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Caoutchoucs
III
Cet ouvrage fait par tie de
Plastiques et composites
(Réf. Internet ti100)
composé de :
Plasturgie : fabrications de corps creux, de films et de fils Réf. Internet : 42149
Finitions des plastiques - Fabrication additive des polymères Réf. Internet : 42475
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Plastiques et composites
(Réf. Internet ti100)
Jean-François AGASSANT
Professeur Mines-Paristech, Responsable Département « Mécanique et Matériaux »,
Délégué Mines-Paristech à Sophia-Antipolis
Christophe BINÉTRUY
Professeur à l'Institut de Recherche en Génie Civil et Mécanique (GeM), École Centrale de
Nantes
Pierre CHARRIER
Global Advanced Engineering , CAE Durability Prediction Director, Modyn,
TrelleborgVibracoustic Group
Claude JANIN
Conseiller scientifique du LRCCP
Patricia KRAWCZAK
Professeur à l'Ecole des Mines de Douai, Responsable du Département Technologie des
Polymères et Composites et Ingénierie Mécanique
Marie-France LACRAMPE
Responsable du Groupe Polymères, Professeur au Département Technologie des
Polymères et Composites et Ingénierie Mécanique de l'Ecole des Mines de Douai
Jean-Benoît LE CAM
Professeur des Universités, Institut de Physique de Rennes, CNRS/Université de Rennes 1
Francis PINSOLLE
Ingénieur ENSEM (École nationale supérieure d'électricité et de mécanique de Nancy),
IAE (Institut d'administration des entreprises d'Aix-en-Provence)
Gilbert VILLOUTREIX
Professeur au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers)
Redouane ZITOUNE
Maître de conférences-HdR à l'IUT-A de l'Université Paul Sabatier
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
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VI
Caoutchoucs
(Réf. Internet 42615)
SOMMAIRE
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VII
3– Applications industrielles des caoutchoucs Réf. Internet page
L'industrialisation d'une filière, la fabrication d'un métier : cas de la valorisation des G2410 119
pneus usagés en France
La R et D au service de l'industrialisation d'une filière de valorisation des déchets. Cas G2042 123
du département R et D d'Aliapur
Bilan environnemental des solutions de valorisation des pneus usagés non G2043 127
réutilisables (PUNR)
Fin de vie des silicones J3990 131
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Caoutchoucs
(Réf. Internet 42615)
1
1– Données générales et familles d'élastomères Réf. Internet page
5– Caoutchoucs et environnement
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9
1
10
Référence Internet
AM7705
Caoutchoucs : méthodes
d’obtention et propriétés
par Yves DE ZÉLICOURT
1
Docteur en chimie de l’École Polytechnique Fédérale de Zürich, Suisse
Ingénieur conseil auprès du LRCCP (Laboratoire de Recherches et de Contrôle du Caout-
chouc et des Plastiques)
11
Référence Internet
AM7705
1 Pont, Exxon…), des charges (le plus souvent le noir de carbone ou la silice), des
agents de vulcanisation, des huiles et divers additifs de mise en œuvre et de
protection. Le second point qui caractérise l’industrie du caoutchouc est la
nécessité de vulcaniser le matériau pour lui conférer des propriétés indispensa-
bles à l’emploi, ce qui fait appel à différentes techniques : moulage à chaud,
tunnel à air chaud, à micro-ondes, bain de sel… Inversement, l’industriel du
secteur des thermoplastiques achète généralement directement sur le marché la
matière première sous forme de granulés, qui alimentent ensuite sans aucune
transformation préalable ses machines de mise en œuvre.
La problématique principale de l’industriel du caoutchouc est donc de dis-
poser de formules et de techniques de mise en œuvre les moins chères
possibles permettant d’obtenir les produits satisfaisant au mieux aux fonctions
demandées. La question des coûts revêt une importance particulière dans un
contexte d’augmentation des prix des matières premières liées à ceux du
pétrole et à la demande croissante des pays de la zone BRIC. Cette probléma-
tique représente un enjeu difficile compte tenu des exigences des utilisateurs
qui réclament par ailleurs des réductions de coût. Les contraintes environne-
mentales constituent un second challenge, en particulier en ce qui concerne
certains accélérateurs de vulcanisation considérés comme dangereux pour la
santé, soit des personnels chargés de la mise en œuvre soit des utilisateurs.
Ainsi ces substances visées par le règlement REACH (CE n° 1907/2006) sont
progressivement remplacées par des composés non préoccupants.
Dans ce contexte, cet article présente les connaissances et les notions de
base nécessaires à la compréhension des techniques propres aux caoutchoucs
ainsi qu’à la grande diversité de leurs méthodes de fabrication, propriétés et
prix. Il s’agit d’un aperçu général, une information plus approfondie sur un
caoutchouc donné nécessitant une recherche spécifique sur la variété de ses
grades disponibles commercialement, leurs formulations, mise en œuvre et
propriétés correspondant à l’application visée.
1.1 Mélangeage
1. Mise en œuvre L’élément essentiel qui va orienter les propriétés finales est
l’élastomère de base (la « gomme ») qui est soit du caoutchouc
et fabrication des pièces naturel, soit fabriqué par polymérisation de monomères issus du
pétrole (éthylène, propylène, butadiène, styrène…). La méthode de
en caoutchouc polymérisation et en particulier les catalyseurs employés permet-
tent de contrôler la structure et la masse moléculaire.
Les pièces et articles en caoutchouc sont fabriqués suivant des Le tableau 1 présente les différents caoutchoucs et leur nomen-
méthodes spécifiques à ce matériau qui proviennent de techniques clature normalisée (NF ISO 1629). Cette classification repose
issues de l’expérience acquise depuis le XIXe siècle, époque de essentiellement sur le type de monomère constituant l’élastomère
l’essor de cette industrie. La fabrication comporte 3 étapes prin- considéré.
cipales, chacune ayant une influence sur les propriétés finales Les ingrédients qui sont incorporés sont essentiellement des
du matériau. Ces étapes sont : le mélangeage, la mise en forme charges, des aides de mise en œuvre, des huiles, des agents de
et la vulcanisation. Une mastication préalable au mélangeage protection et de vulcanisation. La nature et la quantité d’ingré-
peut être nécessaire, par exemple dans le cas du caoutchouc dients ajoutés sont déterminées par des études de formulation,
naturel ou de certains caoutchoucs synthétiques. Il existe en souvent sous forme de plan d’expériences, qui permettent d’opti-
miser la composition pour satisfaire un cahier des charges ou
12
Référence Internet
AM7705
ACM copolymère d’acrylates FMQ caoutchouc silicone comportant des groupes méthyle et fluor
CM polychloroéthylène substitués sur la chaîne polymérique
EPDM terpolymère d’éthylène-propylène-diène FVMQ caoutchouc silicone comportant des groupes méthyle,
vinyle et fluor substitués sur la chaîne polymérique
EPM copolymère d’éthylène-propylène
PMQ caoutchouc silicone comportant des groupes méthyle et phé-
FEPM copolymère de tétrafluoroéthylène et de propylène
nyle substitués sur la chaîne polymérique
PVMQ caoutchouc silicone comportant des groupes méthyle, phé-
nyle et vinyle substitués sur la chaîne polymérique
MQ caoutchouc silicone comportant uniquement des groupes
méthyle substitués sur la chaîne polymérique
Polyuréthannes VMQ caoutchouc silicone comportant des groupes méthyle et
vinyle substitués sur la chaîne polymérique
AU polyesteruréthanne
EU polyétheruréthanne
Mise en œuvre
souplesse, Tg PLASTIFIANT(S)
Huiles pétrolières,
huiles végétales
1.2 Mise en forme
phtalates
Protection
Antioxydants
Le mélange ainsi préparé, dit mélange cru, est mis en forme
vieillissement
chaleur, UV, ozone
STABILISANT(S) aminés ou phénoliques par les techniques classiques de mise en œuvre des polymères :
injection, extrusion ou compression. Il existe cependant certaines
Tenue au feu, Ignifugeant, agent gonflant,
mousse,
INGRÉDIENTS de mise en œuvre, d’adhésion différences par rapport aux outils de transformation des thermo-
mise en œuvre, DIVERS pigment, ... plastiques :
adhésion, couleur
– pour l’extrusion, les températures sont plus basses afin d’évi-
ter la vulcanisation. L’alimentation est effectuée sous forme de
Tg : température de transition vitreuse
bande et non de granulés. Les profils de vis sont différents.
– pour l’injection, l’alimentation est également effectuée sous
Figure 1 – Formulation des caoutchoucs
forme de bande. Le moule est chauffé (pour permettre la vulcani-
sation) et non refroidi.
assurer une fonction donnée. La figure 1 illustre le rôle de chaque Dans le cas du pneu, la structure comprenant des caoutchoucs
type d’ingrédient dans la formulation des caoutchoucs différents selon leur fonction et positionnement, la fabrication est
effectuée par « confection », c’est-à-dire par assemblage des diffé-
Le mélangeage est effectué en deux temps : rents caoutchoucs sous forme de bandes à l’état cru. Ces assem-
– sur mélangeur interne pour l’incorporation des charges et des blages sont par la suite vulcanisés dans des presses spécialement
huiles. Ce sont des outils qui fonctionnent en discontinu et dont la conçues pour cela.
13
Référence Internet
AM7705
N H CH3 N N
C S N C CH3 C S S C
S S S
CH3
TBBS MBTS
N-tert-butyl-2- Disulfure de
benzothiazolesulfénamide dibenzothiazole
H3C CH3 H3 C
N C S S C N N C S Zn
H3 C CH3 H3 C
S S S
2
TMTD ZDMC
Disulfure de Zinc-diméthyl-
tétraméthylthiurame dithiocarbamate
H H
N C N
N
H
DPG
Diphénylguanidine
14
Référence Internet
AM8100
15
Référence Internet
AM8100
1 pneus, de manière générale, une bonne dispersion des charges diminue les per-
tes d’énergie viscoélastiques et par conséquent la résistance au roulement.
Une grande variété de charges est utilisée dans les caoutchoucs mais ce sont
essentiellement les noirs de carbone et les silices que l’on retrouve dans la majo-
rité des formulations industrielles. Mais, il faut mentionner qu’il existe d’autres
types de charges (renforçantes ou faiblement renforçantes) qui n’influent pas ou
peu sur les propriétés mécaniques des mélanges. Leur utilisation est basée sur
une motivation économique (Kaolin, talcs, carbonates de calcium…). Les silices
sont généralement recherchées pour leur forte réduction de la résistance au rou-
lement et donc de la consommation de carburant. Leur application s’est générali-
sée dans les formulations des bandes de roulement des pneus pour véhicules de
tourisme. Les noirs de carbones quant à eux sont très largement utilisés pour des
applications poids lourds (ou même dans les pneus tourisme en plus de la silice)
en raison de leur apport en termes d’usure et de durabilité des pneus.
ATG Analyse Themogravimétrique %Bdr Taux de polymère lié à la surface des charges %
Taux de polymère lié maximal à la surface des
BdR Taux de polymère lié à la surface des charges %BDRmax %
charges
Diffusion des rayons X aux petits angles N Nombre de particules dans un cluster d’agrégats –
SAXS
(Small Angle X Scattering)
n Taux de réticulation –
Copolymère styrène-butadiène phr Partie pour cent d’élastomère –
SBR
(Styrene-Butadiene Rubber)
R Rayon nm
TESPT Bis-(triéthoxysilylpropyl) tétrasulfure
s Contrainte Pa
THF Tétrahydrofurane tan d Facteur de perte (G’’/G’) –
16
Référence Internet
AM8100
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Référence Internet
AM8100
0 1 à 10 > 150
1 1
2
11 à 19
20 à 25
121 à 150
100 à 120
Super Abrasion Furnace, SAF
18
Référence Internet
AM8100
0,14 nm HO
O
Cétone
Si-O : 0,16 nm C Carboxyle
O
O
0,34 nm
Pyronne
1
O
Si-Si : 0,33 nm
C
O
O
Graphite Silice Lactone
10 à 90 nm 2 à 20 nm HO
Hydroxyle
O
O
Quinone
a noir de carbone
100 à 300 nm
100 à 150 nm
b silice
19
Référence Internet
AM8100
À l’opposé, les silices ont une composante dispersive faible et sur l’ordre des composantes γ sd et γ sp explique pourquoi les inter-
une composante polaire élevée. Sur ces considérations, il est sou- actions charge/charge dominent, provoquant la formation d’un
vent admis que, pour les noirs de carbone, le renforcement est réseau de charges fort et des difficultés réelles à les disperser
essentiellement obtenu via les interactions charge/élastomère et dans un élastomère non polaire. Le nombre de groupements sila-
que la faible composante polaire est caractéristique d’un réseau nols par unité de surface peut varier de ~ 100 /m2 pour les silices
de charges faible. Ainsi, dans le cas des silices, le schéma inverse pyrogénées jusqu’à 1 000/m2 pour certaines silices de précipita-
tion. Ce nombre pilote la valeur de l’énergie de surface des silices.
Le tableau 3 [1] regroupe des exemples de valeurs de l’énergie
Tableau 3 – Composantes des énergies de surface
1
de surface pour des noirs de carbone de différents grades et des
pour le noir de carbone et la silice [1]. silices pyrogénées ou de précipitation.
Silice
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Référence Internet
AM8010
1. Élastomères................................................................................................. AM 8 010 - 3
1.1 Caoutchouc naturel..................................................................................... — 3
1.2 Caoutchouc synthétique............................................................................. — 4
2. Charges ........................................................................................................ — 7
2.1 Charges renforçantes.................................................................................. — 7
2.2 Charges conférant des propriétés particulières ....................................... — 8
2.3 Charges végétales....................................................................................... — 9
2.4 Charges faiblement ou non renforçantes ................................................. — 9
3. Plastifiants ................................................................................................... — 9
3.1 Huiles aromatiques et leur problématique ............................................... — 9
3.2 Huiles non aromatiques ............................................................................. — 9
3.3 Huiles végétales .......................................................................................... — 10
3.4 Autres plastifiants ....................................................................................... — 10
4. Système de vulcanisation .......................................................................... — 10
4.1 Vulcanisation au soufre .............................................................................. — 10
4.2 Vulcanisation au peroxyde......................................................................... — 12
4.3 Autres systèmes de vulcanisation ............................................................. — 13
4.4 Retardateurs de vulcanisation ................................................................... — 13
5. Système de protection ............................................................................... — 13
5.1 Mécanismes................................................................................................. — 13
5.2 Agents de protection aminés ..................................................................... — 14
5.3 Agents de protection phénol...................................................................... — 14
5.4 Autres antioxydants.................................................................................... — 14
6. Adjuvants divers ......................................................................................... — 15
7. Conclusions ................................................................................................. — 15
Pour en savoir plus .............................................................................................. Doc. AM 8 010
nique ou autre ;
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Référence Internet
AM8010
– des produits divers fonction des exigences des cahiers des charges.
Le procédé de mélangeage, qui permet de distribuer et de disperser ces dif-
férents éléments, a une influence sur les propriétés et les performances des
objets en caoutchouc.
Dans cet article, il n’est question que des caoutchoucs susceptibles d’être vul-
canisés et pas des caoutchoucs thermoplastiques. Pour éviter tout risque de
IR Polyisoprène Polymère
MBT Mercaptobenzothiazole Accélérateur de vulcanisation
MBTS Sulfure de mercaptobenzothiazole Accélérateur de vulcanisation
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Référence Internet
AM8010
1
TDAE Treated Distillate Aromatic Oil Plastifiant
TETD Disulfure de tétraéthylthiurame Accélérateur de vulcanisation
TMTD Disulfure de tétraméthylthiurame Accélérateur de vulcanisation
1. Élastomères C’est donc très largement l’Asie du Sud-Est qui est le principal
producteur mondial de caoutchouc naturel. Les 9 % restant
viennent d’Afrique, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.
La production mondiale d’élastomères s’est élevée globalement En Asie du Sud-Est, le caoutchouc naturel a un rôle social
en 2014 à 28 millions de tonnes, réparties de la manière suivante important puisqu’il fait vivre une trentaine de millions de per-
(doc. Société chimique de France) : sonnes. En effet, la très grande majorité des hévéas, arbres dont
– 12,5 millions de tonnes de caoutchouc naturel ; est issu le caoutchouc naturel, sont cultivés par des petits plan-
– 15,5 millions de tonnes de caoutchouc synthétique. teurs. Les plantations industrielles sont relativement rares surtout
La production de caoutchouc synthétique se décompose par dans cette région.
ordre décroissant de la manière suivante : Outre des risques politiques ou climatiques, il y a deux
– SBR (styrene butadiene rubber) : 36 % ; menaces principales pour le caoutchouc naturel.
– BR (butadiene rubber) : 22 % ; – La première est la concurrence du palmier à huile. Par
– EPDM (ethylene propylene diene monomers) : 7,5 % ; exemple, la Malaisie était, il y a quelques années le plus gros pro-
– IR (isoprene rubber) : 7 % ; ducteur de caoutchouc naturel. Cependant, massivement, les
– IIR (isobutylene isoprene rubber) caoutchouc butyl : 5 % ; cultures d’hévéa ont été remplacées par des plantations permet-
– NBR et HNBR (hydrogenated nitrile butadiene rubber) : 4 % ; tant la production d’huile de palme.
– CR (chloroprene rubber) : 3 %. – La seconde est le microcyclus uléi, un champignon qui a
dévasté les plantations de caoutchouc naturel du Brésil. Bien que
Il reste un complément de 15 % pour des élastomères dits spéciaux
des plants d’hévéa plus résistants aient été développés, l’arrivé du
tels les silicones (VMQ) et pour des élastomères thermoplastiques.
microcyclus ulei en Asie serait catastrophique pour la production
La désignation des élastomères mentionnés ci-dessus est effec- du caoutchouc naturel.
tuée selon la norme ISO 1629.
Néanmoins, compte tenu récemment d’un prix de vente élevé
– Groupe R : insertion du monomère avant R (BR, NR, SBR, CR, pour du caoutchouc naturel, de nombreuses actions de replantage
IR…). ont été réalisées en particulier en Asie permettant, selon les prévi-
– Groupe M : chaîne saturée de type polyméthylène (EPDM, sionnistes, de couvrir les besoins en caoutchouc naturel jusqu’en
ACM, CSM…). 2018/2020 (doc. SNCP).
– Groupe O : présence d’oxygène dans la chaîne principale (ECO,
CO…).
– Groupe Q : fonction siloxane dans la chaîne principale (sili- 1.1.2 Procédés de production
cones).
Le caoutchouc naturel est récolté selon trois processus.
– Groupe T : présence de soufre dans la chaîne principale.
– Groupe U : présence d’oxygène, d’azote et de carbone dans la – Le produit qui sort de l’arbre est conservé en phase latex
chaîne principale. (liquide). Le taux de caoutchouc dans le latex est de l’ordre de 20 à
30 %. Ce latex est concentré sur place jusqu’à 60 % et envoyé vers
les pays utilisateurs. Cette production sous forme latex est peu
1.1 Caoutchouc naturel importante en volume. Ce latex est alors mis en œuvre par un pro-
cédé de trempage pour des applications domestiques ou médi-
cales (gants par exemple) ;
1.1.1 Production du caoutchouc naturel – Le récoltant fait coaguler ce latex sur place pour réaliser des
feuilles. Celles-ci sont ensuite transportées vers des usines où elles
Les principaux producteurs de caoutchouc naturel sont les sui- sont fumées et classées selon leur degré de pollution par divers
vants (2013) (doc. Société chimique de France) : produits (feuilles, bois, pierre). On réalise ainsi les RSS (Ribbed
– Thaïlande (34 %) ; Smoked Sheets) qui sont ainsi classées selon leur pureté de la
– Indonésie (26 %) ; RSS1 la plus pure à la RSS5. Elles sont ensuite emballées en colis
– Vietnam (8 %) ; de l’ordre de 120 kg. Depuis quelques années, ce mode de présen-
– Chine, Malaisie, Inde (7 %). tation est en forte diminution ;
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Référence Internet
AM8010
CH3 H
CH2 CH CH CH2 CH CH2 CH CH2
n
C C
CH
CH2 CH2
n
1
CH2
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Référence Internet
AM8015
Caoutchouc naturel
par Claude JANIN
Consultant
Ancien directeur scientifique du Laboratoire de Recherche et de Contrôle des
1
Caoutchoucs et Plastiques LRCCP
Ancien directeur de recherche matériaux MICHELIN – Clermont-Ferrand France
une économie partiellement spéculative. Les prix de vente élevés en 2011 ont
conduit à une importante activité de replantation (qui a ensuite diminué en 2013).
25
Référence Internet
AM8015
Caoutchouc
IR PolyIsoprene rubber
polyisoprène
26
Référence Internet
N2820
Élastomères fluorocarbonés
1
par Michel BIRON
Ingénieur de l’Institut national supérieur de chimie industrielle de Rouen (INSCIR)
et de l’Institut français du caoutchouc
27
Référence Internet
N2820
1
– hexafluorure de propylène – HFP ; et résistance au grillage 2 5 4à5
– fluorure de vinylidène – VF2 ;
– tétrafluoroéthylène – TFE ; Déformations rémanentes
– éther de perfluorométhylvinyl – PMVE. de compression (DRC) 3 5 4à5
Mais également : Tenue aux hydrocarbures 5 5 5
– des apporteurs de sites de vulcanisation pour la réticulation
par les systèmes peroxyde organique/coagent ; Tenue à la vapeur d’eau
– du propylène pour faciliter la mise en œuvre. et aux acides 3 4 5
Les deux grandes catégories d’élastomères commercialisés sont Adhérence sur métaux 5 4 4
les suivantes.
• Les FKM (ou FPM) :
La formulation, de même que pour les autres élastomères, peut
– fluorure de vinylidène-hexafluorure de propylène ; conduire à des propriétés sensiblement différentes comme le
– fluorure de vinylidène-hexafluorure de propylène – tétrafluoro- montre le tableau 1 concernant la vulcanisation des FKM avec des
éthylène ; systèmes aux diamines, bisphénols et peroxydes. Les caractéris-
– fluorure de vinylidène-hexafluorure de propylène – tétrafluoro- tiques sont cotées de 1 (faible ou peu adapté) à 5 (excellent ou
éthylène – apporteurs de sites de vulcanisation ; particulièrement adapté).
– fluorure de vinylidène – éther de perfluorométhylvinyl – tétra-
fluoroéthylène – apporteurs de sites de vulcanisation. Une post-vulcanisation en étuve à circulation d’air est souvent
nécessaire : par exemple, 5 h à 24 h entre 200 et 250 oC. La DRC
• Les FEPM (ou TFE/
P) : tétrafluoroéthylène-propylène. peut ainsi être considérablement améliorée, passant de 35 % en
Les élastomères fluorocarbonés sont commercialisés sous diffé- sortie de moule à 18 % après 5 h de post-vulcanisation à 204 oC.
rentes formes : polymères à formuler, prémélanges, pièces finies
pour les élastomères qui ne peuvent être mis en œuvre par les
méthodes habituelles de la transformation des caoutchoucs.
3. Propriétés générales
■ Sigles normalisés et usuels
La norme ISO 1629 distingue trois sous-familles : Les élastomères fluorocarbonés présentent un certain nombre
• FEPM : copolymères de tétrafluoroéthylène-propylène ; de propriétés fonctionnelles similaires mais aussi quelques
inconvénients, par exemple :
• FFKM : caoutchoucs perfluorés dont tous les groupes
substituants sont fluorés, perfluoroalkylés ou perfluoro- – stabilité thermique ;
alkoxylés ; – tenue au vieillissement naturel, à la lumière et à l’ozone ;
– stabilité chimique vis-à-vis de nombreux produits ;
• FKM : caoutchoucs fluorés à groupes fluorés, perfluoro- – propriétés mécaniques acceptables ;
alkylés ou perfluoroalkoxylés. – résistance intrinsèque à la combustion ;
L’usage courant utilise aussi d’autres sigles, comme par exemple : – capacité d’isolation électrique ;
FPM pour FKM – coût élevé ;
– densité élevée ;
FFPM pour FFKM – tenue limitée aux basses températures ;
TFE/P pour FEPM – sensibilité à quelques produits ;
– taux de fluor important.
28
Référence Internet
N2820
Tableau 2 – Exemples de durées de vie d’un FKM Tableau 3 – Exemples de plages de propriétés
en fonction de la température mécaniques de FKM
Température Durée minimale Propriété Plage de valeurs
(oC) (jours)
Dureté ......................................... (DIDC) 55 à 95
315 2
Masse spécifique ...................... (g/cm3) 1,8 à 1,9
1
287 10
Résistance rupture...................... (MPa) 7 à 24
260 42
Allongement rupture.......................(%) 100 à 500
232 125
Module à 100 % .......................... (MPa) 2,6 à 8
205 417
DIDC : dureté internationale des caoutchoucs (voir [AN 3 512]).
29
Référence Internet
N2820
30
Référence Internet
N2880
Silicones ou siloxanes
Structure et propriétés
par Michel BIRON
1
Ingénieur INSCIR et IFS
Licencié ès Sciences – Consultant
31
Référence Internet
N2880
1. Structure générale R1 H
1
particulières par rapport aux polymères purement organiques : Figure 1 – Formules simplifiées d’une silicone et d’un polyacétal
– variation limitée des caractéristiques dans une large plage de
températures, de − 80 à + 250 °C pour certaines ; R1, R2 : Méthyle, phényle, vinyle...
– bonne tenue aux différentes agressions thermiques et chimiques ; R1
Alcool, éther, ester...
– souplesse, mais performances mécaniques limitées et faible (-Si-O-)n– Acide carboxylique
imperméabilité aux gaz ; Amine
– propriétés antiadhérentes et lubrifiantes ; R2 Epoxyde, fluor...
– pouvoir d’isolation électrique.
Évidemment, la nature des groupements latéraux influe sur ces Figure 2 – Exemples de structures de silicones
propriétés générales.
■ Les silicones sont synthétisées par condensation des produits Motifs
d’hydrolyse de chlorosilanes, ce qui conduit à des squelettes
M D T Q
macromoléculaires constitués d’enchaînements d’atomes de sili-
cium et d’oxygène avec des groupements latéraux organiques, tel
que celui représenté sur la figure 2. R R R O
Les groupements latéraux organiques R1 et R2 permettent une
adaptation et une optimisation : R Si O O Si O O Si O O Si O
– du bilan minéral-organique par la sélection des diverses fonc- R R O O
tions incluses : alcoxy, alcool, amine, acrylate, époxy, éther, acide
carboxylique, dérivés phénylés, dérivés fluorés, etc. ; mono-
difonctionnel trifonctionnel tétrafonctionnel
– de la solubilité dans les milieux organiques et de la compatibi- fonctionnel
lité avec les composés organiques qui augmentent lorsqu’on rem-
Figure 3 – Formules chimiques des différents motifs siloxaniques
place des groupes méthyle par des groupes phényle sur la chaîne
polysiloxanique ;
– de la stabilité thermique : le remplacement partiel ou total des
groupes méthyle par des groupes phényle sur la chaîne polysiloxa- 1.2 Fluides non réactifs et réactifs
nique a pour effet d’augmenter la stabilité thermique. bloqués
■ Les motifs siloxaniques schématisés figure 3, peuvent compor- Ce sont des polymères linéaires ou faiblement ramifiés dont la
ter de une à quatre fonctions : viscosité augmente avec le degré de polycondensation.
– monofonctionnels (représentés par le symbole M) : ils agissent
Les fluides non réactifs, de viscosité comprise entre moins de
comme limiteurs dans les chaînes linéaires, ou comme groupe-
1 mm2/s et 2,5 m2/s, se répartissent :
ments fonctionnels dans les résines ;
– difonctionnels (de symbole D) : ils constituent le squelette des – en fluides naturellement non réactifs qui constituent le point
chaînes linéaires de masse moléculaire assez élevée ou des com- de départ d’huiles, de pâtes et de graisses, d’antimousses et
posés cycliques ; d’émulsions ;
– trifonctionnels (de symbole T) : ils permettent d’obtenir des – en fluides non réactifs modifiés, polyéther, méthylstyryl,
réseaux tridimensionnels ; alcoyl, esters d’acides gras, ... utilisés dans les cosmétiques, émul-
– tétrafonctionnels (de symbole Q) : ils conduisent à des pro- sifiants, agents moussants, additifs pour plastiques et peintures,
duits tridimensionnels dont la structure est analogue à celle des anti-foggings, antimousses, agents de traitement des textiles,
silicates. lubrifiants hydrosolubles, agents de démoulage, etc. ;
– en fluides réactifs bloqués qui comportent, sur les atomes de
silicium, des atomes d’hydrogène réactifs, sauf aux extrémités de
Remarque : les monomères ou, parfois, des oligomères,
chaînes. Ces produits sont utilisés notamment comme hydrofu-
silanols ou silanes, provenant de l’hydrolyse des chlorosila-
geants, purs ou sous forme d’émulsion ;
nes, ont également donné naissance à des applications indus-
– en fluides modifiés par des fonctions amine, époxyde, car-
trielles comme agents de couplage minéral-organique, par
boxylique, carbinol, méthacrylique, mercapto, phénol, ... Ces pro-
exemple.
duits sont utilisés, par exemple, comme agents de traitement des
textiles, modifiants pour résines et cires, additifs pour les peintu-
Les polymères de silicones, très versatiles, présentent des for- res, polishes, agents dispersants et anticorrosion, etc.
mes physiques et chimiques variables qui peuvent conduire à des
classifications en fluides non réactifs, gels, bases pour élastomères
et résines.
1.3 Gels
Les fluorosilicones appartiennent à deux catégories :
– chaînes silicones dans lesquelles un groupement organique Les gels sont des fluides de silicone, légèrement réticulés de
est fluoré pour les cas les plus courants ; façon à former un réseau tridimensionnel cohésif mais suffisam-
– réseau hybride de perfluoropolyéther à pontages silicium. ment lâche, pour permettre son gonflement par des fluides
silicones non réactifs.
1.1 Sigles normalisés usuels (tableau 1) Les masses cohésives obtenues, d’une grande souplesse, n’ont
pas de forme définie ni d’élasticité, le réseau tridimensionnel étant
La norme ISO 1629 distingue quatre sous familles de silicones trop lâche pour qu’ils reprennent leur forme initiale après déforma-
non fluorées. tion, même sous faible contrainte.
32
Référence Internet
N2880
1
polysiloxane ou PDMS forme de solutions organiques diluées ou d’émulsions.
RTV2 RTV bicomposant Pour les élastomères EVC, une vulcanisation et une post-
vulcanisation sont indispensables pour obtenir les meilleures
EVC Élastomères à vulcanisation à chaud propriétés possibles.
HTV High Temperature Vulcanization Une vulcanisation ou post-vulcanisation à température
modérée est également souvent souhaitable pour les EVF.
HVR High Viscosity Rubber
HCR High Consistency Rubber
33
1
34
Référence Internet
N2882
Silicones ou siloxanes
Applications
1
par Michel BIRON
Ingénieur INSCIR et IFS
Licencié es Sciences – Consultant
35
Référence Internet
N2882
1. Extrême diversité Les applications les plus techniques, ou nécessitant une grande
sécurité, ont fait l’objet d’une normalisation abondante concernant
d’applications leurs spécifications pour des domaines précis d’utilisation. Ces
normes, même si elles ne sont pas toutes en usage, sont intéres-
La figure 1 schématise la remarquable disparité des produits. santes à exploiter de toute façon pour l’éclairage indépendant et
objectif qu’elles donnent des possibilités des silicones.
L’inventaire suivant, par ordre alphabétique, contribue à montrer
un autre aspect de la diversité des applications :
Silicones ou siloxanes
Lubrifiants internes
Lubrifiants RTV2 HCR
pour plastiques
36
Référence Internet
N2882
– joints en élastomère silicone (VMQ/PVMQ) à résistance élevée – silicone, thermosetting glass roving filled, heat resistant /SAE
au déchirement – Dureté 50 DIDC : NF EN 2262 ; AMS 3643B ;
– joints en élastomère silicone classes 51, 53, 54, 50D4, 50D8 : – cloth, glass, aluminum face, silicone rubber back. SAE AMS
NF L17-151, NF L17-153, NF L17-154, NF L17-250-1, NF L17-250-5 ; 3673B ;
– sealing compounds – Part 3 : Silicone-rubber base – technical – rings, sealing, silicone rubber, high temperature resistant, low
specification – DIN 65262-3 ; compression set, 65-80/SAE AMS 7264A, 7267G ;
– compound, Silicone rubber remover aircraft turbine engine – rings, sealing, silicone rubber, low compression set, non-oil
components room temperature application : SAE AMS 1386A ; resistant 65-75/SAE AMS 7268C ;
– coating material, Silicone resin 250 oC (482 oF) Cure
SAE AMS 3135E ;
– silicone rubber sponge, closed cell, medium, extreme low tem-
– rings, sealing, silicone (PVMQ) rubber, low outgassing, space
and vacuum service 45-55/SAE AMS 7269B ;
– insulation sleeving, electrical, heat shrinkable, silicone rubber,
1
perature SAE AMS 3193C, 3194C, 3195E, 3196F ; flexible. SAE AMS-DTL-23053 ;
– sealing compound, Silicone rubber, two-part, electrically – rubber silicone, high strengh, cabin pressure seal material,
conductive and corrosion resistant (nonchromated), usage de – 67 diaphragm type. SAE AMS-R-83283 ;
à 500 oF (– 55 à 260 oC) SAE AMS 3262 ; – hose, air duct, flexible, helical, nonmetallic wire supported
– silicone rubber, general purpose, 40, 50, 60, 70, 80 durometer – (covered), silicone rubber, self-extinguishing /SAE AS 1544A ;
SAE AMS 3301G, 3302G, 3303J, 3304G, 3305H ; – hose, polytetrafluoroethylene (TFE), high temperature and
– silicone rubber 1 200 psi (8,27 MPa), high modulus 55-65 SAE medium pressure (1 500 psig) with integral silicone composite fire
AMS 3306B ; protection/SAE AS 1723 ;
– silicone (VMQ) low compression set, non-oil-resistant, 65-75/ – hose assembly, 125 psi, lined silicone, potable water, procure-
SAE AMS 3307C ; ment specification (supplement 1)/SAE AS 4468 SUP 1 ;
– silicone flame retardant, low smoke, high strength 65-75 duro- – hose assembly, 125 psi, lined silicone, potable water, procure-
meter color white SAE AMS 3310 ; ment specification SAE AS 4468B ;
– silicone (VMQ) rubber sheet, glass cloth reinforced/SAE – hose assembly, lined silicone, 125 psi, flareless, potable water
AMS 3315F, 3316 ; SAE AS 4469A, SAE AS 4470A, SAE AS 4471A, SAE AS 4472A,
– silicone (VMQ) rubber sheet, glass cloth reinforced heat and SAE AS 4473A, SAE AS 4474A, SAE AS 4475A, SAE AS 4476A,
weather resistant 60-80/SAE AMS 3320G ; SAE AS 4477A, SAE AS 4478A ;
– silicone rubber, extreme low temperature resistant, 15-55/SAE – hose, air duct, flexible, silicone-coated fabric, 1 à 5 psi, external
AMS 3332D, 3334D, 3335D ; nylon helix, self-extinguishing. SAE AS 4546 ;
– silicone (PVMQ) rubber, extreme low temperature resistant, 55- – hose assembly, lined silicone, 125 psi, fixed cavity coupling,
85/SAE AMS 3336D, 3337D, 3338F ; potable water, SAE AS 4704A, SAE AS 4705A, SAE AS 4706A ;
– silicone rubber, 1 000 psi (6,90 MPa) tensile strengh, 45-65/SAE – hose, air duct, flexible, silicone-coated fabric, 1 psi, external
AMS 3345E, 3346F ; nylon helix, self-extinguishing /SAE AS 4774A ;
– rubber, silicone 1 200 psi (8,27 MPa), high modulus 45-55/SAE – hose assembly, lined silicone, 125 psi, fixed cavity coupling,
AMS 3347B ; potable water, SAE AS 4796A ; SAE AS 4797A, SAE AS 4798A,
– silicone (VMQ) rubber 1 150 psi (7,93 MPa) tensile strength, SAE AS 4799A, SAE AS 4800A, SAE AS 4801A, SAE AS 4802A,
high resiliency 25-35 SAE AMS 3348C ; SAE AS 4803A ;
– silicone (VMQ) rubber, 1 100 psi (7,58 MPa) tensile strength, – hose, air duct, flexible, silicone-coated fabric, external nylon
high resiliency, 65-75/SAE AMS 3349C ; helix, low-noise . SAE AS 4804A ;
– silicone rubber, fiberglass fabric reinforced. SAE AMS 3352B ; – hose assembly, lined silicone, heated, flareless, 125 PSI,
– silicone (VMQ) rubber, lubricating oil and compression set potable water. SAE AS 5421A ;
resistant, electrical grade, 55-75/SAE AMS 3356E, 3357G ; – hose assembly, lined silicone, heated, fixed cavity, 125 PSI,
– silicone potting compound, elastomeric, two-part general potable water. SAE AS 5422A ;
purpose, 80 à 400 Poise (8 à 40 Pa · s) viscosity/SAE AMS 3358B, – silicone compound NATO code number S-736, SAE AS 8660 ;
3359B, 3361B ; – laminated products – laminated silicone-resin fabric.
– silicone rubber compound room temperature vulcanizing, WL 5.2404 ;
15 000-55 000 centipoise viscosity durometer 30-70/SAE – silicone rubber (VMQ and PVMQ) – general directions.
AMS 3362C ; 3363D, 3364C, 3366B ; WL 5.5-4 ;
– silicone resin, elastomeric, transparent, elevated temperature – silicone varnish, heat-resistant, liquid – inactive for new
cure/SAE AMS 3368A ; design. WL 5.7084-1 ;
– silicone resin, elastomeric, transparent, room temperature – silicone varnish, heat-resistant, processed – inactive for new
cure/SAE AMS 3370A ; design. WL 5.7084-2.
– silicone resin, elastomeric, opaque, room temperature cure/
SAE AMS 3371 ; Parmi les applications, normalisées ou non, citons comme exemples :
– silicone resin, elastomeric, high tear strength, elevated tempe- – joints de hublots, de portes et de trappes de visite extérieures ;
rature cure/SAE AMS 3372A ; – supports et joints de cabine ;
– silicone rubber, insulating and sealing, oil and reversion resis- – joints gonflables ;
tant, low and medium viscosity, room temperature cure/ – joints, mastics et tuyaux à fonctions techniques ;
SAE AMS 3373/1A, 3373/2A ; – connecteurs ;
– silicone rubber, insulating and sealing 35 à 55/SAE – gaines et manchons rétractables ;
AMS 3373B ; – amortisseurs de chocs et vibrations ;
– sealing compound, one-part silicone (Type 1) aircraft firewall – câbles de sécurité ;
SAE AMS 3374/1 ; – matériaux ablatifs ;
– sealing compound two-part, addition cured silicone (Type 2) – lamifiés et autres composites pour aménagements intérieurs ;
firewall sealant SAE AMS 3374/2 ; – mousses ignifugées pour sièges et protection des chocs ;
– sealant, silicone, two-part, general purpose room temperature – vernis...
vulcanizing non-fuel resistant. SAE AMS 3378A ;
– elastomeric tubing, electrical insulation, crosslinked silicone,
L’aéronautique et l’espace constituent le principal domaine
pigmented, flexible, heat-shrinkable, 1,750 à 1 shrink ratio/
d’utilisation des fluorosilicones.
SAE AMS 3625B ;
37
1
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Référence Internet
AM3400
1. Définitions.................................................................................................. AM 3 400 - 2
2. Évolution et perspectives ...................................................................... — 2
3. Concepts et propriétés de base ........................................................... — 3
3.1 Concepts de base......................................................................................... — 3
3.2 Propriétés générales des TPE...................................................................... — 4
4. Monographies ........................................................................................... — 5
4.1 Élastomères thermoplastiques styréniques (TPS) : SBS et SEBS ........... — 6
4.2 Polypropylènes à phase EPDM vulcanisé dynamiquement :
PP/EPDM-VD................................................................................................. — 9
4.3 Élastomères thermoplastiques à base oléfinique et phase élastomère
vulcanisé dynamiquement : PP/NR-VD...................................................... — 12
4.4 Élastomères thermoplastiques à base oléfinique et phase élastomère
non vulcanisé (TPO) .................................................................................... — 13
4.5 Polypropylènes à phase NBR vulcanisé dynamiquement : PP/NBR-VD . — 15
4.6 Polypropylènes à phase caoutchouc bromobutyl vulcanisé
dynamiquement : PP/IIR-VD........................................................................ — 17
4.7 Alliages polychlorure de vinylidène à phase EVA réticulé : EVA/VC ....... — 19
4.8 Élastomères thermoplastiques polyuréthannes (TPU)............................. — 21
4.9 Copolyesters – COPE ................................................................................... — 25
4.10 Élastomères thermoplastiques polyéthers blocs amides (PEBA) ........... — 29
4.11 Élastomères thermoplastiques à base PVC : TPE/PVC .............................. — 32
4.12 Élastomères thermoplastiques divers ....................................................... — 34
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. AM 3 400
E
Thermoplastiques ntre les thermoplastiques à mise en œuvre aisée mais à propriétés élas-
tiques restreintes, et les élastomères aux propriétés élastiques remarqua-
bles, mais à mise en œuvre plus complexe, des matériaux intermédiaires ont fait
leur apparition, les élastomères thermoplastiques ; TPE (ThermoPlastic Elasto-
TPE à mer). Ils constituent une famille de matériaux relativement récents (apparition
faible élasticité du concept dans les années 1960) et, de par leur structure hétérogène constituée
de domaines souples et rigides, ils se situent à mi-chemin (figure A) :
— des caoutchoucs ou élastomères réticulés irréversiblement pour leur confé-
rer élasticité (déformation réversible sous contrainte) et souplesse ;
TPE à — et des thermoplastiques : thermoplasticité réversible, plasticité (déforma-
forte élasticité tion irréversible sous contrainte), souplesse ou rigidité.
Les TPE offrent une combinaison de propriétés particulières :
— élasticité, limitée à un domaine de températures modérées inférieures aux
températures de ramollissement des domaines rigides ;
Élastomères — facilité de mise en œuvre des thermoplastiques, sans vulcanisation ;
— facilité de recyclage des déchets de thermoplastiques.
Parution : octobre 2012
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AM3400
1
TPE pour les plasturgistes réside dans le fait que leur matériel : presses à injec-
tion, extrudeuses..., et leur expérience de la mise en œuvre des thermoplasti-
ques leur permet d’accéder au marché des élastomères.
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3. Concepts et propriétés
de base Polymère étoilé
Les élastomères dans leur état définitif ont une structure tridimen-
sionnelle obtenue par réaction chimique provoquée après (extru-
sion, calandrage) ou pendant la mise en forme (moulage par
compression ou par injection par exemple) (figure 1 a).
Au contraire, les chaînes des polymères thermoplastiques restent
isolées les unes des autres (figure 1 b).
Les TPE ont une structure intermédiaire qui se rattache à l’un des
deux modèles suivants :
■ Existence dans la même macromolécule de segments souples et
de segments rigides (figure 1 c). Ces derniers s’arrangent en
domaines rigides constituant les « nœuds » réver-sibles d’un réseau
physique, par exemple les styrène-butadiène-styrène ou SBS. Les e
segments rigides et souples peuvent être disposés linéairement ou
en étoile ou branchés (figure 1 d ). Les liaisons physiques des
domaines rigides se relâchent puis disparaissent quand la tempéra- Figure 1 – Structure des élastomères, des polymères
ture augmente, permettant la mise en forme suivant les techniques thermoplastiques et des TPE
utilisées pour les thermoplastiques. L’élasticité est donnée par les
segments souples qui alternent avec les segments rigides
(tableau 2).
■ Existence d’une phase élastomère souple, réticulée ou non, dis-
Les propriétés pour deux monomères donnés dépendront des persée dans une phase continue thermoplastique rigide
longueurs des segments, de la configuration des macromolécules (figure 1 e). Cette phase continue permet la mise en forme suivant
(linéaires, étoilées, branchées), du rapport des segments rigides et les techniques utilisées pour les thermoplastiques. La phase élasto-
souples, de la masse moléculaire. mère, réticulée ou non, donne l’élasticité.
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Tableau 2 – TPE composés d’une alternance de segments Tableau 4 – Influence de la vulcanisation de la phase
souples et rigides élastomérique dans un TPO PP/EPDM
TPO TPO-VD
Abréviations Segments rigides Segments souples
Dureté ................................................. (Shore A) 81 84
Déformation rémanente ............................. (%) 78 31
1
SBS polystyrène polybutadiène
Gonflement ASTM 3 .................................... (%) 162 52
SIS polystyrène polyisoprène
Résistance à la rupture ............................ (MPa) 4 13
SEBS polystyrène poly(éthylène/butylène) Allongement à la rupture ............................ (%) 630 430
Contrainte à 100 % .................................. (MPa) 3 5
TPU isocyanate éther ou ester
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Effort de traction
Effort de traction (N /mm2)
[N / mm2] 8
80 – 20 °C
7
70
6
1
60 23 °C
5
50
4
40 60 °C
3
30
2
20 100 °C 1
10
0
0 50 100 150 200 250
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 Taux de déformation (%)
Allongement (%) a TPU de dureté 80 Shore A
20 0
0 50 100 150 200 250
10
Taux de déformation (%)
0 b TPU de dureté 64 Shore D
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000
Allongement (%) Figure 3 – Exemple d’évolution de l’hystérésis en fonction
de la tension appliquée pour différents taux de déformation,
b TPU de dureté 64 Shore D pour deux grades de TPU (doc. Elastollan)
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Tableau 6 – Comparaison des principales propriétés des différentes familles de TPE (1)
Résistance Résistance Résistance
Dureté Tenue aux HT Tenue aux BT Résistance à Tenue à Prix
DRC à à O3 aux produits
Shore (°C) (°C) l’hydrolyse l’oxydation matière
l’abrasion pétroliers
TPE/PVC 51A 70 − 20 1 2 3 3 2 3 4
1
69A 85 − 55 3 3 4 4 3 3 5
SBS/SIS 30A 50 − 50 1 1 1 3 2 1 4
60D 75 − 60 2 3 3 5 2 2 5
SEBS 10A 80 − 40 1 1 3 3 3 1 3
70D 120 − 50 2 3 5 5 4 2 4
PP/EPDM-VD 45A 90 − 30 1 2 3 3 3 1 3
50D 130 − 60 4 3 5 5 4 3 4
PP/NR-VD 56A 80 − 30 1 2 2 3 3 1 4
54D 120 − 60 3 3 5 5 4 3 5
TPO 62A 60 − 30 1 1 3 3 3 1 4
47D 100/110 − 60 2 3 5 5 4 3 5
PP/NBR-VD 70A 90 − 20 1 2 3 3 3 3 3
45D 120 − 40 4 4 5 5 4 4 4
PP/IIR-VD 65A 90 − 30 1 1 3 4 3 1 3
85A 130 − 60 4 3 4 5 4 3 4
EVA/VC 60A 70 − 40 1 2 3 3 3 3 3
80A 100 − 50 3 3 5 5 3 4 4
TPU 62A 70 − 30 1 2 3 1 2 2 3
75D 100 − 60 3 5 5 3 3 4 4
COPE 80A 100 − 40 1 3 4 2 3 2 2
82D 135 − 60 3 5 5 4 3 4 3
PEBA 75A 90 − 40 1 3 3 2 2 2 2
70D 130 − 60 3 4 5 3 2 4 3
(1) Indice 5 : le TPE a un très bon comportement
Indice 4 : le TPE a un bon comportement
Indice 3 : le TPE a un comportement moyen
Indice 2 : le TPE a un comportement limité
Indice 1 : le TPE a un comportement généralement inadéquat
Exemple : dans ce système de cotation, 5 indique une résistance élevée à l’abrasion (donc un indice d’abrasion faible), un prix intéressant (donc un faible prix
au kg).
Abréviations : DRC déformation rémanente après compression, HT hautes températures, BT basses températures
— la résistance chimique : lorsque les informations sont données 4.1 Élastomères thermoplastiques
sous forme d’appréciations, il faut les utiliser avec circonspection styréniques (TPS) : SBS et SEBS
car, pour un couple polymère/produit, le grade du polymère, la qua-
lité du produit (pur, technique, concentration...) et les conditions de
contact ne sont pas précisés, de même que la durée. Telle source 4.1.1 Introduction
visant une application de courte durée indiquera une appréciation
bien moins sévère que telle autre source visant des applications per- Les SBS et les SEBS, apparus plus récemment, sont constitués de
manentes de longue durée ; séquences rigides polystyrène et de séquences souples polybuta-
diène ou poly(éthylène/butylène) ou plus rarement polyisoprène.
— le comportement au feu ; Les SBS et SEBS, qui ont bien des points communs, différent prin-
— les propriétés électriques ; cipalement par leurs résistances aux différents vieillissements et à
l’oxydation. En outre, les SEBS ont une tenue plus limitée aux bas-
— la mise en œuvre et le recyclage. ses températures, une rigidité plus élevée et des allongements à la
rupture plus faibles, une meilleure tenue physique aux températu-
et des exemples de noms commerciaux et de producteurs. res supérieures à la température de transition vitreuse du polysty-
rène, une viscosité en solution plus élevée.
Les TPE styréniques sont commercialisés sous formes de poly-
Concernant les essais sur les plastiques, le lecteur pourra se mères de base ne contenant que des additifs fondamentaux ou sous
reporter à la rubrique « Essais normalisés » [2] de ce traité des forme de compounds, incorporant éventuellement d’autres polymè-
Techniques de l’Ingénieur. res et ingrédients, pour la fabrication de produits ou de pièces.
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44
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Une part substantielle des applications concerne la modification Pour les SEBS testés à 70 °C, il ressort un très large éventail de
de polymères ou de bitumes et la fabrication d’adhésifs. valeurs de DRC reflétant la diversité des utilisations visées et des
Exemples de noms commerciaux : Calprene de Repsol, Europrene possibilités de formulation (tableau 7).
de Enichem, Finaprene de Fina, Kraton D et Kraton G, Elexar de
Shell, Multiflex de Multibase, Téfabloc de Cousin Tessier.
Tableau 7 – Exemples de valeurs de déformation rémanente
après compression de SBS et SEBS
1
4.1.2 Préparation
Dureté Shore A
Les SBS sont obtenus par copolymérisation de séquences rigides Déformations rémanentes
de polystyrène reliées par des séquences souples de polybutadiène 25 35 45 55 65 75 85 90
ou plus rarement de polyisoprène, alors que, pour les SEBS, la
séquence souple est constituée de poly(éthylène/butylène). Les SBS SBS : compounds
ou SEBS sont souvent triblocs avec deux segments rigides reliés par DRC 22 h à 23 °C .............. (%) 20 9à 12 à 13 à 13 à
un segment souple. 20 18 16 20
Les doubles liaisons des segments polybutadiène ou polyiso- SEBS : compounds
prène sont chimiquement fragiles et les SBS sont donc plus sensi- DRC 22 h à 23 °C .............. (%) 6 8 à 10 à 10 à 12 à 14 à 19
bles que les SEBS aux oxydants dont l’ozone, à la chaleur et aux UV. 12 12 14 15 18
La compatibilité de la phase polybutadiène avec la phase polysty- DRC 72 h à 23 °C .............. (%) 13 14 à 14 à 42
rène dont la température de transition vitreuse est peu élevée rend 17 17
les SBS particulièrement sensibles à l’élévation de la température.
DRC 22 h à 70 °C .............. (%) 38 30 à 18 à 19 à 23 à 26 à 50 à 63
La phase élastomère des SEBS est moins compatible avec la phase 50 50 55 60 60 65
polystyrène ce qui améliore la stabilité physique à la température.
DRC 22 h à 100 °C ............ (%) 35 à 39 à 39 à 45 à 77
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination 58 60 64 66
des grades, varient fortement en fonction :
— de la nature des segments souples ; ■ Propriétés physiques
— de la morphologie des chaînes macromoléculaires (linéaires, Les masses volumiques sont voisines de 1 g/cm3 ou supérieures,
branchées...) ; par exemple 1,2 g/cm3 voire 1,9 g/cm3 pour des matériaux denses,
— de la longueur des segments ; appelés « masses lourdes », conçus pour amortissement phonique.
— du rapport des segments rigides et souples.
Certains grades sont transparents.
Généralement, avant transformation, les TPE styréniques doivent
être additionnés d’ingrédients divers, dont parfois d’autres thermo- Les absorptions d’eau ou d’humidité, sauf cas particuliers, sont
plastiques, ce qui conduit à une grande diversité de grades : stabili- limitées, par exemple 0,1 à 0,4 % après 24 h d’immersion dans l’eau
sés aux UV, stabilisés à la chaleur, transparents, stérilisables, à température ambiante.
étendus à l’huile, pour masses lourdes d’isolation phonique, pour ■ Propriétés mécaniques
isolation de fils et câbles électriques, agréés pour usage médical ou
pharmaceutique. Certains grades ont une grande souplesse, descendant jusqu’à 25
shore A.
Les propriétés mécaniques varient largement suivant les grades
4.1.3 Propriétés. Caractéristiques mais sont, en général, d’un niveau suffisant pour les applications
habituelles. Les résistances à la rupture en traction peuvent descen-
Bien qu’il soit difficile de donner des règles générales pour une dre en dessous de 2 MPa pour certaines qualités courantes. La résis-
famille aussi diversifiée, les points forts qui peuvent être retenus tance à l’abrasion des grades adéquats permet l’utilisation en
pour les TPS sont : éventail de duretés allant jusqu’à des valeurs très semelage d’articles chaussants. Les résistances au déchirement,
basses (25 Shore A), faible prix, bonne résistance aux flexions répé- très variables pour une même classe de dureté, sont généralement
tées et aux chocs, ainsi qu’à l’abrasion (pour certains grades), bon d’un niveau modeste.
comportement à froid (particulièrement pour les SBS), faible den- ■ Stabilité dimensionnelle
sité, facilité de recyclage des déchets, possibilité de formulation et
de coloration, bonne tenue au vieillissement des SEBS, possibilité Pour un SEBS de dureté 75 Shore A, l’absorption d’eau après
de surmoulage sur polyoléfines, EVA ou polystyrène pour certaines immersion pendant 168 h à 70 °C est faible (1,1 %).
familles. Comme pour tous les polymères peu ou pas chargés, les coeffi-
Par contre les inconvénients généraux sont : risques de fluage et cients de dilatation sont élevés, par exemple 7 · 10−5 à 40 · 10−5/°C.
de déformation sous contraintes à chaud (DRC à 70 °C élevées pour ■ Comportement thermomécanique
certaines séries de grades), gonflement important dans les huiles et
produits pétroliers, résistance limitée aux différents vieillissements Les effets à long terme de la température sont examinés au paragraphe
« Vieillissement ».
pour les SBS, faible tenue thermique (50 °C maximum pour certains
SBS). Pour des raisons de compatibilité des phases souples et rigides,
les SBS sont particulièrement sensibles à l’élévation de la tempéra-
■ Élasticité ture.
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique dimi- Les températures de service de certains grades de SBS sont limi-
nue lorsque la dureté augmente. tés à 50 °C.
Déformations rémanentes après compression : les résultats qui Les températures de service des SEBS sont plus élevées, 80 à
suivent concernent des essais effectués d’après la norme 100 °C, voire 120 °C.
ASTM D 395 méthode B sous déformation constante de 25 %, à des
températures adaptées aux comportements thermiques des diffé- ■ Comportement à basse température
rents grades. La méthode n’est pas adaptée aux compounds de La transition vitreuse, due à la phase élastomère, se situe à
dureté supérieure à 90 Shore A. − 42 °C pour les polymères de base SEBS et − 80 °C pour les polymè-
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res de base SBS, laissant envisager, pour les compounds, des tem-
pératures d’utilisation de − 40 °C et − 60 °C respectivement. Tableau 9 – Exemples de caractéristiques de SBS
1
80 à 100 °C pour les SEBS, voire 120 °C. Résistance à la rupture .................... (MPa) 1,6 5 7 9 14
Environnement : les SBS, au même titre que tous les élastomères Module à 300 % ............................... (MPa) 3,3 5
riches en doubles liaisons, ne sont pas adaptés aux expositions à la Allongement à la rupture .................... (%) 600 600 500 475 500
lumière, aux UV et à l’ozone, alors que les SEBS ont un bon compor-
tement. DRC 22 h à 20 °C .................................. (%) 20 15 17
Température mini d’utilisation .......... (°C) − 60 − 60 − 60 − 60 − 60
Flexions répétées : les TPS sont utilisés dans des applications
entraînant des déformations répétées, même à basse température : DRC : déformation rémanente après compression
semelles de chaussures par exemple.
■ Résistance chimique
4.1.4 Mise en œuvre. Recyclage
La tenue est :
— satisfaisante dans : eau, acétone, bases, oxyde d’éthylène, for- ■ Coloration : la transparence des TPS permet l’obtention d’une
maldéhyde, acides nitrique dilué, chlorhydrique, sulfurique, phos- grande variété de coloris francs par addition de mélanges maîtres.
phorique, organiques ;
■ Séchage : le séchage n’est généralement pas nécessaire lorsque
— limitée à satisfaisante dans : acide acétique dilué, chlore, eau les sacs n’ont pas été ouverts depuis trop longtemps. En cas de
de chlore, acide chromique ; nécessité, le séchage pourra être de l’ordre de 1 h à 60 °C.
— limitée dans : éthylèneglycol, butanol, éthanol, huiles végéta-
■ Rhéologie : les SEBS ont un comportement rhéologique à l’état
les, acétate de butyle, acides gras ;
fondu dépendant peu de la température et plus largement du taux
— limitée à insuffisante dans : solvants chlorés, hydrocarbures de cisaillement. Les outillages et procédés de transformation
aliphatiques et aromatiques, produits pétroliers, acide nitrique con- devront favoriser l’augmentation des taux de cisaillement.
centré, cyclohexanone, éthers.
■ Les TPS sont transformables par injection, extrusion, extrusion-
■ Comportement au feu soufflage, injection-soufflage, thermoformage, calandrage, filage à
l’état fondu. Certaines qualités peuvent être surmoulées sur poly-
Les polymères de grades standards brûlent facilement. Des igni- éthylènes, polypropylènes, EVA ou polystyrènes.
fugeants peuvent réduire l’aptitude à la combustion.
● Injection : les presses d’injection classiques avec des taux de
Les polymères de grades standards sont classés HB selon l’essai compression de 2 à 3 conviennent. Le matériel doit être parfaite-
UL 94 alors que des grades autoextinguibles V0 sont proposés avec ment nettoyé. En général les machines peuvent être purgées à l’aide
des indices d’oxygène de 30. de polypropylène ou de polyéthylène. Les vitesses et pressions
d’injection seront élevées pour provoquer une augmentation des
■ Propriétés électriques taux de cisaillement et une diminution de la viscosité des SEBS. Les
retraits dans les conditions optimales de moulage sont de l’ordre de
Les polymères de grades standards sont isolants et des grades 0,3 à 3 %.
spéciaux ont été développés pour concurrencer les polyéthylénes
dans les revêtements isolants pour fils électriques basse tension ou Exemples de températures de moulage : voir tableau 10.
dans certains câbles coaxiaux.
■ Les tableaux 8 et 9 donnent des exemples de caractéristiques de Tableau 10 – Exemples de températures de moulage
SEBS et SBS. par injection et d’extrusion de TPS
Injection Presse Moule
Tableau 8 – Exemples de caractéristiques de SEBS Température SBS .............. (°C) 170 à 190 25 à 30
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renouvelables ;
– des alliages de biopolymères et de plastiques d’origine fossile ;
– des TPE issus de la technologie supramoléculaire.
Il est important de remarquer que les taux massiques de carbone renouve-
lable peuvent varier d’environ 20 % à pratiquement 100%, le complément étant
d’origine fossile.
Le choix d’un TPE n’est qu’un des éléments du problème. Pour réussir dans
l’utilisation des TPE, il faut utiliser au mieux leurs qualités et minimiser leurs
défauts en adoptant une démarche globale adaptée.
En plus des règles générales de conception, notamment la juste évaluation
des exigences à satisfaire, la conception finale doit être le fruit d’itérations
prenant en compte :
– les possibilités d’intégration du TPE dans la chaîne de fabrication du dis-
positif final à fabriquer ;
– les possibilités d’intégration des différentes étapes de fabrication du TPE
de façon à tendre vers un procédé en ligne totalement intégré de la matière
première jusqu’au produit final emballé et contrôlé ;
– les propriétés mécaniques exceptionnelles de certaines familles y compris
en sollicitations dynamiques ;
– le large choix de procédés, y compris le soufflage, thermoformage,
soudage et la cotransformation adaptés aux cadences de production visées ;
– les qualités sensorielles particulières pouvant conduire à la suppression
d’étapes de finition et pouvant contribuer à la personnalisation des produits
finis ;
– la possibilité de recycler plus facilement les déchets de production et de
fin de vie.
Bien sûr, la conception doit également tenir compte des inconvénients des
TPE comme :
– la thermoplasticité avec ses conséquences sur le fluage et la relaxation
d’autant que la température s’élève ;
– le prix matière qui doit être compensé par les économies de matières et de
coûts de production.
Les taux et pourcentages, rencontrés dans ce texte, sont sauf indication con-
traire, massiques.
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Les températures de point Vicat (méthode A/50) varient Les acides et bases concentrés attaquent rapidement les TPU et
d’environ 55 à 155 oC. le contact doit être évité.
Les plages de température de fusion pour la mise en œuvre se Les acides et bases dilués ont une action qui, modérée à tempé-
situent, en général, entre 160 et 240 oC. rature ambiante, s’amplifie plus ou moins avec la température. Le
contact prolongé doit être évité.
■ Comportement à basse température
Les TPU résistent bien aux huiles et graisses, gazole, carburants
Les températures de fragilité à froid vont, généralement, de ordinaires sans alcool. Cependant, les additifs des huiles hautes
1
– 65 oC pour les grades les plus durs à – 70 oC pour les grades les performances peuvent être incompatibles avec les TPU.
plus souples, avec parfois des températures plus élevées, par
exemple, – 50 oC pour un type ester ignifugé. Les carburants avec alcool ou riches en aromatiques peuvent
provoquer une dégradation ou un gonflement exagéré.
Les températures limites fonctionnelles peuvent être
Les solvants chlorés provoquent un gonflement important.
considérées de l’ordre de – 40 oC.
Les esters et cétones entraînent un gonflement susceptible, sui-
■ Vieillissement vant la durée de contact, de dégrader les propriétés mécaniques.
Température : les températures limites d’utilisation en continu
■ Comportement au feu
sont de l’ordre de 70 à 80 oC avec des pointes possibles à 120 oC.
La décomposition lente avec apparition de fumée se produit à par- Les qualités standard brûlent facilement. Certains grades ignifu-
tir d’environ 240 oC et il est alors conseillé d’aspirer efficacement gés sont classés V2 à V0 suivant les classements UL 94, avec des
les postes de travail. indices d’oxygène de 28 à 30.
Environnement : les TPU présentent généralement une bonne ■ Propriétés électriques
tenue aux UV, malgré un jaunissement des grades blancs ou natu-
rels. Une stabilisation supplémentaire aux UV apporte une amélio- Les TPU de grades standard sont isolants et permettent l’utilisa-
ration en cas d’exposition prolongée et pour les climats tion comme revêtements de fils et câbles électriques ayant de bon-
désertiques ou tropicaux. nes propriétés mécaniques, une bonne tenue aux produits
pétroliers et à l’abrasion.
Les utilisations en climat tropical, à cause de la forte hygromé-
trie, doivent tenir compte de la résistance à l’hydrolyse des grades Cependant, il faut noter que certaines caractéristiques varient
choisis. fortement en fonction du type et de la dureté. Le tableau 3 indique
des plages de propriétés pour des grades courants polyéthers ou
Fatigue dynamique : les TPU sont utilisés dans des applications polyesters.
entraînant des déformations répétées, même à basse
température : chaussures de ski, semelles de chaussures de sport. ■ Des exemples de caractéristiques de TPU et de TPU chargés de
fibres de verre sont regroupés dans les tableaux 4 et 5.
■ Résistance chimique
En général :
– les polyesters ont une meilleure résistance chimique aux Tableau 3 – Plages de caractéristiques électriques
huiles et graisses ; pour des TPU de grades courants
– les polyéthers sont plus résistants à l’hydrolyse et aux Caractéristique Valeurs
micro-organismes ;
– pour des séries homologues, la résistance chimique augmente Résistivité transversale ........................... (Ω ⋅ cm) 109 à 1013
en même temps que la dureté.
Constante diélectrique (permittivité relative)..... 5à8
La tenue à l’eau pure ou salée à température ambiante est de
plusieurs années sans détérioration importante des propriétés Facteur de dissipation diélectrique ............ (10–4) 300 à 2 200
mécaniques. Cependant, lorsque la température s’élève, les pro-
priétés diminuent, particulièrement à partir de 60 oC. Rigidité diélectrique ................................ (kV/mm) 15 à 50
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Dureté Shore D ..................................... 50 70 85 Les pièces doivent être disposées de telle sorte qu’elles ne se
déforment pas pendant cette opération. Le stockage prolongé à
1
Masse volumique .....................(g/cm3) 1,27 1,38 1,67 température ambiante ne peut pas remplacer ce recuit.
Dureté Shore................................................. 85 A 35 D 50 D 55 D 70 D
Presse...................................................... (oC) 160 à 220 170 à 220 170 à 220 210 à 230 210 à 230
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1. Applications high-tech
Les TPE et TPV sont des produits de spécialité représentant
approximativement 1 % des matières plastiques. En conséquence, Repenser
fonctionnalités
les prix sont relativement élevés. D’un point de vue technique, les
propriétés sont différentes de celles des caoutchoucs réticulables
d’une part et des matières plastiques d’autre part. L’expérience
Intégrer Revoir
prouve que pour réussir dans le remplacement de pièces existan- fonctions conception
tes ou pour conquérir de nouveaux marchés, il faut repenser com-
plètement les problèmes et rechercher de nouvelles solutions
d’ensemble (figure 1) exploitant les avantages des TPE et minimi-
sant leurs limitations. Solution
globale
1.1 Conception
Ce paragraphe a pour seul but de présenter quelques exemples Choix Choix
des possibilités d’exploitation des spécificités des TPE et ne consti- procédé du TPE
tue pas un catalogue de règles à respecter.
Parmi d’autres avantages :
Redessiner
– le choix de grades plus rigides et de masses spécifiques infé- la pièce
rieures à celles des élastomères vulcanisés peut conduire à la
réduction des épaisseurs travaillantes et des poids des pièces ;
– la simplification des formulations et la réduction des étapes de
mise en œuvre entraînent souvent un resserrement des plages de
dispersion des propriétés, notamment de fatigue dynamique, ainsi Figure 1 – Recherche d’une solution globale pour une nouvelle appli-
cation
qu’une meilleure reproductibilité des propriétés entre livraisons
successives. Cela permet de diminuer le niveau moyen des carac-
téristiques sans altérer le minimum des exigences ;
– l’internationalisation des homologations et l’internationalisa- d’autant plus importants que les contraintes, déformations et tem-
tion des grades facilitent ou suppriment la transposition internatio- pératures s’élèvent ;
nale des fabrications. – aux coûts d’outillage qui peuvent dépasser ceux des élastomè-
Par contre, il faut prendre garde : res réticulés dans des rapports parfois élevés.
– à la persistance du comportement thermoplastique amplifié Quelques exemples illustrent les possibilités d’exploitation des
par la température. Les risques de fluage et/ou de relaxation sont propriétés des TPE et de leurs procédés de mise en œuvre aboutis-
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sant à des cycles innovants choix du TPE/conception/mise en 1.2 Principaux TPE et TPV disponibles
œuvre/application.
Les élastomères thermoplastiques (tableau 1) comprennent à la
Soufflets d’étanchéité pour l’automobile fois des produits doués de propriétés courantes (SBS et TPO par
exemple) et des produits à caractéristiques techniques plus parti-
Suivant leurs fonctions et le degré d’exigence envisagé, bien des culières (COPE et PEBA, par exemple). Plus récemment sont appa-
familles de TPE peuvent être choisies. Mais dans tous les cas, pour rues de nouvelles familles présentant une ou plusieurs propriétés
passer des élastomères vulcanisés aux TPE, la conception des souf-
1
particulièrement performantes. Elles sont souvent regroupées sous
flets doit être revue profondément de façon à profiter pleinement des l’appellation générale de super-TPE.
propriétés des nouveaux matériaux tout en améliorant les durées de
vie et en compensant le coût matière. Par exemple : Les applications high-tech vont exploiter la quasi-totalité des
familles de TPE, mettant à profit :
– les épaisseurs peuvent être réduites par le choix de modules plus
élevés que celui des caoutchoucs réticulés permettant, à forme et – des propriétés communes à bien des TPE telles que la simpli-
contrainte équivalentes, la réduction des déformations maximales cité des formulations, l’absence de plastifiants ;
subies par les fibres externes en sommet d’arêtes. La longévité est – des propriétés particulières des TPE d’ingénierie et des super-
ainsi améliorée et le poids est bien sûr réduit ; TPE.
– des formes très arrondies des sommets des circonvolutions peu-
vent être adoptée ;
– une longueur hors tout après moulage correspondant à la lon- Tableau 1 – Principales familles de TPE
gueur maximale d’extension en service peut être adoptée, ce qui per-
met de travailler en compression au lieu de traction qui pénalise la Sigle
Polymères
durée de vie. ou appellation
Conduits d’alimentation d’air pour l’automobile (cf. § 3.1.2) Copolymères blocs
Les exigences sont : butadiène/styrène ........................................ SBS
– la tenue à la dépression à chaud ; isoprène/styrène .......................................... SIS
– l’étanchéité à l’air ;
– la résistance aux produits pétroliers du compartiment moteur ; éthylène/butylène/styrène........................... SEBS
– l’amortissement de la transmission des vibrations du moteur ; éthylène/propylène/styrène ........................ SEPS
– le prix minimal ;
– le montage aisé ; Copolymère bloc de styrène .......................... SBC
– la géométrie adaptable à l’encombrement des compartiments Copolymère bloc de styrène hydrogéné ...... HSBC
moteurs.
Par rapport aux élastomères vulcanisés, moulés en épaisseurs de Mélange polyoléfine/ caoutchouc réticulé.... TPO-VD
plusieurs millimètres pour résister à la dépression, les TPV peuvent
être extrudés-soufflés plus rapidement avec des duretés élevées, 87 Mélange polyoléfine/ caoutchouc
ou 92 Shore A par exemple, permettant, grâce à des modules plus non réticulé ...................................................... TPO
élevés, de réduire l’épaisseur et le poids des tubulures.
Copolymère bloc oléfinique ........................... OBC
L’aspect est un des arguments du développement des TPE. Pour Ionomères ........................................................
des raisons de coût, l’objectif optimal est de supprimer les opéra-
tions de finition : TPE acryliques .................................................
– en soignant particulièrement les outillages et les procédés de Polyuréthannes thermoplastiques................. TPU ou TPE-U
transformation pour avoir les cotes correctes sans reprise et des
aspects de surface convenables ; Copolymères éther/ester ................................ COPE ou TPE-E
– en profitant des possibilités de coloration dans la masse qui ou TPEE
peuvent convenir à la plupart des cas. Éventuellement, les colo-
Copolymères éther/amide .............................. PEBA ou TPE-A
rants ou pigments peuvent être dosés et mélangés en ligne direc-
ou TPEA
tement sur l’extrudeuse ou la presse à injection ;
– en utilisant les techniques de décoration dans le moule (IMD). Super-TPE et super-TPV
En plus des critères habituels, le film de décoration doit supporter
les déformations de la pièce en service. Engineering Thermoplastic Vulcanizate .... ETPV™
Toutefois, il est possible que l’on ne puisse totalement échapper Élastomère thermoplastique fluoré ........... FluoroXprene®
à certaines étapes de finition et qu’il faille peindre, vernir ou impri- Copolymère bloc de polydiméthylsi- Geniomer®
mer le TPE. C’est le cas par exemple avec les TPO pour l’automo- loxane et d’urée...........................................
bile.
TPV de copolyester et d’EVM..................... Hipex®
Dynamically Vulcanized Alloys .................. DVA
Le problème est particulièrement aigu pour tous les TPE à
base oléfinique qui, comme les polyéthylènes ou polypropylè- TPV à phase caoutchouc de silicone TPSiV
nes, ont une faible activité chimique de surface. En consé- réticulé dynamiquement.............................
quence, les peintures, vernis et encres y adhèrent Élastomère réticulé...................................... Vegaprene®
difficilement. Les producteurs ont donc développé des grades
Élastomère ACM vulcanisé dynamique-
spéciaux de TPE pour faciliter la décoration en étape finale.
ment dispersé dans un polyamide ............ Zeotherm® TPV
Certains primaires et traitements de surface appliqués aux
autres thermoplastiques peuvent être adaptés aux TPE, tels Copolymère blocs siloxane-polyétherimide
que le flammage ou l’effet Corona…
TPE issu de la technologie
supramoléculaire............................................. Reverlink®
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Les caractéristiques exposées ci-après, émanant des produc- – une bonne résistance aux intempéries ;
teurs, ne sont que des rappels succincts destinés à caractériser – une bonne tenue à basse température ;
rapidement les différentes familles. [AM3400] [AM3401]. – l’aptitude à la coloration ;
– la compatibilité avec les polyoléfines (co-injection, co-extrusion,
■ TPE styréniques (TPS) soudage) ;
Les SBS et SEBS, qui ont bien des points communs, diffèrent – des grades souples exempts de plastifiants ;
principalement par leurs résistances au vieillissement et à l’oxyda- – la facilité de recyclage des déchets.
tion. En outre, les SEBS ont une tenue plus limitée aux basses tem-
1
Les inconvénients sont, en général :
pératures, une rigidité plus élevée et des allongements à la rupture
– un faible caractère élastique et un comportement plastique
plus faibles, une meilleure tenue physique aux températures supé-
prononcé, même à température ambiante, entraînant de forts ris-
rieures à la température de transition vitreuse du polystyrène, une
ques de fluage sous contrainte ;
viscosité en solution plus élevée.
– une température de service limitée ;
Bien qu’il soit difficile de donner des règles générales pour une – une déformation rémanente élevée ;
famille aussi diversifiée, les points forts qui peuvent être retenus – une résistance limitée aux hydrocarbures.
pour les TPS sont :
Les TPV, PP/EPDM-VD pour les plus courants, se distinguent des
– un large éventail de duretés allant jusqu’à des valeurs très bas- TPO par l’élasticité (fluage et déformation rémanente plus faibles)
ses (3 Shore A), obtenue grâce à la phase caoutchouc vulcanisé. Pour les mêmes
– un faible prix ; raisons, les températures de service et la résistance aux fluides
– une bonne résistance aux flexions répétées et aux chocs ainsi sont améliorées alors que le prix est plus élevé à cause de la plus
qu’à l’abrasion (pour certains grades) ; grande complexité du cycle de fabrication.
– un bon comportement à froid (particulièrement pour les SBS) ;
Le tableau 4 indique quelques caractéristiques de TPO et TPV.
– une faible densité ;
– la facilité de recyclage des déchets ; ■ Élastomères thermoplastiques à base PVC (TPE/PVC)
– la possibilité de formulation et de coloration ; La diversité des produits permet difficilement de dégager des
– une bonne tenue au vieillissement des SEBS ; propriétés générales. Disons toutefois que les TPE/PVC ont une
– la possibilité de surmoulage sur polyoléfines, EVA ou polysty-
rène pour certaines familles.
En revanche, les inconvénients généraux sont : Tableau 2 – Exemples de caractéristiques
de TPE styréniques
– le risques de fluage et de déformation sous contraintes à
chaud (DRC à 70 °C élevé pour certaines séries de grades) ; Grades de très faible dureté
– le gonflement important dans les huiles et produits pétroliers ;
– la résistance limitée aux différents vieillissements pour les Dureté Shore A......... 3 5 15 20
SBS, la faible tenue thermique (50 °C maximum pour certains Dureté Shore 00 ....... 25
SBS).
Le tableau 2 indique quelques caractéristiques de TPE styréniques. Masse
volumique .... (g/cm3) 0,87 0,87 0,92 1,13
Les applications high-tech concernent principalement les pièces
pour le médical, telles que les embouts de seringues, les tubages Résistance
intraveineux, les capuchons de compte-gouttes, les tétines, les à la rupture .....(MPa) 2,1 2,1 1,55 2,1
poches, les récipients divers, les bouchons.
Module
Nota : DRC pour déformation rémanente après compression. à 100 % ............(MPa) 0,1 0,2 0,4
■ TPS sulfonés Module
Des dérivés particuliers sont commercialisés sous le nom de à 200 % ............(MPa) 0,3 0,8
Kraton Nexar™ proposées par Kraton Polymers, Inc. Ce sont des Module
copolymères blocs sulfonés présentant un ensemble de fonction- à 300 % ............(MPa) 0,24 0,35 1,2 0,7
nalités liées au transport, filtration et à la séparation de l’eau.
Les premiers grades, Kraton MD9200 et MD9150, sont disponibles Allongement
sous forme soit d’un polymère en solution, soit de membranes à la rupture ......... (%) 1 100 700 500 800
ayant des capacités d’échange d’ions de 2,0 meq/g et 1,5 meq/g. Résistance au déchi-
Cette nouvelle architecture de polymère démontre des capacités rement ..........(N/mm) 8,8 5,3
particulières pour le traitement de l’eau :
Grades standard
– flux élevé de filtration ;
– sélectivité ionique ; Dureté Shore ............ 40 A 70 A 25 D 60 D
– résistance chimique au chlore ;
– faible résistance électrique ; Masse
volumique .... (g/cm3) 0,9 à 1,7 0,9 à 1,2 1 à 1,2 1,2 à 1,3
– résistance et stabilité mécanique à l’état sec et humide ;
– mise en œuvre sur les lignes de fabrication traditionnelles. Résistance
Le tableau 3 indique quelques caractéristiques des Nexar. à la rupture .....(MPa) 2à8 4 à 10 9 à 14 14 à 18
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Résistance au seuil volumique ... (g/cm3) 0,9 à 1 1 0,9 à 1,1 1
viscoélastique ........................... (MPa) 13 13
Résistance
Déformation au seuil à la rupture ... (MPa) 4 à 15 6à9 4 à 14
viscoélastique ................................(%) 3,8 4
Contrainte
Résistance à la rupture ............ (MPa) 9,7 9 au SVE ........... (MPa) 20 à 27
Module d’Young ....................... (MPa) 500 500 Module
Allongement à la rupture .............(%) 100 83 à 100 % .......... (MPa) 1,6 à 2,2 2,5 à 3,5 4à6
place intermédiaire entre les PVC plastifiés et les caoutchoucs réti- Module
culés d’usage général avec les caractéristiques suivantes : à 100 % .......... (MPa) 1,6 à 3 4à7 8 à 10 10 à 16
– des duretés correspondant au domaine des caoutchoucs ; Allongement
– une résistance moyenne à l’abrasion et aux hydrocarbures ; à la rupture ........(%) 350 à 500 300 à 600 450 à 600 600
– une bonne résistance aux flexions répétées y compris à froid ; Résistance au déchi-
– un bon aspect de surface ; rement ..........(N/mm) 7 à 20 15 à 49 20 à 75 80 à 90
– une faible température d’extrusion entraînant une bonne
matité ; SVE : seuil viscoélastique
– des possibilités de coloration ;
– une facilité de recyclage des déchets de fabrication.
Les prix sont intéressants par rapport aux TPO-VD, SEBS et
caoutchoucs réticulés d’usage général tels que les EPDM et les
polychloroprènes. Tableau 5 – Exemples de caractéristiques
de TPE/PVC
Dans le cas d’une phase élastique en caoutchouc polyacrylate, la
résistance à la chaleur et la tenue aux UV sont améliorées. DRC
Grades Standards amélio-
Les inconvénients généraux sont :
rée
– des DRC élevés à températures modérées ;
– l’absence de grades de fortes duretés ; Dureté Shore A................................. 51 à 62 54 à 69
– une résistance insuffisante aux aromatiques ; Masse volumique ................ (g/cm3) 1,1 à 1,2 1,25
– la présence d’halogènes.
Résistance à la rupture ..........(MPa) 7 à 14 7 à 11
Dans certains cas, des quantités importantes de plastifiants peu-
vent être utilisées. Allongement à la rupture .......... (%) 330 à 490 310
Le tableau 5 indique quelques caractéristiques de TPE/PVC Module à 100 %...................... (MPa) 2,6 à 3,3
■ Ionomères Abrasion DIN 53516 .............. (mm3) 90 à 145
Les ionomères sont des polymères contenant une certaine pro-
portion de groupes ioniques ou ionisables. Par exemple, les copo-
lymères d’éthylène et d’acide méthacrylique (figure 2) peuvent être
liés par les fonctions ioniques grâce à des sels de zinc, calcium,
magnésium…. Ces liaisons sont de moyenne énergie et réversibles
C-OO-(Zn++)–OOC
à chaud, permettant la réticulation physique à température
ambiante ou modérée et la transformation par les méthodes adap-
tées aux thermoplastiques à chaud. Figure 2 – Formule simplifiée d’un ionomère
59
Référence Internet
AM3402
290
37
740
Résistance
à la rupture ..........(MPa) 30 33/55 48 à 54 40/50
Allongement
Module en traction................(GPa) 0,080 0,400 à la rupture .............. (%) 850 500 à 550 350 à 495 250/350
Module en flexion .................(GPa) 0,090 0,400 Module
en traction ............ (GPa) 0,012/0,03 0,25 0,56/0,73
Température de fléchissement
sous 0,46 MPa...........................(°C) 40 48 Module à 100 %...(MPa) 2,0 9 à 11 21 à 25 30,0
Température de fusion ............(°C) 81 96 Abrasion DIN ...... (mm3) 35 25 à 75 20 à 36 20/30
Température de fragilisation...(°C) – 50 – 70 DRC 72 h à 20 °C ..... (%) 20 25 à 33 39 40/55
Conductivité DRC 22 h à 70 °C ..... (%) 45 38 à 65 50 à 70 55 à 60
thermique.................... (W.m–1.K–1) 0,28 0,33
Température
Coefficient de dilatation........(10–5) 10 17 Vicat A ..................... (°C) 74 à 120 126
Le premier ionomère qui a été commercialisé est le Surlyn® de Les TPU font partie des élastomères thermoplastiques utilisés
DuPont (tableau 6) dont les propriétés sont : souplesse, ténacité, avec un renforcement de fibres de verre, ce qui leur confère une
résistance aux graisses et à beaucoup de solvants, transparence, rigidité élevée et des applications qui sortent des emplois habi-
résistance à l’abrasion, résistance à la fissuration sous contrainte, tuels des élastomères.
bon comportement au froid. Des grades spécifiques sont utilisa- Les TPU sont commercialisés prêts à l’emploi sous forme de
bles pour le contact alimentaire. nombreux grades :
Par contre, les températures de fusion sont faibles, par exemple – résistance améliorée à l’hydrolyse, aux micro-organismes et
de 81 °C à 96 °C, ce qui limite l’utilisation à chaud, même en aux huiles ;
l’absence de contraintes. Les températures de fragilisation s’éta-
– ignifugés ;
gent de – 50 °C à – 70 °C. La transparence naturelle peut encore
– renforcés de fibres de verre ;
être améliorée par un refroidissement rapide dans un bain d’eau
par exemple. Les résistances en traction et à l’abrasion sont bon- – alimentaires ;
nes à température ambiante. La résistance aux chocs est élevée – transparents ;
même à – 40 °C. Pour l’exposition en extérieur, il faut choisir des – pour film ;
grades convenables d’ionomères protégés contre les UV. La résis- – pour adhésifs...
tance au feu est faible. Les pièces peuvent être soudées au miroir Le tableau 7 indique quelques caractéristiques de polyuréthan-
ou par rotation. nes thermoplastiques
Les Surlyn ont des utilisations ciblées comme l’emballage, le Elastogran GmbH propose son Elastollan® X-Flex, un TPU vulca-
pelliplacage, les bouchons de parfum, les enveloppes de balle de nisable (x-TPU) combinant la facilité de mise en œuvre des ther-
golf, les films sandwich pour vitres pare-balles, les couches scella- moplastiques, l’élasticité des produits réticulés et les performances
bles dans les films multicouches, les chaussures de ski, des mem- mécaniques des polyuréthannes. L’Elastollan X-Flex peut être
branes hémiperméables. transformé par les méthodes habituelles des thermoplastiques ou
■ Élastomère de COC (Cyclic Olefin Copolymer) par des procédés réactifs innovants tels que ceux développés par
Krauss Maffei GmbH, Mues Products & Moulds et Elastogran
TOPAS Advanced Polymers propose un élastomère complétant GmbH.
sa ligne TOPAS® COC caractérisé par :
– une grande transparence ; ■ Copolyesters (COPE)
– une dureté 89 Shore A ; Les polyesteréthers (les plus courants) et les polyesteresters
– un allongement à la rupture supérieur à 450 % ; sont constitués de séquences rigides semi-cristallines et de
– une ductilité conservée à – 80 °C ; séquences souples polyesters ou polyéthers.
– une aptitude à la stérilisation par rayons gamma et irradiation
Les COPE ont de bonnes propriétés mécaniques, un bon com-
électronique.
portement à l’ozone, aux huiles et aux produits pétroliers, résistent
Les marchés visés sont le médical, l’emballage pharmaceutique, à la fatigue dynamique et ont une bonne imperméabilité aux gaz.
le remplacement du PVC pour les tubulures médicales.
Vendus prêts à l’emploi, certaines de leurs propriétés peuvent
■ Polyuréthannes thermoplastiques (TPU) être adaptées par utilisation de mélanges maîtres.
Les polyuréthannes thermoplastiques sont constitués de Le tableau 8 indique quelques caractéristiques de copolyesters.
séquences rigides polyuréthannes et de séquences souples polyes-
ters ou polyéthers. En général, les polyesters ont de meilleures ■ Polyéthers bloc amides (PEBA)
propriétés mécaniques et une bonne résistance chimique alors que Les PEBA sont constitués de séquences rigides polyamides alter-
les polyéthers sont plus résistants à l’hydrolyse et aux attaques nées avec des séquences polyéthers qui apportent la souplesse et
biologiques. la résilience.
60
Caoutchoucs
(Réf. Internet 42615)
5– Caoutchoucs et environnement
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61
2
62
Référence Internet
K380
2
et de l’Institut français du caoutchouc (IFC)
Directeur général honoraire du Laboratoire de recherche et de contrôle
du caoutchouc et des plastiques (LRCCP)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Constantes physico-chimiques K 380 − 1
63
Référence Internet
K380
méthylphénylsilicone
EVM copolymère d’éthylène et d’acétate de vinyle TPE caoutchoucs thermoplastiques (nom générique)
(EVA)
FKM élastomères fluorocarbonés (co ou terpolymères) TPO élastomères thermoplastiques dérivés des polyoléfines
ou FPM
FVMQ silicone avec groupes méthyle et fluorés TPU polyuréthanes thermoplastiques (nom générique)
H-NBR copolymère de butadiène et d’acrylonitrile hydrogéné VMQ méthylsilicone avec groupements vinyle
IIR caoutchouc butyl (copolymère d’isoprène et XIIR caoutchouc butyl halogéné (X = Cl ou Br)
d’isobutylène)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
K 380 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Constantes physico-chimiques
64
Référence Internet
K380
Abré-
viations Type d’élastomère
tg tf Rr Rd Ra Roz
DRC
à
DRC
à
–20 °C 20 °C
DRC
à
120 °C
tech
apr.
5h
tech
apr.
70 h
tech
apr.
1000 h
TMS
Gh
apr.
70 h
apr.
70 h
à
2
20 °C
(°C) (°C) (%) (%) (%) (°C) (°C) (°C) (°C) (%) (%)
– 22 – 10 25
ACM Caoutchouc polyacrylate à à P P P B 25 5 10 240 180 150 170 (150 °C) 65
– 40 – 20
AU Polyesteruréthane – 35 – 22 B B B B 25 7 70 170 100 70 75 40
(100 °C)
BIIR Bromobutyl – 66 – 38 P P/B P P 12 10 60 200 160 130 150 > 140
(70 °C)
BR Polybutadiène – 112 – 72 P F/P TB F 170 100 75 90 > 140
(70 °C)
CIIR Chlorobutyl – 66 – 38 P P/B P P 12 10 60 200 160 130 150 > 140
(70 °C)
CM Polyéthylène chloré – 25 – 12 P/B P P B 180 160 140 150 80 75
(150 °C)
CO Épichlorhydrine (homopo- – 26 – 10 P P P B 20 240 170 140 150 5 10
lymère) (150 °C)
CR Polychloroprène – 45 – 25 B B B P 50 10 30 180 130 100 125 80
(100 °C)
CSM Polyéthylène chlorosulfoné – 25 – 10 P/B P/B P B 200 140 130 150 80
(150 °C)
EAM Éthylène acrylate – 40 – 20 P P P B 240 175 50
(150 °C)
ECO Épichlorhydrine (copoly- – 45 – 25 P P P B 20 220 150 130 135 10 30
mère) (150 °C)
EPDM, Terpolymère éthylène(pro- – 55 – 35 P/B P/B P/B B 20 8 50 200 170 130 140 > 140
S pylène) vulcanisé au soufre (70 °C)
EP(D)M, Terpolymère éthylène(pro- – 55 – 35 P P P B 20 4 10 220 180 140 150 > 140
P pylène) vulcanisé au (70 °C)
peroxyde
EU Polyétheruréthane – 55 – 35 B B B B 25 7 70 170 100 70 75 40
(100 °C)
EVM Éthylène acétate – 30 – 18 P/B P P B 95 40 4 200 160 140 160 80
(150 °C)
– 18 – 10
FKM Fluorocarbonés à 2
à P/B P P TB 50 18 20 > 300 280 220 250 (150 °C) 5
– 50 – 35
FVMQ Silicones fluorés – 70 – 45 F F F TB 30 > 300 220 200 215 2 20
(150 °C)
H-NBR Nitrile hydrogéné – 30 – 18 B P/B B B 30 230 180 150 160 15 65
(150 °C)
IIR Butyl – 66 – 38 P P/B P P 12 10 60 200 160 130 150 > 140
(70 °C)
(1) tg : température de transition vitreuse ; tf : température minimale de flexibilité ; Rr : résistance à la rupture ; Rd : résistance au déchirement ; Ra : résistance à
l’abrasion ; Roz : résistance à l’ozone ; DRC : déformation rémanente à la compression ; tech : tenue à la chaleur ; TMS : température maximale de service ; Gh :
gonflement dans l’huile (norme ASTM D 471 N° 3) ; Gf : gonflement dans le fuel C (50 % isooctane - 50 % toluène) ; ACN : acrylonitrile.
(2) Comportement : F : faible ; P : passable ; B : bon ; TB : très bon ; E : excellent.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Constantes physico-chimiques K 380 − 3
65
Référence Internet
K380
(°C) (°C) (%) (%) (%) (°C) (°C) (°C) (°C) (%) (%)
Basse teneur – 45 – 28 P/B P B F 40 8 45 170 140 110 125 25 45
en ACN (100 °C)
Les propriétés mécaniques sont difficilement quantifiables, d’où des élastomères de base. Les applications sont plus limitées et les
la cotation F à TB qui donne une approximation de l’échelle des formulations moins diversifiées qu’avec les élastomères courants.
valeurs obtenues en fonction de la formulation.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
K 380 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Constantes physico-chimiques
66
Référence Internet
TRI4500
2
Ancien directeur de recherche du CNRS, au laboratoire de physique et mécanique
des milieux hétérogènes à l’École supérieure de physique et chimie industrielles (Paris)
67
Référence Internet
TRI4500
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Référence Internet
TRI4500
ceau de caoutchouc enduit de soufre sur son poêle de chauffage grave d’interrompre l’approvisionnement des pays occidentaux. La
avant de le jeter dehors où il faisait froid à pierre fendre. C’est la mise au point et la production industrielle de matériaux synthéti-
cuisson suivie d’un vif refroidissement, qui fit que le matériau avait ques coûteux présentant les mêmes propriétés que le caoutchouc
acquis une élasticité durable et perdu sa forte adhésivité naturelle. naturel s’impose donc en cette période de pénurie pour faire face à
Au cours de cette fin de première moitié du XIXe siècle, les usa- l’expansion croissante du pneumatique. Dès 1963, la consomma-
ges du caoutchouc vont prendre un rapide essor, en particulier tion mondiale en caoutchouc artificiel l’emporte sur celle du caout-
dans le domaine des transports. En 1845, l’écossais Robert W. chouc naturel.
Thomson fabrique et prend un brevet pour le premier pneumati- Actuellement, la consommation mondiale de caoutchoucs est de
que destiné aux véhicules hippomobiles. Il joue à la fois sur l’élas- l’ordre 17 millions de tonnes ; elle se décompose approximative-
ticité du caoutchouc et sur celle de l’air emprisonné dans des ment en un tiers de caoutchouc naturel et deux tiers de caoutchoucs
petites chambres faites de toile gommée et vulcanisée, enfermées synthétiques de tous types. Pour sa part, l’industrie du pneumatique
dans une enveloppe en cuir boulonnée sur la jante. Ainsi équipé, le consomme environ 70 % de toute la production de caoutchoucs.
2
véhicule fait beaucoup moins de bruit et absorbe les cahots des
pavés et des routes peu carrossables. Mais, sans doute en avance
sur son temps, l’invention de Thomson n’aura aucun succès. Le
pneumatique est réinventé en 1888 par un vétérinaire écossais,
John Boyd Dunlop, qui fabriquait lui-même ses gants chirurgicaux.
2. Comportement mécanique
Ce pneumatique était réservé à l’usage exclusif des bicyclettes,
puis vint le tour des automobiles. La première voiture équipée de
pneumatiques démontables, inventés par les frères André et 2.1 Élasticité naturelle
Édouard Michelin, fut le véhicule automobile appelé Éclair, qu’ils
conduirent lors de la course Paris – Bordeaux – Paris (1 200 km), La propriété caractéristique des matériaux caoutchouteux, que
dont le départ fut donné le 10 juin 1895. La technique n’était pas l’on appelle également élastomères, est leur extraordinaire élasti-
tout à fait au point et les routes non encore parfaitement carrossa- cité. Selon la chronologie historique, c’est en 1805 que Gouth met
bles, si bien que le périple se solda par une cinquantaine de crevai- en évidence les propriétés thermo-élastiques du caoutchouc naturel.
sons. Fort heureusement, les choses ont bien changé aujourd’hui. Vers 1850, Joule et Kelvin entreprennent l’analyse thermodynami-
que de l’élasticité de ce type de matériaux et c’est seulement en
C’est le chimiste français Gustave Bouchardat qui, le premier en 1932 que Meyer, van Susick et Valko proposent le mécanisme molé-
1879, proposa la formule chimique du caoutchouc naturel : le cis- culaire de l’élasticité caoutchouteuse. Comme l’a décrit Staudinger
polyisoprène (C5H8)n, avec n variant entre 2 000 et 10 000 suivant en 1920, un matériau caoutchouteux est formé par l’enchaînement
l’âge de l’arbre, vérifiant en cela le rapport correct carbone/hydro- covalent de motifs structuraux simples, identiques, appelés mono-
gène (C10H16) proposé dès 1826 par l’anglais Michael Faraday. La mères. La synthèse des macromolécules fait appel aux principes
longueur de chaque unité isoprène est de l’ordre de 0,4 à 0,5 nm chimiques traditionnels de multivalence des atomes. Une macromo-
de sorte que la molécule peut atteindre une dimension de 5 µm, lécule est donc une longue chaîne pouvant être constituée de plu-
d’où sa dénomination de macromolécule, vocable proposé pour la sieurs milliers de monomères. Lorsque l’on impose une déformation
première fois en 1920 par le chimiste allemand Hermann Staudin- à un bloc de caoutchouc obtenu par simple coagulation du latex, les
ger, pour décrire une molécule géante appelée aussi polymère. macromolécules glissent les unes par rapport aux autres et l’échan-
L’isoprène, monomère du caoutchouc naturel, est également le tillon se comporte comme un mastic ou de la pâte à modeler avec
monomère d’autres polymères naturels : le gutta-percha extrait des une légère élasticité due aux enchevêtrements de chaînes qui jouent
arbres Palaquium et Payena, et le balata extrait du Mimosups balata, le rôle de points d’ancrage entre lesquels chaque portion de chaînes
correspondent à la forme trans du polyisoprène (position chaise, par macromoléculaires se comporte comme un ressort. Le but de la vul-
rapport à la position bateau de la forme cis). Contrairement au canisation du caoutchouc naturel est de remplacer les points
caoutchouc naturel (cis-polyisoprène) qui est un solide amorphe et d’enchevêtrement par des ponts chimiques, appelés points de réti-
souple, le gutta-percha et le balata sont des solides rigides cristalli- culation ou encore nœuds du réseau macromoléculaire, à l’aide du
sés à 60 % à la température ambiante (le balata est utilisé pour cou- soufre ou d’autres ingrédients, en créant des liaisons chimiques rigi-
vrir certaines balles de golf). Le latex du Sapota achras contient un des entre les différentes chaînes. Pour les caoutchoucs synthétiques,
mélange de polyisoprène cis et trans. Connu sous le nom de chicle, les ponts rigides sont formés en réalisant des réactions de polyméri-
il est utilisé pour fabriquer du chewing-gum. sation (voir la figure 1).
Les premiers pas vers l’élaboration des caoutchoucs synthéti- À la température ambiante, les chaînes macromoléculaires sont
ques ont été accomplis par le français Bouchardat (1879) qui a en perpétuel mouvement (mouvement brownien). En l’absence de
montré que le monomère isoprène pouvait être extrait du caout- toute force imposée à une bande d’élastomère, c’est-à-dire dans
chouc naturel par distillation destructive, puis recombiné pour l’état que l’on peut appeler « au repos », les chaînes peuvent
donner un caoutchouc synthétique et par l’anglais William August explorer un très grand nombre de configurations (formes), sans
Tilden qui a réussi en 1891 la synthèse du polyisoprène par action dissipation notable d’énergie, puisque toutes les configurations
de l’acide chlorhydrique sur la molécule d’isoprène. Le développe- possibles ont par définition des énergies voisines. Cette situation
ment des caoutchoucs synthétiques a commencé au début du correspond au plus grand nombre de degrés de liberté, il y règne
XXe siècle. Le premier caoutchouc artificiel est le copolymère de le plus grand désordre (l’entropie est maximum), pour décrire cet
butadiène et de styrène, nommé « Buna-S » par les allemands qui état on parle de pelote dite « statistique » (voir la figure 2).
le découvrent en 1929, « GR-S » par les américains et plus simple- Lorsque la bande de longueur L0 est soumise à un étirement, la
ment « SBR », c’est-à-dire Styrene Butabiene Rubber, par les force de traction appliquée se décompose en une multitude de forces
anglo-saxons. Vient ensuite le Néoprène®, c’est-à-dire du chloro- élémentaires qui agissent à travers le réseau tridimensionnel sur les
prène polymérisé, fabriqué et commercialisé en 1931 par la société extrémités des chaînes, chaque chaîne se comportant comme un
américaine Du Pont de Nemours. Le principal avantage du caout- petit élément élastique analogue à un ressort. Sous l’action de ces
chouc artificiel est qu’il est possible de le fabriquer dans une usine forces d’intensité infime, la longueur des chaînes augmente de sorte
voisine de celle qui l’utilise, et cela en quantité quasi illimitée avec que le nombre de configurations accessibles diminue, la limite cor-
des délais de livraisons pratiquement nuls. respondant à l’étirement complet de chaque chaîne, situation carac-
Le développement des caoutchoucs synthétiques s’est intensifié térisée par une unique configuration pour laquelle toutes les chaînes
pendant la seconde guerre mondiale. Il faut en effet rappeler que s’orientent dans la direction de la force de traction appliquée à la
l’occupation par le Japon d’une partie du Sud-Est asiatique, grand bande d’élastomère. Ces différents mouvements de chaînes, lors de
producteur de caoutchouc naturel, avait eu pour conséquence l’application d’un effort de traction croissant, font que la longueur
69
Référence Internet
TRI4500
Contrainte
Caoutchouc
2 a b
0 1 000
70
Référence Internet
TRI4500
2.2 Viscoélasticité
Contrainte
Le comportement mécanique d’un solide élastique parfait,
s’exprime par une équation simple reliant la contrainte appliquée σ
à la déformation observée ε qui traduit la loi de Hooke :
(1)
E étant le module d’élasticité (module de Young) du solide qui
est exprimé en pascals. Dans le cas d’un liquide parfait, appelé
également liquide newtonien, la vitesse à laquelle il se déforme
sous contrainte est caractérisée par la viscosité dynamique η
(exprimée en Pa.s) de ce liquide. La contrainte appliquée σ est
reliée à la vitesse de déformation suivant la loi de Newton :
2
Temps
(2)
Déformlation
Cette relation qualifie un liquide visqueux linéaire. Lorsque, dans
un matériau, ce comportement coexiste simultanément avec celui
d’un solide élastique parfait, on dit que ce matériau présente un
comportement viscoélastique linéaire. C’est précisément le cas des
élastomères lorsqu’ils sont soumis à des déformations de faible
amplitude. La figure 4 compare les déformations enregistrées au
cours du temps lorsqu’on applique un effort constant à un solide
élastique, à un liquide visqueux et à un matériau viscoélastique.
Deux essais sont couramment entrepris pour illustrer le caractère
viscoélastique des matériaux caoutchouteux. Le premier, l’essai de
Temps
fluage, qui permet de mettre en évidence la souplesse d’un échan-
tillon d’élastomère, consiste à lui imposer, en un temps très bref et à
maintenir constante une contrainte dans des conditions isother- La contrainte imposée est maintenue constante sur une période
de temps brève. La ligne pointillée indique la réponse d’un
mes et de suivre l’évolution de la déformation correspondante matériau élastique linéaire.
au cours du temps t (voir la figure 5). On observe au départ la
réponse élastique instantanée du matériau puis l’évolution vers le
Figure 5 – Réponse en déformation d’un matériau caoutchouteux
comportement visqueux linéaire montré dans la figure 4. On définit soumis à une contrainte
la souplesse en fluage J(t) par la relation :
Viscoélastique
Élastique
Visqueux Temps
Figure 4 – Comportement d’un matériau viscoélastique comparé à Figure 6 – Réponse en contrainte d’un matériau caoutchouteux sou-
ceux d’un solide élastique et d’un liquide visqueux mis à une déformation
71
2
72
Référence Internet
AM8210
Modèles hyperélastiques
pour le comportement mécanique
des élastomères
Erwan VERRON
2
par
Professeur des Universités
Institut de Recherche en Génie Civil et Mécanique (GeM), UMR CNRS 6183, École Centrale
de Nantes, France
73
Référence Internet
AM8210
J Jacobien de la transformation –
φ transformation –
74
Référence Internet
AM8210
dépend de
Hyperélasticité notation générique des la nature
(g i)i = 1,…,n
paramètres matériels du
paramètre
densité d’énergie de
W(F) J/m3
déformation
nombre de points
expérimentaux, nombre de
pression hydrostatique due à N exp, N ident
q Pa points expérimentaux utilisés
l’incompressibilité
pour l’identification
Modèles
(λexp
k , Pk
exp
)
k =1,…,N exp
points expérimentaux (-, Pa)
densité d’énergie de
W NH J/m3
déformation néo-Hookéenne première contrainte de
P th Pa
Piola-Kirchhoff théorique
densité d’énergie de
W MR J/m3
déformation de Mooney-Rivlin x erreur au sens des moindres carrés Pa2
75
Référence Internet
AM8210
2
réticulation ; on parle par exemple de caoutchoucs vulcanisés.
Dans l’industrie, les élastomères sont fréquemment renforcés par 14
des charges, comme le noir de carbone ou la silice, qui permettent
d’augmenter considérablement leur raideur. Il existe de nombreux 12
élastomères (voir quelques exemples dans le tableau 1) dont les
caractéristiques chimiques, et les propriétés physiques et mécani-
ques peuvent grandement différer. La propriété majeure des élasto- 10
mères, qu’ils soient naturels ou synthétiques, réside dans le fait que
F/S0 (MPa)
leur température de transition vitreuse Tg est très inférieure à leur 8
température d’utilisation, par exemple Tg ª - 70 C pour le caout-
chouc naturel et Tg ª - 45 C pour le chloroprène. Ainsi, dans leur
6
domaine d’utilisation, la mobilité des chaı̂nes macromoléculaires est
importante. De par la longueur de ces chaı̂nes qui se déplient, les
déformations admissibles sont très grandes (jusqu’à 1 000 %) et la 4
raideur linéaire est faible (module d’élasticité de 0,1 à 10 MPa) ;
de plus, les points de réticulation assurent l’élasticité. La réponse 2
mécanique correspondante est dite caoutchoutique.
0
Pour une présentation complète des caoutchoucs, se référer
aux différents articles des Techniques de l’Ingénieur mention- 1 2 3 4 5 6
nés dans la bibliographie ; de plus, le lien entre caractéristi- λ
ques physiques et propriétés mécaniques est abordé notam- a essai de traction uniaxiale, contrainte nominale
ment dans les chapitres 13 et 14 de [1]. en fonction de l’extension : cinq cycles
Polybutadiène BR
0,0 0,5 1,0 1,5
γ
Copolymères styrène-butadiène SBR
b essai de cisaillement simple, contrainte nominale
en fonction du glissement : six séries de cinq cycles
Chloroprène (ou néoprène) CR à des niveaux de déformation croissants
F force
Terpolymère éthylène-propylène-diène EPDM
S0 section non déformée
λ extension
Élastomère polyuréthane PU
γ glissement
dépend du
Caoutchoucs silicone
monomère
Figure 1 – Réponse d’un élastomère à un chargement cyclique
76
Référence Internet
AM8210
Ces différents aspects de la réponse mécanique des élastomè- 2. Mécanique des milieux
res font l’objet de modèles de comportement dédiés, souvent
complexes et pour lesquels il n’y a pas aujourd’hui de consen-
continus non linéaire
sus dans la communauté scientifique, même s’ils sont implé-
mentés dans les logiciels de simulation et donc disponibles
pour les ingénieurs [7]. Le développement de modèles de comportement pour les
élastomères s’inscrit dans le cadre de la mécanique des milieux
continus en grandes transformations (on parle aussi de transfor-
mations finies pour les différencier de la transformation infinité-
1.2 Comportement élastique non linéaire simale). Dans ce cadre, il est important de définir avec précision
les différents tenseurs des déformations et des contraintes qui
en grandes déformations interviendront dans les équations. En effet, à la différence de la
mécanique des milieux continus en petites déformations (plus
La formulation théorique de tous ces modèles se fonde sur
le comportement élastique non linéaire en grandes déforma-
tions. Après suppression des phénomènes non élastiques listés
précisément sous l’hypothèse de la transformation infinitési-
male), il existe plusieurs quantités permettant de définir défor-
mations et contraintes.
2
plus haut, la courbe classique présentant la réponse uniaxiale
des élastomères est proposée sur la figure 2. Cette courbe est
parfois qualifiée de « courbe en S » en référence à ses deux Sur ce sujet, de très nombreux ouvrages et cours sont disponi-
bles ; se reporter aux notes de cours fondatrices de F. Sidoroff [8]
changements de pente qui sont (très schématiquement) explica-
et au livre [9] tout à fait adaptés au présent sujet.
bles par la physique de la déformation des réseaux de chaı̂nes
polymères :
14
2.2 De la cinématique aux tenseurs
12 des déformations
F / S0 (MPa)
4
F =
( )
∂φ X , t
(1)
2
∂X
t
0
1 2 3 4 5 6
λ = ℓ / ℓ0
avec X position d’un point matériel dans la configura-
tion de référence,
ℓ0 et ℓ longueurs non déformée et déformée t temps courant,
( )
x = φ X , t position de ce même point matériel dans
la configuration déformée à l’instant t
(figure 3).
Figure 2 – Courbe classique de traction uniaxiale d’un élastomère :
contrainte nominale en fonction de l’extension
77
2
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2
d’obtenir des informations détaillées sur :
— la structure chimique des macromolécules et la composition
λ0
du polymère : identification de l’unité de base, des ramifications,
analyse des extrémités de chaînes, détermination de la nature et de Figure 1 – Schéma simplifié d’un spectromètre infrarouge
la concentration des additifs, des défauts de structure, des impu-
retés ;
— les interactions intra- ou intermoléculaires, la conformation
des chaînes, la cristallinité du polymère, l’orientation des macromo- à analyser peut être placé avant ou après le système dispersif, selon
lécules. le type de spectrophotomètre. Le schéma correspondant à ce mon-
tage est donné en figure 1.
La spectrométrie infrarouge est également un outil efficace pour
étudier les modifications de structure des polymères résultant de Le rapport T de la puissance radiante P, mesurée en présence de
traitements chimiques, de dégradations ou de vieillissements de l’échantillon à la puissance radiante P0 mesurée sans substance à
diverses origines. analyser, est le facteur de transmission (transmittance) de l’échan-
tillon. Le spectre infrarouge de l’échantillon est donc constitué par la
La spectrométrie infrarouge est devenue une méthode d’analyse
variation de la transmittance en fonction de la fréquence du rayon-
de routine des polymères dans de très nombreux laboratoires uni-
nement incident.
versitaires et industriels.
Le domaine infrarouge moyen s’étend de 2,5 à 25 µm, ce qui
■ Des limitations à l’utilisation de la spectrométrie infrarouge correspond en nombre d’ondes σ au domaine 4 000-400 cm−1. Le
existent : cependant, elles sont essentiellement liées à la faible proche infrarouge correspond au domaine 12 500-4 000 cm−1 et
sensibilité de la technique, à la nécessité de mise en forme des l’infrarouge lointain au domaine des nombres d’onde compris entre
échantillons et aux difficultés d’analyse des échantillons de faibles 400 cm−1 et quelques cm−1.
dimensions.
L’apparition des premiers spectrophotomètres IRTF à la fin des La loi la plus simple d’absorption de l’intensité lumineuse par une
années 70 et leur développement depuis le milieu des années 1980 substance dans un quelconque domaine spectroscopique est la loi
ont élargi de façon notable le domaine d’utilisation de la spectromé- de Beer-Lambert. Cette loi relie l’absorption de la lumière à la
trie infrarouge. L’introduction des spectromètres IRTF a en effet per- concentration de la substance à analyser, par la relation :
mis, grâce au gain important en sensibilité, d’augmenter notable-
ment les possibilités d’analyse, et de valoriser de nombreuses tech- D = log 1/T = κ .C.e
niques de couplage dont l’utilisation était jusqu’alors extrêmement
avec D absorbance (densité optique),
réduite. Dans le domaine des polymères, ces couplages, dont le
détail sera précisé ultérieurement dans ce paragraphe, facilitent κ coefficient d’absorption molaire,
l’analyse d’échantillons qu’il était auparavant difficile, voire quel-
quefois impossible, de réaliser en mode d’analyse « classique ». C concentration,
e épaisseur de la couche traversée.
Le schéma présenté en figure 1 correspond à un appareil mono-
1.1 Instrumentation faisceau. Avec ce type d’appareil, il convient d’effectuer deux
mesures consécutives : l’une correspond à l’enregistrement du
spectre d’émission de la source, en l’absence de l’échantillon,
Le lecteur consultera les articles Spectrométrie d’absorption dans l’autre est réalisée en intercalant la substance à analyser dans le tra-
l’infrarouge : appareils et méthodes, dans le traité Analyse et carac- jet du faisceau incident. La variation du rapport P/P0 est alors déter-
térisation. Toutefois, on effectuera quelques brefs rappels sur la minée en deux temps pour chaque longueur d’onde.
spectrométrie infrarouge à transformée de Fourier mettant l’accent
sur les principales méthodes de couplage utilisées actuellement Les appareils à double faisceau sont munis d’un dispositif qui
dans le domaine des polymères. permet de diviser le faisceau optique en deux faisceaux identiques
qui traversent en même temps l’échantillon à analyser et le témoin.
Un dispositif de modulation est alors utilisé pour mesurer alternati-
1.1.1 Spectrométrie infrarouge en mode dispersif vement faisceau de mesure (ayant traversé l’échantillon) et faisceau
de référence. La comparaison des deux faisceaux est réalisée à
1.1.1.1 Principe l’aide d’un système à compensation optique ou à compensation
électronique. L’un des avantages liés à l’utilisation d’un spectropho-
Le principe d’un spectrophotomètre classique peut être décrit par tomètre à double faisceau est de pouvoir obtenir un spectre où
le montage optique suivant : un corps solide incandescent émet un échantillon et référence sont analysés dans les mêmes conditions.
spectre continu de radiations infrarouges qui sont alors séparées Ainsi, les variations liées à la puissance d’émission de la source ou
par un système dispersif (prisme ou réseau) et détectées par un à la composition de l’atmosphère à l’intérieur du spectrophotomètre
récepteur thermique. Le signal est, après amplification, enregistré (présence de vapeur d’eau ou de dioxyde de carbone) sont direc-
en fonction de la fréquence du rayonnement incident. L’échantillon tement prises en compte.
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1.1.1.2 Appareillage
Miroir fixe
La source de radiations est constituée par un filament porté à
incandescence. L’une des sources souvent utilisées dans les
domaines infrarouges moyen et proche est la lampe de Nernst
(oxyde de zirconium essentiellement). Elle se présente sous la
forme d’un cylindre d’environ 3 cm de hauteur et 3 mm de diamètre. Miroir mobile
Le filament de Nernst présente une certaine fragilité, mais la faible
puissance mise en jeu (30 W) n’impose pas de dispositif de refroidis- Séparatrice
sement. La température du filament peut atteindre 2 000 K. Source
de rayonnement
La source Globar est une baguette de carbure de silicium attei- infrarouge
gnant une température d’environ 1 500 K pour une puissance relati-
vement élevée (200 W ou plus), ce qui nécessite un système de
2
refroidissement. Les dimensions sont plus importantes que celles
du filament de Nernst (environ 5 à 8 cm de longueur pour 5 mm de
diamètre) et sa résistance mécanique est meilleure.
Les lampes à vapeur de mercure sont utilisées pour des mesures
dans le domaine infrarouge lointain (en dessous de 250 cm−1).
–L 0 +L
Le système dispersif est constitué d’un prisme ou d’un réseau.
Les prismes sont moins répandus en raison de leur coût élevé et de Échantillon
la sensibilité à l’humidité présentée par les matériaux utilisés (NaCl
ou KBr). Les réseaux présentent une résolution bien meilleure, mais
doivent être associés à un jeu de filtres afin d’éliminer les radiations
Détecteur
correspondant aux ordres successifs de diffraction.
Les détecteurs classiquement utilisés dans le domaine infrarouge Figure 2 – Schéma d’un interféromètre de Michelson
sont des détecteurs thermiques. Ils produisent un signal électrique
proportionnel à l’intensité de la radiation, avec un rendement indé-
pendant de la longueur d’onde, sur toute la gamme spectrale uti- situés dans des plans perpendiculaires, l’un des deux miroirs étant
lisée. Les détecteurs doivent pouvoir produire un rapport signal/ fixe et l’autre se déplaçant à une vitesse constante. Une séparatrice
bruit élevé. Thermocouple, détecteur de Golay et bolomètre sont les est placée entre ces deux miroirs. Ce miroir semi-transparent
récepteurs thermiques les plus répandus. réfléchit 50 % de la lumière incidente vers le miroir fixe et transmet
■ Le thermocouple est constitué par la soudure de deux conduc- 50 % vers le miroir mobile. Les faisceaux réfléchis par ces deux
teurs métalliques différents, placée sous vide au point de focali- miroirs se recombinent alors sur la séparatrice et sont réfléchis
sation du rayonnement infrarouge. L’absorption de ce rayonnement (50 %) vers le détecteur. En se recombinant, les deux faisceaux
provoque une élévation de la température qui se traduit par l’appa- créent des interférences, dont les caractéristiques dépendent de leur
rition d’un courant électrique entre le point de soudure et les extré- différence de marche. L’intensité I du signal reçu par le détecteur et
mités non soudées des conducteurs. L’effet peut être augmenté en mesurée en fonction de la différence de chemin optique x, constitue
réunissant plusieurs couples branchés en série (thermopile). l’interférogramme I(x) de la source (figure 3). La transformée de
Fourier de l’interférogramme donne le spectre I(σ) :
■ Le détecteur de Golay est constitué d’une chambre métallique
1 +∞
renfermant un gaz qui se dilate sous l’effet de l’absorption des
radiations. La variation de pression entraîne alors la déformation ∫
I ( x ) = ---
2 Ð∞
I ( σ ) cos 2π σx . dx
Dans la pratique, il faut tenir compte du fait que le déplacement
d’une membrane qui réfléchit un faisceau de lumière visible prove-
nant d’une source auxiliaire. Une cellule photoélectrique reçoit le du miroir mobile ne peut s’effectuer que sur une distance finie ±L, ce
faisceau réfléchi et le transforme en impulsions électriques. L’intérêt qui a pour effet de limiter la résolution ∆σ à une valeur ∆σ = 1/L.
de ce type de détecteur est sa sensibilité élevée (quelques dixièmes
La spectrométrie IRTF présente plusieurs avantages par rapport à
de V.µW−1).
la spectrométrie classique :
■ Le bolomètre est constitué d’un ruban de platine noirci qui
— le rapport signal/bruit est amélioré d’un rapport égal à la racine
s’échauffe sous l’effet du rayonnement infrarouge. La variation de
carrée du nombre d’éléments spectraux mesurés (avantage de
résistance qui en résulte est détectée à l’aide d’un pont de Wheas-
Fellget, ou multiplex);
tone.
— le gain de luminosité par rapport aux monochromateurs est
important (avantage de Jacquinot);
1.1.2 Spectrométrie infrarouge — la précision en fréquences est extrêmement bonne en raison
à transformée de Fourier de la présence d’un laser He-Ne nécessaire à l’échantillonnage des
données (avantage de Connes).
1.1.2.1 Principe
La spectrométrie IRTF est une spectrométrie multiplex. Le rayon- 1.1.2.2 Appareillage
nement infrarouge transmis par l’échantillon est reçu globalement
par le détecteur après avoir été « codé » par un interféromètre, qui Les sources infrarouges utilisées en spectrométrie IRTF sont iden-
se substitue au classique monochromateur des spectromètres tiques pour la plupart à celles utilisées en spectrométrie classique.
dispersifs. Le signal enregistré, ou interférogramme, s’exprime en
fonction de la différence de marche entre les deux ondes de l’inter- Les interféromètres peuvent être de plusieurs types : interféro-
féromètre. Le spectre infrarouge est calculé par transformation de mètre de Michelson déjà décrit plus haut, interféromètre de Genzel,
Fourier à partir de l’interférogramme. interféromètre « Transept », paires de miroirs.
Le composant central de la plupart des spectrophotomètres IRTF La séparatrice est le cœur de l’interféromètre. Le tableau 1 montre
est un interféromètre de Michelson, dont le schéma est donné en les domaines d’utilisation de quelques types de séparatrices selon
figure 2. Ce type d’interféromètre est constitué de deux miroirs la nature du matériau employé pour leur réalisation.
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La technique la plus facilement accessible à l’expérimentateur
consiste à enregistrer le spectre du matériau polymère en mesurant
Nombre de points directement la transmission de la lumière infrarouge au travers de
a interférogramme d'une source polychromatique l’échantillon. La surface minimale d’échantillon requise varie selon
la superficie de la section droite du faisceau infrarouge, donc selon
le type de spectrophotomètre utilisé. Elle est généralement voisine
Intensité de 1 cm2 (1 cm x 1 cm). En ce qui concerne l’épaisseur de l’échan-
tillon, donc le trajet optique, il faut la choisir en respectant les limites
rappelées précédemment. Différentes techniques permettent
d’adapter l’épaisseur de l’échantillon aux besoins de l’analyse.
■ Dans le cas d’échantillons fusibles (thermoplastiques), on utilise
la compression à chaud du matériau pour fabriquer un film dont
l’épaisseur permettra de réaliser un spectre exploitable. L’épaisseur
généralement requise varie selon les caractéristiques du matériau
polymère (structure chimique du polymère, présence de charges ou
pigments...), de quelques micromètres à quelques centaines de
micromètres. Cette méthode doit être réservée aux matériaux ther-
miquement stables dans les conditions de compression à chaud (on
ne doit pas provoquer l’oxydation de la matrice polymère, de ses
4 000 3 600 3 200 2 800 2 400 2 000 1 600 1 200 800 400 additifs, ni la migration des adjuvants...).
Nombre d'onde (cm–1)
■ Dans le cas d’échantillons solubles, on peut utiliser une méthode
b spectre de la source particulièrement simple qui consiste à dissoudre le polymère dans
un solvant approprié et à étaler sur un support la solution de poly-
Figure 3 – Analyse par spectrométrie IRTF
mère dans un solvant approprié et à étaler sur un support la solution
de polymère alors obtenue. Après évaporation complète du solvant,
on obtient un film dont l’épaisseur est contrôlée par la concentration
de la solution de polymère et par le volume de solution déposé sur
le support. Le choix du support est fonction des caractéristiques de
l’échantillon. Si l’on doit limiter l’épaisseur du film de polymère à
Tableau 1 – Caractéristiques de quelques séparatrices quelques micromètres, on choisira un support transparent au
rayonnement infrarouge (NaCl, KBr, CaF2, Ge...) et on analysera par
Séparatrice Domaine d’utilisation transmission le complexe support-échantillon. Si l’épaisseur
requise est suffisamment importante pour permettre la manipula-
Si/quartz 20 000 à 3 000 cm−1 (proche IR)
tion du film de polymère après l’avoir décollé du support, le choix
Si/CaF2 10 000 à 2 000 cm−1 (proche IR) est plus large. Ainsi, tout support présentant une surface plane et
permettant de décoller l’échantillon après évaporation du solvant
Ge/CsI 5 000 à 300 cm−1 (moyen IR) conviendra (verre, nappe de mercure...). Il faut veiller, lors de l’utili-
Ge/KBr 5 000 à 400 cm−1 (moyen IR) sation de cette méthode de mise en forme de l’échantillon, à ne pas
provoquer la dissolution et l’extraction d’éventuels additifs. On pré-
Mylar 700 à 10 cm−1 selon l’épaisseur cisera enfin que certains accessoires commercialisés permettent
(quelques micromètres à quelques dizaines d’obtenir facilement des films d’épaisseur calibrée.
de micromètres)
■ Par découpe microtomique, on peut obtenir des échantillons
sous forme de films d’épaisseur choisie. Selon le type de matériau
et les caractéristiques techniques du microtome, l’épaisseur de
Le mouvement du miroir mobile (ou de son équivalent) permet de l’échantillon obtenu pourra varier de quelques micromètres à
créer la différence de trajet optique entre les faisceaux. Il existe quelques centaines de micromètres. Dans le cas d’échantillons
plusieurs types de montages permettant le déplacement du miroir particulièrement déformables à température ambiante, il faut
(glissières assistées par coussin d’air, système pendulaire...). effectuer la découpe en refroidissant l’échantillon de polymère ainsi
Le type de détecteur utilisé dépend des applications envisagées. que la lame du microtome, ce qui est réalisé directement si l’on uti-
Le choix est guidé par un ensemble de critères : domaine spectral lise un microtome cryogénique.
d’utilisation, sensibilité, domaine de linéarité, temps de réponse, ● Les techniques de préparation des échantillons utilisées classi-
contraintes de refroidissement... Les détecteurs qui, classiquement, quement en spectrométrie infrarouge pour l’analyse de poudres
équipent les appareils commerciaux travaillant dans le domaine de (inclusion dans KBr, suspension dans une huile de paraffine, ana-
l’infrarouge moyen sont de type pyroélectrique (DTGS : sulfate de lyse d’une solution du produit dans une cellule infrarouge) peuvent
triglycine deutériée) ou de type photoconducteur (MCT : tellure de être également mises en œuvre, mais elles ne seront pas décrites ici
mercure-cadmium). car non spécifiques de l’analyse des matériaux polymères.
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RMN RMN
liquide ou classique solide angle
magique
(CP-MAS)
Nous avons résumé ci-dessous l’apport de la RMN pour l’étude des polymè-
res.
Cette technique permet :
— une bonne connaissance de la microstructure (tacticité du squelette, extré-
mités de chaîne, anomalie structurale, stéréorégularités...) ;
— une bonne compréhension des mécanismes réactionnels (polycondensa-
tion, polymérisation, dégradation...) qui peuvent gouverner la polymérisation,
d’une part, et, d’autre part, permettent l’établissement de relations fiables
microstructures/propriétés physiques et propriétés mécaniques, compte tenu de
la grande sensibilité de détection et de la grande résolution spectrale des spec-
tromètres à haut champ.
Depuis quelques années se développe, pour les polymères, la RMN du car-
bone 13 haute résolution dans les solides (rotation à angle magique et polarisa-
tion croisée CP/MAS). Si la RMN du carbone 13 haute résolution dans les
liquides, qui permet de faire correspondre, à chaque carbone d’une molécule en
solution, un pic du spectre, constitue une source d’information prodigieuse,
obtenir le même résultat pour un composé en phase solide n’est pas aussi
immédiat. Cependant cette technique s’est révélée intéressante pour :
— la détermination de structures de polymères tridimensionnels insolubles ;
— l’étude de l’organisation en phase solide dans les polymères. En particulier
il est possible d’étudier :
• les conformations et configurations du squelette carboné de la chaîne,
• la structure cristalline montrant le polymorphisme, les zones amorphes et
cristallines et des zones intermédiaires dans les polymères semi-cristallins,
• la compatibilité des mélanges de polymères.
Après avoir rappelé quelques généralités nécessaires pour l’obtention d’un
spectre et le choix de la technique, nous examinerons, sur quelques exemples,
l’application de la RMN haute résolution du proton 1H et du carbone 13C (en
phase liquide et solide) dans le domaine des polymères.
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1. Généralités pour qui détermine les paramètres du type angle d’impulsion α et temps
d’attente de la séquence RMN par transformée de Fourier. Connais-
l’obtention d’un spectre sant T1, le couple (α, t) optimal se calcule à l’aide de la relation
d’Ernst [2, 6] :
cos α = exp (− t / T1)
2
des noyaux de forte abondance naturelle. Cependant en général,
même en solution diluée, la mobilité des chaînes macromoléculai-
res est faible et, du fait de l’effet dipôle-dipôle, les raies sont larges
et la résolution spectrale mauvaise. Les raies de résonance ne s’affi-
nent que si l’échantillon est porté à une température suffisante.
2. Applications de la RMN
Pour les gels gonflés, seule la RMN 13C est performante. Elle ne haute résolution
peut être utilisée que si l’échantillon est chauffé au-dessus de sa
température de transition vitreuse (Tg). La résolution spectrale
aux polymères
dépend de l’homogénéité des gels.
À l’état solide, le polymère est le plus souvent broyé. Afin
d’avoir la meilleure stabilité pour la rotation de la turbine à l’angle 2.1 Caractérisation de la structure
magique (environ de 5 à 10 kHz suivant le spectromètre), l’échan- chimique de systèmes polymères
tillon est tamisé.
en solution
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2
X X
α h (hétérotactique)
ou mr + rm
Phénomènes Phénomènes X
de forte intensité de faible intensité
X
HOMOPOLYMÈRES Anomalies structurales (1H, 13C) α s (syndiotactique)
Tacticité du squelette (1H, 13C) (additions anormales, ou rr
(statistique de propagation) dégradations accidentelles...) X X
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2
a atome d'hydrogène
possède un moment cinétique intrinsèque appelé spin et qui,
d’après les lois de la mécanique quantique, peut prendre deux
valeurs S = ±1/2. H 23 G
À ce moment cinétique correspond un moment magnétique µ ; •C H
l’électron se comporte donc comme un petit dipôle magnétique.
Soumis à un champ magnétique extérieur intense H, ces moments H
magnétiques vont s’orienter soit dans le sens du champ, soit en
sens opposé. À ces deux sens correspondent deux niveaux d’éner-
gie E1 et E2. Une source extérieure de rayonnement électromagnéti-
que de haute fréquence donne au système un supplément d’énergie
hν, capable à la résonance de faire « basculer » les spins des élec-
trons du niveau d’énergie inférieur vers le niveau supérieur. Il
s’ensuit une absorption d’énergie. b radical méthyle
La condition de résonance s’écrit : Rappel : 1 G = 10–4 T
E2 − E1 = hν = µBgH
■ Structure hyperfine
Parmi les interactions auxquelles l’électron est soumis de la part
du milieu qui l’entoure, citons l’interaction entre le spin de l’électron
et celui du ou des noyaux autour duquel ou desquels l’électron
gravite (dans le cas où le noyau possède un moment magnétique
de spin). Cette interaction conduit à un spectre à plusieurs raies
(2nI + 1) où I est le spin du noyau et n le nombre de noyaux équiva-
lents appelé structure hyperfine.
La multiplicité des raies renseigne donc sur la structure chimique
du radical que l’on cherche à caractériser.
Le couplage hyperfin subdivise chacun des niveaux électroniques
en sous-niveaux correspondant aux (2nI + 1) valeurs du nombre Figure 2 – Allure du spectre RPE d’un radical nitroxyde en solution
quantique magnétique nucléaire : I = 1/2 dans le cas d’un proton ; dans du toluène, enregistré à la température ambiante
I = 1, dans celui de l’azote.
La figure 1 a montre la structure hyperfine à 2 raies (I = 1/2) dis-
tantes de 508 G du radical H d , alors que le radical méthyle R1
La figure 2 montre le spectre d’un radical nitroxyde R N •O
H 2
en phase liquide. On observe un triplet résultant de l’interaction de
•C H l’électron libre avec le noyau d’azote (I = 1). Cette molécule stable
H est couramment utilisée comme sonde paramagnétique (spin
probe, spin label).
est constitué de 4 raies (2 × 3/2 + 1 = 4). La distance entre deux raies Cette différence d’écart hyperfin est due dans le premier cas à la
consécutives est de 23 G (figure 1 b). présence de l’électron sur le proton, dans le second, à l’électron se
Nota : 1 G (gauss) est égal à 10−4 T (tesla). trouvant sur le carbone.
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Celle-ci dépend de l’équilibre qui s’établit entre la phase gazeuse et Avec ces types de détection, les informations obtenues pour iden-
la surface du solide où ils s’adsorbent. Cet équilibre est modifié tifier les produits après leur séparation sont faibles puisqu’elles se
lorsque l’on augmente la température de la colonne contenue dans limitent à un temps de rétention dans des conditions données, sans
le four du chromatographe. Le choix des types de colonne se fait identification plus précise des produits séparés.
en fonction de la polarité des produits susceptibles de se former et L’intérêt d’utiliser comme détecteur un spectromètre de masse
qui dépendent de la structure initiale du polymère [1] [3]. Le temps (SM), bien qu’il soit beaucoup plus onéreux que les autres types de
de sortie de chaque pic du mélange est appelé « temps de rétention » détecteur, est de pouvoir associer à chaque pic du chromatogramme
qui est caractéristique de la substance analysée. un ou plusieurs spectres de masse, ce qui permet une identification
La CG permet de séparer des quantités de produit comprises entre immédiate de la structure chimique du produit à analyser.
un milligramme (10 –3 g) et un nanogramme (10 –9 g). Plus le détec-
teur sera sensible, plus la quantité de produit à séparer pourra être ■ À ces trois éléments du chromatographe, il faut ajouter le circuit
réduite et plus la séparation sera facile. Dans le cas de la CG/SM, du gaz vecteur (phase mobile), gaz qui est choisi principalement en
fonction du type de détecteur. Ce gaz doit être pur et inerte, avec
2
les colonnes utilisées sont des colonnes capillaires et la phase sta-
tionnaire est un solide poreux. des teneurs en eau et en oxygène minimales de manière à ne pas
modifier la polarité de la phase stationnaire par adsorption (eau)
ou en la décomposant lors de la montée en température (O2) dans
1.1.2 Appareillage le four du chromatographe. Dans le cas d’un détecteur de type SM,
on utilisera de l’hélium comme gaz vecteur.
Un chromatographe est composé de trois éléments principaux : Le gaz vecteur est introduit au niveau de l’injecteur et ressort au
un injecteur, une colonne dans une enceinte régulée en tempéra- niveau du détecteur. Il ne devra pas y avoir de fuite tout au long
ture, un détecteur. du circuit et le débit gazeux doit être régulé précisément
(régulateur de débit massique) de manière à avoir des temps de
■ L’injecteur permettra de déposer les produits à analyser en tête rétention reproductibles et des résultats quantitatifs constants.
de colonne chromatographique dans le circuit gazeux sans introduire Une fuite sur le circuit du chromatographe, très souvent située
de fuite, et de contrôler la quantité de produit injecté. Il en existe au niveau des raccords injecteur/colonne ou au niveau du septum
différents types, avec ou sans division de flux. Cet injecteur pourra d’injection, se traduit par des pics qui traînent, une ligne de base
être chauffé de manière à volatiliser tous les produits au moment instable, des temps de rétention non reproductibles.
de leur injection et à les recondenser en tête de la colonne de sépa-
ration avant le début de l’analyse. Dans le cas où les produits à ana- Sur la figure 1 est représenté le schéma de principe d’un chro-
lyser sont thermolabiles, on utilise des techniques d’injection comme matographe.
le procédé « on-column » qui permet de déposer les composés à
séparer directement sur la phase stationnaire de la colonne, à l’aide
d’une aiguille et d’une seringue, sans avoir à les chauffer.
1.2 Spectrométrie de masse (SM)
■ La colonne positionnée dans un four sera régulée très préci-
sément en température (± 0,2 oC), le temps de rétention d’un produit
dépendant considérablement de la température à laquelle il se La chromatographie permet de séparer les constituants d’un
trouve. La colonne est l’élément le plus important du chromato- mélange, mais si l’on souhaite obtenir une identification structurale,
graphe. Il en existe différents types qui diffèrent par leur longueur et il est nécessaire d’avoir recours à des techniques de caractérisation
par la nature de la phase stationnaire qu’ils contiennent. Les phases comme la spectrométrie de masse.
non polaires sont classiquement des diméthylsiloxanes. Les polari- Le problème majeur rencontré dans le cas d’un couplage CG/SM
tés de la phase stationnaire sont augmentées par greffage, sur ces résulte des différences de pression qui existent entre la colonne
colonnes, de phénylsiloxanes, avec des vinylsiloxanes ou des cyano- chromatographique et la source d’ionisation du spectromètre de
propylsiloxanes en faible concentration ; les phases polaires sont masse.
constituées par des phases à base de polyglycols modifiés. Plus la
phase stationnaire contenue dans la colonne sera polaire, moins
celle-ci sera thermostable et moins il sera possible de la chauffer pour
éluer les produits à séparer. Une colonne polaire a une température
d’utilisation maximale de 250 oC alors que les colonnes apolaires
actuelles peuvent être chauffées jusqu’à 350 oC. Il faut noter que,
depuis quelques années, des industriels spécialistes de la chromato-
graphie développent des colonnes capillaires pouvant supporter des
températures plus élevées (450 oC), ce qui nécessite que les colonnes
et les phases stationnaires pour ces colonnes soient thermostables.
L’épaisseur du film de phase stationnaire est de l’ordre du micro-
mètre, ce qui permet des échanges instantanés entre phase station-
naire et phase mobile et l’obtention de pics chromatographiques très
fins. Pour les séparations de produits de structures chimiques diffé-
rentes, on emploie des colonnes capillaires de 25 m de longueur,
alors que, si l’on doit séparer des produits de structure chimique très
voisine, on a recours à des colonnes de 50 m de longueur.
■ Le système de détection. Les produits séparés dans la colonne
chromatographique doivent être détectés, donc le rôle du détecteur
en sortie de colonne sera d’émettre un signal enregistrable et quan-
tifiable. Le détecteur est choisi spécifiquement en fonction des pro-
duits à analyser. Les plus classiques sont :
— les détecteurs à ionisation de flamme (FID) ;
— les catharomètres (détecteurs de conductivité thermique) ; Figure 1 – Schéma de principe d’un chromatographe
— les détecteurs à capture d’électrons... en phase gazeuse
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Référence Internet
AM3274
Dans cet article, les principales techniques d’analyse thermique basées sur
l’étude d’un paramètre thermodynamique extensif, tel que l’enthalpie ou le
volume, ou d’une susceptibilité dynamique telle que le module mécanique en
élongation ou en cisaillement ou la permittivité diélectrique sont abordées.
De nombreux laboratoires en France sont équipés d’une ou plusieurs de ces
techniques et sont donc susceptibles de prêter leur concours dans les domaines
concernés.
Abréviations
différentielle et analyse Les dispositifs de mesure d’ATD et d’AED sont réalisés sur la base
enthalpique différentielle de deux enceintes identiques, régulées en température, contenant
l’échantillon à analyser et le témoin. En AED, les dispositifs dits à
compensation de puissance sont constitués de deux fours identi-
ques ; la mesure effectuée est celle du gradient de puissance fournie
aux deux fours pour maintenir leurs températures égales. Cepen-
1.1 Généralités dant, dans la plupart des cas, le dispositif de chauffage des encein-
tes est unique. On mesure alors le gradient de température entre les
deux enceintes. Cette mesure est le résultat recherché pour l’ATD.
Pour l’AED, elle est convertie en gradient de puissance électrique en
1.1.1 Principe utilisant les équations de la chaleur. Cette procédure est bien évi-
demment transparente pour l’utilisateur.
Le principe des techniques calorimétriques différentielles [1] Une des contraintes liées à l’utilisation de l’ensemble de ces tech-
repose sur la mesure des variations de l’énergie thermique fournie niques est la nécessité d’un étalonnage rigoureux de l’appareillage,
à l’échantillon à analyser, par rapport à celle apportée à un corps dont découle la précision sur les mesures à la fois de température et
inerte appelé témoin, pour imposer un programme de température d’énergie. Cette opération est réalisée à partir de corps étalons dont
contrôlé. la température et l’enthalpie de transition sont connues (la fusion de
l’indium, par exemple).
En analyse thermique différentielle (ATD), la grandeur mesu-
rée est le gradient de température entre l’échantillon et le témoin. Au plan technique, une bonne résistance aux attaques chimiques
Dans ce cas, les flux de chaleur transmis à l’échantillon et au témoin des matériaux susceptibles d’être en contact avec les produits de
sont identiques. Cette technique est plutôt réservée aux études à décomposition du polymère à analyser garantit la longétivité de
hautes températures sur les matériaux (jusqu’à 1 600 °C). l’appareillage. La conception du matériel doit, en outre, être orien-
De fait, la technique la plus courante pour la caractérisation des tée vers des géométries et des choix de matériaux permettant de
polymères est l’analyse enthalpique différentielle (AED) : elle minimiser l’inertie thermique et d’optimiser la précision de mesure.
permet une analyse quantitative des transitions en terme énergéti- Ce sont ces éléments clefs qui déterminent la résolution de l’appa-
que. On mesure alors, en principe, le gradient de puissance électri- reil. Le choix du matériel le plus approprié aux applications auxquel-
que nécessaire pour maintenir l’échantillon et le témoin à une les on est confronté doit prendre en compte plusieurs autres
température identique, soit dans les conditions isothermes, soit en considérations :
imposant une montée en température. Parmi les applications classi- — le domaine de température accessible : celui-ci varie générale-
ques de cette technique, on peut citer : ment de – 160 °C (avec apport d’azote liquide) à 700 °C, et couvre
— la détermination de la température de transition vitreuse ; donc la gamme utilisable avec les polymères et les composites ;
— les mesures de taux de cristallinité ; — la masse d’échantillon nécessaire : pour des produits synthéti-
— la détermination de la température de fusion ; sés en faible quantité, mais aussi pour améliorer la précision en
— l’étude de la ségrégation de phases ; température, on préfèrera un modèle exigeant de faibles masses (de
l’ordre de quelques milligrammes). En revanche, pour des composi-
— l’analyse de la pureté de produits (pharmacologie) ;
tes et des matériaux hétérogènes, de façon plus générale, on doit
— les mesures de taux de polymérisation des résines ; veiller à utiliser des volumes d’échantillons suffisants pour être
— le suivi de la dégradation des polymères. représentatifs de la composition du produit ;
Les faibles masses d’échantillon nécessaires (quelques milligram- — la résolution (en mW) ramenée à l’unité de masse utile
mes), la rapidité des mesures (les vitesses de variation en tempéra- d’échantillon ;
ture sont de l’ordre de 10 °C/min), la large diffusion des dispositifs — la précision en température ;
commerciaux, ainsi que leur application très répandue dans les
— la gamme de vitesses de variation en température.
laboratoires, font de ces techniques un outil de première impor-
tance pour l’étude des propriétés thermiques des polymères et com- Une liste non exhaustive des principaux fournisseurs de matériel
posites. est donnée en Doc. AM 3 274.
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Caoutchoucs
(Réf. Internet 42615)
5– Caoutchoucs et environnement
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3
98
Référence Internet
AM8605
1.
2.
Antivibratoire .........................................................................................
Étanchéité................................................................................................
AM 8 605 - 2
— 4
3
2.1 Joints statiques ......................................................................................... — 4
2.1.1 Joints pour l’aéronautique — 4
2.1.2 Joints pour l’offshore — 6
2.1.3 Joints FFKM pour l’aéronautique et l’industrie chimique ............ — 6
2.2 Joints dynamiques.................................................................................... — 7
3. Transport de fluides ............................................................................. — 9
3.1 Applications domestiques........................................................................ — 9
3.2 Automobile ................................................................................................ — 10
4. Transport de matière............................................................................ — 10
5. Protection et imperméabilité............................................................. — 11
6. Applications diverses........................................................................... — 12
6.1 Câbles......................................................................................................... — 12
6.2 Courroies ................................................................................................... — 13
6.3 Mousses..................................................................................................... — 14
7. Données statistiques et économiques ............................................ — 15
8. Conclusion............................................................................................... — 15
9. Glossaire .................................................................................................. — 16
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. AM 8 605
99
Référence Internet
AM8605
1. Antivibratoire
Fi = F0sinwt
Les élastomères sont utilisés dans diverses applications dyna-
miques telles que les supports moteurs, les appuis de ponts, les
appuis antisismiques... Parmi ces applications, il faut distinguer
différents types de fonctions exigées pour la pièce à base de Masse
M
caoutchouc :
– l’absorption d’énergie lors d’un choc ou d’une impulsion ;
x
– l’isolation vibratoire ; on parle d’isolation vibratoire directe
lorsqu’un solide suspendu est la source de vibrations (machine
tournante sur son socle, moteur de véhicule...). Dans le cas
contraire, où les excitations sont transmises par la structure por- R Amortisseur
tante (appuis antisismiques, profil routier excitant un véhicule...),
on parle d’isolation vibratoire inverse. Ressort K
Ft
Le principe de l’isolation vibratoire peut être explicité à l’aide,
par exemple, d’un élément de Kelvin-Voigt qui comporte une
masse, un ressort et un amortisseur (figure 1).
100
Référence Internet
AM8605
ADCA Azodicarbonamide (agent porogène) La résolution de l’équation différentielle décrivant cet ensemble
Copolymère d’acrylate d’éthyle (ou d’autres aboutit à l’établissement d’un faisceau de courbes dont le para-
AEM
acrylates) et d’éthylène mètre α (coefficient d’amortissement) est le suivant :
3
M (kg) masse de l’ensemble animé par une force
DPG Diphénylguanidine (accélérateur)
sinusoïdale.
Tétrasulfure de dipentaméthylènethiurame Suivant la fréquence appliquée, comme le montre la figure 2, il y
DPTT
(accélérateur) a amplification ou filtration, les deux zones étant d’autant plus dif-
férenciées que la valeur de α est petite.
ECO Caoutchouc d’épichlorhydrine
ZBEC Zinc dibenzyldithiocarbamate (accélérateur) Figure 2 – Courbes de transmissibilité pour différentes valeurs
de α
101
Référence Internet
AM8605
3
de soufre)
Caoutchouc isobutène-isoprène (caoutchouc
MBTS 75 % disulfure de dibenzothiazole (accéléra- IIR
2 butyle)
teur)
Copolymère d’acrylate d’éthyle (ou d’autres
TTC-R 80 % (retardateur) 0,6 AEM
acrylates) et d’éthylène
ZDTP 50 % zinc dialkyldithiophosphate (accéléra-
1,2 Caoutchouc fluoré FKM
teur)
(1) Avec les pourcentages massiques du produit pur. Caoutchouc nitrile hydrogéné HNBR
Copolymère d’acrylate d’éthyle (ou d’autres
ACM
acrylates)
Exemple
On distingue les joints statiques dont la fonction est
Les formules du tableau 5 peuvent répondre à cette spécification.
d’assurer une étanchéité sous une contrainte statique dans une
Elles correspondent à des mélanges de gommes de base de duretés
configuration où ils sont immobiles et les joints dynamiques
différentes dont les proportions sont ajustées pour obtenir des dure-
qui remplissent leur fonction dans une configuration de rota-
tés de 60 ou 70 Shore A (ISO 868). Il s’agit dans ce cas d’une vulcani-
tion ou de translation.
sation au peroxyde.
102
Référence Internet
IN54
INNOVATION
Incorporation de granulats
en caoutchouc dans le béton
par Anaclet TURATSINZE
3
Dopage de la résistance à la fissuration des matériaux cimentaires par incor-
poration de granulats en caoutchouc issus du broyage de pneus usagés.
constituent les matériaux de construction de réfé- industriel : de telles études n’ont pas connu des len-
rence. Ils restent pourtant perfectibles : leur capacité demains à la hauteur des ambitions initialement affi-
de déformation très limitée ainsi que leur faible chées, et ce pour deux raisons majeures.
103
Référence Internet
IN54
INNOVATION
— La première est inhérente à la fiabilité de la Le renforcement par des fibres étant une solution
filière granulats issus du broyage de pneus usagés traditionnellement mise en œuvre pour limiter les
qui offrait peu de certitude sur la régularité d’appro- effets de la fissuration, nous l’avons aussi testé et
visionnement et des garanties insuffisantes sur la avons comparé son efficacité avec celui de l’incorpo-
qualité du produit. Toutefois, ces freins se sont effa- ration de granulats en caoutchouc.
cés avec l’évolution des mentalités et de la techni-
que, avec les exigences en terme de protection de
l’environnement de plus en plus contraignantes ainsi 2. Matériaux étudiés
que la révision des repères économiques inspirés du
développement durable. Les résultats présentés permettent de comparer
— La deuxième raison, et elle est de loin prépon- les propriétés mécaniques d’un mortier de référence
dérante, est inhérente à la baisse de la résistance à celle d’un mortier incorporant 30 % de granulats en
en compression, la caractéristique par excellence caoutchouc. Les effets d’un renfort par des fibres
3 de dimensionnement des structures. L’amplitude du métalliques (40 kg/m3) associé ou non à l’incorpo-
phénomène est telle que, à une époque où l’amélio- ration de granulats en caoutchouc ont aussi été
ration de la résistance en compression constituait un évalués.
objectif consensuel dans les laboratoires, entretenir
un quelconque espoir quant à l’intérêt du composite
incorporant les granulats en caoutchouc devait a Pour faciliter la lecture du document, nous
priori relever d’un anachronisme difficilement soute- avons adopté la nomenclature suivante : le nom-
nable. Toutefois, même si on s’entête à caractériser bre précédent la lettre « C » représente la frac-
le matériau par sa résistance en compression, dans tion volumique en granulats en caoutchouc (%)
de nombreuses applications comme celles précédem- et celui précédant la lettre « F » indique le
ment citées, le comportement en traction s’avère dosage en fibres (en kg/m3).
d’une importance de premier ordre. En l’occurrence,
améliorer la capacité de déformation du composite
cimentaire confère une grande résistance à la fissu- Le ciment utilisé est de type CEM I 52.5R.
ration due aux déformations imposées dont les cau- Comme granulats naturels, nous avons employé du
ses sont multiples. S’agissant d’éléments à grandes sable siliceux roulé de Garonne. Les granulats en
surfaces, le retrait est à l’origine de cette fissuration, caoutchouc issus du broyage de pneus usagés
avec circonstances aggravantes si ce retrait est gêné. sont utilisés en substitution volumique (absolue) du
D’autres phénomènes comme les réactions alcali gra- sable. Leurs densités respectives sont 2,7 et 1,2 et
nulats, les réactions sulfatiques, le gel-dégel ou la dans les deux cas, la dimension du plus gros grain
corrosion des armatures peuvent générer ces est de 4 mm. Dans le cas des compositions renfor-
déformations imposées. cées de fibres, des microfibres métalliques tréfi-
lées droites, de 13 mm de longueur et 0,17 mm de
Quant à l’impact écologique de ce programme diamètre ont été introduites dans le mélange lors du
initié en 1997, il n’est ni accidentel ni négligeable malaxage.
mais reste un bonus dans nos motivations initiales
car nous avons gardé à l’esprit que la pénétration du Pour faciliter la mise en place du matériau, en par-
composite cimentaire incorporant des granulats en ticulier lorsque les fibres sont ajoutées, un superplas-
caoutchouc sur le marché des matériaux de cons- tifiant à base de mélamine formol sulfoné a été utilisé
truction dépendra d’abord de l’intérêt de ses proprié- et l’introduction d’un agent de texture (agent
Décret no 2002-1563 du
24 décembre 2002 rela- tés et non de ses constituants. Néanmoins, nous colloïdal) dans le mélange cimentaire a permis de
tif à l’élimination des sommes obligés de reconnaître que la législation a limiter la ségrégation des granulats en caoutchouc
pneumatiques usagés, conforté ce volet dans ce sens où le décret ministériel lors de la vibration des échantillons. Afin de s’affran-
JO 303 du 29 décembre no 2002-1563 du 24 décembre 2002 interdit d’aban- chir de l’incidence des effets secondaires de cet adju-
2002.
donner, de déposer dans le milieu naturel ou de brû- vant sur les propriétés du mortier, nous l’avons aussi
ler à l’air libre les pneumatiques. À cette même utilisé dans la composition de référence. Dans tous
époque environ 25 % des 390 000 tonnes de pneus les cas, le temps d’écoulement mesuré grâce au
usagés produits en France échappent à tout maniabilimètre à mortier LCL est compris entre 3 et
contrôle ; un bilan est difficile à équilibrer sans pro- 8 s. La composition des mortiers est donnée dans le
mouvoir de nouvelles voies de valorisation. tableau 1.
104
Référence Internet
IN41
INNOVATION
Dans ce contexte, notre société, filiale du groupe vent associer souplesse, résistance mécanique avec
français Hutchinson, a développé en collaboration avec des performances proches de celles des gants de chi-
l’École Nationale Supérieure de Chimie de Mulhouse un rurgie usuels.
105
Référence Internet
IN41
INNOVATION
Couche
mécanique Figure 2 – Formule du SEBS
externe
106
Caoutchoucs
(Réf. Internet 42615)
5– Caoutchoucs et environnement
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107
4
108
Référence Internet
RE267
RECHERCHE
Autofaçonnage 3D à partir
des bicouches élastiques
T 4
raditionnellement, la plupart des matériaux de construction et de
conception sont fabriqués sous forme de feuilles plates, qui sont
ensuite modifiées en objets 3D par des opérations impliquant l’application
de forces externes aux matériaux (pliage, moulage, pressage, etc.). Une
nouvelle tendance dans l’ingénierie structurale consiste à fournir aux
matériaux formés à plat la capacité de se transformer automatiquement
en structures volumétriques par la relaxation des contraintes mécaniques
internes. La technologie progresse rapidement dans le domaine des films
semi-conducteurs hétérostructurés, où elle est explorée pour la produc-
tion de systèmes micro-électromécaniques (MEMS). Le présent article
décrit la généralisation de l’approche aux films de polymère élastique
bicouche, auxquels le moment de flexion spontanée est transmis lors de
l’extraction d’un matériau de remplissage du réseau d’une des couches.
La relaxation de l’énergie élastique des plaques 2D de polydiméthylsi-
loxane spécifiquement conçues aboutit à divers objets 3D, comme des
sphères, des cylindres, des cages, etc. dont la taille caractéristique est de
l’ordre d’un centimètre. Les tubes sous-millimètriques, formés par
autoenroulement, offrent des possibilités sans précédent pour la fonction-
nalisation des dispositifs de microfluidique.
Points clés
Domaine : Matériaux
Degré de diffusion de la technologie : Émergence | Croissance | Maturité
Technologies impliquées : Numérisation et acquisition 3D ; microscopie élec-
tronique
Domaines d’application : Microfluidique ; ingénierie structurale
Principaux acteurs français : V. Luchnikov, Institut de science des matériaux
de Mulhouse ; F. Malloggi, laboratoire interdisciplinaire sur l’Organisation nanomé-
trique et supramoléculaire, Saclay.
Autres acteurs dans le monde : V. Prinz, Institut de physique des semi-
conducteurs, Novossibirsk, Russia ; D. Gracias, Department of Chemical and Bio-
molecular Engineering, Johns Hopkins University, États-Unis ; O. Schmidt, Leibniz
Institute for Solid State and Materials Research Dresden, Germany ; L. Ionov. Uni-
versity of Georgia, États-Unis ; J. Korvink, Karlsruhe institute of Technology, Ger-
many.
Contact : Valeriy Luchnikov, valeriy.luchnikov@uha.fr
Parution : novembre 2017
109
Référence Internet
RE267
110
Caoutchoucs
(Réf. Internet 42615)
L'industrialisation d'une filière, la fabrication d'un métier : cas de la valorisation des G2410 119
pneus usagés en France
La R et D au service de l'industrialisation d'une filière de valorisation des déchets. Cas G2042 123
du département R et D d'Aliapur
Bilan environnemental des solutions de valorisation des pneus usagés non G2043 127
réutilisables (PUNR)
Fin de vie des silicones J3990 131
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111
5
112
Référence Internet
AM1000
REACH : conséquences
pour les plastiques et caoutchoucs
5
2. Disposition REACH pour les polymères et les monomères
associés............................................................................................. — 4
2.1 Définitions .......................................................................................... — 4
2.2 Obligations ......................................................................................... — 4
3. Matériau polymère formulé .......................................................... — 5
3.1 Réglementation .................................................................................. — 5
3.2 Fabricants de mélanges « compoundeurs » ..................................... — 7
4. REACH et les thermoplastiques ................................................... — 8
4.1 Rappel ................................................................................................. — 8
4.2 Substances additionnées au compound thermoplastique ............... — 8
5. REACH et les caoutchoucs/élastomères thermoplastiques .... — 10
5.1 Caoutchoucs naturel et synthétiques ................................................ — 10
5.2 Élastomères thermoplastiques .......................................................... — 12
6. Plastiques et caoutchoucs recyclés ............................................ — 12
6.1 Substances bien définies ................................................................... — 13
6.2 Substances UVCB ............................................................................... — 13
7. Fabricants d’articles....................................................................... — 13
7.1 Communication d’informations sur les substances contenues
dans les articles .................................................................................. — 13
7.2 Notification de substances contenues dans les articles ................... — 13
7.3 Calcul de la concentration (m/m) d’une substance figurant
sur la liste des substances candidates .............................................. — 14
7.4 Substances associées aux procédés de transformation ................... — 14
8. Le futur et ses attendus................................................................. — 14
8.1 Amélioration et substitution .............................................................. — 14
8.2 Procédés de production ..................................................................... — 14
8.3 Conception et cycle de vie ................................................................. — 15
8.4 Moyens d’investigations performants ............................................... — 15
9. Conclusion........................................................................................ — 15
10. Glossaire ........................................................................................... — 15
11. Autres données ............................................................................... — 16
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. AM 1 000
Parution : octobre 2019
113
Référence Internet
AM1000
5
en ce qui concerne les obligations faites aux transformateurs de ces matériaux
pour des produits de biens de consommation.
Cet article ne traite pas des exigences relatives à la réglementation des pro-
duits en contact avec les denrées alimentaires, le transport de l’eau potable, les
produits à usage médical ou pharmaceutique. Ceux-ci relèvent de réglementa-
tions spécifiques plus contraignantes.
114
Référence Internet
AM1000
5
Les distributeurs et utilisateurs de substances chimiques sont 1.3 Autorisation
concernés en raison du risque d’usage illégal s’ils continuent à
s’approvisionner en ces substances après le 31 mai 2018. Il leur L’autorisation [5] vise à garantir une utilisation maı̂trisée des
est donc essentiel de s’assurer auprès des fournisseurs que les risques résultant des substances chimiques les plus préoccupantes
substances contenues dans les produits ou articles ont été correcte- afin d’aboutir progressivement à leur remplacement par d’autres
ment enregistrées. Le fabricant ou l’importateur de substance a substances ou technologies appropriées plus sûres. Cette mesure
nécessité de soumettre un dossier comportant des informations s’applique, sans limite de tonnage, aux substances très préoccu-
physico-chimiques, toxicologiques et écotoxicologiques, faute de pantes (SHVC pour Substance of Very High Concern) :
quoi, il ne pourra plus mettre sa substance sur le marché et pourra – les cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction
par conséquent mettre en péril la fabrication des produits associés. de catégorie 1 et 2 (CMR) ;
C’est le principe. – les substances persistantes, bioaccumulables et toxiques
(vPvB) ;
« Pas de données = pas de marché ! » :
– les substances très persistantes et très bioaccumulables (et, par
– tout fabricant de substance ou importateur qui ne respecte pas extension, à toute substance qui suscite un niveau de préoccupa-
l’échéance ne pourra plus fabriquer ou importer de substances tion équivalent aux précédentes et en particulier les perturbateurs
dans des quantités supérieures à une tonne par an (voir nota plus endocriniens.
haut) ;
Il existe une liste des substances éligibles [1] à la procédure
– les utilisateurs de substances (formulateurs de préparations, d’autorisation, mentionnées ci-dessus, et inscrite sur une liste
producteurs d’articles…) ne pourront plus continuer à les utiliser, (annexe XIV du règlement) des substances soumises à autorisa-
si elles n’ont pas été enregistrées en amont par un acteur dans la tion. La demande d’autorisation, qui doit comporter un certain
chaı̂ne d’approvisionnement. nombre d’éléments dont notamment une analyse des substances
ou technologies de substitution existantes ou, le cas des produits
chimiques (ECHA) échéant, un plan de substitution, doit être dépo-
1.2 Évaluation des dossiers sée auprès de l’Agence européenne. Une autorisation peut être
accordée, pour une durée limitée éventuellement renouvelable, s’il
et des substances est démontré que les risques liés à l’utilisation de la substance sont
valablement maı̂trisés ou que les avantages socioéconomiques
En tant qu’acteur principal de cette étape, l’Agence européenne sont supérieurs au risque identifié. Une fois qu’une substance est
des produits chimiques (ECHA) doit effectuer des contrôles de la incluse à l’annexe XIV, elle ne peut plus être fabriquée/importée/uti-
qualité et de la conformité des dossiers d’enregistrement pour véri- lisée, après les dates fixées pour chacune, sans autorisation de la
fier si les informations appropriées sont disponibles et présentées Commission européenne.
de manière adéquate.
REACH prévoit également une évaluation [4] approfondie des
substances pour lesquelles il existe un doute (une préoccupation),
1.4 Restriction
dans le but de lever ou de confirmer ce dernier, en permettant, le La restriction permet aux États membres ou à la Commission
cas échéant, de demander des informations supplémentaires à européenne d’intervenir pour proposer des mesures de gestion
l’industriel déclarant. Si l’État membre évaluateur considère que des risques pour toute substance, sans condition de tonnage, dès
les mesures de gestion des risques proposées dans le rapport sur lors qu’ils estiment que la mise sur le marché ou l’utilisation de
la sécurité chimique ne permettent pas d’assurer la protection des cette substance entraı̂ne un risque qui n’est pas valablement maı̂-
personnes et de l’environnement, il peut proposer des mesures de trisé cela pouvant aller jusqu’à proposer l’interdiction pure et sim-
gestion des risques comme l’autorisation ou la restriction. ple de la production et de l’utilisation de la substance (voir [2]).
115
Référence Internet
AM1000
2. Disposition REACH « Autres réactifs » désigne une molécule qui peut être liée à une
ou plusieurs séquences d’unités monomères mais qui ne peut pas
pour les polymères être considérée comme un monomère.
Des substances peuvent être ajoutées au polymère pour amélio-
et les monomères associés rer ses propriétés physiques et chimiques. C’est ce que l’on appelle
communément la formulation et le compoundage qui seront évo-
qués par la suite.
En raison du nombre potentiellement élevé des différentes subs- À propos de la fabrication du polymère, il faut souligner que des
tances polymères sur le marché, et étant donné qu’il est générale- polymères peuvent être synthétisés non seulement par la polymérisa-
ment considéré que les molécules de polymères présentent un tion de monomères, mais également par d’autres procédés tels que la
risque faible en raison de leur poids moléculaire élevé, ce groupe post-modification chimique de substances polymères. Des exemples
de substances est exempté, pour l’instant, de l’enregistrement et de telles réactions post-modification comprennent la vulcanisation de
de l’évaluation dans le cadre du règlement REACH, bien que cer- polymère, la fonctionnalisation de polymère par greffage, et la dégra-
tains polymères puissent être soumis à autorisation et restriction. dation contrôlée de polymère telle que la viscoréduction.
Cependant, les fabricants et les importateurs de polymères peuvent
être tenus d’enregistrer les monomères ou d’autres substances uti-
lisées en tant que composants de base du polymère, car il est géné-
2.2 Obligations
ralement considéré que ces molécules présentent un risque plus
élevé que la molécule de polymères elle-même. 2.2.1 Fabrication/importation de monomères
Les fabricants ou importateurs de monomères doivent enregis-
trer leurs monomères conformément à l’obligation d’enregistre-
2.1 Définitions ment normal définie dans l’article 6 du règlement REACH (ce sont
généralement de grands groupes industriels qui sont parfaitement
D’après [6], un monomère est : « une substance qui, via la réac- au fait de cette législation).
tion de polymérisation, est convertie en motif de répétition de la
séquence de polymère. Les substances impliquées exclusivement 2.2.2 Fabrication/importation de polymères
dans la catalyse, l’initiation ou la terminaison de la réaction de for-
5
mation du polymère ne sont pas des monomères ». Les polymères sont exemptés (pour l’instant) des dispositions
sur l’enregistrement au titre II du règlement REACH. Le fabricant
Trois type de familles permettent de classer ces substances : ou importateur d’un polymère n’est donc pas tenu de fournir à
– les monomères organiques : les plus fréquents ; l’Agence des informations quelconques associées aux propriétés
– les monomères organiques/inorganiques : (éthoxy/silane) ; intrinsèques du polymère lui-même, à l’exception de sa classifica-
– les monomères inorganiques : CO2 et CS2. tion et de son étiquetage.
Conformément à l’article 6 du Règlement, le fabricant ou l’impor-
D’après [6], un polymère est « une substance constituée de molé-
tateur d’un polymère doit cependant soumettre un enregistrement
cules caractérisées par la séquence d’un ou plusieurs types d’uni-
à l’Agence pour la/les substance(s) monomère(s) ou autre(s) subs-
tés monomères » (voir figure 2). Ces molécules doivent être répar-
tance(s) qui n’ont pas déjà été enregistrées par un acteur en amont
ties dans une plage de poids moléculaires. Les différences de poids
dans la chaı̂ne d’approvisionnement, si les deux conditions suivan-
moléculaire peuvent être principalement attribuées à des différen-
tes sont remplies :
ces de nombre d’unités monomères.
a) Le polymère est constitué de 2 % en poids (m/m) ou plus
Conformément au règlement REACH (article 3, paragraphe 5), un de telle(s) substance(s) monomère(s) ou d’autre(s) substance(s)
polymère est défini comme une substance satisfaisant aux critères sous la forme d’unités monomères et substance(s) chimiquement
suivants : liée(s) ;
a) Plus de 50 % du poids de cette substance est constitué de b) La quantité totale de telle(s) substance(s) monomère(s) ou
molécules de polymère (voir la définition ci-dessous) ; d’autre(s) substance(s) représente 1 tonne ou plus par an (la quan-
b) Et la quantité de molécules de polymère présentant le même tité totale dans ce contexte est la quantité totale de monomères ou
poids moléculaire doit être inférieure à 50 % en poids de la autre substance chimiquement liée au polymère final).
substance. De plus, si le polymère comprend, dans sa composition, du
Une « molécule de polymère » est une molécule qui contient une monomère sous forme non réagie (ou des résidus d’une autre
séquence d’au moins 3 unités monomères, qui sont liées de façon substance au sens de l’article 6, paragraphe 3), la quantité de ce
covalente à au moins une unité monomère ou un autre réactif. monomère (ou toute autre substance) doit également être enregis-
trée conformément à l’article 6. Cela ne signifie pas qu’un enregis-
Une « unité monomère » désigne la forme réagie d’une subs- trement additionnel est nécessaire pour le monomère sous forme
tance monomère dans un polymère. non réagie. Les monomères sous forme réagie et sous forme non
Une « séquence » est une chaı̂ne continue d’unités monomères réagie doivent être couverts dans le même dossier d’enregistre-
dans la molécule qui sont liées de façon covalente les unes aux ment pour la substance monomère en question. Cela s’applique
autres et ne sont pas interrompues par des unités autres que des aux autres substances au sens de l’article 6.
unités monomères. Dans la pratique, le fabricant ou l’importateur d’un polymère n’est
pas tenu d’enregistrer la substance monomère, ou toute autre subs-
tance chimiquement liée au polymère, si celles-ci ont déjà été enre-
gistrées par le fournisseur ou un autre acteur en amont dans leur
n chaı̂ne d’approvisionnement. Pour la plupart des fabricants de poly-
mères, les monomères et autres substances sont généralement
enregistrés par les fournisseurs de ces substances. Cependant,
pour un importateur d’un polymère constitué de monomère(s) ou
Propylène Polymérisation Polypropylène
autre(s) substance(s) satisfaisant aux conditions (a) et (b) spéci-
fiées ci-dessus, le(s) monomère(s) ou autre(s) substance(s) doivent
Figure 2 – Exemple du polypropylène être enregistré(e)s.
116
Référence Internet
AM8700
4.
4.1
3.2.5 Réutilisation dans du caoutchouc cru .....................................
Caoutchouc régénéré .....................................................................
Régénération chimique ......................................................................
—
—
—
5
5
5
5
4.2 Régénération mécano chimique ........................................................ — 5
4.2.1 Procédé De Link ....................................................................... — 5
4.2.2 Procédé LEVGUM .................................................................... — 6
4.2.3 Travaux de l’Université de Twente .......................................... — 6
4.3 Régénération thermomécanique ....................................................... — 6
4.3.1 Mélangeurs classiques ............................................................ — 6
4.3.2 Extrudeuses double vis ........................................................... — 6
4.3.3 Utilisation du CO2 supercritique ............................................. — 6
4.4 Applications ........................................................................................ — 6
5. Pyrolyse ............................................................................................ — 7
6. Caoutchouc recyclé en coupage de polymères
thermoplastiques ............................................................................ — 7
7. Conclusion........................................................................................ — 8
8. Glossaire ........................................................................................... — 8
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. AM 8 700
117
Référence Internet
AM8700
Les caoutchoucs en fin de vie (en particulier les pneus) ont longtemps été mis
en décharge. Depuis 1990, diverses actions dans plusieurs pays ont été condui-
tes pour éviter cette mise en décharge et pour utiliser les caoutchoucs en fin de
vie soit dans une valorisation énergétique, soit dans une valorisation matière.
Sigles Description
118
Référence Internet
G2410
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Référence Internet
G2410
L’INDUSTRIALISATION D’UNE FILIÈRE, LA FABRICATION D’UN MÉTIER : CAS DE LA VALORISATION DES PNEUS USAGÉS EN FRANCE ––––––––––––––––––––
5
cipal éco-organisme chargé de la mise en œuvre des obligations des produc-
teurs, Aliapur, qui se doit à lui seul de collecter près de 75 % du gisement, font
l’objet d’un approfondissement plus particulier compte tenu des enjeux rattachés
à ses choix et de l’intérêt des enseignements qu’il est possible d’en tirer.
1. Parution du décret
et organisation de la filière
120
Référence Internet
G2410
––––––––––––––––––––– L’INDUSTRIALISATION D’UNE FILIÈRE, LA FABRICATION D’UN MÉTIER : CAS DE LA VALORISATION DES PNEUS USAGÉS EN FRANCE
ainsi responsable du traitement des pneus et rémunère directe- – les contraintes logistiques et financières de la filière de récupé-
ment les opérateurs qui le prennent en charge sur le terrain. ration des pneus usagés sont à la charge des producteurs et des
distributeurs ;
& Le marché libre – il est interdit de déposer des pneumatiques dans le milieu natu-
L’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Autriche, la Croatie, la rel ou de les brûler à l’air libre et la valorisation des pneus usagés
Bulgarie, la Suisse ainsi que différents autres pays ont fait le choix doit être préférée à la destruction ;
d’un marché libre. Dans ce système, un cadre législatif se contente – différents modes de valorisation des pneus usagés sont possi-
de fixer les objectifs à atteindre en termes de valorisation, sans bles, la réglementation ne fixant aucune hiérarchie ou priorité entre
imposer d’organisation particulière. Tous les opérateurs de la les différents modes :
chaı̂ne de collecte et de valorisation des pneus usagés sont donc le réemploi, correspondant aux pneus dits « d’occasion »,
en concurrence. Ils sont également libres de s’organiser en coopé-
rant pour assurer ces différentes opérations au meilleur coût. le rechapage,
le broyage ou le découpage uniquement en vue d’une
& La responsabilité élargie du producteur (REP) valorisation,
L’ensemble des autres pays européens ont choisi de longue date le recyclage,
ou plus récemment à l’instar de l’Italie, le principe de « responsabi- l’utilisation comme combustible alternatif,
lité élargie du producteur » initialement promu par l’OCDE (Organi-
sation de coopération et développement économiques). l’incinération avec récupération d’énergie,
Dans ce système, l’État définit un cadre réglementaire et impose l’utilisation pour des travaux publics de remblai ou de génie
la prise en charge financière et opérationnelle de la gestion des civil,
produits en fin de vie par les acteurs économiques qui mettent sur l’utilisation pour ensilage par des agriculteurs ;
le marché ces produits. Cette logique d’internalisation des coûts a
également pour objectif d’inciter les entreprises à écoconcevoir – un système d’agrément préfectoral des activités de collecte et
leurs produits de manière à faciliter leur traitement en fin de vie. les installations de valorisation est mis en place ;
– le traitement des « stocks historiques », constitués avant la date
Le choix est laissé aux acteurs économiques d’assumer leur res- d’application des dispositions réglementaires, est à la charge de
ponsabilité de manière individuelle ou collective, dans le cadre leur détenteur.
d’un éco-organisme.
Dans chaque pays européen ayant opté pour cette organisation,
les producteurs ont donc créé une filière de valorisation des pneus
usagés, représentée par un ou plusieurs éco-organismes.
1.2.2 Création d’organismes pour répondre
aux obligations des producteurs 5
Selon les pays, une écocontribution peut ou doit être clairement Différents organismes collectifs ont été créés à l’initiative des
quantifiée et identifiée. fabricants et des importateurs de pneus dans l’objectif de répondre
à leurs obligations.
La récente directive n 2008/98/CE du 19 novembre 2008 relative
à la gestion des déchets en Europe, transposée en droit français par
& En France métropolitaine, les deux principaux organismes col-
l’ordonnance n 2010/1579 du 17 décembre 2010, ouvre également
de nouvelles perspectives pour les produits usagés qui offrent un lectifs sont la société Aliapur et l’Association française des importa-
bon potentiel de valorisation. teurs de pneus (AFIP).
Cette directive prévoit notamment pour certains flux de déchets, Aliapur est le principal éco-organisme de la filière, la société
en particulier les pneumatiques, la possibilité de perdre leur statut étant en charge de la collecte et de la valorisation de plus de 75 %
de déchet au profit d’un statut « produit », sous réserve du respect du gisement annuel de pneus usagés. Il compte parmi ses action-
de critères restant à définir par les pouvoirs publics. naires fondateurs les plus importants manufacturiers : Bridgestone,
Continental, Dunlop Goodyear, Kleber, Michelin et Pirelli.
Depuis sa création en 2002, près de 240 producteurs de pneuma-
1.2 Choix français tiques – au sens du code de l’environnement – ont choisi de confier
leurs obligations à Aliapur.
Le principe de « responsabilité élargie du producteur » existe par
décret depuis 1975 et a été repris dans l’article L 541-10 du code de L’AFIP a été créé en 2004 et a confié ses obligations au Groupe-
l’environnement. La France est l’un des pays qui a actuellement le ment d’intérêt économique France recyclage pneumatiques (GIE
plus recours à ce principe de gestion, avec une vingtaine de filières FRP) qui regroupe les sociétés Alpha Recyclage et Sevia. Elle inter-
existantes ou en cours de montage. vient pour le compte d’une centaine de producteurs qui représen-
tent environ 15 % du gisement national annuel de pneus.
La filière de valorisation des pneumatiques usagés est l’une
d’entre elles. Les obligations relatives à la collecte et au traitement & Pour l’outre-mer, diverses associations ont été créées et sont
des pneumatiques usagés en fin de vie ont été édictées par le chargées d’organiser et de financer la collecte et la fin de vie des
décret du 24 décembre 2002, puis transposées en 2009 dans le pneus usagés :
code de l’environnement.
– AVPUR à la Réunion (Association pour la valorisation des pneu-
matiques usagés de la Réunion) ;
1.2.1 Grands principes posés par le code
– en Guadeloupe et en Martinique, l’association TDA (Traitement
de l’environnement
des déchets automobiles) ;
Les dispositions réglementaires fixant les grandes lignes techni- – ARDAG en Guyane (Association pour le recyclage des déchets
ques et financières de la collecte et du traitement des pneus usagés de l’automobile de Guyane).
ainsi que les responsabilités incombant à chaque famille d’acteurs
au sein de la filière sont en vigueur depuis l’année 2004. Elles figu- Certains producteurs ont fait le choix d’exécuter individuellement
rent aux articles R 543-137 à R 543-152 du code de l’environnement. leurs obligations. C’est notamment le cas du groupe Mobivia
(société Norauto) qui fait appel à des professionnels tels que
Les principales dispositions peuvent se résumer comme suit : Coprec pour réaliser son obligation. Notons également qu’une cen-
– tous les types de pneus mis sur le marché en France, excepté taine d’autres producteurs utilisent ponctuellement des opérateurs
ceux équipant les cycles et les cyclomoteurs, sont concernés ; agréés pour réaliser leurs obligations.
121
5
122
Référence Internet
G2042
La R&D au service
de l’industrialisation d’une filière
de valorisation des déchets
Cas du département R&D d’Aliapur
par Catherine CLAUZADE
Directeur du développement d’Aliapur
2.
environnementales .............................................................................
Spécificités de la R&D appliquée à la valorisation
de produits en fin de vie................................................................
— 5
5
— 6
2.1 Organiser l’échange avec les domaines applicatifs .......................... — 7
2.2 S’ouvrir aux multiples qualités de la matière première secondaire — 7
2.3 Dépasser la question de l’hétérogénéité ........................................... — 8
2.4 Mettre au point et valider des protocoles de caractérisation ........... — 11
3. Organiser la visibilité des résultats, disséminer
les connaissances ........................................................................... — 12
4. Conclusion........................................................................................ — 12
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. G 2 042
a filière pneumatiques usagés est une filière jeune, née en 2004 de l’appli-
L cation du principe de responsabilité élargie du producteur (REP). Ce prin-
cipe institue la prise en charge financière et/ou opérationnelle de tout ou partie
de la gestion des produits en fin de vie par les acteurs économiques responsa-
bles de leur mise sur le marché. Les acteurs ainsi concernés ont alors le choix
d’assumer leur responsabilité de manière individuelle ou collective dans le
cadre d’un éco-organisme.
La France est l’un des pays qui a actuellement le plus recours à ce principe de
gestion ; une vingtaine de filières sont actuellement, ou en voie, d’être couver-
tes par une REP (emballages, papiers graphiques, équipements électriques et
électroniques, mobilier…).
Aliapur, principal organisme collectif en charge de la mise en œuvre des obli-
gations qui incombent aux producteurs de pneumatiques, collecte et valorise
plus de 75 % du gisement actuel de pneus usagés, soit 300 000 tonnes par an
environ ; il compte parmi ses actionnaires fondateurs les plus importants manu-
facturiers : Bridgestone, Continental, Dunlop Goodyear, Kleber, Michelin et Pirelli.
Depuis sa création, la volonté d’Aliapur est de favoriser l’émergence d’une
économie industrielle structurée et créatrice de valeur environnementale, éco-
nomique et sociétale autour des multiples potentialités offertes par les pneus
usagés non réutilisables (PUNR) : pouvoir calorifique, contenu en carbone,
élasticité…
Parution : avril 2012
123
Référence Internet
G2042
124
Référence Internet
G2042
La démarche d’évaluation des risques environnementaux et sani- généralement un tapis de fibre synthétique, un lestage constitué
taires des matériaux à base de PUNR qui est conduite par Aliapur d’une couche de sable et une couche de granulats amortissants en
présente quelques spécificités qui méritent d’être soulignées : remplissage.
– les matériaux à base de PUNR sont autant que possible testés Différents matériaux de remplissage peuvent être employés par
dans le cadre d’un protocole et d’un dispositif expérimental qui les installateurs, les plus couramment utilisés étant les granulats en
visent à reproduire les conditions réelles de leur mise en œuvre élastomères vierges fabriqués spécialement à cet effet ou issus de la
dans une application donnée ; valorisation de pneumatiques usagés non réutilisables.
– lorsque cela s’avère pertinent, des essais écotoxicologiques sur Aliapur et la société FieldTurf, leader de la réalisation de gazons
les organismes aquatiques peuvent être réalisés (cas de lixiviats ou synthétiques, ont initié dès 2005 un programme d’expérimentation
de percolats susceptibles de rejoindre des eaux de surface par centré sur l’évaluation environnementale et sanitaire de l’utilisation
exemple). Ces essais offrent un complément utile aux études de de granulats d’élastomères comme matériaux de remplissage des
caractérisation physico-chimiques ; gazons synthétiques de troisième génération ; ce programme a été
– l’évaluation peut impliquer un important travail méthodolo- établi en collaboration étroite avec des experts scientifiques et avec
gique préalable car les tests normalisés nécessaires pour cette éva- le soutien de l’ADEME.
luation existent rarement. Dans ce type de situation, le consortium Concernant l’évaluation des percolats au travers des sols sportifs,
de recherche a alors recours à des tests normalisés issus d’autres deux types d’expérimentations ont été menés en parallèle :
domaines et s’assure de leur transposabilité pour des matériaux à – sur des mini-terrains instrumentés reproduits à l’échelle du labo-
base de PUNR afin de garantir la fiabilité des conclusions. Si tel ratoire, conçus de façon à être représentatifs des conditions réelles
n’est pas le cas, un travail d’adaptation est conduit avec les grou- d’usage ;
pes d’experts en charge de la normalisation dans le domaine – in situ, grâce à une instrumentation installée sur un terrain
considéré. d’entraı̂nement de football situé en région lyonnaise pour lequel un
suivi sur plusieurs années est réalisé de façon à appréhender le com-
portement de sols sportifs en gazon synthétique tout au long de leur
Du fait de son actuel statut de déchet, le réflexe le plus cou- durée de vie.
rant est d’utiliser, pour l’évaluation des risques environnemen- Au cours de ces deux séries d’expérimentations, 42 paramètres
taux et sanitaires des matériaux à base de PUNR, les méthodes physico-chimiques ont été contrôlés. Les principales substances
qui sont appliquées pour la gestion du stockage des déchets. Or, recherchées sont celles entrant dans la composition des pneumati-
ces méthodes s’avèrent peu adaptées aux modes de mise en ques et d’autres susceptibles d’être présentes dans les pneus du
5
œuvre des PUNR ou des produits qui en sont issus. fait de leur usage :
Les normes existantes telles que la norme européenne – une quinzaine de métaux parmi lesquels le zinc et le plomb, cou-
EN 12457-4 ou la norme allemande DIN 18035-7 sont destinées ramment cités dans les études bibliographiques portant sur les
à évaluer le comportement à la lixiviation, en installation de gazons synthétiques utilisant des granulats de pneus usagés ;
stockage, d’un matériau donné. – des composés organiques tels que les phénols, les hydrocarbu-
Toutefois, ces deux méthodes ne permettent pas de tester de res aromatiques polycycliques, les hydrocarbures totaux.
manière représentative un système complexe incluant par Le risque de toxicité pour les organismes aquatiques a été évalué
exemple un tapis de fibres, le lestage en sable et les matériaux sur la base d’essais normalisés pour deux espèces : une algue verte
de remplissage dans le cas des gazons ; elles ne permettent pas et un crustacé aquatique (daphnie). Les eaux recueillies sur le terrain
non plus de reproduire des conditions de contact réalistes entre extérieur et sur les mini-terrains ont été testées.
le système « gazon synthétique » et les eaux météoriques : Dans le cas des émissions dans l’air, l’étude a été menée en deux
temps et surface de contact, alternance entre périodes sèches temps :
et périodes humides. Ces deux méthodes sont donc inadaptées – un premier volet destiné à quantifier les composés volatils pré-
pour procéder à l’évaluation du comportement à la lixiviation sents dans l’air intérieur d’une installation fermée grâce à des cham-
des granulats de PUNR qui sont utilisés comme matériaux de bres expérimentales étanches et selon les normes en vigueur pour la
remplissage dans les gazons synthétiques. Afin d’évaluer les ris- caractérisation des émissions dans l’air intérieur des produits de
ques environnementaux et potentiels qui pourraient être asso- construction ;
ciés à cette application, Aliapur a mis en place avec les experts – un second volet destiné à évaluer les risques pour la santé du fait
adéquats un protocole et un dispositif d’essai ad hoc permettant de l’inhalation des substances présentes dans l’air en utilisant la
d’obtenir des résultats représentatifs de ces conditions réelles méthodologie de référence européenne pour ce type d’évaluation.
d’usage [1].
Les résultats obtenus au cours de ce programme expérimental,
Les travaux qui ont ainsi été réalisés par Aliapur constituent conduit sur plus de cinq ans, ont abouti aux conclusions suivantes :
une avancée majeure dans l’élaboration d’un prototype et d’un
– les éventuelles émissions dans l’air relarguées par les élastomè-
protocole expérimental adaptés aux conditions réelles d’usage
res utilisés comme matériaux de remplissage n’engendrent aucun
de ce type de surfaces. La future norme européenne sur l’éva-
risque pour la santé, qu’il s’agisse de sportifs professionnels ou de
luation environnementale des sols sportifs synthétiques
sportifs amateurs, d’adultes ou d’enfants ;
s’appuie pleinement sur cette contribution.
– les eaux météoriques ayant percolé au travers des sols sportifs
en gazons synthétiques installés en extérieur sont peu chargées en
Dans tous les cas d’expérimentation Aliapur s’attache à informer composés organiques ou en éléments métalliques. De plus, ces
les tiers sur les finalités de l’étude et ses résultats à l’occasion de concentrations sont compatibles avec les exigences de qualité de la
conférences ou de colloques professionnels et également en met- ressource en eau applicables en France.
tant à leur disposition des synthèses techniques sur son site
Internet.
125
5
126
Référence Internet
G2043
5
2.4.1 Panorama global des résultats ................................................ — 9
2.4.2 Contribution des étapes de transport et de préparation
des PUNR ................................................................................. — 9
2.4.3 Valorisation en gazons synthétiques ...................................... — 10
2.4.4 Valorisation en cimenterie....................................................... — 11
2.4.5 Valorisation en bassin infiltrant .............................................. — 12
2.4.6 Analyses de sensibilité ............................................................ — 12
2.4.7 Mise en perspective des résultats par des équivalences
de la vie courante .................................................................... — 14
3. Enseignements et perspectives ................................................... — 14
4. Annexes............................................................................................. — 15
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. G 2 043
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Référence Internet
G2043
BILAN ENVIRONNEMENTAL DES SOLUTIONS DE VALORISATION DES PNEUS USAGÉS NON RÉUTILISABLES (PUNR) –––––––––––––––––––––––––––––––––––
5 mes internationales ISO 14040:2006 et ISO 14044:2006, visait à sur l’approche cycle de vie concernant les effets globaux de la
répondre à trois objectifs principaux : production et de la gestion de ces déchets :
– évaluer de manière comparative l’intérêt environnemental glo- Article 4, paragraphe 2 : « Lorsqu’ils appliquent la hiérarchie
bal des différentes voies de valorisation étudiées ; des déchets visée au paragraphe 1, les États membres prennent
– identifier les principaux avantages et/ou impacts environne- des mesures pour encourager les solutions produisant le meil-
mentaux associés à chacune des voies de valorisation en vue de leur résultat global sur le plan de l’environnement. Cela peut
mieux positionner leur image et pouvoir communiquer des élé- exiger que certains flux de déchets spécifiques s’écartent de la
ments objectifs d’appréciation à un large public ; hiérarchie, lorsque cela se justifie par une réflexion fondée sur
– identifier les points d’amélioration de l’ensemble de la gestion l’approche de cycle de vie concernant les effets globaux de la
des pneumatiques usagés afin d’optimiser ses performances production et de la gestion de ces déchets. »
environnementales.
Neuf voies de valorisation des pneus usagés non recyclés ont été
Le premier objectif de cette étude fait notamment écho à une étudiées (voir tableau 1) : quatre voies destructives (cimenterie,
possibilité de révision ponctuelle de la hiérarchie des déchets fonderie, aciérie, chaufferie urbaine) et cinq non destructives (bas-
qui a été introduite dans le cadre de la directive 2008/98/CE. sin de rétention, bassin infiltrant, objets moulés, sols synthétiques
L’article 4 de cette directive rappelle en effet la hiérarchie qui et sols équestres).
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Référence Internet
G2043
––––––––––––––––––––––––––––––––––– BILAN ENVIRONNEMENTAL DES SOLUTIONS DE VALORISATION DES PNEUS USAGÉS NON RÉUTILISABLES (PUNR)
Cette évaluation a fait l’objet d’une revue critique par un comité 2.1 Définition du champ de l’étude
international d’experts et de parties prenantes qui s’est prononcé
sur les choix méthodologiques ainsi que sur la validité des données Pour toutes les voies de valorisation, le cycle de vie de la valorisa-
utilisées et sur les résultats de l’étude. tion des PUNR a été étudié en prenant en compte les étapes suivantes :
– collecte depuis les points de collecte (environ 40 000 points en
France qui génèrent environ 140 000 trajets de collecte par an) jus-
qu’aux sites de tri (environ 90) ;
2. Analyse du cycle de vie – tri des pneus usagés entre les pneus usagés réutilisables (PUR)
et pneus usagés non réutilisables (PUNR) ;
appliquée aux solutions – transfert vers les sites de transformation où les PUNR sont
transformés en broyats (si nécessaire) ;
de valorisation des PUNR – broyage (si nécessaire) ;
– granulation (si nécessaire) ;
– transfert vers la valorisation ;
– valorisation.
Toutes les voies de valorisation ne font pas intervenir l’ensemble
L’analyse du cycle de vie (ACV) est une méthode qui consiste de ces étapes. Par exemple :
à évaluer l’ensemble des impacts environnementaux potentiels
d’un système (un produit, un procédé ou un service) qui assure – la voie BTP de valorisation des PUNR en bassin de rétention
une ou plusieurs fonctions, le long de son cycle de vie. nécessite des pneus entiers : les étapes de transfert vers les sites
de transformation, de broyage et de granulation n’ont donc pas
La méthode est généralement appliquée de manière itérative lieu d’être prises en compte ;
en quatre phases principales : – la voie de valorisation en chaufferie urbaine utilise des broyats :
– objectifs ; l’étape de granulation n’est donc pas considérée dans ce cas.
– inventaire ;
La figure 1 présente les étapes mises en œuvre pour les différen-
– analyse des impacts ;
tes voies de valorisation des PUNR étudiées.
– interprétation.
2.1.1 Unité fonctionnelle
Le lecteur pourra se reporter à l’article Analyse du cycle de
vie [G 5 500] des Techniques de l’Ingénieur pour une présentation
générale de la méthode, des principaux points forts et points faibles.
Dans le cadre de cette étude, l’unité fonctionnelle retenue est :
« Valoriser une tonne de pneus usagés non réutilisables au point
de collecte ».
5
A Stockage des
pneus usagés Valorisation 1 - Bassin de rétention
BTP 2 - Bassin infiltrant
3 - Cimenterie
Valorisation
énergétique 4 - Chaufferie urbaine
B 5 - Aciérie
Collecte / tri Pneus usagés Valorisation
réutilisables matière
6 - Fonderie
7 - Objets moulés
8 - Sols synthétiques
Produits substitués 9 - Sols équestres
C Stockage sur site 1
Pneus entiers Bassin
de transformation de rétention
Bloc béton /
bloc plastique
D
Broyage Broyats
3 2 4 5 6
Cimenterie Bassin infiltrant Chauffage urbain Aciérie Fonderie
E
Granulation Granulats
5 7 8 Sols
9
Fils métalliques Aciérie Objets moulés Sols équestres
synthétiques
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Référence Internet
G2043
BILAN ENVIRONNEMENTAL DES SOLUTIONS DE VALORISATION DES PNEUS USAGÉS NON RÉUTILISABLES (PUNR) –––––––––––––––––––––––––––––––––––
2.1.2 Délimitation des frontières du système Les pneus usagés contiennent de l’énergie matière, susceptible
d’être mobilisée sous forme thermique, exprimée au travers de
Pour chacune des voies de valorisation, l’ensemble des étapes leurs PCI (pouvoir calorifique inférieur). Cette énergie matière
permettant de passer des PUNR depuis les points de collecte jus- ayant été initialement prélevée dans l’environnement, il
qu’à leur valorisation ou à la valorisation des sous-produits à base convient donc de déterminer à qui affecter cette
de PUNR (broyats, granulats, poudrettes ou fils métalliques) ont été consommation.
prises en compte. Les pneus usagés en fin d’utilisation ayant un statut de déchet
De manière générale, le seuil d’inclusion a été considéré de au sens de la réglementation actuelle, il a été considéré, dans
manière massique et fixé à 5 %, ce qui signifie que la somme des cette étude, que la consommation d’énergie matière du pneu
entrants dont les étapes amont ne sont pas prises en compte repré- devait être comptabilisée à la charge de celui qui a conduit le
sente moins de 5 % de la masse totale des entrants dans le sys- pneu à passer du statut de produit à celui de déchet.
tème étudié. Dans la pratique, très peu d’entrants ont été négligés Le pneu usagé est donc doté d’un potentiel réel, son PCI,
et le seuil d’inclusion de 5 % est largement respecté (les consom- considéré comme gratuit du point de vue de la comptabilité
mables qui n’ont pas été comptabilisés représentent, selon les environnementale pour les étapes qui succèdent à cet acte
voies de valorisation, entre 0,0001 % et 0,03 % en masse de d’abandon.
l’ensemble des consommables) ; il a par ailleurs été vérifié de Le choix de cette méthode d’affectation a nécessairement une
manière qualitative qu’aucun de ces entrants négligés n’étaient influence sur les résultats de l’indicateur « consommation
réputés présenter un impact spécifique particulièrement important d’énergie primaire totale ». Par conséquent, une analyse de sen-
(par exemple une substance qui aurait été classée CMR1 ou CMR2). sibilité a été réalisée en considérant une affectation de 50 % de
la consommation d’énergie matière du pneu à celui qui aban-
Nota : une substance CMR est une substance cancérogène, mutagène, reprotoxique.
donne le pneu (le cycle de vie amont correspondant au pneu
Pour chacune des étapes prises en compte pour l’évaluation des produit) et de 50 % à la voie de valorisation PUNR (le cycle de
voies de valorisation, les impacts associés à la construction et la vie correspondant au service de valorisation des PUNR étudiés).
déconstruction des bâtiments et des équipements n’ont pas été
retenus. En effet, compte tenu des facteurs d’amortissement de
5
ces éléments sur leur durée de vie et sur les volumes de matériaux Encadré 2 – Délimitation aval : la question du devenir
qu’ils permettent de gérer, l’expérience montre que les impacts qui
des produits en fin de vie pour les voies de valorisation
leurs sont associés sont souvent d’ordre négligeable par rapport
aux impacts de fonctionnement des opérations elles-mêmes.
non destructives
Les étapes qui appartiennent au cycle de vie amont des PUNR, Il est à noter que la problématique de délimitation de la fron-
c’est-à-dire au cycle de vie du pneu considéré comme un produit, tière aval dans un cas de valorisation non destructive constitue
n’ont pas été prises en compte dans le cadre de ces travaux. une question délicate dans la mise en œuvre des ACV. De mul-
tiples solutions ont d’ores et déjà pu être proposées pour
répondre à cette question mais aucune ne fait aujourd’hui
Ce choix méthodologique revient à considérer le PUNR, du l’objet d’un véritable consensus scientifique. Dans la pratique,
fait de son statut initial de déchet, comme une ressource maté- on applique généralement, et comme cela a été le cas dans
rielle « gratuite » du point de vue de l’environnement ; ce choix cette étude, la méthode de Huppes qui consiste à poser la
correspond à la pratique dominante dans la mise en œuvre de limite du cycle étudié à l’étape où le matériau recouvre une
l’ACV dans le secteur de la gestion des déchets et, d’un point de valeur positive.
vue plus formel, il correspond à la méthode d’allocation propo- Des discussions de fond avec le comité de revue critique ont
sée par Huppes [G 5 550]. néanmoins portées sur les frontières des systèmes étudiés, et
plus particulièrement sur la fin de vie des valorisations non
Une analyse de sensibilité a toutefois été conduite sur l’énergie destructives de PUNR.
matière contenue dans le pneumatique. Dans ce cas précis, il a Bien que l’unité fonctionnelle porte sur la valorisation d’une
alors été considéré que 50 % de l’énergie contenue dans le PUNR tonne de PUNR et non pas sur l’élimination d’une tonne de
était affectée comme consommation d’énergie à la valorisation des PUNR, certains membres du comité de revue critique considè-
PUNR (voir encadré 1). rent que la fin de vie des valorisations non destructives aurait
Dans le cas des voies de valorisation non destructives, les étapes dû être prise en compte. Ils estiment ainsi qu’en l’absence de
de cycle de vie aval à l’intégration des PUNR ou des sous-produits cette prise en compte les voies de valorisation destructives ne
de PUNR dans la production d’un nouveau produit (par exemple la peuvent pas être comparées aux voies non destructives qui
fabrication d’un gazon synthétique) n’ont pas été prises en compte. devraient faire l’objet de comparaisons séparées (le service
Les étapes de maintenance, déconstruction et valorisation de ce « déchet » (cf. § 2.1.3) rendu par ces deux catégories de voies
nouveau produit n’ont pas été affectées à la valorisation des PUNR. serait différent).
Comme dans la délimitation des frontières amont, ce choix concer- Le lecteur pourra se reporter au § 4 de cet article et au § 3 sur le
nant la frontière aval correspond à la pratique dominante dans la traitement des cofonctions successives de l’article Analyse du
mise en œuvre de l’ACV dans le secteur de la gestion des déchets cycle de vie – Problèmes d’affectation pour plus de détails sur
et, d’un point de vue plus formel, il correspond à la méthode d’allo- cette question [G 5 550].
cation proposée par Huppes [G 5 550] (voir encadré 2).
À titre d’illustration, dans le cas d’une valorisation en cimenterie,
2.1.3 Prise en compte des impacts évités la substitution des pneus aux combustibles traditionnels permet :
par la valorisation – d’éviter les étapes d’extraction et de préparation de combusti-
La valorisation des PUNR ou des sous-produits à base de PUNR bles traditionnels, l’approvisionnement de ces combustibles tradi-
conduit à délivrer un double service : d’une part assurer la gestion tionnels et leur broyage ;
des PUNR considérés comme des produits en fin de vie (c’est le ser- – de substituer les émissions CO2 fossiles dues à la combustion
vice orienté « déchet »), d’autre part permettre la production d’éner- des combustibles traditionnels par des émissions CO2 fossile et
gie ou la production d’un nouveau produit du fait des propriétés des CO2 biomasse dues à la combustion des pneus usagés ;
matériaux à base de PUNR (c’est le service orienté « produit »). – de valoriser l’acier contenu dans les PUNR.
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Référence Internet
J3990
5
2. Entrée des silicones dans l’environnement ................................... — 5
2.1 Filières de traitement et compartiments environnementaux ................ — 5
2.2 Répartition du déchet silicone ................................................................. — 6
2.3 Recyclage des silicones ............................................................................ — 6
3. Dégradation des silicones dans l’environnement ........................ — 7
3.1 Dégradation physico-chimique ................................................................ — 8
3.2 Dégradation biologique ............................................................................ — 10
4. Devenir des silicones dans l’environnement ................................. — 10
4.1 Propriétés des silicones en lien avec leur devenir environnemental ... — 10
4.2 Devenir en stations d’épuration............................................................... — 11
4.3 Devenir en installations de stockage ....................................................... — 12
4.4 Devenir dans les sols et sédiments ......................................................... — 13
4.5 Devenir dans l’atmosphère ...................................................................... — 13
5. Conclusion............................................................................................... — 14
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. J 3 990
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Référence Internet
J3990
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Référence Internet
J3990
M D T Q
Classification Structure Classification
chimique schématique physico-chimique
R R R O
Silicone linéaire
R Si O O Si O O Si O O Si O
R R O O Silicone cyclique
mono- Fluide
difonctionnel trifonctionnel tétrafonctionnel
fonctionnel
5
d’atomes de silicium. Ainsi, l’hexaméthyldisiloxane MM peut
également être noté L2 . formellement du DMSD. En présence d’HCl, ce dernier se
condense rapidement, formant un mélange d’oligomères silicones
linéaires et cycliques.
1.1.1.2 Silanols et siloxanols
– Afin d’obtenir des macromolécules de plus haut poids molé-
Au sens strict, les silanols sont des dérivés hydroxylés des culaire, ces oligomères sont condensés par catalyse avec différents
silanes, de formule SinH2n+1OH. Cependant, ce nom désigne géné- acides et bases. La masse moléculaire définitive est ajustée par
ralement les dérivés Si-hydrocarbylés R3SiOH [1]. Par extension, l’addition de TMSol (motif M), agissant comme bloqueur de chaînes.
les organosilanols sont des composés organosiliciés mono-
mériques, contenant au moins un groupe Si—OH. Le triméthylsila-
nol Me3SiOH et le diméthylsilanediol Me2Si(OH)2 sont les plus Me Me Me Me
souvent rencontrés. Ils sont respectivement abrégés en TMSol et −H2O
DMSD. Les organosiloxanols, HO(SiMe2O)nH (n > 1), sont des poly- O Si OH + HO Si O O Si O Si O
mères analogues aux silanols, appelés polydiméthylsi- Me Me Me Me
loxane-α,ω-diol (α et ω désignent le premier et le dernier atome de
silicium) [2]. Les sels de ces composés sont respectivement des
silanoates et de siloxanoates.
1.2 Classification des silicones
Nomenclature des composés volatils Les silicones sont souvent présentés en quatre catégories
Dans le domaine environnemental, deux appellations chimiques : les polymères linéaires, cycliques, greffés et réticulés
différentes sont données pour désigner les composés volatils. (figure 2). Il existe d’autres classifications se basant sur leurs
• Les méthylsiloxanes volatils MSV (Volatile Methylsiloxanes propriétés physico-chimiques : ils sont ainsi souvent classés en
VMS) désignent des silicones fluides volatils, de très faible vis- fluides, élastomères et résines. Certains différencient également
cosité, aussi bien linéaires que cycliques, constitués de motifs les gels et les émulsions. À l’intérieur de chacune de ces familles,
—Me2SiO— (de 2 à 6 atomes de silicium pour les linéaires avec les produits sont différents suivant leur composition, leur degré de
des fins de chaînes méthylées, et de 3 à 6 atomes de silicium réticulation, de ramification, ce qui rend difficile une description
pour les cycliques). précise de leurs propriétés.
• Les composés organiques volatils du silicium COVSi
regroupent les MSV, les silanols et siloxanols volatils (principa- 1.2.1 Fluides
lement le triméthysilanol et le diméthysilanediol) et les autres
composés organiques volatils à base de silicium (principa- Les silicones fluides sont des polymères (polycondensats)
lement le tétraméthylsilane). linéaires ou faiblement ramifiés dont la viscosité augmente avec le
degré de polycondensation. Il en existe trois grandes catégories :
– les huiles, de viscosité cinématique comprise entre 1 mm2 · s–1
1.1.2 Synthèse et 2,5 cm2 · s–1 (entre 2 et plus de 1 000 atomes de silicium)
peuvent être non réactives (comme le PDMS), réactives bloquées
La préparation des silicones s’effectue en trois étapes [3] : la (c’est-à-dire avec des hydrogènes réactifs sur les atomes de sili-
synthèse et l’hydrolyse des chlorosilanes puis leur polymérisation. cium sauf en fin de chaînes) et réactives non bloquées (avec, en fin
– Les chlorosilanes sont préparés selon le processus direct de de chaînes, des groupements réactifs) ;
Rochow, en utilisant du silicium élémentaire et du chlorure de – les gommes, huiles de viscosité plus élevée (pouvant atteindre
méthyle. Un mélange de différents silanes est obtenu, contenant 20 m2 · s–1), qui sont des polycondensats entrant dans la fabri-
majoritairement le diméthyldichlorosilane, Me2SiCl2. cation d’élastomères ;
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Référence Internet
J3990
– les gels, fluides silicones légèrement réticulés de façon à obtenues par hydrolyse de chlorosilanes trifonctionnels (motif T)
former un réseau tridimensionnel cohésif, d’une grande souplesse, comme pour la préparation des huiles. Le haut degré de
mais sans forme ni élasticité définies. réticulation s’obtient sous l’action conjuguée ou non, d’un cataly-
seur et de la chaleur. Carette et Pouchol [A 3 475] donnent des
exemples de structures de résines.
Silicones greffés
Par addition de polymères sur ou en fin de chaîne siloxane, 1.3 Application et marché des silicones
de nombreux copolymères peuvent être synthétisés (poly-
mères greffés ou à blocs). Ce sont des matériaux très utilisés
car ils permettent de conserver certaines propriétés exception- 1.3.1 Propriétés exceptionnelles
nelles des silicones, tout en apportant de nouvelles caractéris-
tiques physico-chimiques et thermomécaniques. Par exemple, Les propriétés exceptionnelles des silicones en font des maté-
le copolymère PDMS – PEG (polyéthylène glycol) est un riaux de choix dans de très nombreuses applications industrielles
tensio-actif très utilisé dans l’industrie. Il fait partie de la et domestiques (tableau 1). Ces propriétés sont évidemment bien
famille des polyétherméthylsiloxanes (PEMS). différentes pour une huile non réactive ou un élastomère, mais il
existe des traits généraux dus au squelette riche en silicium et aux
enchaînements Si—O. Les caractéristiques structurales des
1.2.2 Élastomères chaînes siloxanes se situent à trois niveaux [4] :
La vulcanisation correspond à la formation d’un réseau par – au niveau atomique, le groupement Si—O possède une éner-
création de liaisons covalentes ou ioniques (par réticulation) suite gie de liaison plus forte que celles habituellement rencontrées
à l’ajout d’un agent chimique. Les structures vulcanisées sont dans les molécules organiques (liaisons C—C ou C—O). La liaison
généralement préparées à partir de prépolymères linéaires ou Si—O est également très polarisée, du fait de la faible électronéga-
ramifiés de faible masse molaire (issus d’une polymérisation tivité de l’atome de silicium. Ces deux propriétés engendrent une
partielle), en présence d’un catalyseur et parfois sous l’action de la très bonne stabilité thermique et une résistance au vieillissement
chaleur. Ils sont souvent classés en fonction de leur température (UV, O3...) des silicones. En revanche, elles impliquent une sensibi-
de réticulation : les élastomères vulcanisables à froid (EVF) et ceux lité aux attaques acides et basiques ;
1.2.3 Résines
– au niveau moléculaire, les silicones se révèlent être une
combinaison inhabituelle d’une chaîne inorganique similaire aux
silicates associée principalement à des groupements apolaires et
hydrophobes (comme les méthyles). Cela leur confère une
Les résines sont des polycondensats présentant, à un degré plus absence de cohésion intermoléculaire et une incompatibilité avec
ou moins avancé, une structure tridimensionnelle. Elles sont les surfaces ou produits hydrophiles ;
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