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SYNTHÈSES - TUYAUX - QUESTIONS D’EXAMENS 

ET BIEN PLUS ENCORE
Synthèses biologie
2020-2021 Jacquemotte Pauline, Zecchinon Loris et Falaise Camille
Mr Peulen

Chapitre 1
Convergence des sciences naturelles

1. La nature de la biologie

Les sciences tendent à améliorer nos connaissances grâce aux raisonnements, hypothèses,
expériences, observations à démarche scientifique
La démarche scientifique repose sur un postulat : les règles qui gouvernent la nature sont
immuables (elles ne changent pas en fonction de l’endroit ou du temps).

La démarche scientifique est un processus itératif (sous forme de cycle) :

à l’observation doit être attentive et impartiale


à la théorie est une hypothèse qui tente
d’expliquer l’observation
à la prédiction permet de prévoir sur base de la
théorie, ce qu’il va se passer
à l’expérience permet de valider ou non la
prédiction

Au 21es, révolution technologique à on peut expliquer des choses dont on ne connaissait


même pas l’existence (génome, fonctions des organites d’une cellule, …).
Cette révolution va permettre d’expliquer comment, à partir de cellules, se crée un corps
humain.

La biologie est au point de convergence de toutes les autres sciences naturelles (math,
chimie et physique).
Tout est lié, par exemple, les réactions chimiques qui ont lieu dans la cellules obéissent aux
lois de la chimie (biochimie), les phénomènes cellulaires obéissent aux lois de la
thermodynamique, ….

Émergence = acquisition de propriétés nouvelles qd on augmente le niveau d’organisation et


ces propriétés nouvelles ne peuvent pas être déduites à partir des propriétés des niveaux
hiérarchiques inférieurs.
Ex1 : Na + Cl = NaCl à NaCl a des nouvelles propriétés qui ne peuvent pas être déduites de
Na et Cl et qui ne sont pas non plus une addition des propriétés de Na et Cl
Ex2 : le chat miaule et on ne saurait pas prévoir ce comportement en regardant ses cellules

à La vie est une émergence


2. Définir la vie

Les critères du vivant :


- Organisation cellulaire (cellule = unité fondamentale) à spécifique du vivant
- Complexité ordonnée (ex : une fleur a une structure ordonnée)
- Réponse à l’environnement (réaction à un stimulus)
- Croissance, développement, reproduction
- Transformation d’énergie
à ATP = monnaie énergétique universelle / glucose = carburant universel
- Maintien de l’homéostasie (ex : To doit être maintenue à ± 37o C)
- Adaptation évolutive (les espèces changent pour s’adapter à la sélection)

Certains vivants (ex : léopon, mule, zébrâne) n’ont pas certains critères (ici : reproduction à
hybrides). Le seul critère spécifique à tous les vivants est l’organisation cellulaire.

à Théorie cellulaire :
Tous les êtres vivants sont faits de cellules
Seuls les êtres vivants sont faits de cellules
Une cellule provient tjrs d’une autre cellule
(Robert Hooke, Matthias Jakob Schleiden, Theodor Schwann, Rudolf Virchow, Louis Pasteur)

3. Organiser la vie

à cellule = 1er niveau du vivant


à communauté = pls espèces localisées au même endroit
à écosystème = toutes les communautés + le milieu à un endroit donné
à biosphère = seul endroit connu où il y a la vie

4. La nature de la matière

Nous sommes constitués de la même matière (atomes) que les autres éléments de l’univers
(ex : étoiles) et cette matière provient du big-bang.

à Il existe 117 éléments regroupés dans le TP


à Un H est constitué d’1/3 de ces éléments (41)
à Abondance chez l’H : O > C > H > N > P > S > Ca à CHNOPS

La radioactivité :
Fission = tendance d’un atome à se casser pour récupérer sa stabilité.
Durant cette fission, il y a libération d’E sous forme de rayonnement à radioactivité.
La radioactivité est utilisée en imagerie médicale (ex : PET scan).

2
5. Le comportement chimique

Les e- expliquent le comportement chimique, la réactivité des atomes.


La distance entre les e- et le noyau est extrêmement grande, il y a donc plein de vide dans un
atome (si on comprimait la Terre de 64 000 km de rayon, on aurait une balle de 64 m de
diamètre) à dans une molécule, les noyaux de 2 atomes sont trop loin l’un de l’autre pour
interagir, c’est donc les e- des 2 atomes qui vont interagir entre eux.

Les e- possèdent de l’E potentielle due à l’attraction exercée par le noyau.


S’ils se déplacent, vers une orbitale plus élevée, leur E potentielle va augmenter.
Il vont donc essayer de récupérer leur E de base et leur stabilité en redescendant d’orbitale
et en libérant de l’E.
Ce sont les e- de valence qui sont à la base de la réactivité des atomes.

Pour former des molécules, les atomes vont mettre en commun des e- de valence (liaison
covalente) afin d’en avoir chacun 8 sur leur couche de valence.

Il y a pls types de liaisons en fct de la ¹ d’électronégativité des atomes

Liaison covalente Liaison covalente polarisée Liaison ionique


parfaite ou apolaire à charges partielles Ex : NaCl, CaCl2
Ex : H2, O2, CH Ex : H2O, CO2

Dans une liaison covalente polarisée, si le barycentre (centre de gravité) des charges
partielles positives est au même endroit que le barycentre des charges partielles négatives,
alors la molécule est dite apolaire (Ex : CO2).

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6. Les liaisons faibles

Les liaisons H :
- Liaisons soit intra, soit intermoléculaires
- Il doit y avoir au moins un H
- Ce H doit porter une charge partielle positive (il est donc lié à un atome très
électronégatif à oxygène ou azote ou fluor mais nn utilisé en bio)
- L’interaction due à la liaison H est principalement électrostatique

Les liaisons de van der Waals :


- Interactions électrostatiques de faibles intensités
- S’établissent entre des molécules partiellement apolaires
à Les interactions dipôle-dipôle :
- Se font entre des charges partielles opposées
- Comme les liaisons H mais sans H
à Les interactions de London (ou forces de dispersion) :
- Mouvements aléatoires des e- qui créent des déséquilibres de charge et qui font que
les e- se retrouvent à un endroit particulier dans chaque atome à ce déséquilibre va
faire apparaitre des petites charges transitoires à forces de London = interactions
entre ces charges transitoires
- Les charges transitoires sont extrêmement faibles, ce qui fait leur force c’est leur
nombre

4
7. Acide-base

L’ionisation de l’eau :
Les liaisons covalentes O-H peuvent se rompre spontanément, un H+ quitte la molécule
d’H2O sans ses e- (qui vont être gardés par O) et va s’associer à une nouvelle molécule d’eau
pour former H3O+, il y a également libération d’OH-.

8. La nature du vivant

Les groupes fonctionnels du vivant


Les molécules organiques sont essentiellement composées de chaines carbonées.
Or, celles-ci sont hydrophobes car liaisons C-C et C-H covalentes apolaires et donc il n’y a
aucune charge partielle ou complète.
Mais les molécules organiques doivent pouvoir se dissoudre dans l'eau qui est un dipôle
électrique à problème.
On résout ce problème en ajoutant aux molécules organiques des groupements fonctionnels
qui leur confèrent un caractère hydrophile en apportant des charges partielles et complètes.
à Tous ces groupements sont capables d’interagir avec l’eau car ils sont (partiellement)
chargés

Les groupes fonctionnels sont également à la base de la diversité des molécules organiques.

Naturellement, l'atome prépondérant dans les groupements fonctionnels est l'O car c'est
l'élément le plus électronégatif de ceux qui construisent la vie.

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Quelques groupes fonctionnels importants en biologie :

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7
Le carbone
- Nombre atomique = 6 / Masse atomique = 12

- Nombre d’oxydation = ± 4 à soit il donne 4 e-, soit il capte 4 e-

- Le carbone peut se lier avec lui-même à chaine carbonée

- Le carbone est une molécule aux possibilités de combinaisons infinies :
Il peut former des liaisons simples, doubles ou triples et cela va permettre à l’atome
de carbone de constituer le squelette carboné d’une infinité de molécules. 

à Très grande diversité moléculaire.


L’isomérie

Les isomères sont des composés ayant la même formule moléculaire (brute), mais des
propriétés différentes, parce qu’ils n’ont pas la même configuration. 


Isomérie de constitution :
Même formule brute mais enchainement des atomes ¹, formule développée ¹

Isomérie spatiale (stéréoisomérie) :


Même formule brute et enchainement mais disposition dans l’espace ¹.

- Énantiomères : molécules qui sont l’image l’une de l’autre dans un miroir (asymétrie)
(ex : acides aminés).
- Diastéréoisomères : molécules qui ne sont pas l’image l’une de l’autre dans un miroir
car seuls certains C sont asymétriques (ex : sucre).
à Isomérie CIS-TRANS : liée aux doubles liaisons.

8
Connaissances :
• Savoir ce qu'est une émergence en Biologie.
• Savoir ce qu'est la théorie cellulaire et ce qu'elle implique pour définir le vivant.
• Savoir ce qu'est un atome.
• Connaître les différentes particules subatomiques, leurs propriétés et leur localisation dans
l'atome.
• Savoir ce qui définit la nature et le comportement de la matière.
• Connaître les différentes formes (ions, isotopes) qui peuvent être prises par la matière.
• Savoir ce qu'est une liaison chimique et quelles sont les catégories de liaisons.
• Savoir ce qu'est l'électronégativité et quels sont les atomes "biologiques" fortement
électronégatifs.
• Savoir ce qu'est une ionisation.
• Savoir ce qu'est le pH et ce qu'implique pour une molécule d'être un acide ou une base.
• Connaître les groupements fonctionnels de la chimie organique impliqués dans le vivant.
• Savoir ce qu'est une isomérie.

Compétences :
• Identifier une émergence.
• Déterminer le caractère "vivant" ou "non vivant" d'une structure.
• Hiérarchiser les niveaux d'organisation du vivant.
• Déterminer si un élément est dans une forme ionique ou isotopique.
• Dénombrer le nombre d'électrons de valence d'un élément sur la base d'un tableau
périodique.
• Identifier les différentes formes de liaisons chimiques dans une molécule ou entre des
molécules.
• Identifier une molécule polaire et une molécule apolaire.
• Identifier les groupes fonctionnels dans une molécule.
• Identifier les groupes fonctionnels ionisables.
• Déterminer quels sont et où se trouvent les charges partielles d'une molécule.
• Identifier des molécules qui sont des isomères l'une de l'autre.
• Déterminer si deux isomères sont des isomères de constitution ou de configuration spatiale.

9
Remarque : ajout d’infos sur les polymères pour mieux comprendre
(notions revues dans le chapitre suivant) mais ère abiotique =
seulement monomères

Chapitre 2
L’ère abiotique à l’origine des biomonomères

1. L’origine de la terre

La Terre s’est formée il y a 4,6 milliards d’années par l’accrétion de poussière issue de
l’effondrement d’une nébuleuse (objet du ciel composé de poussière) qui provenait du big-
bang (il y a 14 milliards d’années).
Durant l’ère Hadéen (époque de formation et de stabilisation de la Terre) :
- La couche superficielle de la Terre est en fusion sur une épaisseur de 1000 km, à
cause de la T très élevée (due à l’effondrement de la nébuleuse)
- Des gaz s’échappent de la Terre à formation de CO2 et de vapeur d’eau
- La Lune se forme à partir de débris provenant de la collision de la Terre avec un
objet : Théia.

Puis, l’atmosphère de la Terre se refroidit à condensation de la vapeur d’eau en eau liquide


(T° terrestre = 350°C à il n’y a pas encore de vie).
Les météorites ont également contribué à l’apport d’eau sur Terre
è Formation de la planète bleue

2. L’eau

L’eau a des propriétés essentielles au maintien de la vie et constitue 60% de notre masse.
C’est une molécule polaire formée de liaisons covalentes polarisées (entre H et O).

L’eau est un dipôle capable de former des liaisons H (car charges partielles et H) notamment
avec d’autres molécules d’eau à forme la plus stable :

Propriétés de l’eau :
- Solvant « universel »
Universel pour les molécules hydrophiles (ex : alcool, NaCl, protéines).
Universel pour les molécules dont la ¹ d’électronégativité n’est pas assez grande à
pas de charges partielles à molécules hydrophobes (ex : huile, lipides).
è Le fait que l’eau ne soit pas un solvant réellement universel a permis l’apparition
des membranes constituées de lipides et donc l’apparition de la vie.

1
- Cohésive et adhérente

Les molécules d’eau


Les molécules d’eau interagissent avec
tiennent ensemble d’autres molécules
grâce aux liaisons H grâce aux liaisons H

è Explique phénomène de capillarité (montée d’eau dans un tube car l’eau adhère
au verre) idem pour sève dans les arbres.
- Capacité thermique massique (ou chaleur spécifique) élevée
Quantité d’E qu’il faut donner à l’eau pour augmenter sa T° d’1K (4000 J à bcp d’E).
La T° est en fait une mesure de l’agitation des molécules et les liaisons H sont un frein
à cette agitation à c’est à cause des liaisons H qu’il faut bcp d’énergie pour
augmenter la T° de l’eau (ou de l’ammoniac : seule substance naturelle ayant une
chaleur spécifique plus élevée que l’eau).
è L’eau permet de garder la T° terrestre ± constante car elle est capable de prendre
ou de libérer de la chaleur (prend de l’énergie solaire la journée, la stocke et la libère
la nuit pour augmenter la T°). Sur la lune, il n’y a pas d’eau donc la ¹ entre la T° du
jour et celle de la nuit est de 300K.
è L’eau permet donc aussi de réguler notre T° corporelle.
- Enthalpie de vaporisation élevée
Quantité d’E qu’il faut fournir pour passer de liquide à gaz.
Il faut d’abord de l’E pour augmenter T° puis pour changer d’état (il faut aussi rompre
les liaisons H à bcp d’E).
è La transpiration (eau) aide à maintenir la T° corporelle car lors de l’évaporation
(transpiration) bcp d’E a été utilisée donc le corps se refroidit.

3. L’origine des molécules organiques

2 hypothèses :
1) Les molécules organiques trouvent leur origine dans l’espace.
Les météorites (d’Alès, d’Orgueil, de Murchison, du Lac Tagish) contiennent des
quantités importantes de molécules organiques (acides aminés, bases azotées,
glucides, …) dont du ribose (constituant de l’ARN).
à Mission Rosetta : étude d’une comète qui a permis de démontrer que la synthèse
de nucléosides (1sucre + 1base azotée) était possible dans l’espace.
à Une étude a également montré que des nucléotides pouvaient se former sans rien
dans l’espace.
à Des chercheurs ont aussi montré que l’impact des météorites sur Terre
synthétisait des acides gras (des lipides).
2) Les molécules organiques ont été fabriquées sur Terre grâce aux conditions
environnementales de la planète à ce moment-là (ère Hadéen).
à 2 scientifiques (Miller et Urey) ont expérimenté cette théorie et ont découvert
que 5 acides-aminés auraient pu être fabriqués.
Et en analysant cette expérience qlq années plus tard, 47 acides aminés ont été
découverts.
è Les 2 théories ne sont pas exclusives (elles ont pu ttes les 2 avoir lieu).

2
4. Structure et fonction des molécules organiques

Les molécules de la vie peuvent être classées en 4 familles :


- Les glucides
- Les lipides
- Les protéines
- Les acides nucléiques
Les molécules de glucides, de protéines et d’acides nucléiques étant extrêmement
volumineuses, on les appelle macromolécules.

Les macromolécules sont des polymères synthétisés à partir de monomères.

La synthèse et la dégradation des polymères


Chaque classe de polymères est constituée d’un type différent de monomères, mais les
mécanismes chimiques par lesquels les cellules synthétisent ou dégradent les
macromolécules sont toujours les mêmes.
Dans les cellules, ces processus font intervenir des enzymes, des macromolécules
spécialisées qui accroissent la vitesse des réactions chimiques.

à Synthèse d’un polymère : réaction de déshydratation (ou condensation) :

Les monomères se lient au cours d’une réaction dans laquelle deux molécules s’associent
par une liaison covalente en même temps qu’il se forme une molécule d’eau. Il s’agit d’une
réaction de déshydratation. Chaque fois que deux monomères s’unissent, chacun fournit
une partie de la molécule d’eau éliminée au cours de la réaction : l’un d’eux perd un
groupement hydroxyle (—OH), l’autre, un atome d’hydrogène (—H).
Cette réaction se répète chaque fois qu’un monomère est ajouté à la chaine et aboutit à la
formation du polymère.

à Dégradation d’un polymère : hydrolyse :

Les polymères se scindent en monomères par hydrolyse, le processus inverse de la réaction


de déshydratation. Le terme hydrolyse signifie «briser à l’aide de l’eau». L’addition de
molécules d’eau rompt la liaison entre les monomères ; l’atome d’hydrogène provenant de
l’eau s’attache à un monomère tandis que le groupement hydroxyle s’attache au monomère
adjacent.

3
5. Les glucides

Les monosaccharides
Caractéristiques d’un sucre :
- Formule brute : (CH2O)n avec n ≧ 3
- Présence d’un seul groupement carbonyl
- Tous les autres C possèdent une fct alcool

A retenir :
Ribose = aldopentose
Glucose = aldohexose
Galactose = aldohexose
Fructose = cétohexose

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Isomérie :
- Isomérie spatiale des aldohexoses et cétohexoses entre eux en fct de la position du
OH (diastéréoisomérie)
- Isomérie de constitution entre les cétohexoses et les aldohexoses

!!
Dans l’eau, les sucres qui ont plus de 4C forment des cycles, ils se replient sur eux-mêmes
pour former une nouvelle liaison (hémiacétale si aldose et hémicétale si cétose).

Anomère α Anomère β
(OH pointe dans la (OH pointe dans la même
direction opposée à l’O) direction que O)

Cette liaison se forme par une attaque du carbone portant le carbonyl envers le dernier
carbone de la molécule à la molécule se replie sur elle-même.
Cette cyclisation du sucre dans l’eau fait apparaitre un C asymétrique (qui porte 4
groupements ¹ à H, OH, C et O).

! un hexose ne forme pas tjrs un cycle à 6C et un pentose ne forme pas tjrs un cycle à 5C !
Par ex, un hexose va former un cycle à 6C si le carbonyl attaque le C6
et un cycle à 5C si le carbonyl attaque le C5

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Les dérivés des monosaccharides (peuvent être très utiles en biologie) :

Ex1 : le désoxyribose est un ribose mais avec un O en moins, il ne répond donc plus à la
définition de sucre.

Ex2 : le groupement aldéhyde a été remplacé par un groupement OH, le glycérol n’est pas un
sucre.

Ex3 : ajout d’un phosphate

Ex4 : OH remplacé par NH2

Application :
L’acétylglucosamine constitue le squelette des insectes et est aussi trouvée dans les
champignons.
Elle est utilisée pour faire des fils de suture résorbables ou encore des lentilles de contact.

6
Les disaccharides et les polysaccharides
Fonctions des glucides :
- Sources d’E
- Matériaux de structure
Formes des glucides :
- Monosaccharides
- Disaccharides
- Oligosaccharides (jusque 10 monomères)
- Polysaccharides (plus de 10 monomères)

Un disaccharide se compose de 2 monosaccharides unis par une liaison covalente, appelée


liaison glycosidique, qui se forme lors d’une réaction de déshydratation.
à glucose + glucose = maltose (sucre de malt, utilisé dans la fabrication de la bière)
à glucose + fructose = saccharose (sucre de table)
à glucose + galactose = lactose (glucide présent dans le lait)

Les polysaccharides sont des macromolécules, soit des polymères composés de quelques
centaines à quelques milliers de monosaccharides unis par des liaisons glycosidiques.
à amidon = sucre de réserve des végétaux :

à glycogène = sucre de réserve des animaux :

à cellulose = sucre de structure (constituant de la paroi des cellules végétales)


à chitine = sucre de structure chez les arthropodes (insectes, araignées, crustacés) et les
champignons

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6. Les acides aminés

Les protéines font de nous ce que nous sommes à monomères = acides aminés (il en existe
20 qui constituent les organismes vivants).

Structure des AA

Structure commune

C central = C α = C asymétrique car il est attaché à 4 groupements ¹


(1 amine, 1 carboxyl, 1 H et 1 groupement variable ou radical ou chaine latérale à les
propriétés physiques et chimiques de la chaine latérale déterminent les caractéristiques
particulières d’un AA, influençant ainsi son rôle dans un polypeptide).

Il existe 2 énantiomères pour les acides aminés.


Dans la nature, tous les AA qui constituent nos protéines sont des énantiomères L.

! Si R = H, il n’y a pas d’énantiomères et on a l’AA le plus simple (la glycine) !

Classement des AA

• Apolaires : faible DEN entre les atomes qui constituent la chaine latérale
• Polaires : DEN > 0,4
• Polaires non chargés : la chaine latérale n’est pas ionisée
• Polaires chargés : chaine ionisée (base si chargés + et acide si chargés -)
• Aromatiques : chaine qui possède un cycle avec des e- qui peuvent tourner ds ce cycle
• Spéciaux : tous apolaires
- Proline a une forme particulière, elle sait se replier sur elle-même et forme un coup dans la
molécule dans laquelle elle se trouve
- Méthionine contient du soufre et est codée par le codon START
- Cystéine contient du soufre et est le seul AA qui contient un thiol 8
Les caractéristiques d’un AA dépendent de sa chaine latérale :

Un groupement carboxyl a donné un p+


Un atome de N
a accepté un p+

La formation d’une chaine polypeptidique :


La liaison peptidique formée au cours d’une réaction de
déshydratation unit le groupement carboxyle d’un
acide aminé au groupement amine d’un autre acide
aminé. Les liaisons peptidiques s’établissent une à une,
en commençant par l’acide aminé de l’extrémité amine
(N-terminale). Le polypeptide possède une structure
répétitive (en violet) à laquelle les chaines latérales des
acides aminés (en jaune et en vert) sont attachées.

9
L’ionisation des AA
Les acides aminés possèdent au min 2 groupements ionisables, le groupement NH2 qui peut
devenir NH3+ et le groupement COOH qui peut devenir COO-. (charges opposées + et -)
À certains pH, les acides aminés peuvent être électriquement neutre à ce pH s’appelle le
point isoélectrique (pi).
à Toutes les molécules ionisables et qui portent des charges électriques opposées ont un
point isoélectrique.
Le pi est un pH très précis caractéristique d’une molécule donnée où il y a autant de + que
de -, il dépend de la structure de la molécule et est indépendant du pH.

Le pKa est un pH auquel pour un groupement chimique donné, il y a 50% des molécules sous
la forme ionisée et 50% sous la forme non ionisé.
Remarque : un acide libère un p+ et une base accepte un p+.

Pour COOH (pKa <7) :


- Si le pH est inférieur au pKa, le milieu dans lequel est la molécule est plus acide que la
molécule elle-même, c’est donc le milieu qui va libérer un p+ et le donner au
groupement. Le groupement est donc protoné et sous la forme COOH.
- Si le pH est supérieur au pKa, c’est le groupement qui est le plus acide et qui va
libérer un p+. Donc COOH devient COO-.
Pour NH2 (pKa >7) :
- Si le pH est inférieur au pKa, le milieu est plus acide que la molécule, c’est donc le
milieu qui va donner le p+. Le groupement est donc protoné et sous la forme NH3+.
- Si le pH est supérieur au pKa, c’est le groupement qui est le plus acide et qui va
libérer un p+. Donc NH3+ devient NH2.

Les 2 groupements Les 2 groupements sont


sont protonés déprotonés

A équidistance entre les 2 pKa, la


molécule est électriquement neutre à
moyenne des 2 pKa = pi (indépendant
du pH, spécifique à la molécule)

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Si on a une chaine latérale (ici groupement carboxyl)

Le point isoélectrique = pt à équidistance entre le pKaCOOH et le pKaR (au pi, la molécule est
électriquement neutre).

Comment cela se fait-il que les 2 groupements COOH peuvent avoir des pKa différents ?
à La force de l’acide (facilité avec laquelle il perd son p+) dépend de l’environnement, si j’ai
tout près de COOH un O, puisque O est très E.N il tire les e- et H partira à le groupement
sera + acide.

Zwitterion = molécule dans un état d’ionisation qui porte à la fois des charges + et - .
En conditions biologiques (dans l’eau, pH = 7), les AA sont des zwitterions.

7. Les bases azotées

Chaque base azotée possède 1 ou 2 cycle contenant des atomes d’azote.


Ces atomes tendent à capter des ions H+ de la solution et agissent donc comme des bases
(d’où base azotée).
Il existe 2 grandes familles de bases azotées :

Pyrimidine = cycle à 6 pièces dont 2 azotes

Famille des pyrimidines : cytosine, uracile et


thymine (MM : molécules courtes à c,u,t)

Purine = pyrimidine à laquelle on a ajouté un


imidazole (cycle à 5 pièces qui porte de l’azote)

Famille des purines : guanine et adénine


(MM : molécules grandes à g, a)

! Il faut savoir reconnaitre dans quelle famille est une molécule en regardant sa structure
mais il ne faut pas connaitre la structure de chaque molécule, de chaque base.

11
8. Les nucléosides et les nucléotides

Ils sont rencontrés dans les acides nucléiques (ARN ou ADN).

• Nucléoside = assemblage d’une base azotée (purique ou pyrimidique) et d’un


pentose (ribose ou désoxyribose) par un lien osidique.
• Nucléotide = nucléoside + phosphate (1, 2 ou 3).
Le groupement phosphate est tjrs fixé sur le carbone 5 du pentose.

Le nom du nucléoside est construit à partir de la base azotée (ex : adénine à adénosine) et
lorsqu’on lui ajoute du phosphate, on a : adénosine monophosphate (AMP) ou diphosphate
(ADP) ou triphosphate (ATP).

Remarque : l'adénosine peut également être combinée à plusieurs phosphates


pour former la plus utilisée des molécules énergétique : l'ATP.
Chaque humain consomme entre 40 et 50 kg d'ATP par jour.
Cet ATP peut libérer de l'E en relâchant un phosphate et en devenant donc de l'ADP qui peut
lui-même libérer de l'E en relâchant un autre phosphate et en devenant de l'AMP.

12
9. Les acides gras

Un acide gras est une chaine d’hydrocarbures linéaire non ramifiée avec un groupement
carboxyle à une des extrémités de la chaine.
Les liaisons C-H de la chaine d’hydrocarbures sont relativement non-polaires, ce qui explique
le caractère hydrophobe des triglycérides à les acides gras ne se dissolvent pas dans l’eau.

Si l’acide gras est organique, le nombre de C est (presque) tjrs pair et situé entre 4 et 36
Si 4C à acide gras à chaine courte.

Nomenclature en chimie (nomenclature alpha) :


Cette nomenclature se base sur l’ordre de priorité des groupements fonctionnels (COOH à
groupement prioritaire, il détermine l’endroit du premier C)
Ex c : double liaison sur le C9 à 9 – octodécaénoïque acide

Nomenclature en sciences biomédicales (nomenclature oméga) :


Le C numéro 1, le ω1 est le premier C à partir de la fin.
S’il y a une double liaisons sur le 6e C par exemple, il appartient à la famille des oméga 6
S’il y a pls doubles liaisons, on ne les note pas toutes on regarde juste la première donc par
exemple si la première double liaison est sur le 3e C, on dira oméga 3 et on ne regarde pas
les autres doubles liaisons.
à 3 grandes familles : oméga3, 6 et 9.

Types d’acides gras :


- Saturé : pas de double liaison
- Insaturé : au moins une double liaison dans la chaine de C :
1 : mono-insaturé (oméga9)
plusieurs : polyinsaturé (oméga3 et oméga6)
On ne sait nommer que les acides gras insaturés (puisqu’on les nomme par rapport à la
position de la double liaison).

L’isomérie des acides gras




Impact sur la forme de l’acide gras :
- double liaison donc courbure


- cis = très grde courbure (car composants
encombrants du même côté)
- trans = plus petite courbure, chaine plus
linéaire

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Triglycérides

La synthèse et la structure d’un triglycéride :


Le triglycéride se compose d’une molécule de glycérol et de trois molécules d’acides gras.
(a) Il y a libération d’une molécule d’eau chaque fois qu’un acide gras, se lie au glycérol.
(b) Cette molécule de triglycéride possède trois acides gras, dont deux sont identiques.
Les atomes de carbone des chaines d’acides gras sont disposés en zigzag, ce qui indique les
orientations réelles des quatre liaisons simples qui émergent de chacun d’eux.

à Triglycéride saturé :
- Pas de double liaison
- Mauvais pour la santé
- Ex : beurre
à Triglycéride insaturé :
- Au moins une double liaison dans un des 3 acides gras
- « Bon » pour la santé
- Ex : huile d’olive

14
Connaissances :
• Connaître les évènements qui se sont déroulé à l'ère Hadéen et qui ont participé à
l'apparition de la vie.
• Connaître les propriétés singulières de l'eau essentielles à l'apparition ou au maintien de la
vie.
• Connaître les hypothèses qui expliquent l'apparition de monomères organiques sur Terre.
• Savoir ce qu'est un sucre simple ou monosaccharide.
• Connaître le nom et les principales caractéristiques chimiques de
: ribose, glucose, galactose, fructose
• Savoir ce qu'est l'anomérie des sucres.
• Connaître les dérivés des monosacharides importants pour le vivant.
• Savoir ce qu'est un acide aminé.
• Connaître les 5 principales classes d'acides aminés.
• Savoir ce qu'est un zwitterion.
• Connaître les 2 familles de bases azotées.
• Connaître les noms et la famille des 5 bases azotées rencontrées dans les acides nucléiques.
• Savoir la différence entre base azotée, nucléoside et nucléotide.
• Connaître les noms des 5 nucléo(s/t)ides rencontrés dans les acides nucléiques.
• Savoir ce qu'est un lien phosphoester.
• Savoir ce que sont des acides gras saturés et insaturés.
• Savoir ce qu'est une isomérie cis-trans.

Compétences :
• Lier les propriétés singulières de l'eau avec sa nature chimique.
• Proposer le niveau de solubilité d'une molécule dans l'eau sur base de la réflexion.
• Reconnaître des liaisons covalentes apolaires, polaires ou ioniques.
• Reconnaître un monosaccharide sous sa forme linéaire ou cyclique.
• Reconnaître qu'une molécule est un dérivé d'un monosaccharide.
• Numéroter correctement les carbones d'un monosaccharide.
• Identifier une liaison hémiacétal ou hémicétal dans un monosaccharide cyclique.
• Déterminer l'anomère d'un monosaccharide.
• Reconnaître un acide aminé.
• Classer correctement un acide aminé sur la base de sa structure.
• Reconnaître un zwitterion.
• Attribuer la charge d'une molécule ionisable en fonction du pH.
• Distinguer les bases puriques des bases pyrimidiques.
• Distinguer les bases des nucléosides et des nucléotides.
• Reconnaître un acide gras.
• Distinguer un acide gras saturé d'un acide gras insaturé.
• Numéroter correctement les carbones d'un acide gras selon les nomenclatures alpha et
oméga.
• Distinguer les isomères cis et trans d'un acide gras.

15
Chapitre 3 Abiotique = pas de vie, on
L’ère prébiotique ne sait pas si elle va arriver
Prébiotique = on sait qu’il
va y avoir de la vie
1. Le « RNA world »

L’assemblage des monomères est expliqué par une théorie (le RNA world) :
à Le premier oligomère (polymère très court) organique serait un oligoribonucléotide, une
molécule d’ARN formée par l’assemblage de 30 à 50 nucléotides (monomères) grâce à un
catalyseur de surface.
à Le catalyseur de surface est de l’argile constitué sur base de cendres volcaniques.
à Certains oligoribonucléotides auront une activité de type enzymatique (ils sont
catalytiquement actifs).

Les différents oligomères peuvent s’associer spontanément sans perdre leurs propriétés et
en obtenant de nouvelles fonctions.

L’hypothèse du RNA world est confirmée par nos connaissances actuelles à l’ARN est
capable de supporter l’information génétique + il existe encore des oligomères catalytiques
(ex : dans le ribosome, l’élément qui fait la synthèse des protéines).
Limite de la théorie : ARN n’est pas assez stable car son sucre est du ribose à porte du OH
qui est un groupement très réactionnel. Donc selon certains chercheurs, les premières
molécules d’ARN ont bien existé mais avaient une structure + stable que l’ARN actuel.

1
2. Les acides ribonucléiques (ARN)

Condensation
Les nucléotides qui vont former l’ARN sont des ribonucléotides.
Les ribonucléotides se sont assemblés par une réaction de condensation (réaction qui forme
un lien covalent en libérant de l’eau). Cette réaction s’effectue entre un groupement
hydroxyle du premier nucléotide et un groupement OH qui provient de l’autre nucléotide.
Création d’un lien phosphoester.

Sens
de la
ynths
ès e d
e l’A
RN
Formation de 2 extrémités :
1. Extrémité 5’ : C5 portant un groupement phosphate non engagé dans la liaison
2. Extrémité 3’ : C3 portant un groupement OH non engagé dans la liaison

Remarque liaison :
En trait plein, lien phosphoester nouvellement formé (néoformé)
En pointillés, autre lien phosphoester dû à l’assemblage des ribonucléotides
à Au total : lien phosphodiester

Structure monocaténaire

Spécifique à l’ARN

L’ARN se replie sur lui-même, les bases des ribonucléotides vont se lier par complémentarité
A = U et G ≡ C et ces liaisons sont stabilisées par des liaisons H.
Plus on a de G et de C, plus la molécule est stable (car liaison triple).

! Union des nucléotides adjacents = liens phosphodiesters / Union des bases entre elles pour
le repliement = liaisons H !

2
Rôles de l’ARN
- ARN génomiques : support de l’information génétique pour certains virus
- ARN messagers : transmission de l’information génétique du noyau au cytoplasme
- ARN régulateurs : régulation de l’expression des gènes
- ARN de transferts : transportent AA vers ribosomes
- ARN ribosomiques : structure d’entité supramoléculaires
- ARN catalytiques : ont une activité catalytique (ce sont des ribozymes)

3. Le « RNP world » (le monde des ribonucléoprotéines)

Les ARN catalytiques (ribozymes) sont capables de :


- catalyser des réactions
- s’auto-répliquer
- lier des ribonucléotides à des AA à formation de molécules : les chimères
- permettre aux AA de s’assembler entre eux

Une ribonucléoprotéine est un complexe entre de l’ARN et un peptide (peut soit participer
au site actif du ribozyme ou bien être accessoire et ne participer qu’à la structure de
l’ensemble).
Certains complexes existent encore ajd (ex : télomérase = enzyme qui allonge les extrémités
des chromosomes = mixte entre protéine et ARN, spliceosome = machinerie moléculaire
réalisant l’épissage, …).

L’émergence de ces activités catalytiques a permis la diversification des molécules et


l’apparition du monde ADN (ARN à ARN + protéines à ADN).

La condensation des AA :
Formation de dipeptides, oligopeptides, peptides et protéines.
Sens de la synthèse des protéines

! être capable de reconnaitre


le lien peptidique !

Réaction de condensation (groupement carboxylique de l’acide 1 et le groupement aminé de


l’autre acide aminé forment un lien peptidique).
Ce mode de liaison fait apparaitre 2 extrémités dans chaque protéine :
- L’amino-terminale ou N-terminale à porte le groupement aminé du dernier AA non
engagé dans la liaison
- La carboxy-terminale ou C-terminale à porte le groupement carboxylique du
dernier AA non engagé dans la liaison

3
4. Les protéines

Grande variabilité de forme qui résulte de la composition en 20 AA qui ont chacun des
propriétés physiques et chimiques différentes.

Les niveaux de structure des protéines

Structure primaire :
Ordre dans lequel les AA s’enchainent de façon spécifique dans la protéine de l’extrémité N-
terminale à l’extrémité C-terminale.
Cet ordre n’est pas aléatoire et est spécifique à chaque protéine.
La structure primaire dicte les structures secondaire et tertiaire, qui sont déterminées par la
nature chimique de la chaine polypeptidique et des chaines latérales (radicaux R) des acides
aminés positionnés le long de la chaine.

Structure secondaire :
Décrit les repliements locaux que peuvent subir certains segments de la protéine.
Ces arrangements sont stabilisés par des liaisons H : les atomes d’oxygène de la chaine
polypeptidique portent une charge partielle négative et l’atome d’hydrogène qui est attaché
à l’atome d’azote, une charge partielle positive à des liaisons hydrogène peuvent donc
s’établir entre ces atomes. Individuellement, ces liaisons hydrogène sont faibles, mais
comme elles se forment en grand nombre sur une section relativement longue de la chaine
polypeptidique, elles peuvent ensemble conférer une forme particulière à cette section de la
protéine.
Il existe 2 catégories de structures secondaires principales :
- Les hélices ou hélices α : confèrent de l’élasticité aux protéines de par la structure en
forme de ressort à svt dans les membranes.
- Les feuillets ou feuillets β : confèrent de la rigidité aux protéines à sont en général
exclus des membranes.
Une protéine a la plupart du temps pls hélices α ET pls feuillets β

4
Structure tertiaire :
Repliement dans l’espace de l’ensemble de la structure (repliement total, global) qui fait
apparaître des domaines protéiques (= unités fonctionnelles à l’intérieur de la structure
protéique).
Une protéine est divisée en domaines et chaque domaine a une activité, un rôle particulier.
Une protéine peut avoir des domaines très ≠ (ex : domaine de liaison à une membrane, à
une protéine, à l’ADN ou domaine moteur, catalytique).
! Les domaines apparaissent seulement avec la structure tertiaire !
C’est l’exclusion hydrophobe de l’eau qui va donner à la protéine sa structure tertiaire à des
régions devant exclure l’eau se mettent à l’intérieur de la protéine (dans la périphérie de la
protéine se trouvent les AA qui sont hydrophiles et donc polaires à ils peuvent interagir
avec l’eau).
Cette structure tridimensionnelle a besoin d’une stabilisation se faisant par plusieurs types
de liaisons :

- Liaisons H : s’établissent entre les chaines latérales d’AA trop éloignés dans la
structure primaire mais qui sont suffisamment proches dans la structure tertiaire
(grâce au repliement de la protéine).
- Liaisons ioniques : s’établissent entre des AA distants l’un de l’autre dans la structure
primaire mais amenés proches l’un de l’autre grâce au repliement. Cette liaison
s’établit entre un AA acide et un AA basique (pour avoir des charges + et -).
- Effet hydrophobe : des AA hydrophobes et non polaires se mettent les uns près des
autres de manière à exclure l’eau par liaison de Van der Waals.
- Pont disulfure : liaison covalente qui va s’établir entre 2 cystéines (= AA apolaire qui
contient du soufre et un groupement thiol SH) à lorsque 2 SH sont près l’un de
l’autre, ils peuvent subir une réaction d’oxydation qui va faire disparaitre les 2 H et
unir les 2 S par une liaison covalente à liaison FORTE dans stabilisation protéine
! seule la cystéine est capable de faire ce type de liaison !

Structure quaternaire :
Dans certain cas, une protéine pour qu’elle soit active nécessite au moins une 2e protéine à
structure quaternaire (assemblage nécessaire pour avoir l’activité).
Ces protéines sont dites multimériques (ex : hémoglobine).

La transcriptase inverse
La découverte de cette transcriptase mènera à une révolution conceptuelle car elle possède
la capacité de copier une molécule d’ARN en molécule d’ADN.
Jusque-là on pensait que l’information ne pouvait aller que dans un sens (ADN à ARN à
protéine) à dogme de la biologie moléculaire.
à La transcriptase va donc à l’encontre de ce dogme.

5
5. L’acide désoxyribonucléique (ADN)

Condensation
Les molécules d’ADN sont des polymères de nucléotides liés par une réaction de
condensation (réaction qui libère de l’eau).
Les nucléotides qui vont former l’ADN sont des désoxyribonucléotides (le ribose a perdu son
groupement hydroxyl OH sur le carbone 2 à perte d’un groupement très réactionnel donc la
stabilité de la molécule va augmenterà survie plus importante).
Cette réaction de condensation s’effectue entre le groupement hydroxyl porté par le C3 du
désoxyribose du nucléotide 1 (nucléotide N) et le groupement OH qui provient du
groupement phosphate porté par le C5 du désoxyribose du nucléotide suivant (nucléotide
N+1) à création d’un lien phosphoester (et au total : lien phosphodiester).

Sens de la synthèse de
l’ADN : 5’ à 3’
(comme l’ARN)

Formation de 2 extrémités :
1. Extrémité 5’ : C5 portant un groupement phosphate non engagé dans la liaison
2. Extrémité 3’ : C3 portant un groupement OH non engagé dans la liaison

Remarque :
Bases azotées : adenine, guanine, cytosine et thymine (la thymine est spécifique à l’ADN).

Structure bicaténaire

L’ADN est bicaténaire (double hélice) dans les cellules (les virus peuvent avoir de l’ADN
monocaténaire).
Les 2 chaines sont complémentaires l’unes de l’autre, les nucléotides (A = T et C ≡ G) se lient
par des liaisons H. Plus on a de G et de C, plus la molécule est stable (car liaison triple).
Les 2 brins sont anti parallèles (les extrémités de la molécule s’opposent)
5’ d’un brin à 3’ de l’autre et inversement.

6
6. Les glucides

Les glucides sont des polymères synthétisés par des enzymes/protéines.


Glucides = sucre :
- Groupe de molécules organiques formé de C, O et H à (CH2O)n Définition SUCRES
- Contiennent groupement carbonyl (monosaccharides)
- Peuvent être synthétisés par voie abiotique

Disaccharides = 2 monosaccharides liés entre eux


Oligosaccharides = quelques monosaccharides lié entre eux (jusque 10)
Polysaccharides = énormément de monosaccharides lié entre eux (milliers voire millions)

Cet assemblage de monosaccharides se fait par une réaction de condensation qui fait naitre
une liaison osidique.
Cette réaction se fait entre un carbone hémiacétalique OU hémicétalique (= carbone
résultant de la cyclisation des sucres) et un OH porté par un autre carbone d’un autre sucre.
C’est-à-dire entre le groupement hydroxyl OH porté par le premier carbone des aldoses OU
par le carbone qui porte le cétone dans les cétoses et un OH porté par un autre
monosaccharide peu importe le carbone qui le porte.

Quelques disaccharides rencontrés en nutrition (pas retenir structure ni formule) :

- Saccharose (sucre de cuisine) :


glucose + fructose à liaison a (1-2)
(C1 glucose et C2 fructose)
- Lactose (sucre du lait) :
glucose + galactose à liaison b (1-4)
(C1 glucose et C4 galactose)
- Maltose :
glucose + glucose à liaison a (1-4)
- Isomaltose :
glucose + glucose à liaison a (1-6)
Maltose et isomaltose = produits de la dégradation
Si la liaison va dans le sens opposé de de l’amidon et du glycogène (sucres de réserve)
l’O qui est dans cycle à anomère a
Si la liaison va dans le sens du O qui Notation des disaccharides : lettre grecque identifie
est dans le cycle à anomère b l’anomère du monosaccharide qui va engager son
! Notre organisme n’hydrolyse que premier carbone dans la liaison osidique et les
chiffres entre parenthèses identifient les numéros
les liens a (sauf pour le lactose) !
des carbones impliqués dans la liaison

Remarque : le lactose a le même poids moléculaire et plus ou moins la même solubilité que le saccharose.
7
Les polymères ont des rôles très divers dans les cellules en fonction de leur structure
(polysaccharides de réserve à stockage d’E pour la cellule / polysaccharides de structure à
participent à la fabrication de la cellule).
Chaque polysaccharide est constitué d’un seul type de monomère.

Les polysaccharides de réserve

• Glycogène ou amylopectine :
100% de glucose avec une chaine principale où les unités de glucose sont unies
ensembles par des liaisons a (1-4).
Il y a des ramifications liées à la chaine par des liaisons a (1-6).
à ¹ entre glycogène et amylopectine = nbr de ramifications
-glycogène = ramification tous les 8-12 glucoses
-amylopectine = ramification tous les 24-30 glucoses
à Glycogène = sucre de réserve animaux + champignons (stocké ds muscles + foie chez l’H)
à Amidon = amylopectine (chaine ramifiée) + amylose (chaine non ramifiée) (présent dans
graines, fruits, racines, …)

• Amylose :
Chaine unique et linéaire avec 100% de glucoses unis par des liaisons a (1-4).
Dans l’eau, l’amylose a une structure en forme d’hélice.

• Dextrane :
100% de glucoses unis dans une chaine principale par des liaisons a (1-6) et pls
chaines principales peuvent se lier entre elles par des liaisons a (1-2, 3 ou 4).
àDextrane = sucre de réserve des bactéries et des levures + constitue plaque dentaire

è Tous les polysaccharides de réserve ont des liaisons osidiques qui sont anomères a.
à L’H est capable de digérer ces sucres
à Ces sucres sont solubles dans l’eau

8
Les polysaccharides de structure

• Cellulose :
100% de glucoses unis les uns aux autres par une liaison b (1-4)
à Cellulose = sucre de structure chez les plantes (présent sur les feuilles de papier)

• Chitine :
Glucoses modifiés = monosaccharides dérivés = acétylglucosamines (glucosamine +
acétyl) unis par des liaisons b (1-4)
à Chitine = base du squelette des arthropodes

è Tous les polysaccharides de structure ont des liaisons osidiques qui sont anomères b.
à L’H est capable de digérer ces sucres
à Ces sucres sont solubles dans l’eau

7. Les lipides

Les lipides ne sont pas réellement des polymères (car monomères ≠). Ce sont des molécules
complexes hétérogènes provenant de l’assemblage de molécules plus simples.

Les lipides sont hydrophobes car ils contiennent bcp de liaisons C-H (faible ≠ EN à liaisons
covalentes apolaires).

Les acides gras vont participer à la synthèse d’autres lipides + complexes : triglycérides et
phospholipides (+ stéroïdes).

Les acylglycérols liaisons ester


• Acyl = chaine de carbone = préfixe chimique
d’acide gras
• Glycérol = 3 carbones et chaque carbone porte
un groupement OH (dérivé du glycéraldéïde)

Les acylglycérols sont constitués d’un ou de plusieurs acides gras et de glycérol.


Glycérol + 1 AG = monoacylglycerol ou monoglycéride
2 AG = diacylglycérol ou diglycéride
3 AG = triacylglycérol ou triglycéride (constituant des graisses animales+végétales)

9
L’assemblage du glycérol à 1 ou pls acides gras se fait par réaction de condensation
(condensation de 1, 2 ou 3 acides gras sur 1 glycérol) à liaisons ester (liaison entre un
groupement OH et un groupement COOH).

Les acides gras peuvent être :


- identiques ou différents
- saturés (pas de double liaison, mauvais pour la santé) ou insaturés (au moins une
double liaison, « bon » pour la santé) à mono- ou poly-insaturés

Remarque : les triglycérides sont constitués de liaisons C-H (grde enthalpie de dissociation =
E libérée qd on casse la liaison à 37 000 J pour 1 g de lipide) bcp plus grde enthalpie que les
sucres (liaisons C-OH).

Les phospholipides (ou phosphoglycérolipides)

1 phospholipide = 1 glycérol (triol) + 2 acides gras = un diglycéride


+ 1 groupement phosphate sur un groupement OH qui est
resté libre sur le glycérol à liaison phosphoester
+ 1 molécule organique chargée ou polaire unie au
phosphate à 2ème lien phosphoester
Cette molécule organique (habituellement chargée ou polaire) peut être :
• inositol à on formera du phosphatidylinositol
• choline à on formera du phosphatidylcholine
• sérine (un A.A) à on formera du phosphatidylsérine
• éthanolamine à on formera du phosphatidyléthanolamine

Les phospholipides sont des molécules amphiphiles : une région hydrophobe (acide gras) et
une région hydrophile (glycérol + phosphate + molécule chargée) à le groupement
phosphate et la molécule chargée augmentent la polarité de la tête hydrophile à
interactions possibles avec l’eau du côté hydrophile.

En milieu aqueux, les phospholipides vont s’organiser pour former des structures qui vont
exclure l’eau de la chaine apolaire :
- 1 couche : micelle
- 2 couches (bicouche) : liposome ou membrane

10
Les stérols

Les stéroïdes sont classés parmi les lipides en raison de leur faible affinité pour l’eau et non
à cause de leur structure ; ces molécules se différencient des graisses et des huiles par leur
squelette carboné formé de 4 cycles accolés (stérane) : 3 cycles à 6C et 1 cycle à 5C.
Les stéroïdes diffèrent par les groupements chimiques qui se fixent à leurs 4 cycles accolés.

Stérol = stérane + OH

Les stérols (sous-classe des stéroïdes) ont des rôles très variés dans cellule.

Le stérol le plus important est le cholestérol :


- Molécule essentielle chez les animaux (présent dans les membranes cellulaires
animales)
- Précurseur d’autres stéroïdes (comme les hormones sexuelles)

- Présent dans le cerveau, l’aide à fonctionner
- Participe à la formation des membranes cellulaires

11
Connaissances :
• Savoir ce que sont un monomère et un polymère.
• Savoir ce qu'est une réaction de condensation.
• Connaître les éléments qui soutiennent l'hypothèse du "RNA world".
• Connaître les limites de l'hypothèse du "RNA world".
• Savoir ce qu'est un lien phosphodiester.
• Connaître le lien entre les liaisons phosphoesters et phosphodiesters.
• Savoir ce que sont les extrémités 5' et 3' d'un acide nucléique.
• Connaître les constituants de l'ARN.
• Savoir ce qu'est un ribonucléotide.
• Connaître les rôles joués par l'ARN dans le vivant.
• Connaître les éléments qui soutiennent l'hypothèse du "RNP world".
• Savoir ce qu'est un lien peptidique.
• Savoir ce que sont les extrémités amino-terminales et carboxy-terminales d'un peptide.
• Connaître les niveaux de structure d'une protéine et comment ils sont stabilisés.
• Connaître l'importance de la transcriptase inverse dans l'hypothèse du "DNA world".
• Savoir ce qu'est un désoxyribonucléotide.
• Connaître les constituants de l'ADN.
• Connaître les différences et points communs entre ARN et ADN.
• Savoir ce que signifient les termes : monocaténaire, bicaténaire, antiparallèle et
complémentaire.
• Connaître la complémentarité des bases des nucléotides.
• Savoir ce qu'est une liaison osidique.
• Savoir ce que sont des disaccharides, des oligosaccharides et des polysaccharides.
• Connaître les caractéristiques chimiques du saccharose, du lactose, du maltose et de
l'isomaltose.
• Connaître les caractéristiques chimiques du glycogène, de l'amylopectine, de l'amylose, de la
cellulose et de la chitine.
• Savoir ce que sont un triglycéride, un phospholipide et un stérol.
• Connaître les noms des 4 principales molécules polaires qui constituent les phospholipides.
• Connaître la signification du terme amphiphile.

Compétences :
• Reconnaître un polymère et ses monomères constitutifs.
• Reconnaître une molécule d'ARN.
• Identifier les liaisons phosphoester et phosphodiester.
• Identifier les extrémités 5' et 3' d'un acide nucléique.
• Reconnaître un peptide.
• Identifier les extrémités d'un peptide.
• Identifer les liaisons peptidiques.
• Reconnaître le principales structures secondaires d'une protéine.
• Reconnaître une molécule d'ADN.
• Reconnaître un oligo- et un polysaccharide.
• Identifier les liaisons osidiques.
• Reconnaître un lipide complexe.

12
Chapitre 4
Les protocellules

1. Les protocellules ou les prémices de la vie

À partir des molécules de base, les 1ères cellules sont apparues : les protocellules.

Le modèle des coacervats


Les expériences d’Alexander Oparin :
Il a observé qu’il y avait une création de petites structures colloïdales sphériques ou ovoïdes
avec une taille de 1 à 500 µm de diamètre : les coacervats. Ces structures sont apparues
suite à un mélange de 2 substances : des protéines (gélatine) et de la gomme arabique
(provient de la sève d’un arbre).

Simulation de métabolisme :
• Lorsqu’on ajoute une enzyme (protéine catalytique) dans le mélange qui a « créé »
les coacervats, ceux-ci sont stabilisés (durent + lgtmps dans le temps) et une ébauche
de métabolisme prend place.
Cette enzyme se place spontanément dans le compartiment pour lequel elle a le plus
d’affinité, dans lequel elle est la plus soluble à intérieur du coacervat.
• Lorsqu’on ajoute un substrat (glucose phosphorylé) pour l’enzyme, il va se répartir
dans les ≠ compartiments disponibles en fonction de 2 éléments :
- les ≠ de concentrations (va vers le compartiment où il est le moins concentré)
- son interaction avec le milieu, sa solubilité potentielle avec les ≠ éléments
Remarque : substrat d’une enzyme = molécule qui va subir la réaction catalysée par l’enzyme
Le substrat lui aussi va entrer dans le coacervat, il va servir de substrat pour l’enzyme
qui va polymériser les glucoses entre eux (produit) et le phosphate va être enlevé
sous forme de déchet. Ce déchet va spontanément se distribuer dans les
compartiments présents en fonction des différences des concentration et de son
affinité avec les compartiments à il va sortir
à Au final : formation d’un polysaccharide qui entraine le grossissement du coacervat
jusqu’à une taille critique où le coacervat se divise en 2 coacervats filles
à Si un des 2 coacervats filles contient des enzymes, le processus va se répéter

Alexander Oparin a également simulé d’autres phénomènes aujourd’hui présents dans les
cellules (photosynthèse et chaîne respiratoire) à cela ne veut pas dire que les coacervats
sont des ancêtres des cellules car les matériaux utilisés pour créer les coacervats ne sont pas
les mêmes que ceux des premières cellules (coacervat = modèle).

1
à Cela veut simplement dire que des éléments sont capables de s’associer pour acquérir de
nouvelles propriétés (principe d’émergence)

Ces expériences ont entrainé une théorie : la théorie du monde lipidique :


Si on met des lipides en solution avec d’autres constituants, ces constituants pourraient
s’assembler pour former une protocellule

Un modèle de protocellules
Remarque : protocellule = protobionte

Pour former une cellule, il est nécessaire qu’il y ait des relations mutuellement bénéfiques
qui s’établissent entre les constituants de cette cellule.
Ex : membrane à le patrimoine génétique évolue pour coder des enzymes qui participent à
la synthèse de lipides de plus en plus efficaces qui eux-mêmes protègent de mieux en mieux
le patrimoine génétique.

Création de protocellules en laboratoires :

Matériel de départ :
- Lipides que l’on retrouve en chimie abiotique (peuvent être retrouvés sur des
météorites ou synthétisés par l’impact de comètes sur terre)
- Patrimoine génétique sous forme d’ARN catalytique (capable de s’auto-répliquer)

On met dans un même récipient une protocellule avec de l’ARN fonctionnel et une avec de
l’ARN non fonctionnel (voire sans ARN) à compétition darwinienne entre les 2 cellules :
La première cellule qui possède un ARN catalytique fonctionnel va répliquer son ARN à
cette accumulation d’ARN va générer un stress au niveau de la membrane de la protocellule
à pour lutter contre ce stress, la protocellule va « voler » des lipides à la 2ème protocellule
à la protocellule fonctionnelle va grossir jusqu’à la taille critique à division à le
phénomène peut recommencer.
En raison du transfert lipidique, des protons s’accumulent à l’intérieur de la cellule à
gradient de concentration (2 compartiments ont une concentration ≠ en une substance
donnée) à + de p+ à l’intérieur de la protocellule qu’à l’extérieur.
L’apparition de ce gradient est une forme d’E potentielle que nos cellules utilisent encore.

On retrouve grâce à ce modèle 2 caractéristiques propres à la vie :


- Compétition darwinienne
- Forme primitive d’E

2
2. La membrane plasmique (et les autres membranes)

Membrane = structure qui sépare le milieu intra et extracellulaire.

Une mosaïque fluide


A l’origine, la membrane existait probablement sous la forme d’une monocouche d’acides
gras cependant, dans la majorité des cellules modernes, il s’agit d’une bicouche de
phospholipides (éléments qui spontanément lorsqu’ils sont en milieu aqueux vont se
regrouper de manière à exclure l’eau pour former des structures comme les micelles, les
liposomes et les bicouches). Cette bicouche a une épaisseur de 5 à 10 nm.
Pour que cette bicouche de phospholipides devienne une membrane, il faut que des
protéines soient inclues dans la bicouche à membrane = bicouche + protéines
Remarque : qd on parle de membrane, ça inclus les protéines et les phospholipides, mais qd
on parle de bicouche, ce ne sont que les phospholipides.

Protéines dites intégrées


dans la bicouche

Dans la bicouche, il y a plusieurs variétés de lipides :


- Sphingomyéline
- Phosphatidylcholine
- Phosphatidylsérine
- Phosphatidyléthanolamine
- Phosphatidylinositol
- Cholestérol (présent seulement dans les cellules animales)

Ces phospholipides ne sont pas présents dans les mêmes proportions :


à pour un feuillet donné, les phospholipides ne sont pas en même proportions
à pour un phospholipide donné, les proportions ne sont pas les même pour les feuillets
(externe et interne)
è Pas homogène

On remarque que les phopholipides d’une même famille se regroupent et forment des
radeaux à la membrane est une mosaïque fluide. « fluide » car les ≠ constituants de la
membrane peuvent se déplacer : les lipides se déplacent les uns par rapport aux autres, ils
peuvent aussi dériver latéralement dans le plan de la membrane, voire passer d’une couche
à l’autre.

3
Les protéines membranaires, elles, sont bcp plus grosses et se déplacent plus lentement.

D’une espèce à l’autre / d’une cellule à l’autre / d’une alimentation à l’autre, la composition
des membranes, la proportion des phospholipides va varier.

à Les phospholipides qui constituent la membrane collent ensemble grâce aux interactions
de London.

à Les protéines membranaires interagissent avec la membrane :


Il y a plusieurs modes d’interactions :
- Protéines transmembranaires ou polytopiques traversent la bicouche car une partie
de la protéine est constituée d’AA hydrophobes (apolaires) qui peuvent interagir avec
les lipides
- Protéines monotopiques interagissent avec la bicouche sans la traverser
à 4 types d’interactions possibles :
- la protéine a une structure tertiaire telle qu’un domaine particulier est très
hydrophobe et donc ce domaine pénètre dans la bicouche
- une région de la protéine, un petit tronçon d’AA est hydrophobe mais non organisé
en une structure particulière et interagit avec la bicouche
- la protéine s’est liée par un lien covalent à un phospholipide ou à un acide gras qui
est enchâssé dans la bicouche
- la tête polaire des phospholipides porte des charges et interagit par des liaisons
électrostatiques (liaisons faibles)
à Les protéines monotopiques sont toutes des protéines membranaires.
è Une protéine membranaire est une protéine qui interagit avec une membrane (ce n’est
pas nécessairement une protéine de la membrane).

La perméabilité sélective
La membrane est perméable à certaines molécules et pas à d’autres à importance de la
membrane dans l’évolution darwinienne et dans le stockage de l’énergie.

• La bicouche va être perméable aux petites molécules apolaires (capables de se


solubiliser dans la fraction lipidique de la bicouche). Ex : gaz à CO2 (molécules
apolaires car les barycentres des charges + et – sont au même endroit), azote et
oxygène (liaisons covalentes apolaires).
• Elle va aussi être perméable aux petites molécules polaires. Ex : les alcools à
éthanol, l’eau (mais passe moins vite que l’éthanol).
• Mais aussi aux acides gras ou stéroïdes car ils sont lipidiques.
• Par contre, toutes les molécules chargées, ionisées ne peuvent pas franchir la
bicouche. Ex : les ions (même s’ils sont très petits), les acides aminés (sont chargés),
l’ATP (porte du phosphate qui est chargé négativement).
• Les molécules polaires non chargées mais trop grosse ne peuvent pas passer la
bicouche non plus. Ex : monosaccharide, protéine (bcp trop grosse + chargée),
polysaccharides, les acides nucléiques à ARN, ADN (trop gros + chargé).

è Dès qu’une molécule est chargée ou trop grosse à elle ne passe pas à élément dit non
perméant.

4
Remarque : l’urée est polaire
mais peut passer à avantage
car c’est grâce à elle qu’on
élimine les déchets

Thermodynamique
Le flux des molécules au travers de la bicouche obéit à des lois de thermodynamique.
Thermodynamique = étude des flux énergétiques, des modifications des formes d’E.
On peut convertir une forme d’E en une autre (ex : perceuse à on la branche avec de l’E
électrique puis la mèche tourne à E mécanique).

1er principe de la thermodynamique :


Lorsqu’on transforme une forme d’E en une autre, rien ne se perd et rien ne se crée.
à La quantité totale d’E d’un système est conservée

2ème loi de la thermodynamique :


Lorsqu’on prend une forme d’E et qu’on la transforme en une autre forme d’E, une partie de
l’E transformée n’est plus disponible pour effectuer un travail.
Ex : perceuse à bruit que fait la perceuse et chaleur de la mèche = E non utilisée pour faire
le travail (trou).

Corollaire de la 2ème loi (découle de la 2ème loi) :


Température = mesure de l’agitation des molécules.
Si on augmente T° (lorsqu’on produit de l’E thermique), on augmente l’agitation et donc le
désordre à tous les systèmes évoluent vers la formation du désordre.
Entropie = facteur de mesure du désordre

Application :
(a) On dépose une goutte de colorant dans
un verre d’eau. Structure ordonnée car
toutes les molécules de colorant sont
ensemble et toutes celles d’eau aussi
(b) Diffusion = résultat de l’agitation des
molécules
(c) Mélange homogène à désordre maximal

5
La compartimentalisation réduit l’entropie :

Soluté = substance dissoute dans un solvant


• Si le récipient est divisé en 2 compartiments par une bicouche de phospholipides qui
est perméable au soluté, on aurait exactement le même résultat que s’il n’y avait pas
de membrane (voire application au-dessus). Mais il aurait fallu plus de temps pour
que la diffusion ait lieu.
• Si la bicouche n’est pas perméable au soluté, le soluté va diffuser pour occuper tout
l’espace disponible (c.-à-d. un seul des compartiments) à apparition de gradients
chimiques de concentrations (≠ de concentrations en soluté entre les ≠
compartiments limités par la bicouche).

Les gradients chimiques

Gradient chimique = de concentration


Quand le gradient de concentration est accompagné par une différence de distribution des
charges (ions entrent en jeu), on l’appelle gradient électrochimique à il fait naitre une
différence de potentiel entre les 2 côtés de la membrane.

Gradient = forme de stockage d’E, forme d’E potentielle :


Il permet de libérer de libérer de l’E lorsque les molécules où ions (de base, retenus dans un
compartiment) changent de compartiment à libération d’E chimique par ex.
(même fonctionnement qu’un barrage hydroélectrique)

6
L’osmose
Choc des molécules sur la paroi du compartiment à création
d’une pression.
Cette pression, appliquée sur la bicouche de phospholipides peut
être quantifiée par une loi physique :
La loi de Van’t Hoff = pression osmotique = π (unité : Pa)

π = C.R.T avec C = concentration et T° en K

La pression osmotique engendre un flux d’eau dans la direction opposée à cette pression

Paroi non perméable aux molécules jaunes et rouges mais bien perméable à l’eau.
• Les molécules jaunes sont en grande concentration dans le compartiment gauche
à pression osmotique jaune appuie sur la membrane de gauche à droite donc eau
rentre de droite à gauche (opposition).
• Les molécules rouges sont en grande concentration dans le compartiment droit
à pression osmotique rouge appuie sur la membrane de droite à gauche donc eau
rentre de gauche à droite (opposition).
Mais la concentration en molécules jaunes est plus importante que celle en molécules
rouges. à Le flux d’eau total va donc de droite à gauche.

è Osmose = diffusion de l’eau à travers une membrane semi-perméable en réponse à un


déséquilibre de concentration en molécules non perméantes.

L’osmolarité
La pression osmotique est indépendante des propriétés intrinsèques de la substance qui est
en jeu. Elle ne dépend que de la concentration (! si la molécule qui entre en jeu est non
perméante !).
Pour quantifier la pression osmotique, on a donc besoin de la concentration totale en soluté
à propriété colligative (qui ne dépend que de la concentration).

Osmolarité = nb de particules osmotiquement actives (nb de moles qui interviennent dans la


pression osmotique) à Cosm = concentration totale en soluté (unité : osM ou osm/L)
• Pour les molécules qui ne se dissocient pas en solution, la concentration molaire de
la substance sera égale à l’osmolarité.
à L’osmolarité est donc une forme d’expression de la concentration.

7
• ! Par contre pour les molécules qui se dissocient dans l’eau (ex : sels) :

Dans ce cas, la Cosm = Cmolaire multipliée par le


coefficient de dissociation ionique à ici = 2
car NaCl se dissocie en 2 particules Na+ et Cl-

à ! Tjrs vérifier si on a affaire à des


molécules qui se dissocient ou non
dans l’eau !

L’osmolarité et le volume cellulaire :

0,310 osM = concentration totale en solutés non perméants dans toutes les cellules.

Comportement d’une cellule en fonction de la solution dans laquelle elle baigne :


• Isotonique : si on place une cellule quel qu’elle soit dans une solution contenant des
solutés non perméants et que la concentration en solutés est égale à 0,310 osM à
pas de mouvement net d’eau à solution dite isotonique (pression osmotique à
l’intérieur de la cellule = pression osmotique à l’extérieur de la cellule, choc des
molécules intérieur cellule = choc des molécules extérieur cellule) à il y a autant
d’eau qui rentre que d’eau qui sort à volume de la cellule non modifié.
• Hypotonique : si on place une cellule dans une solution qui a une concentration en
solutés non perméants inférieure à 0,310 osM (pression osmotique intérieure cellule
> pression extérieure cellule) à solution dite hypotonique à l’eau va globalement
entrer dans la cellule pour aller diluer les molécules qui sont plus concentrées à
grossissement de la cellule.
Si trop d’eau entre dans la cellule, elle peut éclater : lyse osmotique (≠ hémolyse car
hémolyse ne concerne que les cellules sanguines à ex : globules rouges)
• Hypertonique : si on place une cellule dans une solution qui a une concentration en
solutés non perméants supérieure à 0,310 osM (pression osmotique intérieure
cellule < pression osmotique extérieure cellule) à solution dite hypertonique à
l’eau va globalement sortir de la cellule pour diluer le compartiment externe à
diminution du volume de la cellule : plasmolyse.

8
Remarque :
- Hyper/Iso/Hypo osmotique (ou osmolaire) = comparaison des compartiments en
termes de Cosm en ne tenant pas compte de la caractéristique perméante/non
perméante des molécules.
- Hyper/Iso/Hypo tonique = comparaison de la Cosm entre les compartiments, en ne
tenant compte que des solutés non perméants

à Résumé et comparaison cellules animales et végétales :

Cellules végétales :
Les cellules des végétaux, des procaryotes, des champignons et de quelques protistes sont
entourées d’une paroi cellulaire.
• Lorsqu’elles se trouvent dans une solution hypotonique, leur paroi cellulaire
concourt à l’équilibre hydrique. Comme la cellule animale, la cellule végétale gagne
de l’eau par osmose et enfle. Cependant, la paroi relativement inélastique ne se
distend que jusqu’à un certain point, après quoi elle exerce sur la cellule une pression
qui empêche l’eau d’entrer ; c’est la pression de turgescence. La cellule est alors
turgescente (très ferme) à la turgescence est l’état idéal pour la plupart des
végétaux.
• Si les cellules végétales baignent dans un milieu isotonique, il n’y a pas de diffusion
nette de l’eau vers l’intérieur et elles deviennent flasques.
• Par contre, si une cellule végétale baigne dans un milieu hypertonique, sa paroi n’est
pas d’une grande utilité : la cellule perd de l’eau et rétrécit, comme le ferait une
cellule animale dans les mêmes conditions. À mesure qu’elle se ratatine, sa
membrane plasmique s’écarte de la paroi cellulaire. Ce phénomène, appelé́
plasmolyse, fait flétrir la plante et peut être fatal. Les bactéries, les archées et les
eumycètes subissent le même sort dans un milieu hypertonique.

9
Les protéines membranaires et la perméabilité
Le passage des molécules au travers d’une membrane (bicouche + protéines) peut être
organisé par des protéines transmembranaires. En effet, certains ions, molécules qui
normalement ne sont pas ou très peu perméants par rapport à la partie lipidique de la
membrane, peuvent franchir la membrane à des vitesses qui sont significativement plus
élevée que ce qui est prédit par leur solubilité dans la bicouche lipidique.
Des cellules ≠ présentent une perméabilité très ≠ aux ions mais leur perméabilité aux
molécules apolaires sont comparables à composition des membranes ≠ en protéines.
Certaines protéines transmembranaires vont participer à la perméabilité de la membrane.

1. Transport passif (qui ne nécessite pas d’E)

Diffusion facilitée : protéines (canaux ou transporteur) facilitent le passage de solutés


normalement non perméants en suivant le gradient de concentration des solutés.
Les molécules vont essayer de traverser la membrane pour aller du compartiment où elles
sont le plus concentrées vers le compartiment où elles sont le moins concentrées à le
système évolue vers le désordre, vers l’annulation du gradient.

à Les protéines canal


Protéines qui grâce à leur structure tertiaire ou quaternaire vont organiser un pore dans la
membrane. La surface interne de ce pore sera constituée par les chaines latérales de
certains AA polaires. L’eau (d’où AA polaires) et les solutés (principalement des ions) passent
au travers de ce pore.
Ces canaux ont une spécificité relativement faible, ils laissent passer plusieurs types de
molécules et d’ions.
Certains canaux ont la capacité de s’ouvrir ou de se fermer en réponse à des stimulus
chimiques ou physiques.

10
1. Canal contrôlé par un liguant (molécule qui se lie à quelque chose). Ce canal est
ouvert lorsque les liguants y sont liés et lorsqu’ils quittent le canal, il se ferme et l’ion
ou la molécule ne peut plus passer à stimulus chimique
2. Canal voltage dépendant (dépendant de la différence de potentiel de part et d’autre
de la membrane) et lorsque cette différence de potentiel varie, le canal s’ouvre ou se
ferme à stimulus physique
3. Canaux sensibles à des modifications mécaniques, des déformations
4. Canaux en permanence ouverts

à Les transporteurs
Protéines qui facilitent le passage transmembranaire de certains ions mais aussi le passage
de petites molécules organiques polaires (ex : sucres, AA). Pour y parvenir, le transporteur
doit se lier spécifiquement au soluté qu’il doit transporter à système rendu saturable.
Système saturable = si tous les transporteurs sont occupés à transporter des solutés, on
peut rajouter autant de soluté qu’on veut, ils ne passeront pas.
A l’inverse du canal, le transporteur doit modifier sa forme pour permettre le passage du
soluté au travers de la membrane à vitesse de fonctionnement réduite par rapport à celle
du canal à canal plus rapide et non saturable / transporteur moins rapide et saturable.

A la vitesse max, tous les transporteurs sont saturés, les solutés vont devoir attendre leur
tour avant de passer.

Km = constante de Michaelis = quantité de soluté ajouté lorsqu’on est à une vitesse qui vaut
la moitié de la vitesse max = reflet de l’affinité de l’enzyme (du transporteur) pour le substrat
à plus le Km sera petit, plus l’enzyme aura une grande affinité pour le substrat, plus on
atteindra vite la vitesse max (et inversement).

• GLUT1 = transporteur du glucose (retrouvé dans les globules rouges = érythrocytes)


• GLUT2 = transporteur du glucose (retrouvé dans les cellules du foie)
• Diffusion simple = au travers de la bicouche de phospholipides à la vitesse est plus
basse mais si on rajoute du glucose, ça ne sera pas saturable comme il n’y a pas de
transporteur, la vitesse va donc augmenter de façon constante. Plus on ajoute du
glucose, plus la vitesse de diffusion va augmenter
à En fonction de la concentration du substrat (soluté), un système sera plus avantageux que
l’autre :
- A basse concentration, le transport facilité par transporteur sera plus efficace
- A haute concentration, la diffusion simple sera plus efficace

11
2. Transport actif (qui nécessite de l’E)
Les molécules se déplacent du compartiment où elles sont le - concentrées vers le
compartiment où elles sont le + concentrées à sens inverse du gradient de concentration.

Les molécules vont contre


leur gradient de concentration
en utilisant de l’E (ici ATP)

Les pompes :

Les pompes sont des complexes


de protéines transmembranaires
qui utilisent une source d’E
physique ou chimique

Pompe qui utilise les e- comme source


d’E : un e- qui a de l’E est lié à une
molécule (rouge), puis va être céder à Pompe qui utilise la lumière
ATPase = pompe comme source d’E
une autre molécule (bleu) à la
qui utilise l’ATP
molécule rouge va être transportée au
comme source d’E
travers de la membrane

Les uniports et les cotransports

Uniports = transporteurs (passifs ou actifs) qui ne transportent qu’une seule substance.


Cotransports = transporteurs (passifs ou actifs) qui transportent simultanément plusieurs
substances.
à 2 types de cotransports :
- Antiports : les 2 substances transportées sont transportées dans des directions
opposées.
- Symports : les 2 substances transportées sont transportées dans la même direction.

12
à Un exemple d’antiport actif : la pompe Na+/ K+ ATPase :

Cette pompe transporte du sodium et du potassium contre l’hydrolyse de l’ATP : réaction


dans laquelle on brise une liaison pour avoir de l’énergie (obtention d’ADP) à c’est cette
énergie qui est utilisée par la pompe.

Sodium et potassium se déplacent contre leur gradient (transport actif)

La concentration d’ions sodium est élevée à l’extérieur de la cellule et faible à l’intérieur,


tandis que la concentration d’ions potassium est faible à l’extérieur de la cellule et élevée à
l’intérieur.
Oscillant entre deux formes au cours de son cycle, la pompe protéique (soit la protéine de
transport) expulse 3 ions Na+ chaque fois qu’elle fait entrer 2 ions K+.
à Déséquilibre de charges à création d’un gradient électrochimique

L’ATP alimente les changements de forme de cette protéine de transport en la


phosphorylant, c’est-à-dire en lui cédant un groupement phosphate.

13
Transport actif primaire et secondaire (ou indirect)
• Transport actif primaire :
L’E est consommée au sein même du transport
• Transport actif secondaire :
L’E de l’ATP n’est pas directement utilisée, c’est une différence de potentiel
électrochimique d’un soluté qui doit être transporté qui va premièrement être
utilisée.

Exemples :

Une protéine spécifique, qui possède deux sites récepteurs (un site pour un proton et un
autre pour le saccharose), couple le retour des protons dans la cellule au transport du
saccharose grâce à de l’ATP.
Elle déplace donc simultanément (cotransport) deux solutés différents. 

Le symport permet au saccharose de traverser la membrane grâce à la diffusion de H+
suivant son gradient électrochimique. 

Le gradient d’H+ est maintenu par une pompe à protons, fonctionnant grâce à l’énergie
provenant de l’ATP, qui concerne les protons à l’extérieur de la cellule. 

à Transport actif primaire de H+
à Transport du saccharose profitant indirectement de l’énergie provenant de l’ATP
(transport actif secondaire)


Na+/K+ ATPase fait sortir 3 Na+ et entrer 2 K+ donc elle va engendrer un gradient entrant de
Na à cotransporteur actif primaire. À côté de ce transporteur, il y a le transporteur actif
secondaire : il va laisser entrer le Na suivant son gradient de concentration et donc sans
énergie directe et le Na est accompagné du glucose qui entre contre son gradient à
symport actif secondaire.

14
è Résumé :




Connaissances :
• Savoir ce qu'est un coacervat
• Connaître l'importance des gradients chimiques et électrochimiques en biologie
• Connaître la structure des membranes biologiques
• Savoir la différence entre une bicouche de phospholipides et une membrane biologique
• Savoir pourquoi une membrane biologique est qualifiée de mosaïque fluide
• Savoir comment des protéines interagissent avec des membranes biologiques
• Savoir ce que signifie le terme perméabilité sélective
• Savoir ce qu'est le principe de diffusion
• Connaître les caractéristiques de l'osmose
• Savoir les critères à respecter par une solution pour être osmotiquement active
• Savoir ce qu'est l'osmolarité
• Connaître la valeur de l'osmolarité en molécules non perméantes du cytoplasme
• Savoir ce que signifient les termes iso-, hyper- et hypotoniques
• Savoir ce que signifie les termes plasmolyse et lyse osmotique
• Connaître les rôles des protéines dans le contrôle de la perméabilité membranaire
• Connaître les modes de transport de molécules au travers d'une membrane
• Savoir ce qu'est une ATPase

Compétences :
• Déterminer si une molécule est perméante ou non à une bicouche de phospholipides
• Déterminer le sens du flux osmotique en fonction des solutés en présence
• Calculer l'osmolarité d'une solution
• Déterminer si une solution est isotonique, hypertonique ou hypotonique par rapport à une
solution de référence
• Déterminer si une cellule subira une plasmolyse ou une lyse osmotique lorsqu'elle est placée
dans une solution donnée
• Discerner les différentes modalités de transport de soluté au travers d'une membrane

15
Chapitre 5
Les premières cellules

1. De l’ARN à l’ADN

L’ADN est une forme modifiée d’ARN


Sucre :

Perte d’un groupement


hydroxyl substitué par un H
à molécule d’ADN plus stable
que ARN (raison pour laquelle
c’est l’ADN constitue nos
ARN ADN cellules et non l’ARN)

Base azotée :

La thymine est une modification


de l’uracile

ARN ADN

La mémoire biochimique
La biochimie de la cellule garde en mémoire ce passage d’ARN à ADN.
En effet, les désoxyribonucléotides sont produits dans les cellules modernes à partir de
ribonucléotides et la synthèse des monomères de l’ADN se fait à partir de monomères de
l’ARN (argument majeur en faveur de ARN à ADN et de ARN modifié = ADN).

Kinase = enzyme qui ajoute du phosphate Réductase = enzyme qui fait une réaction de
Passage de nucléotides monophosphates à réduction (ajoute des e-)
des nucléotides diphosphates (mais ce sont Réduction du ribose à désoxyribose (passage de
tjrs des nucléotides de l’ARN) nucléotides d’ARN à des nucléotides d’ADN)

à À partir de nucléotides d’ARN et avec 2 enzymes, on obtient 3 nucléotides d’ADN

1
ADN primitif

Avant d’obtenir l’ADN moderne, il y a probablement eu un ADN primitif (U-ADN à ADN qui
contient de l’uracile) qui possédait des caractéristiques communes avec l’ARN.
Arguments en faveur de l’U-ADN :
- La synthèse moderne des désoxyribonucléotides (dTMP, dTDP et dTTP) est réalisée à
partir de ribonucléotides de l’uracile (rencontré seulement dans l’ARN) à UMP est
modifié en UDP par l’ajout d’un phosphate, UDP est réduit en dUDP, on lui enlève un
phosphate et puis on peut le transformer en dTMP (monde ADN)
à le TDP n’existe pas, c’est donc pour ça qu’on est obligé de passer par les
nucléotides de l’ARN et de l’U-ADN.
Signification des initiales : ex dTMP = désoxynucléotide de la thymine
monophosphate.
- A l’heure actuelle, on rencontre encore de l’U-ADN dans le patrimoine génétique de
certains virus.

Copie de l’ARN en ADN


Transcriptase inverse : enzyme capable de convertir de l’ARN en ADN.
Certains ARN catalytiques sont capables d’avoir une activité de transcriptase inverse.
Par exemple, les télomérases à assemblages de protéines et d’ARN catalytiques qui
allongent nos télomères (extrémités de nos chromosomes).

2. La première cellule

Théorie : il y a 3,5 à 3,8 milliards d’années, plusieurs entités cellulaires vivantes (cellules) se
disputaient les ressources de la soupe primordiale (océan et tout ce qu’il contient).
Parmi ces cellules, une lignée se serait multipliée plus rapidement que les autres et se serait
approprié les ressources à extinction des autres lignées.
Cette lignée est appelée LUCA (last universal common ancestor) et tous les êtres vivants
actuels descendent de cette lignée.

2
3. Les eubactéries

Les registres fossiles les plus anciens nous montrent que les traces laissées par les
organismes marins de type eubactériens ont environ 3,5 milliards d’années. Ces organismes
sont appelés les stromatolithes (structures formées de milliards de couches de
cyanobactéries à bactéries capables de faire la photosynthèse).
Ces traces n’étaient probablement pas celles des premières eubactéries car on pouvait
détecter 11 espèces différentes (1ère eubactérie = une espèce à apparue avant).

Les premiers êtres vivants étaient donc vraisemblablement des eubactéries. Ce sont des
petites cellules (taille de l’ordre du μm) constituées d’un cytoplasme, entourées d’une
membrane plasmique, unicellulaires, qui peuvent se regrouper pour vivre ensemble.
Remarque :
Plusieurs conventions existent pour décrire les bactéries, eubactéries, … à prendre la
convention bactérie = procaryote = eubactéries + archées.

Formes des eubactéries extrêmement variées (sphère à coque, bâtonnet à bacille, spirille)
et données par un squelette externe (chez l’H c’est la structure interne de la cellule qui dicte
la forme de celle-ci).

La paroi, les couches externes et la capsule


Hormis les mycoplasmes, toutes les eubactéries sont entourées d’une paroi.
Cette paroi est une structure rigide qui va permettre à la cellule de résister à la pression
osmotique interne (assez élevée).
Elle est constituée d’une substance, le peptidoglycane, constitué de polymères de sucre
linéaires unis entre eux par des peptides.
Structure de la paroi :

Remarque : il y a des énantiomères D dans la structure alors que la nature n’a sélectionné
que les énantiomères L à c’est une exception.

2 types d’eubactéries :
Dans les gram-négative, présence
d’une 2ème membrane, la membrane
externe qui contient des
lipopolysaccharides.

Épaisse couche de Fine couche de


peptidoglycane peptidoglycane 3
Au-delà de la paroi, une couche externe de protéines peut exister (couche S) et elle
intervient dans l’adhésion de l’eubactérie à la surface.
Dans certaines eubactéries, cette couche S est surmontée par une couche supplémentaire :
la capsule (constituée de protéines et de polysaccharides). La capsule entoure toute la paroi
et permet aussi l’adhérence + d’empêcher la phagocytose (échapper au système
immunitaire) à grâce à capsule, le système ne peut pas reconnaitre une bactérie qui fait
partie du NON soi.

Eubactérie au microscope :
membrane

paroi

capsule

Remarque : les membranes ne sont pas totalement apolaires (les molécules membranaires
s’enroulent et cela crée une zone polaire au milieu + zone polaire aux extrémités de la
membrane).

Le flagelle

Certaines bactéries possèdent un flagelle :


- C’est un appendice moteur qui se situe en dehors de la cellule (autre appendice = pili
à les plus courts = pili communs, les autres = pili sexuels)
- Sert au déplacement de la cellule
- Il est encré simultanément dans la paroi et la membrane plasmique
- Structure exclusivement constituée de protéine (chez les procaryotes)
- Le filament qui constitue le flagelle n’est pas recouvert par une membrane à
structure uniquement protéique qui sort de la cellule

4
- Le filament est attaché à un axe par une pièce protéique : le crochet. Cet axe traverse
la paroi et la membrane plasmique à au niveau de la membrane, il est encré par un
disque avec transfert de H+ à permet le transfert des protons vers l’intérieur de la
cellule. Cette force du mouvement des protons (force protomotrice) va engendrer le
mouvement du flagelle.
- Constitué d’une protéine : la flagelline (protéine qui va constituer le filament)

Le cytoplasme et le génophore

Ordre de grandeur
eubactérie = micromètre

Les eubactéries ne possèdent pas de sous compartiments internes


à Conséquence : tous les constituants de la cellule et tt les réactions se situent, se
déroulent dans un seul compartiment : le cytoplasme

Remarque : cytosol = composante liquide du cytoplasme


à cytoplasme = cytosol + organites qui s’y trouvent

Le cytoplasme contient des ribosomes qui sont responsables de la synthèse des protéines
(codées par le génome de la cellule).
Le génome est fait d’une seule molécule d’ADN. Cet ADN est bicaténaire et de forme
circulaire (molécule qui se referme sur elle-même).
Chez un procaryote, cette molécule d’ADN ne s’appelle pas un chromosome (bien que
parfois utilisé dans les livres) mais bien génophore.
Ce génophore (patrimoine génétique d’une eubactérie) est condensé dans le nucléoïde et
est nu (non associé à des histônes) à cela ne peut pas être de la chromatine et donc cela ne
peut pas être un chromosome.

génophore

plasmide

Remarque : nucléoïde = zone qui contient tout (ou presque) le matériel génétique des cellules
procaryotes, il n’est pas délimité par une membrane nucléaire (>< noyau eucaryotes)
5
Les plasmides
Ce sont des molécules qui portent des gènes et l’expression de ces gènes dans la cellule va
modifier le phénotype de la cellule (son apparence, son comportement) et donner à la
cellule un avantage sélectif. Ex : résistance aux antibiotiques provoquée par un plasmide.

Exploitation des plasmides = génie génétique


Les plasmides sont utilisés pour amener de nouveaux gènes à des cellules procaryotes et
eucaryotes à but : forcer les cellules à produire des protéines supplémentaires (pas
présentes dans leur patrimoine de base)
Applications :
- Rendre des souris fluorescentes, …
- Introduire dans les plasmides des gènes qui vont coder pour une protéine humaine
à Ex : L’insuline = hormone peptidique, elle participe à la régulation de la glycémie
(concentration en glucose dans le sang). Si elle ne fct pas bien à diabète.
Pour régler ce problème, création d’insuline par les bactéries.
L’insuline est une protéine qui a une structure quaternaire, elle est constituée de deux
chaines de protéines (A et B) unies par un pont disulfure. Pour créer cette insuline
synthétique, on utilise deux plasmides différents ; le 1er plasmide porte le gène qui va
coder pour la chaine A et le 2ème va coder pour la chaine B de l’insuline. Ces plasmides
sont introduits dans des bactéries qui se mettent à produire de l’insuline soit de type A
soit de type B comme s’il s’agissait d’une protéine bactérienne. Ensuit on isole l’insuline
A et B du milieu de culture des bactéries, on les assemble et obtient un principe actif
capable de soigner le diabète de type 1.

6
La conjugaison
Transfert de gènes par le transfert de plasmide entre 2 organismes de la même génération
(transfert horizontal) >< transfert vertical (d’une génération à l’autre).

Plasmide le plus étudié, le plus connu = plasmide F, retrouvé dans l’escherichia coli (E-coli).
Les cellules qui continent ce plasmide = F+ et celles qui ne le contiennent pas = F-

Étapes de la conjugaison :
- Le pili sexuel (= tube protéique creux) provient d’une cellule F+ et va aller à la
recherche de la surface de la cellule F- (F+ donneuse / F- receveuse)
- Une fois que le pili a atteint F-, il y a création d’un pont de conjugaison
(communication entre les 2 cellules)
- La cellule F+ vient placer son plasmide F à proximité du début du pili et il est copié :
La réplication du plasmide se fait indépendamment de celle du génophore.
Cette réplication du plasmide se fait par un processus (amplification cellulaire) :
copie d’un des 2 brins en une copie complémentaire qui reste monocaténaire
- Pendant la copie, la nouvelle molécule est transférée de F+ à F- par le pont de
conjugaison.
- Quand F- reçoit cette molécule d’ADN monocaténaire, elle accomplit la synthèse du
brin d’ADN complémentaire à F- porte mtn un plasmide F à elle devient donc F+ et
peut à son tour faire des pili sexuels et transférer le plasmide F dans une nouvelle
cellule receveuse
à Conséquence : la résistance aux antibiotiques peut être donnée de cellules en cellules

Mécanismes qui amplifient la résistance :


- La sélection : au fur et à mesure du temps, les bactéries résistances vont se multiplier
(principe de Darwin) et les autres vont mourir
- La conjugaison
à Les 2 moyens concourent, travaillent ensemble

Remarque : les pili participent à l’adhésion de la cellule à son support.

7
La division binaire ou scissiparité

Une cellule bactérienne ne se reproduit pas, elle se divise par scissiparité.

Avant de pouvoir se diviser, la cellule doit augmenter sa taille et faire une synthèse de
protéines à il s’agit du temps de croissance. Ce temps dépend du type cellulaire et du
milieu dans lequel se trouve la cellule (plus il y a de nutriments plus c’est rapide).

Il est suivi du temps de doublement qui est le temps que met la cellule pour se diviser à
partir du moment où elle a la taille adéquate.
Une eubactérie (E-coli) a un temps de doublement très court par rapport à celui des cellules
eucaryotes (environ 20min).

Le génome (patrimoine génétique) d’une eubactérie est extrêmement long (4 millions 600
milles paires de bases à paires car bicaténaire) donc il doit être compacté dans le nucléoïde.
Cette compaction est rendue possible grâce à des protéines de structures (! pas des
histones à car génophore et non chromatine).

Durant la scissiparité, le génophore se copie aussi (les 2 cellules filles ont le même
patrimoine génétique) à division cellulaire et réplication du génophore coordonnées.
(>< plasmide qui se réplique n’importe quand et sans division)

L’interaction avec l’humain


Bcp de bactéries sont capables de vivre complètement indépendamment de l’humain.
Mais d’autres vont vivre en symbiose avec l’être humain à symbiose = vivre ensemble

à Mutualisme : + + (ex : flore intestinale, muqueuse, flore cutanée)


à Commensalisme : + 0 (ex : bactéries qui utilisent l’humain comme un support de
croissance ou rat qui mange dans une poubelle)
à Parasitisme : + - (ex : bactéries qui vont nuire à l’humain)

Bcp de pathologies humaines sont dues à des eubactéries (choléra, tétanos, tuberculose,
caries dentaires, …).

8
4. Les archées

Archées + eubactéries = procaryotes

Les archées sont des êtres vivants unicellulaires dépourvus de noyaux et d’organites
membranés.

Par les traces fossiles, il est impossible de déterminer qd les archées sont apparues (car
ressemblent trop aux traces des eubactéries).
Mais il existe des traces chimiques spécifiques aux archées (retrouvées dans des schistes de
2,7 milliards d’années à moins vieux que les eubactéries).

Similarités des archées avec les eubactéries :


- Pas de noyau
- ADN nu bicaténaire circulaire
- Division binaire
- Transferts génétiques horizontaux
- Paroi (gram + / gram –)

Différences :
- Structure chimique de la membrane plasmique
- Composition de la paroi
- Métabolisme particulier

à La membrane plasmique :
Dans le cas des archées, la bicouche de phospholipides peut être une monocouche (une
même molécule constitue toute l’épaisseur de la membrane).
La liaison ester (glycérol-acides gras) est pour les archées une liaison éther (glycérol-
hydrocarbures) car pour ester il faut un groupement carboxylique et donc un acide gras.
Ce sont ces molécules typiques des archées (avec liaison éther) qui ont permis de dire
qu’elles sont apparues il y a 2,7 milliards d’années.

à Métabolisme :
Le métabolisme des archées est bcp plus varié que celui des eubactéries.
Métabolisme capable de produire du méthane (>< eubactéries)

9
à La paroi :
Elle n’est pas constituée de peptidoglycane mais d’un pseudo
peptidoglycane (pas d’énantiomères D) à disparition
énantiomérie D = signe de l’évolution.
De plus, un des 2 sucres est ≠ (N-acétylmuramique à TalANAc).

Les archées ont lgtmps été considérés comme des organismes exclusivement extrêmophiles
(vivaient dans des conditions extrêmes à ex : fond d’océans, décharge d’une mine)
Mais c’est faux, on en a par exemple dans notre système digestif.

À l’heure actuel on ne connait aucune archée pathogène (ex : participent au bon


fonctionnement de notre système digestif à mutualisme).
Elles sont le plus souvent mutualistes ou commensales.

5. L’écologie des bactéries

Les archées sont des organismes opportunistes, elles réussissent à tirer profit de bcp
d’environnements (ex : sols, eaux douces, …) et de substrats chimiques.

Elles peuvent être :


- Phototrophes : utilisent une source d’E lumineuse
- Chimiotrophes : utilisent une source d’E chimique
Dans ces 2 catégories, il y a :
- Des autotrophes : synthétisent leur matière organique à partir de matière minérale
- Des hétérotrophes : synthétisent leur matière organique à partir d’une autre matière
organique préexistante

• Photosynthèse oxygénique = photosynthèse qui produit de l’O car la molécule


donnant les e- est l’eau
• Photosynthèse anoxygénique = contraire de la photosynthèse oxygénique
• Décomposeurs = chimiohétérotrophes
• Bactéries nitrifiantes (participant au cycle de l’azote) = chimioautotrophes

10
6. Les endospores

Lorsque l’environnement devient défavorable à la survie de l’espèce, certaines bactéries,


généralement des gram+ (en raison de l’épaisseur de leur paroi) sont capables de produire
des endospores.
Pour cela, elles dupliquent leur patrimoine génétique et entourent une copie du patrimoine
génétique par une paroi très épaisse (il y aura un peu de cytoplasme dans la paroi).

Cette spore subsiste et contient donc le patrimoine génétique de la cellule mère, une petite
quantité de cytoplasme et est entourée d’une paroi résistante.
La cellule fille va rester dans la cellule mère qui meurt au profit de la cellule fille.

Cette cellule fille va résister à énormément de moyens de stérilisation et à des milieux sec
pdt des milliers d’années (ex : on en a retrouvé dans des momies égyptiennes).
à Ce processus = sporulation (production d’endospores).
à En salle d’opération, il faut être sur qu’il n’y a pas d’endospores pour ne pas contaminer
le patient.

11
Connaissances :
• Savoir qui est "LUCA"
• Connaître les 3 royaumes du vivant
• Connaître les caractéristiques morphologiques des procaryotes
• Savoir ce que sont la paroi, son rôle et sa composition
• Connaître la structure générale du peptidoglycane
• Savoir comment est organisée la paroi des gram+ et la paroi des gram-
• Connaître la structure du flagelle
• Savoir quelle est la forme d'énergie utilisée dans la fonction du flagelle
• Savoir ce que sont le nucléoïde, le génophore, un plasmide
• Connaître le mode d'échange du plasmide F
• Connaître le mode de division des procaryotes
• Connaître les modes d'intéraction des procaryotes avec l'Humain
• Savoir les principales différences entre archées et eubactéries.
• Savoir ce qu'est une endospore

Compétences :
• Articuler les différents "worlds" entre eux
• Retrouver "LUCA" dans un arbre phylogénétique
• Comparer les eubactéries et les archées
• Citer les constituants majeurs du peptidoglycane
• Décrire succintement la structure du peptidoglycane
• Comparer les parois des gram+ et des gram-
• Reconnaître une paroi bactérienne et lui attribuer sont type gram
• Lier le mouvement du flagelle bactérien avec des formes d'énergie primitive et avec des
modalités de perméabilité membranaire
• Reconnaître un procaryote à partir d'un schéma ou d'une image de microscopie
• Comparer le génophore et un plasmide
• D'identifier les interactions interindividuelles dans un exemple

12
Chapitre 6
Les concurrents de LUCA

1. L’origine des virus

LUCA n’est pas la première cellule apparue sur terre, mais le plus grand ancêtre commun à
toutes les cellules qui existent de nos jours (toutes les autres lignées de cellules primitives,
protocellules auraient disparu).
Des théories modernes suggèrent que la disparition des concurrents de LUCA n’est pas
totalement vraie :
- 1ère théorie : avant la disparition des autres lignées, celles-ci ont déversé dans la
soupe primordiale des morceaux de leur anatomie, des rejets cellulaires (ARN, ADN,
protéines, …). Tout ce matériel est biologiquement inerte mais chimiquement actif et
le hasard aurait voulu qu’une partie de ces molécules possèdent des entités capables
de parasiter LUCA et à l’intérieur de LUCA ces molécules auraient été capables de se
multiplier et de subsister sous forme de virus.
à Virus = rejets accidentels des concurrents de LUCA

- Nouvelle théorie (datant de 2019) : pas de disparition totale des concurrents de


LUCA donc les virus seraient des descendants directs de ces autres lignées.
Ces ancêtres des virus seraient devenus des virus parasites puis ils auraient détourné
les machineries moléculaires et cellulaires de LUCA à leur profit et pendant ces
étapes, les parasites auraient abandonné les fonctions cellulaires qu’ils empruntaient
à LUCA à phénomène de réduction évolutive
Puis, ils auraient continué à se simplifier de + en + jusqu’à reposer totalement sur la
machinerie de LUCA (ne gardent rien de ce qui faisaient d’eux des vivants, ils n’ont
gardé que ce qu’il restait de nécessaire pour mettre les cellules à leur service).
A l’heure actuelle, il y a des bactéries qui sont susceptibles de parasiter le cytoplasme
des autres cellules car elles sont dépourvues de paroi : les mycoplasmes
(correspondent à cette théorie).

1
Structure et classement des virus
Les virus existent sous 2 formes distinctes :
- Forme particulaire libre (qd il est à l’extérieur des cellules) : virion dont la taille varie
de 20 à 250 nm à bcp plus petit qu’une cellule sauf exceptions (ex : virus ebola).
- Forme intracellulaire (qd il est dans la cellule)

Tous les virions ont une structure de base similaire :


- Acide nucléique, génome entouré d’une capside protéique.
- Le génome peut être constitué d’une seule ou de plusieurs molécules mais tjrs du
même type de molécule (soit ADN soit ARN). La nature de l’acide nucléique est à la
base de la classification de baltimore (virus à ARN ou à ADN).
- La capside peut être constituées d’une ou de plusieurs protéines ≠
(un capsomère = une protéine qui constitue une capside)
Chez certains virus, la capside contient en plus du matériel génétique, un nombre restreint
d’enzymes excessivement spécialisées (ex : la transcriptase inverse).
Un grand nombre de virus sont entourés d’une membrane biologique à virus enveloppés

Remarque : le nom d’un


virus donne souvent une
information sur sa
structure ou sa fonction

à Forme extrêmement varié mais tjrs même structure de base

Classification des virus :


- nature du virus : ARN ou ADN
- structure, morphologie de la capside : icosaédrique, en forme d’hélice, complexe
- nu ou enveloppé
- architecture du génome : ARN/ADN bicaténaire (DS) ou monocaténaire (SS)
- familles : rétrovirus, rhabdovirus, orthomyxovirus, filovirus, coronavirus (virus à ARN en
forme de couronne), …

Classification
de baltimore

Classification
en familles

2
Caractéristiques des virus
La diversité des virus :
On estime qu’il y a 1031 virus (en comparaison, nous sommes 7.109 sur Terre).
Chaque espèce de virus a une gamme + ou – étroite d’hôte potentiels qui sont
généralement proches évolutivement (ex : si virus infecte H peu de chance qu’il infecte
plante) MAIS si recombinaison ou mutation, des hôtes très ≠ peuvent être infectés.
Pour un hôte donné, un virus a un tropisme particulier : il infecte un nombre restreint de
type cellulaire (ex : le virus HIV ne va infecter qu’une gamme étroite de lymphocytes).
Les virus reconnaissent leurs cellules hôtes au moyen d’un mécanisme de type «clé-serrure»
entre les protéines virales présentes sur leur surface et les molécules réceptrices
correspondantes situées sur la face externe d’une cellule.

• Les virus sont des agents biologiques non-vivants (cellules)


• Ce sont des parasites obligatoires : ils sont obligé d’infecter une cellule pour assurer
leur multiplication, en dehors d’une cellule leur temps de vie est court (max qlq jours)
• Les virus ne possèdent ni les enzymes nécessaires au métabolisme, ni les autres
structures essentielles à la production de leurs propres protéines, comme les
ribosomes
• Quand les cellules cibles sont infectées, elles peuvent subir des dommages cellulaires
irréversibles jusqu’à en mourir
Cependant, certains virus peuvent ne pas être pathogène du tout et d’autres non
pathogène immédiatement à temps de latence, l’impact du virus se révèlera un certain
temps après l’arrivée dans la cellule ou ne se révélera jamais (ex : HIV, varicelle, …).
Si la varicelle ne s’est pas déclenchée durant l’enfance, elle peut se révéler plus tard sous
forme de zona (on peut faire une seule fois la varicelle mais plusieurs fois le zona).

10% du patrimoine génétique humain est de type viral. Ces infections peuvent dater d’il y a
des millions d’années et ne se réactiveront jamais car elles ne sont plus fonctionnelles.
Elles proviennent pour la plupart de l’infection des cellules germinales (puisque ça s’est
perpétué) des primates.
Certains pensent qu’en plus de ces 10%, il y a des transposons (autres éléments viraux) qui
représentent aussi 10%.
Ou encore que les lines et les sines sont aussi d’origine virale et représentent 30%
à Il est donc possible que 50 % de notre patrimoine génétique soit d’origine virale.

Certaines séquences ont subi tellement de modifications qu’elles ne sont plus capables de
coder pour quoique ce soit.
Par contre, d’autres séquences virales sont bien actives et participent au fonctionnement
normal de nos cellules. Ce sont principalement des vestiges de rétrovirus qui ont la capacité
d’intégrer leur patrimoine génétique dans le nôtre.

Les virus appartiennent


à plusieurs classes

3
2. Le cycle viral

Le cycle viral (étapes de l’entrée dans cellule jusqu’à la multiplication) :


Ensemble des processus qui vont se dérouler dans la cellule infectée et qui visent à produire
de nouveaux virions. Les virus exploitent l’énergie, la machinerie et les biomonomères de
nos cellules qu’ils vont utiliser à leur avantage à mode de réplication parasitaire.
Il existe plusieurs types de cycle viral (en fct des caractéristiques du virus).
Généralement, le cycle comprend 7 étapes :
- Adsorption
- Pénétration
- Décapsidation
- Réplication
- Synthèses de composants viraux
- Assemblages des nouvelles particules virales
- Libération de ces particules

L’adsorption ou adhérence
Fixation du virion à la surface de la cellule cible (pour laquelle il a un tropisme).
Cette adsorption est le résultat d’une interaction spécifique entre une ou qlq protéine(s)
portée(s) par la membrane plasmique de la cellule hôte et une ou qlq protéine(s) située(s) à
la surface du virion à le virus peut entrer dans une cellule car elle contient une protéine
particulière (illustration du tropisme).

Ces interactions de protéines sont le résultat d’une interaction entre les domaines
protéiques. Ce sont des interactions faibles à pas de liaisons covalentes car si l’interaction
est trop solide, le virus sera piégé à cela doit être une liaison labile (le virus doit pouvoir se
défaire).

4
La pénétration et la décapsidation
Le mécanisme de pénétration dans la cellule dépend de l’espèce virale considérée et donc
de la structure même du virion.

Chez les bactériophages : le virus agit comme une seringue


moléculaire, il va transpercer la paroi et la membrane pour
injecter son patrimoine génétique à pénétration et
décapsidation en même temps

2 autres modes de pénétration plus souvent rencontrés (dans les cellules animales) :
- Fusion membranaire (chez les virus enveloppés, non nu) :
2 bicouches lipidiques misent à proximité l’une de l’autre peuvent fusionner au point
de contact et cette fusion va entrainer l’entrée de la capside dans le cytoplasme de la
cellule.

- Endocytose (virus enveloppés ou non enveloppés) :


Le point de contact entre le virion et la cellule provoque une invagination (pli qui va
vers l’intérieur) de la membrane plasmique de la cellule et les lèvres de l’invagination
vont finir par se toucher et fusionner. Cette fusion va entrainer la formation d’une
vésicule à l’intérieur du cytoplasme, délimitée par une membrane qui a pour origine
la membrane plasmique de la cellule mais qui contient le virus.

La décapsidation :
La capside se rompt et libère le patrimoine génétique du virus dans la cellule.
On rompt la capside grâce à des enzymes cellulaires (produites par la cellule elle-même).
Dans le cas d’une pénétration par endocytose, il y a également un pH acide qui intervient
(des H+ entrent dans la vésicule d’endocytose grâce à des pompes à protons).
à Cela entraine la décapsidation, la sortie du patrimoine génétique de la capside vers le
cytoplasme.

5
La réplication, la synthèse et l’assemblage
Réplication = multiplication du génome d’un virus pour former nouveaux virions et selon le
type de virus, la réplication peut prendre des formes très ≠.
3 exemples développés plus loin : un virus à ADN (varicelle et zona), un virus à ARN de type
rétroviral (VIH) et un virus à ARN à polarité négative (grippe) à à bien connaitre

Des composants viraux : le génome viral et les protéine virales (capsomères, enzymes
présentes dans le virion, protéines de surface qui permettent à la particule virale de
s’adsorber sur la cellule) vont être néosynthétisés dans la cellule grâce aux organites, à la
machinerie moléculaire et aux ressources de la cellule. Ces constituants sont synthétisés par
nos ribosomes sur la base d’un ARN messager d’origine virale.
Ensuite, ils vont s’assembler pour créer de nouvelles particules virales à assemblage de la
capside créée et du génome viral néosynthétisé = encapsidation.
Parfois, l’encapsidation se fait avec des enzymes (ex : la transcriptase inverse pour les
rétrovirus).

Libération des virions


Les virions qui viennent d’être assemblés sont libérés à l’extérieur de la cellule.
3 modes de libération :
- Rupture de la membrane de la cellule à la cellule a accumulé tellement de virions
que sa membrane se rompt, les particules virales sont libérées et la cellule meurt
(c’est le cas avec les bactériophages).
- Pour les virus enveloppés (ex : VIH), il peut y avoir un bourgeonnement de la
particule virale au travers de la membrane plasmique. En sortant, la capside
s’entoure de son enveloppe (d’origine cellulaire, humaine) à la cellule ne meurt pas
(du moins pas directement)
- Libération par des vésicules à la cellule ne souffre pas (mais peut mourir
d’épuisement par la suite)
Bactériophage
VIH

Le virus le plus efficace est celui qui ne tue pas la cellule car il peut l’exploiter lgtmps.

6
Être capable de réfléchir sur un cycle d’un virus non étudié mais connaitre ces 3 cycles : VZV, HIV et virus à ARN

3. La réplication du virus VZV

Le virus de la varicelle et du zona (VZV)

Caractéristiques :
- Virus enveloppé
- ADN bicaténaire
- De la famille de l’herpès (très proche à le virus de l’herpès est aussi caractérisé par
une latence)

A l’entrée de ce virus dans la cellule par fusion membranaire, il y a démantèlement de la


capside à proximité du noyau à l’ADN viral va pénétrer dans le noyau en passant par un
pore nucléaire.
A l’intérieur du noyau, l’ADN viral reste individualisé (non intégré au génome de la cellule), il
se cyclise et forme un épisome (petit chromosome surnuméraire).
Cet épisome peut être répliqué et il peut y avoir une transcription de ses gènes.

Pour le VZV, il y a 2 cas à considérer :


- La latence
- L’infection (maladie se développe sous forme de varicelle ou de zona)

La latence
Quelques gènes viraux sont exprimés et permettent au virus de rester caché.
Le virus va pouvoir persister dans la cellule presqu’indéfiniment sous la forme d’épisome.

L’infection
A la suite de la réactivation du virus ou pendant la primo infection (varicelle), le virus va
transcrire ses gènes.
Il y a 3 familles de gènes qui portent des noms qui reflètent le moment où ils sont exprimés
dans le cycle du virus :
- Immediate early (très précoces)
- Early (précoces) = gènes litiques à ce sont eux qui vont conduire à la réplication rapide
- Late (tardifs) du virus dans le but de produire les nouveaux virus

Ce virus va être assemblé et sortir de la cellule par bourgeonnement.

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4. La réplication du VIH (virus du syndrome d’immunodéficience acquise à sida)

Caractéristiques :
- Virus enveloppé
- ARN monocaténaire à polarité positive (peut direct être utilisé comme ARN
messager, comme matrice)
- De la famille des rétrovirus
- Présence de la transcriptase inverse (spécifique aux rétrovirus) à ARN à ADN

La pénétration se fait par fusion membranaire et puis, il y a la décapsidation à le VIH libère


dans le cytoplasme de la cellule ses molécules de transcriptases inverses et son génome
(ARN monocaténaire).
Les molécules de transcriptases inverses catalysent la synthèse de l’ADN viral :
L’ARN du virus est copié en ADN par la transcriptase inverse qui va ensuite, sur base de cette
copie, synthétiser le 2ème brin d’ADN complémentaire à molécule d’ADN bicaténaire dont
un des brins sera complémentaire à l’ARN génomique du virus.

C’est cet ADN bicaténaire qui va entrer dans le noyau par un pore nucléaire en même temps
qu’une intégrase (2ème enzyme virale). Cette intégrase va intégrer l’ADN viral dans l’ADN de
la cellule en coupant l’ADN cellulaire de manière aléatoire et insérant la molécule d’ADN
viral dans le trou qu’elle a fait.
à Le génome viral = provirus (qd il est intégré à notre génome)

Au moment venu, les gènes viraux vont s’exprimer par la machinerie de l’hôte de manière à
créer de l’ARN proviral à polarité positive (le provirus, ADN viral est transcrit en molécules
d’ARN grâce à l’ARN polymérase de la cellule hôte).
Cet ARN est en même temps le support des ribosomes qui vont synthétiser les protéines
virales et le patrimoine génétique des nouveaux virions à tout le matériel pour créer de
nouvelles particules virales est maintenant dans le cytoplasme à une fois créées, ces
particules vont s’assembler et sortir par bourgeonnement.

8
5. La réplication du virus influenza (virus de la grippe)

Caractéristiques :
- Virus enveloppé
- ARN monocaténaire à polarité négative (ne peut pas être directement le support de
la traduction, ce n’est pas un ARN messager)
- Patrimoine génétique segmenté en 8 molécules d’ARN ≠

Il va pénétrer dans la cellule par endocytose et va libérer son ARN viral et des enzymes
spécialisées dans la réplication de son génome.
Ces enzymes et cet ARN viral vont être transportés dans le noyau où l’ARN viral va être
transcrit en un autre ARN à polarité positive (peut servir de support à la traduction).

Cet ARN va d’une part, être utilisé par cette cellule et d’autre part, servir de matrice pour
synthétiser un nouvel ARN à polarité négative pour le transférer aux autres virus qui vont
ensuite transcrire cet ARN en ARN positif pour pouvoir l’utiliser.

Sortie de la cellule par bourgeonnement.

6. Cas particulier des bactériophages

9
Il est intéressant d’étudier les bactériophages du point de vue de la résistance aux
antibiotiques car on peut traiter le patient avec des bactériophages dans le but de tuer la
bactérie résistante à l’antibiotique.

Cycle du bactériophage :
Le bactériophage arrive, se pose sur la surface bactérienne et injecte son patrimoine
génétique sous la forme épisomale.
S’en suit le cycle lysogénique : l’épisome va s’intégrer et devenir un prophage. De division
en division, les cellules filles auront toutes le prophage à pas de mort de la cellule (le
bactériophage vit caché dans le patrimoine génétique).
Après le temps de latence, c’est le cycle lytique qui se produit : le virus va se réactiver, la
cellule va se mettre à produire plein de bactériophages à engendre la lyse, la destruction de
la cellule.

Connaissances :
• Connaître la structure générale d'un virion
• Savoir ce qu'est la latence d'un virus
• Savoir à quoi est dû le tropisme cellulaire d'un virus
• Savoir à quoi est dû la gamme d'hôtes étroite d'un virus
• Connaître les étapes d'un cycle viral
• Connaître les modes de pénétration d'un virion
• Connaître les modes de libération d'un virion
• Connaître le cycle réplicatif du VZV
• Connaître le cycle réplicatif de HIV
• Connaître le cycle réplicatif du virus de la grippe
• Savoir ce qu'est un provirus ou un prophage
• Savoir ce que sont les cycles lytiques et lysogéniques de bactériophages

Compétences :
• Comparer les hypothèses qui expliquent l'apparition des virus
• Lier la structure d'un virion à son cycle viral
• Comparer des cycles viraux différents
• Expliquer un cycle viral à partir d'un schéma de celui-ci
• Lier les étapes d'un cycle viral aux caractéristiques des biomolécules impliquées dans ce cycle

10
Chapitre 7
L’origine des eucaryotes

1. L’apparition du noyau et du RE

Le terme eucaryote provient du grec et signifie littéralement : ceux qui possèdent un


véritable noyau >< procaryote = avant apparition du noyau.

Les eucaryotes sont apparus il y a 1,6 milliards d’années (traces fossiles).


La découverte de molécules de stérane (spécifiques aux eucaryotes) dans des roches vieilles
de 2,7 milliards d’années laissent supposer que les eucaryotes sont apparus bien avant 1,6
milliards d’années (ce n’est qu’une hypothèse à on considère que c’est bien 1,6).

L’origine des cellules eucaryotes est étroitement liée à l’origine du noyau. En effet, la
présence d’un noyau dans une cellule à un moment de son existence est nécessaire et
suffisante pour dire qu’il s’agit d’une cellule eucaryote.
Ex : les globules rouges n’ont pas de noyau mais à un moment de leur vie, avant qu’ils ne se
différencient en globules rouges, ces cellules ont un noyau à les globules rouges sont des
eucaryotes.

Il existe plusieurs théories pour expliquer l’apparition du noyau :


1. Formation d’invaginations de la membrane plasmique (= replis de la membrane qui
vont vers l’intérieur de la cellule) d’un procaryote ancestral qui n’avait pas de paroi.
Avec le temps ces replis se seraient individualisés de la membrane à création du
système endomembranaire (origine de l’enveloppe nucléaire, du réticulum
endoplasmique et de l’appareil de golgi).

Ces replis peuvent encore être observés chez certains procaryotes (ex : bactéries nitrifiantes)
1
2. Hypothèse endosymbiotique ou endocaryotique :

Une eubactérie ancestrale aurait été internaliser une archée par endocytose qui
serait devenue le noyau à transfert du patrimoine génétique de la cellule hôte vers
l’archée (transfert horizontal).
Endosymbiose moderne :

La théorie endocaryotique est soutenue par notre connaissance d’endosymbiontes


modernes (S) et par des arguments moléculaires :
Si on prend 2 génomes de 2 espèces ≠, on va trouver des points communs et plus il y
a de points communs, plus on suppose que les 2 organismes sont proches
évolutivement. Si on analyse le génome nucléaire d’un eucaryote, on remarque qu’il
ressemble au patrimoine génétique des archées à les archées dites d’asgard sont les
plus proches génétiquement des eucaryotes. Le génome de ces archées va coder
pour une série de protéines identiques à des protéines qu’on pensait au départ,
spécifiques des eucaryotes (ex : il y a des protéines proches de l’actineà retrouvées
dans les muscles, participent à la forme de la cellule).
Cette proximité génétique entre les bactéries d’asgard et notre patrimoine génétique
soutient l’hypothèse endocaryotique à les eucaryotes seraient une fusion des
archées et des eubactéries.
à Il existe une multitude d’autres hypothèses mais on se limite à ces deux ci.

2. La structure du noyau

2
Le noyau est le plus grand organite, l’organite le plus visible d’une cellule eucaryote à il a
un diamètre moyen de 5µm.
Généralement, c’est une structure sphérique, située très souvent au centre de la cellule
MAIS il y a tjrs des exceptions (ex : noyau lobé ou pas de noyau chez les globules rouges).
Cet organite contient la majorité du patrimoine génétique des cellules eucaryotes, la
majorité des gènes qui régissent la cellule (les autres se trouvent dans les mitochondries et
dans les chloroplastes).

L’enveloppe

Le noyau n’est pas délimité par une membrane mais par une enveloppe nucléaire
(assemblage de 2 membranes chacune constituée d’une bicouche de phospholipides)
à L’enveloppe est une membrane qui se replie sur elle-même pour former 2 couches.
L’organisation particulière de cette membrane fait apparaitre une lumière (espace creux) à
cette lumière est appelée espace internucléaire (taille = 20 à 40nm).

Les pores nucléaires


fibres
Face nucléoplasmique
des pores nucléaires
observée en microscopie
électronique à balayage

panier
Face cytosolique des
pores nucléaires
observée en microscopie
L’enveloppe est percée d’orifice : les pores nucléaires. électronique à balayage
Ils permettent la communication entre le cytoplasme et le nucléoplasme.
Les pores nucléaires ne sont pas des simples trous, ce sont des trous organisés par de
nombreuses protéines (1 pore à 100 protéines) qui forment le complexe des pores
nucléaires.
Ces pores (grâce aux fibres et au panier) vont permettre de contrôler le passage des
molécules dans les 2 sens (cytoplasme nucléoplasme).
Certaines molécules (eau, ions et petites molécules) passent sans réel contrôle.
Par contre, les protéines, les acides nucléiques (RNA) et les complexes protéines-acides
nucléiques (RNP) vont avoir un passage régulé, contrôlé.

3
à La translocation :

Translocation = passage des macromolécules (protéines, RNA et RNP) au travers des pores.
Ce passage est contrôlé, a besoin de protéines de transport, d’importation pour s’effectuer.
La protéine à destinée nucléaire est reconnue par une protéine d’importation grâce à un
signal (NLS à nuclear localisation signal) à elles se lient ensembles et peuvent passer
l’enveloppe à dans le nucléoplasme, les 2 éléments vont se dissocier à libération de la
protéine de base dans le nucléoplasme et retour de la protéine de transport dans le
cytoplasme où elle joue sa fonction.
Les pores sont donc des structures assez grosses car elles laissent passer des
macromolécules durant la translocation.

La lame nucléaire

La lame nucléaire :
- sorte de grillage recouvrant la face nucléoplasmique de l’enveloppe nucléaire
- structure faite de protéines (les lamines)
- support de l’enveloppe nucléaire (les membranes de l’enveloppe nucléaire reposent
sur la lame nucléaire)
- impose la forme au noyau
La surface interne de l’enveloppe du noyau est tapissée par des lamines
Structure : lamines à dimères (2 protéines de lamine) à tétramères (2 dimères) à
filaments qui s’entrecroisent (pls tétramères) qui vont former un réseau en forme de
grillage qui est le support physique de l’enveloppe à lamines imposent forment au noyau
est aspect de grillage.

4
3. La structure du réticulum endoplasmique

Les cellules eucaryotes ont toutes ce système d’endomembranes qui va diviser le


cytoplasme en compartiments.
Les réticulums endoplasmiques sont les plus développés de ces compartiments :
- Ils sont séparés du cytosol par une bicouche de phospholipides (une membrane)
dans laquelle sont insérées des protéines
- Ils sont situés à proximité du noyau
- Ils sont divisés en 2 types de structures qui sont liées, elles communiquent entre elles
(leurs membranes sont des prolongements l’une de l’autre) mais sont différentiables
au niveau de leur fonction à RER et REL

Le réticulum endoplasmique rugueux


Le RER est constitué par un empilement de citernes aplaties et les lumières de ces sacs
communiquent entre elles. Les saccules ont la capacité (ne le font pas nécessairement) de
lier des ribosomes sur la face cytosolique et ce sont ces ribosomes qui donnent l’aspect
rugueux au RER.
Remarque : lorsque les protéines sont destinées au système endomembrané, à l’extérieur de
la cellule ou à la membrane plasmique, les ribosomes se lient à la surface cytosolique du
RER. Dans le cas contraire (cas hypothétique jamais rencontré), on aura quand même un RER
mais on n’observera pas l’aspect rugueux (car pas de ribosomes).
La lumière du RER est en continuité avec la lumière de l’enveloppe nucléaire (c’est la
même structure) à soutient la théorie des replis membranaires. La membrane externe de
l’enveloppe nucléaire a la capacité de lier des ribosomes à c’est donc bien une continuité
du RER.

Le réticulum endoplasmique lisse


Le REL a la forme d’un réseau de tubes et est incapable de lier des ribosomes.

Les réticulums endoplasmiques au


microscope

NPC = pores nucléaires


5
4. L’appareil de Golgi

membrane plasmique

Face trans

Face cis

2 dictyosomes

L’appareil de Golgi est un autre compartiment du système endomembrané.


Il est constitué d’un ou plusieurs empilements de citernes aplaties (mais qui n’ont pas la
même forme ni la même étendue que celles du réticulum endoplasmique rugueux).
Un empilement de citernes porte le nom de dictyosome.
Il y a 1 seul appareil de Golgi par cellule mais il peut y avoir plusieurs dictyosomes.
Le nombre de citernes dans un seul dictyosome va dépendre du type de cellule (plus la
cellule a besoin de cette structure, plus elle sera développée).

Dans un dictyosome :
Face cis = face orientée vers le réticulum endoplasmique
Face trans = face orientée vers membrane plasmique

Les citernes de la face cis de l’appareil de golgi vont communiquer avec le réticulum
endoplasmique par des flux de vésicules : des flux antérogrades (vont vers l’avant, vers la
membrane) et des flux rétrogrades (vont vers le réticulum).
Remarque : les lipides qui forment les membranes du golgi proviennent du réticulum.

A l’autre face (trans), il y a aussi des vésicules qui ont plusieurs destinations :
- Fusionner avec membrane plasmique
- Rester en attente entre la face trans et la membrane plasmique (vésicule de
sécrétion) à le but de ces vésicules est de libérer des substances (protéines,
enzymes) à l’extérieur de la cellule
- Rester dans le cytoplasme et subir une maturation pour devenir des lysosomes qui
sont des vésicules digestives (estomac de la cellule).

6
5. L’origine des organites multimembranés

Ces organites à plusieurs membranes ne font pas partie du système endomembranaire.

La théorie endosymbiotique (proposée par Lynn Margulis) explique l’apparition des


organites multimembranés (mitochondries et chloroplastes) :
Les premiers eucaryotes avaient vraisemblablement un métabolisme anaérobie (ils ne
peuvent pas vivre en présence d’oxygène) à pression de sélection due à l’apparition
d’oxygène (les cyanobactéries photosynthétiques existent déjà, la concentration en oxygène
dans l’atmosphère augmente,…) à modification des eucaryotes : endosymbiose avec une
bactérie aérobie à structure aérobie : organisme (mitochondrie ou chloroplaste) qui
contient 2 membranes (membrane initiale de la bactérie endocyté et membrane de la
cellule qui a endocyté)

Mitochondries : endosymbiose avec une alpha protéobactérie

Chloroplastes : endosymbiose avec une cyanobactérie


à Tous les chloroplastes connus sur terre ont une origine commune (il y aurait eu pls
endosymbiose sur la même lignée de cyanobactéries).
à Certains chloroplastes ont plus que 2 membranes, cela s’expliquerait par pls
endosymbioses sur la même cellule.
En microscopie optique, on observe que la
6. Les mitochondries mitochondrie est en fait un réseau qui occupe une
grande partie de la cellule (dans la majorité des cas)
Structure

En microscopie électronique à
transmission, on observe qu’une
petite partie de la mitochondrie
et donc une structure en forme
de haricot
10-20 µm.
N.B. : Ordre de taille d’une cellule eucaryote :
Tous les filaments représentent une mitochondrie mais on ne peut pas discerner les crêtes, la membranes, etc à les
éléments inférieurs au pouvoir de résolution ne sont pas visibles à microscopie optique à fluorescence où on a coloré
les mitochondries avec une substance qui émet de la lumière c’est pourquoi on peut observer de façon indirectes des 7
structures plus petites que le pouvoir de résolution du microscope optique.
La mitochondrie est délimitée par 2 membranes (résultat de l’endosymbiose) qui délimitent
2 compartiments : l’espace intermembranaire et la matrice mitochondriale.
! à ne pas confondre avec une enveloppe qui est une membrane repliée sur elle-même !

La matrice est le siège de bcp de réactions biochimiques, elle contient des molécules d’ADN
bicaténaire circulaire et nu (non associé à des histones) et porte également des ribosomes
fonctionnels mais plus petits que les ribosomes du cytoplasme.

L’ADN mitochondrial

L’ADN des mitochondries est fonctionnel et indépendant de l’ADN du noyau (il ne va pas se
répliquer au même moment que celui-ci).
Il code chez l’humain pour un certain nombre de gènes fonctionnels (37) :
- 13 d’entre eux codent pour des protéines (vert) constitutives de certains complexes
mitochondriaux (le reste des protéines de la mitochondrie sont codées par le génome
du noyau) à dans une mitochondrie, il y a environ 1000 protéines : 13 codées par le
génome mitochondrial et toutes les autres codées par le génome du noyau
- 22 gènes qui codent pour des ARN de transfert (jaune) utilisés par les ribosomes de
la mitochondrie
- 2 gènes qui codent pour des ARN ribosomiaux (orange) qui fabriquent les ribosomes
mitochondriaux
La bactérie de départ (avant endosymbiose) avait bcp plus de gènes à régression évolutive
(perte du patrimoine génétique) + transfert horizontal du patrimoine génétique de la future
mitochondrie vers celui de l’ADN nucléaire.

Les membranes mitochondriales

8
La membrane externe de la mitochondrie est donc composée d’une bicouche de
phospholipides dans laquelle on retrouve du cholestérol (comme dans la membrane
plasmique de la cellule eucaryote) et des protéines.
La plupart des protéines de cette membrane externe sont des porines et forment des pores.
Cette membrane est hautement perméable aux petites molécules et aux ions.

La membrane interne de la mitochondrie est aussi constituée d’une bicouche de


phospholipides. Elle contient bcp de protéine (+ que la membrane externe) MAIS ne
possède pas de cholestérol (>< membrane externe) à elle contient de la cardiolipine
(remplace cholestérol). La cardiolipine n’est retrouvée que dans la membrane interne des
mitochondries ou dans les membranes plasmiques des bactéries.
Cette membrane est imperméable aux petites molécules et aux ions.
La membrane interne va former des replis vers l’intérieur à crêtes mitochondriales (siège
de la chaine de transport des électrons dans la respiration cellulaire).

Les mitochondries se divisent indépendamment de la division de la cellule et le mode de


division est la scissiparité (très similaire à celui des eubactéries).

7. Les chloroplastes

Les cellules eucaryotes capables de faire la photosynthèse contiennent des chloroplastes.


Toutes les cellules contenant des chloroplastes sont des cellules végétales par contre les
cellules végétales ne contiennent pas nécessairement des chloroplastes à certaines cellules
végétales ne sont pas capables de faire la photosynthèse.

Les chloroplastes sont des organites mesurant environ 2 à 10µm sur 5µm qui sont délimités
par au moins 2 membranes issues d’une endosymbiose.
Ces membranes font naitre 2 compartiments au sein du chloroplaste :
- Le stroma (équivalent de la matrice)
- Espace intermembranaire (excessivement petit car les 2 membranes sont proches)
A l’intérieur du stroma, il y a des thylakoïdes (siège de la photosynthèse) qui peuvent
s’empiler les uns sur les autres pour former des granas (ce système membranaire a pour
origine la membrane interne).
Le stroma contient de l’ADN bicaténaire circulaire et nu (non lié à des histones) et des
ribosomes fonctionnels et plus petits que ceux du cytoplasme.
L’ADN du chloroplaste est fonctionnellement indépendant de l’ADN nucléaire. Il porte des
gènes qui vont coder pour des protéines souvent impliquées dans la photosynthèse mais
aussi des gènes qui vont coder pour des ARN de transfert et des ARN ribosomiques.

9
8. Les arguments en faveur de l’endosymbiose

- Connaissance de nombreux exemples d’endosymbioses modernes (ex : certaines


algues et certains verres qui ont été endocytés et qui sont présents dans des cellules
eucaryotes) à cela ne veut pas dire que cela s’est passé mais cela veut dire que c’est
possible
- Présence d’un génome indépendant et fonctionnel : les mitochondries et les
chloroplastes sont capables de se diviser indépendamment de la division cellulaire
- Similarité du génome mitochondrial et chloroplastique avec le génome de
protéobactéries (origine des mitochondries) ou cyanobactéries (origine des
chloroplastes)
- Division indépendante
- Mode de division par scissiparité (comme les bactéries)
- Structure de l’ADN similaire à celle des bactéries (nu et circulaire)
- Ribosomes similaires à ceux des bactéries
- Présence de 2 membranes (une résultant de l’endocytose et une qui appartient à la
cellule endocyté)
- Composition des membranes : la membrane externe ressemble à la membrane
plasmique de la cellule eucaryote (présence de cholestérol) et la membrane interne
ressemble à la membrane plasmique d’un procaryote (présence de cardiolipine).
Ex : la composition en cholestérol présente uniquement dans membrane externe de
la mitochondrie ainsi que dans la membrane plasmique eucaryotique. Et la présence
de cardiolipine dans la membrane interne de la mitochondire et présente également
dans la membrane plasmique des procaryotes.

Remarque : le cholestérol n’est jamais trouvable dans les membranes des végétaux

9. Les différentes cellules eucaryotes

10
11
Connaissances :
• Connaître les caractéristiques chimiques et cellulaires des eucaryotes
• Connaître les hypothèses pouvant expliquer l'avènement des eucaryotes
• Connaître les noms des compartiments cellulaires
• Connaître les rôles des pores nucléaires
• Savoir quelle est l'organisation de l'enveloppe nucléaire
• Connaître la structure et l'organisation des réticulum et de l'appareil de Golgi
• Savoir ce que sont les organites multimembranés
• Connaître l'hypothèse endosymbiotique et les arguments qui la soutiennent
• Connaître la structure de la mitochondrie
• Connaître la structure du chloroplaste

Compétences :
• Reconnaître les organites d'une cellule eucaryote sur la base d'un schéma ou d'une image de
microscopie
• D'identifier les structures des mitochondries et des chloroplastes

12
Chapitre 8
Les fonctions du système endomembranaire

Le système endomembranaire est constitué de l’enveloppe nucléaire, du réticulum


endoplasmique, de l’appareil de Golgi, des lysosomes et de certaines vésicules en transit
entre l’appareil de Golgi et la membrane plasmique. Ces structures ne sont pas
nécessairement liées physiquement mais bien fonctionnellement. Cette continuité est le
résultat d’une connexion directe ou d’un échange de matière par des transport vésiculaires.
Les mitochondries et le chloroplaste n’appartiennent pas à ce système endomembranaire.

1. Le réticulum endoplasmique lisse (REL)

Le REL est un organite des cellules eucaryotes.


Ses membranes ne portent jamais de ribosomes (>< RER).
L’étendue du REL dépend de la fonction de la cellule.
Plus la cellule en a besoin, plus le REL est grand.

Rôles du REL :
- Synthèse des lipides
- Stockage du calcium
- Participe à la détoxification (des médicaments, des drogues, des poisons, …)
- …

Synthèse des lipides


• Synthèse des phospholipides membranaires :
Dans la membrane du REL, certains phospholipides peuvent être fabriqués à partir de
précurseurs et la synthèse des phospholipides sert à nourrir les autres membranes de
la cellule à le REL va donc participer à l’entretien et renouvèlement des membranes
mais est également la source de bcp de lipides dans la cellule.
• Synthèse de lipides de signalisation (ex : hormones stéroïdiennes, sexuelles) :
Les hormones sont synthétisées à partir de cholestérol. Ces réactions ont lieux dans 2
compartiments : le REL (grande partie de la synthèse) et les mitochondries (plus
petite partie de la synthèse).
è Le REL est l’acteur majeur dans la synthèse des phospholipides et des lipides de
signalisation comme les hormones stéroïdiennes ou sexuelles.

Stockage du calcium
Le calcium régule bcp de fct cellulaires (ex : exocytose, contraction musculaire, …).
Le REL permet de réguler la concentration cytosolique en calcium ionique Ca2+ dans la
cellule, il intervient dans le stockage et le relargage de cet ion.
Il possède dans sa membrane une série de transporteurs (canaux) qui vont permettre le
passage du Ca2+ dans le sens du gradient de concentration (de la lumière du REL vers le
cytosol) à le Ca2+ va donc pouvoir sortir de sa réserve.

1
Pour faire rentrer ce Ca2+ et le stocker à nouveau dans le REL, on utilise une pompe (SERCA)
que le réticulum porte à sa membrane (pompe car sens >< au gradient de concentration).
Remarque : dans la lumière du REL, le Ca2+ n’est pas libre mais attaché à des protéines qui
sont là pour le séquestrer, l’isoler (ex : calséquerstrine, calréticuline, …).

à Contraction musculaire :

Pour avoir une contraction musculaire, il faut que le calcium se lie à une protéine de la
cellule musculaire pour permettre la liaison de la myosine à l’actine à permet contraction.
Remarque : dans les cellules musculaires, Ca2+ est stocké dans le réticulum sarcoplasmique =
REL des cellules musculaires (le préfixe « sarc » = muscle).

La détoxification
La détoxification est la transformation de xénobiotiques = molécules étrangères à la cellule
(ex : médicaments, toxines, drogues, éthanol, …).
But : rendre le xénobiotique le plus soluble possible pour pouvoir l’éliminer plus facilement
par les urines. L’enzyme qui joue ce rôle appartient à la famille des cytochromes : le
cytochrome P450 et cette enzyme est localisée à la face cytosolique de la membrane du REL.
Le cytochrome P450 en combinaison avec des autres enzymes (oxydoréductases), va réduire
le xénobiotique pour qu’il soit sous la forme R-OH (OH plus polaire que H).
Les électrons utilisés dans la réaction sont apportés par NADPH + H+ et transférés au
cytochrome P450 grâce à l’oxydoréductase à le xéno est rendu plus polaire, plus soluble.
Lieu principal de la détoxification : le foie.

2
2. Le réticulum endoplasmique rugueux (RER)

Le RER est un organite des cellules eucaryotes dont la membrane


est susceptible de porter des ribosomes qui se fixent du côté
cytoplasmique du RER.
L’abondance du RER varie d’une cellule à l’autre.
Si la cellule a besoin de bcp de protéines destinées à l’exportation,
le RER est très développé et les lumières, citernes sont dilatées.

Le RER participe au trafic (passages des protéines d’un compartiment à l’autre jusqu’à leur
destination finale) et à la modification des protéines :

Les protéines synthétisées par des ribosomes liés au RER sont les protéines qui sont
destinées à :
- rester dans le RER, dans les citernes du RER ou à la membrane du RER
- rester dans la lumière de l’appareil de Golgi ou à la membrane de l’appareil de Golgi
- se retrouver dans les lysosomes ou à la membrane des lysosomes
- se retrouver dans les granules de sécrétion ou dans les vésicules d’exocytose
- se retrouver à la membrane plasmique ou à l’extérieur de la cellule

Toutes les autres protéines (destinées au cytoplasme, mitochondries, chloroplastes, …) sont


synthétisées par des ribosomes libres (non associés au RER).

Durant leur synthèse, toutes les protéines dont la synthèse se fait par des ribosomes liés au
RER sont exportées dans la lumière du réticulum au fur et à mesure de la synthèse
(exportation cotraductionnelle à qui se fait pdt la traduction).
La protéine qui rentre dans la lumière du réticulum peut être catalytiquement liée à des
glycans (résidus de sucre courts et ramifiés) et cette liaison se fait sur un AA particulier :
l’asparagine grâce à des enzymes (glycosytransferases) à glycosylation = ajout de sucre à
une protéine et comme la glycosylation se fait sur un azote à N-glycosylation.

Remarque : les sucres existent déjà dans la lumière du


réticulum sous la forme d’une structure assez complexe.

3
3. L’appareil de Golgi

Vésicules
Vésiculesquiqui
sont
sont
enentrain
train
dede
sortir
sortir
dede
l’appareil
l’appareil
dedeGolgi.
Golgi.

L’appareil de Golgi est l’organite où va s’effectuer la maturation, le tri et l’expédition des


protéines produites par les ribosomes portés à la surface du RER.

Ces protéines transitent entre la face cis et la face trans de l’appareil de Golgi qui ont
respectivement pour fonction de les recevoir et de les expédier : la face cis convexe est
située près du RER et reçoit ses vésicules de transport. Une fois que celles-ci se sont
détachées du RER, elles incorporent leur membrane et leur contenu à la face cis d’un
empilement en fusionnant avec la membrane du saccule supérieur. La face trans concave
donne naissance à des vésicules de sécrétion qui s’acheminent vers d’autres sites.

L’appareil de Golgi régule le transport vésiculaire, le transit entre la face cis et trans et il va
se charger de modifier les protéines qui proviennent du RER à modifications possibles :
glycosylation, sulfatation, phosphorisation ou lipidation (ajout de lipides et plus
particulièrement d’acides gras) à ce sont des modifications post traductionnelles.
Remarque : La N-glycosylation n’est pas une glycosylation post traductionnelle comme elle
s’effectue en même temps que la traduction mais on l’inclut dans les modifications post
traductionnelles.

La maturation et le tri se font au fur et à mesure que les protéines progressent dans
l’appareil de Golgi, elles vont se séparer (tri) en 3 catégories :
- Vésicules à destination des lysosomes
- Vésicules qui contiennent des protéines destinées à la sécrétion contrôlée (besoin
d’un stimulus) et vésicules qui contiennent des protéines destinées à la sécrétion
constitutive (a lieu tt le temps, n’est pas contrôlée)
- Les protéines destinées à la membrane plasmique où à l’extérieur de la cellule qui
vont parvenir à leur destination par exocytose soit constitutive, soit contrôlée,
régulée par du calcium.

Remarque : sécrétion = phénomène physiologique par lequel un tissu produit une substance spécifique

4
A la face cis des dictyosomes : les protéines qui ont transité par le RER sont apportées par
des vésicules de transport qui vont fusionner ensemble pour former de nouveaux saccules
de l’appareil de Golgi à c’est le RER qui nourrit l’appareil de Golgi.

A cet endroit (face cis), les protéines en transit vont être modifiées par une
nouvelle glycosylation à O-glycosylation : l’appareil de Golgi va ajouter des
sucres sur des AA soit sérine, soit thréonine qui portent un groupement
hydroxyl (-OH) sur leur chaine latérale. C’est sur ce groupement OH que vont
venir se fixer les sucres.

De plus, la N-glycosylation est modifiée : l’appareil de Golgi enlève certains des sucres qui
avaient été ajouté dans le RER et sur base du tronçon qui subsiste, il va reconstruire une N-
glycosylation plus complexe (avec plus de monosaccharides).

4. Les lysosomes

Jonction entre 2 cellules

Les lysosomes sont des vésicules digestives (contiennent des enzymes capables de digérer
toutes sortes de macromolécules à estomac cellulaire), limitées par UNE SEULE membrane
et qui proviennent de l’appareil de golgi par un bourgeonnement des saccules qui se situent
à la face trans de l’appareil de golgi.

5
Les lysosomes contiennent de nombreuses enzymes de dégradations = hydrolases :
- Nucléases : hydrolases qui dégradent les acides nucléiques (ARN à ribonucléase ou
RNase / ADN à désoxyribonucléase ou DNase)
- Protéases : hydrolases qui dégradent les protéines ou peptides
- Glycosidases : hydrolases qui dégradent les sucres
- Lipases : hydrolases qui dégradent les lipides
- Phosphatases : enzymes qui enlèvent un phosphate
- Suflatases : enzymes qui enlèvent un sulfate
- Phospholipidases : hydrolases qui dégradent les phospholipides

Toutes ces enzymes fonctionnent à un pH acide (c’est leur pH optimal) donc la lumière
lysosomiale a un pH acide. Ce pH acide est obtenu grâce à une pompe à protons (ATPase)
localisée dans la membrane du lysosome à elle hydrolyse l’ATP en ADP et pompe des
protons du cytosol vers la lumière donc contre le gradient (transporteur uniporteur actif
primaire). Cette pompe est en réalité une V-ATPase, V pour vésicule.
Rappel : hydrolyse = décomposition chimique d’un corps par fixation d’eau.

autophagosome

Les lysosomes jouent un rôle majeur dans le recyclage des structures cellulaires qui ont été
altérées à ce processus de recyclage = autophagie (concerne la matière intracellulaire).
Fonctionnement :
- Les organites destinés à être dégradés par autophagie vont d’abord être isolés du
cytoplasme en s’entourant d’une double membrane
- Cet isolement se fait grâce à la croissance d’une structure nommée : phagophore
(sorte de vacuole qui entoure l’organite)
- La taille du phagophore augmente pour entourer complétement l’organisme à
recycler qui va être totalement isolé du cytoplasme à autophagosome = résultat de
l’isolement de l’organisme obsolète par le phagophore
- L’autophagosome va fusionner avec un lysosome primaire (qui n’a pas encore fait de
dégradation) à la fusion fait naitre un lysosome secondaire = autolysosome
(autophagosome + lysosome)
- L’autolysosome, à l’aide d’enzymes lysosomiales, va décomposer la structure à
recycler en monomères
- A l’issue de la dégradation, les monomères vont sortir du lysosome secondaire (par
des canaux à diffusion facilité) pour être réutilisés par la cellule
Remarque : il existe aussi des déchets qui ne savent pas être recyclés et qui vont devoir
sortir de la cellule.
è Grâce à l’autophagie, la cellule se renouvelle sans cesse.

6
L’hydrolyse de matière prélevée dans l’espace extracellulaire se fait selon un autre
mécanisme : l’endocytose :

Dans ce cas, le lysosome primaire fusionne avec un endosome (terme général = résultat
d’une endocytose) ou un phagosome (= endosome particulier)
Ici endosome = vacuole digestive qui va fusionner avec le lysosome primaire pour former le
lysosome secondaire. Cela va engendrer la dégradation du matériel présent dans
l’endosome à libération de monomères qui seront utilisés par la cellule et de résidus qui
devront être éliminés par la cellule.

Les lysosomes sont importants en santé humaine :


De nombreuses pathologies sont liées à un disfonctionnement des lysosomes (au moins 50%
des maladies surtout enfantines).

5. L’endocytose

L’endocytose est une entrée en vrac d’un matériel qui provient de l’extérieur de la cellule.
Dans ce processus, la membrane plasmique va envelopper le matériel selon 3 méthodes :
- Pinocytose
- Phagocytose
- Endocytose médiée par récepteurs

La pinocytose
Pinocytose = boisson cellulaire (littéralement)

Cellules endothéliales (cellules qui


bordent l’intérieur des vaisseaux).
Ces cellules font énormément
d’endocytose

La pinocytose est le prélèvement de liquide + des molécules en solution dans ce liquide (ex
de solutés : ions, molécules organiques, protéines, …).
Pour y parvenir, la cellule va créer des invaginations de la membrane plasmique (replis de la
membrane vers l’intérieur). Ces invaginations vont se remplir du liquide et des molécules à
transporter de manière aspécifique (la cellule ne sait pas ce qu’elle prend).
Elles vont ensuite s’individualiser de la membrane plasmique pour former une vésicule à
l’intérieur de la cellule à portent alors le nom de pinosome.
Le pinosome va se diriger dans la cellule vers un endosome (cellule résultant d’une
endocytose) qui existe déjà et va fusionner avec lui. Ensuite, l’endosome va fusionner avec
un lysosome primaire à le matériel qui était dans le pinosome sera dégradé et les
monomères résultants seront recyclés.

7
Origine des invaginations = mobilisation du cytosquelette de la cellule :

Chez les eucaryotes, la forme de la cellule est donnée par son squelette interne
(cytosquelette) >< procaryotes, la forme est le résultat de la paroi.
Il existe 3 types de cytosquelettes :
1) Le cytosquelette fin (filament fin) : fait d’une seule protéine (l’actine)
2) Le cytosquelette, filament intermédiaire : fait d’une grande diversité de protéines
3) Le cytosquelette épais (microtubule) : fait de protéines (les tubulines)

1)

L’actine existe sous 2 formes dans la cellule :


- Une forme individualisée à la forme globulaire = actine G, forme plutôt ronde
- En présence d’E (ATP), la cellule va assembler les protéines d’actine G ensemble à
actine F (filament), forme d’une double hélice
Le filament est excessivement flexible (ce qui va lui permettre de remplir son rôle) et
dynamique (il peut rapidement s’allonger, se polymériser ou se raccourcir, se
dépolymériser). Il est également polarisé, il a 2 extrémités : la positive et la négative (ce ne
sont pas des charges électriques, juste des noms) à si besoin, le filament s’allonge (ajoute
des molécules d’actine) tjrs du côté + et se raccourcit tjrs du côté - .

Les fonctions de l’actine :


- Support des microvillosités qui permettent d’absorber des molécules
- Les filaments d’actine sont unis à des points d’adhésion de la cellule sur son support
et engendrent le déplacement de la cellule en se polymérisant et en envoyant des
prolongements amides (protiste unicellulaire qui se déplace en faisant des
pseudopodes)
- Permet la division de la cellule à l’issue de la mitose

2) Stable, donne la forme à la cellule

3) Microtubule = association de pls filaments (ex : flagelle, cils)

8
La phagocytose
Processus par lequel une cellule importe de façon aspécifique des structures solides
particulaires qui ont une taille de l’ordre du micromètre.
Remarque : les cellules végétales ne peuvent pas faire la phagocytose car elles ont une paroi.

La phagocytose est réalisée après un contact physique entre la cellule qui va phagocyter et la
particule qui doit être phagocytée.
La cellule va projeter vers sa cible des prolongements cellulaires (pseudopodes) par un
remaniement du cytosquelette d’actine et ces pseudopodes vont entourer la cellule à
phagocyter. Puis les extrémités des pseudopodes vont fusionner entre eux et cette fusion va
provoquer la formation d’une vésicule individualisée de la membrane plasmique : un
phagosome. Le plus souvent le phagosome va fusionner avec un lysosome primaire pour
former un phagolysosome. Les enzymes lysosomiales vont ensuite dégrader la structure qui
a été phagocytée.

Cellule de levure
phagocytée par une
cellule eucaryote

Endocytose médiée par récepteurs

C’est une forme sélective d’endocytose (la cellule sait ce qu’elle va prélever).
Les récepteurs situés à la membrane qui possèdent une région transmembranaire (qui
traverse la membrane) vont permettre la reconnaissance spécifique d’une molécule qui est à
l’extérieur de la membrane : un liguant.
Ces récepteurs sont situés à certaines régions de la membrane qui forment de légères
dépressions pour que les molécules puissent s’y accumuler.
A la face cytosolique de ces dépressions, la membrane plasmique est tapissée de molécules
particulières : les clathrines à dépressions membranaires = puits tapissés de clathrines.
Ces puits tapissés vont se refermer sur eux-mêmes par une fusion de la membrane lorsque
le liguant sera lié aux récepteurs.
Cette individualisation va provoquer l’apparition d’une vésicule (un endosome) à l’intérieur
de la cellule.

9
La clathrine :

Microscopie
électronique à
balayage

Protéine qui constitue le


réseau (clathrine)

à Résumé :

6. L’exocytose

L’exocytose est la sortie d’éléments de la cellule, c’est l’inverse de l’endocytose.

Exportation vers l’extérieur en vrac qui se fait grâce à des vésicules qui vont fusionner avec
la membrane plasmique.

10
L’exocytose participe à l’élimination des déchets cellulaire, à l’émission de molécules de
signalisations (ex : hormones ou enzymes) entre les cellules et à l’émission d’enzymes
digestives à l’extérieur de la cellule.
C’est grâce à l’exocytose que la cellule va renouveler sa membrane plasmique (grâce aux
vésicules qui proviennent du golgi).

L’exocytose peut être :


- Constitutive : pas de réel contrôle, pas besoin de signal pour se dérouler
- Régulée : cellule a besoin d’un signal pour se dérouler à signal engendre
augmentation de la concentration en Ca2+ à exocytose régulée
Le contenu de la vésicule est libéré à l’extérieur de la cellule.

Exemple d’exocytose contrôlée (dans le système nerveux) :

Connaissances :
• Savoir de quoi est constitué le système endomembranaire
• Connaître les rôles du réticulum endoplasmique lisse
• Connaître les rôles du réticulum endoplasmique rugueux
• Savoir ce qu'est une glycosylation
• Savoir ce qu'est une modification post-traductionnelle
• Savoir où se déroulent les modifications post-traductionnelles
• Connaître les rôles de l'appareil de Golgi
• Savoir ce qu'est un lysosome et ses caractéristiques
• Connaître les rôles du lysosome dans la cellule
• Savoir ce qu'est l'autophagie
• Connaître les modalités d'endocytose
• Savoir comment se déroulent les modes d'endocytose
• Savoir comment se déroulent l'exocytose
• Connaître les rôles de l'exocytose
• Savoir ce qu'est le cytosquelette d'actine
• Connaître les rôles du cytosquelette d'actine
Compétences :
• Décrire et expliquer le parcours d'une protéine destinée à l'exportation
• D'identifier des modifications post-traductionnelles sur une protéine
• D'expliquer le mécanisme d'acidification du lysosome et pourquoi cette acidification est
importante pour sa fonction
• De différencier un lysosome primaire d'un lysosome secondaire sur base d'un schéma ou
d'une image
• De comparer les modalités d'endocytose
• De citer les fonctions de l'exocytose

11
Chapitre 9
Les rôles des mitochondries

La mitochondrie est un organite essentiel à la bioénergétique de la cellule (grâce à elle, la


cellule va former son ATP). Elle contribue à un ensemble de réactions chimiques qui
constituent la respiration cellulaire qui participe à la synthèse de l’ATP (forme chimique d’E).

1. L’énergie chimique dans la cellule

L’ATP (adénosine triphosphate)

- L’ATP est un nucléotide car il comporte une base azotée (l’adénosine) attachée à un
sucre (aldopentose = ribose) attaché à trois phosphates.
- L’ATP est un précurseur de l’ARN, il peut être utilisé tel quel pour fabriquer de l’ARN.
Pendant cette fabrication, il perd 2 phosphates (tout comme le GTP, UTP et CTP à
aucune différence entre eux à part nature de base azotée).
- Les 3 phosphates de l’ATP sont portés par ce qu’on appelle un nucléoside (nucléotide
sans phosphate) et ils sont unis entre eux par des liaisons phosphoanhydres (POP) ce
sont des liaisons à haut potentiel de transfert à pas plus d’E que les autres liaisons
mais en fonction de l’environnement, elle est plus susceptible de libérer de l’E à la
réaction est exergonique (l’E de l’ATP est utilisée par le métabolisme des cellules).

Exergonique-endergonique
• Exergonique : réaction dont l’E des substrats (réactifs) > E des produits à la réaction
libère de l’E (la quantité d’E libérée est la ≠ d’E entre réactifs et produits).
! Ne pas confondre avec exothermique qui est une libération de chaleur et la chaleur
n’est qu’une forme d’énergie !
• Endergonique : réaction dont l’E des réactifs < E des produits à la réaction a besoin
d’E extérieur pour se produire.
• Réaction à l’équilibre : E des réactifs = E des produits à la réaction peut se faire dans
un sens ou dans l’autre.

1
Le couplage
Dans la cellule, les 3 types de réactions existent et sont couplées, liées entre elles par des
intermédiaires communs.
• Endergonique/Anabolisme : réaction partant de petites molécules que l’on va
attacher ensemble pour former une molécule plus grosse à demande de l’E à
endergonique à en termes de métabolisme : réaction anabolique = partie du
métabolisme qui vise à la construction d’autres molécules.
• Exergonique/Catabolisme : réaction partant de grosses molécules que l’on va couper
en molécules plus petites à plus facile à produit de l’E à exergonique à en termes
de métabolisme : réaction catabolique = partie du métabolisme qui vise à la
destruction de molécules.

Les réactions sont couplées :


Les réactions exergoniques ont lieu spontanément mais pas les endergoniques (besoin d’E).
Pour que les réactions endergoniques aient lieu, elles sont couplées à des réactions
exergoniques à les 2 sont liées (endergonique prend l’E libérée par la réaction exergonique
pour se produire).

En effet, catabolisme = réaction exergonique à libère E à cette E est utilisée pour prendre
de l’ADP et du phosphate pour créer de l’ATP = forme chimique sous laquelle est stockée l’E.
Cette réaction est endergonique car petites molécules (ADP) transformées en plus grosses
molécules (ATP). Par la suite, si besoin d’E pour transformer d’autres petites molécules en
grosses molécules (anabolisme = réaction endergonique), c’est l’E de l’ATP qui va être
utilisée. C’est possible grâce à la dissociation de l’ATP en ADP + phosphate inorganique
(réaction exergonique qui libère l’E contenue ds l’ATP) à couplage catabolisme/anabolisme.

Ex : lorsqu’on mange de la viande de vache, on avale des protéines de la vache à nos


enzymes les détruisent en monomères, en AA à ce clivage libère E stockée dans les liaisons
chimiques et autre forme E (chaleur) = catabolisme à cellules prennent ces monomères, AA
et les utilisent pour reconstruire nos protéines en utilisant E libérée par destruction des
protéines de la vache = anabolisme à les 2 réactions sont couplées.

è Métabolisme = ensemble des réactions catabolique et anaboliques (ATP constamment


hydrolysé à reconstitué à hydrolysé à reconstitué…).

2
2. La respiration cellulaire

La respiration cellulaire est une multitude de réactions chimiques d’oxydo-réduction qui


forme de l’ATP à production d’E à catabolisme.
Cette réaction est nécessaire à la majorité des cellules et à leurs activités (on consomme sur
une journée entre 60 et 70 kg d’ATP).

Une réaction d’oxydo-réduction = oxydation couplée à une réduction = échange d’électrons


entre un réducteur (donneur d’e-) et un oxydant (receveur d’e-).
- Oxydation = perte d’électrons
- Réduction = gain d’électrons
Oxydant à réduction à réducteur
Réducteur à oxydation à oxydant

La respiration cellulaire est en fait l’oxydation complète du glucose :

Cette oxydation du glucose se fait progressivement pour ne pas libérer trop d’E d’un coup.

Chez les eucaryotes, elle débute dans le cytoplasme et se termine dans la mitochondrie.
Chez les procaryotes, tout se déroule dans le cytoplasme.

La respiration cellulaire implique un approvisionnement de la cellule en O2 qui va oxyder le


glucose car c’est lui qui va faire l’acquisition des e- du glucose :
- Glucose est oxydé en CO2 (CO2 = forme oxydée de C6H12O6 à C6H12O6 = forme
réduite de CO2)
- Oxygène est réduit en eau (H2O = forme réduite de O2 à O2 = forme oxydée de H2O)
La respiration cellulaire va s’accompagner d’une libération d’ATP (environ 36) et de chaleur.
à Libération de 2 formes d’E.

Thermodynamique (ici : libération d’E thermique)


Étude des transformations de l’E (d’une forme à une autre), il y a 2 lois fondamentales :
1) Lorsqu’on transforme une forme d’E en une autre, on ne crée rien, on ne perd rien,
on transforme, la quantité d’E totale reste la même = la loi de Lavoisier (rien ne se
perd, rien ne se crée, tout se transforme) pour l’E.
2) Une partie de l’E transformée n’est plus disponible pour faire le travail que l’on
cherche à faire (ex1 : bruit lorsqu’on veut faire un trou dans le mur) (ex2 : chaleur
dans l’équation globale de la respiration cellulaire à entraine l’augmentation du
désordre, de l’entropie) à tout système dans lequel il y a un changement de forme
d’E évolue vers une + grande entropie (ex : le moteur de l’osmose est l’entropie).

3
Couplage respiration cellulaire et photosynthèse
Le glucose, utilisé lors de la respiration cellulaire, est initialement synthétisé lors de la
photosynthèse par les chloroplastes des plantes vertes grâce à l’énergie lumineuse et à des
molécules inorganiques à les 2 processus sont donc couplés :
- Respiration cellulaire = réaction exergonique = catabolisme
- Photosynthèse = réaction endergonique = anabolisme

Les étapes de la respiration cellulaire

C’est cette dernière étape


qui produit le plus d’ATP

Remarque : s’il n’y a pas de dioxygène dans le milieu, 2 autres réactions « remplacent » la
respiration cellulaire pour permettre de produire quand même un peu d’ATP :
- La fermentation alcoolique (levures, bactéries) :
Glucose à 2 pyruvates à 2 éthanols + 2 CO2
- La fermentation lactique (bactéries, cellules musculaires) :
Glucose à 2 pyruvates à 2 acides lactiques

Rappel : cytosol = phase liquide du cytoplasme

4
3. La glycolyse (destruction du glucose)

La glycolyse est la première étape de la respiration cellulaire, et se déroule dans le


cytoplasme (! pas de glycolyse dans la mitochondrie !).
La glycolyse est une succession d’étapes catalysées par des enzymes (présentes en solution
dans le cytoplasme) qui visent à transformer une molécule de glucose à 6C en 2 molécules
de pyruvates à 3C à glycolyse = dégradation du glucose.

Le glucose provient de l’extérieur de la cellule, il rentre dans cellule grâce à des protéines
transmembranaires situées à la membrane plasmique : protéines GLUT (transporteurs de
glucose). Il rentre par diffusion facilitée donc dans le sens de son gradient à + de glucose à
l’extérieur qu’à l’intérieur de la cellule.

3 étapes :
1) Activation du glucose
2) Scission, clivage du sucre
3) Oxydation du glucose

1) Étape essentielle : elle représente une sorte d’investissement pour la cellule (investit de
l’ATP pour en obtenir plus par la suite) à la cellule donne 2 molécules d’ATP pour
chaque molécule de glucose qui entre dans la glycolyse.
But : rendre le glucose plus réactionnel et le maintenir à l’intérieur de la cellule :
Lors de la glycolyse, le glucose est phosphorylé par l’ATP à acquière une charge – donc
peut plus difficilement sortir de la cellule à cela se fait par un lien phosphoester entre le
phosphate et le groupement hydroxyle du glucose à cette réaction est endergonique
(elle utilise l’E stockée dans la réaction POP de l’ATP) à thermodynamiquement
défavorable.
è 1e étape = utiliser de l’ATP pour phosphoryler le glucose

5
Cette incorporation du phosphate dans le glucose est importante pour plusieurs raisons :
- Elle va maintenir le glucose dans la cellule car c’est une molécule électriquement
neutre à diffuse plus aisément hors de la cellule que lorsqu’elle est sous la forme
phosphorilée (groupement phosphate chargé négativement) à ce gain de charges –
freine la sortie du glucose et aide à le maintenir dans la cellule
- Elle va maintenir une concentration intracellulaire aussi basse que possible en
glucose : on ajoute un phosphate donc le glucose est chargé, ce n’est plus du glucose
et donc il n’entre plus en compte dans le gradient à le gradient de glucose reste
entrant et le glucose peut continuer à rentrer par diffusion
- Activation du glucose, le rendre + réactionnel

2) Clivage du résultat de cet investissement, du sucre à 6 carbones (hexose portant 2


groupements phosphates chacun venant d’une molécule d’ATP).

L’hexose bi-phosphate va être clivé en 2 sucres à 3 carbones (en 2 trioses) et chacun de ces
trioses emportera avec lui un des phosphates à 2 molécules de triose phosphate.
Chacun des trioses phosphates va continuer la voie de la glycolyse à tout ce qui aura lieu
après aura lieu deux fois (car 1 glucose donne 2 trioses).
Remarque : la phosphorylation augmente le niveau d’E du glucose ce qui va le rendre
fracturé et plus instable à plus facile de briser le glucose.

3) Remboursement et récupération des intérêts (oxydation du glucose)


Le remboursement Les intérêts

Oxydation des 2 trioses monophosphate couplée à une réduction de la molécule de NAD+


qui est donc réduite en NADH + H+ (car il faut donner les e- des trioses à quelqu’un, ils ne
peuvent pas rester libres dans la cellule, il faut des molécules spécialisées dans la réception
de ces e- comme le NAD+).
NAD+ fait donc l’acquisition de 2 e- provenant des trioses et chacun des e- va être
accompagné d’un p+ pour donner NADH + H+ (car le dernier H+ n’est pas lié à la molécule).
Cette réaction d’oxydation (exergonique) libère de l’E qui va être utilisée pour phosphoryler
le produit de la réaction, lui attacher un groupement phosphate libre (HPO42-).
Le groupement phosphate provient de l’acide phosphorique

à La molécule résultante est composée d’un squelette venant d’un sucre et donc de 3
carbones portant des phosphates (2 phosphates : celui étant déjà sur le triose phosphate et
celui qu’on vient d’ajouter).

6
Ensuite, un des groupements phosphate est transféré à de l’ADP. Ce transfert est catalysé
par une kinase (enzyme qui ajoute du P) qui synthétise une molécule d’ATP à partir de
chacun des trioses à création de 2 molécules d’ATP à dette remboursée.

La molécule résiduelle ne portant plus qu’un phosphate le voit transféré à une molécule
d’ADP grâce à une autre kinase à 2 molécules d’ATP complémentaires synthétisées =
rendement net de la glycolyse = intérêt.

è Pour chaque glucose qui fait tout le chemin de la glycolyse je génère 2 molécules d’ATP
net (j’en ai généré 4 en tout, j’en ai utilisé 2) + 2 NADH et 2 H+
è Produit de la glycolyse : 2 molécules de pyruvate = acides carboxyliques à 3 C

Résumé

7
4. La phase mitochondriale

Le pyruvate produit dans le cytoplasme par la glycolyse va devoir entrer dans la


mitochondrie mais c’est un acide carboxylique (il est chargé, ionisé), il ne peut donc pas
franchir les membranes (pour la membrane externe, il peut passer par les porines mais dans
la membrane interne ce n’est pas possible).
à Il existe un système de co-transport spécifique du pyruvate (symport pyruvate – proton) :
le proton H+ va neutraliser la charge - du pyruvate et celui-ci va utiliser l’E du proton pour
entrer dans la matrice (transport actif secondaire).

Le pyruvate, lorsqu’il se retrouve dans la matrice de la mitochondrie, va subir une


décarboxylation oxydative = perte de CO2 : le groupement carboxyle (COO-) du pyruvate,
qui possède peu d’énergie chimique compte tenu du fait qu’il est déjà complètement oxydé,
est éliminé et libéré sous forme de CO2 à oxydation (1).
Il y a donc également une réduction : on donne les e- arrachés au pyruvate au NAD+ qui va
subir une réduction et devenir du NADH + H+ (2).

Pendant cette étape de décarboxylation oxydative, on va attacher les C résiduels du


pyruvate à une molécule porteuse : le coenzyme A (ce n’est ni une enzyme ni une protéine,
cela aide juste les enzymes) à produits de cette réaction = acétyl coenzyme A (porte 2
atomes C car il ne reste que 2 C du pyruvate, le 3ème est dans le CO2) et NADH + H+ (3).

L’acétyl-CoA est un carrefour métabolique très


important pour la cellule :
- Énormément de substrats (ex : les acides gras)
permettent de former de l’acétyl-CoA
- Acétyl-CoA est à l’origine de la synthèse de
molécules complexes dont les lipides
- …
à En résumé, c’est un endroit où « passent » bcp de
réactions

8
5. Le cycle de Krebs (ou de l’acide citrique ou des acides tricarboxyliques)

Le cycle de Krebs a lieu dans la matrice de la mitochondrie.

• L’acétyl-CoA est le point d’entrée du cycle de Krebs qui


synthétise de l’ATP
• Ce cycle est composé de 8 étapes catalysées par des
enzymes
• Il permet d’oxyder le groupement acétyl initialement
contenu dans le pyruvate, dans le glucose. Cette oxydation
se fait en 4 étapes (voir schéma du dessous) à on sait que
ce sont des oxydations (en rouge) dans le cycle car à côté
(bleu clair), il y a réduction du NAD+ en NADH + H+ ou FAD
en FADH2.
• Au terme de ce cycle, les carbones de l’acétyl, du glucose
sont complètement oxydés et il y a libération d’une
molécule de GTP ou ATP en fonction de l’espèce de la cellule
considérée (si GTP, il sera utilisé pour former de l’ATP).

Le cycle de Krebs va donc fournir pour chaque groupement acétyl qui va y entrer :
3 molécules de NADH + H+, 1 molécule de FADH2 et 1 molécule d’ATP.
Remarque : pour un glucose, on fait 2 tours car il y a 2 pyruvates à chaque pyruvate forme
un acétyl-CoA à chaque acétyl-CoA fait faire un tour au cycle à 2 tours/glucose.

Toute la formation d’ATP repose sur la phosphorylation au niveau du substrat :

Pour synthétiser l’ATP, on utilise une molécule qui porte du phosphate, on va lui prendre son
phosphate et on va le transférer sur l’ADP étant le substrat.

è Bilan total : 2 molécules d’ATP dans la glycolyse + 2 molécules d’ATP dans le cycle de
Krebs (1 par cycle de Krebs) = 4 molécules d’ATP net (mais en global 6).

9
Résumé

10
6. Le devenir des électrons

Les e- ne voyagent pas seuls dans la cellule, ils sont portés par des molécules, emballés dans
des boites comme le NAD ou le FAD.
On a arraché les e- au glucose, on les a mis dans une boîte (NAD ou FAD) pour aller les
donner à l’oxygène qui est l’accepteur final des e-.

Les boites n’ont pas la même force :


Glucose < NAD ou FAD < O2 à + c’est fort, + c’est oxydant.
Les e- peuvent voyager du glucose vers NAD ou FAD et de
NAD ou FAD vers O2 car les boites sont + oxydantes que le
glucose et O2 est + oxydant que les boites.
Remarque : si l’oxygène est + oxydant que le glucose, le
glucose est + réducteur que l’oxygène

La boite NAD (Nicotinamide Adénine Dinucléotide) :

- NAD+ = 2 nucléotides (pentose attaché à une base


azotée attachée à un P) unis l’un à l’autre. Il est sous sa
forme oxydée à peut accueillir des e- accompagnés de
p+ et devenir NADH + H+ (forme réduite)
- NADH + H+ = boite rouge, activée car il y a des e- dedans

La boite FAD :

- FAD = 1 nucléotide attaché à une vitamine. Il est sous sa


forme oxydée à peut accueillir des e- accompagnés de
p+ et devenir FADH2 (réduit)
- FADH2 = boite rouge, activée car il y a des e- dedans

à Le potentiel rédox :

FAD est + oxydant, + fort que le NAD (car E° FAD > E° NAD)

Remarque : standard d’oxydation = O (très oxydant) = potentiel de l’H

11
7. La phosphorylation oxydative

Phosphorylation oxydative = chaine de transport d’électrons (oxydation de NADH et


FADH2) + chimiosmose (utilisation de l’énergie des électrons pour générer de l’ATP).

La chaine respiratoire (ou de transport d’électrons)


La glycolyse et le cycle de Krebs ne produisent chacun que 2 moles d’ATP par mole de
glucose. C’est donc au NADH et au FADH2 de libérer la majeure partie de l’énergie extraite
du glucose grâce à la chaine de transport d’électrons et à la phosphorylation oxydative.
Cette chaine de transport d’e- est située dans la membrane interne de la mitochondrie chez
les eucaryotes (chez les procaryotes : membrane plasmique).

Les boîtes contenant les e- du glucose entrent dans la chaîne respiratoire.


Ces boîtes : NADH + H+ et FADH2 (= équivalents de réductions produits par glycolyse,
décarboxylation oxydative et cycle de Krebs) vont amener les e- jusqu’à la matrice
mitochondriale puis transférer les e- au complexe de la chaine respiratoire.
La chaine respiratoire est constituée de 4 complexes (I, II, III et IV) et entre ces complexes, il
y a des molécules qui vont jouer le rôle de navette : CoQ et Cytochrome C.
à Les e- transportés par le NADH + H+ vont être transférés au complexe 1 car il est plus
oxydant que lui.
à Les e- transportés par le FADH2 vont être transférés au complexe 2 car il est plus oxydant
que lui, il est capable de lui voler ses e-. Ces e- ne peuvent pas être transférés au complexe 1
car ils ont le même potentiel rédox alors que pour un échange d’e- : complexe qui reçoit e-
doit être + oxydant que transporteur qui donne e-.

Les e- vont passer de complexe en complexe : 1 et 2 à 3 à 4


Un complexe n’est pas une protéine mais pls protéines dont certaines sont codées par le
génome nucléaire et d’autres par le génome mitochondrial (ex : complexe 1 = 37 protéines).

Illustration de la succession des transporteurs d’électrons


dans la chaine et de la baisse de l’énergie libre qui
accompagne le transfert des électrons. Durant le transport
des électrons dans la chaine, les transporteurs d’électrons
oscillent entre l’état réduit et l’état oxydé. Chaque
élément de la chaine adapte la forme réduite lorsqu’il
accepte des électrons de son voisin d’amont (qui a moins
d’affinité pour les électrons), puis il retrouve sa forme
oxydée en cédant des électrons à son voisin d’aval (qui a
plus d’affinité pour les électrons).
12
Structure de la chaine respiratoire en détails :

à Le potentiel rédox des complexes :


Les complexes s’échangent donc les e- car ils présentent un potentiel rédox de + en + élevé.

échanger avec différents complexes


+ les e- ont de l’E, + ils peuvent
+ on est haut, + on est réducteur
+ on est bas, + on est oxydant

Le NADH + H+ arrive dans la matrice de la mitochondrie et rencontre le complexe 1.


Le complexe 1 est + oxydant que le NADH + H+ et il est donc capable de lui voler ses e-, il va
oxyder NADH + H+ qui devient donc du NAD+ à le complexe 1 est mtn réduit car il a fait
l’acquisition de l’E des e- et il va utiliser cette E pour effectuer un travail : pomper des p+ de
la matrice vers l’espace intermembranaire contre le gradient membranaire (transport actif
de p+ conduit par l’E des e- et pas l’E de ATP).

Ensuite, le complexe 1 n’est plus assez oxydant pour garder son électron donc le Coenzyme
Q10 va lui voler (cette molécule n’est pas une protéine, elle est hydrophobe, liposoluble et
située dans la membrane). Le Coenzyme Q10 va être réduit par le complexe 1 et va amener
les électrons du complexe 1 au complexe 3 qui est plus oxydant qu’elle à le complexe 3
oxyde le Coenzyme Q10 qui devient réduit.

FADH2 est + oxydant que NADH + H+ mais aussi oxydant que le complexe 1 (même niveau).
Il se fait donc voler ses électrons par le complexe 2 qui a donc de l’E mais qui n’est pas
équipé pour faire un travail à il va se faire voler ses électrons par le Coenzyme Q10 qui va
amener les électrons au complexe 3.

13
Le complexe 3 reçoit tous les électrons (ceux venant des complexes 1 et 2) et utilise son E
pour faire un travail : prendre des protons dans la matrice et les pomper dans l’espace
intermembranaire contre leur gradient.

Ensuite, le cytochrome C (qui voyage du coté intermembranaire de la membrane interne) va


voler les électrons du complexe 3 car il est plus oxydant que lui à le complexe 3 sera oxydé
et le cytochrome C sera réduit. Le cytochrome C va aller vers le complexe 4 (très oxydant)
qui va lui piquer ses électrons à le complexe 4 va oxyder le cytochrome C qui lui va être
réduit

Le complexe 4 a donc des e- qui ont encore un peu d’E qui va servir à faire un travail :
prendre des protons dans la matrice et les pomper dans l’espace intermembranaire contre
leur gradient, contre l’E des e-.

L’oxygène, l’accepteur final va voler les e- (qui n’ont presque plus d’E car ils ont déjà fait
tout le chemin) au complexe 4 et subit à son tour une réduction pour devenir de l’eau.

Remarques :
- Les e- voyagent d’un complexe à l’autre car ils sont de + en + oxydants
- Les complexes 1, 3 et 4 sont des pompes électro-dépendantes
- Quand j’expire du CO2 (= carbone oxydé du glucose) il vient de la décarboxylation
oxydative et du cycle de Krebs et H2O = forme réduite de l’oxygène
- Le NAD (le – oxydant) prends des e- qui ont + d’E qui sont plus intéressants pour la
cellule alors que le FAD (le + oxydant, + fort) prends des e- avec – d’E qui sont moins
intéressants pour la cellule à POURQUOI ? (Prof sur la table à + facile de le faire
tomber à + il est haut et donc + il a de l’E gravifique potentielle) à plus facile de
prendre des E avec plus d’E

Chimiosmose
La chimiosmose consiste à convertir un gradient de concentration en protons en une forme
chimique d’énergie (l’ATP) grâce à l’ATP synthase.

Le transport actif des protons vers l’espace intermembranaire réalisé par la chaine de
transports des électrons génère une énergie potentielle sous la forme d’un gradient de
protons. Cette énergie est utilisée par un complexe protéique de la membrane interne de la
mitochondrie appelé ATP synthase. Ce complexe protéique synthétise de l’ATP à partir
d’ADP et de phosphate inorganique libre.
Cette enzyme est très similaire à la pompe à protons du lysosome à il s’agit de deux
protéines apparentées : l’ATP synthase est enfaite une pompe à protons et donc une ATPase
mais fonctionnant à l’envers.

14
La chimiosmose s’oppose dans son mécanisme à la phosphorylation au niveau du substrat
qui sert elle aussi à synthétiser de l’ATP. Cette dernière est le simple transfert d’un
groupement phosphate d’une molécule porteuse vers la molécule d’ADP qui devient alors de
l’ATP. La chimiosmose par contre, est le couplage de la dissipation d’un gradient de
concentration au travers de l’ATP synthase. Les protons accumulés dans l’espace
intermembranaire fuient cet espace au travers de l’ATP synthase.
à Cette dissipation du gradient de concentration est utilisée pour synthétiser de l’ATP à
partir d’ADP et de phosphate inorganique libre.

Par chimiosmose, l’oxydation d’une molécule de NADH + H+ par le complexe 1 de la chaine


respiratoire permet de synthétiser environ 3 molécules d’ATP (2,5 molécules). Alors que
l’oxydation du FADH2 par le complexe 2 permet de synthétiser environ 2 molécules d’ATP
(1,5 molécule).
Or, on a 2 FADH2 (produits par le cycle de Krebs) et 10 NADH + H+ (2 produits par la
glycolyse, 2 produits lors de l’entrée dans la mitochondrie, par décarboxylation oxydative et
6 produits par les 2 cycles de Krebs : 2 pyruvates/2tours) à environ 4 FADH2 et 30 NADH +
H+ (voir bilan énergétique).

Résumé

15
8. Le bilan énergétique

- Glycolyse :
Nécessite un investissement de 2 ATP à - 2
Synthèse de 4 ATP à + 4
à Au total : 2 ATP
- Décarboxylation oxydative (2 pyruvates donc 2 entrées dans la mitochondrie) :
à Au total : 0 ATP
- Cycle de Krebs (2 acétyl-CoA donc 2 tours) :
à Au total : 2 ATP
- Phosphorylation oxydative :
10 NADH + H+ chacun produisant entre 2,5 et 3 molécules d’ATP
2 FADH2 chacun produisant environ 2 molécules d’ATP
à Au total : 28 ou 34 ATP

è Le bilan total maximal en ATP est de 38 ATP.


C’est le bilan théorique maximal de la respiration cellulaire dans une cellule procaryote.
Dans une cellule eucaryote, les protéines chargées (les pyruvates et les NADH + H+) doivent
pénétrer la membrane interne de la mitochondrie. Le pyruvate rentre dans la mitochondrie
par symport avec des protons or ceux-ci ne peuvent pas participer à la synthèse d’ATP.
En conséquence, le bilan théorique maximal net chez les eucaryotes est de 36 ATP.
En réalité, on arrive à un bilan de l’ordre de 32 ATP (voir 30).

Trois raisons permettent d’expliquer pourquoi il est impossible d’indiquer le nombre exact
de moles d’ATP générées par la dégradation d’une mole de glucose :
1) La phosphorylation et les réactions d’oxydoréduction ne sont pas couplées
directement, de sorte que le rapport entre le nombre de moles de NADH et le
nombre de moles d’ATP n’est pas un nombre entier. On sait que, avec 1 NADH, 10 H+
sont transportés à travers la membrane mitochondriale interne, mais le nombre
exact de H+ qui doivent retourner dans la matrice mitochondriale par l’intermédiaire
de l’ATP synthase pour générer 1 ATP a fait l’objet d’un long débat. Cependant, les

16
données expérimentales ont convaincu la plupart des biochimistes que le nombre le
plus précis était de 4 H+. Par conséquent, 1 NADH génère assez de force
protonmotrice pour synthétiser 2,5 ATP. Le cycle de l’acide citrique fournit
également des électrons à la chaine de transport d’électrons par l’intermédiaire de la
FADH2 ; cependant, comme celle-ci arrive plus tard dans la chaine, chaque mole
assure le transport d’un nombre de H+ tout juste suffisant pour synthétiser 1,5 mole
d’ATP. Ces chiffres tiennent également compte du léger coût énergétique du
déplacement de l’ATP formée dans la mitochondrie jusqu’au cytosol, où elle sera
utilisée.
2) Le rendement en ATP dépend en partie du type de navette utilisé pour transporter
les électrons du cytosol à la mitochondrie. La membrane interne de la mitochondrie
étant imperméable à un grand nombre de molécules, dont le NADH, le NADH du
cytosol se trouve isolé de la machinerie de la phosphorylation oxydative. Les deux
électrons du NADH captés dans la glycolyse doivent être transportés vers la
mitochondrie par un des nombreux systèmes de navette. Selon le type de navette
utilisé par la cellule, les électrons sont transférés au NAD+ ou à la FAD dans la matrice
mitochondriale. Si les électrons sont captés par la FAD, comme c’est le cas dans les
cellules du cerveau, chaque FADH2 ne produit qu’environ 1,5 mole d’ATP à partir d’un
NADH initialement produit dans le cytosol. En revanche, s’ils sont transférés au NAD+
mitochondrial, comme c’est le cas dans les cellules du foie et dans celles du cœur, ce
rendement se rapproche de 2,5 moles.
3) La force protonmotrice générée par les réactions d’oxydoréduction de la respiration
cellulaire peut réduire le rendement en ATP. En effet, elle peut être utilisée à
d’autres fins. Elle peut, par exemple, servir au transport du pyruvate à partir du
cytosol à travers la membrane interne de la mitochondrie ou au transport du calcium
dans la mitochondrie, ce qui réduit le rendement en ATP. Donc, si toute la force
protonmotrice générée par la chaine de transport d’électrons servait à alimenter la
synthèse de l’ATP, une seule mole de glucose pourrait produire un maximum de 28
moles d’ATP par phosphorylation oxydative, en plus des 4 moles dérivant de la
phosphorylation au niveau du substrat. Au total, nous obtenons donc 32 moles d’ATP
(ou seulement 30 dans le cas où intervient la navette la moins efficace).

17
9. La production d’espèces réactives de l’oxygène

Les ROS

ROS à connaitre

Les espèces réactives de l’oxygène (ROS) sont des espèces chimiques oxygénées comme
des radicaux libres, des ions oxygénés ou des peroxydes.
Ils sont rendus très réactifs par la présence d’électrons de valence non appariés à dans la
notation, le point en haut à droite de l’élément signifie qu’il y a un électron non apparié sur
une couche de valence.
La formation des radicaux libres dans la mitochondrie est constante et indissociable d’un
métabolisme aérobie (qui demande de l’oxygène). Effectivement, la source majeure de ces
ROS dans la cellule est le métabolisme aérobie de la mitochondrie mais il peut y avoir
d’autre sources de ROS, des sources externes comme par exemple :
- Le rayonnement UV qui fait naitre dans les tissus des radicaux hydroxyl et de l’anion
superoxyde
- Les radiations ionisantes
- Le tabac qui fait naitre dans l’organisme des anions superoxydes, des radicaux
hydroxyl et de l’oxyde nitrique
- La pollution généralement combinée aux UV
- Les globules blancs en produisent aussi mais dans un but positif, celui de lutter
contre les potentiels agresseurs

Les ROS mitochondriaux

Lors du fonctionnement normal de la mitochondrie, des électrons transitant par les


différents complexes respiratoires peuvent s’échapper prématurément de la chaine de
transports des électrons principalement au niveau des complexes 1 et 3.

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Ces électrons caractérisés par une énergie relativement grande sont captés par l’oxygène en
raison de son potentiel rédox très élevé (+800 mV).
La réduction monoélectronique (1 seul électron qui participe à la réduction) du dioxygène
donne naissance à l’anion superoxyde. Cet anion superoxyde est très réactionnel, très
instable et va subir une dismutation dans un milieu acide.
Cette dismutation va donner naissance à du peroxyde d’hydrogène et à du dioxygène.
Dans les conditions cellulaires, cette réaction n’est pas assez rapide pour empêcher les effets
nocifs de l’anion superoxyde.
En effet, cet anion peut réduire des cations métalliques comme le Fe3+, ce qui va entretenir
une réaction qui est la réaction de Fenton :
Fe2+ + H2O2 à OH- + HO° + Fe3+
La réaction de Fenton est indépendante d'organites, d'enzymes, et même de cellules. Elle
produit du HO° qui ne peut pas être détoxifié par les enzymes de la cellule et fait donc
beaucoup de dégâts sur tous les composants de la cellule en les oxydants.
Cette réaction est entretenue par le recyclage du Fe3+ en Fe2+ grâce à l'anion superoxyde.
En effet, Fe3+ qui est réduit par l’anion superoxyde va donner un cation Fe2+ qui participe
directement à la réaction de Fenton. Le Fe2+ en présence de H2O2 donne naissance à un
radical hydroxyl très réactionnel. La réaction de Fenton donne du Fe3+ qui peut retourner
dans la première partie de la réaction qui peut donner un nouveau Fe2+ en présence de
l’anion superoxyde à il y a une sorte d’entretien de ce cycle.
à Le radical hydroxyl créé dans la réaction de Fenton est excessivement nocif pour la
cellule.

L’oxydation des substrats biologiques

De part leur nature instable et excessivement oxydante, les espèces réactives de l’oxygène
peuvent oxyder, prendre des électrons de différents constituants cellulaires comme les
lipides (à dommages aux membranes), des protéines (de la membrane et des
mitochondries) ou des acides nucléiques (à mutations délétères pour l’organisme voir mort
de la cellule).
Heureusement, des systèmes de détoxification existent : les superoxydes dismutases (SOD)
qui sont des métalloenzymes (dont l’activité dépend de la présence de cations métalliques).
Elles vont catalyser la dismutation de l’anion superoxyde en H2O2 et en dioxygène.
H2O2 est également un radical oxydant mais celui-ci peut être à son tour détoxifié par un
autre système, la glutathion peroxydase.

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Les superoxydes dismutases (SOD) :

Les glutathions peroxydases (GPX) :

La glutathion peroxydase utilise le glutathion (molécule organique) réduit comme donneur


d’électrons grâce à son groupement sulfhydryl thiol.
Grâce à l’activité de la glutathion peroxydase, le glutathion réduit va s’oxyder et donner un
électron au peroxyde d’hydrogène qui va donc être réduit à son tour en eau.
Cette enzyme fonctionne en présence d’un ion métallique qui est le sélénium.
Le glutathion oxydé peut être régénéré en glutathion réduit grâce à une seconde enzyme qui
est la glutathion réductase à pour cela, on a besoin d’une source d’électrons : NADPH + H+.

La catalase

La catalase est une autre enzyme de détoxification des ROS.


Elle va détoxifier le H2O2 en formant de l’eau et du dioxygène.

Les antioxydants

Les antioxydants sont des molécules qui participent à la lutte contre les ROS.
Ils ont un électron surnuméraire qu’ils peuvent donner aux radicaux libres.
Ils se font oxyder en lieu et place des constituants majeurs et importants de la cellule, c’est
une sorte de sacrifice.

20
10. Le stockage temporaire du calcium

La mitochondrie a également un rôle dans le stockage temporaire du calcium.


Dans certaines conditions, la concentration cytosolique en calcium peut subir une élévation
importante susceptible d’induire la mort de la cellule.
Pour réduire cette élévation, la mitochondrie peut jouer un rôle de tampon, de dissipateur
du calcium cytosolique en stockant temporairement le cation.

Il y a une interaction entre la membrane externe de la mitochondrie et la membrane du REL.


Or le calcium se trouve dans la lumière du REL, il peut donc passer dans la mitochondrie
grâce à un système de canaux qui appartiennent et à la membrane du réticulum et à la
membrane externe de la mitochondrie à les deux canaux s’alignent afin que le calcium
puisse les traverser simultanément à le calcium se retrouve alors dans l’espace
intermembranaire et peut être transporté dans la matrice mitochondriale.

Il existe également les porines dans la membrane externe de la mitochondrie qui laissent
passer le calcium dans le sens de son gradient de concentration et donc quand la
concentration calcique augmente dans le cytosol de façon anormale, ce calcium va
spontanément rentrer dans l’espace intermembranaire de la mitochondrie.
Après, il va emprunter le transporteur pour se retrouver dans la matrice.
Cependant, il ne peut pas rester indéfiniment dans la matrice mitochondriale donc lorsque la
concentration calcique du cytosol diminue, il va sortir de la matrice pour retourner dans le
stock.
à Il existe donc dans la membrane interne de la mitochondrie un échangeur
sodium/calcium qui fait donc entrer du sodium dans le sens de son gradient de
concentration pour faire sortir le calcium. Ce calcium peut alors retourner dans le REL ou
sortir par les porines pour se retrouver dans le cytosol où il sera pompé par CERCA pour
retourner dans la lumière du réticulum.

Connaissances :
• Savoir que l'ATP est un nucléotide de l'ARN
• Savoir quelle liaison de l'ATP lui permet de remplir son rôle de forme chimique d'énergie
pour la cellule
• Savoir ce que sont les réactions endergoniques et exergoniques
• Savoir ce qu'est un couplage

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• Connaître les différences entre métabolisme, catabolisme et anabolisme
• Savoir ce qu'est une oxydoréduction
• Connaître le bilan global de la respiration cellulaire
• Savoir où se déroule la respiration cellulaire
• Savoir qui est oxydant, réducteur, oxydé, réduit dans le bilan de la respiration cellulaire
• Savoir pourquoi de l'énergie thermique est produite par la respiration cellulaire
• Connaître les 3 étapes de la glycolyse et son produit
• Savoir pourquoi le glucose est phosphorylé à son entrée dans la cellule
• Savoir ce qu'est une kinase
• Connaître le mode d'entrée du pyruvate dans la mitochondrie et son impact sur le bilan
énergétique de la respiration
• Connaître les 3 étapes de la décaerboxylation oxydative
• Connaître le rôle métabolique de l'acétyl-CoA
• Connaître le cycle de Krebs
• Savoir ce qu'est la phosphorylation au niveau du substrat
• Connaître les différents transporteurs d'électrons dans la cellule et leurs caractéristiques
principales
• Connaître l'organisation de la chaîne respiratoire
• Savoir comment les électrons transittent d'une molécule à l'autre dans la chaîne respiratoire
• Savoir ce qu'est la chimiosmose
• Connaître le fonctionnement de l'ATP synthase
• Savoir ce qu'est un ROS
• Savoir ce qui produit les ROS
• Savoir comment les ROS sont formés
• Savoir l'impact des ROS sur la cellule/l'organisme
• Connaître les moyens cellulaires de lutte contre les ROS
• Connaître les rôles de la mitochondrie

Compétences :
• Sur base d'un schéma déterminer si une molécule possède les caractéristiques de l'ATP
• Différencier des réactions simples de catabolisme et d'anabolisme
• Déterminer dans une réaction simple quelle molécule est oxydée et quelle
molécule est réduite
• Déterminer dans une réaction simple quelle molécule est l'oxydant et quelle molécule est le
réducteur
• D'identifier dans la glycolyse, la décarboxylation oxydative, le cycle de Krebs les étapes
d'oxydo-réductions
• D'identifier dans la glycolyse, la décarboxylation oxydative, le cycle de Krebs les principales
étapes endergoniques et exergoniques
• De comparer la phosphorylation au niveau du substrat et la chimiosmose
• D'interpréter un graphique d'évolution des potentiels rédox
• De comparer la F1Fo-ATPase à une v-ATPase
• D'identifier l'origine des atomes du CO2, de l'H2O, de l'O2, du glucose impliqués dans la
respiration cellulaire
• Calculer le bilan énergétique global de la respiration cellulaire.
• Identifier un ROS
• Articuler les réactions de lutte contre les ROS
• Enoncer les rôles des transporteurs d'électrons (NAD+, FAD, NADP+)

22
Chapitre 12
L’évolution du patrimoine génétique de la cellule eucaryote

1. Comment sait-on que l’ADN porte l’information génétique ?

Au début du 20ème siècle, les protéines étaient considérées comme potentiels supports de
l’information génétique parce qu’elles ont une grande diversité grâce à leur grande
variabilité de structure primaire (20 AA).

Une expérience déterminante (Griffith - 1928) a permis de démontrer que des souches
bactériennes de pneumonie (streptococcus pneumoniae) pouvaient transférer leur virulence
à des souches non pathogènes de la même bactérie. Ce transfert est possible simplement en
mélangeant les souches.
Les souches S et R se différencient par la présence d’une capsule autour de la paroi de la
cellule à Souche S : capsule à aspect lisse
Souche R : pas de capsule à aspect rugueux
Injection de souches S à un animal de laboratoire à mort de l’animal
Injection de souches R à survie de l’animal
è La présence de la capsule est donc nécessaire à la virulence de la bactérie

L’expérience :
Griffith a mélangé des streptococcus pneumoniae de souches R (non virulentes) avec
d’autres de souches S (virulentes) mais préalablement tuées par chauffage.
Il a injecté ce mélange à des animaux de laboratoire.
Normalement, les bactéries S, tuées par la chaleur, ne devraient pas mener à la mort mais en
réalité, l’animal meurt et en plus, il y a des souches S vivantes dans les poumons de l’animal
à l’information permettant aux bactéries de produire la capsule est passée d’une souche S
morte à une souche R vivante à première preuve de la possibilité de transférer des
caractères spécifiques d’un organisme à un autre.
Mais ADN (agent transformant) pas encore identifié.

1
Nouvelle expérience (Avery, Macleod, McCarty - 1944) pour identifier l’agent transformant.
Les scientifiques ont isolé une fraction hydrosoluble de streptococcus pneumoniae de
souche S, préalablement tuée à la chaleur (même processus que Griffith).

Ils ont démontré que cette fraction hydrosoluble seule était


capable de transformer une souche R en souche S à l’agent
transformant est présent dans la fraction hydrosoluble.
Ils ont incubé cette fraction avec des enzymes capables de
détruire les protéines (des protéases), l’ARN (des RNase) et
l’ADN (des DNase). Avec les enzymes DNase à la souche
devient inoffensive à nature chimique de l’agent
transformant démontré (ADN).
MAIS grande réticence à accepter cette démonstration car
un scientifique disait que l’ADN n’était qu’une succession
d’unités (tétranucléotides) répétées à l’infini et ne pouvait
donc pas être porteur d’une information génétique. Selon
lui, l’information génétique était portée par les protéines
qui constituaient les chromosomes.

Dernière expérience qui convaincra tt le monde (Hershey & Chase - 1952) :

Utilisation des bactériophages pour démontrer le rôle génétique de l’ADN.


Ces virus ne sont constitués que d’un acide nucléique (ADN) et de protéines et sont donc les
systèmes les plus simples pour identifier les rôles respectifs des protéines et de l’ADN.
But de l’expérience : identifier la nature chimique du matériel viral injecté dans la cellule par
les bactériophages.
Pour ce faire, ils vont utiliser les compositions très ≠ de l’ADN et des protéines.
L’ADN contient du phosphore (>< protéines) et les protéines contiennent du soufre (>< ADN)
Ils ont donc produit des bactériophages dans lesquels soit l’ADN contenait des nucléotides
constitués d’un isotope radioactif du P, soit des protéines qui étaient constituées de certains
AA portant un isotope radioactif du S.
Ils ont ensuite utilisé des bactéries liées et donc infectées par les bactériophages P ou S.
Avec P (donc ADN), la radioactivité se retrouve dans le cytoplasme des bactéries. En effet,
après avoir séparé la bactérie du bactériophage par centrifugation, c’était le culot bactérien
qui portait la radioactivité.
Avec S (donc protéines), la radioactivité est localisée à l’extérieur des bactéries et donc dans
la capside des bactériophages. En effet, après centrifugation, c’était le surnageant de
bactériophages qui portait la radioactivité.
à Le matériel génétique du bactériophage est bien l’ADN

2
2. Quelle est la structure 3D de l’ADN ?

Watson et Crick n’ont fait aucune expérience pour déterminer la structure de l’ADN, ils ont
exploité la littérature et les résultats trouvés par d’autres.
1) Découverte de l’ADN 1869 par Friedrich Miescher
2) En 1951, la loi de Chargaff est établie :
Étude qui démontre que dans l’ADN de l’oursin, la quantité d’adénine est tjrs égale à
la quantité de thymine (pareil pour G-C et purine-pyrimidine) à ce résultat est le
reflet de la complémentarité des bases
3) Watson et Crick ont pu voir un résultat (cliché 51) obtenu par Rosalind Franklin (sans
son accord). R.F était une chercheuse spécialisée dans la diffraction des rayons X.
La diffraction des rayons X est une technique d’analyse qui consiste à illuminer un
échantillon à analyser par un rayon X, ce rayon va rebondir sur les atomes qui
constituent la molécule à analyser puis impressionner une plaque topographique
avec la structure typique de la molécule à analyser.

à Sur base du cliché 51 et des résultats de Chargaff, Watson et Crick ont établi le modèle bi
hélicoïdal de l’ADN (récompensé par un prix Nobel) :

Modèle :
- 2 molécules d’ADN monocaténaires s’enroulent l’une autour de l’autre de façon
asymétrique
- La stabilité de la structure repose sur la complémentarité des bases et sur la
proportion de G et C (bases unies par 3 liaisons hydrogène) dans la cellule
- La structure asymétrique fait naitre 2 sillions dont le plus grand va intervenir dans la
liaison des protéines à l’ADN
- L’hélice à un diamètre de 2 nm et possède un sens de rotation spécifique vers la
droite avec un pas (3,4 nm) de 10 paires de bases (sur un tour d’hélice, il y a 10 paires
de bases qui sont empilées)
- Le squelette de la double hélice est formé par la succession des liens phosphodiester
qui unissent les nucléotides de chaque brin d’ADN
- Le centre de l’hélice est occupé par les bases azotées unies par des liaisons
hydrogène
- Les 2 brins d’ADN sont antiparallèles

3
3. L’acquisition des caractéristiques eucaryotes

Chez les procaryotes, l’ADN est circulaire mais il y a des exceptions, certains procaryotes
possèdent un génome constitué de molécules linéaires d’ADN (ex : spirochète, eubactérie
responsable de la maladie de lyme).

Évolution de ces molécules circulaires d’ADN vers l’ADN linéaire des eucaryotes :

Dans les théories qui proposent des endosymbioses pour donner naissances au noyau, aux
mitochondries et aux chloroplastes dans les eucaryotes primitifs, il y aurait eu un transfert
horizontal de gènes vers le futur chromosome eucaryote (hypothèse confirmée).

Pendant la transition du génophore ancestral vers les chromosomes eucaryotes, la structure


du génome protoeucaryote a subi des changements radicaux dont sa linéarisation et sa
fragmentation. L’accroissement de la taille des molécules par le transfert horizontal des
gènes est une pression de sélection potentielle en faveur des molécules linéaires d’ADN.

C’est également ce transfert qui a fait naitre l’aspect discontinu du génome eucaryote.
L’augmentation de la taille du génome par le transfert horizontal des gènes engendre des
contraintes de torsions lors de la transcription et de la réplication des génomes circulaires
à linéarisation et fragmentation avantageuses.

4. L’organisation du génome

L’ADN bicaténaire est le support de l’information génétique de tt les cellules mais sa


structure diffère d’une structure à l’autre :
- Procaryotes : circulaire
- Eucaryotes : structure linéaire et fragmentée

La condensation de l’ADN procaryote

4
Dans les cellules procaryotes, l’ADN est associé à des protéines de structure permettant la
compaction de la molécule dans le nucléoïde (l’ADN lui-même est plus long que la cellule) :
Dans l’eubactérie escherichia coli (largement utilisée comme modèle de procaryote), les
cellules ont de l’ADN super-enroulé pour pouvoir le stocker dans le nucléoïde. Pour obtenir
et stabiliser l’ADN super-enroulé, les procaryotes font appel à des protéines de structure.

Rapport ADN - protéine :


- Procaryotes : 4 - 1 (4 fois plus d’ADN que de protéines)
- Eucaryotes : 1 (autant d’ADN que de protéines)

Remarque : chez les archées, les protéines qui participent à la structure du génome sont
similaires aux histones qui sont retrouvés chez les eucaryotes.

La chromatine

Chez les eucaryotes, l’ADN est associé à des protéines pour former de la chromatine.
Parmi ces protéines, on retrouve les histones : H2A, H2B, H3 et H4 (cœur histonique).
Chacune de ces protéines est présente en 2 copies, on a donc 2 cœurs histoniques qui
s’associent pour former un octamère = noyau fait de 8 histones autour duquel s’enroule un
segment d’ADN (2,5 tours d’un segment d’ADN) constitué de 147 paires de bases pour
constituer un nucléosome.
Les nucléosomes s’enchainent à la manière d’un collier de perle et sont séparés par de l’ADN
de liaison (ou ADN internucléosomique) à cette organisation forme une fibre de diamètre
de 10 nm et cette fibre constitue l’euchromatine.
L’euchromatine peut être active ou inactive (condensée sur elle-même).

L’interaction entre l’ADN et les histones et de type électrostatique grâce aux charges + qui
sont portées par les histones (riches en AA basiques : les lysines). Ces charges + interagissent
avec les charges – de la molécule d’ADN.

Les nucléosomes se regroupent sous la forme d’un ressort grâce à une 5ème histone qui ne
fait pas partie du cœur histonique : H1.
Cette histone H1 se lie d’une part au nucléosome pour le verrouiller et d’autre part à l’ADN
de liaison pour compacter la fibre chromatinienne qui constitue alors de
l’hétérochromatine. Cette fibre d’hétérochromatine à un diamètre de 30 nm.
Dans certaines situations, la chromatine peut se condenser au max, elle prend alors la forme
d’un chromosome.

5
à Rapport génome - noyau (d’où condensation) :

Hétérochromatine / euchromatine

L’hétérochromatine :
- est plus compacte que l’euchromatine
- ne représente que 10% de la chromatine humaine
- est transcriptionnellement inactive à les gènes qui se trouvent dans
l’hétérochromatine ne seront pas exprimés car en raison de sa compaction, l’ADN
hétérochromatique est en grande partie inaccessible aux structures cellulaires
assurant la transcription de l’information génétique codée sous forme d’ADN, une
étape essentielle dans l’expression génique. Par contre, étant donné qu’elle est
moins condensée, l’euchromatine rend son ADN accessible à ces structures
cellulaires et permet la transcription des gènes qu’elle contient.

6
L’euchromatine :
L’euchromatine est divisée en euchromatine active et en euchromatine inactive.
En effet, seul 10% de l’euchromatine humaine est active et donc effectivement transcrite
(contient des gènes qui seront exprimés à un moment donné).
Le reste (euchromatine inactive) est transcriptionnellement inactif en raison d’un niveau de
condensation intermédiaire (entre l’euchromatine et l’hétérochromatine).

à En fonction des nécessités, la structure de la chromatine est modifiée, des zones


spécifiques de la chromatine évoluent soit vers l’euchromatine active (lorsque l’expression
des gènes qui s’y trouvent est nécessaire), soit vers l’euchromatine inactive voir
l’hétérochromatine (lorsque l’expression des gènes qui s’y trouvent est inutile).

La différence entre l’euchromatine et l’hétérochromatine est facilement discernable en


microscopie électronique :

à L’euchromatine apparait sous forme de zones peu denses


aux électrons
à L’hétérochromatine apparait comme des zones très
denses aux électrons, principalement localisées en bordure
de l’enveloppe nucléaire

La lame nucléaire
Aux bordures de l’enveloppe nucléaire, l’hétérochromatine est liée à un cytosquelette
intermédiaire du noyau : la lame nucléaire.
Cette lame a l’aspect d’un grillage situé à la face interne de l’enveloppe nucléaire.
Les protéines qui constituent la lame nucléaire s’appellent les lamines nucléaires.

7
Le cytosquelette

Le cytosquelette du noyau appartient aux filaments intermédiaires (taille intermédiaire


entre les filaments épais : microtubules et les filaments fins : les filaments d’actine).

Il existe plusieurs sortes de filaments intermédiaires en fonction du type cellulaire


considéré (>< actine et microtubules à ne varient pas en fct du type cellulaire) :

Cytokératine observée dans les


cellules de type épithéliales (cellules
de la peau et des muqueuses)

Les filaments intermédiaires constituent un cytosquelette stable :

Stable = pas dynamique (contrairement aux filaments d’actine et aux microtubules).


Ce cytosquelette n’est pas polarisé et donne les propriétés mécaniques et la forme aux
cellules et au noyau.

5. Qu’est-ce qu’un gène ?

Un gène est la partie informative d’un génome. Dans une cellule, il s’agira tjrs d’un segment
d’ADN. Par contre, si on prend en compte les virus, il pourra s’agir d’ARN.
Ce segment d’acide nucléique doit pouvoir être copié ou transcrit en un ARN fonctionnel
grâce à la transcription :

Un gène commence tjrs par une région initiatrice et régulatrice : le promoteur et se termine
tjrs par une région terminatrice : le terminateur.

8
Chez les procaryotes :

Les gènes se suivent, sans région de séparation, ils sont contigus et continus (un gène donné
n’est jamais interrompu par des région non informatives).
Un opéron : plusieurs gènes localisés directement à la suite l’un de l’autre et placés sous le
contrôle de mêmes éléments régulateurs. Un opéron code plusieurs protéines qui sont
souvent impliquées dans un même processus biologique, un seul ARN est produit et servira
de matrice à la production des ≠ protéines à comme il n’y a qu’un seul ARN produit, un
opéron peut être considéré comme un gène.
La transcription d’un opéron se fait sous le contrôle du produit d’un gène régulateur :
le produit de ce gène se lie à un séquence appelée opérateur pour permettre ou inhiber la
transcription de l’opéron.

Chez les eucaryotes :

Les gènes sont contrôlés par de nombreux éléments régulateurs dont les « enhancer » et
les « silencer » qui sont parfois situés à de très grandes distances du gène lui-même (soit en
amont, soit en aval).
Généralement, les gènes eucaryotes ne sont ni contigus, ni continus :
à les gènes sont séparés entre eux par de longues régions intergéniques parfois appelées
ADN satellite et qui représente chez l’humain 75% du génome.
à les gènes transcrits sont subdivisés en exons et en introns :
- Exons : segments qui portent l’information génétique
- Introns : segments non informatifs (représentent 24% du génome)
à Seul 1% de la longueur du génome humain est réellement codant pour des protéines.

Paires de bases

9
à Une goutte d’information dans un océan satellites :

Connaissances :
• Savoir ce qu'est une transformation
• Connaître les principes des expériences qui ont mené à la découverte du rôle de l'ADN
• Connaître la loi de Chargaff
• Connaître la structure 3D de l'ADN
• Connaître les modes de condensation de l'ADN
• Savoir ce qu'est la chromatine
• Connaître la structure de la chromatine
• Savoir les différences fonctionnelles entre euchromatine et hétérochromatine
• Connaître l'importance du cytosquelette dans l'organisation de la chromatine
• Connaître les caractéristiques du cytosquelette intermédiaire
• Savoir ce qu'est la transcription
• Savoir ce qu'est un gène
• Connaître la structure d'un gène procaryote
• Connaître la structure d'un gène eucaryote
• Savoir ce qu'est un promoteur
• Savoir ce que sont les enhancers et les silencers
• Savoir ce que sont les introns et les exons
• Avoir un idée quantitative de la fraction de l'ADN codant.

Compétences :
• Discuter et interpréter les résultats des expériences qui ont mené à la découverte du rôle de
l'ADN
• Lier l'expérience de Griffith à la structure bactérienne
• Lier l'expérience de Hershey-Chase à la structure virale et à la structure de la matière
• Lier la loi de Chargaff à la complémentarité des bases
• Lier la structure 3D de l'ADN à sa structure chimique
• Reconnaître les niveaux de condensation de la chromatine
• Comparer les rôles des histones du coeur et de l'histone H1
• Reconnaître de l'euchromatine et de l'hétérochromatine sur une image de microscopie

10
Chapitre 13
L’expression du génome I

1. Le dogme central de la biologie moléculaire

Le dogme central décrit le flux de l’information génétique qui est portée par une molécule
d’ADN dans toutes nos cellules :

• Cette molécule d’ADN peut être copiée à l’identique à réplication


• L’information portée par la molécule d’ADN peut être copiée en une molécule d’ARN
à transcription
• Cette molécule d’ARN peut être traduite en protéine à traduction
• La découverte de la transcriptase inverse permet de démontrer que l’information
portée par une molécule d’ARN peut être copiée sous la forme d’une molécule
d’ADN à transcription inverse (va à l’encontre du dogme)
• Dans le monde des virus, l’ARN peut également subir une réplication

à Réplication = copie d’une molécule d’acide nucléique en une autre molécule d’acide
nucléique de la même nature (ADN à ADN ou ARN à ARN).
à Transcription = copie d’une molécule d’acide nucléique en une autre molécule d’acide
nucléique d’une autre nature (ADN à ARN ou inverse ARN à ADN).

Vue d’ensemble du rôle de la transcription et de la traduction :

1
2. La transcription (ADN à ARN)

Lieu de la transcription
La transcription a lieu dans le noyau et plus particulièrement dans le nucléole. Elle peut
également avoir lieu dans la matrice des mitochondries, dans le stroma des chloroplastes ou
dans le cytoplasme des procaryotes.
Molécules d’ARN
ribosomique en cours
de synthèse.
A la fin du gène, les
molécules ont leur
taille maximum.

Ce genre de structure (arbre


de Noël) ne peut être
observée que dans le nucléole.

L’ARN polymérase
Enzyme qui catalyse la transcription.

Préparation moléculaire
observée par microscopie
électronique à balayage

Cette enzyme va synthétiser de l’ARN et cette synthèse va être dirigée par de l’ADN, elle est
dépendante de l’ADN.

brin matrice

brin en cours de synthèse


5’ 3’
Au cœur de l’enzyme, les 2 brins de l’ADN sont localement séparés l’un de l’autre pour
former une bulle de transcription. Un des 2 brins est le brin codant l’autre, le brin matrice.
C’est le brin matrice qui est utilisé comme support dans la synthèse de l’ARN qui se fait sur
base de la complémentarité. Le brin codant porte donc exactement (à l’exception des T qui
sont des U dans l’ARN) la même séquence que l’ARN.
La synthèse de l’ARNm se déroule de 5’ vers 3’ et donc la lecture du brin matrice se fait dans
le sens 3’ vers 5’.

Remarque : ne pas confondre ARN polymérase à transcription et ADN polymérase à réplication

2
à Tous ces ARN ont une transcription comme origine

Description générale de la transcription


(s’applique aux procaryotes et aux eucaryotes)
L’ARN messager est transcrit à partir du brin
matrice d’un gène. Il transmet l’information de
l’ADN aux structures cellulaires assurant la
synthèse des protéines.
La transcription des gènes se fait grâce à une
enzyme, l’ARN polymérase. Elle se fixe sur l’ADN
au niveau d’une séquence particulière : le
promoteur du gène.
Elle écarte alors les 2 brins d’ADN et assemble les
nucléotides complémentaires de l’ARN au brin
matrice de l’ADN.

En biologie moléculaire, on nomme «aval» le


sens dans lequel s’effectue la transcription et
«amont» le sens opposé. Ces termes désignent
également les positions relatives des séquences
de nucléotides de l’ADN et de l’ARN (en aval =
après, en amont = avant).

Unité de transcription = le segment d’ADN qui est


transcrit en molécule d’ARN.

L’énergie utilisée dans la transcription provient


des liens phosphodiesters entre les nucléotides
de l’ADN.

Un promoteur est un site précis au début du gène


à transcrire qui est reconnu par une ARN
polymérase. C’est une courte séquence qui ne
sera pas transcrite

à Brin d’ADN qui sert de matrice = brin transcrit = brin sens


à Brin complémentaire au brin matrice = brin non transcrit = brin antisens = brin codant
3
Un modèle de base : les procaryotes

Chez les procaryotes (eubactéries et archées), il n’existe qu’un seul type d’ARN polymérase,
et cette enzyme synthétise l’ARNm et d’autres sortes d’ARN intervenant dans la synthèse
des protéines, comme l’ARN ribosomal.
Cette ARN polymérase est constituée d’une sous unité : la polymérase centrale.
Cette polymérase centrale est constituée de :
- 2 sous unités β, les sous unités catalytiques, capables de faire la synthèse de l’ARN
- 2 sous unités α qui stabilisent l’ensemble
- 1 sous unité ω qui participe à la liaison de la polymérase sur le brin matrice
Cette structure ne peut pas démarrer la transcription seule, elle a besoin du facteur σ qui va
reconnaitre des signaux qui sont spécifiques sur l’ADN et qui vont marquer le début des
gènes à polymérase centrale + σ = holoenzyme

à L’initiation de la transcription :

L’initiation se déroule au niveau du promoteur (site de reconnaissance et de liaison de l’ARN


polymérase). Le promoteur n’est pas transcrit, il s’agit uniquement d’un site de démarrage.
Le site start de la transcription est noté +1 à avant ce site, on dit qu’on est en amont,
après, en aval.

En amont du site +1 se trouvent 2 sites importants :


- Une boite -35 (localisée à environ -35 nucléotides du site +1)
- Une boite pribnow (équivalent de la boite TATA des eucaryotes) située en -10
La position de ces 2 boites dans le promoteur le rend asymétrique à indique à l’ARN
polymérase le sens attendu de la transcription (de la boite -35 vers la boite -10).

La sous unité σ de l’holoenzyme se fixe à la boite -35 et assure l’orientation correcte de


l’enzyme.

À la position -10, l’ARN polymérase va commencer à dérouler la molécule d’ADN sur une
longueur d’une dizaine de paires de bases à début de la transcription.

4
à Le dégagement et l’élongation :

L’ARN polymérase va subir un dégagement, elle va s’éloigner du promoteur grâce à de l’ATP


ou du GTP (source d’E qui assure le dégagement).
Lorsque l’enzyme est assez éloignée du promoteur, σ se décroche du complexe et la
transcription peut continuer (élongation).
Chez les procaryotes, l’élongation s’effectue à une vitesse de 40 à 50 nucléotides par
seconde.
Après le passage de l’ARN polymérase, la bulle de transcription se referme et l’ADN
s’enroule à nouveau sur lui-même.

à La terminaison :

Lorsque l’ARN polymérase arrive à l’extrémité du gène, au niveau du terminateur, la


transcription s’arrête.
Chez les procaryotes, il existe 2 mécanismes de terminaison :
- La terminaison intrinsèque : la bulle de transcription dépasse 2 séquences qui sont
complémentaires l’une de l’autre. Lorsque l’ARN sort de cette bulle de transcription,
il se referme sur lui-même pour former une région pseudo bicaténaire (un domaine
tige-boucle). L’existence de ce repliement est un signal pour l’ARN polymérase que la
transcription doit s’arrêter à le complexe ARN-polymérase se détache de l’ADN et
l’ARN synthétisé est libéré dans le cytoplasme.
- La terminaison dépendante de rho (moins fréquente) : rho va se lier à une séquence
reconnue sur l’ARN puis remonter la molécule d’ARN jusqu’à provoquer le
détachement du complexe de transcription à arrêt de la transcription et ARN libéré
dans le cytoplasme de la cellule.

Chez les procaryotes, le transcrit libéré ne requière pas d’autres modifications avant la
traduction.

5
L’évolution vers la transcription eucaryotes

Lieu de la transcription

Constitution de l’ARN
polymérase

à Durant l’évolution, les structures deviennent de plus en plus complexes.

Les noyaux des Eucaryotes renferment au moins 3 types d’ARN polymérase :


- L’ARN polymérase I à transcription de l’ARNr
- L’ARN polymérase II à synthèse, transcription de l’ARNm (et de l’ARNr)
- L’ARN polymérase III à transcription de l’ARNt et de l’ARNr
à Les ARN polymérases I et III transcrivent les molécules d’ARN qui ne sont pas traduites en
protéines.

à L’ARN polymérase II et les facteurs de transcription généraux :

C’est une enzyme qui est impliquée dans la transcription des gènes qui codent pour les ARN
messagers et qui est donc à l’origine des protéines.

Durant l’initiation, les eucaryotes utilisent une très grande variété de facteurs, les facteurs
de transcription (>< procaryotes qui n’utilisent que σ).
Ces facteurs fonctionnent ensemble pour associer l’ARN polymérase à un promoteur, ils
interagissent avec l’enzyme pour constituer le complexe d’initiation de la transcription :
La liaison de la protéine TBP avec TFIID constitue le cœur du complexe.
Sur base de ce cœur du complexe, se déroule l’assemblage progressif du complexe
d’initiation par l’ajout des facteurs de transcription généraux (TFIIB, TFIIA, TFIIE, TFIIF et
TFIIH) à TFII veut dire facteur de transcription de l’ARN polymérase II.
à Ce n’est que lorsque les facteurs de transcription ont été fixé au promoteur que l’ARN
polymérase II se lie à celui-ci à l’ensemble constitué par l’ARN polymérase II et les facteurs
de transcription liés au promoteur = complexe d’initiation de la transcription.

6
à Structure d’un promoteur eucaryote :

brin codant

Le promoteur est constitué d’une succession de boites (>< procaryotes : seulement 2) :


- La boite TATA va être reconnue par le cœur du complexe (TBP + TFIID)
- La boite BRE située en amont de la boite TATA, à laquelle se lie TFIIB
- La boite DPE située en aval du site Inr +1 (endroit où débute la transcription), qui est
reconnue par le TFIID
- …

à Les facteurs de transcription spécifiques (modulations proximales) :

Les facteurs de transcription spécifiques sont des facteurs de transcription qui


n’interviennent pas dans la liaison de l’ARN polymérase au promoteur (>< facteurs de
transcription généraux) mais qui reconnaissent des séquences d’ADN appelées éléments de
réponse ou RE. Ce sont des éléments du contrôle proximal, situés en amont du promoteur.
La liaison de facteurs de transcription spécifiques à ces éléments de réponse permet de
moduler le niveau de base de la transcription débutée par le complexe d’initiation.

Ces facteurs de transcription spécifiques sont constitués de 2 domaines ≠ :


- Un domaine de liaison à l’ADN
- Un domaine régulateur, capable d’interagir physiquement avec le complexe
d’initiation
Des expériences réalisées sur ces facteurs de transcription spécifiques démontrent que
chaque domaine interagit séparément (on peut intervertir les domaines de liaison à l’ADN
avec des domaines régulateurs d’autres protéines tout en maintenant l’activité du facteur de
transcription).

7
Ces facteurs de transcription spécifiques sont fonction des tissus ou de conditions
spécifiques de vie de la cellule :

à La modulation distale de la transcription :

La modulation de la transcription des gènes eucaryotes peut également se dérouler dans les
régions distales, éloignées du gène.
Les éléments de contrôle distal peuvent se trouver en amont ou en aval et il s’agit des
« enhancer » et des « silencer ».

A l’image des éléments de contrôle proximal, les éléments de contrôle distal sont constitués
d’éléments de réponse pouvant lier des facteurs de transcription spécifiques d’un tissu
donné ou d’une condition particulière.

Cependant, ces éléments de contrôle distal sont parfois situés à des milliers voire millions de
bases du gène qui doit être contrôlé.
C’est grâce à la flexibilité de la molécule d’ADN que ces éléments vont pouvoir exercer leur
fonction. En effet, la molécule d’ADN peut former des structures en tiges-boucles et ces
structures vont donner une proximité au facteur de transcription et à l’ARN polymérase.

L’ARN polymérase et le complexe d’initiation peuvent donc simultanément interagir avec les
facteurs de transcription spécifiques localisés dans les éléments de contrôle proximal et avec
ceux localisés dans les éléments de contrôle distal.

Le complexe de transcription final est quasi typique de chaque gène tant le nombre de
possibilités est grand.

8
à Le dégagement :

Lorsque l’ARN a une longueur d’environ 10 nucléotides, la polymérase brise son interaction
avec le promoteur et avec les protéines de régulation à dégagement.
Cette étape va consommer de l’E sous la forme d’ATP. Cet ATP servira à phosphoryler (ajout
de phosphate) une sous unité de l’ARN polymérase II.

à Modifications chez les eucaryotes (étape 1 de la maturation) :


Chez les eucaryotes, les extrémités de l’ARN transcrit ne sont pas les mêmes que celles de
l’ARN final.

1) Une première modification est l’ajout d’une coiffe méthyle :

Lorsque la molécule d’ARN en cours d’élongation a une longueur d’environ 20 nucléotides,


elle est modifiée par l’ajout d’un groupement GTP (nucléotide de guanine) du côté 5’ de la
molécule d’ARN à coiffe 5’. Il s’agit de la formation d’une liaison phosphoester à seule et
unique liaison 5’-5’ observée entre 2 nucléotides dans les acides nucléiques.

Ce GTP, après sa liaison à la molécule d’ARN, sera modifié chimiquement par l’ajout d’un
groupement méthyle sur la base azotée à il s’agit d’une modification cotranscriptionnelle.

2) La seconde modification est la polyadénylation :

9
Cette modification se déroule à la fin de la transcription, du côté 3’ de la molécule, au
niveau d’une séquence spécifique : le signal de polyadénylation.
Le transcrit est coupé et une série de 100 à 200 résidus adénosine sont ajoutés par une
enzyme poly-A polymérase pour former la queue poly-A.

Ce mécanisme joue également le rôle de terminaison, c’est suite à l’ajout de cette queue
poly-A et du clivage (coupure) du transcrit que la transcription s’arrête.

à Ces 2 modifications jouent un rôle dans la stabilité de l’ARN, dans sa maturation


ultérieure et dans la traduction qu’il subira par les ribosomes.

à Après ces 2 modifications, le transcrit primaire a donc des extrémités qui sont différentes
de ce qu’elles auraient été avec une simple transcription.

3. Le contrôle transcriptionnel

Chez les procaryotes, l’ARN polymérase fonctionne à très grande vitesse. Le seul but d’un
procaryote est donc de freiner cette ARN polymérase pour contrôler l’expression des gènes.
Chez les eucaryotes, l’ARN polymérase travaille à très faible vitesse. L’eucaryote va donc
essayer, lorsque ce sera nécessaire, d’accélérer l’activité de cette ARN polymérase et il va y
parvenir grâce aux facteurs de transcription généraux et spécifiques.

Il y a un autre niveau de contrôle de la transcription :


Dans une cellule diploïde humaine, il y a 6 milliards de paires de bases ce qui constitue 2m
d’ADN qui doit être empaqueté dans 30 millions de nucléosomes.
La cellule va donc moduler sélectivement la structure de la chromatine pour qu’elle passe
d’euchromatine à hétérochromatine ou inversement en fonction des nécessités.
à Cette forme de modulation = la modulation épigénétique :

Elle repose sur 2 mécanismes :


1) La modification chimique des
histones (principalement acétylation)
2) La modification chimique de l’ADN
(méthylation)
Les 2 mécanismes aboutiront à un contrôle
de la transcription

10
1) Les modifications des histones :

Moitié d’un octamère entouré des queues des


histones (parties non globulaires de la protéines,
parties qui sortent du cœur histonique)

Les modifications potentielles sont excessivement nombreuses (méthylation, acétylation, …)


à une centaine de modifications possibles sur chaque nucléosomes (il y en a 30 millions).
Dans ce cours, nous nous limiterons aux acétylations.

lysine

queue histonique

L’acétylation des histones repose sur une enzyme : HAT (histone acétyle transférase) ou KAT
(car l’acétylation se fait sur les lysines dont le symbole est K).
Le groupement acétyl qui va être transféré à l’histone provient de l’acétyl coenzyme A.

Le mécanisme inverse s’appelle la désacétylation des histones et est catalysé par une
enzyme : HDAC (histone déacétylase) ou KDAC (K symbole de la lysine).

Ces modifications chimiques modulent la fermeture ou l’ouverture de la chromatine :


• Lorsqu’elle est sous une forme non acétylée, la chromatine est inactive, fermée à
elle ne peut pas être transcrite car l’ARN polymérase ne peut pas accéder facilement
aux gènes portés par la chromatine.
• Lorsque les histones sont acétylées, la chromatine est active, ouverte à
transcription possible car les gènes sont accessibles à l’ARN polymérase.

11
Comment l’acétylation et la désacétylation sont-elles capables d’influer la transcription ?
La lysine porte sur sa chaine latérale un groupement aminé ionisé : NH3+, elle peut donc
interagir avec l’ADN (chargé négativement) à dans cette configuration, les histones
interagissent de manière électrostatiquement forte avec les molécules d’ADN à l’ADN, la
chromatine sera condensée, inactive, fermée à pas de transcription.
Lorsque l’histone est acétylée, la charge + de la lysine disparait, on modifie le point
isoélectrique de la lysine à l’histone ne peut plus interagir de manière forte avec la
molécule d’ADN à la chromatine sera décondensée, active, ouverte à la transcription
pourra avoir lieu.

Remarques : les enzymes HAT et HDAC peuvent également être utilisées pour lutter contre
des formes de cancer.

2) La méthylation de l’ADN :

Il existe des enzymes qui vont modifier directement l’ADN : les DNA méthyltransférases
(ajoutent un groupement méthyl à l’ADN) et les déméthylases (enlèvent les groupements
méthyl à l’ADN).
• Lorsque l’ADN sera méthylé, la chromatine sera dans sa forme inactive, fermée à
transcription impossible.
• Lorsque l’ADN sera déméthylé, la chromatine sera dans sa forme active, ouverte à
transcription possible.

Le groupement méthyl est apporté par une molécule : SAM (soufre adénosylméthionine) :

nucléoside (pentose
lié à une purine)

acide aminé dont la chaine


latérale est la méthionine qui
porte le groupement méthyl

Remarque : ilot CPG = région de l’ADN très méthylée

12
4. La maturation de l’ADN

Chez les eucaryotes, les transcrits, résultats de la transcription doivent parfois subir une
maturation (ex : ARN de transfert, ARN messagers des eucaryotes et ARN ribosomiques).
Ces transcrits ne sont pas fonctionnels à l’issue de la transcription.

Les ARNr, ribosomiques

Ces ARNr constituent la majeure partie des ARN d’une cellule eucaryote (environ 80%).
Le gène qui code pour l’ARNr est un opéron (tout comme dans les cellules procaryotes).

Formation : un gène transcrit par l’ARN polymérase I donne naissance à un transcrit (pré
ARNr) portant les séquences codantes pour 3 ARNr ≠ : le 18S, le 5,8S et le 28S.
Ces ARNr sont produits et maturés dans le nucléole et ne portent ni de coiffe, ni de queue
polyA (pas de protection) à la protection de ces ARNr vis-à-vis de la dégradation se fait par
une liaison de l’ARNr à des protéines et par un repliement de la molécule d’ARNr qui exclut
les enzymes capables de dégrader l’ARNr.
Le pré ARNr va donc s’associer à des protéines ribosomales et va subir des coupures, il va
être coupé en 3 séquences ≠ : le 18S, le 5,8S et le 28S.
Remarque : S = Svedberg et donne une information sur la densité de la molécule.

Les sous unités ribosomiques sont séparées indépendamment dans le nucléole :


- L’ARNr 18S va participer à la synthèse de la petite sous unité ribosomiale, il va donc
s’associer à des protéines ribosomales pour former cette sous unité.
- Les ARNr 5,8S, 28S et 5S (voir remarque en dessous) vont s’associer pour former la
grande sous unité du ribosome.
Ces sous unités seront ensuite exportés dans le cytoplasme.

Remarque : une 4ème séquence codante existe sous la forme d’un gène séparé qui code pour
l’ARNr 5S qui sera transcrit par l’ARN polymérase III.

13
Les ARNt, de transfert

La transcription des gènes codant pour les ARNt est réalisées par l’ARN polymérase III.
Cette transcription forme un pré ARNt dans le nucléoplasme du noyau ou dans la
mitochondrie ou les chloroplastes voire le cytosol (chez les bactéries).
• Dans le cas des bactéries, ces gènes sont organisés en opéron (2 ou 3 ARNt sont
placés l’un derrière l’autre et transcrits sous la forme d’un seul pré ARNt).
• Chez les eucaryotes, le pré ARNt porte des régions additionnelles en 5’ et 3’ et un ou
des introns :
ères
Les 1 étapes de la maturation de l’ARNt consistent à exciser les régions additionnelles
grâce à l’action de 2 RNase ≠ (une pour 5’, une pour 3’) et d’une endonucléase (enzyme
hydrolytique qui dégrade par hydrolyse les acides nucléiques, le préfixe endo signifie qu’elle
part de l’intérieur de la molécule) spécifique qui vont réaliser l’excision du ou des introns et
la ligation des fragments obtenus (épissage = clivage + ligation).
Remarque : l’épissage des ARNt de la mitochondrie se fait grâce aux ARNt eux-mêmes car ce
sont des ribozymes (petits ARN catalytiques).

La molécule d’ARNt va ensuite recevoir un triplet de nucléotides : CCA (identique pour tous
les ARNt) du coté 3’ grâce à l’action d’un enzyme CCase ou CCA transférase à toutes les
molécules d’ARNt portent en 3’ la même séquence CCA.

La molécule d’ARNt adopte une structure tridimensionnelle très particulière en forme de


trèfle où vont apparaitre des régions pseudobicaténaires.

Les ARNm, messagers

14
L’ARN messager nécessite lui aussi une maturation et un épissage (de l’ARN pré messager)
pour être fonctionnel.
Cet épissage se déroule dans le noyau avant l’exportation de l’ARN dans le cytosol.
L’épissage est réalisé par une structure (le spliceosome) et est une modification
cotranscriptionnelle, elle s’effectue pendant la transcription :

Les introns qui doivent être éliminer du pré-ARNm doivent d’abord être reconnus par des
petites ribonucléoprotéines nucléaires (snRNPs).
Ces snRNPs vont reconnaitre aux extrémités de l’intron, des séquences spécifiques formées
de 2 nucléotides : le site donneur et le site accepteur.

Ces snRNPs vont ensuite s’associer l’une à l’autre pour former le spliceosome.
Durant cette association, l’extrémité 3’ de l’intron sera coupée et libérée.
Elle va donc aller se lier sur le groupement hydroxyl situé en 2’ du pentose au niveau d’une
base, le point de ramification à formation d’une sorte de lasso.

C’est ensuite le spliceosome qui va cliver la partie 5’ de l’intron et donc permettre aux 2
exons successifs d’être liés l’un à l’autre.

Le lasso et le spliceosome vont ensuite quitter l’ARN qui est mtn un ARN mature (constitué
exclusivement des exons).
à Le résultat de l’épissage du pré-ARNm est donc l’ARNm

Cet ARNm n’est constitué que des exons mis bout à bout et de régions appelées 3’UTR et
5’UTR, ce sont les régions non traduites.
à Le 5’UTR porte la coiffe et les régions qui sont le résultat de la transcription des régions
du gène situées entre le point d’initiation de la transcription et le début du premier exon.
à Le 3’UTR contient la queue poly-A et la région du gène transcrite entre la fin du dernier
exon et le terminateur.

15
à L’épissage alternatif :

L’épissage peut être alternatif, cela signifie qu’un même ARNm peut être épissé de ≠ façons.
C’est le cas dans 95% des gènes codant pour des protéines.
En moyenne, 4 ARNm ≠ peuvent être produits à partir du même pré-ARNm (possible 25 ≠).
Ce phénomène permet d’expliquer l’existence de plus de 100 000 protéines ≠ dans une
cellule alors que seuls 20 000 gènes sont identifiés.

Durant cette étape, le pré-ARNm subit un épissage qui peut emporter des exons en même
temps que des introns :

è Résultat : pls protéines ≠ codées à partir d’un seul et même gène.

! Il n’y a pas de permutation entre les exons, ils sont juste inclus ou exclus mais on ne
change pas l’ordre !

Remarque : la moitié des maladies génétiques humaines semblent être dues à des mauvais
épissage du pré-ARNm à résultat : ARNm non fonctionnel ou avec une fct aberrante.

16
à Origine des exons, introns et de l’épissage alternatif :
Le brassage des exons représentait probablement un avantage sélectif pour les cellules, ce
qui aurait permis de sélectionner l’épissage alternatif.

Illustration :

La protéine A est constitué de ≠ domaines et chaque domaine semble être codé par un exon
particulier. Si on veut exclure un des domaines et donc obtenir une protéine B ou C, il suffit
de faire un épissage alternatif en excluant l’exon qui ne nous intéresse pas.
à Offre la possibilité d’augmenter le nombre de protéines codées par une cellule sans
augmenter la taille du génome (avantage sélectif).

Connaissances :
• Connaître le dogme central de la biologie moléculaire
• Connaître les compartiments où se déroule la transcription
• Savoir ce qu'est la transcription
• Savoir ce qu'est le nucléole
• Connaître les rôles du nucléole
• Savoir ce qu'est un arbre de Noël (en biologie)
• Connaître le nom et le rôle des enzymes et protéines impliquées dans la transcription
• Savoir ce que sont le brin codant et le brin matrice, et pourquoi ils portent ces noms
• Connaître la direction de synthèse d'un acide nucléique
• Connaître la direction de lecture d'un acide nucléique
• Connaître les produits de la transcription
• Savoir comment se déroule l'initiation chez les procaryotes
• Savoir ce qu'est sigma et identifier son rôle
• Savoir ce qu'est un promoteur
• Savoir ce que sont la boîte Pribnow et la boîte TATA
• Connaître les modes de terminaison chez les procaryotes
• Savoir les différences entre initiation procaryote et eucaryote
• Savoir ce qu'est un facteur de transcription
• Savoir la différence entre facteur de transcription généraux et spécifiques
• Savoir ce qu'est un élément de réponse
• Savoir comment des éléments régulateurs distants influencent la transcription
• Connaître les étapes de la transcription qui sont endergoniques

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• Savoir ce qu'est une modification post-transcriptionnelle
• Connaître les modifications post-transcriptionnelles de l'ARNm
• Savoir en quoi consiste la modulation épigénétique de l'expression des gènes
• Connaître les deux modifications principales de la chromatine et leurs impacts sur la
transcription
• Savoir le nom de l'acide aminé principalement modifié dans la modification des histones
• Connaître le nom des enzymes impliquées dans les modifications de la chromatine
• Savoir qu'elle est la molécule donneuse du groupe acétyl utilisé dans la modification des
histones
• Savoir qu'elle est la molécule donneuse du groupe méthyl utilisé dans la modification de
l'ADN
• Savoir pourquoi la modification des histones perturbe la condensation de la chromatine
• Connaître les modifications post-transcriptionnelles du pré-ARNr et du pré-ARNt
• Savoir ce q'est l'épissage
• Savoir ce qu'est le spliceosome et l'importance de l'ARN dans sa fonction
• Savoir comment se déroule un épissage
• Savoir ce que sont les UTR
• Savoir ce qu'est un épissage alternatif et l'avantage qu'il procure
• Savoir ce que sont une RNase, une endonucléase, une transférase, une polymérase, une
HAT, une HDAC, un intron, un exon, un UTR, une coiffe, une queue polyA

Compétences :
• Reconnaître une transcription d'ARNr sur une image de microscopie électronique
• Déterminer le point d'initiation et de terminaison d'un gène sur base d'une image de
transcription
• Déterminer, sur base d'une séquence d'ARN, quel est le brin codant du gène correspondant
• Comparer les machines transcriptionnelles des procaryotes et des eucaryotes
• Comparer l'initiation de la transcription chez les procaryotes et chez les eucaryotes
• Comparer les produits de la transcription chez les procaryotes et les eucaryotes
• Relier le remodelage chromatinien à l'activité mitochondriale
• Relier le remodelage chromatinien à la modification du point isoélectrique de protéines
• Discerner un îlot CpG d'une paire de bases C-G
• Reconnaître sur un schéma les processus de l'épissage et de l'épissage alternatif

18
Chapitre 14
L’expression du génome II

1. Le dogme central de la biologie moléculaire

Dogme central : information génétique circule dans le sens ADN à ARN (transcription) puis
ARN à protéines (traduction).

Le système du code génétique


à L’expérience de Crick et Brenner (1961)

Hypothèse de l’expérience : code génétique constitué de blocs de 3 nucléotides.


En effet, il y a 4 nucléotides dans l’ADN donc si le code génétique se basait sur un seul
nucléotide, on ne pourrait coder que 4 AA (or il y en a 20), s’il se basait sur 2 nucléotides, 16
AA à code génétique se base sur des blocs de 3 nucléotides (possible de coder 64 AA).

But : savoir si les séquences codantes sont ponctuées ou non, s’il y a un signal entre les
codons pour prévenir la cellule qu’un nouveau triplet est en train d’être lu (ponctuation) ou
si les codons sont collés les uns aux autres et c’est la lecture du premier mot qui va dicter le
rythme de la lecture (sans ponctuation).
- Avec ponctuation : si une lettre est enlevée d’un des codons, seul ce codon sera
altéré, le reste des codons sera lu normalement.
- Sans ponctuation : si on enlève la même lettre, toutes les lettres seront décalées
d’une case et donc tous les codons qui suivent la modification, altérés.

Pour choisir le bon modèle, les scientifiques ont utilisé une substance chimique (la
proflavine) capable de générer des insertions de nucléotides dans l’ADN d’un virus, le
bactériophage T4.

Ils ont donc démontré que l’insertion d’une base dans un gène du bactériophage rendait ce
gène inefficace et que l’insertion combinée à une délétion située à proximité rétablissait la
fonction du gène

è Conclusion : le code génétique est bien lu par 3 nucléotides et la lecture a lieu en continu,
sans ponctuation. Le système fonctionne sur un cadre de lecture, c’est le premier codon lu
qui va imposer la manière dont les codons suivants seront lus.

1
Le déchiffrage du code

L’attribution des 64 codons potentiels aux ≠ AA fut une des principales réalisations de la
biochimie du 20ème siècle et a nécessité 2 technologies :
- Des systèmes biologiques ou biochimiques non cellulaires qui permettaient la
synthèse des protéines à partir d’un ARN
- La possibilité d’obtenir des ARN synthétiques, définis par des séquences

De 1961 à 1966, les recherches de Marshall Nirenberg aboutirent à élucider le code


génétique :
• Il a synthétisé des ARN synthétiques constitués uniquement de U. Cette ARN poly-U a
été traduit in vitro par un extrait de cellules, de bactéries à la protéine générée à
l’aide de ce poly-U est un polypeptide fait uniquement de phénilalamines à UUU
code pour une phénilalamine
• Il a ensuite recommencé son expérience avec AAA et CCC
à AAA code pour une lysine
à CCC code pour une proline

Quelques années plus tard, des expériences semblables avec des ARN plus compliqués ont
permis de dévoiler le code génétique :

Une des représentations du


code génétique qui peut
aussi être représenté sous
forme d’un tableau

! erreur ! : dans le 3ème cercle, des T ont été utilisés à la place des U
Tous les codons ne codent pas pour un AA, il y en a 3 (UAA, UAG et UGA) qui codent pour le
codon STOP (signal d’arrêt de la traduction) et 1 (AUG) qui code pour le codon initiateur, la
méthionine.

Le code génétique est redondant, dégénéré, certains AA sont codés par plusieurs codons.
En effet, tous les codons (64) sont utilisés alors qu’il n’y a que 20 AA + codon SART et STOP.

2
Il n’y a que 2 AA qui ne sont codés que par un seul codon : AUG et UGG (tryptophane), pour
les autres, cela peut aller jusque 6 codons pour un AA.

La base dégénérée est très souvent la dernière base du codon (3ème cercle sur le schéma).
Par exemple, pour la leucine, c’est à chaque fois la dernière lettre qui varie (UUA, UUG ou
CUC, CUU, CUA et CUG).

Code universel (ou presque)

Universel = provient d’un ancêtre commun (LUCA)


Le fait que le code génétique soit universel offre énormément de possibilités de génie
génétique : il est possible de transférer des gènes d’un organisme à un autre, d’une espèce à
une autre (ex : production d’insuline, transférer un gène d’un insecte luisant dans une plante
de tabac à mtn capable d’émettre de la lumière comme l’insecte, transférer un gène de
méduse qui code pour la fluorescence à un cochon à mtn fluorescent, …).

Chez les mitochondries, les chloroplastes ou chez certains ciliés (protozoaires


unicellulaires), le code génétique n’est pas le même. Par exemple :
- Dans la mitochondrie, UAG (codon stop en général) code pour le tryptophane
- Dans la mitochondrie ou les chloroplastes, AUA (isoleucine en général) code pour une
méthionine
- Dans la mitochondrie, les codons AGG et AGA (codent pour arginine en général) sont
des codons de terminaison
à Hormis ces exceptions, le code est universel

2. La traduction de l’ARN en protéines

Le ribosome est la structure catalytique de la traduction et contient de l’ARN ribosomique


(élément catalytique du ribosome).
Pour fonctionner, le ribosome a besoin d’un ARN messager (support informatif de la
traduction) et d’un ARN de transfert (véhicule des AA).

3
Les ribosomes
à La biogenèse (création) des ribosomes

Le ribosome est constitué d’un assemblage complexe d’ARN ribosomique et de protéines.


La biogenèse du ribosome est en fait la biogenèse des sous unités du ribosome.

L’ARN de ces sous unités est transcrit principalement dans le nucléole.

Le gène qui code pour les ARNr est transcrit par l’ARN polymérase I sous la forme d’un pré
ARN ribosomal qui doit subir une maturation, un clivage.

Ce clivage donne naissance à 3 ARNr (18S, 5,8S et 28S) :


Le 18S est impliqué dans l’assemblage de la petite sous unité du ribosome, les 5,8S et 28S
sont impliqués dans l’assemblage de la grosse sous unité.

Cette grosse sous unité contient également un ARN supplémentaire qui s’appelle l’ARNr 5S,
celui-ci est transcrit dans le nucléoplasme par l’ARN polymérase III.

Ces sous unités doivent contenir des protéines codées par des gènes qui vont être transcrit
par l’ARN polymérase II à un pré-ARN messager va donc être synthétisé.

Ce pré-ARNm subit une maturation pour donner naissance à de l’ARNm qui va quitter le
nucléoplasme au travers des pores nucléaires pour venir dans le cytoplasme de la cellule où
il va être traduit en protéines ribosomales.
Ces protéines vont entrer dans le nucléoplasme par les pores nucléaires et vont participer
avec les ARNr à l’assemblage des sous unités du ribosome. Ces sous unités vont quitter le
noyau par les pores nucléaires pour arriver dans le cytoplasme.

L’assemblage final du ribosome ne se fait que lorsqu’un ARNm est sur le point d’être traduit.
Dès qu’un ribosome est complet dans une cellule, cela signifie qu’il est lié à un ARNm et que
la traduction est en cours.

4
Le ribosome porte 3 sites de liaison à l’ARNt :

Représentation cristallographique du ribosome


--> En bleu : grosse sous unité
--> En jaune : petite sous unité
--> En foncé : molécules d’ARNr
--> En clair : protéines
--> En rouge : structure d’un ARNt en place
dans le ribosome

- A : aminoacyl ou AA (vide)
- P : peptidyl (contient pour l’instant ARNt)
- E : exit (vide)

• La petite sous unité du ribosome intervient dans le décodage de l’ARN messager.


• Par contre, la formation du lien peptidique (durant la traduction de l’ARNm en
protéines) se déroule dans la grande sous unité qui contient une région possédant
une activité dite peptidyl transférase (résultat de l’activité de l’ARNr lui-même à
l’ARNr présent dans la grande sous unité est en fait un ribozyme).
• Les protéines sont là pour assurer le placement correct de l’ARNr (enzyme)

L’ARNt

L’ARNt a 2 fonctions et doit être capable d’interagir avec l’ARNm et avec les AA.

Sa structure primaire est conservée dans tous les organismes vivants et peut prendre la
forme d’une feuille de trèfle grâce à des appariements de bases au sein de la molécule et à
des régions pseudo bicaténaires. Cette structure primaire est ensuite repliée dans l’espace
en forme de L avec 2 extrémités fonctionnelles :
- Le site accepteur (séquence : 5’ CCA 3’) est l’extrémité 3’ de la molécule où se fixe
l’AA.
- La boucle de l’anticodon est la boucle inférieure de la feuille du trèfle, elle peut
former des paires de base avec les codons de l’ARNm

5
Pour que la traduction se déroule, chaque AA devant
être intégré dans une protéine en élongation, doit être
fixé à un ARNt portant l’anticodon correspondant à
cette réaction est le chargement de l’ARNt (réaction
endergonique, anabolique).
L’E nécessaire à la réaction est fournie par une
molécule d’ATP.
La liaison covalente entre l’AA et l’ARNt est effectuée
par des enzymes d’activation : les aminoacyl-ARNt
synthétases, il en existe 20 ≠ (une pour chaque AA).

Lors de la 1ère étape de la réaction, l’AA est activé par une réaction avec de l’ATP, 2 P sont
libérés à formation d’un intermédiaire donc l’extrémité carboxylique est attachée à l’AMP.

Le complexe AA-AMP reste uni à l’enzyme qui peut alors accueillir l’ARNt correspondant à
l’AA au niveau de son site accepteur.

La dernière étape de cette réaction est la formation du lien covalent entre l’AA et l’ARNt,
l’AA est transféré sur l’ARNt au niveau de l’extrémité 3’ du site accepteur (CCA) grâce à un
lien ester. Cette liaison lie le groupement carboxylique de l’AA et un groupement hydroxyl
(svt 3’ mais parfois 2’) du pentose de l’acide nucléique A du site accepteur de l’ARNt.

L’orientation de l’AA est importante, c’est elle qui va conditionner le sens de la synthèse des
protéines.

Le produit de la réaction est un AA lié à un ARNt = aminoacyl-ARNt = ARNt chargé.


Il s’agit d’un intermédiaire activé qui sera capable de participer à la formation de la liaison
peptidique pendant la traduction sans nécessiter une source d’E complémentaire.
En effet, l’E requise pour la formation endergonique de la liaison peptidique est déjà stockée
dans la liaison ester nouvellement formée.

6
Il existe donc 20 AA et 20 aminoacyl-ARNt synthétases mais il existe, chez l’humain, 45 ARNt
différents. Les aminoacyl-ARNt synthétases spécifiques des AA codés par pls codons,
peuvent donc charger tous les ARNt spécifiques du même AA.

La fixation correcte de l’AA à l’ARNt est très importante car le ribosome pendant la
traduction, ne vérifie pas que l’AA correct soit lié à l’ARNt, il ne s’assure que de la
complémentarité entre le codon et l’anticodon.
à La réaction de chargement est donc la véritable étape de décodage du codon en AA.

L’initiation

1ère étape de la traduction, il s’agit de l’assemblage du ribosome autour de l’ARNm.


• Cette étape est initiée par la liaison de l’ARNt initiateur (portant la méthionine) à la
petite sous unité du ribosome à l’ensemble = complexe de pré-initiation.
• Ce complexe s’unit ensuite à l’ARNm au niveau du codon initiateur.
• Grâce à des protéines facteurs d’initiation (ou IF) et à du GTP (source d’E), la grosse
sous unité du ribosome vient terminer l’assemblage du complexe d’initiation.
Dans ce complexe, l’ARNt initiateur est situé au niveau du site P du ribosome et est lié au
codon initiateur AUG de l’ARNm de façon antiparallèle et complémentaire (par l’anticodon
UAC).

L’initiation plus en détail (nécessite des facteurs accessoires) :

Ces facteurs sont notés par EIF (facteurs d’initiation eucaryotiques).

7
• La première étape est la liaison de l’ARNt initiateur au premier facteur d’initiation,
lui-même lié à du GTP (source d’E).
• Grâce à de nombreux autres facteurs d’initiation, la petite sous unité ribosomique
rejoint l’ARNt dans le complexe d’initiation à complexe de pré-initiation.
• De nouveaux facteurs d’initiation vont interagir avec la coiffe de l’ARNm et avec le
complexe de pré-initiation qui va donc être uni à l’ARNm en usant de l’ATP comme
source d’E.
• A ce moment, l’anticodon de l’ARNt n’est pas en face du codon AUG qui lui est
complémentaire à le complexe de pré-initiation va donc scanner, parcourir l’ARNm
pour permettre l’union de cet anticodon au codon AUG (START).
• Ce n’est qu’au moment de la reconnaissance du codon AUG par l’anticodon de l’ARNt
que la grande sous unité du ribosome viendra recouvrir l’ensemble à formation du
complexe d’initiation et libération des facteurs d’initiation à la traduction peut
débuter.

L’élongation

L’élongation est la succession des étapes qui permettent d’ajouter progressivement des AA à
la protéine en synthèse :
- Chaque nouvel ARNt chargé par un AA arrive uni à un facteur d’élongation (EF) et à
une molécule de GTP, il se place au niveau du site A du ribosome et se lie par
complémentarité au codon correspondant de l’ARNm.
- Lors de cette fixation, le GTP est hydrolysé en GDP et est libéré tout comme le
facteur d’élongation.
- L’activité peptidyl transférase portée par la grande sous unité du ribosome est
assurée par l’ARNr de cette grande sous unité. L’ARNr catalyse la formation d’un lien
peptidique entre le groupement aminé de l’AA situé au niveau du site A et le
groupement carboxylique de l’AA initial (méthionine) situé au niveau du site P.
- Au même moment, la liaison covalente qui unissait la méthionine à l’ARNt est
rompue à l’ARNt du site P est déchargé de son AA et l’AA initiateur est transféré sur
le deuxième AA (début de la formation d’une chaine).
- La translocation du ribosome et son déplacement par rapport à l’ARNm et aux ARNt :
l’ARNt, vide, déchargé, glisse vers le site E alors que l’ARNt portant le dipeptide
(début de la chaine) glisse vers le site P. Cette translocation nécessite un facteur
d’élongation et une source d’E (GTP)

8
- L’ARNt vide situé au niveau du site E quitte la structure et peut être rechargé par une
aminoacyl-ARNt synthétase spécifique

• Des cycles d’élongation se poursuivent par l’addition de nouveaux AA qui sont


apportés au site A par l’ARNt correspondant.
• Ces nouveaux AA reçoivent la chaine de protéine qui est en élongation grâce à
l’activité peptidyl transférase.
• La translocation du ribosome permet le glissement de l’ARNt portant le peptide vers
le site P et la libération de l’ARNt déchargé.
à C’est la succession de ces cycles qui permet l’élongation de la protéine

La terminaison

L’élongation se poursuit jusqu’à l’apparition d’un codon STOP (UAG, UAA ou UGA).
Il n’existe pas d’ARNt portant un anticodon spécifique du codon STOP à ce codon ne s’unit
donc pas à un ARNt. C’est une protéine, le facteur de libération (ou de terminaison) qui va
identifier le codon STOP et provoquer la séparation du ribosome, libérant la protéine
nouvellement synthétisée.

9
Le ballottement ou « wobble position »

Il y a moins d’ARNt (45) que de codons codant un AA (61).


Cette situation est gérable par la cellule car la liaison de la 3ème base de l’anticodon au
codon est moins stricte que la liaison des 2 autres positions.

Le G de l’anticodon devrait être complémentaire à un C, or il peut également s’unir à un U à


cette plus grande latitude est en accord avec la dégénérescence du code génétique dans
laquelle la dernière base est souvent identique entre les codons synonymes.

Le codon UCC code pour une sérine mais le codon UCU code lui aussi pour une sérine à ce
ballottement de la dernière base n’aura pas d’impact sur la séquence primaire de la protéine

Cette flexibilité de l’appariement = ballottement et c’est le 3ème base de l’anticodon qui est
impliquée dans ce ballottement à appelée base wobble ou bancale.

Les polyribosomes ou polysomes

5’ 3’

La traduction peut se faire par un couple ribosome-ARNm mais très souvent ce n’est pas le
cas. En effet, dès qu’un ribosome dépasse suffisamment le codon de départ, un autre peut
se lier à l’ARNm à son tour, et ainsi de suite. Le résultat est que de nombreux ribosomes
forment une file le long d’une même molécule d’ARNm à un AA donné peut être
simultanément traduit par pls ribosomes à polyribosomes ou polysomes.

Grâce à eux, une cellule a la capacité́ de synthétiser de nombreuses copies d’un polypeptide
très rapidement.

En fonction de la longueur de la chaine de


polypeptides en cours de synthèse, on peut
déterminer où se trouvent les extrémités de
l’ARNm

10
Ces polyribosomes peuvent avoir un aspect linéaire ou être en forme de colimaçon (plus svt)
et ils existent également chez les procaryotes.

Analyse de l’image :

Chaque sphère noire représente un ribosome à ces


polyribosomes sont donc en train de lire une
molécule d’ARN à la longue ligne gris clair est donc
une molécule d’ADN.
Au fur et à mesure de la transcription de la molécule
d’ADN, l’ARNm est directement traduit en protéines.

à L’image provient d’un procaryote car on a dans le


même compartiment des molécules d’ADN, des
ribosomes et de l’ARN. Ça pourrait aussi provenir
d’un chloroplaste ou d'une mitochondrie.

3. Trouver sa forme et sa voie !

L’acquisition du repliement correct

Une protéine linéaire n’a généralement pas de fonction, elle doit adopter des structures
secondaires puis tertiaires pour voir apparaitre ses domaines fonctionnels qui vont lui
donner sa fonction dans la cellule à repliement de la protéine (le mécanisme inverse est la
dénaturation).

Si la protéine prend la bonne configuration chimique, c’est grâce à la nature chimique des
AA à la protéine va se replier de façon à occuper le moins d’espace possible et à minimiser
son énergie libre à elle va adopter la forme la plus stable.
Par ex, en excluant les molécules d’eau près des AA hydrophobes ou en maximisant le
nombre de liaisons intramoléculaires.

Ce repliement spontané est possible pour les petites protéines mais quasi impossible pour
les plus grosses qui adoptent souvent des repliements très complexes :

11
à Les chaperones :

Les protéines plus grosses ont besoin d’une aide pour adopter leur forme fonctionnelle.
Cette aide, ce sont les protéines chaperones.
Ces protéines (ex : la famille des protéines de stress thermique comme Hsp) participent au
repliement partiel et intermédiaire de la protéine au fur et à mesure de leur synthèse.
Dans certains cas, une étape complémentaire est nécessaire et fait appel à une autre famille
de protéines chaperones, les chaperonines qui vont assister le repliement final de la
protéine grâce à de l’ATP.

Vers une exportation correcte des protéines

Les modalités de traduction sont globalement valables pour tous les organismes (eucaryotes
avec mitochondries et chloroplastes inclus et procaryotes).
En ce qui concerne la traduction des ARN transcrits dans le noyau des eucaryotes, une étape
complémentaire est nécessaire : conduire la bonne protéine au bon endroit à c’est
l’exportation des protéines ou le trafic protéique ou encore l’adressage des protéines.

La synthèse de toutes les protéines codées par le génome nucléaire débute dans le cytosol
par un ribosome libre (pas attaché à une membrane).
• Dans le cas où la protéine est destinée à résider dans le cytosol, sa synthèse se
termine aussi grâce à un ribosome libre à il n’y a pas d’exportation.
• Si la protéine est destinée au noyau ou à la mitochondrie à exportation post-
traductionnelle car elle apparait après la synthèse complète de la protéine par un
ribosome libre.
• Si elle est destinée à toutes les autres destinations (système endomembrané) et
même l’extérieur de la cellule à exportation co-traductionnelle, la synthèse de la
protéine débutée par un ribosome libre dans le cytosol se terminera par le même
ribosome mais attaché à la membrane du réticulum endoplasmique.

12
L’exportation post-traductionnelle

Les protéines portent un ou des signaux d’adressages, il s’agit de courtes étendues d’AA
souvent localisées à l’extrémité amino-terminale de la protéine.
Exemples :
- Signal d’adressage à la mitochondrie pour une protéine codée par le génome
nucléaire : l’étendue contient des acides aminés basiques (chargés +)
- NLS (signal de localisation nucléaire) : il est situé dans une région interne de la
séquence primaire d’une protéine et porte de nombreux AA basiques.

à Noyau :

Le NLS (signal de localisation nucléaire) s’unit à une protéine d’importation : l’importine.


• Seul ce complexe peut interagir avec la couronne fibreuse du pore nucléaire et
pénétrer dans le nucléoplasme.
• Dans ce compartiment, l’importine est détachée de la protéine cargo qui peut aller
dans le nucléoplasme ou dans le nucléole, accomplir sa fonction.
• L’importine subit une translocation en sens inverse grâce à une protéine dédiée à
elle est alors de nouveau disponible dans le cytosol pour participer à la translocation
d’une nouvelle protéine.

Certaines protéines doivent aussi sortir du noyau, elles portent alors un signal d’adressage
appelé NES (séquence d’exportation nucléaire).
• Elles s’unissent à des protéines d’exportation, les exportines grâce à leur NES puis
vont être emmenées vers le cytoplasme au travers des pores nucléaires.
• L’exportine est ramenée dans le noyau grâce à une protéine dédiée.

à Mitochondrie :

13
L’exportation vers la mitochondrie est plus complexe car plusieurs compartiments peuvent
être visés : l’espace intermembranaire et la matrice.
La protéine destinée à la mitochondrie est reconnue grâce à son signal d’adressage.
• Elle est transportée contre l’hydrolyse d’ATP au travers d’une protéine spécialisée et
localisée dans la membrane externe de la mitochondrie à cette protéine se nomme
TOM (transport au travers de la membrane externe).
• Si la protéine doit résider dans l’espace intermembranaire et qu’elle ne nécessite pas
un repliement particulier, sa translocation s’arrête là.
• Si sa destination est la matrice mitochondriale ou si elle doit subir un repliement avec
l’aide d’une chaperone, elle franchit la protéine TIM à elle se retrouve alors dans la
matrice où sa séquence d’adressage est clivée avant d’être repliée correctement par
une chaperonine.
• Elle peut ensuite résider dans la matrice ou franchir la membrane interne de la
mitochondrie si elle doit résider dans l’espace intermembranaire.

L’exportation co-traductionnelle

• La traduction de l’ARNm débute dans le cytosol grâce à un ribosome libre.


• Très rapidement, une séquence d’adressage spécifique du réticulum endoplasmique
et située à l’extrémité amino-terminale de la protéine, sort du complexe de
traduction à il s’agit du peptide signal.
• Ce signal est reconnu par une RNP (ribonucléoprotéine) appelée la particule de
reconnaissance du signal (SRP) à SRP se lie au signal et au ribosome (grâce à l’ARN)
à cette liaison arrête transitoirement la traduction.
• Cet ensemble (ARNm, ribosome, protéine en élongation et SRP) est amené à
proximité de la face cytosolique de la membrane du RER où le SRP se lie à un
récepteur qui lui est spécifique.
• Ce récepteur est situé à proximité d’une protéine transmembranaire, le translocon.
Celui-ci s’ouvre lors de la réception du SRP et cette ouverture libère l’extrémité

14
amino-terminale de la protéine en élongation qui est alors engagée au travers du
translocon. La traduction de l’ARNm reprend à la surface cytosolique de la membrane
du RER et le SRP est libéré.
• Lorsque l’extrémité amino-terminale de la protéine en élongation atteint la lumière
du réticulum, une signal peptidase clive le peptide signal.

Au fur et à mesure de sa synthèse, la protéine est poussée dans la lumière du réticulum où


elle peut être aidée pour son repliement par des protéines chaperones.

A partir de cette localisation, la protéine peut être modifiée (par ex, par glycolysation) et
peut aussi être conduite aux différents constituants du système endomembrané, à la
membrane plasmique ou à l'extérieur de la cellule.

4. La dégradation de protéines obsolètes

Les protéines n’ont pas une durée de vie infinie, leurs fonctions les altèrent ou elles peuvent
devenir obsolètes si la cellule ne nécessite plus leurs fonctions à elles sont alors envoyées
vers une voie de dégradation.

1ère voie de dégradation : l’autophagie

C’est l’envoi de la protéine à dégrader vers le lysosome, où elle sera hydrolysée par des
protéases acides et les AA seront recyclés pour l’usage de la cellule.
D’autres voies d’autophagie existent comme celles impliquant des protéines mal repliées ou
encore la microautophagie qui ne nécessite pas la formation d’un autophagosome.

2ème voie de dégradation : le protéasome

15
Le protéasome est un assemblage protéique qui reconnait des protéines étiquetées par
l’accumulation de petites protéines qui lui sont liées à cette protéine s’appelle l’ubiquitine.
Le protéasome réduit alors la protéine en ses AA constitutifs qui sont recyclés.
L’ubiquitine est ajoutée aux protéines à dégrader grâce à de l’ATP et grâce à une succession
d’étapes de transfert comprenant de nombreuses protéines intermédiaires.
à L’ubiquitine sera transférée au final à de nombreuses reprises sur la protéine à dégrader.

5. Résumé transcription / traduction

16
Connaissances :
• Connaître le principe du code génétique
• Savoir ce qu'est un cadre de lecture
• Savoir ce qu'est le codon initiateur
• Savoir qu'il y a 61 codons correspondant à des acides aminés
• Savoir qu'il y a 3 codons terminateurs
• Savoir ce que signifie la dégénérescence du code génétique
• Savoir que le code génétique est universel
• Connaître les conséquences de l'universalité du code génétique
• Savoir ce qu'est la traduction
• Savoir quelles sont les molécules qui peuvent être traduites
• Savoir comment sont assemblés les ribosomes
• Connaître la structure d'un ribosome
• Connaître la structure d'un ARNt
• Savoir comment sont chargés les ARNt
• Connaître les 3 étapes de la traduction
• Savoir comment se déroulent les trois étapes de la traduction
• Savoir comment est constituée la nouvelle liaison peptidique lors de la traduction
• Savoir ce qu'est le "ballottement" et quel est son avantage
• Savoir ce qu'est un polysome
• Savoir ce qu'est un état natif et un état dénaturé pour une molécule biologique
• Savoir ce que sont les chaperones
• Connaître les chemins d'exportation des protéines
• Connaître les modalités d'exportation des protéines
• Savoir comment se déroule l'exportation des protéines
• Savoir ce qu'est un signal d'adressage
• Savoir ce qu'est un peptide signal
• Savoir ce qu'est le SRP
• Savoir comment peuvent être dégradées les protéines obsolètes
• Savoir ce qu'est un protéasome et ce qu'il reconnaît
• Connaître les rôles joués par les nucléotides triphosphate dans la traduction, le repliement
ou la dégradation protéique

Compétences :
• Articuler la traduction et la transcription
• Déchiffrer le code génétique
• Proposer une séquence primaire de protéine à partir d'une séquence d'ADN.
• Prévoir l'impact d'un changement de cadre de lecture
• Identifier les sites de fixation des ARNt sur un schéma d'un ribosome
• Identifier les régions les plus importantes d'un ARNt
• Faire le lien entre le nombre d'acides aminés protéogènes, d'aminoacyl-ARNt
synthétase, d'ARNt et de codons
• Identifier l'acide aminé et les nucléotides dans une structure chimique représentant un ARNt
chargé
• Organiser chronologiquement les évènements de la traduction
• Identifier le processus correct de formation de la liaison peptidique lors de la traduction
• Reconnaître un processus de traduction sur une image de microscopie
• Reconnaître un polysome sur une image de microscopie
• Proposer des paramètres qui influencent la fonction d'une protéine
• Mettre en relation la localisation protéique et le mode d'exportation
• Organiser correctement un schéma incluant ARNt, ARNm, ribosome et protéine.

17
Chapitre 15
La perpétuation du génome

1. Le dogme central de la biologie moléculaire

Le dogme prédit que le patrimoine génétique d’une cellule (l’ADN) peut être perpétué par la
réplication qui est la copie de l’information génétique à l’identique.

Généralement, une cellule se divise pour donner naissance à 2 cellules filles à division
cellulaire ou mitose (chez les eucaryotes). Ces 2 cellules filles sont génétiquement
identiques entre elles et identiques à la cellule d’origine, la cellule mère.
à Toutes nos cellules proviennent des divisions successives du zygote et possèdent
exactement le même patrimoine génétique (notre patrimoine).

Toutes nos cellules sont diploïdes

Remarque : ce n’est pas vrai pour tous les êtres vivants mais bien pour les mammifères.

Diploïde signifie que chacune de nos cellules (à l’exception des gamètes) porte 2 copies (une
du père et une de la mère) complètes de l’information génétique qui nous constitue.
Il faut donc que chaque molécule d’ADN qui provient de nos parents soit copiée à l’identique
préalablement à la division pour garder la bonne quantité d’ADN à réplication.

2. La réplication de l’ADN

Les modèles de la réplication

1
Le modèle structurel de Watson et Crick suggère que la complémentarité des bases est à
l’origine du système de reproduction de l’ADN. En effet, la séquence des bases d’un brin
d’une molécule d’ADN quelle que soit sa provenance, détermine complètement la séquence
du brin complémentaire.
Il a donc été suggéré que la séquence des brins parentaux soit dupliquée dans les brins fils.
L’hélice parentale bicaténaire donne donc 2 molécules bicaténaires.

à 3 modèles ont initialement été proposés pour expliquer la réplication :


1) Le modèle semi-conservatif :
Les brins de l’ADN parental se séparent, chaque brin parental reste intact et sert de
modèle pour la synthèse de nouveaux brins complémentaires.
à La nouvelle molécule d’ADN comprend donc un brin parental (rose) et un brin
nouvellement synthétisé (bleu).
2) Le modèle conservatif :
2 brins parentaux (roses) restent intacts dans la même molécule.
à La nouvelle molécule nouvellement synthétisée (bleu) est entièrement neuve.
3) Le modèle dispersif :
Les molécules d’ADN nouvellement synthétisées sont des mélanges de fragments de
brins parentaux (roses) et de brins fils (bleu).
à Après la réplication, l’ADN parental sera dispersé dans les molécules filles.

L’expérience de Meselson et Stahl

L’expérience de Meselson et Stahl (1958) a permis d’élucider le mécanisme de la réplication.

Expérience :
- Ils ont cultivé des bactéries E-coli à l’aide d’un milieu nutritif contenant une source
d’azote sous la forme isotopique 15, appelé aussi azote lourd car contient un neutron
de plus que la forme majoritaire de l’azote, l’azote 14.
- Les bases azotées des bactéries ont incorporé l’azote 15. La densité de la molécule
d’ADN de ces bactéries peut être estimée par une technique de centrifugation qui
montre que toutes les molécules d’ADN de ces bactéries ont une densité identique et
élevée.
- Les scientifiques transfèrent ensuite les bactéries de la génération 0 contenant de
l'ADN dense dans un milieu nutritif dépourvu d’azote lourd mais contenant
uniquement l'isotope 14 de l'azote, l’isotope dit léger.
- Ils vont prélever à chaque cycle de division, un échantillon des bactéries et analyser la
densité de l’ADN.

2
Résultats :
- Dans les cellules de la génération 1, tout l’ADN avait une densité plus basse que celle
de l’ADN isolé à la génération 0.
- Dans les cellules de la génération 2, deux populations d'ADN sont apparues : une
population avec une densité identique à celle observée dans la génération 1 et une
autre dont l’ADN est encore moins dense.
- Dans les cellules de la troisième génération, les deux ADN subsistent mais leur
abondance est modifiée, il y a beaucoup plus d’ADN léger que d’ADN intermédiaire.

è Conclusion de l’expérience : c’est le mode semi-conservatif qui explique la réplication.

En effet, si on met ces résultats en // avec le modèle semi-conservatif de la réplication :

• L’ADN isolé à la génération 0 est constitué uniquement d’azote lourd, il a donc une
densité élevée.
• Chaque molécule d’ADN isolée de la génération 1 est constituée de 2 brins, un
parental rose et un brin nouvellement synthétisé bleu (constitué uniquement d’azote
léger). Ces molécules d’ADN ont donc une densité plus faible que celles de la
génération 0.
à Ce résultat est bien compatible avec le modèle semi-conservatif mais également avec le
modèle dispersif de la réplication.

• Les brins lourds des molécules de la 1ère génération sont utilisés comme modèle dans
la synthèse de molécules de densité intermédiaire de la génération 2.
Les deux brins légers bleus sont utilisés comme modèles dans la synthèse de
molécules d’ADN exclusivement constituées d’azote 14 (léger).
à Il y a donc des molécules d’ADN intermédiaire et des molécules d’ADN légères et ce
résultat ne peut être obtenu que dans le cas d’un modèle semi-conservatif de la réplication.

• Les brins roses des molécules intermédiaires de la génération 2 sont utilisés comme
modèle dans la synthèse de nouvelles molécules de densité intermédiaire.
Tandis que les deux brins légers bleus et les 4 brins légers bleus des molécules
légères d’ADN sont utilisés comme modèle dans la synthèse de molécules d’ADN
exclusivement constituées d’azote 14 (léger)
à Ce résultat confirme le modèle semi-conservatif de la réplication.

3
La réplication est semi-conservative

La réplication est semi-conservative car chaque molécule d’ADN nouvellement synthétisée


contient un brin intact qui constituait la molécule mère d’ADN et un brin d’ADN
nouvellement synthétisé.

La machinerie de la réplication
La réplication de l’ADN est réalisée par une machinerie enzymatique complexe dont le cœur
est l’ADN polymérase :

Cette enzyme synthétise une molécule d’ADN mais nécessite pour y parvenir :
- Un modèle, une matrice qui est un des brins de l’ADN parental.
- Des désoxyribonucléotides qui lui sont fournis sous la forme de nucléosides
triphosphates.
- Une amorce qu’elle va allonger dans un sens unique 5’à3’ à une grande vitesse
(1000 nucléotides par seconde). En effet, l’ADN polymérase est incapable de
synthétiser de l’ADN ab initio (depuis le début) à besoin d’une amorce

La synthèse de l’ADN repose sur la complémentarité des bases et est un processus


endergonique (énergiquement défavorable). L’énergie est amenée à l’enzyme par les
nucléosides triphosphates utilisés pour allonger la molécule d’ADN.
Chaque nucléoside triphosphate quelle que soit la base dont il est constitué possède des
liaisons P-O-P (phosphoanhydres) avec un haut potentiel de transfert.
Lors de la formation du lien phosphoester, un pyrophosphate (= diphosphate) est libéré par
clivage d’une liaison phosphoanhydre transférant ainsi l’énergie de ce lien vers l’élongation
de la molécule d’ADN.
à Les nucléosides triphosphates sont les éléments structurels de l’ADN mais également la
source d’énergie nécessaire à son élongation.

4
Les cellules possèdent pls ADN polymérases :

Les eubactéries (procaryotes) en


contiennent au moins 3, chacune
avec une fonction très spécifique. (allongement de l’ADN)

Chez les eucaryotes et chez les


archées, c’est bcp plus complexe,
il existe de nombreux ADN
polymérases (seulement 4 Allongement
représentées dans le tableau). de l’ADN

2.1. La réplication de l’ADN chez les eubactéries

L’origine de réplication
La réplication de l’ADN a besoin d’une origine de réplication
(point où va débuter le processus).
Chez les procaryotes, cette origine de réplication est unique.
Il s’agit d’une séquence particulière de l’ADN où la réplication
va débuter.
Elle va ensuite se propager progressivement à tout le
génophore jusqu’à un point situé à l’opposé de l’origine de
réplication, le site de terminaison.
à A la fin du processus, 2 génophores complets existeront.

La réplication eubactérienne étape par étape


1) L’œil de réplication est ouvert par les hélicases :

Fragment de génophore
bicaténaire et antiparallèle

2 hélicases viennent se placer à l’origine de réplication


5
A l’origine de réplication, une structure appelée l’œil de réplication va apparaitre.
Cet œil de réplication est une séparation localisée des deux brins d’ADN réalisée par des
enzymes spécialisées, les hélicases.
L’hélicase est une protéine motrice dont la fonction dépend de l’ATP. Ces protéines motrices
se déplacent le long d’un des brins d’ADN dans une direction privilégiée et pendant ce
déplacement, elles vont rompre les liaisons H qui unissent les deux brins d’ADN.

2) L’œil de réplication contient 2 fourches :

Ces hélicases se déplacent dans des directions opposées et ouvrent ainsi l’œil de réplication.
L’œil de réplication contient 2 régions particulières situées à l’endroit où se séparent les
brins d’ADN, ce sont les fourches de réplication à un œil de réplication contient donc 2
fourches de réplication.
à Les brins complémentaires d’ADN de l’œil de réplication sont séparés et maintenant
disponibles pour servir de matrice à une synthèse de brin complémentaire.

3) L’ADN polymérase a besoin d’une amorce :

L’ADN polymérase est incapable de faire une synthèse dès son début à elle nécessite une
amorce, un court fragment d’acides nucléiques qu’elle pourra allonger.
Cette amorce est synthétisée par une enzyme : une ARN polymérase ADN dépendante, c’est
à dire une enzyme qui synthétise un fragment d’ARN sur base d’une matrice d’ADN.
L’enzyme porte le nom d’ADN primase et utilise des ribonucléosides triphosphates d’une
part comme matière première de la synthèse de l’amorce mais aussi à l’instar de l’ADN
polymérase comme source d’énergie pour la synthèse.
à L’amorce est donc de l’ARN et non de l’ADN

L’amorce est synthétisée sur chaque brin d’ADN séparé dans le sens 5’à3’, elle est
complémentaire et antiparallèle des brins d’ADN qui sont amorcés.

6
4) L’ADN polymérase allonge les amorces :

C’est sur la base de ces amorces que l’ADN polymérase III va synthétiser le nouveau brin
d’ADN à les ADN polymérases vont allonger les amorces d’ARN grâce à des
désoxyribonucléotides.
Cet allongement va se dérouler par complémentarité dans le sens 5’à3’.
Pendant ce temps, les hélicases continuent leur chemin et séparent les brins d’ADN, elles
ouvrent le chemin aux ADN polymérases III qui suivent les hélicases.
à Ce processus se déroule simultanément dans les 2 fourches de réplication mais sur des
brins opposés.

5) Un brin est synthétisé en continu :

Puisque sur ces brins d’ADN, les ADN polymérases III suivent les hélicases, elles peuvent
synthétiser continuellement le nouveau brin d’ADN.
Ces brins sont appelés brins continus, directs, directeurs ou encore précoces.
à Il existe donc un brin continu dans chaque fourche de réplication et 2 brins continus dans
un œil de réplication.
Ce procédé engendre un problème car au fur et à mesure de la progression des hélicases,
des étendues d’ADN situées en amont des amorces ne sont pas répliquées.

6) L’ADN polymérase a besoin d’une nouvelle amorce :

7
L’accroissement de l’étendue de l’œil de réplication par la progression de l’hélicase fait
apparaitre des régions d’ADN monocaténaires en amont des amorces.
Ces régions (lorsqu’elles seront suffisamment grandes) seront amorcées par l’ADN primase
en amont des amorces initiales.

7) Un brin est synthétisé de façon discontinue :

De cette façon, ces amorces vont pouvoir également être allongée par ADN polymérase III
dans le sens 5’à3’ et donc dans la direction opposée de la direction de progression de
l’hélicase dans la même fourche.
Pendant cette synthèse, les hélicases vont poursuivre leur chemin et dégager de nouvelles
étendues d’ADN bicaténaire en amont du nouveau jeu d’amorces.
Le processus pourra se reproduire et ces nouvelles étendues seront amorcées en amont et
ainsi de suite …
Puisque la synthèse de ces brins ne peut se faire en une seule fois mais qu’elle requière une
succession d’amorçages, on parle de brins discontinus, indirects ou retardés.

8) Le brin discontinu est chimérique :

Le brin discontinu est chimérique, il est synthétisé sous la forme de fragments d’ADN non
unis les uns aux autres et ces fragments contiennent une amorce d’ARN (l’amorce initiale).
Ces fragments sont appelés fragments d’Okazaki (du nom du chercheur qui les a découverts
en 1968 dans l’eubactérie e-coli).

Si on considère le brin discontinu de la fourche numéro 1, les fragments d’Okazaki sont


placés dans un ordre chronologique qui va de droite à gauche à celui de droite a été le
premier synthétisé (fragment précoce) et celui de gauche le dernier (fragment tardif).
MAIS le but de la réplication n'est pas d'avoir un génome chimérique mais continu.

8
9) Les amorces sont éliminées :

Pour remédier à ce problème (brin chimérique), une première étape complémentaire doit
intervenir. Cette étape est catalysée par l’ADN polymérase I (impliquée dans le
remplacement de l’amorce).
L’ADN polymérase I vient s'asseoir à l'extrémité 3’ d'un fragment d’Okazaki et va allonger
cette extrémité d’ADN à l’aide de désoxyribonucléotides.
Cette enzyme, outre son activité ADN polymérase dans le sens 5’à3’, possède aussi une
activité exonucléase qui va opérer dans le sens 5’à3’ mais sur l’amorce du fragment
d’Okazaki précédent.
à L’enzyme va au même moment, allonger la partie ADN d’un fragment d’Okazaki et
supprimer l’amorce d’ARN du fragment d’Okazaki précédent.

L’ADN polymérase I va cependant laisser les 2 fragments non-unis.


L’enzyme peut ensuite reproduire la même étape sur le fragment suivant et ainsi de suite …

10) Les fragments d’ADN sont liés :

Les fragments d’ADN discontinus sont progressivement liés les uns aux autres par une
enzyme spécialisée, l’ADN ligase.
Cette enzyme crée un lien phosphoester entre le désoxynucléotide 3’ d’un fragment
d’Okazaki et le désoxynucléotide 5’ du fragment précédent.
à Il résulte de ces 2 étapes un brin d’ADN continu et complémentaire du brin parental.

9
La réplication quasi en entier

brin continu

brin discontinu

Dans une seule fourche de réplication, ce schéma ci-dessus représente une difficulté
d’interprétation car il superpose une information chronologique qui va de la droite vers la
gauche (horloges) et une information sur la succession des étapes qui va de la gauche vers la
droite (numéros).
Étapes sur le brin continu :
- Amorçage de ce brin par l’ADN primase
- Allongement de l’amorce par une molécule d’ADN grâce à l’ADN polymérase III qui se
déplace dans la même direction que l’hélicase
Étapes sur le brin discontinu :
- Amorçage par l’ADN primase
- Allongement de l’amorce par l’ADN polymérase III
- Allongement du fragment d’Okazaki résultant + dégradation de l’amorce du fragment
précédent grâce à l’ADN polymérase I
- Liaison des fragments d’ADN pour obtenir un brin d’ADN continu et complémentaire

Tout ce processus se retrouve à l’identique dans la 2ème fourche de réplication à l’exception


du fait que le brin continu est le brin inférieur en rouge et le discontinu est le supérieur en
bleu.

10
Le réplisome rassemble toutes les enzymes

Dans la réalité cellulaire, ces événements ne sont pas complètement dissociés.


Certaines des enzymes citées plus haut sont regroupées dans un énorme complexe de
protéines appelé le réplisome.
Ce complexe contient :
- 2 molécules d’ADN polymérase III. Ces deux molécules se déplacent dans la même
direction comme elles sont unies l’une à l’autre (dans la direction de l’hélicase).
Une ADN polymérase III se charge de répliquer le brin continu et la seconde réplique
le brin discontinu tout en se déplaçant dans la même direction que l’hélicase et cela
grâce à une boucle faite par l’ADN qui constitue le brin discontinu.
- L’hélicase
- L’ADN primase
à L’ADN polymérase I et les ligases en sont exclus.

2.2. La réplication de l’ADN chez les eucaryotes

Les particularités de l’ADN eucaryotes


1) Les origines de réplication sont multiples :

Chez les eucaryotes, le procédé de la réplication est


très semblable à celui des eubactéries.
Une différence réside dans la forme particulière
des molécules de l’ADN eucaryote.
En effet, celles-ci ne sont pas circulaires mais elles
sont linéaires et beaucoup plus longues à chaque
molécule d’ADN eucaryote porte plusieurs origines
de réplication à l’origine de plusieurs yeux de
réplication qui fusionnent lorsqu’ils se rejoignent.

11
2) L’ADN linéaire a des extrémités problématiques :

Le fait que l’ADN soit linéaire est une problématique majeure dans le procédé de la
réplication. En effet, ces molécules ont des extrémités :
- Elles ne posent pas de problème pour le brin continu qui peut être parcouru par
l’ADN polymérase jusqu'à son terme, une fois arrivé à l’extrémité l’enzyme quittera
simplement la molécule.
- Par contre, pour le brin discontinu, le remplacement de la dernière amorce demande
un fragment d’Okazaki en amont et il n’y en a pas.
à En conséquence, chaque réplication entraine la perte d’un fragment d’ADN à
chaque extrémité de la molécule d’ADN parentale.

3) Les télomères se raccourcissent à chaque réplication :

Les extrémités de chaque molécule d’ADN portent le nom de télomères et par extension, ce
nom est aussi donné aux extrémités des chromosomes.
Pour éviter la perte d’informations importantes pour la cellule lors des réplications, les
télomères sont des structures particulières, il s’agit de séquence répétées et non
informatives.
Chaque séquence répétée : TTAGGG porte le nom d’unité télomérique et plusieurs d’entre
elles sont perdues à chaque réplication.
à En conséquence, plus une cellule se divise et donc plus subit de réplication, plus les
cellules filles auront des chromosomes avec des télomères courts.

12
Ce raccourcissement des télomères est un signal de sénescence pour les cellules
somatiques non-souches, c’est-à-dire, la majorité de nos cellules.
Lorsqu’une limite minimale est atteinte par la taille des télomères d’une cellule, celle-ci
entre en sénescence.

Remarque : sénescence = ralentissement de l’activité vitale de la cellule et arrêt de la


division en raison du vieillissement.

Certaines cellules sont capables de passer au-delà de ce point de contrôle de la sénescence


(ex : certaines cellules cancéreuses qui font l’acquisition de mutations inactivant le point de
contrôle). Heureusement, un point de contrôle ultérieur existe et induit la mort de
nombreuses cellules qui ont passé le premier point de contrôle.

Cependant, certaines cellules cancéreuses font l’acquisition d’un processus qui leur permet
d’allonger la longueur de leurs télomères à elles échappent à la sénescence et donc à la
mort.
Les cellules cancéreuses ne sont cependant pas capables d’inventer un tel processus ex
nihilo (à partir de rien) à elles ne font que réactiver un processus d’allongement des
télomères qui se produit normalement dans quelques-unes de nos cellules étant capables de
s’auto-renouveler de façon quasi ou indéfinie, les cellules souches.

Dans les cellules souches, tout comme dans les cancéreuses, l’allongement des télomères
peut être réalisé par plusieurs modalités différentes mais la plus fréquente est l’usage d’une
enzyme ou plutôt d’une RNP (ribonucléoprotéine) particulière, la télomérase.

13
La télomérase accompagnée de protéines accessoires ne diffère pas des autres ADN
polymérases : elle allonge une molécule préexistante dans le sens 5’à3’ en utilisant un brin
complémentaire comme matrice.
Mais elle a quelque chose de particulier, elle est équipée de son propre brin matrice qui est
une molécule d’ARN, le TERC (le composant ARN de la télomérase).
L’unité enzymatique de la télomérase est le TERT (transcriptase inverse).
Cette enzyme allonge un brin d’ADN en ajoutant des unités télomériques complémentaires
au TERC à elle catalyse une synthèse d’ADN à partir d’une matrice d’ARN.
La télomérase procède ainsi successivement de 5’à3’ et lorsque le télomère est
suffisamment allongé, le brin complémentaire est comblé par le processus de la réplication
grâce à une ADN primase et une polymérase.

3. L’ADN polymérase fait des erreurs et les corrige

L’ADN polymérase III travaille excessivement vite (1000 nucléotides par seconde).
Malheureusement pendant ce travail, il lui arrive de faire des erreurs et d’apparier en
nucléotide qui n’est pas complémentaire à celui présent sur le brin matrice.
Elle effectue environ 100 erreurs tous les millions de bases à à l’échelle de notre génome,
cela représente 600 000 erreurs, mutations dans chaque cellule à chaque réplication.

Heureusement, l’ADN polymérase possède une activité qui est le « proofreading », la


correction sur épreuve :
L’ADN polymérase vérifie que la base qu’elle vient d’ajouter est bien complémentaire à celle
présente sur l’épreuve (la matrice). Si ce n’est pas le cas, elle s’arrête et fait marche arrière.
Pendant ce retour en arrière, elle utilise une activité exonucléase dans le sens 3’à5’ pour
éliminer le nucléotide ajouté par erreur puis elle reprend sa course de 5’à3’ en corrigeant
son erreur.

Grâce à ce système, sa fidélité passe de 100 erreurs/million de bases à 1 erreur/milliard de


bases. Soit 6 erreurs sur l’ensemble de notre génome diploïde.

Et en sachant que seul 1% de notre génome est codant, on se rend compte que la malchance
que ces erreurs soient sur des séquences codantes est excessivement faible.

14
Les mutations ponctuelles

1) Les silencieuses :
Remplacement d’un codon par un codon synonyme.
La base modifiée n’entraine pas de modification, de signification pour le codon impacté.

La base T du codon GGT a été remplacée par un A à le codon devient GGA.


Heureusement, la dégénérescence du code génétique fait que la modification n’aura pas
d’impact pour la cellule car le codon GGT et le GGA sont synonymes, ils codent tous les deux
pour le même AA (la glycine).

2) Les faux sens :


Ce sont des mutations qui modifient l’AA codé par le codon muté.

La base G du codon GGT (glycine) est remplacée par un C et devient alors CGT (arginine).
La protéine issue du gène muté portera donc un AA différent de sa version normale.
Cette différence peut être anodine, ne pas avoir d’effet sur la fonction de la protéine mais
peut aussi améliorer sa fonction ou même réduire ou inhiber sa fonction.
C’est le moteur de l’évolution et l’origine de nombreuses maladies.

3) Les non-sens :
Mutations qui entrainent la fin prématurée de la protéine.

15
Le C du codon TCA (sérine) est remplacé par un A et devient alors TAA (codon terminateur).
La sérine n’est donc pas intégrée et la protéine se termine prématurément.
Les mutations non-sens comme les faux sens peuvent ne pas avoir d’effet sur l’activité de la
protéine si elles interviennent à l’extrémité carboxy-terminale.
Cependant très souvent, elle perturbe voire inhibe l’activité de la protéine.

4) Les indel :
Mutations qui provoquent un glissement du cadre de lecture à modification de tous les AA
qui suivent la mutation.

Comme vu dans l’expérience de Crick et Brenner, il s’agit ici, non pas de remplacer une base
par une autre mais d’ajouter une base (insertion) ou d’omettre une base (délétion).
Indel regroupe les termes insertion et délétion.
Les indels modifient complètement la façon dont l’ARN va être traduit.
L’ordre et la nature des AA en aval de l’indel ne correspond pas à la séquence primaire
attendue de la protéine.

16
Connaissances :
• Savoir que toutes les cellules d'un mammifère, à l'exception des gamètes, portent le même
patrimoine génétique.
• Savoir ce que représente la ploïdie
• Savoir quel est le résultat de la phase S
• Connaître le modèle de la réplication qui a été validé dans nos cellules
• Savoir ce que signifient semiconservatif, conservatif et dispersif.
• Connaître le modèle de la réplication semi-conservative
• Savoir ce que signifie le terme "semi-conservatif"
• Connaître la fonction d'une l'ADN polymérase
• Connaître le mode de fonctionnemet d'une ADN polymérase
• Savoir quelle est la forme d'énergie utilisée par la cellule pour synthétiser des acides
nucléiques
• Connaître les ADN polymérases eubactériennes
• Savoir ce qu'est une origine de réplication
• Connaître le mécanisme de la réplication
• Savoir ce que sont les brins continus et discontinus
• Connaître les fonctions des enzymes impliquées dans la réplication
• Savoir ce qu'est un oeil de réplication
• Savoir ce qu'est une fourche de réplication
• Savoir comment sont organisées les fourches de réplication dans un oeil de réplication
• Savoir ce qu'est un fragment d'Okazaki
• Savoir ce qu'est une activité exonucléase
• Savoir ce qu'est un réplisome
• Connaître les points communs entre réplication eubactérienne et eucaryote
• Connaître les particularités des extrémités des molécules d'ADN
• Savoir ce qu'est un télomère
• Connaître le lien qui existe entre longueur des télomères et sénescence cellulaire
• Savoir ce qu'est une télomérase et quelle est sa fonction
• Savoir ce qu'est l'activité de "proofreading"
• Connaître les différentes formes de mutations

Compétences :
• Choisir un modèle de réplication sur la base de résultats expérimentaux
• Représenter les directions de fonction des enzymes de la machinerie transcriptionnelle
• Annoter correctement et complètement un schéma de la réplication
• Organiser chronologiquement les évènements de la réplication
• Organiser spatialement les évènements de la réplication
• Reconnaître les brins continus et discontinus
• Reconnaître un fragment d'Okazaki
• Proposer le résultat d'une mutation

17
Chapitre 16
La division cellulaire

1. La division ou les divisions ?

Division ≠ reproduction
• La division cellulaire est un mode de multiplication de toutes les cellules.
Les cellules se divisent en cellules filles qui acquièrent une vie propre.
• La reproduction est un processus biologique qui permet la production de nouveaux
organismes. La plupart du temps, la reproduction est sexuée et implique la fusion de
gamètes mais il y a certaines exceptions (reproduction asexuée).

Il existe pls modalités de division cellulaire : celle utilisée chez les procaryotes et celle utilisée
chez les eucaryotes et même dans ce dernier cas, pls possibilités existent.
Le mode de division des procaryotes, la division binaire à voir chap 5, on ne revient pas
dessus mais on imagine aisément que les différences principales existant entre la fission
binaire et la division des eucaryotes réside dans les différences fondamentales entre ces
types cellulaires :
- Existence d’un noyau, d’un génome fragmenté et linéaire
- Utilisation du cytosquelette dans la division des cellules eucaryotes et plus
particulièrement des microtubules

Le cytosquelette

3 formes du cytosquelette classées en fonction du diamètre des fibres :


- Les filaments d’actine ou microfilaments de 7nm de diamètre
- Les filaments intermédiaires comme la lamine nucléaire, les cytokératines ou la
vimentine de 8 à 12nm de diamètre
- Les filaments épais constitués des microtubules et de 25nm de diamètre

Les microtubules
Chaque microtubule est un tube creux formé de 13 protofilaments organisés en nano.

1
Un protofilament est constitué par la polymérisation de dimères de 2 protéines globulaires :
la tubuline α et la tubuline β. Cet assemblage lui donne une polarité :
- l’extrémité où les tubulines α sont apparentes = extrémité -
- l’extrémité où les tubulines β sont apparentes = extrémité +

Les microtubules sont moins flexibles que les micro filaments d’actine mais sont eux aussi
très dynamiques, chaque extrémité peut s’allonger, se polymériser sous la dépendance du
GTP et peut également se dépolymériser, se raccourcir.
Cependant, l’extrémité + s’allonge plus rapidement que l’extrémité - et l’extrémité - se
raccourcit plus rapidement que l’extrémité +.

à L’origine des microtubules :

Dans la cellule, l’extrémité - des microtubules est stabilisée par leur encrage au site de leur
initiation. Les microtubules prennent naissance au niveau d’une région particulière de la
cellule : le centre de nucléation ou centrosome.
Cette région est située à proximité du noyau de la cellule.

Le centrosome se compose d’une paire de centrioles entourée par un nuage de protéines


appelé le matériel péricentriolaire :
- Les centrioles sont chacun constitués de 9 triplets de courts microtubules et sont
orientés perpendiculairement l’un à l’autre.
- Le matériel péricentriolaire comporte des anneaux constitués d’une tubuline
particulière : la tubuline γ (gamma).
À partir de ces anneaux s’effectue la nucléation de tous les microtubules.
Les microtubules se polymérisent à partir du centrosome et irradient dans toutes les
directions vers la périphérie de la cellule.

Dans les cellules végétales, le système est différent, il n’y a pas de paires de centrioles, ni de
centrosome à proprement parler mais il y a des anneaux de tubuline γ (ce sont eux qui
jouent un rôle identique à celui des centres de nucléation, centrosomes).
Généralement (à l’exception des cellules en division), les cellules animales ne comportent
qu’un seul centrosome, une seule paire de centriole.

Remarques :
- Les levures et les neurones ne possèdent pas de centrosomes.
- Certaines cellules cancéreuses peuvent contenir des centrosomes surnuméraires.

2
à Observation au microscope électronique à transmission :
Observation d’un centrosome d’une cellule animale
constitué de sa paire de centrioles orientés
perpendiculairement les uns aux autres et entourés
du matériel péri centriolaire.
L’observation de la section transversale du centriole
avec un grossissement plus important fait apparaitre
la structure de droite dans laquelle on peut observer
les 9 triplets de microtubules.

à La fonction des microtubules :

Les microtubules sont utilisés comme support à des protéines particulières appelées MAP
(protéines associées aux microtubules) à ce sont ces protéines qui vont déterminer la
fonction des microtubules.
Parmi celles-ci, on retrouve des protéines motrices qui sont des protéines qui génèrent des
forces grâce à l’hydrolyse de l’ATP à il s’agit donc d’ATPases.
Parmi les protéines motrices, on connait déjà l’hélicase mais il y a également les myosines, la
prestine, les kinésines et les dynéines (on s’intéresse aux 2 dernières).
Les protéines motrices ont une structure quaternaire et sont donc constituées d’au moins 2
chaines de polypeptides associées l’une à l’autre pour obtenir la fonction de la protéine.
Cet assemblage fait naitre un domaine moteur et un domaine de liaison à un cargo :
- Le domaine moteur va générer le mouvement et la force
- Le domaine de liaison au cargo va lier une charge que la protéine motrice va
transporter dans la cellule
En effet, ces protéines sont spécialisées dans le déplacement de structures au sein des
cellules en suivant les routes tracées par les microtubules. Les structures déplacées peuvent
être entre autres, des organites, des vésicules voire même des chromosomes.
Les kinésines et les dynéines génèrent un mouvement par une déformation de leur domaine
moteur lors de l’hydrolyse de l’ATP.
Remarque : le fait qu’une protéine se déforme n’est pas surprenant, toutes les activités
catalytiques des enzymes reposent sur une déformation partielle de la protéine.
Les kinésines et les dynéines vont donc utiliser les rails des microtubules pour déplacer des
charges dans la cellule. Ces protéines vont littéralement marcher sur les rails.
à La kinésine aura un déplacement antérograde, vers l’extrémité + du microtubule.
à La dynéine aura un déplacement rétrograde, vers l’extrémité – du microtubule.
Sachant que l’extrémité – est dirigée vers le centrosome et que l’extrémité + est dirigée vers
la membrane plasmique, on comprend aisément que la dynéine se dirige vers le centre de la
cellule, le centrosome et que la kinésine se déplace vers la périphérie de la cellule.

3
à Vidéo sur le rôle et le mode de déplacement de la kinésine :
Comme dans une ville bondée, il y a constamment du mouvement à l’intérieur de nos
cellules. Il y a des nouvelles constructions, des démolitions, et, plus important encore, le
transport de produits d’un endroit de la cellule à un autre. Les cellules transportent ces
produits le long de ‘routes cellulaires’. Pour réaliser ce transport, les cellules utilisent des
protéines de transport. La kinésine est l’une d’entre d’elles. Si nous n’avions pas de kinésine
ou d’autres protéines motrices, nous ne serions pas en vie. Toutes les cellules de notre corps
dépendent de ces minuscules protéines motrices, pour s’organiser, s’alimenter, se diviser et
se multiplier, et communiquer avec d’autres cellules.

Commençons par comment nous avons nous-mêmes commencé, c’est à dire sous forme
d’œuf fertilisé. Cet œuf doit se diviser en de nombreuses autres cellules. Toutes ces divisions
nécessitent la kinésine et bien d’autres protéines de transport. Le développement et la
formation de tissus et des différentes parties de notre corps nécessitent du mouvement
moléculaire et donc les protéines de transport. La survie de chaque cellule de notre corps en
dépend pour survivre.

On sait que la kinésine possède deux ‘jambes’, et que ces jambes sont capables de se
mouvoir en ‘marchant’ le long d’un chemin. Ce chemin, ce sont les microtubules.
Pendant que les ‘jambes’ marchent le long de ce chemin, à l’autre bout de la kinésine, celle-
ci est accrochée à un cargo, à un produit.

Ces protéines de transport se déplacent rapidement et efficacement. Proportionnellement à


leur taille, elles se déplacent aussi rapidement qu’une voiture sur l’autoroute, mais elles sont
4x plus efficace qu’une voiture quant à la transformation d’énergie chimique en énergie
mécanique, et donc en mouvement.

Ce qui rend les cellules nerveuses aussi intéressantes est leur taille : elles sont
particulièrement longues. Par exemple, la partie de la cellule nerveuse qui contient le noyau
(qui contient lui-même l’ADN) se trouve dans la moelle épinière, mais peut s’étendre sous
forme de tube jusqu’à notre pied, par exemple. Tous les éléments dont la cellule nerveuse
est composée sont produits dans la moelle épinière, et doivent donc être transportés d’une
façon ou d’une autre à l’extrémité de cette cellule nerveuse. Il doit donc y avoir une sorte de
système de transport qui déplacent ces éléments à l’intérieur de la cellule, et il a donc
cherché à découvrir comment il fonctionnait.

Après qu’ils aient fait fonctionner ce transport dans une éprouvette, le but était de découvrir
la molécule clé qui était responsable de ce transport, et ils l’ont trouvée : il s’agissait de
quelque chose de complètement nouveau, que personne n’avait jamais découvert.

C’était fascinant de comprendre comment ce système fonctionne, comment quelque chose


qui fait 1/1 000 000 de fois la taille d’un ‘pouce’ (inch) peut générer ce mouvement. Nous
savons désormais que la kinésine existe, nous savons comment elle bouge, mais il reste de
nombreuses questions auxquelles nous ne savons pas répondre : comment ce mouvement
est-il régulé, comment les ‘cargos’ savent-ils comment aller au bon endroit, … ?

4
2. La mitose

La préparation de la mitose

Le but de la mitose est d’accroitre le nombre de cellules en produisant des cellules filles qui
doivent être génétiquement parfaitement identiques entre elles et identiques à la cellule
mère. De plus, elles doivent être viables et donc disposer de tous les éléments cellulaires
nécessaires à leur fonctionnement.
Dans ces éléments, il y a le centre organisationnel des microtubules (centrosome) qui doit
donc être dupliqué (tout comme le patrimoine génétique) avant de débuter la mitose.
La duplication du centrosome se déroule au même moment que la réplication de l’ADN.

La mitose est la ségrégation des chromosomes

La mitose désigne les évènements nucléaires et chromosomiques qui se déroulent lors de la


division de la cellule.
Elle est suivie par la division à proprement parler de la cellule : la cytodiérèse et est
constituée de 5 étapes :
- La prophase
- La prométaphase
- La métaphase
- L’anaphase
- La télophase
Parfois, la cytodiérèse se déroule partiellement en même temps que la télophase à ! à ne
pas confondre les 2 étapes !
La durée moyenne de la mitose est de 90 minutes.

5
La prophase – condensation de la chromatine

La prophase, 1ère phase de la mitose débute par l’amorçage de la condensation de la


chromatine à la chromatine quitte progressivement son état d’euchromatine et
d’hétérochromatine pour atteindre son état de condensation maximale : les chromosomes.
Remarque : la transcription s’arrête progressivement durant la prophase à mesure que la
chromatine se condense.
L’état de condensation maximal est atteint grâce à la mise en place d’un échafaudage de
protéines de structure qui supportent la chromatine.
C’est cet échafaudage qui impose la forme en X typique des chromosomes mitotiques.

Image obtenue en microscopie électronique à transmission.


Pour obtenir cette image, le chromosome a dû être modifié
en laboratoire.
à La chromatine est complètement déroulée et libérée de la
structure protéique.
à Certaines boucles de la chromatine apparaissent sous la
forme d’ADN nu.

Un chromosome

La morphologie d’un chromosome peut être décrite par pls termes :


- Les télomères : extrémités des molécules linéaires d’ADN et donc extrémités des
chromosomes
- Le centromère : point de liaison des molécules d’ADN dupliquées
- Les chromatides sœurs : molécules d’ADN dupliquées (et donc identiques)
- Les bras courts du chromosome = bras p
- Les bras longs = bras q

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La position du centromère sur le chromosome permet de distinguer pls formes de
chromosomes :
- Métacentrique : centromère situé à équidistance des 2 télomères
- Submétacentrique : centromère pratiquement au centre du chromosome mais
néanmoins plus près d’une extrémité
- Acrocentrique : centromère clairement plus proche d’une extrémité que de l’autre
- Télocentrique : centromère tellement à l’extrémité qu’il n’y a plus de bras court

La prophase – mise en place du fuseau


Durant la prophase, après la condensation de la chromatine, il y a la mise en place du fuseau
mitotique qui est :
- l’appareil qui va séparer le moment venu les chromatides sœurs du chromosome.
- un assemblage particulier de microtubules qui va remplacer l’assemblage normal de
ces structures dans la cellule en dehors de la mitose.

Les 2 paires de centrioles se déplacent dans la cellule et commencent à s’éloigner l’une de


l’autre, formant entre elles un faisceau de microtubules.
Lorsque les paires de centrioles atteignent les pôles opposés de la cellule, un faisceau de
microtubules est orienté vers le centre de la cellule (jaune) et un second est orienté vers la
membrane plasmique (rouge) = faisceau radial.

Microscopie optique à fluorescence. Microscopie optique en champ clair.


Le fuseau de microtubules a été coloré en vert et En noir, on voit la chromatine en condensation et
en bleu, on retrouve la chromatine en voie de dans la partie supérieure droite, on aperçoit un des 2
condensation. fuseaux mitotiques (le second n’est pas observable
sur l’image).

La prophase – démantèlement de l’enveloppe nucléaire


Au même moment que la formation du fuseau mitotique, l’enveloppe nucléaire est
progressivement démantelée.

7
Sur ces images obtenues en microscopie optique à contraste de phase, on peut observer
l’apparence de la chromatine au fur et à mesure de l’avancement de la prophase.
(a) Chromatine en voie de condensation, on commence à apercevoir des débuts de
chromosomes et l’enveloppe nucléaire est toujours présente puisqu’on peut
clairement délimiter la frontière du noyau.
(b) Les centrosomes sont placés aux pôles de la cellule et l’enveloppe nucléaire
commence à disparaitre puisque la forme du noyau change.
(c) L’enveloppe nucléaire a complètement disparu, il ne subsiste rien de la forme
originale du noyau.

Les composants de l’enveloppe nucléaire ne disparaissent pas, ils sont incorporés au


réticulum endoplasmique.
Cette incorporation n’est pas surprenante lorsqu’on connait l’origine évolutive de
l’enveloppe nucléaire.

Les 3 images sont obtenues en microscopie optique à fluorescence.


Le marquage rouge correspond aux microtubules, la coloration bleue correspond à la
chromatine et la coloration verte correspond aux éléments de l’enveloppe nucléaire.
- 1ère image : la cellule n’est pas en mitose.
- 2ème image : entrée dans la prophase, les molécules de chromatines commencent à
se condenser, le marquage bleu commence à prendre l’aspect de chromosome,
l’enveloppe nucléaire est tjrs bien présente mais des petites structures arrondies
semblent s’en échapper.
- 3ème image : prophase terminée à métaphase, le marquage vert est disséminé dans
toute la surface du cytosol et constitue le réticulum endoplasmique.

Le démantèlement de l’enveloppe nucléaire est le résultat d’un désassemblage du


cytosquelette du noyau qui supporte les membranes de l’enveloppe nucléaire.
En effet, lors de la prophase, les protéines de la lame nucléaire (les lamines) organisées en
tétramères sont phosphorylées par une enzyme MPF qui est une kinase.
Une fois phosphorylés, les tétramères de lamines nucléaires se séparent et l’enveloppe
nucléaire perd son support à cette perte entraine la désorganisation de l’enveloppe.

8
La prométaphase – fixation des chromosomes
La prométaphase fait suite à la disruption de l’enveloppe nucléaire.
Pendant cette phase, la chromatine est complètement condensée en chromosomes qui
s’unissent au fuseau mitotique.
Cette fixation se fait par l’intermédiaire d’une pièce multiprotéique : le kinétochore.

Chaque chromosome possède 2 kinétochores, un sur chaque chromatide sœur et situés au


niveau du centromère.
Chaque kinétochore est susceptible d’interagir avec une vingtaine de microtubules.
Un kinétochore contient 2 régions :
- Une plaque interne étroitement associée avec le centromère d’un chromatide
- Une plaque externe qui interagit avec les microtubules

Microscopie optique à fluorescence. Microscopie électronique à transmission.


Le marquage vert qui correspond au point Grossissement extrême d’un centromère et d’un kinétochore.
d’ancrage des microtubules (rouges) sur La région gris clair à gauche de l’image correspond à une
les kinétochores. partie d’une chromatide au niveau du centromère.
On peut distinguer les éléments qui constituent la plaque
interne et la plaque externe du kinétochore sur lequelle sont
attachés les microtubules.

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La plaque externe porte une structure encore non identifiée et appelée la couronne fibreuse
ou encore corona.
Le corona est vraisemblablement le support de protéines motrices (ici : de la dynéine).
Ces dynéines vont faire le pont entre la couronne fibreuse et les microtubules.
L’extrémité + des microtubules est ancrée à la plaque externe du kinétochore par
l’intermédiaire de protéines d’arrimage.
Les microtubules unis aux kinétochores sont appelés les microtubules kinétochoriens (ils
peuvent être observés sur l’image A à les lignes // sont les microtubules).

La prométaphase – les défauts d’attachement

Normalement, chaque chromosome voit une de ses chromatide unie à des microtubules
kinétochoriens provenant spécifiquement d’un seul et unique centrosome.
Cet appariement est efficace et va permettre d’effectuer la mitose complètement à
appariement amphitélique. Grâce au bon arrimage (= fixation) des chromosomes aux
microtubules, ceux-ci subissent des forces de traction identiques vers chaque pôle des
cellules à ils sont conduit vers l’équateur de la cellule.

Cependant, des défauts d’attachement peuvent apparaitre et mener à des divisions


anormales voire inefficaces :
- Organisation monotélique : une seule des chromatide sœur est unie à un
centrosome, l’autre chromatide n’est liée à rien à les 2 chromatides sœurs
migreront dans la même direction lors de la mitose
- Organisation syntélique : les 2 centromères sont attachés au même centrosome
- Organisation mérotélique : le même centromère est attaché aux 2 centrosomes

La métaphase – les chromosomes sont alignés


Métaphase = moment précis où les chromosomes sont alignés sur l’équateur de la cellule.

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La zone où les chromosomes sont alignés est appelée la plaque équatoriale, elle ne
représente aucune structure particulière dans la cellule mais sera l’axe de la futur division
cellulaire.

Chromosomes organisés en Dans ce plan, les chromosomes sont placés à peu près
cercle sur la plaque équatoriale en cercle. Ce cercle peut être observé lors d’une vue à
partir d’un des pôles de la cellule (image de gauche).
L’anaphase – les chromatides sœurs se séparent

L’anaphase est la phase la plus courte de la mitose et consiste en la séparation des


chromatides sœurs de chaque chromosome.
Cette phase débute par la dégradation des protéines qui maintiennent ensemble les
chromatides sœurs à les cohésines.

L’anaphase – dégradation de la cohésine

La cohésine est concentrée au niveau des centromères et est dégradée simultanément dans
tous les chromosomes par une protéase spécialisée : la séparase.
Une fois qu’elles sont séparées l’une de l’autre, les chromatides sœurs sont entrainées vers
les pôles de la cellule grâce (entre autres) au raccourcissement des microtubules
kinétochoriens.

11
L’anaphase – les rôles des microtubules

Parallèlement à la séparation des chromatides sœurs, les pôles cellulaires, les centrosomes
s’écartent l’uns de l’autre. Ces mouvements (ceux des chromatides et des centrosomes) sont
le résultat de 2 types d’évènements :
- La modification de la longueur des microtubules
- L’action des protéines motrices

Les microtubules sont répartis en 3 catégories :


- Les microtubules kinétochoriens qui unissent les kinétochores aux centrosomes.
Durant la prométaphase et durant l’anaphase, ces microtubules se sont raccourcis
par dépolymérisation de leurs 2 extrémités, entrainant les chromatides sœurs vers
les pôles cellulaires opposés.
- Les microtubules polaires ou chevauchant sont émis par chaque centrosome et se
chevauchent au niveau de leur extrémité + située à l’équateur de la cellule.
Ces microtubules s’allongent lors de l’anaphase.
- Les microtubules astraux qui unissent les centrosomes à la membrane plasmique au
niveau des pôles de la cellule.
Ces microtubules se raccourcissent durant l’anaphase

L’anaphase – le rôle des protéines motrices

Pour accomplir l’anaphase, la modification de la longueur des microtubules est secondée par
l’action de protéines motrices.

12
• Les microtubules kinétochoriens :
Le point d’attache des microtubules kinétochoriens aux kinétochores fait intervenir
une protéine motrice qui est la dynéine.
Cette protéine motrice remorque donc une des chromatides le long du microtubule
kinétochorien vers son extrémité -, vers le centrosome.
La conjonction du raccourcissement du microtubule aux 2 extrémités et du
déplacement de la protéine motrice (et donc de son cargo) entraine la séparation des
chromatides et le rapprochement des centrosomes.

• Les microtubules polaires :


Ils proviennent des centrosomes opposés et sont unis les uns aux autres au niveau de
leur région de chevauchement. Cette union est assurée par des protéines motrices
qui vont faire glisser les microtubules l’un sur l’autre pendant leur allongement.
Chaque microtubule polaire est donc poussé vers son centrosome respectif grâce à
l’action des protéines motrices.
à Cette poussée engendre l’écartement des pôles de la cellule.
• Les microtubules astraux :
Ils sont unis à la membrane plasmique au niveau des pôles par des protéines
motrices. Ces protéines vont tirer sur les microtubules pendant leur
raccourcissement, leur dépolymérisation.
Ces tractions sur le microtubule astral tirent le centrosome vers la membrane
plasmique au niveau du pôle de la cellule.

è La conjonction des effets de la modification de la longueur des microtubules et de l’action


des protéines motrices engendre l’allongement de la cellule, l’écartement des centrosomes
et la séparation des chromatides sœurs.

La télophase
Durant la télophase, le fuseau
mitotique se désorganise par
dépolymérisation (sur l’image de
gauche, on voit bien que le fuseau de
microtubules n’a plus du tout le même
aspect que celui observé lors de
l’anaphase) et l’enveloppe nucléaire
se reforme.

13
La télophase – la reformation du noyau

La reformation du noyau repose sur la déphosphorylation des lamines qui avaient été
l’élément déclencheur du démantèlement du noyau.
Cette déphosphorylation provoque la formation, à partir d’éléments du réticulum, d’une
enveloppe nucléaire autour de chaque chromatide qui commence immédiatement à se
décondenser.
Ces fragments de chromatine entourés par un fragment d’enveloppe nucléaire fusionnent
les uns avec les autres jusqu’à reproduire un noyau contenant toutes les molécules de
chromatine localisées dans la futur cellule fille.

La cytodiérèse – la division de la cellule

La cytodiérèse ou cytocinèse est la séparation des cellules filles.


La modalité de cette division est différente dans les cellules animales et végétales en raison
de l’existence d’une paroi rigide dans les cellules végétales.

Dans les cellules animales, c’est un élément du cytosquelette qui provoque la division : des
microfilaments d’actine interagissant avec des protéines motrices.
Grâce à cette association, l’anneau qui se met en place à l’équateur de la cellule se contracte
et étrangle progressivement la cellule jusqu’à la séparation des 2 cellules filles.

Très souvent, la cytodiérèse se superpose partiellement à la télophase.

14
è Résumé :

15
16
3. La mitose est une cible thérapeutique

La mitose est une cible thérapeutique largement utilisée dans certaines pathologies dont
particulièrement, les cancers (pathologies oncologiques).

Mitose et pathologies

Il est possible de calculer, sur la base d’une observation microscopique d’un échantillon de
tissus, un index mitotique.
Cet index est la proportion de cellules en mitose dans l’échantillon, exprimé en %.
Dans notre exemple, cet index est de 4 cellules en mitose sur 52 cellules visibles à 7,7%

Cet index mitotique est un indicateur puissant de la survie d’un patient comme on peut le
voir sur le graphique qui représente la fraction de patients survivant en fonction du temps
qui suit le diagnostic d’un type de cancer à on constate que les patients qui ont un index
mitotique > 5% au sein de leur tumeur survivent significativement moins longtemps que les
patients qui ont un index < 5%.

Viser la mitose via les microtubules

Une des modalités choisies pour viser (empêcher) la mitose se dirige vers une altération de
la dynamique des microtubules.
Le taxol (ou paclitaxel) est une molécule qui va altérer cette dynamique et qui est utilisée
dans différentes formes de cancer.
Cette molécule est produite par certains champignons et par certaines plantes toxiques
comme « If Taxus Baccata » que l’on rencontre parfois dans les haies.

Le taxol inhibe la dépolymérisation des microtubules


Le taxol (mais aussi d’autres molécules) inhibe la dépolymérisation des microtubules à
l’extrémité +, il inhibe donc le raccourcissement des microtubules.
Ce sont les microtubules kinétochoriens et astraux qui sont visés par cette substance dans
le cas de l’inhibition de la mitose.
L’inhibition de la polymérisation et donc de l’allongement des microtubules polaires aura le
même effet sur la mitose mais probablement moins efficace.

17
Le blocage de la mitose comme outil diagnostic

Caryotype

Le blocage de la mitose dans certaines de ses phases et particulièrement la métaphase


(lorsque la chromatine est dans son état de condensation maximal, lorsque les
chromosomes sont clairement visibles) permet de diagnostiquer certaines pathologies
causées par des anomalies chromosomiques.
Le blocage de la mitose en métaphase permet de visualiser le nombre et la forme de chaque
chromosome.

Chez l’humain, le caryotype d’une cellule diploïde normal comporte 23 paires de


chromosomes notés de 1 à 22 et la 23ème paire constitue la paire de chromosomes sexuels.
- Autosome : paire de 1 à 22
- Hétérosome : XX ou XY

Les anomalies chromosomiques

Plusieurs anomalies peuvent être rencontrées. Par exemple :


- Le syndrome de Klinefelter caractérisé par une trisomie des chromosomes sexuels.
L’individu atteint de cette anomalie porte donc 3 chromosomes sexuels (2X et 1Y) et
47 chromosomes (46 chromosomes normalement).
- Le syndrome de Down ou trisomie 21. L’individu porte 3 copies du chromosome 21
et a donc lui aussi 47 chromosomes.

18
Connaissances :
• Connaître les différences qui existent entre les divisions eucaryotique et procaryotique
• Savoir ce que sont les microtubules et où ils se placent dans le contexte général du
cytosquelette
• Connaître la structure et les caractéristiques des microtubules
• Connaître le rôle et la structure du centrosome
• Savoir ce que sont les protéines motrices et quelles sont leurs fonctions
• Savoir comment les protéines motrices se déplacent le long des microtubules
• Savoir ce qu'est la mitose et quel est son but biologique
• Connaître les phases de la mitose et leur ordre d'apparition
• Savoir ce qu'est la cytodiérèse
• Connaître les évènements qui se déroulent dans chaque phase de la mitose
• Savoir ce qu'est un chromosome et ce qu'est un chromosome répliqué ou mitotique
• Savoir d'où proviennent les chromatides d'un chromosome répliqué
• Connaître les termes associés à la morphologie d'un chromosome
• Connaître le mécanisme du démantèlement et de la reformation de l'enveloppe nucléaire
• Savoir ce qu'est la lamine nucléaire
• Savoir ce qu'est un kinétochore
• Connaître la fonction des protéines motrices et quelles sont celles utilisées dans la mitose
• Connaître les modes d'attachement des microtubules aux chromosomes
• Savoir quel est le mode d'attachement des microtubules le plus efficace pour la mitose
• Savoir comment des chromatides soeurs sont unies dans un chromosome mitotique
• Savoir comment les chromatides soeurs sont séparées lors de l'anaphase de la mitose
• Connaître les différentes catégories de microtubules et leur fonction dans la mitose
• Savoir comment se déroule la cytodiérèse des cellules animales
• Savoir ce qu'est l'index mitotique
• Connaître le rôle et le mode d'action du taxol en oncologie
• Savoir ce qu'est un caryotype et à partir de quel type de matériel biologique il peut être
obtenu
• Savoir ce qu'est une anomalie chromosomique

Compétences :
• Reconnaître un centrosome sur une image de microscopie
• Déterminer quelle sont les extrémités d'un microtubule sur base de son orientation dans la
cellule et du sens de déplacement des protéines motrices
• D'expliquer pouquoi la mitose donne des cellules filles identiques entre elles et à la cellule
mère
• D'organiser les phases de la mitose dans un ordre chronologique
• Reconnaître les phases mitotiques sur base d'une image de microscopie
• Placer la lamine nucléaire dans le contexte du cytosquelette
• Associer correctement une protéine motrice à chaque type de microtubule
• De faire correspondre les éléments du cytosquelette à leur fonction dans la mitose
• Calculer un index mitotique
• Interpréter une courbe de survie
• Reconnaître un caryotype humain normal
• Reconnaître un caryotype humain anormal

19
Chapitre 17
Le cycle cellulaire et son contrôle

La vie d’une cellule eucaryote est assez simple : elle oscille entre des moments de
duplication, de division et de préparation.
Cette oscillation porte le nom de cycle cellulaire et est l’objet d’un contrôle très rigoureux.

1. Le cycle cellulaire

Une réponse à des stimulus


La cellule reçoit quasi en permanence des stimulus de son
environnement, de ses voisines. Ces stimulus influencent
profondément la vie de la cellule.

Ainsi, on peut percevoir des stimulus de survie qui


indiquent à la cellule qu’elle doit maintenir une activité de
base compatible avec sa survie.
Ces stimulus de survie, notés par le signe =, peuvent être
combinés à d’autres signes dont un signal de division (+)
qui prend le plus souvent la forme d’une protéine, d’un
facteur de croissance et qui aboutit à la division de la
cellule de manière à augmenter le nombre de ses cellules.

Uniquement chez les eucaryotes


Le cycle cellulaire n’existe que chez les eucaryotes.
Il est constitué par la succession de 4 phases
appelées G1, S, G2 et M.
à L’ensemble des phases G1, S et G2 = interphase
à La phase M est en dehors de cette interphase et
contient 2 évènements :
- La mitose
- La cytodiérèse
La succession des étapes s’effectue toujours dans le même ordre : de G1 (principale phase
de croissance) à M en passant par S (phase durant laquelle s’effectue la réplication de l’ADN)
et par G2 et ensuite, le cycle recommence.

La durée d’un cycle cellulaire varie très fortement en fonction du type de cellule considéré.
Il est plus court dans les cellules embryonnaires car elles sont plus petites à la durée du
cycle cellulaire d’une cellule embryonnaire d’une drosophile est de l’ordre de 10 minutes
alors que la durée du cycle d’une cellule différenciée adulte est de l’ordre de 24 heures.
Des extrêmes existent : c’est le cas des hépatocytes dont la durée du cycle dépasse 8700
heures = 1 an.

D’autres cellules quittent ce cycle en G1 pour entrer dans une phase de quiescence appelée
G0. Elles peuvent y rester des jours, des mois, des semaines, des années voire ne jamais en
sortir à c’est le cas des neurones et des cellules musculaires différenciées.

1
2. Le contrôle de la progression du cycle

Les expériences de Masui, Markert & Smith, Ecker

But de l’expérience : comprendre les premiers éléments qui contrôlent le cycle cellulaire.
Au début des années 1970, 2 équipes indépendantes : celle de Masui et Markert et celle de
Smith et Ecker ont réalisés des expériences qui ont apporté les premiers éléments de notre
compréhension.
Résultat : l’entrée en phase M d’une cellule de grenouille qui était initialement en phase G2
pouvait être induite par la micro-injection du cytoplasme provenant d’une cellule en phase
M. Par contre, la même opération reproduite à partir du cytoplasme d’une cellule en
interphase ne permettait pas de provoquer l’entrée en phase M de la cellule receveuse, elle
aussi en G2.
à Le cytoplasme des cellules en phase M contient un régulateur positif capable de
provoquer la transition G2 à M.
Ce régulateur positif a reçu le nom de MPF (facteur promoteur de la phase M).

L’expérience de Rush sur « le blob »

PRECOCES

TARDIFS

La découverte d’un régulateur positif de la phase M confirmait également ce qui avait été
suggéré par l’expérience de Rusch sur « le blob », une espèce protozoaire monocellulaire
géante (peut atteindre 10 mètres). Cette cellule géante contient des milliers de répliques
nucléaires, des milliers de noyaux complètement synchronisés au niveau de leur mitose à
dans ce cas, il n’y a pas de cytodiérèse. L’idée originale qui expliquait cette synchronisation
des mitoses était l’existence d’une horloge biologique interne au noyau.

Pour tester cette hypothèse, Rusch et ses collaborateurs ont pratiqué des fusions entre des
blob à des moments différents de leur cycle cellulaire.

2
Les 2 blobs sont décalés de 2 heures dans le déclanchement de leur mitose et ce décalage se
maintient au fur et à mesure des cycles cellulaires.
Nous allons appeler ces blobs : précoces et tardifs.

Les chercheurs ont fusionné des proportions variables de ces blobs :


- 75% de précoces et 25% de tardifs
- 50% de précoces et 50% de tardifs
- 25% de précoces et 75% de tardifs

Ensuite, ils ont observé le décalage qu’il y avait entre le déclanchement de la mitose dans les
blobs fusionnés et dans les blobs d’origine.
à L’importance dans le décalage dépend de la proportion des blobs fusionnés : plus il y a de
blobs précoces dans la fusion, moins le décalage par rapport au blob précoce d’origine est
grand.

Les scientifiques ont émis l’hypothèse que l’horloge biologique imaginée au départ dans le
noyau était en fait dans le cytosol et qu’il s’agissait vraisemblablement d’une substance dont
la concentration augmentait progressivement durant l’interphase jusqu’à atteindre un
maximum juste avant la mitose.

Ce résultat date de 1966 et donc bien avant la proposition du MPF mais leur intuition était la
bonne : cette substance est bien du MPF.

Le facteur de promotion de la phase M

Aujourd’hui, nous avons une vision claire de ce qu’est le MPF à il s’agit d’un complexe fait
de 2 protéines : la cycline B et la cdk 1.

Lorsque l’on analyse l’activité biologique du MPF dans une cellule au cours de son cycle
cellulaire, on constate que cette activité oscille entre 2 extrêmes.
Le pic le plus élevé pour cette activité se situe systématiquement durant la phase M.
Les autres moments du cycle sont dépourvus de cette activité.
L’activité est faible au début de G2, croissante durant cette phase et maximale en phase M.
L’activité disparait ensuite très rapidement pour être indétectable en G1.

La variation de l’activité biologique du MPF s’accompagne de la variation de l’abondance


d’un de ses constituants : la cycline B.
L’abondance de la cycline B est faible au début de G1 et augmente progressivement durant
toute la progression du cycle pour atteindre un maximum en phase M, au moment où
l’activité du MPF est, elle aussi, maximale. Puis, tout comme pour l’activité du MPF,
l’abondance de la cycline B chute jusqu’à devenir minimale en G1.

3
Parallèlement à ces résultats, il a été découvert que l’abondance de la cdk 1 ne variait pas
au cours du cycle cellulaire.

à Ce résultat suggère que l’activité du MPF dépend de l’interaction de ses 2 constituants


dont un, la cycline voit sa concentration varier au cours du cycle à la cycline est la protéine
régulatrice de l’activité enzymatique portée par la cdk 1.

L’activité de la cdk1 dans le MPF

Cdk 1 est une enzyme de la famille des kinases à cela signifie donc qu’elle va phosphoryler
un substrat (dans ce cas, des protéines) en transférant un groupement phosphate de l’ATP
vers la protéine cible.
Mais cette activité nécessite la liaison de cdk 1 à la cycline, sa protéine régulatrice.
Sans cette dernière, pas d’activité à c’est cette caractéristique qui a donné son nom à cdk 1
à cdk = la kinase dépendante de la cycline.

Les cibles de cdk 1 sont nombreuses mais on peut en citer certaines qui ont d’ores et déjà
été abordées dans les chapitres précédents :
- La condensine impliquée dans l’union des chromatides sœur
- MAP = 2 protéines associées aux microtubules impliquées dans la formation du
fuseau mitotique
- Les lamines nucléaires constituant le support de l’enveloppe nucléaire
- Les histones H1 et H3 qui jouent un rôle dans la condensation de la chromatine
à Toutes ces protéines sont impliquées directement, ou non, dans la mitose.

à La prophase – démantèlement de l’enveloppe nucléaire :

Un petit retour en arrière montre que le MPF avait déjà été mentionné dans une figure
concernant la prophase. Le MPF avait été pointé comme étant l’enzyme responsable de la
phosphorylation des lamines et qui aboutissait au démantèlement de l’enveloppe nucléaire.

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à Pourquoi une phosphorylation est-elle capable de produire autant d’effets ?

La fonction d’une protéine est liée à sa structure tertiaire, à la formation de domaines


protéiques. Ces structures tertiaires sont influencées par les interactions qui existent entre
les différentes parties de la chaine peptidique et parmi les types d’interactions rencontrées,
il y a des interactions électrostatiques.
L’ajout de 1 ou de plusieurs groupements phosphates sur la chaine peptidique va influencer
ces interactions puisque le groupe phosphate est lui-même chargé négativement.

à Imaginons une protéine dans laquelle le site actif ne soit pas replié de façon à assurer son
activité : la protéine est donc sous une forme inactive. L’ajout de groupements phosphates
sur des acides aminés spécifiques va modifier le repliement de la région phosphorylée par
l’établissement de nouvelles interactions électrostatiques avec d’autres régions de la
protéine, voire même engendrer des répulsions entre les fragments de la chaine peptidique
qui portent des charges de même signe.
La subtile modification de forme de la protéine entraine donc son activation.

Dans le cas de certaines protéines, il va s’agir du mécanisme inverse : la protéine est


désactivée par la phosphorylation.

è Les phosphorylations des protéines sont utilisées par la cellule comme un commutateur
réversible de l’activité des protéines : les kinases phosphorylent tandis que les
phosphatases déphosphorylent le substrat.

Le contrôle de l’oscillation

Nous savons que l’abondance de la cycline fluctue et que celle de cdk 1 est constante et que
c’est le complexe cycline B – cdk 1 qui pousse la cellule vers la phase M.

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• Comment est régulée la fluctuation de l’abondance de la cycline ?
L’apparition de la cycline B est le résultat de l’enclenchement de l’expression du gène qui la
code et de la traduction de l’ARN messager correspondant à il s’agit donc d’une synthèse
de la protéine.
La disparition de la cycline, quant à elle, est le résultat de sa dégradation par le protéasome,
c’est-à-dire après son marquage pour la dégradation par de l’ubiquitine.

Lorsqu’on analyse en détail ce cycle, on constate que la formation d’un complexe cycline B –
cdk 1 n’est pas suffisante. En effet, la cdk du complexe cycline – cdk doit d’abord subir des
phosphorylations inactivatrices avant d’être l’objet d’une déphosphorylation activatrice.
è On ajoute des phosphates à la cdk à ces phosphates maintiennent son inactivité à on
enlève certains de ces phosphates à cela la pousse dans son état actif.

• Pourquoi une telle complexité ? Pourquoi ajouter 3 phosphates pour ensuite en


retirer 2 et maintenir le seul phosphate qui est activateur ? Pourquoi ne pas
directement ajouter le phosphate sur le site activateur ?
Cette complexité est probablement un système de sécurité pour la cellule qui lui permet
d’éviter les activations accidentelles du MPF.

Lorsque le MPF a fait son œuvre et que la cycline B est dégradée, le cdk 1 perd son
phosphate activateur par une déphosphorylation et le cycle peut recommencer.

3. Un mécanisme général ?

Nous avons décrit le mode de transition G2 – M du cycle cellulaire. Mais qu’en est-il des
autres transitions ? Le mécanisme que nous avons décrit peut-il être généralisé à celles-ci ?
La réponse à cette question provient en partie des résultats obtenus par Rao & Johnson.

Les expériences de Rao & Johnson

Rao & Johnson ont pratiqué des expériences basées sur la fusion de cellules issues d’un
cancer humain et engagées dans des phases différentes du cycle cellulaire.

Ils ont ainsi obtenu des cellules binucléées et ont observé la quantité d’ADN présente dans
les différents noyaux à ils ont donc pu établir si les noyaux étaient en G1, en S ou en G2.

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Voici leurs résultats les plus importants :
- Dans la première expérience, ils ont effectué une fusion entre une cellule en phase S
et une cellule en phase G1 :
Le résultat de cette fusion faisait apparaitre que, dès le moment de cette fusion, le
noyau initialement en G1 entreprenait une phase S. Ce résultat rappelle ceux
obtenus lors des expériences de micro injections de cytoplasme et suggère qu’il
existe dans la cellule en phase S, un élément régulateur positif de l’entrée dans cette
phase et que celui-ci pousse la cellule en G1 dans la phase S.

- Dans la seconde expérience, ils ont effectué une fusion entre une cellule en phase S
et une cellule en phase G2 :
Dans ce cas, l’élément régulateur se montre incapable de pousser le noyau en G2
vers la phase S. Cela semble indiquer que le noyau en G2 est incompétent pour
effectuer cette phase du cycle cellulaire. En outre, le fait que le noyau en G2 n’entre
pas en mitose suggère que l’élément régulateur de la phase S n’est pas identique à
l’élément régulateur de la phase M à il ne s’agit pas du MPF.

- Dans la dernière expérience, ils ont effectué une fusion entre une cellule en phase G1
et une cellule en phase G2 :
Dans ce cas, les deux noyaux sont restés dans leur phase initiale. Cela signifie d’une
part, que la cellule en G2 ne possède pas d’élément de contrôle en phase S et d’autre
part, cela indique que la fusion des cellules n’est pas suffisante pour induire un
changement de phase.

à L’histoire semble donc se répéter puisque la transition G1 – S est elle aussi contrôlée par
un couple cycline – cdk.

Le complexe cycline E-cdk 2

Comme avec le MPF, l’abondance de la cdk 2 est invariable au cours du cycle cellulaire et
c’est l’abondance de la cycline E qui varie cycliquement avec une abondance maximale lors
de la transition G1 – S à c’est à cet instant que l’activité maximale du complexe est
mesurée.

Un mode de contrôle généralisé

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Ce mode de contrôle de la transition d’une phase à l’autre du cycle cellulaire peut être
généralisé à toutes les transitions. L’identité des cyclines et des cdk impliquées dans les
couples change à chaque transition :
- Transition G1 – S : cycline E
- Quelque part dans G2 – M : cycline A
- Pour la mitose : cycline B
- Cycline D

Quelle est la cible de cycline E-cdk 2 ?

La cible majeure du complexe cycline E-cdk 2 est une protéine nommée pRb.
P signifiant protéine et RB étant une indication de contexte dans lequel on trouve souvent
cette protéine : un cancer ophtalmique pédiatrique : le rétinoblastome mais cela ne signifie
pas que pRb n’est impliqué que dans une pathologie à pRb a un rôle physiologique normal
dans nos cellules.

Dans sa forme active, pRb se lie à un facteur de transcription nommé E2F.


Cette séquestration empêche E2F de se lier à l’ADN pour y exercer son rôle de facteur de
transcription positif sur les gènes de la phase S tel que ceux qui codent pour l’ADN
polymérase, pour des enzymes impliqués dans la synthèse de nucléotides ou dans la
régulation de la réplication de l’ADN.

à En conclusion, pRb empêche la phase S de se dérouler et bloque le cycle cellulaire en


phase G1.

Lorsque le complexe cycline E-cdk 2 est activé, celui-ci phosphoryle Rb.


Dans sa forme phosphorylée, Rb est inactif : il ne peut plus interagir avec E2F.
Celui-ci est donc libéré et peut dès lors jouer son rôle de facteur de transcription de la phase
S.

à La protéine pRb active est donc un frein à l’avancée du cycle cellulaire.

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4. Le contrôle qualité du cycle cellulaire

La progression du cycle cellulaire d’une phase à l’autre est contrôlée par un mécanisme
général qui fait appel à des complexes cycline - cdk.
Mais que se passe-t-il au niveau du cycle cellulaire si un événement anormal s’y produit ?

Les points de contrôle – checkpoints

Heureusement, 3 points de contrôle (les checkpoints) existent dans le cycle cellulaire pour
vérifier la qualité de ses étapes et si son déroulement est sans danger pour l’organisme.

Ces points de contrôle sont respectivement situés à la fin de G1, à la fin de G2 et pendant la
mitose.

Ils indiquent à la cellule si le cycle cellulaire entrepris peut être poursuivit ou doit être arrêté.

En effet, le risque pour un organisme serait de procéder à la division et donc à la


multiplication de cellules anormales ou de le faire dans des conditions environnementales
insuffisantes à les checkpoints sont là pour réduire ce risque.

Le « G1 checkpoint » ou point de restriction

Le premier point de contrôle = point de contrôle en G1 = point de restriction.

C’est le premier point où la cellule, sur base de l’intégrité de son patrimoine génétique et sur
base de l’abondance de ses ressources, décide de poursuivre le cycle cellulaire ou non.

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La première chose que la cellule va évaluer est l’adéquation de son environnement avec une
division, a-t-elle reçu un ordre de division de l’extérieur, a-t-elle reçu un signal « go »
(=facteur de croissance) ?
à Si elle a reçu un tel signal, le complexe cycline D – cdk 4/6 est activé et peut
phosphoryler Rb pour conduire la cellule vers la phase S
à Sans ce signal « go », la cellule est maintenue en G1

La seconde chose qui est vérifiée est l’intégrité du gène.


L’existence de dommages à l’ADN comme des cassures dans la chaine d’ADN ne permettra
pas à une phase S correcte de se dérouler.
La cellule, heureusement, est équipée pour percevoir ces cassures de l’ADN.
à Si elle détecte une cassure, elle active une cascade de kinases dont la kinase finale
phosphoryle (et donc active) une protéine très importante dans la cellule : p53.
Sous sa forme activée, p53 est capable de se lier à l’ADN au niveau du promoteur du gène
codant pour la protéine p21 qui est quant à elle un inhibiteur de cdk 2.
à En conséquence, dans le cas où des cassures à l’ADN sont repérées, l’apparition de p21
empêche la phosphorylation de Rb en inhibant cdk 2 ce qui bloque la cellule en G1.

Le cycle est arrêté pour permettre à la cellule de mettre en œuvre des mécanismes de
réparation. Ces mécanismes ne seront pas abordés dans ce cours.

Si la cellule parvient à réparer son ADN, il n’y a plus d’activation de la protéine p53
à La transcription de p21 s’arrête et le cycle peut redémarrer

Par contre, si la réparation de l’ADN n’est pas possible, l’abondance de p21 s’accroît
d’avantage ce qui envoie la cellule vers un programme de mort appelé apoptose.

Le « G2 checkpoint »

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Le point de contrôle en G2 vise également à vérifier l’intégrité du génome.
Le mécanisme est cependant plus simple par rapport à ce qu’on a vu en G1.

Tout comme dans ce dernier, les dommages à l’ADN sont évalués par la cellule et mènent à
l’activation d’une cascade de kinases.
La kinase terminale de cette cascade phosphoryle une protéine nommée cdc 25 (= cell
division cycle). Cdc 25 est une phosphatase, c’est-à-dire une enzyme qui catalyse
l’enlèvement de groupes phosphates.
Cette phosphatase particulière est destinée à éliminer les phosphates inhibiteurs qui avaient
été ajoutés au complexe MPF en préambule de son activation.
La phosphorylation de cdc 25 entraine sa translocation du noyau vers le cytoplasme, c’est-
à-dire à distance de sa cible moléculaire (le MPF) qui est dans le noyau.
Elle ne peut donc plus activer MPF en enlevant les phosphates inhibiteurs.
à Il en résulte un blocage du cycle dans la phase G2.
à Le but de cet arrêt est identique à celui de l’arrêt en G1 : il s’agit de permettre à la cellule
de réparer son ADN ou, à défaut, de l’envoyer vers la mort.

Le « M checkpoint »

Le dernier point de contrôle est le point de contrôle en mitose, il se trouve en métaphase de


la mitose. Ce point de contrôle vérifie l’attachement correct des kinétochores aux
microtubules. Nous avons vu que l’attachement des microtubules aux kinétochores devait
être suivant une modalité amphitélique de manière à assurer une séparation correcte des
chromatides sœurs et ainsi éviter les anomalies chromosomiques.

à La formation du complexe APC :

Prenons l’exemple d’une configuration monotélique : un seul des 2 kinétochores est attaché
à un microtubule.
Cet attachement laisse donc un kinétochore libre, non occupé par des microtubules.

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Ce kinétochore libre peut alors se lier aux protéines mab & bub qui s’organisent en un
complexe au niveau du kinétochore.
Ce complexe est capable de se lier à une protéine appelée cdc 20 (cdc = contrôle de la
division cellulaire).

à Lorsqu’elle est libre, c’est-à-dire non liée à mad & bub, cdc 20 est l’activateur du
complexe APC (complexe de promotion de l’anaphase).
C’est lui qui va déclencher la séparation des chromatides sœurs lors de la mitose.

à La fonction du complexe APC :

Le complexe APC activé, c’est-à-dire en présence de cdc 20, est une ubiquitine ligase = une
enzyme qui lie des ubiquitines à des substrats.
Le complexe APC fonctionne à 2 niveaux pour avancer dans la mitose :
1) Dans le cycle du complexe MPF c’est le complexe APC qui marque la cycline B pour la
dégradation en lui transférant des molécules d’ubiquitine. De cette façon, APC éteint
le signal d’entrée en mitose.
2) L’anaphase nécessite la dégradation d’une protéine d’union des chromatides sœurs :
la cohésine. C’est une enzyme, la séparase catalyse cette dégradation. Pour éviter
que la cohésine soit dégradée au mauvais moment c’est-à-dire entre la phase S et
l’anaphase, la séparase est inhibée avec une protéine qui interagit avec elle : la
sécurine. Pour promouvoir l’anaphase, APC ubiquitine la sécurine qui est alors
détruite par le protéasome, libérant la séparase capable alors de dégrader la
cohésine à l’anaphase peut avoir lieu.

Accélérateur et frein

Nous venons de découvrir que la cellule contrôle très étroitement son cycle cellulaire.

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Pour y parvenir, elle dispose de 2 outils :
- Les proto-oncogènes induisent la division (ex : certaines cyclines)
- Les gènes suppresseurs de tumeurs inhibent la division (ex : p53)
Même si les noms de ces outils font penser à une maladie, ils sont présents et ont une
fonction dans les cellules normales.

Ces deux outils sont des gènes qui codent pour des protéines qui vont gérer de concert la
vitesse de la division des cellules.

À l’image d’une voiture de course, la sécurité de la course de la cellule du cycle cellulaire est
conditionnée par un usage optimal de l’accélérateur = le proto-oncogène et du frein = le
suppresseur de tumeur. L’accident = le cancer peut survenir si des mutations altèrent la
fonction tant du frein que de l’accélérateur :
à Une mutation peu bloquer l’accélérateur à fond : cet accélérateur = le proto-
oncogène s’appellera alors un oncogène
à Une mutation peut aussi inactiver le frein
Dans les deux cas, la voiture va trop vite : la cellule se divise trop rapidement.
Ces deux types de mutations sont souvent observées dans les pathologies oncologiques.

5. Vers la mort cellulaire

Plus tôt dans ce chapitre, nous avons évoqué le blocage du cycle cellulaire qui pouvait mener
la cellule à déclencher un programme de mort cellulaire si l’ADN ne pouvait pas être réparé.
Mais de quoi s’agit-il ?

Une mort cellulaire ?

Bien entendu, il n’existe pas qu’une seule forme de mort cellulaire.


Les scientifiques en décrivent jusqu’une dizaine différente avec parfois des différences très
subtiles. Mais les plus évidentes sont :
- La nécrose = la mort purement accidentelle :
Il y a un désordre important : la cellule gonfle jusqu’à éclater, jusqu’à être lysée.
Cette lyse de la cellule entraine une sortie de la cellule de tous les composants intra
cellulaires, de tous les organites, de toutes les protéines intra cellulaires.
Ces protéines ne sont pas destinées à être en dehors de la cellule et donc elles sont
reconnues par le système immunitaire comme étant des agresseurs potentiels,
comme ne faisant pas partie du soi à il y aura donc une réaction immunitaire qui va
provoquer une inflammation importante.

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- L’apoptose = la mort pleinement organisée :
La cellule reste ordonnée, il n’y a pas de gonflement de celle-ci et il y a même une
condensation de tous les compartiments de la cellule.
Il y a également une vacuolisation de la cellule et l’intégrité des membranes est
préservée. De cette manière, le contenu cellulaire ne sort pas à l’extérieur et il y a
une réaction immunitaire qui est minimale.
à C’est cette forme de mort qui est induite lorsque le cycle cellulaire ne peut pas
être redémarré.

Une réponse à des stimulus

La cellule reçoit quasi en permanence des stimulus de son


environnement et de ses voisines. Certains de ceux-ci sont des
signaux de survie qui peuvent être combinés à d’autres signaux
de division ou de différenciation. Ils vont donc modifier le
devenir de la cellule.
Mais il existe aussi des signaux de mort qui peuvent se substituer
au signal de survie. Ces signaux peuvent être exogènes ou
endogènes.
L’absence de stimulus de survie est aussi un élément qui va
conduire la cellule vers la mort.

Une mort physiologique

Cellules plus
brillantes = cellules
en apoptose

La mort par apoptose n’est pas qu’une protection pour l’organisme, une méthode
d’éliminer les cellules anormales ou endommagées, c’est aussi une fin en soi pour une
grande variété de cellule, c’est-à-dire un devenir inexorable et physiologique.

Ex1 : le fœtus humain, comme celui de tous les mammifères, il possède à un moment dans
sa vie, des structures inter digitées et ces structures disparaissent avant la naissance. Cette
disparition est le résultat d’une apoptose des cellules qui les composent.

Ex2 : la sélection des lymphocytes T des cellules immunitaires, c’est-à-dire l’élimination des
lymphocytes T qui sont incapables de repérer un antigène et qui ne sont donc pas assez
performants, mais aussi l’élimination des lymphocytes T dangereux car ils reconnaissent
anormalement les antigènes du soi à cette élimination se fait aussi par apoptose.

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Une perte d’asymétrie membranaire

L’apoptose est caractérisée par un certain nombre de particularités dont nous ne citerons
que quelques-unes.
La première est la rupture de l’asymétrie de la membrane, une rupture de l’asymétrie de la
répartition des phospholipides ou, plus exactement de certains phospholipides dans la
membrane.
En effet, dans une cellule en survie, les phosphatidylsérines (qui sont des phospholipides)
sont exclusivement localisées dans le feuillet interne, cytosolique de la membrane
plasmique. Très rapidement, après l’induction de l’apoptose, ces phosphatidylsérines
basculent également vers le feuillet externe de la membrane plasmique.
à Cette caractéristique est utilisée en recherche pour identifier les cellules en apoptose.

Une fragmentation de la cellule


Cette image montre l’apparence en
microscopie électronique à balayage
d’un globule blanc normal et d’un
globule blanc en apoptose où il est
possible d’observer les boursouflures.

Une seconde caractéristique de l’apoptose est une condensation de la cellule.


Cette condensation, qui n’est pas accompagnée par une réduction de la surface de la
membrane plasmique provoque l’apparition de boursouflures à la surface de la cellule.
Ces boursouflures portent le nom de « blebbings ».

Les boursouflures finissent par se séparer les unes des autres pour constituer les corps
apoptotiques = petits fragments de cellule toujours entourés d’une membrane plasmique et
pouvant contenir des organites, du matériel génétique ou tout autres constituants de la
cellule.
Ces corps apoptotiques vont être reconnus par les cellules du système immunitaire qui vont
se charger de les éliminer par phagocytose. Très rapidement, grâce à ce phénomène, la
trace de la cellule en apoptose aura disparu de l’organisme.

15
Deux voies distinctes

Deux voies distinctes peuvent mener une cellule vers l’apoptose :


- Une voie dont l’origine moléculaire vient de l’extérieur de la cellule = voie
extrinsèque
- Une autre voie dont l’origine moléculaire est à l’intérieur de la cellule = voie
intrinsèque

• Voie intrinsèque :
Un événement provoque des dommages irréparables à la cellule.
Il peut, par exemple, s’agir d’un rayonnement ionisant ou d’ultraviolet qui altèrent le
patrimoine génétique ou encore une toxicité vis-à-vis de la mitochondrie.
Ces événements provoquent, par un mécanisme connu (mais que nous ne verrons pas), la
sortie du cytochrome C de la mitochondrie, vers le cytosol.
Le cytochrome C est le transporteur des électrons entre les complexes 3 et 4 de la chaine
respiratoire. Cette sortie du cytochrome C a donc 2 effets :
- La réduction de l’activité de la chaine respiratoire
- La liaison du cytochrome C à un super complexe de protéines nommé l’apoptosome

Cet apoptosome consiste en un assemblage du cytochrome C, de l’ATP et de nombreuses


autres protéines dont une forme inactive de la caspase 9.
La caspase 9 est activée par un clivage protéolytique, c’est-à-dire qu’elle doit être séparée
d’un domaine qui l’inactive à ce type de protéine qui doit être séparée d’un domaine
inactivateur pour être activée porte le nom de pro-enzyme.
Il s’agit donc ici de l’activation de la pro-caspase 9 en caspase 9 par l’apoptosome.
Comme toutes les caspases, la caspase 9 est une protéase = enzyme qui brise les liaisons
peptidiques des protéines.
Les caspases sont toutes sous la forme de pro-enzymes qui, une fois activées par clivage,
vont elles-mêmes cliver et donc activer d’autres pro-caspases.
Il s’agit d’une cascade d’activation par clivage protéolytique.

Les caspases sont classées en caspases initiatrices situées en début de cascade et en


caspases effectrices situées en fin de cascade à la caspase 9 est donc initiatrice et la
caspase 3 est effectrice.

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• Voie extrinsèque :
La seconde voie d’activation de l’apoptose passe par un signal moléculaire extérieur : un
ligan qui va se lier à un récepteur membranaire.
Cette liaison provoque, elle aussi, l’activation d’une caspase initiatrice : la pro-caspase 8.
Celle-ci entame une cascade d’activation protéolytique culminant à l’activation de la
caspase effectrice 3. La caspase 3 est donc le point de rencontre entre la voie intrinsèque et
la voie extrinsèque de l’apoptose.

Ces caspases effectrices sont les tueurs à gage de la cellule. Par leur activité protéolytique,
elles vont dégrader des protéines importantes de la cellule, ce qui va aboutir à la mort de
cette dernière.

Remarque : liaison peptidique = liaison covalente qui s'établit entre la fonction carboxyle
portée par le carbone α d'un acide aminé et la fonction amine portée par le carbone α de
l'acide aminé suivant dans la chaîne peptidique

Remarque 2 : activité protéolytique = qui est en lien ou qui favorise la décomposition en


différents morceaux d’une protéine par l’eau (l’hydrolyse) sous l’action des enzymes.

Connaissances :
• Connaître les étapes du cycle cellulaire et l'ordre dans lequel elles se succèdent
• Savoir à quoi correspond chaque étape du cycle cellulaire
• Savoir ce qu'est le MPF
• Savoir comment les complexes cycline-cdk ont été mis en évidence
• Savoir ce qu'est une cycline
• Savoir ce qu'est une cdk
• Savoir comment évoluent les concentrations cellulaires en cycline et cdk durant le cycle
cellulaire
• Savoir comment évolue l'activité des complexes cycline-cdk au cours du cycle cellulaire
• Savoir qu'elle est l'activité des complexes cycline-cdk
• Connaître les substrats principaux des complexes cycline-cdk
• Connaître la fonction du MPF dans la mitose
• Savoir comment une phosphorylation influence l'activité d'une protéine
• Savoir comment l'activité des complexes cycline-cdk est contrôlée
• Savoir ce qu'est pRb, ce qu'il contrôle et comment il réalise ce contrôle
• Connaître l'existence de E2F et sa fonction
• Savoir où sont les points de contrôle
• Savoir ce que sont p53 et p21
• Savoir ce que contrôle le "G1 checkpoint" et comment il fonctionne
• Savoir ce que contrôle le "G2 checkpoint" et comment il fonctionne
• Savoir ce que contrôle le "M checkpoint" et comment il fonctionne
• Connaître le rôle et le mode de fonctionnement du complexe APC
• Savoir comment sont séparés les chromatides soeurs durant une division cellulaire
• Savoir ce que sont un proto-oncogène et un oncogène
• Savoir ce qu'est un suppresseur de tumeurs
• Connaître les caractéristiques et différences principales entre nécrose et apoptose
• Connaître des exemples physiologiques d'apoptose
• Savoir ce que sont les caspases et comment elles sont activées
• Connaître les 2 voies principales de déclenchement de l'apoptose

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Compétences :
• d'organiser correctement la chronologie des étapes du cycle cellulaire
• de nommer correctement les différentes étapes du cycle cellulaire
• d'interpréter une expérience utilisée pour mettre en évidence les complexes cycline-cdk
• d'interpréter un graphique montrant l'évolution des abondances en cycline et cdk en
fonction du temps
• de faire des liens entre le contrôle du cycle cellulaire et la mitose, la méiose, l'apoptose, la
transcription, la réplication, le protéasome
• d'attribuer correctement le rôle de proto-oncogène, d'oncogène ou de suppresseur de
tumeurs à des acteurs moléculaires du cycle cellulaire
• de reconnaître le mode d'attachement des microtubules aux kinétochores
• d'interpréter un schéma représentant une étape du contrôle du cycle cellulaire
• de reconnaître sur une image de microscopie les signes évidents d'apoptose
• d'interpréter un schéma représentant une étape du contrôle de l'apoptose

18
Chapitre 18
La transmission du patrimoine génétique I (l’origine des gamètes)

1. La méiose

La méiose est une forme particulière de division cellulaire à l’origine des gamètes chez les
animaux, c’est un processus indispensable à la reproduction sexuée.

La description de la méiose en 1883


La méiose a été décrite pour la première fois en 1883 par un scientifique belge, Édouard Van
Beneden qui a donné son nom à l’institut de zoologie de Liège.

La méiose réduit le nombre de chromosomes

La formation des gamètes nécessite la réduction de moitié du nombre de chromosomes.


Sans cette réduction, chaque fécondation verrait une multiplication par 2 du nombre de
chromosomes à en 10 générations (250 ans), le nombre de chromosomes des cellules
humaines serait passé de 46 à 46.210 (plus de 47 000).

Ploïdie versus compléments

La ploïdie est le nombre d’exemplaires de jeux complets de chromosomes à n.


• Chez l’humain, n = 23, il existe 23 chromosomes ≠, 23 chromosomes qui portent les
gènes qui font que nous sommes des êtres humains.
• Cependant, nous sommes tous nés d’une fécondation, la rencontre d’un
spermatozoïde (père) et d’un ovule (mère). Ces 2 cellules contenaient chacune 23
chromosomes et leur fusion a produit notre première cellule, le zygote qui porte 46
chromosomes. Chacun des 23 chromosomes qui font de nous des humains est
présent en double exemplaire dans cette première cellule.
• Le zygote va ensuite se diviser par mitoses successives (cellules filles identiques entre
elles et à la cellule mère) pour constituer une personne dont chaque cellule
contiendra ces 46 chromosomes (23 paires).
• A l’âge adulte, chaque individu produira à son tour des gamètes capables de
perpétuer notre espèce et son patrimoine génétique.

1
Notre espèce est diploïde

Dans ce cycle des générations, le nombre de chromosomes est maintenu constant sous la
forme de 2 paires de chromosomes grâce à la réduction de ce nombre dans les gamètes.
Nos cellules disposent toutes de ces 2 jeux de chromosomes, elles sont diploïdes à 2n.
! Pas les gamètes qui possèdent un jeu de chromosomes et qui sont haploïdes à n !
C’est la méiose qui permet cette réduction de diploïde à haploïde.
La fécondation, quant à elle, restituera le caractère diploïde à l’organisme par la fusion des
2 cellules haploïdes.

Variation de la quantité d’ADN

La quantité d’ADN dans nos cellules n’est pas constante, le cycle cellulaire montre
clairement que cette quantité d’ADN varie au cours du temps.

Durant la phase S, la quantité est doublée puis est divisée par 2 lors de la cytodiérèse
(mitose) MAIS la ploïdie ne change pas. En effet, les cellules en G1 sont diploïdes mais
chaque chromosome est sous une forme non répliquée. Lors de la phase S, chaque molécule
d’ADN est copiée à l’identique pour constituer la seconde chromatide des chromosomes qui
deviennent alors des chromosomes répliqués, mitotiques. Lors de la mitose, les chromatides
sœurs seront séparées et distribuées dans chaque cellule fille.
à Cellules diploïdes tout au long du cycle cellulaire malgré la modification de la quantité
d’ADN.

Ce changement est noté par la modification du nombre de compléments d’ADN :


Un complément d’ADN représente une molécule d’ADN portant les mêmes gènes.
- En G1 : 2C car les chromosomes existent sous la forme de paires identiques et que
chaque chromosome est une molécule d’ADN à 2 compléments.
- En G2 : 4C car la réplication de l’ADN a eu lieu à 4 compléments.
à Quantité d’ADN dans le cycle cellulaire varie entre 2C et 4C.

2
à La méiose :

La méiose consiste à passer d’une cellule 2n 4C (a subi phase S) à des cellules 1n 1C.
Pour parvenir à ce résultat, la cellule mère va entreprendre 2 divisions consécutives (méiose)

Chez les animaux, seules les cellules germinales sont capables de réaliser la méiose.
Les cellules somatiques (toutes nos cellules à l’exception des cellules capables de produire
nos gamètes) sont incapables de faire cette méiose.

Vue d’ensemble de la méiose

Le cycle de développement humain

3
2. La première division méiotique – méiose I

! Les noms des phases sont identiques à ceux rencontrés dans la mitose (excepté le I) mais
les évènements qui s’y déroulent sont très ≠.

Prophase 1 – la condensation de la chromatine

La prophase I est le siège de la condensation progressive la chromatine qui se fait autour


d’une structure protéique (représentée en vert).
Cette condensation va faire apparaitre de longs filaments dans le nucléoplasme.
Ces filaments s’attachent à la face interne de l’enveloppe nucléaire grâce à des plaques
d’attachement à ce moment de la prophase I = phase leptotène (phase des filaments fins).

Prophase I – le synapsis

Les filaments fins du leptotène s’associent par paires à 2 filaments qui appartiennent à la
même paire, qui portent les mêmes gènes sont dits homologues.

! les filaments de chromatine ne sont pas encore des chromosomes !

L’association des filaments se fait de façon extrêmement précise dans un processus qui
porte le nom de synapsis. La synapsis aboutit à la formation d’un complexe qui unit les
filaments : le complexe synaptonémique ou complexe synaptonémal.
Ce complexe permet d’aligner avec exactitude les gènes homologues portés par chaque
filament homologue.

4
Prophase I – le complexe synaptonémique

Le complexe synaptonémique qui réunit les filaments homologues est constitué de


protéines qui forment un élément central qui est relié à 2 éléments latéraux.
Chacun d’entre eux interagit avec la chromatine des chromatides sœurs.

Le complexe comprend de la cohésine qui unit les chromatides sœurs entre elles et les
filaments homologues entre eux.
à Cette association des filaments homologues et donc des 4 chromatides sœurs porte le
nom de tétrade (4 chromatides sœurs) ou bivalent (2 filaments homologues).

Le complexe synaptonémique est complètement mis en place à la fin de la zygotène (étape


de la prophase I) signifiant filament fusionné.

Prophase I – les nodules de recombinaison

La condensation de la chromatine débutée à la phase leptotène, progresse jusqu’à


l’apparition des chromosomes à cela se déroulera à l’étape pachytène (filaments épais).
C’est aussi à cette étape qu’apparaissent les nodules de recombinaison qui se mettent en
place sur l’élément central du complexe synaptonémique.

Les nodules de recombinaison sont des assemblages enzymatiques responsables d’un


évènement majeur dans la méiose : son premier niveau de recombinaison, la recombinaison
intrachromosomique ou crossing over (CO).

5
Prophase I – la recombinaison intrachromosomique

Le crossing over est un échange de portions de chromosomes entre les chromatides non-
sœurs des chromosomes homologues.

Quelles est l’intérêt d’un tel échange alors que les chromosomes homologues portent les
mêmes gènes ? à Ils portent les mêmes gènes MAIS pas les mêmes allèles.
• Un gène est un élément informatif du patrimoine génétique, il va définir un trait
génétique (ex : le gène qui caractérise la forme du lobe de l’oreille).
• Un allèle est la forme que prend le gène (ex : l’allèle peut soit être libre, soit collé).

Avant la recombinaison, chaque chromosome porte le même allèle sur les 2 chromatides
sœurs puisque ces chromatides sœurs sont des copies identiques l’une de l’autre aux erreurs
de réplication près.
Après la recombinaison intrachromosomique (CO), un fragment de chromosome a été
échangé entre les 2 chromatides non-sœurs des chromosomes homologues à si sur la
région échangée, les allèles ne sont pas identiques, les 2 chromatides sœurs portent mtn des
allèles ≠.

Statistiquement, chaque méiose entraine un CO par paire de chromosomes.

Prophase I – la diplotène et la diacinèse

L’étape pachytène est suivie par la désintégration du


complexe synaptonémique et donc par une séparation des
chromosomes homologues qui restent cependant unis par
les régions où ont eu lieu les recombinaisons
intrachromosomiques : les chiasmas.

Cette étape porte le nom de diplotène (2 filaments).

Il s’y déroule également une décondensation des


chromosomes pour permettre une transcription très active.

6
Image obtenue en microscopie
optique qui montre que les
chromosomes se détachent de
l’enveloppe nucléaire.

La diacinèse clôture la prophase 1, les chromosomes se condensent à nouveau et se


détachent de l’enveloppe nucléaire.
Tout comme dans la mitose, l’enveloppe nucléaire est démantelée pour aboutir à la
prométaphase I.

Durant cette prométaphase I, le mode d’attachement du fuseau est synthélique et non pas
amphitélique (mitose).

Métaphase I – l’alignement des tétrades

Le mode d’attachement entraine la formation d’une plaque équatoriale différente de celle


observée en mitose.
• Mitose : les chromosomes sont individuellement placés sur la plaque équatoriale
avec un double attachement au fuseau mitotique permettant la séparation des
chromatides sœurs
• Méiose : l’attachement synthélique va entrainer une répartition des chromosomes
sur la plaque équatoriale non pas en tant que chromosomes individuels mais en tant
que chromosomes bivalents (ensemble de chromosomes homologues).
Cette organisation particulière engendre un second niveau de recombinaison : la 1ère
recombinaison interchromosomique.

Métaphase I – la 1ère recombinaison interchromosomique

Chaque cellule qui entre en méiose dispose de 2 jeux complets de chromosomes.

7
Pour la cellule, rien ne différencie un jeu de l’autre et donc l’orientation des chromosomes
homologues (des tétrades) le long de la plaque équatoriale dépend du hasard.

Le hasard pourrait placer les tétrades tel que tous les chromosomes paternels soient dirigés
vers le pôle nord et que tous les chromosomes maternels soient dirigés vers le pôle sud de la
cellule OU faire un mélange des chromosomes.
à Il existe + de 8 millions de possibilités de mélanger les allèles d’origine maternelle et
paternelle chez l’humain (sans tenir compte de la combinaison intrachromosomique).

Fin de la méiose I
La dynamique des microtubules et l’action de protéines motrices sépare les chromosomes
homologues mais pas les chromatides sœurs.
La première division méiotique se clôture par une télophase I (+ cytodiérèse) comparable à
celle décrite lors de la mitose.

La méiose I produit des cellules haploïdes

La première division méiotique réduit la quantité d’ADN dans les cellules filles par rapport à
ce qui était observé dans la cellule mère.
Cette réduction est le résultat de la séparation des tétrades à division réductionnelle à le
nombre de chromosomes est réduit de moitié pendant cette division à les cellules filles
sont haploïdes avec 2C d’ADN.

Cette première division méiotique est suivie par une période appelée intercinése pendant
laquelle la quantité d’ADN n’est pas modifiée.

3. La deuxième division méiotique – méiose II

8
La seconde division méiotique se déroule comme une mitose mais sans phase S préalable.

Chaque cellule produite par la méiose I peut (mais pas nécessairement) entrer dans cette
deuxième division.

Métaphase II – l’alignement des chromosomes

L’attachement des chromosomes au fuseau mitotique se fait,


comme dans la mitose, sous une modalité amphitélique.

Cet attachement amène les chromosomes sous une forme


mitotique au niveau de la plaque équatoriale à cette
disposition entraine le 3ème (et dernier) niveau de
recombinaison, la 2ème recombinaison interchromosomique.

Métaphase II – la 2ème recombinaison interchromosomique

Le principe de cette recombinaison est identique à celui de la 1ère recombinaison


interchromosomique.
La cellule qui entre dans la 2ème division méiotique ne dispose plus que d’un seul jeu de
chromosomes mais chaque chromosome y est présent sous la forme d’un chromosome
mitotique, disposant de 2 chromatides sœurs.

Nous avons vu que statistiquement, chaque chromosome avait subi durant la phrophase I,
une recombinaison intrachromosomique et disposait donc d’un fragment sur une de ses
chromatides sœurs qui provient de son chromosome homologues.

La disposition de ces chromatides recombinées de part et d’autre de la plaque équatoriale


est une question de hasard.

Toutes les chromatides recombinées pourraient se placer du même côté de la plaque


équatoriale (ex : du côte sud comme dans l’image 1) ou se répartir complètement
aléatoirement à il y a encore + de 8 millions de possibilités.

Fin de la méiose II
La dynamique des microtubules combinée à l’action des protéines motrices va provoquer la
séparation des chromatides sœurs vers les pôles cellulaires.
La télophase II et une cytodiérèse (= cytocinèse) vont clôturer la méiose II.

9
La méiose II produit des cellules 1C

La méiose II réduit donc encore une fois la quantité d’ADN dans les cellules filles par rapport
à ce qui était observé dans la cellule mère.
Mais ici, il ne s’agit pas d’une réduction de la ploïdie puisque la cellule mère était déjà
haploïde à il s’agit d’une réduction du nombre de compléments.
Comme le nombre de chromosomes reste identique lors de cette division, elle est qualifiée
de division équationnelle.

Durant la méiose II, la cellule passe de l’état 1n 2C à 1n 1C.

4. Produit final de la méiose

Au final, la méiose produit à partir d’une cellule qui est obligatoirement 2n 4C (diploïde et en
G2), 4 cellules filles chacune 1n 1C.

Cette obligation de débuter par une cellule diploïde n’est pas rencontrée dans la mitose qui
nécessite simplement une cellule dont l’ADN a été répliqué, une cellule en G2, que celle-ci
soit haploïde ou diploïde à chez l’humain, il s’agit de cellules diploïdes mais possible avec
haploïdes.

Les cellules filles de la méiose sont génétiquement ≠ entre elles puisque 3 niveaux de
recombinaison ont permis de brasser les allèles initialement présents dans la cellule mère.
Cet aspect de recombinaison est complètement absent de la mitose.

10
è Résumé :

11
5. Les erreurs de la méiose

Il est essentiel que le mécanisme méiotique soit très précis car chez l’humain, toute erreur
de la méiose aboutira à des gamètes anormaux, avec un nombre anormal de chromosomes.
Donc lorsque les chromosomes ou les chromatides ne se dirigent pas vers le pôle adéquat de
la cellule lors des divisions méiotiques, on parle de non-disjonction et les cellules qui en
résultent sont dites aneuploïdes (présentes un nombre anormal de chromosomes).

Si la non-disjonction se déroule durant la division réductionnelle, 2 cellules filles disposeront


d’un chromosome surnuméraire et 2 cellules filles auront un chromosome en moins.

Si la non-disjonctif se déroule durant la division équationnelle, 1 cellule fille disposera d’un


chromosome surnuméraire et une cellule fille aura un chromosome de moins.

• Les gamètes disposant d’un chromosome surnuméraire produiront après fécondation


avec un gamète normal, un zygote trisomique, qui répond à la formule
chromosomique 2n+1.
• Par contre, les gamètes disposant d’un chromosome en moins donneront après
fécondation avec un gamète normal, un zygote monosomique, qui répond à la
formule chromosomique 2n-1 à cette fécondation n’aboutit généralement pas à un
individu vivant.
à Il s’agit ici, d’aberrations chromosomiques.

6. La méiose en biologie

12
Parfois, la méiose est réalisée dans un autre but :

Une fleur porte des structures appelées étamines et qui sont spécialisées dans la production
des grains de pollen. Cette structure porte des cellules diploïdes qui réalisent la méiose pour
produire les grains de pollen.
Ces grains de pollen ne sont pas des gamètes puisqu’ils ne participent pas à une fécondation
mais ils peuvent subir des mitoses et ce sont ces dernières qui vont produire des gamètes.

Un autre exemple est celui du cycle de vie de l’agent responsable de la malaria ou


paludisme et cet agent est un protozoaire, un eucaryote unicellulaire qui est appelé
plasmodium. Cet agent vit au détriment de 2 autres : le moustique et l’humain.
Le moustique est le vecteur de la maladie et non sa cause.
La salive du moustique contient des cellules haploïdes du parasite = sporozoïtes.
30min après la piqure, ces cellules arrivent au foie et pénètrent dans les hépatocytes.
Pendant 10 jours, les sporozoïdes se multiplient par mitose au sein des hépatocytes.

A leur sortie de l’hépatocyte, les cellules du parasite portent le nom de mérozoïtes et


peuvent réinfecter à nouveau des hépatocytes ou gagner le flux sanguin.
Dans ce flux sanguin, les mérozoïtes peuvent infecter les globules rouges où ils vont à
nouveau se diviser par mitose.

Parmi les cellules issues de ces mitoses, certaines vont se différencier en gamétocytes mâles
ou femelles.

L’éclatement des globules rouges libère des mérozoïtes capables de réinfecter à nouveau
des globules rouges mais aussi les gamétocytes.

Ceux-ci vont attendre dans le flot sanguin jusqu’à être prélevés par un nouveau moustique
lors de son repas sanguin.

Dans le tube digestif du moustique, les gamétocytes deviennent des gamètes et une
fécondation a lieu avec la production de la cellule diploïde : l’oocyst qui pourra à son tour
produire par méiose de nouveaux sporozoïtes (cellules haploïdes).
à Dans ce cycle, la forme majoritaire de l’organisme est une forme haploïde et les gamètes
sont produits par mitose.

Encore un autre exemple, champignons qui produisent des spores par méiose.

13
7. Différences mitose / méiose

14
Connaissances :
• Savoir ce que sont les produits de la méiose
• Connaître des exemples de méiose
• Savoir ce qu'est la ploïdie
• Savoir ce qu'est le nombre de compléments
• Savoir ce que signifient haploïde et diploïde
• Savoir ce qu'est un allèle
• Connaître les étapes et les phases de la méiose
• Connaître les principaux évènements qui se déroulent lors de chaque phase et étape de la
méiose
• Savoir ce qu'est le synapsis et le complexe synaptonémique
• Savoir ce qu'est un nodule de recombinaison
• Savoir ce qu'est une recombinaison
• Savoir ce que sont les recombinaisons intra- et inter-chromosomiques
• Savoir l'impact des différents niveaux de recombinaison sur le produit de la méiose
• Connaître l'impact de la non-disjonction des chromosomes et chromatides lors de la méiose

Compétences :
• De déterminer la ploïdie d'une cellule sur base d'un caryotype ou d'un schéma
• De déterminer le nombre de complément d'ADN dans une cellule sur base d'un caryotype ou
d'un schéma
• De déterminer le "n" d'une espèce sur base d'un caryotype ou d'un schéma
• D'interpréter un graphique illustrant la variation de la quantité d'ADN dans une cellule au
cours du cycle cellulaire
• De tracer un graphique illustrant la variation de la quantité d'ADN dans une cellule au cours
du cycle cellulaire
• De comparer les évènements qui se déroulent dans la méiose à ceux qui prennent place dans
la mitose et vice-versa
• De reconnaître un complexe synaptonémique et des nodules de recombinaison sur un
schéma ou une image
• D'identifier les constituants d'un complexe synaptonémique sur un schéma
• De déterminer à l'aide d'un schéma si une recombinaison a été effectuée, et le cas échéant
de l'identifier
• De reconnaître des étapes claires de la méiose sur des images de microscopie ou sur des
schémas
• Proposer un caryotype sur la base d'une non-disjonction chromosomique
• Proposer un type de non-disjonction chromosomique à partir d'un caryotype
• Interpréter le cycle de vie du plasmodium

15
Chapitre 19
La transmission du patrimoine génétique II
(la génétique Mendeléenne)

1. L’hérédité

La ressemblance entre les membres d'une famille est le résultat de l'hérédité, de la


transmission de traits contrôlés par des facteurs génétiques.
Depuis très longtemps on sait que chacun d'entre nous ressemble un peu à son père, un peu
à sa mère sans pour autant être une copie identique de l'un d'eux.

Bien entendu, certains traits ne sont pas génétiques mais sont acquis comme par exemple,
notre capacité à lire ou à nous coiffer d'une certaine façon.
Ces traits acquis ne sont pas transmis à la descendance.

Les premières expériences sur l'hybridation datent du 18e siècle et concernent des
croisements réalisés sur des plants de tabac par le botaniste allemand Joseph Kölreuter à il
a ainsi ouvert la voie à la génétique moderne.
Kölreuter et d’autres ont observé que les traits se transmettaient de génération en
génération et que d’autres disparaissaient pour réapparaitre dans les générations
ultérieures.
Il faudra cependant attendre Gregor Mendel pour que ces observations soient
scientifiquement quantifiées.

L’hybridation de Pisum sativum

Gregor Mendel est un moine autrichien qui a fait des études scientifiques à l'université de
Vienne. De retour dans son monastère, après ses études, il se consacre à la vie monastique
et à l'étude de l'hybridation de la plante de pois Pisum sativum.

Ce choix était opportun puisqu’il existe de nombreuses variétés de pois, Mendel en a


d'ailleurs étudié 34 à il en a donc sélectionné 7 différant par des caractères simples à
observer : la forme de la graine, la couleur de la graine, la couleur de la fleur, la couleur de la
gousse, la forme de la gousse, la position des fleurs sur la tige ou encore la taille de la plante.

De plus, le cycle de vie de cette plante est court ce qui permet d’observer plusieurs
générations sur une seule année.

Le dernier avantage de la plante de pois est que chaque fleur y est hermaphrodite : elle
possède donc les organes mâles et femelles et l'autofécondation y est possible.

1
La procédure de Mendel

Pour réaliser ses études, Mendel laissait d'abord les plants de pois d'une variété donnée
s’autoféconder pendant de nombreuses générations pour s'assurer que le trait étudié était
transmis sans modification de génération en génération à lignée pure.

Mendel croisait ensuite les plants qui avaient des formes alternatives pour les caractères
étudiés. Pour y parvenir et éviter l'autofécondation, il éliminait les étamines des organes
mâles de certaines fleurs et prélevait le pollen d'une autre fleur qu'il utilisait ensuite pour
faire son hybride.

Nous avons vu dans le chapitre précédent que le grain de pollen n'est pas un gamète.
Cependant, c'est lui qui produit le gamète mâle par mitose et donc la procédure de Mendel
correspond bien à un croisement par fusion de gamètes.

Le monohybridisme – la génération F1 (1 : 0)

Mendel a d'abord suivi la transmission d'un seul caractère à la fois à monohybridisme.

Nous allons analyser les résultats de Mendel en nous concentrant sur un seul caractère : la
couleur de la fleur. On sait que les résultats sont transposables à l’identique pour tous les
caractères étudiés par Mendel.
Lorsque Mendel croisait des plants de lignée pure à fleurs blanches avec des plants de lignée
pure à fleurs pourpres à les graines produites germaient en plantes hybrides mais qui
étaient toutes avec des fleurs de couleur pourpre.
De nos jours, on nomme ces générations par des symboles :
- P ou F0 pour la génération parentale
- F1 pour la première génération fille

Mendel désigna la forme du caractère qui s'exprimait dans la génération F1 comme


dominante et la forme qui disparaissait comme récessive.

2
Le monohybridisme – la génération F2 (3 : 1)

Mendel a ensuite permis aux fleurs des plants de la génération F1 de s’autoféconder et les
graines issues de cette autofécondation ont été plantées pour donner naissance à la
seconde génération fille notée F2.

Dans cette génération la majorité des plants portaient des fleurs pourpres mais certains
portaient des fleurs blanches (forme récessive du caractère).
Mendel a précisément noté les proportions de chaque forme dans ces croisements. Il
obtient 929 individus en F2 dont :
- 705 portaient des fleurs pourpres
- 224 portaient des fleurs blanches
à Soit une proportion de 3/4 avec la forme dominante et 1/4 avec la forme récessive.
Cette proportion restait constante quel que soit le caractère étudié.
Autrement dit, le rapport entre dominants et récessifs parmi les plantes de génération F2
était toujours de 3 pour 1.

Mendel étudia ensuite (grâce à l’autofécondation) comment les plantes de la génération F2


transmettaient le caractère aux générations suivantes.

Toutes les plantes dont le caractère était de forme récessive ne généraient que des graines
germant en plantes à fleurs blanchesà lignée pure.
Par contre, seul 1/3 des plantes dont le caractère était dominant se comportait de la même
façon en ne produisant que des plantes avec la forme dominante à lignée pure.
Les 2/3 des plantes dont le caractère était dominant générait des descendants qui se
répartissaient dans le rapport 3-1 en forme dominante et en forme récessive.
Ces résultats font penser que le rapport 3-1 observé en F2 par Mendel était en réalité un
rapport 1-2-1 :
- 1/4 des individus dominants de lignée pure
- 2/4 des individus dominants de lignées non pur
- 1/4 d'individus récessif de lignée pure

3
Le « test-cross »

La question est donc : comment discerner parmi les individus dominants ceux qui sont de
lignée pure et ceux qui ne le sont pas ?
à Mendel imagina un système simple : le test-cross = croisement de contrôle = croisement
en retour.

Il s'agit de croiser un individu dominant (dont on ignore s'il est une lignée pure ou non) avec
un individu récessif pour le même caractère (donc de lignée pure) :
- les individus dominants de lignée pure donneront une descendance formée
uniquement d'individus avec la forme dominante du caractère.
- les individus dominants de lignées non pur donneront une descendance constituée
de 50% d'individus dominant et de 50% des individus récessifs.

Les conclusions de Mendel

Sur base de ses résultats, Mendel a compris 4 choses :


- Il n'y a pas de formes intermédiaires des caractères à l'hérédité n'est donc pas un
mélange de traits (comme certains le pensaient à son époque).
Chaque caractère d'un organisme est porté par un facteur qui existe sous 2 formes
différentes reçues intactes par la descendance.
- Chaque individu hérite de 2 facteurs pour chaque caractère : un facteur hérité de
chacun des parents.
- Une forme du caractère masque l'autre à il propose les termes dominant et récessif
et les notes avec des lettres majuscules pour les dominants et minuscules pour les
récessifs.
- Les 2 formes du facteur se séparent pendant la formation des gamètes.

à Sur base de simples croisements et avec une rigueur mathématique, Mendel a anticipé
les grandes découvertes de la génétique moderne.

4
Les conclusions « modernisées » de Mendel

Il est possible d'exprimer les découvertes de Mendel en utilisant des termes et une
représentation scientifique moderne. N'oublions pas qu’à l'époque de Mendel, les
chromosomes étaient inconnus, les gènes étaient inconnus, la méiose était inconnue et la
ploïdie elle aussi, était inconnue.

Mendel découvre donc que chaque caractère d'un organisme est codé par un gène, un locus
qui existe sous la forme de 2 allèles différents : l’allèle rose et l’allèle blanc (ds ce cas-ci).
Nous savons aujourd'hui que ces gènes sont portés par les chromosomes.
Il découvre aussi que chaque individu hérite de 2 allèles pour chaque gène : un de chaque
parent. Ces individus sont diploïdes, ils peuvent être :
- Homozygotes c'est-à-dire de lignée pure lorsque les 2 allèles portés sont identiques
- Hétérozygotes lorsque les 2 allèles portés sont différents

Il découvre qu'un allèle masque l'autre. Il propose les termes dominant et récessif et les
notes avec des lettres majuscules et minuscules comme nous l'avons vu.
à L’allèle récessif ne s'exprime que dans les individus homozygotes
à Les individus hétérozygotes expriment uniquement l’allèle dominant

Il découvre aussi que les 2 allèles se séparent pendant la méiose.


Cette découverte a donné lieu à une loi : la première loi de Mendel = loi de la ségrégation
des allèles. Cette loi est simplement le reflet de la répartition aléatoire des chromosomes
homologues dans les cellules filles pendant la méiose.

Le génotype et le phénotype
Puisque nous sommes diploïdes, pour chaque gène faisant partie du patrimoine génétique
de notre espèce, 2 copies existent.
Ces copies peuvent être constituées de 2 allèles identiques ou de 2 allèles différents.
à L'ensemble des copies constitue notre génotype = notre patrimoine génétique.
Or les 2 allèles ne seront pas exprimés : seul l’allèle dominant sera exprimé, visible dans
notre apparence (sauf si nous possédons 2 copies d'un allèle récessif : dans ce cas, c'est lui
qui apparaîtra dans notre apparence).

L’allèle qui est exprimé est celui qui est visible dans le phénotype.

5
La fleur de gauche est homozygote et a un aspect pourpre :
- son génotype = RR
- son phénotype = R, elle a l'apparence rouge
La fleur de droite est homozygote et est d’aspect blanc :
- son génotype = rr
- son phénotype = r, elle est d'apparence blanche
La fleur du bas est hétérozygote et est d'aspect pourpre :
- son génotype = Rr
- son phénotype = R puisque elle est pourpre

! Ces termes génotype et phénotype sont des termes importants à maîtriser !

Le carré de Punnett

Au tout début du 20e siècle, le généticien anglais Reginald Punnett propose d'utiliser un
tableau pour prédire et quantifier les croisements.
Cet outil symbolique sera plus tard baptisé le carré de Punnett, l’échiquier de Punnett.

Il s'agit de remplir un tableau à 2 entrées où :


- Chaque entrée correspond au génotype d'un des 2 parents.
- Les en-têtes de colonne et de ligne correspondent aux allèles disponibles pour la
formation des gamètes.
- Les cellules du tableau représentent toutes les combinaisons possibles du croisement
en question ce qui permet de quantifier les probabilités d'apparition de chaque
descendant.

Le carré de Punnett est donc un outil disponible mais son usage n'est pas toujours nécessaire
pour résoudre un problème de génétique.

6
L’arbre généalogique (ou arbre des pedigrees)

L’arbre généalogique est un autre outil souvent utilisé en génétique.


Un arbre généalogique retrace la transmission d’un ou de plusieurs caractères génétiques de
génération en génération.
Ces arbres permettent aux généticiens de déduire le modèle de l'hérédité du caractère suivi.
Il s'agit bien ici d'une déduction et non d'une quantification.

En génétique médicale, ces pedigrees répondent à des règles conventionnelles telles que la
forme du symbole pour représenter le genre des individus, le type de remplissage de ces
formes pour indiquer la présence où l'absence d'un allèle, ….
Ces arbres représentent des liens biologiques et non des liens administratifs.
Il s'agit donc de descendance, d'ascendance et de reproduction et non de mariage,
d’adoption ou d'infidélité.

Un premier exemple : allèle dominant ?

Ce pedigree décrit le plus grand arbre généalogique humain connu, il décrit la transmission
du glaucome juvénile dans une famille française depuis 1495.

Cet arbre est constitué de 3 générations :


- Dans la première génération : le père était atteint du caractère étudié (dans ce cas
une maladie), la mère quant à elle n'exprime pas le trait.
Le couple à 3 enfants : 2 garçons et une fille.
- Dans la seconde génération : un garçon et une fille du couple sont atteints par la
maladie. Ces derniers s'unissent à des individus non malades et ils ont des filles qui
sont toutes atteintes de glaucome.

7
Cet arbre (comme tous les arbres) décrit le phénotype des individus et c'est sur base de ce
phénotype qu'il est parfois possible de déduire un génotype.
Cet arbre porte un indice : le trait qui nous intéresse apparaît dans une lignée à toutes les
générations à c'est un indice de sa dominance (ce n'est pas une preuve mais seulement un
indice). Essayons donc d'exploiter cet indice et indiquons sur l'arbre le phénotype des
individus malades par la lettre G (nous utilisons l’indice qui nous laisse penser qu'il s'agit
d’un trait dominant). Indiquons dans l'arbre ceux qui ne sont pas malades par la lettre g.
Si cet indice est correct cela signifie qu'il est possible d'attribuer :
- le génotype gg aux individu de phénotype g puisque c'est la seule possibilité pour que
l’allèle récessif s'exprime
- au moins un G à chaque individu de phénotype G

D'après la loi de Mendel, les allèles d'un parent vont se séparer durant la méiose et l'un
d'entre eux sera transmis à la descendance à les individus de génotype gg ont hérité de
chacun de leurs parents un g à les parents ont donc tous au moins 1 g dans leur
phénotype (c'est le cas des parents de la génération I) et les parents gg ont obligatoirement
transmis un de ses g à toute leur descendance.

Le pedigree est maintenant complet et chaque individu s'est vu attribuer un génotype


compatible avec son phénotype et avec le génotype de ses ascendants et de ses
descendants. Cela signifie que le caractère étudié peut être le résultat d'un allèle dominant
mais cela n'exclut pas les autres possibilités, chaque possibilité doit être testée
individuellement.

Un premier exemple : allèle récessif ?

Oublions l'indice dont nous avons parlé et posons l'hypothèse que le phénotype que nous
étudions soit le résultat d'un allèle récessif.

En utilisant la même démarche que dans le cas précédent, un génotype gg peut être attribué
aux individus malades. Les individus sains, qui ont donc un phénotype dominant, portent
dans leur génotype au moins un allèle G. Les individus gg reçoivent 1 de leur g par chacun de
leurs parents et chaque individu gg ne peut donner qu'un g à sa descendance (c’est le cas du
père de la génération I vis-à-vis de son premier fils).

à Ce pedigree peut donc aussi correspondre à la transmission d'un trait codé par un allèle
récessif.

Sur base des seules informations disponibles il n'est donc pas possible de trancher entre les
2 possibilités à il s'agira donc d'une transmission récessive ou dominante.

8
Un second exemple : allèle récessif ?

Abordons un 2ème exemple qui, à l'inverse du premier, ne va pas nous donner un indice, mais
une preuve définitive.

Nous suivons ici la transmission d'un trait représenté par la couleur verte des symboles.
Ce trait n'est pas exprimé à chaque génération dans une ligne directe. A deux occasions, le
trait apparaît dans une descendance alors que l'ascendance ne l'exprime pas.
à Cette caractéristique est la preuve qu'il s'agit d'un trait codé par un allèle récessif.

C'est le même phénomène que celui observé par Mendel lors de son croisement de
génération F1.
Les parents 2-3 de la génération II et les parents 4-5 de la génération III sont chacun
hétérozygotes ce qui explique qu'ils peuvent produire une descendance homozygote
récessive.
Dans ce cas, on peut affirmer que le trait dont on suit la transmission est dû un allèle
récessif.

è Ce type de transmission qui concerne des chromosomes non sexuels s'appelle une
transmission autosomale.

2. Le dihybridisme

Après avoir vu la transmission d'un seul caractère à la fois, Mendel se demanda si des
caractères différents se transmettaient ensemble dans la descendance. Il a donc réalisé des
expériences d’hybridation à partir de lignées pures mais en suivant 2 caractères
simultanément à c'est ce qu'on appelle aujourd'hui le dihybridisme.
Lorsqu'il a entrepris ce travail, Mendel pouvait se baser sur ses résultats de monohybridisme
et savait quels étaient les traits dominants et les traits récessifs.

Le dihybridisme – la génération F1 (1 : 0)

Pour expliquer le dihybridisme, nous allons


choisir 2 traits :
- la couleur de la graine : jaune ou verte
(jaune = forme dominante)
- la forme de la graine : lisse ou ridée
(lisse = forme dominante)

9
Mendel a donc hybridé des plants issus de graines parentales jaunes et lisses avec des plants
issus de graines parentales vertes et ridées.
Les graines issues de cette hybridation étaient toutes jaunes et lisses, elles n’exprimaient
que les traits dominants à la forme récessive des traits disparaissait en F1.

Le dihybridisme – la génération F2 (9 : 3 : 3 : 1)

Mendel a semé les graines de F1 et a permis


aux plants de s’autoféconder pour analyser la
génération F2. On peut tenter d'anticiper les
résultats obtenus par Mendel : dans un
premier cas, les caractères sont indépendants
et dans un second cas, ils seront dépendants,
liés, portés par le même chromosome.

Dans ce cas, la génération F1 a reçu un chromosome portant à la fois l’allèle jaune et l’allèle
lisse et un chromosome portant à la fois l’allèle vert et l’allèle ridé à la génération F1 est
hétérozygote à lors de l'autofécondation de F1, les individus peuvent recevoir :
- 2 chromosomes portant les allèles jaunes et lisses
- 1 chromosome portant un allèle jaune et un allèle lisse et 1 chromosome portant les
allèles verts et ridés
- 2 chromosomes portant les allèles vert et ridé.
Seuls les phénotypes parentaux font partie de la génération F2 et la proportion 3-1 entre les
phénotypes dominants et récessifs est identique à celle observée lors du monohybridisme.

Ce résultat peut également être obtenu par l'intermédiaire d'un carré de Punnett.
Chacun des parents de l'autofécondation donne un seul de ses 2 chromosomes au gamète
généré. Celles-ci ne peuvent donc apporter que l’allèle jaune accompagné de l’allèle lisse ou
l’allèle vert accompagné de l’allèle ridé.

Mais que se passerait-il si les caractères étaient indépendants, portés par des chromosomes
différents ?

10
Une paire de chromosomes porte le caractère couleur et une autre paire de chromosomes
porte le caractère forme de la graine.
En génération F1 rien ne change : toute la descendance est hétérozygote, pour chaque paire
de chromosomes, un chromosome homologue porte l’allèle dominant et l'autre homologue
porte l’allèle récessif.
Par contre, lors de l'autofécondation, plusieurs types de gamètes peuvent être envisagés
puisque la première recombinaison interchromosomique de la méiose distribue les
chromosomes homologues aléatoirement dans les cellules filles.

Ce carré de Punnett décrit les différentes possibilités de gamètes : il y en a 4 à donc 16


possibilités d'individus dans la génération F2.
On y observe 9 individus à graine jaune et lisse et un seul individu à graine verte et ridée.
à Ce sont les phénotypes parentaux.
Mais on observe également des phénotypes mêlés : 3 individus à graine jaune et ridé et 3
individus à graine verte et lisse.

Les résultats de Mendel obtenus sur 556 graines correspondent à cette possibilité avec une
proportion de 9-3-3-1 :
- 9 individus sur 16 sont dominants pour les 2 caractères
- 3 individus sur 16 sont dominants pour un des caractères
- 1 individu sur 16 n’est dominant pour aucun des 2 caractères

Les caractères se comportent indépendamment les uns des autres à Mendel désigne ce
phénomène comme une ségrégation indépendante des caractères.

Cette ségrégation des caractères ne contredit pas la ségrégation des allèles puisque si on ne
considère qu'un seul caractère à la fois, la proportion 3-1 prédite par Mendel dans le cadre
du monohybridisme reste d'application : 12 individus jaune pour 4 individus verts, 12
individus lisses pour 4 individus fripée à c'est bien une proportion 3-1.

11
3. La génétique non formelle (au-delà de Mendel)

La dominance incomplète

Le concept de Mendel où un gène peut exister sous 2 formes différentes : une dominante et
une récessive n'est pas toujours vrai.
Pour certains caractères, le phénotype des hétérozygotes peut être intermédiaire entre les
2 homozygotes : c'est le cas de la couleur de la fleur de la belle-de-nuit.

Lors du croisement des lignées pures rouges avec des lignées pures blanches, la génération
F1 n’est ni rouge ni blanche : elle est de couleur intermédiaire rose.
Ni la couleur rouge ni la couleur blanche n'est dominante sur l'autre.

L'autofécondation des individus F1 produit le rapport génotypique 1-2-1 typique des


résultats de Mendel mais ce n'est pas le cas du rapport des phénotypes 3-1 à dans ce cas,
les proportions phénotypiques sont égales aux proportions génotypiques.
En conclusion, les allèles rouge et blanc sont incomplètement dominants, aucun d'entre eux
ne s'impose complètement sur l'autre à on parle dans ce cas de dominance incomplète.

Très souvent, pour illustrer la dominance incomplète, on fait appel au modèle de la belle-de-
nuit.
• Mais ce mode de transmission existe-t-il chez l'humain ?
OUI à l'exemple c'est l’hypercholestérolémie familiale qui peut prendre sa source dans un
allèle déficient du récepteur aux lipoprotéines de faible densité ou LDL qui contiennent le
cholestérol.
Dans ce cas, l’allèle fonctionnel est considéré comme l’allèle dominant et l’allèle non
fonctionnel est considéré comme étant l’allèle récessif.
L'individu homozygote dominant exprime des récepteurs fonctionnels capables de
provoquer l’endocytose médiée par récepteurs des LDL à il en résulte une concentration
plasmatique en cholestérol basse.

• Les cellules de l'individu homozygote récessif sont-elles incapables de procéder à


l’endocytose du LDL puisque leur récepteur est inopérant ?
La concentration plasmatique en LDLC est donc très élevée et il en résulte des accumulations
de lipides sous forme de tumeur bénigne, des accumulations de lipides sous-cutanée ou
encore dans la cornée.
à Les individus hétérozygotes ont un phénotype qui est intermédiaire avec des signes
cliniques moins sévères.

12
La codominance

La codominance est un autre cas qui dépasse le concept de la génétique de Mendel et qui
est souvent confondu avec la dominance incomplète.
Très souvent, les gènes ne possèdent pas uniquement 2 allèles mais plusieurs allèles dont
plusieurs peuvent être simultanément dominants et s'exprimer pleinement dans le
phénotype. Chez les hétérozygotes, les 2 aspects des homozygotes sont retrouvés
entièrement à on dit qu'ils sont codominants.

L'exemple le plus clair de codominance chez l'humain est le groupe sanguin ABO.
Le groupe sanguin ABO est déterminé par un gène noté par la lettre I et qui code une
enzyme impliquée dans la glycosylation des protéines qui se retrouvent à la surface du
globule rouge :
- L'enzyme codée par l’allèle IA ajoute une glycosylation se terminant par une N-
acétylgalactosamine (carré jaune).
- L'enzyme codée par l’allèle IB ajoute une glycosylation terminée par un
galactose (cercle jaune).
- L'enzyme codée par l’allèle i n'ajoute pas de glycosylation terminale.

Puisqu’il y a 3 allèles disponibles pour ce gène, 6 génotypes sont possibles :


IAIA / IA i / IBIB / IB I / IA IB / i i

Les individus hétérozygotes IAIB produisent les 2 formes de l'enzyme et portent donc de la
galactosamine et du galactose sur chacun de leurs globules rouges. Ils ne sont donc pas un
peu A et un peu B, ils sont complètement A et complètement B à ils sont du groupe sanguin
AB à Les allèles IA et IB sont codominants.
L’allèle i est récessif : il n'apparait pas dans le phénotype lorsqu'il est dans un cas
hétérozygote, il n'apparait dans le phénotype que lorsqu'il est homozygote.

Il existe donc 4 groupes sanguins :


- les individus du groupe A qui son IAIA ou IA i
- les individus du groupe sanguin B qui sont IBIB ou IB i
- les individus AB qui sont IAIB
- les individus du groupe O qui sont ii

Ces glycosylations sont reconnues par le système immunitaire. En conséquence :


- les individus porteurs de l’allèle IA ne peuvent donner leurs globules rouges qu’aux
individus des groupes AB et A
- les individus porteurs de l’allèle IB ne peuvent donner leurs globules rouges qu’aux
individus des groupes B et AB
- les individus porteurs simultanément de l’allèle IA et IB ne peuvent donner leurs
globules rouges qu’aux individus AB
- les individus porteurs uniquement de l’allèle ii peuvent donner leurs globules
rouges à tous les receveurs 13
L’hérédité polygénique

La majeure partie du temps, la relation entre génotype et phénotype est plus complexe que
la simple équation : un caractère = un allèle.
Certains caractères ne sont pas simplement binaires mais sont sujets à une variation
continue à il s'agit la plupart du temps de caractères polygéniques, contrôlés par plusieurs
gènes. Pour chaque caractère polygénique, plus le nombre de gènes impliqués est élevé et
plus la variation continue sera progressive.

Par exemple, la couleur de la peau chez l'humain :


Les individus de l'espèce humaine ne sont pas blancs ou noirs, la carnation (la couleur de la
peau) de l'espèce humaine est un paramètre dont la variation est continue.
Outre l'influence de l'environnement (comme le bronzage) où l'influence de l'alimentation,
la couleur de la peau est contrôlée génétiquement par 3 gènes, chacun pouvant porter 2
allèles : un allèle clair et un allèle foncé.
De plus, ce trait répond à une transmission par dominance incomplète.
à Il existe donc pour les hétérozygotes des phénotypes intermédiaires.

8 gamètes différents peuvent être produits portant soit 0, soit 1, soit 2, soit 3 fois l’allèle
foncé à il y a donc 64 (8 X 8) combinaisons possibles pour la fusion des gamètes donnant
naissance à 7 phénotypes différents pour la carnation.
Dans le cadre du croisement de 2 individus hétérozygotes, pour chacun des gènes, la
probabilité d'apparition de chaque phénotype n’est pas identique mais se distribue sur une
courbe normale, sur une courbe de Gauss.

L’épistasie

Certains caractères répondent exactement à la génétique formelle de Mendel mais leur


expression phénotypique peut être altérée par un autre gène à il s'agit alors d’épistasie.

C’est le cas de la couleur du pelage du labrador.


Le gène B code la couleur du pelage et peut exister sous 2 formes :
- une forme dominante : la couleur noire
- une forme récessive : la couleur brune

14
Mais alors, d'où vient la couleur beige ?
Chez le labrador, la couleur de la robe est aussi influencée par un second gène indépendant
appelé le gène d'extension et il est représenté par la lettre E.
Il n'influence pas la couleur du pigment fabriqué mais influence sa capacité à être exprimée :
- dans la peau et la fourrure : allèle dominant
- uniquement dans la peau : allèle récessif

Remarque : le même système s'applique chez l'humain pour contrôler la couleur des
cheveux.

Le croisement de 2 labradors noirs hétérozygotes :


- Bb = couleur du pigment
- Ee = gène d'extension

Donc le croisement de 2 labradors noirs hétérozygotes pour les gènes incriminés permet
d'envisager 3 phénotypes possibles :
- les chiens porteurs de l’allèle B produiront le pigment noir
- les chiens porteurs de l’allèle b produiront le pigment brun
- mais seuls les chiens porteurs de l’allèle E exprimeront le pigment dans leur
phénotype
à Les chiens homozygotes ee seront d'apparence beige qu'ils produisent le pigment noir ou
le pigment brun.

4. La liaison du genre et de l’hérédité

En 1910, Thomas Morgan, un généticien britannique qui travaillait sur la mouche drosophile
dans le but de vérifier que les résultats de Mendel pouvaient être appliqués à l'animal vit
apparaît dans sa population de drosophile une mouche un peu bizarre qui a permis de
mettre en relation l'hérédité d'un caractère avec les chromosomes sexuels.

La Drosophile mutante
Les chromosomes sexuels étaient connus depuis peu (depuis 5 ans) grâce aux travaux d'une
scientifique rester totalement inconnue Nettie Stevens de l'université de Stanford aux États-
Unis. Cependant, les chromosomes sexuels étaient à cette époque considérés comme
accessoires.

Thomas Morgan observait des drosophiles et elles avaient toutes les yeux rouges qu'elles
soient mâles ou femelles. Mais un jour, un mutant mâle aux yeux blancs est apparu.
Morgan a voulu déterminer si ce caractère répondait aux lois de Mendel.

15
à L’obtention de F1 :

Morgan commença par croiser ce mâle aux yeux blancs avec une femelle aux yeux rouges
afin de déterminer lequel des 2 allèles était dominant. Toute la descendance mâle ou
femelle avait les yeux rouges à Morgan en conclu qu'il s'agissait de l’allèle dominant.

En appliquant le schéma mis au point par Mendel, Morgan croisa les mouches de la
génération F1 à il observa 4252 descendants. Parmi ceux-ci, 18% avaient des yeux blancs et
82% avaient les yeux rouges ≠ rapport 3-1 prévu par Mendel.
Mais quelque chose intrigua Morgan plus fort encore : seuls les mâles avaient les yeux
blancs à Morgan pensa que les femelles aux yeux blancs n'étaient pas viables, que ce
caractère était létal chez la femelle.

à Le croisement test :

Morgan entreprit alors de faire un croisement test entre des femelles F1 et donc aux yeux
rouges et des mâles aux yeux blancs homozygotes et donc récessifs.
Des femelles aux yeux blancs apparaissent et le rapport des phénotypes est de 50%
d'individus aux yeux rouges et 50% d'individus aux yeux blancs à exactement comme dans
la théorie de Mendel lors du croisement test d'un individu hétérozygote
à Les femelles aux yeux blancs étaient donc viables

Morgan proposa alors que le gène responsable de la couleur de l'œil était porté par le
chromosome sexuel.

Les chromosomes sexuels

16
Chez la drosophile le caryotype est constitué de 4 paires de chromosomes.
Le genre des individus est déterminé par le nombre d'exemplaires d'un chromosome
particulier : le chromosome X :
- les mouches femelles possèdent 2 chromosomes X
- les mouches mâles ne possèdent qu’un seul chromosome X

Lors de la méiose chez le mâle, ce chromosome X s’apparie avec un chromosome Y.


Les chromosomes X et Y sont appelés des chromosomes sexuels ou gonosomes à cause de
leur association avec le genre des individus qui les portent.

La femelle ne produit donc que des gamètes contenant des chromosomes X tandis que les
mâles produisent des gamètes contenant soit un chromosome X soit un chromosome Y.

Le caractère observé par Morgan : la couleur de l'œil est codée par un gène porté
uniquement sur le chromosome X.
Ce gène a été baptisé « white » comme le veut la tradition de la génétique de la drosophile
où les gènes sont baptisés du nom de l’allèle récessif.

à L’obtention de F1 :
On peut maintenant interpréter les résultats de Thomas Morgan :

La génération parentale était constituée de lignées pures :


- le mâle aux yeux blancs était white négatif = W- récessif
- la femelle aux yeux rouges était W+ W+ dominante
Leur croisement a donné une descendance constituée de 50% de mâles et 50% de femelles
en accord avec la ségrégation des chromosomes sexuels.

Les individus mâles de la génération F1 héritaient du chromosome Y de leur parent mâle et


héritaient aléatoirement d'un chromosome X de leur parent femelle. Mais ce chromosome
portait invariablement l’allèle W+ puisque le parent femelle était homozygote.
à Les mâles F1 ont donc tous les yeux rouges.

Les individus femelles de F1 héritaient du seul chromosome X disponible pouvant être donné
par leur parent mâle et donc portant l’allèle W- blanc. Elles héritaient également d'un des
chromosomes X de leur parent femelle et ce chromosome portait invariablement l’allèle W+
rouge.
à Les femelles de F1 ont donc toutes les yeux rouges et sont donc hétérozygotes.

17
Lors du croisement des individus F1, les individus de F2 mâles recevaient le chromosome Y
de leur parent mâle et aléatoirement un chromosome X de leur parent femelle. Puisque ce
parent était hétérozygote, le chromosome reçu pouvait soit porter l’allèle W+ rouge soit
l’allèle W- blanc donnant les mâles aux yeux blancs.

Les individus femelles de F2 recevaient le seul chromosome X porté par leur parent mâle et
donc contenant l’allèle W+ rouge et recevaient aléatoirement 1 des X du parent femelle : soit
W+ rouge soit W- blanc.
En raison de l'héritage inévitable du chromosome X porteur de la lettre W+ rouge du parent
mâle, toutes les femelles de F2 ont les yeux rouges.

Les chromosomes sexuels chez l’Humain

La découverte de Morgan est très importante en génétique car, outre le fait de démontrer le
rôle des chromosomes sexuels, c'est aussi la première démonstration que les gènes
responsables de traits génétiques sont effectivement portés par les chromosomes.
L'humain aussi porte des chromosomes sexuels : on les appelle les gonosomes :
- Le caryotype d'un humain mâle montre un seul chromosome X et un chromosome Y
- Le caryotype d'un humain femelle montre une paire de chromosomes X

Le système XY décrit chez la drosophile et chez l'humain n'est cependant pas universel :
• L'oiseau utilise un système ZW où le mâle dispose de 2 chromosomes Z et la femelle
d'un chromosome Z et d'un chromosome W.
• D'autres espèces (comme les sauterelles) n'ont pas de chromosome Y : la femelle est
donc bien XX mais le mâle n'est que X à il s'agit du système X0.
• L'abeille repose sur un système haploïde-diploïde. Les femelles sont diploïdes tandis
que les mâles sont haploïdes et donc issus d'une reproduction non sexuée, la
parthénogenèse.

Les maladies liées aux chromosomes sexuels

18
Chez l’humain, le chromosome X a une longueur d'environ 156 millions de paires de bases
à il porte de 1000 à 2000 gènes dont 800 codent des protéines.

Le chromosome Y est beaucoup plus court, il ne mesure que 57 millions de paires de bases
à il ne porte que 200 gènes dont 50 à 70 codent des protéines.

à Il s'agit d'un désert génique.


Certains gènes du chromosome X ont un homologue sur le chromosome Y mais néanmoins
le chromosome X et le chromosome Y ne peuvent pas se recombiner pendant la méiose.

On sait depuis l'Antiquité, que certaines maladies sont plus fréquentes chez les individus
d'un sexe par rapport à l'autre. Cette différence peut s'expliquer par l'hérédité des
chromosomes sexuels. En raison de sa longueur plus grande et de son nombre de gènes plus
conséquent, le chromosome X est plus fréquemment impliqué dans des maladies
génétiques liées au sexe que le chromosome Y à exemples : daltonisme, dystrophie de
Duchêne, certaines formes d’hémophilies, ….

La compensation de dose

Même si les cellules des femmes possèdent 2 chromosomes X, les femmes ne produisent pas
2 fois plus de protéines codées par le chromosome X que les hommes.
En effet, un des 2 chromosomes X de la femme s’inactive au cours du développement de
l'embryon.
Cette inactivation est le résultat d'une très forte condensation de la chromatine de ce
chromosome en raison de son hyperméthylation à il s'agit d'un phénomène de
compensation de dose qui garantit le même niveau d'expression des gènes portés par le X
tant chez la femme que chez l'homme.
La condensation d'un des chromosomes X chez les mammifères femelles s'effectue
aléatoirement dans chaque cellule de l'embryon : certaines cellules condensent un
chromosome X tandis que les autres cellules condensent le second chromosome X.
Ce chromosome X condensé est visible au microscope et a été baptisé le corpuscule de Barr.
à Cette inactivation du chromosome X en corpuscule de Barr entraîne des individus qui sont
des mosaïques génétiques.

à Le chat écaille de tortue :

19
Le chat écaille de tortue (ou encore calico) est un chat dont le pelage présente des zones
noires et des zones orange à c'est le signe de la condensation aléatoire d'un des
chromosomes X en corpuscule de Barr puisque chez le chat c'est le chromosome X qui porte
le gène contrôlant la couleur du pelage.

En effet, lors d'un croisement entre un chat noir et un chat orange, si la femelle est
homozygote (ici pour l’allèle orange), les petits chatons mâles auront reçu le chromosome Y
de leur père et le chromosome X de leur mère portant l’allèle orange à les petits mâles
seront à la robe orange.
Les chatons femelles, quant à eux, recevront le chromosome X de leur père portant l’allèle
noir et un chromosome X de leur mère portant l’allèle orange à elles seront donc
hétérozygotes.

Mais, durant le développement embryonnaire de ce chaton, les cellules vont inactiver


aléatoirement par condensation d’un des 2 chromosomes X :
- Certaines cellules auront donc condensé le chromosome X qui porte l’allèle orange
à elles exprimeront donc l’allèle noir à ces cellules participeront à la formation des
poils noirs.
- D'autres cellules auront inactivé par condensation le chromosome portant l’allèle
noir à elles exprimeront donc l’allèle orange à elles donneront donc les zones
orange du pelage

è Ces chats écaille de tortue ne peuvent donc être que des femelles.
Certaines chattes écaille de tortue présentent aussi des régions du pelage blanche à il s'agit
d'un phénomène d’épistasie.

5. La cartographie génétique

Le dihybridisme – la génération F2

Nous avons vu précédemment lors de l'étude du dihybridisme que les caractères des gènes
pouvaient être dépendants où indépendants, liés (portés par le même chromosome) ou non
liés (portés par des chromosomes différents).

Lors de la prophase 1 de la méiose, des allèles d'un même caractère peuvent être échangés
entre chromosomes homologues.

20
Cette recombinaison intrachromosomique doit bien avoir un impact sur l'hérédité :
- Si les 2 allèles sont transmis ensemble, la descendance aura le phénotype des
parents
- Par contre si une recombinaison a lieu entre les locus, la descendance pourra mêler
les phénotypes parentaux.
à Le premier chercheur à le prouver fut Thomas Morgan.

La mise en évidence du crossing-over

Thomas Morgan étudiait le dihybridisme sur les drosophiles à il suivait 2 caractères dont il
connaissait les caractéristiques :
- le caractère couleur du corps : bruns ou noirs (la forme noire étant récessive) à le
trait est donc noté par la lettre b pour Black qui est le trait récessif.
- la forme de l’aile : normale ou vestigiale, de taille très réduite (la forme vestigiale
étant récessive) à le trait a été noté vg pour vestigial.

Morgan réalise donc un croisement entre 2 mouches aux caractères


opposés et de lignée pure :
- 1 mouche brune b+b+ dominante aux ailes normales vg+ vg+
dominante
- 1 mouche noire b-b- récessif aux ailes vestigiales vg-vg- là aussi
récessif.
Il analyse la descendance F1 et observe un résultat attendu par les
observations de Mendel : une génération F1 uniquement constituée
d'individus bruns aux ailes normal c'est-à-dire au phénotype dominant.

Morgan réalise ensuite un croisement test avec une mouche de phénotype récessif c'est-à-
dire noir aux ailes vestigiales :

• Si les gènes b et vg sont portés par le même


chromosome, la descendance F2 doit se répartir
entre 2 populations : des mouches brunes aux ailes
normales et des mouches noires aux ailes
vestigiales c'est-à-dire les phénotypes des parents
d'origine et cela dans une proportion 50% pour
chacun des individus, pour chacun des
phénotypes.

21
• Par contre, si les gènes b et vg sont sur des
chromosomes différents, s'ils ne sont pas liés, 2
phénotypes complémentaires doivent être produits
et résultent de la première recombinaison
interchromosomique, ce sont des phénotypes qui
mêlent les formes des parents d'origine : des
drosophiles brunes à ailes vestigiales et des
drosophiles noir à ailes normales. Dans ce cas,
chaque forme d'individu doit être représentée par
25% de la descendance.

Sur 1000 individus analysés pendant la génération F2, Morgan observe les 4 phénotypes
mais dans des proportions très différentes du rapport 1-1-1-1 = rapport prévu par Mendel.
à Il en conclut qu'une recombinaison intrachromosomique (crossing-over ou
enjambement) est survenue entre les locus des gènes b et vg chez l'individu hétérozygote de
F1 produisant ainsi des gamètes recombinés portant à la fois d'une part l’allèle b+ et l’allèle
vg- et d'autre part l’allèle b- et l’allèle vg+ à les gènes sont liés.

Morgan suggère que la fréquence d'apparition des recombinaisons est liée à la localisation
des gènes sur les chromosomes. Un de ses chercheurs va tester cette hypothèse et mettre
en évidence que plus la distance physique qui sépare 2 gènes liés et grandes plus là
probabilité de recombinaison augmente.

La conclusion est simple : la fréquence des gamètes recombinés est un reflet de la distance
qui sépare 2 locus sur le même chromosome. Pour évaluer cette distance, il suffit d'exprimer
la fréquence des individus recombinés en %.

Dans le cadre de notre exemple, Morgan a obtenu 92 et 88 individus recombinés sur un total
de 1000 individus à la fréquence est donc égale à 0,18 soit 18%.

En l'honneur des travaux de Morgan, il a été décidé d'associer son nom à cette découverte.
L'unité utilisée pour exprimer ce pourcentage est donc le centimorgan abrévié par cM.

! Cette distance exprimée en centimorgan n'est pas une mesure directe de la distance
physique entre les locus à elle ne représente pas une distance en nanomètre, elle ne
représente rien en nanomètre.

22
à Ces résultats peuvent apparaitre seulement dans le cas d’un croisement d’un double
hétérozygote avec un homozygote récessif dans lequel on n’obtient pas les proportions 1-1-
1-1 prévues par Mendel.

23
Connaissances :
• Savoir ce qu'est une lignèe pure
• Connaître la procédure expérimentale suivie par Mendel et ses avantages
• Savoir ce que sont monohybridisme et dihybridisme
• Savoir ce que signifient dominant et récessif
• Savoir ce qu'est un rapport Mendeléen
• Connaître les rapports Mendeléens
• Savoir ce qu'est un "test-cross" (ou croisement test) et son utilité
• Savoir ce que signifient homozygote et hétrozygote dans le cadre de la génétique
• Savoir ce que sont le génotype et le phénotype
• Savoir ce qu'est un allèle
• Savoir ce que sont des gènes indépendants et des gènes liés
• Connaître les modes de la transmission non formelle (codominance, dominance incomplète,
polygénie, épistasie)
• Savoir à quoi sont dus les groupes sanguins ABO
• Savoir ce que sont les chromosomes sexuels chez les mammifères
• Connaître les grandes caractéristiques des chromosomes sexuels chez les mammifères
• Savoir ce qu'est la compensation de dose et comment elle est réalisée chez le mammifère
• Savoir ce qu'est le corpuscule de Barr et son implication dans le phénotype
• Savoir ce que représente le centiMorgan

Compétences :
• Discriminer un trait héréditaire d'un trait acquis
• Proposer qualitativement et quantitativement une descendance sur la base de parents dont
les génotypes ou phénotypes sont connus, et vice versa
• Proposer une procédure pour déterminer le génotypes d'individus de phénotype dominant
• Interpréter les résultats d'un croisement, y compris un test-cross
• Déterminer un génotype sur base d'un phénotype, et vice versa
• Mettre en application un carré de Punnett lorsque c'est nécessaire
• Interpréter correctement un pédigrée
• Déduire les génotypes d'individus faisant partie d'une famille
• Déduire le mode de transmission (dominant, récessif, autosomal, gonosomal) d'un ou
plusieurs traits génétiques à partir d'un arbre généalogique
• Déterminer si deux gènes sont liés ou non à partir des résultats d'un croisement
• Proposer une descendance ou une ascendance dans des cas de génétique non formelle
• Interpréter génétiquement le groupe sanguin ABO et sa transmission
• Calculer une carte de liaison de gènes
• Calculer les probabilités d'apparition de phénotypes ou de génotypes à partir d'un arbre
phylogénétique ou de données de génétique des populations

24
Chapitre 20
Embryologie, vers un organisme pluricellulaire

1. Les cellules souches

Ce sont des cellules essentielles à l’apparition de nouveaux tissus et de nouveaux


organismes.

La différenciation

Le corps humain est composé de milliards de cellules, toutes génétiquement identiques et


identiques au zygote (résultat de la fusion du spermatozoïde et de l’ovule).

Et pourtant, toutes les cellules ne sont pas identiques (ex : cellules du cerveau, cellules des
muscles, globules rouges, …), elles diffèrent par leurs formes, leurs fonctions, leurs
caractéristiques biologiques, par les protéines qu’elles synthétisent ou encore par les
réactions chimiques qu’elles effectuent à elles sont différentiées.

Cellules particulières : les cellules souches :


- ne sont pas différenciées
- sont capables d’autorenouvèlement
- se divisent par mitose soit pour produire 2 cellules souches à mitose symétrique ou
pour produire une seule cellule souche et une cellule progénitrice qui va subir une
différentiation à mitose asymétrique.
C’est la mitose asymétrique qui permet de maintenir plus ou moins constant le
nombre de cellules souches lors de la production de progéniteurs qui sont donc déjà
légèrement différentiés.

Le potentiel des cellules souches

1
Toutes les cellules souches n’ont pas le même potentiel :

Les cellules issues des premières divisions du zygote sont des cellules souches, elles ont la
capacité de donner naissance à des progéniteurs capables de se différencier en toutes les
cellules de l’organisme (y compris les annexes embryonnaires lorsque l’espèce en dispose).
Elles ont aussi la capacité de réorganiser un être vivant complet et viable à si une telle
cellule souche était prélevée d’un embryon, elle permettrait d’aboutir à un individu complet
et viable à c’est d’ailleurs ce qu’il se passe lors de la formation de jumeaux homozygotes à
ces cellules souches sont dites totipotentes, ce sont elles qui ont la plus grande capacité de
différenciation.

Quelques jours après la fécondation, l’embryon atteint le stade blastocyste. A ce stade, les
cellules souches ont perdu leur totipotence, leur capacité de différentiation est réduite à ce
sont les cellules souches embryonnaires ou pluripotentes, elles sont capables de produire
des progéniteurs qui peuvent se différentier en toutes les cellules de l’organisme (digestives,
osseuses, sanguines, nerveuses, …) à l’exception des annexes embryonnaires à pas
capables de régénérer un être vivant intact et pleinement organisé.

Pendant l’avancée du développement embryonnaire, dans certaines zones de l’embryon, les


cellules souches voient leur capacité de différentiation encore réduite, elles deviennent
multipotentes, il s’agit des cellules souches adultes.
Ces cellules souches ne peuvent donner naissance qu’aux cellules appartenant à un seul des
feuillets embryonnaires : cellules digestives et pulmonaires (l’endoderme), cellules
nerveuses et de la peau (l’ectoderme) et les autres types cellulaires (le mésoderme).

A la naissance, notre organisme contient encore des niches de cellules souches adultes et
donc multipotentes (et on en a encore en nous).
Elles sont à l’origine du renouvellement de beaucoup de nos cellules. Au cours du
développement, certaines cellules souches perdent encore une fraction de leur capacité de
différentiation à elles deviennent des cellules souches unipotentes qui ne peuvent donner
qu’un seul type cellulaire.

è Cette perte du potentiel de différentiation des cellules souches se nomme la


détermination (! à ne pas confondre avec la différentiation).

2
Différentiation VS détermination

La différentiation d’une cellule est sa spécialisation, l’acquisition d’une fonction spécifique


(comme le transport de l’oxygène pour les globules rouges ou la contraction pour les cellules
musculaires) grâce à l’apparition de caractéristiques cellulaires qui peuvent être :
- La forme
- La synthèse de certaines protéines
- L’utilisation de certaines voies métaboliques
- …
Cette différentiation prend place dans une cellule en raison de l’expression d’un nombre
limité de gènes spécifiques de la fonction à accomplir par la cellule.
Ex : globule rouge à sa cellule progénitrice se différencie car le gène codant l’hémoglobine y
est transcrit / la cellule progénitrice de la cellule musculaire se différencie car les gènes
codant les protéines contractiles y sont transcrits.
A l’inverse, une cellule de l’œil ne produit pas d’hémoglobine ou de protéines contractiles.
à La différenciation est une modulation de l’expression des gènes de notre patrimoine
génétique à cette modulation est typique de chaque type cellulaire et entraine l’activation
de certains gènes et l’inactivation d’autres.

La modulation typique de l’expression est contrôlée par au moins 2 éléments :


- L’épigénétique
- Les facteurs de transcriptions spécifiques à un type cellulaire donné

La détermination d’une cellule souche n’est pas l’acquisition d’une spécialisation mais est la
perte de ses capacités de différentiation, de spécialisation.
Ainsi, une cellule souche totipotente pourra donner naissance à toutes les cellules de
l’organisme, sa détermination va lui interdire un certain nombre de possibilités de
différentiation pour la conduire progressivement de la totipotence vers l’unipotence.
Durant ce processus, la cellule reste bien une cellule souche à même si sa voie de
différentiation apparait de plus en plus clairement elle ne va pas encore l’emprunter, elle
reste non différentiée.

Le mécanisme moléculaire à l’origine de la détermination est épigénétique, il s’agit d’une


méthylation, c’est donc une inactivation des gènes qui contrôle la différentiation.
Dans les conditions cellulaires, cette méthylation est considérée comme irréversible, à
l’exception du moment qui correspond aux premières étapes du développement.

3
2. L’embryologie descriptive

Le développement des pluricellulaires repose sur un programme de modification


systématique dirigé par des gènes particuliers et au cours duquel un organisme passe par
des stades successifs. Le développement est décrit comme une succession d’étapes bien
définies et délimitées mais il s’agit simplement d’un subterfuge pédagogique.

Le développement est un continuum, un ensemble d’éléments tels que l’on peut passer de
l’un à l’autre de façon continue.

L’ensemble du processus fait intervenir des divisions cellulaires, la différenciation, la


détermination, la formation de plans et la morphogenèse. Mais tout commence avec une
formation de gamètes et une fécondation.

La gamétogenèse
Chez les mammifères, les gamètes mâles et femelles se forment par des processus
comparables basés sur la méiose et qui portent le nom collectivement de gamétogenèse.

à Spermatogenèse :
paroi du tube

La spermatogenèse = gamétogenèse chez le mâle.

Elle débute à la puberté et se déroule dans les testicules au niveau de tubes appelés tubules
séminifères.
Dans la paroi du tube, du côté périphérique (le plus éloigné de la lumière), se trouvent les
cellules germinales appelées spermatogonies. Il s’agit, comme toutes nos cellules, de
cellules diploïdes. Les spermatogonies sont des cellules souches unipotentes : elles se
divisent par mitose de façon à entretenir le pool de cellules souches.
Lors de mitoses asymétriques, elles donnent naissance à une cellule progénitrice : le
spermatocyte I.
Tout en se rapprochant de la lumière du tubule, ce dernier va entamer une méiose :
- À l’issue de la division réductionnelle, le spermatocyte devenu haploïde s’appellera
le spermatocyte II.
- À l’issue de la division équationnelle, il deviendra le spermatide.

à Un spermatocyte I donne donc naissance à 4 spermatides : il ne s’agit pas encore d’un


gamète. Le spermatide doit encore subir une étape de maturation lui permettant d’acquérir
le flagelle et sa structure finale de spermatozoïde.
Ces derniers seront libérés dans la lumière du tube séminifère.

La formation d’un spermatozoïde chez l’humain dure environ 64 jours.

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à Ovogenèse :

Ovogenèse = gamétogenèse chez la femelle.

Elle diffère de la spermatogenèse simplement par sa durée (bien plus long que 64 jours).

Durant le développement fœtal, les cellules souches germinales primordiales colonisent les
gonades en formation et elles y évoluent en ovogonies. Comme les spermatogonies, il s’agit
de cellules souches unipotentes.
Les ovogonies vont se multiplier par mitoses successives à ovocytes primaires
Vers la 12e semaine de vie fœtale, des ovocytes primaires issus des mitoses des ovogonies
vont entrer en méiose mais resteront bloqués au stade diplotène : on parle de diapause.
Cette diapause subsistera jusqu’à l’ovulation à partir de la puberté.
• À la naissance, les ovaires contiendront environ 1 million d’ovocytes primaires
chacun contenu dans un follicule.
• À la puberté, à chaque cycle, un de ces follicules est stimulé par l’action d’hormones
et atteint sa pleine maturité.
Dans ce follicule mature, l’ovocyte primaire termine sa division réductionnelle, il termine la
méiose qu’il avait entrepris des années auparavant. Cependant, cette méiose I est
particulière puisque les deux cellules filles n’ont pas la même taille à elle produit une
grande cellule fille : l’ovocyte II et une cellule fille plus petite : le globule polaire.
C’est donc l’ovocyte II qui acquiert la quasi-totalité du cytoplasme de l’ovocyte primaire.
à Le but de cette cytodiérèse inégale est d’augmenter les chances de cet ovocyte de
soutenir la croissance embryonnaire s’il venait à être fécondé.

L’ovocyte II débute la division équationnelle mais sa progression est encore une fois
interrompue, elle est stoppée en métaphase II et c’est sous cette forme que l’ovule est
libéré de l’ovaire dans la cavité générale au moment de l’ovulation à l’ovule émis est donc
un ovocyte secondaire.

La méiose II ne se terminera que dans l’éventualité d’une fécondation. Là encore, il s’agira


d’une cytodiérèse inégale produisant encore un globule polaire.

6
7
La fécondation
La fécondation = 1ère étape dans le développement = union des gamètes mâle et femelle.
Chez les animaux terrestres (comme les humains), la fécondation est interne afin de
protéger l’embryon de la dessiccation (élimination de l’eau d’un corps).

à La protection de l’ovule :

La fécondation est initiée par la fusion de la membrane plasmique du spermatozoïde avec


celle de l’ovule.
Cette étape n’est pas simple car l’ovocyte II est entouré d’une couche protectrice.
Cette zone protectrice est appelée zone pellucide chez les mammifères (autre nom dans les
autres règnes animaux).
Cette zone pellucide est doublée par une couche de cellules granuleuses originaires du
follicule qui a émis l’ovule.

Le premier défi du spermatozoïde est d’arriver au niveau de l’ovule.


Le second défi sera de pénétrer les lignes de défenses de l’ovule.

à L’équipement du spermatozoïde :

Pour y parvenir, le spermatozoïde possède un organite en forme de sac : l’acrosome.


L’acrosome est situé dans la tête du spermatozoïde entre la membrane plasmique et le
noyau (ici représenté en mauve).
L’acrosome se forme à partir de vésicules golgiennes lors de la maturation du spermatide en
spermatozoïde. Durant cette étape, le spermatozoïde s’est constitué d’une pièce
intermédiaire contenant une grande mitochondrie spiralée.
À la jonction de la tête et de la pièce intermédiaire se trouve une structure de jonction qui
contient le centrosome de la cellule.
C’est lui qui organise les microtubules qui forment le flagelle.

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1) Le spermatozoïde doit d’abord franchir la région granuleuse qui se situe autour de
l’ovocyte et il y parvient par des mouvements engendrés par son flagelle.
L’acrosome contient des enzymes libérées par exocytose lorsque le spermatozoïde
atteint la zone pellucide. Les enzymes dégradent les glycoprotéines qui constituent
cette zone pellucide creusant ainsi un passage jusqu’à l’espace perivitellin qui borde
la membrane plasmique.

2) Arrivé à la membrane plasmique de l’ovocyte, le spermatozoïde s’accroche à


l’ovocyte par un système comparable à celui de l’absorption virale.
Il s’agit d’une reconnaissance entre des protéines du spermatozoïde et des
récepteurs membranaires de l’ovocyte.
Cette reconnaissance entraine la fusion des membranes et, directement après,
l’entrée du noyau du spermatozoïde, de la mitochondrie, du centrosome et des
microtubules du flagelle à l’intérieur de l’ovocyte.
à Le passage des constituants cytosoliques du spermatozoïde vers l’ovocyte =
l’étape d’imprégnation.

à La fusion membranaire :

La fusion membranaire active l’ovule. Cette activation semble être induite par une
augmentation importante et transitoire de la concentration cytosolique en Ca2+.
Celle-ci varie à partir du point de fusion et se propage à la façon d'une onde à toute la
cellule. Dans ce phénomène, le calcium joue le rôle de second messager, c'est-à-dire qu'il va
relayer et amplifier une information primaire à l'ensemble de la cellule.
Cette information primaire est ici la fusion des membranes.
Cette onde de dépolarisation engendre des modifications à la surface cellulaire.

à Éviter la polyspermie :

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Dans le but d'empêcher la fécondation multiple qui aboutirait à un zygote avec plus de 2
assortiments chromosomiques (et donc polyploïde), une réaction rapide se met en place à la
fusion des membranes :

L’onde de dépolarisation (que nous venons de décrire) entraîne la libération dans l'espace
perivitellin du contenu de petites vésicules cytosoliques qui était localisées à proximité de la
membrane plasmique à les enzymes libérées éliminent les récepteurs membranaires
d'arrimage du spermatozoïde et durcissent la zone pellucide à zone pellucide rendue
imperméable aux spermatozoïdes + augmentation de la protection du futur embryon.

Le noyau spermatique se décondense et devient le pronucléus mâle = un noyau gamétique


ne contenant qu'un génome haploïde.

à La reprise de la méiose :

L’ovocyte II et le premier globule polaire immobilisés en métaphase II reprennent le cours de


leur méiose et les seconds globules polaires sont formés : le globule polaire de la première
division se divise en 2 globules polaires et la division de l’ovocyte II (après fécondation)
produit également un globule polaire à A ce stade, 3 globules polaires et un ovocyte
mature haploïde, 1C ont été générés.

Par la suite, les structures de l'appareil microtubulaire de division sont détruites à les
futurs appareils microtubulaires se formeront à partir des centrioles paternels.

Le patrimoine génétique femelle s’enferme dans un pronucléus et les 2 pronucléi (mâle et


femelle) subissent individuellement une phase S.

Le zygote

Grâce à l'action du centrosome paternel et des microtubules qu'il génère, les pronucléi se
rapprochent. Il n'y a pas de fusion des pronucléi mais les enveloppes de chaque pronucléi se
démantèlent pendant que la chromatine se condense en chromosomes.

Les chromosomes s'arrangent sur la plaque équatoriale par l'action des microtubules et de
protéines motrices.

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Cette mise en commun des chromosomes sur l'appareil microtubulaire signe l'apparition du
zygote = première cellule diploïde à un nouvel organisme.

Très rapidement, les microtubules répartissent les chromosomes dans les 2 premières
cellules de l'embryon à c'est le stade bicellulaire = stade à 2 cellules, 2 blastomères.

De mitose en mitose, le nombre de cellules dans l’embryon va s’accroître.


Les cellules qui constituent l’embryon sont appelées des blastomères.
Au bout de 96 h, une trentaine de cellules forment l’embryon qui est alors au stade morula.

Chacun de ces blastomères est une cellule souche totipotente.


Durant les divisions, la taille de l’embryon n’augmente pas, chaque cellule fille sera donc 2
fois plus petite que la cellule dont elle est issue à il s’agit de la segmentation.

La déméthylation

Comment une cellule différenciée et déterminée (car elle provient d’une cellule souche
unipotente) : le gamète, peut-elle devenir une cellule souche totipotente (et donc non
déterminée) après la fécondation ?
à La réponse à cette question se trouve dans la faculté du zygote à subir une
déméthylation profonde de son génome. Cette déméthylation subsistera jusqu’au stade
blastocyste.

La formation du blastocyste

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Tout en étant toujours incluse dans sa zone pellucide, la morula subit la blastulation
(transformation de la morula en blastula).
• Les cellules les plus internes de la morula se resserrent les unes contre les autres à
étape de compaction.
• Le nouvel organisme se développera uniquement à partir de ces cellules qui
constituent l’embryoblaste (le bouton embryonnaire).
• Pendant ce temps, les cellules extérieures s'aplatissent et se lient les unes aux autres
par des jonctions cellulaires.
• Ces cellules forment une paroi cellulaire épithéliale = trophoblaste et qui donnera
naissance aux annexes embryonnaires.
Par ce procédé, une cavité se forme à l’intérieur de l’embryon et l’embryon devient le
blastocyste. La cavité s’appelle le blastocoele et elle se remplit de liquide.

Les cellules du bouton embryonnaire s’accumulent à un pôle du blastocyste : le pôle


embryonnaire.
Les cellules du pôle embryonnaire sont des cellules souches embryonnaires pluripotentes.

Les jonctions cellulaires peuvent appartenir à différentes catégories mais elles partagent des
points communs qui sont l'union de 2 cellules adjacentes par l'interaction de protéines
spécifiques :
- Dans le cas des jonctions d'ancrage comme les jonctions adhérentes et les
desmosomes, les protéines impliqués sont des cadhérines.
- Les tight jonctions (jonctions étanches) obéissent au même principe mais
l’accolement des membranes des cellules adjacentes est extrêmement étroit à
interdit le passage (même de petites molécules) de part et d’autre de la jonction.

Comme on peut le voir sur le schéma, tous ces systèmes interagissent également avec le
cytosquelette (que ce soit les microfilaments d’actine pour les tight jonctions et les jonctions
adhérentes ou des filaments intermédiaires pour les desmosomes)

L’éclosion

Éclosion = le blastocyste se libère de la zone pellucide après 5 jours.


Cette éclosion est le résultat de la rupture de la zone pellucide par des mouvements de
contraction de l'embryon et par l'action d'enzymes.
Elle permet la croissance de l'embryon qui n'est plus limité par la zone pellucide.

Pendant le développement de la morula puis du blastocyste, l'embryon migre le long de la


trompe de Fallope vers la cavité utérine. Cette migration est due au battement des cils des
cellules qui constituent l’épithélium des trompes.

12
L’implantation
L'embryon ne peut pas croître et se développer sous la forme libre qu'il avait jusque-là à il
doit s'implanter.
Pour que cette implantation se fasse avec succès, le blastocyste et la muqueuse de l'utérus
doivent interagir.

Lors de l’éclosion, le blastocyste peut interagir avec la muqueuse utérine en orientant son
pôle embryonnaire face à la paroi de l’utérus.
Le trophoblaste va se différencier en 2 masses cellulaires distinctes :
- Le cytotrophoblaste = couche interne de cellules avec une activité mitotique intense.
Ces cellules seront le précurseur du syncytiotrophoblaste.
- Le syncytiotrophoblaste = couche de cellules multinucléées obtenues par fusion des
cellules du cytotrophoblaste à le résultat multinucléé d'une fusion = syncytium.
Le syncytiotrophoblaste sécrète des enzymes et des substances provoquant
l’apoptose des cellules de la muqueuse utérine.
Il peut ainsi envahir la muqueuse en direction de ses vaisseaux sanguins.
Au paroxysme de son développement, le syncytiotrophoblaste entoure
complètement le blastocyste qui est maintenant complètement enfouis dans
l’utérus.

Au début de l’implantation, le bouton embryonnaire est didermique, c'est-à-dire constituée


de 2 feuillets :
- Le feuillet externe = l’épiblaste : les cellules de l'épiblaste vont proliférer et migrer
vers la périphérie pour constituer la cavité amniotique.
Les cellules épiblastiques bordées par le cytotrophoblaste donneront naissance à la
membrane amniotique.
- Le feuillet interne = l’hypoblaste : les cellules de l’hypoblaste vont, elles aussi, migrer
vers le centre du blastocyste pour constituer le sac vitellin.

Le disque embryonnaire est constitué par l’apposition des 2 feuillets de l’épiblaste et de


l’hypoblaste. Mais seul l’épiblaste sera à l’origine du fœtus tandis que l’hypoblaste sera à
l’origine des annexes embryonnaires.

Conventionnellement, la structure est orientée de cette manière :

à L’épiblaste est orienté vers le haut et correspond à la face dorsale de l’embryon.

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région céphalique
La gastrulation

pôle caudal
Le passage du disque embryonnaire didermique à un disque tridermique nécessite
l’invagination d'un 3ème feuillet entre les 2 premiers à ce phénomène porte le nom de
gastrulation à il s'agit de modifications profondes résultant de mouvements cellulaires
complexes.

L’épiblaste constitue une surface ovale baignée par le liquide amniotique.


La région la plus large de cette structure constitue la région céphalique, la région rostrale
alors que la région la moins épaisse, la moins large constitue la région caudale.
On peut donc établir le premier plan de construction de l'organisme : son axe longitudinal
antéropostérieur = axe céphalo caudal à cet axe sépare l'embryon en 2 moitiés gauche et
droite qui caractérise sa symétrie bilatérale.

Le disque embryonnaire s’épaissit au niveau de la ligne médiane le long de l'axe céphalo


caudal à cette structure = la ligne = le sillon primitif :
- Elle prend naissance au pôle caudal et s’allonge vers le pôle céphalique jusqu’à la
moitié de la longueur de l'embryon.
- Elle résulte de la prolifération et de la migration des cellules de l'épiblaste vers la
région médiane du disque. Par la suite, la ligne médiane s'allonge vers l'extrémité
caudale et sa face dorsale se creuse d'un sillon appelé le sillon primitif.
- Ce sillon est le siège d'importantes migrations cellulaires.

Les cellules épiblastiques vont glisser dans la dépression de la ligne primitive pour s'enfuir
sous l’épiblaste. Deux mouvements sont notables :
- un mouvement au travers du sillon et latéral
- un mouvement au travers du sillon et vers la région céphalique

Mise en place des 3 feuillets

La première poussée cellulaire au travers de la ligne primitive se déplace jusqu’à


l’hypoblaste à les cellules de l'hypophyse sont alors repoussée par l'arrivée de cette corde
de cellules épiblastiques : il s'agit de la mise en place d'un feuillet entoblastique (ou
endoderme) qui sera à l'origine de l'intestin et de ses dérivés.

14
Certaines cellules d'origine épiblastique migrent et s'insinuent entre les 2 premiers feuillets :
l’épiblaste et l’entoblaste à elles forment le 3e feuillet embryonnaire = mésoblaste ou
mésoderme.

À partir de ce moment, l’épiblaste change de nom et devient l’ectoblaste ou ectoderme.

L’épiblaste a donc donné naissance à 3 feuillets embryonnaire :


- ectoderme : à l'origine du système nerveux et de la peau
- endoderme : donnera naissance à l'épithélium digestif, aux glandes qui y sont
associées et à l'épithélium respiratoire
- mésoderme : à l'origine de toutes les autres cellules

L’origine des orifices digestifs

2 régions de l'embryon triblastique restent cependant composées de 2 feuillets


uniquement : un dans la zone céphalique et un dans la zone caudale.
Dans ces 2 zones, l’épiblaste reste intimement accolé à l’entoblaste : il n'y a pas d'invasion
des cellules mésoblastiques à ces endroits.
Ces accolements correspondent à la membrane pharyngée et à la membrane cloacale qui
seront ultérieurement percées pour former respectivement la bouche et l'anus.

3. Les mécanismes de l’embryologie

On vient de le constater, même les premières étapes du développement d'un embryon sont
complexes et font intervenir une coordination des différents événements qu'il s'agisse de
migration ou de division cellulaire. Essayons de comprendre les mécanismes aux commandes
de ces événements.

Le phénomène d’induction

Le sillon primitif contient un groupe de cellules localisées à son extrémité, il s'agit d'une
primitive ou nœud de Hensen.

Son excision et sa greffe sur un embryon dont l'axe antéropostérieur est déjà organisé
provoque la formation d'un 2ème axe antéropostérieur, là où a été greffé le nœud de Hensen.

15
Les cellules qui constituent ce nœud agissent donc comme un centre d'organisation de l'axe
antéropostérieur. La destinée des cellules de l'embryon n'est donc pas complètement
déterminée de façon intrinsèque. Certaines régions de l'embryon influencent le devenir des
régions voisines à il s'agit du phénomène d'induction.
Ce phénomène d'induction est le résultat de l'émission par ces cellules organisatrices de
protéines solubles qui vont moduler la différenciation des cellules cibles.

La signalisation cellulaire

Ces protéines solubles agissent comme des molécules informatives et sont spécifiques de
récepteurs membranaires portés par les cellules cibles.
(Plusieurs types de récepteurs différents existent mais on s’intéresse ici à un mécanisme
général qui sous-tend leurs fonctions)
• Un premier système utilise une cascade de phosphorylations. Dans ce cas, le
récepteur membranaire qui s'est lié avec son ligand qui lui est spécifique active une
première kinase (généralement par phosphorylation).
A partir de ce point, une cascade d'activations se met en marche : chaque kinase
activée phosphoryle à son tour et active la kinase suivante jusqu’à l'activation de la
dernière protéine : la protéine effectrice. C'est cette protéine effectrice activée qui
va provoquer la réaction attendue de la cellule.
• L'autre système est comparable mais il fait intervenir au démarrage de la cascade
une molécule particulière appelée messager secondaire ou second messager.
La concentration de ce second messager dans la cellule augmente en réponse à
l'activation du récepteur par son ligand.
C'est ce second messager qui lance la cascade de phosphorylations.
Dans la cellule, les seconds messagers peuvent être des dérivés de l'ATP, des dérivés
lipidiques de la membrane plasmique ou encore l'ion calcium qui est mobilisé à partir
du réticulum endoplasmique lisse.

Dans nos exemples, nous sommes partis de l'idée que ces cascades procédaient toujours à
une activation des protéines impliquées. Bien entendu, la réalité est plus complexe.
Certaines phosphorylations peuvent aussi inhiber l'activité d'enzymes.
Quoi qu'il en soit, le résultat est le même : ces cascades aboutissent à la modification de
l'activité de protéines cibles.

Ces voies de signalisation sont divisées en 3 étapes :


- la réception du message
- la transduction du signal
- la réponse cellulaire

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Une amplification du message

Ce mécanisme de transmission de l'information donne plusieurs avantages à la cellule.


D'une part, la multiplication des étapes de transduction accroît le nombre de points de
contrôle possible et permet donc de moduler finement la réponse de la cellule.
D'autre part, il s'agit aussi d'amplifier le message initial.
Dans certains cas, la liaison d'une molécule informative (un messager) entraîne grâce aux
cascades d'activation une amplification d'un facteur un million de la réponse cellulaire.
La réponse cellulaire au message de signalisation peut être de plusieurs natures : il peut
s'agir d'une division cellulaire, d’un déplacement de la cellule ou de l'activation de certaines
voies métaboliques.

Certaines réponses peuvent être immédiates si elles ne demandent pas de procéder à la


transcription de gènes : c'est notamment le cas des modulations de l'activité métabolique de
la cellule. D'autres réponses ne peuvent être immédiates et nécessitent l'expression de
certains gènes. Ceux-ci sont contrôlés par des facteurs de transcription spécifiques : les
protéines effectrices.

4. Le clonage (de Dolly au clonage thérapeutique)

Il est difficile d'aborder un chapitre consacré aux cellules souches et au développement sans
mentionner le clonage. Il faut toutefois discerner le clonage reproductif destiné à former un
être vivant entier et viable du clonage thérapeutique qui vise à former des tissus ou des
cellules d'un individu dans l'optique d'une thérapie.

Le clonage par scission d’embryons


Un clonage reproductif peut être obtenu de différentes façons.

• La première est d'ailleurs très naturelle puisqu'il s'agit de la scission d'un embryon à
un stade précoce. Cette scission peut apparaître très tôt : au stade morula. Dans ce
cas, chaque cellule de la morula étant une cellule souche totipotente à il y a
formation subséquente de 2 individus génétiquement identiques et possédant
chacun ses propres annexes embryonnaires.
à On parle dans ce cas de jumeaux homozygotes diplacentaires et diamniotiques
puisqu’il y aura 2 placentas et 2 cavités amniotiques.

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• Si la séparation se fait plus tard : au stade d'un blastocyste non implanté à les
jumeaux formés seront homozygotes monoplacentaires et diamniotiques.
C'est-à-dire qu'ils disposent chacun de leur propre cavité amniotique.

• Lorsque la scission s'opère au stade blastocyste mais après l'implantation dans


l'utérus à les jumeaux produits seront homozygotes mais avec un placenta et une
cavité amniotique qui sera commune.

Toutes les scissions ultérieures, dès la formation du disque embryonnaire seront soit non
viables soit produiront des jumeaux conjoints = jumeaux siamois (c'est-à-dire partageant
certaines parties de leur anatomie).

Le clonage reproductif
On l'ignore très souvent mais le clonage reproductif n'est pas une chose neuve.
1952 : première trace d’un clonage animal vertébré avec le clonage d'une grenouille
1963 : clonage d'un poisson rouge
1996 : clonage de mammifère à Dolly = premier mammifère cloné
1997 : une souris a été clonée sous le nom de Cumulina, elle a vécu 2 ans.
1998 : Linra, en France, a cloné Marguerite
2000 : clonage des 3 petits cochons
2001 : clonage de Noah = gayal = bovin sauvage en voie d'extinction à c'est peut-être le
premier clonage réellement utile.
2001 : un chat = premier animal de compagnie appelé Copycat (CC)
On a aussi cloné des mules, des lapins, des daims, des juments, des drosophiles…
2007 : un singe = premier primate
2008 : encore un clonage de souris à il s’agit de 13 souris différentes qui ont été clonées à
partir d'une souris morte (qui était morte 16 ans auparavant et qui avait été gardée congelée
dans un laboratoire)
2010 : clonage d'un bovin qui a été cloné à partir d'une seule cellule gardée congelée
pendant des années.
à On voit toutes les perspectives du clonage

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Récemment : 70% du génome du mammouth a été mis en évidence grâce à des spécimens
retrouvés congelés dans le permafrost. Certains chercheurs imaginent de recloner de façon
reproductive ce mammouth dans un éléphant comme incubation.

à Dolly :

Revenons à la célèbre Dolly pour expliquer la procédure d'un clonage reproductif.


Le but est donc de reproduire un animal vivant qui est une copie exacte d'un animal déjà
existant. Pour y parvenir, 3 choses sont nécessaires :
- un œuf
- un patrimoine génétique
- une mère porteuse

Dans l'expérience de Dolly, 3 variétés de moutons ont été utilisées pour bien démontrer qu'il
s'agissait du clonage d'un individu particulier.

Le premier mouton a donné un œuf = ovocyte II. Le patrimoine génétique de cette cellule a
été prélevé et éliminé à il s'agit donc d'un œuf énuclée.

Le second mouton (celui qui doit être cloné) a donné des cellules somatiques diploïdes
(c'est-à-dire des cellules non germinales).
Dans le cas du clonage de Dolly, il s'agissait de cellules de la glande mammaire mais d'autres
cellules somatiques auraient très bien convenu (des cellules musculaires, nerveuses, de la
peau…) Ce mouton donneur était une femelle mais il aurait très bien pu s'agir d'un mâle.
Les cellules prélevées sont les cellules donneuses du noyau à ce sont donc elles qui vont
donner le patrimoine génétique.

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Une de ces cellules a été fusionnée avec l’œuf énucléé.
Cette fusion produit donc une cellule hybride qui porte le patrimoine génétique diploïde
d'une cellule somatique différenciée et qui contient également les signaux et les composants
cytosoliques d'une cellule germinale.

Cette cellule s'est divisée à quelques reprises in vitro avant d'être implanté dans l'utérus du
3ème mouton = la mère porteuse.
Celle-ci a donné naissance à un agneau = Dolly = le clone du mouton donneur nucléaire.

Malheureusement, Dolly est morte après 7 ans en raison d'un vieillissement prématuré qui a
été expliqué par des télomères arrivés précocement à la limite minimale de leur taille.

S’agit-il de copies parfaites ?


Un clone est-il vraiment une copie parfaite de l'individu donneur du noyau ?

Une première réponse simple peut être donnée en pensant au génome mitochondrial qui
est issu de l'œuf énucléé et non de la cellule donneuse de noyau. En cela, on peut donc
répondre non à les 2 individus ne sont pas des copies parfaites.

Mais les différences s'arrêtent-elles là ?


Pour le savoir, intéressons-nous de plus près à Copycat : le chat cloné en 2001.

Pour la petite histoire, Copycat a été cloné par une société commerciale américaine du
Texas. Il avait été commandité par un milliardaire pour cloner un chien disparu. Ils se sont
entraînés sur un chat : ils l'ont cloné mais n'ont jamais pu cloner le chien.

Copycat est le clone de Rainbow, c'est Rainbow qui a donné son noyau pour ce clonage.
Rainbow est une écaille de tortue, c'est une femelle.
On a pris une de ces cellules somatiques qui a donné son noyau pour former Copycat.

On s'aperçoit tout de suite que Copycat n'est pas une copie conforme de Rainbow alors
qu'ils partagent le même patrimoine génétique. La différence provient du fait que la mère
donneuse du noyau est justement une écaille de tortue, une femelle et donc aléatoirement
dans cette femelle Rainbow, un des chromosomes X est inactivé = corpuscule de Barr.

La prise, la sélection aléatoire d'une de ces cellules a imposé un corpuscule de Barr à


Copycat. Copycat est donc lui aussi une femelle mais, à l'inverse de Rainbow, toutes ces
cellules ont inactivé le même chromosome X à il s'agit du même corpuscule de Barr.
Et donc Copycat n'exprime pas complètement le patrimoine génétique de Rainbow et n'est
pas une copie parfaite de sa maman nucléaire.

A l'inverse de ce qui s'est passé pour Dolly, Copycat a vécu longtemps (19 ans) et a eu une
grande descendance.

20
Le clonage thérapeutique

Le clonage thérapeutique procède sur une base identique au clonage reproductif : il s'agit de
prendre un ovocyte énucléé et d’y introduire (tout comme dans le clonage de Dolly) le
noyau d'une cellule somatique du patient pour lequel on souhaite produire des cellules ou
un tissu de remplacement.
A la différence du clonage reproductif, la cellule issue de la division in vitro n’est pas
implantée dans un utérus mais maintenue en culture in vitro en présence de signaux
extracellulaires qui vont influencer la différenciation des cellules vers le tissu que l'on
souhaite produire (comme un tissu nerveux, sanguin ou encore musculaire).
Ce tissu ainsi produit pourra être utilisé comme une pièce détachée pour soigner le patient
qui a donné son noyau.

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Connaissances :
• Savoir ce que sont une cellule souche et une cellule différenciée
• Savoir ce qu'est une cellule progénitrice
• Connaître les niveaux de potentiel des cellules souches et leurs caractéristiques
• Savoir ce qu'est la différenciation
• Savoir ce qu'est la détermination
• Connaître les étapes de la gamétogenèse mâle et femelle
• Savoir ce qu'est la zone pellucide
• Savoir sous quelle forme est libéré l'ovule
• Savoir ce que sont les globules polaires
• Connaître la structure du spermatozoïde
• Connaître les évènements qui précèdent et qui engendrent la formation du zygote
• Savoir comment la polyspermie est évitée
• Savoir ce qu'est un pronucleus
• Savoir en quoi consiste la segmentation embryonnaire
• Savoir ce que sont un zygote, un blastomère et un blastocyste
• Connaître la structure du blastocyste
• Connaître les étapes de l'implantation embryonnaire et les structures impliquées dans celle-
ci
• Savoir comment l'embryon passe d'un stade diblastique à un stade triblastique
• Savoir ce qu'est la gastrulation
• Savoir ce que sont l'ectoderme, le mésoderme et l'endoderme, et de quelles structures ils
proviennent.
• Savoir l'origine embryonnaire des principaux tissus adultes
• Connaître l'organisation de l'embryon en gastrulation
• Connaître l'origine des annexes embryonnaires et de l'embryon
• Savoir ce qu'est l'induction
• Connaître le principe de la signalisation cellulaire et le type de réponse qui peut être
engendré
• Savoir l'intérêt de la transduction du signal
• Savoir ce qu'est le clonage reproductif par scission d'embryons
• Savoir que cloner un mammouth n'est pas une excellente idée :)
• Connaître les étapes qui ont permis d'obtenir Dolly
• Connaître les différences entre clonage reproductif et clonage thérapeutique

Compétences :
• Identifier les principaux stades du développement embryonnaire (ovocyte II, zygote,
morula, blastocyste, gastrula ...) et les structures qui y jouent un rôle
• Expliquer la transition diblastique - triblastique
• Identifier la polarité et la symétrie d'un embryon en gastrulation
• Interpréter les résultats d'une expérience de transplantation de fragments embryonnaires
• Mettre en relation épigénétique, génétique et développement embryonnaire ou clonage

22
Chapitre 21
La transmission du patrimoine génétique III
(la génétique des populations)

Nos caractéristiques génétiques influencent notre survie en tant qu’individu, notre capacité
à nous développer, à lutter contre les maladies, à nous reproduire et à transmettre ces
capacités à notre descendance.
L’évolution d’une espèce est déterminée par l’apparition et la disparition de certains allèles
dans les populations.

1. Les variations génétiques (en lien avec l’évolution)

La diversité génétique, les différences dans les allèles des gènes présents dans les individus
d’une espèce donnée est la base de la sélection naturelle.
L’évolution qui est conduite par cette sélection naturelle désigne les changements qui
surviennent au cours du temps dans une entité biologique.
Avec le temps, une espèce accumule des variations, les descendants diffèrent donc de leurs
ancêtres. C’est de cette manière que des espèces nouvelles apparaissent à partir d’espèces
préexistantes.

La sélection naturelle et la fréquence allélique

Une façon de contrôler la manière dont les espèces changent au cours du temps est
d’examiner les changements dans les fréquences des allèles d’un gène d’une génération à
l’autre.
La sélection naturelle, en favorisant les individus les mieux adaptés (ceux qui portent
certains allèles) peut provoquer des changements dans les fréquences alléliques.
Ex : longueur du coup des girafes à si dans une population, 2 allèles existent (court et long),
l’accès aux branches des arbres sera plus aisé pour les individus à l’allèle long, ceux à l’allèle
court survivront donc moins facilement à allèle court transcrit moins fréquemment à au
court du temps, l’allèle court disparaitra de la population (Darwin).

La migration, les mutations

1
Les migrations peuvent apporter de nouveaux allèles ou modifier la proportion des allèles
existant dans une population hôte.
L’apparition de mutations permet aussi de modifier la fréquence des allèles.

è L’évolution peut résulter de tout ce qui provoque un changement dans la composition


génétique d’une population.

Qu’est-ce que la diversité génétique ?

Interprétations de la diversité génétique :


- Variations morphologiques des êtres vivants (comme observé sur l’image à couleur
des fleurs varie)
- Groupe sanguin ABO
- …
Cette diversité dépasse largement le cadre du visible.

à Les « single-nucleotide polymorphisms »

Des analyses rigoureuses des séquences du génome humain ont fait apparaitre des
différences interindividuelles s’intéressant à une seule base dans un gène donné.
Ces différences existent dans plus de 1% de la population et se nomment : le
polymorphisme d’un seul nucléotide (SNP) à variation d’une seule paire de base du
génome entre individus d’une même espèce.
Le génome humain contient pls millions de SNP et ces modifications subtiles de la séquence
des gènes dans une population, modifient (tout aussi subtilement) le phénotype des
individus qui constituent cette population.

2. Les fréquences alléliques

Très lgtmps, les scientifiques se sont demandé comment après de nombreuses générations,
la population ne finit pas par être composée uniquement d’individus dotés de phénotypes
dominants, pourquoi la variabilité génétique subsiste- t-elle ?

2
L’équilibre de Hardy-Weinberg
Hardy et Weinberg ont découvert que les proportions originales des phénotypes dans une
population restent constantes à condition :
- qu’aucune sélection ne soit exercée
- qu’aucune mutation ne survive
- qu’aucun allèle ne soit apporté dans la population à partir d’une autre source
(qu’aucune immigration ne se déroule)
- que la population soit grande
- que les fécondations s’y déroulent de façon aléatoire
à Dans ce cas, les génotypes et les phénotypes sont dits en équilibre de Hardy-Weinberg.

L’algèbre au secours de la génétique


En termes algébriques, l’équilibre de Hardy-Weinberg s’écrit sous la forme d’une équation :

Dans un échantillon de 100 chats :


- 84 chats noirs à fréquence phénotype = 84%
- 16 chats blancs (allèle blanc = récessif) à fréquence phénotype = 16%

à Fréquence génotype :
Si l’allèle blanc est récessif, cela signifie que les chats blancs sont homozygotes récessifs bb
et que les chats noirs sont soit homozygotes dominants BB, soit hétérozygotes Bb.
Sur cette base, il est possible de calculer la fréquence des allèles dans la population à
notons p fréquence de l’allèle dominant et q fréquence de l’allèle récessif.
• Puisqu’il n’y a que 2 allèles, la somme des 2 fréquences représente la fréquence de
tous les allèles (= 1).
• La somme des 3 fréquences des génotypes doit aussi être égale à 1 (car cette somme
représente 100% des génotypes possibles)
à BB : si la fréquence de l’allèle dominant est p, alors la probabilité qu’un individu porte 2
fois l’allèle dominant est p.p = p2
à bb : si la fréquence de l’allèle récessif est q, alors la probabilité qu’un individu porte 2 fois
l’allèle récessif est q.q = q2
à Bb : soit allèle dominant du parent 1 et récessif du parent 2 (p.q), soit allèle récessif du
parent 1 et dominant du parent 2 (q.p) à au total : 2pq

Si une population est à l’équilibre de Hardy-Weinberg, il est donc possible d’écrire les
relations suivantes : p + q = 1 et p2 + 2pq + q2 = 1 à (p + q)2 = p2 + 2pq + q2

3
Dans notre exemple :
- q2 = 0,16 et donc q = √0,16 = 0,4 = 40% à dans notre population de chats, 40% des
allèles sont récessifs
- p = 1 – q = 1 – 0,4 = 0,6 = 60% à p2 = 0,36 = 36%
- 2pq = 0,48 = 48%

à Dans cette population, il y a 60% d’allèles dominants, 40% d’allèles récessifs, 36%
d’individus homozygotes dominants, 16% d’individus homozygotes récessifs et 48%
d’individus hétérozygotes.

La prédiction des générations ultérieures


Grâce à cet équilibre, il est aussi possible de prédire les fréquences dans les générations
suivantes puisque les fréquences des allèles sont également les fréquences des gamètes
dans la population :

Si on respecte les conditions de l’équilibre de Hardy-Weinberg, les accouplements dans une


population se font au hasard. Chaque parent potentiel a donc 60% de chances de donner un
allèle dominant et 40% de chances de donner un allèle récessif.
On remarque que les fréquences phénotypiques, génotypiques et celles des allèles se
maintiennent constantes de générations en générations.

! On parle bien ici d’une génétique d’une population et non d’une génétique Mendélienne
dans laquelle on considère un couple en particulier !

è L’équilibre de Hardy-Weinberg est donc un outil qui permet de prouver le processus


évolutif et si une des 5 conditions (vues plus haut) ne se vérifie pas, l’équilibre sera rompu et
les fréquences changeront au fil des générations.

4
Observation VS prédiction

Observation :
On reprend l’exemple d’une population de chats noirs et blancs et on l’analyse
génétiquement à elle est constituée de :
- 60 individus homozygotes dominants (noirs)
- 20 individus noirs hétérozygotes
- 20 individus blanc homozygotes
à L’allèle blanc est récessif

Sachant que chaque chat est diploïde et possède donc 2 allèles identiques ou non, on peut
en conclure que dans cette population, il existe :
- 120 allèles dominants attribués aux chats noirs homozygotes
- 20 allèles dominants attribués aux chats noir hétérozygotes
à 140 allèles dominants sur un total de 200 allèles à fréquence de 70%
On peut également conclure que cette population contient :
- 40 allèles récessifs attribués aux chats blancs homozygotes
- 20 allèles récessifs attribués aux chats noirs hétérozygotes
à 60 allèles récessifs sur 200 à fréquence de 30%

Prédiction :
L’observation peut être confrontée à la prédiction d’Hardy-Weinberg.
Sur base de l’observation des chats blancs et de l’application de l’équilibre, l’observation
nous indique que si la fréquence des individus récessifs = 20%, la fréquence q de l’allèle
récessif devrait être = à 45% et celle de l’allèle dominants devrait être = à 55%.
La fréquence des chats homozygotes noirs devrait être = à 30% et celle des chats
hétérozygotes devrait être = à 50%
à La prédiction ne correspond pas à l’observation à la population étudiée n’est pas en
équilibre de Hardy-Weinberg (probablement car une ou pls des 5 conditions nécessaires
n’est pas remplie) à le déséquilibre permet de proposer des hypothèses et de les étudier.
Le déséquilibre pourrait provenir (hypothèses) :
- d’un afflux extérieur d’individus homozygotes dominants
- de la fuite des individus hétérozygotes
- d’une sélection naturelle qui favoriserait les homozygotes
- d’accouplements sélectifs à descendance identique aux parents
- …

5
Explications du déséquilibre
à L’effet fondateur :

L’effet fondateur est une forme particulière de migration.


Dans ce cas, une population n’en modifie pas une autre mais en crée une nouvelle en
colonisant un nouveau territoire.
Il est probable que les colons ne possèdent pas l’ensemble des allèles présents dans la
population dont ils proviennent :
- Certains allèles peuvent être perdus et la fréquence des autres profondément
modifiée.
- Des allèles rares dans la population d’origine peuvent même devenir une fraction
significative des allèles dans la nouvelle population.
Ce phénomène n’est pas rare dans la nature, ex : le transport d’une graine d’une plante
d’une île à une autre (par un oiseau par exemple) peut constituer une nouvelle population
génétique différente de celle d’origine.

L’effet fondateur existe également chez l’Humain :

Exemple :
La porphyrie variegata est une maladie génétique autosomale dominante et liée à la
biosynthèse de l’hème (structure aromatique contenant du fer) qui s’exprime
principalement par des lésions cutanées en raison d’une surcharge en fer.
Au 17ème siècle, 800 colons ont quitté la Hollande pour s’installer dans le sud de l’Afrique.
Parmi ces 800 colons, 2 individus de la famille Jacobs ont amené avec eux la maladie qui
concernait 1 habitant sur 100 000 dans la Hollande du 17ème siècle qui comptait un peu
moins de 2 millions d’habitants.
Aujourd’hui, la Hollande compte 16 millions d’habitants et la fréquence de la maladie est
restée la même (1/100 000 hab).
Par contre, la population des Afrikaaners (3 millions d’individus) présente une incidence de
la maladie bcp plus élevée à 1 habitant sur 100 (tous les descendants de la famille Jacobs).

à Illustration d’un effet fondateur qui a perturbé la fréquence d’un allèle rare au départ.

6
à L’effet « bottle neck » (ou goulot d’étranglement) :

Cet effet est le résultat d’une réduction subite et importante du nombre des individus dans
une population. Il peut s’agir du résultat d’une catastrophe naturelle, du départ massif d’une
large population, …
L’échantillon survivant de la population d’origine peut ne pas être le reflet de la variété
génétique d’origine mais c’est pourtant à partir de cette population survivante que la
population va se reconstituer avec des fréquences alléliques très différentes par rapport à la
fréquence allélique observée dans la population d’origine.

Illustration chez l’Humain :

Ce sont des effets « bottle neck » qui ont jalonné


l’évolution humaine, chacun de ces étranglements a
réduit transitoirement la diversité génétique en
réduisant le nombre d’espèces humaines.

3. La sélection

Certains individus laissent derrière eux une descendance plus abondante que d’autres
individus. Ce rendement est le résultat d'une sélection : elle peut être artificielle lorsque
l’Humain choisit les individus à hybrider en raison de caractéristiques précises pour obtenir
certaines races de chiens de chats ou certaines variétés de fruits ou de légumes par exemple
mais elle peut aussi être naturelle lorsque ce sont les conditions de l'environnement qui
déterminent qui sont les individus les plus aptes à survivre et à se reproduire.

L’évolution par sélection naturelle


L’évolution par sélection naturelle survient lorsqu’il y a une diversité, une certaine variation
entre les individus d’une population. Elle opère en favorisant les individus qui possèdent
certains critères mieux adaptés à l’environnement. Si cette variation n’existait pas, la
sélection naturelle ne pourrait pas s’exercer. Cette variation interindividuelle dans une
population mène à des descendances dont l’abondance est différente.
A cause de leurs caractéristiques, de leurs comportements, certains individus ont plus de
succès que d'autres dans la reproduction à si ces caractéristiques sont d'ordre génétique
elles seront transmises à la descendance.
La sélection naturelle est donc le processus par lequel l'évolution a lieu, la sélection peut
participer à l'évolution par plusieurs biais :

7
1) La sélection par prédation :
Par exemple, avec le phalène du bouleau, un papillon dont 2 variantes existent : un
papillon aux ailes blanches et un autre aux ailes noires.
Ce papillon vit sur le tronc des bouleaux (des arbres aux troncs blancs) et donc en
raison de leur visibilité accrue, les phalènes noirs sont plus fréquemment mangés que
les phalènes blancs à puisque les phalènes noirs sont plus souvent mangés, ils sont
moins abondants est donc moins efficaces pour se reproduire à l’allèle noir est
moins transmis aux générations suivantes.

On peut d'ailleurs observer sur cette carte la fréquence des formes


de phalènes distribuées sur le territoire du Royaume-Uni en 1830,
la majorité si pas la totalité des papillons sont de forme blanche.
Durant le 19e siècle et la première moitié du 20e siècle certaines régions du
Royaume-Uni se sont fortement industrialisées avec l'usage du charbon comme
source d'énergie. Ces industries ont donc libéré dans l’atmosphère de nombreuses
particules de suie qui ont coloré le tronc des bouleaux à il en résulte une inversion
complète de la sélection par prédation : les variants noirs du papillon présentent
maintenant un phénotype avantageux car ce sont eux qui sont invisibles aux
prédateurs.

On peut d'ailleurs constater que dans les régions industrielles du Royaume-Uni, les
papillons noirs deviennent beaucoup plus fréquents que les papillons blancs.

8
Le résultat de ce nouvel avantage phénotypique est donc une
inversion des rapports alléliques dans les régions industrialisées.
L’allèle noir quasiment absent avant 1850 prend l'ascendant
jusqu’à être l’allèle majoritaire dans la première moitié du 20ème
siècle.
Heureusement dès 1950, une crise économique et une politique
de désindustrialisation réduit l'activité des industries polluantes
inversant encore une fois l'avantage phénotypique et provoquant
un nouveau changement des fréquences alléliques à l’allèle noir
redevient moins fréquent.

2) La sélection pour la résistance :

Un exemple particulièrement éloquent de sélection est celui fourni par la résistance


d'organismes à des agents toxiques (comme les pesticides ou les antibiotiques).
Dans l'exemple de la résistance aux antibiotiques, on peut imaginer que la population
naïve de bactéries ciblée, c'est-à-dire celle qui n'a pas encore été exposée à l'agent
toxique, était constituée de variantes (ou souches) sensibles à l’antibiotique et
d'autres insensibles à l'antibiotique à il s'agit de variantes génétiques apparues à
l'occasion de mutations aléatoires.
Ces variants résistants, insensibles (puisque produit au hasard) sont moins fréquents
que les variants sensibles.
Bien entendu, les souches résistantes aux antibiotiques ne sont pas complètement
résistantes, il s'agit d'une fonction de dose à résistance signifie qu’à une
concentration donnée en antibiotique, certaines cellules meurent et d'autres
survivent MAIS si la concentration en antibiotique est suffisante, toutes les bactéries
meurent.
Cependant chez le patient, la dose d'antibiotiques administrée ne peut pas dépasser
certaines limites pour des raisons de toxicité.
Si la concentration en antibiotique appliquée est insuffisante pour détruire les
bactéries sensibles mais aussi les bactéries résistantes, ces dernières vont perdurer
dans l'organisme et grâce à l'effet bottle neck, régénérer une population neuve avec
des propriétés de résistance accrue par rapport à la population d'origine

9
3) La sélection par le climat :

Nous savons que la couleur de la peau humaine est un caractère continu en raison de
la dominance incomplète des 3 gènes qui la code et de l'existence pour chacun
d'entre eux de 2 allèles différents.

Cependant, nous savons tous que la distribution des phénotypes de couleur de peau
dépend de la latitude à laquelle on fait l'observation à sélection par le climat.
Les peaux sombres sont plus fréquemment retrouvées dans les régions
intertropicales et les peaux claires plus fréquemment observées lorsque l'on se
rapproche des pôles.

Cette distribution des couleurs de peau est corrélée avec le niveau d’ensoleillement
de la planète :
- La peau noire est un avantage sélectif dans les régions très ensoleillées puisqu'elle va
protéger les folates (vitamines très importantes pour l’Humain qui peuvent être
impactées par le soleil) de la dégradation par les UVA.
Cette photolyse (décomposition chimique par la lumière) des folates induit une
carence en vitamine B9 cruciale pour le développement embryonnaire.
- La peau claire est un avantage sélectif dans les régions peu ensoleillées car elle
permet d'accroître la synthèse cutanée de vitamine D grâce au rayonnement
ultraviolet.
La carence en vitamine D peut entraîner une pathologie appelée le rachitisme : une
maladie de la croissance et de l’ossification

4. L’apparition de nouvelles espèces

Nous venons d'expliquer comment la variété génétique pouvait être maintenue et modifiée
dans de nouvelles populations. Cependant, cela n'explique pas l'apparition de nouvelles
espèces. Une question ancienne est comment une espèce ancestrale peut-elle donner
naissance à 2 espèces dérivés ?

La notion d'espèce peut être définie par la notion d'isolement de reproduction, reproductif :
2 individus de sexe opposé appartiennent à la même espèce s’ils sont interféconds et si leur
descendance est elle aussi fertile.

10
La spéciation
L'apparition d'une nouvelle espèce se nomme la spéciation.

Si elles disposent de suffisamment de temps, 2 populations isolées divergeront en raison


d'une dérive génétique, de l'apparition de mutations aléatoires à cette divergence aléatoire
peut être responsable de l'isolement reproductif et la spéciation se développera.

A l'inverse de ce que l'on pense généralement, la spéciation ne donne pas naissance à une
nouvelle espèce mais à 2 nouvelles espèces puisque les 2 populations isolées divergent bien
entendu l'une de l'autre mais aussi de la population d'origine, là où elle n'était pas isolée.

Par exemple les ours actuels qu'ils soient bruns, blancs ou noirs sont
des espèces différentes. L’ours brun et l'ours blanc descendent d'un
ancêtre commun qui n'était ni un ours brun ni un ours blanc. Cet
ancêtre commun aux ours bruns et aux ours blancs avait un ancêtre
commun avec les ours noirs actuels. Cet ancêtre n'était pas non plus un
ours noir.
à Un ancêtre donne 2 nouvelles populations qui divergent
séparément pour donner 2 espèces différentes de l'espèce de départ.

L’environnement peut aboutir à la spéciation

L’isolement reproductif n'est pas nécessairement lié à une modification profonde du


patrimoine génétique, il peut parfois s'agir simplement d'une adaptation à l'environnement
qui modifie le comportement ou la morphologie.

Par exemple, le lézard anolis utilise une expansion cutanée colorée pour sa parade nuptiale.
Ce lézard peut se retrouver dans 2 environnements différents :
- des environnements clairs et ouverts à fanon de couleur rouge
- des environnements plus sombres à fanon de couleur claire

Ces 2 adaptations rendent les lézards plus visibles dans leur propre environnement pour leur
partenaire.
Il est probable que ces 2 types de lézards appartenaient à la même espèce mais que 2
populations ont été isolées dans des habitats différents à les fréquences génétiques ont été
modifiées jusqu’à faire disparaitre certains allèles codant pour des fanons inefficaces dans la
reproduction.

L’isolement reproductif s’est bien installé puisqu’à l’heure actuelle, les femelles d’une
espèce donnée ne réagissent plus à la couleur de fanon qui ne correspond pas à leur espèce.

11
La géographie de la spéciation – allo- ou sym-patrie

La séparation géographique peut aussi être un moteur de spéciation. C’est d’ailleurs son
moteur le plus efficace.
• Une population qui est subitement séparée géographiquement par un événement
quelconque constitue 2 populations qui peuvent évoluer en divergeant l’une de
l’autre pour donner des espèces différentes à ces 2 nouvelles espèces sont dites
allo-patriques.
• Cette division géographique peut aussi être le résultat d’une immigration (comme
lors de l’effet fondateur) à populations péri-patriques.
• Spéciation sans séparation géographique à populations sym-patriques.

è Le terme espèce fait l’objet d’une certaine variabilité (ex : chihuahua et saint-bernard
font ils partie de la même espèce ?)

Connaissances :
• Savoir ce qu'est la sélection naturelle et les causes de cette sélection
• Connaître les évènements qui influencent la fréquence allélique dans une population
• Savoir ce que sont les SNP
• Connaître les paramètres qui influencent l'équilibre de Hardy-Weinberg
• Connaître l'équation binomiale de l'équilibre de Hardy-Weinberg
• Savoir ce que représentent les termes de l'équation binomiale de l'équilibre de Hardy-
Weinberg
• Savoir ce qu'est l'effet fondateur et quelles sont ses conséquences sur la fréquence allélique
• Savoir ce qu'est l'effet "bottle neck" et quelles sont ses conséquences sur la fréquence
allélique
• Savoir ce que sont une espèce et la spéciation
• Savoir ce que sont des espèces allopatriques et sympatriques

Compétences :
• Utiliser l'équation binomiale de Hardy-Weinberg pour déterminer la fréquence des allèles,
des génotypes ou des phénotypes
• Utiliser l'équation binomiale de Hardy-Weinberg pour déterminer si une population est à
l'équilibre
• Utiliser les données de la génétique des populations dans des exercices de génétique

12
Chapitre 22
Un exemple de système (le système digestif)

1. La pluricellularité

Qui dit système dit organe et qui dit organe dit tissu, ce qui implique nécessairement
l'apparition de la pluricellularité = des organismes constitués de plusieurs cellules ≠.

La pluricellularité nécessite une spécialisation

L'acquisition de la pluricellularité a grandement contribué à la diversification des eucaryotes.


Évolutivement, la pluricellularité a été initiée par un rapprochement de protistes
unicellulaires isolés.
Ces derniers ont commencé par s’associer en colonies dans lesquelles chaque cellule
conservait toutes les fonctions typiques et essentielles à la survie de l’espèce.
Il s’agissait bien de l’association de multiples cellules mais toutes identiques les unes aux
autres à on parle alors de multicellularité.

Progressivement, les cellules de ces colonies se sont spécialisées en assumant des rôles
spécifiques comme la locomotion, la digestion, la reproduction…
La colonie a alors acquis le statut d’organisme à on parle alors d’organisme pluricellulaire.

La pluricellularité favorise la spécialisation des cellules qui peuvent consacrer toute leur
énergie à une tâche précise et spécifique. Cette spécialisation fait apparaitre les tissus.

Les tissus

Les cellules qui partagent la même structure et les mêmes fonctions forment donc les tissus.
Au début du développement, les cellules se déterminent en 3 feuillets embryonnaires :
- L’endoderme
- Le mésoderme
- L’ectoderme

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A leur tour, chaque feuillet poursuit sa différenciation pour former 4 types cellulaires à la
base des 4 tissus fondamentaux :
- Les tissus conjonctifs : tissu de remplissage qui trouve son origine dans le
mésoderme et peut être constitué de plusieurs types cellulaires dont les fibroblastes
et les adipocytes
- Les tissus épithéliaux sont constitués de cellules étroitement liées les unes aux
autres, juxtaposées (sans la présence de substances fondamentales ou de fibres
entre les cellules) et elles reposent sur une structure mince appelée lame basale.
Les cellules sont associées les unes aux autres par l'intermédiaire de jonctions
cellulaire àil s'agit d'un tissu de recouvrement qui marque l'interface avec l'air
ambiant ou une cavité intérieure.
- Les tissus musculaires
- Les tissus nerveux
Chaque organe de notre organisme comporte ces 4 tissus.

2. L’adhésion cellulaire

L'adhésion des cellules des épithélium est primordiale.


L’adhésion cellulaire décrit le processus par lequel les cellules voisines interagissent entre
elles par l'intermédiaire de protéines spécialisées localisées à leur surface et formant les
jonctions cellulaires.
Il peut également s’agir de l’interaction des cellules avec l’environnement non cellulaire de
la cellule = matrice extracellulaire.

La matrice extracellulaire

fibre de collagène

La matrice extracellulaire est un réseau tridimensionnel de macromolécules produites et


sécrétées par exocytose par les cellules résidentes (il peut s’agir de protéines comme les
fibres de collagène, de glycoprotéines comme la fibronectine qui sert à unir les fibres de
collagènes de la matrice à des protéines transmembranaires appelées intégrines, de
polysaccharides, …).

L’apparence de cette matrice en microscopie électronique à balayage démontre bien son


aspect en réseau et la diversité moléculaire de ses constituants.

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Le mécanisme général

L’adhésion des cellules entre elles ou des cellules à la matrice se fait par l’intermédiaire de
protéines spécialisées appelées CAM (Cell Adhesion Molecules).
Ces CAM appartiennent à 4 grandes familles :
- Les immunoglobulines Établissent des liaisons homotypiques = s’unissent à des CAM de
- Les cadhérines la même famille
- Les sélectives
Établissent des liaisons hétérotypiques = s’unissent à des CAM d’un type ≠
- Les intégrines

Chaque grande famille a une fonction spécifique et s’unit à un ligand tout aussi spécifique.

En fonction de leur rôle dans le tissu, les systèmes d’adhésion cellulaire peuvent être classés
en :
- jonctions d’encrage : maintiennent les cellules ensemble et en contact avec la
matrice à jonctions adhérentes, desmosomes et hémidesmosomes.
- jonctions étanches = jonctions serrées : forment un joint étanche entre les cellules les
rendant ainsi imperméables à la diffusion (ce n’est pas la cellule qui est imperméable
à la diffusion mais le tissus qui est formé, l’épithélium)
- jonctions communicantes : systèmes de protéines qui permettent la communication
entre les cytoplasmes de cellules adjacentes. De petites molécules peuvent, par cet
intermédiaire, passer d’une cellule à l’autre.

à Les jonctions serrées :


On peut observer en microscopie électronique à transmission
une jonction serrée intitulée « zonula occludens » et des
jonctions adhérentes ainsi qu’un desmosome.

Dans le cas du système digestif, les jonctions serrées jouent un rôle capital.

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Ce type de jonction est normalement présent dans les épithélium (« épithélias ») 1 des 4
tissus fondamentaux. Ces jonctions assurent l’étanchéité des épithélium qui sont les tissus
de recouvrement qui couvrent la surface du corps ou tapissent les organes creux.

2 fonctions des jonctions serrées :


- Ces jonctions forment une ceinture qui entoure la cellule et l’unissent à ses voisines.
Cette spécificité leur permet de réguler le passage para-cellulaire de soluté, c’est-à-
dire le passage entre les cellules.
- Outre ce rôle de régulation de la perméabilité para-cellulaire, les jonctions serrées
séparent également les constituants membranaires entre deux régions distinctes : le
pôle apical et le pôle basolatéral.

3. Le système digestif
schéma général

Le système digestif est un tube

Chez la majorité des animaux, le système digestif prend la forme d’un tube constitué de
plusieurs couches, les tuniques (il y en a 4) :
à La tunique la plus interne du tube = la muqueuse
à Elle est suivie par la sous-muqueuse adossée à la musculeuse
à La couche la plus externe du tube = la séreuse

La muqueuse est elle-même constituée de 3 couches :


- L’épithélium, la couche de cellules qui borde la lumière du tube digestif
- La lame basale (couche inférieure à l’épithélium) sous laquelle se trouve la lamina
propria = corrion (couche inférieure à la lame basale) = tissu conjonctif
- La musculaire muqueuse = couche de cellules musculaires qui termine cette
muqueuse

à Un gradient oro-anal :

Cet aspect est conservé tout au long du tube digestif : de l’œsophage jusqu’à l’anus.
Seule la proportion de chaque couche et la forme de l’épithélium changent tout au long du
tube.

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La cavité buccale et les glandes salivaires

La cavité buccale est le premier compartiment du système digestif, c’est la cavité sur
laquelle s’ouvre la bouche.
C’est dans cette cavité que se déroule la première étape de la digestion :
- il s’agit d’une digestion mécanique grâce à la mastication
- d’une digestion chimique grâce aux constituants émis dans la salive produite par 3
paires de glandes salivaires :
• les glandes parotides localisées sous et en avant de l’oreille, il s’agit des +
grandes glandes salivaires chez l’humain
• les glandes sous-mandibulaires situées sous la mâchoire
• les glandes sublinguales situées sous la langue
Ces glandes sont dites exocrines puisqu’elles libèrent une substance à l’extérieur de
l’organisme dans la cavité buccale.

La salive

La composition de la salive est complexe : elle contient, entre autres, des ions et des
enzymes à parmi les ions, le HCO3- y joue un rôle tampon important.

Du côté apical de la cellule qui sécrète la salive, la sécrétion d’ion HCO3- vers la salive repose
sur un transport actif secondaire couplé à une pompe de l’ion Cl.

Du côté basal, l’entrée du HCO3- dans la cellule repose également sur un transport actif
secondaire dépendant du sodium grâce à l’action de la Na+/K+ ATP-ase.

Toujours du côté basal, un récepteur à l’acétylcholine provoque la sortie du calcium du REL.


L’augmentation de la concentration cytosolique en calcium provoque l’exocytose contrôlée
des granules de sécrétion contenant différentes protéines, dont des enzymes.

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à Les hydrolases :
Parmi ces enzymes, on retrouve l’amylase salivaire et le lysozyme = hydrolases.
• HYDROLASES = enzymes qui catalysent des hydrolyses = réaction inverse à la
condensation.
• HYDROLYSE = réaction qui détruit un lien chimique en détruisant de l’eau.

Seules les liaisons constituées par condensation peuvent subir cette hydrolyse.

Les différentes enzymes


1) Les enzymes salivaires – amylase salivaire :

L’amylase salivaire est une enzyme hydrolytique : elle est active à pH7 et elle hydrolyse les
liens a 1-4 entre des unités glucose situées à l’intérieur des chaines d’amylose,
d’amylopectine et de glycogène.
Elle produit ainsi du maltose (=disaccharide de glucose) et des dextrines limites, c’est-à-dire
les résidus de l’amylopectine et du glycogène qui ne peuvent plus être hydrolysés par
l’amylase car il n’y a plus de liaisons a 1-4 accessibles.

2) Les enzymes salivaires – lysozyme :

Le lysozyme = glycoside hydrolase. Elle détruit le peptidoglycane de la paroi bactérienne des


gram positives en clivant la liaison glycosidique située entre l’acide N-acétylmuramique et le
N-acétylglucosamine.
Son rôle dans le système digestif n’est donc pas de participer à la digestion des aliments
mais de participer à la lutte antimicrobienne.

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3) La lipase linguale :

On voit ici les glandes de Von Ebner qui sont


responsables de la production de la lipase
linguale libérée à la surface de la langue dans
des fosses situées à l’arrière de la langue.

La lipase linguale est une enzyme produite dans la cavité buccale par les glandes gustatives
de la région latéro-postérieure de la langue. Elle ne fait donc pas partie à proprement parler
des enzymes salivaires puisque ce ne sont pas les glandes salivaires qui la produise.
La lipase linguale débute le processus d’hydrolyse des triglycérides et fonctionne à un pH
optimal situé entre 4,5 et 5,4. Elle hydrolyse le lien ester qui unit un acide gras court ou
moyen au carbone numéro 3 du glycérol.

L’estomac Crypte gastrique

Après la déglutition, le bol alimentaire progresse par péristaltisme dans l’œsophage puis
accède à l'estomac via un sphincter œsophagial appelé cardia.

L'estomac est une poche où sont transitoirement stockés les aliments.


La paroi de l'estomac répond à la description générale que nous avons faite du tube digestif,
elle est constituée :
- d'une muqueuse divisée en un épithélium, une lamina propria et une couche
musculaire
- d'une sous-muqueuse
- d'une musculeuse
- d'une séreuse.

Une caractéristique de la muqueuse gastrique est l'existence de structures arrondies : les


glandes gastriques à il s'agit du prolongement des cryptes gastriques mais coupées de
façon diagonale.

L'épithélium gastrique contient plusieurs types cellulaires donc les cellules pariétales qui
sont responsables de la sécrétion de l'acide (HCl) et les cellules principales ou cellules chefs
qui sont responsables de la sécrétion des enzymes.
(D'autres cellules existent mais ne seront pas décrites telles que les cellules G).

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à Le suc gastrique : peptide d’activation
pepsine active

Durant le stockage des aliments, ceux-ci subissent une étape de digestion mécanique grâce
aux mouvements de contraction de l'estomac mais aussi une digestion chimique grâce à
l'action de différentes substances présentes dans le suc gastrique.

Les cellules pariétales libèrent de l'HCl dans la lumière de l'estomac.


De cette façon, le pH de la lumière en début de digestion est de l'ordre de 5 ce qui permet la
lipase linguale de maintenir son activité.
L'amylase salivaire par contre, est inactivée par ce pH.
à Le pH de la lumière de l'estomac s’acidifie de plus en plus au cours de la digestion
jusqu’à atteindre un pH = 2. Cette acidité participe à la protection du système digestif vis-à-
vis des procaryotes potentiellement pathogènes.

L'acidité gastrique est également un agent dénaturant des protéines alimentaires.


Les liaisons électrostatiques qui participent au maintien de leur structure tertiaire sont
perturbées. Ces protéines perdent donc leur structure tridimensionnelle ce qui les rend plus
sensibles à la digestion par une endopeptidase : la pepsine.

Pour éviter son action protéolytique (qui hydrolyse les protéines) à l'intérieur de la cellule
qui la produit, la pepsine n'est pas synthétisée sous une forme active.
En effet, les cellules principales de l'épithélium gastrique produisent un zymogène de la
pepsine, c'est-à-dire un précurseur inactif nommé pepsinogène.

Sous l'action du pH très acide qui règne dans la lumière de l'estomac, le pepsinogène subit
un clivage spontané qui sépare la pepsine active du peptide d'activation (c'est un nom
étrange puisque son rôle est bien d'inactiver l’enzyme).

Dans la lumière de l'estomac, la pepsine va alors hydrolyser les protéines du bol alimentaire.

L'acidité ambiante accroît aussi l'affinité du facteur


intrinsèque pour la vitamine B12 ou cobalamine.
Ce facteur intrinsèque est produit par les cellules
épithéliales de l'estomac.
La vitamine B12 est requise pour la production des
globules rouges et sera absorbée dans la partie
terminale de l'intestin. A l'issue de la digestion dans
l'estomac, son contenu prend le nom de chyme.

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L’intestin grêle et ses glandes annexes

L'intestin grêle est un tube d'environ 5 mètres qui suit l'estomac.


Il est divisé en 3 segments :
- les 25 premiers cm constituent le duodénum
- le reste est divisé en 2 segments : le jéjunum et l’ileum

Le duodénum est le segment qui reçoit le chyme de l'estomac ainsi que les sécrétions des 2
glandes annexes : le foie et le pancréas.

Le foie, une glande mixte


Le foie est l'organe le plus volumineux de notre organisme : il pèse environ 1,5kg (il a la taille
d'un ballon de rugby).
Il s'agit d'une glande amphicrine (ou mixte), c'est-à-dire qu'elle produit des substances dont
certaines sont déversées dans le torrent circulatoire = fonction endocrine et d'autres sont
déversés à l'extérieur de l'organisme dans la lumière du tube digestif = fonction exocrine.

Cette double fonction est le résultat d'une architecture typique du foie.


Les cellules qui remplissent sa fonction sont les hépatocytes.
Ces cellules sont d'une part, entourées par de fins canalicules où circule la bile, elle y circule
jusqu’à des canaux principaux : les canaux biliaires.
D'autre part, ces cellules sont longées par des sinusoïdes sanguins permettant les échanges
entre les hépatocytes et le sang.
Veine qu’on appelle la
veine centrolobulaire
où vont converger
tous les sinusoïdes

On peut ici observer une


structure typique du foie :
ses cellules carrées accolées
les unes aux autres entre
lesquelles circulent des
sinusoïdes sanguins.

Les canaux des canalicules biliaires ne sont pas observables.

On peut observer le système porte, un espace porte contenant à la fois un


vaisseau sanguin et un canal biliaire.

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à La bile :

Le produit exocrine du foie est la bile.


Il s’agit d’un liquide où se mélangent les pigments biliaires et les selles biliaires.
• Les pigments biliaires sont des déchets du catabolisme des globules rouges et ne
participent donc pas à la digestion.
• Les selles biliaires aussi appelés acide biliaire sont des dérivés réduits du cholestérol.
Ils ont été conjugués à des molécules polaires comme la taurine ou la glycine.
En raison de cette structure amphiphile, portant à la fois une région polaire et une région
hydrophore, les selles biliaires participe à l’émulsification (dispersion d’une substance sous
forme de petites gouttelettes dans une autre substance) des graisses dans la lumière de
l'intestin grêle.
Les globules graisseux provenant de notre alimentation sont donc fragmentés en petites
gouttelettes recouvertes de selles biliaires.
La bile contient également de grandes quantités de HCO3-.

Le pancréas, une glande mixte

Le pancréas est une glande mixte amphicrine :


- 5% de sa masse participe à sa fonction endocrine par l'intermédiaire des îlots de
Langerhans. Ces îlots produisent 2 hormones importantes : l'insuline et le glucagon.
Elles contrôlent toutes les deux la glycémie, c'est-à-dire la concentration en glucose
dans le sang qui doit être maintenue dans des limites étroites.
Ces 2 hormones participent donc au maintien de l'homéostasie.
- La fraction exocrine est majoritaire. Il s'agit des cellules acinaires qui forment des
acini : de petites structures organisées en sacs aveugles autour de petits canaux qui
se rejoignent en canaux de plus en plus larges. Les cellules acinaires sont aisément
reconnaissables en microscopie par l'accumulation de granules de sécrétion à
proximité de leur pôle apical. Ces granules contiennent les enzymes qui constituent
le suc pancréatique.

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à Le suc pancréatique :

Le suc pancréatique est un fluide riche en HCO3- et en enzymes sécrétées par exocytose par
les cellules acinaires. Ces enzymes protéolytiques peuvent hydrolyser des peptides, des
polysaccharides, des lipides et des acides nucléiques à soit toutes les classes de molécules
biologiques :
- L'amylase pancréatique (quoique différente de l'amylase salivaire au niveau de sa
structure primaire) catalyse une réaction identique à celle catalysée par l'amylase
salivaire.
- Les nucléases catalysent l'hydrolyse des acides nucléiques : l'ADN ou l’ARN.
- La lipase pancréatique humaine clive les triglycérides en mono-acylglycérol et en
acide gras. Mais, pour fonctionner de façon optimale, elle requiert la présence d’une
protéine coenzyme : la co-lipase qui est sécrétée sous la forme d'un zymogène
inactif.
- Les protéases du suc pancréatique sont elles aussi sécrétées sous la forme d'un
zymogène. (Comme nous l'avons vu dans le cas du pepsinogène, il s'agit
principalement du trypsinogène, du chymotrypsinogène, de la procarboxypeptidase
et de la proélastase).

Le duodénum

Le duodénum reçoit le chyme acide de l'estomac, la bile du foie et le suc pancréatique.


La bile du foie transit par la vésicule biliaire où elle est stockée et concentrée avant d'être
déversée dans le duodénum. La bile et le suc pancréatique sont déversés dans le duodénum
au même endroit par le sphincter d’oddi. Et les ions HCO3- qu'il contiennent neutralisent
l'acidité du chyme.

L'épithélium du duodénum produit une enzyme particulière : l’enterokinase ou


enteropeptidase. ! Il ne s'agit pas d'une kinase mais bien d'une peptidase !
Le principal rôle de l'enterokinase est de cliver le fragment inhibiteur appelé TAP (Trypsine
Activation Peptid) et situé à l'extrémité carboxy-terminale du tripsinogène.

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À son tour, la trypsine (l’enzyme active) va exciser les peptides inhibiteurs du
chymotrypsinogène, de la procarboxypeptidase, de la proélastase et de la procolipase.

Ce type de cascade d'activation de protéines par clivage protéolytique n'est pas exceptionnel
(et il a déjà été rencontrés dans ce cours lorsque nous avons découvert l'apoptose et cela
sera encore le cas lorsque l’on découvrira la cascade du complément du système
immunitaire et la coagulation sanguine).

Digestion des graisses

Dans le duodénum et dans la lumière intestinale en général, les lipides contenus dans les
petites gouttelettes résultant de l’émulsification des graisses alimentaires par les selles
biliaires peuvent être hydrolysées par la lipase pancréatique en présence de la co-lipase.

La co-lipase n'a pas d'activité enzymatique mais permet à la lipase de se lier aux gouttelettes
lipidiques sans être inhibées par les selles biliaires.
La lipase pancréatique hydrolyse le lien ester qui uni les acides gras au carbone n°1 et n°3
du glycérol.
à Il en résulte donc des acides gras libres et un mono-acylglycérol. Ces molécules
hydrophobes forment soit des micelles dans la lumière du tube digestif, soit sont absorbées
par les cellules de l'épithélium intestinal.

Digestion des protéines

Tout au long de la lumière de l'intestin grêle, les protéines qui s'y trouvent vont poursuivre
leur hydrolyse initiée par la pepsine dans l'estomac.
L'action progressive des endopeptidases (comme la trypsine, la chymotrypsine ou l’élastase)
qui clivent la chaîne peptidique en son milieu (en des sites spécifique) et l'action des
exopeptidases qui hydrolysent progressivement les peptides par leurs extrémités vont
produire des acides aminés libres et de courts peptides qui vont être absorbés par
l'épithélium intestinal.

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Parmi les exopeptidases, on trouve :
- la carboxypeptidase produite par le pancréas et qui ronge la protéine par son
extrémité carboxy-terminale
- mais il existe aussi l’aminopeptidase produite par l'intestin grêle et qui réduit la
longueur de la protéine par son extrémité amino-terminale.

Digestion des sucres

Tout comme celle des protéines, la digestion des polysaccharides est progressive : elle
débute dans la bouche et se poursuit dans la lumière intestinale par l'action de l'amylase
pancréatique.
L'action conjointe de ces 2 enzymes produit du maltose, un disaccharide de glucose.

Mais les polysaccharides hydrolysés ne sont pas les seules sources de sucre dans nos
aliments. En effet, une partie non négligeable des sucres que nous ingérons sont sous la
forme de disaccharides : il s'agit du saccharose et du lactose.
Ces 2 disaccharides arrivent intacts dans la lumière intestinale où débute leur digestion
simultanément à celle du maltose.

Les disaccharides sont hydrolysés par une classe d'enzymes : des hydrolases spécifiques
appelées disaccharidases à il s'agit :
- de la maltase
- de la lactase
- de la saccharase (ou sucrase en anglais)

Ce sont toutes les 3 des enzymes ancrées dans la membrane plasmique du pôle apical de la
cellule de l'épithélium intestinal. Elles catalysent l'hydrolyse de leur disaccharide spécifique
en monosaccharides qui seront absorbés par le pôle apical grâce à un transport actif
secondaire utilisant le sodium comme force motrice.
Cette force motrice est maintenue grâce à la Na+/K+ ATP-ase localisée au pôle basolatéral.

Les monosaccharides ne sont pas accumulés dans la cellule qui les absorbe mais redistribués
à tout l'organisme par la voie sanguine. À cette fin, les monosaccharides absorbés sortent de
la cellule absorbante par un système de diffusion facilitée.

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L’intestin grêle

La structure microscopique de l'intestin grêle est clairement en lien avec sa fonction


principale qui est l'absorption des nutriments à la surface d'absorption est maximisée par
l'accumulation de plis microscopiques appelés les villosités.
Ces villosités sont recouvertes par les cellules absorbantes : les entérocytes.

À cela s'ajoute un niveau complémentaire de microplis = les microvillosités qui sont


observables au sommet apical de chaque entérocyte pour constituer une structure appelée
la bordure en brosse.
Chaque microvillosité est soutenue par les microfilaments du cytosquelette.

À l'instar de ce que nous avons observé dans l'estomac, les villosités se prolongent par des
cryptes. Dans l'intestin grêle, c'est dans ces cryptes que se situent les cellules souches
responsables du renouvellement constant des cellules épithéliales.

Le côlon
On peut observer ici cette
flore colorée à l'aide d'une
sonde fluorescente.

Cette partie de l'image


correspond aux cellules du côlon
présentant un noyau.

L'intestin grêle se poursuit par le côlon dont la structure microscopique est proche de celle
de l'intestin grêle à la différence la plus notable est la réduction voire la disparition des
villosités.

Le côlon est essentiel à la réabsorption de l'eau : il contribue ainsi chaque jour à réabsorber
9 litres de liquide provenant de l'alimentation mais également des différentes sécrétions de
notre tube digestif.

Le côlon héberge une flore microbienne riche composée d’eubactéries, d’archées, mais
aussi de levure.

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Cet ensemble de micro-organismes avec lequel nous vivons en symbiose (une symbiose
mutualiste pour certaines espèces ou une symbiose de type commensalisme pour d'autres)
porte le nom de micro-biomes.
à Ces micro-organismes participent au développement de notre système immunitaire, à la
production de vitamines ou encore au métabolisme de xénobiotiques.

On estime qu’un humain adulte héberge 1kg de micro-organismes dans son intestin soit 100
milliards de cellules = 10 fois plus que le nombre de cellules humaines dans tout notre corps.

Connaissances :
• Connaître les 4 tissus fondamentaux
• Savoir ce qu'est l'adhésion cellulaire
• Connaître les structures impliquées dans l'adhésion cellulaire
• Savoir ce qu'est la matrice extracellulaire
• Connaître l'importance des jonctions serrées dans les épithélia
• Connaître les tuniques du système digestif
• Connaître les principaux constituants de la salive et leurs rôles (y compris la lipase linguale)
• Savoir ce qu'est une dextrine limite
• Connaître la structure de la paroi gastrique.
• Connaître les rôles des cellules pariétales et des cellules principales
• Connaître les fonctions de l'HCl, de la pepsine
• Savoir ce qu'est un zymogène et quelles sont les enzymes digestives sécrétées sous cette
forme
• Savoir le rôle du facteur intrinsèque
• Connaître les noms des segments intestinaux
• Connaître les fonctions du foie et du pancréas
• Connaître la structure sommaire du foie et du pancréas
• Savoir ce que sont les sels biliaires, leur fonction
• Connaître la composition du suc gastrique, du suc pancréatique et de la bile
• Connaître les fonctions des constituants du suc gastrique, du suc pancréatique et de la bile
• Savoir comment sont activés les zymogènes des enzymes digestives
• Savoir ce que sont des endopeptidases et des exopeptidases
• Savoir comment sont digérées les graisses
• Savoir comment sont digérés les sucres
• Savoir ce que sont les disaccharidases
• Connaître la structure de la paroi intestinale
• Savoir ce qu'est une microvillosité
• Connaître les rôles de l'intestin grêle et du côlon

Compétences :
• Faire des liens entre ce chapitre et la majorité des chapitres précédents
• Reconnaître une image typique de la paroi gastrique, de la paroi intestinale, du foie et du
pancréas
• Discerner une villosité d'une microvillosité

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