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‫الجـمهـوريــة الجـزائـريــة الديـــمقراطيــة الشعبيــــة‬

République Algérienne Démocratique et Populaire


Ministère Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique
Direction Générale de la Recherche Scientifique et le Développement Technologique
Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella

Vers une Gouvernance et une Maitrise de l’Expansion Urbaine


‘ Par la Construction de la Ville Durable Verte et Résiliente’

Oran, le 12 Février 2020

Le savant est l'homme par lequel s'opère facilement la distinction entre la franchise et le mensonge dans
les paroles, entre la vérité et l'erreur dans les convictions entre la beauté et la laideur dans les actes
(Emir Abdelkader).

1
Memo : Vers une Gouvernance et une Maitrise de l’Expansion Urbaine
Ville Durable, Verte et Résiliente»
Préambule :

Ce mémo vise à formaliser un ensemble d’évolutions à l’échelle mondiale sur la gouvernance et


la maitrise de l’expansion urbaine dans le cadre du développement durable qui ne saurait se dissocier
de la nécessité d’aller vers la construction de la «Ville Durable, Verte & Résiliente ».
Il s’agit de partir de quelques questionnements pour poser les hypothèses concernant les modalités de
l’action publique à préconiser, les contraintes du développement socioéconomique et expansion urbaine
à appréhender dans le cadre de la stratégie nationale de Développement Durable.
Les changements des paradigmes sont actifs et évolutifs bien qu’il n’existe pas encore de
vocabulaire, de mots ou de concepts suffisamment établis et partagés pour les décrire. Si différentes
disciplines scientifiques s’attachent à les analyser, la dimension conceptuel qu’elles utilisent ne peut
être employée sans les accompagner des définitions et explications décrites dans la littérature.

Problématique Proposée :
Le projet de construction de la Ville Durable, Verte et Résiliente est inscrit dans les
recommandations des Nations Unies depuis 2015 avec un échéancier de mise en œuvre à travers
l’Agenda 2030 où la préoccupation centrale de la gouvernance est la maitrise de l’expansion urbaine
ainsi que la réalisation des objectifs de l’Agenda 2063 pour une Afrique Durable et Prospère.
Le développement urbain durable et résilient des territoires suppose de prendre des décisions et
d’appliquer des choix dans un environnement incertain et complexe. Les incertitudes scientifiques,
techniques et humaines, la pluralité des savoirs, des expertises et des pratiques, le projet
d’écodéveloppement des territoires interactifs, urbains et ruraux où le numérique a une place indéniable,
impliquent de prendre en compte des impacts environnementaux, sociaux et économiques, à la fois et
souvent entrelacés, afin d’appréhender ces questions dans le cadre d’une gouvernance co-construite et
partagée par l’ensemble des acteurs.
Le programme de l’Agenda 2030, les 17 Objectifs de Développement Durable réunis en blocs
thématiques ‘Le Bien Etre du Citoyen’ : 1-6 (pauvreté, faim et alimentation, santé, éducation, égalité
des sexes, eau et assainissement), ‘Le Développement Socioéconomique Durable’ : 7-12 (énergie,
croissance économique, infrastructures, réduction des inégalités au sein et entre pays, villes durables,
consommation et production responsables et durables) et ‘ Les Impacts Environnementaux et
Solidarité’ : 13-17 (changements climatiques, océans, forêts, désertification et biodiversité, paix et
justice, partenariats mondiaux, s’appuient incontestablement sur le socle central qu’est l’Objectif N°4
relatif à l’Education de Qualité. Il permettra de préparer le vivier de la ressource humaine compétente,
qualifiée, opérationnelle respectueuse de l’écosystème. Par ailleurs, l’indice de croissance des pays est
rapporté à l’indice de développement humain dont le point de départ est incontestablement un système
éducatif performant par conséquent, la responsabilité sociétale du partenaire social que nous
représentant, nous amène à débattre du devenir de l’école algérienne dans l’espace social pour faire face
aux évolutions, aux expansions et aux étalements urbains.
Les nouvelles technologies, les énergies renouvelables, les industries propres, la préservation de
la planète, sujets de grande actualité nous amène à poser les questions clés relatives autour de  :
Comment la Ville d’Oran avec ses 9 Daïras pourra-t-elle faire face à ces défis?

2
La première Etape : la nécessité de la disponibilité de la data, la data fiables et vérifiables
Il serait nécessaire sinon incontournable de veiller à la disponibilité de la data, tout secteur et toute
activité confondus :
1/Questionnaire : Avons-nous les données de la Ville ?
La ville d’Oran avec ses 9 daïras :
Population : % Genre, % Age%, étrangers, % Diplômés (Qualifications), % handicapés ou à vulnérable,
Nature et % Emploi, % Nature des activités Socioéconomiques par secteur économique (primaire,
secondaire, tertiaire, quaternaire), % Etablissements d’Utilités Publics (Administrations institutionnelles,
Entités de l’Education, Entités de la Formation Professionnelle, Entités Universitaires, Entités
hospitalières, Entités de Transport, Entités de Loisirs (culturelles et sportives)), Nature du Climat et les
aléas naturels, espaces urbains, espaces ruraux, espaces forêts, etc.
1. Daïra d'Oran Chef Lieu ;
2. Daïra d'Aïn-el-Turk ;
3. Daïra d'Arzew ;
4. Daïra de Bethioua ;
5. Daïra d'Es Senia ;
6. Daïra de Bir El Djir ;
7. Daïra de Boutlélis ;
8. Daïra d'Oued Tlelat ;
9. Daïra de Gdyel.
Du concept à double objectif à sa mise en œuvre opérationnelle en plaçant le service de
l’administration pour la population au centre des missions du territoire, en l’intégrant dans la
transdisciplinarité et en promouvant la vision systémique dans la démarche de l’analyse des données.
L’éducation et la formation en vue d’un développement durable est d’abord un projet
d’éducation globale qui ambitionne de faire émerger des générations de citoyens tel que discuté au
Sommet de la Terre de 1992. L’éducation est non seulement un droit de l’Homme, mais également une
condition sine qua non du développement durable et un outil indispensable à l a bonne gouvernance, à
la prise des décisions éclairées et à la promotion de la démocratie dans un cadre durable et sécurisé.
La donnée doit être nourrie et soutenue par l’appréciation populaire du service qu’elle génère.
Ainsi l’expansion urbaine du territoire sera conditionnée par la maitrise de la démographie, le
contrôle des évolutions urbaines et rurales et le suivi des mouvements des populations.
2/Questionnaire : Connaitre le niveau de satisfaction sur les services des Communes
1. Enlèvement des ordures ménagères,
2. Propreté des rues et des trottoirs,
3. Entretien des rues et des trottoirs,
4. Pistes cyclables
5. Qualité des parcs et espaces verts,
6. Activités communautaires, les activités culturelles et sportives
7. Un site Internet dans les communes, un réseau et un débit internet performant 
8. La nature de la communication
9. Services de transport en commun à l’intérieur
10. Services dans les administrations
11. Nature du réseau routier vers les autres territoires
Cette première étape de l’état des lieux, permet de situer les points forts et les points noirs afin de
construire une stratégie pertinente, réaliste et acceptable pour la mise en œuvre du projet.

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La Deuxième Etape : le Chantier Cadre Juridique Algérien entre l’existant et ce qui reste à faire
Sur le plan international, l’Algérie a toujours participé aux rencontres organisées par les nations
unies mais pas seulement, elle a toujours traduit les orientations onusiennes en dispositif législatif local
continuellement actualisés.
En Algérie et au titre de rappel, la notion de protection des personnes et des biens remonte à
1976 par voie d’ordonnance N° 76-4 du 20 février 1976 ‘Sécurité des Personnes et des Biens’, au
lendemain du Sommet de la Terre de 1972, l’Algérie a créé le Comité National de Protection de
l’Environnement comme elle a promulgué la loi 06-06 portant orientations de la Ville Durable en 2006
juste après la signature de la Convention de Barcelone en 2005 relative à la Stratégie Méditerranéenne
de Développement Durable. Un prix mondial, sur la qualité du dispositif sur l’Environnement a été lui a
cerné en 2007. Le Schéma National d’Aménagement du Territoire SNAT Horizon 2030 a été adopté
par voie réglementaire ‘la loi N° 10-02 en juin 2010 portant approbation du Schéma National
d'Aménagement du Territoire. Le point intéressant de cette loi c’est le devoir de son actualisation tous
les 5 ans.
Dans un souci d’efficacité et d’efficience y compris dans le domaine de production de textes
législatifs, il est intéressant de rappeler tout ce qui a déjà été couvert, réglementaire parlant cette
question. A savoir la constitution algérienne dans sa version 2016, elle a couvert un très large spectre
des dispositions onusiennes et Objectifs de Développement Durable.
Alors en partant de la Constitution
Art. 19. L'Etat garantit l'utilisation rationnelle des ressources naturelles ainsi que leur préservation au
profit des générations futures. (Protection des Ressources pour les générations du Futur : Rapport
Brundtland-1987)
Art. 31. L'Algérie œuvre au renforcement de la coopération internationale et au développement des
relations amicales entre les Etats, sur la base de l'égalité, de l'intérêt mutuel et de la non-ingérence dans
les affaires intérieures. Elle souscrit aux principes et objectifs de la Charte des Nations Unies (ODD17).
Art. 32. Les citoyens sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour
cause de naissance, de race, de sexe, d'opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle
ou sociale.
Art. 65.23 Le droit à l'enseignement est garanti ODD4, ODD5).
Art. 66.24 Tous les citoyens ont droit à la protection de leur santé (ODD3).
Art. 68. Le citoyen a droit à un environnement sain. L'Etat œuvre à la préservation de l'environnement.
La loi détermine les obligations des personnes physiques et morales pour la protection de
l'environnement (ODD11-12-13-14-15).
Art. 69.25 Tous les citoyens ont droit au travail. Le droit à la protection, à la sécurité et à l'hygiène dans
le travail, est garanti par la loi (ODD8).
Art. 76.28 Tout citoyen doit remplir loyalement ses obligations vis-à-vis de la collectivité nationale
(ODD12)./.
Art. 80. Tout citoyen a le devoir de protéger la propriété publique et les intérêts de la collectivité
nationale, et de respecter la propriété d'autrui (Responsabilité Sociétale, ISO 26000/2010).
Art 207 - La recherche d’utilité publique en Algérie, est de promouvoir la recherche nationale dans les
domaines de l'innovation technologique et scientifique ; de proposer les mesures permettant le
développement des capacités nationales de recherche-développement et d'évaluer l'efficience des
dispositifs nationaux de valorisation des résultats de la recherche au profit de l'économie nationale
dans le cadre du développement durable.
Une lecture croisée des lois ci-dessous faisant ressortir tous les points concordants serait
souhaitable :
• Loi N° 06-06 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006 portant loi d’orientation
de la Ville.
• Loi 11-10 du 22  juin 2011 relative à la commune publiée le 10 Août 2011
• Loi n° 15-21 du 18 Rabie El Aouel 1437 correspondant au 30 décembre 2015 portant loi
d’orientation sur la recherche scientifique et le développement.
 Décret exécutif n° 12-315 du 21 août 2012 fixant la forme et le contenu du
budget communal.
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 Décret exécutif n° 15-207 du 27 juillet 2015 fixant les modalités
d’initiation et d’élaboration du plan national d’action environnementale et
du Développement Durable (P.N.A.E.D.D).
D’une part, reprendre dans un esprit d’actualisation les dispositions des :
• Loi N° 03-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l'environnement dans le cadre du
développement durable.
• Loi nº 04-05 de 2004 modifiant et complétant la loi nº 90-29 relative à l'aménagement et
l'urbanisme
• Loi N° 04-09 du 14 août 2004, Energies Renouvelables dans le Cadre du développement
Durable
• Loi N°04-20 du 25 décembre 2004 Gestion des Risques et des Catastrophes dans le Cadre du
Développement Durable.
• Loi N° 17-11 Du 27 Décembre 2017 portant loi de finances 2018Loi N° 10-02 du 16 Rajab 1431
correspondant au 29 juin 2010 portant approbation du Schéma National d'Aménagement du
Territoire
D’autre part.
Il serait donc aisé et intéressant de viser tous les points nécessitent des arrêtés d’application, de
mise en œuvre formalisant les mécanismes et les procédures d’action pour éviter d’aller vers les
propositions de nouvelles créations de structures, de conseils ou comité qui viendraient chevaucher avec
ce qui existe déjà voire faire double emploi sans vraiment régler le problème de fond. En l’état actuel de
la situation en 2018, l’Algérie a plus besoin de traduire en action concrète ses dispositions
réglementaires existantes. Deux lois cadres extrêmement riche gagneraient en efficacité si l’on s’attelait
à régler les questions relatives aux textes d’application d’abord. Rappelons que :
Le SNAT Horizon 2030, stipule dans son a Article 1 er qu’il est approuvé pour une période de
vingt (20) ans et qu’il fait l'objet d'évaluations périodiques et d'une actualisation tous les cinq (5) ans.
En son article 2, il est clairement mentionnés que les départements ministériels ainsi que les collectivités
territoriales et les entreprises nationales et locales, sont tenus au respect des normes et règles du schéma
national d'aménagement du territoire dans l'élaboration de leurs projets et plans.
Comme il est rappelé qu’il nous appartient désormais de préparer notre pays à affronter dans son
organisation territoriale les grandes échéances de demain. Le monde autour de nous continue de
changer. L’émergence de nouveaux acteurs économiques, le nouveau contexte énergétique, le rôle
toujours croissant des nouvelles technologies, l’insécurité mondiale, l’enjeu des nouvelles émigrations
sub-sahariennes, sont autant de défis auxquels nous devons nous adapter.

 La première doit être de répondre aux déséquilibres de localisation de la population


et des activités dans le territoire : Le recensement général de la population et de
l'habitat (RGPH 2008) révèle que 63% de nos habitants sont ainsi regroupés dans le Nord
sur 4% du territoire national. 28% sont localisés sur les Hauts-Plateaux soit 9% du
territoire alors que le Sud, c’est-à-dire 87% du territoire n’accueille que 9% de la
population.
 La seconde exigence est celle de la mise en attractivité de nos territoires. Dans une
économie toujours plus internationale et ouverte, le maintien d’une croissance forte
pour notre pays passe par la poursuite de la modernisation de notre économie. Il s’agira
de renforcer l’attractivité du territoire national à travers la réalisation des équipements et
la disponibilité des services. Le dynamisme économique et la création d'emplois sont au
cœur des préoccupations. Cette stratégie s’appuiera en particulier sur l’organisation des
espaces de programmation territoriale (EPT), sur l’émergence des pôles d'attractivité
(PA), et sur la création des Zones Intégrées de Développement Industriel (ZIDI) et des
villes nouvelles à partir desquels seront mis en œuvre les mécanismes qui permettront de
diffuser la croissance sur l’ensemble du territoire.
 Il est enfin une troisième exigence qui est celle de la préservation et de la valorisation
du capital naturel et culturel de notre pays.

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Dans le SNAT, il est clairement mentionné que :
L’équilibre entre le développement des activités humaines et la sauvegarde du capital naturel et
culturel est la condition d’un territoire durable. L’équilibre recherché est celui qui développe et aménage
un territoire en proportion de la charge anthropique que les milieux naturels de ce territoire pourront
supporter sans se dégrader ou se détruire.
La mise en œuvre de cette orientation s’appuie sur une gestion raisonnée, dans le long terme, des
patrimoines naturels et culturels. Cela signifie qu’on limite le développement dans les zones fragiles et
vulnérables et qu’on le favorise dans les zones moins sensibles.
Quant à la loi de la Recherche et Développement de 2015, comme mentionné clairement
mentionné dans la constitution de 2016, la recherche d’utilité publique en Algérie, est de promouvoir la
recherche nationale dans les domaines de l'innovation technologique et scientifique; de proposer les
mesures permettant le développement des capacités nationales de recherche-développement et d'évaluer
l'efficience des dispositifs nationaux de valorisation des résultats de la recherche au profit de
l'économie nationale dans le cadre du développement durable. Sachant que les orientations
aujourd’hui sont claires, l’Etat ne financera que la Recherche d’Utilité Publique.
Par ailleurs, la Recherche et Développement «R&D» est une catégorie statistique, économique
et comptable englobant l'ensemble des activités «de façon systématique en vue d’accroître la somme des
connaissances, y compris la connaissance de l’homme, de la culture et de la société, ainsi que
l’utilisation de cette somme de connaissances pour de nouvelles applications. 
L’exercice qui nous attend c’est celui d’ouvrir le chantier de la réflexion sur l’outil juridique,
instrument de base pour la réalisation des objectifs d’un Etat qui veut instaurer une stratégie de
développement durable dont le moteur principale doit être l’homme en première priorité et non la
création de structure.
En 2011, Isenberg School of Managment a proposé que
la modélisation de l’écosystème entrepreneurial, est une entité socioéconomique où c’est d’abord des
individus interagissent avec les organisations : l’Homme est au cœur de la solution.
Une entrée par la formation et sensibilisation Développement Durable

Les cadres territoriaux,


les cadres techniques et les élus
et la société civile doivent être
formés et sensibilisés aux 17
Objectifs de Développement
Durable et à la Résilience du
Territoire. Celui-ci est entité
juridiquement défini et son
attractivité sera fonction du
niveau de connaissance de ce
qu’est la ville, la ville durable et
résiliente et la ville intelligente
par ses acteurs.

6
Troisième Etape : Connaissance et Appropriation des Concepts
Pour construire la ville durable, verte et résiliente, il est nécessaire de connaitre les définitions
dans les acceptions internationales, se les approprier afin de pouvoir les adapter en tenant compte des
spécificités locales. Quatre sections qui en déterminent les contours :
1) l’origine de l’expression;
2) les définitions disponibles et les principales dimensions de la «ville durable»
3) les forces de la «ville durable» avérées
4) les limites de la «ville durable» constatées
Concrètement :
En premier lieu, revenir sur l’origine de cette expression est essentiel pour en comprendre la
portée et la popularité ainsi que ses limites, le retour d’expériences à travers le monde en est un point de
départ. De même, le tour d’horizon des définitions disponibles, permet de saisir l’éventail des
possibilités et met en évidence des degrés différents d’interprétation et d’appropriation de cette
expression. Aussi, l’identification des forces et limites des villes dites durables, permet de nourrir la
réflexion sur les besoins que peut avoir une ville telle que la Ville d’Oran, en tenant compte de ses
caractéristiques (économiques, sociales, culturelles et environnementale).
Par ailleurs, en raison de la polysémie de l’expression «Ville Durable voire Maitrise de
l’Urbanisation» ainsi que de nombreux termes qui y sont souvent associés, il convient de préciser qu’au
sein du présent mémo à titre indicatif, l’expression «Ville Durable» sera utilisée, comme un synonyme
de l’expression «ville durable, verte et Résiliente» dans sa version onusienne où la Maitrise de
l’Expansion Urbain est l’élément central.
Dans un deuxième temps, cette proposition repose sur des fiches synthèses sur les cas de villes
durables dans le monde afin de contribuer à documenter le champ des actions possibles à Oran.
Comment construire cette maitrise est une question qui interroge plus globalement les finalités
de l’action publique et au-delà encore, l’horizon, le futur vers lequel nous souhaitons nous diriger.
Planifier la ville durable nécessite au préalable d’imaginer, de concevoir la ville du futur, celle
dans laquelle nous souhaitons vivre demain, ensemble et dans la cohésion environnementale.
Or cet imaginaire n’est ni tout à fait précis, ni tout à fait partagé. S’il existe un mot qui
caractérise notre époque, c’est sans doute le mot «incertitude». Dans notre univers actuel, interconnecté,
mondialisé, chaque jour semble apporter son lot d’aléas, d’imprévu, nous rappelant sans cesse que rien
n’est vraiment stable, que nous pouvons basculer presque instantanément dans l’inconnu.
Ainsi, il est utile de s’interroger sur les origines du concept de durabilité des territoires.
1. Ville Durable : des origines multiples
Le problème de la durabilité a toujours été posé, en 1798 Malthus
avait déjà soulevé le rapport entre la disponibilité des ressources et
la démographie. Il a attiré l’attention sur l’évolution en
exponentielle de l’un et linéaire de l’autre prédisant fortement le
risque de la rareté de la ressource naturelle dans le futur. Et depuis
le rapport de Brandt en 1987, durabilité voire intelligence des
territoires, la double expression «ville durable et intelligente » a
commencé à prendre forme dans les années 1990 avec l’essor de la
technologie informatique.

Trois phénomènes sont souvent identifiés pour expliquer


son origine et sa popularité : une demande des entreprises privées, l’émergence des nouvelles
technologies dans l’espace urbain et des réflexions de plus en plus poussées sur les limites des anciennes
villes. Le rôle croissant des technologies dans la vie urbaine amène les gouvernements à repenser leur
rôle en réorganisant leur fonctionnement, leurs outils et leurs services à l’instar de la dématérialisation et
l’accélération des processus bureaucratiques ou encore le vote électronique
7
.
En dépit de cette abondance de termes et de leur clarté plus ou moins grande, on dénombrait en
2013 dans le monde plus de 143 villes dites villes intelligentes (Albino et al., 2015, p. 15). Ces chiffres
demeurent toutefois partiels puisque la Chine à elle-seule a sélectionné 277 villes entre 2012 et 2014
destinées à devenir intelligentes (Douay & Henriot, 2016). Toutefois, malgré cet engouement, les
réflexions sur la «ville notamment intelligente » s’inscrivent au sein de théories déjà anciennes sur la
ville du futur et le rôle dans l’expansion urbaine demeure non maitrisé.
L’apparition de cette expression fait suite, au sein de l’histoire de l’urbanisme, à une série de
réflexions pour penser la ville du futur. En effet, plusieurs penseurs de l’urbain se sont intéressés à la
ville de demain, ville où la technologie jouait toujours un rôle. La «ville durable, verte et résiliente »
demeure l’aboutissement de ces différents courants de pensées.
La smart governance englobe l’ensemble des usages de ces nouvelles technologies pour
améliorer la gouvernance urbaine. Il n’y a donc pas une différence de nature, mais de degré entre la
gouvernance urbaine et la gouvernance intelligente. Les autres dimensions relevées de la gouvernance
intelligente sont l’interopérabilité entre les différents services de la ville, la transparence dans la
génération des données, la protection des informations et des libertés individuelles des citoyens.
Quant à l’aspect durable, il y a également lieu de noter qu’il s’agit en fait aujourd’hui,
essentiellement, de reconnaître les mutations qui sont en germe depuis le XX siècle et sur lesquelles les
scientifiques, les experts, des élus locaux, des associations alertent la communauté publique. Il se trouve
que maintenant, Il y a unanimité pour reconnaître les impacts négatifs de celles-ci. Il s’agit d’abord des
risques sanitaires et environnementaux graves auxquels sont confrontées toutes les composantes de la
population : la pollution de l’air et de l’eau, l’héritage chimique qui, selon l’expression de Mme Margot
Waelstrom, est un état de contamination chimique grave pour l’environnement et pour la santé et les
changements climatiques. Autre mutation, celle des ressources devenues de plus en plus rares et plus
chères, notamment avec la nouvelle donne énergétique qui va fortement plaider en faveur du
renouvellement de l’approche territoire, gouvernance et service publique. Mais pas seulement, il y
également les transformations sociales, avec le vieillissement de la population même si ce problème ne
touche pas l’Algérie, il pourrait contribuer à bouleverser les équilibres mondiaux. Ce sont également de
nouvelles pauvretés à travers le monde. Celles-ci sont souvent présentes dans les pays du sud ou encore
dits en voie d’émergence. Ce sont aussi des villes en compétition mondiale, les délocalisations des
activités surtout polluantes ce qui représente un facteur important de mutation et déterminant dans la
recomposition de la sphère mondiale de décision avec un rejet des systèmes pyramidaux.
Un Tour d’horizon des définitions et dimensions de la Ville Durable, Verte et Résiliente
S’interroger sur la définition de la ville durable verte et résiliente revient d’abord à s’interroger
séparément sur les trois segments de l’expression :
1- Pour la durabilité
Le développement durable s’impose comme le nouvel idéal de sociétés avancées, soucieuses de
corriger les déséquilibres socio-environnementaux accumulés tout au long de l’ère contemporaine et
inquiètes de leur devenir. Jalonnée d’utopies, l’histoire urbaine absorbe naturellement cette nouvelle
ambition. La cité du XXIème siècle se prête au jeu de la réinvention des formes urbaines, de l’habitat et
de leur aménagement dans une perspective de développement durable.
8
Facteur de complexité dans la réflexion, les échelles d’approche de la ville sont multiples. En
première approximation, il convient d’approcher les enjeux de la durabilité urbaine à l’échelle macro de
la ville-région et à l’échelle micro des quartiers . Avec le primat donné à la lutte contre l’artificialisation
des sols, à la limitation des émissions de gaz à effet de serre et, par voie de conséquence, à la réduction
de l’usage de l’automobile et à l’essor des transports collectifs, le débat sur la ville durable tend à élargir
l’espace pertinent de la planification urbaine bien au-delà de la frontière du bâti continu. La ville durable
se doit de faire corps avec sa proche campagne pour former une région urbaine dont la planification
d’ensemble serait le préalable d’une pensée globale d’aménagement. Au-delà de la dimension spatiale,
la ville durable doit également être appréhendée comme un système dont les différentes composantes
interagissent entre. Toujours porté par la nécessité de lutter contre le changement climatique,
d’économiser l’énergie mais aussi les ressources naturelles tout en assurant un cadre de vie quotidien
agréable pour nos concitoyens, le développement d’éco-quartiers apparaît également comme un enjeu
majeur.
Le travail à réaliser à l’échelle la plus fine de l’habitat, du pâté de maisons et du quartier génère
une intense réflexion pour les ingénieurs et les urbanistes sachant que l’on devrait se situer et s’engager
le plus souvent dans une perspective de renouvellement de quartiers existants plutôt que de nouveaux
quartiers. La dimension sociale ne doit pas non plus être négligée, les éco-quartiers pouvant constituer
un levier fort de requalification urbaine. Au cœur de l’action qui relèverait du gouvernement et du
ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de la ville, la promotion des éco-quartiers serait une solution.
Le savoir et le savoir-faire développés en la matière s’appuient encore largement sur les
expériences conduites dans les pays scandinaves et anglo-saxons. Ainsi, comme le souligne la Charte de
Liepzig signée par les pays européens en 2007, il convient de dépasser les approches sectorielles
(transport, urbanisme, énergie...) pour mettre l’accent sur les synergies et promouvoir un mode de
gouvernance intégrée dans la gestion de la ville durable. La durabilité est synonyme de durabilité
d’espace, d’habitat, de mobilité, de service et confort. Ci-dessous les dates reproduites en fig.1.
Une ville durable allège son empreinte
écologique, réhabilite le vivant, ce qui est
une dimension extrêmement importante
des villes aujourd’hui par rapport aux
questions de santé, d’environnement, de
climat. Elle investit les économies du
développement durable. Une ville
durable est une ville solidaire. Elle
modernise ses services. Là aussi, tout un
champ de modernisation de l’offre
territoriale, à travers le renouveau des
services publics. Moderniser les services
et tenir compte de l’accroissement du
nombre de personnes âgées dans nos
territoires, c’est peut-être éviter d’exiler
ces dernières, c’est les sortir de leur
contexte, c’est développer des maisons
de quartier médicalisées, partagées, etc.
…,
Figure 1 : les dates clés de Développement Durable
2- Pour sa dimension verte et résilience
Economie Verte : Modèle Vert Orientation Onusienne 2012 avec l’étude risque obligatoire reprise
et formalisé à travers la norme ISO 9000 dans sa version 2015. Aujourd’hui nous évoluons vers
l’Economie Circulaire qui vise à dépasser le modèle économique linéaire consistant à extraire,
fabriquer, consommer et jeter en appelant à une consommation sobre et responsable des ressources
naturelles et des matières premières primaires ainsi que, par ordre de priorité, à la prévention de la
production de déchets ou encore l’Economie Bleue où la réduction des pollutions en en adoptant le
modèle nature.
9
Les forces de la «ville durable verte et Résiliente»
La popularité de ce nouveau modèle repose sur l’idée qu’elle constituerait une réponse à
plusieurs défis, déjà mentionnés plus haut, que rencontrent les villes contemporaines. En ce sens,
comme le souligne Kitchin (2016), ce type de ville apporterait son lot de promesses. Elle deviendrait
plus efficace car rationalisée par l’alimentation en données qui permettent de contrôler la ville, la rendre
plus contrôlable et surtout plus réactive. « Ensuite, c’est une ville plus sobre, comme le montrent des
expérimentations ‘smart grid’ ou le ‘sensitive lab du M.I.T’ (recyclage et localisation de poubelles dans
la ville » (Morvan, 2016, p. 114). Ce n’est pas tant la ville intelligente qui permet cela que l’importance
qu’y prennent les technologies, car celles-ci permettent aux administrations municipales de fonctionner
de façon plus efficiente et plus efficace (Meijer & Thaens, 2016) et surtout de traiter la donnée en temps
réel donc y apporter la réponse appropriée.

Les limites de la « ville durable verte et résiliente »


Les limites actuellement recensées au sein des écrits scientifiques sont plus nombreuses que les
forces notamment par rapport à l’emploi excessif de la technologie, même si elles peuvent être résumées
également en trois grands points. D’une part, les défis auxquels ce nouveau concept entend répondre
(voir première partie du présent document), sont lacunaires. De fait, dans leurs réflexions sur ce que sont
les villes du futur, Mair et al. (2014) identifient dix défis qui touchent les villes : le changement
climatique, la croissance de la population, la globalisation de l’économie et de ses risques, les
développements technologiques, les changements géopolitiques, la mobilité des personnes, le
vieillissement de la population, les tensions sociales et les inégalités, l’insécurité (énergie, nourriture,
eau), les changements institutionnels et de gouvernance (2014, p.8), les expansions urbaines, les
étalements urbains. Par conséquent, face à cette liste, la «futur ville» constitue une réponse imparfaite.
D’autres limites sont liées à la définition même de ce type de ville.

10
CONCLUSION : POUR UNE VILLE HUMAINEMENT CONNECTÉE ET SECURISEE
Le discours de la Ville Durable & Intelligente, ce 11 eme Objectif de Développement Durable a
acquis une grande popularité mobilisant des acteurs économiques puissants au sein de partenariats
publics-privés.
La promesse selon laquelle le déploiement connecté des nouvelles technologies dans
l’environnement urbain peut optimiser tous les aspects de la vie quotidienne et résoudre les problèmes
urbains auxquels sont confrontés les gouvernements locaux ne peut que séduire dans un contexte
d’austérité. Il n’est dès lors pas étonnant que les grandes villes se soient lancées dans une course à
l’intelligence, et ce, bien que nous n’ayons pas encore assez de recul pour évaluer les promesses de
telles innovations.
Il n’en demeure pas moins que le discours de la «ville plus résiliente» gagne également le terrain
et est devenu indissociable de la durabilité. Il mobilise actuellement les villes moyennes et petites qui
font également face à l’austérité budgétaire, aux aléas naturels, technologiques et humains.
Face au progrès quasi permanents des nouvelles technologies et à la multiplication des vendeurs
de produits dits «intelligents», la vulnérabilité des territoires est accrue et la nécessité de mobiliser
toutes les ressources à l’utilité publique durable, intelligente et résiliente demeure l’unique option aux
pouvoirs publics.

Cadre International :
Orientations des
Nations Unies
Dans un tel contexte, comment évoluer vers une Ville Future en plus Intelligente » ?
La complexité urbaine contrecarre toute tentative d’une seule gestion scientifique des problèmes
auxquels font face les municipalités, en raison notamment des effets secondaires inattendus. Comme le
souligne Goodspeed, «Le sujet de l'urbanisme (...) est un mauvais problème, qui n'a pas de description
définitive, qui impliquent des jugements de valeur, et se déroulent dans des contextes uniques qui
rendent difficile le test précis des solutions. En conséquence, toute méthode pour y répondre est
intrinsèquement politique. Beaucoup de problèmes ciblés par les projets de villes intelligentes, des
glissements de terrain au changement climatique, sont des aléas à problèmes » (2015, p.7). Les défis
actuels et à venir ne peuvent donc pas être résolus uniquement par des solutions techniques. Certains
nécessitent une approche sociale alors que d’autres doivent incorporer les avancées technologiques sans
éliminer la dimension sociale et politique de leur usage (Goodspeed, 2015; Hollands, 2015).
La technologie n’est jamais neutre et nous ne sommes pas encore en mesure de déterminer si les
solutions « intelligentes » proposées présenteront un bilan positif et durable pour la population dans le
temps.
Plus qu’un système de sous-systèmes, le projet de ville durable & intelligente est un processus
politique qui doit s’ancrer localement au sein des particularités de la municipalité en offrant la
possibilité d’accroître le nombre de parties prenantes aux prises de décisions. Les deux tableaux qui
suivent proposent une grille d’analyse pour réduire les risques identifiés dans la transformation «
intelligente » d’une ville moyenne. À la fin, le graphique résumera la vision d’un ancrage citoyen-centré
de la ville dans sa dimension durable & intelligente.

11
Par ailleurs, aux côtés des outils de la planification stratégique de la ville, qui eux-mêmes
évoluent fortement, d’autres méthodes, d’autres modes de faire se développent, interrogeant non
seulement les modalités mais également les finalités de l’action publique. Trois tendances sont
aujourd’hui suffisamment engagées pour être soulignées :
 L’évaluation continue, et même la pro-évaluation, qui tend à devenir un outil de monitoring
permanent des politiques publiques, ces dernières devenant « mesurables » plus que «
visionnaires », en même temps que les articulations entre action publique et privée, collectives et
individuelles, deviennent plus lisibles.
 L’approche « organique », qui considère la ville comme un organisme vivant, un métabolisme
urbain en relation et en interaction avec son environnement, dont la durabilité dépend de sa
capacité d’adaptation, et donc de captation et de traitement de l’information.
 L’utilisation des nouvelles technologies de l’information, pour offrir à l’usager une vision large
et instantanée des services, des opportunités, des impératifs ou des difficultés qui

De façon plus ou moins explicite, ces trois tendances s’appuient sur une organisation
«remontante» de l’action publique. Il ne s’agit plus ici d’améliorer la participation des citadins à une
décision publique «descendante », mais d’acter leur participation à la « fabrique de la ville », et de
concevoir l’action publique à partir des dynamiques à l’œuvre au sein de la société urbaine locale.
Les politiques publiques n’ont plus pour finalité d’organiser le fonctionnement de la société pour
permettre aux individus d’accéder au « Progrès » (ou à des « services »), mais d’accompagner, de

12
soutenir le développement des capacités d’initiative et d’autorégulation individuelles pour favoriser
l’émergence d’une société plus durable.
L’un des premiers changements qui bouscule l’action publique concerne la notion de « vérité », et son
corollaire « le savoir ». D’une période où la « Vérité » venait de Dieu, nous sommes passés à une vérité venue de
la science (au sens d’une analyse « vraie » ou d’une solution « parfaite »). Il apparaît aujourd’hui de plus en plus
lisible que la vérité est un construit social. D’où l’importance de la dimension culturelle dans la construction de la
ville durable et intelligente.
Nos institutions, nées au XIXème ou au XXème siècle ont leurs fondements ancrés dans la
modernité et la science. Les débats récents sur la capacité ou l’incapacité des sciences et des techniques
à résoudre les difficultés environnementales auxquelles nous sommes confrontés ont été à l’ordre du
débat initié par les nations unies en novembre 2017 intitulé Forum sur la Science et la Technologie au
service des Résilience des territoires. C’est notamment cette évolution de notre rapport à la science et à
la «maîtrise» de notre environnement qui a justifié la mise à l’agenda mondial du «développement
durable», expression magistrale d’une politique ancrée dans la relativité et les contradictions.
Le développement durable, et notamment sa part environnementale, réinterroge en profondeur
des contours et les contenus de l’intérêt général, défini comme « ce que nous voulons faire ensemble
dans notre société ».
Les différentes crises (écologiques, climatiques, énergétiques, financières, etc.) nous amènent à
élargir le « nous » à l’ensemble des sociétés qui couvrent la planète, mais aussi aux entités qui lui
permettent de vivre, animales, végétales et minérales (chacune de ces entités trouvant progressivement
des défenseurs légitimes voire légaux).
Aussi de l’autre côté le développement durable s’inquiète, par construction, des générations
futures. Il s’agit là aussi de « protéger » ces générations futures en quelque sorte, pour qu’elles n’aient
pas à payer le fruit de nos erreurs.
Dans ce contexte, des politiques publiques plus orientées vers le développement des capacités
individuelles et collectives à contribuer à une meilleure gestion de la biosphère et à s’adapter aux
changements émergent d’ores et déjà. Elles laissent une part plus large à l’initiative, voire la favorise, la
soutiennent, ou l’accompagnent. Il ne s’agit pas ici de politiques « participatives », qui chercheraient à
mobiliser un consensus plus large, sans pour autant modifier la rationalité d’une action centralisée et
descendante. Il s’agit plutôt de modes d’action en réseau, auxquels de nombreux acteurs prennent part,
et pas seulement des acteurs publics.

Pr K.Guenachi, Université Oran1


Février 2020

Bibliographies :
1- Les Enjeux, A.M.SACQUET, directrice générale du Comité 21, les Rencontres Angers 21, 2005
2- Comment construire la ville durable, Pascale Simard, 2010
3- La Ville Durable, Dossier CRDD, France 2011
4- La Ville Intelligente, Origine, définitions, forces et limites d’une expression polysémique, Sandra Breux
et Jérémy Diaz, INRS, Centre - Urbanisation Culture Société 2017

Annexe

Quelques fiches de suivi :

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Figure 1: Tableau synthèse des domaines et sous-domaines de la ville futur
1. Technologie et données 2. Économie
• Infrastructure des télécommunications • Entreprises high-tech et transformation numérique des entreprises
• Centre de données • Innovation, entrepreneuriat et créativité
• Plateformes numériques • Universités, centres de recherche
 Infrastructures durables • Marketing territorial et partenariats internationaux
 Production et consommation responsable
 Industries propres
3. Population 4. Transport et mobilité
 Capital humain et social • Logistique
 Attractivité (brain drain) • Informations aux usagers
 Cohésion et inclusion sociale • Mobilité durable et accessibilité locale
 Proactivité des citoyens  Innovation technologique
 Emploi décent pour tous
5. Qualité de vie et environnement 6. Destination touristique
• Services publics • Expérience touristique
• Réseaux intelligents • Activités de co-création
• Énergie renouvelable • Visibilité
• Bâtiments et logements de qualité  Ville Durable
• Densité et lutte contre l’étalement urbain
 Energies Propres
7. Gouvernance
• e-Gouvernement
• e-Démocratie
 Institutions Efficaces
• Interopérabilité et partenariats
• Transparence
• Engagement et participation des citoyens dans les prises de décisions
• Protection
Figure 2 Tableau synthèse du domaine technologie et données
1 Tous Domaine Sous-domaine Description
Infrastructure, technologies et données Infrastructures de Le système de communication d'une ville comprend
télécommunication son infrastructure de télécommunications, y
compris la téléphonie, le haut débit et l’internet
sans-fil.
Centre de gestion des données Centre de données et dispositifs numériques dans la
ville qui collecte, mesure, stocke, analyse et diffuse
les informations produites et co-produites avec les
citoyens.
Politique d’ouverture des données (open data)
Plateformes numériques Services exploitant les données recueillies et
l’utilisation des nouvelles technologies pour les
améliorer.
Enquête sur la diversité des canaux de diffusion et
l’accessibilité de ces services via les plateformes
numériques (sites, applications, etc.).
Domaine 2 : Économie
L’économie de la donnée ouvre de nouveaux marchés et redistribue des rapports de force sur des
secteurs numériques et non numériques. La valeur de la donnée dépend de la personne, de ce que l’on en
fait, de ce que les autres en font. Sa principale valeur étant la valeur d’utilité, ce sont les usages qui
confèrent de la valeur aux données. La course à l’intelligence est d’abord une course à la compétitivité
des entreprises traditionnelles et émergentes dans cette nouvelle donne. Dans la mesure où la valeur
économique de la donnée est largement co-construite par un ensemble d’acteurs de secteurs souvent très
différents, de nouvelles alliances se créent entre les entreprises, les centres d’innovation et de recherche,
les gouvernements et les citoyens. Une nouvelle cartographie des acteurs en présence (les entreprises
high-tech, la transformation numérique des entreprises, les centres de recherches, les laboratoires
innovants et créatifs, les activités entrepreneuriales et les projets citoyens) se dessine.
Des outils stratégiques pour intégrer et renforcer la position de ces acteurs dans les écosystèmes
en place (publications, évènements, participation à des concours, etc.) sont le plus souvent créés par les
villes, sachant que le nouvel ordre économique est l’économie verte, bleue et circulaire.
Figure 3: Tableau synthèse du domaine économie
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Domaine Sous-domaine Description
Économie Entreprises high-tech et transformation Présence et nombre d’employés dans les
numérique des entreprises entreprises «high-tech».
Examen de la transformation digitale des services
et du fonctionnement des autres entreprises
(petites et moyennes notamment).
Innovation, entreprenariat et créativité Présence d’alliances, de partenariats et de groupes
de recherche public-privés multidisciplinaires.
Mesure en faveur de la création d’entreprises.
Présence d’incubateurs locaux, de pépinières
d’entreprise, laboratoires vivants (living labs) ou
d’organisme en innovation sociale ou à vocation
sociale.
Universités et centres de recherche Nombre d’universités, de centres de recherche,
Marketing territorial et partenariats d’organismes de formation.
internationaux Création de campagnes de communication et
publications sur les procédures à entreprendre sur
le territoire. Participation à des concours
internationaux et création d’événements au
rayonnement international.
Domaine 3 : Population
Les premières mesures de la ville intelligente se sont concentrées sur la distribution spatiale du
capital humain pour comprendre l’accroissement de la divergence entre des espaces ayant une forte
densité de diplômés et ceux présentant une population peu diplômée. Face à ce constat, l’attractivité des
talents couplés à la formation continue est alors devenue un objectif pour renforcer le capital humain et
social de la population. De tels constats se sont largement inspirés des études concernant les classes
créatives reconverties sous l’étiquette nouvelle des «citoyens intelligents».
Figure 4 : Tableau synthèse du domaine population
Domaine Sous-domaine Description
Population Capital humain Ensemble des compétences, des capacités
individuelles et de l’expérience accumulées
des individus.
Attractivité Capacité d'une ville à accueillir des étudiants
étrangers, des touristes et d'autres non-
résidents en proposant des solutions
adaptées à leurs besoins.
Cohésion et inclusion sociale Mesures pour réduire la fracture digitale
c’est-à-dire pour réduire les barrières à
l’accès aux outils numériques, à leur
apprentissage et à la participation aux
activités en ligne (en particulier en ce qui
concerne les catégories spécifiques de
citoyens comme les aînés et les handicapés).
Figure 5 : Tableau synthèse du domaine transport et mobilité
Domaine Sous-domaine Description
Transport et mobilité intelligente Flux logistique Examen des flux logistiques auprès des
entreprises de la ville et des défis à
surmonter.
Info-transport Diffusion des informations auprès des
usages lors du pré-voyage et surtout, en
voyage, dans le but d'améliorer l'efficacité
du trafic et du transport ainsi que d'assurer
une expérience de voyage de haute qualité.
Mobilité des personnes Développement des modes de transport en
commun et des véhicules basés sur des
carburants et des systèmes de propulsion
respectueux de l'environnement, soutenus
par des technologies avancées et des
comportements proactifs des citoyens.
Figure 6 : Tableau synthèse du domaine qualité de vie et environnement

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Domaine Sous-domaine Description
Qualité de vie et environnement Services publics Identification des besoins puis intégration de
solutions sociales et/ou technologiques pour
améliorer le contrôle de la pollution et de la
qualité de l’air, la sécurité publique, les
soins de santé ou la gestion des espaces
publics.
Réseaux Intelligents (smart grids) Gestion de l’éclairage public, de l’eau et des
déchets à l’aide des réseaux intelligents
c’est-à-dire des systèmes de gestion
centralisée qui communiquent entre eux afin
de réduire les coûts d’entretien par
l'exploitation et l'analyse des données
connectées en temps-réel grâce aux
dispositifs et aux capteurs présents sur les
réseaux.
Énergies renouvelables Exploitation des ressources naturelles qui
sont régénératrices ou inépuisables comme
la chaleur, l'eau et l'énergie éolienne.
Bâtiments et logements de qualité Application de normes environnementales
aux nouveaux bâtiments ou aux anciens
bâtiments pour améliorer la qualité du
logement.
Densité, lutte contre l’étalement urbain Politique en faveur de la densité de la ville et
de la réduction de l’étalement urbain.
Figure 7 : Tableau synthèse du domaine destination intelligente

Domaine Sous-domaine Description


Destination intelligente Expérience touristique Amélioration de l’expérience touristique par
le développement d’initiatives favorisant
l’expérience touristique à l’aide des
nouvelles technologies.
Engagement du touriste Participation du touriste à des tables de
discussion ou des activités de co-création
pour améliorer les services proposés.
Visibilité Stimulation du tourisme en favorisant la
couverture médiatique de la ville sur les
plateformes numériques ainsi que les
informations sur les événements culturels et
des propositions pour le temps libre et la vie
nocturne.
Figure 8 : Tableau synthèse du domaine gouvernance intelligente
Domaine Sous-domaine Description
Gouvernance intelligente E-gouvernement Digitalisation des procédures de l'administration publique.
E-démocratie Mise en place du vote électronique
Interopérabilité Capacité des différents services de l’administration
publique de communiquer et de travailler avec les autres
services.
Transparence Permettre aux citoyens d'accéder aux documents officiels
de façon simple et de participer aux processus décisionnels
d'une municipalité en diminuant la possibilité pour les
autorités d'abuser du système pour leurs propres intérêts ou
cacher des informations pertinentes.
Engagement et participation Mesure pour assurer une réelle participation aux citoyens
citoyenne dans la prise de décision dans la prise de décision.
Protection Mesures pour protéger l’utilisation des données
personnelles des citoyens en protégeant leurs libertés.

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