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Comment faire ?
Un questionnaire en ligne
Amandine Baude
Jérôme Cerutti
La collection Devenir chercheurE est constituée d’outils pédagogiques qui visent à soutenir la formation à
la recherche des étudiants gradués en sciences humaines et sociales. Elle est produite par le Centre de
recherche sur l’adaptation des jeunes et des familles à risque (JEFAR), sous la direction de Marie-Hélène
Gagné.
Le Centre de recherche JEFAR est un centre reconnu par la Commission de la recherche de l’Université
Laval.
Nous tenons à remercier Audrey Bourassa, Caroline Robitaille et Marie-Christine Saint-Jacques pour la
relecture de ce document et leurs commentaires pertinents.
Dans ce document, le masculin est utilisé sans aucune discrimination et dans le seul but d’alléger le texte.
Production et diffusion
Centre de recherche sur l’adaptation des jeunes et des familles à risque (JEFAR)
1030 Avenue des Sciences humaines
Pavillon Charles-De Koninck, local 2444
Université Laval
Québec (Québec) G1V 0A6
INTRODUCTION ..................................................................................................................................................... 1
ANNEXE ............................................................................................................................................................... 21
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................................... 23
Collection Devenir chercheurE
Comment faire un questionnaire en ligne
Introduction
Moyen d’échanges interpersonnels, outil de travail ou encore source de savoir, internet n’a cessé de gagner
en popularité ces dernières décennies. Comme dans plusieurs autres secteurs d’activités, la recherche en
sciences humaines et sociales a vu dans ces nouvelles technologies des possibilités au plan méthodologique,
particulièrement à l’étape de la collecte des données. Au plan scientifique, l’attention méthodologique
accordée aux enquêtes en ligne a fortement augmenté depuis la fin des années 90 (voir www.WebSM.org
pour une bibliographie détaillée) dépassant celle accordée aux autres modes de collecte (p. ex.,
questionnaire papier, entrevue téléphonique). Cela est dû en partie aux avantages de ce mode de collecte
aux plans de la facilité d’administration et des économies réalisées. Toutefois, l’enquête en ligne soulève
de nombreux défis en matière de mise en œuvre et ses avantages ne devraient pas nous inciter à manquer
de discernement lors de sa conception. Dans un premier temps, nous aborderons les avantages et
inconvénients de l’enquête en ligne comparativement aux modes de collecte de données plus traditionnels ;
dans un deuxième temps, il s’agira de proposer des lignes directrices dans le développement d’un
questionnaire en ligne, en ciblant nos propos sur la phase opérationnelle de ce processus et sur les enjeux
qui entourent sa diffusion.
Le questionnaire est un instrument de mesure composé d’un ensemble de questions (aussi nommé items
en fonction du domaine) formulées dans l’optique de collecter des données permettant de répondre aux
objectifs d’une recherche (Brown, 2017). Comme cet instrument influence considérablement le
comportement du répondant et a de grands impacts sur la qualité des données collectées (Statistique
Canada, 2016), il doit être choisi ou conçu avec le plus grand soin. Celui-ci peut être destiné à de petits et
grands échantillons et peut être composé d’instruments standardisés ou construits sur mesure. Selon
Maisonneuve et Fournier (2012), il est possible de recueillir et d’explorer différents types d’informations
comme les opinions, la satisfaction ou encore les croyances, les comportements et les pratiques, ou encore
les projections et les intentions.
Le mode de collecte des données désigne la méthode à partir de laquelle un questionnaire est adressé aux
participants d’une étude pour être complété. Pour ce faire, le chercheur dispose de plusieurs options : les
techniques d’administration qui font appel à un interviewer (questionnaire administré par entrevue en face
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à face ou au téléphone, CAPI 1 ou CATI 2 dans le cas où l’interviewer est assisté par ordinateur) et celles qui
sont auto-administrées (par envoi postal sur papier ou en utilisant un CASI 3). Lors de la conception du
questionnaire, il convient de s’interroger attentivement sur le mode de collecte qui sera privilégié, puisque
celui-ci peut influencer le taux de participation et la qualité des données collectées. Le choix du mode de
collecte peut se faire eu égard à plusieurs caractéristiques : le sujet de l’étude et les informations
recherchées (p. ex., nombre de questions, complexité des sujets abordés, sensibilité des thèmes abordés),
les caractéristiques de la population visée (p. ex., dispersion géographique, disponibilité, intérêt accordé
au thème de l’étude, degré de littératie), les délais impartis et les financements disponibles.
Le présent document se concentre sur les questionnaires en ligne de type CASI, c’est-à-dire les
questionnaires auto administrés et sans intervention d’un interviewer. Cependant, plusieurs dimensions
abordées peuvent servir au développement d’un questionnaire au sens large.
1
Computer-Assisted Personnal Interviewing (CAPI) : programmes qui affichent des questions que l’interviewer pose
en face à face et auxquelles le répondant répond directement sur l’ordinateur.
2
Computer-Assisted Telephone Interviewing (CATI) : programmes qui affichent des questions que l’interviewer pose
par téléphone et qu’il complète lui-même suite aux réponses du répondant.
3
Computer-Assisted Self-administration Interviewing (CASI) : programmes qui affichent des questions auxquelles les
répondants répondent sans l’intervention de l’interviewer.
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Toutefois, ce mode de collecte comporte aussi des inconvénients. Plusieurs typologies ont été développées
pour distinguer les sources d’erreur, les quatre principales étant : l’erreur d’échantillonnage, de couverture,
de non-réponse, et de mesure.
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La désirabilité sociale fait référence à « la connaissance que les gens ont de ce qui est considéré
comme désirable et socialement valorisé » et à leur tendance à fournir des réponses qui donnent
une bonne image d’eux-mêmes ou qui se situent dans la norme sociale (Cambon, 2006). On
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considère que le problème de désirabilité sociale est moins grand dans les enquêtes en ligne,
rendant ce mode de collecte particulièrement adapté à des sujets sensibles. L’absence
d’interviewer et l’anonymat ôteraient certaines inhibitions et inciteraient le répondant à dévoiler
des comportements jugés moins acceptables socialement. D’autres chercheurs nuancent ce
constat, en signalant que le format en ligne et les nouvelles technologies peuvent susciter des
sentiments de méfiance quant à la confidentialité des données et des sentiments de moindre
maitrise (Frippiat & Marquis, 2010). Quoi qu’il en soit, et bien que ce mode de collecte n’efface pas
toute sensibilité à la désirabilité sociale, les auteurs s’accordent sur le fait qu’il augmente la
tolérance des individus au caractère intime de certaines questions, les incitant à déclarer
davantage de comportements socialement indésirables ou jugés hors normes (Frippiat & Marquis,
2010).
Parmi les erreurs de mesure, il existe un ensemble de biais qui réfèrent au concept de satisficing
(principe du seuil de satisfaction [TERMIUM Plus Canada 4 ]). Théorisé par Simon (1997), ce
processus réfère à la tendance pour un individu à choisir une réponse satisfaisante, plutôt
qu’optimale. Compléter un questionnaire suppose un coût cognitif important puisque ce processus
implique 1) d’interpréter le sens de chaque question, 2) de retrouver l’information pertinente en
mémoire pour y répondre et 3) de trouver l’option appropriée parmi les modalités de réponse
possible (Krosnick, 1991). Face à l’effort demandé, le répondant peut employer une variété de
stratégies comme, par exemple, sélectionner la première option qui semble satisfaisante parmi un
ensemble de choix possibles (effet d’ordre), répondre au centre d’une échelle (la non-
différenciation), privilégier l’option « Ne sait pas » plutôt que de se positionner, ou répondre de
façon arbitraire (Bethlehem & Biffignandi, 2012 ; Krosnick 1991). Ces biais peuvent être accentués
par la longueur, la difficulté ou le manque de dynamisme d’un questionnaire. Il est à noter que la
plupart des biais liés au seuil de satisfaction interviennent sur des questions fermées.
Après avoir survolé les principaux avantages et sources d’erreurs que l’on peut trouver dans les enquêtes
par questionnaire en ligne, la section suivante vise à apporter des conseils dans son élaboration. Cette
section représente la synthèse d’une littérature riche et diversifiée, qui démontre qu’il n’existe pas de
recette magique dans sa conception. Le développement de cet outil se base plutôt sur un ensemble de
choix et d’expériences individuelles. Notre objectif est d’en partager le plus possible et de sensibiliser les
futurs interviewers sur certaines pratiques propres à l’élaboration d’un questionnaire en ligne. Bien que ce
4
https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-
fra.html?lang=fra&i=&index=alt&srchtxt=PRINCIPE%20SEUIL%20SATISFACTION%20INDIVIDU
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document se centre sur ses processus opérationnels (structure du questionnaire, formulation des
questions, modalités de réponse), rappelons qu’il est important de bien structurer sa recherche en amont :
que cherche-t-on à connaitre ? Auprès de quelle population ? À partir de quels thèmes, variables ou
informations vais-je pouvoir répondre à mes questions de recherche ? À partir de quelle méthode et quel
mode de collecte ?
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LA LETTRE □ La formulation de la lettre est adaptée et les formules de politesses sont présentes.
D'ACCOMPAGNEMENT
□ Les coordonnées du chercheur sont précisées.
□ L’objectif de l’étude est expliqué.
□ Le temps de passation est précisé.
□ L’anonymat des réponses est précisé.
□ Les modalités de retour sur les résultats de l’étude sont précisées.
MODALITÉS DE RÉPONSE
□ Les modalités sont adaptées à la question et ce que l'on cherche à mesurer (par ex,
ouverte/fermée, dichotomique, choix multiple, matrices, échelles).
□ Le nombre d’items est adapté à l’objectif.
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Pour en savoir plus : l’ouvrage de Sauro et Lewis (2016) permet d’explorer en profondeur la
conception des instruments de mesure standardisés et constitue un point de départ intéressant
pour les chercheurs désirant développer de tels outils.
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Selon Plaisent, Zheng, Khadhraoui, et Bernard (2018), l’utilisation de questionnaires existants à plusieurs
avantages : économiser du temps, renforcer la validité et la fiabilité des résultats d’une étude — dans le
cas d’un instrument standardisé — et permettre une comparaison avec les résultats d’études ayant utilisé
le même instrument. Cependant, ledit instrument peut ne pas répondre entièrement aux besoins du
chercheur si, par exemple, il a été développé auprès d’une population différente ou qu’il est indisponible
dans la langue désirée. Cela nécessitera des ajustements plus ou moins importants qui, dans certains cas,
peuvent remettre en question les avantages susmentionnés. Enfin, la très grande majorité des instruments
sont protégés par des droits d’auteur et certains sont payants. Avant de choisir/utiliser un instrument, il est
nécessaire de s’informer sur ses règles d’utilisation/de reproduction et sur son coût. Par exemple, certains
outils n’autorisent pas l’apport de modifications aux plans du contenu ou de la forme (p. ex., le Strengths
and Difficulties Questionnaire, SDQ). Si ces informations sont inaccessibles, il est recommandé de contacter
directement l’auteur de l’instrument et/ou de sa traduction (voir un exemple de lettre à la figure 2). D’après
notre expérience, mentionnons qu’ils apprécient généralement les démarches effectuées auprès d’eux et
y répondent de manière très courtoise. Sinon, des ressources sont généralement disponibles dans les
universités. Par exemple, le Bureau du droit d’auteur (BDA) de l’Université Laval a pour mission de
promouvoir les pratiques appropriées en matière d’utilisation du matériel protégé par le droit d’auteur par
la communauté universitaire. Il offre des ressources et des outils en ligne qui permettent de bien
comprendre et d’appliquer la Loi sur le droit d’auteur.
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Figure 2. Exemple de lettre envoyée à l’auteur d’un instrument utilisé dans l’Enquête longitudinale auprès
des parents séparés et recomposés du Québec (Saint‐Jacques, Baude, Godbout, Robitaille, Goubau, Pacaut,
Biland, Dubeau, Régnier‐Loilier, et collaborateurs, 2018)
Le développement d’un questionnaire sur mesure a quant à lui l’avantage de permettre une meilleure
adéquation avec les objectifs de la recherche et la population ciblée et d’offrir une plus grande flexibilité
dans la conception des questions (p. ex., formulation ou encore choix des modalités de réponse) et dans la
mise en page du questionnaire (p. ex., enchainement des questions, structure, éléments graphiques). En
outre, les réalités (p. ex., familiales, sociales) changent et il faut être en mesure de développer de nouveaux
instruments qui captent ces réalités émergentes. Par contre, cette démarche peut être coûteuse
financièrement et en temps, particulièrement s’il est prévu de le valider scientifiquement.
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les questions ouvertes impliquent des analyses qualitatives. Selon Boynton et Greenhalgh (2004) ou encore
Plaisent et al. (2018), les questions fermées sont faciles et rapides à remplir et peuvent favoriser
l’engagement du participant si elles sont clairement formulées. Pour le chercheur, les données collectées
sont généralement faciles à coder, à analyser et à comparer. De plus, elles limiteraient le biais de désirabilité
sociale. En effet, il est plus probable que ce biais soit présent s’il est amené à formuler une réponse dans
le cadre d’une question ouverte. Cependant, le développement des questions fermées forcera le chercheur
à s’assurer que la question et/ou la modalité de réponse remplissent bien ses objectifs (coût en temps). Il
doit donc connaître suffisamment le sujet et les modalités de réponses possibles, afin de développer ses
questions et les options de réponses à ses questions. De plus, un autre inconvénient des questions fermées
réside dans le fait que si le répondant ne comprend pas bien une question, il sera plus difficile de le détecter,
d’où l’importance de réaliser des prétests. À l’inverse, des questions fermées qui balisent clairement les
réponses attendues, les questions ouvertes ont l’avantage de favoriser la libre expression du répondant. Le
participant aura en effet l’opportunité d’exprimer son propre point de vue et d’apporter de nouvelles
connaissances au chercheur. En revanche, ce type de question appelle le développement d’une réponse
par écrit, ce qui impose un coût de temps au participant et au plan cognitif (p. ex, formulation, vocabulaire,
grammaire, freins liés à la traduction de ses pensées par écrit), qui peut l’inciter à ne pas répondre ou à se
désengager. De plus, le chercheur peut être amené à devoir composer avec plusieurs défis : la perte des
données reliée à un manque de clarté d’une réponse ou une réponse hors sujet, ou encore le temps
nécessaire à consacrer aux analyses.
3.2.1. Les différentes modalités de réponses aux questions fermées dans les questionnaires en ligne
Il existe différentes modalités de réponses pour des questions fermées. Le tableau suivant en dresse un
portrait non exhaustif des plus fréquemment rencontrées.
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3.2.2. Les différentes modalités de réponses aux questions ouvertes dans les questionnaires en ligne
En ce qui concerne les questions ouvertes, deux options s’offrent au chercheur : le texte court et le texte
long (voir tableau 2).
Tableau 2. Exemples de modalités de réponses pour des questions ouvertes
NOM DESCRIPTION
Permet au répondant d’inscrire du contenu textuel dans un cadre de commentaire restreint,
généralement représenté par un cadre rectangulaire d’une ou de deux lignes ou ayant une
capacité de 250 mots maximum.
Texte court
Noter qu’il est préférable d’indiquer au répondant la longueur maximale du texte qu’il peut
écrire
Le texte long n’impose généralement pas de limites dans le nombre de mots. Cette modalité
Texte long de réponse ouverte est généralement représentée par un gros cadre rectangulaire qui peut
s’agrandir ou qui dispose d’une barre pour faire défiler le texte.
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bien aux critères d’inclusion de l’étude. Il est recommandé de conclure le questionnaire par une question
ouverte ou une section de commentaires invitant les répondants à inscrire des éléments non documentés
en amont et ainsi leur donner l’opportunité d’exprimer leurs idées, questions ou préoccupations. Par
exemple : cette étude vise à comprendre l’expérience des parents québécois qui se sont récemment
séparés ou remis en couple. Y a-t-il des aspects importants que nous n’avons pas abordés à ce sujet et dont
vous souhaiteriez nous parler ? Finalement, il importera de remercier les participants pour leur participation
et le temps investi dans la complétion du questionnaire. Le cas échéant, il conviendra de rappeler aux
participants qu’une compensation financière ou récompenses étaient prévues et de leur transmettre tous
les détails pratiques associés.
On visera la simplicité dans la formulation des questions (p. ex., éviter les mots à double sens, les
abréviations, les termes flous et ambigus ou les adverbes imprécis [souvent, beaucoup, etc.]). Il est
nécessaire d’éviter les termes trop techniques si la population ciblée n’est pas experte, ou de les définir,
s’ils ne peuvent être substitués. On visera à favoriser la convivialité en utilisant des caractères gras sur les
mots importants. Également, il est important d’éviter de poser deux questions dans une même question,
par exemple : « Utilisez-vous les outils nord-américains et européens dans le cadre de votre pratique
clinique ? ». De plus, il faut bannir les tournures de phrase négatives, par exemple : « Préférez-vous ne pas
utiliser les outils nord-américains dans le cadre de votre pratique clinique ? ». Enfin, la question doit
demeurer neutre et on évitera de laisser transparaitre nos opinions à travers des formulations
consensuelles qui induisent des réponses, par exemple : « Depuis votre séparation, êtes-vous d’accord que
l’entente écrite que vous aviez concernant la garde de votre enfant a été respectée ? » pourrait être posée
ainsi : « Depuis votre séparation, diriez-vous que l’entente verbale ou écrite que vous aviez concernant la
garde de votre enfant a été respectée ? ».
Pour les questions à choix de réponse, étant donné que les choix sont préétablis, les répondants pourraient
se retrouver dans la situation ou aucun des choix ne s’applique à eux. Ils pourront alors être enclins à
répondre de manière arbitraire (voir la section sur les biais cognitifs). Dans le cadre d’une recherche
exploratoire, ou lorsque le chercheur n’est pas en mesure d’identifier l’éventail d’options possibles, il peut
être intéressant d’ajouter l’option « autre, veuillez préciser : ____________ » qui donne la liberté au
répondant d’ajouter du contenu auquel l’interviewer n’avait pas pensé.
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Ensuite, que ce soit pour les échelles d’évaluation ou pour les échelles de Likert, certains participants
peuvent être incités à choisir la modalité de réponse du milieu, soit le point neutre (non-différentiation,
voir section sur les biais cognitifs). Cela impose au chercheur de se questionner sur l’usage d’une échelle
composée d’un nombre pair d’options de réponses. Pour les instruments de mesure standardisés, les items
et modalités de réponses étant généralement non modifiables, la question ne se pose pas.
Également, il est recommandé d’utiliser des matrices qui s’affichent au complet sur la page du répondant.
En effet, si la matrice est composée d’un nombre trop élevé d’items et que le répondant doit faire défiler
la matrice sur la page internet, il pourrait se décourager et abandonner la complétion du questionnaire.
Dès lors, utiliser des matrices plus restreintes en termes d’items ou les découper sur plusieurs pages
pourrait favoriser l’engagement du répondant. Aussi, la redondance de matrices (plusieurs matrices à la
suite sur une même page) peut favoriser certains enjeux liés à la non-différenciation ou aux réponses
arbitraires à cause de la monotonie des items et des modalités de réponses (voir la section sur les biais
cognitifs).
D’autre part, pour des questions qui sollicitent la mémoire des participants, notamment celles qui
impliquent de se souvenir de dates particulières, le taux de non-réponse peut être élevé. Dans le cas où
cette donnée est essentielle au chercheur, il peut être pertinent d’aller la chercher en reformulant la
question de différentes manières. Par exemple :
À noter qu’il ne faut pas abuser de ce type de questions. Il importe de se montrer respectueux du fait qu’un
répondant ne désire pas y répondre.
Enfin, en ce qui concerne les questions ouvertes, il peut être pertinent de donner des exemples sur les
informations attendues pour guider le participant et éviter le hors-sujet. Ce conseil ne s’applique que si la
réponse ouverte a pour but de collecter une information ou un ensemble d’informations précises.
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3.3.4. Mettre à profit les technologies offertes par les outils en ligne
Bethlehem et Biffignandi (2012) recommandent de mettre à profit les technologies pour simplifier le
questionnaire ou le rendre plus attractif et dynamique. Quelques exemples sont présentés dans le
tableau 3.
Tableau 3. Exemples de moyens technologiques pour rendre un questionnaire attractif et dynamique
NOM DESCRIPTION
Modalité de mise en forme d’une réponse fermée. Le principal avantage des listes
déroulantes est d’avoir accès à une grande liste d’options de réponses sans
submerger visuellement le répondant. Ceux-ci auront alors la possibilité de
sélectionner leur réponse dans la liste.
Liste déroulante
Par exemple, une liste déroulante peut être pertinente pour une question qui vise à
déterminer le pays de résidence du répondant.
Noter qu’il est préférable d’utiliser une liste déroulante pour une question
impliquant une réponse unique.
Utilisation de contenu multimédia (p. ex., vidéos, images et enregistrements
sonores) comme modalité de réponse ou comme ressource faisant partie de la
question; utilisation de liens hypertextes pour apporter des précisions
Contenu multimédia
complémentaires sur un concept, par exemple.
et liens hypertextes
Par exemple, on peut réaliser une présentation vidéo pour présenter le projet aux
répondants potentiels et leur expliquer pourquoi c’est important de participer.
Utilisation d’une barre de progression pour indiquer aux répondants le degré
Barre de progression
d’avancement de complétion du questionnaire et pour les motiver à poursuivre.
Questions qui permettent de faire un tri et agissent comme des questions filtres,
qui guident le cheminement des répondants en fonction des réponses qu’ils
donnent et qui permettent au chercheur d’approfondir un sujet précis. Les
questions filtres ont l’avantage de rendre le questionnaire plus adaptatif, de l’aérer
et de réduire le temps de complétion pour les répondants.
Les branchements
conditionnels Par exemple : « Utilisez-vous l’outil CBCL dans le cadre de votre pratique ? » [Si OUI]
« À quelle fréquence l’utilisez-vous ? » [Si NON] « Pour quelle(s) raison(s) n’utilisez-
vous pas cet outil ? ».
Noter que les branchements conditionnels sont également utilisés sur des
questionnaires papier, mais qu’ils demandent plus d’efforts pour le répondant.
Les chercheurs ont différentes options afin de réaliser une collecte de données. Notamment, il est possible
de faire appel à des firmes privées qui se sont spécialisées dans l’administration de sondages ou d’enquêtes.
Il est aussi tout à fait possible d’implanter soi-même le questionnaire à l’aide des logiciels disponibles.
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De nombreux logiciels sont disponibles afin d’implanter des questionnaires en ligne. À l’instar de Farmer,
Oakman et Rice (2016), nous avons recensé et analysé les logiciels les plus souvent référencés sur internet.
Comme on l’observe dans le tableau 4, les 10 logiciels retenus offrent des fonctionnalités très variables (p.
ex., nombre de questions, nombre de répondants, branchement conditionnel). Il est à noter que ce sont
des logiciels en ligne clé en main qui permettent d’implanter et de diffuser des questionnaires en ligne. En
règle générale, aucune ou très peu de programmation est nécessaire. LimeSurvey est quant à lui différent,
car il s’agit d’un logiciel en libre accès dont le contenu payant sert à l’hébergement et à la diffusion du
questionnaire. Celui-ci requiert du savoir-faire pour coder et un hébergement (sur des serveurs
personnels/institutionnels pour supprimer ces coûts), mais offre en contrepartie une plus grande liberté et
flexibilité dans la conception et le design du questionnaire.
Tableau 4. Caractéristiques des dix logiciels retenus
Avant de sélectionner un outil, il est recommandé de faire le point sur ses besoins et sur le budget
disponible. L’interviewer peut se poser les questions suivantes : combien de questions comprend mon
questionnaire ? Combien de répondants est-ce que j’envisage rejoindre ? Est-ce que je prévois exporter mes
données automatiquement et, si oui, dans quel format ? Ai-je besoin d’introduire des questions filtres ou
du contenu multimédia dans le questionnaire ? Est-ce que le format des questions prévues (p. ex., curseur,
matrices) est offert par le logiciel ? Enfin, le choix d’un logiciel peut dépendre de l’expérience que l’on en a.
Il peut être conseillé d’en essayer plusieurs et de sélectionner celui avec lequel on se sent le plus à l’aise.
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Utiliser un serveur institutionnel, lorsque possible, s’avère la solution à privilégier. Sinon, les
comités sectoriels du CÉRUL recommandent de collecter les données via des serveurs hébergés
au Canada (p. ex., Lime survey). En effet, les règles entourant la confidentialité des données
varient selon la législation en vigueur dans chaque pays. Par exemple, les données conservées
aux États-Unis sont soumises à la législation américaine qui, depuis la loi sur la Domestic Security
Enhancement Act, autorise l’accès aux données pour des raisons de sécurité nationale. Voir le lien
suivant https://www.cerul.ulaval.ca/bonnes-pratiques-et-enjeux-ethiques/conservation-des-
donnees-de-recherche/
Une des étapes essentielles dans la conception d’un questionnaire est celle du prétest. Il est recommandé
de tester le questionnaire soi-même, de demander à des collègues et des amis, mais, idéalement, de le
prétester auprès de la population cible. Cette étape vise à identifier les difficultés de compréhension des
questions, les blocages liés à l’ordre des questions ou encore les bogues d’implantation du questionnaire
en ligne (filtres et branchements conditionnels) et autres erreurs graphiques. Pour ce faire, il sera
nécessaire de recueillir les commentaires des répondants et/ou d’examiner les réponses elles-mêmes. Par
exemple, si on découvre que la majorité des répondants sélectionnent la modalité « Autre » à une question,
il sera peut-être nécessaire de raffiner les modalités de réponse. Également, la phase de test est
généralement chronométrée, afin d’inclure l’information sur le temps de complétion du questionnaire dans
la lettre de recrutement/présentation de l’enquête. Il est à noter que ces tests doivent être supprimés
avant le démarrage officiel de la collecte des données.
4. La diffusion du questionnaire
Solliciter les participants à une étude est une étape très importante. Les étudiants et les chercheurs qui
réalisent une collecte de données en ligne auprès de sujets humains veilleront à ce qu’elle respecte leur
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autonomie, l’obtention de leur consentement libre et éclairé, l’équilibre entre les avantages et les
inconvénients encourus par la participation à la recherche, le respect de la vie privée et des renseignements
personnels. Il conviendra aux étudiants et chercheurs de se référer aux règles des comités éthiques de la
recherche en vigueur dans leur institution respective.
Il importe d’accorder une attention particulière au matériel de recrutement qui peut être envoyé par
courriel, courrier, posté sur une page Web, diffusé dans des journaux, ou encore annoncé verbalement
(appels téléphoniques). Son contenu doit être clair et facile et il importe de soigner le visuel (voir un
exemple de lettre de recrutement en annexe 1). Il doit viser à sensibiliser les potentiels participants au
projet et susciter leur intérêt ; les rassurer sur le respect des règles éthiques ; et permettre au chercheur
d’asseoir sa légitimité. Plus concrètement, il doit comporter :
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3. SAVEZ-VOUS QUE CERTAINS PROCESSUS MIS EN ŒUVRE LORS DE LA PRISE DE CONTACT SONT ASSOCIES A UN
MEILLEUR TAUX DE REPONSE ?
Contacter les participants potentiels par un autre mode que le mode en ligne. Si c’est possible, il
est recommandé d’utiliser un autre moyen que le mode en ligne pour prendre contact avec les
participants potentiels, en combinant par exemple l’envoi d’une annonce par la poste suivie d’une
invitation par courriel. L’usage exclusif de courriels contribuerait à un plus faible taux de réponse,
en raison des biais liés à la couverture internet, et de l’utilisation croissante de filtres antispam.
Personnaliser le contenu des appels à participation et faire mention de la rareté. Il est recommandé
de personnaliser les invitations (p. ex., personnalisation de la salutation, mention du statut des
expéditeurs et signature) et de faire mention de la rareté en ajoutant une date limite pour
répondre à l’enquête ou, le cas échéant, en spécifiant au répondant qu’il a été sélectionné parmi
un sous-groupe de la population. À noter que les enquêtes réalisées par des organismes
universitaires et gouvernementaux obtiennent des taux de réponse plus élevés que ceux organisés
par des organismes commerciaux.
La question des relances. Lorsque c’est possible, des relances peuvent être effectuées pour
rappeler aux non-répondants l’invitation à participer à l’enquête. Il est recommandé d’envoyer
deux ou trois rappels au maximum, de ne pas envoyer de rappels aux personnes qui se sont
retirées de l’enquête et lorsque c’est possible, ne pas envoyer de rappels aux personnes qui ont
déjà rempli l’enquête.
En règle générale, les enquêtes par questionnaire en ligne font appel à des consentements implicites. Le
fait de répondre au questionnaire en ligne manifeste implicitement le consentement du participant. Dans
cette situation, le formulaire de consentement, sans les signatures, devra apparaitre en introduction du
questionnaire. Le comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval (CERUL) propose des guides et des
gabarits pour aider à la réalisation des différents documents de consentement
(https://www.cerul.ulaval.ca/bonnes-pratiques-et-enjeux-ethiques/consentement/).
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Annexe
Exemple de lettre de recrutement envoyée aux pères sollicités dans le cadre de l’Enquête longitudinale
auprès des parents séparés et recomposés du Québec (Saint‐Jacques, Baude, Godbout, Robitaille, Goubau,
Pacaut, Biland, Dubeau, Régnier‐Loilier, et collaborateurs, 2018)
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Bibliographie
Ardilly, P. (2006). Les techniques de sondage. Editions Technip.
Bethlehem, J. (2008). Peut-on établir des statistiques officielles à partir d’enquêtes en ligne reposant sur le
principe de l’autosélection? : Symposium.
Bethlehem, J. G., & Biffignandi, S. (2012). Wiley handbook of web surveys (a2075174). Wiley; Ariane. Accès
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Comment faire un article scientifique ?