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Laurent Wauquiez
Secrétaire d’État chargé de l’Emploi
Préambule 1
Partie I : comprendre 5
Identité de la GPEC territoriale 7
De la GPEC à la GPEC territoriale 7
– L’émergence d’un cadre juridique de la GPEC 7
– La notion de GPEC 8
– La notion de GPEC territoriale 9
La GPEC territoriale entre réaction et anticipation 10
La GPEC territoriale, une réalité polymorphe 11
t i e 1 e
> Pa r en d r
p r
Com
Identité de la GPEC
territoriale
De la GPEC à la GPEC figurer des éléments prévisionnels en matière
territoriale d’emplois, ainsi que les actions à prendre en
conséquence. En 1991, la loi du 31 décembre
L’émergence d’un cadre juridique relative à la formation professionnelle et à
de la GPEC l’emploi crée le bilan de compétences, et la
délégation à l’emploi du ministère du Travail
La gestion prévisionnelle de l’emploi et des
compétences s’est construite conceptuellement définit la GPEC comme « un acte de gestion qui
en plusieurs étapes. Dans les années 1970 et permet à l’entreprise d’accroître ses compétences,
jusqu’à la moitié des années 1980, une réflexion sa réactivité et son adaptabilité aux fluctuations
sur l’emploi et son lien avec les évolutions de son environnement, par une analyse sur le
conjoncturelles et structurelles de l’économie contenu des métiers, l’évolution des qualifications
prédominait. Puis, l’approche emploi a semblé en relation avec l’organisation du travail, la
insuffisante et s’est trouvée complétée par une valorisation de la compétence et du potentiel
réflexion sur les discordances entre besoins et individuel et collectif du personnel ».
compétences disponibles. Pourtant, à l’aube des années 2000, peu
Les années 1990 ont vu la GPEC se doter d’un d’entreprises ont intégré une véritable démarche
cadre juridique qui n’a cessé de se renforcer de GPEC, et les pouvoirs publics s’interrogent
jusqu’à aujourd’hui. Selon la loi du 2 août sur les moyens d’impulser une véritable
1989 modifiée par celle du 12 juillet 1990, le dynamique en ce sens. À cet effet, les lois
rapport annuel au comité d’entreprise doit faire Aubry II du 19 janvier 2000 et de modernisation
GPEC
Entreprises : Salariés :
outil d’anticipation de leurs outil d’anticipation de leurs
besoins en compétences, évolutions de carrière, et
et ainsi de préservation et ainsi de sécurisation de leurs
de développement de leur parcours professionnel
compétitivité
GPEC
Besoins des entreprises Capacités des salariés
Anticipation
Compétences Formation Compétences
Qualifications VAE Qualifications
Expérience Bilan de compétences Expérience
Réorganisation
Objectifs de la GPEC
territoriale
La GPEC territoriale d’ajustement au service des entreprises, la
a pour objectif de répondre GPEC territoriale est un outil partagé, au service
de tout le territoire.
aux besoins d’acteurs divers
L’enjeu de la GPEC territoriale se joue alors à
La GPEC territoriale constitue en premier lieu
un triple niveau :
une opportunité à faire naître une coopération
• celui des entreprises ;
locale multi-acteurs sur les sujets d’emplois-
• celui des territoires ;
compétences. Par le truchement de cette
coopération, les intérêts de l’ensemble des • et celui des salariés et des populations.
acteurs doivent pouvoir s’exprimer. Là où la Et pour chacun de ces niveaux, un objectif
GPEC d’entreprise est essentiellement un outil spécifique lui est assigné.
Renforcement
Entreprises • Actions de GPEC territoriale « employeurabilité »
Renforcement
Territoires • Actions de GPEC territoriale
attractivité
Renforcement
Individus • Actions de GPEC territoriale
employabilité
Compréhension
des besoins des entreprises
AUJOURD’HUI
• favoriser l’émergence d’une gouvernance
DEMAIN
socio-économique territoriale ;
• renforcer l’attractivité du territoire. Projets socio-économiques
Pour finir, il faut garder à l’esprit que pour des territoires
chacun des acteurs, la GPEC territoriale est
à la fois le résultat et le déclencheur d’une
dynamique de coopération territoriale.
Elle est l’outil et le produit d’une volonté Projets professionnels
d’anticipation coordonnée. Dans ce cadre, des individus
elle doit permettre à un groupe d’acteurs
de s’appuyer sur les réalités du territoire
d’aujourd’hui pour se projeter ensemble
vers le territoire de demain.
Territoire pertinent
de la GPEC territoriale
La notion de territoire, dans une logique GPEC territoriale doit de fait répondre à ces
de dynamique collective au service de déterminants :
projets articulant autant la prise en compte • le territoire au sens politique ;
des individus, des entreprises que du • le territoire au sens économique ;
développement économique dans son • le territoire au sens social et culturel.
ensemble implique une définition précise
préalable à toute initiative. Au sens politique d’abord, parce que le territoire
ciblé par l’initiative de GPEC territoriale doit être
Littéralement, un territoire se définit comme
un espace de décision où les responsabilités
un espace géographique délimité par des
d’orientations générales sont clairement
frontières et constituant un ensemble social
répondant culturellement et politiquement identifiées, et où l’exercice de la décision
à des pratiques et des représentations s’accompagne de moyens dédiés.
homogènes. Au sens économique ensuite, parce que les
La détermination de l’espace géographique plans d’action imaginés doivent permettre
sur lequel doit s’exercer les plans d’action de d’agir sur un ensemble homogène d’acteurs
t i e 2
> Par r
Agi
Agir, avec
quels déclencheurs ?
Des contextes la démarche. Pour autant, l’événement peut
de déclenchement déclencher un partenariat de plus long terme
entre les acteurs donnant naissance à des plans
variables… d’action plus structurants sur le territoire cible.
À l’origine de toute démarche de GPEC L’enjeu est donc de passer d’un dispositif curatif
territoriale, on cherche à se prémunir d’une à un dispositif préventif pour faire naître une
tension quantitative et/ou qualitative en véritable démarche prévisionnelle.
termes d’emplois et de compétences qui
incite un ou plusieurs acteurs à s’engager Demande de filières
dans une dynamique de projet. Pour autant, ou prise de conscience territoriale
bien que ce point de départ soit toujours le Les acteurs à l’origine de la démarche peuvent
même, l’identité des acteurs impliqués et les varier en fonction du contexte. L’impulsion
actions entreprises varient en fonction des peut avoir pour origine les pressions d’une
réalités locales, du contexte conjoncturel et ou de plusieurs branches comme l’illustre
de l’information disponible. l’exemple mulhousien décrit page 21. Face à
une évolution de ses besoins en compétences
Un contexte d’anticipation à froid due à la transformation de la demande ou
ou de réaction à chaud des normes de production, un secteur
Une intervention dans un contexte réactif économique peut percevoir la nécessité d’une
risque de déboucher sur un manque de action territoriale pour mieux appréhender
pérennité et de dimension prospective de ces changements et s’y adapter. De même,
(Source : GPEC de territoire, expériences et bonnes pratiques des comités de bassin d’emploi)
Anticipation
Réaction
d’une véritable dynamique territoriale et d’un
dialogue entre monde économique et acteurs
institutionnels. Ce préalable est la condition
même de la sensibilisation des acteurs, élément
essentiel de leur mobilisation. Anticipation des
Réaction suite
évolutions de
à des déséquilibres
Une modélisation l’emploi et des
constatés
en quatre grands contextes compétences
sur un territoire
sur un territoire
de déclenchement
À partir de ces deux variables fondamentales,
une modélisation simple en quatre cas types Territoires
peut être réalisée.
Des acteurs publics à l’écoute des besoins du territoire, maison de l’emploi de la Mayenne
Sous l’impulsion de l’État, et sur la base d’un triple constat (les emplois changent, les entreprises évoluent, les
travailleurs restent au sein du bassin d’emploi), un portage politique du conseil général et des communautés
d’agglomération et de communes du département s’est mis en place, avec un pilotage par la maison de l’emploi,
dans le but d’engager une action d’identification des enjeux communs à soixante entreprises sur un territoire
délimité. Cette démarche se fondait sur la conviction que certaines compétences sont transversales et que les
entreprises ont des besoins communs ou complémentaires. Sur cette base a été définie une stratégie territoriale
concertée dans le champ de l’emploi, puis ont été menées des actions de formation et de sensibilisation. Ainsi,
on est parti de la perception d’un territoire et de ses besoins pour construire l’action de la maison de l’emploi
sur la base d’un diagnostic partagé.
la capacité de fédérer les énergies. Dans les économique conjoncturelle, les élus locaux
pratiques identifiées, il y a toujours un leader vont souvent impulser le dispositif. En revanche,
qui joue le rôle de pivot et prend le risque face à un problème plus structurel, les services
d’instituer une dynamique nouvelle. Lorsque déconcentrés de l’État sont souvent amenés à
cet élément n’est pas vérifié, les risques d’une porter la dynamique.
coordination déficiente sont forts, pouvant Mais, dans tous les cas, le porteur doit disposer
faire échouer certaines actions. de certains atouts essentiels.
En pratique, on constate que l’éventail d’acteurs
pouvant assurer ce rôle d’animation est assez
large. Comme le notaient Xavier Baron et Légitimité
Frédéric Bruggeman* : « Les territoires ne technique
sont pas des employeurs, encore moins des
entrepreneurs. Ils sont faits de multiples acteurs
aux compétences juridiques et politiques
distinctes. Il n’y aura donc pas une réponse
unique, si ce n’est qu’il est évidemment
Porteur
nécessaire, au cas par cas, qu’émerge un acteur Compétence Crédibilité
leader, capable de fédérer des volontés et des d’animation de politique
moyens. » Ce peut être notamment un élu, une projet
collectivité locale, un représentant de l’État
(préfet, sous-préfet, services déconcentrés),
une maison de l’emploi, un groupement
d’employeurs, une entreprise…
Capacité
L’identification pratique du porteur dépendra à fédérer
souvent du contexte local. Face à une difficulté les acteurs
initiatives reste la volonté affichée par un des être ralliés dès le démarrage, de manière à
acteurs ou un groupe d’acteurs du territoire, étendre le processus à des acteurs du premier
capable de fédérer les autres pour générer cercle (ceux qui sont directement concernés
et organiser un mouvement volontariste en par la dynamique projet qui est en train de se
faveur de l’emploi. L’une des questions les plus construire), puis les acteurs du cercle 2 (ceux
délicates en terme d’ingénierie est de savoir à qui vont conférer à la dynamique projet un
quel moment tel ou tel acteur s’intègre dans la effet démultiplicateur sur le terrain).
démarche. Un modèle en coquille d’escargot
De même que la genèse des projets est de
peut être identifié partant des initiateurs de la
nature différente, les positions des acteurs du
démarche. Afin de voir si ce modèle fonctionne,
territoire dans ce processus de développement
il est intéressant de tenter de l’appliquer à
concentrique sont variables.
un cas concret comme celui de la mise en
œuvre d’une GPEC territoriale dans le bassin Une première segmentation des acteurs
de Ploërmel sur la base de financements issus impliqués dans un processus de GPEC territoriale
de la revitalisation, disponibles suite à une identifie une famille « socio-économique » et
restructuration au sein du groupe Trèves. une famille « politique et institutionnel ».
Une typologie des acteurs selon ce schéma Ce sont au sein de ces deux segments que
de développement concentrique autour d’un l’on trouve généralement les initiateurs, sans
objectif partagé permet de distinguer, autour qu’il y ait une règle absolue conférant à l’un
du ou des initiateur(s), les acteurs qui doivent ou l’autre cette prérogative.
ACTEURS PROJET
ACTEURS PROJET CERCLE 1
CERCLE 2 DÉMARCHE
PROJET
INITIATEUR
DE LA DÉMARCHE
SOCIO-ÉCONOMIQUE
ACTEURS DU TERRITOIRE
POLITIQUE-INSTITUTIONS
ACTEURS
SOCIO-ÉCONOMIQUES
RÉGION
DÉPARTEMENT
La représentation La représentation
territoriale territoriale patronale
patronale et salariés
et salariés de la branche
interprofessionnelle AGGLOMÉRATION
ACTEURS POLITIQUES
ET INSTITUTIONNELS
Impulser une dynamique Une grande part de ces expériences s’inscrit dans
de travail coopératif une logique dominante d’action, de projet et de
programmation.
fondée sur le dialogue
social territorial Néanmoins, dans plusieurs cas, le dialogue social
se situe davantage dans une logique d’extension
Quel que soit l’acteur ou le groupe d’acteurs des droits.
qui prend l’initiative de lancer le processus
de GPEC territoriale, il lui sera dans tous les Il a en effet comme objectif, soit de faire bénéficier
cas indispensable de fédérer l’ensemble des les salariés des petites entreprises et entreprises
forces économiques, sociales et politiques du artisanales de droits sociaux (prévoyance, chèque-
territoire autour de son projet. restaurant, comités d’hygiène et de sécurité) dont
ils étaient privés faute de conventions collectives
En ce sens, la GPEC territoriale doit être assimilée ou d’accords d’entreprise, soit de compléter
non seulement à un projet économico-social les conventions nationales, soit de permettre
mais également à un « projet politique » fondé l’application d’une loi.
sur la valorisation du dialogue social comme
un des axes majeurs de sa mise en œuvre. La multiplicité des acteurs et le partenariat
public-privé forment une autre caractéristique
Extrait : Annette Jobert – « Le dialogue social du dialogue social territorial.
territorial : entre logique de projection et logique
de projet » Nombreux sont les acteurs qui concourent à la
régulation territoriale : entreprises, organisations
« Le dialogue social territorial se caractérise
patronales et syndicales, groupements économiques
aussi par la variété des sujets qu’il aborde. Trois
(type chambres de commerce), associations,
ensembles peuvent être distingués en fonction
organismes de formation, cabinets d’experts,
de leur proximité avec les thèmes classiques de
coopératives, banques, universités, collectivités
la négociation institutionnalisée. Un premier
territoriales et services décentralisés de l’État.
ensemble se compose de thèmes qui échappent
totalement à la négociation classique de branche Chacune des expériences dessine une
et d’entreprise. configuration d’acteurs spécifique en fonction
des rôles et des pouvoirs de chacun, qui peuvent
Le développement économique local, la création
du reste évoluer au fur et à mesure de l’avancée
d’activités, l’innovation technologique, les relations
d’un projet.
entre entreprises et sous-traitants et la régulation
des temps sociaux en font notamment partie. La confiance qui s’établit entre les protagonistes
des démarches de dialogue social ressort très
Ce qui a trait aux marchés du travail (insertion
clairement de tous les cas étudiés, de même que
des jeunes, lutte contre le travail au noir, contre
l’engagement personnel dont font preuve les
l’exclusion sociale et les discriminations, accès
promoteurs de ces démarches, indépendamment
à l’emploi de certaines populations fragilisées,
de leur affiliation institutionnelle.
mobilité, employabilité) définit une deuxième
grande catégorie qui n’est pas non plus au cœur La confiance se nourrit des rapports de proximité,
des négociations collectives classiques, et relève du partage d’une identité ou d’une culture
plutôt de l’action publique à différents niveaux. professionnelle commune – qu’elle soit industrielle
ou artisanale – liée à une longue expérience de
Un troisième ensemble se compose de thèmes qui
relations professionnelles au niveau local. Limitée
concernent plus directement les relations et les
et variable selon les acteurs, elle a tendance à
conditions de travail qu’abordent généralement
se renforcer en même temps que se consolide
la législation et les conventions collectives :
la démarche territoriale et que les acteurs
conditions de travail des saisonniers, santé au
apprennent à mieux se connaître et à se respecter.
travail, qualifications et gestion des compétences,
gestion prévisionnelle des emplois, formation Le dialogue social territorial est équipé d’une
professionnelle et restructuration. grande diversité de dispositifs et d’instruments.
Les expériences de dialogue social peuvent être prévisionnelle des emplois et des compétences
regroupées autour de deux logiques. territoriale est un moyen essentiel permettant
La première, celle de la négociation sociale d’établir un diagnostic des évolutions des emplois
territorialisée, décline, en les adaptant, les cadres et des qualifications à un échelon pertinent et
et les principes de la négociation collective d’allier proximité et anticipation. Cette démarche
institutionnalisée au niveau des branches et doit s’inscrire en complémentarité de la GPEC
des entreprises. dans les branches et les entreprises qui montrent
par essence certaines limites. Le conseil est ainsi
Relevant davantage d’un processus de
favorable au développement d’une démarche
gouvernance territoriale, la seconde logique se
prévisionnelle des emplois et des compétences
caractérise par la pluralité des acteurs engagés
territoriale qui dépasse le seul cadre de l’entreprise
(publics et privés), la diversité des sujets abordés
et associe par exemple une grande entreprise et
– qui dépassent les termes traditionnels de
plusieurs petites entreprises dans le périmètre
l’échange salarial –, la domination d’une logique
des bassins d’emploi. Plus globalement, c’est bien
de projet ancré dans un espace local, l’incertitude
la sécurisation des parcours professionnels qui
de la qualification juridique des produits issus de
peut, via le dialogue social territorial, trouver des
l’interaction des acteurs, l’utilisation de dispositifs
réponses plus rapides et concrètes. »
hybrides qui empruntent plus à l’action publique
qu’aux relations de travail instituées.
Elle définit une voie nouvelle de régulation sociale,
Une gestion de projet
plus ouverte que la première, mais aussi plus efficace sur une aire
indéterminée et sans doute plus fragile. économique et sociale
Tandis que dans la première logique, les déterminée
organisations syndicales se positionnent Autour de ces instances qui sont à vocation
comme l’un des deux partenaires essentiels de essentiellement politique, il est nécessaire
la négociation – même si d’autres acteurs sont de décliner sur les périmètres cibles (bassin
également présents –, dans la seconde, ils ne sont d’emploi, bassin de vie, aires géographiques
que l’un des multiples protagonistes engagés de mobilité…) une organisation fonctionnelle
dans le dialogue social. » d’acteurs en charge de mettre en œuvre les
A. Jobert – « Le dialogue social territorial : entre orientations décidées.
logique de projection et logique de projet », Cette nécessité de déclinaison opérationnelle
Commissariat général du plan, Notes Thomas fait ainsi apparaître une autre catégorie
n° 7, 2004 d’acteurs, plus centrés sur l’action, ou sur les
Cette approche valorisant le dialogue social opérations de management et de soutien à
comme élément fondamental de toute l’action. Il s’agit fréquemment des instances ou
démarche de GPEC territoriale se retrouve des structures paritaires. Sans être exhaustif,
également fortement développée dans le on peu notamment lister :
rapport du CESE de juillet 2009 : • Les organismes paritaires collecteurs agréés
– OPCA ;
« En premier lieu, le dialogue social territorial est
appelé à favoriser des démarches de prospective • Les observatoires régionaux de l’emploi et
économique permettant notamment l’anticipation de la formation – OREF ;
des restructurations et des mutations économiques • Les centres d’animation, de ressources et
qui ont des incidences directes sur l’emploi. Le d’information sur la formation – CARIF ;
contexte actuel de crise économique met en • Les comités de bassin d’emploi – CBE ;
évidence la nécessité d’un dialogue social • Les maisons de l’emploi et de la formation ;
territorial associant l’ensemble des acteurs dans • Les organismes de formation ;
la recherche de solutions en termes d’emploi et de • Les chambres de commerce et d’industrie
formation. À moyen et long termes, une démarche – CCI.
ÉTAT
PILOTAGE RÉGION
COLLECTIF AGGLOMÉRATION
DÉPARTEMENT
D’ACTEURS
La représentation
territoriale patronale La représentation
et salariés territoriale patronale
interprofessionnelle et salariés de la
branche
ANIMATEUR
ACTEURS
CIBLES
OPÉRATEURS
Réalisent le plan d’action
Métiers
Métiers en
stratégiques tension
Métiers à évolution
significative de
compétences
C aractéristiques des demandeurs d’emploi
Âge
Niveau de qualification
Trop souvent, on part d’une approche macro- et le Centre Inffo offre un accès par le biais
économique pour descendre vers une réalité de son site internet à une base de données
plus localisée, alors même qu’il serait plus formation et apprentissage.
judicieux de partir des réalités du terrain. Une Quant au niveau local, certains outils ont été
démarche du territorial vers le national permet créés afin de permettre la mise en réseaux
une plus grande implication des acteurs. d’informations sur l’emploi et les compétences ;
Il convient d’identifier ce qui relève de c’est le cas des centres d’animation, de recherche
chaque niveau d’analyse. Ainsi, les évolutions et d’information sur la formation (Carif ), mais
communes à tous les territoires pourront être également des observatoires régionaux
étudiées au niveau national. À ces approches emploi-formation (Oref). Les Oref ont un mode
doit s’ajouter un niveau de diagnostic global de fonctionnement qui varie localement, mais
permettant d’avoir une vue d’ensemble de la le plus souvent ils sont chargés de gérer et de
réalité territoriale. Enfin, à un troisième niveau, mettre à jour des bases de données statistiques
il semble que des systèmes d’information à sur l’emploi et la formation, et conduisent des
dimension territoriale ou une mise en cohérence études sectorielles. Parallèlement, les conseils
des systèmes existants soient nécessaires pour économiques et sociaux régionaux élaborent
drainer en continu des données localisées dont régulièrement des diagnostics et des études
les acteurs ont besoin pour bâtir leurs actions. relatives à la question de l’adéquation offre et
Ainsi, afin d’obtenir l’information nécessaire, demande d’emploi au niveau local. De même,
il faut être capable à la fois de mobiliser les dans le cadre de leur fonction de coordination
informations déjà disponibles au niveau des politiques régionales de formation
supra-territorial, et de construire des outils professionnelles et d’emploi, les comités de
d’information mutualisés au niveau territorial. coordination régionaux de l’emploi et de la
formation professionnelle sont chargés de
Pour une utilisation optimale réaliser des diagnostics.
des informations disponibles
Au niveau national, les grandes sources Pour une mutualisation
d’information traditionnelles que sont la des informations au niveau territorial
Dares, Pôle emploi (concernant les offres et les Ainsi, sur la base d’informations disponibles,
demandes d’emploi et de l’enquête BMO), l’Insee, mais souvent dispersées, il est dans la plupart
le Cas, ou encore les statistiques sur l’emploi des cas possible de formuler un diagnostic
salarié, permettent à tous les acteurs d’accéder d’une zone déterminée dès lors qu’elle
à des grandes données macroéconomiques sur correspond à une échelle représentée dans
l’évolution de l’emploi en France. la compilation de données générales :
Au niveau des branches, ont été institués • bassin d’emploi ;
par l’accord national interprofessionnel du • zone d’emploi (Insee) ;
5 décembre 2003 les observatoires prospectifs • bassin de vie.
des métiers et des qualifications (OPMQ) qui Selon le territoire visé, la (ou les) cible(s)
doivent permettre une meilleure adaptation adressée(s), la problématique centrale repérée
des actions de formation aux besoins des et les objectifs poursuivis, il est généralement
entreprises et aux aspirations des salariés. nécessaire de compléter cette première approche
Des analyses plus ciblées au niveau sur les statistiques existantes par une recherche
régional permettent d’avoir une vision plus d’informations qualifiées complémentaires. Il va
territorialisée. Ainsi, le Conseil national de la donc falloir créer une partie au moins de cette
formation professionnelle tout au long de la information, directement auprès notamment
vie (CNFPTLV) réalise des portraits statistiques des entreprises du périmètre, pour la croiser avec
régionaux, la Dares élabore des synthèses l’information existante que certains organismes
régionales déclinant les éléments nationaux, détiennent déjà.
Pour arriver à une mutualisation efficace des informations pertinentes, plusieurs étapes devront
être respectées :
Élaborer
Explorer Consolider
Identifier Créer des outils un diagnostic
les différents les données
les obstacles à d’information emplois-
champs pour créer
une mutualisation mutualisables compétences
de recherche de l’information
territoriale dans les entreprises avec une dimension
de l’information territoriale
prospective
Étape 1 : être attentif aux freins à la mutualisation qui peuvent exister sur le territoire.
Situation Activité
du marché économique
de l’emploi territoriale
Jeu d’acteurs
Pratiques
et relations
et outils de gestion
sociales et
RH du territoire
professionnelles
Opérateur usinage 5 5
Soudeur 4 3 2 11 90 10 120
Opérateur Métallier
11 10 21
Chaudronnier
Agent assemblage 2 13 21 36
Maçon 8 8
Électricien 2 2
Charpentier 12 12
BTP
Peintre 6 2 2 10
Couvreur bardeur 9 9
Monteur 6 6
Régleur 1 2 3 6
Maint.
Agent de maintenance 2 2 1 4 9
Magasinier 2 4 2 1 2 1 12
Transports
logistique
Cariste 1 2 1 3 7
Préparateur de commande 1 6 7
Chauffeur 2 5 7
Effectif production 33 52 109 19 14 18 26 63 150 38 522
Étape 4 : consolider l’ensemble de ces qui ont donné naissance aux contrats d’étude
données au niveau territorial. prospective territoriaux.
Pour cela il peut apparaître utile de privilégier Cette exigence traduit la volonté de ne pas
un système de base de données informatisées, se limiter à des diagnostics photographiques
pérenne et facilement mis à jour comme pour aller vers des diagnostics orientés vers
cela a été fait pour l’Union des industries l’action et susceptibles d’ajustements continus.
de Savoie. L’objectif est que les entreprises Ils doivent être dynamiques et servir non
puissent modifier leurs données en fonction seulement à appréhender le territoire mais
des évolutions de leur masse salariale et que également à anticiper les évolutions de son
cela se répercute automatiquement sur la base environnement socio-économique.
de données consolidée au niveau territorial.
Au-delà d’une simple agrégation des La réalisation
informations de chaque entreprise impliquée, de toute démarche
le système doit alors permettre d’identifier le
nombre de salariés repérés comme fragilisés
de GPEC territoriale passe
dans l’emploi sur lequel ils sont positionnés et
par la mobilisation
ceux qui, au contraire, ont un niveau jugé plutôt des outils pertinents
supérieur à celui de l’emploi qu’ils occupent des politiques de l’emploi
actuellement.
La GPEC territoriale se décline concrètement
Étape 5 : établir un véritable diagnostic dans les territoires par la mise en œuvre d’une
territorial sur le fondement de l’ensemble diversité d’actions nécessitant la mobilisation
des informations récoltées. des outils de politiques de l’emploi pertinents.
À partir de l’ensemble des éléments réunis, Une fois le diagnostic partagé, un plan d’action
une approche globale du territoire peut se répondant aux besoins identifiés sera élaboré.
dessiner. La mutualisation et la quantité Quelles que soient les mesures qui le constitue,
d’informations drainées rendent ce diagnostic ce plan d’action devra être construit de manière
aisément partageable par les acteurs et leur partenariale, s’inscrire sur le moyen-long terme
offrent une base commune pour établir un plan et viser des objectifs concrets clairement
d’action. Cela renforce la légitimité des actions identifiés afin de mobiliser pleinement tous
entreprises et favorise ainsi leur appropriation les acteurs concernés.
et leur mise en œuvre. Ainsi, la mise en œuvre de la GPEC territoriale
Le diagnostic établi sera d’autant plus utile passe par la mobilisation cohérente et
qu’il comportera une dimension prévisionnelle stratégique d’outils préexistants au service
(prise en compte du turnover naturel et du de la démarche territoriale.
vieillissement de la population active) et
prospective (anticipation des mutations
Outils d’évolution des compétences
économiques, sociales ou technologiques) Une inadéquation entre besoin de compétences
indiquant aux acteurs les grandes évolutions et offre de compétences sur un territoire peut
auxquelles ils doivent se préparer en matière être réduite grâce à des actions de formation.
d’emplois et de compétences. C’est ce qui a Les acteurs de la formation professionnelle
été particulièrement bien compris dans la ont donc un rôle décisif à jouer dans toute
démarche lilloise, notamment, où le CBE de démarche de GPEC territoriale qui doit
Lille Métropole a engagé des travaux d’études permettre d’inscrire ces actions dans un cadre
prospectives afin de faire naître une vision collectif. Après avoir identifié avec précision
partagée des évolutions probables de l’emploi les besoins des entreprises locales, les acteurs
et des besoins de compétences territoriaux, et territoriaux doivent chercher à orienter l’offre
de permettre à chaque acteur de s’y préparer de formation vers une meilleure prise en
le plus en amont possible. Cette ambition a été compte des lacunes mises en lumière par la
bien prise en compte par les services de l’État démarche et préparer les évolutions à venir.
Agir, avec
quels financements ?
La très grande majorité des acteurs des Le diagnostic :
territoires ayant participé aux travaux s’adosser aux dispositifs
préparatoires à ce document ont fait part de
l’existence de moyens financiers suffisants pour
prévus par l’État
mener à bien leurs projets.
Le volet prospectif du dispositif EDEC –
Autrement exprimé, si les projets sont cohérents, contrat d’études prospectives (CEP)
ambitieux et construits dans un souci de mise et appui technique
en œuvre opérationnelle en tenant compte
d’une dimension collective et multi-acteurs, la Le CEP et l’appui technique constituent le
recherche de financements associés n’apparaît volet prospectif de la démarche EDEC. Le volet
pas comme un problème majeur. prospectif permet d’anticiper les changements
et d’orienter les décisions en matière de
Les plans de financement associés aux développement de l’emploi et des compétences
démarches de GPEC territoriale sont par sur un secteur d’activité et/ou un territoire. Il
essence en relation d’une part avec la nature porte sur la réalisation d’études visant à établir un
des actions auxquelles ils se réfèrent, et d’autre diagnostic économique et social, des hypothèses
part avec la capacité des acteurs à se mobiliser d’évolution à court et moyen terme et des
collectivement autour d’objectifs partagés dans préconisations d’actions pour accompagner
le cadre d’un contexte particulier. les évolutions de l’emploi et des compétences.
Dans tous les cas, les sources de financement Cette étude est réalisée par un organisme
essentielles sont à trouver dans les différents spécialisé qui est choisi collégialement par le
programmes et dispositifs essentiellement partenariat réuni pour la mise en œuvre du volet
portés par : prospectif (État, partenaires sociaux et autres
• l’État ; acteurs socio-économiques concernés par le
• les conseils régionaux ; champ de l’étude).
• l’Union européenne ;
En quoi consiste le volet prospectif ?
• les autres collectivités territoriales ;
• les OPCA ; Le volet prospectif d’EDEC (CEP, appui
• le fonds paritaire de sécurisation des parcours technique) constitue un dispositif de diagnostic
professionnels – FPSPP. orienté vers l’action.
conseil régional. Celles-ci pourront alors être sensibles au regard de l’emploi : personnes
signataires de l’accord-cadre. de plus de 45 ans, de premier niveau de
Quelles sont les dépenses éligibles ? qualification et appartenant à des entreprises
de moins de 250 salariés.
Les dépenses éligibles relèvent de trois
catégories : Quel est le montant de l’aide ?
• l’ingénierie ; Les critères pris en compte
• la réalisation d’actions pour les bénéficiaires
L’aide de l’État est négociée au cas par cas avec
finaux ;
les partenaires compte tenu principalement :
• les mesures d’accompagnement.
• de l’intérêt des actions visées au regard de
Les dépenses d’ingénierie l’anticipation des inadaptations à l’emploi,
Ces dépenses portent sur la construction du développement de l’emploi et des
de démarches, d’actions ou d’outils visant le compétences ;
développement de l’emploi et des compétences • de la fragilité du public visé au regard de
pour les publics cibles des projets d’ADEC. l’emploi, du fait notamment de l’emploi tenu,
Elles correspondent généralement à des du niveau de qualification, de l’âge, du sexe,
prestations externes. de la taille des entreprises dont relèvent les
publics visés ;
Les dépenses de réalisation
• du caractère collectif, innovant et expérimental
Elles concernent des actions entrant dans des actions, de l’intervention, acquise ou
le périmètre du projet ADEC et bénéficiant potentielle, d’autres cofinancements ;
directement aux publics cibles. Ces actions, • de l’importance de l’effet levier recherché
diversifiées, relèvent de l’amont et de par l’État (sur ce point, on peut se reporter aux
l’aval de la formation, de la formation elle- précisions figurant dans la circulaire DGEFP
même, et d’une façon générale des actions n° 2006-18 du 20 juin 2006).
visant au développement de l’emploi et des
compétences ou relevant de démarches de
gestion prévisionnelle de l’emploi et des L’articulation entre
compétences (GPEC). les actions de revitalisation
Les dépenses d’accompagnement des territoires et
Ces dépenses visent les actions conduites par
les actions de valorisation
les partenaires professionnels ou territoriaux de la ressource humaine
et les organismes relais désignés par eux afin du territoire
de faciliter la mise en œuvre des projets. Ces La loi du 18 janvier 2005 ainsi que le décret
actions peuvent être réalisées directement du 31 août 2005 ont profondément modifié le
par ces structures ou être confiées par eux à cadre légal d’intervention des acteurs de l’État
un prestataire extérieur. lors des licenciements collectifs.
Les dépenses de rémunération des salariés Les entreprises de 1000 salariés et plus sont
concernés par les actions aidées ne font assujetties à une obligation de revitalisation
généralement pas l’objet de l’aide de l’État. lorsqu’elles procèdent à des licenciements
Toutefois, à titre exceptionnel, une telle aide collectifs affectant, par leur ampleur, l’équilibre
peut être accordée pour les seules actions du des bassins d’emploi concernés (exception
projet qui visent à anticiper ou accompagner faite des situations de redressements ou de
des mobilités professionnelles externes et qui liquidations judiciaires). Ainsi, elles doivent
correspondent à des situations particulièrement contribuer à un nombre de créations d’emplois
Ces conventions d’aide ou de sensibilisation ou, le cas échéant, selon l’endroit où est situé
font l’objet de formulaires types gérés par les l’organisme professionnel ou interprofessionnel
directions régionales des entreprises, de la porteur du conventionnement interentreprises
concurrence, de la consommation, du travail lorsque son ressort reste dans les limites
et de l’emploi – Direccte. infrarégionales.
enjeux de la GPEC. Dans ce cas, les organismes bonnes pratiques. Ces conventions sont signées
professionnels sont destinataires des aides par le ministre chargé de l’emploi lorsqu’elles
publiques. Ces conventions ont pour objet sont conclues au niveau national et par le préfet
de démultiplier la diffusion des démarches de de département lorsqu’elles sont conclues au
GPEC auprès des entreprises. niveau régional ou départemental.
Selon l’article D. 322-10-15, issu du décret
n° 2007-101 du 25 janvier 2007, « l’État peut Les aides publiques
conclure avec des organismes professionnels sont complétées
ou interprofessionnels ou tout organisme par la mobilisation
représentant ou animant un réseau
des moyens et dispositifs
d’entreprises des conventions ayant pour
objet de préparer les entreprises aux enjeux
des autres acteurs
de la gestion prévisionnelle des emplois et des du territoire
compétences ». À ce titre, il sera opportun de coordonner
notamment les moyens de l’État avec ceux
■ L’aide financière
des régions, des partenaires sociaux (OPCA)
L’État peut prendre en charge jusqu’à 70 % et de l’Union européenne (FSE).
de leur coût global, en prenant en compte le
Dans tous les cas, au même titre que la
nombre des entreprises visées, leurs effectifs
gouvernance et le pilotage du processus de
et l’intérêt des actions envisagées.
GPEC territoriale se réfèrent à une démarche
Ces conventions peuvent prévoir, d’une part, de travail coopératif entre plusieurs acteurs sur
des actions d’information, de communication le périmètre visé, le financement des actions
et d’animation, d’autre part, des actions de et des différentes phases du processus relève
capitalisation, d’évaluation et de diffusion de de la même approche multi-acteurs.
FINANCEURS
ÉTAT
Partenaires
RÉGION
sociaux
EUROPE
AUTRES
Entreprises COLLECTIVITÉS
S
ACTEURS
CIBLES
Agir, avec
quels modes d’action ?
Passer d’actions • une stratégie partenariale prenant en compte
territorialisées les logiques et intérêts de chacun.
de gestion des emplois Les axes d’actions pouvant être à l’origine d’une
et des compétences démarche de GPEC territoriale sont divers :
actions vers les salariés, vers les entreprises,
à une démarche construction d’outils communs… En reprenant
de GPEC territoriale les travaux réalisés par Sol et Civilisation, on
Dans les territoires, une démarche de GPEC peut proposer la typologie ci-contre.
territoriale se concrétise d’abord par la
conception de projets fédérateurs. C’est sur Favoriser l’appui RH Favoriser Favoriser
le fondement d’une dynamique collective de aux entreprises la prise en compte le transfert
gestion de projet que les acteurs se mettent et des démarches de la mobilité et le partage
en mouvement et que les financements interentreprises chez les salariés de compétences
sont mobilisés. Cette démarche donne lieu • Amener • Sensibiliser • Démarches
à la mise en place d’instances de pilotage et les entreprises les salariés de description
de conduite de projets qui permettent aux à entrer dans aux enjeux des compétences
acteurs territoriaux de dialoguer entre eux et une GPEC de la mobilité
• Démarches d’appui
à leur niveau
de confronter leurs différentes logiques. • Mobiliser les outils à l’adaptation
• Amener de la politique des compétences
Par ailleurs, une régularité de rencontres permet
les entreprises de l’emploi
de créer des groupes de partenaires sur le moyen • Démarches
à changer sur un territoire
terme qui se connaissent personnellement et de transfert
l’approche
seront susceptibles dans le futur de travailler • Sécuriser de compétences
de leurs besoins
ensemble sur de nouveaux projets. les transitions
• Démarches
• Amener
Ce dialogue et les informations échangées de partage
les entreprises
sont les leviers d’une véritable montée en des compétences
à s’engager
compétence des acteurs qui sont plus à même dans des démarches
de saisir les réalités et besoins territoriaux, ainsi mutualisées au
que leur positionnement au sein du réseau des niveau du territoire
acteurs territoriaux.
Bien mené, le travail en commun permet de
Mettre en œuvre
développer des complémentarités qui peuvent
se prolonger au-delà du projet en cours. Dès
une ingénierie itérative
lors, de la mise en œuvre d’actions spécifiques La GPEC territoriale n’est pas la transposition de
dans le domaine de la gestion territoriale des la GPEC d’entreprise au niveau d’un territoire.
emplois et des compétences doivent naître les Comme on l’a vu, ses objectifs sont différents
facteurs de réussite d’une véritable démarche et l’ingénierie de mise en œuvre devra l’être
de GPEC territoriale que sont : également. Comme toute démarche territoriale,
• une information pertinente des acteurs ; la GPEC territoriale doit se fonder sur les grands
• un dialogue régulier entre eux ; principes de l’action territoriale :
• une vision partagée des réalités économiques • logique ascendante partant des besoins
et sociales territoriales ; localisés pour construire l’action territoriale ;
Actions
Identification Mise
acteurs Plan
Projets pertinents en Actions
et prise
de contact
d’action œuvre Actions
processus
itératif :
processus réajustement
itératif : continu
nouveaux du plan
projets d'action
Instance de
Porteur coordination Opérateurs
processus
itératif :
transfert
d'informations
t i e 3
> Par luer
Éva
• Clarification
Ex des objectifs…
ante • … et du sens
de la démarche
• Pilotage
In de la démarche
ÉVALUATION
vivo • Réajustement
du dispositif
• Promotion
Ex • Légitimation
post auprès des acteurs
et financeurs
• Quels acteurs rassembler dans le projet, quels dimension professionnelle du projet et celle
sont leurs échelons territoriaux d’intervention ? de chaque contributeur.
• Quelles sont les informations et les
Renforcer la visibilité
connaissances attendues de la démarche de
des politiques mobilisées
GPEC territoriale et parmi elles quelles sont
celles nécessaires au lancement du projet ? Les démarches de GPEC territoriale se fondent
• Quelle gouvernance instaurer ? sur la pluridisciplinarité de leurs intervenants,
• Quel acteur considérer comme pilote ? la transversalité de leurs approches,
l’interconnexion des niveaux d’intervention
Professionnaliser la démarche de GPEC et la multiplicité de ses financements (État,
territoriale et les acteurs impliqués collectivités locales, FPSSP, OPCA, fonds
La démarche de GPEC suppose l’engagement européens, fonds privés…).
d’une diversité d’institutions ou d’organismes, Dans ce contexte, il est légitime et de bonne
l’apport de leur compétence et l’identification gestion que chaque financeur vérifie en quoi
des contributeurs au sein de ces organisations. la mobilisation de ses moyens financiers en
Si l’évaluation contribue à identifier les résultats faveur d’un territoire répond à sa politique.
de leur travail, elle doit, également, permettre Le conseil scientifique de l’évaluation au début
de prendre en compte la réalité de leur des années 1990 donne une définition des
coopération à travers : critères d’évaluation des politiques publiques
• les leviers utilisés, mais aussi les difficultés qui n’a pas été depuis remis en cause.
ou les obstacles rencontrés ;
• l’adéquation ou l’inadéquation de la Six critères simples ont ainsi été définis (voir
complémentarité des compétences mobilisées ; le Petit guide de l’évaluation des politiques
• la pertinence de l’organisation du projet et publiques publié en 1996 à la Documentation
de son mode de gouvernance. française). Ces six critères sont ceux intégrés
dans notre propos sur l’évaluation :
Revenir au travail réel mené par les personnes • cohérence (dans la conception et la mise en
dédiées à la réalisation du projet est la garantie œuvre) ;
d’un apport de valeur ajoutée. L’évaluation • atteinte des objectifs ;
contribue alors à la professionnalisation de • efficacité ;
la démarche. • efficience ;
La production de cette valeur ajoutée produit • impact ;
une ressource pour tous les participants. Pour • pertinence.
chacun d’entre eux, l’engagement dans une Une évaluation anticipée, itérative,
démarche de GPEC territoriale représente un quantitative, qualitative et intégrée garantit
véritable investissement immatériel, c’est-à-dire la plus-value de la démarche de la GPEC
une dépense d’ordre financier et une capacité territoriale, rend lisible son objectif final et
à dégager du temps. Ils en attendent donc les actions réalisées, favorise l’efficience des
un retour. investissements matériels ou immatériels mis
Dans cette perspective, l’évaluation peut aussi en œuvre, assure en temps réel la pertinence
permettre d’identifier et de mutualiser des des actions et conforte les financeurs dans
retours d’expérience pour faire progresser la leur implication et leur intervention.
Les propriétés
de l’évaluation
Que faut-il évaluer ? –– périmètre géographique pris en compte ;
–– existence ou non d’un diagnostic partagé ;
Les ressources mobilisées
–– nombre de salariés ayant suivi des
et les résultats immédiats
formations ;
Les procédures d’évaluation s’appuient, dans • mobilités, le nombre de reclassés après des
un premier temps, sur des informations réductions d’effectifs ;
relevant d’éléments de mesure qui ont
• …
trait, d’un côté, aux ressources engagées,
de l’autre, aux premiers résultats considérés Si certains résultats de la démarche de GPEC
comme tangibles. peuvent être identifiés à l’aide d’indicateurs
permettant de mesurer le nombre d’actions
Ce premier niveau d’évaluation mesure les
menées, le nombre d’acteurs concernés, les
éléments concrets souvent quantitatifs et
emplois créés…, d’autres dimensions du projet
apporte les dimensions factuelles et concrètes
restent souvent non tangibles. Il s’agit alors
de la démarche :
de les révéler.
• nombre d’entreprises mobilisées par la
démarche, par exemple : Afin d’approcher et caractériser les deux
–– nombre de salariés concernés ; dimensions – tangibles et intangibles – de la
Quand
Qui
Quoi
démarche, deux séries d’initiatives peuvent L’action est généralement dirigée vers des
être prises : bénéficiaires directs, mais la démarche va aussi
• enrichir les dimensions tangibles par l’apport toucher progressivement des bénéficiaires
d’informations plus qualitatives reposant, par indirects selon des logiques de réseaux
exemple, sur des sondages ou du déclaratif ; difficilement identifiables à l’avance. Pour
• restituer les dimensions intangibles considérer l’intérêt de l’élargissement comme
n o t a m m e nt p a r l a p ro gra m m at i o n le retour sur investissement des partenaires
d’événements aux moments charnière du associés, la procédure d’évaluation doit être
projet. conçue de telle manière qu’une attention soit
Leur qualité, leur ampleur, les échos qu’ils portée aux réseaux d’acteurs, autres que les
produisent dans l’opinion publique locale, bénéficiaires directs, se mettant en mouvement
permettent de mettre en évidence certaines en cours de projet.
évolutions essentielles du territoire imputables
L’importance des signaux faibles
à la démarche de GPEC. Il s’agit, ainsi, au
cours même du processus, de « donner à Certains effets peuvent apparaître de manière
voir » les principales évolutions produites par immédiate et concerner des bénéficiaires
la démarche. Cela exige d’opérer, assez tôt, directs, identifiés en début de projet
en amont du projet, à leur identification et à (cf. indicateurs de l’emploi : suivi de l’offre
l’anticipation de leur manifestation. ou de la demande, nombre d’emplois créés,
nombre d’emplois perdus...).
L’immatériel : objectiver et quantifier
Cependant une démarche de GPEC territoriale
Au-delà de ces données sur les ressources, ne devra pas enfermer l’évaluation dans un
la recherche de critères spécifiques devra processus d’échéances temporelles fixées de
permettre d’objectiver des éléments propres manière trop rigides, car des « signaux faibles »
à la valorisation des ressources immatérielles peuvent se révéler avec un décalage temporel.
mobilisées (par exemple la qualité des liens entre Pendant la démarche de GPEC territoriale, ces
les acteurs, l’évolution de leurs comportements signaux faibles sont comme des indices qui, mis
ou leur mode de coopération…). bout à bout, permettent d’identifier les facteurs
Il s’agit aussi d’instruire les conditions de crise potentielle, qu’il s’agisse d’un problème
d’appropriation de la démarche par les d’image ou de difficultés sur un plan social et
acteurs concernés et les conséquences de leur environnemental. Signes d’alerte précoces, ils
implication vis-à-vis du projet comme vis-à- sont constitués d’informations fragmentaires
vis d’eux-mêmes en assurant une lisibilité des qui doivent être remises en perspective pour
résultats induits par leur implication (en temps être prises en compte notamment dans le
notamment). pilotage de la démarche.
Procédures d’évaluation
Comment ? la démarche de GPEC territoriale risque de
laisser de côté une partie essentielle, à savoir
Une procédure d’évaluation trop complexe le renforcement de la démarche.
sera inexploitable et apparaîtra comme une Pour éviter ces deux écueils, il semble utile :
perte d’énergie, mais une procédure se limitant • de procéder par étape avec, comme cible
aux dimensions mesurables des résultats de toujours présente, la volonté de faire de
Cette procédure de suivi intégrée, parfois sur les emplois en tension et sur les offres
nommée « autoévaluation », permet d’engager d’emploi non satisfaites en fin de mois… ;
une dynamique d’accumulation d’informations –– pour évaluer l’impact sur l’employabilité des
qui, par itération, peut avoir des premiers effets ressources humaines du territoire : nombre
sur le déroulement du projet, et le cas échéant de formations, VAE, nombre de formations
sur les inflexions à lui apporter. débouchant sur un emploi pérenne… ;
Ce suivi constitue un point d’appui à • des indicateurs plus qualitatifs :
l’animation du projet, à la prise de décision –– afin de mesurer le rayonnement de la
quant à l’organisation d’événements favorisant démarche : suivi des parutions presse, sondage
la prise de conscience des acteurs internes ou sur la connaissance du dispositif par les
externes à la démarche de GPEC territoriale. populations cibles… ;
Quels outils de suivi et d’évaluation à mobiliser ? –– afin de s’assurer de la pérennité de la
Du fait de la pluralité des éléments à évaluer, démarche : régularité des réunions d’animation
ils seront diversifiés : et de suivi, vérification de la persistance d’un
• des enquêtes de satisfaction : est-ce que vous langage commun et de certains savoir-faire,
avez trouvé les ressources dont vous aviez existence de financements pérennisés…
besoin ; des possibilités de gérer des problèmes
La méthode dite
que vous ne pouviez gérer en individuel ;
conduite de « revues de projets »
une meilleure visibilité des évolutions
conjoncturelles ; une meilleure connaissance Les « revues de projets » se font à intervalles
des autres acteurs territoriaux… ? réguliers en fonction des phases d’avancement,
• des indicateurs quantitatifs traditionnels : elles constituent une tâche importante, garante
–– pour évaluer l’ampleur du dispositif : nombre du respect des échéances. Elles permettent,
de personnes et d’entreprises concernées… ; en outre, le droit à l’erreur, en appliquant une
–– pour évaluer l’impact sur l’adéquation offre- correction immédiate et collective chaque fois
demande de travail : indicateurs de Pôle emploi que nécessaire.
Indicateurs
quantitatifs
traditionnels
Ampleur du dispositif,
impact sur l’adéquation
offre/demande
de travail, employabilité
Enquêtes des ressources humaines Outils de suivi
de satisfaction
Rayonnement
Entreprises, salariés, de la démarche,
demandeurs d’emploi, pérennité
acteurs publics de la démarche
Évaluation
de la
démarche
Les actions
Ce qui Ce qui Ce qui Les résultats Les difficultés
complémentaires
était prévu a été fait n’a pas été fait obtenus rencontrées
à entreprendre