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L’ARBRE DE VIE ET LA KABBALE

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Nous présenterons dans ce texte d’initiation à la Kabbale, l’Arbre de Vie


ou Arbre des Sefirot (pluriel de  Sefirah  qui signifie  figure) dont l’origine
reste obscure… Nous savons du moins que le terme de Sefirot, que l’on
écrit aussi «  Sephirot  », provient du  Sepher Yetsirah  ou le livre de la
création. Nous allons ici surtout nous employer à définir et à décrire
toute la richesse symbolique et mystique contenue dans le concept
d’Arbre de Vie.

La vocation de la Kabbale est en quelque sorte la déification de


l’homme. Du moins de l’homme qui s’en révèle désireux et capable. Elle
vise à faire sortir l’âme du plan terrestre pour lui faire atteindre le plan
divin ; elle a pour but l’union de l’âme humaine avec l’âme cosmique. La
Kabbale n’est pas un discours, elle ne prétend pas détenir la Vérité.

Elle est une méthode, une ascèse, une démarche, un cheminement, un


processus. Elle n’est pas philosophique ou logique, elle est mystique et
initiatique. Son langage n’est pas celui des concepts et des
raisonnements, mais bien celui des symboles et des métaphores. En
cela, elle s’apparente aux pratiques du « Zen », du bouddhisme ou bien
sûr de l’astrologie.

Origine des Sephirot


Le Sepher Yetsirah, ouvrage de spéculation cosmogonique se rapporte à
la racine  safar  : compter. L’ouvrage traite en effet des dix premiers
nombres, de un à dix, et discute les dimensions de l’univers.

Les Kabbalistes anciens attribuèrent le terme de Sefirot au monde divin,


pour lui signifier les dix Puissances divines qui prennent source dans la
divinité elle-même (én Sof) et en procèdent par émanation.

L’ensemble des dix Sefirot sont décrites, aux côtés des 22 lettres de
l’alphabet hébreu pour former ensemble, les 32 voies de sagesse, non
encore structurées en arbre. Cette structure sera fondée au XIII ème
siècle dans le Sepher Zohar (le livre de la splendeur) où nous trouvons le
nom des Sefirot.

Les Sephirot

Définitions des Sephirot


On peut définir les dix Sefirot comme une organisation, ou une
configuration, semblable à une stature d’homme, dont chacun des
principaux membres correspondrait à l’une des Sefirot.

Les Sefirot ne sont plus Dieu, mais elles sont divines. Le monde par
conséquent, n’est pas directement relié à la Source divine cachée qui,
dans cette  représentation  imagée, est comme l’âme en relation avec
l’apparence humaine des Sefirot. Tout comme la véritable âme de
l’homme (dont le  moi  ne peut être appréhendé) n’est jamais révélée à
autrui, mais se manifeste à travers son esprit, ses émotions et son
corps, le Moi de Dieu n’est révélé dans son essence originelle que part
le canal des dix Sefirot qui constitue les divers modes de Sa révélation.
Les dix Sefirot constituent ensemble une réalité fondamentale :
chacune a une fonction unique, elle est le complément de chacune des
autres et elle est essentielle pour la réalisation ou l’accomplissement de
chacune des autres. On retrouve exactement le même principe en
astrologie, et surtout dans la branche holistique qui conçoit chaque
planète en fonction de toutes les autres et ne peut envisager un thème
que dans son intégralité, non de façon morcelée.

Chaque Sephira présente un niveau et une face qui semblent


indépendants mais bien qu’il n’existe pas de relation hiérarchique entre
elles, son essence repose sur une relation dialectique qui met l’homme
en face du cosmos. Dieu juge l’homme comme l’homme juge Dieu. Dieu
se trompe aussi souvent que l’homme échoue (le mot « péché », en
hébreu, signifie « échec » et non « faute »). Là encore, il sera facile de
faire des corrélats avec l’astrologie, surtout dans sa branche karmique
qui considère que le poids du karma est fait d’erreur et non de péché ou
de faute au sens éthique.

Face à cette Alliance transcendantale, la Force de l’intérieure et la Bonté


envers l’extérieur sont au cœur de l’humain : elles sont les moteurs de
son existence quotidienne, ce vers quoi il doit pointer pour évoluer.

Présentation des Sephirot


Nous dirons de la première Sefirah, Keter (couronne) qu’elle est la
volonté divine, et en même temps la source de tout plaisir, dans le sens
de béatitude mystique et de réconciliation avec soi-même.

Hokhmah  (sagesse) est la connaissance intuitive et instantanée, alors


que Binah (compréhension) tend vers l’analyse logique.

Hessed  (bonté) également appelée  Gedoulah  (Grandeur) représente


l’élan du pur amour. Elle est reliée directement à Guegourah (puissance)
qui désigne la retenue et la concentration mais aussi le respect ou
l’admiration. Tiferet (la beauté), c’est la combinaison de l’harmonie de la
vérité et de la compassion. Netsah (éternité), c’est à la fois la conquête
et la capacité de surmonter les choses « que l’on traduit
par Victoire. Hod  (splendeur ; majesté) est le principe de persévérance
et d’endurance.  Yessod(fondation), entre autres choses, le vecteur qui
assure le passage d’un stade ou d’une condition à une autre. Enfin la
dixième des sefirot, Malkhout(royauté) incarne à la fois le masculin et le
féminin…

Quant à  Daat  (connaissance), elle ne ressemble à aucune des


précédentes. Elle est une sorte de onzième Sefirah, appartenant aux dix
autres sans vraiment en faire partie. Avant d’expliquer plus
largement  Malkhout  et  Daat, il nous faut approfondir la vision des
Kabbalistes sur Dieu et le monde divin.

Création de Simone Peirache

Les Sefirot, qu’elles soient considérées comme les instruments d’action


ou comme la substance même de la divinité sont présentées par les
Kabbalistes sous deux formes principales : anthropomorphique et
dualiste, et comprenant une nature à la fois masculine et féminine.
Dépeignant le Créateur comme étant doté d’une taille gigantesque et
d’une beauté parfaite , où chaque organe possède un nom propre et est
associé à des anges particuliers , ils s’inspirent du Livre « le Cantique
des Cantiques » (Bible) où le Bien-Aimé est magnifié par la Fiancée
(Israël).

Le corps divin est regardé comme le modèle auprès duquel l’homme a


été crée, ainsi que l’indique le verset de la Genèse (1, 26-27). Les
Kabbalistes ont vu dans ce verset la clé donnant accès à une vraie
connaissance de Dieu… La structure duelle quant à elle ramène
l’ensemble des Sefirot à deux principes, l’un qui effectue l’acte d’émettre
(masculin), l’autre qui fait acte de recevoir (féminin). On retrouve bien
sûr cette polarité en astrologie à travers les signes masculins et
féminins mais aussi dans le Tao à travers le Yin et le Yang.

Les relations entre ces deux pôles divins rythment le déroulement des
échanges du flux vital entre les échelons du monde de l’émanation.
C’est donc la dernière Sefirah : Malkhout qui a retenu l’essentiel des
aspects féminins du monde divin, elle devient le réceptacle de toutes
les influences et est identifiée à la Chekhinah, appellation qui désigne la
« présence » ou « l’habitation » de Dieu près des hommes. Elle est
également le premier degré du monde angélique, c’est elle qui gouverne
la foule des anges, son émissaire principale est Métraton, l’archange qui
porte le nom divin (YHWH), parfois identifié aussi à l’ange Michael.

La somme de toutes les Sefirot, dans leurs multiples interrelations,


constitue le lien permanent qui unit Dieu à ce monde. En réalité, il s’agit
de réciprocité, car le monde peut réagir et même agir… Cette réciprocité
crée un double processus ascendant et descendant. L’idée est la même
en astrologie : l’humain et le planétaire s’interpénètrent et interagissent :
rien n’est totalement écrit mais aucun être humain n’est non plus
totalement libre de son destin.

Les dix Sefirot sont responsables de la loi cosmique et de l’ordre


universel. Elles se combinent, se contractent et changent de formes au
fur et à mesure qu’elles passent d’un « monde » à l’autre (c’est-à-dire de
l’une à l’autre), jusqu’à ce qu’elles atteignent notre monde matériel qui
est l’ultime étape de la manifestation divine.

D’un autre côté, les divers types d’évènements qui se produisent dans
notre monde influencent les Sefirot. Ils affectent la nature et la qualité
des relations qui unissent la Lumière et la Vie qu’elles déversent sur
notre monde…

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