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Analyse
économique des
trois chaînes de
valeur de la filière
de riz
Document de travail
Septembre 2009
1
Table des matières
I. Contexte et méthodologie ............................................................................................... 4
1.1 Contexte ...................................................................................................................... 4
1.2 Objectifs de l’étude ...................................................................................................... 4
1.3 Résultats attendus ....................................................................................................... 4
1.4 Méthodologie et organisation de l’analyse de la filière ................................................. 5
II. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées au niveau national................. 7
2.1 L’importance de la filière riz au Mali ............................................................................. 7
2.1.1 La production du riz .................................................................................................. 7
2.1.2 La consommation...................................................................................................... 8
2.1.3 La compétitivité ......................................................................................................... 9
2.1.4 La transformation .....................................................................................................12
2.1.5 La commercialisation ...............................................................................................13
2.2 Définitions et notion technologiques des trois chaînes de valeurs : riz « Gambiaka », riz
étuvé, riz brisure ...............................................................................................................14
2.2.1 Caractéristique du riz « Gambiaka » ........................................................................14
2.2.2 Caractéristique du riz brisure ...................................................................................15
2.2.3 Caractéristique du riz étuvé......................................................................................15
2.3 Le marché...................................................................................................................15
2.4 Estimation des volumes et valeurs des produits riz « gambiaka », riz brisure et riz
étuvé au niveau national ...................................................................................................16
2.5 Estimation des marges par système de production au niveau national .......................17
III. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées dans la région de Ségou.....20
3.1 Importance de la filière riz dans la région de Ségou....................................................20
3.1.1 La production ...........................................................................................................20
3.1.2 Les 3 CVA................................................................................................................21
3.1.3 Le circuit de commercialisation ................................................................................22
3.2 Résultats de l’analyse des coûts et de la rentabilité le long des chaînes de valeur
ajoutée..............................................................................................................................25
3.2.1 Coûts de production par système de production de riz paddy ..................................25
3.2.2 Marge selon le système de production de riz paddy par le producteur .....................25
3.2.3 Marge de commercialisation du riz décortiqué par le producteur..............................25
3.3.4 Coût de commercialisation du riz décortiqué par le commerçant..............................26
3.3.5 Compte d’exploitation d’une étuveuse de riz type Dioro (par mois) ..........................27
3.3 Analyse de la performance globale et de la compétitivité des CVA .............................28
3.3.1 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du riz
décortiqué.........................................................................................................................28
3.3.2 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du riz étuvé29
2
IV. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées dans la région de Sikasso ..30
4.1 Importance de la filière riz dans la région de Sikasso..................................................30
4.2 Importance de la production........................................................................................30
4.3 Les trois CVA..............................................................................................................31
4.4. La demande des 3 produits........................................................................................32
4.5 Résultats de l’analyse des coûts et de la rentabilité le long des chaînes de valeur
ajoutée..............................................................................................................................33
4.5.1 Données de production par type de riziculture, région de Sikasso, 2009 .................33
4.5.2 Coût de production et marge par système de production de riz paddy .....................33
4.5.3 Marge par système de production de riz paddy par le producteur ............................34
4.5.4 Coût de commercialisation du riz décortiqué par le producteur ................................34
4.5.5 Compte d’exploitation d’une étuveuse de riz type Sikasso (par mois) ......................35
4.6 Analyse de la performance globale et de la compétitivité des CVA .............................36
4.6.1 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du riz
décortiqué.........................................................................................................................36
4.6.2 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du riz étuvé37
V. Impact économique de la filière riz ...............................................................................38
VI. Conclusion ..................................................................................................................39
VII. Annexes .....................................................................................................................41
3
I. Contexte et méthodologie
1.1 Contexte
L’analyse de la chaîne de valeur de la filière riz s’inscrit dans le cadre des composantes
« Amélioration de l’accès au marché » et « Appui aux prestataires de services » du
Programme d’Appui au Sous-Secteur de l’Irrigation de Proximité (PASSIP) dont son objectif
est que « la population rurale du Mali utilise le potentiel économique de l’irrigation de
proximité pour une agriculture durable et autonome ». Afin d’orienter dès maintenant le
processus d’élaboration du Programme National d’Irrigation de Proximité (PNIP) vers le
potentiel économique ainsi que l’exploitation de futurs systèmes d’irrigation de proximité le
PASSIP a entamé un processus de promotion des chaînes de valeur ajoutée selon la
méthodologie ValuesLinks de la GTZ.
Après l’identification des acteurs des niveaux micro, méso et macro intervenant dans la
filière du riz, un atelier d’échanges sur la filière du riz avec l’objectif d’obtenir une vue
synoptique des stratégies de promotion des PTF et du gouvernement a souligné l’importance
d’harmonisation de l’intervention dans la filière riz. L’atelier d’échange suivi par une formation
des facilitateurs sur la méthodologie ValuesLinks a permis d’élaborer des ébauches des
stratégies de promotion basés sur le potentiel économique des trois chaînes de valeur
ajoutée « riz brisure », « riz gambiaka », et « riz étuvé » à l’intérieur de la filière riz (cf.
Rapports des ateliers. 2009). Le PASSIP envisage une analyse approfondie de ces chaînes
de valeurs afin de soutenir les Assemblées Régionales de Sikasso et de Ségou appuyées
par des programmes et projets de promotion de la filière riz ou d’aménagement hydro-
agricole au niveau régional (entre autres la coopération luxembourgeoise, l’Intercoopération
et la coopération canadienne) de se donner une stratégie commune devant accélérer la
croissance de sous secteurs des produits issus de l’irrigation de proximité.
4
Des données nécessaires pour présenter la situation actuelle des trois CVA (ses
contributions à la croissance économique, ses potentiels d’augmenter la valeur ajoutée
et les aspects transversaux du genre) sont collectées.
Interviews avec les acteurs des niveaux macro et méso à Bamako pour la collecte des
chiffres et données ainsi que des contacts régionaux (entre autres : DNCC, DNA, DNI,
IER, LTA, ASCOMA, FENATRA, la douane) ;
Préparation des interviews avec les facilitateurs engagés dans le processus de
promotion de la filière riz (entre autre les Chambres Régionales de l’Agriculture ; les
DRGR, les DRA, l’Afrique Verte, les Assemblées Régionales ; les organisations
professionnelles telles que AOPP, la Plateforme des producteurs du riz, CONOESAM ;
les projets et programmes) afin d’affiner l’itinéraire des entretiens avec les acteurs
directs représentants des tous les maillons des trois CVA dans tous les cercles des
régions de Ségou et Sikasso ;
Interviews avec les institutions déconcentrées de l’Etat (entre autres DRA, DRGR,
DRCC, Services Semenciers ; les Impôts, la douane) ;
Interviews des acteurs directs (producteurs, transporteurs, importateurs, exportateurs,
commerçants, transformateurs, banques et institutions de financement) au niveau des
régions Sikasso et Ségou et à Bamako ;
A l’issue des interviews les données recueillies ont été doublement validés à l’issue des
ateliers de formation des facilitateurs en ValueLinks et lors des ateliers des régionaux
regroupant les acteurs identifiés par nos soins.
(a) Existence d’un marché pour ces produits et l’augmentation des revenus par la
transformation, la consommation locale et les exportations.
(b) Perspectives pour la création d’une valeur ajoutée plus bénéfique au niveau du marché
local et régional.
En plus des critères économiques, il y a les critères de choix politiques tels que :
6
II. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées au
niveau national
2.1 L’importance de la filière riz au Mali
Au Mali, le riz génère 8,3% du chiffre d’affaire agricole (environ 5% du PIB du pays). Il se
classe ainsi juste derrière l’élevage et le coton. Sa part dans la valeur ajoutée nationale
augmente rapidement avec l’application des flux commerciaux vers les zones urbaines. Par
rapport aux filières viande et coton, dont le développement dépend des exportations, la filière
riz a l’avantage d’avoir un marché national en pleine expansion. Malgré l’augmentation
croissante de la production, le Mali est obligé de faire recours à des importations pour couvrir
ses besoins en riz. Ainsi, 45 % du riz commercialisé sur le marché national proviennent des
importations. En 2007, celles-ci se chiffraient à 148.243 tonnes et provenaient
essentiellement d’Asie (Inde, Thaïlande, Vietnam, Pakistan et Chine).
7
Répartition des superficies cultivées en riz par type de système de production
Superficies
totales 89.800 59.228 224.224 121.838 495.091
réalisées [ha]
Des grandes zones de production rizicole telle que Ségou où la culture du riz qui occupait
environ 3,98% de la superficie agricole atteindrait environ 5,19% à l’horizon 2015 compte
tenu des nouveaux aménagements en cours et les perspectives dans le domaine notamment
le programme MCA au nord de Niono, le projet CEN-SAD à l’Office du Niger, celui de
Malibya à Macina et les aménagements prévus dans le cadre de la construction du seuil de
Talo.
Les superficies cultivées et les volumes de production ont connu une croissance ces
dernières années à travers des programmes qui visent la sécurité alimentaire, la croissance
économique et la réduction de la pauvreté rurale.
1 600 000
1 400 000
1 200 000
1 000 000
Superficie Ha
Pdt (tonnes)
800 000
600 000
400 000
200 000
-
2003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008 2008/2009
2.1.2 La consommation
Le riz est consommé partout dans le pays. Selon la DNSI, chaque habitant consomme en
moyenne 57 kg de riz par an. La préférence est avant tout portée sur le riz local pour raison
de sa fraîcheur, car nécessitant relativement moins d’ingrédients et en conséquence moins
de frais de condiments pour sa consommation qui détermine le prix sur le marché national.
Cette dynamique est d’autant plus importante qu’elle valorise d’une part les efforts du
producteur et d’autre part, elle génère des emplois et contribue à retenir les populations en
zones rurales.
L’autoconsommation est en moyenne de 37 %, avec des taux plus importants dans les
grandes zones de production (Ségou, Mopti et Sikasso, dans une moindre mesure) et
surtout dans le Nord (Tombouctou, Gao et Mopti) que l’on consomme le plus de riz par tête.
Face à une demande de plus en plus accrue, la production locale de riz est insuffisante
obligeant le pays à effectuer des importations comme indique le tableau ci-dessous :
Prévision
Campagne Production Importations effectuées
importation
2001 / 02 965 726 70 000 202 814
2002 / 03 710 446 186 675
2003 / 04 931 925 125 000 105 390
2004 / 05 718 086 150 000 272 371
2005 / 06 945 823 112 330 180 208
2006 / 07 1 018 775 112 329 137 142
2007 / 08 1 082 384 140 706 181 833*
Tableau 3: (*intention de vente) DNCC 2009.
Le riz brisure constitue près de 50 % du volume des importations et atteint près de 75 465
tonnes en 2007 ce qui constitue un potentiel de marché à acquérir comme indique le tableau
ci-dessus sur le volume et le type de riz importé au Mali de 2004 à 2007 :
2.1.3 La compétitivité
Selon les résultats de l’étude sur : « Promouvoir les exportations de riz maliens dans la sous
région Ouest Africaine », réalisée en 1997 par Barry et al., la compétitivité du riz malien est
avérée dans l’espace ouest-africain. En effet, depuis la dévaluation du franc CFA intervenue
en 1994, la production de riz au Mali a cessé de subir les effets des importations moins
chères de riz sur le marché mondial. Les importateurs de riz autre fois très réticents à
commercialiser le riz local sont très fortement impliqués dans cette filière depuis la
dévaluation. N’est ce pas une preuve que ce riz se positionne bien sur le marché national ?
9
D’autres arguments qui permettent au riz local, notamment le riz Gambiaka de conforter sa
position de leader dans le marché du riz, est son goût, sa texture, sa couleur et son aptitude
à la conservation du produit préparé très bien apprécié des consommateurs. En effet, cet
attribut permet au « label Gambiaka » de s’écouler plus rapidement, même à un prix un peu
plus cher que le riz importé.
D’autres contraintes liées à l’accès aux intrants de qualité, au bon suivi des itinéraires
techniques, à la qualité des équipements de transformation constituent également des défis
qui incitent à s’interroger sur la compétitivité actuelle du riz local par rapport au riz importé.
De toutes évidences, les simulations de prix de revient du riz sur les axes Abidjan, Dakar et
Tema prouvent à suffisance que le riz de production locale se porte bien au double plan du
prix et de la qualité. Le tableau suivant relève la structure de prix de revient du riz importé
sur les axes :
Structure de prix de revient du riz sur les axes Abidjan, Dakar et Tema
[FCFA / tonnes]
1. Prix FOB 218 400 218 400 218 400 218 400
19. Total 343 283 338 283 353 283 353 283
10
20. Fiscalité dont:
DD (Droit de Douane) 29 370 29 370 29 370 29 370
23. Prix de vente/tonne 458 492 453 242 468 992 468 992
24. Marge bénéficiaire détaillant 22 925 22 662 23 450 23 450
25. Prix de vente détaillant sac de 50kg 24 071 23 795 24 622 24 622
En effet, le niveau le plus élevé de prix du riz local relevé sur les marchés du Mali donne 350
FCFA au détail pour le riz Gambiaka contre 475 à 492 FCFA par kg pour le riz importé aux
conditions actuelles (prix relevé à la consommation sur les principaux marchés du pays au
30 Mars 2008).
Ainsi, les mesures d’exonération adoptées de plus en plus par le Gouvernement du Mali
visent plus particulièrement à corriger les inégalités de revenus qui limitent de plus en plus
une catégorie de consommateurs à accéder à cette denrée qui rentre pour une part
importante dans les habitudes alimentaires des populations aussi bien urbaines que rurales.
Les prix recensés du riz décortiqué dans les marchés entre 2001 et 2008 ont été les
suivants :
Pour l’ensemble de ces marchés, il a été relevé une variabilité interannuelle plus élevée des
prix au mois d’avril 2008. Par rapport à leurs niveaux de janvier 2008, il a été enregistré une
hausse supérieure à 2,17 % (Source : OMA et Afrique Verte 2009).
Les prix moyen du riz importé sont restés relativement plus bas au niveau du pays par
rapport au riz produit localement. Ces raisons s’expliquent par les coûts de production élevés
du riz produit localement et surtout par les différentes exonérations exceptionnelles
11
accordées aux commerçants pour l’importation du riz au cours de ces dernières années
(Mali déficitaire en riz). Les relevés des prix moyens observés au cours de la période 2004 à
2009 donnent de manière précise la différence de ces prix moyens observés au cours des
cinq années.
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
10 000
janv-04
nov-04
janv-05
nov-05
janv-06
nov-06
janv-07
nov-07
janv-08
nov-08
janv-09
juil-04
sept-04
juil-05
sept-05
juil-06
sept-06
juil-07
sept-07
juil-08
sept-08
juil-09
mars-04
mai-04
mars-05
mai-05
mars-06
mai-06
mars-07
mai-07
mars-08
mai-08
mars-09
mai-09
Figure 1 : Comparaison du prix moyen mensuel du riz importé et local de 2004 à 2009. Source:
AMASSA/Afrique Verte, 2009.
2.1.4 La transformation
La transformation du riz au Mali est présentement effectuée, pour l’essentiel, à petites et
moyennes échelles par des unités de décorticages privées qui interviennent sur les marchés
de gros, soit par des unités mobiles. Ces dernières offrent le double avantage de rendre
possible le décorticage bord champ d’une part, et l’accès facile aux zones les plus
enclavées, d’autre part. Le décorticage manuel et l’usinage industriel du paddy ont largement
perdu du terrain au profit des décortiqueuses privées. Il se pose cependant, le problème de
qualité du riz décortiqué, surtout en termes de propreté, d’homogénéité et de
conditionnement.
Récemment, des mini rizeries se sont installées qui donnent de produits calibrés et
correspondants à la demande des consommateurs. La multiplication de ce matériel a fait de
la transformation du riz une activité très rentable.
La plupart des rizeries appartiennent à des commerçants ou industriels déjà engagés dans la
filière et notamment, dans l’importation du riz. Ce positionnement des gros opérateurs à
l’aval de la filière est une des caractéristiques de la filière riz au Mali.
Les rendements au décorticage varient très fortement en fonction des variétés, de la qualité
de stockage, du taux d’humidité du paddy et de l’état de la décortiqueuse utilisée. La qualité
12
marchande du riz décortiqué est en général moyenne, avec des taux de brisures trop
importantes, des problèmes de propreté et de triage. Une amélioration de la qualité du riz
local suppose des actions combinées à différents niveaux (production, stockage,
transformation), avec un appui conséquent des structures de recherche et de
conseil/formation. Le secteur de la transformation a un rôle important à jouer dans
l’amélioration de la compétitivité du riz.
Mais on manque de recul. De façon générale, il semble que tout ce champ de matériels de
décorticage mériterait d’être mieux suivi et de façon plus systématique, en vue notamment
d’offrir aux opérateurs (artisans et coopératives) de bons référentiels technico-économiques
sur les diverses décortiqueuses disponibles. Une étude du Programme Economie des
Filières (ECOFIL) de l’Institut d’Economie Rural, ayant porté sur 107 décortiqueuses
Engelberg, a montré que le rendement moyen au décorticage était de 65% pour toutes les
variétés de riz et dans toutes les zones confondues (ECOFIL / IER 1998).
2.1.5 La commercialisation
Le flux et les systèmes de commercialisation diffèrent selon la filière riz considérée. Les
volumes commercialisables dépendent donc des surplus qui sont très variables d’une année
sur l’autre, et des besoins en liquidités des producteurs, qui doivent rembourser leurs frais de
campagne et leurs éventuels crédits. Comme la production est en général insuffisante pour
couvrir toute la demande locale, les surplus de riz sont d’abord commercialisés dans les
zones de production ou à proximité. Il s’agit donc pour l’essentiel de flux courts très
atomisés, ce qui n’exclue pas quelques échanges vers les pays voisins lorsque les zones de
production sont proches des frontières.
Les producteurs de la zone Office du Niger bénéficient d’une production sécurisée et qui
s’est fortement accrue depuis 15 ans, du fait de la hausse des rendements. Une fois déduite
l’autoconsommation, les surplus tournent actuellement autour de 200.000 tonnes de riz par
an, dont une partie est commercialisable dans la région. L’essentiel est vendu sur les centres
urbains et d’abord sur l’agglomération de Bamako, qui reste le plus gros marché du pays.
L’existence de surplus et d’un marché urbain (tous deux en pleine croissance) a facilité la
mise en place, dès la libéralisation, d’un système privé de commercialisation, qui s’est vite
montré très efficace. On peut en souligner certains traits caractéristiques :
1. C’est un secteur, pour une bonne part encore très informel, où de nombreuses opérations
se font en cash. Le système est fondé sur la rapidité et la multiplication des échanges. Le
recours au crédit bancaire est donc limité, sauf en bout de chaîne pour les grands
commerçants et pour les usiniers,
2. Le dispositif repose sur un commerce de gros très concentré, à Niono comme à Bamako,
alimenté par un grand nombre d’intermédiaires qui jouent souvent de multiples rôles au sein
de la filière : paysans /vendeurs, transformateurs/commerçants, coxers ou commerçants, qui
n’ont souvent que des stocks virtuels ;
13
3. Globalement, les marges sont assez réduites : de 10% à 15% entre le prix de gros et de
détail à Bamako. Sur la durée, les coûts de commercialisation ont peu évolué, malgré la
hausse générale des coûts de transport, de la sacherie et des frais de stockage et de
manutention.
Le riz dit « gambiaka » est d’abord une variété de riz sélectionnée puis adopté en 1998 par
l’IER. De son vrai nom Kogoni 91-1 il a été sélectionné à partir du croisement Gambiaka
Kokum et de l’IR361.
Tout comme un riz blanc, le processus de production du riz « gambiaka » suit le diagramme
de production qui passe par une étape après battage, de décorticage consistant à
débarrasser le grain des enveloppes (balles). Par cette opération, du riz décortiqué est
obtenu ou «cargo» et un sous-produit les « balles » des petites brisures et des particules très
fines de balles et de grains constituent le « son » ou farine basse auquel sont mélangées en
grand nombre des germes ou embryons.
Enfin le riz blanchi peut subir un polissage qui consiste à le réduire et faire disparaître les
particules de son qui peuvent y adhérer après blanchiment. Cette opération sert aussi à
donner au riz, un aspect marchant acceptable.
1
Dr. Baré, Catalogue des variétés de riz irrigué, 2008.
14
Quand au calibrage ou triage, il sert par l’intermédiaire d’appareil composé de tamis, à
séparer les différentes tailles riz entier et riz brisé.
De cette opération de calibrage volontaire on obtient du riz entier, du riz brisé ou selon le
dosage un mélange des deux à des proportions souhaitées telles que le riz RM40 qui
comprend 40% de brisure.
Le riz paddy est trempé dans de l’eau fraîche et ou tiède durant deux jours avant de subir
soit une cuisson directes à la marmite ou à un étuvage à la vapeur selon les régions. Cette
pratique est très courante dans la région de Dioro.
Dans les régions de Sikasso cette pratique est la plus répandue car elle permet d’éviter les
odeurs sur le riz étuvé décortiqués constatés lors des opérations de trempage à l’eau fraîche
avec des risques de fermentation. Cette pratique si elle a l’avantage d’offrir un produit
inodore, sa consommation en bois de chauffe est relativement élevée.
L’étuvage du riz répond non seulement à une demande du marché mais aussi il permet au
producteur de récupérer les riz paddy très difficile à l’usinage souvent très sec. Par cette
opération les rendements de riz étuvé après décorticage est meilleur qu’au décorticage
simple ou les taux de brisures sont élevés.
2.3 Le marché
La demande en riz blanc provient des consommateurs à la fois urbains et ruraux. Cette
demande comprend plusieurs sous-segments dont les principaux sont3 :
Le riz étuvé rouge ou blanc peut être local ou importé de pays voisins notamment du
Burkina Faso. Le marché final du riz étuvé se trouve surtout dans les centres urbains
et à l’étranger (exportation).
2
Brisures sont des fragments de grains (selon la longueur des fragments par rapport au grain entier: grosses et
petites brisures, brisures moyennes) (source: Codex Alimentarius).
3
Cf. Chohin-Kuper et al. 2002 pour plus de détail sur la consommation du riz au Mali et en Côte d’Ivoire.
15
Le riz local « Gambiaka » bien nettoyé avec un taux de brisures peu élevé. Le riz
« gambiaka » est consommé par les classes moyennes dans les centres urbains et
ruraux.
Le riz brisure locale provenant des mini rizeries et des petites décortiqueuses ou
chez les commerçants qui font le reconditionnement après un triage du riz.
Le riz local tout venant est constitué souvent de plusieurs variétés avec une grande
variation dans la qualité. Il faut noter que la qualité du riz est très souvent définie par
les consommateurs maliens par le degré de pureté, l’absence de débris et de corps
étrangers, l’origine nationale ou étrangère et le taux de brisure ;
Le riz importé RM40 vient après le « Gambiaka » bien nettoyé et est souvent
consommé par les grandes familles et les personnes à revenus faibles ;
La brisure du riz locale, moins chère, ce type de riz gagne des parts de marché
notamment auprès des consommateurs à bas revenus et sert à la préparation des
grandes fêtes familiales et aux plats spécifiques (aussi d’origine sénégalaises).
Le riz entier parfumé ou non : Ces riz de haut de gamme très cher qui cible les gens
à revenus élevés. Non parfumé, ce riz est surtout consommé lors des grandes
cérémonies de mariages et de baptêmes.
2.4 Estimation des volumes et valeurs des produits riz « gambiaka », riz brisure et riz
étuvé au niveau national
Les quantités produites par les trois chaînes et leurs valeurs sont présentées dans le tableau
suivant :
16
Riz blanc « gambiaka » entier (30%) de PM 193 206 72 452 079
Figure 4 : Estimation de valeurs créées par les différentes CVA. Enquête 2009. rizeries
des et
petites
décortiqueuses ou chez les commerçants qui font le reconditionnement après un triage du
riz.
Afin d’apprécier les revenus des producteurs, il a été procédé à une estimation des coûts de
production moyenne de riz décortiqué dans les systèmes de production les plus
représentatifs de la culture de riz au Mali.
17
Tableau : Estimation des coûts des différents systèmes de production (2007-2008)
[FCFA / ha]
TOTAL COÛTS 485 144 551 675 216 850 162 725 122 250 219 225
REVENU BRUT / HA 593 616 677 040 248 400 187 050 138 960 268 200
Prix riz marchand à la récolte 226 202 226 220 220 220
Ce coût moyen de production de riz décortiqué (tous systèmes confondus) est de 158,8
FCFA/kg. Le riz du système gravitaire et du riz pluvial de Sikasso est le moins cher car
produit à 130 FCFA, suivi du riz des petits périmètres irrigués villageois avec pompage, qui
est produit à 158 FCFA/kg.
18
Ces chiffres montrent qu’il existe une marge relativement substantielle de 36,5 FCFA/kg,
qu’un certain nombre d’opérateurs captent au niveau des marchés de production et de
collecte. Cette marge atteint parfois 77 FCFA/kg notamment dans la zone de l’Office du
Niger. L’importance de telles marges justifie le nombre considérable d’opérateurs qui
interviennent au niveau des marchés primaires dans les zones de production
Ainsi donc, quel que soit le système de production adopté, la riziculture est financièrement
rentable pour la majorité des producteurs, surtout lorsqu’elle est comparée à la culture de mil
ou du sorgho.
A cela s’ajoutent deux activités qui permettent aux producteurs des zones à maîtrise totale
d’eau (Office du Niger, périmètres aménagés et petits périmètres irrigués villageois) d’élargir
sensiblement leurs revenus grâce au maraîchage et au décorticage. Le maraîchage
représentait lors des dernières enquêtes de 2001, près d’un tiers des revenus des
producteurs.
Quant au décorticage du paddy, il permet de rembourser les crédits et frais de campagne qui
s’élèvent en moyenne à 150 000 FCFA par an. Ainsi la majorité des producteurs préfèrent
vendre leur production en riz décortiqué. L’entrée des producteurs dans les activités de
transformation est un fait majeur qui leur permet de capter une partie de la valeur ajoutée en
aval de la filière (de l’ordre de 6 à 7 FCFA/kg de paddy ; soit moins de 3% du prix de vente
demi gros).
Dans ces conditions, le riz importé n’est pas compétitif. C’est ainsi qu’en décembre 2008, le
riz vietnamien avec 25% de brisure se vendait plus cher que le riz local.
19
III. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées dans la
région de Ségou
Le riz est une des principales céréales vivrières de la région qui procure des chiffres d’affaire
annuel de 30 milliards de francs CFA (source : Schéma d’aménagement et de
développement de la région 2008) pour des 649.000 acteurs au niveau de la production
(estimation : ID-Sahel). Le secteur de transformation primaire, secondaire et tertiaire de riz,
sa commercialisation, le secteur de restauration dans les centres urbains contribuent à la
création d’emploi et des revenus.
3.1.1 La production
Tout comme au niveau national la production rizicole régionale est en croissance avec
différents systèmes de production.
Le système de production du riz dans la région de Ségou est dominé par les systèmes
d’irrigation en maîtrise totale (57%) et de la submersion contrôlée (28%) contre les bas-fonds
et la culture pluviale du riz (ca. 12% des surfaces cultivées).
20
Huit systèmes de production du riz sont concernés dans la production de riz dans la région
de Ségou avec 175.123 ha prévus à la riziculture dominée par pa les deux offices que sont
l’Office du Niger et l’Office Riz de Ségou. Le système de production en maîtrise totale permet
d’atteindre des pics de rendement à 7.000 kg/ha avec l’utilisation des seme
semences améliorées
à productivité élevée.
La CVA riz étuvé crée une valeur ajoutée dans la région de Ségou qui est de plus de 10
milliards de FCFA par an. Les acteurs de cette CVA sont presque en totalité des femmes.
Les grandes zones de production sont Dioro, N’Gara, Konodimini, Macina, N’Débougou.
Dans s le secteur de transformation 10.300 femmes font l’étuvage du riz dont 370 constituent
21
des unités de transformation importantes qui emploient trois à cinq personnes et qui ont une
capacité de transformation moyenne de 60 sacs paddy par semaine par unité, soit 11 T par
mois. Le chiffre d’affaire par unité est de 2.245.598 FCFA par mois.
Toute la filière riz dans la région de Ségou crée plus que 800.000 emplois et sources des
revenus :
Les producteurs regroupés en coopératives : Ils sont des individus et des organisations
(coopératives, associations, entreprises) des producteurs. Les producteurs individuels
vendent le riz paddy et / ou décortiqué aux collecteurs ou semi grossistes. Les transactions
entre les producteurs individuels et les semi grossistes se font aux abords des champs et
dans les marchés hebdomadaires (foires).
Les coopératives passent par les grossistes pour écouler leurs produits. Actuellement les
bourses aux céréales constituent des débouchés remarquables. Les volumes des
transactions réalisées en 2008 à partir de la bourse nationale de Ségou (avril 2008) est de
1200 tonnes de riz Paddy en raison de 165.000 FCFA la tonne pour un montant de
198.000.000 FCFA et 75 tonnes de riz grain à 325.000 FCFA la tonne pour un montant de
24.375.000 FCFA. Ces transactions concernent la seule spéculation de riz. Il existe à ce
niveau une relation d’affaire entre les producteurs (individus) et les semi-grossistes, entre les
semi-grossistes et les grossistes et entres les coopératives et les grossistes. Le prix au
producteur du riz paddy varie dans l’année de 125 à 165 FCFA le kilogramme et le
décortiqué de 275 à 375 FCFA par kilogramme.
Individus
Producteurs
OP/Coop.
Figure 6: Schéma du réseau de commercialisation du riz décortiqué dans la région de Ségou. Source:
enquête 2009.
22
Les collecteurs : Ils se chargent de la collecte du riz à partir des foires hebdomadaires
locales en leur nom ou au profit de grossistes commerçants basés dans les centres urbains
(champs, foires etc.). Leur approvisionnement se fait auprès des producteurs individuels et
ils revendent directement aux consommateurs finaux. Ils peuvent aussi constituer des stocks
pour les semi-grossistes et les grossistes. Les prix de vente à leur niveau varient entre 280
et 390 FCFA au cours de l’année. Les prix les plus bas sont observés en début de récolte.
Les commençants grossistes sont les grands marchands de riz installés majoritairement
dans les grandes villes régionales et dans le district de Bamako. Ils ont une capacité de
stockage d’au moins 20 tonnes. Menant les diverses activités. Ils s’approvisionnent à partir
de divers réseaux de collecteurs qu’ils préfinancent. Leur poids est très important au niveau
de la filière dans la mesure où ils contrôlent les importations du riz.
Les commerçants détaillants constituent les points de vente de proximité. On les retrouve
sur les marchés ruraux et urbains, dans les quartiers (boutiques). Ils sont pour la plus part
des vendeurs de céréales sèches (mil, sorgho, etc.) et de riz. Ce phénomène s’explique par
la forte demande du riz.
Les transporteurs : Les petits transporteurs avec les charrettes à traction animal et à bras
transportent généralement le riz du domicile vers les marchés de proximité ou marchés
ruraux. Quant aux grands transporteurs avec les camions à dix roues et les remorques
assurent les liaisons entre les différents points importants de transaction que sont les
marchés ruraux et les marchés des grandes villes régionales et les marchés de la capitale.
L’un des plus grands transporteurs de Niono en 2007-2008 a transporté 1.219 tonnes de riz
de Niono en destination Bamako et Mopti. Les quantités exportées ont varié en fonction des
périodes :
Les consommateurs finaux : Ce sont les ménages, les gargotes, les restaurants, les hôtels
et les restaurations collectives (par exemple un camp militaire). Les consommateurs du riz
sont à majorité urbaine car en milieu rural le riz est loin être l’alimentation de base. Il est
important de souligner que le riz en milieu urbain reste l’aliment le plus consommé.
Le riz brisure est apprécie et consommée par une catégorie de personnes souvent par des
sénégalais mais surtout aussi lors des grands évènements familiaux tels que les mariages et
les décès. Ce qui fait dans les grandes villes il revient relativement plus cher par rapport aux
autres. Quant au riz étuvé il est moins cher en milieu rural que urbain, sa consommation est
visiblement remarquée dans les familles étendues en milieu rural alors qu’en milieu urbain il
intéresse beaucoup les personnes sous régime alimentaires surtout les personnes malades
de diabètes (prévalence nationale est de 3% de la population). Les prix aux consommateurs
du riz décortiqué, brisure et étuvé varient perpétuellement au cours de l’année : riz
23
décortiqué varie entre 300 à 400 FCFA ; le riz brisure 300 à 375 FCFA ; le riz étuvé 325 à
400 FCFA.
Au centre du réseau de commercialisation du riz étuvé se situe les unités de transformation
qui commercialisent le produit fini aux marchés locaux aux consommateurs directs ou
approvisionnent le circuit destiné à l’exportation (notamment dans la région de Sikasso). La
vente aux demi-grossistes rentre dans l’approvisionnement des grands centres urbains
(surtout Bamako) où le riz étuvé est reconditionné par des détaillants afin de répondre aux
exigences des consommateurs qui fréquentent des supermarchés :
Individus
OP/Coop.
Export G. Conakry
Le réseau de commercialisation du riz brisure passe par les unités de décorticage du riz
paddy qui vendent le son brut pour une valorisation à travers d’une transformation
secondaire. Ce réseau s’étend pour la plupart sur des nombreux intermédiaires, notamment
des commerçants qui font le triage et le reconditionnement.
Individus
Producteurs Transformations Consommateurs
OP/Coop.
Figure 8: Schéma du réseau de commercialisation du riz brisure dans la région de Ségou. Source: enquête
2009.
24
3.2 Résultats de l’analyse des coûts et de la rentabilité le long des chaînes de valeur
ajoutée
Coût total de 219 225 122 250 485 144 216 650
production par ha
Coût par FCFA/kg 73 102 73 108
paddy
Tableau 12: Enquête 2009.
L’analyse des coûts moyens de production par système au niveau de la région de Ségou
montre que ce sont les systèmes de maîtrise totale et pluvial qui offrent les coûts de
production les plus bas pour une moyenne régionale de production qui avoisine 89 FCFA/kg
de riz paddy.
L’analyse de ce tableau montre qu’au niveau de la région de Ségou et quelle qu’en soit le
système de production du riz l’activité est rentable avec une marge brute moyenne de 52,5
FCFA/kg de riz paddy produit.
Ces chiffres montrent qu’il existe une marge relativement substantielle de 92 FCFA/kg, qu’un
certain nombre de producteurs captent au niveau des marchés de production et de collecte.
25
Cette marge atteint parfois 108 FCFA/kg notamment dans la zone de l’Office du Niger.
L’importance de telles marges justifie le nombre considérable de producteurs qui
interviennent au niveau des marchés primaires dans les zones de production
L’entrée des producteurs dans les activités de transformation est un fait majeur qui leur
permet de capter une partie de la valeur ajoutée en aval de la filière (de l’ordre de 6 à 7
FCFA/kg de paddy ; soit moins de 3% du prix de vente demi gros).
L’analyse de ce tableau nous permet de voir que la commercialisation du riz local est une
activité permettant de créer de la valeur ajoutée au niveau de la région de Ségou c'est-à-dire
un élément d’enrichissement mais aussi elle représente une distribution de revenus aux
quatre agents fondamentaux de l’économie nationale (les ménages, les institutions
financières, les administrations et les entreprises non financières).
26
3.3.5 Compte d’exploitation d’une étuveuse de riz type Dioro (par mois)
Désignation Prix unitaire Quantité Montant
[FCFA] [FCFA]
Amortissement 5 240
Taxes 4 000
27
3.3 Analyse de la performance globale et de la compétitivité des CVA
Demi-
Désignation Unité Producteur Collecteur Grossiste Détaillant Total
grossiste
Prix de vente FCFA
197 225 280 325 375
riz /Kg
Consommation FCFA
89 200 246 305 345
intermédiaire /Kg
FCFA
Valeur ajoutée 108 25 34 20 30
/Kg
Part de la VA
% 49,8 11,5 15,7 9,2 13,8 100
totale
FCFA
MOS / taxes 0 2,5 2,5 2,5 2,5 10
/Kg
Résultat brut FCFA
108 22,5 31,5 17,5 27,5 207
d’exploitation /Kg
FCFA
Amortissement 3,5 7 6,5 5,5 5,5 28
/Kg
Revenu net
FCFA
d’exploitation 104,5 15 25 12 22 178,5
/Kg
(RNE)
Rapport
1,08
RNE/CT
Tableau 3: Enquête 2009
L’analyse du tableau ci-après a révélé que le riz décortiqué produit au niveau de la région de
Ségou à base des différents systèmes de production procure en moyenne un rendement de
3.210 kg/ha de paddy (le plus élevé étant 6.641 Kg/ha et le plus faible est de 1.200 kg/ha de
paddy) et une valeur ajoutée c'est-à-dire une richesse collective de 217 FCFA/kg de riz grain
vendu en aval par le détaillant. Cette richesse collective a été générée par chacun des
acteurs à hauteur d’une contribution de :
De cette richesse globale sous sectorielle de 217 FCFA par kilogramme est déduit en terme
de rémunération à travers le paiement des taxes (4,61%), de payer les frais financiers ; de
dégager une provision pour renouveler les équipements (fournisseurs privés) à 12,9% et le
reste de cette richesse pourrait constituer le revenu de tous les acteurs. Ce revenu est de
178,5 FCFA par kilogramme pour toute la chaîne.
Pour dire que la chaîne de valeur ajoutée riz « gambiaka » avec une production de 104.533
tonnes pour la région de Ségou permet de créer une richesse de 22,68 milliards de FCFA.
28
3.3.2 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du riz
étuvé
L’analyse du tableau ci-après a révélé que le riz étuvé produit au niveau de la région de
Ségou à base des différents systèmes de production permet de créer une valeur ajoutée
c'est-à-dire une richesse collective de 140 FCFA/kg de riz étuvé vendu en aval par le
détaillant. Cette richesse collective a été générée par chacun des acteurs à hauteur d’une
contribution de :
De cette richesse globale sous sectorielle de 140 FCFA par kg est déduit en terme de
rémunération à travers le paiement des taxes et salaire (40,71%), de payer les frais
financiers, de dégager une provision pour renouveler les équipements (fournisseurs privés) à
9,29% et le reste de cette richesse pourrait constituer le revenu de tous les acteurs. Ce
revenu est de 70 FCFA par kg pour toute la chaîne.
Pour dire que l’étuvage au niveau de la région de Ségou avec 25.920 tonnes de riz étuvé
permet de créer une richesse de 3,628 milliards de FCFA dont 50% pour les quatre agents
fondamentaux de l’économie nationale et 50% pour tous les acteurs de la chaîne.
29
IV. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées dans la
région de Sikasso
4.1 Importance de la filière riz dans la région de Sikasso
La région de Sikasso, de part ses conditions hydro-géographiques, possèdent d’énormes
potentialités hydro-agricoles et plus précisément rizicoles. La région pèse lourde dans la
balance commerciale du Mali. Selon l’OCDE, le secteur primaire constitué par l’ensemble
des filières agricoles, représente 47% du Produit Local Brut (PLB).
Le riz est une des principales céréales vivrières de la région qui procure 34% des revenus
aux femmes lesquelles représentent environ 88% des riziculteurs dans les bas-fonds
(Dimithè et al., 1998). La région de Sikasso produit 12% de la production nationale en riz
paddy. En 2009, il est attendu de cette région 255.000 T de riz sur environ 23.000 ha de
superficie (source: Primature, 2009). L’étuvage du riz, sa commercialisation, le secteur de la
restauration dans les centres urbains contribuent à la création d’emploi et des revenus ce qui
fait qu’il participe à l’économie régionale agricole.
Fort de ce constat et au regard des enjeux socio économiques de la filière des dynamiques
de structuration et d’organisation des acteurs à différents niveaux sont initiées et
accompagnées en cela par différentes structures d’appui étatiques, privés et de la société
civile. De même, les institutions de la région, l’Assemblée Régionale et le Gouvernorat de la
région de Sikasso, accordent une place de choix à la promotion de cette filière à l’instar du
Gouvernement de la République du Mali qui y met un accent particulier à travers «l’Initiative
Riz».
Malgré ce potentiel, l’offre régionale en riz ne couvre la demande locale de plus en plus
croissante qu’à 66% (source: Diakité, 2009). Ces potentialités hydro-agricoles de plus de
140.000 ha, seulement 5.363 ha ont fait l’objet d’aménagement soit un taux d’exploitation de
3% (source: DRGR Sikasso, 2009). L’organisation des acteurs de la filière de riz est à son
début. Les stratégies d’intervention de l’ensemble des acteurs sont faiblement harmonisées
et parfois contradictoires. Il s’ensuit des coûts de transaction élevés, un niveau d’information
faible des acteurs sur les opportunités du marché et une faible concertation entre les acteurs
publics et privés.
Le tableau suivant retrace la répartition de la production par cercle dans la région de Sikasso
pour la campagne 2008/09 :
30
Cercles de la région Nombre de
Superficie (ha) Production (tonnes)
de Sikasso producteurs
Le système de production du riz dans la région de Sikasso est dominé par les bas fonds
(88%) contre le système en maîtrise totale de l’eau (ca. 1% des surfaces cultivées) et de
submersion contrôlée (3%). Le potentiel en aménagement hydro-agricole est de 140.000 ha.
Volume (en
Désignation Valeur (en millier de FCFA)
tonnes)
De ce tableau il se dégage que le riz dit « gambiaka » est le plus produit et crée plus de
valeur ajoutée au niveau de la région compte de la demande et de l’appréciation des
consommateurs pour cette qualité.
Dans la région de Sikasso, l’étuvage du riz répond non seulement à une demande du
marché mais aussi il permet au producteur de récupérer les riz paddy très difficile à l’usinage
souvent très sec. Par cette opération les rendements de riz étuvé après décorticage sont
meilleurs qu’au décorticage simple ou les taux de brisures sont élevés. La CVA riz étuvé
crée une valeur ajoutée dans la région de Sikasso qui est de plus de 3 milliards de Fcfa par
an. Les acteurs de cette CVA sont presque en totalité des femmes : 56.500 femmes cultivent
31
le riz dans les g
grandes zones
de production : Sikasso,
Silingué, Yanfolila, Kléla,
Zangaradougou
Zangaradougou. Dans le
secteur de transformation
40.750 femmes font
l’étuvage du riz dont 350
constituent des unités de
transformation importantes
qui emploient trois à cinq
personnes et qui ont une
capacité de transformation
moyenne de 30 sacs paddy
par semaine par un unité, soit
une tonne par semaine
semaine. Le
revenu moyen par unité est
Figure 2: Enquête 2009. de 203.500
500 F
FCFA par mois.
Toute la filière riz dans la région de Sikasso crée plus que 140.000 emplois et sources des
revenus :
Les produitsts finaux des CVA sont destinés aux marchés différents. Le riz « gambiaka » est
consommé par les classes moyennes dans d les centres urbains et ruraux; le riz brisure, par
contre, est demandé par les consommateurs à bas revenus et sert à la préparation des
grandes fêtes familiales et aux plats spécifiques (aussi d’origine sénégalaises)
sénégalaises). Le marché
final du riz étuvé se trouve surtout dans les centres
centr es urbains (Sikasso, Bamako), les zones
aurifères et les pays frontaliers ou il y a une tradition culinaire spécifique (surtout en Guinée
Conakry).
32
4.5 Résultats de l’analyse des coûts et de la rentabilité le long des chaînes de valeur
ajoutée
Rendement
2 455 1 888 6 000 2 731
[kg/ha]
Production
14 239 147 319 4 897 6 214 181 709
[tonne]
Tableau 23: DRA Sikasso, 2009.
Submersion Submersion
Désignation Nerica Maîtrise totale
libre contrôlée
Main d’œuvre 138 600 137 600 312 885 145 600
Coût total de
191 100 137 600 422 885 198 100
production par ha
Coût par FCFA/kg
79 73 70 73
paddy
Tableau 24 : Enquête 2009.
Il ressort de l’analyse des coûts que c’est la main-d’œuvre qui constitue le poste le plus
élevé dans les coûts variables au niveau de tous les systèmes de production de la région de
Sikasso, avec un pourcentage variant entre 60 et 90%. Le système le plus consommateur en
main d’œuvre salarié (90% du coût de production total) est le système ODRS, c'est-à-dire le
système maîtrise totale d’eau. Il représente aussi le système dont le coût de production par
kilo de paddy est le plus faible avec son rendement qui est en dessus de la moyenne de la
région.
Il ressort aussi de l’analyse que pour ce qui est des coûts totaux de production, la valeur la
plus élevée est observée au niveau du système de production de Nerica et qui dégage aussi
la marge brute la plus faible pour les quatre systèmes de production au niveau de la région
de Sikasso.
33
4.5.3 Marge par système de production de riz paddy par le producteur
Submersion Maîtrise Submersion
Désignation Nerica
libre totale contrôlée
Coût par FCFA/kg paddy 79 73 70 73
Coût de manutention et divers FCFA /
8,5 8,5 8,5 8,5
kg
Vente producteur FCFA/kg de paddy 155 155 155 155
L’analyse de ce tableau nous montre qu’au niveau de la région de Sikasso et quelle qu’en
soit le système de production du riz l’activité est rentable avec une marge brute moyenne de
72,75 FCFA/kg de riz paddy produit.
Submersion Submersion
Désignation Nerica Maîtrise totale
libre contrôlée
Ces chiffres montrent qu’il existe une marge relativement substantielle de 110,52 FCFA/kg,
qu’un certain nombre de producteurs captent au niveau des marchés de production et de
collecte. Cette marge atteint parfois 117 FCFA/kg notamment dans la zone de l’Office du
développement rizicole de Sélingué. L’importance de telles marges justifie le nombre
considérable de producteurs qui interviennent au niveau des marchés primaires dans les
zones de production
L’entrée des producteurs dans les activités de transformation est un fait majeur qui leur
permet de capter une partie de la valeur ajoutée en aval de la filière (de l’ordre de 6 à 7
FCFA/kg de paddy ; soit moins de 3% du prix de vente demi gros).
Elle permet de voir aussi que le développement de la transformation du riz à niveau des
zones de production permet de réduire le taux de pauvreté au niveau des masses rurales.
34
4.5.5 Compte d’exploitation d’une étuveuse de riz type Sikasso (par mois)
Prix unitaire Montant
Désignation Quantité
[FCFA] [FCFA]
Riz paddy 12 500 24 300 000
Achat sac
Tarage 0 0 0
Amortissement de l’unité de
1 900
transformation
Taxes (marché) 50 30 1 500
Frais financier 0
Il est important de rappeler que les intrants utilisés dans la transformation traditionnelle du
paddy sont l’eau et le bois. L’usage des deux éléments est fonction du mode de
transformation choisi. En effet, ces éléments sont utilisés seulement dans les cas de
transformation nécessitant l’étuvage.
L’analyse des coûts variables montre que l’étuvage est une opération surtout qualifiée de
consommatrice d’énergie qui n’est pas sure d’être compensée par la valeur ajoutée.
35
4.6 Analyse de la performance globale et de la compétitivité des CVA
Demi-
Désignation Unité Producteur Collecteur Grossiste Détaillant Total
grossiste
Prix de vente FCFA
203 230 290 335 375
riz /Kg
Consommation FCFA
110 200 250 305 345
intermédiaire /Kg
FCFA
Valeur ajoutée 93 30 40 30 30 223
/Kg
Part de la VA
% 41,70 13,45 17,94 13,45 13,45 100
totale
FCFA
MOS / taxes 2 3,5 5,5 3,5 3,5 18
/Kg
Résultat brut FCFA
91 26,5 34,5 26,5 26,5 205
d’exploitation /Kg
FCFA
Amortissement 3,5 7 6,5 5,5 5,5 28
/Kg
Revenu net
FCFA
d’exploitation 87,5 19,5 28 21 21 177
/Kg
(RNE)
Rapport
1,26
RNE/CT
Tableau 28 : Enquête 2009
L’analyse du tableau ci-dessus a révélé que la CVA riz « gambiaka » à base de systèmes de
culture de la région de Sikasso procure en moyenne un rendement de 3,268 tonnes de
paddy (le plus élevé étant 6.000kg/ha et le plus faible est de 1.888 kg) et une valeur ajoutée
c'est-à-dire une richesse collective de 223 F par kg de riz vendu en aval par le détaillant.
Cette richesse collective a été générée par chacun des acteurs à hauteur de :
Cette richesse globale sous sectorielle de 223 FCFA par kilogramme est distribué en terme
de rémunération des salaires 6,07%, de rémunérer l’administration à travers le paiement des
taxes (2%), de payer les frais financiers (non estimés dans le tableau) et de dégager une
provision pour renouveler les équipements (fournisseurs privés) à 12,56% et le reste de cette
richesse pourrait constituer le revenu de tous les acteurs. Ce revenu est de 177 FCFA/kg
pour toute la chaîne.
Pour dire que la chaîne de valeur ajoutée riz « gambiaka » avec une production de 13.962
tonnes pour la région de Sikasso permet de créer une richesse de 3,12 milliards de FCFA.
36
4.6.2 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du riz
étuvé
L’analyse du tableau ci-après a révélé que le riz étuvé produit au niveau de la région de
Sikasso à base des différents systèmes de production permet de créer une valeur ajoutée
c'est-à-dire une richesse collective de 152 FCFA/kg de riz étuvé vendu en aval par le
détaillant. Cette richesse collective a été générée par chacun des acteurs à hauteur d’une
contribution de :
De cette richesse globale sous sectorielle de 152 FCFA par kilogramme est déduit en terme
de rémunération à travers le paiement des taxes et salaire (37,5%), de payer les frais
financiers ; de dégager une provision pour renouveler les équipements (fournisseurs privés)
à 5,26% et le reste de cette richesse pourrait constituer le revenu de tous les acteurs. Ce
revenu est de 87 FCFA par kilogramme pour toute la chaîne.
Pour dire que l’étuvage au niveau de la région de Sikasso avec 9.618 tonnes de riz étuvé
permet de créer une richesse de 1,462 milliards de FCFA dont 42,76% pour les quatre
agents fondamentaux de l’économie nationale et 57,24% pour tous les acteurs de la chaîne.
37
V. Impact économique de la filière riz
Le riz a un rôle central dans la sécurité alimentaire, qui reste un problème crucial au Mali.
Les consommations de riz sont maintenant dominantes dans les villes, devant le mil et le
sorgho. Dans le Nord, ou l’insécurité alimentaire est la plus forte, le riz est depuis plusieurs
années la céréale la plus consommée. Enfin, dans un pays à gros risques climatiques, avec
des variations de production très importantes, le riz est le seul produit relativement sécurisé,
au moins pour la moitié de sa production qui est assurée avec une maîtrise totale de l’eau.
De plus, contrairement au mil et au sorgho dont les prix varient fortement au cours de
l’année , mais aussi d’une année à une autre, le riz a l’avantage d’avoir des prix relativement
stables, ce qui donne une visibilité et une sécurité économique au producteur comme au
consommateur.
Enfin, et ceci est essentiel dans une stratégie de lutte contre la pauvreté et de répartition des
revenus, on rappellera que la filière riz de l’Office du Niger crée près de 50 milliards FCFA de
revenus, dont les deux tiers pour le milieu rural (AFD 2005).
Plus que 2.000 fournisseurs d’intrants vivent essentiellement de la demande en engrais et en
produits phytosanitaires dans les zones rizicoles. 170.000 exploitants agricoles sont
concernés par la filière du riz (RGA, 2009). Au maillon de transformation primaire au moins 5
mini-rizeries et 3.500 décortiqueuses créent de l’emploi. Sur le plan national le nombre de
30.000 des femmes qui font l’étuvage du riz est estimé. Quant aux produits transformés, le
riz précuit, les biscuits à la base de farine du riz, etc. ciblent les niches de marché. A part des
nombreuses intermédiaires, 1.500 à 2.000 commerçants spécialisés dans le secteur. Le
chiffre de l’APCMM sur les restauratrices dans le district de Bamako au nombre de 618
indique que la création de la valeur ajoutée se fait également au niveau des nombreuses
gargots, restaurants de différents standing et des hôtels (2009).
Globalement, les différentes filières de riz maliennes génèrent environ 100 milliards FCFA de
revenus, dont 70 milliards de FCFA pour les ruraux et 4 milliards FCFA de recettes pour
l’Etat. Comparativement, les importations de riz en 2003 n’ont créé que 16 milliards FCFA de
revenus essentiellement urbains, dont 6 milliards FCFA de recettes fiscales pour l’Etat,
avec un coût en devises d’environ 23 milliards FCFA.
Le développement du riz malien est justifié par ses effets sur les équilibres
macroéconomiques, sur la sécurité alimentaire et sur la pauvreté, surtout si ce
développement se fait par une substitution au riz importé.
38
VI. Conclusion
Le processus ayant conduit à l’étude des chaînes de valeur ajoutée du riz « gambiaka », du
riz brisure produit localement et étuvé repose essentiellement sur la méthodologie
ValuesLinks de la GTZ. Les critères de sélection de ces chaînes de valeur se fondant sur:
(a) L’existence d’un marché pour ces produits et le potentiel d’augmentation des revenus par
la transformation, la commercialisation et les exportations.
La demande nationale est en croissance pour les produits finis : riz « gambiaka », riz brisure
et riz étuvé. Les consommateurs maliens ont une préférence pour le riz produit localement.
De faibles quantités sont exportées vers les marchés sous-régionaux notamment en Guinée,
en Mauritanie, au Sénégal, au Burkina Faso avec des coûts de transaction relativement
élevés. Le riz est devenu une culture de rente et a tendance de substituer le coton qui
suscite en conséquence la création des revenus et des emplois en amont et an aval de la
production.
(b) Les perspectives pour l’introduction d’une valeur ajoutée plus bénéfique au niveau du
marché local et régional.
Des possibilités de création d’une valeur ajoutée plus bénéfique existent à plusieurs
niveaux : L’amélioration de l’emballage p.ex. à travers la création d’une marque ou d’un label
du riz « gambiaka », la standardisation des itinéraires techniques de production et des
transformation pour garantir la qualité à laquelle une future marque ou label ferait référence.
L’amélioration des technologies de décorticage et de l’étuvage pour un meilleur rendement
et une meilleure qualité des produits finis. Une meilleure valorisation du son pour le riz
brisure.
Le riz est un secteur qui génère des moyens de survie à un grand nombre de ruraux
particulièrement dans les régions des Offices et des zones de bas fonds du pays. Les trois
CVA créent la valeur ajoutée et d’emploi le long de opérations post-récolte et de
transformation ainsi de longues circuits de commercialisation. A travers l’étude et l’analyse
des différents maillons de la filière du riz au Mali et plus précisément des régions de Ségou
et Sikasso, il a été mis en évidence l’impact économique de la filière du riz à travers les trois
CVA qui englobe une valeur globale de la production de riz et dérivée estimée à 170
milliards de francs CFA tous produits confondus dont le riz « gambiaka », le riz étuvé et le riz
brisure.
Cela suppose l’organisation des acteurs avec une maîtrise des coûts et des marchés à tous
les niveaux: producteurs, collecteurs, grossistes, petites et moyennes unités de
transformation, fournisseurs d’intrants, prestataires de divers services (financiers ou non
financiers) et l’intégration de ces organisations au sein de la chaîne de valeur globale de la
filière. Une meilleure organisation des circuits d’approvisionnement et de commercialisation
39
peut réduire les coûts de transactions et ainsi augmenter des marges bénéficiaires des
opérateurs au niveau des maillons.
Le sous-secteur de la filière rizicole emploie un grand nombre de femmes à tous les niveaux.
Au Mali le riz constitue une opportunité de génération de revenus pour les femmes aussi
bien en milieu rural qu’en zone urbaine, notamment dans la transformation (étuvage de riz,
décorticage, vannage, triage) et dans la commercialisation surtout dans la région de Sikasso
ou près de 60 à 80 % des exploitants agricoles sont constitués de femmes dans les bas
fonds. En plus de cela aujourd’hui quelques initiatives de labellisation du riz produit dans les
Offices existent avec des femmes comme chef d’entreprises aussi bien dans les zones de
production que de consommation. Pour dire qu’une promotion des trois CVA contribue au
renforcement de l’entreprenariat féminin au Mali.
En plus des critères économiques, il y a les critères de choix politiques tels que :
Ces différents axes sont considérés comme des facteurs déterminants pour appuyer cette
filière à travers la promotion des trois chaînes de valeurs citées.
40
VII. Annexes
7.1 Production nationale du riz paddy
1 607 640 255 000 540 140 666 27 500 55 282 500 585
4
Source : Donnée de base, actualisée en mars 2009
4
Base d’estimation : Production locale moyenne marchande de 800.000 à 1 000.000 tonnes ; Monnaie : 1 $-US = 500 FCFA.
41
7.5 Productions de semences certifiées de la variété de riz Gambiaka kokoum des 3
dernières campagnes
Intrant
Culture attelée
Divers
42
production)
7.7 Compte d’exploitation d’1 ha de riz (cas d’une EA double actif, sans MOF) avec
subvention des engrais
Charges opérationnelles
43
Gardiennage champ 0
(oiseaux)
ORM 0 0 0 2 000 0 0
44
DRA Ségou 0 3 251 0 0 0 1 200
Total 6 642 442 508 6 002 473 105 118 091 361 024
7.9 Superficies (ha), rendement (kg/ha) et production (t) réalisée en cumul général sur
la Plaine de San Ouest
45
Total Mali 626 573 1 607 647
Production totale Mali : Production totale des Offices évaluées par les offices sur la base des
superficies récoltées et des rendements moyens / spéculation (saison et contre saison) + la
production totale des zones DRA (Saison et contre saison) évaluée sur la base des
superficies récoltées et des rendements/ spéculation en zone DRA.
Intrant
46
P.A Sac 2 22 750 45 500
Culture attelée
Divers
7.14 Coûts de production du riz (NERICA) en pluvial, rendement moyen 2.000 kg/ha à
Sikasso
Intrant
Sous-Total 1
47
Culture attelée
Sous Total 2
Divers
Sous Total 3
Intrant
Fongicide Sachet 0 0 0
Sous-Total 1
Culture attelée
48
Sous Total 2
Divers
Sous Total 3
7.16 Fiche de relevé des prix et stocks des produits de première nécessité, région de
Sikasso
49
Coûts de décorticage :
50