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préhistorique de France
Informations scientifiques et notes brèves. In: Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 55, n°1-2, 1958. pp.
14-40;
doi : https://doi.org/10.3406/bspf.1958.3630
https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1958_num_55_1_3630
I. REPONSES ET DISCUSSIONS
1 — On nous signale que « l'Apollon des Ouled Naïl » publié par
P. Bellin (Bull. Soc. préhist. />., LIV, 1957, 5-6, pp. 299-306; cliché III des
planches h. -t.) n'est pas inédit, puisqu'il a été publié par G. B. M.
Flamand dans le t. XXV de Г Anthropologie, 1914.
2 — H. J. Hugot (Alger) nous fait observer, à propos des objets en T
(P. Saumagne, ibidem, 9, pp. 470-471) que le point essentiel serait de
savoir si le n° 3, provenant de Troussencourt (Oise), a des coches avec
traces d'écrasement, tandis que pour les nos 1 et 2, le seul fait qu'elles
portent sur le tranchant de fines ébréchures d'utilisation les rejette dans
le contexte d'une industrie à revoir pour détermination. Notre Collègue
H. prépare une étude sur les pièces en T et en Y.
(1) Cf. les études détaillées publiées périodiquement dans les Bulletins
de la Société des Antiquaires de Picardie.
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II — Bellin Paul, (Fort-de-Polignac) nous prie de présenter les objets
suivants :
a) Pierre polie (il se refuse à utiliser le terme hache) en jadéite,
découverte à Chomérac (Ardèche), dans les « Grads » au quartier de
Rochecourbière, par le jeune Bernard Aubert qui la lui a remise (long. :
47 mm, larg. : 25 mm, épais. 14 mm).
Ici. s Щ
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III — Id., L'art schématique de la Grotte du Loup, Saint-Laurent-sous-
Coiron (Ardèche).
La Grotte du Loup s'ouvre, à Saint-Laurent-sous-Coiron, dans les
plateaux calcaires qui s'étendent entre les formations volcaniques du
Coiron et la plaine d'Aubenas. Les peintures qu'elle renferme ont été
découvertes fortuitement par les enfants de l'école. L'attention des
préhistoriens a été attirée sur ces manifestations d'art schématique par
notre Collègue M. Manuel Sierra-Salvado et par moi-même.
Les peintures. A quelques dizaines de mètres la grotte se termine par
une sorte de crypte où sont situées les peintures les plus belles. Dans
le fond de la crypte, exactement en face d'un grand rocher plat, de ce
fait mises en valeur, sont les figures de la photographie I, de très loin
les plus nettes et d'exécution la plus soignée. J'insiste beaucoup sur le
soin que les préhistoriques ont apporté dans le choix de l'emplacement
de ces symboles qui leur confère une importance extraordinaire. Il s'agit
de figurations humaines schématiques peintes en noir — toutes les
peintures de la Grotte du Loup sont noires. Le symbole de droite est
mâle; une particule s'étant détachée de la paroi, il n'est pas possible
de préciser si le symbole de gauche est masculin ou féminin. Sur la
paroi à droite du rocher plat sont des croix et la figure de la
photographie II qui est un symbole mâle. La croix, symbole asexué, est
l'aboutissement d'une schématisation extrême de la représentation
humaine. Sur la paroi de gauche est une figure associée à une main
apposée. A gauche, avant la crypte, part une galerie où sont plusieurs
mains apposées, associées ou non à des croix.
L'association des peintures et des mains. A Saint-Laurent-sous-Coiron,
les figurations humaines schématiques sont accompagnées d'empreintes
de mains noires. Dans une lettre de septembre 1954, M. l'Abbé Henri
Breuil me fait remarquer qu'il a, à diverses reprises, dans ses années
d'exploration, vu de telles mains noires et qu'il n'en a pas tenu compte,
là où le sol était de cette teinte, considérant que ces empreintes pouvaient
résulter de l'apposition, peut-être fortuite, de mains accidentellement
souillées. Pour M. le Pr Louis-René Nougier, qui est venu à Saint-Laurent-
sous-Coiron en 1956, la richesse limitée de la Grotte du Loup autorise à
associer les mains et les figures. En fait cette association n'est nullement
hypothétique. Elle est démontrée par le fait que les mains sont le plus
souvent à proximité des peintures. Si les trois mains « glissées », situées
au fond de la galerie de gauche, à proximité d'un puits de quelques
mètres, (photographie VI) sont indépendantes, dans cette même galerie,
une main droite « glissée » est associée à des croix, comme on peut le
voir sur la photographie IV. Sur la paroi à gauche des symboles de la
photographie I, une main gauche, celle de la photographie V, est associée
à une figuration humaine schématique.
Les mains et le problème qu'elles posent. Nous avons vu à Saint-
Laurent-sous-Coiron au moins six empreintes de mains. La main de la
photographie IV est une main droite; celle de la photographie V est
une main gauche; il est impossible de préciser la nature des mains de
la photographie VI. Cette précision a son importance car, dans l'art
pariétal du Paléolithique supérieur, c'est presque toujours la main gauche
qui est figurée.
Les empreintes de mains de la Grotte du Loup sont « glissées ». C'est
particulièrement net pour celles de la photographie VI, ça l'est encore
pour celle de la photographie IV. Toutes sont « positives », c'est-à-dire
obtenues directement par l'apposition contre la paroi rocheuse de mains
préalablement enduites de colorant. Les empreintes de mains sont
particulièrement nombreuses dans l'art paléolithique à ses débuts. Il y en a
150 dans la seule Grotte de Gargas, qui sont pour la grande part «
négatives », « empreintes réservées au centre d'une tache noire ou rouge »
selon l'excellente définition du Dr Edouard Drouot. Mais les mains «
positives » sont rares et l'on n'en trouve guère précisément, à l'exception
de la main rouge d'Altamira, que dans le Gard et en Ardèche où il y en
a 9 à la Grotte Bayol, 5 à Baume Latrone, 1 à Ebbou et au moins 6 à la
Grotte du Loup. A Baume Latrone elles sont associées à des peintures du
début de l'Aurignacien, que le Comte Bégouën considérait comme étant
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peut-être les plus anciennes que nous connaissions. Tardivement la main
sera encore figurée au Magdalénien, mais stylisée en un râteau à 5 dents.
Que dire alors des empreintes de mains «positives» de la Grotte du
Loup qui sont associées à des figurations humaines schématiques du plus
pur style ibérique de l'Enéolithique-Bronze I?
Je fais mien le point de vue de M. le Pr Louis-René Nougier qui
m'écrivit après sa visite de 1956 : « L'apposition d'une main sur une
paroi est geste relativement simple, et je ne crois pas que ce simple geste
nous autorise à placer Saint-Laurent dans le Paléolithique supérieur.
Ce serait de l'Aurignacien??? Je crois, sur mes souvenirs, que les
peintures de Saint-Laurent sont post-paléolithiques, ce qui n'enlève rien à
leur grand intérêt scientifique ». Mais la présence de mains positives
à coté des figurations humaines schématiques explique que M. Max
Escalon de Fonton ait pu écrire des peintures de la Grotte du Loup,
qu'il ne connaissait que par nos relevés, qu'elles sont probablement
aurignaciennes.
L'unité du schématisme ibérique. L'identité de style des figurations
humaines schématiques de Saint-Laurent-sous-Coiron avec celles de Pefia
Tu (Asturies), des grottes Chuchy et Dalger (Var) et de la Grotte Gilles
à Saint-Marcel d'Ardèche, est absolue et donne une idée très précise de
l'unité du schématisme ibérique. Ce sont d'ailleurs les petits bonshommes
peints en rouge découverts par M. Gilles à Saint-Marcel-d'Ardèche qui
sont les moins proches des symboles de Saint-Laurent-sous-Coiron, du
fait qu'ils sont figurés de profil comme l'indiquent le dessin du visage et
la saillie des fesses.
De nombreux correspondants ont souscrit à l'appartenance des
stylisations de la Grotte du Loup au schématisme ibérique, notamment
M. le Pr Maurice Louis qui attira mon attention sur les peintures
schématiques de la Grotte Gilles, le spéléologue M. Norbert Casteret qui
rapproche mes pétroglyphes anthropomorphes de certaines figures de la
Grotte de Saint-Rémi de Provence ou de la Grotte du Destel dans les
gorges d'Ollioules, et notre Collègue le Dr Jean Arnal qui insiste sur la
ressemblance étonnante des symboles de St-Laurent avec ceux de l'Abri
Hilaire, du Trou Nicole et de la Grotte Dalger. Le Général Manhès note
que les relevés que je lui ai transmis sont très voisins des croquis
schématiques d'Espagne et traités, comme ces derniers, avec un parti-pris
absolu de schématisme pur dont il se demande le motif. Notre Collègue
M. Edmond Vignard et M. le Pr Marc-R. Sauter me donnent raison de
situer les peintures de Saint-Laurent plus tard que le Paléolithique;
M. le Pr Raymond Vaufrey pense qu'elles sont postérieures à l'Age du
Bronze et peut-être même à l'Age du Fer. M. le Pr Louis-René Nougier,
après avoir noté que ces figurations sont très schématiques, remarque
qu'elles rappellent beaucoup d'une part, les stylisations de certains
galets aziliens et, d'autre part, les stylisations humaines tardives
d'Espagne. Il estime que, compte tenu de la localisation, on peut être en
présence d'un Mésolithique attardé ou même d'un Néolithique-Enéoli-
thique. Il me renvoie à M. Sans-Martinez qui publia récemment les
peintures de la Grotte de la Vache, en Ariège, lesquelles se datent du Bronze.
Il voit dans ces symboles une « vieille tradition mésolithique, perdurant
au Néolithique et peut-être au Métal». J'ai déjà donné, dans la
Correspondance de la S. P. F., le point de vue de notre président d'honneur
M. l'Abbé Henri Breuil qui m'écrivait au moment de la découverte :
« Les figures que vous me transmettez ressemblent, en très simple, à
des figures humaines schématiques, telles qu'il y en a, ordinairement
en rouge, sur les roches peintes néolithiques-énéolithiques d'Espagne.
Dans les vieux caractères chinois, des figures humaines sont de ce genre,
mais asexuées. » En fait, nous sommes très près d'une écriture
idéographique.
La place de la Grotte du Loup dans l'art schématique. L'art franco-
cantabrique fait concevoir l'existence de relations culturelles de part et
d'autre de la chaîne des Pyrénées dès le Paléolithique supérieur. Depuis
que les fouilles de M. l'Abbé André Glory dans le Var ont permis de dater
les figurations humaines schématiques du type des peintures de la Grotte
du Loup, on peut affirmer qu'à l'Enéolithique-Bronze I la France
méridionale et l'Espagne connurent une grande unité de civilisation. De Pena Tu
au Monte Bego en passant par les cavernes ornées de Sainte-Eulalie, en
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Ariège, Chuchy, Neukirch et Dalger, dans le Var, on a de l'expansion du
schématisme ibérique l'idée d'une traînée littorale. De cette voie
principale se détache une ramification que M. l'Abbé André Glory a reconnue
jusqu'à Collias, dans le Gard, et M. le Prof. Maurice Louis jusqu'à la
grotte Gilles à Saint-Marcel d'Ardèche. Cette voie d'expansion secondaire
aboutit, dans l'état actuel de nos connaissances, à la grotte du Loup qui
apparaît comme une véritable marche du schématisme ibérique, lequel,
né dans le bassin de la Méditerranée, trouve peut-être son origine en
Afrique du Nord où les figurines de la Cheffia, dans la région de La Galle,
publiées récemment par notre Collègue M. Jean Morel, sont très voisines
de celles de la grotte du Loup. [Les photographies sont de Guy Ron-
dreux.]
IV ■—■ Abbé Henri Breuil, membre de l'Institut (Paris). Hache à douille
avec anneau, en fer, de La Tène III. Comme je visitais, de temps en temps,
la briqueterie de Fitz-James (Oise) pour y récolter les silex taillés leval-
loisiens, qui s'y rencontrent à divers niveaux du lœss récent, et que j'avais
découverts le premier à la fin du dernier siècle, j'y rencontrai, dans une
partie récemment exploitée par les ouvriers, la hache en fer qui fait
l'objet de cette courte communication. — C'était, je pense, peu avant la
guerre 1914-18. Je donnai, peu après, cette pièce à mon cousin Bernard
Bottet, actuellement fixé à Nice, et qui l'y conserve dans sa collection (1).
(1) Une brève communication a été lue sur cet objet, en mon nom, au
cours de la séance du 14 mai 1933, à la Société Archéologique et Historique
de Clermont-en-Beauvaisis.
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Cette hache présente aussi deux autres particularités : une petite bélière
(cassée) pour fixer un lien renforçant la solidité de l'emmanchement. —
Une série de cannelures transversales sur la face opposée, probablement
destinées à empêcher une ligature de glisser.
Cette trouvaille isolée d'un objet appartenant à la période III de
La Tène en fait un objet, peu différent comme âge, de la campagne de
César contre les Bellovaques, dont le pont de fascines de Breuil-le-Vert —
Breuil-le-Sec, sur le marais de la Brèche, monument désormais célèbre,
est un important témoignage.
V — J. Briard (Rennes), A propos des relations de la Bretagne et de
la Normandie au Bronze Ancien. L'attention a été attirée par le Bull. Soc.
préhist. fr. sur les poignards de type breton du Bronze Ancien trouvés en
Normandie. Tout d'abord J. R. Maréchal a utilement complété l'étude des
poignards de Longues (Calvados) autrefois publiés par G. Villers, en
donnant des photographies et surtout les analyses spectrographiques d'une
hache et d'un poignard de cette sépulture, actuellement déposés à la
Bibliothèque Municipale de Bayeux (1).
J. Courtois a ensuite republié les dessins des trois autres poignards de
Longues déposés au Musée d'Evreux, puis donné la liste des poignards de
ce type rencontrés en Normandie. Un poignard provient de « Saint-Maclou,
tranchée du Chemin de Fer, 1880»; il est également déposé au Musée
d'Evreux. Une autre lame des collections du Musée des Antiquités
Nationales est originaire de l'Eure. Enfin cet auteur, rappelant le mobilier d'un
tumulus de Beaumont-Hague, conclut en soulignant les « étroites relations
de la Bretagne et de la Normandie au Bronze Ancien (2).
A propos du poignard de Saint-Maclou que J. Courtois hésitait à
localiser précisément (Eure ou Seine-Maritime?), le Dictionnaire
Archéologique de la Gaule, Epoque Celtique, t. II, 1921, p. 541, signale à Saint-
Maclou, canton de Beuzeville (Eure), la découverte en 1886 d'une lame de
poignard, effectivement lors des travaux du Chemin de Fer; c'est donc de
cette localité que doit provenir le poignard retrouvé par J. Courtois.
Quant à Beaumont-Hague (Manche), il n'y a pas en cette localité un
seul tumulus, mais un ensemble de tumulus et de tombelles, débordant
d'ailleurs sur les communes voisines : à l'anse d'Ecalgrain un premier
tumulus fut fouillé sans résultats (?) en 1810; en 1850 sur la lande des
Hogues un second tumulus livra une dizaine de pointes de flèches; en
1851, au même endroit, un troisième tumulus fut détruit et l'on recueillit
une « épée en bronze » de 40 cm de longueur et 5 cm de largeur à la base
et une dizaine de pointes de flèches; d'autres groupes de tombelles
existaient dans les environs (un groupe de neuf sur la lande de Jobourg) ;
l'une située à Sainte-Croix-Hague aurait fourni un vase grossier sous une
petite chambre en four (3). Certaines tombes ont d'ailleurs pu appartenir
à d'autres époques, mais au moins les deux qui ont livré pointes de flèches
et poignard devaient se rapprocher des tombes du Bronze Ancien d'Armo-
rique occidentale. De tout cet ensemble il ne subsiste actuellement que
des traces, les tombelles ayant été plus ou moins bouleversées ou même
détruites lors des travaux de fortification de la dernière guerre. Quant au
mobilier, nous n'en avons retrouvé au Musée de Cherbourg qu'une pointe
de flèche, que nous avons pu examiner de près grâce à l'amabilité de
notre Collègue A. Bogard. Cette pointe de flèche est triangulaire, à large
base et pédoncule pointu; les retouches en sont assez fines mais elle
s'éloigne cependant des types bretons classiques de la Première Série des
5cm
DEUX
^ S ЕЛ/RES
- r \ Ce
Fig. 8. — Gravure d'équidé sur fragment osseux, abri sous roche de
Murât (Lot); magdalénien supérieur [relevé A. Lemozi] [cf. § IX].
Cette gravure figure au Château-Musée de Cabrerets sous le n° 866
(collection Abbé Lemozi).
Sur la surface bombée d'un fragment de canon est habilement gravé
un petit poulain, représenté au trot, crinière au vent. Ce desssin est une
stylisation accusant un sens profond d'observation, un sentiment
pénétrant de la vie animale dans ce qu'elle a de plus pittoresque et de plus
mouvementé. En quelques traits simples, sobres, l'artiste, aussi bien
que l'instantané, a su traduire l'impression que laisse dans l'œil et dans
l'esprit la vision rapide d'un poulain sauvage, qui va disparaître derrière
un rocher ou dans la broussaille. Cette dernière impression acquiert une
particulière acuité du fait que l'image a été gravée à l'extrémité de l'os.
Bref, c'est une excellente synthèse du mouvement, une représentation
aisée et réaliste d'un jeune équidé qui se sauve en cabriolant.
La gravure, qui a été recueillie dans le niveau P, à proximité d'un
harpon bituberculé, appartient au magdalénien supérieur.
28 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
X — de Marnhac, M"e (Marvejols), Un menhir situé sur un point
culminant de l'Aubrae.
Le plateau d'Aubrac situé dans le Massif Central, en partie dans le
département du Cantal, en partie dans le département de FAveyron et
enfin dans le département de la Lozère, est un massif basaltique mélangé
par endroits avec des blocs granitiques qu'on trouve tantôt à un niveau
inférieur au basalte, tantôt sur des sommets.
Sur ce plateau composé d'immenses pâturages et de forêts de hêtres,
on rencontre plusieurs petits lacs que l'on dit très profonds. L'un d'eux,
nommé Saint-Andéold a été pendant très longtemps un lieu de
pèlerinage très fréquenté. Saint Grégoire de Tours en parle dans un écrit
intitulé « De gloria beatorum confessorum, cap. II, in libro VII miraculo-
rum ». Il raconte qu'il y avait là un lieu de culte dont le lac était l'objet
et où tous les ans se réunissaient les populations des environs. On s'y
livrait à de véritables orgies, et le christianisme, pour essayer de faire
disparaître cette superstition, construisit près du lac une petite chapelle
dont on montre quelques vagues traces et qui subsista jusqu'au
xvine siècle.
Certaines pratiques païennes subsistèrent également pendant très
longtemps, ainsi, il était d'usage de jeter dans le lac diverses offrandes et
particulièrement les pièces de monnaie, de vieilles gens se rappellent
encore l'avoir fait eux-mêmes. Quant à l'emplacement d'un sanctuaire
païen, personne ne l'avait jamais retrouvé. La tradition populaire disait
qu'il y avait eu une ville à la place du lac... Le Dr Prunières avait fait
des recherches sur les bords, où on voyait encore dans ma jeunesse des
poutres qui sortaient de l'eau comme s'il y avait eu une construction
sur pilotis. Le Dr Prunières attribuait ces restes à des travaux faits par
des castors.
Près du lac, sur le côté Est se trouve un énorme plateau basaltique
très élevé, indiqué sur la carte d'Etat-Major n° 196.50 Mende, à la
cote 1232. Ce plateau se termine du côté Nord par une falaise composée
de prismes basaltiques d'une dimension gigantesque. On en voit qui,
détachés de la falaise sont tombés dans la prairie en dessous et qui ont
au moins 4 à 5 In de tour. L'un d'eux a été hissé sur le dessus du plateau,
il est couché sur le sol, je l'avais remarqué souvent en me promenant et
avais pensé que ce pouvait être un menhir. Il a 2 à 3 m de haut et le
sommet est taillé en pain de sucre, le fond est plat. Il ne doit pas être
tombé depuis longtemps car il semble qu'il y ait une trace d'emplacement
juste à sa base.
Au point culminant du plateau, un ouvrier a trouvé en creusant
quelques morceaux de briques; étonné de leur présence dans un endroit
isolé et aussi élevé, il nous l'a signalé. Nous avons fouillé à la place
indiquée et avons trouvé tout de suite des quantités de morceaux d'ex-
voto de l'époque romaine, appartenant à la statuaire populaire des
ateliers de Vichy et de Varennes-sur-Allier, représentant des dieux, des
paysans, des animaux, etc.. Nous avons découvert jusqu'ici 30 pièces de
monnaie, 17 ont été identifiées par M. Lafaurie, du Cabinet des Médailles.
Elles se répartissent sur une période allant de 17 avant J.-C. jusqu'à
353 après J.-C.
Dans une autre partie du plateau on voit des blocs de granit
émergeant du sol à une faible hauteur et formant un cercle presque parfait.
Il semble que ces pierres entourent une eminence peu élevée au-dessus
du sol et d'un diamètre d'environ 30 m. Le granit paraît avoir été
transporté sur le plateau, car il n'y en a aux alentours qu'à un niveau très
inférieur au sommet de la montagne basaltique dont nous parlons. La
présence de ces pierres et du menhir nous font supposer qu'il y avait
avant le sanctuaire gallo-romain quelque chose de beaucoup plus ancien
et dont nous espérons trouver d'autres traces.
Un autre lac situé non loin de là était dominé par un oppidum où le
Dr Prunières a découvert beaucoup d'objets, haches, silex, etc.. Plusieurs
routes dites romaines mais probablement beaucoup plus anciennes
traversent l'Aubrae à peu de distance du plateau dont il est ici question.
XI — Id., Deux (peut-être trois) oppidums du Causse de Sauveterre.
Le premier oppidum dont il est ici question est situé près du village
de Montredon à 300 m environ au Nord, à la cote 947 (Carroyage Lam-
SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 29
bert, 681,2 et 234,3. Carte d'Etat-Major 208 Sévérac). On y accède par un
côté, une sorte d'arête assez large et qui aboutit à l'oppidum, lequel, vu
ainsi, a la forme d'une presqu'île reliée au Massif plus important par
cette arête. Il y a là les restes d'une énorme muraille avec une entrée
Le dessus du plateau est constellé de débris de poteries néolithiques et
à l'exception de la muraille qui ferme le côté accessible, tout le plateau
est bordé par une falaise.
Le second oppidum sur lequel nous n'avons jusqu'ici pas vu de poteries
est moins sûr, mais il présente aussi l'aspect qui convient à ce genre de
camp retranché. De plus, deux puits très anciens situés à la base et
inutilisés actuellement nous font supposer que le lieu a été habité à
l'époque préhistorique. Il est situé environ à 1 km au Nord-Ouest de
Montredon. Cote 941. Carroyage Lambert, 680,3 et 125,0. Carte d'Etat-
Major 208 Sévérac.
Ces deux oppidums se trouvent très près de deux chemins de crêtes
(drailles ou drayes) jalonnés par de nombreux dolmens, tumulus, coffres,
etc., fouillés par le Dr Prunières.
Enfin le troisième oppidum se situe près du village de Maldefred. sur
un piton accessible seulement par une arête très étroite, là aussi on
retrouve sur 1/6° du périmètre du plateau les traces d'une énorme
muraille, le reste étant bordé par des falaises très hautes. Il semble y
avoir eu un chemin assez large montant en spirale jusqu'au sommet, on
en retrouve des tronçons parfaitement marqués, d'autres ont dû
s'écrouler. Le dessus est rempli de poteries, on ne peut creuser la terre de
quelques centimètres sans en trouver. Le sol par endroits présente
l'aspect de fonds de cabanes. Enfin, au bas du piton, on trouve une
source captée très anciennement.
Cet oppidum est situé à 1 km Sud Sud-Ouest de Maldefred, référence
676,5 et 230,0. Toujours sur la Carte d'Etat-Major 208 (Sévérac). Les
habitants du pays lui donnent le nom de « château ». La façon la plus
aisée d'y accéder est d'aller jusqu'au village des Vinouses et de prendre
le chemin de La Capelle qu'on quitte au bout de 2 km environ pour
prendre un sentier à gauche qui aboutit au pied de la montagne du côté
Nord. Il faut escalader une pente très raide et on retrouve à mi-hauteur
le chemin en spirale qui conduit au sommet.
XII — Id., Découverte en 1956 d'un deuxième tumulus au col de Viel-
bougue (Fig. 9).
Ce tumulus est situé en contre-bas à droite de la route de Marvejols à
Mende, à 6 ou 700 m plus bas que celui fouillé par le Dr Prunières. Il se
trouve près d'un très vieux chemin abandonné dans un terrain rocailleux
en pente assez forte (Carte d'Etat-Major : 196, Mende Sud-Est,
coordonnées : 245,3-68,2). Il a été découvert par Mlle de Marnhac et M. Alla
accompagnés de jeunes fouilleurs : MM. Jean-Louis et Gilles Roger, Paul
Talansier, Alain Tichit, etc.. En surface, se trouvaient quelques pierres
plates non taillées de 0,50 m2 environ, posées sans ordre et ne présentant
aucun caractère particulier; c'est la régularité du monticule circulaire
qui a attiré l'attention des chercheurs.
On a d'abord mis au jour la partie Centre-Est où se trouvaient les
débris de plusieurs squelettes d'adultes. Il y avait certainement pas mal
de corps, mais il est impossible de reconnaître quelque chose, étant
donné la petitesse des débris osseux. Ils avaient les pieds orientés vers
l'Est comme l'indique notre dessin. Les morceaux d'un bracelet de bronze
(bande unie de 1 cm de largeur) ont été une des premières trouvailles,
ainsi que quelques fragments de poterie d'aspect néolithique. Ensuite,
les grosses pierres plates dressées verticalement ont apparu. Sur leur
côté Sud, ont été mis au jour les débris d'un petit squelette qui, d'après
la mâchoire, doit appartenir à un enfant de 7 à 8 ans. Dans la branche
gauche de la mâchoire inférieure, la dent de lait de 12 ans est encore
nettement dans son alvéole. La première molaire permanente de 6 ans
est en place. Les dents de 9 et 10 ans ne sont pas sorties. Près de l'endroit
où était la tête se trouvaient deux vases qui ont été presque
complètement reconstitués par M. Alla. Le premier est nettement de la période
de Hallstatt I; il a environ 40 cm de haut sur 20 cm de large au niveau
de sa carène. Les ornements consistent en deux groupes, de trois raies
chacun, faites avec une cordelette. Le second n'a guère qu'un décimètre
de hauteur et a la forme d'une petite sébille plate.
30 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
En élargissant le lieu des recherches c'est-à-dire en fouillant les bords
du tumulus de l'intérieur vers l'extérieur, un vase en morceaux, de type
Hallstatt I a été découvert vers le Sud. Au Nord, des débris de poterie
noire et des tessons d'un vase épais, lisse et jaunâtre ont été trouvés,
ainsi que trois anneaux de bronze de différentes dimensions; le plus
grand peut se passer au petit doigt de la main, les deux autres sont
beaucoup plus petits.
■«>-•.■ * \
TÍLFF
Cm..
Fig. 10. •— Situation du « Bois des Manants » et quelques documents
lithiques [cf. § XIII].
32 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Le Rois des Manants s'étendant jusqu'aux abords des prairies
annonçant le village de Beaufays est délimité par des ruisseaux profondément
encaissés et très pittoresques : la Chawresse et le Gobry. Le premier
ruisseau joue un rôle déterminant dans l'évolution des régions
souterraines du massif de roches calcaires de Brialmont-Sainte-Amie tandis
que le Gobry au cours torrentueux disparaît dans des crevasses tout en
traversant l'ensemble géologique le plus varié de la région.
Dans le val de la Chawresse, le Trou des Mutons a été fouillé par
Comhaire principalement et on y a identifié des occupations
magdaléniennes, néolithiques et romaines. Un chantoir distant de quelques
dizaines de mètres de la sortie d'une cheminée est voisin d'une
intéressante station sauveterrienne découverte et partiellement fouillée par
nos soins, cet habitat pousse ses limites jusqu'au carrefour du Mémorial
A. Donnay. La crête prolongeant le sentier Belvédère-Mémorial (via le
Chêne des Pendus) est riche de nombreuses traces néolithiques qui se
distinguent malgré des vestiges multiples de mines de fer. Les lieux-dits
Hovade et Sart-Lemaire connurent également des implantations néoli-
thiqus de mêmes caractéristiques et sous les fougères arborescentes de la
Grande Cathédrale nous retrouvons aussi les témoignages des séjours
des populations néolithiques de tradition « Ourthe Inférieure »
(Evolution typique des tardenoisiens). Ces préhistoriques ont également circulé
et campé aux alentours de la source de Closton (près du terrain réservé
actuellement aux «Amis de la Nature») et sur la crête finissant au
magnifique point de vue du Boubou à Méry. Cette fréquentation se
prolonge bien près du pylône répartiteur de la ligne à haute tension en
bordure de l'ancien chemin de Beaufays. Non loin de là, dans une jeune
sapinière, nous avons relevé la pointe d'un biface de technique acheu-
léenne. Le récent lotissement orienté vers Beaufay a provoqué des
travaux d'aménagement où nous avons pointé la présence d'un outillage
caractérisant le paléolithique final. Plus loin, légèrement au-delà des
limites de la forêt, il se retrouve encore du néolithique à haches polies
mais l'abondance d'éolithes gêne quelque peu les prospections.
Nos recherches se poursuivent dans les futaies et les sapinières du
Bois des Manants. Ces quelques lignes ont pour but de signaler tout
l'intérêt archéologique de ce bel ensemble forestier et aussi de montrer
un bel exemple de voisinage d'un habitat mésolithique sauveterrien et
d'un chantoir, circonstance que nous relevons partout dans le terroir
Esneux-Tilff.
XIV — Id., Le Mésolithique dans la vallée de l'Ourthe. Les recherches
qui se poursuivent dans les régions dépendant de l'Ourthe inférieure
permettent de présenter quelques nouvelles constatations intéressant
l'étude des différents problèmes mésolithiques.
Nous l'avons vu précédemment, trois horizons industriels fixent les
grandes lignes technologiques ; 1°) un faciès primitif qui trouve son
inspiration dans quelques milieux du Paléolithique final régional;
2°) le sauveterrien proprement dit et enfin 3°) un aspect tardenoisien.
Actuellement nous remarquons mieux encore les relations existant
entre le régime hydrographique et l'établissement des diverses stations
principales. En comparant la situation des habitats de la première phase
il se vérifie qu'ils furent choisis de préférence dans des sites dominant
de petites vallées tributaires de l'Ourthe et ce, à une certaine distance
du confluent, dans des endroits bien ensoleillés. Ces stations furent les
bases de départ d'une civilisation prépondérante qui s'épanouit
intensément dans une contrée prédisposée géographiquement. Les traditions
sauveterriennes s'y développèrent et les multiples habitats repérés
concrétisent hautement les activités d'une population très dynamique. Les
stationnements de longue durée (et la Roche-aux-Faucons est un cas
typique) sont tous situés près de chantoirs (1). Parmi toute la zone
esneutoise il n'est pour ainsi dire aucun point d'absorption d'eau qui ne
soit accompagné de vestiges sauveterriçns. Tous les chantoirs du Fond
de Sécheval. ceux de la Magrée, les divers entonnoirs de Dolembreux,
(1) «Chantoir» est une expression locale qui équivaut un peu à nos
« avens » des Causses : ce sont des dépression absorbant les eaux de
pluies, des entonnoirs ou gouffres, dans les régions où l'eau ne s'écoule
pas en surface, mais en profondeur. N. D. L. R.
SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE 33
d'Avionpuits et de Fontin, ceux qui épars se localisent à la limite du
calcaire et du grès entre Tilff et Méry. sont autant de points directement
en rapport avec le passé sauveterrien du territoire. Autre part, entre
Remouchamps et Louveigné, en pays de Hamoir vers Filot-Inzegotte et
Xhoris, des constats identiques se sont réalisés. Pourquoi les sauve-
terriens ont-ils particulièrement affectionné de tels sites? C'est là une
question que nous nous attachons à résoudre. Présentement les chantoirs
fonctionnent au moment de la fonte des neiges ou en période de pluies
nombreuses et spécialement après un violent orage.
Si Ton considère enfin les sites de prédilection des tardenoisiens, il se
remarque aussi une constante qui crée une tradition. Tout en recherchant
les sols fertiles des plateaux, ces mésolithiques se sont fixés plus à
l'écart de la rivière principale mais toujours à proximité de l'un de ces
ruisseaux (affluents ou sous-affluents) souvent minimes, comme on en
voit beaucoup dans l'Ourthe inférieure. Nous pensons particulièrement
aux stations de Dj'Hanvâ-Fétrihe (Dolembreux), à la source du Ry de
la Brassine, à celle de Betgné dominant l'origine du Font Bihet, aux
milieux si intenses des vallons dépendant du Ry de Mosbeux (Louveigné-
Les Forges et Trooz) et à tant d'autres habitats fréquentés aux confins du
Condroz et de l'Ardenne parmi les horizons de cette passionnante région
liégeoise qui, entre la Meuse et la Vesdre, fut la terre d'élection aes
peuplades mésolithiques.
(A toutes fins utiles voir nos remarques déjà publiées à la S. P. F.,
Bull. n« 4, 1953 — n° 9, 1956, p. 458 — n" 11-12, 1956, p. 685).
XV — Poirot G. (Pont-à-Mousson). Hache polie en trapp avec manche
en corne de cerf (Fig. 11).
[cf. § XV].
Echelle:
Ло ush rie
'o~ Su/jcWear
fy m
Trouvai/Us dbcres
àPons,
poteries
N.
dans
Boureshes
Ensemble
4Une
Saint-Pons,
43°29'48".
—l'Aisne
Hérault.
autorisation
Hinout
et débris
Itumili
(6.2.1958)
—Hérault,
J. x(Asnières,
d'alimentation).
et
=de enceinte
670,3;
Fig.
fouille
ayant
: Seine),
14.
y va
certainement
sur
— être
= Coordonnées
151,22,
[cf.
Ensemble
la même
demandée.
§ XVIII].
lieu-dit
servi
colline
de : stations
Long.
Le
d'habitat
du
Berdoudoux.
E.Lauzet
néo.
0°26'25";
(tessons
de à surface-
Saint-
Lat.
de
V. DIVERS
1 — Notre Président d'Honneur, M. l'Abbé Henri Breuil, membre de
l'Institut, nous met en garde contre l'article publié par « Constellation »
(Janvier 1958, pp. 67-69). Il n'y a pas un mot de vrai dans son
intervention préalable dans l'affaire du Régourdou; il n'a certes pas l'accent
normand, ayant quitté sa province natale avant d'avoir atteint sa deuxième
année, et vécu depuis en Picardie et Ile-de-France. En France, il n'a
jamais fait de camping, et il ne pèse que 70 kg, n'ayant jamais dépassé
les 80 kg (1948, en South Africa). Il n'a jamais pratiqué les mœurs
Spartiates qu'on lui prête, sauf très exceptionnellement, en Espagne et
en Afrique du Sud. Bref, le tableau que l'auteur en fait ne présente
aucune ressemblance avec son modèle, et paraît l'œuvre d'un fumiste.
Il est curieux de voir des gens qui se disent journalistes se livrer à des
facéties d'aussi mauvais goût.
2 — Apparition de l'homme sur le continent américain. Daterait de
plus de 30 000 ans, d'après des fouilles dans des grottes de l'île
californienne de Santa-Rosa : des ossements d'un « mammouth nain »
porteraient des traces de cuisson attestant la présence de l'homme au paléo.
inférieur... (Le Monde, 27.12.1957). Ce journal commente en disant qu'en
général on ne faisait pas remonter la présence humaine sur ce continent
au-delà du néolithique « c'est-à-dire 10 000 ans avant notre ère »...
(Curieuse chronologie...).
3 — Fontainebleau fjrand centre préhistorique. 1820 grottes explorées
par J. Baudet, dont une centaine ont fourni d'intéressants renseignements
(gravures et peintures datant de 4000 à 40000 ans avant notre ère)
(France-Soir, 7.12.57; la Marseillaise, s. d.).
4 — Fleurac (Dordogne), Le squelette signalé n'est pas préhistorique
(Sud-Ouest, 14.1.58).
5 — Homme des neitjes (abominable) observé par le savant soviétique
Pronine (Komsomolskaua Pravda, 15.1.58) marche debout, un peu courbé,
a le corps recouvert d'une toison roussâtre et a les bras très longs
(vallée glaciaire de la riv. Baliandkik, dans le Pamir) [Figaro, 16.1.58;
Combat, id.; France-Soir, 17.13.58]. Mais le Pr Letavet, de l'Ac. des Se.
de Moscou, demande qu'une enquête soit confiée à des zoologistes
(Combat, 23.1.58).
6 — Lion-siii'-mer (Calvados), Découvertes (gallo-romaines) par notre
Collègue B. Edeine (Ouest-France, 21.1.1958).
7 — Plazac (Dordogne). Encore un squelette, avec recherches au
pendule par M. Vidal.. .(Sud-Ouest, 8.1.1958; France-Soir, 9. 1).
8 — Sahara et race blanche. Les recherches du Pr Fabrizio Mori, de
l'Institut d'ethnologie de Florence (mission de 2 mois à l'E. de Ghat:
grotte du massif de l'Acacus) ont dévoilé des peintures représentant des
blancs aux cheveux blonds, aux traits méditerranéens, et richement
vêtus (Sud-Ouest, 14.1.1958; Figaro, id.).
9 — Villars (Dordogne, 45 km. N. de Périgueux). Grotte découverte
par le Spéléo-club de Périgueux; long. 800 m, connue sous le nom du
Cluzeau; l'inventeur en serait Bernard Pierret. Gravures, dessins et
peintures dans une salle scellée depuis 30 000 ans par des stalactites;
chevaux, mammouths, anthropomorphes, ours, bison et sorcier; attribué
par notre Collègue M. l'Abbé Glory à l'aurignacien ou au périgordien.
On parle d'un aménagement prochain pour les touristes (Sud-Ouest, 21.
1.58; 22.1; Figaro, 21.1).