Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Pour l'eau et le diazote par exemple nous avons obtenu ceci. Rappelez-vous chaque trait
représente deux électrons, une paire liante ou une paire libre. Comptez maintenant le nombre
d'électrons qui entourent chaque atome de ces deux molécules.
Or, on sait que les gaz nobles sont très peu réactifs, cela veut dire qu'ils sont très stables. Il est
donc tentant d'en conclure qu'atteindre une structure électronique de gaz noble est un gage
de stabilité. Bon, en fait c'est plus compliqué, bien plus compliqué même que cela mais il
n'empêche qu'on peut, essentiellement pour les éléments des deux premières lignes, des
deux premières périodes, appliquer cette règle comme une règle empirique. Cela marche
généralement bien.
Comme les gaz nobles ont, à l'exception de l'hélium, 8 électrons sur leur couche de valence,
on appelle cette règle la règle de l'octet mais il ne faut pas faire dire à cette règle plus que ce
qu'elle ne peut. La règle de l'octet n'est pas une explication de la liaison chimique, elle en est
une conséquence commode à utiliser quand elle fonctionne et vous verrez déjà dans cette
séquence l'une ou l'autre exception.
Ceci étant établi, nous sommes équipés pour mettre en place une méthode pour écrire la ou
les structures de Lewis plausibles pour différentes molécules. Prêt à embarquer ? Alors on y
va !
Première étape il faut proposer un squelette de la molécule. Autrement dit, décrire comment
les atomes sont organisés dans l'espace, qui est au centre, qui est à la périphérie. Par exemple
dans l'eau, l'oxygène est au centre, les hydrogène sont à la périphérie.
Cela demande un peu de connaissances en chimie. C'est un peu difficile pour vous au début
mais vous verrez vous allez vite vous acclimater. C'est un peu comme quand on découvre une
nouvelle ville, on est un peu désorienté au début puis on trouve progressivement ses repères.
En gros, on peut se fier aux tendances suivantes : les hydrogènes qui n'ont qu'un électron de
valence sont périphériques. Au centre, on trouve en général des éléments dont
l'électronégativité est plus faible que celle de ceux de la périphérie.
Les éléments des périodes suivantes jouent souvent le rôle d'atome central entouré par des
atomes d'éléments de la deuxième période. Par exemple pour SF4, le soufre est au centre
entouré de quatre fluors. Les structures compactes et symétriques sont généralement
favorisées. Dans SO2Cl2 par exemple le soufre est au centre et est entouré de deux oxygènes
et de deux chlores, plutôt qu'une structure Cl-O-S-O-Cl, linéaire et peu probable. Les traits
interrompus dans ces structures représentent simplement, à ce stade, les connexions entre
atomes. Une fois une structure squelettique proposée on peut passer à une démarche plus
systématique. Alors suivez le guide, nous allons prendre l'exemple de SF4.
Troisième étape, établissez les connexions entre les atomes par des liaisons covalentes
simples. Une liaison covalente simple correspond à une paire d'électrons liants, on la
représente, comme convenu, par un trait.
Soustrayez maintenant le nombre d'électrons impliqués dans ces liaisons du nombre total
d'électrons de valence. Pour SF4, cela donne 34 – (4 x 2) = 26 électrons.
Placez autant d'électrons que nécessaire sur chacun des atomes de la périphérie, sauf les
hydrogènes, pour que chacun atteigne l'octet. Dans le cas de SF4, il faut placer 6 électrons par
atome de fluor, soit 4 x 6 = 24, trois paires libres par atome de fluor.
Quatrième étape, placez les électrons restants comme paire libre sur l'atome central. Dans
SF4, il reste donc 26 - 24 soit deux électrons qui forment une paire libre sur le soufre. Combien
y a t-il alors d'électrons autour du soufre ? 10 ! 4 paires d'électrons liants et 1 paire libre. Donc
l'octet n'est pas respecté ici, je vous l'avais bien dit, il y a des exceptions, ce n'est pas un drame.
Comme on dépasse l'octet -10 est plus grand que 8 - on parle de composés hypervalents.
Cinquième étape, mais ici pour SF4 c'est terminé, mais ce n'est pas toujours le cas imaginons
qu'après l'étape à 3 on ait placé tous les électrons et que l'atome central soit entouré de moins
de 8 électrons donc n'ait pas atteint l'octet. Il faut alors faire basculer une ou plusieurs paires
libres d'un ou de plusieurs atomes périphériques vers l'atome central pour former une ou des
liaisons multiples.
Prenons l'exemple du méthanal, encore appelé formaldéhyde ou formol. Pour information
c'est dans le formol que l'on conserve les cadavres, sa formule est CH2O. Appliquons les
différentes étapes.
Première étape, son squelette est comme ceci, le carbone et au centre, entouré de deux
hydrogènes et d'un oxygène.
Étape 3, 12 électrons de valence - 3 paires d'électrons liants nous donne 6 électrons pour les
paires libres soit trois paires libres. Les trois paires libres sont placées sur l'oxygène qui atteint
ainsi l'octet.
Étape 4, il ne reste plus d'électron à placer sur le carbone central et enfin, étape 5, le carbone
central n'est entouré que de 6 électrons, il lui en faut encore 2 pour atteindre l'octet, une paire
libre de l'oxygène bascule vers le carbone pour former une liaison double C=O. On a alors la
structure finale du méthanal.