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SEPTEMBRE 2020

LES

LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


TRAITEMENTS

GUIDES PATIENTS
DES CANCERS
Les traitements des cancers du rectum
Ce guide a pour objectif de vous informer et de répondre largement
aux questions que vous vous posez sur les traitements des cancers du rectum.

D’autres guides et fiches d’information existent et sont à votre disposition

DU RECTUM
au sein de la collection Guides Patients. Conçus par l’Institut national du cancer
et validés par des spécialistes, ces documents garantissent des informations
médicales de référence.

La survenue de la maladie provoque d’importants bouleversements.


Votre situation face au cancer étant unique, ces informations ne remplacent
pas un avis médical. Ces guides et fiches d’information peuvent constituer
des supports pour vos échanges avec vos spécialistes, mais aussi pour
vous permettre d’ouvrir le dialogue avec vos proches.

Pour vous informer sur la prévention,


les dépistages et les traitements des cancers,
consultez e-cancer.fr
GUIRECTUM20
INTRODUCTION

L’Institut national du cancer (INCa) est l’agence d’expertise sanitaire et scien-


tifique en cancérologie chargée de coordonner la lutte contre les cancers en
France.
Vous avez appris que vous avez un cancer du rectum. Cette
annonce provoque d’importants bouleversements. Elle s’ac-
compagne aussi sans doute de nombreuses questions sur la
maladie, sur le traitement et le suivi qui vous sont proposés.
Ce guide est là pour vous apporter des éléments de
réponse, vous donner des repères et faciliter vos échanges
avec les médecins et les membres de l’équipe soignante.
Il décrit les situations les plus couramment rencontrées. Il n’a
pas valeur d’avis médical et ne remplace pas l’échange per-
sonnalisé que vous avez avec votre équipe soignante. Les
informations proposées peuvent ne pas correspondre préci-
Ce guide a été publié avec le soutien financier
sément à votre situation qui est unique et connue de vous
de la Ligue contre le cancer.
seul et des médecins qui vous suivent. N’hésitez pas à poser
des questions à vos médecins et aux membres de votre
équipe soignante. Ce sont vos interlocuteurs privilégiés.

Ce guide peut également être utile à vos proches et les


aider à mieux comprendre la période que vous traversez.

QUE CONTIENT CE GUIDE ?


Il présente le traitement et le suivi des formes les plus fré-
quentes de cancers du rectum. Il n’aborde ni les cancers liés à
une prédisposition génétique (syndrome de Lynch* et poly-
pose adénomateuse familiale* ou PAF), ni les cancers liés à
une maladie inflammatoire chronique de l’intestin comme la

0 805 123 124


maladie de Crohn* ou la rectocolite hémorragique*.

Concrètement, vous trouverez des explications sur les traite-


ments, leurs buts, leur déroulement et leurs effets indési-
rables, le suivi après les traitements, le rôle des différents
Ce document doit être cité comme suit : © Les traitements des cancers du rectum, collection Guides
patients Cancer info, INCa, septembre 2020. professionnels que vous rencontrez ainsi que des informa-
tions pratiques et des ressources utiles pour vous et vos
Du fait de la détention, par des tiers, de droits de propriété intellectuelle, toute reproduction inté- proches. Il présente en annexe, une description des exa-
grale ou partielle, traduction, adaptation des contenus provenant de ce document (à l’exception mens réalisés lors du diagnostic. Enfin, un glossaire définit
des cas prévus par l’article L122-5 du code de la propriété intellectuelle) doit faire l’objet d’une
demande préalable et écrite auprès de la direction de la communication de l’INCa. certains mots que vous entendrez peut-être au cours de vos
traitements ; ils sont surlignés dans le texte.
Ce document est téléchargeable sur e-cancer.fr

2 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 3
INTRODUCTION

Toutes les informations médicales sont issues des recom- QU’EST-CE QU’UN CANCER ?
mandations de bonnes pratiques* en vigueur au moment
de la rédaction du guide et ont été validées par des spécia- Les organismes, végétaux ou animaux, sont constitués de
listes du cancer du rectum. minuscules éléments : les cellules. Le corps humain est com-
posé de plusieurs milliards de cellules de différents types (cel-
lules de la peau, des os, du sang…). Au cœur des cellules, les
COMMENT UTILISER CE GUIDE ? gènes* contiennent l’information nécessaire à leur fonctionne-
ment et en déterminent un certain nombre de caractéristiques.
Ce guide vous accompagne à différents moments de votre Chaque cellule naît, se multiplie en donnant naissance à de
parcours de soins, en fonction de vos besoins d’information nouvelles cellules, puis meurt. Les gènes et l’ensemble des
ou des nouvelles questions qui surviennent. Vous pouvez informations qu’ils contiennent sont transmis aux cellules
lire les chapitres de manière indépendante ou en sélection- descendantes.
nant tout au long de votre parcours de soins, les informa-
tions qui vous concernent et vous intéressent. Il arrive que certains gènes présentent des anomalies. Le pro-
gramme de fonctionnement de la cellule peut alors être déré-
Vous pouvez retrouver toutes ces informations sur le site de glé et celle-ci peut se comporter de façon anormale. Soit ces
l’Institut national du cancer (e-cancer.fr/patients-et-proches). anomalies sont réparées, soit elles induisent la mort spontanée
Le site propose également d’autres informations suscep- de la cellule. Mais parfois, il arrive que ces cellules survivent.
tibles de vous intéresser, notamment le Registre des essais
cliniques. Un cancer, c’est cela : une maladie provoquée par une cellule
initialement normale dont le programme se dérègle et la trans-
forme. Elle se multiplie et produit des cellules anormales qui
REMARQUE prolifèrent de façon anarchique et excessive. Ces cellules déré-
glées finissent par former une masse qu’on appelle tumeur
Afin de ne pas alourdir le texte de ce guide, nous avons maligne, autrement dit cancéreuse.
employé le masculin comme genre neutre pour désigner
aussi bien les femmes que les hommes. Le développement d’un cancer n’est pas limité à l’accumula-
tion d’anomalies dans la cellule. La recherche a révélé que la
transformation cellulaire entraîne des modifications des élé-
ments qui entourent la cellule, son microenvironnement. Ces
perturbations du microenvironnement cellulaire favorisent à
leur tour la transformation de cellules normales en cellules
cancéreuses.

Les cellules cancéreuses ont tendance à atteindre les tissus*


voisins et peuvent se détacher de la tumeur. Elles ont la
capacité de migrer par les vaisseaux sanguins et les vais-
seaux lymphatiques*, et former d’autres tumeurs à distance,
les métastases.

4 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 5
SOMMAIRE

UN CANCER DU
1 LES TRAITEMENTS DES
2 LE SUIVI APRÈS
6 LES PROFESSIONNELS
7 DÉMARCHES SOCIALES
8
RECTUM, QU’EST-CE CANCERS DU RECTUM TRAITEMENT ET LEUR RÔLE ET ADMINISTRATIVES
QUE C’EST ? 21 L
 e choix de vos 100 L
 es objectifs du suivi 103 114 Les démarches à
11 Le rectum traitements après traitement effectuer
13 Le développement d’un 26 L
 es traitements possibles 100 L
 es examens 115 L’ALD et la prise en
cancer du rectum en fonction du stade du charge de vos soins
15 Les facteurs de risque cancer 116 La vie professionnelle
16 Le diagnostic 31 P
 articiper à un essai pendant les traitements
clinique 117 Se faire accompagner par
32 L
 es soins de support un assistant de service

3
social

LA CHIRURGIE

4 5 9 10
38 Dans quels cas la chirurgie GLOSSAIRE
est-elle indiquée ? 133
39 Comment se préparer à ANNEXE 1.
l’intervention ? LES EXAMENS
42 Comment accéder à la LA RADIOTHÉRAPIE LES TRAITEMENTS QUESTIONS DE VIE RESSOURCES UTILES DU BILAN
tumeur ? MÉDICAMENTEUX QUOTIDIENNE DIAGNOSTIQUE
61 Dans quels cas une 128 La plateforme Cancer 142
43 Comment se déroule 73 D
 ans quels cas 120 B
 énéficier d’un soutien
radiothérapie est-elle info ANNEXE 2.
l’intervention selon la un traitement psychologique
indiquée ? 130 Les associations et LES EXAMENS
zone où est située la médicamenteux est-il 121 B
 énéficier d’une aide DU BILAN
61 Qu’est-ce que la autres ressources
tumeur ? indiqué ? pour l’arrêt d’une PRÉTHÉRAPEUTIQUE
radiothérapie externe ? 131 Les lieux d’information
49 La chirurgie en cas 74 Q
 uels sont les traitements addiction 149
63 Comment se déroule la et d’orientation
d’occlusion intestinale médicamenteux utilisés ? 123 L
 es aides à domicile ANNEXE 3.
radiothérapie externe en
50 Quelle intervention en cas 78 C
 omment se déroule le 124 L
 a vie intime et la LA STOMIE
pratique ?
de métastases ? traitement en pratique ? sexualité 151
65 Quels sont les effets
50 Que se passe-t-il après 81 Q
 uels sont les effets 125 L
 es proches MÉTHODE
indésirables possibles ? ET RÉFÉRENCES
l’intervention ? indésirables possibles ?
53 Quels sont les effets 158
indésirables et AUTRES GUIDES
complications possibles ? DISPONIBLES
161

6 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 7
UN CANCER DU
RECTUM, QU’EST-
1
CE QUE C’EST ?
ANATOMIE DIAGNOSTIC FACTEURS DE RISQUE BILAN

11. LE RECTUM
13. LE DÉVELOPPEMENT D’UN CANCER DU RECTUM
15. LES FACTEURS DE RISQUE
16. LE DIAGNOSTIC

8 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


1 UN CANCER DU RECTUM, QU’EST-CE QUE C’EST ?

LE RECTUM DANS LE TUBE DIGESTIF Un cancer du rectum est une maladie des cellules qui
tapissent l’intérieur du rectum. Il se développe à partir
d’une cellule initialement normale qui se transforme et se
multiplie de façon anarchique, jusqu’à former une masse
appelée tumeur maligne (ou cancer).

LE RECTUM
Le rectum constitue la dernière partie du tube digestif. Il fait
suite au côlon et s’étend jusqu’à l’anus. Il est situé dans le
bassin, en avant du sacrum et du coccyx, les deux os situés
à l’extrémité de la colonne vertébrale. Il est situé en arrière
de la vessie et de la prostate chez les hommes, et du vagin
et de l’utérus chez la femme.

De forme cylindrique, le rectum mesure entre 15 et 18 centi-


mètres de long et présente un diamètre variable : étroit au
niveau de sa jonction avec le côlon, il s’élargit au niveau de
l’ampoule rectale (zone de stockage des selles). Il se res-
serre au niveau du canal anal qui va s’aboucher à l’anus. La
surface externe du rectum est bosselée et recouverte par le
mésorectum, tissu* graisseux qui contient des vaisseaux
sanguins et des ganglions lymphatiques*.

EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER


À L’ÉQUIPE MÉDICALE

Où le cancer est-il situé exactement ?


Connaît-on son étendue ?
Quel est l’impact possible sur ma vie quotidienne ?
Quelle est sa gravité ?

10 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 11
1 UN CANCER DU RECTUM, QU’EST-CE QUE C’EST ?

Le rectum se divise en deux parties : La paroi du rectum, comme celle du côlon, est constituée de
• le haut du rectum, recouvert par le péritoine (la membrane quatre couches différentes (successivement de l’intérieur vers
qui recouvre les organes abdominaux). On parle de tiers l’extérieur) :
supérieur intrapéritonéal (il mesure environ 7 centimètres) ; • la muqueuse* (couche la plus interne) ;
• les deux tiers inférieurs (le moyen et le bas rectum), situés • la sous-muqueuse ;
sous le péritoine. On parle des deux tiers inférieurs • la musculeuse (deux couches de fibres musculaires) ;
sous-péritonéaux (ils mesurent environ 8 centimètres). • la séreuse (couche externe) qui constitue une partie du péri-
toine et se trouve en contact avec le mésorectum. Le tiers
Un cancer peut se développer dans n’importe quelle partie supérieur du rectum est entouré d’une couche séreuse ; les
du rectum. deux tiers inférieurs sont enveloppés du mésorectum et
sont dépourvus de séreuse.

Après la digestion, les résidus alimentaires transitent de l’intes-

LE RECTUM ET LE CANAL ANAL tin grêle* au côlon sous forme liquide. Le côlon absorbe l’eau
de ces résidus. Au fur et à mesure que les selles progressent
BON À
SAVOIR

dans le côlon, elles deviennent de plus en plus solides. Les On estime à


selles passent ensuite dans le rectum qui sert de réservoir avant environ 44 000
d’être évacuées par l’anus. le nombre
CÔLON de nouveaux
SIGMOÏDE Lorsque le rectum est plein, le besoin d’aller à la selle est
cas de cancers
colorectaux
ressenti et le sphincter anal interne (muscle de l’anus) se (côlon ou
TIERS relâche. C’est un phénomène dit réflexe. Ensuite, sous le rectum) en 2017
SUPÉRIEUR PÉRITOINE contrôle de la volonté, le sphincter anal externe se relâche
en France,
dont 55 %
INTRAPÉRITONÉAL permettant l’ouverture de l’anus et l’évacuation des selles d’hommes.
(voir illustration page 17).
MÉSORECTUM
LE DÉVELOPPEMENT
DEUX TIERS D’UN CANCER DU RECTUM
INFÉRIEURS
SOUS-PÉRITONÉAUX Lorsqu’un cancer apparaît, les cellules cancéreuses sont
d’abord peu nombreuses et limitées à la première couche
SPHINCTER de la paroi du rectum, la muqueuse. On parle de cancer in
INTERNE situ. Avec le temps et si aucun traitement n’est effectué, la
tumeur s’étend plus profondément à l’intérieur de la paroi,
CANAL SPHINCTER à travers les autres couches. On parle alors de cancer invasif.
ANAL EXTERNE Des cellules cancéreuses peuvent également se détacher
de la tumeur et emprunter les vaisseaux lymphatiques* ou
ANUS sanguins pour envahir d’autres parties du corps :

12 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 13
1 UN CANCER DU RECTUM, QU’EST-CE QUE C’EST ?

LES DIFFÉRENTES COUCHES • les ganglions lymphatiques proches du rectum ; BON À

DE LA PAROI DU RECTUM • le foie, les poumons ou le péritoine. Les nouvelles tumeurs
qui se forment alors s’appellent des métastases.
SAVOIR

Le cancer
colorectal (côlon
IEUR
S SUPÉR Au moment du diagnostic, les médecins étudient précisé-
ou rectum) est
R ment l’étendue du cancer afin de vous proposer le ou les
le 3E CANCER
le plus fréquent
TIE

traitements les mieux adaptés. chez l’homme


après ceux de
la prostate et
du poumon et
LES FACTEURS DE RISQUE le 2E CANCER
le plus fréquent
chez la femme
L’âge (90 % des personnes atteintes ont plus de 50 ans) et après celui du
certaines habitudes de vie augmentent le risque de déve- sein.
lopper un cancer du rectum. On peut citer une alimentation
MUQUEUSE trop riche, notamment en graisses animales, une consom-
SOUS-MUQUEUSE mation importante de viande rouge, l’inactivité physique, le
surpoids, ainsi que la consommation d’alcool et de tabac.
MUSCULEUSE
SÉREUSE Le risque de développer un cancer du rectum est augmenté
+ PÉRITOINE chez les personnes atteintes de maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (comme la maladie de Crohn* et la
rectocolite hémorragique*) ou de certaines maladies géné-

DEUX TIERS INFÉR LA PRÉDISPOSITION GÉNÉTIQUE AUX CANCERS COLORECTAUX


PÉRITOINE I
EUR

Dans certains cas, une altération génétique au cancer colorectal,


S

génétique (aussi appelée variation ils vous adresseront à un


génétique), héritée d’un parent oncogénéticien qui procédera à
et présente dès la naissance dans une analyse constitutionnelle de
toutes les cellules de l’organisme, vos gènes*. Si les examens révèlent
peut jouer un rôle dans la survenue une anomalie génétique héréditaire,
d’un cancer. On parle alors de un test de dépistage pourra être
prédisposition génétique au cancer, proposé à vos frères, sœurs, parents
MUQUEUSE liée à la présence de ce qu’on ou enfants majeurs (c’est-à-dire vos
appelle « une altération génétique apparentés au 1er degré) afin de
SOUS-MUQUEUSE constitutionnelle ». déterminer s’ils en sont également
MUSCULEUSE porteurs. Pour en savoir plus, vous
MÉSORECTUM Si les médecins qui vous suivent pouvez consulter les pages dédiées
suspectent une prédisposition à l’oncogénétique sur e-cancer.fr

14 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 15
1 UN CANCER DU RECTUM, QU’EST-CE QUE C’EST ?

POUR ALLER
PLUS LOIN
tiques (polypose adénomateuse familiale)* et syndrome de
LES ÉTAPES DE LA DIGESTION
Lynch* (ou HNPCC). Un antécédent familial de cancer du
Consultez côlon ou du rectum est également un facteur de risque.
e-cancer.fr, 1
rubrique
Patients et LA DIGESTION COMMENCE
proches, pour LE DIAGNOSTIC PAR LA BOUCHE GRÂCE À LA
MASTICATION ET À LA SALIVE QUI
2
en savoir plus
PERMET DE PRÉDIGÉRER L’ŒSOPHAGE, GRÂCE À SES
sur les facteurs
Un cancer du rectum peut être suspecté devant plusieurs CERTAINS ALIMENTS MOUVEMENTS DE CONTRACTION,
de risque des TRANSPORTE ENSUITE LE BOL
cancers du signes dont : ALIMENTAIRE DE LA BOUCHE...
rectum. • la survenue de douleurs abdominales ;
• la présence de sang dans les selles ;
• une alternance entre diarrhée et constipation ;
3
... VERS L’ESTOMAC DANS
• une envie constante d’aller à la selle ; 4 LEQUEL LES ALIMENTS SONT
• des douleurs au niveau de l’anus ; DIGÉRÉS ET AINSI TRANSFORMÉS
• la détection d’une masse à la palpation de l’abdomen ou APRÈS 3 À 7 HEURES DANS EN UN LIQUIDE CLAIR
L’ESTOMAC, LE CHYME PASSE (LE CHYME)
au toucher rectal (palpation de l’intérieur du rectum avec ENSUITE DANS L’INTESTIN GRÊLE
l’index) ; OÙ IL EST DAVANTAGE
• une dégradation inexpliquée de l’état général se manifes- FRAGMENTÉ POUR QUE
LES NUTRIMENTS PUISSENT
tant notamment par une perte de poids et d’appétit, une ÊTRE ABSORBÉS
diminution de la prise alimentaire et de la fatigue.
5
Le cancer du rectum peut également être suspecté si le test de
recherche de sang dans les selles effectué dans le cadre du
ABSORPTION
dépistage organisé des cancers colorectaux se révèle positif.

Quel que soit le contexte de découverte, certains examens


doivent être effectués pour confirmer le diagnostic de can-
cer du rectum et en évaluer le stade, c’est-à-dire son degré
d’extension. L’ensemble de ces examens constitue le bilan
diagnostique. Il comporte :
• le bilan initial qui a pour objectif de confirmer la présence PASSAGE DES
d’un cancer, de le localiser et de définir de quel type de NUTRIMENTS VERS
LE RÉSEAU SANGUIN
cancer il s’agit ; 6
• le bilan d’extension qui a pour objectif de compléter le LES RÉSIDUS ALIMENTAIRES
diagnostic. Il consiste à évaluer l’étendue du cancer, c’est- DEVIENNENT DES SELLES DE
à-dire à déterminer jusqu’où il s’est propagé. C’est ce qui PLUS EN PLUS SOLIDES AU FUR
permet de définir le stade du cancer.
ET À MESURE DE LEUR
PROGRESSION DANS LE CÔLON QUI
EN ABSORBE L’EAU.
Retrouvez tous les examens du bilan diagnostique page 142.

16 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 17
1 UN CANCER DU RECTUM, QU’EST-CE QUE C’EST ?

2
LES POINTS À RETENIR

1. Un cancer peut se développer dans n’importe quelle partie du


rectum ; on distingue le tiers supérieur des deux tiers inférieurs
du rectum pour établir le traitement.
2. La paroi du rectum est constituée de quatre couches ; lorsque la
tumeur n’a pas franchi la première couche, elle est dite in situ.
Lorsqu’elle commence à atteindre les autres couches, la tumeur
devient invasive.
3. Pour confirmer le diagnostic du cancer du rectum et évaluer son
degré d’extension, une série d’examens doit être pratiquée.
C’est ce qu’on appelle le bilan diagnostique.

LES TRAITEMENTS
DES CANCERS
DU RECTUM
RCP PPS SOINS DE SUPPORT STADES

21. LE CHOIX DE VOS TRAITEMENTS


26. LES TRAITEMENTS POSSIBLES EN FONCTION DU STADE DU CANCER
31. PARTICIPER À UN ESSAI CLINIQUE
32. LES SOINS DE SUPPORT

18 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


2 LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM

Plusieurs types de traitements sont utilisés pour traiter La chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicamen-
les cancers du rectum. Le choix de ceux qui vous sont teux sont réalisés au sein d’établissements qui sont autori-
sés à les pratiquer. Ces établissements respectent des cri-
proposés est effectué par plusieurs médecins lors de la tères qui garantissent la qualité et la sécurité de ces
réunion de concertation pluridisciplinaire. traitements. La liste des établissements autorisés par région
est disponible sur e-cancer.fr

Dans ce guide sont indiqués uniquement les traitements admi-


La chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicamen- nistrés en première intention, c’est-à-dire après le diagnostic.
teux (chimiothérapies conventionnelles et/ou thérapies
ciblées) sont les principaux traitements des cancers du rec-
tum. Ils peuvent être utilisés seuls ou associés les uns aux LE CHOIX DE VOS TRAITEMENTS
autres. Selon les cas, ils ont pour objectifs de :
• supprimer la tumeur ou les métastases ou en réduire la taille ; Votre traitement est adapté à votre cas personnel (votre
• ralentir le développement de la tumeur ou des métastases ; âge, vos antécédents médicaux et chirurgicaux, les contre-in-
• réduire le risque de récidive ; dications éventuelles à certains traitements) et dépend des
• prévenir et traiter les symptômes et les complications engen- caractéristiques du cancer dont vous êtes atteint :
drés par la maladie et les traitements pour assurer la meil- • l’endroit où il est situé (au niveau du tiers supérieur du rec-
leure qualité de vie possible. tum ou dans la partie plus basse du rectum) ;
• son type histologique, c’est-à-dire le type de cellules
impliquées ;
• son grade, c’est-à-dire son degré d’agressivité ;
• son stade, qui correspond à son degré d’extension (taille
EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER de la tumeur, atteinte ou non des ganglions lymphatiques*
À L’ÉQUIPE MÉDICALE par des cellules cancéreuses, présence ou non de métas-
tases dans d’autres parties du corps) ;
Quels sont les traitements préconisés dans ma situation ?
• la présence ou non d’une deuxième tumeur dans le côlon
Pourquoi ? (polype ou cancer).
Quels sont les objectifs de chacun de ces traitements ?
Ces caractéristiques sont déterminées grâce au bilan dia-
 uels en sont les effets indésirables ? Comment les
Q gnostique (voir page 142) qui comprend notamment des exa-
prévenir et les soulager ? mens d’imagerie (par exemple scanner*).
Où et quand se déroulent les traitements ? Avec quels Un bilan préthérapeutique (voir en annexe page 149) est sys-
médecins/équipes médicales ? tématiquement effectué pour orienter le choix de vos traite-
Quelle est leur durée ?
ments. Il comprend notamment une évaluation de votre état
général et nutritionnel ainsi qu’un bilan biologique (examen
Comment suis-je suivi pendant les traitements ? de sang).
Quel est l’impact possible sur ma vie quotidienne ?

20 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 21
2 LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM

Lorsqu’un traitement médicamenteux est nécessaire, des exa- LES CONSÉQUENCES DE LA DÉNUTRITION
mens supplémentaires sont effectués pour orienter le choix
des médicaments à utiliser, à la recherche de la présence :
• d’une altération moléculaire* dans votre tumeur. Il s’agit
d’une anomalie survenue au niveau d’un gène* : par exemple,
la mutation* des gènes RAS qui concerne près de la moitié
des personnes atteintes d’un cancer colorectal. Dans les cas
d’un cancer métastatique, cette information est déter- ALTÉRATION DES DIFFÉRENTES
minante dans le choix des traitements médicamenteux ; FONCTIONS PHYSIOLOGIQUES
• d’une défaillance du système MMR* (MisMatch Repair) res- ESSENTIELLES FONTE DE LA MASSE
ponsable d’une augmentation des erreurs lors de la réplica-
INFECTION (MUSCULAIRE - IMMUNITAIRE - CICATRISATION) MUSCULAIRE
tion de l’ADN* avant la division cellulaire. Cette défaillance LA DÉNUTRITION PEUT PROLONGER VOTRE HOSPITALISATION
est révélée par ce qu’on appelle une instabilité microsatelli-
taire (MSI pour MicroSatellite Instability). Lorsque la tumeur
présente une instabilité microsatellitaire, on dit qu’elle est
MSI-H (H pour high en anglais). La présence d’une insta-
bilité microsatellitaire constitue un facteur pronos-
tique favorable en cas de tumeur non métastatique.

La présence de cette instabilité microsatellitaire pourrait éga-


RETENTISSEMENT
RISQUE DE CHUTE PSYCHIQUE FATIGUE
lement orienter le choix des traitements médicamenteux : au ET RELATIONNEL
moment de la publication de ce guide, des essais cliniques
Un bon état nutritionnel est indispensable pour le bon déroulement des traitements.

QUAND PARLE-T-ON DE DÉNUTRITION ? spécifiques d’immunothérapie sont en cours pour les tumeurs
métastatiques MSI-H.
La dénutrition est un état de déficit Au cours du cancer, l’alerte doit
en énergie (calories) et protéines être donnée dès que la perte de Le choix de vos traitements fait l’objet
consécutif à un déséquilibre entre poids atteint au moins 5 % du d’une concertation pluridisciplinaire
apports nutritionnels et énergie poids habituel, quelle que soit sa Votre situation est discutée au cours d’une réunion de
dépensée par le corps. vitesse d’apparition. Si vous êtes en
concertation pluridisciplinaire (RCP) qui rassemble au moins
surpoids, vous êtes aussi à risque de
Une personne est généralement dénutrition, donc vous devez aussi trois médecins de spécialités différentes  : gastroentéro-
considérée comme dénutrie en cas surveiller votre poids. logue, chirurgien, oncologue médical, oncologue radiothé-
de perte de plus de 5 % de son rapeute, radiologue, pathologiste… (voir le chapitre « Les
poids habituel en un mois ou de plus En cas de dénutrition, des solutions professionnels et leur rôle », page 103).
de 10 % en 6 mois (si une personne peuvent vous être proposées (voir
de 60 kg perd 3 kg en un mois ou page 56). En tenant compte des spécificités de votre situation et en
6 kg en 6 mois, par exemple).
s’appuyant sur des outils d’aide à la décision appelés recom-

22 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 23
2 LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM

mandations de bonnes pratiques*, les médecins établissent Le programme personnalisé de soins peut évoluer en fonction
une proposition de traitements. Ils peuvent aussi vous pro- de votre état de santé et de vos réactions aux traitements.
poser de participer à un essai clinique (voir page 31).
Le PPS contient également un volet social qui doit per-
La proposition de traitements est discutée mettre de repérer précocement d’éventuelles difficultés et
avec vous de mettre en œuvre un accompagnement adéquat.
Lors d’une consultation spécifique, la consultation d’annonce,
le médecin vous explique les caractéristiques de votre maladie. Après cette consultation avec le médecin, une consultation
Il vous présente la proposition de traitement retenue les béné- avec un autre membre de l’équipe soignante, le plus sou-
fices attendus et les effets indésirables possibles. C’est l’occa- vent un infirmier, vous est proposée ainsi qu’à vos proches.
sion pour vous d’en discuter avec lui et de donner votre avis sur C’est un temps d’accompagnement et d’écoute. Vous pou-
la proposition qui vous est faite. vez revenir sur les informations qui vous ont été données par
le médecin, vous les faire expliquer à nouveau ou poser
Cette consultation est importante. Il est utile d’être accompa- d’autres questions. L’infirmier évalue avec vous vos besoins
gné par l’un de vos proches ou la personne de confiance que en soins et soutiens complémentaires (sur le plan social,
vous avez choisie (voir l’encadré ci-contre). Avant la consulta- psychologique ou nutritionnel, par exemple) et vous oriente
tion, notez toutes les questions qui vous viennent en tête et si nécessaire vers les professionnels adaptés.
prenez le temps de les poser à votre médecin. Cet échange
vous permettra de mieux comprendre et d’intégrer les infor-
mations données par le médecin, en particulier celles sur le LA PERSONNE DE CONFIANCE ET LES DIRECTIVES ANTICIPÉES :
traitement envisagé avec ses conséquences sur l’organisation FAIRE CONNAÎTRE VOS CHOIX
de votre vie quotidienne et de prendre avec lui les décisions
adaptées à votre situation. La personne de confiance est une dans l’incapacité de les exprimer.
personne que vous désignez, par Les directives anticipées permettent
Les modalités de la proposition de traitement sont décrites écrit, qui peut vous accompagner de faire prendre en considération
dans un document appelé programme personnalisé de lors des entretiens médicaux, vous vos souhaits en ce qui concerne les
soins (PPS). Il comporte notamment les dates de vos diffé- aider dans vos décisions et être conditions de limitation ou l’arrêt d’un
consultée par l’équipe soignante si traitement. Elles sont modifiables et
rents traitements, leur durée, ainsi que les coordonnées des
vous vous trouvez dans l’incapacité révocables à tout moment.
membres de l’équipe soignante. Quand vous avez donné de recevoir des informations sur
votre accord sur la proposition de traitement, le document votre état de santé et d’exprimer Un arrêté du 3 août 2016 (qui peut
vous est remis et un exemplaire est transmis à votre médecin votre volonté. Elle appartient ou non être consulté sur le site legifrance.
traitant, qui est un de vos interlocuteurs privilégiés. N’hésitez à votre famille. À tout moment, vous gouv.fr) présente deux modèles
pas à le présenter aux infirmiers libéraux et au pharmacien qui pouvez modifier votre choix. de directives anticipées, suivant la
vont vous suivre dans votre parcours de soin. situation. Vous pouvez en parler
Par ailleurs, il vous est possible de avec votre médecin pour qu’il vous
rédiger seul, ou avec l’aide de votre conseille dans leur rédaction. Vous
Si votre PPS ne vous a pas été délivré, demandez-le à votre médecin des directives anticipées. pouvez aussi vous rendre sur le site
équipe soignante. Il s’agit de formuler, à l’avance et de la Haute Autorité de santé (HAS)
par écrit, vos choix en matière de qui donne des informations et des
traitements pour le cas où vous seriez conseils pour les rédiger : has-sante.fr

24 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 25
2 LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM

Les médecins, les pharmaciens et les membres de l’équipe LES STADES DU CANCER SELON LE DEGRÉ
soignante sont là pour vous accompagner. Ce sont vos inter-
locuteurs privilégiés ; n’hésitez pas à leur poser toutes vos
D’INFILTRATION DE LA TUMEUR
questions. Ces échanges contribuent à renforcer le dialogue MUQUEUSE
et la relation de confiance avec l’ensemble de ces profes- SOUS-MUQUEUSE
sionnels tout au long de votre parcours de soins.
MUSCULEUSE
SÉREUSE CANCER
CELLULE INVASIF
LES TRAITEMENTS POSSIBLES CANCÉREUSE
EN FONCTION DU STADE DU CANCER
CANCER
Le choix et l’ordre des traitements des cancers du rectum IN SITU
sont définis en fonction des caractéristiques du cancer dont
vous êtes atteint et en particulier de son stade, c’est-à-dire
de son étendue au moment du diagnostic.

Pour déterminer le stade du cancer, les médecins s’appuient


sur un système international de stadification, le système
TNM (pour « Tumor, Nodes, Metastasis », ce qui signifie,
« tumeur, ganglions, métastases »).

Dans ce système, les médecins prennent en compte la pro-


fondeur de la tumeur dans les différentes couches du rectum
ainsi que son extension éventuelle aux organes voisins (T),
l’atteinte ou non par des cellules cancéreuses de ganglions
BON À lymphatiques à proximité (N) et la présence ou non de métas-
SAVOIR
tases dans des parties du corps plus éloignées (M).
Un traitement
est dit Il existe cinq stades différents, numérotés de 0 à IV :
néoadjuvant
lorsqu’il est • les stades 0, I et II correspondent aux cancers limités au
réalisé avant le rectum ou à sa périphérie proche (organes à proximité) ;
traitement • le stade III correspond aux cancers qui ont atteint un ou
principal et
plusieurs ganglions proches du rectum ;
adjuvant,
lorsqu’il est • le stade IV correspond aux cancers qui présentent des
effectué après. métastases à distance.

26 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 27
2 LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM

Tumeur située dans le tiers supérieur


du rectum
Le tableau qui suit présente les principales possibilités de trai-
tement d’un cancer du tiers supérieur du rectum en fonction
de son étendue au moment du diagnostic. Toutes les situa-
tions ne sont pas décrites. Les possibilités de traitement qui y
sont citées sont détaillées dans les chapitres 3 et 5.

PRINCIPALES POSSIBILITÉS DE TRAITEMENTS EN FONCTION DE L’ÉTENDUE PRINCIPALES POSSIBILITÉS DE TRAITEMENTS EN FONCTION DE L’ÉTENDUE
DU CANCER AU MOMENT DU DIAGNOSTIC DU CANCER AU MOMENT DU DIAGNOSTIC
É
 TENDUE DE LA MALADIE AU ÉTENDUE DE LA MALADIE AU
P
 OSSIBILITÉS DE TRAITEMENT POSSIBILITÉS DE TRAITEMENT
MOMENT DU DIAGNOSTIC MOMENT DU DIAGNOSTIC

La tumeur est in situ ; elle est La tumeur est enlevée pendant la coloscopie*. Le cancer a envahi d’autres Le choix des traitements est fonction
très superficielle et n’envahit On parle de résection endoscopique. organes sous la forme d’une ou notamment de vos éventuels symptômes, de
pas la sous-muqueuse (stade 0). plusieurs métastases à distance votre état général, du nombre de métastases,
(stades IV). de leur localisation ainsi que de la possibilité
Le cancer est limité au rectum Pour les stades I, le traitement consiste en ou non de les retirer.
ou a atteint les organes et une résection endoscopique pour les tumeurs
structures adjacents. Aucun superficielles ou en une résection chirurgicale En l’absence de contre-indications, le traitement
ganglion n’est atteint et il n’y a pour les tumeurs plus infiltrantes. peut comporter une chimiothérapie associée,
pas de métastases (stades I et II). dans certaines situations, à un traitement par
Pour les stades II, la chirurgie est le traitement de thérapie ciblée.
référence. Dans certains cas, une chimiothérapie
peut être envisagée en complément de la Des examens d’imagerie sont régulièrement
chirurgie, notamment si des facteurs de risque de réalisés pour évaluer l’efficacité de la
récidive sont identifiés. chimiothérapie et la possibilité d’une chirurgie
de la tumeur du rectum et des métastases.
Le cancer est limité au rectum La chirurgie est le traitement de référence.
ou a atteint les organes et Dans tous les cas, des soins visant à soulager
Elle est suivie dans un délai de 8 semaines d’une vos symptômes et améliorer votre qualité de
structures adjacents. Des cellules
chimiothérapie dite adjuvante, c’est-à-dire réalisée vie sont mis en œuvre.
cancéreuses ont atteint un ou
après la chirurgie. La durée de la chimiothérapie
plusieurs ganglions lymphatiques.
est variable (de 3 à 6 mois) et discutée en RCP
Il n’y a pas de métastases à
selon les caractéristiques de la tumeur.
distance (stades III).

28 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 29
2 LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM

Tumeur située dans les deux tiers inférieurs PRINCIPALES POSSIBILITÉS DE TRAITEMENTS EN FONCTION DE L’ÉTENDUE
du rectum DU CANCER AU MOMENT DU DIAGNOSTIC
Le tableau qui suit présente les principales possibilités de ÉTENDUE DE LA MALADIE AU POSSIBILITÉS DE TRAITEMENT
traitement d’un cancer des deux tiers inférieurs du rectum MOMENT DU DIAGNOSTIC
(moyen et bas rectum) en fonction de son étendue au Le cancer est à un stade Le traitement de la tumeur située au niveau du
moment du diagnostic. Toutes les situations ne sont pas métastatique. Il a envahi rectum et/ou des métastases est discuté en
décrites dans ce tableau. Les modalités qui y sont citées d’autres organes sous la forme RCP.
sont détaillées dans les chapitres 3 à 5. d’une ou plusieurs métastases
Des soins visant à soulager vos symptômes
(stade IV).
et améliorer votre qualité de vie sont mis en
œuvre.
PRINCIPALES POSSIBILITÉS DE TRAITEMENTS EN FONCTION DE L’ÉTENDUE
DU CANCER AU MOMENT DU DIAGNOSTIC
É
 TENDUE DE LA MALADIE AU P
 OSSIBILITÉS DE TRAITEMENT
MOMENT DU DIAGNOSTIC

La tumeur est in situ ; elle est


très superficielle et n’envahit
La tumeur est enlevée pendant la coloscopie.
On parle de résection endoscopique.
PARTICIPER À UN ESSAI CLINIQUE
pas la sous-muqueuse (stade 0).
L’équipe médicale peut vous proposer de participer à un essai
Le cancer est limité à la couche La chirurgie est le traitement de référence. clinique. Les essais cliniques sont des études scientifiques
musculeuse du rectum (stade I). Toutefois, une résection endoscopique
menées avec la participation des personnes malades. Cela ne
peut être proposée pour certaines tumeurs
superficielles. Pour les tumeurs plus peut être fait qu’après votre information et votre accord écrit.
infiltrantes, une résection chirurgicale du
rectum est réalisée. Le cancer du rectum fait l’objet de nombreuses études qui
visent notamment à :
Dans de rares situations, d’autres traitements
sont proposés (notamment radiothérapie • identifier des altérations moléculaires au niveau des gènes
externe, chimiothérapie). des cellules cancéreuses et proposer aux patients les thé-
rapies ciblées les plus adaptées ;
Le cancer a atteint le Le traitement de référence est une
• évaluer de nouvelles stratégies de traitements (chirurgie,
mésorectum ou les organes radiochimiothérapie suivie d’une chirurgie. L’IMMUNO-
et structures situés autour séquences de traitement, etc.) ; THÉRAPIE est
L’indication d’une chimiothérapie adjuvante, • tester de nouveaux traitements anticancéreux (notamment
du rectum. Aucun ganglion un traitement
c’est-à-dire réalisée après ces traitements, est
n’est touché et il n’y a pas de d’immunothérapie ou de thérapie ciblée) ; médicamenteux
discutée en RCP. qui vise à
métastase (stade II). • évaluer différentes façons d’utiliser les traitements exis-
stimuler le
Quelle que soit l’extension de la tants en mettant en place de nouvelles combinaisons de système
tumeur dans la paroi du rectum molécules. Le but est notamment d’améliorer l’efficacité immunitaire
et au-delà, des ganglions des traitements et de réduire leurs effets indésirables ; (système de
sont atteints et il n’y a pas de défense du
• comparer l’efficacité des médicaments utilisés pour soulager
corps) contre les
métastase (stade III). les symptômes (médicaments contre la douleur par exemple) ; cellules
• comparer différentes stratégies pour traiter la dénutrition. cancéreuses.

30 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 31
2 LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM

POUR ALLER Chaque essai clinique a un objectif précis. Pour y participer, (notamment perte d’appétit, nausées, vomissements) ou dénu-
PLUS LOIN
les patients doivent satisfaire un certain nombre de critères, trition, symptômes digestifs, difficultés psychologiques ou
Pour connaître
les essais
appelés critères d’inclusion, spécifiques à chaque essai et sociales, troubles de la mémoire, etc.
cliniques en fixés dans le protocole de l’essai. C’est le médecin qui véri-
cours sur les fie la possibilité que vous puissiez participer ou non. Ces soins, appelés soins de support, peuvent être proposés
cancers du tout au long de votre parcours de soins et visent à maintenir
rectum,
consultez le Les essais cliniques sont indispensables pour faire progres- votre qualité de vie. Ils comprennent notamment :
Registre des ser la recherche et à terme, la manière dont les patients sont • l’évaluation et la gestion des effets indésirables des diffé-
essais cliniques soignés. C’est grâce à ces études que des avancées sont rents traitements ;
sur e-cancer.fr réalisées en matière de traitements contre les cancers. Dans • l’évaluation et le traitement de la douleur, qu’elle soit due
certains cas, un essai clinique peut vous permettre d’accé- au cancer ou aux traitements du cancer ;
der à un nouveau traitement en le testant. • le traitement de symptômes liés à la maladie et à son évo-
lution éventuelle ;
Si le traitement administré dans le cadre de l’essai clinique • l’accès à une consultation diététique en cas de troubles de
ne vous convient pas, le médecin peut décider d’y mettre fin l’alimentation ou de dénutrition ;
et vous proposer un autre traitement. À tout moment, vous • la possibilité pour vous et vos proches de consulter un
pouvez également décider de quitter un essai clinique sans psychologue ;
que cela ne modifie ni la qualité de vos soins ni votre rap- • l’apprentissage du soin de votre stomie, c’est-à-dire de la
port avec votre médecin. poche dans laquelle sont recueillies les selles, lorsque
celle-ci est nécessaire (voir page 151) ;
• l’aide à l’arrêt du tabac ;
LES SOINS DE SUPPORT • l’aide au maintien ou à la reprise d’une activité physique
adaptée, pendant et après la maladie ;
Vos soins ne se limitent pas aux traitements spécifiques du can- • la possibilité de rencontrer un assistant de service social
cer. Dans une approche globale, des soins et soutiens complé- pour vous aider dans vos démarches administratives.
mentaires peuvent être nécessaires pour gérer les consé-
quences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue, Ces soins doivent être anticipés et discutés dès la réunion de
troubles de la sexualité et de la fertilité, troubles nutritionnels concertation pluridisciplinaire (RCP). Ils doivent être listés
dans votre programme personnalisé de soins (PPS). Vous
pouvez également les demander à tout moment. N’hésitez
pas à demander la liste des soins de support proposés dans
TABAC ET ALCOOL
l’établissement de santé dans lequel vous êtes soigné ainsi
que les modalités pour y accéder. Ils sont assurés par l’en-
semble de l’équipe soignante, votre médecin généraliste ou,
L’arrêt du tabac et de l’alcool est de second cancer et la survie. Il
parfois, par des professionnels spécialisés : spécialiste de la
primordial notamment pour limiter existe de nombreux recours pour
le risque de complications pendant vous aider, parlez-en avec l’équipe
douleur, assistant de service social, diététicien, infirmier sto-
et après les traitements. Poursuivre qui vous suit (voir « Bénéficier d’une mathérapeute (formé pour accompagner les patients stomi-
la consommation de ces substances aide pour l’arrêt d’une addiction » sés), sexologue, équipe spécialisée dans la préservation de la
a également un impact sur le risque page 121). fertilité, psychologue, psychiatre, socio-esthéticienne, etc. Ils

32 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 33
2 LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM

QUELLE ACTIVITÉ PHYSIQUE PRATIQUER ?


peuvent se dérouler en établissement de santé (hôpital, clinique) PRATIQUER UNE ACTIVITÉ
ou en ville. PHYSIQUE RÉGULIÈRE PERMET
NOTAMMENT UNE MEILLEURE
Les soins de support font partie intégrante de votre par-
cours de soins. Ils ne sont ni secondaires ni optionnels. Ils
TOLÉRANCE AUX TRAITEMENTS
visent à vous assurer la meilleure qualité de vie possible. ET UNE RÉDUCTION
N’hésitez pas à parler à votre médecin et aux autres DE LA FATIGUE.
membres de l’équipe soignante de la façon dont vous vivez
la maladie et les traitements. Cela leur permet de vous
apporter les soins et soutiens nécessaires, et de vous orien-
ter au mieux vers les professionnels concernés.

ACTIVITÉ CARDIO-RESPIRATOIRE RENFORCEMENT


QUE PENSER DES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES ? ACTIVITÉ
(MARCHE,CARDIO-RESPIRATOIRE
NATATION OU VÉLO) MUSCULAIRE MODÉRÉ
RENFORCEMENT
• 30 MINUTES
(MARCHE, PAROUJOUR
NATATION VÉLO) MUSCULAIRE
(MONTER MODÉRÉ
DES ESCALIERS)
Homéopathie, plantes, vitamines,
acupuncture, massages, ostéopathie,
Par ailleurs, si les médecines
complémentaires peuvent soulager,
•• 30
5 JOURS PARPAR
MINUTES SEMAINE
JOUR • 2 FOISDES
(MONTER PARESCALIERS)
SEMAINE
relaxation… De nombreux patients elles ne remplacent en aucun cas • 5 JOURS PAR SEMAINE • 2 FOIS PAR SEMAINE
ont recours à des médecines les traitements habituels du cancer.
complémentaires, appelées aussi Soyez vigilant si l’on vous propose
médecines douces, parallèles, des méthodes présentées comme
alternatives ou non conventionnelles. plus efficaces que les traitements
Elles peuvent leur apporter un classiques. Il arrive en effet que des
soutien supplémentaire pour mieux personnes ou des organisations
supporter la maladie, les traitements cherchent à profiter de la vulnérabilité
et leurs effets indésirables tels que des personnes malades et/ou de
la fatigue, l’anxiété ou la douleur. leur famille en leur proposant des
Ces médecines complémentaires méthodes qui peuvent s’avérer
peuvent avoir des effets indésirables dangereuses, coûteuses et inefficaces.
ou interagir avec les traitements En cas de doute sur des propositions
prescrits par le médecin qui qui vous sont faites, n’hésitez pas
vous suit pour votre cancer. Ces à interroger l’équipe médicale
interactions peuvent notamment spécialisée qui vous suit, votre médecin
diminuer l’efficacité du traitement traitant ou encore votre pharmacien.
anticancéreux prescrit par votre
médecin. Il est donc très important
d’en parler avec lui sans crainte
Pour plus de précisions, vous pouvez
consulter les informations sur la
ASSOUPLISSEMENTS EXERCICES D’ÉQUILIBRE
d’être jugé. thématique des traitements miracles • 2ASSOUPLISSEMENTS
À 3 FOIS PAR SEMAINE EXERCICES
(POUR D’ÉQUILIBRE
LES PLUS DE 65 ANS)
sur le site e-cancer.fr/patients-et-
proches
• 2 À 3 FOIS PAR SEMAINE (POUR• 2 LES
FOISPLUS
PAR SEMAINE
DE 65 ANS)
• 2 FOIS PAR SEMAINE
34 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 35
2 LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM

3
Parmi les soins de support, l’aide à la reprise ou au maintien
POUR ALLER d’une activité physique adaptée (APA) permet de lutter
PLUS LOIN
contre la sédentarité pendant vos traitements. Lorsque les
Consultez les recommandations décrites dans l’illustration page 35 ne sont
guides Douleur
et cancer, pas réalisables, il peut être préférable d’être accompagné.
Fatigue et Dans ce cas, un professionnel formé et expérimenté aux spé-
cancer, cificités des cancers établit avec vous un programme person-
Démarches nalisé. Votre médecin traitant peut vous prescrire une activité
sociales et
cancer, Vivre physique adaptée dès lors que vous êtes atteint d’une affec-
pendant et tion longue durée (ALD, voir page 115). Cette prescription
après un cancer n’ouvre toutefois pas le droit à un remboursement de votre
et le site
activité par l’Assurance maladie. Certaines associations pro-
e-cancer.fr/
patients-et- posent une APA gratuite pour les patients atteints d’un can-
proches cer ; retrouvez leurs adresses sur le site e-cancer.fr

LES POINTS À RETENIR

1. Votre traitement est adapté à votre cas personnel et aux


caractéristiques de votre cancer.
2. Votre traitement est discuté et choisi par des médecins de
LA CHIRURGIE
différentes spécialités lors d’une réunion de concertation RÉSECTION ANESTHÉSIE ANASTOMOSE STOMIE
pluridisciplinaire (RCP).
38. DANS QUELS CAS LA CHIRURGIE EST-ELLE INDIQUÉE ?
3. Les soins de support font partie intégrante de votre traitement, 39. COMMENT SE PRÉPARER À L’INTERVENTION ?
il ne faut pas les négliger. 42. COMMENT ACCÉDER À LA TUMEUR ?
43. COMMENT SE DÉROULE L’INTERVENTION ?
4. Les dates de vos différents traitements, leur durée et les
49. LA CHIRURGIE EN CAS D’OCCLUSION INTESTINALE
coordonnées des membres de l’équipe soignante sont 50. QUELLE INTERVENTION EN CAS DE MÉTASTASES ?
indiquées dans votre Programme personnalisé de soins (PPS). 50. QUE SE PASSE-T-IL APRÈS L’INTERVENTION ?
53. QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES ET COMPLICATIONS POSSIBLES ?

36 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


3 LA CHIRURGIE

La chirurgie est le traitement principal du cancer du rectum. cancers de stade I, un traitement local par l’anus (par endos-
Elle consiste à retirer la tumeur avec une marge de tissu* copie) est proposé lorsque la tumeur est superficielle. Pour
les tumeurs plus infiltrantes, une résection chirurgicale du rec-
sain autour. Le type de chirurgie réalisé dépend de l’endroit tum est réalisée. Dans de rares situations, ce traitement peut
où est située la tumeur, de son degré d’infiltration et de sa être complété par une radiothérapie ou une chimiothérapie.
distance par rapport au sphincter anal.
Pour les stades II et III, la chirurgie est réalisée après un trai-
tement par radiothérapie qui est souvent combiné dans le
même temps à une chimiothérapie (le tout est appelé
radiochimiothérapie).
Dans certains cas, un curage ganglionnaire est également
effectué : le chirurgien retire les ganglions lymphatiques* Pour les stades IV, l’opportunité de réaliser une chirurgie de
voisins de la tumeur dans le mésorectum (tissu graisseux qui la tumeur située sur le rectum et/ou des métastases est dis-
recouvre le rectum). Les ganglions sont ensuite analysés à cutée en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).
l’aide d’un microscope pour déterminer s’ils contiennent ou
non des cellules cancéreuses. C’est un facteur pronostique,
c’est-à-dire que cela donne une indication sur l’évolution COMMENT SE PRÉPARER
possible de la maladie. À L’INTERVENTION ?
Deux consultations sont programmées quelques jours avant
DANS QUELS CAS LA CHIRURGIE l’intervention, une avec le chirurgien, l’autre avec l’anesthé-
EST-ELLE INDIQUÉE ? siste. Un bilan préopératoire doit également être réalisé ; il
repose sur les examens du bilan préthérapeutique (voir
Pour les cancers du tiers supérieur du rectum, la résection annexe page 149).
chirurgicale (si la tumeur n’est pas superficielle) est le traite-
ment de référence pour les stades I. Pour les stades II, en La consultation avec le chirurgien
UNE TUMEUR
PRIMITIVE est la
présence de facteurs de risque de récidive, elle peut être Le chirurgien vous explique les objectifs de l’opération, la
tumeur complétée par une chimiothérapie dite adjuvante. technique qu’il va utiliser, les suites opératoires et les compli-
principale à cations possibles. Si une stomie (« anus artificiel » et poche)
partir de Pour les stades III, la chirurgie est systématiquement suivie, est nécessaire, il vous explique son fonctionnement et sa ges-
laquelle peuvent
s’échapper des dans un délai de 8 semaines, d’une chimiothérapie adjuvante. tion (voir annexe page 151). Cette consultation est l’occasion
cellules de poser toutes vos questions au sujet de l’intervention.
cancéreuses Pour les stades IV, l’intérêt d’une chirurgie destinée à retirer
pouvant former les métastases et la tumeur primitive est évalué en fonction Lors de cette consultation, le chirurgien vous informe qu’un
des métastases
dans d’autres de l’étendue de la maladie, de l’efficacité de la chimiothéra- échantillon de la tumeur peut faire l’objet d’une analyse
parties du corps. pie le cas échéant et de votre état général. dans le cadre de la recherche et être conservé après l’opéra-
tion dans une tumorothèque, une bibliothèque de tumeurs,
Pour les cancers des deux tiers inférieurs du rectum, la réa- en vue de recherches ultérieures. Vous avez le droit de vous
lisation d’une chirurgie dépend du stade du cancer. Pour les y opposer.

38 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 39
3 LA CHIRURGIE

La consultation avec l’anesthésiste taire de votre alimentation visant à rétablir votre état nutri-
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. La tionnel. Il peut s’agir de la prescription d’une alimentation
consultation avec l’anesthésiste permet d’évaluer les risques enrichie en calories ou protéines, de compléments nutri-
liés à l’anesthésie, en prenant en compte vos antécédents tionnels oraux (CNO) ou d’une nutrition entérale (via une
médicaux et chirurgicaux. sonde gastrique).

UN ANTI- Il est important de signaler tout problème de santé, notam- Quel que soit votre état nutritionnel (dénutri ou non), un
COAGULANT ment les allergies (rhume des foins, eczéma, allergie au support nutritionnel complémentaire visant à stimuler votre
est un latex, à certains médicaments, etc.), les problèmes respira- système immunitaire, appelé immunonutrition, est recom-
médicament qui
diminue la toires (asthme, bronchite chronique), les problèmes car- mandé au minimum une semaine avant l’intervention et
coagulation diaques (hypertension artérielle par exemple), la prise de jusqu’à 7 jours après, en cas de dénutrition. Il permet à l’or-
(transformation médicaments, les problèmes de coagulation liés à une ganisme de se préparer à la chirurgie grâce à un apport en
d’une substance
maladie ou à une prise régulière de médicaments (aspirine, certains nutriments* indispensables au système immuni-
liquide en une
masse solide) du anticoagulants), ainsi que votre consommation d’alcool et taire. Il est le plus souvent envisagé par voie orale.
sang, évitant de tabac. L’anesthésiste aborde avec vous la question de la
ainsi la gestion de la douleur après l’opération. Des antibiotiques pour réduire le risque
formation de
caillots dans les
d’infection
vaisseaux Cette consultation est l’occasion de poser toutes les ques- L’intestin est l’organe qui contient le plus de bactéries. Leur
sanguins. tions que vous avez au sujet de l’anesthésie. présence y est normale. Mais si elles se déplacent dans la
cavité abdominale, à la suite d’une coupure ou d’une perfo-
Évaluation de votre état nutritionnel ration de l’intestin par exemple, elles peuvent engendrer
Votre « état nutritionnel », c’est-à-dire le bon équilibre entre une infection grave du péritoine (la membrane qui recouvre
ce que vous mangez et ce que vous dépensez, est souvent les organes abdominaux), appelée péritonite. Afin de
altéré par la maladie et aggravé par la chirurgie. Cela risque réduire ce risque pendant et après l’intervention, des anti-
d’entraîner une dénutrition qui se manifeste par une perte biotiques sont généralement administrés en même temps
de poids (voir encadré page 22). Si l’équipe médicale que les produits anesthésiques.
constate une dénutrition avant ou après l’intervention, vous
pourrez bénéficier d’un support nutritionnel complémen- Préparation du côlon et du rectum
Le chirurgien peut vous demander de suivre un régime par-
ticulier la semaine qui précède l’intervention. Ce régime dit
« sans résidu » consiste à ne consommer que des aliments
TABAC
qui produisent peu ou pas de selles, c’est-à-dire principale-
ment pauvres en fibres et en matières grasses. Le plus sou-
L’arrêt du tabac quelques semaines cicatrisation). Des moyens existent vent, le chirurgien vous prescrit un laxatif oral à prendre 1 à
avant une intervention est pour accompagner l’arrêt du tabac
2 jours avant l’intervention ; un lavement est réalisé lors de
important pour réduire les risques et soulager les symptômes de
de complications pendant et après sevrage. Parlez-en avec équipe
l’hospitalisation.
l’opération (risques de complications qui vous suit et consultez le sous-
pulmonaires, d’infection de la chapitre « Bénéficier d’une aide pour
zone opérée et de problèmes de l’arrêt d’une addiction », page 121.

40 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 41
3 LA CHIRURGIE

COMMENT ACCÉDER À LA TUMEUR ? Elle n’est proposée que dans le cas des tumeurs du rectum
superficielles et de petite taille. Après l’intervention, l’exa-
Une voie d’abord désigne le chemin utilisé pour accéder à men anatomopathologique du tissu retiré permet de
l’organe ou à la zone à opérer. Trois voies d’abord peuvent contrôler si les marges du tissu sont saines, c’est-à-dire
être utilisées pour opérer un cancer du rectum : la cœliosco- qu’elles ne contiennent aucune cellule cancéreuse. Il per-
pie, la laparotomie et l’abord transanal. met aussi de vérifier si le stade de la tumeur est conforme à
ce qui a été préalablement évalué. Dans le cas contraire, le
• La cœlioscopie (ou laparoscopie) est une technique chirur- chirurgien peut proposer de refaire une intervention par
gicale d’opération à ventre fermé. Le chirurgien effectue laparotomie ou cœlioscopie « classique » pour compléter la
plusieurs petites incisions qui lui permettent de passer un première intervention et retirer alors le rectum.
système optique ainsi que des instruments chirurgicaux à
l’intérieur de l’abdomen. Le système optique est relié à un Le choix de l’une ou l’autre de ces voies dépend notamment
écran extérieur et le chirurgien opère en regardant l’écran. des caractéristiques du cancer (taille et localisation de la
La cœlioscopie apporte des bénéfices à court terme comme tumeur) ainsi que de votre morphologie et de la spécialisa-
diminuer la douleur et les complications après l’interven- tion de l’équipe chirurgicale.
tion, réduire la durée d’hospitalisation ou encore préserver
la paroi abdominale avec un bénéfice esthétique (pas de
grande cicatrice). À long terme, elle entraîne un risque COMMENT SE DÉROULE L’INTERVENTION
moins important d’éventration de la paroi abdominale. Elle SELON LA ZONE OÙ EST SITUÉE
est aussi efficace que la laparotomie pour enlever la portion LA TUMEUR ?
du rectum malade.
• La laparotomie consiste à ouvrir le ventre pour accéder Différents types de chirurgie du cancer du rectum existent. Le
aux organes (opération à ventre ouvert). Le chirurgien choix dépend de la localisation de la tumeur et plus précisément
effectue une incision verticale sur l’abdomen, en partant de sa distance par rapport à l’anus. On distingue les tumeurs du
du dessus du nombril qu’il contourne, jusqu’au bas du haut rectum distantes de 10 à 15 centimètres de l’anus, les
ventre. Cette technique permet au chirurgien d’observer tumeurs du moyen rectum (5 à 10 centimètres de l’anus) et les
et de palper minutieusement toute la cavité abdominale tumeurs du bas rectum (moins de 5 centimètres de l’anus).
avant de retirer la portion du rectum atteinte par la tumeur
ainsi que les ganglions les plus proches. L’intervention consiste à retirer :
• L’abord transanal consiste à accéder à la tumeur directe- • la partie atteinte du rectum - on parle d’exérèse rectale ou
ment par l’anus, sans incision. Cette voie est utilisée dans le encore de proctectomie ;
cas du traitement chirurgical local (ou exérèse locale). Il a • le mésorectum, tissu graisseux qui entoure le rectum et
pour objectif de retirer la tumeur et une marge de tissu d’au qui contient des vaisseaux sanguins et des ganglions lym-
moins un centimètre autour, tout en conservant le rectum et phatiques. Cela permet de réduire le risque de récidive
le sphincter anal et ainsi éviter les séquelles fonctionnelles locale.
d’une ablation (incontinence, selles fréquentes…). Cette
intervention se déroule sous anesthésie générale. L’incon- Après avoir enlevé la portion atteinte par la tumeur, le chirur-
vénient de cette voie d’abord est l’impossibilité d’enlever le gien pratique habituellement une suture entre le côlon et la
mésorectum et donc les ganglions situés autour du rectum. portion de rectum restant ou l’anus, appelée anastomose.

42 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 43
3 LA CHIRURGIE

Il peut être nécessaire de dériver le flux fécal (des selles) Cette stomie est dite de « protection » lorsqu’elle est
pour permettre à la zone opérée de cicatriser plus facile- temporaire. Elle est habituellement refermée lors d’une deu-
ment. Une stomie - appelée parfois « anus artificiel » - est xième intervention chirurgicale (en moyenne 2 à 3 mois après
alors effectuée. Il s’agit d’une petite ouverture faite dans le l’intervention initiale), après vérification de la bonne cicatrisa-
côlon (colostomie) ou l’intestin grêle* (iléostomie) et sur la tion de l’anastomose par une radiographie* de contrôle. Le
paroi de l’abdomen, par laquelle seront évacuées les selles, circuit intestinal reformé, les selles pourront à nouveau être
ensuite recueillies dans une poche. évacuées par la voie naturelle. C’est ce qu’on appelle le réta-
blissement de la continuité digestive ou intestinale.

Une stomie définitive peut être nécessaire dans les suites

RÉALISATION D’UNE STOMIE


d’une chirurgie d’un cancer du bas rectum ayant nécessité
une amputation abdomino-périnéale (ablation du rectum,
du sphincter anal, de l’anus et des muscles autour de l’anus).
Dans ce cas, il n’est plus possible ni de contrôler les selles et
les gaz ni de les expulser par l’anus. Les selles et les gaz sont
donc définitivement recueillis au niveau de la peau de l’ab-
domen, à travers la stomie (plus de précisions sur la stomie
en annexe page 151).

EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER


À L’ÉQUIPE MÉDICALE

Comment l’opération se déroule-t-elle ?


Quels en sont les risques ?
Comment puis-je me préparer au mieux ?
Que va-t-il se passer après l’intervention ?
 uelles vont être les conséquences de l’opération sur
Q
ma vie de tous les jours ? Comment seront-elles prises en
compte ?

44 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 45
3 LA CHIRURGIE

CHIRURGIE D’UNE TUMEUR DU HAUT RECTUM CHIRURGIE D’UNE TUMEUR DU MOYEN RECTUM
TUMEUR

TUMEUR

Dans le cas des tumeurs du haut rectum de créer une zone où les selles sont stockées avant d’être
Le chirurgien retire le côlon sigmoïde (dernière partie du côlon) évacuées et ainsi d’améliorer le résultat fonctionnel après
et le tiers supérieur du rectum en respectant une marge de l’opération (réduction du nombre de selles quotidiennes
tissu sain sous la tumeur (5 centimètres environ). La continuité notamment). Dans ce cas, une stomie temporaire de protec-
digestive est rétablie par la réalisation d’une anastomose – une tion est réalisée systématiquement afin de favoriser la cica-
suture – entre le côlon et le rectum restant. Le plus souvent, il trisation de la couture entre le côlon et l’anus.
n’est pas nécessaire de réaliser une stomie de protection.
Pour les tumeurs du très bas rectum (moins de 1 cm du
Dans le cas des tumeurs du moyen sphincter anal), le chirurgien retire le rectum, l’anus et le
et bas rectum sphincter de l’anus. Il opère par un abord classique abdomi-
Le chirurgien retire tout le rectum et tout le mésorectum. La nal et local, au niveau du périnée (l’ensemble de muscles
continuité digestive est alors rétablie par une anastomose situé entre l’anus et la vulve ou le pénis). Dans ce cas, il n’est
(une suture) entre le côlon et l’anus. Le chirurgien réalise, le pas possible de réaliser une anastomose entre le côlon res-
plus souvent, un « réservoir colique ». Il s’agit d’une poche tant et le périnée. Une stomie définitive est réalisée.
créée avec le côlon pour remplacer le rectum. Elle permet

46 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 47
3 LA CHIRURGIE

CHIRURGIE D’UNE TUMEUR DU TRÈS BAS RECTUM Lorsque la vessie est retirée, le chirurgien crée une stomie
urinaire, appelée urostomie. Cette intervention consiste à
raccorder les uretères, canaux qui conduisent l’urine du rein
à la vessie, directement à la peau. Le plus fréquemment, les
uretères sont raccordés à un petit segment d’intestin grêle
qui a été isolé et relié à la peau (intervention de Bricker).
L’urine est recueillie à la surface de la peau, à l’aide d’une
poche spéciale. Ce type de chirurgie n’est pas réalisé systé-
matiquement ; il est appliqué au cas par cas.
L’ANUS ET
LE SPHINCTER
DE L’ANUS SONT LA CHIRURGIE EN CAS D’OCCLUSION
ÉGALEMENT RETIRÉS INTESTINALE
TUMEUR Parfois, le cancer du rectum est découvert à cause d’une
occlusion : en grossissant, la tumeur bloque le passage des
selles et des gaz. Cela provoque des douleurs abdominales,
des vomissements, un arrêt total ou partiel du transit et un
gonflement de l’abdomen. Le côlon augmente de volume
et finit parfois par se perforer. Une occlusion nécessite donc,
le plus souvent, une intervention en urgence.

Certains chirurgiens spécialisés en chirurgie colorectale Si l’occlusion est due à une tumeur du bas ou du moyen rec-
peuvent conserver l’anus, même pour des tumeurs situées tum, l’intervention consiste à effectuer une colostomie tem-
dans la partie très basse du rectum. Ils utilisent une tech- poraire afin de dériver et évacuer les selles et de décompri-
nique particulière, appelée résection intersphinctérienne, mer rapidement le côlon. Ceci permet de réaliser le bilan
qui consiste à ne retirer qu’une partie ou la totalité du complet de la tumeur et du rectum et de proposer, si néces-
sphincter interne de l’anus. Cette technique peut permettre saire, une radiothérapie et/ou une chimiothérapie avant
d’éviter une stomie définitive, mais elle présente un risque l’exérèse rectale.
de troubles de la continence anale (des fuites).
Si l’occlusion est liée à une tumeur du haut rectum, il s’agit :
Dans le cas d’une propagation de la tumeur • soit de réaliser une stomie temporaire afin de dériver les
vers les organes voisins selles et de décomprimer rapidement le côlon en évacuant
La tumeur peut s’être propagée aux organes voisins comme les gaz et les selles. Une deuxième intervention est program-
la vessie ou l’urètre (le conduit par lequel l’urine part de la mée une semaine plus tard « à froid » pour retirer la tumeur,
vessie pour être évacuée), la prostate, les ovaires, le vagin refermer la stomie et rétablir la continuité digestive ;
ou l’utérus. Dans ce cas, le chirurgien enlève la tumeur du • soit de retirer d’emblée la tumeur en enlevant la portion du
rectum, mais aussi les organes voisins touchés et les rectum atteinte. Pendant l’intervention, le chirurgien réalise
ganglions lymphatiques régionaux. un lavage du reste du côlon et rétablit le circuit digestif si le

48 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 49
3 LA CHIRURGIE

côlon n’est pas trop abîmé. Si le côlon a été trop abîmé, il Une sonde urinaire a pu être mise en place. Elle sert à recueillir
réalise une stomie temporaire. les urines et à mesurer leur volume pour mieux contrôler le
fonctionnement des reins. Elle est retirée quelques jours après
l’intervention.
QUELLE INTERVENTION EN CAS
DE MÉTASTASES ? Pour éviter une phlébite pouvant être provoquée par un alite- UNE PHLÉBITE
ment prolongé après une opération chirurgicale ou par la est une
inflammation
Certaines métastases peuvent être retirées par chirurgie. On chirurgie elle-même, les médecins vous prescrivent un médi- d’une veine
dit alors qu’elles sont résécables. Le déroulement de l’interven- cament anticoagulant et vous demandent de vous lever dès pouvant
tion dépend de la localisation et du nombre de métastases. que possible après l’intervention. De plus, le port de bas provoquer son
anti-thrombose (appelés bas de contention ou encore bas à obturation par la
formation d’un
En cas de métastases résécables (au niveau des poumons, varices) pendant la journée est préconisé après l’opération et caillot de sang.
du foie…), l’intervention chirurgicale peut être pratiquée en pendant toute la durée prescrite par votre médecin.
deux temps, avec une chimiothérapie entre les deux opéra-
tions pour contrôler la maladie. La gestion de votre douleur
Comme après toute intervention chirurgicale, les douleurs POUR ALLER
PLUS LOIN
Si les métastases ne sont pas opérables en raison de leur sont systématiquement traitées, généralement par de la
Consultez le
nombre ou de leur inaccessibilité, des traitements médica- morphine ou l’un de ses dérivés. Il est important que vous
guide Douleur
menteux sont proposés (chimiothérapie et thérapie ciblée, décriviez ce que vous ressentez afin que votre équipe médi- et Cancer
voir page 73). cale puisse vous proposer le traitement le plus adapté.

Si vous n’êtes pas suffisamment soulagé, signalez-le sans tarder


QUE SE PASSE-T-IL APRÈS à l’équipe médicale afin que le traitement puisse être adapté.
L’INTERVENTION ?
La durée d’hospitalisation
À votre réveil En moyenne de 1 à 2 semaines, la durée d’hospitalisation varie
Une fois l’intervention terminée, vous êtes amené en salle cependant en fonction de l’intervention pratiquée, de votre
de réveil où l’équipe médicale et paramédicale continue état de santé général et de la façon dont vous avez supporté la
LA LYMPHE d’assurer votre surveillance. chirurgie.
est un liquide
légèrement
coloré produit À votre réveil, vous pouvez ressentir des nausées ou encore Si besoin, un séjour en service de soins de suite et réadapta-
par le corps qui une somnolence, provoquées par l’anesthésie. tion (maison de convalescence) peut vous aider à récupérer.
transporte les
globules blancs
et évacue les Un ou plusieurs drains peuvent être mis en place dans la zone Si une stomie a été mise en place, un infirmier stomathéra-
déchets des opérée pendant l’intervention. Ces tuyaux très fins per- peute vous apprendra comment vivre avec et en prendre
cellules. La mettent d’évacuer les liquides (sang, lymphe) qui peuvent soin (voir annexe page 151).
lymphe circule
dans des
s’accumuler au cours de la cicatrisation. Ces drains ne sont
vaisseaux dits pas douloureux et sont retirés sur décision du chirurgien,
lymphatiques. dans les jours suivant l’opération.

50 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 51
3 LA CHIRURGIE

La reprise du transit intestinal QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES BON À


SAVOIR
Le soir de l’intervention, en général, vous reprendrez une ET COMPLICATIONS POSSIBLES ? La survenue
alimentation légère avant de réintégrer progressivement éventuelle
des aliments solides. La reprise du transit intestinal inter- Juste après l’intervention, vous pouvez ressentir de la fatigue, d’effets
vient généralement dans les 2 ou 3 jours qui suivent l’opéra- due notamment à l’anesthésie ou à l’anxiété générée par indésirables
tion. Il est marqué par une émission de gaz importante. l’opération. La fatigue dépend de la façon dont vous avez est surveillée
pendant votre
supporté l’intervention et des autres effets indésirables. Elle hospitalisation
Il peut arriver que le transit ne reprenne pas de façon spon- ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante et lors des
tanée sous 4 jours ; c’est ce qu’on appelle un iléus paraly- afin qu’elle soit prise en compte le mieux possible. Parfois, un consultations
qui suivent.
tique. En plus de l’absence de gaz et de selles, cela se mani- séjour en maison de soins de suite et de réadaptation pour un
Décrivez aux
feste par un ballonnement, un hoquet, des nausées voire temps de convalescence peut être prescrit par le médecin. professionnels de
des vomissements. Pour vous alimenter, cela peut nécessi- C’est l’établissement de soins qui en fait la demande. santé qui vous
ter durant quelques jours, la pose d’une sonde naso- accompagnent
tous les signes et
gastrique, introduite par le nez pour atteindre l’estomac. Des douleurs localisées peuvent persister pendant quelques symptômes que
semaines après l’opération. Vous aurez un traitement antidou- vous rencontrez.
Les analyses de la tumeur leur (antalgique) à prendre jusqu’à ce qu’elles aient totale-
Tout ce qui a été retiré lors de l’intervention chirurgicale est ment disparu.
transmis au service d’anatomopathologie pour être analysé.
Cet examen est réalisé par un médecin spécialiste appelé Des problèmes de cicatrisation peuvent survenir. Il arrive UN
L’ANATOMO- anatomopathologiste. qu’un hématome ou une infection apparaissent au niveau de HÉMATOME
PATHOLOGIE la cicatrice. Ces effets indésirables guérissent souvent à l’aide est une
est une accumulation de
spécialité L’examen consiste à observer, à l’œil nu puis au microscope, les de soins locaux. Cependant, s’ils ne disparaissent pas, une sang localisée
médicale qui tissus prélevés afin de déterminer jusqu’où les cellules cancé- nouvelle opération est parfois nécessaire pour les traiter. sous la peau ou
consiste à reuses se sont propagées : paroi du rectum, péritoine, ganglions dans une cavité,
observer et à dans un organe
lymphatiques, organes voisins. Grâce à cet examen, le type de Les troubles urinaires (comme l’impossibilité d’uriner) sont ou un tissu à la
étudier les
organes, les cellules concerné, le stade du cancer, c’est-à-dire son degré fréquents (30 à 50 % des cas) et concernent principalement suite d’une
tissus ou les d’extension, ainsi que son degré d’agressivité sont définis. Une les hommes. Ils nécessitent parfois de garder la sonde uri- rupture de
cellules, pour analyse des altérations moléculaires* de la tumeur peut être naire durant quelques jours, mais ils disparaissent assez vaisseaux
repérer et sanguins.
analyser des
réalisée (voir page 22). Avec cette information, les médecins rapidement.
anomalies liées peuvent décider si un traitement complémentaire (chimiothé-
à une maladie. rapie ou radiothérapie) est nécessaire après la chirurgie. La principale et la plus grave complication est la fistule anas-
tomotique : la suture entre le côlon et l’anus cicatrise mal,
générant un écoulement de liquide digestif dans l’abdomen,
par cette couture. Ce risque est d’environ 15 %, mais les consé-
quences des fistules sont réduites par la réalisation d’une sto-
mie temporaire qui permet de dériver les selles. Cette compli-
cation survient environ une semaine après la chirurgie et se
traduit par de la fièvre, une douleur abdominale et, parfois, des
sécrétions sales au niveau du drain abdominal. Le plus souvent,

52 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 53
3 LA CHIRURGIE

un scanner* de l’abdomen est réalisé. En fonction de la sévérité vie. En cas d’incontinence anale, il existe des méthodes per-
de la complication, le traitement varie de la mise sous antibio- mettant de rééduquer le sphincter anal même lorsque les
tiques à la réalisation d’une nouvelle intervention. nerfs entourant le rectum ont été sectionnés.

Les autres complications chirurgicales sont des saignements Des complications peuvent apparaître à la suite de la
dans l’abdomen qui nécessitent le plus souvent une nouvelle réalisation d’une stomie : l’orifice de stomie peut se rétré-
intervention. cir (sténose) ou une partie de l’intestin peut se déplacer en
dehors de son emplacement normal (prolapsus).
Il existe également un risque de thrombose veineuse (ou
phlébite, c’est-à-dire qu’une veine se bouche par un caillot de Autre complication, l’éventration de la stomie est assez fré-
sang, ce qui bloque la circulation du sang), voire d’embolie quente et se manifeste par l’apparition d’une tuméfaction
pulmonaire (le caillot de sang obstrue l’artère pulmonaire ou (grosseur) autour de la poche, souvent en dedans de l’orifice.
une de ses branches). Si cette complication survient, elle néces- Elle n’est généralement pas douloureuse, mais cela crée un
site un traitement par des anticoagulants pendant quelques risque d’étranglement de l’intestin dans l’orifice qui peut
mois associé au port, dans la journée, de bas anti-thrombose conduire à une occlusion intestinale.
(appelés bas de contention ou encore bas à varices).
Cette hernie peut, en outre, gêner l’appareillage de la sto-
L’ablation partielle ou totale du rectum entraîne souvent des mie et favoriser les fuites entre le support et la peau.
troubles digestifs et une altération de la fonction ano-rec-
tale, pouvant aller jusqu’à l’incontinence anale. Après ferme- Selon les cas, une intervention chirurgicale de correction
ture de la stomie, l’augmentation du nombre des selles, le frac- peut être pratiquée, notamment lorsque l’appareillage de la
tionnement (évacuation en plusieurs fois dans un temps limité), stomie ne peut plus se faire correctement ou lorsque la
les impériosités (incapacité à se retenir), les troubles de la conti- fonction d’évacuation de la stomie n’est plus satisfaisante.
nence aux gaz ou de souillures minimes sont fréquents. Le frac-
tionnement est le trouble le plus spécifique. Après chaque Des troubles de la fonction sexuelle peuvent survenir. Chez
exonération, une sensation de rectum plein et de besoin réap- l’homme, le réseau de nerfs qui entoure le rectum a un rôle
paraît rapidement, et cela se répète sur une période de temps dans l’érection et l’éjaculation. La chirurgie et la radiothéra-
prolongé pouvant aller jusqu’à une, voire plusieurs heures, pie, réalisée avant l’intervention, peuvent abîmer ces nerfs et
obligeant le patient à rester à proximité des toilettes. entraîner des troubles de ces deux fonctions. Pour cette rai-
son, un prélèvement de sperme en vue de sa conservation
Ces troubles sont plus ou moins marqués selon les patients et sera conseillé aux hommes jeunes avant de commencer le
surtout, selon que le rectum a été retiré en partie ou en tota- traitement. Ils seront orientés vers un Centre d’étude et de
lité. Ils s’améliorent pendant la première ou la seconde année conservation des œufs et du sperme humains (CECOS).
qui suit l’opération. Lors des consultations de suivi avec le
BON À chirurgien ou le gastroentérologue, un traitement adapté au Chez la femme, les troubles se traduisent, le plus souvent, par
SAVOIR
cas par cas est proposé au patient. Par exemple, des lave- une sécheresse vaginale, une perte de libido (désir) et des dou-
Aucun régime
alimentaire
ments ou des exonérations aidées par suppositoire ainsi leurs pendant les rapports sexuels. Ces douleurs sont liées à la
particulier n’est qu’une adaptation de votre alimentation peuvent réduire ces cicatrice du périnée ou au déplacement du vagin qui n’est plus
recommandé. troubles et permettre de retrouver une meilleure qualité de maintenu en arrière lorsque le rectum a été retiré. Par ailleurs,

54 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 55
3 LA CHIRURGIE

chez certaines personnes, la stomie modifie l’image de soi, ce état nutritionnel satisfaisant, un accompagnement adapté
qui peut entraîner des difficultés dans la relation de couple. Le vous est proposé. Il peut d’abord s’agir de conseils pratiques
patient ne doit pas hésiter à parler de ces troubles au médecin pour améliorer et enrichir vos prises alimentaires au quoti-
qui effectue son suivi. Ce dernier peut lui proposer des solu- dien, l’objectif étant d’augmenter le nombre de calories sans
tions ou l’orienter vers un spécialiste des problèmes sexuels. nécessairement augmenter le volume des portions ingérées.
Si votre alimentation ne couvre pas tous vos besoins nutrition-
UNE DIARRHÉE Une diarrhée peut persister et devenir chronique. Si elle est nels, vous pouvez ensuite bénéficier d’un support nutritionnel
se définit par confirmée, et dans de rares cas, il pourrait vous être préconisé complémentaire. Il peut s’agir de la prescription d’une ali-
l’émission d’au
un régime alimentaire adapté, fondé notamment sur une mentation enrichie en calories ou protéines, de compléments
moins trois
selles liquides diminution de la consommation de fibres. Des médicaments nutritionnels oraux (CNO) ou d’une nutrition entérale (via une
par jour. antidiarrhéiques peuvent également vous être prescrits. sonde gastrique). Votre médecin vous prescrira ce qui vous
convient le mieux ou vous adressera à un diététicien ou un
La chirurgie du rectum, selon sa nature, peut entraîner un état médecin nutritionniste spécialisé en nutrition clinique.
de dénutrition qui se traduit par une perte de poids (voir
page 22). Cela est le plus souvent lié à une perte d’appétit et L’opération peut avoir des conséquences à plus long terme sur
à l’inflammation secondaire à l’intervention. Pour retrouver un votre qualité de vie : fatigue, anxiété voire difficultés psycho-
logiques, etc.

La stomie peut notamment affecter l’estime de soi. Par-


LES DIFFÉRENTES TECHNIQUES DE TRAITEMENTS NUTRITIONNELS : lez-en à votre équipe médicale. Elle vous renseignera sur
des professionnels de la santé (stomathérapeutes) et des
n  rale : il s’agit de compléments
O (sonde abouchée directement groupes de parole qui aident les personnes ayant une sto-
nutritionnels oraux qui sont des à l’estomac par l’intermédiaire mie à faire face aux changements corporels.
mélanges nutritifs complets d’un orifice réalisé au niveau de
(contenant les nutriments dont le l’abdomen) ou plus rarement d’une Une sténose est un rétrécissement du diamètre du tube
corps a besoin pour fonctionner : jéjunostomie (idem, mais avec digestif. Lorsque ce resserrement se produit au niveau de
calories, protéines, vitamines, sels sonde abouchée directement dans
l’anastomose (la suture faite après qu’une partie du rectum
minéraux, oligoéléments, etc.) l’intestin grêle). L’équipe médicale
ou diététique peut vous la proposer
ait été retirée), on parle de sténose anastomotique. Elle
administrables sous forme de
boissons, crèmes, biscuits, soupes… lorsque vos apports nutritionnels peut gêner voire empêcher la circulation des selles et des
qui complètent votre alimentation restent insuffisants malgré une gaz avec un risque d’occlusion intestinale.
habituelle. Ils sont délivrés sur alimentation orale enrichie, ou En cas de vomissements, constipation ou encore de gaz et/ou
prescription médicale, à raison de 1 lorsque celle-ci est impossible. de ballonnements persistants (météorisme intestinal), par-
à 2 par jour sauf exception. lez-en à votre équipe médicale. Si une sténose est décelée,
n Parentérale : la solution nutritive est plusieurs traitements sont possibles. Ils dépendent de la locali-
 ntérale : la solution nutritive est
E apportée par voie intraveineuse ;
sation de l’anastomose et de l’avancée de la sténose. La dilata-
n

apportée directement dans le tube elle est utilisée en dernier recours,


digestif par l’intermédiaire d’une lorsque l’alimentation par voie tion manuelle ou la dilatation endoscopique sont ainsi pos-
sonde nasogastrique (introduite orale et la nutrition entérale sont sibles, mais une nouvelle intervention chirurgicale peut parfois
par le nez et qui descend dans impossibles, insuffisantes ou contre- être nécessaire.
l’estomac), d’une gastrostomie indiquées.

56 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 57
3 LA CHIRURGIE

4
LES POINTS À RETENIR

1. La chirurgie est le traitement principal des cancers du rectum.


2. La nature de la chirurgie pratiquée dépend du stade de votre cancer et de
sa localisation dans le rectum.
3. La stomie peut être temporaire ou définitive.
4. Des douleurs, de la fatigue, des troubles digestifs ou encore des problèmes
de cicatrisation peuvent faire suite à l’intervention chirurgicale ; des
solutions existent afin de les prévenir et les traiter. Parlez-en à votre équipe
médicale.
5. L’arrêt du tabac et de l’alcool permet de réduire les risques de
complications pendant et après l’opération.

LA
RADIOTHÉRAPIE
RAYONS SÉANCES REPÉRAGE DOSIMÉTRIE

61. DANS QUELS CAS UNE RADIOTHÉRAPIE EST-ELLE INDIQUÉE ?


61. QU’EST-CE QUE LA RADIOTHÉRAPIE EXTERNE ?
63. COMMENT SE DÉROULE LA RADIOTHÉRAPIE EXTERNE EN PRATIQUE ?
65. QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES POSSIBLES ?

58 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


4 LA RADIOTHÉRAPIE

La radiothérapie est un traitement localisé des cancers DANS QUELS CAS UNE RADIOTHÉRAPIE
du rectum. Elle utilise des rayonnements ionisants pour EST-ELLE INDIQUÉE ?
détruire les cellules cancéreuses en les empêchant de se La radiothérapie est utilisée pour traiter les tumeurs du bas et IMPORTANT
multiplier. Ces rayonnements (appelés aussi rayons ou du moyen rectum. Elle peut être administrée notamment Seules les
principales
radiations) sont produits, dans presque tous les cas, par un dans les situations suivantes : indications de la
• pour les stades II et III, une radiothérapie néoadjuvante,
accélérateur de particules (radiothérapie externe). c’est-à-dire préopératoire, est réalisée. La radiothérapie
radiothérapie
sont
est le plus souvent associée à une chimiothérapie (radio- mentionnées ici.
chimiothérapie) qui rend les cellules cancéreuses plus sen-
sibles aux rayons. L’objectif est de réduire la taille de la
La radiothérapie a pour but de détruire les cellules cancé- tumeur avant la chirurgie. En effet, cela permet, pour une
reuses, tout en préservant le mieux possible les tissus* sains et tumeur volumineuse, de la rendre plus facile à enlever et
les organes avoisinants (intestin grêle*, vessie, canal anal…). aussi parfois d’éviter une stomie. La radiothérapie diminue
également le risque de récidive tumorale ;
Avant de démarrer la radiothérapie, votre médecin onco- •d ans certains cas, notamment chez les patients âgés et/ou
logue radiothérapeute vous explique le principe, les objec- fragiles, seule la radiothérapie (sans chimiothérapie) est pres-
tifs et la technique qu’il va utiliser. Il vous informe également crite sur une durée très courte (5 jours), avant la chirurgie ;
sur les effets indésirables possibles et les solutions qui •p our les stades I, dans de rares cas, une radiothérapie externe
existent pour les anticiper ou les limiter. N’hésitez pas à lui peut compléter la chirurgie. L’objectif est de détruire les cel-
soumettre toutes les questions que vous vous posez au sujet lules cancéreuses qui pourraient rester après la chirurgie,
de ce traitement. notamment au niveau des ganglions lymphatiques* avoisi-
nants, et de réduire le risque de récidive locale. Une radiothé-
rapie réalisée après la chirurgie est qualifiée d’adjuvante ;
• une radiothérapie peut enfin être utilisée pour maîtriser les
LES RAYONNEMENTS IONISANTS, QU’EST-CE QUE C’EST ? symptômes comme les saignements, la douleur d’un can-
cer du rectum au stade avancé ou les symptômes causés
par des métastases.
Les rayonnements ionisants sont techniques de radiothérapie. lls sont
des faisceaux de particules qui alors produits par un accélérateur,
transportent une énergie telle un appareil qui accélère les
qu’elle leur permet de traverser particules (des électrons dans la QU’EST-CE QUE LA RADIOTHÉRAPIE
la matière et de la modifier. Cette grande majorité des cas) à une très EXTERNE ?
modification de la matière s’appelle grande vitesse ce qui leur confère
l’ionisation, d’où le qualificatif de une forte énergie. C’est le principe Il existe différentes techniques de radiothérapie externe.
rayonnements ionisants. de la radiothérapie externe. On
Pour les cancers du rectum, la radiothérapie conformation-
peut aussi utiliser des matériaux
Dans le domaine médical, les radioactifs dont la propriété est
nelle en trois dimensions (3D) est le plus souvent utilisée.
rayonnements ionisants font l’objet d’émettre spontanément et en Cette technique consiste à faire correspondre le plus préci-
de nombreuses applications. Ils continu des rayonnements ionisants ; sément possible (autrement dit à conformer) le volume de la
sont en particulier à la base des c’est le cas de la curiethérapie. zone à traiter et le volume sur lequel vont être dirigés les

60 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 61
4 LA RADIOTHÉRAPIE

COMMENT SE DÉROULE
EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER
LA RADIOTHÉRAPIE EXTERNE
EN PRATIQUE ?
À L’ÉQUIPE MÉDICALE

Quels sont les objectifs de la radiothérapie ? Le déroulement d’une radiothérapie repose sur un travail
Comment se déroule le traitement ? d’équipe entre des manipulateurs, un physicien médical, un
dosimétriste, coordonnés par l’oncologue radiothérapeute
Combien de temps dure-t-il ?
(voir le chapitre « Les professionnels et leur rôle », page 103).
Quels sont les effets indésirables possibles ?
Quels conseils dois-je suivre pour les limiter ? Avant le traitement proprement dit sont réalisées une étape
de repérage de la zone à traiter puis une étape de calcul de
Comment et par qui est effectué le suivi ?
la distribution de la dose (dosimétrie) pouvant nécessiter
quelques jours avant le début effectif du traitement.

Le repérage (ou simulation)


rayons. Elle utilise des images en 3D de la zone à traiter et L’oncologue radiothérapeute repère la cible sur laquelle
des organes avoisinants, obtenues par scanner*, parfois les rayons vont être dirigés et les organes à risque à proté-
associées à d’autres examens d’imagerie médicale (IRM, ger (intestin grêle, vessie, vagin, périnée…). Pour cela, un
TEP*). Des logiciels simulent virtuellement, toujours en 3D, scanner est réalisé afin d’obtenir une simulation en 3D de
la forme des faisceaux d’irradiation et la distribution des la zone à traiter et des organes voisins.
doses à utiliser pour s’adapter au mieux au volume de la
zone à traiter. Cette technique permet de délivrer des doses Pendant ce repérage, la position que vous reprendrez à
efficaces de rayons en limitant l’exposition des tissus sains. chaque séance est soigneusement définie. Un marquage
Des techniques dites en modulation d’intensité (RCMI) ou punctiforme (sous forme de points) sur la peau (pouvant
de tomothérapie, utilisant les mêmes principes, peuvent persister chez certains patients) et différents accessoires
également être utilisées. spécialement adaptés pour assurer votre immobilité sont
réalisés.
Le plus souvent, le traitement par radiothérapie externe est
réalisé « en ambulatoire », c’est-à-dire que vous vous rendez La dosimétrie
dans votre centre de soins pour la séance de radiothérapie, Après le repérage, intervient l’étape de dosimétrie. L’on-
puis vous rentrez chez vous sans être hospitalisé. Néanmoins, cologue radiothérapeute détermine les types de rayons à
une hospitalisation complète est possible si vous êtes traité utiliser, la dimension du ou des faisceaux et leur orienta-
simultanément par chimiothérapie intraveineuse (radiochimio- tion pour irradier la tumeur ou la zone où elle était située
thérapie concomitante), si votre traitement est réalisé loin de (le « lit tumoral »), en épargnant les organes voisins. Avec
votre domicile ou si votre état général le nécessite. l’oncologue radiothérapeute, le physicien médical et le
dosimétriste optimisent la répartition de la dose d’irradia-
tion afin de respecter au mieux la prescription médicale.
Cette étude informatisée, réalisée avant de débuter tout
traitement (dosimétrie prévisionnelle), permet de détermi-

62 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 63
4 LA RADIOTHÉRAPIE

ner la répartition de la dose de rayons à appliquer à la zone


à traiter. Cette étape ne nécessite pas votre présence. ARRÊTER DE FUMER FAIT PARTIE DU TRAITEMENT DE VOTRE CANCER

BON À Lorsque la radiothérapie se fait seule ou qu’elle est associée Il est fortement recommandé d’arrêter du tabac en termes de pronostic,
SAVOIR
à une chimiothérapie orale, elle est délivrée en environ 5 de fumer afin de réduire le risque de récidive, de second cancer et de
La dose de
semaines, 5 jours par semaine. Néanmoins, la dose totale de complications pendant et après qualité de vie pour le patient atteint de
rayons en
délivrée est adaptée à votre cas ; le nombre de séances et le les traitements anticancéreux et cancer du rectum (voir le sous-chapitre
radiothérapie est d’améliorer la qualité de vos soins. Les « Bénéficier d’une aide pour l’arrêt
exprimée en gray nombre de jours de traitement peuvent ainsi être différents études montrent l’importance de l’arrêt d’une addiction » page 121).
(abrégé en Gy), d’un patient à l’autre.
du nom d’un
physicien anglais.
1 Gy correspond Le plan de traitement définitif validé par votre médecin onco-
à une énergie de logue radiothérapeute établit la dose totale et ses modalités même est de courte durée, de l’ordre de quelques minutes. BON À
SAVOIR
1 joule absorbée de délivrance ainsi que le nombre de séances et leur calen- L’appareil tourne autour de vous sans jamais vous toucher.
dans une masse Les séances de
de 1 kg.
drier. Ils vous sont communiqués avant le début des séances. L’irradiation est invisible et indolore. Vous ne ressentez
radiothérapie
aucune sensation particulière. externe ne
Le traitement rendent pas
La salle dans laquelle se déroule la radiothérapie est une Le suivi radioactif.
Il n’y a donc pas
pièce qui respecte les normes de protection contre les rayon- Durant toute la durée du traitement, des consultations avec
de précaution
nements ionisants. l’oncologue radiothérapeute sont programmées régulière- à prendre
ment (en général une fois par semaine). L’objectif est de vis-à-vis de votre
Vous êtes installé par le manipulateur sur la table de traite- s’assurer que le traitement se déroule dans les meilleures entourage une
fois la séance
ment, dans la position qui a été déterminée lors du scanner conditions. Si vous constatez une réaction anormale (diar- terminée.
de la phase de repérage avec les accessoires associés. Les rhée, douleur, etc.), vous pouvez demander à voir un méde-
rayons sont dirigés de façon précise vers la région à traiter et cin en consultation avant ou après votre séance.
vous devez rester immobile.
Des visites de contrôle sont également planifiées à l’issue de
Avant la séance, des images peuvent être réalisées à la la radiothérapie sur un ou plusieurs mois.
demande du médecin pour vérifier votre positionnement. La
mesure de la dose réellement délivrée lors de la première
séance peut nécessiter la mise en place sur la peau de petits QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES
capteurs (c’est ce qu’on appelle la dosimétrie in vivo). Pen- POSSIBLES ?
dant la séance, vous êtes seul dans la salle qui reste éclairée
et vous restez en lien continu avec les manipulateurs par le En irradiant une tumeur ou la zone où elle était située (le lit
biais d’un interphone et une caméra vidéo. En cas de besoin, tumoral), on ne peut pas éviter totalement d’irradier et donc
le traitement peut être immédiatement interrompu et les d’altérer des cellules saines des tissus situés à proximité.
manipulateurs peuvent vous rejoindre. C’est ce qui explique l’apparition des effets indésirables.

Le temps de présence dans la salle de traitement est géné- Ils varient selon la zone traitée, la dose de rayons délivrée, la
ralement de 15 minutes environ. Le temps d’irradiation lui- technique utilisée, l’effet cumulé des autres traitements, votre

64 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 65
4 LA RADIOTHÉRAPIE

propre sensibilité et votre état de santé général. Le traite- La découverte du cancer, l’appréhension des examens et des
ment est soigneusement planifié et administré de façon à les traitements, les déplacements fréquents, l’attente lors des
réduire le plus possible. L’équipe médicale vous informe sur rendez-vous et la radiothérapie elle-même peuvent provo-
ceux qui peuvent se produire dans votre cas et sur les moyens quer une fatigue physique ou morale. La fatigue dépend de
d’y faire face. Un suivi régulier permet de les détecter et de votre tolérance à ce traitement et des autres effets indési-
réajuster le traitement si nécessaire. On distingue : rables. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe
• les effets indésirables dits immédiats, aigus ou précoces soignante afin qu’elle soit contrôlée le mieux possible. Des
qui se produisent pendant le traitement et les quelques conseils adaptés à votre situation personnelle vous seront
semaines qui suivent. Ils sont souvent temporaires ; donnés. Il est prouvé qu’une activité physique adaptée, régu-
• les effets indésirables dits tardifs, appelés aussi complica- lière et modérée permet de lutter contre la fatigue après les
tions, qui peuvent apparaître plusieurs mois après la fin du traitements.
traitement, voire plus tard. Ils peuvent être durables (on
parle alors de séquelles). Des troubles intestinaux peuvent se manifester. Il peut s’agir
de diarrhée (définie par l’émission d’au moins trois selles
Les effets indésirables immédiats liquides par jour), de crampes, d’une évacuation des selles
Une rougeur de la peau semblable à un coup de soleil, appe- plus fréquente, d’une envie pressante et continuelle d’aller à
lée érythème cutané, associée à une sensation de brûlure peut la selle ou encore de douleurs intestinales comme des maux
apparaître à partir de la quatrième ou de la cinquième semaine de ventre avec une envie impérieuse d’aller à la selle.
de traitement. La rougeur, surtout située dans le pli interfessier,
disparaît lentement et peut laisser place à une pigmentation Si une diarrhée survient et persiste plus d’une journée ou si
brunâtre pendant quelques semaines avant le retour à un elle est accompagnée de fièvre ou de vomissements, contac-
aspect normal. tez rapidement votre médecin.

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES ROUGEURS DE LA PEAU CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LA DIARRHÉE

À FAIRE À ÉVITER À FAIRE À ÉVITER

• Utilisez un savon surgras. • Ne prenez pas de douches et de • Buvez beaucoup pour éviter le risque de • Évitez l’alcool, le café,
• Séchez-vous la peau sans frotter bains trop chauds. déshydratation, surtout si la diarrhée est les fruits crus sauf les
(pli interfessier). • Ne savonnez pas directement la importante, au moins deux litres de liquide bananes, la salade, les
• Portez des sous-vêtements larges zone irradiée. (eau, thé, tisane, eau de riz, bouillon de crudités, les céréales,
en coton et évitez le frottement • Ne frictionnez pas la zone irradiée légumes, jus de carottes ou boissons le pain complet et le
au niveau de la zone irradiée. avec de l’eau de toilette, de gazeuses à température ambiante). lait.
• Appliquez une crème hydratante l’alcool, du déodorant, du talc, de • Privilégiez une alimentation pauvre en
entre les séances (mais jamais la crème, etc. fibres à base de riz, pâtes, pommes vapeur,
juste avant la séance de • Évitez d’exposer la zone irradiée bananes bien mûres, gelée de coing,
radiothérapie), en concertation au soleil, surtout la première biscottes et carottes.
avec l’équipe médicale. année qui suit la fin du traitement.

66 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 67
4 LA RADIOTHÉRAPIE

Des médicaments peuvent vous être prescrits pour amélio- Une inflammation de l’intestin grêle* appelée grêle radique
rer ces troubles intestinaux. Il est recommandé de ne pas peut se produire et engendrer une diarrhée voire une malab-
prendre ce type de médicaments sans avis médical. sorption ou une occlusion intestinale : les selles et les gaz
sont bloqués. Cette complication rare, mais grave nécessite
BON À
Des troubles spécifiques de la région traitée peuvent éga- le plus souvent une hospitalisation afin de procéder à une SAVOIR
lement apparaître tels que : aspiration des sécrétions digestives à l’aide d’un tuyau intro-
Si vous avez
• une irritation de la vessie (cystite). Une cystite entraîne une duit par le nez et de mettre en place une alimentation par un projet de
douleur et une envie fréquente d’uriner ; perfusion. Exceptionnellement, une intervention chirurgi- grossesse,
• une inflammation du rectum (rectite) qui peut se manifes- cale est pratiquée pour enlever la zone intestinale lésée. il existe une
manière de
ter par des selles fractionnées, glaireuses et parfois des
protéger les
traces de sang ; La radiothérapie peut fragiliser les muqueuses* de la zone pel- ovaires via une
• une inflammation de l’anus (anite) ; vienne et entraîner une sécheresse vaginale chez la femme et intervention
• une inflammation du vagin et des démangeaisons ; des problèmes d’érection chez l’homme. chirurgicale
visant à les
• une sténose du rectum, dans le cas de très grosses déplacer hors
tumeurs, qui est un rétrécissement du canal anal. Pour évi- La radiothérapie peut également être responsable d’une du champ
ter que la sténose ne dégénère en occlusion intestinale, ménopause prématurée. d’irradiation.
une dilatation manuelle ou endoscopique voire une inter-
vention chirurgicale est parfois nécessaire.

Les effets indésirables tardifs LES POINTS À RETENIR


Les progrès des techniques de radiothérapie ont rendu
rares les effets indésirables tardifs. Cependant, certains 1. La radiothérapie est un traitement localisé qui a pour objectif
symptômes peuvent apparaître plusieurs mois ou plusieurs de détruire les cellules cancéreuses par des rayonnements
années après la fin du traitement. Il est important de les ionisants.
signaler à votre médecin afin que des soins adaptés puissent 2. Seules les tumeurs du moyen et bas rectum sont traitées par
vous être proposés. radiothérapie.
3. Pour les stades II et III, une radiothérapie néoadjuvante, c’est-
La radiothérapie est susceptible d’augmenter durablement à-dire préopératoire, est réalisée. La radiothérapie est le plus
le risque de troubles intestinaux (nombre de selles, frag- souvent associée à une chimiothérapie (radiochimiothérapie)
mentation, impériosité…) après la chirurgie du rectum. qui rend les cellules cancéreuses plus sensibles aux rayons.
4. Le nombre de séances de radiothérapie est adapté à votre cas.
En effet, la radiothérapie peut générer une perte de sou-
plesse des tissus (sclérose) et une perte des muscles situés au
niveau du rectum et de l’anus entraînant une baisse du tonus
du sphincter anal. Cela peut créer des troubles fonctionnels
anorectaux se manifestant par une augmentation de la fré-
quence des selles et une difficulté à retarder la défécation ou
une incontinence en particulier lors d’épisodes de diarrhée.

68 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 69
LES TRAITEMENTS
MÉDICAMENTEUX
5
CHIMIOTHÉRAPIE THÉRAPIES CIBLÉES EFFETS INDÉSIRABLES

73. DANS QUELS CAS UN TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX EST-IL INDIQUÉ ?


74. QUELS SONT LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX UTILISÉS ?
78. COMMENT SE DÉROULE LE TRAITEMENT EN PRATIQUE ?
81. QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES POSSIBLES ?

70 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

Plusieurs types de traitements médicamenteux sont indésirables possibles dans votre situation. Il vous indique
utilisés pour traiter les cancers du rectum : des molécules aussi les solutions qui permettent de les anticiper ou de les
limiter. Il effectue également un bilan préthérapeutique.
de chimiothérapie conventionnelle et de thérapie ciblée. N’hésitez pas à noter et à lui soumettre toutes les questions
Il s’agit de traitements généraux, dits aussi traitements que vous vous posez au sujet de ce traitement.
systémiques, qui agissent dans l’ensemble du corps.
DANS QUELS CAS UN TRAITEMENT
MÉDICAMENTEUX EST-IL INDIQUÉ ?
La chimiothérapie conventionnelle et les thérapies ciblées Pour les tumeurs du haut rectum, des traitements médica-
permettent d’atteindre les cellules cancéreuses, quelle que menteux peuvent être prescrits dans les situations suivantes :
soit leur localisation, même si elles sont isolées et n’ont pas • pour les cancers de stade II, une chimiothérapie peut être
été détectées lors du diagnostic. Ces traitements n’ont pas discutée après la chirurgie pour réduire le risque de réci-
IMPORTANT
Informez les le même mode d’action : dive. On parle de chimiothérapie adjuvante ;
professionnels • les médicaments de chimiothérapie conventionnelle agissent • pour les cancers de stade III, une chimiothérapie adju-
de santé qui sur les mécanismes de la division cellulaire ; vante est proposée dans un délai de 8 semaines après la
vous suivent du • les thérapies ciblées bloquent la croissance ou la propaga- chirurgie et durant 3 à 6 mois ;
traitement que
vous recevez tion des cellules cancéreuses, en interférant avec des méca- • pour les cancers de stade IV (métastatique), une chimio-
pour le cancer nismes qui sont à l’origine de leur développement et de thérapie pouvant être associée à un traitement par théra-
du rectum afin leur dissémination. pie ciblée est discutée au cas par cas. En cas de réponse à
qu’ils évaluent le
risque
d’interaction Dans les pages qui suivent, le terme « traitement médica-
avec d’autres menteux » est employé pour désigner ces différents médi-
traitements que caments qu’ils soient associés entre eux ou non.
vous pourriez EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER
prendre pour À L’ÉQUIPE MÉDICALE
une autre Avant de démarrer le protocole de traitement, votre méde-
maladie. cin vous explique le principe, les objectifs ainsi que les effets
 uel type de traitement médicamenteux me sera administré ?
Q
De quelle façon ?
Quels sont les objectifs du traitement ?

ARRÊTER DE FUMER FAIT PARTIE DU TRAITEMENT DE VOTRE CANCER  uels sont les effets indésirables ? Que puis-je faire pour les limiter ?
Q
Comment sont-ils traités ?

Il est fortement recommandé de l’arrêt du tabac en termes de  e traitement se passe-t-il à l’hôpital ou à domicile ? Combien de temps
L
d’arrêter de fumer afin de réduire le pronostic, de récidive, de second dure-t-il ?
risque de complications pendant et cancer et de qualité de vie pour le
Comment et par qui est effectué le suivi pendant les traitements ?
après les traitements anticancéreux patient atteint de cancer du rectum
et d’améliorer la qualité de vos soins. (voir « Bénéficier d’une aide pour Y a-t-il des conseils alimentaires particuliers à respecter ?
Les études montrent l’importance l’arrêt d’une addiction », page 121).

72 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 73
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

IMPORTANT ce traitement (réduction de la taille de la tumeur située sur


Seules les le rectum et/ou des métastases), le recours à une chirurgie À SAVOIR AVANT TOUT TRAITEMENT À BASE DE 5-FU ET DE CAPÉCITABINE
principales
indications des est ensuite discuté.
traitements Il existe des toxicités rares, précoces y avoir une accumulation de ces
médicamenteux Pour les tumeurs du moyen et du bas rectum : et potentiellement graves, survenant médicaments dans le corps à un niveau
sont • pour les cancers de stade II et III, une chimiothérapie asso- généralement au cours des 2 toxique. Une recherche de ce déficit
mentionnées ici. premiers cycles de chimiothérapie est obligatoirement réalisée avant le
ciée à une radiothérapie (radiochimiothérapie) est le trai-
à base de fluoropyrimidines (5-FU lancement d’un traitement à base de
tement de référence. Elle est effectuée avant l’intervention et capécitabine), qui peuvent être fluoropyrimidines. Il s’effectue par un
chirurgicale. Selon les situations, une chimiothérapie adju- dues à un déficit d’une enzyme*, la dosage du taux d’uracile dans le sang,
vante, c’est-à-dire réalisée après l’intervention chirurgi- dihydropyrimidine déshydrogénase à partir d’une simple prise de sang.
cale, peut également être préconisée ; (DPD). Cette enzyme est responsable Vous devez conserver précieusement
• pour les cancers de stade IV (métastatique), le choix du de la dégradation du 5-FU et de la le résultat de la recherche d’un
traitement est discuté au cas par cas en réunion de concer- capécitabine et permet ainsi d’éliminer déficit en DPD et en informer les
ces médicaments de l’organisme. professionnels de santé impliqués dans
tation pluridisciplinaire (RCP).
Chez les personnes qui présentent le traitement de votre cancer lors de la
un déficit en enzyme DPD, il peut première consultation.

QUELS SONT LES TRAITEMENTS


MÉDICAMENTEUX UTILISÉS ?
Les médicaments de thérapie ciblée
Les médicaments de chimiothérapie Dans les cas de cancer du rectum en situation métastatique,
conventionnelle une thérapie ciblée peut être associée dans certains cas à
Les plus fréquemment utilisés sont : un traitement par chimiothérapie conventionnelle.
• le 5-fluoro-uracile, appelé aussi 5-FU (voie injectable) et la
capécitabine (comprimés à avaler) qui sont des fluoropy- Trois médicaments de thérapie ciblée sont utilisés en pre-
rimidines ; mière ligne de traitement : le bevacizumab (anti-angiogé-
• l’oxaliplatine qui fait partie des sels de platine (voie nique), le cetuximab (anti-EGFR) et le panitumumab (anti-
injectable) ; EGFR). Ils font partie de la famille des anticorps monoclonaux
• l’irinotecan qui est un inhibiteur de la topoisomérase I (voie (voir encadré page 76). POUR ALLER
injectable). PLUS LOIN

Le choix de l’un ou l’autre de ces médicaments, administrés Consultez


Un médicament peut être employé seul ou, le plus souvent, en association avec la chimiothérapie conventionnelle, est la base de
données
associé à d’autres médicaments. Une association de plu- essentiellement déterminé par les résultats de la recherche
publique des
sieurs médicaments de chimiothérapie correspond à ce que de mutation* du gène* RAS. médicaments-
l’on appelle un schéma ou un protocole de chimiothérapie. En effet, les anti-EGFR (cetuximab et panitumumab) n’ont base-données-
pas d’action sur les tumeurs présentant une mutation du publique.
medicaments.
Pour une radiochimiothérapie, la chimiothérapie associée gène RAS (environ 50 % des patients). gouv.fr du
est le plus souvent prise par voie orale (la capécitabine). ministère chargé
De forme injectable, ils sont administrés par perfusion. de la santé.

74 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 75
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

Les médicaments employés, les doses administrées ainsi COMMENT AGISSENT LES THÉRAPIES CIBLÉES ?
que le rythme des cures (ou la durée du traitement pour une
thérapie ciblée) varient d’une personne à l’autre, en fonction
des caractéristiques du cancer et de la tolérance au traite-
ment, sur la base de doses et de rythmes prédéfinis. C’est
TUMEUR
pourquoi le plan de traitement est déterminé au cas par cas.

QU’EST-CE QU’UN ANTICORPS MONOCLONAL ? MESSAGER


(FACTEUR DE CROISSANCE)
Les anticorps monoclonaux sont ces médicaments se terminent
des protéines fabriquées par les en –mab. Il existe plusieurs types
lymphocytes* B. Leur rôle est de d’anticorps monoclonaux indiqués
repérer et de neutraliser certaines dans les cancers du rectum : BLOCAGE PAR UNE
substances étrangères comme les n ceux agissant contre
THÉRAPIE CIBLÉE
virus, les bactéries ainsi que les l’angiogenèse, c’est-à-dire
cellules anormales ou cancéreuses. contre la formation de nouveaux VAISSEAUX
Pour les neutraliser, l’anticorps vaisseaux sanguins par la tumeur
se fixe sur une cible très précise, maligne qui est ainsi privée des
SANGUINS
l’antigène présent sur la surface éléments dont elle a besoin
MESSAGER
de la substance étrangère ou de pour se développer et qui se (FACTEUR DE CROISSANCE)
la cellule anormale ou cancéreuse, trouvent dans le sang (l’oxygène
et permet son élimination par le et les nutriments*). C’est le cas du
système immunitaire. Les anticorps bevacizumab ;
RÉCEPTEUR
monoclonaux sont des anticorps n ceux dont l’action consiste à

produits en laboratoire, à partir bloquer la transmission de certaines


d’un clone de cellules (plusieurs informations au sein des cellules
cellules identiques, d’où le terme en se fixant sur les récepteurs BLOCAGE
monoclonal). EGF présents en grand nombre DU TRANSFERT
à la surface de certaines cellules DE L’INFORMATION
Grâce à la recherche médicale, tumorales. Ils les empêchent ainsi
des anticorps monoclonaux « anti- de se diviser et de proliférer de NOYAU
cancer » sont aujourd’hui produits façon anarchique. Parmi ceux-là,
industriellement. Ces anticorps ont
la capacité de repérer et de bloquer
certains médicaments comme le
cetuximab et le panitumumab
CELLULE
certains mécanismes spécifiques bloquent le récepteur du facteur de
CANCÉREUSE
des cellules cancéreuses ou de leur croissance épidermique des cellules
environnement et de détecter la (EGFR pour epidermal growth
cellule cancéreuse elle-même pour factor receptor). Ils sont appelés
qu’elle soit détruite. Les noms de anti-EGFR.

76 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 77
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

COMMENT SE DÉROULE vous pour débrancher la pompe sans que vous ayez besoin
LE TRAITEMENT EN PRATIQUE ? de retourner à l’hôpital.

Le traitement peut être administré sous forme orale ou par Une hospitalisation complète est possible si votre traite-
voie injectable, selon les cas. ment est réalisé loin de votre domicile ou si votre état géné-
ral le nécessite.
Le déroulement du traitement est planifié par l’équipe
médicale en fonction de votre situation et résumé dans
votre programme personnalisé de soins (PPS). Le médecin
qui vous suit vous remet un calendrier qui détermine le lieu LE DIFFUSEUR PORTABLE POUR
et les jours de traitement, ainsi que les noms des médica-
ments utilisés.
UNE PERFUSION SUR 48 HEURES
La durée totale du traitement est variable. Il se déroule soit
de façon continue, tous les jours pendant une période don-
née pour les traitements oraux, soit par cures intermittentes
séparées par des périodes de repos, pour les traitements
injectables. En cas de cures intermittentes, il est générale-
ment administré tous les 15 jours pendant 48 heures (avec
l’aide d’une pompe ou diffuseur) sur une période qui peut
varier d’un cas à l’autre.

Avant chaque cure (lorsqu’elle est intermittente), un examen


clinique (voir annexe page 142) et des examens de sang
sont réalisés pour vérifier que votre état de santé permet de
IMPORTANT
poursuivre le traitement. En cas d’anomalies, comme une
Pour les baisse importante du taux de globules blancs* (les cellules
médicaments qui participent au système de défense de l’organisme) par
par voie orale, il exemple, le traitement peut être reporté ou modifié.
est fondamental
de respecter
rigoureusement Lorsque les médicaments sont injectés dans une veine, par
les doses et les perfusion, le traitement se déroule généralement à l’hôpital
modalités de
en ambulatoire. Vous ne restez que le temps de la perfusion
prise indiquées
par le médecin « courte » et rentrez chez vous le jour même : on parle aussi
pour obtenir la d’hospitalisation de jour.
meilleure
efficacité du
traitement tout
Pour les perfusions « longues » (48 heures), une pompe por-
en évitant un table (diffuseur) vous sera proposée pour une administration
surdosage. du traitement au domicile. Un infirmier de ville viendra chez

78 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 79
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

LA CHAMBRE IMPLANTABLE Après l’intervention, une radiographie* du thorax est réalisée POUR ALLER
PLUS LOIN
pour vérifier que le dispositif est placé correctement.
CATHÉTER PLACÉ Consultez le
DANS LA VEINE À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directe-
guide
Comprendre la
CATHÉTER SITUÉ ment dans la chambre implantable, à travers la peau. Un chimiothérapie
SOUS LA PEAU anesthésique local (en crème ou patch) peut être appliqué
au moins 60 minutes avant la perfusion. Ce système limite
SITE OU CHAMBRE les douleurs liées aux piqûres répétées car celles-ci sont
IMPLANTABLE beaucoup moins profondes.
PEAU
La chambre implantable reste en place pendant toute la
durée du traitement et permet d’avoir une activité physique
normale, de se baigner, de voyager, etc.

Le plus souvent, le cathéter et la chambre implantable sont


bien supportés. Une gêne peut néanmoins être ressentie en
voiture à cause de la ceinture de sécurité. Cependant, son
port reste obligatoire.

Lorsque le dispositif n’est plus utile, il est enlevé lors d’une


courte intervention chirurgicale sous anesthésie locale.

QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES


La pose d’une chambre implantable POSSIBLES ?
Administrer les traitements médicamenteux dans des
petites veines comme celles du bras peut être difficile. Elles Les effets indésirables des traitements médicamenteux varient
sont fragiles et les injections répétées peuvent devenir dou- selon les médicaments utilisés, les dosages et les personnes.
loureuses et endommager vos veines. Contrairement aux idées reçues, les médicaments pris par voie
orale entraînent aussi des effets indésirables.
Avant de commencer le traitement intraveineux, la pose
d’une chambre implantable percutanée (CIP) est recom- Certains effets indésirables peuvent être limités ou évités
mandée, voire indispensable, avec certains produits. grâce à des traitements préventifs ou des conseils pratiques.
Néanmoins, s’ils deviennent trop importants ou si vous ne
Ce dispositif est composé d’un petit boîtier, la chambre implan- supportez pas l’un des médicaments utilisés, le traitement
table, et d’un tuyau souple et fin, un cathéter. Il est entièrement peut être modifié ou interrompu pour permettre à l’orga-
placé sous la peau, au cours d’une courte intervention chirurgi- nisme de récupérer. Il est important de signaler tout symp-
cale sous anesthésie locale. Le boîtier est placé au niveau du tôme inhabituel au cours d’un traitement afin que le méde-
thorax et relié au cathéter, lui-même placé dans une veine. cin puisse prendre les mesures adéquates.

80 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 81
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

Les effets indésirables les plus fréquents des médicaments médicaments anticancéreux. D’autres médicaments peuvent
utilisés pour traiter le cancer du rectum sont présentés au contraire entraîner un risque accru d’effets indésirables.
ci-après. En fonction du protocole de traitement qui vous a L’avis d’un médecin ou d’un pharmacien est nécessaire avant
été proposé, votre médecin vous indique de façon précise toute initiation d’un nouveau traitement.
ceux qui peuvent vous concerner et vous informe sur les
moyens d’y faire face. Cette liste peut être impressionnante ; Les effets indésirables communs à la chimiothérapie conven-
gardez à l’esprit que la survenue de l’ensemble de ces effets tionnelle et aux thérapies ciblées :
n’est pas systématique. • des nausées et des vomissements ;
• une diarrhée et une constipation ;
L’automédication n’est pas recommandée avec les traite- • une baisse des globules blancs, des globules rouges* et des
ments médicamenteux contre le cancer, notamment en rai- plaquettes* ;
son d’interactions médicamenteuses potentielles. Certaines • des lésions de la bouche ;
molécules pouvant être obtenues avec ou sans prescription • une chute des cheveux ;
médicale, ainsi que certains compléments alimentaires et cer- • des sensations d’engourdissement ou de fourmillement dans
tains produits phytopharmaceutiques (produits à base de les mains et les pieds ;
plantes, comme le millepertuis), peuvent limiter l’effet de • des troubles cutanés et le syndrome « main-pied » ;
• une perte d’appétit et une modification du goût ;
• de la fatigue ;
EFFETS INDÉSIRABLES ET EFFICACITÉ DU TRAITEMENT • des troubles respiratoires ;
• des troubles cardiaques ;
• des troubles hépatiques (du foie) ;
La présence ou l’absence d’effets signaler vous-même ces effets
indésirables n’est pas liée à indésirables, directement via le
• des réactions allergiques.
l’efficacité de la chimiothérapie. Ne système national de déclaration
ressentir aucun effet indésirable de l’Agence nationale de sécurité Nausées et vomissements
ne signifie pas que le traitement du médicament et des produits Pour la chimiothérapie conventionnelle, les nausées (sensa-
est inefficace et, inversement, en de santé (ANSM) et du réseau tions d’écœurement) commencent souvent le soir ou le len-
ressentir de nombreux ne signifie des Centres régionaux de demain de la perfusion. Elles durent rarement plus de
pas qu’il est particulièrement pharmacovigilance. Ceci s’applique
72 heures après le traitement. Elles ne sont pas systématique-
actif. Les professionnels de santé aussi à tout effet indésirable qui ne
(médecins, pharmaciens…) ont serait pas mentionné dans la notice
ment accompagnées de vomissements. Des phénomènes de
l’obligation de déclarer les effets d’information. nausées précédant la chimiothérapie (anticipatoires) peuvent
indésirables susceptibles d’être dus survenir : elles commencent parfois dès l’entrée dans l’hôpi-
à un médicament, auprès d’un centre Une déclaration n’a pas pour objectif tal, avant le début de la perfusion. Ces nausées sont liées à
régional de pharmacovigilance une gestion individuelle de vos l’anxiété provoquée par le traitement et peuvent être réduites
(CRPV). Si vous ressentez un effets indésirables. En signalant les par des médicaments ou par des techniques de relaxation.
quelconque effet indésirable, parlez- effets indésirables, vous contribuez
en à votre médecin, pharmacien ou à fournir davantage d’informations
infirmier. sur la sécurité du médicament. La
Pour toutes les thérapies ciblées, les nausées et les vomisse-
procédure ainsi que les formulaires ments sont des effets indésirables fréquents ou très fréquents.
Depuis peu, il vous est également de déclaration sont disponibles sur : Lorsque des vomissements surviennent, il est conseillé de se
possible, en tant que patient, de signalement-santé.gouv.fr rincer la bouche avec de l’eau froide et d’attendre 1 à 2 heures

82 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 83
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

avant de manger. Les vomissements ne persistent, en général, • r egarder la télévision, écouter la radio ou de la musique, BON À
SAVOIR
pas plus de 48 heures après l’administration des médicaments. jouer à des jeux de société, lire, discuter, etc. pendant la
Si vous avez
perfusion. Ces activités contribuent parfois à diminuer la faim, mangez,
Des médicaments, dits antiémétiques, peuvent être prescrits sensation de nausées ; quelle que soit
pour réduire les risques de nausées et de vomissements, y •p  rivilégier les aliments qui vous attirent le plus, ainsi que l’heure.
compris anticipatoires. Si ces effets indésirables apparaissent les modes de cuisson et les plats qui dégagent le moins
malgré le traitement préventif, signalez-le à votre médecin, car d’odeurs.
nausées et vomissements contribuent à l’apparition d’une
dénutrition (voir encadré page 22) qui pourrait justifier un trai- Diarrhée et constipation
tement nutritionnel spécifique (voir encadré page 56). Une diarrhée est possible avec les médicaments de chimiothé-
rapie conventionnelle et de thérapies ciblées. Un traitement dit
Il arrive que pendant la chimiothérapie, des personnes res- antidiarrhéique pourra vous être prescrit afin de la limiter. Pen-
sentent un mauvais goût dans la bouche ou soient particuliè- sez également à bien vous hydrater en buvant entre 1,5 et
rement sensibles aux odeurs. Cela entraîne parfois l’appari- 2 litres par jour.
tion de nausées. Diverses alternatives sont alors proposées :
• sucer des bonbons mentholés diminue le goût désagréable ; CONSEIL PRATIQUE POUR LIMITER LA DIARRHÉE
• pratiquer des exercices de relaxation avant et pendant la per-
À FAIRE
fusion de chimiothérapie. Vous pouvez solliciter des conseils
à ce sujet auprès des soignants ;
• Privilégiez une alimentation pauvre en fibres (exemple : riz, pâtes,
pommes de terre vapeur, carottes, bananes mûres, fruits cuits,
fromage à pâte cuite, biscottes…).
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES NAUSÉES ET VOMISSEMENTS

À FAIRE À ÉVITER

• Privilégiez les aliments froids ou tièdes qui • Ne consommez pas En cas de diarrhée persistante ou associée à de la fièvre ou
sont moins odorants que les aliments chauds. d’aliments qui ne vous des vomissements, contactez rapidement votre médecin.
• Fractionnez l’alimentation = Mangez en font pas envie. Plus rarement, une constipation peut être provoquée par des ATTENTION
petites quantités, mais souvent (4 à 6 petits • Évitez de boire médicaments de chimiothérapie conventionnelle et de théra- Pensez à
repas par jour, ou les 2 repas principaux de l’alcool. pies ciblées, en particulier le bevacizumab. La constipation signaler toute
de la journée coupés chacun en 2). • Évitez de fumer. est aussi parfois induite par les médicaments antiémétiques modification de
poids à votre
• Buvez plutôt avant ou après les repas. (contre les vomissements), par certains médicaments antidou- équipe
Les boissons gazeuses fraîches, à base leur et le ralentissement de l’activité physique. soignante.
de cola notamment, aident parfois
à diminuer les nausées.
• Mangez lentement en mastiquant bien
afin de faciliter la digestion.
• Mangez légèrement avant et après
le traitement.

84 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 85
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LA CONSTIPATION


SURVEILLEZ VOTRE TEMPÉRATURE
À FAIRE

La « neutropénie fébrile » est une Le caractère fébrile de la


• Buvez au moins 2 litres d’eau par jour. des complications susceptibles de neutropénie est défini par une
• Privilégiez une alimentation riche en fibres, à base de fruits et légumes, survenir chez les patients traités par température supérieure ou égale à
céréales, pain complet, à chaque repas, dont le petit déjeuner. chimiothérapie. 38,5°C.
• Si possible, faites de l’exercice de façon adaptée et régulière en
favorisant la marche. Les polynucléaires neutrophiles En cas de température supérieure
• Pratiquez des massages doux du ventre. (PNN) sont des cellules impliquées ou égale à 38,5°C ou si vous ne vous
dans les premiers temps de sentez pas bien (frissons, diarrhées
la réponse immunitaire. Ils ou vomissements importants),
interviennent dans la destruction des contactez immédiatement votre
agents pathogènes. La diminution médecin.
Baisse des globules blancs, des globules de leur taux, appelée neutropénie,
expose donc aux infections.
rouges et des plaquettes
Les médicaments utilisés dans le cancer du rectum ont sou-
vent des effets indésirables sur le sang et la moelle osseuse*.
Ils peuvent entraîner : Avant chaque cure, des prises de sang permettent de vérifier
• une baisse du nombre de globules blancs (leucopénie), en le nombre de globules blancs, globules rouges et plaquettes.
particulier des polynucléaires neutrophiles (neutropénie) ou En dessous d’un certain seuil, les doses de chimiothérapie
des lymphocytes* (lymphopénie). Cette baisse entraîne un sont adaptées ou le traitement peut être remis à plus tard.
UN FACTEUR risque accru d’infection car les moyens de défense du corps
DE
CROISSANCE sont réduits. En cas de fièvre ou si vous ne vous sentez Il est parfois nécessaire de prescrire des facteurs de croissance
est une pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements impor- lorsque la baisse du nombre de globules blancs ou de glo-
substance qui tants), contactez immédiatement votre médecin ; bules rouges est trop importante. Dans de rares cas, une trans-
régule la • une diminution du nombre de globules rouges et de la fusion de globules rouges ou de plaquettes est réalisée.
croissance et la
multiplication quantité d’hémoglobine qui provoque, lorsqu’elle est
des cellules, importante, une anémie. L’anémie se manifeste principale- Lésions de la bouche
comme certaines ment par une pâleur, un essoufflement et une fatigue qui ne Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle
hormones. Les
s’atténue pas avec le repos ; (5-FU ou capécitabine) et de thérapie ciblée (bevacizumab)
facteurs de
croissance • une baisse du nombre de plaquettes (thrombopénie), qui peuvent entraîner des lésions à l’intérieur de la bouche et le
agissent par participent au phénomène de coagulation du sang (c’est- long du tube digestif (aphtes, rougeurs, douleurs). On parle
l’intermédiaire à-dire à la création de caillots sanguins). Une diminution de mucite (inflammation d’une muqueuse*) ou encore de
de récepteurs
disposés à la
des plaquettes augmente le risque de saignements et stomatite (mucite de la bouche).
surface des d’ecchymoses (infiltration de sang sous la peau à la suite
cellules. d’un saignement). Dès que vous constatez des aphtes ou des douleurs, préve-
nez votre médecin afin de recevoir un traitement antidou-
leur adapté.

86 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 87
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

du traitement. En attendant, une prothèse capillaire ou des POUR ALLER


CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES LÉSIONS DE LA BOUCHE PLUS LOIN
accessoires capillaires peuvent vous être prescrits ; rensei-
À FAIRE À ÉVITER gnez-vous auprès de votre assurance santé complémentaire Vous trouverez
des informations
sur leur niveau de prise en charge. sur la chute des
• Après les repas, réalisez des • Ne consommez pas d’aliments
cheveux ainsi
bains de bouche sans alcool et trop épicés ou acides (jus de
à base de bicarbonate de soude citron, vinaigrette, moutarde),
Les cils, les sourcils et les poils pubiens peuvent également que sur la prise
en charge des
alimentaire, prescrits par le secs, croquants ou durs. tomber provisoirement. Des conseils de maquillage peuvent
prothèses
médecin. • Évitez de consommer des vous être apportés par une socio-esthéticienne. capillaires et des
• Brossez-vous régulièrement les aliments chauds et des aliments accessoires sur le
dents avec une brosse à dents qui favorisent l’apparition Sensations d’engourdissement ou de site e-cancer.fr
souple et utilisez du bicarbonate d’aphtes, comme les noix, le fourmillement (neuropathie périphérique)
de soude. gruyère et l’ananas. Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle
• Sucez des glaçons, de la glace • N’utilisez pas des bains de ont un effet toxique sur les nerfs, notamment les médica-
pilée, des glaces à l’eau et bouche à base d’alcool ; ils ments dérivés du platine. Ils peuvent entraîner des troubles
des sorbets, des bonbons dessèchent la muqueuse
à la menthe (sauf en cas de de la bouche et risquent de
de la sensibilité, appelés paresthésies, qui se manifestent
traitement à l’oxaliplatine). provoquer des sensations de par des sensations d’engourdissement, de fourmillements
• Buvez beaucoup (eau minérale, brûlure. ou de picotements qui peuvent être douloureuses et handi-
thé, tisane, boisson à base de • Évitez de fumer et de boire capantes. Ils peuvent également se manifester par des
cola). de l’alcool, surtout dans troubles de la coordination ou une perte de force dans les
• Privilégiez les aliments sans les semaines qui suivent le muscles. Ces symptômes sont nommés troubles neuropa-
acidité, mous, voire mixés. traitement. thiques périphériques. Il est très important de les signaler
• Graissez-vous les lèvres immédiatement à votre médecin sans attendre le ren-
en appliquant un lubrifiant dez-vous suivant et même si vous les supportez bien. Ils
(vaseline, beurre de cacao). peuvent rendre nécessaire une diminution des doses ou un
arrêt du traitement.

Troubles cutanés et syndrome « main-pied »


Chute des cheveux Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle
Les protocoles utilisés pour les formes localisées n’en- (notamment 5-FU, capécitabine) et de thérapie ciblée (cetuxi-
traînent que rarement la chute des cheveux. Les chimiothé- mab, bevacizumab, panitumumab) peuvent entraîner des
rapies conventionnelles, notamment l’oxaliplatine, l’irinote- troubles au niveau de la peau : rougeurs, plaques, dessèche-
can, le 5-FU, la capécitabine, et les thérapies ciblées, ment, tiraillement, ainsi que des éruptions cutanées aussi
peuvent néanmoins générer une chute des cheveux (appe- appelées rash cutané.
lée alopécie) parfois difficile à vivre car elle est un signe
concret et visible de la maladie. Elle est parfois précédée de Parmi ces troubles, le syndrome main-pied se manifeste au
douleurs ou de sensibilité du cuir chevelu. Elle commence niveau de la paume des mains et de la plante des pieds. Il se
environ 2 à 3 semaines après la première perfusion, mais elle caractérise par des rougeurs, un gonflement, une séche-
est en général temporaire. La plupart du temps, les cheveux resse ou des cloques.
commencent à repousser environ 6 à 8 semaines après la fin

88 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 89
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES TROUBLES CUTANÉS


mieux vous alimenter pendant votre traitement. En cas de
nécessité, un traitement nutritionnel (voir encadré page 56)
À FAIRE À ÉVITER pourra vous être prescrit.
• Appliquez régulièrement et • Ne vous exposez pas les mains
généreusement un agent et les pieds à la chaleur (soleil, CONSEILS PRATIQUES POUR PRÉVENIR LA DÉNUTRITION
hydratant sur la peau (après la bains chauds, sauna). À FAIRE
toilette avec un savon surgras). • Ne pratiquez pas d’activités
• Réalisez une manucure et une qui entraînent un frottement
• Mangez les plats que vous aimez à l’heure que vous voulez.
pédicure avant de commencer de la peau ou une pression sur
le traitement, si les mains et les les mains (activités ménagères,
• Fractionnez votre alimentation ; mangez en petites quantités, mais
souvent (4 à 6 petits repas par jour, ou les 2 repas principaux de la
pieds sont déjà un peu abîmés conduite, jardinage, etc.).
journée coupés chacun en 2).
(présence de corne). • N’appliquez pas des
• Portez des vêtements amples et pansements adhésifs ou des
• N’hésitez pas à consommer plusieurs fois par jour des aliments
simples contenant des protéines (jambon, produits laitiers…).
des chaussures souples. bandages serrés.
• Évitez de marcher de manière • Si possible, mangez accompagné et non seul.
prolongée et de courir en cas • Travaillez la présentation des plats.
de syndrome main-pied. • Installez-vous à table, de préférence dans un cadre agréable.
• Associez ces conseils à une activité physique quotidienne, adaptée à
vos capacités (exemple : marche).

Si, malgré l’application de ces conseils, votre peau devient


rouge, sensible ou douloureuse, signalez-le à votre médecin Certains médicaments peuvent également générer une
sans attendre que les symptômes empirent. Des médica- modification de la perception du goût (une dysgueusie) pou-
ments antidouleur, prescrits par votre médecin, ou des soins vant aussi favoriser une dénutrition. Celle-ci disparaît progres-
locaux peuvent les soulager. sivement dès la fin des traitements.

Perte d’appétit Fatigue POUR ALLER


PLUS LOIN
Les traitements de chimiothérapie et de thérapie ciblée En dehors de la fatigue causée par la maladie elle-même, par
Consultez
entraînent une diminution de la prise alimentaire, le plus sou- l’appréhension des examens ou encore par les déplacements le guide Fatigue
vent du fait d’une perte d’appétit. Si elle se prolonge plus quotidiens, la fatigue peut être liée aux traitements médica- et cancer
d’une semaine, elle risque d’entraîner une perte de poids menteux. Elle dépend de votre tolérance à ce traitement, du
que l’on appelle « dénutrition » (voir encadré page 22). La nombre de cures et des effets indésirables. En effet, une ané-
dénutrition a de nombreuses conséquences, comme une mie, une perte d’appétit, des nausées et des vomissements,
fonte des muscles, une diminution de la force musculaire ou une fièvre ou encore des douleurs peuvent contribuer à cette
une fatigue importante. Elle peut également empêcher le fatigue. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe
bon déroulement de votre traitement et réduire son effica- soignante afin qu’elle soit traitée le mieux possible.
cité, c’est pourquoi il faut la prévenir et limiter son aggrava-
tion le plus précocement possible. Un diététicien ou un Il est prouvé qu’une activité physique débutée dès le début de
médecin nutritionniste peuvent vous conseiller sur la façon de votre prise en soin, adaptée, régulière et modérée permet de

90 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 91
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

lutter contre la fatigue après les traitements. Parlez-en avec Réactions allergiques
votre équipe soignante. Comme tout médicament, les médicaments de chimiothé-
rapie conventionnelle et de thérapie ciblée peuvent être
Troubles respiratoires source d’allergie. Alertez votre médecin en cas de gonfle-
Des difficultés à respirer et une toux peuvent se manifester. ment du visage, des lèvres et de la langue, d’oppression au
Ces symptômes peuvent alerter sur la présence d’une infec- niveau de la poitrine, de difficultés à respirer, de frissons, de
tion ou d’une réaction pulmonaire aux médicaments de réactions cutanées graves (démangeaisons, rougeurs, bou-
chimiothérapie conventionnelle (notamment à l’oxalipla- tons) ou de tout autre trouble inhabituel.
tine) et aux thérapies ciblées. N’hésitez pas à les signaler à
votre équipe soignante. Traitement du cancer du rectum et sexualité
La libido peut être modifiée pendant le traitement et quelque
Troubles cardiaques temps après. Les effets indésirables des médicaments comme
Les médicaments de chimiothérapie et de thérapie ciblée la fatigue physique et psychologique, la modification de
peuvent avoir un impact négatif sur le cœur. Cet impact peut l’image de soi, les nausées et les vomissements peuvent en
être favorisé par l’association de différents facteurs de risque effet diminuer temporairement le désir ou la capacité phy-
comme une pathologie cardiaque déjà présente et/ou un sique. De même, le stress et l’inquiétude entraînent souvent
âge élevé. Vous devez contacter immédiatement votre méde- une baisse de désir. Cette diminution de la libido est normale
cin notamment en cas de douleur thoracique, d’essouffle- et généralement temporaire. Les médicaments peuvent par
ment ou encore d’accélération des battements du cœur. ailleurs générer une sécheresse des muqueuses, dont celle du
vagin pouvant rendre la pénétration sexuelle difficile et dou-
Troubles hépatiques loureuse. Il existe des gels intimes hydratants des muqueuses
Le 5-FU, la capécitabine et l’irinotecan (chimiothérapie et des lubrifiants efficaces. Chez les hommes, les effets indési-
conventionnelle) ainsi que le cetuximab (thérapie ciblée) rables des médicaments peuvent se manifester par des dys-
peuvent avoir une incidence sur le fonctionnement du foie, fonctions érectiles.
surtout lorsque celui-ci fonctionne déjà mal. Une surveil-
lance de certaines enzymes hépatiques (ASAT, ALAT, PAL, En cas de difficultés, n’hésitez pas à en parler à votre équipe
Gamma-GT) et de la bilirubine* est nécessaire. Prévenez médicale qui vous orientera vers une solution adaptée à
votre médecin en cas de symptômes évocateurs d’une votre situation. Par exemple, un accompagnement psycho-
atteinte hépatique (nausées, vomissements, fièvre, jaunisse logique, associant ou non votre partenaire, peut être mis en
(ictère) et douleurs abdominales). place pour vous aider.

CONTRE-INDICATIONS
Traitement du cancer du rectum et fertilité
Il est très important de parler de la fertilité avant de com-
mencer un traitement si vous envisagez d’avoir des enfants.
Les vaccins dits vivants, médicamenteux du cancer.
Certains médicaments de chimiothérapie ou de thérapie
tels que ceux contre la En cas de voyage dans
fièvre jaune ou la rougeole des pays dits « à risques »,
ciblée sont en effet susceptibles de provoquer une baisse
par exemple, sont contre- questionnez votre oncologue de la fertilité voire une infertilité. Celle-ci n’est pas forcé-
indiqués au moins 6 mois médical et/ou votre médecin ment définitive. Cela dépend notamment de votre âge et
après la fin des traitements traitant. du type de traitement employé.

92 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 93
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

Une consultation au Centre d’étude et de conservation des Le fait de cesser de fumer réduit le risque de formation de
œufs et du sperme humains (CECOS) le plus proche de chez caillots sanguins. Le fait de changer de position fréquem-
vous peut vous être proposée. Cette structure spécialisée ment, de faire des exercices pour les jambes et les chevilles
POUR ALLER
PLUS LOIN assure le recueil et la conservation des gamètes (sperma- et de se déplacer réduit également ce risque.
Consultez le site
tozoïdes et ovules) et des tissus* germinaux (c’est-à-dire du
Internet des tissu testiculaire ou ovarien). Le médecin peut aussi vous prescrire un traitement préventif
CECOS (cecos. à base de faibles doses d’anticoagulants, qui réduit la pro-
org) qui propose En outre, certains traitements provoquent des malformations babilité de formation de caillots sanguins chez les personnes
une liste de
questions fœtales. Une grossesse est donc formellement contre-indi- à risque. Des bas de contention peuvent également vous
fréquentes et quée pendant les traitements. Une contraception adaptée être prescrits, selon les cas.
une information doit être mise en place, pour les femmes susceptibles de pro-
détaillée et créer comme pour les hommes. Elle doit être poursuivie pen- Il est important de signaler en urgence à votre médecin la
pratique sur la
préservation de dant toute sa durée et jusqu’à plusieurs semaines après la fin présence d’une rougeur, d’un gonflement, d’une douleur au
la fertilité. des traitements. niveau du mollet ou de la poitrine, ou un essoufflement
anormal.
Les troubles spécifiques aux thérapies ciblées :
• thrombose ; Risque d’hémorragie
• risque d’hémorragie ; Parmi les effets indésirables les plus graves du bevacizu-
• affections oculaires ; mab, figure le risque d’hémorragie (saignement important).
• risque d’ostéonécrose de la mâchoire ; Des saignements de nez importants ou des hémoptysies
•m auvaise cicatrisation ; (crachats sanguinolents provenant des poumons) sont fré-
•h ypertension artérielle ; quents avec ce médicament. Il est important de consulter
•d ouleurs abdominales aiguës ; rapidement un médecin si cet effet indésirable survient.
• troubles rénaux (du rein) ;
• fragilisation et affections des ongles. Affections oculaires
Les yeux peuvent être affectés par certaines thérapies
Thrombose (phlébite et embolie pulmonaire) ciblées. Les yeux qui pleurent sont très fréquents avec le
La formation d’un caillot sanguin dans les veines, appelée bevacizumab. Une inflammation de la cornée, appelée kéra-
thrombose veineuse ou phlébite peut être la conséquence tite, peut également survenir ou s’aggraver au cours du trai-
d’un traitement par bevacizumab. C’est également un effet tement par cetuximab et panitumumab. Elle se manifeste
indésirable du panitumumab et du cetuximab, mais il est par des larmoiements, une sensibilité à la lumière, une vision
moins fréquent. C’est aussi un symptôme du cancer lui- trouble ou des douleurs.
même. Le caillot sanguin se situe le plus souvent au niveau
d’une jambe. Dans les cas les plus graves, il se détache et Le traitement par cetuximab et panitumumab peut égale-
circule jusqu’à un poumon. C’est ce qui s’appelle une embo- ment provoquer des conjonctivites, c’est-à-dire une inflam-
lie pulmonaire (abrégé en EP). Cette affection susceptible mation de la muqueuse qui tapisse l’intérieur et l’avant des
d’être grave peut se manifester par un essoufflement et par- yeux. Elle se traduit par des écoulements purulents, des
fois une douleur dans la poitrine. sensations de brûlure et des rougeurs.

94 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 95
5 LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX

Risque d’ostéonécrose de la mâchoire Afin de diminuer la toxicité de ce médicament au niveau des


Le bevacizumab peut être responsable de lésions au niveau reins, une hyperhydratation avant et pendant la chimiothé-
des os de la mâchoire. Il est important de prévenir votre méde- rapie est parfois proposée. L’hyperhydratation consiste à
cin si vous présentez une affection de la bouche ou des dents. perfuser au patient une solution physiologique en quantité
abondante et à lui faire boire beaucoup d’eau. Ceci permet
Mauvaise cicatrisation de diluer le médicament, ce qui diminue sa toxicité, mais
Le bevacizumab gêne parfois la bonne cicatrisation des pas son efficacité. Cette technique nécessite le plus souvent
plaies après une intervention chirurgicale. C’est la raison une hospitalisation de 1 ou 2 jours pour chaque cure.
pour laquelle ce traitement ne doit pas être commencé pen-
dant au moins 1 mois après une intervention chirurgicale Fragilisation et affections des ongles
lourde ou tant que la plaie n’est pas totalement cicatrisée. Avec le cetuximab, une inflammation de la peau autour de
En cas de complication de la cicatrisation d’une plaie pen- l’ongle (paronychie ou périonyxis) peut survenir. Elle peut
dant le traitement, celui-ci doit être interrompu jusqu’à la être douloureuse et récurrente.
cicatrisation totale. Le traitement doit être interrompu lors- Se ronger les ongles ou s’arracher la peau qui les entoure
qu’une intervention chirurgicale est planifiée. sont des facteurs aggravants de cette affection.
Pour limiter le risque d’apparition de cette inflammation, il
Hypertension artérielle est conseillé de garder les mains hors de l’eau et au sec,
L’un des effets indésirables les plus fréquents du bevacizu- d’éviter tous traumatismes sur les ongles (notamment lors
mab est l’hypertension artérielle, c’est-à-dire une tension des manucures ou pédicures personnelles) et d’effectuer
trop élevée. une coupe courte et droite des ongles, mais jamais à ras.

Douleurs abdominales aiguës


Le bevacizumab est susceptible de provoquer des douleurs
abdominales importantes. Elles ne doivent pas être prises à
la légère ; elles sont parfois le signe d’une perforation gas- LES POINTS À RETENIR
tro-intestinale (un trou se forme dans la paroi de l’œso-
phage, de l’estomac, de l’intestin grêle* ou du côlon) qui 1. Les traitements médicamenteux ne sont pas systématiques et
constitue une urgence médicale. le protocole diffère selon la localisation et le stade du cancer.
2. Plusieurs types de traitements médicamenteux sont utilisés
Troubles rénaux pour traiter les cancers du rectum : des molécules de
Le bevacizumab peut avoir une incidence sur la fonction chimiothérapie conventionnelle et de thérapie ciblée. Il s’agit
rénale. Avant et au cours du traitement, il est nécessaire de de traitements généraux, dits aussi traitements systémiques,
surveiller le bon fonctionnement des reins à travers des ana- qui agissent dans l’ensemble du corps.
lyses de sang (taux de créatinine*) et d’urine (protéinurie, 3. Lorsque le traitement est administré par voie intraveineuse, une
clairance…). Le traitement doit être définitivement arrêté si chambre implantable par laquelle est injecté le médicament est
la présence de protéines dans les urines est associée à des installée lors d’une petite intervention chirurgicale.
œdèmes corporels, c’est-à-dire à des gonflements des tis- 4. Lors d’un traitement médicamenteux, il est important de
sus (causés par une accumulation anormale de liquide). surveiller votre poids et votre température.

96 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 97
LE SUIVI APRÈS
TRAITEMENT
6
SURVEILLANCE EXAMEN PRÉVENTION RÉCIDIVE

100. LES OBJECTIFS DU SUIVI APRÈS TRAITEMENT


100. LES EXAMENS

98 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


6 LE SUIVI APRÈS TRAITEMENT

Après les traitements initiaux, un suivi régulier est mis QU’EST-CE QUE L’ACE ?

en place, et cela à vie. L’équipe spécialisée ayant effectué


Certaines tumeurs libèrent des ou l’apparition d’un autre cancer.
le traitement joue un rôle essentiel dans le suivi, en lien substances dans le sang, appelées Attention : il est impossible d’interpréter
avec votre médecin traitant. marqueurs tumoraux. Le principal par vous-même les résultats d’analyse.
marqueur tumoral du cancer du Une concentration normale d’ACE
rectum s’appelle l’antigène* carcino- n’exclut pas un diagnostic de cancer et
embryonnaire (ACE). L’augmentation une concentration anormale peut être
de son taux de concentration dans le provoquée par une autre cause comme
sang peut être le signe d’une récidive le tabagisme.
LES OBJECTIFS DU SUIVI APRÈS
TRAITEMENT
Pendant les 5 premières années suivant le traitement, le
Le suivi mis en place a pour objectifs de : médecin effectue un examen clinique tous les 3 mois pen-
• détecter de manière précoce tout signe de réapparition dant 3 ans puis tous les 6 mois pendant 2 ans. Généralement
éventuelle de cellules cancéreuses au même endroit ou avec la même périodicité (qui peut varier selon les cas), une
dans une autre région du corps (récidive encore appelée échographie* ou un scanner* (ou examens réalisés en alter-
rechute) ; nance) de la région abdomino-pelvienne est réalisé. Un scan-
• identifier tout effet indésirable tardif des traitements ; ner thoracique est effectué une fois par an. Dans certains cas,
• organiser les soins de support nécessaires pour rétablir et/ un dosage de l’ACE peut être réalisé tous les 3 mois.
ou préserver au mieux votre qualité de vie ;
• surveiller la possible apparition d’une tumeur différente de Le rythme de réalisation des coloscopies* est défini au cas
celle qui a été traitée. Les zones pouvant être plus particu- par cas, en fonction notamment de vos antécédents.
lièrement concernées sont le côlon ainsi que l’endomètre
(la muqueuse* interne de l’utérus) et les seins chez les Dans des situations particulières, d’autres examens peuvent
femmes et les poumons et la vessie chez les hommes. Ce être réalisés (IRM, TEP*, etc.).
risque est notamment lié à la consommation de tabac et
au surpoids. Il est donc indispensable de se faire accom- Après ces 5 premières années de suivi sans récidive ni appa-
pagner, si besoin médicalement, pour le sevrage de cette rition d’une nouvelle tumeur primitive, la fréquence des exa-
addiction (voir « Bénéficier d’une aide pour l’arrêt d’une mens de suivi est décidée au cas par cas par l’équipe qui
addiction », page 121) ; vous accompagne.
• vérifier la stomie, le cas échéant.
Le médecin vous indique également les symptômes qui
doivent vous conduire à consulter en dehors des rendez-vous
LES EXAMENS programmés tels que : fatigue, présence de sang dans les
selles, modifications du transit, douleurs abdominales ou pel-
Le suivi comprend des consultations au cours desquelles viennes, perte de poids et/ou d’appétit inexpliquée, gonfle-
votre médecin vous interroge sur d’éventuels symptômes ment du ventre. Si vous ressentez des symptômes nouveaux
que vous pouvez ressentir, vous examine et vous prescrit ou inexpliqués, consultez votre médecin traitant qui évaluera la
certains examens. nécessité de vous orienter vers votre équipe hospitalière.

100 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 101
6 LE SUIVI APRÈS TRAITEMENT

7
EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER
À L’ÉQUIPE MÉDICALE

Comment le suivi se déroule-t-il en pratique ?


Quels sont les professionnels chargés de mon suivi ?
Quels seront les examens nécessaires ?
À quel intervalle les consultations et les examens auront-ils lieu ?
 ui contacter en cas d’apparition de symptômes entre deux
Q
consultations ?

LES
PROFESSIONNELS
ET LEUR RÔLE

102 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


7 LES PROFESSIONNELS ET LEUR RÔLE

Au cours de la maladie, vous rencontrez ou pouvez • L’assistant de service social est un professionnel du domaine
solliciter de nombreux professionnels, que ce soit dans social qui vous accompagne, vous aide dans vos démarches
et vous aide à résoudre vos difficultés économiques, sociales
l’établissement dans lequel vous êtes suivi ou en ville. Ces et juridiques. Vous pouvez contacter un assistant de service
professionnels de santé participent à votre parcours de social au sein de l’établissement de santé où vous êtes suivi
soins, depuis le diagnostic de la maladie jusqu’au suivi ou en ville.

après les traitements. • Le biologiste est un médecin ou un pharmacien, respon-


sable des examens de biologie médicale ou des analyses
médicales (analyses de sang par exemple) dans un labora-
toire en ville ou à l’hôpital. Le biologiste contribue à la pré-
vention, au diagnostic, au traitement et au suivi du patient.
Votre accompagnement est global et s’effectue de manière
coordonnée entre votre médecin traitant, les professionnels • Le cadre de santé est un infirmier responsable de la coor-
de santé de proximité et l’équipe médicale hospitalière. dination de l’équipe paramédicale (infirmiers, aides-soi-
Voici, en quelques mots et par ordre alphabétique, en quoi gnantes) du service d’un établissement de santé. Le cadre
consistent les activités des professionnels qui vous entourent. de santé est parfois appelé cadre infirmier ou cadre de
soins.
• L’aide-soignant participe à vos soins et à votre bien-être
en collaboration avec les infirmiers. • Le chirurgien digestif est un médecin qui pratique des
opérations chirurgicales pour traiter l’ensemble des affec-
• L’anatomopathologiste ou pathologiste est un médecin tions ou des pathologies qui touchent le tube digestif
qui examine au microscope les cellules et les tissus* préle- (intestin grêle, côlon, rectum, anus). Il peut notamment
vés au cours d’une biopsie ou d’une chirurgie. Son rôle est diagnostiquer un cancer, enlever une tumeur, des tissus ou
déterminant pour le diagnostic et l’orientation du choix des organes atteints, assurer le fonctionnement correct
des traitements lors de la réunion de concertation pluridis- d’un organe, remédier à certaines complications. Il peut
ciplinaire (RCP). également effectuer la pose de la chambre implantable.

• L’anesthésiste-réanimateur est un médecin chargé de • Le diététicien dépiste la dénutrition en partenariat avec
vous endormir ou de vous insensibiliser lors d’une opéra- l’équipe soignante (dont les médecins spécialisés en nutri-
tion chirurgicale. Avant l’opération, il vous examine au tion clinique), guide les choix alimentaires en fonction des
cours d’une consultation préanesthésique afin de détermi- effets indésirables liés aux traitements et, sur prescription
ner la technique d’anesthésie la plus appropriée. Pendant médicale, adapte la gestion des problèmes nutritionnels
l’intervention, il effectue et surveille l’anesthésie. Il assure provoqués par le cancer et ses traitements.
ensuite votre suivi en salle de réveil et traite la douleur
éventuelle. L’anesthésiste-réanimateur peut également • Le dosimétriste participe, avec l’oncologue radiothéra-
effectuer la pose de la chambre implantable. peute et le physicien médical, au calcul de la dose de
rayons nécessaire à la radiothérapie et à la planification du
traitement.

104 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 105
7 LES PROFESSIONNELS ET LEUR RÔLE

• Le gériatre est un médecin spécialiste des patients âgés. Les • Le manipulateur d’électroradiologie médicale est un
affections concernées sont aussi bien physiques, que men- technicien responsable du maniement des appareils
tales, fonctionnelles et sociales. Le gériatre propose une d’imagerie et de radiothérapie (scanner, IRM, etc.). Il est
approche globale qui va de la prévention jusqu’à la fin de vie, chargé de veiller au bon déroulement des examens d’ima-
en passant par les soins aigus, les soins chroniques et la réha- gerie et des séances de radiothérapie. Il s’occupe de vous
bilitation. Il évalue la fragilité des patients, identifie les pistes en salle d’examen et de traitement, vous aide à vous ins-
d’amélioration avant traitement et corrige les polymédica- taller, vous explique le déroulement de la séance et vérifie
tions (les prescriptions trop nombreuses de médicaments). Il votre bon positionnement. Il s’assure également que vous
contribue au choix des traitements et au suivi de leur tolé- ne présentez pas de réactions anormales.
rance. Le gériatre intervient dans les établissements hospita-
liers, dans les établissements médicosociaux, dans les • Le médecin du travail veille à la prévention de la santé et
réseaux de santé ou dans le secteur ambulatoire. à la sécurité au travail, notamment en surveillant les condi-
tions d’hygiène, les risques de contagion et la santé phy-
• L’hépatogastroentérologue est un médecin spécialiste sique et mentale des travailleurs : stress, fatigue, maladie
de l’appareil digestif. Il traite les maladies de l’œsophage, professionnelle… Il statue sur l’aptitude à reprendre le tra-
de l’estomac, de l’intestin grêle, du côlon, du rectum, de vail et peut proposer un aménagement de poste et du
l’anus, du foie, du pancréas ou encore de la vésicule biliaire. temps de travail. Le médecin du travail est salarié de l’en-
treprise ou appartient à un service interentreprises de
• L’infirmier diplômé d’État est chargé de réaliser des soins santé au travail.
et d’administrer les traitements prescrits par le médecin. Il
assure le confort et l’hygiène de la personne soignée et a • Le médecin généraliste suit vos différents problèmes de
un rôle d’information, de prévention, d’éducation à la santé dans une approche globale, médicale et médicoso-
santé et de surveillance auprès des patients. Il exerce son ciale. Il coordonne les acteurs de proximité (infirmière,
activité au sein d’un établissement de soins ou en libéral. kinésithérapeute, etc.). Concernant les cancers, il a un rôle
Dans certains centres, un infirmier coordinateur assure la très important pour la prévention, le dépistage et le dia-
coordination du parcours de soins des malades pendant gnostic, pendant les traitements et lors de la surveillance
la phase active du traitement. après les traitements. Il assure donc votre suivi en lien avec
l’établissement de santé par des contacts téléphoniques,
• L’interne en médecine est un médecin en fin de formation des comptes rendus et des courriers médicaux. Il est en
de spécialité universitaire. Il examine les patients puis peut général choisi comme médecin traitant. Si besoin, il
prescrire des examens et des traitements sous la supervi- accompagne également votre entourage.
sion d’un médecin titulaire.
• Le médecin nucléaire est un médecin spécialiste de méde-
• Le kinésithérapeute ou masseur-kinésithérapeute aide à cine nucléaire qui utilise des éléments radioactifs pour réali-
rééduquer différentes parties du corps grâce à des mouve- ser un diagnostic ou un traitement. En cancérologie, les
ments adaptés et à des massages. Sur prescription médicale, examens prescrits et réalisés par le médecin nucléaire sont,
le masseur-kinésithérapeute réalise des actes, manuellement par exemple, une TEP* ou une scintigraphie osseuse*.
ou à l’aide d’appareils, et vous apprend des gestes ou des
techniques qui permettent de remédier à vos déficits.

106 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 107
7 LES PROFESSIONNELS ET LEUR RÔLE

• Le médecin traitant est le médecin que vous avez choisi du patient, le pharmacien donne toute information utile à
et déclaré auprès de votre caisse d’Assurance maladie. Il leur bon usage et leur mode d’action, leur mode d’admi-
coordonne vos soins, vous guide vers d’autres profession- nistration, les précautions d’emploi, les éventuels effets
nels de santé, gère votre dossier médical et assure une indésirables, les conseils hygiénodiététiques associés, etc.
prévention personnalisée. Le médecin traitant est souvent Le pharmacien peut également vous accompagner dans
un médecin généraliste, mais ce peut être un autre spécia- le suivi de votre traitement (pharmacie clinique), participer
liste. Il peut être conventionné ou non, exercer dans un aux séances d’éducation thérapeutique et faciliter les liens
cabinet, à l’hôpital ou dans toute autre structure de soins. ville hôpital en réalisant la « conciliation thérapeutique » à
l’entrée et à la sortie de l’hôpital. La conciliation médica-
• Le médecin nutritionniste est un spécialiste des troubles menteuse permet, lors d’une nouvelle prescription, de
et des maladies de la nutrition. Certains sont spécialisés prendre en compte tous les médicaments pris et à prendre
en nutrition clinique et pourront intervenir en cas de dénu- par le patient.
trition. Notamment si vous n’êtes plus capable de vous ali- • Il est en mesure de créer, avec votre accord, votre Dossier
menter à hauteur de vos besoins, le médecin nutritionniste pharmaceutique (DP), qui recense les médicaments qui
pourra vous proposer un support nutritionnel appelé aussi vous ont été délivrés au cours des quatre derniers mois.
« nutrition artificielle ». Cela facilite l’identification d’interactions entre les médica-
ments et permet une meilleure continuité des traitements,
• L’oncologue ou cancérologue est un médecin spécialiste notamment lors des hospitalisations.
du cancer et de ses traitements. Ce peut être un spécia- • À l’hôpital, le pharmacien est également responsable de la
liste de la chimiothérapie (oncologue médical), un spécia- préparation des médicaments anticancéreux injectables qui
liste de la radiothérapie (oncologue radiothérapeute), un seront administrés. Il peut aussi, lorsque vous n’êtes pas hos-
spécialiste d’organe (pneumologue, hépatogastroentéro- pitalisé, vous dispenser certains médicaments dits « de rétro-
logue, neurologue, etc.) ou un chirurgien spécialisés en cession » qui ne sont pas disponibles en officine de ville.
cancérologie.
• Le physicien médical ou radiophysicien est une per-
• Le pédicure - podologue est le spécialiste du pied : il en sonne compétente en physique médicale, spécialiste des
évalue l’état clinique, met en œuvre les traitements des appareils de radiothérapie, de radiologie et de médecine
affections de la peau et des ongles et y pratique des soins nucléaire (voir plus haut, médecin nucléaire). Pour une
d’hygiène. Il peut réaliser différentes orthèses en cas de radiothérapie, il choisit en concertation avec l’oncologue
nécessité. Avec ces soins, il peut prévenir les complica- radiothérapeute les modalités précises du traitement : le
tions liées à certains traitements médicamenteux tels que type de rayons, leur dosage, leur répartition pour chaque
le syndrome mains-pieds ou la fragilisation des ongles. séance et s’assure du bon fonctionnement des différents
appareils.
• L e pharmacien exerce en ville (pharmacien officinal) ou
dans un établissement de santé (pharmacien hospitalier). • Le proctologue est un médecin spécialisé dans le diagnos-
Il travaille en collaboration étroite avec les autres profes- tic et le traitement des pathologies de l’anus et du rectum.
sionnels de santé. Il est notamment chargé d’analyser la
prescription des médicaments et d’autres produits de • Le psychiatre est un médecin spécialiste des maladies men-
santé, de les préparer et de les délivrer. Selon les besoins tales et des troubles psychologiques (dépression ou anxiété

108 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 109
7 LES PROFESSIONNELS ET LEUR RÔLE

en réaction à la maladie, difficultés relationnelles ou de com- etc. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant
portement, troubles cognitifs…). Comme tout médecin, il qui pourra vous orienter vers un professionnel formé.
peut prescrire des médicaments.
• La socio-esthéticienne aide à la qualité de vie des per-
• Le psychologue est un professionnel spécialiste de l’écoute sonnes malades par des conseils en image corporelle et des
et formé à aider des personnes en situation de souffrance soins esthétiques : coiffure, maquillage, manucure, etc.
psychique. Il peut assurer un soutien et un suivi psycholo-
gique par des entretiens individuels ou en groupe. • Le spécialiste de la douleur (ou algologue) est un pro-
fessionnel formé spécifiquement sur les traitements de la
• Le radiologue est un médecin qui interprète des images de douleur. La maladie ou ses traitements provoquent sou-
parties du corps ou d’organes effectuées lors des examens vent des douleurs modérées ou intenses. Le spécialiste de
de radiologie, tels qu’une radiographie*, un scanner*, une la douleur les traite par diverses méthodes. Ces spécia-
IRM ou une échographie*. Grâce aux techniques d’image- listes travaillent habituellement en équipe pluridiscipli-
rie médicale, il peut être amené à réaliser des actes médi- naire au sein de structures spécialisées.
caux peu invasifs à visée diagnostique (comme la biopsie)
ou thérapeutique. On parle alors de radiologie interven- • Le stomathérapeute est un infirmier spécialisé dans l’ac-
tionnelle. Il est assisté par un manipulateur de radiologie. compagnement des personnes dotées d’une stomie. Il est
chargé de les aider à rechercher l’appareillage qui leur
• L e radiothérapeute ou oncologue radiothérapeute est convient le mieux et leur apprendre à le manipuler. Il accom-
un médecin spécialiste des traitements des cancers par pagne les patients pour qu’ils puissent reprendre une vie
des rayonnements ionisants (rayons) qui détruisent locale- personnelle, familiale, professionnelle et sociale normale.
ment des cellules cancéreuses (radiothérapie). En collabo-
ration avec une équipe spécialisée qui comprend notam-
ment un physicien médical et un dosimétriste, le
radiothérapeute calcule et prescrit la dose de rayons
nécessaire au traitement de la tumeur (radiothérapie
externe). Il identifie les zones à traiter et celles à protéger.
Il planifie les séances de radiothérapie. Celles-ci sont
effectuées par un manipulateur d’électroradiologie médi-
cale. Des consultations régulières permettent au radiothé-
rapeute de vérifier le bon déroulement du traitement et
de prescrire des médicaments pour traiter d’éventuels
effets indésirables.

• Le sexologue est un professionnel formé à la sexologie. Il


répond à vos questions et vous aide, vous ou votre parte-
naire, à gérer les difficultés sexuelles, y compris celles liées
à la maladie et ses traitements. Ce peut être un médecin (un
gynécologue, un urologue, un psychiatre), un psychologue,

110 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 111
DÉMARCHES
SOCIALES ET
8
ADMINISTRATIVES
ALD REMBOURSEMENTS TRAVAIL

114. LES DÉMARCHES À EFFECTUER


115. L’ALD ET LA PRISE EN CHARGE DE VOS SOINS
116. LA VIE PROFESSIONNELLE PENDANT LES TRAITEMENTS
117. SE FAIRE ACCOMPAGNER PAR UN ASSISTANT DE SERVICE SOCIAL

112 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


8 DÉMARCHES SOCIALES ET ADMINISTRATIVES

Avec la maladie, des changements peuvent survenir vez également avoir recours à un assistant de service social
dans votre vie personnelle, familiale et professionnelle. pour vous accompagner dans vos différentes démarches (voir
page 117).
Vous devez effectuer différentes démarches
administratives et sociales afin de concilier au mieux votre N’oubliez pas tous les documents nécessaires à la constitu-
parcours de soins et votre vie quotidienne. tion des dossiers : certificat médical, arrêt de travail, indem-
nités de Sécurité sociale, attestation d’ALD, carte Vitale et
carte de mutuelle, etc. Vous pouvez également en effectuer
des photocopies.

LES DÉMARCHES À EFFECTUER


L’ALD ET LA PRISE EN CHARGE
Selon votre cas personnel, les démarches à effectuer à l’an- DE VOS SOINS
nonce du diagnostic sont :
• rencontrer votre médecin traitant afin qu’il remplisse la Qu’est-ce que l’ALD ?
demande de prise en charge à 100 % dans le cadre d’une Selon la définition de l’Assurance maladie, une affection de
affection de longue durée (ALD) (voir ci-après) ; longue durée (ALD) est une maladie qui nécessite un suivi et
• c ontacter la Caisse d’allocations familiales (CAF) pour étu- des soins prolongés (plus de 6 mois) ainsi que des traite-
dier vos droits à diverses aides ; ments coûteux, ouvrant droit à une prise en charge à 100 %.
• prendre rendez-vous avec votre banquier pour faire un Le cancer fait partie des affections de longue durée.
bilan financier ;
• monter un dossier « sinistre assurance emprunteur » dans Le taux de prise en charge à 100 % concerne les soins et les
le cadre d’une prise en charge de la mensualité du prêt si traitements remboursables par l’Assurance maladie en rap-
cette option d’assurance a été prise au moment du prêt ; port avec votre maladie et uniquement celle-ci. Cependant,
• se renseigner auprès de votre mutuelle pour connaître les certains frais ne sont pas couverts. Il s’agit notamment du
éventuels dispositifs d’aide de celle-ci ; forfait hospitalier (coût de l’hébergement, de la restauration
• rencontrer votre employeur pour connaître les aides mises en et de l’entretien des chambres pendant une hospitalisation)
place dans l’entreprise, y compris au niveau du Comité social et des soins dont le coût dépasse le tarif de la Sécurité
et économique, tout en préservant le secret médical ; sociale. La part non remboursée par l’Assurance maladie est
• pour les professions non salariées, se renseigner auprès de à votre charge ou peut être remboursée par votre assurance
la Sécurité sociale pour les indépendants ; santé complémentaire si vous en avez une.
• pour les étudiants, des aménagements de cours sont pos-
sibles. Faire la demande auprès de l’établissement. C’est votre médecin traitant qui établit le formulaire pour
demander votre mise en ALD. Il adresse ce document,
Si vous en ressentez le besoin, vous pouvez réaliser ces appelé protocole de soins, au médecin-conseil de l’Assu-
démarches en étant accompagné d’un proche. Il peut aussi rance maladie. Après accord de ce dernier, le protocole de
les effectuer pour vous en lui donnant procuration. Vous pou- soins vous est remis et expliqué par votre médecin traitant.
Il vous informe sur la proposition de soins, sur leur durée et
sur vos remboursements. Dans le cadre de soins urgents,

114 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 115
8 DÉMARCHES SOCIALES ET ADMINISTRATIVES

comme le cancer, le médecin de l’équipe spécialisée peut de travail ou du bulletin d’hospitalisation. En raison du secret
faire la première demande d’ALD, qui est alors valable pour médical, vous n’avez pas à préciser les raisons de votre arrêt
6 mois puis est renouvelée par votre médecin traitant. de travail.

Les frais de transport En cas d’arrêt maladie de plus de 3 mois et quelque temps
Concernant les frais de transport, votre caisse d’assurance avant la reprise du travail, une visite de préreprise est pré-
maladie peut rembourser les transports prescrits par votre vue par le Code du travail. Cette visite peut être deman-
POUR ALLER médecin, lorsqu’ils sont en rapport avec des soins ou traite- dée par vous-même, votre médecin traitant ou le méde-
PLUS LOIN
ments liés à votre affection de longue durée (ALD). Mais cin-conseil de votre caisse d’assurance maladie. La visite POUR ALLER
Consultez la fiche PLUS LOIN
de l’Assurance cette prise en charge à 100 % est réservée aux seuls assurés s’effectue auprès de la médecine du travail (appelée aussi
Consultez
maladie en ligne dont l’incapacité ou la déficience (définies par un référentiel service de santé au travail). Son but est de faciliter votre le guide
sur ameli.fr/ de prescription) les empêchent de se déplacer par leurs réintégration sociale et professionnelle. À la suite de la Démarches
assures, rubrique propres moyens, en dehors des situations pouvant ouvrir visite médicale de préreprise du travail, il est possible de sociales et
« Soins et cancer
rembourse- droit à la prise en charge du transport (hospitalisation, trans- prévoir un aménagement de votre poste comme la modifi-
ments », puis port en série, convocation médicale…). Dans tous les cas, cation de l’outillage ou des rythmes de travail (temps par-
« Combien une prescription médicale de transport doit être établie au tiel thérapeutique par exemple).
serez-vous
préalable (sauf situation d’urgence). Pour certains trans-
remboursé » et
enfin « Frais de ports, une demande d’entente préalable doit être adressée La visite de préreprise ne remplace pas la visite de reprise
transport ». à la caisse d’assurance maladie. du travail qui, elle, est demandée par votre employeur ou,
éventuellement, par vous-même et qui doit être faite dans
les 8 jours suivant votre reprise.
LA VIE PROFESSIONNELLE
PENDANT LES TRAITEMENTS
Si vous êtes encore en activité professionnelle, votre capa- SE FAIRE ACCOMPAGNER PAR
cité à travailler est souvent perturbée par la maladie, soit UN ASSISTANT DE SERVICE SOCIAL
parce que vous êtes trop fatigué, soit en raison des effets
indésirables causés par le cancer ou les traitements. L’assistant de service social est là pour vous accompagner,
vous et vos proches, tout au long et après la maladie, et
Pendant les traitements, un arrêt de travail de quelques contribuer à améliorer vos conditions de vie sur les plans
semaines ou quelques mois est fréquent. Vous pouvez alors social, sanitaire, familial, économique et professionnel.
bénéficier d’indemnités journalières qui compensent en
partie la perte de vos revenus professionnels. Les conditions Il répond à vos interrogations et aux problèmes liés au can-
pour obtenir ces indemnités sont variables selon les statuts cer dans différents domaines :
professionnels (salarié, fonctionnaire, travailleur indépen- • les problèmes administratifs ;
dant, demandeur d’emploi, profession libérale, etc.). • votre situation professionnelle ;
• les aspects financiers ;
Pensez à prévenir votre ou vos employeurs dans un délai • la reconnaissance du cancer comme maladie profession-
maximum de 48 heures par l’envoi de votre certificat d’arrêt nelle le cas échéant ;
• l’organisation familiale ;

116 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 117
8 DÉMARCHES SOCIALES ET ADMINISTRATIVES

9
• le maintien ou la préparation du retour au domicile par la
recherche et la mise en place d’aides humaines ou techni-
ques ;
• la protection des personnes (tutelle, curatelle…) ;
• l’accès aux soins ;
• l’orientation en services de soins de suite et de réadapta-
tion après une hospitalisation.

Vous pouvez contacter un assistant de service social auprès :


• de l’établissement de santé dans lequel vous êtes soigné ;
•d  u régime d’assurance maladie dont vous dépendez ;
• de votre caisse d’allocations familiales ;
• de votre caisse de retraite ;
• de votre Centre communal d’action sociale (CCAS - qui
dépend de votre mairie) ;
• de votre conseil départemental ;
• de votre Centre régional des œuvres universitaires et sco-
laires (CROUS) si vous êtes étudiant ;

QUESTIONS DE VIE
•d  es services sociaux d’entreprise s’ils existent ;
•d  u comité départemental de la Ligue contre le cancer.

QUOTIDIENNE
SOUTIEN ADDICTION SEXUALITÉ PROCHES

120. BÉNÉFICIER D’UN SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE


121. BÉNÉFICIER D’UNE AIDE POUR L’ARRÊT D’UNE ADDICTION
123. LES AIDES À DOMICILE
124. LA VIE INTIME ET LA SEXUALITÉ
125. LES PROCHES

118 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


9 QUESTIONS DE VIE QUOTIDIENNE

La maladie et ses traitements peuvent avoir Des consultations gratuites avec un psychologue peuvent BON À
SAVOIR
des répercussions sur votre vie personnelle, voire même être proposées par des associations de patients ou des
Un médecin de
réseaux de santé.
nécessiter des changements dans vos habitudes secteur 1
applique le tarif
quotidiennes. N’hésitez pas à vous faire accompagner. Participer à un groupe de parole fixé par
Des groupes de parole peuvent être organisés à l’initiative convention avec
l’Assurance
de l’établissement hospitalier ou d’associations. Animés par
maladie. Un
des professionnels, ils permettent d’échanger, de rencon- médecin de
trer des personnes confrontées aux mêmes problèmes ou secteur 2
BÉNÉFICIER D’UN SOUTIEN aux mêmes inquiétudes. Ces groupes peuvent vous aider à pratique des
PSYCHOLOGIQUE vous exprimer, notamment sur des sujets que vous n’évo- honoraires
libres : vous
quez pas forcément avec votre entourage. serez remboursé
La maladie peut être source de souffrance psychologique. sur la base du
L’angoisse du lendemain, la perte de repères, l’altération de Rencontrer une association de patients tarif fixé par
convention avec
l’image du corps, la difficulté à communiquer avec ses Il existe de nombreuses associations de patients ou de l’Assurance
proches sont autant de facteurs qui peuvent être déstabili- proches de personnes malades. Leurs modes d’intervention maladie.
sants et rendre vulnérable. sont variés, mais leur rôle est important. Elles peuvent vous
apporter, ainsi qu’à vos proches, des informations et un sou-
Chacun vit la maladie et les traitements de manière diffé- tien sur le plan humain ou social. Elles constituent aussi un
rente, selon son histoire, sa personnalité et ses relations moyen de rencontre et d’échange. BON À
SAVOIR
familiales, sociales, professionnelles. Dans tous les cas, il est
important d’exprimer ses doutes et ses craintes, notamment Bénéficier d’une écoute téléphonique Pour connaître les
coordonnées des
à l’équipe soignante. Vous pourrez ainsi être écouté et La Ligue contre le cancer vous propose un service d’écoute associations près
bénéficier, si nécessaire, d’un soutien psychologique. anonyme et confidentiel, accessible en contactant la ligne Can- de chez vous,
cer info au 0 805 123 124 (service et appel gratuits) du lundi au rendez-vous sur
e-cancer.fr/
Selon vos besoins et vos souhaits, vous pouvez être orienté vendredi de 9 heures à 19 heures. Des psychologues vous patients-et-
vers un professionnel, vers des groupes de parole ou vers offrent une écoute immédiate, personnalisée et adaptée. proches
des associations de patients. Une consultation avec le psy-
chologue de l’établissement dans lequel vous êtes suivi est
également possible, y compris pour vos proches. BÉNÉFICIER D’UNE AIDE
POUR L’ARRÊT D’UNE ADDICTION
Consulter un professionnel
La consultation d’un psychiatre de secteur 1 est remboursée Arrêter la consommation d’alcool et de tabac ou de toute
intégralement par l’Assurance maladie. En revanche, la autre substance nocive pour la santé fait partie du traite-
consultation d’un psychologue n’est prise en charge que ment de votre cancer. Cela permet de réduire les risques de
lorsqu’elle a lieu à l’hôpital ou dans un centre médico-psy- complications pendant et après les traitements. Cela dimi-
chologique (CMP). nue également le risque de développer un second cancer et
augmente les chances de survie.

120 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 121
9 QUESTIONS DE VIE QUOTIDIENNE

Si vous souffrez d’une dépendance à l’alcool et/ou au tabac, • La ligne téléphonique Tabac info service (N°  39 89, appel
il est possible de vous faire aider. Plusieurs solutions existent. non surtaxé, du lundi au samedi, de 8 heures à 20 heures)
Votre médecin traitant évalue votre consommation et la vous permet de poser des questions à un tabacologue, de
meilleure conduite à adopter. Il vous permet ainsi de faire un bénéficier d’un soutien personnalisé et d’être orienté vers
premier point sur la nécessité d’être accompagné vers un les différents groupes, associations et professionnels qui
sevrage. Il peut vous orienter au besoin vers une structure peuvent vous accompagner.
spécialisée si une dépendance est présente. • Le site internet Tabac info service (tabac-info-service.fr)
met à votre disposition une aide qui vous permettra d’être
Les structures spécialisées en addictologie regroupent des accompagné pendant votre démarche d’arrêt. Elle vise à
spécialistes de l’accompagnement pour l’arrêt d’une addic- bien vous préparer, à éviter les rechutes et à entretenir
tion (médecins, psychologues, travailleurs sociaux). Vous votre motivation.
pouvez consulter ces professionnels dans des centres de • L’application mobile Tabac Info Service vous accompagne
soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie dans votre arrêt du tabac. Sur cette application, vous pou-
(CSAPA) ou dans des consultations hospitalières d’addicto- vez bénéficier de conseils personnalisés de tabacologues
logie. Selon votre état de santé, une hospitalisation dans un et suivre les bénéfices de votre arrêt au quotidien.
service spécialisé, l’unité hospitalière d’addictologie, peut BON À
être organisée. En cas de dépendance au tabac, vous pouvez également SAVOIR

recourir à des traitements nicotiniques de substitution. Ces Les traitements


Les groupes de parole permettent de rencontrer des per- médicaments ont pour objectif de soulager les symptômes médicamenteux
sonnes qui ont réussi à se libérer de leur dépendance. Ils du sevrage à la nicotine, substance addictive contenue dans de sevrage
tabagique sont
peuvent être une aide et un soutien important tout au long le tabac. Ils sont disponibles sous différentes formes, notam- plus efficaces
de votre démarche. Vous pouvez vous renseigner auprès de ment patchs, gommes à mâcher, pastilles ou encore inhala- quand ils sont
votre médecin ou des associations spécialisées pour teurs. Depuis 2018, plusieurs substituts nicotiniques sont associés à un
accompagne-
connaître les groupes près de chez vous et trouver celui qui remboursés par l’Assurance maladie, comme n’importe
ment par un
correspond le mieux à vos besoins. quel médicament, à hauteur de 65 %, à condition d’être professionnel
prescrits par un professionnel de santé (médecin, infirmier, de santé.
Une aide à distance est également disponible. masseur-kinésithérapeute, sage-femme, médecin du travail
• La ligne téléphonique Alcool info service (N°  0980 980 930, et chirurgien-dentiste). Cette prise en charge est de 100 %
appel anonyme et non surtaxé, de 8 heures à 2 heures, 7 jours dans le cadre d’une ALD pour un cancer.
sur 7) vous apporte du soutien et vous oriente vers les différents
groupes, associations et professionnels qui peuvent vous
accompagner. LES AIDES À DOMICILE
• Le site internet Alcool info service et sa rubrique « Comment
me faire aider ? » vous orientent vers les personnes ou les struc- Lorsque l’on suit un traitement ou que l’on rentre chez soi
tures qui peuvent vous accompagner : alcool-info-service.fr après une hospitalisation, il est parfois difficile de s’occuper
des tâches quotidiennes. Une aide à domicile s’avère alors

122 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 123
9 QUESTIONS DE VIE QUOTIDIENNE

utile. Derrière ce terme, outre l’aide à domicile, on trouve cale a nécessité la création d’une stomie, cette dernière
différents professionnels tels que l’auxiliaire de vie sociale peut modifier la perception de l’image de soi et favoriser un
ou le technicien de l’intervention sociale et familiale. isolement relationnel et intime.
Ces professionnels ont diverses compétences et peuvent Un peu de temps est nécessaire pour intégrer les consé-
vous aider pour : quences physiques et psychologiques de la maladie et de
• les gestes du quotidien comme le lever, la toilette ou ses traitements et pour s’y adapter. La confiance et la com-
l’alimentation ; munication avec votre partenaire facilitent le réapprentis-
• les activités domestiques comme l’entretien du logement sage de la sexualité.
et du linge, les courses ou la préparation des repas ;
• les démarches administratives ; Demandez conseil à votre médecin ou à l’équipe médicale
• l’organisation de la vie familiale comme aller chercher les pour trouver des solutions adaptées à votre situation et à
enfants à l’école. vos besoins. Des traitements médicaux peuvent diminuer
les effets indésirables des traitements. Des entretiens avec
Il est parfois possible de bénéficier d’un soutien financier qui un psychologue ou un psychiatre peuvent aider à vivre
prend en charge une partie des frais engendrés par l’aide à mieux certaines situations difficiles. Vous pouvez également
domicile. Plusieurs dispositifs existent. Ils sont conditionnés par consulter un sexologue.
votre âge, votre situation ou vos ressources.

Pour en savoir plus sur vos droits, sur les aides et sur les démarches, LES PROCHES
vous pouvez notamment faire appel à l’assistant de service social
de l’établissement dans lequel vous êtes suivi, au centre commu- Accompagner une personne atteinte d’un cancer peut être
nal d’actions sociales de votre mairie (CCAS) ou encore prendre ressenti comme une épreuve difficile. L’investissement per-
contact avec votre caisse d’assurance maladie. sonnel auprès d’une personne malade est éprouvant, tant POUR ALLER
PLUS LOIN
sur le plan physique que psychologique.
Consultez le
LA VIE INTIME ET LA SEXUALITÉ Proposez à vos proches de lire ce guide qui peut les aider à
guide Vivre
auprès d’une
mieux comprendre la période que vous traversez. personne
Le cancer et ses traitements peuvent affecter divers aspects atteinte d’un
cancer
de votre vie, dont votre vie intime et votre sexualité. Des psychologues, au besoin des psychiatres sont générale-
ment présents dans les établissements de santé et peuvent
Après le diagnostic, le stress, l’inquiétude et la fatigue entraînent accueillir en consultation autant les personnes malades que
souvent une baisse de désir. La sexualité ne se limite pas aux rap- leurs proches. Par ailleurs, des associations d’anciens patients
ports sexuels ; elle englobe l’affection, la tendresse, la parole… et de bénévoles proposent un soutien particulier aux proches,
Avec le temps, le désir revient souvent petit à petit. notamment à travers des groupes de parole. N’hésitez pas à
vous renseigner auprès de l’établissement où vous êtes suivi
Des difficultés physiques et psychologiques peuvent appa- ou de la Ligue contre le cancer.
raître à la suite des traitements du cancer du rectum. Elles
sont variables d’un patient à l’autre et dépendent des traite-
ments reçus. Par exemple, lorsque l’intervention chirurgi-

124 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 125
RESSOURCES
UTILES
10
128. LA PLATEFORME CANCER INFO
130. LES ASSOCIATIONS ET AUTRES RESSOURCES
131. LES LIEUX D’INFORMATION ET D’ORIENTATION

126 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


10 RESSOURCES UTILES

Voici une liste de contacts et de ressources qui peuvent • Les traitements des cancers du côlon (2020)
vous être utiles tout au long de votre parcours de soins et Ce guide informe les patients atteints d’un cancer du côlon
sur les traitements qui peuvent leur être proposés, leurs
après la maladie. objectifs, leur principe et leurs effets indésirables. Il a notam-
ment pour but d’accompagner les patients dans leurs
échanges avec l’équipe médicale.

LA PLATEFORME CANCER INFO • Démarches sociales et cancer (2018)


Support d’information sur les droits sociaux, ce guide a pour
• Cancer info, le service téléphonique : but d’aider les personnes malades et leurs proches à s’orien-
0805 123 124 (service et appel gratuits) ter dans leurs démarches auprès des différents services
Une équipe constituée de spécialistes de l’information sur sociaux et administratifs.
les cancers répond à vos questions d’ordre pratique, médi-
cal ou social, du lundi au vendredi, de 9 heures à 19 heures • Participer à un essai clinique en cancérologie (2015)
et le samedi de 9 heures à 14 heures. Vous pouvez aussi Ce guide répond aux questions que les patients peuvent se
accéder à un service d’écoute animé par des psychologues poser lorsqu’un essai clinique leur est proposé : quel est
et à une permanence juridique animée par des avocats (du l’objectif ? Existe-t-il des risques ? Comment prendre la déci-
lundi au vendredi de 9 heures à 19 heures). sion ? Etc.

• Cancer info, la rubrique internet : • Qu’est-ce qu’une thérapie ciblée ? (2015)


e-cancer.fr/patients-et-proches Ce document de deux pages permet de comprendre ce
La rubrique Cancer info du site de l’Institut national du cancer qu’est la médecine de précision, une thérapie ciblée par
donne accès à des informations détaillées sur les cancers du rapport à la chimiothérapie classique, pourquoi et comment
rectum, les facteurs de risque, le diagnostic, les traitements, sont réalisées des analyses moléculaires de la tumeur ?
le suivi après les traitements, la vie pendant et après la mala-
die, les associations près de chez vous, etc. •C omprendre la chimiothérapie (2011)
Ce guide a pour but d’aider les personnes traitées par chimio-
Cancer info, les guides thérapie à mieux comprendre le principe de ce traitement, à
• J’ai un cancer : comprendre et être aidé (2020) faciliter la gestion de ses effets indésirables et à mieux le vivre
Ce guide offre aux patients des informations générales sur au quotidien.
la maladie, le déroulement du parcours de soins, les traite-
ments existants et la gestion de certaines conséquences de •D ouleur et cancer (2007)
la maladie. Il délivre également des informations sur les Ce guide a pour objectif de répondre aux questions des patients
démarches à suivre (administratives, professionnelles…) et sur les douleurs liées au cancer et de faciliter leur traitement.
des conseils pour mieux vivre les traitements.
•V ivre pendant et après un cancer (2007)
Ce guide a pour but d’accompagner le patient dans les chan-
gements que peuvent entraîner la maladie et ses traitements,
sur le plan psychologique, émotionnel, relationnel ou familial.

128 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 129
10 RESSOURCES UTILES

POUR ALLER • Vivre auprès d’une personne atteinte d’un cancer (2006) LES LIEUX D’INFORMATION POUR ALLER
PLUS LOIN
ET D’ORIENTATION
PLUS LOIN
Ce guide a pour objectif de permettre aux proches de mieux
Téléchargez ou Pour connaître
cerner le rôle qu’ils peuvent jouer auprès de la personne les coordonnées
commandez
gratuitement les malade. Il existe des lieux d’information pour les malades et leurs de ces lieux
guides sur le site proches animés par des professionnels qui accompagnent d’information,
e-cancer.fr/ Cancer info, les fiches patients les personnes tout au long de la maladie ou les accueillent connectez-vous
patients-et- sur e-cancer.fr/
Ces fiches proposent des informations pratiques sur les exa- ponctuellement, selon leur choix. patients-et-
proches ou
renvoyez le bon mens, les consultations, les soins spécialisés, les équipe- proches,
de commande ments, etc. Vous pouvez les commander sur e-cancer.fr Leur rôle est d’informer, écouter et orienter. Ils ne font ni dia- rubrique
joint à ce guide. gnostic ni pronostic et leurs services sont gratuits. ressources
utiles, ou
appelez Cancer
LES ASSOCIATIONS Vous pouvez vous renseigner au sein de votre établissement info au
ET AUTRES RESSOURCES de santé sur l’existence d’ERI (Espaces de rencontres et 0 805 123 124
(service et appel
d’information), d’AIRES Cancer (dans la région Nord-Pas-
gratuits).
• La Ligue contre le cancer de-Calais) ou d’autres structures semblables.
La Ligue contre le cancer apporte aux malades et à leurs
proches un soutien moral, psychologique, matériel et financier. Les Accueils Cancer de la Ville de Paris proposent également
Elle édite également des brochures d’information sur des un soutien psychologique, social, personnel et familial.
thèmes variés comme la sexualité et le cancer ou l’alimentation
pendant les traitements. Elle est présente partout en France à
travers ses 103 comités départementaux. Pour connaître et
accéder à ses services : appelez le 0 800 94 0 9 39 (service et
appel gratuits) ou connectez-vous sur ligue-cancer.net

• Alcool info service


Information, aide, soutien, orientation vers des
professionnels et des structures spécialisés en alcoologie.
Appel anonyme et confidentiel de 8 heures à 2 heures,
7 jours sur 7.
Tél. : 0 980 980 930 (appel non surtaxé)
alcool-info-service.fr

• Tabac info service


Information et aide à l’arrêt du tabac, du lundi au samedi,
de 8 heures à 20 heures.
Tél. : 39 89 (appel non surtaxé)
tabac-info-service.fr

130 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 131
GLOSSAIRE

Ce glossaire définit les termes scientifiques que vous


pouvez entendre tout au long des traitements.

132 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


GLOSSAIRE

A C E
qui est responsable d’une fuite
des protéines dans les urines.

ALTÉRATION MOLÉCULAIRE
anomalie survenant au niveau
ADN de l’ADN* constituant les gènes CHROMOSOME ÉCHOGRAPHIE
abréviation d’acide de la cellule. La transformation élément du noyau de la cellule examen indolore qui permet
désoxyribonucléique. Longue d’une cellule normale en composé d’ADN* dont des de regarder l’intérieur du corps
double chaîne de molécules cellule cancéreuse peut résulter fragments forment les gènes*. à travers la peau, grâce à une
en spirale qui compose les de la survenue de plusieurs Les chromosomes renferment sonde qui produit des ultrasons.
chromosomes*. Des segments anomalies moléculaires dans l’information génétique qui
d’ADN forment les gènes*. l’ADN. Il existe différents types définit chaque individu et dont ENDOSCOPE
L’ADN se trouve à l’identique d’altérations moléculaires, parmi une partie est transmise à sa instrument composé d’un
dans le noyau de chaque cellule lesquelles figurent les mutations descendance. Chaque cellule tube équipé d’une caméra.
du corps. et les translocations. humaine compte 23 paires de L’endoscope, introduit dans
chromosomes. une cavité ou un conduit du
ALBUMINE ANTIGÈNE corps (œsophage, estomac,
protéine fabriquée par le foie, l’antigène est une substance COLOSCOPIE intestin…), permet de l’examiner
mais également apportée par repérée par le système de technique d’exploration de et, éventuellement, d’y faire
certains aliments, notamment défense de l’organisme (système l’intérieur du rectum et du des prélèvements ou un
le lait et l’œuf. L’albumine est la immunitaire) qui produit alors côlon avec un tube souple, traitement. Il existe plusieurs
principale protéine de transport un anticorps pour la détruire. un endoscope, introduit par types d’endoscopes, rigides ou
dans le sang. Elle transporte des L’anticorps se lie spécifiquement l’anus. Une coloscopie permet souples, adaptés aux différents
substances de petite taille qui, à l’antigène, à la manière d’une également d’effectuer des organes.
seules, seraient éliminées par clé adaptée à une serrure. prélèvements si nécessaire ou de
les reins, dont des hormones petites interventions chirurgicales ENZYME

B
(en particulier les hormones (ablation d’un polype). C’est un protéine présente dans les
liposolubles), la bilirubine*, le examen pratiqué le plus souvent cellules et qui a pour fonction de
calcium ou encore des acides sous anesthésie générale. faciliter les réactions chimiques
gras. Elle sert également à qui s’y produisent. Par exemple,
assurer le passage de l’eau du CRÉATININE lors de la digestion, ce sont
sang vers les cellules. Dans le BILIRUBINE molécule produite par les des enzymes qui accélèrent
sang, le taux d’albumine est pigment issu de la dégradation muscles et éliminée par les reins. la décomposition et la
abaissé en cas notamment des globules rouges* et qui La mesure de la créatinine dans transformation des aliments.
de dénutrition, d’affection donne sa couleur vert-jaune à la le sang est utilisée pour évaluer
hépatique ou de syndrome bile. le fonctionnement rénal (on dit
néphrotique, une maladie rénale aussi la fonction rénale).

134 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 135
GLOSSAIRE

G I M
la lymphe. On parle aussi de
leucocyte. Différents types de
globules blancs existent.

GLOBULE ROUGE
GANGLIONS LYMPHATIQUES cellule du sang contenant de INTESTIN GRÊLE MALADIE DE CROHN
petit renflement le long des l’hémoglobine, ce qui lui donne partie du tube digestif située maladie inflammatoire chronique
vaisseaux lymphatiques. Souvent sa couleur rouge. Les globules entre l’estomac et le gros du système digestif, qui évolue
disposés en chaîne ou en amas, rouges servent à transporter intestin*, dont la fonction est par poussées avec des phases
les ganglions sont soit superficiels l’oxygène. On parle aussi de poursuivre la digestion des de rémission. Elle se caractérise
(dans le cou, l’aisselle, l’aine), d’hématie. aliments et surtout d’absorber principalement par des crises
soit profonds (dans l’abdomen, les nutriments. Il comprend de douleurs abdominales et
le thorax). Ils assurent un rôle GROS INTESTIN successivement le duodénum, le de diarrhée parfois avec des
essentiel dans la protection du partie du tube digestif faisant jéjunum et l’iléon. saignements, qui peuvent durer
corps contre les infections ou suite à l’intestin grêle. Il plusieurs semaines ou plusieurs

L
les cellules cancéreuses. Les comprend le côlon ascendant, mois. Fatigue, perte de poids
ganglions peuvent être atteints le côlon transverse, le côlon et même dénutrition peuvent
par des cellules cancéreuses. descendant et le côlon survenir si aucun traitement n’est
Lorsqu’ils augmentent de volume, sigmoïde. entrepris.
on parle d’adénopathie. Mais

H
cela n’est pas systématiquement LYMPHATIQUE MOELLE OSSEUSE
synonyme de cancer. se dit du réseau de vaisseaux et substance qui se trouve à
de ganglions qui transporte la l’intérieur des os. Une partie de
GÈNE lymphe, le liquide qui transporte la moelle osseuse, dite moelle
segment d’un chromosome*, les globules blancs et évacue les rouge ou tissu hématopoïétique,
constitué d’ADN*. L’homme HÉMOGRAMME déchets des cellules, et forme le produit les différentes cellules du
possède environ 20 000 gènes examen biologique réalisé sur système lymphatique. sang (globules rouges, globules
qui contiennent l’information un prélèvement sanguin et qui blancs et plaquettes). La
nécessaire au fonctionnement permet de mesurer la qualité LYMPHOCYTE moelle osseuse rouge se trouve
des cellules et déterminent et la quantité des différentes type de globule blanc. Les essentiellement à l’intérieur des
un certain nombre de ses cellules sanguines ; on parle lymphocytes sont impliqués os plats et courts.
caractéristiques. également de numération dans les réactions de défense de
formule sanguine (NFS). l’organisme et sont chargés de MUQUEUSE
GLOBULE BLANC lutter contre les infections. membrane qui tapisse les cavités
cellule qui combat les infections. de l’organisme, notamment
Les globules blancs sont le tube digestif (de la bouche
présents dans le sang et dans au rectum), les bronches et

136 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 137
GLOSSAIRE

P S
les organes génitaux. Les RECOMMANDATION
muqueuses fabriquent du DE BONNES PRATIQUES
mucus, ce qui leur permet de document destiné à aider
rester humides. les professionnels de santé
à proposer au patient les
MUTATION PLAQUETTE stratégies de diagnostic, de SCANNER
modification de l’information composant du sang qui traitement et de suivi les mieux examen qui permet d’obtenir
génétique d’une cellule. La contribue à la coagulation du adaptées selon le type de cancer des images du corps en coupes à
mutation se caractérise par un sang et à la cicatrisation. et son stade. L’élaboration des l’aide de rayons X. Les images sont
changement dans un ou plusieurs recommandations s’appuie sur reconstituées par ordinateur, ce
gènes entraînant ou non une POLYPOSE ADÉNOMATEUSE l’analyse des recommandations, qui permet une analyse précise de
modification du fonctionnement FAMILIALE référentiels de bonnes pratiques différentes régions du corps. On
de la cellule et de sa durée de maladie génétique qui se et essais cliniques internationaux parle aussi de tomodensitométrie
vie. La mutation est un type manifeste par la formation de et sur l’avis d’experts. Elles ne ou TDM. Le terme scanner
d’altération moléculaire*. plusieurs centaines de polypes sont pas figées et évoluent au désigne aussi l’appareil utilisé pour
dans le côlon, dès l’adolescence. fur et à mesure des nouvelles réaliser cet examen.

N
connaissances. On parle parfois
POLYPE de RCP (Recommandations SCINTIGRAPHIE OSSEUSE
petite excroissance qui se pour la partie clinique) ou de examen d’imagerie médicale qui
développe à l’intérieur de référentiel de bonnes pratiques. permet de déceler, au niveau
différents organes (côlon, rectum, des os, d’éventuelles métastases
NUTRIMENT vessie, utérus, etc.). C’est une RECTOCOLITE HÉMORRAGIQUE par l’injection d’un produit
substance apportée par tumeur non cancéreuse qui peut atteinte inflammatoire de faiblement radioactif. Ce produit
l’alimentation, qui assure le se transformer en tumeur maligne. la muqueuse* au niveau du se fixe sur les tissus osseux.
développement et l’entretien rectum et parfois du côlon. Elle

R
de l’organisme. Les protéines, se manifeste par des périodes SYNDROME DE LYNCH
les glucides, les lipides, les de crise et des périodes de affection génétique, appelée aussi
vitamines, les sels minéraux et rémission pendant lesquelles syndrome HNPCC (Hereditary Non-
les oligo-éléments sont des il n’y a pas de symptôme. Les Polyposis Colorectal Cancer ou
nutriments. Les aliments ingérés, principaux symptômes sont des Cancer colorectal héréditaire sans
décomposés dans la cavité RADIOGRAPHIE saignements par l’anus, des polypose). L’anomalie touche les
buccale puis dans l’estomac, examen qui permet d’obtenir douleurs abdominales et des gènes* qui contrôlent la réparation
passent ensuite dans l’intestin des images d’une partie du diarrhées. des erreurs survenant lors de la
sous forme de petites molécules corps à l’aide de rayons X. Une réplication de l’ADN, au moment
pour être absorbés dans le sang radio est un examen d’imagerie. de la division cellulaire. Il touche
et utilisés par l’organisme. principalement le côlon-rectum et

138 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 139
GLOSSAIRE

l’endomètre. Pour les personnes précises du corps en coupes fines


atteintes du syndrome de Lynch, grâce à l’injection d’un produit
le risque de développer un cancer faiblement radioactif. Ce traceur
colorectal au cours de leur vie est se fixe notamment sur les cellules
très largement supérieur à celui de cancéreuses et permet ainsi de les
la population générale, justifiant repérer. Les images obtenues sur
ainsi un dépistage spécifique par ordinateur sont reconstituées en
des coloscopies régulières. trois dimensions (3D). Cet examen
est aussi appelé TEP Scan ou
SYSTÈME MMR PETscan.
le système MisMatch Repair
(MMR) désigne le système TISSU
de réparation des erreurs de ensemble de cellules qui
copie de l’ADN. Il est essentiel assurent une même fonction,
pour maintenir l’intégrité de comme le tissu musculaire ou le
l’information génétique contenue tissu osseux par exemple.

ANNEXES
dans le génome au cours des
multiples divisions cellulaires. TISSU CONJONCTIF
Ce système est parfois altéré. tissu qui assure les fonctions
C’est le cas avec le syndrome de de soutien, de nutrition et de
Lynch* qui prédispose au cancer protection d’un organe. 142. ANNEXE 1. LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE
149. ANNEXE 2. LES EXAMENS DU BILAN PRÉTHÉRAPEUTIQUE
colorectal, au cancer de l’ovaire

V
151. ANNEXE 3. LA STOMIE
et de l’endomètre. L’intégrité du
système MMR est prédictive d’une
bonne réponse au traitement de
type immunothérapie.

T
VAISSEAUX LYMPHATIQUES
canaux par lesquels circule la
lymphe, le liquide qui transporte
les globules blancs* et évacue
les déchets des cellules. Les
TEP vaisseaux lymphatiques relient
abréviation de tomographie par les ganglions lymphatiques*
émission de positons. Examen entre eux pour former le système
de médecine nucléaire qui lymphatique, impliqué dans la
permet d’obtenir des images défense de l’organisme.

140 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


ANNEXE 1. LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE

ANNEXE 1. LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE


LES EXAMENS DU BILAN
DIAGNOSTIQUE EXAMENS OBJECTIFS

COLOSCOPIE : SYSTÉMATIQUE
Le tableau ci-dessous présente les examens les plus souvent • Examen de l’intérieur du côlon • Explorer la totalité du côlon pour
réalisés et leurs objectifs. L’ordre dans lequel ils sont effectués à l’aide d’un endoscope*. Il est y déceler d’éventuelles anomalies
peut varier d’une personne à l’autre. Ils ne sont pas tous systé- réalisé par un gastroentérologue et les localiser. La coloscopie
matiques et, si besoin, d’autres peuvent vous être proposés. généralement sous anesthésie permet également d’effectuer
Cette étape peut vous sembler longue, mais un bilan précis est générale. des prélèvements (biopsie).
indispensable pour vous proposer un traitement adapté. La coloscopie avec biopsie est
l’examen de référence pour le
diagnostic des cancers colorectaux.
LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE
COLOSCOPIE VIRTUELLE PAR SCANNER OU COLOSCANNER :
EXAMEN ET DESCRIPTION OBJECTIFS NON SYSTÉMATIQUE
• Un coloscanner peut être • Le coloscanner permet
EXAMEN CLINIQUE : SYSTÉMATIQUE proposé lorsqu’il est impossible de détecter d’éventuelles
• Examen (auscultation, palpation • Faire un bilan de votre état de pratiquer une coloscopie ou anomalies (épaississements…)
de l’abdomen, etc.) par un général. S’informer sur lorsqu’elle est incomplète. dans le côlon et le rectum et de
médecin généraliste ou un vos antécédents médicaux visualiser d’autres organes de
gastroentérologue, réalisé dans personnels et familiaux et vos • Il s’agit d’un examen d’imagerie l’abdomen, notamment le foie,
le cadre d’une consultation traitements en cours. qui permet de visualiser la totalité pour y rechercher des signes
médicale qui comprend du côlon, sans entrer à l’intérieur. éventuels de métastases. À la
également un entretien avec le • Recenser vos facteurs de risque différence de la coloscopie, le
(dont le tabac, l’alcool, le • Les images produites par le
patient. scanner sont transmises à un coloscanner ne permet pas de
surpoids). réaliser de biopsie et donc de
• L’examen clinique comprend un ordinateur. Un logiciel permet de
reconstituer alors une image en 3 faire le diagnostic de cancer.
toucher rectal. Une coloscopie sera nécessaire
dimensions du côlon, dans lequel
on peut naviguer virtuellement pour réaliser la biopsie.
TOUCHER RECTAL : SYSTÉMATIQUE ce qui permet aux médecins de
• Examen qui consiste à palper • Fréquent en cas de symptômes repérer les zones d’anomalies.
l’intérieur du rectum avec digestifs (présence de sang • Le coloscanner nécessite, comme
l’index. dans les selles, diarrhées, la coloscopie, une préparation.
constipation, etc.) pouvant être Réalisée la veille de l’examen, cette
causés par un cancer du rectum, préparation repose sur des laxatifs
cet examen permet de déceler et un régime liquide avec un
une grosseur qui pourrait être marquage des selles par un produit
un signe de cancer localisé dans de contraste. Le coloscanner
le rectum. implique une insufflation de
dioxyde de carbone (CO2).

142 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 143
ANNEXE 1. LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE

LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE


EXAMENS
EXAMENS OBJECTIFS ET DESCRIPTIONS OBJECTIFS

BIOPSIE : SYSTÉMATIQUE EXAMENS POUR ÉVALUER L’EXTENSION DE LA TUMEUR


• Prélèvement d’un échantillon • Récupérer des échantillons ÉCHOGRAPHIE ENDO-RECTALE : SYSTÉMATIQUE
de tissu* qui semble de tissus qui semblent
anormal. Le déroulement anormaux pour les analyser et • Examen qui consiste à réaliser • Évaluer l’extension de la
de la biopsie dépend de la déterminer s’ils sont de nature des images de la paroi du tumeur dans la paroi du rectum
zone ou de l’organe dans cancéreuse ou non (voir examen rectum grâce à des ultrasons. et l’atteinte des ganglions
lequel le prélèvement est anatomopathologique). proches du rectum, de préciser
• Le radiologue ou le la localisation de la tumeur, sa
fait. Les biopsies du rectum gastroentérologue utilise une
• Ces échantillons peuvent taille et enfin sa distance par
sont réalisées au cours de la sonde échographique introduite
également être conservés rapport à l’anus ; cet élément
coloscopie. dans le rectum via l’anus.
après l’opération dans une est important pour déterminer
bibliothèque de tumeurs le type de chirurgie à réaliser.
(tumorothèque), en vue de
recherches ultérieures. IRM PELVIENNE : NON SYSTÉMATIQUE ET PRESCRIT SELON LA
LOCALISATION DE LA TUMEUR
EXAMEN ANATOMOPATHOLOGIQUE : SYSTÉMATIQUE
• Examen d’imagerie qui utilise • Idem échographie endo-rectale.
• Examen de tissus ou de cellules • Examen indispensable pour un puissant aimant et des ondes
prélevés lors d’une biopsie ou diagnostiquer de façon certaine radio pour obtenir des images
retirés lors d’une chirurgie. un cancer. Il permet d’étudier les « en coupe » de la zone pelvienne
Cet examen est réalisé à l’œil caractéristiques des cellules de (vessie, urètre, utérus, vagin,
nu puis au microscope par un la tumeur (histologie, altérations ovaires, trompes utérines, vésicules
médecin spécialiste appelé moléculaires* si besoin). séminales, prostate, rectum).
anatomopathologiste ou
• Lorsqu’il est réalisé après la
anatomocytopathologiste ou
chirurgie, il permet de définir le
pathologiste.
stade du cancer.
• Selon les situations, une analyse • La recherche de mutation du
d’éventuelles altérations
gène RAS permet d’orienter la
moléculaires (mutation* du
prescription de certaines thérapies
gène* RAS) est effectuée dans
ciblées. Elle peut identifier une
un échantillon de tumeur.
cible de ce type de médicament.
• Dans le cadre d’un cancer • Le test moléculaire MSI permet
colorectal, la recherche d’une
de dépister les prédispositions
instabilité microsatellitaire (MSI
génétiques au cancer colorectal.
pour MicroSatellite Instability)
peut également être effectuée. • Ce test pourrait aussi permettre
à terme d’orienter le traitement
anticancéreux (des essais cliniques
sont en cours au moment de la
rédaction de ce guide).

144 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 145
ANNEXE 1. LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE

LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE


EXAMENS EXAMENS
ET DESCRIPTIONS OBJECTIFS ET DESCRIPTIONS OBJECTIFS

EXAMENS POUR ÉVALUER L’EXTENSION DE LA TUMEUR EXAMENS POUR ÉVALUER L’EXTENSION DE LA TUMEUR

BILAN BIOLOGIQUE : SYSTÉMATIQUE SCANNER THORACOABDOMINOPELVIEN : SYSTÉMATIQUE

• Avant de débuter les • Fournir des renseignements •E


 xamen indolore qui permet, à • Repérer la présence ou non
traitements, on mesure dans le sur l’état de santé général, l’aide de rayons X, de réaliser d’une anomalie dans les autres
sang : vérifier qu’il n’y a pas de contre- des images en trois dimensions organes (foie, poumons…), si
n la quantité et la qualité des indications à certains examens du thorax, de l’abdomen et de la c’est le cas, déterminer sa taille
différentes cellules sanguines ou traitements. région pelvienne (vessie, urètre, et sa localisation. Cet examen
(on parle de numération formule utérus, vagin, ovaires, trompes détecte des anomalies même
sanguine (NFS) ou encore • Le dosage du marqueur ACE utérines, vésicules séminales, de très petite taille (inférieure
d’hémogramme*) ; donne une indication sur la prostate, rectum). On parle aussi ou égale à 3 millimètres). Le
n le taux de créatinine* qui
présence d’une tumeur et de tomodensitométrie, abrégée scanner ne donne aucune
permet de vérifier le bon l’évolution de la maladie. En en TDM. indication sur le type de cellules
fonctionnement des reins ; revanche, cette mesure n’est dont il s’agit.
•A
 vant l’examen, un produit de
n La clairance de la créatinine
pas absolue car un cancer
contraste (souvent de l’iode)
pour apprécier la vitesse de colorectal peut se développer
est injecté pour visualiser les
filtration des reins ; ou évoluer sans que le taux
vaisseaux sanguins et distinguer
n Le taux de certaines enzymes*
d’ACE n’augmente.
les éventuelles anomalies dans
et protéines fabriquées par le les organes.
foie (transaminases, albumine*,
etc.) pour évaluer l’état de la IRM HÉPATIQUE + SCANNER THORACIQUE : NON SYSTÉMATIQUE,
fonction hépatique. PRESCRIT EN ALTERNATIVE AU SCANNER THORACO-ABDOMINO-
PELVIEN LORSQUE L’INJECTION DE PRODUIT DE CONTRASTE
• La prise de sang permet aussi de N’EST PAS POSSIBLE (NOTAMMENT POUR DES RAISONS D’ALLERGIE
mesurer le taux de concentration
À L’IODE OU D’HYPERTHYROÏDIE)
d’un marqueur tumoral appelé
ACE, l’antigène* carcino- • Une IRM hépatique avec • Les objectifs sont les
embryonnaire. Il s’agit d’une injection d’un autre produit mêmes que ceux du scanner
protéine sécrétée par certaines de contraste (le gadolinium) thoracoabdominopelvien (voir
tumeurs, dont les tumeurs du et un scanner thoracique sans ci-dessus).
rectum. injection sont effectués.
• L’IRM va permettre de
• L’IRM hépatique est un examen déterminer si des métastases se
d’imagerie qui utilise un sont développées dans le foie.
puissant aimant et des ondes
radio pour obtenir des images
en « coupes » du foie.

146 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 147
ANNEXE 1. LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE

LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE ANNEXE 2.


EXAMENS LES EXAMENS DU BILAN
ET DESCRIPTIONS OBJECTIFS
PRÉTHÉRAPEUTIQUE
EXAMENS POUR ÉVALUER L’EXTENSION DE LA TUMEUR
TOMOGRAPHIE PAR ÉMISSION DE POSITONS (TEP* OU TEP-TDM
OU TEP SCAN* OU PETSCAN) : NON SYSTÉMATIQUE LES EXAMENS DU BILAN PRÉTHÉRAPEUTIQUE
• Examen indolore qui permet de • Repérer les foyers de cellules EXAMENS
OBJECTIFS
réaliser des images en coupes cancéreuses partout dans le ET DESCRIPTIONS
du corps entier, après injection corps.
ÉVALUATION CARDIOVASCULAIRE : NON SYSTÉMATIQUE.
dans le sang d’un traceur, un
produit faiblement radioactif. Ce • Examen clinique par un • Déterminer les risques
traceur a la particularité de se cardiologue associé ou non à cardiaques d’une anesthésie et
fixer sur les cellules cancéreuses. une échographie* cardiaque. d’une intervention chirurgicale
La TEP fournit des images de la prolongée.
répartition du traceur et donc
des cellules cancéreuses dans ÉVALUATION CLINIQUE ET NUTRITIONNELLE INITIALE :
tout le corps, visualisables par SYSTÉMATIQUE
ordinateur.
• Mesure du poids et de la taille • Un bon équilibre nutritionnel
SCINTIGRAPHIE OSSEUSE : NON SYSTÉMATIQUE pour le calcul de l’IMC (Indice est indispensable avant le début
de Masse Corporelle qui se du traitement car il conditionne
• Examen indolore qui permet • Repérer des métastases
calcule en divisant le poids le pronostic. Cette évaluation
d’obtenir des images des os du osseuses. Cet examen est
d’une personne par sa taille au permet d’identifier un état de
corps. Cette technique d’imagerie rarement effectué.
carré (poids en kg/taille en m x dénutrition et d’y remédier par
médicale utilise des produits
taille en m)). des mesures adaptées.
faiblement radioactifs non
toxiques, des traceurs qui sont • Recherche d’une perte de poids
injectés puis repérés sur écran. par rapport au poids habituel.

• Dosage dans le sang des taux


d’albumine*, de préalbumine et
de CRP. Le taux de la protéine
C réactive (CRP) dans le sang
augmente en présence d’une
inflammation.

148 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 149
ANNEXE 2. LES EXAMENS DU BILAN PRÉTHÉRAPEUTIQUE

LES EXAMENS DU BILAN PRÉTHÉRAPEUTIQUE ANNEXE 3.


EXAMENS
OBJECTIFS
LA STOMIE
ET DESCRIPTIONS

ÉVALUATION GÉRIATRIQUE : SYSTÉMATIQUE POUR LES PERSONNES La stomie est une petite ouverture, temporaire ou perma-
ÂGÉES DE PLUS DE 75 ANS nente, créée lors d’une opération chirurgicale pour évacuer
• Tests G8, VES 13, FOG, etc. les selles lorsqu’elles ne peuvent plus l’être par les voies
• Cette évaluation en naturelles.
• Il s’agit de tests visant cancérologie permet d’adapter
à dépister la fragilité du les traitements anticancéreux Le côlon ou l’intestin grêle est abouché à la peau de l’abdo-
patient reposant sur plusieurs et de prendre en compte les
composantes dont :
men (on parle de colostomie ou iléostomie) et les selles sont
spécificités des personnes
n l’autonomie motrice ;
recueillies dans une poche spéciale, collée autour de la sto-
âgées.
n l’auto-évaluation de son état mie. Le terme d’« anus artificiel » est parfois utilisé.
de santé ;
n le nombre de médicaments Une stomie peut être nécessaire dans le cadre de la chirur-
pris au long cours, leurs gie d’un cancer du rectum. Après avoir enlevé la portion du
indications et les risques
rectum atteinte par la tumeur, le chirurgien procède habi-
d’interactions ;
n l’évaluation nutritionnelle ;
tuellement au raccordement des deux portions non atteintes
n l’état des fonctions cognitives ;
pour rétablir la continuité intestinale.
n l’état psychologique.

S’il est nécessaire de mettre le côlon au repos pour favoriser


sa cicatrisation, une stomie temporaire est alors pratiquée.
On parle aussi de stomie de protection. Elle dure en
moyenne entre trois et six mois. Une fois le côlon cicatrisé,
une nouvelle intervention est programmée pour refermer la
stomie et rétablir la continuité intestinale.

Une stomie définitive peut être nécessaire après une chirur-


gie d’un cancer du rectum, en particulier du bas rectum qui
peut nécessiter le retrait du sphincter anal. Dans ce cas, il
n’est plus possible d’expulser les selles par l’anus. Les selles
et les gaz sont donc définitivement recueillis au niveau de
l’abdomen, à travers la stomie.

Lors d’une colostomie gauche définitive, il est possible de


réaliser une irrigation colique en accord avec le chirurgien.
Cela consiste à vider entièrement le côlon toutes les 48 heures.
Cela permet d’éviter le port d’une poche de recueil en por-
tant à la place une mini-poche ou un pansement.

150 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 151
ANNEXE 3. LA STOMIE

LA STOMIE L’accompagnement du stomathérapeute


Vous êtes formé aux soins de votre stomie avant votre sortie
de l’hôpital par un stomathérapeute. Il s’agit d’un infirmier
spécialisé dans l’accompagnement des personnes dotées
d’une stomie.

Le stomathérapeute vous apprend comment faire votre toi-


lette et changer la poche afin d’être indépendant le plus tôt
possible. Il vous aide aussi à choisir l’appareillage le mieux
adapté à votre situation, en termes d’étanchéité, de confort,
de discrétion, de facilité d’utilisation, etc.

Le stomathérapeute peut être également consulté en cas


de problème (lésion cutanée, appareillage à modifier…) ou
pour faire le point sur votre vie sociale, familiale, sexuelle…

Bien choisir son appareillage


L’appareillage se compose d’une poche de recueil et d’un
système qui permet de fixer la poche sur l’abdomen.

La poche et le système qui permet de coller la poche à la


stomie doivent tenir compte du type de stomie : ils doivent
être parfaitement adaptés à sa taille et à sa forme pour évi-
ter les fuites qui sont non seulement désagréables, mais
peuvent aussi irriter la peau.

Les appareillages sont disponibles dans les pharmacies et


pris en charge par l’Assurance maladie.
À quoi ressemble la stomie ?
La stomie est une petite ouverture de forme ronde ou ovale. Il existe deux types d’appareillage :
La stomie est légèrement enflée juste après la chirurgie, • les appareillages en une seule pièce : la poche de recueil
mais finit par rétrécir 6 à 8 semaines plus tard. et le système de protection ne font qu’un. L’ensemble est
décollé à chaque changement de poche (une à deux fois
La stomie n’est pas une plaie, sa muqueuse* est insensible. par jour) et jeté après une utilisation ;
En revanche, la peau qui entoure la stomie (appelée peau • les appareillages en deux pièces : ils sont constitués d’une
péristomiale) est fragile ; elle peut saigner facilement en rai- poche d’une part, et d’un support protecteur d’autre part,
son de la présence de nombreux petits vaisseaux sanguins sur lequel la poche se colle ou s’emboîte. La poche se
près de la surface. change une à deux fois par jour. Le support peut rester en
place deux à quatre jours en fonction de la nature des selles.

152 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 153
ANNEXE 3. LA STOMIE

Quel que soit le type d’appareillage choisi (en une ou deux Tous les types de poches sont recouverts d’un voile qui
pièces), plusieurs diamètres prédécoupés prêts à l’emploi absorbe la transpiration, prévenant ainsi tout risque de
existent pour s’adapter à la taille de la stomie. Il est parfois macération et d’irritation cutanée, et atténuant les bruits.
nécessaire d’utiliser des systèmes à découper soi-même, pour
ajuster au mieux le support protecteur à la forme de la stomie. Vivre avec une stomie

Les différents types de poches • S’habiller


Il existe des poches transparentes ou opaques. Certaines Les mouvements quotidiens comme se baisser pour lacer
sont fermées et d’autres sont « vidables ». Ces dernières ses chaussures nécessitent une bonne tenue et une sou-
sont munies d’une fermeture par bande autoagrippante plesse de la poche. Les vêtements ne doivent pas trop ser-
(velcro) située dans le bas de la poche et peuvent être vidées rer la taille pour que la stomie ne soit pas comprimée.
et nettoyées au lieu d’être changées à chaque fois.
• Être à l’aise
La question des gaz est une préoccupation constante des
patients. Actuellement, toutes les poches sont équipées

LES DIFFÉRENTS TYPES D’APPAREILLAGE d’un filtre composé de charbons qui résout le problème
d’odeurs. Des poudres ou des gélules placées dans la poche
peuvent optimiser l’efficacité du filtre.
SUPPORT
PROTECTEUR • Travailler
Le médecin du travail décide de l’opportunité de reprendre
ou non une activité professionnelle. Le poste peut parfois
être adapté à votre situation si le médecin le juge néces-
saire. Par exemple, le port de charges lourdes est décon-
seillé car la stomie fragilise la paroi abdominale.
Il est conseillé d’avoir des toilettes à disposition pour pou-
voir changer ou vider aisément la poche dès que cela est
nécessaire.

• Manger
Il n’y a pas de régime alimentaire particulier. Certains ali-
ments produisent toutefois davantage de gaz que d’autres :
choux, champignons, oignons, œufs, artichauts et haricots
secs. Il est donc recommandé de respecter des quantités
raisonnables et de penser à changer la poche dès qu’elle
gonfle, signe que le filtre est saturé.
En cas de constipation, il est recommandé de boire davan-
POCHE DE RECUEIL POCHE DE RECUEIL tage, de manger des légumes verts, des fruits frais et des
EN 2 PIÈCES EN 1 PIÈCE yaourts.

154 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 155
ANNEXE 3. LA STOMIE

En cas de diarrhée, il est conseillé de boire beaucoup pour • Voyager


éviter la déshydratation, de manger riz, pâtes, semoule et Il n’y a aucune contre-indication aux voyages. Pour qu’ils se
de cesser les légumes verts, fruits frais ou cuits et les lai- passent au mieux, il est conseillé de :
tages. En attendant que la diarrhée cesse, l’utilisation d’une - mettre des poches, des sacs-poubelles et un nécessaire de
poche vidable est conseillée pour plus de confort. toilette simple dans le bagage à main avec soi afin d’être
sécurisé durant tout le trajet ;
• Faire du sport - emporter le double de la quantité de poches nécessaires,
La pratique d’un sport reste possible, à condition de respec- ainsi que quelques poches vidables en cas de diarrhée ;
ter certaines précautions. Seuls les sports violents ou de - emporter quelques médicaments antidiarrhéiques pres-
contact qui risquent de traumatiser la stomie sont vraiment crits par le médecin ;
déconseillés (judo, karaté, boxe, etc.). Il est également - dans les pays très chauds, placer les poches dans le bac à
recommandé d’éviter de porter des charges trop lourdes. légumes d’un réfrigérateur pour éviter que le plastique ne
se détériore sous l’action de la chaleur et augmenter votre
Les bains en piscine ou de mer sont possibles. On peut uti- consommation d’eau ;
liser un tampon obturateur ou un pansement spécifique- - ne boire que de l’eau minérale capsulée ou préalablement
ment prévu à cet effet qui permet de se baigner en toute désinfectée avec des comprimés prévus à cet effet ;
sécurité. Il est conseillé de mettre le tampon dix minutes - éviter les glaces et les sorbets, et peler systématiquement
avant la baignade afin de s’assurer de sa bonne tenue. les fruits.

• Avoir une vie sexuelle


Vivre avec une stomie peut affecter la façon dont la personne
perçoit son corps et sa relation de couple avec le risque
qu’elle redoute la reprise d’une activité sexuelle. Ces réac-
tions sont normales et doivent être anticipées. La confiance
que se témoignent les conjoints peut aider à faire face.

Le désir sexuel revient habituellement lorsque la personne


commence à se sentir mieux et à se remettre de son expé-
rience du cancer. Il est possible qu’un peu plus de planifica-
tion et qu’un peu moins de spontanéité soient nécessaires,
mais dans la plupart des cas, il est possible de reprendre
une vie sexuelle active. Pour réduire le risque de gêne, il y a
des astuces : mini-poche, poche vidée, poche masquée par
le port d’un vêtement, position lors des rapports sexuels évi-
tant la vue de la stomie, etc.

156 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 157
MÉTHODE ET RÉFÉRENCES

MÉTHODE ET RÉFÉRENCES • La Société française des sciences pharmaceutiques


officinales (SFSPO)
Ce guide fait partie de Cancer info, la plateforme d’information • La Société francophone de nutrition clinique et
de référence à destination des malades et des proches. Cette métabolisme (SFNCM)
plateforme est développée par l’Institut national du cancer en • La Société nationale française de colo-proctologie
partenariat avec la Ligue contre le cancer. Elle vise à rendre (SNFCP)
accessible une information validée pour permettre au patient • La Société nationale française de gastro-entérologie
d’être acteur de son parcours de soins. Les contenus de Can- (SNFGE)
cer info sont élaborés à partir des recommandations destinées
aux professionnels de santé et selon une méthodologie rigou- Ont participé au groupe de travail
reuse basée sur un groupe de travail pluridisciplinaire associant • Dr Alix Bellessort, médecin généraliste, Levallois-Perret
professionnels et usagers. Ils sont régulièrement mis à jour en • Dr Erwan Bories, hépatogastroentérologue, Institut
fonction des avancées médicales et réglementaires. Paoli-Calmettes, Marseille
• Dr Clément Charra, médecin généraliste,
Sources de référence Ladoix-Serrigny
• « Cancers colorectaux, du diagnostic au suivi », collection • Dr Christelle de la Fouchardière, oncologue médical,
Outils pour la pratique des médecins généralistes, INCa, Centre Léon Bérard, Lyon
septembre 2018. • Dr Vincent Hautefeuille, hépatogastroentérologue,
• « Les cancers en France », collection Les Données, INCa, oncologue digestif, CHU d’Amiens Stéphane
édition 2017. Korsia-Meffre, proche de patient, Auxerre
• « Bénéfices de l’activité physique pendant et après • Pr Jérémie Lefevre, chirurgien digestif, Hôpital
cancer – Des connaissances scientifiques aux repères Saint-Antoine, Paris
pratiques », INCa, mars 2017. • Pr Didier Peiffert, oncologue-radiothérapeute, chef du
• « Arrêt du tabac dans la prise en charge du patient service universitaire de radiothérapie, Institut de
atteint de cancer/Systématiser son cancérologie de Lorraine, Vandoeuvre-lès-Nancy
accompagnement », INCa, mars 2016. • Nicole Rama, cadre de santé, Clinique de l’Union, Saint-Jean
• Dr Eleonor Rivin del Campo,
Participants oncologue-radiothérapeute, Hôpital Tenon, Paris
Le groupe de travail a été constitué avec la contribution de : • Stephen Roth, accompagnateur de santé, Espace de
• L’Association française des infirmier(e)s en rencontres et d’information du CHU de Nantes
cancérologie (Afic) • Jérôme Sicard, pharmacien, Châlons-en-Champagne
• La Fédération française de cancérologie digestive • Pr Ronan Thibault, hépatogastroentérologue,
(FFCD) nutritionniste, responsable de l’Unité de nutrition du CHU
• La Ligue contre le cancer de Rennes
• La société française de chirurgie digestive (SFCD) • Sandra Tivan, patiente, Pontarlier
• La Société française d’endoscopie digestive (SFED) • Dr Aurélien Venara, chirurgien digestif, CHU d’Angers
• La Société française de radiothérapie oncologique • Dr Aziz Zaanan, hépatogastroentérologue, oncologue
(SFRO) digestif, HEGP, Paris

158 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 159
MÉTHODE ET RÉFÉRENCES

UNE COLLECTION À VOTRE


Institut national du cancer DISPOSITION POUR VOUS INFORMER
Rédaction et coordination
• Émilie Binois, chargée de projets, département Les guides
Bonnes pratiques, direction des Recommandations • J’ai un cancer, comprendre et être aidé (2020)
et du Médicament • Les traitements des cancers du côlon (mis à jour en 2020)
• Marianne Duperray, directrice, direction des • Les traitements des cancers du rectum (mis à jour en 2020)
Recommandations et du Médicament • Les traitements des cancers de l’ovaire (mis à jour en 2020)
• Les traitements des cancers de la thyroïde (mis à jour en 2020)
Conformité aux recommandations • Les traitements du cancer du pancréas (mis à jour en 2020)
• Dr Marie de Montbel, département Bonnes pratiques, • Comprendre les lymphomes non hodgkiniens
direction des Recommandations et du Médicament (avec France Lymphome Espoir) (2019)
• Sophie Negellen, pharmacien, conseillère médicament, • Les traitements des cancers des voies aérodigestives
direction des Recommandations et du Médicament supérieures (2018)
• Démarches sociales et cancer (mis à jour en 2018)
• Les traitements des cancers du poumon (2017)
• Les traitements du mélanome de la peau (2016)
• Les traitements du cancer de la prostate (2016)
• La participation de mon enfant à une recherche
clinique sur le cancer (en partenariat avec la SFCE et
l’Espace éthique - Région Île-de-France) (2016)
• Participer à un essai clinique en cancérologie (2015)
• Comprendre le myélome multiple (2015)
• La prise en charge de la leucémie lymphoïde
chronique (2015)
• Les traitements des cancers de l’œsophage (2015)
• Comprendre le lymphome hodgkinien (en partenariat
avec France Lymphome Espoir) (2015)
• Qu’est-ce qu’une thérapie ciblée ? (2015)
• Les traitements des cancers du testicule (2014)
• Les traitements des cancers de la vessie (2014)
• Les traitements des cancers de l’estomac (2014)
• Mon enfant a un cancer : comprendre et être aidé
(en partenariat avec la Société française de lutte contre
les cancers et leucémies de l’enfant et de l’adolescent
(SFCE) (2014)
• Les traitements des cancers du sein (2013)
• Les traitements du cancer du rein (2013)
• Les traitements du cancer de l’endomètre (2013)

160 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM GUIDE CANCERINFO 161
AUTRES GUIDES DISPONIBLES

• Comprendre la chimiothérapie (2011) UN GUIDE COMPLET POUR VOUS


• La polypose adénomateuse familiale (2011) ACCOMPAGNER DURANT VOTRE PARCOURS
• Les traitements du cancer invasif du col de l’utérus (2011) DE SOINS ET APRÈS LA MALADIE
• Les traitements du cancer du foie (2011)
• Les tumeurs du cerveau (2010)
Une co
• Traitements du cancer et chute des cheveux (2009) llec
GRATU tion
IT
• Comprendre la radiothérapie (2009) à votr E
• Douleur et cancer (2007) disposit e
ion
• Comprendre la nutrition entérale (2007) SEPTEMBRE 2020

• La radiothérapie (2007)


J’AI UN

J’AI UN CANCER : COMPRENDRE ET ÊTRE AIDÉ


• Vivre pendant et après un cancer (2007) Qu’est-ce qu’un cancer ?
• Vivre auprès d’une personne atteinte d’un cancer (2006)
• Fatigue et cancer (2006) Quelles sont CANCER :

GUIDES PATIENTS
COMPRENDRE
J’ai un cancer : comprendre et être aidé

les étapes de votre


Ce guide a pour objectif de vous accompagner, vous et vos proches,
tout au long de votre parcours de soins et après la maladie. Qui sont les
parcours de soins ?
D’autres guides et fiches d’information existent et sont à votre disposition professionnels qui

ET ÊTRE AIDÉ
au sein de la collection Guides Patients. Conçus par l’Institut national du cancer
vous accompagnent
Les fiches
et validés par des spécialistes, ces documents garantissent
des informations médicales de référence.
au quotidien ?
Comment
La survenue de la maladie provoque d’importants bouleversements.

• L’IRM (l’imagerie par résonance magnétique)


Votre situation face au cancer étant unique, ces informations ne remplacent

sont choisis vos


pas un avis médical. Ces guides et fiches d’information peuvent constituer
des supports pour vos échanges avec vos spécialistes, mais aussi
pour vous permettre d’ouvrir le dialogue avec vos proches.
traitements ?
• Le scanner Que mettre en place
pour faciliter votre
• La scintigraphie osseuse vie quotidienne ?

• La TEP-TDM (au 18F-FDG) Quel suivi après


• La stomie digestive Pour vous informer sur la prévention,
les dépistages et les traitements des cancers,
votre cancer ?
• Les soins palliatifs
consultez e-cancer.fr

• La consultation d’oncogénétique

GUIJUKCEA20
« Grâce aux explications fournies « La lecture de ce guide, qui
par ce guide sur mon parcours de soins, a été remis à ma mère lorsqu’elle
mes traitements et sur certains mots médicaux, a appris sa maladie, m’a permis
j’ai pu communiquer plus facilement de comprendre ce qu’elle vivait
avec mon équipe soignante. » et de l’accompagner au mieux. »
Michel H., 71 ans. Sandra M., 41 ans.

À TÉLÉCHARGER OU À COMMANDER GRATUITEMENT

 -cancer.fr, rubrique « Catalogue des publications ».


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AUTRES GUIDES DISPONIBLES

UN GUIDE POUR TOUT SAVOIR NOTES


DES DÉMARCHES, AIDES ET SOLUTIONS,
QUELLE QUE SOIT VOTRE SITUATION
_______________________________________
Une co
llec
GRATU tion
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à votr E
disposit e
Qui sont ion
vos principaux
interlocuteurs
_______________________________________
administratifs ?

Quels sont
vos droits pendant Quels congés
l’hospitalisation ? pour le proche
qui vous
_______________________________________
accompagne ?
Quelle prise
en charge financière
de vos soins ? Comment s’organise
la reprise du travail ?
Quels sont _______________________________________
vos revenus pendant Puis-je contracter
un arrêt de travail ? un prêt bancaire
après la maladie ?

Dans quels cas le


cancer est-il reconnu _______________________________________
comme maladie
professionnelle ?

« Ce guide m’a permis d’y voir plus clair


dans les démarches administratives. » _______________________________________
« En lisant ce guide, j’ai appris que
Fabienne K., 65 ans. j’avais droit à un congé pour accompagner
ma femme malade. »
Laurent V., 54 ans.
_______________________________________

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Conception : Ici Barbès
_______________________________________ Réalisation : INCa
Illustrations : Pierre Bourcier
Impression : CIA GRAPHIC
ISBN : 978-2-37219-592-8
_______________________________________ ISBN net : 978-2-37219-593-5

DEPÔT LÉGAL SEPTEMBRE 2020

166 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


0 805 123 124
SEPTEMBRE 2020

LES

LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU RECTUM


TRAITEMENTS

GUIDES PATIENTS
DES CANCERS
Les traitements des cancers du rectum
Ce guide a pour objectif de vous informer et de répondre largement
aux questions que vous vous posez sur les traitements des cancers du rectum.

D’autres guides et fiches d’information existent et sont à votre disposition

DU RECTUM
au sein de la collection Guides Patients. Conçus par l’Institut national du cancer
et validés par des spécialistes, ces documents garantissent des informations
médicales de référence.

La survenue de la maladie provoque d’importants bouleversements.


Votre situation face au cancer étant unique, ces informations ne remplacent
pas un avis médical. Ces guides et fiches d’information peuvent constituer
des supports pour vos échanges avec vos spécialistes, mais aussi pour
vous permettre d’ouvrir le dialogue avec vos proches.

Pour vous informer sur la prévention,


les dépistages et les traitements des cancers,
consultez e-cancer.fr
GUIRECTUM20

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