-13 -8.741061 -7.660221* -8.301880*


2 674.9861 103.1814 3.31e-13 -8.876710 -6.715030 -7.998347
3 739.6515 108.4389 2.64e-13 -9.117715 -5.875196 -7.800171
4 802.3250 98.34913 2.20e-13 -9.328076 -5.004717 -7.571351
5 876.7378 108.7573 1.56e-13 -9.719044 -4.314844 -7.523137
6 960.1643 112.9466 9.88e-14 -10.24868 -3.763642 -7.613593
7 1021.429 76.34517 9.09e-14 -10.43737 -2.871489 -7.363098
8 1098.881 88.17643* 6.80e-14* -10.87510* -2.228376 -7.361644

* indicates lag order selected by the criterion


LR: sequential modified LR test statistic (each test at 5% level)
FPE: Final prediction error
AIC: Akaike information criterion
SC: Schwarz information criterion
HQ: Hannan-Quinn information criterion

2.2 Tests de stationnarité des variables en panel

Nous procédons dans cette étape à tester la stationnarité des variables du modèle en niveau
et en première différence pour l’ensemble des pays de l’OCDE en s’appuyant sur le test de
Dickey–Fuller–Augmenté, le test de Phillips–Perran, le test de Levin–Lin–Chu (2002) et le test de Im–
Pesaran–Shin (2003).

176
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Les variables sont transformées en logarithme naturel sauf la variable de la responsabilité


sociale (RESP) où il s’agit d’un indice Kaufman parmi les indicateurs de la qualité de
gouvernance qui peuvent avoir des valeurs négatives. Comme nous avons déjà cité dans la
présentation du modèle, les tests de racine unitaire se basent sur les hypothèses suivantes :

 H 0 : hypothèse, nulle  non, stationnarité, des, variables



 H1 : hypothèse, altérnative  stationnarité, des, variables

Cela signifie que;

 H 0 :   0  la, présence, de, racine, unitaire  r  1



 H1 :  0  l ' absence, de, racine, unitaire  r  0

Après avoir effectué le test de stationnarité des variables du modèle, si nous constatons que
ces variables sont non stationnaires, nous passons à la vérification de la stationnarité en
première différence). Si les séries sont stationnaires en première différence, c’est-à-dire
intégrées d’ordre (1), nous procéderons alors aux tests de cointégration.

2.2.1 Résultats de tests de stationnarité en niveau

Globalement, nous observons dans la liste des tableaux exposés ci-dessous que la plupart
des variables du modèle sont intégrées d’ordre (1) en niveau, c’est-à-dire qu’elles possèdent
une racine unitaire à ce niveau. Donc, elles sont non stationnaires en niveau où nous acceptons
l’hypothèse nulle H0 relative à la présence de racine unitaire.

Nous illustrons les résultats des tests de stationnarité en niveau pour chaque variable dans
la liste des tableaux (24 ; 25 ; 26 ; 27 ; 28 ; 29 ; 30 et 31) de l’annexe (10) tout en interprétant
ci-dessous les résultats pour chaque cas.

Pour le cas de la variable dépendante relative aux émissions de CO 2 par tête, nous
observons au niveau du tableau (24) de l’annexe (10) qu’elle ne possède pas de racine unitaire
selon les résultats du test de Levin, Lin et Chu. Elle est donc stationnaire en niveau d’où le rejet
de l’hypothèse nulle H0 pour ce test. En revanche, les résultats des tests d’Im Pesaran et Shin, de
Dickey-Fuller-Augmenté et de Phillips-Perran-Ficher montrent que cette variable est non stationnaire
en niveau, nous rejetons donc l’hypothèse alternative H1 relative à l’absence de racine unitaire
(cela veut dire que nous acceptons l’hypothèse H0 relative à la présence de racine unitaire en
niveau). Il en résulte que la variable indépendante mesurant la dégradation de l’environnement
est non stationnaire en niveau.

177
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Dans le tableau (25) de l’annexe (10), la variable de l’activité entrepreneuriale


(Ln_ENTREP) est non stationnaire selon le test de Im, Perasan et Shin (présentant une racine
unitaire individuelle : « individual unit root process »). Pour ce test, nous acceptons l’hypothèse
nulle H0 relative à la présence de racine unitaire. Donc la variable est non stationnaire. En
revanche, les résultats illustrés au niveau du tableau (25) de l’annexe (10) pour les tests de
Dickey-Fuller-Augmenté et de Phillips-Perran-Fisher montrent la présence de racine unitaire en
niveau donc la variable est intégrée d’ordre 0 ce qui nous amène à accepter l’hypothèse
alternative H1 à ce niveau suivant des coefficients significatifs au seuil de 5% (pour le test
d’ADF) et de 1% (pour le test de PP-Fisher). Ces résultats sont consolidés par le test de Levin, Lin,
Chu relatif au processus de racine unitaire commune pour tout le panel. Nous observons à ce
niveau un coefficient significatif au seuil de 1%. L’hypothèse H0 est rejetée donc au seuil de
1% ce qui justifie que la variable est stationnaire en niveau.

Les résultats illustrés dans le tableau (26) de l’annexe (10) pour la variable de la valeur
ajoutée du secteur des services en pourcentage du PIB (Ln_SERV) montrent qu’elle est
stationnaire en niveau où l’hypothèse nulle H0 est rejetée au seuil de 1%. Ces résultats sont
justifiés au niveau du test de Levin, Lin, Chu (présentant un processus de racine unitaire commune
pour tout le panel). De même pour les tests relatifs à un processus de racine unitaire individuelle
pour chaque pays du panel (test Im, Pesaran et Shine ; test ADF et test de PP-Fisher). Pour tous ces
tests, l’hypothèse H1 relative à l’absence de racine unitaire est acceptée au seuil de 1%. Il en
résulte que la variable de la valeur ajoutée des services en pourcentage du PIB est stationnaire
en niveau et intégrée d’ordre (0) à ce niveau.

Pour la variable du PIB réel par tête, nous observons dans le tableau (27) de l’annexe (10)
que l’hypothèse H0 relative à la présence de racine unitaire est rejetée en niveau au seuil de 1%
pour le test de Levin, Lin, Chu (relatif au processus de racine unitaire pour commune pour le panel
entier). De même, le test d’Im Pesaran Shin et celui de Phillips-Perran-Fisher ont montré l’absence
de racine unitaire en niveau. L’hypothèse nulle H0 est rejetée pour ces deux tests
respectivement à 10% et à 5%. Nous concluons d’après ces tests que la variable du PIB réel par
tête est stationnaire en niveau et donc elle est intégrée d’ordre (0) à ce niveau-là. En revanche,
le test de Dickey-Fuller-Augmenté illustre un résultat contradictoire justifiant la non stationnarité
de la variable de la richesse en niveau. En effet, nous observons une valeur du Chi 2 qui n’est
pas significative dont la probabilité est supérieure à différents seuils (1%, 5% et 10%).
L’hypothèse H1 relative à l’absence de racine unitaire est rejetée en niveau. Donc, selon les
résultats du test d’ADF, la variable de la richesse est non stationnaire en niveau.

178
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Les résultats des tests de stationnarité du carré de la variable de la richesse (Ln_PIBp_carré)


sont présentés dans le tableau (28) de l’annexe (10). En effet, nous observons les mêmes
résultats que ceux illustrés pour le cas de la variable du PIB réel par tête. Nous observons que
l’hypothèse H0 relative à a présence de racine unitaire est rejetée en niveau au seuil de 1% pour
le test de Levin, Lin, Chu (relatif au processus de racine unitaire pour commune pour le panel
entier). De même, le test d’Im Pesaran Shin et celui de Phillips-Perran-Fisher ont montré l’absence
de racine unitaire en niveau. L’hypothèse nulle H0 est rejetée pour ces deux tests
respectivement au seuil de 10%. Nous concluons d’après ces tests que le carré de la variable du
PIB réel par tête est stationnaire en niveau et intégrée d’ordre (0) à ce niveau-là. En revanche,
le test de Dickey-Fuller-Augmenté illustre un résultat contradictoire justifiant la non stationnarité
du carré de la variable de la richesse en niveau. En effet, nous observons une valeur du Chi 2
qui n’est pas significative. L’hypothèse H1 relative à l’absence de racine unitaire est rejetée en
niveau. Selon les résultats du test d’ADF, le carré de la variable de la richesse est non
stationnaire en niveau.

Pour le cas de la variable indépendante relative aux marques de commerce déposées


(Ln_MARQ_DEP), nous observons dans le tableau (29) de l’annexe (10) qu’elle ne possède pas
de racine unitaire selon les résultats du test de Levin, Lin et Chu. Elle donc est stationnaire en
niveau d’où le rejet de l’hypothèse nulle H0 pour ce test au seuil de 1%. En revanche, les
résultats des tests d’Im Pesaran et Shin, de Dickey-Fuller-Augmenté et de Phillips-Perran-Ficher
montrent que cette variable est non stationnaire en niveau, donc nous rejetons l’hypothèse
alternative H1 relative à l’absence de racine unitaire (cela veut dire que nous acceptons
l’hypothèse H0 relative à la présence de racine unitaire en niveau). Il en résulte que la variable
indépendante mesurant les marques déposées est non stationnaire en niveau.

Pour le cas de la variable relative aux brevets déposés (Ln_BREV_DEP), nous observons
dans le tableau (30) de l’annexe (10) qu’elle ne possède pas de racine unitaire selon les résultats
du test de Levin, Lin et Chu et le test de Phillips-Perran-Fisher. Elle donc est stationnaire en niveau
d’où le rejet de l’hypothèse nulle H0 pour ces deux tests respectivement aux seuils de 5% et
1%. En revanche, les résultats des tests d’Im Pesaran et Shin et de Dickey-Fuller-Augmenté montrent
que cette variable est non stationnaire en niveau, donc nous rejetons l’hypothèse alternative H1
relative à l’absence de racine unitaire (cela veut dire que nous acceptons l’hypothèse H0 relative
à la présence de racine unitaire en niveau). Il en résulte que la variable des brevets déposés est
non stationnaire en niveau.

179
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

L’indicateur de l’environnement institutionnel mesuré par la variable « voix et


responsabilisation » (RESP) possède les mêmes résultats que ceux illustrés au niveau du tableau
(30) de l’annexe (10) pour le cas des brevets déposés. Nous observons dans au niveau des
résultats illustrés dans le tableau (31) de l’annexe (10) que la variable « voix et
responsabilisation » ne possède pas de racine unitaire selon les résultats du test de Levin, Lin et
Chu et du test de Phillips-Perran-Fisher. Elle est donc stationnaire en niveau d’où le rejet de
l’hypothèse nulle H0 pour ces deux tests au seuil de 5%. En revanche, les résultats des tests
d’Im Pesaran et Shin et de Dickey-Fuller-Augmenté montrent que cette variable est non stationnaire
en niveau, donc nous acceptons l’hypothèse H0 relative à la présence de racine unitaire en
niveau (cela veut dire que nous rejetons l’hypothèse alternative H1 relative à l’absence de racine
unitaire). Il en résulte que la variable « voix et responsabilisation » est non stationnaire en
niveau.

2.2.2 Résultats des tests de stationnarité en première différence

Globalement, nous observons dans la liste des tableaux (32; 33 ; 34 ; 35 ; 36 ; 37 ; 38 et


39) de l’annexe (11) que toutes les variables du modèle sont intégrées d’ordre (0) en première
différence, c’est-à-dire qu’elles ne possèdent pas de racine unitaire à ce niveau. Donc, elles sont
stationnaires en première différence où nous acceptons l’hypothèse alternative H1 relative à
l’absence de racine unitaire.

Nous illustrons les résultats des tests de stationnarité en première différence pour chaque
variable dans la liste des tableaux (32 ; 33 ; 34 ; 35 ; 36 ; 37 ; 38 ; et 39) de l’annexe (11). Nous
interprétons les résultats ci-dessous pour chaque variable.

Pour le cas de la variable dépendante relative aux émissions de CO 2 par tête, nous
observons dans le tableau (32) de l’annexe (11) qu’elle ne possède pas de racine unitaire selon
les résultats du test de Levin, Lin et Chu. Elle est donc stationnaire en première différence d’où le
rejet de l’hypothèse nulle H0 pour ce test au seuil de 1%. De même, les résultats des tests d’Im
Pesaran et Shin, de Dickey-Fuller-Augmenté et de Phillips-Perran-Ficher montrent que cette variable
est stationnaire en première différence. Donc nous acceptons l’hypothèse alternative H1 relative
à l’absence de racine unitaire au seuil de 1% (cela veut dire que nous rejetons l’hypothèse H0
relative à la présence de racine unitaire en niveau). Il en résulte que la variable indépendante
mesurant la dégradation de l’environnement est stationnaire en première différence et donc elle
est intégrée d’ordre (1).

180
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Dans le tableau (33) de l’annexe (11), la variable de l’activité entrepreneuriale


(Ln_ENTREP) est stationnaire en première différence selon le test de Im, Perasan et Shin (d’où
l’absence de racine unitaire individuelle : « individual unit root process »). Pour ce test, nous
rejetons l’hypothèse nulle H0 relative à la présence de racine unitaire au seuil de 1%. La
variable est donc stationnaire à ce niveau. De plus, les résultats illustrés au niveau du tableau
(33) (de l’annexe (11)) pour les tests de Dickey-Fuller-Augmenté et de Phillips-Perran-Fisher
montrent l’absence de racine unitaire en première différence donc la variable est intégrée
d’ordre (1) à ce niveau-là ce qui nous amène à accepter l’hypothèse alternative H1 suivant des
coefficients significatifs au seuil de 1%. Ces résultats sont consolidés par le test de Levin, Lin,
Chu relatif au processus de racine unitaire commune pour tout le panel. Nous observons à ce
niveau un coefficient significatif au seuil de 1%. L’hypothèse H0 est rejetée au seuil de 1% ce
qui justifie que la variable est stationnaire en première différence.

Nous avons déjà démontré que la variable de la valeur ajoutée des services en pourcentage
du PIB est stationnaire en niveau, mais nous devons vérifier sa stationnarité en première
différence. Les résultats sont présentés dans le tableau (34) de l’annexe (11). Les résultats
illustrés pour la variable de la valeur ajoutée du secteur des services en pourcentage du PIB
(Ln_SERV) montrent qu’elle est stationnaire en première différence où l’hypothèse nulle H0
est rejetée au seuil de 1%. Ces résultats sont justifiés au niveau du test de Levin, Lin, Chu
(présentant un processus de racine unitaire commune pour tout le panel). De même, pour les
tests relatifs au processus de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel (test Im,
Pesaran et Shine ; test ADF et test de PP-Fisher), l’hypothèse H1 relative à l’absence de racine
unitaire est acceptée au seuil de 1%. Il en résulte que la variable de la valeur ajoutée des services
en pourcentage du PIB est intégrée d’ordre (1) en première différence, donc stationnaire.

Pour la variable du PIB réel par tête, nous observons dans le tableau (35) de l’annexe (11)
que l’hypothèse H0 relative à la présence de racine unitaire est rejetée en première différence
au seuil de 1% pour le test de Levin, Lin, Chu (relatif au processus de racine unitaire pour
commune pour le panel entier). De même, le test d’Im Pesaran Shin, de Dickey-Fuller-Augmenté et
celui de Phillips-Perran-Fisher ont montré l’absence de racine unitaire en première différence.
L’hypothèse nulle H0 est rejetée pour ces trois tests respectivement à 1%, à 5% et à 1%. Nous
concluons d’après ces résultats que la variable du PIB réel par tête est stationnaire en première
différence. Elle est donc intégrée d’ordre (1) à ce niveau-là.

Les résultats des tests de stationnarité du carré de la variable de la richesse (Ln_PIBp_carr)


sont présentés dans le tableau (36) de l’annexe (11). Nous observons que l’hypothèse H0

181
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

relative à la présence de racine unitaire est rejetée en niveau au seuil de 1% pour le test de Levin,
Lin, Chu (relatif au processus de racine unitaire pour commune pour le panel entier). De même,
le test d’Im Pesaran Shin et celui de Dickey-Fuller-Augmenté ont montré l’absence de racine unitaire
en première différence pour cette variable. L’hypothèse nulle H0 est rejetée pour ces tests
respectivement aux seuils de 1% et de 5%. Outre, les résultats du test de Phillips-Perran-Fisher
ont montré aussi l’absence de racine unitaire en première différence. L’hypothèse alternative
H1 est alors acceptée au seuil de 1%. Il en résulte que la variable du carré du PIB réel par tête
est stationnaire en première différence, donc intégrée d’ordre (1) à ce niveau-là.

Pour le cas de la variable indépendante relative aux marques de commerce déposées


(Ln_MARQ_DEP), nous observons dans le tableau (37) de l’annexe (11) qu’elle ne possède pas
de racine unitaire selon les résultats du test de Levin, Lin et Chu. Elle est donc stationnaire en
première différence d’où le rejet de l’hypothèse nulle H0 pour ce test au seuil de 1%. D’autant
plus, les résultats des tests d’Im Pesaran et Shin, de Dickey-Fuller-Augmenté et de Phillips-Perran-
Ficher montrent que cette variable est stationnaire en première différence. Nous acceptons donc
l’hypothèse alternative H1 relative à l’absence de racine unitaire au seuil de 1% (cela veut dire
que nous rejetons l’hypothèse H0 relative à la présence de racine unitaire en niveau au seuil de
1%). Il en résulte que la variable indépendante mesurant les marques déposées est stationnaire
en première différence et intégrée d’ordre (1).

Pour le cas de la variable relative aux brevets déposés (Ln_BREV_DEP), nous observons
dans le tableau (38) de l’annexe (11) qu’elle ne possède pas de racine unitaire selon les résultats
des tests de Levin, Lin et Chu, d’Im Pesaran et Shin, de Dickey-Fuller-Augmenté et de Phillips-Perran-
Fisher. Elle est donc stationnaire en première différence d’où le rejet de l’hypothèse nulle H0
pour l’ensemble de ces tests au seuil de 1%. La variable des brevets déposés est donc intégrée
d’ordre (0) en première différence.

Pour l’indicateur de l’environnement institutionnel mesuré par la variable « voix et


responsabilisation » (RESP), nous identifions dans le tableau (39) de l’annexe (11) qu’il possède
les mêmes résultats que ceux illustrés au niveau du tableau (30) de l’annexe (10) pour le cas
des brevets déposés. Nous observons que la variable « voix et responsabilisation » ne possède
pas de racine unitaire selon les résultats du test de Levin, Lin et Chu. Elle est donc stationnaire en
première différence d’où le rejet de l’hypothèse nulle H0 pour ce test au seuil de 1%. De même,
les résultats des tests d’Im Pesaran et Shin, de Dickey-Fuller-Augmenté et de Phillips-Perran-Fisher
montrent que cette variable est stationnaire en première différence. Donc, nous rejetons
l’hypothèse H0 relative à la présence de racine unitaire en niveau au seuil de 1% (cela veut dire

182
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

que nous acceptons l’hypothèse alternative H1 relative à l’absence de racine unitaire au seuil
de 1%). Il en résulte que la variable « voix et responsabilisation » est stationnaire et intégrée
d’ordre (1) en première différence.

Donc les séries relatives aux émissions de CO2 par téte (Ln_CO2p ), au taux de l’activité
entrepreneuriale (Ln_ENTREP), à la valeur ajoutée des services en pourcentage du PIB
(Ln_SERV), au PIB par tête au prix constant (Ln_PIBp) et à la variable de son carré
(Ln_PIBp_carr), aux marques déposées (Ln_MARQ_DEP), aux brevets déposés
(Ln_BREV_DEP) et enfin à la variable « voix et responsabilité » (RESP), sont stationnaires en
première différence et sont donc intégrées d’ordre (1). Cela nous permet par la suite de procéder
aux tests de cointégration en Panel pour détecter l’existence ou non de la relation de long-terme
entre les variables.

2.3 Résultats des tests de cointégration en panel

En se référant aux résultats précédents, nous procédons à tester la relation de cointégration


entre la variable endogène relative aux émissions de CO2 par tête et l’ensemble des variables
exogènes, à savoir, l’entrepreneuriat, la valeur ajoutée des services en pourcentage de PIB, la
richesse, les marques de commerce déposées, les brevets déposés et l’indicateur de
gouvernance : voix et responsabilité sociale.

Dans la spécification économétrique, les tests de cointégration permettent le contrôle de la


relation de long-terme. L’hypothèse nulle H0 est définie par l’absence de cointégration et
l’hypothèse alternative H1 est relative à la présence de la relation de cointégration entre les
variables55. Pour une modélisation au niveau individuelle, nous nous basons sur une structure
séquentielle pour les tests de cointégration de Johansen. En effet, les tests de la procédure de
Johansen sont basés sur une séries d’hypothèses selon un même principe de définition de ces
hypothèses (H0 : relative à l’absence de cointégration) tout en passant d’un nombre de vecteurs
de cointégration égale à 0 à un nombre égale à 4. La première hypothèse nulle H0 se définie
par l’absence de vecteurs de cointégration (r=0) contre une hypothèse alternative H1 relative à
la présence au moins d’un seul vecteur de cointégration (r ≥ 1). Pour la deuxième estimation,
l’hypothèse H0 est définie par l’existence d’un seul vecteur de cointégration (r ≤ 1) contre une
hypothèse alternative H1 relative à la présence au moins de deux vecteurs de cointégration

55 L’identification de la relation de long-terme se base principalement sur la série des hypothèses suivantes :
H0 : r  0 H0 : r  1 H0 : r  2 H0 : r  3
   
 H1 : r  1  H1 : r  2  H1 : r  3  H1 : r  4

183
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

(r=2). Pour la troisième et la quatrième estimation, la même démarche s’applique pour


l’identification de trois et de quatre vecteurs de cointégration.

Dans notre cas d’estimation de la relation de long-terme en Panel, nous n’allons pas
présenter le nombre de vecteurs de cointégration. Nous allons seulement estimer la relation de
long-terme suivant les hypothèses d’existence et d’absence de cette relation.

En se basant sur l’équation (5.3) développée auparavant dans la présentation de la


méthodologie d’estimation, nous appliquons d'abord l'équation (15.3) suivante permettant de
spécifier la relation entre les variables :

lnCO2 p  i  i t   i  lnENTREPit   i  lnSERVit   1i  lnPIBpit   2i  lnPIBp _ carrit 


 i  lnMARQ _ DEPit   i  lnBREV _ DEPit   i  RESPit   eit 15.3

« it » tient compte des vecteurs cointégrés de différentes grandeurs entre les pays, c’est-à-dire
de l’effet individuel β (des pays) et de l’effet temporel λ (le temps).

Les résultats des applications des tests de cointégration de Pedroni et de Kao sont exposés
dans le tableau (15) et dans le tableau (16) ci-dessous [56].

Tableau 15 : Résultats des tests de cointégration en panel de Pedroni

Variable endogène : Ln_CO2p


Variables exogènes : Ln_PIBp – Ln_PIBp_carré – Ln_ENTREP – Ln_BREV_DEP – RESP – Ln_MARQ_DEP –
Ln_SERV
Included observations: 338
Cross-sections included: 26
Null Hypothesis: No cointegration

Alternative hypothesis: common AR coefs (tests pour le panel entier). (Approche intra-
dimensionnelle)
Weighted
Statistique Probabilité Statistiques Probabilité
Panel v-Statistic -2.296665 0.9892 -2.510205 0.9940
Panel ρ-Statistic 6.196786 1.0000 5.356907 1.0000
Panel PP-Statistic -3.926423*** 0.0000 -6.481083*** 0.0000
Panel ADF-Statistic -0.414301 0.3393 1.624905 0.9479

Alternative hypothesis (H1 : présence de cointégration): individual AR coefs * (Tests en


panel pour les groupes de pays). (Approche inter-dimensionnelle)
Statistique Probabilité
Group ρ-Statistic 7.658372 1.0000
Group PP-Statistic -13.28350*** 0.0000
Group ADF-Statistic 1.669641 0.9525

Note : (***) désigne le rejet de l’hypothèse nulle H0 de l’absence de cointégration au seuil de 1% (d’où accepter

56Les résultats des différents éléments des tests de Pedroni et de Kao sont illustrés dans l’annexe (12) dans les tableaux
(40) et (41).

184
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

l’hypothèse alternative H1 à ce niveau). Le nombre de retards retenus (p = 1) selon le critère d’information


de Schwartz (SIC). « Panel υ-statistic » : statistique du test d’Im-Pesaran-Shin pour tout le panel ; « panel ρ-
statistic » : statistique du test de Levin-Lin-Chu pour tout le panel ; « panel PP-statistic » : statistique du test
de Fisher-Phillips-Perran pour tout le panel et panel ADF-statistic » : statistique du test de Fisher-Augmented-
Dickey-Fuller pour tout le panel. Au niveau de la deuxième partie des tests de Pedroni, pour les groupes des
pays, nous identifions trois statistiques : group ρ-statistic (test de Levin-Lin-Chu); group PP-statistic (test de
Phillips-Perran) et group ADF-statistic (test d’Augmented Dickey-Fuller)).

Tableau 16 : Résultats du test de cointégration en panel de Kao

Variable endogène : Ln_CO2p


Variables exogènes : Ln_PIBp – Ln_PIBp_carré – Ln_ENTREP – Ln_BREV_DEP
– RESP – Ln_MARQ_DEP – Ln_SERV

Sample: 2001-2013
Included observations: 338
Null Hypothesis: No cointegration

t-Statistic Prob.
ADF -2.314003** 0.0103

Residual variance 0.010896


HAC variance 0.010821

Note : (***) désigne le rejet de l’hypothèse nulle H0 de l’absence de cointégration au seuil de 1% (d’où accepter
l’hypothèse alternative H1 à ce niveau). Le nombre de retards retenus (p = 1) selon le critère d’information
de Schwartz (SIC).

Dans les tableaux (15) et (16), les résultats des tests de Pedroni et de Kao (1999) nous
montrent le rejet de l’hypothèse nulle H0 relative à l’absence de cointégration au seuil de 1%,
ce qui justifie la relation de cointégration entre les émissions de CO 2 et les autres variables de
l’environnement institutionnel et de l’environnement des affaires. De même, les résultats nous
ont montré que la variable mesurant la dégradation de l’environnement est cointégrée à long-
terme avec la variable de l’entrepreneuriat et celle de la valeur ajoutée des services en
pourcentage du PIB. Plus précisément, ce résultat est justifié aussi au niveau des deux tests de
de Pedroni où l’hypothèse alternative H1 relative à la présence de cointégration est acceptée au
seuil de 1%.

Nous allons analyser les résultats du premier test de Pedroni qui s’est basé principalement
sur une approche « intra-dimensionnelle » exprimée en fonction de quatre statistiques. Nous
observons dans le tableau (15) que l’hypothèse nulle H0 relative à l’absence de cointégration
est rejetée au seuil de 1% pour la statistique de Phillips-Perran relatif au test de Fisher-Phillips-
Perran pour tout le panel où nous avons obtenu une probabilité inférieure à 1%. En revanche,
pour tout le panel ; les résultats de « panel υ-statistic (panel variance) » relatif au test d’Im-
Pesaran-Shin, du « panel ρ-statistic » relatif au test de Levin-Lin-Chu et du « panel ADF-statistic »
relatif au test de Fisher-Augmented-Dickey-Fuller; nous ont montré l’absence d’une relation de
cointégration entre les variables.

185
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Les résultats du deuxième test de Pedroni constitué de trois statistiques basées sur une
approche « inter-dimensionnelle » montrent que l’hypothèse nulle H0 d’absence de
cointégration est rejetée au seuil de 1% pour le group PP-statistic. Cependant, les résultats des
« group ρ-statistic » et « group ADF-statistic », montrent l’absence d’une relation de
cointégration entre la variable endogène et l’ensemble des variables exogènes.

Au niveau du tableau (16), l’hypothèse nulle H0 relative à l’absence de la relation de


cointégration est rejetée au seuil de 1% selon les résultats illustrés au niveau du test de Kao,
(1999).

Si nous analysons la relation de cointégration pour chaque pays au niveau individuel et


nous identifions une relation de cointégration entre les variables pour tous les pays, nous
conclurons donc qu’il s’agit d’un « panel de relation de cointégration homogène »57. Dans le cas
contraire, si nous identifions l’absence d’une relation de cointégration entre les variables pour
un pays donné et l’existence d’une relation de cointégration entre les variables pour les autres
pays (au niveau individuel), nous conclurons qu’il s’agit d’un « panel de relation de cointégration
hétérogène »58.

2.4 Résultats du test de causalité de Granger en panel

À partir de l’analyse des résultats de cointégration, nous avons montré qu’il existe une
relation de long-terme entre l’ensemble des variables du modèle. Précisément, il existe une
relation de cointégration entre la variable de la pollution de l’air et les variables de
l’environnement institutionnel et de l’environnement des affaires. Nous déterminons donc la
direction de causalité au sens de Granger en panel afin d’adopter les politiques économiques
convenables qui peuvent contribuer à la croissance économique et à la minimisation de la
dégradation de l’environnement. Nous utilisons un modèle de correction d'erreurs basé sur le
panel pour tenir compte de la relation en utilisant la procédure d’Engle, R. F., et Granger, C. W.
(1987). Cette étape est relative à l’estimation du modèle de long-terme de l’équation (15.3) pour
obtenir les résidus estimés (l’équation (15.3) est développée dans la sous-section (2.3)).

L’hypothèse nulle H0 est relative à l’absence de causalité entre les variables au sens de
Granger et l’hypothèse alternative H1 est relative à la présence de la relation de causalité entre
la variable dépendante et la variable explicative. Les spécifications des équations pour le test

57 Selon la définition citée par Christophe Hurlin et Mignon Valérie, (2009). « Une synthèse des tests de cointégration sur
données de Panel ».
58 Selon la définition citée par Christophe Hurlin et Mignon Valérie, (2009). « Une synthèse des tests de cointégration sur

données de Panel ».

186
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

de la relation de causalité sont illustrées au niveau des équations (16.3), (17.3), (18.3), (19.3),
(20.3), (21.3) et (22.3), présentées ci-dessous:

lnCO2it  1 j   1i eit 1 11ik lnCO2it k  12ik lnENTREPit k  13ik lnSERVit k 14ik lnPIBit k
k k k k

15ik lnMARQ _ DEPit k  16ik lnBREV _ DEPit k 17ik RESPit k  1it 16.3
k k k

lnENTREPit  2 j   2i eit 1 21ik lnCO2it k  22ik lnENTREPit k  23ik lnSERVit k 24ik lnPIBit k
k k k k

25ik lnMARQ _ DEPit k  26ik lnBREV _ DEPit k 27ik RESPit k   2it 17.3
k k k

lnSERVit  3 j   3i eit 1 31ik lnCO2it k  32ik lnENTREPit k  33ik lnSERVit k 34ik lnPIBit k
k k k k

35ik lnMARQ _ DEPit k  36ik lnBREV _ DEPit k 37ik RESPit k   3it 18.3
k k k

lnPIBit  4 j   4i eit 1 31ik lnCO2it k  42ik lnENTREPit k  43ik lnSERVit k 44ik lnPIBit k
k k k k

45ik lnMARQ _ DEPit k  46ik lnBREV _ DEPit k 47ik RESPit k   4it 19.3
k k k

lnMARQ _ DEPit  5 j   5i eit 1 51ik lnCO2it k  52ik lnENTREPit k  53ik lnSERVit k 54ik lnPIBit k
k k k k

55ik lnMARQ _ DEPit k  56ik lnBREV _ DEPit k 57ik RESPit k   5it  20.3
k k k

lnBREV _ DEPit  6 j   6i eit 1 61ik lnCO2it k  62ik lnENTREPit k  63ik lnSERVit k 64ik lnPIBit k
k k k k

65ik lnMARQ _ DEPit k  66ik lnBREV _ DEPit k 67ik RESPit k   6it  21.3
k k k

lnRESPit  7 j   7i eit 1 71ik lnCO2it k  72ik lnENTREPit k  73ik lnSERVit k 64ik lnPIBit k
k k k k

75ik lnMARQ _ DEPit k  76ik lnBREV _ DEPit k 77ik RESPit k   7it  22.3
k k k

∆ désigne la première différence et k est le nombre de retards qui est choisi d’une manière
optimale pour chaque pays. Dans notre étude, le nombre de retards k=2. Les sources de causalité
peuvent être identifiées en testant la significativité des coefficients des variables dépendantes
dans les équations (16.3), (17.3), (18.3), (19.3), (20.3), (21.3) et (22.3). Ensuite, la causalité à
long terme peut être testée en examinant l'importance de la vitesse d'ajustement de  , qui est
le coefficient du terme de correction d'erreur eit-1.

187
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

La significativité de  indique la relation à long terme du processus cointegré, et donc


les mouvements le long de ce processus peuvent être considérés comme permanents. Pour la
causalité à long terme, nous pouvons tester ϖ1i=0 pour tout i dans l'équation (16.3) ou ϖ2i=0
pour tout i dans l'équation (17.3). De même pour les équations (19.3), (19.3), (20.3), (21.3) et
(22.3) nous pouvons tester respectivement, ϖ3i=0, ϖ4i=0, ϖ5i=0, ϖ6i=0 et ϖ7i=0.

Puisque toutes les variables utilisées dans le modèle sont stationnaires, un test de F-
statistique (F-test) standard peut être utilisé pour tester l'hypothèse nulle. Les résultats des tests de
causalité sont présentés dans le tableau (17) :

Tableau 17 : Résultats des tests de causalités de Granger en panel

Hypothèse nulle H0 : absence de causalité au sens de Granger Obs F-Statistic Prob.

Ln_PIBp ne cause pas au sens de Granger Ln_CO2p 286 1.52555 0.2193


Ln_CO2p ne cause pas au sens de Granger Ln_PIBp 0.03480 0.9658

Ln_ENTREP ne cause pas au sens de Granger Ln_CO2p 286 2.73057* 0.0669


Ln_CO2p ne cause pas au sens de Granger Ln_ENTREP 0.45099 0.6375

RESP ne cause pas au sens de Granger Ln_CO2p 286 0.48228 0.6179


Ln_CO2p ne cause pas au sens de Granger RESP 0.05496 0.9465

Ln_BREV_DEP ne cause pas au sens de Granger Ln_CO2p 286 0.42650 0.6532


Ln_CO2p ne cause pas au sens de Granger Ln_BREV_DEP 0.10744 0.8982

Ln_MARQ_DEP ne cause pas au sens de Granger Ln_CO2p 286 1.22827 0.2944


Ln_CO2p ne cause pas au sens de Granger Ln_MARQ_DEP 0.85860 0.4249

Ln_SERV ne cause pas au sens de Granger Ln_CO2p 286 4.11592** 0.0173


Ln_CO2p ne cause pas au sens de Granger Ln_SERV 0.08889 0.9150

Note : (**) : significativité au seuil de 5%. (*) : significativité au seuil de 10%. Le nombre de retards k est 2.
Obs : désigne le nombre d’observations. Prob : désigne la probabilité de F-statistique.

Au niveau des résultats, nous n’observons aucune causalité au sens de Granger entre la
richesse et les émissions de CO2 par tête. De même, aucune relation de causalité n’a été détectée
entre la variable de la pollution de l’air et respectivement les variables des marques déposées,
de la voix et responsabilité et des brevets déposés par les résidents. Dans ce cadre, nous
acceptons l’hypothèse nulle H0 relative à l’absence de causalité unidirectionnelle ou
bidirectionnelle entre la pollution de l’air et l’ensemble de ces variables (et vice versa). En
revanche, nous détectons deux relations de causalité unidirectionnelles pour le cas de la variable
de la valeur ajoutée du secteur des services (Ln_SERV) et de la variable de l’entrepreneuriat
(Ln_ENTREP).

En effet, l’hypothèse nulle H0 est rejetée au seuil de 10% où nous obtenons une relation
de causalité unidirectionnelle allant de l’entrepreneuriat vers les émissions polluantes. Il en

188
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

résulte que l’entrepreneuriat cause au sens de Granger les émissions polluantes générées par le
secteur des services et des bâtiments. Donc, le niveau de la pollution est déterminé par le niveau
de l’entrepreneuriat dans les pays de l’OCDE durant la période 2001-2013. Il existe donc une
influence (dont le signe ne peut être identifié qu’à travers l’estimation économétrique du
modèle) de l’activité entrepreneuriale sur le niveau de la pollution atmosphérique. Les résultats
des tests de Granger montrent s’il existe une relation de causalité entre deux déterminants, c’est-
à-dire si une variable cause l’autre ou non. La relation de causalité dans ce sens ne précise pas
la nature de la relation qui peut exister entre les variables (positive ou négative). Dans le cas où
les estimations des paramètres du modèle montrent qu’il existe une relation positive dans le
sens où un accroissement de l’activité entrepreneuriale engendre une augmentation du niveau
de la pollution atmosphérique, la diminution de l’intensité de l’activité entrepreneuriale pourrait
réduire les émissions polluantes. Mais une telle stratégie peut nuire à la croissance de l’activité
économique. Si les pays de l’OCDE optent pour des politiques de minimisation de la pollution
par les émissions de CO2, cela entrainera une diminution de l’entrepreneuriat (dans le cas où il
est à l’origine de la pollution). Mais pour les activités entrepreneuriales existantes, les pays de
l’OCDE pourraient réduire les activités polluantes de certaines entreprises. Pour maintenir le
même niveau de croissance, l’élimination des activités entrepreneuriales polluantes pourraient
être compensée par le développement de nouvelles activités propres et adaptées à la protection
de l’environnement. Si les activités ayant une forte intensité polluante sont porteuses de valeur
ajoutée, l’adoption des politiques de réduction des émissions de GAS à travers la taxation et les
quotas d’émissions pourra résoudre les problèmes de la pollution.

La pollution atmosphérique dans les pays de l’OCDE pourrait être expliquée par l’activité
industrielle et le commerce internationale. L’Entrepreneuriat durable pourrait jouer un rôle
important dans la minimisation de la dégradation de l’environnement. Les pays de l’OCDE
doivent penser à l’instauration des activités de l’entrepreneuriat vert qui s’articulent dans le
cadre du développement durable. Donc, la croissance économique devrait être suivie par un
développement d’une nouvelle branche d’activités respectant les normes environnementales
internationales, en créant de nouveaux produits écologiques et en sensibilisant les citoyens à
l’utilisation de ces produits, en modernisant les outils de production, en encourageant les
activités d’innovation et en développant de nouveaux produits comme les biens
environnementaux, etc.

Outre, nous obtenons une relation de causalité au sens de Granger unidirectionnelle allant
des services vers les émissions polluantes. L’hypothèse alternative H1 relative à la présence de
causalité est acceptée au seuil de 5%.

189
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Il en résulte donc, que le secteur des services cause la pollution par les émissions de CO 2
issues des constructions et des services commerciaux. Donc le niveau des émissions polluantes
est déterminé par l’intensité des activités des services. Le secteur des services dans les pays de
l’OCDE possède une influence sur le niveau des émissions polluantes.

2.5 Estimation du modèle à correction d’erreurs

Selon théorème de Granger, s’il existe une relation de cointégration entre les variables du
système, cela expliquera l’existence d’un processus à correction d’erreurs entravant les
variables « de trop s’écarter de leur équilibre à long terme », (Ayekoe, S. A. (2014)). Dans notre étude, nous
il existe une relation de cointégration entre la variable de la qualité de l’environnement et
l’ensemble des variables de l’environnement des affaires et de l’environnement institutionnel.
Nous constatons donc la présence d’un mécanisme à correction d’erreurs dont les résultats
seront exposés dans ce qui suit [59].

2.6 Estimation des paramètres de la relation de long-terme par la méthode des


Moindres Carrés Modifiés (Fully Modified Last Square FMOLS)

2.6.1 Justification du choix de la méthode d’estimation des Moindres Carrés


Modifiés (FMOLS)

Une fois que la relation de cointégration a été établie, le modèle peut être estimé en utilisant
une technique économétrique adéquate pour estimer les paramètres de la relation de long-terme.
Selon Pedroni, P. (2000), l'estimation par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires MCO pour
le cas d’un panel entraîne un estimateur asymptotiquement biaisé dans la mesure où les
estimations dépendent des paramètres nuisibles associés à la dynamique du système sous-
jacent. La distribution asymptotique de l'estimateur MCO dépend des paramètres résultant de
l'endogénéité des régresseurs et de la corrélation en série des erreurs. Cependant, Pedroni, P.
(2000) soutient que les estimations des MCO sont impartiales uniquement en cas d'exogénéité
des régresseurs et des dynamiques homogènes à travers les membres individuels du panel,
(Pedroni, P. (2000) ; Khachoo, A. Q., et Khan, M. I. (2012))

59 Pour appuyer nos résultats et pour pouvoir déterminer la vitesse d’ajustement vers l’équilibre de lng-terme des variables
du modèle, nous avons procédé à une estimation d’un modèle à correction d’erreurs. Notons bien que les résultats obtenus
ne sont pas significatifs sauf pour le cas de la variable de la valeur ajoutée des services dont le vecteur de cointégration
s’illustre comme suit : ∆LnCO2p= 255.6901∆LnSERV_VA - 863.6092.
(22.5357) (avec t-statistique = 11.3451 > 1.96)
Il en résulte que la force de rappel de la variable de la valeur ajoutée des services est significative et est égale à (-0.003863).
Donc la vitesse d’ajustement vers l’équilibre de long-terme est de 0.3863%. Nous exposons les résultats de l’estimation du
modèle à correction d’erreurs dans le tableau (42) au niveau de l’annexe (13).

190
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Bien que l'estimateur MCO soit super consistant, il contient encore un biais de second ordre
en présence d'une endogénéité, qui n'est pas éliminé de manière asymptotique. En conséquence,
ce biais conduit à une distorsion de la taille, qui ne sera pas nécessairement éliminée même si
la taille de l'échantillon grandit dans la dimension du panel. (Pedroni, P. (2000))

Diverses techniques économétriques modernes ont été introduites pour étudier l'existence
d'une relation de long-terme entre les variables et pour résoudre les problèmes posés. Nous
distinguons la méthode des MCO modifiés (FMOLS) et la MCO dynamique (DOLS). Dans notre
travail, nous utilisons l’approche d’estimation des Moindres Carrés Modifiés ou Fully Modified
Ordinary Least Squares (FMOLS) pour estimer les paramètres de long-terme de la relation entre la
dégradation de l’environnement et l’entrepreneuriat et un ensemble de variables de
l’environnement des affaires dans un panel de 25 pays de l’OCDE.

Cette méthode d’estimation a été initialement introduite et développée par Hansen, B. E., et
Phillips, P. C. (1990) pour estimer une relation de cointégration unique d’ordre 1 (I(1)). Elle produit
des estimations fiables pour une petite taille d’échantillon et fournit une vérification de la
robustesse des résultats.

La méthode FMOLS possède plus d’avantages par rapport à la technique d’Engel-Granger


sur les régressions de long-terme. Elle introduit une correction appropriée pour surmonter le
problème d'inférence dans la méthode d’Engel-Granger et, par conséquent, la statistique t du test
pour les estimations à long terme est valable, (Bashier, A. A., et Siam, A. J. (2014)). L'estimateur
FMOLS explique les problèmes de cointégration et d'endogénéité en série. Il est donc préférable
à une simple estimation par la méthode des MCO. La méthode FMOLS utilise « les estimateurs
Kernal (estimateur à noyau) des paramètres qui affectent la distribution asymptotique de l'estimateur MCO.
Pour obtenir un rendement asymptotique, cette technique modifie les moindres carrés pour tenir compte des
effets de corrélation en série et du test d’endogénéité des régresseurs résultant de l'existence des relations de
cointégration », (Kalim, R., et Shahbaz, M. (2009) ; Bashier, A. A., et Siam, A. J. (2014)).

L'un des avantages de l'utilisation de la technique FMOLS est qu'elle permet aux effets
fixes spécifiques du pays d'être hétérogènes tout en estimant les relations de long terme (Pedroni,
P. (2000)). En permettant la mise en commun des données dans la dimension transversale, les
méthodes de panel non stationnaire ont le potentiel d'améliorer ces petites limites d'échantillons,
(Pedroni, P. (1996)).

191
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

2.6.2 Illustration et interprétation des résultats de l’estimation des paramètres


de long-terme

Après avoir vérifié l’existence de la relation de cointégration entre la variable mesurant la


dégradation de l’environnement et les autres variables explicatives du modèle, nous allons
estimer les paramètres de cette relation de long-terme suivant la méthode des moindres carrés
ordinaires modifiés (FMOLS) pour spécifier la nature de l’effet (positif ou négatif) exercé par
la variable de l’entrepreneuriat, des variables de l’environnement des affaires et de la variable
de l’environnement institutionnel et politique (voix et responsabilisation) sur la qualité de
l’environnement.

La méthode d’estimation des moindres carrés a été conçue à l'origine par Hansen, B. E., et
Phillips, P. C. (1990) pour fournir des estimations optimales des régressions dans le cadre de la
relation de cointégration. Cette méthode modifie les moindres carrés pour tenir compte des
effets de corrélation en série et de l'endogénéité dans les régresseurs qui résultent de l'existence
d'une relation de cointégration.

Nous allons inclure le carré de la variable de la richesse (Ln_PIBp_carr) pour vérifier la


Courbe Environnementale de Kuznets en présence d’un ensemble de facteurs de l’environnement des
affaires.

Nous effectuons deux estimations, une première sans la tendance et sans la constante et
une deuxième avec l’introduction de la tendance et de la constante. Nous retenons l’estimation
qui prend en considération l’intégration de la constante et de la tendance puisqu’elle nous donne
de meilleurs résultats en comparaison avec celle où nous n’avons pas intégré la constante et la
tendance. Les résultats des estimations de la nature de la relation de long-terme entre les
variables sont exposés dans les tableaux (18) et (19).

La constante mesure l’effet individuel et la tendance mesure l’effet de l’évolution du


temps. La prise en considération de ces deux régresseurs à la fois illustre des résultats plus
pertinents et significatifs pour la plupart des variables du modèle. Nous interprétons donc les
résultats du tableau (18).

192
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Tableau 18 : Estimation des paramètres de la relation de long-terme sans l’introduction de


la tendance et de la constante

Dependent Variable: Ln_CO2p


Method: Panel Fully Modified Least Squares (FMOLS)
Sample (adjusted): 2002 – 2013
Periods included: 12
Cross-sections included: 26
Total panel (balanced) observations: 312
Panel method: Pooled estimation (panel entier)

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob

Ln_PIBp 0.982268*** 0.286151 3.432687 0.0007


Ln_PIBp_carr -0.070919*** 0.019561 -3.625556 0.0003
Ln_ENTREP -0.499631*** 0.139433 -3.583301 0.0004
Ln_SERV -0.077254 0202018 -0.308241 0.7581
Ln_BREV_DEP 0.154789** 0.059925 2.583053 0.0103
Ln_MARQ_DEP -0.011635 0.103893 -0.111990 0.9109
RESP 0.222940 0.208486 1.069326 0.2858

R-squared 0.223468 Mean dependent var (4) 2.363583


Adjusted R-squared (1) 0.208192 S.D. dependent var (5) 0.844184
S.E. of regression (2) 0.751186 Sum squared resid (6) 172.1054
Long-run variance (3) 1.453505

Note : (***) désigne un niveau de significativité au seuil de 1% et (**) désigne un niveau de significativité au
seuil de 5%. R-squared : désigne R au carré (le coefficient d’ajustement). (1) : R carré ajusté. (2) : Erreurs
standards de la régression. (3) : la variance de long-terme. (4) : la moyenne de la variable dépendante. (5) : la
déviation standard de la variable dépendante. (6) : la somme du carré des résidus.

Pour le cas des deux estimations, nous distinguons les mêmes résultats sauf pour la
variable des marques de commerce déposées (MARQ_DEP), son coefficient est devenu
significatif en introduisant la tendance. D’où l’importance de la prise en considération de l’effet
individuel à travers l’ajout de la constante et de l’effet de l’évolution du temps à travers l’ajout
de la tendance.

Tableau 19 : Estimation des paramètres de la relation de long-terme avec l’introduction de


la tendance et de la constante

Dependent Variable: Ln_CO2p


Method: Panel Fully Modified Least Squares (FMOLS)
Sample (adjusted): 2002 2013
Periods included: 12
Cross-sections included: 26
Total panel (balanced) observations: 312
Panel method: Pooled estimation
Cointegrating equation deterministics: C (constante)
Additional regressor deterministics: TREND (tendance)

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

Ln_PIBp 15.21752*** 2.520288 6.038009 0.0000


Ln_PIBp_carr -0.795070*** 0.127182 -6.251422 0.0000
Ln_ENTREP -0.048523* 0.026528 -1.829160 0.0684
Ln_SERV -0.072344 0.035045 -2.064315 0.2399
Ln_MARQ_DEP -0.102328** 0.044681 -2.290189 0.0228
Ln_BREV_DEP -0.030077* 0.040233 -0.747565 0.0544

193
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

RESP 0.241434 0.077023 3.134580 0.2119

R-squared 0.980369 Mean dependent var (4) 2.363583


(1)
Adjusted R-squared 0.978117 S.D. dependent var (5) 0.844184
(2)
S.E. of regression 0.124878 Sum squared resid (6) 4.350902
(3)
Long-run variance 0.023233

Note : (***) désigne un niveau de significativité au seuil de 1%, (**) désigne un niveau de significativité au
seuil de 5% et (*) désigne un niveau de significativité de 10%. R-squared : désigne R au carré (le coefficient
d’ajustement). (1) :R carré ajusté. (2) : Erreurs standards de la régression. (3) : la variance de long-terme. (4) : la
moyenne de la variable dépendante. (5) : la déviation standard de la variable dépendante. (6) : la somme du carré
des résidus.

Donc, nous interprétons dans ce qui suit les résultats du tableau (19) en présence de la
constante et la tendance.

2.6.3 Relation entre l’environnement et la croissance économique

2.6.3.1 Cas du panel entier durant la période 2001-2013

D’après l’estimation de la nature de la relation entre la qualité de l’environnement et la


croissance économique exprimée en fonction de la variable du PIB réel par tête, nous observons
un coefficient positif et significatif au seuil de 1%. À court-terme, la croissance de l’activité
économique engendre une intensification de la pollution atmosphérique.

En revanche, la relation de long-terme exprimée en fonction du carré du PIB réel par tête
est négative et significative au seuil de 1%. Sur la longue période, la croissance du revenu
contribue positivement à la minimisation de la dégradation de l’environnement.

Il en résulte que la Courbe Environnementale de Kuznets est vérifiée dans les pays de
l’OCDE durant la période 2001-2013 où nous distinguons deux phases, une première
ascendante relative à l’accroissement des émissions de CO2 suite à l’accroissement du revenu.
La deuxième phase descendante est caractérisée par une amélioration de la qualité de
l’environnement suivant une atténuation du niveau des émissions de CO 2 quand l’économie
atteint un niveau maximum de revenu.

La courbe présentée ci-dessous illustre la relation de court et de long-terme entre la


croissance économique et le niveau des émissions de CO2 des bâtiments résidentiels et des
services commerciaux et publics (en % de la combustion totale du combustible).

La figure (24) justifie que l’hypothèse de la CEK est vérifiée durant la période de l’étude.
Nous remarquons une atténuation des émissions polluantes dans la deuxième phase où la courbe
s’illustre sous la forme de « U inversé ».

194
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Ce résultat pourrait être expliqué par l’évolution de l’activité entrepreneuriale dans les
pays industrialisés. Il faut donc consolider les efforts de minimisation de la pollution et mettre
en œuvre de nouvelles stratégies d’innovation technique et d’innovation managériale pour
sensibiliser de plus les nouveaux entrepreneurs en faveur de l’amélioration de l’environnement.

Figure 24 : Illustration de la CEK de la relation entre les émissions polluantes et le niveau de


revenu dans les pays de l’OCDE durant la période 2001-2013
2.6
2.4
2.2
ln_CO2

2
1.8
1.6

9 9.5 10 10.5 11 11.5


lnPIB

95% CI Fitted values

Note : « CI » désigne l’intervalle de confiance. Fitted values désigne les valeurs ajustées.

Source : Présentation de l’auteur à partir des données du modèle.

Nous présentons dans ce qui suit l’évolution de la relation entre la croissance économique
et les émissions polluantes pendant quelques années spécifiques. Il parait que la plupart des
pays avancés ont pu minimiser les émissions de gaz à effet de serre provenant de diverses
sources. Un niveau de 80% des émissions mondiales sont générées par les pays de l’Union
européenne. Les pays de l’OCDE ont fixé des stratégies et ont mis en place des instruments de
taxation de la pollution. Ils ont opté pour la tarification du carbone. De plus, un point important
dans leurs panoplies de mesures est relatif à la minimisation des subventions accordées
spécialement aux activités des combustibles fossiles. Hoeller, P., et Coppel, J. (1992) ont mis l’accent
sur cette idée en justifiant que dans la plupart des pays industrialisés et des pays développés il
s’agit d’un système de taxation implicite sur le carbone pour les activités pétrolières et
productrices de gaz naturel tandis que les activités basées sur l’utilisation du charbon reçoivent

195
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

des subventions. Il faut donc assurer un système de taxation globale sur toute activité émettrice
des émissions de gaz à effet de serre.

Les pays de l’OCDE ont encouragé de leur part l’entrepreneuriat vert basé sur des activités
plus développées orientées vers la production des biens environnementaux et les produits et
technologies propres. Le développement de l’activité entrepreneuriale a été consolidé à travers
l’accroissement des investissements dans les activités de la recherche et développement et des
activités de l’innovation technologique.

En comparaison avec les pays en développement et autres régions dans le monde, les
projections des émissions polluantes mondiales selon les prévisions effectuées dans le cadre du
travail de l’OCDE suivant le modèle GREEN ont montré une possibilité d’évolution à la baisse
des émissions polluantes d’ici 2050 par rapport à l’année 1990. Les figures (25) et (26)
présentées ci-dessous montrent les tendances d’évolution des parts des émissions de CO2 à
travers certaines régions dans le monde entre 1990 et 2050.

Figure 25 : Part des émissions carboniques dans les pays de l’OCDE et autres régions dans le
monde en 1990

Source : J. Ben, (2007). Les aspects économiques des changements climatiques (source : simulations du
modèle GREEN de l’OCDE)

La part la plus importante des émissions de CO2 est générée principalement par les pays
de l’OCDE (évaluée à 25%). Les États-Unis ont possédé une part de 23% qui est considérée
comme énorme par rapport aux autres régions.

196
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Figure 26 : Prévisions des parts des émissions de CO2 dans les pays de l’OCDE et autres
régions selon le modèle GREEN de l’OCDE en 2050

Source : J. Ben, (2007). Les aspects économiques des changements climatiques (source : simulations du
modèle GREEN de l’OCDE)

Les projections du modèle GREEN de l’OCDE montrent d’ici 2050 un important volume
des émissions carboniques qui sera généré en grande partie par les pays en développement (la
part des émissions carboniques va passer à 60%) tandis que les pays de l’OCDE ne vont réaliser
que 25% des émissions mondiales. Cette évolution à la baisse montre la consolidation des
efforts fournis. Le modèle GREEN a mis l’accent sur l’importance de la suppression du système
des subventions qui pourrait conduire à une diminution de 18% des émissions jusqu’à 2050 en
contribuant en d’un autre côté à un accroissement du niveau de revenu réel mondial de 0.7%.60

2.6.3.2 Interprétation des résultats des allures de la CEK pour quelques années
spécifiques

Nous allons par la suite analyser l’évolution de la CEK pour quelques années de la période
de l’étude, 2001, 2005, 2010 et 2013.

A. Cas des pays de la phase descendante de la CEK

Dans la figure (27) ci-dessous, nous observons durant l’année 2001 que la majorité des
pays de l’OCDE sont situés dans le graphique au niveau de la deuxième phase de la courbe
environnementale de Kuznets. Nous parlons de la Suisse, de la Norvège et des États-Unis. En
effet, l’ensemble de ces pays et autres ont réalisé un niveau de développement permettant de
réduire les émissions carboniques provenant du secteur des services qui est un secteur non

60 Source : J. Ben, (2007). Les aspects économiques des changements climatiques. Perspectives économiques de l’OCDE.

197
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

polluant. De plus, un système d’échange de quotas d’émissions (SEQE)61 a été mis en place
dans plusieurs régions canadiennes, en Suisse et aux États-Unis dans le cadre de la minimisation
de la pollution de l’air.

Figure 27 : Illustration de la Courbe Environnementale de Kuznets de la relation entre les


émissions polluantes et le niveau de revenu dans les pays de l’OCDE en 2001
4

Suisse

Hongrie France
Belgique
Allemagne
Irlande
3

Autriche
Royaume-Uni
République slovaque Slovénie Italie Canada
Japon
Pologne Suède
Grèce Etats-Unis
ln_CO2

Chili Espagne Danemark


Mexique Portugal
2

Finlande
Norvège

Australie
1
0

Islande

9 9.5 10 10.5 11 11.5


lnPIB

95% CI Fitted values


lnCO2_BAT_SERV

Note : « CI » désigne l’intervalle de confiance à 95% (seuil de 5%) – Ln_CO2_BAT_SERV désigne les émissions
de CO2 par tête issues des bâtiments résidentiels et des services commerciaux et publics – Fitted values : désigne
les valeurs ajustées.

Source : Présentation de l’auteur à partir des données du modèle.

Nous observons les mêmes tendances de la relation entre la dégradation de


l’environnement et le niveau de la croissance économique pendant l’année 2005 suivant la
figure (28) présentée ci-dessous. Nous n’enregistrons pas une grande différence entre 2001 et
2005 dans la mesure où la plupart des pays de l’OCDE ont gardé leur même position sur la
Courbe Environnementale de Kuznets comme la Hongrie, la Suisse et l’Australie. Pour le cas
de la Norvège, nous observons qu’elle a enregistré un niveau plus faible des émissions
polluantes en comparaison avec le niveau enregistré en 2001 en réalisant un niveau de revenu
légèrement supérieur à celui enregistré en 2001.

61 OCDE, (2015). Climate Change Mitigation : policies and progress.

198
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Figure 28 : Illustration de la Courbe Environnementale de Kuznets de la relation entre les


émissions polluantes et le niveau de revenu dans les pays de l’OCDE en 2005

4
Suisse
Hongrie
Belgique
France
Irlande
3

Allemagne
Royaume-Uni
Italie
République slovaque Canada
Autriche
Japon
Pologne Slovénie
Grèce
Etats-Unis
ln_CO2

Espagne Danemark
Portugal
Chili Suède
2

Mexique Finlande

Norvège
Australie
1
0

Islande

9 9.5 10 10.5 11 11.5


lnPIB

95% CI Fitted values


lnCO2_BAT_SERV

Note : « CI » désigne l’intervalle de confiance à 95% (seuil de 5%) – Ln_CO2_BAT_SERV désigne les émissions
de CO2 par tête issues des bâtiments résidentiels et des services commerciaux et publics – Fitted values :
désigne les valeurs ajustées.
Source : Présentation de l’auteur à partir des données du modèle.

De même pour le Chili, nous enregistrons les mêmes évolutions que celles en 2001. Dans
la COP21 qui a eu lieu en France en 2015, le Chili s’est engagée à réduire ses émissions
carboniques de 30% d’ici l’année 2030. Le Chili dans ce sens met l’accent sur l’importance des
moyens financiers nécessaires pour qu’il puisse maintenir ses engagements. Il est donc
nécessaire d’accorder aux pays des aides financières comme moyen de soutien pour pouvoir
réaliser leurs objectifs. Pour maintenir des faibles niveaux d’émissions et pour consolider les
efforts de réduction de la pollution, les pays de l’OCDE devraient donc se baser de plus sur le
secteur de l’agriculture en assurant une gestion durable de l’ensemble des ressources. Il faut
donc rétablir les milieux forestiers dans le sens où une réhabilitation des hectares de forêts
permet une réduction d’un volume important de tonnes de CO 2. Il faut donc encourager le
développement des activités entrepreneuriales opérant dans le domaine du développement
durable.

À cet égard, il faut encourager l’utilisation des énergies renouvelables pour la production
de l’énergie tout en fixant une taxation sous forme d’impôts sur les émissions générées. Ces
mesures renforcent les efforts de réduction de la pollution et de l’amélioration de

199
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

l’environnement. Nous observons aussi que la majorité des pays de l’OCDE inclus dans notre
échantillon d’étude ont conservé leurs positions sur la Courbe Environnementale de Kuznets
durant les années 2010 et 2013. Les évolutions de la relation PIB-CO2 sont représentées dans
les figures (29) et (30). Les pays de l’OCDE ont essayé depuis des années d’implanter des
systèmes de transport durable. En 1996, une conférence de Vancouver a été réalisée par les pays
de l’OCDE qui s’est articulée dans le cadre du développement durable et intitulée « vers des
transports durables ». Le recours aux transports durables permet d’améliorer la qualité des
véhicules et des carburants et d’assurer une bonne infrastructure. Selon la définition de l’OCDE,
(1996), « un système de transport est durable lorsque les besoins d’accessibilité aux personnes, services et biens
sont rencontrés sans produire de dommages permanents à l’environnement global, ni de dommages aux
environnements locaux, ni de manque d’´équité sociale »62 et 63.

62 Pierre, C., & Koen, V. W. (2015). Repenser l’automobile pour accélérer la transition : l’approche LISA Car.
sciencesconf.org:cidd2015:51392.
63 OCDE, (1997). Conférence de l’OCDE : Vers les transports durables, points saillants de la conférence et aperçus des

enjeux. La conférence de Vancouver.

200
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays
de l’OCDE

Figure 29 : Relation entre les émissions polluantes et le niveau de revenu Figure 30 : Relation entre les émissions polluantes et le niveau de revenu
dans les pays de l’OCDE en 2010 dans les pays de l’OCDE en 2013

4
4

Suisse Suisse
Hongrie Belgique
Irlande Belgique
France Hongrie France Irlande
Royaume-Uni Italie Royaume-Uni

3
3

Pologne République slovaque Italie Allemagne République slovaque Allemagne


Autriche
Canada Pologne Canada
Japon
Slovénie Japon
Autriche
Espagne Etats-Unis Espagne Etats-Unis
Grèce Danemark Slovénie Danemark
Portugal

2
2

Chili
Grèce

ln_CO2
ln_CO2

Chili Portugal
Mexique Suède Mexique
Finlande Finlande
Norvège Suède
Australie
Australie Norvège

1
1

0
0

Islande Islande

-1
-1

9 9.5 10 10.5 11 11.5 9 9.5 10 10.5 11 11.5


lnPIB lnPIB

95% CI Fitted values 95% CI Fitted values


lnCO2_BAT_SERV lnCO2_BAT_SERV

Note : « CI » désigne l’intervalle de confiance à 95% (seuil de 5%) – Ln_CO2_BAT_SERV désigne les émissions de CO2 par tête issues des bâtiments résidentiels et des services
commerciaux et publics – Fitted values : désigne les valeurs ajustées.

Source : Présentation et estimation de l’auteur à partir des données du modèle.

201
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

La plupart des pays de l’OCDE ont mis en place des mesures et des politiques destinées
spécialement à réduire les émissions carboniques générées des transports routiers. En effet, ces
mesures ont visé le « rendement énergétique des carburants » et la « consommation des carburants ».
D’une part, il s’agit de l’instauration d’un système de taxation appliquée sur les carburants. En
d’autre part, l’ensemble des pays ont pratiqué des accords volontaires avec un ensemble
d’entreprises opérant dans le secteur industriel pour assurer une efficacité énergétique des
véhicules utilisées.

D’autres mesures sont présentées dans le cadre d’un ensemble de lois et de règlements
dans le domaine des services commerciaux pour minimiser l’utilisation moyenne
d’hydrocarbures par les nouveaux engins. De plus, la réduction de la pollution de l’air dans les
zones urbaines a nécessité pour certains pays de limiter le déplacement des véhicules
particuliers dans ces zones. Cette mesure a de plus encouragé le recours aux transports publics.

Les pays de l’OCDE devraient encore consolider leurs efforts pour le développement d’un
système de transport durable qui n’intensifie pas la pollution de l’air. Il est nécessaire d’opter
pour des mesures de taxation (comme les droits de péage par exemple) pour assurer la bonne
gestion de la demande de transport dans les domaines d’activités industrielles et commerciales.
Il faut aussi mettre en œuvre un nouveau système basé principalement sur le développement de
transports publics (basés sur les carburants de substitutions) pour diminuer l’usage des voitures
et des véhicules consommatrices de carburants. Il est donc crucial d’opter pour les carburants
de substitutions connus par le nom « carburants renouvelables » comme le biogaz qui est
certainement capable de réduire les émissions carboniques à l’ordre de 70% (par rapport à un
moteur diesel classique) en contrepartie d’une réduction de 10% qui pourrait être assurée par le
gaz d’origine fossile [64].

Nous traitons dans ce qui suit le cas des pays qui se situent au niveau de la phase
ascendante de la CEK.

B. Cas des pays de la phase ascendante de la CEK

Le Mexique et le Chili (et d’autres pays comme la Hongrie, la Pologne, la République


Slovaque, la Slovénie et le Portugal) sont situés encore au niveau de la première phase de la
CEK. La croissance du niveau de revenu de ces pays est accompagnée des niveaux élevés des
émissions carboniques. Dans le cadre des travaux sur les changements climatiques et la gestion
des émissions de gaz à effet de serre, le Mexique s’est engagé à réduire la moitié de ses

64 Truck editions, Diesel – un moteur aux multiples facettes. Economie et logistique. Sources :
http://www.truckeditions.com/Diesel-un-moteur-aux-multiples.html#.WHFm3lPhDIU.

202
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

émissions d’ici l’année 2030. Il faut donc se baser sur la gestion efficace des espaces verts et
moderniser de plus les outils des services commerciaux du transport.

Nous avons démontré que le Chili se situe au niveau de la première phase de la CEK ce qui
explique que l’activité entrepreneuriale de ce pays est basée en grande partie sur des activités
plus polluantes. La moyenne des émissions de CO2 issues des services commerciaux et publics
pour le cas du Chili est évaluée à 7.57 (en % de la combustion totale des carburants) jugée faible
par rapport aux autres pays de l’OCDE. Ce résultat s’explique par la dominance du secteur
industriel et celui du transport dans ce pays et leurs influences directes sur le secteur des
services. La position du Chili pourrait être liée à un niveau élevé de la consommation de
carburants par la population engendrant par la suite une forte intensité des émissions.

Les émissions de CO2 qui sont engendrées principalement par les services commerciaux
sont basées sur le secteur du transport qui est le plus émetteurs d’émissions polluantes dans le
monde entier. Les services commerciaux de télécommunications sont plus au moins propres
tandis que les activités de logistiques se fondent sur le transport. Un logisticien peut accomplir
son travail et satisfait les demandes des marchés nationaux et internationaux, en développant
des conditions optimales pour encourager le commerce international des marchandises par
exemple. Toute activité logistique se base sur le transport qui constitue l’un des facteurs les
plus importants.

En France, une grande relation existe entre le secteur du transport et l’activité logistique.
Ces deux activités possèdent un poids assez important dans le marché de travail où elles
englobent 9% des salariés français relatifs à 1.3 million de travailleurs professionnels. Ces deux
activités sont évoluées pour répondre à la demande nationale et internationale. Ces dernières
sont évoluées de leur part en raison de la mondialisation des activités économiques. Dans ce
sens, l’adaptation des activités logistiques et de transport aux évolutions est nécessaire pour
répondre à l’internationalisation des facteurs économiques, financiers et commerciaux, aux
nouvelles tendances de l’informatisation du travail, aux nouvelles préférences des
consommateurs et à leurs nouveaux modes de consommation et enfin aux contraintes imposées
en faveur de la réglementation de la qualité de l’environnement.

L’intensification des émissions de CO2 issues des services commerciaux dans certains
pays de l’OCDE pourrait être influencée par les émissions mondiales du transport et pourrait
être expliquée par l’intensité des activités du transport principalement dans le cadre des
échanges commerciaux (nationaux et internationaux).

203
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Nous prenons en considération le rôle du transport dans l’intensification des


émissions polluantes dans la mesure où il est considéré comme un facteur principal pour
la plupart des activités entrepreneuriales y compris les services et les activités
commerciales

a. Intensification des émissions de CO2 générées dans le cadre des échanges commerciaux

Pour maintenir une activité commerciale en équilibre, il faut bien favoriser toutes les
nécessités pour la développer. Le commerce international et les mouvements du libre-échange
entre les pays s’effectuent en grande partie par un réseau de transport solide. Le transport des
marchandises entre les régions au sein d’un même pays ou entre les pays du monde en général
accroit les émissions de CO2. Les moyens de transports, qui sont utilisés à l’échelle nationale
ou à l’échelle internationale et qui se sont fondés principalement sur les combustibles fossiles,
sont les causes majeures des émissions polluantes.

La figure (33) ci-dessous montre la part de l’énergie utilisée par différents moyens de
transport dans les pays de l’OCDE et dans les pays non-OCDE en 2000 et en 2005.

Nous enregistrons une part assez importante de l’énergie utilisée principalement par les
camions de transport lourd. En 2000, la part de l’énergie utilisée par les pays de l’OCDE est
très importante en comparaison avec la quantité utilisée par ce même moyen de transport dans
les pays non-OCDE. Pour l’année 2005, nous n’observons pas d’atténuation au niveau de la
consommation énergétique par les camions où les pays de l’OCDE ont gardé le même niveau
de consommation.

Figure 31 : Part de l’énergie utilisée par différents moyens de transport dans les pays de
l’OCDE et dans les pays non-OCDE en 2000 et en 2005

Source : Savy, M., et al. (2010) (sources : AIE, (2009) ; Transport, Energy and CO2, Novembre)

204
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Les pays non-OCDE ont enregistré une augmentation en 2005 par rapport à l’année 2000.
Les camions de transport lourd sont utilisés principalement par les grandes entreprises pour
offrir des services commerciaux et faciliter les échanges commerciaux entre les régions [65].

Selon Nordström, H., et Vaughan, S. (1999), pour faire face à ce danger menaçant la planète et
la santé humaine, il est crucial d’opter pour des mesures pour réduire l’usage massif des moyens
de transports entre les régions éloignées qui n’apportent pas une valeur importante. En d’autre
terme, il s’agit de la transportation des biens en volume à travers des poids lourds nécessitant
plus de combustibles mais qui ne possèdent pas une valeur importante en contrepartie de leurs
poids. Il est nécessaire donc de fixer des taxes sur la consommation des combustibles fossiles
pour mettre fin à ce type de transportation dans les pays de l’OCDE qui n’ont pas pu atteindre
la deuxième phase de la CEK. (Nordström, H., et Vaughan, S. (1999))

Les politiques, entravant les activités commerciales adoptées comme mesures de


protection de l’environnement, ne peuvent pas donner des conséquences efficaces dans la
mesure où elles ne sont pas capables de réduire les émissions carboniques générées par le
transport intra-région. Étant donné que les mesures appliquées aux mouvements de libre-
échange ne sont pas une solution efficace, il faut opter pour des règles qui assurent une
réduction des émissions pour le transport intra-région et celui entre les régions sans aucune
forme de ségrégation principalement pour le cas du Mexique, du Chili, de la Hongrie, de la
Slovénie, du Portugal, de la Pologne et de la Slovaquie. (Nordström, H., et Vaughan, S. (1999))

Plusieurs analystes ont mis l’accent sur l’importance de l’adoption des politiques
commerciales au sein des pays ayant une forte émission carbonique générée par les activités de
l’environnement des affaires. En effet, l’objectif des pays signataires du Protocole de Kyoto
(principalement les pays de l’OCDE (Hongrie, Pologne, Slovaquie, Mexique Chili Portugal
Slovénie) est la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Si les pays non signataires ne
mettent pas en œuvre des politiques commerciales rigides, les pays signataires de ce Protocole
qui possèdent une industrie forte en consommation et en production de l’énergie vont
délocaliser leurs usines dans ces pays. D’où un accroissement des émissions de gaz à effet de
serre sans aucun contrôle dans ces pays ce qui va constituer un obstacle pour la réalisation de
l’objectif du Protocole de Kyoto. (Nordström, H., et Vaughan, S. (1999))

L’idée des analystes à l’égard de ce sujet est que l’émigration des industries dans les pays
non signataires doit être accompagnée d’une taxe qui devrait être imposée sur les industries

65Dans le Tableau (41) de l’annexe (14), nous exposons une analyse chiffrée de l’évolution des émissions de CO2 générées
par la combustion et leurs évolutions durant la période 1990 et 2007 pour le cas de quelques pays et régions (ayant un poids
des émissions jugé important).

205
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

polluantes qui exportent leurs produits fabriqués dans les pays non signataires et vers le monde
entier. Pour les pays signataires du Protocole de Kyoto, la délocalisation de leurs industries
polluantes leur accorde un avantage concurrentiel qui en résulte de l’absence d’un régime rigide
de taxation et d’imposition. Dans ce sens, les taxes qu’il faudrait imposer permettent une
compensation de l’avantage détenu au détriment des pays non signataires. (Nordström, H., et
Vaughan, S. (1999))

b. Effets du transport sur les émissions mondiales

Les marchandises acheminées dans un but commercial génèrent à l’ordre de 10% des
émissions de CO2 à l’échelle mondiale. Nous nous focalisons dans notre interprétation sur le
travail de Savy, M., et al. (2010) relatif à une importante analyse effectuée par le Centre d’Analyse
Stratégique mettant l’accent spécialement sur le commerce international. Nous mettons l’accent
sur une analyse chiffrée et détaillée de l’impact des différents modes de transport des
marchandises sur l’intensification des émissions carboniques à l’échelle nationale et mondiale.

Selon une analyse de l’Agence d’Information sur l’Energie (AIE) durant l’année 2009,
l’évaluation des niveaux des émissions carboniques durant la période qui couvre 1990 et 2007
a démontré un accroissement des niveaux des émissions générées par le transport. Cet
accroissement a été évalué à 44.5% et il est dû notamment à une augmentation de la population
mondiale dont le taux d’accroissement durant la même période est estimé à 25.7%. (Savy, M., et
al. (2010))

Si nous parlons du secteur du transport en général, il est clair que ce dernier englobe celui
d’acheminement des marchandises et celui d’acheminement des personnes. Pour une bonne
raison, la part des émissions du transport des marchandises pour les commercialiser à travers le
monde ne peut pas être déterminée facilement.

Le CAS, Centre d’Analyse Stratégique français a effectué une évaluation de la part de certains
modes de transport dans les émissions de CO2. Il a conclu que le secteur du transport destiné
au commerce des biens a engendré à l’ordre de 3000 millions de tonnes de CO 2 à l’échelle
mondiale, (Savy, M., et al. (2010)). En effet, et comme résultat prévu, le transport des différentes
marchandises à travers les poids lourds sur de longues distances et le transport maritime ont
représenté une part assez importante dans les émissions générées par le secteur du transport en
général. Cette part a été estimée à l’ordre de ¾ ou plus des émissions carboniques mondiales
engendrées par la transportation des marchandises en général.

206
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Pour le transport routier des marchandises, sa contribution dans l’accroissement des


émissions carboniques a été estimée à l’ordre de 51% tandis que la transportation des biens
effectuée par le mode de transport maritime a contribué à l’ordre de 34% dans les émissions
totales du transport de marchandises.

Pour les deux autres modes de transport, l’aérien et le ferroviaire, leur part globale dans
les émissions de CO2 générées par le transport des marchandises pour un but commercial est
estimée à l’ordre de 9%. (Savy, M., et al. (2010))

Les pays de l’OCDE qui n’ont pas encore réalisé un niveau de développement leur
permettant de protéger leurs environnements sont incités à opter pour des activités
entrepreneuriales opérant dans le développement durable. Il faut aussi mettre l’accent sur les
stratégies visant l’amélioration de la qualité des véhicules dans la mesure où les activités
commerciales et de transport sont en train de s’accroitre d’une année à une autre.

c. La distinction entre le transport polluant et le transport non polluant

Il faut bien distinguer entre les différents modes de transport dans la mesure où les niveaux
des émissions générées dans l’atmosphère suite aux activités commerciales relatives à
l’acheminement des marchandises dépendent largement de la nature des moyens de transport,
de leur qualité et dans une grande mesure de la nature de leur utilisation.

En se focalisant sur l’activité commerciale, il faut bien tenir compte de la longueur de la


distance à parcourir par les camions de gros tonnage destinés à la transportation des
marchandises. Nous parlons dans ce cas des kilomètres à parcourir. Outre, la masse des
marchandises à transporter est mesurée en tonne, où l’unité de mesure à adopter finalement est
la tonne par kilomètre (t/Km). Il s’agit notamment d’une unité permettant de calculer le prix du
transport de marchandises. (Savy, M., et al. (2010))

Dans le secteur commercial, une telle variable ne pourrait plus servir comme explication
aux problèmes que peuvent avoir les moyens de transport relatifs aux poids lourds responsables
des émissions.

En effet, suivant une comparaison entre les tonnes-Kilomètres et les engins-Kilomètres,


nous ne pouvons conclure que les premiers soulèvent des poids énormes donc ils peuvent
grandir plus vites que les engins. Ces derniers possèdent un mode de fonctionnement technique
assez rigide qui leur accorde une grande capacité de fonctionnement et leur permet d’être
utilisés sur une longue durée. Les conditions des facteurs géographiques des pays, les niveaux
de leur croissance, leurs voies de développement et leurs choix des techniques de

207
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

fonctionnement accordent à certaines formes de transport un caractère majoritaire par rapport


aux autres formes.

Dans le choix des formes de transport, les pays de l’OCDE (la Hongrie, la Slovénie, le
Portugal, la Slovaquie, le Chili, le Mexique, le Pologne) doivent se baser sur le bon
développement sur le plan technique des modes de transport et sur leur performance
technologique qui agissent en une grande partie sur leur efficacité en matière de consommation
énergétique et sur leur intensité d’émissions carboniques. Dans ce sens, certaines formes de
transport peuvent être polluantes pour l’environnement comme le transport routier alors que
d’autres peuvent être non polluantes comme le transport par voie ferroviaire. (Savy, M., et al.
(2010))

Nous analysons dans ce qui la relation entre les émissions polluantes et la variable centrale
de notre modèle relative à l’entrepreneuriat.

2.6.4 Relation entre la qualité de l’environnement et l’entrepreneuriat

D’après l’estimation de la nature de la relation entre la qualité de l’environnement et


l’entrepreneuriat exprimée en fonction de la variable du taux de l’activité entrepreneuriale
totale, nous observons une relation négative et significative. Nous obtenons un coefficient
négatif et significatif au seuil de 1% pour l’estimation sans l’introduction de la tendance et de
la constante et un coefficient de signe négatif et significatif au seuil de 10% pour l’estimation
avec l’intégration de la constante et de la tendance. Pour l’ensemble des pays de l’OCDE,
l’entrepreneuriat a joué un rôle bénéfique dans l’atténuation des émissions principalement
issues des services commerciaux et publics.

La figure (34) illustrée ci-dessous justifie les résultats obtenus ce qui montre une relation
linéaire et décroissante (monotone) entre la dégradation environnementale et l’activité
entrepreneuriale.

208
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Figure 32 : Illustration de la relation entre les émissions polluantes et l’entrepreneuriat dans


les pays de l’OCDE

3
2
ln_CO2

1
0

0 2 4 6
ln_ENTREP

Source : Présentation de l’auteur à partir des données du modèle.

Dans ce cadre, les pays de l’OCDE ont réussi à développer des activités entrepreneuriales
protégeant l’environnement et capables de minimiser les émissions polluantes. Nous pourrons
donc parler de l’ « entrepreneuriat sociétal ». Les pays de l’OCDE ont pu donc créer un ensemble
d’activités économiques de nature à se développer de manière durable tout en respectant les
normes du développement durable. Il parait que les nouveaux modes de gestion au niveau des
organisations se sont orientés vers la « Responsabilité Sociétale des Entreprises » [66]. En effet, cet
impact bénéfique s’explique par la nature des produits offerts par les pays industrialisés et leurs
orientations dans le domaine de l’entrepreneuriat vert.

La nécessité de développer une activité économique et consolider le tissu industriel


s’effectuent dans le cadre des normes en promouvant l’innovation et la recherche et
développement. Les entrepreneurs durables ont joué un rôle important dans la promotion des
activités durables, génératrices de la valeur ajoutée et protectrices de la qualité de
l’environnement et de la santé humaine.

66 COP 21, Paris.

209
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

En raison de leur développement technologique et de la rigidité de leur situation


économique, les pays de l’OCDE ont développé des entreprises innovantes non seulement pour
le domaine économique (relation entre économie-innovation) mais en promouvant la notion de
l’ « innovation responsable ». Cette dernière décrit le degré de la responsabilité sociale et son
ampleur dans la création d’un environnement éthique.

Nous observons dans la figure (35) qu’une forte intensité en moyenne de l’activité
entrepreneuriale a été enregistrée pour le cas du Danemark (46.36%), du Chili (16%) et de la
Slovaquie (14%).

210
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays
de l’OCDE

Figure 33 : Évolution de l’entrepreneuriat dans les pays de l’OCDE durant la période 2001-2013
(Variable utilisée : la moyenne du taux de l’activité entrepreneuriale totale de la période 2001-2013 calculée pour chaque pays)

ENTREP
50
Taux de l'activité entrepreneuriale totale (en moyenne)

45

40

35

30

25

20

15

10

0
Slovénie

Norvège

Pologne

Islande
Italie

France

Hongrie

Irlande

Chili
Slovaquie
Finlande
Japon

Autriche

Etats-Unis
Suède
Allemagne

Royaume-Uni

Suisse

Grèce

Canada
Belgique

Portugal

Australie

Danemark
Espagne

Mexique
Pays de l'OCDE

Source: Calcul et présentation de l’auteur en se basant sur les données du modèle. (Classement des pays selon l’ordre croissant).

211
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Si nous comparons le niveau de l’activité entrepreneuriale totale pour chaque pays (durant
la période 2001-2013) présenté dans la figure (36) avec le niveau des brevets déposés sur la
même période (illustré dans la figure (37)), nous observons que le Danemark ne possède pas un
volume important des brevets déposés par les résidents. En revanche, une analyse du niveau du
volume des brevets déposés par les non-résidents a montré (au Danemark), durant la période
2000-2014, une fluctuation à la hausse et à la baisse sachant bien que le niveau de brevets
déposés durant l’année 2014 est certainement supérieur à celui du début de la période. Le
volume le plus élevé de brevets déposés par les non-résidents a été enregistré durant l’année
2012 et évalué à 229. Dans l’annexe (15), nous montrons dans la figure (42) la tendance des
évolutions du volume des brevets déposés par les non-résidents au Danemark. Il en résulte donc
que la promotion des activités d’innovation est renforcée par les investisseurs internationaux.
Il faut donc encourager les investissements directs étrangers.

Figure 34 : Activité entrepreneuriale totale dans les pays de l’OCDE entre 2001 et 2013

ENTREP
50
45
Activité entrepreneuriale totale

40
35
30
25
20
15
10
5
0
Islande

Norvège
Pologne
Autriche

France

Hongrie

Italie
Chili

Irlande

Japon
Finlande
Etats-Unis

Grèce

Suède
Suisse
Allemagne

Slovaquie
Royaume-Uni
Slovénie
Australie

Canada
Belgique

Portugal
Danemark
Espagne

Mexique

Pays de l'OCDE

Source : Présentation par l’auteur en se basant sur les données du modèle. (Il s’agit de la moyenne calculée
pour chaque pays sur la période 2001-2013).

212
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Figure 35 : Volume des brevets déposés par les résidents dans les pays de l’OCDE durant la
période 2001 et 2013

350000
Volume des brevets déposés par les résidents

300000

250000

200000

150000

100000 Brev_Dep

50000

0 Islande

Norvège
Pologne
France

Hongrie

Italie
Chili

Irlande
Australie

Portugal
Etats-Unis

Suède
Suisse
Finlande
Autriche

Japon
Grèce
Allemagne

Slovaquie
Belgique

Royaume-Uni
Slovénie
Canada

Danemark
Espagne

Mexique

Pays de l'OCDE

Source : Présentation par l’auteur en se basant sur les données du modèle. (Il s’agit de la moyenne calculée
pour chaque pays sur la période 2001-2013).

Une forte intensité de l’activité entrepreneuriale réalisée au Danemark est consolidée par
une orientation vers les innovations et les inventions. Le Danemark est un pays caractérisé par
une intervention de l’État dans l’activité économique, par une dominance remarquable du
secteur public et par une forte protection sociale. Malgré le système protectionniste, ce pays a
pu réaliser un défi en matière d’innovation sociale. L’intervention de l’État a servi à régler le
problème d’équité-efficacité et à réduire la pauvreté en assurant une distribution équitable des
richesses. À cet égard, l’économie danoise a progressé dans le développement des activités
entrepreneuriales basées sur l’innovation. Cette évolution bénéfique de l’économie danoise est
justifiée par l’importante intensité des dépenses en recherche et développement durant la
période 2001-2014 qui a connu une évolution tout au long de la période (voir la figure (38)).

213
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Figure 36 : Tendance de l’évolution des dépenses en recherche et développement en


pourcentage du PIB au Danemark
Dépenses en recherche et développement en % du PIB

Années

Source : Banque Mondiale, (2016)

L’activité entrepreneuriale dans les pays de l’OCDE s’est fondée sur l’innovation dans le
secteur des télécommunications ce qui a justifié la relation négative entre l’entrepreneuriat et
les émissions carboniques. Pour justifier ces résultats, nous illustrons au niveau du tableau (43)
de l’annexe (16) une évolution remarquable du nombre de brevets liés aux TIC dans l’ensemble
des pays de l’OCDE entre la période (2000-2003) et la période (2010-2013). Cette évolution
remarquable a été marquée spécialement dans les économies de BRIICS, en France où le
nombre des brevets a augmenté de 385 à 1361. De même, tous les pays de l’OCDE ont réussi
à accroitre les brevets liés aux TIC et à améliorer l’activité entrepreneuriale des services. Cette
orientation vers la croissance des activités de services a consolidé le développement de
l’entrepreneuriat basé spécifiquement sur les connaissances et les nouvelles technologies
propres.

Au niveau de la figure (37) nous observons une dominance du Japon et des États-Unis
dans l’enregistrement des brevets par les résidents (en moyenne sur la période 2001-2013).

En effet, selon l’OMPI (2016), « les États-Unis d’Amérique conservent la première place
du classement des principaux déposants de demandes internationales de brevet et de demandes

214
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

d’enregistrement international de marques »67 (dans le domaine de la fabrication électronique


par exemple). En 2015, les États-Unis ont enregistré un volume important de demandes
internationales de brevets déposés par des inventeurs américains et autres. Ce volume a atteint
218000 durant cette année pour permettre aux États-Unis de réaliser de nouveau un record dans
le domaine d’invention à l’échelle mondiale. L’implantation des activités de certains américains
au Japon et en Chine a contribué à une intensification de la croissance mondiale en raison d’un
accroissement des activités entrepreneuriales suite à l’accroissement rapide des brevets
déposés. Il s’agit de la progression des activités entrepreneuriales dans le domaine des services.

 Nous avons obtenu des résultats en faveur de l’importance des brevets déposés et des
marques déposées.
Pour pouvoir justifier le rôle de l’entrepreneuriat dans l’amélioration de la qualité de
l’environnement, nous analysons les résultats de nos estimations pour le cas des variables des
brevets déposés, des marques déposées et de la valeur ajoutée du secteur des services (en % du
PIB).

2.5.5 Discussions des résultats pour les variables des brevets déposés et des marques de
commerce déposées

Les estimations sans l’introduction de la constante et de la tendance n’ont pas prouvé des
résultats favorables. En revanche, en analysant les résultats du tableau (19) relatif aux
estimations en introduisant la constante et la tendance, nous observons une relation négative et
significative entre les brevets déposés (Ln_BREV_DEP) et la qualité de l’environnement
(Ln_CO2p). Nous obtenons un coefficient négatif et significatif au seuil de 10%. De même pour
le cas de la variable des marques déposées (Ln_MARQ_DEP), nous avons obtenu une
corrélation négative et significative entre cette variable et la qualité de l’environnement. Les
résultats montrent un coefficient de signe négatif et significatif au seuil de 5% dans les
estimations en introduisant la tendance et la constante. Dans ce sens, il en résulte que les
marques déposées dans les pays de l’OCDE durant la période 2001-2013 ont contribué à la
minimisation des émissions provenant des services commerciaux.

Un accroissement du niveau des brevets déposés dans les pays de l’OCDE contribue à
l’amélioration de l’environnement ce qui explique l’importance de l’innovation dans la
minimisation des émissions de gaz à effet de serre grâce au renforcement du secteur des
services. En effet, le directeur général de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle

67 Selon l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle. Communiqués de presse, (2016). Source :


http://www.wipo.int/pressroom/fr/articles/2016/article_0002.html
215
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

(OMPI) a mis l’accent sur le développement de l’innovation et de l’invention. Au sein des pays
de l’OCDE, le développement des activités innovatrices est consolidé par l’augmentation du
nombre de demandes des titres pour assurer la propriété intellectuelle. Il s’agit des brevets
obtenus pour le cas des modèles industriels, des dessins et de l’ensemble des marques des
produits verts et des technologies les plus développées. Le Japon a enregistré le volume le plus
élevé pour la demande de brevets par les résidents. Dans note échantillon, le Japon, les États-
Unis et l’Allemagne constituent une dominance dans le domaine des innovations et des
inventions.

L’entrepreneuriat des services a occupé un rôle important dans les pays développés. Pour
maintenir et améliorer la qualité de l’environnement, depuis 1996, un nombre assez important
des brevets ont été déposés dans les pays de l’OCDE dans les domaines de la réduction de la
pollution atmosphérique, de la réduction de la pollution de l’eau, de la gestion des déchets
solides et des brevets destinés à la gestion des énergies renouvelables. D’autant plus, les États-
Unis et le Japon ont enregistré une masse importante de ces brevets en possédant un poids
important dans le domaine de l’entrepreneuriat durable durant l’année 1996 et l’année 2006.
Une figure (44) illustrée dans l’annexe (17) montre le poids des brevets [68] déposés aux États-
Unis et au Japon opérant principalement dans le domaine du développement durable et de la
croissance verte en comparaison avec l’Union européenne et le reste du monde.

Si nous analysons la période entre 2004 et 2006 en observant la figure (45) au niveau de
l’annexe (17), nous observons que les pays de l’OCDE de notre échantillon (les États-Unis et
le Japon) ont réalisé une progression dans le nombre de brevets déposés dans le domaine de la
réduction de la pollution de l’air, de la réduction de la pollution de l’eau, de la gestion des
déchets solides et dans le domaine de la gestion de l’énergie renouvelable. L’Italie de même a
focalisé ses efforts dans les domaines des activités propres en encourageant les brevets relatifs
à la réduction de la pollution atmosphérique spécialement dans le domaine de la gestion des
déchets solides. Il en résulte que la dominance dans les domaines de l’invention a été enregistrée
pour le cas du Japon, des États-Unis et de l’Allemagne.

D’autant plus, la Suède n’a été marquée que dans le domaine de la gestion de la pollution
de l’air. L’Australie a développé de plus les activités entrepreneuriales ayant pour but de gérer
la pollution de l’eau. L’Espagne a enregistré un nombre de brevets déposés visant l’invention
d’une technologie environnementale pour la gestion des énergies renouvelables. Ces pays sont

68
Il faut bien noter que pour assurer l’évaluation de la performance de l’innovation et de l’invention, le principal indicateur
à retenir est celui du Traité de Coopération de Brevets. Nous parlons donc du nombre des brevets déposés en vertu de la
PCT pouvant refléter la performance des systèmes d’innovations.
216
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

considérés comme d’importantes sources ayant pour rôles le développement des inventions
nécessaires dans le domaine des services et le domaine de l’industrie. La France et l’Australie
de même ont été présentes dans le domaine de la gestion des énergies renouvelables et de la
gestion des déchets solides.

De plus, les pays de l’OCDE ont continué leurs efforts dans le domaine des énergies
renouvelables entre 2006 et 2008 où nous illustrons un accroissement du niveau des
investissements des pays dans la recherche et développement. Une part assez importante des
investissements des entreprises en faveur de la recherche et du développement a été marquée
en Suisse dont 90% des investissements ont été destinés à des activités de recherche en faveur
de l’amélioration de la qualité de l’environnement en 2009. En Australie aussi, pour l’année
2009, environ 80% des investissements des entreprises ont été consacrés à la gestion de
l’environnement 69. Les gouvernements des pays de l’OCDE ont joué de même un rôle important
dans le soutien des activités de la recherche et développement dans la mesure où en 2009, une
part de 3% du budget public pour la recherche et développement a été destinée spécifiquement
aux activités de protection et de gestion de l’environnement (voir la figure (46) de l’annexe
(17)). Outre, dans la plupart des pays de l’OCDE, l’amélioration de l’activité entrepreneuriale
en faveur des activités de l’environnement a été une priorité des gouvernements où nous
observons une forte consolidation des activités de R&D. Environ 4% [70] du budget de l’État
en Espagne et au Canada a été destiné pour des activités opérant dans le domaine de
l’entrepreneuriat de l’environnement (voir la figure (46) de l’annexe (17)).

69OCDE, (2011).
70Source : OCDE, (2012). Vers une croissance verte : Suivre les progrès : Les indicateurs de l'OCDE, Études de l'OCDE sur
la croissance verte, Éditions OCDE.
217
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

Figure 37 : Évolutions du nombre des brevets déposés dans le domaine de la technologie


dans les pays de l’OCDE durant la période 1999-2013

2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
Années

2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999

0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 160000 180000


Nombre total des brevets déposés dans le domaine de la technologie

Source : Présentation de l’auteur suivant un calcul en moyenne en se basant sur les données de l’OCDE pour
le nombre des brevets déposés dans le domaine de la technologie.

Pour le cas des pays de l’OCDE de notre échantillon, les efforts consacrés dans le domaine
des technologies englobe « les technologies de l’environnement, les technologies d’atténuations des
changements climatiques liées aux bâtiments, les technologies d’atténuation des changements climatiques liés à
la production, au transport et à la distribution d’énergie, les captures, les stockages et la séquestration du gaz à
effet de serre, les procédures de la gestion de l’environnement, les technologies d’atténuation des changements
climatiques liés au transport et enfin les technologies d’adaptation de l’eau ». Nous avons illustré ci-dessus
la figure (39) qui montre le nombre total des brevets déposés dans le domaine des technologies.

Nous observons une évolution de l’activité entrepreneuriale dans le domaine de la


technologie de l’environnement à l’exception des années 2008 et 2009. Ce décroissement
pendant ce deux années pourrait s’expliquer par la crise financière qui a touché la structure
économique mondiale en générale et la structure financière des entreprises en particulier. Pour
le reste de la période, une évolution bénéfique dans le domaine de la protection de
l’environnement et de la gestion des émissions de gaz à effet de serre a été illustrée où le nombre
des brevets des technologies enregistré en 2013 a été le plus élevé sur toute la période. D’autant
plus, en comparaison avec la période (2000-2003), nous avons enregistré une évolution
218
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

remarquable des brevets relatifs aux technologies liées à la minimisation du changement


climatique durant la période (2010-2013) (voir le tableau (43) de l’annexe (18)). De même pour
le nombre des brevets relatifs aux technologies liées à l’amélioration de la qualité de
l’environnement.

L’amélioration de la qualité de l’environnement des pays de l’OCDE durant la période


d’étude s’explique en grande partie par les efforts considérables depuis les années 1990. Les
pays de l’OCDE qui sont membres aussi de l’Agence Internationale de l’Énergie [71], ont orienté
leurs efforts vers les activités réalisant « une efficacité énergétique ».

La figure (43) illustrée au niveau de l’annexe (19) a montré la tendance des dépenses de
recherche et développement vers le domaine ayant pour but de réaliser une « efficacité
énergétique ». Cette nouvelle orientation vers le domaine des technologies énergétiques a été
illustrée par l’évolution de la tendance des dépenses destinées au domaine des énergies
renouvelables. L’ensemble de ces dépenses consacrées par l’État a augmenté progressivement
durant la période 1990-2009 au détriment des dépenses publiques consacrées aux domaines de
l’environnement et de l’énergie. Cette orientation justifie la volonté de la mise en place d’une
politique optimale assurant une efficacité en matière de la consommation et l’utilisation
énergétique dans l’ensemble des pays industrialisés en promouvant les activités basées sur les
énergies renouvelables.

Cette orientation vers l’entrepreneuriat basé sur les activités de croissance verte pourrait
expliquer le rôle des brevets déposés dans l’atténuation des émissions polluantes dans les pays
de l’OCDE durant la période 2001-2013.

2.5.6 Résultats pour les variables de la valeur ajoutée des services et de la voix et
responsabilité sociale

Les résultats au niveau des estimations sans l’introduction de la tendance et de la constante


montrent que les coefficients obtenus de la variable du secteur des services (Ln_SERV) et de la
variable « voix et Responsabilité » (RESP) sont non significatifs donc, elle n’exerce aucun effet
sur la qualité de l’environnement des pays de l’OCDE durant la période 2001-2013. Pour les

71 Selon la définition de la CDE (Connaissance Des Énergies), l’Agence Internationale de l’Énergie « est définie comme une
organisation intergouvernementale autonome rattachée à l’Organisation de Coopération et de Développement Économique
(OCDE) ». Les pays membre de notre échantillon de l’étude en 1990 étaient, l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, la
Grèce, l’Irlande, le Japon, l’Australie, la Belgique, le Canada, l’Espagne, les États—Unis, Italie, la Norvège, le Portugal,
le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse.
219
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

estimations avec l’introduction de la tendance et de la constante, nous avons trouvé les mêmes
résultats. Aucun effet significatif n’a été prouvé pour le cas de ces deux variables.

IV. Conclusion

L ’objectif principal de ce troisième chapitre est de déterminer l’impact de


l’entrepreneuriat et de quelques déterminants de l’environnement institutionnel et celui
des affaires (innovation et évolution technologique) sur la qualité de l’environnement
dans un ensemble de 26 pays de l’OCDE durant la période 2001-2013. Dans un premier lieu,
nous avons développé une analyse théorique suivant laquelle nous avons traité la relation entre
l’entrepreneuriat et le développement durable. Nous avons mis l’accent sur le concept de
l’entrepreneuriat vert et de son rôle dans l’amélioration de la qualité de l’environnement. Dans
un deuxième lieu, nous avons procédé à une validation empirique de notre étude qui s’est
effectuée sur la base d’une analyse de la relation de cointégration en panel puis une estimation
de l’impact des déterminants de l’environnement entrepreneurial sur la pollution de l’air à
travers la méthode des moindres carrés modifiés (FMOLS).

Pour les résultats des tests de racine unitaire en panel, toutes les variables du modèle sont
stationnaires en première différence, donc elles sont intégrées d’ordre (0) à ce niveau. Ces
résultats nous ont permis par la suite de procéder aux tests de cointégration en panel pour
détecter la relation de long-terme entre les déterminants de l’environnement entrepreneurial et
la pollution de l’air.

D’après les résultats des tests de Pedroni et Kao (1999), l’hypothèse relative à l’absence de
relation de cointégration est rejetée au seuil de 1% pour la relation de cointégration entre la
pollution de l’air et les variables de l’environnement institutionnel et entrepreneurial. Donc, il
existe une relation de cointégration entre la pollution de l’air et l’entrepreneuriat. De même, la
variable des émissions de CO2 est cointégrée Respectivement avec la variable de la valeur ajoutée
des services (en pourcentage du PIB), la variable de la voix et la responsabilité, la variable des
marques de commerce déposées, la variable de la richesse et la variable des brevets déposés par
les résidents.

Pour ce qui des résultats des tests de causalité de Granger, nous avons obtenu seulement
deux relations de causalité unidirectionnelles. Pour la première relation, il s’agit d’une causalité
unidirectionnelle au sens de Granger allant de l’entrepreneuriat aux émissions de CO2. Donc,
l’entrepreneuriat cause la pollution ce qui explique que l’activité entrepreneuriale possède une
influence sur le niveau de la pollution réalisé. Pour la deuxième relation, nous avons obtenu

220
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

une relation unidirectionnelle allant des services aux émissions polluantes. Donc le secteur des
services possèdent une influence sur la pollution de l’air dans les pays de l’OCDE.

Pour déterminer la nature de l’effet que peut avoir les déterminants de l’environnement
entrepreneurial sur la qualité de l’environnement, nous avons estimé les paramètres de la
relation de long-terme à travers la méthode des Moindres Carrés entièrement Modifiés
(FMOLS). Les résultats nous montrent la CEK est vérifiée dans les pays de l’OCDE durant la
période 2001-2013 où nous distinguons deux phases, une première ascendante relative à
l’accroissement des émissions de CO2 suite à l’accroissement du revenu. La deuxième phase
descendante est caractérisée par une amélioration de la qualité de l’environnement suivant une
atténuation du niveau des émissions de CO2 quand l’économie atteint un niveau maximum de
revenu. Ces résultats sont conformes aux issus de Panayotou, T. (1993), Arrow, K. J., et al. (2012). À
long-terme, les impacts du réchauffement planétaires sont totalement externalisés vers d’autres
pays. Conformément à d’autres études antérieures (par exemple Shafik, N., et Bandyopadhyay, S.
(1992) qui ont obtenu un tel résultat. Selden, T. M., et Song, D. (1994) ont estimé la CEK pour le cas
des émissions de CO2 en utilisant des données de panel et ont constaté que les émissions ne
commencent pas à diminuer jusqu'à ce que le revenu par habitant atteigne 35 000 $.

En effet, nous pourrons justifier nos résultats par l’évolution de l’activité entrepreneuriale
dans les pays industrialisés. Les pays de l’OCDE sont alors incités à consolider les efforts de
minimisation de la pollution et de mettre en œuvre de nouvelles stratégies d’innovation
technique et d’innovation managériale pour sensibiliser de plus les nouveaux entrepreneurs en
faveur de l’amélioration de l’environnement.

De plus, les résultats obtenus sont en faveur d’une relation linéaire et décroissante entre
l’entrepreneuriat et la dégradation de l’environnement. Pour l’ensemble des pays de l’OCDE,
l’entrepreneuriat a joué un rôle bénéfique dans l’atténuation des émissions principalement
issues des services commerciaux et publics. De même, Schick, H., et al. (2002) ont mis l’accent sur
l’importance de l’entrepreneuriat durable dans l’amélioration de l’environnement. Les auteurs
ont montré que les nouvelles tendances de l’entrepreneuriat vert sont capables de créer de
nouvelles opportunités qui minimisent la dégradation de l’environnement et qui sont capables
de lutter contre les changements climatiques et de gérer la pollution et la consommation des
énergies, (etc)

Une nouvelle orientation des pays de l’OCDE vers les activités économique respectant les
normes du développement durable. Ces activités sont orientées par de nouveaux modes de

221
Chapitre 3 : Impact de l’Entrepreneuriat sur la Qualité de l’Environnement et Rôle du Développement des Activités
Entrepreneuriales Innovatrices : Analyse de Cointégration en Panel dans les Pays de l’OCDE

gestion des organisations pour consolider la « Responsabilité Sociétale des Entreprises ». L’effet
bénéfique de l’entrepreneuriat pourrait s’expliquer par la nature des produits offerts par les pays
industrialisés et leurs orientations dans le domaine de l’entrepreneuriat promouvant
l’innovation et la recherche et développement.

Pour l’indicateur des activités de recherche et développement, nous avons identifié une
relation négative et significative entre les brevets déposés et les émissions polluantes. De même
pour les marques de commerce déposées. L’augmentation des brevets déposés et des marques
de commerce déposées dans les pays de l’OCDE contribue à l’amélioration de l’environnement.
Conformément à l’analyse de Banks, R. D., et Heaton, G. R. (1995) qui ont soutenu l’idée de
l’importance de la recherche et développement dans le renforcement de l’entrepreneuriat
innovateur. Selon Banks et Heaton, (1995) pour pouvoir attirer le potentiel d'innovation des
entrepreneurs dans le cadre du développement des technologies environnementales, il est
important de se recentrer sur la R & D financés par des fonds publics.

Ceci est expliqué par le rôle de l’innovation dans la minimisation des émissions de gaz à
effet de serre grâce au développement du secteur des services. Il en résulte que l’entrepreneuriat
des services a occupé un rôle important dans les pays développés. Enfin, nous n’avons pas
identifié une relation significative entre la qualité de l’environnement et le secteur des services
et la voix et responsabilité dans les pays de l’OCDE durant la période 2001-2013.

Il parait qu’un allongement de la période d’étude ultérieurement pourrait amener à des


résultats plus significatifs pour la relation entre l’environnement, le secteur des services et la
responsabilité sociale.

222
Conclusion Générale

CONCLUSION GÉNÉRALE

223
Conclusion Générale

Conclusion générale
ette thèse tend à répondre à un double objectif suivant différents axes d’analyses. Elle

C s’est focalisée d’une part sur l’importance des réformes de l’environnement


institutionnel et du contrôle de la corruption dans l’intensification de
l’entrepreneuriat et de l’innovation, et d’autre part sur le rôle de l’entrepreneuriat des services
et de l’innovation dans l’atténuation de la dégradation de l’environnement. Elle a utilisé une
approche multidisciplinaire faisant appel à plusieurs disciplines telles que la croissance
économique, la croissance de l’entrepreneuriat et de l’innovation et la qualité de
l’environnement. Elle s’est basée sur des données diversifiées qui ont été exploitées pour
l’analyse empirique adoptée à chaque niveau.

Le cheminement suivi pour répondre à notre objectif nous a amenés à constituer trois
chapitres spécifiques. Au niveau de chaque chapitre, nous avons essayé de justifier dans un
premier temps le positionnement théorique de chaque axe de recherche et de fonder nos
hypothèses de recherche. Dans un deuxième temps nous avons étudié empiriquement ces
hypothèses.

L’entrepreneuriat a certes joué un rôle important dans la croissance économique des


nations et reste toujours un facteur essentiel dans le développement de l’environnement des
affaires, mais le développement de l’entrepreneuriat durable et de l’innovation dépend
essentiellement de l’amélioration de la qualité de gouvernance et de l’environnement
institutionnel.

Au niveau du premier chapitre, nous avons apprécié le rôle du développement financier et


du développement humain dans le renforcement de l’activité entrepreneuriale. Vu son rôle dans
le développement, le développement financier a contribué à l’amélioration de l’activité
économique et a mis en disposition les services et les produits nécessaires pour les activités
d’investissement. Si les entreprises bénéficient d’un accès facile à l’ensemble des moyens de
financement, cela attirera les jeunes entrepreneurs à créer de nouveaux projets et à développer
de nouvelles activités basées sur des idées d’innovation. Le développement du secteur financier
nécessite la mise en application d’une approche participative et inclusive avec toutes les parties
prenantes du secteur financier. Il faut donc se baser sur un groupe de travail gouvernemental
qui doit être composé des différents représentants des banques nationales et internationales au
sein d’un pays, du Ministre de l’économie, du Ministre des finances, du Ministre du commerce
et des parties prenantes du secteur financier. L’adoption d’une stratégie de travail en
collaboration avec les membres de l’équipe technique de la Banque d’Afrique de

224
Conclusion Générale

Développement et les autres partenaires et organismes internationaux, en favorisant un


processus consultatif, permet de réaliser la stratégie de développement du secteur financier dans
les pays en développement.

Le capital humain a aussi joué un rôle plus important dans l’avenir des activités
entrepreneuriales innovantes et développées en raison de l'intensification des activités
intensives en connaissance dans la plupart des domaines de l’environnement économique et
celui des affaires. Dans ce cadre, les stratégies de développement de capital humain doivent
être axées sur l’amélioration du système de l’éducation, le développement du secteur de la santé,
la focalisation sur les technologies de l’information et de la communication. Dans le secteur de
l’éducation, particulièrement, les gouvernements doivent consacrer plus de fonds pour
améliorer la qualité de l’enseignement et des équipements et pour promouvoir le développement
technologiques dans les milieux scolaires et universitaires. Ils doivent de leur part développer
et mettre en œuvre de nouvelles approches créatives pour utiliser les technologies dans les
écoles et pour accroitre le nombre des écoles et des universités virtuelles. Le printemps arabe
dans certains pays de l’Afrique avec les événements bouleversant l’environnement économique
et social, un plan stratégique d’urgence pour la relance des économies semble nécessaire pour
échapper aux inégalités et développer le capital humain des pays africain qui est considéré selon
la BAD comme le premier accélérateur de l’activité économique.

L’effet exercé par les réformes institutionnelles dépend du niveau de l’activité


entrepreneuriale atteint, nous avons conclu que les réformes institutionnelles affectent la
croissance des pays du GEM d’une façon indirecte. En conclusion, l’effet que peut avoir
l’entrepreneuriat sur la croissance économique des pays du GEM durant la période 2001-2015
est soumis à une influence déterminante des réformes commerciales et institutionnelles et du
degré de progression et d’avancement de l’activité entrepreneuriale. Pour maintenir une activité
entrepreneuriale intensive en présence d’une bonne qualité de gouvernance, les gouvernements
doivent créer des cellules de contrôle spécifiques par domaine d’activité après avoir mis en
œuvre de strictes procédures à l’intérieur de chaque entreprise ayant pour but le contrôle de la
fraude pour s’assurer que tout accroissement de l’activité entrepreneuriale n’entraine pas un
effet néfaste suite à l’amélioration des réformes institutionnelles.

La corruption constitue une entrave au développement des activités économiques et à


l’amélioration de la qualité des organisations. Pour développer une activité entrepreneuriale
rigide, il faut encourager les investissements directs étrangers et assurer un cadre institutionnel
bien réglementé pour mieux contrôler la corruption et accroitre l’activité d’innovation. Dans un

225
Conclusion Générale

deuxième chapitre, nous avons donc étudié l’impact du contrôle de la corruption sur
l’accroissement de l’entrepreneuriat et de l’innovation. Trois points sont mis en valeur.

Premièrement, un contrôle élevé de corruption a contribué à une diminution du niveau de


l’entrepreneuriat à court-terme et à une intensification de cette activité à long-terme. Dans ce
cadre, pour les pays en développement caractérisés par une faiblesse au niveau des mesures et
des normes adoptées pour régler la qualité des institution, il est nécessaire donc que les
gouvernements mettent en œuvre les moyens de financement nécessaires pour soutenir les
activités de lutte contre la corruption. Il convient bien évidemment de mettre en œuvre un
système d’évaluation globale qui varie d’un pays à un autre en fonction de l’ampleur de
l’entrepreneuriat et de l’actionnariat dans ces pays. Des mesures doivent être prises à travers
des aides favorisées par l’État pour certaines entreprises et une élimination de toutes les faveurs
accordées à certaines entreprises dominantes au détriment des autres. Il est important pour les
gouvernements de mettre en disposition des systèmes de transferts pour le développement de
l’activité entrepreneuriale. Ces politiques publiques devraient être basées sur des objectifs de
développement, de soutien et d’encouragement pour certaines activités. Il est donc nécessaire
de favoriser des déductions fiscales supportées par les entreprises sauf que certaines d’entre
elles vont utiliser des moyens corrompus pour s’échapper du paiement de ces obligations.
L’État devrait donc accorder des subventions pour l’amélioration de la production et pour
accélérer le rythme de recherche et développement dans le cadre de la promotion de
l’innovation.

Deuxièmement, nous avons observé que le contrôle de la corruption accroit les


innovations. Plusieurs pays de l’OCDE et de l’Europe, ont opté pour des politiques strictes en
faveur du respect des normes de l’environnement institutionnel et de la réglementation de la
qualité de la gouvernance. Ces politiques ont favorisé un accroissement des activités
innovantes. Cet accroissement pourrait être expliqué par l’importance des IDE dans le
développement technologique. Pour une bonne raison, nous avons identifié qu’un
accroissement du contrôle des tentatives de la corruption contribue à l’accroissement des
investissements étrangers et encourage les investisseurs et les entrepreneurs étrangers à créer
de nouveaux projets et de nouvelles firmes. Il faut donc consolider les politiques en faveur du
contrôle de l’environnement institutionnel et accroitre les dépenses publiques afin d’opter pour
de nouvelles techniques de contrôle de la corruption.

Troisièmement, les niveaux d'activité des brevets, de l'innovation et des exportations des
hautes technologies sont plus grands avec un fort contrôle de la corruption lorsque les IDE sont
de forte intensité que lorsqu'ils sont faibles. Le contrôle des IDE est nécessaire dans le cadre de

226
Conclusion Générale

la promotion des activités d’innovation et du développement technologique en respectant les


normes et les standards et en améliorant la qualité des institutions. Pour promouvoir la
compétitivité des entreprises, bénéficier d’une activité entrepreneuriale croissante et une
activité innovatrice plus efficiente ainsi que renforcer l’application des normes pour réduire le
niveau de la corruption dépendent en premier lieu de la qualité des IDE dans les pays. Dans le
cas où les pays à forte intensité de corruption ne peuvent attirer que les IDE en provenance des
autres pays dont le niveau de la corruption est très élevé, il en résulte que les IDE corrompus
dans certains pays d'accueil sont à l’origine de l’intensification des tentatives de corruption ce
qui va engendrer par la suite un décroissement du niveau de l’innovation. Il est conseillé de
promouvoir la propriété privée des ressources productives et d’instaurer des systèmes de
contrôle pour régler le milieu économique en supprimant le pouvoir discrétionnaire exercé par
les fonctionnaires. Il faut opter pour des politiques assurant la distribution équitable des
richesses en veillant à ce que les règles de lois soient appliquées. Il est nécessaire alors
d’éliminer les privilèges et les inégalités dans les régimes commerciaux et fiscaux. Les
gouvernements doivent entreprendre toute une série d'actions pour mettre en place un système
de finances publiques, d'approvisionnement et d'audit plus transparent et plus responsable et un
service civil plus professionnalisé et mieux rémunéré.

L’accroissement de l’entrepreneuriat et des activités d’innovation peut, de sa part, aboutir


à une amélioration de la croissance économique et de la qualité de l’environnement. Le dernier
chapitre s’est focalisé sur l’analyse de l’impact de l’entrepreneuriat des services et des
innovations sur la qualité de l’environnement. Quatre principaux constats sont détectés. Dans
l’ensemble des pays de l’OCDE, la CEK a été vérifiée. D’autant plus, pour l’ensemble de ces
pays, l’entrepreneuriat a joué un rôle bénéfique dans l’atténuation des émissions principalement
issues des services commerciaux et publics. C’est alors l’importance de l’entrepreneuriat
durable et innovant qui est à l’origine de la création de nouvelles opportunités pour améliorer
la qualité de l’environnement. La nouvelle orientation des pays de l’OCDE vers les activités
économiques s’est faite en respectant les normes du développement durable. Ces activités sont
orientées par de nouveaux modes de gestion des organisations pour consolider la
« Responsabilité Sociétale des Entreprises ». L’effet bénéfique de l’entrepreneuriat peut s’expliquer
par la nature des produits offerts par les pays industrialisés et leurs orientations dans le domaine
de l’entrepreneuriat promouvant l’innovation et la recherche et développement. Les activités de
recherche et développement ont contribué à l’atténuation des émissions polluantes. De même
pour les marques de commerce déposées. L’augmentation des brevets déposés et des marques
de commerce déposées dans les pays de l’OCDE ont contribué à l’amélioration de

227
Conclusion Générale

l’environnement. Cela est expliqué par le potentiel d'innovation des entrepreneurs et son rôle
dans l’amélioration de la qualité de l’environnement.

Ces trois chapitres ont abouti à des conclusions qui restent exclusives à leurs contextes
spécifiques mais cela n’empêche pas également de reconstituer ces résultats pour affirmer une
réalité selon laquelle, l’entrepreneuriat est un facteur nécessaire à la croissance et à l’expansion
économique de toutes les nations qui se justifie à chaque stade des processus de production. Sa
présence occupe tous les domaines d’activité et tous secteurs sans exception. Cependant,
l’expansion des activités productives et l’accroissement des nombres d’entreprises opérant dans
divers domaines depuis des décennies ont ancré leur trace sur le climat mondial et ont engendré
des effets néfastes sur la qualité de l’environnement. Il est donc nécessaire d’améliorer la qualité
des activités entrepreneuriales et d’encourager les innovations. Pour consolider les activités
d’innovation, il convient de mettre en disposition un plan institutionnel efficace fondé sur des
mécanismes solides ayant pour but l’amélioration de la qualité de gouvernance et la lutte contre
les pratiques qui entravent le développement des activités innovatrices. Il est important d’opter
pour un ensemble de politiques publiques pour développer d’avantage les technologies,
stimuler l’implantation des services propres et durables et encourager le développement des
« produits verts ».

Pour encourager le développement des technologies environnementales, il est important


de se concentrer sur la R & D financés par des fonds publics. Il est donc nécessaire de consolider
les efforts sur le plan financier et de développer la capacité des entrepreneurs en créant un climat
favorable à l’amélioration des connaissances et au transfert du savoir-faire à travers le
développement des partenariats avec les milieux universitaires et les milieux de recherche pour
le développement des projets de technopôle. Le rôle des pouvoirs publics est important pour le
renforcement de l’ensemble de ces stratégies. L’État peut jouer un rôle important dans la
promotion des activités de recherche et développement. Il devrait donc axer ses stratégies
davantage sur l’encouragement de l’innovation et des activités de recherche et développement
à travers divers instruments directs. Les gouvernements doivent accroitre le financement de la
R&D dans les laboratoires gouvernementaux ainsi que dans les universités. Ils doivent
encourager les activités de recherche et développement réalisées par les entreprises à but non
lucratif. Sur le plan des instruments indirects, les gouvernements des pays développés et des
pays en développement doivent offrir des crédits sans intérêts et des crédits sans impôts aux
entreprises servant comme dépenses de recherche et développement. Dans certains pays, la
R&D financée par le gouvernement dans les universités semble avoir plus d’avantages
commerciaux que la R&D réalisée dans les laboratoires gouvernementaux. Il faut donc
encourager les laboratoires opérant dans les universités. Par ailleurs, les laboratoires

228
Conclusion Générale

gouvernementaux pourraient se concentrer plus explicitement sur la R&D qui est


principalement utile à la réglementation gouvernementale efficace des activités du secteur privé
et à la fourniture de biens publics, tels que la défense et les services de santé publique.

Sur le plan du développement de l’entrepreneuriat, plusieurs mesures devraient être prises.


Il faut renforcer l'entrepreneuriat vert et social puisqu’il peut apporter une contribution
favorable à la réalisation des objectifs de développement durable et à la promotion de la
croissance économique tout en favorisant l’intégration sociale. Dans ce cadre, un certain
nombre de mesures stratégiques doivent être mises en place. Il est nécessaire de promouvoir les
subventions de contreparties en faveur des entreprises innovantes, les subventions de
développement et les subventions de faisabilité relatives à un ensemble d’aides pour la
faisabilité d’une innovation ou d’un projet. Il faut de même accroître les fonds de R&D et
faciliter les étapes et les procédures nécessaires afin de maintenir des prix d'acquisition faibles
pour les technologies vertes et de soutenir la modernisation des outils de production et le
développement technologique. Il faut que les gouvernements des pays développés et des pays
en développement encouragent l’entrepreneuriat vert en accordant aux jeunes écopreneurs des
systèmes juridiques attractifs corroborés par un ensemble de mesures de financement spéciales
(tel est le cas des États-Unis).

Dans le même cadre d’analyse, les décideurs politiques sont invités à concentrer les
stratégies nationales de développement sur la croissance verte et à promouvoir les emplois verts.
Ils doivent opter pour un ensemble de réformes fiscales organisant le domaine écologique.
D’autant plus, la fixation d’une politique industrielle verte est fondamentale dans les
circonstances actuelles. Les politiques économiques doivent intégrer les stratégies visant la
promotion et le développement du secteur privé. Un ensemble d’actions devrait être mis en
place. Il est nécessaire d’implanter les centres d'innovation verts et de promouvoir des
entreprises vertes. Il faut encourager les entreprises à la production et à l’installation des
systèmes d'énergie renouvelable, à la promotion des chaînes de valeur vertes, à la production et
à la commercialisation d'aliments écologiques.

Sur le plan financier, il faut orienter les financements vers les activités propres. Nous
parlons donc du développement de la « finance verte » axée sur le financement des
investissements verts effectués par les entreprises. Il faut consolider plus d’efforts sur la
promotion des innovations vertes et sur le développement des start-up vertes. Les États doivent
à leur tour favoriser l’orientation professionnelle en facilitant le transfert de main-d’œuvre vers
les secteurs verts.

229
Conclusion Générale

Dans certains pays, les stratégies de croissance verte sont principalement articulées au
niveau national, il faut donc prendre en compte la dimension internationale et impliquer la
gouvernance dans la promotion de la croissance verte. D’autant plus, un système de coopération
et de coordination internationale est essentiel afin d’assurer l'efficacité globale des politiques
en faveur de la croissance verte. Les autorités locales possèdent un rôle majeur dans la réduction
des niveaux des émissions polluantes. Il est conseillé d’accroitre les opportunités en faveur des
PME pour l’expansion des investissements dans les activités vertes et pour l’adaptation du
marché de travail aux nouveaux objectifs de l’environnement.

Sur le plan pratique, plusieurs projets devraient être développés pour promouvoir
l’entrepreneuriat vert. Il est recommandé pour l’ensemble des pays en développement et des
pays de l’OCDE d’appliquer une politique économique verte sur la base de la stratégie de
croissance verte consolidée par l’application d’une réforme fiscale écologique, par l’application
d’un cadre de politique financière en faveur de la croissance verte et par la promotion de
l’emploi dans les domaines des activités vertes (industries des biens environnementaux par
exemple).

Pour l’ensemble des pays en développement dont les activités d’innovation sont moins
importantes que dans les pays de l’OCDE, nous cherchons dans une étude ultérieure pour le cas
d’un pays émergent (la Tunisie) à présenter une étude mettant l’accent sur les éco-preneurs
tunisiens, leurs tendances, leurs motivations et leurs orientations. En se focalisant sur les
données de l’environnement des affaires en Tunisie, nous essayerons à répondre aux questions
suivantes :

Est-ce que l’entrepreneuriat durable est bien développé en Tunisie ?


Est-ce que les projets opérant dans le cadre du développement durable répondent aux normes
et aux standards pour la protection de la qualité de l’environnement ?
Est-ce que l’ensemble des produits créés par les ecopreneurs tunisiens respectent les normes
écologiques ?
Quelles politiques environnementales nécessaires pour renforcer les activités entrepreneuriales
en faveur des biens environnementaux ?
Les réponses à l’ensemble de ces questions feront l’objet d’un travail de recherche ultérieur.

230
Annexes

Annexes

231
Annexes

ANNEXES DU CHAPITRE 1

232
Annexes
Annexe (1) : Méthodes de la privatisation

Analyse & présentation des différentes méthodes de privatisation

« Diverses méthodes de privatisation suivant des opérations de transferts de l’ensemble des biens matériels
et immatériels dont la possession est Étatique vers le secteur privé ont été optées par plusieurs pays en voie de
développement.

Le sujet de la privatisation s’est fondé sur la manière particulière de transférer des institutions à participation
publique vers le secteur privé en vue de les rendre « équitables, viables et politiquement efficaces », (Hanousek,
J., et al. (2005)). Le choix de ces méthodes s’est fondé sur « les conditions économiques et sociales » et suivant
les orientations politiques de ces pays. Selon Filipovic, A. (2006) l’action de transférer des institutions publiques
dont l’étendue est importante semble délicate et cette difficulté réside dans l’identification des acquéreurs
possédant des caractéristiques spécifiques, (Filipovic, A. (2006)).

Selon Oleh Havrylyshyn et Donal McGettigan (1999), les opérations de transfert des entreprises publiques
vers le milieu privé sont définies suivant quatre formes analysées de manière développée dans ce qui suit, à savoir ;
« la restitution », « les ventes directes et les offres de capitaux», « management-employee buyouts » et « la
privatisation de masse ».

 La restitution
Selon Filipovic, A. (2006), « la restitution se définie par l’action ou le processus de rendre la propriété d’une
entreprise au propriétaire original », (Filipovic, A. (2006)).

Selon Oleh Havrylyshyn et Donal McGettigan (1999), il s’agit d’une remise en possession au propriétaire d’un
ensemble de biens matériels et immatériels qui avaient été pris illégalement.

Dans ce cadre d’analyse, l’idée de Stirbock (2001) explique la difficulté de cette forme en matière
d’identification et de reconnaissance de la personne initiale en possession légale et officielle de l’entreprise dans
la mesure où l’ensemble d’actifs constituant l’entreprise peuvent être évalués suivant divers coûts en fonction du
temps, (Stirbock, (2001)), Filipovic, A. (2006) et Jerome, A. (2008)).

Ce type d’opération de dénationalisation a été opté par la Hongrie, mais aussi manifesté dans certains pays
en voie de développement appartenant à la région de l’Amérique Latine. En effet, l’action de faire générer des
capitaux et des flux a été le souci primordial des décideurs politiques en Hongrie face à une situation économique
critiquable qui a été caractérisée par un niveau d’endettement assez élevé, (Hanousek, J., et al. (2005)).

Dans cet état, l’État Hongrois a encouragé le transfert vers le secteur privé par la mise en pratique des actions
de cessions des entreprises à des personnes chargées de placer les capitaux sur le marché privé connues par les
« investisseurs stratégiques » nationaux et internationaux, (Filipovic, A. (2006) ; Hanousek, J., et al. (2005) et
Jerome, A. (2008)).

L’acquisition des institutions par des investisseurs internationaux va amplifier le mouvement et l’échange des
capitaux issus d’une arrivée massive des fonds disponibles destinés généralement à l’activité d’investissement. Par
ailleurs, un développement de la qualité des entreprises locales sera à l’origine de la mise en disposition de
nouvelles technologies assez développées, de nouvelles méthodes de gestion et de nouvelles compétences dont le
« savoir-faire » sera plus qualifié ce qui va créer un environnement à une forte compétition, (Jerome, A. (2008)).

Ces investisseurs étrangers se sont intéressés par le domaine qui relève de l’activité des banques où il y a eu
lieu d’une réorganisation de ces institutions financières au moyen de nouvelles structures réglementaires par la
mise en œuvre d’un ensemble de lois régissant ses activités, (Filipovic, A. (2006), Hanousek, J., et al. (2005)).

Suite à l’application des politiques de privatisation optées par le Mexique, l’Argentine et le Pérou, ces
différents pays ont été aptes à générer des sommes importantes en contre partie de ces opérations de transfert.
Selon Poole Jr, R. W. (1996), ces pays ont exploité leurs recettes issues de la privatisation pour régler la dette

233
Annexes
totale nationale à la place de rendre stable les fonds dont dispose l’État pour répondre aux besoins économiques,
(Poole Jr, R. W. (1996), Filipovic, A. (2006)).

 Les ventes directes & les offres de capitaux


Cette forme de privatisation consiste à la transmission par cession des parts des institutions publiques sous
forme d’actions à des investisseurs étrangers en vue de favoriser les capitaux nécessaires pour les « marchés
financiers nationaux » compte tenu de leurs mauvaises situations, (Havrylyshyn et Donal McGettigan, (1999).
Dans ce cadre, la mise en pratique des opérations de privatisation des entreprises sélectionnées par le gouvernement
de chaque pays s’effectue par le biais des instruments du marché. (Filipovic, A. (2006), Jerome, A. (2008))

Selon Stirbock (2001), les pays en voie de développement sont vulnérables à des investisseurs appartenant à
l’échelle locale disposant des ressources nécessaires à la restructuration des institutions à participation Étatique.
Par ailleurs, cette forme a été optée par les Royaume-Unis, le Chili et la Jamaïque, (Oleh Havrylyshyn et Donal
McGettigan (1999)).

Pour cette forme, les nouveaux investisseurs sont encouragés à mettre en œuvre des orientations efficaces, ils
disposent des systèmes et des techniques aptes à réorganiser ces institutions ce qui va générer par la suite des
revenus supplémentaires pour le gouvernement, (Filipovic, A. (2006)).

Pour une bonne raison, en Jamaïque cette méthode de privatisation a été appliquée avec succès à la « banque
commerciale nationale » où des investisseurs du territoire nationale ont acquis des actions de cette institution
financière et ont pu respecter les normes et les réclamations du marché.

La Jamaïque a pu récolter des résultats positifs quant à la privatisation de la « banque commerciale


nationale » durant une période assez courte en ne tenant aucun compte des conditions économiques du marché à
qui les circonstances n’ont pas permis de disposer de capitaux. (Poole Jr, R. W. (1996) ; Filipovic, A. (2006))

 Management-employee buyouts
Selon Oleh Havrylyshyn et Donal McGettigan (1999), cette méthode de privatisation est définie par « la vente
ou le don d’actions des entreprises concernées à une combinaison des gestionnaires et des employés ».

Une telle méthode, peut servir à une répartition des parts des entreprises à des cadres dirigeants et des
employés appelés aussi les « insiders » dans le but « de créer un capitalisme populaire et de dépolitiser l'économie
», (Shleifer et Vishny, (1994)).

Ces gestionnaires sont aptes à remplir leurs tâches dans l’entreprise d’une manière efficace du fait qu’ils sont
habitués aux modes de fonctionnement de sa direction et de ses relations avec l’environnement extérieur ( les
fournisseurs, (etc.)). Par ailleurs, le rôle administratif attribué à ces cadres va servir à un moyen d’encouragement
pour ces derniers d’assurer seulement une gestion pragmatique, (Filipovic, A. (2006) et Afeikhena Jerome et al,
(2008)).

En revanche, quant à la réorganisation et à la restructuration des entreprises, selon Stirbock (2001), ces
fonctions ne peuvent pas être accomplies par ces nouveaux gestionnaires propriétaires du fait qu’ils manquent de
moyens et de fonds de ressources monétaires assurant la mise en application d’une nouvelle structure
organisationnelle exigée pour un nombre assez élevé d’entreprises dans les pays en voie de développement. Ces
nouvelles conditions peuvent s’appliquer seulement dans le cas où les entreprises publiques seront cédées à des
« investisseurs stratégiques », (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999) ; Filipovic, A. (2006)).

Selon Hanousek, J., et al. (2005), l’État ne peut pas bénéficier d’une telle méthode de privatisation du fait
qu’elle ne permet pas de générer des nouveaux capitaux exploitables en dépit de ses avantages remarquables en
matière d’équité et d’efficacité. Cette approche a été mise en application par la République tchèque, la Lituanie,
la Slovaquie et la Slovénie, (Jan Hanousek et al, (2005)), ce qui est aussi le cas pour la Croatie, la Macédoine,
la Pologne, la Roumanie et la Russie, (Havrylyshyn, M. O., et McGettigan, M. D. (1999)).

Pour une bonne raison, la Slovénie a opté pour cette méthode dans des mesures assez larges. En effet, une
part importante des biens matériels et immatériels de l’État ont été cédés à un nombre d’ « investisseurs
institutionnels des entreprises d’État » étant donné qu’un nombre d’employés ont bénéficié de la part restante et
d’une aide pécuniaire versée par l’État en vue d’assurer une bonne ré-exploitation des ressources existantes des
entreprises, (Filipovic, A. (2006)).

234
Annexes
Par ailleurs, une telle approche a conduit à la réduction au niveau du nombre d’ « investisseurs stratégiques »
qui a abouti à des résultats défavorables de processus de privatisation dans ce pays, (Filipovic, A. (2006) d’après
la Mondiale, B. (2002)).

 La privatisation de masse
Cette méthode de privatisation est connue aussi par la notion de la « privatisation par coupons ». Dans ce
cadre, l’action de l’État consiste à donner en répartissant des bons entre des propriétaires susceptibles d’être élus.
Cependant, ces coupons peuvent être acquis par d’autres investisseurs ou transférés en contrepartie des actions
représentant la part des investisseurs dans d’autres entreprises dénationalisées, (Filipovic, A. (2006)).

Selon Lipton et Sachs (1990), si la répartition des parts entre les citoyens se fait selon un partage pratiquement
sans contrepartie cela va induire à « une très grande dispersion de l’actionnariat », (Lipton et Sachs, (1990) ;
Fabian Gouret, (2003)). Dans ce cadre, une suggestion fondée sur l’intégration d’un agent, servant de lien entre
les entreprises et les citoyens en vue d’éviter la « dispersion de l’actionnariat », a été annoncée par les responsables
pour la mise en œuvre de ce type de méthode, (Fabian Gouret, (2003)).

Selon Stirbock (2001), la durée pendant laquelle les gouvernements mettent en application la « privatisation
de masse » est très restreinte vu que cette méthode ne contribue pas à des apports considérables en termes de
capitaux.

La portion de l’ensemble d’actions attribuées aux citoyens à l’issu de la cession des coupons de privatisation
à un prix d’un montant peu important, peut être demandée suivant des droits définissant leurs parts dans
l’entreprise. En outre, la propriété suivant une part bien définie dans cette entité autonome peut se manifester par
l’investissement financier dans les nouveaux fonds réalisés dans l’espoir d’un gain en capital.

Un tel investissement dans les « fonds de placement » rend les bons de privatisation plus stables et manifestés
d’une manière globale par plusieurs citoyens avec un risque dont nous pouvons accroitre sa variété, (Filipovic, A.
(2006)).

Une telle méthode a été optée par la Russie, le Canada, l’Ukraine et la République tchèque. Cette dernière
a mis l’accent sur un vaste programme de privatisation conformément à « la règle de Fédération Tchécoslovaque »
puis suite à l’interruption de cette « Fédération ». Par ailleurs l’adoption rapide de ces programmes est de
s’échapper de la restructuration de l’organisation dont les membres cherchent à obtenir le pouvoir pour la mise en
application de leurs idées politiques soutenant la doctrine et visant à instaurer une société sans classes garantissant
l’égalité entre les citoyens, (Hanousek, J., et al. (2005) ; Filipovic, A. (2006)).

Le processus relatif à la « privatisation de masse » opté par un nombre assez élevé des entreprises publiques
dans la République tchèque n’a pas abouti à des résultats favorables ce qui est due principalement à « l’absence
de politiques d'accompagnement appropriées en retard de développement institutionnel et la réforme du secteur
bancaire ». Dans ce cadre, le manque d’un processus de modification par évolution dans les établissements peut
entraver les politiques et les instruments mis en pratique en vue d’aboutir à une efficacité et à une performance
des entreprises, (Filipovic, A. (2006) d’après la Mondiale, B. (2002)).

Les avantages et les défauts des différentes méthodes de privatisation

 La restitution
 Avantages

Selon Oleh Havrylyshyn et Donal McGettigan (1999), les éléments de raisonnement au profit de la méthode
relative à la « restitution », permettant d’expliquer ses avantages, ont été introduit par Bornstein (1997), (Oleh
Havrylyshyn et Donal McGettigan (1999)).

Bornstein (1997) a opté pour la nécessité de faire disparaitre les traces de la détérioration provoquée par
l’application injuste dans les entreprises publiques à travers la « restitution », (Oleh Havrylyshyn et Donal
McGettigan, (1999)).

235
Annexes

Une telle méthode garantit le respect des droits de propriété. Pour une bonne raison, « la restitution pourrait
également rétablir la confiance du public dans l'exécution légale des droits de propriété dans les pays », (Oleh
Havrylyshyn et Donal McGettigan, (1999)).

 Inconvénients

Pour ceux qui ont manifesté leurs désaccords à la méthode de la « restitution », ils ont expliqué qu’une telle
approche ne procure pas la satisfaction attendue quant à l’accomplissement de la loi dont le caractère produit des
faits sur la passé (« la rétroactivité de la loi »), (Oleh Havrylyshyn et Donal McGettigan, (1999)).

La démarche quant à la mise en pratique de la méthode relative à la « restitution » est constituée de multiples
éléments. De ce fait, cette démarche est difficile à concevoir, ce qui va augmenter la durée d’application de la
procédure de privatisation, (Oleh Havrylyshyn et Donal McGettigan, (1999)).

Selon Oleh Havrylyshyn et Donal McGettigan (1999)), un tel ralentissement de la mise en application de la
procédure de privatisation va engendrer le manque de confiance vis-à-vis de l’avenir des conditions régissant les
droits de propriété.

 Les ventes publiques & les offres de capitaux


 Avantages

Selon Oleh Havrylyshyn et Donal McGettigan (1999), l’approche relative aux « ventes directs et les offres de
capitaux » a été exposée d’une manière détaillée dans le travail de Gray (1996).

Selon Oleh Havrylyshyn et Donal McGettigan (1999), une telle méthode garantit la création des revenus. En
outre, elle est basée sur l’intégration d’un nouvel ensemble de compétences et de connaissances de
l’environnement extérieur qualifiées par la notion du « savoir-faire » et caractérisées par leurs aptitudes à
s’adapter facilement aux circonstances de l’entreprise.

Les nouveaux investisseurs étrangers garantissent une gestion pragmatique de ces entreprises en tenant compte
des réglementations et des normes afin d’aboutir à « une bonne gouvernance », (Oleh Havrylyshyn et Donal
McGettigan, (1999)).

Selon Boycko et al. (1994), suivant cette forme de privatisation, les entreprises publiques vont être cédées à
des investisseurs possédant des capitaux et des fonds suffisants ce qui va générer des revenus supplémentaires
et des bénéfices dans l’entreprise tout en augmentant sa rentabilité, (Oleh Havrylyshyn et Donal McGettigan,
(1999) d’après Boycko et al. (1994)).

 Inconvénients

Parmi les inconvénients cités par Oleh H. et Donal M. (1999), nous pouvons identifier:

 « le manque des capitaux nationaux »,

 « les faibles intérêts des investisseurs étrangers », et

 « la mauvaise qualité de l’information »72

→Ces différents inconvénients peuvent nuire au bon fonctionnement des entreprises cédées par les nouveaux
propriétaires.

72Havrylyshyn, M. O., & McGettigan, M. D. (1999). Privatization in transition countries: A sampling of the literature.
International Monetary Fund.

236
Annexes
Selon Oleh H. et Donal M. (1999), Boycko et al. (1994) expliquent que la répartition des parts de l’ensemble
des biens matériels et immatériels de l’État tout au long de la procédure de privatisation est une circonstance
qui empêche sur le plan politique la mise en application de la méthode des « ventes directes » dans les pays
« en transition ».

Une telle méthode revient chère et dont l’allure et le rythme ne sont pas rapides. Pour une bonne raison, la
fonction qui doit être remplie par le gouvernement pour la mise au point progressive des « actifs d’État » à
céder, est très compliquée ce qui va entraver l’application des instruments de formalité, (Oleh H. et Donal M.
(1999)).

Selon Oleh H. et Donal M. (1999), la mise en pratique d’une telle méthode peut être entravée à cause de la
mise en valeur inappropriée des entreprises à participation Étatique suite à des problèmes au niveau des
services chargés de la gestion des mouvements d’argent ou de marchandises de ces entreprises.

L’action relative à la « vente directe » des entreprises peut être entravée si les « actionnaires, les cadres
dirigeants et les travailleurs »73 possèdent des moyens, de pouvoir, de l’autorité et de l’influence sur le
fonctionnement des entreprises, (Oleh H. et Donal M. (1999)).

 Le management-employee buyouts
 Avantages

En Pologne et en Russie les entreprises publiques qui ont été privatisées suivant la méthode « management-
employee buyouts », ont consacré une position importante aux personnes ayant des postes rémunérés et aux
cadres dirigeants ce qui illustre les deux avantages de «la faisabilité et la popularité politique » de cette
procédure. (Oleh H. et Donal M. (1999))

Selon Oleh H. et Donal M. (1999), un autre avantage de ce type de processus de privatisation réside du fait
que sa mise en application s’effectue sans qu’il ait des difficultés particulières tout en prenant un peu du
temps.

La transmission de la propriété aux nouveaux gestionnaires peut engendrer des coûts que Gray (1996) les
justifie par le fait que ces nouveaux propriétaires vont orienter leurs intérêts à réaliser l’« efficacité » de
l’entreprise et de la gestion de sa « mauvaise gouvernance », (Oleh H. et Donal M. (1999) d’après Gray
(1996)).

En contrepartie, selon Oleh H. et Donal M. (1999), dans leurs travaux, Earle et Estrin (1996), Shleifer et
Vassiliev (1996) et Uvalic et Vaughan-Whitehead (1997) ont expliqué qu’à travers la mise en pratique d’une
telle méthode, la réalisation des résultats favorables conduisant à l’efficacité de l’entreprise peut jouer le
rôle d’un moyen d’encouragement, de stimulation et d’orientation des comportements et des pensées de
ces cadres dirigeants à apporter des améliorations supplémentaires à cette entreprise, (Oleh H. et Donal M.
(1999)).

 Inconvénients

Les gains financiers réalisés par l’entreprise peuvent être répartis entre les employés, les actionnaires et les
cadres dirigeants d’une manière qui manque de justice et d’impartialité, (Oleh H. et Donal M. (1999)).

Cette nouvelle organisation de la structure des entreprises peut amener les « insiders » à accroitre les
niveaux de la masse salariale. En plus, le niveau d’emploi réalisé par ces firmes est au-dessous de ce qui
est exigé par les marchés de travail et enfin, l’acquisition par ces entreprises de biens destinés à développer

73Havrylyshyn, M. O., & McGettigan, M. D. (1999). Privatization in transition countries: A sampling of the literature.
International Monetary Fund.II Department.

237
Annexes
la capacité productive demeure faible et dont la quantité n’est pas assez importante, (Oleh H. et Donal M.
(1999)).

Oleh H. et Donal M. (1999) expliquent en se référant sur des preuves analytiques que l’« économie de
marché » exige une maîtrise intellectuelle acquise par l’apprentissage ou par l’expérience, des techniques
assez développées et des capacités spécifiques afin de remplir des nouvelles fonctions pour s’y adapter et
répondre à ces exigences en termes de qualification, peuvent être absentes notamment chez ces nouveaux
propriétaires « insiders », (Oleh H. et Donal M. (1999)).

Par ailleurs, ils ont expliqué en d’autres part, qu’à travers leurs incitations, dans certains pays dont le secteur
industriel est très important, les « insiders » ont fait en sorte d’atteindre progressivement la meilleure
situation en participant dans l’investissement en vue de devenir des « propriétaires investisseurs » et
augmenter leurs chances dans l’entreprise, (Oleh H. et Donal M. (1999)).

Au contraire, selon Oleh H. et Donal M. (1999), Gray (1996) a justifié que l’activité d’investissement a été
caractérisée par une forte compétition au sein des entreprises qui ont opté pour cette méthode de
privatisation dans les pays « en transition ». Pour une bonne raison, la participation dans l’activité
d’investissement des entreprises par les « insiders » a dépassé largement celle des « outsiders », ce qui
justifie notamment l’importance et la dominance de la position occupée par ces propriétaires dans les pays
« en transition » vu leurs capacités appréciables à gérer ces entreprises efficacement en contribuant à leur
forte croissance, (Oleh H. et Donal M. (1999)).

 La privatisation de masse
Les éléments positifs et les aspects négatifs de la «privatisation de masse» ont été analysés d’une manière détaillée
à travers les études menées par Gray (1996), Bornstein (1997), Marcinein et van Wijnbergen (1997) et Uvalic et
Vaughan-Whitehead (1997).

 Avantages

Les programmes de privatisation des entreprises dans les pays « en transition » ont provoqué des difficultés
qui se sont manifestées par la déficience des fonds disponibles à l’intérieur des frontières du pays et dont la
solution immédiate est la mise en application de la méthode de « privatisation de masse », (Oleh H. et Donal
M. (1999)).

Selon Oleh H. et Donal M. (1999), suivant des programmes de privatisation, les biens matériels et immatériels
d’État peuvent être transférés à des investisseurs étrangers. Cependant, la méthode de « privatisation de
masse » fait en sorte que ces différents actifs d’État se transmettent à des investisseurs du territoire national,
(Oleh H. et Donal M. (1999)).

La « privatisation de masse » est une méthode « politiquement populaire » dans la mesure où elle s’est fondée
sur le respect des instruments de marché et elle agit avec justice et loyauté où elle est basée sur le principe
d’une gestion transparente, (Oleh H. et Donal M. (1999)).

Les autres techniques de privatisation nécessitent d’attribuer une valeur chiffrée et bien déterminée des actifs
des entreprises ce qui présente une difficulté dans la mesure où la valeur de l’entreprise change dans le temps.
Cependant, la valorisation des entreprises n’est pas exigée par la technique de la « privatisation de masse » ce
qui facilite sa mise en application rapidement, (Oleh H. et Donal M. (1999)).

Selon Lipton et Sachs (1990) qui sont parmi ceux qui ont déclaré la « privatisation de masse », la vitesse de
déroulement d’un tel processus tout en apportant des améliorations à travers des changements radicaux
s’explique par son « crédibilité », (Oleh H. et Donal M. (1999)).

Une telle méthode favorise la participation d’un nombre élevé de citoyens en tant que propriétaires. Oleh H.
et Donal M. (1999) justifient que « la large participation des citoyens d'un pays en vertu de cette
approche favorise une meilleure compréhension de la réforme et crée un nouveau «propriétaire» ce qui va
contribuer au développement des institutions des marchés de capitaux », (Oleh H. et Donal M. (1999)).

238
Annexes
 Inconvénients

L’organisation de l’entreprise sera répartie en plusieurs propriétaires ce qui peut engendrer des problèmes de
gouvernance, (Oleh H. et Donal M. (1999).

Selon Mertlick (1997), les « fonds de placements ou d’investissements » créés sont caractérisés par une
organisation et un contrôle administratif inadéquats. Il faut noter que ces fonds d’investissement sont établis
afin d’éviter les problèmes de recours des propriétaires vers des établissements financiers extérieures pour
octroyer des crédits vu le manque de capitaux dans certains cas.

Lieberman (1997) a développé de sa part un autre inconvénient de cette méthode de privatisation. Dans ce
cadre, les entreprises optant pour une telle méthode sont caractérisées par une défaillance sur le plan de la
justice ainsi qu’un manque de respect des droits de propriété résultant de la rapidité de la mise en application
de cette méthode.

Vaughan-Whitehead et al. (1997) ont mentionné une autre lacune de cette méthode. Pour une bonne raison, si
les investisseurs disposent de l’information quant aux entreprises qui sont en train d’être privatisées, cette
condition caractérisée par la transparence de l’information va accorder une valeur supérieure à la valeur réelle
de ces entreprises. En revanche, le manque d’une telle information va aboutir à l’échec de la cession de ces
entreprises où les investisseurs et les acheteurs ne vont pas apprécier l’importance réelle de ces institutions.

239
Annexes

Annexe (2) : Listes des pays

Liste des pays de l’OCDE


Mexique Royaume-Uni
Nouvelle-Zélande Allemagne
Australie Espagne
Corée du Sud Pays-Bas
Chili France
Irlande Israël
États-Unis Belgique
Hongrie Suède
Canada Japon
Italie Autriche
Luxembourg Estonie
Finlande Grèce
Pologne Islande
Norvège République slovaque
Danemark République Tchèque
Portugal Slovénie
Turquie Suisse

240
Annexes

Annexe (2) : Listes des pays

Liste des pays émergents


Brésil Chine
Inde Fédération de Russie
Indonésie Afrique du Sud
Liste des pays en développement
Algérie Namibie
Angola Ghana
Arabie Saoudite Nigeria
Argentine Iran
Bangladesh Maroc
Barbade Ouganda
Bolivie Pérou
Bosnie et Herzégovine Philippines
Botswana République Dominicaine
Colombie Hong Kong
Costa Rica Roumanie
Croatie Monténégro
Égypte Serbie
El Salvador Suriname
Émirats arabes unis Thaïlande
Équateur Trinité-et-Tobago
Éthiopie Tunisie
Kazakhstan Macédoine
Lituanie Malawi
Pakistan Jordanie
Panama Malaisie
Singapour Liban
Syrie Lettonie
Uruguay Jamaïque
Viêt-Nam Venezuela
Yémen Guatemala

241
Annexes

ANNEXES DU CHAPITRE 2

242
Annexes

Annexe (3) :

Figure 38 : Schématisation de quelques dispositifs spécifiques mis en place par certaines entreprises françaises innovantes

Source : Daniel, S. et al. (2014). Débrider l’innovation : enjeux pour les entreprises et emploi, défi pour les politiques publiques. (Source : CCI Paris-Ile-de-France).

243
Annexes
Annexe (4)

Tableau 20 : Présentation des statistiques descriptives des variables

VARIABLE OBS MAX MIN MEAN STD DEV


ENTREP 919 42,65 1,48 10,8971055 7,04027764
Ln_ENTREP 919 3,753027274 0,392042088 2,209745963 0,593552426
TRADE 1335 455,276715 20,2578929 91,0459601 63,013089
Ln_TRADE 1335 6,1209054 3,00854449 4,35530018 0,52966301
Ln_PIBp 1361 11.60824 5.268729 9.161694 1.304878
Pop 1380 1.37e+09 270686 6.38e+07 1.87e+08
Ctr_corrp 2.585616 -1.551378 .3306167 1.066063
Ln_Pop 1380 21.03897 12.50871 16.53115 1.680501
N_FDI 1362 255.4233 -58.97767 4.896345 10.24285
Patent_R 1021 801135 1 15359.09 63510.22
Ln_Patent_R 1021 13.59378 0 6.250774 2.56869
R&D 792 4.47954 .01611 1.207817 1.013517
Ln_R&D 792 1.49952 -4.128315 -.2683674 1.106558
Exp_Htech 1264 74.17846 .000467 11.99704 12.28506
Ln_Exp_Htech 124 4.306474 -7.669147 1.865343 1.373113

244
Annexes

ANNEXES DU CHAPITRE 3

245
Annexes

Annexe (5) :

Tableau 21 : Présentation de quelques définitions de l’entrepreneur et de l’ecopreneur dans la cadre du développement durable

Période Sujet d’étude L’auteur Notion développée Concept clé Définition

1998 Management et Pastakia Ecopreneur Ecopreneur/Market « Les individus ou les institutions qui tentent de vulgariser des idées respectueuses
entrepreneuriat faiture (échec du de l'environnement et des innovations soit à travers le marché ou non peuvent être
marché) appelés des écopreneurs ».

2002 Management Isaak, R. (2002) Ecopreneur Ecopreneurship/idéa « Une personne qui cherche à transformer un secteur de l'économie vers la durabilité
international l Wébérien en créant une entreprise dans ce secteur avec un design écologique, avec des
processus verts et avec un engagement à long terme pour assurer la durabilité ».

2002 Management Schaltegger, S. Ecopreneur Ecopreneurship et « Les acteurs et les entreprises qui font des progrès environnementaux dans leur
environnement management cœur de métier peuvent appelés comme des ecopreneurs ».
al environnemental

2002 Management Walley et Taylor Entrepreneur vert Ecopreneur/ Les auteurs dans ce cas ont utilisé la définition ilustrée dans le travail d’Isaak, R.
environnement entrepreneur vert (2002) pour comprendre la notion de l’ecopreneur. Pour assurer la distinction de
al (Walley et cette dernière et celle de l’entrepreneur vert, les auteurs se sont basés sur
entrepreneuriat l’antagonisme entre la notion de « green business » et « green green business » afin
(Taylor) de la distinguer de la notion de l’entrepreneur. Dans leur document, les auteurs « ont
soutenu que la définition des entrepreneurs verts devrait être large, englobant non
seulement les ecopreneurs (individus qui créent des entreprises fondées sur le
principe de durabilité), mais aussi les entrepreneurs opportunistes qui ont trouvé
des segments de marchés basés sur des produits verts ».

2007 Entrepreneuriat Cohen et Winn Entrepreneuriat Entrepreneuriat Les auteurs ont défini l'entrepreneuriat durable « comme l'examen de la découverte,
(Cohen) et durable durable/défaillance de la création et de l'exploitation des opportunités pour créer des biens et des
de marché

246
Annexes

développement services futurs, ayant des conséquences économiques, psychologiques, sociales et


durable (Winn) environnementales ».

2007 Entrepreneuriat Dean, T. J., et Entrepreneur durable Sustainable En présence des défaillances de marché, nous citons plusieurs types d’entrepreneurs ;
et McMullen, J. S. « sustainable entrepreneurship « Coasian entrepreneurship, Institutional entrepreneurship, market appropriating
développement entrepreneur) (entrepreneuriat entrepreneurship, political entrepreneurship, producer focused informational
durable durable) (Austrian) Entrepreneurship, Customer focused informational entrepreneurship¨

2007 - Dixon et Clifford Entrepreneuriat Ecopreneur/ Triple « Cette définition est inspirée d’Isaak, R. (2002). Le mot ecopreneur est donc utilisé
Bottom line dans cet article pour représenter les trois moteurs de ces individus:
l’environnemental, le social et l’économiques ».

2007 Management Katsikis, I. N., et Entrepreneuriat Entrepreneuriat « Le processus téléologique visant à la réalisation du développement durable, en
Kyrgidou, L. P. durable (sustainable durable découvrant, en évaluant et en exploitant les opportunités et en créant de la valeur
entrepreneurship) qui provoque la prospérité économique, la cohésion sociale et la protection de
l'environnement ».

2008 - Choi, D. Y., et Entrepreneur durable Entrepreneur « entrepreneurs qui créent et construisent des entreprises rentables et qui cherchent
Gray, E. R. durable/ Triple toujours des causes environnementales et sociales ».
Source : Bres, L., et al. (2011)

247
Annexes
Annexe (6) :

Tableau 22 : Présentation des différentes typologies des entrepreneurs en développement durable

Source : Bres, L., et al. (2011)

248
Annexes

Source : Bres, L., et al. (2011)

249
Annexes
Annexe (7) : Listes des pays de l’OCDE

26 pays de l’OCDE
Allemagne
Australie
Autriche
Belgique
Canada
Chili
Danemark
Espagne
États-Unis
France
Irlande
Islande
Mexique
Slovaque
Royaume-Uni
Slovénie
Suède
Finlande
Grèce
Hongrie
Italie
Japon
Norvège
Pologne
Portugal
Suisse

250
Annexes
Annexe (8) : Distinction entre les émissions à l’échelle nationale et les émissions à l’échelle
internationale

Nous avons mis l’accent sur les moyens et les modes de transport polluants et non polluants. Il
est crucial dans ce sens d’identifier les méthodes nécessaires pour réduire leurs émissions à travers
les techniques les plus évoluées. Dans les activités commerciales qui englobent le monde entier, le
transport intra-région contribue d’une façon directe aux émissions polluantes. Il faut alors préciser
la contribution du commerce international dans les émissions de CO2 en comparaison avec celles
générées par les différents modes du transport intérieur. Si nous considérons que le commerce des
marchandises s’effectue à l’international, deux modes de transport ne seront pas inclus dans les
modes de transportation des marchandises, à savoir : le mode routier et celui ferroviaire sauf pour le
cas de la ligne commerciale liant la Chine et l’Europe et l’ensemble des régions de l’Amérique du Nord
entre elles. Selon une estimation de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, les activités
commerciales effectuées au niveau national sont évaluées à 30%. Selon les estimations de
l’Organisation Maritime Internationale pour l’année 2007, au sein des pays de l’Europe, le transport
intra-régions représente une part assez importante dans les émissions mondiales avec une valeur de
20 million de tonnes (Mt). Les émissions mondiales dues notamment à l’acheminement des personnes
et des marchandises ont atteint à peu près une valeur assez élevée estimée à 843 million de tonnes
(Mt). La part des émissions générées par l’acheminement des personnes a constitué 6% des émissions
internationales. De même, l’utilisation des sources énergétiques pour la transportation génère un
niveau de 6% des émissions polluantes mondiales. [74] (Savy, M., et al. (2010))

74« Le Centre d’Analyse Stratégique estime ainsi que les émissions liées au commerce international représentent environ
30 % des émissions du fret mondial » (Savy, M., et al. (2010)). Selon le même centre d’analyse, pour le cas de l’Europe, 6%
des émissions carboniques durant l’année 2007 sont dues aux transportations des marchandises dans le cadre du commerce
international.

251
Annexes

Annexe (9) :
Tableau 23 : Statistiques descriptives des variables de l’étude
Max Min Mean ST DEV OBS
SERV_VA 92,9822652 10,0659919 61,2013292 12,9050846 338
ln_SERV_VA 4,53240878 2,3091626 4,08329246 0,27865594 338
CO2_BAT_SERV 38,5544916 0,43103448 13,8257669 8,43772991 338
ln_CO2_BAT_SERV 3,65207261 -0,84156719 2,37229903 0,83767482 338
Marq_Dep 323908 1700 42013,6746 55429,5729 338
ln_Marq_Dep 12,6882148 7,43838353 10,0313095 1,11936762 338
ENTREP 24,3 1,48 7,52162722 3,6170836 338
ln_ENTREP 6,29341928 0,39204209 1,92358113 0,52666814 338
Brev_Dep 382815 33 26088,9201 75370,4192 338
ln_Brev_Dep 12,8553071 3,49650756 7,71639133 2,03502425 338
Resp 1,82637024 0,07936288 1,24015081 0,32983388 338
PIB 91593,6302 8303,72476 38392,981 18660,253 338
PIB_Carr 8389393100 68951844,8 1821195840 1653727099 338
ln_PIB 11,425117 9,02445946 10,4058861 0,59685186 338
ln_PIB_carr 22,850234 18,0489189 20,8117722 1,19370371 338
Skewness Kurtosis Jarque-Bera Probability Sum
Ln_CO2p -1.443897 5.953132 240.2665 0.000000 801.8371
Ln_PIBp -0.809356 2.724528 37.97024 0.000000 3517.189
Ln_PIBp_carr -0.809356 2.724528 37.97024 0.000000 7034.379
Ln_ENTREP 1.535130 16.12490 2558.795 0.000000 650.1704
Ln_BREV_DEP 0.765739 3.420593 35.52273 0.000000 2608.140
RESP -3.723904 19.12238 4441.897 0.000000 49.41485
Ln_MARQ_DEP 0.119372 2.351205 6.730897 0.034547 3390.583
Ln_SERV -2.900159 16.08786 2886.178 0.000000 1380.153

Source : Eviews et Excel à travers les données du modèle.

252
Annexes

Annexe (10) : Résultats des tests de racine unitaire en panel (en niveau)

Tableau 24 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des émissions de CO 2 par tête (CO2p)

Variable dépendante : Ln_CO2p


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : Coefficients Probabilité pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -3.58125*** 0.0002 26 286 I(0)

Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -0.96418 0.1675 26 286 Non stationnaire
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 62.1731 0.1578 26 286 Non stationnaire
PP - Fisher Chi-square (χ2) 54.0412 0.3963 26 312 Non stationnaire

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 1%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

Tableau 25 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable de l’entrepreneuriat (ENTREP)

Variable indépendante : Ln_ENTREP


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : Coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -3.96418*** 0.0000 26 286 I(0)

Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -1.19278 0.1165 26 286 Non stationnaire
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 76.6218** 0.0148 26 286 I(0)
PP - Fisher Chi-square (χ2) 100.149*** 0.0001 26 312 I(0)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 1%. (**) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire
au seuil de 5%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

Tableau 26 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable la valeur ajoutée du secteur des
services dans le PIB (SERV)

Variable indépendante : Ln_SERV


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : Coefficients Probabilité pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -3.70297*** 0.0001 26 286 I(0)

Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -4.51713*** 0.0000 26 286 I(0)
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 104.396*** 0.0000 26 286 I(0)
PP - Fisher Chi-square (χ2) 274.039*** 0.0000 26 312 I(0)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 1%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

253
Annexes
Tableau 27 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable richesse ( PIB réel par tête)

Variable indépendante : Ln_PIBp


Nombre de retards: 1

Ordre
Nombre de d’intégration
Tests : Coefficients Probabilités pays Observations
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -5.09294*** 0.0000 26 286 I(0)

Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -1.38359* 0.0832 26 286 I(0)
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 58.3457 0.2535 26 286 Non stationnaire
PP - Fisher Chi-square (χ2) 70.5294** 0.0445 26 312 I(0)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au seuil de
1%. (**) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au seuil de
5%. (*) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au seuil de
10%.

Tableau 28 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable richesse (PIB réel par tête au carré)

Variable indépendante : Ln_PIBp_carr


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : Coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -4.99544*** 0.0000 26 286 I(0)

Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -1.34571* 0.0892 26 286 I(0)
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 57.9300 0.2658 26 286 Non stationnaire
PP - Fisher Chi-square (χ2) 68.9062* 0.0582 26 312 I(0)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 1%. (*) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 10%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

Tableau 29 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des marques déposées
(MARQ_DEP)

Variable indépendante : Ln_MARQ_DEP


Nombre de retards: 1
Nombre de Ordre
Tests : Coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -2.64765*** 0.0041 26 286 I(0)

Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat 0.80829 0.7905 26 286 Non stationnaire
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 47.7503 0.6416 26 286 Non stationnaire
PP - Fisher Chi-square (χ2) 37.3110 0.9378 26 312 Non stationnaire

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 1%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

254
Annexes
Tableau 30 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des brevets déposés (BREV_DEP)

Variable indépendante : Ln_BREV_DEP


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : Coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -1.80613** 0.0354 26 286 I(0)

Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat 0.85257 0.8031 26 286 Non stationnaire
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 51.1623 0.5068 26 286 Non stationnaire
PP - Fisher Chi-square (χ2) 92.8317**** 0.0004 26 312 I(0)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 1%. (**) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire
au seuil 5%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

Tableau 31 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable de la voix et Responsabilité (RESP)

Variable indépendante : RESP


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : Coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -2.11640** 0.0172 26 286 I(0)

Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -0.29429 0.3843 26 286 Non stationnaire
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 54.8075 0.3686 26 286 Non stationnaire
PP - Fisher Chi-square (χ2) 70.9685** 0.0413 26 312 I(0)

Note : (**) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au seuil
de 5%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

255
Annexes
Annexe (11) : Résultats des tests de racine unitaire en panel (en première différence)

Tableau 32 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des émissions de CO 2 par tête (CO2p)

Variable dépendante : Ln_CO2p


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : Coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -9.97632*** 0.0000 26 260 I(1)
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -7.01317*** 0.0000 26 260 I(1)
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 143.262*** 0.0000 26 260 I(1)
PP - Fisher Chi-square (χ2) 283.241*** 0.0000 26 286 I(1)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 1%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

Tableau 33 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable de l’entrepreneuriat (ENTREP)

Variable indépendante : Ln_ENTREP


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : Coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -7.96843*** 0.0000 26 260 I(1)
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -6.32855*** 0.0000 26 260 I(1)
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 142.331*** 0.0000 26 260 I(1)
PP - Fisher Chi-square (χ2) 321.523*** 0.0000 26 286 I(1)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 1%. (**) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire
au seuil de 5%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

Tableau 34 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable la valeur ajoutée du secteur des
services dans le PIB (SERV)

Variable indépendante : Ln_SERV


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : Coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -7.04644*** 0.0000 -7.04644 0.0000 I(1)
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -8.82940*** 0.0000 26 260 I(1)
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 172.657*** 0.0000 26 260 I(1)
PP - Fisher Chi-square (χ2) 469.003*** 0.0000 26 286 I(1)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 1%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

256
Annexes
Tableau 35 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable richesse ( PIB réel par tête)

Variable indépendante : Ln_PIBp

Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : Coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -6.80101*** 0.0000 26 260 I(1)
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -2.84241*** 0.0022 26 -2.84241 I(1)
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 75.9554** 0.0168 26 75.9554 I(1)
PP - Fisher Chi-square (χ2) 106.713*** 0.0000 26 106.713 I(1)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 1%. (**) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire
au seuil de 5%. (*) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire
au seuil de 10%.

Tableau 36 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable richesse (PIB réel par tête au carré)

Variable indépendante : Ln_PIBp_carr


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -6.84448*** 0.0000 26 -6.84448 I(1)
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -2.88022*** 0.0020 26 -2.88022 I(1)
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 76.4999** 0.0151 26 76.4999 I(1)
PP - Fisher Chi-square (χ2) 107.777*** 0.0000 26 107.777 I(1)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au seuil de
1%. (*) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au seuil de
10%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

Tableau 37 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des marques déposées
(MARQ_DEP)

Variable indépendante : Ln_MARQ_DEP


Nombre de retards: 1
Nombre de Ordre
Tests : coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -6.20009*** 0.0000 26 260 I(1)
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -4.72274*** 0.0000 26 260 I(1)
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 106.230*** 0.0000 26 260 I(1)
PP - Fisher Chi-square (χ2) 196.016*** 0.0000 26 286 I(1)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au seuil de
1%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

257
Annexes
Tableau 38 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable des brevets déposés (BREV_DEP)

Variable indépendante : Ln_BREV_DEP


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -6.68119*** 0.0000 26 260 I(1)
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -4.79398*** 0.0000 26 260 I(1)
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 112.757*** 0.0000 26 260 I(1)
PP - Fisher Chi-square (χ2) 248.605*** 0.0000 26 286 I(1)

Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au seuil de
1%. (**) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au seuil 5%.
χ2 désigne la valeur de Chi 2.

Tableau 39 : Résultats des tests de stationnarité en panel pour la variable de la voix et Responsabilité (RESP )

Variable indépendante : RESP


Nombre de retards: 1

Nombre de Ordre
Tests : coefficients Probabilités pays Observations d’intégration
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire commune pour le panel entier
Levin, Lin & Chu t* -10.1585*** 0.0000 26 260 I(1)
Hypothèse nulle : présence de racine unitaire individuelle pour chaque pays du panel
Im, Pesaran and Shin W-stat -6.87683*** 0.0000 26 260 I(1)
ADF - Fisher Chi-square (χ2) 139.771*** 0.0000 26 260 I(1)
PP - Fisher Chi-square (χ2) 262.341*** 0.0000 26 286 I(1)
Note : (***) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire au
seuil de 1%. (**) : Relative au rejet de l’hypothèse nulle H0 qui correspond à la présence de racine unitaire
au seuil 5%. χ2 désigne la valeur de Chi 2.

258
Annexes
Annexe (12) : Résultats des tests de cointégration en panel (tests de Pedroni et test de Kao)

Tableau 40 : Résultats des tests de cointégration en panel (test de Pedroni)

Pedroni Residual Cointegration Test


Series: Ln_CO2p – Ln_PIBp – Ln_PIBp_carr – Ln_ENTREP
Ln_BREV_DEP – RESP – Ln_MARQ_DEP – Ln_SERV

Sample: 2001 2013


Included observations: 338
Cross-sections included: 26
Null Hypothesis H0: No cointegration
Trend assumption: No deterministic trend
User-specified lag length: 1
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett kernel

Alternative hypothesis: common AR coefs. (within-dimension)


Weighted
Statistic Prob. Statistic Prob.
Panel v-Statistic -2.296665 0.9892 -2.510205 0.9940
Panel rho-Statistic 6.196786 1.0000 5.356907 1.0000
Panel PP-Statistic -3.926423 0.0000 -6.481083 0.0000
Panel ADF-Statistic -0.414301 0.3393 1.624905 0.9479

Alternative hypothesis: individual AR coefs. (between-dimension)

Statistic Prob.
Group rho-Statistic 7.658372 1.0000
Group PP-Statistic -13.28350 0.0000
Group ADF-Statistic 1.669641 0.9525

Cross section specific results

Phillips-Peron results (non-parametric)

Cross ID AR(1) Variance HAC Bandwidth Obs


Allemagne -0.341 0.000962 0.000238 8.00 12
Australie -0.057 0.000307 0.000307 0.00 12
Autriche 0.175 0.000859 0.000848 1.00 12
Belgique -0.473 0.000615 0.000560 2.00 12
Canada -0.423 0.000422 0.000422 0.00 12
Chili -0.294 0.000971 0.000178 11.00 12
Danemark -0.463 0.000998 0.000142 11.00 12
Espagne -0.452 0.000493 0.000234 6.00 12
Etats-Unis -0.479 0.000418 0.000194 3.00 12
Finlande -0.395 0.003438 0.000858 9.00 12
France 0.036 0.000223 4.09E-05 11.00 12
Grèce 0.009 0.009039 0.004679 3.00 12
Hongrie -0.314 0.001035 0.000124 11.00 12
Irlande -0.280 0.000685 0.000105 11.00 12
Islande -0.278 0.007568 0.001425 8.00 12
Italie 0.043 0.000690 0.000748 1.00 12
Japon 0.110 0.000149 0.000131 2.00 12
Mexique -0.444 0.000946 0.000279 6.00 12
Norvège 0.062 0.007823 0.010077 2.00 12
Pologne -0.507 0.000992 0.000510 3.00 12
Portugal -0.479 0.001148 0.000397 5.00 12
République
slovaque -0.100 0.004156 0.001873 4.00 12
Royaume-Uni -0.047 0.000809 0.000115 11.00 12
Slovénie -0.300 0.002266 0.001365 4.00 12
Suède 0.120 0.013513 0.002575 11.00 12
Suisse -0.336 0.000344 0.000344 0.00 12

Augmented Dickey-Fuller results (parametric)

259
Annexes
Cross ID AR(1) Variance Lag Max lag Obs
Allemagne -0.833 0.000918 1 -- 11
Australie -0.079 0.000287 1 -- 11
Autriche 0.218 0.000933 1 -- 11
Belgique -0.683 0.000561 1 -- 11
Canada -0.400 0.000447 1 -- 11
Chili -1.023 0.000738 1 -- 11
Danemark -1.227 0.000417 1 -- 11
Espagne -0.679 0.000443 1 -- 11
Etats-Unis -0.480 0.000411 1 -- 11
Finlande -0.799 0.003421 1 -- 11
France -0.622 0.000163 1 -- 11
Grèce -0.368 0.007968 1 -- 11
Hongrie -0.754 0.000994 1 -- 11
Irlande -0.706 0.000662 1 -- 11
Islande -1.008 0.005163 1 -- 11
Italie -0.117 0.000653 1 -- 11
Japon -0.374 0.000130 1 -- 11
Mexique -0.929 0.000746 1 -- 11
Norvège 0.494 0.005482 1 -- 11
Pologne -0.529 0.001039 1 -- 11
Portugal -0.596 0.001212 1 -- 11
République
slovaque -0.277 0.003188 1 -- 11
Royaume-Uni -0.464 0.000739 1 -- 11
Slovénie -0.583 0.002226 1 -- 11
Suède -0.477 0.008357 1 -- 11
Suisse -0.273 0.000370 1 -- 11

Notes : Estimation par l’Eviews

260
Annexes
Tableau 41 : Résultats des tests de cointégration en panel (test de Kao)

Kao Residual Cointegration Test


Series: Ln_CO2p – Ln_PIBp – Ln_PIBp_carr – Ln_ENTREP Ln_BREV_DEP – RESP
– Ln_MARQ_DEP – Ln_SERV

Sample: 2001 2013


Included observations: 338
Null Hypothesis: No cointegration
Trend assumption: No deterministic trend
User-specified lag length: 1
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett kernel

t-Statistic Prob.
ADF -2.314003 0.0103

Residual variance 0.010896


HAC variance 0.010821

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(RESID)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 2003 2013
Included observations: 286 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

RESID(-1) -0.434831 0.057790 -7.524290 0.0000


D(RESID(-1)) -0.011836 0.064661 -0.183046 0.8549

R-squared 0.198400 Mean dependent var -0.003967


Adjusted R-squared 0.195578 S.D. dependent var 0.108681
S.E. of regression 0.097476 Akaike info criterion -1.811462
Sum squared resid 2.698420 Schwarz criterion -1.785896
Log likelihood 261.0391 Hannan-Quinn criter. -1.801214
Durbin-Watson stat 1.910702

Notes : Estimation par l’Eviews.

261
Annexes
Annexe (13) : Résultats du modèle à correction d’erreurs

Tableau 42 : Estimation du modèle de Vecteur à Corrections d’erreurs

Vector Error Correction Estimates


Sample (adjusted): 2003 2013
Included observations: 286 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

Cointegrating
Eq: CointEq1

LN_CO2_BAT_
SERV(-1) 1.000000

LN_ENTREP(-1) -7.094640
(10.2798)
[-0.69015]

LN_SERV_VA(-
1) 255.6901
(22.5375)
[ 11.3451]

LN_MARQ_DEP
(-1) -3.817258
(6.57610)
[-0.58047]

LN_BREV_DEP
(-1) 2.175914
(3.76205)
[ 0.57838]

LN_PIB(-1) -15.58016
(13.8307)
[-1.12649]

RESP (-1) 10.77466


(24.3174)
[ 0.44309]

C -863.6092

D(LN_ENT D(Ln_MARQ_
Error Correction: D(LN_CO2_BAT_SERV) REP) D(LN_SERV_VA) DEP) D(Ln_BREV_DEP ) D(LN_PIB) D(RESP )

CointEq1 0.000333 0.000283 -0.003863 0.000223 0.000728 4.54E-05 -5.33E-05


(0.00014) (0.00047) (0.00035) (0.00021) (0.00026) (3.4E-05) (9.8E-05)
[ 2.32522] [ 0.59858] [-10.8924] [ 1.08631] [ 2.80757] [ 1.34664] [-0.54592]

D(LN_CO2_BAT
_SERV(-1)) -0.158626 0.023762 0.122719 -0.188317 0.046819 -0.007633 -0.023651

(0.06884) (0.22782) (0.17073) (0.09894) (0.12481) (0.01624) (0.04702)


[-2.30429] [ 0.10430] [ 0.71879] [-1.90334] [ 0.37512] [-0.46988] [-0.50301]

D(LN_ENTREP(
-1)) 0.007135 -0.173105 -0.124348 -0.071515 0.052817 -0.011534 -0.005524
(0.02447) (0.08098) (0.06069) (0.03517) (0.04436) (0.00577) (0.01671)
[ 0.29160] [-2.13760] [-2.04900] [-2.03346] [ 1.19052] [-1.99760] [-0.33052]

D(LN_SERV_
VA(-1)) -0.023684 -0.096817 0.072382 -0.115147 -0.033590 -0.018095 -0.014048
(0.03037) (0.10051) (0.07533) (0.04365) (0.05507) (0.00717) (0.02074)
[-0.77981] [-0.96322] [ 0.96093] [-2.63785] [-0.61001] [-2.52487] [-0.67721]

D(LN_MARQ_
DEP(-1)) 0.037897 0.182596 0.010766 -0.399710 0.038354 -0.002704 -0.045063
(0.03782) (0.12518) (0.09381) (0.05436) (0.06858) (0.00893) (0.02583)

262
Annexes
[ 1.00194] [ 1.45871] [ 0.11477] [-7.35266] [ 0.55929] [-0.30300] [-1.74431]

D(LN_BREV_
DEP (-1)) -0.001606 -0.020580 0.016139 -0.013324 -0.356151 -0.003362 0.002397
(0.03012) (0.09969) (0.07471) (0.04330) (0.05462) (0.00711) (0.02058)
[-0.05332] [-0.20643] [ 0.21601] [-0.30775] [-6.52097] [-0.47293] [ 0.11648]

D(LN_PIB(-1)) -0.388624 0.794733 1.748517 0.313467 0.015049 0.403249 -0.046999


(0.24017) (0.79482) (0.59564) (0.34518) (0.43544) (0.05667) (0.16404)
[-1.61815] [ 0.99989] [ 2.93551] [ 0.90812] [ 0.03456] [ 7.11548] [-0.28651]

D(RESP (-1)) 0.131415 0.122775 0.093898 0.109048 -0.373682 0.003557 -0.096067


(0.08353) (0.27643) (0.20716) (0.12005) (0.15144) (0.01971) (0.05705)
[ 1.57332] [ 0.44414] [ 0.45327] [ 0.90835] [-2.46753] [ 0.18047] [-1.68389]

C -0.013398 0.026134 -0.015954 -0.031037 0.005731 0.005205 -0.005263


(0.00736) (0.02435) (0.01825) (0.01058) (0.01334) (0.00174) (0.00503)
[-1.82077] [ 1.07317] [-0.87419] [-2.93466] [ 0.42959] [ 2.99765] [-1.04713]

R-squared 0.064101 0.032952 0.496602 0.193185 0.185834 0.186518 0.031802


Adj. R-
squared 0.037072 0.005023 0.482064 0.169884 0.162320 0.163024 0.003840
Sum sq.
resids 3.561959 39.01287 21.90980 7.358082 11.70888 0.198337 1.661728
S.E. equation 0.113398 0.375287 0.281241 0.162983 0.205597 0.026759 0.077453
F-statistic 2.371522 1.179859 34.15761 8.290672 7.903172 7.938946 1.137310
Log likelihood 221.3360 -120.9461 -38.44115 117.5911 51.16071 634.3338 330.3667
Akaike AIC -1.484867 0.908714 0.331756 -0.759378 -0.294830 -4.372963 -2.247320
Schwarz SC -1.369818 1.023763 0.446805 -0.644330 -0.179781 -4.257915 -2.132271
Mean
dependent -0.016644 0.032461 0.001253 -0.014297 0.003323 0.010240 -0.003841
S.D.
dependent 0.115560 0.376234 0.390788 0.178885 0.224636 0.029249 0.077602

Determinant resid covariance (dof


adj.) 5.95E-13
Determinant resid covariance 4.76E-13
Log likelihood 1216.812
Akaike information criterion -8.019666
Schwarz criterion -7.124843

D(LN_CO2_BAT_SERV) = 0.000332515394566*( LN_CO2_BAT_SERV(-1) - 7.09463969348*LN_ENTREP(-1) +


255.690064879*LN_SERV_VA(-1) - 3.81725835558*LN_MARQ_DEP(-1) + 2.17591422386*LN_BREV_DEP (-1) -
15.5801587591*LN_PIB(-1) + 10.7746593916*RESP (-1) - 863.609195754 ) -
0.158625802058*D(LN_CO2_BAT_SERV(-1)) + 0.00713522900402*D(LN_ENTREP(-1)) -
0.023683853836*D(LN_SERV_VA(-1)) + 0.0378970491918*D(LN_MARQ_DEP(-1)) -
0.00160625703749*D(LN_BREV_DEP (-1)) - 0.38862374276*D(LN_PIB(-1)) + 0.131414644396*D(RESP (-1)) -
0.0133977557646

263
Annexes

Annexe (14) :

Figure 39 : Évolution des missions de CO2 générées par la combustion de l’énergie à travers le monde

Émissions de CO2 Part des émissions Évolution en


en milliards de de CO2 en pourcentage
Pays et Régions
tonnes par tête en pourcentage en durant la période
2007 2007 1990-2007
Amérique du Nord 6 780 23,4 % + 21,3 %
Canada 573 2% +32.5%
États–Unis 5769 19.9% +18.6%
Amérique Latine 1016 3.5% +68.2
Brésil 347 1.2% +79.8%
Union Européenne (total des
27 pays membres) 3 926 13.6% -3.3%
Allemagne 798 2.8% -16%
Espagne 345 1.2% +67.5%
France 369 1.3% +4.9%
Italie 438 1.5% +10%
Royaume-Uni 523 1.8% -5.4%
Russie 1 587 5.5% -27.2%
Afrique 882 3% +61.5%
Moyen-Orient 1 389 4.8% 136.1%
Asie 10 695 36.9% +122%
Chine 6 071 21% +170.6%
Corée du Sud 489 1.7% +113.1%
Inde 1 324 4.6% +124.7%
Japon 1 236 4.3% +16.1%
Océanie 432 1.5% +53.6%
Monde entier 28 962 100% +38%
Pays de l’Annexe 1 14 259 49.2% +2.6%
Pays non-Annexe 1 13 681 47.2% +111.4%

Source : Savy, M., et al. (2010), « le fret mondial et le changement climatique », (Source : AIE, CO2 et
énergie, France et Monde – Repères, Édition 2009, Meeddat et Caisse des Dépôts).

264
Annexes
Annexe (15) :

Figure 40 : Tendance des évolutions du volume des brevets déposés par les non-résidents au
Volume des brevets déposés par les nos-résidents Danemark

Années
Source : Banque Mondiale (2016).

265
Annexes

Annexe (16) :

Figure 41 : Evolution du nombre des brevets liés aux TIC

Part des Nombre de


économies dans Réseaux haut Analyse massive
Interface humaine Image et son Dispositifs TIC Autres TIC brevets liés aux
les brevets liés débit d’informations
TIC
aux TIC
2000-03 2010-13 2000-03 2010-13 2000-03 2010-13 2000-03 2010-13 2000-03 2010-13 2000-03 2010-13 2000-03 2010-13 2000-03 2010-13
Japon 35,6 30,3 4,1 2,4 1,9 1,6 1,2 1,9 6,4 6,8 10,8 9,6 11,3 8,0 78 168 110 244
États-Unis 27,8 19,2 5,4 2,3 2,6 2,5 1,1 1,2 2,9 2,0 5,3 3,8 10,5 7,4 61 017 69 780
Corée 8,3 15,6 1,3 1,4 0,2 0,7 0,3 1,8 1,2 2,5 2,9 5,0 2,3 4,3 18 238 56 819
UE28 (1) 20,4 13,7 4,7 2,2 1,3 1,3 1,0 0,8 2,6 1,6 3,8 3,1 7,0 4,8 44 682 49 908
Taipei chinois 3,4 9,0 0,4 0,7 0,1 0,3 0,2 1,3 0,4 1,3 1,3 3,0 1,0 2,4 7 437 32 740
BRIICS (2) 0,6 7,7 0,2 1,3 0,0 0,5 0,0 0,8 0,0 0,8 0,1 1,7 0,2 2,7 1 238 27 857
Chine 0,4 7,1 0,1 1,2 0,0 0,4 0,0 0,7 0,0 0,7 0,1 1,6 0,2 2,4 921 25 644
Allemagne 6,6 4,4 1,5 0,7 0,5 0,5 0,3 0,2 0,5 0,4 1,5 1,3 2,2 1,4 14 552 16 061
France 3,5 2,6 1,0 0,4 0,2 0,2 0,1 0,1 0,5 0,3 0,6 0,6 1,1 0,9 7 788 9 392
Canada 1,4 1,8 0,4 0,3 0,1 0,2 0,1 0,3 0,1 0,2 0,2 0,1 0,4 0,7 3 014 6 489
Royaume-Uni 1,9 1,6 0,3 0,2 0,2 0,2 0,1 0,1 0,3 0,2 0,3 0,2 0,7 0,6 4 161 5 651
Suède 1,4 1,4 0,5 0,3 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,1 0,5 0,6 3 131 4 934
Pays-Bas 3,6 1,0 0,5 0,1 0,1 0,1 0,1 0,0 0,9 0,1 0,7 0,4 1,2 0,3 7 839 3 602
Finlande 1,7 0,9 0,5 0,1 0,1 0,1 0,2 0,1 0,1 0,1 0,1 0,0 0,6 0,4 3 649 3 133
Suisse 0,7 0,6 0,1 0,1 0,1 0,1 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,3 0,2 1 488 2 130
Israël 0,5 0,6 0,1 0,1 0,0 0,1 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,3 1 144 2 081
Italie 0,7 0,5 0,2 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,2 0,1 0,3 0,2 1 639 1 740
Inde 0,1 0,4 0,0 0,1 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,2 117 1 547
Singapour 0,5 0,4 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,2 0,2 0,1 0,1 1 099 1 508
Autriche 0,1 0,4 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,2 0,1 0,1 327 1 275
Belgique 0,2 0,3 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,0 0,1 426 1 000
EU : Union Européenne. (2) BIICS désigne, le Brésil, la Russi, l’Inde, l’Indonesie, la Chine, l’Afrique du Sud.

Source : OCDE, iLibrary : Science, technologie et industrie : Tableau de bord de l’OCDE 2015.

266
Annexes

Annexe (17) :

Figure 42 : Volume des brevets déposés dans les domaines de la gestion de l’environnement dans le
cadre des activités de l’entrepreneuriat et de dévloppement durable

Note : BRIICS : Brésil, Russi, Inde, Indonesie, la Chine, Afrique du Sud.

Source : OCDE, (2012). Vers une croissance verte : Suivre les progrès : Les indicateurs de l'OCDE, Études de l'OCDE sur la
croissance verte, Éditions OCDE.

Figure 43 : Volume des brevets déposés dans les domaines des activités propres (activités
l’entrepreneuriat et de développement durable)

Note : UE : Union Européenne ; USA : Etats-Unis ; JPN : Japon ; DEU : Allemagne ; FRA : France ; GBR :
Royaume-Unis ; SWE : Suède ; KOR : Corée ; CAN : Canada ; (BRIICS : Brésil, Russi, Inde, Indonesie, la
Chine, Afrique du Sud) ; ITA : Italie.

Source : OCDE, (2012). Vers une croissance verte : Suivre les progrès : Les indicateurs de l'OCDE, Études de l'OCDE sur la
croissance verte, Éditions OCDE

267
Annexes

Figure 44 : Le pourcentage des dépenses consacrées par le budget pudget public en faveur de la
recherche et de développement dans les activités de l’environnement dans les pays de l’OCDE en
2009

Source : OCDE, (2012). Vers une croissance verte : Suivre les progrès : Les indicateurs de l'OCDE, Études de l'OCDE sur la
croissance verte, Éditions OCDE.

268
Annexes

Annexe (18) :

Tableau 43 : Evolution du volume des brevets sur les technologies liées à la minimisation du changement climatique et à la gestion de l’environnement

Part des économies dans Part des économies


les brevets sur des Brevets sur des dans les brevets sur
Nombre de brevets
technologies liées à technologies liées à des technologies
sur des
l’atténuation du l’atténuation du liées à
technologies liées à
changement climatique, changement l'environnement,
l'environnement
pourcentages climatique pourcentages

2000-03 2010-13 2000-03 2010-13 2000-03 2010-13 2000-03 2010-13

UE28 26,1 28,2 3 117 9 650 33,2 29,3 14 414 26 597


Japon 36,4 26,2 4 352 8 959 30,9 26,2 13 406 23 775
États-Unis 24,9 19,1 2 980 6 552 25,3 22,8 10 960 20 669
Corée 4,2 13,3 502 4 544 3,1 9,3 1 356 8 459
Allemagne 13,5 12,7 1 609 4 346 18,1 13,7 7 851 12 407
Taipei chinois 1,1 4,4 127 1 490 1,1 3,5 465 3 219
France 3,2 4,0 385 1 361 4,4 4,6 1 895 4 206
BRIICS 0,7 3,5 87 1 204 0,8 3,8 326 3 468
Chine 0,3 2,8 34 966 0,3 3,0 131 2 741
Royaume-Uni 2,3 2,3 273 795 2,5 2,5 1 100 2 305
Danemark 1,1 2,3 131 789 0,6 1,1 265 988
Canada 2,8 1,5 337 519 2,1 1,6 910 1 463
Italie 1,5 1,4 178 491 2,0 1,7 870 1 555
Suisse 1,7 1,4 198 472 1,4 1,3 607 1 163
Espagne 0,4 1,4 48 465 0,4 0,8 176 688
Pays-Bas 1,2 0,9 139 310 1,5 1,0 658 948
Finlande 0,4 0,7 42 229 0,7 0,8 325 687
Autriche 0,6 0,7 75 227 0,8 0,8 354 763
Suède 1,0 0,6 118 203 1,2 1,0 515 926
Australie 0,8 0,5 101 176 0,8 0,5 355 465
Israël 0,4 0,5 43 165 0,3 0,4 145 401
Belgique 0,6 0,5 73 156 0,5 0,4 203 393
Inde 0,1 0,4 13 143 0,1 0,5 61 437
EU : Union Européenne. (2) BIICS désigne, le Brésil, la Russi, l’Inde, l’Indonesie, la Chine, l’Afrique du Sud.

Source : OCDE, iLibrary : Science, technologie et industrie : Tableau de bord de l’OCDE 2015.

269
Annexes

Annexe (19) :

Figure 45 : Tendance des dépenses gouvernementales des recherches et développement destinées aux
activités de l’énergie et de l’amélioration de la qualité de l’environnement dans le pays de l’OCDE

Source : OCDE, (2012). Vers une croissance verte : Suivre les progrès : Les indicateurs de l'OCDE, Études de l'OCDE sur la
croissance verte, Éditions OCDE.

270
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Thèse de Doctorat en Sciences Économiques 290


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Africaine de Développement).

Thèse de Doctorat en Sciences Économiques 291


Table des matières

Table des matières

Introduction générale ............................................................................................................... 2


Chapitre 1. Rôles des réformes institutionnelles dans la relation entre l’entrepreneuriat et
la croissance économique : analyse théorique et validation empirique dans les pays développés
et les pays en développement .................................................................................................. 13
I. Introduction ................................................................................................... 13
Section I. Concept du développement durable et de la croissance économique et
émergence de l’entrepreneuriat ............................................................................................. 15
I. Concept du développement durable .............................................................. 15
II. Émergence de l’entrepreneuriat .................................................................... 17
III. L’entrepreneuriat et le micro-crédit ............................................................. 22
Section II. La privatisation comme instrument de l’entrepreneuriat et de la croissance
économique : analyse théorique ............................................................................................ 24
I. Présentation du concept de la privatisation .................................................. 24
II. Présentation de la structure de la privatisation et son évolution : analyse de la
revue de la littérature théorique ............................................................................................ 27
1. Présentation du cadre théorique de la privatisation des entreprises ........... 27
2. Le choix de la politique de la privatisation ................................................... 28
2.1 Introduction au théorème de Ronald Coase ................................................. 28
2.2 Évolution de la politique de privatisation ..................................................... 29
2.2.1 La politique de privatisation dans les pays « en transition »........................ 29
2.2.2 Évolution du processus de privatisation dans les pays industrialisés et dans les
pays en voie de développement .............................................................................................. 30
3. Les attentes de la politique de privatisation .................................................. 31
III. Relation entre la privatisation et l’environnement institutionnel : la nécessité
d’un environnement réglementé et la contribution de la politique de privatisation ............ 33
1. La privatisation et l’environnement : l’importance d’un environnement
propice pour développer le secteur privé............................................................................... 33
2. Les facteurs nécessaires à la réalisation d’un environnement bien
régularisé………………………………………………………………………………………...34
2.1 La stabilité macroéconomique....................................................................... 34
2.2 L’application des contraintes budgétaires strictes ....................................... 35
2.3 Les marchés concurrentiels ........................................................................... 35
Table des matières

2.4 Les droits de propriété adéquats ................................................................... 36


3. Le respect des droits de propriété ................................................................. 37
Section III. Entrepreneuriat, environnement institutionnel et croissance économique :
revue de la littérature ............................................................................................................. 38
I. L’intensité de l’activité entrepreneuriale ...................................................... 38
II. L’effet des réformes sur l’interaction entre l’entrepreneuriat et la croissance
économique………………………………………………………………………………………40
1. L’interaction entre les réformes de l’environnement des affaires et la
croissance économique ........................................................................................................... 41
2. L’interaction entre les réformes de l’environnement des affaires et
l’entrepreneuriat .................................................................................................................... 42
III. L’entrepreneuriat et la croissance économique ............................................ 44
IV. Évaluation de l’activité entrepreneuriale : cas de la France ........................ 46
Section IV. Validation empirique de l’impact de l’entrepreneuriat sur la croissance
économique et le rôle des réformes institutionnelles et commerciales dans l’explication de cette
relation…………………………………………………………………………………………..55
I. Description et présentation des données ....................................................... 56
II. Analyse des corrélations et présentation de la méthodologie d’estimation.. 60
1. Analyse des corrélations ................................................................................ 60
2. Présentation de la méthodologie d’estimation .............................................. 64
2.1 Estimation en données de panel : présentation de la technique de GMM ... 64
2.1.1 Justification du choix de la méthode d’estimation ........................................ 64
2.1.2 Présentation de la méthode d’estimation du GMM ...................................... 65
2.1.3 Présentation de l’équation d’estimation de la méthode de GMM ................ 66
III. Présentation et discussion des résultats des estimations ............................... 67
IV. Discussions des résultats ................................................................................ 77
V. Conclusion ...................................................................................................... 79
Chapitre 2. Corruption et innovation et leurs impacts sur la croissance de
l’entrepreneuriat : analyse théorique et validation empirique dans les pays développés et les
pays en développement ........................................................................................................... 83
I. Introduction ................................................................................................... 83
Section I. La relation entre l’entrepreneuriat et la corruption : analyse de la revue de la
littérature………………………………………………………………………………………..85
I. Les types de la corruption ............................................................................. 85
1. La corruption « expansive » .......................................................................... 85
Table des matières

2. La corruption « restrictive ».......................................................................... 86


II. Les indices de corruption et l’activité entrepreneuriale ............................... 86
1. Le domaine politique ..................................................................................... 86
2. Le domaine de la taxation .............................................................................. 87
3. La corruption et la privatisation ................................................................... 87
III. Le rôle de la qualité de gouvernance dans l’activité entrepreneuriale : analyse
de la revue de la littérature .................................................................................................... 88
1. Contrôle de la corruption et performance économique................................ 88
2. Le contrôle de la corruption et la confiance institutionnelle ........................ 90
Section II. L’entrepreneuriat et l’innovation : analyse de la revue de la littérature..... 93
I. Développement du concept de l’innovation .................................................. 93
II. Le modèle Schumpétérien ............................................................................. 94
1. La théorie Schumpétérienne de l’innovation ................................................ 94
2. Analyse de la revue de la littérature .............................................................. 96
3. Mécanismes de la relation entre la taille de l’entreprise et l’innovation ..... 97
4. Le processus « destruction créatrice » de Schumpeter .............................. 100
III. L’innovation et l’environnement ................................................................. 101
1. Caractéristique du processus de l’innovation ............................................. 101
2. Rôle de l’innovation dans la création de l’emploi ....................................... 102
3. Innovation des entreprises françaises ......................................................... 102
IV. L’économie de la connaissance et son rôle dans l’activité de l’innovation :
analyse de la revue de la littérature ..................................................................................... 103
1. Présentation du modèle de la création de connaissances ............................ 104
2. Fondements théoriques de la théorie de la création de connaissances ....... 105
2.1 Les connaissances tacites ............................................................................. 105
2.2 Les connaissances codifiées.......................................................................... 106
3. L’engagement des individus comme facteur de création de connaissances 107
3.1 L’intention.................................................................................................... 108
3.2 L’autonomie ................................................................................................. 108
3.3 La fluctuation ............................................................................................... 108
4. Facteurs clés de la conversion et de la diffusion des connaissances ........... 109
4.1 La socialisation ............................................................................................. 110
4.2 La combinaison ............................................................................................ 110
4.3 L’externalisation .......................................................................................... 110
4.4 L’internalisation .......................................................................................... 111
Table des matières

Section III. Impact de la corruption et de l’innovation sur la croissance de l’activité


entrepreneuriale : validation empirique .............................................................................. 111
I. Présentation des variables de l’étude et illustration de la méthodologie
d’estimation……………………………………………………………………………………112
1. Présentation des variables et des sources d’extraction des données .......... 112
1.1 Les variables dépendantes ........................................................................... 114
1.2 Les variables indépendantes ........................................................................ 115
1.3 La variable modératrice .............................................................................. 115
1.4 Les variables de contrôle ............................................................................. 116
2. Présentation des méthodes d’estimation ..................................................... 116
2.1 Estimation de l’hypothèse H1 par la méthode des régressions Quantiles .. 116
2.1.1 Justification du choix de la technique d’estimation .................................... 116
2.1.2 Méthodologie d’estimation des régressions Quantiles ................................ 117
2.2 Estimation des hypothèses H2 et H3 par la méthode des régressions Binomiales
Négatives à effets aléatoires .................................................................................................. 118
2.2.1 Choix de la technique d’estimation ............................................................. 118
2.2.2 Présentation de la technique d’estimation .................................................. 119
II. Présentation et interprétations des résultats des estimations ..................... 120
1. Analyse des résultats des estimations de l’hypothèse H 1 relative à la relation
entre l’entrepreneuriat et le contrôle de la corruption par la méthode des régressions
quantiles………………………………………………………………………………………...122
2. Analyse des résultats des estimations de l’hypothèse H 2 relative à la relation
entre l’innovation et le contrôle de la corruption par le Modèle Binomial Négatif à Effets
Aléatoires……………………………………………………………………………………….131
III. Conclusion .................................................................................................... 143
Chapitre 3. L’impact de l’entrepreneuriat sur la qualité de l’environnement et le rôle du
développement des activités entrepreneuriales innovatrices : analyse de Cointégration en
panel dans les pays de l’OCDE ............................................................................................ 147
I. Introduction ................................................................................................. 147
Section I. Définition des concepts clés de l’entrepreneuriat et du développement
durable………………………………………………………………………………………….149
I. Concepts d’entrepreneur et d’écopreneur .................................................. 150
II. Les différentes perspectives de l’analyse du champ du développement
durable………………………………………………………………………………………….153
Table des matières

Section II. La relation entre les défaillances des marchés et l’entrepreneuriat durable et
les caractéristiques des nouveaux entrepreneurs durables ................................................. 154
I. Les facteurs de l’entrepreneuriat en développement durable .................... 154
II. Les différentes catégories des déterminants du développement durable ... 155
III. Les caractéristiques spécifiques des nouveaux entrepreneurs ................... 157
1. L’approche des « intra-cas » ....................................................................... 157
2. L’approche basée sur les typologies des entrepreneurs ............................. 157
Section III. La relation entre l’entrepreneuriat et la dégradation de l’environnement :
analyse de la revue de la littérature ..................................................................................... 158
I. L’entrepreneuriat et la Courbe Environnementale de Kuznets (CEK) ..... 158
II. Présentation de l’approche du système sociotechnique .............................. 160
III. La persistance de l’approche du système socio-écologique ........................ 160
1. La résilience ................................................................................................. 161
2. L’adaptabilité............................................................................................... 161
3. La transformation ........................................................................................ 161
IV. Analyse de la revue de la littérature empirique .......................................... 161
Section IV. Étude de l’impact de l’entrepreneuriat sur la qualité de l’environnement :
analyse de cointégration sur des données de panel.............................................................. 163
I. Tests de racine unitaire en panel : illustration de la méthodologie
d’estimation…………………………………………………………………………………….163
II. Différence entre les séries temporelles et les séries en données de panel ... 166
1. Tests de racine unitaire : tests de stationnarité .......................................... 166
2. Tests de cointégration .................................................................................. 167
3. Estimation en données de Panel : tests de cointégration en Panel ............. 168
III. Application empirique pour le cas des pays de l’OCDE : estimation de la
relation de cointégration en panel ........................................................................................ 170
1. Présentation et définition des variables du modèle..................................... 170
1.1 La variable mesurant la qualité de l’environnement .................................. 171
1.2 La richesse .................................................................................................... 172
1.3 L’activité entrepreneuriale .......................................................................... 172
1.4 Évolution de l’environnement des affaires .................................................. 173
1.4.1 Les marques déposées : évolution des activités des entreprises et règlement des
droits de propriété ................................................................................................................ 173
1.4.2 Les brevets déposés : indicateur de l’évolution technologique ................... 174
1.5 Voix et responsabilité ................................................................................... 174
Table des matières

2. Méthodologie d’estimation et présentation des résultats ........................... 175


2.1 Le choix du nombre de retards ................................................................... 175
2.2 Tests de stationnarité des variables en panel .............................................. 176
2.2.1 Résultats de tests de stationnarité en niveau............................................... 177
2.2.2 Résultats des tests de stationnarité en première différence ........................ 180
2.3 Résultats des tests de cointégration en panel .............................................. 183
2.4 Résultats du test de causalité de Granger en panel .................................... 186
2.6 Estimation des paramètres de la relation de long-terme par la méthode des
Moindres Carrés Modifiés (Fully Modified Last Square FMOLS) .................................... 190
2.6.1 Justification du choix de la méthode d’estimation des Moindres Carrés
Modifiés (FMOLS) ............................................................................................................... 190
2.6.2 Illustration et interprétation des résultats de l’estimation des paramètres de
long-terme………………………………………………………………………………………192
2.6.3 Relation entre l’environnement et la croissance économique .................... 194
2.6.3.1 Cas du panel entier durant la période 2001-2013 ....................................... 194
2.6.3.2 Interprétation des résultats des allures de la CEK pour quelques années
spécifiques……………………………………………………………………………………...197
A. Cas des pays de la phase descendante de la CEK ....................................... 197
B. Cas des pays de la phase ascendante de la CEK ......................................... 202
a. Intensification des émissions de CO2 générées dans le cadre des échanges
commerciaux…………………………………………………………………………………..204
b. Effets du transport sur les émissions mondiales ......................................... 206
c. La distinction entre le transport polluant et le transport non polluant ..... 207
2.6.4 Relation entre la qualité de l’environnement et l’entrepreneuriat ............ 208
2.5.5 Discussions des résultats pour les variables des brevets déposés et des marques
de commerce déposées .......................................................................................................... 215
2.5.6 Résultats pour les variables de la valeur ajoutée des services et de la voix et
responsabilité sociale ............................................................................................................ 219
IV. Conclusion .................................................................................................... 220
Conclusion générale .............................................................................................................. 224
Table des matières ................................................................................................................ 292

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