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Série

Communications
unifiées : l’état de l’art
Ce cahier a été rédigé par Olivier Lefeubvre, consultant chez Navigacom

N
ous utilisons tous aujourd’hui pour notre
usage personnel le mail, les messageries
SOMMAIRE
instantanées, le téléphone mobile, les SMS
etc. L’ensemble de ces moyens de communications
ont aussi largement débordés dans le monde de I - Les principes
l’entreprise, quand ce dernier n’en était pas la source II - L’existant
même.   A. Les services liés à la téléphonie
  B. Les services extérieurs à la téléphonie
Les DSI sont donc confrontés à la mise en place de III - Les fonctionnalités
toutes ces solutions pour leurs utilisateurs afin de   A. Le numéro unique
leur offrir des services simples, efficaces et rapides   B. La messagerie unifiée
d’accès. Les communications unifiées, regroupant   C. Le click to call
précisément un certain nombre de services de   D. La messagerie instantanée
communications à travers une interface utilisateur   E. La gestion de présence
unique, répondent à ces besoins tout en apportant   F. L’audioconférence
leur lot de contraintes et de difficultés.   G. La Webconférence
  H. La visioconférence
Ce cahier explique ce que recouvre exactement le IV - Les prérequis techniques
vocable de «  communications unifiées  », afin de   A. Les protocoles
clarifier les concepts. Il s’agit souvent de services qui   B. Les réseaux
sont aujourd’hui bien connus et identifiés en tant 1. Les flux en temps réel
que « stand alone » et que l’on souhaite simplement 2. Les flux de données
regrouper afin de maximiser les possibilités de V - La sécurité
communications via un seul outil. Ce cahier présente   A. La sécurité interne
également les principales fonctionnalités ainsi que   B. La sécurité externe
les prérequis techniques qu'il convient de mettre en VI - Les éléments clés
œuvre pour tout projet de communications unifiées. VII - En conclusion

L’essentiel pour les directions de systèmes d’information - www.bestpractices-si.fr - Hors Série - Janvier 2012 - 71,76 euros
best practices - Communications unifiées

I – Les principes L’application affichée à l’utilisateur final (l’interface) est le plus


souvent proposée :
Les communications unifiées sont un ensemble de services et
d’applications de communications (audio, vidéo, écrite) qui •  Soit par des éditeurs de logiciels, par exemple :
permettent de communiquer avec un ou plusieurs correspondants
tout en apportant une information supplémentaire quant -  Notes / Sametime d’IBM interfaçables avec
au niveau de disponibilité de ces correspondants : sont-ils   les différents médias de communications
disponibles ? Déjà en ligne ? Occupés ? En réunion ?   (téléphones, visioconférence…) ;

On retrouve ici les désormais classiques « statuts » figurant sur -  Outlook / MOCS de Microsoft intégrant de plus
les applications grand public de type messageries instantanées.   en plus les médias de communications.
Ces applications sont complémentaires et intégrées sur le même
support permettant d’offrir à l’utilisateur une multiplicité de •  Soit par des constructeurs de téléphonie, par exemple :
services via une seule interface.
-  Cisco Unified Communication Client (Cisco),
Ces applications doivent, en outre, être disponibles sur les   OneX (Avaya), My Instant Communicator (Alcatel),
différents terminaux utilisés par les employés en fonction du   TWP (Aastra)…
type de population à laquelle ils appartiennent :
-  Ces outils sont interfaçables avec les outils de
•  PC de bureau pour les utilisateurs fixes ;   collaboration (Groupware de type Notes
  et Outlook…)
•  PC portables pour les nomades ;
Si l’on se réfère au cycle de Hype publié par le cabinet Gartner,
•  smartphones, PDAs et autre terminaux Wi-Fi pour les les communications unifiées constituent une problématique qui
populations mobiles. commence aujourd’hui à être bien connue, voire trop connue,

Un exemple de salle de téléprésence

2  •  Best Practices - Systèmes d’Information  -  Hors série  -  janvier 2012


best practices -Communications unifiées

Un exemple d’interface utilisateur d’une solution de communication unifiée

en pleine phase de désillusion quant aux services qu’elle peut Parmi ces derniers, on peut citer notamment :
apporter aux utilisateurs. Nous verrons ci-après que, comme
souvent, la réalité est plus complexe et qu’il faut bien analyser •  La messagerie instantanée, popularisée par les applications
le besoin, le périmètre et l’environnement, avant d’initier un grand publics de type MSN ; on la retrouve aujourd’hui intégrée
projet de communications unifiées. aux logiciels de messagerie (Lotus Notes, par exemple).

•  La Webconférence, qui permet, via une application Internet,


II – L’existant de partager des documents avec un ou des interlocuteurs.

Le terme de communication unifiée est intrinsèquement •  La visioconférence qui permet via l’utilisation de système
signifiant : l’objectif est de réunir sous une unique bannière vidéo l’organisation de réunions à distance, tout en ayant un visuel
différentes briques de services souvent déjà existantes. de ses interlocuteurs. Le must se trouvant être pour ce service
les solutions de téléprésence permettant, via la construction de
A.  Les services liés à la téléphonie salles spécifiques d’avoir l’impression d’être assis à la même table
que ses interlocuteurs (voir photo page 2).
Avec la téléphonie, qu’elle soit analogique ou sur IP, on dispose
déjà d’un certain nombre de services connexes à la fonction Autour de l’ensemble de ces services, les fournisseurs, qu’ils
première. Parmi ces derniers, on dispose notamment des soient du monde de la téléphonie, via leurs offres de ToIP, ou
éléments suivants : qu’ils soient éditeurs de logiciel du monde de la bureautique,
tentent aujourd’hui de construire et de promouvoir des offres
•  Un numéro unique : service géré par le PABX qui permet structurées.
de faire sonner simultanément le téléphone fixe et le téléphone
mobile alors que l’appelant n’a appelé qu’un seul des deux
numéros. III – Les fonctionnalités
•  Une messagerie unifiée : service qui permet d’accéder à une A.  Le numéro unique
messagerie vocale via plusieurs média, notamment le mail.
Il s’agit ici de disposer d’un numéro de téléphone unique (le
•  Le click to call : service qui permet, via un simple clic plus souvent fixe), lequel permettra au PABX en fonction d’un
de souris dans un annuaire (par exemple son annuaire certain nombre d’évènements (calendrier, numéro de l’appelant)
de contact Exchange) de déclencher un appel. de déterminer vers quel poste les appels doivent être re-routés
(poste fixe et/ou mobile).
B.  Les services extérieurs à la téléphonie
Ce type de service est aujourd’hui offert par les call servers ToIP, qui,
Un certain nombre de services ne sont pas liés au média en étant articulés avec des passerelles GSM opérateurs (internalisées
téléphonique mais à l’écrit, à la vidéo ou au partage documentaire. ou externalisées) savent gérer les appels  vers les mobiles.

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best practices - Communications unifiées

Ce type de service est aujourd’hui développé par les acteurs Ce type de solution est aujourd’hui essentiellement
de la ToIP puisque présent directement sur les infrastructures implémenté via l’utilisation d’API Web Services (c’est-à-
principales de cette dernière. Il faut cependant bien prendre dire fonctionnant sur un serveur Web) permettant la mise
garde aux problématiques financières que ne manquent en œuvre d’un click to call directement sur une page Web,
pas d’entraîner ce type de solution. En effet, l’utilisation simplifiant considérablement l’interface utilisateur (il s’agit
de numéro(s) unique(s) entraîne une augmentation de d’une simple page Web sur son navigateur) et limitant aussi
trafic que ce soit vers les numéros fixes ou les mobiles, les interventions nécessaires sur le poste de l’utilisateur (pas
nécessitant de prêter une attention particulière aux contrats de nécessité d’installer un logiciel spécifique). La distribution,
voix passés avec les fournisseurs. autant que la maintenance en sont ainsi facilitées.

B.  La messagerie unifiée D.  La messagerie instantanée

La principale fonctionnalité de la messagerie unifiée est de La messagerie instantanée a tout d’abord et pendant de
permettre la consultation de sa messagerie vocale à partir de nombreuses années été un outil plébiscité par le grand public. Et
sa boîte mail. On retrouve sous ce vocable la fonctionnalité c’est cet engouement qui a d’ailleurs entraîné son glissement vers
« inverse » consistant à disposer d’une consultation vocale de le monde professionnel : ce que les individus avaient l’habitude
ses mails (ou des messages écrits à partir d’un téléphone, aussi d’utiliser chez eux, ils souhaitaient aussi pouvoir en disposer
appelé Text to Speach). au bureau.

Ce service est assez simplement apporté par une couche logicielle La messagerie instantanée est une simple application permettant
interfaçant le serveur de messagerie vocale avec le serveur mail. Il l’échange instantané de messages textuels : si le correspondant
est dès lors logique que l’on trouve sur ce créneau essentiellement est alors aussi devant sa messagerie, on peut avoir un échange
les acteurs de la messagerie, à savoir IBM (Lotus) et Microsoft temps réel et interactif.
(Outlook).
Ce type de service, fournit par des éditeurs de logiciels
La difficulté essentielle de mise en place de tels services repose et des prestataires de services comme IBM (SameTime),
sur les différentes méthodes de stockage utilisées pour les Microsoft (MSN Entreprise), Cisco (Cisco Unified Personnal
messages vocaux : Communicator), Google (GoogleTalk), repose sur l’installation
•  Soit sur le serveur de messagerie vocale ; de deux composants :
•  Soit sur le serveur de messagerie écrite ;
•  Soit sur les deux serveurs à la fois. •  Un client sur le terminal de l’utilisateur (le plus souvent un
PC, mais aussi maintenant les smartphones) ;
Dès lors, il faut s’assurer que la synchronisation s’effectue
correctement, au risque sinon de ne pas disposer d’un •   Un serveur spécifique (qui peut être internalisé ou
service de qualité, les messages étant présent sur un des externalisé).
médias et pas sur les autres.
Le fonctionnement s’effectue alors selon deux canaux :
C.  Le click to call
•  une connexion permanente entre le serveur et le terminal
Ce service offre la possibilité de cliquer sur un objet, par exemple assurant la signalisation de la communication ;
un nom dans un calendrier, un numéro de téléphone, pour
établir un appel téléphonique automatiquement. Ce type de •  une connexion directe entre les deux terminaux pour les
service est rendu disponible à l’utilisateur via une API (Application échanges de la communication proprement dite selon un
Programming Interface) de type TAPI (Telephony Application mécanisme de peer to peer.
Programming Interface), TSAPI (Telephony Server API), JTAPI
(Java Telephony API), XML (Extensible Markup Language), SOAP Ces solutions de messageries instantanées souffrent aujourd’hui
(Simple Object Access Protocol), etc. d’être particulièrement peu interopérables, limitant de fait les
possibilités d’utilisation interentreprise et les cantonnant donc
Le click to call est ainsi déjà implémenté au sein des applications à un usage interne.
softphones par le fournisseur de ToIP. On le retrouve aussi
dans le cas d’applications de TAO (Téléphonie assistée par Le second point important est qu’avec l’habitude qu’ont pris les
ordinateur). utilisateurs des solutions grand public (Yahoo, MSN, Gmail),

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Exemple de salle équipée en visioconférence

on peut retrouver de manière assez anarchique ces différents •  Quel est le type d’information qui va être diffusé : juste libre/
produits déployés de façon non maîtrisée et en dépit de occupé ou bien « En voyage », « au domicile » etc.
toutes les règles de sécurité, par les utilisateurs eux-mêmes.
•  Qui sont les destinataires de cette information : toute personne
E.  La gestion de présence appartenant à l’entreprise ? Seulement les personnes appartenant
au même service ? La direction générale ? Les VIP ?
La gestion de présence est une fonctionnalité qui est
historiquement attachée à la messagerie instantanée : tout le On le voit donc, plus que la technicité de la mise en place d’une
monde connaît en effet les statuts « en ligne », « non connecté », telle solution, c’est le modèle de gouvernance à mettre en place
ou « occupé ». autour de cette solution qui doit être murement réfléchi.

Cette fonctionnalité permet donc le renseignement et la diffusion F.  L’audioconférence


aux autres utilisateurs de l’outil de son état de présence (libre,
occupé, en réunion, etc.) et du moyen de communication L’audioconférence est la première brique apparue dans le monde
disponible pour être joint (mail, téléphone mobile, téléphone de l’entreprise qui fait partie des communications unifiées. Le
fixe, messagerie instantanée, etc.). principe est simple : il s’agit de réaliser une communication
téléphonique entre plus de deux interlocuteurs.
Pour obtenir une gestion de présence opérationnelle, il faut
installer un composant spécifique sur le serveur de messagerie Ce type de service est aujourd’hui fourni par les opérateurs
instantanée voire un serveur supplémentaire dédié à ce rôle. Coté télécoms (Orange Business Services, BT, Verizon, etc.) ainsi que des
utilisateur, tous les logiciels du marché incluent aujourd’hui par offreurs spécialisés (Arkadin, Intercall, PremiereGlobal…).
défaut un module de gestion de présence.
Le principe d’architecture est simple et complètement maîtrisé :
Ce type de service implique de bâtir des interfaces avec un il repose sur la mise en place d’un serveur accessible chez un
certain nombre d’autres services afin de maximiser les possibilités prestataire, via RTC, dans le cas d’un service externalisé, et sur
d’utilisation de l’outil : l’accès aux informations du calendrier l’adjonction de carte spécifique sur le call serveur dans le cas
peut par exemple être une information intéressante… ou d’un service internalisé reposant sur la ToIP. Il est d’ailleurs
bien encore l’annuaire téléphonique afin de pouvoir ensuite notable que l’audioconférence à trois est une fonctionnalité de
directement joindre la personne. base offerte par la ToIP.

La problématique majeure de ce service est la gestion de la Le seul enjeu de ce type de services est la gestion des coûts et
diffusion de l’information à différents niveaux : l’optimisation financière :

•  Qui décide de la diffusion de l’information : l’intéressé ? Le •  Dans le cas d’une solution externalisée, on peut en effet
supérieur hiérarchique ? Le service informatique doit-il définir organiser des conférences téléphoniques avec un maximum de
une règle ? participants externes car on n’a besoin que d’un seul lien RTC. Le

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prix des communications est, lui, fonction du numéro appelé. •  Citrix (GoToMeeting),

•   Pour une solution internalisée, on doit au contraire •  Netviewer (Meet),


s’orienter vers des conférences téléphoniques avec une majorité
de participants internes car le trafic restera sur le réseau de •  WebEx (MeetMeNow),
l’entreprise : il en résultera donc un coût d’utilisation quasi nul.
•  Microsoft Office (Live Meeting),
G.  La Webconférence
•  Technilink IT Ltd (Digital Meeting),
La Webconférence se trouve être une simple déclinaison appli­
cative de l’audio et de la vidéoconférence, afin d’agréger un grand •  Adobe (Connect),
nombre de participants à moindre coût. Par ailleurs, ce type de
solutions permet aussi d’agréger les supports de communication : •  IBM (Lotus Sametime Unyte)

•  audio, H.  La visioconférence

•  partage de documents, La visioconférence est un système dédié autorisant des


communications audio et vidéos, ainsi que l’affichage de
•  tableau blanc virtuel, documents entre deux ou plusieurs sites. Par ailleurs, un tel
système permet de présenter des objets physiques, si nécessaires,
•  chat, via une caméra documents.

•  éventuellement vidéo. Contrairement à la Webconférence, la visioconférence nécessite


une infrastructure assez lourde, ne serait-ce que pour équiper
Le fonctionnement d’un tel service repose simplement, côté les salles ou l’on souhaite déployer le système en terminaux
DSI, sur la présence d’un serveur dédié, interne ou externe, (écrans) et caméras.
qui pourra gérer ce service. Côté utilisateur, et selon que l’on
souhaite disposer du maximum de support de communication, A cette partie client s’ajoute une infrastructure support, composée
il faudra penser à un équipement de type Webcam ainsi qu’au d’un Gatekeeper, d’un pont et d’une passerelle. Enfin, il faut
casque comprenant un micro. ensuite bâtir une couche réseau (afin d’assurer le transport des
communications entre les différents terminaux), soit via le WAN/
La problématique principale pour les entreprises proposant ce LAN de l’entreprise, soit via des liens RNIS.
type de solution à leur catalogue de service est la gestion de la
qualité de service pour les utilisateurs. L’avantage d’une telle solution est son interopérabilité entre
différentes entreprises : en effet, la visioconférence utilise des
La qualité, notamment de la vidéo est fortement lié à la limitation protocoles normés, que ce soit au niveau du codage (H264,
de bande passante disponible sur le réseau : si le réseau est H239, G722, …) ou au niveau des formats d’affichage (CIF,
fortement sollicité, il se peut que les services rendus, quels qu’ils 4CIF, 720p, …). Cela permet, à partir du moment ou les
soient se retrouvent dégradés. réseaux peuvent discuter (d’où l’avantage, malgré son coût,
d’une solution RNIS), d’initialiser assez simplement des
La vidéo et la voix étant des applications extrêmement sensibles, visioconférences entre des clients n’appartenant pas à la même
notamment à la perte de paquet, la dégradation se constate très structure.
rapidement, nuisant d’autant à la qualité de la communication…
Une gestion fine des mécanismes de QoS (Qualité de service) est Les principaux acteurs de ce marché sont les suivants :
alors nécessaire pour se prémunir de ces effets indésirables.
•  Polycom,
La Webconference, de plus en plus prisée, notamment par
les directions générales qui y voient un moyen simple et •  Tandberg,
efficace de réduire les coûts de déplacements, est aujourd’hui
un créneau ou l’on retrouve les différents acteurs que l’on •  Cisco,
a pu mentionner précédemment, qu’ils soient éditeurs de
logiciels ou offreurs de services : •  Sony,

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•  Lifesize, (délai séparant l’arrivée de deux trames émises consécutivement),


le temps de transit (délai mis par une trame pour être acheminée
•  Aethra. entre son point d’émission et son point de réception) et le taux
de perte de paquet.

IV – Les prérequis techniques Afin de garantir une bonne qualité de service, et donc un triptyque
de paramètre technique en accord avec les nécessités du transport
A.  Les protocoles de flux temps réel, il faut mettre en place de la QoS sur le réseau avec
notamment l’adjonction de une ou plusieurs classes temps réel.
L’ensemble de ces différents services regroupés sous le vocable de
communications unifiées partage un grand nombre de support 2.  Les flux de données
communs, parmi lesquels les principaux sont un certain nombre
de protocoles existants : Les flux de données sont, eux, beaucoup moins sensibles à la
qualité du réseau (jusqu’à un certain point !) et ne nécessitent
•  Tout d’abord, l’IP bien sûr, comme support réseau ; pas la mise en place de QoS particulière. Dans certains cas,
au contraire, il faut s’assurer que les flux de données des
•  Puis le RTP (Real Time Protocol) et le RTCP (Real Time Control communications unifiées sont même dans la classe basse lorsque
Protocol) comme protocoles de communication, respectivement de la QoS a été paramétrée par ailleurs, la messagerie instantanée
norme et standard IETF (Internet Engineering Task Force) ; ne devant par exemple pas être priorisée par rapport à d’autres
applications présentes sur le réseau.
•  Enfin, les protocoles de signalisation, en l’occurrence le
H323, standard ITU-T, le SIP, standard IETF et SCCP, protocole Les équipes réseaux se doivent d’être vigilantes quant à la
propriétaire Cisco. politique de QoS à appliquer globalement aux différents types
de flux data générés par les communications unifiées, ceci en
Outre les protocoles existants en dehors de ce monde des fonction de l’importance pour le métier des différents flux et de
communications unifiées, on retrouve aussi un certain nombre la consommation de bande passante de ces derniers.
de protocoles créés et utilisés spécifiquement pour ces dernières
et qui sont communément utilisés pour chacune d’entre elle :
V – La sécurité
•  Le SIP Simple (SIP Instant Messaging and Presence Leveraging
Extensions), standard IETF, qui est une extension du protocole Les communications unifiées amènent leur lot de
SIP pour les informations relatives à l’Instant Messaging et à la problématiques spécifiques de sécurité à deux niveaux : en
Gestion de Présence ; interne tout d’abord pour des questions de sécurité, en cas
d’interopérabilité avec des entreprises tierces dont l’infrastructure
•  Le SMPP (eXtensible Messaging and Presence Protocol), lui aussi n’est pas contrôlée.
standard IETF, qui est un protocole supportant les échanges de
messages instantanés (ainsi que d’autres échanges, comme les A.  La sécurité interne
échanges de données) entre clients de messagerie instantanée,
sans passer par le serveur (qui ne gère que la signalisation). En interne, la problématique majeure vient de l’émergence
de communications peer to peer qui, comme leur nom
B.  Les réseaux l’indique, ne passent plus systématiquement par une
infrastructure centrale (serveur), rendant d’autant plus
En fonction des types de communications qui sont amenées difficile d’éventuels contrôle de sécurité.
à être transportées par le réseau, ce dernier doit répondre
à un certain nombre de prérequis afin que la qualité B.  La sécurité externe
des communications ne soit pas altérée.
Les communications unifiées ne sont pas simplement utiles
1.  Les flux temps réels en interne mais doivent, au moins pour certaines d’entre elles,
pouvoir être utilisées entre différents entreprises ne partageant
Les flux temps réels sont, dans le cas des communications pas d’infrastructure commune. Il se trouve alors une forte
unifiées, les flux audio et vidéos. Ces flux sont extrêmement nécessité d’identifier de façon fiable au travers de l’échange de
sensibles à certains paramètres techniques, notamment la gigue clefs PKI, le client d’une application de communication unifiée

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best practices - Communications unifiées

d’une autre entreprise lorsque l’on souhaite communiquer avec •  Une réflexion profonde à mener face à la comple­xité de mise
elle (messagerie instantanée, visio-web-audioconférence (IP), en œuvre des composants :
ToIP).
-  Interfaçage des logiciels (Groupware et
  applications de communication) et interactivité
VI - Les éléments clés   entre eux ;
-  Interopérabilité des médias ;
Les communications unifiées, nous l’avons vu, reposent -  Passerelle GSM ou négociation avec opérateur
simplement sur de nouvelles briques d’infrastructures permettant   pour un numéro unique.
d’offrir le service à l’utilisateur. Nonobstant les contraintes
d’intégration et d’interopérabilité, il semble donc s’agir de •  Une intégration forte au sein du système d’information
problématiques assez simples (ou du moins, relevant simplement nécessitant le choix du ou des bons intégrateurs  : les
de la technique). communications unifiées visant à rendre service au métier
se doivent donc être étroitement intégrées aux applications
Or, il ne faut en aucun cas perdre de vue que ces communications métiers.
unifiées vont avoir un impact fort sur différents aspects de l’entreprise :

•  Impacts fonctionnels ; VI I - En conclusion


•  Impacts sur les usages ; Les communications unifiées sont aujourd’hui un vrai sujet
d’entreprise, beaucoup poussé par les utilisateurs eux-mêmes
•  Impacts financiers ; qui sont très demandeurs de ce type de solution, y voyant un
moyen de simplification des échanges. Par ailleurs, le souhait
•  Impacts de sécurité. récurrent de réduction des coûts des directions générales incitent
aussi nettement au développement des outils d’audio et de vidéos
Il est donc nécessaire de définir une stratégie de communications conférence, permettant de limiter les coûteux déplacements.
unifiée, avec en particulier, la prise en compte des éléments
suivants : Les solutions techniques existent aujourd’hui pour répondre aux
différents besoins exprimés. Cependant, il ne faut pas perdre
•  Une augmentation conséquente de la bande passante à de vue, qu’outre la complexité  technique de ces solutions
prévoir avec la mise en place de QoS, liée à l’ajout de nouvelles (nécessitant une intégration fine dans des environnements
applications et à la nature temps réel de ces applications pas toujours maîtrisés et encore moins unifiés), il faut aussi
(applications vidéo et audio consommatrices en bande passante anticiper les impacts sur l’environnement système d’information
pour garantir une qualité correcte) de l’entreprise pour le réseau, la sécurité et les coûts…

Best Practices-Systèmes d’Information est publié par Best Practices International - SARL au capital de 21 000 euros,
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Rédacteur en chef : Philippe Rosé - Rédactrice en chef adjointe : Aurélie Chandèze - Abonnement sur le site : www.bestpractices-si.fr
Directeur de la publication : Philippe Rosé (philippe.rose@bestpractices-si.fr), Contrôle qualité : Alain Condrieu, Directeur du développement : Marc Guillaumot (marc.guillaumot@bestpractices-si.fr)
ISSN : 1967-5097 - Gérants : Marc Guillaumot, Philippe Rosé - Dépôt légal : à parution. Toute reproduction même partielle est strictement interdite. Impression : Best Practices International

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